Institut Supérieur des Sciences
Economiques
Politiques et Juridiques ISSEPJ
Section Sciences Juridiques
Plaidoyer pour la
Protection des droits de l'enfant en
Haïti
Mémoire préparé par
l'étudiant : Lefabson SULLY
Pour l'obtention du grade de Licencié en
Droit Promotion 2005-2009
Directeur de recherche : Professeur Alex
JOSEPH
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Plaidoyer pour la protection des Droits de l'enfant en
Haiti
3
4
Dédicaces
Remerciements
Préface
Liste des abréviations Introduction
Objectif général
Porter l`Etat à prendre en considération et
à protéger les droits des enfants en Haïti surtout ceux qui
sont en domesticité, qui sont dans les rues ou en conflit avec la
loi.
Objectif particulier
Dans le but de faire des propositions concrètes visant
à apporter une pierre contributive à la résolution du
problème de la violation systématique des droits de l`enfant.
Raison et utilité de ce travail
Face à ce problème l`Etat haïtien n`a pas
encore une structure fiable pour contrôler et faire respecter certains
droits élémentaires permettant aux enfants de
bénéficier pleinement des prescrits légaux et
conventionnels à la protection de l`enfance. Notre travail vise à
inciter les autorités à prendre des mesures à créer
des services et à faciliter par la mise en place des structures et des
moyens de protection de l`enfant en Haïti.
Ce travail de recherche présentera un ensemble de
protection pouvant servir de base ou d`hypothèse permettant d`explorer
des pistes de solution et de rapprocher scientifiquement le problème du
respect des droits de l`enfant qui sont bafoués dans notre
société.
Justification du choix du thème
Face à cette carence ou les enfants d`Haïti ne
bénéficient pas d`une politique de protection de leurs droits par
l`Etat. En essayant de comparer la situation des enfants haïtiens avec
celle des pays avancés ou ceux qui ont ratifié la Convention de
1989 sur la protection des droits de l`enfant, on peut alléguer sans
risque que le fossé est béant vues les disparités existant
entre
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elles. Il devient donc impérieux de faire un effort
dans ce domaine pour rattraper notre retard et faire un bond vers la
modernité.
D`où le choix du terme : « Plaidoyer pour la
protection des droits de l`enfant en Haïti ».
A coté de l`importance ce travail pour l`avenir de
cette société, on doit faire apparaitre ou un besoin pressant de
colmater cette brèche dangereuse visant à abrutir les consciences
et à produire des hommes inaptes et incapables de prendre en main leur
destin dans ce contexte de mondialisation où la compétition
domine sur tous les plans.
L'hypothèse de travail
L`hypothèse est considérée comme une
solution provisoire proposée dont on est enclin à
vérifier. En réalité, pour certains savants
l`hypothèse peut être présentée en une seule phrase.
Dans notre cas précis on peut dire : « vue la dégradation de
la situation des droits de l`enfant en Haïti représentant un
défis pour l`Etat et la société, les objectifs clairs
doivent être définis vue l`envergure de ce problème
à résoudre, pour présenter les mécanismes, les
mesures à prendre et les approches visant à protéger
l`enfant haïtien exposé aux violations systématiques de ses
droits ».
La problématique
Pour qu`il y ait problématique il faut que l`on se soit
entendu sur l`existence d`un problème à solutionner. Elle
consiste à se poser un ensemble de questions permettant
d`appréhender, de proposer, d`expliquer ou de faire des recommandations
sur un problème donné. Dans le cas d`Haïti :
? La Convention Internationale des Droits de l`Enfant (CIDE)
du 20 Novembre 1989 ratifiée par le parlement haïtien le 23
Décembre 1994 et publiée dans le Moniteur le 11 Mars 1995,
est-elle respectée ?
? Les garanties constitutionnelles du titre III section F sur
le droit à l`éducation, et titre X sur la famille
octroyées par la Constitution du 29 Mars 1989 amendée en 2012
sont-elles pleinement accordées aux enfants haïtiens ?
? Les lois du 7 Septembre 1961 ainsi que le décret du
20 septembre de la même année portant création d`un
tribunal pour enfant dans la juridiction de chaque cours d`appel et
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réglementant les conditions de mise en oeuvre de la
responsabilité pénale du mineur ne sont-ils pas désuets
?
? Haïti ne souffre-t-elle pas d`une carence
législative et de structures de protection pour faire respecter les
droits de l`enfant ?
? Un véritable plaidoyer ne s`avère-t-il pas
indispensable pour conscientiser les autorités à définir
une politique visant à protéger les droits des mineurs
conformément aux lois et conventions ratifiées par Haïti
?
Cadre méthodologique
La méthode en science sociale obéit aux
principes généraux de la méthodologie
générale. Le Droit comme science humaine et sociale ne fait pas
exception à cette règle. La méthode
considérée comme le chemin parcouru pour aboutir à la
vérité est sans conteste une dimension considérable dans
la rédaction d`un travail de recherche scientifique - mémoire.
Ainsi :
a) Dans le chapitre I, on applique la méthode
historique pour tracer l`histoire de la famille et l`évolution des
différentes étapes du droit de l`enfant en Haïti.
b) Dans le chapitre II, on adopte la méthode
comparative pour comparer la situation des droits des enfants d`Haïti avec
celle des enfants de l`Afrique.
c) Dans le chapitre III, on applique la méthode
analytique en analysant les différentes législations
haïtiennes, des articles de la constitution du 29 Mars 1987 amendée
et les législations internationales visant à protéger les
droits des enfants ratifiés par Haïti.
d) Dans le chapitre IV, on propose des solutions tout en
faisant certaines recommandations
Cadre théorique
Depuis la Grèce antique, là où la
démocratie athénienne faisait ses premiers balbutiements on
tentait déjà d`imposer le respect des droits des citoyens. Cette
démocratie censitaire était exclusivement réservée
à ceux qui payait des taxes et jouissent de toutes les libertés.
Face à cette restriction, les femmes et les esclaves n`étaient
pas considérés, quoi que majeur, comme citoyen voir les enfants.
La révolution française sous la foulée des idées de
John Loke, de Rousseau et de Montesquieu a posé les bases du respect des
droits de l`homme avec la publication de la « déclaration des
droits de l`homme et du citoyen » en 1789. On doit aussi
7
considérer la constitution américaine de 1787
qu`Alexis de Tocqueville a analysée minutieusement dans son livre
intitulé « De la démocratie en Amérique ». Le
monde a du attendre près d`un siècle et demi après deux
guerres mondiales pour se ressaisir et élaborer sous la bannière
de l`ONU « la déclaration universelle des droits de l`homme »
le 10 Décembre 1948. Même à cette époque certains
pays refusaient de donner le droit de vote aux femmes. La montée du
sexisme ou du féminisme en 1970 a eu un impact considérable sur
l`évolution des droits de l`homme et puisque cette expression
était restée trop longtemps à désigner les droits
du sexe masculin elle est devenue obsolète. Pour ces raisons les
organisations parlent aujourd`hui des droits humains au lieu de droits de
l`homme pour embrasser les droits de la femme et ceux des enfants. Le
philosophe français Jean Jacques Rousseau au 18eme siècle avait
posé le problème de l`éducation des enfants dans l`Emile
où l`enfant était considéré au premier plan.
L`écrivain suisse Pestalozzi a aussi posé le problème dans
l`éducation des enfants pauvres.
Malgré l`existence de certaines lois et les conventions
ratifiées par Haïti, la situation des droits de l`enfant est
toujours pénible en Haïti. L`Etat haïtien a pour devoir
d`appliquer ces dites lois et conventions suscitées pour permettre aux
enfants de jouir pleinement des privilèges octroyés.
Face à ce blocage, nous nous donnons pour tache
d`inciter les élites ou les autorités à prendre conscience
de la extériorisation de la situation. C`est dans le but de contribuer
valablement que nous avons choisi le thème : « plaidoyer pour la
protection des droits de l`enfant en Haïti».
Cadre conceptuel
Toute science a un jargon une terminologie qui lui est propre.
Les concepts sont utilisés pour
désigner strictement un fait, une situation. Ce sont des
mots que des profanes ou tous ceux qui
n`ont pas une formation dans le domaine doit pouvoir trouver un
référence pour le permettre de
comprendre à servir les thèmes
développement.
Crèche
Adoption
Convention internationale
Orphelinat
Organisation internationale
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Organisation non gouvernementale
Enfants des Rues Enfants de la rue Famille Adoptive Famille
d`accueil
Plan du travail Première partie
La protection de la famille
Chapitre I
I-1.1. La famille
I-1-2. Famille, société et enfant en
Haïti
Société
I-2-2. Position de l`enfant dans la famille
haïtienne
Chapitre II
Contexte juridique
II-1-1. La famille et l`Etat sur le plan juridique
II-1-2. La question de la paternité
II-1-3. L'obligation parentale
II-2-1. Les familles d'accueil et maisons d'enfant
Deuxième partie
La protection de l'enfant
Enfance
Droits de l'enfant origine et histoire
Chapitre III
Etude comparative et les instruments de
protection des droits de l`enfant
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III-1-1. L'enfance en Afrique
III-1-2. Les enfants en Haïti
III-2-1. La notion de mineur au regard de la loi
haïtienne
a-sur le plan civil
b-sur le plan pénal
III-2-2. Les instruments internationaux de protection des
droits de l'enfant
a- La déclaration de Genève
b- La déclaration des droits de l`enfant
c- La Déclaration universelle des Droits de
l'Homme
d- Ensemble de règles minima des Nations Unies
concernant l'administration de la justice pour mineurs (Règles de
Beijing)
e- La Convention Internationale des Droits de
l'Enfant-CIDE III-2-3. Les instruments nationaux de
défense des droits de l'enfant
a- La constitution hattienne de 1987
b- La loi du 5 Juin 2003
c- La loi du 23 Juin 1960 créant le jour de
l'enfant haïtien
d- Loi de 1952 instituant les juridictions des
mineurs, la loi du 7 Septembre 1961 et le decret du 20 Novembre
e- Le code pénal haïtien
f- Le décret du 6 Juillet 2005 portant «
les agressions sexuelles »
Chapitre IV.
Les organismes étatiques, internationaux et non
gouvernementaux
IV-1-1. Les organismes étatiques haïtiens
a. L`Institut du Bien être Social et de Recherches
b. Le CERMICOL
c. La prison civile de Pétion ville
d. Les juridictions des mineurs
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e. La Brigarde de protection des mineurs
IV-1-2. Les organismes internationaux
a. UNICEF
b. OIM
IV-2-1. Les Organisations Non-Gouvernementales
c. Compassion Internationale
d. Plan International
e. Save The Children
En annexe
? La presentation du prof Gracien Jean
? CIDE
? Ensemble des regles minima des nations unies
Recommandations Conclusion générale
Bibliographie
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Introduction
La question de l`enfance doit être traitée avec
dextérité partout dans le monde. Car c`est un
élément de la famille, base de la société, dont la
constitution et les Instruments Internationaux des droits de l`homme font
l`objet de priorité en matière de protection et d`assistance. Le
concept ENFANT peut être varié d`une société
à une autre mais ça concerne, dépendamment de l`age
fixé pour la mojorité selon le Pays, toute personne qui n`a pas
encore atteint l`âge de 18 ans accomplis, on les appelle aussi MINEUR.
C`est la constitution de 1971 qui a ramené l`âge de la
majorité civile qui était de 21 ans à 18 ans en
Haïti. Nombreux, sont des spécialistes et protecteurs de droits de
l`enfants qui reflechissent, discutent et prennent des decisions importantes
à l`égard de la protection de l`enfance. Aujourd`hui, certains
pays tentent d`accorder le droit de vote à l`âge de 16 ans,
n`est-il pas une tentative de rabaisser l`age de la mojorité civile.
Au début de l`ère chrétienne, on ne
comptait pas les enfants en matière de dénombrement. En Europe,
au début du Moyen âge, les romains avaient le pouvoir de vie et de
mort sur leurs enfants et l`âge de la majorité était
fixé à 25 ans. La jeunesse n`existait pas et l`enfant, dès
six ans, était intégré au monde des adultes. A partir de
l`âge de sept ans, « l`enfant » n`est plus
considéré comme tel, il se confond alors au monde des adultes sur
le plan matériel et affectif.
Cependant, à partir de la fin du XVIIème
siècle et notamment par le biais de la scolarisation, les enfants de
plus de six ans vont progressivement être considérés comme
des êtres différents des adultes. Ainsi l`histoire du droit de
l`enfant tire sa source indirecte dans les chartes et conventions
internationales des droits de l`homme et des libertés fondamentales.
Elle a évolué avec les lois spécifiques de protection de
droits de l`enfant telles : la Declaration de Genève du 26 Septembre
1924 avec ses 5 articles, soutiennent les droits de l`enfant à la
nourriture, au vêtement, aux soins médicaux, l`enfant doit
être le premier servi en cas de besoin et ne doit pas
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être l`objet d`exploitation. La Convention
Internationale des Droits de l`Enfant (CIDE) du 20 Novembre 1989 la principale
charte spécifique de protection de l`enfant qui donne une plus grande
ouverture avec ses 54 articles et qui traite les aspects indispensables de
protection de l`enfant - aspect physique, psychosocial, émotionnel,
économique, affectif, religieux et même les loisirs.
En Haiti, la protection de l`enfance est garantie par la
constitution de 1987, les conventions internationales ratifées par le
parlement et d`autres lois spécifiques en la matière. Cependant
cela n`empêche que bon nombre d`enfants haitiens ne sont pas admis
à une institution scolaire, des centaines de miliers d`autres sont la
proie d`exploitation radicale - Restavec -, partout dans les rues on peut les
remarquer en train de faire leur vie dans la mendicité ou en faisant
n`importe quoi. En fin ils sont l`objet de traitements inappropriés par
plus d`un et pafois par des autorités judiciares et policières.
Face à cette problématique, de grands défis se sont
posés face à la société haitienne: La
délinquance juvénile, le restavèk, la toxicomanie
juvénile, les enfants des rues, les enfants abandonnés, la traite
des enfants etc. Pour aborder ces défis il faut une triple
considération :
? Aspect socio-antrhopologique
? Aspect juridique
? Aspect économique (situation financière
précaire)
Les aspects sus-mentionnés nous incitent à poser
ces questions pertinentes souvent posées par des analistes ou
commentateurs :
1- Quel est le rôle de l`Etat haitien dans la protection
des droits de l`enfant ?
2- Quelles sont les mesures efficaces de protection
déjà prises par l`Etat haitien ?
3- Qu`est-ce qui est à la base des
phénomènes sociaux d`exploitation d`enfant tels : la traite, le
restavec,
4- Les mesures repressives de protection de l`enfance en
Haiti sont-elles efficaces ?
5- Quelles sont les nouvelles mesures doit-on envisager pour
réduire considérablement le taux de délinquance
juvénile en Haiti ?
La situation des enfants d`Haiti est encore plus grave et ne
peut être comparée avec celle des enfants des Etats-Unis, du
Canada et de la France en raison des séquelles du système
esclavagiste qui ont produit un héritage colonial encombrant que les
autorités haitiennes n`ont pas pu dépasser par l`éducation
depuis plus de deux siècles. Cette situation a crée un
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deséquilibre dans les rapports sociaux et est aussi
génératrice d`une injustice sociale criante et rend ce travail
plus difficile. Le professeur Dantès Bellegarde, dans son livre
intitulé : « La Nation haitienne » avance : « les
haitiens sont libérés politiquement depuis 1804 pour avoir
réalisé la fulgurante épopée de Vertières en
Novembre 1803 et proclammé l`indépendance, mais les haitiens ont
encore une mentalité d`esclaves ».
L`enfant haitien est pris dans ce engrenage dans un contexte
où certaines expressions ont une grande influence sur la vie
quotidienne, telles que : Timoun se tibèt, Timoun se byen malere etc...
Une analyse exhaustive et systématique des faits nous permettra de
comprendre la situation macabre des enfants en Haiti, présenter un
véritable plaidoyer en leur faveur et faire des propositions judicieuses
aux autorités haitiennes pour qu`ils puissent bénéficier
les droits consacrés par la constitution haitienne en vigueur, les lois
et les conventions internationales ratifiées par Haiti. L`enfant
d`aujourd`hui est l`homme de demain il leur faut une attention soutenue car
l`avenir d`Haiti se repose sur eux.
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Première partie
La protection de la famille
Chapitre I
La famille
Le mot famille vient du mot latin fama qui veut dire
réputation. De fait, les membres d'une même famille portent le
même nom et jouissent d'un crédit et d'un honneur qu'ils doivent
entretenir et défendre en commun.
Le mot famille est généralement pris dans deux
acceptions : dans le sens étroit, il designer le père, la
mère et les enfants issus de leurs oeuvres ou adoptés par eux.
Dans un sens plus large Il désigne l`ensemble des personnes qui sont
unies par le mariage par le parenté et par l`alliance (cours de doit
civil Me François La tortue page 113 Septembre 2009).
Dans ce sens étroit on dit que la famille est un groupe
formé par les parents et leurs descendants ou même plus
restrictivement encore, par les parents et leurs enfants mineurs (lexique des
termes juridiques 15e ed. Dalloz) c`est en ce sens dit étroit
qu`on attribut la famille comme étant la base de la
société
Pour l`anthropologue Claude Levi-Strauss, une famille est une
communauté de personnes réunies par des liens de parenté
existant dans toutes les sociétés humaines.
Taille de la famille
Des liens de parenté plus ou moins
éloignés
Les relations de parenté sont principalement la
filiation, l'alliance, et l'adoption, avec des règles qui
diffèrent selon les sociétés. Elles interdisent
généralement les relations sexuelles, et donc les alliances,
entre les membres d'une même famille.
La grandeur de la famille, c'est-à-dire le nombre des
individus qui en font partie, est déterminée par le degré
de parenté permettant de savoir où commence l'inceste, et
où s'arrête l'obligation de solidarité.
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Dans les sociétés traditionnelles, les familles
élargies (qu'on désigne actuellement sous appellation de clan),
comportent des dizaines, voire des centaines de ménages ayant des
fonctions diversifiées. Elles possèdent un patrimoine
communautaire, comportant des terres, des maisons, des métiers, qui sont
attribués ou loués comme biens privatifs pour permettre aux
nouveaux ménages de s'établir. Les familles claniques permettent
la réaffiliation, non seulement d'individus isolés, mais aussi
des familles étrangères complètes.
Dans la Rome antique, mais aussi en Europe sous l'Ancien
Régime, le terme de familia s'étend à l'ensemble de la
maisonnée, c'est-à-dire aux domestiques, aux esclaves et
même aux clients. Dans les sociétés modernes, la famille
s'est progressivement restreinte à un seul degré de
parenté ou d'alliance : la famille nucléaire.
Pour les statisticiens français, la famille est un
ensemble d'au moins deux personnes -- soit un couple avec ou sans enfant(s),
soit un parent seul vivant avec au moins un enfant.
Membres de la famille
Les membres de la famille ont des statuts
différentiés en fonction de l'âge, du sexe, du rang
dans la filiation, des talents, et de divers autres
critères d'attribution de rôles sociaux ou
économiques. Dans l'aire de civilisation
européenne, ces statuts sont les suivants.
La famille nucléaire
C'est la famille réduite à un seul degré de
parenté ou d'alliance :
y' les parents nucléaires : le père et la
mère ;
y' le couple : l'époux/le mari et l'épouse/la femme
;
y' les enfants : le fils et la fille.
La famille élargie
Plusieurs degrés de parenté :
y' les descendants : le petit-fils et la petite-fille,
l'arrière-petit-fils et l'arrière-petite-fille ;
y' les ascendants : le grand-père et la grand-mère
;
y' les alliés : le gendre et la bru ;
y' les alliés ascendants : le beau-père et la
belle-mère, l'oncle et la tante, le grand-oncle et
la grand-tante, le
y' grand-cousin et la grande-cousine ;
16
V' les alliés descendants : le beau-fils et la
belle-fille, le petit-neveu et la petite-nièce,
l'arrière-petit-neveu et
V' l'arrière-petite-nièce, le cousin germain et
la cousine germaine ;
V' le cousin issu de germain et la cousine issue de germain,
le petit-cousin et la petite-
cousine, l'arrière-cousin et
V' l'arrière-cousine, etc.
V' On peut parler aussi de :
V' grand-père paternel ;
V' grand-mère paternelle ;
V' grand-père maternel ;
V' grand-mère maternelle ;
V' etc.
V' On entendra également des expressions comme :
V' · père adoptif ;
? · mère adoptif ;
V' · parents adoptifs ;
? · enfants adoptés ;
? · enfants naturels ;
? · enfants légitimes;
? · enfants légitimés ;
V' · enfants illégitimes ;
V' · enfants adultérins ;
V' · enfants abandonnés ;
V' · frère aîné ;
V' · soeur aînée ;
V' · benjamin ;
V' · cadet ;
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A noter que :
L'ethnologie fait de l'étude des systèmes de
parenté un objet de recherche à part entière. Ces travaux
cherchent à comprendre les diverses règles qui président
à la composition et au développement de la famille et surtout des
règles d'alliance : inceste, exogamie, endogamie, monogamie, polygamie,
polyandrie, mariage homosexuel.
Il est évident de considérer la protection de
l`enfant dans un cadre familial à travers ces paramètres.
Portée sociologique de la famille
Sociologie
La famille est valorisée dans les
sociétés traditionnelles car représentant l'unité
de base de la société, mais aussi le principal lieu
d'éducation et de solidarité.
De nombreux sociologues ont mis en avant la
multiplicité des formes de familles qui est une des
caractéristiques essentielles de la société. Des auteurs
comme Odile Roy évoquent la notion de pluralisme familial Pour le
chercheur Serge Guérin, avec le vieillissement de la population, une
autre figure émerge avec l'aidant familial.
Le lieu de socialisation primaire
La famille est le premier lieu de socialisation de l'individu.
Un lieu de reproduction sociale
La famille, avec son mode de transmission parent-enfant, est
considéré comme le lieu par excellence de la transmission des
patrimoines (financier, culturel, social) et donc de la reproduction des
groupes sociaux et culturels.
Quels sont les roles de la famille dans la vie de
l'enfants
1- Roles biologique
2- Role économique
3- Role social
V' Transmission des valeurs, reproduction sociale, choix du
conjoint, solidarités
familiales
V' Destin individuel, destinée familiale
V' Pratiques éducatives des familles et guides pour
l`éducation
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y' La famille expliquée aux enfants et aux adolescents
y' Famille et école
Une étude approfondie avance que la famille a ses
grandes fonctions :
1- fonction de procréation
2- fonction affective et de protection
3- fonction de socialisation qui est le processus par lequel
un individu fait l'apprentissage des rapports sociaux entre les hommes et
assimilent les valeurs, les normes et les croyances d'une
société.
