REMERCIEMENTS
La réalisation de notre mémoire de fin de cycle
n'aurait pas été possible sans l'aide et le soutien de certaines
personnes. Nous tenons donc ici à exprimer notre profonde gratitude
à l'endroit de :
- Mlle AMY DIABY, notre tuteur de stage pour son soutien lors
de la réalisation de ce mémoire et au cours de mon stage chez
ERNST & YOUNG.
- M. N'GUETTA NIAMBE pour son aide inestimable et ses conseils
avisés.
- A tout le personnel de `ERNST & YOUNG'
- A tout le corps enseignant et tout le personnel
administratif et technique de l'Institut National Polytechnique Houphouët
Boigny et à toutes les personnes qui de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce mémoire.
- A ma famille, qui m'a toujours soutenu dans mes
entreprises.
- A l'Eternel Dieu qui n'a cessé d'orienter mon
chemin.
AVANT - PROPOS
L'Institut National Polytechnique Félix
Houphouët-Boigny (INP-HB) est né le 4 septembre 1996, par
décret, suite à la fusion des ex-grandes écoles de
Yamoussoukro que sont l'INSET (Institut National Supérieur de
l'Enseignement Technique), l'ENSTP (Ecole Nationale Supérieure des
Travaux Publics), l'ENSA (Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie) et
l'IAB (Institut Agricole de Bouaké).
L'INP-HB se propose comme objectif premier de brandir haut le
flambeau de l'excellence en formant des cadres opérationnels en
entreprise à travers un enseignement de qualité dispensé
par un corps professoral compétent et disponible. L'INP-HB compte six
(6) grandes écoles que sont :
· L'Ecole Supérieure d'agronomie (ESA) ;
· L'Ecole Supérieure des Travaux Publics
(ESTP) ;
· L'Ecole Supérieure des Mines et
Géologie (ESMG) ;
· L'Ecole Supérieure d'Industrie (ESI) ;
· L'Ecole de Formation Continue et de
Perfectionnement des Cadres (EFCPC) ;
· L'Ecole Supérieure de Commerce et
d'Administration des Entreprises (ESCAE).
L'ESCAE forme des ingénieurs et des techniciens
supérieurs en conciliant théorie et pratique dans son programme
d'enseignement varié et complet.
Elle cultive l'esprit d'initiative et le sens de la
responsabilité.
Pour ce faire, elle intègre dans son cursus de
formation des stages en entreprise notamment un stage -d'une durée
minimale de 6 mois en fin de cycle d'ingénieur de conception.
C'est dans ce cadre que nous avons effectué un stage de
fin de cycle au sein du cabinet ERNST & YOUNG Côte d'Ivoire, qui
exerce aussi bien dans l'audit financier, le conseil juridique et fiscal ainsi
que dans l'expertise comptable.
SOMMAIRE
Pages
REMERCIEMENTS........................................................................P2
AVANT
PROPOS...........................................................................P2
SOMMAIRE
.................................................................................P4
INTRODUCTION GENERALE...........................................P10
PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS DE
L'AUDIT..........P11
CHAPITRE 1 : DEFINITION,
OBJECTIFS ET.........................P11 ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT
SECTION 1: HISTORIQUE, DEFINITIONS
ET...................................P11 OBJECTIFS DE L'AUDIT FINANCIER
I) HISTORIQUE ET DEVELOPPEMENT........................P11 DE
L'AUDIT FINANCIER
II) LES OBJECTIFS ET MISSIONS
DE....................................P12 L'AUDIT FINANCIER
III) LES FRONTIERES ET
LIMITES DE L'AUDIT...................P13 FINANCIER
SECTION 2 : LES AUTRES TYPES
D'AUDIT...............................................P15
I. L'AUDIT OPERATIONNEL
.............................................................P15
II. L'AUDIT MARKETING
......................................................................................P15
III. L'AUDIT SOCIAL
.......................................................................................................P16
SECTION 3 : LES
PRINCIPES DE L'AUDIT FINANCIER...................................P17
I. L'ENTREPRISE DANS LA VISION
.........................................P18 DE L'AUDITEUR UNE IMBRICATION DE
SYSTEMES
II. LA DEMARCHE CONCEPTUELLE DE L'AUDIT
.................................P19
III. OPINION ET RISQUE
D'AUDIT.......................................................................P22
SECTION 4 : L'ORGANISATION ET LA PRATIQUE
DE............................P23 L'AUDIT FINANCIER
I. LA PLANIFICATION DE LA MISSION D'AUDIT
................................P24
I.1. LA PRISE DE CONNAISSANCE
GENERALE...............................P24 DE L'ENTREPRISE
I.2. LE PLAN
D'AUDIT...................................................................................................P25
I.3. LE PROGRAMME
D'AUDIT...............................................................................P26
L'EVALUATION DE CONTROLE
INTERNE.........................................................P26
LE CONTROLE DES COMPTES
....................................................................................P29
CHAPITRE 2: LES RISQUES LIES A LA MISSION AUDIT
..........P32
SECTION 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE RISQUES EN
AUDIT.............P33
I. LE RISQUE INHERENT (INHERENT RISK)
.........................................P33
I.1. RISQUE GENERAUX LIES A
L'ENTREPRISE........................................................P35
I.2. RISQUES LIES A LA NATURE DES
OPERATIONS TRAITEES..........................P35
II. LE RISQUE DE NON
CONTROLE...............................................................P36
III. LE RISQUE DE NON
DETECTION.............................................................P36
SECTION 2 : LES NORMES D'AUDIT EN VIGEUR EN
MATIERE...........P37 D'EVALUATION DU RISQUE
I. LES NORMES ISA
(IAASB...........................................................P37
I.1. ISA 300: PLANIFICATION D'UNE MISSION D'AUDIT D'ETATS
FINANCIERS...........P38
I.2. ISA 315: CONNAISSANCE DE L'ENTITE ET DE SON
ENVIRONNEMENT..............P39 ET EVALUATION DU RISQUE
D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES
I.3. ISA 320: CARACTERE SIGNIFICATIF EN MATIERE
D'AUDIT.............................P45
I.4. ISA 330 : PROCEDURES A METTRE EN OEUVRE
PAR.........................................P47 L'AUDITEUR EN
FONCTION DE SON EVALUATION DES RISQUES
CHAPITRE 3 : LA
RESPONSABILITE DE.......................................P52 L'AUDITEUR EXTERNE
SECTION 1- LA RESPONSABILITE CIVILE
DE.......................................P53
L'AUDITEUR EXTERNE
SECTION 2 : LA RESPONSABILITE
PENALE.........................................P57 DE L'AUDITEUR EXTERNE
SECTION 3 : LA RESPONSABILITE CIVILE-PENALE
............................P58
DE L'AUDITEUR EXTERNE ET ANALYSE
DU RISQUE
CONCLUSION DE PREMIERE
PARTIE .................................................................P59
DEUXIEME PARTIE :
METHODOLOGIE.............................P60 DE L'ANALYSE DU RISQUE
EN AUDIT
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE.................................P60
CHAPITRE 1 :
PLANNIFICATION ET...............................................P60
IDENTIFICATION DU RISQUE
SECTION 1 : LA COMPREHENSION DE
L'ACTIVITE............................P61 DE L'ENTREPRISE AUDITEE
SECTION 2 : EVALUATION DU CONTROLE
INTERNE..........................P68 ET IDENTIFICATION DES RISQUES DE
FRAUDE
SECTION 3: DETERMINATION
DU........................................................P70 ET `PLANNING
MATERIALITY' PM- `TOLERABLE ERROR' TE- NOMINAL
AMOUNT -NA
CHAPITRE 2 : STRATEGIE
D'AUDIT ET........................................P76 EVALUATION DU RISQUE
SECTION 1 : LE TEAM PLANNING
EVENT................................................................P76
SECTION 2: IDENTIFICATION DES
CLASSES.........................................................P79 DE
TRANSACTIONS ET DES APPLICATIONS
SECTION 3 : LA COMPREHENSION DES FLUX DE
TRANSACTION ....P81
I-ELABORATION DES NARRATIFS EXPLICATIFS DES
....................P81 TRANSACTIONS
1-DEFINITION ET OBJECTIF DES
NARRATIFS........................P81
2-MODE D'ELABORATION DES
NARRATIFS...........................P83
II-IDENTIFICATION ET DETERMINATION
.....................................P85 DES `WHAT COULD GO WRONG' (WCGW)
1-DEFINITION ET OBJETIFS DES
WCGW................................P85
2-DETERMINATION DES
WCGW.............................................P85
III- EVALUATION DES
CONTROLES...............................................P87
1-DEFINITION ET METHODE
D'IDENTIFICATION.................P87 DES CONTROLES
SECTION 4 : IMPACT DE L'EVALUATION DU
RISQUE.......................P92 DANS LA DEFINITION DE
LA STRATEGIE D'AUDIT
CHAPITRE 3 : ELABORATION DU
CRA......... ...............................P92
(L'EVALUATION COMBINEE DES RISQUES)
I-MODE D'ELABORATION DU
CRA.................................................P92
TROISIEME PARTIE :
APPLICATION PRATIQUE DE LA......................P101
METHODOLOGIE D'ANALYSE DU RISQUE :
CAS DE L'ENTREPRISEE ALIMENTATION DE COTE
D'IVOIRE : ALCI
INTRODUCTION DE LA
TROISIEME
PARTIE....................................P101
CHAPITRE 1 :
COMPREHENSION DE L'ACTIVITE..................P102 DE ALCI
CHAPITRE 2 : MISE EN
OEUVRE DES DILIGENCES ...............P108 POUR L'EVALUATION DU RISQUE DE
`ALCI'
SECTION 1: EVALUATION DU RISQUE
............................................P108
I. IDENTIFICATION DES RISQUES AU SEIN DE
ALCI...............P108
II. DETERMINATION DES SEUILS POUR
ALCI...........................P109
III. DETERMINATION DES COMPTES
SIGNIFICATIFS................P111
IV. TRAVAUX SUR LES COMPTES
.................................................P116
SIGNIFICATIFS
SECTION 2 : RESULTAT DE
L'INVESTIGATION............................................P116
I)
STOCKS.........................................................................................................................P116
II)
CLIENTS........................................................................................................................P118
III)
TRESORERIE..............................................................................................................P118
IV)
VENTES..........................................................................................................................P119
SECTION 3 : IMPACT DES RESULTATS
DE................................................................P120
L'EVALUATION DU RISQUE SUR LE CONTROLE DES COMPTES
I-IMPACT SUR LA STRATEGIE
D'AUDIT..............................................................P120
II-IMPACT SUR LES TRAVAUX DE CONTROLE DES
COMPTES.......P121
III-IMPACT SUR L'OPINION DU COMMISSAIRE AUX
COMPTES....P123
CONCLUSION DE LA TROISIEME
PARTIE..........................................P125
CONCLUSION
GENERALE....................................................................P126
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................P126
INTRODUCTION GENERALE
Depuis les années 2008, le monde des affaires fait face
à une crise financière qui dit-on est plus dévastatrice
que celle de 1929. Selon certains analystes, cette crise est liée
à l'incompétence des cabinets en charge d'auditer les comptes des
entreprises. D'autres prétendent plutôt que cette crise tire son
origine du fait de l'absence des réglementations contraignantes pour les
entreprises qui spéculent en bourse. En tout état de cause, la
crise des `subprimes' a un impact sur la confiance des investisseurs sur le
marché boursier. Or la fiabilité des états financiers
produits par ces entreprises certifiée par les cabinets d'audits n'est
pas toujours garantie.
Il convient donc de garantir les opinions émises par
ces cabinets d'audit. A cet effet, les normes en vigueur en matière
d'audit recommandent la mise en oeuvre de procédures d'analyse des
risques au sein des entreprises auditées ou à auditer.
La notion d'audit connait depuis quelques années une
ferveur croissante et le terme s'est progressivement vu s'appliquer à
d'autres domaines.
Outre l'audit financier, on parle ainsi d'audit marketing,
d'audit d'environnement ou d'audit social. Le point commun à toutes ces
approches est la vérification du respect de normes ou de critères
définis dont une démarche critique d'évaluation doit
s'assurer de la correcte mise en oeuvre. Cependant, les approches sur
lesquelles se basent les divers types d'audits apparaissent comme suffisamment
différentes pour refuser toute assimilation trop étroite entre
eux. Ainsi, l'audit financier - qui est le domaine dans
lequel le terme d'audit a été utilisé à l'origine -
est le résultat d'une évolution historique qui a
entraîné l'émergence d'une activité bien
définie se distinguant d'autres activités voisines
Dans cette partie il s'agira de définir les notions
importantes en matière d'audit et de contrôles des comptes et de
passer en revu la réglementation ISA en matière d'analyse du
risque.
La mise en oeuvre de cette analyse du risque a fait l'objet
des nos travaux lors de notre stage de fin de cycle dans le Cabinet d'audit
ERNST & YOUNG CI.
Tout au long de notre démarche, nous
présenterons les aspects théoriques et méthodologiques
liés à l'audit en général et à l'analyse des
risques en particulier. Puis nous verrons comment nous avons mis en oeuvre
cette analyse pour une entreprise manufacturière ALCI., tout en
présentant les faiblesses constatées ainsi que nos
recommandations pour amélioration.
PREMIERE PARTIE : LES
FONDEMENTS DE L'AUDIT
CHAPITRE 1: DEFINITION,
OBJECTIFS ET ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT
SECTION 1: HISTORIQUE,
DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE L'AUDIT FINANCIER
IV) HISTORIQUE ET DEVELOPPEMENT DE
L'AUDIT FINANCIER
Historiquement, les premières démarches de
normalisation et de contrôle des comptes remontent à
l'Antiquité. Les Sumériens du deuxième millénaire
avant J.C. avaient déjà compris l'utilité d'établir
une information objective entre partenaires économiques. Le fameux code
d'Hammourabi ne se contentait pas de définir des lois commerciales et
sociales générales, mais mentionnait explicitement l'obligation
d'utiliser un plan comptable et de respecter des normes de présentation
afin d'établir un support fiable de communication financière.
Plus tard, dès le IIIe siècle avant J.C., les
gouverneurs romains ont nommé des intendants chargés de
contrôler les comptabilités de toutes les provinces.
C'est de cette époque que provient l'origine du terme
« audit », dérivé du latin AUDIRE qui veut dire «
écouter ». Les intendants rendaient en effet compte de leur mission
devant une assemblée constituée d'« auditeurs »
Par la suite, le développement des pratiques de
contrôle des comptes a accompagné l'évolution
générale des structures économiques et des grandes
organisations administratives et commerciales. Ce n'est cependant qu'à
partir du XIXe siècle que ces pratiques se sont
développées de manière systématique - tant dans
leur ampleur que dans leurs méthodes - en parallèle avec
l'émergence de l'entreprise moderne. C'est à cette époque
que remonte l'apparition progressive de l'audit sous la forme qu'il
connaît actuellement.
Ce développement s'est effectué selon trois
grandes phases historiques :
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la
finalité de l'audit était orientée principalement vers la
recherche de la fraude. Les modes de contrôle étaient donc
axés vers la vérification détaillée, voire
exhaustive, des pièces comptables ;
A partir du début du XXe siècle, la
nécessité d'émettre un jugement sur la validité
globale des états financiers apparaît parallèlement
à la recherche de fraudes ou d'erreurs. Les méthodes de sondages
sur les pièces justificatives, par opposition à leur
vérification détaillée, font leur apparition. Cette
évolution a été imposée par la forte croissance de
la taille des organisations contrôlées qui a augmenté le
coût des audits ;
Après le milieu du XXe siècle, la
finalité affirmée de l'audit se limite désormais à
l'émission d'un jugement sur la validité des comptes annuels. En
outre, l'importance donnée à la revue des procédures de
fonctionnement de l'entreprise s'accroît progressivement pour devenir
aujourd'hui primordiale. En effet, face à l'augmentation de la taille et
de la complexité des entreprises, les auditeurs ont peu à peu
assimilé l'intérêt de la qualité des
procédures internes pour s'assurer de la fiabilité des
informations produites par le système comptable.
Le rôle de l'audit moderne, résultat de cette
évolution historique, est aujourd'hui suffisamment stabilisé aux
yeux de la profession pour qu'elle puisse en proposer une définition
précise à la lumière des pratiques constatées.
II- LES OBJECTIFS ET MISSIONS DE L'AUDIT FINANCIER
La définition de l'audit telle qu'elle est
proposée par la profession comptable exprime de façon simple sa
finalité :
« L'audit financier est l'examen auquel procède un
professionnel compétent et indépendant en vue d'exprimer une
opinion motivée sur la régularité et la
sincérité des comptes d'une entreprise donnée »
Il consiste en un examen critique des états financiers
qui comprennent le bilan, le compte de résultat et l'annexe afin
d'émettre un jugement à leur sujet. L'objectif attendu du
processus d'audit est la « certification » des comptes annuels de
l'entreprise, c'est-à-dire - si l'on se place dans le contexte
terminologique français - la reconnaissance de leur «
régularité » et de leur « sincérité
» afin de fournir une « image fidèle » des
opérations de l'exercice écoulé et de la situation
financière à la fin de cet exercice
la régularité est la conformité des
comptes à la réglementation et aux principes comptables
généralement admis. La réglementation se compose des
textes législatifs ou réglementaires (Normes OHADA) mais aussi
des règles fixées par la jurisprudence et des normes
élaborées par les organisations professionnelles;
la sincérité est l'application de bonne foi des
règles et des procédures comptables en fonction de la
connaissance que les responsables des comptes ont de la réalité.
Elle implique l'évaluation correcte des valeurs comptables et une
appréciation raisonnable des risques et des dépréciations
;
le respect de l'image fidèle consiste à
choisir, parmi les méthodes de présentation ou de calcul
envisageables, les mieux adaptées à la réalité de
l'entreprise et à fournir les informations nécessaires à
leur compréhension, en particulier dans le cadre de l'annexe.
Dans les pays non membre de l'OHADA, les objectifs
assignés à l'audit sont généralement similaires
à ceux que nous connaissons ailleurs. Aux Etats-Unis, par exemple,
« l'objectif de l'examen des états financiers par
l'auditeur est la formulation d'une opinion sur l'image qu'ils donnent de la
situation financière, des résultats des opérations, de
l'évolution de la situation financière eu égard aux
principes comptables généralement admis » (AICPA).
On remarque que, dans la plupart des pays, la détection
de la fraude ne fait pas partie des objectifs demandés explicitement
à un audit dans le contexte réglementaire actuel. En particulier,
l'auditeur ne doit pas supposer la malhonnêteté des dirigeants de
l'entreprise contrôlée. Cependant, on considère souvent au
niveau de la profession que les procédures d'audit doivent être en
mesure de détecter la fraude si elle est significative et a un impact
sur les comptes.
III- FRONTIERES ET LIMITES DE L'AUDIT FINANCIER
La définition habituelle de l'audit se limite à
mentionner la vérification des données comptables en tant que
résultat d'un processus de production d'information et n'évoque
pas explicitement l'appréciation des moyens de production de cette
information par l'entreprise.
Or, l'évolution actuelle de l'audit financier souligne
le double aspect de sa démarche :
Il s'agit tout à la fois d'un contrôle sur les
comptes de l'entreprise tels qu'ils sont présentés, mais aussi
d'un contrôle sur la manière dont les comptes sont établis.
Les procédures de leur constitution - c'est-à-dire l'organisation
et le fonctionnement du système d'information comptable et
financière de l'entreprise - sont partie intégrante de la
confiance que l'on va accorder aux états financiers. Ceci amène
à une vision plus large de l'audit financier que l'on peut
présenter comme « un examen critique qui permet de vérifier
les informations données par l'entreprise et d'apprécier les
opérations et les systèmes mis en place pour les traduire. Cette
définition inclut spécifiquement l'évaluation de ce que
l'on appelle le «
contrôle interne » de l'entreprise, c'est-à-dire les mesures,
procédures et contrôles mis en place dans l'organisation pour
assurer la protection du patrimoine et la qualité de l'information
comptable (Mikol 1999). Mais elle ne remet pas en cause l'objectif de l'audit
qui reste la certification des comptes annuels.
En revanche, certains vont plus loin et affirment par exemple
que « les objectifs à long terme de l'audit doivent être
d'apporter un guide aux décisions futures de la direction sur toutes les
questions d'ordre financier telles que contrôles, prévisions,
analyse et établissement des rapports ». Cette définition
dépasse la finalité de certification en incluant un rôle de
conseil. Elle pose donc le problème de l'influence éventuelle de
l'auditeur sur la gestion de l'entreprise. Or, dans le contexte
réglementaire OHADA, l'immixtion de l'auditeur dans la gestion de
l'entreprise n'est pas autorisée, ce qui interdit en principe les
recommandations de gestion.
Il convient donc de bien délimiter ce que nous
entendons par audit financier par rapport à d'autres activités
voisines. L'audit financier est ce que l'on appelle un audit « externe
légal », c'est-à-dire un contrôle obligatoire des
comptes annuels réalisé par une personne indépendante. En
cela, il se distingue de l'audit « externe contractuel » et de
l'audit « interne » de la manière suivante :
l'audit externe légal est une activité
obligatoire orientée vers l'environnement de l'entreprise. Ses
modalités d'intervention, sa finalité et sa
périodicité sont déterminées par des
critères légaux et réglementaires ;
l'audit externe contractuel est effectué par un
cabinet d'audit à la demande expresse d'un client. Les modalités
d'intervention sont alors déterminées par le cabinet avec le
client, en fonction de ses besoins. Par exemple, lors du rachat d'une
entreprise par une autre, l'acheteur peut demander un audit des comptes de la
société rachetée ;
l'audit interne est réalisé par un service
d'une grande entreprise ou d'un groupe de sociétés. Il effectue
ses travaux selon les orientations définies par la direction de
l'entreprise. En outre, il dépasse de plus en plus la stricte dimension
comptable et financière pour s'étendre à l'ensemble des
fonctions de l'entreprise. Ceci implique d'aller au-delà des rapports
comptables et financiers pour atteindre une pleine compréhension des
opérations effectuées et proposer des améliorations. En ce
sens, un audit interne se rapproche davantage d'un audit opérationnel ou
d'une mission de conseil et s'éloigne des `pratiques et des
finalités de l'audit externe qui se limite en principe au contrôle
de la validité des informations fournies par les systèmes
existants.
Dans le cadre de nos travaux, les termes d'audit et d'auditeur
se limiteront au domaine de l'audit externe légal dans une optique de
validation des comptes annuels.
Certains des résultats obtenus seront cependant
susceptibles d'être étendus à l'audit externe contractuel
puisqu'il est réalisé par les mêmes individus. Cependant,
l'audit légal présente certaines spécificités qui
en font un exercice différent de l'audit contractuel. En particulier, la
périodicité annuelle de l'audit légal a un impact
fondamental sur les relations entre intervenants (auditeurs / audités)
et la nature des contrôles réalisés, dont le
caractère répété et prévisible amène
certains à les qualifier de « rituel ».
SECTION 2 : LES AUTRES TYPES
D'AUDIT
IV. L'AUDIT OPERATIONNEL
L'audit opérationnel se définit comme
l'évaluation du rendement de la gestion et la conformité aux
politiques et aux budgets. L'organisation et ses opérations sont
analysées, y compris l'évaluation de la structure, les
contrôles, procédures et processus. L'objectif est
d'évaluer l'efficacité et l'efficience d'une division,
l'activité, ou l'exploitation de l'entité pour atteindre les
objectifs organisationnels afin d'apporter des recommandations pour
améliorer la performance sont également apportées..
L'utilisateur principal d'un audit opérationnel est la gestion.
Toutefois, un audit opérationnel est légèrement
différent d'une vérification de la gestion car il se concentre
sur l'organisation. De nombreuses entreprises affectent un personnel de
vérification interne dans le seul but de réaliser des audits
opérationnels sur une base récurrente. Pour chaque examen, la
direction reçoit un rapport de l'équipe de vérification
qui vous indiquera la façon dont les activités sont
effectuées, suggérer des améliorations, et d'offrir
d'autres conclusions tirées des travaux.
V. L'AUDIT MARKETING
L'audit marketing consiste à analyser et diagnostiquer
tous les éléments structurels d'ordre commercial et marketing
susceptibles d'influencer le résultat d'une entité (entreprise ou
organisation). Pour y aboutir, on se pose généralement les
questions suivantes :
- la fonction commerciale est elle bien structurée ?
- les marges bénéficiaires sont elles
calculées de façon réaliste ?
