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Mise en place d'un système d'information pour l'observation indépendante externe des activités forestières au sud Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Donald JOMHA DJOSSI
ERAIFT/UNIKIN - Master 2013
  

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Mémoire

Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Aménagement et Gestion intégrés des Forêts et Territoires tropicaux.

MISE EN PLACE D'UN SYSTEME D'INFORMATION POUR L'OBSERVATION INDEPENDANTE EXTERNE DES ACTIVITES FORESTIERES AU SUD CAMEROUN

 

Par

JOMHA DJOSSI Donald

 

Promoteur : Pr. Dominique MWEZE Chirhulwire Nkingi,

(Université Catholique du Congo)

Encadreur: Mr. NGONZO Rodrigue

(Président FODER)

Année académique 2012-2013

Mémoire

Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Aménagement et Gestion intégrés des Forêts et Territoires tropicaux.

MISE EN PLACE D'UN SYSTEME D'INFORMATION POUR L'OBSERVATION INDEPENDANTE EXTERNE DES ACTIVITES FORESTIERES AU SUD CAMEROUN

 
 

Par :

JOMHA DJOSSI Donald

(Ingénieur en Génie Informatique)

Ce stage a été effectué grâce à l'appui financier de l'UE dans le cadre du projet «Observation externe et communautaire des forêts dans la mise en oeuvre de l'APV-FLEGT» et à l'encadrement technique de FODER. Toutefois, le contenu de ce rapport ne peut être considéré comme reflétant l'opinion de l'Union européenne ou FODER

Année académique 2012-2013

DEDICACE

Ce document est dédié :

Au Seigneur Jésus Christ,

Mon Seigneur et mon Sauveur

Maître de l'Univers.

Ma feue mère Tchapmo Dorothée, rappelée par le Seigneur le 17 Octobre 2003;

Mon père, Papa Djossi André Théophile ;

Mes soeurs Ngounou Eléornore, Nkapnang Djossi Isabelle, Kakieu Djossi Sandrine, Deumo Djossi Inès et Padji Djossi Thophèle ;

Mes frères Tchouakam Djossi Landry et Samo Djossi Sidoine, pour leurs encouragements;

Je vous remercie très sincèrement, votre amour.

REMERCIEMENTS

Le travail présenté dans ce document n'a pu aboutir que grâce à l'implication et l'aide de nombreuses institutions et personnes à qui je souhaite exprimer ma profonde gratitude. Il s'agit de :

- L'UNESCO qui m'a accordé une bourse pendant 18 mois, pour une formation de qualité comme celle-ci.

- La direction de l'ERAIFT et son personnel, qui se sont dévoués à réunir toutes les conditions nécessaires, précisons que cela n'était pas une tache aisée, pour rendre notre formation possible.

- Professeur Dominique MWEZE NKINGI de la Faculté de à l'Université Catholique du Congo (UCC), promoteur du mémoire, qui malgré la distance, a toujours su se rendre disponible pour répondre à mes sollicitations.

- Professeur Isaac TCHOUAMO, Faculté d'Agronomie et de Sciences Agronomiques, Université de Dschang-Cameroun, qui a créé un cadre propice pour le bon déroulement de ce stage en me permettant de passer six mois sous son toit.

- Mr. Rodrigue NGONZO, Président de Forêts et Développement Rural (FODER), Expert en politiques forestières qui m'a encadré et accompagné tout au long de ce travail, de l'initiation du projet jusqu'à la mise en oeuvre en passant par la conception.

- Dr. Ir. Isabelle NKAPNANG DJOSSI qui a motivé ma candidature pour ce programme et m'a techniquement orienté pendant cette formation.

- Toute l'équipe de FODER qui a bien voulu m'accueillir au sein de leur organisation et partager sans réserve leur expertise surtout pendant les descentes de terrain. Il s'agit de Papa TCHEBAYOU Sébastien, ESSOUNGOU Nadège, WETE Laurence Epse SOH, NKONTCHOU Amélie, Christiane ZEBAZE Epse HELLOW, MOUTOUNI Luc et TEA Anne-Marie.

- Madame NGUEPNANG Dorette femme de grand coeur pour son soutien multiforme pendant mon séjour à Yaound.

- Mes promotionnaires qui malgré nos différentes origines, cultures et éducations nous ont témoigné une grande sympathie durant toute la durée de notre formation

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES FIGURES vi

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES ACRONYMES viii

0. INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE 4

1.1. Cadre théorique 5

1.1.1. Les systèmes d'information 5

1.1.2. Rôle de l'information 6

1.1.3. Critère de qualité de l'information 7

1.1.4. L'observation indépendante du contrôle et suivi des infractions forestières 7

1.1.5. L'exploitation illégale des forêts 9

1.1.6. Approche systémique 10

1.2. Revue bibliographique 11

1.2.1. Systèmes d'information diffusés sur Internet 11

1.2.2. Quelques initiatives en matière de gestion des informations dans le secteur forestier camerounais 12

1.2.3. TIC et collectivité locales au Cameroun 12

1.2.4. Cadre juridique en matière d'accès public à l'information forestière au Cameroun 13

1.3. Question de recherche et hypothèses 14

1.4. Objectifs de l'étude 15

1.5. Pertinence de l'étude en rapport avec l'approche systémique 15

1.6. Intérêt de l'étude 16

· Intérêt théorique 16

· Intérêt pratique 17

· Intérêt personnel 17

1.7. Limites de l'étude 17

1.8. Organisation du mémoire 18

CHAPITRE II: MILIEU D'ETUDE, MATERIEL ET METHODE 19

2.1. Présentation du milieu d'étude : Généralité sur le Cameroun 19

Ø Le Milieu physique 19

Ø Economie 19

Ø Population 20

2.2. Sites d'étude 20

2.3. Choix de la zone d'étude 21

2.4. Matériel 22

2.5. Méthodologie 23

2.5.1. Méthode de collecte des données 23

2.5.2. Technique d'échantillonnage 24

2.5.3. Choix des enquêtés 24

2.6. Méthode de conception et de mise en oeuvre du système 24

2.6.1. L'analyse de l'existant 25

2.6.2. L'analyse des besoins 26

2.7. Nécessité d'adopter une stratégie systémique 26

2.8. Méthode d'analyse 27

2.8.1. Matrice AFOM 27

2.8.2. Relation entre parties prenantes 27

2.9. Conception sous UML 28

2.10. Choix technologiques 31

2.10.1. Apache 31

2.10.2. PHP 31

2.10.3. MySQL 31

2.10.4. JAVA 32

CHAPITRE III: RESULTATS 33

3.1. Résultats des investigations 33

3.1.1. Répartition des répondants par âge, sexe, niveau d'instruction 33

3.1.2. Enquête auprès des surveillants forestiers formés dans le cadre du projet « OE-SCC» financé par l'UE 34

3.1.3. Focus groupe avec les populations riveraines des forêts des villages visités 36

3.1.4. Entretien avec les responsables d'organisation de la société civile 37

3.1.5. Entretien avec quelques responsables de l'administration forestière 39

3.1.6. Enquête auprès des populations locales 39

3.1.6.1. Niveau de contact population-société civile 40

3.1.6.2. Influence des chefs de village 40

3.2. Compétences acquises 40

3.3. Difficultés rencontrées 41

3.4. Résultats relatifs au système d'information développé (Front office) 42

3.4.1. Module de gestion des commentaires 42

3.4.2. Module de bulletin d'information 43

3.4.3. Module de dénonciation 43

3.4.4. Formulaire d'adhésion 44

3.4.5. Module de sondage 45

3.4.6. Moteur de recherche 46

3.4.7. Sommier des dénonciations 46

3.4.8. Sommier des infractions 47

3.4.9. Charte informatique 47

3.4.10. Charte graphique 47

3.5. Gestion des utilisateurs 48

5.1. Action limité du MINFOF au contrôle forestier 53

5.2. Faiblesse de l'Observateur Indépendant officiel 53

5.3. Relation population-ONG locales 54

5.4. Rôle des ONG locales et pérennisation de l'observation indépendante des forêts 55

CONCLUSION 56

Ø PERSPECTIVES 56

Ø RECOMMANDATIONS 57

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Rôles de l'information, selon Michel Chobron et Robert Reix 7

Figure 2: Les étapes de la démarche systémique. 11

Figure 3: Le système et les sous-systèmes à considérés 16

Figure 4: Localisation des différents sites d'études (La carte est en cours de production) 21

Figure 5: Matériel nécessaire pour les descentes de terrain. 23

Figure 6: Architecture fonctionnelle 28

Figure 7: Diagramme de Cas d'utilisateur Adhérent - Administrateur (UML) 30

Figure 8: Diagramme de séquence (UML) 30

Figure 9: Pincipe de fonctionnement du serveur Web Apache 32

Figure 10: Répartition des répondants par âge, sexe, niveau d'instruction 33

Figure 11: Synthèse des résultats des enquêtes après des surveillants forestiers. 34

Figure 12: Proportion des éléments de pertinence du système d'information 35

Figure 13: : Focus groupe au village au village Djenou, Région de l'Est 36

Figure 14: Avis sur la pertinence et facilité d'utilisation 37

Figure 15: Contact population-société civile 40

Figure 16: Carte de localisation des villages et sites d'exploitation non conforme de bois dans le Département du Mbam et Kim. 41

Figure 17: Voie barrée par l'exploitant pour empêcher l'observation indépendante 42

Figure 18: Voie barrée par l'exploitant pour empêcher l'observation indépendante 42

Figure 19: Formulaire de dénonciation 44

Figure 20: Formulaire d'adhésion 45

Figure 21: Formulaire de création d'un sondage (2ème étape) 46

Figure 22: Arbre à problème 50

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Sommaire des évaluations existantes pour quelques pays producteurs de l'OIBT 2

Tableau 2: Différences entre l'OI et l'OIE 8

Tableau 3: Synthèse de la phase préparatoire sous une vision systémique 26

Tableau 4: Répartition des personnes enquêtés et des focus groups par village 33

Tableau 5: Atouts et faiblesses identifiés par les membres de l'OSC 38

Tableau 6: Matrice AFOM sur les Systèmes nationaux d'information forestière (SIGIF II, SIGICOF, SYDONIA, MESURE) 50

Tableau 7: Matrice AFOM du présent système d'information 51

LISTE DES ABREVIATIONS

AFOM: Atouts - Faiblesse - Opportunités - Menaces

APV: Accord de Partenariat Volontaire

BDD: Base de Données

BNC: Brigade Nationale de Contrôle

CITES: Convention on International Trade in Endangered Species

CSS: Cascading Style Sheets

ERAIFT: Ecole Régionale Post-universitaire d'Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux

FAO : Food and Agriculture Organisation

FLEGT: Forest Law Enforcement, Governance and Trade

FODER: Forest et Développement Rural

GPS : Global Positioning System

GW: Global Witness

HTML: HyperText Markup Language

INS : Institut National de la Statistique

MINFOF: Ministère des Forêts et de la Faune

MS : Microsoft

OE-SCC: Observation Externe par la Société Civile et le Communautés

OIBT : Organisation internationale des bois tropicaux

OIE: Observation Indépendante Externe

OIF: Observation Indépendante des Forêts

ONG: Organisation Non-Gouvernementale

OSC: Organisation de la Société Civile

OSFAC: Observatoire Satellital des Forêts d'Afrique Centrale

PHP: HyperText Processor

PIB : Produit Intérieur Brut

PSFE : Programme Sectoriel Forêt et Environnement

PSRF: Programme de Sécurisation des Recettes Forestières

RCA: République Centrafricaine

REM : Ressource Extraction Monitoring

REM: Resource Extractor Monitoring

RIDDAC : Réseau d'Information sur le Développement Durable en Afrique Centrale

SI: Système d'Information

SIG: Système d'Information Géographique

SIGICOF : Système Informatique de Gestion des Infractions et de suivi du Contentieux Forestier

SIGIF : Système Informatique de Gestion d'Informations Forestières

SNCFF: Stratégie Nationale de Contrôles Forestiers et Fauniques

SQL: Structured Query Language

SYDONIA : Système Informatique Douanier

TDR: Terme de Référence

TIC: Technologie de l'Information et de la Communication

UE: Union Européenne

UML: Unified Modeling Language

RESUME

L'exploitation clandestine des forêts et le commerce du bois abattu illégalement sont un phénomène très répandu aussi bien dans un grand nombre de pays en développement qu'au Cameroun. Bien que l'étendu des activités forestières illicites soit difficile à quantifier, leurs coûts ne peuvent être que considérables. La présente étude, porte sur la réalisation d'un système d'information pour l'Observation Indépendante Externe des activités forestières dans le Sud Cameroun contribue à mettre fin à l'exploitation illégale des forêts, à renforcer l'information, la participation et l'application des lois au sein du cadre juridique et institutionnel existant et à promouvoir la bonne gouvernance dans le secteur forestier camerounais.

L'étude s'est déroulé de Janvier à Mai 2013 dans 10 villages cibles du grand Sud forestier notamment dans les régions du Centre, de l'Est et du Littoral où a été procédé des enquêtes auprès des populations riveraines aux forêts. Elle a également consisté à questionner les acteurs impliqués dans le secteur forestier tels que les membres de l'organisation de la société civile et les responsables de l'administration forestière pour pouvoir cerner à travers une analyse systémique l'intégralité de leurs attentes, et les contraintes auxquelles pourra se heurter l'outil d'information et de dénonciation proposé. En outre, une analyse de l'existant en matière de diffusion des informations dans le secteur forestier camerounais a été faite. Pour ce faire une analyse AFOM a été nécessaire, laquelle nous a permis une réflexion sur les forces, faiblesse, opportunités et menaces de la situation actuelle afin de définir ou vérifier la pertinence et l'utilité de notre étude.

Les résultats obtenus révèlent qu'il y a une absence totale de stratégie de communication intégrant à la fois toutes les parties prenantes et le public et plus précisément les populations locales sur l'affaire forestière. On note également que les populations locales détentrices des informations pouvant être valorisées ont une faible connaissance en matière de TIC pour être capable d'utiliser ce système. Par ailleurs on constate une forte implication des ONG locales en qualité de médiateur de ces populations et donc capables à l'aide du présent système d'acheminer les informations de ces derniers aux autorités compétentes. Plus concrètement, l'étude a aboutit à un ensemble de eservices comportant principalement : un module de dénonciation, un module de sondage, un forum, un module de bulletin d'information et un module d'annonce.

De ce qui précède, l'étude recommande que L'Etat garantisse la protection des dénonciateurs par l'élaboration d'un cadre juridique adéquat et que la société civile joue un rôle plus significatif dans le processus d'implication des communautés locales à la gouvernance forestière.

Mots clés : Système d'Information, Observation Indépendante, exploitation illégale, gouvernance forestière.

ABSTRACT

Illegal logging and associated trade are a very widespread phenomenon in many developing countries as well as in Cameroon. Although the extent of illegal logging is difficult to quantify their consequences are far to be underestimated. This study, which focuses on the implementation of an information system for the External Independent Monitoring of forest activities in Southern Cameroon, contributes to stop illegal logging, to enhance information, participation and application of law within the existing legal and institutional framework in other to promote good governance in Cameroon's forestry sector.

The study was conducted from January to May 2013 in 10 pilot villages of the great South Cameroun, particularly in the Centre, East and Littoral regions where was carried out an investigation with forest local communities. It also included questioning actors involved in the forestry sector, such as members of the organizations of civil society and officials of the forest administration in other to identify through a systematic analysis all their expectations, and constraints that the proposed system may be faced with. In addition, an analysis of the existing in term of dissemination of information in the forestry sector has been made. In this regard a SWOT matrix was necessary. It allowed us to reflect on the strengths, weakness, opportunities and threats of the ongoing situation in order to verify the need and usefulness of our study.