4- fonction économique
5- fonction de gestion et de transmission du
patrimoine (
http://lesfamillesdanslemonde.centerblog.net/8-3les-fonctions-de-la-famille)
I-1-2. Famille et société et enfant en
Haïti
Société
La société se définit dans un contexte
social comme étant l`ensemble d`individus unis au sein d`un même
groupe par des institutions et une culture.
Les institutions qui sont des groupes en miniature ne sont que
l`ensemble des individus ayant un certain nombre de caractères communs
et dont les rapports sociaux ou physiologiques obéissent à une
dynamique spécifique tels que : école, église, syndicat,
famille. Selon un vieux dicton latin, (ubi societas ibi jus) il n`y a
pas de société sans droit. Chaque société
établit des règles de principes, des normes qui régissent
les rapports entre ses citoyens. Le droit constitue l`élément
fondamental d`une société juste et démocratique.
I-2-2. Position de l`enfant dans la famille haïtienne
Il est essentiellement accepté tant par les
idées politiques, socioantropologiques et même spirituelles que la
famille reste jadis la base fondamentale de toute société.
Puisqu`il en est ainsi, l`enfant est nécessairement le noyau de toute la
famille. Alors l`enfant reste la particule sociale élémentaire
dans l`univers sociétale d`où sa fonction vitale dans
l`équation sociale entre, Enfant-famille-société de la
trilogie sociologique.
L`enfant jouait un double rôle dans la famille antique.
La production familiale « a aussi besoin d`une certaine main d`oeuvre
critique pour survivre ; les enfants sont à la fois main-d`oeuvre et
19
de futurs bâtons de vieillesse. Plusieurs familles
engagent des enfants comme domestiques et comme apprentis. Enfin beaucoup
d`unités sont multifamiliales; les grands-parents sont pris en charge
par elles, mais en même temps ils effectuent de menus travaux et
participent aux tâches domestiques ou prennent soin des petits enfants.
Dans ce type d`unité familiale, il y a une division du travail entre les
sexes et les âges. ... Le trait le plus spécifique de cette
famille traditionnelle est probablement sa composition et sa taille. ...
L`industrialisation a provoqué la séparation de la sphère
du travail et de la sphère familiale et elle a favorisé
l`avènement de l`économie salariale. Les enfants des paysans
deviennent des prolétaires sans propriété, et ils sont
obligés de vendre leur force de travail. (Langlois, p. 91)
« On sait que dans les sociétés
traditionnelles, la maisonnée se composait d`un groupe familial, qui
était également l`unité de production des moyens
d`existence. ... On sait également qu`en chambardant les modes de
travail, la révolution industrielle a contribué à
réaménager les modes de vie familiale et notamment les relations
de couple. » Les lois qui viennent réglementer le travail des
femmes et des enfants vont voir s`instaurer (bien 4 davantage en
Amérique du Nord qu`en Europe d`ailleurs), « une affectation
dichotomique du mari et de l`épouse en des sphères nettement
séparées de l`activité sociale, séparées
autant par le lieu de travail (usine, bureau vs maisonnée) que par les
conditions dans lesquelles il s`est exercé (travail socialisé
pour l`homme, isolé et généralement non salarié
pour la femme). (Lemieux, p. 24)
Dans la deuxième moitié du vingtième
siècle (en fait, juste après la Seconde guerre mondiale), «
la société de consommation et l`extension
généralisée de la marchandisation ne sont pas
étrangères à ces changements profonds observés dans
les types de familles et d`unités de vie. » (Langlois, p.95) «
La hausse de la productivité et l`avènement du fordisme ont
amené la mise en place d`un nouveau modèle : la famille à
pourvoyeur unique, à un seul gagne-pain. L`homme chef de famille voit
son salaire augmenter, le couple contrôle sa fécondité et
la taille des ménages se rétrécit. ... Le système
de production fournit aux familles l`énergie et l`équipement,
mais il assure aussi lui-même la production directe de biens et de
services nouveaux : entreposage et transformation d`aliments, fabrication de
vêtements, etc. Au fil des années d`après-guerre, cette
prise en charge n`a fait que s`étendre et s`accélérer.
» (Langlois, p.93)
http://www.regroupement.net/22oct2004enfantFamille.pdf
20
Selon les rapports de l`UNICEF, 44% (4.211.000) sont des
enfants de moins de 18 ans et 13% (1.250.000) sont des enfants de moins de 5
ans.
(
http://www.unicef.org/haiti/french
Haiti en Chiffres)
Chapitre II
Contexte juridique
II-1-1. La famille et l`Etat sur le plan juridique
Il revient à l`Etat dans sa politique protection
sociale d`élaborer et de développer un plan de sauvegarde et
d`encadrement social pour les familles. L`article 259 de la constitution du 28
Mars 1987 stipule : « l`Etat protège la famille, base fondamentale
de la société ». Et l`article 260 va plus loin et nous
lisons : « il droit une égale protection à toutes les
familles qu`elles soient constituées ou non dans les liens du mariage.
Il doit procurer aide et assistance à la maternité, à
l`enfance et à la vieillesse ». Alors tout état qui veut
assurer sa survie sociale et sa consistance en tant que nation doit analyser
à la loupe les besoins (sociaux, culturels et économiques)
quotidiens de ses familles.
Pour une régulation systématique de la famille
la constitution enfin prévoit un code de famille qui permettra d`assurer
et de garantir le respect des droits de la famille. (art. 262 constitution 29
Mars 1987).
II-1-2. La question de la paternité
La recherche de paternité selon la constitution du 29
mars 1987 devrait être une question traitée par le code de
famille. Cependant la loi no 8 du CCH en fait le point.
Cette dite loi sur la paternité et la filiation classifie
les enfants en 4 catégories.
1. Enfant légitime.
Tout enfant né dans le mariage ou légitimé
par le mariage.
2. Enfant naturel simple
Tout enfant né par deux personnes en dehors du mariage
ou avant le mariage ce dit enfant peut être légitimé par le
subséquent de leurs auteurs. Article 302 CCH.
21
3. Enfant incestueux :
C`est un enfant né de deux personnes ayant des
relations ascendantes, descendantes ou collatérales directes. La loi
fait obstacle à la légitimation de ce type d`enfant. Ce pendant
la jurisprudence admis qu`ils peuvent être légitimés selon
la volonté des parents.
4. Enfants Adultérins
Tout enfant né d`un père marié en dehors
de sa femme ce type d`enfant ne peut en aucun cas être
légitimé.
En tout cela l`enregistrement de l`enfant se fait sur l`un de
ces deux statuts naturel ou légitime
et le sort final sera tiré à partir de ces deux formules
latines « Pater est quem nuptiae demonstrant », l`enfant conçu
pendant le mariage à pour présumé père Le mari de
la femme. <<Mater Semper certa est.>> La mère est toujours
certaine .
Malgré cette échappatoire juridique, on n`arrive
pas à contourner la mauvaise foi des individus de sexe masculin qui
agissent aveuglement pour l`intensification de cette crise familiale. Car
nombreuses sont des femmes se débouillent dans la vie avec des?
pitit sans papa en main ne sachant à quelle saint
s`adresser.
Une analyse de la loi no .... sur la paternité et la
filiation nous laisse croire que la loi voulait protéger le mariage
comme acte sacrosaint sans envisager le pauvre enfant qui n`avait rien à
voir en tout cela.
Pour réparer les brèches une loi à
été déposée au parlement haïtien portant
« loi sur la paternité
responsable » Elle a été votée par
les députés le avec pour et contre et abstention.
II-1-3. L'obligation parentale
Toute personne donnant naissance à un enfant a pour
obligation d`en prendre soin.
22
La garde
La garde, en droit de la famille, c`est la prérogative
reconnue au titulaire de l`autorité parentale de contraindre ses enfants
mineurs à vivre sous son toit et de surveiller leurs activités.
Un décret du 14 Septembre 1983 réglementant la procédure
de recouvrement de créances d`aliments et celle relative à la
garde des enfants (moniteur No 27 Octobre 1983) trace les procédures
judiciaires en matière de pension alimentaires et de garde d`enfants.
L'entretien
Il incombe au père, à la mère ou toutes
autres personnes ayant la garde d`un enfant de lui entretenir
c`est-à-dire lui maintenir dans de bonnes conditions selon sa
capacité.
L'éducation
L'éducation est, étymologiquement, l'action de
« guider hors de », c'est-à-dire développer, faire
produire. Il signifie maintenant plus couramment l'apprentissage et le
développement des facultés physiques, psychiques et
intellectuelles ; les moyens et les résultats de cette activité
de développement. L'éducation humaine inclut des
compétences et des éléments culturels
caractéristiques du lieu géographique et de la période
historique.
Chaque pays dans le monde dispose de son propre système
éducatif, avec un rôle traditionnellement dévolu aux
parents d'un enfant (ou à leur substitut) d'amener cet enfant aux moeurs
de l'âge adulte, et une intervention souvent croissante des
États.
L'éducation est considérée comme un
élément important du développement des personnes,
d'où le développement d'un droit à l'éducation.
(
www.google.com/wikipedia)
Pour John Dewey, « L`éducation est un
progrès social... L`éducation est non pas une préparation
à la vie, l`éducation est la vie même. »
On façonne l`arbre par la culture et l`homme par
l`éducation, dit Jean Jacques Rousseau dans l`Emile ou de l`Education.
Donc il s`avère nécessaire voire indispensable d`initier l`enfant
à l`éducation pour sa préparation d`intégrer la
société. Le concept éducation ici ne se borne pas à
l`instruction mais aux éléments découlant
de la culture morale, familiale, civique, sexuelle.
23
a- le père
A l`époque de l`antiquité et à
l`époque médiévale, le pouvoir paternel sévissait.
Le mari avait le monopole de la commande, donc les responsabilités au
foyer, n`étaient pas essentiellement partagées. Le père
était le seul commandeur qui avait le pouvoir de vie et de mort sur sa
famille. Cependant avec l`époque moderne et voire contemporaine, le
père de vient beaucoup plus sensible et se montre plus attentif à
ses progéniture.
b- la mère
La mère, dans les civilisations antiques et
médiévales, n`avait pas trop d`influence sur l`enfant. Elle
réalisait généralement les taches domestiques et n`avait
pas de trop grandes responsabilité en ce qui concerne la charge de
l`enfant. Cependant avec l`évolution du féminisme, les femmes
impliquent progressivement dans les activités de prise en charge de
l`enfant à la maison.
La question de la responsabilité parentale en
Haïti est non seulement une question juridique mais aussi une question
socio anthropologique dont les causes varient du milieu rural au milieu urbain.
Mais les conséquences sont les mêmes, car ca contribue directement
à la prolifération de la délinquance juvénile, des
enfants des rues et à la domesticité juvénile ou restavec
(voir page 22).
II-2-1. Les familles d'accueil et maisons d'enfant
Le terme famille d`accueille est attribuée à
toute famille qui n`est pas la famille d`origine ou famille biologique de
l`enfant. Elle peut être temporelle ou définitive. Le terme
anglais attribué à la famille d`accueille est « Foster
Family ».
Cependant, parallèlement, l`arrêté
présidentiel du 22 Décembre 1971 publié dans le moniteur
No 16 du 16 Mars 1972 fait état des maisons d`enfants.
Les maisons d`enfants sont des institutions publiques ou
privées, laïques ou religieuses habiles à recevoir et
à prendre en charge, les mineurs de l`un ou de l`autre sexe appartenant
à l`une des catégories suivantes.
1- Les enfants orphelins
2- Les enfants abandonnés
24
3- Les enfants nécessiteux
4- Les irréguliers d`ordres physiques ou moraux.
Et ce même arrêté poursuit ainsi
:
« Enfant orphelin » : tout mineur âgé
de moins de 18 ans dont le père ou la mère ou les deux à
la fois sont décédés ou absents.
« Enfant abandonnés » : tout mineur
âgé de moins de 18 ans dont les parents ou personnes responsables
ne remplissent pas vis-à-vis de lui les obligations relatives à
la garde, l`entretien et l`éducation en le laissant sous la protection
et livré à lui-même.
Selon les derniers chiffres en date, Haiti compte environ 725
Maisons d`enfants classées de diférentes couleurs dependant de
leur structure. La couleur rouge qualifie celles qui n`ont aucune structure et
infrastructure de fonctionnement, la couleur verte symbolise celles qui sont en
mesure de fonctionner normalement et la couleur jaune fait état des
maisons d`enfants qui ont la possibilité de se réhabiliter.
a- la crèche
On appelle crèche tout établissement
équipé pour accueillir, dans la journée, des enfants bien
portant de moins de trois ans dont les parents ne peuvent s`occuper aux heures
ouvrables (Le petit Larousse 2010. La crèche est aussi un lieu
transitoire pour qui on cherche soit la famille biologique ou une famille
d`accueil.
b- l`orphelinat
L`orphelinat est une autre catégorie de maison
d`enfants où l`on reçoit les enfants de trois ans à
plus.
Quelle est la responsabilité de l`Etat dans cette affaire
?
La loi du 28 Aout 1967 réorganisant le
département des affaires sociales, dans son chapitre 47 sur l`Institut
du Bien être social et de Recherche, déclaré ceci dans son
article 275 : le service des oeuvres sociales a pour rôles :
? Contrôler et superviser les établissements
concourant à la protection, à la garde et au placement des
enfants du premier âge (0 à 3 ans) et du second âge (3
à 6 ans) :
25
les maisons maternelles, les crèches, les
pouponnières, les orphelinats, les centres de placement
surveillés et autres.
? Etudier les demandes d`autorisation de fonctionnement des
oeuvres privées, en tenant compte des titres et garanties requis pour
diriger une maison d`enfants ; des titres et garanties à exiger du
personnel appelé à y remplir des fonctions d`éducation et
de toute personnes qui exerce une fonction ou qui réside dans un de ces
établissements, eu égard notamment aux catégories
d`enfants qu`ils sont appelés à recevoir.
? Recevoir régulièrement et aux fins utiles un
rapport détaillé sur les activités des oeuvres sociales
privés autorisées à fonctionner.
c- Famille adoptive
La famille adoptive est une nouvelle famille que l`enfant
intègre à la suite d`une démarche appelée
adoption.
L`adoption est la création par jugement d`un lien de
filiation entre deux personnes qui, sous le rapport du sang, sont
généralement étrangères l`une de l`autre. (Lexique
de termes juridiques. Dalloz 15e ed. )
Les législations internationales en matière de
droit de l`enfant reconnaissent et garantissent l`adoption à la mesure
où elle séralise dans l`intérêt supérieur de
l`enfant. En Haïti, on reconnait deux types d`adoptions :
26
http://www.google.fr/imgres?q=la+traite+d%27enfants+en+Haiti/statistique
27
Deuxième partie
La protection de l'enfant
Enfance
Le terme enfant vient du latin Infans qui a
un sens de celui qui ne doit pas parler. D`où on a l`habitude se dire
aux enfants, « sois sage, il faut se taire ». L`enfant ne semble pas
avoir eu de véritable place dans le monde ancien. Jusqu`au XIIIe
siècle, les oeuvres picturales nous le montrent plutôt comme un
adulte à échelle réduite. Dans l`iconographie, l`enfant
est toujours représenté au milieu d`adultes. Ceci tend à
démontrer que son existence est étroitement liée au
groupe.« ... l`enfance était un temps de transition, vite
passé, et dont on perdait aussi vite le souvenir. » (Ariès,
p.55) On y accorde que peu d =importance. Cette indifférence à
l`égard du jeune enfant persiste jusqu`au XIXe siècle. Elle
était une conséquence directe et inévitable de la
démographie de l`époque. (p.61) D`ailleurs n`enterrait-on pas
l`enfant n`importe où comme un chat?
Il était si peu de chose!
L`enfance paraît donc être une période
fragile où la survivance est compromise. Cette situation est
acceptée comme une fatalité. « Le très petit enfant
trop fragile encore pour se mêler à la vie des adultes, ne compte
pas. » (Ariès, p. 178) Ce n`est que lorsqu`il arrive à
l`âge adulte qu`il
28
devient intéressant. Philippe Ariès fait
remarquer : « Ne parlons-nous pas encore aujourd`hui d`entrer dans la vie
au sens de sortir de l`enfance? » (Ariès, p. 61)
Vers la fin du XVIIIe siècle, quoique les conditions
démographiques aient encore peu changé, une sensibilité
nouvelle se développe pour l`enfant. Liée à une
christianisation des moeurs plus profonde, son âme immortelle s`impose
dans la conscience commune. Cet intérêt porté à
l`enfant précède de plus d`un siècle le changement des
conditions démographiques, qu`on peut dater de la fin du XIXe
siècle avec l`apparition des vaccins contre la variole et l`instauration
de pratiques d`hygiène qui permettent un recul de la mortalité
associé à un contrôle plus étendu de la
natalité (Ariès, p.66). Notons que cette affirmation de l`absence
de la reconnaissance de l`enfance ne signifie pas que les enfants
étaient négligés ou maltraités. Il ne faut pas
confondre avec les 2 sentiments d`affection. « ... il correspond à
une conscience de la particularité enfantine, cette particularité
qui distingue essentiellement l`enfant de l`adulte même jeune. Cette
conscience n`existait pas. C`est pourquoi, dès que l`enfant pouvait
vivre sans la sollicitude constante de sa mère, de sa nourrice ou de sa
remueuse, il appartenait à la société des adultes et ne
s`en distinguait plus. » Dans un contexte de fécondité
moindre, l`enfant deviendrait objet de consommation. « .. la consommation
exigée par la venue d`un enfant vient en concurrence avec d`autres types
de consommation, du moins à court terme, dans les budgets plus
limités des jeunes ménages. ... Les jeunes couples
contrôlent mieux leur fécondité et on retrouve de moins en
moins de petit troisième qui n`était pas planifié. La
marchandisation de la vie quotidienne est plus marquée, comme on l`a vu
plus haut. Les normes fixées pour l`éducation des enfants sont
nettement plus élevées qu`hier, à cause de la
professionnalisation du métier des parents notée par Lash, ce qui
rend physiquement impossible pour eux de les appliquer à une famille
nombreuse. ... Jusqu`à un certain point l`enfant est lui-même
devenu un objet de consommation. ... Dans l`économie familiale
évoquée plus haut, l`enfant était une
nécessité pour assurer la survie et le bienêtre du groupe.
L`enfant était une ressource essentielle, une main-d`oeuvre pour la
production familiale. Il ne l`est plus car le marché des biens et
services se charge de remplacer sa force de travail. ... Mais il y a plus, il
s`est opéré dans la société de consommation un
renversement radical de perspective. L`enfant représente une charge, un
poids dans le budget. ... L`enfant est investi d`une valeur expressive,
affective, sans aucune valeur instrumentale. Il prolonge l`amour des parents
l`un pour l`autre ; il n`est plus leur futur support, puisque le marché
s`en chargera. C`est ce qui explique que le nombre
29
d`enfants compte moins : le couple de paysans en avait besoin
de plusieurs, un seul enfant suffit au couple postmoderne pour qu`il
réalise ce rêve d`une progéniture. À cela s`ajoute
une autre raison : l`espérance de vie des enfants est de nos jours
très élevée et il n`est plus nécessaire d`en avoir
plusieurs pour contrer les effets de la mortalité.
L`enfant est le résultat du libre-choix. Avec la
généralisation des techniques de régulation des
naissances, y compris l`avortement, l`enfant ne s`impose plus dans la famille,
contrairement à ce qui se passait il y vingt ans encore. Le libre-choix
: n`est-ce pas là aussi le mot-clé de la société de
consommation ? » (Langlois, p.106-107)
Par le biais de la consommation, les jeunes peuvent «
échapper en partie à l`emprise de la famille par le biais de la
consommation de vêtements, de musique, de loisirs qui traverse ou
transcende les barrières de classe. » (Langlois, p. 107) Les
dernières décennies du XXe siècle «
L`avènement de la société de consommation et l`extension
des rapports marchands à toutes les sphères de la vie quotidienne
ont probablement autant contribué à influencer les formes de vie
familiale dans la deuxième moitié de notre siècle que
l`industrialisation dans le précédent. Puisque la consommation
marchande implique un échange de biens et de services contre
rémunération, deux aspects au moins sont susceptibles d`affecter
la famille : la monétarisation de l`échange et la présence
d`un marché, extérieur au foyer et à la famille, dans
lequel bien et services ont en quelque sorte une existence quasi autonome qui
n`est pas déterminée par une logique propre à la famille.
» (Langlois, p.89)
« Les familles ont moins d`enfants et la
société a étendu considérablement l`ampleur de leur
prise en charge : garderie, école, services de toutes sortes,
activités éducatives extérieures au foyer et sports, soins
physiques et psychologiques. Ces enfants moins nombreux exigent-ils moins de
temps et d`attention de la part de leurs parents ? Non, bien évidemment
: là encore, les standards on changé » (Langlois, p.99).
Droits de l'enfant, origine et histoire
Des droits de l'homme aux droits de
l'enfant
30
Le mot enfant nous vient du latin "infans" qui signifie :
"celui qui ne parle pas." On voit déjà fidèlement se
refléter dans cette origine du mot une conception bien
particulière de l'enfant : "soit sage et tais toi !"
Ainsi les pères gaulois, avaient droit de vie et de mort
sur les enfants.
Les lois romaines autorisaient les hommes à accepter ou
refuser un enfant à sa naissance.
Ce sont les philosophes du XVIIIe siècle qui
fondèrent notre réflexion actuelle de l'éducation et
l'épanouissement de chacun.
|
|
Arrive alors la Révolution Française avec
l'abolition des privilèges (nuit du 4 août 1789) et surtout
l'adoption, le 26 août de la Déclaration des droits de l'homme et
du citoyen.
En ce qui concerne les droits des enfants, la
Révolution laisse aussi une trace indélébile. Les
relations parents/enfants évolue et la mère y prend toute sa
place. En 1793 l'enseignement primaire devient obligatoire et gratuit.
Des reculs auront lieu et il faudra attendre le XIXe
siècle pour obtenir de nouvelles conquêtes. Ainsi les
soulèvements de 1830 (les trois glorieuses), de 1848 ou de 1871 (la
Commune de Paris) participent de ces nouvelles conquêtes. Cette
incessante bataille pour le droit au bonheur se poursuit de nos jours.
|
Les luttes sont quotidiennes. Depuis la discussion
serrée qui va régler un conflit entre un jeune et un adulte
jusqu'aux actions de tout un peuple pour sortir de la famine : tout bouge !
C'est ainsi qu'une commission voit le jour à l'ONU
(Organisation des Nations Unies) en 1978. Elle va plancher sur une
déclaration solennelle concernant les droits de l'enfant.
Il faudra attendre 11 ans pour que la convention
internationale des droits de l'enfant voit enfin le jour le 20 novembre 1989
!
|
A ce jour 192 pays ont ratifié cette Convention les
obligeant ainsi à mettre leurs lois en conformité avec ce texte.
