Université d'Abomey-Calavi (UAC)
*****
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
(FLASH)
*******
DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)
*******
Campus d'Abomey-Calavi
*******
Mémoire de
Maîtrise
Option : Géographie Humaine et
Economique
DYNAMIQUE URBAINE ET INSECURITE DANS LA COMMUNE
D'ABOMEY-CALAVI
THEME :
Présenté par :
SOGBO Elossi Alain
.
Sous la direction de :
Dr. Toussaint VIGNINOU
Maître-Assistant
(DGAT/FLASH/UAC)
Soutenu, le 29/05/2013
SOMMAIRE
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
4
RESUME
5
ABSTRACT
5
INTRODUCTION
6
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE,
METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE
8
1.1- Cadre théorique
8
1.2- Approche méthodologique
23
1.3 - Cadre géographique du secteur
d'étude
31
CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA
COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI
35
2.1- Etat de la population de la cosmmune
d'Abomey-Calavi.
35
2 .2 - L'urbanisation de la commune
d'Abomey-Calavi
37
2.3- Facteurs explicatifs de l'urbanisation
40
CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA
COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI
50
3.1- Analyse du système de
sécurité de la commune d'Abomey-Calavi
50
3.2- Sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au développement du
système sécuritaire
59
3.3 - Synthèse des
éléments de diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
67
CHAPITRE IV : SUGGESTIONS
70
4.1-Démarche méthodologique de
formulation de stratégies
70
4.2-Formulation de proposition de
stratégies opérationnelle
71
CONCLUSION
78
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
80
LISTE DES TABLEAUX
84
LISTE DES FIGURES
85
LISTE DES PHOTOS
86
TABLE DES MATIERES
94
DEDICACE
Ø A tous les membres de ma grande famille Akpo.
Ø A TOHOUNKPO Anne et toute sa famille.
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé
grâce aux efforts conjugués d'un ensemble de personnes. Qu'il nous
soit permis de leur exprimer ici nos vifs remerciements. Notre profonde
gratitude à notre maître de mémoire Docteur
Toussaint VIGNINOU pour avoir minutieusement supervisé
ce travail d'étude et de recherche. Nous espérons
sincèrement avoir l'occasion de collaborer de nouveau avec lui dans
l'avenir pour la poursuite de nos études. Nous remercions
également feu Professeur Joseph Adam AKPAKI pour
avoir accepté de nous accompagner dans la réalisation de ce
travail mais qui, malheureusement nous aquitté beaucoup plus tôt.
Que son âme repose en paix. Nos sincères estimes vont à
l'endroit du Docteur Hervé KOMBIENI pour nous avoir
guidé dans les méandres du processus de rédaction et nous
avoir obligé à mettre de l'ordre dans nos idées. La
pertinence de ses remarques a amélioré la qualité de ce
mémoire. Recevez ici nos sincères et profonds remerciements pour
votre grande qualité scientifique. Nos remerciements vont aussi à
l'endroit de tous les autres membres du Laboratoire d'Etudes des Dynamiques
Urbaines et Régionales(LEDUR).
Nous n'oublions pas ceux et celles qui nous ont aidé au
cours des années, à grandir intérieurement et à
raffiner nos analyses.
Enfin, nous allons nous en vouloir de ne pas mentionner le
rôle important joué par nos parents dans la réalisation de
ce projet de longue haleine. Grâce aux valeurs qu'ils nous ont
inculquées, nous avons développé notre soif d'apprendre et
la confiance nécessaire pour mener à bien ce genre d'entreprise.
Nous espérons qu'ils sont fiers du fruit de leurs efforts.
SIGLES ET
ABREVIATIONS
FDS : Forces de l'Ordre
et de Sécurité
FLASH : Faculté des
Lettres, Arts et Sciences Humaines
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
LEDUR : Laboratoire d'Etudes des
Dynamiques Urbaines et Régionales
MEHU : Ministère de
l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme
MISD : Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation
MISPC : Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité Publique et des Cultes
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement
ONU : Organisation des
Nations Unies
OMS : Organisation Mondiale
de la Santé
RGPH1
: Premier Recensement Général de
la Population et de l'Habitation
RGPH2 :
Deuxième Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
RGPH3
:Troisième Recensement Général de la
Population et de l'Habitation
SDAC : Schéma Directeur
d'Aménagement Communal
RESUME
La commune d'Abomey-Calavi vit une dynamique urbaine sans
précédent. Cette situation a sérieusement impacté
la sécurité des personnes et des biens. Pour contribuer à
une meilleure connaissance de ce problème et d'y remédier, le
thème « Dynamique urbaine et insécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi » a été choisi.
Pour aboutir aux résultats, une méthodologie
a été adoptée. Elle se résume à la recherche
documentaire, à la collecte des données sur le terrain et
à l'analyse des résultats. Les données d'enquêtes
ont été collectées grâce aux questionnaires, guides
d'entretien et grille d'observation conçus à cet effet. Les
données statistiques (données démographiques et
données sur la délinquance et la criminalité) ont
été collectées respectivement au niveau de l'INSAE et de
la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi. La formulation des stratégies
opérationnelles quant à elle, s'est basée sur le
modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats).
Il ressort de cette étude que la commune
d'Abomey-Calavi connait une dynamique urbaine due à la croissance
démographique (47 000 à 400 000 habitants de 1979 en 2012) et
à l'extension spatiale. Cette croissance démographique de la
population a considérablement contribué à
l'insécurité qui se fait observer par la propension des victimes
à se plaindre. Dans l'arrondissementd'Abomey-Calavi, le nombre de
délinquants et criminels déférés par la Gendarmerie
qui était de 570 en 2009 est passé à 715 en 2012.
L'insécuritéa donc pris de l'ampleur. Des dispositions idoines
s'imposent pour une gestion saine et durable de ce
phénomène.
Mots clés :
Abomey-Calavi, dynamique urbaine, insécurité
ABSTRACT
The Abomey-Calavi township is in a urban dynamic never
seen. This situation has seriously impacted people and goods security. To
contribute to an efficient knowledge of this problem and to solve it, this
theme has been chosen: «Urban dynamic and insecurity in the township of
Abomey-Calavi».
To have results, a methodology has been adopted. This
methodology implies documentary research, data collection on the field and the
analysis of results. The investigation data (results) have been collected due
to questionnaires and interviews guides elaborated for that. The statistic data
(demographical data and data about delinquency and criminality) have been
collected at the (INSAE) office and at the brigade of gendarme (policemen
station) of Abomey-Calavi. Concerning the formulation of operational
strategies, it was based on the example of SWOT (Strength, Weakness,
Opportunities, Threats).
From this research work, we noticed that the Abomey-Calavi
township urban dynamism is due to the demographical growth (47 000 to
400 000 inhabitants from 1979 to2012) and the spatial extension. This
demographical growth of the population is a source of an increasing insecurity
observed taking into account the victims complaints. In the district of
Abomey-Calavi, the number of delinquents and criminals sent by policemen or
gendarme was 570 in 2009. This figure has increased in 2012 to 715. Persons and
goods insecurity has increased. Then, proper and adequate measures must be set
up to well manage this phenomenon for lasting.
Key-words: Abomey-Calavi, urban
dynamic, insecurity
INTRODUCTION
L'urbanisation est un processus de l'évolution des
sociétés contemporaines et modernes. La croissance
démographique que connaît le monde entier modifie la trame sociale
et l'environnement habituel et affecte le bien-être des populations
(Polese et Wolfe ,1995). Ainsi l'OMS, cité par Sohoudji (2011) affirme
que « le taux d'accroissement de la population urbaine est tel
que les autorités locales ne peuvent plus suivre l'évolution de
la demande concernant les services de base
L'Afrique a été engagée dans le mouvement
depuis une période récente : la conférence de
Bucarest a été le vrai départ des préoccupations en
1974 (Assogba, 2003). Mais le fait urbain en Afrique est lié à la
colonisation européenne et apparaît surtout le long des
côtes où les villes portuaires sont devenues des métropoles
économiques voire des capitales d'Etat (Guingnido, 1992). Ce qui affecte
aussi les localités environnantes.
Au Bénin, les villes ont connu une croissance
démographique extrêmement rapide après les années 50
(Guingnido, 1992). Cette situation est liée au peu de succès
qu'ont connu les politiques de développement rural et à la
faiblesse des revenus en milieu rural, aggravée par la chute durable des
prix des produits de vente.
La commune d'Abomey-Calavi, banlieue de Cotonou (ville phare
et capitale économique du Bénin) n'a pas été
épargnée par ce phénomène. La commune
d'Abomey-Calavi a connu une croissance démographique beaucoup plus
accélérée depuis les années 70 jusqu'à nos
jours. Cette commune comptait 47 000 habitants en 1979 (INSAE, 1988) et
environ 400 000 habitants aujourd'hui (INSAE, 2004). Le taux annuel de
croissance a été de 9,30 % entre 1992 et 2002 et le rythme actuel
doit être très proche de ce taux (INSAE, 2004). La population de
la commune double tous les sept ou huit ans (Makpenon, 2011), rythme bien
entendu insoutenable. Parallèlement à cette croissance, la
commune n'a bénéficié que de très peu
d'investissements. Les services publics sont quasi absents et la
municipalité n'a pas de moyens (Makpenon, 2011). On note dans la commune
d'Abomey-Calavi l'apparition de plusieurs quartiers spontanés sans plan
foncier. Il se pose alors le problème de l'équipement en
infrastructures sécuritaires.
Par ailleurs, la dynamique démographique et le
ralentissement des activités économiques ont engendré des
problèmes de gestion de la sécurité des personnes et des
biens comme l'escroquerie, le vol à la tire, les coups et blessures
volontaires, le viol, les violences et voies de fait, l'atteinte à la
pudeur, le faux en écriture, l'homicide volontaire, etc. Ce sont autant
de comportements, soit délictueux, soit criminels, qui ne cessent
d'augmenter (Kpanou et Vignikin, 2005).
Face à l'insécurité dont la
fréquence inquiète, l'opinion fait pression sur les
autorités pour qu'elles se montrent plus réactives pour garantir
leur sécurité et la protection de leurs biens qui est un droit
fondamental de la constitution béninoise du 11 décembre 1990.
Cette situation ne saurait laisser indifférent aucun
chercheur habitant de la commune d'Abomey-Calavi encore moins les
spécialistes de l'environnement socio-économique. C'est à
ce titre que le présent sujet: « DYNAMIQUE URBAINE ET
INSECURITE DANS LA COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI » est choisi.
Le contenu de la présente étude s'articule
autour de quatre points à savoir :
- cadres théorique, méthodologique et
géographique de l'étude ;
- dynamique urbaine dans la commune d'Abomey-Calavi ;
- insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi ;
- suggestions.
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE
L'ETUDE
Pour
mieux aborder le thème de cette étude, il s'avère
nécessaire de dégager le cadre théorique, d'adopter une
méthodologie et de présenter la zone d'étude.
1.1-
Cadre théorique
Le
cadre théorique de l'étude présente la revue de la
littérature, la clarification de quelques concepts, la
problématique et les hypothèses et objectifs de travail.
1.1.1- Revue de la littérature
La revue de littérature fait le point des
différentes recherches et analyses effectuées par certains
chercheurs sur la question d'urbanisation et de l'insécurité dans
les villes.
1.1.1.1-La dynamique urbaine
L'urbanisation est globalement récente en Afrique
sub-saharienne : environ 15 % de sa population vivaient dans les villes en
1960 et 30 % en 1990 (les proportions des mêmes années
étaient de 61 % et 73 % dans les pays industrialisés). Dans sa
partie occidentale entre 1960 et 1990, la population urbaine a
été multipliée par 06, soit de 13 à 78 millions.
Elle devrait encore connaître une forte croissance d'ici 2020 (de 78
à 275 millions) selon les Etudes de Perspectives à Long Terme de
l'Afrique de l'Ouest (Club du Sahel : OCDE, 1994). Cette urbanisation se
caractérise par son extrême disparité entre une capitale
tentaculaire et un réseau de villes nettement plus petites. Cette
croissance rapide de la population et de l'urbanisation dans les pays en
développement ne s'accompagne pas d'une politique adéquate
conduisant ainsi à des difficultés d'accès à des
services sociaux de base (Adanzounon, 2010). En ce qui concerne le
Bénin, Odoulami (1999), cité par Adanzounon (2010) a
montré que la croissance démographique dans les villes a
engendré de nombreux problèmes dans les périphéries
des grandes villes du pays.
1.1.1.2-Les fondements
théoriques sur la criminalité
La littérature existante montre assez d'explications de
la manifestation des faits criminels sur divers plans notamment sociologique,
individuel, psychologique et économique. En effet, les sociologues dans
leur étude sur la déviance, un thème plus vaste que la
délinquance, en recherchant les causes de la déviance. La
déviance n'existe que par rapport à la norme dont elle est
déviée. La déviance est donc expliquée à
partir du milieu social du déviant et ou de ses conditions de vie (son
statut socio-économique inférieur, l'influence de la bande ou du
groupe auquel il appartient, son milieu ethnique et sa famille) (Ferri, 1893
cité par Megan et Amoussou, 2011).
Sur le plan individuel, la commission d'un acte
délictueux ou criminel dépend du complexe relatif aux conditions
physiques anormales de l'individu, de son ajustement émotionnel
inadéquat et aussi du fait qu'il soit dépendant de l'alcool ou de
la drogue (D'Amours, 1995 cité par Megan et Amoussou, 2011).
Pour les psychologues, le comportement délictueux ou
criminel dépendrait de ses caractéristiques subjectives. Ainsi,
le manque ou l'excès d'une autorité surtout parentale conduit
souvent à la délinquance. Selon eux la délinquance est
expliquée par son lien avec une dépravation de la vie familiale
(Marjuvia, 1994 cité par Megan et Amoussou, 2011).
Enfin l'analyse économique contemporaine du crime a
pour point de départ le travail de Becker, Crime and Punishment, ou
crime et sanction : an Economie Approach ou une approche
économique, (1968). Suite à cet article, le crime a
commencé à être analysé par la science
économique. Les résultats obtenus ont eu une certaine influence
dans les politiques de dissuasion. Becker (1968) analyse les criminels comme
des personnes normales et rationnelles. En utilisant la théorie
microéconomique de la sélection, il explique pourquoi les
politiques conçues par les criminalistes sont loin d'avoir les
résultats désirés. D'après Becker, les individus
décident rationnellement de s'engager ou non dans des activités
criminelles en comparant l'utilité qu'ils reçoivent en
poursuivant des activités honnêtes et celle obtenue de la
participation à des activités criminelles. Les activités
criminelles sont moins attrayantes si la probabilité de détection
est élevée ou si la punition est très
sévère. La combinaison entre les amendes monétaires et des
punitions (comme l'emprisonnement) peuvent aider à dissuader le crime de
manière optimale. Suivant la théorie économique, on
utilise le concept de coût d'opportunité dans l'analyse de la
criminalité. Le coût d'opportunité d'obtenir des profits
des activités légales est la perte de profits de
l'illégalité. Les criminels agissent en agent économique
rationnel en prenant en compte plusieurs facteurs comme les revenus qu'ils
peuvent obtenir en travaillant dans la légalité, les revenus
qu'ils peuvent obtenir en travaillant dans les activités
illégales et la probabilité d'être pris et punis par la
justice. Ainsi les milieux urbains constituent des lieux propices pour
développer ces activités illégales dans l'anonymat.
1.1.1.3- Les interactions sociales dans les modèles de
délinquance urbaine
L'urbanisation est globalement récente en Afrique
sub-saharienne : environ 15% de la population vivaient dans les villes en
1960 et 30 % en 1990 (les proportions des même années
étaient de 61 % et 73 % dans les pays industrialisés). Dans sa
partie occidentale entre 1960 et 1990, la population urbaine a
été multipliée par six (06), soit de 13 à 78
millions. Elle devrait encore connaître une forte croissance d'ici 2020
(de 78 à 275 millions) selon les études de perspectives à
long terme de l'Afrique de l'Ouest (OCDE, 1994). Cette urbanisation se
caractérise par son extrême disparité entre une capitale
tentaculaire et un réseau de villes nettement plus petites.
Cette croissance rapide de la population et de l'urbanisation
dans les pays en développement ne s'accompagne pas d'une politique
adéquate conduisant ainsi à des difficultés d'accès
à des services sociaux de base et publics.
Ainsi, concernant la politique sécuritaire plusieurs
études parues ces dernières années ont essayé de
comprendre pourquoi des Etats ou des villes aux caractéristiques
similaires avaient des taux de criminalité différents et il est
apparu que les différences de politique de sécurité
publique ne suffisaient pas à expliquer ces différences. Il a en
fait fallu dépasser le cadre un peu restrictif du modèle initial
et prendre en compte dans l'analyse le fait que le choix d'un individu
dépend certes de ses préférences mais également de
son environnement économique et social.
Dans ce domaine, les travaux de Glaeser et Sacerdote font
désormais autorité. Dans un premier temps, Glaeser et Sacerdote
(1999) suggèrent que la très forte variance des taux de
criminalité dans le temps et dans l'espace est due à la
présence d'interactions sociales et à leur intensité. Les
résultats suggèrent que les interactions sociales ont un impact
important sur les petits délits; un impact plus modéré sur
les crimes plus importants et un impact pratiquement négligeable sur les
meurtres et les viols. Ces résultats sont renforcés par le fait
que les auteurs estiment aussi leur modèle sur d'autres variables telles
que les décès provoqués par des maladies ou par suicide et
trouvent un impact négligeable des interactions sociales sur ces
variables.
