INTRODUCTION
1. PRESENTATION DU SUJET
Depuis plus de quatre ans, l'Union européenne fait face
à une crise économique et budgétaire sans
précédent et vit un moment critique de son histoire. Cette crise
s'inscrit dans un cadre international très large et a des
répercussions sur tous les continents.
L'émergence d'une économie financière
internationale libéralisée et totalement
déréglementée a provoqué un accroissement
incontrôlé de l'endettement public et privé. Le gonflement
des dettes résulte du manque d'encadrement des pratiques
financières. En effet, les institutions financières ont
profité du manque de contrôle de ce secteur pour créer plus
de richesse par rapport à leurs capitaux. Ainsi, en quelques
années, les échanges financiers devinrent cinquante fois plus
importants que ceux des marchandises.
C'est cette déréglementation excessive du
secteur financier qui provoquera l'explosion de la bulle immobilière aux
Etats-Unis en 2007 avec la crise des subprimes. Les subprimes sont le point de
départ de la plus grave crise économique depuis 1929-1930. Pour
se débarrasser de ces subprimes jugés toxiques, les
opérateurs financiers ont eu recours à la titrisation,
disséminant les risques dans l'ensemble du marché financier. Avec
la titrisation, les prêteurs n'assument plus le risque d'une
défaillance, ils cèdent les crédits à des banques
d'affaires.
Celles-ci agrègent des milliers de crédits
immobiliers, automobiles, étudiants ou de dettes de cartes de
crédit, pour créer des dérivés complexes : les
obligations adossées à ces actifs.
Ensuite, les banques revendent ces obligations à des
investisseurs. Par conséquent, l'emprunteur ne rembourse plus son
crédit immobilier à une banque mais à des investisseurs du
monde entier. Mais le recours à cette titrisation a provoqué de
l'incertitude sur les marchés financiers. Cette méfiance gela le
marché interbancaire, poussant les banques à vendre massivement
des actifs sûrs pour se financer, ce qui entraîna une chute des
prix de ces derniers. Très vite, les organismes bancaires se sont
retrouvés au bord de la faillite, à court de liquidité et
face à la dépréciation de leurs fonds propres.
La crise financière se transforma en crise
économique mondiale sous l'effet de la contraction de l'offre de
crédit, de la baisse de la demande et enfin de la contraction du
commerce international. Les banques, étant en grand manque de
liquidité, baissent leur offre de crédit ce qui met
particulièrement en difficulté les ménages et les petites
et moyennes entreprises qui dépendent plus du financement par
crédit que les grandes entreprises. Cela a entraîné une
chute de la demande.
La réaction des pays avancés ne s'est fait pas
attendre. Les gouvernements ont décidé de soutenir leurs
institutions financières en difficulté. Toutefois, au lieu de
placer l'ensemble du système financier sous contrôle public, les
gouvernements sont intervenus en injectant massivement du capital pour soutenir
les banques, en rachetant les actifs jugés toxiques et en offrant des
garanties pour faciliter l'accès des banques au financement. En agissant
ainsi, les Etats ont fait grimper leur déficit budgétaire Les
Etats européens ont été donc contraints d'injecter des
sommes colossales dans le circuit économique afin de sauver le
système financier. La particularité de l'impact de la crise sur
l'Union européenne est le fait qu'elle perdure et qu'elle fragilise de
façon grave, condamnant la zone euro.
Alors que les économies du reste du monde commencent
à se redresser, l'Union européenne reste à la traîne
et une nouvelle crise apparait, la crise des dettes souveraines. Des dettes
publiques étaient déjà très élevées
dans certains pays européens et le sauvetage des banques a
profondément alourdi les dettes des Etats. De plus, la Grèce
avait dissimulé, avec l'aide de Goldman Sachs, l'état
catastrophique de ses finances publiques afin de pouvoir entrer dans la zone
euro. Goldman Sachs avait proposé des produits financiers douteux au
gouvernement grec afin de fausser ses comptes. C'est avec l'arrivée de
Georges Papandréou au pourvoir en 2009 et la révélation de
la fragilité de l'économie grecque que la crise des Etats
européens débute. Ceci a provoqué un choc sur les
marchés et a mis la zone euro en plus grande
vulnérabilité.
Depuis les mesures se sont succédées pour tenter
de parvenir au sauvetage de la zone euro.
2. Problématiques et hypothèse
de travail
a. Problématique
Facteur essentiel qui permet de faire démarrer toute
recherche scientifique en ce qu'elle pose les jalons indispensables qui
soutiennent l'entreprise scientifique du chercheur, la problématique
est définie comme un ensemble de questions qu'une science ou une
philosophie se pose dans un domaine particulier1(*)
La crise financière dans la
zone euro est une suite
d'événements financiers qui ont affecté, depuis le
début de l'année
2010, les économies de
17 États membres de l'
Union
européenne dont la monnaie de référence est l'
euro. Le premier
évènement est révélé en 2010, avec la
crise
de la dette grecque, ainsi que de son important et constant déficit
public. Elle s'étend à l'automne 2010 avec la crise de la dette
publique de l'
Irlande,
provoquée par le sauvetage des banques nationales rendu
nécessaire par les excès antérieurs de la dette
privée. Durant l'été 2011, une tempête
boursière survient, en partie à cause de la
crise
de la dette publique grecque.
Notre réflexion consistera alors à chercher
à un répondre à la problématique que voici :
« Quelles sont les mesures prises au niveau de la zone euro pour
faire face à la crise financière? Quelles en ont
été les conséquences ? Et surtout ont-elles
été efficaces ? »
b. Hypothèse
Parmi les nombreuses définitions attribuées au
terme hypothèse, nous retenons quant à nous celle de P. ROGER.
L'hypothèse est une la proposition de réponse aux questions que
l'on se pose à propos de l'objet de la recherche, formulée en
des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une
réponse2(*).
En guise d'hypothèse à notre
problématique nous soutenons l'idée que si , les mesures se sont
succédé pour tenter de parvenir au sauvetage de la zone euro,
elles ne semblent être ni adéquates pour sortir l'Union
européenne de la crise de la dette, ni suffisantes pour faire face aux
épreuves qui s'annoncent. Les solutions envisagées jusqu'à
présent sont celles d'une Europe intergouvernementale sont les choix
politiques sont souvent synonymes d'affrontement des intérêts
nationaux et de la résurgence des rapports de force entre les Etats.
3. Choix et intérêt du
sujet
a. Choix du sujet
Le choix du sujet revêt une importance
particulière en tant que première exigence à laquelle est
soumis, car c'est lui qui détermine son meilleur aboutissement. Il
dépendra aussi des moyens disponibles, de la culture du chercheur et du
domaine scientifique dans lequel la recherche est menée.
b. Intérêt du sujet
- Intérêt Académique
L'intérêt du présent sujet répond
en premier lieu aux exigences académiques qui recommandent à
l'étudiant de présenter un travail de fin de cycle.
- Intérêt Scientifique
Du point de vue scientifique, notre
recherche intéressera plus d'un scientifique. Les contributions que nous
allons apporter par et à travers ce travail pourront aider les futurs
chercheurs qui aborderont un sujet analogue. Notre sujet pourra aussi susciter
d'autres orientations aspects de ce travail de fin de cycle.
- Intérêt personnel
La crise financière dans la zone euro doit
éveiller l'attention de tout internationaliste et tout chercheur surtout
que l'exigence que comporte notre profit de futur décideur en
matière économique nous pousse à pénétrer
des connaissances de réalités économiques et
internationales des catalyseurs qui ont occasionné cette crise.
- Intérêt social
Il nous importe de saisir cette opportunité afin de
proposer des solutions à cette crise qui frappe non seulement la zone
euro mais aussi le reste du monde en souffre.
4. Objet d'étude
La substance de la recherche est de dresser le bilan des
mesures mises en place par les Etats de la zone euro pour lutter contre la
crise financière dans la zone euro et d'esquisser les perspectives de la
coopération au sein de la zone euro.
En effet lors de la création de la zone euro, il avait
été prévu d'éviter les crises à travers le
Pacte de stabilité mais pas d'y faire face. La crise va provoquer la
création de mécanisme de gestion des crises dont le Fonds
européen de stabilité financière.
5. Délimitation du sujet
Etant donné la complexité des problèmes
que nous nous proposons d'aborder, il nous ait important d'examiner notre
travail à fond, de faire au préalable une délimitation
spatio-temporelle de notre sujet d'analyse.
a. Dans le temps
Pour ce qui est de la délimitation temporelle, notre
étude s'établira de 2010, année qui marque le début
de la
crise
de la dette grecque, ainsi que de son important et constant déficit
public, à mai 2013, période marquant la fin du collecte des
données relative à la rédaction du présent
travail.
b. Dans l'espace
Comme l'indique bien notre sujet relatif à
« la coopération au sein de la zone euro et la lutte contre
la crise financière : bilan et perspective », c'est donc
la zone euro qui constitue le champ spatial de notre analyse.
6. Méthodes et techniques de
recherche
a. Méthodes de recherche
Le dictionnaire le Petit Robert définit la
méthode comme l'ensemble des démarches que suit l'esprit pour
découvrir et démontrer la vérité3(*).
PINTO et GRAWITZ considèrent la méthode comme
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie4(*).
Dans ce travail, nous nous sommes servi de la méthode
dialectique qui consiste à analyser le faits en décelant les
contradictions de l'environnement social aux quel ils appartiennent ou dans
lequel ils se produisent ou surviennent, contradictions qui sont justement
à la base de leur avènement5(*).
Dans l'application de la dialectique, après
l'identification contradiction et de la l'aspect de la contradiction, quatre
principes sont observés6(*) :
1. Il faut introduire le fait dans son contexte, dans son
monde ambiant, dans la totalité qu'il englobe.
Le contexte du sujet soumis à notre réflexion
est celui de crise financière où les Etats de la zone euro
cherchent à sortir de la situation de crise.
2. Il faut envisager le fait social dans son changement comme
phase de transition et comme produit. Il s'agit d'étudier le fait dans
son genèse et dans son évolution.
De ce principe, nous avons remarqué qu'après la
crise de subprime aux Etats-Unis, les banques des pays de la zone euro
étaient en manque de liquidité ont baissé leur offre de
crédit ce qui mis en difficulté les ménages et les
entreprises qui dépendent du crédit. Cela à
entrainé une chute de la demande. Vu cette situation, les Etats de la
zone Euro ont injecté massivement du capital pour soutenir les banques
des sommes colossales et ceci a fait grimper le déficit dans ces
Etats.
3. Il faut considérer le fait comme une unité
des contraintes toujours en lutte et que son changement ne peut être
qu'autodynamique, en d'autres termes, le fait social est étudié
dans le changement qualitatif qu'il a subi et qu'il subit.
Les Etats de la zone Euro élaboré le pacte de
stabilité et de croissance et ce mêmes Etats n'ont pas
exécuté ce pacte ce qui a favoriser le renforcement de la crise
de la crise de la zone euro.
4. Il faut considérer le changement du fait social
comme un changement qualitatif, unn changement qualitatif, un changement par
bonds. En d'autres termes, le fait dans le changement qualitatif qu'il a subi
et qu'il subit.
La crise financière a commencé par la crise de
subprime passant par des déficits de liquidité des banques
jusqu'à la crise des dettes publiques.
En effet cette méthode nous a permis de saisir la
nature réelle de la crise à partir du contexte
générale de sa production, le mécanisme de lutte ainsi que
les faiblesses de ces mécanismes.
b. Techniques de recherche
Le mot technique, comme disent PINTO et GRAWITZ, se
réfère aux outils mis à la disposition de la recherche et
organisés par la méthode dans ce but, comme moyens pour
collecter les données7(*). C'est un instrument mis à la disposition du
chercheur pour la collecte des données utiles à ses
investigations.
Autrement définie avec MULUMBATI NGASHA, la technique
est un instrument, un procédé opératoire permettant de
saisir et de repérer les phénomènes sociaux. Elle
amène l'homme de science dans une position de force lui offrant les
possibilités réelles de récolter les données, les
informations conduisant à l'interprétation du
phénomène social repéré8(*).
La technique documentaire nous a permis de récolter et
d'analyser les donner de la lecture minutieuse des ouvrages, notes de cours et
autres documents électroniques relatifs à l'objet de recherches.
7. Subdivision du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comporte
deux parties chacune suivie de deux chapitres et des sections.
La première partie sera consacrée au cadre
théorique et conceptuel avec deux chapitres à savoir :
ü Le cadre conceptuel et
ü Le cadre théorique
La deuxième partie sera consacrée au cadre
pratique avec deux chapitres à savoir :
ü La présentation de la zone euro et de la crise
financière
ü La coopération au sein de la zone euro dans le
cadre de la lutte contre la crise financière.
PREMIERE PARTIE :
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Chapitre I. : CADRE
CONCEPTUEL
Dans ce chapitre nous analyserons les concepts crise
financière, zone monétaire et coopération.
Section.1. Crise
financière
§.1. Aspect
définitionnel
Le terme crise financière s'emploie pour
désigner un ensemble assez large qui inclut notamment les crises du
change, les
crises bancaires et
les
crises
boursières, récurrentes dans l'
histoire
boursière9(*).
Mais le terme est également utilisé pour désigner les
crises de la
dette publique ou des
crises qui affectent un marché à terme, voire un marché de
produit agricole, comme celui touché au
XVIIe siècle aux
Pays-Bas par la
tulipomanie. Une crise
financière peut concerner seulement quelques pays, ou, initiée
dans un pays, peut s'étendre par contagion et devenir internationale et
ralentit ainsi l'économie mondiale. Si une crise financière ne
concerne dans un premier temps que les
marchés
financiers, son aggravation conduira à des effets néfastes
sur le reste de l'économie, entraînant une
crise
économique, voire une
récession.
Ces effets sont généralement un
resserrement
du crédit et donc une baisse de l'
investissement, une
crise de
confiance des
ménages.
L'un des plus grands historiens de la finance,
l'économiste américain
Charles
Kindleberger, a dressé l'inventaire des crises financières
depuis le XVIIe siècle, dans "Une histoire de la
finance". Selon lui, le cycle financier se déroule en cinq phases:
essor, engouement et emballement, peur et désordre, consolidation,
redressement10(*).
§.2. Les crises dans une
perspective historique
D'après un rapport du Conseil d'Analyse Economique
CAE les crises
financières (au sens de crises bancaires ou du change) ont connu des
fréquences variables selon les époques11(*)
· Période 1880-1913 : fréquence
5 %
· Période 1945-1971 : 7 %
· Période 1973-1997 : 10 à
13 %
Dans les années 70, on a assisté à une
réapparition des crises bancaires et surtout au « retour des
crises doubles (de change et bancaires) quasiment absentes de la période
1945-1971 »12(*).
§.3. Typologie des
mécanismes de crise financière
Une crise financière trouve son origine dans
l'occurrence d'une des catégories de risques gérés par les
acteurs d'un marché :
· risques de marchés : liés aux
variations des
taux
d'intérêt ou des cours des actifs (
risque de taux,
risque de
change) ;
· risques de crédit : liés à la
fiabilité
d'une contrepartie, voire d'un
pays entier ;
· risques liés au fonctionnement même du
marché et à la possibilité ou non de revendre un actif (
risque de
liquidité).
Ces risques ne sont en eux-mêmes pas exceptionnels, mais
au contraire le fondement d'un marché financier. Mais lorsque la
manifestation de l'un d'eux entraîne un effet
systémique,
divers phénomènes de crise financière peuvent se
manifester (plusieurs de ces éléments pouvant être
simultanés) :
· un
resserrement
du crédit ;
· une
fuite vers la
qualité ;
· une
course
à la liquidité ;
· une
crise
monétaire ;
· une
crise de
liquidité13(*).
§.4. Crise
systémique
Une crise systémique correspond à un effet de
dominos par lequel les problèmes financiers d'une institution (une
banque, un fonds spéculatif, etc.) se répercute sur d'autres
institutions, mettant en doute la stabilité du système en entier.
Durant la crise financière de 2007-2009, les autorités
américaine ont invoqué, pour la première fois,
« l'exception du risque systémique » le 29 septembre
2008 dans une transaction pour faciliter la vente de Wachovia à
Citigroup et ce, même si Wachovia sera finalement achetée, le 3
octobre suivant, par Wells Fargo, après une tentative par Citi de
renégocier l'entente14(*).
Dans le contexte de la crise de 2007-2009, le risque
systémique réfère essentiellement, si l'on se fit au
rapport de la Financial Crisis Inquiry Commission, aux risques pour les
contreparties dans les contrats de plusieurs types de produits
dérivés.
Le terme reste sujet à interprétation même
si un organisme au États-Unis, le Financial Stability Oversight Council,
a été créé pour surveiller le développement
de tels risques. Des institutions, ayant un potentiel plus grand d'engendrer ce
type de risques devront bientôt être désignées et
assujettie à une règlementation plus sévère. Le
risque systémique est aussi une des préoccupation du
comité de Bâle III dont les édictions reprises dans la
législation de tous les pays de l'
OCDE et la plupart des pays
émergents contraignent les institutions financières autonomes
à disposer de fonds propres suffisants pour "amortir" toute
défaillance.
