Du mode de traitement des ordures ménagères dans la cité d'Uvira, cas des fractions biodégradables et non biodégradables( Télécharger le fichier original )par Christine AMINA KABIRABA Institut Supérieur de Développement Durable - Licence 2012 |
0. INTRODUCTION0.1. ETAT DE LA QUESTIONPour éviter d'enfoncer une porte ouverte, nous avons compris par lire ce que les autres ont déjà écrit par rapport à notre thématique. Ainsi, ont retenu notre attention : 1. Réseau de radio rural de PVD, Récupérer et recycler vos ordures, SD, 1994 Nous produisons des oeuvres, dit l'auteur, par conséquent nous devrions prendre la responsabilité de réduire la quantité des déchets que nous produisons. Au Costa Rica, des études relèvent que chaque personne produit environ un demi-kilo des déchets par jour. Que devons nous dire alors si nous imaginons le volume des déchets que nous jetons ou encore réfléchissons un instant aux sérieux problèmes que cela représente dans notre communauté. Il poursuit sa réflexion en montrant qu'en travaillant avec ses voisins pour recycler les déchets, on peut gagner des l'argent en même temps ; ainsi on contribue à la sauvegarde de l'environnement tout en gagnant de l'argent1(*). 2. BAYUBASIRE BIKAYA, (1995). Il parle de la problématique de l'assainissement de la ville de Bukavu à travers l'évacuation des ordures. Dans son étude, il montre que les ordures engendrent les problèmes de santé et qui étaient à la base des pertes en vies humaines en acceptant le taux de mortalité et de morbidité, l'auteur propose comme stratégie l'évacuation des ordures. Il attendait de cette stratégie, la réduction du taux de morbidité ainsi que l'hygiène et l'assainissement manifeste de la ville.2(*) 3. Philippe Thonnard et Sory Ibrahim Diabaté, Guide pratique sur la gestion des déchets ménagères et des sites d'enfouissement technique dans le pays du sud capitalisé, janvier, 2001, p50. Ces auteurs précisent que la gestion des déchets est un domaine important d'interaction entre activités humaines et environnementale. Elle ressemble plusieurs disciplines (politique, économique, socio - culturel) qui sont rarement réunies vers un même objectif, celui de la protection durable de l'environnement pour l'amélioration des conditions de vie des populations ; ajoutent les auteurs que dans les pays revenus faibles, la méthode en oeuvre usitée est la mise en décharge, toute fois si cette solution est la plus facile en mettre en oeuvre la moins coûteuse, il n'en reste pas moins pas qu'elle doit pour atteindre son but, respecter certaines règles , ce qui est très rarement le cas. Ils ajoutent en disant que jeter les ordures dans le premier terrain vague venu peut-être extrêmement dommageable pour l'environnement et la population, outre les nuances évidentes telles que les ordures fumées, plastiques, etc. Il en existe d'autre beaucoup plus pernicieuse mais dont nous ne voyons pas les effets comme la pollution de la nappe phréatique qui peut contaminer gravement les sources d'eau de consommation.3(*) 4. Emery MUSHAGALUSA MUDINGA, (2008) Dans « Enquise des déchets des emballages en plastique sur les rues de Bukavu dans une approche explicative », constate que les problèmes de déchets se pose avec la plus grande acuité, que faute de mécanisme officiel de gestion des ordures, les ménages ont adopté de pratique qui leur semblaient faciles et non couteuse, peu importent les conséquences que cela pouvait comporter. Il proposera que pour une gestion durable de déchets dans la commune de Kadutu un projet d'évacuation des déchets responsabilisant les chefs des cellules et des quartiers et identifiant des sites pour arriver à une évacuation plus globale était indiqué. Il considère en suite que l'information par l'éducation environnementale est une donne importante qui joue sur l'homme, sa conscience et sa solidarité pour les générations futures. Il rappelle que les activités économiques qui facilitent le maintien et le développement de l'homme sur la terre, production et consommation, ont malheureusement des répercussions certaines sur les écosystèmes. Elles supposent non renouvelables, qui tendent vers leurs épuisement, et en aval l'évacuation des déchets qui. Elles supposent en amont l'exploitation de ressources naturelles pour la plupart