The results show that there is a total lack of communication strategy that brings together both all stakeholders and the public most particularly local population on forest issues. We have also noted that the local people who hold valuable information have a poor knowledge in ICT to be able to use this system. Nevertheless, there is a strong involvement of local NGOs who can serve as mediator of these populations and therefore capable of using this system to route information to competent authorities. More concretely, the study resulted in a set of eservices mainly comprising of: a denunciation module, a survey module, a forum, a newsletter module and a announce module.

From the foregoing, the study recommends that the State guarantees the protection of denouncers through the development of an adequate legal framework. And civil society should play a more significant role in the process of involving local communities in forest governance.

Keywords: Information System, Independent Monitoring, illegal logging, forestry governance.

INTRODUCTION

Les activités illégales infestent la gestion durable des ressources forestières dans les pays tropicaux couverts d'importants massifs de forêts naturelles, affectant ainsi la contribution du secteur forestier aux efforts de développement durable. Le problème se fait sentir davantage dans les pays en développement et dans les pays aux économies en transition, mais il touche également des zones développées du globe. Dans plusieurs pays, on estime que la coupe illégale dépasse de loin les niveaux de récolte autorisés et qu'elle continue à alimenter les réseaux d'exploitants et négociants clandestins. Dans certains pays, les revenus tirés des opérations illégales financent les conflits armés, et la corruption entrave le changement (FAO, 2006).

Pour Jurgen (2010), les délits forestiers peuvent prendre différentes formes qui vont de l'ignorance des règles et des règlements aux pratiques frauduleuses, en passant par l'abus de pouvoir, l'exploitation et le commerce illégal des produits. Ils peuvent aussi comporter la conversion illégale des forêts à d'autres utilisations des sols (déforestation) et l'utilisation irrationnelle des forêts en général conduisant à la dégradation forestière.

L'exploitation forestière illégale a des conséquences environnementales, sociales et économiques de grande portée : elle cause la dégradation de l'environnement, une perte de biodiversité, d'habitats et entraine des émissions de gaz à effet de serre ; elle contribue à l'instabilité politique, à l'aggravation des disparités de revenus ; elle s'oppose aux intérêts des populations autochtones et riveraines ; elle alimente la corruption et déséquilibre le marché. Bien que l'étendue des activités forestières illicites soit difficile à déterminer, leurs coûts ne peuvent être que considérables. La Banque Mondiale estime par exemple que l'exploitation forestière clandestine à elle seule cause une perte annuelle supérieure à 10 milliards de dollars américain sur le marché mondial (FAO, 2012). Pour le cas du Cameroun, les pertes du gouvernement dues à l'évasion de la seule taxe d'abattage oscillent entre 5 et 10 millions de dollars américain par an (FAO, 2012). Plusieurs études, ont montré que l'exploitation illégale représente une forte proportion mais jusqu'ici inconnue de ventes des produits ligneux sur les marchés intérieurs et internationaux du monde entier. Même si ces études sont incomplètes, elles font ressortir l'ampleur potentiel du problème Le tableau 1 récapitule les évaluations disponibles du pourcentage de bois prélevé illégalement dans certains des principaux pays producteurs de l'OIBT.

Tableau 1: Sommaire des évaluations existantes pour quelques pays producteurs de l'OIBT (Source : Wynet, 2002)

Pays

Pourcentage estimé de bois prélevé illégalement

Bolivie

80

Brésil (Amazonie)

85

Cambodge

90

Cameroun

50

Colombie

42

Ghana

34

Indonésie

51

Myanmar

80

A cet égard les problèmes relatifs à l'application des lois et à la gouvernance dans le domaine forestier font depuis quelques années l'objet d'une attention considérable au cours de différents forums et processus internationaux (Jurgen, 2010). Dès 1998, les pays du G8 se sont engagés à prendre des mesures pour combattre l'exploitation illégale des forêts. La Banque mondiale encourage depuis 2001 des processus régionaux FLEG1(*), par lesquels les pays participants s'engagent à mettre en oeuvre des mesures destinées à améliorer l'application des réglementations et la gouvernance dans le secteur forestier. L'Union Européenne a adopté en 2003 un plan d'action FLEGT2(*), avec comme principaux instruments la conclusion d'accords de partenariat volontaire (APV3(*)) avec les pays producteurs pour la mise en place d'un régime de licence attestant la légalité du bois et l'adoption d'une nouvelle règlementation sur le bois pour exclure les bois d'origines douteuses de marchés européens. Cependant, la mise en oeuvre pratique des actions prévues s'avère encore difficile et les effets demeurent limités pour le moment (Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement, 2007)

Quant à la République du Cameroun, elle est depuis plus d'une décennie, engagée sur la voie de l'assainissement de son secteur forestier dans le cadre de sa politique nationale de lutte contre la pauvreté et de promotion de la bonne gouvernance. La concrétisation de ces options politiques s'est matérialisée notamment par :

· la création du Ministère de l'Environnement et des Forêts en 1992 (éclaté plus tard en un Ministère des Forêts et de la Faune et un Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable),

· l'adoption d'une nouvelle loi organique régissant le secteur forestier en janvier 1994,

· la mise sur pied du Programme de Sécurisation des Recettes Forestières (PSRF) en 1999,

· L'initiation du Programme Sectoriel Forêt et Environnement (PSFE) en 1999,

· la mise en place d'un Observateur Indépendant au contrôle et au suivi des infractions forestières en 2000,

· plus récemment la Stratégie Nationale de Contrôles Forestiers et Fauniques (SNCFF) validée en mars 2005 (REM, 2006).

Pourtant et paradoxalement, malgré les efforts entrepris par le gouvernement camerounais pour assainir le secteur forestier, l'exploitation illégale du bois et le commerce qui lui est associé ne cessent de s'accroître et de se diversifier, privant ainsi l'Etat d'énormes rentrées financières, fragilisant la capacité des communautés riveraines des forêts à satisfaire leurs besoins de subsistance et dégradant cet important écosystème forestier. En effet, selon le rapport mondial 2006 de la FAO sur la situation des forêts ; le Cameroun a enregistré après la République Démocratique du Congo, la plus importante perte du couvert forestier en Afrique Centrale entre 2000 et 2005 soit 220 000 hectares dévastés. Le contraste entre ces tendances et les dispositifs juridiques en vigueur pose le problème de l'effectivité de l'application de ces derniers (RIDACC, 2007). Il s'agit à l'heure actuelle de l'un des enjeux cruciaux des politiques forestières camerounaises qui a motivé la signature de l'APV-FLEGT entre le Cameroun et l'Union Européenne le 06 octobre 2010 visant à stimuler l'engagement international et celui des autres parties prenantes et à renforcer les capacités d'application des lois forestières, particulièrement face à l'exploitation forestière illégale et au commerce des produits issus de ces activités. Il s'agit notamment de renforcer les réformes institutionnelles engagées dans le secteur forestier, les programmes de bonne gouvernance, les capacités techniques et opérationnelles.

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

Les forêts camerounaises font partie du bloc forestier du Bassin du Congo. Cette forêt abrite des milliers d'espèces de plantes et d'animaux et est l'un des derniers refuges au monde pour les gorilles des plaines, les chimpanzés et les éléphants de forêt. Elle abrite également des millions de personnes dépendantes de la forêt. Leur futur est menacé par les sociétés qui pratiquent une exploitation forestière illégale et destructrice, en pénétrant de plus en plus profondément dans cette forêt fragile. L'un des principaux moteurs de cette industrie corrompue, destructrice et économiquement inefficace, est la demande de bois bon marché des pays importateurs qui choisissent d'ignorer ce qui se passe dans la forêt et de poursuivre tranquillement ce commerce (Greenpeace, 2005). C'est ainsi que l'Etat camerounais s'est aligné à l'initiative FLEGT issue du programme d'action du G8 contre l'exploitation forestière illégale en 1998 visant à concrétiser l'engagement international et à renforcer les capacités d'application des lois forestière, particulièrement face à l'exploitation forestière illégale et au commerce des produits issus de ces activités. C'est dans cette optique qu'en mai 2003, la Commission Européenne a élaboré un Plan d'action FLEGT qui prévoit la mise sur pied d'accord de partenariat volontaire (APV).

En effet, les négociations de l'APV entre l'Union européenne et la République du Cameroun sur l'application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux des bois et produits dérivés vers l'Union Européenne, ont démarré en novembre 2007 et se sont achevées le 6 Mai 2009. A la suite de ce long processus de négociation, l'APV a été paraphé le 6 Mai 2010 à Bruxelles, puis signé le 6 Octobre suivant (CED, 2011). Cet accord a par la suite été ratifié respectivement le 19 Janvier 2011 par l'Union Européenne et le 9 Août 2011 par la partie camerounaise à travers un décret du Président de la République. Il entre officiellement en vigueur le 16 Décembre 2011, soit un mois après la notification finale de la ratification de l'Accord par le Cameroun à l'Union Européenne (Kamkuimo et Al, 2012).

Toutefois FAO (2006), dans son ouvrage intitulé «Meilleurs pratiques pour l'application des lois dans le secteur forestier » relève que les bonnes stratégies d'application des lois reposent sur des connaissances solides de la base de ressources et de son exploitation, dont les gouvernements et le public sont pour la plupart dépourvus. S'appuyant sur cette assertion, on peut affirmer sans crainte de se tromper que l'évaluation et le suivi des ressources forestières au Cameroun peuvent fournir des informations précieuses pour la mise au point de politiques et législations forestières adéquates. Néanmoins, le pays dispose de peu d'informations actualisées sur ses ressources forestières et son régime foncier, et plus rares encore sont ceux qui ont les capacités nationales de produire et diffuser ces informations. Il est de ce fait, difficile d'identifier les opérations illégales et d'incriminer leurs auteurs, car il est quasi impossible d'évaluer et de prouver la nature et l'ampleur des altérations qu'ils ont provoquées dans les forêts. Si l'on ajoute à cette difficulté d'accès à l'information le manque de volonté politique et des contraintes budgétaires, il est évident de dire que les différentes parties concernées sont exclues des activités de suivi. D'où la nécessité de mettre en place d'une part un système d'information accessible à tous, en vue de la large diffusion d'informations concernant notamment l'état des ressources forestières et leur affectation, les activités forestières et les changements d'usage des terres affectant les forêts. D'autre part de faciliter la mise à disposition d'un service opérationnel, simple, pratique, fiable, abordable et ouvert à tous, servant à renseigner plus efficacement et en temps réel les autorités et institutions compétentes sur les illégalités forestières et environnementales. Telle est l'ambition de la présente étude, qui contribue à mettre fin à l'exploitation illégale des forêts, à renforcer l'information, la participation et l'application des lois au sein du cadre juridique et institutionnel existant et à promouvoir la bonne gouvernance. Dans cette perspective, la présente étude rentre en ligne dans la poursuite des objectifs du plan d'action FLEGT de l'Union Européenne.

1.1. Cadre théorique

Selon Mucchielli (2005), la recherche constructiviste doit faire appel à un  «cadre de référence théorique large et souple » qui est vu comme «une carte provisoire du territoire, composé de connaissances générales à propos du phénomène qu'il s'apprête à étudier, ainsi que des repères interprétatifs... ».

Le thème du travail que nous abordons et qui s'intitule : Mise en place d'un système d'information pour l'observation indépendante externe des activités forestières dans le Sud-Cameroun, s'appuie sur les théories de Reix qui présente une approche consistant à décomposer un système d'information selon quatre critères à s'avoir le degré de formalisation des procédures, le degré d'automatisation des traitements, le nombre d'utilisateurs et le niveau de décision. Cette section s'atèle donc à recenser les connaissances et réflexion générales du problème à traiter ou l'univers interprétatif à construire.

1.1.1. Les systèmes d'information

Le système d'information intègre les dimensions organisationnelle, humaine et technologique de la gestion de l'information d'entreprise. D'une acception instrumentale et technique du système d'information (souvent confondu avec "les systèmes informatiques"), on est passé à une vision plus globale intégrant l'axe stratégique et l'ensemble des systèmes de connaissance et de décision de l'organisation. Et tel un système qui se remet constamment en question, l'évolution des SI est engagée dans une dynamique d'innovation vertigineuse.

Ainsi le développement de systèmes d'information toujours plus complexes avec des problématiques beaucoup plus ambitieuses que par le passé caractérise-t-il aujourd'hui le terrain d'action de l'informatique de gestion.

À la base, une nouvelle lecture du système d'information (SI) traduisant l'évolution du lien entre l'informatique et l'organisation de l'entreprise : le SI devient un vecteur de changement, voire le vecteur principal du changement dans l'organisation et sa conception suppose donc d'autres approches : La spécification des systèmes d'information mobilise des modèles qui relèvent majoritairement aujourd'hui de « l'approche objet » : ainsi après Merise, la référence à UML semble s'imposer mais de manière prudente en informatique de gestion. Cette suprématie ne saurait cependant faire oublier les autres références classiques de l'informatique de gestion ni l'émergence d'une réflexion portant sur l'ingénierie des besoins.

Au plan technologique, la généralisation croissante des systèmes d'information distribués permet d'aborder de nouvelles architectures dans le domaine de la communication, comme dans celui de la gestion des connaissances.

L'enjeu est aujourd'hui de mettre en place la meilleure solution, aussi bien technologique qu'organisationnelle, pour concevoir des systèmes d'information numériques qui permettent à l'acteur à son poste de travail, dans sa situation, d'obtenir les informations circulantes, de partager ses connaissances tacites et d'accéder aux informations sources de connaissances qui lui sont nécessaires pour comprendre et résoudre les problèmes qu'il rencontre, prendre des décisions, exercer son activité et capitaliser les connaissances produites dans l'exercice de cette activité.

1.1.2. Rôle de l'information

L'information n'a de valeur qu'en raison de l'usage qui en est fait. En gestion, l'information est considérée comme la matière première de la décision. Se fondant sur les travaux de Mweze, 2007, il est important de signaler que l'information environnementale n'est pas une information au sens médiatique comme il peut sembler apparaitre. Pour mieux l'appréhender, la voie obligée consiste à balayer les divers champs de l'environnement en prenant la précaution de bien définir les termes y relatifs. Une fois cette clarification conceptuelle établie, les enjeux de production seront palpables et cela nous permettra de jeter les bases pour la création et la gestion des bases de données environnementales. Chobron et Reix (1987) ont distingué quatre usages possibles de l'information et des technologies de l'information telle qu'illustrés ci-après :

Figure 1: Rôles de l'information, selon Michel Chobron et Robert Reix

1.1.3. Critère de qualité de l'information

La qualité de l'information se définit généralement par 5 critères :

· Pertinent : l'information doit constituer un facteur de choix, améliorer la qualité des décisions, poser un problème nouveau et ouvrir des opportunités.

· Fiable : pour fonder une décision correcte, il faut que l'information soit fiable, c'est-à-dire conforme à la réalité. Un système qui produit de l'information peu fiable peut avoir des conséquences néfastes pour l'organisation.

· Complète : L'utilisation d'une information incomplète, par un responsable dans la prise de décision peut mener à des actions qui ne répondent pas aux exigences de la situation réelle.

· Compréhensible : l'information doit être le moins ambigüe pour faciliter la compréhension par les utilisateurs.

· Disponible : l'information est une denrée périssable. La valeur de l'information dépend donc beaucoup des délais de collecte, de transmission et de traitement des données. L'information produite par un système aura beau être pertinente, fiable, complète, compréhensible, elle n'aura aucune utilité si elle n'est pas disponible au moment où l'utilisateur en a besoin.

1.1.4. L'observation indépendante du contrôle et suivi des infractions forestières

L'Observation Indépendante des Forêts est l'utilisation d'un tiers indépendant qui, avec l'accord des autorités nationales, fournit des services d'observation et de soutien à des systèmes officiels d'application des lois relatives aux forêts (OIF4(*), 2005). En d'autres termes, elle est un moyen d'action externe au gouvernement qui vient en appui à l'application de la législation forestière et la gouvernance. Elle :

· évalue le respect des dispositions légales et réglementaires,

· observe et conseille sur le système officiel d'application de la réglementation forestière,

· renforce les bases pour le contrôle,

· influence les acteurs du secteur forestier,

· renforce les capacités des populations locales dans la défense de leurs droits et de leurs intérêts dans la gestion forestière.

