ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE SHALOM DE BUNIA
B.P. 304 BUNIA
FACULTE DES SCIENCES
Département d'Aménagement et Gestion
des Ressources Naturelles
Typologie de perception des problèmes
environnementaux pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans
quelques écorégions de l'Ituri (Bunia-Mongbwalu-Kasenyi) en
Province Orientale/RDC
Mémoire présenté par :
MULUBA KATEMBO Préféré
En vue de l'obtention du grade de
Licencié en Sciences
ANNEE ACADEMIQUE : 2012 - 2013
Directeur :
Professeur Associé MUHINDO SAHANI
Walere
Juillet 2013
Dédicace
A nos parents KATEMBO LUNKAMBA Théodore et MUSHINGO
YAMBU Josée, pour nous avoir assurés une éducation
convenable faisant de nous ce que nous sommes aujourd'hui.
A nos frères et soeurs à l'occurrence de KASONGO
Isaac, KIOMBA Emery, MUMPASA Charlie, MASOSWA Nadège, KADIMBA Dorcas,
MWIYASO Merveille, LUNKAMBA Amos, NGOY Grâce, MUSHINGO Rachel et ELUMBA
Gémima ; pour leur amour fraternel manifeste envers nous.
Remerciements
L'élaboration et l'aboutissement de ce travail de fin
de cycle de licence ne tient non seulement à notre
ténacité et notre foi dans la société, mais aussi
à l'appui multiforme dont nous avons pu bénéficier depuis
le début de notre formation universitaire. Cette recherche est
comparable à un feu où chacun apporte un bois pour le vivifier.
Ainsi, qu'il nous soit permis de nous acquitter d'un agréable devoir,
celui de remercier tous ceux et toutes celles qui ont eu à apporter de
l'eau au moulin.
A ce titre que nos remerciements s'adressent à Dieu
Tout Puissant, créateur du Ciel et de la Terre qui, sans lui toutes
actions entreprises ne peuvent être accomplies et restent vaines, nous a
protégé de tout danger et n'a cessé d'être le bon
secours pour notre vie aux moments les plus difficiles de notre existence.
Nos remerciements vont à l'endroit du corps enseignant
de la Faculté des Sciences dans le département
d'Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles, pour l'encadrement
et les enseignements dont nous avons bénéficié durant
notre formation. Nous exprimons en particulier notre profonde gratitude au
Professeur Associé MUHINDO SAHANI Walere pour avoir non seulement
contribué à notre formation, mais aussi et surtout pour avoir
accepté, en dépit de ses multiples contraintes professionnelles,
de diriger ce travail de recherche. Nous lui sommes reconnaissants pour ses
conseils scientifiques, son suivi permanent, sa bienveillance, sa patience et
sa compréhension qu'il nous a manifesté dans l'aboutissement de
ce présent travail.
Que tous nos compagnons de lutte de la même promotion en
Aménagement et Gestion des Ressources Naturelles ne se sentent pas
oublier. Leur fructueuse collaboration scientifique dont ils ont fait montre et
preuve envers nous a un impact positif à la transformation de notre vie
sociale, morale ainsi qu'intellectuelle. Nous pensons aussi aux amis et
connaissances entre autre WINDJIRI Thierry, FURAHA Divine, etc. pour cette
amitié amicale manifesté à notre égard.
Sans oublier toutes personnes qui, de loin ou de près
dont les noms ne sont pas susmentionnés, nous ont soutenu moralement et
matériellement ; qu'elles trouvent aussi ici la part de notre
gratitude et de joie envers elles. Que Dieu vous bénisse tous dans le
nom de Jésus-Christ.
MULUBA KATEMBO
Préféré
Abréviations et
Acronymes
ANEE : Association Nationale pour l'Evaluation
Environnementale
CADA : Commission d'Accès aux Documents
Administratifs
CGDD : Commissariat Général au
Développement Durable
ERE : Education Relative à l'Environnement
FFEM : Fonds Français pour l'Environnement Mondial
GRAPEDECO : Grand Peuple pour le Développement
Communautaire
INED : Institut National d'Etudes Démographiques
IUED : Institut Universitaire d'Etude de Développement
Table des matières
Dédicace
i
Remerciements
ii
Abréviations et Acronymes
iii
Table des matières
iv
Liste des figures
vii
Résumé
viii
Summary
ix
0. Introduction
1
0.1. Problématique scientifique
1
0.2. Hypothèses
3
0.3. Objectifs
4
0.3.1. Objectif général
4
0.3.2. Objectifs spécifiques
4
0.4. Choix et Intérêt du sujet
5
0.5. Délimitation du sujet
6
0.6. Subdivision du travail
7
Chapitre I: Considérations générales
8
I.1. Concepts et définitions
8
I.1.1. Perception
8
I.1.2. Ressources naturelles
9
I.1.3. Ecorégion
10
I.2. Environnement
10
I.2.1. Qu'est-ce que l'environnement ?
10
I.2.2. Etat des lieux de l'environnement africain
11
I.2.3. Principales causes de la perte de la biodiversité
en R.D.Congo
12
I.3. La résolution des problèmes environnementaux
13
I.4. Phénomenographie et cartographie de
représentation de l'environnement dans le contexte général
14
I.5. Revues de littérature
16
Chapitre II : Cadre méthodologique
21
II.1. Milieu d'étude
21
II.1.1. Cité de Bunia
21
II.1.1.1. Situation géographique
21
II.1.1.2. Climat, végétation et sol
21
II.1.1.3. Activités principales
22
II.1.1.4. Population humaine
22
II.1.2. Cité de Mongbwalu
23
II.1.2.1. Situation géographique
23
II.1.2.2. Climat, végétation et sol
23
II.1.2.3. Activités principales
23
II.1.2.4. Population humaine
24
II.1.3. Collectivité de Bahema Sud (Kasenyi)
24
II.1.3.1. Situation géographique
24
II.1.3.2. Climat, végétation et sol
24
II.1.3.3. Activités principales
25
II.1.3.4. Population humaine
25
II.2. Méthodologie
25
II.2.1. Approche méthodologique
25
II.2.2. Population d'étude et Echantillonnage
26
Chapitre III : Résultats et Discussion
28
III.1. Résultats
28
III.1.1. Répartition de catégories des
enquêtés
28
III.1.1.1. Selon le sexe
28
III.1.1.2. Selon l'âge
28
III.1.1.3. Selon la profession
30
III.1.1.4. selon le niveau d'études
32
III.1.2. Information et connaissance de la population sur
l'environnement
33
III.1.3. Information et connaissance de la population sur les
problèmes environnementaux
34
III.1.4. Typologie de représentation de l'environnement
selon la population
36
III.1.4.1. Mots clés récurrents et images mentales
prédominantes de la représentation de l'environnement par la
population de Bunia
37
III.1.4.2. Mots clés récurrents et images mentales
prédominantes de la représentation de l'environnement par la
population de Mongbwalu
38
III.1.4.3. Mots clés récurrents et images mentales
prédominantes de la représentation de l'environnement par la
population de Kasenyi
39
III.1.5. Perception des problèmes environnementaux par la
population
40
III.1.6. Causes relevées par la population sur les
problèmes environnementaux
42
III.1.7. De la responsabilité liée aux
problèmes environnementaux
44
III.1.8. De la sensibilité aux courants connus versus
pratiques
45
III.1.9. Perception des stratégies pour une gestion
rationnelle des ressources naturelles par la population
46
III.2. Discussion
48
III.2.1. Comparaison de l'information et connaissance sur
l'environnement et leurs problèmes
48
III.2.2. Comparaison de typologie de représentation de
l'environnement
49
III.2.3. Comparaison de perception des problèmes
environnementaux des interrogés de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi
51
III.2.4. Comparaison de la sensibilité à la
pratique sociale
52
Conclusion et perspectives
53
Bibliographie
59
Annexes
I
Annexe I : Questionnaire d'enquête
I
Annexe II : Caractérisations des
représentations-types de l'environnement chez la population de l'Ituri
(Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) selon le modèle de Lucie Sauvé
(1997)
II
Liste des figures
Figure 1. Le processus de la résolution
de problèmes environnementaux Pruneau et al., (2009) 13
Figure 2. La sex-ratio des
enquêtés Bunia, Mongbwalu et Kasenyi 28
Figure 3. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Bunia 29
Figure 4. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Mongbwalu
29
Figure 5. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Kasenyi 30
Figure 6. Répartition des
enquêtés selon la profession à Bunia 30
Figure 7. Répartition des
enquêtés selon la profession à Mongbwalu 31
Figure 8. Répartition des
enquêtés selon la profession à Kasenyi 31
Figure 9. Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'étude 32
Figure 10. Opinion des enquêtés
sur l'acquisition des informations sur l'environnement 33
Figure 11. Opinion des enquêtés
sur la source de l'information sur l'environnement 33
Figure 12. Opinion des enquêtés
sur la connaissance par rapport à l'environnement 34
Figure 13. Opinion des enquêtés
sur l'acquisition des informations sur les problèmes
environnementaux 35
Figure 14. Opinion des enquêtés
sur la source de l'information sur les problèmes de
l'environnement 35
Figure 15. Opinion des enquêtés
sur la connaissance par rapport aux problèmes environnementaux
36
Figure 16. Mots clés récurrents
dans la représentation de l'environnement à Bunia
37
Figure 17. Images mentales prédominantes
dans la représentation de l'environnement à Bunia
38
Figure 18. Mots clés récurrents
et Images mentales prédominantes dans la représentation de
l'environnement à Mongbwalu 39
Figure 19. Mots clés récurrents
et Images mentales prédominantes dans la représentation de
l'environnement à Kasenyi 40
Figure 20. Problèmes environnementaux
les plus récurrents perçus par la population de Bunia
40
Figure 21. Problèmes environnementaux
les plus récurrents perçus par la population de
Mongbwalu 41
Figure 22. Problèmes environnementaux
les plus récurrents perçus par la population de Kasenyi
42
Figure 23. Principales causes relevées
par la population de Bunia sur les problèmes environnementaux
42
Figure 24. Principales causes relevées
par la population de Mongbwalu sur les problèmes
environnementaux 43
Figure 25. Principales causes relevées
par la population de Kasenyi sur les problèmes environnementaux
44
Figure 26. Opinions des enquêtés
sur la responsabilité liée aux problèmes environnementaux
à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi 44
Résumé
Les menaces environnementales (érosion,
sécheresse, inondation, la croissance démographique, la
déforestation, les déchets, les eaux usées, la destruction
des espaces verts, urbanisation hors normes, ...) qui pèsent sur les
ressources naturelles en Ituri font l'objet de la préoccupation de ce
mémoire. C'est pourquoi l'objectif principal de ce mémoire est de
dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux
problèmes environnementaux et sa représentation de
l'environnement d'après les types de ressources. Sur base de l'approche
systémique, le procédé consiste à la reconstruction
des représentations sociales de l'environnement livrées par la
population concernée par cette étude en vue de tenter de cerner
les valeurs, les attitudes, les opinions et modéliser le tout en un
ensemble signifiant.
Il ressort que plus de la moitié de la population de
Bunia possède l'information et connaissance environnementales et des
problèmes environnementaux tandis que la majorité à
Mongbwalu et Kasenyi n'en possède pas suite au non accès à
cette information (soit le média, le journal, la sensibilisation, ...).