- comment l'entreprise s'informe t'elle ?
L'audit Marketing permet de réaliser un état des
lieux des forces & faiblesses d'une société en ce qui
concerne les différentes dimensions et champs d'application de son
Marketing. es objectifs d'un audit Marketing peuvent se situer à
différents niveaux : faire un état des lieux de l'ensemble du
Marketing dans l'optique d'une cession d'un produit ou d'une entreprise,
réaliser le bilan des actions Marketing afin d'optimiser sa place et son
efficience dans l'activité de la société.
Cet audit s'articule autour de :
- l'audit de marché permettant de comprendre
l'influence que l'environnement direct ou indirect qu'une entité, exerce
sur son présent et son devenir. Cet audit, à l'inverse de l'audit
de gestion, qui s'appui uniquement sur des sources documentaires internes,
expose quant à lui sur des données externes.
- L'audit de l'environnement consistant à cerner les
concurrents, les acteurs du marché, l'environnement juridique et les
clients etc.
VI. L'AUDIT SOCIAL
L'audit social est avant tout l'audit de ressources humaines
à la disposition d'une entité ou entreprise.
C'est un outil de pilotage qui utilise une démarche
d'investigation du champ social des organisations et s'appuie sur une approche
inductive, stratégique, systémique. L'audit social fait appel
à des référentiels explicites et s'appuyant sur des
indicateurs reconnus, l'audit social permet de repérer les points forts
et les points faibles de l'organisation et les risques induits au niveau de la
gestion des ressources humaines. Il consiste à repérer les points
forts et faibles par rapport à des normes, d'amélioration de la
gestion de ressources humaines.
L'auditeur social préconise des solutions propres
à remédier aux dysfonctionnements constatés et / ou
à développer le potentiel identifié au sein de
l'entité contrôlée.
SECTION 3. LES PRINCIPES
DE L'AUDIT FINANCIER
Contrairement à la comptabilité dont les
règles sont souvent intimement liées aux contextes nationaux,
l'audit apparaît - au moins du point de vue conceptuel - comme largement
indépendant des contingences locales dans ses démarches, au point
que l'on a pu avancer que « l'audit a ses principales racines non pas dans
la comptabilité soumise à son examen, mais dans la logique,
où il puise largement pour ses idées et ses méthodes
» . Le développement de l'audit contemporain apparaît comme
le résultat des efforts des praticiens pour aboutir à une
conceptualisation rigoureuse de leur approche qui puisse répondre
à l'exigence de rationalité et de démontrabilité
qui caractérise les sociétés développées.
Depuis les années 1960, la pratique de contrôle
des comptes fait en effet l'objet d'un processus de formalisation
systématique qui tend à assimiler la démarche de l'audit
à une pratique scientifique (Francis 1994). Dans cette vision, les
états financiers sont des hypothèses à tester par
l'application des méthodes rationnelles que sont les procédures
d'audit. Le résultat d'un contrôle d'audit devient peu ou prou
similaire à une preuve expérimentale scientifique.
Limitée initialement aux grands cabinets, cette
approche de l'audit s'est affinée conceptuellement et s'est
étendue à Les efforts de normalisation comptable internationale,
s'ils sont intenses, se heurtent encore à de nombreuses
difficultés tant culturelles que techniques. L'ensemble de la profession
dans les années 1980, un processus facilité par le
développement des réseaux de cabinets nationaux et
internationaux. Soucieuses de justifier
de la compétence de la profession vis-à-vis de
l'environnement, les organisations professionnelles ont également
encouragé cette évolution. L'approche conceptuelle moderne du
contrôle des comptes repose ainsi sur une vision déterminée
de l'entreprise et de la notion d'audit. Elle implique une démarche
structurée qui s'articule autour de la notion de « risque » et
de maîtrise du risque.
I-L'entreprise dans la vision de l'auditeur : une
imbrication de systèmes
Toute démarche de vérification repose à
la base sur la construction d'un cadre d'interprétation de
l'entité contrôlée, préalable nécessaire
à une approche rationnelle et démontrable. L'audit financier
repose ainsi sur une vision systémique de l'entreprise. Ses
systèmes peuvent être abordés à trois niveaux :
le système concret des opérations physiques de
l'entreprise ;
le système d'information, qui reflète les flux
d'opérations physiques. Il contient en son sein le sous-système
d'information comptable qui présente de façon chiffrée et
formalisée les circulations d'information selon des normes visant
à l'obtention de la « qualité comptable » :
traçabilité, chronologie, irréversibilité ;
- Le système de décision que, dans le contexte
réglementaire OHADA, l'auditeur doit ignorer.
Ces niveaux de systèmes sont en relation constante les
uns avec les autres. Par exemple, une expédition de produit fini (une
opération physique) se matérialisera par l'émission d'un
bon de livraison (un document) et se concrétisera par l'enregistrement
d'une vente en comptabilité, puis par l'émission d'une facture.
L'entreprise consiste alors en un ensemble de systèmes, ou « cycles
», imbriqués les uns dans les autres. En pratique, chaque
entreprise est structurée de manière spécifique, mais on
constate de fortes similarités pour des entreprises ayant la même
activité, la même taille et le même environnement. Dans le
cas d'une entreprise industrielle, par exemple, les cycles envisagés
sont généralement les suivants : le cycle ventes, le cycle
achats, le cycle production, le cycle investissements, le cycle personnel, le
cycle financement et le cycle trésorerie. Il apparaît clairement
que cette décomposition n'est pas le fruit du hasard, mais qu'elle
permet une correspondance entre les cycles de l'entreprise et les principaux
postes de son bilan et de son compte de résultat. Si l'on reprend de
manière simplifiée les grandes masses des comptes d'une
entreprise industrielle, on trouve en effet les correspondances suivantes :
D'autres organisations, telles que les banques ou les
compagnies d'assurances, disposent de leurs cycles propres. Ceci ne remet pas
en cause l'approche générale d'audit.
Bilan
ACTIF
|
CYCLES
|
PASSIF
|
CYCLES
|
Immobilisations
|
Investissements
|
Capital
|
-
|
Stocks
|
Production
|
Dettes
|
Financement
|
Créances
|
clients Ventes
|
Dettes fisc. / soc.
|
Personnel
|
Disponibilités
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Trésorerie
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Dettes fournisseurs
|
Achats
|
Compte de résultat
POSTE
|
CYCLES
|
Chiffre d'affaires
|
Ventes
|
Variation de stocks
|
Production
|
Charges externes
|
Achats
|
Frais de personnel
|
Personnel
|
Amortissements
|
Investissements
|
Charges financières
|
Financement
|
Résultat
|
-
|
L'approche de l'audit repose sur cette décomposition de
l'entreprise en cycles. Elle se base sur l'examen successif des principaux
cycles de l'entreprise et de l'information comptable qu'ils
génèrent. Ceci permet d'appréhender le résultat
global de l'entreprise tout en le décomposant de manière à
permettre un travail détaillé sur chaque
élément.
II-LA DEMARCHE CONCEPTUELLE DE L'AUDIT
Le principe général de l'audit repose sur une
approche hiérarchisée (souvent appelée approche top-down),
rendue nécessaire par la taille des entités
contrôlées et facilitée par leur décomposition en
cycles. La démarche d'audit pour valider les états financiers de
l'entreprise est la suivante:
On procède tout d'abord à une revue globale des
états financiers pour s'assurer de leur cohérence
générale ;
on procède à l'identification des cycles
significatifs de l'entreprise et à l'analyse de leur fonctionnement ;
On effectue ensuite le contrôle de ces cycles
significatifs, ce qui va permettre de valider
les postes du bilan et du compte de résultat qui leur
sont associés ;
enfin, on passe en revue les postes du bilan et du compte de
résultat qui ne font pas partie des cycles principaux en fonction de
leur importance éventuelle dans les comptes.
Concrètement, le contrôle de chaque cycle de
l'entreprise se fait par l'intermédiaire de « procédures
d'audit », c'est-à-dire de tests ou contrôles qui doivent
permettre de valider les montants dans les comptes. L'objectif de ces
procédures est de s'assurer que les montants figurant dans les comptes
sont justifiés, c'est-à-dire qu'ils vérifient les «
assertions » suivantes:
· La réalité
Il est question ici pour l'auditeur de s'assurer que tous les
actifs et toutes les dettes ainsi que les transactions enregistrées en
comptabilité sont réels et non fictifs.
Exemples :
Les stocks inscrits à l'actif sont-ils bien
réels ?
Les créances inscrites à l'actif existent-elles
réellement ?
Les dettes au passif sont-elles effectivement dues ?
Les ventes comptabilisées correspondent-elles à
des marchandises effectivement livrées ?
· L'exhaustivité
Il s'agit ici de savoir si toutes les opérations de
l'entreprise sont enregistrées.
Exemples :
A-t-on inscrit à l'actif tous les stocks de
l'entreprise ?
A-t-on comptabilisé toutes les provisions pour risques
et charges ?
Toutes les réceptions de marchandises ont-elles
été traduites en comptabilité par l'enregistrement de la
facture d'achat correspondante ?
3. Le rattachement
Il est question ici de s'assurer que toutes les transactions
de l'entreprise sont comptabilisées dans la bonne période.
· L'évaluation
Il s'agit de vérifier si la valeur des actifs et des
passifs ainsi que les charges et produits sont correctement
évalués. Pour ce faire, l'auditeur doit s'assurer par exemple que
:
Les provisions constituées sont suffisantes ;
Les stocks et les immobilisations inscrits à l'actif
sont correctement évalués.
· La mesure
Il s'agit de vérifier que les charges et les produits
sont correctement évalués. A cet effet, l'auditeur doit par
exemple s'assurer que les ventes de marchandises résultent de
l'exactitude des prix facturés, de l'exactitude arithmétique de
la facture, de l'exactitude du montant comptabilisé par rapport à
celui de la facture.
· Droits et obligations
Cette assertion vise à s'assurer que :
- les actifs enregistrés en comptabilité sont la
propriété de l'entreprise ;
- les passifs lui sont attribuables ;
- l'entreprise est réellement partie aux transactions
et que celles-ci sont effectivement réalisées pour ses
besoins.
· La présentation et la publication de
l'information
Ce critère a pour objectif de s'assurer que toutes les
opérations de l'entreprise sont correctement enregistrées,
présentées et publiées à bonne date. En d'autres
termes, il est question ici de savoir si :
Les opérations de l'entreprise sont enregistrées
dans un compte approprié ;
Les opérations de l'entreprise sont correctement
présentées dans les comptes annuels ;
L'information financière est conforme aux règles
en vigueur.
Pour s'assurer que les comptes annuels répondent aux
assertions sus-évoquées, l'auditeur doit choisir une approche
d'audit appropriée.
Dans la vision scientifique de l'audit moderne, les assertions
représentent les hypothèses à tester par les
procédures d'audit. Justifier un montant présent dans les comptes
revient à effectuer des contrôles qui - vérifiant chacun
une ou plusieurs assertions - permettent par leur combinaison de couvrir
l'ensemble des assertions (Francis 1994). Les procédures d'audit doivent
alors, à l'instar d'une expérience scientifique, réunir
des « preuves d'audit », c'est-à-dire des contrôles et
tests réussis pour démontrer la validité des assertions8.
Par exemple, un inventaire physique permettra de vérifier l'assertion
« réalité » l'un compte d'approvisionnements par
rapprochement des listings de stocks avec les pièces présentes en
magasin. L'assertion « évaluation », plus complexe,
nécessitera à la fois des contrôles de factures d'achat
pour vérifier les valeurs brutes et des tests de délais de
rotation pour détecter des dépréciations
éventuelles.
On peut donc synthétiser l'approche conceptuelle de
l'audit financier contemporain de la manière suivante :
Pour chaque poste des états financiers, il y a un
risque que le montant enregistré soit non correct. L'auditeur va donc
appliquer des procédures d'audit aux cycles de l'entreprise pour
accumuler des preuves d'audit qui permettent de considérer que le risque
est maîtrisé, c'est-à-dire que les assertions liées
aux montants dans les comptes sont vérifiées. Le choix et
l'interprétation des procédures d'audit utilisées lors du
contrôle d'un cycle donné se font en fonction du seuil de
matérialité retenu. Sur la base des preuves d'audit
accumulées sur chaque cycle, ainsi que d'une analyse de cohérence
générale, l'auditeur pourra alors émettre son opinion
Selon les fondateurs de cette vision de l'audit, il existe
certes des différences essentielles entre preuve expérimentale et
preuve d'audit (concernant en particulier leur disponibilité et leur
fiabilité), mais ce sont des différences de degré et non
de nature.
III- OPINION ET RISQUE D'AUDIT
Le produit final du travail d'audit - résultat de
plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d'heures de travail pour les
grandes entreprises - consiste en un document d'une ou deux pages : le rapport
d'audit, qui exprime l'opinion de l'auditeur sur les comptes annuels. Le
contenu des rapports d'audit fait l'objet d'une définition
précise. En raison de leurs conséquences potentielles, les
différentes formes possibles de l'opinion formulée dans le
rapport sont en effet complètement définies :
la « certification sans réserve »
répond à l'objectif initial de l'auditeur, qui est de certifier
que les comptes annuels sont réguliers, sincères et donnent une
image fidèle ;
la « certification avec réserve » doit
être émise lorsqu'un désaccord sur un point comptable ou
une limitation dans l'étendue des travaux de contrôle ne permet
pas à l'auditeur d'exprimer une opinion sans réserve, sans que
l'incidence de cette réserve soit suffisamment importante pour
entraîner un refus de certifier ;
le « refus de certifier » doit être
exprimé lorsque l'effet d'un désaccord ou d'une limitation des
travaux est tel que l'auditeur considère qu'une réserve est
insuffisante pour révéler le caractère trompeur ou
incomplet de l'information comptable. Il est également exprimé en
cas d'incertitudes très graves sur les comptes.
Le cabinet engage sa responsabilité sur son opinion.
Pour lui, le risque professionnel est lié au fait d'émettre une
opinion erronée sur les comptes de l'entreprise contrôlée,
avec toutes les conséquences négatives que cela peut
éventuellement entraîner à son niveau (poursuites
judiciaires pénales et / ou civiles, poursuites disciplinaires,
réputation endommagée...) et pour les tiers (mauvaise
valorisation des cours boursiers, prêt bancaire accordé à
une entreprise insolvable...).
SECTION 4 : L'ORGANISATION ET LA PRATIQUE DE
L'AUDIT FINANCIER
Avant d'accepter un mandat, l'auditeur apprécie la
possibilité d'effectuer la mission, il doit également respecter
certaines règles déontologiques et professionnelles. En outre, il
doit examiner périodiquement si des événements ne
remettent en cause l'objet de sa mission.
Pour apprécier la possibilité d'effectuer une
mission, l'auditeur doit avoir une connaissance suffisante des
particularités de l'entreprise, de ses risques généraux,
de ses synthèses significatifs.
Il doit pouvoir décider si la mission est possible en
appréciant la situation de l'entreprise et en tenant compte des
contraintes qui relèvent de sa propre organisation.
Il s'attèle à répondre aux questions
suivantes :
· La mission est elle réalisable compte tenu des
possibilités de personnel, des délais, des compétences
techniques particuliers ?
· Les risques sont ils acceptables pour le commissaire
aux comptes compte tenu de certains éléments : refus de la
direction de l'application de certaines diligences jugées
nécessaires, paiement d'honoraires insuffisants, confrère ayant
démissionné pour entrave à sa mission, désaccord
sur des options prises par la direction ?
La démarche d'audit est une démarche à la
fois spécifique et itérative : spécifique en ce sens
qu'elle nécessite une connaissance minimale de l'entreprise à
auditer et itérative parce qu'elle sera précisé et
complétée au fur et à mesure que seront obtenus les
conclusions des premiers travaux. Ainsi, l'analyse préliminaire de
l'entreprise auditée permet d'identifier les principales composantes
organisationnelles de l'entité auditée et les risques pouvant
être détectés a priori.
Dans cette section on va présenter la démarche
traditionnelle d'une mission d'audit à savoir la planification de la
mission d'audit, l'évaluation du contrôle interne et l'examen des
comptes.
I - LA PLANIFICATION DE LA MISSION D'AUDIT
La planification a pour objet de préparer
l'exécution de la mission d'audit et se fait en trois étapes :
· la prise de connaissance générale de
l'entreprise,
· le plan d'audit
· la programmation de l'audit.
Ces trois étapes correspondent à une
construction progressive de la mission d'audit.
I -1 LA PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE DE
L'ENTREPRISE
La pris de connaissance générale de l'entreprise
a pour but de comprendre le contexte dans lequel elle évolue et de la
situer dans son environnement économique, sociale et juridique.
Cette étape est effectuée par
l'intermédiaire d'entretiens avec les dirigeants, de l'étude de
la documentation interne de l'entreprise (manuels de procédure,
organigrammes, notes de services, etc.), de la revue des comptes annuels des
dernières exercices et de la recherche de documentation externe sur
l'entreprise et son secteur d'activité.
Elle permet à l'auditeur d'assimiler les principales
caractéristiques de l'entreprise, son organisation, ses responsables,
ses spécificités de fonctionnement et de détecter les
zones de risques éventuelles.
L'objectif de cette phase est de recueillir le maximum
d'informations en un minimum de temps, selon la taille de l'entreprise et sa
complexité, diverses techniques sont utilisées.
Cela peut aller d'un simple entretien avec le dirigeant pour
une petite entreprise jusqu'à une recherche plus approfondie
d'informations.
En matière de prise de connaissance de l'entreprise, la
norme ISA 310 « prise de connaissance des activités de l'entreprise
» de l'IFAC précise : «avant d'accepter la mission, l'auditeur
rassemble des informations préliminaires sur le secteur
d'activité, la propriété, la direction des
opérations de l'entité soumise à l'audit, et
détermine s'il lui est possible d'acquérir un niveau de
connaissance suffisant des activités de l'entité pour
réaliser l'audit ». 22
En outre, l'auditeur doit également prendre une
connaissance suffisante des marchés où intervient l'entreprise et
de l'évolution générale de celle-ci. .
Ajoutant que la norme ISA 310 « connaissance des
activités de l'entité » précise que « la
connaissance des activités de l'entités constitue un cadre de
référence permettant à l'auditeur d'exercer son jugement
de professionnel ».
La compréhension des activités de
l'entité et son utilisation adéquate aident l'auditeur à
:
- Evaluer les risques et identifier les problèmes.
- Planifier et conduire efficacement l'audit.
- Evaluer la validité des éléments
probants.
- Fournir un meilleur service au client. 24
I-2 LE PLAN D'AUDIT
Appelé également plan de mission ou plan
stratégique, le plan d'audit est le document qui regroupe de
manière synthétique l'orientation de travail choisie pour la
mission, ainsi que la justification de cette orientation. Il est destiné
à être lu par tous les intervenants afin qu'ils puissent effectuer
leurs travaux en ayant à l'esprit les caractéristiques de
l'entreprise qu'ils contrôlent. Le plan d'audit précise
l'identification des risques relevés et l'approche d'audit retenue pour
y faire face. La planification est souvent considérée comme une
phase essentielle de l'audit en raison de son impact sur la
détermination des travaux à réaliser.
L'évaluation des risques et le choix de l'approche
d'audit qui en découle sont une décision majeure de l'auditeur.
I-3 LE PROGRAMME D'AUDIT
Sur la base du plan d'audit, on peut alors établir un
programme de travail qui indiquera de manière plus
détaillée - pour chaque cycle de l'entreprise auditée -
les contrôles à effectuer en définissant la nature et
l'étendue des travaux. Ces travaux vont dépendre du niveau et de
la nature du risque associé à chaque cycle, ainsi que du seuil de
matérialité général de la mission.
Le choix des procédures d'audit spécifiques
appliquées à un cycle va également être
déterminé par les circonstances de la mission et par les normes
de travail des cabinets. C'est sur la base du programme de travail que les
auditeurs de terrain effectuent leurs tests de procédures et leurs
contrôles de comptes.
Pour chacune des trois phases de la planification, les
cabinets - ainsi que la profession en général - ont
développé des outils méthodologiques de planification et
de programmation des travaux. Ces outils consistent en des manuels d'audit, des
questionnaires de planification, des plans d'audit et des programmes de travail
standardisés à adapter à chaque mission. L'aboutissement
de cette tendance est le développement de systèmes experts
d'audit censés pouvoir créer des plans d'audit et des programmes
de travail pertinents à partir de questionnaires sur la
société auditée. Les supports de planification sont
conçus pour faciliter la tâche de l'auditeur et augmenter son
efficacité, au prix toutefois d'une certaine limitation de son
initiative (Francis 1994). Cependant, ils ne doivent pas faire oublier le
rôle important de l'individu qui les utilise. Quel que soit leur
degré de sophistication, les supports d'aide à la décision
laissent une marge de liberté : à la fois parce que la prise de
décision en audit repose sur des éléments situationnels et
cognitifs qui les dépassent (Hogarth 1991), mais
aussi parce que l'auditeur peut contourner leurs résultats).
II- L'EVALUATION DE CONTROLE INTERNE
Il faut entendre par contrôle interne est le processus
qui vise à assurer la maîtrise de l'entreprise. Son objectif est
de prévenir les erreurs et les fraudes, de protéger
l'intégrité des biens et des ressources, d'assurer une gestion
rationnelle et un enregistrement correct des opérations ».
Première phase de l'audit de terrain après la
planification, l'évaluation du contrôle interne de la
société contrôlée a pour objectif d'identifier les
risques liés à son fonctionnement et d'adapter les travaux
d'audit en conséquence.
Elle repose sur l'évaluation des procédures de
l'entreprise (circuits de circulation des biens et documents, utilisation de
documents normalisés, instauration de systèmes de
contrôle). Elle vérifie en particulier la séparation des
tâches entre les personnes chargées des fonctions
opérationnelles, de la détention des biens, de l'enregistrement
comptable et du contrôle .
L'ISA 400 de L'I.F.A.C précise que : « l'auditeur
ne s'intéresse qu'aux politiques et procédures concernant les
systèmes comptables et de contrôle interne ayant une incidence sur
l'établissement des états financiers ».
L'auditeur financier doit pouvoir s'appuyer sur la
qualité de l'organisation de l'entreprise qu`il est amené
à contrôler. En effet, son objectif est de contrôler
l'information financière de synthèse qui est fournie par
l'entreprise et qui est la résultante de l'enregistrement correct et
exhaustif d'une multitude d'opérations. Il n'est pas concevable d'une
manière générale, que l'auditeur vérifie
l'enregistrement correcte de l'ensemble des opérations d'un exercice
(cette méthode dite du full audit ne peut trouver son application que
dans des entreprises comportant peu d'opération unitaires). La
démarche de réviseur, reposant sur une approche sélective
et non exhaustive, s'appuie nécessairement sur l'existence de
procédures internes à l'entreprise qui conduisent à un
enregistrement correct.
La démarche d'évaluation du contrôle
interne s'articule autour de deux étape distinctes :
· La première étape de l'évaluation
du contrôle interne est la description des procédures de
l'entreprise. Cette étape est réalisée par
l'intermédiaire d'entretiens avec les responsables et le personnel des
différents services de l'entreprise, ainsi que par l'étude de sa
documentation interne afin d'obtenir une description des tâches et de la
circulation des documents. La description des procédures peut se faire
soit de manière non guidée, soit à l'aide guides
opératoires ou de questionnaires dont l'objet est double : il s'agit
d'une part de servir de support aux entretiens et d'autre part de s'assurer de
ne pas avoir oublié d'élément important. Comme tous les
instruments formalisés de ce type, ils peuvent être vécus
comme des aides, comme des carcans ou comme des moyens de se couvrir en
justifiant son travail par le respect de documents standardisés (Francis
1994).
· La deuxième étape consiste en la
réalisation de tests de conformité ou tests de contrôle
qui doivent montrer que les procédures décrites sont
effectivement mises en oeuvre dans l'entreprise. Préalablement, il
explique à un membre choisi de l'entreprise quelle est la
procédure qu'il a décrite ? Et lui demande de la valider. S'il y
a une erreur, la personne est en mesure d'exposer la véritable pratique.
Le test de conformité va consister à s'assurer que la
procédure est respectée sur un échantillon des documents.
Lorsque on est en présence de points forts, c'est à dire de
procédures solides qui permettent de garantir une certaine
qualité dans la transmission et la traduction des informations,
l'auditeur doit faire un test de permanence, c'est -à -dire qu'il doit
s'assurer de l'application correcte au cours du temps de cette
procédure. Le test de permanence a donc pour objectif de s'assurer de
l'application permanente des procédures.
