Licence professionnelle : Promoteur du Patrimoine
Territorial à Valeur Touristique
Mémoire de Licence
La valorisation du Musée national de la
Céramique de Safi
(La médiation patrimoniale comme une
possibilité de valorisation)
Réalisé par : Sous la direction
du:
Rachid Fqiyah M. Ahmed Skounti
Année universitaire : 2011/2012
1
2
Remerciements
Je remercie infiniment la personne pour qui J'éprouve
énormément de respect et de gratitude, M. Ahmed Skounti, mon
directeur de mémoire ; Et c'est grâce à son soutien et
ses conseils que je suis parvenu à concrétiser mon projet.
Je remercie également ma famille, ma femme et mon fils
pour leurs
soutiens et leurs sacrifices.
Je remercie aussi M. Saïd Boujrouf, Madame Sanae Hadhoumi et
Mademoiselle Aïcha Knidiri de m'avoir soutenu et orienté dans ma
recherche.
Je remercie également, M. Saïd Chemsi, le
Conservateur du Musée de la céramique de Safi, qui m'a beaucoup
aidé à réaliser ce modeste Travail.
Finalement, je remercie mes camarades de la Licence
professionnelle :
Promoteur du Patrimoine Territorial à Valeur
Touristique.
Sans oublier de remercier le jury de la soutenance qui a eu
lieu le Samedi 07 Juillet 2012 : Mme Elhaddad, M. Skounti, M. El Bouchhati,
M. Boudchich et M.
Ait Raïs.
Dédicaces
3
A ma Famille.
A mes proches.
A tous Ceux qui m'ont appris à lire et à
écrire.
4
INTRODUCTION GENERALE
5
INTRODUCTION
L'état dans lequel se trouve la ville de Safi, laisse tout
historien, conscient de son passé glorieux, perplexe, puisqu'il s'agit
d`expliquer comment s'est passé ce recul dont souffre la ville,
après avoir détenu le flambeau de la science et de la religion et
après avoir été « une ville capitale au début
du couronnement du Sultan Alaouite Moulay Hicham »1.
Il est vrai que l'industrie safiote s'est enrichie depuis la
création du complexe chimique au sud de la ville en 1960, mais
l'industrie de la conserverie est en agonie, d'après les nombreuses
ruines des « Fabricats », usines de conserveries. Ce déclin se
manifeste aussi dans le domaine culturel, en effet, les activités
culturelles sont quasi-absentes, si nous prenons en considération le
nombre des événements qui ont une portée culturelle, ils
ne dépassent pas deux ou trois événements par an, ajoutons
à cela le manque des espaces culturels tels que les bibliothèques
et même la portée patrimoniale ne semble pas satisfaisante, ce
n'est pas par manque de patrimoine, la ville se distingue par sa
diversité patrimoniale comme la Colline des poteries, la
Cathédrale portugaise, les Remparts, le Château de mer, la Casbah
de Dar Essoultan, etc....
Le vrai problème dont « souffre » ce patrimoine,
se résume par un seul mot « le désintéressement
» et par les habitants et par les acteurs, en effet, les monuments
historiques de la ville sont en « voie de disparition » vu la
dégradation flagrante de plusieurs sites et monuments, entre autre, la
destruction d'une partie du Château de mer et la marginalisation de Dar
Essoultan, cette dernière, quoiqu'elle a marqué l'histoire
locale, quoiqu'elle a une nouvelle fonction, à savoir abriter le
musée national de la céramique, elle est oubliée par tout
le monde, sauf les employés du Ministère de la Culture qui la
fréquente comme des fantômes qui ne se réveillent que
lorsqu'un groupe de touristes
1 Ibrahim Harakat, le Maroc à travers l'Histoire, volume
3, Casablanca, Edition Dar Er Rachad Al Haditha. 2002, p. 85
6
décident par curiosité de visiter le musée
ou lorsqu'un groupe d'adolescents rendent visite à la Casbah le
vendredi, jour de gratuité, accompagnés de leurs amies,
peut-être dans l'espoir de se perdre au sein de la forteresse loin des
yeux des curieux.
C'est ainsi, qu'à chaque fois que nous posons la question
suivante : Avez-vous déjà visité un « musée
» ? La réponse est toujours « Non », malgré qu'il
existe un à Safi depuis 19902 !!! La dite-réponse est
presque toujours accompagnée par un geste d'épaule signifiant
soit la non compréhension de la question, soit l'ignorance de
l'existence d'une telle institution d'une manière générale
ou bien uniquement à Safi.
Ce constat dévoile un problème lié à
l'absence de la sensibilisation et l'éducation chez certains Safiots et
montrent que non seulement, ceux-ci ignorent l'histoire glorieuse de leur ville
et la position qu'elle a pu obtenir jadis, mais aussi n'ont aucune idée
ni sur les raisons du choix de Safi pour abriter le musée national de la
Céramique, ni sur le rôle qu'a joué la Casbah de Dar
Essoultan dans la défense de la ville, sans oublier sa valeur
architecturale.
C'est dans cette perspective que nous avons opté pour
l'étude du Musée national de la Céramique afin de
revaloriser d'une part la casbah, d'autre part le musée de même
que la ville où il se trouve. Cette revalorisation sera sous forme d'une
étude historique de la ville de Safi, de la Casbah et du Musée
national de la céramique, tout en adoptant la médiation
patrimoniale comme une possibilité capable de briser la rupture entre le
musée et les habitants.
Ce travail se divise en deux parties dont la première a
pour titre «Présentation de la ville de Safi et de sa casbah
». Dans le premier chapitre,
2Ministère de la Culture, Musée National de la
Céramique à Safi, sur
http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr
, consulté le 18 Juin 2012.
7
intitulé : « Présentation de la ville de Safi,
nous donnerons, dans un premier temps, la situation géographique de la
ville de Safi ainsi qu'une partie de l'histoire de la ville. Dans un
deuxième temps, nous nous focaliserons sur la mise en évidence
des monuments historiques les plus marquants de la ville, enfin nous
présenterons la relation entre la ville de Safi et l'activité
culturelle.
Dans le deuxième chapitre, la Casbah, nous mettrons au
clair la spécificité architecturale de la forteresse,
après nous évoquerons une partie de son histoire fascinante,
ensuite nous citerons ses plus importants toponymes, et nous aurons comme
dernier point, dans ce chapitre, un rappel concernant les différentes
fonctions de la Casbah.
La deuxième partie, quant à elle, a pour titre
«le Musée national de la céramique et la médiation
patrimoniale », et comporte, à son tour, deux chapitres. Le premier
chapitre intitulé « Le musée national de la céramique
», présentera premièrement, les motivations du choix de la
ville pour abriter le musée, deuxièmement, il évoquera
l'histoire du musée ainsi que son contenu, troisièmement, il
exposera un diagnostic stratégique de la Casbah, à traves une
analyse AFOM et une synthèse de cette analyse. Finalement, il
métrera en évidence le rapport existant entre les Safiots et leur
musée.
Concernant le deuxième chapitre, dénommé
« La médiation patrimoniale du musée national de la
céramique » il donnera, en premier lieu, une définition de
la médiation, en second lieu, il expliquera pourquoi il faut
médiatiser le musée national de la céramique, en
troisième lieu, il traitera le sujet de la mise en place des
médiateurs tout en montrant leurs rôles et les critères de
leurs choix, en denier lieu il suggérera quelques activités de
médiation comme l'organisation du festival El Aïta au sein du
musée, la mise en place des ateliers de la céramique, l'ouverture
sur l'Ecole et la création d'une carte postale et d'un
dépliant.
PRESENTATION DE LA VILLE DE SAFI
8
ET DE SA CASBAH
9
Chapitre I : Présentation de la ville de Safi : 1-
Situation géographique
Fig.1 - Emplacement géographique de Safi Fig. 2 -
Vue aérienne de Safi
Source: Google image avec modification une
personnelle Source: Google earth
Ce n'est pas au hasard, que la ville de Safi, jouissait, depuis
toujours, d'un intérêt spécial, que les historiens font
remonter au Phéniciens3 ; cette importance acquise durant
l'Histoire se justifiée par sa situation géographique
privilégiée qui la place en position d'intermédiation
entre le nord et le sud du Maroc.