Au Cameroun, il existe deux formes d'Observation Indépendante des Forêts, l'une dite mandatée ou tout simplement Observateur Indépendant et l'autre non mandatée ou Observateur Externe. Les différences entre les deux types sont consignées dans le tableau ci-après.

Tableau 2: Différences entre l'OI et l'OIE (Source : extrait de l'OIF : un outil pour la justice, 2005)

Description

Observateur Indépendant

Observateur Externe

Mandat officiel

Oui, en association avec le MINFOF.

Aucun

Reddition de comptes

Conflit mandant-mandataire

Rend compte au Comité de lecture qui agit comme tampon à l'égard des parties ayant des intérêts directs

Pas de reddition de comptes explicite à l'hôte.

Attributs clés

· Entreprend des missions de terrain conjointes ou indépendante suivant les besoin,

· Plaidoyer : axé sur la valeur et stratégique dans ses méthodes mais respecte le mandat officiel,

· L'accès à l'information officielle et la liberté de publier confèrent une importante source de crédibilité.

· Fonction totalement indépendante du gouvernement hôte,

· Plaidoyer : axé sur la valeur et stratégique dans ses méthodes, mais en grande partie autorégulé,

· Pas d'accès formel aux informations officielles,

· Crédibilité entièrement fondée sur la réputation et les antécédents.

Risque

· Le blocage du processus par l'Etat, notamment en empêchant la commission de lecture de fonctionner et de valider le rapport

· Le déséquilibre dans la composition du comité de lecture, lorsqu'elle n'est composée que des délégués des administrations mises en cause

· Difficulté d'accès aux informations détenues par les administrations, et donc de produire des rapports crédibles fondés sur une information exacte et précise

· Risque de recours aux pratiques de corruption pour accéder aux informations

· Difficulté d'établir des rapports sains et confiants avec les administrations

À la différence de l'approche d'observation interne de type mandaté, l'Observation Externe (OE) n'inclut pas un partenariat officiel entre l'observateur et le gouvernement, ce qui limite fortement l'accès aux sites et aux documents pour mener une enquête minutieuse (concessions forestières, points de contrôle, unités de transformation du bois, documents et bases de données. La collecte et la diffusion d'informations fiables sur l'exploitation illégale constituent l'une des voies habituelles de participation de la société civile à l'observation des activités du secteur forestier. Un bon exemple d'implication de la société civile nationale dans l'observation externe est le projet mis en oeuvre par FODER5(*) avec l'appui financier de l'Union Européenne. Ce projet vise à renforcer le rôle des communautés locales et autochtones dans l'amélioration de la gouvernance forestière et la mise en oeuvre de l'APV-FLEGT au Cameroun en renforçant l'observation des activités forestières par les communautés; et en assurant leur information et leur participation au suivi de la mise en oeuvre de l'APV-FLEGT et à la révision de la loi forestière.

1.1.5. L'exploitation illégale des forêts

Wynet Smith (2002) définit l'exploitation forestière illégale comme étant toute activité liée à la récolte de bois qui enfreigne la législation nationale en vigueur dans le pays de récolte dans les domaines suivants :

- Le droit de récolter du bois dans un périmètre légalement établi rendu officiellement public, (par exemple : la récolte de bois non autorisée, hors périmètre autorisé, dans une aire protégée) ;

- Le paiement des droits de récolte et du bois, y compris les taxes liées à la récolte du bois, (par exemple le vol de bois) ;

- La récolte du bois, y compris la législation environnementale et forestière, notamment en matière de gestion des forêts et de conservation de la biodiversité, lorsqu'elle est directement liée à la récolte du bois, (par exemple : la récolte d'essences protégées, au delà des quotas accordés, le non respect du diamètre minimum d'exploitation) ;

- Les droits juridiques des tiers relatifs à l'usage et à la propriété qui sont affectés par la récolte du bois, (par exemple la violation des droits des communautés autochtones lors de la récolte de bois) ;

- Le commerce et les douanes, dans la mesure où le secteur forestier est concerné (par exemple, l'exportation de bois rond dans un pays qui l'interdit).

1.1.6. Approche systémique

Tout au long de notre étude, l'analyse des différents acteurs et parties prenantes, et la dynamique interactionnelle entre ces entités s'est appuyée sur la théorie de l'approche systémique fortement prônée par l'ERAIFT6(*).

En effet, l'approche systémique est précisément l'analyse faite selon les principes de la systémique, un champ interdisciplinaire relatif à l'étude d'objets complexes réfractaires aux approches de compréhension classiques. (Wikipedia, 2013) Dans le contexte du développement et de l'aménagement intégrés, la seule stratégie appropriée est celle qui se fonde sur l'approche systémique, étant donné que cette méthode est à même de traiter les problèmes complexes, comme le sont ceux que l'on rencontre dans le cadre du développement intégré (Maldague, 2006). La stratégie fondée sur l'approche systémique, adéquatement mise en oeuvre, multiplie les chances de réussite, car elle saisit toutes les facettes de la réalité. Cette façon de faire rend possible la mise en évidence des points d'amplification ou points sensibles du système.

En effet, deux visons prévalent dans l'approche des organisations, celle qui les analyse comme des systèmes et celle qui les considère comme des entités sociales. Si l'approche sectorielle se justifie dans certains cas, elle ne convient pas en matière de développement intégré ; elle est source d'échecs et de déséquilibres (p.ex., isolement de quelques secteurs entraînant le déséquilibre de l'ensemble du système).

Figure 2: Les étapes de la démarche systémique. Donnadieu et Karsky (2002).

1.2. Revue bibliographique

Cette section met en lumière les réflexions scientifiques et propositions techniques antérieures sur les questions de diffusion d'information liées aux activités du secteur forestier en Afrique centrale, notamment au Cameroun. Au regard des travaux de recherche existants, il apparaît clairement que notre thème d'étude s'insère parfaitement dans le courant des activités de recherche sur le développement durable dans les pays forestiers, auxquels les organisations internationales s'intéressent actuellement notamment dans le cadre de la problématique des changements globaux. Nous avons fait recours à une littérature considérable sur la mise en oeuvre des systèmes d'informations environnementales. C'est pourquoi notre revue de la littérature accorde une place importante à la compréhension des publications systématiques des informations.

1.2.1. Systèmes d'information diffusés sur Internet

L'état des lieux à débuté par un tour d'horizon sur les différents systèmes d'information environnementales diffusés sur Internet. Le premier constat est qu'il en existe un bon nombre, et que les possibilités en termes de rendu varient. De même le format de données diffère complètement d'un système à un autre tout comme le mode de saisi, l'interface et le degré de confidentialité.

En se concentrant davantage sur la problématique de diffusion d'informations relatives aux activités forestières et plus spécifiquement sur les moyens de dénonciation de l'exploitation forestière illégale au Cameroun, ont se rend compte que beaucoup d'effort doit être fourni. Il n'y a pratiquement pas un outil simple et fiable prenant en compte la participation et l'implication citoyenne.

1.2.2. Quelques initiatives en matière de gestion des informations dans le secteur forestier camerounais

Pour soutenir le suivi des activités relatives à l'application de la loi sur la forêt, les bailleurs de fonds ont financé la création de trois bases de données informatisées. D'abord, le Système Informatique de Gestion d'Informations Forestières (SIGIF), installé au MINFOF depuis 1998, a été développé en vue de gérer la production de bois et les domaines connexes, tels que la superficie des titres d'exploitation, les impôts dus sur la superficie, les permis actifs au cours d'un exercice fiscal ainsi que diverses informations techniques. Dans le cadre des négociations sur l'accord de partenariat volontaire (APV) et de l'émission d'un « document de légalité », une version plus récente du SIGIF est en cours d'élaboration et devrait suivre la totalité de la chaîne de valeur du bois sur pied au port d'embarquement, en garantissant la légalité des activités forestières. Une seconde base de données, version spéciale du SIGIF (TRINITE II Forêts), a été mise sur pied pour aider le PSRF7(*) à gérer les montants de taxes forestières à payer par chaque entreprise. Troisièmement, le Système Informatique de Gestion des Infractions et du Contentieux Forestier (SIGICOF8(*)), conçu par Global Witness en 2005, devrait comporter des données relatives aux missions entreprises pour faire appliquer la législation forestière, permettant la gestion quotidienne des procès portant sur des infractions forestières. A ce jour, cependant, le SIGICOF n'est pas utilisé par l'administration, conduisant à une duplication et à la confusion des fonctions parmi les ministères concernés (forêts, finances, justice), qui continuent à travailler chacun de leur côté (REM, 2007). L'absence d'harmonie entre ces trois systèmes limite leur efficacité et empêche le système de tourner à plein régime.

1.2.3. TIC et collectivité locales au Cameroun

A l'heure où les TIC s'imposent comme outils incontournables pour le développement, de manière général la situation des collectivités locales camerounaises reste alarmante bien qu'on trouve quelques individus déjà familiers avec des outils tels que des téléphones portables multimédia et même des ordinateurs. Organes décentralisés de l'Etat et chargés du développement local, les collectivités locales sont officiellement la plate forme où doivent se mettre en place les stratégies de développement adapté aux réalités locales. Le handicap principal que rencontrent les populations Camerounaises en matière de TIC est l'incapacité d'utiliser les outils et surtout l'ignorance des différents usages de l'Internet et ses avantages. Lutter contre la fracture numérique c'est, après l'accès aux outils, la formation à l'usage de ces outils. C'est une phase importante dans un processus d'intégration des populations dans la société de l'information. Toutefois, elles deviennent de plus en plus conscientes de l'importance des TIC et cette prise de conscience a surtout été provoquée par les stratégies de lutte contre la pauvreté misent en place par l'Etat qui donnent une place de choix aux TIC pour le développement.

1.2.4. Cadre juridique en matière d'accès public à l'information forestière au Cameroun

L'Accord de Partenariat Volontaire (APV) entre le Cameroun et l'Union européenne (UE) est officiellement entré en vigueur le 16 décembre 2011, à la suite de sa ratification et notification respectives par les deux parties. L'APV contient une annexe VII qui oblige les parties à publier un ensemble spécifique de documents et de données sur le secteur forestier ainsi que toutes les informations accessibles en cas de demande spécifique par toute autre partie prenante. Il précise également les moyens et les canaux de publication de l'information comprenant les rapports officiels, les plateformes, les sites internet, les forums, les réunions et les médias. Dans l'ensemble, 75 types de documents et de données sont répertoriées sous 10 catégories qui comprennent respectivement les informations légales, les informations sur la production, l'attribution, l'aménagement, la transformation, les exportations, le système de vérification de la légalité et contrôle, les audits, les transactions financières et le montage institutionnel.

Ainsi, le début de l'année 2012 a été marqué par une avancée considérable du cadre légal forestier en matière de droit à l'information. Toutefois, le Cameroun ne dispose pas toujours d'une loi spécifique sur la liberté de l'information et même les dispositions pertinentes en la matière des textes sectoriels (constitution, loi sur la communication sociale, loi cadre sur l'environnement, APV, etc.) ne sont pas effectivement appliquées.

Une analyse des manquements en matière de publication des informations du secteur forestier menée par le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED) et Global Witness en 2012 révèle que la plupart des documents et données spécifiés dans l'annexe VII de l'APV ne sont pas actuellement publiées sur une base régulière. Ainsi, l'exercice du pouvoir discrétionnaire, par les agents de l'administration, en matière diffusion de l'information demeure encore la pratique. Les populations locales continuent d'éprouver d'énormes difficultés à obtenir des informations clés sur les opérations d'exploitation forestière qui se déroulent dans leur région.

Les progrès dans la mise en application des engagements de l'annexe VII dépendront de la mise en place de mesures importantes, à l'instar d'un système de gestion centralisée des informations et d'une stratégie pour la publication d'informations à travers différents canaux afin que toutes les parties prenantes, en particulier les communautés dépendantes des forêts, puissent accéder à l'information et la comprendre.

1.3. Question de recherche et hypothèses

Ø Question de recherche

Que faire pour informer le public du Sud-Cameroun sur les enjeux de la gouvernance forestière d'une part et acheminer plus efficacement les informations sur les illégalités forestières et environnementales ? En d'autres termes, comment susciter l'engagement citoyen des populations du Sud-Cameroun dans la dénonciation directe des illégalités forestières et environnementales auprès des autorités et institutions compétentes ?

Ø Hypothèses

Suite aux préoccupations soulevées dans la problématique nous avons pu formuler l'hypothèse suivante : La mise à disposition d'informations exactes, à jour est essentielle pour prévenir, détecter, surveiller et notifier les activités illégales dans le but d'identifier rapidement des actions correctives et de faire appliquer la loi. De cette hypothèse générale en découlent Les hypothèses spécifiques suivantes que nous tenterons de vérifier :

§ Hypothèse 1 : La mise à jour et la diffusion des informations sur les ressources forestières et les pratiques illégales peut renforcer la prévention des délits forestiers et des crimes environnementaux.

§ Hypothèse 2 : Un système informatisé de transmission des renseignements sur les pratiques illégales favorisera la dénonciation, renforçant ainsi la participation citoyenne au contrôle et à l'application des législations forestières et environnementales.

1.4. Objectifs de l'étude

Globalement, la présente étude vise à contribuer à la protection de l'environnement par la mise en place d'un système d'information et à l'amélioration du contrôle forestier et environnemental au Cameroun.

Mais plus spécifiquement, il s'agit de :

1. Faciliter la diffusion d'informations liées à la gestion forestière. (législation, traités, accord etc.) ;

2. Promouvoir la participation citoyenne aux efforts de bonne gouvernance dans le secteur forestier. (pouvoirs publics, société civile, populations locales, et secteur privé) dans la mise en oeuvre des politiques de bonne gouvernance forestière et environnementale ;

3. Mettre à disposition des acteurs notamment du citoyen un outil simple et opérationnel pour dénoncer les infractions forestière et environnementale en tout temps et en tout lieu (condition d'accès à internet).

1.5. Pertinence de l'étude en rapport avec l'approche systémique

A cause de ses ressources diversifiées, les forêts du Cameroun font intervenir des acteurs multiples, à niveaux variables et aux intérêts plus souvent divergents que convergents. Il s'agit notamment de l'administration, des membres du secteur privé, de la société civile ainsi que les populations riveraines.

L'identification et l'analyse inter relationnelle de ces acteurs est un préalable au développement de toute démarche de gestion et de bonne gouvernance. Ceci est important autant pour des raisons de communication, de reconnaissance mutuelle des droits et de devoirs des acteurs que d'implication de ceux-ci dans tout le processus de gestion, depuis les prises de décisions jusqu'à leur exécution et au suivi-évaluation des impacts (OSFAC, 2012). De même, pour l'élaboration d'un système d'information autour duquel gravitent les mêmes acteurs, l'identification des attentes et la détermination des responsabilités de chaque catégorie d'acteur restent un impératif. En effet un système d'information est composé d'une certaine variété d'acteurs garantissant une harmonie et une souplesse dans son fonctionnement. Plus une forte compréhension des intérêts et des responsabilités de chaque acteur pendant la mise en oeuvre du système, plus il sera souple, flexible et autonome et en capacité de réagir face à des changements tout en satisfaisant leur demande. Pour évaluer ces possibilités de services et d'ajustement au sein du système d'information, il faudra nécessairement appréhender l'analyse de façon globale ou holistique en tenant compte des différents facteurs susmentionnés et les interactions existantes entre eux ; ceci ne pouvant être possible qu'en embrassant une approche systémique.

Figure 3: Le système et les sous-systèmes à considérés

1.6. Intérêt de l'étude

La présente étude sur le thème « Mise en place d'un système d'information pour l'observation indépendante externe des activités forestières dans le Sud-Cameroun » revêt un triple intérêt.