Dans un second temps, Glaeser et Sacerdote (1999) tentent
d'expliquer le fait que les taux de criminalité soient plus
élevés dans les villes. En appliquant une méthode de
décomposition similaire à celle utilisée dans l'article
précédent au modèle de Becker, les auteurs tentent
d'isoler les facteurs de criminalité et de violence dans les grandes
villes nord-américaines. Environ un quart de la corrélation entre
la taille de la ville et son taux de criminalité provient du fait que
les gains retirés du crime sont plus élevés dans les
grandes villes. La plus faible probabilité d'arrestation observée
en ville explique à peine 20 % de cette corrélation. En revanche,
entre un tiers et la moitié de l'impact de l'urbanisation sur la
délinquance provient d'une plus grande proportion de ménages
dirigés par des femmes dans les grandes villes. Cette variable peut
être vue comme une approximation du degré de cohésion et de
contrôle social des individus et ces résultats suggèrent
donc l'importance du capital social comme facteur de réduction de la
criminalité.
Il convient de citer Lederman (1988) qui estime l'impact de
plusieurs indicateurs de capital social sur les crimes violents pour une coupe
transversale de pays. Les différentes variables de capital social
utilisées sont issues d'enquêtes comparables entre pays et portent
sur la confiance envers autrui, la participation à des organisations
(associations, syndicats partis politiques, etc.) et la religiosité. Il
en résulte que la prévalence de la confiance envers autrui
réduit significativement les taux de délinquance. En revanche,
les autres variables ont des effets plus ambigus, notamment du fait de la
difficulté à isoler la composante du capital social strictement
exogène par rapport au crime (Lederman, 1988cité par Megan et
Amoussou, 2011). D'où l'importance des écrits sur les violences
urbaines des sociétés africaines qui ont pour
caractéristique fondamentale la solidarité.
1.1.1.4-Acculturation,
globalisation et insécurité urbaines
Le phénomène des violences urbaines a une
histoire propre dans nos sociétés africaines et fait, le plus
souvent, l'objet d'un débat autour des facteurs que,
différemment, les chercheurs lient à sa recrudescence actuelle.
Des questions sur son origine trouvent des réponses multiples mais pour
Durkheim (1968), le crime est un phénomène normal et est
intrinsèquement lié au fonctionnement social de toute
collectivité. Toutefois, il donne encore de savoir que « si le
crime est normal, c'est à condition d'être haï
».
Brillon (1987), dans son étude sur l'acculturation, les
déviances et la criminalité en Afrique noire a ressorti des
facteurs entrant dans l'explication des violences urbaines partant de la
caractéristique fondamentale des sociétés africaines
qu'est la solidarité (Brillon,1987 cité par Karoue, 2011). Selon
lui, les violences urbaines ont leur racine principale dans les grandes
mutations subies par les sociétés contemporaines et
contraignantes à l'adoption de nouvelles donnes qui, d'une
manière et d'une autre sont contradictoires à celles qui
prévalaient dans les collectivités africaines d'antan. Dès
lors, l'autorité familiale de nos sociétés traditionnelles
qui se chargeait du contrôle social des membres de la famille et de la
collectivité par la transmission des valeurs, des règles et de
leur suivi ont perdu leur substance par l'acculturation due au modernisme. Ces
liens familiaux, en effet, arrivaient à contenir la délinquance
juvénile dans le contexte des sociétés traditionnelles
puisque l'anonymat des métropoles n'y existait pas et chaque membre du
groupe était le gardien de son frère. En d'autres termes, les
infractions commises par chaque membre attiraient le châtiment sur tout
le groupe. « La solidarité des familles et des individus et
leurs responsabilités collectives obligeait chacun à jouer un
rôle préventif efficace ». Les violences auraient pris
de l'ampleur, selon lui, du moment où sont apparues des
sociétés « réservées » dont certains
individus en sont les exclus conduisant à l'individualisme et l'anonymat
; bref, la ville moderne. Santucci (1990), cité par Roché (1998)
confirmait cette idée en ces termes : «... les délits
sont commis par des hommes qui ne sont plus intégrés dans les
cadres sociaux et professionnels cohérents... ».
L'accroissement des inégalités, l'élargissement et
l'approfondissement des exclusions sont de plus en plus reliés à
la mondialisation et à son caractère néo-libéral.
Exclusion par la pauvreté et la misère qui est liée aux
inégalités de revenus. Exclusion du travail et des statuts
sociaux qui est liée au travail stable. Exclusion qui est le fait de la
difficulté d'accès au logement. Exclusion culturelle qui se base
sur la reproduction sociale des "élites". L'exclusion massive dont les
mégapoles sont le théâtre et qui brouille les
identités. Les représentations classiques (communautaires,
religieuses, nationales, sociales) ne rendent plus compte du rapport de
l'individu au groupe. L'insécurité urbaine est, dès lors
à comprendre à l'intérieur d'un système socio
spatial dynamique dont les éléments structurant sont
l'économie libérale globalisée et la ville comme
environnement hégémonique. Les éléments plus
spécifiquement sociaux, qui naissent des deux précités,
tels que la croissance des inégalités, la criminalisation de la
pauvreté, la fragmentation du territoire et l'assujettissement de la
démocratie à la sécurité se combinent, selon
Roché (2003), pour dessiner un « projet de
société assez sauvage et préoccupant. ».
Lebailly (2002), poursuivant dans la même optique, déplore le
changement du modèle identificatoire basé autrefois sur le mythe
du progrès social par celui actuellement proposé par le
libéralisme économique puisque ce dernier valorise l'individu qui
gagne et possède le plus possible et il invite à une
réalisation des plaisirs immédiats dans la sphère
privée des satisfactions matérielles et intimes. Pour lui, dans
sa version ultralibérale, l'Etat (qui régule les relations,
redistribue la richesse produite et assure la sécurité de tous)
représente une entrave à la liberté individuelle
d'entreprendre. L'individualisme est prônée et la liberté
individuelle valorisée ; ce qui ouvre les portes aux tendances profondes
de l'homme : la recherche de la jouissance et de la toute-puissance... Chacun a
alors le sentiment que la loi ne fait plus la loi, que tout semble possible et
permis. Selon Segalen (1995), cité par Lebally (2002): «
C'est dans le droit d'ignorer l'autre que le recours à la violence,
cessant d'être désappris, naturellement revient au galop
». Ce modèle est, dès lors, à la base de la
fragilisation de valeurs collectives et tend à inverser le pacte
fondateur en encourageant le désir à faire loi, étant
donné que le lien social n'est possible qu'à condition de
renoncer à sa toute puissance. Hors, actuellement, la survalorisation de
la liberté individuelle et de la marchandise invite les jeunes à
jouir par tous les moyens, jouir sans limite et conduit donc au passage
à l'acte. Ce modèle n'offre pas de perspectives accessibles et
surtout positives pour les jeunes des cités reléguées et
il fragilise l'autorité des professionnels (Lebailly, 2002). L'individu
violent, est cet être affranchi du contrôle social traditionnel et
en conflit perpétuel avec les règles de l'ensemble de la vie
sociale de rigueur dont l'infraction lui confère l'étiquette de
déviant. Une explication actualisée de cette déviance doit
ainsi prendre en compte tous les aspects entrant dans cette vie collective (Dao
Dao, 2006). Michaud (1996), dans ce contexte évoque l'influence de la
mondialisation de l'économie et des échanges commerciaux ou
financiers qui, selon lui, vont de pair avec la mondialisation des conflits
désormais dits conflit Globlocal (terme utilisé par les analystes
américains pour exprimer l'aspect à la fois mondial (Glob) et
local (Local)). Crise de société, précarité et
pauvreté ne peuvent, dès lors être dissociées des
causes de l'insécurité urbaine selon ces auteurs. D'autres
oeuvres ont étudié de façon plus ample
l'insécurité urbaine en abordant plus en détail la raison
de la pauvreté.
1.1.1.5- Pauvreté, forces
de sécurité et insécurité urbaine
De toutes les raisons évoquées pour expliquer
les violences urbaines, la plus récurrente dans nos
sociétés est la pauvreté. Elle constitue dès lors
un a priori dans la composition des facteurs pouvant intervenir dans
la définition de l'insécurité urbaine. Cependant cette
pauvreté ne peut à elle seule expliquer le crime d'un individu
d'autant plus qu'elle n'est pas seulement l'apanage des démunis mais
aussi des « hommes anormaux » si l'on peut percevoir la
criminalité urbaine comme étant le signe d'une déficience
morale des individus impliqués dans ces actes. Dans son oeuvre
intitulée la Violence des villes, Pedrazzini (2005) s'est
intéressé à la présentation du squelette des crimes
urbaines dans les pays de l'Afrique francophone subsaharienne sans pourtant
s'attarder sur la particularité de chaque ville. Les faubourgs, encore
nommés banlieues ou bidonvilles dans nos villes contemporaines, sont
désignés comme étant le lieu par excellence où se
concentrent les pauvres désoeuvrés, exclus et victimes des
inégalités. Il montre dans son oeuvre tout en essayant de donner
une définition plus équitable des violences, comment au fil des
temps il est devenu facile de coller l'étiquette de «
méchant » d'outsider, de bandit, d'illégal, de gangster,
etc. au pauvre délabré en donnant comme excuse son mode de vie
précaire qu'on rattache souvent à sa mentalité. Comme le
disait Saint Marc-Girardin (1945), cité par Depaule (2006), «
Les barbares qui menacent la société ne sont pas dans la
Caucase (.....) Ils sont dans les faubourgs de nos villes
manufacturières ». Certes, la pauvreté explique la
violence de certains individus, mais réellement, tous les pauvres ne
sont pas méchants comme le pensent certains qui n'hésitent
même pas à mettre toutes les stratégies en oeuvre pour s'en
éloigner. Il est d'ailleurs démontré que ces pauvres, dans
la plupart des cas, n'ont que l'arme de la violence devant toutes les pressions
du moment. « La violence des bidonvilles, la violence des pauvres,
celle des gangs qui la contrôlent aussi, après tout, ne sont pas
le produit des actions de ces gangs, moins encore de ces habitants. Ce sont au
contraire, comme les mers lunaires les cratères dévastés
que forment, en les frappant de plein fouet, ces comètes que sont la
globalisation, l'économie néolibérale, l'urbanisation non
durable, la pauvreté » (Pedrazzini, 2005). D'où
l'hypothèse selon laquelle, tout comme les personnes victimes des
violences urbaines, les auteurs sont eux aussi victimes des exigences du monde
urbains dans lequel ils vivent et qui ne leur donne pas de choix en raison de
leur situation socioéconomique moins enviable. Les actes de violence
dans les villes ont une forme duale : la forme individuelle et la forme
collective ; mais il existe une forme intermédiaire qui prend le nom de
bande quand il s'agit d'un groupe permanemment constituée avec des
meneurs d'équipe. Maryse (1997) en étudiant les bandes de jeunes
généralement fauteurs de troubles et d'autres a remarqué
que beaucoup des membres de la bande avaient expérimenté,
à l'âge où d'autres jeunes abordent à peine les
responsabilités de la vie adulte, des situations de grandes violences
dans et hors du milieu familial. (....) d'autres avaient connu la grande
pauvreté, contraints de survivre seuls à treize ou quatorze ans,
s'abritant dans des caves, chapardant pour manger, essayant agressions
d'échapper à la police des mineurs et aux juges. De la sorte,
l'attachement à une bande découlerait d'un état de
désespoir créé par l'absence ou la défaillance de
l'intégration sociale- source de pauvreté et la violence
exprimée par ces jeunes n'est que l'extériorisation des
injustices et des grandes amertumes dont ils ont été victime, ou
témoins, et camouflées en eux. Ces conséquences ayant
dès lors pour cause première le manque d'attention de la part des
gouvernants à l'endroit des populations défavorisées
recherchant un moyen pour s'intégrer et survivre. Mais selon Fenech
(2001) la meilleure des préventions reste la certitude de la
répression. « Une prévention sans répression n'a
guère plus de sens qu'une répression sans prévention
», disait-il. La problématique de l'insécurité
urbaine dans nos pays est plus que jamais liée aux caractères,
à la composition, à la formation et au déploiement des
forces de sécurité étatiques. La plupart des crimes et
délits commis sur les personnes ou leurs biens sont dues soit à
l'absence des forces de sécurité, soit à leur
inefficacité, ou à leur complicité. Tout ceci fait dire
que la montée de l'insécurité obère les
capacités de la police en Afrique. Cette police qui
généralement souffre de plusieurs maux : manque de ressources,
d'entraînement, de responsabilisation véritable et de la
méfiance des communautés locales, ce qui les empêche de
faire face efficacement aux défis sécuritaires. «
Au-delà de la question des moyens, si la police ne se reforme pas
profondément, elle court le risque d'être
discréditée » (Roché, 2003). Au-delà de
tous ces aspects précités, le nombre d'agent de police par
habitant dans les populations africaines est déplorée par une
grande pléiade d'auteurs qui pensent qu'il devient impérieux
d'encourager l'effectivité de la police de proximité. Elle aura
le privilège, selon eux, de permettre de bénéficier de
l'appui et des connaissances des populations locales, lui apportant
accessibilité et efficacité. Les partenariats entre la police
nationale et la police de proximité présentent donc un moyen,
jusque-là peu reconnu, permettant d'élargir sensiblement la
couverture sécuritaire des zones urbaines en Afrique, à court
terme et de façon abordable. Baker (2010) dans sa publication d'article
intitulé « Forces non étatiques de maintien de l'ordre :
élargir les paramètres pour faire face à la violence
urbaine en Afrique», a donné le nombre des forces de
sécurité par habitant dans certains pays d'Afrique.
Tableau I : Ratios estimatifs des agents
de police par habitant en Afrique (Recherche effectuée par l'auteur)
Pays Africain
|
Ratios estimatifs des agents de police par habitant
|
Pays d'autres
continents
|
Ratios estimatifs des agents de police par habitant
|
Guinée Bissau
|
1 / 2 403
|
Jamaïque
|
1 / 400
|
Ouganda
|
1 / 1 839
|
Angleterre et Pays de Galles
|
1 / 402
|
Rwanda
|
1 / 1 454
|
Inde
|
1 / 625
|
Libéria
|
1 / 857
|
Nigeria
|
1 / 722
|
Source : Baker (2010)
Ces chiffres montrent si bien combien le système
sécuritaire est défaillant, du moins par rapport à
l'effectif et nécessitant dès lors une réflexion plus
poussée sur la garnison sécuritaire des villes africaines.
L'autre aspect le plus souvent soulevé est celui opposant la justice
à la police. En effet, l'indulgence de la justice provoque un profond
malaise. La police en éprouve un profond découragement et se
demande à quoi bon prendre tous ces risques face à des jeunes
malfaiteurs sûrs de leur quasi impunité. « A peine
relâchés, ils les retrouvent dans leurs quartiers, encore plus
arrogants et plus déterminés à en découdre
» (Fenech, 200l). Il continue, il serait temps de moins se
préoccuper des causes du crime et de s'intéresser davantage au
criminel lui-même, de le considérer comme un individu capable de
faire des libres choix, y compris celui de sombrer dans la délinquance
sauvage mais en contrepartie d'en supporter toutes les conséquences. Au
même titre du découragement, il y a la question de la
rémunération des forces de sécurité qui est
à poser et il convient de s'y pencher profondément puisque la
pauvreté n'est plus seulement l'apanage des criminels dont les actions
sont à parer mais aussi des forces de sécurité. Tous ces
aspects liés à la pauvreté et aux forces de
sécurité ne sont pas négligeables dans l'explication de la
montée de l'insécurité urbaine car ils constituent les
facteurs potentiels de l'explication du phénomène. Alors comment
certains auteurs préconisent la lutte contre l'insécurité
urbaine ?
1.1.1.6- Lutte contre l'insécurité urbaine
Le MISPC (2012), dans son manuel sur la participation des
acteurs civils au renforcement de la sécurité publique au
Bénin, met à la disposition de tous les citoyens, des pistes de
réflexion sur la coproduction de la sécurité publique. Il
permet d'identifier les acteurs civils privilégiés et de
définir les modalités de leur collaboration avec les forces de
sécurité publique. Ce qui permet aux uns et aux autres de
comprendre et de cerner les enjeux de ce partenariat pour contribuer
efficacement à la production de la sécurité en ayant les
bons réflexes sécuritaires au bon moment. La question de la
délinquance urbaine a été évoquée
également dans le Programme "pour des villes plus sûres" du
Programme des Nations Unies pour les humains, qui a été
lancé en 1996 à la demande des maires africains qui souhaitaient
s'attaquer à la violence urbaine en élaborant une
stratégie de prévention au niveau des municipalités. Ce
programme appuie la mise en oeuvre de l'Agenda Habitat (ONU, 1996), qui
reconnaît également la responsabilité qui incombe aux
autorités locales, entre autres, en matière de prévention
de la délinquance. Les principaux objectifs du Programme "pour des
villes plus sûres" sont de renforcer les capacités qui existent au
niveau municipal de s'attaquer efficacement à l'insécurité
urbaine afin de contribuer ainsi à l'apparition d'une culture de
prévention de la délinquance (ONU, 2005). À la
troisième session du Forum urbain mondial tenu à Vancouver
(Canada) du 19 au 23 juin 2006, le Programme "pour des villes plus sûres"
a fait un exposé sur un certain nombre des réalisations obtenues
en matière de renforcement de la sûreté et de la
sécurité en ville en collaboration avec l'Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime et d'autres partenaires (ONU, 2006).
En somme, l'exercice de la revue de littérature a
permis d'abord, de mieux cerner la dynamique urbaine en cours dans les pays en
développement, particulièrement celle en cours dans la
région Ouest Africaine. Elle a aussi montré les fondements
théoriques sur la criminalité et les interactions sociales dans
les modèles de délinquance urbaine. Ensuite, cette revue de
littérature rend contre du lien entre l'acculturation, la globalisation,
la pauvreté, les forces de sécurité et
l'insécurité urbaine. Enfin, la revue de littérature se
termine par les actions menées au Bénin comme en dans les villes
africaines pour lutter contre l'insécurité urbaine. Mais
très souvent, les analyses restent dans une approche globale qui ne rend
pas compte des difficultés d'accès aux services de
sécurité. Cette situation montre bien que la plupart des
politiques et stratégies développées jusqu'à
présent ne sont pas élaborées sur des bases qui permettent
de planifier la lutte contre l'insécurité au niveau communal au
Bénin. C'est pourquoi, il est nécessaire de développer de
nouvelles stratégies opérationnelles qui s'appuient sur des
données à l'échelle de la commune d'Abomey-Calavi tout au
moins en se focalisant sur les ménages.
