INTRODUCTION
« L'homme est un loup pour l'homme
»1(*). Cette
assertion est contemporaine et met en exergue la violence de l'être
humain à l'égard de son prochain. La véracité de
cette affirmation se laisse découvrir notamment dans les
universités africaines en général, et ivoiriennes en
particulier. Un regard rétrospectif permettra de mieux mesurer l'ampleur
de cette violence dans les universités ivoiriennes.
Après son accession à l'indépendance en
1960, la Côte d'Ivoire est gouvernée d'une main de fer par le
président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, à travers un parti
unique : le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). Il
adopte le libéralisme économique comme modèle de
développement, à travers deux stratégies :
l'ouverture de l'économie sur l'extérieur et le
désengagement de l'Etat des activités de production et de
commercialisation.
L'ouverture de l'économie sur l'extérieur s'est
exprimée par la volonté des décideurs ivoiriens de confier
au secteur privé un rôle important dans le développement
économique du pays, contrairement aux autres pays africains qui ont
opté, dans leur grande majorité, pour la nationalisation.
Quant au désengagement de l'Etat des activités
de production et de commercialisation, elle s'analyse en un repli partiel
caractérisé par toutes sortes de distorsions, susceptibles de
créer de nombreuses rentes au bénéfice de certains groupes
socio-économiques. En fait, et comme le précise le professeur
Francis AKINDES, le président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY
mène une politique volontaire et centralisée d'ouverture sur
l'extérieur avec un mécanisme de patronage politique
doublé d'un patrimonialisme et une gestion paternaliste de la
diversité sociale2(*).
Les stratégies sus décrites permettent à
la Côte d'Ivoire de connaître, jusqu'en 1978, des moments de
prospérité économique qualifiés de
« périodes économiquement fastes »3(*). Au cours de cette
période, le pays enregistre un niveau de croissance économique de
l'ordre de 8% par an4(*).
Cette performance économique donne à l'Etat ivoirien les moyens
de réaliser d'importants projets socio-économiques. En effet,
ayant compris que l'éducation tient une place de choix dans le
développement, l'Etat va investir dans l'enseignement supérieur
dont l'objectif est « l'acquisition de savoirs, savoir-faire
et savoirs être... »5(*). Ainsi, l'enseignement supérieur est
entièrement pris en charge par l'Etat : fonctionnement de
l'administration, construction des salles de cours et autres
amphithéâtres, recrutement des enseignants, équipement des
laboratoires et bibliothèques, restauration et hébergement des
étudiants, bourses,...De prestigieuses grandes écoles et
universités sont construites et permettent d'assurer une formation de
qualité, dans des conditions d'étude et de vie décentes
pour la jeunesse ivoirienne. Elles offrent un environnement de relative
stabilité sociale et politique.
Mais, ce moment d'euphorie est interrompu par la crise
socio-économique profonde qui survient au début des années
1980. Cette crise contribue à affaiblir le parti unique. Alors, l'Etat
ivoirien tend à s'effondrer6(*). L'effritement de l'autorité étatique
s'étend à certaines sphères de la vie nationale. Le sort
de l'Université étant étroitement dépendant de
celui de l'Etat7(*), la
déliquescence de celui-ci est fortement perceptible dans
celle-là. Elle se traduit par un désengagement de l'Etat
vis-à-vis de l'Université. En effet, n'ayant plus les ressources,
ni financières ni morales, de faire face aux difficultés de la
jeunesse estudiantine, toujours plus nombreuse, l'Etat ivoirien semble
s'être subrepticement soustrait à ses obligations vis-à-vis
de l'école. Le "vent de la démocratie" qui souffle
sur les Etats africains à l'orée des années 1990
n'épargne pas la Côte d'Ivoire et ses Universités.
D'ailleurs, se présentant comme un lieu où se cristallise un
désir de liberté, de changement inassouvi, les universités
jouent un grand rôle dans la démocratisation. En effet, partout en
Afrique, les étudiants sont aux avant-postes de la contestation
démocratique. L'aspiration à la liberté d'expression et au
bien-être économique et social génère le retour de
la Côte d'Ivoire au multipartisme8(*) et l'émergence sur les campus des associations
syndicales, portes paroles des partis politiques dans le milieu universitaire.
La lutte pour la maîtrise du milieu universitaire par les partis
politiques engendre la violence. Pour les organisations syndicales
d'étudiants, la violence devient une méthode d'action
privilégiée au détriment du dialogue, de la non violence
et de la tolérance, valeurs cardinales de la culture de la paix et de la
gestion des conflits.
Le changement de régime qui intervient au moyen d'un
coup d'état, en décembre 1999, avait au départ
suscité beaucoup d'espoir chez les populations et partant, au sein des
étudiants, avec une stabilité relative sur les campus. Mais, le
phénomène d'instrumentalisation des organisations syndicales par
les partis politiques, avec l'impunité de certaines organisations
syndicales, ainsi que l'émiettement de l'autorité de l'Etat dans
le milieu universitaire, conduisent à l'exacerbation de la violence sur
les campus. L'Université, lieu par excellence de la conquête du
savoir dans toutes ses dimensions, lieu où l'on laisse libre court aux
idées, aux théories et autres utopies génératrices
de nouveautés intellectuelles, offre dès lors de tristes
spectacles. Les stylos sont remplacés par des armes. Les groupes
d'études sont, quant à eux, remplacés par des bandes
d'étudiants ou non, ayant des missions négatives. Ainsi, de
façon récurrente, les universités de Côte d'Ivoire
sont le théâtre de violences. Ces violences s'exportent aussi hors
des campus universitaires. Elles s'expriment en termes de violations constantes
des droits de l'Homme, régulièrement dénoncées par
la Ligue Ivoirienne des Droits de l'Homme (LIDHO) et par d'autres organisations
de défense des droits de l'Homme : manifestations violentes,
destructions de biens publics et privés, atteintes aux libertés
d'expressions, d'associations, de circulation, séquestration de
personnes, coups et blessures volontaires, racket, viol, meurtre... Mais en
réalité, que renferme le concept de violence? Il est important
d'en dégager le contenu car, si, selon le mot de Stéphane
MALLARME, la mission du poète est de « donner un sens plus pur
aux mots de la tribu »9(*), cette mission peut aussi être assignée
au gestionnaire de conflits et vaut aussi pour le mot
«Université » et l'expression « milieu
universitaire ».
La violence désigne une action brutale, physique ou
morale envers quelqu'un. Elle consiste à agir sur quelqu'un ou à
le forcer, contre sa volonté, en utilisant la force physique ou
psychique. L'usage de force se fait en frappant ou en intimidant, en infligeant
des blessures physiques ou morales. Pour progresser dans la connaissance de la
notion de violence, il est utile de la distinguer d'autres notions qui lui sont
proches telles l'agression et la force.
La violence ne doit pas être identifiée à
l'agression qui, étymologiquement, signifie que l'on va vers autrui,
avec une attitude plus ou moins exigeante ou menaçante, mais non
nécessairement violente. Elle doit aussi être distinguée de
la force, la violence étant l'usage illégitime de la force. La
notion de violence est bien liée à celle de force. La force n'est
pas la violence, mais elle peut le devenir et la violence n'est d'ailleurs pas
nécessairement matérielle ou physique. Elle peut n'être que
morale ou psychologique tout en étant durement ressentie. Ainsi, selon
DEBARBIEUX, la violence est la désorganisation brutale ou continue d'un
système personnel, collectif ou social se traduisant par une perte
d'intégrité qui peut être physique, psychique ou
matérielle. Elle est dépendante des valeurs, des codes sociaux et
des fragilités personnelles des victimes10(*). Cette violence trouve en Côte d'Ivoire
l'Université comme l'un des lieux privilégié de
manifestation.
L'Université a une double dimension.
Sur le plan interne, elle est la communauté
d'enseignants, de gestionnaires ou d'administrateurs et d'étudiants
occupant un espace régi par des règles de fonctionnement.
Sur le plan externe, l'Université est partie
intégrante de la société. En ce sens, elle a une fonction
de transmission de savoir dans le système national plus vaste de la
société qui lui confie la charge à la fois
pédagogique et éthique d'une intégration sociale.
Quant au milieu universitaire, il désigne les salles de
cours, les résidences, le campus de manière
générale et les voisinages de ces espaces. Il renvoie aussi
à des notions moins spatiales ayant trait à la mentalité
des étudiants qui influe nécessairement sur leur manière
d'agir, de réagir et de se comporter.
La violence en milieu universitaire, véritable
gangrène sociale, a atteint son paroxysme, de sorte qu'elle ne saurait
laisser personne indifférent. Trop souvent, plutôt que de se
pencher sérieusement sur la question, cette situation suscite des
réactions en termes de dénonciations de ses effets. D'ailleurs,
elle a toujours été au centre de grands débats, de grandes
promesses et également de quelques propositions de reformes.
L'ampleur de ce phénomène mérite que l'on
y prête une attention soutenue. Il apparaît donc impérieux
de rechercher et de trouver des solutions à ce mal qui ronge et
détruit les universités, la jeunesse et partant, compromet
l'avenir du pays. C'est justement dans cette voie que s'oriente notre
réflexion. Nous ambitionnons, en effet, de participer à la
réduction de la violence à l'Université. L'objectif est de
contribuer à mettre cette institution à l'abri des tumultes
quotidiens, à l'exemple des temples des prêtres de l'Egypte
pharaonique, ce qui leur permit d'être à la pointe du savoir en
faisant des sciences, une des richesses et l'une des caractéristiques
majeures de cette brillante civilisation.
Pour y parvenir, l'étude présente sera
guidée par les préoccupations suivantes: comment résoudre
le problème de la violence dans les universités
ivoiriennes ? Autrement dit, quelles solutions pourraient aider à
réduire la violence en milieu universitaire? Les solutions à
envisager doivent être en mesure de remédier aux causes profondes
et aux manifestations de cette situation de violence. Ce qui implique un
diagnostic préalable de cette violence pour la découvrir dans son
entièreté. En effet, de l'identification des sources du malaise
dépendent des solutions idoines et efficaces pour le juguler.
D'ailleurs, Thomas HOBBES ne dit-il pas: « c'est en partant des
choses à partir desquelles chaque chose est constituée que l'on
connaît le mieux cette chose »11(*). ?
Toutes ces préoccupations seront examinées
grâce à la méthode analytique. Cette méthode
permettra de mettre en lumière l'origine et les manifestations de la
violence en milieu universitaire (Partie I) et de proposer des solutions en vue
de la juguler (Partie II).
PARTIE I: LE DIAGNOSTIC DE LA VIOLENCE EN MILIEU
UNIVERSITAIRE
L'analyse de la violence est un processus pratique d'examen,
d'appréhension et de compréhension de la réalité de
la violence à l'Université. Cet examen permettra de mieux
comprendre ce phénomène et de le combattre par la mise en oeuvre
de solutions appropriées.
Pour mieux cerner le phénomène de la violence en
milieu universitaire, il importe de tenter de dégager ses causes
(Chapitre I) ainsi que ses manifestations (Chapitre II).
CHAPITRE I : LES CAUSES DE LA VIOLENCE
L'examen des sources de la violence revient à
identifier les facteurs qui conduisent les acteurs à être
violents. Ces causes sont nombreuses et variées. Pour l'essentiel, elles
peuvent être classées en deux grandes catégories : le
dysfonctionnement de l'Université (Section I) et la conjoncture
étatique (Section II).
Section I : Les causes liées au
fonctionnement de l'Université
L'autorité est la puissance que devrait exercer
l'université sur tous les acteurs du monde universitaire. C'est la
capacité d'obtenir d'eux l'obéissance et le respect.
Malheureusement, dans son fonctionnement, l'on assiste à l'effritement
de l'autorité de notre institution. A celle-ci s'est substitué le
pouvoir des étudiants qui l'exercent avec violence sur l'espace
universitaire.
Une telle situation prend sa source dans deux facteurs :
une capacité d'accueil restreinte de l'Université (Paragraphe I)
et les mauvaises conditions de vie et de travail des acteurs du monde
universitaire (Paragraphe II).
Paragraphe I : Une capacité d'accueil
restreinte
L'université offre un visage peu reluisant. Elle est
dépassée par la profusion d'étudiants qu'elle
reçoit en son sein. Il existe alors un déséquilibre criard
entre le nombre d'étudiants (A) et les infrastructures disponibles (B).
A- Une démographie universitaire
galopante
L'Université Nationale de Côte d'Ivoire (UNCI),
basée à Cocody, a été créé par la
loi du 1er juin 1977. Initialement prévue pour accueillir 6 000
étudiants, l'UNCI s'est retrouvée en 1992 avec près de
60 000 inscrits12(*).
Ainsi, le 02 septembre 1992, trois centres universitaires sont
créés au sein de l'Université Nationale de Côte
d'Ivoire : le Centre Universitaire de Cocody ; le Centre Universitaire
d'Abobo-Adjamé ; le Centre Universitaire de Bouaké.
En 1995, en lieu et place de l'Université Nationale de
Côte d'Ivoire, ces trois centres sont transformés en trois
universités autonomes: université de Cocody ; université
d'Abobo-Adjamé ; université de Bouaké.
Cet aménagement devrait avoir pour objectif de
désengorger l'Université-mère de Cocody. Finalement, les
résultats escomptés ont été très vite
dépassés, en l'espace de 10 ans. Pour l'année
universitaire 1992-1993, on a enregistré 30 000, 2 800 et
3 000 étudiants pour, respectivement, les universités de
Cocody, d'Abobo-Adjamé et de Bouaké. Sur la période de
1994 à 1999, les universités renfermaient en moyenne 67% des
effectifs d'étudiants de l'enseignement supérieur sous tutelle du
ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique13(*).
Concernant l'année universitaire 2002-2003, les effectifs étaient
de 50 000, 6 500 et 16 00014(*). Encore que, avec la crise militaro-politique, les
étudiants déplacés internes ont surpeuplé le monde
universitaire abidjanais.
L'effectif pléthorique enregistré crée
deux phénomènes qui s'emboîtent pour être à
l'origine de la violence : l'anonymat et la foule. Pour mieux comprendre
ces phénomènes, il importe de faire appel à la
théorie de la " Psychologie des foules" du Docteur Gustave LE
BON. Il énonce l'idée qu'il existe une âme collective. Dans
l'âme collective, les aptitudes intellectuelles des individus, et par
conséquent leur individualité, s'effacent.