Certes, Le contrôle interne repose sur certains
principes de base que l'auditeur doit l'étudier, à savoir :
a)La séparation des fonctions : qui permet le
contrôle réciproque dans l'exécution des
tâches et éviter qu'une même personne puisse commettre une
erreur ou une irrégularité, en ayant la possibilité de la
dissimuler.
b) La matérialisation des tâches : assure leur
réalisation et leur unicité.
c)La pré numérotation des documents papier :
permet si leur suivi séquentiel peut être assuré et donc si
elle est effectivement exploitée, de vérifier leur correct
enregistrement, c'est à dire le respect des principes d'unicité
et d'exhaustivité.
d) La mise en place de contrôles particuliers pour des
situations exponentielles.
Une fois les deux premières étapes
réalisées, il est possible de se livrer à
l'évaluation du contrôle interne. Là encore, outre son bon
sens et son expérience, l'auditeur dispose d'outils
méthodologiques pour effectuer ce travail, tels que les questionnaires
de contrôle interne qui ont pour objet d'examiner successivement les
éléments d'un dispositif de contrôle performant. L'auditeur
va s'attacher à dégager de sa revue les points forts et les
faiblesses du contrôle interne. Le programme de contrôle des
comptes sera alors éventuellement modifié pour tenir compte des
risques liés aux faiblesses relevées. Par exemple, si l'auditeur
a relevé des faiblesses dans les procédures de suivi des comptes
clients de l'entreprise, il renforcera ses vérifications des comptes
clients en fin d'exercice pour déceler d'éventuels impayés
significatifs. Les points forts vont quant à eux permettre de diminuer
éventuellement les contrôles effectués sur un cycle. Par
exemple, si l'entreprise dispose d'un bon système d'inventaire permanent
du stock, l'auditeur pourra - après avoir validé le
fonctionnement du système - s'abstenir d'un contrôle d'inventaire
de fin d'année.
III- LE CONTROLE DES COMPTES
Le contrôle des comptes est la dernière phase de
l'audit, celle durant laquelle les équipes effectuent les tests et
contrôles substantifs jugés nécessaires. Lors de cette
phase, l'encadrement des travaux des auditeurs de terrain est assuré par
les programmes élaborés lors de la planification. En effet,
même s'il est supposé devoir s'adapter aux situations
rencontrées, le cadre représenté par le programme de
travail est tel qu'il constitue nécessairement une
référence structurante de chaque auditeur. Les étapes d'un
programme de travail d'audit consistent en la réalisation successive de
procédures destinées à recueillir des
éléments de preuve. Cette collecte de preuves est
effectuée par les auditeurs de terrain ou - de plus en plus pour
certaines catégories de preuves - par des logiciels d'audit informatique
qui recherchent l'information directement dans les systèmes des
clients.
En fait, la recherche de preuves fait appel à un nombre
limité de techniques. Les procédures d'audit peuvent en effet se
diviser en six catégories principales (Mikol 1999). Aucune preuve
n'étant irréfutable a priori, c'est leur combinaison et leur
recoupement qui va produire une démarche d'audit de qualité :
la vérification physique consiste à s'assurer
de l'existence des actifs qui sont inscrits dans les comptes. Cela revient par
exemple à retrouver dans l'usine une machine figurant dans les comptes
d'immobilisations ou à contrôler des stocks ;
la vérification sur document consiste à
valider les mouvements ou les soldes des comptes à partir des
pièces comptables qui les justifient. On peut ainsi valider un
mouvement de compte d'achat par la recherche de la facture fournisseur
correspondante
les confirmations directes, ou circularisations, consistent
à obtenir de tiers extérieurs à l'entreprise la
confirmation d'informations. Il s'agit par exemple de demander à un
fournisseur de confirmer le montant des factures qui lui sont dues à la
clôture ou d'écrire aux avocats de l'entreprise pour leur demander
leur évaluation des éventuels litiges avec des tiers ;
les demandes d'explication auprès de la direction
permettent de juger du caractère raisonnable des options de
comptabilisation prises par l'entreprise. Ces explications doivent faire
l'objet d'une évaluation critique de la part de l'auditeur ;
les calculs, vérifications arithmétiques,
recoupements et rapprochements de documents entre eux consistent, par exemple,
à contrôler un calcul d'amortissement, à recadrer un compte
de trésorerie avec le relevé bancaire correspondant ou à
vérifier la concordance entre la comptabilité
générale et la comptabilité analytique ;
l'examen analytique consiste à déterminer le
caractère raisonnable des informations contenues dans les comptes. Il se
base sur l'étude des tendances, fluctuations, ratios tirés des
comptes annuels par comparaison avec les exercices antérieurs, les
budgets, les résultats d'entreprises similaires. L'examen analytique
cherche également à s'assurer de la cohérence
réciproque des différentes informations. On peut ainsi
vérifier que l'augmentation du poste « Créances clients
» au bilan par rapport à l'exercice précédent est
liée à l'augmentation des ventes et non au rallongement du
délai de règlement des clients.
L'approche d'audit élaborée lors de la
planification de la mission et appliquée lors du contrôle des
comptes consiste à déterminer la quantité et la nature des
différentes catégories de procédures à
réaliser, afin d'éviter aussi bien un niveau insuffisant de
preuves que ce que l'on appelle le « sur-audit », c'est-à-dire
un excédent de contrôles effectués coûteux en termes
d'heures de travail. En particulier, la quantité des contrôles
réalisables, nécessairement faible par rapport au volume global
des transactions, impose de procéder à des sondages,
c'est-à-dire de ne contrôler que certaines transactions. En tant
que procédure d'audit la plus élaborée, la revue
analytique a fait l'objet de nombreux travaux de recherche dans le monde académique.
Une fois les procédures d'audit appliquées
à un cycle de l'entreprise, l'auditeur émet un jugement sur les
résultats obtenus. S'il n'a pas relevé d'anomalie et s'il
considère que le niveau des travaux effectués est satisfaisant,
il estimera que les éléments de preuve recueillis sont suffisants
pour couvrir le risque lié à ce cycle. S'il relève des
erreurs ou des anomalies, il va s'efforcer d'évaluer leur impact, de
rechercher des explications à leur sujet et de déterminer si
elles sont de nature volontaire ou involontaire. A la lumière de la
connaissance générale qu'il a acquise sur l'entreprise,
l'auditeur estime alors s'il va devoir procéder à des travaux de
contrôle supplémentaires et / ou s'il va demander des «
ajustements », c'est-à-dire des corrections dans les comptes de
l'entreprise.
La vérification des différents cycles de
l'entreprise et de leur cohérence permet, de s'assurer de la
validité globale des états financiers. Le résultat d'un
audit n'est cependant jamais certain. En effet, comme la recherche de preuves
repose sur la notion de sondage, elle ne peut offrir une garantie absolue
malgré toutes les précautions méthodologiques mises en
oeuvre. De plus, l'évaluation des risques et l'évaluation du
contrôle interne sur lesquelles repose largement le choix des
procédures appliquées peuvent être insuffisantes. Enfin,
les procédures utilisées ne sont peut-être pas les mieux
adaptées à la situation et l'interprétation qui est faite
de leurs résultats laisse - malgré les critères
formalisés qui peuvent être développés - la
même marge de liberté que la planification. En
réalité, le but ne peut pas être de couvrir le risque de
manière complète, mais d'obtenir un niveau de preuve jugé
satisfaisant en fonction de la situation : les Anglo-Saxons parlent
d'être « confortables » avec les résultats de l'audit. Compte tenu des limites
associées au jugement humain, à la disponibilité et
à la qualité de l'information -ainsi qu'à l'insertion de
l'auditeur dans un contexte social - l'audit ne peut donc pas se concevoir en
tant que processus complètement rationnel (Carpenter et al. 1994).
CHAPITRE 2: LES RISQUES
LIES A LA MISSION AUDIT
SECTION 1: LES DIFFERENTS TYPES DE RISQUES EN
AUDIT
Avant de présenter les différents risques
étudiés dans cette approche d'audit, il est nécessaire de
présenter une définition bien spécifique sur la notion du
risque.
Ainsi, la recommandation international n° 25, «
Importance relative et risque d'audit », de l'International
Fédération of Accountants (IFAC), définit le risque
d'audit de façon suivante (paragraphe9) :
« Le risque d'audit est le risque qu'un auditeur puisse
exprimer une opinion inappropriée sur une information financière
comportant des inexactitudes significatives ».
Une définition plus détaillée de la
notion du risque pourrait être :
« Le risque d'audit peut être défini, comme
le risque que des erreurs ou irrégularités n'aient pas
été détectés après l'accomplissement de
l'audit et que ces erreurs ou irrégularités affectent de
manière significative les comptes certifiés ».
Lors de la planification de l'audit, l'auditeur doit
évaluer le risque qu'une fraude ou qu'une erreur conduit à des
anomalies significatives dans les états financières et doit
interroger la direction sur toute fraude ou erreur significative qui aurait
été détecté.
Ajoutant que la norme I.S.A 240 définit la fraude comme
« un acte volontaire commis par une ou plusieurs personnes faisant partie
de la direction ou des employés, ou par des tiers, qui aboutit à
des états financières erronés ».
L'erreur, selon l'I.S.A 240, est définie comme une
inexactitude involontaire contenue dans les états financières
telle que :
· Une erreur mathématique dans les documents et
les donnés comptables. o L'omission ou l'interprétation
incorrecte de faits.
· L'application incorrecte de politique d'arrêter
des comptes.
De manière générale, s'il existe de
très nombreux risques d'erreurs, ils n'ont pas tous la même
probabilité de se réaliser. On distingue
généralement :
Les risques potentiels : ces risques sont
théoriquement susceptibles de se produire si aucun contrôle n'est
exercé pour les empêcher ou détecter et corriger les
erreurs qui pourraient en résulter, ces risques sont communs à
toutes les entreprises.
Les risques possibles : ces sont les risques potentiels
contre lesquels une entreprise donnée ne s'est pas dotée de
moyens pour les limiter. Il existe alors une forte probabilité que des
erreurs se produisent et ne soient ni détectées, ni
corrigées par l'entreprise. Ce sont ces risques possibles que l'auditeur
va s'efforcer de recherche tout au long de sa mission.
Il existe les diverses origines possibles de risque:
· Qu'ils peuvent être liés au secteur
d'activité dans lequel l'entreprise exerce son activité.
· Qu'ils peuvent être attachés à
l'entreprise elle même.
· Enfin, qu'ils peuvent dépendre de la nature des
opérations traitées par l'entreprise.
L'I.FAC distingue trois composantes du risque d'Audit à
savoir :
· Le risque inhérent.
· Le risque de non contrôle.
· Le risque de non détection
I-LE RISQUE INHERENT (INHERENT
RISK)
On peut définir le risque inhérent comme
étant «le risque qu'un solde de compte ou une catégorie
d'opérations puisse renfermer une inexactitude qui, seule ou
ajouté à des inexactitudes présentes dans d'autres soldes
ou catégorie, pourrait être significative à supposer qu'il
n'y ait pas de contrôles internes s'y rapportant».
Pour évaluer le risque inhérent, l'auditeur se
fie à son jugement professionnel par l'examen de nombreux facteurs tels
que :
Au niveau des états financiers
· L'intégrité de la direction ;
· L'expérience et les connaissances de la
direction ainsi que les remaniements au sein de la direction intervenus durant
l'exercice. L'inexpérience de la direction peut par exemple avoir des
répercussions sur l'établissement des états financiers de
l'entité ;
· Les pressions inhabituelles exercées sur la
direction et notamment les circonstances qui pourraient l'inciter à
présenter des états financiers inexacts, telles qu'un nombre
élevé de faillites dans le secteur d'activité ou une
entité qui ne dispose pas de fonds propres suffisants pour poursuivre
ses activités ;
· La nature des activités de l'entité.
Par exemple, l'obsolescence technologique potentielle de ses produits et
services, la complexité de la structure de son capital, l'importance des
parties liées, le nombre de centres de production et
l'éparpillement de leur implantation géographique ;
· Les facteurs influençant le secteur dans
lequel opère l'entité, telles que les conditions
économiques et concurrentielles mises en évidence par les
tendances et les ratios financiers ainsi que les innovations technologiques,
l'évolution de la demande et des pratiques comptables du secteur.
Au niveau du solde des comptes et des
catégories de transactions
· Les comptes comportant des ajustements sur
exercices antérieurs ou reposant en grande partie sur des estimations
;
· La complexité des transactions sous-jacentes
et d'autres évènements qui peuvent nécessiter
l'intervention d'un expert ;
· Le degré de jugement intervenant dans la
détermination des soldes des comptes;
· La vulnérabilité des actifs aux
pertes ou aux détournements, par exemple des actifs très
attractifs et faciles à transférer tels que la trésorerie
;
· L'enregistrement d'opérations inhabituelles
et complexes, notamment vers la fin ou en fin d'exercice ;
· Des opérations non soumises aux traitements
habituels.
Le risque inhérent peut être
décomposé en deux risques à savoir :
· Les risques généraux liés à
l'entreprise.
· Les risques liés à la nature des
opérations traités.
I-1 RISQUE GENERAUX LIES A L'ENTREPRISE
:
Il s'agit des risques qui sont de nature à influencer
l'ensemble des opérations de l'entreprise.
Chaque entreprise, selon le secteur dans lequel elle
opère, sa structure et son organisation, possède des
caractéristiques qui lui sont propres et qui rendent plus ou moins
probables la concrétisation de ces risques potentiels. Pour
contrôler une entreprise, l'auditeur doit donc identifier les risques qui
la distinguent des autres. Ainsi, l'auditeur va se documenter sur
l'activité de l'entreprise et sur son secteur d'activités. Il
devra également se renseigner sur l'organisation et la structure de
l'entreprise.
I-2 RISQUES LIES A LA NATURE DES OPERATIONS
TRAITEES
Ce risque représente la possibilité qu'un compte
ou un flux de transaction d'être erroné de façon
significative.
On peut distinguer les données saisies en
comptabilités en trois catégories. Chacune est porteuse de
risques particuliers :
· Les données répétitives : elles
résultent de l'activité habituelle de l'entreprise ; achats,
ventes, salaires.... Elles sont traitées de manière uniforme en
fonction des systèmes mis en place. Les risques sont donc liés
à la fiabilité de ces systèmes.
· Les données ponctuelles : elles sont
complémentaires de procédures mais, saisies à des
intervalles de temps plus au moins réguliers : inventaire physiques,
évaluations de fin d'exercice.... Elles sont porteuses de risque
significatif lorsque leur saisie n'est pas organisée de façon
fiable et il est donc important de les connaître à l'avance pour
décider des contrôles qui devront être effectués.
· Les données exceptionnelles : ces sont des
opérations ou des décisions qui sortent du domaine de
l'activité courante : réévaluation, fusion,
restructuration .... L'entreprise ne disposent pas des critères
préalables, d'élément comparatifs, de personnel
expérimenté pour ce type d'opération, les risques que des
erreurs se produisent et ne soient pas détectées sont plus
importants
II - LE RISQUE DE NON CONTROLE
Le risque de non contrôle est le risque qu'une erreur
significative dans un solde de compte ou dans une catégorie de
transactions, isolée ou cumulée à des erreurs dans
d'autres soldes ou catégories de transactions, ne soit ni
prévenue ou détectée, et corrigée en temps voulu
par les systèmes comptables et de contrôle interne.
Le risque de non contrôle appelé encore risque
lié au contrôle interne représente la possibilité
que les défaillances intrinsèques du système
d'informations de l'entreprise ne lui permettent pas de produire des comptes
fiables. Ainsi, ce type de risque consiste en la possibilité que le
système de contrôle interne ne permette pas de détecter une
erreur dans les états financiers ou ne prévienne pour la
réalisation d'erreurs dans un compte ou un flux de transactions.
Peu importe que le risque inhérent (risque
général lié à l'entreprise et risque lié aux
opérations comptables) soit élevé si le système de
contrôle interne a été bien conçu et si son
application est correctement effectuée, cela vient en effet
réduire considérablement l'apparition des erreurs.
III - LE RISQUE DE NON DETECTION
Le risque de non détection est le risque que les
procédures mises en oeuvre par l'auditeur ne lui permettent pas de
détecter une inexactitude présente dans un solde de compte ou une
catégorie d'opération, qui, seule ou ajoutée aux autres
inexactitude présentés dans d'autre soldes ou catégories
d'opérations, pourrait être significative.
C'est donc le risque que les contrôles mis en oeuvres
par le réviseur ne détectent pas les erreurs dans un compte ou un
flux de transaction. Ils ont pour conséquence de pouvoir faire
émettre au réviseur une opinion inappropriée sur les
états financiers.
Ainsi, le choix par l'auditeur des procédures mises en
oeuvre, de leur étendue et de la date liée à ses
interventions entraîne obligatoirement un certain niveau de risque que le
commissaire aux comptes doit s'efforcer de minimiser. Il n'est en effet pas
possible, notamment pour des raisons de coût et d'efficacité,
d'obtenir une assurance absolue que les comptes annuels ne contiennent pas
d'erreurs, quels que soient les systèmes mis en place par l'entreprise
ou les contrôles de détection mis en oeuvre par l'auditeur.
SECTION 2 : LES NORMES D'AUDIT EN VIGEUR EN
MATIERE D'EVALUATION DU RISQUE
I-LES NORMES ISA (IAASB)
Les Normes de l'IAASB édictent des procédures et
des principes fondamentaux ainsi que leurs modalités d'application
fournies sous la forme d'explications et d'informations complémentaires,
y compris des annexes. Les procédures et principes fondamentaux doivent
être interprétés et appliqués à la
lumière de ces explications et de ces informations qui fournissent des
indications pour leur application. Il est par conséquent
nécessaire de prendre en considération
l'intégralité du texte d'une Norme pour comprendre et appliquer
les procédures et les principes fondamentaux édictés.
La nature des Normes de l'IAASB requiert de la part des
professionnels comptables l'exercice d'un jugement pour leur application. Dans
des cas exceptionnels, un professionnel comptable peut estimer
nécessaire de s'écarter d'une procédure ou d'un principe
fondamental d'une norme de mission pour atteindre plus efficacement l'objectif
de la mission. Dans une telle situation, le professionnel comptable doit
être en mesure de justifier de son choix.
Toute limitation dans l'application d'une Norme
Internationale spécifique est indiquée clairement dans la
Norme.
Dans les cas où des normes spécifiques ou leurs
modalités d'application, contenues dans une Norme Internationale ne sont
pas applicables au secteur public, ou lorsque des modalités
d'application supplémentaires sont appropriées au contexte du
secteur public, des commentaires spécifiques édictés par
le Comité du Secteur Public de 1'IFAC (Public Sector Committee) sont
indiqués dans un paragraphe relatif au «Point de vue du Secteur
Public » (Public Sector Perspective - PSP). Lorsqu'aucun paragraphe (PSP)
n'est ajouté, la Norme Internationale s'applique en tout point aux
missions dans le secteur public.
Les normes éditées par l'IASB sont nombreuses et
s'applique à tous les domaines de la finance en l'occurrence l'Audit
financier. Les Normes Internationales d'Audit (International Standards on
Auditing, ISA) s'appliquent aux missions d'audit d'informations
financières historiques.
Il existe plus de 700 normes d'audit qui parle des diligences
à mettre en oeuvre en matière d'Audit. Dans le cadre de nos
travaux nous nous intéresseront à celles relatives à
l'analyse du risque en audit. Ce sont entre autre :
· ISA 300: PLANIFICATION D'UNE MISSION D'AUDIT D'ETATS
FINANCIERS
· ISA
315: CONNAISSANCE DE L'ENTITÉ ET DE SON ENVIRONNEMENT ET
ÉVALUATION DU RISQUE D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES
· ISA
320: CARACTÈRE SIGNIFICATIF EN MATIÈRE D'AUDIT
· ISA
330 : PROCÉDURES A METTRE EN OEUVRE PAR L'AUDITEUR EN FONCTION DE
SON ÉVALUATION DES RISQUES
I-1. ISA 300: PLANIFICATION D'UNE MISSION D'AUDIT
D'ETATS FINANCIERS
L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit
(International Standard on Auditing, ISA) est de définir des
procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs
modalités d'application concernant les sujets à prendre en
considération lors de la planification d'une mission d'audit
d'états financiers. Cette Norme ISA vise les audits récurrents.
Les
obligations assignées à l'auditeur sont :
· L'auditeur doit planifier l'audit afin que la
mission soit réalisée de manière efficace.
· L'auditeur doit, au commencement d'une mission
d'audit récurrente mettre en oeuvre des procédures concernant le
maintien de la relation client et de la mission d'audit individuelle ;
le respect des règles d'éthique, y compris celles relatives
à l'indépendance et s'assurer qu'il a connaissance des termes de
la mission
· L'auditeur doit établir un plan de
mission décrivant la stratégie globale adoptée pour la
mission.
· L'auditeur doit développer un programme
de travail pour la mission afin de réduire le risque d'audit à un
niveau faible acceptable.
· Le plan de mission et le programme de travail
doivent être mis à jour et modifiés autant de fois qu'il
est nécessaire durant le déroulement de l'audit.
· L'auditeur doit planifier la nature, le
calendrier, l'étendue des instructions à donner, et la
supervision des membres de l'équipe affectée à la mission
et la revue de leurs travaux.
· L'auditeur doit documenter dans ses dossiers de
travail la stratégie générale d'audit et le programme de
travail, y compris des modifications importantes apportées au cours du
déroulement de la mission.
· L'auditeur doit accomplir les tâches
suivantes avant le commencement d'une mission d'audit initiale: mise en oeuvre
des procédures relatives à l'acceptation et au maintien de la
relation client et de la mission concernée et prise de contact avec
l'auditeur précédent, lorsqu'il y a eu un changement d'auditeur,
conformément aux règles d'éthique
concernées.
Toutes ces diligences lorsqu'elles sont mises correctement en
oeuvre permettent à l'auditeur de mieux cerner la mission et de mieux
analyser le risque d'audit tout en adaptant la stratégie d'audit aux
différentes sections à risques.
I-2 ISA 315: CONNAISSANCE DE L'ENTITÉ ET DE
SON ENVIRONNEMENT ET ÉVALUATION DU RISQUE
D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES
L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit
(International Standard on Auditing, ISA) est de définir des
procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs
modalités d'application concernant la prise de connaissance de
l'entité et de son environnement par l'auditeur, y compris de son
contrôle interne, et l'évaluation du risque que les états
financiers, objet de l'audit, contiennent des anomalies significatives.
L'auditeur doit acquérir une connaissance de
l'entité et de son environnement, y compris de son contrôle
interne, qui soit suffisante pour lui permettre d'identifier et
d'évaluer le risque que les états financiers contiennent des
anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d'erreurs, et de concevoir et de mettre en oeuvre des procédures d'audit
complémentaires.
Acquérir la connaissance de l'entité et de son
environnement est un aspect essentiel de la conduite d'un audit conforme aux
Normes ISA. En particulier, cette connaissance donne les bases sur lesquelles
s'appuie l'auditeur pour planifier l'audit et exercer son jugement
professionnel sur la façon d'évaluer le risque que les
états financiers contiennent des anomalies significatives et pour
répondre à ce risque tout au long de l'audit pour, par
exemple:
- déterminer un seuil de signification et
apprécier s'il reste toujours adapté au cours du
déroulement de l'audit ;
- examiner le bien-fondé des principes comptables
suivis et la pertinence des informations fournies dans les états
financiers ;
- identifier les domaines pour lesquels des procédures
spécifiques peuvent s'avérer nécessaires; par exemple, les
opérations réalisées avec des parties liées, le
caractère approprié de l'hypothèse de continuité de
l'exploitation retenue par la direction, ou le bien fondé des
opérations par rapport à l'activité de la
société ;
- déterminer les résultats attendus
utilisés pour des besoins de comparaison lors de la mise en oeuvre de
procédures analytiques concevoir et mettre en oeuvre des
procédures d'audit complémentaires pour réduire le risque
d'audit à un niveau faible acceptable ; et connaissance de
l'entité et de son environnement et évaluation du risque
d'anomalies significatives
- évaluer le caractère suffisant et
approprié des éléments probants recueillis, tels que le
caractère approprié des hypothèses retenues par la
direction et des déclarations orales et écrites faites par
celle-ci.