La présente étude s'inscrit dans cette
perspective pour appréhender la dynamique urbaine et
l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi en se basant sur les
indicateurs exprimant la situation à l'échelle de la commune
d'Abomey-Calavi en vue de proposer des stratégies opérationnelles
par rapport aux éléments de diagnostic qui seront
identifiés.
La recension des écrits empiriques sur
l'insécurité et l'urbanisation faite, il convient maintenant de
clarifier quelques concepts utilisés dans le présent
document.
1.1.2- Clarification de quelques concepts
Certains concepts n'ont pas une signification univoque dans la
littérature. Il convient donc de préciser les sens
opérationnels de leur utilisation dans ce travail.
Dynamique urbaine : La dynamique urbaine
est le processus par lequel s'opère la croissance démographique
urbaine d'un pays et sa répartition spatiale (Brunet. et al,
1994). Dans le cadre de cette étude, la dynamique urbaine
représente la croissance démographique et la répartition
spatiale que vit la commune d'Abomey-Calavi.
L'urbanisation : Processus de
transformation d'un espace rural en espace urbain, d'une société
rurale en société urbaine. Elle peut être volontaire si
elle est planifiée ou spontanée si elle s'effectue sur plan
préétabli (Geoges, 1974). Pour cette étude, il s'agit
essentiellement du passage de plus en plus spontané des centres ruraux
de la commune d'Abomey-Calavi en des centres urbains.
Urbanisme : Science se rapportant
à la construction et à l'aménagement des
agglomérations, villes et villages. L'urbanisme est exigence : il
signifie travail, conscience pour soit, pour les autres et surtout respect de
toutes les personnalités et de toutes les individualités
(Pelectier et Delfaute, 1995). Pour le présent travail, l'urbanisme
représente l'exigence, le respect que chaque habitant doit avoir envers
les règles de la commune pour la construction de façon
harmonieuse de son cadre de vie.
La sécurité :
prévention des risques (s'agissant de risques concrets :
agressions, accidents, atteintes matérielles...), mesures et moyens de
protection tendant à prévenir la réalisation de ces
risques, ensemble de précautions incombant à certaines personnes
envers d'autres. C'est une situation où l'on n'a aucun danger à
craindre, où l'on a la confiance, la tranquillité d'esprit
résultant de la pensée qu'il n'y a pas de danger à
redouter (Vocabulaire juridique, 2009). Dans cette étude, il s'agit des
actions que mènent les autorités qui assurent la quiétude
des populations d'Abomey-Calavi.
L'insécurité :
l'insécurité est le manque ou l'absence de
sécurité.
C'est le fait de ne pas être sûr, d'être soumis à
différentes formes de dangers ou de
délinquance
(Dictionnaire Usuel du français, 1987). Dans le cas de cette
étude c'est la délinquance et la criminalité dont est
confrontée la population d'Abomey-Calavi.
Le criminel est une personne qui est coupable
d'une infraction grave à la morale ou d'une infraction que les lois
punissent d'une peine afflictive ou infamante (Dictionnaire Usuel du
français, 1987). Pour la présente étude cela concerne la
personne qui est coupable d'une infraction que les lois punissent avec une
grande sévérité.
La criminalité est l'ensemble des
actes criminels commis dans un groupe social pendant une période
donnée. C'est tout ce qui est de caractère criminel (Dictionnaire
Usuel du français, 1987). Pour cette étude la criminalité
concerne les actes comme le meurtre, le braquage, le viol... auxquels les
populations sont confrontés.
Le délinquant est une personne qui a
commis une infraction punie par la loi d'une peine correctionnelle, qui commet
régulièrement ces infractions (Vocabulaire juridique, 2009).Dans
le cas de cette étude, le délinquant est une personne qui a
commis une infraction contre les biens, qui recel, qui consomme de la drogue,
qui vend de la drogue, qui s'adonne en faux en écriture, etc.
1.1.3- Problématique
L'observation du peuplement aussi bien des pays
développés que des pays en développement, fait remarquer
une concentration très poussée des populations dans les centres
urbains. L'intensité de cette concentration varie d'une région
à une autre. Selon Moriconi (1993) cité par Bocquier (2003) le
nombre de citadins des pays en voie de développement a
dépassé celui des pays développés aux environs de
1973, et l'écart ne cesse de se creuser. Selon Geslin (2003), la
population urbaine des pays les moins développés passera de 1,9
milliards en 2000 à 3,9 milliards en 2030. Les villes des pays du tiers
monde connaissent actuellement un accroissement moyen annuel de plus de 4 % de
leur population. Cette dynamique de peuplement des villes s'expliquerait par le
double effet d'une croissance démographique (accroissement naturel) et
d'un exode rural (migration) observés au sein de celle-ci.
Cette tendance, bien qu'elle montre la disponibilité en
ressources humaines du continent africain, préoccupe la plupart des pays
concernés. Même les organisations internationales s'y
intéressent puisqu'elles génèrent une forte pression sur
les ressources disponibles et les potentialités environnementales
qu'elles dégradent continuellement (Dovonou, 2012). Il s'ajoute aussi
à ces réalités de disponibilité de ressources en
Afrique, la dégradation de l'environnement socio-économique et
une politique de suivi des mesures de sécurité
négligée (Koffi, 2008). La réponse à ces
réalités auxquelles les pays développés du Nord
voudraient souscrire pour un développement durable des villes et
agglomérations en Afrique, se justifie aujourd'hui sur les
difficultés socio-économiques que rencontrent déjà
les investissements étrangers dans ces grandes agglomérations et
qui sont liées à l'insécurité de tout genre comme
c'est le cas dans certaines villes du Bénin (Dovonou, 2012). Le
Bénin s'inscrit dans les pays d'Afrique de l'Ouest, touchés par
le phénomène d'explosion et d'expansion urbaine (N'Bessa, 1999,
cité par Dovonou, 2012). Ce constat est fortement ressenti dans les
grandes agglomérations du pays sans oublier les villes environnantes de
ces dernières. La commune d'Abomey-Calavi sur le plan social, qui
constitue une cité dortoir pour certaines populations de Cotonou, n'est
pas épargnée.
D'après le RGPH1 de 1979, on
dénombrait 60 786 habitants dans la commune d'Abomey-Calavi, soit une
densité de population d'environ 113 habitants au Km2 pour
l'ensemble de la commune (INSAE, 1988). Au RGPH2 de 1992, la
population de la commune est de 126 507 habitants pour une densité de
population de plus de 235 habitants au Km2 (INSAE, 1994). En 2002
(RGPH3), on enregistrait une population de 307 745 habitants dans la
commune d'Abomey-Calavi, soit une densité de population de 571 habitants
au Km2 (INSAE, 2004) .Selon les projections de l'INSAE (2004),
cette population de la commune d'Abomey-Calavi est passée en 2012
à 404 849 habitants, soit une densité de 731 habitants au
Km2.
Cette évolution de la population et de sa
densité explique l'apparition de plusieurs quartiers spontanés
sans aucun plan foncier. Cette absence d'une politique d'urbanisation
conséquente fait que cette dynamique urbaine est confrontée
à d'énormes problèmes d'infrastructures. Parmi ces
problèmes, figurent l'insuffisance d'éclairage public, la
dégradation avancée des voies, l'insuffisance de poste de
sécurité et les problèmes de lotissement. La
sécurité des populations dépend de l'environnement
social, économique et géographique dans lequel elles vivent. La
plupart des formes d'insécurité reposent sur une interaction
humaine et la forte densité de population. L'homme se trouve ainsi dans
un environnement dont il est le seul responsable des conséquences qui
découlent de ses propres pratiques (Kinkenberg, 1985). Il est donc
impossible d'améliorer la sécurité des populations dans un
milieu où la dynamique de la population n'est pas
maîtrisée. Dans la commune d'Abomey-Calavi l'évolution de
l'insécurité se fait observer par les plaintes grandissantes des
populations. Nul besoin d'être personnellement une victime pour ressentir
l'impact de la criminalité et de la délinquance dans la commune
d'Abomey-Calavi. Bien de personnes évitent de sortir la nuit à
moto dans leur propre quartier parce qu'elles ont peur d'être
attaquées. Les institutions étatiques impliquées dans la
sécurité civile (police, gendarmerie) sont remises en cause pour
leur inefficacité et leur inopérationnalité; quand bien
même celles-ci se sont vues en 2009 et 2010 appuyées par de
nouveaux agents (MISPC 2012). Aucune note de satisfaction n'est, cependant,
à signaler et la recrudescence de l'insécurité se fait
ressentir. Il se pose, dès lors, la question des approches
adoptées dans la recherche des solutions aux problèmes
liés au phénomène de l'insécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi.
Face à cette situation, quelques impératifs
méritent d'être élucidés.
ü Quel est le niveau de dynamique urbaine atteint par la
commune d'Abomey-Calavi?
ü Quelle est la situation en termes
d'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?
ü Quelle relation existe-t-il entre dynamique urbaine et
insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?
ü Comment faire pour réduire
l'insécurité dans une commune comme Abomey-Calavi en pleine
croissance urbaine?
Ce sont ces différentes interrogations qui ont
suscité le choix de ce sujet «Dynamique urbaine et
insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ».
Il est fondé sur quelques hypothèses de travail et objectifs de
recherche.
1.1.4 - Hypothèses de travail et objectifs de
recherche
1.1.4.1- Hypothèses de travail
Pour mener cette étude, des hypothèses suivantes
ont été émises :
Hypothèse 1 : La commune d'Abomey-Calavi
connaît une dynamique urbaine accélérée.
Hypothèse 2 : L'insécurité
dans la commune d'Abomey-Calavi est de plus en plus grandissante.
Hypothèse 3 : Il existe un lien entre la
dynamique urbaine et l'insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont
été fixés.
1.1.4.2- Objectifs de l'étude
Ø Objectif général
L'objectif général de notre étude vise
à contribuer à une meilleure connaissance de la dynamique urbaine
et de l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
Ø Objectifs spécifiques
Trois objectifs spécifiques guident cette étude.
Il s'agit :
- de caractériser la dynamique urbaine de la commune
d'Abomey Calavi;
- d'apprécier le niveau de la sécurité
dans la commune d'Abomey-Calavi ;
- d'identifier les forces et faiblesses du système de
sécurité de la commune d'Abomey-Calavi face à une
dynamique urbaine importante.
Pour mener à bien ce
travail, la méthodologie suivante a été
adoptée.
1.2-
Approche méthodologique
La
méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude
comprend les étapes ci-après : les données
collectées, outils et techniques de collecte des données et le
traitement et analyse des résultats.
1.2.1- Les données
collectées
Les données collectées dans le cadre de la
présente étude sont entre autres :
-données disponibles sur la population de la commune
d'Abomey-Calavi;
-données sociales notamment sur la délinquance
et la criminalité au niveau de la gendarmerie d'Abomey-Calavi;
-données sur l'urbanisation de la commune au niveau du
ministère chargé de l'urbanisme et de la mairie
d'Abomey-Calavi;
-données et informations sur
l'insécurité auprès des ménages.
Pour bien collecter ces données, des outils et
techniques ont été utilisés
1.2.2- Outils et techniques de collecte des
données
Pour atteindre les objectifs fixés des outils ont
été utilisés.
1.2.2.1- Outils de collecte des données
Dans le cadre des enquêtes, trois outils d'investigation
sont utilisés. Il s'agit des questionnaires, des guides d'entretien et
d'une grille d'observation (voir annexe). Les questionnaires sont
élaborés suivant les objectifs. Ils ont permis de collecter des
informations auprès des ménages et des chefs de quartiers de
ville ou de villages de la commune. Les guides d'entretien ont permis des
interviews avec les autorités à divers niveaux. La grille
d'observation a servi à faire des observations du terrain.
Les données ont été collectées
grâce à un matériel approprié
1.2.2.2- Matériel utilisé
Dans la réalisation de ce travail, le matériel
suivant a été utilisé :
- enregistreur pour mémoriser les entretiens ;
- carte administrative pour la situation de la
localité ;
- appareil photo pour la prise des vues;
- engin à deux roues pour les déplacements et
un carnet pour la prise de note.
Pour bien conduire ce travail, des techniques de collecte ont
été appliquées.
1.2.2.3- Techniques de collecte des données
Deux types de techniques de collecte des données ont
été utilisés pour cette étude à savoir la
recherche documentaire et les travaux de terrain.
1.2.2.3.1- Recherche documentaire
Pour bien cerner tous les aspects du sujet, divers documents
(d'ordre général et spécifique) ont fait l'objet
d'exploitation. La recherche documentaire est faite au niveau des centres de
documentation dont les champs d'investigation ont rapport avec la
présente recherche. Il s'agit notamment des centres de documentation de
la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH), de l'Institut
National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), de la cour
d'appel de Cotonou, du Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisation (MEHU), de la mairie d'Abomey-Calavi, de la bibliothèque
centrale de l'université d'Abomey-Calavi, etc. De même, plusieurs
sites WEB ont été consultés.
Cette recherche documentaire a permis de disposer d'une
quantité importante d'information ayant servi à enrichir le cadre
théorique du sujet. Elle a également orienté la collecte
de certaines données et favorisé la préparation de la
collecte sur le terrain.
1.2.2.3.2- Travaux de terrain
Les données et informations relatives à la
dynamique urbaine et la délinquance ont été
collectées après la détermination d'un échantillon
bien défini.
** Echantillonnage
Pour la collecte des informations notre échantillonnage
se porte sur une population bien définie.
*population cible
Elle est composée des ménages, des chefs de
quartier de ville et de village, des acteurs en charge de la
sécurité et des acteurs en charge de l'urbanisation dans la
commune d'Abomey-Calavi.
*Critères de choix des personnes
enquêtées
Une méthode par choix raisonné à base de
sondage a été utilisée pour déterminer l'effectif
des populations enquêtées.
Le choix des populations enquêtées répond
à l'un des critères suivants :
- être responsable de ménage et résider
dans la commune d'Abomey-Calavi depuis au moins deux (02) ans ;
- être dans les services qui se chargent de
l'urbanisation de la mairie ;
- être un responsable en charge de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
Les ménages choisis habitent un quartier reconnu par
les autorités comme étant un lieu ou l'insécurité
est plus élevée que les autres quartiers de l'arrondissement.
L'échantillonnage concerne les neuf (09)
arrondissements (Calavi Centre, Godomey, Akassato, Zinvié, Ouèdo,
Togba, Hêvié, Kpanroun et Golo-Djigbé) que compte la
commune d'Abomey-Calavi.
*Taille de l'échantillon
Pour déterminer la taille de l'échantillon, on
se base sur les projections pour 2012 à partir du RGPH3 de
l'INSAE. La formule suivante est utilisée :
= la taille de l'échantillon,
avec = Proportion de ménages à enquêter
N = nombre total de
ménages dans le quartier à enquêter
Ainsi = 0.02×14240 290 ménages
Les 290 ménages enquêtés ont
été répartis dans les neuf (09) arrondissements en
fonction du nombre de ménages du quartier choisi. Le nombre de
ménages choisis par quartier s'est effectué suivant un
pourcentage de 2 % au lieu de 5 % recommandé pour ce genre
d'étude et cela à cause des moyens humains et matériels
limités face au nombre de ménages à enquêter. On
obtient la répartition du tableau II.
Tableau II :
Répartition spatiale des ménages et chefs de villages ou de
quartiers de ville enquêtés.
Arrondissements
|
Quartiers
|
Effectif total
des ménages
|
Nombre de ménages
Enquêtés
|
Pourcentage
(%)
|
Nombre de chefs de villages ou de quartiers de ville
enquêtés
|
Akassato
|
Missessinto
|
386
|
08
|
2,07
|
02
|
Godomey
|
Togbin
|
2 102
|
43
|
2,04
|
02
|
Glo-Djigbé
|
Zekanme
|
561
|
12
|
2,14
|
02
|
Hevié
|
Adovie
|
1 291
|
26
|
2,01
|
01
|
Kpanroun
|
Kpanroun
Centre
|
423
|
09
|
2,12
|
01
|
Ouèdo
|
Adjagbo
|
499
|
10
|
2,00
|
01
|
Togba
|
Tokan
|
506
|
11
|
2,17
|
01
|
Zinvié
|
Adjogansa
|
224
|
05
|
2,23
|
01
|
Abomey-Calavi
|
Agori
|
8 248
|
166
|
2,01
|
01
|
Commune d'Abomey-Calavi
|
14 240
|
290
|
2,03
|
12
|
Source : Travaux de terrain,
Novembre 2012
Au total 290 ménages soit 0,34 % du nombre total des
ménages de la commune (84 344) et 12 chefs de villages ou de quartiers
de ville, soit 17,14 % des chefs de villages ou de quartiers de ville de la
commune ont été enquêtés. Cet échantillon est
complété par une liste de personnes ressources
investiguées (tableau III).
Tableau III : Répartition des
personnes ressources enquêtées
Catégorie socio professionnelle des
personnes ressources
|
Nombre de personnes enquêtées
|
Agent de la mairie chargé de l'urbanisme
|
02
|
Autorités de la gendarmerie
|
04
|
Autorités de la police
|
05
|
Total
|
11
|
Source : Travaux de terrain,
Novembre 2012
Au total 11 personnes ressources ont été
enquêtées dans la commune d'Abomey-Calavi. Outre les 09
arrondissements, les commissariats de police et les brigades de gendarmerie ont
servi de sites d'observation directe.
**Entretiens
Les travaux de terrain ont suivi des étapes pour la
collecte des informations.
*Observation
Au cours de cette phase, les différentes
infrastructures de la commune ont été observées et les
réalités du terrain mieux appréhendées. Ainsi
l'observation a aidé à mieux connaitre les difficultés
auxquelles sont confrontés les populations, les FDS et les diverses
autorités pour faire face à l'insécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi. Cette observation de terrain à permis de
préparer des questionnaires et guide d'entretien qui ont subi un test
pour leur amélioration afin d'être efficace pour l'enquête
proprement dite.