En France, les effets sur les dépôts des
épargnants d'une
crise
systémique du système financier sont limités par le
fonds
de garantie des dépôts qui permet aux clients des banques
d'être protégés et remboursés jusqu'à hauteur
de 70 000 euros un mécanisme qui a rassuré lors des
difficultés de l'automne 2008. Les risques systémiques ont
cependant tendance à se développer dans des marchés peu ou
pas règlementés, comme celui des produit dérivés
apparentés à de l'assurance, sans être
règlementé comme tel (les fameux Credit Default Swaps) ou les
opérations de pensions, de plus en plus populaire sur les marchés
monétaires. Les crises financières semblent se produire
régulièrement, et sont accélérées depuis les
années 1980,
tout en ayant été fréquentes au
XIXe siècle,
comme l'atteste l'
Histoire
des bourses de valeurs. Elles pourraient être intrinsèquement
liées au fonctionnement des
économies
de marché15(*).
Section.2. la notion de
zone monétaire
§.1. Aspect
définitionnel
Une Zone monétaire est formée des pays
· qui ont la même
devise
(monnaie), par exemple les pays de la
zone euro ayant
accepté l'euro comme monnaie commune et unique,
· ou dont la monnaie locale est rattachée à
une monnaie de référence externe par un
taux de change fixe
(par exemple la
Lettonie a une
parité fixe entre
sa monnaie et l'euro).
Il y a donc en fait au minimum deux types possibles de zones
monétaires. Un système intermédiaire étant celui de
la double circulation monétaire où à la fois la monnaie
locale et la monnaie de référence sont admises dans les
transactions internes, ou du moins certains types d'opération interne.
La monnaie de référence est alors commune, mais pas unique. Un
tel système ne peut être que transitoire, car il pose des
problèmes de stabilité à l'usage, l'une des deux monnaies
tendant à prendre le dessus (
loi de Gresham).
La loi de Gresham, en économie, principe selon lequel
une monnaie dépréciée ou ayant perdu de sa valeur, et
circulant conjointement avec des pièces qui ont une valeur réelle
du fait de leur teneur en métaux précieux, tend à
entraîner la disparition de ces dernières. D'après la loi
de Gresham, les bonnes pièces, celles qui ont une valeur, sont soit
exportées, soit fondues, afin qu'elles atteignent leur valeur marchande
optimale sur les marchés des changes. Après que l'utilisation de
la monnaie fiduciaire se fut généralisée, la loi de
Gresham s'appliqua de la même manière à la monnaie
métallique lorsque la monnaie fiduciaire en circulation fut
dépréciée. Le phénomène décrit par
la loi de Gresham fut constaté par les marchands, les banquiers et les
hommes d'État bien avant le XVIe siècle. Lorsque sir
Thomas Gresham exprima l'idée que « la mauvaise monnaie chasse la
bonne », il ne formula pas son observation de manière
théorique, et ce n'est pas avant la dernière partie du
XIXe siècle que son principe fut appelé la loi de
Gresham16(*).
§.2. Illustration de
zones monétaires
· Union
monétaire latine (1865-1927)
·
Union monétaire scandinave (1873-1914)
·
Union économique belgo-luxembourgeoise (1921-2002)
·
Zones monétaires dans les années 30
§.3. Zones
monétaires contemporaines
Dans le monde actuel, les zones monétaires
(d'influence) les plus connues et importantes sont :
· la
zone euro et pour ce qui
est de l'
euro
· la
zone
dollar pour ce qui est du
dollar US.
· une zone
franc CFA, sous
l'égide de la
France, qui agit sur les
marchés pour maintenir une parité plus ou moins fixe de cette
monnaie par rapport à l'
euro.
Section.3. la notion de
coopération
§.1. Définition de
la coopération
1. Etymologie : du latin
« cum », avec, et
« operare », faire quelque chose, agir.
2. Sens général
La coopération est l'action de coopérer, de
participer à une oeuvre, à un projet commun. La
coopération est la capacité de
collaborer
à cette action commune ainsi que les liens qui se tissent pour la
réaliser. La coopération est un mode d'organisation
sociale qui permet à des individus ayant des intérêts
communs de travailler ensemble avec le souci de l'objectif
général. Elle nécessite un certain degré de
confiance et de compréhension.
§.2. Les mécanismes
de la coopération internationale
Dans cette section, on sera à mesure de décrire
très brièvement les mécanismes auxquels recouvrent les
actions de la coopération pour réaliser les objectifs qu'ils se
fixent. Il s'agit en fait de la réalisation ou de la
concrétisation de la coopération.
En effet, pour mieux appréhender ces mécanismes,
il nous convient d'envisager distinctement les échanges entre Etats ou
la coopération bilatérale et ceux qui se génèrent
entre Etats et Organisation Internationale ou la coopération
multilatérale.
1. La
coopération bilatérale
Cette coopération sera analysée dans une
perspective verticale et horizontale. Dans la première hypothèse,
il s'agit des échanges entre pays de l'hémisphère Nord et
ceux de l'hémisphère Sud autrement qualifiées la
coopération au développement ; et dans la seconde
hypothèse, il découle des échanges les pays appartenant
à une même sphère : l'hémisphère
Nord-Nord ou Sud-Sud et ces pays se localisent plus ou moins à un
même niveau de développement.
A. La coopération verticale
Ce modèle de coopération est le plus courant
parmi les modèles utilisés à nos jours. Nous allons en
analyser d'abord les domaines de la coopération ensuite en
décrire la réalisation des mécanismes17(*).
a. Domaines de la coopération
verticale
Dans le cadre de la coopération verticale, les
échanges couvrent plusieurs facettes, dont les plus importants qu'on
peut retenir :
Ø Les échanges dont l'objet porte sur l'envoie
des experts et enseignements (Professeurs), les bourses d'études, de
stage et de perfectionnement ainsi que sur l'élaboration des
études au projet. Nous tenons à procéder que ces
échanges sont également connus sous le terme d'assistance
technique ;
Ø Les échanges culturels et
scientifiques ;
Ø Les échanges économiques et financiers
portant sur les prêts et les crédits à l'exportation, c'est
l'assistance économique et financière ;
Ø Les échanges en matière commerciale qui
sont les plus tangibles et les plus courants et qui consistent à
déterminer les produits susceptibles d'être échangés
ainsi que les conditions de ces échanges.
b. Réalisation des mécanismes de la
coopération verticale
Les voies et moyens à mettre pour atteindre les
résultats comptés soit prévus généralement
dans les accords de coopération eux-mêmes et souvent ce sont ces
mêmes accords qui arrêtent des mécanismes et mettent en
place des structures de coopération.
Le plus souvent, ils sont l'émanation d'une convention
générale de coopération qui est un acte bilatéral
cadre et qui énumère les domaines des échanges et qui
consacre parfois quelques dispositions à la mise sur pied d'une
structure permanente mieux connue sous l'appellation de commission mixte.
B. La coopération horizontale
Depuis l'adoption des résolutions relatives à
l'instauration du nouvel ordre économique international (NOEI) et par
l'Union Africaine dans sa stratégie de développement
incarnée par le plan d'Action de Lagos (PAL), la coopération
horizontale est fortement recommandée par les NU.
Les efforts sont tellement multipliés dans
l'hémisphère sud, peut importe le continent : la
coopération constitue une opération « do ut
des »18(*). Mais sans aucune condition comme dans la
coopération verticale
En effet, l'exception est faite dans la coopération
arabo- africaine, les autres Etats Afrique du sud qu'à condition
d'être Etat Islamique et n'entretient aucun rapport avec
Israël19(*).
Enfin, un Etat africain qui remplira ces conditions se verra
vite ouvrir la porte de pétrodollars des institutions financières
arabes.
Nous examinerons la coopération horizontale comme dans
la coopération verticale d'une part les domaines de la
coopération horizontale et d'autre part sa réalisation des
mécanismes.
2. La
coopération multilatérale
Nous avions déjà évoqué dans
l'heure actuelle, la coopération multilatérale ou la
coopération collective est de plus en plus façonnées dans
le cadre de l'Organisation des Nations Unies qui fait de la coopération
internationale l'un de ses objectifs prioritaires20(*).
En effet, depuis la création de l'ONU, elle a compris
que le développement de la périphérie est la condition
sine qua non de la paix et de la sécurité internationale, donc de
la stabilité de la communauté internationale, c'est la raison
pour laquelle que l'ONU y consacré dorénavant l'essentiel de son
énergie, de son temps et ses ressources.
A l'ONU, deux organes principaux jouent un rôle en
manière de coopération pour le développement :
l'Assemblée Générale et le Conseil Economique et Social
(ECOSOC). La charte fait, du reste de ce dernier une véritable
coordination des activités relatives à la coopération et
qui peuvent être menées par les institutions
spécialisées.
L'ECOSOC est un grand nombre d'orgones subsidiaires prennent
souvent des initiatives et préparent les textes des résolutions
qui sont ensuite présentées à l'Assemblée
générale (AG) pour adopter. L'AG qui organe
délibératif, joue ainsi un rôle primordial d'impulsion
à l'égard de tout l'ensemble du système onusien.
§.3.
L'action de la coopération internationale
Il nous semble impérieux de souligner que de nos
jours, la coopération collective ou multilatérale est
fréquemment appréhendée dans le cadre de la
communauté internationale qu'a fait cette dernière l'un de ses
objectifs prioritaires. C'est la raison pour laquelle, il faut encourager
l'action de la communauté internationale en matière de
coopération internationale pour le développement sous deux
angles : normatif et opérationnel21(*).
1. L'action
normative
Cette action consiste principalement à
l'élaboration des règles ou des normes à suivre dans les
relations de coopération. Ces règles ou normes se
concrétisent à travers les actes (résolution,
déclaration, convention, accord etc....) pris ou adopter par les organes
des organismes et institutions internationales.
2. La coopération militaire
internationale
Théoriquement, la coopération peut être
définie comme « un mode de relations internationales qui implique
la mise en oeuvre d'une politique (donc d'une stratégie et d'une
tactique) poursuivie pendant une certaine durée de temps et
destinée à rendre plus intimes, grâce à des
mécanismes permanents, les relations internationales dans un ou
plusieurs domaines déterminés sans mettre en cause
l'indépendance des unités concernées »22(*) . Dans cette lecture de la
coopération, on retrouve une série d'opérations,
c'est-à-dire une action se déployant dans des secteurs tels que
la technique, l'économie, la culture recouvrant une acception globale.
En s'arrêtant dans le secteur technique, on peut retrouver la
sécurité, susceptible de mobiliser plusieurs Etats. Cette
interaction étatique autour de la sécurité donne naissance
à la coopération militaire.
La coopération peut aussi être définie
comme cette relation de « donnant donnant » entretenue par les
États dans les relations internationales. Cette relation peut être
basée sur la confiance, la loyauté et l'altruisme, soit sur les
interactions, soit sur les institutions stabilisant les enjeux, favorisant la
transparence, rendant le futur plus prévisible et permettant ainsi aux
États de mieux coopérer. La sécurité étant
un domaine très sensible, les Etats s'associent pour se défendre
contre un éventuel agresseur : il s'agit de la coopération
militaire basée sur le gain absolu ou l'intérêt mutuel.
CONCLUSION PARTIELLE
Il su de mentionner de ce qui précède que nous
avons largement exposé sur la crise financier, la zone monétaire
et la coopération
Retenons en ce qui concerne la crise financière que ce
terme s'emploi pour désigner un ensemble assez large qui inclut les
crises de change, les crises bancaires et les crises boursières. Pour ce
qui est de la zone monétaire retenons que c'est l'ensemble des pays qui
ont la même monnaie ou dont la monnaie locale est rattachée
à une monnaie de référence pour un taux de change fixe.
En ce qui concerne la coopération c'est la capacité de
collaborer à une action commune ainsi que les liens tissent pour la
réaliser. Par conséquent la coopération peut se
réaliser sur base monétaire donnant naissance à une zone
monétaire dans laquelle une crise financière peut surgir.
CHAPITRE. II. CADRE
THEORIQUE
Dans ce chapitre, il sera question de développer le
cadre théorique de notre travail ; en effet nous analyserons dans
les sections qui suivent la crise dans la théorie économique, la
théorie de la zone monétaire optimale et les théories de
la coopération internationale.
SECTION.1. LA CRISE DANS
LA THEORIE ECONOMIQUE
§.1. Introduction
Au début des années 70, les pays
industrialisés rentrent une longue phase de difficulté
économique. Si l'après-guerre avait été une
période faste de l'histoire économique
mondiale, les années 70 annoncent l'inflation et le chômage.
Chômage qui perdurera jusqu'à aujourd'hui.
§.2. L'observation des
faits et l'émergence du concept moderne de crise
*L'agriculture : elle fut jusqu'au
XIX° siècle à l'origine des crises à causes de
variations climatiques inattendues qui engendraient une sous-production et donc
une montée des prix et une baisse des revenus agricoles. Ces crises sont
appelées des crises frumentaires. Ces crises sont typiques des
sociétés d'Ancien Régime et de manière
générale des sociétés à technologie encore
faible. Cependant, l'ampleur des crises dépendait bien souvent des
rapports sociaux donc de la répartition de la production.
*L'industrie : elle a très
largement affranchi les rythmes naturels mais le capitalisme est soumis
à une autre périodisation en cycles.
§.3. Des premières
interprétations à la théorie des crises de surproduction
et aux premières analyses du mouvement long
Pour les économistes classiques, il ne peut y avoir de
crises si l'Etat n'intervient pas dans l'économie car le marché
est à même d'assurer l'équilibre générale
(Walras) entre les ressources et ceux qui les exploitent.
i. De l'analyse des crises périodiques comme
crises de surproduction à l'étude du cycle classique
1. La naissance de la théorie : de
Sismondi à Marx
- L'origine des cycles :
Marx, poursuivant les travaux fait par
Sismondi, pense que la crise est rendue possible par le fait
que l'économie capitaliste a dissocié consommation et
production : un bien est produit pour être vendu (pour le profit) et
non pas en vue d'être consommé. Aussi la loi des
débouchés est-elle un mythe.
- La régularité des
cycles : l'accumulation de capital faite par les entreprises
obéit à une volonté de profit dans la conjoncture
immédiate et ne tient pas compte pour autant de la demande
effective. Ainsi la crise vient régulièrement pour
rétablir les déséquilibres.
- La demande est inférieure à
l'offre : pour maximiser son profit, le capitaliste va faire
pression à la baisse sur les salaires et donc il y aura
sous-consommation et surproduction par rapport à la
demande effective. Ainsi la théorie marxiste (comme
Malthus et Sismondi) explique la crise par
des raisons structurelles et non conjoncturelle et elle joue le rôle d'un
régulateur de second rang, comme « solution
momentanée et violente des contradiction existantes, éruption
violente qui rétablit pour un moment l'équilibre
troublé ».
- La reprise : la crise entraîne
la dévalorisation d'une large partie du capital et ainsi favorise la
concentration industrielle par rachat à bas prix des
firmes naufragées, la réduction des taux de
salaires (pas de syndicats au moment où écrit Marx) et
la reconstruction d'un taux de profit suffisant.23(*)
2. Le développement de la théorie :
surcapitalisation et mouvement des coûts : Tugan-Baranovski,
Aftalion, Lescure, Wicksell
Ø La question de l'épargne et du
crédit : Tugan-Baranovski publie en 1894 les
Crises industrielles en Angleterre où ils montrent que la crise
éclate au moment où l'épargne devient insuffisante pour
satisfaire les besoins en investissement. En effet, l'épargne est
accumulée en période de régression et dilapidée en
période d'expansion et marque ainsi son terme. (Cependant cette vision
de l'épargne est trop restrictive)
Ø La question de l'ajustement des capacités
productives : pour Aftalion, la crise provient de la
surcapitalisation : l'investissement net est stimulé par
l'élévation de la demande finale qui est très vive dans la
période d'expansion. Or l'adaptation du système productif
à la demande nécessitant un certain délai, il y aura
toujours un décalage qui engendrera une situation de surcapacité
de production.
Ceci se rattache au principe de l'accélérateur
où l'accumulation de capital est surproportionnée par rapport
à la demande, d'où une surcapitalisation en période
d'essor.
Ø La question de l'élévation des
coûts dans l'expansion :
- Pour Jean Lescure, des coûts
croissants d'établissement attaqueraient le taux de profit des
entrepreneurs et conduiraient à la crise. Ces coûts seraient le
résultat de la hausse des prix des matières de base
minérales et métallurgiques, de la hausse des taux
d'intérêt et de l'élévation du taux de salaire
à cause d'une pression forte de la demande en période d'essor.
Les prix de vente ne suffisent plus à compenser
l'élévation de ces coûts.
- Pour Knut Wicksell (1898), soulignait
d'ailleurs que l'expansion nécessitait un écart positif
entre le taux de rendement attendu du capital et le taux monétaire
courant ou taux courant d'intérêt. Or ce dernier ne pouvait
qu'augmenter en raison de la pression sur les prêts, et donc il
émergeait une situation de surinvestissement conduisant à la
crise24(*).
3. Les apports originaux des grands théoriciens
des années trente : Keynes et Schumpeter
Keynes :
Ø Pendant la phase d'expansion : ils sont issus de
l'« efficacité marginale du capital » qui est la
rentabilité anticipée du capital le plus productif. Il y
a un état fallacieux de prévision qui conduit les entreprises
à surinvestir à cause de prévisions excessives par rapport
à l'élévation du coût du capital et du taux
d'intérêt.
Ø La crise : cette situation de
déséquilibre déclanche un retournement des anticipations
qui conduit à la crise par cessation d'incitation à investir.