En ce qui concerne la typologie de représentation de l'environnement, la
majorité à Bunia assimilent l'environnement à la nature,
suivi d'une portion aussi considérable qui l'assimile aux forêts
ainsi qu'à l'eau. Tandis qu'à Mongbwalu, l'environnement c'est
respectivement la nature, les arbres et une faible proportion revient aux
forêts et aux matières premières. Par contre, le constat
relève que la représentation de l'environnement s'oriente vers le
lac, suivi des forêts ainsi que la maison. Les problèmes
environnementaux suivants sont respectivement perçus aux trois sites
respectifs (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) : déchets et
dégradation de la forêt (Bunia), déchets et manque
d'hygiène et assainissement (Mongbwalu), et enfin, la disparition ou
diminution des poissons dans le lac, la déforestation et les
déchets (Kasenyi). En somme, pour tenir compte d'une part de l'urgence
à engager des actions ambitieuses, mais s'appuyant sur l'existant, et
d'autre part de la nécessité de prendre du recul pour
définir une stratégie adaptée d'éducation globale
au développement durable, une démarche en deux temps,
détaillée dans le présent travail, semble
logique :
Ø A court terme : mettre en place un plan national
d'action pour une éducation généralisée à
l'environnement dans une perspective de développement durable ;
Ø A moyen terme : définir une
stratégie d'éducation globale au développement durable
pour le système éducatif.
Mots clés : Perception ;
ressources naturelles ; écorégion ; environnement.
Summary
Environmental threats (erosion, droughts, floods, population
growth, deforestation, waste, sewage, destruction of green spaces, outsized
urbanization ...) that affect natural resources in Ituri subject the concern of
this paper or report. That is why the main goal of this paper is to identify
the perceptions of the population of Ituri in relation to environmental issues
and its representation of the environment according to their type of resources.
Based on a systemic approach, the method consists in the reconstruction of the
social representations of the environment delivered by the population concerned
by this study to try to identify the values, attitudes, opinions and model all
in one all meaning.
It appears that more than half of the population of Bunia has
to information and environmental knowledge and environmental problems while the
majority Mongbwalu and Kasenyi do not have due to lack of access to this
information (the media, the newspaper, education ...). Regarding the type of
representation of the environment, the majority in Bunia equate environmental
nature, followed by a considerable portion of which also equates to forests as
well as water. While in Mongbwalu environment it is nature, trees and a small
proportion returned to forests and raw materials. For cons, the statement notes
that the representation of the environment is moving towards the lake, forest
monitoring and home. The following environmental problems are respectively
received in the three respective sites (Bunia and Mongbwalu Kasenyi) waste and
forest degradation (Bunia), waste and lack of hygiene and sanitation
(Mongbwalu), and finally, the disappearance or reduction of fish in the lake,
deforestation and waste (Kasenyi). In short, to take account both of the
urgency to initiate ambitious actions, but based on existing and secondly the
need to step back to define a comprehensive education strategy adapted
sustainable development, a two-stage approach, detailed in this work, seems
logical:
Ø Short term: implement a national action plan for a
generalized environment with a view to sustainable development education;
Ø In the medium term: develop a comprehensive strategy
for education for sustainable development for the educational system.
Keywords: Perception, Natural resources, ecoregion,
environment.
Introduction
0.1. Problématique scientifique
Les ressources naturelles ont une grande importance dans le
développement des sociétés et leur mise en valeur
constitue un véritable enjeu. Ces ressources sont des
éléments du milieu physique que les hommes utilisent pour
satisfaire directement ou indirectement leurs besoins alimentaires domestiques
et monétaires (Mercoiret, 1994). Assurément, comme souligne PNUE
(2000), l'Afrique, avec sa taille, est richement dotée de ressources
naturelles, notamment de produits minéraux, de forêts, de faune et
flore sauvages et d'une grande biodiversité. Cependant, depuis les
années 70, l'environnement et les principales ressources naturelles dans
la plupart des pays africains sont de plus en plus menacés par
l'alourdissement, difficilement viable à terme, des pressions
résultant de l'accroissement rapide de la population, de l'urbanisation,
et de l'expansion des activités humaines (l'exploitation industrielle de
minerais, de bois, et l'exploitation agricole, etc.).
En effet, en République Démocratique du Congo,
les questions environnementales ne sont pas marginales. Disposant d'une rare
réserve faunique et floristique mondiale, la RDC joue un rôle
stratégique dans le maintien de l'équilibre écologique
à l'échelle planétaire. Elle regorge de ressources
naturelles peu concurrentielles : un nombre important d'espèces
animales et végétales endémiques, une bonne réserve
forestière et hydrographique (les cours d'eau et les lacs contenant des
ressources halieutiques importantes), une réserve minière dans
toute l'étendue du territoire national, etc. Cependant, ces ressources
subissent des pressions pernicieuses à cause des activités
humaines (Mbungu, 2004).
Par ailleurs, la croissance démographique, en RDC, est
forte et presque urbanisée au sens où il est presque probable que
près de 40 % de la population totale du pays vit dans des zones urbaines
et urbanisées. Cette forte augmentation de la population
génère des problèmes environnementaux tels que
l'exploitation anarchique des ressources minières et forestières,
la pollution sous toutes ses formes et la pénurie d'eau. Il s'ensuit des
phénomènes de dégradations des sols et d'érosion
observés dans ces zones surpeuplées et surexploitées pour
l'agriculture. La forte anthropisation des contrées où
l'exploitation minière reste une activité de prédilection
et dans les milieux urbains confrontées à des nouvelles
affectations des sols rendus imperméables à la suite de non
respect des normes urbanistiques, on assiste à des graves perturbations
des écosystèmes (Shuku, s.d.).
Cette situation mérite une attention
particulière. Autrement, elle constitue déjà localement
une source des problèmes environnementaux. En effet, Bunia est
confronté aujourd'hui au problème urbanistique à cause de
la croissance démographique. Cette dernière entraine la coupe de
bois pour la construction, l'occupation anarchique des lits de cours d'eau
entrainant des érosions énormes et immenses, la pénurie
d'eau, etc. La concentration des automobiles dans la Cité de Bunia
contribue tant soit peu à la pollution de l'air. La population urbaine
de Bunia est confrontée aux problèmes de
lithométéores (poussières dans l'air) avec des risques de
développer des maladies liées à la présence des
microorganismes pathogènes (Bosomi, 2012). La pollution de l'eau est
remarquée par les rejets des déchets ménagers et des
hydrocarbures dans les cours d'eau lors de lavage des automobiles. La
diminution de la qualité de l'eau en raison des concentrations
élevées des rejets urbains riches en matière organique
dans les rivières provoque également l'eutrophisation
(Environnement Canada, 2007), phénomène qui réduit la
quantité d'oxygène disponible pour les animaux aquatiques. La
multiplication des ateliers de menuiserie et de soudure dans presque tous les
quartiers de Bunia crée la pollution sonore. Tous ces problèmes
environnementaux sont liés à la concentration des
activités économiques dans la Cité de Bunia et à la
position administrative de la Cité de Bunia en Ituri. Les citoyens qui
vivent dans la Cité de Bunia confrontés à ces
fléaux sont-ils conscients et aptes à reconnaitre ou identifier
ces problèmes ?
Aussi, le lac Albert est confrontée à une
sérieuse crise des pêches qui risque de compromettre la survie des
communautés littorales (Kasenyi dans le cas de cette étude). En
effet, les problèmes de la pêche ne se posent plus seulement en
terme économique. Ils intègrent dorénavant la dimension
environnementale en raison de la dégradation des ressources halieutiques
qui s'accentue sous l'effet combiné de l'accroissement rapide de la
population, de la croissance économique et des instruments
archaïques ne répondant pas aux normes de pêche (Mamadou,
2005). Le déboisement de bassin versant de lac Albert a entrainé
un rétrécissement de ce lac et sa baisse de niveau au cours de
ces dernières décennies. La surexploitation des ressources
halieutiques du lac Albert, due à la pression démographique,
à l'approvisionnement de Bunia ainsi que d'autres milieux en poissons et
aux pratiques de pêche destructives, menace les zones de nourrissage et
de frayère du lac (GRAPEDECO, 2011). Ainsi, assistons-nous à une
diminution et/ou une disparition de quelques espèces de poissons au lac
Albert suite à l'exploitation illégale de ces ressources.
Egalement avec le projet de l'exploitation du pétrole au lac Albert,
quelles conséquences entendrons-nous pendant et après cette
exploitation ? La question dans ce contexte reste d'actualité et
s'avère complexe étant donné l'incertitude relative aux
conséquences liées aux exploitations
pétrolières.
Pour Mongbwalu, l'exploitation minière cause des
sérieux problèmes dans l'environnement de cette contrée.
L'observation relève qu'il y a la pollution de cours d'eau par les
orpailleurs, des grandes érosions qui s'érigent après
l'exploitation, la perte du sol pour l'agriculture, la déforestation,
ainsi tant d'autres problèmes secondaires. Que faire ?
La capacité de résolution de problèmes
est l'une des compétences que l'on vise à développer chez
les personnes en éducation relative à l'environnement
(UNESCO-PNUE, 1977; Bardwell & Tudor, 1994). Pour amorcer la
résolution d'un problème environnemental, il faut que les
personnes concernées puissent repérer ou identifier la
présence de celui-ci sur le terrain (Sauvé, 1997).
Ne pouvant guère laisser l'environnement de l'Ituri
évoluer ainsi jusqu'à son anéantissement, l'objet dans ce
contexte environnemental perturbé est de chercher à contribuer
à la résolution du problème à travers cette
réflexion thérapeutique axée sur les questions :
Ø La population de l'Ituri plus particulièrement
de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi est-elle suffisamment sensible aux
problèmes environnementaux ?
Ø La population in situ identifie-t-elle la
présence des problèmes environnementaux ?
Ø Quelle perception en a-t-elle sur ces
problèmes ?
Ø Comment cette population représente-t-elle
l'environnement ?
L'expérience amorcée par le biais de ces
investigations permettra l'acquisition des connaissances qui permettront de
mettre en évidence des stratégies appropriées en vue d'une
gestion durable de l'environnement en Ituri.
0.2. Hypothèses
En réponse aux interrogations de la
problématique qui guident ces investigations, les hypothèses
suivantes sont émises :
o La population de l'Ituri ne serait pas sensible aux
problèmes environnementaux ; ce qui aggrave encore ces
problèmes ;
o La population de l'Ituri n'identifierait pas de
manière précise la présence des problèmes
environnementaux ;
o La perception aux problèmes environnementaux par la
population de l'Ituri ne serait pas entièrement positive et/ou
visible ;
o La population n'aurait pas beaucoup de connaissance en
matière de l'environnement.
0.3. Objectifs
0.3.1. Objectif
général
Cette recherche se fixe pour objectif principal de
dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux
problèmes environnementaux et la représentation de
l'environnement selon cette population d'après leur type de
ressources.
0.3.2. Objectifs
spécifiques
D'une façon spécifique, cette étude vise
6 objectifs :
Ø Lister les problèmes environnementaux
rencontrés à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi ;
Ø Dégager l'appréhension ou la perception
de la population par rapport aux problèmes environnementaux et à
l'environnement ;
Ø Faire un diagnostic de l'environnement par une
évaluation de l'état de lieux de cet environnement ;
Ø Evaluer le niveau de connaissance de la population
sur le mot « Environnement » ;
Ø Chercher à avoir une idée de la
perception des stratégies de gestion durable de l'environnement par les
acteurs (donc la population) ;
Ø Enfin, proposer, à la conclusion, une nouvelle
approche susceptible de concilier les perceptions de la population sur les
problèmes environnementaux et la typologie de représentation de
l'environnement par cette même population en vue d'une gestion durable et
rationnelle des ressources naturelles en Ituri.