*Enquête et Interviews : c'est
l'étape au cours de laquelle il a été mis en
exécution les questionnaires adressé aux ménages et aux
chefs de quartier. Les interviews quant à elles ont permis de recueillir
les données à l'aide de guide d'entretien auprès de
certaines autorités.
Les données collectées lors de la recherche
documentaire et des enquêtes de terrain ont été
traitées et les résultats analysés.
1.2.3- Traitement et analyse des
résultats
Les données statistiques (données
démographiques et données sur la délinquance et la
criminalité) collectées dans le cadre de la présence
étude sont traitées à l'aide des logiciels EXCEL2007 pour
produire des tableaux, des histogrammes et des diagrammes et ARCVIEW 3.2 pour
la réalisation des cartes thématiques. L'interprétation
des tableaux et figures a permis d'appréhender la dynamique urbaine et
l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
En ce qui concerne l'analyse des résultats, elle est
faite en trois étapes.
v Première étape
La première étape est relative à
l'analyse de la dynamique urbaine en cours à Abomey-Calavi. Elle
concerne l'analyse de l'évolution de certains paramètres de la
dynamique de la population et de l'urbanisation notamment l'évolution de
la population à travers le taux d'accroissement annuel moyen, le taux
d'urbanisation et la densité de la population dans la commune.
Pour le calcul du taux d'urbanisation, la formule retenue
est :
Taux d'urbanisation au niveau de la commune =
(population des arrondissements urbains de la commune /
population totale de la commune) x 100
Pour le calcul du taux d'accroissement annuel moyen (r) la
formule retenue est :
n : le temps qui s'écoule entre les deux
recensements
r = ( -1) × 100 avec Pn : population
finale
P0 :
population initiale
r : le taux d'accroissement annuel moyen
v Deuxième étape
La deuxième étape concerne l'analyse du
système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. Elle
est réalisée à travers l'analyse de l'évolution des
infrastructures sécuritaires entre 2006 et 2012, le nombre de
délinquants et criminels déférés par la Brigade de
gendarmerie de Calavi entre 2009 et 2012 et le nombre de policiers et gendarmes
dans certains arrondissements de la commune.
v Troisième étape
La troisième étape concerne l'analyse des
données issues des enquêtes de terrain auprès d'une part,
de l'ensemble des acteurs en charge des questions de l'urbanisation et de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi et d'autre part, des
ménages de la commune. Cette analyse vise à identifier les forces
et faiblesses au système de sécurité dans la commune.
Formulation des stratégies
opérationnelles
A travers l'analyse diagnostique, il est mis en exergue des
forces, faiblesses, opportunités et menaces au système
étudié qui vont servir à la formulation des
stratégies opérationnelles par rapport aux enjeux et défis
à relever.
En d'autres termes, il revient à analyser le
système de sécurité afin de mettre la lumière sur
les problèmes, les enjeux et les défis à relever en vue de
proposer des stratégies opérationnelles.
La formulation des stratégies opérationnelles
s'est basée sur le modèle SWOT (Strength, Weakness,
Opportunities, Threats). Elle a consisté à construire une matrice
qui est meublée à partir des forces, faiblesses,
opportunités et menaces que révèle l'analyse diagnostique
de la dynamique urbaine et le système de sécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi.
Lors de la collecte des données des difficultés
et limites ont été rencontrées.
1.2.4- Difficultés rencontrées et
limites du travail
En dehors du manque de moyens financiers et humains, la
réalisation de notre étude dans la commune d'Abomey-Calavi, s'est
confronté à des difficultés de tout ordre.
Il est arrivé que plusieurs rendez-vous ne soient pas
respectés par les enquêtés. Certaines personnes ont
pensé à des bandits qui seraient en préparation de leur
future attaque et cela malgré tous les documents présentés
pour les rassurer des bonnes intentions. Par endroit, l'on pensait qu'il
s'agissait des agents des FDS. Certains agents des FDS ont pensé aussi
que notre enquête avec en main un appareil photo les exposaient aux
attaques des bandits dans leur lieu de travail. Ce qui a valu plus de six (06)
heures de garde à vue au commissariat central d'Abomey-Calavi.
S'agissant des données sur les délinquants et
les criminels déférés au niveau de la brigade de
gendarmerie d'Abomey-Calavi ces quatre (04) dernières années, il
a fallu plus de deux (02) mois de tractations et de négociation pour les
obtenir. Mais au niveau du commissariat central d'Abomey-Calavi et des autres
brigades de gendarmerie après plus de quatre (04) mois, aucune demande
des données n'a pu être satisfaite. Ce qui a beaucoup ralenti les
travaux.
Pour les statistiques récentes sur la population
urbaine cela n'existe pas au niveau de l'INSAE. Ce qui n'a pas facilité
la définition de la population urbaine en 2012. Pour cela les
arrondissements reconnus comme urbains par l'INSAE en 2002 et l'arrondissement
déjà reconnu par la mairie comme urbain depuis quelques
années ont été considérés.
Malgré ces difficultés, quelques
résultats fiables ont été obtenus et
présentés dans les différents chapitres de ce
mémoire. Cela a été possible grâce à la
volonté, au courage et à la détermination de mener
à bien cette étude.
1.3 -
Cadre géographique du secteur d'étude
La commune d'Abomey Calavi est située dans la partie
sud de la République du Bénin. Elle est comprise entre
6°19'20'' et 6°42'51'' de latitude Nord et entre 2°11'45'' et
2°25'15'' de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la commune
de Zè, au Sud par l'océan Atlantique, à l'Est par les
communes de Sô-Ava et de Cotonou et à l'Ouest par les communes de
Tori-Bossito et de Ouidah (MISD, 2005). Elle s'étend sur une superficie
de 539 Km² représentant 0,48 % de la superficie nationale du
Bénin (INSAE, 2004).
La commune d'Abomey-Calavi dispose d'importants atouts pour
son urbanisation une morphologie et un relief favorables aux
aménagements (Guedegbe, 2005).
Le recensement général de la population et de
l'habitation en 2002 indique pour la commune d'Abomey-Calavi 307.745 habitants
soit 21 % de la population des départements de l'Atlantique et du
Littoral. 74,12% de cette population vivent dans les centres urbains et 25,88%
dans les milieux ruraux (INSAE, 2004). D'une densité moyenne de 571
habitants par Km², cette population est inégalement répartie
dans les neuf arrondissements (INSAE, 2004). L'arrondissement de Godomey
concentre à lui seul plus de la moitié de la population de toute
la commune. Par contre, arrondissements de Togba et de Kpanroun sont les moins
peuplés. La croissance démographique est de 5,84% en milieu
urbain et de 2,89% en milieu rural (INSAE, 2004).
La sécurité est assurée par les
unités de la gendarmerie et de la police à Abomey-Calavi. Vu
l'étendue de la commune, il s'en suit une faible couverture par les
services de sécurité (gendarmerie et police). En outre, ces
services sont sous équipés et ont un effectif de personnel
insuffisant (AFRIQUE CONSEIL, 2006). La proximité de Cotonou avec son
taux élevé de criminalité, l'insuffisance
d'éclairage public dans la commune, la prolifération de la vente
et la consommation de stupéfiants, etc. sont autant de facteurs qui
engendrent une recrudescence de la criminalité dans la commune et
exigent que la commune prenne des mesures hardies dans les prochaines
années (AFRIQUE CONSEIL, 2006). La figure 1 montre la
situation géographique de la commune d'Abomey-Calavi.
Figure 1 : Situation géographique de la
commune d'Abomey-Calavi au Bénin
Ce chapitre consacré aux aspects théorique,
méthodologique et géographique, a permis d'appréhender le
sujet et aboutir aux résultats annoncés dans les chapitres
suivants.
CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA COMMUNED'ABOMEY-CALAVI
Ce chapitre expose l'état de la population,
l'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi et les facteurs explicatifs de
l'urbanisation.
2.1-
Etat de la population de la commune d'Abomey-Calavi.
Les différents résultats des recensements
généraux de la population et de l'habitation (RGPH) et les
projections dermographiques de l'INSAE (2002) permettent d'apprécier
l'évolution de la population de la commune d'Abomey-Calavi. Ainsi, le
taux d'accroissement a été calculé à partir de la
formule suivante et consignée dans le tableau XIII (Annexe). r = ( -1) × 100
Tableau IV : Répartition de
la population d'Abomey-Calavi en 1979, en 1992, en 2002 et en 2012.
Commune d'Abomey-Calavi
|
Population
|
Taux d'accroissement moyen annuel en %
|
Années
|
1979
|
1992
|
2002
|
2012
|
1979-1992
|
1992-2002
|
2002- 2012
|
Total
|
60 786
|
126 507
|
307 745
|
404 849
|
5,80
|
9,30
|
2,78
|
Source: INSAE,
(RGPH1, RGPH2, RGPH3 et projection
INSAE)
En 1979, la commune d'Abomey-Calavi comptait 60 786 habitants.
Cette population a atteint 126 507 habitants en 1992, soit un taux
d'accroissement annuel moyen de 5,8 % (entre les deux années). En 2002
au dernier recensement, 307 745 habitants soit un taux d'accroissement annuel
moyen de 9,30 % et selon les projections de l'INSAE, 404 849 habitants soit un
taux d'accroissement annuel moyen de 2,78 % en 2012. La figure 2 montre
l'évolution de la population d'Abomey-Calavi.
Figure 2 :
L'évolution de la population d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012
Source: INSAE,
(RGPH 1, RGPH 2, RGPH 3 et projection INSAE)
De façon générale, on observe une
croissance démographique dans la commune d'Abomey-Calavi. Cela peut
s'expliquer par la saturation de l'espace habitable à Cotonou d'une part
et par le processus d'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi d'autre
part.
Cet état de chose nécessite une attention
particulière par rapport à la proportion qu'occupent les jeunes
dans cette population afin de mieux lutter contre les problèmes qui les
touchent. Ainsi, il est mieux de présenter la structure par groupe
d'âges dans la commune d'Abomey-Calavi en 2002 afin de mieux
étudier les problèmes qui concernent le groupe d'âges des
jeunes. La figure 3 présente la structure par âge de la
population.
Figure 3 :
Structure par âge de la population d'Abomey-Calavi en 2002
Source: INSAE ;
RGPH3
L'analyse de la figure 3 révèle qu'elle
présente un aspect décroissant. Ainsi, on observe une forte
proportion de population de zéro (00) à quatorze (14) ans. Cela
peut s'expliquer par une forte proportion de la natalité. Ainsi la
structure par âge montre que les jeunes de zéro (00) à
vingt-neuf (29) ans sont les plus dominants de cette population soit une
proportion de 72,47 % de la population totale.
Après l'appréciation de l'évolution de la
population de la commune d'Abomey-Calavi, il est nécessaire
d'évaluer l'urbanisation qui prévaut.
2 .2 - L'urbanisation de la commune d'Abomey-Calavi
L'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi est
appréciée dans cette étude à travers
l'évolution d'indicateurs spécifiques tels que le volume de la
population urbaine, le taux d'urbanisation et la densité de la
population. Il s'agit d'analyser l'évolution de ces indicateurs entre
les différentes années de recensement de la population au
Bénin de 1979 à 2002 et de la projection (INSAE) de 2012.
Le tableau V résume l'évolution de ces
paramètres de la population dans la commune (1979-2012). Il faut noter
à cet effet que les arrondissements urbains (Abomey-Calavi centre,
Godomey et Hevié) sont considérés sur la base de celle de
l'INSAE jusqu'à 2002. Sur la base de la densité de la population,
le niveau d'équipements et de services et sur la base des études
menées par la mairie en 2012 l'arrondissement d'Akassato est
déjà un arrondissement urbain.
Tableau V :
Evolution de quelques paramètres de population dans la commune
d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012
Indicateur
Année
|
Nombre d'arrondissements urbains
|
Population totale
de la commune
|
Population urbaine
|
Taux
d'urbanisation
(en %)
|
1979
|
01
|
60 786
|
9 327
|
15,34
|
1992
|
01
|
126 507
|
21 281
|
16,82
|
2002
|
03
|
307 745
|
228 109
|
74,12
|
2012
|
04
|
404 849
|
322 709
|
79,71
|
Sources : Données des
RGPH 1979, 1992, 2002 et projection (INSAE) 2012
L'examen du tableau V montre une poussée
démographique entre 1979 et 2012. Cette poussée
démographique a contribué non seulement à la croissance
rapide des populations urbaines, mais encore au passage
accéléré des localités rurales dans la
catégorie des arrondissements urbains. Ainsi, d'un (01) centre urbain en
1979, la commune d'Abomey-Calavi en compte quatre (04) en 2012.
De même, l'analyse du tableau V permet de dire
qu'à l'instar des communes des pays en développement,
Abomey-Calavi a connu une urbanisation continue avec une croissance de la
population extrêmement rapide après les années 1960.
L'évolution du taux d'urbanisation entre 1979 et 2012
présenté par le tableau XIII (annexe) est
représentée par la Figure 4.
Figure 4 :
Evolution du taux d'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979
à 2012
Sources : INSAE,
(RGPH1, RGPH2, RGPH3 et projection INSAE)
Comme l'indique la figure 4, en 1979, environ 15,34% de la
population de la commune résidaient en milieu urbain, soit 9 327
urbains; cette proportion est passée à 79,71% en 2012, soit 322
709 urbains selon les prévisions de l'INSAE. Cela montre que la
population urbaine de la commune d'Abomey-Calavi s'est multipliée par
environ 34 en trois (03) décennies.
Par ailleurs, on peut observer l'évolution de la
densité (nombre d'habitant par km2) de la commune
d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012 à travers la figure 5.
Figure 5 :
Evolution de la densité (habitants/km2) de la commune
d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012
Sources: INSAE, (RGPH1,
RGPH2, RGPH3 et projection INSAE)
La lecture de la figure 5 indique que la densité qui
était de 113 habitants/km2 en 1979 est passée
à 731 habitants/km2 en 2012. Ce qui montre que le nombre
d'habitant par kilomètre carré s'est multiplié par six
(06) en 33 ans.
De façon générale, cette urbanisation est
le fait de plusieurs facteurs enregistrés ces dernières
années dans la commune d'Abomey-Calavi.
2.3- Facteurs explicatifs de
l'urbanisation
Dans la commune d'Abomey-Calavi plusieurs facteurs d'ordre
naturels, politiques et démographiques sont à la base du rythme
élevé de l'urbanisation.
2.3.1- Facteurs naturels
favorables à l'urbanisation
Le site de la commune d'Abomey-Calavi est en
générale propice à l'installation humaine et à la
construction des logements stables et durables.
2.3.1.1- Conditions
géomorphologiques et climatiques
La commune d'Abomey-Calavi est située dans une large
partie, sur le plateau d'Allada. Elle à un site incliné par
endroit qui entraine une convergence des eaux vers les cours d'eau (Guedegbe,
2005). D'une altitude variant, le plateau est parsemé de nombreuses
dépressions fermées ou cuvettes. La commune d'Abomey-Calavi
bénéficie aussi d'un climat subéquatorial favorable,
caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons
pluvieuses. Le climat et le relief conditionnent la nature des sols
(Hounguevou, 2007).
2.3.1.2- Facteurs
édaphiques
La plupart des sols de la commune d'Abomey-Calavi sont
ferralitiques. Outre la terre de barre de couleur rouge rencontrée
à Abomey-Calavi, on distingue des sols de bas-versants qui sont des sols
ocres, gris-sableux et gris limono-argileux (Guedegbe, 2005). Le sable
lagunaire disponible est exploité dans les constructions, tout comme la
terre de barre. Mélangé au ciment, ces sols constituent de bons
matériaux de construction pour la fabrication des briques ou parpaings
de ciments. La disponibilité de tels matériaux de construction
sur place à moindre coût dans les carrières ouvertes dans
la commune favorise le rythme actuel des constructions.
Les facteurs physiques sont en général
favorables à l'installation humaine. Les pouvoirs publics l'ayant vite
remarqué, ont installé dans cette commune de grandes
infrastructures capables de drainer beaucoup de ménages.
2.3.2- Facteurs
politiques : implantation des infrastructures
La commune d'Abomey-Calavi abrite de grandes infrastructures
à vocation régionale, nationale et même internationale. On
peut citer, entre autres, l'Université d'Abomey-Calavi, l'Institut
International d'Agronomie Tropicale. A ces grandes infrastructures s'ajoutent
d'autres comme la Direction du Centre Régional pour la Promotion
Agricole de l'Atlantique-Littoral, l'hôpital de zone d'Abomey-Calavi, les
voies inter-états. Toutes ces infrastructures ont de façon
substantielle contribuée à l'urbanisation de la commune.
2.3.3- Facteurs
démographiques explicatifs de l'urbanisation
Le rythme actuel d'urbanisation de la commune s'explique par
les mouvements naturels mais aussi par les flux migratoires entre Abomey-Calavi
et les autres localités avoisinantes, notamment la ville de Cotonou.
2.3.3.1- Mouvement naturel
Le taux de natalité reste encore très
élevé malgré la tendance à la baisse
constatée ces dernières années, dues à
l'instruction et l'utilisation des méthodes
contraceptives. Selon la troisième enquête démographique et
de santé du Bénin (EDSB-III), le taux brut de natalité qui
représente le nombre de naissances enregistré au cours de
l'année pour 1000 habitants est de 41,61 %o contre 41,1%o sur le plan
national. L'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) qui
correspond au nombre moyen d'enfants par femme en fin de vie féconde (15
à 49 ans) est de 5,8 dans le département de l'Atlantique pour
5,53 sur le plan national (INSAE, 2008).
Le taux de mortalité, quant à lui, est en baisse
considérable ces dernières décennies. Cette baisse est
sans nul doute due aux progrès de la médecine, aux
sensibilisations, au niveau de couverture sanitaire et vaccinale et au niveau
d'instruction des femmes. De façon générale, le taux de
mortalité est en baisse dans tout le Bénin. Ce taux qui
était de 15,5 %o en 1995 est passé à 12,27 %o en 2002.