L'hétérogène se noie dans l'homogène, et les
qualités inconscientes dominent. L'individu en foule acquiert, par le
fait seul du nombre, un sentiment de puissance invincible qui lui permet de
céder à des instincts auxquels, seul, il n'aurait pas
laissé libre court. Il sera d'autant moins porté à les
refréner que, la foule étant anonyme, et par conséquent
irresponsable, le sentiment de la responsabilité, qui retient toujours
les individus, disparaît entièrement. Ainsi, dans un groupe la
conscience personnelle s'efface pour une conscience collective. C'est ce qui
rend les foules hautement suggestives aux influences d'un meneur et c'est ce
qui rend des comportements extrêmes (violence, héroïsme,
imbécillité). L'âme collective par contagion
émotionnelle fait perdre aux individus leur sens critique et les fait
régresser à un état strictement affectif15(*).
Ainsi, le nombre exorbitant d'étudiants met en exergue
l'insuffisance des infrastructures universitaires.
B- L'insuffisance des infrastructures
universitaires
Si l'effectif est qualifié de surabondant, c'est parce
qu'il évolue constamment, alors que, « les
équipements ont vieilli, voire disparu sans être remplacés,
les bibliothèques s'appauvrissent sans se renouveler ni s'enrichir
d'acquisitions » 16(*). Par exemple, l'université de Cocody a acquis
un patrimoine immobilier de 39000 places en 20 ans, tandis que le nombre des
étudiants est passé de 28352 à 4900017(*). En plus, il faut noter le
manque et la dégradation avancée des salles de travaux
dirigés et des amphithéâtres (climatiseurs en panne,
plafonds enlevés, fissurations des murs,...). Il en va de même
pour les cités universitaires (chambres délabrées, W.C non
fonctionnels,...).
Quant aux universités d'Abobo-Adjamé et de
Bouaké, elles sont installées dans des locaux reformés,
rénovés, inadaptés et, ici encore, déjà
dépassés.
Ce manque d'infrastructures conduit des étudiants,
lorsqu'ils ont cours, à se précipiter dans les
amphithéâtres en se bousculant violemment afin de s'avoir une
place. Dans le cas contraire, d'autres sont obligés de prendre les cours
debout.
Ainsi, la première cause de la violence en milieu
universitaire liée au fonctionnement de l'Université s'exprime en
termes de démographie universitaire galopante et d'insuffisance
d'infrastructures. Une telle situation laisse présager les mauvaises
conditions de vie et de travail des acteurs du monde universitaire.
Paragraphe II: Les mauvaises conditions de vie et de
travail des acteurs
du monde
universitaire
La violence en milieu universitaire s'analyse aussi en une
réaction de ce milieu contre la détérioration de la
qualité de vie et de travail.
Cette dégradation touche tous les acteurs de
l'Université, notamment les enseignants (A) et les étudiants
(B).
A- Concernant les enseignants
La crise économique s'est traduite par une
réduction des salaires, aggravée par la dévaluation du
FCFA. Cette situation a conduit à la dévalorisation de la
profession des enseignants et les a poussé à une protestation
politique permanente. Ils critiquent les bureaux exigus, insuffisants et mal
éclairés, la pénurie de salles de cours, les salaires peu
compétitifs. Du fait de la frustration et de la démotivation qui
en résultent, des enseignants transforment certains de leurs cours en
tribunes politiques, procèdent à l'endoctrinement des
étudiants et à leur enrôlement dans les divers partis
où ils militent.
Des enseignants sont contraints, par les difficultés
sociales nées de l'inconfort matériel et du caractère peu
attrayant de l'Enseignement Supérieur, de consacrer une part importante
de leur temps à des activités parallèles et de mettre en
place des stratégies de survie dépendant, pour une grande partie,
des coopérations étrangères et des ONG, s'ils
n'émigrent pas vers les pays riches. D'autres deviennent le personnel
des cabinets ministériels et abandonnent les étudiants à
eux-mêmes, cessant par conséquent d'être un modèle
pour eux. Ainsi, on assiste à un mauvais ratio enseignants /
étudiants: en 2001, ce ratio était de 1 enseignant pour 60
étudiants, alors que la norme internationale est de 1 enseignant pour 25
étudiants.
Les enseignants ne sont pas les seuls acteurs du monde
universitaire à avoir de mauvaises conditions de vie et de travail.
C'est aussi le cas des étudiants.
B- Relativement aux étudiants
Les étudiants, généralement issus de
parents pauvres, ne jouissent pas non plus des meilleures conditions de vie et
de travail. Ces conditions sont devenues difficiles à la suite de
l'abandon brutal par l'Etat de la politique sociale. On assiste à la
réduction des prestations sociales. La gratuité des cars de
transport est supprimée; les résidences universitaires sont
exiguës et délabrées; des toilettes sont hors service ;
la bourse et le nombre de boursiers sont considérablement
réduits.
Dans ces conditions, la quête du savoir est
reléguée au second plan. Les étudiants mettent leur espoir
davantage dans le fait d'avoir que dans celui d'être. Leur objectif
premier est la satisfaction des besoins physiologiques. L'on comprend mieux le
choix de ces étudiants grâce à la théorie des
besoins de MASLOW18(*). Ce
dernier distingue cinq grandes catégories de besoins : les besoins
physiologiques, les besoins de protection et de sécurité, les
besoins d'amour et d'appartenance, les besoins d'estime de soi et de
considération et les besoins d'actualisation de soi (besoin de
s'accomplir et de se réaliser).
Les besoins physiologiques sont des besoins dont la
satisfaction est importante ou nécessaire pour la survie. Ils sont donc
prioritaires. C'est pourquoi, généralement, une personne cherche
à satisfaire ces besoins avant tous les autres. Il s'agit des besoins
d'oxygène, de liquides, de nourriture, de maintien de la
température corporelle, d'élimination, de logement, de repos et
de rapports sexuels.
Au regard de cette théorie, plusieurs besoins
physiologiques de l'étudiant, notamment les besoins de logement et de
nourriture sont loin d'être satisfaits. Cette insatisfaction engendre des
sentiments de frustration individuelle. D'après AZZI et KLEIN,
« l'accumulation de sentiments de frustration et de colère
chez plusieurs individus, [qui] produit le potentiel nécessaire à
l'engagement dans des actes violents »19(*). Cet engagement dans les actes
violents se manifeste à travers une action collective20(*).
Ainsi, la première cause de la violence en milieu
universitaire est relative au dysfonctionnement de l'institution. Ce
dysfonctionnement s'exprime par sa faible capacité d'accueil et les
mauvaises conditions de travail des acteurs du monde universitaire. Quant
à la seconde cause, elle est d'ordre conjoncturel.
Section II : Les causes liées à la
conjoncture sociale
L'Université peut être considérée
comme le microcosme du macrocosme qu'est l'Etat. C'est dire que
l'Université ne peut être épargnée par les
changements, les tâtonnements, les instabilités et les grands
mouvements d'ordre social. Ils ne sauraient laisser l'Université
indifférente dans la mesure où il lui est impossible de vivre en
vase clos. Ainsi, la violence en milieu universitaire prend sa source dans la
situation générale de crise dans laquelle le pays est
plongé.
Les aspects de cette crise qui compromettent la
continuité de l'Université sont, d'une part, économique et
politique (Paragraphe I) et, d'autre part, psychologique et moral (Paragraphe
II). Et les causes de la violence épousent chacune de ces dimensions.
Paragraphe I- Les Causes économique et
politique
Les premières causes de la violence en milieu
universitaire liées à la conjoncture sociale sont d'ordre
économique (A) et politique (B).
A- La cause économique
A la période dite du "miracle
ivoirien" « caractérisée par la
disponibilité financière, le faste des investissements et, de
façon générale, l'importance des dépenses
publiques »21(*) succède une crise économique. En effet,
à partir de 1980, les prix des produits agricoles essentiels
(café, cacao,...) chutent sur le marché international. Egalement,
le fardeau de la dette s'alourdit. Ainsi, l'économie ivoirienne sombre
dans une profonde récession. L'Etat est obligé d'accepter la mise
en place d'une politique d'ajustement structurel (PAS) imposée par le
Fonds Monétaire International. Ce PAS conduit à la
réduction des dépenses de l'Etat au strict minimum ; ce qui
implique une diminution du budget de fonctionnement des institutions
étatiques, notamment celui des universités. Ainsi, dans le budget
général de fonctionnement accordé à
l'éducation, seulement 18% sont réservés à
l'enseignement supérieur22(*).Selon le professeur EHILE Etienne, Président
de l'Université d'Abobo-Adjamé, la réduction du budget des
Universités a lieu sans considération d'une inflation qui est
d'environ 228 %23(*). A
cela, il faut ajouter le gel fréquent de 25 % de ce budget ; ce qui
produit en réalité, une baisse constante du budget des
institutions et de leur pouvoir financier.
Cette crise économique sera à l'origine des
troubles scolaires et universitaires, à partir de 1982. Par ailleurs, le
chômage grandissant qu'elle induit conforte les étudiants dans
leur conviction de « génération
sacrifiée » ; ce qui amène les
étudiants à prolonger leur séjour à
l'Université pour continuer, grâce à la violence et aux
intimidations, à profiter des maigres avantages sociaux et à
pérenniser la violence en l'enseignant aux jeunes
générations.
Cette cause d'ordre économique de la violence a
favorisé l'entrée de la politique dans le milieu
universitaire.
B- La cause politique
La raréfaction des bourses d'études et la
dégradation du cadre de vie et de travail des acteurs de
l'Université, a préparé le milieu estudiantin à un
bouillonnement certain. Ils ont servi de terreau à la réalisation
des aspirations politiques d'autres acteurs sociaux qui ont fait des
revendications des étudiants le sésame pour ouvrir la porte
d'accès au multipartisme.
Ainsi, sur les revendications corporatistes s'est
greffée une exigence de libéralisation du paysage politique dont
les étudiants vont se faire le fer de lance dès la nuit du 19
février 1990 pour ne pas lâcher prise jusqu'à l'acceptation
du retour au multipartisme le 30 avril 1990.
Depuis, chaque force politique s'évertue à avoir
une maîtrise sur le milieu universitaire considéré comme
l'un des espaces stratégiques à régenter pour qui veut
conquérir et préserver le pouvoir d'Etat. Charles Blé
GOUDE24(*) ne dit
d'ailleurs pas le contraire quand il affirme :
« ...l'école étant un lieu névralgique, les
clans politiques y ont trouvé un espace
d'affrontement »25(*). On comprend dès lors que certains partis
politiques organisent "des parrainages" des syndicats
d'étudiants, d'enseignants et d'administratifs qui leur sont
affiliés. Lors d'un discours, Mr Laurent GBAGBO s'est même
félicité des relations entre son parti et des syndicats du milieu
universitaire: « Quand on dit que les enseignants et les
étudiants sont soutenus et manipulés par le FPI, je voudrais
affirmer ici haut et fort pour tout le monde que s'est un honneur pour le Front
Populaire Ivoirien que de soutenir les mouvements syndicaux en lutte
» 26(*). Le
chômage grandissant, la pauvreté et l'appât du gain facile
ont grandement facilité ce recrutement. L'Université devient le
champ de bataille entre les partisans de la transformation de la vie politique
et leurs adversaires. En effet, écartelés entre des partis
politiques guidés par la seule volonté de conquête du
pouvoir politique, les étudiants ne manquent pas souvent de manifester
bruyamment leurs convictions politiques. Et il en résulte entre eux des
affrontements. Des heurts entre étudiants avec comme arme la machette
ont eu lieu lors du congrès de la FESCI de décembre 1998. Le
poste de Secrétaire général était convoité
par Blé GOUDE, Yayoro KARAMOKO et DJEGONNE-BI. Selon le professeur
Yacouba KONATE, c'est en ce moment que « la machette sera
déclinée en verbe »27(*). A l'issue de ce
congrès, Blé GOUDE remporte les élections. Plus tard, en
2002, il affirmera que sa victoire sur ces adversaires est « la
victoire de Laurent GBAGBO sur Alassane Dramane OUATTARA. »
En dehors des causes économique et politique, d'autres de
nature psychologique et morale méritent d'être citées.
Paragraphe II- Les causes psychologique et sociale
L'analyse de la cause psychologique de la violence en milieu
universitaire (A) précèdera celle de la cause sociale (B).
A- La cause psychologique
L'Université, comme toute institution, a pour fonction
de protéger physiquement et psychologiquement les individus. Elle a
également pour fonction de contenir et de donner forme aux désirs
et aspirations des individus. En acceptant de confier les conditions de
réalisation de leurs rêves à l'institution universitaire,
les étudiants, en contrepartie, acceptent de s'approprier un ensemble de
règles qui régissent le fonctionnement institutionnel. Ils
acceptent donc les limites imposées par l'Université parce que
celle-ci leur permet d'évoluer de façon harmonieuse.
Lorsque la crise multiforme qui frappe l'Etat s'aggrave, elle
entraîne un dysfonctionnement de l'Université. Une
difficulté survient à partir du moment où les faits de
dysfonctionnement deviennent importants. Cela donne aux étudiants le
sentiment qu'il y a une remise en cause de leurs projets, de leur
identité, des repères. Dans ces conditions, ils se sentent trahi
par l'institution universitaire, et n'acceptent plus les limites
imposées par celle-ci. Le contrat entre les étudiants et
l'Université est rompu. Des individus regroupés au sein
d'association comme la FESCI vont alors créer des lois locales. Ils
considèrent la désobéissance et la violence comme des
solutions qui peuvent leur permettre de construire un avenir meilleur. La
difficulté avec les lois locales, c'est qu'elles sont narcissiques. Une
logique narcissique est nécessairement mortifère. Il n'y a pas de
place pour deux. Tout individu qui sera contre la nouvelle loi sera
perçu comme un ennemi à battre. L'ennemi battu, les tenants de la
nouvelle loi sont renforcés dans leur position. Les étudiants
sont désormais appréciés et valorisés en
référence à la nouvelle loi locale. Les plus forts
physiquement ou psychologiquement vont alors régulièrement
imposer leurs "lois" aux plus faibles sans aucune mesure. Cette autorité
acquise est nourrie par la capacité de ces derniers à
défier l'ordre établi. Ainsi, face aux répressions des
forces de l'ordre, les étudiants de la FESCI cherchent une côte de
popularité consécutive à d'éventuels
emprisonnements ou à des actes de bravoure liés au courage du
combattant. Au prix de l'épreuve et du combat, ils sortent
auréolés de gloire. C'est ainsi que des galons de
général, de maréchal,... sont glanés et des surnoms
tels CHEGUEVARA, MANDELA,... sont obtenus pour la cause des
étudiants.