La crise naît de l'effondrement de l'écart entre rendement
escompté du capital et taux de l'intérêt. Pour sortir
de la crise il faudra donc pour Keynes, baisser le coût
du crédit et augmenter de manière contracyclique, les
investissements publics.
Mickal Kalecki :
Il met en cause le capitalisme car « La
tragédie de l'investissement c'est qu'il conduit à la crise avant
qu'il ait pu produire ses plein effets ». Il devrait
pouvoir améliorer le taux de profit mais il est déjà trop
tard car le rendement escompté du capital arrive avec un certain
retard.
Schumpeter :
L'innovation surgit par grappe provoquant une période
d'investissements massifs, puis, une fois l'effervescence passée, les
perspectives de profit se détériorent jusqu'à la prochaine
innovation. Cependant, la bureaucratisation annihile l'innovation et donc le
capitalisme est voué à une mort certaine.
4. Introduction d'une dimension
« oubliée » : l'effet des rapports
sociaux
Toutes ces études permettent de mettre en
évidence le rôle moteur du taux de profit, mais il faut souligner
que celui-ci dépend également des rapports de force entre classes
sociales qui déterminent l'amplitude du surplus économique
tiré du travailleur. En effet, en phase d'expansion le travail
connaît une meilleure productivité et un temps de travail plus
long. Cependant, au fur et à mesure que l'on se dirige vers le plein
emploi, le travailleur parvient à soustraire des faveurs du patronat et
donc à fournir un travail moins intensif au niveau de la durée et
de la productivité. Par un effet de ciseau, le taux de profit de
l'employeur décroît. La dépression, dans un contexte de
chômage renversera de nouveau le rapport de force.
5. Les premiers travaux sur les mouvements
longs
Ø Lescure : la période
longue d'expansion inflationniste 1850-1873 repose sur la construction rapide
et intense du réseau ferroviaire en France, en Angleterre et en
Allemagne, laquelle stimule les industries minières et
métallurgiques par effet d'entraînement. Les salaires et les taux
d'intérêts sont poussés à la hausse. La majeure
partie du réseau ferroviaire fini en France et en Angleterre vers 1973,
la production diminue et les prix fléchissent. Le redémarrage de
la fin du XIX° siècle sera réalisé grâce aux
nouvelles industries (automobile et électricité).
Ø Kondratiev : il cherche les
structures mêmes du capitalisme par un processus endogène qui
seront pour lui les ondes longues. Pour lui le retournement de conjoncture
serait dû à l'épuisement des capacités de
rentabilité des investissements.
Ø Léon Trotski : il refuse
toute automaticité du cycle car celui-ci est influencé par des
facteurs exogènes variables selon les cas : guerre,
conquêtes coloniales, découvertes de nouvelles ressources,
révolutions...
Ø Schumpeter : il étend sa
théorie aux mouvements longs : en fin de phase B, de nouvelles
innovations émergent donnant lieu à une longue phase
d'expansion...
Ø Gustav Cassel (1918) : il a
cherché les causes de ce système dans les
phénomènes monétaires par le biais de la
théorie quantitative de la monnaie selon laquelle la masse de
monnaie augmente plus vite que la production, les prix ont donc tendance
à s'élever, ce qui stimule la production. En effet, tout au long
du XIX° siècle et du début du XX° (système de
l'étalon-or) il existe un synchronisme entre les ondes longues et la
variation du stock d'or25(*).
ii. La « crise »
contemporaine : les diverses interprétations
A. Les vues des économistes libéraux
« néoclassiques » sur les
déséquilibres et la crise actuelle ; leurs propositions de
politiques économiques
*Walras : il postule l'information
parfaite de tous les agents et la totale flexibilité des prix sur des
marchés pleinement concurrentiels. Ces prix ajustent l'offre à la
demande par tâtonnement. Le chômage n'existe pas ou, s'il existe
c'est parce qu'il est volontaire : les travailleurs refusent d'être
embauché au taux de salaire du marché
« libre » (c'est-à-dire libéré de
toute réglementation).
*L'école néoclassique :
(économie dominante dans cette période) le libre jeu de la
concurrence et la libre formation de tous les prix, y compris du salaire
peuvent conduire à un équilibre si l'État n'intervient pas
en matière économique : c'est le principe du
laisser-faire. A en croire ces théories, il n'y aurait pas de
crise, et d'ailleurs ils parleront de « turbulence » pour
désigner les années 70. Turbulence déclenchée par
un effet externe (les chocs pétroliers de 1973 et 74) et
amplifiée par des facteurs internes (rigidité à la baisse
des salaires, interventionnisme étatique dans l'optique
keynésienne).
*L'interventionnisme étatique :
il aurait perturbé l'équilibre de l'économie.
· Pour les tenants de l'« économie de
l'offre » (supplyside economics, dite
« Reagan-economics ») : s'appuie sur les
travaux du Public choice (Buchanan) et montre que l'État est
envahissant et stérilisant, il faut :
- Réduire la pression fiscale, surtout
sur les revenus élevés pour effectuer un transfert des revenus
vers les pauvres, créateurs de richesses nouvelles. Cela stimulerait
également l'épargne et l'investissement et
élèverait le niveau de vie général (théorie
du trickle down) mais la politique de Reagan a bien prouvé
qu'aucune hausse des investissements n'avaient été obtenus et que
le déficit budgétaire se creusait encore davantage.
- Libérer le marché du travail
de toutes ses « entraves » : salaire
minimal, réglementation du licenciement...
(déréglementation). Peut d'efficacité toutefois,
sauf dans la libération des prix.
· Les monétaristes : l'école de Milton
Friedman critique les politiques monétaires d'inspiration
keynésiennes qui stimulent l'inflation alors que la politique
économique doit éviter de perturber l'équilibre du
marché et donc rester purement passive. Il s'agit donc, pour
réduire l'inflation, de réduire l'expansion de la masse
monétaire en la réglant sur le taux de croissance de la
production pour satisfaire les besoins de transaction. Mais ces solutions
restent irrecevables.
· Von Hayek et ses disciples : la crise
s'expliquerait par l'inflation de crédit des politiques
keynésiennes : facilitant le crédit, soutenant la demande et
élevant ainsi artificiellement la rentabilité des
investissements, le politiques keynésiennes ont suscité
l'inflation et conduit au surinvestissement, ce qui montre l'insuffisance des
politiques globales.
· Un point de vue keynésien : une
« crise organique »
Alain Barrère dans La crise n'est pas ce que l'on
croît, présente la crise contemporaine comme une crise d'un
nouveau type, c'est une « crise organique » car elle
provient d'un dérèglement du système de production et de
répartition résultant de la baisse relative du « revenu
net disponible » pour l'épargne et l'investissement menant
jusqu'au freinage de la croissance et enfin à la crise26(*).
· Trois points de vue marxistes
Ø Les travaux du « groupe de
Bernis » : ils s'appuient sur la loi de
l'égalisation du taux de profit de Ricardo et sur la
loi de baisse tendancielle du taux de profit de Marx. Chacune de ces lois sont
considérées comme des institutions régulatrices jouant le
rôle de procédures sociales nécessaires au fonctionnement
de l'économie. La crise éclaterait au moment où la loi
d'égalisation serait mise en cause et où les contre-tendances
à la baisse tendancielle du taux de profit ne joueraient plus.
Ø Les travaux de
Barrère-Kebadjian-Weinstein : le capitalisme d'après-guerre
est caractérisé par un régime intensif d'accumulation
d'une part et d'autre part de la mise en place de formes structurelles
institutionnalisées portant la négation des
caractères capitalistes. Ce sont ces deux formes contradictoires qui ont
mené à la crise.
Ø Les travaux de Duménil et Lévy :
ils critiquent la financiarisation et sa fragilité, le
« capital usuraire ». Alors que dans les années 70,
l'inflation permettait d'accroître les transferts des prêteurs vers
les emprunteurs (entreprises), le retour en force de la classe
financière à partir de 1979 permet d'éradiquer
l'inflation. Celle-ci, en augmentant les taux d'intérêt, effectue
une captation sur les profits des secteurs productifs, entraîne la
perpétuation du chômage et explique la faiblesse de
l'investissement.
C. L'approche du courant
« régulationniste »
a. Présentation de l'école de la
régulation
Il s'agit d'une école d'économistes
français d'inspiration marxiste et cambridgienne dont les premiers
travaux remontent à 1975 et qui s'est attaché à
l'étude de la crise contemporaine à partir d'une analyse
historique comparative débouchant sur des propositions de
périodisation du capitalisme. Périodes, que sépare chaque
grande crise et qui se caractérisent par un mode de régulation
particulier.
Pour Boyer il y aurait eu, jusqu'à la
« grande crise » contemporaine trois régimes
d'accumulation :
· L'accumulation à dominante
extensive : (XIX° siècle, début XX°)
coopération simple dans le travail, faibles gains de
productivité, les salariés vivent de biens extérieurs
à la sphère capitalistique.
· L'accumulation intensive sans consommation de
masse : (entre deux guerres pour États-Unis et
France) taylorisme, forts gains de productivité, diffusion de la
consommation de biens manufacturés, prépondérance des
investissements.
· L'accumulation intensive avec consommation de
masse : (États-Unis et Europe après 1950)
fordisme, forts gains de productivité, contractualisation des revenus
salariaux (sur contrat), dynamique simultanée de la consommation et de
l'investissement, internationalisation du capital.
b. Les formes institutionnelles :
Elles représentent les formes spécifiques
à une période de certains rapports sociaux
· Les formes monétaires : ce sont
les modalités de ce rapport social fondamental qui institue les sujets
marchands et participe à la reproduction des systèmes
marchands
· Les « configurations » du rapport
salarial : ce sont les formes historiques du rapport capital-travail
essentiellement définies par le type de moyens de production, par les
formes de la division sociale et technique du travail et par les modes
d'insertion de la consommation des travailleurs dans la production
capitaliste : d'où les trois configuration : concurrentielle
(XIX° siècle), taylorienne (fin XIX° siècle) et
fordienne (après 1929).
· Les formes de la concurrence : relations
entre les entreprises selon deux grandes modalités historiques :
concurrentielles (XIX° siècle) et monopolistique (XX°).
· Les modalités d'adhésion au
régime international : relations entre les
États-nations et le reste du monde
· Les formes de l'intervention de
l'État : modalités de la politique économique et
sociale et leurs effets
c. Les crises
Les économistes de l'école de la
régulation distinguent les petites crises (celles du Juglar) et
les grandes crises. Ces dernières naissent :
· Soit d'un mode de régulation devenu
impuissant face à des enchaînements conjoncturels
défavorables, ce qui va déstabiliser le régime
d'accumulation
· Soit de l'arrivée aux limites des formes
institutionnelles qui conditionnent le régime d'accumulation.
d. L'interprétation de la grande crise
contemporaine
C'est un épuisement du fordisme en ce qui
concerne :
· Le travail et la productivité :
contestations, luttes ouvrières, revendications sociales non
compensées par les gains de productivité à cause de la
rigidité de la chaîne fordiste.
· Les normes de consommation :
épuisement de ces normes à cause de la part croissante des
services dans al consommation des ménages et donc du travail improductif
et de son coût.
· Les coûts collectifs de la
croissance : une gestion coûteuse des forces de travail, une
augmentation croissante des dépenses publiques.
· L'internationalisation : la
déstabilisation des formes antérieures de concurrence sous
l'effet du vieillissement des industries de bases et par la
détérioration du rôle hégémonique de
l'économie américaine et du dollar.
D. L'approche radicale de Bowles - Gordon -
Weisskopf : la crise économique américaine comme crise du
« système de la grande entreprise »
Dans l'ouvrage Beyond the Waste Land trois
économistes américains présentent une théorie de
l'expansion longue américaine d'après-guerre et de la crise
contemporaine.
*Le système de la grande entreprise : il repose
sur un ensemble de trois socles regroupant chacun un ensemble spécifique
de relatons de pouvoir institutionnalisées :
· La Pax Americana : elle arbitre les
relations d'échange entre le capital américain et ses
fournisseurs ou concurrents étrangers grâce à une
puissante machine politique, économique et militaire.
· Un accord capital-travail : il met en
place un système très structuré de relation entre les
grandes entreprises et les travailleurs en s'appuyant sur des accords
passés avec les syndicats.
· Un pacte citoyens-capitalisme : ce pacte
gère les conflits entre les revendications populaires et le patronat et
accroît donc le rôle de l'État spécialement pour
limiter les coûts sociaux de la croissance.
*L'érosion du système de la grande
entreprise : à cause de la baisse de la rentabilité du
capital, elle-même provoquée par
« l'apparition de conflits dans chacune des trois grandes
relations au pouvoir et de privilège en raison du refus croissant, de la
part des étrangers, des travailleurs et des citoyens américains,
de se plier à la subordination exigée par la structure du
système ». Et le résultat en a
été :
· Le déclin de la domination internationale des
États-Unis lié à celui de la compétitivité
américaine.
· L'effondrement du pacte capital-travail à cause
de l'accroissement des inégalités.
· La remise en cause de la logique du profit par
plusieurs mouvements sociaux27(*).
SECTION.2. LA THEORIE DE
LA ZONE MONETAIRE OPTIMALE
§.1. Objectifs de la
théorie
La théorie de la zone monétaire optimale tente
d'évaluer l'opportunité de l'
union
monétaire entre pays. Cette union monétaire est censée
produire des avantages économiques, tels que l'élimination des
coûts de transaction. Toutefois, elle implique pour les pays
adhérents de renoncer chacun à leur
politique
monétaire propre.
Or, la
politique
monétaire est l'instrument grâce auquel une économie
peut réguler la valeur de sa monnaie, de façon notamment à
influer sur le
Taux de change entre
celle-ci et les devises étrangères. Les pays formant une union
monétaire renoncent donc à leur outil de régulation des
chocs asymétriques28(*).
En conséquence, la théorie de la zone
monétaire optimale va s'attacher à définir dans quelles
conditions une union monétaire va pouvoir contourner les effets
considérés comme négatifs d'un taux de change fixe, tout
en bénéficiant des gains apportés par la politique
monétaire commune29(*).
§.2. Théorie des
ZMO
Les premières interrogations à l'égard de
la régulation par les taux de change furent émises par
Abba Lerner en
marge des débats sur l'étalon dollar-or fixé par les
Accords de
Bretton Woods, qui a alimenté la controverse entre les partisans du
système de change fixe et ceux de la flexibilité. La
contradiction entre
plein-emploi et taux de
change fixes est alors déjà soulignée par plusieurs
auteurs dont Frank Graham et George Halm30(*).
1. Critères traditionnels d'une ZMO
La théorie des zones monétaires optimales, dans
l'approche traditionnelle qui en a été faite dans les
années 1960 avec les contributions majeures de Mundell, McKinnon et
Kenen, s'attachait à modéliser le calcul coût-avantage
d'après lequel des pays auraient pu décider de créer ou
non une union monétaire. La théorie a par la suite connu un
déclin dans les années 1970 et 1980.
L'opportunité ou non d'adhérer à une
union monétaire s'apprécie donc à la lumière des
critères élaborés par la théorie et que l'on peut
résumer ainsi31(*):
· Importance des chocs symétriques
· Efficacité des mécanismes d'ajustement
· Caractéristiques structurelles des
économies
2. Mobilité des facteurs de production
La théorie de la zone monétaire optimale est
évoquée pour la première fois en 1961 par Robert Mundell
qui recevra pour cela le « prix Nobel »
d'économie.
Mundell distingue un premier cas, dans lequel les taux de
change sont flexibles, de celui de l'union monétaire. En cas de chocs
asymétriques, si la demande se déplace d'un pays vers un autre,
elle va entraîner l'apparition de
chômage dans le
premier pays et d'
inflation dans le second.
Une
dévaluation
de la monnaie dans le pays touché permettra alors un
rééquilibrage de la situation32(*).
Dans les conditions où une dévaluation de la
monnaie ne sera pas possible, seule une mobilité des facteurs à
l'intérieur de l'union monétaire plus forte qu'à
l'extérieur permettra de contre balancer l'absence de taux de change
flexibles.
Par ailleurs, Mundell affirmait également l'importance
d'une réelle détermination politique dans la construction
réussie d'une union monétaire:
« Dans le monde réel, bien sûr, les
monnaies sont principalement l'expression de la souveraineté nationale.
La réorganisation monétaire ne sera donc possible qu'à la
condition de s'accompagner de changements politiques profonds »
3. Degré d'ouverture des économies
Mc Kinnon introduit un nouveau concept, celui de ratio entre
biens échangeables et non-échangeables. Les premiers seuls sont
affectés par les niveaux d'importation ou d'exportation, tandis que les
prix des biens non-échangeables dépendent de la monnaie
intérieure33(*).
Or, dans une économie ouverte, où le ratio est
donc élevé, toute modification du taux de change entraîne
une modification presque équivalente du prix des produits pouvant
être importés ou exportés, et qui a donc tendance à
se répercuter sur l'ensemble des prix.
McKinnon considère que plus les pays sont ouverts sur
l'extérieur, moins ils ont à perdre à adopter un
système de change fixe. Le degré d'ouverture d'une
économie étant mesuré par la proportion des biens dits
échangeables (biens exportés + biens importés) dans la
production totale de cette économie34(*).
