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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET
SUPERIEUR
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
CONSEIL NATIONAL DE L'ENSEIGNEMENT
CATHOLIQUE
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UNIVERSITE SAINT THOMAS D'AQUIN
= -=-=-=-=-=-=-=-=-=-
Faculté des Sciences Economique et de
Gestion
Année Académique 2010-2011
Mémoire de fin de cycle pour l'obtention du
diplôme de maîtrise en Sciences Economique et de
gestion
Option :
Macroéconomie et Gestion de Développement
THEME
Enjeu et perspectives des biocarburants au Burkina
Faso : Cas du jatropha curcas
Réalisé et soutenu par :
M. Mohamed Abdel Aziz OUEDRAOGO
Juin 2012
Sous la direction de :
M. Janvier KINI
Doctorant à l'Université Ouaga II.
Dédicaces
A ma Mère Aïchatou
G.OUEDRAOGO (In memoriam)
Ô combien j'aurais souhaité que tu sois
là ! Tu as été très vite arrachée
à notre affection, mais tu es restée vivante dans nos coeurs.
Toutes ces années ont été pénibles sans toi. Tu
nous as montré le chemin de la réussite, de l'amour, du don de
soi. Ton seul bonheur a toujours été de nous voir heureux .Tu
nous as toujours inculqué les vertus de la vie, dont la rigueur dans le
travail. Ce travail est le tien, et j'espère que de là haut tu
esquisseras un sourire de fierté.
Repose en paix maman !
A mon Père Hamidou
OUEDRAOGO
« Tout serait simple si entre ce que l'on veut dire
et ce que l'on dit il n'y avait pas la barrière des mots. »
Albert BRIE
Je reste là avec ma plume sans trop savoir quoi
écrire, car même la plus belle des rhétoriques ne saurait
exprimer mon coeur.
Maman a été très vite arrachée
à notre affection, et depuis tu es pour nous père et mère.
Tu t'es toujours battu au prix d'énormes sacrifices afin de nous offrir
le meilleur. Durant toutes ces années tu as toujours été
là à nos côtés. Chaque fois que nous avons
trébuché tu nous as aidés à nous relever ;
chaque fois que nous avons été tristes tu as été
triste et chaque fois que nous sommes heureux tu as été
heureux.
Ces années d'études ont parfois
été très difficiles, mais tu as toujours été
là pour m'encourager. Je te remercie.
Remerciements
A notre maître de mémoire, Monsieur
Janvier KINI Doctorant à l'Université Ouaga II
pour sa disponibilité et la rigueur de ses orientations et surtout pour
sa patience et sa bonne écoute.
A sa majesté le Laarlé Naaba
« Directeur de BELWET Biocarburant » de nous avoir ouvert
les portes de sa société.
A sa majesté le Naaba Kuilga et aux
habitants de Kodemendé pour leur disponible lors de
l'enquête.
A Mon oncle Boureima OUEDRAOGO et son
épouse .Merci pour les différents conseils que vous nous avez
donnés tout au long de nos études.
A Messieurs Alfred SAWADOGO et
Mahamadou SEMDE de BELWET Biocarburant.
A Monsieur Damien GAMPINE Secrétaire
Général de la Mairie de Nongr-Mâasom pour son aide à
la phase rédactionnelle de notre travail.
A Monsieur Issiaka ZOUNGRANA et sa famille
pour leurs soutiens moral et financier.
A Messieurs Farouk O.KANAZOE, Philip
KABORE, Mahamadou et Paul HIMA, Ben
FOFANA pour leur aide dans le processus de remplissage du
questionnaire de l'enquête.
A la famille MAÏGA. Merci pour vos
encouragements tout au long de nos études académiques.
A l'administration de l'Université Saint Thomas d'Aquin
(USTA) et au corps professoral ; merci pour votre aide tout au long de nos
premières années au supérieur.
A toute de la promotion 2008-2011 de la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'USTA. Merci pour vos conseils
et vos soutiens divers.
Table des matières
Dédicaces...................................................................................................i
Remerciements.............................................................................................ii
Table des
matières........................................................................................iii
Sigles et
abréviations......................................................................................v
Liste des
figures......................................................................................................................vi
Liste des
tableaux..........................................................................................vi
Introduction
Générale.....................................................................................1
Chapitre I : Présentation et Etat des
lieux du jatropha................................................4
I. Etat des lieux des
biocarburants.....................................................................4
I.1Définition et types de
biocarburants............................................................4
I.2 Présentation et historique du
jatropha.........................................................5
I.3 Classification du jatropha et le choix de
celui-ci par rapport aux autres biocarburants.6
II. Diagnostic de la filière
jatropha...................................................................6
II.1 Définition de la
filière..........................................................................6
II.2 Enjeu de la
pourghère...........................................................................7
II.3 Les atouts et les opportunités du
jatropha....................................................8
II.4 Les risques liés à la
filière
jatropha.........................................................10
Chapitre 2 : Les importations d'hydrocarbures
au Burkina Faso et les politiques de biocarburants. 13
I. La situation énergétique du
Burkina Faso et la consommation d'hydrocarbures. 13
I.1. L'utilisation de ces hydrocarbures en 2007
13
I.2 L'évolution des importations
d'hydrocarbures 14
II. La politique de développement
burkinabè des biocarburants 15
III. la substitution du jatropha au gasoil
16
III.1 Description des plateformes
multifonctions : donc le marché du jatropha 16
III.2 Les avantages et les contraintes liés
à la substitution 19
IV. Historique de l'usine de transformation
BELWET 20
Chapitre 3 : Cadre théorique et
conceptuel 21
I. Cadre théorique et conceptuel
21
II. Méthodologie 24
II.1La Collecte des données 24
II.2 Les Outils d'analyse 24
II.3 Limites de la méthodologie
26
Chapitre 4 : L'analyse des
résultats 27
I. L'Analyse des résultats et impact
monétaire de la culture du jatropha 27
I.1Le profil des producteurs et la culture de la
pourghère 27
I.2 L'analyse de l'impact monétaire de la
culture du jatropha 35
II. L'analyse de l'accès à
l'énergie et l'impact environnementale 37
Conclusion générale 41
Recommandations 43
Bibliographie 44
ANEXES 46
Sigles et abréviations
A.PRO.J.E.R : Association pour la promotion du Jatropha et
de l'Energie Renouvelable
B.A.D : Banque Africaine de Développement
BELWET: Belem Wend Tiga
CH4: Methane
CCCC : Convention Cadre du Changement Climatique
CICAFIB : Comité International Chargé de la
Coordination des Activités des Filières Biocarburants au Burkina
Faso
CIRAD : Centre de Coopération international en
Recherche Agronomique pour le développement
CO2 : Dioxyde de carbone
CP : Coût de Production
CT : Charge Totale
DDO: Distillate Diesel Oil
ETBE: Ethyle Tertio Butyle Ether
CFA: Communauté Financière Africaine
GES : Gaz à Effet de Serre
GWh : Giga Watt heure
Ha : hectare
HVB : Huile Végétale Brute
HVP : Huile Végétale Pure
INRA : Institut Nationale pour la Recherche
Agronomique
Kg: Kilogramme
Kwh: Kilo watt heure
Km: Kilomètre
Km2 : Kilomètre
carré
L: Linn
MABUCIG: Manufacture Burkinabè de Cigarette
MDP : Mécanisme de Développement Propre
MMCE : Ministère des Mines, des Carrières
et de l'Energie
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
Teq : Tonne équivalent de pétrole
PTF : Plateformes multi fonctionnelles
SGBB : Société Général de
Banques au Burkina
SGBF : Société Général du
Burkina Faso
SONABEL : Société Nationale
d'Electricité du Burkina
SONABHY : Société Nationale
Burkinabè des hydrocarbures
US: United States
XVIe: Seizième
Liste des figures
Figure 01 : Photo de Plante de jatropha curcas
L 5
Figure 02 : Courbe d'évolution des
importations d'hydrocarbures 15
Figure 03 : Courbe d'évolution
des PTF et leurs consommations de gasoil 18
Figure 04 : Graphique de la tranche
d'âge des producteurs. 28
Figure 05 : Disque de répartition de la
population selon le niveau d'étude. 29
Figure 06 : Graphique de la corrélation
entre la production annuelle et la superficie exploitée. 31
Figure 07 : Graphique de la tranche
d'âge de la plantation 33
Figure 08 : Disque de l'affiliation des
Producteurs 33
Liste des tableaux
Tableau 01 : Teneur en huile des biocarburants
à base d'huile 6
Tableau 02 : Les risques liés à
la substitution 12
Tableau 03 : L'évolution des
importations d'hydrocarbures 14
Tableau 04 : Evolution des PTF et leurs
consommations de gasoil 17
Tableau 05 : Les avantages et les contraintes
liés à la substitution. 19
Tableau 06 : Répartition des
producteurs selon le genre 27
Tableau 07 : Tableau de la quantité
moyenne produite 30
Tableau 08 : Répartition du genre par
rapport au type de jatropha cultivé 31
Tableau 09 : Tableau croisé entre la
technique de plantation et la raison du choix 32
Tableau 11 : Tableau croisé de
l'affiliation des producteurs et du financement. 34
Tableau 12 : Milieu de plantation
34
Tableau 13 : compte d'exploitation à
l'année 0 35
Tableau 14: Compte d'exploitation à
l'année 1 36
Tableau 15 : Compte d'exploitation à
l'année 2 36
Tableau 16 : Milieu de plantation
38
Tableau 17 : Substitution du gasoil au
jatropha 39
Tableau 18 :l'impact environnemental
40
Tableau 19 : Classification botanique du
jatropha curcas L. 46
Introduction Générale
Le Burkina Faso est situé au coeur de l'Afrique
de l'Ouest en zone soudano sahélienne. D'une superficie de 274.000
km2, ce pays est enclavé sans accès à la mer.