0.4. Choix et Intérêt
du sujet
Aujourd'hui, la question de l'environnement est
d'actualité en raison des menaces (érosion, sécheresse,
inondation, la croissance démographique, la déforestation, les
déchets, les eaux usées, la destruction des espaces verts,
urbanisation hors normes, ...) qui pèsent sur les ressources naturelles
et les populations qui en sont tributaires. Il s'y ajoute les actions
anthropiques notamment les activités, que sont : l'agriculture, la
pêche, l'exploitation minière, la chasse et l'élevage qui
contribuent à la destruction du potentiel naturel selon le degré
d'exploitation.
Cette dégradation dramatique de l'environnement qui n'a
fait qu'évoluer dans le temps et dans l'espace, a progressivement
occasionné une prise de conscience de l'humanité dans ses
rapports avec la nature. L'homme se pose désormais des questions sur son
avenir et celles des ressources naturelles auxquelles, il dépend. La
préservation de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et
le développement économique forment ensemble un
élément incontournable.
Ainsi, l'émergence des préoccupations
liées aux problèmes environnementaux se matérialise par de
multiples conventions et traités dont la finalité est de
promouvoir, non pas des actions ponctuelles, ni marginales, mais un
développement durable qui touche à l'ensemble de la population
par unité d'intervention plus large. Ces actions ou conventions,
conçues et mises en oeuvre pour inverser la tendance, malgré
quelques résultats encourageants n'ont pu stopper ce processus de
dégradations de l'environnement d'une manière définitive.
Dès lors, l'adoption d'un processus participatif et
décentralisé en matière de gestion des ressources
naturelles et de l'environnement s'impose. (Aliou Wane, 2009).
C'est pour cela que l'opinion publique se saisit peu à
peu du sujet faisant naître une conscience collective. C'est parce que
nous pensons que chaque individu a sa part de responsabilité dans les
problèmes environnementaux que nous avons décidé de nous
intéresser aux comportements individuels. Cependant, nous pensons
également que la lutte pour une gestion durable de l'environnement en
Ituri doit passer obligatoirement par une modification des comportements
individuels.
Dans une perspective de recherche action, nous pouvons
même penser que les résultats de ce travail pourraient constituer
des éléments utiles dans l'orientation de la politique publique
pour résoudre les problèmes environnementaux. En effet, le fait
de connaître les perceptions de la population face aux problèmes
environnementaux, pourrait être intéressant par exemple, dans le
cadre de l'élaboration d'une campagne de sensibilisation.
Ce travail va susciter au sein de la population une tension
élevée de vouloir agir pour l'environnement et va permettre
à l'autorité publique de prendre encore des mesures
préventives au sujet de problèmes environnementaux. Pour les
scientifiques, ce travail va constituer un outil de base dans
l'élaboration de bons principes de gestion de l'environnement sous
toutes ses formes pour ne pas assister à des catastrophes liées
à la dégradation de l'environnement.
0.5. Délimitation du
sujet
La présente étude porte sur des aspects relatifs
à la gestion de l'environnement en Ituri ; surtout dans le domaine de
l'éducation mésologique. Vue la nécessité afin de
bien aborder les aspects relatifs aux investigations en cours, trois sites font
l'objet de l'unité d'intervention, notamment : Bunia, Mongbwalu et
Kasenyi. Ce choix est sur Bunia, parce que ce centre urbain constitue la plaque
tournante, pièce maîtresse entre les deux autres sites. Aussi,
presque toutes les activités administratives et économiques de
l'Ituri en général et de tous les deux sites en particulier,
passent par Bunia. Par ailleurs, ce centre reste confronté à une
panoplie de problèmes environnementaux. Il mérite faire l'objet
d'une analyse plus fouillée pour jouer notablement son rôle dans
la dynamique d'utilisation rationnelle des ressources naturelles pour un
développement durable compatible avec les moeurs locales. Quant à
Mongbwalu, le choix est motivé par l'engouement d'une diversité
d'acteurs attirés par les ressources minières et
forestières et les conséquences inhérentes aux extractions
peu rationnelles de ces ressources. Le site de Kasenyi est choisi pour son
originalité au sein du rift albertin et pour la diversité des
ressources (halieutiques et pétrolières) qui s'y trouvent et la
diversité des acteurs sur un site assez restreint, et pour son
écosystème lacustre subissant ces dernières
décennies une pression énorme.
Dans le temps, cette recherche couvre un intervalle de temps
allant de janvier 2013 à mai 2013. Ce temps est trouvé favorable
suivant le calendrier de recherche.
0.6. Subdivision du travail
Ce travail s'articule autour, outre l'introduction et la
conclusion, de trois chapitres. Le premier chapitre se focalise sur les
considérations générales, le second présente le
milieu d'étude et la méthodologie, et le troisième
présente les résultats et discussion.
Le premier chapitre se consacre au cadre conceptuel et
théorique. Il est question de définir et de présenter
succinctement les concepts environnement, écorégion, ressources
naturelles et perception. Par la suite, il présente le cadre
théorique dans la tradition duquel s'inscrit cette étude.
Le deuxième chapitre s'appesantit sur la
présentation du champ de l'étude et la méthodologie
utilisée. Il présente tour à tour les trois sites sur
lesquelles ont porté cette recherche à savoir Bunia, Mongbwalu et
Kasenyi. Cette présentation consiste à indiquer, pour chacun de
trois sites, la situation géographique, le climat,
végétation et sol, les activités principales ainsi que la
population humaine.
Quant au troisième chapitre, il se consacre à la
présentation, analyse et discussion des résultats.
Concrètement, il s'agit de présenter et d'interpréter les
résultats finaux. L'objectif assigné à ce chapitre est
principalement de vérifier l'hypothèse du départ à
partir des résultats de l'analyse, c'est-à-dire confronter les
résultats obtenus à l'hypothèse.
Chapitre I: Considérations
générales
Ce chapitre essaye de préciser quelques concepts qui
sont utilisés couramment dans ce travail. Il donne un aperçu sur
l'état de lieux de l'environnement ainsi que quelques principales causes
de la dégradation de l'environnement en RDC. Il propose une
théorie sur la résolution des problèmes environnementaux
avant de faire ressortir la démarche qui permet de mettre en
évidence les problèmes prioritaires.
I.1. Concepts et
définitions
I.1.1. Perception
La perception, mot d'origine latine (percipere), se
définit comme l'action de saisir par les sens (Legrand, 1998).
Cette définition suppose une certaine subjectivité de la part de
l'individu percevant, car ce dernier se représente mentalement ce qu'il
croit voir et non une copie conforme de la réalité
observée. Elle est en effet ce qui nous donne accès à
quelque chose, à ce qu'il y a : elle est l'ouverture à
l'effectivité. Cette définition apparemment évidente
permet, en première approche, de situer la perception vis-à-vis
de ce qui n'est pas elle. Elle se distingue de la pensée en un sens
strict par son caractère sensible, auquel correspond
précisément la présence concrète de quelque chose.
Du sentiment en ce qu'elle ouvre à une extériorité au lieu
de se réduire à l'épreuve d'un état de
moi-même : « Je dirai que j'éprouve de la peine
et que je perçois cet arbre ». Ce qui n'exclut pas que la
perception, en tant que sensible comporte une dimension par laquelle le
percevant s'éprouve ou s'affecte lui-même.
Le processus de la perception consiste en une construction
mentale durant laquelle les sensations vécues sont
intériorisées et interprétées. L'individu organise
les sensations perçues, les interprète et les complète par
des images et par des souvenirs (Rogue, 1998). La perception est
également un processus sélectif. L'individu ne perçoit
qu'une partie de ce qui l'entoure (Myers et Myers, 1990). L'idée que le
monde perçu est identique au monde réel est moins admise
scientifiquement de nos jours. Le cerveau n'enregistre pas une image exacte de
l'environnement, mais crée sa propre image (Rock, 2001). La perception
est donc une construction de la réalité qui émane de
l'inconscient de l'individu.
En définitif, nous retenons que la perception est une
faculté biophysique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Biologieet
culturel qui relie l'action du vivant au monde et à l'environnement par
l'intermédiaire des sens
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sens_(physiologie)
et des idéologies individuelles ou collectives.
I.1.2. Ressources naturelles
On entend par ressources naturelles les éléments
du milieu physique que les hommes et les sociétés utilisent (et
dans lesquels « ils puisent ») pour satisfaire directement
ou indirectement leurs besoins alimentaires, domestiques, monétaires,
etc. Ces ressources constituent le « capital
écologique ».
L'exploitation des ressources naturelles c'est leur
utilisation, leur mise en valeur : elle est aussi vieille que
l'humanité et elle s'intensifie au fur et à mesure que la
population augmente, qu'elle voit ses besoins alimentaires et monétaires
s'accroître et qu'elle dispose de techniques facilitant et/ou
accélérant la mise en valeur (Mercoiret, 1994).
La gestion des ressources naturelles d'un espace donné,
c'est l'ensemble des décisions qui sont prises pour exploiter les
ressources naturelles, en réglementer l'accès, les modes de
prélèvement et de mise en valeur. Ces décisions sont
prises individuellement et collectivement (en fonction de leurs objectifs
propres et des contraintes qui pèsent sur eux) par ceux qui vivent sur
cet espace, qui y ont accès ou qui ont un droit de regard. (Mercoiret,
1994).
Selon Raven, Berg et Hassenzahl (2008), lorsqu'on
étudie l'impact de l'homme sur l'environnement, il est important de
distinguer les différents types des ressources naturelles : les
ressources naturelles renouvelables et non renouvelables. Les ressources
naturelles non renouvelables dont les minerais (comme l'aluminium,
l'étain et le cuivre) et les combustibles fossiles (le charbon, le
pétrole et le gaz naturel) sont présents en quantités
limitées et s'épuisent à force d'être
exploitées.
Les processus naturels ne peuvent constituer les ressources
non renouvelables dans une période de temps raisonnable à
l'échelle humaine. Il faut, par exemple, des millions d'années
pour que les combustibles fossiles se forment. Tandis que les ressources
naturelles renouvelables sont, par exemple, les arbres, les poissons, les
terres arables et les eaux douces. La nature renouvelle ces ressources assez
rapidement (cela peut prendre des jours comme des décennies) et nous
pouvons les utiliser aussi longtemps que nous ne les surexploitons pas à
court terme.
I.1.3. Ecorégion
Une écorégion ou région écologique
est une zone géographique assez large se distinguant par le
caractère unique de sa géomorphologie, de sa géologie, de
son climat, de ses sols, de ses ressources en eau, de sa faune et de sa
flore.
Le Fonds mondial pour la nature définit à son
tour l'écorégion comme « une unité
d'étendue de terre ou d'eau qui contient un assemblage d'espèces,
de communautés naturelles et de conditions environnementales qui se
distingue au plan géographique ». (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ecorégion,
consulté le 05/03/2013)
I.2. Environnement
I.2.1. Qu'est-ce que
l'environnement ?
Pour Yvette Veyret et Pierre Pech (1993) cité par G.
Caselli, J. Vallin et G. Wunisch (2001), c'est en 1942 que le terme
« environnement » apparaît pour la première
fois dans la littérature géographique française comme
synonyme de « milieu géographique ».