· Intérêt théorique

Ce mémoire se propose de faire une analyse sur les moyens d'interactivité communicationnelle des différents acteurs impliqués dans gestion de l'environnement au Cameroun et plus particulièrement des forêts en mettant un accent sur le mécanisme de notification notamment des activités forestières illégales et de partage d'information, non seulement entre les acteurs concernés mais aussi entre les populations et ces acteurs.

Elle nous permettra également de mettre en exergue le contenu des littératures existantes d'une part sur la gestion de l'environnement et plus spécifiquement des forêts au Cameroun et d'autre part sur les différents systèmes d'information informatisés existants. A travers la bibliographie analytique, elle montre les limites des littératures existantes sur la question, et nous permet d'apporter notre modeste contribution au progrès de la science. Les résultats de ce travail et la démarche suivie pourront servir de point d'appui aux recherches futures.

· Intérêt pratique

Sur le plan pratique, cette étude s'inscrit dans les préoccupations mondiales majeures de l'heure dans la gestion durable des écosystèmes forestiers. Elle se situe plus spécifiquement dans la mouvance de la mise en oeuvre de l'APV FLEGT au Cameroun. En effet l'APV-FLEGT dans son annexe VII instaure l'exigence de rendre publique les informations car pour les deux parties, l'accès à l'information sur les objectifs, la mise en oeuvre, le suivi et le contrôle permettra une compréhension complète des processus et préconisera une implication de tous les acteurs pour permettre l'atteinte des objectifs de l'accord. Une telle transparence renforcera l'image des produits forestiers camerounais sur le marché européen et améliorera le climat des investissements pour les entreprises exportatrices de bois en Europe. Cependant cet accord ne prévoit pas de mécanismes de mise en oeuvre de cette exigence. Le défi à relever ici consistera en la construction d'un mécanisme efficace destiné à assurer la dissémination de l'information (CED, 2012).

· Intérêt personnel

Sur le plan personnel, l'intérêt porté à ce sujet est parti du souci de mettre à profit mes connaissances informatiques dans un domaine auquel j'intègre nouvellement à savoir l'aménagement et la gestion durable de l'environnement. En plus au-delà de l'exercice que constitue la rédaction d'un mémoire professionnel de fin d'étude, ce travail à été pour moi fondamental : c'est sur la base de ces recherches que la réflexion nécessaire à la bonne compréhension des enjeux de cet outil d'information s'est progressivement constituée. Ce travail comporte également une dimension collaborative prépondérante qui m'a permit de constituer une base commune d'échange entre les différents acteurs dans le secteur forestier.

1.7. Limites de l'étude

Cette étude s'est limitée à quelques six villages du grand Sud-Cameroun notamment dans les région du Centre, Littoral et Est pour pouvoir être représentatif de toute la zone forestière du Sud-Cameroun. En plus, le temps imparti pour mener l'étude et les moyens tant logistique que financier dont nous disposions n'ont pas permis par ailleurs d'étendre l'analyse sur plusieurs villages et de pouvoir enquêter un nombre important d'individus dans les zones où l'activité d'exploitation forestière était en cours. Nous relevons également la difficulté d'accès dans certains villages dont les chefs étaient impliqués d'une façon où d'une autre dans l'exploitation du bois. Au niveau des institutions et de l'administration nous notons l'indisponibilité de certains informateurs même quand bien ils montrent une volonté de participation. Pour combler ce manque, nous recommandons que d'autres études similaires soient entreprises dans différentes régions afin de collecter plus d'informations. Ceci permettra d'enrichir la base de données et de produire des informations fiables pouvant être mise à la disposition des pouvoirs publics, des communautés locales et des privés en vue de la transparence dans le secteur forestier.

1.8. Organisation du mémoire

Ce mémoire est structuré sur quatre parties principales. D'abord une introduction qui traite du contexte général, de la problématique, d'un cadre théorique, d'une revue de la littérature, de la question de recherche, des objectifs, des résultats attendus et de l'intérêt de l'étude. Ensuite le Premier chapitre qui portera sur le cadre théorique et la revue bibliographique. Le second chapitre présentera la zone d'étude et le matériel utilisé. Il décrira également la méthode utilisé tout au long de cette étude. Le troisième chapitre qui porte sur les résultats à l'issu de se travail va présenter les résultats tant liés aux enquêtes menées qu'à l'outil qui est la finalité même de ce travail. Le dernier chapitre s'articulera autour des discussions suite aux analyses portées sur les résultats. Et en fin la dernière partie qui va tirer des conclusions et proposer des recommandations au terme de ce mémoire.

CHAPITRE II: MILIEU D'ETUDE, MATERIEL ET METHODE

2.1. Présentation du milieu d'étude : Généralité sur le Cameroun

Situé en Afrique centrale, le territoire national du Cameroun s'étire sur 11° de latitude entre le 2° et le 13° de latitude nord et le 8° et le 16° de longitude Est. Il couvre près de 475 442 Km2 et son extension Nord Sud la plus importante est de près de 1300 Km. La plus importante distance Est Ouest est de l'ordre de 700 Km. Le pays s'étend entre le Nigéria, le Tchad, la Guinée Equatoriale; Le RCA, la République du Congo et le Gabon (Tapoko et Al, 2009).

Ø Le Milieu physique

Le Cameroun se caractérise par l'extrême diversité de son milieu physique. En effet, il juxtapose les plateaux étagés, les grands massifs volcaniques, les bassins et les plaines. Toutefois, près de 4/5 de l'ossature structure repose sur un socle cristallin.

Au nord, le relief est contrasté, opposant les basses terres bordant le Tchad et les monts Mandara à l'Est. Au centre, un vaste plateau d'altitude moyenne d'origine volcanique. Au Sud-ouest, des plaines côtières, de bas plateaux. A l'Ouest, c'est le domaine des hautes terres volcaniques où culmine le mont Cameroun (4095 m).

Le climat partage le pays en 2 parties : Au Nord du 8ème parallèle c'est le climat à deux saisons (une saison sèche et une saison de pluies). Au Sud du 8ème parallèle c'est le régime subéquatorial humide et chaud avec quatre saisons, deux sèches et deux humides.

L'hydrographie est fortement influencée par le régime climatique. Tous les grands fleuves se retrouvent dans la partie Sud du pays (Sanaga, Wouri, Nyong;...). Il existe tout de même quelques fleuves à importance moyenne dans la partie Nord du pays (Bénoué, Logone).

La végétation quant à elle est une mosaïque qui se dégrade au fur et à mesure que l'on va vers le nord. En effet, l'on passe de la forêt équatoriale du sud à la steppe au Nord. Le sud du littoral est occupé par la mangrove et les hautes terres de l'Ouest par la forêt claire.

Ø Economie

L'économie camerounaise est principalement agricole. Plus de 60 % de la population active est employé dans l'agriculture. Ce secteur représente 42% du PIB. Les mines et l'industrie 22% du PIB. En effet, le sous sol camerounais est pourvu de richesses diverses (Pétrole, Etain, Uranium, calcaire,...). Malheureusement, les industries sont inégalement réparties et la majeure partie de celles-ci se retrouvent dans les grands centres urbains et dans la plaine côtière.

Du fait de la pauvreté, une bonne frange de la population active opère dans le secteur informel qui est en pleine expansion dans les grands centres urbains notamment.

Ø Population

En janvier 2010, la population du Cameroun était estimée à 19 406 100 habitants Le taux d'accroissement naturel de cette population est de plus de 2,7 % par an (Wikipedia, ). En ce qui concerne la densité de la population du Cameroun, le nombre de personnes par km² est de 40 en 2007. Il était de 37,5 habitants au km² en 2005. En 2012, ils pourraient être à 46 habitants au km². A l'intérieur du territoire national la région de l'Ouest vient en tête avec approximativement 169 habitants/km² (INS, 2011).

Cette population est essentiellement jeune (44% de moins de 15 ans) et rurale (54 %).

2.2. Sites d'étude

L'étude à été réalisée dans le grand Sud forestier du Cameroun. Le sud forestier est situé dans les zones maritime et équatoriale. Dans le jargon camerounais, le grand Sud forestier représente toute la zone méridionale qui regroupe les régions du Centre, du Littorale, du Sud, de l'Est et du Sud-ouest. Parmi ces régions, trois ont été choisies à savoir le Centre, le Littoral et l'Est.

L'étude s'est déroulée plus précisément dans les villages de :

- Sindongui1, Ngwei, Ngompem dans le département de la Sanaga Maritime pour ce qui est de la région du Littoral ;

- Sokele, Boui dans le département du Nyong et Kélé, Meteing dans le département du Mbam et Kim pour ce qui est de la région du Centre ;

- et en fin Bosquet, Payo, Djenou, Madouma dans le département du Haut-Nyong pour ce qui est de la région de l'Est.

Figure 4: Localisation des différents sites d'études.

D'autre part l'étude a également eu lieu dans la cité capitale Yaoundé, siège des institutions où il était question de rencontrer les responsables d'organisations de la société civile oeuvrant dans le secteur forestiers, et les responsables de l'administration forestière.

2.3. Choix de la zone d'étude

Quatre raisons principales justifient le choix de la zone d'étude.

1. Premièrement les régions du Centre, de l'Est et du Littoral sont des régions ayant une couverture forestière importante.

2. Deuxièmement ce sont des régions cibles pour la mise en oeuvre du projet d'Observation Externe et Communautaire des forêts dans la mise en oeuvre de l'APV-FLEGT au Cameroun, financé par l'Union Européenne. De fait, des études y avaient déjà été faites dans le cadre de ce projet et les résultats ont servi de base dans l'élaboration du protocole et la préparation des descentes de terrain de la présente étude.

3. Troisièmement FODER, l'organisation qui a eu le plaisir d'encadrer ce travail de mémoire mène de fortes actions dans ces régions, ceci a permit un accès facile sur les différents sites d'étude.

4. En fin, à travers des études précédemment menées, on constate que les villages échantillonnés marquent une volonté pour l'observation indépendante de leurs forêts.

2.4. Matériel

Le matériel nécessaire pour cette étude est essentiellement composé de logiciel il s'agit de :

· Adobe Dreamweaver CS5 pour la production de l'interface graphique,

· Notepad++ pour l'écriture des codes HTML, CSS, PHP et Java,

· WAMP Server pour la gestion de la base de données en local,

· Win' Design V7.0 pour la conception et la modélisation,

· File Zilla client pour la mise en ligne des fichiers

· Arc GIS V9.3 pour les aspects cartographiques,

· Corel Draw pour la production des graphiques.

En plus du matériel informatique un certain nombre d'outils a été utilisé pour les descentes de terrain figure x (une image présentant le matériel) :

a) Un récepteur GPS pour les coordonnées des faits observés,

b) Un dictaphone numérique pour enregistrer les différents entretiens et interview,

c) Un appareil photo numérique pour documenter les faits observés,

d) Un décamètre pour les mesures de distance telles que la longueur des billes de bois,

e) Un mètre ruban pour les mesures de diamètre,

f) Une machette

g) Une fiche de collecte de données. (voir annexe)

a)

b)

c)

d)

e)

f)

Figure 5: Matériel nécessaire pour les descentes de terrain.

2.5. Méthodologie

La méthodologie adoptée dans le cadre de cette étude s'articule autour de plusieurs points.

2.5.1. Méthode de collecte des données

2.5.1.1. Données secondaires

Dans cette étape préliminaire, la recherche documentaire a servi de support initial dans la récolte des données secondaires en préparation à une éventuelle collecte de données primaire. Nous nous sommes appuyés premièrement sur l'abondante littérature disponible d'une part sur la mise en oeuvre de l'APV-FLEGT aussi bien au niveau de l'état qu'au niveau de la société civile, et d'autre part sur la conception et la réalisation des bases de données. A cet effet les documents tels que les rapports d'observation, les textes juridiques, et les études portant sur des thèmes similaires ont été exploités. Ces documents ont été consultés aussi bien dans les bibliothèques que sur Internet.

2.5.1.2 Données primaires

Des entrevues avec les responsables administratifs du MINFOF et des organisations de la société civile ont été menées. En plus un questionnaire a été dressé à l'endroit des populations riveraines des forêts, les surveillants forestiers des communautés et quelques membres de la société civile ont été le principal outil de collecte de donnée. En fin des focus groupe avec les populations locales ont été le principal outil de collecte de données.

Cependant des données géographiques et des observations directes ont également été sollicitées. Ces données ont été collectées pendant les visites dans les chantiers d'exploitation forestière. Elles ont permis de réaliser la cartographie des faits observés qui est un élément essentiel dans la dénonciation des pratiques forestières illégales.

2.5.2. Technique d'échantillonnage

Ne pouvant atteindre ni la totalité des villages concernés, ni celle des individus, seul le recours à un échantillonnage le mieux adapté à la situation et susceptible de fournir une image représentative de celle-ci a été adopté. Dans le cadre de cette étude, l'échantillonnage non-probabiliste a été choisit. Sous ce type d'échantillonnage, la méthode d'échantillonnage au jugé a servi de base à la sélection des différents villages dans les régions. Cette méthode a été adoptée en se fondant sur certains jugements au sujet de ces villages échantillonnés notamment la volonté à participer à la surveillance des forêts dont ils jouxtent, et le fait que d'importantes activités d'exploitation forestière étaient en cours au moment du déroulement de ce stage.

2.5.3. Choix des enquêtés

Dans le cadre de la présente étude, les unités principales d'analyse sont : les populations locales (population et surveillants forestiers), la société civile représentée ici par les responsables des organisations oeuvrant dans le secteur forestier, et le MINFOF représenté ici par quelques responsables administratifs.

2.5.4. Thématiques abordées pendant les entretiens

Dans le souci de mieux cerner les contraintes les faiblesses liées à la mise en oeuvre de ce système, notre guide d'entretien s'est focalisé sur les aspects suivants :

i. Le niveau de sécurité

ii. La crédibilité de l'information diffusée

iii. La gestion du système

iv. Contraintes liées à l'utilisation

v. La vulgarisation

vi. Les aspects techniques

2.6. Méthode de conception et de mise en oeuvre du système

Plus techniquement, les objectifs précis d'un projet de développement de système d'information sont d'obtenir un produit (sous entendu processus et système d'information) qui répond aux besoins des utilisateurs, tout en tenant compte des moyens et des échéances préalablement établis.

Pratiquement, il n'est pas nécessaire de suivre une méthode pour développer un processus ou un système d'information. Pourtant, sans méthode, on risque de n'atteindre aucun des objectifs fixés.

Un système d'information est un objet complexe, évoluant dans un environnement tout aussi complexe. Afin de maîtriser cette complexité, le développeur a besoin d'une démarche ordonnée, c'est-à-dire d'une méthode. Nous nous sommes donc intéressés aux théories développées en termes de conduite de projet pour orienter l'organisation du développement des systèmes d'information. Bien que l'utilisation de tels outils vient ajouter des contraintes aux activités de programmation pure, ils permettent de mieux diriger et mieux orienter la conduite de la réalisation d'un « projet informatique » et donc d'optimiser les chances de mener le projet à son terme.

En ce sens, nous nous somme référer à la norme ISO/CEI 12207 qui a pour objectif de poser la référence pour les processus du cycle de vie logiciel pris dans sa généralité. Cette norme regroupe 17 processus intervenant dans le développement et l'utilisation d'un logiciel :

o Cinq processus généraux: acquisition, fourniture, développement, exploitation, maintenance,

o Quatre processus organisationnels: management, infrastructure, formation, amélioration,

o Huit processus support : documentation, gestion de configuration, assurance qualité, vérification, validation, revue conjointe, audit, résolution de problème.

En m'appuyant sur la méthodologie générale de conduite de projet et sur les aspects techniques de la programmation informatique, nous avons tenté d'établir un modèle de réingénierie des processus intégrant la programmation de système d'information résumé par les sous points ci-après.