Il importe à présent d'examiner la cause sociale de
la violence en milieu universitaire.
B- La cause sociale
L'enseignement supérieur est « comme le sommet
de la nouvelle société, comme le centre névralgique
d'où doit émaner la loi spirituelle du peuple »
28(*). Malheureusement, il n'en
est rien pour nos universités en proie à une crise sociale
consécutive à une crise de l'éducation de base.
Dans le temps, l'éducation des enfants était
assurée par toute la société qui leur transmettait des
valeurs morales.
De nos jours, cette éducation est le fait de la seule
famille biologique. Or, la crise économique conduit les parents à
rechercher inlassablement la subsistance pour nourrir la famille. Ainsi, ils
n'ont pratiquement pas de temps à consacrer à leurs enfants.
L'éducation de ces enfants est confiée à la fille de
ménage qui est souvent analphabète. A leur entrée à
l'Université, ils n'ont aucun repère. Par conséquent, la
crise sociale à l'Université prend la forme d'une
dégradation des moeurs. En effet, l'esprit qui devrait y être
célébré, fait place au corps. La célébration
du corps est mise en exergue par l'extravagance des tenues vestimentaires des
étudiants et surtout des étudiantes ; ce qui est de nature
à réveiller les instincts de certaines âmes sensibles et
à occasionner des actes de violences à l'encontre des
étudiantes.
La crise sociale à l'Université s'exprime
également à travers l'irrespect de l'autorité. Le
syndicalisme apparaît pour des étudiants comme un tremplin pour
sortir de l'adolescence et affirmer leur « maturité
». Jouissant de l'impunité, ils défient alors
l'autorité des enseignants, des responsables académiques et
administratifs. Plongés dans le sentiment d'être exemptés
de toutes sanctions et portés en héros par leurs camarades, ces
étudiants supportent mal d'être ramenés à leur
simple statut d'étudiants. Ils tolèrent difficilement la critique
et la remise en cause. L'enseignant ou toutes autres personnes qui s'y
aventurent, s'exposent à des représailles.
La peur qu'une telle situation inspire permet d'expliquer
pourquoi des étudiants se substituent à certaines
autorités administratives. Du fait de cette même situation, et par
la force des faits, des étudiants obtiendront de leurs maîtres ce
qu'ils ne méritent point. Cette perte de l'autorité
académique a pour conséquence l'altération de la
notoriété de l'institution universitaire.
Ainsi, les sources de la violence en milieu universitaire
concernent d'une part, le dysfonctionnement de l'Université et, d'autre
part, la conjoncture étatique.
Une meilleure connaissance du phénomène de la
violence importe d'ajouter à l'examen de ses sources l'analyse de ses
manifestations.
CHAPITRE II : LES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE
EN MILIEU UNIVERSITAIRE
La violence en milieu universitaire s'exerce entre plusieurs
acteurs avec les étudiants comme dénominateurs communs :
violences à l'égard du personnel enseignant, du personnel
administratif, à l'égard des étudiants, etc.
Quelque soit la cible, cette violence s'exprime en termes de
violations des droits de l'Homme29(*). Il s'agit précisément de la violation
des droits civils et politiques (section 1), d'une part, et de l'atteinte aux
droits économiques, sociaux et culturels (section 2), d'autre part.
Section I : Les atteintes aux droits civils et
politiques
Les droits civils et politiques sont les droits de la
première génération. Encore qualifiés de
libertés publiques, ces droits s'analysent comme des
"droits-libertés". Ils assurent aux individus un ensemble de
libertés conçues comme la faculté d'agir de manière
indépendante dans certains domaines, faculté qui doit être
respectée par l'Etat et qui représente par conséquent une
limite pour le pouvoir étatique.
En milieu universitaire ivoirien, les droits rentrant dans
cette catégorie et qui sont les plus violés concernent le droit
à l'intégrité physique (Paragraphe I) et le droit
à la liberté d'association (Paragraphe II).
Paragraphe I : le mépris du droit à
l'intégrité physique
Le droit à l'intégrité physique s'entend
de l'inviolabilité du corps humain. Ce droit regroupe le droit à
la vie (A) et le droit de ne pas être torturé, de ne pas subir des
sévices et traitements inhumains ou dégradants (B).
A- La violation du droit à la vie
Prévu par l'article 3 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme (DUDH) du 10 décembre 1948 et par
l'article 4 de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP)
du 27 juin 1981 auxquelles la constitution du 1er août 200030(*), dans son préambule,
proclame son attachement, le droit à la vie fait également
l'objet de l'article 6 du Pacte International relatif aux Droits Civils et
Politiques (PIDCP) du 10 décembre 1966 ratifié par la Côte
d'Ivoire le 26 mars 199231(*). Ce droit interdit de priver un individu de sa
vie.
Frédéric SUDRE qualifie le droit à la vie
de premier des droits de l'Homme en ce sens que son respect est la condition
nécessaire à l'exercice de tous les autres droits32(*). Malgré son importance
particulière, le droit à la vie est constamment violé
à l'Université. Les exemples sont légions à ce
sujet.
En 2004, DODO Habib, dirigeant de l'Association
Générale des Elèves et Etudiants de Côte d'Ivoire
(AGEECI), un syndicat rival de la FESCI, a trouvé la mort. Il aurait
été, après son enlèvement chez lui, pendu par des
étudiants membres de cette organisation33(*).
Le lundi 25 juin 2007, DABO Abdoulaye, accusé par
KOUKOUGNON Romuald, ancien membre de la FESCI sous DIBOPIEU Jean Yves34(*), de l'avoir grugé
à Adjamé dans une affaire d'achat de téléphone
portable, a été transporté manu militari aux
alentours de 21h00, dans les broussailles du campus de Cocody. Il y a subi une
violence inouïe. En effet, après avoir été battu
à sang, DABO Abdoulaye a été transporté au Centre
Hospitalier et Universitaire (CHU) de Cocody où il a rendu
l'âme35(*).
Bien souvent, ces atteintes au droit à la vie sont
précédées de mauvais traitements.
B- Les mauvais traitements
Les mauvais traitements sont prohibés par les articles
5 de la DUDH et de la CADHP ; l'article 7 du PIDCP, et par l'article 3 de
la constitution. Il faut signaler que le 18 décembre 199536(*), la Côte d'Ivoire a
ratifié la Convention du 10 décembre 1984 contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les mauvais traitements sont ceux qui infligent une souffrance
dépassant « le seuil d'intensité
minimum »37(*). L'évaluation ou l'appréciation de ce
«minimum de gravité » est relative dans la mesure
où elle doit tenir compte « de l'ensemble des données de
la cause » 38(*). Il s'agit «notamment de la nature et
du contexte du traitement ou de la peine ainsi que de ses modalités
d'exécution, de sa durée, de ses effets physiques et mentaux,
ainsi que, parfois, du sexe, de l'âge, et de l'état de
santé de la victime » 39(*).
Ce critère du seuil de gravité sert aussi
d'instrument de différenciation des mauvais traitements :
« traitement dégradant (seuil minimum) ; traitement
inhumain (seuil intermédiaire) ou torture (seuil
supérieur) » 40(*). L'Université offre plusieurs illustrations de
ces types de violences.
Concernant le traitement dégradant, il est celui qui
« humilie l'individu grossièrement devant autrui ou le pousse
à agir contre sa volonté ou sa
conscience »41(*). Il en va de même d'un traitement qui abaisse
l'individu «à ses propres yeux».42(*)
A l'Université de Bouaké, un enseignant en a
été l'objet en 2002. Celui-ci a été poursuivi par
des étudiants en année de maîtrise de Droit.
Rattrapé hors de l'Université, il a été
déshabillé jusqu'au caleçon et battu. Les étudiants
en question ont reproché à l'enseignant d'avoir refusé le
repêchage des moyennes de fin d'année jusqu'à un seuil
jugé raisonnable.43(*) Si donc des enseignants, les maîtres, subissent
des actes de violence de la part des étudiants, c'est dire que les
étudiants eux-mêmes, notamment les étudiantes, ne sont
épargnés. La violence exercée à l'égard de
ces dernières44(*)
rentre dans la catégorie de traitement dégradant. Ainsi, la
Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI affirme que le 23 juin 2004,
mademoiselle SORO. N, membre de l'AGEECI, fut interpellée par des
membres de la FESCI et conduite à leur siège, alors qu'elle
distribuait des affiches sur la mort de DODO Habib. N'ayant pu lui soutirer des
informations, ces derniers l'ont déshabillé et enfermé
dans un cachot où l'un d'entre eux l'a violée. Ce viol a
été confirmé par un certificat médical45(*).
Quant au traitement inhumain, il est « celui qui
provoque volontairement des souffrances mentales ou physiques d'une
intensité particulière »46(*).
Des étudiants de la FESCI se sont illustrés
à travers des actes de traitement inhumain.
La Division des Droits de l'Homme de l'ONUCI relève
qu'à Koumassi, le 17 mars 2006, ces derniers ont extrait avec barbarie,
des femmes âgées de leur chambre où elles dormaient. Les
étudiants de la FESCI les ont traînées sur la voie publique
pendant 400 mètres et tabassées. Les étudiants les ont
obligées à boire de l'eau stagnante qui a été
déversée sur elles avant de les asperger de pétrole. Une
d'elle a reçu un coup à la mâchoire avec un pistolet qui
lui a fendillé la lèvre47(*).
Relativement, enfin, à la torture, la Convention
contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et
dégradants en donne une définition48(*). Elle fait partie des moyens
habituels d'extorsion de renseignements ou d'aveux aux personnes
arrêtées dans les commissariats de police, les brigades de
gendarmerie et même dans certaines garnisons. Ses formes n'ont de limite
que l'imagination de leurs auteurs. Rentrent dans cette catégorie de
traitements cruels les bastonnades systématiques avec des objets
variés. Selon le Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des
Peuples, « les tortures laissent des lésions organiques et/ou
psychiques » 49(*). Un cas révélateur de torture peut
être cité.
Selon AMNESTY INTERNATIONAL 50(*), le 27 septembre 1995 au soir, Guillaume Kibafori
SORO, alors secrétaire général de la FESCI, est
interpellé par les membres des forces de sécurité
appartenant à la Direction de la Sécurité du Territoire
(DST). Les jours suivants, au moins huit autres membres de la FESCI sont
à leur tour arrêtés, puis tous détenus au secret
sans inculpation durant plus de deux mois. Or, c'est généralement
durant les périodes de détention au secret, alors que les
suspects n'ont accès ni à leurs familles, ni à un avocat,
ni dans certains cas, à un médecin, qu'ont lieu la plupart des
cas de torture. C'est ainsi que le 2 décembre, certains des
étudiants, au moment de leur libération, portaient des traces
visibles de torture. L'un d'eux avait les pieds enflés probablement
pour avoir été battus sur la plante des pieds. Un autre, Charles
BLE GOUDE, avait été hospitalisé, le 29 novembre, à
la suite d'une tentative de suicide due, selon lui, au stress d'une longue
détention au secret.
Les violations des droits civils et politiques touchent aussi
la liberté d'association et à la liberté de
circulation.
Paragraphe II : L'hostilité à
l'égard de la liberté d'association et de la liberté de
Circulation
La liberté d'association (A) et la liberté de
circulation (B) ne sont pas non plus épargnées. Elles font
parties, à notre sens, des droits de la première
génération les plus violés sur l'espace universitaire. Il
importe de les examiner l'un après l'autre.
A- Le mépris à l'égard de la
liberté d'association
La liberté d'association est consacrée par les
articles 20 de la DUDH, 22 du PIDCP, 10 de la CADHP et régie par la loi
ivoirienne N° 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux associations.
La liberté d'association suppose que les
individus peuvent créer des associations et y adhérer sans que
cette liberté soit subordonnée à une autorisation de
l'Etat. L'exercice de cette liberté requiert d'autres libertés,
notamment les libertés de réunion et d'expression.
La liberté de réunion suppose que
« les participants à une manifestation doivent pouvoir la
tenir sans avoir à redouter des brutalités que leur infligeraient
leurs adversaires. Pareille crainte risquerait de dissuader les associations ou
autres groupes défendant des opinions ou intérêts communs
de s'exprimer ouvertement sur les thèmes brûlants de la vie de la
collectivité » 51(*).
Dans le milieu universitaire, la FESCI inspire une telle
crainte, empêchant ainsi d'autres associations de s'y réunir.
Celles qui s'entêtent à le faire subissent son courroux. C'est le
cas de l'AGEECI. Justifiant les brutalités à l'égard de
cette organisation, l'ex-Secrétaire général de la FESCI,
Serge KOFFI affirme que « l'AGEECI n'est pas une organisation
étudiante et nous ne pouvons pas les laisser se réunir sur le
campus » 52(*).
La liberté d'expression, quant à elle, implique
la liberté de pensée et la liberté d'information. Celle-ci
ne semble exister que pour la FESCI. Selon la Division des Droits de l'Homme de
l'ONUCI, deux étudiants membres de l'AGEECI distribuaient des prospectus
à la gare Nord à Adjamé, le jeudi 14 juillet 2005, pour
annoncer la tenue d'une conférence publique de leur organisation. Pour
cette raison, ils ont été enlevés par des
éléments de la FESCI et conduits à la cité rouge de
Cocody. A leur libération, les membres de l'AGEECI avaient le visage
tuméfié et des écorchures aux coudes et aux genoux. L'en
d'eux avait les dents cassées53(*).
Qu'en est-il de la liberté de circulation ?
B- La violation de liberté de
circulation
La liberté de circulation est protégée
par l'article 13 de la DUDH, l'article 12 du PIDCP et de la CADHP. Elle inclut
la liberté de déplacement, souvent désignée comme
la liberté d'aller et de venir. Cette liberté suppose tant la
liberté de circulation dans un Etat que celle de sortir d'un
Etat54(*).
La liberté d'aller et de venir des acteurs du monde
universitaire est constamment entravée par des étudiants
manifestant leur mécontentement. Ces étudiants ont l'habitude
d'exprimer leur colère en fermant des voies ouvertes à la
circulation, en particulier celles qui sont aux abords des cités
universitaires. Les objets utilisés à cet effet sont des tables,
des pneus brûlés, des troncs d'arbres, des briques,...Pendant ces
manifestations, les étudiants vont jusqu'à se substituer aux
forces de l'ordre en procédant à des contrôles
d'identité et des fouilles corporelles.