4. spécialisation et diversification
sectorielle
P. Kenen (1969) propose un troisième critère et
met l'accent sur le degré de diversification du tissu productif des pays
qui envisagent de créer une zone de change fixe35(*). Selon lui, des
économies diversifiées peuvent se passer de l'instrument du taux
de change et former une zone monétaire optimale. Plus le tissu est
diversifié, moindre est le risque d'être affecté par un
choc spécifique. En effet, on assistera à une dilution du choc
d'autant plus grande que l'économie est diversifiée. Dès
lors, l'union monétaire conduit à une intégration
économique des partenaires. On observera alors un recul du commerce
inter-branche au profit du commerce intra-branche (échange de produits
similaires appartenant à une même branche).
5. Critères endogènes des ZMO
La théorie a connu depuis la fin des années
1990 une réorientation sans doute influencée par la
création de la
Zone euro qui est un cas
d'application de la doctrine économique. La nouvelle approche, dite des
critères endogènes, postule que l'union monétaire produit
d'elle même les conditions de son optimisation36(*).
Les critères traditionnels peuvent en effet
évoluer dans le temps, ils sont endogènes au fonctionnement d'une
zone monétaire ; l'important est de les apprécier ex post.
Ces critères secondaires peuvent être définis
comme :
· l'homogénéité des
préférences
· la diversification des productions
· le sentiment d'appartenance à un ensemble
commun
· la distance et la taille économique
· une langue commune
· etc.
6. Homogénéité des
préférences
Cooper (1977) et Kindleberger (1986) ont
développé le critère des préférences
homogènes. Pour ces deux auteurs, une union monétaire est
avant tout un bien collectif qui suppose pour fonctionner que les
objectifs de politique économique des différents gouvernements
convergent, notamment en matière d'inflation
15,
16.
7. Intégration commerciale et économique
Frankel et Rose (1998) ont montré que l'union
monétaire favorisait l'intégration commerciale entre les pays
membres, donc leur ouverture, et réduisait ainsi à l'avenir le
risque de chocs asymétriques.
Par ailleurs, d'après Fontagné et Freudenberg
(1999), l'intégration économique des pays industriels
entraîne essentiellement une spécialisation intra branche, ce qui,
dans la lignée de Kenen, est un critère favorable à
l'Union monétaire.
§.3. Applications de la
théorie
Zone euro
Les avis des économistes s'opposent sur la question de
l'optimalité de la
zone euro ; les
mouvements de travailleurs y sont assez faibles, et l'intégration
politique peu poussée. Il n'existe pas véritablement de budget
fédéral permettant des transferts de revenus aptes à
lisser les chocs asymétriques.
D'un autre côté, la zone euro aurait un effet
incitatif sur l'approfondissement de la coopération entre pays
membres.
Au sein de l'Union européenne, on observe peu de
convergence absolue mais une convergence conditionnelle.
· les économies des pays fondateurs de la CEE
(Communauté économique européenne, soit les 6 pays
fondateurs) évoluent de façon relativement homogène dans
le temps et leurs cycles sont plutôt bien corrélés entre
eux.
· Hongrie et Pologne ont des cycles mieux
corrélés avec le coeur de l'UE que certains petits pays qui sont
déjà dans la zone euro.
· le cycle conjoncturel de certains nouveaux pays est peu
corrélé avec celui de la zone euro dans son ensemble.
· les pays baltes et les pays des Balkans sont
très peu voir négativement corrélés.
SECTION.3. LES THEORIES DE
LA COOPERATION INTERNATIONALE
Les théories de la coopération internationale
constituent le cadre concepto-doctrinal de la coopération
internationale.
Les théories de la coopération se
présentent comme des aménagements de la doctrine réaliste.
Elles envisagent les organisations de coopération comme des instruments
créent par les Etats, sans capacité de se substituer à
eux. Le développement des organisations internationales est
expliqué par le besoin de coordonner les politiques nationales dans un
environnement plus complexe. Deux courants doctrinaux ont ainsi
contribué à enrichir la tradition réaliste en
intégrant le rôle des organisations internationales dans le jeu
traditionnel des Etats : l'école de l'interdépendance
complexe et l'inter gouvernementalisme37(*).
§.1. L'INTERDEPENDANCE
COMPLEXE
L'école de l'interdépendance complexe est
apparue aux Etats-Unis au début des années 70 avec, entre autres
auteurs, Robert Keohane et Joseph Nye. Selon ces deux auteurs,
l'interdépendance croissante des nations est le trait distinctif des
relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le
rétrécissement des distances déjà observé
par des nombreux réalistes, intensifie les contacts entre les Etats mais
également entre les sociétés. Dans
« transnational Relations politics », en 1972, ces
deux auteurs recensement l'ensemble des flux transfrontaliers en
s'intéressant plus particulièrement à quatre
domaine : l'information, le commerce d'objets physique, le flux financiers
et la libre circulation des hommes et des idées. Cette
perméabilité des frontières favorise l'ouverture des
sociétés sur l'extérieur. Il est dès lors
impossible de dissocier les phénomènes intérieurs des
événements extérieurs et l'Etat ne peut plus se
présenter comme l'acteur unique de la vie internationale. Il en
résulte une perte de pouvoir des Etats, dont les politiques sont
couronnées par les stratégies d'évasion des acteurs de la
vie internationale qui créent
· L'interdépendance doit, dans ce sens, être
comprise comme « mesure dans laquelle des événements
surmenants dans une partie du monde ou dans une composante donnée du
système mondiale affectent (soit physiquement, soit la perception qu'on
en a) les événements survenant dans chacune des autres
composantes du système ». pour utiliser une image, un
système international marqué par l'interdépendance peut
être représenté comme « une toile
d'araignée » ou comme un « filet ».
· L'asymétrie se vérifie dans les
relations établies entre des multiples intervenants qui sont
fondamentalement inégaux. Cette inégalité des acteurs
implique que les relations établies entre eux sont fondées sur
une « réciprocité imparfaite ».
Les théories de l'interdépendance ne se
présentent pas comme une contestation radicale du réalisme. Leur
objet vise au contraire à adapter la doctrine réaliste à
un mode plus complexe ; si les Etats demeurent les acteurs principaux de
la vie internationale, il importe de considérer que leur pouvoir de
contrainte est moindre que le passé et que leurs décisions sont
puis souvent contestées. Alors que les réalistes
privilégiaient les logiques compétitives des Etats qui
incluaient les possibilités d'un recours à la force, les
théories de l'interdépendance mettent à jour les
réseaux d'échange où la menace d'un recours à la
force n'occupe plus une place centrale. La multiplication des organisations
internationales symbolise cet univers interdépendant en faisant
apparaître des nouvelles problématiques qui se déroulent
plus « à l'ombre de la guerre » (environnement,
énergie, population,...) où la puissance des Etats se mesure
à leur capacité d'influencer les négations menées
dans ce cadre multilatéral.
L'originalité de cette approche ouvrit la voie à
des nombreuses recherches sur la coopération internationale, qui se
trouvèrent dans la revue américaine internationale
« organisation Organization » leur principale
tribune de promotion.38(*)
§.2.
L'INTERGOUVERNEMENTALISME
L'intergouvernementalisme fut initié dès les
années 60 par Stanley Hoffman, un universitaire américain proche
de Raymond Aron, qui étudia l'essor de la construction européenne
dans une perspective réaliste. Ultérieurement, Robert O. Keohane
s'associa à Hoffman pour analyser l'accélération de
l'intégration européenne dans les années 80. La
théorie de l'intergouvernementalisme vise à comprendre les
mécanismes par lesquels les Etats sont conduits à s'associer pour
répondre plus efficacement à des besoins communs. La crainte des
pays européens d'accumuler les retards dans le domaine des nouvelles
technologies fut à cet égard déterminante et conduisit les
gouvernements à associer leurs efforts de recherche, puis à
élargir les débouchés par la création des
marchés unique. La coopération interétatique, par le
biais des organisations internationales, est donc envisagée avec un
procédé rationnel destiné à optimiser l'emploi des
moyens mis en commun par les Etats membres. Cette rationalité explique
l'abandon progressif du droit de veto au proofit d'un mécanisme de prise
de décision de la majorité qualifié, Staley Hoffman parla
à ce propos de mise en commun de la souveraineté »
(pooed sovereignty). Dans cette perspective, la communauté
économique européenne, comme organisation internationale, fut
envisagé comme un multiplicateur des puissances.
Les organisations internationales institutionnalisent donc la
négociation marchande entre les Etats (interstate bargaining).
Leurs décisions se présentent dès lors
comme le plus petit commun dénominateur sur lequel se sont
accordés les Etats. Dans cette négociation permanant, le
rôle des grandes puissances demeure prépondérant. A cette
première constatation, déjà envisagée par
l'école de l'interdépendance, s'ajoute la prise en compte du
pouvoir d'influencer des organisations internationales : parce qu'elles
apportent des solutions que les Etats ne peuvent offrir, les organisations sont
à leur tour en mesure de modifier les règles du jeu. Elles
disposent donc d'un pouvoir d'influencer mais celui-ci est insuffisant pour
résister aux demandes des Etats. Leurs «pouvoir de
dire » est supérieur a leur « pouvoir de
faire »
Cette approche a été complétée
dans les années 90 par les travaux d'un autre chercheur
américain, Andrew Moravesik qui parle pour sa part
d'intergouvernementalisme libéral. Comme Stanley Hoffman, Moraveski ne
considère que les décisions des organisations internationales
resultent d'un marchandage entre les Etas rationnels. Son originalité
réside dans la dimension liberale de so approche qui se verifie dans la
formation des choix nationaux. Même s'il considère que les Etats
cherchent à faire prévaloir leurs intérêts
nationaux, ceux-ci ne sont pas envisagées à travers le prisme
reducteur d'un intérêt général incarné par un
Etat neutre. Les préférences nationales énoncées
par les Etats dans les instances des coopérations résultent au
contraire des démandes formulées par les acteurs sociaux qui
cherchent à faire prévaloir leurs options devant les instances
administratives et politiques.
L'intergouvernementalisme libérale se présent
comme une méthode d'analyse des procédures par lesquelles les
Etats s'associent en vue de répondre aux attentes de leurs
populations39(*).
L'intergouvernementalisme s'est enrichi des recherches
menées par les néo institutionnalistes. Abandonnant toute les
références aux aspects institutionnels étudient
désormais l'influence des institutions internationales sur le
comportement des Etats. Dans cette perspective, les organisations
internationales sont perçues comme des instruments placés
à la disposition des Etats pour faciliter l'adoption des accords
internationaux et assurer le respect des engagements pris. Concernant le
contrôle des accords, le rôle des organisations internationales ne
doit pas être envisagé sous l'angle de pouvoirs qui conduit les
Etats mêmes plus puissants à respecter leur parole pour s'assurer
que les autres Etats se comportent de la même manière.
Ainsi donc, c'est sous la bannière de ces trois
théories que se conçoivent et s'exécute la
coopération internationale. C'est dire que le fait de
coopérationnel découle d'une rationalité conceptuelle
reposant sur les enjeux des réalités sociales définies par
les acteurs déterminants qui sont principalement des Etats et les
organisations internationales.
CONCLUSION PARTIELLE
Retenons de ce qui précède que nous avons
exposé les différentes théories sur la crise
économique, la zone monétaire optimale et coopération
internationale.
Pour ce qui est de la crise dans la théorie
économique, nous avons exposé les pensées des auteurs des
certains auteurs qui ont analysé des crises périodiques comme des
crises de surproductions à l'étude du cycle classique ainsi que
les diverses interprétation de la crise contemporaine. En ce qui
concerne la théorie de la zone monétaire optimale, nous
retiendrons qu'elle tente d'évaluer l'opportunité d'une union
monétaire entre pays. Pour ce qui est des theories de la
coopération internationale nous avons parlé de la théorie
de l'interdépendance complexe et du gouvernementalisme ; Notons
que ces théories envisagent les organismes de coopération comme
des instruments créés par les Etats sans capacité de se
substituer à eux.
CHAPITRE.III. PRESENTATION
DE LA ZONE EURO ET DE LA CRISE FINANCIERE
Dans ce chapitre nous avons deux sections dont le premier
consiste à la présentation de la zone euro qui constitue le
champ spatiale de notre analyse et la deuxième présentera la
crise financière dans la zone euro.
SECTION.1. LA ZONE
EURO
§.1. Présentation
de la zone euro
La zone euro (ou
Union
économique et monétaire - UEM) est une
zone
monétaire qui regroupe les
pays de l'
Union
européenne qui ont adopté l'
euro (EUR, €) comme
monnaie unique. Dix-sept
pays de l'Union européenne, représentant près de
322 millions d'habitants font partie de la zone euro au
1er
janvier
2011. Elle a été
créée en
1999 par onze pays :
Allemagne,
Autriche,
Belgique,
Espagne,
Finlande,
France,
Irlande,
Italie,
Luxembourg,
Pays-Bas,
Portugal, rejoints par la
Grèce en
2001, par la
Slovénie en
2007, par
Chypre et
Malte en
2008, par la
Slovaquie en
2009 et l'
Estonie en
2011.
Les billets et les pièces circulent depuis le
1er janvier 2002 mais sont fabriqués depuis le 1er
janvier 1999 dans les onze pays fondateurs. Plusieurs critères sont
nécessaires pour rejoindre la zone euro : un
déficit
public inférieur à 3 % du
PIB, une
dette publique ne dépassant pas 60 % du PIB, une
inflation
maîtrisée, une indépendance de la
banque centrale du
pays et une
devise
nationale stable pendant au moins deux ans au sein du
MCE
II.
Le
taux directeur
repo
de la zone euro, fixé par la
Banque
centrale européenne, est de 1 % depuis
8
décembre
2011 (il est publié sur
le site de la Banque centrale européenne). À partir du
début de l'année
2010, avec le
déclenchement de la
crise
de la dette grecque, puis de la crise irlandaise, la zone euro entre dans
une période de turbulences. Au cours de nombreuses réunions du
Conseil
européen et de nombreux sommets européens, l'architecture
globale de la zone euro va connaître de profondes
évolutions40(*).
§.2. Historique et
origine
1. Avant Maastricht
L'euro n'est pas la première monnaie à vocation
européenne (et internationale). En effet, l'
Union
latine, née en 1865 à l'initiative de
Napoléon
III, marque une union monétaire ou supranationale signée et
partagée par la
France, la
Belgique, la
Suisse, l'
Italie, la
Grèce, plus tard l'
Espagne et le
Portugal, suivis de la
Russie et de certains pays
d'Amérique latine. La
Première
Guerre mondiale (1914-1918), a mis fin à ce projet d'unification
monétaire.
Le projet de créer une monnaie unique naît dans
les
années 1970
avec les turbulences du régime agri-monétaire depuis la mise en
oeuvre de la
Politique
agricole commune en 1962 et l'impossibilité de mettre en place un
système de
taux de change
contrôlable.
2. Les négociations de Maastricht
La décision de créer l'euro a été
officialisée lors du
traité
de Maastricht. Lorsque s'engagent les négociations les responsables
savent qu'économiquement la constitution de la zone euro est un
défi. En effet, les économistes savent depuis les travaux de
Robert Mundell des
années cinquante que pour que des pays aient intérêts
à avoir une même monnaie ils doivent41(*):
· être intégrés
économiquement
· ne pas avoir des économies qui réagissent
trop différemment aux chocs économiques
· avoir des mécanismes aptes à
remédier aux divergences existante ou pouvant apparaître. Parmi
ces mécanismes, Jean Pisani-Ferry42(*) cite les « migrations en réponse
à des écarts de salaire, (les) mouvements de capitaux en cas
d'écarts de rendement, ou simplement (la) flexibilité interne du
système de prix en réponse aux variations de la
demande ».
Lorsque la monnaie unique est créée, les
décideurs savent que si les asymétries entre pays
européens ne sont pas plus grandes qu'entre États
américains malgré tout les pays du coeur de l'Europe Allemagne,
France, et quelques autres présentent des divergences moins
marquées que celles qu'on peut trouver avec les pays de la
périphérie. Ils savent aussi que les mécanismes
d'ajustement sont faibles. Par ailleurs,
Paul Krugman souligne
alors que l'intégration va favoriser le regroupement des industries dans
les mêmes régions économiques ce qui creusera les
divergences entre les pays au lieu de les réduire43(*).
Pour
Jean Pisani-Ferry,
les responsables politiques des pays décident de passer outre pour trois
raisons :
1. ils n'aiment pas les changes flottants comme le montre la
création dans les années soixante-dix du
serpent
monétaire européen pour du
Système
monétaire européen ;
2. la libéralisation des capitaux les obligent soit
à adopter des politiques monétaires similaires soit à
laisser flotter leur monnaie ce qu'ils ne veulent pas faire comme on l'a vu au
point un,
3. pour des raisons politiques44(*).
En effet, la France qui à partir du tournant vers la
rigueur de 1983 a dû suivre la politique monétaire allemande,
aimerait participer au pilotage d'un monnaie européenne d'autant que
selon Jean Pisani-Ferry45(*) « François Mitterrand, qui a
abandonné ses ambitions de transformation sociale, veut placer son
second septennat sous le signe de l'Europe ». Par ailleurs, le
chancelier allemand
Helmut Kohl, un
européen fervent, comprend que l'adoption de l'euro permettra de lever
les craintes des autres européens à propos de la
réunification de l'Allemagne. Le
Deutsche Mark
était alors une des trois grandes monnaies mondiales avec le
dollar et le yen.