La connaissance qu'a l'auditeur de l'entité et de son
environnement consiste en la prise de connaissance des caractéristiques
suivantes:
- secteur d'activité, environnement
réglementaire et autres facteurs externes, y compris le
référentiel comptable applicable ;
- nature de l'entité, y compris le choix et
l'application des principes comptables retenus par celle-ci ;(c) objectifs,
stratégies et risques qui leur sont liés et qui peuvent avoir
comme conséquence une anomalie significative dans les états
financiers ;
- mesure et analyse des performances financières de
l'entité ;
- contrôle interne.
L'auditeur doit mettre en oeuvre les procédures
suivantes d'évaluation des risques dans le but d'acquérir la
connaissance de l'entité et de son environnement, y compris de
connaissance de l'entité et de son environnement et évaluation du
risque d'anomalies significatives son contrôle interne:
- demandes d'informations auprès de la direction et
d'autres personnes au sein de l'entité ;
- procédures analytiques ; et
- observation physique et inspection.
Selon cette norme, lorsque l'auditeur décide d'utiliser
les informations recueillies au cours des exercices précédents
sur l'entité et son environnement, il doit vérifier si des
changements sont survenus depuis l'exercice précédent et si
ceux-ci peuvent avoir un impact sur la pertinence des informations
utilisées pour l'audit de la période en cours.
De plus, L'auditeur doit acquérir la connaissance du
choix et de l'application des méthodes comptables retenues par
l'entité et apprécier si elles sont appropriées au regard
de son activité et sont conformes au référentiel comptable
applicable et aux méthodes comptables utilisées dans le secteur
d'activité concerné. L'auditeur doit acquérir la
connaissance des objectifs et des stratégies de l'entité, ainsi
que des risques y relatifs liés à l'activité qui peuvent
engendrer des anomalies significatives dans les états financiers.
L'auditeur doit acquérir la connaissance des outils de
mesure et d'analyse de la performance financière de l'entité. Les
mesures de la performance et leur analyse donnent à l'auditeur une
indication sur les aspects de la performance de l'entité que la
direction et d'autres personnes considèrent comme importants. L'analyse
de la performance, tant externes qu'internes, crée des pressions sur
l'entité qui, en retour, peuvent inciter la direction à prendre
des mesures pour améliorer la performance opérationnelle ou
l'inciter à présenter des états financiers mensongers.
L'obtention de la connaissance des mesures de la performance de l'entité
aide l'auditeur à évaluer si de telles pressions aboutissent
à des actions de la direction qui peuvent augmenter le risque
d'anomalies significatives.
L'auditeur doit acquérir la connaissance du
contrôle interne qui intéresse l'audit.
Le contrôle interne, objet de la présente Norme
ISA, est constitué des éléments suivants :
- l'environnement de contrôle ;
- le processus d'évaluation des risques de
l'entité ;
- le système d'information, y compris les processus
opérationnels afférents, relatif à l'information
financière et à sa communication ;
- les activités de contrôle ;
- le suivi des contrôles.
L'auditeur prend connaissance du contrôle interne pour
identifier des types d'anomalies potentielles, pour évaluer les
facteurs pouvant engendrer des risques d'anomalies significatives et pour
définir la nature, le calendrier et l'étendue de
procédures d'audit complémentaires.
Par exemple le système informatique d'information au
sein d'une entreprise crée des risques spécifiques liés au
contrôle interne de celle-ci, notamment:
- la dépendance vis-à-vis de systèmes ou
de programmes susceptibles de traiter de manière incorrecte des
données, ou de traiter des données incorrectes, voire les deux
à la fois ;
- l'accès non autorisé aux données,
pouvant entraîner la destruction des données ou leur modification
inappropriée, y compris l'enregistrement d'opérations non
autorisées, voire inexistantes, ou encore l'enregistrement incorrect des
opérations. Des risques particuliers peuvent survenir lorsque des
utilisateurs multiples accèdent à une base de données
commune ;
- -la possibilité pour le personnel du service
informatique d'obtenir des accès privilégiés
au-delà de ceux nécessaires à l'exercice de leur fonction,
affaiblissant ainsi la séparation des tâches ;
- des changements non autorisés de données dans
les fichiers maîtres ;
- des changements non autorisés apportés aux
systèmes ou aux programmes ;
- le manquement à procéder aux changements
nécessaires dans les systèmes ou les programmes ;
- une intervention manuelle inappropriée ;
- la perte potentielle de données ou
l'incapacité à accéder à certaines données
selon le cas.
Ces risques identifiés s'ils ne sont pas couverts par
des procédures de contrôle interne fiable peuvent entraîner
un mauvais traitement de l'information financière par le système
informatique conduisant à des états financiers erroné.
L'auditeur doit acquérir la connaissance, d'une part,
du processus suivi par l'entité pour identifier les risques liés
à l'activité en rapport avec les objectifs de l'information
financière et afin de décider des mesures adéquates
à mettre en oeuvre pour gérer ces risques et, d'autre part, des
résultats de ce processus. Le processus est décrit comme le
« processus d'évaluation des risques par l'entité » et
constitue la base permettant à la direction d'identifier les risques
à gérer.
L'auditeur doit acquérir la connaissance du
système d'information et des processus opérationnels
afférents qui ont un rapport avec l'élaboration de l'information
financière, y compris en ce qui concerne:
- les flux d'opérations dans les activités de
l'entité ayant un caractère significatif pour les états
financiers ;
- les procédures du système informatique et des
systèmes manuels, par lesquelles ces opérations sont
initiées, enregistrées, traitées et
présentées dans les états financiers ;
- les enregistrements comptables y afférents, aussi
bien électroniques que manuels, étayant l'information et les
postes spécifiques des états financiers, pour ce qui concerne le
lancement, l'enregistrement, le traitement et la présentation des
opérations ;
- la façon dont le système d'information saisit
des événements, autres que des flux d'opérations, ayant un
caractère significatif pour les états financiers ;
- le processus d'élaboration de l'information
financière utilisé pour l'établissement des états
financiers de l'entité, y compris les estimations comptables
significatives et les informations fournies.
Il doit acquérir la connaissance de la façon
dont l'entité a répondu aux risques résultant du
système informatique. L'utilisation de systèmes informatiques a
une incidence sur la manière dont les activités de contrôle
sont mises en application. L'auditeur détermine si l'entité a
répondu de manière adéquate aux risques résultant
du système informatique en mettant en place des contrôles
généraux efficaces relatifs à ce système et aux
applications. Du point de vue de l'auditeur, les contrôles relatifs aux
systèmes informatiques sont efficaces quand ils assurent
l'intégrité du traitement de l'information et la
sécurité des données traitées par de tels
systèmes.
De plus, Il doit acquérir la connaissance de la
façon dont l'entité communique les rôles et les
responsabilités en matière d'élaboration de l'information
financière, ainsi que les éléments significatifs
afférents. La communication implique la définition des
rôles et des responsabilités individuels concernant le
contrôle interne relatif à l'élaboration de l'information
financière et peut revêtir des formes telles que des manuels de
procédures et de principes comptables. Elle inclut le niveau de
compréhension par le personnel de la manière dont leurs
activités dans le système d'élaboration de l'information
financière sont liées aux travaux des autres et les moyens de
transmettre les exceptions à un niveau approprié plus
élevé dans l'entité. Une bonne communication aide à
s'assurer que les exceptions sont signalées et suivies.
L'auditeur doit identifier et évaluer le risque
d'anomalies significatives au niveau des états financiers et au niveau
des assertions pour les flux d'opérations, des soldes de comptes et des
informations fournies dans les états financiers. A cette fin, l'auditeur
:
- identifie le risque lors de sa prise de connaissance des
activités de l'entité et de son environnement, y compris de sa
prise de connaissance des contrôles mis en place au regard des risques
identifiés, en considérant les flux d'opérations, les
soldes de comptes et les informations fournies dans les états financiers
;
- confronte les problèmes potentiels constatés
au niveau des assertions aux risques identifiés ;
- apprécie si les risques sont d'une importance telle
qu'ils peuvent entraîner des anomalies significatives dans les
états financiers ;
- prend en compte la probabilité que les risques
puissent conduire à des anomalies significatives dans les états
financiers.
Pour fonder son évaluation du risque, l'auditeur
utilise comme éléments probants, l'information recueillie, y
compris celle relative à la conception des contrôles et à
l'application effective de ces derniers. Il utilise son évaluation du
risque pour déterminer la nature, le calendrier et l'étendue des
procédures d'audit complémentaires.
De même dans le cadre de l'évaluation du risque
décrite au paragraphe ci-dessus, l'auditeur doit déterminer quels
sont les risques identifiés qui, sur la base de son jugement
professionnel, requièrent une démarche d'audit
particulière (de tels risques sont qualifiés de « risques
significatifs »). L'identification de risques significatifs, qui
intervient dans la plupart des audits, relève du jugement professionnel
de l'auditeur. En exerçant ce jugement, l'auditeur exclut l'effet des
contrôles spécifiques liés au risque identifié pour
déterminer si la nature du risque, l'importance probable d'anomalies
potentielles, y compris la possibilité qu'un risque puisse
résulter en de multiples anomalies, et la possibilité que ce
risque se concrétise sont telles, qu'elles requièrent une
démarche d'audit particulière. Des opérations courantes ou
ne présentant pas par nature de complexité et qui sont sujettes
à des traitements systématiques, sont moins susceptibles
d'engendrer des risques significatifs car les risques inhérents qui leur
sont attachés sont plus faibles. Par ailleurs, les risques qui peuvent
engendrer des anomalies significatives proviennent souvent de l'activité
elle-même. En considérant la nature des risques, l'auditeur prend
en considération un certains nombres de facteurs, et notamment:
- si le risque est un risque de fraude ;
- si le risque est lié à des faits nouveaux
significatifs de nature économique, comptable ou autre, et requiert, en
conséquence, une attention particulière ;
- la complexité des opérations ;
- si le risque résulte de transactions significatives
avec des parties liées ;
- le degré de subjectivité attaché
à l'évaluation des informations financières concernant ce
risque, plus particulièrement pour celles qui comportent de
différents degrés d'incertitudes ;
- si le risque résulte d'opérations
significatives sortant du cadre normal de celles couramment traitées par
l'entité ou paraissent, par ailleurs, inhabituelles.
Cette norme ISA 315 est de loin la plus importante en ce qui
concerne l'analyse du risque dans la mesure où elle définit les
principales obligations assignées à l'auditeur dans son analyse
du risque.
I-3.ISA 320: CARACTÈRE SIGNIFICATIF EN
MATIÈRE D'AUDIT
L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit
(International Standard on Auditing, ISA) est de définir des
procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs
modalités d'application concernant le concept de caractère
significatif et sa relation avec le risque d'audit.
Selon cette norme, Lors de la réalisation d'un audit,
l'auditeur doit prendre en compte le caractère significatif et la
relation existant avec le risque d'audit.
Le terme «importance relative» (équivalent
à « caractère significatif ») est défini dans le
« Cadre pour la préparation et la présentation des
états financiers » approuvé par l'International Accounting
Standards Board (IASB), dans les termes suivants:
« L'information est significative si son omission, ou son
inexactitude, peut influencer les décisions économiques que
prennent les utilisateurs sur la base des états financiers. L'importance
relative dépend de la taille de l'élément ou de l'erreur,
jugée dans les circonstances particulières de son omission ou de
son inexactitude. En conséquence, l'importance relative fournit un seuil
ou un critère de séparation plus qu'une caractéristique
qualitative principale que l'information doit posséder pour être
utile ».
L'auditeur prend en compte le caractère significatif
d'une information tant au niveau des états financiers pris dans leur
ensemble qu'au niveau des flux d'opérations, des soldes de comptes et
des informations fournies dans les états financiers. Le caractère
significatif peut être influencé par des facteurs tels que des
dispositions législatives et réglementaires ou par des questions
touchant aux flux d'opérations, aux soldes de comptes ou aux
informations fournies et aux relations entre eux. Ce processus peut aboutir
à fixer différents seuils de signification selon l'aspect de la
question considérée sur les états financiers.
L'évaluation par l'auditeur du caractère
significatif relatif aux flux d'opérations, aux soldes de comptes et aux
informations fournies dans les états financiers l'aide à conclure
sur des questions telles que les éléments à
contrôler, le recours aux procédures de sondages ou aux
procédures analytiques de substance. Ceci lui permet de
sélectionner des procédures d'audit qui, associées entre
elles, sont de nature à réduire le risque d'audit à un
niveau faible acceptable.
Réduction du risque d'audit
Evaluation appropriée du caractère
significatif
Le caractère significatif est inversement proportionnel
au niveau du risque d'audit: plus le seuil de signification est
élevé, plus le risque d'audit est faible et inversement.
L'auditeur en tient compte pour déterminer la nature, le calendrier et
l'étendue des procédures d'audit.
Si par exemple, à l'issue de la planification de
procédures d'audit spécifiques, l'auditeur conclut que le seuil
de signification acceptable est plus faible, le risque d'audit se trouve
augmenté. L'auditeur pourra compenser ceci en décidant:
· soit de réduire, lorsque ceci est possible, le
risque d'anomalies significatives identifié en réalisant des
tests de procédures plus étendus ou supplémentaires
· de réduire le risque de non-détection, en
modifiant la nature, le calendrier et l'étendue des contrôles de
substance prévus.
Il est à noter que dans le cadre de son
évaluation de la présentation sincère des états
financiers, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à
un référentiel comptable applicable, l'auditeur doit
évaluer si le cumul des anomalies relevées au cours de l'audit et
non corrigées revêt un caractère
significatif.
Lorsque l'auditeur a relevé une anomalie significative
résultant d'une erreur, il doit communiquer cette anomalie sans
délai au niveau hiérarchique approprié de la direction et
s'interroger sur l'opportunité de la communiquer aux personnes
constituant le gouvernement d'entreprise.
Si la direction refuse de corriger les états financiers
et si les résultats des procédures d'audit ne permettent pas
à l'auditeur de conclure que le cumul des anomalies non corrigées
ne revêt pas un caractère significatif, il doit envisager
d'apporter au contenu de son rapport les modifications appropriées,
selon la Norme ISA 701 « Modifications apportées au contenu du
rapport de l'auditeur (indépendant) ».
I-4 ISA 330 : PROCÉDURES A METTRE EN OEUVRE
PAR L'AUDITEUR EN FONCTION DE SON ÉVALUATION DES RISQUES
L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit
(International Standard est de définir des procédures et des
principes fondamentaux et de préciser leurs modalités
d'application relatifs à la définition de réponses
globales et de procédures d'audit complémentaires à mettre
en oeuvre en fonction de l'évaluation du risque d'anomalies
significatives au niveau des états financiers et des assertions dans le
cadre de l'audit des états financiers.
Les principales dispositions de cette norme sont les
suivantes:
Réponses globales : Cette
partie de la norme requiert de l'auditeur de définir une approche
globale répondant aux risques d'anomalies significatives au niveau des
états financiers et fournit des lignes directrices sur la nature des
réponses à apporter.
Afin
de réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable,
l'auditeur doit définir des réponses globales en fonction des
risques identifiés au niveau des états financiers et concevoir et
mettre en oeuvre des procédures d'audit complémentaires en
fonction des risques identifiés au niveau des assertions. De telles
réponses peuvent inclure le fait de devoir rappeler aux membres de
l'équipe affectée à la mission la nécessité
de garder un esprit critique lors de la collecte et de l'évaluation
d'éléments probants, d'affecter à la mission du personnel
plus expérimenté ou possédant des compétences
particulières ou encore de recourir à des experts(1), de
renforcer la supervision ou d'introduire un degré supplémentaire
d'imprévisibilité lors du choix des procédures d'audit
complémentaires à mettre en oeuvre. En outre, dans le cadre de la
définition de réponses globales, l'auditeur peut également
modifier la nature, le calendrier et l'étendue des procédures
d'audit, par exemple, en appliquant des contrôles de substance à
la fin de la période plutôt qu'à une date intercalaire.
Procédures d'audit en réponse aux
risques d'anomalies significatives au niveau des assertions :
Cette partie requiert de l'auditeur de définir et de mettre en oeuvre
des procédures d'audit complémentaires, y compris des tests
portant sur l'efficacité du fonctionnement des contrôles
lorsqu'ils sont pertinents ou nécessaires, et des contrôles de
substance dont la nature, le calendrier et l'étendue répondent
à l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des
assertions.
L'objectif est d'établir un lien clair entre la nature,
le calendrier et l'étendue des procédures d'audit
complémentaires et l'évaluation du risque. Lorsqu'il
définit les procédures d'audit complémentaires à
mettre en oeuvre, l'auditeur prend en considération les
éléments suivants:
- le caractère significatif du risque ;
- la probabilité qu'une anomalie significative se
présente ;
- les caractéristiques du flux d'opérations, du
solde de compte, ou de l'information concernée fournie dans les
états financiers ;
- -la nature des contrôles spécifiques
effectués par l'entité et, en particulier, s'ils sont manuels ou
automatisés ;
- le fait qu'il s'attende ou non à recueillir des
éléments probants lui permettant de déterminer si les
contrôles de l'entité sont efficaces dans la prévention, ou
dans la détection et la correction, d'anomalies significatives.
Elle est complétée par une description des
éléments à prendre en considération pour
déterminer la nature, le calendrier et l'étendue
de telles procédures d'audit.
Nature
La nature des procédures d'audit est de la plus grande
importance pour apporter des réponses à l'évaluation des
risques. La nature des procédures d'audit complémentaires
découle de leur objectif (tests de procédures ou contrôles
de substance) et de leur type, à savoir : inspection, observation,
demande d'informations, confirmation, contrôle arithmétique,
réexécution ou procédures analytiques. Certaines
procédures d'audit peuvent être plus appropriées pour
certaines assertions que pour d'autres. Par exemple, au regard des produits
d'exploitation, les tests de procédures peuvent permettre de mieux
répondre au risque d'anomalies lié à l'assertion
d'exhaustivité, tandis que les contrôles de substance peuvent
être plus satisfaisants pour répondre au risque lié
à l'assertion de survenance.
Calendrier
Le calendrier définit le moment où les
procédures d'audit sont mises en oeuvre, ou la période ou la date
sur lesquelles porteront les éléments probants à
recueillir. L'auditeur peut mettre en oeuvre des tests de procédures ou
des contrôles de substance à une date intercalaire ou à la
fin de la période. Plus le risque d'anomalies significatives est
élevé, plus il est probable que l'auditeur décidera qu'il
est plus efficace d'appliquer des contrôles de substance à la fin
de la période ou à une date proche de celle-ci, plutôt
qu'à une date antérieure, ou de mettre en oeuvre des
procédures d'audit non annoncées ou inopinées (p.ex.,
mettre en oeuvre des procédures d'audit dans des sites
sélectionnés sans annonce préalable).
Etendue des procédures
d'audit
L'étendue des procédures comprend l'ampleur
d'une procédure d'audit spécifique à mettre en oeuvre, par
exemple, la taille d'un échantillon ou le nombre d'observations à
faire sur une procédure de contrôle donnée.
L'étendue d'une procédure d'audit est déterminée
par le jugement de l'auditeur après la prise en compte du
caractère significatif, de l'évaluation du risque et du niveau
d'assurance qu'il souhaite obtenir. En particulier, l'auditeur augmente
normalement l'étendue des procédures d'audit quand le risque
d'anomalies significatives augmente. Cependant, l'augmentation de
l'étendue d'une procédure d'audit n'est efficace que si la
procédure d'audit elle-même est pertinente pour un risque
spécifique ; c'est pourquoi la nature même de la procédure
d'audit est le critère le plus important.
Évaluation du caractère suffisant et
approprié des éléments probants
recueillis : Cette partie requiert de l'auditeur
d'apprécier la validité de l'évaluation initiale du risque
et de conclure sur le caractère suffisant et approprié des
éléments probants recueillis.
Sur la base des procédures d'audit mises en oeuvre et
des éléments probants recueillis, l'auditeur doit
apprécier si l'évaluation du risque d'anomalies significatives au
niveau des assertions reste appropriée. Un audit d'états
financiers est un processus cumulatif et itératif. Lorsque l'auditeur
met en oeuvre des procédures d'audit qu'il a planifiées, les
éléments probants recueillis peuvent le conduire à
modifier la nature, le calendrier ou l'étendue des autres
procédures d'audit prévues. Son attention peut être
attirée par une information qui diffère de façon
significative de l'information sur laquelle s'est fondée son
évaluation du risque. Par exemple, l'étendue des anomalies que
l'auditeur relève lors de la réalisation des contrôles de
substance peut modifier son jugement quant à l'évaluation des
risques et peut indiquer une faiblesse majeure dans le contrôle interne.
De plus, les procédures analytiques réalisées au stade de
la revue d'ensemble de l'audit peuvent indiquer un risque d'anomalies
significatives non détecté antérieurement.
Dans ces cas, l'auditeur peut devoir réévaluer
les procédures d'audit prévues lors de la planification sur la
base de la révision de son appréciation des risques pour
l'ensemble ou une partie des flux d'opérations, soldes de comptes ou
informations fournies dans les états financiers et pour les assertions
concernées.
L'auditeur doit conclure sur le caractère suffisant et
approprié des éléments probants recueillis permettant de
réduire à un niveau faible acceptable le risque d'anomalies
significatives dans les états financiers. En se forgeant une opinion,
l'auditeur prend en considération tous les éléments
probants pertinents, sans tenir compte du fait qu'ils semblent confirmer, ou
contredire, les assertions contenues dans les états financiers. Le
caractère suffisant et approprié des éléments
probants étayant les conclusions de l'auditeur tout au long de l'audit
sont des questions qui relèvent du jugement professionnel. Le jugement
de l'auditeur sur le caractère suffisant et approprié des
éléments probants est influencé par des facteurs tels
que:
- l'importance relative de l'anomalie potentielle dans
l'assertion retenue et la probabilité qu'elle ait une incidence
significative, individuellement ou cumulée avec d'autres anomalies
potentielles, sur les états financiers ;
- l'efficacité des réactions de la direction et
des contrôles effectués pour répondre aux risques ;
- l'expérience acquise au cours des audits
précédents concernant les anomalies potentielles similaires ;
- les résultats des procédures d'audit mises en
oeuvre, y compris la mise en lumière par ces procédures de cas
spécifiques de fraude ou d'erreur ;
- la source et la fiabilité de l'information disponible
;
- le caractère convaincant des éléments
probants ;
- la connaissance de l'entité et de son environnement,
y compris de son contrôle interne.
Documentation : Cette partie
présente les dispositions en matière de documentation des
travaux.
L'auditeur doit consigner dans ses dossiers de travail la
démarche globale adoptée en réponse à
l'appréciation du risque d'anomalies significatives au niveau des
états financiers, la nature, le calendrier et l'étendue des
procédures d'audit complémentaires, le lien entre ces
procédures et les risques identifiés au niveau des assertions,
ainsi que les résultats des procédures d'audit. De plus, si
l'auditeur prévoit d'utiliser des éléments probants sur
l'efficacité du fonctionnement des contrôles recueillis lors
d'audits précédents, il doit consigner dans ses dossiers les
conclusions tirées sur la fiabilité de tels contrôles
testés au cours d'un précédent audit. La façon dont
ces éléments sont consignés dans le dossier relève
du jugement professionnel de l'auditeur.
CHAPITRE 3: LA
RESPONSABILITE DE L'AUDITEUR EXTERNE
L'objectif d'une mission d'audit est d'émettre une
opinion sur la régularité et la sincérité des
états financiers. La régularité fait
référence à la conformité à la
réglementation en vigueur et aux principes comptables
généralement reconnus, et la sincérité fait
référence à l'application de bonne foi de ces
règles et procédures en fonction de la connaissance que les
responsables des comptes doivent normalement avoir de la réalité
et de l'importance des opérations, évènements et
situations.
Certes, en matière d'audit, le risque zéro
n'existe pas. Quelque soit le système comptable appliqué dans un
environnement donné et quelles que soit les normes d'audit qui
régissent le travail d'un auditeur, les risques d'erreurs et de fraude
sont toujours là. Ces erreurs ou ces fraudes peuvent être le fait
de l'auditeur ou de l'audité.
Mais, pour prévenir ces erreurs et ces fraudes, l'audit
obéit à des règles strictes d'éthique,
d'indépendance et de compétence professionnelle. Il reste
évident, toutefois, que l'audit est une affaire d'homme, qui peut subir
l'inconscience ou l'incompétence d'un auditeur, sans que cela ne puisse
nous permettre de généraliser.