En effet, la ville de Safi est une ville côtière qui
longe l'océan Atlantique de 120 Km, et qui se trouve entourée de
grandes villes, à savoir : « El Jadida au Nord-est...Essaouira au
Sud-est, et de son côté sud-est se trouve Marrakech
»4.
A côté de cet emplacement stratégique, elle
est située « sous 009°1' de longitude ouest, et le 32°17'
de latitude nord »5 ce qui rend son climat doux quoique pendant
l'été il est souvent chaud et sec, surtout entre le mois de Mai
et celui d'Août.
3 Al Kanuni, Asaf iwa ma ilyhi kadiman wa hadithan, le
Caire, 1953 H. p. 73.
4 Saïd Chemsi, Castello Novo, édition :
Association « Assif » pour la protection du patrimoine culturel,
p13
5 Idem.
10
2- Histoire de la ville
Serait-elle une coïncidence que l'Histoire de la ville de
Safi est aussi ambigüe que celle du Maroc ? En effet, les historiens ainsi
que les archéologues n'ont trouvé aucun document qui atteste
exactement la date de la fondation de la ville, cependant M. Saïd Chemsi,
actuel conservateur du musée de la céramique de Safi, pense que
les recherches archéologiques faites à Safi restent
insuffisantes, vu sa qualité d'archéologue chercheur de l'INSAP,
il estime que l'ancienne médina de Safi avec des fouilles
archéologiques minutieuses pourrait dévoiler les origines de la
ville.
D'après le récit du périple d'Hanun,
rapporté par El Idrissi6, où l'historien raconte les
récits de la fondation d'une ville portant le nom d'Accra, ainsi,
l'emplacement de la ville de Safi correspond à celui de la ville
d'Accra, fondée à trois jours et trois nuits de navigation depuis
les îles Canaries.
Cette légende n'est pas la seule, il en existe d'autres
dont la fameuse attribue le nom de la Misokara phénicienne7
à la ville de Safi.
La ville de Safi, serait fondée par « les anciens
Africains » d'après ce qu'a attesté Léon
l'Africain8, qui ne trouve aucun mal à croire que la ville
est une ville purement berbère, cette dernière supposition
pourrait être vérifier à partir du parler de ses habitants,
qui comprend plusieurs mots d'origine amazighe et aussi par leurs tradition
comme la célébration de l'année amazighe, chaque mois de
Janvier.
L'époque musulmane de la ville de Safi subira, elle aussi,
le même sort que les origines de sa fondation, toujours un mystère
! Quoique la présence d'Okba ben Nafiaa à Safi est
indiquée par l'un des mythes expliquant les toponymes de
Safi9 ; de l'époque des Idrissides et des Almoravides et
même de
6 Al Idrissi, Nuzhat al mushtak fi khtirak al afak, ed.
Bayrot S.D-T.III, p. 240
7 Timoule, Safi dans les annales maritimes, des origines
à nos jours, Casablanca1997, p. 10
8 Léon l'Africain, Description de l'Afrique, Paris,
1956, T.I. p. 117
9 Khalid Ennassiri, Al Istiksa fi akhbbar al Magrib al
aksa, casablanca, Maiso n du livre, 1954, vol. I, p. 73
11
celle des Burghwatides nous ne disposons que de quelques
informations recueillies d'ici et de là, peut-être ceci est
à cause des destructions causées par les
Burghwatides10.
Les Almohades, quant à eux, ils ont très vite
compris la valeur stratégique de Safi et ils l'ont dotée «
d'une enceinte en pisé très étendue avec une Casbah et
d'un aqueduc, qui sont probablement l'oeuvre du grand bâtisseur almohade
Yakub Al Mansour (184-1199) »11.
L'avènement des Mérinides était
bénéfique pour la ville de Safi, car elle fut dotée d'une
« Médersa et d'un Bimaristan (hôpital) (...) et même
d'un inspecteur des marchés « un Muhtassib »12.
L'apogée scientifique, islamique et architecturale, a
sûrement, était le leitmotiv qui a poussé un historien de
qualité comme Ibn khaldoun à qualifier la ville de Safi comme une
cité, « une Hadira, de l'océan Atlantique
»13, ces propos peuvent montrer et sans laisser aucun ombre de
doute que le sort de Safi aurait pu être différent s'elle n'a pas
été détruite par les conflits internes et par
l'avènement des portugais vers le début du
XVIème siècle.
Une fois instaurés en tant que nouveaux maîtres, les
Portugais et malgré la résistance des indigènes ont
détruit les monuments islamiques (Mosquées et Médersas) et
massacré les habitants, ce qui a poussé la plupart des survivants
à prendre la fuite, selon une lettre des habitants de la ville de Safi
envoyée au roi Emmanuel I en juillet 150914.
Suite à la pression menée par les Saadiens et la
résistance des tribus, les portugais quittèrent Safi
définitivement en 154115 après avoir tout
saccagé y compris leur cathédrale et leurs églises ; ainsi
une nouvelle époque commença
10 Al Kanuni, Op. Cit . p. 78.
11 Saïd Chemsi, Op. Cit. p16
12 Ibn Alkhatib, Nufadat AL Djirab fi ulalat aal Ightirab,
le caire, p.p 72-75.
13 Ibn Khaldoun, Tarikh al ibar wa diwan al mubtada wa
lkhabar...Al akbar, Beyrout, Maison du livre, 1959, p. 201
14 Said Chemsi, Op. Cit., p. 23.
15 Said Chemsi, Op. Cit. p 25.
12
pour la nouvelle de Safi sous le règne des Saadiens qui
ont choisi la ville de Marrakech comme leur capitale, en effet, ce choix
était bénéfique pour la ville de Safi qui devenait le port
le plus important du Maroc.
Les Safiots ont vécu une période de
prospérité, pendant le régime des Saadiens, qui s'est
traduite par la naissance de plusieurs hommes de religion, de sciences et de
lettres, tels que « Moussa ben Mohammed Almagri », « Abi Ishak
Ibrahim » et « Ahmed ben Souleymane Chaydami », etc.., mais
cette apogée fut malheureusement de courte durée16.
Malgré leurs préoccupations par l'unification du
pays, l'écrasement des révoltes et l'instauration de la
sécurité, les Alaouites ont encouragé les sciences,
d'ailleurs, ils ont construits plusieurs écoles religieuses et
scientifiques non seulement à Safi mais dans toute contrée du
Maroc, tout en encourageant l'apprentissage par coeur du Coran17.
Grâce à son port, la ville de Safi a
effectuée plusieurs échanges avec les plus importantes puissances
européennes comme la France, l'Angleterre et la Hollande, notamment vers
la deuxième moitié du XVIIème siècle, ce
qui a amené les sultans alaouites « à conclure des
conventions de coopération en matière d'échange et de
commerce avec ces pays en vue de faire prospérer la ville
»18.
3- Monuments historiques
Avec son histoire exceptionnelle, ses origines ambigües, la
ville de Safi dispose d'un patrimoine matériel et immatériel
très riche qui ne symbolise, malheureusement, qu'une marge faible des
civilisations qui l'ont habitée.
Quoique les restes de ce lègue semblent décevantes,
par rapport à l'ancienneté de la ville et la position
privilégiée qu'elle occupait, le
16 Al Kanuni, Op. Cit., p. 146.
17 Ibid., p. 148.
18 D'après le Guide de Safi
13
patrimoine bâti semble suffisant pour lui donner cette
touche patrimoniale capable de lui rendre une destination touristique par
excellence ; ainsi, et dans une perspective qui vise le classement
chronologique de cette richesse historique et architecturale, nous nous
heurtons avec un problème de taille à savoir l'existence des
monuments dont nous ignorons totalement l'origine !
Pour mieux présenter les monuments safiots, nous allons
laisser cette dernière catégorie vers la fin de l'inventaire,
tout en se contentant d'une présentation sélective des monuments,
qui se basera sur quelques monuments publiés dans le site officiel du
Ministère de la culture.
