I.2.2. La deuxième
classification regroupe11:
· Les céphalées aigues
· Les hémicrânies
· Les céphalées diffuses
paroxystiques
· Les céphalées
psychogènes
I.2.2.1 les céphalées
aigues : qui sont causées par les
méningites, les hémorragies méningées,
l'hypertension intracrânienne aigue.
I.2.2.2 Les
hémicrânies : qui comprennent les migraines
et les algies vasculaires ainsi que l'artérite temporale.
I.2.2.3Les céphalées diffuses
paroxystiques dans lesquelles nous retrouvons les migraines,
l'HTA, sinusite aigue.
I.2.2.4 Les céphalées
psychogènes.
I.2.3. La troisième
classification12
Est celle de « International Headache
Society » (Société Internationale des
Céphalées) qui est la plus utilisée avec des
critères diagnostiques unanimement acceptés au niveau
mondial.
Cette société reconnait treize
catégories des céphalées dont quatre
céphalées primitives ou primaires, neuf catégories de
céphalées secondaires, le tout correspond à plus de 85
causes différentes bases sur des critères diagnostiques. Ainsi,
on peut concevoir que le médecin non spécialiste puisse
éprouver des difficultés à s'y reconnaitre et soit parfois
dérouté devant un patient céphalalgique, que ce soit
dans le cadre des urgences ou dune consultation programmée.
I.2.3.1. les céphalées
primitives
1° La
migraine : très fréquente, elle
touche 10-12% de la population. Elle atteint 3-4 fois, la femme que l'homme.
Soit environ 7-8 million de personnes en France. Il existe deux types de
migraines : la migraine sans aura et la migraine avec aura.
IHS a défini les critères diagnostics de
cette affection et quand il manque un de ces critères, on parle de
migraine probable. Ces critères sont les suivants :
- Crises de céphalées durant 4-72 heurs
(sans traitement ou avec un traitement inéfficace)
- Céphalées ayant au moins deux des
symptômes suivants, pulsatile, unilatérale, intensité
modérée ou sévère et aggravées par les
activités physiques de routine
2° La céphalée de
tension : est provoquée par une forte
tension des muscles du cou, du cuir chevelu et du visage. Les
mécanismes physiopathologiques ne sont pas bien connus. Le stress peut
en être une des causes. Elle doit avoir au moins deux des quatre
caractéristiques suivantes :
- topographie bilatérale
- Tonalité décrite comme une pression
- Intensité légère à
modérée
- Intensité non aggravée par les efforts
physique de routine comme la montée ou la descente des escaliers. En
outre la céphalée de tensions ne s'accompagne pas des signes
digestifs (nausées, vomissements) mais une anorexie est possible.
3° Les algies vasculaires de la face et les
céphalées trigemino-autonomique
Ce sont des
céphalées qui mettent en jeu une activation à la fois des
voies nociceptives trigemino- vasculaires et du système nerveux
autonome intracrânien.
4° Les autres céphalées
primitives : il s'agit des céphalées sans causes
décelées malgré un bilan neurologique extensif. Certaines
d'entre elle sont très intenses et de courte durée, elles se
distinguent surtout par leur circonstance de survenue et sont donc
également appelée céphalées circonstancielles. Nous
retrouvons dans ce groupe, les céphalées dues au froid, à
l'effort, a l'activité sexuelle.
I.2.3.2. Les céphalées
secondaires
Ce groupe comprend neuf catégories
dont :
1° Les céphalées
post-traumatiques : sont celles qui surviennent au
décours d'un traumatisme crânien ou cervical, entrainant une
modification circulatoire et métabolique cérébrale. Une
atteinte des tissus mous ou osseux sont moins mises en en cause
2° Les céphalées des
lésions vasculaires : telles qu'une hémorragie
méningée, un hématome intracrânien, une malformation
vasculaire, HTA systématique, une artérite, atteinte carotidienne
ou vertébrale, une thrombose veineuse.
3° Les céphalées secondaires
à une pathologie intra- crânienne non
vasculaire : telle une HTIC, tumeur
cérébrale, encéphalite, maladie de Horton (artérite
temporale)
4° Les céphalées liées
à un processus infectieux intracrânien, tels que
les syndromes méningés. Ce sont des céphalées
intenses, permanentes, exagérées par la flexion de la nuque, la
toux, cette dernière est évidente, souvent associées
à des vomissements et à une difficulté à supporter
la lumière ambiante (photophobie)
5° Les céphalées toxiques
aigues ou chroniques par sevrage ou abus médicamenteux :
ce sont des céphalées diffuses, persistantes
tant que l'exposition à la substance subsiste.
6° Céphalées secondaires
à un trouble métabolique : telles que
l'hypoxie, l'hypercapnie, l'hypoglycémie, l'hypercalcémie, le
jeune.