Avec une population de plus de 16 millions d'habitants, dont au moins 80% est
rurale, le revenu par habitant reste faible. L'économie nationale repose
essentiellement sur le secteur agricole (agriculture de subsistance et
élevage), qui fait vivre plus de 80% de la population et contribue
à hauteur de 32% à la formation du Produit Intérieur Brut
(PIB). Plus de 40% (RGPH 2006) de la population vit dans l'extrême
pauvreté dont l'incidence est plus importante en milieu
péri-urbain et rural (46,4% de la population vit en dessous du seuil
national absolu de pauvreté établi à 82.672 FCFA par
an).Le pays est caractérisé par une grande faiblesse en dotation
énergétique fossile. La dépendance qui en découle
constitue une contrainte macro-économique majeure pour les budgets
nationaux. En effet la consommation d'hydrocarbures au Burkina Faso en 2008
correspond à une importation de 500.000 mètres cubes d'une valeur
de plus de 250 milliards de FCFA, soit actuellement 20% (SONABHY) des
importations totales. Cette contrainte s'alourdit au regard de l'accroissement
continu du prix du baril de pétrole de 43,88% de 2005 au premier
trimestre de 2012. Le prix des hydrocarbures et partant de l'énergie est
en augmentation constante comme l'indique la hausse du prix du KWh de 9,73% de
2006 à 2009. La Société Nationale d'Electricité du
Burkina(SONABEL) évalue la production d'électricité du
Burkina Faso à environ 844.389.151 KWh, avec une importation de 17% en
2009. 95% de l'électricité disponible est consommée dans
les zones urbaines, alors que les besoins en électricité des
milieux périurbain et rural demeurent insatisfaits. L'énergie
étant essentiel dans le processus de développement fait partie
des premiers Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
: « L'énergie, clef de la croissance et
de la diversification de
L'économie » Face à cette
situation, l'énergie verte pourrait être une alternative
permettant de réduire la dépendance en hydrocarbure comme source
d'énergie au Burkina Faso et de lutter contre la pauvreté.
Les agro carburants ou biocarburants désignent les carburants d'origine
agricole. On en distingue trois grands types qui sont ceux à base
d'alcool, sous forme de gaz et ceux à base d'huile (dont le jatropha
curcas).
Traditionnellement utilisé pour ses vertus
médicinales, comme insecticide dans la production de vernis ou encore
pour servir de haies vives, le jatropha est devenu une véritable
`'stars'' lorsqu'est apparue la fièvre des biocarburants. L'huile
extraite de ses graines, à raison d'un litre d'huile pour 5kg de
graines a en effet des propriétés très proches du
diesel ; ce qui fait d'elle un agro-carburant de bonne qualité.
Cette huile est non comestible tant pour les hommes que pour les animaux
domestiques. Elle pourrait induire le développement d'un ensemble
d'activités artisanales autonomes nécessitant l'emploi d'une
petite motorisation fixe (moulin, motopompe,...) au sein de plateforme
multifonctionnelle.
L'Institut National pour la Recherche Agronomique (INRA)
en France montre que le marché mondial des biocarburants est en
constante augmentation, surtout dans les pays occidentaux. Par contre, la
production de biocarburant est inférieure à la demande. Cela
laisse présager de très importantes retombées pour les
investissements dans ce secteur, d'autant plus que les pays occidentaux
incitent à la consommation de biocarburants. L'Union européenne
s'est fixée l'objectif de parvenir à 10% d'agro-carburants dans
sa consommation totale ; quant aux pays africains à travers la
B.A.D (Banque Africaine de Développement) en 2011 ils ont
dégagé un fonds de 4,3 milliard de Dollar US pour l'Afrique.
En plus, la plante peut servir d'engrais et peut
être utilisée pour la confection de bougies et de savon, et peut
même remplacer dans les fourneaux les combustibles traditionnels de
cuisson issus de la biomasse notamment le bois ou le charbon. Cela pourrait
permettre aux femmes de cuisiner dans un environnement sans fumée et de
gagner du temps en n'étant plus contraintes d'aller ramasser du bois de
chauffe. Aussi, la culture du jatropha permettrait de réduire la
facture énergétique des populations rurales pauvres pour les
besoins d'éclairage.
Beaucoup de chercheurs se sont penchés ces
dernières années sur le secteur du biocarburant.
Jean Claude LAUDE conseiller au Ministère des
Mines des Carrières et de l'Energie (M.M.C.E) a présenté
une analyse générale des avantages et des inconvénients de
cette culture sur les agrégats macro-économiques, l'environnement
ainsi que le bien-être des populations. Cet auteur a souligné que
le jatropha en plus du développement social et économique qu'il
engendre, son huile et ses tourteaux obtenus après le pressage sont des
produits bio dégradables. Au regard de ce qui précède, le
jatropha présente d'énormes potentialités comme le
précise G. S. NANA dans « Le Jatropha Curcas :
Opportunité pour le Burkina Faso ». En effet, à travers
une analyse approfondie elle fait ressortir que cette source d'énergie
permettrait le développement de l'énergie en zone rurale, de
réduire la facture énergétique, les importations
d'hydrocarbures mais aussi la pauvreté.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le but de notre
étude où il est question de savoir l'effet de la production du
jatropha sur les conditions de vie de nos populations. La réponse
à cette question nous permettra de connaître les retombées
économiques engendrées par cette culture à travers une
analyse sectorielle et son impact sur le changement climatique.
L'objectif général de cette recherche est
de faire une analyse de la contribution du jatropha à
l'amélioration des conditions socio-économiques des producteurs
ainsi que dans la protection de l'environnement.
Pour atteindre cet objectif, deux(2) objectifs
spécifiques sont retenus :
v Montrer que la production du jatropha est source de revenus
pour nos populations.
v Montrer que la production du jatropha permet de
résoudre le problème énergétique et
environnemental.
Dans cette étude nous sommes appelés
à vérifier les hypothèses suivantes au regard du contexte
du problème et des objectifs de l'étude :
Hypothèse 1 : La
production du jatropha contribue à réduire la pauvreté en
milieu rural ;
Hypothèse 2 : Le jatropha
à travers son huile végétale pure est utilisé comme
source d'énergie et contribue à résoudre le
problème environnemental telle que la qualité de l'air.
Le développement de la présente
étude s'articulera autour de quatre chapitres où nous verrons au
premier chapitre la présentation et l'Etat des lieux du
jatropha, le second abordera la question des importations
d'hydrocarbures au Burkina Faso et les politiques de biocarburants, le
troisième s'articulera sur le cadre théorique et conceptuel, et
le quatrième traitera de l'analyse des résultats.
Chapitre I : Présentation et Etat des lieux
du jatropha
I. Etat des lieux des biocarburants
I.1Définition et types de biocarburants
Les agro carburants ou biocarburants désignent
les carburants d'origine agricole. En effet Il existe trois catégories
de biocarburants exploités aujourd'hui à savoir les
alcools, les huiles végétales pures (HVP) ou le
biodiesel et le biogaz.
v Les alcools proviennent de la fermentation
du sucre ou de l'amidon des plantes, notamment les betteraves, le maïs, le
blé et la canne à sucre. Le produit final appelé
bioéthanol, n'est pas utilisé purement mais en mélange
avec de l'essence dans des proportions de 5 à 85%. Cependant, au
delà de 20% d'éthanol dans le mélange les véhicules
nécessitent une adaptation spécifique. Cet éthanol peut
être synthétisé avec une base pétrolière,
l'iso butène, pour produire de l'éthyle tertio butyle
éther (ETBE) ;
v Les huiles végétales pures (HVP) ou le
biodiesel. Les huiles végétales pures sont obtenues par
simple pression à froid des graines oléagineuses, notamment le
colza et le tournesol, selon les mêmes techniques que pour produire de
l'huile de cuisine. La simplicité du processus de transformation permet
d'économiser 5 à 8 fois plus d'énergie que la fabrication
du gazole ou de l'éthanol de maïs(CIRAD) ; le biodiesel est produit
par estérification d'huile végétale en présence
d'alcool qui nécessite obligatoirement un procédé
industriel. Il est destiné à tout type de moteur diesel
(transport) ayant des caractéristiques physico-chimiques très
proches de celles du gasoil. Il peut se substituer à ce dernier à
100% sans problème pour le moteur (CIRAD). Les HVP peuvent être
utilisées directement, pures ou en mélange, dans la plupart des
moteurs Diesel moyennant quelques adaptations (filtre, pompe de
surpression,...) ;
v Le biogaz résulte de la fermentation anaérobie
ou méthanisation de composés organiques comme la fraction
fermentescible des déchets ménagers, les boues de stations
d'épuration, les cultures d'herbacées,... Le gaz obtenu est
essentiellement constitué de méthane (CH4) et de dioxyde de
carbone (CO2). Ce combustible gazeux renouvelable a les mêmes
caractéristiques physico-chimiques que le « gaz naturel »
d'origine fossile. Il peut donc servir pour les mêmes usages à
savoir la cuisine, l'eau chaude sanitaire, le chauffage, et comme carburant
pour les véhicules.
I.2 Présentation et historique du
jatropha
Le jatropha Curcas appelé `pourghère' en
français ou `physic nut' en anglais est une plante non alimentaire qui a
la capacité d'évoluer aussi bien en milieu humide qu'en zone
aride ou semi aride. C'est une plante caractérisée par de
nombreux aspects positifs dans les domaines écologique,
énergétique et économiques. Le jatropha
est une plante originaire de l'Amérique centrale et plus
précisément du Mexique. Le jatropha Curcas Linn a
été introduit en Afrique au XVIe siècle par les
navigateurs portugais, dans les îles du Cap Vert et en Guinée
Bissau. Aujourd'hui, on le retrouve de façon spontanée dans
toutes les régions du continent Africain. « Le jatropha
introduit au Burkina Faso durant la colonisation se retrouve
présentement sur tout le territoire national » Zan, (1995)
cités par M.OUEDRAOGO (2000).
Figure 01 : Photo de Plante de jatropha
curcas L
Source : http//wikipedia.org.
On rencontre au Burkina Faso quatre (4) espèces
de jatropha. Il s'agit des espèces Curas Linn, Gossypiifolia,
Podagricias H et Inttégerrima J.
Le Curcas est l'espèce la plus connue, suivie du
gossypiifolia utilisées comme haie vive. Le Podagricias et
l'intégerrima est généralement utilisées comme
plante ornementale.
I.3 Classification du jatropha et le choix de celui-ci
par rapport aux autres biocarburants.
De nombreuses plantes alimentaires et non alimentaires
sont disponibles et/ou sont déjà cultivées au Burkina Faso
pour la production de biocarburants. Compte tenu du contexte
pédoclimatique prévalent, les plantes potentiellement
intéressantes pour la production d'HVB sont le jatropha, le coton, le
tournesol, l'arachide et le soja.
