INTRODUCTION GENERALE
01. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
L'économie mondiale vit sa plus grande période
de turbulence depuis la seconde guerre mondiale. Après s'être
manifestée et propagée dans les pays développés,
puis touché les pays émergents, la crise financière
internationale a dans une troisième vague, atteint toutes les
économies de la planète terre.1(*)
Celle-ci, qualifiée d'une de plus grandes depuis la
grande crise des années 30, elle est même considérée
de tsunami économique. Bien que la crise ait été
déclenchée par des événements qui se sont produits
sur le marché immobilier aux Etats-Unis d'Amérique, elle
constitue un sérieux revers pour l'économie mondiale. La crise
financière internationale est un grave accident. Grave, car elle a
laissé des centaines de milliers de personnes sur le sable, après
avoir perdu leurs emplois, leurs entreprises, leurs maisons, et
l'épargne qu'elles avaient mise de côté pour leurs
retraites ou pour subvenir à leurs divers besoins.
La crise financière internationale a eu un impact
mondial, parce que, ces vingt dernières années, le monde s'est
transformé économiquement en un ensemble unique, en une seule
« plaque », grâce à la conjonction des
nouvelles technologies, des organisations logistiques et de la libre
circulation des biens et des capitaux. La crise financière est la
conséquence d'une double cécité : celle de la Banque
Centrale américaine qui n'a pas tenu compte, avec la poursuite de sa
politique d'argent bon marché, de la formation d'une bulle
spéculative sur l'immobilier. Et celle des autres régulateurs,
qui ont laissé Wall Street développer hors de leur contrôle
toute une série de nouveaux produits financiers, des produits
dérivés, dont le dénominateur commun était de
prétendre supprimer le risque en le dispersant et en le morcelant.
Ces produits ont ouvert la porte à un
développement illimité du crédit, qui, à son tour,
est venu nourrir la bulle en augmentant artificiellement la valeur de tous les
actifs, en particulier immobiliers et boursiers. C'est en cela que cette crise,
aussi grave soit-elle, n'est pourtant qu'un accident : elle est le
résultat de l'explosion de ce qui reste une bulle spéculative
classique. Cette bulle a pu se former grâce à une politique
monétaire trop laxiste, et a été amplifiée par des
techniques financières sophistiquées qui permettaient aux
investisseurs d'emprunter « sans risques », et donc sans
fin. Certains régulateurs auraient pu changer les règles et
d'autres, parmi les financiers, demander à ce qu'elles soient
changées. Les uns, les autres ne l'ont pas fait. Au-delà de
toutes les raisons pertinentes que l'on peut avancer, le contexte
idéologique du moment, celui de la présidence Bush, n'y
était pas favorable.
Ils « y croyaient », aveuglés
qu'ils étaient par leur propres succès! Tout au plus, les
banquiers les plus cyniques ont vu « venir le coup » et se
sont retirés du jeu à temps, et les plus éthiques se sont
abstenus. C'est la fin annoncée des banques et de la finance vivant de
commissions perçues sur des opérations de transfert ou de
couverture de risques, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, sans
qu'elles-mêmes voient leur responsabilité engagée. C'est
donc la fin annoncée de l'économie du levier, c'est-à-dire
de l'endettement sans fin, et la fin des « maitres du
monde », banquiers, traders et courtiers divers et variés, au
gros et indécents bonus...
Le continent africain n'a pas été
épargné par les effets de la crise. Elle surgit à un
moment où l'Afrique affiche d'important progrès
économiques. En effet, depuis l'an 2000, la région enregistre un
taux de croissance moyen en valeur réelle supérieure à 5%
alors que l'inflation est tombée en dessous de 10%. De plus, les
améliorations sensibles observées en matière de
gouvernance et la diminution du nombre des conflits armés ont
attiré davantage de capitaux privés. Les flux net de capitaux
Privés vers l'Afrique sont passés de 17,1 milliards de dollars en
2002 à 81 milliards en 2007 (FPA2(*), 2008).
La persistance de la crise mondiale menace tous ce
progrès. La menace pèse notamment sur le niveau de croissance
économique qui affiche un net recul, chose qui risque d'engendrer des
conséquences catastrophiques sur le développement et la paix
sociale. En effet, nous avons remarqué la fuite des capitaux et la
diminution des investissements directs étrangers (IDE) touchant les pays
les uns après les autres, Afrique du Sud, Kenya, Mozambique...
D'autres pays ont vu leur taux de change chuté et leur
taux d'intérêt augmenté de manière significative. Et
le fait que toutes les économies du monde sont entrées en
récession cela a conduit à la diminution de la demande des
produits exportés et leur prix augmentant par le même fait le taux
de pauvreté en Afrique. Ainsi la préoccupation qui nous anime
dans le cadre de ce travail est de pouvoir démontrer les
retombées de la crise financière et économique qui
sévit dans le monde actuellement et sur notre pays; plus
particulièrement dans le secteur de Mines.
La RD Congo étant un pays confronté depuis
l'aube de son indépendance à des crises successives voir
répétées, suscitées et alimentées par des
sources innombrables, cela nous amène à nous préoccuper de
son sort quant aux répercussions de cette nouvelle crise. En ayant
connaissance des effets probables de cette crise on peut essayer de
dégager certaines solutions pour la résorber, des mesures
à mettre en oeuvre pour espérer une reprise rapide, les
réponses à apporter car celles-ci, doivent être
proportionnelles à la gravité de la crise mais aussi les reformes
tant structurelles, qu'économiques à mettre en place pour
atténuer ou amortir les difficultés liées à cette
crise.
Depuis l'Etat indépendant du Congo, les ressources
naturelles, particulièrement les substances minérales
précieuses, n'ont cessé d'attirer des chercheurs et des
investisseurs miniers venant de différents horizons. Ce qui avait
amené le Congo Belge à légiférer sur la recherche
et l'exploitation des substances minérales dans le territoire national.
Pendant la période coloniale, la politique du colon était
basée sur une exploitation extravertie pour besoin de la
métropole. Dans le passé, le secteur minier représentait
le moteur de l'économie congolaise mais la RDC n'a toutefois pas
été capable de mettre sa richesse minière au service du
développement économique. Cela est dû en partie à
une gestion corrompue et à l'ingérence politique dans les
sociétés minières d'une part. D'autre part, par
l'application de politiques inadaptées qui n'a pas encouragé
l'Investissement privé.
Après la chute du Régime Mobutu et la
période de guerre civile, le gouvernement de transition a pris
d'importantes mesures visant à stimuler le développement de ce
Secteur, notamment la restructuration des entreprises parapubliques et
l'ouverture attrayante pour l'investissement privé. L'action la plus
importante dans cette dynamique a été l'adoption d'un nouveau
Code Minier et Règlement minier en 2002. Ainsi, le porte-étendard
du pays, à commencer à se relever de son sommeil.
Cependant, le déclin de la production et de la baisse
des prix des métaux de base et du diamant dus à la crise
financière internationale ont eu de nombreuses implications pour le
secteur minier de la RDC. Cette situation a eu pour conséquence
notamment la diminution non seulement des ressources financières
disponibles pour l'investissement dans les phases de la recherche et de
l'exploitation minière mais aussi des recettes des
sociétés, avec pour corollaire la réduction des recettes
fiscales de l'État.
On aurait pu espérer que la crise financière
internationale qui a éclaté mi-2008 n'atteindrait pas les pays
à faible degré d'insertion dans le système financier
international. En effet, la RDC, avec un système financier interne peu
développé, sans bourse, où seulement quelques milliers de
personnes physiques et juridiques ont un compte en banque et où la
majorité de la population n'utilise que la monnaie fiduciaire, serait
à l'abri d'une crise qui touchait d'abord seulement les banques et
intermédiaires financiers. Cependant les retombées de cette crise
financière internationale se sont vite transmises au secteur réel
de l'économie. La perte de confiance dans le système financier a
bloqué la transmission de crédits au secteur réel et a
ainsi eu, en moins de deux mois, des effets boules de neige de faillites et de
diminutions d'activités économiques dans le secteur réel.
Ces effets de décroissance en aval du secteur bancaire
et financier se sont traduits très vite dans une récession
mondialisée à partir du début de 2009. Puisque dans le cas
d'une contraction du cycle de production ce sont d'abord les secteurs de
consommation de biens durables et ensuite les fournisseurs en matières
premières de ces secteurs qui sont les premiers touchés, la crise
s'est très vite propagée dans les pays à forte
concentration d'exportation de matières premières et qui sont
très peu diversifiés. Ce qui est le cas de la RDC qui
dépend pour ses exportations de 85 % d'exportations de minerais et dont
les exportations sont très peu diversifiées. Cette
dépendance extrême de quelques matières premières
s'est aggravée avec le temps, puisqu'au lendemain de
l'indépendance, plus de la moitié des exportations congolaises
étaient en effet d'origine agricole3(*).
Pour une fois, le désavantage d'une intégration
faible de l'économie a été bénéfique pour la
RD Congo en ce sens que ca lui a permis de subir moins d'impact que dans
d'autres économies plus ouvertes et avec une intermédiation
financière sophistiqué où les premiers impacts de la crise
consistaient dans une perte de la valeur des avoirs et ensuite par la perte
d'emploi formel.
Une telle situation soulève plusieurs questions. Il
s'agit tout d'abord :
1/ de comprendre comment une crise
financière née aux Etats-Unis
d'Amérique s'est transformée
en crise économique mondiale ;
2/ chercher à comprendre d'une part,
l'incidence de cette crise sur
les économies des Etats africains en
général, et plus
Particulièrement de la RD Congo dans
son secteur de mines ;
3/ d'autre part, prospecter les voies de sortie
de cette situation qui
constitue la question cruciale. Telles sont
les questions pour
lesquelles notre analyse essayera de
répondre tout au long de
notre étude.
02. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Après la formulation des questions de recherche ;
la section suivante tentera de répondre provisoirement aux questions
formulées d'où nous partirons de l'hypothèse selon
laquelle la solution thérapeutique pour diminuer l'impact de la crise
financière et économique internationale serait donc :
- l'amélioration de la gouvernance dans la
gestion des finances publiques quant à l'équilibre des
crédits votés et du niveau d'exécution de Budgets dudit
secteur ;
- l'application d'une politique budgétaire
adaptée se basant sur la méthode de « Budgets
Programmes » ;
- la création d'un marché boursier,
la création des industries de transformations de matières
premières ainsi que la promotion d'autres secteurs alternatifs tel que
l'agriculture dans notre pays afin de limiter tout risque due à cette
dépendance vers l'extérieur du pays.
Telle est l'hypothèse à pouvoir confronter aux
faits réels en vue d'une affirmation ou une infirmation au travers les
lignes qui suivent.
03. METHODES ET TECHNIQUES
UTILISEES
D'après Roger Pinto et Madeleine GRAWITS
« la méthode est une démarche intellectuelle au moyen
de laquelle un chercheur poursuit une vérité et la
démontre » (4(*)). Ainsi pour mener à bien notre étude,
nous nous sommes proposé de faire appel à des techniques
d'approches appropriées.
Nous utiliserons notamment la méthode descriptive qui
nous permettra de pouvoir qualifier et comparer les indicateurs de mesures
d'impact de la crise, car elle est basée sur la description du
phénomène à analyser ou de l'étude telle qu'elle se
présente. Cette méthode sera complétée par la
méthode historique (avant et après crise) dans son approche
diachronique. Cette approche consiste à étudier les faits selon
leur succession des temps (5(*)). Quant aux techniques nous recourons à la
technique documentaire, la technique statistique, l'enquête ainsi que
l'Internet.
04. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix sur lequel notre étude s'est appesantit
s'explique par la simple raison que la crise financière et
économique constitue un fléau mondial dont on doit en saisir les
répercussions pour pouvoir prendre les décisions bonnes et
adéquates au fonctionnement de l'économie. D'où la
nécessité de faire voir à tous nos lecteurs les enjeux de
ce fléau et de suggérer les actions qui doivent être
entreprises, les mesures décisives à prendre afin de
remédier à la crise et maintenir l'économie en
fonctionnement.
Toutes politiques économiques a pour
finalité : la réduction de la pauvreté ; ainsi
Pour ce faire, il était établi d'après le Document
Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté (DSCRP II) que le pays doit atteindre une croissance
économique robuste reposant sur des secteurs porteurs de croissance dont
celui de mines. Le secteur minier a été dès lors inscrit
comme source de croissance dans le cadre de la lutte contre la pauvreté
et de l'atteinte d'une croissance économique durable. Soucieux de
relancer le secteur minier, le Ministère de mines s'est donné
comme vision dans le cadre du DSCRP II ; de gérer les ressources
minières de la façon la plus durable sur base des textes
légaux, à travers les axes stratégiques suivants6(*) :
1/ Renforcer les capacités institutionnelles du
Ministère ;
2/ Intensifier les recherches géologiques et
minières ;
3/ Améliorer la gestion du Secteur pour un
développement durable ;
4/ Organiser l'exploitation minière ;
Les mines constituent, avec les autres secteurs de la vie
nationales tel que les infrastructures, l'agriculture et l'industrie, le pilier
sur lesquels nous bâtissons notre nouvelle économie.
Après l'indépendance, dominée par les
sociétés d'Etat, la politique minière de notre pays s'est-
révélé, non seulement, peu attractive pour les
investisseurs privés mais aussi, au fil des temps, d'un apport faible
à la croissance économique ; En effet, les études
statistiques menées alors par le Ministère des Mines, avaient
démontré la baisse drastique du volume d'investissements et de la
production minière dans la période allant de 1967 à 1996.
Le nombre de sociétés minières opérationnelles est
passé de 38 en 1967 à 7 en 1997, période régie par
la Loi minière de 1981.
C'est pour pallier à l'effondrement de
l'activité minière dans notre pays et voir le secteur minier
jouer un rôle déterminant que la république
Démocratique du Congo a adopté une politique minière plus
ambitieuse matérialisée par le code minier promulgué en
juillet 2002. L'application de ce Code pendant 10 ans nous a permis de
constater avec satisfaction l'accroissement de l'activité
minière. En effet, de 7 entreprises minières en 1997, la
République Démocratique du Congo compte à ce jour 35
sociétés minières en phase d'exploitation.
Cependant, le monde étant en perpétuelle
mutation et pour faire face aux nouveaux défis, la République
Démocratique du Congo a l'obligation d'adapter son arsenal juridique,
plus spécialement le Code Minier, au cadre institutionnel et aux
engagements internationaux comme l'a souhaité le Chef de l'Etat dans son
discours d'investiture du 20 décembre 2011, nous citons :
« Traditionnel moteur de croissance de l'économie congolaise,
le secteur minier sera soumis à des profondes reformes afin de le rendre
plus efficace et d'améliorer sa contribution à l'enrichissement
de la nation et des congolais.... ».
En effet, il eut lieu de l'harmoniser notamment avec la
Constitution et les engagements internationaux pris par la République
Démocratique du Congo en vue d'améliorer davantage le climat des
affaires et ainsi, attirer les investissements. Il a s'agit
particulièrement de notre adhésion à la SADC et à
l'OHADA.
Par la suite, cette politique a été
améliorée notamment par l'engagement à instaurer des
meilleures pratiques de gestion avec l'adhésion de notre pays au
processus de Kimberley pour le diamant, et d'autres initiatives promotrices de
la transparence dans le secteur minier. Dix ans après la mise en oeuvre
de cette politique, force est de constater un attrait significatif des
investissements évalués aujourd'hui à un peu plus de 15
milliards de dollars américains ; une production croissante dont
celle du cuivre qui est passé de 19.000 tonnes en 2002 à 620.000
tonnes en 2012 et celle de l'or quasiment inexistante en 2002, remontée
à 212 kg en 2007 pour atteindre en 20121 3.000 kg, ainsi qu'une
contribution importante du secteur minier au PIB de 25%.7(*)
Ainsi dans notre travail, nous essayerons de mieux analyser la
crise afin d'en savoir les conséquences susceptibles de nous servir des
leçons dans nos décisions économiques. Les
résultats de cette étude peuvent aider à élaborer
des politiques et stratégies pour faire face à de possibles
crises futures que nous pouvons avoir à affronter.
05. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU
SUJET
Toute démarche scientifique procède par un
découpage de la réalité. Il n'est pas possible
d'étudier, de parcourir tous les éléments influents
jusqu'aux extrême limites de la terre et jusqu'au début des
temps (8(*)). La
délimitation du sujet revêt donc une importance majeure dans la
mesure où elle permet de travailler en profondeur au lieu d'être
superficiel. (9(*))
La crise financière internationale actuelle est sans
doute la pire que le monde ait connue touchant tous les pays de la
planète allant des pays industrialisés au pays non
industrialisés. Ainsi compte tenu de l'immensité des champs
d'action, nous avons essayé de le réduire temporellement et
géographiquement. Du point de vue temporel, notre période
d'examen va de 2000 à 2012 et du point de vue géographique, notre
travail porte sur l'économie de la RD Congo, précisément
dans son secteur Minier.
06. CANEVAS DU TRAVAIL
Notre travail commence par une introduction, se suit de quatre
chapitres, dont :
· Le premier expose les
généralités sur les concepts de base utilisés dans
la présente étude ;
· Le deuxième présente l'économie et
le Secteur Minier congolais avant et après la crise
financière internationale;
· Le troisième aborde la crise financière
et économique internationale et ses incidences sur le Secteur Minier
congolais et enfin ;
· Le quatrième donne les voies de sortie de la
crise.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES CONCEPTS
DE
BASE
Dans ce premier chapitre nous exposons les
généralités sur les concepts de base utilisés dans
la présente étude. Nous parlerons du mode de production
capitaliste (ou le capitalisme) et de la mondialisation, de leurs origines et
développements, de leurs caractéristiques, leurs mutations, leurs
acteurs; Nous parlerons ensuite de la crise actuelle et évoqueront
certaines crises passées comme celle du peso mexicain, celle asiatique
et, enfin nous analyserons la crise actuelle pour faire ressortir sa dimension
financière.
1.0. Introduction
Comment arriver à présenter un travail objectif
et scientifique pouvant avoir d'apport positif à des recherches
ultérieures ? En d'autres termes, quelle méthode utiliser
pour éviter la subjectivité effrayante et déroutante des
données scientifiques fournies par certains auteurs à propos de
la crise financière et économique internationale ?
Cette question est un cri d'honnêteté
scientifique dont nous avons été l'objet lors de nos recherches
sur les travaux déjà effectués dans le cadre de notre
sujet. Les contradictions dont est sujette cette crise pour bon nombre
d'auteurs nous ont causé beaucoup de difficultés dans
l'élaboration de cette première partie du travail. De grandes
figures comme Michelle AGLIETTA et Karl POLANYI et tant d'autres nous ont non
seulement étonnés mais aussi encouragés dans la
formulation de notre sujet.
La crise financière des subprimes, qui a
éclaté en août 2007, est loin d'être achevée
deux ans après. Elle touche en pratique l'essentiel du système
bancaire et financier, et pas seulement les crédits hypothécaires
accordés aux ménages américains risqués (les fameux
subprimes). Elle soulève de redoutables interrogations sur les
avantages et les inconvénients des procédures de titrisation, sur
le rôle des innovations financières dans le transfert des risques
et donc leur traçabilité, sur le contrôle interne des
risques et l'organisation même des systèmes de contrôle
prudentiel et de supervision bancaire, sur le dispositif général
de régulation bancaire et financière. Ainsi, pour bien comprendre
l'ampleur de la crise financière déclenchée et qui gagne
l'économie, nous n'analyserons pas seulement ses causes
immédiates mais aussi ses causes profondes dans le passé et
actuellement.
1.1. CAPITALISME
Dans cette section nous mettons à l'avant
l'évolution du capitalisme dès son origine, ses
caractéristiques et ses différents acteurs.
1.1.1. Bourgeon, floraison et
définition
1.1.1.1. Bourgeon et
développement du capitalisme
Les origines du capitalisme sont toujours sujettes à
des controverses ; son histoire est grosso modo recensée,
analysé et connue. Il existe depuis plus longtemps qu'il n'est
généralement reconnu : Fernand Braudel situe ses débuts au
XIIe siècle en Italie. Il a émergé à partir de
l'économie de marché, elle-même distinguée de la
« vie matérielle » décrite dans son monumental
ouvrage (10(*)).
Le capitalisme est permis par cette forme particulière
d'institution qu'est le private market, solution
imaginée par certains marchands médiévaux pour contourner
les règles trop contraignantes des public markets (foires et
bourses officielles et réglementées des bourgs et des villes
où se joue l'économie de marché).
Dans le private market, le négociant
décide de s'interposer entre le producteur et le consommateur, utilisant
à cette fin deux avantages déterminants : l'information (sur les
conditions de commercialisation et de production du bien concerné) et
l'argent comptant (avec lequel il peut nouer une transaction en anticipant sur
le marché).
La sémantique fixe assez tôt (suivant les cas au
XVIe ou au XVIIe siècle) la différence de nature entre le «
marchand » (hawanti du souk des pays d'islam, sogador
indien, mercante a taglio italien, Krämer allemands et
salesman anglais) et le « négociant », ce prototype
du capitaliste (tayir, katari, negoziante, Kaufmann et merchant).
Son domaine d'activité initial est le commerce au long
cours, le seul à séparer suffisamment les sphères de
consommation et de production pour procurer à celui qui peut les relier
directement des profits d'une ampleur inimaginable auparavant.
Ainsi permet-il une accélération décisive
de l'accumulation du capital entre les mains de quelques acteurs seulement, qui
sont repérables dans les villes d'Italie du Nord dès le XIIe
siècle, à Paris, au XIIIe, en Allemagne et Hollande au XIVe, au
Portugal et en Espagne après. C'est pourquoi le bourgeon du capitalisme
est selon F. Braudel le « haut profit », et non pas les gains
modestes que permet selon la doxa traditionnelle le jeu de la
concurrence marchande arrivée à maturité. Sous toutes les
latitudes, ces premiers capitalistes sont proches du Prince.
Éric Hobsbawm croit que l'Angleterre a
été le premier pays à entrer dans la production
capitaliste (11(*)).
Toutefois, il date son émergence là où la croissance du
pays trouve en elle-même de quoi poursuivre son mouvement ascensionnel.
Selon ce dernier, elle est la première à s'engager dans ce mode
de production lors de la révolution industrielle car les conditions
favorables à ce décollage s'accumulaient depuis plusieurs
siècles. Par exemple, la forte concentration des terres en Angleterre
aux mains d'une classe d'entrepreneurs agricoles et la concentration du pouvoir
au sein d'un État centralisé s'effectuèrent sur plusieurs
siècles et sont parmi les éléments les plus importants
à retenir pour comprendre le développement d'une agriculture
capitaliste et par la suite d'une industrie capitaliste.
La diffusion du capitalisme dans la société
occidentale est en revanche bien tardive. En France, il ne se trouve un nom
qu'au milieu du XIXe siècle, soit bien après le démarrage
de la révolution industrielle. Fernand Braudel situe les
premières citations significatives aux alentours de 1850 : Louis Blanc
dans sa polémique avec Frédéric Bastiat - «
appropriation du capital par les uns à l'exclusion des autres »
(1850) -, et Joseph Proudhon - « régime économique et social
dans lequel les capitaux, sources de revenu, n'appartiennent pas en
général à ceux qui les mettent en oeuvre par leur propre
travail » (1857).
1.1.1.2. Approche
définitionnelle du capitalisme
La définition du capitalisme est problématique
car celui-ci n'a pas une seule forme mais change presque à tout moment
des formes. Ainsi nous partirons d'abord par la définition
étymologique. Etymologiquement le capitalisme vient du latin
« capitalis », de « caput » la
tête au sens possession d'animaux (cheptel). La définition
économique du capitalisme n'est apparue qu'au XVIe siècle.
Le capitalisme peut être considéré
à quelques exceptions près comme étant la structure
économique de base des sociétés contemporaines. Il
imprègne l'ensemble de notre société et de notre mode de
vie, mondialement, régionalement et nationalement.
Selon Wood, le capitalisme est un mode de production de la
richesse sociale où les acteurs sont dépendants du marché
pour accéder à leur moyen de subsistance (12(*)). Cette dépendance au
marché force les individus à entrer en compétition pour se
procurer leurs moyens de subsistance.
Pour les marxismes le capitalisme est un système
politique, économique et social dont le principe fondamental est la
recherche systématique de plus-values obtenues grâce à
l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de
production et de distribution. Leur but est de transformer la plus grande
partie possible de ces plus-values en capital supplémentaire qui
engendrera à son tour davantage de plus-values.
Généralement le capitalisme peut être défini comme
le régime économique et juridique d'une société
dans laquelle les moyens de production n'appartiennent pas à ceux qui
les mettent en oeuvre (13(*)).
Sur ce point il nous conviendrait de signaler la remarquable
plasticité du capitalisme et sa capacité à muer dans le
temps et dans l'espace. La durée écoulée depuis
l'industrialisation et en évidence une propriété
remarquable du capitalisme, qui est sa faculté d'évolution :
« Insistons sur cette qualité essentielle, pour une histoire
d'ensemble du capitalisme : sa plasticité à toute épreuve,
sa capacité de transformation et d'adaptation».
1.1.2. Mutations du capitalisme
Dans ce deuxième point nous vous présenterons
les différentes formes historiques du capitalisme en nous concentrant
sur les transformations socio-historiques des formes d'exercice du
contrôle de la propriété privée. Il s'agira d'un
survol de près de trois cents ans d'histoire définissant les
propriétés du capitalisme entrepreneurial, du capitalisme
organisationnel et finalement du capitalisme financier car le capitalisme n'est
pas un système stationnaire mais plutôt dynamique.
1.1.2.1. Capitalisme industriel
entrepreneurial
Le développement du capitalisme industriel
entrepreneurial s'appuie sur deux choses fondamentales qui constituent les
conditions d'existence de la production capitaliste. Il s'agit
premièrement de la forme moderne de la propriété
privée et, deuxièmement, de l'existence du travailleur
libéré de la structure de la société
traditionnelle.