Le commissaire aux comptes ou auditeur a une obligation de
moyen, dans le sens où il doit aboutir à l'expression de son avis
sur la sincérité des diligences requises par les normes
professionnelles régissant la matière. Il ne garantit pas la
certitude de l'information communiquée, mais, il garantit qu'il a
usé tous les moyens nécessaires pour aboutir à ses
conclusions.
En effet, le commissariat aux comptes est une fonction et non
pas un titre, cette fonction a des conditions pour l'exécution de
celle-ci, puisqu'elle est obligée sur les sociétés
commerciales de la part de la loi.
En dépit d'une volonté marquée des
entrepreneurs de préserver « le secret des affaires » et d'une
méfiance à l'égard du contrôle comptable, le
commissariat aux comptes est une institution bien installée et qui ne
cesse de se développer. Tout d'abord, les principes comptables ou
certains d'entre eux ont été introduits dans l'ordre juridique,
on peut, au titre de ces principes comptables, citer la notion de la
représentation fidèle. Ensuite, la mission du commissaire aux
comptes s'étend désormais à toutes les formes de
sociétés.
En effet, le droit des sociétés commerciales a
substitué la notion de forme juridique celle de taille économique
pour définir le domaine d'intervention des commissaires aux comptes
« Toute société commerciale doit designer un commissaire aux
comptes si durant trois exercices comptables successifs son chiffre d'affaire
ou son capital dépasse un montant fixé par arrêté
par l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d'intérêt économique ». On relève
également une prolifération des missions particuliers,
c'est-a-dire celles qui s'ajoutent a la certification des comptes annuelles.
cette extension de leur domaine d'intervention est révélatrice de
l'évolution de la conception de leur rôle. Le commissaire aux
comptes n'est plus uniquement le mandataire des associés, chargé
de protéger leurs seuls intérêts, leur mission est
également d'intérêt public, c'est la raison pour laquelle
ils sont chargés de dénoncer au ministère public les faits
délictueux dont ils ont connaissance ou à la commission de suivi
des entreprises économiques, les difficultés financiers
rencontrées par les entreprises qu'ils contrôlent.
Ces évolutions dans la mission de commissaire aux
comptes vont avoir bien évidement des conséquences sur le terrain
de la responsabilité de celui-ci. En fait, dans l'exercice de ses
missions, le commissaire aux comtes n'est qu'un « réducteur
d'incertitude » et ne saurait, sauf quelques cas particuliers,
«offrir la certitude que tout est correct au sein de la
société contrôlée ».
Ainsi, dans cette chapitre, on va étudier la
responsabilité civile (SECTION 1) et pénale (SECTION 2) de
l'auditeur externe.
SECTION 1- LA RESPONSABILITE CIVILE DE L'AUDITEUR
EXTERNE
La responsabilité civile des commissaires aux comptes
est régie par le droit commun. Les commissaires aux comptes sont
responsables tant à l'égard de la société
qu'à l'égard des tiers et de l'ordre des conséquences
dommageables des négligences et fautes par eux commises dans l'exercice
de leurs fonctions.
Généralement experts -comptables, les
commissaires aux comptes agissent dans l'intérêt des actionnaires
à qui ils doivent fournir leurs rapports, assument toutes leurs
responsabilités dans la divulgation de ces opinions.
La responsabilité civile des auditeurs est une
responsabilité classique pour faute, sanctionnant la mauvaise
exécution d'une obligation de moyens lorsque celle-ci est causée
d'un préjudice. Elle est sanctionnée par des dommages-
intérêts.
C'est dans ce courant que la responsabilité civile de
l'auditeur naissant d'une obligation de moyens explique notamment que sa
mission soit un travail de révision par sondages et non une validation
exhaustive. Sa responsabilité n'est engagée que sur la base de
cette obligation de moyens.
Ajoutant que le commissaire aux comptes est tenu à une
obligation de moyen, c'est-à-dire qu'il est tenu d'effectuer sa mission
avec compétence et soin mais, il n'est pas tenu à une obligation
de résultat. Par exemple, on ne peut lui reprocher de ne pas avoir
détecté une fraude dans l'entreprise à partir du moment
où il a mis en oeuvre toutes les règles habituellement
acceptées par la profession pour ce type de contrôle.
D'ailleurs, Danièle BATUDE indique que le commissaire
aux comptes n'a pas l'obligation de détecter toutes les
irrégularités ou inexactitudes qui entacheraient
significativement les comptes dont il certifie la sincérité, mais
il a l'obligation de mettre en oeuvre toutes les diligences prévues par
les normes professionnelles.
Donc, la responsabilité civile du commissaire aux
comptes est mise en cause lorsque ce dernier a effectué une faute
à l'égard des tiers (exemple : société,
actionnaires...) sous des conditions bien précises.
En se basant sur le code des obligations et des contrats,
toute faute commise par une personne est sanctionnée civilement si elle
a causé un dommage en liaison directe avec elle. Ce régime de la
responsabilité civile délictuelle introduit exige ainsi la
réunion de trois conditions essentielles à savoir la faute, le
dommage et le lien de causalité entre la faute et le dommage.
Cela signifie que la responsabilité de l'auditeur ne
peut être valablement engagée que si sont démontrés
à la fois :
- Une faute dans la réalisation de sa mission ;
- Un préjudice subi par celui qui cherche à
engager la responsabilité de l'auditeur ;
- Un lien de causalité entre le préjudice subi
et la faute commise par l'auditeur.
Par ailleurs, la responsabilité civile du commissaire
aux comptes peut être engagée dans les conditions plus
spécifiques.
En effet les commissaires aux comptes sont responsables tant
à l'égard de la société qu'à l'égard
des tiers des conséquences dommageables, des négligences et
fautes par eux commises dans l'exercice de leurs fonctions.
Une faute consiste soit à omettre ce qu'on était
tenu de faire, soit à faire dont on était tenu de s'abstenir. A
partir de cette précision générale établie, c'est
au juge d'apprécier, au cas par cas, l'existence ou non d'une faute.
Donnant un exemple des fautes qui peuvent être commis
par le commissaire aux comptes, on peut citer particulièrement :
- L'absence effective de vérification des comptes.
- L'absence de rapport et notamment le rapport
spécial.
- L'insuffisance des contrôles.
- L'absence de vérification de la
sincérité des informations données dans le rapport du
conseil d'administration....
Cependant, le commissaire ne sera responsable vis-à-vis
des actionnaires et vis-à-vis des tiers que dans la mesure où sa
faute aura causé un préjudice. Donc, si la faute n'a pas
directement causé par le préjudice constaté ou si celui-ci
ne résulte pas de la faute, la responsabilité du commissaire ne
peut pas être engagée.
Dans un autre contexte, les commissaires aux comptes sont de
même responsables de leurs salariés et collaborateurs.
En effet, la législation prévoit qu'en
matière de responsabilité contractuelle « le débiteur
répond du fait et de la faute de son représentant et des
personnes dont il sert pour exécuter son obligation dans les mêmes
conditions où il devrait répondre de sa propre faute, sauf son
recours tel que de droit contre les personnes dont il doit répondre
».
Responsables de leurs propres fautes et de celles commises par
les personnes qu'ils emploient ou se substituent, le sont- ils également
en raison des infractions commises par les dirigeants des
sociétés qu'ils contrôlent ?
Il est indiquée expressément que les
commissaires aux comptes ne sont pas civilement responsables des infractions
commises par les membres du conseil d'administration ou du directoire de fautes
sauf si en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas
révélé dans leurs rapports à l'assemblé
générale.
Cependant, le fait de ne pas avoir eu connaissance de ces
infractions n'est pas pour autant automatiquement libératoire. Il faut
savoir si l'ignorance elle-même ne provient pas d'un contrôle
insuffisant ou inefficace.
En pratique, compte tenu des compétences juridiques et
comptables des commissaires, dés qu'une défaillance
financière est imputable aux fautes des dirigeants ou dés qu'une
irrégularité fiscale se traduit par un redressement fiscal, les
commissaires seront mis en cause et auront à s'expliquer.
Par ailleurs, leur responsabilité pourra être
recherchée dans le cadre d'une procédure d'alerte interne lorsque
l'entreprise est en difficulté et que le commissaire au compte constate
l'existence d'actes qui sont de nature à compromettre la
continuité de l'exploitation. La loi relative au redressement des
entreprises en difficultés économiques impose au commissaire aux
comptes des démarches de nature à engager sa
responsabilité s'il ne déclenche pas une alerte alors qu'il
aurait dû le faire ou s'il la déclenche tardivement.
Il y a lieu de noter que l'action en responsabilité
contre le commissaire aux comptes peut être de deux formes :
- Une action sociale qui consiste à réparer un
préjudice à toute la société et qui est
intenté par ses représentants légaux (PDG, DG,...).
- Une action individuelle tendant à réparer un
préjudice individuel à la demande de tout
intéressé.*
Ajoutant ici qu'en cas de pluralité de commissaire,
leurs responsabilités est, en principe individuelle, peuvent être
néanmoins, tenus solidairement de réparer le préjudice
qu'ils ont causé (c'est notamment le cas de toute société
devra publier ses comptes consolidés).
Enfin, l'action en responsabilité se prescrit par 3 ans
à compter de la découverte du fait dommageable. Toutefois,
lorsque le fait est qualifié de crime, l'action se prescrit par 1
0ans.
SECTION 2- LA RESPONSABILITE PENALE DE
L'AUDITEUR EXTERNE
Au-delà de la responsabilité civile, la
responsabilité pénale du commissaire aux comptes peut être
engagée aussi.
En effet, pour qu'on puisse parler de responsabilité
pénale du commissaire aux comptes, il faut qu'il y ait existence des
trois éléments à savoir :
- L'élément légal : l'article du code
pénale dispose que : « Nul ne peut être puni qu'en vertu
d'une disposition d'une loi antérieure ».
- L'élément matériel : cet
élément peut consister en une action (fait positif) ou une
omission (fait négatif).
- L'élément moral : c'est un
élément psychologique qui consiste en une faute qui peut
être voulue intentionnellement, réfléchie,
prémédité ou présumée.
D'ailleurs, l'acte uniforme relatif au droit des
sociétés et du groupement d'intérêt
économique déclare les commissaires aux comptes pénalement
responsables en cas d'information mensongère sur la situation de la
société, de non révélation des faits
délictueux ou de violation du secret professionnel. Cette
responsabilité concerne les commissaires aux comptes personnes
physiques.
C'est aussi que la responsabilité pénale peut
être mise en cause lors de l'exécution illicite de cette mission
importante. En effet la loi stipule que l'exercice illégal de la
profession d'expert -comptable ou de la fonction du commissaire aux comptes,
ainsi que l'usage abusif de ces titres constitue un délit puni des
mêmes peines prévus par le code pénale.
Exerce illégalement la fonction de commissaire aux
comptes celui qui sans en avoir la latitude, atteste la sincérité
et la régularité des comptes. Il en est ainsi par exemple d'un
non membre de l'ordre des experts -comptables qui exerce les fonctions de
commissaire aux comptes dans une société anonyme.
En étudiant, cas par cas les dispositions de cet
article, on trouve qu'il énumère surtout :
- La confirmation mensongère.
- La non révélation du fait délicieux.
SECTION 3- LA
RESPONSABILITE CIVILE-PENALE DE L'AUDITEUR EXTERNE ET ANALYSE DU RISQUE
L'exercice de la profession de d'auditeur requiert une
certaine rigueur du fait de sa responsabilité civile et pénale
qui peut être engagé.
Certes l'auditeur a obligation de moyen dans sa mission
d'émission d'une opinion motivée sur les états financiers
annuels mais il a le devoir de dérouler toutes les procédures
définies par les normes professionnelles et déontologiques.
Au titre de ces normes figurent celles relatives à
l'analyse du risque qui revêt un caractère très utile dans
l'orientation qu'il devrait donner à la mission lors du contrôle
des comptes. Il va sans dire que si l'auditeur effectue une mauvaise
évaluation du risque au sein de l'entité
contrôlée, l'impact que ce fait peut avoir sur le
contrôle des comptes peut l'induire à émettre une opinion
erronée sur les états financiers annuels et donc engagé sa
responsabilité civile et ou pénale.
En effet comme nous l'avons vu plus haut, c'est grâce au
résultat de l'analyse du risque que l'auditeur va définir les
procédures d'audit adaptées aux sections des comptes
significatifs.
Par exemple, si l'auditeur constate que la direction est sous
pression pour atteindre les bénéfices attendus, il peut y avoir
un risque que celle-ci majore le chiffre d'affaires en comptabilisant
indûment des ventes relatives à des commandes dont les termes ne
permettent pas la comptabilisation immédiate du chiffre d'affaires, ou
en facturant des ventes avant l'expédition. Dans ces circonstances,
l'auditeur peut, par exemple, mettre en oeuvre une procédure de
confirmations externes non seulement pour faire confirmer les soldes de
comptes, mais aussi pour faire confirmer les termes de la commande, tels que la
date, les conditions de reprise de la marchandise et les conditions de
livraison. De plus, il peut également compléter de telles
confirmations externes par des demandes d'informations auprès du
personnel non-financier de l'entité concernant les modifications dans
les termes des commandes et les conditions de livraison.
Il apparaît donc comme impératif pour l'auditeur
de procéder à une analyse rigoureuse du risque d'audit au sein de
l'entité contrôlé pour aboutir à une opinion exacte
sur les états financiers annuels justifiée par des
procédures d'audit cohérentes.
CONCLUSION DE PREMIERE
PARTIE
La mission du commissaire aux comptes certes est
d'émettre une opinion motivée sur les états financiers
annuels quant à la fiabilité et la sincérité de
ceux-ci mais l'émission de cette opinion passe inéluctablement
par une analyse minutieuse de l'entité ; son environnement ;
ses activités et le secteur dans lequel elle évolue.
Cette analyse est normée et doit suivre à cet
effet une démarche bien précise déroulé dans les
normes ISA International Standards of Audit.
Tout comme toute norme, il doit être fait une
interprétation de ces articles pour une mise en oeuvre permettant
d'aboutir à la réalisation des objectifs de l'audit.
Cette interprétation est effectuée par
l'auditeur à la lumière des textes écrits par l'IFAC qui
est l'organisme qui émet ces normes.
Chaque auditeur ou au Cabinet d'audit développe sa
propre méthodologie en matière d'audit des comptes annuels et
plus particulièrement en matière d'analyse du risque qui nous
l'avons vu demeure un point saillant de la démarche de l'auditeur du
fait de sa prépondérant quant à orienter l'auditeur de la
réalisation du contrôle des comptes.
DEUXIEME PARTIE :
METHODOLOGIE DE L'ANALYSE DU RISQUE EN AUDIT
INTRODUCTION DE LA
DEUXIEME PARTIE
La démarche du commissaire aux comptes est
définie par une méthodologie spécifique qui diffère
d'un cabinet d'audit à un autre. Cependant les objectifs et axes
principaux de la mission d'audit ne doivent pas être modifiés par
cette méthodologie.
L'analyse du risque est une partie intégrante de la
démarche du commissaire aux comptes et à cet effet fait l'objet
d'une méthodologie qui est appelé `Mission Intérim' ou
`Mission de revue des procédures'.
Cette méthodologie s'articule autour d'entretiens, de
test de contrôles, d'analyse du respect de la réglementation qui
visent tous un même objectif, celui d'évaluer le risque au sein de
l'entité contrôlée afin d'orienter les travaux de
contrôle des comptes à proprement dit.
Cette deuxième partie s'articulera autour de la
définition et de la description de la méthodologie
appliquée par le Cabinet ERNST & YOUNG en matière d'analyse
du risque.
CHAPITRE 1 :
PLANNIFICATION ET IDENTIFICATION DU RISQUE
SECTION 1: LA COMPREHENSION DE L'ACTIVITE DE
L'ENTREPRISE AUDITEE
Cette étape constitue la première en
matière d'analyse du risque. En effet, toute mission d'audit prend pour
point de départ la compréhension de l'activité de
l'entreprise contrôlée. Dans cette étape, l'équipe
d'audit sur le terrain va se charger de récolter auprès de la
Direction et de `Processus Owner'- c'est-à-dire ceux qui gère les
procédures- des informations et la documentation lui permettant d'avoir
une vision plus ou moins claire et précise l'environnement et de
l'activité de l'entreprise auditée.
Elle comprend plusieurs étapes qui sont entre
autre :
· Industrie cadre légal et de
normalisation et d'autres facteurs externes: ?L'équipe
d'audit obtient une compréhension générale de l'industrie
ou le secteur dans lesquels l'entité fonctionne, le cadre légal
et de normalisation applicable à l'entité, comment
l'entité est conforme à ce cadre, et d'autres facteurs externes.
L'obtention d'une compréhension de l'industrie, le cadre légal
et de normalisation et d'autres facteurs externes nous aide à
identifier des facteurs de risque concernant les opportunités et
pressions auxquelles fait face l'entité. L'industrie dans laquelle
l'entité fonctionne l'entité peut engendrer des facteurs de
risque résultant de la nature de l'entité ou du degré de
règlements et lois applicables. S'appuyant sur des facteurs de risque
identifiés, l'équipe d'audit par la participation d'un membre
d'équipe ayant la connaissance et une expérience
appropriées suffisantes du secteur d'activité apporte son aide en
exécutant des évaluations des risques et en déterminant
la stratégie d'audit. L'équipe enquête pour trouver
l'information sur ces différents éléments: La condition
de concurrence, telle que le marché et la concurrence, y compris la
demande, la concurrence de capacité et de prix et les rapports
cycliques ou saisonniers de fournisseur et de client d'activité, tels
que des contrats et des types de développements technologiques de
fournisseurs et de clients (par exemple, parties relatives, groupes achetant
unifiés), tels que la technologie de produit concernant les produits de
l'entité, l'approvisionnement en énergie et le coût.
L'équipe d'audit obtiennent également une compréhension
des lois et les règlements qui déterminent directement
rapporté s'élèvent et les révélations dans
les relevés des compte financier obtiennent une compréhension
des politiques et des procédures d'entités concernant la
conformité aux lois et aux règlements; elle investigue sur la
gestion, et le cas échéant, ceux chargés du gouvernement,
si l'entité est conforme aux lois et aux règlements qui peuvent
avoir un effet matériel sur les états financiers et inspecter
la correspondance, le cas échéant, avec l'autorisation
appropriée ou les autorités de normalisation.
Nature de l'entité
En obtenant une compréhension de la nature de
l'entité, l'équipe d'audit obtient une compréhension de:
Ses opérations; Ses structures de propriété et de
gouvernement; les types d'investissements que l'entité fait et projette
pour faire, y compris des investissements dans les entités pour un but
particulier. La manière dont l'entité est structurée et
comment elle est financée. L'équipe d'audit obtient une
compréhension de la nature de l'entité pour nous aider en
comprenant des sujets tels que:
? L'entité a une structure complexe (par exemple, des
filiales ou d'autres composants dans des endroits multiples). Les structures
complexes présentent souvent les issues qui peuvent provoquer des
risques de déclaration erronée matérielle. De telles
questions peuvent inclure le goodwill, les joint-ventures en participation,
les investissements ou les entités pour un but particulier sont
expliqués convenablement.
?l'entité a des transactions en dehors du cours des
affaires ordinaires (ceux y compris avec les parties relatives) qui sont
significatives et peuvent provoquer des risques de déclaration
erronée matérielle.
?La propriété et les rapports soient les
propriétaires d'équipe d'audit et d'autres ou entités.
Cette compréhension aide à déterminer si des
opérations entre personnes apparentées ont été
identifiées et expliquées convenablement.
?L'équipe d'audit utilise notre compréhension de
l'entité et de son environnement pour déterminer si les
transactions significatives sont en dehors du cours de l'entité des
affaires normal et d'évaluer leur effet sur les états financiers.
Le choix de l'entité et l'application des
principes comptable:
L'équipe d'audit obtient une compréhension du
choix et de l'application par l'entité des pratiques comptables, y
compris les raisons des changements aux pratiques comptables. L'équipe
d'audit évaluent si les pratiques comptables de l'entité sont
appropriées pour ses affaires et conforme au cadre et aux pratiques
comptables liées d'établissement des Etats Financiers
applicables utilisés dans l'industrie dans laquelle l'entité
fonctionne. L'équipe d'audit approfondie sa compréhension du
choix et de l'application de l'entité des pratiques comptables d'aider
à l'identification des facteurs de risque qui peuvent exister au sein
de l'entité. En obtenant cette compréhension, l'équipe
d'audit considèrent des facteurs, comme:
Les méthodes que l'entité utilise pour expliquer
des transactions significatives et peu communes
L'effet des pratiques comptables significatives dans les
secteurs controversés ou naissants pour lesquels il y a un manque de
conseils ou du consensus bien fondés (par exemple, identification de
revenu, comptabilité pour des valeurs justes, comptabilité pour
la compensation provision-stock-based)
Changements des pratiques comptables de l'entité et
les raisons de tels changements
Normes et lois et règlements de reporting des Etats
Financiers qui sont nouveaux à l'entité, incluant quand et
comment l'entité adoptera de telles conditions
Le choix et l'application des pratiques comptables est une
question de jugement pour la gestion et est exécuté à la
lumière des opérations des affaires, l'environnement de
normalisation dans lequel l'entité fonctionne, et l'industrie pratique.
Le choix des pratiques comptables et comment elles sont appliquées,
peut changer et peut donc provoquer des risques de déclaration
erronée matérielle dans les relevés des Etats Financiers.
Quand l'équipe d'audit obtient une
compréhension du choix et de l'application de l'entité des
pratiques comptables, l'équipe d'audit considèrent
également le degré d'incertitude d'évaluation lié
à une évaluation de comptabilité (c.-à-d., la
susceptibilité d'une évaluation de comptabilité et des
révélations reliées à un manque inhérent de
précision dans sa mesure). L'équipe d'audit détermine si,
basé sur notre jugement professionnel, une quelconque de ces
évaluations de comptabilité provoquent le risque significatif en
raison du manque de précision.
Les objectifs et les stratégies de
l'entité: L'équipe d'audit obtient une
compréhension des objectifs de l'entité et les stratégies
et ces risques relatifs d'affaires qui peuvent avoir comme conséquence
les risques de la déclaration erronée matérielle.
L'équipe d'audit emploie notre compréhension des objectifs et
des stratégies de l'entité pour identifier les risques
d'affaires qui peuvent avoir comme conséquence les risques
erronée matérielle. De cette manière, l'équipe
d'audit met l'accent sur les sujets qui sont les plus importants pour
l'entité et notre audit. L'entité définit des objectifs et
détermine des stratégies pour répondre aux influences des
facteurs d'industrie, le cadre légal et de normalisation et d'autres
facteurs externes. Les objectifs sont les plans globaux de l'entité.
Les stratégies sont les approches par lesquelles la gestion a
l'intention d'atteindre ses objectifs. En raison des changements des
circonstances, des objectifs de l'entité et des stratégies peut
changer le temps fini.
Le choix des objectifs et des stratégies, et comment
ils sont mis en application, provoquent des risques d'affaires. La gestion
peut choisir une combinaison des objectifs et des stratégies qui
réduisent au minimum des risques aux affaires et réduisent la
complexité en contrôlant les affaires.
Alternativement, le choix de la gestion des objectifs et les
stratégies peuvent être agressifs s' ils déterminent un
plus grand retour peuvent être réalisés. Les risques
d'affaires peuvent augmenter pendant que la gestion développe des
stratégies plus complexes.
Par exemple, si l'objectif de la gestion est d'accroître
les affaires, le management peut développer une stratégie de
croissance régulière mais régulière par des
campagnes spécifiques de vente et de développement des
marchés. Alternativement le management peut développer une
stratégie plus agressive et plus complexe de l'acquisition des
concurrents. Chacune de ces stratégies provoque des risques 'business'
différents. Des risques 'business' se répercute dans l'entreprise
lors de l'exécution de ses opérations. Les risques 'business'
peuvent résulter du changement, de la complexité ou du manque
d'identifier le besoin de changement. Par exemple :
§ Échec dans le développement de nouveaux
produits ou de services
§ Un marché qui, même si avec succès
développé, est insatisfaisant pour soutenir un produit ou un
service
§ Faille dans un produit ou un service qui peuvent avoir
comme conséquence le risque de fiabilité et de
réputation
Mesure et examen de la performance
financière de l'entité:
L'équipe d'audit obtient une compréhension de la
mesure et de la performance financière de l'entité.
L'équipe d'audit sur la base de sa compréhension de la mesure et
de l'examen de la performance financière de l'entité
procède à l'identification des facteurs de risque qui peuvent
exister à l'entité.