Le jatropha curcas est la plante la plus
plébiscitée et principalement mise en culture pour la grande
majorité des projets bioénergies dans le pays. En effet,
l'insécurité alimentaire chronique du pays et les débats
qui ont nourri l'actualité ces dernières années poussent
les porteurs de projet à exclure les oléagineux alimentaires des
plantes potentielles pour la production de biocarburant. En outre, les vertus
avancées du jatropha (régénération de sols
dégradés, culture sous pluviométrie faible, etc.) militent
pour cette plante dans la lutte contre la désertification du pays. Le
jatropha possède une grande teneur en huile comme nous le
présente le tableau ci-dessous.
Tableau 01 : Teneur en huile des
biocarburants à base d'huile
Huile végétale
|
Jatropha
|
Tournesol
|
Arachide
|
Coton
|
Soja
|
Productivité en m3 /ha
|
0,14 à 0,8
|
0,53 à 0,66
|
0,35
|
0 ,1à 0,125
|
0,28
|
Source : Ministère des Mines, des
Carrières et de l'Energie en 2008.
II. Diagnostic de la filière jatropha
II.1 Définition de la filière
La filière est un enchaînement des
étapes suivies par un produit depuis sa production jusqu'à sa
distribution pour satisfaire un besoin issu de la consommation.
Le terme produit utilisé dans cette définition
désigne une spéculation ou une denrée et par extension
tout produit sous ses différentes formes de transformation. Notons
cependant qu'il existe trois types de filière jatropha qui sont :
la filière locale paysanne, la filière locale agro-commerciale et
la filière nationale agro-industrielle. Deux types de filière
semblent aujourd'hui privilégiés.
La première « locale ou paysanne » a
les faveurs des acteurs de solidarité internationale et humanitaire. Il
s'agit d'une filière courte, avec une production paysanne, valorisant
l'huile végétale brute extraite des graines de jatropha par
pressage artisanal pour des usages domestiques, soit pour l'éclairage,
soit pour de petites activités artisanales et commerciales à
proximité par la création des plateformes multi fonctionnelles.
C'est elle qui présente la finalité sociétale la plus
évidente et devrait apporter une contribution sensible à
l'amélioration des conditions de vie par un renforcement de l'autonomie
énergétique et une réduction des dépenses. Elle ne
présente pas de difficultés majeures de mise en oeuvre, ni
agronomiques, ni financières, ni politiques. Elle présente
également un bon profil environnemental (réduction de la coupe de
bois) et politique (faible risque de mainmise foncière) sans
nécessité de cadre législatif important.
La deuxième filière « locale
agro-commerciale » nécessite des investissements et une
structuration professionnelle plus importante et implique, en outre, une action
régulatrice de la part des pouvoirs publics (nature des contrats
d'approvisionnement, nature de statuts d'occupation foncière). Les
sociétés commerciales qui l'animent ont pour finalité
première, la fourniture d'huile végétale brute pour la
motorisation et l'électrification locale et régionale, tout en
cherchant la meilleure rentabilité économique à la
différence de la filière « locale paysanne ».
Quant à la dernière filière «
nationale agro-industrielle », sa mise en place et sa rentabilité
nécessite des investissements énormes.
II.2 Enjeu de la pourghère
Avec une superficie de plus de 5 millions d'hectare
emblavés en 2010 soit plus de la moitié des terres cultivables (9
millions d'hectare); le Burkina Faso épuiserait ses terres cultivables
à l'horizon 2030 si cette tendance de progression de superficie et de la
démographie se poursuivent; par conséquent, le ministère
de l'agriculture et de l'hydraulique est dans une lancée
d'intensification de l'agriculture burkinabè afin d'augmenter
considérablement les rendements agricoles. Cette intensification ne
pourrait se faire sans une mécanisation dans les cultures pluviales, ce
qui demanderait une consommation intermédiaire en hydrocarbures
principalement importées. En plus, au Burkina Faso, en dehors du bois et
le charbon de bois, les hydrocarbures représentent la première
source d'énergie avec une dépendance totale du pays de
l'extérieur. Les principaux secteurs consommateurs d'hydrocarbures au
Burkina étant : le transport avec 61% des volumes mis en consommation,
la production d'électricité avec 26 %, l'éclairage, les
applications thermiques et le transport aérien avec 13%. Selon les
statistiques de la direction des hydrocarbures, les quantités de gasoil
et de Super consommées à l'échelle nationale ont
respectivement été multipliées par 4 et 2 au cours des
quinze dernières années et de 25% en moyenne par an entre 2008 et
2009. Les projections montrent que les besoins en super augmenteraient de
20,38% entre 2010 et 2020. Quant au gasoil, les besoins augmenteraient de
41,45%.
II.3 Les atouts et les opportunités du
jatropha
Ø Les acteurs de la filière
Quatre types d'acteurs ont jusqu'alors
favorisé sa diffusion : les élites urbaines politiques, les
agents de développement, les promoteurs agro-industriels, les mouvements
associatifs. Les premiers sont sans doute ceux dont la mobilisation, les
discours ont le plus de portée. Il en est ainsi du Larlé Naaba
Tigré, Ministre du Mogo Naaba, député à
l'Assemblée nationale. Il déclare avoir fait planter près
de 67.000 hectares par des petits producteurs familiaux. Cela représente
un potentiel de production estimé entre 12.000 et 48.000 m3, soit entre
5 et 18% de la consommation de gasoil burkinabè de 2007 et par la mise
en place d'une usine de transformation du jatropha dénommée
BELWET (Belem Wend Tiga). Des mouvements associatifs s'investissent pour la
promotion de la filière comme A.PRO.J.E.R (Association pour la Promotion
du Jatropha et de l'Energie Renouvelable) qui à travers son projet de
développement du jatropha a planté 3.500 hectares, `Vivre au
village' avec son projet «autonomie des énergies des PTF `'plates
formes multi fonctionnelles'', le projet communal de Boni. Des Organisations
Non Gouvernementales (ONG) ont également développé des
actions communautaires en direction des communautés villageoises
(Fondation Dreyer, Service Laïque de Coopération au
Développement) avec des objectifs plus modestes.
Enfin il convient de mentionner les
sociétés commerciales comme AGRITECH et la Manufacture
Burkinabè de Cigarette (MABUCIG).
Ø Exigence et rendement de la plante
Les principales études (et les discours) mettent
en avant la rusticité de la plante : peu exigeante en eau (sa culture
peut être réalisée avec moins de 600 mm de pluies
annuelles) et en nutriments. Elle aurait donc une bonne capacité (et
vocation) à s'adapter aux sols pauvres, dégradés ou
halophiles sahélo-soudaniens. Enfin, elle ne demanderait qu'un faible
entretien une fois mise en terre. C'est ce discours « agro-vertueux »
qui a été, en un premier temps, tenu aux acteurs institutionnels
et aux petits producteurs avant d'être infléchi. Car, le constat
agronomique est quelque peu différent. De fait, les rendements
exigés pour une exploitation agro-industrielle plaident pour une mise en
culture de sols ayant de meilleures potentialités : sols calcaires,
relativement profonds à texture légère sablo-argileux et
argilo-sableux. D'ores et déjà, certaines structures
d'encadrement appuient la diffusion du Jatropha en milieu paysan par un appui
technique similaire à celui dont bénéficient les
coton-culteurs par une fourniture de graines sélectionnées, de
plants bouturés, labour des sols, taille des arbres tout en incitant
à irriguer pour améliorer les rendements .Par ailleurs, les
agronomes rappellent que cette capacité de résistance au stress
hydrique n'est pas intrinsèque à la plante et dépend aussi
de son mode de culture : elles est plantée de manière extensive
sous forme de haie. Pour G. WAITILINGOM, chercheur au CIRAD elle est plus
résistante qu'en verger où « l'entretien nécessaire
à la plupart des cultures s'impose aussi pour le Jatropha : arrosage,
engrais, protection contre les insectes ravageurs... ». Les entretiens de
terrain avec de futurs producteurs comme avec les promoteurs agro-industriels
montrent également que le jatropha, au cours des deux premières
années, est très sensible aux attaques des termites ou même
de criquets en fin de saison sèche lorsque la biomasse est insuffisante.
Les perspectives de rendement agronomiques du Jatropha en milieu
sahélo-soudanien ne sont pas encore parfaitement
étalonnées en raison de la grande variabilité des modes de
cultures (irrigation, fertilisation,...); et des potentialités des sols.
Ce sont eux qui, en fin de compte, conditionnent le plus fortement la
productivité. Les chiffres les plus couramment avancés, par les
entrepreneurs agro-industriels, les chercheurs du CIRAD au Burkina Faso sont de
l'ordre de 1,2 à 1,5 tonnes de graines non transformées à
l'hectare en culture pure (environ 2 kg par arbuste), dès la
cinquième année et ce pendant 40 à 50 ans. Cela correspond
environ à 0,5 litre d'huile par arbre, soit 0,15 à 0,80 m3
à l'hectare selon la densité des pieds. Ces annonces sont
à comparer avec les chiffres plus optimistes fournis pour le Mali et
l'Amérique Centrale (3,0 tonnes/ha). Les chiffres de production moyenne
par pied fournis par le Professeur Makido OUEDRAOGO sont un peu
inférieurs pour la zone sahélo-soudanienne (1,5 kg).
Le rendement d'huile végétale pure est
de l'ordre de 1 à 4 : le pressage de 4 kilos de graines produisant au
mieux 1 litre d'huile avec un matériel d'origine chinoise ou indienne
(les presses européennes permettant d'extraire un litre de 3 kg de
graines étant trop coûteuses et difficiles à rentabiliser).
La teneur en huile est comprise entre 30 et 35%, les deux-tiers des
résidus de pressage servent à la fabrication de tourteaux
utilisés, soit comme engrais après compostage, soit comme
briquettes pour la cuisson des aliments. La productivité en huile
végétale brute d'un hectare de plants de Jatropha serait donc
très variable : proche de 1.000 litres en cas de monoculture intensive
(avec engrais, irrigation complémentaire sur de bons sols),
inférieure à 300 litres dans les conditions
sahélo-soudaniennes de production paysanne.
