DEFINITION D'OU OUTIL CARTOGRAPHIQUE
D'AIDE A LA DECISION DANS LE DOMAINE
DE LA METHANISATION
(CONFIDENTIEL)
? Tuteur professionnel : Vincent GRAVELEAU ? Tuteur
universitaire : Vincent NEDELEC
ARMORGREEN |Avenue du Phare de la Balue 35520 La
Mézière
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POQUET Johan
Master II Géographie - Aménagement du Territoire
Gestion de l'Environnement
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2013
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activons les énergies nouvelles
REMERCIEMENTS
Ce stage de fin d'étude au sein de la
société Armorgreen fut incontestablement une
expérience professionnelle enrichissante. Intégrer le pôle
Collectivité - Grands Projets de la société m'a
permis de développer de nombreuses compétences, mais m'a
également donné l'occasion de me fondre totalement dans le
fonctionnement quotidien d'une entreprise à taille humaine.
Je tiens donc tout d'abord à remercier Vincent
Graveleau, tuteur professionnel qui m'a permis d'intégrer la
société tout en assurant un encadrement efficace de mon travail
durant les six derniers mois. Mes remerciements vont également à
Frederic Autret, directeur du service.
Enfin, j'adresse un grand merci au reste du pôle
Collectivité - Grands Projets, et à l'ensemble de
l'entreprise qui a toujours su se rendre disponible lorsque le besoin se
présentait.
1 | P a g e
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS 1
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 3
I. LA METHANISATION - ASPECTS TECHNIQUES ET
REGLEMENTAIRES 6
1.1 DEFINITION ET PRINCIPES DE LA METHANISATION 6
1.2 POTENTIEL METHANE DES SUBSTRATS ET APPROVISIONNEMENTS
POSSIBLES 8
1.2.1 Potentiel méthanogène 8
1.2.2 Différents types de substrats 9
1.2.3 Différents type d'approvisionnement 11
1.3 DIGESTAT : EPANDAGE, VALORISATION 12
1.3.1 Epandage 12
1.3.2 Transformation et valorisation 12
1.4 VALORISATION DU BIOGAZ 14
1.4.1 Chaudière 14
1.4.2 Cogénération 14
1.4.3 Transport et injection du biométhane sur le
réseau GrT 16
1.4.4 Trigénération 17
1.5 LES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES 18
1.5.1 Une législation différente selon le type
d'unité de méthanisation 18
1.5.2 Le cadre ICPE : la rubrique 2781 (MOLETTA, 2008 [6])
18
1.5.3 Autres dispositions réglementaires (APESA, 2012,
[20]) 19
II. EVOLUTION ET CONTEXTE DU MARCHE ACTUEL
24
2.1 ECHELLE MONDIALE 24
2.2 ECHELLE EUROPEENNE 24
2.2.1 LE MODELE ALLEMAND : LA METHANISATION A LA FERME 25
2.2.2 LE MODELE ANGLAIS : LA METHANISATION PASSIVE 27
2.2.3 Le modèle italien 27
2.2.4 Le modèle danois : la méthanisation
centralisée 27
2.2.5 Le modèle suédois/suisse avec la production
de biométhane 28
2.3 ECHELLE NATIONALE 29
2.3.1 Un développement lié à
l'évolution des tarifs de rachat de l'électricité 29
2.3.2 Des objectifs ambitieux pour 2020 avec le plan EMAA* : vers
un modèle « à la Française » ? 30
2.4 ECHELLE REGIONALE 32
2.4.1 Bretagne 32
2.4.2 Pays de la Loire 33
2.4.3 Basse Normandie 33
2 | P a g e
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2013 Université Rennes II
III. MISE EN PLACE D'UN OUTIL D'AIDE A LA DECISION
POUR LA SOCIETE ARMORGREEN VISANT A FACILITER LES DEMARCHES DE PROSPECTION
SUR
LE TERRITOIRE 36
3.1 LA DEMANDE D'ARMORGREEN 36
3.2 L'APPROCHE PAR LA CARTOGRAPHIE ET LES SIG 37
3.3 METHODOLOGIE MISE EN PLACE 38
3.3.1 Identification des facteurs déterminant le
développement de la méthanisation sur le territoire et
récupération des données 38
3.3.2 Mise en forme des bases de données SIG et
première cartographie 42
3.3.3 Pondération de l'influence des espaces les uns par
rapport aux autres et aires d'influence 54
3.3.4 Traitements et fusion des couches géographiques
71
3.4.3 Variation de l'échelle d'étude 74
3.5 LIMITES, PERSPECTIVES DANS L'AVENIR ET CRITIQUES DE L'OUTIL
79
CONCLUSION 81
GLOSSAIRE 82
BIBLIOGRAPHIE 83
TABLE DES DOCUMENTS 87
ANNEXES 73
3 | P a g e
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INTRODUCTION
Jusqu'à la fin des années 1960, la question du
lien entre économie et environnement ne s'est posée que
très rarement. Il était communément admis que la nature
était en mesure de s'autoréguler, et que les activités
économiques étaient donc neutres à son égard.
À partir des années 1970, l'idée de « crise
environnementale » fait surface, et avec elle s'établit une
certaine conscience écologique des problèmes liés à
la civilisation industrielle. En 1972 a lieu la conférence des Nations
Unies à Stockholm, qui va préfigurer la conférence de Rio
vingt ans plus tard, et qui donnera lieu à la publication du rapport
« Nous n'avons qu'une Terre ». C'est également l'année
ou le rapport du Club de Rome « Halte à la croissance » verra
le jour. Ces évènements, illustrent à l'échelle
internationale un changement de perspective sans précédent en
soulignant le divorce croissant entre économie et environnement, et
au-delà, posent la question de leur réconciliation.
Les années 80 marquent l'apparition de l'expression
« Développement Durable », tentative de réconciliation
des trajectoires des développements économiques, avec les enjeux
d'équité sociale et d'équilibre écologique de la
planète. Les rejets dans l'atmosphère de gaz à effet de
serre sont pointés du doigt et la question des énergies
renouvelables fait alors surface, tout comme celle de la gestion des
déchets.
Ainsi, avec la loi du 15 juillet 1975 apparait la
première définition du terme « déchet » : «
tout résidu d'un processus de production, de transformation ou
d'utilisation, toute substance, matériau ou produit, ou plus
généralement tout bien meuble abandonné ou que son
détenteur destine à l'abandon ». Plus récemment, les
conclusions du Grenelle 1 en 2009 poussaient à passer de 24% des
déchets ménagers et assimilés (DMA*) orientés vers
le recyclage matière ou organique, à 35% en 2012 et 45% en 2015.
Dans le même temps, le Grenelle fixe deux autres objectifs majeurs : une
réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre
(GES*) d'ici 2020 ainsi qu'une augmentation de la part des énergies
renouvelables dans la consommation d'énergie pour atteindre 23% en 2020
(MEDDE, 2012, [50]).
C'est dans ce contexte, avec l'instauration de nouvelles
réglementations, que les industriels et autres gros producteurs de
biodéchets ont été incités à
développer des filières de traitement et de valorisation toujours
plus performantes. Ainsi, des technologies alternatives, autres que les centres
d'enfouissement ou incinérateurs, ont vu le jour : c'est le cas de la
méthanisation. Parallèlement, ce sont des
sociétés de développement, de construction ou encore des
bureaux d'ingénierie qui ont fait du déchet ou plus largement des
énergies renouvelables leur coeur de métier (VERPOEST, 2012,
[59]). Armorgreen fait partie de ces entreprises, avec une activité
très marquée dans sur tout le Grand Ouest de la France.
La société est, depuis sa création en
2007, essentiellement orientée vers la production d'énergie
solaire photovoltaïque, mais se diversifie actuellement avec la
méthanisation, la biomasse bois et prochainement l'éolien. Elle
ambitionne également à terme de se positionner dans les
énergies marines renouvelables (EMR*). L'entreprise propose ainsi des
projets « clé en main », pour une clientèle
d'entreprises, de collectivités et d'exploitants agricoles, ainsi que de
distributeurs spécialisés auprès des artisans et
installateurs du
bâtiment. Cinq chaines de métier couvrent l'ensemble
de Illustration 1 - Enerpark
(Armorgreen [70])
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la chaine de valeur : développement, ingénierie,
installation, maintenance et exploitation.
Basée à Rennes, l'entreprise, adossée au
Groupe Legendre (
www.groupe-legendre.com,
[77]), compte aujourd'hui 15 implantations dans le Grand Ouest et 100
collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros (
www.armorgreen.fr,
[70]). Dans le domaine de la méthanisation, Armorgreen s'appuie
notamment sur deux partenaires allemands de confiance afin de mener à
bien l'ensemble de ses activités : Consentis et Farmatic.
L'expérience de ces fournisseurs allemands permet à l'entreprise
de s'appuyer sur un savoir-faire développé Outre-Rhin, qui est de
plus appuyé par un bureau d'études interne qui valide
systématiquement la faisabilité technique des projets.
|
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Figure 1 - L'offre d'Armorgreen en
méthanisation (Armorgreen, [70])
|
Carte 1 - Présentation de l'entreprise (Armorgreen,
[70])
|
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Dans le cadre de la diversification de ses activités
vers la méthanisation, l'entreprise Armorgreen souhaite durablement
s'implanter sur le territoire du Grand Ouest français, et exerce donc
une activité de prospection afin de définir les zones les plus
propices au développement de la filière. Afin de faciliter ce
travail, la société a souhaité développer un outil
cartographique d'aide à la décision. Celui-ci doit pouvoir
contribuer à la mise en place d'une stratégie globale de
prospection sur le territoire, mais également, en procédant
à une variation d'échelle, d'orienter un choix, s'il se pose,
entre deux sites d'étude pour le développement d'une unité
de méthanisation.
L'étude s'articulera donc autour de trois axes majeurs.
Dans un premier temps, le principe de méthanisation, avec ses
caractéristiques techniques et réglementaires seront
détaillés, suivis par la suite d'une analyse de
l'évolution du marché des années 1970 à nos jours.
Enfin, au sein d'une troisième et dernière partie, la
totalité de l'outil sera présentée (méthodologie,
données utilisées, premiers résultats obtenus) pour
finalement terminer avec une réflexion sur ses limites et les
éventuelles possibilités d'amélioration de celui-ci.
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activons les énergies nouvelles
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I. LA METHANISATION - ASPECTS TECHNIQUES ET
REGLEMENTAIRES 1.1 Définition et principes de la
méthanisation
La méthanisation, ou digestion anaérobie, est un
processus basé sur la dégradation de la matière organique
par des micro-organismes en absence d'oxygène et de lumière dans
des cuves hermétiques (digesteurs) en milieu sec ou liquide. Cette
transformation de la matière produit :
- du biogaz composé majoritairement de
méthane (CH4, 50 à 70%), de dioxyde carbone (CO2, 20 à
50%) et d'eau (H2O). Quelques gaz traces peuvent également être
présents (NH3, N2, H2S).
- du digestat, produit liquide ou solide
composé de matières organiques non dégradées et de
minéraux.
Le biogaz peut ensuite être valorisé de
différentes façons (production d'électricité, de
chaleur, de carburant, injection sur le réseau GrT), tout comme le
digestat (homologation, compostage).
Durant l'évolution du processus de
méthanisation, la teneur en eau est un paramètre important pour
l'activité microbienne. On distingue deux types de fermentation en
fonction de ce critère :
- La fermentation est dite « humide » lorsque la
teneur en matière sèche est inférieure à 20% ; - La
fermentation est dite « sèche lorsque la teneur est entre 20 et
50%.
Elles peuvent être réalisées à des
températures mésophiles (35 à 40°C) ou thermophiles
(aux alentours de 55°C) (MOLETTA, 2003, [51].
Le processus de méthanisation se résume en
quatre grandes phases se déroulant en même temps dans le
méthaniseur : l'hydrolyse, l'acidogénèse,
l'acétogénèse et la méthanogénèse.
Celui-ci doit être régulièrement contrôlé, car
de nombreux paramètres doivent être réunis pour assurer une
transformation optimale de la matière organique (température, pH,
taux de charge organique, nutriments, mixage...) ; un équilibre doit
être maintenu continuellement par l'exploitant au sein de cette chaine de
dégradation.
Figure 2 - Principes de la méthanisation (ADEME,
2011 [5])
7 | P a g e
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Le développement de la méthanisation s'inscrit
dans trois secteurs majeurs, chacun se basant sur des gisements
différents : agricole, industriel et
collectivités.
Le secteur agricole exploite principalement lisiers, fumiers,
déchets de cultures ou cultures énergétiques tandis que
l'industrie agro-alimentaire (IAA*) produit eaux usées ou déchets
issus du process de transformation. Les collectivités fournissent, quant
à elles, boues de station, fraction organique des déchets
municipaux ou déchets verts.
La méthanisation présente l'avantage de
valoriser des déchets organiques (qui ne devront donc pas être
traités par d'autres filières) tout en produisant de
l'énergie. Les émissions de gaz à effet de serre sont
également réduites, car l'usage d'engrais d'origine organique se
substitue à celui des engrais chimiques, faisant appel aux
énergies fossiles.
L'ensemble du processus de la méthanisation se
résume donc aux quatre étapes suivantes :
- La collecte : approvisionnement en intrants qui devront
être méthanisés ;
- La méthanisation : stockage des déchets,
introduction dans le digesteur, production de biogaz ; - La transformation :
épuration du gaz pour permettre son injection sur le réseau,
combustion, cogénération ;
- La valorisation : production d'électricité,
chauffage, carburant...
Illustration 2 - Les quatre étapes de la
méthanisation (MEDDE, 2013 [75])
Ce processus s'inscrit donc dans une démarche de
développement durable et de production d'énergie propre et
renouvelable.
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1.2 Potentiel méthane des substrats et
approvisionnements possibles
Les substrats sont les matières entrantes dans le
méthaniseur issues de l'exploitation agricole responsable de
l'unité de méthanisation. Les co-substrats sont celles qui sont
exogènes à l'exploitation, généralement en
provenance de l'industrie agro-alimentaire ou des collectivités
(AILE, 2011, [15]). En fonction des substrats recherchés,
différentes façons de s'approvisionner sont possibles pour le
gestionnaire d'une unité de méthanisation ; le potentiel
méthanogène des intrants est un des facteurs
déterminants.
1.2.1 Potentiel méthanogène
Le potentiel méthanogène est le volume de
méthane biogaz produit lors de la dégradation anaérobie en
présence de bactéries d'un échantillon initialement
introduit, exprimé dans les Conditions Normales de Température et
de Pression (CNTP* : 0°, 1013 hPa) (Biogaz-énergie-renouvelable
[72]).
Graphique 1 - Potentiel méthanogène de
différents substrats et co-substrats
(AILE, ADEME, TRAME, Solagro [5])
Le pouvoir méthanogène d'un substrat peut
être plus ou moins important, sa dégradation produira alors plus
ou moins de méthane et donc d'énergie. La teneur en sucre, en
protéine et lipide d'un substrat détermine notamment son
potentiel méthane ; les plus gras représentent une source notable
de méthane, mais l'introduction d'une quantité trop importante
peut perturber l'équilibre biologique du mélange dans le
digesteur.
9 | P a g e
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Les données relatives au potentiel
méthanogène de cetains substrats comprises dans le graphique 1
sont cependant à relativiser : ces dernières peuvent plus ou
moins varier d'une source à l'autre, il est donc
préférable d'analyser précisément les substrats
d'un projet de méthanisation, afin de connaitre leur réel pouvoir
méthanogène. Cette incertitude est dûe au fait qu'un
substrat est souvent défini à l'aide d'un terme
générique, celui-ci regroupant différentes
sous-catégories de produits.
À noter que la lignine et les composés
ligno-cellulosiques ne sont que très peu réceptifs aux attaques
anaérobies, ils ne représentent donc pas un intérêt
particulier pour la production de biogaz par voie de méthanisation. En
outre, les substrats doivent être propres, sans indésirables
(plastiques, métaux et autres produits non méthanisables), sans
antibiotiques, détergents... sous peine de perturber voire d'annuler le
processus de méthanisation.
Ainsi, lors du développement d'une unité, le
mélange de substrats ayant le potentiel méthanogène le
plus élevé possible sera recherché à l'aide d'une
modélisation, même si les interactions entre les différents
intrants au sein du méthaniseur sont parfois mal connues (CEMAGREF,
[29]).
1.2.2 Différents types de substrats
Trois filières dominent dans la production de
déchets méthanogènes : l'agriculture, l'industrie
agro-alimentaire et les collectivités. Chaque grande famille de
déchets peut se voir attribuer un potentiel méthane
théorique.
? Substrats d'origine agricole
Actuellement en plein essor en France, la méthanisation
« à la ferme » mise en grande partie sur le gisement d'origine
agricole. Les effluents d'élevage, considérés comme des
biodéchets, ainsi que les matières végétales issues
des cultures sont des substrats qui peuvent être utilisés pour la
production de biogaz.
- Déjections animales : elles
contiennent des bactéries fraiches, ont un pouvoir tampon important
(stabilisation du pH), ce qui stabilise le milieu. Cependant, leur potentiel
méthanogène est globalement très faible. On distingue les
lisiers, produits toute l'année en quantité importante avec une
teneur en matière organique faible, et le fumier, produit de
manière saisonnière, mais avec un pouvoir
méthanogène plus intéressant. Ils sont souvent
utilisés conjointement.
- Matières végétales :
facilement assimilables par les bactéries, avec un potentiel
énergétique élevé, les résidus de
récoltes, les déchets de silos et de céréales, les
restes de fruits et légumes sont particulièrement utiles au sein
d'une unité de méthanisation. Si les cultures
énergétiques sont évitées en France, l'utilisation
de cultures dérobées (culture s'interposant entre deux cultures
principales, récoltée pour être valorisée) permet de
ne pas entrer en concurrence avec l'agriculture destinée à
l'alimentation animale ou humaine.
10 | P age
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? Substrats issus de l'industrie
agro-alimentaire
L'industrie agro-alimentaire produit d'importantes
quantités de déchets fermentescibles. Aujourd'hui, les
entreprises tentent du mieux possible de valoriser ces déchets in-situ,
mais certains produits résiduels sont nécessairement mis à
l'écart. Substrats à fort potentiel méthanogène,
ils sont particulièrement recherchés dans le cadre de la
méthanisation. Idéalement, leur localisation doit se trouver
à moins d'une quarantaine de kilomètres de l'unité de
méthanisation (AILE, 2011, [12]).
- Eaux grasses ou déchets
alimentaires : déchets organiques solides,
biodégradables, ce sont des déchets issus de la
préparation des repas préparés. Ce peut également
être des produits périmés ou invendus (exemple : biscuit,
chocolat, pulpe de fruits...).
- Huiles alimentaires usagées et
autres corps gras : ce sont essentiellement les huiles
alimentaires utilisées pour la friture, la cuisson ainsi que les
résidus de bacs dégraisseurs visant à
récupérer les graisses des cuisines professionnelles.