A. Propriété
privée
Si nous nous référons à la conception
qu'a Michel FREITAG de la forme moderne de la propriété
privée, celle-ci est simplement une forme de droit de
propriété c'est-à-dire que c'est un droit exclusif
reconnu sur une chose. C'est un droit d'user, de jouir et de disposer librement
d'un bien (14(*)).
Cependant, il est à signaler que vers
les XVIe et XVIIIe siècles des efforts politiques ont été
consentis afin d'éliminer les terres communales à usage collectif
entraînant ainsi la transformation de la paysannerie en une main d'oeuvre
salariée dépendante du marché. Il nous conviendrait ici de
signaler qu'il était impossible de concevoir le monde capitaliste dans
l'ordre féodal.
Trois mutations étaient nécessaires :
- la marchandisation libre de la terre ;
- la possession de cette terre par des hommes désireux
d'accroitre la production, de commercialiser afin de
réaliser
un profit. Et enfin,
- la salarisation de la population rurale.
Ainsi l'ancienne économie collective entre les
années 1760 et 1830 disparaîtra par les enclosures (15(*)) et d'autres mesures. La terre
se transformant en marchandise, les forces du marché et de la libre
entreprise pouvaient se déployer assurant un développement de
plus en plus «rationnel» de l'économie anglaise.
B. Travailleur libre
Parallèlement à la destruction de l'ordre
féodal et donc de la paysannerie, se développa un
prolétariat agricole anglais. Il s'avérait en effet facile de
transformer un paysan en un ouvrier rémunéré à la
pièce, ce qui en même temps constituait le coup d'envoi du
capitalisme industriel britannique. Le marchand qui louait la machinerie ou
encore fournissait les matières premières nécessaires
à la production de son produit pouvait ainsi le racheter, une fois
terminé, à un travailleur à domicile pour les revendre sur
des marchés plus grands. La simple croissance de ce commerce
créait inévitablement les conditions rudimentaires d'un
précoce capitalisme industriel (16(*)).
En résumé, sous le régime du capitalisme
industriel entrepreneurial, le peuple anglais se retrouve dans la situation
contradictoire suivante: alors qu'il est l'auteur collectif de la richesse
sociale, le créateur de la richesse collective et de la base
matérielle de la richesse nationale, il se voit
détaché complètement de toute communauté et de la
vie politique de sa nation. Cette situation conduira à la
révolution managériale et le développement de la grande
entreprise en Amérique ouvriront la porte à de grands changements
dans la forme du capitalisme.
1.1.2.2. Capitalisme
organisationnel
Le capitalisme organisationnel s'est quant à elle
appuyé sur deux choses fondamentales qui constituent les conditions
politiques de la convention collective ainsi que l'impact de certains
changements interne dans sur le comportement de la corporation et des cadres.
A. Conditions politiques de la convention
collective
Contrairement à leurs homologues anglais, les
travailleurs américains jouissaient donc d'une mobilité
incomparable dans l'espace riche et ouvert de tout le territoire
américain, ce qui augmentait leur force de négociation à
l'intérieur du marché du travail. Ils se retrouvaient avec un
accès de facilité à la propriété, de
meilleurs salaires et une plus courte journée de travail que les
travailleurs britanniques.
Cependant, et davantage au dernier quart du XIXe
siècle, la croissance rapide des industries s'était
effectuée dans le plus grand désordre provoquant la
détérioration des conditions de vie des travailleurs et, de
là une lutte entre les dirigés et les dirigeants qui se
dénouera dans le compromis fordiste. Selon FREITAG (17(*)), ce compromis incitera l'Etat
à léguer son rôle de créateur d'un système de
droits universels au profit de certaines organisations.
B. Corporation et Cadres
Ces changements internes de l'entreprise américaine
étaient accompagnés d'un phénomène de concentration
du capital qui allait entraîner une modification des statuts juridiques,
économiques et sociaux de l'entreprise. Depuis la formation au XIXe
siècle des entreprises à responsabilité
limitée, un élargissement illimité de l'actionnariat
direct permettait à l'entreprise de se financer via le marché
boursier. Cependant ce phénomène de centralisation et de
concentration du capital américain a eu pour effet de dénaturer
la figure de l'entrepreneur au profit de celle du magnat d'industrie, un
spéculateur financier.
Ceci s'explique du fait qu'à l'intérieur de ces
nouvelles corporations, la complexification des activités rendait la
gestion tout à fait impossible par un seul individu. Dès lors,
une équipe de cadres insérée hiérarchiquement dans
la technostructure de l'entreprise s'employaient à des activités
de gestion. L'institutionnalisation de la convention collective eut pour effet
de transformer le mouvement syndical en gestionnaire de conflit d'entreprise et
de dépolitiser le travail dans la société. C'est sur les
bases de l'organisation dépolitisée et éclatée que
le capitalisme financier a pu s'enraciner dans l'économie.
1.1.2.3. Capitalisme financier
La mutation du capitalisme organisationnel au capitalisme
financier se réalise, selon FREITAG, sur le plan d'un déplacement
de l'exercice du contrôle de l'entreprise.
A. Crise du fordisme aux Etats unis
Comme le souligne M AGLIETTA, l'ouverture financière
est le résultat de la conjonction de la crise du fordisme et de
l'amplification de l'intégration économique. La crise du fordisme
provient essentiellement de l'épuisement de l'augmentation de la
productivité aux États-Unis. La baisse de la rentabilité
des entreprises, l'inflation, la rigidité des structures industrielles
et la compétition internationale (en particulier du Japon et de
l'Allemagne) forcèrent le Président de la Réserve
fédérale à effectuer un changement important dans la
politique monétaire américaine.
L'augmentation volontaire et ininterrompue (1979-82) du taux
d'intérêt obtenue par une politique de restriction du
crédit a provoqué non seulement une récession
économique mais elle entraîna également une transformation
fondamentale de l'économie américaine.
B. Développement de
l'épargne institutionnelle et de la finance mondiale18(*)
Le déploiement de la finance nécessita
d'importantes modifications législatives et de nouveaux acteurs
financiers pour briser la structure productive instituée avec le
compromis fordiste. En effet, le Crash de 1929 et la dépression des
années "30 avaient forcé les législateurs à
encadrer sévèrement l'activité financière
nationale.
Or, le compromis fordiste joint à la vitalité de
l'économie américaine de la belle époque enrichit
considérablement les caisses de retraite et le niveau
général de l'épargne privée. Ces fonds de placement
qui n'avaient pas été légiférés sous le New
Deal se transformèrent, par leur ampleur croissante, en puissants
centres financiers libres de toute réglementation gouvernementale. La
croissance rapide de ces institutions entrait directement en concurrence avec
l'un des piliers de la stabilité de l'investissement industriel :
les banques.
Ces dernières coincées dans leurs
activités de financement traditionnelles, n'arrivaient plus à
faire compétition à ces fonds qui offraient des taux de rendement
de loin supérieurs à ceux offerts par les dépôts
bancaires. Elles effectuèrent d'énormes pressions sur le
gouvernement américain pour modifier le cadre législatif afin de
faciliter leur intégration sur ces marchés prometteurs, ce
qu'elles ont pu obtenir. Les banques et les institutions de placement
participèrent de ce fait au déploiement mondial de la finance et
à l'accumulation de titres financiers sur les marchés boursiers
internationaux. Favorisées par le contexte d'après-guerre, les
entreprises américaines pouvaient non seulement se réorganiser
partout dans le monde, mais leurs intérêts se «
dénationalisèrent ».
La concentration des titres au sein de ces institutions
financières permit le déploiement d'un marché financier
autonome hors du contrôle des cadres salariés de l'organisation
capitaliste. Contrairement au capitalisme organisationnel dont La
stabilité de l'accumulation à long terme était son
objectif celui-ci insiste sur la maximisation des gains en capitaux.
1.1.3. Caractéristiques du
capitalisme (19(*))
Le capitalisme est fondé sur :
· l'entreprise privée (il peut exister un
capitalisme d'Etat);
· la liberté des échanges ;
· la recherche de profit considéré comme
une contrepartie au risque encouru ;
· l'accumulation du capital ; et aussi,
· le progrès technique
Dans la pratique chacune de ces caractéristiques peut
être plus ou moins accentuée, donnant à la notion de
capitalisme une grande diversité des formes. Pour le capitalisme, tout
tend à devenir marchandise et en premier lieu l'homme, (la santé,
le sang, les organes, la procréation...), l'éducation, la
connaissance, la recherche scientifique, les oeuvres artistiques, etc.
1.1.4. Acteurs du capitalisme
En parlant des acteurs du capitalisme nous retiendrons qu'au
cours de l'histoire, le capitalisme a été associé à
diverses figures d'acteurs qui ont correspondu ou correspondent encore à
autant des symboles. Ainsi les acteurs du capitalisme et leurs fonctions dans
ce système sont :
1.1.4.1. Entrepreneur
Il produit certains biens ou services, en tel lieu ou en telle
quantité. Il peut être propriétaire en tout ou partie de
l'outil productif, ou seulement être salarié de l'entreprise qu'il
dirige. Cette dernière crée la richesse (production), emploie des
salariés et leur distribue une partie de la valeur ajoutée sous
la forme de salaire. Si l'activité est rentable, la production
s'accroît, le nombre de salarié augmente le capital s'accumule.
1.1.4.2. Investisseur
Il apporte des fonds à l'entreprise, soit en entrant
dans son capital, soir en lui apportant les liquidités dont elle a
besoin. Il attend de ses investissements qu'ils lui rapportent, le taux de
rentabilité des différents investissements possibles orientant sa
décision finale d'investissement. En échange, il donne à
l'entreprise les moyens de ses ambitions.
1.1.4.3. Banque
Elle sert d'intermédiaire entre les épargnants
et les entreprises dans les cas où ceux-ci ne peuvent se rencontrer
directement. Elle permet ainsi de rapprocher ceux qui détiennent une
capacité de financement et ceux qui en ont besoin. Elle sert à
financer l'activité de production.
1.1.4.4. Salarié
Il échange son travail contre un salaire. Il attend de
ce salaire qu'il lui permette de vivre dignement et qu'il
bénéficie des fruits de la prospérité de
l'entreprise.
1.1.4.5. Etat
Il fixe les règles de fonctionnement des
marchés, encadre les activités de production, réglemente
le travail en fixant par exemple un niveau de salaire minima ou une
durée maximale de travail, oriente les décisions des acteurs
(notamment par le biais de la politique fiscale) ou palie certaines carences
des marchés (celui du logement par exemple). Aucune économie,
aussi « libérale » soit elle, n'ignore
l'intervention de l'Etat.
Ce schéma est évidemment simplificateur. Il n'en
permet pas moins de mieux identifier les principaux dysfonctionnements et
excès du capitalisme du coté des différents acteurs, qu'il
s'agisse de l'entrepreneur et de l'entreprise (les délocalisations, les
patrons voyous, les parachutes dorés, etc.), de l'investisseur (la
complexification de la finance, l'émergence de nouveaux acteurs de la
finance plus opaques et potentiellement dangereux, le dumping fiscal et
l'évasion fiscale, etc.) ou des banques (la prise de risque
inconséquente, l'absence de transparence, la restriction du
crédit).
Pour conclure cette première section nous signalerons
la nécessité pour le mode de production capitaliste à
produire à une échelle sans cesse plus grande l'incite ainsi
à une extension perpétuelle du marché mondial. Autrement
dit, « la base de production capitaliste est constitué par le
marché mondial lui-même » (20(*)), de telle sorte que la
mondialisation est constitutive au capitalisme
1.2. Mondialisation
Cette deuxième section est consacrée à la
mondialisation de ce fait nous parlerons de son évolution car ceci pose
d'énormes soucis vu que ce phénomène est mieux connu vers
les années 80-90 alors qu'en réalité il est très
ancien, aussi nous l'avons défini en nous référant d'abord
aux auteurs qui nous ont précédés, puis d'une
manière générale pour mieux cerner la nature du
phénomène, nous avons parlé de certains acteurs vecteurs
de la mondialisation c'est-à-dire ceux là même qui ont
participé à sa diffusion de part le monde, ensuite de ses
différentes configurations ou phases car ce phénomène
n'est pas statique mais dynamique ; puis, nous avons atterrit par ses
différents avantages et inconvénients.
1.2.1. Evolution et
définition de la mondialisation
1.2.1.1. Origine de la
mondialisation21(*)
Le phénomène de la mondialisation est mieux
connu vers les années 80-90, mais détrompons-nous car la
mondialisation n'est pas un phénomène nouveau mais plutôt
le résultat de la longue histoire de l'humanité ; de ce fait
un rappel historique s'impose.
Jusqu'au début du XVIe siècle, le
monde vécut sous la forme plus ou moins autarcique, sans beaucoup de
communications les uns avec les autres. Cependant, nous ne pourrons pas faire
abstraction des routes maritimes commerciales établies par les Grecs en
mer méditerranéenne du VIIe au IIe
siècle avant J.C, ainsi que des routes (surtout terrestres) permettant
l'échange de la soie et les épices entre l'Europe et les pays
asiatiques à partir du XIIIe siècle.
A partir du XVe siècle, le
développement des sciences et des technologies (surtout celui des
instruments de navigation) permet aux Européens non seulement de
découvrir des nouveaux mondes mais également, d'établir
des relations commerciales avec les populations locales, et conduisant aussi
à une flexibilité des frontières des Etats, les influences
économiques mais aussi culturelles entre eux, deviennent de plus en plus
marquées.
Les mots de "mondialisation" et "globalisation" n'apparaissent
réellement qu'à la fin des années 50, et décrivent
de manière neutre des phénomènes qui, jusqu'alors
régionaux ou nationaux, deviennent mondiaux. Enfin, c'est dans les
années 80, que le mot "mondialisation" prend une connotation fortement
économique, et dans les années 90, le mot "globalisation" s'est
largement imposé dans l'analyse financière pour décrire
les "modifications qui se sont produites dans la répartition des
mouvements de capitaux entre les grandes régions du monde". C'est alors
que se pose la question sur la nature de la "mondialisation et la
globalisation" et de quoi s'agit-il exactement.
1.2.1.2. Approche
définitionnelle de la mondialisation
Etant de plus en plus pris par cette vague de la
mondialisation, l'opinion comme nous venons de le dire essayera de donner une
définition à cette notion de mondialisation, ce qui par ailleurs
ne sera pas chose facile.
Cette notion de la mondialisation est une notion difficile
à définir et même le grand nombre d'ouvrage parut
déjà et qui viennent de paraitre (22(*)) à ce sujet le prouvent
car cette notion reste confuse. D'où nous donnerons certaines
définitions.
La mondialisation peut alors se définir comme le
passage d'une économie internationale conçue comme un
agrégat d'économies nationales et locales différant entre
elles par leurs principes de fonctionnement et de régulation, à
une véritable économie de marché planétaire,
gouvernée par un système de règles uniformes. (23(*)) On peut aussi reprendre la
définition de Percy BARNEVIK: « il dit que la mondialisation
est la liberté pour chaque société d'investir où et
quand elle veut, de produire ce qu'elle veut, d'acheter et de vendre ce qu'elle
veut, tout en supportant le moins de contraintes possibles en raison de la
législation sociale » (24(*)).
La mondialisation peut être définie d'une
manière générale comme étant le processus
d'ouverture de toutes les économies nationales sur un marché
devenu planétaire (25(*)). Elle est favorisée par
l'interdépendance entre les hommes, la déréglementation,
la libéralisation des échanges, la délocalisation de
l'activité, la fluidité des mouvements financiers, le
développement des moyens de transport, de
télécommunication...
Mais de tout ce qui précède nous remarquons que
l'essence même de la mondialisation réside dans la constitution
d'un marché mondial.
1.2.1.3. Marché
Dans ce point nous essayerons tout d'abord de définir
le marché puis nous distinguerons ses différents types (le
marché financier et le marché monétaire) ensuite nous
parlerons de leurs différentes spécificités (intervenants
et institutions, compartiments etc.).
A. Définition du marché
Le marché est défini comme étant une
logique fondamentale caractérisant le système d'échange
libre et comportant des réalités, des données, des parties
qui sont spécifiques à savoir le libre marchandage, l'existence
du prix, d'unité monétaire et aussi de recherche de profit
(26(*)). Nous ajouterons que le
marché existe parce qu'il y a la recherche de profit et leur
satisfaction, sa définition varie d'un endroit à un autre car
dans certains endroit il y a des échanges sans profit ou encore sans
unité monétaire, c'est-à-dire, il y a certains concepts
cités dans la définition moderne qui sont exclus.
Ainsi dans le marché nous pouvons distinguer : le
marché financier, le marché monétaire, le marché du
travail et le marché des biens et services.
B. Types de marchés
Ici nous parlerons des différents types de
marché en nous limitant seulement à quatre dont le marché
financier, le marché monétaire, le marché de travail
etc.
a. Marché monétaire
Ce marché peut être définit comme le lieu
sur lequel sont émis et échangé les titres à court
et à très court terme (27(*)). Il est le marché de la liquidité et a
deux compartiments qui sont : le marché bancaire et le
marché monétaire.
b. Marché financier
Le marché financier peut être défini comme
le marché sur lequel sont émis et échangés les
titres à long terme d'une durée supérieure à sept
ans : les actions et les obligations (28(*)). Il est caractérisé par deux
compartiment dont le marché au comptant et le marché à
terme
c. Marché du travail
Le marché du travail est ce marché particulier
où s'échangent une offre de travail émanant des
ménages salariés et une demande de travail émanant des
entreprises, et où se déterminent les niveaux d'équilibre
du taux de salaire et de l'emploi (29(*)). Ici nous pouvons être en situation de
travail homogène c'est-à-dire que tous les salariés ont
la même qualification, et de ce fait ils ont le même taux de
salaire ou de travail hétérogène c'est-à-dire que
le niveau de qualification diffère de ce fait du taux de salaire
aussi.
d. Marché des biens et de services
Le marché d'un bien ou d'un service est le lieu de
rencontre de l'offre et de la demande où se fixe le prix et les
quantités échangées, c'est aussi par le marché que
les offreurs savent ce qu'ils doivent produire en fonction de la demande et du
prix du marché. 30(*)
Il sied de signaler que tout comme le capitalisme la
mondialisation ne se développe pas sans acteurs car ceux-ci lui ont
permit de se propager dans tous les recoins de l'espace pour qu'il n'y ait plus
de territoire enclaver ou pour permettre une déterritorialisation.
1.2.2. Acteurs vecteurs de la
mondialisation
La question sur les acteurs vecteurs de la mondialisation a
donné lieu depuis le début des années 1990
à une abondante littérature (31(*)). Ainsi parmi ces acteurs nous
pouvons avoir.
1.2.2.1. Les Etats
Ils sont comme les 1ers acteurs-vecteurs de notre
mondialisation car ils ont toujours, dans l'histoire, cherché à
contrôler les échanges. Les plus puissants des États sont
des acteurs. Les plus pauvres ou ceux qui s'intègrent mal sont
plutôt des victimes, exploitées dans leurs ressources naturelles
ou humaines, réduites parfois au rang d'États poubelles pour les
déchets des plus riches.
Mieux, depuis la Révolution industrielle ils ont
étendu au monde la volonté de commercer. Et depuis 1945, ils
n'ont eu de cesse de libéraliser les économies et les
échanges pour toutes les productions humaines, bien au-delà des
productions industrielles. Ils ont même créé des outils
pour cela : Organisation mondiale du commerce, Fonds monétaire
international, Banque mondiale, et même ONU, devenus à leur tour
acteurs-vecteurs (émancipés de leurs géniteurs) de la
mondialisation.
1.2.2.2. Institutions
internationales
La mondialisation se manifeste aussi par la création et
le développement de diverses institutions et organisations
internationales. En parlant de celles-ci nous faisons bien sûr allusion
aux institutions internationales de Bretton woods, à savoir :
- le Fond monétaire international
(FMI) : il fournit aux pays membres une aide à
court terme (pour financer les déficits temporaires de leur balance des
paiements). Le FMI jouait 2 rôles celui du gendarme tout d'abord car il
veille au respect strict des règles fixées par les pays
alliés et aussi le rôle de pompier ou d'ambulancier car il vient
au secours des pays en difficultés ;
- la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) ; banque mondiale
aujourd'hui accordait une aide à long terme pour la reconstruction
(aujourd'hui pour financer les programmes de développement des
PVD) ;
- le General agreement on Tariff and
Trade (GATT) : elle est venu pour combler le vide laisser
par l'OIC qui fut une organisation mort née puisque la charte ne fut
jamais ratifiée par les USA notamment. A l'origine le GATT est un simple
accord de commerce. Par la force des choses, il est devenu une organisation
dont l'objectif est de libéraliser le commerce mondial et non pas de
parvenir à un libre échange généralisé.
1.2.3.3. Firmes
transnationales
Les firmes transnationales, c'est-à-dire les
entreprises ou les sociétés financières ayant, à
partir d'une base nationale, implanté plusieurs filiales dans plusieurs
pays, et ayant une stratégie et une organisation conçues à
l'échelle mondiale, sont devenues des opérateurs décisifs
de la société internationale (32(*)). Elles structurent l'essentiel du commerce
international, des flux financiers et des transferts de technologie, et jouent
par conséquent un rôle politique déterminant, elles ont
fait du monde leur espace de compétition et de déploiement,
contribuant à l'uniformisation des modes de vie (Mac Donald, Coca-Cola,
fabricants d'outils de communication).
1.2.2.4. Autres acteurs
Pour continuer avec les acteurs de la mondialisation Dans le
sillage des multinationales, toutes les organisations transnationales comme les
Organisations non gouvernementales ONG et Organisations intergouvernementales
OIG, agences de presse, associations de défense de l'environnement,
sectes et maffias, sont aussi des acteurs puissants. Ainsi que d'autres groupes
qui apparaissent de plus en plus durant ces vingt dernières
années comme le G6, le G7, le G8 le G14 ou encore le G20.
Enfin nous ne terminerons pas ce point sans oublier de citer
l'individu lui-même comme un des acteurs vecteurs de la mondialisation
qui, contraint ou libre, migre ou voyage, utilise ou non les moyens de
communications et de transports modernes, profite de la mondialisation ou la
subit. La mondialisation tout au long de son évolution a su s'adapter
depuis ses débuts jusqu'aujourd'hui, embrassant diverses dimensions et
configurations dont la plus dominante lui confère sa forme.
1.2.3. Phases de la mondialisation
ou ses configurations
Nous pouvons parler de trois configurations de la
mondialisation allant de la configuration internationale, la configuration
multinationale et enfin celle de la globalisation (33(*)).
1.2.3.1.
Internationalisation
Cette première configuration est
caractérisée par les échanges entre les nations. Elle ne
nous fait pas savoir sur les unités de production car à ces
époques c'est-à-dire 16ème
,17ème et 18ème siècle, elles
n'existaient pas. Par là nous remarquons que dans cette première
configuration c'est donc l'Etat qui jouait le rôle primordial
influencé par le mercantilisme et les physiocrates.
1.2.3.2. Multinationales
Dans cette deuxième configuration autour des
années 1900-1960 nous assistons à un changement de rôle ou
d'acteur principal car ici ce ne plus l'Etat mais les multinationaux. Ce fait,
cette deuxième configuration est caractérisée par les
échanges commerciaux entre les multinationaux.
1.2.3.3. Globalisation
Enfin dans la dernière configuration nous avons
assisté à une transformation du capital qui est devenu
fondamentalement financier et comme le capital le marché aussi a
changé en s'élargissant et celui-ci est devenu universel couvrant
tous les coins du globe.
Pour conclure ce point nous il nous conviendra de signaler que
le passage d'une configuration à une autre ne s'est pas fait
instantanément car il faut un certains nombres
d'événements comme la Révolution industrielle (RI),
l'émergence des entreprises, l'apparition des grandes
sociétés monopolistiques pour que la structure des
échanges commerciaux soit modifiée. La mondialisation est la
mutation récente d'un vieux processus influençant sur de nombreux
domaines, dont l'économie et comme tout phénomène
amène avec elle et même dans ses différentes configurations
des avantages et des désavantages.
1.2.4. Avantages et
désavantages de la mondialisation
1.2.4.1. Avantages de la
mondialisation
Parmi les avantages l'une de plus importantes est sans doute
l'exportation de la technologie, car en s'exportant les entreprises exportent
avec elles leurs techniques, leurs connaissances qui contribuent au savoir et
à l'alphabétisation des régions concernées. Les
pays du Sud ont été les premiers bénéficiaires, les
firmes transnationales qui s'implantent dans ces pays investissent et
participent à leur développement et ces firmes permettent aux
pays du sud de pouvoir exporter vers le marché du nord grâce
à l'ouverture des marchés.
1.2.4.2. Inconvénients
Plus nombreux que les avantages, les inconvénients
concernent essentiellement les Etats, leurs habitants et biens publics en
général. On constate que :
Ø les entreprises remplacent le rôle de l'Etat en
matière de décisions économiques, voir
stratégiques.
Ø l'écart entre pays du Nord et pays du Sud se
creuse, au détriment des valeurs civiques, sociales, environnementales
et humanitaires.
La liberté de circulation des capitaux et la
financiarisation qui s'en est suivie ont aggravé les facteurs
d'instabilité financière induisant ainsi à des nombreuses
perturbations c'est-à-dire des crises financières34(*).
1.3. Crises financières
Le capitalisme n'a jamais avancé sans crises. Parfois
confondues avec les cycles économiques, qui sont des fluctuations
jugées normales car correspondant aux ajustements à court terme
de l'offre et de la demande et à long terme à des puissantes
mutations technologiques. Ces crises peuvent revêtir différentes
formes : de change, bancaire, boursière, immobilières etc.
Compte tenu de la multitude de ces crises nous nous
appesantirons sur certaines et ne ferons que citer les autres pour faire
ressortir la relation qu'il y a entre les différentes crises
financières et surtout la crise actuelle avec le capitalisme
néolibéral, et c'est sur ça que sera basé la
présente section, mais tout d'abord nous commencerons par définir
qu'est ce qu'une crise économique et/ou financière.
1.3.1. Approche
définitionnelle de la crise
D'une manière générale la crise vient du
latin crisis, manifestation grave d'une maladie, issu du grec
krisis, décision, jugement. Elle est un
événement social ou personnel se caractérisant par un
paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant
produire des explosions de violence ou de révolte. Brièvement la
crise est une rupture d'équilibre (35(*)).