non renouvelables, qui tendent vers leur épuisement et en aval l'évacuation des déchets qui bouleversent inévitablement les écosystèmes. Ce qui renvoie immédiatement à deux conceptions qui prêtent par fois à confusion notamment l'économie des ressources naturelles d'une part et l'économie de l'environnement d'autres parts.4(*) 5. AMINA KABIRABA Christine, (2011) Dans la participation communautaire à la gestion des dispositifs d'évacuation des ordures ménagères une piste de solution pour récréer un environnement sain en vue d'améliorer l'état sanitaire de la population de la cité d'Uvira, l'auteur démontre que la dite cité continue à se heurter aux problèmes d'hygiène domestique et parcellaire pour beaucoup de ménages, la propreté parcellaire est insuffisamment assurée par les responsables, l'absence des trous à ordures pour plusieurs ménages ou la mauvaise disposition de ces dernières qui, a comme conséquences les odeurs nauséabondes, le développement des moustiques anophèles responsables du paludisme, le cholera, tous ces écueils précités sont à la base de la croissance de taux de mortalité dans la cité d'Uvira et ses environs.5(*) 6. Guillaume MUZALIWA, (2007) Relève que la plupart de maladie qui sévit dans l'insalubrité, débauche sur des constats que les ordures sont jetées devant les parcelles familiales, certaines familles les valorisent dans des jardins potagers, d'autres les laissent pourrir. Il justifie le manque de dépotoir public et du manque de l'implication de la municipalité en cette matière. Face à tous ces griefs, il propose la création des sites de collecte des ordures ménagères et d'une structure de suivi. Il croit améliorer les conditions socio-sanitaires de la population à travers cette approche. 6(*) Quant à nous, nous allons élucider d'une façon scientifique le noeud du mode de traitement des ordures ménagères et proposer les stratégies en vue d'épargner la santé de la population et celle de son environnement de toute forme de maladie compromettante. La protection de l'environnement devient de plus en plus une préoccupation collective. La question des déchets est quotidienne et touche chaque être humain tant sur le plan professionnel que familial. En qualité de consommateur, producteur, usager du ramassage des ordures et trieur de déchets recyclables, citoyen ou contribuable, chacun peut et doit être acteur d'une meilleure gestion des déchets. Dans une vision intégrée de développement durable, la problématique des déchets ne peut pas être traitée comme théorie isolé, ni même se limiter aux seuls aspects de valorisation et d'élimination. Elle doit être placée dans une perspective holistique de gestion des risques et des ressources, qui couvre tout le cycle de vie du déchet, depuis sa génération jusqu'au traitement ultime.7(*) C'est pour remédier à cela que l'agenda 21 National a fixé les grandes orientations de la gestion des déchets solides ménagers. Il s'agit de : - minimiser la production des déchets à la base. - maximiser la réutilisation et le recyclage écologiquement rationnel des déchets. - promouvoir l'élimination et le traitement écologiquement rationnel des déchets - étendre les services compétents en matière de traitement des déchets. C'est à juste raison que le 5juin de chaque année est dédié à l'environnement. La communauté internationale met un cachet particulier à cette question pour attirer l'attention du monde entier sur le danger de la destruction de l'environnement et les conséquences que cela entraine sur la vie humaine. Il prouve que les activités humaines abandonnent les déchets qui finissent tôt ou tard par voie de ruissèlement dans des rivières, des lacs, et des mers où ils subissent de transformations et décompositions.8(*) Malgré la grande importance de l'assainissement, et les énormes efforts consentis dans le domaine environnemental, beaucoup de parties du globe n'ont pas encore réalisé des programmes efficaces visant à prévenir diverses nuisances qui ne cessent de contribuer à la détérioration de la santé communautaire. Voici quelques cas de maladie liés au manque d'hygiène et assainissement pendant l'année 2012 dans la cité d'Uvira : - Paludisme : 38257 soit 60% - Fièvre typhoïde : 8976 soit 14,3% - Infection respiratoire : 7408 soit 11,8% - Gastro-entérite : 7001 soit 11,8% - Cholera : 1128 soit 1,7%9(*) C'est pourquoi la communauté doit prendre conscience de la prise en compte d'une bonne éducation sanitaire afin de réduire les indices dus à l'insalubrité. L'amélioration de l'assainissement constitue un investissement qui mérite la priorité dans le pays en développement, car il se situe au premier plan du progrès à réaliser en hygiène dans les collectivités tant rurales qu'urbaines. Dans les villes du tiers monde, 1/3 à 2/3 des habitants vivent dans des quartiers sans services adéquats d'hygiène : 30 à 50 % de déchets produits par l'activité humaine ne sont pas ramassés. Ils sont accumulés dans les rues, les espaces laissés libres dans les habitations et dans les terrains non exploités devenant ainsi une source de la pollution et du développement de nombreux microbes ainsi que d'agents vecteurs de plusieurs maladies.10(*) Certes que par le monde, tous les pays sont unanimes que le traitement des déchets s'avère une nécessité pour tous. Dans notre pays la RDC, la province du Sud-Kivu plus particulièrement la cité d'Uvira demeure un problème studieux. Nous observons que les déchets sont jetés Pelle mêle sur les bords du lac Tanganyika, de rivières Mulongwe et Kalimabenge, entassés n'importe où dans les avenues et dans les rues dégagent les odeurs pestilentielles. Pendant la saison de pluie, ces derniers sont trainés par les érosions hydriques jusque dans les rivières et sont à la base de la contamination de l'eau et constituent des sites de prolifération des moustiques et autres source du paludisme et d'autres maladies épidémiques. La cité ne dispose pas d'installation appropriée pour traiter les ordures ménagères alors que ces ordures sont valorisées, jouent un rôle important dans les exploitations agricoles de par les substances organiques qu'elles contiennent. Ces substances fertilisent le sol. De ce fait, l'utilisation du compost permettrait d'améliorer des terres arables. Ainsi, il serait profitable de valoriser les déchets en les incorporant aux sols afin de stabiliser ces derniers, de corriger leur structure et même de les fertiliser.11(*) De ce qui précède nous pouvons nous poser les questions suivantes : 1. Quels sont les modes de gestion des ordures ménagères (déchets) utilisés par les ménages de la cité d'Uvira ? 2. Quelles sont les modes de traitement des ordures ménagères adaptés pour un bon assainissement de la cité d'Uvira ? 3. Quelles stratégies appropriées à mettre en place pour amener les ménages (populations) à une bonne gestion et un bon traitement des ordures ménagères ? La recherche d'une réponse et l'analyse de ces préoccupations guideront notre réflexion ainsi que les démarches à suivre tout au long du présent travail. * 1 Réseau de radio rural de PVD, récupérez et recyclez vos ordures, SD, 1994 * 2 BAYUBASIRE BIKAYA, l'évacuation des ordures, une stratégie dans l'assainissement de la ville de Bukavu, Mémoire ISDR/ BUKAVU, 1995, inédit * 3 Philippe Thonnard et Sory Ibrahim Diabaté, Guide pratique sur la gestion des déchets ménagères et des sites d'enfouissement technique dans le pays du sud capitalisé, janvier, 2001, p50. * 4 Emery MUSHAGALUSA MUDINGA, Enquise des déchets des emballages plastique sur les rues de Bukavu dans une approche explicative, Mémoire, ISDR/ BUKAVU, 2008, inédit * 5 AMINA KABIRABA Christine, Participation communautaire à la gestion des dispositifs d'évacuation des ordures ménagères , cas des poubelles familiales dans la cité d'Uvira, TFC, ISDR/BUKAVU, 2011, inédit * 6 Muzaliwa G. ; problématique de l'évacuation des ordures ménagères dans la commune de Bagira , cas du quartier LUMUMBA, TFC, ISDR/ BUKAVU, 2007, inédit * 7 http ://www.admin.ch/ch/f/rs/8/814/.610.fr.pdf * 8 NYOTA BIGOSI, l'intégration des approches de l'éducation environnementale pour une meilleure gestion des quartiers à risque, cas du quartier CIMPUNDA dans la commune d'Ibanda, MEMOIRE ISDR/BUKAVU, 2012, inédit, * 9 BCZS/ Uvira, 2012 * 10 BITUNDU MWANA-THANYA, cours de gestion de l'environnement, G3 ISDR/BUKAVU, 2003-2004, inédit * 11 Detty KIBANGALA BUSUNGA, Gestion des déchets solides ménagers dangereux dans la zone de santé urbaine d'ibanda, Mémoire ISDR/BUKAVU, 2011, inédit |
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