- Déchets d'abattoirs et
sous-produits animaux : issus de la filière animale
(abattoirs, boucheries, charcuteries...), ce sont les produits résiduels
non comestibles (matières stercoraires, fumiers, lisiers et cadavres
d'animaux). Certains de ces sous-produits animaux ne sont pas autorisés
en méthanisation (catégorie 1) et d'autres sont soumis à
une réglementation de prétraitement (catégorie 2 ou 3),
comme l'hygiénisation (70°C, 1h) ou la stérilisation
(133°C, 20 mn, 3 bars), pour élimination des pathogènes
(APESA, 2012, [20]).
? Gros Producteurs de biodéchets (DGPR*, 2012,
[33])
La loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l'environnement, dite loi Grenelle 2, a instauré une obligation de tri
à la source et de valorisation des biodéchets pour les personnes
qui en produisent des quantités importantes. Un arrêté du
12 juillet 2011 fixe les quantités de biodéchets ou de
déchets d'huiles alimentaires produites annuellement au-dessus
desquelles leur producteur est soumis à l'obligation d'en assurer le tri
à la source en vue de leur valorisation.
Les secteurs économiques les plus directement
concernés par l'entrée en vigueur de cette obligation sont la
restauration collective et le commerce alimentaire (hypermarchés).
D'autres secteurs, tels l'entretien des espaces verts et les industries
agroalimentaires, sont également concernés, mais dans une mesure
moindre, car le tri à la source des biodéchets y est d'ores et
déjà pratiqué de façon assez
générale.
Les seuils fixés par l'arrêté sont
rapidement dégressifs depuis le 1er janvier 2012
jusqu'à l'année 2016, afin de donner aux producteurs
concernés le temps nécessaire pour assurer à leurs
biodéchets la valorisation exigée. L'impact sur les
hypermarchés, mais surtout sur les commerces de taille inférieure
et sur la restauration collective sera effectif dès 2014. La valeur de
ces seuils en 2016 (10 t/an de biodéchets et 60 t/an de déchets
d'huiles alimentaires) correspond à cette date à une
activité telle que l'obligation de tri des biodéchets concernera
alors un nombre élevé d'entreprises : on estime, en effet, que
les commerces alimentaires de moyenne surface seront alors tenus de trier et de
valoriser leurs biodéchets, de même que les restaurants servant
plus de 70000 repas dans l'année. La circulaire du 10 janvier 2012
apporte des précisions sur les modalités d'application de cette
obligation.
11 | P a g e
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140 120 100 80 60 40 20
0
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Tonnes/an
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2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Graphique 2 - Définition d'un gros producteur de
biodéchets (DGPR, 2012, [33])
? Substrats issus des collectivités
Les collectivités sont en mesure de fournir
différents types de déchets fermentescibles, en provenance
notamment de certains services publics. Ainsi, les boues urbaines, les tontes
de pelouses, l'entretien paysager mais également les cantines des
écoles et des universités peuvent être des sources
d'intrants pour un projet de méthanisation.
1.2.3 Différents types d'approvisionnement
Lorsque le gestionnaire d'une unité de
méthanisation fait appel à des co-substrats, un contrat peut
être signé préalablement à la mise en service de
celle-ci avec les fournisseurs extérieurs de déchets. Ce dernier
fixe généralement les engagements des deux parties, bien souvent
d'ordre économique. Différents types de transaction peuvent
être établis :
- La vente directe des substrats
- L'échange de déchets contre
du digestat produit au sein de l'unité de méthanisation (souvent
lorsque le fournisseur de substrat est agriculteur)
- La redevance traitement : une redevance est
perçue par le gestionnaire de l'unité de méthanisation
pour traiter la matière organique
- L'enlèvement gratuit des
déchets par le gestionnaire de l'unité de méthanisation
sur le site de production
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1.3 Digestat : épandage, valorisation
L'ensemble du processus de méthanisation
mésophile donne lieu, après 40 à 60 jours, à un
digestat. Celui-ci est un engrais complet fait de matières organiques
résiduelles, de minéraux dissouts et d'eau : les intrants
incorporés dans le digesteur ont donc été
valorisés, et ont pris de la valeur. Ce digestat peut, à la
sortie du digesteur, être directement stocké dans un
post-digesteur.
1.3.1 Épandage
« Lors de la digestion, la minéralisation et la
conservation de l'azote et du phosphore [ainsi que du potassium], la diminution
de la teneur en matière sèche et la diminution de la
phytotoxicité des substrats ont des conséquences positives sur la
valeur fertilisante du digestat. Cela se traduit par une meilleure utilisation
des éléments minéraux des substrats digérés
et dans la plupart des cas une amélioration des rendements. »
(BERGER & COUTURIER, 2008 [1]).
Le digestat peut donc, dès sa sortie de l'unité
de méthanisation, être épandu directement (en respectant le
plan d'épandage), sans nécessairement subir un
post-traitement.
1.3.2 Transformation et valorisation
Il est possible, une fois le digestat
récupéré, d'effectuer un post-traitement appelé
« séparation de phases ». Le principe consiste à
séparer la fraction solide du digestat de la partie liquide, à
l'aide de différentes technologies.
Ceci peut permettre, pour les unités situées en
Zone d'Excédent Structurel (ZES*) notamment, de contribuer à la
résorption d'excédents minéraux dans les sols en
valorisant le digestat en compost, qui devient alors commercialisable sur le
marché. L'export du digestat valorisé est rendu d'autant plus
utile en zone à forte densité que, aux excédents initiaux,
s'ajoutent les issues des co-substrats nécessaires, en plus du lisier,
au bon fonctionnement du procédé (IFIP*, 2010 [44]).
Grâce à la cogénération mise en
place dans la plupart des unités de méthanisation, il est
possible d'effectuer une déshydratation du digestat. Il est parfois mis
en place une première étape de séparation sur le digestat
brut, appelée « pré-concentration » afin d'optimiser la
dépense en énergie.
Plusieurs techniques de pré-concentration et de
déshydratation ont été répertoriées.
? Pré-concentration :
- La décantation (laissé dans une fosse, le
digestat se sépare naturellement, les particules solides étant
plus denses. Les deux niveaux sont ensuite pompables)
- Les séparateurs mécaniques et
physico-chimiques (décanteurs-centrifuges, tamis vibrants, tamis
tangentiels, pressoirs rotatifs...)
- Le pré-concentrateur Techno-one (technique qui
consiste à faire passer de l'air issu des bâtiments
d'élevage et ayant préalablement servi à sécher le
lisier sur les tapis de séchage à travers un rideau de lisier
frais)
13 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
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La pré-concentration est un processus qui permet
d'économiser une part non négligeable d'énergie, et tend
donc à se généraliser au sein des unités de
méthanisation optant pour un post-traitement du digestat.
La solution Techno-One semble être la plus
adaptée : elle permet de pré-concentrer suffisamment le digestat,
mais également d'en évacuer l'eau contrairement aux autres
techniques qui impliquent une gestion de la phase liquide qui sera tout de
même à déshydrater ou à gérer sur le site
(IFIP, 2010 [44]).
? Déshydratation :
- Le tapis de séchage (l'air chaud sèche
directement le digestat)
- Le tambour à double paroi (séchage indirect, par
transfert thermique au contact d'une paroi) - Le procédé mixte
(tambours + air chaud)
Hormis les sécheurs mixtes, ces technologies ont des
consommations énergétiques similaires (1 kWh/kg d'eau
évaporée) (IFIP, 2010 [44]).
Intrants : lisier et co-produit 20% de MS
Digestat 10 % de MS
Digestat 15 % de MS
Bio-méthaniseur
Procédé de pré-concentration
Chaleur sous forme d'eau chaude à 80 °C et de
gaz d'échappement à 800 °C
Digestat 70 % de MS
Biogaz
Procédé de déshydratation
Co-générateur
Électricité
Figure 3 - Schéma de fonctionnement d'une
unité de déshydratation sur une installation de
méthanisation
(IFIP, 2010 [40])
Pour les gestionnaires ne souhaitant pas investir dans une
unité de déshydratation, il leur est toujours possible de
transporter leur digestat jusqu'à une plateforme de compostage, si
celle-ci est à proximité. C'est d'ailleurs la solution
aujourd'hui la plus répandue, car plus rentable
économiquement.
14 | P age
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1.4 Valorisation du biogaz
Le biogaz produit par voie de méthanisation peut se
valoriser de façons différentes. La cogénération
est le moyen le plus répandu actuellement, mais l'injection sur le
réseau GrT de biométhane et l'utilisation de bio-carburant sont
également en plein essor.
Figure 4 - Les différents types de valorisation du
biogaz (Grt Gaz, 2012, [79])
1.4.1 Chaudière
Le biogaz peut éventuellement être
valorisé intégralement en chaleur (chaudière), si les
besoins à proximité sont considérables et constants (eau
chaude, vapeur), mais ces installations restent relativement rares. Elles ont
surtout vu le jour avant 2006, période durant laquelle il n'y avait pas
de tarif réellement incitatif pour le rachat de
l'électricité produit dans le cadre d'une valorisation de biogaz.
La plupart des nouvelles installations s'orientent aujourd'hui vers de la
cogénération.
1.4.2 Cogénération
La cogénération est le processus qui englobe la
production d'électricité et la production de chaleur à
partir de biogaz.
Le module de cogénération est constitué
d'un moteur qui entraîne un alternateur, générateur de
courant électrique. Un groupe de cogénération
possède un rendement électrique d'environ 35%. La
récupération de la chaleur permet d'atteindre un rendement global
de 85% si toute la chaleur produite est utilisée
(Biogaz-Energie-Renouvelable [72]).
15 | P a g e
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Figure 5 - Rendement d'une cogénératrice
(ADEME [5])
Trois types de moteur de cogénération biogaz
peuvent être utilisés :
- Moteur à gaz : ne fonctionne qu'au biogaz, avec un
coût d'investissement et d'entretien élevé.
- Moteur dual fuel : l'injection d'une petite quantité
de fioul (10% de l'énergie consommée), est utilisée pour
enflammer le mélange air/biogaz. Ce type de moteur est coûteux
à l'investissement et engendre des frais d'achat et de stockage de
fioul, mais le rendement électrique est meilleur que pour un moteur
à gaz, surtout pour les petites puissances.
- Turbine et microturbine : le biogaz est injecté dans
de l'air comprimé et brûlé. Les gaz de combustion chauds et
à haute pression sont détendus dans une turbine qui entraine
l'alternateur.
Type
|
Puissance
|
Rendement électrique
|
Rendement Thermique
|
Moteur à gaz
|
De 20 kW à + de 2 MW
|
30 à 40 %
|
40 à 50%
|
Moteur dual fuel
|
De 20 à 500 kW
|
30 à 45 %
|
35 à 45%
|
Turbine
|
De 5 MW à 300 MW
|
30 à 35 %
|
~ 50%
|
Microturbine
|
De 30 kW à 200 kW (1MW)
|
26 à 33 %
|
45 à 55%
|
Tableau 1 - Rendement d'une cogénératrice
(ATEE, 2011, [22])
Pour le moment, pour des installations de puissance comprises
entre 30 et 300 kWe, la rentabilité économique semble plus
intéressante avec un moteur dual fuel. Cependant, avec l'envolée
du prix du pétrole cette situation sera certainement amenée
à changer. Les microturbines ont un rendement énergétique
moins bon que les moteurs, pour des dépenses plus élevées,
elles sont donc rarement utilisées (COUTURIER, 2009 [31]).
16 | P age
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1.4.3 Transport et injection du biométhane sur
le réseau GrT
Depuis le 23 novembre 2011, date de publication des
décrets, l'injection de biométhane par les différents
producteurs du territoire dans le réseau GrT, est rendue possible en
France. Cette autorisation est uniquement valable pour les nouvelles
unités mises en fonctionnement, les unités déjà
existantes ne peuvent pour le moment pas bénéficier d'un
raccordement au réseau GrT (LegiFrance 2013 [82]). Le
décret du 27 février 2013 (modifiant le précédent)
permet aux unités de méthanisation d'injecter du
biométhane sur le réseau tout en pratiquant un autre type de
valorisation (chaleur, électricité, carburant...).
À titre d'illustration, le projet Methavalor,
porté par le Syndicat Mixte de Transport et de Traitement des
Déchets Ménagers de Moselle-Est et situé sur la commune de
Morsbach, est le premier centre de valorisation de biodéchets par
méthanisation à avoir bénéficié des
avantages de ce nouveau dispositif de soutien à la méthanisation.
Ce site pourra désormais valoriser simultanément sa production de
biogaz sous forme d'électricité et de chaleur (par
cogénération), sous forme de biométhane injecté
dans les réseaux et sous forme de biométhane carburant
(MEDDE, 2013 [49]).
Le biogaz doit, pour devenir du biométhane, être
épuré grâce à différents traitements
(décarbonatation, désulfuration, déshydratation) afin
d'éliminer le dioxyde de carbone (CO2), le sulfure d'hydrogène
(H2S), l'eau (H2O), ou encore les traces de siloxanes, de diazote, de
dioxygène et d'ammoniac pour finalement arriver à une composition
dépassant les 95% de méthane (CH4) (ATEE, 2013 [23]). Ce
gaz est semblable au gaz naturel, et peut alors être injecté avec
un tarif de rachat sur le réseau de gaz GrT sous certaines conditions
(Condition Générales d'achat IB12-V01).
La collecte, la méthanisation, la compression,
l'épuration sont de la responsabilité du producteur.
L'odorisation, la régulation du débit injecté, le comptage
et le contrôle de la qualité du gaz sont de la
responsabilité du gestionnaire de réseau (GrDF, 2011
[41]).
Un des éléments déterminants à
prendre en compte lors d'une démarche de raccordement au réseau
GrT pour une unité de méthanisation est la proximité du
réseau et donc le coût de raccordement. Un outil cartographique
(Réso'Vert) est disponible sur le site de GrDF pour visualiser le
potentiel d'injection de biogaz sur le réseau de GrTgaz. Aujourd'hui, le
raccordement d'une installation productrice de biométhane semble
envisageable économiquement au-dessus d'un débit de 100 Nm3 CH4/H
(équivalent à une puissance électrique de 300 KWe)
(ADEME, 2011 [5]).
Le biométhane peut également être
utilisé en tant que carburant véhicule, à l'instar du gaz
naturel. En France, Lille, ville pionnière dans ce domaine,
possède aujourd'hui 3 dépôts de bus roulant en grande
partie avec du biométhane, notamment grâce à un centre de
valorisation de déchets organique à proximité.
17 | P age
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Figure 6 - Injection du biométhane sur le
réseau GrDF, responsabilité des parties prenantes
(ENEA Consulting, 2012, adapté de GrDF [37])
1.4.4 Trigénération
La trigénération est une technologie très
peu développée à ce jour dans la méthanisation.
Sont en cause les rendements peu performants ainsi que les coûts
d'investissement et de fonctionnement particulièrement
élevés.
Elle combine production de chaleur,
d'électricité et de froid. La chaleur produite par une centrale
de cogénération est utilisée pour générer de
l'eau réfrigérée pour la climatisation ou la
réfrigération. Un refroidisseur à absorption est
lié à la Production Combinée de Chaleur-Electricité
(PCCE*) pour fournir cette fonctionnalité (Clarke-Energy, 2013
[73]). Plusieurs constructeurs se penchent actuellement sur cette
technologie, celle-ci pourrait donc être amenée à se
développer dans les années à venir.
18 | P age
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1.5 Les dispositions réglementaires
1.5.1 Une législation différente selon le
type d'unité de méthanisation
Les unités de production de biogaz sont régies
par des réglementations différentes selon la biomasse
utilisée. Bien que l'on soit toujours confronté à une
dégradation de la biomasse en milieu anaérobie, la
législation relative aux Installations Classées pour la
Protection de l'Environnement (ICPE*) varie qu'il s'agisse de boues urbaines,
de déchets ménagers, agricoles, industriels...
Dans le cas des boues urbaines, c'est la loi sur l'eau qui
fait office de réglementation, rubrique 2110 définie à
l'article R. 214-l du code de l'environnement.
Dans le cas des Installations de Stockages de Déchets
Non Dangereux (ISDND*), l`arrêté d'autorisation d`exploiter prend
en compte la production de biogaz, notamment au vu de l'arrêté
ministériel du 9 septembre 1997 (dernière version
consolidée lé au 1er juillet 2012) relatif aux
décharges existantes et aux nouvelles installations de stockage de
déchets ménagers et assimilés, en ce qui concerne la
gestion du gaz.
Enfin, dans le cas d'installations de traitement (hors station
d'épuration urbaine) de déchets non dangereux, de matières
ou d`effluents organiques, la réglementation applicable est celle des
arrêtés « méthanisation » du 10 novembre 2009 et
du 12 aout 2010, ainsi que les décrets d`application précisant
les rubriques 2781 de la nomenclature des installations classées pour
l'environnement. C'est ce type d'unité sur lequel cette étude est
principalement portée.
1.5.2 Le cadre ICPE : la rubrique 2781 (MOLETTA, 2008
[6])
Toute installation « de méthanisation de
déchets non dangereux ou matière végétale brute
à l'exclusion des installations de stations d'épuration urbaines
» est soumise à la règlementation des installations
classées pour l'environnement. Trois régimes existent :
l'autorisation, l'enregistrement et la
déclaration.
Le régime de déclaration contrôlée
impose le dépôt d'un dossier sommaire comprenant les pièces
administratives et techniques (identification du déclarant, plans,
critères de classement, mode d'élimination des déchets...)
et le contrôle périodique de l`installation (6 mois après
la mise en service et tous les 5 ans) sur tous les points décrits dans
l'arrêté.
Le régime d'autorisation impose une étude de
dangers, une étude d'impact et une enquête publique.
Le régime d`enregistrement, défini comme un
régime d'autorisation simplifié, impose le dépôt
d'un dossier technique et une consultation des communes, une information du
public, un affichage sur le site et via internet. Le dossier pourra cependant
être instruit comme une demande d'autorisation sur instruction du
préfet, notamment selon la situation du projet (zone
environnementalement sensible ou non).
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Tonnage traité
|
Rubrique
|
Déclaration
avec contrôle périodique
|
Enregistrement
|
Autorisation*
|
Méthanisation de
matière végétale brute, effluents d'élevage,
matières stercoraires, lactosérum et déchets
végétaux d'industrie agroalimentaires
|
2781-1
|
Inférieur à 30t/j
|
Supérieur ou égal à 30t/j et
inférieur à 50t/j
|
Supérieur ou égal à 50
t/j
|
Méthanisation d'autres déchets non
dangereux
|
2781-2
|
-
|
-
|
Dans tous les cas
|
*Le rayon d'affichage du régime de l'autorisation est de
2km
Tableau 2 - Détails des rubriques 2781 - 1 et 2 des
ICPE (MOLETTA, 2008 [6])
Il faut compter un délai minimum de 3 ans pour la mise en
place d'un projet soumis à déclaration ICPE (figure
7).