? Les Remparts de Safi :
La ville de Safi avait été dotée de deux
murailles, l'un appartenait aux Almohades19, et l'autre aux
Portugais, en effet, pour celles construites par les Almohades, il n'existe
aucune indication historique donnant avec exactitude leur date de
construction.
Cependant, dans son livre « Alminhaj Alwadih », Ahmed
ben Ibrahim rapporte une indication, quoiqu'elle soit accidentelle, très
importante dans la mesure où elle nous donne une idée
approximative sur la date, ainsi, l'auteur dit que la ville de Safi fut
dotée des murailles des remparts au temps du grand soufi « Abi
Mohammed Saleh»20, sachant que la naissance et le
décès de ce dernier était entre : 1155 et
123321, dans un temps où les Almohades étaient en
train de combattre les tribus arabes22 .
Selon Joseph Goulven, ces murailles étaient très
longues, un peu près de 3 kilomètres de longueur23.
19 Al Kanuni, Op. Cit., p.138.
20 Ahmed ben Ibrahim, Alminhaj Alwadih fi tahkik karamat abi
Mohammed Saleh, le Caire, l'imprimerie égyptienne, 1932, p. 134
21 Yassir Benhima, Safi et son territoire, une ville dans on
espace au Maroc (11ème-16ème siècle), l'Harmattan,
2009, p. 112.
22 AL Kanuni, Op. Cit, p. 79.
23 Joseph Goulven, Safi aux temps des Portugais, Lisboa,
1938, p.45.
14
De nos jours, il ne reste de ses murailles que quelques
témoins ; la perte de ce patrimoine est causée par les portugais,
qui l'ont remplacé par un autre, pour mieux contrôler les
habitants24.
La construction, de ces nouveaux murailles, s'est
effectuée entre 1515 et 1523, ils sont moins longs que celles des
almohades et n'embrassent que l'ancienne Médina.
? Château de Mer (Qsar El Bhar) 25:
photo-1- Château de mer photo 2- Château de mer
Source :
http://www.casafree.com/communaute/tribu-116.html
Source :
http://www.wassila.ma/bons-plans/monuments/monuments-
Safi
Le Château de Mer de Safi ou « Qsar EL Bhar » est
une forteresse militaire inexpugnable. Sa grandeur est tributaire non seulement
à sa vastitude, mais aussi à son histoire héroïque.
Ce monument s'avère l'un des plus fameuses forteresses des Portugais,
ayant attiré au long des années tant de curieux26.
Actuellement, ce château demeure un emblème qui représente
la ville de Safi.
24 Ibid., p. 48.
25 Said Chemsi, Op. Cit., p.p 27-31.
26 Ibrahim Kridiya, le Château de mer, Safi,
éd. Safi graphe, 2008. P. 6.
Son charme embellit aussi la Cour de Sidi Boudheb, celle de
l'indépendance et celle de Moulay Youssef.
Ce monument a changé de nom conformément aux
mutations sociales et politiques. En effet, les portugais l'ont nommé
« Castello Novo » afin de le distinguer de
l'Ancienne Citadelle des Almohades27. Ceux-ci l'ont conçu
telle une caserne militaire où résidait une junte militaire d'un
nombre significatif. Par ailleurs, étant entrelacé aux murailles,
aux tours et de l'ancienne médina, cette caserne était
convoquée à soutenir les autres forces dans les cas urgents.
Le bâtissage de la forteresse a durée plus de huit
ans. Juste après l'occupation portugaise, et, quoique le premier
gouverneur Diego Azambuja (1507-1509) insistât sur l'avatar de
l'ex-agence en une vraie forteresse militaire, ce projet ne vit la
lumière qu'en 1510, l'ère de De Azafido (1509-1510), second
gouverneur portugais ou celle de De Atayide (1510-1516) troisième
gouverneur28.
? Cathédrale portugaise29 :
15
27 Saïd Chemsi, Op. Cit. p. 28.
28 Idem. P. 23.
29 Ministère de la Culture, Musée National de la
Céramique à Safi, sur
http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr
, consulté le 18 Juin 2012.
16
Dès leurs présences à Safi, les Portugais
ont commencé la construction de la cathédrale qui a vu le jour en
1519 sous la direction d'un maître d'oeuvre appelé Joao
Louis30.
La cathédrale est classée monument historique
depuis 1924, elle est composée de deux pièces : Il s`agit en
premier lieu, d'une chapelle sans voûte qui est inscrite dans un plan
rectangulaire et dont l'accès se fait par un grand arc brisé
mouluré en torsades.
Et en deuxième lieu d'un choeur coiffé d'une
voûte qui se compose d'une croisée d'ogive s'appuyant sur les
quatre angles de la salle.
En 1541 et avant de quitter le Maroc, le roi portugais Emmanuel
donna son ordre pour détruire la cathédrale pour qu'elle ne
puisse pas tomber dans les mains des Musulmans, c'est la raison pour laquelle
il ne nous a resté de ce patrimoine que les deux pièces
citée ci-dessus.
? la Minaret de la Médina
Parmi les monuments qui laissent les historiens dans la confusion
et qui nécessitent le travail des archéologues pour indiquer avec
exactitude leurs origines31, nous citons à titre d'exemple :
la Minaret de la Médina.
Le cas de cette Minaret est un peu bizarre, car elle est
séparée de la grande Mosquée d'une ruelle et c'est la
première fois que nos trouvons une minaret séparée de la
mosquée d'une telle distance.
Nous nous disposons d'aucun détail concernant sa date de
construction, Cependant, et grâce à sa structure architecturale
nous pouvons dire qu'elle date de l'époque Almohade.
30 Ministère de la Culture, Musée National de la
Céramique à Safi, Loc. Cit.
31 Minaret de la médina, sur
http://www.safi.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=73%3Amonuments-historiques&catid=17%3Atourisme&Itemid=60&lang=fr#rem,
consulté le 21 Juin 2012.
17
Photo 4- La Minaret de la Médina
4- Safi et l'activité culturelle
Avant d'approfondir l'analyse et de présenter la relation
entre la ville et la culture, il convient de définir notre conception
concernant l'activité culturelle ou du moins ce que nous entendons par
une telle assertion.
Ainsi, nous visons la culture en son sens collectif à
savoir, « l'ensemble des structures sociales, religieuses, etc., et les
comportements collectifs tels que les manifestations intellectuelles,
artistiques, etc., qui caractérisent une société
»32.
32 La culture, sur
http://afghaneculture.com/pub/la
culture dans sons sens le plus large.php, consulté le 15 Juin
2012
18
La ville de Safi, peut signifier tout, sauf une ville de culture,
cette représentation répandue sur la ville, et d'ailleurs
approuvée par la réalité quotidienne de la ville
elle-même, nous citons à titre d'exemple : l'absence quasi-totale
des manifestations culturelles et des festivals, la fermeture de toutes les
salles du cinéma, l'absence de tous les liens avec le livre sauf «
le livre scolaire » et quelques essayes effectuées par la
Faculté locale, qui restes, en grosso-modo, timides et n'arrives pas
à briser la glace avec les citoyens, ajoutons à cela le
désintéressement des citoyens concernant les monuments
historiques telles que le Château de mer, qui disparaîtra d'un jour
à l'autre, les Remparts, la cathédrale portugaise et la fameuse
Casbah de Dar Essoultan, qui malgré sa nouvelle fonction en tant que
musée de la céramique reste dans l'ombre.
Chapitre II : La Casbah
1- La Spécificité architecturale de la
forteresse
Fig. 3- Plan de la Casbah
Source : Plan présent dans le bureau du
M. le conservateur du Musée.
La Casbah est l'une des plus anciens et plus importants sites
historiques de la ville de Safi ; elle a à la fois une valeur
architecturale authentique et une valeur esthétique inédite qui
constituent une source d'inspirations pour plusieurs artistes locaux et
étrangers33. Or, elle prône une colline, «
Laouina » (actuellement elle porte le nom Plateau),
à l'est de l'ancienne Medina sur une altitude de 52 m au dessous de la
surface de la mer.