Ø L'amélioration
socio-économique
Le jatropha pourrait améliorer
l'accessibilité financière des populations rurales aux produits
alimentaires à travers les revenus supplémentaires qu'il pourrait
apporter aux populations. En effet, une analyse des comptes d'exploitations des
producteurs en système associé montre une augmentation de leur
revenu que les céréales en culture pure avec un revenu net de
l'ordre de 73.760 FCFA(CIRAD) sur un hectare de parcelle. Cette somme n'est pas
négligeable surtout si l'on ne perd pas de vue, le seuil relatif de
pauvreté fixé à 82.672 FCFA en 2003 au Burkina. La vente
des graines ou de l'huile ou du savon apporte un revenu supplémentaire
aux ménages ruraux qui sont parmi les plus pauvres au Burkina. Aussi,
grâce au jatropha au Burkina Faso des emplois ont été
créés ; chez les promoteurs plus de 200 emplois directs ont
été recensés sans compter les producteurs. Au Burkina des
études sont en cours pour déterminer les meilleurs
systèmes d'association et les interactions possibles dans un
système de culture alimentaire en association avec le jatropha. De
même, le jatropha dans son rôle de haie vive protège les
cultures contre les animaux et les vents violents, facteurs de pertes des
productions. Le jatropha s'adapte à des conditions
pluviométriques peu favorables et à des sols marginaux
c'est-à-dire dégradés. Il participe donc à la lutte
contre la désertification et l'érosion des sols et pourrait donc
être utilisé efficacement pour la récupération des
terres dégradées, toute chose pouvant favoriser la
sécurité alimentaire. En plus, les tourteaux des graines de
jatropha après l'extraction de l'huile constituent un engrais organique
de haute qualité, qui a une composition minérale comparable
à celle de la fiente de poule.
II.4 Les risques liés à la
filière jatropha
Les différents risques susceptibles liés
à la production agricole du jatropha, à la transformation de ses
graines en huile, au rachat de l'huile par la SONABHY, au conditionnement et
mélange de l'huile de jatropha avec le gasoil au sein de la SONABHY
sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 02 : Les risques liés
à la substitution
Rubrique
|
Risques
|
Production agricole (culture et
cueillette)
|
Ø Mauvaise maîtrise de la nouvelle
plante ;
Ø Risque de spécialisation des paysans dans la
culture jatropha pour la production d'énergie
.
|
Transformation des graines en huile
|
Ø Pas de réels verrous technologiques, faible
disponibilité des presses ainsi que des filtres pour leur coût
élevé ;
Ø Insuffisance de filières depuis la collecte
des graines jusqu'à l'approvisionnement de la SONABHY ;
Ø Risque d'intoxication des consommateurs d'huile
alimentaire en cas de mélange d'huiles de plante comestible et non
comestible
|
Rachat de l'huile par la SONABHY
|
Ø Risque de prix de rachat en concurrence avec les
huiles végétales alimentaires ;
Ø Risque de prix de rachat trop bas alors les
producteurs seront faiblement rémunérés.
|
Conditionnement et mélange de l'huile de
jatropha avec le gasoil au sein de la SONABHY
|
- Manque d'équipements et de savoir faire pour
incorporer, stocker les huiles dans le fuel oïl et pour attester de la
qualité des carburants.
|
Source : Ministère des Mines des
Carrières et de l'Energie
Chapitre 2 : Les importations
d'hydrocarbures au Burkina Faso et les politiques de
biocarburants.
Hormis les ressources ligneuses qui sont quasi
exclusivement utilisées sous forme de bois de chauffe (usages
domestiques), les hydrocarbures sont la première source
énergétique utilisée au Burkina Faso (MMEC). Le pays
n'étant pas détenteur de réserves d'hydrocarbures, la
totalité des produits pétroliers sont importés.
L'approvisionnement en hydrocarbures est assuré par une compagnie
nationale la SONABHY à partir de Cotonou, Lomé et Abidjan
où cette dernière a ses dépôts côtiers. Les
hydrocarbures commercialisés sur le marché national se
déclinent en 7 produits principaux : Le super 91, le gasoil, le DDO, le
fuel oil, le pétrole lampant, le gaz butane et le
kérosène.
I. La situation énergétique du Burkina
Faso et la consommation d'hydrocarbures.
En 2007 la consommation énergétique
totale du pays a été estimée à 3,2 millions de
tonnes équivalent pétrole (TEP), soit une consommation moyenne
par habitant de 240 kilogramme équivalent pétrole. Traduite en
unités plus familières, cette consommation correspond à
l'énergie de 2 à 3 stères de bois ou de 275 litres de
super.
En terme de répartition entre les types
d'énergie, le bois garde une place privilégiée dans la
balance énergétique avec 2,6 millions de TEP, soit 83% de toutes
les énergies primaires, suivi des importations d'hydrocarbures avec
522.000 TEP, soit 17% de la balance.
I.1. L'utilisation de ces hydrocarbures en
2007
Le gasoil constitue 31% des importations (94% est
utilisé pour le transport des véhicules diesel légers et
poids lourds et 5% de la production d'électricité en centrales
thermiques) suivi du Super de 30%(100% transport des véhicules
légers de type essence), du Fuel oïl 16% (100% de la production
électricité dans les centrales thermiques), du DDO (Distillat
Diesel Oil) de 11% (80% production d'électricité dans les
centrales thermiques 20% dans le transport ferroviaire), le pétrole
lampant de 5% (100% éclairage) surtout en milieu rural, du gaz butane 4%
et enfin du Kérosène Jet A1 3% (100% du transport dans
l'aviation).
I.2 L'évolution des importations
d'hydrocarbures
Tableau 03 : L'évolution des
importations d'hydrocarbures
Produits
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Super
|
160.015
|
163.415
|
166.815
|
170.215
|
173.615
|
177.015
|
180.415
|
183.815
|
187.215
|
190.615
|
Gasoil
|
176.965
|
184.965
|
192.965
|
200.965
|
208.965
|
216.965
|
224.965
|
232.965
|
240.965
|
248.965
|
DDO
|
74.869
|
78.598
|
41.289
|
43.309
|
45.524
|
48.366
|
55.553
|
63.548
|
63.548
|
70.097
|
Fuel-oil
|
74.362
|
84.515
|
15.954
|
17.206
|
18.804
|
19.646
|
30.550
|
42.994
|
37.616
|
46.735
|
Pétrole
|
25.498
|
25.498
|
24.498
|
23.498
|
22.498
|
20.998
|
19.498
|
17.998
|
16.498
|
14.498
|
Kérosène
|
13.676
|
14.018
|
14.368
|
14.727
|
15.095
|
15.473
|
15.860
|
16.256
|
16.662
|
17.079
|
Gaz
|
22.445
|
23.585
|
24.783
|
26.042
|
27.365
|
28.755
|
30.216
|
31.750
|
33.363
|
35.058
|
Total
|
547.830
|
574.594
|
480.673
|
495.963
|
511.866
|
527.217
|
557.056
|
589.327
|
595.979
|
623.047
|
Source : Ministère des Mines des
Carrières et de l'Energie.
Le tableau montre une évolution et une
perspective d'évolution des différents produits d'hydrocarbures
qui pourrait être en hausse de 13,72%.
Figure 02 : Courbe d'évolution des
importations d'hydrocarbures
Source : Ministère des Mines des
Carrières et de l'Energie.
La courbe montre que le gasoil est l'hydrocarbure le
plus importé et sa perspective de croissance sera plus
élevée que les autres hydrocarbures.
II. La politique de développement burkinabè
des biocarburants
Au Burkina Faso le pilotage de la politique du
biocarburant est assuré par le MMCE. Or, il s'agit d'un ministère
faiblement déconcentré qui est peu habitué à la
prise en compte des pratiques locales et des impacts locaux de ses politiques.
La stratégie du Burkina Faso en matière de biocarburant est
axée sur une régulation de l''exploitation de pourghère.
Globalement la stratégie du ministère est prudente. Elle cherche
à encadrer l'engouement incontrôlé qui a conduit les
burkinabè à planter du jatropha sans aucune visibilité sur
la qualité du produit, ses implications et ses coûts. Elle donne
notamment la priorité :
- aux trois conditionnalités suivantes qui sont
l'adéquation avec la sécurité alimentaire, la protection
de l'environnement, de la biodiversité et du développement
durable et le respect de la paysannerie traditionnelle ;
- au plafonnement des surfaces dédiées aux
biocarburants à 5,5% de la surface cultivable disponible du Burkina
Faso, soit 500.000ha (3/5 pour l'électricité, 2/5 pour le
carburant) jusqu'en 2025 pour satisfaire uniquement le marché national
et la possibilité de développer des filières courtes
destinées au marché local ;
- l'organisation de la profession autour notamment
d'organisations faîtières et d'un régime de
déclaration des surfaces cultivées ;
- un protocole de suivi qui associe les parties prenantes
regroupées dans le comité interministériel CICAFIB aux
autorités nationales et locales.
Les autorités gouvernementales ont centré les
débats des biocarburants autour de trois enjeux :
- impact des biocarburants sur les prix et sur la
sécurité alimentaire ;
- les processus d'homologation et de certification sur la
qualité des biocarburants et sur le respect de l'environnement par les
filières de production et de transformation ;
- les arbitrages entre les filières courtes pour le
développement local et les filières nationales et internationales
principalement axées sur le marché.
La mise en place d'une stratégie de
développement des biocarburants passe aussi par une substitution des
biocarburants aux hydrocarbures importés.
III. la substitution du jatropha au gasoil
La part du marché du jatropha au Burkina Faso est
principalement orienté dans l'alimentation des plateformes multi
fonctionnelles (PTF).Pour une meilleure compréhension présentons
ces PTF avec les avantages, les contraintes et les risques liés à
la substitution du gasoil au HVB du jatropha.
III.1 Description des plateformes
multifonctions : donc le marché du jatropha
Une plateforme multifonctionnelle est à la fois
un système de production d'énergie mécanique et
électrique ainsi qu'une entreprise de service énergétique
en milieu rural pour la transformation agricole. A l'initiative du gouvernement
burkinabè, un Programme national pour le développement de
Plate-forme multifonctionnelle, soutenu par le Programme des Nations Unies pour
le Développement (PNUD), a vu le jour en 2005 à la suite d'une
phase pilote achevée en 2004.
Une Plateforme multifonctionnelle permet la fourniture
d'énergie mécanique et électrique de manière
décentralisée; elle est conçue avec du matériel et
des pièces de rechange facilement accessibles. Dans la philosophie du
programme national des PTF, une Plateforme permet donc d'offrir des services
énergétiques pour des usages productifs, sociaux, individuels et
collectifs. Les services énergétiques permettent
d'économiser à la fois l'énergie humaine et le temps, et
suscitent la possibilité de génération de revenus, de
réduction de la pauvreté et favorisé le
développement humain. Les plateformes fonctionnent aujourd'hui au
gasoil. Mais qu'en est-il de son évolution ?
Tableau 04 : Evolution des PTF et leurs
consommations de gasoil
Rubriques/Années
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Nombre PTF
|
269
|
469
|
669
|
869
|
1.069
|
1.269
|
1.469
|
1.669
|
1.869
|
2.069
|
Consommation de gasoil (m3)
|
673
|
1.173
|
1.673
|
2.173
|
2.673
|
3.173
|
3.673
|
4.173
|
4.673
|
5.173
|
Source : Communication PNUD.
On note une nette croissance du nombre des
plateformes multifonctionnelles et une hausse de la consommation de gasoil.
Illustration détaillée par la courbe ci-dessous :
Figure 03 : Courbe
d'évolution des PTF et leurs consommations de gasoil
Source : PNUD.
III.2 Les avantages et les contraintes liés
à la substitution
Tableau 05 : Les avantages et les contraintes
liés à la substitution.
Avantages
|
Contraintes
|
· Pas de saut technologique
· Réalisable à court terme
· Flexibilité du taux de substitution
HV/pétrole
· Flexibilité en termes de possibilité de
mélanger avec tout type d'huiles végétales
· -Marge d'expansion importante (jusqu'à 90% de
substitution avec le pétrole)
· Faible investissement pour les paysans
· Diversification de la production paysanne
· Sécurisation d'une filière de rente pour
les paysans
· Besoin équipements légers à tous
les stades de la filière
· Opportunité d'accès à des projets
crédits carbone pour la SONABHY et la SONABEL
· Réduction du coût de
l'électricité
· Réduction dépenses budgétaires
(subvention au
DDO ?)
· Amélioration de la balance commerciale
|
· Problème de qualité de
l'approvisionnement (huile ou
graines)
· Manques de normes pour analyse
et spécification des huiles
végétales comme carburants
· Coût de transport de l'huile
· Compétition avec l'alimentation
selon la matière première (effet
marché)
- Réduction recettes budgétaires
(TVA)
|
Source : Ministère des Mines des
Carrières et de l'Energie
IV. Historique de l'usine de transformation
BELWET
Le projet BELWET (production d'agro carburants à
partir du jatropha) a été initié grâce à la
rencontre avec Deutsch Bio Diesel. L'association BELWET a entrepris la culture
du jatropha dans le but d'exporter des graines en Europe. Pourtant, suite au
retrait de cette société, l'association s'est retrouvée
seule avec les engagements pris avec ses producteurs. Dans le même temps,
la polémique liée aux biocarburants surgissait, modifiant le
contexte c'est-à-dire que les pays européens ne voulant plus
importer de produits oléagineux des pays du Sud, BELWET recentra ses
activités sur le marché national ou régional.
Inaugurée en juillet 2010, l'usine de transformation de BELWET (la
première de ce type dans le pays) est située dans la zone
industrielle de Kossodo. Aujourd'hui, l'usine est en phase de test. Elle
emploie 45 personnes et a une capacité de production de 7.500 litres par
jour. L'usine dont les moteurs utilisent les tourteaux comme combustibles
réalise les différentes étapes de la transformation en
biocarburant : concassage, décantation, épuration chimique,
lavage. Dans cette phase test, l'huile de jatropha est destinée à
alimenter les PTF du Burkina Faso qui se développent depuis 2005 avec le
soutien du PNUD. Les plateformes fonctionnent aujourd'hui au gasoil. Les
communautés utilisant les plateformes pourraient devenir le principal
débouché d'une production d'huiles végétales de
jatropha produites localement qui se substitueraient partiellement ou
totalement au gasoil consommé par les moteurs. Le litre de jatropha est
annoncé à 550 francs CFA et 600 F CFA au village au lieu de 700
pour le litre de gasoil. BELWET compte sur des graines en provenance de 80.000
producteurs répartis dans 1.300 villages et ce sont quelques 86.000 ha
de jatropha qui seraient plantés dans tout le pays.
Chapitre 3 : Cadre théorique et
conceptuel
I. Cadre théorique et conceptuel
La production est obtenue par la combinaison des
facteurs de production à savoir les facteurs matériels et
immatériels, débouchant ainsi sur une offre de biens ou de
services. La notion de production est un concept qui a connu une
évolution dans le temps.
Les physiocrates ont trouvé une relation entre
investissement et production. Ainsi, ils pensent qu'en investissant dans
l'agriculture, cela entrainerait une hausse de la production. En effet Quesnay
(1694-1774) propriétaire foncier, constate qu'en engageant des frais
plus élevés dans l'achat de boeufs, chevaux, charrue, et fumier,
la terre est mieux cultivée avec moins de travail et donne à son
propriétaire un produit plus important. Il en déduit ce qui sera
qualifiée plus tard de « théorie du surplus
agricole » considérant l'agriculture comme seule source de
richesse. Cette théorie établit avant tout le rôle des
investissements en capital dans l'augmentation de la production agricole, et
donc dans l'accroissement du revenu national. A la même époque en
1798 Anne .R.J Turgot établit au contraire que lorsqu'on cultive au fur
et à mesure des terrains moins fertiles la terre fournit des rendements
productifs décroissants.
Les classiques quant à eux introduisent la notion
de productivité du travail, pour désigner le rendement physique
du travail. Smith (1776) définit la productivité du travail
comme étant la quantité d'ouvrage qu'un même nombre de
bras, de personnes est en état de fournir. Pour Ricardo en 1821 la
production dépend d'une part du facteur travail mais aussi du capital
fixe.
De nouvelles théories ont vu le jour, telle que la
théorie de la pression créatrice qui a été mise au
point par E. Boserup en 1965. C'est une théorie qui donne une vision
optimiste face à ce que l'on peut qualifier de désastre
malthusien. Il faut rappeler que Malthus dans sa première publication en
1798 affirmait la croissance géométrique de la population face
à une croissance arithmétique de la production alimentaire.
Ainsi, Malthus montrait que les pressions démographiques peuvent
dégrader l'environnement et conduire à la famine, la guerre, la
maladie. Pour Boserup (1965), du fait que les densités de population
augmentent, l'intensification agricole fait de même, et cela
n'accroît pas seulement la production mais aussi stimule l'adoption des
techniques de gestion des terres conservatrices des ressources naturelles.
Boserup affirme donc que la pression démographique entraîne une
réorganisation de la production agricole. Contrairement à
l'analyse malthusienne, on ne peut séparer l'évolution de la
production agricole de celle de la population. C'est la taille de la population
et donc le niveau de subsistance nécessaire qui conduit à des
modifications dans les modèles d'exploitations des terres. Ainsi, la
pression démographique par exemple a obligé les pays du Nord
à adopter la charrue afin d'augmenter la productivité des terres
agricoles. Pour Boserup La croissance démographique joue donc un
rôle moteur dans le changement des techniques de production, c'est la
pression créatrice.
Ces différents auteurs ont tenté
d'apporter des théories sur la production, mais comment peut-on la
mesurer ?
Dans la littérature économique, la
première mention d'un indice de productivité est attribuée
à Morris Copeland en 1937 dans son ouvrage « Concepts of National
Income ». Les premiers travaux d'importance pour en mesurer le niveau et
les impacts ont cependant été amorcés quelques
années plus tard. Au début des années 40, plusieurs
économistes dont Timbergen (1942) et Stigler (1947) se sont
intéressés à ces questions. Plusieurs indicateurs peuvent
être développés afin de rendre compte de l'évolution
de la productivité. Les mesures unie-factorielles et les mesures
multifactorielles constituent les deux principales catégories
habituelles utilisées pour tenir compte des différents
indicateurs (Gamache, 2005).
Les premières mettent en relation la production
avec un seul intrant (travail, capital, terre), ainsi la mesure de la
productivité unifactorielle est déterminée par le rapport
entre la quantité produite et la quantité de l'input
utilisé.
Théoriquement, il y a autant de mesures
unifactorielles qu'il y a de facteurs de production dans l'économie.
Ainsi, les concepts de productivité diffèrent selon le facteur
retenu au dénominateur.
On a différentes productivités
unifactorielles qui sont entre autres :
Ø La productivité du travail reflète le
volume de production généré par heure de travail.
Toutefois, il ne faut pas conclure qu'elle dépend uniquement de la
performance de la main-d'oeuvre, car elle est largement influencée par
tous les autres facteurs de production et l'environnement dans lequel
fonctionnent les entreprises (Gamache, 2005).La productivité du travail
est donc le rapport entre la quantité produite et la quantité de
travail utilisé (nombre d'actif agricole)
Ø La productivité de la terre qui mesure la
contribution de ce facteur à la production, peut être
mesurée par le rapport entre la quantité produite et la
superficie de production.
Ø La productivité du capital mesure la
contribution ou la part du capital dans la production. Autrement dit, elle
compare la production réalisée à la quantité de
capital utilisée et peut se calculer en divisant la quantité
produite par la quantité de capital utilisé.
Les secondes combinent simultanément les effets
de plusieurs intrants. Ceux le plus souvent retenus sont le capital et le
travail, mais d'autres facteurs intermédiaires tels l'énergie,
les matières premières et les fournitures de production peuvent
également s'ajouter. En d'autres termes, l'augmentation de la production
peut être comparée à celle de tous les intrants ou juste
à celle d'un seul facteur de production à la fois (Kaci,
2006).
La mesure de la production agricole est une mesure
multifactorielle car elle fait intervenir plusieurs intrants notamment le
facteur capital, le facteur travail et le facteur terre.
Partant de ces concepts, l'on peut alors se poser la question
de savoir quel sont les liens entre cette production et les conditions de vie
notamment le revenu et l'accès à l'énergie.
La production du jatropha fait partie du secteur
primaire, ce secteur contribue énormément à la formation
du PIB au Burkina Faso. De ce fait elle est source de revenu pour les
populations et contribue de ce fait à la croissance. Ainsi Lewis (1955)
voyait le développement économique comme un processus de
déplacement des facteurs de production du secteur agricole
caractérisé par une faible productivité et le recours
à des techniques traditionnelles vers un secteur industriel moderne
marqué par une productivité plus forte. Ce processus de
développement s'accompagne en général d'une hausse des
revenus et d'un recul de la pauvreté chez ceux qui tirent leurs moyens
de subsistance de l'agriculture.
L'énergie étant capital pour le
développement socio-économique, l'huile végétale de
Jatropha curcas peut se substituer au gasoil dans les groupes
électrogènes utilisés pour l'électrification, ainsi
que dans les moteurs diesel de moulins et décortiqueuses. Ainsi il
permettrait de résoudre le problème énergétique de
nos populations. R Latapie (année ?) démontre que la
production du jatropha permet de faire face aux enjeux
énergétiques.
II. Méthodologie
II.1La Collecte des données
La méthode qualitative de collecte des
données est celle choisie dans le cadre de notre étude. Elle
comprend notamment l'entretien semi direct dont un guide d'entretien est
utilisé comme outil. L'enquête permet de focaliser les
informations sur les besoins de l'étude et de favoriser les traitements
statistiques. Le questionnaire s'adresse aux producteurs de la filière
jatropha.
Les données primaires sont donc obtenues par une
enquête auprès d'un échantillonnage de 60 producteurs du
village de Kodemendé d'une population estimée à 5.333
habitants.
II.2 Les Outils d'analyse
Pour l'analyse des données de
notre enquête nous avons eu recours à différents logiciels
que sont : Sphinx et Excel 2007. Ces outils nous ont permis d'effectuer
les calculs autour des différentes moyennes, des écarts types,
des fréquences et ont fourni les différents tableaux et
graphiques correspondants. Ainsi pour analyser l'impact monétaire et
climatique de la culture du jatropha nous avons utilisé les techniques
suivantes :
Ø Techniques de la détermination du
coût de production unitaire
Le jatropha est un arbre que l'on ne plante qu'une fois et qui
ne produit qu'à partir de la deuxième ou la troisième
année. Les comptes d'exploitations ont été obtenus en
tenant compte :
· Pour l'année T0 l'année
d'implantation, le compte de résultat est négatif, durant cette
année il n'ya que des charges ;
· Pour l'année T1 qui est la
période d'entretien de la terre, du fait de son jeune âge, la
plante ne produit pas encore de graines. Il n'y a pas de ressources mais que
des charges ;
Pour les années T2 à 29, c'est
la période de production de la plante. Alors les ressources sont
disponibles.
Le coût de production au Kg d'une culture,
est donc une division du montant total des charges par la quantité
totale produite. Ceci est possible pour les cultures du coton, du maïs
...
Comme le pourghère est un arbre qui peut vivre 30
ans(CIRAD) ou même plus mais dans notre analyse nous portera sur 30 ans.
Pour déterminer le coût de production unitaire nous allons
utiliser la formule suivante :
CP= (CT0+CT1 +? CT?)/Q
Ø Technique de la détermination du
profit
La formule du profit se définit comme
suite : ð= - CT0 - CT1+? ((RT? -CT?) x (1+j) ?), ?
de t allant de 2 à 29.
Ø Technique de la détermination du prix
de la tonne équivalent(Teq) de CO2 et de l'impacte
environnemental.
La culture du jatropha à un
impact positif sur l'environnement pour ce qui concerne le cas de notre
étude. Ainsi pour 1,19 ha de champ de jatropha cultivé correspond
à 566 litres de HVB qui permet de réduire les gaz à effet
de serre à un(1) tonne équivalent(Teq) de CO2.Alors
1Teq=3€
· CP : Coût de
production unitaire;
· ð: Le profit
réalisé ;
· CT0, CT1, CT? représentent
respectivement les charges totales à l'année 0, l'année 1
et l'année t.
· CT0, CT1 sont des charges fixes et
CT? des charges variables dépendantes de
l'hypothèse de récolte choix ; mais supposons qu'il se
stabilise de l'année 3 à 30.
· RT? représente les recettes
totales en année t. Elle est le produit de la quantité
produite(Q) et du prix et du prix d'achat au kilogramme(P).
· t allant de 0 à 29.
· Q est la quantité totale
produite pendant 30 ans.
· J est le taux de capitalisation au
niveau des banques commerciales qui est en moyenne de 3,5% (SGBF ex SGBB), ce
taux est négociable.
II.3 Limites de la méthodologie
Les limites de notre travail peuvent être
constatées au niveau :
· Des données ; l'absence de données
quantitatives des années précédentes n'a pas permis une
analyse plus approfondie et des résultats plus significatifs.
· Nos résultats ne peuvent pas être
généralisés à toutes les zones de production du
jatropha.
Chapitre 4 : L'analyse des résultats
Ce chapitre fait une analyse des
résultats de l'enquête réalisée sur les 60
producteurs du village de Kodemendé. Les enquêtés sont
constitués de 38 hommes et 22 femmes (36,7% de l'échantillon).
I. L'Analyse des résultats et impact
monétaire de la culture du jatropha
I.1Le profil des producteurs et la culture de la
pourghère
Les tableaux ci-dessous
présenteront une analyse du profil des producteurs ainsi que de la
culture de la pourghère.
Ø Le tableau de répartition des producteurs
selon le genre montre que 63,3% des hommes s'intéressent à la
culture du jatropha et 36,7% pour les femmes. Ceci montre que les femmes
s'intéressent peu à cette culture ou rencontrent diverses
difficultés comme l'exemple du foncier
Tableau 06 : Répartition des
producteurs selon le genre
Genre
|
Nombre citation
|
Fréquence
|
Masculin
|
38
|
63,3%
|
Féminin
|
22
|
36,7%
|
TOTAL
|
60
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012
.
Ø Le graphique de la tranche d'âge des
producteurs nous montre que 48,3% des jeunes (20-40 ans) sont les acteurs
principaux de la culture du jatropha suivi des adultes (40-60 ans) de 35% et
des personnes du troisième âge de 16,7%.Le pourcentage des jeunes
producteurs pourraient résorber une partie du chômage
Figure 04 : Graphique de la tranche
d'âge des producteurs.
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le disque montre que 43,3% de la population est non
alphabétisée, 28,3% alphabétisée, 16,70% ont niveau
scolaire primaire, 11,7% se sont limités au secondaire et pour finir
aucun n'a atteint le supérieur.
Figure 05 : Disque de répartition
de la population selon le niveau d'étude.
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le tableau ci-dessous nous montre que la
quantité totale produite par les soixante (60) producteurs est de 60.948
Kg avec la production la plus faible qui est de 152Kg et 3.153Kg la plus
grande. La moyenne de la production est de1.015, 8 Kg et un écart type
autour de la moyenne de 668,98 Kg. L'écart type est grand ce qui montre
que certains producteurs rencontrent des difficultés de production.
Tableau 07 : Tableau de la quantité
moyenne produite
Production annuelle en Kg
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Moins de 500
|
11
|
18,30%
|
De 500 à 1.000
|
23
|
38,30%
|
De 1.000 à 1.500
|
13
|
21,70%
|
De 1.500 à 2.000
|
7
|
11,70%
|
De 2.000 à 2.500
|
4
|
6,70%
|
De 2.500 à 3.000
|
0
|
0,00%
|
3000 et plus
|
2
|
3,30%
|
TOTAL
|
60
|
100%
|
|
|
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Minimum = 152, Maximum = 3.153
|
|
Somme = 60.948
|
|
|
Moyenne = 1.015,80 Ecart-type = 668,98
|
|
|
|
Ø Le graphique de la corrélation entre la
production annuelle et la superficie exploitée montre les 60 points de
coordonnées superficie en mètre carré ; production
annuelle en Kg. Le coefficient de corrélation est +0,48 ;
écart-type du coefficient de régression : 0,014. Le coefficient
de corrélation inférieur à 0,5 alors la production
annuelle du jatropha dépend faiblement de la superficie cultivée
en mètre carré alors on conclu que ce n'est pas de grandes
surfaces qui font une grande production de jatropha car la plante n'est pas
trop exigeante en eau et en bonne terre cultivable.
Figure 06 : Graphique de la
corrélation entre la production annuelle et la superficie
exploitée.
Source : construit par l'auteur à
partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le tableau de la répartition du genre par
rapport au type de jatropha cultivé montre que 95% des hommes cultivent
le curcas et 5%le gossypiifolia. Pour le total des femmes 91,67% d'entre elles
cultivent le curcas et 8,33 le gossypiifolia. Cela montre que très peu
des producteurs s'intéressent à la culture de l'espèce
gossypiifolia ;cela est dû à sa faible teneur en huile
végétale.
Tableau 08 : Répartition du genre
par rapport au type de jatropha cultivé
Genre/Type de Jatropha
|
Curcas
|
Gossypiifolia
|
TOTAL
|
Masculin
|
95%
|
5%
|
100%
|
Féminin
|
91,67%
|
8,33%
|
100%
|
Moyenne Globale
|
93,75%
|
6,25%
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le tableau croisé entre la technique de
plantation et la raison du choix montre que le bouturage est la technique de
plantation la plus utilisée à cause de sa résistance et
son coût faible d'une moyenne générale de 45,54%, suivie du
semi direct de 36,73% et enfin des plants en pépinière de
19,73%.
Tableau 09 : Tableau croisé entre
la technique de plantation et la raison du choix
Raison du choix/Technique de plantation
|
Semi direct
|
Bouturage
|
Plant en pépinière
|
TOTAL
|
Résistance
|
37,62%
|
43,56%
|
18,82%
|
100%
|
Economique
|
34,78%
|
43,48%
|
21,74%
|
100%
|
Moyenne Générale
|
36,73%
|
45,54%
|
19,73%
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le tableau ci-dessous montre que 30% de la main
d'oeuvre d'une quantité comprise entre deux(2) à quatre(4)
travaille dans différents champs qui est le plus élevée
3,3% de la main d'oeuvre d'une quantité de moins de deux(2) personnes
dans différents champs qui est le plus faible. La figure 07 suivante
montre la répartition détaillée de la quantité de
main d'oeuvre.
Tableau 10 : Tableau croisé de la
superficie exploitée en mètre carré et la quantité
de main d'oeuvre
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le graphique de la tranche d'âge de la
plantation montre que 76,7% des agriculteurs ont une plantation dont
l'âge est compris entre trois(3) et quatre ans, six(6) mois .Ceci
confirmant l'âge moyen du début de la production de la plante de
jatropha de trois(3) ans.
Figure 07 : Graphique de la tranche
d'âge de la plantation
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Figure 08 : Disque de l'affiliation des
Producteurs
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Le disque montre que 60% des producteurs sont
affiliés à un groupement et 40% ne le sont pas
Ø Le tableau 11 montre que 84,4% des producteurs qui ne
possèdent pas de groupement n'ont pas reçu de financement, 46,4%
des producteurs qui en possèdent une ont reçu un financement.
Notons cependant que d'autres n'ont pas une organisation mais ont reçu
une aide. Le montant total du financement s'élève à 36500
F CFA.L'analyse montre que ces producteurs devront former des associations
agricoles pour recevoir de l'aide.
Tableau 11 : Tableau croisé de
l'affiliation des producteurs et du financement.
Affiliation à une organisation/Financement
|
Oui
|
Non
|
TOTAL
|
Oui
|
46,4%
|
53,6%
|
100%
|
Non
|
15,6%
|
84,4%
|
100%
|
TOTAL
|
30
|
70
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Ø Le tableau ci-dessous montre que les producteurs
utilisent souvent leurs terres cultivables et des terres arides ou souvent
séparément. Notons que 55,6% des cultivateurs utilisent des
terres cultivables pour la production et 44,4% d'entre eux des terres arides.
Cela montre qu'il n'y a pas risque d'abandon des cultures vivrières.
Tableau 12 : Milieu de
plantation
milieu de plantation
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Terre cultivable
|
55
|
55,60%
|
terre Aride
|
44
|
44,40%
|
TOTAL
|
99
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
I.2 L'analyse de l'impact monétaire de la culture du
jatropha
Ø Déterminons les comptes d'exploitation
du jatropha
Nos données primaires ont permis
entre autre qu'en moyenne 6 personnes travaillent dans un champ. Ils cultivent
en moyenne sur une surface de 10084 mètres carrés avec une
production moyenne de 1.015,8 Kg et un paiement de la main d'oeuvre
estimée à 745 f CFA pour un travail d'une journée par les
producteurs.
Tableau 13 : compte d'exploitation
à l'année 0
Etapes
|
Temps passé(en
jour)
|
Moyens
utilisés
|
Coût unitaire
|
Total
monétaire(en F CFA)
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Défrichage
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Labour
|
1
|
6
|
6
|
745
|
1.000
|
5.470
|
Semi
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Sarclage 1
|
1
|
6
|
0
|
745
|
1.000
|
4.470
|
Sarclage 2
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Diverses dépenses
|
|
|
|
|
|
1.500
|
Total
|
|
|
|
|
|
24.850
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012
A l'année T0 il n'y a pas de
ressource mais des charges qui sont évaluées à 24.850 F
CFA
Tableau 14: Compte d'exploitation à
l'année 1
Etapes
|
Temps passé(en
jour)
|
Moyens
utilisés
|
Coût unitaire
|
Total
monétaire(en F CFA)
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Sarclage 1
|
1
|
6
|
6
|
745
|
1.000
|
10.470
|
Sarclage 2
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Diverses dépenses
|
|
|
|
|
|
1.500
|
Total
|
|
|
|
|
|
16.440
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012
A l'année T1 il n'y
toujours pas de ressource mais des charges de 16.440 F CFA
Tableau 15 : Compte d'exploitation
à l'année 2
Etapes
|
Temps passé(en
jour)
|
Moyens
utilisés
|
Coût unitaire
|
Total
monétaire(en F CFA)
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Main d'oeuvre
|
Charrue, houe
|
Sarclage 1
|
1
|
6
|
6
|
745
|
1.000
|
10.470
|
Sarclage 2
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Diverses dépenses
|
|
|
|
|
|
1.500
|
Récolte et transport
|
1
|
6
|
0
|
745
|
0
|
4.470
|
Total
|
|
|
|
|
|
20.910
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Les 60 agriculteurs produisent en moyenne 1.015,8 Kg de
jatropha annuellement, les graines sont achetées à 70 F CFA le Kg
par BELWET biocarburant pour une recette annuelle de 1.015,8x70 = 71.106 F CFA.
Avec une charge de 20.910 F CFA le résultat annuel sera
71.106-20.910=50.196 F CFA.
Ø L'impact monétaire
A travers la formule CP= (CT0+CT1 +?
CT?)/Q le coût de production sera 626.770/(1.015,8x30) qui
est 20,56 F CFA le kilogramme qui est relativement faible à comparer
avec celui de maïs qui est de 50,51 F CFA et du coton de l'ordre de 124,9
F CFA.
Le profit en 30 ans d'exploitation à
travers la méthode de capitalisation qui ð= - CT0 - CT1+?
((RT? -CT?) x (1+j) ?) sera ð= -
24.850-16.440+?(50.196) x (1+0,035) ²?, ? de t allant de
2 à 29. Pour l'échantillonnage des 60 producteurs le
résultat sera 146.868.540 F CFA.
Au vue de cette analyse la production du jatropha contribue
à la promotion du développement social, économique, au
regard des revenus engendrés par la culture du jatropha pour
l'échantillon des 60 producteurs on peut conclure l'hypothèse 1
est atteinte.
II. L'analyse de l'accès à l'énergie
et l'impact environnementale
L'importance de ces impacts dépend de la
manière dont les matières premières qui servent à
fabriquer les huiles végétales brutes sont produites et
traitées, de l'échelle de production et, particulièrement,
de la façon dont elles affectent les terres, l'intensification et les
échanges internationaux. L'huile végétale brute à
base de jatropha est source d'énergie renouvelable qui nécessite
une consommation d'énergie pour sa fabrication. Le ratio
énergétique est le rapport entre la production d'énergie
renouvelable et la consommation d'énergie, considérée
comme fossile, nécessaire tout au long de la filière de
production. Lorsque le ratio est supérieur à un (1), la
production d'énergie renouvelable est supérieure à la
consommation d'énergie fossile.
Ø Le tableau ci-dessous montre que les producteurs
utilisent souvent leurs terres cultivables et des terres arides ou souvent
séparément. Notons que 55,6% des cultivateurs utilisent des
terres cultivables pour la production et 44,4% d'entre eux des terres arides.
Cela montre qu'il n'y a pas risque d'abandon des cultures vivrières.
Tableau 16 : Milieu de
plantation
milieu de plantation
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Terre cultivable
|
55
|
55,60%
|
terre Aride
|
44
|
44,40%
|
TOTAL
|
99
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
L'atténuation du changement climatique consiste
à réduire les Gaz à Effet de Serre (GES) dans
l'atmosphère de deux façons :
- en captant les gaz déjà présents dans
l'atmosphère qui seront stockés durablement dans des puits de
carbone ;
- en réduisant les futures émissions de GES dues
aux activités humaines.
La filière d'agro carburants à base d'huile
de Jatropha, un arbuste adapté aux zones sahéliennes dont les
graines oléagineuses permettent la production d'une huile carburant,
intervient à ces deux niveaux.
D'une part, en tant que culture pérenne (en haies,
vergers ou système de culture agro forestier), la pourghère
fixe pour plusieurs décennies le carbone tant au niveau de ses bois
et racines qu'au niveau de la couche superficielle du sol. La biomasse ainsi
obtenue constitue un puits de carbone.
D'autre part, en tant que carburant, l'huile
végétale de jatropha peut se substituer au gasoil dans
les groupes électrogènes utilisés pour
l'électrification, ainsi que dans les moteurs diesel de moulins et
décortiqueuses. La combustion d'un carburant fossile comme le
pétrole émet des GES car schématiquement on
transfère le carbone stocké en sous-sol dans le pétrole
vers l'atmosphère.
Ø Le tableau 17 montre que 78,3% des producteurs savent
que le jatropha peut se substituer au gasoil et 21,70% ne le savent pas.
Tableau 17 : Substitution du gasoil au
jatropha
Substitution du gasoil au jatropha
|
Fréquence
|
Oui
|
78,30%
|
Non
|
21,70%
|
TOTAL
|
100%
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
L'enquête nous montre que tous les producteurs
sont prêts à utiliser l'huile végétale brute de
jatropha pour leurs besoins énergétiques pour un prix moyen
proposé à 400 F CFA le litre. Comme le village ne possède
pas sa propre unité de transformation alors le prix proposé par
BELWET Association est de 600 F CFA le litre.
Le calcul des réductions des émissions de
GES s'effectue en deux temps : d'abord estimer les émissions produites
avec un approvisionnement classique en gasoil, ensuite calculer les
émissions de la filière de production d'huile de Jatropha. La
différence des deux permet d'obtenir les réductions
réelles. Les taux de substitution potentiels du gasoil par l'huile de
Jatropha ont été estimés à 80% dans les
générateurs d'électrification rurale et à 100% pour
les moulins villageois. Pour estimer les émissions de la filière
huile de Jatropha, l'ensemble de la chaîne de production doit être
analysé. Le rendement annuel est de 60.948Kg, et le rendement
d'extraction en huile de 0,25 litre/kg de graine. Les transports ont
été considérés comme négligeables au vue des
courtes distances et du recours à la traction animale (charrette
à traction animal). Les modules motorisés des
procédés de production (pressage, filtration) sont
supposés utiliser les tourteaux comme combustibles.
Ø Le tableau sur l'impact environnemental montre que
86.000 ha de jatropha cultivé permettent d'avoir une quantité
moyenne de 40.850.000 litres de HVB. La culture de 1,19 ha qui correspond
à 566 litres de HVB en remplacement du gasoil permet de réduire
les gaz à effet de serre à une tonne équivalent(Teq) de
CO2 pour total du village de 50,77 Teq et sur le plan national de 72.173,14 Teq
si la production totale d'HVB est substituée au gasoil.
Tableau 18 :l'impact
environnemental
Localisation/Rubrique
|
Quantités en litre de HVB en remplacement au
gasoil
|
Nombre ha cultivé
|
Réduction en Teq de CO2
|
Villages Kodemendé (60 producteurs)
|
28.737,5
|
60.5
|
50,77
|
Nationale
|
40.850.000
|
86.000
|
72.173,14
|
Source : construit par l'auteur
à partir des données de l'enquête, janvier 2012.