2.6.1. L'analyse de l'existant

Basée fondamentalement sur la recherche bibliographique puis sur un travail de synthèse, cette phase cruciale sera aussi l'occasion de se poser notamment la question de l'existant en matière d'information concernant les activités forestière au Cameroun, et sous quelle forme ? Les principaux objectifs du diagnostic de l'existant sont :

· d'évaluer la performance du processus actuel, de comprendre les problèmes du système d'information déjà existant, s'il en existe et du processus dont il est un sous-ensemble,

· de déterminer les véritables causes de ses problèmes,

· de pointer les exigences et les contraintes imposées au système et au processus.

C'est à l'issu de cette phase qu'on prendra la décision de procéder ou non à l'entame de la conception et au développement d'un nouveau système d'information. Pour ce faire une analyse AFOM est nécessaire, laquelle nous permet une réflexion sur les forces, faiblesses, opportunités et menaces de la situation actuelle afin de définir ou vérifier la pertinence et l'utilité de l'outil que nous proposons.

2.6.2. L'analyse des besoins

L'analyse des besoins est une tâche fondamentale dans la mise en place d'un outil destiné au public. Elle consiste à recenser les éléments dont a besoins les utilisateurs pour effectuer ou faciliter son travail. Cette phase suppose une écoute approfondie des utilisateurs directement concernés par l'activité ainsi que l'analyse des contingences qui y sont liées.

2.7. Nécessité d'adopter une stratégie systémique

L'enjeu de ce projet est également de faire cohabiter une pluralité d'acteurs : l'Etat, la société civile, et les populations riveraines aux forêts. A cette pluralité d'acteurs, correspond par conséquent une complexité d'approche qu'il s'agit également de concilier. L'approche systémique parait être la méthode la mieux adaptée pour pouvoir mieux cerner la nature des relations et l'interactivité entre ces différents acteurs afin d'identifier les facteurs et processus déterminant pour une politique de partage d'information.

Tableau 3: Synthèse de la phase préparatoire sous une vision systémique

 

Objectifs

Moyens

Outils

Remarques

Analyse de la demande

Déterminer le périmètre du travail :

- Objet

-Thématique

-Public cible

-Moyen

Analyse des termes, questionnements, interrogations, connaissance préalable

Dictionnaires usuels et spécialisés, recherche Web, BDD professionnelles, interrogation personne ressource, rencontres informelles visant à confronter les points de vue

 

Etude d'opportunité

Déterminer les objectifs du système d'information dans le contexte de la gestion des activités forestières au Cameroun

Cerner la politique générale, le cadre institutionnel et juridique du secteur forestier, Déterminer les besoins généraux à satisfaire, les risques comme les opportunités

Feuille et crayon. Tous documents donnant des informations sur les activités du secteur forestier (site Web, plaquette de communication, guides, publications, accord, convention etc.). Collecte et regard sur des travaux similaires.

Etapes très importantes qui permettent d'avoir une bonne connaissance du secteur sous investigation et de son organisation, de ses acteurs et du contexte général. Ces étapes doivent permettre de dire si oui ou non le projet est pertinent et peut être réalisé et à quel « prix ». Bien menées, elles peuvent contribuer à faire gagner du temps par la suite tant pour l'expression du besoin dans la réponse.

Déterminer le positionnement du projet dans le processus de l'amélioration de la gouvernance forestière au Cameroun

Etude de la concurrence

Etude de faisabilité

Evaluation de la faisabilité : technique, économique et organisationnelle.

Evaluation des résultats attendus

Analyse de l'existant. Inventaire des besoins et demandes (exprimés, réels et/ou reformulés) Inventaire des moyens et contraintes

 

2.8. Méthode d'analyse

2.8.1. Matrice AFOM

L'analyse AFOM (Atouts - Faiblesses - Opportunités - Menaces) ou SWOT (Strengths - Weaknesses - Opportunities - Threats) est un outil d'analyse stratégique. Dans le cadre de la présente étude, elle nous permettra de combiner l'étude des forces et des faiblesses des systèmes d'information déjà existant dans le secteur forestier au Cameroun avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin de mieux comprendre et d'identifier les axes stratégiques de développement.

 

Positif

Négatif

Interne

Forces

Faiblesses

Atouts internes du système

Points négatifs du système en interne nécessitant une marge de progrès

Externe

Opportunités

Menaces

Facteurs extérieurs positifs auxquels on peut tirer parti

Impossibilités, limitations ou toutes sortes de problème extérieurs auxquels peut faire face le système

2.8.2. Relation entre parties prenantes

L'analyse des relations entre les parties prenantes a permis de comprendre comment certains acteurs du secteur influent sur les politiques et institutions et en quoi celle-ci affectent les comportements des autres. C'est un outil particulièrement pratique pour identifier les gagnants et les perdants et pour mettre en lumière les défis qu'il convient de relever pour modifier les comportements, renforcer les capacités et s'attaquer aux inégalités.

L'analyse des relations entre les parties prenantes s'avère particulièrement utile pour aider la prise de décision lorsque différentes parties prenantes ont des intérêts contradictoires.

2.9. Conception sous UML

L'architecture fonctionnelle que nous présentons est une architecture de médiation comportant 4 niveaux :

Figure 6: Architecture fonctionnelle

Ø Niveau 0 : Source d'informations

Elles sont de divers types: les tables de bases de données relationnelles, fichiers Word, les fichiers pdf, fichiers HTML et fichiers d'images.

Ø Niveau 1 : Médiateurs Wrappers et convertisseurs

Ce sont des médiateurs dont l'objectif est de permettre une intégration de l'information provenant du niveau précédent et qui alimentent de ce fait les bases d'informations et de méta-informations

Ø Niveau 2 : Les bases de stockage d'informations

Pour l'instant on distingue fonctionnellement 4 types d'informations qui seront stockées à ce niveau :

· La base d'informations : il s'agit de documents avec des contenus provenant des sources d'informations et intégrées via un médiateur wrapper

· La base de méta informations : il s'agit d'informations nécessaires à la gestion des informations stockées dans le réceptacle précédent et intégrées également via un wrapper.

· Les données sur les usagers et sur le système : ce sont des informations recueillies par l'outil d'administration. En tant que données sur l'exploitation du système et sur la consultation des contenus, elles font également partie de l'information qu'il est nécessaire de rendre accessible dans un système d'information de type observatoire.

· Les observations produites : il s'agit de résultats issus des requêtes d'observations de la base de données et qui alimenteront les bases d'informations et de méta informations.

Ø Niveau 3 : Les médiateurs outils

On distingue à ce niveau deux types de médiateurs :

· L'outil d'administration qui est un outil dédié à la gestion proprement dite du système (invitation/enregistrement/suppression des adhérents, publication des articles, réalisation des sondages, coordination)

· Les outils tournés vers les besoins de l'usager. Fonctionnellement, on en distingue 3 :

ü Le navigateur qui proposera à l'usager une interface lui permettant de naviguer en réduisant le phénomène de désorientation

ü Les outils d'observation qui permettront à l'usager d'effectuer des observations sur les données enregistrées via des traitements (statistiques, traitements d'images, etc.).

ü Les outils de dénonciation et d'information pour une certaine catégorie d'utilisateurs préalablement enregistrés

ü interactions entre le système et ses différents acteurs.

Dans l'optique de réaliser une solution informatique modulaire, facile à maintenir et orienté objet, le formalisme UML s'est imposé comme l'outil le plus adéquat pour la modélisation de ce projet. En effet UML nous a permet de bénéficier de la simplicité de l'orienté objet plus précisément les modules utilisés dans ce projet.

Figure 7: Diagramme de Cas d'utilisateur Adhérent - Administrateur (UML)

Selon UML, les diagrammes de cas d'utilisation offre un premier pas pour comprendre les interactions entre le système et ses différents acteurs. Un cas d'utilisation représente une unité discrète d'interaction entre un utilisateur (humain ou machine) et un système. Il est une unité significative de travail.

Figure 8: Diagramme de séquence (UML)

Le diagramme de séquences permet de cacher les interactions d'objets dans le cadre d'un scénario d'un Diagramme des cas d'utilisation. Dans un souci de simplification, on représente l'acteur principal à gauche du diagramme, et les acteurs secondaires éventuels à droite du système. Le but étant de décrire comment se déroulent les actions entre les acteurs ou objets.

La dimension verticale du diagramme représente le temps, permettant de visualiser l'enchaînement des actions dans le temps, et de spécifier la naissance et la mort d'objets. Les périodes d'activité des objets sont symbolisées par des rectangles, et ces objets dialoguent par le biais de messages.

2.10. Choix technologiques

Pour mettre en oeuvre une application d'interface graphique et de gestion d'information accessible sur Internet, nous avons utilisé une architecture dont le client de présentation est un navigateur Web compatible. Dans le cadre de nos travaux notre choix s'est porté sur la combinaison serveur web Apache (serveur HTTP), MySQL (serveur de base de données) et PHP, tous gratuits et libres.

2.10.1. Apache

Un serveur Web est une application qui répond aux requêtes d'un navigateur. Il fonctionne à l'aide du protocole HTTP, et écoute en permanence sur un port donné (en général 80). Apache est le serveur Web le plus utilisé sur le marché. Grâce à une association avec PHP, Apache devient un serveur de page Web dynamique. Son rôle est d'écouter les requêtes émises par les navigateurs, de chercher la page demandée et de la renvoyer.

2.10.2. PHP

PHP est un langage de script qui s'exécute coté serveur, le code PHP étant inclus dans une page HTML classique.

2.10.3. MySQL

MySQL est un système de gestion de base de données relationnelles SGBDR rapide, robuste et facile d'utilisation. Il est adapté à la gestion de données dans un environnement réseau, notamment en architecture client/serveur. Il est fourni avec de nombreux outils et est compatible avec de nombreux langages de programmation. Il est le plus célèbre SGBDR du monde Open Source, particulièrement grâce à son interopérabilité avec le serveur de pages Web Apache et le langage de pages Web dynamiques PHP.

L'application est installée sur un serveur Apache muni d'une base MySQL permettant de stocker les données rentrées en amont dans l'application.

2.10.4. JAVA

Java est à la fois un langage de programmation et une plateforme d'exécution. Le langage Java a la particularité principale d'être portable sur plusieurs systèmes d'exploitation tels que Windows, Mac OS ou Linux. C'est la plateforme qui garantit la portabilité des applications développées en Java. Le langage reprend en grande partie la syntaxe du langage C++, très utilisé par les informaticiens. Néanmoins, Java a été épuré des concepts les plus subtils du C++ et à la fois les plus déroutants, tels que l'héritage multiple. Les concepteurs ont privilégié l'approche orientée objet de sorte qu'en Java, tout est objet à l'exception des types primitifs (nombres entiers, nombres à virgule flottante, etc.).

Figure 9: Principe de fonctionnement du serveur Web Apache

CHAPITRE III: RESULTATS

3.1. Résultats des investigations

Tableau 4: Répartition des personnes enquêtés et des focus groups par village

Région

Département

Village

Nombre

Focus groupe

Homme

Femme

Littoral

Sanaga Maritime

Sindongui 1

15

 

13

2

Ngwei

21

 

12

9

Ngompem

11

1

7

4

Centre

Nyong et kélé

Sokele

0

 

0

0

Boui

0

 

0

0

Mbam et Kim

Metieng

27

 

14

13

Est

Haut-Nyong

Mouangue-bosquet

13

1

6

7

Payo

17

 

10

7

Djenou

12

1

5

7

Madouma

31

1

13

18

Total

 
 

147

4

80

67

3.1.1. Répartition des répondants par âge, sexe, niveau d'instruction

Figure 10: Répartition des répondants par âge, sexe, niveau d'instruction

L`âge, le sexe ont été des variables importantes dans l`analyse quantitative de la participation par les populations locales et autochtones à la présente étude. La variable niveau d`instruction a été également prise en compte dans cette analyse. La raison en est que nous estimons que ce niveau peut influencer celui de la participation, non seulement à cause du bagage intellectuel acquis à l`école mais aussi sachant que l`école est un agent de socialisation politique et d'influence par excellence.

Il ressort de la figure 10 que tous les répondants sont majeurs, c`est-à-dire âgés de 18 ans au moins, et donc actifs. Quant à la variable sexe, le graphique montre que la proportion des femmes est légèrement inférieure à celle des hommes, soit 45,6% et 54,4 % respectivement. Néanmoins on constate une forte expression des femmes contrairement à ce que l'on aurait pensé de la zone rurale.

Concernant la variable « niveau d`instruction », la figure 10, montre que la majorité des répondants soit (53,1%) n`a pas atteint le niveau secondaire. Toutefois, même si ces proportions ne semblent par traduire un niveau d'instruction assez élevé, il importe de souligner que tous les personnes questionnées étaient capables de s'exprimer parfaitement en français et ont pu bien comprendre les questions qui leur étaient posées pendant les focus groupe.

3.1.2. Enquête auprès des surveillants forestiers formés dans le cadre du projet « OE-SCC» financé par l'UE

Quelques éléments importants dans les réponses au questionnaire destiné aux surveillants forestier ont été extraits et synthétisé dans la figure 11.

Figure 11: Synthèse des résultats des enquêtes après des surveillants forestiers.

· Difficultés liées à la transmission des rapports d'observation

Il ressort de la figure 11 que les surveillants forestiers ont de sérieux problèmes dans la transmission de leur rapport d'observation. Les raisons recensées sont assez variées, mais la grande proportion soit environ 93% des surveillants témoigne d'une grande difficulté liée au manque de moyen de déplacement vers la ville siège de leur organisation de tutelle. Quelques uns ont relevé la difficulté liée au manque de temps car ils sont généralement occupés par leur travaux champêtres qu'ils jugent être plus important pour leur famille.

· Niveau de connaissance des outils informatiques et Internet

Pour ce qui est des connaissances en informatique, l'enquête révèle un niveau très faible. Seules quatre surveillants ont une bonne maîtrise de l'outil informatique et d'ailleurs détenteurs d'une adresse email chacun, alors que 11 n'ont aucune connaissance. Les restes (11) sont plus ou moins familiers à l'utilisation des outils de TIC et plus précisément Internet qui est une condition sine qua non pour l'utilisation de ce système.

· Accès à Internet

Les informations portant sur l'accès à Internet sont inquiétantes, seuls 3 surveillants soit 11,5% déclarent avoir un accès direct au réseau Internet dans leur localité. Pour des besoins d'Internet, ils doivent généralement se déplacer vers la ville la plus proche. Les villes les plus proches disposant d'une connexion Internet sont distants de l'ordre de 15 à 30 km.

· Contraintes liées à l'utilisation du système d'information

En dehors de l'accès au réseau Internet, les investigations auprès des surveillants forestier révèle que la majeure contrainte liée à l'utilisation de ce système serait un manque de formation. Tous, voire même ceux qui ont une bonne connaissance de l'outil informatique ont déclaré que l'utilisation de ce système ne sera effective que s'ils subissent une formation spécifique.

· Avis sur les éléments du système d'information

Figure 12: Proportion des éléments de pertinence du système d'information

Les surveillants ont montré un intérêt particulier à l'égard de cet instrument à travers les éléments de pertinence qu'ils ont eux même énumérés. Tous ont déclaré malgré les contraintes liées à l'utilisation, que l'outil leur sera très utile dans l'exercice des activités de surveillance forestière. La totalité a également relevé le fait que, contrairement à la fiche de collecte de donnée qu'ils ont l'habitude de remplir et transmettre à travers des agences de voyage ou en se déplaçant eux-mêmes vers Yaoundé, ce système leur permettra d'atteindre leur destinataires à moindre coût et dans un délai très court.