Le 22 avril 1993, des manifestations à la cité
universitaire de Yopougon sont ponctuées par des poses de barricades sur
la voie publique et débouchent sur l'incendie d'un autobus de la
Société de Transport Abidjanais (SOTRA).
Les droits civils et politiques ne sont pas la seule
génération des droits de l'Homme qui est méprisée
sur l'espace universitaire ivoirien. Les droits économiques sociaux et
culturels subissent le même sort.
Section II : La violation des droits
économiques, sociaux et culturels
Les droits économiques, sociaux et culturels sont les
droits de la deuxième génération. Vus comme des
"droits-créances", ils permettent aux individus de réclamer
certaines prestations à la collectivité représentée
par les pouvoirs publics. Ils présupposent aussi, non plus une
conception libérale de l'Etat, qui implique que ce dernier
représente un risque pour l'indépendance individuelle, mais une
conception de l'"Etat providence" doté d'un pouvoir d'intervenir dans la
vie sociale.
A l'Université, les droits économiques, sociaux
et culturels sont bafoués. Parmi ces droits, l'on peut citer le droit
à l'éducation et le droit à la propriété
(Paragraphe I), ainsi que le droit au travail et le droit au logement
(Paragraphe II).
Paragraphe I: La négation du droit à
l'éducation et du droit à la propriété
Il convient d'analyser d'abord la violation du droit à
l'éducation avant de voir celle relative au droit à la
propriété.
A- La violation du droit à
l'éducation
Le droit à l'éducation est protégé
par l'article 26 de la DUDH, l'article 13 du PIDESC, l'article 17 de la CADHP
et par l'article 7de la constitution ivoirienne.
Le droit à l'éducation recouvre le droit qu'a
toute personne d'acquérir des connaissances et des valeurs. Il renferme
notamment le droit d'accès aux établissements scolaires existant
à un moment donné et le droit d'obtenir la reconnaissance
officielle des études accomplies conformément aux règles
en vigueur dans l'Etat.
Dans l'enseignement supérieur ivoirien, la violation du
droit à l'éducation est monnaie courante. La Division des Droits
de l'Homme de l'ONUCI en donne des illustrations. Pendant la période de
janvier à avril 2006, des grèves intermittentes menées
aussi bien par les élèves et étudiants que par les
enseignants, ont perturbé continuellement le secteur de
l'éducation. La FESCI a même usé de violence physique pour
imposer son mot d'ordre de boycott des cours.
A partir du 14 mars 2006, la Coordination Nationale des
Enseignants et Chercheurs du supérieur (CNEC) a entamé une
grève en vue de revendiquer une amélioration de conditions de vie
et de travail. Aux motifs qu'ils ne voulaient pas d'une autre année
invalidée, des éléments de la FESCI ont
délogé les élèves des lycées et
collèges de certaines communes d'Abidjan, notamment de Cocody. Ils ont
en outre perpétré des violences et des vols dans les
universités privées et grandes écoles telles que
l'Université Canadienne et l'Université Catholique de l'Afrique
de l'Ouest (UCAO)55(*).
Toutes ces perturbations du système universitaire produisent un effet de
dévaluation des diplômes ivoiriens. Cette situation se donne
d'être mieux constatée lorsqu'on se situe sur le plan
international. En effet, les diplômes ivoiriens sont de moins en moins
côtés. D'après le professeur EHILE Etienne, de 1991
à 1994, l'UNESCO a remis en cause le BAC ivoirien pour cause de
tricherie et mauvaise organisation. La France, quant à elle, a
exigé le recul d'une année pour tous les étudiants
ivoiriens voulant s'y inscrire56(*).
En dehors du droit à l'éducation, le droit
à la propriété n'est pas non plus épargné.
Il est également bafoué.
B- L'hostilité à l'égard du droit
à la propriété
Le droit à la propriété est
consacré par l'article 17 de la DUDH, l'article 14 de la CADHP et
l'article 15 de la constitution ivoirienne.
Le droit à la propriété est un droit
réel conférant toutes les prérogatives que l'on peut
avoir sur un bien. Malheureusement, l'on assiste sur l'espace universitaire
à des formes de privations de propriété.
En 2003, le Président de la République a offert
une aide financière aux étudiants déplacés
internes. Ceux qui ont perçu leur part ont été contraints
de verser un certain montant à la FESCI. Selon le témoignage de
quelques étudiants, les retardataires n'ont pu percevoir la leur. La
FESCI est passée après pour exiger cet argent auprès de
l'administration universitaire chargée des bourses d'étudiants.
Cette forme de racket s'étend souvent aux commerçants et
tenancières de maquis établis sur le campus57(*).
Sur ces commerçants et autres tenancières de
maquis installés dans le périmètre des différents
campus universitaires pèse une espèce d'impôt mensuel
instauré et recueilli par la FESCI. Refuser de payer, c'est s'exposer
à des agressions ou à un déguerpissement des lieux.
Jean Yves DIBOPIEU, ex-Secrétaire général
de la FESCI, confirme l'existence d'une telle pratique. Il soutient que cette
pratique de racket sur les campus est triste, scandaleuse et antisyndicale.
« ...La FESCI étant une structure vaste et complexe,
certains individus, pour des raisons égoïstes, personnelles, se
permettent des actions isolées » 58(*).
En dehors du droit à l'éducation et du droit
à la propriété, le sort du droit au travail et celui du
droit au logement ne sont guère meilleurs.
Paragraphe II : le mépris du droit au
travail et du droit au logement
Le droit au travail et le droit au logement sont liés,
car la violation de celui-là favorise celle de celui-ci. C'est pourquoi,
l'analyse de la violation du droit au travail (A) précèdera celle
du droit au logement (B).
A- La négation du droit au travail
Le droit au travail est prévu par l'article 23 de la
DUDH, l'article 7 du PIDESC et l'article 14 de la constitution ivoirienne.
Il suppose que l'individu doit jouir de conditions de travail
justes et favorables. Ce qui implique, notamment, la sécurité au
travail. Cette sécurité est presque inexistante dans les
universités de Côte d'Ivoire. Ainsi, baignant dans un climat
d'insécurité quotidien et guidés par leur instinct de
conservation, le personnel enseignant et le personnel administratif sont plus
préoccupés, par leur intégrité physique que par le
travail qu'ils doivent accomplir.
En effet, lors des manifestations de colère ou de
grève, des étudiants brandissent souvent la violence physique
pour inviter les enseignants à suspendre leurs cours. Ceux-ci
préfèrent obtempérer en respectant le mot d'ordre des
étudiants, plutôt que de se voir violenter.
Mme HAMDAN, professeur de Biosciences a été
violentée par de la FESCI en avril 1999, dans l'exercice de ses
fonctions. Lors d'une manifestation, certains étudiants dudit syndicat
ont fait irruption dans la salle et l'ont roué de coups en plein
cours59(*).
Les conditions de travail du personnel administratif ne sont
pas non plus reluisantes en terme de sécurité. La forte pression
qu'exerce la FESCI contribue largement à les maintenir dans le climat
d'insécurité. Cela s'exprime par des menaces et aussi des actions
violentes à l'endroit de ce personnel.
A l'Unité Régionale de l'Enseignement
Supérieur (URES) de Korhogo en 2001, des étudiants ont
exigé le départ du Directeur de l'Institution. Pour mettre en
exécution leur revendication, ces étudiants ont d'abord
séquestré leur Directeur. Ils l'ont ensuite conduit de l'URES
à la préfecture de Korhogo, distante de 5 km, à pied et en
culotte. Face à une telle situation, le Préfet a transmis la
revendication des étudiants au ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique et un nouveau Directeur a
été désigné en Conseil des Ministres60(*).
Ce climat d'insécurité permet aux
étudiants de faire la loi sur l'espace universitaire. Ils vont
jusqu'à se substituer pratiquement au Centre Régional des OEuvres
Universitaires (CROU) dans la gestion des logements d'étudiants.
B- La violation du droit au logement
Le droit au logement est protégé par l'article 25
de la DUDH, l'article 11 du PIDESC et l'article 7 de la Constitution
ivoirienne.
Le logement constitue l'un des besoins essentiels les plus
élémentaires de tout être humain, au même titre que
la nourriture et l'habillement.
Dans le milieu universitaire, de nombreux étudiants en
sont privés. Il est vrai que les résidences universitaires ne
sont nombreuses. Seulement, la violation du droit au logement s'opère
dans le cadre de la mauvaise gestion du peu de chambres existant.
S'il est vrai que la forte pression exercée par des
étudiants sur le personnel administratif joue beaucoup en faveur de la
gestion des chambres par ces étudiants, cette raison n'est pas
suffisante. Il suffit d'interroger l'histoire récente pour s'en rendre
compte. En effet, dès les premiers jours de la transition militaire, en
2000, avec l'onction du général GUEI Robert, la FESCI obtient la
réouverture des cités universitaires que le régime BEDIE
avait fermées pour réfection. Ainsi, le général
donne à la FESCI les pleins pouvoirs en matière d'attribution des
chambres en cité universitaire. La gestion de ce pouvoir par la FESCI
laminera finalement le pouvoir des Directeurs de cités. Dans les
chambres d'étudiants, la FESCI installe ou fait déguerpir qui
elle veut, sans contrôle de l'administration universitaire. De nombreux
étudiants boursiers qui ont droit à un logement en
résidence universitaire en sont privés. Pendant ce temps, des
personnes qui n'ont pas ou plus le statut d'étudiant monopolisent des
chambres, parce qu'elles ont la faveur de la FESCI. D'autres étudiants
disposent de plusieurs chambres qu'ils mettent en location. KAKOU Brou, plus
connu sous l'appellation de Maréchal K.B, est un étudiant inscrit
en thèse de doctorat. Il est présenté comme l'un des
pères fondateurs de la FESCI. A la question d'un journaliste61(*) de savoir le nombre de
chambres dont il dispose sur les 272 qu'il ni avoir en sa possession, il
répond : « je n'ai que 23 chambres ».
Et pour justifier ce nombre de chambres, il affirme : «
seule la lutte paie ».
En somme, l'analyse de la violence en milieu universitaire
nous aura permis de mieux découvrir ce phénomène.
Grâce à cet examen, nous avons pu immerger dans la violence pour
en ressortir ses sources et ses expressions.
Après ce diagnostic, sûrement non exhaustif, il
est à présent possible, faute de pouvoir éradiquer la
violence à l'Université, de proposer quelques pistes
correctives
PARTIE II : LES PERSPECTIVES DE SOLUTIONS A LA
VIOLENCE
EN MILIEU UNIVERSITAIRE
La réduction de la violence impose deux types
d'actions : une sur l'organisation qui l'engendre et l'autre sur les
comportements des acteurs qui la manifestent. Ces perspectives de solution
seront en mesure d'agir profondément sur les causes et les
manifestations retenues de la violence en milieu universitaire.
Ces perspectives se traduiront par des reformes à
opérer à l'Université (Chapitre I) et par l'instauration
au sein de cette institution d'un organe d'autorégulation de l'exercice
des droits et libertés s'avère utile (Chapitre II).
CHAPITRE I : LA REFORME DE L'UNIVERSITE
TYEOULOU-DYELA appréhende les réformes
institutionnelles comme celles « ayant une incidence ou une influence
sur l'existence, l'organisation, les attributions et le fonctionnement d'une
institution ou des institutions d'Etat »62(*). Ces reformes doivent
être appliquées à l'Université en vue de
réduire la violence en milieu universitaire. Du fait du caractère
onéreux d'un tel ouvrage, l'Etat devra solliciter l'aide de partenaires.
Les reformes envisagées peuvent être
classées en deux catégories : les reformes
infrastructurelles (Section I) et les reformes superstructurelles (Section
II).
Section I : les reformes infrastructurelles
L'Université est devenue exigue vue le grand nombre
d'étudiants. Il importe de corriger cette situation, source de violence,
en accroissant la capacité d'accueil de l'institution (Paragraphe I).
Les conditions de vie et de travail des acteurs du monde
universitaire sont précaires. Il urge aussi de les améliorer
(Paragraphe II).
Paragraphe I : L'augmentation de la
capacité d'accueil de l'Université
L'amélioration de la capacité d'accueil de
l'Université passe soit par la réhabilitation de ses
infrastructures (A), soit par la décentralisation de ses structures
(B).
A- la réhabilitation des infrastructures
universitaires
Après un état des lieux des infrastructures
universitaires, l'option sera prise par l'Etat, de rénover les locaux et
les ramener à leur usage initial et officiel. Ainsi, la
rénovation des infrastructures universitaires touchera les
bâtiments, les salles de cours, salles de travaux dirigés et les
amphithéâtres, les bureaux. Il s'agira de refaire les peintures,
les portes et fenêtres, les plafonds, les murs fissurés...
Aussi, la réhabilitation des infrastructures
universitaires devra aussi s'étendre au déguerpissement des
cabines cellulaires, des photocopieuses établies en désordre et
des vendeurs ou vendeuses de cigarettes anarchiquement installés. Ils
seront remplacés par des espaces verts. Ce qui permettra de restaurer
l'environnement universitaire en pleine dégradation.
Egalement, la réfection de lieux pouvant favoriser la
tolérance et des échanges réciproques entre les
différents acteurs du monde universitaire ne serait pas superflue. Ces
cadres de convivialités (paillotes, cafétérias, salles
polyvalentes,...contribueront à faire baisser quelque tension entre
eux.
La réhabilitation des infrastructures universitaires ne
suffira pas, à elle seule, à améliorer la capacité
d'accueil de l'Université. La décentralisation de ses structures
s'impose.
B- La décentralisation des structures
universitaires
Il s'agit d'un processus qui permettra de désengorger
l'université de Cocody. L'Etat avait entamé ce processus en
créant les universités d'Abobo-Adjamé et de Bouaké,
en vue de décongestionner l'Université-mère de Cocody.
Malheureusement, cet objectif est resté un voeu pieux en raison de la
démographie universitaire galopante. Aujourd'hui plus que jamais, il y a
une impérieuse nécessité de réactiver la
6e orientation de l'Enseignement Supérieur qui est de
« poursuivre la décentralisation des structures
d'Enseignement Supérieur »63(*). La
décentralisation ou la régionalisation des formations
d'enseignement supérieur a pour avantage de rapprocher les structures de
formation des populations. Elle permet également leur participation au
développement régional, réduisant ainsi les lourdes
inégalités que l'on observe, bien souvent, entre les
régions. Selon le Professeur CISSE Ibrahim Bacongo, des dispositions
sont en train d'être prises pour décongestionner
l'université de Cocody qui à une population de 60.000
étudiants. Des universités seront créées à
Man, San-pédro et Bondoukou et les URES de Daloa et Korhogo seront
transformées en université de plein exercice64(*).