Aujourd'hui, ajoutent ces mêmes auteurs, diverses
enquêtes auprès du grand public ont montré que le mot
« environnement » recouvre des sens diversifiés,
liés aux coordonnées sociales des répondants (F.
Guérin-Pace & P. Collomb, 1998) et aux actions en faveur de
l'environnement que ces répondants mènent ou non (Dalla Valle
et al., 2001 cité par G. Caselli et al., 2001).
Les affirmations de ces auteurs précités
complètent l'idée de L. Sauvé en 1997 qui dit :
« l'environnement est une réalité essentiellement
contextuelle qui ne peut être définie qu'en fonction du contexte
où il est envisagé ».
L'environnement, selon Lucie Sauvé (1997) cité
par Christian Guilleaume en 2001, est l'ensemble des éléments
biophysiques du milieu de vie, en interrelation avec les éléments
socioculturels des collectivités humaines et qui interagissent avec les
êtres vivants de ce milieu. Cette définition est assez large pour
recouvrir les différentes conceptions de l'environnement
(relevées par la même auteure), celui-ci pouvant être
à la fois :
· L'environnement problème, qui est menacé
par les pollutions, les pluies acides, etc. ;
· L'environnement ressource, qui est géré,
utilisé et exploité dans une perspective de développement
durable et de partage équitable ;
· L'environnement nature, qui est originel et pur, source
de respect et d'admiration, celui qu'il faut préserver et avec lequel il
faut renouer des liens ;
· L'environnement biosphère, c'est la Terre,
considérée comme une planète vivante ;
· L'environnement milieu de vie, celui de la vie de tous
les jours, à la maison, à l'école, au travail, pendant les
loisirs ; celui qu'il faut connaitre et aménager ;
· L'environnement communautaire, c'est le milieu de vie
partagé par une collectivité humaine, celui dans lequel il faut
s'impliquer de manière à participer à son
évolution.
Toutes les dimensions de l'environnement sont donc prises en
compte : l'environnement à la fois humain, naturel,
économique, social, culturel, politique, technologique, éthique,
etc.
I.2.2. Etat des lieux de
l'environnement africain
Au XXe siècle, l'état de
l'environnement terrestre, de l'eau douce et de la mer s'est
dégradé à presque tous égards. La
dégradation de l'environnement et l'appauvrissement des ressources se
sont nettement aggravés, en particulier au cours de trois
dernières décennies, en raison de l'effet cumulé de
l'accroissement rapide de la population, de l'agriculture intensive, de
l'urbanisation et de l'industrialisation (PNUE, 2000). La liste des
problèmes environnementaux prioritaires comprend donc la
dégradation des sols, la déforestation, l'appauvrissement de la
diversité biologique et l'état des ressources marines, la
pénurie d'eau, et la détérioration de la qualité de
l'eau et de l'air.
L'augmentation de l'insécurité alimentaire
résulte de l'accroissement rapide de la population, de la
dégradation de l'agriculture et des terres arables, de la mauvaise
gestion des ressources en eau disponibles, allant de pair avec de mauvaises
politiques économiques en matière de production vivrière.
La dégradation des sols est également un grave problème.
Les forêts africaines diminuent par suite de la déforestation. A
moins que d'autres solutions que le bois de feu soient trouvées aux
problèmes énergétiques, et que d'autres sources de revenus
soient proposées aux habitants qui vivent de la forêt, la
déforestation se poursuivra.
Les problèmes de l'eau douce sont de plus en plus
graves. La plupart résultent d'une mauvaise gestion des ressources en
eau, du manque de ressources financières nécessaires pour un
développement durable et une utilisation efficace des ressources en eau,
l'absence de plans de développement régional ou de mise en valeur
des bassins et l'absence de gestion partagée, et une sous-estimation du
potentiel des eaux souterraines qui peuvent compléter les eaux
consacrées à l'irrigation et à la boisson. Les ressources
des côtes et de la mer sont également soumises à des
pressions grandissantes et sont en cours de dégradation par suite de
l'urbanisation et de la surexploitation, allant de pair avec une mauvaise
gestion. Il est urgent de pourvoir à une gestion intégrée
des zones côtières.
La pollution de l'air est désormais un problème
environnemental préoccupant la plupart des grandes villes africaines.
Les mesures de réglementation et les normes d'émission doivent
être introduites pour lutter contre ce problème. En Afrique, les
émissions de gaz à effet de serre demeurent modestes, mais il ne
faut pas pour autant renoncer à toute réglementation.
Le taux de progression de l'urbanisation en Afrique est le
plus élevé au monde. Cela entraine une dégradation de
l'environnement urbain. La plupart de ces problèmes, cependant, sont
courants, prévisibles et est la conséquence inévitable de
l'urbanisation rapide. Ils pourraient être résolus moyennant des
systèmes efficaces et efficients de gestion urbaine. La
difficulté est d'adopter une démarche de planification, de
développement et d'aménagement municipal qui soit conforme aux
principes d'un développement urbain durable (PNUE, 2000).
I.2.3. Principales causes de la
perte de la biodiversité en R.D.Congo
D'après Mbayu Faustin (2011), la République
Démocratique du Congo est considérée comme l'un de pays
d'Afrique les plus importants en termes de diversité biologique. Les
ressources naturelles subissent des pressions humaines de tous ordres qui
entrainent la modification des écosystèmes et la perte de la
biodiversité. Parmi celles-ci, il y a lieu de citer :
v Les pratiques agricoles traditionnelles, extensives sur
brûlis (essartage) ;
v La collecte de bois de feu pour les besoins d'énergie
domestique ;
v L'exploitation de bois d'oeuvre ;
v La chasse et la pêche ;
v L'exploitation artisanale et industrielle de minerais ;
...
De nombreux problèmes de gestion qui s'y posent
résultent notamment de :
Ø L'inefficacité de suivi et de contrôle
dans l'application de la réglementation régissant l'exploitation
des ressources biologiques (effectifs insuffisants, peu formés, sous
équipement du personnel assigné) ;
Ø La démotivation du personnel due à
l'insuffisance et à la modicité de salaire, primes et autres
avantages sociaux ;
Ø La non implication des populations locales et
riveraines des aires protégées dans les programmes de gestion et
d'aménagement des écosystèmes naturels ; d'où
les mauvais rapports de cohabitation « Gestionnaire -
Communauté de base » ;
Ø L'absence ou l'insuffisance des programmes
d'éducation mésologique et de sensibilisation de la
population ;
Ø Le cadre institutionnel de gestion mal adapté
et aux contours souvent mal définis.
I.3. La résolution
des problèmes environnementaux
Pruneau et Coll. (2009) cité par
H. Benchekroun et D. Pruneau (2011) ont élaboré
une représentation du processus de la résolution de
problèmes environnementaux (Figure 1). Cette représentation
illustre l'aspect cyclique et dynamique de ce processus.
Figure 1. Le processus de la résolution de
problèmes environnementaux Pruneau et al., (2009)
Dans la Figure 1, le processus de la résolution de
problèmes environnementaux comprend des allers-retours continus entre
l'espace problème, l'espace solution et l'espace action. Au
départ, une mise en situation permet à l'individu de prendre
conscience de la présence d'un problème. L'individu observe et
explore le problème. Par la suite, il pose le problème en
incluant plusieurs dimensions de ce dernier : ses sources, ses causes, les
acteurs impliqués, les lieux où on le retrouve, ses impacts, la
situation désirée, les obstacles à l'action...
L'étape suivante consiste en l'élaboration de plusieurs
solutions. Ces possibilités de solutions sont évaluées
pour en choisir une et enfin passer à l'action. La dernière
étape suppose la planification, l'implantation et la validation de la
solution choisie.
Durant le processus, l'individu fait constamment des
allers-retours entre les différentes étapes. En cas de
découverte de nouveaux aspects au problème, la personne devant
résoudre le problème et revient à l'espace problème
pour ajuster son ou ses énoncés. De même, s'il
découvre que ses solutions ne sont pas réalisables, il recommence
à définir son problème. Enfin, si l'individu
réalise que l'action choisie ne réussit pas à
améliorer la situation, il retourne dans l'espace solution. Le processus
se déroule dans le cadre d'un grand espace métacognitif puisque
l'individu réfléchit constamment à sa façon de
travailler en résolution de problèmes et réajuste son
savoir et ses démarches d'enquête.
I.4. Phénomenographie et
cartographie de représentation de l'environnement dans le contexte
général
Selon Sahani M. (2012), c'est au tour des années 1970
que l'environnement est apparu comme un objet social sur le thème du
risque, de la menace et de l'urgence. C'est à la première
conférence des Nations Unies sur l'environnement humain tenue en
Stockholm à 1972 qu'on lança un appel au développement
d'une conscience collective à l'égard des problèmes
environnementaux. Dans un domaine comme celui de l'environnement qui fait
essentiellement appel à la prise de décision, à
l'engagement et au changement, l'étude de représentation sociale
s'avère essentielle pour comprendre la dynamique de rapport entre la
personne, le groupe et l'environnement, dynamique à partir de laquelle
peuvent être planifiés les stratégies appropriées.
D'où la nécessité de prendre en compte le domaine de
l'action, de l'éducation et de la formation relative à
l'environnement. Ainsi, la démarche et le résultat d'une
étude phénomenographique de représentation de
l'environnement dans le contexte spécifique de l'Education Relative
à l'Environnement (ERE) sont présentés. A la
lumière de cette étude, quatre préoccupations majeures
concernant la recherche sur les représentations sociales seront
discutées :
- La nécessité de prendre en compte la
complexité et la pluralité de représentation ;
- La problématique de la détermination des
groupes sociaux de référence ;
- Le lien entre la représentation et la pratique
sociale ;
- Le rapport entre science et sens commun.
Par rapport à la cartographie, on fait une étude
de corpus auprès de la population qui permettra de construire
progressivement et d'évaluer une typologie de représentation de
l'environnement. La méthode de production de corpus d'analyse consiste
à demander de faire un dessin « ce que l'on a dans la
tête quand on pense à l'environnement », puis de
rencontrer son dessin à un texte de 10 lignes au verso. L'analyse
consiste à caractériser la représentation à l'aide
de neuf critères spécifiques :
- Les mots clés récurrents ;
- Les images mentales prédominantes ;
- Les composantes de l'environnement explicitées ;
- Les problèmes environnementaux concernant la relation
à l'environnement tel que perçu (formulé explicitement ou
non) ;
- Les principales valeurs associées (explicite et
implicite) ;
- La visée éducative centrale ;
- Les principales compétences sollicitées ou
à développer dans la relation à l'environnement ;
- Les stratégies éducatives
appropriées ;
- Les actions privilégiées.
La caractérisation de représentation
exprimée par chaque sujet permettra ensuite de le regrouper à un
nombre limité des catégories constituant ainsi une typologie de
la représentation de l'environnement. Cette recherche s'inscrit en effet
dans une perspective phénomenographique.
Marton en 1991 et 1994 cité par Sahani M. (2012),
explique que la phénomenographie s'intéresse aux
différentes façons de percevoir, d'expérimenter, de
comprendre et de conceptualiser différents phénomènes du
monde autour de nous de façon à le caractériser et de le
regrouper en catégorie interreliée correspondant à un
nombre limité des visions du monde au sein d'une population.
