L'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne( Télécharger le fichier original )par Nixon Mbale Epambilo Université de Lubumbashi - Licence 2013 |
§.2. Les fondements de la coopération sino-russeLes relations entre Moscou et Pékin dépendent en grande partie de l'évolution du système international, plus encore de la volonté même des acteurs politiques en présence.Historiquement, l'axe sino-russe n'a pas commençait avec la guerre froide.Au contraire, celle-ci a favorisé une montée constante de la tension entre les deux puissances42(*).Même après la mort de Mao ZHEDOUNG, alors que Deng Xiaoping imposait une politique d'ouverture au monde de l'économie chinoise, le discours restait intransigeant; le nouveau dirigeant chinois parlait encore en 1980 de social impérialisme pour qualifier son voisin soviétique. Malgré les appels de Brejnev à une normalisation des relations, celle-ci ne s'est jamais accomplie du vivant de l'URSS43(*).En réalité, la structure bipolaire du monde faisait craindre à Pékin qu'un axe le reliant à Moscou le placerait en situation de subordination. En outre, le marxisme ne s'est jamais révélé suffisant pour constituer un trait d'union entre l'URSS d'alors et la Chine. En particulier, la ligne tenue par Mao soulignait les particularités du modèle chinois, et le grand timonier, déçus dès sa première visite à Staline en 1950. Cherchait avant tout à se distinguer du puissant voisin44(*). En réalité, rien ne reliait objectivement les deux puissances l'une de l'autre. Il n'est pas certain qu'aujourd'hui les intérêts soient durablement communs, mais il est vrai en revanche que dans le nouvel équilibre des forces, la chine ne craint plus d'être en situation d'infériorité et donc de subordination à l'égard de son voisin russe. Certes, il convient de signifier que, deux éléments fondamentaux qui marquent le contexte international d'aujourd'hui créent en revanche une situation favorable à la coopération : la structuration militaire de l'occident, notamment autour de l'OTAN, la crise économique européenne qui incite russes et chinois à échanger davantage, comme pour compenser le risque de déficit dû à l'affaiblissement du marché européen. De toute évidence, il importe de noter que, le rapprochement entre la Chine et la Russie a un fondement tout à fait stratégique; Qui n'est rien d'autre que de militer pour un monde multipolaire, comme au sein du BRIC, en rejetant ainsi la domination américaine. §.3. Les secteurs prioritaires de la coopération sino-russeIl n'est point important de démontrer la volonté de la chine et de la Russie à coopérer, étant donné que cela est très visible aujourd'hui au point que l'on parle de l'axe sino-russe chose qui n'avait jamais existé. A cet effet, il faut noter que, cette coopération entre la chine et la Russie embrasse plusieurs domaines, allant du politique à l'économie, sans négliger bien entendula culture et le reste. Deux domaines méritent d'être soulevés dans le cadre du présent travail, qualifiés des domaines prioritaires. Ce notamment le domaine de la coopération militaro - technique, qui est aujourd'hui un exemple d'une collaboration fructueuse pour l'avenir de ce deux pays et le domaine de la coopération économique. En ce qui concerne la coopération militaro-technique, il est à noter que, la chine et la Russie partagent une vision commune à propos des questions de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats les différents partenariat qu'ils ont entrepris ensemble témoignent de cette convergence politique, et ils ont permis d'instaurer un climat de confiance suffisant pour envisager une coopération militaro-technique d'importance. Néanmoins, il semblerait que l'évolution de la demande chinoise en matière d'équipements, associée aux inquiétudes de la Russie en raison du danger potentiel que présente son voisin, puissent freiner notablement la coopération en la matière45(*). Dans ce climat d'incertitudes, on peut douter des perspectives de développement pour ce qui concerne la coopération militaro-technique. Tout au plus, elle devrait se maintenir à l'avenir à un niveau assez comparable à la situation actuelle, c'est-à-dire quelques coopérations ponctuelles en fonction de la demande chinoise et des besoins particuliers des industries de défense russes, le tout sous le contrôle étroit des responsables politiques. Sur le plan économique la Russie qui souhaite retrouver son statut de super puissance, cherche à développer ses échanges commerciaux avec les pays étrangers, et elle compte sur l'afflux de capitaux pour subvenir à ses besoins en termes d'investissements. Parallèlement, les responsables russes souhaitent réhabiliter les régions de l'Est qui disposent d'un formidable potentiel mais qui ont été trop longtemps délaissées par Moscou. La chine apparait donc comme un interlocuteur incontournable, et de nombreux efforts ont été consentis pour favoriser les échanges entre les deux pays, même si cette coopération ne cesse de progresser, les résultats bruts restent peu convaincants.Des divergences majeures pourraient bien compromettre toutes perspectives en la matière. Toutefois, un cas particulier de cette coopération mérite d'être évoqué, ce notamment, la coopération dans le domaine énergétique. Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour que les exportations d'énergies russes (pétrole et gaz) essentiellement au profit du voisin chinois s'intensifient. La Russie dispose de ressources et s'appuie sur les revenus qui en découlent pour financer sa reprise économique. La chine a pour sa part des besoins croissants en hydrocarbures liés à son important développement. Le domaine de l'énergie constitue à la fois la force et le talon d'Achille de l'économie russe, étant donné qu'elle dispose de ressources considérables46(*). Alors que côté chinois, les besoins en énergie sont en constante augmentations : sa consommation de pétrole a augmenté de 4,5 par an depuis 1993. En 2005, la chine était le deuxième consommateur mondial de brut, et elle importait 40% de son pétrole47(*). La coopération sino-russe dans ces domaines parait encore plus plausible étant donné les récentes difficultés rencontrées avec le client européen. La charte de l'énergie proposée par les partenaires européens est largement critiquée par les responsables russes qui se disent prêts à trouver des alternatives pour avoir de nouveaux clients à l'Est48(*). * 42 Source : « Moscou et Pékin sont dans une logique plus réactive et défensive que proactive et offensive », le monde.fr, 2012 consulté le 07 Mars 2013 * 43 MWAYILA TSHIYEMBE, la politique étrangère des grandes puissances, Paris, l'harmattan, 2010, p. 260 - 261. * 44 Bertrand Badie, « l'axe mascou-pékin n'existe-t-il pas depuis le début de la guerre froide ?é », le monde.fr consulté le 07 Mars 2013. * 45 www.diploweb.com/Géopolitiquede la Russie et de la Chine consulté le 07 Mars 2013. * 46 Locatelli. C. « les enjeux géopolitique des hydrocarbures de la caspienne et de la Russie », in www.diploweb.com consulté le 09 mars 2013. * 47 Source : « Asie Pacifique : Le jeu tripolaire de la Chine Russie et des Etats Unies » www.diploweb.com/Revue d'étude de novembre 2005 consulté le 09 Mars 2013. * 48 Source : « la difficulté dialogue énergétiques : ce que l'on peut à l'ouest on le gagne à l'Est » RIA Novosti, 23 Octobre 2006, in www.diploweb.Com Consulté le 09 Mars 2013. |
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