Ainsi, l'augmentation de la capacité d'accueil de
l'Université à travers la réhabilitation des
infrastructures et la décentralisation de l'Université
permettra d'éviter une trop grande concentration des
populations sur un même campus, source de promiscuité et de
violence.
Cette action doit être complétée par
l'amélioration des conditions de vie et de travail des acteurs du monde
universitaire.
Paragraphe II : L'amélioration des
conditions de vie et de travail des acteurs
du monde
universitaire
La violence en milieu universitaire est également une
réaction des acteurs de ce milieu contre leurs
mauvaises conditions de vie et de travail. Il apparaît logique que
l'amélioration de ces conditions tant pour les enseignants (A) que pour
les étudiants (B) s'inscrive dans la lutte contre la violence.
A- Concernant les enseignants
Il est inutile de rappeler le rôle important
d'éducateur et de modèle des étudiants assigné aux
enseignants. Si ces derniers désertent les amphithéâtres
et autres salles de travaux dirigés ou exercent leur fonction sans
motivation, c'est dire que les étudiants n'auront aucun repère et
vont s'embourber dans la violence. C'est pourquoi, l'Etat doit tout mettre en
oeuvre pour revaloriser la fonction d'enseignant. Celle-ci peut se faire par
l'amélioration de leurs conditions de travail: des bureaux avec un
minimum de confort et des casiers devraient pouvoir être construits, des
micros devraient être achetés pour les cours magistraux.
La revalorisation de la fonction d'enseignant par l'Etat
serait possible par l'octroi d'un traitement juste et conséquent aux
universitaires. Ce qui leur permettra de recouvrer l'autorité
indispensable à leur mission d'éducateur. En agissant ainsi,
l'Etat pourra les garder dans l'enseignement supérieur, y attirer les
titulaires de doctorat et même faire revenir les expatriés. En
effet, après des études équivalant à un BAC + 8 ou
+ 10, les chercheurs et enseignants ont le droit d'être logés
à une bonne enseigne, au niveau de leur traitement.
En dehors des enseignants, l'Etat devra se pencher sur la
situation des étudiants.
B- Relativement aux étudiants
S'adressant aux étudiants, le ministre CISSE Bacongo a
affirmé que la violence, fille des conditions dans lesquelles vous
vivez, avait fini par prendre le dessus dans votre milieu65(*). Cette assertion du ministre
sous-entend que la réduction de la violence en milieu universitaire
dépend également de l'amélioration des conditions de vie
des étudiants. Ces conditions se sont si bien dégradées
qu'il urge pour l'Etat de réagir. Une des réactions de l'Etat
s'est traduite par 1'organisation d'un atelier de réflexion sur
« l'amélioration des conditions de vie dans les
résidences universitaires : quelles actions pour y parvenir ?
», les 16, 17 et 18 novembre 2007, à l'Institut
Industriel de l'Afrique de l'Ouest (IIAO), à Grand - Bassam, avec des
syndicats et organisations d'étudiants66(*). L'objectif de cet atelier était de
définir de façon consensuelle, les modalités
d'« amélioration des conditions de vie dans les
résidences universitaires, pour la poursuite de bonnes études
universitaires et une cohabitation pacifique entre
étudiants »67(*). Des propositions dignes d'intérêt, de
nature à réduire la violence, ont été faites. Nous
en citerons quelques unes.
Concernant la réhabilitation des résidences
universitaires, elle aura lieu grâce à un fonds de
réhabilitation constitué du prélèvement sur la
caution versée pour les résidences, le budget du CROU et d'autres
sources de financement à rechercher.
A propos de l'assainissement de l'environnement des
résidences, il implique la création de nouvelles cités
universitaires, l'expulsion des non étudiants des cités
universitaires, la création de centres commerciaux modernes pour
éviter les installations anarchiques, l'équipement et
l'augmentation du nombre des médecins de cité et la
réglementation de la sonorisation des maquis, jeux vidéo,...
Relativement à l'accroissement des capacités
d'accueil, il est proposé à l'Etat son implication de l'Etat dans
la recherche de nouveaux partenaires techniques et financiers pour la
construction de nouvelles universités, l'implication des
collectivités décentralisées dans la construction des
cités universitaires et l'incitation des promoteurs privés
à la construction de nouvelles résidences universitaires.
Quant aux loisirs et activités socioculturelles et
sportives, il a été proposé la réhabilitation et la
création de nouvelles infrastructures, l'intégration d'une
politique de promotion du sport depuis le cycle primaire, la promotion des
voyages de loisirs, la création de salles de jeux et cybercafés
en résidences universitaires, l'organisation et la promotion des jeux de
loisirs tels que les jeux de scrabble, d'échec, de dame, ...
Toutes ces propositions sont très séduisantes.
Il reste maintenant à espérer que celles-ci ne restent pas lettre
morte ; mais au contraire, qu'elles soient mises effectivement en pratique
pour lutter contre la violence à l'Université.
Ainsi donc, les reformes infrastructurelles à envisager
pour lutter efficacement contre la violence, doivent être de nature
à améliorer tant la capacité d'accueil de
l'Université que les conditions de vie et de travail des acteurs du
monde universitaire.
Ce type de reformes ayant été
réalisées, il est à présent possible d'appliquer
une autre modalité de reforme.
Section II: Les reformes superstructurelles
Les reformes superstructurelles permettront
de lutter contre la violence à l'Université en faisant de notre
institution un levier du développement. A cet effet, ces reformes
interviendront d'une part au niveau pédagogique (Paragraphe I), et
d'autre part, sur le plan politico-stratégique (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les reformes d'ordre
pédagogique
Les reformes d'ordre pédagogique touche à
l'introduction de l'éthique à l'Université (A) et à
la redynamisation de la recherche scientifique (B).
A- La dimension éthique
L'aspect éthique occupe une place de choix dans les
reformes d'ordre pédagogique.
Le terme "éthique"désigne
« l'art de se conduire, de diriger sa conduite au milieu de
l'ensemble des moeurs, coutumes et événements divers qui
surgissent et troublent la tranquillité habituelle des
choses »68(*). L'individu qui applique cet art de vivre,
évite toutes démesures, notamment des actes de violence, dans ses
relations avec les autres. Il l'acquiert en s'interrogeant sur la portée
de ses actes, en se référant à lui-même, à sa
conscience intérieure avant d'agir. Il ne peut effectuer ce mouvement
réflexif que si des valeurs éthiques lui sont
préalablement enseignées69(*). C'est pourquoi, lors de la formation
pédagogique des enseignants, il serait bien d'attirer longuement leur
attention sur leur responsabilité quant à leur rôle
d'éducateur et de censeur vis à vis des étudiants,
l'avenir de la nation. Egalement, les commissions scientifiques et
pédagogiques se devraient d'évaluer de temps à autre, les
cours des enseignants dans un souci de promotion de l'éthique de la
connaissance. Une fiche des cours à dispenser pourrait être
exigée à cet effet. Enfin, il serait utile d'instituer, dans
toutes les Unités de Formation et de Recherche (UFR), un cours de morale
et d'éthique pour les étudiants en vue de préparer des
futurs cadres pleins de vertus. La préparation du cadre de demain passe
déjà par le port de vêtements décents et non
extravagants pour aller au cours.
Ainsi, la communauté universitaire sera d'autant dans
la paix que ses membres se conformeront à l'éthique.
B- La redynamisation de la recherche
La redynamisation de la recherche doit d'abord consister
à réduire les temps d'enseignement pour permettre aux chercheurs
de mieux se consacrer aux activités de recherche. La revue à la
hausse des primes de recherche serait une bonne source de motivation pour eux.
Les résultats de ces recherches doivent être publiées dans
des revues scientifiques. Il faudra donc multiplier ces revues pour chaque
UFR.
La redynamisation de la recherche doit aussi permettre de
recentrer les activités de recherche sur les problèmes de
développement économique et social et sur l'amélioration
du système éducatif, pour faire en sorte que l'enseignement
supérieur et la recherche précèdent et accompagnent le
développement de l'Etat.
Ainsi, les reformes d'ordre pédagogique, à
travers l'introduction de l'éthique à l'Université et la
redynamisation de la recherche, détournent la communauté
universitaire de la violence. C'est aussi le cas des reformes d'ordre
politico-stratégique.
Paragraphe II : Les reformes d'ordre
politico-stratégique
Les reformes politico-stratégiques vont installer
l'Université dans une position prospective. Elles vont créer une
adéquation entre formation universitaire et emploi. Ce qui va fait
naître en l'étudiant l'espoir d'un avenir heureux et lui
ôter sa conviction de « génération
sacrifiée ».
Ces reformes concernent l'instauration d'une politique de
l'emploi (A) et la réorientation de la professionnalisation (B).
A- L'instauration d'une politique de
l'emploi
L'une des causes de la violence à l'Université
est le manque de débouchés pour les étudiants.
L'instauration d'une politique de création d'emploi ou d'insertion des
diplômés s'impose. Elle va faire naître en l'étudiant
l'espoir d'un avenir heureux et lui ôter sa conviction de
« génération sacrifiée »,
source de violence. Pour ce faire, l'Etat pourrait mettre en place un
partenariat avec les opérateurs économiques,
concrétisé notamment par leur participation aux organes de
gestion des universités.
Par ailleurs, en sortant de l'Université, il va de soi
que le diplômé ne possède aucune expérience
professionnelle. Or, il est de notoriété publique que dans la
plupart des appels d'offre d'emploi, les entreprises réclament aux
postulants une expérience professionnelle. Il appartient par
conséquent à l'Etat de procéder à un plaidoyer
auprès de ces entreprises afin qu'elles revoient leur condition
d'embauche. L'acceptation des entreprises serait facilitée par une
meilleure professionnalisation de la formation.
B- La Réorientation de la professionnalisation
La professionnalisation est aussi un instrument de lutte
contre la violence car, selon le professeur Lou Bamba,
« l'Université qui forme à des emplois favorise la
paix »70(*).
La professionnalisation vise à rendre l'étudiant
apte à exercer un emploi dès sa sortie de l'Université.
Elle lui permet donc d'être immédiatement opérationnel.
Mais, la professionnalisation ne peut s'arrêter à ce point. Il
importe d'améliorer la pertinence de l'enseignement supérieur en
adaptant ses missions aux nouvelles exigences du développement
économique, social et culturel autant, bien sûr, qu'au contexte
national. C'est dire que la professionnalisation ne signifie pas seulement la
formation à des métiers déjà existants ; mais
bien plus, cela demande qu'on forme des femmes et des hommes de sorte qu'ils
soient capables par eux-mêmes d'inventer des métiers, d'initier
des actions innovantes, de se construire socialement.
CHAPITRE II : L'INSTAURATION D'UN OBSERVATOIRE
A
L'UNIVERSITE
Un observatoire est « un organisme chargé
de rassembler et de diffuser des informations relatives aux faits politiques,
économiques, sociaux71(*) .»
La mise en place d'un observatoire pourrait aider à
combattre la violence en milieu universitaire. La Ligue Ivoirienne des Droits
de l'Homme (LIDHO) l'a si bien compris qu'à l'issue d'un
séminaire sur « la violence en milieu
universitaire » tenue du 1er au 3 décembre
2006 qu'elle a organisé, l'idée de création de
l'Observatoire des Droits Et Libertés en Milieu Universitaire (ODELMU) a
été retenue. Le 19 janvier 2007, cet observatoire a
été officiellement installé.
L'intérêt d'un tel organe réside en sa
double mission de promotion (Section I) et de protection (Section II) qu'elle
mène.
Section I : La mission de promotion de la non
violence
La promotion de la non violence consiste à sensibiliser
l'opinion à la non violence et aux droits de l'Homme pour mieux les
faire connaître et renforcer leur exercice. Elle contribue à la
prévention de leur violation, décourage l'impunité,
favorise une culture des droits de l'Homme et, à terme, donne aux
individus et aux groupes des moyens d'agir72(*).
L'Observatoire des Droits Et Libertés en Milieu
Universitaire73(*) s'est
assigné une telle mission. En effet, selon l'article 1er de
ses statuts, l'ODELMU « a pour objet de promouvoir les droits et
libertés fondamentaux collectifs et individuels en milieu
universitaire... »
La principale activité de promotion de la non
violence que l'observatoire mène à
l'Université est la formation des étudiants à la culture
de la paix (Paragraphe I). En dehors de cette activité, la promotion de
la non violence revêt d'autres formes (Paragraphe
II).
Paragraphe I : La formation des étudiants
à la culture de la paix
Selon l'UNESCO, « les guerres prenant
naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent
être élevées les défenses de la paix74(*). » C'est dire que
l'éducation à la culture de la paix peut s'analyser comme une
solution à la violence à l'Université.
L'éducation à la culture de la paix consiste
à inculquer aux étudiants un ensemble de valeurs, d'attitudes
et de comportements qui traduisent le respect de la vie, de la personne
humaine, de tous ses droits, le rejet de la violence et l'attachement aux
principes de libertés, de justice, de solidarité, de
tolérance et de compréhension entre les groupes et les
individus75(*).
Les valeurs en question (A) doivent être transmises aux
étudiants, à travers des méthodes et techniques
appropriées (B).
A- Les valeurs à transmettre aux
étudiants
L'analyse de l'article 1er de l'Acte Constitutif de
l'UNESCO permet de dégager 7 valeurs76(*). Ces valeurs peuvent être regroupées en
valeurs politico-juridiques, en valeurs sociales et en valeur
écologique. Pour lutter contre la violence en milieu universitaire, il
importe de privilégier les valeurs politico-juridiques et les valeurs
sociales.
Les valeurs politico-juridiques sont aussi appelées
valeurs de la citoyenneté. Et comme leur nom l'indique, ces valeurs ont
une composante politique, la démocratie et une composante juridique, le
Droit et les droits de l'Homme.
« Selon ses racines grecques, le mot
démocratie désigne le pouvoir du peuple (démos,
kratos) »77(*). Cette même idée est reprise plutard par
Montesquieu qui écrit en 1748 ceci : « lorsque, dans
la République, le peuple en corps a la souveraine puissance, c'est une
démocratie ».78(*)
Le gouvernement démocratique repose sur le
principe que le peuple est souverain : chaque citoyen détient une
parcelle de pouvoir, de souveraineté. C'est le gouvernement du peuple
par le peuple (selon la règle de la majorité). Dans ce
système de gouvernement, l'individu connaît le sens et le mode de
participation adéquat à la vie politique. Le droit positif et les
droits et libertés y sont respectés et s'épanouissent.