Deux visions se sont opposées. D'un côté
celle qui a prévalu, d'un pacte de stabilité avec une
surveillance multilatérale assez faible, reposant sur l'idée que
si chacun gérait bien ses finances publiques et son économie les
choses iraient bien. D'un autre côté, certains (tels
Jacques Delors)
prônaient le respect du pacte au sein d'une zone euro plus pro active,
s'inscrivant dans le cadre d'une « coopération
renforcée ». La zone euro, dans cette optique, aurait
notamment participé à l'établissement « d'un
calendrier de long terme pour des réformes structurelles, telles que
celles de l'allongement des durées de vie au travail ». La
position de la France n'était pas forcément celle,
fédéraliste, de
Jacques Delors, En
effet, d'après Jean Pisani-Ferry, lors des négociations
François
Mitterrand s'oppose avec succès à l'Union politique qui
sous-tend le projet fédéral. Par ailleurs l'idée des
fédéralistes français qui sous le vocable de gouvernement
économique entendent surtout réaffirmer le lien entre monnaie et
État s'oppose
à celle des allemands pour qui la monnaie n'est pas tant celle d'un
État que d'une communauté.
3. Passage à l'euro
La zone euro est une des principales étapes de
l'intégration économique au sein de l'
Union
européenne. Il était prévu à la création
de l'
Union
économique et monétaire que tous les pays de l'UE
l'intègrent à terme.
À sa création, en 1999, la zone euro comprenait
onze des quinze pays
16 que l'UE
comptait alors, essentiellement les pays fondateurs ou historiques. À
leur entrée, ils étaient censés respecter les
critères
du
pacte
de stabilité et de croissance. L'
Italie et l'
Espagne ont fait des efforts
budgétaires importants pour respecter ces critères. Certains pays
(Italie,
Belgique, etc.) ont
intégré la zone malgré une
dette publique
supérieure à 100 % du
PIB.
§.3. Architecture
institutionnelle de départ et son évolution
1. Banque centrale européenne, Eurosystème
et Système européen des banques centrales (SEBC)
a. Avant la crise de la zone euro
La BCE est l'organe central de l'
Eurosystème
et du
Système
européen de banques centrales :
· l'
Eurosystème
regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales
nationales (BCN) des
États
membres de l'Union européenne qui ont adopté l'
euro. Dans le cadre de
l'Eurosystème la BCE s'est vue confier les missions autrefois
dévolues aux banques centrales nationales : émission de
monnaie et politique monétaire46(*) ;
· le
Système
européen de banques centrales (SEBC) comprend la BCE et les BCN
des vingt-sept États membres de l'UE, c'est-à-dire que, par
rapport à l'Eurosystème, il comprend en plus les BCN des pays qui
n'ont pas adopté l'euro. Les BCN des États membres ne participant
pas à la zone euro jouissent au sein du SEBC d'un statut
particulier : elles sont habilitées à conduire une
politique
monétaire nationale autonome, mais elles ne participent pas à
la prise de décisions de la politique monétaire de la zone euro
ni à sa mise en oeuvre.
En 2009, le
traité de
Lisbonne a doté la BCE d'une personnalité juridique.
Conformément aux traités et statuts, l'objectif
principal de la BCE est de maintenir la stabilité des
prix. Sans préjudice de
cet objectif, elle apporte son soutien aux objectifs économiques de
l'Union, c'est-à-dire le maintien d'un niveau d'emploi
élevé et l'encouragement d'une croissance
non-inflationniste. Elle
agit conformément au principe d'une
économie
de marché
ouverte.
Les missions fondamentales relevant de l'Eurosystème
consistent à :
· définir et mettre en oeuvre la
politique
monétaire de la zone euro ;
· conduire la
politique de
change de la zone euro ;
· détenir et gérer les
réserves
de change des États membres ;
· assurer le bon fonctionnement des
systèmes
de paiement.
De plus, l'Eurosystème contribue à la bonne
conduite des politiques menées par les autorités
compétentes concernant le contrôle prudentiel des
établissements
de crédit et la stabilité du
système
financier.
La
politique
monétaire de l'ensemble des pays de la zone
euro est du ressort de la
Banque
centrale européenne (BCE) et du
système
européen de banques centrales. Les États extérieurs
à l'Union européenne, même ceux ayant des accords
monétaires, ne sont pas représentés dans ces institutions.
La BCE décide du design et de l'émission des billets de
banque et des pièces en euro. Depuis le 1er novembre 2011, le
président de la BCE est
Mario Draghi.
b. Évolution à la suite de la crise de la
zone euro
Le 10 mai 2010, à la suite de l'annonce d'un plan
conjoint
Union
européenne/
FMI de 750 milliards d'euro, la
BCE décide de permettre aux banques centrales de la zone d'acheter de la
dette publique et de la dette privée sur les marchés secondaires.
La décision, saluée (même s'ils la jugent insuffisante) par
les adversaires des politiques monétaristes, a été
controversée et a été prise après mise en
minorité du camp allemand47(*). Juridiquement, elle se fonde sur le fait qu'il n'est
pas explicitement interdit par les traités de racheter de la dette sur
le marché secondaire (alors qu'un rachat direct par la banque centrale
à l'État, qui équivaudrait à un prêt, est lui
explicitement interdit), ainsi que sur l'article 122-2 du traité de
Lisbonne qui permet de venir en aide à des États européens
en difficulté en cas de circonstances exceptionnelles.
Elle comporte cependant deux ruptures avec les règles
tacites de l'institution :
1) elle n'a pas été prise par consensus,
2) un des partenaires n'a pas hésité à
faire part publiquement des divergences48(*).
Le
8
décembre
2011, la BCE permet aux banques
d'emprunter des montants illimités pour une durée de 3 ans. Le
21
décembre
2011 489 milliards d'euros ont
été empruntés par les banques pour servir en partie
à acheter des titres de dette publique.
Fin février 2012, la BCE accorde à nouveau 529,5
milliards d'euros de prêts à trois ans à 800 banques.
Après cette opération, le bilan de la BCE pèse
« 32 % du PIB de la zone euro, contre 21 % pour le
Royaume-Uni, 19 % pour les États-Unis et 30 % pour le
Japon ». Le bilan a plus que doublé depuis l'été
2007 et le début de la
crise des
subprimes.
Le 6 septembre 2012 est adopté le programme OMT (
Opération
monétaire sur titre) à la suite d'un vote du Conseil des
gouverneurs de la BCE (seul le représentant de la
Bundesbank a voté
contre)49(*). Il
prévoit que :
· La BCE rachètera sans limitation des emprunts
d'État d'une maturité entre un et trois ans (Les pays en
difficulté émettent surtout ce type d'emprunt).
· Conditions : Pour bénéficier de ce
mécanisme il faut soit :
o faire appel au FESF ou demain au MES et
bénéficier d'une aide de cet organisme et donc avoir
accepté les conditionnalités afférentes à ces
aides.
o Être bénéficiaire d'un programme
d'ajustement économique. Dans ce cas, il faut être revenu sur le
marché (cas de l'Irlande).
· But : faire baisser les taux
d'intérêt qui pour la BCE incorpore « une composante
qui est une prime de risque que l'euro n'éclate dans les deux ou trois
ans et que les dettes soient remboursées dans une autre
devise ». C'est cette composante évaluée à 100
à 150 points de base pour l'Espagne ou l'Italie que la BCE voudrait
supprimer. Il s'agit d'une façon générale de constituer
« un rempart efficace contre les risques extrêmes dans la zone
euro ».
· Statut des rachats. La BCE accepte d'être
traitées en cas de défaut comme les autres
créancier50(*).
2. Eurogroupe
La zone euro est représentée politiquement par
les ministres des Finances réunis dans l'
Eurogroupe actuellement
présidé par
Jean-Claude
Juncker. Les ministres des finances de l'Eurogroupe se réunissent un
jour avant la réunion du Conseil européen des affaires
économiques et financières (
Ecofin). l'Eurogroupe n'est
pas officiellement intégré dans
Ecofin mais quand ce dernier
traite seulement des affaires de la zone euro, seuls les membres de
l'Eurogroupe votent.
Avec le Traité sur la stabilité et la
gouvernance dans l'
UEM,
qui devrait rentrer en vigueur le 1er janvier 2013, l'Eurogroupe
devrait se réunir au moins deux fois par ans.
A. Sommets de la zone euro
Les sommets de la zone euro sont les réunions des chefs
d'État et de gouvernement des États ayant adopté l'euro.
Ces sommets seraient ouverts aux autres pays de l'Union européenne qui
auront ratifié le traité quand il s'agira de débattre des
problèmes de compétitivité ou de modification de
l'architecture globale de la zone euro. Début mars 2012,
Herman Van Rompuy
est nommée
président
du sommet de la zone euro.
B. Pacte de stabilité et de croissance
a. Pacte de départ
Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est
l'instrument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin de
coordonner leurs
politiques
budgétaires nationales et d'éviter l'apparition de
déficits
publics excessifs. Il impose aux États de la zone euro d'avoir
à terme des budgets proches de l'équilibre ou
excédentaires.
Le PSC est fondé sur les articles 99 et 104 du
Traité
instituant la Communauté européenne. Il a été
adopté au
Conseil
européen d'Amsterdam le
17
juin
1997 et a acquis une valeur
normative par deux règlements du
Conseil
de l'Union européenne du 7 juillet 1997. Le PSC prolonge l'effort de
réduction des déficits publics engagé en vue de
l'adhésion à l'
Union
économique et monétaire (UEM) et l'institution de l'
euro. Cependant, à
l'inverse de la
politique
monétaire, la
politique
budgétaire demeure une
compétence
nationale.
Le PSC comporte deux types de dispositions :
· La surveillance multilatérale,
disposition préventive : Les États de la zone euro
présentent leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans
un programme de stabilité actualisé chaque année. Un
système d'alerte rapide permet au Conseil ECOFIN, réunissant les
ministres de l'Économie et des Finances de l'Union, d'adresser une
recommandation à un État en cas de dérapage
budgétaire.
· La procédure des déficits
excessifs, disposition dissuasive. Elle est enclenchée
dès qu'un
État
membre dépasse le critère de déficit public
fixé à 3 % du
PIB,
sauf circonstances exceptionnelles. Le Conseil ECOFIN adresse alors des
recommandations pour que l'État mette fin à cette situation. Si
tel n'est pas le cas, le Conseil peut prendre des sanctions :
dépôt auprès de la
BCE
qui peut devenir une amende (de 0,2 à 0,5 % PIB de l'État en
question) si le déficit excessif n'est pas comblé.
b. Pacte de stabilité et de croissance
renforcé : le « Six Pack »
On appelle « six-pack » un ensemble de
cinq règlements et d'une directive proposés par la Commission
européenne et approuvés par les 27 États membres et le
Parlement européen en octobre 2011. Il vise à pallier les
insuffisances apparues à l'occasion de la
crise
de la dette dans la zone euro. Il comprend trois grands volets :
· Volet budgétaire : à partir de
décembre 2011, si les pays qui sont en procédure de
déficit excessif (PDE) (23 sur 27 pays en décembre 2011) ne se
conforment pas aux recommandations que le Conseil leur a adressé, le
Conseil sur recommandation de la
Commission
européenne les sanctionnera, sauf si une majorité
qualifiée d'États s'y oppose
33,
· Volet dette : les pays qui ont une dette qui
dépasse 60 % du PIB feront l'objet d'une PDE (procédure de
dépassement) s'ils ne réduisent pas leur dette d'un
vingtième par an
33,
· Volet déséquilibres
macroéconomiques51(*).
SECTION.2. CRISE
FINANCIERE DANS LA ZONE EURO
§.1. Présentation
de la Crise financière dans la zone euro
La crise financière qui se vit dans la zone est une
crise de la dette. La crise de la dette dans la
zone euro désigne
une suite d'événements financiers qui affectent, depuis le
début de l'année
2010, les économies de
17 États membres de l'
Union
européenne, dont la monnaie de référence est l'
euro, dans le sillage de la
crise
financière de 2007-2010.
La
crise
de la dette dans la zone euro débute avec la
crise
de la dette publique grecque et se poursuit avec la crise irlandaise,
portugaise, et espagnole. Dans ces deux derniers cas, il s'agit d'une crise de
la dette privée et du système bancaire qui par les interventions
de l'État qu'elle suscite devient une crise de la dette publique. Dans
tous les cas, cette crise relève les insuffisances de l'architecture de
la zone euro, et notamment le trop peu de surveillance des
déséquilibres macro-économiques. En effet ce qui rend les
crises particulièrement problématiques c'est que ces États
notamment la Grèce, le Portugal, et l'Espagne ont eu une inflation plus
importante que les pays du Nord qui a grevé leur
compétitivité et provoqué un déséquilibre de
la balance extérieure qui pèse sur la croissance rendant le
remboursement de la dette encore plus difficile. Les solutions une
déflation, ou
peut-être de façon plus exacte dans ce cas une dévaluation
interne
68 et les
réformes structurelles nécessaires pour remédier à
ce qui a provoqué l'inflation et accroître le potentiel de
croissance sont en général douloureuses et suscitent de fortes
résistances. Au plan institutionnel, la crise va entraîner de
profondes transformations de la zone euro dont dès le sommet
européen des 25 et 26 mars 2010,
Angela Merkel a
souligné la nécessité et montré « sa
détermination à réécrire le livre des règles
économiques de l'Union économique même si cela exige une
longue et éprouvante bataille ».
§.2. Causes
A. Crise économique de 2008
À la suite de la
crise
financière de 2007-2008, la zone euro est entrée en
récession
au troisième trimestre de 2008. Le 11 octobre 2008, les chefs
d'État et de gouvernements de la zone euro ont tenu un sommet
extraordinaire à Paris pour élaborer un plan d'action commun
à l'Eurozone et à la Banque centrale européenne afin de
stabiliser l'économie de l'
Union
européenne. Les dirigeants ont bâti un plan destiné
à faire face à la
crise
financière de 2008. Ils se sont mis d'accord sur un plan de
sauvetage des banques prévoyant une entrée des gouvernements dans
les banques et des garanties. Notons toutefois que pour certains, tel Laurent
Cohen-Tanugi que le plan de relance européen estimé à
200 milliards d'euros (1,5 % du
PIB)
n'est qu'un agrégat de plans nationaux suffisants pour éviter une
dépression
mais insuffisants pour une sortie de la crise par le haut. Malgré tout,
il permettra à l'Europe de renouer avec la croissance parée une
récession
économique marquée par une chute du
PIB de
4 % en 2009. Sa croissance prévue par le
FMI
en 2010 et 2011 est relativement faible52(*).
Toutefois, les politiques de relance et de soutien aux banques
ont accru la dette publique des pays membres. En France la dette publique passe
de 65 % du PIB à 78 % en PIB, en Allemagne de 60 %
à 78 %, en Italie de 105 % à 115 % et en Espagne
de 40 % du PIB à 64 % sur la même
période53(*).
Parallèlement, la zone euro demeure une zone de faible croissance ce qui
pèse également sur la
soutenabilité
de la dette.
B. Erreurs dans la gestion de la crise
financière de 2008
Pour
Jean Pisani-Ferry
l'Europe a fait une erreur lors de la crise financière de 2008, en
n'obligeant pas les banques à révéler l'étendue de
leurs pertes. Aussi, quand la crise grecque se déclenche, l'idée
de restructuration de la dette sera difficile à faire admettre à
la
BCE et aux gouvernements qui
craignent pour le système bancaire54(*). Lorsque le FMI insistera sur la sous-capitalisation
des banques européennes cela provoquera « l'ire du lobby
bancaire »55(*).
Michel Aglietta
propose une analyse assez proche sur ce sujet. Pour lui, « on
assiste...depuis quatre ans à une seule crise du capitalisme
financiarisé »56(*).
Jacques Delors, dans
un entretien donné au journal
Le Monde en
décembre 2010, rappelle que les banquiers « ont reçu
des États, comme prêts ou comme garanties,
4 589 milliards d'euros », et qu'ils ne sont pas
très enthousiastes pour accepter de nouvelles règles du
jeu57(*).
Martin Wolf, quant
à lui, n'apprécie pas que les Irlandais aient tenté de
sauver leurs banques en prenant en charge leurs dettes. Il souligne que si la
dette bancaire devait être considérée comme une dette
publique alors « les banquiers devraient être
considérés comme des fonctionnaires et les banques comme des
services gouvernementaux »58(*).
C. Taux d'inflation différents provoquant des
différences de compétitivité
Si la
Banque
centrale européenne a un objectif d'inflation de 2 %. Il s'agit
d'une moyenne. Sur les 12 premières années l'inflation a
été en moyenne de 1,5 % en Allemagne, de 1,8 % aux
Pays-Bas mais de 3,3 % en Grèce, de 2,8 % en Espagne et de
2,5 % au Portugal. La perte de compétitivité qui a suivi le
différentiel d'inflation est un des éléments clés
d'explication la
crise de la zone
euro. Ce problème est difficile à régler lorsque les
pays ne peuvent pas dévaluer. En effet deux solutions sont alors
possibles une
déflation dans
les pays qui ont connu trop d'inflation ; une inversion de tendance :
que les pays qui ont peu d'inflation durant les douze premières
années aient une inflation plus forte que les autres59(*). Ce constat va amener à
une meilleure prise en compte des critères macro-économiques et
des problèmes d'inflation et de compétitivité tant dans le
nouveau
pacte de stabilité
que dans le nouveau
pacte
pour l'euro.