C'est la convention la plus ratifiée de toute l'histoire. Il est
intéressant de noter que les États Unis ne l'avaient pas
signée car elle interdit la peine de mort pour les
31
mineurs. Les États Unis ont aboli la peine de mort pour
les mineurs en janvier 2005 mais, à ce jour, n'ont toujours pas
ratifié la convention.
(d'après "Le grand livre des droits de
l'enfant" de Alain SERRES - Editions Rue du Monde) (
Ref.google.com/droit
de l'enfant origine et histoire)
Chapitre I
Etude comparative et les instruments de
protection des droits de l`enfant
32
III-1-1. L'enfance en Afrique
a- situation
L`Afrique est un continent couvrant 6 % de la surface
terrestre et 20,3 % de la surface des terres émergées2. Sa
superficie est de 30 415 873 km2 en incluant les îles. Avec une
population de plus d'un milliard d'habitants3, les Africains
représentent 16 % de la population mondiale.
De nombreux conflits sont présents en Afrique :
conflits dits « ethniques » dont les causes de certains sont
attribuées au tracé des frontières ne tenant que
très peu compte de l'histoire et de l'organisation sociétale des
diverses composantes culturelles du continent africain; conflits dits «
politiques » du fait de gouvernements irresponsables faisant passer les
intérêts des dirigeants avant ceux des populations locales en
dépit de leur pauvreté ; conflits dits « socio-politiques
» dus à cette extrême pauvreté; des guerres civiles
aux enjeux internationaux éclatent pour le contrôle des
matières premières dont la commercialisation n'enrichit que
rarement les populations locales.
L'Afrique est le continent le plus ravagé par les
conflits. Selon l`Atlas stratégique 2008, sur 35 conflits graves
répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique,
où 15 pays sur 53 sont concernés par une « crise
d`intensité moyenne à haute ». Le premier fournisseur
d'armement en valeur à l'ensemble du continent étant entre 1998
et 2005 la France36.
Par un cercle vicieux, ces conflits entraînent la
pauvreté puis des conflits sociaux, ce qui favorise l'éclatement
d'autres conflits. (
ref. wikipédia.org)
Education
Selon l'Unesco, il y a, en 2012, 4,8 millions
d'étudiants inscrits dans des établissements d'enseignement
supérieur dans les pays subsahariens, soit près de vingt-cinq
fois le chiffre de 1970. La poussée démographique et les moyens
déployés par les États pour améliorer
l'accès à l'enseignement primaire et secondaire expliquent la
hausse de fréquentation des campus africains. Le continent reste en
retard sur le reste du monde, avec un taux de scolarisation dans l'enseignement
supérieur de 6 % selon l'Unesco, contre 13 % dans le sud et l'ouest de
l'Asie et 72 % en Amérique du Nord et en Europe occidentale77.
33
L`Unesco révèle, dans son rapport 2010 sur
l`Education Pour Tous (EPT), que le taux des inscriptions des enfants à
l`école en Afrique subsaharienne est aujourd`hui cinq fois plus
élevé que dans les années 1990.
Des chiffres de ce genre démentent donc l`idée
reçue selon laquelle les pays pauvres seraient incapables de progresser
rapidement en matière d`éducation. Cependant, le rapport souligne
aussi que de nombreux pays auront beaucoup de mal à atteindre les
objectifs adoptés en 2000. De nombreux gouvernements ont
été dans l`incapacité de remédier aux
inégalités et les donateurs de tenir leurs promesses
financières.
L`UNESCO invite donc tous les pays à tenir leurs
engagements internationaux pour une Education pour tous.
Les pays africains les plus pauvres enregistrent des
progrès spectaculaires
Ce rapport, réalisé chaque année par une
équipe indépendante de l`UNESCO, évalue la progression au
niveau mondial des six objectifs de l`EPT sur lesquels 160 pays se sont
engagés en 2000. Intitulé "Atteindre les marginalisés", le
rapport 2010 de l`UNESCO note des avancées spectaculaires en
matière d`éducation au cours des dix dernières
années, ce qui contraste fortement avec la "décennie perdue" des
années 1990. Depuis 1999, le nombre d`enfants non scolarisés a
diminué de 33 millions et celui des enfants terminant le cycle primaire
a augmenté. Ainsi, un pays comme le Bénin qui avait un des taux
de scolarisation les plus bas du monde en 1999, est désormais sur le
point d`atteindre l`objectif de l`éducation primaire pour tous d`ici
2015. Le phénomène est similaire au Mozambique. Autre
progrès : les disparités entre les sexes ont diminué,
indique le rapport qui note qu`en l`espace d`un cycle primaire, le rapport
à la parité est passé au Sénégal de 85
filles pour 100 garçons.
De nombreux enfants ne reçoivent pas une
éducation de qualité
Malgré ces importants progrès, le rapport montre
que 50 millions d`enfants ne seront toujours pas scolarisés d`ici
à 2015 sur le continent africain et des millions d`autres abandonnent
l`école avant de terminer leur cycle primaire.
Par ailleurs, moins de 55% des enfants en âge
d`être scolarisés dans les pays en développement
fréquentent l`école secondaire et beaucoup trop souvent encore,
les gouvernements
34
fournissent une éducation de qualité à
certains, tout en délaissant ceux qui en ont le plus besoin à
savoir les enfants les plus pauvres ou socialement marginalisés.
Pourtant l`éducation est un droit fondamental contenu
dans la Déclaration universelle de 1948. Dans le contexte de
récession mondiale, l`UNESCO exhorte les pays riches et le G20 à
augmenter l`aide à des conditions favorables pour éviter de
dégrader les budgets des pays les plus pauvres.
http://www.plan-childrenmedia.org/local/cache-texte/d7d49d26476e9225bd0ef7242d035a2b.png
Le travail des enfants en Afrique
L'Afrique est le continent le plus touché par le
travail des enfants, avec 41 % d'enfants de 5 à 14 ans au travail, soit
80 millions. C'est le pourcentage le plus élevé au monde.
L'Afrique accumule un retard énorme au niveau de son
développement. Si rien n'est fait ce chiffre devrait atteindre les 100
millions en 2015 !
De nombreuses raisons expliquent ce
phénomène :
+ La pauvreté, "raison majeure et omniprésente" qui
limite beaucoup les possibilités
économiques et professionnelles dans les zones rurales et
pousse les familles à
recourir à tous les moyens d'accroître leurs maigres
revenus.
+ Un accès à l'éducation insuffisant car les
enfants sont arrachés plus fréquemment à
la protection de leur famille parce qu'ils cherchent à
s'instruire.
+ Ignorance, de la part des enfants et de leurs familles, des
risques encourus.
+ La migration des adultes des villages vers les bidonvilles
expose les enfants à de
plus grands risques.
+ Une forte demande des employeurs qui veulent une main d'oeuvre
bon marché et
soumise, particulièrement dans le secteur informel.
+ La porosité des frontières.
+ Le désir des jeunes eux-mêmes qui veulent voyager
et explorer.
35
+ Un engagement politique, une législation et des
mécanismes judiciaires insuffisants face au trafic des enfants.
+ Le sida est un autre facteur aggravant dont il faut tenir
compte dans de nombreux pays d'Afrique. Vu le grand nombre de chefs de familles
morts du sida, les familles s'enfoncent de plus en plus dans la pauvreté
et les responsabilités sont de plus en plus lourdes pour les survivants,
particulièrement les enfants.
C'est le Nigeria qui arrive en tête. C'est le pays le
plus peuplé du continent africain. Selon l'Unicef, il compterait 12
millions d'enfants au travail. En Afrique du Sud, 400 000 enfants pauvres, non
scolarisés issus des "townships" (bidonvilles), seraient au travail. En
Égypte les chiffres varient entre 1/2 millions chiffres officiels) et 2
millions d'enfants travailleurs (selon des études locales).
En Afrique, les enfants travaillent d'abord pour nourrir
leur famille :
+ travaux agricoles
+ cuisine
+ corvées d'eau
+ travail domestique (concerne 37% des fillettes africaines)
L'exode rural vient accentuer le phénomène car
pour beaucoup partir en ville est devenu une nécessité vitale.
C'est ainsi que l'on trouve en ville des centaines de milliers
d'enfants cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, placiers dans les parkings
(parking boys), chiffonnier (zabaleen) collecte des ordures.... (en annexe
une petite parenthèse sur les zabaleen du Caire).
Une tradition africaine bien ancrée consiste à
placer les filles et certains garçons comme domestiques en ville (Les
"boys" et les "petites bonnes"). Ce phénomène est bien sûr
accentué par la pauvreté des familles qui voient là un
moyen relativement "simple" de faire rentrer de l'argent. Les enfants se
retrouvent alors confrontés à des situations diverses allant des
employés de maison relativement bien traités, aux fillettes
durement exploitées et/ou victimes d'abus sexuels.
36
En Afrique subsaharienne, au Maghreb et en Égypte des
millions d'enfants travaillent en tant qu'apprentis chez les forgerons ou les
potiers, dans les ateliers textiles, les tanneries, les fabriques d'articles de
cuir.
Au Maroc, 5 000 à 10 000 enfants de 8 à 14 ans
produisent des tapis.
L'agriculture est également une grande pourvoyeuse du
travail des enfants :
? vergers d'Afrique du Sud
? plantations de vanille de Madagascar
? champs de jasmin d'Égypte
? grandes cultures d'Afrique subsaharienne.
Les enfants sont recrutés sur place mais des trafics
existent. C'est ainsi que les enfants sont échangés à
travers le Togo, le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Gabon et le
Cameroun.
Selon les conclusions des études, quelque 284.000
enfants travailleraient dans des conditions dangereuses dans des exploitations
de cacaoyers en Afrique occidentale, pour la plupart familiales, et notamment
200.000 en Côte d'Ivoire.
Le travail dangereux des enfants comprend, entre autres, la
pulvérisation d'insecticides et le débroussaillage à
l'aide de machettes. Il semble aussi que la traite de personnes touche de
nombreux enfants, jusqu'à 2.500, employés dans la culture des
cacaoyers en Côte d'Ivoire et au Nigeria.
Au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Nigeria,
des chercheurs nationaux se sont livrés à plusieurs études
avec l'appui de l'USAID et du ministère américain du travail, de
l'industrie chocolatière, du Programme international sur
l'élimination du travail des enfants (IPEC) de l'Organisation
internationale du travail (OIT) et des gouvernements d'Afrique occidentale. Les
chercheurs ont interrogé plus de 4.800 agriculteurs, des travailleurs
adultes et adolescents et des chefs de file des collectivités. La
Côte d'Ivoire, le Nigeria, le
37
Cameroun et le Ghana produisent les deux tiers du cacao
mondial, la Côte d'Ivoire étant à elle seule responsable de
40 % de la production mondiale de cacao. Non seulement ces enfants
accomplissent des tâches dangereuses, mais les chances d'une
éducation leur échappent. Ils sont perdants sur tous les
plans.
Enfin, on trouve des enfants travailleurs également
dans le secteur minier (mines d'or de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso,
les mines de chrome du Zimbabwe et les gisements de diamants de la
République Démocratique du Congo (ex Zaïre)). Au Burkina
Faso on peut voir des enfants à peine âgés de 8 ans creuser
dans des mines d'or. C'est ainsi qu'ils se retrouvent dans des puits pouvant
atteindre 60 mètres de profondeur où les risques
d'éboulements sont omniprésents. Qu'ils soient au fond des mines
où à l'extérieur, ces jeunes enfants travaillent durant
des heures à la chaleur et dans la poussière pour des
pépites d'or qui ne font que passer dans leurs mains.
(Source :
http://www.droitsenfant.com)
b- mécanisme de protection des droits de l`enfant en
Afrique
16 Juin Journée International de l'Enfant
Africain
Créée par l`Organisation de l`Unité
Africaine en 1991, la Journée Internationale de l`Enfant Africain est un
événement annuel qui commémore le massacre des enfants de
Soweto en 1976 par le régime de l`apartheid en Afrique du Sud. Plusieurs
milliers d`écoliers noirs avaient alors marché dans les rues pour
réclamer leurs droits.
Les droits de l`enfant sont légitimes. Ils doivent
être connus et reconnus, par les enfants, les parents, les gouvernements
etc.
Les Instruments de protection des droits de l'enfant en
Afrique :
I. Instruments des droits de l'homme concernant la
protection des droits de l'enfant en Afrique
38
Les principaux instruments de protection des droits de l'homme
en Afrique sont les suivants :
+ La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples +
La Charte africaine des droits et du bien-être de l`enfant
+ Le Protocole relatif à la Charte africaine des droits
de l'homme et des peuples, portant création d'une Cour africaine des
droits de l'homme et des peuples
+ Le Protocole à la Charte africaine des droits de
l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes (Protocole de Maputo)
II. Contrôle du respect des droits fondamentaux
dans le système africain de protection des droits de l'homme
En général, trois grandes institutions sont
chargées de contrôler le respect de la Charte africaine et
d`autres instruments africains de droits de l'homme par les Etats membres: la
Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, le Comité
d`experts africain sur les droits et le bien-être de l`enfant et la Cour
africaine des droits de l'homme et des peuples.
A. La Commission africaine des droits de l'Homme et des
peuples
Cette Commission, créée en 1981, siège
à Banjul (Gambie). Elle comprend onze membres pour un mandat
renouvelable de six ans. Elle se réunit deux fois par an pour des
sessions qui durent en général une dizaine de jours. La mission
fondamentale de la Commission consiste notamment à :
+ Promouvoir les droits de l'homme et des peuples par le biais
d`études, de séminaires et d`actions de sensibilisation dans les
Etats membres ;
+ Protéger ces droits par des procédures de
rapports et de réclamation ; et
La deuxième option permet à l`Etat d`introduire
directement une plainte pour violation alléguée de la Charte
auprès de la Commission. Si aucune solution amiable n`est atteinte,
il
39
? Interpréter les droits de l'homme consacrés
dans la Charte africaine. La Commission a trois procédures de
contrôle du respect des droits de l'homme : la procédure des
rapports des Etats, la procédure des recours entre Etats et la
procédure des recours individuels.
1. Procédure des rapports des Etats
Dans le cadre de cette procédure, les Etats parties
doivent soumettre un rapport à la Commission tous les deux ans sur leurs
progrès en matière de respect de la Charte africaine. Les ONG
sont aussi autorisées à soumettre des rapports en leur propre nom
(« rapports parallèles ») et peuvent bénéficier
d`un statut d`observateur auprès de la Commission. En 2001, cette
dernière a commencé à publier des observations de
conclusion sur les rapports examinés.
2. Procédure des recours entre Etats
Dans le cadre de cette procédure de recours, il y a
deux manières de régler les litiges.
La première permet à un Etat qui estime qu`une
autre partie a violé les dispositions de la Charte, d`informer cette
dernière par écrit ainsi que le Secrétaire
général de l`UA ainsi que le Président de la commission.
L`Etat accusé a alors la possibilité de fournir une explication
écrite à l`Etat requérant. Si aucun règlement
n`intervient dans un délai de trois mois à partir du recours
original, les deux parties ont le droit de saisir la Commission de cette
question.
B. Le Comité d'experts africain sur les droits et
le bien-être de l'enfant
40
prépare un rapport exposant les faits, les conclusions
et les recommandations, qu`il adresse aux Etats concernés et à
l`Assemblée des chefs d`Etat et de gouvernement.
En tout état de cause, la procédure de recours
entre Etats est rarement utilisée. Jusqu`à présent (2006),
elle n`a été utilisée qu`une fois par la République
démocratique du Congo contre le Burundi et le Rwanda et l`Ouganda en
1999.
3. La procédure des recours
individuels
Dans le cadre de cette procédure, les Etats, les
individus ou les organisations au nom d`un individu peuvent soumettre une
communication à la Commission. Les recours doivent être
envoyés au secrétariat de la Commission qui les enregistre
dès réception. Le recours est ensuite adressé à la
Commission qui doit décider à la majorité simple (six
membres) si elle est saisie du recours après avoir examiné si
celui-ci allègue d`une violation de la Charte et si sa soumission
obéit aux dispositions de l`article 55 de la Charte. Si la Commission
décide d`examiner le recours, elle doit prendre une décision sur
sa recevabilité. Pour qu`une communication continue d`être
examinée, elle doit procéder d`un modèle
systématique de violation flagrante des droits de l'homme. Si la
Commission veut poursuivre, elle en notifie l`Assemblée des chefs d`Etat
et de gouvernement de l`UA, lesquels peuvent demander à la Commission de
procéder à un examen approfondi et de soumettre un rapport
factuel accompagné de conclusions. La décision finale de la
Commission, appelée recommandation, n`est pas juridiquement
contraignante pour les Etats parties.
Toute la procédure est confidentielle. La
décision finale n`est publiée par la Commission que si
l`Assemblée des chefs d`Etat et de gouvernement de l`UA en est d`accord.
Les décisions fondées sur les recours individuels qui ont
été rendus publics sont jointes en annexe au rapport annuel
d`activités de la Commission.
41
Le Comité d`experts a été
créé en 2002 conformément à l`article 32 de la
Charte africaine des droits de l`enfant et comprend onze membres. Elle a deux
mécanismes de contrôle : la procédure de rapports et la
procédure de recours individuels.
S`agissant de la première, les Etats doivent soumettre
des rapports au comité tous les trois ans. Pour la procédure des
recours individuels, toute personne, tout groupe ou toute ONG reconnue par
l`UA, par un Etat membre ou par l`Onu, peut introduire un recours sur toute
question visée par la Charte.
C. La Cour africaine des droits de l'homme et des
peuples
Le Protocole portant création de la Cour africaine des
droits de l'homme et des peuples est entré en vigueur en 2003. La Cour
comprend onze juges et siège à Arusha (Tanzanie). La Cour vient
essentiellement compléter le mandat protecteur de la Commission
africaine. Elle est compétente sur tous les litiges et affaires dont
elle est saisie concernant l`interprétation et l`application de la
Charte et tout autre instrument des droits de l'homme ratifié par les
Etats concernés.
La Cour a une compétence consultative et
décisionnelle. S`agissant de la compétence décisionnelle,
la Commission, les Etats, les individus et les ONG peuvent introduire un
recours. La Cour peut aussi autoriser des ONG bénéficiant du
statut d`observateur auprès de la Commission et des individus de la
saisir directement à condition que l`Etat contre lequel le recours est
introduit fasse une déclaration acceptant la compétence de la
Cour à recevoir cette communication. Les arrêts de la Cour sont
contraignants et les Etats concernés doivent respecter ses jugements et
veiller à leur exécution, contrôlée par le Conseil
des Ministres de l`UA.
Concernant la compétence consultative de la Cour,
celle-ci peut, à la demande d`un Etat membre de l`UA, de l`UA
elle-même ou de toute organisation africaine reconnue par l`UA, rendre un
avis sur toute question juridique relative à la Charte ou tout autre
instrument des droits de l'homme, à condition que le fond de l`avis ne
soit pas examiné par la Commission.
42
III. Accès des enfants au système africain de
protection des droits de l'homme
Actuellement, l`institution la plus importante que peuvent
saisir les individus et donc les enfants pour réaliser leurs droits, est
la Commission africaine. En conséquence, si le droit d`une personne est
violé par un Etat partie, elle peut soumettre une communication à
la Commission, qui doit d`une manière ou d`une autre démontrer
que l`Etat a violé un ou plusieurs des droits consacrés par la
Charte.
Les citoyens ordinaires, des groupes d`individus, des ONG, les
Etats parties à la Charte peuvent tous faire recours. Le
requérant ou l`auteur de la communication ne doit pas être
lié à la victime de la violation mais la victime doit être
mentionnée. Puisque la préparation, la soumission et le
traitement d`une communication suivent une procédure relativement
simple, un requérant ou un auteur peut la suivre sans
nécessairement avoir besoin d`une assistance professionnelle. La
Commission n`offre pas d`assistance judiciaire au requérant.
L`article 56 de la Charte africaine énonce sept conditions
qui doivent être remplies :
1. La communication doit comprendre le nom de l`auteur,
même si celui-ci souhaite rester anonyme ; 2. La communication doit
être compatible avec la Charte de l`OUA et avec la présente Charte
; 3. La communication ne doit pas être écrite en un langage
injurieux contre l`Etat ou l`OUA ; 4. La communication ne doit pas être
fondée exclusivement sur des informations des médias ; 5. Le
requérant doit avoir épuisé toutes les voies de recours
internes disponibles ;
6. La communication doit être soumise dans un
délai raisonnable à compter de la date d`épuisement des
voies de recours internes ;
7. La communication ne doit pas porter sur une question qui a
déjà été tranchée par un autre organe
international de droits de l'homme.
43
D`après le libellé de l`article 58(1) de la
Charte, il semblerait que la Commission ne peut examiner une communication que
lorsqu`elle fait état d`une série de violations graves et
massives des droits de l'homme et des peuples et uniquement à la demande
des chefs d`Etat et de gouvernement.
Chaque communication doit indiquer si la vie,
l`intégrité personnelle ou la santé de la victime est en
danger imminent. Dans ces situations d`urgence, la Commission a le pouvoir,
prévu par l`article 111 de son Règlement interne, d`adopter les
mesures provisoires, en exhortant l`Etat concerné à ne prendre
aucune mesure pouvant causer des dommages irréparables à la
victime jusqu`à ce que l`affaire ait été entendue par la
Commission. La Commission peut aussi adopter d`autres mesures urgentes si elle
le juge bon. REF : http://www.coe.int/
Charte africaine des droits et du bien-être de
l'enfant
La charte africaine des droits et du bien-être de
l`enfant est une convention adoptée par des pays africains dans le cadre
de l`Organisation de l'unité africaine (OUA)
Histoire et contexte
La charte africaine des droits et du bien-être de
l`enfant a été adoptée lors de la 26e conférence
des chefs d'État et de gouvernement de l'Organisation de l'unité
africaine en juillet 1990 qui s'est tenue à Addis-Abeba (Ethiopie) du 9
au 11 juillet 1990. Elle est entrée en vigueur le 29 novembre 1999,
après avoir reçu la rectification de 15 États,
conformément à son article 47.
Elle s`inspire de la Convention des Nations unies sur les
droits de l`enfant et sur la Déclaration sur les droits et le
bien-être de l'enfant africain, adopté par l`OUA en juillet 1979,
ainsi que de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la
Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et de la Charte de
l'Organisation de l'Unité Africaine. Si certains de droits
déclinés dans cette charte sont identiques à ceux de la
Convention des Nations unies sur les droits de l`enfant, la plupart sont
interprétés dans le contexte africain.