Figure 7- Calendrier pour un projet soumis à
déclaration ICPE (ADEME, 2011 [5])
1.5.3 Autres dispositions réglementaires (APESA,
2012, [20])
Les dispositions règlementaires sont
particulièrement nombreuses tout au long de la mise en place et de
l'exploitation d'une centrale de méthanisation. Le but ici n'est pas de
les détailler dans leur intégralité, mais plutôt de
cibler les points les plus importants. Pour plus de détails, l'ADEME* a
publié en novembre 2012 une étude intitulée « Le
cadre réglementaire et juridique des activités agricoles de
méthanisation et de compostage », qui permet d'approfondir les
questions traitées au sein de cette partie.
19 | P age
20 | P a g e
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? La collecte et le transport des
déchets
La collecte et le transport des déchets, dont la
responsabilité relève du producteur ou détenteur, font
l'objet de règles particulières.
Certains déchets font l'objet d'une collecte
sélective, et des règles précises régissent leur
stockage (conteneurs isolés, faciles à entretenir, à
nettoyer et désinfecter...). Le transport de certains déchets
peut faire l'objet d'une déclaration en préfecture. À
noter que les sous-produits animaux ont leur propre réglementation.
Les transferts transfrontaliers de déchets sont soumis
à un règlement communautaire, visant à assurer la
surveillance et le contrôle des mouvements de déchets à
l'intérieur, à l'entrée et à la sortie de la
communauté.
Une traçabilité des circuits
d'élimination des déchets doit également être mise
en oeuvre, notamment grâce à deux documents : le registre
(conservé au moins trois ans et tenu à disposition de
l'administration) et la déclaration annuelle.
? Les procédés de traitement mis en oeuvre
Les procédés de traitement englobent :
- La réception et le stockage des matières ; - Le
prétraitement des matières premières ; - Les processus de
méthanisation des déchets ; - Le compostage du digestat.
Chacun de ces procédés fait appel à une
réglementation stricte, bien souvent en lien avec celle des
installations classées pour la protection de l'environnement ou avec le
règlement sanitaire départemental.
? La valorisation des produits organiques
Les digestats sont considérés comme étant
des déchets et sont à la charge du gestionnaire de l'unité
de méthanisation. S'ils ne passent pas par une phase de compostage ou
d'homologation, ils doivent être épandus dans le cadre d'un plan
d'épandage.
La valorisation en agriculture des matières
fertilisantes et supports de cultures est régie par deux principes
fondamentaux :
- Les matières valorisées doivent présenter
un intérêt agronomique ;
- Les matières valorisées doivent être
inoffensives pour l'homme, les végétaux, les animaux et
l'environnement.
De plus, dans le cas d'une mise sur le marché de
produit, deux principes fondamentaux se rajoutent aux précédents
:
- Les produits doivent être constants (dans leur
composition et par rapport aux teneurs annoncées : invariants d'un lot
à l'autre, homogènes à l'intérieur d'un lot,
stables au cours du stockage) ;
- Les produits doivent faire référence à
un document technique officiel.
21 | P a g e
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Figure 8 - Valorisation du digestat (APESA, 2012 [20])
? La valorisation du biogaz
La production de chaleur et d'électricité
à partir du biogaz est régie par une réglementation
variant essentiellement selon la puissance de l'installation. Ainsi, des
unités de faible puissance (4kW à 100kWth) se
référeront uniquement au règlement sanitaire
départemental tandis que des unités plus conséquentes se
tourneront vers les rubriques ICPE 2910 B ou C.
Rendement minimum
des chaudières
|
Puissance installation
/ chaudière
|
Cadre général
|
Valeurs limites d'émission
|
Contrôle périodique
|
Pas de
réglementation
|
4 kW à 100 kWth
|
Règlement sanitaire départemental
|
Circulaire du 10 décembre 2003 : pas de valeur
limite d'émission
|
Pas de
réglementation
|
100 kW à 400 kWth
|
ICPE rubrique 2910 B ou C (selon classement
ICPE 2781-1 ou 2) Arrêté du 25 juillet 1997
|
Articles R24-21 et suivants du Code de l'environnement
|
400 kW à 1 MWth
|
1 MW à 2 MWth
|
Articles R224-31 et suivants du Code
de l'Environnement
|
2 MW à 20 MWth
|
Circulaire du 10 décembre 2003
|
Tableau 3 - La réglementation liée à
la combustion du biogaz (APESA, 2012 [20])
Il est possible, pour le gestionnaire, de vendre la chaleur
produite, l'électricité ou le biogaz :
- La vente de la chaleur à un tiers privé n'est
encadrée par aucun texte de loi, elle se fait généralement
sous forme de contrat signé entre vendeur et acheteur.
- La vente de l'électricité peut se faire soit
à un opérateur énergétique sur le marché de
l'électricité (opérateur ayant déposé une
déclaration pour exercer l'activité d'achat pour revente
d'électricité en application du décret n°2004-388 du
30 avril 2004), soit dans le cadre de l'obligation d'achat par EDF* ou une
entreprise locale de distribution articles L.314-1 et suivants du Code de
l'Énergie). Les tarifs d'achats sont déterminés par
l'arrêté du 19 mai 2011.
22 | P a g e
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- La vente du biogaz par injection sur le réseau GrT
est possible selon l'article 1er du décret n°2011 - 1594
du 21 novembre 2011, qui détermine également les tarifs d'achat.
Le gaz doit cependant remplir certaines conditions, comme
l'épuration.
? La gestion des rejets de process
Les rejets de process, qu'ils soient solides ou liquides, sont
également soumis à une réglementation stricte pour la
collecte, le stockage et le traitement, notamment concernant la protection de
l'environnement.
Le producteur est responsable de l'élimination de ses
déchets quels que soient leur catégorie et le mode
d'élimination retenu, dont il doit s'assurer qu'il est conforme à
la réglementation. La responsabilité du producteur s'étend
jusqu'à la complète élimination du déchet,
même si celle-ci est déléguée à un tiers.
activons les energies nouvelles
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II. EVOLUTION ET CONTEXTE DU MARCHE ACTUEL
2.1 Échelle mondiale
Si, comme il le sera précisé ensuite, l'Europe
reste leader dans la production de biogaz par voie de méthanisation,
d'autres exemples existent dans le monde, où l'on observe une
augmentation de l'utilisation du biogaz pour le chauffage ou l'éclairage
individuel.
Ainsi, dans certains pays en développement (Chine,
Inde, Népal), le biogaz est consommé à échelle
humaine, au sein de digesteurs « domestiques », qui permettent de
produire de la chaleur pour cuisiner, se chauffer, mais aussi pour
hygiéniser les excréments animaux et humains. La Chine
possède aujourd'hui près de 35 millions d'unités de
production de biogaz de ce type, avec une production annuelle estimée
à environ 12 millions de m3. L'objectif fixé par le gouvernement
chinois est de 80 millions d'unités d'ici 2020. En 2009, le pays
comptait également près de 22 900 unités de taille moyenne
(>50 m3) (Biogas-China [71]).
D'autres pays en développement ont commencé
à utiliser le biogaz à des fins de chauffage. Au Rwanda, les 900
000 m3 de biogaz contenus dans les digesteurs en fonctionnement comprennent les
unités de six prisons (chacune comprenant environ 5000 détenus)
qui convertissent l'ensemble des biodéchets en énergie pour le
chauffage et la cuisine (REN21*, 2013 [56]).
2.2 Échelle européenne
Que ce soit sur la production d'électricité ou
la consommation de chaleur, la valorisation du biogaz progresse en Europe
depuis une dizaine d'années. 10,1 Mtep d'énergie primaire biogaz
ont notamment été produites en 2011 dans l'Union
Européenne, avec 35,9 TWh d'électricité biogaz, soit une
progression de 18,2% par rapport à 2010 (EurObserv'ER, 2012,
[61]).
En Europe, différents modèles de production
existent, concernant le biogaz. L'Allemagne est incontestablement le plus gros
producteur européen, suivi par le Royaume-Uni, l'Italie et la France,
mais chacun de ces pays privilégie une politique différente
concernant l'exploitation du biogaz. En effet, les gisements
privilégiés ne sont pas toujours les mêmes
(décharges, stations d'épuration, déchets agricoles,
agro-alimentaire), tout comme les modes de valorisation (production
d'électricité, de chaleur, de biocarburants, injection sur le
réseau...).
25 | P a g e
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Carte 2 - Production d'énergie primaire de biogaz
dans les pays de lUE à la fin 2011 (Eurobserv'ER, 2012 [56])
Historiquement, la plupart des premiers méthaniseur
européens ont vu le jour avec le premier choc pétrolier de 1971 ;
« les matières traitées sont essentiellement les
déjections animales, avec des quantités de quelques milliers de
tonnes par installation, et des puissances électriques de quelques
dizaines de kilowatts » (BERGER, 2008). Les conséquences
de la crise se font moins contraignantes dès 1978 et certains pays
abandonnent le développement de la filière, à l'exception
des Allemands.
2.2.1 Le modèle allemand : la
méthanisation à la ferme
L'Allemagne a privilégié le modèle de la
méthanisation à la ferme, avec une unité
gérée par un agriculteur (ou une association d'exploitations
agricoles), caractérisée par la production « autres biogaz
» par Eurobserv'ER (doc 1 et 2 annexes).
Les pouvoirs publics émettent la volonté de
diminuer la part des énergies fossiles en évitant d'avoir recours
au nucléaire, les déchets agro-alimentaires sont donc, dès
les années 1990, intégrés aux unités
26 | P age
POQUET Johan Société Armorgreen
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de méthanisation des agriculteurs, qui reçoivent
une « redevance traitement » leur permettant de toucher des revenus
supplémentaires.
La demande en déchets s'accroit durant les
années suivantes, ceux-ci se voient donc attribuer une valeur marchande
par les industriels, qui veulent commercialiser leurs déchets
méthanogènes. Une pression s'exerce sur les producteurs de biogaz
d'origine agricole, allant jusqu'à remettre en question le
fonctionnement de certaines unités. En 2004, une révision de la
loi EEG* (Emeuerbaren Energie Gesetz) parue en 2000 met alors en place une
prime aux cultures énergétiques, qui permet la création de
nombreuses unités et augmente la puissance des installations.
Graphique 3 - Nombre d'installations de production de
biogaz et capacité énergétique
installée correspondante en Allemagne (DBFZ* 2012, [32])
2011 est l'année ou l'Allemagne a vu le plus grand
nombre d'unités de méthanisation créées, avec 1310
nouvelles centrales de biogaz, ce qui leur a permis d'atteindre un total de
7215 unités, et une puissance électrique de 2904 MW
(FACHERBAND BIOGAS, 2012 [61]). Ceci s'explique en partie par une
baisse programmée des tarifs de rachat pour le 1er janvier
2012 : beaucoup de projets se sont achevés avant cette date clé,
afin de profiter d'un tarif de rachat de l'électricité plus
avantageux.
La diminution des tarifs pourrait dans les années
à venir avoir des conséquences sur la création de
nouvelles installations : l'association Fachverband Biogas ne prévoyait
que 300 unités supplémentaires en 2012 (EurObserv'ER, 2012
[61]). Le pays pourrait alors se tourner davantage vers l'exportation avec
la vente des technologies et de son savoir-faire dans le domaine de la
méthanisation.
À ce jour, la valorisation du biogaz en
électricité représente 3% de la consommation nationale
allemande (EurObserv'ER, 2012 [61]).
[À noter que l'État allemand a
procédé à un « saut méthodologique »
entre les années 2010 et 2011 concernant le calcul de l'énergie
primaire des petites unités de cogénération : cela
explique la baisse de cet indicateur entre 2010 et 2011 dans les tableaux 1 et
2 annexes]
27 | P a g e
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2.2.2 Le modèle anglais : la
méthanisation passive
Le Royaume-Uni a fait le choix de privilégier la
méthanisation passive, issue des centres d'enfouissement et des
décharges.
Mais depuis 2011, avec la mise en place de la nouvelle loi
« Renewable Heat Incentive » (RHI*), permettant au producteur de
chaleur d'obtenir des revenus supplémentaires, la création de
nouvelles unités de cogénération s'est
accélérée. Ainsi, le nombre de digesteurs
anaérobies est passé à 78 unités en 2011, soit une
augmentation de près d'un tiers en un an.
De plus, depuis avril 2010, un système de tarifs de
rachat permet de rémunérer la production
d'électricité des centrales de méthanisation
inférieures à 5MW mises en service après le 15 juillet
2009. Pour les installations de plus de 5MW c'est le système des
Renewables Obligation (RO*) qui s'applique (certificats verts), même s'il
est amené à disparaitre dans les années à venir. En
effet, en 2014 sera introduit un nouveau système d'achat
d'électricité à prix déterminé, s'appuyant
sur des contrats de long terme (FiT CfD, Feed-in Tariffs with Contracts for
Difference). Les producteurs pourront alors choisir entre les deux
systèmes jusqu'à la fin du système des RO, prévue
après 2017 (EurObserv'ER, 2012 [61]).
2.2.3 Le modèle italien
L'Italie s'était historiquement basée sur un
modèle similaire à celui des Allemands, avec une
législation promouvant l'utilisation des cultures
énergétiques plutôt que la valorisation des déchets.
Une croissance très forte de la filière était alors
attendue.
Le gouvernement a finalement opté en 2013 pour un
développement différent, avec un tarif d'achat globalement revu
à la baisse pour les unités de méthanisation utilisant des
cultures énergétiques et une hausse de 20% pour la
rémunération du biogaz issu des déchets.
De plus, l'Italie cherche actuellement à exploiter
davantage le biogaz provenant des décharges ; la production
d'énergie primaire de cette filière serait notamment
passée de 349,6 ktep en 2010 à 755,6 ktep en 2011
(EurObserv'ER, 2012 [61]).
2.2.4 Le modèle danois : la méthanisation
centralisée
Le modèle danois se base sur l'exploitation de grandes
unités de méthanisation collectives, réunissant
agriculteurs et industriels de l'agro-alimentaire. Mis en place dès les
années 1980, il est soutenu par l'Agence Danoise de l'Energie (ADE*), et
repose sur le regroupement en masse des ressources méthanogènes
afin d'effectuer des économies d'échelles importantes.
Dès les années 2000, une vingtaine d'usines ont
vu le jour, elles appartiennent à des coopératives agricoles,
à des entreprises privées, ou à des collectivités
locales.
« Leur taille varie entre 10 000 tonnes pour les plus
petites à 150 000 tonnes pour les plus grandes. Les matières
traitées sont pour les trois quarts des déjections
d`élevage (lisier bovin et lisier porcin), et pour un quart des
déchets agro-alimentaires : déchets d'abattoirs, graisses, boues
de flottation, déchets de poissons, de fruits, de laiteries, de
brasseries, de sucreries, d`huileries, d`industries pharmaceutiques. Les
biodéchets ménagers sont en quantité marginale »
(BERGER, 2008 [1]).
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2.2.5 Le modèle suédois/suisse avec la
production de biométhane
Le marché du biométhane se concentre
actuellement principalement sur l'Allemagne et la Suède, avec chacune 58
installations. Les deux pays représentent à eux deux 78% de la
production de biométhane en Europe (ENEA* Consulting, 2012 [37]).
Malgré une superficie et une population plus réduites, la
Suisse et les Pays Bas comptent néanmoins respectivement 17 et 13
installations productrices de biométhane.
Ces pays ont fait le choix de développer une
filière industrielle regroupant production, épuration et
valorisation du biogaz, et profitent actuellement d'un marché en pleine
expansion en Europe. Ceci est essentiellement dû aux politiques
incitatives mises en place depuis une vingtaine d'années par les
différents gouvernements, la Suède et la Suisse ayant
particulièrement soutenu la filière biométhane
carburant.
En effet, en Suède, où le gouvernement vise 50%
d'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie finale
d'ici 2020, la majorité du biométhane produit est ensuite
utilisé en tant que biocarburant : sur les 58 unités
productrices, 45 ont opté pour ce type de valorisation. Le Gaz Naturel
Véhicule (GNV*) est ainsi largement utilisé dans le cadre du
transport.
Les mesures suivantes ont ainsi été
instaurées pour favoriser le développement de la filière
biométhane carburant :
- « Le « Pumping Act » adopté en 2006
oblige toute station vendant plus de 1 000 Nm3 de carburants conventionnels
(essence et diesel) par an à proposer au moins un carburant vert ;
- Le biométhane carburant, comme tout carburant vert
est exempt de taxe (taxe sur les produits pétroliers et taxe carbone),
ainsi il est vendu à un prix inférieur de 15 à 30% par
rapport à l'essence ;
- Les compagnies utilisant des véhicules gaz
bénéficient d'avantages fiscaux. Les particuliers
bénéficient également d'incitations financières
pour l'achat d'un véhicule gaz. » (ENEA Consulting, 2012
[37])
Carte 3 - Nombre d'installations de biométhane en
fonctionnement au 1er janvier 2012 (IEA Biogas 2012 ; ENEA Consulting 2012
[37])
29 | P age
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- 2013 Université Rennes II
2.3 Échelle nationale
La France connait depuis quelques années un
développement important de la production de biogaz par voie de
méthanisation, notamment depuis 2010-2011 (graphique 4). Le
soutien de l'État français est déterminant pour le
développement de cette filière, celui-ci a donc joué un
rôle majeur à travers la mise en place des différents
tarifs de rachat de l'électricité au cours des années
2000.
2.3.1 Un développement lié à
l'évolution des tarifs de rachat de l'électricité
C'est l'arrêté du 16 avril 2002 de la loi
n°2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et
au développement du service public de l'électricité qui
fixe les premiers tarifs de rachat de l'électricité issu de la
méthanisation en France. Ceux-ci ne sont pas assez attractifs pour les
investisseurs et ne permettent pas l'émergence de la filière.
L'arrêté du 10 juillet 2006
réévaluera ces tarifs à la hausse, ce qui permettra de
faire émerger quelques projets, mais toujours de façon
très limitée, surtout comparé à la dynamique
observée outre-Rhin.
Graphique 4 - Évolution de la puissance
électrique cumulée des installations de méthanisation
agricole en France (Source : ADEME, 2011 [5])
L'arrêté du 19 mai 2011 marque un
véritable changement dans la politique des pouvoirs publics
vis-à-vis de la méthanisation en France, car des tarifs de rachat
véritablement intéressants sont mis en place (document annexe
3).
On comptait une douzaine d'unités de
méthanisation agricoles en 2009, et une vingtaine en 2010. Fin 2012,
environ 90 installations sont recensées, avec une progression de 70
nouveaux projets entre 2011 et 2012, soit une hausse supérieure à
75% en un an (MEDDE, 2012 [48]).
Le prix de rachat de l'électricité est
annexé sur la puissance de l'unité (dégressif pour des
puissances croissantes) ; deux primes peuvent également être
perçues : la prime à l'efficacité
énergétique (avec une valorisation efficace de la chaleur) et la
prime au traitement des effluents d'élevage.
Aujourd'hui, en France, une valorisation de la chaleur est un
point essentiel, voire indispensable pour qu'un projet de méthanisation
puisse être économiquement rentable.
30 | P age
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
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2.3.2 Des objectifs ambitieux pour 2020 avec le plan
EMAA* : vers un modèle « à la Française » ?
