Conclusion générale
L'économie nationale repose essentiellement sur le
secteur agricole qui fait vivre plus de 80% de la population. Cette population
couvre principalement ses besoins énergétiques en utilisant du
bois et du charbon de bois comme combustibles domestiques (représentant
la principale source d'énergie nationale soit à plus de 80% du
bilan énergétique). Les populations paysannes et la production
agricole dépendent donc déjà de combustibles issus de la
biomasse, ce qui a conduit à une surexploitation des forêts. Par
ailleurs, les problèmes d'accès à l'énergie moderne
en zones rurales au Burkina Faso sont un réel frein au
développement dans ces zones.
Au terme de notre travail il ressort que le jatropha
contribue énormément dans la vie socio-économique du
Burkina Faso. Ainsi, la culture du Jatropha stimule trois aspects principaux du
développement qui se combinent pour aider à assurer un niveau de
vie durable de nos populations surtout rurales. Ces aspects sont entre autre
l'amélioration du sol, la réduction des gaz à effet de
serre à travers l'accès à une énergie
renouvelable et la réduction de la pauvreté.
Ainsi les biocarburants peuvent jouer un rôle
important, à la fois pour limiter les prélèvements sur les
ressources nationales, favoriser l'accès des populations rurales
à l'énergie. La fourniture de services énergétiques
en milieu rural permet de réduire la pauvreté et favorise le
développement humain notamment via le développement des services
les plus urgents que sont l'approvisionnement en eau potable,
l'électrification, la fourniture de services médicaux et
scolaires, la transformation des aliments, l'intensification des cultures, le
maintien et la mise en place d'activités génératrices de
revenus.
L'hypothèse 1 à savoir la production du
jatropha contribue à réduire la pauvreté en milieu
rural vérifie qu'en moyenne un hectare de jatropha planté
est source de revenu pour le paysans d'une valeur de 50.196F CFA par an qui
n'est pas à négliger comparé au seuil de pauvreté
qui est de 82672 F CFA. Le profit en 30 ans d'exploitation pour
l'échantillonnage des 60 producteurs le résultat sera 146.868.540
F CFA.
L'hypothèse 2 à savoir le jatropha
à travers son huile végétale pure est utilisé comme
source d'énergie et contribue à résoudre le
problème environnemental telle que la qualité vérifie que
la production de 1,19 ha qui correspond à 566 litres de HVB en
remplacement du gasoil permet de réduire les gaz à effet de serre
à une tonne équivalent(Teq) de CO2 pour total du village de 50,77
Teq et sur le plan national de 72173,14 Teq si la production totale d'HVB est
substituée au gasoil. Ainsi, si la production totale nationale d'HVB est
substituée au gasoil le Burkina Faso pourra réduire ses
émissions de CO2 de 72.173,14 tonnes.
Cette étude menée auprès des
acteurs de la filière jatropha nous a permis de mieux connaître la
pourghère et son enjeu-socio-économique. Elle nous a surtout
permis de comprendre la portée de cette filière. Au cours de ce
travail nous avons rencontré quelques difficultés ; elles
sont surtout liées à la rareté de la documentation pouvant
nous aider dans le traitement de notre thème et celles liées
à la traduction orale de notre questionnaire en mooré (langue
locale) afin d'être plus explicite auprès des producteurs.
Recommandations
Ø Les producteurs devraient s'organiser en groupement pour
mieux pratiquer les cultures ;
Ø L'amélioration de l'accès aux
microcrédits ce qui leur permettra d'accroître leur
production ;
Ø Encourager l'association à la production du
jatropha aux autres cultures ;
Ø L'installation d'un dispositif de pressage de l'HVB au
profit des agriculteurs ;
Ø La sensibilisation des paysans pour qu'ils utilisent
l'HVB comme biocarburant ;
Ø Montrer aux différents acteurs que cette culture
présente d'énormes avantages ; environnemental car le
compost organique issu des tourteaux de jatropha enrichi les sols
Ø La politique nationale devrait favoriser la substitution
du gasoil à l'huile végétale brute notamment dans les
institutions comme la SONABEL et la SONABHY pour bénéficier du
crédit carbone mise en place par la convention cadre du changement
climatique(CCCC) à travers le Mécanisme de Développement
Propre (MDP)
Ø Former les producteurs sur les bonnes pratiques de la
culture du jatropha notamment la mise en place des techniques
appropriées, par exemple la culture associée aux cultures
vivrières ;
Ø Mise en place d'un dispositif de sécurité
pour éviter une intoxication avec les huiles alimentaires ;
Ø L'investissement pour créer des unités de
transformation industrielle comme BELWET association car la capacité de
transformation est faible ;
Ø Bonne organisation du circuit de distribution
d'HVB ;
Ø Bonne organisation du rachat des graines de jatropha
produites par les paysans.
Ø Si le gouvernement du Burkina s'y met, le jatropha
pourrait être une solution énergétique pour les zones
rurales. Pour ce faire, un partenariat public / privé doit être
engagé. Et ce partenariat doit être conçu dans un esprit "
gagnant gagnant ".
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