On note globalement un croît naturel positif dans la
commune d'Abomey-Calavi. Mais ce qui caractérise le plus la commune et
qui fait sa spécificité, c'est les flux migratoires.
2.3.3.2- Flux migratoires
La dynamique démographique est induite et
stimulée par un apport migratoire très important. Ces
dernières décennies ont été marquées par une
forte immigration des ménages dans la commune d'Abomey-Calavi. Ces
migrants viennent des localités voisines surtout de Cotonou. Ainsi,
98 359 personnes ont immigré en 2002 dans la commune contre
seulement 7 945 qui ont émigré de la commune vers d'autres
localités (INSAE, 2002). Le taux d'immigration selon le RGPH3
est de 31,96 % contre un taux d'émigration de 2,98 %. Ce solde
migratoire positif en hausse est dû à l'exode rural mais aussi et
surtout à la périurbanisation de Cotonou.
2.3.3.2.1- L'exode rural
Les principaux mobiles de l'exode rural dans la commune
d'Abomey-Calavi sont d'ordre économique et social et affectent les
femmes, les jeunes filles et garçons. Lors des enquêtes
auprès des ménages, certains jeunes garçons ont
évoqué la recherche de la sécurité ou la question
de survie. Ces derniers se retrouvent dans la vente illicite de l'essence de
contrebande, dans la conduite de taxi moto et dans d'autres métiers
comme la soudure, la couture, la vulcanisation, etc. Les femmes
concernées expriment le désir à rejoindre leur mari tandis
que les jeunes filles veulent travailler comme domestiques dans les
ménages nantis ou exercer dans le secteur informel ou encore apprendre
un métier.
2.3.3.2.2-Relation
démographique entre la ville de Cotonou et la commune
d'Abomey-Calavi
La commune d'Abomey-Calavi de par sa position
géographique, accueille provisoirement ou définitivement des
populations actives qui partent de leur localité d'origine pour Cotonou.
Mais l'apport migratoire est beaucoup plus dirigé par les courants
migratoires en provenance de Cotonou pour Abomey-Calavi comme le montre le
tableau VI.
Tableau VI :
flux migratoires cumulés entre Cotonou et la commune
d'Abomey-Calavi de 1979 à 2002
Commune
|
Immigrants partant de Cotonou
|
Emigration vers Cotonou
|
Solde migratoire
|
Abomey-Calavi
|
59 681
|
3 378
|
56 303
|
Source: INSAE, (RGPH1,
RGPH2 et RGPH3)
Le tableau VI traduit un flux migratoire important entre
Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi. Le flux migratoire est le plus
porté vers l'immigration (59 681) que vers l'émigration
(3 378) avec un solde positif de 56 303 habitants pour la commune.
Environ 3/5 des ménages qui migrent vers la commune d'Abomey-Calavi
viennent de Cotonou. La croissance accélérée de Cotonou a
entrainé une expansion spatiale de la ville. Entre 1979 et 1992, la
population de Cotonou s'est accrue de 8,3 % (INSAE, 1994). Si, en 1992, son
effectif était de 536827 habitants, il n'était que 665 000
habitants, dix (10) ans après, soit un taux d'accroissement de 4 %
(INSAE, 2004). On note donc un ralentissement de rythme d'accroissement de la
population de Cotonou au profit d'autres localités comme la commune
d'Abomey-Calavi. La situation géographique de Cotonou ne pouvant
permettre une extension vers les limites Sud et Nord occupées
respectivement par l'Océan Atlantique et le lac Nokoué, la ville
de Cotonou s'est étendue vers l'Est et l'Ouest.
Les mouvements centrifuges des ménages de Cotonou et
des localités voisines en direction de la commune d'Abomey-Calavi sont
largement confirmés par nos enquêtes. Les motivations qui poussent
les uns et les autres à s'installer à Abomey-Calavi sont
nombreuses et variées.
· Les facteurs économiques
Il s'agit essentiellement de la disponibilité et du
coût du foncier. En comparaison à Cotonou où sévit
une crise du logement et du foncier, la commune d'Abomey-Calavi dispose encore
de quelques terrains nus plus moins accessibles. Le coût relativement
moins cher de la parcelle ou du logement (comparaison faite à Cotonou)
surtout dans les périphéries a contribué au départ
de certains ménages. Certains locataires de Cotonou ou environs
parviennent à concrétiser leur rêve de devenir
propriétaire à Abomey-Calavi.
· Position géographique
d'Abomey-Calavi
La commune d'Abomey-Calavi relie le septentrion et le
centre-Bénin à Cotonou. La commune d'Abomey-Calavi, du fait de sa
position exerce un mirage sur les populations des autres localités qui
désirent arriver à Cotonou. Aussi, faut-il ajouter que la
proximité de Cotonou entretient les mouvements pendulaires.
· Facteurs écologiques
Selon les enquêtes, ce sont ces facteurs qui motivent le
plus, les populations à s'installer dans la commune d'Abomey-Calavi. Le
site de la commune d'Abomey-Calavi offre de meilleures conditions
écologiques. Dans les interventions des différents
enquêtés, référence est souvent faite au site de
Cotonou. Le niveau de pollution élevé à Cotonou explique
en grande partie la désaffection de cette ville au profit de la commune
d'Abomey-Calavi. A cette pollution environnementale élevée
s'ajoutent les problèmes d'inondation, récurrents à
Cotonou, qui motivent les ménages à préférer la
commune d'Abomey-Calavi. Abomey-Calavi constitue donc une réponse aux
problèmes écologiques et aux contraintes de site de la capitale
économique et donc une opportunité pour ceux qui rêvent de
vivre dans un cadre plus sain que Cotonou.
Mais depuis quelques années, certains arrondissements
de la commune d'Abomey-Calavi comme Godomey et Calavi sont de plus en plus
saturés, imposant ainsi de nouvelles orientations migratoires
s'observent dans la commune.
2.3.3.2.3- Les nouvelles
orientations migratoires
Il ressort des enquêtes au bureau des affaires
domaniales de la mairie d'Abomey-Calavi (2012), de nouvelles orientations des
flux migratoires en quête de logements stables vers les quartiers
périphériques de l'arrondissement de Godomey (Togoudo et
Cococodji) et surtout vers les arrondissements de Hèvié, à
l'ouest de Togba et de Ouèdo au nord de l'Arrondissement de Godomey. Et
cela est le fait que désormais il est impossible que la croissance
démographique s'accompagne d'extension spatiale pour l'arrondissement de
Godomey et de Calavi. Par ailleurs la représentation cartographique de
l'occupation du sol par la population de la commune d'Abomey-Calavi de 1995
à 2006 montre l'évolution de la répartition spatiale de la
population de la commune d'Abomey-Calavi, comme le montre les figure 6 et
7.
Figure 6 : Carte d'occupation du sol de la commune
d'Abomey-Calavi entre en 1995
Figure 7: Carte
d'occupation du sol de la commune d'Abomey-Calavi en 2006
On note une augmentation démographique très
rapide des localités plus proche de Cotonou et des voies
inter-états. L'occupation du sol est désarticulée par la
présence d'un arrondissement avec 153 447 habitants en 2002 (Godomey)
qui concentre 49,86 % soit environ la moitié de la population de la
commune. A cela, il faut remarquer que les autres localités
détiennent un taux de croissance démographique de plus en plus
élevé du fait que Godomey et Calavi centre sont de plus en plus
saturés.
Cette urbanisation rapide que connaît la commune
d'Abomey-Calavi est caractérisée par les quartiers mixtes
où se frottent luxe et précarité. En effet, lors des
enquêtes tous les quartiers présentent deux types d'habitations
qui caractérisent les niveaux de vie des personnes qui y habitent. Des
habitations précaires et luxueuses cohabitent comme les illustrent les
photos 1 et 2 ci-dessous prisent dans le même quartier.
Photo 1 :
Maison de luxe dans Photo 2: Maison
précaire dans
le quartier d'Agori le quartier
d'Agori
<
Prise de vue: Cliché SOGBO,
décembre 2012
Ces photos témoignent de l'écart de vie qui
existe entre les habitants de la commune d'Abomey-Calavi. Des populations
aisées avec un pouvoir d'achat très important d'une part et
d'autre part, des populations pauvres avec un pouvoir d'achat faible qui ont
des difficultés pour vivre dans un milieu urbain où tout est
à acheter. Selon Domenach et Gatti-montain (1996) cité par Koffi
(2008) : «Le rythme de vie urbain, le mode de vie citadin, aussi bien
que la structuration fonctionnelle de l'espace, ne permettent plus que se noue
une relation sociale féconde. La ville n'est plus ce lieu social
où peut s'apprendre ce rapport à l'autre et à sa
différence. Et paradoxalement, la ville éclate, peuplée
d'habitants nouveaux et différents, devient le lieu de l'uniformisation
qui ne permet plus l'expression de cultures différentes sauf sous forme
violente. Exaspération et frustration naissent l'asservissement au
rythme urbain». Ce rythme de vie à deux vitesses que connaît
la commune d'Abomey-Calavi avec une population en grande partie jeune et sans
emploi est, ainsi le lieu où les personnes démunies sont
tentés par ce luxe apparent du voisinage qui ne laisse
indifférent tout individu.
Ainsi les actes de délinquance se font plus
fréquents et constituent une menace grave pour le développement
de cette commune stratégique du Bénin.
CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA COMMUNE
D'ABOMEY-CALAVI
Dans ce chapitre, il est question d'analyser d'abord le
système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi,
ensuite il s'agira d'appréhender les forces et faiblesses au
développement de ce système, avant d'aboutir aux
éléments de diagnostic pour mieux connaître les
défis et enjeux majeurs sur la sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
3.1- Analyse du système de
sécurité de la commune d'Abomey-Calavi
L'analyse du système de
sécurité dans la commune porte sur un aperçu du cadre
institutionnel et juridique du système de sécurité et de
l'analyse de la couverture sécuritaire de la commune.
3.1.1- Cadre institutionnel et juridique du
système de sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
3.1.1.1 - Cadre institutionnel du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
Au Bénin, tous les services chargés de
l'application de la loi sont placés sous la tutelle du Ministère
de l'Intérieur, de la Sécurité Publique et des Cultes
(MISPC, 2012). Il s'agit notamment des services de la police, de la
Gendarmerie, de la Douanes, des Eaux et forêts, de la Police sanitaire,
de la Police environnementale, de la Police de la pêche et de
l'Unité mixte de contrôle des conteneurs (UMCC). Dans la commune
d'Abomey-Calavi, la sécurité des personnes et des biens est
assurée par la police et la Gendarmerie. La photo 3 montre les FDS de la
commune en défilé.
Photo3 : Forces de l'ordre en
défilé dans la commune d'Abomey-Calavi
Prise de vue: Cliché SOGBO,
août 2012
La photo 3témoigne de la présence effective des
FDS dans la commune d'Abomey-Calavi.
Il convient d'ajouter qu'en dehors des forces de
sécurité publique, il faudra comprendre qu'il y a des acteurs ou
groupes d'acteurs de la société qui ont non seulement un devoir
mais aussi un pouvoir particulier d'exercice de collaboration avec la police et
la gendarmerie nationales. Il s'agit notamment du maire, des chefs
d'arrondissement, des chefs de quartier ou de village et des conseillers
communaux, des chasseurs, des pêcheurs, des sociétés de
gardiennage et autres opérateurs économiques, etc. Mais, on note
jusqu'à présent l'absence d'un cadre de concertation ou de
coordination des actions de ces intervenants pour une bonne gestion
concertée de la question de sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
Il urge alors de comprendre le cadre juridique dans lequel la
sécurité dans la commune doit être menée afin de
connaître les obligations des parties qui ont en charge la
sécurité dans cette commune.
3.1.1.2 - Cadre juridique du
système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
La sécurité des personnes et des biens est un
droit fondamental du citoyen garanti par l'article 15 de la Constitution
béninoise du 11 Décembre 1990 qui stipule : « Tout
individu a droit à la vie, à la liberté, à la
sécurité et l'intégrité de sa personne ».
De cette disposition constitutionnelle, naît un contrat clair et sans
équivoque qui lie les gouvernants et leurs populations : le droit
de celle-ci à la sécurité et le devoir des gouvernants
d'offrir cette sécurité.
Aussi, dans la recherche des voies et moyens pour assurer de
façon optimale la sécurité aux citoyens, le Gouvernement,
par décret N°2008-735 du 22 décembre 2008 portant
approbation de la Politique et de la Stratégie Nationales de
Sécurité, pris toutes ses responsabilités
constitutionnelles. Cette politique de sécurité en ayant fait le
diagnostic institutionnel et fonctionnel du système sécuritaire
de notre pays, a défini les grandes orientations stratégiques
assorties de matrices d'actions à mener. Malheureusement jusqu'à
présent, ladite politique tarde à faire ces effets sur le
terrain. De même, l'avènement de la décentration en 2003
marque un nouveau contexte qui place les communes dans un nouveau rôle de
gestion de la question sécuritaire au niveau local qui n'a pas encore
été pris en compte dans les textes réglementaires de la
gestion de la sécurité. Cependant comment évolue la
situation sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi ?
3.1.2- Analyse de la couverture sécuritaire
dans la commune d'Abomey-Calavi
D'une superficie de 539 km2, la commune
d'Abomey-Calavi comprend 09 arrondissements. Sur la base de la
définition de l'INSAE (RGPH3, 2002), la commune
d'Abomey-Calavi comprend 03 centres urbains. Il s'agit des arrondissements
d'Abomey-Calavi, de Godomey et de Zinvié. Mais sur la base de la
densité de la population, le niveau d'équipement et de service et
sur la base des études menées par la mairie, en 2012
l'arrondissement d'Akassato est déjà considéré
comme un arrondissement urbain. En d'autres termes 05 sur 09 arrondissements
sont des centres ruraux.
La situation de la couverture sécuritaire par les FDS
dans la commune d'Abomey-Calavi est appréciée dans cette
étude à travers l'évolution du nombre de commissariats de
police (commissariat central et d'arrondissement de police), de brigades de
gendarmerie (brigades et poste de gendarmerie) et de l'effectif des policiers
et des gendarmes à travers la commune d'Abomey-Calavi. La connaissance
de ces indicateurs et leurs prévisions pour le futur relatif à
des défis revêt un enjeu capital pour la gestion
stratégique du secteur sécuritaire dans la commune dans une
vision prospective. Ils permettront dans le cadre d'une planification
stratégique d'anticiper sur les extensions des infrastructures
sécuritaires, sur le recrutement du personnel et de faire face à
l'insécurité liée à la croissance
démographique et spatiale dans la commune d'Abomey-Calavi.
3.1.2.1- Analyse de l'évolution des infrastructures
sécuritaire entre 2006 et 2012
L'analyse de la couverture sécuritaire dans la commune
d'Abomey-Calavi est basée sur le nombre de brigades de gendarmerie et
de commissariats de police pour les périodes de 2006 et 2012. La
tendance se résume dans le tableau VII.
Tableau VII:
Nombre de brigade de gendarmerie et de commissariat pour les
périodes de 2006 et 2012 dans la commune d'Abomey-Calavi.
Arrondissements
|
Nombre de commissariats de police et de brigades de
gendarmerie
|
2006
|
2012
|
Akassato
|
00
|
01
|
Godomey
|
02
|
05
|
Glo-Djigbé
|
00
|
01
|
Hevié
|
00
|
01
|
Kpanroun
|
00
|
00
|
Ouèdo
|
01
|
01
|
Togba
|
00
|
02
|
Zinvié
|
00
|
01
|
Abomey-Calavi
|
02
|
02
|
Commune d'Abomey-Calavi
|
06
|
14
|
Sources : Enquête de
terrain, Novembre 2012
De l'analyse croisée du tableau VII et de la figure 8,
il ressort que des neuf (09) arrondissements, un (01) est actuellement sans
infrastructure sécuritaire des FDS. Il s'agit de l'arrondissement de
Kpanroun. Il se dégage aussi que jusqu'en 2006, six (06) sur les neuf
(09) arrondissements de la commune ne disposaient pas d'infrastructures
sécurité. Par contre, en 2012, ce nombre est passé
à un (01) arrondissement qui n'a pas d'infrastructures
sécuritaires. En d'autres termes, entre 2006 et 2012, le nombre
d'infrastructures sécuritaires dans la commune est passé de six
(06) à quatorze (14). Aussi le nombre de commissariat de police et de
brigade de gendarmerie en 2012 à Abomey-Calavi s'observe au niveau de la
figure 8.
Figure 8 : Carte de répartition
spatialedes infrastructures sécuritaires de la commune d'Abomey-Calavi
en 2012
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
De l'analyse de la figure 8, il ressort qu'au moment où
certains arrondissements sont à 05 commissariats de police et de brigade
de gendarmerie, d'autres se retrouvent sans aucune infrastructure
sécuritaire. Cela témoigne du déséquilibre qui
existe dans l'équipement des arrondissements en infrastructures
sécuritaires. Or, d'après les autorités en charge de la
sécurité, les arrondissements reculés sont souvent les
lieux de refuges des hors la loi. Au-delà de ces infrastructures
sécuritaires il faut noter que toutes les autorités
interviewées se plaignent du manque d'équipements et de moyens
dont-elles font face dans l'exercice de leur fonction, dont le plus remarquable
est le personnel. Ainsi l'analyse de l'effectif des FDS dans la commune
s'impose pour mieux comprendre l'évolution du phénomène de
l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
3.1.2.2- Analyse de l'effectif des FDS à travers la
commune d'Abomey-Calavi
Lors des enquêtes auprès des acteurs en charge de
la sécurité dans chaque arrondissement de la commune
d'Abomey-Calavi, il s'est révélé que la majorité
des autorités interrogées estiment que leurs effectifs restent
confidentiels. Seuls les postes de brigades de gendarmerie de Zinvié, de
Glo-Djigbé et le commissariat d'arrondissement d'Akassoto qui ont pu
fournir leurs chiffres. Mais tous les autres acteurs en charge de la
sécurité conviennent que l'effectif dont ils disposent est
insuffisant pour bien couvrir le territoire dont ils ont la charge de
sécuriser.
