La lutte contre la violence en milieu universitaire ivoirien( Télécharger le fichier original )par Gélase Amour DECHI Centre de Recherche et d'Actions pour la Paix - Diplôme d'Études Supérieures Spécialisées En Gestion des Conflits et Paix 2006 |
Paragraphe II : Les reformes d'ordre politico-stratégiqueLes reformes politico-stratégiques vont installer l'Université dans une position prospective. Elles vont créer une adéquation entre formation universitaire et emploi. Ce qui va fait naître en l'étudiant l'espoir d'un avenir heureux et lui ôter sa conviction de « génération sacrifiée ». Ces reformes concernent l'instauration d'une politique de l'emploi (A) et la réorientation de la professionnalisation (B). A- L'instauration d'une politique de l'emploi L'une des causes de la violence à l'Université est le manque de débouchés pour les étudiants. L'instauration d'une politique de création d'emploi ou d'insertion des diplômés s'impose. Elle va faire naître en l'étudiant l'espoir d'un avenir heureux et lui ôter sa conviction de « génération sacrifiée », source de violence. Pour ce faire, l'Etat pourrait mettre en place un partenariat avec les opérateurs économiques, concrétisé notamment par leur participation aux organes de gestion des universités. Par ailleurs, en sortant de l'Université, il va de soi que le diplômé ne possède aucune expérience professionnelle. Or, il est de notoriété publique que dans la plupart des appels d'offre d'emploi, les entreprises réclament aux postulants une expérience professionnelle. Il appartient par conséquent à l'Etat de procéder à un plaidoyer auprès de ces entreprises afin qu'elles revoient leur condition d'embauche. L'acceptation des entreprises serait facilitée par une meilleure professionnalisation de la formation. B- La Réorientation de la professionnalisation La professionnalisation est aussi un instrument de lutte contre la violence car, selon le professeur Lou Bamba, « l'Université qui forme à des emplois favorise la paix »70(*). La professionnalisation vise à rendre l'étudiant apte à exercer un emploi dès sa sortie de l'Université. Elle lui permet donc d'être immédiatement opérationnel. Mais, la professionnalisation ne peut s'arrêter à ce point. Il importe d'améliorer la pertinence de l'enseignement supérieur en adaptant ses missions aux nouvelles exigences du développement économique, social et culturel autant, bien sûr, qu'au contexte national. C'est dire que la professionnalisation ne signifie pas seulement la formation à des métiers déjà existants ; mais bien plus, cela demande qu'on forme des femmes et des hommes de sorte qu'ils soient capables par eux-mêmes d'inventer des métiers, d'initier des actions innovantes, de se construire socialement. * 70 BAMBA (Mathieu), Violences et Libertés en milieu universitaire, Communication N°1, Séminaire sur la Violence en milieu universitaire, Centre des métiers de l'Electricité de Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, p.4. |
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