Pendant les entretiens quelques surveillants nous ont fait comprendre que malgré le fait qu'ils ont été choisit par leur communauté pour exercer cette activité, remarque par la suite que certains membres de la communauté qui sont d'une manière ou d'une autre impliqués dans l'exploitation forestière et qui n'avaient pas bien comprit le rôle de l'observation indépendante pendant les campagnes de sensibilisation trouvent aujourd'hui leur intérêt menacés par les activités des surveillants. De ce fait ils ont montré une fois de plus que le volet « anonymat » du dénonciateur que revêt ce système sera d'une porté capitale pour ceux là qui dénoncent mais sont parfois menacés car la dénonciation peut se faire discrètement.

3.1.3. Focus groupe avec les populations riveraines des forêts des villages visités

Les focus group avec les populations riveraines avaient pour but de rassembler les informations d'ordre général. Les discussions en groupe ont permis de comprendre que la volonté et l'intérêt des populations locales à l'observation des forêts varie fortement d'une communauté à l'autre. Elles ont également permis de comprendre que les populations qui s'engagent à l'observation, ne le font pas dans le souci de préserver le patrimoine forestier dont ils dépendent car il a été noté que les communautés qui étaient en conflit avec l'exploitant sont celle là qui s'investissent le plus dans l'observation indépendante parce que ne recevant aucune redevance de l'exploitant saisissent ceci comme un moyen de se venger.

Figure 13: Focus groupe dans le village Djenou, Région de l'Est (Source : FODER, 2013)

3.1.4. Entretien avec les responsables d'organisation de la société civile

Au total 19 responsables des OSC ont répondu à nos questions. A la suite des réponses aux questions qui leur avaient été soumises à travers un questionnaire, tous ont manifesté un envie profond de participation et de contribution dans l'élaboration de ce système eservice; pour eux c'est un outil qui vient évidement renforcer leurs actions tant auprès des populations locales que de l'administration forestière. Le questionnaire avait pour objectif majeur de recueillir l'opinion de la société civile sur la pertinence et la facilité d'utilisation du système, ses points forts, ses faiblesses, mais surtout de capitaliser sur les différents propositions qu'elle fera dans le but d'améliorer afin de produire un outil exempt de toute critique.

a) Pertinence et facilité d'utilisation du système

Figure 14: Avis sur la pertinence et facilité d'utilisation

La figure 14 met en évidence la perception des responsables de l'OSC sur la pertinence de ce système. Il en ressort que presque la totalité de l'échantillon soit 94,7% affirme que le système est très pertinent dans la mise en place d'une stratégie de lutte anti corruption et la promotion de la transparence dans le secteur forestier au Cameroun. Egalement 73,6% du même échantillon estime que les interfaces sont conviviales.

b) Points forts et faiblesses

Les atouts et les faiblesses identifiés par les responsables d'OSC sont synthétisés dans le tableau ci-après.

Tableau 5: Atouts et faiblesses identifiés par les membres de l'OSC

Points forts

Faiblesses

- Système simple et adapté au contexte technologique actuel,

- La protection des dénonciateurs à travers le choix de transmission anonyme des dénonciations,

- Permet d'atteindre un nombre élevé d'internautes en peu de temps,

- Instrument de pression sur les acteurs décisionnaire,

- Facilitation de l'accès et l'acheminement d'information,

- Outil favorisant la visibilité des actions menées par les OSC.

- Système d'administration pas encore bien définit,

- Reste expérimental,

- Sa crédibilité reste à conquérir.

c) Propositions

Au total, 17 Sur les 19 enquêtés insistent sur la sécurité et les processus d'authentification. Les mêmes soulignent que la crédibilité des informations diffusées par ce système impose un niveau de sécurité assez avancé dans l'intérêt de la société civile en temps que promoteur et gestionnaire du système. Les propositions recueillies sont résumées ci-après :

- L'accès au système d'information exige une identification et une authentification préalable. L'utilisation de comptes partagés ou anonymes doit être évitée. Des mécanismes permettant de limiter les services, les données, les privilèges auxquels à accès l'utilisateur en fonction de son rôle dans l'organisation doit être mis en oeuvre dans la mesure du possible.

- Les accès doivent être journalisés.

- L'attribution et la modification des accès et privilèges d'un service doivent être validés par l'administrateur. Pour les services sensibles, un inventaire régulièrement mis à jour en sera dressé. Il importe de bien différencier les différents rôles et de n'attribuer que les privilèges nécessaires.

- Surtout pour le cas des dénonciations, un comité de validation doit être dûment constitué pour l'approbation après lecture et analyse des différentes dénonciations faites par les adhérents. Toutefois un seul administrateur (super admin) sera responsable de la transmission au destinataire choisit.

L'anonymat des dénonciateurs a occupé une grande partie des débats. Les idées émises concernant ce point portent essentiellement sur la nécessité de bien encadrer cette mesure de protection qui doit rester exceptionnelle.

3.1.5. Entretien avec quelques responsables de l'administration forestière

Les discussions avec les agents de l'administration forestière révèlent que la corruption se manifeste ici dans la délivrance des titres d'attribution pour l'exploitation forestière et dans une certaine mesure par la délivrance des permis CITES.

On note également que, après la période de péremption, l'administration des forêts et de la faune lance un appel d'offre pour l'attribution des titres d'exploitation forestière. Mais, avant que la commission ne se penche sur les différents dossiers de candidatures, il revient, d'abord à une commission technique de procéder au dépouillement des différentes candidatures. Selon plusieurs témoignages certains soumissionnaires sérieux sont éliminés par des méthodes peu orthodoxes comme la soustraction d'une pièce importante du dossier afin de favoriser un candidat moins qualifié ou moins méritant pour l'exploitation d'une zone préférentielle.

Toutefois les personnes interviewées affirment que le système d'information une fois mis en place aura une très forte pression sur les agents de l'état qui s'impliquent ou facilitent l'exploitation forestière illégale à quelque niveau que ce soit à cause du fait que c'est un système partagé et par conséquent on ne saura à qui une dénonciation est adressée ou bien contre qui elle est faite. Toutefois ils rappellent que ceci ne pourra être utile que s'il y a une forte volonté politique.

3.1.6. Enquête auprès des populations locales

Malgré les prescriptions de la politique forestière actuelle qui recommande la participation active des populations à la conservation et à la gestion des ressources forestières, cette participation reste faible. Les insuffisances s'expliquent par une définition peu claire des fonctions de la société civile et des communautés locales qui accusent un déficit important en matière de compétences et d'organisation interne pour une bonne gestion des ressources redistribuées, la faible capacité technique des ONG en matière de gestion et la forte méfiance qui existe non seulement entre elles et l'administration forestière mais aussi entre elle et les ONG locales. Une autre information reste à considérer. La population ne s'attend pas visiblement à ce que les informations passent nécessairement par les ONG locales pour atteindre l'administration publique. Ces communautés on relevé le fait que la société civile prétend défendre leurs intérêts pourtant rien de concret n'est effectivement fait à leur niveau.

3.1.6.1. Niveau de contact population-société civile

Figure 15: Contact population-société civile

La figure 15 indique que les contacts entre la société civile et les communautés villageoises est relativement faible. Il en ressort que plus 66% des répondants témoigne de la rareté ou même de l'absence de la société civile dans leur communauté. Mais il convient de noté ici que le contact population - ONG locales varie fortement d'une communauté à une autre.

3.1.6.2. Influence des chefs de village

Il a été observé et relevé par certains membres des différentes communautés l'influence que pourrait avoir leur chef sur l'engagement à dénoncer les pratiques illégales d'exploitation forestière. En effet, les chefs de village ont une double autorité ; ils sont à la fois auxiliaires d'administration et chefs traditionnels. Ce qui leur confère un pouvoir incontestable dans leur communauté. Pour cette raison, les exploitants forestiers illégaux ont généralement l'habitude de solliciter la protection du chef à travers des actes de corruption pour pouvoir avoir accès et facilement agir sans toute forme de répression par la population concernée. Ainsi craignant représailles et menaces venant d'une autorité si puissante et corrompu, les populations se trouvent impuissantes quand bien même elles ont la volonté de dénoncer. Ceci a été constaté dans les villages où le chef est impliqué indirectement dans l'exploitation forestière.

3.2. Compétences acquises

Ce stage a été une expérience enrichissante à plusieurs niveaux. Du point de vu purement technique, il m'a permis d'affuter mes connaissances en cartographie et SIG. Pendant toute les missions de terrain la responsabilité me revenait de produire des cartes illustratives des faits observés sur le terrain.

Figure 16: Carte de localisation des villages et sites d'exploitation non conforme de bois dans le Département du Mbam et Kim. (Source : Jomha Djossi, Avril 2013)

Du point de vu théorique, ce stage m'a également permit d'acquérir à travers les membres de l'équipe FODER, beaucoup de notions notamment sur la gouvernance forestière et plus particulièrement sur l'observation indépendante des forêts.

3.3. Difficultés rencontrées

Durant le déroulement de ce stage, nous nous sommes heurtés à un certain nombre de difficultés dont voici quelques unes :

ü Les difficultés de compréhension des différents concepts évoqués au cours des focus groups pour certain participants,

ü L'indisponibilité de certains informateurs clés à se livrer dans un entretien avec nous,

ü La méfiance des populations locales lors des entretiens,

ü Les difficultés d'accès dans les chantiers d'exploitations,

ü Le manque d'accès à la connexion Internet dû au mauvais service des fournisseurs,

ü Le très cout délai imposé par l'ERAIFT pour la rédaction entier du mémoire,

ü L'insuffisance de moyen financier pour passer suffisamment de temps sur le terrain.

Figure 17: Véhicule de descente de terrains embourbé dans un chantier d'exploitation forestière. Djenou, Région de l'EST (Source : FODER, 2013)

Figure 18: Voie barrée par l'exploitant pour empêcher l'observation indépendante. Kong, Région du Centre (Source : FODER, 2013)

3.4. Résultats relatifs au système d'information développé (Front office)

A la suite d'un examen judicieux des différents entretiens, entrevus et enquêtes menés les différents modules représenté ici pour la plus part par des formulaires ont été créé pour répondre aux attentent des acteurs.

En outre, il a été prévu d'adapter l'outil de BDD en fonction des utilisateurs. Les besoins n'étant pas les mêmes, les informations visibles contenues dans la base de données seront différentes selon deux profils :

ü 1er profil - administrateurs, gestionnaires qui se connectent à l'interface de back-office - accès à des informations présentes dans la BDD selon un niveau de privilège bien déterminé

ü 2ème profil - usager qui se connecte à la base publiée sur le Web - accès aux informations jugées pertinente pour le public visé.

3.4.1. Module de gestion des commentaires

Le module de gestion des commentaires a été réalisé dans deux espaces. D'abord dans le module de gestion des articles et informations publiées. Les utilisateurs après la lecture d'un article ou d'une information rendue publique peuvent faire un commentaire pour donner leurs avis et opinions. Le commentaire est fait librement sans toute autre forme d'enregistrement. Le commentaire dans cet espace est conservé dans la base de données. Parallèlement il existe un autre module de feedback qui est un instrument d'échange pour pouvoir dialoguer avec les visiteurs, et surtout savoir leurs point de vue et opinions sur ce qui doit être fait ou entrain d'être fait d'une part par rapport aux publications et dénonciations présentés et d'autre part à la gestion de ce système. Le feedback est recueilli d'abord dans la base de données et ensuite envoyé par mail aux personnes en charge de l'administration du système ou toute autre personne en droit de le consulter.

3.4.2. Module de bulletin d'information

Un module de bulletin d'information a été créé car il serait important que les utilisateurs soient de temps en temps informés sur les activités, la vision, les perspectives de la société civile dans le secteur forestier au Cameroun sans toutefois avoir eu à obligatoirement consulté le système d'information. Quatre raisons principales ont motivé la création de ce module :

i. Le bulletin d'information permettra de maintenir les visiteurs enregistrés à jour des contenus informatifs,

ii. La commodité des bulletins d'information livrés directement dans la boite de réception des destinataires, les visiteurs n'ont besoin que d'un clic pour accéder directement à l'information qui est d'intérêt pour eux,

iii. Les bulletins d'information ont un contenu en temps opportun et la transmission en temps réel,

iv. Elles sont transmises à un grand nombre de destinataire.

Les bulletins d'information seront transmis suivant une périodicité définie par l'administration. Pour recevoir les bulletins d'information, tout utilisateur devra s'inscrire au préalable.

3.4.3. Module de dénonciation

Ce module qui est le plus important est un formulaire qui présente un certain nombre de champ à remplir ou à choisir. Il permettra également d'associer aux dénonciations des photographies ainsi que des documents électroniques. La qualité de l'information transmise détermine la manière dont elle sera considérée et traitée. Donc les champs devraient être remplis d'une façon qui montre la gravité des faits rapportés. Il faudrait que les informations rapportées soient crédibles et vérifiables.

Lors d'une dénonciation le dénonciateur est porté à fournir les éléments tels que :

ü Le nom de l'exploitant forestier,

ü Le titre de l'infraction,

ü Le type d'infraction,

ü La région et le département où l'infraction est constatée,

ü Une brève description de l'infraction restreinte à un nombre de mots bien limités (250),

ü Les coordonnées du point où l'infraction est constatée,

ü Un élément de preuve (seuls un certain nombre d'extension tel que les fichiers gpeg, tif, word, pdf etc... peuvent être joints pour éviter toute éventuelle transmission de virus),

ü Le choix du destinataire à qui la dénonciation est adressée,

Figure 19: Formulaire de dénonciation

ü En fin le choix de révéler son identité ou pas.

L'ouverture du formulaire de dénonciation s'effectue via une page de connexion; une session s'ouvre grâce à un identifiant et un mot de passe.

3.4.4. Formulaire d'adhésion

Préalablement aux dénonciations, les personnes ou organisations qui sollicitent faire des dénonciations sont obligées de s'enregistrer. Le formulaire ci-dessous permet cet enregistrement. Les données fournies dans ce formulaire sont transférées instantanément dans la boite email de l'administrateur qui a la responsabilité de lire et de juger afin d'accepter ou de rejeter la demande. Ce formulaire est précédé par une charte de bonne conduite.

Le potentiel adhérent doit fournir des informations telles que :

ü Son nom complet

ü L'organisation à laquelle il appartient (le cas échéant),

ü La fonction qu'il exerce dans son organisation (le cas échéant),

ü Une adresse complète,

ü Une adresse email,

ü Son numéro de téléphone,

ü En fin un bref motif de sa volonté à adhérer.

Figure 20: Formulaire d'adhésion

3.4.5. Module de sondage

Cette application est très utile pour mener des enquêtes afin de recueillir d'une manière quantifiée les avis et opinions des citoyens et utilisateurs du système.

Le module de sondage affiche les résultats d'une enquête composée d'une ou plusieurs questions. Les questions peuvent avoir soit une des réponses à choix unique ou multiple. Une réponse à une question peut être sélectionnée comme la réponse correcte, permettant ainsi au module de sondage de fonctionner comme un questionnaire.

Les utilisateurs autorisés peuvent soumettre leur réponse à l'enquête, ou peuvent consulter les résultats d'enquête en cours.

La méthode utilisée ici pour contrôler les votes c'est la méthode par cookies qui annule la possibilité pour une personne de répondre à l'enquête à plusieurs reprises. De ce fait seuls les utilisateurs inscrits et connectés peuvent avoir accès au sondage et ne pourront voter qu'une seule fois.

D'autres paramètres y sont inclus telles que la possibilité pour l'administrateur de fixer une date pour le début et la fin du sondage.

La vue des résultats du sondage peut être publique en d'autres termes accessible à tout le monde ou privée donc réservée à une catégorie de d'utilisateurs du portail.

Figure 21: Formulaire de création d'un sondage (2ème étape)

3.4.6. Moteur de recherche

Un moteur de recherche est présent dans le système pour faciliter l'accès aux contenus de la base de données. Ce dernier permet de rechercher de manière systématique des informations dans la base de données en utilisant quelques mots clés. La première raison d'utilisation du moteur de recherche vient du fait que l'utilisateur peut ne pas savoir exactement où se trouve une information souhaitée.

