Introduction
La question de l`enfance doit être traitée avec
dextérité partout dans le monde. Car c`est un
élément de la famille, base de la société, dont la
constitution et les Instruments Internationaux des droits de l`homme font
l`objet de priorité en matière de protection et d`assistance. Le
concept ENFANT peut être varié d`une société
à une autre mais ça concerne, dépendamment de l`age
fixé pour la mojorité selon le Pays, toute personne qui n`a pas
encore atteint l`âge de 18 ans accomplis, on les appelle aussi MINEUR.
C`est la constitution de 1971 qui a ramené l`âge de la
majorité civile qui était de 21 ans à 18 ans en
Haïti. Nombreux, sont des spécialistes et protecteurs de droits de
l`enfants qui reflechissent, discutent et prennent des decisions importantes
à l`égard de la protection de l`enfance. Aujourd`hui, certains
pays tentent d`accorder le droit de vote à l`âge de 16 ans,
n`est-il pas une tentative de rabaisser l`age de la mojorité civile.
Au début de l`ère chrétienne, on ne
comptait pas les enfants en matière de dénombrement. En Europe,
au début du Moyen âge, les romains avaient le pouvoir de vie et de
mort sur leurs enfants et l`âge de la majorité était
fixé à 25 ans. La jeunesse n`existait pas et l`enfant, dès
six ans, était intégré au monde des adultes. A partir de
l`âge de sept ans, « l`enfant » n`est plus
considéré comme tel, il se confond alors au monde des adultes sur
le plan matériel et affectif.
Cependant, à partir de la fin du XVIIème
siècle et notamment par le biais de la scolarisation, les enfants de
plus de six ans vont progressivement être considérés comme
des êtres différents des adultes. Ainsi l`histoire du droit de
l`enfant tire sa source indirecte dans les chartes et conventions
internationales des droits de l`homme et des libertés fondamentales.
Elle a évolué avec les lois spécifiques de protection de
droits de l`enfant telles : la Declaration de Genève du 26 Septembre
1924 avec ses 5 articles, soutiennent les droits de l`enfant à la
nourriture, au vêtement, aux soins médicaux, l`enfant doit
être le premier servi en cas de besoin et ne doit pas
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être l`objet d`exploitation. La Convention
Internationale des Droits de l`Enfant (CIDE) du 20 Novembre 1989 la principale
charte spécifique de protection de l`enfant qui donne une plus grande
ouverture avec ses 54 articles et qui traite les aspects indispensables de
protection de l`enfant - aspect physique, psychosocial, émotionnel,
économique, affectif, religieux et même les loisirs.
En Haiti, la protection de l`enfance est garantie par la
constitution de 1987, les conventions internationales ratifées par le
parlement et d`autres lois spécifiques en la matière. Cependant
cela n`empêche que bon nombre d`enfants haitiens ne sont pas admis
à une institution scolaire, des centaines de miliers d`autres sont la
proie d`exploitation radicale - Restavec -, partout dans les rues on peut les
remarquer en train de faire leur vie dans la mendicité ou en faisant
n`importe quoi. En fin ils sont l`objet de traitements inappropriés par
plus d`un et pafois par des autorités judiciares et policières.
Face à cette problématique, de grands défis se sont
posés face à la société haitienne: La
délinquance juvénile, le restavèk, la toxicomanie
juvénile, les enfants des rues, les enfants abandonnés, la traite
des enfants etc. Pour aborder ces défis il faut une triple
considération :
? Aspect socio-antrhopologique
? Aspect juridique
? Aspect économique (situation financière
précaire)
Les aspects sus-mentionnés nous incitent à poser
ces questions pertinentes souvent posées par des analistes ou
commentateurs :
1- Quel est le rôle de l`Etat haitien dans la protection
des droits de l`enfant ?
2- Quelles sont les mesures efficaces de protection
déjà prises par l`Etat haitien ?
3- Qu`est-ce qui est à la base des
phénomènes sociaux d`exploitation d`enfant tels : la traite, le
restavec,
4- Les mesures repressives de protection de l`enfance en
Haiti sont-elles efficaces ?
5- Quelles sont les nouvelles mesures doit-on envisager pour
réduire considérablement le taux de délinquance
juvénile en Haiti ?
La situation des enfants d`Haiti est encore plus grave et ne
peut être comparée avec celle des enfants des Etats-Unis, du
Canada et de la France en raison des séquelles du système
esclavagiste qui ont produit un héritage colonial encombrant que les
autorités haitiennes n`ont pas pu dépasser par l`éducation
depuis plus de deux siècles. Cette situation a crée un
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deséquilibre dans les rapports sociaux et est aussi
génératrice d`une injustice sociale criante et rend ce travail
plus difficile. Le professeur Dantès Bellegarde, dans son livre
intitulé : « La Nation haitienne » avance : « les
haitiens sont libérés politiquement depuis 1804 pour avoir
réalisé la fulgurante épopée de Vertières en
Novembre 1803 et proclammé l`indépendance, mais les haitiens ont
encore une mentalité d`esclaves ».
L`enfant haitien est pris dans ce engrenage dans un contexte
où certaines expressions ont une grande influence sur la vie
quotidienne, telles que : Timoun se tibèt, Timoun se byen malere etc...
Une analyse exhaustive et systématique des faits nous permettra de
comprendre la situation macabre des enfants en Haiti, présenter un
véritable plaidoyer en leur faveur et faire des propositions judicieuses
aux autorités haitiennes pour qu`ils puissent bénéficier
les droits consacrés par la constitution haitienne en vigueur, les lois
et les conventions internationales ratifiées par Haiti. L`enfant
d`aujourd`hui est l`homme de demain il leur faut une attention soutenue car
l`avenir d`Haiti se repose sur eux.
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Première partie
La protection de la famille
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