1.4.2. Facteurs liés aux parents des enfants
1.4.2.1. Facteurs démographiques
Ils regroupent les éléments comme la taille et
la structuration de la population par sexe et par âge, la
fécondité, l'accroissement naturel, etc. A notre avis, les
facteurs démographiques qui pourraient significativement influencer la
malnutrition des enfants sont : la taille des ménages, la parité
des mères, l'espacement des naissances.
· Taille des ménages :
Le risque de malnutrition est presque deux fois plus
élevé chez les enfants nés dans les familles comportant
quatre enfants ou davantage que dans celles qui en compte un à trois. En
outre, il est bien clair que plus le nombre de bouches à nourrir est
élevé, plus la part de chacun est réduite (FAO, 2007).
· Parité des mères :
C'est le nombre d'accouchements par mère. Si ce nombre
est réduit, la mère a plus de temps et de force physique, en plus
des autres ressources à consacrer à chacun de ses enfants, en
particulier au plus jeune. Elle pourra donc mieux s'occuper de ses soins de
santé et de son alimentation.
· Espacement des naissances :
Les grossesses rapprochées aggravent l'état
nutritionnel de la mère, elles entraînent l'arrêt
précoce et total de l'allaitement maternel et exposent l'enfant à
la malnutrition (FAO ,2007).
Aussi, après un nouvel accouchement, l'attention des
parents est plus souvent tournée vers l'enfant qui vient de
naître, délaissant plus ou moins son grand frère. Si ce
dernier n'a pas l'âge de supporter cette privation, il devient plus
vulnérable face à la MPE.
1.4.2.2. Facteurs socio-économiques et
culturels
Nous avons identifié certains facteurs
socio-économiques et culturels qui semblent influencer fortement la
malnutrition des enfants.
· L'analphabétisme :
Le taux d'alphabétisation, particulièrement
celui des femmes, est très bas dans notre pays. Or on sait que
l'instruction joue un rôle important dans l'acquisition de
compétences sur la santé et la nutrition de l'enfant. (FAO, 2007)
§ Niveau socio-économique :
La malnutrition, sous toutes ses formes, reste
étroitement associée au sous développement
économique, en raison des contraintes qu'il fait peser sur la
production, sur les dépenses publiques et sur le pouvoir d'achat des
ménages (FAO, 2007).
On combine les caractéristiques à ces deux
niveaux afin d'apprécier les conditions de vie. Un bon niveau
socio-économique est indispensable au bien-être de tous les
membres d'un ménage, en particulier aux plus petits. Un bon logement,
l'accès aux soins de santé primaires, la disponibilité des
aliments ou la capacité de s'en procurer quand le besoin se fait sentir
sont, par exemple, d'une importance capitale dans la lutte contre la
malnutrition.
§ Degré de parenté :
A notre avis le degré de parenté c'est l'un des
facteurs de risque de la MPE chez les enfants de moins de cinq car plusieurs
mamans accordent moins d'attention aux enfants qui ne sont pas les leurs.
§ Les pratiques alimentaires:
L'allaitement au sein donné tardivement (des heures ou
même deux ou trois jours après l'accouchement), l'introduction
précoce (à 3 mois) ou tardive (à 11 mois) des aliments de
sevrage, la faible densité nutritionnelle des bouillies de sevrage sont
des erreurs fréquemment rencontrées, (FAO, 2007).
Le sevrage est le « passage d'une alimentation
exclusivement lactée à une alimentation trop diversifiée
» (MARIE-PIERRE ,2003).
L'OMS et l'UNICEF recommandent l'allaitement exclusif de la
naissance à l'âge de six mois. L'introduction d'une alimentation
de complément est ensuite recommandée tout en continuant
l'allaitement si possible jusqu'à l'âge de deux ans, et même
au-delà, (Médecine tropicale, 2009).
Ainsi l'aliment de sevrage doit contenir les trois types
d'aliments comme classifiés par BROWN et R (1984) :
- Les aliments énergétiques : les
céréales (riz, maïs, sorgho, petit mil), les tubercules
(pommes de terre, igname, patate douce, taro), les huiles et graisses.
- Les aliments constructeurs : les légumineuses
(haricot vert, niébé, arachide, soja), les produits animaux
(viande, lait, insectes, poissons, oeufs),
- Les aliments protecteurs : les légumes (feuilles,
tomates, aubergines, courges, carottes), les fruits (mangue, goyave, citron,
orange, mandarine).
Une bonne alimentation lors du sevrage permet de couvrir tous
les besoins nutritionnels de l'enfant, ce qui favorise une croissance normale
tout en lui permettant de lutter efficacement contre certaines infections.
§ Suivi de la CPS :
C'est la régularité des consultations de
l'enfant selon les périodicités recommandées dans les SMI.
Un suivi régulier de l'état nutritionnel permet de
dépister rapidement les enfants à risque et de les prendre en
charge de façon à éviter l'installation de la
malnutrition. Il s'agit d'un examen périodique de tout enfant de moins
de cinq ans dans le but: de suivre sa croissance staturo-pondérale de
même que son développement psychomoteur; d'assurer sa vaccination
selon le calendrier du programme élargi de vaccination.
Les séances de CPS doivent être mensuels pour les
enfants de moins d'un an, bimestriels entre un et deux ans, trimestriels de
deux à trois ans, puis semestriels jusqu'à cinq ans, (FOUNTAIN et
COURTEJOIE, 1992).
Dans les cas où elle est bien menée, la CPS
permet de suivre avec les parents le développement des enfants à
travers la courbe de croissance et de dépister précocement les
enfants à risque. C'est aux mères de ces enfants que doivent
s'adresser en priorité les démonstrations culinaires et les
conseils nutritionnels dans le but d'enrichir et de varier leur alimentation
afin de favoriser la reprise d'une croissance normale.
§ Interdits alimentaires :
Dans certaines régions, il n'est pas d'usage de donner
des oeufs ou poisson ou d'autres aliments à l'enfant avant qu'il n'ait
atteint l'âge de deux ans. Malheureusement, il s'agit très souvent
d'aliments particulièrement utiles et qui sont très nutritifs
pour leur croissance. (FAO, 2007)
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