D. Défauts structurels de la zone euro
La zone euro n'est pas une
zone
monétaire optimale et les mécanismes nécessaires
à pallier ce problème n'ont pas été
créés. Par ailleurs à l'occasion de cette crise, la zone
euro a montré des limites : surveillance budgétaire
inadaptée, absence d'un mécanisme de gestion des crises,
insuffisance de débats économiques.
Pour
Michel Aglietta
« l'euro est une monnaie incomplète par rapport au projet de
l'intégration européenne »60(*). Pour lui cela tient à
une double absence : absence d'organisation permettant des actions
politiques collectives et refus de l'Allemagne « de jouer le
rôle du leader bienveillant, c'est-à-dire [de prendre] en charge
les intérêts de l'ensemble de l'union monétaire dans la
conduite de sa propre politique.
§.3. Chronologie des
événements de la crise
Chronologie des événements marquants de la crise de
la dette souveraine en zone.
Octobre 2009
· Après des élections, un nouveau gouvernement
grec est élu. Il est dirigé par le
PASOK
qui a obtenu 43,92 % des suffrages et 160 des 300 sièges du
parlement.
Novembre 2009
· 5 novembre : les premières estimations du
budget font apparaître un déficit de 12,7 % du PIB, le double
de ce qui était initialement annoncé
· 8 novembre : le projet de budget 2010 vise à
ramener à 8,7 % du PIB. Il prévoit aussi que la dette
grecque atteigne 121 % du PIB en
2010 contre 113,4 % en
2009.
Décembre 2009
· 8 décembre :
Fitch Ratings (agence
de notation financière américaine)61(*) dégrade sa
note
financière pour la
Grèce de A-
à BBB+.
· 16 décembre :
Standard &
Poor's (agence de notation financière américaine) abaisse sa
note de A- à BBB+.
· 22 décembre :
Moody's abaisse sa note de
A1 à A2.
Février 2010
· 2 février : le gouvernement étend le
gel des salaires publics à ceux qui gagnent moins de 2 000 euros
par mois.
· 24 février : une grève
générale d'un jour contre les mesures d'austérité
touche le secteur public et les transports
· 25 février : mission conjointe de l'
Union
européenne et du
FMI en
Grèce.
Mars 2010
· 5 mars : nouvelles mesures d'austérité
destinées à économiser 4,8 milliards d'euros avec
notamment une augmentation de la
TVA
qui passe à 21 %, une réduction de 30 % des primes du
secteur public, le gel des pensions, et une augmentation des taxes sur
l'essence, le tabac et l'alcool.
· 11 mars : grève dans les secteurs public et
privé.
· 15 mars : les ministres des Finances se mettent
d'accord sur un mécanisme d'aide à la
Grèce mais restent
muets sur les détails.
· 18 mars : Papandréou déclare que la
Grèce ne pourra
pas diminuer ses déficits si les taux restent aussi élevés
et menace de s'adresser au
FMI.
· 19 mars :
José
Manuel Barroso presse les pays de la
zone Euro de mettre au
point un train de mesures d'aide à la
Grèce.
· 25 mars :
Jean-Claude
Trichet déclare que la
Banque
centrale européenne acceptera comme collatéral des
obligations grecques notées BBB- (auparavant, la limite
inférieure était A-) jusqu'en
2011.
Avril 2010
· 11 avril : les responsables politiques des pays de la
zone euro se mettent
d'accord sur un plan d'aide à la
Grèce qui repose
sur des prêts bilatéraux (durée trois ans, taux
d'intérêt environ 5 %) d'un montant de 30 milliards d'euros.
Les prêts seront accordés par les pays au prorata de leur
participation au capital de la
BCE.
· 13 avril : la
BCE
apporte son soutien au plan d'aide à la
Grèce.
· 23 avril : la
Grèce demande
officiellement l'activation du plan d'aide.
· 27 avril : S&P rétrograde la note des
obligations
portugaises.
· 28 avril : S&P dégrade les obligations
espagnoles de AAA à
AA-
Mai 2010
· 1er mai : manifestation de protestation
contre les mesures d'austérité à
Athènes.
· 2 mai : la
Grèce annonce son
quatrième plan d'austérité.
· 3 mai : la
Banque
centrale européenne annonce qu'elle acceptera les obligations de la
dette publique grecque comme collatéral quelle que soit sa note.
· 5 mai : troisième grève
générale depuis février. À cette occasion, une
manifestation dégénère et cause la mort de 3
employés d'une banque incendiée par des cocktails Molotov.
· 7 mai : après plusieurs semaines de
débats, le
conseil
européen valide le plan d'aide à la
Grèce de 110
milliards de prêts sur trois ans
· Nuit du 9 au 10 mai 2010 : pour faire face à
la peur des marchés et éviter que la crise grecque
s'étende à l'
Espagne, au
Portugal voire à l'
Italie, l'
Union
européenne en coopération avec le
FMI se dote d'un fonds de
stabilisation de 750 milliards d'euros (La
commission
européenne est autorisée à emprunter 60 milliards
d'euros, 440 milliards apportés par les États et 250 milliards
apportés par le FMI).
· 10 mai, la
BCE
décide de permettre aux banques centrales de la zone d'acheter de la
dette publique et de la dette privée sur les marchés
secondaires
Juin-juillet 2010
· 14 juin :
Moody's (agence de
notation financière américaine) dégrade la note de la
dette grecque à Ba1. La note est de BB+ pour
Standard &
Poor's et BBB- pour
Fitch.
· 8 juillet sixième grève
générale de l'année pour protester contre le plan
d'austérité.
Janvier 2011
· 15 janvier : la banque centrale d'Irlande fait savoir
qu'elle a opéré, depuis septembre, diverses opérations de
refinancement des banques commerciales sans contrepartie, pour environ 50
milliards d'euros. Ces opérations se caractérisent par de la
création de monnaie scripturale, avec le consentement officiel de la BCE
et en conformité avec les traités européens. Ces
mesures exceptionnelles sont liées à une fuite importante des
dépôts bancaires irlandais vers l'étranger depuis plusieurs
mois.
· 25 janvier : le
Fonds
européen de stabilité financière (FESF) effectue ses
premières émissions de dette avec succès.
L'opération a permis de lever près de 5 milliards d'euro, pour
plus de 45 milliards proposés par les marchés.
Février 2011
· 23 février 2011 : Grève
générale en Grèce pour protester contre
l'austérité.
Mars 2011
· Le déficit budgétaire s'accroît en
janvier et février 2011 à la suite d'une hausse des
dépenses et d'une baisse des recettes4 avril 2012.
· Sommet européen du 12 mars 2011 :
o Création du pacte pour l'Euro.
o Accord sur des modifications du
Fonds
européen de stabilité financière et sur la
création du
mécanisme
européen de stabilité.
o En échange d'une accélération de son plan
d'austérité, la Grèce devrait voir la durée des
emprunts octroyés par les pays européens passer de 4,5 ans
à 7,5 ans et les taux passer à 4,2 % contre 5,2 %
initialement.
·
Conseil de l'Union européenne portant réforme du
pacte
de stabilité et de croissance.
· 29 mars 2011 :
Standard &
Poor's baisse la note du Portugal et de la Grèce en partie parce
qu'elle estime qu'une restructuration de la dette pourrait être un
pré requis pour faire appel au
Fonds
européen de stabilité financière.
Juillet-août 2011
· Moody's (agence de notation financière
américaine) abaisse à son tour la note du Portugal et de
l'Irlande, estimant que ces deux pays ont besoin de nouveaux
financements62(*).
· Quinzaine noire : du lundi 25 juillet au lundi 8
août, les indices boursiers européens, notamment le
CAC 40, chutent fortement (le
CAC 40 bat un record historique, avec 11 séances consécutives de
baisse, du jamais vu depuis sa création en 1987). Cela est repris dans
le tableau ci-contre.
· Le 5 août, l'agence de notation financière
Standard &
Poor's (agence de notation américaine) abaisse la note de la dette
publique des
États-Unis
d'un cran pour la porter à « AA+ ». Les
États-Unis étaient notés « AAA » par
S&P depuis la création de cette agence en 1941.
CONCLUSION PARTIELLE
Eu égard de ce qui précède retenons que
la zone euro est une zone monétaire qui regroupe les pays de l'union
européenne qui ont adopte l'euro comme monnaie unique et que la crise
qui se vit dans la zone euro est une crise de la dette
CHAPITTRE .IV. LA
COOPERATION AU SEIN DE LA ZONE ET DANS LA CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA CRISE
FINANCIERE
Dans ce chapitre il est question de deux
sections dont : la coopération pour la fin de la crise ainsi
que le bilan et perspective des mécanismes mis en placez par les Etats
de la zone euro pour lutter conter la crise.
SECTION.1. LA COOPERATION
POUR LA FIN DE LA CRISE
§.1. Les
évolutions nées de la crise grecque
Selon le centre de recherche économique World
Pensions Council (WPC), le retour à l'
orthodoxie
financière prôné par le gouvernement allemand et la
Banque
centrale européenne, et la politique de
rigueur
généralisée qui en découle nécessiteront une
révision du
traité de
Lisbonne, car ils pourraient avoir pour conséquence de
réduire les prérogatives budgétaires et fiscales des
États-membres au-delà des dispositions du traité dans sa
forme actuelle.
1. La Création d'un mécanisme temporaire de
gestion des crises autour du Fonds européen de stabilité
financière(FESF) et de la coopération avec le FMI
Le 9 au 10 mai 2010, pour faire face à la peur des
marchés et éviter que la crise grecque ne s'étende
à l'Espagne, au Portugal voire à l'Italie, l'
Union
européenne en coopération avec le FMI se dote d'un fonds de
stabilisation de 750 milliards d'euros. La
Commission
européenne est autorisée à emprunter 60 milliards
d'euros, 440 milliards apportés par les États à travers la
création d'un Fonds européen de stabilité
financière et 250 milliards apportés par le FMI. Ce montant
est à mettre en lien avec les besoins de financement du Portugal, de
l'Espagne et de l'Irlande, qui s'élèvent à 600 milliards
d'euros pour la période allant jusqu'à 2012.
Les 440 milliards des États seront empruntés par
un instrument spécial (Special Purpose Vehicule) grâce
aux garanties des États participants, et serviront à acheter de
la dette des pays menacés. L'Allemagne apporte des garanties sur
28 % de l'ensemble (la fraction de sa part dans le capital de la BCE),
soit 123 milliards. Toutefois, cette garantie peut aller jusqu'à 150
milliards pour compenser la non-participation de certains pays non membres de
la zone euro. La France apporte des garanties de 90 milliards d'euros. Si les
Britanniques ont refusé de s'associer au mécanisme estimant que
c'était l'affaire des pays de la zone euro, la
Pologne et la
Suède bien que non
euro ont accepté de participer63(*).
Le 9 mai 2010, le président
Barack Obama, soucieux
des répercussions sur les autres pays, fait part à
Angela Merkel et une
fois à
Nicolas Sarkozy pour
leur faire part que les États-Unis voulaient une « action
résolue ». Dès dimanche matin la
Fed
(federal reserve bank) avait ouvert des lignes de crédit aux banques
centrales afin d'éviter qu'elles manquent de dollars.
Le Fonds européen de stabilité
financière, qui était un instrument temporaire, a
été remplacé par le Mécanisme de stabilité
financière (MSF). Cet instrument a été créé
par un traité signé le 2 février 2012 par les 17 pays de
la zone euro. Le MSF a été inauguré le 8 octobre 2012 au
Luxembourg et est aujourd'hui pleinement opérationnel. Il est à
noter toutefois que le FESF restera actif dans la gestion des prêts en
cours accordés à la Grèce, l'Irlande et le Portugal.
2. Évolution du rôle de la Banque centrale
européenne
Le 10 mai, la
BCE
décide de permettre aux banques centrales de la zone d'acheter de la
dette publique et de la dette privée sur les marchés secondaires.
En décembre 2010, la BCE qui a acheté pour 72 milliards
d'obligations d'État demande une augmentation de capital. Le 16
décembre, le Conseil des gouverneurs décide d'augmenter de 5
milliards d'Euro le capital de la
BCE
pour le porter à 10,76 milliards en plusieurs étapes
s'étalant jusqu'à la fin de l'année 2012.
3. Renforcement du pacte de stabilité
a. Grandes lignes
Les vingt-sept ministres des Finances se sont mis d'accord le
15 mars 2011 sur une réforme du pacte de stabilité dans le but de
renforcer la discipline budgétaire et d'éviter un endettement
excessif.
· À partir d'un ensemble d'indicateurs la
Commission
européenne pourra alerter sur les déséquilibres
(hausse trop forte des salaires, déficit de la
balance des
paiements,
bulle
immobilière, etc.)
· Les pays dont la dette est supérieure à
60 % du
PIB
devront rembourser à raison d'un vingtième par an du
différentiel entre le montant total de la dette et le seuil des soixante
pour cent.
Les sanctions. Leur déclenchement, autrefois
très politique et soumis au bon vouloir des États, sera plus
encadré, plus automatique, de façon à accroître leur
crédibilité.
b. Pacte pour l'euro
Grands traits
Lors de la réunion des chefs d'État et de
gouvernement de la zone euro du 11 mars 2011, il a été
décidé de créer une coordination renforcée des
politiques économiques intitulée pacte pour l'euro
(l'idée avait été initialement proposée par
l'Allemagne sous la dénomination pacte de
compétitivité). Ce pacte sera soumis aux pays non euro lors
du
Conseil
européen du 24 mars afin de leur permettre de s'y joindre
éventuellement. Ce pacte repose sur quatre règles
directrices : renforcer la gouvernance économique de l'Union
européenne ; favoriser la compétitivité et la
convergence des compétitivités des États ; respecter
l'intégrité du marché unique ; impliquer les
États membres. Pour ce faire, chaque chef d'État ou de
gouvernement devra prendre des engagements concrets chaque année
auprès de ses pairs qui assureront le suivi des réalisations. Le
pacte vise les quatre objectifs suivants :
· Renforcer la compétitivité. Il s'agit ici
de s'assurer que les coûts du travail évoluent avec la
productivité ; d'examiner les mécanismes d'indexation de
salaires et de veiller à ce que « les accords salariaux dans
la fonction publique viennent soutenir les efforts de
compétitivité consentis dans le secteur
privé ».
· Promouvoir l'emploi en favorisant la
flexicurité,
l'éducation et la formation et en réduisant les charges fiscales
sur le travail.
· Améliorer la viabilité des finances
publiques. Deux grands axes sont mis en avant.
o Suivre la viabilité des retraites, des soins de
santé et des prestations sociales.
o « Les États de la zone euro s'engagent
à traduire dans leur législation nationale les règles
budgétaires de l'UE figurant dans le pacte de stabilité et de
croissance ».
· Renforcer la stabilité financière
notamment à travers une « réforme globale du cadre
européen de supervision et de régulation du secteur financier est
en cours ».
Par ailleurs, au niveau fiscal, il est prévu d'aller
vers une assiette commune pour l'impôt sur les sociétés
ainsi que des « discussions structurées sur les questions de
politique fiscale, en vue notamment d'assurer l'échange des bonnes
pratiques, sur la prévention des pratiques nuisibles et sur des
propositions.
§.2. Le traitement des
crises pour 2012
Un accord a été conclu le 28 novembre 2010. Cet
« accord rend possible soit une assistance temporaire à un
État solvable, soit une renégociation avec les créanciers
en cas d'insolvabilité » Le FESF (
Fonds
européen de stabilité financière) devrait être
remplacé par le MES (
Mécanisme
européen de stabilité).
Lors du Conseil européen des chefs d'État et de
gouvernement de la zone euro du 11 mars 2011 il a été
décidé :
· que Le MES disposerait de 500 milliards
d'euros ;
· que le MES pourra, sur la base d'un accord unanime des
pays, accorder des prêts ou acheter de la dette primaire des États
dans le cadre de strictes conditions ; c'est-à-dire que les
États bénéficiaires devront s'engager à prendre des
mesures précises qui conditionneront l'octroi du prêt ou
l'intervention sur le marché primaire de la dette (c'est-à-dire
sur les titres de dette nouvellement émis) ;
· que les prêts du MESF
bénéficieraient « du statut de créance
privilégiée, qui ne sera inférieur qu'à celui du
FMI » ;
· qu'un pays insolvable devrait négocier un plan
de restructuration global avec ses créanciers privés dans le
cadre de clauses d'action collective (CAC) afin de revenir à un
endettement supportable. La question de la solvabilité d'un État
sera examinée sur la base d'analyses de la
commission
européenne, du
FMI
et de la
BCE.
Lors d'une réunion des chefs d'États et de
gouvernement du 30 janvier 2012, il a été décidé
que le MES entrerait en fonction en juillet 2012.
1. Résultats des négociations d'octobre
2011
En octobre 2011, les chefs d'États et de gouvernement
tentent de stabiliser la zone euro quand il devient de plus en plus
évident d'une part que la dette grecque doit être diminuée
et que les banques doivent être recapitalisées. Au cours du mois
de septembre un bras de fer oppose le
FMI qui pousse à la
recapitalisation des banques d'une part, et la France qui s'y refuse d'autre
part.
