I.2. Environnement
I.2.1. Qu'est-ce que
l'environnement ?
Pour Yvette Veyret et Pierre Pech (1993) cité par G.
Caselli, J. Vallin et G. Wunisch (2001), c'est en 1942 que le terme
« environnement » apparaît pour la première
fois dans la littérature géographique française comme
synonyme de « milieu géographique ».
Aujourd'hui, ajoutent ces mêmes auteurs, diverses
enquêtes auprès du grand public ont montré que le mot
« environnement » recouvre des sens diversifiés,
liés aux coordonnées sociales des répondants (F.
Guérin-Pace & P. Collomb, 1998) et aux actions en faveur de
l'environnement que ces répondants mènent ou non (Dalla Valle
et al., 2001 cité par G. Caselli et al., 2001).
Les affirmations de ces auteurs précités
complètent l'idée de L. Sauvé en 1997 qui dit :
« l'environnement est une réalité essentiellement
contextuelle qui ne peut être définie qu'en fonction du contexte
où il est envisagé ».
L'environnement, selon Lucie Sauvé (1997) cité
par Christian Guilleaume en 2001, est l'ensemble des éléments
biophysiques du milieu de vie, en interrelation avec les éléments
socioculturels des collectivités humaines et qui interagissent avec les
êtres vivants de ce milieu. Cette définition est assez large pour
recouvrir les différentes conceptions de l'environnement
(relevées par la même auteure), celui-ci pouvant être
à la fois :
· L'environnement problème, qui est menacé
par les pollutions, les pluies acides, etc. ;
· L'environnement ressource, qui est géré,
utilisé et exploité dans une perspective de développement
durable et de partage équitable ;
· L'environnement nature, qui est originel et pur, source
de respect et d'admiration, celui qu'il faut préserver et avec lequel il
faut renouer des liens ;
· L'environnement biosphère, c'est la Terre,
considérée comme une planète vivante ;
· L'environnement milieu de vie, celui de la vie de tous
les jours, à la maison, à l'école, au travail, pendant les
loisirs ; celui qu'il faut connaitre et aménager ;
· L'environnement communautaire, c'est le milieu de vie
partagé par une collectivité humaine, celui dans lequel il faut
s'impliquer de manière à participer à son
évolution.
Toutes les dimensions de l'environnement sont donc prises en
compte : l'environnement à la fois humain, naturel,
économique, social, culturel, politique, technologique, éthique,
etc.
I.2.2. Etat des lieux de
l'environnement africain
Au XXe siècle, l'état de
l'environnement terrestre, de l'eau douce et de la mer s'est
dégradé à presque tous égards. La
dégradation de l'environnement et l'appauvrissement des ressources se
sont nettement aggravés, en particulier au cours de trois
dernières décennies, en raison de l'effet cumulé de
l'accroissement rapide de la population, de l'agriculture intensive, de
l'urbanisation et de l'industrialisation (PNUE, 2000). La liste des
problèmes environnementaux prioritaires comprend donc la
dégradation des sols, la déforestation, l'appauvrissement de la
diversité biologique et l'état des ressources marines, la
pénurie d'eau, et la détérioration de la qualité de
l'eau et de l'air.
L'augmentation de l'insécurité alimentaire
résulte de l'accroissement rapide de la population, de la
dégradation de l'agriculture et des terres arables, de la mauvaise
gestion des ressources en eau disponibles, allant de pair avec de mauvaises
politiques économiques en matière de production vivrière.
La dégradation des sols est également un grave problème.
Les forêts africaines diminuent par suite de la déforestation. A
moins que d'autres solutions que le bois de feu soient trouvées aux
problèmes énergétiques, et que d'autres sources de revenus
soient proposées aux habitants qui vivent de la forêt, la
déforestation se poursuivra.
Les problèmes de l'eau douce sont de plus en plus
graves. La plupart résultent d'une mauvaise gestion des ressources en
eau, du manque de ressources financières nécessaires pour un
développement durable et une utilisation efficace des ressources en eau,
l'absence de plans de développement régional ou de mise en valeur
des bassins et l'absence de gestion partagée, et une sous-estimation du
potentiel des eaux souterraines qui peuvent compléter les eaux
consacrées à l'irrigation et à la boisson. Les ressources
des côtes et de la mer sont également soumises à des
pressions grandissantes et sont en cours de dégradation par suite de
l'urbanisation et de la surexploitation, allant de pair avec une mauvaise
gestion. Il est urgent de pourvoir à une gestion intégrée
des zones côtières.
La pollution de l'air est désormais un problème
environnemental préoccupant la plupart des grandes villes africaines.
Les mesures de réglementation et les normes d'émission doivent
être introduites pour lutter contre ce problème. En Afrique, les
émissions de gaz à effet de serre demeurent modestes, mais il ne
faut pas pour autant renoncer à toute réglementation.
Le taux de progression de l'urbanisation en Afrique est le
plus élevé au monde. Cela entraine une dégradation de
l'environnement urbain. La plupart de ces problèmes, cependant, sont
courants, prévisibles et est la conséquence inévitable de
l'urbanisation rapide. Ils pourraient être résolus moyennant des
systèmes efficaces et efficients de gestion urbaine. La
difficulté est d'adopter une démarche de planification, de
développement et d'aménagement municipal qui soit conforme aux
principes d'un développement urbain durable (PNUE, 2000).
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