INTRODUCTION
1. PRESENTATION DU SUJET
Depuis plus de quatre ans, l'Union européenne fait face
à une crise économique et budgétaire sans
précédent et vit un moment critique de son histoire. Cette crise
s'inscrit dans un cadre international très large et a des
répercussions sur tous les continents.
L'émergence d'une économie financière
internationale libéralisée et totalement
déréglementée a provoqué un accroissement
incontrôlé de l'endettement public et privé. Le gonflement
des dettes résulte du manque d'encadrement des pratiques
financières. En effet, les institutions financières ont
profité du manque de contrôle de ce secteur pour créer plus
de richesse par rapport à leurs capitaux. Ainsi, en quelques
années, les échanges financiers devinrent cinquante fois plus
importants que ceux des marchandises.
C'est cette déréglementation excessive du
secteur financier qui provoquera l'explosion de la bulle immobilière aux
Etats-Unis en 2007 avec la crise des subprimes. Les subprimes sont le point de
départ de la plus grave crise économique depuis 1929-1930. Pour
se débarrasser de ces subprimes jugés toxiques, les
opérateurs financiers ont eu recours à la titrisation,
disséminant les risques dans l'ensemble du marché financier. Avec
la titrisation, les prêteurs n'assument plus le risque d'une
défaillance, ils cèdent les crédits à des banques
d'affaires.
Celles-ci agrègent des milliers de crédits
immobiliers, automobiles, étudiants ou de dettes de cartes de
crédit, pour créer des dérivés complexes : les
obligations adossées à ces actifs.
Ensuite, les banques revendent ces obligations à des
investisseurs. Par conséquent, l'emprunteur ne rembourse plus son
crédit immobilier à une banque mais à des investisseurs du
monde entier. Mais le recours à cette titrisation a provoqué de
l'incertitude sur les marchés financiers. Cette méfiance gela le
marché interbancaire, poussant les banques à vendre massivement
des actifs sûrs pour se financer, ce qui entraîna une chute des
prix de ces derniers. Très vite, les organismes bancaires se sont
retrouvés au bord de la faillite, à court de liquidité et
face à la dépréciation de leurs fonds propres.
La crise financière se transforma en crise
économique mondiale sous l'effet de la contraction de l'offre de
crédit, de la baisse de la demande et enfin de la contraction du
commerce international. Les banques, étant en grand manque de
liquidité, baissent leur offre de crédit ce qui met
particulièrement en difficulté les ménages et les petites
et moyennes entreprises qui dépendent plus du financement par
crédit que les grandes entreprises. Cela a entraîné une
chute de la demande.
La réaction des pays avancés ne s'est fait pas
attendre. Les gouvernements ont décidé de soutenir leurs
institutions financières en difficulté. Toutefois, au lieu de
placer l'ensemble du système financier sous contrôle public, les
gouvernements sont intervenus en injectant massivement du capital pour soutenir
les banques, en rachetant les actifs jugés toxiques et en offrant des
garanties pour faciliter l'accès des banques au financement. En agissant
ainsi, les Etats ont fait grimper leur déficit budgétaire Les
Etats européens ont été donc contraints d'injecter des
sommes colossales dans le circuit économique afin de sauver le
système financier. La particularité de l'impact de la crise sur
l'Union européenne est le fait qu'elle perdure et qu'elle fragilise de
façon grave, condamnant la zone euro.
Alors que les économies du reste du monde commencent
à se redresser, l'Union européenne reste à la traîne
et une nouvelle crise apparait, la crise des dettes souveraines. Des dettes
publiques étaient déjà très élevées
dans certains pays européens et le sauvetage des banques a
profondément alourdi les dettes des Etats. De plus, la Grèce
avait dissimulé, avec l'aide de Goldman Sachs, l'état
catastrophique de ses finances publiques afin de pouvoir entrer dans la zone
euro. Goldman Sachs avait proposé des produits financiers douteux au
gouvernement grec afin de fausser ses comptes. C'est avec l'arrivée de
Georges Papandréou au pourvoir en 2009 et la révélation de
la fragilité de l'économie grecque que la crise des Etats
européens débute. Ceci a provoqué un choc sur les
marchés et a mis la zone euro en plus grande
vulnérabilité.
Depuis les mesures se sont succédées pour tenter
de parvenir au sauvetage de la zone euro.
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