Une crise financière quant à elle concerne les
acteurs en difficultés financière, ayant du mal à payer
leurs engagements à leurs créanciers (36(*)). Les agents
économiques concernés sont souvent proches de l'état de
cessation de paiement. Celle-ci peut se traduire soit par une mauvaise gestion
ou par un environnement économique très défavorable. Une
crise financière peut être d'échelle différente
c'est-à-dire régionale, nationale, mondiale ou se limité
seulement à un seul secteur d'activité.
La crise économique peut être définie
comme une dégradation brutale de la situation
économique d'un pays ou d'une zone économique,
conséquence d'un décalage entre la production et la
consommation37(*). Elle se
traduit par une forte augmentation du chômage, baisse du produit
intérieur brut, un accroissement de nombre des faillites, une baisse de
pouvoir d'achat etc. La récession est une forme légère et
la dépression une forme profonde de la crise.
1.3.2. Différentes
crises financières et économiques
Depuis le 20ème
siècle le monde a connu de nombreuses crises financières parmi
lesquelles nous pouvons citer, celle du peso mexicain, celle des pays
asiatiques et la crise actuelle.
1.3.2.1. Crise du peso mexicain
La crise du peso mexicain a été causée
par une combinaison de quatre facteurs : un taux de change fixe
surévalué, un solde déficitaire du compte courant, une
forte dépendance aux capitaux étrangers et un secteur bancaire
fragile. Le déficit au compte courant laissait croire que le peso
était surévalué, ce qui nécessitait des efforts
accrus de la part des autorités pour maintenir la valeur du taux de
change. Les taux d'intérêt devaient demeurer élevés
et les réserves en devises étrangères étaient
très sollicitées.
En décembre 1994, celles-ci ont été
jugées insuffisantes pour couvrir les engagements du Mexique, et une
dévaluation semblait inévitable. Les investisseurs
étrangers ont commencé à retirer massivement leurs avoirs
du pays, ce qui a accentué la crise. Le peso a été
dévalué, puis abandonné à un flottement libre
(graphique 10). Du même coup, il est devenu plus coûteux pour les
Mexicains de rembourser leurs dettes en devises étrangères, ce
qui a paralysé le système financier et l'économie. Cette
crise a aussi eu des répercussions importantes sur les marchés
américains et canadiens. Les États-Unis sont intervenus
grâce à un prêt de 9 G$, en plus d'un swap de 12,5 G$ en
échange de revenus pétroliers futurs. Le FMI a également
contribué au sauvetage par l'entremise d'un prêt de 17,8 G$
(38(*)).
1.3.2.2. Crise asiatique
(1997-1998)
Dans les années 90, les pays émergents ont
profité d'entrées de capitaux massifs pour financer leurs
nombreux investissements. À la fin de 1996, une inflation en hausse, en
raison d'un surinvestissement et d'une surchauffe économique, ainsi
qu'un ralentissement des exportations ont exercé des pressions à
la baisse sur les monnaies asiatiques. Comme les dettes encourues
étaient en dollars américains et de courte
échéance, la dépréciation des monnaies locales
faisait augmenter les coûts de remboursement. Les banques centrales ont
tenté de limiter la dépréciation des monnaies en
augmentant les taux d'intérêt, mais en vain.
Une vague de dévaluation des monnaies a
déferlé, et on a vu une hausse de la prime de risque sur les
prêts aux pays émergents. En réponse aux
événements, la Fed a diminué ses taux
d'intérêt directeurs et a orchestré le sauvetage du
LTCM (qui risquait de tomber en faillite à cause du moratoire
Russe) par les principales banques d'investissement de Wall Street et par
quelques banques européennes. La crise systémique mondiale a pu
être évitée, mais elle a affaibli plusieurs pays
émergents et nécessité une aide financière
importante de la part du FMI.
1.3.2.3. Crise
financière internationale actuelle
Il s'agit de la première crise de la mondialisation
financière. Il y en a eu peut-être une vingtaine dans la
période récente comme nous avons pu les démontrer
précédemment, mais c'est la première crise
financière mondiale. Aussi pour une autre caractéristique il nous
convient de signaler que cette crise est une crise systémique car comme
on a pu le constater la contagion de cette crise s'est faite de manière
extraordinaire partant du secteur immobilier aux USA (crises des subprimes),
puis devenant une crise de crédit, une crise bancaire, etc. La crise a
aujourd'hui touché le coeur de l'économie réelle et se
conjuguant à d'autres types des crises.
1. Début et la dissémination
de la crise 39(*)
La crise de subprime aux Etats-Unis, détonateur de
l'actuelle crise, est de manière très exemplaire
révélatrice des dérives de la financiarisation
outrancière de l'économie. Des banques ont consenti des
crédits immobiliers à des ménages peu solvables,
moyennant, pour tenir compte de ce risque, un taux d'intérêt
révisable (ou variable) et d'une prime de risque (subprime). Le client
n'était censé rembourser que les intérêts les
premières années, le capital pouvant être remboursé
plus tard grâce à l'augmentation de la valeur de l'immeuble dans
le contexte d'un marché immobilier à la hausse.
Ces banques ont ensuite titrisé ces crédits et
les ont revendus sur les marchés financiers à d'autres
opérateurs (autres banques, des fonds de pensions, assureurs, grandes
entreprises, etc.), qui ont pu les revendre à leur tour. L'objectif des
banques américaines était de repartir les risques liés au
crédit entre une myriade d'investisseurs.
Les choses ont tournés au vinaigre du fait que tout
d'abord, la titrisation a éloigné le banquier de l'emprunteur.
Là où dans un crédit hypothécaire normal, le
banquier prend soin de juger de la solvabilité du client, dans le
subprime, le banquier sait qu'il va titriser puis revendre sa créance.
Il devient moins regardant sur la solvabilité de l'emprunteur. Signalons
également que toute l'opération reposait sur le postulat que le
prix de l'immobilier allait croître. C'est l'inverse qui est
survenu : le prix de l'immobilier a chuté et les taux
d'intérêts (révisables) ont augmenté. Ce double
mouvement a provoqué un vent de panique, conduisant les
détenteurs de titres à vouloir s'en débarrasser
massivement, ce qui a fait baisser leurs cours. Les emprunteurs, en raison de
l'augmentation des taux d'intérêts, et par conséquent de
leur mensualité n'ont pour leur part plus été en mesure de
rembourser leurs emprunts.
Cette crise boursière s'est transformée en crise
bancaire, en ce que de nombreux titres subprimes se sont retrouvés chez
des opérateurs liés aux banques : de nombreuses banques
avaient en effet créée des véhicules financiers, en marge
de leurs bilans, pour gérer ces titres.
Elles ont par conséquent été contraintes,
lorsque ces titres ne trouvaient plus d'acquéreurs, de les reprendre aux
véhicules financiers qu'elles avaient elles mêmes
créées, puis de les passer en actifs douteux. Ensuite, face aux
emprunteurs en défaut de paiement, elles opéraient la saisie des
maisons et les revendaient à un prix inférieur au crédit
consenti (dans un contexte de crise immobilière accentué par un
afflux massif de nouveaux immeubles saisis). D'où la perte colossale
pour les banques américaines dans un premier temps, et les banques du
monde entier dans un second temps (40(*)).
Durant cette crise, des actifs ont été
dévalorisés, des banques ont vu leur cours boursier chuter quand
elles n'ont pas fait faillite, de nouveaux besoins de liquidité se sont
fait à jour. Les banques centrales ont injecté des
liquidités supplémentaires pour plusieurs centaines de milliards
d'euros. Mais ces injections, insuffisantes ou mal réparties, n'ont pu
empêcher les banques privées de restreindre le crédit,
provoquant un début de récession, une crise de confiance et une
chute progressive des cours des marchés boursiers. La chute de Lehman
Brothers, d'AIG (celle-ci étant cependant sauvée grâce aux
finances publiques américaines) et de bien d'autres est la
conséquence directe de cette crise à effet dominos.
Certes, dans la crise actuelle il est important de parler du
rôle déterminant qu'a eu à jouer la perte de confiance mais
à ceci nous pouvons également ajouter d'autres acteurs financiers
qui par leur comportement ont conduit à la propagation ou à
l'accentuation de la crise.
2. Responsables de la crise actuelle
La crise financière actuelle est souvent
expliquée par des dérèglements. On invoque notamment les
errements de certains investisseurs institutionnels ou financiers (fonds
spéculatifs) qui étaient non réglementés, les
dérives des paradis fiscaux dues à leur opacité, la
flexibilité des agences de notations qui n'ont pas été
fermes quant à leur contrôle etc.
a. Hedges funds
Ce sont des fonds utilisant des techniques spéculatives
très agressives comme les ventes à découvert ou la
négociation des produits dérivés. Leur gestion est dite
alternative en ce qu'ils parient à la hausse comme à la baisse.
Dans ces hedges funds nous retrouvons des privés, des fonds de fonds,
des fonds de pensions, des entreprises et des institutions, des fondations etc.
Les capitaux seraient détenus à (41(*)) :
o 31 % les personnes privées (souvent
fortunés) ;
o 31 % par des fonds de fonds (souscrit eux même par
toute sortes d'investisseurs) ;
o 14 % par des fonds de pensions ;
o 12 % par des entreprises et des institutions ;
o 12 % par des fondations
Pour le début 2008, Le Monde citait un montant total
d'actif de 2 250milliards de dollars (42(*)). La mise en cause de ces fonds est notamment le fait
que ces fonds spéculatifs (les fameux « hedge funds »)
constituent un puissant canal de propagation des crises financières
contemporaines. Ces fonds parient sur l'avenir en s'endettant et en cherchant
à profiter des hauts rendements que permettent les paris les plus
risqués. Souvent situés dans des paradis fiscaux, ils
échappent largement aux organismes de régulation.
Ces fonds sont intimement liés aux banques qui les
possèdent, leur prêtent de l'argent et leur transfèrent des
risques. Ils ont un gout très poussé de prendre des risques que
les autres répugnent s'exposant de ce fait à de sérieux
problèmes lorsque le marché se retourne : ils doivent alors faire
face à un endettement excessif qui leur pose des difficultés
à respecter leurs engagements. L'onde de choc est alors
mécaniquement transférée vers le secteur bancaire,
à commencer par les banques d'affaires qui tirent leurs revenus des
opérations financières, et le financement de l'économie
réelle.
b. Paradis fiscaux
Ce sont des pays ou des territoires où la
fiscalité est très faible par rapport à ce que la personne
qui parle considère comme la norme (43(*)) Ils sont caractérisés par :
o Faible niveau d'imposition et des dépenses publiques
réduites ;
o Stabilité économique et politique ;
o Liberté de changes ;
o Secret commercial et secret bancaire
inébranlable ;
o Secteur financier très
développé ;
o Impunité judiciaire pour le contournement des lois
d'autres Etats.
En général ce sont de tous petits territoires,
souvent des îles, qui sont devenus un composant incontournable dans la
stratégie fiscale des sociétés multinationales qui y
installent des holdings où elles peuvent faire apparaître leurs
bénéfices. Leur mise en cause réside dans le fait qu'ils
sont facteurs d'opacité du fonctionnement des marchés financiers,
ils favorisent aussi les fraudes fiscales c'est-à-dire par leur
opacité ils deviennent des véritables boites noires pour les
transactions financières qui y transitent et de ce fait accroissent
à la dérégulation des marchés financiers.
c. Agences de notations
Ce sont des entreprises indépendantes qui
apprécient le risque de solvabilité d'une entreprise, d'un Etat,
d'une collectivité locale (communes, départements,
régions) d'une opération financière. Ces agences sont des
sources de conflit d'intérêts car les notations sont souvent
commandées et payées par les émetteurs eux-mêmes.
Ces agences demeurent non supervisées et non responsables de leurs
performances, sous prétexte qu'elles ne font qu'émettre des
opinions désintéressées que les investisseurs peuvent
prendre ou laisser.
Notons également que ces agences ont sous estimé
les risques de certains produits financiers et tardé à tenir
compte de la dégradation économique. Outre les responsables
cités ci dessus nous pouvons ajouter le bonus mais aussi les banques. Le
premier caractérise les rémunérations des cadres et des
traders financiers, ces rémunérations étant fonction de la
rentabilité récoltée par les traders ou le cadre, cela
à considérablement encouragé et les cadre et les traders
à prendre de risques inconsidérés dans la
négociation des créances. Les deuxièmes étant
considérées pourtant comme les plus transparentes, le mieux
surveillées par la supervision prudentielle et dont le comportement se
trouve le plus réglementé, elles ont accumulé les
expositions à risque les plus élevées et les pertes
comptables les plus importantes.
Enfin, nous ajouterons évidement l'avidité et
l'imprudence des acteurs financiers ; et, aussi la passivité des
Etats et des banques centrales dans leurs politique de laisser faire.
d. Analyse de la crise actuelle
A l'évidence cette crise est une crise du capitalisme
car il n'existe plus d'autre mode de production. Or le capitalisme est
fondé sur la dérégulation et contrairement à
d'autres crises celle-ci ne s'est pas déclenchée dans les pays
périphériques mais dans le centre (Etats Unis) et s'est
propagée partout. On explique souvent cette crise par des
dérèglements. On invoque les errements des fonds
spéculatifs non réglementés, les dérives des
paradis fiscaux opaques, la négation, la dissimulation et la
dissémination (par la titrisation) du risque, la construction de
montages si complexes que leurs conséquences échappent à
leurs auteurs.
Naturellement, on désigne aussi l'avidité et
l'imprudence des acteurs financiers et aussi la passivité des banques
centrales et des Etats qui ont laissé faire.Mais ces
dérèglements sont eux même liés à un
déséquilibre profond qui caractérise le système
économique et financier lui-même. Car depuis plus ou moins 30 ans
on a vu un écart se creuser entre la sphère financière et
la sphère économique.
Cet écart est la conséquence d'une vision
néolibérale de l'économie qui a conduit à une large
libération des taux de change et des taux d'intérêts de la
tutelle des Etats (44(*)),
considérant qu'il s'agissait de la meilleure garantie d'optimaliser le
financement et le fonctionnement de l'activité économique. Ce
fonctionnement sans contrôle de l'offre et de la demande
a entraîné des variations de taux de change et de taux
d'intérêts, avec des conséquences néfastes pour les
entreprises.
Ces variations étaient en effet souvent synonymes de
pertes sèches pour les entreprises. Les marchés ont alors
proposé leur parade : les opérations de couverture. Les banques,
adeptes de "l'innovation financière", ont offert des produits
de couverture permettant aux entreprises de s'assurer contre ces
fluctuations ; c'est-à-dire, on a libéralisé les prix
pour se protéger ensuite contre leurs variations.
De ce fonctionnement libéralisé du
marché, a résulté une explosion folle de la sphère
financière, à travers l'énorme développement des
produits dérivés et des spéculations sur les changes. Ces
opérations ont en effet pris rapidement une double face : de produits de
couverture à la base, elles sont passées au stade d'instruments
de spéculation, le risque étant transféré, selon
des chaînes souvent longues, à des spéculateurs qui
opèrent souvent à travers des hedge funds (ou fonds
d'investissement spéculatifs).
Ainsi la raison d'être des marchés financiers qui
était de soutenir l'économie réelle est devenue secondaire
par rapport aux dynamiques spéculatives. Se sont alors
négociés sur ces marchés des crédits titriser, des
produits dérivés, des achats d'actions en vue, non pas de
capitaliser durablement une société, mais de spéculer sur
une hausse à court terme de la cote de ces actions, etc.
Cette évolution a été source de
dérives et a provoqué des bulles spéculatives
détachées de tout substrat économique réel. Il
faudrait ajouter à cela la complexification des produits vendus sur les
marchés financiers qui est source d'opacité, et compromet tant le
contrôle public externe que le contrôle interne. Ainsi
l'économie de marché, désormais seul mode de production
sur la planète, est aspiré et déréglée par
sa finance (45(*)).
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons pu survoler plus de trois cents
ans de l'histoire économique pour avoir une meilleure
compréhension de la situation économique et financière
actuelle et plus particulièrement l'instabilité
économico-financière provoquée par la crise
financière et économique actuelle
Notre point de départ fut donc le capitalisme dans
lequel nous avons ses spécificités, puis nous sommes
passés par le phénomène de la mondialisation qui est un
phénomène consubstantiel au capitalisme, pour enfin aboutir aux
crises financière et particulièrement la crise de
l'été 2007. On assiste ainsi à un étouffement
progressif de l'économie réelle induit par une crise majeure du
système financier mondial due à un secteur financier mal
régulé, refusant depuis toujours des règles de
transparences.
La crise financière actuelle démontre que
l'autorégulation des marchés financiers est un mythe
ancré dans l'idéologie libérale qui met en relief le
dysfonctionnement de l'économie mondiale, d'où la
nécessité d'une reforme de l'architecture financière
internationale est indispensable en restaurant la surveillance, le
contrôle et la capacité des pouvoirs publics.
Ainsi le monde ne peut être gouverné par les
marchés financiers car le devenir des populations, leur
développement, leur bien être, ne peuvent être tributaire
des vicissitudes d'une économie financière hypertrophiée
et peu ou pas régulée. Nous pensons qu'il faut une
économie financière dont la « la nouvelle
route » est l'homme. Autrement dit, les marchés financiers
doivent être humanisés pour éviter de chosifier les
populations. Mais comment ?
Enfin, dans ce chapitre nous avons fait ressortir le
caractère mondial de la crise financière et économique,
car il convient de le rappeler cette crise est une crise globale touchant tous
les pays du globe (les pays du centre et ceux de la périphérie)
et particulièrement la RD Congo. Mais pour savoir l'impact que cette
crise a eu sur son économie, il serait donc judicieux d'avoir une
idée sur l'état économique ayant
précédé la crise. Aussi notre deuxième chapitre
sera intitulé l'économie congolaise avant la crise.
CHAPITRE II : ECONOMIE ET SECTEUR MINIER
CONGOLAIS
AVANT ET APRES LA
CRISE
Dans ce chapitre nous allons réviser l'économie
congolaise en générale et par ricocher parcourir le secteur
minier en particulier pour pouvoir déterminer ses grandes
évolutions et nous permettre de faire un état des lieux en
analysant son évolution.
2.0.
Introduction
La République Démocratique du Congo (RDC) est
dotée d'importantes ressources naturelles (agricoles, minières,
énergétiques, halieutiques, touristiques...) dont l'exploitation
devrait être le gage de son développement économique et
social.
Depuis l'Etat indépendant du Congo, les ressources
naturelles, particulièrement les substances minérales, n'ont
cessé d'attirer des chercheurs et des investisseurs miniers venant de
différents horizons. Ce qui avait amené le Congo Belge à
légiférer sur la recherche et l'exploitation des substances
minérales dans le territoire national. Pendant la période
coloniale, la politique du colon était basée sur une exploitation
extravertie pour besoin de la métropole.
Comparativement à d'autres pays, les indices de
minéralisation ayant permis la découverte des gisements des
réserves considérables ont été trouvé avec
une certaine facilité. C'est pourquoi pour le cas de notre pays, cette
expression légendaire a été clamée : LE CONGO
EST UN SCANDALE GEOLOGIQUE.
Voici comment se présente la répartition par
province de ses richesses minérale :
1. AU KATANGA : - Le cuivre et ses
accompagnateurs ;
- L'étain et ses accompagnateurs ;
- Le charbon ;
- Le calcaire à ciment ;
- Le manganèse
2. AU KASAI : le diamant
3. AU KIVU : - L'or
- L'étain et ses accompagnateurs
- Le gaz méthane
4. DANS LA PROVINCE ORIENTALE : l'or
5. AU BAS-CONGO : - le vanadium ;
- L'aluminium ;
- Les hydrocarbures liquides ;
- Le calcaire à ciment.
Il n'y a pas de secrets à reconnaître que
l'ancienne métropole a bénéficié largement pour son
développement, son épanouissement et son expansion des ressources
minérales et naturelles du Congo. Avec l'accession du Congo à
l'indépendance, le Secteur Minier a été
sérieusement secoué et très affecté par :
- Le vieillissement de son outil de production ;
- Les interférences politiques et autres ;
- La mauvaise gestion ;
- La fluctuation du cours des matières
premières ;
- La mauvaise politique sociale au sein des
sociétés minières.
Le déclin de la production et de la baisse des prix des
métaux de base dus à la crise financière internationale
ont eu de nombreuses implications pour le secteur minier de la RDC. Cette
situation a eu pour conséquence notamment la diminution non seulement
des ressources financières disponibles pour l'investissement dans les
phases de la recherche et de l'exploitation minière mais aussi des
recettes des sociétés, avec pour corollaire la réduction
des recettes fiscales de l'Etat et des sérieuses difficultés
quant à l'emploi.
Les mines constituant, avec les autres secteurs de la vie
nationales tel que les infrastructures, l'agriculture et l'industrie, le pilier
sur lesquels la RD Congo bâtit son économie, le présent
chapitre se propose de présenter l'état de ce qu'à
été l'économie de la RD Congo ainsi que celui de son
secteur minier spécifiquement depuis l'année 2000 jusqu'en 2012,
pour pouvoir observer l'évolution des différents indicateurs
avant et après la crise afin de mieux comprendre les analyses et
conclusions qui découleront de ce travail dans son quatrième
chapitre.
2.1.
Aspects géographiques du pays46(*)
La RDC est un pays vaste et diversifié qui
s'étend sur une superficie de 2 345 000 Km². La
configuration géographique du pays a été fixée le
26 février 1885 par l'acte de Berlin. Elle partage ses frontières
avec 9 pays voisins : Le Congo à l'Ouest, la République Centre
africaine et le Soudan au nord, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie
à l'Est, la Zambie et l'Angola au Sud.
Le pays est situé à cheval sur la ligne de
l'équateur avec un climat équatorial chaud, humide au centre et
tropical de plus en plus marqué vers le sud et le nord. La
végétation est dense et diversifiée. La moitié
équatoriale du pays est couverte des forêts. Proche des tropiques
l'autre moitié est dominée par la savane.
Le relief est également varié : une vaste
cuvette occupe le centre et l'ouest (300-500m d'altitude) ; ensuite des
hauts plateaux (700-1200 m) bordent la cuvette à l'est et au sud ;
enfin une chaine volcanique (1500-5000 m) entrecoupé des lacs domine le
relief de l'est. Cette chaine sépare le bassin du fleuve Congo et celui
du Nil. L'hydrographie est dense. Elle comprend notamment une trentaine de
grandes rivières totalisant 20 000 Km des berges. Ces eaux
débouchent dans le Congo, un fleuve de 4 670 Km de long avec,
à l'embouchure le 2ème débit le plus important
du globe (30 000 m3 d'eau/ seconde). Le pays compte 15 lacs
totalisant 180 000 km² de superficie. Le Congo est un pays semi
enclavé qui à moins de 100 km de littoral sur l'Atlantique.
La pluviométrie y'est abondante, mais variable dans le temps et dans
l'espace (800-1800mm). La saison de pluies proprement dite dure en moyenne 8
mois sur 12 ; elle alterne avec une saison sèche.
2.2. Aspects Economiques de la République Démocratique du
Congo
2.2.1. Aperçu général de
l'économie congolaise
La RD Congo a connu une situation politique et
socio-économique particulièrement difficile. Le pays était
partagé territorialement entre plusieurs faction politico-militaires
suite à la guerre civile et aux conflits armés qui ont
commencé au milieu des années 90. De ce fait, les mauvaises
performances économiques ont entrainé la rupture du dialogue avec
la communauté internationale privant le pays des ressources
extérieurs dont elle avait tant besoin.
Après plus d'une décennie de récession
économique et d'hyperinflation, la RD Congo a commencé à
remonter la pente vers 2002 grâce à la ferme volonté
des congolais et à l'appui de la communauté internationale qui a
renoué des liens étroits avec ce dernier.
2.2.1.1. Agriculture
L'agriculture crée des possibilités
génératrices de revenus pour les pauvres et elle réduit
les prix des aliments qui sont prédominants dans le panier de
consommation des populations à faible revenu. La production agricole de
la RD Congo se trouve réduite par rapport à ses vastes
potentialité ; disposant d'un grand potentiel de croissance mais
qui demeure faiblement exploité et ne répondant pas aux attentes
de la population au plan alimentaire se qui conduit la majorité de la
population congolaise à vivre dans une insécurité
alimentaire.
La production s'est en effet réduite depuis quelques
années à des activités de subsistance malgré des
conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables
bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans
l'année. De plus, 34 % du territoire national sont des terres
agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur). Les principales
productions exportées sont :
§ le café,
§ l'huile de palme,
§ le caoutchouc,
§ le coton,
§ le sucre,
§ le thé, et le cacao
Tandis que les cultures vivrières concernent
essentiellement le :
· manioc,
· la banane plantain,
· le maïs,
· l'arachide, et le riz.
Ce problème sectoriel partiellement lié à
la faiblesse de la productivité, est due à la difficulté
d'accès au marché, d'évacuation des produits, de
conservation, de la perte de main d'oeuvre agricole (suite aux conflits et aux
maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation
des techniques rudimentaires et du manque d'instruments adéquats de
travail. L'agriculture congolaise dispose d'un grand potentiel de croissance
mais qui demeure faiblement exploité et ne répond pas aux
attentes de la population au plan alimentaire. Sa contribution à la
croissance est restée modeste.
Cependant, avec le temps ; l'importance que ce secteur
présente quant à la croissance du pays commence à renaitre
dans le chef des décideurs qui petit à petit ont permis à
ce dernier à se réveiller de son sommeil. L'économie
congolaise a affiché une croissance de 6.9 % en 2011 contre 7.1 % en
2010, tirée par l'agriculture, les industries extractives, le commerce.
Une légère amélioration par rapport à 2010 a
été constatée grâce aux effets positifs de la
réhabilitation des routes de desserte agricole et de la mise en oeuvre
de projets de développement des cultures d'exportation.