44
Principales dispositions
Le premier chapitre est consacré aux droits et protection
de l`enfant
Cette convention s`applique à tout enfant de moins de
18 ans et lui garantit des droits, « sans distinction de race, de groupe
ethnique, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'appartenance politique
ou autre opinion, d'origine nationale et sociale, de fortune, de naissance ou
autre statut, et sans distinction du même ordre pour ses parents ou son
tuteur légal» (Article 3).
La charte africaine des droits et du bien-être de
l`enfant garantit à tout enfant le droit imprescriptible; droit à
la vie (article 4), droit à l`éducation (article 11), aux loisirs
et à la culture (article 12), à la protection contre
l`exploitation et les mauvais traitements (travail, exploitation sexuelle...
articles15, 26, 27, 29), à la santé (article 14).
Elle reconnaît à l`enfant le droit d'expression,
d`association, la liberté de pensée (articles 7 à 9) et
à la protection de la vie privée (article 10).
Elle protège les enfants en cas de conflits
armés. Elle interdit leur enrôlement dans l`armée (article
22) et les protège s`ils sont réfugiés (article23).
Plusieurs articles sont consacrés aux droits et aux
responsabilités de la famille, considérée comme « la
cellule de base naturelle de la société » (article 18).
Dans son article 21, cette charte appelle les États
à prendre « toutes les mesures appropriées pour abolir les
coutumes et les pratiques négatives, culturelles et sociales qui sont au
détriment du Bien-être, de la dignité, de la croissance et
du développement normal de l'enfant, en particulier les coutumes et
pratiques préjudiciables à la santé, voire à la vie
de l'enfant.» Si le terme n`est pas employé, cet article fait
référence notamment à l`excision. La charte interdit
également le mariage des mineurs de 18 ans1.
45
L`article 31 énonce les « responsabilités
de l`enfant envers sa famille, la société, l'État et toute
autre communauté reconnue l'également ainsi qu'envers la
communauté internationale ».
Le deuxième chapitre créé un
Comité africain d'experts sur les droits et le bien-être de
l'enfant auprès de l'Organisation de l'Unité Africaine et
défini sa composition. Son mandat et ses procédures de
fonctionnement sont décrits dans le chapitre 3. Dans le quatrième
chapitre sont décrit notamment les procédures de ratifications et
de modification de cette charte.
En annexe, la liste des pays africains ayant ratifiés la
Charte africaine des droits et du bien-être de l`enfant. (En annexe la
Charte Africaine des droits et du bien-être de l'enfant).
Réf. wikipedia.org
Le Mouvement Africain des Enfants et des Jeunes
Travailleurs (MAEJT) a édicté douze droits fondamentaux pour les
enfants.
Les enfants et jeunes se sont organisés dans leurs
lieux de résidence ou de travail et ont créé des
Associations dans les villes pour renforcer leur solidarité et gagner le
respect des autorités ainsi que de la population.
Le Mouvement Africain des Enfants et Jeunes
Travailleurs, MAEJT, s`est constitué depuis
1994. Fédéré en 2004, aujourd`hui il est constitué
de 64 associations existantes dans autant de villes de 20 pays africains,
d`environ 400 groupes de base, regroupant environ 30.000 filles domestiques,
apprentis, petites vendeuses, enfants et jeunes travailleurs
indépendants des rues et des marchés.
Les fondatrices et fondateurs du MAEJT ont identifié
douze droits prioritaires pour lutter contre l`exploitation et
les mauvaises conditions de travail des enfants et ont formulé un
programme de promotion de ces droits.
Les douze droits constituent la référence
commune pour les EJT de 64 villes d`Afrique. Ils sont parfaitement compatibles
avec les droits de l`enfant définis dans la Convention des Droits de
l`Enfant (CDE) et dans la Charte Africaine des Droits de l`Homme et du Bien
Etre de l`Enfant.
46
· :. Droit à une formation pour apprendre un
métier
· :. Droit à rester au village (à ne
pas "s'exoder")
· :. Droit à exercer nos activités en
toute sécurité
· :. Droit à un travail léger et
limité
· :. Droit à des repos maladie
· :. Droit à être
respecté
· :. Droit à être
écouté
· :. Droit à s'amuser, à
jouer
· :. Droit à des soins de
santé
· :. Droit à s'exprimer et à
s'organiser
· :. Droit à apprendre à lire et
à écrire
· :. Droit à un recours et à une
justice équitable, en cas de problèmes.
http://www.plan-childrenmedia.org
III-1-2. Les enfants en Haïti
a. statistiques
Selon les données chiffrées en Haïti, sur
9,6 millions d'habitants, 44% soit (4.211.000) sont des enfants de moins de 18
ans et 13% (1.250.000) sont des enfants de moins de 5 ans. Et les
données de l`IHSI l`Institut National d`Informatique et de Statistique
confirment que 36,5% de la population total en Haïti sont des enfants de
moins de 15 ans.
Sur le plan socio médical, 4 enfants sur 10 vivent dans
la pauvreté absolue ; sept enfants sur dix souffrent d`au moins une
forme de privation. Plus de la moitié des enfants vivent dans des foyers
surpeuplés et décrépits, dorment souvent à
même le sol en (de) terre. Plus de quatre enfants sur dix sont
privés de service sanitaire[s] de base, vivant dans des logements sans
toilettes. Environ 30% des enfants n'ont pas été vaccinés
contre aucune maladie. Plus d'un enfant sur cinq n'a pas accès à
de l'eau potable. Sur le plan nutritionnel, près de 10% des enfants de
moins de 5 ans sont victimes de malnutrition aigue et sont à risque de
maladie à long terme et aux déficiences mentales 61% des enfants
de moins de 5 ans et 50% souffrent d'anémie. Et sur le plan
éducationnel, un enfant sur huit
47
âgés de 7 à 18 ans n'a jamais
été à l'école Le taux brut de scolarisation
primaire est de 57% pour le préscolaire, 76% pour le cycle primaire.
Environ 380.000 enfants âgés de 6-11 ans ne fréquentent pas
l'école. 72% des élèves de première année
dans les zones rurales sont trop âgés; 38% des enfants entre 7-18
ans n'ont jamais été à l'école.
Le niveau d`infection du VIH-SIDA : 6800 enfants sont
estimés être séropositives. Seulement 14% des enfants
séropositifs ont accès au traitement antirétroviral. 18%
des enfants haïtiens - 380,000 - sont devenus orphelins à la mort
d'un parent. La moitié est estimée orphelin à cause du
sida.
En matière de protection : seulement 10% des enfants
d`Haïti sont dûment enregistrés auprès des
autorités civiles. 50% des victimes d`abus sexuels sont des mineurs.
Certaines catégories d'enfants sont extrêmement vulnérables
à la violence sexuelle: ceux dans les établissements de garde
d'enfants, ceux travaillant comme «domestiques», et les enfants des
rues.
b. Les enfants de rues
On estime à 3000-4000 les enfants des rues dont 2500
rien que dans la capitale de Port-au-Prince. 80% sont des garçons et 20%
sont des filles. Les enfants des rues sont parmi les plus vulnérables
à l'infection par les MST / VIH / SIDA: 7% des garçons et 18% des
filles sont séropositives. On estime que jusqu'à 70% des filles
ont été sexuellement exploitées.
c. Les enfants de service - Restavec
Le terme Restavec est souvent attribué aux enfants de
services ou enfants en domesticité. Il est aussi utilisé pour
traduire le système qui a été introduit sur l`ile d`Ayiti
à l`époque colonial. Lefabson Sully, dans ses
présentations sur le restavec en Haiti définit le vocable
RESTAVEK comme : « l`exploitation intégrale d`un enfant de l`un ou
de l`autre sexe dans une maison quelconque ». Mildred Trouillot Aristide
dans son ouvrage l`enfant en domesticité en Haiti, définit
l`enfant restavek comme tout enfant vivant en difficulté dans une
famille autre que la sienne. Madame Mildrede Aristide a avancé dans
l`introduction de
48
son livre que le phénomène restavec est
etroitement lié aux différentes traditions haitiennes par exemple
« pitit se byen malere » les enfants sont une richesse pour les
malheureux. En ce sens les enfants sont considéré comme
travailleurs et source de revenu pour les familles. En tant que système
ou pratique, le restavec prend ses racines dans le système esclavagiste
imposé par l`élément blanc sur l`élément
noir dans le but de l`exploiter à son gré et au profit directe de
la Métropole européenne. Le code noir de 1685 faisait de
l`esclave un meuble et un outil producteur au profit de son maitre. L`article
12 du code noir fait de l`enfant du nègre esclave un esclave né
et les enfants étaient initiés de très tôt à
la culture du coton. Aujourd`hui, plus de cinq (5) siècles après,
notre société vit encore sous l`auspice de cde cette vielle
habitude désastreuse et dégradante pour la victime. Le restavec
est nourrit en Haïti par la situation misérable de la
majorité des familles, par un manque d`éducation des gens, par
une absence répétée des services sociaux de base dans les
villes voire dans les provinces et aussi par une situation d`exploitation
sociale du plus fort contre les plus faibles. Vue la gravité du
problème, même l`Etat ne peut pas donner une estimation fiable des
enfants malheureux qui sont la proie de ce système diabolique. Cependant
des chiffres continuent à avancer et on parle jusqu`à 300 000 les
enfants de l`un et de l`autres sexe qui sont l`objet de mépris,
d`exploitation et d`abus physiques et sexuels chaque jour. Et au moment
même nous parlons il y en a qui sont en train d`être
marginalisés et maltraités. Selon toute analyse, le
problème de la domesticité des enfants ne réside pas dans
son admission dans un foyer d`hôte ou une famille autre que la sienne
mais ca se situe dans le traitement attribué aux enfants quelques jour,
semaine, ou mois après le placement. Car Jean Robert Cadet l`explique
sur sa page web, l`enfant peut entrer ou tomber en domesticité plusieurs
façons :
1- Le désespoir des parents très pauvres et
l'incapacité à prendre soin des besoins de base de leur enfant
les conduira à envoyer leurs enfants dans restavek avec l'espoir que
l'enfant mangera mieux et de recevera une meilleure éducation.
49
2- L`enfant orphelin sera envoyé par une tante ou un
oncle à «rester avec» quelqu'un qui a soi-disant plus de
moyens pour s'occuper de lui.
3- Les enfants dans les communautés rurales
isolées n'ont pas d'écoles primaires seront envoyés vers
les villes afin de fréquenter l'école.
4- Une mère ou un père peut-être honte
d'un enfant parce que l'enfant est né dans la société
condamne les conditions. Les exemples incluent les enfants nés hors
mariage, les enfants de viol, et les enfants abandonnés par leurs
pères.
Quels sont les facteurs déterminant pour
identifier un cas restavek ?
Selon une approche anthropologique il existe nombreux cas
où l`enfant peut etre placé dans
une famille autre sa famille d`origine. L`enfant une fois
placé est en face de deux scénarios :
+ L'enfant est envoyé dans une école
équivalente ou la même que les autres enfants dans
la famille.
+ L'enfant accompli les mêmes tâches que les autres
enfants.
+ L'enfant mange la même nourriture.
+ L'enfant dort dans des conditions similaires.
+ L'enfant est généralement respectée en
tant que membre de la famille égale à tous les
autres enfants dans la famille.
+ L'enfant sait qu'elle est aimé.
Dans ce premier cas on peut pas s`oser de parler de restavec car
l`enfant est ainsi traité comme
un élément appartenant au ménage jouissant
les memes droits et les memes prérogatives que
ses pairs.
Deuxième sénario :
+ L`enfant reçoit un traitement discriminatoire au
ménage
50
? Il joue le rôle de serviteur domestique et de travailleur
non rémunéré pour la famille ? Il subit des actes d`abus
et d`exploitation
? L`absence d`intérêt pour ses besoins
d`éducation et de santé
L`enfant restavèk est responsable des ménages et
fait toujours des corvées car ses taches sont nombreuses et
difficiles.
L`enfant restavèk mange souvent seul et dors dans des
pires conditions avec des heures réduites par rapports aux autres
enfants.
Un enfant restavèk doit se débrouiller par
elle-même de toutes les manières (baignade, peigner ses cheveux,
lavage etc.) Aucun adulte du ménage ne lui prendra en charge.
« Yon ti moun tounen restavèk
lè manman l oubyen papa l, pou volonte pa yo, remèt yon fanmi l
li oubyen yon moun yo konnen oubyen yon lot moun ki bezwen èd anndan kay
li. Se poutèt lamizè ak twòp bouch pou yo bay manje epi
byenpetèt poutèt yo ann espwa grenn ptit saa va soti nan
mizè. Yo konprann nan boukatay saa timoun nan ap jwenn plis manje pase
sal jwenn lakay li epi lap kapab al lekòl ». (Aba
Restavèk-kowalisyon nasyonal pou dwa tout ayisyen) Jocelyn Mc Calla
Avril 2002 P 15
Quelles sont les causes du restavèk ?
Lefabson Sully dans ses différentes présentation
sur la problématique du retavec en Haiti avance ces causes sous
citées comme à la fois des causes profondes et occasionnelles
:
La tradition haitienne : les haitiens disent toujours «
ti moun se tibèt » qui décrit une tendance à la
maltraitance.
La pauvreté des gens : n`ayant pas la
possibilité de nourrir l`enfant les parents pauvres envoient leurs
enfants en domesticité dans le souci de garantir une vie meilleure pour
l`efant.
Absence ou manque de planification familiale : les haititens
disent toujours « timoun se richès malere ». ce qui
décrit une tendance à la reproduction non planifiée.
51
Irresponsabilité des pères ( négligence
ou vagabondage des hommes envers leurs enfants)
forme de domination sociale et l`injustice sociale
Bas niveau d`éducation des gens
Un personnage bien connu dans le milieu social et
professionnel en Haiti a répondu un jour à cette question :
M.Anonyme Selon vous quelle est la principale cause du restavek en Haiti ?
Ce professionnel a respiré et a repondu : il n`y a
qu`une cause principale qui maintient le restavek en Haiti c`est une question
de conscience haitienne liée à la mentalité. Il a
expliqué que quelque soit la situation, une famille haitienne qui recoit
un enfant n`est pas obligée de lui maltraiter. La pauvreté et la
non éducation des parents ne conditionnent pas le mauvais traitement
qu`une maitraisse donne à un enfant. Donc l`exploitation physique ou
sexuelle, l`abus et la maltraitance d`une fillette ou d`un peti garcon dans une
famille etrangère sont tributaire d`une mauvaise conscience et d`une
mentalité négative des chefs de maison fin de citation.
Le professeur Joseph André Gracien JEAN, Polithologue
et spécialiste des Droits de l`Homme dans une présentation sous
le thème « la domesticité des enfants un danger pour
l`avenir des enfants et de la société », a conclu en ses
mots :
Le phénomène de domesticité ou de
restavèk de par son ampleur en Haití en raison de la
vulnérabilité des enfants et de la paupérisation galopante
des masses paysannes pauvres rurales, est un problème social majeur pour
la stabilité sociale et la sécurité publique vu la taille
de la population qui est très jeune et ne bénéficie
d`aucune socialisation au cours de ces vingt cinq dernières
années.
La domesticité infantile ou restavèk en
Haití est un problème social qui interpelle en tout premier
l`Etat haïtien qui doit définir une vraie politique de lutte contre
cette forme d`exploitation des enfants condamnée par les
Législations nationale, régionale et internationale. Etant
donné que la domesticité infantile dans certaine forme comme la
domesticité extrafamiliale peut prendre des proportions à la
traite de personnes, il est important que l`Etat haïtien se dote de cette
Loi Nationale sur la Lutte contre la Traite des Personnes en particulier des
Femmes et des Enfants comme l`exige le Protocole.
52
En termes de prévention il ne serait pas superflu
d`intégrer dans le curricula de l'Education des cours de
sensibilisation sur cette pratique sociale inhumaine et ceci dès le
Jardin d'enfants car l`enfant tend à reproduire ce qu`il a
vécu dans son environnement direct dont la famille qui est un des hauts
lieux de la socialisation. Nous entendons par socialisation par le processus
par lequel l`individu acquiert valeurs, principes et normes sociale.
La domesticité infantile ou restavèk en
Haití est un problème social qui interpelle également la
société dans toutes ses composantes et de tous les acteurs qui
interviennent dans la lutte contre ce phénomène mais il doit
être abordé avec beaucoup de lucidité comme
phénomène sociologique, anthropologique et culturel et non comme
objet de marchandage, de source d`exploitation et de rente financière
pour des gens au masque de bon samaritain et de philanthrope coeur de
trafiquant ou d`exploiteur de la misère des enfants pauvres du milieu
rural.
Restavèk se yon krim (restavek est un crime)
Restavèk se wont sosyal (restavek est une honte
sociale)
Restavèk se yon menas pou avni sosyete a (restavek est une
menace pour l`avenir de la société) Restavèk se yon
danje pou avni timoun (restavek est un danger pour l`avenir des enfants)
Ann konbat fenomèn restavèk la (combattons le
phénomène restavek)
Ann pwoteje timoun yo tankou pa nou (protégeons
les enfants comme les notres)
Ann trete timoun ki lakay nou ki gen pwoblèm tankou pa
nou (
Ann komanse konbat restavèk pwôp lakay pa
nou
Ann pa fè pwopagann ak mo restavèk la
Ann pa fè lajan sou do restavèk
Tet ansanm ann konbat restavèk
d. La délinquance juvénile
53
En Haïti, la délinquance juvénile n`est pas
un phénomène nouveau, cependant depuis le début du XXe
siècle elle s`est aggravée. Bon nombre d`enfants en bas âge
se sont retrouvés un peu partout dans les rues. Abandonnés de
leur foyer natal, ces enfants mènent une vie pénible dans les
aires métropolitaines le plus souvent. Leurs principales
activités sont en autres la mendicité, l`essuyage de voiture pour
survivre. Au levé du soleil, ils se trouvent le plus souvent dans les
aires du Champ de mars, au carrefour de l`Aéroport, au carrefour
d`Aviation pour ne citer que ceux-là. Ces zones restent et demeurent
leur principal centre de nuit. C`est un problème majeur en Haïti
qui se manifeste avec une préférence marquée dans la
population adolescente et avec chronicité chez les jeunes
délinquants.
Il s`agit d`un phénomène à traiter dans
l`urgence car les adolescents délinquants infligent actuellement un tort
irréversible à leurs victimes. De plus, ils seront les adultes
criminels de demain et les futurs parents.
Approche scientifique de la
délinquance
Le terme délinquant est issu du latin linquere
ou relinquere signifiant laisser, abandonner,
lâcher, rompre, se séparer. Dans son sens premier,
delinquere signifie faire défaut, manquer, faire faute.
«La délinquance est toujours juvénile..» Cavanna
Les dictionnaires de criminologie définissent
aujourd`hui
La délinquance comme «l`ensemble des crimes et des
délits considérés sur le plan social». Elle est issue
de phénomènes
? sociologiques, dans le sens où elle est
influencée par la société environnante;
? juridiques, car la justice vérifie si l`acte
incriminé est contraire aux textes de loi; ? psychologiques car la
délinquance est généralement liée à un
parcours personnel.
Ballout_ 200 : La définition de la délinquance
renvoie au rapport entre crime et loi, acte et auteur, crime et
société. Il existe sans doute multiples formes de
délinquances tout autant variables que les institutions, les cultures et
les régimes. Elle épouse les
54
mutations des systèmes de pensées des pouvoirs
politiques, publiques et moraux d`une société donnée. Il
est important de pouvoir identifier les caractéristiques d`un
réel délinquant des autres formes de déviances qui
existent. Le délinquant est un sociopathe par essence,
c`est-à-dire qu`il n`est pas atteint par une maladie mentale. C`est un
sujet justement adapté à la réalité, mais pas
à la société qu`il côtoie. La notion de sociopathe
s`est différenciée progressivement de celle de psychopathe qui
l`engendrait dans ses débuts. En effet, la fin du XIXème
siècle marque un tournant décisif dans le statut social du
délinquant criminel. Parallèlement la maladie devient isolable de
la personne conceptuellement (Foucault_963), et le criminel commence à
exister de manière indépendante. Il devint un objet
d`étude au niveau des Sciences Humaines. La sociologie, la psychologie
et la psychanalyse se sont intéressées au champ criminologique en
vue d`une réhabilitation sociale et psychologique du délinquant.
Causes de la délinquance
On peut distinguer toutes sortes de causes comme :
Sociales
1. Les guerres donc la violence
2. Le logement qui induit le surpeuplement dans les villes :
Bidonvilles, Quartiers pauvres
3. Le matérialisme de l`époque actuelle : Le
besoin et le désir croissant d`avoir de l`argent, de
posséder.
4. Les loisirs: beaucoup plus nombreux qu`autrefois, qu`on ne
sait pas occuper, on se livre au <au farniente > a l`imitation des
vedettes des faits divers au lieu de se cultiver et de pratiquer le sport
Familiales
1. Carence intellectuelle et souvent morale des familles,
d`où faiblesse ou libéralisme excessif.
2. Désunion, mésentente ou remariage, d`ou
parfois mauvais traitements ou simplement indifférence.
3. Libéraliser ou avarice des parents pour l`argent de
poche.
La traite de personnes n`est pas le passage clandestin de
migrants ; les migrants clandestins sont généralement libres
lorsqu`ils arrivent à destination ; les victimes de la
55
4. Alcoolisme, drogue
Psychologiques
1. Solitude qui entraine vide social dans les grands
ensembles
2. Désoeuvrement chômage.
3. Cinéma, presse télévision, mille
exemples de <durs. de <truands> qui passent pour des
héros.
Conséquence de la
délinquance
La multiplication du nombre des délinquants crée
un climat d`insécurité dans le pays. Ils deviennent des
<Voyou> fiches par la police pour toute la vie. Ils font de la prison ou
sont enfermés dans des maisons de redressement ou de
rééducation .Plus encore, ces délinquants contribuent a la
propagation de nombreux fléaux sociaux comme le trafic de
stupéfiant, la prostitution, le commerce des boissons alcooliques.
http://cjroumain.blogspot.com/
e. La traite des enfants
L`expression « traite des personnes » désigne
le recrutement, le transport, le transfert, l`hébergement ou l`accueil
de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou
à d`autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude,
tromperie, abus d`autorité ou d`une situation de
vulnérabilité, ou par l`offr ou l`acceptation de paiements ou
d`avantages pour obtenir le consentement d`une personne ayant autorité
sur une autre aux fins d`exploitation. L`exploitation comprend au minimum,
l`exploitation de la prostitution d`autrui ou d`autres formes d`exploitation
sexuelle, le travail ou les services forcés, l`esclavage ou les
pratiques analogues à l`esclavage, la servitude ou le
prélèvement d`organe.
La traite est un peu différente du trafic qui implique
une aide apportée lors de l`entrée illégale et/ou d`un
séjour clandestin dans un pays.