Sur la base des chiffres des postes de brigades de gendarmerie
de Zinvié, de Glo-Djigbé et le commissariat d'arrondissement
d'Akassoto, on observe le nombre de FDS par habitant dans ces quatre (04)
arrondissements d'Abomey-Calavi (tableau VIII).
Tableau VIII: Ratios estimatifs des
agents des FDS par habitant en 2012 dans certains arrondissements
d'Abomey-Calavi.
Arrondissements
|
Nombres des FDS
|
Population de l'arrondissement
|
Ratios estimatifs des agents des FDS par habitant
|
Akassato
|
13
|
17 197
|
1 / 1 323
|
Glo-Djigbé
|
05
|
12 827
|
1 / 2 566
|
Zinvié et Kpanroun
|
04
|
20 633
|
1 / 5 159
|
Total
|
22
|
50 657
|
1 / 2 303
|
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
Le tableau VIII montre comment ces arrondissements sont
couverts pas FDS. Cela témoigne du taux très faible des forces de
l'ordre et de sécurité par habitant dans les arrondissements
d'Akassato, de Glo-Djigbé, de Zinvié et de Kpanroun.
Au-delà de ces arrondissements, il faut comprendre que c'est dans toute
la commune que ce constat est remarquable.
De même il faut remarquer que, de la dynamique urbaine
que vit la commune d'Abomey-Calavi, il s'en suit un faible accompagnement des
services de sécurité publique. La conséquence de ce manque
d'infrastructures et de moyens se traduit par le niveau de plus en plus
élevé de délinquants dans la commune. Il importe
d'analyser l'évolution des divorcés sociaux
déférés par la gendarmerie de Calavi en 2009 et en
2012.
3.1.2.3- Analyse du nombre de délinquants et criminels
déférés par la brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi en
2009 et en 2012
A travers le tableau IX, il se remarque une évolution
des délinquants et des criminels déférés par la
brigade de gendarmerie de Calavi.
Tableau IX :
le nombre de délinquants déférés par la brigade de
gendarmerie d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012
Années
|
le nombre de délinquants déférés
par la Brigade de gendarmerie d'Abomey-Calavi
|
2009
|
570
|
2012
|
715
|
Source : donnée de la brigade de
gendarmerie d'Abomey-Calavi
L'analyse du tableau IX montre que l'insécurité
dans la commune d'Abomey-Calavi n'est pas encore maîtrisée. Cette
non maitrise se traduit par le nombre de plus en plus élevé de
personnes déférées pour cause d'actes antisociaux.
Selon les informations recueillies sur le terrain
auprès des autorités en charge de la sécurité, les
infractions commises par les personnes déférées jeunes de
moins de 25 ans sont généralement les infractions contre les
biens, certaines contre les personnes (viols, violences et voies de faits) et
la consommation de drogue. Les adultes déférés sont plus
versés dans les attaques à mains armées, le trafic de faux
billets de banque, les fausses pièces d'identité, l'ivresse
publique, le recel, etc. Les non identifiés sont auteurs de l'ensemble
des violences que commettent les jeunes et les adultes
déférés. Mais ils sont généralement auteurs
des cas de meurtre comme le montre la photo 4
Photo 4 :
Malfrats arrêtés dans la commune d'Abomey-Calavi
Prise de vue : Cliché
Commissariat central d'Abomey-Calavi, octobre 2011
La photo 4 permet de soutenir que les violences contre les
personnes sont en grande partie des violences liées à la
consommation de drogue.
Ces divorcés sociaux n'épargnent aucune catégorie sociale.
En effet, les victimes des attaques à mains armées et vols par
effraction sont les piétons, les motocyclistes, les opérateurs
économiques (propriétaires de grandes surfaces commerciales), les
lieux privés sont aussi visités par les bandits comme les
pharmacies, les complexes hôteliers et les domiciles privés.
Même les lieux publics tels que les églises, les mosquées,
les écoles, l'université d'Abomey-Calavi et les hôpitaux
n'échappent à la furia des délinquants. Tout cela
témoigne de l'échec ou l'inexistence d'une politique
sécuritaire.
Alors pour mieux s'attaquer au phénomène de
l'insécurité, il est important de connaître les forces et
faiblesses du système de sécurité pour proposer des
solutions de résolution.
3.2- Sécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au
développement du système sécuritaire
Pour connaître de façon générale
les forces et faiblesses au développement du système
sécuritaire dans la commune d'Abomey-Calavi, une enquête
qualitative a été réalisée auprès des
acteurs de la gestion de l'urbanisme et ceux chargés de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
Il ressort de cette enquête que
l'insécurité est toujours présente dans l'ensemble de la
commune d'Abomey-Calavi. Malgré les efforts d'investissement du
gouvernement, des autorités en charge de la sécurité, la
population de la commune d'Abomey-Calavi en général se sent
encore dans l'insécurité compte tenu, entre autres, de
l'insuffisance des moyens logistiques et humains, le manque d'infrastructures
publiques (routes et éclairages publics) et de certains
dysfonctionnements dans la gestion du système de
sécurité.
3.2.1 Investissements en cours dans le domaine de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
Les investissements dans le domaine de la
sécurité au sein de la commune d'Abomey-Calavi sont en grande
partie du ressort de l'Etat béninois. Ainsi, la commune
bénéficie des grandes orientations stratégiques assorties
de matrices d'actions à mener sur le plan national. Parmi ces actions
à mener figure en bonne place, le renforcement des effectifs des FDS.
Dans la logique de cette volonté politique, un engagement politique
conséquent a permis le recrutement en 2009 et en 2010 de plus de deux
mille (2000) fonctionnaires de police et autant de gendarmes pour appuyer ces
deux forces en charge des questions de sécurité. Pour
compléter les dispositions régaliennes, une sensibilisation est
en cours sur la contribution des acteurs civils au renforcement de la
sécurité publique au Bénin et d'autres actions que
mène le MISPC pour décourager les hors la loi.
Cependant, force est de constater que la
sécurité au Bénin et particulièrement dans la
commune d'Abomey-Calavi demeure peu satisfaisante. Les différentes
politiques mises en place et les investissements réalisés
jusqu'à présent, se révèlent insuffisants et leur
impact reste limité.
Par ailleurs, il apparaît que les investissements
réalisés pour l'amélioration de la sécurité
publique dans la commune sont concentrés dans deux arrondissements et se
révèlent toujours faibles dans les autres arrondissements. Ceci
ne permet pas d'assurer un accès équitable de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi. En dehors, du
déséquilibre dans la répartition des infrastructures
sécuritaires beaucoup d'autres dysfonctionnements sont à
souligner.
3.2.2- Dysfonctionnements dans la gestion du
système de sécurité
Les différents acteurs rencontrés ont
révélé un certain nombre de dysfonctionnements au niveau
de la gestion du système de sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi. Ils se résument notamment à :
- l'inefficacité de la politique de l'Etat en
matière de création de brigades de gendarmerie et de
commissariats de police sans accompagnement adéquats en matière
de moyens logistiques et humains ;
- peu d'implication des collectivités locales à
la gestion de la sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi ;
- la non sensibilisation de la population en majorité
analphabète sur les lois en vigueur au Bénin ;
- le mauvais état des routes et le manque
d'éclairage public.
La conséquence de ces dysfonctionnements se manifeste
par les difficultés sécuritaires que rencontrent les populations
dans leurs milieux de vie.
3.2.3- Insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi : les difficultés rencontrées par les
populations
Lors de nos enquêtes on a évalué la
satisfaction des populations de la commune d'Abomey-Calavi et identifié
les lieux de risque d'insécurité.
3.2.3.1- Niveau de satisfaction des populations en ce qui
concerne leur sécurité
En complément à l'enquête qualitative
réalisée auprès des acteurs de la gestion de
l'urbanisation et ceux chargés de la sécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi, l'option est faite, de vérifier auprès
des ménages de la commune leur niveau de satisfaction en ce qui concerne
leur sécurité à travers une enquête de terrain en
vue de les intégrer aux éléments de diagnostic.
Dans le cadre de la présente étude, cette
enquête réalisée en novembre 2012 a porté sur 290
ménages.
Dans un premier temps l'enquête visait à
enregistrer la perception des populations sur la qualité de la
sécurité dans la commune. Cela s'apprécie à travers
deux modes de réponses à savoir :
- les ménages qui trouvent que la qualité de la
sécurité est mauvaise ;
- et ceux qui trouvent que la qualité de la
sécurité est bonne.
D'après l'enquête réalisée, la
répartition des ménages par mode de perception sur la
qualité de leur sécurité est indiquée par la figure
9.
Figure 9 : La répartition des
ménages par mode de perception sur la qualité de leur
sécurité
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
On remarque que l'enquête a révélé
66,67 % des ménages qui ne sont pas satisfaits de la qualité de
leur sécurité contre 33,33 % qui se disent satisfaits. Il
résulte que 2/3 des ménages réclament plus de
sécurité dans leur milieu de vie.
Dans un deuxième temps, l'enquête visait à
enregistrer comment la population de la commune perçoit
l'évolution de la délinquance sur toutes ces formes. Cela
s'apprécie à travers deux modes de réponses à
savoir :
- les ménages qui trouvent que la délinquance
est en régression ;
- et ceux qui trouvent que la délinquance est en
croissance.
D'après l'enquête réalisée, la
répartition des ménages par mode de perception sur
l'évolution de la délinquance et de la criminalité dans
leur milieu de résidence est indiquée par la figure 10.
Figure 10 : La répartition des
ménages par mode de perception sur l'évolution de la
délinquance et de la criminalité dans leur milieu de
résidence.
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
On constate que 60% des ménages interrogés
trouvent que la délinquance continue de croître dans la commune et
40 % trouvent que ce phénomène de délinquance est en
régression.
Dans un troisième temps, l'enquête visait
à apprécier parmi les ménages enquêtés ceux
qui ont une fois été victimes de délit ou de crime ces
deux (02) dernières années. Cela s'apprécie à
travers deux modes de réponses à savoir :
- les ménages qui ont une fois été
victimes de délit ou crime dans la commune ces deux dernières
années ;
- et ceux qui n'ont pas été victime de
délit ou crime dans la commune ces deux dernières
années.
D'après l'enquête réalisée, la
répartition des ménages par mode de réponse est
indiquée par la figure 11.
Figure 11 : La répartition des
ménages enquêtés selon qu'ils soient victime ou pas de
délit ou de crime ces deux (02) dernières années.
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
On remarque que 60 % des ménages interrogés
affirment qu'ils ont été victimes de délit ou de crime ces
deux (02) dernières années contre40 %non victimes.
De ces trois précédentes figures, il ressort que
les populations de la commune d'Abomey-Calavi se trouvent dans leur
majorité mécontente de la sécurité de leur commune.
Ainsi, on a identifié les localités qui sont les plus et moins
visitées par les hors la loi dans la commune d'Abomey-Calavi.
3.2.3.2- Les lieux de risque d'insécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi
Pendant nos enquêtes certaines localités de la
commune d'Abomey-Calavi ont été identifiées comme
étant des lieux où l'insécurité est le plus
élevée par rapport aux autres. Ainsi pour mieux étudier
ces localités une représentation cartographique des
localités qu'elles soient réputées
d'insécurité ou non est présenté par la figure 12.
Figure 12 : La carte de risque
d'insécurité de la commune d'Abomey-Calavi
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
L'analyse de la figure 12 fait remarquer une forte
insécurité des localités plus proche de Cotonou et des
voies inter-Etats. Parmi ces localités, on peut citer les quartiers
comme Akassato Centre, Cocotomey, Cococodji, Godomey-Togoudo, Togbin et Agori.
A cela, il faut remarquer que certains quartiers comme Tokan, Ouèdo,
Missséssinto, Salamey, Adovie et Dangbodji détiennent un risque
d'insécurité de plus en plus élevé. Ce qui fait la
particularité des quartiers identifiés comme ayant un fort taux
d'insécurité, c'est la forte densité humaine
accompagné d'un mauvais état des voies et le manque de
lotissement.
Lors des enquêtes, un quartier parmi ceux qui ont un
risque élevé d'insécurité a le plus attiré
notre curiosité. Il s'agit du quartier Agori encore appelé encore
Zogbadjè. Pour cela une investigation spécifique a
été menée auprès des populations, des élus
locaux, des confessions religieuses et des FDS pour recueillir leur point de
vue sur la situation d'insécurité de ce quartier Zogbadjè.
Ce quartier Zogbadjè est le village universitaire. D'après nos
enquêtes c'est le quartier qui bat le record en termes
d'insécurité parmi les quartiers de la commune. Selon les
personnes interrogées les braquages s'y multiplient et donnent la preuve
que Zogbadjè dorénavant est le nid des voleurs. La population
interrogée est inquiète et appelle souvent les autorités
au secours. Chaque semaine, plusieurs plaintes liées aux braquages de
tout genre s'enregistrent auprès des conseillers locaux du quartier
Agori et des FDS. Ce quartier de la commune d'Abomey-Calavi est un lieu
où l'insécurité est davantage présente et
inquiétante. Aucune zone n'est épargnée, désormais
toutes les localités du quartier sont fouillées par les
délinquants. D'après les habitants enquêtes, la
consommation et la vente de stupéfiants et le phénomène
du cyber criminalité (Gay man) sont aux rangs des causes
d'insécurité du quartier. Ils sont en quête du gain facile
et cela les amène à attaquer à tout moment, tous ceux qui
ont en leur possession des objets précieux. Ces derniers peuvent
être surtout des motos, sacs à main, des portables ou encore de
l'argent. Un des policiers interrogés affirme « qu'auparavant,
il y avait seulement des zones réputées pour y être le
Quartier Général (QG) des bandits telles les voies longeant la
clôture du campus. Mais à présent, c'est tout le quartier
qui est devenu le QG de ces derniers ». « Ces bandits
n'hésitent pas à charcuter si l'on résiste. Ils sont
toujours armés et nombreux » ajoute-t-il. A défaut de rendre
l'âme, ces victimes s'en sortent souvent avec des séquelles.
Certaines sont marquées au point où elles ne veulent plus en
parler. Néanmoins, certaines parlent de leur cas. René,
étudiant en fin de formation en Anglais garde encore vivant dans sa
mémoire, sa mésaventure avec les hors-la-loi. « J'ai
été braqué par quatre hommes armés qui ont pris ma
nouvelle moto», raconte-t-il tristement. A l'instar de celui-ci, bon
nombre ont subi un sort du genre comme l'Abbé dont la moto a
été emportée vers le carrefour Bidossèssi. La
situation est plus troublante du fait que ces « hors-la-loi »
opèrent en pleine journée depuis un certain moment.
L'Abbé a été dépossédé de sa
moto aux environs de 8h. Il n'y a pas de patrouille et beaucoup d'endroits sont
non électrifiés. Les voies d'accès pouvant faciliter la
tâche aux policiers en cas d'intervention sont toutes en état de
dégradation avancée. Les malfrats font régner la peur
à Zogbadjè. Les menaces que les bandits profèrent aux
victimes plongent toute la population dans une peur sans pareil. Des
chrétiens catholiques de Zogbadjè ont à présent
peur d'aller à la messe de 18h à moto à cause de l'ampleur
que prennent les braquages de jour en jour dans la zone. Même
après 20h, les conducteurs de taxi moto refusent sans autre forme de
procès de conduire leur client dans le quartier quel que soit le prix
offert. Mieux, la psychose d'être braqué amène
déjà certaines personnes à quitter ce quartier,
aujourd'hui réputé un véritable nid des bandits.
A partir des différents éléments de
diagnostic recensés une synthèse s'impose pour mieux adopter les
mesures à prendre contre l'insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
3.3 - Synthèse des
éléments de diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
Afin de relever les défis et à faire face aux
enjeux concernant l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi,
il importe de faire d'abord la synthèse des éléments de
diagnostic.
3.3.1- Synthèse des
éléments de diagnostic sur la sécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi
Tout au long de l'analyse diagnostique de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, des forces et des
faiblesses ont été identifiées dans la commune
d'Abomey-Calavi. De même, des opportunités et des menaces qui sont
hors du système mais qui agissent sur lui ont été
relevées. Ces différents éléments de diagnostic se
résument dans le tableau X.
Tableau X :
Synthèse des éléments de diagnostic
Eléments de diagnostic internes au
système étudié
|
Forces
|
Faiblesses
|
Existence de deux brigades et de six postes avancés de
gendarmerie ;
un commissariat central et cinq commissariats d'arrondissement
de police
|
services de sécurité (gendarmerie et police)
sont
sous-équipés et ont un effectif de personnel
insuffisant
|
Organisations fréquentes de patrouilles par
la gendarmerie, la police et l'armée
|
Inexistence d'une politique appropriée en
matière de sécurité dans la commune
|
Eléments de diagnostic externes au
système étudié
|
Opportunités
|
Menaces
|
Existence d'un plan d'actions en cours sur le plan national en
matière de sécurité
|
Le chômage, la pauvreté, les difficultés
familiales et des échecs scolaires
|
Existence dans la loi sur la décentralisation au
Bénin des dispositions qui donnent la possibilité aux communes
la création des infrastructures sécuritaires
|
l'insuffisance d'éclairage public dans la
commune
|
La proximité de Cotonou
avec son taux élevé de criminalité et
la prolifération de la vente et la consommation de
stupéfiants
|
Source : Enquête
de terrain, Novembre 2012
L'analyse des éléments de diagnostic internes au
système de sécurité montrent que les forces dont regorge
ce système de sécurité sont en réalité, des
forces inefficaces du fait des faiblesses existantes. Car les infrastructures
sont pour la plupart sous-équipés avec un personnel insuffisant.