Les évolutions au cours de la dernière
décennie ont montré la capacité de la RDC à
réaliser de bons résultats dans des conditions favorables. La
production agricole croit rapidement dans les provinces, ce qui suggère
une coopération entre les groupes politiques au niveau provincial ;
L'agriculture de subsistance et l'agriculture orientée vers les
marchés locales sont en croissance rapide dans les zones ou la
sécurité a été rétablie. La relance des
activités agricoles, nécessite certes d'importants capitaux, la
sécurité des investissements, mais aussi la mise en oeuvre de
mesures incitatives dans un cadre juridique réformé ; A cet
égard, la loi n° 11/022 du 24 décembre 2011 portant
principes fondamentaux relatifs à l'agriculture en République
démocratique du Congo devrait, au niveau des différents textes
d'application attendus, répondre du moins en partie aux attentes des
exploitants agricoles.
Tableau n°1: PRODUCTION ANNUELLE DES
PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES
Ce tableau nous permet d'avoir une idée sur l'essentiel
de la production agricole depuis l'année 2000.
Production agricole
|
Unité
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Café
|
t
|
11330
|
2276
|
1361
|
4855
|
6778
|
8192
|
8155
|
4202
|
12146
|
9070
|
9607
|
9905
|
8206
|
Caoutchouc
|
t
|
1.860
|
2099
|
1351
|
2307
|
2838
|
5578
|
3269
|
5250
|
2509
|
2594
|
2429
|
1817
|
1092
|
Huile de palme
|
t
|
4490
|
4472
|
4663
|
5827
|
12797
|
17531
|
13024
|
6016
|
7176
|
5909
|
6621
|
8872
|
7181
|
Bois grumes
|
m3
|
16478
|
14437
|
16854
|
60296
|
99861
|
117845
|
150505
|
213308
|
140711
|
107415
|
203528
|
183468
|
186234
|
Bois sciés
|
m3
|
24926
|
18004
|
24831
|
27620
|
34616
|
30062
|
25253
|
35959
|
46650
|
40538
|
24951
|
33431
|
33943
|
Source BCC : Bulletin mensuel d'Information et de
Statistiques et Evolution économique et perspectives au 31
décembre 2012 et
Condensé hebdomadaire des
informations statistiques 2012
Graphique n°1 : Production annuelle des
produits agricoles exprimés en tonnes de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°1
Graphique n°2 : Production annuelle des
produits agricoles exprimés en m3 de 2000 à
2012
Source : réalisé sur base de notre
tableau n°1
La lecture du tableau et des graphiques 1 & 2, montre que
dans la production agricole d`exportation, les principaux
produits agricoles d'exportation qui ont enregistré un regain du niveau
de production sont : les bois grumes et les bois sciés. Par contre, une
chute de production a été observée dans le café, le
caoutchouc et l'huile de palme.
2.2.1.2. Mines
La RD Congo est un pays à vocation minière mais
paradoxalement, à son sous sol que tout le monde s'accorde à
qualifier de "scandale géologique", elle est peu connue du grand
public : « En avril 2010, un négociant kinois d'origine
guinéenne a été arrêté à
l'aéroport de n'djili avec quelques tonnes d'un minerai acheté
à Kinshasa qu'il croyait être du coltan et qu'il avait l'intention
d'aller vendre dans un pays de l'extrême orient. L'affaire avait fait
bruit dans les medias et tous les services publics ayant participé
à cette arrestation pensaient avoir décelé la fraude
minière du siècle.
Or, toute l'opération ne concourait en fait,
qu'à un vaste mal entendu où chacun a été un peu
victime de sa naïveté, de son ignorance de la chose minière.
Il suffisait de savoir qu'au Congo, le coltan ne se trouve que dans les
provinces du Kivu et dans le nord-Katanga.
En effet, les analyses des experts ont démontré
après coup, qu'il s'agissait de l'ilménite, un minerai de titane
sans intérêt économique au regard de son cours
actuel(47(*)) qu'on
rencontre dans les exploitations artisanales d'or et de diamant du Bas-Congo et
si ce soit disant coltan provenait de l'Est du pays, on aurait dû se
poser la question de savoir pourquoi le négociant aurait choisi de le
faire transiter par Kinshasa pour ensuite l'exporter vers l'Asie du sud-est,
alors qu'il existe des structures d'exportation opérationnelles des
produits miniers dans les villes de l'Est48(*)».
Comparativement à d'autres pays, les indices de
minéralisation ayant permis la découverte des gisements des
réserves considérables ont été trouvé avec
une certaine facilité. Il faut savoir que dans des travaux de
prospection minière, on n'est pas toujours sûr de découvrir
des gisements. C'est pourquoi pour le cas de notre pays, cette expression
légendaire a été clamée : LE CONGO EST UN
SCANDALE GEOLOGIQUE !
Cependant, dans la recherche et l'exploitation
minières, il est question de connaître les substances qui ont fait
l'objet des activités minières. Sommairement, nous pouvons donner
la répartition suivante :
6. AU KATANGA :
- Le cuivre et ses accompagnateurs ;
- L'étain et ses accompagnateurs ;
- Le charbon ;
- Le calcaire à ciment ;
- Le manganèse
7. AU KASAI : le diamant
8. AU KIVU :
- l'or
- L'étain et ses accompagnateurs
- Le gaz méthane
9. DANS LA PROVINCE ORIENTALE : l'or
10. AU BAS-CONGO :
- le vanadium ;
- L'aluminium ;
- Les hydrocarbures liquides ;
- Le calcaire à ciment
Il n'y a pas de secrets à reconnaître que
l'ancienne métropole a bénéficié largement pour son
développement, son épanouissement et son expansion des ressources
minérales et naturelles du Congo. Les conditions de travail dans les
mines pendant une longue période sont restées très
mauvaises. Les années 20-30 se sont illustrées par un taux
très élevé de mortalité dû à la
silicose et autres pneumoconioses. Les accidents de travail graves ont
balisé l'histoire des mines au Congo.
Avec l'accession du Congo à l'indépendance, le
Secteur Minier a été sérieusement secoué et
très affecté par :
- Le vieillissement de son outil de production ;
- Les interférences politiques et autres ;
- La mauvaise gestion ;
- La fluctuation du cours des matières
premières ;
- La mauvaise politique sociale au sein des
sociétés minières.
L'exploitation minière au Congo a
été orientée principalement à la valorisation des
métaux non ferreux et des substances minérales précieuses.
Alors que son sol regorge d'une vaste gamme d'autres substances
minérales qui sont exploitées dans d'autres pays. Sommairement,
les substances minérales peuvent être classifiées, suivant
leur utilisation de la manière ci-après :
- Les métaux ferreux
- Les métaux non-ferreux
- Les substances minérales précieuses
- Les minéraux industriels
Dans les minéraux industriels, sont regroupées
les substances minérales ci-après :
- Matériaux de construction : sable siliceux,
calcaire, grès, argile, schiste ardoisière, dolomie, etc.
- Pierre de dimension : granite, marbre, basalte, etc.
- Sel gemme
Avec tous les bouleversements politiques dans le monde d'une
part et le développement de la technologie, le secteur minier du Congo
considéré pendant longtemps comme un réservoir de
matières premières à bon marché, est
confronté à une profonde mutation. Les revenus de ses ressources
ayant été dilapidés, mal gérés et
détournés ; le coût de production croissant sans
cesse, le vieillissement de l'outil de production et le manque des
pièces de rechange sont des voyant allumés qui ont tiré la
sonnette d'alarme dans les années 70. Mais les décideurs sont
restés sourds. Face à cet état de choses, au
Ministère de Mines, la réflexion sur l'après-mine a
déjà commencé à faire jour.
C'est sur l'industrie extractrice et particulièrement
l'exploitation minière que reposent les espoirs de croissance
économique du pays, mais ce dernier ne tire que partiellement profit de
la grande richesse du sous-sol du pays. Malgré un moment sombre sur
l'histoire économique en République démocratique du Congo,
la reprise et la consolidation de la croissance économique reposent dans
une approche par produit sur des secteurs d'activités bien précis
dont les mines.
Le tableau et graphique qui suivent donnent l'évolution
en volume de quelques productions.
Tableau n°2 : PRODUCTION ANNUELLE
DES PRINCIPAUX PRODUITS MINIERS
Le tableau suivant renseigne sur l'évolution de la
production minérale en RD Congo depuis l'année 2000 (tous les
produits sont en tonne sauf le diamant en 1000 carats et l'or brut en Kilo).
Produits
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Cuivre
|
30821
|
37237
|
27052
|
9370
|
7689
|
16038
|
22440
|
185147
|
337430
|
309610
|
437755
|
499198
|
619942
|
Cobalt
|
3570
|
11 637
|
11637
|
1358
|
1412
|
934
|
746
|
25286
|
42 461
|
56103
|
84005
|
99475
|
86433
|
Zinc
|
214
|
1014
|
828
|
4 885
|
5 068
|
5670
|
12836
|
11925
|
13523
|
12849
|
10191
|
14758
|
11623
|
Diamant
|
-
|
-
|
-
|
27.616.483,5
|
29.459. 838,2
|
33.125.504,1
|
28.630.782,1
|
29.451.103,9
|
21.100.851
|
19.119.267,09
|
17.013.747,89
|
19.780.542,2
|
21.236.687,6
|
Or brut
|
1451
|
1 512
|
2 154
|
|
786,45
|
613
|
360,9
|
158,10
|
131,52
|
220
|
178
|
212,02
|
508,58
|
Coltan
|
-
|
-
|
-
|
47
|
78,27
|
184
|
30,67
|
393
|
530
|
509,4
|
492,09
|
2199,43
|
574,62
|
Cassitérite
|
-
|
-
|
-
|
2986
|
2317
|
5171
|
5528
|
16050
|
20013
|
16584
|
11943
|
8921
|
7189
|
Wolframite
|
-
|
-
|
-
|
100
|
271
|
405
|
1001
|
1265
|
621,4
|
458,3
|
44,5
|
84,24
|
197
|
Source : CEEC : RAPPORTS SYNTHESES DES
EXPERTISES ET EXPORTATIONS DES SUBSTANCES MINERALES PRODUITES EN RDC.
Graphique n°3 : Production annuelle de diamant
exprimé en 1000 carats de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°2
Graphique n°4 : Production annuelle du Cuivre,
Cobalt et zinc exprimé en tonnes de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°2
Graphique n°5 : Production annuelle du Coltan,
de la Cassitérite et Wolframite exprimés en tonnes de 2000
à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°2
Graphique n°6 : Production annuelle de l'or
brut exprimé en kg de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°2
L'activité de la production minière indique ce
qui suit :
· La production du cuivre et du cobalt a connu une
ascension sure mais timide au début des années 2000 ;
cependant, en dépit de la crise financièrement qui a eu un impact
non négligeable sur le secteur minier congolais, la production de
métaux non ferreux n'a cessé d'augmenter à partir de 2007
pour le cuivre et pour le cobalt ;
· La production du Zinc a connu une évolution
oscillante dans le début de la période en étude et a connu
en 2012 une baisse de 2% par rapport à son niveau de 2006 ; mais
son rythme n'a pas du tout étais dérangé par les effets de
la crise financière international.
· En ce qui concerne l'or, les statistiques concernent
essentiellement l'or de production artisanale, l'exploitation industrielle
n'étant pas opérationnelle. Ce dernier a gravi les
échelons positivement jusqu'en 2003 ; cependant, il a subit une
baisse importante de sa production en 2003 jusqu'au moment même de la
crise. Le bond observé à partir de 2011 se justifie par
l'entrée en production de la Société TWANGIZA MINING,
filiale de BANRO ;
· la production du diamant a connu une évolution
oscillante pendant la période sous étude, avec une phase
ascendante de 2000 à 2007 due à la libéralisation du
secteur minier congolais rendue dans le Code Minier qui a permit un boom de
l'artisanat minier ; une régression de 2008 à 2010
justifié par la Crise Financière Internationale et une reprise
à partir de 2011 justifiée par la reprise de la production de la
MIBA jusqu'à ce jour.
· En ce qui concerne la production de la
cassitérite, on observe un mouvement de croissance
accéléré à partir de 2003 selon les données
en notre possession avant les années 2008 et une baisse à partir
de 2009 jusqu'en 2012.
· pour le wolframite, l'on observe une baisse sensible
à partir de 2008 suite à la mesure prise par le Gouvernement
portant suspension des activités minières à l'Est et de
l'embargo qui frappe les minerais provenant des zones de conflit ainsi que de
l'insécurité récurrente qui sévit dans les
provinces orientale, du
Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
2.2.1.3. Industrie manufacturière
Tableau n°3 : PRODUCTION
ANNUELLE DES PRODUITS MANUFACTURES
|
unités
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Ciment
|
T
|
160.251
|
192.123
|
249.709
|
259.451
|
416.624
|
521.368
|
519.233
|
530.196
|
411.212
|
460344
|
489.745
|
457.761
|
376.600
|
Farine de froment
|
T
|
106.251
|
90.070
|
88.095
|
124.243
|
184.914
|
184.110
|
185.738
|
179.070
|
196.152
|
193652
|
173.450
|
160.441
|
155.599
|
Boissons alcoolisées
|
1000 hl
|
1. 385
|
1. 333
|
1.163
|
1.310
|
1.911
|
2.272
|
2.617
|
2.951
|
3.321
|
3 575
|
3.911
|
4.118
|
4.245
|
Boissons gazeuses
|
1000 hl
|
718
|
598
|
695
|
882
|
1.174
|
1.037
|
1.245
|
1.303
|
1.554
|
1.795
|
1.831
|
1.957
|
2.109
|
Idem tableau n°1
Graphique n°7: Production annuelle en tonnes des
produits manufacturiers de
2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°3
Ce graphique indique un comportement positif dans la
production du ciment allant de l'année 2000 à l'année
2007 ; Mais depuis 2008, la production de ciment congolais est en baisse
et très largement en dessous des besoins en forte croissance. Afin de
maintenir leur appui au secteur de la construction, les autorités
congolaises ont pris des mesures pour ouvrir le marché du ciment
importé sur toute l'étendue du pays.
La production de farine de froment a subit des fortes
turbulences : elle a affiché une faible production depuis
l'année 2000 et a commencé à prendre de l'altitude en 2003
évoluant en oscillation jusqu'à baisser légèrement
en 2007, reprendre de nouveau en 2008 et ce, malgré la crise
financière internationale de 2008-2009, pour à nouveau baisser
son niveau depuis 2010 à ce jour.
Graphique n° 8: Production annuelle des produits
manufacturiers exprimé en 1000 hl
de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°3
Ce secteur a aussi observé une hausse
considérable des productions des boissons gazeuses et de la bière
explicable par la reprise progressive de l'approvisionnement des villes
autrefois enclavées par la guerre, la réhabilitation du
réseau ferroviaire Lubumbashi-Kindu et la compétitivité
des boissons congolaises par rapport à celles produites par les pays
limitrophes ; cependant, il demeure tributaire des interruptions
intempestives dans la fourniture d'énergie, de la vétusté
de l'outil de production, de la capacité limitée à
utiliser de nouvelles technologies et de la faible compétitivité
face aux produits importés.
2.2.1.4. Energie
Tableau n°4 : Production annuelle des
principaux produits énergétiques de 2000 à 2012
|
U
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Pétrole Brut
|
baril
|
8 459
|
8 425
|
9 246
|
9 246
|
10 118
|
9 216
|
9 009
|
8 816
|
8 365
|
9 382
|
8628
|
8558
|
8545
|
Electricité
|
KWH
|
5 813
|
5 798
|
5 980
|
5 980
|
6 922
|
7 128
|
7 629
|
7 543
|
7 495
|
7 665
|
7454
|
7010
|
7547
|
Ibidem tableau n°1
Graphique n° 9 : Production annuelle des
produits énergétiques exprimés en baril
de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°4
Graphique n° 10 : Production annuelle des
produits énergétiques exprimés en kWh
de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre
tableau n°4
Depuis plusieurs années, le secteur
énergétique plombe la croissance en RDC en raison du bas niveau
des investissements, de la faible exploitation du gaz et des difficultés
technico-financières auquel est confronté la
Société nationale d'électricité (SNEL).
La riche hydrographie de la RDC lui confère un
potentiel hydroélectrique estimé à 100.000 MW, soit 13,0 %
du potentiel hydroélectrique mondial. La puissance installée
totale est évaluée actuellement à 2 516 MW, soit 2,5% du
potentiel total et la production moyenne possible à 14 500 GWh. La
production hydroélectrique du site d'Inga a baissé en 2011, de
350 mégawatts, suite à l'étiage sévère du
fleuve, consécutif au non dragage du chenal. La production effective
n'est actuellement que de 6 000 à 7 000 GWh. La quasi-totalité de
la capacité de production hydroélectrique est de 96 %. Le reste
étant essentiellement constitué de centrales thermiques de faible
puissance et, pour la plupart, situées dans des zones isolées.
Le barrage d'Inga, sur le fleuve Congo, est la principale
source de production d'énergie hydroélectrique. Il comprend
aujourd'hui deux centrales ayant une puissance totale de 1 775 MW (Inga 1 avec
6 groupes totalisant 351 MW et Inga 2 avec ses huit groupes totalisant 1 424
MW). Malgré ses atouts, les centrales d'Inga ne produisent ensemble que
40,0 % de leur capacité. Une bonne partie de cette production est
destinée à l'exportation, laissant ainsi la demande locale
insatisfaite. Cette situation fait que le taux d'accès des populations
à l'électricité est de 1,0 % en milieu rural, 30,0 % pour
les villes et 6,0% sur le plan national alors que la moyenne en Afrique
subsaharienne est de 24,6%.
Quant à La production de pétrole, elle a
légèrement diminué et remonte la pente très
timidement malgré la remise en exploitation de certains puits de la
société Perenco.
2.2.1.5. Transports
Le système de transports
constitue le principal goulot d'étranglement de l'économie. La
République démocratique du Congo dispose d'un réseau
routier de 146.500 km (2.400 km bitumés) et d'un réseau
ferroviaire de 5.270 km. Les principaux aéroports sont Kinshasa,
Lubumbashi, Kisangani. Les principaux ports fluviaux sont Boma, Matadi,
Kinshasa, Kisangani, Ilebo.
Le Congo est comme on le sait, un pays semi enclavé du
fait qu'en plus de la faible densité de ses voies de communication
intérieures (0,074 km de voies de communication au km².), elle ne
possède qu'une façade maritime, sur l'océan atlantique, de
37 km alors que pour un pays aussi vaste (2 345 000 km²), les
infrastructures jouent un rôle majeur. Le réseau de transports
n'offrait plus aux secteurs économiques, les infrastructures et les
services qui puissent favoriser les échanges de toute nature
améliorant la mobilité des personnes et des biens. Cette carence
constituait un obstacle majeur à la croissance et au
développement économique, entravant les échanges
commerciaux, et restreignant l'accès des populations aux services
sociaux de base. Le rétablissement de système de transport est la
condition sine qua non pour la restauration de l'autorité de l'Etat et
de la sécurité à travers l'ensemble de la RDC, pour le
retour d'une croissance économique durable et pour l'accès aux
services sociaux de base.
c'est dans ce souci que le gouvernement a commencé
à prendre le taureau par les cornes à travers la
réhabilitation et l'aménagement des axes routiers et ferroviaires
à travers le programme de la révolution de la
modernité initié par le Chef de l'Etat, un peu partout dans
le pays pour les désengorger et inciter la reprise des activités
commerciales qui nécessitait absolument des bonnes conditions de
transport pour leur expansion.
2.2.2. Evolution économique
Déjà dans les années 90, tous les
indicateurs macroéconomiques affichaient une situation critique. Le taux
d'inflation mensuel moyen était de 25,06% entre 1994 et 1996. Le taux de
change de la monnaie nationale qui évolue souvent en étroite
relation avec le taux d'inflation, se dépréciait en moyenne de
l'ordre de 308% en rythme annuel. Cet état de l'économie
congolaise gangrenée avait certes conséquences
désastreuses. Les opérateurs économiques, incapables
d'opérer des choix stratégiques d'investissement, faute de
repère, ils choisissaient soit de désinvestir, soit de s'engager
dans des activités spéculatives. Résultat : le taux
de croissance du PIB est passé de 9,8% en 1970 à -13,5% en 1993.
Le pays s'appauvrissait donc inexorablement. Il s'en est suivi l'amenuisement
de l'assiette fiscale, privant l'Etat de moyens de sa politique. Le budget de
l'Etat a été en moyenne d'USD 925 millions entre 1990 et 1996.
Cela a conduit à des troubles sociaux notamment les
pillages. Cependant, cette situation a été renversée
à partir de 2002 grâce à une nouvelle vision des finances
publiques ; Le cadre Macroéconomique a commencé à se
stabiliser dès 2002, suite à la mise en oeuvre du Programme
Autonome du Gouvernement. En 2007, la croissance du PIB qui s'est
établit à 6,3%, traduit un retour de l'activité
pratiquement à son niveau de l'année 2004 (6,6%). Cette
évolution intervient après un recul observé en 2006, soit
5,6%.
Cette amélioration économique est due à
la viabilité du secteur minier et au dynamisme du commerce, de
l'agriculture et de la construction. Les efforts de stabilisation du cadre
macroéconomique se poursuivent à un rythme soutenu grâce
à la mise en oeuvre d'une politique budgétaire restrictive,
à l'assouplissement graduel de la politique monétaire et à
un rebond des recettes d'exportation. Au cours des deux dernières
décennies, la structure de la RD Congo n'a pas fondamentalement
changé ; restant tributaire de l'exploitation minière et de
l'agriculture. Les ressources publiques provenant de l'exploitation
minière sont dérisoires au regard du potentiel du pays.
La discipline affichée au niveau des finances publiques
et l'assouplissement de la politique monétaire ont permis une meilleure
maitrise de l'inflation. Afin d'améliorer la gouvernance, les
autorités ont adopté des outils de planification et une
programmation budgétaire dans les provinces. Des taxes superflues et
des perceptions illégales ont été supprimées en vue
d'assainir le climat des affaires.
En dépit du taux de croissance affiché et de la
baisse des pressions inflationnistes, La progression du pays vers les Objectifs
du millénaire pour le développement (OMD) demeure très
lente, La pauvreté touche 70.5 % de la population dans un pays qui ne
dispose pas de politique de protection sociale.
2.2.2.1. Evolution du PIB et
du taux de croissance
La plupart des
économistes considèrent le produit intérieur brut (PIB)
comme étant le meilleur indicateur du comportement de l'économie
ou de son niveau d'activité et aussi comme l'indicateur par excellence
du pouvoir économique d'un pays ou d'une nation. Le taux de croissance du PIB est l'indicateur qui
permet de mesurer les performances d'une économie dans le temps en se
rapportant à la variation de son PIB. Il permet ainsi d'apprécier
les performances d'une nation ou de comparer ses performances à celles
d'autres économies.
Nous distinguons le PIB réel et le PIB
constant. Le PIB réel est défini comme étant la somme des
quantités des biens finaux multipliés par un prix constant.
Tandis que le PIB nominal est aussi appelé PIB à prix courant et
elle est la somme des quantités des biens multipliés par leur
prix courant.
Tableau n°5 : EVOLUTION DE
L'ECONOMIE (EN MILLIARDS D'USD, SAUF PIB/HABITANT EN USD)
Ce tableau n°5 nous présente comment
l'économie congolaise s'est comportée depuis l'année 2008.
|
taux de croissance PIB en %
|
PIB nominal
|
PIB réel
|
|
|
en mds $
|
%
|
PIB/hab. en $
|
%
|
en mds $
|
%
|
2000
|
-6,9
|
4,3
|
3,46
|
82,59
|
4,24
|
4,3
|
5,77
|
2001
|
-2,1
|
6,81
|
5,47
|
127,32
|
6,54
|
4,21
|
5,65
|
2002
|
3,5
|
5,55
|
4,46
|
100,96
|
5,19
|
4,36
|
5,86
|
2003
|
5,8
|
5,68
|
4,56
|
100,57
|
5,17
|
4,61
|
6,19
|
2004
|
6,6
|
6,53
|
5,25
|
112,67
|
1,29
|
4,92
|
6,61
|
2005
|
7,8
|
7,17
|
5,76
|
120,08
|
6,17
|
5,3
|
7,12
|
2006
|
5,6
|
8,69
|
6,99
|
143,51
|
7,38
|
5,6
|
7,52
|
2007
|
6,3
|
9,96
|
8,01
|
158,58
|
8,15
|
5,95
|
7,99
|
2008
|
6,2
|
11,9
|
9,57
|
181,7
|
9,34
|
6,31
|
8,47
|
2009
|
2,8
|
11,2
|
9,00
|
166,4
|
8,55
|
6,5
|
8,73
|
2010
|
7,1
|
13,2
|
10,61
|
190,6
|
9,80
|
7,0
|
9,40
|
2011
|
6,9
|
16,1
|
12,94
|
225,2
|
11,57
|
7,4
|
9,94
|
2012
|
7,2
|
17,3
|
13,91
|
235,7
|
12,11
|
8,0
|
10,74
|
TOTAL
|
56,8
|
124,39
|
100
|
1945,88
|
100
|
74,46
|
100
|
Ibidem tab n°1
Graphique n° 11 : Evolution du taux de
croissance de 2000 à 20012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°5
Graphique n°12 : Evolution du PIB en milliard
d'USD de 2000 à 20012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°5
Grâce aux mesures de stabilisation, L'économie a
renouée avec la croissance économique. De 6,2% en 2008, 2,8% en
2009, elle a commencé à enregistrer des taux de croissance
positifs dès l'année 2010 avec respectivement 7,1% en 2010, 6,9%
en 2011, 7,2% en 2012 ; et Depuis lors elle évolue en dents de
scie.
2.2.2.2. Evolution du taux
d'inflation
Tableau n° 6 : Evolution du taux
d'inflation en RDC
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Taux d'inflation en %
|
511,2
|
135
|
18
|
4,4
|
9,22
|
21,3
|
12,8
|
8,9
|
27,6
|
53,44
|
9,84
|
15,43
|
5,67
|
Ibidem tab n°1
Graphique n° 13 : Evolution en % du taux
d'inflation de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°6
Le PIB est considéré comme la principale
variable macroéconomique. Mais deux autres agrégats nous
renseignent aussi sur la performance d'une économie dans d'autres
aspects importants comme le taux d'inflation et le taux de chômage.