Le management et les autres services mesureront et passeront
en revue les indicateurs d'exécution qu'elles considèrent comme
important pour vérifier si la performance de l'activité
répond aux objectifs établis. Les mesures de performance, si
externe ou interne (comme des facteurs critiques de succès),
créent des pressions sur l'entité. Ces pressions,
alternativement, peuvent motiver la gestion pour agir pour améliorer
l'exécution d'affaires ou à falsifier les Etats Financiers.
En conséquence, une compréhension des mesures de
performance de l'entité nous aide en déterminant si les
pressions de réaliser des cibles de performance existent. Ces pressions
peuvent mener le management falsifier les Etats Financiers et augmenter des
risques de déclaration erronée matérielle, y compris ceux
dus à la fraude. Par exemple, en obtenant une compréhension des
mesures de performance d'une entité, l'équipe d'audit peut
considérer l'information interne-produite employée par le
management pour mesurer et passer en revue l'exécution
financière, comme:
Ø Indicateurs principaux d'exécution (financiers
et non financiers) et rapports principaux, tendances et statistiques
fonctionnant es
Ø analyses d'exécution financières de
Période-sur-période
Ø Budgets, prévisions, analyses de variance,
information de segment et rapports divisionnaires, départementaux ou
autres de niveau d'exécution
Ø Mesures d'exécution des employés et
politiques encourageantes de compensation
Ø Comparaisons de la performance d'une entité
avec celle des concurrents
Les parties externes peuvent également mesurer et
passer en revue l'exécution financière de l'entité.
Par exemple, l'information externe telle que les rapports des
analystes et les rapports d'agence de réputation de solvabilité
peut être une information utile pour nous, nous permettant d'obtenir une
compréhension des mesures d'exécution d'une entité. De
tels rapports peuvent souvent être obtenus à partir de
l'entité étant auditée.
Les mesures d'exécution internes peuvent accentuer des
résultats ou des tendances inattendues exigeant de la gestion de
déterminer leur cause et de prendre la modalité de reprise
(comprenant, dans certains cas, la détection et la correction de la
déclaration erronée sur une base opportune). Les mesures
d'exécution peuvent également indiquer l'existence des facteurs
de risque qui peuvent provoquer des risques de déclaration
erronée matérielle d'information relative dans les états
financiers.
Par exemple, les mesures de le performance peuvent indiquer
que l'entité a la croissance ou la rentabilité
exceptionnellement rapide une fois comparée à cela d'autres
entités dans la même industrie. Une telle information, en
particulier si combiné avec d'autres facteurs tels que des paiements
bonification indexés à la performance, peut indiquer un risque
potentiel de falsification du management dans la préparation des Etats
Financiers.
Procédures analytiques globales
d'information financière et non financière:
L'équipe d'audit exécute des procédures
analytiques globales d'information financière et non financière
de l'entité, complétées par des enquêtes sur la
gestion financière et opérationnelle de l'entité.
Nos procédures analytiques globales peuvent aider
à identifier l'existence des transactions peu communes, des
événements, des quantités, des rapports ou des tendances
dans les montants principaux des Etats Financiers, des indicateurs
d'exécution ou des rapports financiers. Ces fluctuations ou changements
peu communs nous aident à identifier tous les facteurs de risque qui
peuvent provoquer d'erreurs matérielles. L'identification des rapports
peu communs ou inattendus peut nous aider en identifiant des risques de
déclaration erronée matérielle dus à la fraude.
En exécutant des procédures analytiques
globales, l'équipe d'audit est alerte à l'absence des
changements ou des fluctuations prévus.
Par exemple, nos procédures analytiques globales
peuvent indiquer une marge brute statique sur deux périodes. De par
notre connaissance de l'entité et de son environnement, l'équipe
d'audit savent que le coût de matières premières, qui sont
un élément significatif des coûts de production, sont
dans la période courante. En raison de cette analyse, l'équipe
d'audit concluent que l'attention additionnelle d'audit doit être
donnée à l'inventaire, au coût de ventes et aux ventes.
Etant donné la grande variété
d'information et multitude de rapports qui peuvent être calculés,
il est important que l'équipe d'audit identifient seulement ces
rapports qui sont principaux à notre compréhension de
l'entité et son environnement et identification des risques sur les
Etats Financiers.
L'équipe d'audit concentre ces procédures
analytiques globales sur l'entité et son environnement, pas simplement
sur les comptes des Etats Financiers.
Par exemple, sur les indicateurs de performance, les montants
des Etats Financiers , les ratios et les rapports que le management
considère important dans le pilotage des opérations de
l'entité et sur ceux généralement utilisés dans le
secteur industriel.
L'équipe d'audit détermine comment le management
mesure et passe en revue l'exécution financière de
l'entité en accomplissant notre analyse globale d'information
financière et non financière. L'équipe d'audit doit faire
attention à ne pas limiter ses considérations des fluctuations
à un compte sur la base de compte. L'équipe d'audit se doit de
considérer également les différentes fluctuations de
compte en combinaison avec des fluctuations dans des autres comptes relatifs.
En considérant les fluctuations en association, l'équipe d'audit
peut mieux identifier et développer une explication pour les
fluctuations. Ceci peut aider le point à une issue potentielle que si
l'équipe d'audit l'équipe d'audit à considérer les
fluctuations un compte à la fois.
L'équipe d'audit maintiennent dans l'esprit que les
fluctuations dans des données financières et non
financières peuvent directement ne pas affecter nos procédures
prévues d'audit mais peuvent affecter notre scepticisme professionnel
global sur l'audit.
Par exemple, une évolution à la baisse dans le
compte courant ne signifie pas nécessairement des questions d'audit
dans les capitaux courants spécifiques ou les comptes débiteurs
courants. Cependant, elle peut indiquer des soucis potentiels concernant le
fonds de roulement d'exploitation, la marge brute d'autofinancement de
financement ou la liquidité globale.
Nos procédures analytiques globales
exécutées en comprenant les affaires ne nous fournissent pas des
évaluations raisonnables des quantités de déclarations
erronées quoique ces procédures soient un aspect important de
notre audit. Ces procédures analytiques globales comportent
généralement des analyses des détails, des comparaisons
des équilibres enregistrés à d'autres données (par
exemple, les équilibres de la période antérieure,
équilibres reliés de compte), ou l'utilisation des rapports ou
d'autres rapports indépendants, de voir si les montants
enregistrés se comprennent.
Toutes les différences identifiées en raison de
nos procédures analytiques globales sont évaluées pour
déterminer, si c'est approprié, des changements de la nature, la
durée et/ou l'ampleur de nos procédures substantives dans un
secteur particulier d'audit.
SECTION 2 : EVALUATION DU CONTROLE INTERNE ET
IDENTIFICATION DES RISQUES DE FRAUDE
Le control interne se compose de cinq niveaux à savoir
:
· ??L'environnement de control
· L'évaluation du risque
· Le contrôle de l'activité
· L'information et communication
· Le pilotage
L'équipe d'audit la réalise, en obtenant une
compréhension suffisante de contrôle interne au niveau
d'entité incluant une évaluation de la conception des
contrôles importantes pour l'audit et déterminer si ces
contrôles ont été mises en application.
Seules les enquêtes ne sont pas suffisantes pour
évaluer la conception d'un contrôle au niveau d'entité et
pour déterminer si ce contrôle ont été mis en
application
Évaluez si le client a des politiques et des
procédures appropriées concernant la ségrégation
des fonctions, de la sauvegarde de capitaux, et de la responsabilité
incompatibles de capitaux en évaluant l'efficacité du composant
d'activités de contrôle interne au niveau de l'entité.
Puis, faites une évaluation globale (par exemple,
efficace ou inefficace) du contrôle interne de l'entité. Un
contrôle interne efficace au niveau d'entité fournit une base sur
laquelle nous nous appuyons pour affirmer que les contrôles
évaluées et examinées à une date d'intérim
continueront à fonctionner correctement pendant la période
entière sous revue. Le directeur responsable de l'audit démontre
son approbation lors de l'évaluation la contrôle interne au
niveau d'entité
Pour ce qui concerne des risques de fraude et des
réponses appropriées, l'équipe d'audit doit identifier
les risques de fraude et déterminer les réponses:
Identifiez les risques qui peuvent avoir comme
conséquence une information erronée matérielle due
à la fraude (ci-après visée comme des risques de fraude).
Lors de l'identification du risque de fraude, considérer l'information
obtenue dans la compréhension de l'activité de l'entreprise;
l'évaluation du contrôle interne au niveau d'entité et
dans les discussions au sein de l'équipe d'audit.
·Il est important d'appliquer le scepticisme
professionnel dans tous les aspects de l'audit. Le scepticisme professionnel
est une attitude qui inclut un esprit d'interrogations continues et une
évaluation critique d'évidence d'audit.
·Obtenez l'information pour identifier des risques de
fraude de diverses sources, incluant:
- Effectuer des enquêtes auprès du management, du
comité d'audit (ou de ceux chargés du gouvernement), de l'audit
interne et de d'autres service dans l'entité auditée.
- Voir tous rapports peu communs ou inattendus qui ont
été identifiés en exécutant des procédures
analytiques de planification.
- Examens d'intérim des Etats financiers.
- Procédures liées à
`acceptance/continuance' des clients.
- D'autres informations qui peuvent être utile dans
l'identification du risque de fraude.
- Si l'entité a établi un programme qui inclut
des étapes pour empêcher, découragez et détectez la
fraude, y compris ces commandes qui adressent le risque de dépassement
de gestion des commandes, considèrent ses effets sur
l'évaluation des risques de fraude, sur des évaluations des
risques et des procédures combinées d'audit.
· SECTION 3: DETERMINATION DU `PLANNING
MATERIALITY' PM- `TOLERABLE ERROR' TE- NOMINAL AMOUNT -NA
L'auditeur se base sur des sondages pour effectuer des tests,
et dérouler des procédures qui lui donneront une assurance sur
l'effectivité des assertions dans les états financiers annuels.
Pour effectuer ces sondages, il doit s'appuyer sur des critères
sélectifs et objectifs élaboré par ses soins.
C'est pour répondre à ce besoin que
l'équipe d'audit doit déterminer des seuils qui serviront de base
à la sélection des comptes significatifs de transactions parmi
les autres comptes significatifs qui devront faire l'oeuvre d'analyse.
Il a été défini à cet effet 3
types de seuil ayant un rôle bien distinct :
Matérialité De Planification
(P.M): Matérialité; Le montant qui serait
matérielle pour les utilisateurs des Etats financier ou
l'évaluation préliminaire du montant qui serait
considérée matériel pour les Etats financiers en
général.
Erreur Tolérable (TE): Le montant qui
guide l'équipe d'audit en identifiant les comptes significatifs,
identifiant les opérations principales, permettant de définir des
espérances lors des procédures analytiques.
Quantité Nominale (NA): Nominal de
Montant: Le seuil auquel l'équipe d'audit accumulent des
différences d'audit sur le Résumé des Différences
d'Audit.
Ces trois éléments sont liés entre eux.
En effet le PM est un agrégat d'un élément des
états financiers (une proportion du Chiffre d'affaire ou du
Résultat courant avant impôt), tandis que l'ET est proportionnel
au PM, de même que le NA est liés à l'ET. Les proportions
sont déterminées en fonction de l'appréciation de
l'équipe d'audit. Ci-dessous la méthode de détermination
de ces éléments.
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
DETERMINATION DU PLANING MATERIALITY-POUR LES
ENTREPRISES PUBLIQUES ET REGLEMENTEES
DETERMINATION DU PLANING MATERIALITY
ENTITÉS PRIVEES NON REGLEMENTEES
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
DETERMINATION DE L'ERREUR TOLERABLE:
ET
DETERMINATION DU MONATNT NOMINAL DU RESUME DES
DIFFERENCES D'AUDIT SAD
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
DETERMINATION DU MONTANT NOMINAL
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
SECTION IV : IDENTIFICATION DES COMPTES
SIGNIFICATIFS DE TRANSACTION
La planification d'un audit efficace et efficace exige une
évaluation précise de la probabilité que les informations
erronées matérielles ont pu s'être produites dans
l'information sujet à l'audit (Etats Financiers).
Ceci est accompli en identifiant des comptes et des
informations significatives et en déterminant quelles assertions d'audit
sont appropriées à tel poste des Etats Financiers (par exemple,
ces assertions liées au compte significatif qui pourraient avoir
comme conséquence une information erronée matérielle).
The audit team can classify different account like
following:
· SIGNIFICATIF: Les comptes ou
informations significatives qui pourraient contenir des erreurs
matérielles sur la base de l'importance du compte et avec des risques
'business' identifiées ayant un impact sur les Etats Financiers. D'une
façon générale, ceci est composé des comptes dont
le solde excède l'Erreur Tolérable ET avec un risque
inhérent élevé.
·NON SIGNIFICATIFS: Les comptes plus
grand en solde que ET mais qui sont considérés non significatifs
parce qu'on le croit le risque inhérent est très bas.
· INSIGIFIANTS: Comptes avec un
solde inférieur à TE, ou projeté l'être avec un
risque inhérent bas .
Quand un compte est classifié l'équipe d'audit
déterminera seulement que les affirmations appropriées pour
chaque compte significatif
CHAPITRE 2 :
STRATEGIE D'AUDIT ET EVALUATION DU RISQUE
SECTION 1: LE `TEAM PLANNING EVENT'
Le 'Team Planning Event' (TPE) est une session exigée,
une réunion pour tout audit dans lesquels les membres principaux
d'équipe d'audit s'implique, y compris le directeur responsable de
l'audit. Est invité tous les membres principaux de l'équipe
d'audit, de l'associé d'audit, les professionnels, et
spécialistes en impôts. En outre, il peut être
approprié d'inviter un spécialiste 'Fraud Investigation &
Disputes Services (spécialiste en détection de fraude au niveau
des organisations) ou un coordonnateur de comptes.
Une TPE complète couvre plusieurs des procédures
dans l'identification et la planification du risque et dans les phases
d'évaluation des risques et l'effet de tels éléments sur
la stratégie préliminaire d'audit. Ce qui suit sont des exemples
de points de l'ordre du jour que l'équipe d'audit considère
discuter avec le management ou d'entité pendant la bande
Résultats courants d'exploitation et futures
perspectives
Examen des Etats financiers et des opérations
d'intérim
Résultats prévus pour la période sous
revue
Résultats prévus pour des périodes
spécifiques et principaux facteurs affectant ces
résultats.
Comprendre l'activité de l'entité
· Changements de l'entité et de son environnement,
y compris des
Changements depuis la période
antérieure et les nouveaux développements.
Note: L'équipe d'audit peut employer la
compréhension de l'activité (UBT) pour discuter avec le
management ou tout autre personnel d'entité. Pour des engagements se
reproduisant, l'équipe d'audit se concentre sur les changements
cruciaux et les nouveaux développements de l'entité et de son
environnement dans la période courante.
· Nature de l'entité
· Opérations (par exemple, les produits et
services manufacturés et/ou vendus)
· Structure du capital, de gouvernance, structure
d'organisation et de financement
· Types d'investissements (par exemple, acquisitions et
dispositions, véhicules utilitaires)
· Choix et application des pratiques comptables
· Industrie, cadre légal et normalisé et
d'autres facteurs externes
· Influences principales des paries liées
· Objectifs, stratégies et facteurs clés de
succès
· Les mesures principales de la gestion
d'exécution financière et de leur utilisation
· Rôle des IT dans l'entité
Rapports et transactions avec les parties
liées
· Changements des parties liées ou de la nature
des rapports avec les parties liées
· Type et but de transactions avec les parties
liées
Aspects liés au management et ceux en charge du
gouvernement d'entreprise
Risque de fraude
Les aspects où le management et ceux en charge du
gouvernement d'entreprise croient qu'il y a un plus grand risque de fraude
La connaissance ou toute fraude réelle ou
suspectée
Comptabilité et questions d'audit
ï Nouvelles normes et/ou décisions
ï Conditions d'enregistrement comptable/Assistance du
client
ï Événements ou décisions qui
peuvent avoir des implications significatives sur la comptabilité et
l'audit:
· Nouveaux contrats
· Acquisitions
· Mesures justes de valeur
· Impairments (dépréciations
exceptionnelles)
· Restructuration de capitaux propres
· Prétentions utilisées dans des
procédés d'évaluation
· Existence et mise à jour du status de tout
litiges/contestations significatives
Autres changements cruciaux (par exemple, changements
des classes significatives des transactions ou des contrôles)
Impacts des conditions de services
ï Documents de synthèses
ï Durée
ï Utilisation du travail du service d'audit interne et
tout autre service
ï Employer le travail des experts
Par le Team Planning Event, l'équipe d'audit analyse
convenablement le risque général en association avec
l'activité de l'entité. Le Team Planning Event est le plus
efficace quand les objectifs de planification d'audits sont accomplis à
l'avance de sorte que des décisions soient validées pendant la
réunion et quand les discussions sont concentrées sur des
changements des risques significatifs et les questions d'audits.
SECTION 2: IDENTIFICATION DES CLASSES DE TRANSACTIONS
ET DES APPLICATIONS
Pour orienter leurs procédures, l'équipe d'audit
doit comprendre comment l'activité d'entité fonctionne de
l'initiation des transactions à l'enregistrement comptable.
L'équipe d'audit doit identifier les classes significatives des
transactions et les processus significatifs qui affectent les comptes
significatifs et les sources et la préparation d'information ayant pour
résultat des l'établissement des Etats Financiers.
Les classes des transactions peuvent être
classées par catégorie en tant qu'un des types suivants:
routine, non-routine et acceptable
Les classes des transactions peuvent souvent être
déterminées par:
· Enquête du personnel approprié de
l'entêtée auditée
· Expérience d'année antérieur
· Compréhension des affaires de client
· Observation et examen de documentation du client
Une autre méthode pour identifier les classes des
transactions pour des comptes significatifs pourrait être l'analyse
(manuellement pour de plus petits engagements; avec l'utilisation d'un outil
analytique pour de plus grands engagements) des écritures comptables
enregistrées dans les comptes significatifs.
Pour chacune de la classe des transactions identifiées,
nous considérons si c'est une classe significative de transaction
basée sur des critères quantitatifs et qualitatifs tels que la
complexité des transactions, le volume de transactions traité ou
d'autres facteurs de risque inhérents les rendant plus susceptibles
à des erreurs matérielles.
Comme exemple de la classe des transactions que nous pouvons
énumérer:
· La trésorerie
· Les frais généraux
· La paie
· Les ventes
TABLEAU D'IDENTIFICATION DES CLASSES DE TRANSACTION
SIGNIFICATIVES
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
SECTION 3 : LA COMPREHENSION DES FLUX DE
TRANSACTION
Après la définition des
différentes classes de transaction ou flux de transaction,
l'équipe d'audit doit appréhender les différentes
procédures mise en place par la direction. Ces procédures sont le
plus souvent explicitées dans un manuel de procédure qui sert de
base à l'exécution des tâches opérationnelles. Sur
la base des classes de transaction, l'équipe d'audit va procéder
à des enquêtes, des tests pour aboutir à une
compréhension de ces flux de transaction et parvenir à la
détection des différents risques au sein de l'entité
auditée.
I-ELABORATION DES NARRATIFS EXPLICATIFS DES
TRANSACTIONS
1-DEFINITION ET OBJECTIF DES NARRATIFS
Les narratifs sont des documents établis par
l'équipe d'audit dans lesquels elle explique comment se déroule
les procédures et les transactions au sein de l'entreprise
auditées. Ce document est sectionné en fonction des classes de
transaction significatives précédemment identifiées.
En effet pour chaque classe significative de transaction est
élaborer un narratif. Il peut donc exister un narratifs pour les achats
d'immobilisations et un autre sur l'amortissement des immobilisations si dans
ce cas ces deux cycles ont été identifiés comme
significatifs.
Les narratifs ont pour objectif de être en permettre
à l'auditeur d'avoir une vision claire des procédures au sein de
l'entité auditée. Il est à noter que les procédures
prises en compte celles qui aboutissent inéluctablement à la
comptabilisation d'opérations qui seront reprises dans les comptes
individuels par ricochet dans les Etats financiers annuels.
Les différentes étapes des narratifs tiennent
compte de l'étape chronologiques des processus au sein de l'entreprise
auditée sont :
1. l'initiation : Toutes transaction au sein de
l'entreprise est initié par une personne ou un service qui émet
le besoin qui doit être validé par un autorisation de la
hiérarchie compétente.
2. L'autorisation : Le service qui autorise les demandes
émises par autres service émane sont rattaché
généralement à la direction Générale.
3. L'enregistrement : Cette opération consiste
à tenir compte de l'autorisation accordée par le service
compétent pour entamer des procédures techniques et juridiques
pour l'exécution de la transaction.
4. L'exécution : Cette phase s'articule autour de
la réalisation de la transaction en question.
5. La comptabilisation : Il s'agit de la retranscription
de comptable de l'opération effectuée.
PROCESSUS GENERAL DES FLUX DE
TRANSACTIONS
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
2-MODE D'ELABORATION DES NARRATIFS
Dans l'élaboration du narratif, l'équipe d'audit
va exécuter un examen des manuels des clients et autres instructions
écrites, faire des enquêtes auprès du personnel du client
au cas échéant, procéder à l'observation des
méthodes de traitement et les procédures utilisées et les
narratifs sont généralement utilisés pour acquérir
une compréhension des flux de transactions et sources de la
préparation de l'information comptable et financière.
L'équipe se doit aussi d'identifier la dépendance, et la
complexité des TI (technologies de l'information) ce qui fait
également partie du processus de compréhension de
l'activité de l'entreprise.
Tout au long de cette procédure d'élaboration de
narratifs, l'équipe d'audit doit s'assurer de l'identification des
différents risques qui demeurent au sein des cycles significatifs de
transaction et vérifier s'il existe ou non des contrôles
appropriés pour couvrir ces risques. De plus l'équipe doit
s'enquérir de l'effectivité du suivi de ces contrôles mis
au point par le management. De cette analyse découlera la
définition des contrôle forts et ceux qui sont faibles. A ce
niveau le jugement professionnel intervient dans la mesure où l'auditeur
se doit de comprendre et d'évaluer l'efficacité de ces
contrôles sur la base de son analyse personnelle et de
l'expérience qu'il a pu acquérir de ces années de
métier.
Pour tous les narratifs, confirmez que les conditions
d'exécution suivantes ont été considérées:
- Le narratif inclut les étapes des processus manuels
et automatisées; ainsi les documents de source technologique de que le
personnel de client utilise. Quand l'environnement IT du client est complexe,
l'équipe d'audit doit travailler avec le TSRS (Equipe professionnelle
d'audit des IT) jusqu' au degré nécessaire pour comprendre les
aspects automatisés des transactions, les sources de la
préparation d'information et les contrôles mis en oeuvre.
- Investiguer auprès du personnel au sujet de leur
compréhension de ce qui est exigé par les procédures
prescrites pour déterminer si les procédures de traitement sont
exécutées comme voulues à l'origine et effectué
dans les délais.
- Les enquêtes du personnel de compagnie incluent
également des questions de suivi au sujet de comment la compagnie traite
les types d'erreurs qu'ils ont rencontrées, ce qui s'est produit
après avoir trouvé ces erreurs, et comment les erreurs ont
été résolus pour aider à identifier l'abus
(c.-à-d., dépassement) des contrôles ou des indicateurs de
la fraude.
- Soyez alerte pour, et documentez toutes les exceptions
à la procédure prescrites par l'entreprise.
- Considérez si les individus exécutant les
procédures ont des fonctions contradictoires et si des fonctions
contradictoires ont été adressées dans la conception des
procédures.
- Quand il y a eu les changements significatifs dans une
classe significative des transactions pendant la période sous l'audit,
évaluez la nature du changement pour déterminer comment est
traités les opérations avant et après le changement. Si
oui ou non effectué un actions dans le processus dépend de la
nature du changement et comment il affecte la probabilité des erreurs
matérielles dans les comptes liés à ce cycle de
transactions
II-IDENTIFICATION ET DETERMINATION DES `What Could Go
Wrong' (WCGW)
1-DÉFINITION ET OBJETIFS DES WCGW
Lors de l'élaboration des narratifs explicatifs des
flux de transaction, afin d'identifier les différents risques qui
peuvent subsister dans les procédures de l'entreprise auditée,
l'équipe d'audit va émettre un certain nombre
d'affirmations sur des défaillances ou erreurs des
procédures au sein de l'entreprise appelé `What Could Go
Wrong' : WCGW (négatives en général) qui devront
être réfutés par des contrôles mis en place par
l'entreprise. En générale les WCGW sont liés à un
cycle de transaction particulier mais un même WCGW peut être
affecté à deux ou trois cycles significatifs de transactions.