56
traite deviennent captives. La traite des personnes a
été décrite comme une forme moderne d`esclavage, c`est une
violation des droits de la personne et, selon les Nations Unies, il s`agit de
la forme de crime organisé transnational qui connait la croissance la
plus rapide.
Selon une étude de 2002 élaborée en
Haïti par l`Unicef et l`OIM (Organisation Internationale pour la
Migration) chaque année 2.000 enfants, provenant principalement de trois
départements géographiques d`Haïti (Nord, Nord-est et
Nord-Ouest), émigreraient en République dominicaine, avec le
consentement de leurs parents ou tuteurs, avec l`aide de trafiquant en vue de
trouver du travail dans des conditions généralement proches de
l`exploitation.
Le rapport du Septembre 2006 publié après une
enquête menée sur les dix département par l`Organisation
des Etats Américains, explique l`aspect transnational de la traite par
la participation des dominicains, des guadeloupéens, des français
et même des japonais et des chinois.
Ainsi le schéma pyramidal ci dessous se présente
dans les rapports entre le trafiquant, intermédiaire, passeur et
client.
Trafiquant Patron
Intermédiaire Recruteur
Passeur
La livraison du produit au client (Facilite la livraison
à la destination)
Client Acheteur
Les données quantitatives sur les victimes des
résultats de cette dite enquête montrent que les femmes (44%) et
les filles (18%) sont les principales victimes de la traite contre 25% d`hommes
et 11% de garçons. Les femmes et les filles on les retrouve dans les
57
activités de domesticité et d`exploitation
sexuelle de même que les garçons tandis que les hommes et les
garçons on les dans les activités de jardinage et dans la
construction.
L`analyse des donnés qualitatives renseigne sur les
méthodes de recrutement des victimes. Parmi ces méthodes citons :
la violence, les menaces, les atteintes à l`intégrité
physique, les promesses de vie meilleure` l`abus de confiance. Les types
d`activités auxquelles sont affectées les victimes en fonction de
leur sexe et leur âge peuvent se caractériser de manière
suivante :
? Femmes
L`exploitation sexuelle dans les bordels etc
? Filles (mineures)
L`exploitation sexuelle dans les maisons communément
appelées « macrèle », le travail de maison
(domesticité).
? Hommes
Coupe de canne en République Dominicaine etc.
? Garçons (mineurs)
Le travail de maison (domesticité), coupe de la canne
en RD, le travail des mines, le chargement de camions, et de bateaux, la
pédophilie dans les maisons communément appelée «
macrèle » (ce type d`activité se retrouve dans les
quartiers marginalisés de la capitale et de ses environs ; elle est
dirigée par des femmes ou des hommes appelés « mamman
base ou papa base », « soldats » des gangs armés,
tueurs à gage et éclaireurs pour les activité de vol et de
kidnapping.
De toutes les activités identifiées auxquelles
sont affectées les victimes de la traite, les données en
relèvent trois (3) principales :
1- L`exploitation sexuelle (prostitution forcée) dans le
cas des femmes et des filles.
2- La coupe de canne ou le travail des champs dans le cas des
hommes et des garçons.
3- La domesticité qui touche en grande partie les
enfants.
www.oas.org/atip/Reports/Haitireport.Final.French.pdf
III-2-1. La notion de mineur au regard de la loi
haïtienne
58
a- sur le plan civil
La minorité est l`état de celui qui n`a pas
encore atteint la majorité légale. Le droit positif haïtien
reconnait l`âge de la majorité à partir de 18 ans.
Cependant c`est une majorité relative à la qualité de
l`acte à poser ou déjà posé par l`individu. Pour
tout acte ayant un aspect civil tels que : voter aux élections, passer
une vente, avoir un permis de conduire etc., la constitution haïtienne,
conformément à la Convention Internationale des droits de
l`enfant est claire. « L`âge de la majorité est fixé
à 18 ans, article 16 ».
b- sur le plan pénal
Cependant sur le plan pénal, la question de mineur est
reglé différemment en matière de l`âge. La loi du
xxx septembre 1961 fixe la majorité pénale à 16 ans.
C`est-à-dire à partir de cet âge l`enfant est censé
responsable de ses actes délictueux et après avoir reconnu
coupable doit être placé dans un centre spécial de
rééducation.
III-2-2. Les instruments internationaux de protection des
droits de l'enfant
f- La déclaration de Genève
La Déclaration de Genève est un ensemble de 5
articles élaborés par la société des nations le 26
Septembre 1924 à Genève. Le but était de doter le monde au
lendemain de la première guerre mondiale, d`un outil juridique de
protection des droits de l`enfant. Elle a évoqué certains droits
fondamentaux de l`enfant en tant que être humain mais sans étaler
les grandes lignes de protection pour l`enfant. « L'enfant qui a faim doit
être nourri ; l'enfant malade doit être soigné ; l'enfant
arriéré doit être encouragé ; l'enfant
dévoyé doit être ramené ; l'enfant orphelin et
l'abandonné doivent être recueillis et secourus » stipule
l`article 2 et l`article 3 déclare : l'enfant doit être le premier
à recevoir des secours en cas de détresse. Tout cela
c`était pour chercher une formule d`obvier l`enfant de tout traitement
impropre à sa nature, à son niveau et à
personnalité.
59
g- La déclaration des droits de l`enfant
Ratifiée à l`unanimité par
l`assemblée générale des Nations Unies le 29 Novembre
1969, la Déclaration des droits de l`enfant a été
ratifiée par Haïti le 16 Janvier 1979 et publiée dans le
moniteur No 20 du 8 Mars 1970. En 10 points la Déclaration des droits de
l`Enfant étale les dix (10) principes directeurs pour le bien
être, l`épanouissement et le développement harmonieux de
l`enfant. Tout d`abord, la CDE pose le principe d`égalité des
enfants qui doivent jouir la totalité de ses droits sans aucune
exception, et sans distinction ou discrimination fondées sur la race, la
couleur, le sexe, la langue, la religion, l es opinions politiques ou autres,
l'origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance, ou sur toute autre
situation. Article premier.
En suite vient le principe de développement moral,
social, spirituel, physique et intellectuel de l`enfant dans des conditions de
liberté et de dignité. Tout ceci doit se réaliser dans
l`intérêt supérieur de l`enfant. (Article 2)
L`article 3 évoque le principe d`identification de
l`enfant à la naissance.
Principe 4 :
L'enfant doit bénéficier de la
sécurité sociale, il doit pouvoir grandir et se développer
d'une façon saine; à cette fin, une aide et une protection
spéciales doivent lui être assurées ainsi qu'à sa
mère, notamment des soins prénatals et postnatals
adéquats. L'enfant a droit à une alimentation, à un
logement, à des loisirs et à des soins médicaux
adéquats.
Le principe cinq plaide en faveur des enfants vivant avec une
incapacité physique ou mentale.
Principe 6 :
L'enfant, pour l'épanouissement harmonieux de sa
personnalité, a besoin d'amour et de compréhension. Il doit,
autant que possible, grandir sous la sauvegarde et sous la
responsabilité de ses parents et, en tout état de cause, dans une
atmosphère d'affection et de sécurité morale et
matérielle; l'enfant en bas âge ne doit pas, sauf circonstances
exceptionnelles, être séparé de sa mère. La
société et les pouvoirs publics ont le devoir de prendre un soin
particulier des enfants sans famille ou de ceux qui n'ont pas de moyens
d'existence suffisants. Il
60
est souhaitable que soient accordées aux familles
nombreuses des allocations de l'État ou autres pour l'entretien des
enfants.
Le principe sept réclame l`éducation et le
loisir pour l`enfant.
Le principe huit met l`enfant en premier à être
servi en tout temps et en tout lieu.
Principe 9 :
L'enfant doit être protégé contre toute
forme de négligence, de cruauté et d'exploitation, il ne doit pas
être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit. L'enfant
ne doit pas être admis à l'emploi avant d'avoir atteint un
âge minimum approprié; il ne doit en aucun cas être astreint
ou autorisé à prendre une occupation ou un emploi qui nuise
à sa santé ou à son éducation, ou qui entrave son
développement physique, mental ou moral.
Et le principe dix se stipule : L'enfant doit être
protégé contre les pratiques qui peuvent pousser à la
discrimination raciale, à la discrimination religieuse ou à toute
autre forme de discrimination. Il doit être élevé dans un
esprit de compréhension, de tolérance, d'amitié entre les
peuples, de paix et de fraternité universelle, et dans le sentiment
qu'il lui appartient de consacrer son énergie et ses talents au service
de ses semblables.
h- La Déclaration universelle des Droits de
l'Homme
Le 10 Décembre 1948, les nations du monde entier se
sont entendus sur une charte appelée « Déclaration
Universelle des droits de l`homme » afin de fixer les standards
internationaux en matière de droits fondamentaux et de liberté
fondamentale de tout être humain. Quelques années après la
seconde guerre mondiale, l`Organisation des Nations Unies fait valoir les
notions de droits humains, de liberté, de valeur et de dignité de
la personne humaine à une plus large proportion. Tous les êtres
humains naissent libre et égaux en dignité et en droit, dit
l`article premier. L`article 3 garanti la vie, la liberté et la
sureté de chaque personne quelque soit son origine, la couleur de sa
peau, et son niveau économique. Les articles 4 et 5 stipulent : «
Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ;
61
l`esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous
toutes leurs formes. Nul ne sera soumis à la torture, ni à des
peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Dans
l`article 16 la Déclaration universelle des droits de l`homme
évoque l`aspect fondamental de la famille et réclame pour sa part
une protection spéciale de la société et de l`Etat. La
liberté de pensée, de conscience et de religion est nettement
garantie à l`article 18. Spécifiquement, la DUDH fait
référence aux enfants dans son article 25 - 2 on cite : « La
maternité et l`enfance on droit à une aide et une assistance
spéciales. Tous les enfants qu`ils soient nés dans le mariage ou
hors mariage, jouissent de la même protection sociale ». Et les
alinéas 1, 2 et 3 de l`article 26 soutiennent le droit à
l`éducation pour tous en conférant au parent le plein droit de
choisir par priorité l`éducation pour leur enfant.
i- Ensemble de règles minima des Nations Unies
concernant l'administration
de la justice pour mineurs (Règles de
Beijing)
Adopté par l'Assemblée
générale dans sa résolution 40/33 du 29
novembre
1985
Il existe vingt-huit (28) règles regroupées en six
grandes parties :
La première partie sur les principes
généraux
Elle se consacre:
1- aux Perspectives fondamentales
2- au Champ d'application de l'Ensemble de règles et
définitions utilisées, qui vise impartialement les
délinquants juvéniles, sans distinction aucune, notamment de
race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou
autre, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou autre
situation. Un délinquant juvénile est un enfant ou un jeune,
accusé ou déclaré coupable d'avoir commis un délit.
Un délit désigne tout comportement (acte ou omission) punissable
par la loi en vertu du système juridique considéré.
3- A l`extension des règles
62
4- A l`Age de la responsabilité pénale
5- A l`Objectifs de la justice pour mineurs
Le système de la justice pour mineurs recherche le
bien-être du mineur et fait en sorte que les réactions
vis-à-vis des délinquants juvéniles soient toujours
proportionnées aux circonstances propres aux délinquants et aux
délits.
6- A la Portée du pouvoir discrétionnaire
7- Aux Droits des mineurs
Les garanties fondamentales de la procédure telles que
la présomption
d'innocence, le droit à être informé des
charges, le droit de garder le silence, le droit à l'assistance d'un
conseil, le droit à la présence d'un parent ou tuteur, le droit
d'interroger et de confronter les témoins et le droit à un double
degré de juridiction sont assurées à tous les stades de la
procédure.
8- a la protection de la vie privée du mineur
Le droit du mineur à la protection de sa vie
privée doit être respecté à tous les stades afin
d'éviter qu'il ne lui soit causé du tort par une publicité
inutile et par la qualification pénale.
En principe, aucune information pouvant conduire à
l'identification d'un délinquant juvénile ne doit être
publiée.
9- à la clause de sauvegarde
Deuxième partie sur les instructions et
poursuites La deuxième partie se réfère surtout
:
10- au premier contact du mineur avec ses parents
Dès qu'un mineur est appréhendé, ses
parents ou son tuteur sont informés immédiatement ou, si ce n'est
pas possible, dans les plus brefs délais.
11- Aux divers recours à des moyens etra-judiciaires
12- A la création de services spécialisés
de la Police
Pour s'acquitter au mieux de leurs fonctions, les officiers de
police qui s'occupent fréquemment ou exclusivement de mineurs ou qui se
consacrent essentiellement à la prévention de la
délinquance juvénile
63
doivent recevoir une instruction et une formation
spéciales. Dans les grandes villes, des services de police
spéciaux devraient être créés à cette fin.
13- A la détention préventive
1 La détention préventive ne peut être
qu'une mesure de dernier ressort et sa durée doit être aussi
courte que possible.
13.2 Autant que faire se peut, la détention
préventive doit être remplacée par d'autres mesures telles
que la surveillance étroite, une aide très attentive ou le
placement dans une famille ou dans un établissement ou un foyer
éducatif.
13.3 Les mineurs en détention préventive doivent
bénéficier de tous les droits et garanties prévus par
l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus
adopté par l'Organisation des Nations Unies.
13.4 Les mineurs en détention préventive doivent
être séparés des adultes et détenus dans des
établissements distincts ou dans une partie distincte d'un
établissement qui abrite aussi des adultes.
Troisième partie sur le jugement et le
règlement des affaires Elle met l`accent sur :
14- l`autorité compétente pour juger
15- l`assistance d`un conseil, parents et tuteurs
Tout au long de la procédure, le mineur a le droit
d'être représenté par son conseil ou de demander la
désignation d'un avocat d'office, lorsque des dispositions
prévoyant cette assistance existent dans le pays.
16- . les Rapports d'enquêtes sociales
17- Les Principes directeurs régissant le jugement et la
décision 17.2 La peine capitale n'est pas applicable aux délits
commis par les mineurs.
17.3 Les mineurs ne sont pas soumis à des châtiments
corporels.
64
17.4 L'autorité compétente a le pouvoir
d'interrompre la procédure à tout moment.
18- Les dispositions du jugement
19- Les Recours minimal au placement en institution
Le placement d'un mineur dans une institution est toujours
une mesure de dernier ressort et la durée doit en être aussi
brève que possible.
20- Le fait d`éviter les délai inutiles
Toute affaire doit, dès le début, être
traitée rapidement, sans retard évitable.
21- Les archives
22- Les Compétences professionnelles et formation
La formation professionnelle, la formation en cours d'emploi,
le recyclage et d'autres types d'enseignement appropriés serviront
à donner et à entretenir la compétence professionnelle
nécessaire pour toutes les personnes chargées des affaires
concernant les mineurs.
Quatrième partie sur le traitement en milieu
ouvert Cette quatrième partie considère :
23- Les moyens d`exécution du jugement
24- L`assistance aux mineurs
On s'efforcera d'assurer aux mineurs, à toutes les
étapes de la procédure, une assistance en matière de
logement, d'éducation et de formation professionnelle, d'emploi ou autre
forme d'aide utile et pratique en vue de faciliter la réinsertion.
25- La Mobilisation de volontaires et autres services
communautaires
Cinquième partie sur le traitement en
institution La cinquième partie traite :
26- les objectifs du traitement en institution
65
La formation et le traitement des mineurs placés en
institution ont pour objet de leur assurer assistance, protection,
éducation et compétences professionnelles, afin de les aider
à jouer un rôle constructif et productif dans la
société.
Sixième partie sur la Recherche, planification,
élaboration de politiques et évaluation
La sixième partie met en évidence
:
Art 28 : La recherche, base de la planification, de
l'élaboration de politiques et de l'évaluation
j- La Convention Internationale des Droits de
l'Enfant-CIDE
Ratifiée le 20 Novembre 1989, par l`assemblée
générale des Nations Unies, la Convention Internationale des
Droits de l`Enfant est de nos jours le principal outil universel de
défense des droits de l`enfant qui, dans son principe vecteur «
l'intérêt supérieur de l'enfant »
défend considérablement ses droits. A travers ces 54 articles,
les Etats parties reconnaissent les différentes composantes de la
protection de l`enfant. Etant considéré comme un être
faible, l`enfant est tout individu qui n`atteint pas encore l`âge de 18
ans selon l`article premier de la CIDE. Ses droits fondamentaux sont
essentiellement évoqués et précisés dans la
première partie (art 1er à art 40) de la convention et la
deuxième partie (art 41 à art 54) fixe les limites et les
responsabilités des Etats parties. La convention Internationale des
Droits de l`Enfant met en évidence les droits fondamentaux et
inaliénables de l`enfant ainsi que les droits de second degré.
Sur la priorité donnée aux
enfants
L`Article 3 stipule :
1. Dans toutes les décisions qui concernent les
enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées
de protection sociale, des tribunaux, des autorités
66
administratives ou des organes législatifs,
l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une
considération primordiale.
2. Les États parties s'engagent à assurer
à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son
bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses
tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils
prennent à cette fin toutes les mesures législatives et
administratives appropriées.
Dans son article 5 la CIDE garantit aux enfants le droit
inhérent à la vie et au développement.
Les articles 7 et 8 traitent la question d`enregistrement
à la naissance et celle de la nationalité.
1. L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance
et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir
une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de
connaître ses parents et être élevé par eux.
2. Les États parties veillent à mettre ces
droits en oeuvre conformément à leur législation nationale
et aux obligations que leur imposent les instruments internationaux applicables
en la matière, en particulier dans les cas où faute de cela
l'enfant se trouverait apatride.
Concernant la séparation des enfants de leurs parents,
les articles 9 et 10 font le point en spécifiant les limites de cette
séparation qui doit être réalisée, si
nécessaire, dans l`intérêt supérieur de l`enfant.
Sur la question de la traite des enfants
L`article 11 stipule :
1. Les États parties prennent des mesures pour lutter
contre les déplacements et les non-retours illicites d'enfants à
l'étranger.
2. À cette fin, les États parties favorisent la
conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux ou
l'adhésion aux accords existants.
67
Le droit de la liberté de conscience, liberté
d`expression et de religion est garanti par les articles 12, 13 et 14.
Influence des médias
Article 17
Les États parties reconnaissent l'importance de la
fonction remplie par les médias et veillent à ce que l'enfant ait
accès à une information et à des matériels
provenant de sources nationales et internationales diverses, notamment ceux qui
visent à promouvoir son bien-être social, spirituel et moral ainsi
que sa santé physique et mentale. À cette fin, les États
parties:
a) Encouragent les médias à diffuser une
information et des matériels qui présentent une utilité
sociale et culturelle pour l'enfant et répondent à l'esprit de
l'article 29;
b) Encouragent la coopération internationale en vue de
produire, d'échanger et de diffuser une information et des
matériels de ce type provenant de différentes sources
culturelles, nationales et internationales;
c) Encouragent la production et la diffusion de livres pour
enfants;
d) Encouragent les médias à tenir
particulièrement compte des besoins linguistiques des enfants
autochtones ou appartenant à un groupe minoritaire;
e) Favorisent l'élaboration de principes directeurs
appropriés destinés à protéger l'enfant contre
l'information et les matériels qui nuisent à son bien-être,
compte tenu des dispositions des articles 13 et 18.
Protection contre la violence et la brutalité
physique
Article 19
1. Les États parties prennent toutes les mesures
législatives, administratives, sociales et éducatives
appropriées pour protéger l'enfant contre toutes formes de
violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon
ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la
violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un
d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre
personne à qui il est confié.
68
2. Ces mesures de protection comprendront, selon qu'il
conviendra, des procédures efficaces pour l'établissement de
programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à
l'enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour
d'autres formes de prévention, et aux fins d'identification, de rapport,
de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais
traitements de l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre
également, selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention
judiciaire.
Sur l'adoption
Article 21
Les États parties qui admettent et/ou autorisent
l'adoption s'assurent que l'intérêt supérieur de l'enfant
est la considération primordiale en la matière, et :
a) Veillent à ce que l'adoption d'un enfant ne soit
autorisée que par les autorités compétentes, qui
vérifient, conformément à la loi et aux procédures
applicables et sur la base de tous les renseignements fiables relatifs au cas
considéré, que l'adoption peut avoir lieu eu égard
à la situation de l'enfant par rapport à ses père et
mère, parents et représentants légaux et que, le cas
échéant, les personnes intéressées ont donné
leur consentement à l'adoption en connaissance de cause, après
s'être entourées des avis nécessaires ;
b) Reconnaissent que l'adoption à l'étranger
peut être envisagée comme un autre moyen d'assurer les soins
nécessaires à l'enfant, si celui-ci ne peut, dans son pays
d'origine, être placé dans une famille nourricière ou
adoptive ou être convenablement élevé ;
c) Veillent, en cas d'adoption à l'étranger,
à ce que l'enfant ait le bénéfice de garanties et de
normes équivalant à celles existant en cas d'adoption nationale
;
d) Prennent toutes les mesures appropriées pour
veiller à ce que, en cas d'adoption à l'étranger, le
placement de l'enfant ne se traduise pas par un profit matériel indu
pour les personnes qui en sont responsables ;
e) Poursuivent les objectifs du présent article en
concluant des arrangements ou des accords bilatéraux ou
multilatéraux, selon les cas, et s'efforcent dans ce cadre de
69
veiller à ce que les placements d'enfants à
l'étranger soient effectués par des autorités ou des
organes compétents.
L`article garantit la protection des enfants
réfugiés.
Sur les enfants vivant avec une incapacité
physique ou mentale : L`article 23 déclare :
Article 23
1. Les États parties reconnaissent que les enfants
mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et
décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité,
favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la
vie de la collectivité.
2. Les États parties reconnaissent le droit des
enfants handicapés de bénéficier de soins spéciaux
et encouragent et assurent, dans la mesure des ressources disponibles,
l'octroi, sur demande, aux enfants handicapés remplissant les conditions
requises et à ceux qui en ont la charge, d'une aide adaptée
à l'état de l'enfant et à la situation de ses parents ou
de ceux à qui il est confié.
3. Eu égard aux besoins particuliers des enfants
handicapés, l'aide fournie conformément au paragraphe 2 est
gratuite chaque fois qu'il est possible, compte tenu des ressources
financières de leurs parents ou de ceux à qui l'enfant est
confié, et elle est conçue de telle sorte que les enfants
handicapés aient effectivement accès à l'éducation,
à la formation, aux soins de santé, à la
rééducation, à la préparation à l'emploi et
aux activités récréatives, et bénéficient de
ces services de façon propre à assurer une intégration
sociale aussi complète que possible et leur épanouissement
personnel, y compris dans le domaine culturel et spirituel.