La forteresse est construite « sous forme d'un rectangle sur
une superficie de 10 hectares »34, Elle constituait un
bâtiment d'opération qui orchestrait le fonctionnement de huit
tours et échauguettes construites sur un mur rectangulaire de cinq
kilomètres de longueur qui entourait la ville et la séparait
d'une zone hostile de forêts d'où émanent les assauts des
tribus voisines.
D'après l'emplacement stratégique de la Casbah,
nous pouvons déduire que les architectes qui ont conçu son plan
étaient des connaisseurs des stratagèmes militaires ; ainsi, pour
sa construction, ils avaient choisi un emplacement très
spécifique pour assurer la surveillance empirique de tous les environs
de la ville: une haute colline qui offre un large champ de vision qui recouvre
aussi bien les plaines que la mer, sans oublier de la située au bord de
la route principale sultanesque qui mène à Marrakech.
19
33 Joseph Goulven, Op. Cit. p. 71.
34 El Kanuni, Op. Cit. p. 109.
20
2- La Casbah à travers l'Histoire
Photo 5- Le côté ouest du Casbah Source :
photo prise par M. Kridya Ibrahim
Les murs des Remparts ne pouvaient pas à eux seuls assurer
la protection de la ville de Safi, il fallait construire une forteresse qui
puisse jouer ce rôle défensif, ainsi les Almohades ont bâti
la Casbah, entre le XII et le XIIIème siècle, sur une
colline d'où ils pouvaient surveiller toute la ville.
La casbah a séduit les portugais dès leur
occupation de la ville en 1508, ils l'ont utilisé comme moyen pour
défendre leur présence dan la ville contre les tribus voisines,
comme en témoigne les armoiries du roi Emmanuel 1er qu'on peut constater
sur l'une des tours de la citadelle.
Elle a repris son importance avec les Saadiens, notamment Moulay
Zidane qui l'a dotée de plusieurs canons de fabrication hollandaise.
Avec la dynastie Alaouite, La Casbah s'est vu attribuer un grand
essor architectural, puisqu'elle est devenue une résidence permanente
des Sultans et des princes, et surtout le prince Sidi Mohamed ben ABDILLAH
lorsqu' il représentait la régence de son père Moulay
ABDLLAH (1728-1757) sur la région de Lhawz ; dans laquelle ce dernier
s'était refugié des tribus de Rhamna
21
qui l'ont combattu et l'ont empêché de regagner la
Casbah de Marrakech. Dès son arrivé à Safi, le prince
était soutenu et accueilli chaleureusement par les tribus de Abda et
Hmar et avait pris La Casbah comme résidence officielle.
Parallèlement, et à l'intérieur de Dar
LMAKHZEN, les tribus de Doukkala, Abda et Lhawz avaient
prêté serment d'allégeance à son successeur Moulay
Hicham en1794.
Photo 6 - Dar Lbahia: la maison sultanesque
Source : image prise par M. Kridya Ibrahim
Désormais, le Caïd Abd ERAHMANE Ben NASSER el
JARMOUNI el Abdi, qui était son fidèle allié contre le
frère du prince Moulay Hicham, lui a construit un palais à
l'intérieur de la Casbah, qui s'appelait DAR LBAHIA ;celui-ci se
composait de deux grandes pièces et des minarets avec des surfaces
décorées en briques verts surplombant les collines ; aussi, il
avait procédé à d'autres modifications et
rénovations qui toucherons les bâtiments et les murs ;
dorénavant elle portera le nom de Dar Essoultan. Dans la même
perspective, et durant les premières années du protectorat, les
autorités ont
22
effectué des rénovations architecturales sur Dar
Essoultan pour qu'elle devienne la résidence permanente du gouverneur
français et son administration35.
3- Toponymes de la forteresse
Les toponymes de la Citadelle n'ont jamais cessé de
changer, selon sa fonction ou selon même la dynastie gouvernante. Cette
pluralité de noms crée parfois une confusion, car chacun des
habitants l'appelle selon sa guise mais rare sont ceux qui évoquent la
dénomination : « Musée national de la
céramique », tantôt par ignorance tantôt
par pure habitude...
Ainsi, elle est dite la «Casbah Loulia »36
(la haute Casbah) pour la distinguer de la «Casbah Soufla
»37 (la basse Casbah), à savoir le château de mer.
Elle porte aussi le nom de la « Casbah Lakdima »38
(l'Ancienne Casbah) vu son âge par rapport à la « nouvelle
Casbah » (Château de mer) ou comme l'appelait les portugais Castello
Novo39.
Et ce n'est pas tout, la Casbah s'est donnée une autre
appellation, la maison du Sultan en d'autres termes « Dar Essoultan »
car on lui avait doté d'une maison qui était la demeure du Sultan
Alaouite Moulay Hicham40.
Le « Bureau des Arabes »41 ou « Bureau
arabe, est un autre toponyme que porte la Casbah, et qui date du protectorat
français, en effet, la Casbah était, comme nous avons
avancé, le bureau du contrôleur Civil qui s'occupait des affaires
des autochtones. Aujourd'hui, la citadelle, est désignée soit par
« Dar Essoultan » soit par « Lkechla », une indication du
rôle militaire qu'elle avait jouait durant l'Histoire ; quant à la
dénomination « la Casbah » elle chapeaute le
35 Ministère de la Culture, Musée National de la
Céramique à Safi, sur
http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr
, consulté le 18 Juin 2012.
36 El Kanuni, Op. Cit. p. 109.
37 Ibrahim Kredya, Qsar el Bhar, éd. Safigraphe,
Safi 2010, p. 7
38 Joseph Goulven, Op. Cit., p. 66.
39 Saïd Chemsi, Op. Cit., p. 28.
40 El Kanuni, Op. Cit. p. 109.
41 D'après M. Saîd Chemsi, le conserateur du
Musée national de la Céramique de Safi.
23
quartier qui avoisine la citadelle dans son côté
ouest, habité par les familles des « Forces Auxiliaires »,
l'appellation « Bureau arabe », quant à elle, a subi le
même sort puisqu'elle coiffe le boulevard qui mène vers « Bab
Chaâba ».
Cette diversité toponymique mis en évidence non
seulement, les différents rôles qu'avait joué cette
forteresse durant son apogée, mais relate avec précision une
partie intégrante de l'Histoire locale et nationale qui rappelle
l'importance que possède la Casbah dans l'histoire de la ville en
commençant par sa fondation par les Almohades jusqu'aujourd'hui
où elle s'est attribuée une nouvelle fonction, à savoir
exposer un autre patrimoine qui révèle la relation locale et
nationale avec la poterie.
4- Les différentes fonctions de la
Casbah:
Les différentes fonctions qu'avaient la Casbah à
travers l'Histoire se sont éternisées par le biais des
différentes appellations utilisées jusqu'à nos jours par
les Safiots, ainsi des toponymes comme : Lkechla, Dar
Essoultan ou même Bureau arabe racontent
l'Histoire fascinante qu'avait cette forteresse jadis et révèlent
quelques unes de ces anciennes fonctions.
En effet, La Casbah était à l'origine, une
forteresse militaire qui bénéficiait
Photo 7- Echauguette avec le signe de la
couronne portugaise Photo8 - Deux Canons datant de
l'époque Sadienne. Source : les deux images sont prises
par M. Kridya Ibrahim
24
de plusieurs avantages qui accroissent son efficience
stratégique, durant les différentes dynasties qui se sont
succédées, notamment la dynastie almohade, ce rôle
militaire s'est exploité aussi par les Portugais et presque dans la
même époque par les Saadiens.
En effet, et grâce à ces derniers, la Casbah a
repris sa fonction militaire puisque la ville de Safi devient la
première ligne de défense de la capitale Marrakech, et une
brèche diplomatique et économique grâce à son port ,
par conséquent le Sultan Mohammed Chaykh et ces successeurs l'avait
approvisionné de canons et rénovaient ses murs, notamment, le
Sultan Moulay Zidane (1627-1613) qui avait importé les canons du
Pays-Bas, et dans laquelle avait construit une petite mosquée
rectangulaire qui a pu résister aux tournants de l'histoire jusqu'
à aujourd'hui .Néanmoins ,il ne reste de cette époque que
quelques murs à l'intérieur de la forteresse ,et deux canons sur
lesquelles est gravé le nom du Sultan Moulay Zidane.