Après une décennie de décroissance, le
pays a renoué avec la croissance dans l'euphorie de la conjoncture
internationale positive et les prix des matières premières ont
flambé ; le FMI et les autorités congolaises avaient
projetés une croissance annuelle de 10 % en 2008 et 2009. Cependant la
crise en a décidé autrement ; Au lieu d'une croissance de 10
% on est à 6,2 % en 2008. Le taux d'inflation était de 511,2% en
2000 ; de 2002 à 2004, il diminuera pour passer, de 18% à
9,22% en 2004.
Malheureusement, une évolution négative a suivi
cette période de stabilité. Le taux d'inflation est passé
à 9,22%, à 21,3% en 2005 ; cependant, Une suite heureuse a
suivi cette période où nous observons une baisse successive du
taux d'inflation à 12,8% et 8,9% respectivement en 2006 et 2007.
L'année 2008 a été caractérisée par une
augmentation du taux d'inflation qui est passé de 8,9% à 27,6%.
2.2.2.3. Evolution du taux de
change
Tableau n°7 : Evolution du taux de change de 2000
à 2012
Dans le tableau suivant, nous voyons comment le taux de change
s'est comporté, en étant stable ou pas depuis l'année 2000
jusqu'en 2012.
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Taux de change
|
21,8
|
206,6
|
346,5
|
405
|
398,3
|
476
|
468
|
516,68
|
639,32
|
902,66
|
915,13
|
910,65
|
915,17
|
Source : Ibidem tab n°1
La Banque Centrale est intervenue sur le marché des
changes en achetant USD 40 millions entre mi-novembre et décembre 2011.
Suite à cette intervention, le taux de change s'est rapproché de
son niveau tendanciel pour se situer à CDF 915,1747 le dollar
américain à fin 2012 contre CDF 915,1295 en 2010 et CDF 902,6572
en 2009, soit une appréciation de 0,04% depuis fin 2010 et de 12,52%
depuis fin 2009. Ces résultats ont permis de réaliser un taux de
croissance du PIB de 7,1% en 2010, de 6,9% en 2011 et de 7,2% en 2012.
2.2.2.4. Evolution de la population et de l'IDH
L'Indice de Développement Humain (IDH) qui est un
indicateur composite mesure trois dimensions du bien-être
humain à savoir49(*) :
- le revenu,
- l'éducation et
- la santé.
Il constitue donc un baromètre de l'évolution du
bien être humain et un outil de comparaison entre les différentes
régions.
Tableau n° 8: Evolution de la population en
RDC de 2000 à 2012
Dans le tableau ci-dessous nous présentons
l'évolution de la population, le niveau d'emploi c'est-à-dire le
taux de chômage ainsi que l'indice de développement (IDH).
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Pop. (En millions)
|
52,10
|
53,51
|
55,00
|
56,43
|
57,96
|
59,70
|
61,49
|
63 331,9
|
65 231,9
|
67 188,9
|
69 204,5
|
71 280,7
|
73 419,1
|
Salariés
|
8,8
|
11,38
|
11,57
|
11,97
|
12,38
|
12,69
|
13,09
|
13 303,4
|
11,38
|
8,8
|
11,57
|
11,97
|
12,38
|
Taux de croissance démographique en %
|
3,41
|
2,70
|
2,70
|
2,70
|
2,70
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
Taux de chômage en %
|
66,90
|
49
|
49,10
|
48,50
|
35,40
|
39,60
|
41,20
|
47,2
|
53,2
|
60,8
|
50,1
|
51,4
|
50,3
|
IDH
|
0,23
|
0,35
|
0,28
|
0,28
|
0,31
|
0,33
|
0,39
|
-
|
0,23
|
0,35
|
0,28
|
0,28
|
0,31
|
Ibidem tableau n°1
Graphique n°
14 : Evolution de la population et des salariés en
million
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°8
Graphique n° 15 : Evolution du taux de
croissance démographique, chômage et de l'IDH en %
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°8
La finalité de toute politique économique est
l'amélioration du bien être de la population. Si la croissance est
mesurée à partir du PIB par tête, le bien-être est
appréhendé par l'indice du développement humain (IDH).
Comme nous l'avons remarqué au tableau n°5, l'économie
congolaise a retrouvé le sentier de la croissance à partir de
2010 et ceci sans l'amélioration du bien être de la population au
vu de l'IDH qui n'a jamais dépassé 0,4 comme on peut si bien le
constater à travers le tableau ci-dessus.
2.2.2.5. Commerce
extérieur de RDC
Après leur contraction en 2009, les échanges
commerciaux avec l'étranger ont progressés. Les exportations se
sont accru de 12 % en 2011 et les importations de 16 %. Ces progressions
s'expliquent, dans le cas des exportations, par le maintien à un niveau
élevé des cours mondiaux de certaines matières
premières et par l'augmentation du volume de production des entreprises
extractives. S'agissant des importations, leur augmentation s'explique par la
dépendance du pays vis-à-vis des biens d'équipement et de
consommation manufacturés.
Les flux de capitaux privés en provenance de
l'étranger se sont accrus en 2011 par rapport à leur niveau de
2010. A la suite des effets de la reprise de l'économie mondiale sur le
cours des matières premières, les investissements directs
étrangers (IDE) sont passés de 1.501 à 1.649 millions USD
de 2010 à 2011. Pour améliorer son intégration au commerce
mondial, la RDC a engagé en 2010 une étude-diagnostic avec
l'appui de la Banque mondiale pour élaborer sa politique commerciale.
Partant des conclusions de l'étude, elle a institué en 2011 un
comité de pilotage de la réforme du guichet unique afin de
faciliter les opérations de commerce extérieur, de stimuler la
croissance et d'accroître le taux de mobilisation des recettes publiques
liées aux échanges commerciaux avec l'étranger.
La réforme devrait déboucher en 2013 sur une
diminution du nombre de services intervenant aux frontières, une baisse
du taux d'imposition à la douane et la création d'une
société à capitaux publics et privés pour
gérer les opérations de pré-dédouanement. La RDC,
qui participe à la zone de libre échange du Marché commun
d'Afrique australe et orientale (COMESA), a pris en 2011 des parts dans le
capital de la Banque du commerce et de développement du COMESA (Banque
de la ZEP). Actuellement, elle peut recourir à différents
instruments pour développer son commerce, notamment l'accord de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur l'évaluation en
douane50(*). La RD Congo
subit les prix mondiaux (Price-taker ou preneur de prix) à la fois, des
produits qu'elle exporte, vu l'étroitesse de son débouché
d'autant plus qu'elle s'adresse essentiellement aux pays industrialisés
et, particulièrement, à l'Union européenne
et des biens importés dans la mesure où elle demeure
fortement tributaire de l'extérieur pour les biens d'équipement,
les produits de consommation, les services, etc.
2.2.2.7. Dette extérieure de la RD Congo
L'atteinte du point d'achèvement de l'initiative
d'allégement de la dette des pays pauvres très endettés
(IPPTE) en juin 2010 et la poursuite des réformes en matières de
gouvernance économique et politique ont permis l'effacement d'une bonne
partie de la dette extérieure (12,3 milliards USD), en particulier
à l'issue de négociations bilatérales engagées avec
certains pays créanciers (Belgique, États-Unis, France, Italie et
Pays-Bas). Les économies obtenues après cette annulation ont,
d'une part, réduit la charge de la dette extérieure et, d'autre
part, servi à financer des projets dans les secteurs de
l'éducation et de la santé.
Le service de la dette, qui représentait 6,4 % des
recettes publiques en 2010, est tombé à 2,6 % en 2011,
contribuant ainsi à créer un espace budgétaire
additionnel. L'annulation accordée par la France devrait alimenter un
fonds destiné à promouvoir la protection de l'environnement.
Aucun remboursement du service de la dette dû au FMI n'a
été envisagé en 2011. Seul le paiement des
intérêts a été prévu pour un montant de 2,7
millions USD contre une prévision de 1,8 millions. La Banque africaine
de développement (BAD) a allégé en 2011 le service de sa
créance sur la RDC pour un montant de 1 milliard USD. Les
intérêts sur la dette intérieure ont fortement
augmenté entre juin 2010 et juin 2011, passant de 10.7 à 68.2
milliards CDF. Cet accroissement procède de l'imputation des
arriérés de 2007.
D'autre part, en septembre 2011, à la suite de
discussions entre le gouvernement et le Club de Kinshasa sur d'éventuels
allègements de la créance de ce dernier sur l'État
congolais, les arriérés de paiement de la dette du Club ont
été restructurés. Enfin, un risque de
ré-endettement demeure car le pays recourt à l'appui
extérieur pour financer plusieurs projets et ne s'acquitte pas dans les
délais requis du paiement de ses factures internes51(*).
2.2.2.8. Evolution du budget de l'Etat
congolais
Tableau n°9 : Evolution du budget du Congo
Démocratique
Dans ce tableau nous donnons un aperçu de
l'évolution du budget de l'Etat congolais en présentant ses
dépenses et ses recettes ainsi que leur solde.
|
Budget (en million de $)
|
|
Recettes réalisées
|
%
|
Dépenses
|
%
|
soldes
|
%
|
2000
|
508,4
|
3,06
|
1057,7
|
5,54
|
-549,3
|
55,60
|
2001
|
322,5
|
1,94
|
326,4
|
1,71
|
-3,9
|
-0,39
|
2002
|
426,7
|
2,57
|
375,9
|
1,97
|
-50,8
|
-5,14
|
2003
|
429,3
|
2,58
|
574,1
|
7,279
|
-144,8
|
-14,66
|
2004
|
633,1
|
3,81
|
841,8
|
3
|
-208,7
|
-21,13
|
2005
|
847
|
5,09
|
1121,9
|
5,88
|
-274,9
|
-27,83
|
2006
|
923,9
|
5,56
|
2110,5
|
11,06
|
-1186,6
|
-120,10
|
2007
|
-
|
0
|
-
|
0
|
-
|
0
|
2008
|
1 209,908
|
7,27
|
1 238,467
|
6,49
|
-28,560
|
-2,89
|
2009
|
2 538,466
|
15,26
|
2 770,033
|
14,52
|
-23,157
|
-2,34
|
2010
|
2 311,267
|
13,90
|
2 126,751
|
11,14
|
1 845,52
|
186,80
|
2011
|
2 874,560
|
17,28
|
3 099,604
|
16,24
|
-22,504
|
-2,28
|
2012
|
3 606, 725
|
21,69
|
3 443,158
|
18,04
|
1 635,67
|
165,56
|
Source : Tableau recomposé sur base des
données de la Banque Central du Congo, (Condensé d'informations
statistiques 2012 ; Bulletin mensuel d'informations et de
statistiques 2012)
Graphique n°16 :
Evolution du Budget de la RDC
Source : réalisé sur base de notre tableau
n°10
La reprise de l'activité économique ainsi que
les reformes mises en oeuvre particulièrement dans le domaine des
finances publiques, ont contribué au relèvement progressif des
recettes publiques. Cependant, il subsiste un certain nombre de facteurs qui
nuisent à l'efficacité et la rentabilité des services
mobilisateurs de recettes ; rendant peu propice l'environnement fiscal des
entreprises, concourant aux multiples fraudes fiscale et douanière qui
ne permettent pas d'optimiser les revenus issus de ressources naturelles dont
le pays regorge. En effet, le niveau des recettes réalisées reste
bien inférieur au potentiel du pays, à telle enseigne qu'un
secteur aussi important que celui des mines qui représente environ 30%
du PIB ne contribue qu'à peine pour 11% aux recettes du Gouvernement
central52(*).
A ce sujet, plusieurs analyses ont établi un
écart substantiel entre, d'une part, le niveau théorique des
recettes estimées à partir de l'assiette imposable potentielle et
le montant mis en recouvrement et, d'autre part, entre les montants mis en
recouvrement et les encaissements enregistrés sur les comptes du
Trésor public. La RD Congo nourrit aujourd'hui l'ambition de se hisser
au rang des pays à revenu intermédiaire d'ici l'an 2030 ; ce
qui exige d'atteindre un taux de croissance à deux chiffres. Dans son
Programme d'actions 2012-2026, le gouvernement entend non seulement poursuivre
la construction et la modernisation des infrastructures de base, mais aussi
améliorer les conditions de vie des populations.
Comparés aux dépenses, les recettes des
régies financières ont été inférieures
à cause du non-respect de certains engagements par les
sociétés minières et de télécommunications
et du non-paiement de certains impôts par les entreprises publiques. De
plus, la Direction générale des recettes administratives et
domaniales (DGRAD) a vu plusieurs actes générateurs de recettes
lui être retirés en application des dispositions de la loi sur la
décentralisation, alors que les provinces ne disposent pas de
régies financières efficaces.
Côté dépenses ; Les dépenses
en personnel (35.4 % du total des dépenses), de fonctionnement (24.6 %du
total) et les dépenses urgentes (11.2 % du total) ont absorbé la
plus grande part. Ces dernières ont affiché un dépassement
en raison des charges liées au processus électoral et à la
sécurité. Les dépenses en capital et la dette ont
représenté respectivement 6.9 % et 6.8 % du total des
dépenses publiques. À noter cependant une certaine
amélioration des budgets alloués à
l'éducation : Les enseignements primaire, secondaire et
professionnel ont bénéficié, entre 2010 et 2011, d'une
augmentation de leur dotation budgétaire de l'ordre de 58.9 % et
l'enseignement supérieur et universitaire de 78.9 % Par contre les
crédits accordés à la santé publique ont
baissé de 28.3 %53(*).
Aussi, les dépenses d'investissement dans ce secteur
ont-elles été majoritairement financées par des apports
extérieurs. Le projet de budget 2012 n'a été soumis au
Parlement qu'en octobre 2011 en raison des retards observés dans la mise
au point finale du document stratégique pour la croissance et la
réduction de la pauvreté (DSCRP 2), la politique
budgétaire des cinq prochaines années devant être
inspirée par ce document. Le budget 2012 a été
arrêté en équilibre avec une enveloppe de 6 694 milliards
de CDF, soit un accroissement de 6.3 % par rapport au budget 2011. Au regard
des aléas des ressources d'origine extérieur, la RD Congo doit
financer son développement en mobilisant davantage de ressources
internes, ce qui appelle à la définition des stratégies
efficaces devant permettre de mettre un terme à toutes sortes de
pratiques répréhensibles telles la corruption, la fraude, la
concussion, les interférences judiciaires, etc., qui participent
à une faible mobilisation des recettes publiques ou simplement à
leur coulage.
Sous l'impulsion du Chef de l'Etat, le Gouvernement de la
république a levé l'option d'organiser en date du 02 au 04 Mai
2013, les Assises nationales sur « le coulage des recettes
publiques » à l'effet non seulement de poser un
diagnostic pragmatique mais aussi de mener une réflexion
stratégique sur ce phénomène. La réflexion de fond
mener au cours de ces Assises nationales devrait permettre :
- l'amélioration de l'efficacité et de la
rentabilité des services mobilisateurs de recettes ;
- l'assainissement de l'environnement fiscal des
entreprises ;
- la lutte efficace contre les fraudes fiscales et
douanières ;
- l'optimisation de l'administration fiscale des ressources
naturelles.
Ceci en vue de mieux cerner et d'estimer le coulage des
recettes publiques à l'aide d'outils statistiques pour la prise de
décisions adéquates et la maximisation des recettes. A l'issue de
ces assises, des facteurs de coulage constituant des faiblesses ont
était déceler, suivi des recommandations dans plusieurs secteurs
générateur des recettes ; mais restant dans le contexte de
notre travail, nous allons présenter uniquement ceux, relatif au secteur
de mines repris en annexe du présent travail.
Dans l'histoire des peuples et de tout temps,
« faibles recettes publiques et fuite de revenus de
l'Etat »ont été l'équivalent de la
« limitation des perspectives de réalisation des programmes et
projets publics ». En effet, après avoir gagné certains
paris notamment sur le plan macroéconomique et du secteur financier par
le gouvernement « Matata Ponyo », des véritables
défis reste encore à relever. Le chômage demeure à
un niveau élevé, la pauvreté et la précarité
continuent d'alourdir le taux de mortalité. Les besoins en
infrastructures de base et en biens publics sont considérables face
à une offre très limitée. Le chemin vers les objectifs du
Millénaire pour le développement est encore long. Pour faire face
à ces défis et accroitre la quantité et la qualité
de l'offre des biens et des services publics, le Gouvernement a mis en place un
programme d'action dont la réalisation suppose un financement
adéquat, et donc un niveau suffisant des ressources publiques.
Le niveau des recettes que nous collectons dans notre pays est
très faible par rapport à notre potentiel et les maux qui rongent
la collecte des recettes sont biens connus à savoir : la
corruption, la fraude, la concussion, les interférences, la mauvaise
organisation. Ces maux sont tellement décriés tous les jours
qu'ils en sont arrivés à perdre leur caractère choquant
dans notre société au point de devenir des faits normaux ;
on est en RDC dit-on!
Contrairement à plusieurs pays développés
et émergents où les recettes provenant de la fiscalité
directe sont prédominantes dans le budget, les revenus publics de la RDC
sont structurellement dominées par les recettes douanières. La
dépendance envers les recettes des portes n'offre pas un ancrage solide
aux politiques publiques ; bien au contraire, elle expose les finances
publiques à des crises extérieures et peut à tout moment
affecter la mise en oeuvre de la politique budgétaire. La crise
financière et économique internationale de 2008 et 2009 en est un
exemple.
Par ailleurs, lorsqu'on considère les contributions des
diverses provinces au budget de l'Etat, 3 pôles de concentration des
recettes se dégagent : il s'agit des provinces de Kinshasa, du
Katanga et du Bas-Congo. Un choc (crise) endogène ou exogène
majeur sur l'activité économique dans ces trois provinces
pourrait fragiliser les comptes publics et affecter les financements des
projets publics. Nous ne saurons non plus mettre sous silence, la sous
fiscalisation, voire l'absence d'une fiscalisation de certaines fractions de
l'économie nationale, notamment le secteur minier, pétrolier et
le secteur informel, étant à l'origine d'un coulage non
négligeable des recettes.
Si nous parvenons à capter ces ressources,
assurément les moyens de financement des actions retenues dans le
programme du Gouvernement s'en trouveront largement accrus.
Conclusion partielle
Au cours de ce chapitre nous avons fait un état de
lieux de l'économie congolaise en présentant son aperçu
général et en parcourant ce qu'a été
l'évolution économique et sociale du Congo de 2000 à 2012.
Cette observation fait ressortir en générale la
tendance croissante des dimensions de l'économie nationale. Cependant,
avec l'avènement de la crise financière internationale, cette
évolution a subit un ralentissement, notamment sur les exportations des
produits miniers et agricoles, dans un contexte international difficile
caractérisé par la récession qui touche un nombre de plus
en plus important des pays partenaires de la RD Congo.
Bien qu'ayant survolé l'économie de la RD Congo
en général et observer son évolution, il est tout de
même important de connaitre en fond les réels impacts qu'on
causé cette crise sur le secteur minier en particulier ;
D'où, notre troisième chapitre basé sur la crise
financière et économique internationale et ses incidences sur le
secteur minier Congolais.
CHAPITRE 3 : CRISE FINANCIERE ET ECONOMIQUE
INTERNATIONALE ET SES INCIDENSES SUR LE SECTEUR MINIER CONGOLAIS
Dans ce chapitre nous parlons de
l'impact de la crise financière et économique internationale dans
le secteur minier congolais.
3.0. Introduction
Depuis un certain temps, la crise financière
internationale est à la une de l'actualité. Il ne se passe pas un
jour sans que cette crise soit évoquée par les médias
nationaux et internationaux. La crise financière est réellement
arrivée aux portes de la République démocratique du Congo.
Pour preuve, plusieurs entreprises, surtout minières ont connu une
baisse sur toutes leurs actions en bourses, environ 300 entreprises
minières et bancaires, ont connu une récession dans le Katanga,
avec comme conséquence l'augmentation du taux de chômage. Vu que
la production minière était le moteur de la croissance
économique et responsable pour les entrées d'investissements
étrangers, cela a eu un effet ralentisseur sur la croissance
économique et a donc freiné les activités en aval de ce
secteur comme les transports et la construction.
La baisse de croissance économique causée par
l'effondrement des prix et quantités à l'exportation a eu des
effets directs et indirects sur la population. Direct,
puisque beaucoup de comptoirs se sont fermés du jour au lendemain
dès que les prix se sont effondrés fin 2008, et beaucoup
d'activités minières artisanales se sont arrêtées
à l'exception du secteur de l'or qui n'a pas vu ses prix d'or chuter.
Donc, si ces effets directs n'ont eu qu'une action de
propagation de la crise limitée, vu que le secteur minier artisanal
avait atteint entre 3 à 7 % de la population active, ce n'est pas le cas
des effets indirects qui eux ; grignotait les revenus réels de
presque toute la population, laquelle est déjà très
vulnérable. La crise financière internationale qui a
éclaté en 2008 s'est très vite muée en crise
économique avec une diminution d'activité économique
mondiale et une augmentation du chômage dans presque tous les pays. On
aurait pu espérer que les pays à faible taux d'intégration
dans l'économie mondiale auraient été
épargnés. Dans un pays comme la RDC, ce n'est en effet pas la
crise financière qui a contaminé le secteur réel de
l'économie, mais ce sont les retombées de cette crise sur la
diminution de la demande internationale qui ont déclenché les
courroies de transmission de celle-ci à l'intérieur du Congo.
La sévérité de la crise internationale a
donc été transmise d'une part par la baisse importante des prix
des produits miniers dont dépend la valeur des exportations congolaises
et d'autre part par la faible capacité du gouvernement à faire
face à ces chocs exogènes. Les effets directs de la crise ont
d'abord été ressentis dans le secteur minier qui a vu ses
activités chuter d'environ un tiers, ce qui a donc entrainé une
augmentation du chômage des travailleurs industriels et surtout
artisanaux. Les effets en aval de perte de pouvoir d'achat de ce secteur minier
se sont évidement aussi transmis aux autres secteurs de
l'économie comme le transport et la construction. On aurait aussi pu
espérer que la taille exceptionnelle du secteur informel aurait
isolé en grande partie les Congolais des effets de la crise et que ces
effets se seraient cantonnés qu'au secteur minier et aux effets en aval,
mais malheureusement les effets de propagation de la crise se sont bien
étendus au secteur informel.
En effet, la baisse de la valeur des exportations suivie
d'une baisse concomitante des importations a entraîné une
détérioration du taux de change et une augmentation de
l'inflation. Ainsi les prix des biens dont dépend en grande mesure le
secteur informel des villes ont augmenté. Bien entendu, à
l'intérieur du pays et dans les campagnes qui dépendent moins
d'importations mais consomment davantage de produits locaux, les effets de la
crise se sont moins fait sentir. Pour contrer les effets de la crise sur la
société congolaise, le gouvernement congolais est apparu
très peu outillé, ce qui est peut-être le mieux
illustré par le niveau des réserves internationales de la Banque
centrale pouvant freiner la détérioration du taux de change,
réserves qui ne suffisaient plus pour couvrir ne fût-ce qu'une
journée d'importations au mois de mars 2009. Bien que la
communauté internationale ait vite réagi en aidant le
gouvernement congolais par un appui apporté à la balance des
paiements, cela montre combien le gouvernement congolais est dépendant
de l'extérieur et est très peu armé pour contrer des chocs
exogènes.
Donc, si le pays dans le court terme peut bien compter sur la
communauté internationale, dans le long terme, une solution plus durable
devra être trouvée dans un renforcement de la gouvernance interne
qui reste le talon d'Achille du développement congolais. Cette crise
démontre aussi la vulnérabilité du pays qui dépend
trop seulement d'un seul secteur pour ses exportations mais également de
matières premières à faible valeur ajoutée
produites sur place. Les deux effets fondamentaux de la
vulnérabilité de l'économie congolaise sont cependant
liés, le niveau de faible gouvernance ne permettant pas au pays de
profiter de ses richesses et de diversifier l'économie vers des secteurs
où la majorité de la population travaille. Ainsi le pays est
à la merci de la demande internationale et des variations
incontrôlables de celle-ci. Nous allons tenter de représenter
schématiquement les courroies de transmissions principales de cette
crise financière et économique internationale en RD Congo pour
mieux s'imprégner de la façon dont notre économie s'est
vu frappée par cette dernière à travers la figure 1 :
Figure 1 : Courroies de transmission principales de la
crise en RDC54(*)
Crise financière et boursière internationale
Crise humanitaire à l'Est du pays
Récession économique internationale
Absence d'intégration du secteur financier et bancaire
Baisse des prix et quantités d'exportation
Structure des importations
Croissance économique en baisse
EFFETS INDIRECTS
1. Détérioration des 1. Baisse des
revenus
termes de l'échange budgétaires
2. Déficit de la balance de
Paiements augmente
3. Dépréciation du FC 2. Financement
monétaire du
4. Prix à l'importation déficit du
Augmente Gouvernement
Inflation augmente
EFFETS DIRECTS
Baisse de l'emploi (formel et informel) et des revenus
dans le secteur des exportations
Dépenses additionnelles dues à l'intervention
à l'Est
Économie informelle
PAUVRETÉ ACCRUE
La figure laisse d'abord voir que ce n'est pas la crise
financière en sois, qui impact la RDC, mais plutôt la
récession économique internationale issue de ladite crise, que le
pays est affecté. En effet, la baisse de la demande internationale en
matières premières s'est fait sentir surtout au début de
2009 et Comme la RDC est hautement dépendante d'exportations des
minerais pour ses recettes en devises, la baisse des cours des matières
premières et la baisse des quantités vendues sur le marché
international s'est sont fait sentir.
En fin de compte c'est l'augmentation des prix et les
pressions inflationnistes qui sont venu érodé le pouvoir d'achat,
déjà fort réduit, de la population. Nous n'avons pas
retenus d'autres courroies de transmission qui ont appauvris davantage la
population. Il est vrai que les pressions inflationnistes ne viennent pas
seulement des chocs extérieurs. La crise sécuritaire à
l'Est du pays est à la base d'un gonflement des dépenses
gouvernementales non budgétisées en 2008 et 2009.