I.5. Revues de
littérature
Les problèmes environnementaux sont, par nature, des
problèmes qui font appel à des approches interdisciplinaires. Par
leurs problématiques souvent complexes, ils convoquent à la fois
les sciences naturelles et physiques (biologie, écologie, chimie,
physique...) pour l'explication des phénomènes, mais aussi les
sciences sociales (sociologie, psychologie sociale, économie...) pour
l'explication des interactions entre les activités humaines et ces
phénomènes. Le recours à des disciplines
complémentaires permet donc d'expliquer les différentes facettes
des problèmes (théories et méthodes
différentes).
Malheureusement, comme le déplore déjà
Cervais en 1991 et Reugota en 1990 cité par Sahani en 2012, que fort peu
de recherches ont été menées jusqu'ici sur les
représentations de l'environnement. Mais, nous passons en revue quelques
travaux (sujets) déjà traités en rapport avec le
présent travail pour ressortir l'originalité de celui-ci.
« Les Français et
l'environnement : l'enquête Populations - Espaces de vie -
Environnements » présenté par P. Collomb & F.
Guérin-Pace en 1998.
Dans son chapitre I, l'univers des représentations
associées au mot environnement, P. Collomb détaille que les
Français ne sont pas spontanément sensibles à la dimension
planétaire de l'environnement. De manière générale,
ils limitent même le champ de l'environnement à un
« autour », ou une
« proximité », à une maison, voire à
leur maison. Cela peut paraître anachronique dans un monde où
l'information circule à la vitesse des électrons, abolissant les
distances et modifiant sensiblement le temps.
Les grands ensembles de représentations que les
Français construisent sur l'environnement ne sont pas totalement
indépendants de leurs appartenances sociales, démographiques,
géographiques et professionnelles. Les femmes livrent des
représentations plus riches que celles apportées par les hommes,
plus précises, plus concrètes, qui relèvent plus de la vie
au quotidien ; elles s'impliquent plus que les hommes dans leur propos.
Quant aux hommes, ils s'expriment plus dans des domaines relevant des
activités humaines, y compris des vacances, et apportent, beaucoup plus
fréquemment que les femmes, des propositions de nature politique.
Mais en fait, c'est l'âge qui différencie
essentiellement des représentations de Français associées
à l'environnement, en particulier pour l'évocation de la nature.
Si le lien entre l'environnement et la vie est mis en avant, ce sont surtout
les populations les plus instruites du pays qui se font les avocats de cette
thèse. Mais, excepté ces exemples, l'appartenance sociale ne
conditionne que peu leurs représentations. Ainsi, la genèse de
ces visions de l'environnement apparaît-elle assez fortement
consensuelle.
Qu'elle se rapporte à l'environnement social,
géographique, professionnel, ou économique des populations,
« l'imagerie mentale » des Français associée
à l'environnement est plus particulièrement composée de
bonnes sensations apportées par leur univers domestique et par le monde
qui leur est proche ou habituel. Construisant ainsi leur vision de
l'environnement, les Français peuvent réduire leurs enjeux
politiques à la satisfaction de valeurs telles que la propreté,
la tranquillité, la beauté, etc.
Compte tenu de la vision catastrophiste de
« l'environnement » diffusée par les medias, on
s'attendait à constater de nombreuses associations entre les mots
« environnement » et « maladie » ou
« perturbations de la santé ». Or, les
Français lient davantage l'environnement à la santé
(près de 60%) qu'à la maladie (près de 30%).
L'interprétation de ces « oublis » est probablement
aussi complexe que celle de l'association entre
« environnement » et « nature ».
Il y a longtemps déjà que Sigmund Freud (1929),
cité par le même auteur, a montré la multiplicité
des stratagèmes que l'homme utilise pour faire face aux
« malaises dans la civilisation ». Parmi ceux-ci figure
l'oubli. Or, les Français ont peut-être tendance à oublier
trop facilement ce qui les inquiète dans le domaine qui intéresse
l'environnement. Ainsi les résistances qu'opposent les Français
à aborder spontanément des sujets d'inquiétude, en
particulier celle engendrée par l'état de l'environnement ou par
son évolution, et leurs propensions à idéaliser
l'environnement ne peuvent nous surprendre totalement. La
« nature » qui constitue l'un des thèmes majeurs de
l'imaginaire humain et traverse les siècles comme les cultures vient
alors se substituer à la litanie des risques majeurs qu'encourent les
Français.
Aujourd'hui, les sociétés françaises sont
confrontées à des problèmes d'environnement dont la
gravité ne fait aucun doute, et dont on retrouve le caractère
d'urgence dès lors que l'on pose aux Français des questions
directes. Pourtant, ces problèmes semblent exclure l'univers mental des
Français en matière d'environnement. Ils ne semblent pas
spontanément faire le lien entre le local et le global. En cette
matière délicate qu'est ce tout interactif que l'on appelle
environnement, les Français semblent éprouver de grandes
difficultés à passer de la chose au mot. Or, les mutations
sociales, économiques et politiques qu'implique la réponse
à ces défis planétaires exigent une véritable
sensibilisation du public pour aboutir à une réelle prise en
compte de ce que recouvre la notion de l'environnement.
« Les français face au
changement climatique : paradoxe entre sensibilité avouée et
pratiques », mémoire de Master en études du
développement développé par Chloé Zambeaux
(2006).
Dans la conclusion, l'auteur de ce mémoire a
constaté que si les Français se disent sensibles au
problème du changement climatique, cette sensibilité ne se
reflète pas dans les pratiques. Il a vu que cet écart entre
sensibilité et pratiques peut s'expliquer d'une part, par le fait que
malgré la médiatisation croissante de la thématique du
changement climatique, il existe un problème important de connaissance
de ce phénomène dans l'opinion publique. D'autre part, il a mis
en évidence l'existence d'autres facteurs, internes ou externes aux
individus, qui constituent des contraintes, des obstacles au changement de
comportement en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Les résultats de ce travail ont conduits l'auteur du
travail à se poser la question suivante : quels sont les moyens dont
disposent les pouvoirs publics, mais aussi les autres acteurs de la
société française (associations, médias,
entreprises), pour favoriser les pratiques de lutte contre le changement
climatique ?
Pour lui, il aboutit en disant qu'il n'existe pas, à sa
connaissance, de solution miracle qui inciterait les Français à
s'engager dans la lutte contre l'effet de serre. Pourtant, selon lui, les
pouvoirs publics peuvent largement contribuer à créer une
nouvelle orientation des comportements individuels. Il pense qu'il existe trois
axes complémentaires d'action pour les pouvoirs publics. Il s'agit
d'informer et sensibiliser l'opinion, de créer un contexte favorable
pour le développement d'actions individuelles en faveur de la lutte
contre l'effet de serre, et de réussir à provoquer l'engagement
des citoyens grâce à des techniques de « manipulation
».
Perception des problèmes
environnementaux ; mise en évidence des indicateurs utilisés
par différents acteurs en Cité de Bunia : cas de quartiers
Lumumba, Bankoko, Salongo et Nyakasanza. Mémoire de licence en
aménagement et gestion des ressources naturelles abordé par
Bosomi Timbili Junior (2012).
Ses investigations ont été menées dans la
Cité de Bunia, plus spécifiquement dans les quartiers Bankoko,
Lumumba, Salongo et Nyankasanza d'où il a repéré certains
indicateurs que les élèves et les autres groupes sociaux
utilisent pour repérer un problème environnemental local. Ces
indicateurs s'apparentent probablement à ceux que les adultes non
spécialistes emploient pour décrire la santé de leur
milieu. Les indicateurs des élèves se limitent principalement
à l'observation sensorielle et ne sont pas tous nécessairement
scientifiques. Ils se rattachent principalement à l'apparence, à
la couleur et au mouvement des objets observés. De même, lors de
leur description d'un problème environnemental, les élèves
notent aussi des indices identifiables à l'oeil nu, c'est-à-dire
les déchets au sol et dans l'eau et les érosions.
L'auteur poursuit en disant qu'à Bunia, toutefois,
plusieurs problèmes environnementaux ont été
recensés, dont la présence des déchets au niveau des
avenues et des cours d'eau, la pollution de l'air par la poussière, les
inondations provoquées par les débordements des eaux dus aux
embâcles qui bouchent les buses et empêchent l'eau de passer
à travers ainsi que d'autres impacts de l'urbanisation. Il estime que
les élèves et même d'autres enquêtés
reconnaissent la présence de quelques-uns de ces problèmes. Les
cas de la qualité de l'eau et de la présence de déchets
à Bunia sont des exemples de problèmes dont ils sont sommairement
conscients. Cependant, les élèves ne remarquent pas le
problème de l'urbanisation qui occasionne la perte des espaces verts et
celui de la défectuosité des fosses septiques ainsi que leur
position en amont des sources et d'autres cours d'eau qui affectent ainsi la
qualité de l'eau.
En effet, dans les eaux polluées par des
matières fécales provenant d'eaux usées ou d'eaux de
ruissellement, le risque de contamination est élevé. Dans les
quartiers dans lesquels nous avons mené nos investigations, la
santé des citoyens se trouve menacée lorsque ces eaux qu'elle
utilise sont polluées. De même, les élèves semblent
ignorer les impacts environnementaux des pratiques forestières
inadéquates pourtant pratiquées dans les environs proches de la
Cité. Ainsi, les coupes abusives des forêts aux environs de Bunia
peuvent être à la base de beaucoup de problèmes
environnementaux notamment l'élévation de la température
et d'autres problèmes liées à la concentration de la
fumée dans l'air ainsi que les poussières qui peuvent irriter
certains organes humains.
Il aboutit en disant que les résultats de cette
recherche invitent la réflexion par rapport à des
stratégies pédagogiques qui permettraient d'améliorer,
chez les élèves et les autres habitants des quartiers
enquêtés, les capacités d'analyse de
l'état de leur environnement et de sa vulnérabilité. Le
renforcement de leurs connaissances environnementales et de leurs
compétences d'observation critique et de perception des risques
permettrait aux élèves de mieux prédire et gérer
les dangers ou nuisances présents dans leur milieu et s'avérerait
nécessaire pour amorcer avec eux un processus de résolution de
problèmes.
Quant à ce qui concerne ce travail, les
investigations abordent l'aspect de typologie de perception des
problèmes environnementaux par la population de Bunia, Mongbwalu et
Kasenyi. Elles essaient d'aborder aussi bien de représentation de
l'environnement par la population d'après leurs différents types
de ressources. Les problèmes environnementaux sont connus dans le
domaine scientifique, mais ce travail veut retracer le sens commun de la
population face aux problèmes environnementaux et à la
représentation de l'environnement.
Chapitre II : Cadre
méthodologique
II.1. Milieu d'étude
II.1.1. Cité de Bunia
II.1.1.1. Situation géographique
Bunia est entourée de la
chaîne
des Montagnes Bleues. Bunia se trouve à une altitude moyenne de 1
274 m, sur un plateau à environ 30 km à l'ouest du
lac Albert, dans
la
vallée du Rift, et environ 25 km à l'est de la
forêt
d'Ituri.
Bunia, est le Chef lieu de district de l'Ituri, située
dans le territoire d'
Irumu, faisant partie de la
province
Orientale en
République
démocratique du Congo. Il a été créé en
1946 comme un
centre
extra-coutumier. Bunia est situé au nord de l'
équateur
entre 1°33'31? latitude nord et 30°14'52? longitude,
coordonnées géographique prises au niveau de Poste de Bunia. Il
est subdivisé en douze quartiers:
Mudz'pela,
Ngezi,
Kindja,
Rwambuzi,
Bankoko,
Lumumba,
Sukisa,
Lembabo,
Nyakasanza,
Saïo,
Simbilyabo,
Nyamukau.