3.4.7. Sommier des dénonciations

Cette page reliée directement à la base de données par une requête SQL donne de façon résumé un compte sur les infractions regroupées par catégorie et par période. La lecture du sommier de dénonciation permet de faire une évaluation d'une part de la participation public à l'affaire forestière et d'autre part de l'évolution du processus de lutte contre l'exploitation des forêts à travers ce système. Il permet aussi de voir quelles sont les infractions les plus perpétrées, les sociétés ou personnes les plus récurrentes et les zones les plus touchées dans le but d'orienter les stratégies de lutte contre l'exploitation illégale des forêts. En d'autres terme, la lecture du sommier des dénonciations donne une idée de l'envergue du problème et oriente les actions contre les causes probables.

3.4.8. Sommier des infractions

Le sommier des infractions est un répertoire des infractions constatées et enregistrées lors des visites de la BNC et des contentieux ouverts ou en cours sur des cas de violation de la législation forestière. Il est publié trimestriellement par le MINFOF. C'est en effet une grille comportant la liste des personnes et ou sociétés sanctionnées ou susceptibles de poursuite judiciaire selon la législation forestière. La lecture de ce sommier en association avec celle du sommier des dénonciations peut permettre une analyse facile d'évaluation des actions effectives suite aux dénonciations faites car il met ici en rapport les dénonciations transmisses et les actions concrètement menées afin de sanctionnées et d'incriminer les acteurs.

3.4.9. Charte informatique

Préalablement à leur adhésion au service de dénonciation, les potentiels adhérents doivent prendre connaissance des droits et devoirs que leur confère la mise à disposition des services de cet outil de communication. Pour cette raison une charte informatique a été développée. Cette charte est avant tout un code de bonne conduite. Elle décrit des pratiques comportementales essentielles devant être connues et appliquées par l'ensemble des adhérents afin d'assurer les conditions d'un usage correct et sécurisé du système d'information. A cette fin, elle a pour objet de préciser les droits, les devoirs et les responsabilités de chacun, en accord avec la législation en vigueur.

3.4.10. Charte graphique

Trois couleurs fondamentales en rapport avec la nature et la justice ont été choisies pendant la construction des pages. Il s'agit du

- vert pour représenter la forêt,

- bleu pour représenter les eaux et les airs et,

- blanc pour représenter l'équité, la transparence et la justice

La charte graphique sera totalement indépendante du contenu, si bien qu'il sera possible de modifier l'apparence des pages à travers la feuille style CSS, sans toucher aux données.

3.5. Gestion des utilisateurs

La gestion des administrateurs doit être assurée par une seule personne (Super Admin) désignée comme « administrateur principal », profil détenteur de la totalité des droits sur l'ensemble des contenus et fonctionnalités de l'interface d'administration du système. L'administrateur principal peut créer ou modifier ou encore supprimer les comptes des administrateurs. Il peut gérer les profils d'autorisation et les circuits de validation affectés à chaque utilisateur ou à un groupe d'utilisateurs.

CHAPITRE V: DISCUSSION

Nous ne saurions terminer ce rapport sans revenir sur les actions entreprises, les conditions de réalisation et les résultats obtenus au cours du stage. Il s'agit d'interroger ces éléments à la lumière des attentes, des réflexions et pratique relative à la gestion des informations éprouvées dans le secteur forestier au Cameroun.

Dans un premier temps il s'agira de voir si les raisons qui ont poussé la création d'un tel système d'information émergent d'un besoin réel. Deuxièmement, nous nous attarderons sur les options de réalisations pour voir leur pertinence par rapport aux attentes de différentes catégories de personnes questionnées et interviewées. Et enfin, sous la base de nos analyses, confirmer ou infirmer nos hypothèses

La tare la plus remarquable dans le système de gestion actuel, c'est l'insuffisance ou le manque notoire de circulation de l'information et une réelle stratégie de concertation au niveau de tous les acteurs impliqués dans le secteur forestier. Il y a aussi une rétention délibérée de l'information à quelque niveau que ce soit qui affecte considérablement l'exécution des rôles espérés de chaque partie prenante.

Parallèlement, si le système d'information est défaillant ou quasi absent, on observera d'énormes difficultés à faire circuler les informations à temps du bas vers le haut et vice versa. C'est pourquoi, pour permettre aux acteurs à tous les niveaux de pleinement et efficacement jouer leur rôle, un système de communication/information très performant et adapté aux conditions de ce secteur doit être envisagé. L'adéquation d'un système d'information avec une stratégie d'intervention appropriée est incontestablement un critère appréciable pour l'atteinte des objectifs de transparence et de lutte contre la corruption dans le secteur forestier camerounais.

Aussi, il est important de mettre en place une base de données permettant de capitaliser l'ensemble des acquis pour non seulement une consolidation et une large diffusion des expériences réussies en matière d'observation indépendante des forêts mais aussi un ensemble de textes et accords relatifs à la gouvernance forestière.

Figure 22: Arbre à problème

Tableau 6: Matrice AFOM sur les Systèmes nationaux d'information forestière (SIGIF, SIGICOF, SYDONIA9(*), MESURE10(*))

ATOUTS

FAIBLESSES

- Instrument de contrôle

- Contient des éléments essentiels pour le contrôle forestier

- Accès restreint aux données même à l'OI (REM, 2006)

- Données vulnérables d'être modifiées (REM, 2007)

- Non implication d'autres acteurs du secteur

- Difficulté de générer des tendances statistiques en temps réel

- Difficulté de partage d'information avec les autres acteurs

- Redondance d'information

- Non adapté à des bases de données de grande taille (Développé avec MS ACCESS)

- Données non accessible par tous et en tout lieu car MS Access n'est pas un système client/serveur

- Sous utilisation des données car restreintes (REM, 2007)

- Système dysfonctionnel et inutilisable (REM, 2008)

OPPORTUNITES

MENACES

- Peut être mis en ligne pour consultation

- Corruption

- Abus de pouvoir discrétionnaire

Tableau 7: Matrice AFOM du présent système d'information

ATOUTS

FAIBLESSES

- Accessible par tous et partout

- Diffusion d'information avec preuves irréfutables

- Simple, facile à l'utilisation, fiable et rapide

- Intègre une multitude d'acteur

- Contient des outils de communication et de sondage

- Dispose d'un sommier pour l'évolution et le dégrée d'utilisation du système

- Besoin de formation

- Dépend d'autres facteurs tels qu'Internet

- Non intégration des documents tels que les permis, licence, certificats, etc...

OPPORTUNITES

MENACES

- Assez pertinent pour avoir l'approbation de tous les acteurs

- Gestion par la société civile qui n'a pas de pouvoir d'exécution

- Conflit de leadership

Le présent système d'information dispose de plusieurs atouts, notamment dans l'appui à la transparence et la lutte contre la corruption dans le secteur forestier. Néanmoins suite à l'analyse des deux matrices AFOM faite à la figure 6 et 7, force est de constater que ce système d'information vient en appui à titre complémentaire pour renforcer les applications telles que le SIGIF et le SIGICOF.

On constate effectivement un manque crucial d'information. Le déficit se fait tant pour les communautés et la société civile que les services extérieurs du MINFOF. Pourtant, l'effet mobilisateur de l'information au niveau des communautés est le plus souvent visible, avec néanmoins plus de succès en matière de bénéfices tangibles, tels que la part communautaire des redevances forestières et l'accès pour le moins arbitraire aux ressources commercialisables, qu'au sujet d'aspects plus liés à la protection de l'environnement (Revue institutionnelle du secteur forestier, 2001). Ces exemples montrent donc qu'il ne suffit pas de diffuser l'information pour que la maitrise en soit acquise. Le MINFOF à un rôle capital à jouer à ce propos, mais pas grand-chose n'est prévu en matière d'information et formation des communautés.

En tant qu'institution d'appui au contrôle à la bonne gouvernance et à la transparence dans le secteur forestier, l'Observateur Indépendant entretient des liens étroits de collaboration avec des communautés et des ONG locales actives dans le secteur. Celles-ci sont pour l'Observateur Indépendant non seulement une source d'informations mais aussi un appui à son travail de terrain. Les dénonciations émanant des communautés ou des ONG locales sont analysées et étudiées par l'Observateur Indépendant avant d'être transmises sous forme de requête de mission de contrôle au MINFOF. Les réponses obtenues du MINFOF sont néanmoins souvent tardives, mettant en péril la relation fonctionnelle entre l'Observateur et des acteurs sociaux de terrain, car un manque de réaction ou d'actions prises à la suite d'une dénonciation peut démotiver ces acteurs et décrédibiliser l'Observateur.

Le système que nous voulons mettre en place, en comparaison avec ces lourdes procédures officielles de dénonciation, à l'avantage de disposer d'une accessibilité directe à la fois à l'OI, au MINFOF et à une multitude d'acteurs capables de prise de décisions ou d'actions immédiates. La non-exploitation d'une telle stratégie paraitrait regrettable, car son utilisation est essentielle à un contrôle forestier efficace, permettant d'avertir rapidement les agents et autorités forestiers des infractions en cours et d'augmenter de façon significative les informations disponibles aux services gouvernementaux.

En effet, il s'agit en outre d'apporter une réponse face à cette dispersion de l'information et de la pérenniser. La BDD sera le moyen d'offrir un accès centralisé sur l'information que nous avons choisi de valoriser. Elle est une réponse à ce caractère volatile de l'information.

Il convient d'ajouter que le potentiel de la BDD, notamment en ce qui concerne le principe de stockage et de disponibilité de l'information, procure à ses contenus une pérennité, certes relative, mais dont le niveau de relativité est au moins déterminé par un seuil critique à ne pas dépasser et qui est contrôlé. C'est effectivement à nous de fixer la durée de disponibilité de l'information dans le but de conserver toute la valeur de cette information (garantir sa mise à jour d'une part, contrôler son intérêt en termes d'utilité d'autre part). De ce fait, un paramétrage de la BDD qui tient compte de ces aspects rend à la fois possible des objectifs de centralisation sur une durée déterminée de l'information, tout en maintenant vivant cet ensemble de contenus.

Il serait important de dégager à travers nos résultats que la participation à la dénonciation des activités forestières illégales recouvre plusieurs niveaux. C'est d'abord la volonté et l'engagement des populations sans attente de toute forme de récompense à préserver les forêts dont ils dépendent quotidiennement. C'est aussi le ferme engagement et la détermination des chefs et des élites des villages dans l'observation indépendante qui jouent un rôle central par l'influence qu'ils ont sur le reste de la communauté. Car ces derniers sont généralement susceptibles d'être corrompu par les exploitants et usent de leur pouvoir au sein de la communauté pour faire taire toute éventuelle tentative de dénonciation par les membres de la communauté

5.1. Action limité du MINFOF au contrôle forestier

L'ambition du présent travail est aussi de renforcer l'implication des communautés locales et autochtones au suivi de la mise en oeuvre de l'APV, c'est-à-dire à la lutte contre l'illégalité dans le secteur forestier camerounais. La mise en oeuvre de l'APV s'appui essentiellement sur le système de vérification de la légalité, un système national de traçabilité, et un mécanisme d'audit indépendant du système de délivrance des autorisations FLEGT, qui seront tous placé sous la responsabilité des parties à l'accord et du coté camerounais sur l'administration en charge des forêts (FODER, 2012). Cependant le personnel du MINFOF commis au contrôle forestier ne peut pas être partout, et compte tenu des difficultés liées à la logistiques et au faible effectif du personnel qu'il rencontre, ne peut efficacement accomplir sa mission régalienne de contrôle. De son coté, l'OI est soumis à des contraintes de planification et d'effectif dans l'exécution de ses missions dans la mesure où toutes ses descente de terrain doivent connaitre l'autorisation du ministre du MINFOF.

Pourtant, les communautés locales et autochtones vivent au dépend des forêts et les fréquentent d'une manière quotidienne et permanente. Notre réflexion s'appuie sur la proximité à nulle autre égale des communauté vis-à-vis des forêts et sur les liens de dépendance qui les lient quotidiennement pour mettre en place un système crédible de surveillance communautaire des pratiques forestières menées par les populations elles mêmes.

5.2. Faiblesse de l'Observateur Indépendant officiel

La présence de l'OIF permet au public de dénoncer des cas d'exploitation illégale malgré que l'OIF actuelle insiste sur le fait qu'elle ne peut pas faire une mission de terrain sans un ordre de mission préalable du Ministre tel que prévoit les TDR de leur contrat (GW et Al, 2012). Cette contrainte ne leur permet pas de faire des missions spontanées de vérification dans les chantiers d'exploitation forestière. A cet égard, la reconnaissance du rôle des communautés et OSC dans la participation à la surveillance de la gestion forestière fait partie des propositions de la société civile pour la révision de la loi forestière (Rapport Annuel de la Transparence, 2011). La prise en compte d'une telle recommandation permettrait de formaliser l'observation indépendante locale menée par les communautés et les OSC. Mais cette formalisation ne sera effective qu'à travers l'adoption d'une stratégie bien réfléchie visant une synergie et une plate forme d'échange constante entre les communautés la société civile et l'administration forestière.

5.3. Relation population-ONG locales

La réalisation du présent système d'information prévoit initialement un rôle capital de la part des ONG locales installées dans les communautés pour la remontée des informations des sites d'infractions jusqu'au niveau des services administratifs compétents avec l'inévitable participation des populations. Mais nous constatons tristement que les rapports populations locales - ONG locales ne sont pas toujours cordiaux.

En effet la place croissante des ONG du Nord, puis du Sud, dans les opérations de développement rural est un phénomène qui suscite de multiples interrogations. Si les méthodes d'intervention de ces organisations marquent indéniablement une rupture par rapport aux formes lourdes et rigides des appareils étatiques de développement, cette rupture n'est pas forcément perçue par les populations concernées.

Les ONG forment en fait une nébuleuse extrêmement complexe et diversifiée. Pourtant, elles développent autour de leurs principes et de leurs modes d'intervention un discours remarquablement homogène :

a) leur statut d'associations sans but lucratif et non gouvernementales garantit le caractère « indépendant » et « désintéressé » de leur action ;

b) leur activité s'organise autour des besoins prioritaires de la population, et notamment des couches les plus défavorisées ;

c) les actions concrètes sont définies à partir du terrain, sur la base d'un dialogue réel avec la population, et leur mise en oeuvre repose sur la participation consciente et volontaire de celle-ci ;

d) en tant qu'intervenant extérieur, l'ONG ne constitue pas une structure propre et durable, mais un relais entre la population et les structures d'encadrement existantes.

Si ce type de discours rencontre généralement un écho favorable auprès des autorités politiques, des bailleurs de fonds, sa traduction effective au niveau des populations concernées s'avère souvent délicate et aléatoire. Déjà devenus très méfiants des promesses et discours extérieurs, les paysans attachent de nos jours moins d'importance aux intentions ou convictions des volontaires des ONG qu'à leurs actions concrètes.

5.4. Rôle des ONG locales et pérennisation de l'observation indépendante des forêts

L'observation indépendante au contrôle forestier et au suivi des infractions forestières est effective au Cameroun depuis juin 2000. L'observateur n'a pas une fonction de contrôle ou de mise en application de la loi mais une fonction d'observation indépendante afin de promouvoir l'application de la loi (Rapport Annuel de Transparence, 2012). Depuis lors cette tâche a toujours été assurée dans les régions par des ONG internationales. Pourtant, une plus forte implication des ONG nationales dans l'OI-FLEGT constituerait un avantage pour plusieurs raisons.

· Premièrement, les ONG nationales sont les meilleurs candidats à une observation étendue, régulière et sur long terme,

· Deuxièmement, elles ont généralement un intérêt particulier à améliorer la gouvernance à un niveau où les retombées sociales seront les plus fortes, notamment vis-à-vis des populations locales et autochtones. Pour ce faire elles bénéficient en effet souvent de relations privilégiées avec ces catégories d'acteurs au travers de leurs activités de routine.