2. Accord
Le mercredi 19 octobre
Nicolas Sarkozy
rencontre
Angela Merkel en marge
des cérémonies organisées pour le départ de
Jean-Claude
Trichet de la
Banque
centrale européenne. Le président français voudrait
que le
FESF
soit transformé en banque et qu'il puisse se refinancer sans limite
auprès de la BCE. Il se heurte au refus d'
Angela Merkel et de
Jean-Claude
Trichet.
Angela Merkel fait
savoir à ses partenaires de la
zone euro que la cour
constitutionnelle exige que toute décision soit validée par le
parlement et que donc lors de la réunion du 23 octobre, aucune
décision ne pourra être prise. Après des
négociations le dimanche 23 octobre, le parlement allemand est
consulté et un accord assez large est trouvé sur le cadre dans
lequel
Angela Merkel doit
négocier. Cadre qui ne prévoit pas que le
FESF
soit transformé en banque mais qui prévoit par contre un
effacement par les créanciers privés d'une partie de la dette.
Les députés ont insisté sur la limitation des garanties
allemandes et sur l'indépendance de la BCE.
Un accord est finalement trouvé le 27 octobre au matin.
Cet accord prévoit :
· un abandon par les banques privées de 50 %
de la dette publique qu'elles détiennent sur la Grèce (la BCE et
le FMI ne sont pas concernés). Cet accord a été
particulièrement difficile à atteindre du fait de la
résistance des banques. Il a fallu que
Charles Dallara le
directeur de l'
Institut
de la finance internationale y soit fortement "incité" par
Angela Merkel,
Nicolas Sarkozy,
Christine Lagarde
et
Herman Van
Rompuy.
· Les banques doivent être recapitalisées
pour un montant de 106 milliards d'Euros (30 milliards pour la Grèce,
26,1 milliard pour l'Espagne, 14,7 milliards pour l'Italie, 8,8 milliards pour
la France et 5,1 milliards pour l'Allemagne). La recapitalisation sera faite
soit par appel à l'épargne soit par les États soit, en
dernier ressort par le
FESF.
· Le
FESF
n'est pas autorisé à devenir une banque mais un effet de levier
va être recherché à travers deux mécanismes :
« un rehaussement de crédit pour de nouvelles émissions
par les Etats membres » et/ou en faisant appel de façon
complémentaire à des investisseurs privés ou souverains en
coopération avec le
FMI.
3. Le Pacte de discipline budgétaire de janvier
2012
Lors d'un sommet informel le 30 janvier 2012, 25 chefs
d'États et de gouvernements européen sur 27 (le Royaume-Uni et la
République tchèque n'ont pas signé) se sont mis d'accord
sur un « Traité pour la stabilité, la coordination et
la gouvernance dans l'Union économique et monétaire ».
Ce traité donne un droit de regard à la
Cour
de justice de l'Union européenne sur les
règles
d'or qui devraient être mises en place dans les États de la
zone euro. Par ailleurs
l'article 3 stipule que le déficit structurel ne devra pas
dépasser 0,5 % du PIB. Au delà de ce seuil, des
mécanismes de correction seront automatiquement
déclenchés. Enfin lorsque les déficits dépasseront
3 % du PIB les sanctions deviendront quasi-automatiques.
Les pays de la zone euro, comme le souhaitait la France, se
réuniront seuls au moins deux fois par an. La Pologne a obtenu que les
États de l'Union non-membres de la zone euro soient conviés aux
réunions lorsqu'il sera question de changements touchant à
l'architecture de la zone euro ou lorsqu'il sera question de
compétitivité.
4. Vers une instance commune de supervision
bancaire
Réunis lors du
Conseil
européen des 28 et 29 juin 2012, les chefs d'État et de
gouvernement de la zone euro ont décidé de mettre en place, avant
la fin de l'année, un mécanisme commun de supervision des
banques. Ils ont demandé à la
Commission
européenne de faire une proposition en ce sens. Une fois ce
système en place, le
Mécanisme
de stabilité européen (MSE) pourrait recapitaliser les
banques directement, sans que cela pèse sur la dette des États
membres. Ce nouveau système pourrait être en place début
2013.
Les chefs d'État et de gouvernement ont
également, lors de la même réunion, prévu une
recapitalisation du secteur bancaire espagnol, l'aide financière
étant apportée par le
fonds
européen de stabilité financière (FESF) en attendant
la mise en place effective du MSE. Le gouvernement espagnol a obtenu que le MSE
ne soit pas considéré comme un créancier prioritaire, afin
de rassurer les autres investisseurs qui pourraient acheter la dette du
pays.
Les chefs d'État et de gouvernement de l'ensemble de
l'Union ont par ailleurs adopté un « pacte pour la croissance
et l'emploi ».
SECTION.2. BILAN ET
PERSPECTIVES
§.1. LE BILAN
A. Les conséquences des mesures d'urgence
prises par les Etats de la zone euro
Les plans de relance nationaux et la recapitalisation des
banques ont fortement fragilisé les finances publiques de la zone euro.
La récession de 2009 a réduit les recettes publiques et a
pesé très lourd sur l'Etat providence. En 2010, aucun pays
appartenant à la zone euro n'a pu respecter le pacte de stabilité
et de croissance et la dette publique dans la zone euro est passée de
64% à 85% du PIB entre 2007 et 201064(*).
Parallèlement à la détérioration
des finances publiques, les marchés ont progressivement douté de
la solvabilité de certains pays de la zone euro. En particulier, le
Portugal, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie et la Grèce. Ces pays subissent
des taux d'intérêts bien supérieurs aux autres Etats
européens dès lors qu'ils doivent se refinancer sur les
marchés. Ces taux sont le résultat de plusieurs facteurs : le
rôle des agences de notation dans l'évaluation des
capacités de ces pays qui déclassent la note de ces derniers,
faisant ainsi grimper les taux d'intérêts, la spéculation
pariant sur la défaillance souveraine des Etats et la méfiance
des investisseurs à long terme sur la viabilité de ces Etats. Le
11 avril 2010, l'Eurogroup décide d'accorder une aide de 110 milliard
d'euros à la Grèce. Une partie de l'aide est fournie par le FMI.
Pourtant, cette aide ne suffit pas et fin avril 2010, les agences de notations
déclassent encore une fois la note de la Grèce, celle du Portugal
et celle de l'Espagne. D'autres causes expliquent les difficultés du
redressement de l'Union Européenne et notamment de la zone euro. La
Banque Centrale Européenne (BCE) a été créée
en 1998 sur un territoire européen en pleine croissance
économique et en pleine extension territoriale.
Elle voit son indépendance garantie par les
traités européens.
L'article 205 du Traité de Maastricht consacre
l'objectif principal du système européen de Banque centrale.
C'est la seule institution habilitée à gérer l'euro et
à contrôler l'émission de la monnaie. Elle repose sur une
conception de la monnaie appelée le monétarisme. Ce courant de
pensée économique, incarné notamment par Milton Friedman,
considère que toute intervention de l'Etat en matière
monétaire est nuisible. Avec cette conception, la stabilité
financière serait assurée par le maintien permanent d'un taux
d'inflation faible. C'est pourquoi la BCE a comme principal mandat le maintien
de la stabilité des prix et ne peut pas jouer le rôle de
prêteur auprès des Etats membres. Enfin, l'article 104 du
Traité de Maastricht (article 123 du Traité de Lisbonne), oblige
les Etats membres à emprunter non plus à leur banque nationale
mais aux banques privées, ce qui a fortement alourdi les dettes
souveraines et continue encore de fragiliser les Etats.
B. L'annulation partielle de la dette
grecque
Le jeudi 8 mars 2012, les banques et fonds privés
détenant les obligations souveraines de droit grec ont consenti à
l'effacement de 107 milliards d'euros de dette sur les 350 milliards de la
dette grecque, conformément au plan de sauvetage établi au 27
février 2012.
Cette opération, qui a permis d'éviter à
la Grèce un défaut de paiement et a soulagé l'Union
européenne, est une des plus importantes de l'histoire : 85% des
créanciers privés de la Grèce ont accepté cette
restructuration.
Cette restructuration a permis d'ouvrir la voie au
déblocage de l'aide financière internationale de 130 milliards
d'euro. Une somme qui est censée couvrir les besoins d'emprunt de la
Grèce sur toute la période 2012-201413. Le FESF, jusqu'ici
chargé de prêter à l'Irlande et au Portugal, va
désormais être le principal véhicule de financement
européen pour le plan grec.
Cette restructuration ne s'est pas faite sans ravir les
dirigeants européens et les chefs des Etats membres. Nicolas Sarkozy a
qualifié « de problème réglé » la crise
de la dette
grecque.14 La directrice générale du Fonds
Monétaire International, Christine Lagarde, a quant à elle
estimé que « le risque d'une grave crise de l'Europe était
pour l'instant écarté.»65(*).
En Allemagne, les dirigeants ne partagent pas la même
euphorie. Ils se félicitent qu'« un pas vers la stabilisation de la
zone euro ait été franchi », tout en soulignant que «
la crise grecque est loin d'être réglée » ainsi,
Angela Merkel appelle ses collègues européens à ne pas se
relâcher. En effet, la pression se fait encore plus forte pour
qu'Athènes renforce les mesures d'austérité. Cette phrase
de l'économiste en chef de Commerzbank Jörg Krämer est
révélatrice : « Non, la crise n'est pas finie. La
communauté des Etats a acheté du temps pour la Grèce. Mais
si ce pays continue d'agir comme il le fait - promettre des réformes et
ne pas les appliquer, garder un déficit budgétaire
élevé, les nerfs vont lâcher à l'UE. Et le
financement sera coupé »66(*).
Pourtant les mesures d'austérité ne
résolvent pas le problème des emprunts contractés par les
ménages et les entreprises. La baisse des revenus des fonctionnaires
(25% à 40%) et celle des pensions, la monté du chômage (21%
de la population active) rendent de plus en plus difficile pour les
ménages grecs le remboursement de leurs emprunts.
De plus, cette restructuration de la dette va alléger
les besoins de financement de la Grèce à moyen terme, jusqu'en
2014. Mais la situation reste problématique à plus long terme. La
dette grecque s'élèvera, dans le meilleur des cas, à 120%
de la richesse nationale en 2020.
La récession qui frappe le pays s'est fortement
aggravée fin 2011. Le produit intérieur brut a ainsi
plongé de 7,5% au quatrième trimestre.
Jean Claude Juncker, dans un entretien au journal
Kathimérini dimanche 18 mars 2012 reconnait l'insuffisance des mesures
de relance pour la Grèce : "Je crois qu'on n'a pas suffisamment mis
l'accent sur la dimension de la croissance au problème
général grec.
Nous avons surtout insisté sur l'assainissement des
finances publiques sans donner de solution alternative ou laisser le choix
à la Grèce (...)", a dit M. Juncker au quotidien grec.
Les coupes trop importantes dans les salaires et les retraites
ainsi que la hausse des taxes imposées à la Grèce par la
zone euro et le FMI ont entériné la récession. La solution
proposée par l'Union européenne est l'accélération
de la mise en oeuvre des programmes de la politique de cohésion
européenne pour la période 2007-2013 afin que toutes les
ressources de cette politique soient totalement mobilisées pour soutenir
les efforts de relance. La Grèce peut prétendre à 20.4
milliards d'euros et n'en a perçu jusqu'à ce jour que 35%. Mais
on peut mettre en doute la suffisance de cette aide par rapport à la
grave récession que le pays est en train de traverser67(*).
Malgré l'inefficacité des mesures
d'austérité, celles-ci restent le mot d'ordre de l'Union
européenne. L'Espagne, qui voit sa dette publique bondir et qui devrait
atteindre 79.8% du PIB fin 2012 est contrainte par l'Union européenne
à un effort de rigueur sans précédent20. La Belgique a
elle aussi décidé au 11 mars 2012, de nouvelles mesures
d'austérité de 1.82 milliards d'euro s'ajoutant à un plan
de rigueur de mesures rudes pris quelques semaines plus tôt.
§.2. LES PERSPECTIVES
La stratégie 2020 comme moteur de relance
économique
Outre les mesures destinées à alléger les
dettes souveraines et à enrayer la crise, en mars 2010, la Commission
européenne a présenté un nouveau cadre visant à
promouvoir la croissance européenne et la création d'emploi.
Cette nouvelle stratégie nommée « Europe
2020 » développe cinq objectifs définis et
chiffrés pour promouvoir une croissance dite inclusive, durable et
intelligente venant remplacer la « stratégie de Lisbonne ».
Les objectifs de cette stratégie sont les suivantes
:
· Un emploi pour 75% de la population âgée
entre 20 et 64 ans
· Un investissement de 3% du PIB de l'Union
européenne dans la recherche et l'innovation par le biais d'un
partenariat public/privé ;
· Une lutte contre les changements climatiques par une
réduction des gaz à effet de serre de 20 % par rapport à
1990, une augmentation de 20% de l'efficacité énergétique
et une utilisation des sources renouvelables à hauteur de 20%
· L'éducation : un abaissement du taux de
décrochage en dessous de 10% et un diplôme de l'enseignement
supérieur pour 40% de la population entre 30 et 34 ans
· Une réduction d'au moins 20 millions du nombre
de personnes touchées par la pauvreté et l'exclusion
totale68(*).
Mais ces objectifs sont trop faibles et trop
éloignés. La coordination des politiques d'investissement n'est
que peu envisagée, ce qui fragilise les perspectives de croissance
à long terme. En effet, la stratégie insiste surtout sur le
domaine recherche et innovation, mais l'objectif d'y investir 3% du PIB est
bien trop faible.
De plus la dimension environnementale n'est pas assez mise en
avant, tout comme la dimension sociale. Cette dernière se concentre
surtout sur le taux d'emploi, ce qui ne garantit pas à lui seul la
cohésion sociale, en laissant de côté des
éléments essentiels comme la protection sociale, indispensable
pour maintenir le niveau de vie des personnes écartées du
marché de l'emploi.
Enfin la stratégie 2020 n'amène aucun
élément de rupture par rapport à un système
économique qui a montré ses limites.
CONCLUSION PARTIELLE
Retenons que l'influence des Etats membres et de la
méthode intergouvernementale, a été déterminante
pour trouver des solutions de sortie de crise. Les longues négociations
politiques accompagnant ces mesures ont été une entrave à
leur efficacité. En conséquence, les solutions sont souvent
arrivées trop tard. De plus, elles ont eu un impact assez faible pour
stopper l'effet de contagion et pour rassurer les marchés, du fait de
longues négociations pour arriver un consensus entre positions
divergentes. En conclusion, les solutions apportées ont souvent un
impact trop faible, ou sont envisagées dans un avenir trop lointain.
CONCLUSION GENERALE
Eu égard à ce qui précède, nous
pouvons retenir avec intelligibilité que la crise financière
récente est venue des Etats-Unis à la suite de l'effondrement de
titres complexes basés sur les subprimes - des prêts
hypothécaires à haut risque accordés principalement
à des ménages à faible revenu qui ne remplissaient pas les
critères pour obtenir un prêt hypothécaire normal.
La crise a éclaté en août 2007 avec
l'assèchement des crédits sur le marché monétaire
interbancaire, le marché où les banques se prêtent des
fonds entre elles, et qui est le pivot central du système bancaire
capitaliste moderne. Les banques ont arrêté de se prêter
entre elles en raison de leurs craintes que les autres banques subissent de
grosses pertes sur leurs investissements dans les titres adossés
à des créances hypothécaires, et ne soient pas en mesure
de rembourser leurs emprunts.
La Réserve fédérale et la Banque centrale
européenne ont tenté d'éviter un effondrement des
marchés monétaires en augmentant immédiatement leurs
prêts aux banques, afin qu'il y ait des liquidités sur le
marché. Cette intervention a effectivement empêché un
effondrement du marché monétaire, mais, à mesure que les
banques révélaient des pertes de plus en plus grandes, elles ont
brusquement réduit leurs prêts aux entreprises non
financières. La crise s'est amplifiée de façon dramatique
en septembre 2008, avec l'effondrement de la banque d'investissement
newyorkaise Lehman Brothers, qui a déclenché une série de
faillites financières en chaîne, y compris celle d'AIG, le
géant de l'assurance, qui assurait un grand nombre de titres
détenus par les banques aux Etats-Unis et dans la zone euro.
Même si les Etats-Unis sont à l'origine de la
crise, les banques européennes ont été profondément
touchées par la crise, car elles s'étaient, elles aussi,
lancées dans d'importants investissements financiers aux Etats-Unis
d'où la crise financière dans la zone euro. Mais des
mécanismes ont été institués par les Etats membres
de la zone euro pour lutter contre cette crise.
C'est suite à cette crise que connait la zone euro que
nous avons orienté nos recherches et analyses dans ce sens en formulant
le sujet de recherche en ces termes : « coopération au
sein de la zone euro et contre la crise financière. Bilan et
perspectives. » Aussi avons-nous formulé la
problématique en ces termes : « Quelles sont les mesures
prises au niveau de la zone euro pour faire face à la crise
financière? Quelles en ont été les conséquences ?
Et surtout ont-elles été efficaces ? »
Comme à chaque question correspond une réponse,
nous avons eu comme hypothèse que les mesures se sont
succédé pour tenter de parvenir au sauvetage de la zone euro.
Cependant, ces décisions ne semblent être ni adéquates pour
sortir l'Union européenne de la crise de la dette, ni suffisantes pour
faire face aux épreuves qui s'annoncent. Les solutions envisagées
jusqu'à présent sont celles d'une Europe intergouvernementale.