La dimension politique étant une dimension
indispensable et incontournable pour « être
homme »79(*), on comprend que les acteurs de
l'Université ne puissent se départir de la politique. Au
contraire, ils doivent participer sainement à la vie politique. Pour ce
faire, ces étudiants doivent être éduqués à
la citoyenneté. Les valeurs reçues les aideront à
s'extraire du parrainage des partis politiques et à s'affranchir des
manipulations politiciennes de toutes sortes. Ils pourraient, par
conséquent, être imbibés du respect de la dignité
humaine et mettre ainsi fin aux manifestations de la violence, aux violations
des droits de l'Homme.
L'importance de ces valeurs politico-juridiques a amené
l'ODELMU à inscrire, parmi les 3 thèmes80(*) de son premier atelier de
formation, un thème sur « les droits de
l'Homme ». Cet atelier de formation a eu lieu le 8
février 2007, à l'INADES-FORMATION. Ce thème a
été animé par le professeur DEGNI SEGUI, professeur
agrégé de droit public. L'atelier, comme tous les autres, a
regroupé toutes les 25 organisations d'étudiants, d'enseignants
et de personnel administratif membres de l'ODELMU, chacune
représentée par 3 membres.
Les valeurs sociales, quant à elles, sont
« liées au sens moral de
l'individu»81(*). Ces valeurs favorisent la coexistence pacifique
entre les individus. Ainsi, inculquées à la communauté
universitaire, elles permettront de mettre fin à la violence et
d'instaurer la cohésion sociale à l'Université, à
travers la non violence, la tolérance et la solidarité.
La non violence est caractérisée par le refus
d'utiliser la violence pour atteindre ses buts. Se prononçant en faveur
de la non-violence dans la lutte contre la ségrégation raciale,
Martin Luther King affirme : « [...] par votre
souffrance et votre volonté d'accepter les coups sans y répondre,
vous vous mettez alors en situation d'influencer le comportement de votre
adversaire, vous mettez à nu ses valeurs morales et le rendez
vulnérable... »82(*)
La tolérance implique l'indulgence et la
compréhension patientes. C'est la capacité à admettre le
point de vue d'autrui et à avoir l'ouverture d'esprit.
Relativement à la solidarité, elle est un
sentiment qui pousse les hommes à s'accorder une aide mutuelle. Aussi,
l'éducation des étudiants à la solidarité visera
à développer chez ces derniers le sens de la
générosité et d'ouverture sur l'entraide
réciproque.
Ainsi donc, l'éducation des étudiants aux
valeurs sociales leur communiquera le sens de la responsabilité, le
respect de soi et l'ouverture dans les relations humaines. Ce qui aura pour
effet de corriger la dégradation des moeurs et l'irrespect de
l'autorité.
Egalement, sachant que « le conflit est une
partie intégrante de toute organisation
sociale »83(*) , l'Université ne saurait en
être épargnée. Il appartiendra aux étudiants de le
gérer à travers des techniques pacifiques : la communication
non violente, la médiation, la négociation,...C'est pourquoi,
lors du 1er atelier, les participants ont aussi été
instruits sur la « méthodologie de lutte contre la non
violence », animée par le docteur DJE BI TCHAN,
enseignant de psychologue à l'université de Cocody. Aussi, le 26
avril 2007, un autre atelier de formation a eu lieu sur « les
méthodes de gestion pacifiques des conflits ». Son
animation a été confiée au cabinet NETWORK of EDUCATION
AND PEACE CARETEKERS.
S'il est vrai que les valeurs politico-juridiques et les
valeurs sociales peuvent résoudre la question de la violence en milieu
universitaire, encore faut-il qu'elles soient transmises aux étudiants
de façon appropriée.
B- La transmission des valeurs aux étudiants
L'émergence d'un climat de paix, de liberté et
de sécurité à l'Université dépend des
stratégies pédagogiques utilisées pour transmettre les
valeurs politico-juridiques et sociales aux acteurs. Les méthodes
adéquates sont dites méthodes actives. L'ODELMU, dans le cadre
des formations organisées à l'intention des associations et
autres syndicats intervenant dans le milieu universitaire, a opté pour
ces méthodes. Il s'agit de méthodes centrées sur l'action.
Ce qui fait des apprenants les acteurs de la pédagogie. C'est pourquoi,
les méthodes actives sont considérées comme des
instruments d'apprentissage à mettre exclusivement entre les mains des
apprenants.
Les méthodes actives font appel à des exercices
pratiques permettant de mettre en application les valeurs politico-juridiques
et les valeurs sociales, de vivre ces valeurs dans une certaine interaction.
Par cette interaction, les acteurs de l'Université font progressivement
l'expérience d'une vie harmonieuse débarrassée de la
violence. C'est pour atteindre cet objectif que l'ODELMU a choisi, pour
l'éducation de ces derniers, la formule des ateliers de formation.
Il est vrai que l'éducation à la paix des
acteurs de l'Université est sa principale activité de promotion
de la non violence ; mais en dehors de cet aspect, l'ODELMU organise
d'autres activités.
Paragraphe II : Les autres activités de
promotion de la non violence
Les autres activités de l'ODELMU de promotion de la non
violence à l'Université concerne une action d'éveil de
l'intérêt des étudiants pour les activités
intellectuelles (A) et une campagne de sensibilisation sur la non violence
(B).
A- L'action d'éveil de l'intérêt
des étudiants pour les activités intellectuelles
Il importe de signaler que l'ODELMU, pour être efficace
contre la violence, est composé et animé par des associations
d'étudiants, de personnel administratif et d'enseignants. En
réunissant ces différents acteurs du monde universitaire au sein
d'une même structure, l'ODELMU favorise leur rapprochement qui permet de
briser le mur de méfiance. Un tel rapprochement devrait être
entretenu par l'organisation d'activités de réflexion sur
l'actualité en rapport avec des thèmes liés à la
non violence et d'autres vertus sociales. Il s'agirait, pour l'observatoire,
d'amener les acteurs de l'Université à confronter sainement leurs
différences par des conférences et débats publics mensuels
en milieu universitaire, dirigés par des personnalités pouvant
être des exemples pour la jeunesse. A ce niveau, le mérite de
l'Observatoire des Droits Et Libertés en Milieu Universitaire aurait
été de créer un cadre d'échanges entre les
différents acteurs afin de les amener, non plus à se battre, mais
à débattre car, « on n'éclaire point les
esprits avec la flamme des bûchers, parce que la vérité
luit de sa propre lumière »84(*).
Malheureusement, l'ODELMU n'a pu organiser de
conférences et débats publics à l'Université. Cette
situation trouve sa justification dans la perturbation de son planning
d'activités due à la grève des enseignants du
supérieur déclenchée le 13 avril 2007, de la destruction
du siège de la LIDHO par des étudiants de la FESCI. Vue leur
importance, l'ODELMU doit se pencher sur l'organisation des conférences
et débats publics qui contribueront fortement à faire reculer la
violence.
S'il est vrai que l'ODELMU n'a pas encore fait ce type
d'action d'éveil de l'intérêt des étudiants pour les
activités intellectuelles, elle a pu organiser une campagne de
sensibilisation.
B- L'organisation d'une campagne de sensibilisation
Un ensemble d'activités coordonnées entreprises
sur une période définie, peuvent aider également à
réduire la violence à l'Université. Ces activités
éducatives, culturelles et informatives s'inscriront dans une
stratégie de proximité, autour de la thématique de la non
violence dans les cités universitaires.
L'ODELMU a expérimenté cette forme de promotion
de la non violence du 29 septembre au 6 octobre 2007. Le thème retenu
était « la non violence active dans les milieux
estudiantins ».
La première phase de cette campagne de sensibilisation
à connu deux étapes. D'abord, dans la matinée, il y a eu
le lancement officiel de la campagne en présence de personnalités
politiques, académiques et de la société civile, ainsi
qu'une conférence de presse animée conjointement par messieurs.
Marcel SEA85(*) et Yves ORHEGA86(*). Ensuite, dans l'après-midi,
un tournoi de football interuniversitaire dénommé
« le tournoi de la non violence », a eu lieu. Il a
mis en compétition des équipes des universités de Cocody,
de Bouaké et d'Abobo-Adjamé.
La dernière phase de cette campagne de sensibilisation
a consisté en une opération d'affichage et de distribution de
prospectus dans les résidences et campus universitaires d'Abidjan. Des
textes protecteurs des droits de l'Homme ont été par la
même occasion distribués aux acteurs du monde universitaire. Cette
opération a été faite par des associations et syndicats
d'étudiants membres de l'ODELMU.
Il convient de relever que la FESCI a été
favorable à l'organisation de la campagne. Cependant, malgré des
contacts réguliers que l'ODELMU ne cesse de multipliés avec elle,
la FESCI ne s'est pas encore faite représenter en son sein.
En dehors de sa mission de promotion des droits de l'Homme,
l'observatoire exerce aussi une mission de protection des droits de l'Homme.
Section II : La mission de protection contre la
violence
« Le concept de protection englobe toutes les
activités visant à garantir le plein respect des droits de la
personne conformément à la lettre et à l'esprit des corpus
juridiques pertinents (c'est-à-dire le droit relatif aux droits de
l'Homme, le droit humanitaire et le droit des refugiés)
»87(*).
A travers cette mission de protection, l'observatoire se
présente comme un espace permanent de témoignage ou
d'échanges d'informations sur les violences subies à
l'Université. Il contribue ainsi à rendre aux victimes leur
dignité en leur restituant la parole.
La mission de protection de l'observatoire s'exerce à
travers l'enquête sur les violations des droits de l'Homme (Paragraphe I)
qui est complétée par d'autres activités de protection
(Paragraphe II).
Paragraphe I : L'enquête sur les violations
des droits de l'Homme
L'article 5 du statut de l'ODELMU énonce qu'elle a pour
objectif général de répertorier et de dénoncer les
situations d'abus ou d'atteintes aux droits et libertés. Consciente
de l'importance de cette mission, l'équipe de coordination88(*) du « projet
d'éducation civique et de lutte contre la violence en milieu
universitaire : création et animation d'un observatoire des droits
et libertés en milieu universitaire », a organisé
un atelier de formation sur la question89(*). Un secrétariat chargé des saisines et
des enquêtes a été créé au sein de l'ODELMU.
Mais, à cause de problèmes de fonctionnement, l'ODELMU n'a pas
encore abordé ce volet de sa mission.
Comment doit-elle mener à bien une enquête sur
les violences en milieu universitaire ?
A- Le déroulement de l'enquête sur les
violences en milieu universitaire
Une enquête sur un cas ou une allégation de
violation des droits humains consiste à recueillir ou à
rechercher des données qui prouvent ou démentent que l'agression
a eu lieu et montrent de quelle manière elle s'est produite, et à
vérifier les allégations ou les rumeurs90(*).
Toutes les recherches qu'entreprendra l'ODELMU en vue de se
documenter sur des cas présumés de violations des droits de
l'Homme doivent être guidées par des principes stricts91(*).
L'enquêteur de l'ODELMU doit recevoir des faits
précis se rapportant notamment à l'identité des personnes
(victimes ou auteurs), à la date et au lieu des faits incriminés,
à la description de ceux-ci, aux éléments de preuves ou
témoignages (documents, armes...).
L'observateur se doit également d'être impartial
et objectif. Il doit donc se dépouiller de préjugés et ne
prendre en compte que les faits et non les parties au conflit ou leur
qualité. La neutralité est la condition de réussite de
l'enquête. Cela implique d'ailleurs le respect des parties qui suppose
que l'enquêteur coopère sans exclusive ni discrimination avec
toutes ces personnes. Ainsi, après avoir écouté la ou les
victimes, il doit aussi écouter le ou les auteurs présumés
des violations. Concernant ces derniers, leur version des faits permettra
d'avoir une idée approximative et plus réelle desdits faits.
Enfin, l'efficacité de l'enquête dépend du
principe de la confidentialité de la procédure. Ce principe
impose de ne pas diffuser des informations qui pourraient amener les auteurs
présumés des faits à en dissimuler certains ou à
détruire des preuves susceptibles d'éclairer lesdits faits, tant
que n'a pas pris fin la procédure.
La procédure d'enquête sur un cas
présumé de violence à l'Université peut se
dérouler en trois phases principales.
D'abord, l'enquêteur de l'ODELMU doit établir le
contact avec la personne à interviewer. Il s'agit, pour lui, de chercher
à gagner la confiance de l'interlocuteur. Après quoi, il pourra
recueillir certains renseignements élémentaires, mais
indispensables à la compréhension des faits.
Ensuite, pendant l'audition proprement dite, il convient de
poser des questions simples et correctes et éviter des questions
tendancieuses ou orientées. les informations recueillis par
l'observateur doivent être consignées par écrits, par la
prise de notes et, au besoin, en utilisant les mots et expressions de
l'interlocuteur. Elles peuvent aussi faire l'objet d'un enregistrement92(*).
Enfin, il lui appartient de faire l'évaluation de
l'information reçu. Il s'agit pour lui d'apprécier les faits
à l'aide de témoignages recoupés et dignes de foi, des
dossiers médicaux, de l'existence de blessures corporelles, de
dégâts matériels,...
L'enquête sur les cas de violations
présumées des droits de l'Homme doit déboucher
nécessairement sur un rapport.
B- Le rapport d'enquête sur les violences en
milieu universitaire
La rédaction du rapport est une phase très
importante, en ce que ledit rapport constitue le résultat de
l'enquête. D'ailleurs, quelle serait une enquête sans le rapport
qui la matérialise ?
Le rapport comporte généralement trois
parties : les faits, les conclusions et les recommandations.
Les faits sont relatifs aux informations recueillies par
l'observateur de l'ODELMU. Elles se ramènent aux faits
incriminés. A ce niveau, il est important que l'observateur exclu tous
jugements de valeur.
Les conclusions sont les réponses à la question
fondamentale posée à l'enquêteur et qui est de savoir s'il
y a eu violation des droits de l'Homme. Cette réponse découle
logiquement de l'analyse analyse des faits. C'est dire qu'avant de
répondre à la question, l'observateur de l'ODELMU doit
procéder à une qualification juridique des faits. Elle consiste
à confronter les faits aux instruments de protection des droits de
l'Homme.