Les cours du cuivre, le minerai le plus exploité au
pays jusque là, sont passés, dans l'espace d'une
année : de 8000 USD la tonne à près de 4000 USD, pour
la même quantité ; de novembre 2007 à novembre 2008.
Quant au cobalt, Il est passé de 3000 USD la tonne, en novembre 2007,
5000 USD durant le premier semestre de 2008 pour tomber à moins de 4000
USD en novembre 2008. Ces deux minerais sont aussi ceux qui impliquent un grand
investissement et un déploiement intense de l'activité
industrielle au pays et essentiellement au Katanga.
A moins de 50% des prix de revient de leurs productions, les
sociétés minières ont commencés à travailler
à perte et plus d'une quarantaine d'entre elles ont
préférés fermer en attendant que la tempête passe.
L'économie mondiale étant un tout complexe et lié, les
valeurs boursières des sociétés minières ont aussi
chuté. A titre indicatif :
- First Quantum Minerals dont l'action boursière a
baissé de 80%,
- Katanga Mining a décru de 93,39%,
- CAMEC (Boss Mining) a chuté de 93,9%,
- Meteorex (Rwashi Mining) s'est déprécié
de -83,9 %,
- Mwana Africa (SEMKHAT) est tombé à -92,6 %
- Anvil Mining de -91%,
- Teal Metal a atteint -95,8 % de sa valeur.
Du coté de l'exploitation minière artisanale, le
choc financier s'est aussi durement fait sentir ; L'or et l'étain,
exploités artisanalement ont connus une baisse de leurs cours mondiaux.
Après avoir atteint 2.500 USD la tonne au milieu de l'année 2008,
l'étain est revenu, en novembre 2008 en deçà de sa valeur,
à 1700 USD.
En ce qui concerne le diamant, « le
marché du diamant a aussi souffert essentiellement de la baisse de la
demande dus à l'absence de crédit disponible aux acheteurs ;
Les banques ne donnant plus de facilités de crédit depuis le
début de la crise ». Si cette dépréciation des
produits et des valeurs des sociétés minières est
principalement le fait d'une situation financière mondiale
instable ; Au plan économique, la crise a pour champ
l'économie réelle, dira J.C Masangu. Le secteur minier qui en est
la locomotive sera touché, suite à la baisse des capitalisations
et des valeurs boursières qui vont influer sur la levée des fonds
sur les places boursières et pour les emprunts bancaires. Il y a aussi
la baisse ou chute des prix des produits miniers (cuivre, zinc, ...), et le
ralentissement de l'économie mondiale qui va affecter la demande des
métaux de base comme le cuivre. Conséquence, des projets
d'investissements initiaux ou d'expansion ont été
postposés, arrêtés ou redimensionnés.
En ce qui concerne la RDC en général et la
province du Katanga en particulier, la crise financière internationale
s'est fait ressentir au niveau des investissements miniers qui ont
été gelés, des chantiers d'usines ou de projets
arrêtés, ainsi que la chute du prix des métaux de base
entrainant la fermeture de certaines unités de traitement ou la
réduction drastique d'activités minières (traitement,
négoce, etc.). A cela, il faut ajouter la perte des recettes pour le
budget de la Province qui a été privé d'une marge de
manoeuvre fiscale pour mettre en oeuvre des politiques contre-cycliques. En
2009, la République démocratique du Congo (RDC) a
réalisé une croissance économique de 2.5%, contre 6.2 % en
2008 ; les industries extractives au Katanga ont enregistré une
forte baisse de la production et du niveau d'activité. De 2008 à
2009, la production de cuivre a chuté de 18.6 %.55(*) Sur 75 entreprises
minières oeuvrant dans la province du Katanga en 2008, 46 ont
fermé en 2009 du fait de la diminution des cours des minerais, et 19 ont
réduit leurs activités.
3.1. FORTE VULNERABILITE DE L'ACTIVITE MINIERE
Cette section, nous informent sur l'incidence de la crise dans
le secteur minier industriel qui est très dépendant de
l'évolution des marchés internationaux compte tenu du fait qu'il
est orienté quasi exclusivement vers l'exportation. La figure 2 montre
l'étendu de l'impact négatif de la crise sur le secteur minier
industriel congolais.
Figure 2. Distribution de l'impact de la crise chez
les sociétés minières56(*)
Depuis le mois d'octobre 2008, la situation du secteur minier
congolais a beaucoup changé suite à la crise financière et
économique internationale qui a frappé les économies
développées et dont les répercussions se sont fait sentir
durement jusqu'au Katanga. En ce qui concerne les entreprises concessionnaires
des mines, Anvil Mining, Katanga Mining, le Groupe CAMEC, Ruashi Mining, CMSK,
MMK et la Gécamines, pour ne citer que celles-ci, ont été
sérieusement perturbés dans leur activité d'exploitation
par la crise.
Les sociétés restées
opérationnelles ont dû revoir leur politique d'exploitation
minière en supprimant les sous-traitants, en supprimant de nombreux
postes occupés par du personnel journalier et expatrié et en
engageant des négociations avec les délégations
syndicales. Ainsi ces entreprises minières ont réduit leurs
activités et mis une partie de leurs travailleurs en chômage
technique. Certaines ont arrêté leurs investissements, d'autres
encore ont différé les leurs. Cette situation a eu des
conséquences significatives sur le plan social et de l'emploi. Cette
situation a aussi affecté très négativement la
trésorerie de nombreuses entreprises minières qui ont
éprouvés des difficultés pour faire face aux services de
la dette et payer les charges de production.
La crise traversée par les exploitants des mines
industrielles a eu aussi des conséquences très négatives
en aval avec la fermeture ou la sous utilisation des unités de
traitement, ainsi que le gel de la construction des nouvelles unités
programmées. Sur 74 entités de traitement, 45 ont
été arrêtées pendant la période
considérée, soit 60% d'entre elles. Tandis que selon les
données du Ministère provincial des Mines et des Affaires
foncières, 96% des entreprises minières d'extraction avaient
réduit leurs activités et/ou personnel.
A la chute de la demande et des cours mondiaux, il faut
ajouter la reprise de l'inflation et les pressions associées sur le taux
de change qui ont durement affectés :
· le secteur minier industriel qui importe la plus grande
partie de leurs besoins en biens mais aussi ;
· tout le tissus économique local fortement
dépendant des importations et
· les populations qui ont vu les prix à la
consommation augmenter rapidement.
En RDC globalement, l'inflation a été d'environ
53,44 % en moyenne en 2009 contre 27,6% en 2008. Elle est due à la
hausse des prix de l'alimentation, du logement, de l'énergie et des
transports. Dans le même temps, on a assisté à une
dollarisation de l'économie et les dépôts en devises ont
représenté 66 % de la masse monétaire en 2009, contre 58.2
% en 2008. Face à toutes ces difficultés conjoncturelles, les
grands groupes miniers ont développés différentes
stratégies leur permettant de faire face à la diminution
drastique de leurs recettes. Ils ont principalement résiliés des
contrats et abandonnés les activités les moins rentables tout en
ayant recours au produit minier des creuseurs, bien moins cher en termes de
coût d'exploitation.
La figure 3 présente les principales causes de la
baisse de la production ; le facteur prépondérant étant la
chute des cours des métaux :
Figure 3. Répartition des causes de la baisse
de la production
3.2. INCIDENCES DE LA CRISE SUR L'EMPLOI DANS LE
SECTEUR
MINIER INDUSTRIEL
La division provinciale de l'ONEM (office national de
l'emploi) censée recevoir les déclarations relatives à
l'emploi et effectuer le traitement des déclarations a
comptabilisé, tous secteurs confondus : un total d'emplois
contractuels de 41.468 emplois déclarés pour 2008 par 435
entreprises alors qu'il était en 2007 de 44.399 déclaré
par 520 entreprises ; Soit une réduction de près de 6.6% des
emplois contractuels et de 16% des entreprises. Par ailleurs, au 05 janvier
2009, l'Inspection urbaine du travail de Likasi a signalé 1510 emplois
perdus pendant l'année 2008. En date du 29 Décembre 2008,
l'Inspection urbaine de Kolwezi signalait 744 emplois perdus dont 110
expatriés. A ces chiffres, il faut ajouter 246 autres emplois perdus
recensés par la même inspection à la date du 05
Février 2009.
3.3. INCIDENCES DE LA CRISE SUR L'EMPLOI DANS LE
SECTEUR
MINIER ARTISANAL
Deux mouvements migratoires opposés ont
été constatés sur les sites artisanaux :
- le premier était le mouvement d'entrée dans
les mines à la suite du boom minier entre 2006 et 2008. Il s'agit de la
ruée de ceux en situation de chômage, de sous emploi et en
quête d'une activité plus rémunératrice qui se sont
dirigés vers les mines artisanales.
- Le second mouvement fut lié aux effets de la crise
mondiale et de l'effondrement des cours qui ont poussé de nombreux
creuseurs à quitter leur activité pour retourner en ville (avec
des conséquences importantes en termes de recrudescence de
l'insécurité) ou au village (en revenant à l'agriculture
de subsistance).
La production totale artisanale du cuivre a été
durement touchée par l'effondrement des cours étant donné
que la production artisanale de cuivre est passée de 2101,125 tonnes
métriques en 2007 à 1340,178 tonnes métriques en 2008
(soit une baisse de 57%) et la production du cobalt passait de 1602,73 tonnes
métriques en 2007 à 610,98 tonnes métriques (soit une
baisse de 62%). Pour l'exploitation minière artisanale, la situation mi
2009 selon le Service d'Assistance et d'Encadrement des Small Scale Mining
(SAESSCAM) était la suivante :
- dans la zone de Lubumbashi, 15 sites artisanaux
étaient actifs pour une population artisanale estimée à
1867 exploitants artisanaux ;
- dans la zone de Likasi, 12 sites artisanaux étaient
actifs pour une population évaluée à 13617 exploitants
artisanaux ;
- dans la zone de Kolwezi, il y avait 16 sites actifs pour une
population estimée à 26537 exploitants artisanaux.
Dans la période de fort reflux du marché, de
novembre 2008 à février 2009, la SAESSCAM estime que près
de la moitié des exploitants artisanaux ont déserté les
sites. Cependant, les prix du minerai, certes encore loin des pics d'avant
crise, se sont nettement redressés depuis. En ce qui concerne le cuivre,
le prix mondial de la tonne était passé de 8000$ avant la crise
pour tomber à 2800$ au pic de la crise mais, aujourd'hui, il oscille
entre 5000$ et 6000$. Ainsi les creuseurs ont commencé à revenir
depuis que les cours se sont redressés et qu'il y a eu un
frémissement du marché suite à la réouverture de
comptoirs d'achat par les chinois notamment.
Le raffermissement du marché mondial et la phase de
redémarrage des entreprises minières poussent une grande partie
des creuseurs et même certains travailleurs licenciés à
reprendre le chemin des sites miniers. En ce qui concerne la baisse de prix de
vente, nous avons analysé les différents prix avant la crise et
le prix actuel. Le prix du cuivre en bloc a baissé de 60% et celui du
cuivre en vrac de 53%. Quand au cuivre à faible teneur, son prix a
baissé de 50%. Le prix du cobalt en bloc et en vrac ont baissé
respectivement de 70 et de 50% ; comme le montre la figure 4.
Figure 4. Prix de vente en $ avant la crise
comparé au prix en $ en pleine crise
Cet effondrement des prix a eu des conséquences
désastreuses sur les conditions de vie des creuseurs et leur
famille ; tel que :
- la non scolarisation des enfants ;
- la non fréquentation des centres de
santé ;
- l'accroissement de la criminalité ;
- la baisse du panier de la ménagère et
l'abandon des mines.
Le recul dans la scolarisation des enfants s'explique par la
chute du revenu des ménages miniers artisanaux à cause de la
crise. La baisse des cours de métaux (cuivre et cobalt), la
réduction des effectifs des entreprises minières industrielles et
la fermeture de nombreuses unités de traitement se sont traduits par
l'impossibilité de payer la scolarité des enfants pour de
nombreux ménages. La crise économique et financière qui
s'est étendue à l'ensemble des pays en développement en
2008, a touché très durement l'économie de la RDC qui
avait connu dans les années passées une croissance forte
tirée par les investissements directs étrangers et l'exportation
de matières premières dont les prix mondiaux s'étaient
fortement appréciés.
Il est maintenant clair que la crise globale s'est traduite
par une crise de l'emploi en RDC, fragilisant de ce fait la réalisation
d'un des cinq chantiers présidentiels. La faible intégration du
secteur financier africain dans le système financier international et la
non intervention des banques africaines sur les marchés des produits
dérivés les ont épargnés des conséquences
directes de la crise financière. Mais le ralentissement
synchronisé des économies à l'echelle mondiale induit par
la crise financière a compromit les performances macroéconomiques
appréciables enregistrées en Afrique.
Les effets de contagion de cette crise sur l'économie
réelle, se sont répandus rapidement et touchant l'afrique du fait
des liens commerciaux qu'elle entretient avec les pays développés
et dont elle dépend pour son développement. Bien que
l'économie congolaise ait été préservée des
effets directs de la crise financière induite par les opérations
spéculatives risquées que connaît le système
bancaire des pays riches, il s'avère important de mener une analyse des
effets de cette crise à court terme sur les grands secteurs
macroéconomiques. Malgré que l'économie congolaise ait
été préservée de la crise financière au
premier degré, ses effets perturbateurs se manifestent depuis le mois
d'octobre 2008 sur le secteur réel à travers un ralentissement de
la croissance économique globale.
3.4. INCIDENCE DE LA CRISE SUR
L'ECONOMIE CONGOLAISE
Baisse du volume et des recettes d'exportation du diamant avec
les conséquences suivantes:
Ø diminution des devises étrangères
rapatriées;
Ø dépréciation de la monnaie nationale
par rapport aux devises étrangères, particulièrement au
dollar américain;
Ø insuffisance de moyens financiers pour le
fonctionnement de l'administration publique et des services de l'état
impliques dans la gestion du secteur minier;
Ø abandon massif des sites d'exploitation artisanale
par les exploitants miniers artisanaux;
Ø cessation et/ou réduction des activités
des operateurs économiques en général et ceux du secteur
de diamant artisanal en particulier.
Tableau n° 10. Production annuelle de
quelques produits miniers de 2008 à 2009
Dans le tableau ci-dessous nous présentons la
production annuelle des quelques produits miniers pendant la période de
crise.
Produits
|
Unité
|
2008
|
2009
|
Cuivre
|
T
|
337 430
|
309 610
|
Cobalt
|
T
|
42 461
|
56 103
|
Zinc
|
T
|
13 523
|
12 849
|
Diamant
|
1000 carats
|
21 101
|
19 119
|
Or brut
|
Kg
|
131,52
|
220
|
Source : CEEC : RAPPORTS SYNTHESES DES
EXPERTISES ET EXPORTATIONS DES SUBSTANCES MINERALES PRODUITES EN RDC.
Graphique : Voir graphique n°2.2 du
chapitre II
La spécialisation excessive dans le produits miniers
s'est révélé être catastrophique pour certains pays
d'Afrique particulièrement la RD Congo ; Avec notamment la baisse
de la demande et des cours de ces produits miniers. Cette contre performance
du secteur minier a conduit à la fermeture de près de 40
entreprises et à la destruction de 300 000 emplois (au
Katanga).57(*)
Dans la production minière l'indice d'activité
indique que par rapport à l'année 2009 ; en 2008 la
production de cuivre a diminué, ainsi que celui du zinc et du diamant,
de son coté la production de cobalt a augmentée et l'or a connu
une forte croissance. Dans une économie aussi peu diversifiée, la
baisse de la demande mondiale et donc des cours des principaux produits
exportés par la RDC (le cuivre, le cobalt, le diamant, l'or,
l'étain, le zinc, le pétrole, le bois); Ainsi que la
décapitalisation des grandes entreprises minières ont obscurci
les perspectives économiques du pays pendant cette période de
crise. A titre illustratif, nous allons voir dans les sections qui suivent, le
comportement du diamant artisanal avec l'avènement de la crise
financière internationale afin d'appréhender à peu
près ce que fut les incidences de cette crise dans le secteur minier
congolais.
3.5. IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE SUR
LE SECTEUR
DE PRODUCTION ARTISANALE DE DIAMANT EN
R.D.CONGO
3.5.1. PRESENTATION DU SECTEUR DE PRODUCTION
ARTISANALE DE DIAMANT
DE LA R.D.CONGO AVANT LA CRISE
FINANCIERE INTERNATIONALE
a) PLACE DU DIAMANT CONGOLAIS SUR LE MARCHE MONDIAL
· 4ème producteur mondial;
· 6% de part du marché mondial en termes de valeur;
b) CONTRIBUTION DU DIAMANT DE PRODUCTION ARTISANALE DANS
L'ECONOMIE DE LA RDC
· 84% de la production totale du diamant jusqu'en
2007 ; A partir de juillet 2008: 100%
· RECETTES FISCALES: 14 à 20 Millions USD par
an ;
· RECETTES D'EXPORTATION : Principale source des
réserves extérieures de la Banque Centrale du Congo (91% des
exportations totales de diamant). Une part importante dans les exportations
minières.
c) AGREGATS MACRO-ECONOMIQUES :
6% du PIB annuel, une part importante dans la balance
commerciale.
d) POPULATION :
9% de la population, soit #177; 5,2 millions de personnes
dépendait de cette activité artisanale (avant la
crise)
#177; 700.000 exploitants miniers artisanaux et #177; 100.000
négociants s'adonnent aux activités de ce secteur.
3.5.2. IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE SUR LE SECTEUR
ARTISANAL DE DIAMANT
1. STATISTIQUES GENERALES
1.1. Tableau n°2 : STATISTIQUES DES EXPORTATIONS DE
2003 à 2012
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009*
|
Diamant (Carats)
|
19.836.891,06
|
21.820.368,66
|
32.949.849
|
30.177.840
|
28.331.376
|
21.345.886
|
18.253.878
|
Valeur USD
|
642.582.923
|
720.899.077
|
895.457.801
|
679.488.865
|
609.833.223
|
532.828.363
|
248.412.618
|
Source : CEEC / R.D.CONGO AU 31.08.2009
- comparativement à la période 2003 à
2007, il se dégage une baisse drastique en
volume et en valeur de
l'ordre de 70,3% et 73,4% par rapport à 2008, année du
début de la crise.
- une baisse des moyennes encore plus prononcée en
2009, année de pleine crise.
Tableau n° 11 : STATISTIQUES
DES ACHATS DES DIAMANTS
A.1
|
|
|
|
|
A.2
|
|
|
|
LES ACHATS AVANT LA CRISE
|
|
LES ACHATS PENDANT LA CRISE
|
Mois
|
Carat
|
Valeur
|
Moy /carat
|
|
Mois
|
Carat
|
Valeur
|
Moy/carat
|
sept-07
|
2.170.725,42
|
29.772.795
|
13,72
|
|
sept-08
|
1.752.564,59
|
16.546.240
|
9,44
|
oct-07
|
2.546.770,66
|
31.546.879
|
12,39
|
|
oct-08
|
1.700.690,27
|
12.363.847
|
7,27
|
nov-07
|
1.924.588,58
|
25.557.238
|
13,28
|
|
nov-08
|
755.725,21
|
5.208.973
|
6,89
|
déc-07
|
1.376.132,06
|
22.124.302
|
16,08
|
|
déc-08
|
602.501,66
|
4.210.035
|
6,99
|
janv-08
|
2.092.245,85
|
27.660.434
|
13,22
|
|
janv-09
|
806.837,65
|
4.215.965
|
5,23
|
févr-08
|
1.550.268,58
|
25.270.111
|
16,30
|
|
févr-09
|
906.559,00
|
5.420.075
|
5,98
|
mars-08
|
1.621.847,58
|
24.359.200
|
15,02
|
|
mars-09
|
1.220.591,22
|
6.615.851
|
5,42
|
avr-08
|
1.774.112,96
|
24.823.388
|
13,99
|
|
avr-09
|
1.251.896,98
|
7.716.763
|
6,16
|
mai-08
|
2.358.597,21
|
27.244.236
|
11,55
|
|
mai-09
|
1.587.292,95
|
12.104.155
|
7,63
|
juin-08
|
2.028.868,53
|
25.813.268
|
12,72
|
|
juin-09
|
2.081.622,57
|
12.457.630
|
5,98
|
juil-08
|
1.913.284,11
|
27.837.644
|
14,55
|
|
juil-09
|
1.710.150,47
|
11.897.006
|
6,96
|
août-08
|
1.932.024,09
|
23.839.916
|
12,34
|
|
août-09
|
1.421.102,11
|
13.144.512
|
9,25
|
TOTAUX
|
23.289.465.63
|
315.849.411
|
13,57
|
|
TOTAUX
|
15.797.534,68
|
111.901.052
|
7,52
|
Moy/mens
|
1.940.788,81
|
26.320.784
|
13,57
|
|
Moy/mens
|
1.316.461,22
|
9.325.087,67
|
7,08
|
Source: CEEC / R.D.CONGO
Graphique n° 17 . EVOLUTION DES ACHATS (carats)
sept.-08 oct.-08 nov.-08
déc.-08 janv.-09 févr.-09 mars-09 avr.-09
mai-09 juin-09 juil.-09 août-09
Tableau n° 12 : Moyennes mensuelles des
achats
|
|
|
Avant la crise
|
Pendant la crise
|
Baisse
|
|
|
|
en quantité
|
en %
|
Carats
|
1.940.788,81
|
1.316.416,22
|
624.372,59
|
32,18
|
Valeur (USD)
|
26.320.784
|
9.325.088
|
16.995.696
|
64,58
|
Prix par carat
|
13,57
|
7,09
|
6,05
|
44,59
|
Bureaux d'achat opérationnels
|
130
|
84
|
46
|
35,39
|
Masse (flux monétaire/an) [USD]
|
315.849.408
|
111.901.056
|
203.948.352
|
64,58
|
OBSERVATIONS:
Le tableau montre, par rapport
à la période avant la crise, une baisse :
- en quantité
des diamants achetés de 32,18%
- en valeur des diamants
achetés de 64,58%
- du prix moyen par carat de 44,59%
- du nombre
de Bureaux d'achat opérationnels de 35,39%
- de la circulation de la
masse monétaire de 64,58%
Assèchement des devises dans le
secteur de l'ordre de 203.948.352 USD.
3.6. IMPACT SUR LE PLAN SOCIAL
Ø augmentation du taux de chômage;
Ø déferlement des masses
désoeuvrées vers les agglomérations urbaines;
Ø reconversion des exploitants miniers artisanaux et
des négociants aux activités agricoles et autres;
Ø recrudescence de l'insécurité
(banditisme, vols, viols, etc.)
Ø effritement des revenus et augmentation de la
pauvreté;
Ø mouvements sociaux dans l'administration publique et
les services impliques dans le secteur (CTCPM, CEEC, CAMI, Administration des
mines).
Ø baisse du pouvoir d'achat de la population vivant des
activités du secteur ;
Ø accélération de la déperdition
scolaire ;
Ø dépravation des moeurs ;
Ø détérioration accentuée des
infrastructures.
3.7. IMPACT SUR LE SECTEUR EXTERIEUR
Dans cette partie une note de prudence s'impose dès le
début du fait qu'en RD Congo les statistiques sont lacunaires et
imprécises. Elles ne prennent pas en compte d'autres échanges, ne
reflétant que les échanges officiels. Or, une partie importante
des exportations et des importations, selon certains experts passe la
frontière clandestinement, surtout à l'est du pays.
Après une longue contraction pendant les années
1990, le commerce extérieur de la RDC a renoué avec la croissance
en 2001. Entre 2001 et 2007, le taux de croissance a oscillé entre 6,5%
et 34,6% pour les exportations et entre 6,7% et 47,4% pour les importations.
Mais suite à la récession perceptible dès le
troisième trimestre, les exportations en 2008 ont régressé
d'environ 4% alors que les importations ont poursuivi une ascension d'environ
5% (chiffres provisoires). Les prévisions initiales effectuées
avant la crise financière situaient les exportations de biens et
services à 61,2% en 2009, contre 64,5% en 2008. Ces prévisions
intégraient les tendances baissières des cours de matières
premières à des niveaux légèrement
supérieurs à ce qui a été observé les
marchés. Les importations de bien et de services devaient poursuivre
leur rythme ascendant pour s'établir à 69,5% du PIB en 2009,
contre 55,8% du PIB attendu à la fin de 2008.
Tableau n° 13 : Evolution des cours de
matière premières d'origines minérales
Le tableau qui suit nous renseigne du comportement de cours de
matière première durant la période de crise
financière et économique, allant de la période de 2007
à 2009.
|
Cuivre (LME)
|
Zinc (LME)
|
Cobalt (Lond.)
|
Diamant Congo (CEEC)
|
Coltan (Lond.)
|
Or (NY)
|
Arg. (NY)
|
Pétrole
|
Cot.
|
$/tm
|
$/tm
|
$/lb
|
$/carat
|
$/lb
|
$/o.t
|
Cts/o.t
|
$/brl (NY)
|
2007 Déc.
|
6.714,00
|
2.385,00
|
41,00
|
22,6
|
|
839,80
|
|
|
2008 Déc.
|
2 811,00
|
1 086,90
|
16,50
|
25,57
|
45,50
|
869,70
|
1 095,50
|
39,93
|
2009
Janv.
fév.
mars
avril
mai
juin
juil.
août
sept.
oct.
nov.
déc.
|
3 105,50
3 385,00
4 030,00
4 510,00
4 775,00
5 107,50
5 496,00
6 490,00
6 135,00
6 570,00
6 814,00
7 345,00
|
1 257,50
1 310,00
1 291,00
1 235,50
1 569,00
1 356,50
1 391,50
1 463,50
1 663,60
1 624,60
1 845,00
1 682,20
|
17,00
15,00
16,00
16,25
15,75
15,50
19,25
19,25
18,75
19,38
21,50
20,75
|
13,08
15,00
9,30
12,99
14,77
12,36
10,79
21,56
16,00
...
...