7° Les céphalées
psychogènes : peuvent accompagnées tous les
tableaux psychiatriques
· syndrome dépressif
· état anxieux
· état hypochondriaque
· hystérie
8° Les névralgies
crâniennes : sont des céphalées
associées à une névralgie faciale, trigeminale, glosso
pharyngienne ou autre algies en rapport avec une lésion d'un nerf
crânien.
9° Les céphalées secondaires
à une pathologie du crâne, des yeux (glaucome), du cou, de la
sphère ORL.
Notons que les céphalées de causes ORL ont
des céphalées qui accompagnent les pathologies de la
sphère ORL dont la sinusite est la plus
représentée.7 L'origine de la douleur n'est toujours
pas au niveau de l'expression même douloureuse.
Une sinusite est une inflammation d'un ou plusieurs de
quatre sinus (maxillaire, éthmoïdale, frontal,
sphénoïdale). Les sinus sont les cavités remplies d'air et
creusées à l'intérieur des os du crâne ; ils
communiquent avec les fosses nasales13.
La muqueuse qui recouvrent les sinus
sécrètent un mucus fluide drainé par les cils
épithéliaux vers chacun des ostia ou canal qui font communiquer
chaque sinus avec la fosse nasale14.
En cas de sinusite aigue, l'agression microbienne entrave
le fonctionnement ciliaire et la perméabilité des ostia est
compromise par l'oedème muqueux. Ce qui gène encore plus le
drainage et la ventilation de chaque sinus (hypoxie) éléments qui
favorisent l'infection.
Les sinusites algiques sont les plus souvent les sinusites
aigues ayant comme signe d'accompagnement une rhinorrhée, une
obstruction nasale ainsi que des signes généraux comme la
fièvre.
La topographie de la douleur dépend du sinus en
cause. Dans les sinusites maxillaires, la douleur est projetée au niveau
des joues avec irradiation dentaire, tandis que la douleur dans la sinusite
frontale est localisée au front. Elle est retro-orbitaire pour les
sinusites sphénoïdales et périorbitaire pour les sinusites
ethmoïdales15-16. Elle est accentuée par la position
penchée en avant, la pression de l'os maxillaire ou frontal en regard
majore la douleur.
Les sinusites chroniques sont peu pourvoyeurs de douleurs.
Certaines sinusites sphénoïdales chroniques peuvent être
extrêmement algiques de sorte qu'une douleur chronique justifie une
imagerie.
Le point de départ d'une sinusite est le plus
souvent nasale à la suite d'une rhinite. Cette rhinite peut être
de nature infectieuse, allergique ou inflammatoire ; la cause peut
être dentaire pour les sinusites maxillaires, les causes traumatiques
sont moins fréquentes.
Le diagnostic d'une sinusite est confirmé par la
radiographie des sinus qui montre une opacité au niveau du sinus
concerné.
Devant les signes d'une sinusite, on préconise une
antibiothérapie en fonction des données
épidémiologiques récentes. Les antibiotiques les plus
utilisés sont les beta lactamines, certains macrolides et les
quinolones sont parfois efficaces contre les pneumocoques.14
Le traitement adjuvant est nécessaire afin de
réperméabiliser l'ostium sinusien et enrayer le cercle
inflammatoire. Les corticoïdes sont de ce fait utilisés ; les
vasoconstricteurs locaux ou par voir générale vont permettre une
rétraction de la muqueuse pour faciliter le drainage. La
ponction-drainage s'impose en cas d'échec de traitement médical
ou de complication.
Les complications sunisiennes sont rares mais
potentiellement graves ; il s'agit des complications
méningo-encéphaliques (abcès ou méningite),
orbitaire (abcès orbitaire ou périorbitaire).Ces complications
sont plus observées en cas de sinusites ethmoïdale, frontale et
sphénoïdales. Les sinusites sphénoïdales sont rares
mais de diagnostic difficiles car elles ne se manifestent pas par des
céphalées rebelles, leur découvertes ne sont faites
souvent qu'au stade des complications méningées ou
orbitaires.
En dehors des sinusites, les rhinites, les cancers
sinusiens tels que le carcinome épidermoide, l'adénocarcinome du
sinus éthmoïdale peuvent être à l'origine des
céphalées surtout lorsqu'il y a un envahissement osseux ou
orbitaire.
Le symptôme comme la rhinorrhée,
l'obstruction nasale et l'épistaxis doivent évoquer une tumeur
surtout lorsqu'ils sont unilatéraux. L'imagerie permettra de poser le
diagnostic.
La mastoïdite, les infections du rhinopharynx, les
amygdalites peuvent également s'accompagner des
céphalées.
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