Enfin, les recommandations sont les propositions
concrètes et les conseils utiles de l'enquêteur.
Le rapport rédigé, il reste maintenant
l'étape la plus importante : sa publication. La publication des
résultats des enquêtes rend les auteurs de violation comptables de
leurs actes. Pour les victimes, il s'agit d'une forme de reconnaissance et de
soutien. Il est important que le rapport soit publié sous réserve
des précautions nécessaires à la protection de la vie
privée des victimes.
La création d'un partenariat entre l'observatoire et
les médias, notamment les chaînes de radio internationales, les
médias locaux (journaux, radio,...) pour une large diffusion de tous les
rapports produits serait très utile pour la protection des droits de
l'Homme.
Aussi, l'installation d'"un téléphone
vert" fonctionnant 24h sur 24 et où seront dénoncés
tous les cas de violence sera un moyen important pouvant permettre à
l'observatoire de produire régulièrement des rapports sur la
situation des droits de l'Homme sur l'espace universitaire.
D'autres activités de protection pourraient être
menées par l'ODELMU.
Paragraphe II : Les autres activités de
protection contre la non violence
L'ODELMU pourra mener d'autres activités rentrant dans
le cadre de sa mission de protection contre la violence en vue de faire reculer
ce fléau. Il s'agit de l'assistance judiciaire et
juridique aux victimes (A) et de la médiation lors des conflits (B).
A- L'assistance juridique et judiciaire aux victimes
de violence
L'une des causes de persistance des violences à
l'Université résident dans l'impunité93(*) dont jouissent leurs auteurs.
En effet, convaincus de ne subir aucune sanction, ils multiplient les actes de
violence. Cela est d'autant plus vrai que les enquêtes de police sur les
violences commises à l'Université, lorsqu'elles sont
annoncées, ne sont jamais conduites à leur terme ou du moins, les
résultats en restent inconnus. Pendant ce temps, les victimes ne
trouvent de soutien que dans le cadre strictement familial lorsqu'elles ont de
la famille. Les traumatismes, pourtant importants, subis par elles, ne sont pas
pris en compte par des suivis psychologiques par exemple.
Par ailleurs, ces victimes manquent totalement de moyens pour
s'attacher les services d'un avocat et ne savent généralement
comment faire en sorte que leur cause soit entendue par un juge.
Dans sa mission de protection contre la violence à
l'Université, l'ODELMU peut installer une permanence juridique et
judiciaire à son siège. Elle sera faite en partenariat avec des
organisations techniques telles que l'Association des Jeunes Avocats (AJA),
l'Association des Femmes Juristes de Côte d'Ivoire (AFJCI) et
Transparency justice afin d'offrir aux personnes qui en ont besoin, une
opportunité d'écoute de conseil et de soutien. Ainsi, les acteurs
du monde universitaire, victimes de violence, ne seront plus privées de
l'écoute, de la consolation, du secours et de l'assistance que
nécessite leur situation particulière. Cela leur permettra de
retrouver leur dignité. Aussi, ce sera une activité très
dissuasive pour les personnes promptes à violer les droits de l'Homme
à l'Université.
En plus de l'assistance juridique et judiciaire aux victimes
de violence, l'ODELMU pourrait jouer un rôle de
médiation dans les conflits à l'Université.
B- Le rôle de médiation de
l'ODELMU
L'article 13 du statut de l'ODELMU cite la médiation
comme l'un des moyens d'action de l'observatoire dans la protection contre la
violence à l'Université. Il s'agit de « la
facilitation par un tiers, d'un processus de règlement d'un conflit
entre deux parties »94(*). Le médiateur intervient dans un conflit pour
faciliter la recherche de solution.
Quand on sait qu'en milieu universitaire, les actes de
violences entre associations d'étudiants naissent, dans la plupart du
temps, d'un conflit d'abord latent entre elles, on ne peut que saluer ce
rôle que l'ODELMU s'est assigné. Il lui appartiendra de pouvoir,
grâce à sa perspicacité et son réseau de
communication, de déceler ce conflit avant son déclenchement par
des actes de violence. Si cela est fait, il faudra commencer par collecter le
maximum d'informations sur ce conflit afin de dégager les
stratégies de médiation idoines. Ensuite, L'ODELMU pourrait
organiser une réunion des parties en vue d'établir un climat de
confiance et favoriser la discussion. Enfin, il pourra trouver une solution et
favoriser la réconciliation.
Ce rôle de médiateur permettra d'éviter
des actes de violence entre association sur l'espace universitaire.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, il convient de retenir que la
violence est naturelle et existe en tout lieu, en toute personne. C'est de
l'énergie accumulée qui peut être libérée
dès que les conditions sont réunies. Et malheureusement, ces
conditions sont réunies à l'Université. Cette violence a
atteint un niveau jusque là insoupçonné qu'elle est
devenue un grave fléau qui mine notre Université. Mais, elle est
loin d'être une fatalité. Il suffit d'y porter une
réflexion nourrie pour bien la cerner et y appliquer des solutions
capables de la réduire, faute de pouvoir l'éradiquer.
Notre réflexion, bien que non exhaustive, nous aura
permis, dans la quête d'une meilleure compréhension de ce
phénomène de la violence à l'Université, d'en faire
un diagnostic. Grâce à cette analyse, nous avons pu dégager
les sources et les manifestations de celle-ci. Alors que les causes de la
violence en milieu universitaire sont liées au dysfonctionnement de
l'Université et à la conjoncture sociale, ses manifestations,
quant à elles, s'expriment essentiellement en termes de violations des
droits de l'Homme.
Etant arrivé à un tel diagnostic, il
était maintenant possible de proposer des solutions en mesure de
réduire la violence à l'Université. C'est ainsi que tant
des reformes que l'instauration d'un observatoire ont été
retenues.
Mais, il ne suffit pas de proposer des solutions pour
réduire la violence en milieu universitaire. Quelque soit leur
pertinence, si ces solutions ne sont pas mises en oeuvre, elles ne seront pas
d'une très grande utilité dans le combat contre la violence
à l'Université. Il faut, en plus, une véritable
volonté politique de l'Etat en général, impulser par le
ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique en particulier, dans une synergie d'efforts de tous les
partenaires du secteur éducatif.
.
.
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES
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développement humain en Côte d'Ivoire 2004, p.67.
23. SUDRE (Frédéric), Droit international et
européen des droits de l'homme, 5ème édition, Paris, PUF,
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24. TERREL (Jean), Les théories du pacte social. Droit
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Seuil, 2001, 423p
25. ZARTMAN (William) (dir.), L'effondrement de l'Etat,
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Manille, Nouveaux Horizons, 1997. 313p.
II- ARTICLES DE DOCTRINE
26. ADAMS (David), La culture de paix : un choix de
société, IN : ALTERMONDES, Revue trimestrielle de
solidarité internationale, N°7, Septembre-Novembre 2006,
27. AKINDES (Francis), Inégalités sociales et
régulation politique en Côte d'Ivoire, In : Politique
Africaine, N°78, juin 2000, pp. 126 à 141.
28. BALOU BI (Jérôme), Evaluation et autonomie
dans les Universités francophones, 14ème colloque du GIDSGUF, du
2 au 6 juin 2003, Paris, pp.165-168.
29. DEBARDIEUX, La violence en milieu scolaire : "Etat
des lieux".
30. EHILE (Etienne Ehouan), Impacts de la violence sur la
formation universitaire et esquisses de solutions, Communication N°4 au
séminaire sur « la Violence en milieu
universitaire », Centre des métiers de
l'Electricité de Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, 10p.
31. IBITOWA (Philippe), Histoire, formes et manifestations de
la violence en milieu universitaire, Communication N°1, Séminaire
sur la Violence en milieu universitaire, Centre des métiers de
l'Electricité de Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, 11p.
32. KONATE (Yacouba), Les enfants de la balle. De la FESCI aux
mouvements de patriotes, IN : Politique Africaine, La Côte d'Ivoire
en guerre : dynamique du dedans et du dehors, N°89, Mars 2003,
pp.49-70.
33. KOUAKOU (Antoine), Quelles contributions efficientes de
l'enseignement supérieur au développement durable des nations? Le
cas de la nation ivoirienne, Communication au colloque sur
« Développement durable : leçon et
perspectives », Ouagadougou, juin 2004, pp. 27-35.
34. VANGA (Adja Ferdinand), KOUACOU (Anzian) et SIKA (Lazare),
La violence à l'école en Côte d'Ivoire : quelle
implication des syndicats d'étudiants et élèves ?
Colloque international « Education, violence, conflits et
perspectives de paix en Afrique », Yaoundé, Du 6 au 10 mars
2006, 12p.
35. BAMBA (Mathieu), Violences et Libertés en milieu
universitaire, Communication N°1, Séminaire sur la Violence en
milieu universitaire, Centre des métiers de l'Electricité de
Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, 5p.
III- RAPPORTS
36. DIVISION DES DROITS DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la
situation des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire,
Janvier-Février-Mars-Avril 2006
37. DIVISION DES DROITS DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la
situation des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire, Mai, juin et juillet
2005, 43p.
38. HUMAN RIGHTS WATCH, Côte d'Ivoire : le
coût de l'impasse politique pour les droits humains, 21 décembre
2005, 42p.
39. HUMAN RIGHTS WATCH, Le nouveau racisme : la
manipulation de l'ethnicité en Côte d'Ivoire, août 2001, 45
p.
40. MOUVEMENT BURKINABE DES DROITS DE L'HOMME ET DES PEUPLES,
Rapport sur l'état des droits de l'homme. Période :
1996-2002, 242p.
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www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a2-contribution-kouakou.pdf
www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a2-contribution-kouakou.pdf
htlp://fr.excelafrica.com/showthread.php?t=3232
http://www.linter-ci.com/article.php3?id_article=5156?id=5
http://mesrsci.com/index.php?phase=1&menu=80
* 1 L'expression
apparaît la première fois chez PLAUTE et a été
reprise par BACON au début du 17e siècle avant de
réapparaître chez HOBBES.
* 2 AKINDES (Francis), Les
racines de la crise militaro-politique, Dakar, CODESRIA, 2004, pp.8-19.
* 3 Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), Cohésion sociale et
reconstruction nationale, Rapport national sur le développement humain
en Côte d'Ivoire 2004, p.67.
* 4 Idem, p.66.
* 5 Voir l'article 2 de la
loi N° 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l'Enseignement.
* 6 Si l'Etat s'effondre,
c'est qu'il n'est plus en mesure de remplir ses fonctions régaliennes
(celles d'autorité souveraine, d'institution et de garant de la
sécurité d'un territoire et de sa population. (Voir ZARTMAN
(William), « Introduction », IN : ZARTMAN (William)
(dir.), L'effondrement de l'Etat, désintégration et restauration
du pouvoir légitime, Manille, Nouveaux Horizons, 1997. p.6.)
* 7 Les Universités
sont des Etablissements Publics Nationaux. A ce titre, elles tirent leurs
ressources essentiellement des subventions de l'Etat.
* 8 L'article 7 de la
constitution ivoirienne de 1960 reconnaissait le multipartisme. Mais en
pratique, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire monopolisait la
vie politique, l'opposition politique n'étant pas
tolérée.
* 9 MALLARME, Le tombeau
d'Edgar POE, N.R.F Poésie, Paris, Gallimard, 1992, p.60.
* 10 Voir
Http/www.chez.com/b105/lectures/debardieux 1. Htm : DEBARDIEUX (Eric), La
violence en milieu scolaire : " Etat des lieux ".
* 11 Cité par TERREL
(Jean), Les théories du pacte social. Droit naturel, souveraineté
et contrat de Bodin à Rousseau, Paris, Seuil, 2001, p.106.
* 12 EHILE (Etienne Ehouan),
Impacts de la violence sur la formation universitaire et esquisses de
solutions, Communication N°4, Séminaire sur la Violence en
milieu universitaire, Centre des métiers de l'Electricité de
Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, p.2.
* 13
www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a2-contribution-kouakou.pdf:
KOUAKOU (Antoine), Quelles contributions efficientes de
l'enseignement supérieur au développement durable des nations? Le
cas de la nation ivoirienne, p.30.
* 14 EHILE (Etienne Ehouan),op,
cit., p.2.
* 15 LE BON (Gustave),
Psychologie des foules, 9e édition, Paris, Félix Alcan, 1905, p.
22-24 .
* 16 Programmation pour
l'Enseignement Supérieur et la Recherche,Maurice, octobre 1993,
p.147.
* 17 EHILE (Etienne), op, cit.,
p.3.
* 18 Voir MASLOW (Abraham),
Motivation and personality, New York, HarperCollins Publishers, 1987.
* 19 AZZI (Assaad Elia) et
KLEIN (Olivier), Psychologie sociale et relations intergroupes, Paris, Dunod,
1998, p.47.
* 20 L'action collective
consiste en un agir-ensemble intentionnel, marqué par le projet
explicite de se mobiliser de concert. Cet agir-ensemble se développe
dans une logique de revendication, de défense d'un intérêt
matériel. Voir NEVEU (Erik), Sociologie des mouvements sociaux, 3e
édition, Paris, La Découverte, 2002, pp. 9-10.
* 21 AKINDES (Francis),
Inégalités sociales et régulation politique en Côte
d'Ivoire, In : Politique Africaine, N°78, juin 200, p.117.
* 22 BALOU BI
(Jérôme), Evaluation et autonomie dans les Universités
francophones, 14ème colloque du GIDSGUF, du 2 au 6 juin 2003, Paris, p.
167.
* 23 EHILE (Etienne), op, cit.,
p.4.
* 24 Ancien
Secrétaire général de la FESCI de 1998 à 2001, il
est l'actuel chef du mouvement dit « Alliance des Jeunes
Patriotes».
* 25 GOUDE (Blé
Charles), Crise ivoirienne. Ma part de vérité,Abidjan, Frat-Mat
Editions, 2006, 252 P
* 26 Discours
prononcé le 10 août 1997 lors d'un meeting place Figayo, à
Yopougon.
* 27 KONATE (Yacouba), Les
enfants de la balle. De la FESCI aux mouvements de patriotes, IN :
Politique Africaine, La Côte d'Ivoire en guerre : dynamique du
dedans et du dehors, N°89, Mars 2003, pp.59-60.
* 28 FARIAS (Victor), Heidegger
et le Nazisme, Paris, Verdier Lagrasse, 1987, p. 118.