...
|
45,50
42,50
42,50
42,50
42,00
42,00
35,00
36,50
36,50
35,00
35,00
36,00
|
928,70
939,80
918,50
889,00
979,00
928,00
951,40
953,60
1 006,70
1 044,70
1 178,60
1 095,70
|
1 257,50
1 310,00
1 291,00
1 235,50
1 569,00
1 356,50
1 391,50
1 463,50
1 663,60
1 624,60
1 845,00
1 682,20
|
41,64
44,40
49,11
51,01
66,48
70,08
69,13
71,48
70,31
76,94
77,19
79,56
|
Source : Banque centrale du Congo, condensé
hebdomadaire d'informations statistiques 2010. *bourse-lesechos.fr
Dans le tableau ci-dessus nous observons la chute de cours de
matières premières, le prix de la tonne de cuivre est
tombé à 2 811 USD en décembre 2008 contre plus de 6
714 en décembre 2007, soit une baisse de 0,42%. Le prix de la tonne de
cobalt est tombé à 16,5 USD en décembre 2008 contre 41 USD
en juillet 2008. Même si au printemps 2009 les cours internationaux des
principaux produits miniers exportés par la RDC ont commencé
à se relever timidement, le niveau se trouve toujours bien au-dessous
des pics de 2008 et 2007.
Les indicateurs préliminaires de l'activité dans
plusieurs branches de l'économie congolaise restent au rouge en mai et
en juin (BCC, juin 2009). Toutefois, c'est notamment le démarrage de la
production de cuivre par la société Tenke Fungurume Mining
(TFM) depuis avril 2009 qui améliorera à terme les
perspectives de croissance économique58(*).
Graphique n°
18 : Evolution de cours de matières premières
Source : Banque Source : Banque
Cours de matières de matières
premières
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
2007
Déc.
2008
Déc.
2009
Janv.
fév.
mars
avril
mai
juin
juil.
août
sept.
oct.
nov.
déc.
Années
Cours
Cuivre (LME)
Zinc (LME)
Cobalt (Lond.)
Diamant Congo (CEEC)
Coltan (Lond.)
Or (NY)
Argent (NY)
Petrol
Source : réalisée sur base de
notre tableau n0 5
3.8. IMPACT SUR LES FINANCES PUBLIQUES
L'impact sur la situation budgétaire des
économies du pays aura pris la forme d'un affaiblissement des recettes
publiques, en liaison avec la diminution attendue de l'assiette fiscale,
particulièrement des revenus tirés des cours des matières
premières exportées. Les ressources publiques totales auront
subis une contraction plus importante des ressources budgétaires.
Conclusion partielle
De ce qui précède, nous avons pu
démontrer les incidences de cette crise sur le secteur minier, sur le
secteur social, secteur extérieur et sur la gestion des finances
publiques. Dans ce chapitre nous avons pu remarquer comment
les perspectives économiques de la RD Congo se sont réellement
assombries à cause des effets néfastes ou des conséquences
indirectes de la crise financière et économique internationale.
Ainsi en 2009 la croissance a perdu 3,5% passant de 6,2 en
2007 à 2,8 en 2009. Il convient de signaler que le gouvernement s'est
engagé à surveiller attentivement le développement
économique et à prendre des mesures qui conviennent pour diminuer
les effets néfastes de la crise financière et économique
internationale. Pour se faire le gouvernement à établit un
comité d'urgence de gestion de crise (cellule de crise) sous la
supervision du 1er ministre afin de surveiller le changement brusque
qui peuvent intervenir au sein de différents indicateurs
macroéconomiques annonçant un problème.
Comme nous venons de le voir, cette crise appelle des actions
de la part de tout gouvernement car même si elle est internationale, et
de ce fait requiert donc une solution au niveau international, cela n'exclut
pas la responsabilité de chaque gouvernement dans la lutte pour diminuer
l'impact de celle-ci n'est fut ce qu'en améliorant sa façon de
gouverner, compte tenu de manque des moyens financiers qu'accuse la majeure
partie des pays subsahariens et la république démocratique du
Congo en particulier.
CHAPITRE 4 : NECESSITE D'UNE
BONNE GOUVERNANCE POUR
FAIRE FACE A LA
CRISE FINANCIERE
Ce quatrième chapitre est basé sur les
moyens à mettre en oeuvre outre le moyen financier pour faire face aux
effets néfastes de la crise financière et économique
internationale sur l'économie congolaise
4.0. Introduction
La crise financière actuelle et ses impacts
économiques sont devenus une préoccupation majeure et un grand
défi pour chaque gouvernement. Différents types de
décisions et d'actions ont été et sont entrain
d'être prises pour soutenir les banques et les industries, et aussi pour
éviter la chute des systèmes économiques. Même si le
niveau de la menace ainsi que les mesures prises varient d'un pays à
l'autre, en réalité, chaque pays du monde est concerné par
la crise et doit réagir. La crise financière et économique
internationale qui secoue le monde a vue les grands pays industrialisés
jeter de milliards de dollars pour relancer leurs économies et adopter
des positions fermes pour que la situation ne dégénère
pas.
Cependant, la situation s'avère un peu plus
délicat dans les pays en voie de développement car si dans les
pays industrialisés on a débloqué autant de milliards,
c'est par ce qu'ils en possédaient contrairement aux pays sous
développés pour qui, la crise financière et internationale
se traduit par un manque de financement. De ce fait, nous remarquons que ces
pays doivent recourir à d'autres moyens pour, si pas enrayer totalement
les effets néfastes de la crise mais quand même en diminuer
quoique partiellement ses effets sur leurs économies.
Cette crise internationale appelle donc des solutions
internationales, de la part de la communauté internationale et des
différents partenaires. Mais ceci n'exclut pas le fait que chaque pays
au niveau national peut essayer de prendre certaines résolutions pour
diminuer l'impact de cette crise sur sa population, n'est fut-ce que par la
mise en oeuvre de certaines politiques ou par une amélioration de la
gouvernance dans le cas de notre pays par exemple.
D'où la nécessité de mettre en place des
institutions opérationnelles pouvant assurer la sécurité
des personnes, assurer la transparence, l'efficacité,
l'inclusivité et l'équité. En un mot, la RD Congo a grand
besoin d'améliorer sa façon de gouverner. Pour améliorer
la gouvernance, il conviendrait parmi un ensemble des points fondamentaux,
d'intégrer les droits de l'homme dans le programme de gouvernance,
d'appliquer pleinement les décisions de justice et de s'engager en
faveur de la démocratie. En fait, la reprise sera fonction des
politiques économiques mises en oeuvre, par la qualité des
institutions qui en ont la charge d'exécution et de suivi ainsi que par
le niveau des infrastructures disponibles et la qualité du capital
humain dont dispose le pays.
Bien qu'il puisse y avoir un désaccord sur le choix des
politiques les plus favorables pour faire face à cette crise ou sur la
séquence dans laquelle les changements de politiques devraient
être entrepris, il ne fait aucun doute que les gouvernements peuvent
influencer cette reprise en créant un climat propice à
l'investissement, en renforçant le capital humain et en adoptant des
politiques incitatives qui favorisent l'allocation efficiente des ressources. A
cet égard, nous tenterons d'identifier les facteurs les plus
déterminants dont l'évolution conditionnera la diminution de
l'impact de la crise financière et économique internationale.
A ce niveau de notre travail, l'attention est portée
sur les reformes à mettre en oeuvre à court et moyen terme.
L'accent sera donc mis sur ce qui est possible d'être réaliser
durant ce laps de temps, après quoi l'attention sera sur les projets
à plus long terme.
4.1. Bonne gouvernance
4.1.1. Approche définitionnelle de la bonne
gouvernance
La bonne gouvernance veut dire que l'appareil de
l'Etat existe pour permettre au secteur Privé de créer les
richesses qui permettront de dégager la croissance. Cet
appareil n'est pas là pour rançonner ce secteur privé et
pour le dégarnir car, c'est ce dernier qui pourra apporter le mieux
être aux populations par la création des emplois et le
relèvement du pouvoir d'achat à travers la croissance59(*).
4.1.2. Importance d'une bonne
gouvernance
Comme le souligne le DSCRP, la mauvaise gouvernance est
à l'origine de la crise actuelle de la RDC. La mauvaise gouvernance n'a
en effet pas permis aux richesses du pays d'améliorer les conditions de
vie de plus grand nombre ; elle a entraîné la
déconfiture de l'Etat, précipitant le pays dans la guerre. Il
s'agit dans ce contexte de renforcer la gouvernance démocratique, la
participation des citoyens et l'accès à la justice, de promouvoir
le droit de l'homme, de renforcer la transparence, l'obligation de rendre des
comptes et l'efficacité des institutions publiques et d'améliorer
la capacité de la société civile à participer aux
processus d'élaboration des politiques et aux débats.
4.2. Les actions prioritaires
Les priorités proposées dans le domaine de la
gouvernance pour essayer de faire face à la crise financière
internationale peuvent se traduire en sept catégories d'actions
relatives respectivement à : la reforme de secteur de
sécurité, la transparence, la gestion des ressources naturelles,
l'industrie manufacturière, le climat d'investissement et la reforme des
entreprise publiques ainsi que la gestion des finances publiques.
4.2.1. Secteur de
sécurité : forces armées, police, justice
Ici il conviendrait d'améliorer la qualité de
service dans le secteur de la sécurité. Il faut s'assurer avant
tout que les forces armées opèrent dans le cadre d'une
chaîne de commandement professionnel et qu'elles ne deviennent pas une
source d'insécurité pour les citoyens. Dans le secteur de la
justice, la capacité globale doit être renforcée et la
question de l'impunité prise en compte de manière
adéquate.
Le système judiciaire est défaillant alors qu'il
constitue l'un des fondements de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit. Le
système judiciaire souffre d'une insuffisance dans le domaine
clés, tels que la capacité organisationnelle et institutionnelle,
l'infrastructure, la formation judiciaires, la qualité et
l'efficacité de la justice et la volonté politique de lutter
contre l'impunité et la corruption. Les actions à mener dans ce
domaine sont cruciales pour rétablir la confiance de la population dans
la justice.
4.2.2. La transparence
La corruption est un problème majeur en RDC et avec la
crise financière elle s'est encore aggraver, pour s'y attaquer, il
conviendrait de fixer des priorités ; notamment mettre l'accent
sur : (i) les décisions publiques ayant un impact financier
important, (ii) les secteurs clés tels que l'industrie extractive,
l'exploitation forestière, la gestion des finances publiques, la gestion
des entreprises publiques et la passation des marchés, (iii) le
renforcement des institutions telles que la cour des comptes et l'inspection
générales des finances (IGF).
Les actions à mener doivent se focalisent sur :
- La poursuite de publication de toutes les informations
relatives aux recettes et aux dépenses publiques sur base semestrielle
et améliorer progressivement la qualité de ces
informations ;
- La publication de tous les futurs contrats conclus dans le
secteur de l'extraction minière et l'exploitation forestière
auxquels participent l'Etat ou des entreprises publiques ;
- La publication régulière de la liste de tous
les contrats (principales données concernant la passation des
marchés) financé au titre du budget national ainsi qu'au titre
des projets financés par les bailleurs des fonds (pour chaque
bailleur) ;
- L'élaboration et l'adoption d'un plan d'action visant
à renforcer la capacité des principales institutions de
contrôle (la cour des comptes et l'IGF) ;
- La poursuite efficace des personnes ou des entités
impliqués dans des cas de graves de corruption.
4.2.3. La gestion des ressources
naturelles
Les ressources naturelles constituent à la fois un
atout économique pour le redressement de la RDC et une source
potentielle de corruption et de conflit. Dans ce contexte, la RDC a
formellement adhéré à l'ITIE (initiative pour la
transparence du secteur des industries extractives) qui fixe un cadre visant
à améliorer la gestion et la traçabilité des
ressources naturelles dans le pays.
A. L'agriculture
L'impact de la crise se traduit par une diminution des
donateurs internationaux et vue que ce secteur est incapable de s'autofinancer
car il attire moins d'investissement et ne dégage pas d'excédent
net conséquent. Certaines mesures peuvent permettre de faire bouger les
choses comme par exemple :
- Essayer de sécuriser le milieu agricole et mettre en
place une politique agricole adéquate ;
- Appliquer une politique salarial et fiscale incitative,
notamment au niveau de l'impôt sur le chiffre d'affaire (ICA) tant
à ;(intérieur qu'à l'importation) ainsi que
l'impôt sur bénéfice et autres;
- Mobiliser les crédits au profit des entreprises du
secteur, à faible taux d'intérêt et promouvoir les
exportations des produits agricoles locaux ;
- L'amélioration des routes permettant
l'évacuation des produits agricoles.
Comme nous l'avons dit précédemment, si la crise
en occident se traduit par la récession, en Afrique elle se traduit par
l'augmentation du taux de chômage, la difficulté d'obtention du
crédit, la famine, les épidémies et l'augmentation de
taux de mortalité. Ainsi avec la mise en place des mesures
préconisés on peut arriver à redynamiser ce secteur par
l'attirance des investisseurs et à permettre déjà la
diminution de la famine vue que nous parviendront tant soit peu à
couvrir les besoins alimentaires de la population et de permettre
l'approvisionnement des industries en matière première et
soutenir l'avantage comparatif de chaque province.
B. Mines
La crise financière a durement frappé ce secteur
par la baisse des cours au cours de l'année 2008 puis les choses s'est
sont améliorer au cours de l'année 2009. Mais le problème
majeur au niveau de ce secteur s'est toujours trouvé dans
l'application de la loi minière. Ainsi les différents services de
l'Etat (DGI, DGDA, DGRAD, OCC...) refusent d'appliquer les dispositions du code
soit par ignorance ou par mauvaise foi.
A cela s'ajoute les tracasseries administratives au niveau de
services de l'Etat et des longues et onéreuses formalités pour la
sortie des produits après chargement et une absence des
mécanismes d'encadrement et de gestion de l'exploitation minière
artisanale. Il conviendrait non pas seulement de procédé à
l'application effective du code mais également à
procédé à la vulgarisation à grande échelle
de la loi minière, d'assainir l'environnement en éliminant les
tracasseries administratives et de mettre en place une structure
financière spécifique au secteur minier en vue de permettre aux
entrepreneurs congolais d'accéder au crédit à l'image de
ce qui se fait dans d'autres pays comme l'Afrique du sud et enfin de simplifier
les formalités et procédures devant déboucher sur une
réduction des délais et un gain de temps.
Outre les voies de sortie énumérer pour ce
secteur, la diversification des activités minières est un atout
non négligeable pour sa survie en cas d'une future menace.
I. NECESSITE DE LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES
MINIERES
La carte géologique du Congo a été
dressée pour la dernière fois en 1974, tandis que celle de
gîtes minéraux l'a été en 1976. Elles sont à
l'échelle de ½.000.000. Les travaux de recherches des
indices miniers se sont arrêtés au début des années
80. Avec les difficultés techniques et économiques auxquelles
sont confrontées les entreprises minières en RDC, il a
été question de mettre à jour le Code Minier d'une part et
d'envisager la valorisation des minéraux industriels. Les substances
minérales industrielles qui peuvent apporter une grande contribution au
développement minier comme d'autres pays, sont les suivantes :
- Le sable siliceux pour la fabrication du verre plat de
construction ;
- Le calcaire à chaux et à ciment pour
l'implantation de nouvelles cimenteries ;
- Le granite
- Le marbre
- Le sel contenu dans les dômes de sol des gisements
pétroliers
- L'argile pour la fabrication des briques, des tuiles et des
carreaux.
D'une façon générale, ces substances sont
bien localisées, leur évaluation est aisée et elles sont
en grande quantité. C'est pourquoi, il y a lieu d'encourager la
volonté politique de tourner un regard attentif en direction de
minéraux industriels. Ce secteur peut pourvoir à la
création de nouveaux emplois et contribuera dans une large mesure
à la réduction de la pauvreté. La RDC est un chantier en
construction ; lorsqu'on parle de construction, on voit : le ciment,
l'acier, le verre, etc.
Quoique ce chapitre soit consacré aux propositions de
remèdes à la crise financière et économique
internationale, nous ne pouvons pas manquer de signaler tout de même les
efforts que l'état a déjà fait concernant le secteur de
mines ; d'où le sous point suivant :
II. Mesures prises par le gouvernement de la rd Congo
pour atténuer les effets de la crise dans le secteur de
mines
q révision a la baisse de la fiscalité
applicable aux exploitants miniers artisanaux, négociants, comptoirs
d'achat des substances minérales de production artisanale par
l'arrêté interministériel
n°0533/cab.min./mines/01/2008 et n° 275/cab.min/finances/2008 du
02-12-2008 modifiant et complétant l'arrêté
interministériel n° 0495/cab. min./mines/01/2008 et n°
195/cab/min/finances/2008 du 22 aout 2008.
q injection régulière de devises fortes par la
banque centrale du Congo en appui a la stabilité du marché de
change.
q mise en oeuvre du projet « promines »
q désaffectation d'une partie des exploitants miniers
artisanaux de diamant vers la filière aurifère, et vers des sites
d'exploitation de substances minières non durement frappées par
la baisse des cours, particulièrement la filière
aurifère.
q promotion des activités alternatives dans les zones
minières en orientant la population vers d'autres secteurs clés
de l'économie nationale, notamment les activités agro-pastorales
(cas de la province du Kasaï oriental).
q incitation des exploitants miniers artisanaux à se
regrouper en coopératives minières.
q ouverture effective et progressive des zones ouvertes a
l'exploitation artisanale (zea).
4.2.4. L'industrie manufacturière
Certes ce secteur était l'un à mieux
résister contre la crise financière et économique
internationale, mais nous avons pu quand même assistés en 2009
à la diminution de certains produits manufacturiers tels que la
farine de froment, boissons gazeuses, manutention et
télécommunication. D'où dans cette partie nous parlerons
de l'industrie, les télécommunications puis nous ajouterons les
petites et moyennes entreprises (PME).
A. Industrie
A ce niveau comme le rapporte la FEC nous constatons un niveau
élevé des droits et taxes des intrants industriels
importés, concurrence déloyale des produits similaires
importés en fraude ou subventionnés ; fiscalité
inadaptée et asphyxiante ; absence des normes définissant les
critères de qualité, de forme et de présentation des
produits locaux. Ainsi pour permettre aux entreprises évoluant dans ce
secteur de mieux faire face à la crise il conviendrait de
procédé de la manière suivante :
- Il conviendrait d'adopter des mesures incitatives sous
formes d'allègements de charges ;
- De mettre en place des structures de financement à
moyen et à long terme ;
- D'actualiser la législation en matière de
propriété industrielle, de normalisation et de métrologie.
B. Les télécommunications
Ce secteur est soumis à la fois au régime fiscal
général et à des dispositions particulières qui
cumulent avec le régime général, ce qui conduit notamment
à une Pression parafiscale de l'ordre de 15 % de la recette brute avant
prélèvement des 40 % sur le résultat net d'exploitation,
pour un résultat net à hauteur de 50 % de la recette brute, les
prélèvements de l'Etat s'élèvent à 70% du
bénéfice net ; D'où la nécessité de
Simplifier la fiscalité, d''harmoniser des textes légaux
et réglementaires, ainsi que la gestion des fréquences locales et
pays voisins, édicter un code fiscal des
télécommunications.
4.2.5. Le climat d'investissement
et reforme des entreprises
Publiques
La crise financière s'est aussi traduite par la
diminution des investissements directs étrangers (IDE) et celles des
aides publiques au développement (APD). Mais à cela il conviendra
d'ajouter que la RDC durant ces dernières décennies se classe
toujours parmi les pays qui attirent les moins d'investisseurs privés.
Ceci est dû à l'insécurité au niveau tant
réglementaire que judiciaire ; D'où la
nécessité d'améliorer le cadre réglementaire, le
suivi de sa mise en oeuvre et la consolidation de la reforme du secteur
financier. L'accélération pour adhérer à l'OHADA
peut être une solution.
Dans le même temps, il faudrait déployer des
efforts nécessaires pour veiller à ce que les entreprises
publiques contribuent à la croissance économique, du moins ne
l'entravent pas. En ce qui concerne la reforme des entreprises publiques, outre
la transparence il conviendrait de procédé par la
préparation d'un processus réforme à moyen terme, des
mesures immédiates à l'égard de certaines entreprises
clés susceptibles d'entraver la reprise économique du pays
(notamment l'OCC, la SNEL, l'ONATRA etc.).
4.3. Politique et Reforme
Compte tenu de la possibilité limitée
d'utilisation de la politique monétaire, il nous ait convenus de nous
appesantir sur une bonne utilisation de la politique budgétaire, d'abord
comme un instrument de stabilisation, puis comme un instrument qui permet de
promouvoir la croissance en recourant à certains aménagements
à moyen terme et à long terme.
4.3.1. Application d'une
politique budgétaire adaptée
A. Court terme
La mise en place d'une politique visant l'adoption du
« budget-programme » pour éviter la mauvaise
pratique des dépenses improvisées créant à la fin
des écarts négatifs et une politique budgétaire
expansionniste peuvent être les solutions appropriées à
court terme, mais cela n'est pas tout car pendant ce temps le pays doit tenir
compte de la transition entre le court et le moyen terme c'est-à-dire
préparer le retour pour réaliser les objectifs du moyen terme
(fiscal). A court terme, nous devons déterminés le temps
nécessaire pour l'application d'une politique budgétaire
incitative (ou expansionniste) pour que celle-ci ne conduise pas à un
accroissement de déficit et risque ainsi la viabilité de la
dette.
En plus de ce qui précède l'emprunt ne doit
être effectué que dans le cas d'extrême urgence pour
permettre de compter le déficit de la balance de paiement, riposter
contre le ralentissement cyclique et réduire l'impact de la crise
financière et économique sur les plus pauvres. La
rapidité de la reprise dépendra de la proportion de l'impact et
de la spécificité de chaque pays dit le gouverneur de la
banque centrale J.C MASANGU, et dans notre travail nous avons pu
démontrer précédemment c'est-à-dire dans le
3ème chapitre que la crise à surtout frappé le
secteur minier notamment par la diminution des cours. D'où ce passage de
la période de crise et la reprise dépendra non seulement des
moyens mis en oeuvre à court terme mais aussi ceux à moyen terme.
B. Moyen terme
A moyen terme, il y a nécessité de
procédé à certains aménagements institutionnel
comme la gestion de finances publique, la gestion de la dette et la politique
fiscale et administrative :
a. Un système efficient de gestion de finance publique
peut permettre à un gouvernement d'obtenir des informations sur la
manière dont le budget évolue et permet de pouvoir mieux
gérer les recettes c'est-à-dire d'une manière plus
consistante. Une bonne gestion des finances publiques s'accompagne
d'amélioration des soldes budgétaires et d'une réduction
de la dette ;
b. Une stratégie claire de la gestion de la dette peut
permettre aux pays de mieux évaluer les arbitrages possibles en termes
de coûts et de risque en ce qui concerne l'accumulation et la composition
de la dette. Fondée sur le cadre budgétaire à moyen terme
et le cadre de la viabilité de la dette, une stratégie solide de
cette nature aiderait à préserver la viabilité de la dette
en gérant les risques inhérents au portefeuille des titres de la
dette, tels que les engagements découlant des garanties de l'Etat et des
véhicules d'investissements novateurs comme les partenaires
publiques-privés, ainsi que les fluctuations éventuelles du
coût du service de la dette et ses conséquences
budgétaires ;
c. En ce qui concerne la politique et l'administration
fiscale, les initiatives engagées pour accroître les recettes
doivent être poursuivies, notamment l'expansion de la base d'imposition
et le renforcement de l'administration de l'impôt.
Ainsi, d'une part la croissance des dépenses de
programmes doit être bien contrôlée pour éviter le
retour à des déficits budgétaires structurels et une
accumulation encore plus importante de la dette. D'autre part, le gouvernement
doit prioriser ses interventions compte tenu des ressources disponibles
limitées.
4.3.2. Nécessité
d'une transparence dans la gestion de l'Etat
La bonne gouvernance suppose la transparence dans la gestion
des ressources de la nation. Une gestion économique prudente,
évitant toutes fluctuations et incertitudes est essentielle pour la
croissance économique. Toute action gouvernementale entraînant une
forte inflation, une charge fiscale excessive, une distorsion entre les prix
des facteurs ou une pénurie des devises décourage la
création d'entreprises, or en diminuant les opportunités de
création d'entreprise nous maintenons le chômage en hausse et nous
hypothéquons par les chances de création des nouveaux emplois.
D'où la nécessité d'appliquer les reformes que nous avons
préconisé. La corruption, la fraude fiscale et douanière
constituent aujourd'hui des maux qui gangrènent l'administration de
l'Etat. Elles sont nourries par la lourde et asphyxiante pression fiscale et
parafiscale, les tracasseries administratives et policières.
C'est la transparence dans l'attribution des marchés
des travaux publics et des marchés de l'Etat en général,
ainsi que la procédure des paiements de ces marchés au niveau des
Ministères du Budget et des Finances dont il s'agit. Les
opérateurs économiques privés sont totalement pris en
otage par les différents échelons de l'Etat chargés de ces
marchés et les critères objectifs des appels d'offres ne sont
jamais respectés.
Nous recommandons de ce fait :
- d'instaurer au niveau de budget et des finances la mise en
place d'une cellule où les opérateurs économiques pourront
aller déposer leurs plaintes suite à des demandes de
corruption ;
- d'assainir et améliorer l'environnement fiscal des
opérateurs économiques, le but n'étant pas de fiscaliser
d'avantage mais plutôt d'établir des stratégies de
récupération de recettes qui auraient du entrer dans les caisses
du Trésor public et qui ne le sont pas encore ;
- de renforcer la gestion des recettes publiques et en
optimiser le rendement ;
- renforcer l'efficacité des administrations fiscales.
Cependant, les économies africaines et
l'économie congolaise particulièrement ne sont pas en mesures de
lutter seules contre la crise. D'où une aide internationale sera
très importante voire vitale pour certaines économies.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons exploré certaines pistes
à mettre en oeuvre pour atténuer l'impact de la crise
financière et économique sur l'économie de la RD Congo.