La Cité est limitée :
· au Nord par la collectivité de Baboa Bokoe
à Miala
· à l'Est par la chefferie des Bahema Banywagi
· au Sud par la collectivité Baboa Bokoe et
Basili
· à l'Ouest par la collectivité Baboa Bokoe
de Bahema d'Irumu.
II.1.1.2. Climat, végétation et sol
Bunia jouit d'un climat tropical humide
caractérisé par deux saisons pluvieuses correspondant au double
passage du soleil au zénith et par deux saisons sèches. La
température moyenne annuelle est voisine à 22oC et la
moyenne pluviométrique varie entre 1 247 mm et 2 095 mm par an. La
Cité de Bunia connait actuellement une perturbation climatique dont on
observe un prolongement de saison sèche.
La végétation naturelle de Bunia est
constituée de savane herbeuse parsemée des arbustes. Ceux-ci sont
fortement dégradés à cause de l'anthropisation. On y
observe une prédominance de quelques arbres plantés notamment
l'Eucalyptus et d'autres arbres fruitiers (Manguiers, avocatiers, etc.). Elle
est constituée aussi d'une savane caractérisée par les
graminées de grande taille.
Le sol de Bunia présente les caractéristiques
d'un sol « ferralitique » constitué de sable
à faible pourcentage, c'est un sablo-argileux. En haute altitude et dans
les bas-fonds habitent les meilleurs sols apparents aux argiles, favorables aux
activités agricoles.
II.1.1.3. Activités principales
Les activités économiques de la Cité,
sont pour la plupart, à caractère individuel et familial. La
population autochtone vit principalement de travaux agricoles,
d'élevage, de pêche et de commerce. De nombreux jeunes s'orientent
vers les travaux d'
orpaillage ou de
mototaxi. Les personnes
issues du reste du Pays sont venues habiter Bunia pour y exercer des
activités de commerce ou d'employé de l'administration publique.
Les produits commercialisés sont :
· Les denrées alimentaires, produits de
pêche, d'élevage et de la chasse, sont vendus aux
différents marchés publics organisés par l'administration
nationale.
· Le bois est vendu dans les différents
dépôts éparpillés dans la Cité.
· Les produits manufacturés sont vendus aux
marchés, dans des magasins et des boutiques.
· Les produits aurifères des orpailleurs sont
vendus dans quelques comptoirs d'achat d'or.
II.1.1.4. Population humaine
La Cité de Bunia a une superficie de 57,6
km2 occupé par une population estimative de 366 126
habitants, soit une densité de 6 356 hab/ km2. De 2005
à 2008, cette population a presque triplé allant de 113 294
à 337 744 habitants. Les raisons principales de cette croissance
seraient :
· le retour des personnes ayant fui la guerre
· le solde naturel positif (les naissances)
· l'arrivée d'une nouvelle population.
Bunia est un centre urbain, on y trouve plusieurs tribus
originaires du territoire et des environs : les
Biras, les
Lendu
Sud (
Ngiti),
les
Hema, les
Gegere
(les Hema Nord), les
Lendu,
les
Nyali,
les
Alur, les
Lugbara, les
Lese,
les
Kakwa, les
Ndoo,
le
Ukebu,
les
Kalikoo,
etc.
Pour le motif de travail, on y trouve différentes
tribus venant de toute la République Démocratique du Congo. On
trouve également une population d'origine étrangère venue
du monde entier. La présence de l'Organisation des Nations Unies a
contribué à l'augmentation de cette population à Bunia.
II.1.2. Cité de
Mongbwalu
II.1.2.1. Situation géographique
La Cité de Mongbwalu est une entité
administrative située en chefferie de Banyali de Kilo, territoire de
Djugu, district de l'Ituri, Province Orientale en République
Démocratique du Congo. Elle est limitée à l'Est et au Sud
par le groupement Wazabo, à l'Ouest par le groupement Mabilindey et au
Nord par les groupements Mabilindey et Tchibitchibi. Cette Cité est
situé à 1°57'0'' de latitude Nord et 30°02'00'' de longitude Est
avec une altitude de 1359 m ; sa superficie est estimée à
plus au moins 15,57 km2.
II.1.2.2. Climat, végétation et sol
La Cité de Mongbwalu jouit d'un climat
équatorial avec une végétation diversifiée des
forêts perturbées par les activités minières
(exploitation artisanale). Ce régime climatique connait aussi le climat
de montagnes caractérisé par deux saisons de pluies et deux
saisons sèches. La pluviosité s'élève en moyenne
jusqu'à 1900 mm pendant une année.
Le sol de Mongbwalu est ferralitique, c'est-à-dire, il
est couvert d'argile de couleur rouge. Ce sol est riche en graviers
aurifères de grande teneur. Une partie de sol de Mongbwalu est
sablonneuse notamment vers l'Est de la Cité et dans le lit des cours
d'eau, mais reste fertile.
II.1.2.3. Activités principales
La population de la Cité de Mongbwalu vit en grande
majorité des activités minières (exploitation artisanale
de l'Or). A part l'exploitation artisanale de l'Or, d'autres activités
principales sont notamment l'agriculture, l'exploitation forestière (de
bois et de charbon de bois) et quelque commerce pour l'autosuffisance.
II.1.2.4. Population humaine
La Cité de Mongbwalu connait une ruée
démographique à cause de l'Or qui attire les gens. La population
se chiffre selon une estimation de 55 377 habitants au recensement de 2011. On
y trouve plusieurs tribus confondues dans la Cité.
II.1.3. Collectivité de
Bahema Sud (Kasenyi)
II.1.3.1. Situation géographique
La collectivité de Bahema sud est située au
Nord-est de la RDC, dans la Province Orientale, district de l'Ituri en
territoire d'Irumu. Cette collectivité se trouve entre 1°23'35'' de
latitude Nord et 30°26'23'' de longitude Sud, avec une altitude de 639 m ;
point pris sur le logiciel Google earth vers le centre de Kasenyi. Elle est
limitée :
· Au nord par la chefferie de Bahema Banywagi et Walendu
Tatsi de territoire de Djugu.
· Au sud par la rivière Semiliki, la chefferie de
Walendu Bindi et la chefferie de Bahema Mutego.
· A l'Est par le lac Albert faisant la frontière
avec l'Ouganda.
· A l'Ouest par la chefferie de Walendu Bindi, la
chefferie des Andisoma, chefferie de Baboa Bokoe et de Basili.
II.1.3.2. Climat, végétation et sol
La collectivité de Bahema sud jouit d'un climat
équatorial caractérisé par une température beaucoup
plus élevée à cause de son altitude très faible. La
température annuelle observée est de l'ordre de 27° C à
Kasenyi. Sa pluviosité est l'une des faibles de l'Ituri ; on
enregistre une pluviométrie autour de 900 mm/ an.
La végétation du graben albertin correspond
à une savane qui pousse dans une région du climat tropical sec.
On y trouve dans la plaine de Kasenyi la savane boiseuse, tandis que sur les
plateaux, il y a une végétation très dense
caractérisée par une galerie forestière qui accompagne les
cours d'eau.
Le sol de la collectivité de Bahema sud est
généralement sablonneux, favorable à la production
agricole. Le sol rencontré dans le milieu contient du sel mais
très fertile dans la plaine. Ce sol se chauffe rapidement à cause
de la forte température du milieu, ce qui permet le développement
des cultures vivrières.
II.1.3.3. Activités principales
Les quatre principales activités préoccupantes
du secteur de Bahema sud sont notamment la pêche, l'élevage,
l'agriculture et le commerce. L'élevage constitue l'activité
principale de la population Hema. En plus de l'élevage, la pêche
est une activité primordiale exercée par la population riveraine
du lac Albert à cause de sa biodiversité en poisson.
L'agriculture et le commerce sont moins considérables dans cette
contrée de Kasenyi.
II.1.3.4. Population humaine
La population de Bahema sud s'élève à 56
200 habitants sur une étendue (ou superficie) de 72 032 km2,
soit une densité de 0,73 hab/ km2. On y trouve les Hema, les
Lendu, les Ngiti, les Alur, les Bira, les Nande, etc. formant une
hétérogénéité de tribus.
II.2. Méthodologie
II.2.1. Approche
méthodologique
Cette étape permettra d'indiquer la démarche
entreprise pour valider les hypothèses. Il s'agit, concrètement,
de montrer le cheminement à suivre par rapport à l'analyse des
données. Afin de vérifier la validité de cette
hypothèse, cette étude procède à l'analyse du
corpus qui consiste d'établir une fiche d'enquête dont sont
inscrites les questions de recherche.
L'objet de l'étude, les représentations de
l'environnement, possède des caractéristiques
particulières qui ont conduit cette étude au choix
méthodologique vers une approche systémique. En effet,
l'environnement est sans contredit un sujet fort complexe et d'une grande
ampleur. Il se rapporte à un ensemble de phénomènes qui
sont en mouvement constant et qui se restructurent incessamment. Le sens de cet
objet est donné par les acteurs eux-mêmes dans leur contexte
social particulier de l'environnement et ce sens est essentiellement et
normalement qualitatif. Cette approche systémique, appuyée par
certaines techniques, a permis de saisir les aspects particuliers et de tenter
par la suite de les situer dans une compréhension globale des
phénomènes ; c'est-à-dire, analyser l'ensemble
complexe de problèmes environnementaux rencontrés dans la
Cité de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi en vue de planifier des
stratégies pour la gestion durable de l'environnement en
général et des ressources naturelles en particulier.
Le procédé consiste à la reconstruction
des représentations sociales de l'environnement livrées par la
population concernée par cette étude en vue de tenter de cerner
les valeurs, les attitudes, les opinions et modéliser le tout en un
ensemble signifiant. Pour y arriver, les techniques suivantes ont
été utilisées :
ü Technique d'observation directe : Cette
technique a permis à l'auteur du travail de faire des investigations et
être en contact avec le champ d'étude pour récolter les données sur la perception
des populations face aux problèmes environnementaux.
ü Technique documentaire : Cette technique l'a
permise d'étudier et d'analyser les documents en rapport avec
l'environnement, la perception de problèmes environnementaux et autres
ouvrages connexes.
ü Technique d'interview structurée :
Elle l'a servie à un entretien verbal avec les populations de champ
d'étude sur leur façon de percevoir l'environnement et ses
problèmes en se fixant d'avance un nombre, un ordre et un
énoncé sous une série de questions dans le protocole
d'interview (annexe I).
II.2.2. Population d'étude
et Echantillonnage
Cette présente recherche se focalise autour de trois
sites touchés par les problèmes environnementaux. Elle concerne
toute la couche de la population de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi qui est prise
aléatoirement selon le calcul de la taille de l'échantillon.
Pour trouver la taille de l'échantillon de cette
recherche, à partir d'une proportion, la formule ci-après a
été utilisée (
http://www.analyse-donnees.fr/Blog/taille-echantillon.html,
consulté le 24/03/2013) :
D'où ;
n = taille de l'échantillon attendu.
t = niveau de confiance déduit du taux de confiance
(traditionnellement 1,96 pour un taux de confiance de 95%) - loi normale
centrée réduite.
p = proportion estimative de la population présentant
la caractéristique étudiée dans l'étude. Lorsque
cette proportion est ignorée, une pré-étude peut
être réalisée ou sinon p = 0,5 sera retenue.
e = marge d'erreur (traditionnellement fixée à
5%).