L'objectif de WCGW est d'établir une base par secteur
d'activité sur laquelle pourra s'appuyer l'auditeur dans la
détermination des risques au sein de l'entreprise auditée. Ils
permettent aussi d'évaluer les contrôles car tous contrôles
existant permettent de couvrir un risque identifié par un WCGW,
d'où si ce contrôle existe et couvre correctement ce risque il
sera qualifié de `contrôle Fort'
2-DÉTERMINATION DES WCGW
Les WCGW sont documentés dans une base informatique du
cabinet EY. Pour chaque type d'entreprise, pour chaque cycle significatif de
transaction, il existe une série de WCGW permettant d'orienter les
travaux des équipes d'audit. Ainsi, cette documentation permettra
à l'équipe d'audit de travailler plus effacement car il n'est pas
toujours évident d'identifié. Cependant il est plus que
nécessaire d'adapter les WCGW a la réalité du terrain.
Il existe de nombreux WCGW définit par cycles nous en
citerons quelques exemples issus de la Base informatique EY :
Procédures répondant à des
`WCGW' erreurs possibles - cycle décaissements
- Des charges relatives à des décaissements ne
sont pas comptabilisées.
- Des débits aux comptes de charges (suite à des
décaissements) ne correspondent pas à des charges encourues ou
à des décaissements.
- Des opérations imputées en comptes de charges
ne sont pas correctement calculées.
- Des charges de l'exercice sont comptabilisées dans
l'exercice suivant.
- Des charges de l'exercice suivant sont comptabilisées
dans l'exercice.
- Des charges relatives à des décaissements ne
sont pas imputées aux comptes de charges.
- Des décaissements imputés aux comptes de
charges ne correspondent pas à des charges.
- Le journal des décaissements n'est pas correctement
totalisé.
- Des décaissements ne sont pas correctement
enregistrés dans le journal des décaissements.
- Les totaux du journal des décaissements ne sont pas
correctement centralisés dans le grand-livre.
Procédures répondant à des
erreurs possibles - cycle achat
- Des achats de produits, de prestations ou d'autres charges
ne sont pas comptabilisés.
- Des débits aux comptes de charges ne correspondent
pas à des réceptions de produits ou de prestations ou à
d'autres charges encourues.
- Des opérations imputées en comptes de charges
ne sont pas correctement calculées.
- Des charges de l'exercice sont comptabilisées dans
l'exercice suivant.
- Des charges de l'exercice suivant sont comptabilisées
dans l'exercice.
- Les charges ne sont pas toutes imputées aux comptes
de charges.
- Des débits aux comptes de charges ne correspondent
pas à des charges.
- Le journal des achats n'est pas correctement
totalisé.
- Les charges ne sont pas correctement enregistrées
dans le journal des achats.
- Des totaux du journal des achats ne sont pas correctement
centralisés dans le grand-livre.
Lorsque l'équipe d'audit énonce les WCGW
liés aux cycles significatifs de transaction, elle va s'assurer que
l'entreprise à mis en oeuvre des procédures.
III- EVALUATION DES CONTROLES
Nous avons vu combien l'appréciation du contrôle
interne était importante dans notre démarche d'audit. L'auditeur
devra donc porter un oeil critique sur l'adéquation de ces
procédures au risque d'audit qu'elles sont censées couvrir,
tester leur caractère effectif et permanent, et indiquer s'il convient
de s'appuyer sur ces procédures pour obtenir une assurance raisonnable
ou s'il est nécessaire d'effectuer des travaux complémentaires
pour obtenir un niveau d'assurance d'audit suffisant pour émettre notre
opinion.
1-DEFINITION ET METHODE D'IDENTIFICATION DES CONTROLES
Les contrôles sont les politiques et les
procédures qui aident à assurer le management que les processus
sont correctement maîtrisés. Il faut entendre par processus une
suite d'actions qui a pour but la réalisation d'une tâche et ainsi
l'atteinte des objectifs.
Par exemple le processus de vente est la suite logique
d'actions et de transactions qui orientent les ventes au sein de
l'entité, ces actions partent de la production des marchandises et
produits à vendre à ses Clients à la comptabilisation des
ventes et le règlement des créances Client.
Sur un Business Process particulier, L'auditeur doit, afin de
comprendre le processus et auditer les activités de contrôle
relatives à ce processus,
- Obtenir la description (décrire) du processus et les
contrôles en place à travers la rédaction des narratifs
descriptifs de procédures.
- Bien comprendre cette description et identifier les
contrôles clés d'audit. Il est à noter qu'un contrôle
clé est un contrôle, mis en palace par l'entreprise qui permet
d'atteindre ses objectifs, qui peut être testé par nous (ce qui
sous-entend qu'ils sont formalisés par le Client), qui ont un impact sur
les assertions du cycle de transactions dans lequel ils sont établis
permettant ainsi d'alléger les tests substantifs que l'auditeur va
mettre en oeuvre.
Exemple de contrôle qui n'est pas un
contrôle-clé :
Quand on confirme une commande client, le système
prévoit un blocage automatique si la quantité commandée
n'est pas disponible en stock dans les délais demandés par le
client. Ceci est un contrôle (permet de s'assurer du respect des
délais et de la satisfaction client), mais ne constitue pas un
contrôle-clé car n'a pas d'impacte réel sur les assertions
d'audit liés au cycle ventes.
Exemple de contrôle-clé :
A l'inverse, le rapprochement des Bons de Commande/Bons de
livraison/Factures est un contrôle-clé parce qu'il nous permet de
valider l'assertion
-Réalité : " les ventes existent " :
à chaque facture correspond un bon de commande externe émanant
d'un client
- Mesure (exactitude) :"les ventes sont exactes" : le
rapprochement quantité/prix est correct.
Il existe plusieurs catégories de contrôles
à savoir :
- Les contrôles purement manuels : ces
contrôles sont effectué manuellement tant dans leur mis en oeuvre
que dans leur matérialisation. Exemple : Le visa d'un responsable
habilité sur le bon de commande pour s'marquer l'autorisation
d'acquisition d'un matériel.
- Le Contrôle manuel dépendant de l'informatique
et de la technologie : Ce type de contrôle est liés à
l'informatique et la technologie, sa matérialisation est faite par le
biais d'un support informatique ou technologique mais la mis en oeuvre est
effectué manuellement. Exemple : La validation, par le responsable
de la trésorerie d'une banque, pour des opérations de change
initié par le Back office ; après la vérification
arithmétique et la capacité financière de la banque ;
ce contrôle est matérialisé en appuyant les touches
Shift+F5 dans du logiciel de gestion de la banque.
- Les contrôles applicatifs : Ce type de
contrôle est liés à l'informatique et la technologie, sa
matérialisation est faite par le biais d'un support informatique ou
technologique mais la mis en oeuvre est effectué automatiquement.
Exemple : Vérification par le système de la
concordance quantité bon de livraison/ Bon de commande lors de la
réception de biens au sein l'entreprise acquéreuse.
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
2-TEST SUR LES CONTROLES CLES
Après l'identification des contrôles principaux
(ceux que nous devons examiner), l'équipe d'audit doit distinguer quelle
stratégie à employer entre ce qui suit:
- La stratégie contrôle:
consistant à identifier et évaluer les commandes
- La stratégie substantive: consistant
à ne pas identifier et évaluer les contrôles
Indépendamment de la stratégie choisie pour les
classes significatives des transactions, identifiez et évaluez les
contrôles qui atténuent les WCGWs liés à un risque
significatif.
Pour les risques pour lesquels les procédures
substantives d'audit seules ne fournissent pas d'évidence suffisante
d'audit, employer la stratégie de contrôles pour la classe
significative relative des transactions.
En décidant quelle stratégie à employer
(substantif contre des commandes), considérez:
- la quantité de travail que chaque stratégie
exige avec la qualité de l'évidence de chaque stratégie,
- l'effet de la ségrégation des fonctions,
- d'autres facteurs de contrôles niveau de
l'entité (tels que l'évidence d'une politique écrite de
contrôle à chaque gestionnaire des processus liés à
ces contrôles, processus documentés de contrôles surveillant
ultérieur d'exception démontré par le client, etc.).
Quand la stratégie d'une commande est choisie,
identifiez les commandes qui fournissent l'assurance raisonnable que des
erreurs /WCGWs liés à chaque affirmation appropriée sont
empêchés ou que toutes erreurs qui pourraient se produire pendant
le traitement sont détectés et corrigés sur une base
opportune. Les commandes identifiées devraient être un
mélange de empêchent et détectent des commandes. En outre,
les commandes peuvent être manuelles ou automatisées ou une
combinaison de tous les deux. Il est utile d'identifier les commandes qui sont
suffisamment sensibles par elles-mêmes ou en combinaison avec d'autres
commandes pour atténuer les risques d'une déclaration
erronée matérielle.
Nous devons examiner ces commandes dans l'ordre pour employer
la conclusion de l'essai en définissant notre stratégie d'audit.
En choisissant des commandes pour examiner, il est important d'examiner une
combinaison de empêchent et détectent les commandes qui
soutiennent les affirmations appropriées pour adresser le plus
efficacement le risque de déclaration erronée matérielle.
Ampleur minimum des tests de
contrôles
La table ci-dessous récapitule notre ampleur de base
des conseils d' essai pour de pleins essais des commandes et essais
limités des commandes pour une commande spécifique dans les
situations où nous examinons plus d'une commande liée à
une affirmation appropriée, et nous ne comptons pas trouver des
exceptions dans l'opération de la commande.
TABLEAU DE DEFINITION DES PROPORTIONS A TESTER
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
SECTION 4 : IMPACT DE L'EVALUATION DU RISQUE
DANS LA DEFINITION DE LA STRATEGIE D'AUDIT
L'objectif premier de l'évaluation du risque est de
donner à l'auditeur un vision claire de zone ou section à risque
dans le processus d'élaboration des états financiers et
d'orienter sa stratégie d'audit en conséquence pour lui permettre
d'émettre une opinion fiables sur ceux-ci.
L'apport de l'analyse du risque ne se résume pas en un
éclaircissement de la compréhension de l'activité de
l'entreprise mais elle guidera l'équipe d'audit dans la
détermination des travaux substantifs d'audit à mettre en oeuvre
lors du contrôle des comptes.
CHAPITRE 1: ELABORATION DU CRA (L'EVALUATION
COMBINEE DES RISQUES)
Il s'agira ici de d'effectuer une analyse des risques
identifiés au cours de la phase précédente et de
procéder à une évaluation combinée de ces risques
pour aboutir à une stratégie d'audit pour le contrôle des
comptes.
Le CRA se rapporte à une évaluation
combinée du risque inhérent et du risque de contrôle pour
chacune des assertions appropriées comptes significatifs des Etats
Financiers.
L'équipe d'audit doit faire l'évaluation des
risques combinée pour chaque affirmation appropriée des Etats
Financiers en évaluant le risque inhérent et le risque de
contrôle. L'évaluation des risques combinée est
employée comme base pour déterminer la nature, la durée
et l'ampleur des procédures substantives d'audit.
I-Mode d'élaboration du CRA
L'outil d'élaboration de du CRA se fait sous la tutelle
du logiciel d'audit utiliser chez ERNST & YOUNG.
Pour élaborer le CRA, l'équipe d'audit doit
choisir un compte/classes de transactions significatives et les affirmations
pour ce compte/classes de transactions significatives choisies sont
définies par le logiciel. Alors après avoir passé en revu
WCGWs, les contrôles et les risques liés à chaque
assertion, l'équipe évalue le risque de contrôles et le
risque inhérent (voir le tableau ci-dessous). Cette évaluation
mise en oeuvre peuple dans le logiciel GAMx automatiquement l'évaluation
des risques combinée CRA.
Pour
l'affectation du niveau de CRA aux comptes ou classes de transactions
significatives, il existe un certains nombre de critère qui orientera
l'auditeur dans la mise en oeuvre de l'évaluation combinée des
risques à savoir :
Pour le risque inhérent : (voir le tableau
suivant) :
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
Comme décrit ci-dessus, le jugement professionnel joue
une partition importante dans la détermination du niveau de Risque
Inhérent RI. Il est à noté que les facteurs
recensés plus haut constituant la base sur lesquelles l'équipe
d'audit fonde son jugement sont à obtenir à partir d'informations
claires et fiables. Ces informations peuvent être issues de l'entreprise
auditée, des données provenant des précédentes
missions audits et aussi de celles provenant du secteur d'activité dans
lequel évolue le entreprise auditée. La combinaison de ces
facteurs donnera un niveau de RI Bas ou Elevé dans la mesure où
respectivement l'équipe d'audit estimera que les informations
collectés lui donne une certaine assurance sur la pertinence sur les
procédures au sein de l'entité aboutissant à
l'élaboration des états financiers ou plutôt qu'elle
estimera que ces procédures sont inefficaces et ne donnent aucune ou peu
d'assurances sur la fiabilité des états financiers.
Pour le risque de contrôle le tableau suivant illustre
la démarche à suivre :
Le Risque de contrôle est un
élément continu qui est évalué soit étant
'minimum'; 'modéré' ou 'maximum' tenant compte des facteurs
dans le tableau suivants :
Source: GAMx
Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright 2009.
Après avoir définie les différents
niveaux de `Risque Inhérent' RI et de `Risque de
contrôle' RC affecté à des solde de
comptes ou classes significatives de transactions selon les tableaux ci-dessus,
il sera procédé à la combinaison de ces deux types de
données pour aboutir à la évaluation combiné du
risque `CRA' au niveau du compte ou de la classe significative de transaction.
Le CRA peut avoir quatre 4 niveaux à savoir Minimal, Bas,
Modéré et Elevé. (Voir ci-dessous)
Ci-dessous la méthodologie pour la combinaison de ces
deux risques RI et RC :
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009.
Cette table ci-dessous prouve que par exemple, si
l'évaluation du risque inhérent IR est
basse et l'évaluation du risque de contrôle
CR soit minimum le CRA sur ce compte ou la classe des
transactions est minimal.
Alors après l'évaluation du CR
et IR l'équipe d'audit peut affecter un niveau
de CRA au compte ou à la classe de la transaction. Le
niveau de CRA a un impact spécifique sur les procédures
substantives qui doivent être exécutées pour obtenir le
niveau désiré d'évidence sur un compte ou une classe de
transaction.
Les procédures substantives sont des procédures
conçues pour obtenir l'évidence directe quant à
l'existence, à la perfection, à l'exactitude et à la
validité des données, et quant au caractère raisonnable
des évaluations et de toute autre information contenues dans les Etats
Financiers.
L'équipe d'audit doit concevoir des procédures
substantives d'audit pour les assertions appropriées des comptes
significatifs sur la base de l'évaluations des risques combinées
CRA et pour tout comptes non significatifs.
Et en élaborant les procédures substantives et
en déterminant la durée et l'ampleur des procédures
substantives primaires, considérez les évaluations des risques
combinées et ce qui a été renseigné sur le client
par des procédures exécutées jusqu'ici.
Il faut considérez en outre:
- les changements significatifs de l'activité du client
- les changements de l'évaluation du contrôle
interne et de la fraude au sein d'entité
- les résultats de l'analyse globale d'information
financière et non financière
- les sujets identifiés lors de le compréhension
des exigeances des services du client
- les jugements au sujet de la matérialité de
planification et de l'erreur tolérable
- les risques significatifs
- les secteurs principaux d'audit qui doivent être
adressés
Les procédures substantives d'audit
sont une combinaison des procédures substantives primaires,
des procédures analytiques et des tests des
détails
L'équipe d'audit doit exécuter les
procédures substantives primaires PSP (sur tous les
engagements d'audit pour toutes les affirmations appropriées,
indépendamment des évaluations des risques combinées CRA)
L'évaluation des risques combinée n'influence pas la nature des
procédures substantives primaires mais a des influences sur la
durée et l'étendue des travaux à mettre en oeuvre.
Nous devons noter que nous pouvons compter sur les revues
analytiques en fonction du niveau de la confiance, dans nos espérances
et notre précision désirée:
- les situations à fort niveau de
risque (par exemple, l'inefficacité des contrôles ou
détérioration dans les activités du client) a comme
conséquence un niveau plus bas de confiance dans les procédures,
et augmente la nature et (ou) l'ampleur de
nos tests des détails.
- les situations à bas niveau de
risque (par exemple, des contrôles identifiées et
examinées) augmentent notre confiance dans les procédures
analytiques qui sont complétées avec les essais
limités des détails.
Quelque soit le niveau de CRA, ce sont des procédures
complémentaires qui doivent être exécutées pour
gagner l'évidence suffisante et appropriée. Ces
procédures sont généralement des
procédures analytiques et des tests de détails
Cette table ci-dessous
Source: GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright
2009
Selon donc ce tableau, pour un compte significatif
donné dont le CRA est bas en plus des procédures substantives
d'audit, l'équipe d'audit doit mettre en oeuvre des procédures
analytiques et des tests de détails pour obtenir l'évidence
d'audit en relation avec un niveau de CRA bas.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE :
La méthodologie établie par les cabinets
d'audits est mise en places sur la base des normes d'audits applicables. Ces
normes reprises donnent à chacun de ces cabinets d'orienter son approche
d'audit selon les moyens à sa disposition.
Comme nous venons de le voir, la méthodologie chez
ERNST & YOUNG est bien structurée autour d'une démarche
claire facilitant son application.
Aussi nous verrons par ce qui suit l'implémentation de
cette méthodologie et les effets de cette mise en oeuvre pratique sur
les travaux du Commissaire aux comptes.
TROISIEME PARTIE : APPLICATION PRATIQUE DE LA
METHODOLOGIE D'ANALYSE DU RISQUE : CAS DE LA SOCIETE ALIMENTATION COTE
D'IVOIRE : ALCI
INTRODUCTION DE LA TROISIEME PARTIE
La méthodologie mise en oeuvre par l'auditeur sert de
base dans l'application de sa démarche pour pouvoir émettre une
opinion motivée, c'est-à-dire fondée sur des bases fiables
et pertinentes, sur les Etats financiers.
Au cours de notre stage au sein du cabinet nous avons eu
à participer à plusieurs missions d'audit dans différents
secteurs d'activités (Industrie, Banque, Service) mais notre attention a
été portée particulièrement sur une entreprise
industrielle ALCI.
La particularité de cette mission a été
la prépondérance de l'analyse du risque dans la définition
de la stratégie d'audit et dans la nature, l'étendue et la
durée en ce qui concerne la mise en oeuvre de procédures d'audit
pour adresser les risques identifiés.
Nous déroulerons, tout au long des sections à
suivre, les différents travaux mis en oeuvre au niveau de l'analyse des
risques de l'entreprise ALCI et verrons l'impact de ces travaux sur les
procédures substantives d'audit mis en oeuvre et à
postériori sur notre opinion d'audit stipulée dans les
différents rapports de fin de missions.
CHAPITRE 1 : COMPREHENSION DE L'ACTIVITE DE
ALCI
Nous avons, pour cette mission, défini les grands
axes à analyser pour obtenir une compréhension claire et
précise de l'activité et de l'environnement de l'entreprise
ALCI.
Ci-dessous sont retranscrits les différents points que
nous avons passés en revue tant dans des enquêtes auprès du
Client que dans des recherches internes sur l'activité et
l'environnement de l'entreprise ALCI.
Il est à noter que la société ALCI est
une société anonyme de droit Ivoirien au capital de
250 000 000 F CFA. Elle est spécialisée dans la
production de sauces alimentaires et s'est investit depuis peu dans la
production de dessert.
Ses principaux clients et fournisseurs se situent dans la
localité d'Abidjan en Côte d'Ivoire.
Vue d'ensemble d'ALCI
ALCI a été fondée en 1970 par Lee Pivaro.
ALCI est située à Abidjan-Yopougon et est un fabricant
privé des sauces et des plats de désert. ALCI fournit ses sauces
et plats de désert aux grossistes, aux détaillants de
supermarchés et aux restaurants locaux. ALCI produit ses sauces dans
une usine locale utilisant les ingrédients les plus fins obtenus
à partir des fermes locales. Les produits de la société
ALCI sont composés de sauces pour les plats (par exemple pizza,
teriyaki, et salsa) et une ligne de produits pour les desserts (par exemple
fraise, myrtille, chocolat et pêche). Le but d'ALCI est d'être le
fournisseur préféré dans chacun de ses marchés.
Pour réaliser ce but, ALCI a développé des
méthodes de production flexibles pour assurer la fraîcheur et le
produit de la plus haute qualité. Sous la conduite de Pivaro Lee, ALCI
a renoué avec la croissance et le succès significatifs depuis
plusieurs années.
Facteurs d'industrie
Les 3 principales entreprises sur le marché
Abidjan sont: ALCI, Tops Sauces and Kraft. Le nouveau débutant,
Crafty Condiments, a seulement accédé au marché d'Abidjan
il y a un an et a agressivement lancé sur le marché sa ligne de
sauce à condiments à des prix escomptés près de 25%
moins chers que ceux d'ALCI. Le constat initial est que la qualité
n'est pas aussi haute que celle de la société ALCI. Son
agressivité dans sa campagne a pu avoir un impact significatif sur le
volume et le prix.
La saturation des produits les plus vieux du marché
(par exemple sauce de soja et de tomate) pourrait induire une baisse des prix
pour des produits sans positionnement de marque. La marque d'ALCI est
considérée comme tout à fait forte dans le secteur
abidjanais étant donné que c'est une compagnie locale qui a fait
ses preuves.
Facteurs de normalisation
La compagnie emploie beaucoup de travailleurs syndiqués
et est liée par certains niveaux de salaire minimum.
On ne note aucun changement remarquable des accords des
syndicats.
Aucun nouveau règlement n'a été
présenté cette année. Une société
environnementale de consultation a été louée
l'année antérieure pour s'assurer qu'aucun manquement aux
règlements environnementaux n'était ouvert. Il n'y avait rien
à noter à ce niveau.
D'autres facteurs externes
Le marché fortement affecté par des changements
de facteurs sociaux est de plus en plus intéressé au sujet de la
santé.
La tendance à l'alimentation traditionnelle de ces
dernières années a été positive pour la compagnie
car ALCI a une image d'entreprise gastronomique traditionnelle sur le
marché
Le Changement du gouvernement local, les hostilités
mondiales et le F CFA en chute non prévus ont eu un impact apparent
sur les opérations de la compagnie.
Structures et propriété de gouvernement
Un organigramme défini existe. Les
responsabilités sont bien définies, la gestion est
expérimentée et les départements sont bien classés.
Voir organigramme ci-dessous.
Organigramme ALCI
Source: Department Financier ALCI
Le conseil d'administration est composé de 5 directeurs
exécutifs et d'un directeur (indépendant) non exécutif.
Il n'y a aucun Comité d'audit car la compagnie est une entreprise
privée. Les décisions significatives sont prises par le conseil
d'administration et le comité consultatif - comportant les membres du
conseil et toute autre haute direction. Le Président possède
100% d'ALCI, lui donnant la participation majoritaire.
Le Président possède également 'FRUITFUL
FARMS', un fournisseur d'ALCI. Ce qui accroît le risque de transfert
inadéquat sur des achats - aucun transfert erroné n'a
été relevé dans le passé.
Opérations commerciales
ALCI est une compagnie de fabrication privée
située à Abidjan Yopougon. Les affaires de la compagnie sont la
fabrication et la vente de sauces pour la cuisine (par exemple sauce à
pâtes, salsa, sauce à teriyaki. Après un marketing intensif
pendant l'année précédente, ALCI a également
lancé les sauces pour le dessert (par exemple sauce au chocolat, sauce
à la fraise, etc.) produites depuis cette année.
La compagnie vend les produits aux clients en gros et au
détail (chaînes y compris et traiteurs de restaurant). Le nombre
de clients est approximativement de 250. Quelques clients et fournisseurs
traitent actuellement leurs affaires avec ALCI par des opérations
bancaires électroniques. La compagnie utilise les itinéraires
traditionnels et d'e-business avec ses clients - les clients en gros peuvent
traiter en ligne (via le site Internet de ALCI).