Grâce à son immunité, la Casbah constituait
une résidence royale paisible et assurée pour les princes et les
sultans et plus particulièrement le sultan Moulay Zidane, le prince
Mohammed ben Abdallah et le sultan Moulay Hicham, ce dernier en avait fait un
centre de gouvernance lors de sa nomination sultan sur les tribus ABDA, DOUKKLA
et HAWZ. Dès lors elle comportait toutes les nécessitées
d'une demeure confortable et autosuffisante. Pendant la période du
protectorat, DAR LBAHIA a changé de fonction pour devenir un complexe
administratif appelé communément le Bureau des Arabes
; ainsi, elle a subit des modifications et aménagements pour
contenir des bureaux, un tribunal et une prison pour subvenir aux besoins
administratifs et institutionnel de l'autorité ; en 1929 le
côté nord de l'édifice s'est effondré ce qui a
causé la suspension de ses fonctions, son réaménagement
n'a vu le jour qu'en 1933.
Après l'indépendance, et après la
création de la province de Safi en 25juin 1965, la Casbah est devenu le
premier siège municipal. Cependant et dès les années 90,
elle va contenir successivement et respectivement trois
25
administrations : la Délégation régionale du
Ministère de la Culture, l'Inspection des Edifices Historiques et le
Conservatoire municipal de la musique. Aujourd'hui elle abrite à la fois
la Délégation régionale du Ministère de la Culture
et le Musée National de la Céramique.
Malgré les différentes activités
réalisées de la Citadelle telles que: des colloques, des
expositions, des galléries artistiques et des cérémonies
poétiques et musicales, La Casbah reste marginalisée et
oubliée ce n'est pas seulement par Le Ministère de la Culture
mais surtout par les habitants qui l'ont complètement
déserté.
26
LE MUSEE NATIONAL DE LA CERAMIQUE
ET
LA MEDIATION PATRIMONIALE
27
Chapitre III : le musée national de la
céramique
1- Motivation du choix de la ville pour abriter le
musée
La ville de Safi est réputée par deux choses : la
première chose est le Sardine, car la ville de Safi dispose de la
meilleure qualité du Sardine dans le monde entier, la deuxième en
est la poterie puisque « La nature a favorisé la ville de Safi par
l'abondance de l'argile42», matière première et
le genêt servant à chauffer les fours de cuisson.
Ainsi, la poterie, n'orne pas seulement les maisons safiotes, ni
celle des autres villes marocaines, mais elle a pu atteindre les maisons
étrangères vu la quantité exportée et vu la bonne
renommée internationale qu'elle possède et d'ailleurs les
médailles d'or qu'elle a obtenu sont un meilleur exemple, qui
témoigne la valeur historique de la poterie Safiote :
Premièrement, elle a obtenu « la Médaille d'or
à l'Exposition internationale de Marseille en 1922, deuxièmement,
le Diplôme d'honneur à l'exposition internationale de Paris en
1931 et troisièmement en 1949 aux Etats Unis d'Amérique, elle a
récolté une décoration et un diplôme de
mérite à l'exposition internationale de New York
»43.
Le choix de la ville pour abriter le musée de la
Céramique se justifie par d'autres raisons, entre autres, la ville fut
« le premier centre africain de poterie et le siège de la
première école de céramique en Afrique ; ajoutons à
cela le "Salon Inter méditerranéen de Poterie et
Céramique" que la ville de Safi a abrité en 1990, ce salon fut
couronné par l'ouverture du "Musée National de la
céramique à Safi »44.
Aujourd'hui, La poterie de Safi ne cesse de se développer,
avec l'utilisation des colorants nouveaux dans le but de satisfaire le flux des
demandes multiples et diversifiées venant des quatre coins du monde de
telle sorte que la
42 La poterie et la céramique, sur
http://www.safi-ville.com/Monuments
& Lieux-Touris.php?lg1=fra, consulté le 19 Juin 2012.
43 Ibid.
44 Ibid.
28
ville est devenu le premier pôle de la poterie au Maroc,
dépassant même la ville de Fès, selon les propos de M.
Saïd Chemsi, l'actuel conservateur du Musée national de la
Céramique
2- Le musée national de la céramique
:
a- Historique
Selon M. Saïd Chemsi, le conservateur du musée
national de la Céramique à Safi, l'Histoire du musée
national peut-être scindée en deux grandes périodes : la
première s'étale sur quatorze ans, depuis son emplacement au sein
de la Casbah de Dar Essoultan en 1990 jusqu'au 2004, tandis que la
deuxième période a débutée depuis 2004 jusqu'
aujourd'hui.
Ainsi, durant la première période, le musée
national exposait deux sortes de céramique seulement, à savoir la
céramique locale et la céramique nationale ; en effet, la
céramique locale qui appartient au XXème siècle,
représentait la céramique des grands artisans tels que LAMALI,
SERGHINI, SOUSSI et Ben BRAHIM.
Pour la céramique nationale, elle appartient seulement
à deux villes, à savoir, Fès et Meknès ; cette
catégorie se distingue par son ancienneté par rapport à la
céramique safiote, car elle couvre le XVIIIème et le
XIXème siècle. Cette catégorie provient de
trois Musées, celui d'El Batha à Fès, Charadi à
Meknès et l'Oudaya à Rabat.
En 2004, M. Safsafi, l'ex-conservateur du Musée national
de la céramique, a contacté le Ministère de la culture
pour enrichir le musée par la Céramique archéologique,
tant donné que le musée est censé être national,
donc il doit comporter toute sorte de Céramique, et c'est ainsi qu'a
commencé la deuxième période.
L'avènement du nouveau conservateur serait-il
bénéfique pour le musée ? Ce n`est qu'une question de
temps pour découvrir ceci, car ce dernier a constaté que
malgré l'effort déployé par son antécédent
pour enrichir le musée par des objets archéologiques,
l'exposition reste incomplète, d'une part, ces objets sont
29
rares, avec une quantité qui ne dépasse pas 30
pièces, d'autres part, cette céramique archéologique
contient plusieurs objets fragmentés.
Dès lors et après ce constat, une nouvelle demande
d'enrichissement du Musée est envoyée par M. Saïd Chemsi,
mais cette fois-ci, la demande exige que les objets archéologiques
envoyés devraient, non seulement, être en bon état, mais
couvrir toute la période Préhistorique, Antique et
Médiévale.
Jusqu'aujourd'hui, le musée n'a rien reçu, mais une
fois l'envoi arriverait
à destination, le musée verra le début d'une
troisième période qui comblerait le vide dont souffre le
musée.
b- Contenu du musée
Photo 9 - Exemples de la céramique
exposée Source : Site web du Ministère de la
Culture
Comme son nom l'indique, « le musée national de la
céramique », le musée de Safi représente la
céramique marocaine en insistant sur sa diversité et son
authenticité, ainsi l'exposition au sein du musée comprend cinq
sections, chacune d'elle expose un type de céramique, suivant un ordre
chronologique qui va d la Préhistoire jusqu'au temps contemporain ;
Ainsi, la première section expose la céramique
archéologique :
Ces objets archéologiques présentés
révèlent une partie de l'Histoire marocaine, notamment celle qui
concerne les anciennes civilisations qu'a connues le Maroc surtout, durant la
période Néolithique.
30
La deuxième section quant à elle, est
réservée à la poterie rurale :
D'après la description du Ministère de la culture : « La
céramique est présentée sous sa forme locale, utilitaire
mais belle », cette présentation est caractérisée par
L'absence de la décoration ce qui donne le visiteur la
possibilité pour découvrir la beauté des formes des objets
exposés.
Pour la troisième section, elle permet le visiteur
d'apprécier La céramique de Fès et Meknès
en lui offrant des pièces citadines qui dévoilent
l'authenticité et la spécificité du savoir ancestral dans
l'utilisation des techniques qui dépondent d'une seule ou plusieurs
couleurs.
Le visiteur satisfera sa curiosité dans la
quatrième section, qui est réservée à La
céramique de Safi dû au perfectionnement de celle-ci qui
montre le savoir-faire des artisans avant et après l'arrivée du
grand « Mâallem B.LAMALI ».
La cinquième et dernière partie suit le
développement de l'artisanat de la poterie marocaine et la
créativité des Maîtres-Artisans en présentant
La céramique contemporaine.
Photo 10 - Céramiques exposées
au sein du Musée de Safi. Source : Site web du
Ministère de la Culture.
31
3- Diagnostic stratégique de la Casbah de Dar
Essoultan et son musée
a- Analyse AFOM
Atouts
|
Faiblesses
|
Histoire riche.
Emplacement stratégique.
Patrimoine culturel et architectural. Accessibilité (Au
centre de la ville). Conservateur dynamique. Céramique variée.
|
Rareté des objets archéologiques exposés.
Absence des médiateurs.
Présence de la délégation de la culture au
sein de la Casbah.
Manque de conservateurs (un seul conservateur occupe plusieurs
fonctions : conservateur de la ville, conservateur du Musée et
médiateur). Manque de publicité
|
Opportunités
|
Menaces
|
Avoir des médiateurs qualifiés. Possibilité
d'être une destination touristique privilégiée.
Le musée pourrait recevoir la céramique appartenant
à d'autres villes.
Possibilité de mettre en place des ateliers de la
céramique. L'ouverture sur l'école (tous les niveaux).
L'organisation des événements culturels y compris
les festivals. Apogée du tourisme culturel.
|
Absence de valorisation.
Acteurs peu engagés.
Manque de sécurité (A l'extérieur de la
Casbah).
Désintéressement de la population. Insuffisance des
agences touristique (la ville ne dispose que d'une seule agence).
Rareté des visiteurs.
|
32
b- Synthèse de l'analyse AFOM
D'après cette analyse, nous avons constaté que la
Casbah ne profite pas de ces atouts, car il y a des faiblesses qui entravent
cette opération.
Ces faiblesses relevées peuvent être
évitée s'il y a une vraie volonté pour rendre la casbah
une destination touristique privilégiée.
Ainsi, des faiblesses telles que la rareté des objets
archéologiques exposés, l'absence des médiateurs ou la
présence de la délégation de la Culture au sein de la
casbah s'estomperont une fois que le Ministère de la Culture
décident de donner une réponse favorable à la demande
faite par M. le Conservateur concernant l'enrichissement du Musée par
des objets archéologiques, étant donné que celui existant
à Safi représente toute la céramique marocaine, donc
inutile qu''ils seront exposer par d'autres musées.
La mise en place des médiateurs culturels est en fait un
besoin pressant et nécessite d'être comblé le plus
tôt possible à l'instar des autres musées, la
présence de la délégation de la Culture, quant à
elle, est une faiblesse qui pourrait être facilement supprimée vu
que le Ministère de la Culture dispose de plusieurs endroits dans la
ville comme par exemple le projet en cours de construction : la ville des
Arts.
Les Menaces seront évitées une fois les acteurs
commencent à s'intéresser à la Casbah et profitent des
opportunités existantes afin d'attirer les touristes et rendre par
conséquent, la vie à la Casbah.
4- Les Safiots et le Musée
Comment pouvons-nous qualifier le rapport existant entre les
Safiots et le Musée national e la Céramique? D'après la
solitude dont souffre le Musée, ce rapport s'avère
détendu, il dépasse même la rupture totale pour
n'être qu'une ignorance décevante.
33
En effet, personne ne semble s'intéresser à
l'existence du musée à Safi, plusieurs choses peuvent prouver ce
constat, en commençant par l'ignorance quasi-totale de sn existence par
la plus part des habitants qui vivent une vie normale où il y a tout
sauf, la visite d'un musée !
La deuxième chose qui prouve cet état de rupture
c'est l'état même du musée, il est toujours vide sans
visiteurs, y compris le jour de la gratuité, le Vendredi ; que pouvons-
nous, donc, faire pour remédier cette calamité ? Que peut faire
le Ministère de la culture pour attirer les visiteurs locaux, nationaux
et internationaux ?
Ainsi, le chapitre suivant, donnera quelques solution pour sortir
de cette impasse, mai sans coopération entre les différents
acteurs et les habitants, le musée restera seul jusqu'au jour où
il sera déplacé dans une autre ville.
34
Chapitre IV : médiation patrimoniale du
musée de la céramique
1- Définition
La médiation culturelle dans le contexte muséal
est généralement définie comme «un processus de
facilitation de la communication entre les objets et le public. La plupart des
travaux actuels en muséologie abordent la médiation en tant que
communication » (Davallon, 2000 ; Schiele et Koster, 1998). Elle prend la
forme d'une médiation pédagogique à travers l'animation et
la vulgarisation du savoir et utilise divers moyens afin de rendre le
patrimoine accessible à tous.
Selon Elisabeth Caillet, la notion du médiateur culturel
accompagne l'évolution de l'institution muséale là
où le terme du conservateur ne suffit plus. Autrefois
l'objet était au centre du musée, aujourd'hui c'est le public qui
est devenu le coeur du projet muséal.
2- Pourquoi médiatiser le musée national
de la céramique ?
Malgré le rôle primordial qu'elle a joué dans
le passé pour assurer la protection de la ville et malgré qu'elle
abrite le musée national de la céramique depuis 1990, la casbah
de « Dar Essoultan » reste marginalisée puisque rares sont
ceux qui connaissent l'existence du musée au sein de la citadelle, et
même la minorité consciente de son existence ne s'y rend presque
jamais.
Comment expliquer ce phénomène ? Comment le changer
avant que cette Casbah ne soit dégradée comme tant d'autres
monuments ou avant que son contenu soit transférer dans un autre
musée ? Dans le but d'expliquer ce fait, nous avons questionné
quelques habitants de la ville, notamment ceux qui avoisinent la forteresse,
qui ont présenté des raisons d'ordre différents, entre
autres :
? Le manque de gratuité (Le vendredi est le seul jour
où les gens peuvent accéder au musée gratuitement).
35
? Le manque de publicité (Absence des affiches, des Cartes
postales). ? L'absence des guides spécialisés métrisant
à la fois l'Histoire de la citadelle et l'Histoire de la
céramique marocaine.
? La non-acquisition d'une culture patrimoniale.
? Le manque d'événements culturels au sein de la
casbah.
Après l'analyse de ces raisons, la médiation
patrimoniale de la casbah devient une nécessité afin de faire le
rapprochement entre les habitants et la casbah de Dar Essoultan.
3- La mise en place des Médiateurs a- Rôle
du médiateur
Le médiateur n'est pas seulement le guide des visiteurs au
sein d'un musée mais, il est aussi animateur, guide conférencier
et démonstrateur, qui se sert d'écran interactif et organise des
événements spectaculaires au sein du musée ; il doit
être capable de satisfaire les besoins d'un large public très
divers ; enfant, famille, touriste, curieux, spécialistes ...
Selon l'ICOM (International Concil of Museums, Suisse en 1994),
le médiateur ou le chargé de la médiation culturelle :
« sert d'intermédiaire entre l'exposition, l'objet d'exposition et
son public. Il (...) travaille en étroite collaboration avec les
différents services du musée. (...) Profil de qualification,
formation de base/ formation universitaire (licence, diplôme ou doctorat)
dans une discipline représentée au musée et formation
complémentaire en pédagogie (enfants et adultes)
»45.
45 ICOM, LE MEDIATEUR CULTUREL AU MUSEE: QUELLE SPECIFICITE,
QUELLE FORMATION?, sur
http://www.ldes.unige.ch/publi/vulg/medcult
JIES 98.pdf, consulté le 21 Juin 2012.
36
Quant au responsable de l'Accueil des publics des musées
d'art et d'histoire, Jeanne Pont46, le décrit comme un «
passeur de culture » qui s'appuie sur la diversification des moyens pour
rechercher le point d'épanouissement entre le visiteur, ses modes
d'acquisition, la logique de son fonctionnement et l'objet exposé, riche
de la diversité culturelle de son contenu.
La politique de l'activité de médiation repose
essentiellement sur la mise en place, dans les lieux d'exposition, d'une
équipe de médiateurs polyvalents (conseil, accueil, visite,
caisse...) et très autonomes.
b- Choix des médiateurs
Le premier pas vers la médiation du musée de la
céramique de Safi consiste à choisir des médiateurs
culturels bien formés et créatifs ; le choix de ces gens sera
confié au Ministère de la Culture, qui possède un arsenal
de spécialistes capables de choisir les bons éléments,
leur formation sera assurée par le conservateur du musée
lui-même.
Ces médiateurs, une fois choisis et formés,
devraient tout d'abord, organiser en collaboration avec le Conservateur, un
circuit qui vise d'une part, la mise en valeur historique et architecturale de
la citadelle, d'autres part, montrer la spécificité de la
céramique locale et nationale.
Autrement dit, la contribution à la création des
événements, des activités qui visent à attirer
l'attention du public local quel qu'il soit son âge.
4- Activités de médiation
proposée
Afin de médiatiser le musée national de la
céramique, plusieurs activités pourraient être
adopté telles que : l'organisation du festival El Aïta au sein du
musée, la mise en place des ateliers de la céramique, l'ouverture
sur l'école ; la
46 Jeanne Pont, Médiation culturelle : des
métiers en forte évolution, sur
http://www.ruralinfos.org/spip.php?article2535,
consulté le 21 Juin 2012.
37
publicité sera assurée par d'autres moyens outre
que les multimédias locales et nationales, par des cartes postales et
des dépliants.
a- L'Organisation du Festival El Aïta au sein du
musée :
Photo 11 - Affiche publiant le festival national
de l'Aïta Photo 12 - Ecran géant
Source : Google image avec modification
personnelle Source : Google image
Pourquoi pas ne pas profiter de l'existence d'un patrimoine
culturel immatériel dans la ville, célébré par tout
le monde, dont le Ministère de la tutelle organise annuellement un
festival, à savoir l'art de l'Aïta ?
La célébration de ce festival, se présentera
au sein du Musée de la céramique, et elle sera le leitmotiv qui
attirera les habitants vers le musée puisqu'ils sont déjà
habitués à célébrer le festival.
Une fois ces habitants seront au sein du musée, ils seront
curieux et désireront savoir plus sur la casbah et le musée, donc
il faut organiser pendant la journée des circuits guidés au sein
du musée concernant à la fois l'Histoire de la citadelle et
l'Histoire de la céramique exposée, et pendant le soir le
festival aura lieu ; et vu que les visiteurs seront nombreux, il serait
souhaitable de faire des projections à l'aide des écrans
géants à l'extérieur du musée-même.
b- 38
La mise en place des ateliers de la
céramique
Afin de stimuler le jeune public, le conservateur et les
médiateurs feront en sorte que le musée soit un endroit
présentant quelque chose qui peut intéresser les jeunes; ils
doivent initier une activité dédiée au jeune public
à travers des ateliers qui, au départ avaient lieu dans les lieux
d'exposition
Ainsi, nous suggérons que le conservateur et ses
collaborateurs, ferons la conception des dispositifs de médiation sous
la forme d'ateliers pour enfants: soit ateliers de peinture pour faire des
dessins, soit des ateliers présentant des artisans faisant de la
céramique sur place.
Au lieu de voir seulement des objets exposés, le jeune
public aura la possibilité de voir comment les artisans font leurs
métiers et peuvent par la même occasion leurs poser des questions
pour satisfaire leurs curiosités.
Photo13 - Atelier présumé au sein de la
Casbah
Source :
http://www.omhind.com/poterie.html
c- L'ouverture sur l'Ecole
L'Ecole est un petit prototype de la société et un
lieu convenable pour sensibiliser les élèves et leurs inculquer
une culture patrimoniale, et un moyen important pour positionner le
musée comme son lieu alternatif ; c'est ainsi que l'école doit
retenir toute l'attention non seulement du conservateur et des
médiateurs mai aussi des instituteurs, en effet une sorte de
coopération doit être faite entre le Ministère de la
Culture et celui de l'Education.
39
Chacun de ces acteurs cités aura un rôle bien
déterminé mais complémentaire de celui de l'autre, en
effet, les instituteurs chercheront à privilégier le
moment-musée plutôt que de proposer, par exemple des fiches
pédagogiques qui suivraient des stratégies scolaires. Les visites
centrées sur la rencontre avec l'objet exposé et le monument en
tant que patrimoine historique et architectural, sont une alternative aux
branches traditionnelles du système scolaire, provoquent de nouvelles
curiosités, déclenchent l'envie d'en savoir plus, et c'est
là que vient le rôle du conservateur et des médiateurs
patrimoniaux, et créent l'opportunité de développer des
activités propres à l'école avant ou après la
visite.
C'est dans cette perspective que le public enfant peut
acquérir d'une manière sûre même si le processus est
lent, la culture de visiter des musées et de sauvegarder le patrimoine,
il faut proposer aux étudiants à la rentrée scolaire des
journées centrées autour du patrimoine.
d- Création d'un dépliant et d'une carte
postale
La coopération entre le conservateur, les
médiateurs et les instituteurs ne se limitera pas dans l'organisation
des visites muséales pour les élèves ou bien de leurs
donner des leçons qui ont une portée patrimoniale.
Mais, cette collaboration aboutira à éditer des
publications régulières pour le jeune public, par exemple la
publication d'une brochure, qui à la fois raconte l'histoire de la
citadelle avant d'être un musée de la céramique, et fera de
la publicité pour le festival annuel de l'Aïta ; ce dépliant
sera comme celui que nous proposons:
40
Photo 14- Dépliant racontant l'histoire
de la céramique safiote et faisant de la publicité pour le
festival de l'Aïta.
Source : Création personnelle
Ces brochures seraient proposées gratuitement aux
enseignants
choisissant de suivre avec leur classe une double visite
découverte au musée.
Les médiateurs culturels doivent informer et sensibiliser
les résidents locaux, nationaux et l'opinion publique à
l'importance de la préservation, la récupération, la
valorisation du patrimoine et plus précisément le musée.
Et pour ce faire nous suggérons la publication d'une carte postale qui
sera distribuées sur tous les points de vente, ainsi qu'au sein du
musée dans le coin « Souvenirs » et en voici un exemple d'une
carte postale :
41
Photo 15 - Carte postale portant l'adresse du
Musée et montrant les activités qui seront proposées lors
du festival de l'Aïta.
Source : Création personnelle.
42
Conclusion
Au terme de ce travail, il convient de rappeler les
synthèses relevées. En effet, après avoir
présenté, la première partie, intitulée « la
Présentation de la ville de Safi et de sa casbah », nous avons
montré, d'une part, que la ville de Safi possède une situation
géographique stratégique, ce qui a suscité l'envie de
plusieurs envahisseurs qui ont doté son histoire d'une portée
mythique, qui s'est traduite par cette diversité et unicité
patrimoniale dont dispose la ville et qui, malgré cela, reste
inexploitée d'après la sécheresse culturelle qui frappe la
ville.
D'autre part, nous avons pu lier entre cette
spécificité historique et cette richesse patrimoniale dont
jouissait la ville de Safi, une richesse incarnée par la présence
de plusieurs monuments historiques, dont nous avons choisi la Casbah de Dar
Essoultan, tout en essayant de dévoiler l'état de marginalisation
de cette forteresse, en dépit de sa spécificité
architecturale, de son histoire fascinante et de sa nouvelle fonction, à
savoir abriter le musée national de la céramique.
Ensuite, dans la deuxième partie nommée : « Le
musée national de la céramique et la médiation
patrimoniale » et à l'aide de l'analyse AFOM, nous avons pu
déduire que la Casbah et son musée disposent des atouts et des
opportunités qui pourraient rendre le Musée national de la
céramique, une destination touristique par excellence, tant au niveau
local, national ou international, mais ceci ne pourrait se réaliser sans
la coopération de tous les acteurs y compris la collectivité
locale ; l'analyse AFOM a montré, aussi, que le musée
nécessite d'être médiatiser, c'est dans ce sens que nous
avons proposés des activités de médiation patrimoniale,
comme une possibilité de valorisation de la casbah et son musée
qui aboutirait à estomper la rupture entre le musée et les
habitants.
Une fois ces activités de médiation patrimoniale
seront adopté par le ministère de la tutelle, l'état du
musée changerait sans aucun doute et attirerait les acteurs afin qu'ils
s'intéressent à la Casbah et au musée. Toutefois, la
mise
43
en place des ateliers de la céramique, la
célébration du festival El Aïta au sein du musée et
la publication d'un dépliant et d'une carte postale ne pourraient pas
à eux seuls changer la mentalité des gens, les sensibiliser, les
doter d'une culture patrimoniale qui tâchera de sauver à la fois,
le patrimoine matériel et immatériel de la ville et par extension
de toute l'humanité, mais il faut donner une grande importance à
l'école, car à travers elle nous pourrons, ainsi donner à
nos enfants, dès le jeune âge, un vaccin patrimonial qui fera
promouvoir les activités culturelles dans la ville.
Nous espérons que notre modeste travail, qui ne
prétend pas à l'exhaustivité, sera une base utile pour les
étudiants futurs et un moyen qui incitera d'autres études plus
approfondies, visant à revaloriser non seulement la ville et le
Musée national de la céramique, mais aussi tout le patrimoine
matériel et immatériel dont dispose la ville.
44
Bibliographies
Ouvrages :
IbrahimHarakat, le Maroc à travers l'histoire, volume 3,
Casablanca, édition Dar Er Rachad al Haditha, 2002.
Léon l'Africain, Description de l'Afrique, Paris, 1956,
T.I.
Khalid Ennassiri, Al Istiksa fi akhbbar al Maghrib al Aksa,
Casablanca, Maison du livre, 1954.
Khadija Hamid, l'histoire du Maroc à la lumière de
l'archéologie, Casablanca, Afrique-Orient, 2012.
Bernard Lugan, Histoire du Maroc des origines à nos jours,
Paris, Critérion, 1992.
Saïd Jeddiani, Safi en photographis 1890-1960, Marrakech,
ACL,
2003.
Louis Frédéric, Manuel pratique de
l'archéologie, Paris, édition Rober Laffont, 1967.
Al Kanuni, Asaf iwa ma ilyhi kadiman wa hadithan, le Caire,
1953. Ibn Alkhatib, Nufadat AL Djirab fi ulalat aal Ightirab, le Caire.
Ibn Khaldoun, Tarikh al ibar wa diwan al mubtada wa
lkhabar...Al
akbar, Beyrout, Maison du livre, 1959.
Ahmed ben Ibrahim, Alminhaj Alwadih fi tahkik karamat abi
Mohammed Saleh, le Caire, l'imprimerie égyptienne, 1932.
Yassir Benhima, Safi et son territoire, une ville dans on espace
au Maroc (11ème-16ème siècle), l'Harmattan, 2009.
Joseph Goulven, Safi aux temps des Portugais, Lisboa, 1938. Safi
: Regards européens XVII- XXème siècle, textes choisis et
annoté par Allal Ragoug, Rabat net Maroc, 2009.
Ibrahim Kredya, Qsar el Bhar, éd. Safigraphe, Safi
2010.
45
Webographies
ICOM, Le médiateur culturel au Musée: Quelle
spécificité ? Quelle formation ?, sur
http://www.ldes.unige.ch/publi/vulg/medcult_JIES_98.pdf.
Jeanne Pont, Médiation culturelle : des métiers en
forte évolution, sur
http://www.ruralinfos.org/spip.php?article2535.
Ministère de la Culture, Musée National de la
Céramique à Safi, sur
http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&view=article
&id=87&Itemid=104&lang=fr.
Association internationale des musées d'histoire (1999),
Musées et politique : actes du quatrième colloque de
l'Association internationale des musées d'histoire, Paris.
Davallon, Jean (2000), l'exposition à l'oeuvre,
stratégies de communication et médiation symbolique, Paris,
L'Harmattan.
Lamizet, Bernard (2000), la médiation culturelle,
Paris,
l'Harmattan.
Poulot, Dominique (1992), « Bilan et perspectives pour
une histoire culturelle des musées », public et musées.
Buffet F., Entre école et musée : le temps du
partenariat culturel éducatif ?, Publics et Musées, n° 7,
Janvier- Juin 1995 : Presses universitaires de Lyon, 1995.
Médiation culturelle : l'enjeu de la gestion des
ressources humaines, Nicolas Aubouin, Frédéric Kletz, Olivier
Lenay.
http://www.minculture.gov.ma/fr/index.php?option=com_content&
view=article&id=87&Itemid=104&lang=fr.
46
Annexes
47
Tableau de Figures
Figures
|
Titre
|
Numéros
|
Fig.1 -
|
Emplacement géographique de Safi
|
9
|
Fig. 2 -
|
Vue aérienne de Safi
|
9
|
Fig. 3 -
|
Plan de la Casbah
|
18
|
Tableau de Photos
Photos
|
Titre
|
Numéros
|
Photo 1
|
Château de mer
|
14
|
Photo 2
|
Château de mer
|
14
|
Photo 3
|
La Cathédrale portugaise
|
15
|
Photo 4
|
La Minaret de la Médina
|
17
|
Photo 5
|
Le côté ouest du Casbah
|
20
|
48
Photo 6
|
Dar Lbahia: la maison sultanesque
|
21
|
Photo 7
|
Echauguette avec le signe de la couronne portugaise
|
23
|
Photo 8
|
Deux Canons datant de l'époque Sadienne
|
23
|
Photo 9
|
Exemples de la céramique exposée
|
29
|
Photo 10
|
Céramiques exposées au sein du Musée de
Safi.
|
30
|
Photo 11
|
Affiche publiant le festival national de l'Aïta
|
37
|
Photo 12
|
Ecran géant
|
37
|
Photo 13
|
Atelier présumé au sein de la Casbah
|
38
|
Photo 14
|
Dépliant racontant l'histoire de la céramique
safiote et faisant de la publicité pour le festival de l'Aïta.
|
40
|
Photo 15
|
Carte postale portant l'adresse du Musée et montrant les
activités qui seront proposées lors du festival de
l'Aïta.
|
41
|
49
Table des matières
Remerciements 2
Dédicaces 3
INTRODUCTION GENERALE 4
INTRODUCTION 5
PRESENTATION DE LA VILLE DE SAFI 8
ET DE SA CASBAH 8
Chapitre I : Présentation de la ville de Safi : 9
1- Situation géographique 9
2- Histoire de la ville 10
3- Monuments historiques 12
4- Safi et l'activité culturelle 17
Chapitre II : La Casbah 18
1- La Spécificité architecturale de la forteresse
18
2- La Casbah à travers l'Histoire 20
3- Toponymes de la forteresse 22
4- Les différentes fonctions de la Casbah: 23
LE MUSEE NATIONAL DE LA CERAMIQUE 26
ET 26
LA MEDIATION PATRIMONIALE 26
Chapitre III : le musée national de la céramique
27
1- Motivation du choix de la ville pour abriter le musée
27
2- Le musée national de la céramique : 28
a- Historique 28
b- Contenu du musée 29
3- Diagnostic stratégique de la Casbah de Dar Essoultan
et son musée 31
a- Analyse AFOM 31
b- Synthèse de l'analyse AFOM 32
4- Les Safiots et le Musée 32
Chapitre IV : médiation patrimoniale du musée de la
céramique 34
1- Définition 34
50
2- Pourquoi médiatiser le musée national de la
céramique ? 34
3- La mise en place des Médiateurs 35
a- Rôle du médiateur 35
b- Choix des médiateurs 36
4- Activités de médiation proposée 36
a- L'Organisation du Festival El Aïta au sein du
musée : 37
b- La mise en place des ateliers de la céramique 38
c- L'ouverture sur l'Ecole 38
d- Création d'un dépliant et d'une carte postale
39
Conclusion 42
Bibliographies 44
Annexes 46
Tableau de Figures 47
Tableau de Photos 47
Table des matières 49
|