Donc, l'échantillon pour chaque site est de 128
enquêtés. Mais suite à l'homogénéité
de la population et à la difficulté liée à la non
intégration de l'éducation relative environnementale au sein de
la population, la taille de l'échantillon s'est réduite de la
manière suivante :
· A Bunia : la taille de l'échantillon s'est
réduite à 88 soit 68,8% de l'échantillon du
départ.
· A Mongbwalu : 64 enquêtés soit 50% de
l'échantillon du départ.
· A Kasenyi : 78 enquêtés soit 60,9% de
l'échantillon du départ.
En définitive, la taille de l'échantillon final
s'est réduite à 230 enquêtés dans les trois sites
précités, soit à peu près 60% de
l'échantillon du départ.
Chapitre III :
Résultats et Discussion
III.1. Résultats
Cette partie rend compte des opinions et perceptions de la
population sur l'environnement et leurs problèmes.
III.1.1. Répartition de
catégories des enquêtés
III.1.1.1. Selon le sexe
Les catégories des enquêtés selon la
sex-ratio dans tous les trois sites ou champs d'étude se repartissent de
la manière suivante.
Figure 2. La sex-ratio des enquêtés
Bunia, Mongbwalu et Kasenyi
La figure ci-dessus démontre qu'à Bunia,
l'enquête s'est portée sur 60 personnes (soit 68,2 %) du sexe
masculin et 28 personnes (soit 31,8 %) du sexe féminin. A Mongbwalu,
l'effectif des enquêtés est de 64 personnes dont 41 (soit 64,1 %)
du sexe masculin et 23 personnes du sexe féminin (soit 35,9 %). Et
ensuite, la disponibilité des données a été
donnée par 43 enquêtés du sexe masculin (soit 55,1 %) et 35
personnes du sexe féminin (soit 44,9 %).
III.1.1.2. Selon
l'âge
La répartition des enquêtés selon leur
classe d'âge à Bunia se présente sur la Figure 3 de la
manière suivante :
Figure 3. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Bunia
42,05% d'enquêtés au niveau de Bunia au total de
88 enquêtés se retrouvent dans l'intervalle de 14 à 21 ans,
suivi de l'intervalle de [21-28[ avec 26,14% du total des
enquêtés. La dernière classe d'âge dans cette
répartition, qui part de 49 ou plus, relève qu'il n'y a qu'un
seul enquêté avec 1,14%. Pour Mongbwalu, la répartition se
présente aussi d'une autre manière dans la figure
ci-après :
Figure 4. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Mongbwalu
Le graphique montre que la troisième colonne qui occupe
la première place dans le classement de la classe d'âge avec
34,38% du total de 64 enquêtés, suivie de la classe d'âge
allant de 21 à 26 ans avec 32,81%. Les intervalles [14-21[ et [36-41[
occupent les dernières places dans le classement avec 4,69%. Par contre,
la répartition s'est faite de la manière suivante :
Figure 5. Répartition des
enquêtés selon leur âge à Kasenyi
Au total de 78 enquêtés à Kasenyi, les
intervalles de la classe d'âge [21-29[ et [29-37[ occupent les
premières places dans le classement avec 25,64%, suivis des intervalles
[13-21[ et [45-53[ avec 15,38%. Le dernier effectif avec 3,85 se retrouve dans
l'intervalle de 53 à 61 ans ou plus.
III.1.1.3. Selon la profession
La profession dans la catégorie des
enquêtés c'est un élément essentiel dans un travail
scientifique comme celui-ci. Ainsi, la répartition des
enquêtés selon leur profession est reprise dans la figure
ci-après.
Figure 6. Répartition des
enquêtés selon la profession à Bunia
La figure 6 démontre que les élèves sont
majoritaires dans cette étude avec 40,91% du total de 88
enquêtés, suivi des autres professions non citées avec
17,05% telles que les chômeurs, les taximan, la débrouillardise,
etc. Les étudiants (13,64%) ont fait partis de l'échantillon de
cette étude, ainsi que les femmes ménagères (10,23%), des
commerçants (7,95%), des agriculteurs (2,27%) et enfin de fonctionnaires
de l'Etat ou de service non étatique (7,95%). La répartition de
catégorie des enquêtés selon leur profession se
présente dans la figure ci-après.
Figure 7. Répartition des
enquêtés selon la profession à Mongbwalu
A Mongbwalu ce n'est plus les élèves qui sont
majoritaires mais les orpailleurs artisanaux avec un effectif de 26,56% du
total de 64 enquêtés suivi de 20,31% des élèves qui
ont bien voulu répondre à l'enquête. Les femmes
ménagères et les fonctionnaires étatiques et
non-étatiques occupent la troisième place avec 17,19%. L'effectif
des commençants a fait 9,38% du total, les agriculteurs ainsi que les
autres forment respectivement un effectif de 4,69%. Enfin, la
répartition des enquêtés selon leur profession est
donnée par la figure qui suit.
Figure 8. Répartition des
enquêtés selon la profession à Kasenyi
Le pécheur représentent une proportion
élevée des 78 enquêtés à Kasenyi avec 35,90%,
suivis des élèves (19,23%). Les femmes du ménage sont
représentées à 15,38%, les commerçants font un tout
de 11,54%, les agriculteurs 5,13%, et les autres non cités font un tout
de 12,82%.
III.1.1.4. selon le niveau d'études
La répartition des enquêtés selon leur
niveau d'études se présente dans la figure ci-après.
Figure 9. Répartition des
enquêtés selon leur niveau d'étude
La Figure 9 prend en considération tous les trois sites
à la fois. On constate que les élèves de l'école
secondaire ou ceux qui ont abandonné ont été majoritaires
dans l'enquête effectuée. On trouve dans les trois histogrammes du
secondaire que, à Bunia, 62,5% des enquêtés étaient
de l'école secondaire ou avaient déserté quelque part
à l'école secondaire ; mais à Mongbwalu, les
élèves de l'école secondaire ou les déserteurs des
études au niveau du secondaire ont pris la proportion de 45,31% du
total des enquêtés. Par contre, toujours au secondaire, Kasenyi
regorge dans l'échantillon de cette étude une proportion 53,85%.
On retrouve ceux qui n'ont pas étudié beaucoup
plus à Mongbwalu avec une proportion de 26,56% du total des
enquêtés, 16,67% à Kasenyi et 5,68% à Bunia. Par
contre, au niveau de licence, on retrouve 0% de licencié ou ceux
là qui continuent avec la licence à Mongbwalu, 1,28% à
Kasenyi et 3,41% à Bunia. Au niveau de Graduat, on constate que Bunia
avec ses 17,05% du total dépasse moyennement Mongbwalu (10,94%) et
Kasenyi (3,85%).
III.1.2. Information et
connaissance de la population sur l'environnement
Les histogrammes ci-dessous donnent une idée sur si la
population est informé de l'environnement dans son ensemble.
Figure 10. Opinion des enquêtés sur
l'acquisition des informations sur l'environnement
On observe qu'à Bunia, 56,82% des enquêtés
sont informés sur l'environnement et 43,18% n'ont pas une information
par rapport à l'environnement. Par contre, à Mongbwalu, 35,94% du
total des enquêtés possèdent de l'information sur
l'environnement et 64,06% n'en possèdent pas. Enfin, tandis qu'à
Kasenyi, une proportion élevée de 85,9% n'ont pas accès
à l'information de l'environnement ou ne possèdent pas cette
information et que 14,1% en possèdent. De cette façon, la figure
11 donne l'opinion des enquêtés sur la source de l'information par
rapport à l'environnement.
Figure 11. Opinion des enquêtés sur la
source de l'information sur l'environnement
Concernant la source d'information sur l'environnement, les
médias jouent, à Bunia, un rôle prépondérant
dans la diffusion de l'information sur l'environnement avec 48% du total de 60
répondants, suivi de 40% des sources d'information par les études
ou cours, la formation, sensibilisation, etc. les autres sources occupent une
place négligeable à Bunia. Tandis qu'à Mongbwalu, c'est
à travers les études, formation, sensibilisation, etc. qu'on a
plus la chance d'acquisition de l'information sur l'environnement (70% du 23
enquêtés répondants), suivi des médias avec 39%, le
reste est négligeable. Par contre, à Kasenyi, les études
et sa suite occupent la première place avec 40% du total de 15
répondants, suivi des agents de l'Etat avec 27%.
Ainsi le graphique suivant donne l'opinion des
enquêtés sur la connaissance par rapport l'environnement.
Figure 12. Opinion des enquêtés sur la
connaissance par rapport à l'environnement
L'observation de la figure 12 ci-dessus relève
qu'à Bunia, 55,7% ont une connaissance sur l'environnement et 44,3% n'en
ont pas. Par contre, à Mongbwalu, 40,6% possèdent une
connaissance et 59,4% n'en possèdent pas. Enfin, on constate qu'à
Kasenyi, que 24,4% ont une certaine connaissance sur l'environnement et 75,6%
n'en ont pas.
III.1.3. Information et
connaissance de la population sur les problèmes environnementaux
Les opinions de la population sur l'information par rapport
aux problèmes environnementaux se résument dans les histogrammes
illustrés par la figure 13.
Figure 13. Opinion des enquêtés sur
l'acquisition des informations sur les problèmes
environnementaux
Il est remarqué qu'à Bunia, une proportion de
48,86% a une certaine information sur les problèmes environnementaux et
51,14% n'en ont pas. Le même constat est fait à Mongbwalu que
32,81% sont informés des problèmes environnementaux et 67,19%
n'en sont pas informés. Par contre à Kasenyi, presque tous ne
sont pas informés et/ou ne possèdent pas de l'information sur les
problèmes environnementaux avec une proportion si importante de 96,15%
et 3,85% en possèdent.
Ainsi, les sources de l'information sur les problèmes
environnementaux sont reprises dans l'illustration de la figure 14
ci-après.
Figure 14. Opinion des enquêtés sur la
source de l'information sur les problèmes de
l'environnement
Il révèle qu'à Bunia, les médias
(47% du total de 38 répondants) jouent aussi le rôle principal
dans la propagation de l'information sur les problèmes environnementaux,
suivi des sources des études, formation, sensibilisation, etc. (37%) et
d'autres sources représentent une portion négligeable. Tandis
qu'à Mongbwalu, c'est à travers les études, formation,
sensibilisation, etc. (45%du total de 20 répondants) qu'on est
informé sur les problèmes de l'environnement suivi
considérablement du savoir individuel qui donne 40%. Et enfin, Kasenyi
témoigne que 40% du total de 5 répondants ont accès
respectivement à l'information à travers le savoir individuel et
aussi aux études, formation, sensibilisation, etc., suivi des agents de
l'Etat et les médias avec 20% respectivement. De cette manière,
la figure 15 relève les opinions des enquêtés sur la
connaissance par rapport aux problèmes environnementaux.
Figure 15. Opinion des enquêtés sur la
connaissance par rapport aux problèmes environnementaux
L'enquête relève que 54,55% des
enquêtés à Bunia ont une certaine connaissance sur les
problèmes environnementaux contre 45,45% qui ne disposent pas de
connaissance. A Mongbwalu, la proportion de connaissance sur les
problèmes environnementaux est de 32,81% et 67,19% ne possèdent
pas de la connaissance sur les problèmes environnementaux existant dans
leur milieu respectif. Enfin, il n'y a que 19,23% des enquêtés qui
ont une connaissance sur les problèmes environnementaux et 80,77% n'en
ont pas.