70
4. Dans un esprit de coopération internationale, les
États parties favorisent l'échange d'informations pertinentes
dans le domaine des soins de santé préventifs et du traitement
médical, psychologique et fonctionnel des enfants handicapés, y
compris par la diffusion d'informations concernant les méthodes de
rééducation et les services de formation professionnelle, ainsi
que l'accès à ces données, en vue de permettre aux
États parties d'améliorer leurs capacités et leurs
compétences et d'élargir leur expérience dans ces
domaines. À cet égard, il est tenu particulièrement compte
des besoins des pays en développement.
Le droit à la santé
L`article 24 fait injonction aux Etats parties de mettre les
structures adéquates pour garantir une bonne condition de santé
de tous les enfants.
1. Les États parties reconnaissent le droit de
l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de
bénéficier de services médicaux et de
rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit
privé du droit d'avoir accès à ces services.
2. Les États parties s'efforcent d'assurer la
réalisation intégrale du droit susmentionné et, en
particulier, prennent des mesures appropriées pour:
a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons
et les enfants ;
b) Assurer à tous les enfants l'assistance
médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent
étant mis sur le développement des soins de santé
primaires ;
c) Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris
dans le cadre des soins de santé primaires, grâce notamment
à l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la
fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et
des risques de pollution du milieu naturel ;
d) Assurer aux mères des soins prénatals et
postnatals appropriés ;
e) Faire en sorte que tous les groupes de la
société, en particulier les parents et les enfants,
reçoivent une information sur la santé et la nutrition de
l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein, l'hygiène et la
salubrité de l'environnement et la
71
prévention des accidents, et bénéficient
d'une aide leur permettant de mettre à profit cette information ;
f) Développer les soins de santé
préventifs, les conseils aux parents et l'éducation et les
services en matière de planification familiale.
3. Les États parties prennent toutes les mesures
efficaces appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles
préjudiciables à la santé des enfants.
4. Les États parties s'engagent à favoriser et
à encourager la coopération internationale en vue d'assurer
progressivement la pleine réalisation du droit reconnu dans le
présent article. À cet égard, il est tenu
particulièrement compte des besoins des pays en développement.
Sur le développement physique, mental, moral,
social et spirituel
C'est aux parents ou autres personnes ayant la charge de
l'enfant qu'incombe au premier chef la responsabilité d'assurer, dans
les limites de leurs possibilités et de leurs moyens financiers, les
conditions de vie nécessaires au développement de l'enfant dit
l`article 27.
Le droit à l'éducation
Article 28
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant
à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de
ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des
chances:
a) Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit
pour tous ;
b) Ils encouragent l'organisation de différentes
formes d'enseignement secondaire, tant général que professionnel,
les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des
mesures appropriées telles que l'instauration de la gratuité de
l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de besoin ;
c) Ils assurent à tous l'accès à
l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun,
par tous les moyens appropriés ;
72
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant
l'information et l'orientation scolaires et professionnelles ;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la
régularité de la fréquentation scolaire et la
réduction des taux d'abandon scolaire.
2. Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit
appliquée d'une manière compatible avec la dignité de
l'enfant en tant être humain et conformément à la
présente Convention.
3. Les États parties favorisent et encouragent la
coopération internationale dans le domaine de l'éducation, en vue
notamment de contribuer à éliminer l'ignorance et
l'analphabétisme dans le monde et de faciliter l'accès aux
connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseignement
modernes. À cet égard, il est tenu particulièrement compte
des besoins des pays en développement.
Article 29
1. Les États parties conviennent que l'éducation de
l'enfant doit viser à :
a) Favoriser l'épanouissement de la
personnalité de l'enfant et le développement de ses dons et des
ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs
potentialités ;
b) Inculquer à l'enfant le respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés
dans la Charte des Nations Unies ;
c) Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de
son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le
respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il
peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne
;
d) Préparer l'enfant à assumer les
responsabilités de la vie dans une société libre, dans un
esprit de compréhension, de paix, de tolérance,
d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les
peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes
d'origine autochtone ;
e) Inculquer à l'enfant le respect du milieu
naturel.
2. Aucune disposition du présent article ou de
l'article 28 ne sera interprétée d'une manière qui porte
atteinte à la liberté des personnes physiques ou morales de
créer
73
et de diriger des établissements d'enseignement,
à condition que les principes énoncés au paragraphe 1 du
présent article soient respectés et que l'éducation
dispensée dans ces établissements soit conforme aux normes
minimales que l'État aura prescrites.
Droit au loisir et au repos
L`article 31 garantie aux enfants le droit de repos et au
loisir dans un cadre adapté à leurs niveau pour leur plein
épanouissement. Et l`article 33 protège les enfants contre toute
activité liés à la drogue.
Protection contre l'exploitation et la violence
sexuelle
Article 34
Les États parties s'engagent à protéger
l'enfant contre toutes les formes d'exploitation sexuelle et de violence
sexuelle. À cette fin, les États prennent en particulier toutes
les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et
multilatéral pour empêcher :
a) Que des enfants ne soient incités ou contraints
à se livrer à une activité sexuelle illégale ;
b) Que des enfants ne soient exploités à des
fins de prostitution ou autres pratiques sexuelles illégales ;
c) Que des enfants ne soient exploités aux fins de la
production de spectacles ou de matériel de caractère
pornographique.
Protection contre la vente, l'enlèvement et la
traite
Article 35
Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées sur les plans national, bilatéral et
multilatéral pour empêcher l'enlèvement, la vente ou la
traite d'enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce
soit.
Article 37
Les États parties veillent à ce que :
74
a) Nul enfant ne soit soumis à la torture ni à
des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: ni la peine
capitale ni l'emprisonnement à vie sans possibilité de
libération ne doivent être prononcés pour les infractions
commises par des personnes âgées de moins de 18 ans ;
b) Nul enfant ne soit privé de liberté de
façon illégale ou arbitraire: l'arrestation, la détention
ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la
loi, être qu'une mesure de dernier ressort et être d'une
durée aussi brève que possible :
c) Tout enfant privé de liberté soit
traité avec humanité et avec le respect dû à la
dignité de la personne humaine, et d'une manière tenant compte
des besoins des personnes de son âge: en particulier, tout enfant
privé de liberté sera séparé des adultes, à
moins que l'on n'estime préférable de ne pas le faire dans
intérêt supérieur de l'enfant, et il a le droit de rester
en contact avec sa famille par la correspondance et par des visites, sauf
circonstances exceptionnelles ;
d) Les enfants privés de liberté aient le droit
d'avoir rapidement accès à l'assistance juridique ou à
toute assistance appropriée, ainsi que le droit de contester la
légalité de leur privation de liberté devant un tribunal
ou une autre autorité compétente, indépendante et
impartiale, et à ce qu'une décision rapide soit prise en la
matière.
III-2-3. Les instruments nationaux de défense des
droits de l'enfant
g- La constitution hattienne de 1987
La constitution haïtienne du 29 Mars 1987 amendée
est le un véritable garant des droits de la famille d`une part et des
droits de l`enfant d`autre part. . Tout d`abord elle fixe l`âge de la
majorité qui est à 18 ans accomplis. Elle garanti la protection
de l`enfant dans son intégralité et sans distinction. L`Etat, en
tant que garant de la société doit fournir une aide ou assistance
spéciale à l`enfance comme à la maternité et
à la vieillesse. Ici le législateur a compris le niveau de
vulnérabilité de cette période appelée enfance
ainsi que la faiblesse morale de ce groupe essentiellement important dans la
société. L`article 261 stipule : « la loi assure la
protection à tous les enfants. Tout enfant a droits à l`amour,
à l`affection, à la compréhension et aux soins moraux et
matériels de son père et de sa mère ». Dans son
article 32 la constitution donne à l`Etat la prérogative de
75
l`éducation, ainsi que la formation physique,
intellectuelle, morale, professionnelle, sociale et civique. L`article 32-1
exige que l`éducation doive être disponible de façon
gratuite. Et l`article 32-3 plaide en faveur la distribution du matériel
didactique et des fournitures classiques par l`Etat. Tout cela c`est pour
garantir qu`au moment de la rentrée scolaire il n`y a aucun enfant en
âge d`éduquer qui soit resté à la maison ou bien qui
traine dans les rues. Et la constitution encourage la scolarisation massive et
déclare obligatoire l`enseignement primaire sous peine de sanction.
h- La loi du 5 Juin 2003
La loi du 5 Juin 2003 a été prise dans un
contexte où l`Etat haïtien, voulant avoir un outil légal
contre la maltraitance, a ratifié à la voler cette dite loi
portant interdiction et élimination de toutes formes d'abus, de
violences, de mauvais traitements ou traitements inhumains contre les
enfants. L`objectif premier était de trouver un moyen pour
abroger le chapitre 9 du code du travail traitant le travail de l`enfant.
Ensuite cette soit disant loi a avancé une panoplie de conditions
qu`elle prétend être interdit aux enfants sans tracer les
procédures et sans fixer les peines. L`article 2 de cette loi du 5 Juin
stipule : Les abus et violences de toutes sortes contre les enfants, de
même que leur exploitation sont interdits. Par abus et violences de
toutes sortes contre les enfants, il faut entendre tous mauvais traitements ou
traitements inhumains à leur égard y compris leur exploitation et
ce, sans retreindre la généralité des
énumérations suivantes :
1- La vente et le trafic d`enfants, la servitude ainsi que le
travail forcé ou obligatoire de même que les services
forcés.
2- L`offre, de recrutement, le transport, le transfert,
l`hébergement, l`accueil ou l`utilisation d`enfants aux fins
d`exploitation sexuelle, de prostitution, de pornographie ;
3- L`offre, de recrutement, le transport, le transfert,
l`hébergement, l`accueil ou l`utilisation d`enfants aux fins
d`activités criminelles ;
76
4- L`offre, de recrutement, le transport, le transfert,
l`hébergement, l`accueil ou l`utilisation d`enfants aux fins de
prélèvement d`organes ou cobayes scientifiques ;
5- Les travaux qui sont à nuire à la
santé, à la sécurité ou à la moralité
de l`enfant de part leur nature ou leurs conditions dans lesquelles ils
exercent ;
6- Le recrutement d`enfants en vue de leur utilisation dans
les conflits armées.
La loi du 5 Juin 2003 a aussi fait valoir la notion de famille
d`accueil pour les enfants dans le but de lui fournir une aide ou assistance
dans un esprit de solidarité. Article 3 : « Un enfant peut
être confié à une famille d`accueil dans le cadre d`une
relation d`aide et de solidarité. Il doit jouir les mêmes
privilèges et des mêmes prérogatives que les autres enfants
de cette familles. Il doit être traité comme membre de la famille
».
Cette loi confie au ministère des affaires sociales
quand il s`agit des enfants abusés, maltraités ou
violentés, la charges de saisir l`autorité compétente pour
punir les auteurs, coauteurs ou complices de la violation de la présente
loi.
i- La loi du 23 Juin 1960 créant le jour de
l'enfant haïtien
Dans une perspective d`épanouissement et de
divertissement, l`Etat haïtien a accordé aux enfants le
deuxième dimanche de chaque année. Ce jour, dit la loi du 23 Juin
1960 est appelé « jour de l`enfant en Haïti ». Il doit
être célébré et marqué par des
activités visant le bien être des enfants. « Le Jour de
l`Enfant sera commémoré à travers toute la
République par des manifestations appropriées qui seront
organisés par les départements de l`Intérieur, du Travail
ou Bien-être Social, de la Santé Publique et de l`Education
Nationale en collaboration avec les Institutions de Bienfaisance de l`Enfance
» déclare l`article 2 de cette dite loi. Ces activités
doivent être organisées avec les enfants et pour les enfants.
77
j- Loi de 1952 instituant les juridictions des
mineurs, la loi du 7 Septembre 1961 et le decret du 20 Novembre
La loi du 16 juillet 1952 avait institué dans chaque
Tribunal Civil, une section de la jeunesse délinquante pour
connaître des infractions commises par les mineurs n`ayant pas atteint la
majorité pénale. La loi du 7 septembre 1961 et le décret
du 20 novembre de la même année portèrent création
d`un Tribunal pour enfants dans la juridiction de chaque Cour d`Appel et,
réglementent les conditions de mise en oeuvre de la
responsabilité pénale du mineur en modifiant les articles 50, 51
et 52 du code pénal et ont, du même coup, précisé
les règles de fonctionnement du Tribunal pour enfants. Le Doyen du
Tribunal Civil en est le président.
k- Le code pénal haïtien
Le code pénal Haïtien est daté de 1985 avec
plusieurs mises à jour dont la dernière est celle de Me Menan
Pierre Louis et Patrick Pierre Louis. Le code Pénal haïtien dans sa
section No IV bis portant les dispositions communes aux mendiants et vagabonds,
s`étale sur la question de mendicité et de vagabondage. Il faut
souligner que cette section a été modifiée par la loi du
27 Octobre 1864 et renumérotée par le décret du 9 Novembre
1984 paru dans le Moniteur No 88-A du 17 Décembre 1984.
L`article 227-1 stipule : le vagabondage est un
délit.
Et l`article 227-2 stipule : les vagabonds ou gens sans aveu
sont ceux qui n`ont ni domicile certain, ni moyen de subsistance, qui n`exerce
habituellement ni métier ni profession.
Selon une loi du 3 Juillet 1935 sont considérés
comme vagabonds, les mineurs de dix-huit ans qui, ayant, sans cause
légitime, quitté, soit le domicile de leurs parents ou tuteurs,
soit les lieux où ils étaient par ceux à l`autorité
desquels ils étaient soumis ou confiés, ont été
trouvé s, soit errants, soit logeant en garçon n`exerçant
régulièrement aucune profession ou tirant leurs ressources de la
débauche.
78
Dans sa section No IV sur les agressions sexuelles le code
pénal a été ainsi modifié dans le but de
réguler la question des agressions sexuelles. Donc, les articles 278,
279, 280, 281, 282 du code pénal sont modifiés (voyez
ci-après l`analyse du décret du 6 Juillet 2005).
Le code pénal prévoit aussi des crimes et
délits envers des enfants. L`article 294 stipule : « les coupables
d`enlèvement, de recélé, ou de suppression d`un enfant, de
substitution d`un enfant à un autre ou de supposition d`un enfant
à un femme qui ne sera pas accouchée seront punis de la
réclusion (reclusion pied de page) La même peine aura lieu contre
ceux qui, étant chargés d`un enfant, ne le représenteront
point aux personnes qui ont le droit de le réclamer.
Les articles 295 et 296 font injonction d`une part à
toute personne ayant assisté à un accouchement d`en faire la
déclaration dans le délai prévu et fixé. D`autre
part à toute personne qui ayant trouvé un nouveau né de
lui remettre à l`officier de l`Etat civil sera aussi punie.
L`article 298 déclare : « ceux qui auront
exposé et délaissé en un lieu solitaire un enfant en
dessous de l`âge de 5 ans accomplis ; ceux qui auront donné
l`ordre de l`exposer ainsi, si cet ordre a été
exécutée, seront pour ce seul fait, condamné à un
emprisonnement de six mois à deux ans ».
L`article poursuit : si par suite de l`exposition ou du
délaissement l`enfant est demeuré mutilé ou
estropié, l`action considérée comme blessures volontaires
faites à lui par la personne qui l`a exposé et délaisse ;
et si la mort s`en est suivi, l`action sera considérée comme
meurtre : au premier cas les coupables subiront la peine applicable comme
meurtre (pied de page quelle peine) et au second celle du meurtre (pied de page
quelle peine).
Sur l'enlèvement des mineurs
Article 300 : « quiconque aura par fraude ou violence,
enlevé ou fait enlever des mineurs, ou les aura entrainés,
détournés ou déplacés, ou les aura fait entrainer,
détourner ou déplacer des lieux où ils étaient mis
par ceux à l`autorité ou à la direction desquels ils
étaient soumis ou confiés, subira la peine de la
réclusion. (Peine de la réclusion en pied de page)
79
Et si le mineur enlevé ou détourné est
une fille les articles 301, 302 et 303 font le point.
l- Le décret du 6 Juillet 2005 portant «
les agressions sexuelles »
Il faut tout d`abord souligner que c`est un décret qui
a été pris au moment où la conjoncture était
difficile par rapport aux actes de criminalité suivi par des crimes de
la sexualité. Ainsi l`article premier de ce décret intitule La
section 4 du chapitre premier du Titre II du Code Pénal : Agressions
sexuelles. Et il inséré, sous l`article 280, une section
appelée section IV bis intitulée attentat aux moeurs.
Article 2.- L`article 278 du Code Pénal se lit
désormais comme suit : Quiconque aura commis un crime de viol, ou sera
coupable de toute autre agression sexuelle, consommée ou tentée
avec violence, menaces, surprise ou pression psychologique contre la personne
de l`un ou l`autre sexe, sera puni de dix ans de travaux forcés.
Article 3.- L`article 279 du Code Pénal se lit
désormais comme suit : Si le crime a été commis sur la
personne d`un enfant au-dessous de l`âge de quinze ans accomplis, la
personne coupable sera punie de quinze ans de travaux forcés. Article
4.- L`article 280 se lit désormais comme suit : La peine sera celle de
travaux forcés à perpétuité, si les coupables sont
de la classe de ceux qui ont autorité sur la personne envers laquelle
ils ont commis l`attentat ou qui abusent de l`autorité que leur
confèrent leurs fonctions, ou si la personne coupable, quelle qu`elle
soit, a été aidée dans son crime, par une ou plusieurs
personnes, ou si la mort s`en est suivie.
Sur les attentats aux moeurs :
Article 6.- L`article 281 du Code Pénal se lit
désormais comme suit : Quiconque aura attenté aux moeurs, en
excitant, favorisant, ou facilitant habituellement la débauche ou la
corruption de la jeunesse, de l`un ou de l`autre sexe au-dessous de l`âge
de dix-huit ans, sera puni d`un emprisonnement de six mois à deux
ans.
80
Si la prostitution ou la corruption a été
excitée, favorisée ou facilitée par leur père,
mère, tuteur ou autres personnes chargées de leur surveillance,
la peine sera d`un an à trois ans d`emprisonnement.
Chapitre IV.
Les organismes étatiques, internationaux et non
gouvernementaux
IV-1-1. Les organismes étatiques haïtiens
f. L'Institut du Bien être Social et de
Recherches
81
L`Institut du Bien être Social et de Recherche
appelé aussi IBESR est un organisme déconcentre technique et
administratif du Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST)
selon le décret du 4 Novembre 1983 paru dans le moniteur le 24 Novembre
1983. Cependant il s`avère nécessaire de signaler que la loi du
13 Février 1958 formant les cadres et assurant la coordination des
différents services du département du travail et du bien
être social en ses dispositions sur l`Institut du Bien Etre Social et de
Recherches, publiée dans le moniteur du 4 Mars 1958 comme un outil
essentiel pour prouver la préexistence de l`IBESR. D`où l`IBESR
peut être considéré comme un organisme d`avant-garde de
protection de l`enfant. Il ne faut pas aussi oublier la loi du 12 Septembre
1961 dotant le pays d`un code du travail, en ses disposition sur l`Institut du
Bien Etre Social et de Recherches publiée dans le moniteur No 1-D du 19
Octobre 1961, qui a contribué au renforcement institutionnel de l`IBESR.
Cette rappelle le rôle de l`institut qui est d`améliorer les
conditions de vie de la population sur le triple plan économique, moral
et social.
Quel est le rôle de l`IBESR ?
Géré par une Direction générale,
le décret du 4 Novembre 1983 fait de l`IBESR le garant de la protection
sociale et de la défense sociale. Ses rôles sont multiples :
Améliorer les conditions de vies de la population sur
le plan économique et sur le plan social et accorder une attention
particulière à l`enfance, à la femme et à la
famille.
L`Institut du Bien Etre Social et de Recherche a deux grandes
directions :
- Direction de la Défense social qui a pour rôle
d`assurer la pérennité de l`ordre social, de lutter contre la
prostitution, de créer au bénéfice de l`enfance
délinquante des centres appropriés et de faire
bénéficier à l`enfance et à la maternité de
mesures de protection et de secours.
- Direction du service Social qui a pour rôle de venir
en aide aux
populations frappées par des catastrophes naturelles,
examiner toutes les requêtes présentées pour l`adoption et
remplir les formalité nécessaires, conseiller les institutions
sociales privées ou publiques à propos des besoins réels
des milieux réels qu`elles servent.
- Direction administrative qui est une direction
transversale.
82
L`IBESR dont son rôle est de porter assistance à
toutes les couches vulnérables de la population a une mission à
la fois préventive, curative et promotionnelle.
En matière de protection directe de d`enfant l`IBESR a
trois services spécifiques :
2- Le service des oeuvres sociales qui est sous la
dépendance de la Direction du Service Social, son rôle est de
contrôler et de superviser les établissements concourant à
la protection, à la garde et au placement des enfants du premier
âge (0 à 3 ans) et du second âge (3 à 6 ans). Son
rôle est aussi d`étudier les demandes d`autorisation de
fonctionnement des oeuvres privées et enfin recevoir
régulièrement et aux fins utiles un rapport
détaillé sur les activités des oeuvres sociales
privées autorisées à fonctionner.
3- Le service d`adoption qui est encore sous la tutelle de la
Direction du service social est chargé d`examiner toutes les
requêtes présentées en vue de l`adoption.
4- Le service de la protection des mineurs, service
dépendant de la Direction de la Défense Sociale, il est
chargé de contrôler l`évolution de l`enfance en Haïti
et, par tous les moyens disponibles assurer aux mineurs un climat décent
pour leur évolution physique, morale et sociale. Son role est aussi de
s`efforcer, dans les établissements de défense sociale, de
rééduquer et de reclasser le jeune délinquant dans la
société. En fin le service de la protection des mineurs a pour
role de veiller à l`exécution des mesures de protection
judiciaire prévues par la loi et prises en faveur des mineurs.
Le service de la protection des mineurs a quatre (4)
grandes sections :
- la section d`inspection qui est chargé de
contrôler les publications destinées aux enfants, les projections
cinématographies, les spectacles, les théâtres et les lieux
publics fréquentés par les jeunes. Remplir les fonctions d`agents
de la police sociale.
- La section des loisirs qui est chargé du programme
des loisirs physiques, spirituels et intellectuels.
- La section de la réhabilitation psychosociale qui a
pour tache de prendre soin des cas de troubles de conduite simple, de servir
de
83
guide pour l`évaluation, l`orientation et la
réhabilitation des jeunes dans leurs rapports avec le milieu social.