En Pour lutter contre la crise les pays de la zone euro ont
mis en place le Fonds européen de stabilisation financière, en
mai 2010 et doté d'une capacité d'emprunt de 440 milliards
d'euros pour
calmer
les turbulences. Il s'agirait ainsi pour les Etats européens de
prendre
en charge une sorte de dette européenne consolidée.
Dans ce travail, nous nous sommes servis de la
méthode dialectique pour mener à bien notre réflexion
scientifique. En ce qui concerne la technique, nous avons recouru à la
technique documentaire, elle nous a permis de scruter et de fouiller les
différents documents et textes afférents à ce sujet pour
un meilleur enchainement logique d'arguments.
Hormis, l'introduction et la conclusion
générale, ce travail est subdivisé en deux parties :
la première partie concerne le cadre conceptuel et théorique et
la deuxième le cadre pratique.
Pour ce qui de la première partie nous avons deux
chapitres : le premier et le deuxième chapitre ; le premier
a abordé le cadre conceptuel, dans lequel la notion de crise, la notion
de zone monétaire et la notion de coopération ont attiré
notre attention ; Le deuxième chapitre, quant à lui, a
abordé le cadre théorique où nous nous sommes appesanti
sur la crise dans la théorie financière, la théorie de la
zone monétaire ainsi que les théories de la coopération
internationales.
En ce qui concerne la deuxième partie nous avons aussi
deux chapitres dont : le troisième et la quatrième
chapitre. Le troisième chapitre s'est articulé sur la
présentation de la zone euro et de la crise financière dans la
zone euro, nous avons présenté la zone euro de par son origine
et ses institutions, ensuite nous avons abordé la crise
financière dans la zone euro par ses causes et son évolution.
Enfin, au quatrième chapitre, nous avons analysé la
coopération au sein de la zone euro dans le cadre de la lutte contre la
crise financière où nous avons abordé la
coopération pour la fin de la crise dont quelques mécanismes mis
en place par les Etats membres de la zone euro pour lutter contre la crise
ainsi que le bilan de toutes ces mesures prises par ces Etats et les
perspectives toujours dans le cadre de cette coopération.
Des efforts non négligeables ont été
fournis par les Etats membres de la zone euro pour mettre fin à la
crise mais jusque-là, ils sont insuffisants suite à la non
application de certaines mesures prises pour ce fait. En effet, les Etats
membres sont restés souverains concernant les mesures prises et la
méthode intergouvernementale a été prédominante.
Nous pouvons donc souligner ce paradoxe dans lequel les Etats puissants ont
essayé à tout prix de sauver leurs intérêts
plutôt que de penser à une solution plus fédératrice
pour sortir la zone euro d'une crise sans précédent.
C'est en ces mots que nous pouvons émettre nos
suggestions en ces mots :
Ø il faudrait une nouvelle gouvernance au sein de la
zone basée sur une véritable solidarité
communautaire. Il faudrait
revoir
les politiques budgétaires mais aussi fiscale, monétaire et de
change qui devraient intégrer les taux de change et non plus seulement
la stabilité des prix de la zone euro. Les pays devraient
adopter
des pratiques budgétaires plus disciplinées et coordonnées
ainsi qu'une surveillance renforcée. Surtout, cette gouvernance
pourrait
forcer
l'ensemble des pays à
adopter
des politiques de contraction budgétaire.
Ø Il faudrait réformer les marchés
financiers afin qu'ils soient au service du développement durable de
l'économie, sans déstabiliser l'économie ni augmenter les
inégalités de revenus.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. DUVERGIER M., Méthodes de recherche en sciences
sociales, Paris, PUF, 1964
2. KINNDLEBERGER C., Histoire des spéculations
financières, Paris, éd. PAU, 1994
3. MULUMBATI NGASHA A., Introduction à la science
politique, Lubumbashi, éd. Africa, 2010
4. MULUMBATI NGASHA A., Manuel de sociologie,
Lubumbashi, éd. Africa, 2éme édition, 2010
5. PINTO R. et GRAWITZ M., Méthodes en sciences
sociales, Paris, éd. Dalloz, 1971
II. REVUES
1. BLACHE D., la régulation de banque de l'union
européenne face à la crise, in revue de banque, 2009,
pp.15
2. DEHOVE M. et
PLIHON D.,
Les crises
financières, Rapport du
Conseil
d'analyse économique, 2004, pp.10
3. MUNDELL R., Une théories des zones
monétaires optimales, American économic review, vol. 18,
2003. PP. 67
4. SHALK C., Stabilisation budgétaire dans l'union
économique et monétaire : proposition d'un mécanisme
autonome, in Revue d'économie politique, Vol. 116, 2006 pp.20
III. DICTIONNAIRES
1. Petit Robert, PUF, Paris, 1977
2. VAISSE M., Dictionnaire des Relations Internationales au
XXème siècle, Paris, éd. A. colin, 2000
IV. DOCUMENTS ELECTRONIQUES
1. Encarta 2009/ loi de Gresham
2.
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie
3.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201941298204-grece-six-questionssurun-effacement-de-dette-historique-300614.php
4.
http://www.rfi.fr/europe/20120309-effacement-dette-repit-court-terme-grece-venizelos-papademos
5.
http://www.robert-schuman.eu/tout-comprendre-sur-la-crise-financiere.php,
6. http://www.lesechos.fr/
Protocoles annexés
au traité de Lisbonne
7. http://www.lemonde.fr /
Le Monde (tableau sur la
zone euro)
8. http://www.lemonde.fr/ Marie
de Vergès, « Les États s'attaquent au puissant et
nébuleux marché des CDS », Le Monde du
5 mars 2010
9. http://www.lemonde.fr/ Marie
de Vergés, « Les banques supplient la BCE d'acheter de la
dette », Le Monde, 9 et 10 mai 2010/
V. AUTRES DOCUMENTS
1. ESAMBU MATENDA Jean Bosco, Relations
Internationales, notes de cours de G1 R.I, UNILU, 2009-2010
2. KAZADI KIMBU M., Méthode de recherche en sciences
sociales, notes de cours de G2 R.I, UNILU, 2008-2009
3. NGANZI KIRONGO D., Droit de la coopération
internationale, notes de cours de L1 droit, UNIKIN, 2007-2008
4. WENU BECKER, Les théories de coopération
internationales, UNILU, notes de cours de L2 R.I, UNIKIN, 2012-2013.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
1
1. PRESENTATION DU SUJET
1
2. Problématiques et hypothèse
de travail
2
a. Problématique
2
b. Hypothèse
3
3. Choix et intérêt du
sujet
3
a. Choix du sujet
3
b. Intérêt du sujet
3
4. Objet d'étude
4
5. Délimitation du sujet
4
a. Dans le temps
4
b. Dans l'espace
5
6. Méthodes et techniques de
recherche
5
a. Méthodes de recherche
5
b. Techniques de recherche
6
7. Subdivision du travail
7
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE
8
Chapitre I. : CADRE CONCEPTUEL
8
Section.1. Crise financière
8
§.1. Aspect définitionnel
8
§.2. Les crises dans une perspective
historique
8
§.3. Typologie des mécanismes de crise
financière
9
§.4. Crise systémique
9
Section.2. la notion de zone monétaire
11
§.1. Aspect définitionnel
11
§.2. Illustration de zones
monétaires
11
§.3. Zones monétaires
contemporaines
12
Section.3. la notion de coopération
12
§.1. Définition de la
coopération
12
§.2. Les mécanismes de la
coopération internationale
12
§.3. L'action de la coopération
internationale
15
CONCLUSION PARTIELLE
16
CHAPITRE. II. CADRE THEORIQUE
17
SECTION.1. LA CRISE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE
17
§.1. Introduction
17
§.2. L'observation des faits et
l'émergence du concept moderne de crise
17
§.3. Des premières
interprétations à la théorie des crises de surproduction
et aux premières analyses du mouvement long
17
SECTION.2. LA THEORIE DE LA ZONE MONETAIRE
OPTIMALE
26
§.1. Objectifs de la théorie
26
§.2. Théorie des ZMO
26
§.3. Applications de la théorie
30
SECTION.3. LES THEORIES DE LA COOPERATION
INTERNATIONALE
30
§.1. L'INTERDEPENDANCE COMPLEXE
31
§.2. L'INTERGOUVERNEMENTALISME
32
CONCLUSION PARTIELLE
34
CHAPITRE.III. PRESENTATION DE LA ZONE EURO ET DE LA
CRISE FINANCIERE
35
SECTION.1. LA ZONE EURO
35
§.1. Présentation de la zone euro
35
§.2. Historique et origine
35
§.3. Architecture institutionnelle de
départ et son évolution
38
SECTION.2. CRISE FINANCIERE DANS LA ZONE EURO
43
§.1. Présentation de la Crise
financière dans la zone euro
43
§.2. Causes
43
§.3. Chronologie des événements
de la crise
46
CONCLUSION PARTIELLE
49
CHAPITTRE .IV. LA COOPERATION AU SEIN DE LA ZONE
ET DANS LA CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA CRISE FINANCIERE
50
SECTION.1. LA COOPERATION POUR LA FIN DE LA
CRISE
50
§.1. Les évolutions nées de la
crise grecque
50
§.2. Le traitement des crises pour 2012
53
SECTION.2. BILAN ET PERSPECTIVES
56
§.1. LE BILAN
56
§.2. LES PERSPECTIVES
59
CONCLUSION PARTIELLE
60
CONCLUSION GENERALE
61
BIBLIOGRAPHIE
64
TABLE DES MATIERES
66
* 1 Dictionnaire Petit Larousse
2009, dictionnaire électronique
* 2 MULUMBATI N., manuel de
sociologie générale, Lubumbashi, éd. Africa,
2iéme éd., 2010, p.21
* 3Dictionnaire Petit Robert,
PUF, Paris, 1977, p.295
* 4 PINTO R. et GRAWITZ M.,
Méthodes des sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971, p.288
cité par MULUMBATI Ngasha A. dans Introduction à la science
politique,
* 5 MULUMBATI N.,
Introduction à la science politique, Lubumbashi, ed. africa,
3è éd., 2010 p.18
* 6 KAZADI KIMBU M.,
Méthode de recherche en sciences sociales, notes de cours, G2
R.I, unilu, 2008-2009, p.59
* 7 PINTO R. et GRAWITZ M., Op.
cit, p.289.
* 8 MULUMBATIN N., Manuel de
sociologie générale, op.cit, p.26
* 9
Boyer R., Dehove M. et
Plihon D.
Les crises
financières, Rapport du
Conseil
d'analyse économique, 2004, p.13
* 10
Kindleberger
C., Histoire mondiale de la spéculation financière,
éd. PAU, paris, p.10
* 11 Ibidem, p.17
* 12
Kindleberger C,
op.cit
* 13
Michel Aglietta,
Macroéconomie financière - Tome 2 - Crises
financières et régulation monétaire, La
Découverte, 2005 consulté le 14 janvier 2013 sur
http://fr.wikipedia.org/wiki/
* 14 Http :
//www.wikipedia.org/wiki/
Crise
financière, consulté le 14 janvier 2013
* 15
Blache
D., «La régulation des banques de l'Union
européenne face à la crise », in Revue
Banque, 2009, p.10
* 16 ." Microsoft Encarta
2009/ loi de Gresham
* 17 Nganzi Kirongo D.,
cours de droit de la coopération internationale, notes de cours
de 1ère licence faculté de droit, UNIKIN, 2007-2008,
p.15
* 18 Cette expression s'emploie
pour montrer que la coopération est donnant - donnant
* 19 NGANZI KIRONGO D., Op.
cit., p.28.
* 20 Nations Unies, ABC des
Nations Unies, New YorK, 1998, p.5.
* 21 NGANZI KIRONGO, Op.
cit., p.29.
* 22 VAISSE (M), (dir.),
Dictionnaire des relations internationales au XXème
siècle, A. colin, Paris, 2000, p.158.
* 23 ROSIER B.,
« les théories des crises
économiques » sur
http://www.ask.com/ les
théories des crises économiques consulté le 26/02/2013
* 24 Rosier, art.cit
* 25 Rosier, art.cit
* 26 Rosier, art.cit
* 27 Rosier, .art.cit
* 28 Schalck C.,
« Stabilisation budgétaire dans l'UEM : proposition
d'un mécanisme automatique », Revue d'économie
politique, vol. 116, 2006 , P.848
* 29Milewski V., La
Notion de zone monétaire optimale : Survey et application à
l'UEM, Mémoire en Administration publique, ENA, 2004,
P.6 sur http//wikipediadia.org/wiki/
* 30Cesarano F., The
Origins of the Theory of Optimum Currency Areas, History of Political
Economy, Duke University Press, 2006, P.712-713
* 31 Marc-Alexandre
Sénégas, « La théorie des zones
monétaires optimales au regard de l'euro », in Revue
d'économie politique, vol. 120, 2010, p.380
* 32 Mundell R.
(trad. Damien Fréville et Christophe Morel), Une théorie
des zones monétaires optimales, vol. 18, 2003, p.659
* 33McKinnon, Ronald I.,
« Optimum Currency Areas », in The American
Economic Review, 1963, p. 717
* 34McKinnon, Ronald I., art.
Cit.
* 35 Kenen P.,
« The theory of optimum currency areas: an ecletic
view », dans R. Mundell, A. Swoboda, Monetary
Problems of the international economy, Chigaco University Press,
1969,p.6
* 36 Marc-Alexandre
Sénéga, art. cit p.380
* 37 Wenu B.,
Théories de la coopération internationale, note de cours
de L2 R.I, UNILU, 2012-2013, p. 15
* 38 Wenu B., op. cit,
p. 15, 16.
* 39Wenu B, op. cit., p.
17
* 40
http://www.lemonde.fr /
Le Monde (tableau sur la
zone euro) / consulté le 07/03/2013
* 41 Pisani-Ferry J.,
Le réveil des démons (La crise de l'euro et comment nous
en sortir), Fayard, Paris, 2011, p.30
* 42 ibidem
* 43 Ibidem, p.31
* 44 Pisani-Ferry J., op.
cit, p.34
* 45 Ibidem
* 46 Chartoire R. et Loiseau
S., L'économie, Paris, Nathan,2010, P.68
* 47 De Vergès M.,
« Les États s'attaquent au puissant et nébuleux
marché des CDS », Le Monde du
5 mars 2010 sur
http://www.lemonde.fr/crise
financière dans la zone euro/ consulté le 07/03/2013 sur
* 48 De Vergés M.,
« Les banques supplient la BCE d'acheter de la
dette », Le Monde, 9 et 10 mai 2010/ sur
http://www.lemonde.fr/crise
financière dans la zone euro/ consulté le 07/03/2013
* 49Chatignoux C.,
« Interview d'Eric Chaney chef économiste d'Axa
Group », Les Échos, 7 et 8 septembre 2012/
sur
http://www.leséchos.fr/
consulté le 08/04/2013
* 50Chatignoux C., art.cit
* 51 Bauer A.,
«
Un
Fonds monétaire européen, 28 octobre
2011 » in Les Echos sur
http://www.lesechos.fr/peut-on
critiquer l'europe
* 52 De Tricornot,
« Mauvaise surprise : la croissance dans la zone euro a
calé au quatrième trimestre », journal Le
Monde, 14 et 15 février 2010 sur
http://www.lemonde.fr/espangne-la-dette-public-va-bondir/
* 53
Aglietta M., Zone Euro (éclatement ou
fédération), Paris Michalon, 2012,
http://www.lemonde.fr/espangne-la-dette-public-va-bondir/
* 54 Pisani-Ferry J.,
op. cit, p.111
* 55
Aglietta M.,
art. Cit.
* 56 Ibidem, p.19
* 57 Faujas A. et Frachon A.,
« Jacques Delors : "La politique doit être l'ultime
référence, je refuse que les banquiers fassent trembler les
gouvernements de la zone euro" », Le Monde,
8 décembre 2010/ sur
http://www.lemonde.fr/
consulté le 08/03/2012
* 58 Wolf M.,
« L'Europe à l'heure de
vérité », Le Monde,
7 décembre 2010 sur
http://www.lemonde.fr/
consulté le 08/03/2012
* 59
Pisani-Ferry J.,
op. cit, 2011, p.188
* 60
Aglietta M., art.
cit
* 61 Une agence de notation
financière est un organisme chargé d'évaluer les risques
de non-remboursement de la dette d'un Etat, d'une entreprise ou d'une
collectivité
* 62
http ://www.tsr.ch/info/ :
Dette :
Moody's rétrograde la note de l'Irlande/ consulté le
09/03/213
* 63
http://www.lesechos.fr/
Protocoles annexés
au traité de Lisbonne/consulté le 07/03/2013
* 64
http://www.robert-schuman.eu/tout-comprendre-sur-la-crise-financiere.php,
consulté le 14/04/2013
* 65
http://www.rfi.fr/europe/20120309-effacement-dette-repit-court-terme-grece-venizelos-papademos
consulté le 14/04/2013
* 66
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201941298204-grece-six-questionssurun-effacement-de-dette-historique-300614.ph
consulté le 14/04/2013
* 67 http://www.rfi.fr/ art.
cit/ consulté le 14/04/2013
* 68
http://www.lexpress.fr/actualites/1/economie
consulté le 14/04/2013
|