* 29 Les droits de l'homme
sont l'expression juridique de ce dont l'être humain a besoin pour mener
une vie pleinement humaine. Ils apparaissent comme un ensemble de droits
subjectifs fondamentaux qui appartiennent à tous les individus en tant
qu'êtres humains. Ceux-ci s'imposent aux autorités publiques dans
la mesure où celles-ci sont tenues, non seulement de respecter ces
droits, mais aussi d'assurer leur jouissance effective par des dispositions
adéquates.
* 30 Cette constitution
consacre le droit à la vie en son article 2.
* 31 HUMAN RIGHTS WATCH, Le
nouveau racisme : la manipulation politique de l'ethnicité en
Côte d'Ivoire, op. cit., p.11.
* 32 SUDRE
(Frédéric), Droit international et européen des droits de
l'homme, 5ème édition, Paris, PUF, 2001,
p. 205.
* 33 HUMAN RIGHTS WATCH,
Côte d'Ivoire : le coût de l'impasse politique pour les droits
humains, 21 décembre 2005, p.14.
* 34 DIBOPIEU Jean Yves a
été le successeur de Blé GOUDE Charles à la
tête de le FESCI de 2001 à 2004.
* 35 Voir LE NOUVEAU REVEIL,
N° 1657 du mercredi 27 juin 2007, p.2.
* 36 SUDRE
(Frédéric), Droit international et européen des droits de
l'homme, op. cit., p.11.
* 37 SUDRE
(Frédéric), L'article 3, IN : PETTITI (Louis Edmond), DECAUX
(Emmanuel) et IMBERT (Pierre-Henri) (dir.), La Convention Européenne des
Droits de l'Homme. Commentaire article par article, Paris, Economica, 1995,
p.158.
* 38 VENDUSSEN (Marc), La
prohibition absolue des traitements intrinsèquement cruels, inhumains et
dégradants, IN : HELMONS (Silvio Marcus) (dir.), Dignité
humaine et hiérarchie des valeurs. Les limites irréductibles,
Bruxelles, Academia, 1999, p.88.
* 39 Voir Cour
Européenne des Droits de l'Homme, Affaire SOERING, arrêt du 7
juillet 1989, AN° 161.
* 40 VERDUSSEN
(Marc),op.cit., p.94.
* 41 Voir Cour
Européenne des Droits de L'homme, Affaire TYRER, arrêt de 25 avril
1978, AN° 26.
* 42 Idem.
* 43 IBITOWA (Philippe),
Histoire, formes et manifestations de la violence en milieu universitaire,
Communication N°1, Séminaire sur la Violence en milieu
universitaire, Centre des métiers de l'Electricité de
Bingerville, Du 1er au 3 décembre 2006, p.10.
* 44Selon l'Assemblée
générale des Nations Unies, les termes «violence à
l'égard des femmes" désignent tous actes de violence
dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux
femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou
psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la
privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou
dans la vie privée ». Voir Déclaration sur
l'élimination de la violence à l'égard des femmes,
Résolution 48/104 de l'Assemblée générale du 20
décembre 1993.
* 45 Voir DIVISION DES
DROITS DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la situation des Droits de l'Homme en
Côte d'Ivoire, Mai, juin et juillet 2005, pp. 30-31.
* 46 Cour européenne
des droits de l'homme cité par ALHADA (Alkache), Les droits civils et
politiques, IN : HOLO (Théodore) (dir.), Les droits de l'homme au
Niger : "Théories et réalités", Niamey, INDRAP, 2001,
p.163.
* 47 Voir DIVISION DES
DROITS DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la situation des Droits de l'Homme en
Côte d'Ivoire, Janvier, février, mars, avril 2006, p.34.
* 48 Selon l'article
1er, «le terme «torture » désigne
tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou
mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux
fins notamment d'obtenir d'elle ou d'une tierce personne des renseignements ou
des aveux, de la punir d'un acte qu'elle ou une tierce personne a commis ou est
soupçonné d'avoir commis, de l'intimider ou de faire pression
sur elle ou d'intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour
tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle
soit, lorsqu'une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées
par un agent de la fonction publique ou tout autre personne agissant à
titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement
exprès ou tacite. Ce terme ne s'étend pas à la douleur ou
aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes,
inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par
elles ».
* 49 MOUVEMENT BURKINABE DES
DROITS DE L'HOMME ET DES PEUPLES, Rapport sur l'état des droits de
l'Homme. Période :1996-2002, p.41.
* 50 AMNESTY INTERNATIONAL,
op. cit., p.6.
* 51 VALTICOS (Nicolas),
l'article 11, IN : PETTITI (Louis Edmond), DECAUX (Emmanuel) et IMBERT
(Pierre-Henri) (dir.), La Convention Européenne des Droits de l'Homme.
Commentaire article par article, Paris, Economica, 1995, p.422.
* 52 HUMAN RIGHTS WATCH,
Côte d'Ivoire: le coût de l'impasse politique pour les droits
humains, op. cit., p.14.
* 53 Voir DIVISION DES
DROITS DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la situation des Droits de l'Homme en
Côte d'Ivoire, Mai, juin et juillet 2005.
* 54 MOURGEON (Jacques),
l'article 2 du Protocole N°4, IN : PETTITI (Louis Edmond), DECAUX
(Emmanuel) et IMBERT (Pierre-Henri) (dir.), op, cit., pp. 1043-1046.
* 55 Voir DIVISION DES DROITS
DE L'HOMME, Rapport de l'ONUCI sur la situation des Droits de l'Homme en
Côte d'Ivoire, Janvier-Février-Mars-Avril 2006, p. 12.
* 56 EHILE (Etienne), op,
cit., p.8.
* 57
www.rocare.org/Vanga.pdf :
VANGA (Adja Ferdinand), KOUACOU (Anzian) et SIKA (Lazare), La violence à
l'école en Côte d'Ivoire : quelle implication des syndicats
d'étudiants et élèves ? Colloque international
« Education, violence, conflits et perspectives de paix en
Afrique », Yaoundé, Du 6 au 10 mars 2006.
* 58 KONATE (Yacouba), op,
cit., p.62. 223P
* 59 IBITOWA (Philippe), op,
cit., p.10.
* 60 Idem.
* 61 Voir
htlp://fr.excelafrica.com/showthread.php ?t=3232, Côte d'Ivoire: les
dérives de la FESCI, Frat. Mat, Avril 2005.
* 62 TYEOULOU-DYELA
(Félix), Réformes institutionnelles et démocratie,
IN : NIAMKEY-KOFFI (Robert) (Dir.), Réformes institutionnelles en
Côte d'Ivoire. La question de l'éligibilité, Abidjan,
P.U.C.I, 1999, p.51.
* 63
www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a2-contribution-kouakou.pdf:
KOUAKOU (Antoine), op, cit., p.33.
* 64 Voir
http://www.linter-ci.com/article.php3?id_article=5156?id=5:
* 65
http://mesrsci.com/index.php?phase=1&menu=80:
Allocution du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique M. CISSE Bacongo lors de la cérémonie de
réconciliation entre la FESCI et les autres syndicats sur l'esplanade de
la présidence de l'université de Cocody.
* 66 Ce sont: la
Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (F. E.
S. C. I), la Cellule Estudiantine de Réflexion et d'Actions
Concrètes (C.E.RA.C), l'Union Nationale Estudiantine et Scolaire de
Côte d'Ivoire (U.N.E.S.C.I), l'Association Générale des
Élèves et Étudiants de Côte d'Ivoire (A.G.E.E.CI),
l'Union des Étudiants des Grandes Écoles de Côte d'Ivoire
(U.E.G.E-CI), le Collectif des Étudiants des Grandes Écoles et
Élèves de l'Enseignement Professionnel et Technique de Côte
d'Ivoire (C.E.G.E.P.T-CI), l'Union des Mouvements Estudiantins et Scolaires de
Côte d'Ivoire (U.M.E.S Côte d'Ivoire), la Fédération
des Élèves et Étudiants de l'Enseignement Technique et
Professionnel de Côte d'Ivoire (F.E.T.E.P-CI), le Groupement pour
l'Insertion des Étudiants Handicapés Physiques de Côte
d'Ivoire (G.I.E.H.P-CI), le Syndicat National des Étudiants des Sciences
de Santé (SY.N.E.S.S) le Forum National des Élèves et
Étudiants de l'Enseignement Professionnel et Technique de Côte
d'Ivoire (F.N.E.P.T-CI), le Syndicat des Élèves et
Étudiants de Côte d'Ivoire (SY.E.E-CI), Miss & Mister
University.
* 67 Voir rapport des
commissions sur l'atelier.
* 68 MAUGENEST (Denis),
Gouverner la violence. Société civile et société
politique, IN : COMPRENDRE..., N°2, Abidjan, Les Editions du CERAP,
pp.7-8.
* 69 KOUASSI (Yves) et
KRAMOH (Félicité), Manuel d'éducation des jeunes à
la culture démocratique. Les valeurs à transmettre, Volume1,
Abidjan, Les Editions du CERAP, 2007, p.54.
* 70 BAMBA (Mathieu), Violences
et Libertés en milieu universitaire, Communication N°1,
Séminaire sur la Violence en milieu universitaire, Centre des
métiers de l'Electricité de Bingerville, Du 1er au 3
décembre 2006, p.4.
* 71 LE PETIT LAROUSSE
ILLUSTRE, Paris, LAROUSSE 2007, p. 1054
* 72 HAUT COMMISSARIAT DES
NATIONS UNIES AUX DROITS DE L'HOMME, Droits économiques, sociaux et
culturels. Manuel destiné aux institutions nationales des droits de
l'Homme, Série sur la formation professionnelle N°12, New York et
Genève, Nations Unies, p.78
* 73 Cet observatoire est
instauré à l'Université de Cocody par la Ligue Ivoirienne
des Droits de l'Homme, avec l'appui financier de la Fondation américaine
NED dans le cadre d'un projet dénommé « projet
d'éducation civique et de lutte contre la violence en milieu
universitaire : création et animation d'un observatoire des droits
et libertés en milieu universitaire ».
* 74 Voir le
préambule de l'Acte Constitutif de l'UNESCO.
* 75 ADAMS (David), La
culture de paix : un choix de société, IN :
ALTERMONDES, Revue trimestrielle de solidarité internationale, N°7,
Septembre-Novembre 2006, p.17.
* 76 Il s'agit de la
démocratie, du respect des droits de l'Homme, du respect du droit, de la
non violence, de la tolérance, de la solidarité et de la
protection de l'environnement.
* 77 GOYARD-FABRE (Simone),
Qu'est ce que la démocratie ? La généalogie
philosophique d'une aventure humaine, Paris, Armand Colin, 1998, p.14.
* 78 MONTESQUIEU, De
l'esprit des lois, Tome I, Paris, Gallimard, 1995, p.98.
* 79 MAUGENEST (Denis),
Gouverner la violence. Société civile et société
politique, IN : COMPRENDRE..., N°2, Abidjan, Les Editions du CERAP,
p.11.
* 80 Le 1er
thème animé par M. ZIO Moussa, président de l'OLPED,
était intitulé « Elaboration d'une grille
d'observation ». Le second thème a porté sur la
« méthodologie de lutte contre la non violence ». Il
a été animé par le docteur DJE BI TCHAN, psychologue.
* 81 ADOU (Kevin), DOUMBIA
(Djeneba) et GOPFERT (Andreas), Manuel d'éducation scolaire à la
citoyenneté et à la culture de la paix, Abidjan, Les Editions du
CERAP, p.21.
* 82 Voir Microsoft®
Encarta® 2006. (c) 1993-2005 Microsoft Corporation. Tous droits
réservés.
* 83 KORNIO (Ousmane), AZIZ
DIALLO (Abdoul) et SOW (Fatimata), La prévention et la gestion des
conflits communautaires au Mali. Etude et manuel de formation, FONDATION
FRIEDRICH EBERT, Février 2004, p.81.
* 84 Cette pensée est
extraite du discours prononcé par le Docteur Gilbert GONNIN,
Secrétaire général de la LIDHO. Il intervenait en tant que
président du comité scientifique du séminaire sur la
violence en milieu universitaire, organisée par la LIDHO au Centre des
Métiers et de l'Electricité de Bingerville, du 1er au
3 décembre 2006.
* 85 Secrétaire
général du SYNAPATES, il est le président du conseil
d'administration de l'ODELMU.
* 86 Ancien président de la JEC,
il est le président du bureau exécutif national de l'ODELMU.
* 87 Cette définition
a été élaborée après une série
d'ateliers organisés par le CICR avec des acteurs humanitaires et des
universitaires, et elle bénéficie d'un large soutien.
* 88 L'équipe de
coordination du projet est composée de trois personnes :
1- Le coordinateur général : Docteur KAMATE
Banhouman André
2- Le Secrétaire : DECHI Gélase Amour
3- La représentante de la section LIDHO de
Cocody : DJADJA Dominique Estelle
* 89 La formation dont le
thème était « l'enquête sur les violations
des droits de l'Homme » a eu lieu le 15 mars 2007 à
l'INADES-FORMATION et a été animé par le professeur
DEGNI-SEGUI, ancien président de la LIDHO et rapporteur spécial
des Nations UNIES au Rwanda.
* 90 CALLAMARD
(Agnès), Documenter les violations des droits de l'Homme par les agents
de l'Etat. La violence sexuelle, Centre international des droits de la personne
et du développement démocratique et Amnesty International,
Québec, 1999, p.43.
* 91 HAUT COMMISSARIAT DES
NATIONS UNIES AUX DROITS DE L'HOMME, Droits économiques, sociaux et
culturels. Manuel destiné aux institutions nationales des droits de
l'Homme, New York et Genève, Nations Unies, 2005, p.49.
* 92 Dans le but
d'enregistrer les interviews pendant sa mission de protection, l'ODELMU s'est
vue offert un dictaphone par le SG de L'université de Cocody.
* 93 JOINET, dans un rapport
final pour la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unis, définit
l'impunité comme « l'absence en droit ou en fait, de la mise
en cause de la responsabilité pénale des auteurs de violations
des droits de l'homme, ainsi que de leur responsabilité civile,
administrative ou disciplinaire, en ce qu'ils échappent à toute
enquête tendant à permettre leur mise en accusation, leur
arrestation, leur jugement et, s'ils sont reconnus coupables, leur condamnation
à des peines appropriées, y compris à réparer le
préjudice subi par leurs victimes ». (Voir JOINET (Louis),
Lutter contre l'impunité. Dix questions pour comprendre et pour agir,
Paris, La Découverte, 2002, p.9.)
* 94 P.118.
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