- La section des centres de rééducation qui
réclame dans la juridiction de chaque tribunal pour enfant, selon les
besoins et les disponibilités budgétaires, des centres d`accueil
pour enfants dont leur rôle est définit dans le même article
(Art 144)
A coté de ces services il est crée un centre
d`appel d`urgence fonctionnant tous les jours et aux heures ouvrables au : 133
et 511. Avec un responsable et des opérateurs formés en la
matière, le centre reçoit des appels de partout identifiant des
cas de vulnérabilité. Selon les chiffres de Juillet 2012 à
Février 2013 le centre a reçu plus de 27 000 appels et les suivis
ont été faits aux sections concernées.
g. Le CERMICOL
Le Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit
avec la Loi - CERMICOL a été crée par une décision
de la Direction de l`Administration Pénitentiaire - DAP. Comme son nom
l`indique, son rôle est de rééduquer les enfants en conflit
avec la loi mais il accueille seulement les mineurs masculins
c`est-à-dire les petits garçons. C`est un espace carcéral
certes mais doté d`une école et d`activités
socioculturelles et sportives.
Le CERMICOL a une compétence territoriale nationale et
il est gérer par un Directeur ou Responsable en chef, un chef des
opérations, un chef de poste et des agents. Le centre contient aussi un
personnel médical, autres personnels en matière d`assistance
psychologique et légale.
Selon les chiffres du centre une grande partie des mineurs
détenus sont accusés de viols, d`autres pour vol suivi de rare
cas de voies de faits, de meurtre, d`assassinat et d`incendie. Le CERMICOL
travaille étroitement avec l`autre organisme public faisant partie de la
chaine de protection particulièrement avec le tribunal pour enfant dans
le cadre de la procédure judicaire.
84
c-La prison civile de Pétion ville
Contrairement aux petits garçons, les filles en
conflits avec la loi sont incarcérées à la prison civile
de Pétion Ville qui reçoit à la fois les femmes et les
filles.
Les actes dont les filles sont reprochées sont souvent
l`association de malfaiteurs et enlèvement, le vol, parfois le viol,
l`empoisonnement, l`infanticide et l`incendie.
Des services socioéducatifs et culturels sont souvent
offerts aux mineurs de cette prison, dont une école et un centre
professionnel dans le but de garantir un apprentissage pendant
l`incarcération.
d-Les juridictions des mineurs
La loi du 16 juillet 1952 avait institué dans chaque
Tribunal Civil, une section de la jeunesse délinquante pour
connaître des infractions commises par les mineurs n`ayant pas atteint la
majorité pénale. La loi du 7 septembre 1961 et le décret
du 20 novembre de la même année portèrent création
d`un Tribunal pour enfants dans la juridiction de chaque Cour d`Appel et,
réglementent les conditions de mise en oeuvre de la
responsabilité pénale du mineur en modifiant les articles 50, 51
et 52 du code pénal et ont, du même coup, précisé
les règles de fonctionnement du Tribunal pour enfants. Le Doyen du
Tribunal Civil en est le président.
La compétence de siège est fixée à
un juge pour enfants avec l`assistance d`un ministère public et d`un
greffier. Ainsi, le législateur de 1961 a enlevé aux Tribunaux
répressifs ordinaires la faculté de connaître des affaires
concernant les mineurs.
Désormais, Les mineurs appréhendés
à raison d`un crime, d`un délit ou d`une contravention sont
justiciables de la Cour d`Assises des mineurs, du Tribunal pour Enfants ou du
Tribunal de simple police siégeant en audience spéciale.
Lorsque le mineur de 16 ans est impliqué dans une
affaire conjointement avec un ou plusieurs majeurs, le ministère public
et le juge d`instruction attachés à la juridiction de droit
commun ont la faculté de procéder aux actes urgents de poursuites
et d`information, à charge par eux d`en donner avis sans tarder au
ministère public près le tribunal pour enfants et de se dessaisir
de l`affaire à bref délai.
Au cas où le ministère public près les
tribunaux répressifs ordinaires entreprend des poursuites contre les
majeurs, soit en vertu de la procédure de flagrant délit soit par
voie de citation directe, obligation lui est faite, sous peine de prise
à partie, de constituer un dossier spécial
85
concernant les mineurs et de le transmettre, selon le cas, au
ministère public près le Tribunal pour enfants ou près la
Cour d`Assises des mineurs.
Le Juge des enfants
C`est un juge du Tribunal de Première Instance
délégué à cette fonction. Le Juge des enfants saisi
par une requête introductive peut décerner tous les mandats utiles
et faire diligenter une enquête sur la situation matérielle et
morale de la famille et du mineur, ainsi qu`un examen médical. Il peut
placer le mineur à titre provisoire dans un centre d`accueil ou un
centre professionnel.
Une fois son instruction terminée, il communique le
dossier au ministère public et au vu des réquisitions de ce
dernier, il peut soit :
1. ordonner le renvoi devant le Tribunal pour enfants ou le Juge
d`instruction des mineurs ;
2. prononcer la relaxe ;
3. prononcer une admonestation et ordonner la remise à
parents ou gardien ;
4. placer le mineur sous le régime de la liberté
surveillée dans l`attente du jugement ;
Le Juge d'Instruction des mineurs
Aucune poursuite ne peut être exercée en
matière de crime contre un mineur de 16 ans sans information
préalable suivie d`une ordonnance de renvoi devant la juridiction de
jugement (art. 5
alinéa 1er , Loi de 1961). Toutes les fois que le
mineur a des coauteurs ou complices majeurs, ces derniers, en cas de poursuite
correctionnelle, seront renvoyés devant la juridiction
compétente, conformément aux règles de droit commun, la
cause concernant le mineur sera disjointe pour être jugée devant
le Tribunal pour enfants ou la cour d`assises des mineurs suivant le cas.
Le Juge des enfants ne peut prononcer que des mesures de
protection à l`égard du mineur de 11 ans reconnu coupable de
crime ou de délit (décret 20 nov.1961).
86
Le Tribunal pour enfants
1. Siège et ressort
Le Tribunal pour enfants est une juridiction
spécialisée. Il a son siège au Tribunal de Première
Instance ou tout autre lieu fixé par voie réglementaire. Son
ressort est le même que celui d`une Cour d`appel.
2. Composition
Le Tribunal pour enfants est composé d`un Juge des
enfants, d`un agent du ministère public spécialisé et d`un
greffier.
3. Compétence d`attribution
Le Tribunal pour enfants connaît des délits
commis par des mineurs âgés entre 16 et 18 ans et les crimes
autres que ceux prévus par les articles 240, 241, 242, 243 du code
pénal.
Cependant le mineur de 13 ans ne peut en tout état de
cause être jugé pour crime que par le Juge des enfants ou le
Tribunal pour enfants, à l`exclusion de la Cour d`assises. Il est
à remarquer que la compétence du Tribunal pour enfants ne
s`étend pas aux complices ou coauteurs majeurs qui restent justiciables
des tribunaux de droit commun.
Le Tribunal pour enfants connaît, en outre, de l`appel
des sentences rendues par les tribunaux de simple police.
4. Compétence territoriale
Sont compétents le Tribunal pour enfants, la Cour
d`assises des mineurs et le Tribunal de simple police du lieu de l`infraction,
de la résidence du jeune délinquant ou de ses parents ou tuteur,
du lieu où le mineur aura été trouvé ou du lieu
où il a été placé soit à titre provisoire
soit à titre définitif (art. 5, loi du 07 septembre 1961).
Les contraventions commises par des
mineurs
Le tribunal de simple police (Justice de Paix) est
compétent pour juger des contraventions commises par les mineurs de 13
ans et de moins de 16 ans. Ce tribunal ne peut prononcer qu`une admonestation
ou une peine d`amende, cette dernière peine étant exclue pour le
mineur de 13 ans. Si le juge de paix estime nécessaire la mise en place
d`une mesure éducative, il doit
87
transmettre le dossier au Juge des enfants compétent.
L`appel de la sentence de simple police est porté devant le Tribunal
pour enfants.
Protection du mineur délinquant
Mesures de protections pouvant être prises en faveur du
mineur par les juridictions pénales L`article 50 du code pénal
pose le principe de l`irresponsabilité pénale absolue du mineur
de moins de 13 ans. Ce texte ne dispose que pour les enfants âgés
de plus de 13 ans et de moins de 16 ans, reconnus coupables d`une infraction
quelconque, pour lesquels doivent prioritairement être prononcées
des mesures éducatives suivantes :
- Admonestation ;
- Remis à parents, à son tuteur, à la
personne qui en avait la garde ou à une personne digne de confiance ;
- Acheminement à un Institut
médico-pédagogique privé ou public ;
- Placement à un centre d`accueil ou toute autre
Institution d`Éducation Corrective, à l`effet d`y recevoir une
formation morale, civique et professionnelle ;
- La mise en liberté surveillée à titre
provisoire.
e-La Brigade de Protection des mineurs (BPM)
La Brigarde de portection des Mineurs est une unité de
la Direction Centrale de la Police Judiciaire, de la Police nationale,
créée en Mai 2003 opérant selon les normes de la CIDE, de
la constitution haitienne en viguer, la loi du 7 Septenbre 1961 et une
Directive interne de la Police Nationale d'Haiti.
Mission de la Brigade de protection des
mineurs
La mission de la BPM est tridimensionnelle :
Prévention : la Bpm a pour mission de prévenir
les crimes et délits contre les enfants et aussi les actes
délictueux des enfants dans la société. Elle est là
pour enquêter sur tout comportement juger dangereux pouvant nuire
à l`ordre social.
Protection : la Bpm a aussi pour mission de protéger le
mineur en conflit avec la loi de concert avec les autres organismes
étatiques administratifs ou légaux. Elle surveille si les mineurs
accusé ou jugé coupable d`un crime ou d`un délit est
traité en tant que tel. Elle
88
protège les mineurs victimes d`abus, de viol ou de
maltraitance quelconque et les mineurs sous le joug de la violence
domestique.
Répression : la brigade a aussi une mission de
répression des crimes et délits contre les enfants.
Quels sont les organes de la Bpm ?
La brigade est administrée par :
+ Un commissaire principal
+ Un commissaire adjoint
+ Un secrétariat
+ Quatre (4) sections distinctes :
1. Section des mineurs en conflit avec la loi
2. Section des mineurs victimes
3. Section de violence domestique
4. Section transversale assurant l`enquête sociale
+ Les cellules départementales
+ Des agents civils éparpillés sur tout le
territoire
Comment la BPM intervient-elle ?
La Brigade de Protection des Mineurs intervient dans les
différents cas : de violation de droit de l`enfant comme la
maltraitance, l`abus et le viol, aussi dans le cas où un mineur est
accusé d`une contravention quelconque. La BPM fait son intervention soit
après avoir reçu un appel d`un particulier ou d`une institution,
soit après un constat direct par l`un de ces agents.
Comment entrer en contact avec la BPM ?
La BPM met à la disposition du grand public tous les
numéros des différents agents évoluant dans les divers
niveaux dans la chaine de protection. Cependant un SOS a été
conçu dans le but de garder un contact direct avec la population et
aussi les enfants victimes. Ce numéro 188 est dont à la
portée de tous les haïtiens voulant dénoncer un acte
quelconque barbare posé à l`égard d`un enfant.
89
IV-1-2. Les organismes internationaux f.
UNICEF
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance
(abrégé en UNICEF ou Unicef pour United Nations International
Children's Emergency Fund en anglais, soit « Fonds international d'urgence
des Nations unies pour l'enfance ») est une agence de l'ONU
consacrée à l'amélioration et à la promotion de la
condition des enfants. Lors de sa création le 11 décembre 1946
à New York, son nom était originellement United Nations
International Children's Emergency Fund, dont elle a conservé
l'acronyme. Elle a activement participé à la rédaction, la
conception et la promotion de la convention relative aux droits de l'enfant
(CIDE), adoptée lors du sommet de New York le 20 novembre 1989.
Mission de l'UNICEF
L'UNICEF s'est donné des objectifs prioritaires :
? l'éducation des filles : Selon l'UNICEF,
l'éducation est un outil qui a prouvé son efficacité sur
l'amélioration des conditions de vie de tous, et donc des enfants.
L'éducation des jeunes femmes a des effets spectaculaires sur les
générations présentes et futures, notamment dans certains
domaines d'action de l'organisation : la mortalité infantile, la place
de l'enfant dans la famille, la vaccination et la protection de l'enfance.
n.b. Entre 2002 et 2005, l'UNICEF a décidé
d'accélérer l'intégration scolaire des filles dans 25
pays-cible.
? la vaccination et la lutte contre le SIDA : Selon l'UNICEF,
la vaccination a des effets importants sur l'amélioration de la
santé dans le monde lors des 20
Les autres priorités traitent de la place de l'enfant
dans la famille, de la pratique sportive, etc.
90
dernières années. Les programmes de vaccination
permettent en outre d'autres interventions telles que la distribution de
compléments nutritifs, les traitements contre les maladies
véhiculées par les moustiques. C'est l'addition de ces
interventions qui rend particulièrement efficace, selon l'UNICEF, ces
programmes.
? la protection de l'enfance : Chaque jour, des enfants sont
enrôlés de force comme soldats, travailleurs ou serviteurs.
D'autres sont prostitués. Ces enfants, en plus de subir des violences
physiques et/ou sexuelles et d'être exploités, sont les moins
éduqués, en plus mauvaise santé et les plus pauvres.
L'UNICEF appuie par ailleurs la mise en place des actions allant de la
défense des enfants à la démobilisation des enfants
soldats. La protection des enfants et des femmes embrasse également la
question des OEV (Orphelins et enfants vulnérables) tout autant que la
thématique cardinale de l'enregistrement des enfants. Sans acte de
naissance, aucune pièce d'identité ne sera délivrée
à l'enfant, c'est alors l'accès de ce dernier à l'ensemble
des services sociaux de base qui lui sera refusé.
? la santé des nouveau-nés : L'UNICEF travaille
sur des programmes globaux, en fonction des principes suivants :
La prévention et le traitement en matière de
santé, en particulier la vaccination, la nutrition, la qualité de
l'eau en direction des enfants, mais aussi ceux qui en ont la charge et toutes
leurs communautés ; les naissances doivent être
déclarées. Les enfants doivent être protégés
des sévices, recevoir de l'amour, vivre dans un environnement
psychosocial protecteur et recevoir une première éducation ; les
femmes et les filles doivent avoir une bonne nutrition, une protection pour la
santé, une éducation (notamment en ce qui concerne les risques
pour elles et leurs enfants), un soutien familial, et leurs droits doivent
être respectés. La bonne santé et la survie des
mères a des conséquences directes sur la survie et la bonne
santé de leurs enfants.
91
En Haïti, l`UNICEF intervient dans les domaines de
l`éducation, de la protection de l l`enfant, de la nutrition, de la
santé et de l`eau et d`assainissement.
Education
Selon Unicef Aujourd`hui, le système éducatif
haïtien accueille environ 2 700 000 élèves dans près
de 17 000 écoles. Le taux net de scolarisation se situe à environ
60%. Les filles fréquentent moins l`école que les garçons
49% des filles contre 51% pour les garçons. Le manque de ressources,
tant au niveau des ménages qu`au niveau de l`Etat, mêlé
à une instabilité sociopolitique est l`un des principaux facteurs
qui affectent le système éducatif haïtien. La
pauvreté et la marginalisation font qu`un grand nombre d`enfants et
d`adolescents haïtiens ne peuvent jouir de leur droit à
l`éducation. Les enfants qui vivent en milieu rural sont les plus
touchés. D`où la compromissions de l`objectif de l`Etat «
éducation pour tous EPT de 2015.
Pour l`UNICEF, les principaux défis à relever sont
:
? Elargir l`accès à l`Education aux enfants
vulnérables ;
? l`amélioration de la qualité des services
éducatifs ;
? l`égalité des chances entre filles et
garçons ;
? le renforcement du secteur de la Petite enfance ;
? Lier l`éducation et le développement.
Comment intervient l'Unicef ?
L`intervention de l'UNICEF en Haïti vise à
atteindre les cibles de l`Education pour tous (EPT) dans le cadre fixé
pour 2015 par les Objectifs du millénaire pour le développement
(OMD). Les actions de l`UNICEF sont fondées sur des interventions
conformes aux priorités, objectifs et stratégies fixés par
l`État haïtien : le renforcement de la gouvernance et des
capacités nationales, l`accroissement du nombre des écoles
publiques, la gratuité de la scolarité, l`augmentation de la
participation de l`État dans le financement de l`éducation.
Les actions et programmes de l'UNICEF visent
principalement :
Comment intervient l'Unicef ?
92
? à renforcer les capacités du Ministère
: L`UNICEF offre un appui à plusieurs niveaux visant à renforcer
les capacités du ministère de l`Education nationale et de la
Formation professionnelle à offrir une éducation aux enfants.
? à mener des interventions adaptées aux
réalités sociales : Concentration initiale des efforts sur les
deux premiers cycles de l`éducation fondamentale.
? Le droit à l`éducation pour tous : L`UNICEF
appuie prioritairement le secteur public de l`éducation afin
d`élargir une offre scolaire à la portée des plus
démunis et des plus vulnérables.
? L`augmentation du budget de l`Education : L`Etat, est le
premier responsable de l`accomplissement du droit à l`éducation.
Il doit augmenter sa participation financière au maximum de ses
possibilités pour élargir et améliorer l`accès et
la qualité de l`éducation.
(ref.
http://www.unicef.org/haiti/french/education_8815.htm)
La protection de l'enfant
Le poids très important des jeunes dans la population
totale haïtienne (54% ont moins de 18 ans et 12% moins de 5 ans) est
responsable de l`indice de dépendance démographique très
élevé du pays. Cela se traduit par une diminution importante de
la capacité des familles à prendre en charge leurs enfants. De
nombreuses familles sont amenées à mettre leurs enfants au
travail, parfois même dès leur très jeune âge, au
lieu de les envoyer à l`école. D`autres enfants sont
placés dans les centres d'accueil, ou en domesticité
dans des familles où ils travailleront dans des conditions proches
de l`esclavage. Mais il n`y a pas de travail pour tous, un nombre
croissant d`adolescents se trouve en même temps sans école et sans
travail, dans une situation de marginalité accrue. Les enfants
domestiques sont souvent victimes d`abus et sont démunis de leurs droits
fondamentaux comme le droit à l`unité familiale, à
l`éducation, à la santé et aux loisirs. La
vulnérabilité de ces derniers est exacerbée par un
accroissement important du nombre des orphelins à la suite du
décès de leurs parents causé par le SIDA.
93
Les interventions de l`UNICEF visent à instaurer un
environnement protecteur pour prévenir et combattre les violences et
l`exploitation des enfants, et leur assurer soins et accompagnement en vue de
leur réinsertion.
Renforcement des capacités, gestion des
connaissances et plaidoyer
L`UNICEF promeut la protection des enfants vulnérables
à travers le plaidoyer continu auprès du gouvernement
haïtien. Dans le cadre du programme de renforcement des capacités
gouvernementales, il a soutenu la conception du Plan national de protection qui
sera le premier cadre de référence pour l`harmonisation de toutes
les interventions en faveur des enfants les plus vulnérables
d`Haïti.
L`UNICEF offre également un appui technique aux
institutions étatiques impliquées dans les services de protection
des enfants, telles que le ministère des Affaires sociales et du Travail
(MAST), l`Institut du bien-être social et de la recherche (IBESR), la
police et les autorités judiciaires. Des formations sont
organisées régulièrement pour les agents et cadres des
institutions étatiques et ONG, afin de les sensibiliser aux
différentes problématiques de la protection de l`enfance.
Accompagnement et réinsertion des enfants
vulnérables
Les différents groupes d`enfants ci-dessous sont
victimes de violences, d`abus et/ou d`exploitation. Ils sont démunis de
leurs droits fondamentaux et souvent séparés de leurs familles.
Beaucoup d`entre eux souffrent de stigmatisation et sont rejetés par
leurs communautés.
+ Enfants associés ou affectés par la violence
armée
+ Enfants et femmes victimes de violence sexuelle
+ Enfants en conflit avec la loi
+ Enfants infectés et affectés par le VIH-SIDA
+ Enfants des rues
+ Enfants travailleurs
En partenariat avec des organisations publiques, privées
et communautaires, l`UNICEF offre
un appui à l`accompagnement et à la
réinsertion de ces enfants pour répondre ainsi à leurs
94
besoins spéciaux. Les activités sont
menées de manière à sensibiliser et engager les
communautés et les jeunes, afin d`assurer un environnement plus
protecteur et une réinsertion durable.
Comment intervient l'Unicef sur la question des
enfants en conflit avec la loi ?
Les enfants en conflit avec la loi représentent une
catégorie d`enfants vulnérables toute particulière : la
majorité d`entre eux viennent de familles socio économiquement
faibles, souvent marquées par la délinquance, l'alcool, la
drogue, la violence, les problèmes de santé, etc. Ces familles
sont donc incapables de répondre aux besoins primaires et affectifs de
leurs enfants.
Un grand nombre des 200 enfants actuellement mis en
détention, sont issus de milieux défavorisés. 94% d`entre
eux n`ont pas été jugés. Leurs conditions de
détention ne respectent pas les règles minima de
protection des personnes privées de liberté : par exemple la
séparation des enfants des adultes, le regroupement par gravité
des infractions, l`exiguïté des cellules ou la surpopulation
carcérale (131 garçons pour une capacité de seulement 72
sont en détention à la prison civile pour mineurs de Delmas 33).
Ceci constitue, au regard de la constitution haïtienne et
des instruments internationaux comme le pacte international relatif aux
droits civils et politiques, et la Convention relative
aux droits de l'enfant, une violation flagrante des droits de
la personne.
L`UNICEF, avec les différents acteurs :
ministère de la Justice, Institut du bien être social et de la
recherche, Brigade de protection des mineurs, juges, Office de la protection du
citoyen, Administration pénitentiaire, ONG des Droits de l`homme et
MINUSTAH (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti),
intervient à plusieurs niveaux dans le domaine des enfants en conflit
avec la loi pour :
? provoquer des réunions mensuelles de coordination des
acteurs impliqués.
? offrir un accompagnement aux enfants en détention, en
partenariat avec l`Institut du bien être social et de la recherche
(IBESR).
? permettre un suivi psychosocial en vue de faciliter les
décisions du juge pour enfant, conformément à la
loi. Ce travail est le fruit d`une collaboration entre l`UNICEF,
l`université d`Etat, les travailleurs sociaux et des
psychologues. Ils ont assuré :
? Santé et nutrition, couvert par les ONG Aide
médicale internationale (AMI) et GESKIO.
95
- les entretiens avec les enfants et leurs familles,
- les enquêtes sociales et de personnalité,
- des causeries, psychodrames, sociodrames et autres
activités psychosociales dans les centres carcéraux.
- L`élaboration des rapports sociaux et psychologiques
soumis aux juges pour enfant.
? l`initiation d`un projet d`assistance juridique aux enfants
en détention et l`organisation de formations sur les droits et la
protection de l`enfant à l`intention des agents pénitentiaires,
des cadres de l`IBESR et des acteurs judiciaires.