· En fin leur participation active à ce processus permet de promouvoir plus largement la culture de la transparence au niveau national.

On observe également que : entre les populations locales et l'administration il existe un très grand écart. En outre il est ressortit de nos résultats, une très faible maitrise des TIC par les populations. De cet écart, et pour cette raison de non maitrise des TIC par les populations, la société civile plus proche des populations locales se place comme un lien naturel non seulement avec l'administration mais aussi avec ce système d'information.

C'est la raison pour laquelle nous pensons que les ONG locales joueront un rôle capitale dans le processus de l'observation indépendante par l'utilisation du présent système d'information car elles pourront être l'interface facilitateur des échanges entre les populations et le système qui se montre évidemment difficile d'utilisation pour un bon nombre de personnes mais détentrices d'information quotidiennement sur les activités qu'effectuent les exploitants forestiers dans leur communauté.

CONCLUSION

La mise en place d'un système d'information pour l'Observation Indépendante Externe des activités forestière au Sud Cameroun vient combler un grand besoin auprès des différentes parties prenantes du secteur forestier. C'est aussi selon la littérature la première expérience de ce type au Cameroun, ce qui en fait un projet intéressant et aussi très difficile à gérer vu les nombreuses contraintes qui doivent être prises en compte : sécurisation et crédibilité des information, administration du système, faible niveau de connaissance des TIC de certains acteurs, etc..

L'étude a montré que l'implication des populations villageoises est maintenant un passage obligé de toute inspection des forêts au Cameroun. Avec des dispositifs et de mesures d'encouragement bien ciblées telles que le présent système d'information, la surveillance par les populations locales et autochtone serait l'une des méthodes les plus efficaces de prévention des actes illégaux en forêt. Si la surveillance planifiée est souvent moins efficace, des informations fournies à temps sur les opérations peuvent servir de base pour mener des contrôles ponctuels et efficaces afin de réduire considérablement les impacts liés à l'exploitation forestière illégale et frauduleuse.

Ce travail de mémoire m'a donné l'opportunité de mettre en pratique un ensemble de connaissances accumulées tout au long de ma formation à l'ERAIFT. J'ai pu mieux comprendre et maitriser certains concepts en les appliquant au cours de ce stage. Ne dit-on pas que le «Learning by doing» est la meilleure façon d'apprendre ? J'ai aussi fait l'expérience de travailler avec un ensemble de personnes dont les expériences et les expertises différentes m'ont apporté une sorte de culture professionnelle et institutionnelle que je n'aurai sans doute pas trouvé sur les bancs de l'école.

Cependant nous devons reconnaitre qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer ce qui a été réalisé au cours de ce stage.

Ø PERSPECTIVES

Nos intérêts portent sur un système de communication à caractères stratégiques dans le secteur forestier camerounais en générale et ce genre de système se veut d'être utilisé comme support pour le processus rapide de dénonciation de l'exploitation forestière illégale en particulier. L'accent sera mis sur ce dernier point lors de nos travaux futurs. C'est-à-dire, l'usage d'un système d'information complet, qui intègre une série de services inter complémentaire pouvant être identifiées pour améliorer le processus de prise de décisions associé à l'observation indépendante externe des forêts au Cameroun avec une forte participation des communautés locales et de l'OSC. A titre d'exemple, nous pensons que l'intégration par exemple des aspects SIG tel qu'un Web-GIS pour faciliter la localisation des actes dénoncés en temps réel est également une fonctionnalité importante du système. Un utilisateur qui veut visualiser systématiquement la portée ou la localisation géographique d'une activité ne peut pas pour le moment réaliser son objectif. Nous souhaiterons créer une fonctionnalité capable de générer automatiquement un lien susceptible de rediriger tout utilisateur vers une carte de localisation à partir des coordonnées GPS enregistrées. Nous souhaiterons également inclure dans le futur un système de SMS groupés qui sera directement lié au formulaire de dénonciation et d'annonce pour brièvement annoncer des informations avant consultation par Internet.

En outre, il sera important, une expérimentation plus profonde dans un contexte réel pour une meilleure validation de l'outil. Et en fin définir une stratégie de vulgarisation pour une atteinte maximale de tous les acteurs concernés.

Ø RECOMMANDATIONS

A l'Etat :

· Promouvoir la protection des dénonciateurs par l'élaboration d'un cadre juridique adéquat.

· Confier l'Observation Indépendante au contrôle et au suivi des infractions forestières à la société civile.

A la société civile :

· La société civile doit avoir une définition positive, c'est-à-dire active ; elle doit effectivement être le relais de cette société qu'elle prétend représenter auprès des pouvoirs publics afin de satisfaire ses exigences, elle doit prendre en charge les exigences de la citoyenneté de la démocratie, et pourquoi pas du développement social, culturel et économique.

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KOUDJOU T., 2009. Politiques TIC au Cameroun : Quelle place pour les collectivités locales dans la mise en oeuvre des stratégies ? http://werab2solidarite.ning.com/profiles/blogs/politiques-tic-au-cameroun (Consulté le 24/03/2013)

TAPOKO S. H., & M. L. TSAMO, 2003. Présentation du Cameroun. Correspondant Aedev. http://www.aedev.org/docajout/presentation.doc

FAO, 2012.   Améliorer la gouvernance forestière en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique. Programme d'appui ACP FLEGT, http://foris.fao.org/static/data/acpflegt/4087ForestGovernance_FR.pdf

REM, 2006.  Evolution du contrôle et des sanctions de l'exploitation forestière illégale au Cameroun. Projet d'observateur indépendant au contrôle et au suivi des infractions forestières. Rapport annuel mars 2005 - février 2006 Source : http://www.fao.org/docrep/012/al044f/al044f00.pdf

CED, 2011. Note sur l'état d'avancement du processus APV/FLEGT au Cameroun. http://loggingoff.info/fr/document/note-sur-l%E2%80%99%C3%A9tat-d%E2%80%99avancement-du-processus-apvflegt-au-cameroun

ANNEXES

Questionnaire destiné aux responsables des OCS

IDENTIFICATION

Nom de l'enquêté : ___________________________________________ __ ____________

Sexe : _____________________ _

Organisation : ____________________________ ___________________ ___________

Fonction dans l'organisation__________________________________

Tel : __________________ E-mail ____________________________________________

Zones d'intervention : _______________________________________ ________________

1. Ce système d'information est t-il pertinent ? Oui Non

Pourquoi : _________ __________ __________ _______________ ____________ _________ _________________ _______________________ ___________________ ____

Si non : Que peut-on faire pour le rendre (plus) pertinent ? ______ _____ ___ _______ ___ ____ ______ __________ ____________ _________ ____________ __________________ _

2. Quels sont les points forts ?

· _________________________________________________________ ______

· ________ ________________________________________________________

3. Quelles sont les faiblesses de ce système ?

· _________________________________________________________ ______

· ________ ________________________________________________________

4. Veillez faire des propositions pour améliorer suite aux faiblesses susmentionnées

_________________________________________________ _________________ _______________

5. Pourriez-vous l'utiliser facilement et efficacement ?

Oui Non

Si oui, décrivez brièvement comment, si non que faut-il améliore ? ___________________ ___________ _______________ ________ _________ ______________ _______________ _________________ _______ ________ ____ _____________ __________ _________________ __________ _______ ______ _____

6. Selon vous comment gérer les différents points ci-après

· Niveau de sécurité des administrateurs et des adhérents

_________________________________________________ __________________

· Crédibilité de l'information diffusée

_____________ __________ _____ ___________________ _______ _________ _____

· La gestion de l'administration du système

____ ______________ ____________ __________________________ ____________

· La vulgarisation

__________________________________ _______________ _____________ ____

7. Les services les plus importants que regroupe cet instrument sont : les sondages les Fora, les annonces, les newsletters, les publications d'articles et les dénonciations. Pourriez-vous proposer d'autres services qui peuvent être intégré pour le rendre plus complet ?

__________ ______________________ ________ __________ ________ ___ _

Questionnaire destiné aux surveillants forestiers

IDENTIFICATION

Nom de l'enquêté : ___________________________________________ __ ____________ Lieu : _____________________________ Date __________________________________

Sexe : _____________________ Profession : __________________________________ _____

Tel :__________________ E-mail :_____________________________ _______ _________

IDENTIFICATION DE LA COMMUNAUTE

Région : ___________________ Département : __________________________

Arrondissement :_________________________ Village :________________________

Population du village : ____________ hts Langue vernaculaire : _______________

Coordonnée GPS (Lat. : ________________ Long : ______________)

1. Trouvez-vous des difficultés pour transmettre votre rapport de surveillance ? oui non

Si oui décrire brièvement les difficultés rencontrées ______________________________________ _ ___ ____________ _____ _______ ______ ____ ______ _________ ______________ ___ ___ ____ _________ _______ __________ ____________ ______________ ____ ________ ___ _ _ ______ ____ _________________________ _________________ ____ _______ ___________

2. Avez-vous des connaissances de base sur l'utilisation de l'ordinateur et d'Internet ? oui non

3. Avez-vous accès à Internet dans votre village ? oui non

Si non quel est le village ou la ville le plus proche où vous pourriez avoir accès à Internet ? (estimez la distance parcourue et le temps mis pour y arriver) _________________________________________ _______________________ _____ __ ______ ______________________________________________________ ______________ ____ _____

4. En dehors de l'accès à Internet dans votre localité et des connaissances de base sur l'utilisation de l'ordinateur, trouvez-vous d'autres contraintes liées à l'utilisation de ce système d'information? Oui non

5. Si oui lesquelles ? _________________ ______ _____________ ________ ____________ ___ ___ _______________________ _____________ _____ _________________ ______ ____ ____ _________________ _______________________ ______________________ _________

6. Selon vous un tel outil peut-il pertinemment contribuer à faciliter votre travail ?oui non

7. Si oui dans quel sens ? _____________________ _____ ___ ____ ____ _____ ___ ____ __ ____ __________________________________ _____ _____ _____ _____ ____ ____ ____ __________ ______ ________ _______ ________ _______ _____ ______ ____ _ _ ___________________ ________________ _______________________ _________ ___

8. Avez des propositions à faire dans la mise en place de cet outil de communication ?

_____________ _________________________________________________________________ ____ ___________________________________________________ _______________________

Merci pour votre collaboration !!!

Liste des questionnés, responsables des Organisations de la Société Civile

Noms et prénoms

Organisation

Siège

Contacts (tél et e-mail)

Salomon AYOUBA

Alternatives Durables pour le Développement (ADD)

Mbalmayo

75140247

weah2000@yahoo.fr

MBELEG Joseph Désiré

Cameroun Ecologie

Edéa

96536116

jodedmbeleg@yahoo.fr

NGOKOY Patrice

Cam Eco

Edéa

77444921

p.ngokoy@yahoo.fr

Emmanuel TIOMO DONGFACK

Cameroon Environmental Watch (CEW)

Yaoundé

96516298

Tiomoemmanuel2008@yahoo.fr

ASSOMO MESSELE PRISCIL TATIANA

Organisation pour la nature l'environnement et le développement(ONED)

KRIBI

94921861

prisciltatiana@yahoo.fr

DASSIE WENDJI Eric

Service d'Appui aux Initiatives locales de Développement (SAILD)

Yaoundé

99693448

ericdassie@yahoo.fr

VICTORIEN MBA

Appui pour la protection de l'environnement et le développement (APED)

KRIBI

94084726

victorienmba@yahoo.fr

JIAZET NOUMEYI Stéfany Minette

Centre d'Appui aux Femmes Et aux Ruraux (CAFER)

Yaoundé

96516456/78112348

stef.noum@yahoo.fr

Grâce MBENDA

Action for Sustainable Development (ASD)

Mbalmayo

96 16 57 41/ 78 64 08 33

gracembenda@yahoo.fr

GOUAH GOUAH Emmanuel Andre

Centre d Appui aux Initiatives de Développement (CAID)

Bertoua

96141115

gouahem@yahoo.fr

caid_cameroun@yahoo.com

Henri Ferré MEVAH

ONG PAPEL Cameroun

Messaména

ong_papel@yahoo.fr

99 07 36 93/76 34 25 87

Willy Achille Djanang

Fondation Camerounaise de la Terre Vivante

Yaoundé

djanangwilly@yahoo.fr

74 92 27 47

NARKI Jean-Prinsen

Chambre d'Agriculture, des Pêches, de l'Elevage et des Forets du Cameroun

Yaoundé

jnarki@yahoo.fr

72 72 61 01/ 96 40 87 79

Voltaire Nandjou

ADD

Yaoundé

rod_ode2@yahoo.fr

74 71 37 44 /95 82 88 80

Patrice Meteunou

APECAM

Yaoundé

patricemet@yahoo.fr

75 20 83 50/ 94 59 46 04

NAOUSSITATCHIE Gildas Romanique

/

Yaoundé

naoussiromanique@gmail.com

74 33 46 56 / 94 66 86 23

Mary MANDENG

CERAD

Yaoundé

99025315

marymandeng@yahoo.fr

Christiane ZEBAZE épouse HELLOW

FODER

Yaoundé

72958189

c.zebazehellow@forets-developpement.com

Lauren Downes

CIDT

Yaoundé

Lauren.downes@hotmail.co.uk

SEBASTIEN TCHEBAYOU

FODER

Yaoundé

s.tchebayou@forets-developpement.com

setchebayou@yahoo.fr

75 60 44 45 /97 21 07 72

Fiche de collecte des faits observés

Infractions observées

Nombre/nature

Coordonnés GPS

Commentaires

Billes marquées abandonnées (VC070367 22/1 11/5/2012)

4

Alt. 361

Lat. 685657

Long. 444552

L'exploitant s'est attelé à marquer les souches des arbres abattus dans les limites de la vente de coupe mais aucune souche d'arbres abattus hors-limites n'est marquées

Billes abandonnées non marquées

10

Alt. 359

Lat. 685746

Long. 444510

Souche non marquée

1

Alt. 347

Lat. 685558

Long. 444612

Souche non marquée

2

Alt. 349

Lat. 685533

Long. 444704

Souche non marquée

1

Alt. 335

Lat. 685500

Long. 444674

Souche non marquée

1

Alt. 332

Lat.685484

Long. 444730

Souche non marquée

1

Alt. 336

Lat. 685484

Long. 444751

Coordonnées entrée site souches non marquées

352m

X : 686554

Y : 4441137

Souche non marquée

1

Alt. 347 m

Lat. 685556

Long. 444618

 

Souche non marquée

1

Alt. 349

Lat. 65533

Long. 444704

 

Souche non marquée

1

Alt. 350

Lat. 685508

Long. 444671

 

Souche non marquée

1

Alt. 334

Lat. 685479

Long. 444723

 

Souche non marquée

1

Alt. 337

Lat. 685482

Long. 444748

 

Quelques images d'infractions constatées pendant le stage

Abandon de billes de bois en forêt

Abandon de billes de bois en forêt

Abandon de câble de débardage dans la forêt

Obstruction de lits de cours d'eau

Souche non marquée

Obstruction de lits de cours d'eau

* 1 Forest Law Enforcement and Governance

* 2 Forest Law Enforcement, Governance and Trade

* 3 Accord de Partenariat Volontaire

* 4 OIF : Observateur Indépendant des Forêts.

* 5 FODER : Forêts et Developpement Rurale

* 6 Ecole Régionale post-universitaire d'Aménagement et de gestion Integrés des Forêts et Territoires tropicaux

* 7 Programme de Sécurisation des Recettes Forestières

* 8 Système Informatique de Gestion des Infractions et du Contentieux Forestiers

* 9SYDONIA, système informatique douanier est une application de type client/serveur qui est en ce moment utilisé par l'administration des douanes camerounaises.

* 10MESURE est une application de type client/serveur opérationnelle à la division des grandes entreprises (DGE) au programme de sécurisation des recettes forestières (PSRF) et dans les centres des impôts de moyennes entreprises de la direction générale des impôts.






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo