La coopération au sein de la zone euro et la lutte contre crise financière. bilan et perspectives( Télécharger le fichier original )par Erick KASEREKA TSONGO Université de Lubumbashi - Gradut 2012 |
4. spécialisation et diversification sectorielleP. Kenen (1969) propose un troisième critère et met l'accent sur le degré de diversification du tissu productif des pays qui envisagent de créer une zone de change fixe35(*). Selon lui, des économies diversifiées peuvent se passer de l'instrument du taux de change et former une zone monétaire optimale. Plus le tissu est diversifié, moindre est le risque d'être affecté par un choc spécifique. En effet, on assistera à une dilution du choc d'autant plus grande que l'économie est diversifiée. Dès lors, l'union monétaire conduit à une intégration économique des partenaires. On observera alors un recul du commerce inter-branche au profit du commerce intra-branche (échange de produits similaires appartenant à une même branche). 5. Critères endogènes des ZMO La théorie a connu depuis la fin des années 1990 une réorientation sans doute influencée par la création de la Zone euro qui est un cas d'application de la doctrine économique. La nouvelle approche, dite des critères endogènes, postule que l'union monétaire produit d'elle même les conditions de son optimisation36(*). Les critères traditionnels peuvent en effet évoluer dans le temps, ils sont endogènes au fonctionnement d'une zone monétaire ; l'important est de les apprécier ex post. Ces critères secondaires peuvent être définis comme : · l'homogénéité des préférences · la diversification des productions · le sentiment d'appartenance à un ensemble commun · la distance et la taille économique · une langue commune · etc. 6. Homogénéité des préférencesCooper (1977) et Kindleberger (1986) ont développé le critère des préférences homogènes. Pour ces deux auteurs, une union monétaire est avant tout un bien collectif qui suppose pour fonctionner que les objectifs de politique économique des différents gouvernements convergent, notamment en matière d'inflation 15, 16. 7. Intégration commerciale et économiqueFrankel et Rose (1998) ont montré que l'union monétaire favorisait l'intégration commerciale entre les pays membres, donc leur ouverture, et réduisait ainsi à l'avenir le risque de chocs asymétriques. Par ailleurs, d'après Fontagné et Freudenberg (1999), l'intégration économique des pays industriels entraîne essentiellement une spécialisation intra branche, ce qui, dans la lignée de Kenen, est un critère favorable à l'Union monétaire. * 35 Kenen P., « The theory of optimum currency areas: an ecletic view », dans R. Mundell, A. Swoboda, Monetary Problems of the international economy, Chigaco University Press, 1969,p.6 * 36 Marc-Alexandre Sénéga, art. cit p.380 |
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