Présenté le 29 mars 2013 par les ministres
Stéphane le Foll et Delphine Batho, le Plan Énergie
Méthanisation Autonomie Azote illustre la volonté actuelle des
pouvoirs publics de dynamiser le développement de la filière
méthanisation. Ce plan s'inscrit dans la trajectoire de la
Conférence Environnementale de septembre 2012, ayant notamment
fixé les grandes lignes de la transition énergétique
française.
Il se base sur une double logique de gestion globale de
l'azote sur le territoire et de développement d'un modèle
français de la méthanisation agricole.
Les objectifs du volet méthanisation sont les suivants
:
- Encourager le développement d'installations de
méthanisation agricoles collectives conçues dans une logique
d'ancrage territorial et dans le respect de la diversité des
territoires, pour atteindre 1 000 méthaniseurs à la ferme
à l'horizon 2020 ;
- Encourager la valorisation agronomique des digestats de
méthanisation ;
- Créer, par les soutiens à l'innovation, une
filière française d'équipements de
méthanisation.
(MEDDE, 2013 [48]).
Graphique 5 - Comparaison de la production
électrique biogaz avec les objectifs 2020 en GWh (ObservER 2012,
[76])
De plus, comme expliqué précédemment,
depuis le décret du 23 novembre 2011, le biogaz produit peut
également être injecté sur le réseau de transport
GrT, une fois que celui-ci a été épuré. Cette
possibilité représente un nouveau marché
particulièrement prometteur pour la France, car tous les critères
sont réunis pour permettre son développement :
- Une perspective d'évolution notable de la production de
biogaz brut (cf. carte ci-dessous) ; - Un réseau de gaz naturel
développé pour favoriser les projets d'injection ;
- Une volonté politique forte et durable, traduite par
des mécanismes incitatifs que ce soit pour une utilisation bioGNV ou
injection réseau ;
(ENEA Consulting, 2012 [37]).
31 | P a g e
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Carte 4 - Potentiel d'évolution de la production de
biogaz brut à l'horizon 2020 (Plans d'action nationaux en faveur des
énergies renouvelables, 2010 ; ENEA Consulting 2012 [37])
Si l'on devait donc dresser le portrait du «
modèle français » qui commence à émerger, on
le situerait à la croisée des exemples allemand, danois et
suédois.
En effet, la majorité des unités qui se
développent actuellement sont des installations agricoles de taille
intermédiaire (>200 Kwe) regroupant plusieurs exploitants. Elles
mobilisent pour beaucoup en complément des déjections
d'élevage, comme en Allemagne, des déchets issus de l'industrie
agro-alimentaire et présentent systématiquement une valorisation
de la chaleur grâce à la prime à l'efficacité
énergétique. Cependant, la France, afin d'éviter de mettre
en concurrence cultures énergétiques et cultures alimentaires, se
refuse à promouvoir la méthanisation en co-digestion : aucune
prime aux cultures énergétiques n'est envisagée, seules
les cultures dérobées sont autorisées.
Certaines unités collectives de grosses puissances
(>1MWe) semblables à celles présentées dans le
modèle danois sont également développées, se basant
sur un approvisionnement multiple auprès de l'industrie, du monde
agricole et des collectivités (exemple du projet LIGER à
Locminé : 1,5 MWe et 1,6 MWth, actuellement en développement chez
Armorgreen). La valorisation de la chaleur est également indispensable
pour ce type de projet.
Enfin, l'injection sur le réseau, possible depuis 2011,
tend à se développer et représente un potentiel de
développement considérable en France : cette valorisation du
biogaz s'inspire du modèle suisse/suédois.
32 | P age
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2.4 Échelle régionale
Le développement de projets de méthanisation
nécessite au préalable une étude précise des
territoires concernés, notamment pour les particularités
agricoles et industrielles liées au gisement méthanogène
mobilisable. Le choix a été fait dans cette étude de se
concentrer sur les régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire
pour des raisons qui seront détaillées par la suite (cf. 3.3),
cette partie veillera à discerner leurs caractéristiques
principales.
2.4.1 Bretagne
En France, la Bretagne est une des régions les plus
importantes concernant l'élevage et l'industrie agro-alimentaire. En
2010, elle concentrait 10,6% du cheptel bovin français (2e
région française), 56,3% du cheptel porcin (1re
région française) et 33,1% du cheptel volaille (2e
région française (AGRESTE, 2010 [11]).
32 406 000 tonnes d'effluents d'élevage ont
été recensées par l'Agreste en 2010, ce qui
représente 649 ktep, une tonne équivalent pétrole valant
11,6MWh. Il est estimé qu'un maximum de 50% de ce gisement pourrait
être mobilisé d'ici 2020. Concernant le gisement issu de la
biomasse végétale (en se basant sur les menues paille et les
intercultures entre céréales et maïs), il a
été évalué à 2 028 000 t, soit 157 ktep ; la
mobilisation de ce gisement d'ici 2020 est évalué entre 5 et 10%
(AGRESTE, 2010 [11] ; LE GUEN, 2013 [60]; documents annexes 4 et
5).
En Bretagne, 11% des établissements de l'industrie
manufacturière sont issus du secteur de l'agro-alimentaire et
représentent 37,4% de l'effectif salarié total.
L'agro-alimentaire est donc le premier secteur industriel de la région.
Localisés principalement le long des grands axes routiers (de
Vitré à Rennes, le long de la RN12), les établissements de
la filière sont en relation directe avec le monde agricole. À
noter également que 7,3% des établissements français de
l'agro-alimentaire et 15% des effectifs salariés sont installés
en Bretagne (SSP ESANE, 2010, [35]).
L'étude PBE+ de 2006 réalisé par la CCI
régionale a permis d'estimer le gisement issu de l'industrie
agro-alimentaire potentiellement mobilisable à 922 600 tonnes,
équivalent à environ 92,3kep ; 10 à 30% de ces
déchets pourraient être valorisés d'ici à 2020
(LE GUEN, 2013 [60] ; documents annexes 4 et 5).
Concernant les collectivités, l'ADEME définit un
tonnage par type de déchet et par habitant, et évalue ainsi le
gisement à 1 082 000 tonnes, soit 76,7 ktep ; 10 à 50% de ce
gisement pourrait être mobilisé d'ici 2020 (LE GUEN, 2013 [60]
; doc 4 et 5 annexes)
La Bretagne est donc une région incontournable en
termes de gisement agricole et agro-alimentaire. Avec ses nombreux cantons en
excédent structurel, certains problèmes liés à
l'épandage subsistent, mais la méthanisation peut
également, à travers le compostage du digestat, permettre
d'exporter ces matières fertilisantes riches en éléments
azotés issus des exploitations agricoles. Même si la pratique
n'est pas systématique aujourd'hui, elle pourrait se développer
à l'avenir, notamment avec les objectifs du plan EMAA. Le
développement régional de la filière a cependant
déjà bien progressé, avec 20 unités agricoles en
cogénération déjà en fonctionnement, soit
près de 22% des unités françaises ; cette étude a
également recensé en 2013 une soixantaine d'unités en
cours d'étude ou en développement.
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2.4.2 Pays de la Loire
Les Pays de la Loire sont également une région
qui se démarque de par ses caractéristiques agricoles et
agro-alimentaires. C'est notamment la première région
française en termes d'effectif bovin avec 22,4% de l'effectif national,
la seconde région concernant le cheptel porcin avec 11,7% des effectifs
et enfin la troisième région concernant l'effectif volaille, avec
22,4% (AGRESTE, 2010 [11]).
Le gisement d'élevage a été estimé
à 21 217 000 tonnes, soit 541,3 ktep, avec un potentiel mobilisable
d'ici 2020 compris entre 5 et 10% et entre 20 et 30% pour 2050. Pour
ce qui est de la masse végétale potentiellement mobilisable
(calculée cette fois-ci uniquement à partir des menues de
culture), elle serait de 615 000 tonnes, soit 92,3 ktep dont 12% seraient
disponibles en 2020, et 45% en (AGRESTE, 2010 [11] ; LE GUEN, 2013 [60] ;
doc 4 et 5 annexes).
L'industrie agro-alimentaire, avec ses 22 972 salariés
représentant 21,3% des emplois de l'ensemble de l'industrie
manufacturière, est le 1er secteur industriel
régional. Elle regroupe PME* et grandes entreprises,
particulièrement dans le domaine de la transformation de la viande et
l'industrie laitière. 5,1% des entreprises françaises de
l'agro-alimentaire et 10,6% des effectifs salariés sont issus de la
région Pays de la Loire (SSP ESANE, 2010 [36]).
« L'étude PBE+, effectuée sur la
région Bretagne, a permis de mettre en avant des ratios
(quantités produites par salariés par branche agro-alimentaire),
qui ont été extrapolés aux données statistiques en
Pays de la Loire. Il est donc estimé que le gisement ligérien en
IAA potentiellement mobilisable est de 912 400 tonnes pour environ 87,7 ktep
» (LE GUEN, 2013 [60]).
L'ADEME, avec une méthodologie identique que pour la
Bretagne citée précédemment, évalue le gisement
potentiel issu des collectivités à 1 078 000 tonnes, pour 74,7
ktep.
Grâce au Plan Biogaz Bretagne Pays de la Loire
(AILE, 2011 [17]), réunissant l'association AILE*, l'ADEME et
les deux régions, la progression des unités de
méthanisation s'observe également en Pays de la Loire,
région assez semblable à la Bretagne en termes de
caractéristiques agricole et agro-alimentaires. La région compte,
selon les recherches effectuées dans cette étude
déjà 10 unités de méthanisation à la ferme
en cogénération en fonctionnement, et une vingtaine en cours
d'étude et/ou en développement.
2.4.3 Basse Normandie
Le profil de la région Basse-Normandie diffère
légèrement de celui des régions étudiées
précédemment, même si certaines similarités pourront
être largement soulignées. Malgré un élevage
volaille assez moyen en termes d'effectif (2,9% du cheptel français,
10e région), la région présente un cheptel
bovin et porcin très important avec respectivement 8% du cheptel
national (3e région française) et 4,1% (3e
région française) (AGRESTE, 2010 [11]).
Les résidus des 25 000 exploitations agricoles sont
estimés à 236 000 tonnes pour les cultures, et à 10 000
000 tonnes pour les effluents d'élevage, soit moins de la moitié
que pour les Pays de la Loire, même si ces quantités restent
très intéressantes dans le cadre du développement de la
méthanisation. Sur l'ensemble de ces flux, 10 000 000 tonnes seraient
mobilisables (BIOMASSE NORMANDIE, 2011 [24]).
L'industrie agro-alimentaire est, comme pour les deux
régions précédentes, le premier secteur d'emplois
industriels. L'activité prédominante reste la transformation de
matières premières,
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notamment en lait (1re région productrice de
crèmes, beurres et fromages frais de vache, camemberts et
assimilés) et en viande, essentiellement au sein de nombreuses PME. Les
établissements issus du secteur agro-alimentaire de la région
représentent 2,4% des établissements français et 4,1% de
l'effectif salarié total (SSP ESANE, 2010 [34]).
Le secteur serait en mesure de mobiliser au total 80 000
tonnes de déchets méthanogène (20 000 tonnes de graisses,
51 000 tonnes de boues et 9 000 tonnes de sous-produits). Les
collectivités mobiliseraient quant à elles entre 110 000 et 260
000 tonnes (entre 50 000 et 200 000 tonnes de biodéchets, 52 000 tonnes
de boues et 9 000 tonnes de graisses).
La région Basse Normandie, au vu des chiffres
cités, peut donc devenir un acteur majeur du biogaz en France, car le
gisement est conséquent. Douze unités de méthanisation
à la ferme en cogénération sont déjà en
fonctionnement (dont dix ont été mise en marche entre 2011 et
2013), et une trentaine sont en cours d'étude ou en développement
selon les données récoltées au cours de
l'élaboration de cette étude.
activons les energies nouvelles
36 | P age
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III. MISE EN PLACE D'UN OUTIL D'AIDE A LA DECISION
POUR LA SOCIETE ARMORGREEN VISANT A FACILITER LES DEMARCHES DE PROSPECTION SUR
LE TERRITOIRE
3.1 La demande d'Armorgreen
Comme expliqué dans l'introduction de cette
étude, la société Armorgreen s'est lancée
dès 2011/2012 dans le développement d'unités de
méthanisation sur le territoire français. Cette activité
s'est vue consolidée avec le rachat de la société AEB
Methafrance en février 2012, leader français de la
méthanisation agricole avec une vingtaine d'installations à son
actif. La société a également pour ambition de se lancer
dans l'éolien dans les années à venir.
Tout projet de production d'énergie se heurte à
plusieurs problématiques, comme la proximité ou non du
réseau électrique d'acheminement pour réinjecter
l'électricité produite, les différentes façons de
valoriser celle-ci, la présence de gisements (vent, ensoleillement,
biomasse...), les caractéristiques réglementaires liées
aux territoires (ZDE*, zones naturelles protégées, ZRR...) ;
toutes ces questions doivent être prises en compte pour assurer le bon
développement d'un projet et sa rentabilité économique
dans le temps.
À titre d'exemple, les schémas régionaux
éoliens sont des documents officiels produits par les régions et
recoupent la plupart de ces informations géographiques, souvent sous
forme de cartes. Ces documents sont d'une aide précieuse pour le
développement et la prospection de projets éoliens. A contrario,
il n'existe pas de document de ce type pour le développement de la
méthanisation sur le territoire français.
C'est dans ce contexte que la société
Armorgreen, afin de faciliter ses démarches de prospection sur le
territoire pour le développement de projets de méthanisation, a
donc besoin d'un d'outil d'aide à la décision. Celui-ci doit
pouvoir contribuer à planifier la stratégie globale de
prospection de l'entreprise, mais il doit également permettre d'orienter
un choix, s'il se pose, entre un site d'implantation pour le
développement d'un projet plutôt qu'un autre. Une variation des
échelles d'étude est donc indispensable. Pour finir, c'est un
outil qui se doit d'être généralisable à l'ensemble
du territoire, afin de permettre des comparaisons entre les lieux
étudiés.
En quoi l'outil SIG* peut-il répondre à
cette demande de la société ? Dans quelles mesures va-t-il
permettre de compiler, croiser un ensemble de données de sources et de
natures variées ? Quelles ont été les différentes
étapes, la méthodologie de sa construction et que peut-on
déduire des premiers résultats obtenus ? Quelles perspectives
celui-ci offre-t-il pour l'avenir ?
Cette troisième et dernière partie
détaillera la mise en place de cet outil, en caractérisant d'une
part les données utilisées, et en expliquant d'autre part les
traitements et les croisements effectués entre elles. Enfin, une
critique des résultats viendra conclure ce travail.
37 | P a g e
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3.2 L'approche par la cartographie et les SIG
« Un système d'information géographique, ou
SIG, est un système informatisé qui comprend une base de
données sur un ensemble d'unités géographiques, et un
logiciel ou un ensemble de logiciels permettant de gérer le stockage, la
mise à jour, un accès efficace (facile, rapide et sûr) aux
informations, le traitement et la représentation visuelle de ces
données. La réalisation d'un SIG est une opération
très lourde, elle se justifie pour des organismes ayant besoin
d'opérations répétitives de mise à disposition
rapide d'une information localisée » (BEGUIN, 2012
[2]).
Le SIG est donc l'outil qui convient le mieux, compte tenu des
besoins émis par la société Armorgreen, à ce qu'il
est nécessaire de développer. En effet, une variation des
échelles d'étude est possible, et une fois celui-ci mis en place,
l'édition de cartes multiples est rapide ; celles-ci constituent une
aide majeure pour la prise de décision, à travers une
représentation visuelle intuitive, claire et représentative de la
réalité.
Sa réalisation passe par la mise en place d'une
méthodologie bien précise, qui a été affinée
tout au long de cette étude. Elle sera sans aucun doute amenée
à évoluer davantage dans l'avenir, ceci est donc le socle d'un
outil qui peut être modifié, adapté, amélioré
selon les besoins de celui qui l'utilise.
Le logiciel retenu pour cette étude fut la suite ArcGis
10, mais l'ensemble des traitements pourrait être effectué
à l'aide d'autres logiciels (MapInfo, Qgis, GvSIG...). L'ensemble du
travail effectué utilise la projection cartographique Lambert 93 et le
système géodésique RGF 93.
Sous-système
d'analyse spatiale
Sous-système d'acquisition
des données géographiques
Sous système
de présentation cartographique
Sous système de gestion et d'interrogation de
la base de données
Base de données géographique
Figure 9 - Structure d'un système d'information
géographique (LAURINI, 1993 [5])
38 | P age
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3.3 Méthodologie mise en place
La méthodologie mise en place fut structurée et
peut ainsi être résumée à l'aide de la figure 10,
dont chacune des étapes sera détaillée au sein de cette
étude.
4. Détermination d'une
aire d'influence de chaque critère sur le territoire
7. Analyse, remise en question et
amélioration de la méthodologie
1. Identification
des facteurs déterminant le
potentiel de développement
2. Récupération des
données
3. Mise en forme des bases de
données SIG
6. Cartographie et mise en forme
finale des
données
5. Pondération de l'influence de ces
espaces les uns par rapport
aux autres
Figure 10 - Méthodologie mise en place
À noter que ce travail se concentre donc sur les
régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire, par souci de
proximité et d'ancrage historique de l'entreprise dans ces trois
régions. Cependant, l'étude menée et l'outil
développé ont vocation par la suite à être
étendus à d'autres régions.
3.3.1 Identification des facteurs déterminant le
développement de la méthanisation sur le territoire et
récupération des données
L'identification des facteurs impactant le
développement de la méthanisation sur le territoire et disposant
de données accessibles et fiables est l'étape préalable
à toutes les autres, celle qui permet ensuite d'orienter ses recherches
et son travail en optimisant son temps. Le choix des variables retenues dans
l'étude dépend donc aussi de l'accessibilité aux
données.
Ces facteurs, pour lesquels des données
géographiques sont disponibles, ont été classés
selon les catégories suivantes :
39 | P age
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? Gisement
Trois types de gisement ont été
identifiés et conservés. Le premier se base sur le recensement
agricole de 2010 issue de l'AGRESTE, donc du Ministère de l'Agriculture,
de l'Agroalimentaire et de la forêt. Il s'agit du gisement agricole, avec
la production de lisier issu de l'élevage. L'indicateur retenu a
été la densité d'élevage par hectare par
commune. Cet indicateur présente l'avantage de ne pas attribuer
d'importance à la taille de la commune étudiée, les
communes de la région Basse-Normandie étant globalement plus
petites que celles de Bretagne ou des Pays de la Loire. Ces données sont
disponibles sur le site de l'AGRESTE :
http://agreste.agriculture.gouv.fr/page-d-accueil/article/donnees-en-ligne
[66].
Le deuxième type de gisement retenu est issu de
l'INSEE*, avec la base de données SIRENE*. L'indicateur retenu est
l'ensemble des unités de production du secteur agro-alimentaire
de plus de 50 salariés. Les unités de production sont
à discerner des entreprises, qui, elles, sont localisées par leur
siège social. Ce choix a été fait, car il prend en compte
l'ensemble des lieux de l'industrie agro-alimentaire susceptibles de produire
des déchets en quantités suffisantes pour la filière de la
méthanisation. Localiser uniquement les entreprises grâce à
leur siège social aurait fragilisé cet indicateur, qui n'aurait
référencé qu'un nombre limité d'entités
géographiques sources de gisement.
Le troisième type de gisement
référencé est également issu de la base de
données SIRENE de l'INSEE, il s'agit des hypermarchés de
plus de 50 salariés. En France, les hypermarchés se
caractérisent par une surface supérieure à 2500 m
2. Comme précisé précédemment
(1.1.2), depuis la loi Grenelle 2, ces établissements vont
progressivement d'ici 2016 être contraints de valoriser leurs
biodéchets : ceci représente donc un gisement potentiel
intéressant pour le développement de nouvelles unités de
méthanisation.
À noter que les données commandées
à l'INSEE avec la base de données SIRENE sont disponibles sur
http://www.sirene.fr/sirene/public/accueil
[88], et sont payantes. Le choix d'un nombre minimum de 50 salariés
a été fait en considérant qu'au-dessous de ce seuil, la
quantité de déchets ne serait pas assez conséquente pour
la filière du biogaz ; ce choix est contestable, mais il a permis de
réduire la liste des établissements transmis par l'INSEE, et donc
également le prix de la donnée.
? Valorisation de l'énergie
Quatre types de valorisation ont été retenus. Le
premier indicateur retenu est la valorisation de la chaleur, devenue
indispensable lors du développement d'une unité de
méthanisation, avec la localisation de l'ensemble des
réseaux de chaleur publics,
référencés par Via Seva, une association de promotion des
réseaux de chaleur et de froid créée en novembre 2000. La
localisation du réseau de chaleur se fait à l'échelle de
la commune. La totalité des données est accessible sur
http://www.viaseva.org/ [90]. Les réseaux de chaleur
publics représentent une opportunité de valorisation
intéressante pour la méthanisation : un agrandissement du
réseau peut être envisagé. De plus, certains réseaux
de chaleur utilisent encore aujourd'hui des énergies fossiles pour
fonctionner et sont parfois obsolètes et particulièrement
énergivores. Une production de chaleur qui passe par une valorisation
des déchets peut parfois inciter les pouvoirs publics à
moderniser leurs infrastructures, tout en sachant que le réseau est
déjà existant.
40 | P a g e
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Le second est le réseau de transport de gaz
GrT, sur lequel l'injection de biométhane est rendue possible
depuis 2011. La donnée est disponible à la consultation
grâce à l'outil Réso'Vert sur le lien suivant :
http://www.grtgaz.com/acces-direct/clients/producteur/raccordement.html
[79].
Le facteur suivant est représenté par l'ensemble
des plateformes de compostage, permettant une valorisation du
digestat. La presque totalité des unités sont
référencées avec une adresse précise sur toute la
France par SINOE*, outil d'analyse sur les déchets ménagers,
rattaché à l'ADEME ;
http://www.sinoe.org/index
[87].
Le dernier facteur lié à la valorisation est le
Réseau de Transport Electrique (RTE*), avec l'ensemble des
postes de transformation hautes et très hautes tensions
électriques. La proximité d'un projet avec un de ces
postes de transformation peut être un atout pour la valorisation de
l'électricité : le coût de raccordement au réseau
pourrait être réduit. Cette donnée a pu être obtenue
en contactant directement le service SIG de l'entreprise RTE, filiale d'EDF.
? Particularités territoriales
Quatre indicateurs ont été retenus concernant
les particularités du territoire. Le premier concerne les Zones
en Excédent Structurel. Il s'agit des cantons « pour
lesquels, compte tenu des animaux d'élevage présents aujourd'hui,
les possibilités d'épandages pour une épuration par le sol
et les cultures sont dépassées. Il faut résorber les
excédents de déjections pour rendre efficace
l'amélioration des pratiques agricoles. Dans ces zones, des programmes
de résorption (qui visent à une organisation collective de
l'élimination des excédents de déjections animales) sont
élaborés » (ACTU-ENVIRONNEMENT, 2013 [69]). La
liste des cantons en excédent structurel est disponible au sein des
quatrièmes programmes d'actions départementaux pour la protection
des eaux et contre la pollution par les nitrates d'origine agricole. Depuis le
30 juin 2013, date à laquelle ces programmes ont pris fin, un programme
d'actions nationales a été mis en place, assorti de programmes
d'actions régionales avec des actions renforcées pour chaque zone
vulnérable. Dans cette étude, le choix a été fait
de conserver, comme données SIG, les anciens cantons en excédent
structurel, qui restent représentatifs des zones concernées par
une pollution des sols en matières azotées. Au sein de ces
cantons, la réglementation est relativement stricte concernant
l'épandage du digestat, ce qui peut impacter la mise en place d'une
unité productrice de biogaz.
Le deuxième indicateur conservé fait
référence à l'occupation du sol avec la donnée
européenne Corine Land Cover, dont la dernière
version remonte à 2006. Cette base de données, pilotée par
l'Agence Européenne de l'Environnement (AEE*) et réalisée
en France par le service de l'observation et des statistiques du Commissariat
Général au Développement Durable (CGDD*), se base sur des
images satellitaires d'une précision de 20 à 25 mètres, et
est en accès libre à partir du lien suivant :
http://sd1878-2.sivit.org/ [68]. Elle est particulièrement
intéressante concernant le développement de la
méthanisation, car elle référence, à titre
d'exemple, les grandes zones industrielles (propices au développement)
ou encore les zones urbanisées de centre-ville (où une
unité de méthanisation ne peut pas s'implanter).
Les milieux naturels protégés
font bien évidemment partie des particularités
territoriales, car ils représentent un frein, plus ou moins contraignant
selon le type de protection mis en place, pour le développement d'une
unité de méthanisation. Ces données sont également
en libre accès sur le site de l'Inventaire National du Patrimoine
Naturel (INPN*) :
http://inpn.mnhn.fr/telechargement/cartes-et-information-geographique
[67].
41 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
Les Zones de Revitalisation Rurale (ZRR) sont
également un critère important pour le développement
d'unités de méthanisation sur le territoire. En effet, « les
entreprises peuvent être exonérées des cotisations au titre
des assurances sociales, des allocations familiales, ainsi que du versement
transport et des contributions et cotisations au FNAL, pour chaque
salarié embauché » lorsqu'elle se trouve dans une ZRR
(SEMAPHORE, 2013 [86]). La donnée est disponible sur le site
suivant :
http://www.datar.gouv.fr/observatoire-des-territoires/en/liste-des-communes- %C3%A9ligibles-aux-zrr-en-vigueur?rech=1.
? Concurrence
La concurrence, qui passe par un référencement
de l'ensemble des unités de méthanisation sur le territoire, est
un point essentiel dans la mise en place de l'outil cartographique de cette
étude. En effet, une unité productrice de biogaz en
fonctionnement capte une quantité d'intrants (issus des
collectivités, des agriculteurs, de l'industrie agro-alimentaire) qui
est par définition indisponible pour le développement d'un
nouveau projet. La prospection doit donc se faire de préférence
à une certaine distance de ces unités « concurrentes ».
Le référencement de ces unités s'est basé sur
plusieurs sources : Biomasse Normandie, AILE, ou encore l'ADEME grâce
à sa plateforme SINOE. Des contacts directs avec des responsables de
l'ADEME de chaque région ont également été
établis afin de consolider la base de données. Pour certaines
unités en développement ou en étude, des recherches dans
la presse ont été effectuées (Ouest France, Le
Télégramme... [80] [83] [85]).
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
3.3.2 Mise en forme des bases de données SIG et
première cartographie
« Une information est dite géographique
lorsqu'elle se rapporte à un ou plusieurs lieux de la surface terrestre.
C'est une information localisée, repérée, ou «
géocodée » » (BEGUIN, 2012 [2]). Or, certaines
données récupérées ne sont pas
géocodées, comme le gisement par exemple (agricole, IAA et
hypermarchés). Cette partie va présenter la méthodologie
mise en place pour obtenir des bases de données SIG exploitables pour
toutes les données, et proposera une première cartographie de
celles-ci, afin de visualiser la localisation, la répartition sur le
territoire des différents critères retenus.
? Gisement
Sources : AGRESTE, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
42 | P a g e
Carte 5- Densité d'élevage par commune
(cheptel / ha)
La densité du cheptel par commune a été
obtenue à l'aide d'une jointure entre les données de l'AGRESTE et
le maillage communal GeoFla de l'IGN. On constate que les densités les
plus fortes sont situées en Bretagne vers Saint-Brieuc, au nord de Brest
ainsi que dans les Pays de la Loire vers la ville de Cholet. Pour la Bretagne,
ceci correspond majoritairement à l'élevage porcin ; les
principaux bassins versants concernés par les algues vertes se trouvent
par ailleurs à proximité. Pour la Basse-Normandie et les Pays de
la Loire, c'est davantage l'élevage bovin qui prédomine.
Les communes à proximité de Caen, Anger, Nantes
ainsi que toute la partie Est du territoire étudié
présentent, pour leur part, des densités de cheptel assez
faibles.
43 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA -
2013 Université Rennes II
Sources : SIRENE, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
Carte 6 - Établissements de l'industrie
agro-alimentaire et hypermarchés de plus de 50 salariés
Les données issues de la base de données SIRENE
ont dû être géolocalisées à l'aide d'un
processus de géocodage. Une adresse précise est disponible, dans
la table mise à disposition par l'INSEE, pour chaque
établissement. À l'aide de l'outil en ligne « Batchgeocodeur
» (utilisant l'API Google Map), des coordonnées XY sont obtenues
pour chaque établissement. Ces coordonnées se
réfèrent au système WGS84 - EPSG 4326, elles doivent donc
ensuite être converties afin d'être exploitées dans le SIG
développé, qui utilise la projection Lambert 93.
Concernant la localisation de l'ensemble des entités
géographiques des deux secteurs, on constate qu'ils sont majoritairement
situés le long des principaux axes routiers. On remarquera
également que les hypermarchés se concentrent essentiellement
à proximité des villes (afin d'être en contact avec le
consommateur), tandis que les établissements de l'industrie
agro-alimentaire sont plus dispersés, loin des principaux pôles
urbains (afin d'être proches des producteurs de matières
premières à transformer).
De façon globale, on observe que le gisement est
légèrement plus important en Bretagne que dans ses deux
régions voisines : ses caractéristiques relatives à
l'élevage et l'industrie agro-alimentaire en font une région
exemplaire pour le développement de la méthanisation.
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? Valorisation de l'énergie
Sources :Via Seva, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
44 | P a g e
Carte 7 - Réseaux de chaleur publics,
équivalent logements desservis et principale énergie
utilisée
Afin d'être géolocalisés, les
réseaux de chaleur ont fait l'objet d'une jointure entre leur commune de
référence et le maillage communal GeoFla de l'IGN, leurs adresses
précises n'étant pas renseignées par l'association Via
Seva.
Les réseaux de chaleur publics sont inégalement
répartis sur le territoire étudié, et sont majoritairement
situés dans les grandes agglomérations. Peu
développés en Bretagne, à l'exception de la ville de
Rennes qui en compte quatre à elle seule, ils sont plus répandus
dans les Pays de la Loire ou en Basse-Normandie. L'énergie
principalement utilisée provient des incinérateurs de
déchets (UIOM) et du gaz (NAT et GPL), même si la biomasse est
plus répandue en Basse-Normandie (elle fait souvent
référence à des chaudières bois).
POQUET Johan Société Armorgreen
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Sources : GrT Gaz, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
45 | P a g e
Carte 8 - Réseau de transport de gaz naturel GrT et
capacité d'injection
Pour intégrer au SIG le réseau de transport de
Gaz naturel GrT, l'ensemble des polylignes a été
digitalisé manuellement. La carte de référence ayant
permis cette première étape a été obtenue à
l'aide de captures d'écrans réalisées à partir de
l'outil en ligne Réso'Vert sur le site de GrT Gaz. Celles-ci ont ensuite
été réassemblées puis
géoréférencées à l'aide du logiciel SIG.
On constate que le réseau est légèrement
moins dense en Bretagne qu'en Basse-Normandie et dans les Pays de la Loire. La
capacité d'injection renseignée sur la carte n'influence pas le
développement de la méthanisation, la plus faible étant
largement suffisante pour une unité.
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Sources : SINOE, BD GEOFLA IGN - Réalisation : Armorgreen,
2013
46 | P a g e
Carte 9 - Plateformes de compostage, capacité des
stations et type de gestion
Les plateformes de compostage, permettant de transformer le
digestat d'une unité de méthanisation en engrais agricole, sont
référencées par la plateforme SINOE, gérée
par l'ADEME.
Au sein de cette base de données, les
coordonnées précises de chaque plateforme sont
référencées (téléphone, fax, adresse...), ce
qui a permis un géocodage précis de chaque unité dans le
SIG. On observe que les plateformes de compostage les plus répandues
sont celles gérées par des entreprises et artisans. Ce sont
également celles qui présentent les capacités de
traitement les plus conséquentes. On notera cependant que certains types
de gestionnaire peuvent être regroupés, à l'image des
gestionnaires type « publics » : ainsi seraient regroupés dans
la même catégorie syndicats mixtes, structures intercommunales,
SIVU, SIVOM... Les trois seules plateformes de compostage agricole sont
situées en Basse-Normandie.
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Sources : RTE, BD GEOFLA IGN - Réalisation : Armorgreen,
2013
47 | P a g e
Carte 10 - Postes de transformation RTE et tension
d'exploitation des postes
Les postes de transformation RTE, quatrième type de
valorisation retenu, ont été transmis directement sous forme de
fichiers cartographiques (shape) basés sur la projection Lambert 93. Ils
n'ont eu donc eu besoin d'aucune transformation pour être
intégrés au SIG.
Les postes sont globalement répartis
équitablement sur le territoire, mais on remarque cependant que le
réseau breton présente des tensions maximales d'exploitation plus
faibles que dans les Pays de la Loire ou la Basse-Normandie, même si cela
n'affecte pas les usines productrices de biogaz. La grande majorité des
postes est également localisée le long des grands axes
routiers.
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? Particularités territoriales
Sources : LegiFrance, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
48 | P age
Carte 11 - Zones en excédent structurel
Les zones en excédent structurel sont
cartographiées à l'aide du maillage cantonal, issu de la BD
GeoFla de l'IGN. Celles-ci se situent majoritairement en Bretagne : 90 cantons
sont concernés (Côtes d'Armor : 35 cantons, Finistère : 30
cantons, Ille-et-Vilaine : 13 cantons, Morbihan : 12 cantons). En
Basse-Normandie, seuls 4 cantons (Manche) étaient
référencés et un seul dans les Pays de la Loire
(Vendée).
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Sources : DATAR, BD GEOFLA IGN - Réalisation : Armorgreen,
2013
49 | P a g e
Carte 12 - Zones de revitalisation rurale
Les zones de revitalisation rurale sont cartographiées
à l'échelle de la commune. Celles-ci sont
répertoriées par la DATAR* et ont fait l'objet d'une jointure
avec la BD GéoFla de l'IGN.
On observe qu'elles sont en grande partie situées dans le
sud-est de la Basse-Normandie, autour d'Argentan, et dans le nord des Pays de
la Loire, à l'est de Laval. Quelques communes sont également
concernées en Bretagne, au sud de Guingamp.
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Sources : CLC 2006, BD GEOFLA IGN - Réalisation :
Armorgreen, 2013
50 | P age
Carte 13 - Occupation du sol
La base de données Corine Land Cover est accessible
directement en format shape et projeté en Lambert 93, la donnée
n'a donc nécessité aucun traitement pour être
intégrée au SIG.
Cette description de l'occupation du sol est relativement
précise (entités de 25 hectares minimum), ce qui a permis de
faire, au sein de cette carte de présentation, des regroupements de
données. Ainsi, la troisième et dernière subdivision de la
base de données a été supprimée afin d'harmoniser
la légende à l'échelle et au format de la carte.
On retrouve sur le territoire une majorité d'espaces
agricoles, globalement favorables au développement d'unités de
méthanisation, avec quelques milieux forestiers et semi-naturels. Les
zones artificialisées se retrouvent, pour leur part, dans les
principales villes.
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Sources : INPN, BD GEOFLA IGN - Réalisation : Armorgreen,
2013
51 | P a g e
Carte 14 - Zones de protection des espaces naturels
Les milieux naturels protégés sont vastes et
très différents sur le territoire français. Les
réglementations divergent selon les types de protection, et le
développement de nouvelles unités de méthanisation en est
donc impacté.
Ces différentes protections des milieux naturels, dont les
données cartographiques sont disponibles directement en format shape
projeté en Lambert 93, se recoupent, et se superposent sur le
territoire.
Il a donc été préféré ici de
regrouper l'ensemble de ces zones protégées afin de simplement
localiser globalement les espaces concernés. Par la suite, les
différentes protections seront discernées selon leurs
réglementations liées à l'urbanisme.
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Sources : ADEME, AILE, Biomasse Normandie, Presse, BD GEOFLA IGN
- Réalisation : Armorgreen, 2013
52 | P age
Carte 15 - Unités de méthanisation : types de
valorisation, puissances et états d'avancement des projets
La base de données des différentes unités
de méthanisation en projet, en construction ou en études, a
été construite à partir de plusieurs sources (ADEME, AILE,
Biomasse-Normandie...), comme expliqué précédemment.
Le recoupement entre ces différents acteurs du biogaz a
permis d'élaborer une cartographie la plus précise possible. La
plateforme SINOE, comme pour les plateformes de biogaz, fournit
régulièrement une adresse précise pour chaque unité
de méthanisation. Ces unités ont donc été
géolocalisées à l'aide d'un processus de
géocodage.
Ensuite, un référencement plus précis des
unités de méthanisation en construction existe pour la Bretagne
et les Pays de la Loire, à travers le travail de l'association AILE. Les
unités listées par celles-ci et n'étant pas
présentes dans la base de données de SINOE ont donc
été ajoutées au SIG.
Concernant la Basse-Normandie, la base de données a
également été enrichie grâce à la
collaboration de Biomasse-Normandie. Cependant, les différents acteurs
cités jusqu'ici ne sont pas en mesure de transmettre la liste des
unités en cours d'étude. Seuls l'ADEME Bretagne et l'ADEME Basse
Normandie ont accepté de fournir ces renseignements.
Enfin, une recherche approfondie dans la presse locale (Le
Télégramme, Ouest-France...) a permis de finaliser ce
référencement. En effet, dès lors qu'une unité de
méthanisation est en étude ou en construction, des articles de
presse paraissent logiquement, l'inconvénient étant que les
renseignements techniques liés à l'installation sont parfois
inexistants ou incomplets. À noter que
53 | P a g e
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lorsque l'adresse précise de l'unité n'était
pas disponible, cette dernière a été placée au
centre du polygone relatif à sa commune (centroïde).
On observe que la grande majorité des unités sont
situées en Bretagne. Les unités sont moitié moins
nombreuses dans les Pays de la Loire et la Basse-Normandie.
54 | P a g e
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3.3.3 Pondération de l'influence des espaces les
uns par rapport aux autres et aires d'influence
Chacun des douze caractères retenus dans cette
étude exerce donc une influence sur le territoire concernant le
développement de la méthanisation. Pour ce qui est des
indicateurs de type « zonal », à l'image des espaces naturels
protégés ou des ZES, leur zone d'influence est par
définition déjà établie. À l'inverse, pour
ceux représentés de façon ponctuelle (plateforme de
compostages, réseaux de chaleur...), ou linéaire (GrT), des zones
d'influences ont été déterminées à l'aide de
zones tampons (buffers) plus ou moins conséquentes. À noter
également que les discrétisations des données ne sont pas
similaires à celles qui furent présentées dans la partie
précédente (3.3.4) : des choix adaptés aux
thématiques de la méthanisation et de la prospection ont
été réalisés.
Pour chaque critère, un tableau récapitulatif
sera présenté, illustrant les différents choix de
discrétisation, les attributs utilisés, les aires d'influences et
les pondérations attribuées. Des cartes présenteront
ensuite la répartition des zones d'influence de chaque critère,
avec une légende harmonisée pour l'ensemble de l'étude,
afin que des comparaisons puissent être effectuées entre les
différents indicateurs.
Enfin, les coefficients de pondération restent
malgré tout arbitraires, ils ne sont en rien exhaustifs, ils pourront
être, à la suite de cette étude, modifiés,
améliorés selon les besoins.
? Données géographiques
ponctuelles
Unités de méthanisation
en fonctionnement
|
Agricole
|
0 < T < 10 000
|
D < 5km - 1
|
5 < D < 10km - 3
|
0 < P < 250
|
D > 10km - 5
|
Intermédiaire
|
10 000 < T < 20 000
|
D < 10km - 1
|
10km < D < 15km - 3
|
250 < P < 500
|
D > 15km - 5
|
Collective
|
T > 20 000
|
D < 20km - 1
|
20km < D < 25 km - 2
|
25km < D < 30km - 4
|
P > 500
|
D > 30km - 5
|
Avec T = tonnes d'intrants, P = puissance et D =
distance
|
Tableau 4 - Pondérations et discrétisation -
Unités de méthanisation
Étant donné que seules les unités en
fonctionnement exercent une réelle influence sur le territoire (captage
de matières méthanogènes), les unités en cours de
développement ou en cours d'étude ont été
retirées du modèle, et n'ont donc pas de pondération.
Concernant les unités en fonctionnement, le tonnage
d'intrant (T) est l'attribut quantitatif qui va permettre une première
discrétisation de la variable en 3 catégories : les unités
agricoles, intermédiaires ou collectives. Quand celui-ci est absent, on
se base sur la puissance (P) de l'unité pour discrétiser les
entités restantes.
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- 2013 Université Rennes II
On se retrouve donc avec une donnée ponctuelle
catégorisée selon un attribut de type qualitatif ordinal (le type
d'unité de méthanisation). Une catégorisation de ce type
permet « de ranger dans une gradation logique, selon une hiérarchie
naturelle, les individus de la population étudiée pour le
caractère retenu. D'une façon générale, la forme
qualitative ordinale fait référence à des
caractères non mesurables, mais dont on sait que les modalités
renferment une notion d'ordre, ou bien à des variables quantitatives
ayant fait l'objet d'une classification » (Marie-Hélène
de Sède-Marceau, 2010 [57]).
Aux unités agricoles et intermédiaires sont
attribuées 3 zones d'influence plus ou moins étendues (de 5
à 15 km), et aux unités dites collectives, exerçant une
influence plus étendue, sont attribuées quatre zones (de 20
à >30 km).
Dix catégories émergent donc au final pour les
unités de méthanisation en fonctionnement.
Chacune de ces catégories va ensuite faire l'objet
d'une dernière classification avec des coefficients de
pondération selon leur influence sur le territoire.
Ces coefficients, au sein d'une même catégorie,
diminuent selon l'éloignement de l'entité géographique
concernée. Ainsi, la zone de coefficient 5 signifie que,
théoriquement, la concurrence n'a aucun impact sur ce territoire : le
développement d'un projet de méthanisation est donc largement
envisageable d'après cet indicateur.
55 | P a g e
Carte 16 - Unités de méthanisation -
Pondérations
56 | P age
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IAA
|
E < 100
|
D < 5km
|
- 3
|
5km < D < 10km
|
- 3
|
D > 10km
|
- 2
|
100 < E < 500
|
D < 5km
|
- 4
|
5km < D < 10km
|
- 3
|
D > 10km
|
- 2
|
500 < E < 900
|
D < 5km
|
- 4
|
5km < D < 10km
|
- 4
|
D > 10km
|
- 2
|
E > 900
|
D < 5km
|
- 5
|
5km < D < 10km
|
- 4
|
10km < D < 20km
|
- 3
|
D > 20km
|
- 3
|
Avec E = effectif salarié et D = distance
|
Tableau 5 - Pondérations et discrétisation -
Industries agro-alimentaire
Tout comme pour les unités de méthanisation, les
IAA ont dans un premier temps fait l'objet d'une première
discrétisation en quatre catégories selon leurs effectifs (E).
On part ainsi du principe que l'effectif d'une unité de
production est proportionnel à la quantité de déchets
produits.
Chaque catégorie s'est ensuite vue attribuer trois
zones d'influence, d'importance décroissante avec l'éloignement
de l'entité ponctuelle concernée.
On obtient donc 13 types d'espaces d'influence pour les IAA,
auxquels des pondérations sont attribuées. À titre
d'exemple, si l'on prend deux unités de production différentes,
pour une zone tampon similaire, celle ayant un effectif salarié
supérieur aura donc une pondération plus élevée,
car elle est susceptible de produire davantage de déchets.
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57 | P age
Carte 17 - Industrie agro-alimentaire -
Pondérations
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Hypermarchés
|
D < 5km
|
- 3
|
D > 5km
|
- 2
|
Avec D = distance
|
Tableau 6 - Pondérations et discrétisation -
Hypermarchés
Contrairement aux deux caractères
précédents, les hypermarchés n'ont pas fait l'objet d'une
première discrétisation : une zone d'influence leur a simplement
été attribuée.
Ce choix a été fait, car même si les
hypermarchés peuvent représenter des quantités importantes
de déchets méthanisables, ils sont bien souvent emballés,
empaquetés et doivent donc subir un tri mécano-biologique, ce qui
représente un coût supplémentaire.
Les hypermarchés n'impactent donc pas encore le territoire
de façon considérable pour la méthanisation, les
déchets issus des IAA et des exploitations agricoles sont pour le moment
largement privilégiés.
58 | P age
Carte 18 - Hypermarchés -
Pondérations
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2013 Université Rennes II
RTE
|
D < 3km
|
- 3
|
D > 3km
|
- 2
|
Avec D = Distance
|
Tableau 7 - Pondérations et discrétisation -
Postes de transformation RTE
Comme les hypermarchés, les postes de transformation RTE
ont simplement fait l'objet d'une zone tampon de trois kilomètres.
Ce choix a été fait, car au-delà de cette
distance, les coûts de raccordement ne sont tout simplement pas rentables
à l'heure actuelle.
59 | P age
Carte 19 - Postes de transformation RTE -
Pondérations
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Réseaux de chaleur
|
|
D < 5km ? 3
|
D > 5km ? 2
|
|
Avec D = distance
|
Tableau 8 - Pondérations et discrétisation -
Réseaux de chaleur publics
Les réseaux de chaleur publics, à l'image des
postes RTE, se sont simplement vu attribuer une zone tampon de cinq
kilomètres, avec deux coefficients de pondération
différents car au-delà de cette distance, le coût de
raccordement est jugé trop élevé.
60 | P a g e
Carte 20 - Réseaux de chaleur publics -
Pondérations
61 | P a g e
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Plateformes de compostage
|
Agricole
|
D < 20 km ? 5
|
D > 20km ? 2
|
Publique
|
D < 20 km ? 3
|
D > 20km ? 2
|
Entreprises, artisans, associations, services
|
D < 20 km ? 4
|
D > 20km ? 2
|
Avec D = distance
|
Tableau 9 - Pondérations et discrétisation -
Plateformes de compostage
Les plateformes de compostage, permettant une valorisation du
digestat après méthanisation, ont dans un premier temps
été catégorisées selon leur type de gestion.
Cela se justifie grâce à l'expérience
d'Armorgreen et de ses chargés d'affaires qui ont constaté qu'il
était globalement plus difficile de négocier avec les plateformes
de compostage publiques, ces dernières étant souvent
surchargées et saturées du fait de leur capacité de
traitement généralement plus réduite.
Les plateformes de compostage agricoles, pour leur part,
acceptent plus facilement le digestat issu des unités de
méthanisation que les autres types de plateforme.
À partir de cette discrétisation d'ordre
qualitatif, des zones tampons de vingt kilomètres ont été
établies autour de chaque entité. Au-delà de cette
distance, on considère que les coûts de transport deviennent trop
élevés.
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62 | P a g e
Carte 21 - Plateformes de compostage -
Pondérations
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? Données géographiques
linéaires
GrT
|
D < 2km ? 5
|
2km < D < 4km ? 4
|
D > 5km ? 3
|
Avec D = Distance
|
Tableau 10 - Pondérations et discrétisation -
Réseau de transport de gaz naturel GrT
Le réseau de transport de gaz GrT s'est vu attribuer trois
zones tampons, chacune avec une pondération décroissante avec
l'éloignement du réseau.
On considère qu'au-delà de cinq kilomètres,
les coûts de raccordement pour procéder à une injection de
biogaz deviennent trop élevés.
63 | P a g e
Carte 22 - Réseau de transport de gaz naturel GrT -
Pondérations
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? Données géographiques zonales
Cheptel/ha par commune
|
C < 1,29 ?
|
2
|
|
1,29 = C < 2,13
|
?
|
3
|
2,13 = C < 3,40
|
?
|
4
|
C = 3,40 ?
|
5
|
|
Avec C = Densité du cheptel par commune
|
|
|
Tableau 11 - Pondérations et discrétisation -
Densité de cheptel par commune
La densité de cheptel par commune (C) est la seule
donnée géographique zonale quantitative de l'étude, sa
discrétisation s'organise donc de façon particulière.
Celle-ci s'est basée dans un premier temps sur
l'algorithme de Jenks avec six classes, permettant de maximiser la variance
interclasses et donc de différencier le plus possible les classes entre
elles. En effet, cet algorithme « teste successivement, pour un nombre de
classes données, l'effet des limites de classe sur la variance
interclasse et permet de choisir les valeurs qui la maximise »
(BEGUIN, 2012 [2]).
Dans un second temps, les deux classes présentant les
valeurs les plus élevées ont été regroupées,
tout comme les deux classes regroupant les valeurs les plus faibles.
Ceci a été effectué afin de renforcer les
extrêmes de la distribution statistique. D'une part, avec l'algorithme de
Jenks, la dernière classe présentait un effectif trop faible,
elle a donc été fusionnée avec la précédente
(avec une large amplitude, mais peu d'effectif). D'autre part,
différencier précisément les classes présentant des
densités de cheptel faibles ne serait pas utile dans le cadre l'outil
mis en place, c'est pourquoi les deux premières classes ont
également été fusionnées.
64 | P a g e
Graphique 6 - Distribution statistique de la densité
de cheptel par commune (algorithme de Jenks)
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65 | P a g e
Carte 23 - Densité de cheptel par commune -
Pondérations
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Tableau 12 - Pondérations et discrétisation -
Zones en excédent structurel
Les ZES, de par leur impact fort sur le développement
de la méthanisation à travers les contraintes liées aux
modalités d'épandage du digestat, ont, selon leur présence
sur le territoire ou non, des coefficients de pondération très
différents.
66 | P a g e
Carte 24 - Zones en excédent structurel -
Pondérations
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Tableau 13 - Pondérations et discrétisation -
Zones de revitalisation rurale
Les Zones de Revitalisation Rurale, à l'image des Zones en
Excédent Structurel, se sont simplement vu attribuer une
pondération en fonction de leur présence ou non sur le
territoire.
La différence entre les deux pondérations est
cependant moins conséquente, ce critère étant moins
décisif dans le développement d'une unité de
méthanisation.
67 | P a g e
Carte 25 - Zones de revitalisation rurale -
Pondérations
68 | P age
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Milieux naturels
|
Parcs Nationaux (PN*)
|
- 0 EXCLUSION
|
Arrêté de Protection de Biotope (APB*)
|
Réserve Naturelle (RN*)
|
Réserve Biologique Domaniale (RBD*)
|
Terrain du conservatoire du littoral
|
- 1
|
Terrain du conservatoire des espaces naturels
|
Réserve Naturelle de Chasse et de Faune Sauvage
(RNCFS*)
|
ZNIEFF de type 1
|
Zone de Protection Spéciale (ZPS*)
|
Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO*)
|
RAMSAR
|
- 2
|
Directive Habitat (SIC* ou PSIC*)
|
Parc Naturel Régional (PNR*)
|
- 3
|
ZNIEFF de type 2
|
- 4
|
Ex-situ
|
- 5
|
Tableau 14 - Pondérations et discrétisation -
Milieux naturels protégés
Les pondérations relatives aux protections des milieux
naturels ont été attribuées selon les différentes
réglementations relatives à l'urbanisme : plus il est jugé
difficile d'implanter une unité, plus le coefficient de
pondération est faible, voire nul. Un coefficient nul est synonyme
d'exclusion : ces surfaces ne seront plus prises en compte au sein du
modèle.
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Carte 26 - Milieux naturels protégés -
Pondérations
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Occupation du sol
|
Surface en eau
|
- 0 EXCLUSION
|
Zone urbanisée
|
Espaces verts artificialisés
|
Zone industrielle ou commerciale
|
- 5
|
Mine, décharge et chantier
|
- 3
|
Milieu à végétation arbustive et/ou
herbacée
|
- 1
|
Zone humide
|
Forêt
|
- 2
|
Espaces ouverts, sans ou avec peu de
végétation
|
Zone agricole
|
- 4
|
Tableau 15 - Pondérations et discrétisation -
Occupation du sol
L'occupation du sol est le second critère qui
présente des pondérations nulles, qui équivalent à
une exclusion du modèle : il s'agit des surfaces en eau, des zones
urbanisées et des espaces verts artificialisés.
À l'image de certains milieux naturels
protégés, l'occupation du sol de ces espaces ne permet en aucun
cas le développement d'unités de méthanisation. À
l'inverse, les zones industrielles ou commerciales et les zones agricoles
représentent des espaces très propices à l'implantation
d'usines productrices de biogaz, leurs pondérations sont donc
élevées.
Carte 27 - Occupation du sol - Pondérations
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3.3.4 Traitements et fusion des couches
géographiques
Chaque critère est donc géolocalisé,
discrétisé et présente une certaine aire d'influence sur
le territoire étudié. Les pondérations ont
également été attribuées, ce qui a permis de
cartographier leur influence sur les trois régions
étudiées.
Le but est maintenant de superposer l'ensemble de ces couches
géographiques, afin d'additionner leurs différentes
pondérations, comme le résume la figure 11 :
1 2
3
Analyse
1 2
1+3 2+3
3
71 | P a g e
Figure 11 - Superposition des couches et analyse du
traitement des données
Ainsi, une carte finale peut être obtenue, avec,
pour chaque nouveau polygone créé, un champ dans la table
attributaire renseignant la somme des pondérations le concernant.
On peut ainsi cartographier un potentiel de développement pour
la filière de la méthanisation sur le territoire, selon les
différents critères retenus initialement.
|
|
|
Illustration 3 - Table attributaire de la couche avec le
champ renseignant les pondérations de chaque polygone
|
0 | P a g e
3.4 Résultats et cartographie de prospection
3.4.1 Cartographie générale
Carte 28 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation
73 | P a g e
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Cette carte finale illustre donc le potentiel de
développement, sur les trois régions étudiées, pour
la méthanisation.
On retrouve un potentiel élevé autour des
grandes agglomérations, notamment à cause de la présence
massive de l'industrie agro-alimentaire et des hypermarchés. Les zones
industrielles issues de l'occupation du sol renforcent également cette
tendance.
On constate également que les principaux axes routiers
concentrent les zones ayant un indice élevé. La localisation des
établissements de l'industrie agro-alimentaire explique en partie cela,
avec le linéaire du transport de gaz naturel GrT et les postes de
transformation RTE.
Cette carte fait office de premier résultat, elle
permet, pour la société Armorgreen, de situer
grossièrement où concentrer les démarches de prospection
à l'échelle de ces trois régions. Elle permet aussi, en
ajoutant à la carte les projets d'unités de méthanisation
en cours de développement (carte ci-dessous), de confirmer la pertinence
des critères, des pondérations et des aires d'influence retenus.
En effet, on constate que, même si certaines entités
dérogent exceptionnellement à la règle, la plupart se
situent dans des zones où l'indice est élevé.
Carte 289 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation avec les projets en cours
d'étude
Il faut souligner que la production de carte de prospection
sur le territoire peut s'adapter en fonction des besoins exprimés par
l'entreprise : si l'on désire faire de la prospection pour de la
méthanisation strictement agricole, il est bien entendu possible de
retirer un critère, comme le gisement issu de l'industrie
agro-alimentaire et des hypermarchés.
Un changement d'échelle, pour maximiser
l'utilité de cet outil cartographique, est cependant indispensable si
l'on veut pouvoir répondre aux besoins exprimés par la
société Armorgreen.
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3.4.3 Variation de l'échelle d'étude
? Échelle départementale
L'échelle départementale semble être
l'échelle la plus adaptée par rapport aux données
cartographiées. En effet, on sait que de nombreuses entités
ponctuelles, par manque d'information, sont localisées au centre de leur
commune et non pas à leur emplacement réel. À
l'échelle départementale, cela a peu d'impact, car la lecture de
l'information géographique reste globale. En outre, l'échelle
permet d'afficher une grande partie des critères qui ont permis la mise
en place du modèle (ex : communes à forte densité de
cheptel, plateforme de compostage, poste RTE...).
Carte 3029 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation -
Département de la Sarthe
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Carte 31 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation -
Département de l'Orne
Une réelle prospection peut être organisée
sur le territoire en se basant sur cette seconde catégorie de cartes.
Cependant, pour permettre une aide à la décision
pour la prospection entre deux sites d'étude, un changement
d'échelle doit à nouveau être effectué. À
titre d'exemple, suite aux besoins de l'entreprise Armorgreen, sur les deux
cartes précédentes, ce changement a été
opéré sur les communes ayant un contour rouge, soit celles
représentant, à priori, un intérêt particulier pour
le développement de nouvelles unités de méthanisation.
75 | P a g e
76 | P age
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? Échelle communale
L'échelle communale est celle qui va
définitivement pouvoir orienter un choix de priorité pour
l'entreprise, s'il a lieu d'être, entre deux communes. Ces cartes doivent
cependant être étudiées en gardant à l'esprit que
certaines entités, comme énoncé
précédemment, ne sont pas localisées à leur
emplacement exact, mais au centre de leur commune de
référence.
Les trois cartes suivantes illustrent bien l'aide à la
décision que peut apporter cet outil : les trois communautés de
communes présentent des caractéristiques particulièrement
différentes. La communauté de communes du Coglais semble
être la plus propice au développement de nouvelles unités
de méthanisation, notamment à travers une forte présence
de gisements, tant agricoles qu'industriels, et peu de concurrence sur le
territoire. De plus, les possibilités de valorisation sont nombreuses,
avec la présence du linéaire GrT, de postes RTE et de plateformes
de compostage.
À l'inverse, la communauté de communes de
Sillé présente un gisement faible, une concurrence plus
élevée, et surtout de nombreux espaces naturels
protégés comme le parc naturel régional Normandie Maine et
plusieurs ZNIEFF de type 2, ces derniers étant représentés
par un indice global de développement particulièrement faible.
Enfin, la communauté de communes de Pipriac
présente une situation intermédiaire, avec une
nécessité de prospecter pour Armorgreen, mais moins
évidente que pour celle du Coglais.
Carte 302 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation
- Communauté de communes du Coglais
77 | P a g e
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Carte 33 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière
méthanisation Communauté de communes du Pays de
Sillé
Carte 314 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation - Pipriac
Communauté
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? Échelle locale
Une dernière échelle peut être
présentée, mais elle ne se base pas sur l'outil
développé dans cette étude. En effet, une fois que la
nécessité de prospecter a été identifiée sur
l'une des communes, il est intéressant de chercher à
échelle locale, les potentiels gisements méthanogènes
disponibles sur la commune concernée. Ainsi, les cantines
(écoles, maisons de retraite, entreprises), les supermarchés,
certains agriculteurs, les stations d'épurations peuvent être
préalablement recherchés, pour ensuite faire l'objet d'une
cartographie précise, comme ci-dessous pour Pipriac.
Carte 35 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation - Commune de
Pipriac
78 | P age
79 | P age
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3.5 Limites, perspectives dans l'avenir et critiques de
l'outil
Cet outil a vocation à être étendu sur
l'ensemble du territoire ouest-français pour la société
Armorgreen. Il permettra ainsi de localiser directement les zones les plus
propices au développement de la méthanisation au sein de
départements encore peu concernés.
La méthodologie de cet outil peut également
être reconduite dans le domaine de l'éolien, du solaire ou encore
des chaudières bois, dès lors que les données
cartographiques déterminantes auront été
identifiées et qu'elles sont disponibles.
À titre d'exemple, pour l'éolien offshore, un
outil public similaire croisant de nombreuses bases de données a vu le
jour : Géolittoral. Celui-ci souhaite « participer à la
fédération des mécanismes de visualisation des
données géographiques précises concernant le littoral et
s'interfacer avec les initiatives de géoportails locaux et avec le
géoportail national » [77]. Il s'inscrit également
dans la récente dynamique nationale et européenne de
développement des énergies marines renouvelables.
Certaines critiques peuvent être émises
concernant l'outil mis en place, notamment concernant les pondérations
ou le choix des données. Les pondérations ont été
attribuées en concertation avec les salariés de l'entreprise,
à partir de leurs connaissances et de leurs expériences. Or,
Armorgreen est avant tout une entreprise spécialisée dans le
photovoltaïque en pleine reconversion, diversification vers le biogaz ;
les pondérations peuvent donc certainement être
précisées, améliorées.
Pour l'industrie agro-alimentaire, il aurait été
possible d'adapter les pondérations en prenant en compte davantage de
critères. Le nombre de salariés est une variable correcte, mais
elle aurait pu être associée avec le type d'activité de
l'établissement en question, ainsi qu'avec des informations relatives au
potentiel méthanogène des déchets produits. En effet,
certaines enquêtes de l'INSEE permettent de comparer la quantité
de déchets organiques (poissons, viandes, végétales...)
produite selon la taille de l'établissement (nombre de salariés).
Des caractéristiques régionales sont également
renseignées, ce qui pourrait permettre d'effectuer une précision
supplémentaire en fonction de la région étudiée.
Les pondérations attribuées sont les mêmes
sur la totalité du territoire étudiée, soit pour les trois
régions. Le modèle retenu ne prend donc pas en compte les
spécificités régionales du territoire, on considère
ainsi implicitement que celui-ci est homogène. Si l'on se place à
l'échelle de la France, on a vu, de par les caractéristiques
relatives au gisement et à la concurrence notamment, que ces trois
régions peuvent être considérées comme étant
similaires. Par contre, à l'échelle de ces trois régions,
on a également constaté que des spécificités
existaient (ZES en Bretagne, ZRR en Basse-Normandie...). La question se pose
alors du territoire à prendre en compte pour mettre en place ce type
d'outil : ici le choix a été retenu de conserver les trois
régions, mais la question reste entière, l'échelle
régionale avec une prise en compte des spécificités peut
être envisagée.
Ensuite, concernant l'occupation du sol de Corine Land Cover
de 2006, il faut retenir que les polygones obtenus sont issus d'une
détection automatique réalisée à partir
d'orthophotos : l'exactitude des données est donc relative. Par exemple,
les « zones industrielles » mises en valeur par des
pondérations élevées (5), font référence
à une texture, un grain, des couleurs particulières sur
l'orthophoto, elles ne représentent pas les limites réelles d'une
zone d'activité ou d'une zone industrielle. Rien ne peut donc affirmer
que la réglementation des zones industrielles (favorable au
développement d'unités de méthanisation) s'applique donc
effectivement sur les zones référencées au sein de l'outil
mis en place. Les zones industrielles sont référencées de
façon précise par l'IGN avec la BD TOPO de chaque
département, cependant le prix de cette donnée étant assez
onéreuse pour les organismes privés, elle a donc
été mise de côté. On notera également que
certains
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départements mettent à disposition leurs propres
bases de données, à l'image du département de Loire
Atlantique qui, après avoir été contacté, a
accepté de transmettre la localisation des zones d'activités.
Ceci renforce la tendance qui voudrait que l'on adapte l'outil à
certaines entités géographiques plus petites, comme la
région ou le département.
Carte 326 - Zones d'Activités en Loire Atlantique
(44)
À noter également, pour la partie valorisation,
qu'il aurait été important d'intégrer les postes de
transformation basse et moyenne tension, géré par ErDF.
Cependant, après avoir contacté le service SIG de la
société, il a été notifié que ces
données sont strictement confidentielles, et ne sont diffusées
que sous certaines conditions avec les collectivités territoriales
(chartes, contrats...), et ce, moyennant un paiement de la donnée.
L'idée a donc été abandonnée
Enfin, s'agissant de la donnée des espaces naturels, on
notera que les pondérations de ceux-ci ne s'additionnement pas lorsque,
sur un même territoire, la présence de plusieurs types de
protection est avéré. Seule la protection avec la plus faible
pondération prédomine. Or, les réglementations divergent,
et il est certainement plus difficile d'adapter un projet lorsque qu'une ZNIEFF
de type 2 est présente ainsi qu'un parc naturel régional par
exemple. La nécessité de prendre en compte cette superposition
des différents types de protection des espaces naturels est donc
à prendre en compte pour améliorer l'outil proposé.
81 | P a g e
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CONCLUSION
La méthanisation est actuellement, avec les initiatives
prises par l'Allemagne depuis le début des années 2000 et plus
récemment celles engagées par la France, une source
d'énergie renouvelable en pleine expansion, comme a pu l'être le
photovoltaïque avant le moratoire de décembre 2010. Les subventions
de l'ADEME pour développer de nouveaux projets sont de plus en plus
nombreuses, et le plan EMAA présenté par l'État en mars
2013 inscrit cette filière sur des perspectives de long terme
(MEDDE, 2013, [48]).
Le modèle français se distingue
légèrement de ses voisins européens, tirant profit des
expériences allemande, suédoise et danoise. Les unités de
faible puissance ne sont pas privilégiées, au profit de celles
supérieures à environ 200 Kwe. Cependant, les usines à
très forte puissance (supérieures à environ 1000 Kwe)
restent assez minoritaires pour autant. La France met en avant un modèle
intermédiaire, misant avant tout sur une valorisation des déchets
issus de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire. Les cultures
énergétiques subventionnées Outre-Rhin ne sont donc pas
autorisées, seules les cultures dérobées peuvent permettre
une optimisation de la production d'énergie d'une unité. La
valorisation de la chaleur est une condition indispensable à l'obtention
d'aides de l'État, et fait donc partie des caractéristiques de ce
modèle « à la française » émergent, tout
comme la possibilité de valoriser le biogaz en l'injectant sur le
réseau de transport de gaz naturel GrT depuis 2011 (GrDF, 2011,
[41].
La filière du biogaz a donc de l'avenir : l'ATEE
estimait déjà en 2011, selon les objectifs fixés par
l'Etat pour 2020 (23% d'énergie renouvelable), que la filière,
avec l'électricité et la chaleur, pouvait créer 10 900
emplois par an liés au développement et 4 800 emplois permanents
(ATEE, 2011, [22]). Dans son scénario de transition
énergétique de 2013 basé sur une baisse des
émissions de gaz à effet de serre et une sortie du
nucléaire, Greenpeace met également au centre de son projet la
filière du biogaz (Greenpeace, 2013, [43]).
Tout cela valide la stratégie actuelle de la
société Armorgreen de diversifier ses activités en
proposant des solutions « clés en main » pour le
développement d'unités de méthanisation. Cependant,
celle-ci doit pouvoir s'appuyer sur une logique de prospection sur le
territoire. En effet, à l'échelle d'une région, les zones
les plus propices au développement d'unités doivent pouvoir
être identifiées. Les détails relatifs aux gisements,
à la concurrence, aux contraintes du territoire doivent donc être
connus et facilement localisables. À une échelle plus fine, les
différents services de la société doivent pouvoir orienter
un choix de prospection entre deux communes, afin d'optimiser le temps et la
productivité de chacun des salariés.
Cette étude avait donc pour ambition de créer un
outil cartographique d'aide à la décision pour l'entreprise, afin
d'élaborer une réelle stratégie de prospection sur le
territoire. La Bretagne, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire sont les
régions qui furent retenues pour mettre au point celui-ci,
développé à l'aide du logiciel ArcGIS 10. Il répond
globalement aux attentes de la société, avec une variation des
échelles d'étude qui reste possible, et une production rapide de
cartes qui illustrent aisément les caractéristiques du territoire
étudié pour le développement de la filière
(gisements, concurrence, valorisation, contraintes territoriales).
Enfin, cet outil peut néanmoins être amené
à évoluer, afin de le perfectionner. Des pistes ont
été citées, notamment concernant l'attribution des
coefficients de pondération qui peuvent certainement être
affinés. L'espace de référence sur lequel se base le
modèle (région, département) pourrait également
être modifié, afin de prendre en compte les particularités
locales du territoire.
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GLOSSAIRE
ADE : Agence Danoise de l'Énergie
AEE : Agence Européenne de l'Environnement
ADEME : Agence De l'Environnement de la Maitrise de
l'Énergie
AILE : Association d'Initiative Locales pour l'Énergie
et l'Environnement
APB : Arrêté de Protection de Biotope
APESA : Centre Technologique en Environnement et
Maîtrise des Risques
ATEE : Association Technique Énergie Environnement
BD : Base de Données
CC : Communauté de Commune
CGDD : Commissariat Général au
Développement Durable
CLC : Corine Land Cover
CNTP : Conditions Normales de température et de
pression
DATAR : Délégation Interministérielle
à l'Aménagement du Territoire et à l'Attractivité
Régionale
DGPR : Direction Générale de la
Prévention des Risques
DBFZ : Deutsches Biomasse Forscungs Zentrum
EDF : Électricité De France
EEG : Emeuerbaren Energie Gesetz
EMR : Énergie Marine Renouvelable
FiT CfD : Feed-in Tariffs with Contracts for Difference
FNAL : Fond National d'Aide au Logement)
GDF : Gaz de France
GES : Gaz à Effet de Serre
GNV : Gaz Naturel pour Véhicule
IAA : Industrie Agro-Alimentaire
ICPE : Installation Classée pour la Protection de
l'Environnement
IGN : Institut Géographique National
INPN : Inventaire National du Patrimoine Naturel
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes
Economique
ISDND : Installations de Stockages de Déchets Non
Dangereux
MEDDE : Ministère de l'Ecologie, du
Développement Durable et de l'Énergie
PCCE : Production Combinée de
Chaleur-Electricité
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNR : Parc Naturel Régional
RBD : Réserve Biologique Domaniale
REN21 : Renewable Energy Policy Network for the 21st
Century
RGA : Recensement Général Agricole
RN : Réserve Naturelle
RNCFS : Réserve Naturelle de Chasse et de Faune
Sauvage
RO : Renewables Obligation
RTE : Réseau de Transport
d'Électricité
SIC : Site d'Intérêt Communautaire
SIG : Système d'Information Géographique
SINOE : Système d'Information et d'Observation de
l'Environnement
SIRENE : Système Informatique pour le Répertoire
des ENtreprises et des Établissements
SIVOM : Syndicat Intercommunal à VOcation Multiple
SIVU : Syndicat Intercommunal à Vocation Unique
SMTTDM : Syndicat Mixte de Transport et de Traitement des
Déchets Ménagers
UIOM : Usine d'Incinération des Ordures
Ménagères
ZA : Zone d'Activité
ZDE : Zone de Développement pour l'Eolien
ZES : Zone en Excédent Structurel
ZICO : Zone Importante de Conservation des Oiseaux
ZNIEFF : Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique,
Faunistique et Floristique
ZPS : Zone de protection Spéciale
ZRR : Zone de Revitalisation Rurale
83 | P a g e
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BIBLIOGRAPHIE
? Ouvrages
[1] BERGER S., COUTURIER C., 2008 : LA METHANISATION EN MILIEU
RURAL. IN LA METHANISATION. DE MOLETTA R., LAVOISSIER, TEC ET DOC, PP
241-245.
[2] BEGUIN M., PUMAIN D., 2012 : LA REPRESENTATION DES DONNEES
GEOGRAPHIQUES, STATISTIQUE ET CARTOGRAPHIE. ARMAND COLIN, 3E EDITION, 255
PAGES.
[3] COUTURIER C., 2008 : L'ECONOMIE DE LA METHANISATION. IN LA
METHANISATION. DE MOLETTA R., LAVOISSIER, TEC ET DOC, PP 523-545.
[4] IFIP, 2010 : FICHES PAR ACTION : ENVIRONNEMENT ET
DEVELOPPEMENT DURABLE. IN BILAN D'ACTIVITE DE L'IFIP-INSTITUT DU PORC. 2010, PP
79-106.
[5] LAURINI R., MILLERET-RAFFORT F., 1993 : LES BASES DE DONNEES
EN GEOMATIQUE, HERMES SCIENCE PUBLICATIONS, 340 PAGES.
[6] MOLETTA R., 2008 : LA METHANISATION, LAVOISSIER. TEC ET DOC,
553 PAGES. ? Autres publications
[7] ADEME, AILE, SOLAGRO, TRAME, 2011 : LA METHANISATION A LA
FERME, GUIDE PRATIQUE. 20 PAGES.
[8] ADEME, 2013 : ETAT DES LIEUX METHANISATION A LA FERME
BASSE-NORMANDIE. 2 PAGES.
[9] AEB METHAFRANCE, LE PROCESS BIOLOGIQUE DE LA METHANISATION.
2 PAGES.
[10] AFNOR, 2012 : PANORAMA DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRE. 64
PAGES.
[11] AGRESTE, 2010 : RECENSEMENT AGRICOLE DE 2010.
[12] AILE, 2011 : DES SUBSTRATS A L'ENERGIE, FICHE
D'INFORMATION. 2 PAGES.
[13] AILE, 2011 : LA REGLEMENTATION LIEE AU BIOGAZ, FICHE
D'INFORMATION. 1 PAGE.
[14] AILE, 2011 : LA VALORISATION DE LA CHALEUR, FICHE
D'INFORMATION. 2 PAGES.
[15] AILE, 2011 : LA VALORISATION DU BIOGAZ. 1 PAGE.
[16] AILE, 2011 : LE DIGESTAT, FICHE D'INFORMATION. 1 PAGE.
[17] AILE : PLAN BIOGAZ 2011-2013. 4 PAGES.
[18] ANR, 2011 : CLEANWAST, EVALUATION DES TECHNOLOGIE PROPRES
ET DURABLES DE GESTIONS DES DECHETS. 77 PAGES.
[19] APESA, 2007 : METHANISATION ET PRODUCTION DE BIOGAZ, ETAT
DE L'ART. 37 PAGES.
[20] APESA, BIOMASSE NORMANDIE, ADEME, 2012 : LA CADRE
REGLEMENTAIRE ET JURIDIQUE DES ACTIVITES AGRICOLES DE METHANISATION ET DE
COMPOSTAGE. 83 PAGES.
[21] ATEE CLUB BIOGAZ, 2011 : EMPLOIS DANS LA FILIERE BIOGAZ. 16
PAGES.
[22] ATEE CLUB BIOGAZ, 2011 : ÉTAT DES LIEUX DE LA
FILIERE METHANISATION EN FRANCE. 72 PAGES.
84 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
[23] ATEE CLUB BIOGAZ, 2013 : LE BIOGNV, UN CARBURANT PROPRE
ET RENOUVELABLE POUR NOS VILLES. 28 PAGES.
[24] BIOMASSE NORMANDIE, 2011 : ETUDE D'OPPORTUNITES POUR LA
MISE EN OEUVRE D'UNITES COLLECTIVES DE METHANISATION EN BASSE NORMANDIE. 24
PAGES.
[25] BIOMASSE NORMANDIE, 2012 : BILAN REGIONAL DES DECHETS
POUR L'ANNEE 2010. 52 PAGES.
[26] CCI DES CÔTES D'ARMOR, 2004 : STRUCTURATION DE
FILIERES DE TRAITEMENT POUR LES DECHETS ORGANIQUES DE L'INDUSTRIE
AGRO-ALIMENTAIRE, DE LA RESTAURATION ET DE LA GRANDE DISTRIBUTION DU
DEPARTEMENT DES COTES D'ARMOR. 66 PAGES.
[27] CCI PARIS ILE-DE-FRANCE, 2013 : LE CADRE REGLEMENTAIRE
APPLICABLE AUX INSTALLATION DE METHANISATION. 4 PAGES.
[28] CDC CLIMAT RECHERCHE, 2013 : CHIFFRES CLES DU CLIMAT,
FRANCE ET MONDE. 48 PAGES.
[29] CEMAGREF : FICHE TECHNIQUE, MODELISATION DE LA
METHANISATION DES EFFLUENTS CONCENTRES. 2 PAGES.
[30] CETE DE L'OUEST, 2011 : ÉTAT DES LIEUX DES
RESEAUX DE CHALEUR EN PAYS DE LA LOIRE. 45 PAGES.
[31] COUTURIER C., 2009 : TECHNIQUES DE PRODUCTION
D'ELECTRICITE A PARTIR DE BIOGAZ ET DE GAZ DE SYNTHESE. SOLAGRO, RECORD, 254
PAGES.
[32] DEUTSCHES BIOMASSE FORSCUNGS ZENTRUM, 2012 : MONITORING
ZUR WIRKUNG DES ERNEUERBARE-ENERGIEN-GESETZ (EEG) AUF DIE ENTWICKLUNG DER
STROMERZEUGUNG AUS BIOMASSE. 120 PAGES.
[33] DGPR, 2012 : LES OBLIGATION DES GROS PRODUCTEURS DE
BIODECHETS. 2 PAGES.
[34] DRAAF BASSE-NORMANDIE, 2012 : PANORAMA DES IAA 2012,
FICHE REGIONALE. 4 PAGES.
[35] DRAAF BRETAGNE, 2012 : PANORAMA DES IAA 2012, FICHE
REGIONALE. 4 PAGES.
[36] DRAAF PAYS-DE-LA-LOIRE, 2012 : PANORAMA DES IAA 2012,
FICHE REGIONALE. 5 PAGES.
[37] ENEA CONSULTING, 2012 : FACTS & FIGURES, LE
BIOMETHANE, ENJEUX ET SOLUTIONS TECHNIQUES. 16 PAGES.
[38] ERNST ET YOUNG, ADEME, GRDF, 2010 : ETUDE DE MARCHE DE
LA METHANISATION ET DES VALORISATION DU BIOGAZ. 10 PAGES.
[39] EUROBSERV'ER, 2012 : ÉTAT DES ENERGIES
RENOUVELABLES EN EUROPE. 123 PAGES.
[40] FEMENAS A., 2008 : EVALUATION DES CONDITION DE
DEVELOPPEMENT D'UNE FILIERE DE METHANISATION « A LA FERME » DES
EFFLUENTS D'ELEVAGE. 67 PAGES.
[41] GRDF, 2011 : GRDF ET L'INJECTION DE BIOMETHANE DANS LE
RESEAU. 2 PAGES.
[42] GRDF, 2011 : LA PRODUCTION PAR METHANISATION & VOUS.
13 PAGES.
[43] GREENPEACE, 2013 : SCENARIO DE TRANSITION ENERGETIQUE.
27 PAGES.
[44] IFIP, ADEME, 2010 : LA METHANISATION DANS LA FILIERE
PORCINE, SEPARATION DE PHASES SECHAGE ET NORMALISATION DU DIGESTAT. 111
PAGES.
[45] JOUET L., 2012 : ETUDE DES POTENTIALITES DE VALORISATION
DES SOUS-PRODUITS ORGANIQUES EN VENDEE. UNIVERSITE RENNES 2 - HAUTE BRETAGNE.
66 PAGES.
85 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
[46] LE GUEN G., 2008 : L'ACCOMPAGNEMENT DES PROJETS DE
METHANISATION : COMMENT FAIRE EMERGER DES PROJETS DE METHANISATION AGRICOLE
DANS LE CONTEXTE ACTUEL ? ESITPA, [34] RHONALPENERGIE, AILE, 64 PAGES.
[47] MICHEL S., 2010 : METHANISATION : QUELLES STRATEGIES
D'APPROCHE DU MARCHE POUR ARMORGREEN ? SUPELEC, CEGOS, 50 PAGES.
[48] MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE
L'ENERGIE, 2013 : LE PLAN ENERGIE METHANISATION AUTONOMIE AZOTE. 12 PAGES.
[49] MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE
L'ENERGIE, 2013 : COMMUNIQUE DE PRESSE, PUBLICATION DU DECRET SUR LA DOUBLE
VALORISATION DE LA METHANISATION. 2 PAGES.
[50] MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE
L'ENERGIE, 2012 : QUATRIEME RAPPORT ANNUEL AU PARLEMENT SUR LA MISE EN OEUVRE
DES ENGAGEMENTS DU GRENELLE ENVIRONNEMENT. 60 PAGES.
[51] MOLETTA R., 2003 : LA DIGESTION ANAEROBIE DES DECHETS
MUNICIPAUX. RECORD, 16 PAGES.
[52] OPTABIOM, 2011 : BIEN CHOISIR SA CULTURE DEROBEE. 8
PAGES.
[53] OREADE-BRECHE, APESA, ADEME, 2009 : METHANISATION
AGRICOLE ET UTILISATION DE CULTURES ENERGETIQUES EN CODIGESTION. 130 PAGES.
[54] PARSY C., 2010 : BIOGAZ ET BIOMASSE : QUELLES
OPPORTUNITES DE DEVELOPPEMENT POUR ARMORGREEN ? CPSA COMBOURG, 80 PAGES.
[55] REGION BRETAGNE, 2011 : AGRICULTURE ET AGRO-ALIMENTAIRE
EN BRETAGNE, CHIFFRE EDITION 2011. 51 PAGES.
[56] REN21, 2013 : RENEWABLES 2013, GLOBAL STATUT REPORT. 178
PAGES.
[57] SEDE-MARCEAU M., 2010 : DE LA DONNEE A LA CONNAISSANCE :
TRAITEMENT, ANALYSE ET TRANSMISSION. 126 PAGES.
[58] SOLAGRO, EREP, PSPC, SOGREAH, PERI G, ADEME, 2010 :
EXPERTISE DE LA RENTABILITE DES PROJETS DE METHANISATION RURALE. 130 PAGES.
[59] VERPOEST M., 2012 : METHANISATION : ETUDE DES
OPPORTUNITES D'IMPLANTATION SUR LE MARCHE POUR LA SOCIETE ARMORGREEN. EME, 132
PAGES.
? Articles de Revue
[60] GAËLLE LE GUEN, 2013 : LE POTENTIEL DE LA
METHANISATION DANS L'OUEST DE LA FRANCE. BIOENERGIE INTERNATIONAL. N°23,
PP 31-35.
[61] EUROBSERV'ER, 2012 : BAROMETRE BIOGAZ. SYSTEME SOLAIRES, LE
JOURNAL DES ENERGIES RENOUVELABLES. N° 212, PP 66-79.
[62] OCTANT INFO, 2011 : L'IMPLANTATION DES GRANDS
ETABLISSEMENTS DE L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE BRETONNE. INSEE, N°15, 2
PAGES.
[63] OCTANT INFO, 2011 : L'EVOLUTION DE L'EMPLOI SALARIE DANS
L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE BRETONNE. INSEE, N°14, 2 PAGES.
86 | P age
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA -
2013 Université Rennes II
[64] ADEME, 2010 : LA METHANISATION, L'AVENIR ENERGETIQUE DES
DECHETS ORGANIQUES. ADEME&VOUS N°40, 13 PAGES.
[65] FRANCE AGRIMER, 2012 : LA METHANISATION, ETAT DES LIEUX ET
PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT. N°1, 12 PAGES.
? Sites internet
[66]
HTTP://AGRESTE.AGRICULTURE.GOUV.FR
[67] HTTP://INPN.MNHN.FR/
[68] HTTP://SD1878-2.SIVIT.ORG/ (CORINE LAND COVER 2006)
[69] HTTP://WWW.ACTU-ENVIRONNEMENT.COM/
[70] HTTP://WWW.ARMORGREEN.FR/
[71] HTTP://WWW.BIOGAS-CHINA.ORG/
[72] HTTP://WWW.BIOGAZ-ENERGIE-RENOUVELABLE.INFO/
[73]
HTTP://WWW.CLARKE-ENERGY.COM/FR/
[74] HTTP://WWW.DATAR.GOUV.FR/
[75] HTTP://WWW.DEVELOPPEMENT-DURABLE.GOUV.FR/
[76] HTTP://WWW.ENERGIES-RENOUVELABLES.ORG/
[77] HTTP://WWW.GEOLITTORAL.DEVELOPPEMENT-DURABLE.GOUV.FR/
[78] HTTP://WWW.GROUPE-LEGENDRE.COM/
[79]
HTTP://WWW.GRTGAZ.COM
[80] HTTP://WWW.JOURNAL-DES-COMMUNES.FR/
[81] HTTP://WWW.LAFRANCEAGRICOLE.FR/
[82] HTTP://WWW.LEGIFRANCE.GOUV.FR/
[83] HTTP://WWW.LETELEGRAMME.FR/
[84] HTTP://WWW.OBSERVATOIRE-DES-TERRITOIRES.GOUV.FR/
[85] HTTP://WWW.OUEST-FRANCE.FR/
[86] HTTP://WWW.SEMAPHORE.CCI.FR/
[87] HTTP://WWW.SINOE.ORG/
[88] HTTP://WWW.SIRENE.FR/
[89] HTTP://WWW.SOLAGRO.ORG/
[90] HTTP://WWW.VIASEVA.ORG/
[91]
HTTP://WWW2.ADEME.FR
87 | P a g e
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA -
2013 Université Rennes II
TABLE DES DOCUMENTS
? Cartes
Carte 1 - Présentation de l'entreprise (Armorgreen,
[70]) 4
Carte 2 - Production d'énergie primaire de biogaz dans
les pays de lUE à la fin 2011 (Eurobserv'ER, 2012
[56]) 25 Carte 3 - Nombre d'installations de
biométhane en fonctionnement au 1er janvier 2012 (IEA Biogas 2012 ;
ENEA Consulting 2012 [37]) 28 Carte 4 - Potentiel
d'évolution de la production de biogaz brut à l'horizon 2020
(Plans d'action nationaux en
faveur des énergies renouvelables, 2010 ; ENEA
Consulting 2012 [37]) 31
Carte 5- Densité d'élevage par commune (cheptel
/ ha) 42
Carte 6 - Établissements de l'industrie
agro-alimentaire et hypermarchés de plus de 50 salariés 43
Carte 7 - Réseaux de chaleur publics, équivalent
logements desservis et principale énergie utilisée 44
Carte 8 - Réseau de transport de gaz naturel GrT et
capacité d'injection 45
Carte 9 - Plateformes de compostage, capacité des
stations et type de gestion 46
Carte 10 - Postes de transformation RTE et tension
d'exploitation des postes 47
Carte 11 - Zones en excédent structurel 48
Carte 12 - Zones de revitalisation rurale 49
Carte 13 - Occupation du sol 50
Carte 14 - Zones de protection des espaces naturels 51
Carte 15 - Unités de méthanisation : types de
valorisation, puissances et états d'avancement des projets 52
Carte 16 - Unités de méthanisation -
Pondérations 55
Carte 17 - Industrie agro-alimentaire - Pondérations
57
Carte 18 - Hypermarchés - Pondérations 58
Carte 19 - Postes de transformation RTE - Pondérations
59
Carte 20 - Réseaux de chaleur publics -
Pondérations 60
Carte 21 - Plateformes de compostage - Pondérations
62
Carte 22 - Réseau de transport de gaz naturel GrT -
Pondérations 63
Carte 23 - Densité de cheptel par commune -
Pondérations 65
Carte 24 - Zones en excédent structurel -
Pondérations 66
Carte 25 - Zones de revitalisation rurale -
Pondérations 67
Carte 26 - Milieux naturels protégés -
Pondérations 69
Carte 27 - Occupation du sol - Pondérations 70
Carte 28 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation 72
Carte 29 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation avec les projets en cours
d'étude 73 Carte 30 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation -
Département de la Sarthe
74 Carte 31 - Cartographie du potentiel de
développement de la filière méthanisation -
Département de l'Orne
75
Carte 32 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation - 76
Carte 33 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation 77
Carte 34 - Cartographie du potentiel de développement
de la filière méthanisation - Pipriac Communauté 77 Carte
35 - Cartographie du potentiel de développement de la filière
méthanisation - Commune de Pipriac 78
Carte 36 - Zones d'Activités en Loire Atlantique (44)
80
88 | P age
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA -
2013 Université Rennes II
? Graphiques
Graphique 1 - Potentiel méthanogène de
différents substrats et co-substrats (AILE, ADEME, Solagro, [5]) . 8
Graphique 2 - Définition d'un gros producteur de
biodéchets (DGPR, 2012, [33]) 11 Graphique 3 - Nombre
d'installations de production de biogaz et capacité
énergétique installée correspondante
en Allemagne (DBFZ* 2012, [32]) 26 Graphique 4 -
Évolution de la puissance électrique cumulée des
installations de méthanisation agricole en
France (Source : ADEME, 2011 [5]) 29 Graphique 5 - Comparaison
de la production électrique biogaz avec les objectifs 2020 en GWh
(ObservER
2012, [76]) 30
Graphique 6 - Distribution statistique de la densité de
cheptel par commune (algorithme de Jenks) 64
? Figures
Figure 1 - L'offre d'Armorgreen en méthanisation
(Armorgreen, [70]) 4
Figure 2 - Principes de la méthanisation (ADEME, 2011 [5])
6
Figure 3 - Schéma de fonctionnement d'une unité de
déshydratation sur une installation de méthanisation (IFIP,
2010, [40]) 13
Figure 4 - Les différents types de valorisation du biogaz
(Grt Gaz, 2012, [79]) 14
Figure 5 - Rendement d'une cogénératrice (ADEME
[5]) 15
Figure 6 - Injection du biométhane sur le réseau
GrDF, responsabilité des parties prenantes (ENEA Consulting,
2012, adapté de GrDF [37]) 17
Figure 7- Calendrier pour un projet soumis à
déclaration ICPE (ADEME, 2011 [5]) 19
Figure 8 - Valorisation du digestat (APESA, 2012 [20]) 21
Figure 9 - Structure d'un système d'information
géographique (LAURINI, 1993 [5]) 37
Figure 10 - Méthodologie mise en place 38
Figure 11 - Superposition des couches et analyse du traitement
des données 71
? Illustrations
Illustration 1 - Enerpark (Armorgreen, [70]) 3
Illustration 2 - Les quatre étapes de la
méthanisation (MEDDE, 2013 [75]) 7
Illustration 3 - Table attributaire de la couche avec le champ
renseignant les pondérations de chaque polygone
71
? Tableaux
Tableau 1 - Rendement d'une cogénératrice (ATEE,
2011, [22]) 15
Tableau 2 - Détails des rubriques 2781 - 1 et 2 des ICPE
(MOLETTA, 2008 [6]) 19
Tableau 3 - La réglementation liée à la
combustion du biogaz (APESA, 2012 [20]) 21
Tableau 4 - Pondérations et discrétisation -
Unités de méthanisation 54
Tableau 5 - Pondérations et discrétisation -
Industries agro-alimentaire 56
Tableau 6 - Pondérations et discrétisation -
Hypermarchés 58
Tableau 7 - Pondérations et discrétisation - Postes
de transformation RTE 59
Tableau 8 - Pondérations et discrétisation -
Réseaux de chaleur publics 60
Tableau 9 - Pondérations et discrétisation -
Plateformes de compostage 61
Tableau 10 - Pondérations et discrétisation -
Réseau de transport de gaz naturel GrT 63
Tableau 11 - Pondérations et discrétisation -
Densité de cheptel par commune 64
Tableau 12 - Pondérations et discrétisation - Zones
en excédent structurel 66
Tableau 13 - Pondérations et discrétisation - Zones
de revitalisation rurale 67
Tableau 14 - Pondérations et discrétisation -
Milieux naturels protégés 68
Tableau 15 - Pondérations et discrétisation -
Occupation du sol 70
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ANNEXES
Doc 1. Production d'énergie
primaire de Doc 2. Production brute
d'électricité à partir
biogaz de l'Union Européenne en 2010 et de biogaz de
l'Union Européenne en 2010 et
2011 (ktep) (Eurobserv'ER, 2012) 2011 (GWh) (Eurobserv'ER,
2012)
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Calcul du tarif d'achat
|
1. Tarif de base
|
Puissances
|
Tarifs(c€/kWh)
|
=150 kW
|
13,37
|
de 151 à 300 kW
|
12,67
|
de 301 à 500 kW
|
12,18
|
de 501 à 1000 kW
|
11,68
|
de 1001 à 2000 kW
|
11,19
|
2. Prime à l'efficacité
énergétique
|
Efficacité énergétique
V
|
Montant de la prime (c€/kWh)
|
V = 35%
|
0
|
V = 70%
|
4
|
De 35 à 70%
|
Interpolation linéaire
|
3. Prime au traitement des effluents
d'élevage
|
Puissances
|
Tarif maximal (c€/kWh)
|
=150 kW
|
2,6
|
= 1000 kW
|
0
|
de 150 à 1000 kW
|
Interpolation linéaire
|
Part d'effluents dans la ration
|
Prime effluents d'élevage (conditionnée
à la puissance)
|
=20 %
|
0
|
=60 %
|
Maximale
|
de 20 à 60 %
|
Interpolation linéaire
|
V = (Eth + Eélec)/(0,97 x Ep) avec :
- Eth est l'énergie thermique valorisée
autrement que par la production d'électricité, l'autoconsommation
ou la transformation des intrants. Pour le calcul de V, seule est
comptabilisée l'énergie thermique qui alimente une
activité consommatrice en chaleur créée en même
temps que l'installation ou vient en substitution d'un moyen de production
d'énergie thermique fossile (charbon, gaz, pétrole et leurs
dérivés) ;
- Eélec est l'énergie électrique produite
nette, c'est-à-dire la production électrique totale produite
laquelle on retire la consommation électrique des auxiliaires ;
- Ep est l'énergie primaire en PCI du biogaz en
entrée de centrale.
Doc 3. Calcul du tarif d'achat
(La France Agricole, 2011)
POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA -
2013 Université Rennes II
|
Bretagne
|
Pays de la Loire
|
Tonnage et ktep
|
Hypothèse basse (2020)
|
Hypothèse haute (2020)
|
Tonnage et ktep
|
Hypothèse à 2020
|
Hypothèse à 2050
|
Effluents d'élevage
|
32 406 000 t 649 ktep
|
5 - 10%
|
10 - 50%
|
21 217 000 t 541,3 ktep
|
5 - 10%
|
20 - 30%
|
Biomasse végétale
|
2 028 000 t 157 ktep
|
5%
|
10%
|
615 000 t 92,3 ktep
|
12%
|
45%
|
IAA
|
922 600 t 92,3 ktep
|
10%
|
30%
|
912 400 t 81,7 ktep
|
25%
|
30%
|
Collectivités et services
|
1 082 000 t 76,7 ktep
|
10 - 20%
|
30 - 50%
|
1 078 000 t 74,1 ktep
|
25%
|
40%
|
Doc 4. Scenarii potentiel
méthanisation Bretagne et Pays de la Loire (Bioénergie
International, 2013)
|
Bretagne
|
Pays de la Loire
|
Hypothèse basse (2020)
|
Hypothèse haute (2020)
|
Hypothèse à 2020
|
Hypothèse à 2020 + GES
|
Hypothèse à 2050
|
Gisement
|
3 693 000 t 100 ktep
|
12 603 000 t 245 ktep
|
1 632 000 t 80 ktep
|
+ 440 000 t (lisiers)
|
5 145 000 t
|
Puissance équivalente électrique
50 MW
|
100 MW
|
45 MW
|
|
138 MW
|
Production d'énergie
|
270 GWhe 190 GWhth 300 GWh injecté
|
540 GWhe 390 GWhth 600 GWh injecté
|
362 GWhe 435 GWhth
|
+ 18 GWhth
|
1 103 GWhe
|
Nombre d'unités
|
|
|
222 unités
|
+ 150 unités simplifiées
|
715 unités
|
Doc 5. Scenarii potentiel
méthanisation Bretagne et Pays de la Loire (Bioénergie
International, 2013)
|