A cela, s'ajoute l'inexistence d'une politique appropriée en
matière de sécurité dans la commune. En plus de ces
éléments de diagnostic internes au système, on note des
éléments de diagnostic externes au système de
sécurité dont les opportunités découlent des
autorités à divers niveaux. Ces opportunités sont
noyées face aux menaces présentes au sein du système du
fait d'une politique sociale de faible envergure.
Ces éléments de diagnostic appellent alors
à des défis et enjeux majeurs à l'amélioration de
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
3.3.2-Défis et
enjeux majeurs à l'amélioration de la sécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi.
Le développement économique et social de la
commune d'Abomey-Calavi passe nécessairement par la
sécurité des personnes et des biens. Malgré les efforts
réalisés ces dernières années pour améliorer
la sécurité des populations de la commune, la majorité des
localités se trouvent dans une insécurité remarquable. Le
défi est de réduire au maximum l'insécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi. L'enjeu est la mobilisation de toutes les couches de
la population en leur participation au renforcement de la
sécurité dans la commune et de volonté politique pour
mettre en application toutes les dispositions de la loi et engagements pour
l'amélioration du système de sécurité.
Par ailleurs, l'analyse diagnostique a
révélé que les autorités en charge de la
sécurité expriment leurs difficultés à faire bien
leur travail du fait des moyens en leur disposition et des infrastructures non
disponibles dans les quartiers. Il apparaît donc un autre défi
à relever. Il s'agit de doter les forces de l'ordre et de
sécurité d'équipements nécessaires et des moyens
humains qu'il faut ; améliorer les conditions de vie des
populations et pour les quartiers il s'agira de les doter des infrastructures
nécessaires (l'électricité et l'amélioration des
voies). L'enjeu est de mobiliser des ressources pour équiper les forces
de l'ordre et de sécurité; initier des projets et des programmes
de développement pour améliorer les conditions de vie des
populations ; et pour les quartiers, c'est de mettre en place les outils
de planification urbaine (Plan Directeur d'Urbanisme ou Plans
Détaillés d'Aménagement Urbain) et
l'électrification des quartiers.
L'amélioration de la sécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi dépend forcement de la capacité de la
commune à relever ces défis et à faire face à ces
enjeux. Il s'agit de trouver des stratégies opérationnelles et
efficaces pour y parvenir.
CHAPITRE IV : SUGGESTIONS
Pour améliorer le système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, il importe de disposer
d'un cadre stratégique de référence qui donne les
repères nécessaires pour les actions à mener. Il s'agit
d'élaborer des stratégies opérationnelles reflétant
les réalités du système étudié afin d'amener
les différents acteurs à les mettre en oeuvre. Cela exige une
méthodologie appropriée à la formulation des orientations
et des stratégies opérationnelles.
4.1-Démarche
méthodologique de formulation de stratégies
L'exercice de la formulation de stratégies consiste en
la détermination des voies et moyens efficaces pouvant permettre de
relever les défis identifiés à l'issue de l'analyse
diagnostique. Dans le cas d'espèce, l'outil adopté est la
technique de SWOT (Strength, Weakness, Opportunities, Threats). En effet,
l'option SWOT a été faite pour prendre en compte des forces,
faiblesses, opportunités et menaces identifiées à travers
l'analyse diagnostique.
L'exercice est fait dans une matrice à double
entrée appelée Matrice SWOT qui est meublée à
partir des forces, faiblesses, opportunités et menaces relevées
au cours de l'analyse diagnostique faite sur le système de
sécurité. Il s'agit concrètement d'une analyse
croisée des forces et faiblesses qui sont internes au système
sécuritaire à des menaces et opportunités qui sont
externes à l'environnement dudit système étudié
pour aboutir à des orientations stratégiques. La configuration
synoptique de cette démarche de formulation des approches de solutions
se présente dans le tableau XI.
Tableau XI :
Matrice SWOT pour la formulation des orientations
stratégiques
Facteurs internes
Facteurs externes
|
Forces
|
Faiblesses
|
Opportunités
|
Orientation stratégique :
utiliser ses forces pour tirer avantage
des opportunités
|
Orientation stratégique :
Développer des stratégies pour surmonter ses
faiblesses dans le but de tirer avantage des
opportunités
|
Menaces
|
Orientation stratégique :
utiliser ses forces pour faire face aux
menaces ou éviter les menaces
|
Orientation stratégique :
Viser à minimiser à la fois les
faiblesses et les menaces
|
Source : MCCAG-PDPE/PNUD(2001)
cité par Adanzounon H. N. (2010)
Cette matrice SWOT va permettre de présenter
l'information en forme d'aide à la formulation des solutions,
c'est-à-dire utiliser les points forts pour exploiter les
opportunités du système de sécurité et
dépasser les faiblesses pour contrecarrer les menaces du
système.
4.2-Formulation de proposition de
stratégies opérationnelle
Sur la base de cette démarche, des orientations
stratégiques sont formulées. Ces dernières constituent en
fait l'ensemble des solutions possibles aux différents problèmes
et dysfonctionnements identifiés dans l'analyse diagnostique. Le tableau
XII résume les résultats de cet exercice dans le cadre de cette
étude.
Tableau XII :
Matrice SWOT de formulation des stratégiques pour
l'amélioration du système de sécurité dans la
commune d'Abomey-Calavi
Facteurs
internes
Facteurs
externes
|
Forces
|
Faiblesse
|
Existence de deux brigades et de six postes avancés de
gendarmerie ;
un commissariat central et cinq commissariats d'arrondissement
de police.
|
Organisation fréquente de patrouilles par
la gendarmerie et la police.
|
services de sécurité (gendarmerie et police)
sont
sous-équipés et ont un personnel insuffisant.
|
Inexistence d'une politique appropriée en
matière de sécurité dans la commune.
|
O P P
O
R
T
U
N
I
T
E
S
|
Existence d'un plan d'actions en cours sur le plan national en
matière de sécurité.
|
S1 : Créer et équiper les
postes de sécurité publique dans les arrondissements surtout
celui de Kpanroun.
|
S2 : Patrouilles de la Police et de la
gendarmerie
Accrues.
|
S3 : Doter les services de
sécurité de moyens adéquats avec un personnel
suffisant.
|
S4 : Organiser et motiver les brigades
civiles de sécurité.
|
Existence dans la loi sur la décentralisation au
Bénin des dispositions qui donnent la possibilité aux communes
la création des infrastructures sécuritaires.
|
S5 : Création et mise
à disposition des populations de la commune d'une
police municipale avec du personnel qualifié.
|
S6 : Participation des élus
locaux à la sécurité en renseignant les forces de
sécurité publique sur les refuges des suspects dans leur
localité.
|
S7 : Sensibiliser la population sur sa
participation au renforcement de la sécurité avec l'appui des
collectivités locales.
|
S8 : Mise en oeuvre par les élus
locaux et les forces de l'ordre d'un plan d'actions pour la
sécurité.
|
M
E
N
A
C
E
S
|
Le chômage, la pauvreté, les difficultés
familiales et des échecs scolaires.
|
S9 : Répondre de façon
pratique et concrète au chômage brutal qui touche les jeunes.
|
S10 : Instruire les populations afin
qu'elles sachent lire et écrire.
|
S11 sensibiliser les populations sur la
nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant
leur société.
|
S12Unir les populations et initier des
projets de développement capables d'accroître leurs revenus.
|
l'insuffisance d'éclairage public
et l'état de dégradation avancée des
voies.
|
S13 : Doter les brigades et les
commissariats des moyens roulants qui font face aux voies
dégradées et au manque d'électricité.
|
S14 : Créer la police de
proximité dans tous les quartiers mal éclairés.
|
S15 : Mener les projets d'extension des
réseaux
d'électricité
|
S16 : Mener les travaux de lotissement
avec le tracé des voies.
|
La proximité de Cotonou
avec son taux élevé de criminalité et
la prolifération de la vente et de la consommation de
stupéfiants.
|
S17 : Renforcer la
sécurité au niveau des voies d'accès de la commune avec un
contrôle accru des usagés à la tombé de la nuit.
|
S18 : Mener des patrouilles surprises
dans les ghettos.
|
S19 : Etablir un répertoire des
habitants au
niveau de chaque village et quartier de ville.
|
S20 : Créer un cadre de
concertation (autorités en charge de la sécurité et
élus locaux) pour faire face à l'insécurité.
|
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
(NB : S1 :
Orientation Stratégique 1 ; S13 : Orientation
Stratégique 13)
Cet exercice a abouti à la formulation de vingt (20)
orientations stratégiques qui s'inscrivent dans quatre (04)
thématiques majeures liées à l'amélioration de la
sécurité des personnes et des biens dans la commune
d'Abomey-Calavi. Elles s'énoncent comme suit :
Ø adoption et mise en oeuvre d'une politique
appropriée en matière de sécurité par les
élus locaux et les autorités en charge de la
sécurité;
Ø financement et équipement des forces de
l'ordre et de sécurité ;
Ø amélioration des conditions
socio-économiques et culturelles des populations ;
Ø mise en oeuvre des outils de planification urbaine et
de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville.
La concrétisation de ces stratégies
s'opère à travers des options stratégiques ou des
stratégies opérationnelles. Ainsi, à partir de ces vingt
(20) orientations stratégiques, il a été
développé quelques stratégies opérationnelles
à travers ces quatre (04) thématiques identifiées.
4.2.1-Adoption et mise en
oeuvre d'une politique appropriée en matière de
sécurité par les élus locaux et les autorités en
charge de la sécurité
Pour l'amélioration à court et long terme de la
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi, il faudrait entre
autres, Elaborer un document de politique sécuritaire dans lequel sera
définit la politique à mettre en oeuvre pour la commune. Ce
document doit se basé sur l'orientation stratégique S8 de la
matrice, à savoir la mise en oeuvre par les élus locaux et les
forces de l'ordre d'un plan d'action pour la sécurité. Ce plan
d'action doit contenir les stratégies opérationnelles
s'inscrivant dans les orientations stratégiques S2, S4, S5, S6, S7, S14,
S17, S18, S19 et S20 de la matrice à savoir :
Ø patrouilles accrues de la Police et de la
gendarmerie ;
Ø organiser et motiver les brigades civiles de
sécurité ;
Ø création et mise à disposition des
populations de la commune d'une police municipale avec du personnel
qualifié ;
Ø participation des élus locaux à la
sécurité en renseignant les forces de sécurité
publique sur les refuges des suspects dans leur localité ;
Ø sensibiliser la population sur sa participation au
renforcement de la sécurité avec l'appui des collectivités
locales ;
Ø créer la police de proximité dans tous
les quartiers et villages mal éclairés ;
Ø renforcer la sécurité au niveau des
voies d'accès de la commune avec un contrôle accru des
usagés à la tombé de la nuit ;
Ø mener des patrouilles surprises dans les
ghettos ;
Ø établir un répertoire des habitants au
niveau de chaque village et quartier de ville ;
Ø créer un cadre de concertation
(autorités en charge de la sécurité et élus locaux)
pour faire face à l'insécurité.
La mise en place effective de cette politique sur la
sécurité de la commune d'Abomey-Calavi appelle à une
volonté des autorités à divers niveaux.
4.2.2-Financement et
équipement des forces de l'ordre et de
sécurité
La finalité des stratégies
opérationnelles dans cette thématique serait de doter les
services de sécurité de moyens nécessaires pour leur bon
fonctionnement. La capacité actuelle des forces de l'ordre ne permet pas
la garantie de la sécurité dans toute la commune. Ainsi le
gouvernement et les élus locaux doivent les financer pour que le
rendement soit meilleur. Pour cela les stratégies opérationnelles
qu'il faut s'inscrivent dans les orientations stratégiques S1, S3 et S13
de la matrice, à savoir :
Ø créer et équiper les postes de
sécurité publique dans les arrondissements surtout celui de
Kpanroun ;
Ø doter les services de sécurité de
moyens adéquats avec un personnel suffisant ;
Ø doter les brigades et les commissariats des moyens
roulants qui font face aux voies dégradées et au manque
d'électricité.
Certes la lutte contre l'insécurité prend en
compte le financement et l'équipement des FDS, mais il faut que les
conditions de vie des populations soient améliorées pour que
règne la quiétude dans la commune.
4.2.3-Amélioration
des conditions socio-économiques et culturelles des
populations
Si la prévention doit être
considérée comme prioritaire lorsqu'elle concerne la
délinquance émanant des groupes de populations vivant dans une
extrême pauvreté, des difficultés familiales, des
échecs scolaires, il faut souvent trouver la cause dans les
bouleversements liés à la crise économique et sociale.
Laquelle crise a pendant longtemps ébranlé le modèle de
l'Etat-providence qui a régulé ou géré notre
société. Pour cela les stratégies opérationnelles
qu'il faut pour l'amélioration des conditions socio-économiques
et culturelles des populations s'inscrivent dans les orientations
stratégiques S9, S10, S11et S12 de la matrice, à savoir :
Ø répondre de façon pratique et
concrète au chômage brutal qui touche les jeunes ;
Ø instruire les populations afin qu'elles sachent lire
et écrire ;
Ø sensibiliser les populations sur la
nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant
leur société ;
Ø Unir les populations et initier des projets de
développement capables d'accroître leurs revenus.
En effet, la réponse au chômage brutal qui touche
les jeunes peu qualifiés que qualifiés et qui les installent dans
une spirale d'exclusion les privant de tout espoir d'un monde meilleur d'un
avenir certain, doit être pratique et concrète. Il faudra d'abord
que soient améliorées les conditions socio-économiques de
leurs familles. Ensuite sensibiliser les populations sur la
nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant
leur société. Car le sentiment d'insécurité
exprimé par les citoyens naît bien évidemment de la perte
du lien social, de la solitude (la marginalisation) de l'individualisation et
de l'absence d'identité culturelle.
L'Etat et la mairie devraient mettre en action des programmes
de développement qui permettront aux populations de
bénéficier des atouts socio-économiques de leur milieu de
vie habituel et auront ainsi des ressources financières
nécessaires qui donnent accès à l'éducation et aux
services de santé.
Au-delà d'un tel programme, les populations devraient
par elles même prendre conscience de leur situation en étant plus
imaginatives. C'est-à-dire qu'avec le soutien des autorités
locales de la commune d'Abomey-Calavi elles doivent s'unir et initier des
projets de développement capables d'accroître leurs revenus et
leurs moyens financiers. L'amélioration des conditions
socio-économiques passe obligatoirement par la conception de projets
fiables jusqu'à leur réalisation.
L'amélioration des conditions culturelles des
populations doit essentiellement consister en l'instruction et la
sensibilisation de celles-ci afin qu'elles puissent accéder à un
niveau minimum de compréhension des valeurs que dégagent leur
commune au travers de la cohabitation du moderne et du traditionnel.
Au niveau de l'instruction, il faut que la population sache
lire et écrire afin qu'elle soit à l'abri de toutes sortes de
contingences négatives. Les comportements antisociaux de certains
individus résultent pour la plupart de l'ignorance totale des normes et
valeurs en vigueur dans leur société.
4.2.4- Mise en oeuvre des
outils de planification urbaine et de l'éclairage public dans les
villages ou les quartiers de ville de la commune.
La prise en compte des outils de planification urbaine et
l'électrification des voies dans les stratégies
opérationnelles s'inscrivent dans les orientations stratégiques
S15 et S16 de la matrice, à savoir :
Ø mener les projets d'extension des réseaux
d'électricité ;
Ø mener les travaux de lotissement avec le
tracé et l'amélioration des voies.
Il s'agit d'inscrire l'amélioration de la
sécurité de la population dans une démarche de
l'aménagement du territoire qui vise à une réflexion
proactive pour des réalisations rationnelles et efficientes en
matière d'infrastructures et équipements, le développement
économique, de la promotion de l'urbanisme, etc. Cette stratégie
a pour fondement l'article 84 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999, portant
organisation des communes en République du Bénin qui indique le
Schéma Directeur d'Aménagement Communal (SDAC) comme un
instrument de planification obligatoire. La mise en oeuvre totale du
Schéma Directeur d'Aménagement Communal (SDAC) et
l'électrification de toute la commune permettront aux forces de l'ordre
de bien mener les opérations sécuritaires.
CONCLUSION
La sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi face
à la dynamique de sa population est sujette à de nombreuses
défaillances. Bien que des efforts soient menés en vue de sa
gestion efficiente, les résultats obtenus jusqu'à ce jour sont
loin d'être satisfaisants.
La présente étude se veut une contribution
à une meilleure connaissance de la dynamique urbaine et de
l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
Les résultats obtenus au cours des recherches ont
permis de confirmer que :
- la dynamique urbaine que connait la commune d'Abomey-Calavi
est due à la croissance démographique qui est passé de
60786 habitants en 1979 à 404 849 habitants en 2012 (INSAE,2004), d'une
densité de la population qui est passée de 113 habitants/km2
1979à 731 habitants/km2 2012 et un taux d'urbanisation
qui est passée de 15,34 % 1979 à 79,71 % 2012 de la population
totale;
- l'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
se témoigne par les plaintes des habitants et l'évolution du
nombre des criminels et délinquants déférés par la
brigade de gendarmerie de Calavi qui est passé de 570 en 2009 à
715 en 2012 ;
- du fait de la croissance rapide de la population qui
s'accompagne d'extension spatiale, les infrastructures qui garantissent la
sécurité des personnes et des biens ne suivent pas. Pas
conséquent, cette croissance rapide de la population est une cause
directe de l'insécurité enregistrée.
Il convient donc de remédier à ce
phénomène d'insécurité à travers des mesures
adéquates. A cet effet des suggestions formulées vont dans le
sens de :
- l'adoption et mise en oeuvre d'une politique
appropriée en matière de sécurité par les
élus locaux et les autorités en charge de la
sécurité;
-financement et équipement des forces de l'ordre et de
sécurité ;
- l'amélioration des conditions
socio-économiques et culturelles des populations
- la mise en oeuvre des outils de planification urbaine et de
l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de ville.
Au total, les hypothèses sont vérifiées.