Les nouveaux lancements ont généralement
été réussis. La compagnie lance cette année une
nouvelle ligne de sauces de dessert. Cependant elle n'a aucune
expérience antérieure en sauces douces et ce type de produit
n'est pas associé à la marque existante d'ALCI. Le producteur
principal des sauces pour le dessert est Kraft, un des trois concurrents sur le
marché. ALCI dépend de 5 fournisseurs primaires, desquels les
FRUITFUL FARM est la plus grande. Les prix étaient en pourparlers avec
des fournisseurs et ont été très favorables. Pendant 2009,
ALCI a renégocié un certain nombre de contrat avec certains des
ses fournisseurs de marchandises:
Tomato Tomato, Lucas Suppliers, Farmer's Union, Sweet Foods,
and Fruitful Farms.
Ces fournisseurs ont accepté de fournir des escomptes
additionnels en contrepartie d'une période de paiement réduite.
La nouvelle période de paiement est de 10 jours comparés
à 20 jours l'année dernière.
Le Président de ALCI possède 'FRUITFUL
FARMS' (voir les commentaires dans la section de gouvernement de
corporation ci-dessus).
La compagnie vend régulièrement dans le secteur
local ; avec un branding renforcé par une forte présence
locale.
Les clients principaux sont dans la région d'Abidjan.
Actuellement aucuns plans d'expansion n'est en vu.
Les clients principaux ont des arrangements contractuels
spécifiques comprenant la droite du retour, des remises et des
différentes structures d'évaluation.
Les clients principaux incluent:
- SUMATRA SUPPLIERS
- SOUTH CENTRAL DISTRIBUTORS
- GROCERY BARN
- WORLDFRESH FOODS
Les clients principaux ont des arrangements contractuels
spécifiques comprenant le droit du retour de marchandises, des remises
et différentes structures d'évaluation. ALCI a lancé son
site internet afin de commencer le système de commande en ligne. La
compagnie éprouve un nombre croissant de commande en ligne de divers
clients. La réputation d'employeur est tout aussi importante d'autant
plus qu'ALCI est un grand employeur de personnel local. La plupart des
employés sont payés au-dessus du salaire minimum et la formation
est encouragée.
ALCI paye souvent la formation à l'étranger,
pour des employés d'usine et de bureau.
Investissements et activités
d'investissement
Aucune acquisition ou cession des investissements
prévue n'est notée.
Financement et activités de financement
Il n'y a aucun déséquilibre de financement.
Reportage financier
ALCI suit son propre manuel comptable qui est en ligne avec
la comptabilité et les organismes de normalisation locaux à
savoir le droit comptable OHADA. Ce qui est conforme à l'année
antérieure.
Objectifs et stratégies
· Etre le fournisseur numéro un de sauce dans son
secteur à un niveau local.
· Augmenter les ventes par le lancement des lignes de
nouveau produit.
· Réduire le coût de production de 5% sur 3 ans
par :
- Des négociations de volume et de prix et des
réductions avec des fournisseurs
- L'amélioration des économies d'échelle
dans la production pour réduire les dépenses liées aux
stocks
La compagnie a été quelque peu réussie
à cet égard, toutefois l'indice de prix à la consommation
général augmente nous n'attendront donc pas une combinaison
améliorée de marges.
Mesure et examen de la performance financière
de l'entité
La rentabilité par le type de produit d'ALCI est
surveillée mensuellement par le comité consultatif lors de
l'élaboration du rapport d'activité mensuel. Le directeur de
production a un indicateur principal de performance pour chaque ligne de
produits comprenant l'utilisation, les pertes, à leur coût
réel et standard.
Le comité consultatif se charge de surveiller cette
gestion mensuellement.
Réunion mensuelle du comité consultatif pour
analyser les questions les plus significatives résultant de l'analyse du
management:
Analyse hebdomadaire/mensuelle de la gestion de:
- ventes
- marges de contribution
- part de marché
- marges brutes
- rapports de marge brute d'autofinancement de financement
- comparaisons au budget des dépenses et de l'examen
mensuel de ventes
- retour sur capital investi / retour sur des capitaux propres
- âge moyen d'Achats/Perte
- vieillissement des marchandises et de rotation de stocks
- Délai de règlement fournisseur
- utilisation de ligne
Pilotage des budgets sur une base mensuelle. ALCI effectue la
surveillance régulière du risque de crédits à
travers:
- Analyse âgée mensuelle des crédits
- Examen des autorisations de découvert, comptes
spécifiques
- Comparaisons des ventes de jours exceptionnelles
- Dettes douteuses annuellement évaluées
CHAPITRE 2 : MISE EN OEUVRE DES DILIGENCES POUR
L'EVALUATION DU RISQUE DANS LA SOCIETE ALCI
SETION I : EVALUATION DU RISQUE
1) IDENTIFICATION DES RISQUES AU SEIN DE LA SOCIETE
ALCI
Lors des nos investigations dans la phase de
compréhension de l'activité, nous avons identifié les
différents risques associés aux différents axes
analysés ci-dessus :
Risque de facteurs d'industrie
> La concurrence agressive et les escomptes significatifs
offerts pour les nouveaux débutants peuvent affecter
l'évaluation des stocks. En effet, pendant que des prix au détail
sont forcés vers le bas pour concurrencer, il pèse un risque sur
la correcte identification du revenu alors que les équipes de ventes
tâchent de réaliser des cibles.
> Focalisation sur l'examen des revenus, des sous-produits
et des marges en ventes; considérer leur effet sur l'évaluation
courante et l'obsolescence courante des stocks.
Risque sur la nature relative de l'entité
> L'existence des opérations entre personnes
apparentées peuvent aboutir à des prix d'achat
inappropriés (ALCI-FRUITFUL FARM).
Structure du gouvernement d'entreprise et du
Capital
> L'existence des opérations entre personnes
apparentées peut aboutir à des prix d'achat inappropriés.
Ce fait peut avoir un impact sur les comptes: coût de ventes, de comptes
fournisseurs, des stocks et sur les informations concernant les parties
liés (comptes courants).
Opérations commerciales
> la nouvelle ligne peut échouer créant un
risque que la compagnie puisse essayer de procéder à des
falsifications pour préserver le revenu afin de protéger des
marques existantes et pour rencontrer des cibles. Ce fait peut avoir un impact
sur les comptes de revenus, Compte clients, comptes de coût d'achat et de
stocks.
> Le fait du nombre croissant de commandes en ligne que nous
avons reçues de divers clients représente un risque car la
formalisation de ces accords n'est pas toujours effective.
Reporting financier
> il y a un risque de manipulation potentielle des nombres
des stocks pour réaliser la diminution du coût 5% avec un impact
sur le coût des ventes, des comptes fournisseurs, et de stocks.
2) DETERMINATION DES SEUILS POUR LA SOCIETE
ALCI
Détermination du Planning
Matérialité PM
La société ALCI étant une
société anonyme pour l'exercice 2009, le Planning
Matérialité s'appuiera sur les critères définis
pour les entreprises faisant appel à un capital public. De ce fait, nous
avons opté pour 5% du revenu avant impôt comme seuil pour le
Planning Matérialité PM. Le choix de ce critère se
justifie par l'activité de l'entité qui est orientée vers
la vente de produits finis pour en tirer un revenu subséquent. Nous
estimons donc qu'il serait matériel pour tout lecteur des Etats
financiers de la société d'avoir une erreur sur ceux-ci
supérieure ou égale à 5% du revenu d'ALCI. Ci-dessus le
tableau présentant le montant du PM.
Interprétation du PM:
Nous estimerons que toute erreur dans les états
financiers prise isolément ou identifiée de manière
agrégée supérieure ou égale à F CFA
47 835 484, constituerait un élément suffisant pour refuser
de certifier les états financiers si aucune mesure corrective n'est mise
en oeuvre.
Détermination de l'Erreur
Tolérable ET
De plus, étant donné la nature de la
société ALCI (SA)-entreprise publique
réglementées-, nous fixerons l'ET à 75% du PM.
Interprétation de L'ET:
Nous estimerons que tout compte serait significatif et devrait
faire l'objet d'investigation si son solde est supérieur ou égal
à F CFA 35 876 613 en plus de revêtir le caractère
d'un compte avec un risque inhérent élevé.
Détermination du montant nominal
à affecter au résumé des différences
d'audit
Etant donné que nous avons fixé l'ET à
75% du PM, le montant nominal à affecter au résumé des
différences d'audit correspond à 3% de l'ET.
Interprétation du
Montant nominal:
Nous estimerons que toute erreur relevée au cours de
nos investigations dans les comptes supérieure à F CFA 1 076
298 devra être postée au résumé des
différences d'audit qui permettra d'évaluer l'impact de ces
erreurs sur notre opinion d'audit (en comparaison avec le PM).
Après avoir défini les différents seuils
et les risques éventuels au sein de la société ALCI, nous
avons identifié les comptes significatifs afin de procéder
à de plus amples investigations toujours dans l'optique d'analyse du
risque.
3) DETERMINATION DES COMPTES
SIGNIFICATIFS
Pour déterminer les comptes significatifs, nous avons
fait une analyse de deux facteurs : le risque inhérent et le solde
du compte.
Les états financiers au 31.12.2009 se présentent
comme suit :
Identification des comptes
significatifs
Nous avons procédé à l'analyse
définie plus haut dans la méthodologie pour l'identification des
comptes.
Nous ne devons perdre à l'esprit que l'objectif est
d'isoler les comptes pour les quels la probabilité d'erreurs
significatives subsistant dans les comptes est grande.
Les points que nous avons pris en compte sont les
suivants :
· Le niveau de risque inhérent :
élevé pour les comptes significatifs
· La complexité des transactions : les
comptes significatifs présentent des opérations qui sont
généralement complexes, car les opérations complexes sont
très souvent sujettes à des erreurs significatives.
· Le volume des transactions : les comptes
significatifs ont un volume de transactions élevé. En effet plus
le nombre d'opérations est grand plus la probabilité que des
erreurs décelées soient significatives est grande.
· L'importance des montants de transactions : les
comptes significatifs présentent des montants de transactions
élevés car si les montants des opérations sont
élevés alors la probabilité que des erreurs significatives
y soient est élevée.
Notre analyse s'est basée sur des entretiens avec les
personnes en charge de l'entreprise, sur l'expérience acquise au cours
des audits précédents et par une évaluation des Etats
financiers produits par la société ALCI. Ci-dessous le
récapitulatif des travaux effectués.
Les comptes sélectionnés sont ceux qui
présentent un fort risque potentiel d'erreur selon l'expérience
acquise au cours des audits précédents.
Selon le tableau ci-dessus les comptes significatifs (classe
de transactions) identifiés sont :
1. Stocks
2. Clients
3. Trésorerie
4. Ventes
Pour ces quatre comptes nous avons déroulé les
procédures pour obtenir une évaluation méticuleuse des
risques identifiés afin d'établir des procédures d'audit
appropriées pour adresser ces risques.
4) TRAVAUX SUR LES COMPTES
SIGNIFICATIFS:
Pour chacun des comptes significatifs identifiés nous
avons procédé aux activités suivantes :
· Elaboration des narratifs explicatifs des classes de
transactions significatives
· Identification et determination des `What Could Go
Wrong' (WCGW)
· Evaluation des contrôles clés
identifiés
SECTION 2 : RESULTAT DE L'INVESTIGATION
Les travaux mis en oeuvre par l'équipe d'audit pour
l'évaluation du risque sont effectués au cours d'une mission
spécifique appelée mission d'intérim. C'est au cours de
cette phase que nous avons procédé aux entretiens et
investigations nécessaires pour la mise en oeuvre de notre
évaluation du risque.
Pour les quatre classes de transactions identifiées
(comptes significatifs). Nous avons décelé les
incohérences et anomalies suivantes.
I) STOCKS
Au niveau des stocks nous avons relevé des anomalies
dans les procédures de comptabilisation.
En effet, par nos entretiens et nos tests de contrôles
effectués sur les stocks, nous avons noté des incohérences
dans la méthode de valorisation des stocks de produits finis de la
société. En effet, cette valorisation repose sur les
critères suivants:
a). Distinction entre le coût des produits vendus
à l'Export et le coût des produits vendus au local:
Les ventes à l'Export sont valorisées au
coût de production du dernier mois, alors que les ventes locales sont
valorisées au coût moyen pondéré avec impact des
ventes réalisées à l'Export. Cette distinction conduit
à avoir des coûts différents en fonction de la destination,
alors qu'à la sortie de l'usine, tous les produits ont le même
coût.
b). Application du LIFO: (proscrit par le SYSCOHADA)
La méthode de valorisation à appliquer est le
CUMP. La méthode débute par le calcul du coût des ventes
à l'Export sur la base du coût de production. Si les
quantités vendues à l'Export pour un mois sont supérieures
à la production de ce mois, l'excédent est puisé dans le
stock initial du mois en cours (ou stock final du mois
précédent). Et cet excédant qui provient du stock initial
est valorisé au coût de production en cours alors qu'il aurait
dû l'être au coût du mois précédent. Il s'agit
alors de l'application d'un LIFO (Last In First Out), laquelle méthode
est proscrite par le SYSCOHADA.
Il pèse donc un risque de non conformité aux
méthodes de valorisation admises par le SYSCOHADA. Il existe bien la
méthode de valorisation du Coût Moyen Pondéré.
Cependant la distinction des coûts de valorisations des ventes à
l'Export et des ventes locales conduit à donner une valeur
erronée du stock de produits finis.
De plus, le client n'a pas procédé à un
inventaire exhaustif des stocks en sa possession. En effet, les PV d'inventaire
obtenus ne concernent que les stocks issus de l'un des trois magasins du
client. Ces PV devraient
nous permettre de nous assurer qu'un inventaire des matières
premières a bel et bien eu lieu et que ce PV a été
visé par les différentes parties.
II) CLIENTS
Au niveau des créances clients, nos investigations ont
permis de révéler:
La société ALCI n'a pas pu extraire de son
système une balance âgée des créances clients. En
l'absence de la balance âgée, il nous est difficile pour la
société d'apprécier l'antériorité des
créances clients en vue d'identifier éventuellement les
créances devant être provisionnées. La
société ALCI court ainsi le risque de garder dans ses comptes des
créances irrécouvrables.
De plus Lors de la compréhension du processus des ventes
à l'Export, nous avons noté que la date de livraison inscrite sur
le bon de livraison est différente de la date réelle à
laquelle a été effectuée cette livraison.
En effet, le bon de livraison est édité en
même temps que la facture par le système informatique AS400,
logiciel de gestion des ventes de la société ALCI. C'est cette
date qui est utilisée par la comptabilité pour l'enregistrement
de la vente. Cependant, il arrive le plus souvent que la livraison effective
survienne plusieurs jours après, du fait du chargement dans les
conteneurs et de toutes les procédures administratives qui en
découlent.
De ce fait il pèse un risque à la clôture de
l'exercice, que le rattachement des ventes sur la bonne période ne soit
pas correctement effectué. Ce qui constitue une entrave au principe de
Cut-off ou séparation des exercices.
III) TRESORERIE
Au niveau de la trésorerie, nous avons relevé
les éléments suivants :
Les états de rapprochements bancaires ne sont pas
visés par les responsables en charge de la trésorerie. Ce qui
laisse peser un risque sur la fiabilité de ces rapprochements bancaires.
D'autant plus que nous avons remarqué que pour certains rapprochements
bancaires, l'exactitude arithmétique des montants n'était pas
vérifiée.
Les espèces en caisse font l'objet d'inventaires
mensuels, nous avons cependant remarqué que les PV d'inventaire de
caisse ne sont validés que par le caissier en charge de la caisse. Ce
fait crée un risque de fraude sur les espèces en caisse car il
n'y a pas de séparation de tâches entre le caissier et le
contrôleur de la caisse.
IV) VENTES
Quant aux ventes de produits, le principal
élément relevé est le problème sur les ventes
à l'Export. Ces ventes sont comptabilisées à la date de
livraison alors que le bon de livraison n'est pas émis en même
temps que la livraison effective des produits vendus. Ce qui laisse courir un
risque sur le respect du principe de la séparation des exercices.
Après avoir déroulé toutes nos
procédures pour la compréhension des classes de transactions
significatives, nous avons relevé les anomalies énoncées
ci-dessus. Ces anomalies nous orienterons dans la définition de notre
méthode de validation des comptes afférents à ces classes
de transactions.
SECTION 3 : IMPACT DES RESULTATS DE L'EVALUATION
DU RISQUE SUR LE CONTROLE DES COMPTES
L'analyse du risque a pour objet d'orienter l'auditeur dans la
définition de sa démarche de contrôle des comptes. Au
regard de tout ce qui a été effectué comme travaux pour la
compréhension de l'activité d'ALCI et de l'analyse des risques
liés à son environnement, son activité et ses
méthodes de comptabilisation ; l'équipe d'audit a
procédé à l'élaboration des procédures de
contrôles des comptes adaptées pour s'assurer que les Etats
Financiers produit par la société ALCI sont conformes et fiables
selon la réglementation OHADA.
I-IMPACT SUR LA STRATEGIE D'AUDIT
Notre analyse du risque a eu un impact certain sur la
stratégie d'audit appliquée pour le contrôle des comptes de
la société ALCI.
En effet, pour couvrir les risques de non détection
liés à l'audit, le responsable de la mission a
décidé de baisser les seuils d'investigations pour obtenir une
assurance élevée sur la fiabilité des comptes
significatifs : STOCKS CLIENTS TRESORERIE VENTES (voir tableau
ci-dessous)
Cette baisse
des seuils aura pour impact immédiat la remontée dans le
résumé des différences d'audit des erreurs de montant
supérieur ou égal à 800 000 FCFA.
II-IMPACT SUR LES TRAVAUX DE CONTROLES DES
COMPTES
Lors des contrôles de comptes, l'équipe d'audit
ayant tenu compte des erreurs et anomalies relevées lors de la phase
d'analyse des comptes, a
procédé à des tests plus intensifs sur les comptes
significatifs.
Ces tests sont non seulement constitués de ceux
défini par la méthodologie globale de contrôles des
comptes, mais aussi de procédures complémentaires pour couvrir
certains risques identifiés par l'analyse des risques de la
société ALCI effectuée en amont. Ci- dessous les
procédures d'audit mises en oeuvre pour ces différentes classes
de transactions significatives :
STOCKS :
Procédures Substantives primaires
|
Procédures complémentaires
|
Rapprochement BG-Etats des stocks
|
Validations des stocks significatifs aux pièces
d'achats
|
Revue analytique des stocks
|
Test sur le cut-off stocks
|
Valorisation des provisions sur stocks
|
Bouclage des stocks
|
CLIENTS
Procédures Substantives primaires
|
Procédures complémentaires
|
Rapprochement BA/BG/Grand Livre
|
Cut-off
|
Analyse des Clients significatifs
|
Client douteux # 416 et Provision # 491
|
Revue analytique Ratio client
|
Revue Balance Agée-Analyse comparative
|
Revue des Factures à Etablir
|
|
Circularisations clients
|
|
Revue des clients créditeurs / EAR / Acomptes
|
|
Revue des Avoirs post-clôture
|
|
TRESORERIE
Procédures Substantives primaires
|
Procédures complémentaires
|
Confirmations bancaires
|
Compte de trésorerie en devises
|
Etats de rapprochement bancaires
|
Validation de tous les suspens
|
Cash cut-off
|
Virements de fonds et virements internes
|
Caisses
|
Test sur les agios
|
VENTES
Procédures Substantives primaires
|
Procédures complémentaires
|
Rapprochement BG- Balance auxiliaires ventes
|
Validation des ventes à l'export
|
Revue analytique des ventes
|
|
Tess sur le cut-off ventes
|
|
Au niveau de la durée des travaux, les heures
affectées à l'audit de ces classes de transactions ont
été revues à la hausse pour permettre à
l'équipe d'audit de travailler convenablement et d'émettre une
opinion objective sur ces comptes. (Voir tableau horaire ci-dessous)
Classes de transactions
|
Durées avant analyse des risques en
Heures
|
Durées après analyse des risques en
Heures
|
Heures ajoutées
|
STOCKS
|
8
|
12
|
4
|
CLIENTS
|
6
|
8
|
2
|
TRESORERIE
|
4
|
7
|
3
|
VENTES
|
5
|
8
|
3
|
III-IMPACT SUR L'OPINION DU COMMISSAIRE AUX
COMPTES
A l'issue des travaux de contrôles des comptes,
l'équipe d'audit a relevé des ajustements et
régularisations sur les comptes ayant fait l'objet d'analyse de
risque.
Il est à noter que pour ces sections, les audits
précédents ne font pas mentions d'anomalies significatives
à remonter dans le rapport ; ce qui serait dû en partie au
fait que pour ces années antérieures, il n'a pas
été planifié de missions d'intérim (d'analyses des
risques).
Ces ajustements ont été discutés aves le
client qui a accepté de passer les écritures de
régularisations.
Ces ajustements ont eu un impact sur le résultat de la
société ALCI pour l'exercice sous revue. En effet, selon les
travaux mis en oeuvre , les résultats doivent subir une baisse de
783 247 724 F CFA pour refléter l'image fidèle du
patrimoine, de la situation financière effectifs de la
société ALCI pour l'exercice 2009.
Ci-dessous le tableau des récapitulatifs de ces
ajustements : Ce tableau représente le Résumé des
Différences d'Audit.
Résultat de l'exercice avant audit
|
Montants des ajustements
|
Résultat de l'exercice après
audit
|
9 567 096 720,00
|
- 783 247 724,00
|
8 783 848 996,00
|
Ci-dessous le tableau des récapitulatif de ces
ajustements : Ce tableau représente le Résumé des
Différences d'Audit.
Bonjour,
Après avoir passé les écritures en
ajustements imposer par l'auditeur ALCI a vu ses comptes être
certifié sans réserves.
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
Au terme de notre analyse des risques appliquées au cas
de la société manufacturière ALCI, nous pouvons dire avec
certitude que l'approche adoptée a permis à l'équipe
d'audit d'orienter ses choix en matières de stratégie et de
procédures de contrôles des comptes.
Cette approche est d'autant plus appropriée qu'au cours
des missions d'audits précédentes où il n'a pas
été procédé à une mission d'intérim,
les comptes de stocks, de créances clients, de trésorerie et de
ventes ne présentaient pas d'anomalies significatives. Pendant que
grâce à l'analyse fait des différents risques,
l'équipe d'audit a identifié des anomalies sur ces même
comptes pour un montant globale de 783 247 724 F CFA
entraîné une baisse du résultat du même montant.
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de notre analyse, après avoir
défini les notions d'audit et les différentes approches
existantes, nous avons passé en revue les normes ISA en rapports avec
l'analyse du risque.
Selon ces normes, l'analyse du risque est une mission qui fait
parti des travaux du commissaire aux comptes et doit être menée
selon une méthodologie rigoureuse visant à obtenir une
compréhension approfondie des opérations et procédures au
sein de l'entité auditée. L'utilité de cette mission
d'analyse réside dans sa capacité a donné une vision
claire des zones à risque au niveau des classes de transactions issues
des comptes de l'entreprise auditée.
Le cas pratique soumis à notre analyse illustre bien la
nécessité de procédé à ce genre d'analyse
car cette mission a permis de ressortir des incohérentes dans les
procédures de ALCI. Ces incohérences ont permit au responsable de
l'audit de réorienter sa stratégie en fonction des ces points
relevées.
Cette réorientation a induit une revue à la
baisse du résultat d'ALCI pour refléter l'image fidèle
imposé par la réglementation comptable.
Bien que, les avantages tirés des missions d'analyse de
risques au sein des entreprises auditées ne sont plus à
démontrer, ces types de missions ne sont pas systématiquement
effectués.
Soit du fait du budget, soit à cause des ressources
humaines insuffisantes pour la planification de telles missions.
Au vu de leur utilité, il serait surement utile d'en
imposer l'application pour tout type d'entreprise afin de couvrir les risques
d'émissions de rapport d'audit non fiable ce que nous avons remarque
lors de la crise financière connues dans ces dernières
année.
BIBLIOGRAPHIE
GAMx Handbook 2009, ERNST & YOUNG copyright 2009.
Olivier HERRBACH, Thèse de doctorat : « Le
comportement au travail des collaborateurs de cabinets d'audit financier : une
approche par le contrat psychologique »
La recommandation international n° 25, « Importance
relative et risque d'audit », de l'International Fédération
of Accountants (IFAC)
Danielle BATUDE, « l'audit comptable et financière
», Ed Nathan 1997
SYSCOA, éditions Fourcher
Acte Uniforme Portant Organisation et Harmonisation du Droits
des Sociétés Commerciales et Groupement d'Intérêts
Economique- Droit OHADA
Comptabilité OHADA Tome 1, Marcel Dobill
éditions AECC-KARTHALA
Les normes ISA: International Standard of Audit ( IAASB)
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