Primo nous nous sommes attelé sur la gouvernance parce
qu'elle constitue un moyen efficace pour faire face à la crise du fait
de l'incapacité financière et économique de la part de
notre pays et aussi parce que celle-ci représente un grand défi
de tous les temps, pouvant permettre de faire éclore les valeurs.
Secundo nous avons parlé de la politique
budgétaire par ce que les finances publiques revêtent une
importance capitale dans la stabilisation du cadre macroéconomique, et
celle de réduction de la pauvreté. Dans ce chapitre nous avons
démontré la nécessité de réglementer notre
fiscalité en effectuant des prélèvements judicieux et non
asphyxiants, ne préjudiciant pas les acteurs économiques et la
population par effet d'entraînement.
Cependant, partout l'observation est la même, le taux
d'imposition est un facteur important mais non exclusif dans le choix
d'implantation d'un investisseur et du développement économique.
Un cadre juridique stable, des infrastructures, une population bien
formée sont des facteurs beaucoup plus importants. Enfin, nous dirons
que la bonne gouvernance tient surtout d'une réelle volonté
politique, ce qui fait que la lutte pour faire face à la crise
financière dépendra donc d'une véritable volonté
politique, mais ceci n'exclut nullement le fait que tout un chacun à son
niveau peut essayer de lutter au pouvoir de ses moyens contre les effets
néfastes de la crise financière et économique en
effectuant certaines actions et en prenant certaines décisions
rationnelles.
CONCLUSION
GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail, qui fut
subdivisé en 4 chapitres hormis l'introduction et la conclusion
générale.
Lorsqu'on entend parler de la mondialisation, globalisation ou
encore de la constitution du marché mondial, il y a un léger
sentiment qui nous pousse à considérer ce phénomène
comme étant externe à nos rayons de vie. La question est ainsi
banalisée sans autres formes de procès. La mondialisation
réalise d'une certaine manière l'abolition de l'espace et du
temps. Mais, cependant, ce caractère global de la mondialisation, qui
fait incontestablement sa force fait aussi sa faiblesse.
En effet, dans un monde globalisé, tout retentit sur
tout de manière instantanée. Rien n'arrête plus la
propagation de l'onde de choc, ainsi qu'on le voit avec les grandes crises
financières et particulièrement la crise financière et
économique internationale actuelle qui, éclatant en un point
quelconque c'est-à-dire aux Etats Unis, s'est répercutée
immédiatement dans le monde entier. Pour mieux jauger l'impact de la
crise financière et économique internationale sur
l'économie congolaise nous avons été amené à
comparer les indicateurs économique comme macroéconomique durant
la période qui précède la crise par rapport à la
période récente, ce qui ressort de cette comparaison ne
guère brillant d'où la nécessité d'agir.
Compte tenu des dispositions sectorielles, de
caractéristiques propres à chaque pays, l'impact de la crise sur
les différentes économies tant africaines qu'occidentales s'est
différencié selon, la façon dont chaque secteur fut
touché et du poids de ce secteur sur l'économie nationale, ainsi
les moyens mis en oeuvre pour faire face à la crise furent
différents selon les pays et selon les moyens financiers,
matériels, humains à leurs dispositions.
Etant classé parmi les Etats fragiles d'Afrique et au
regard des moyens financiers et matériels à sa disposition, pour
la RD Congo il nous est convenu pour faire face à la crise
financière et économique internationale de préconiser
l'amélioration de la gouvernance. Car il conviendrait qu'on se le dise
la RD Congo n'a pas des moyens financiers pour faire face à cette crise.
D'où la bonne gouvernance pour faire face à la crise
financière et économique internationale. C'est ici où le
gouvernement congolais est le plus interpellé. Car le résultat
que l'on peut obtenir ne peut que dépendre de la volonté
politique dont il fera preuve.
Dans ce travail nous avons également
préconisé l'application de la politique budgétaire comme
instrument de stabilisation à court terme et à moyen terme
préconisant ainsi la nécessité de certains
aménagements institutionnels comme la gestion de finances publiques, la
gestion de la dette et la politique fiscale et administrative. Mais
au-delà la stabilisation à court terme et l'aménagement
institutionnel à moyen terme, la politique budgétaire au sens
large de gestion du secteur public et l'affectation des ressources influe
grandement sur les résultats obtenus à long terme.
Les leçons à tirer de cette crise
financière, de façon à ce que des dispositions soient
prises pour qu'elle ne puisse se reproduire à l'identique, sont en voie
d'être tirées. Elles sont nécessairement très
techniques. Elles ressortent pourtant toutes d'un double objectif commun :
d'une part, donner les moyens aux banques centrales, à partir de la
surveillance de l'évolution de la valeur des actifs d'intervenir
très en amont dès la formation d'une bulle spéculative
pour y mettre fin, d'autres part, de soumettre à la
régularisation tous les acteurs de l'industrie financière, en
particulier en les obligeant à rester « à
risque » vis-à-vis des crédits qu'ils distribuent ou
des produits qu'ils structurent.
Si le gouvernement est censé être l'acteur
principal destiné à amortir les effets négatifs de la
crise internationale, il n'a pourtant que peu de moyens pour mettre en oeuvre
une politique anti-crise. Comme le gouvernement et la Banque Centrale du Congo
(BCC) n'avaient pas de réserves internationales permettant de freiner la
dévalorisation de la monnaie nationale, une augmentation des prix
intérieurs et donc un effet d'appauvrissement en ont été
la conséquence. Étant donné que le gouvernement n'a donc
pas lui-même les moyens d'une politique anti-crise, il doit
nécessairement se tourner vers la communauté internationale, ne
fût-ce que pour financer cette mise en oeuvre d'une politique anti-crise.
Au vu de ses ressources budgétaires limitées, le
gouvernement congolais n'est pas à même de prendre des mesures
anticycliques pour amortir les effets de la crise sur la population. Il
n'existe pas non plus des amortisseurs automatiques de la crise comme la
sécurité sociale ou d'autres programmes sociaux anticycliques
d'envergure permettant de contrecarrer automatiquement la perte de pouvoir
d'achat des couches vulnérables. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas
de politique allant dans ce sens ; En principe le gouvernement a bien un
plan pour le court et le plus long terme.
Le gouvernement a initié en mars 2009 un plan de
sauvetage destiné à amortir les effets de la crise sur
l'économie nationale60(*). L'enveloppe étant estimée à 695
millions d'USD, dont 325 millions pour des actions dans le court terme et 370
millions pour des actions dans le moyen et le long terme. Ces moyens
étant largement insuffisant pour atteindre les buts, il a
été question d'un programme minimal pour faire en sorte qu'on
débloque la situation auprès des partenaires multilatéraux
: suite au non-respect des critères de gouvernance (surtout les
dérapages budgétaires), le gouvernement n'a pas pu atteindre le
« point d'achèvement » dans le processus de l'effacement de la
dette (le processus PPTE-Pays Pauvres Très Endettés) en cette
période là.
En principe, dans le court terme, un gouvernement peut mettre
en place une politique budgétaire et une politique monétaire. Une
politique budgétaire au Congo est cependant limitée car sujette
à deux nécessités contradictoires. D'un côté
il faudrait pouvoir, comme on le fait dans les pays développés,
recourir à une augmentation des dépenses pour contrecarrer la
crise par une politique de dépenses gouvernementales dans les domaines
sociaux sensibles (santé, éducation, etc.) ou par des moyens
monétaires (création d'argent pour le financement
monétaire du déficit du budget). D'autre côté, dans
un pays comme le Congo, comme une politique d'expansion des dépenses ne
crée pas une augmentation de l'offre de production, l'expansion
monétaire ou l'augmentation des dépenses budgétaires se
traduisent en inflation, ce qui aggrave la situation. Une autre politique
serait d'amortir les conséquences de la dévalorisation de la
monnaie nationale et l'augmentation des prix intérieurs par la vente de
dollars sur le marché des changes, mais on a vu que ces réserves
internationales de la Banque centrale ne suffisent même pas pour une
journée d'importations. Donc dans les deux cas il faut le concours de la
communauté internationale, et comme cette crise est largement
causée par des facteurs internationaux, il n'est pas illogique que cette
communauté prenne en charge les mesures anti-crise nécessaires
dans le court terme.
Dans le long terme, une politique anti-crise réside
naturellement dans la réalisation du potentiel économique d'un
pays comme le Congo. Non seulement il y a un potentiel énorme dans la
valorisation de ses richesses minières, mais pour arriver à un
développement inclusif et durable dans le long terme, il ne faudrait pas
seulement compter sur des ressources non renouvelables. Le potentiel unique
d'hydro-électricité capable de satisfaire la demande totale en
Afrique et le potentiel en matière de production agricole ne
sont que deux exemples.
Aujourd'hui, le seul secteur qui connaisse un essor est
dû à la demande étrangère tandis que la production
durable basée sur les besoins intérieurs ne connait pas d'essor
et ne trouve pas d'investissements étrangers. Dans le Document de la
stratégie de croissance et de réduction de la
pauvreté(DSRP) de juillet 200661(*), on esquisse une vision de l'avenir à
l'horizon 2025 et pour un pays qui compte 26 provinces, se
référant au processus de décentralisation en cours et qui
esquisse les différents chantiers ou conditions qui sont
nécessaires pour réaliser ce potentiel (bonne gouvernance,
stabilité et croissance, accès aux services de base, lutte contre
le SIDA, renforcement communautaire). Comme pour le court terme, le financement
externe et des investissements massifs sont une condition nécessaire,
mais certainement pas suffisante, pour réaliser ce potentiel.
Si la responsabilité de la crise financière
internationale qui a entrainé une baisse de l'activité
économique internationale résulte largement de facteurs hors
contrôle du gouvernement congolais, cela ne veut pas dire que la
responsabilité soit entièrement externe. Si la condition
nécessaire est certes le concours soutenu et plus massif de la
communauté internationale, elle n'est pas suffisante, et la preuve en
est que le Congo arrive à peine à absorber autour de 10 % de
toute l'aide promise. Si ceci n'est pas non plus la seule responsabilité
congolaise vue les procédures trop lourdes et incoordonnées,
coûts de coordination, manque d'harmonisation et d'alignement, etc. - il
n'en reste pas moins que l'entrave la plus importante est le manque de
gouvernance interne.
Une meilleure gouvernance pourrait certainement dégager
beaucoup plus de moyens financiers destinés au développement. Les
exemples abondent ; donnons-en un : pendant l'occupation de la rébellion
jusqu'en 2003, le Kivu exportait deux mille kilos d'or (à peu
près 1/5 de la production totale d'or en RDC avant 1989). Avec la
reprise du contrôle de la province sous le gouvernement national
(à partir de 2003), la production actuelle officielle n'est plus
qu'environ 300 kilos par an. Production en baisse à cause de la crise ?
Nullement, car le prix de l'or et la demande internationale durant la crise se
sont maintenus. En bref, cette exportation illicite entraîne un manque
à gagner pour le trésor national, pas forcément pour les
fonctionnaires, qui pourrait être 7 fois plus élevé. On
pourrait multiplier ces exemples à l'infini mais tout acteur
informé sur le Congo le sait.
Quoique la bonne gouvernance figure bien dans le DSCRP comme
première priorité, elle reste momentanément un voeu pieux.
Cette entrave intérieure principale se lit d'ailleurs dans les
données sur la gouvernance en RDC. Elle détient le triste record
d'avoir le score le plus bas de l'Afrique subsaharienne ? Ce n'est qu'au niveau
de la création monétaire qu'il y a eu une amélioration
nette en comparaison avec le régime Mobutu, qui à la fin connait
un degré de criminalisation de l'État inégalé en
imprimant massivement de la `vraie fausse' monnaie.
Cependant, au moment où nous observons une reprise dans
certains pays du centre où nous constatons que certaines banques ont
commencé à refaire des profits, qu'adviendra t il à cette
envie qui a poussée tous les chefs des Etats à s'unir pour
trouver la solution à cette crise ? Ne peuvent-ils pas utiliser
cette envie pour diminuer la pauvreté dans le monde ? Concernant
les solutions préconisées pour faire face à la crise, le
gouvernement congolais ne peut il pas continuer dans cette voie de reforme pour
permettre d'améliorer les conditions de sa population ? Si oui,
comment doit-on procéder ? Si non qu'adviendra t il à sa
population après que cette crise ait pris fin ? Le gouvernement
congolais a-t-il un champ d'espoir à nourrir pour compter sur la
réalisation imminente d'une nouvelle ère économique,
sociale, politique et culturelle ? Quel modèle faut-il alors suivre
pour ce genre de démarche ?
Voici, plus que jamais, l'heure de grandes interrogations
économiques pour nos autorités afin de pouvoir répondre
à leur grande mission au Congo, l'Etat doit choisir un seul et unique
chemin : la promotion du bien être.
BIBIOGRAPHIE
OUVRAGES
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économie et capitalisme, Armand Colin, Paris (1979)
2. Brisson, l-M., et KASIRER N., Code-civil du
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WWW.toupictionnaire.com
34. WWW.wikipedia.org
35. WWW.oecd.org
36. WWW.mai20.com
37. WWW.brises.org
38. WWW.uneca.org
ANNEXES
Matrice des facteurs explicatifs du coulage et des
recommandations à mettre en oeuvre
|
MINES
|
N0
|
Facteurs de coulage / Faiblesses
|
Recommandations
|
1
|
Minoration des valeurs de nos produits miniers
|
Renforcer les capacités des services en charge
d'évaluation, de contrôle de qualité ainsi que leur
synergie avec les Services chargés de mobilisation des recettes.
|
2
|
Faible taux d'occupation du domaine minier
|
Améliorer la connaissance géologique par la
technologie appropriée
|
3
|
Faible valorisation de nos ressources minérales
spécialement les sous-produits qui échappent au contrôle
|
Valoriser nos produits miniers avant l'exportation
|
Renforcer les services en élaborations d'analyse en vue
de déceler les sous-produits
|
Renforcer les services en matériels de contrôle
des produits miniers aux frontières (Scanners).
|
4
|
Dépendance de l'extérieur en termes de capitaux
investis et des ventes de nos produits miniers
|
Inciter les investissements privés à capitaux
congolais
|
5
|
Présence des régimes privilégiés
et conventionnel caractérisées par le rabattement des taux
d'imposition et des exonérations
|
Privilégier les intérêts de l'Etat dans le
régime fiscal au cours de la révision du code minier en cours
|
Supprimer les régimes particuliers notamment ceux
conventionnel et soumettre tous les opérateurs aux régime de
droit commun.
|
6
|
Non respect des procédures dans l'octroi et la cession
des droits miniers
|
Respecter les procédures d'appel d'offre lors de la
cession des droits miniers
|
7
|
Exportation des produits miniers à très faible
valeur ajoutée
|
Appliquer les décisions interdisant l'exportation des
minerais à l'état bruts et des concentrés
|
Interdire même le traitement façon
étranger pour éviter la fuite de sous produits ou des produits
mineurs associés
|
Mettre en place une politique d'industrialisation du secteur
minier
|
8
|
Multiplicité des taxes à l'intérieur et
aux frontières
|
Instituer un interlocuteur unique de perception de
différents impôts et taxes
|
9
|
Immixtion et interférence des autorités
politiques et des services non habilités dans les zones d'exploitation
et dans les opérations
|
Interdire l'immixtion et interférence des
autorités politiques, et exclure les services non habilités dans
les zones d'exploitation et dans les opérations
|
Sensibiliser les Autorités nationales à une
prise de conscience sur la gestion des ressources naturelles
|
Sanctionner les contrevenants à l'Ordonnance fixant les
Services habilités à intervenir au niveau des
frontières
|
10
|
Carence en main d'oeuvre qualifiée pour répondre
aux besoins du secteur
|
Mettre en place un Programme de formation en rapport avec les
activités minières
|
11
|
Insuffisance de la fourniture énergétique
|
Améliorer la desserte en eau et en
électricité au profit des opérateurs miniers
|
12
|
Fraude et contrebande transfrontaliers
|
Lutter contre la fraude et la contrebande minières
|
13
|
Exploitation illégale et recrudescence des hommes
armés dans les zones d'exploitation minière
|
Faire respecter la loi et exclure les hommes armés dans
les zones d'exploitation minière
|
Table des matières
0. Introduction Genérale 1
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE
BASE...........9
1.1. CAPITALISME
10
1.1.1. Bourgeon, floraison et
définition
10
1.1.2. Mutations du capitalisme
12
1.1.3. Caractéristiques du capitalisme
17
1.1.4. Acteurs du capitalisme
17
1.2. Mondialisation
19
1.2.1. Evolution et définition de la
mondialisation
19
1.2.2. Acteurs vecteurs de la mondialisation
23
1.2.3. Phases de la mondialisation ou ses
configurations
25
1.2.4. Avantages et désavantages de la
mondialisation
26
1.3. Crises financières
26
1.3.1. Approche définitionnelle de la
crise
27
1.3.2. Différentes crises financières
et économiques
28
Conclusion partielle
35
CHAPITRE 2 : ECONOMIE ET SECTEUR
MINIER CONGOLAIS AVANT ET APRES LA
CRISE.......................................................................
36
2.0. Introduction
36
2.1. Aspects géographiques du pays
38
2.2. Aspects Economiques de la
République 39
2.2.1. Aperçu général de
l'économie congolaise à l'horizon 2000-2007
39
2.2.2. Evolution économique 60
Conclusion partielle 76
CHAPITRE 3 : CRISE FINANCIERE ET
ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET SES INCIDENCES SUR LE SECTEUR MINIER
CONGOLAIS
77
3.0. Introduction
77
3.1. Forte Vulnérabilité de
l'activité minière 81
3.2. Incidences de la Crise sur l'Emploie dans le
Secteur Minier Industriel 84
3.3. Incidences de la Crise sur l'Emploie dans le
Secteur Minier artisanale 85
3.4. Incidences de la Crise sur l'Economie
Congolaise 87
3.5. Impact de la Crise Financière
Internationale sur le secteur de Production Artisanale de Diamant en RD
Congo 89
3.5.1. Présentation du Secteur de Production Artisanale
de Diamant de la RD Congo avant la
Crise.......................................................................................89
3.6. Impact sur le Plan
Social.........................................................................94
3.7. Impact sur le Secteur
Extérieur...............................................................94
3.8. Impact sur les Finances
Publiques...........................................................97
Conclusion
partielle.........................................................................................97
CHAPITRE 4 : NECESSITE D'UNE BONNE
GOUVERNANCE POUR FAIRE FACE A LA CRISE FINANCIERE
98
4.0. Introduction
98
4.1. Bonne gouvernance
99
4.1.1. Approche définitionnelle de la bonne
gouvernance
99
4.1.2. Importance d'une bonne gouvernance
100
4.2. Les actions prioritaires 100
4.2.1. Secteur de sécurité :
forces armées, police, justice 100
4.2.2. La transparence 101
4.2.3. La gestion des ressources naturelles
101
4.2.5. Le climat d'investissement et reforme des
entreprises publiques 106
4.3. Politique et Reforme 107
4.3.1. Application d'une politique
budgétaire adaptée 107
4.3.2. Nécessité d'une transparence
dans la gestion de l'Etat 108
Conclusion partielle 110
CONCLUSION GENERALE 111
BIBIOGRAPHIE....................................................................................................................116
Table des
matières......................................................................122
* 1
http://crespelle.unblog.fr
* 2 FPA : le forum pour le
partenariat avec l'Afrique a été crée en novembre 2003
à l'occasion du sommet d'Evian, afin d'élargir le dialogue de
haut niveau entre le G8 et le NEPAD en y associant les principaux partenaires
bilatéraux et multilatéraux du développement de l'Afrique.
Source : http://WWW.oecd.org/pages.html
* 3 L'AFRIQUE DES GRANDS LACS.
ANNUAIRE 2008-2009
* 4 Pinto R. et Grawitz M,
Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, 8e
éd. Paris 1990
* 5 MBOKO D, principes et
usages en matière de rédaction d'un travail universitaire,
Kinshasa, CADICEC, 2004, p.24
* 6
www.mines-rdc.cd
* 7 Rapport Annuel BCC
* 8 REZSOHARZY (R),
Théorie et critique des faits sociaux, la renaissance du livre,
Bruxelles, 1971, P.68
* 9 SHOMBA KINYAMBA(S),
Méthodologie de la recherche scientifique, MES,
4ème édition, 2005, P.38
* (10) Braudel F,
Civilisation matérielle, économie et
capitalisme, Armand Colin, Paris (1979), P 289
* (11) HOBSBAWM, Eric.,
L'ère des révolutions, Hachette, 1969, p.193.
* (12)
http://www.monthlyreview.org/999wood.htm.
* (13)
www.Toupictionnaire.com
* (14) Brisson, l-M., et N.
KASIRER, Code-civil du Québec, 10e Éditions,
Éditions Yvon Blais, 2002-2003, p. 321.
* (15) Le mouvement de
enclosures fait référence à la réforme agraire qui
a transformé, en Angleterre une agriculture traditionnelle dans le cadre
d'un système de coopération et de communauté
d'administration des terres (généralement champs de superficie
importante sans limitation physique) en système de
propriété privée des terres (chaque champ étant
séparé du champ voisin par une barrière). Source:
Wikipédia.org
* (16) Jean François
VINET, « les mutations du capitalisme et l'activité
bancaire », UQM, Montréal 2007, p.16.
* (17) FREITAG, M., Le
monde enchaîné, Éditions Nota Bene, Québec,
1999, p. 253
* 18 VINET J F, Op.cit, p.14
* (19) NZANDA-BUANA K M.
Note de cours de Questions Spéciales de l'Economie
Internationale, L2 Gestion, UNIKIN, 2008-2009,
* (20) Marx K, Le
Capital, Editions Sociales. Paris. 1972, Livre III, tome VI, p.341.
* 21 KOSMA-LACROZE, C, la
mondialisation, états des lieux et perspectives, doctrine
n°1597, France, 30 mai 2001, p.2
* (22) CHESNAIS F, La
mondialisation du capital, Syros, 1994 ; Anton BRENDER,
L'impératif de solidarité. La France face à la
mondialisation, Découverte, 1996
* (23) Polanyi K, La
grande transformation, Gallimard, 1983.
* (24) Cite par Gerard
Greenfield, « The Success of Being Dangerous: Resisting Free Trade
& Investment Regimes », International Viewpoint
n°326, 2000.
* (25)
www.toupidictionnaire.com
* (26) NZANDA-BUANA K M. Op.
Cit.
* (27) TSHIMPE D C. Note de
cours de l'Economie Financière, L1 Gestion Financière,
UNIKIN, 2007-2008, p38
* (28) TSHIMPE D C,
op.cit. p24
* (29) KHEMAKHEM J, Notes de
cours de Macroéconomie, cours dispensé en
première année des sciences économiques et de gestion,
Institut supérieur de gestion de Tunis, 2004-2005, p 39
* 30
WWW.BRISES.org
* (31) RISSE-KAPEN, «
Bringing Transnational Relations Back » in : Non-State Actors,
Domestic Structures and International Institutions, Cambridge, Cambridge
University Press, 1995, p.5
* (32) CHARVIN R "Relations
Internationales, droit et mondialisation. Un monde à sens unique",
éd. L'Harmattan, 2000, p. 41.
* 33 NZANDA-BUANA K. Op.cit,
P.35
* 34 BOLLÉ P,
Inégalités et mondialisation financière: le rapport qui
tombe à pic, Revue internationale du Travail, vol. 147
(2008), no 4, p.476
* (35)
WWW.Toupidictionnaire.com
* (36) Idem
* (37) Ibidem
* 38 Datastream et Desjardins,
Etudes économiques, 3/03/2008
* 39
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/scripts/print.php
(10clés pour comprendre la crise financière)
* 40 L'Echo, jeudi 18 septembre
2008, page 3 ;
* (41) Le Monde 23 septembre
2008 (prenant comme source l'International Financial Services London)
* (42) Idem
* (43)
WWW.Toupidictionnaire.com
* (44) MORIN F et JOSPIN L.,
« Faire face à la déraison financière
», Le Monde, 5 septembre 2008. P 5
* (45) MORIN F et JOSPIN L.
Op.cit. P.6
* 46 Système des nations
unies, bilan commun de pays, Kinshasa, mai 2001. P3
* 47 A la fin 08/2010, le cours
de l'ilménite était environ de 80 à 130 USD/ tonne
métrique. Etant donné le relatif enclavement des sites miniers
par rapport à la côte du minerai à un tel cours, il ne
payerai même pas son transport jusqu'au consommateur.
* 48 Léonide Mupepele
Monti, L'INDUSTRIE MINERAL CONGOLAISE " chiffres et
défis" tome 1, (l'harmattan RDC)
* 49 PNUD, Rapport mondial
sur le développement humain, 2005, p 23
* 50 Perspectives
économiques en Afrique 2012
* 51 Perspectives
économiques en Afrique 2012
* 52 Assises Nationales sur le
Coulage des Recettes / 02-04 Mai 2013
* 53 Perspectives
économiques en Afrique 2012
* 54 Danny Cassimon et al,
« L'IMPACT DE LA CRISE SUR LE DEVELOPPEMENT »
Anvers, Mai 2009
* 55 Perspectives Economiques
en Afrique, 2011 :
http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/countries/central-africa/congo-democratic-republic/
* 56
www.google.cd/ Le modèle de
croissance Katangais face à la crise financière mondiale
* 57 LEONCE NDIKUMANA, les
économies africaines en temps de crise économique : un appel
à l'additionalité de l'assistance internationale,
département de la recherche sur le développement de la BAD, 2008.
P10
* 58 Fungurume est
considéré comme l'un des gisements métallifères les
plus riches du monde non encore exploités. Avec un investissement de 1,9
milliards USD en 2007 et 2008 et de 1,75 milliards USD en 2009, TFM
prévoit de produire 100'000 tonnes de cuivre d'ici fin 2009 et à
terme 400'000 tonnes de cuivre par an. A titre de comparaison, la production de
cuivre en 2008 pour l'ensemble du pays a été
évaluée à 205'000 tonnes
* 59
www.20mai.com
* 60 DRC, Commission
interministérielle, 2009.
* 61 DSCRP-Vision
25/26 :
http://siteresources.worldbank.org/intcongodemocraticinfrench/resources/
DSCRP.pdf.