Cependant, pour la mise en place effective de ces propositions, il faut une
volonté des autorités à divers niveaux et la participation
individuelle des populations de la commune d'Abomey-Calavi.
Si Abomey-Calavi aujourd'hui doit faire face à de
multiples problèmes dont celui de l'insécurité, c'est
parce que la population s'accroît à un rythme sans
précédent avec une extension spatiale considérable. Cet
accroissement démographique et spatial, toutefois, n'est pas seulement
source de problèmes, il peut également être source
d'espérance. Il est toujours possible d'innover. Une telle croissance de
population peut permettre de nombreuses économies d'échelle. Car,
l'amélioration de la situation sociale et économique des
populations à Abomey-Calavi apparaît en définitive comme
une condition essentielle d'un développement durable, où la
croissance et les besoins sont les plus importants.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Ratios estimatifs des agents
de police par habitant en Afrique (Recherche effectuée par l'auteur)
2
Tableau II : Répartition spatiale
des ménages et chefs de villages ou de quartiers de ville
enquêtés.
27
Tableau III : Répartition des
personnes ressources enquêtées
28
Tableau IV : Répartition de la
population d'Abomey-Calavi en 1979, en 1992, en 2002 et en 2012.
35
Tableau V : Evolution de quelques
paramètres de population dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979
à 2012
38
Tableau VI : flux migratoires
cumulés entre Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à
2002
43
Tableau VII: Nombre de brigade de
gendarmerie et de commissariat pour les périodes de 2006 et 2012 dans la
commune d'Abomey-Calavi.
53
Tableau VIII: Ratios estimatifs des agents
des FDS par habitant en 2012 dans certains arrondissements d'Abomey-Calavi.
57
Tableau IX : le nombre de
délinquants déférés par la brigade de gendarmerie
d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012
58
Tableau X : Synthèse des
éléments de diagnostic
68
Tableau XI : Matrice SWOT pour la formulation
des orientations stratégiques
71
Tableau XII : Matrice SWOT de formulation
des stratégiques pour l'amélioration du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
72
Tableau XIII : calcul du taux
d'accroissement moyen annuel (r)
88
Tableau XIV : calcul du taux
d'urbanisation de la commune de 1979 à 2012
88
LISTE DES
FIGURES
Figure 1 : Situation géographique de la
commune d'Abomey-Calavi au Bénin 33
Figure 2 : L'évolution de la
population d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012
2
Figure 3 : Structure par âge de la
population d'Abomey-Calavi en 2002
37
Figure 4 : Evolution du taux
d'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à 2012
39
Figure 5 : Evolution de la densité
(habitants/km2) de la commune d'Abomey-Calavi de 1979 à
2012
40
Figure 6 : Carte d'occupation du sol de la commune
d'Abomey-Calavi entre en 1995 46
Figure 7 : Carte d'occupation du sol de la
commune d'Abomey-Calavi en 2006
47
Figure 8 : la carte des infrastructures
sécuritaires de la commune d'Abomey-Calavi en 2012
55
Figure 9 : La répartition des
ménages par mode de perception sur la qualité de leur
sécurité
62
Figure 10 : La répartition des
ménages par mode de perception sur l'évolution de la
délinquance et de la criminalité dans leur milieu de
résidence.
63
Figure 11 : La répartition des
ménages enquêtés selon qu'ils soient victime ou pas de
délit ou de crime ces deux (02) dernières années.
64
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Maison de luxe dans le quartier
d'Agori
2
Photo 2: Maison précaire dans le
quartier d'Agori
48
Photo 3 : Forces de l'ordre en
défilé dans la commune d'Abomey-Calavi
51
Photo 4 : Malfrats arrêtés
dans la commune d'Abomey-Calavi
58
ANNEXE 1 : TABLEAUX
Tableau XIII : calcul du taux
d'accroissement moyen annuel (r)
r = ( -1) × 100
Années
|
P0
|
Pn
|
N
|
|
|
r = ( -1) × 100
|
1979 et 1992
|
60 786
|
126 507
|
13
|
2,10
|
1,058
|
5,88
|
1992 et 2002
|
126 507
|
307 745
|
10
|
2,43
|
1,093
|
9,30
|
2002 et 2012
|
307 745
|
404 849
|
10
|
1,31
|
1,0278
|
2,78
|
Sources : Données des
RGPH 1979, 1992, 2002 et projection 2012
Tableau XIV :
calcul du taux d'urbanisation de la commune de 1979 à 2012
Taux d'urbanisation au niveau de la commune
(Tu) = (population des arrondissements urbains de la commune
(Pa) / population totale de la commune (Pt)) x 100
Années
|
Pu
|
Pt
|
|
|
1979
|
9. 327
|
60.786
|
0,1534
|
15,34
|
1992
|
21.281
|
126.507
|
0,1682
|
16,82
|
2002
|
228.109
|
307.745
|
0,7412
|
74,12
|
2012
|
322709
|
404849
|
0,7971
|
79,71
|
Sources : Données des
RGPH 1979, 1992, 2002 et projection 2012.
ANNEXE 2 : OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
Questionnaire adressé aux chefs de quartiers
Fiche N°
I-identification de l'enquêté
Date
Arrondissement............................Quartier
Nom et Prénom
Sexe
Profession
II-déroulement de l'enquête sur la
dynamique urbaine et délinquance
1-Depuis quand êtes-vous chef de
quartier (années) ?.........ans
2-Etes-vous originaire de ce quartier ?
Oui Non
Si non où résidiez-vous avant votre
installation à Abomey-Calavi?
Pourquoi êtes-vous venu vous installer
ici ?...............................................................................
3-Pensez- vous qu'il existe une dynamique
démographique et spatiale dans votre quartier ?
Oui Non
-Si oui quelle est selon vous l'origine de cette dynamique?
La proximité avec Cotonou
Autres raisons ? ..................................
4-Votre quartier est-il déjà
loti ? Oui Non
5-Quelles sont les infrastructures dont
dispose le quartier qui garantissent la
sécurité ?...................
...........................................................................................................................
6- Quelles sont les infrastructures qui
manquent pour assurer une meilleure sécurité dans votre
quartier ?.........................................................................................................
7-Quels sont les structures de
sécurité qui ne sont pas directement concernées par la
disposition régalienne de la sécurité publique dont vous
disposé dans votre quartier ?
Brigades civiles de sécurité les
acteurs de sécurité privée autres
structures...............
8-Selon vous quelles est la qualité de
la sécurité dans votre quartier ?
Médiocre Passable
Assez bonne Bonne
10-Quelle est selon vous l'évolution
de la délinquance dans votre quartier ?
En régression
Constante Croissante
11-Quels sont les actes de délinquance
les plus fréquents dans votre
quartier ?...............................
.........................................................................................................................
12-Quelles sont selon vous les causes de
cette délinquance dans votre quartier ?
La pauvreté Le chômage Manque
d'infrastructure et de structures Autres raisons
.................................................................................................
13-Quel rôle pensez-vous que la
municipalité peut-elle jouer pour lutter contre la délinquance
dans votre
quartier ?........................................................................................................................
14-Quelles sont les lieux de votre quartier
qui sont les plus touchées par ce phénomène de
délinquance ?........................................................................................................................
15-Pensez-vous que la délinquance est
maîtrisable dans votre quartier ? Oui Non
16-Quelles sont vos suggestions pour la lutte
contre la
délinquance ?................................................................................................................................................................................................................................................
Questionnaire adressé aux
ménages
Fiche N°
I-identification de l'enquêté
Date
Arrondissement............................Quartier...............................................................
Nom et Prénom
.......................................................................................................
Sexe.........................profession.................................................................................
II-déroulement de l'enquête sur la
dynamique urbaine et délinquance
1-Depuis quand êtes-vous dans ce
quartier (années) ?.........ans
2-Etes-vous originaire de ce quartier ?
Oui Non
Si non où résidiez-vous avant votre
installation à Abomey-Calavi?....................................
Pourquoi êtes-vous venu vous installer ici ?
La proximité avec Cotonou Autres
raisons
.........................................................
............................................................................................................................
3-Etes-vous dans votre propre concession ou
en location? Location propre concession
4-Selon vous quelles est la qualité de
la sécurité dans ce quartier ?
Médiocre Passable Assez
bonne Bonne
5-Quelle est selon vous l'évolution de
la délinquance dans ce quartier ?
En régression Constante
Croissante
6-Quels sont les actes de délinquance
les plus fréquents dans ce
quartier ?..................................
7-Aviez-vous déjà
été victime d'acte de délinquance dans ce quartier ?
Oui Non
Si Oui combien de fois depuis votre arrivé ici ?
1fois 2fois 3fois plus de 3fois
8-Quelles sont selon vous les causes de cette
délinquance dans ce quartier ?
La pauvreté la dynamique urbaine
Autres raisons.....................
...........................................................................................................................
9-Quel rôle pensez-vous que les
autorités peuvent-elles jouer pour lutter contre la délinquance
dans ce
quartier ?..............................................................................................................................
10-Pensez-vous que la délinquance est
maîtrisable dans ce quartier ? Oui Non
11-Quelles sont vos suggestions pour la
lutte contre la
délinquance ?............................................
......................................................................................................................................................................................................................................................
GUIDE D'ENTRETIEN 1
A l'intention des autorités en charge de la
sécurité des personnes et des biens dans la commune
d'Abomey-Calavi
Fiche N°
I-identification de l'enquêté
Date........
Arrondissement
Nom et Prénom.
Profession
II-déroulement de l'entretien sur la dynamique
urbaine et délinquance.
1-Depuis quand êtes-vous en charge de
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
(années) ?
2-Quelles sont les infrastructures et
structures dont dispose la commune qui garantissent la
sécurité ?
3- Quelles sont les infrastructures et
structures qui manquent pour assurer une meilleure sécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi?
4-Selon vous quelles est la qualité de
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?
5-Quelle est selon vous l'évolution de
la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi?
6-Quels sont les actes de délinquance
les plus fréquents dont vous vous êtes confrontés dans la
commune d'Abomey-Calavi?
7-Quelles sont selon vous les causes de cette
délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi?
8-Disposiez-vous des moyens suffisants pour
lutter contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?
-Si non quels moyens supplémentaires aimeriez-vous
avoir pour mieux lutter contre la délinquance dans la commune
d'Abomey-Calavi ?
9-Quel rôle pensez-vous que la
municipalité peut-elle jouer pour lutter contre la délinquance
dans la commune d'Abomey-Calavi ?
10-Quelle est votre perception sur les
différentes politiques et stratégies que développent les
autorités pour lutter contre la délinquance dans la commune
d'Abomey-Calavi?
11-Pensez-vous qu'elles prennent suffisamment
en contre le contexte de la décentralisation ?
12-Aviez-vous noté des contraintes en
termes de faiblesse et menace au développement du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi ?
13-Aviez-vous noté des atouts (forces
et opportunités) au développement du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi sur lesquels on
peut s'appuyer pour surmonter le phénomène de la
délinquance?
14-Quelles sont les localités de la
commune de Calavi qui sont les plus touchées par ce
phénomène de délinquance ?
15-Pensez-vous que la délinquance est
maîtrisable dans la commune d'Abomey-Calavi?
16-Quelles sont vos suggestions pour la lutte
contre la délinquance dans la commune d'Abomey-Calavi ?
GUIDE D'ENTRETIEN 2
A l'intention des aux autorités en charge de la
gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi
Fiche N°
I-identification de l'enquêté
Date....
Nom et Prénom ...
Sexe........................ profession...
II-déroulement de l'entretien sur la dynamique
urbaine et délinquance.
1-Depuis quand êtes-vous en charge de
la gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi
(années) ?.........ans
2-La commune d'Abomey-Calavi
bénéficie-t-elle d'infrastructures et structures pour garantir la
bonne gestion de la sécurité?
3-Quelles sont les infrastructures et
structures dont dispose la commune qui garantissent la
sécurité ?
4- Quelles sont les infrastructures et
structures qui manquent pour assurer une meilleure sécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi?
5-Quelle est votre perception sur les
différentes politiques et stratégies que développent les
autorités pour l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi?
6-Pensez-vous qu'elles prennent suffisamment
en contre le contexte de la décentralisation ?
7- Quelle est votre perception par rapport
à la croissance urbaine dans la commune d'Abomey-Calavi ?
8- Quelles sont les caractéristiques
de cette croissance urbaine
9-Quelles en sont les
conséquences de cette croissance? En particulier sur la
sécurité des personnes et biens ?
10- Avez-vous noté des contraintes en
termes de faiblesse et menace à la gestion ou à la maîtrise
de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi ?
11- Avez-vous noté des atouts (forces
et opportunités) à la gestion ou à la maîtrise de
l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi sur lesquels on peut s'appuyer
pour surmonter ces contraintes ?
12-Comment peut-on améliorer la
gestion de l'urbanisation dans la commune d'Abomey-Calavi ?
GUIDE D'OBSERVATION
Fiche N°
Arrondissement de :
Date d'observation.
1- Eléments liés aux infrastructures du village
qui garantissent la sécurité
- L'état des voies
- L'état de l'éclairage de village ou du
quartier
2- Eléments liés aux infrastructures
sécuritaires dans les commissariats ou brigades de l'arrondissement
- l'état des moyens roulants
- l'état des locaux du commissariat ou de la brigade
TABLE DES MATIERES PAGES
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
4
RESUME
5
ABSTRACT
5
INTRODUCTION
6
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE,
METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'ETUDE
8
1.1- Cadre théorique
8
1.1.1- Revue de la littérature
8
1.1.1.2-Les fondements théoriques sur la
criminalité
9
1.1.1.3- Les interactions sociales dans les
modèles de délinquance urbaine
10
1.1.1.4-Acculturation, globalisation et
insécurité urbaines
12
1.1.1.5- Pauvreté, forces de
sécurité et insécurité urbaine
14
1.1.1.6- Lutte contre l'insécurité
urbaine
17
1.1.2- Clarification de quelques concepts
19
1.1.3- Problématique
20
1.1.4 - Hypothèses de travail et objectifs
de recherche
23
1.1.4.1- Hypothèses de travail
23
1.1.4.2- Objectifs de l'étude
23
1.2- Approche méthodologique
23
1.2.1- Les données collectées
24
1.2.2- Outils et techniques de collecte des
données
24
1.2.2.1- Outils de collecte des données
24
1.2.2.2- Matériel utilisé
24
1.2.2.3- Techniques de collecte des
données
25
1.2.2.3.1- Recherche documentaire
25
1.2.2.3.2- Travaux de terrain
25
1.2.3- Traitement et analyse des
résultats
29
1.2.4- Difficultés rencontrées et
limites du travail
30
1.3 - Cadre géographique du secteur
d'étude
31
CHAPITRE II: LA DYNAMIQUE URBAINE DANS LA
COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI
35
2.1- Etat de la population de la commune
d'Abomey-Calavi.
35
2 .2 - L'urbanisation de la commune
d'Abomey-Calavi
37
2.3- Facteurs explicatifs de l'urbanisation
40
2.3.1- Facteurs naturels favorables à
l'urbanisation
40
2.3.1.1- Conditions géomorphologiques et
climatiques
41
2.3.1.2- Facteurs édaphiques
41
2.3.2- Facteurs politiques : implantation des
infrastructures
41
2.3.3- Facteurs démographiques explicatifs
de l'urbanisation
42
2.3.3.1- Mouvement naturel
42
2.3.3.2- Flux migratoires
42
2.3.3.2.1- L'exode rural
43
2.3.3.2.2-Relation démographique entre la
ville de Cotonou et la commune d'Abomey-Calavi
43
2.3.3.2.3- Les nouvelles orientations
migratoires
45
CHAPITRE III : L'INSECURITE DANS LA
COMMUNE D'ABOMEY-CALAVI
50
3.1- Analyse du système de
sécurité de la commune d'Abomey-Calavi
50
3.1.1- Cadre institutionnel et juridique du
système de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
50
3.1.1.1 - Cadre institutionnel du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
50
3.1.1.2 - Cadre juridique du système de
sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
52
3.1.2- Analyse de la couverture sécuritaire
dans la commune d'Abomey-Calavi
52
3.1.2.1- Analyse de l'évolution des
infrastructures sécuritaire entre 2006 et 2012
53
3.1.2.2- Analyse de l'effectif des FDS à
travers la commune d'Abomey-Calavi
56
3.1.2.3- Analyse du nombre de délinquants et
criminels déférés par la brigade de gendarmerie
d'Abomey-Calavi en 2009 et en 2012
57
3.2- Sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi : forces et faiblesses au développement du
système sécuritaire
59
3.2.1 Investissements en cours dans le domaine de
la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
59
3.2.2- Dysfonctionnements dans la gestion du
système de sécurité
60
3.2.3- Insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi : les difficultés rencontrées par les
populations
61
3.2.3.1- Niveau de satisfaction des populations en
ce qui concerne leur sécurité
61
3.2.3.2- Les lieux de risque
d'insécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
64
3.3 - Synthèse des éléments de
diagnostic et les défis et enjeux majeurs sur la sécurité
dans la commune d'Abomey-Calavi.
67
3.3.1- Synthèse des éléments
de diagnostic sur la sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi
67
3.3.2-Défis et enjeux majeurs à
l'amélioration de la sécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
69
CHAPITRE IV : SUGGESTIONS
70
4.1-Démarche méthodologique de
formulation de stratégies
70
4.2-Formulation de proposition de stratégies
opérationnelle
71
4.2.1-Adoption et mise en oeuvre d'une politique
appropriée en matière de sécurité par les
élus locaux et les autorités en charge de la
sécurité
73
4.2.2-Financement et équipement des forces
de l'ordre et de sécurité
74
4.2.3-Amélioration des conditions
socio-économiques et culturelles des populations
75
4.2.4- Mise en oeuvre des outils de planification
urbaine et de l'éclairage public dans les villages ou les quartiers de
ville de la commune.
76
CONCLUSION
78
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
80
LISTE DES TABLEAUX
84
LISTE DES FIGURES
85
LISTE DES PHOTOS
86
TABLE DES MATIERES
94