Il faut noter que si les structures comme la
SONABEL ou la SONABHY arrive à utiliser la totalité de la
quantité nationale produite elle pourra bénéficier d'un
crédit de carbone évalué à 3 € la Teq de
CO2 soit un gain d'économie de devises de 216.519,42 €
équivalent à 141.939.305 F CFA.
Notre analyse montre que le jatropha permet de
réduire les Gaz à Effet de Serre (GES) dans l'atmosphère
en captant les gaz déjà présents dans l'atmosphère
qui seront stockés durablement dans des puits de carbone et
permettra de réduire les futures émissions de GES dues aux
activités humaines lorsque son huile est utilisée comme source
d'énergie en substitution aux hydrocarbures. Au vue de ces
résultats, l'hypothèse 2 est atteinte.
Conclusion générale
L'économie nationale repose essentiellement sur le
secteur agricole qui fait vivre plus de 80% de la population. Cette population
couvre principalement ses besoins énergétiques en utilisant du
bois et du charbon de bois comme combustibles domestiques (représentant
la principale source d'énergie nationale soit à plus de 80% du
bilan énergétique). Les populations paysannes et la production
agricole dépendent donc déjà de combustibles issus de la
biomasse, ce qui a conduit à une surexploitation des forêts. Par
ailleurs, les problèmes d'accès à l'énergie moderne
en zones rurales au Burkina Faso sont un réel frein au
développement dans ces zones.
Au terme de notre travail il ressort que le jatropha
contribue énormément dans la vie socio-économique du
Burkina Faso. Ainsi, la culture du Jatropha stimule trois aspects principaux du
développement qui se combinent pour aider à assurer un niveau de
vie durable de nos populations surtout rurales. Ces aspects sont entre autre
l'amélioration du sol, la réduction des gaz à effet de
serre à travers l'accès à une énergie
renouvelable et la réduction de la pauvreté.
Ainsi les biocarburants peuvent jouer un rôle
important, à la fois pour limiter les prélèvements sur les
ressources nationales, favoriser l'accès des populations rurales
à l'énergie. La fourniture de services énergétiques
en milieu rural permet de réduire la pauvreté et favorise le
développement humain notamment via le développement des services
les plus urgents que sont l'approvisionnement en eau potable,
l'électrification, la fourniture de services médicaux et
scolaires, la transformation des aliments, l'intensification des cultures, le
maintien et la mise en place d'activités génératrices de
revenus.
L'hypothèse 1 à savoir la production du
jatropha contribue à réduire la pauvreté en milieu
rural vérifie qu'en moyenne un hectare de jatropha planté
est source de revenu pour le paysans d'une valeur de 50.196F CFA par an qui
n'est pas à négliger comparé au seuil de pauvreté
qui est de 82672 F CFA. Le profit en 30 ans d'exploitation pour
l'échantillonnage des 60 producteurs le résultat sera 146.868.540
F CFA.
L'hypothèse 2 à savoir le jatropha
à travers son huile végétale pure est utilisé comme
source d'énergie et contribue à résoudre le
problème environnemental telle que la qualité vérifie que
la production de 1,19 ha qui correspond à 566 litres de HVB en
remplacement du gasoil permet de réduire les gaz à effet de serre
à une tonne équivalent(Teq) de CO2 pour total du village de 50,77
Teq et sur le plan national de 72173,14 Teq si la production totale d'HVB est
substituée au gasoil. Ainsi, si la production totale nationale d'HVB est
substituée au gasoil le Burkina Faso pourra réduire ses
émissions de CO2 de 72.173,14 tonnes.
Cette étude menée auprès des
acteurs de la filière jatropha nous a permis de mieux connaître la
pourghère et son enjeu-socio-économique. Elle nous a surtout
permis de comprendre la portée de cette filière. Au cours de ce
travail nous avons rencontré quelques difficultés ; elles
sont surtout liées à la rareté de la documentation pouvant
nous aider dans le traitement de notre thème et celles liées
à la traduction orale de notre questionnaire en mooré (langue
locale) afin d'être plus explicite auprès des producteurs.
Recommandations
Ø Les producteurs devraient s'organiser en groupement pour
mieux pratiquer les cultures ;
Ø L'amélioration de l'accès aux
microcrédits ce qui leur permettra d'accroître leur
production ;
Ø Encourager l'association à la production du
jatropha aux autres cultures ;
Ø L'installation d'un dispositif de pressage de l'HVB au
profit des agriculteurs ;
Ø La sensibilisation des paysans pour qu'ils utilisent
l'HVB comme biocarburant ;
Ø Montrer aux différents acteurs que cette culture
présente d'énormes avantages ; environnemental car le
compost organique issu des tourteaux de jatropha enrichi les sols
Ø La politique nationale devrait favoriser la substitution
du gasoil à l'huile végétale brute notamment dans les
institutions comme la SONABEL et la SONABHY pour bénéficier du
crédit carbone mise en place par la convention cadre du changement
climatique(CCCC) à travers le Mécanisme de Développement
Propre (MDP)
Ø Former les producteurs sur les bonnes pratiques de la
culture du jatropha notamment la mise en place des techniques
appropriées, par exemple la culture associée aux cultures
vivrières ;
Ø Mise en place d'un dispositif de sécurité
pour éviter une intoxication avec les huiles alimentaires ;
Ø L'investissement pour créer des unités de
transformation industrielle comme BELWET association car la capacité de
transformation est faible ;
Ø Bonne organisation du circuit de distribution
d'HVB ;
Ø Bonne organisation du rachat des graines de jatropha
produites par les paysans.
Ø Si le gouvernement du Burkina s'y met, le jatropha
pourrait être une solution énergétique pour les zones
rurales. Pour ce faire, un partenariat public / privé doit être
engagé. Et ce partenariat doit être conçu dans un esprit "
gagnant gagnant ".
Bibliographie
Ø Conférence internationale sur les
biocarburants en Afrique(2007) « Biocarburant :
facteur d'insécurité ou moteur de
développement »
Ø G.MARTIN & A.
MAYEUX(1984), « Réflexion sur les cultures
oléagineuses énergétiques-II-Le pourghère (Jatropha
curcas L.) : un carburant possible. Oléagineux,
39(5) »,286p
Ø G.S.NANA(2009) « le
jatropha curcas : opportunité pour le Burkina Faso »
,24p
Ø Gilles Quentin
Kane « Analyse des performances productives des
exploitations familiales agricoles de la localité de
Zoetelle »
Ø J.P. LAUDE(2009), table
ronde « situation de la filière jatropha au Burkina Faso,
perspectives pour le court terme »(2009) ,17p
Ø
M.OUEDRAOGO(2000), « Etude biologique
et physiologique du jatropha curcas L. (Euphorbiaceae) »,290p
Ø Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques(2008) « Opportunités
de développement des biocarburants au Burkina Faso »,166p
Ø M. TREBOUX,
B.PALLIERE(2008) « Filières agro carburant
locales au Mali ou comment miser sur l'avenir des territoires
? »4p
Ø PNUD(2008), programme PTF, le
réseau des plateformes multifonctionnelles, 2008,
http : //www.ptfm.net
Ø Société Nationale
d'Electricité du Burkina (SONABEL)(2009),
Statistiques et chiffres caractéristiques, http://www.sonabel.bf
Ø Société Nationale Burkinabè
des hydrocarbures(SONABHY)(2011),Statistiques et
chiffres caractéristiques,
http://www.sonabhy.bf
Sites internet
Ø www.Jatropha.org
Ø www.undp.org
Ø www.biocarburant.com
Ø www.conte.u-bordeaux4.fr
Ø www.wikipedia jatropha.com
ANEXES
Annexe 1 :
Tableau 19 : Classification botanique du
jatropha curcas L.
Catégorie taxonomique
|
Unité taxonomique
|
Règne
|
Eucaryotes
|
Sous-règne
|
Cormobiontes
|
Embranchement
|
Spermatophytes
|
Sous -embranchement
|
Angiosperme/Magnoliophytina
|
Classe
|
Dicotylédones/Magnoliatae
|
Sous classe
|
Rosidea
|
Ordre
|
Euphorbiales
|
Famille
|
Euphorbiaceae
|
Genre
|
Jatropha L
|
Espèce
|
Jatropha curcas
|
Source :(Münch&Kiefer, 1986).
Annexe 2 : Questionnaire conçu par l'auteur
Décembre 2011
Thème : Enjeu et perspectives des
biocarburants au Burkina : Cas du Jatropha curcas
1-Genre?
Masculin Féminin
2-Quel est votre âge?
[20,40[ [40,60[
[60, et plus
3-Quel est votre niveau d'étude?
Alphabétisé Primaire
Secondaire Supérieur Non alphabétisé
4-Aviez- vous reçu une formation pour la
culture du jatropha?
Oui Non
5 Quel type de Jatropha cultivez-vous?
Le Curcas Le
Gossypiifolia
6-quel est la technique de plantation?
Semi direct Bouturage
7-quelle est la raison du choix de cette technique
culturale?
Résistance Moins
couteux
8-quelle est votre superficie exploitée en
hectare?
9-quelle est votre production annuelle
escomptée de jatropha?
10-combien de personnes en plus de vous travaillent
dans votre champ?
11-A quel prix seriez-vous prêt à payer
un employé pour le travail d'une journée pour votre
culture?
12-L'âge de votre champ?
13 Quelle usage faites-vous du jatropha?
Vertu médicinale Huile Végétale
Brute(HVB)
14- Appartenez-vous à un groupement
Oui Non
15-si oui quel est le nom de votre
groupement?
16- aviez -vous reçu un financement pour votre
culture?
Oui
Non
17-Si oui quel est le montant du
financement?
18-Possédez- vous une unité de
transformation?
Oui
Non
19- À quelle structure vendiez-vous votre
production?
BELWET association Autre
20-Quelle autre culture faite vous?
Sorgho Maïs
coton
21- Associez- vous le jatropha à d'autre
culture?
Oui Non
22-Labourez-vous avant de planter
Oui Non
23-Quel est le milieu de plantation?
Terre cultivable Terre
Aride
24-saviez vous que l'Huile de jatropha peut remplacer
le gasoil?
Oui Non
25-Seriez- vous prêt à utiliser l'HVB
(Huile Végétale Brute) pour vos besoins
énergétiques?
Oui
Non
26-Si oui à quel prix le litre?
|