L'UNICEF appuie le gouvernement pour :
? qu`il harmonise la législation locale avec les normes
internationales, en mettant en place des politiques publiques cohérentes
qui garantissent et respectent les droits et la dignité de l`enfant ;
? pour qu`il renforce les institutions d`application et
? promeuve des mécanismes de contrôle et de suivi
qui priorisent la réadaptation et la réinsertion de ces enfants
dans leur communauté respective.
Enfants des rues, comment intervient l'Unicef
?
2000 jeunes haïtiens, enfants des rues. C`est un chiffre
terrible qui n'a malheureusement pas baissé en 15 ans. Ces enfants
défavorisés et vulnérables sont affectés par la
violence, la sous-alimentation, la consommation de drogue et par les maladies
sexuellement transmissibles, particulièrement le VIH/SIDA. Ils essayent
le plus souvent de survivre en se prostituant ou en exerçant d'autres
petits boulots.
Concernant la prise en charge proprement dite des enfants
vulnérables, trois axes ont été priorisés :
L`UNICEF, en partenariat avec des organisations locales, offre
un appui aux enfants domestiques en facilitant leur accès aux soins de
base et en sensibilisant leurs familles
96
? Education : scolarisation, alphabétisation,
apprentissage d`un métier, activités psychosociales pris en
charge par des foyers comme Lakay/Lakou.
? Réinsertion : familiale, socioprofessionnelle,
communautaire, ainsi qu`un suivi à la réinsertion pris en charge
par les centres et foyer d`accueil de l`IBESR.
Les institutions interviennent de manières
complémentaires et se regroupent en réseaux d`échange et
d`intervention (RITER) afin de partager les expériences et de renforcer
les réponses adressées aux enfants des rues. L`UNICEF qui appuie
ces réseaux d`institutions, traduit ainsi son souci d`apporter une
réponse globale et structurante au problème qui légitime
l`approche de droit (l`enfant est considéré comme sujet et non
comme un misérable ou un délinquant qui fait pitié), et
prenne en compte l`intérêt supérieur de l`enfant, ses
véritables besoins, et sa participation tout au long du processus
d`élaboration de son projet de vie.
Enfants en domesticité ou restavec : comment
intervient l'Unicef ?
Les enfants domestiques, plus connus sous le nom de restaveks"
(ce qui signifie reste avec" en Créole) sont des enfants qui vivent dans
des familles d`accueil, séparés de leurs parents biologiques, et
sans pouvoir jouir de leurs droits fondamentaux comme l`éducation et la
santé. Employés à de lourdes tâches domestiques,
sans recevoir la moindre rémunération, ils sont le plus souvent
victimes d`exploitation.
La loi haïtienne interdit le service domestique pour les
enfants de moins de 12 ans et le réglemente strictement pour les enfants
âgés entre 12 et 15 ans. Ces textes ne sont pas appliqués.
Une étude récente, a estimé que plus de 120 000 enfants,
soit 3% des enfants âgés entre 5 et 14 ans, sont des enfants
domestiques ( ces chiffres sont avancés par Unicef et sont loin des
autres chiffres qui touchent parfois 300 000 enfants). Parce qu`ils n`ont
généralement que peu ou pas de contact avec des structures
formelles comme les écoles, les centres de soin, ou les organisations
confessionnelles, il est difficile d`atteindre ces enfants domestiques et leur
nombre est probablement sous estimé.
97
d`accueil et biologiques. L`UNICEF promeut également la
réunification familiale et la mise en place de structures à base
communautaire.
La sensibilisation, la mobilisation sociale et le renforcement
des capacités des acteurs impliqués constituent également
un volet important de ce programme. L`UNICEF participe activement à
l`amélioration de la coordination de leurs interventions. L`UNICEF
encourage les organisations à mener des activités conjointes de
plaidoyer et de mobilisations sociale, afin d`augmenter l`impact de leurs
interventions et mieux impliquer l`Etat. La meilleure coordination des
réseaux d`organisation permet également de mieux former les
acteurs impliqués et d`atteindre une meilleure harmonisation de leurs
interventions.
Nutrition
Photo : Unicef
En Haïti, le niveau de malnutrition est l'un des facteurs
augmentant considérablement le risque de mourir avant l`âge de
cinq ans.
Les enfants affectés par la malnutrition sont plus
exposés aux maladies et ils ont besoin d`un temps de
récupération beaucoup plus long. Chez les enfants de 0 à
trois ans, La malnutrition est également responsable du mauvais
développement du cerveau, ce qui plus tard aura des conséquences
importantes sur leurs capacités d`apprentissage. Dans les pays comme
Haïti où la malnutrition a une forte prévalence, cela peut
avoir des conséquences à
98
long terme sur le développement social et la croissance
économique, en perpétuant le cercle vicieux de la
pauvreté, de la malnutrition et du sous développement.
On estime que la malnutrition chronique qui sévit
actuellement dans le pays est de 24%. Le manque de micronutriments tels que la
Vitamine A, le zinc et l'iode provoquent des retards de croissance, parfois
irréversibles et transforment une situation de malnutrition en urgence
silencieuse et invisible dont la persistance a des conséquences
profondes et redoutables sur les enfants et au-delà sur la
société haïtienne.
Comment intervient l'Unicef ?
L'UNICEF et le ministère de la Santé publique et
de la Population (MSPP) travaillent ensemble à la mise en oeuvre d`une
stratégie intégrale, allant depuis le traitement et la
récupération des enfants sévèrement mal nourris,
jusqu'à la distribution de Vitamine À à un niveau national
pour les enfants âgés de moins de cinq ans et les femmes
allaitantes. Le déparasitage et la promotion de l'allaitement maternel
sont deux autres composantes clés de la stratégie de l'UNICEF en
Haïti. Des défis restent à relever comme la
généralisation de la consommation de sel iodé qui plafonne
actuellement à moins de 3 % de la population seulement :
? Traitement de la malnutrition sévère et
modérée
L`UNICEF, à travers différentes institutions
publiques et privées, fournit un traitement thérapeutique aux
enfants souffrant de malnutrition sévère et
modérée. L`appui à la récupération
nutritionnelle et à la prévention de la malnutrition est
renforcé par des activités de sécurité alimentaire.
L`UNICEF fait aussi la promotion de l'éducation nutritionnelle au niveau
communautaire.
? Micronutriments
L'insuffisance en micronutriments (vitamines, sels
minéraux et oligo-éléments) est aussi connue comme «
la faim cachée » ou malnutrition invisible. L`UNICEF qui
coopère avec le ministère de la Santé publique et de la
Population, travaille pour réduire ces insuffisances
99
en distribuant au niveau national des capsules de Vitamine
À pour les femmes allaitantes et les enfants âgés de moins
de 5 ans.
? L'allaitement maternel
L`UNICEF fait la promotion et souligne les
bénéfices de l'allaitement maternel exclusif. Les enfants qui
sont exclusivement nourris au sein durant les six premiers mois de la vie sont
mieux nourris que ceux qui ont un allaitement artificiel ou mixte. Les
défenses naturelles contenues dans le lait maternel stimulent le
système immunitaire de l'enfant allaitant. L'allaitement est
également un moment d'échanges privilégié entre la
mère et son enfant qui renforce les liens affectifs.
Petite carte sur la nutrition en Haïti
Sur la nutrition en Haïti
Taux de malnutrition aigüe 9%.
Taux de malnutrition chronique 24%.
Taux de malnutrition sévère2%
Seuls 3% des ménages en Haïti
consomment du
sel iodé.
% des moins de 5 ans souffrant :
d'insuffisance pondérale 17% de retard de
croissance 23%
|
Dans le domaine de la santé ; comment intervient l`Unicef
?
A travers son programme de Santé et Nutrition, l`UNICEF
contribue à l`augmentation, l`accès et à l`utilisation des
services de santé de base. Cette contribution se matérialise en
collaboration
100
avec son partenaire principal, le ministère de la
Santé publique et de la Population (MSPP) et aussi à travers
d`autres institutions non gouvernementales.
Quatre grands axes constituent ce programme qui vise à
réduire le taux de mortalité infantile et maternelle, l`ampleur
des troubles liés aux carences nutritionnelles, la
séroprévalence du VIH/SIDA chez les jeunes et de sa
transmission de la mère à l`enfant.
? La santé infantile : vaccination et Prise en charge
intégrée des maladies de l`enfance (PCIME), sur l`ensemble du
pays.
? La Maternité sans risques : cette initiative est mise
en oeuvre de façon conjointe avec Le Fonds des Nations unies pour la
population (UNFPA) au niveau de trois des dix départements Sanitaires :
l`Artibonite, le Nord et le Nord Ouest.
? Prévention et traitement du VIH/SIDA :
Prévention du SIDA chez les jeunes, prise en charge des
enfants infectés et affectés et la prévention de la
transmission de la mère à l`enfant (PTME). Ces activités
sont principalement mises en oeuvre par des organisations
spécialisées qui travaillent avec le ministère de la
Santé (MSPP) dans tout le pays, et a travers des institutions de
santé publiques et privées.
? La Nutrition :
Promotion de l`allaitement maternel, prise en charge des cas
de malnutrition aigue et chronique, promotion des micronutriments essentiels
pour le développement de l`enfant : fer, iode, vitamine A etc.
Haïti est la nation la plus pauvre de
l`hémisphère occidental. Les Objectifs du Millénaire pour
le développement, fixés par l`ONU, représentent une
série de priorités collectives pour la paix et la
sécurité, le développement, la réduction de la
pauvreté, l`environnement et les droits de l`homme, à atteindre
d`ici à 2015. Les situations d`urgence ne sont pas exceptionnelles en
Haïti et peuvent être provoquées lors de désastres de
peu d`importance, mais aux conséquences graves, comme les inondations
fréquentes pendant la saison cyclonique.
101
Grâce à la mise en place d`un plan de
prévention des urgences, établi en partenariat avec le
gouvernement, les ONG, les agences de l`ONU et d`autres institutions
internationales présentes en Haïti, l'UNICEF peut désormais
réagir rapidement aux situations d`urgence lorsqu`elles se
présentent.
g. OIM
L`Organisation internationale pour les migrations (OIM), est
une agence intergouvernementale basée à Genève mais qui se
situe en dehors du système des Nations unies. Elle est issue du
Comité intergouvernemental pour les migrations européennes,
créée en 1951 pour aider la réinstallation des personnes
exilées de la Seconde Guerre mondiale.
Mission de l'OIM
L'OIM pose le principe selon lequel les migrations s'effectuant
en bon ordre et dans le
respect de la dignité humaine sont
bénéfiques pour les migrants et la société.
En tant que principale organisation internationale dans le
domaine de la migration, l'OIM
agit avec ses partenaires de la communauté internationale
en vue de :
? contribuer à relever concrètement les
défis croissants que pose la gestion des flux
migratoires,
? favoriser la compréhension des questions de
migration,
? promouvoir le développement économique et social
à travers les migrations, et
? oeuvrer au respect de la dignité humaine et au
bien-être des migrants.
Orientation stratégique de l'OIM
1. Fournir des services sûrs, fiables, souples et
efficaces par rapport à leur coût aux personnes ayant besoin d`une
assistance internationale en matière de migration.
2. Renforcer la gestion humaine et ordonnée des
migrations et le respect effectif des droits humains des migrants,
conformément au droit international.
3. Offrir aux Etats, aux organisations intergouvernementales
et non gouvernementales et à d'autres parties prenantes des conseils
spécialisés et un appui en matière de recherche, de
coopération technique et d'opérations, de façon à
renforcer les capacités nationales et à faciliter la
coopération internationale, régionale et bilatérale en
matière migratoire.
102
4. Contribuer au développement économique et
social des Etats par la recherche, le dialogue, la mise au point et la
réalisation de programmes liés aux migrations et ayant pour objet
de tirer tous les avantages possibles des migrations.
5. Aider les Etats, les migrants et les communautés
à relever les défis de la migration irrégulière,
notamment par la recherche et l`analyse des causes profondes, par le partage
d`informations et la propagation des meilleures pratiques, et par la recherche
de solutions privilégiant le développement.
6. Servir de pôle de référence essentiel
en ce qui concerne l'information sur les migrations, la recherche, les
meilleures pratiques, ainsi que la collecte, la compatibilité et
l`échange de données.
7. Promouvoir, faciliter et appuyer le débat et le
dialogue sur la migration à une échelle tant régionale que
mondiale, notamment à l`occasion du Dialogue international sur la
migration, aux fins de favoriser la compréhension des
opportunités qu`elle offre et des défis qu`elle pose, d`aider
à déterminer et à élaborer des politiques efficaces
permettant de relever ces défis, et de recenser les approches globales
et les mesures susceptibles de faire progresser la coopération
internationale.
8. Aider les Etats à faciliter l'intégration
des migrants dans leur nouvel environnement et à susciter l'engagement
des diasporas, entre autres comme partenaires du développement.
9. Prendre part aux réponses humanitaires
coordonnées dans le contexte des dispositions interinstitutions en la
matière et fournir des services de migration dans d`autres situations de
crise ou d`après-crise, s`il y a lieu, selon les attentes des personnes
concernées, contribuant par là à leur
protection.1
10. Entreprendre des programmes facilitant le retour
volontaire et la réintégration des réfugiés, des
personnes déplacées, des migrants et autres personnes ayant
besoin de services internationaux de migration, en coopération avec
d'autres organisations internationales compétentes s'il y a lieu, et en
tenant compte des besoins et des préoccupations des communautés
locales.
11. Aider les Etats à mettre au point et à
réaliser des programmes, des études et des expertises techniques
visant à lutter contre le trafic illicite de migrants et la traite des
personnes, notamment des femmes et des enfants, d'une manière conforme
au droit international.
103
12. Appuyer les efforts des Etats dans le domaine de la
migration de main-d`oeuvre, notamment en ce qui concerne les mouvements de
courte durée, et d`autres types de migration circulaire.
Approche de l'OIM
L'approche globale de l'OIM face à la traite des
personnes s'inscrit dans le cadre de la gestion des migrations. Les
activités très variées de l'Organisation sont mises en
oeuvre en partenariat avec les institutions gouvernementales, les ONG et les
organisations internationales. L'approche s'appuie sur trois principes
régissant toutes les activités de lutte contre la traite:
? Le respect des droits de l'homme
? Le bien-être physique, mental et social de l'individu et
de sa communauté
? La viabilité, grâce au renforcement des
capacités institutionnelles des gouvernements et de la
société civile
Dessein de l'OIM à propos de la traite
Lutter contre toutes les formes d'exploitation des migrants,
en particulier les violations graves des droits de l'homme dont souffrent les
victimes de la traite.
Grâce à notre engagement et à notre
présence dans le monde entier, nous renforçons les
capacités de nos partenaires au sein des gouvernements et de la
société civile, et mettons au point des normes
opérationnelles devant permettre d'atteindre des résultats
durables, susceptibles:
? d'offrir une protection aux femmes, aux hommes et aux
enfants des deux sexes victimes de la traite, en veillant à les rendre
autonomes
? de susciter une prise de conscience accrue et d'oeuvrer
à une meilleure compréhension du problème
104
? de rendre justice aux victimes de la traite
http://www.iom.int
IV-2-1. Les Organisations Non-Gouvernementales
h. Compassion Internationale
i. Plan International
j. Save The Children
En annexe
? La presentation du prof Gracien Jean
? CIDE
? Ensemble des regles minima des nations unies
105
Conclusion générale
« Plaidoyer pour la protection des droits de
l'enfant en Haiti » est un exposé technique et
scientifique sur la situation générale des enfants en Haiti et
comment l`Etat traite cette question avec légèreté. Nous
avons essayé de faire une comparaison avec celle de l`Afrique et
d`autres pays. Ils sont nombreux les enfants d`Haiti qui sont en danger et
exposés socialement, physiquement, sexuellement et moralement.
L`Etat haitien a toujours essayé de résoudre ce
problème en aval par la répression systématique des
délinquants, la création de certaines lois, le tribunal pour
enfant et même exagérément des prisons pour enfants
couramment appelées centre de réeducation sans avoir un minimum
de structure pouvant permettre à l`enfant de bénéficier
d`un traitement adéquat pouvant faciliter sa réinsetion
sociale.
On doit tout d`abord comprendre que le délinquant est
celui qui est mal inséré socialement et qui n`a pas pu avoir
à la base une bonne éducation. Cette situation l`expose à
un véritable désaroi moral qu`il n`a pas pu maitriser et il est
devenu un danger pour la société. L`Etat a donc pour tâche
de le rééduquer et le réinsérer dans la
société.
La famille devient un outil ou une structure
privilégiée pour faire face à cette situation dansgereuse.
C`est dans la famille que l`homme fait ses premiers apprentissages des vertus
morales et sociales. L`homme est profondément marqué par son
éducation première qui est bien ancrée dans sa conscience
et le marquera plus que les deux autres qui sont l`éducation scolaire ou
instruction et l`ensemble des expériences ou les fréquentations
faites dans la vie. Mais l`éducation familiale ou éducation
première a toujours prédominé.
La Convention Internationale des Droits de l`Enfants (CIDE)
adoptée par l`Assemblée générale des Nations Unies
le 20 Novembre 1989, ratifiée par Haiti en 1995, pose les principes
fondamentaux du respect des droits de l`enfant et les éléments
essentiels à sa personne. Comme tout individu, l`enfant a droit à
la vie, à la santé, à la sécurité, au
loisir, à la liberté etc.... Qu`il soit en Haiti ou à
l`étranger, la question des droits de l`enfant reste un sujet universel
de débat social, psychologique et juridique. Aujourd`hui, quelle est la
position d`Haiti en matière des droits de l`enfant à l`echelle
mondiale par rapport à l`occident et aux autres pays du Sud ?
106
Cependant, en toute vraissemblance, la situation semble
n`être pas trop claire quant à la
condition de vie des petits enfants et aux adolescents
haitiens. Le défi à relever est toujours grand, plus de vingt ans
après la ratification de cette Convention. Les mécanismes publics
de protection des droits de l`enfant sont jusque là faibles. Les lois
sont en majeure partie désuettes, les garanties constitutionnelles ne
sont pas pleinement accordées. Les interventions des organismes
internationaux et non gouvernementaux essaient d`atténuer les
difficultés mais sans pouvoir les résoudre.
Port-au-Prince, la capitale d`Haiti constitue le plus grand
centre de la délinquance
juvénile où il y a une explosion
démographique, passant de 500 000 à 2 000 000 habitants pendant
ces trente dernières années, n`a pas les structures
adéquates pour faire face à cette nouvelle réalité
qui constitue une menace pour la paix, la sécurité publique et
n`a pas aussi une police municipale et une gendarmerie à l`instar de
Paris pour combattre la grande délinquance. Il en résulte un
degré de tolérance et de permissivité grave qui permet de
prendre l`anormal pour le normal et le normal pour l`anormal puisque certaines
infractions mettant en préril l`avenir des enfants n`ont jamais
été combattues vigoureusement.
Vu que certaines familles vivent dans la pauvreté
extrême, elles perdent leur autorité
morale sur leurs enfants qui se trouvent dans l`obligation de
quémander dans les rues pour assurer le primum vivere. L`intervention de
l`Etat s`avère donc indispensable pour soulager ces familles
nécessiteuses en proie à la misère et au chômage
chronique qui sape l`éducation à la base au mépris des
prescrits de la constitution. On doit aussi tenir compte des enfants en
domesticité et des orphelins dont l`Etat doit nécessairement
encadrer en vue de récupérer certains talents pour le bien et
l`avenir de la société haitienne.
La Convention Internationale de 1989 sur la protection des
droits de l`enfant ratifiée en 1995 et celle contre la torture demeurent
jusqu`à aujourd`hui fictives et inappliquées en Haiti. L`enfant
haitien continue à être victime des abus et violations de toutes
sortes malgré les garanties que lui offre la constitution et ces dites
conventions.
Les organismes de protection en Haiti tels que le Bien
être social, la Brigade de
Protection des Mineurs (BPM), le Centre de Réeducation
des Mineurs en Confit avec la Loi (CERMICOL) ne remplissent pas efficacement
leur rôle et ne concertent pas leurs efforts dans le but de
protéger l`enfance en difficulté et ne se font seulement
remarquer qu`à Port-au-Prince comme si cette dernière
représente tout le pays.
Recommandations
107
L`Etat haitien doit régulariser le fonctionnement des
ONGs. des crèches et orphelinats fonctionnant à travers le pays,
prendre de nouvelles mesures pour les rendre aptes à mieux servir la
collectivité. Leur présence est dû à la faiblesse
des institutions étatiques qui n`ont pu jouer valablement leur
rôle, au point que dans les pays développés, on ne remarque
même pas leur présence face au fonctionnement des grands
programmes sociaux que l`Etat assure aux populations vulnérables.
L`injustice criante, l`insouciance et la mauvaise répartition des
richesses par les gouvernements successifs sont à la base des
disparités économiques graves que connait Haiti de nos jours et
encouragent l`implantation de certaines institutions non gouvernementales
susceptibles de combler un vide dans la santé, l`éducation,
l`environnement, les droits humains etc. ... permettant aux enfants
nécessiteux de survivre et de bénéficier certains services
élémentaires de base favorisant leur épanouissement.
Si les enfants sont considérés comme l`avenir du
pays, dit le vieil adage, leur éducation doit être pris à
la base c`est-à-dire l`Etat haitien doit octroyer aux familles en
difficulté des allocations mensuelles qui leur permettraient de
créer un environnement favorable pour que l`enfant puisse vivre en toute
dignité et dans le respect de ses droits.
108
Après avoir analysé et observé les
différentes mesures et les structures étatiques évoluant
dans la chaine de protection et considérant la situation pratique des
enfants d`Haiti, nos recommandations sont les suivantes :
1. il faut une révision et une mise à jour de
la loi du 7 Septembre 1961 en vue de l`adapter à l`évolution de
la société.
2. L`Etat doit élaborer un code de famille comme
prévu par la constitution du 29 mars 1987, amendée en 2012, qui
va définir un système de sécurité sociale pour les
familles en leur incitant à instaurer un mode de planification.
3. il faut introduire dans le curicum du Ministère de
l`éducation nationale un cours de « droits et devoirs des enfants
».
4. l`Etat doit renforcer la loi du 5 Juin 2003 sur
l`interdiction et l`élimination de toutes formes d`abus, de violence, de
mauvais traitements ou traitements inhumains contre les enfants, en
définissant le régime de famille d`accueil prévu par
l`article 3. il faut aussi tracer les procédures judiciares pour toute
violation de l`article 2 de cette dite loi.
5. il faut un renforcement considérable du
système judiciare, ( les tribunaux, les juges et les commissaires pour
enfants) pour réduire et voire faire disparaitre la question de
détention préventive prolongée des enfants dans les
centres carcéraux.
Bibliographie
Liste des abréviations
CIDE : Convention Internationale des Droits de l`Enfant CP : Code
Pénal
ONG : Organisation Non Gouvernementale
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OIM : Organisation Internationale de Migration
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