III.1.4. Typologie de
représentation de l'environnement selon la population
Comme l'environnement est une réalité
contextuelle, la typologie de représentation de l'environnement selon la
population de l'Ituri représentée dans cette étude donne
tout d'abord, parmi les neuf critères spécifiques qui
caractérisent la représentation de l'environnement, les deux
critères au résultat, notamment les mots clés
récurrents et les images mentales prédominantes. Les sept autres
critères se trouvent dans le tableau en Annexe II de ce présent
travail.
III.1.4.1. Mots clés
récurrents et images mentales prédominantes de la
représentation de l'environnement par la population de Bunia
Les mots clés récurrents par rapport à la
représentation de l'environnement sont illustrés par la figure
16.
Figure 16. Mots clés récurrents dans
la représentation de l'environnement à Bunia
A Bunia, la population représente l'environnement
à 54,84% comme une nature avec son mot clé récurrent, la
nature. Les forêts comme une ressource viennent à la
deuxième position avec 17,74% avant l'eau comme une ressource toujours
à 14,52%. Le mot récurrent « maison » avec
comme représentation de l'environnement milieux de vie,
représente une proportion de 12,9% et enfin vient les arbres comme
nature avec 8,06% du total des enquêtés ayant une connaissance sur
l'environnement. Ainsi, les images mentales prédominantes sont reprises
sur la figure 17 qui suit.
Figure 17. Images mentales prédominantes
dans la représentation de l'environnement à
Bunia
La première image mentale prédominante est la
Nature (54, 84%) avec comme représentation de l'environnement Nature,
suivi des forêts (17,74%) comme Nature. A la troisième position
vient les maisons (12,9%) comme Milieux de vie, ainsi s'en suit les sols
(6,45%) comme Ressource et enfin à la dernière position vient
l'image mentale des montagnes (4,84%) avec comme représentation de
l'environnement Nature.
III.1.4.2. Mots clés
récurrents et images mentales prédominantes de la
représentation de l'environnement par la population de Mongbwalu
Les mots clés les plus récurrents et les images
mentales prédominantes de la représentation de l'environnement
à Mongbwalu sont repris dans la même figure 18 suivante.
Figure 18. Mots clés récurrents et
Images mentales prédominantes dans la représentation de
l'environnement à Mongbwalu
La Figure 18 englobe, et les mots clés les plus
récurrents et les images mentales les plus prédominantes. On
constate dans la figure 18 que la nature occupe la première place dans
la représentation de l'environnement à 68,75%, suivie des arbres
avec 21,88% comme Nature, des forêts (12,5%) comme Ressource, des
matières premières (6,25%) comme Ressource et de la taxe (6,25%)
qui est l'image mentale de Projet Communautaire.
III.1.4.3. Mots clés
récurrents et images mentales prédominantes de la
représentation de l'environnement par la population de Kasenyi
La figure 19 donne les mots clés récurrents et
images mentales prédominantes dans la représentation de
l'environnement par la population de Kasenyi.
Figure 19. Mots clés récurrents et
Images mentales prédominantes dans la représentation de
l'environnement à Kasenyi
La population de Kasenyi représente l'environnement
comme etant une ressource avec le mot clé et l'image mentale de lac
à 64,29% du total des enquêtés ayant répondu sur la
question « Qu'est-ce l'environnement selon vous ? ».
Ensuite vient les forêts avec une représentation de Nature
(35,71%). La proportion de 21,43% du total ont dit que l'environnement c'est
les maisons avec comme représentation Milieux de vie. Les déchets
comme etant Problème représentent 17,86% et les arbres comme
etant une représentation de la Nature présente 14,29%.
III.1.5. Perception des
problèmes environnementaux par la population
Cette section de résultats donne la perception des
problèmes environnementaux les plus récurrents par les
populations de trois sites. Ainsi, les problèmes environnementaux les
plus récurrents perçus dans la Cité de Bunia sont repris
dans la figure 20.
Figure 20. Problèmes environnementaux les
plus récurrents perçus par la population de
Bunia
Il est remarqué sur la figure 20 que c'est les
déchets qui sont perçus au premier rang comme un problème
environnemental avec 43,14% du total de 51 enquêtés qui ont
répondu sur l'existence ou le repérage des problèmes dans
leurs milieux respectifs. A la seconde position par rapport aux
problèmes environnementaux perçus, on retrouve, avec 33,33%, la
déforestation ou la dégradation de la forêt comme un des
problèmes environnementaux repérés par les habitants de
Bunia représentés par les enquêtés de cette
étude. Le manque d'hygiène et assainissement vient à la
troisième position avec 27,45% et la pollution des eaux occupe le
quatrième rang avec 19,61%. Enfin, l'érosion et la pollution
atmosphérique regroupent par chacun 15,69% du général de
perception des enquêtés comme des problèmes
environnementaux rencontrés à Bunia.
Par contre, les problèmes environnementaux les plus
récurrents perçus à Mongbwalu sont
représentés dans la figure 21 suivant.
Figure 21. Problèmes environnementaux les
plus récurrents perçus par la population de
Mongbwalu
On constate aussi, dans la figure 21, que les déchets
occupent le premier rang dans la Cité de Mongbwalu avec 30% du total de
20 enquêtés repérant comme un problème
environnemental à Mongbwalu. Suivi respectivement de
déforestation et du manque de l'hygiène et assainissement de
parcelles ou des avenues ayant chacun 25%. 15% sur le total de 20, ont
repéré l'érosion comme un problème environnemental
ainsi que la pollution de l'air.
Enfin, les enquêtés de Kasenyi repèrent
aussi leurs problèmes environnementaux illustrés dans la figure
22.
Figure 22. Problèmes environnementaux les
plus récurrents perçus par la population de
Kasenyi
On observe que le premier problème environnemental
identifié par les 17 enquêtés à Kasenyi est la
disparition ou la diminution des poissons dans le lac avec 53%, suivi de la
déforestation et de déchets perçus à 29% par les
enquêtés comme un problème menaçant l'environnement.
18% des répondants ont relevé que le manque d'hygiène de
toilette constitue un problème environnemental et enfin 12% des
enquêtés reconnaissent un problème environnemental comme
etant le rétrécissement du lac.
III.1.6. Causes relevées
par la population sur les problèmes environnementaux
Les principales causes relevées par la population de
Bunia sur les problèmes environnementaux perçus sont
données par la figure 23 suivante.
Figure 23. Principales causes relevées par
la population de Bunia sur les problèmes environnementaux
Le constat révèle que sur tous les
problèmes concernant les déchets dans la ville de Bunia, la cause
principale est la mauvaise gestion des déchets et 43% du total de 54
enquêtés ont donné cette affirmation derniere.la
deuxième cause avec 26% qui relève que c'est le manque de
sensibilisation et ignorance de la population des problèmes de
l'environnement. Aussi la mauvaise gouvernance comme la troisième cause
avec 22% et 15% de la cause de l'exploitation forestière abusive. Enfin,
l'utilisation des usines polluantes et des automobiles (à 11%) qui
pollue l'air.
A Mongbwalu, les principales causes se présentent de la
manière suivante illustrée par la figure 24.
Figure 24. Principales causes relevées par
la population de Mongbwalu sur les problèmes
environnementaux
L'observation dans la figure 24 démontre qu'à
Mongbwalu, l'exploitation forestière abusive occupe la première
cause avec 30% de 20 enquêtés qui ont répondu sur les
causes des problèmes environnementaux ; suivi du manque de
sensibilisation et ignorance de la population sur les problèmes
menaçant l'environnement et la mauvaise gestion des déchets qui
ont respectivement 20% ; et enfin l'orpaillage à 15% des
enquêtés qui est à la base aussi de la dégradation
de l'environnement à Mongbwalu.
Enfin, la figure 25 relève les principales causes
données par la population sur les problèmes environnementaux
à Kasenyi.
Figure 25. Principales causes relevées par
la population de Kasenyi sur les problèmes
environnementaux
La figure 25 montre que l'exploitation abusive du lac,
surpêche, pêche sur les zones des frayères et filets
archaïques destructifs est une des premières causes majeures des
problèmes environnementaux et surtout de la disparition ou diminution
des poissons au lac Albert. Cet histogramme constitue 47% du total de 17
enquêtés ayant répondu sur les causes des problèmes
environnementaux. La pauvreté et le chômage viennent à la
deuxième position des causes avec 35%, suivies encore de la
surpopulation à Kasenyi (29%) et enfin la mauvaise gestion des
déchets occupe la dernière place des causes majeures des
problèmes environnementaux avec 24%.
III.1.7. De la
responsabilité liée aux problèmes environnementaux
Les opinions des enquêtés sur la
responsabilité liée aux problèmes environnementaux
à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi sont illustrées par la figure
26.
Figure 26. Opinions des enquêtés sur
la responsabilité liée aux problèmes environnementaux
à Bunia, Mongbwalu et Kasenyi
On observe qu'à Bunia, la responsabilité
liée aux problèmes environnementaux rencontrés est
octroyée au gouvernement à 57% du total de 51
enquêtés et à Kasenyi, toujours le gouvernement qui est
responsable avec 47% du total de 17 enquêtés. Mais au contraire,
c'est la population qui est à la base des problèmes
environnementaux à Mongbwalu à 55% ; ainsi confirment les 20
enquêtés de Mongbwalu. Pour les uns, les enquêtés
confirment que la responsabilité est à la population y compris au
gouvernement ; à Bunia elle occupe 29%, à Mongbwalu 25% et
à Kasenyi 35%. La responsabilité de la population n'est pas
visible à Bunia (14%) et à Kasenyi (18%).
III.1.8. De la
sensibilité aux courants connus versus pratiques
Le lien entre la représentation de l'environnement (les
problèmes environnementaux) et la pratique sociale de cette étude
fait ressortir que :
v A Bunia, sur les 54 enquêtés répondant
à la question sur les causes, leur sensibilité va dans le sens
que presque tous (100%) ont une attitude négative envers les
problèmes qui rongent leur environnement se manifestant par le synonyme
« rien », « souci », « je
déteste » et « inquiétude ». Mais
dans pratique, sur 57 réponses, 86% reconnaissent ne pas faire quelque
chose pour diminuer les problèmes ou la dégradation de
l'environnement tandis que 14% reconnaissent avoir fait quelque chose dont 50%
de ceux-ci assainissent leurs milieux respectifs, 37,5% reconnaissent avoir
passé par la sensibilisation et conseil pour informer la population et
12,5% soit une personne reconnait avoir au moins planter l'arbre. Par rapport
aux activités exercées qui ont des impacts sur l'environnement,
sur 56 répondants, 80,4% ne reconnaissent pas avoir des activités
ayant les impacts sur l'environnement et 19,6% reconnaissent avoir au moins une
activité ayant des impacts sur l'environnement notamment le
ménage, la consommation individuelle, les produits de vente ou commerce,
l'agriculture, le déboisement ainsi que l'utilisation des sachets.
v A Mongbwalu, sur 20 répondants sur les causes des
problèmes environnementaux, 100% ont une attitude négative envers
les problèmes environnementaux se manifestant par le synonyme «
j'ai l'inquiétude », « je n'ai pas de
pouvoir », « ça me dérange » ainsi
« souci ». Dans la pratique, sur 22 répondants sur
la façon de diminuer les problèmes environnementaux, 54,5%
reconnaissent ne rien faire pour diminuer ces problèmes et 45,5%
reconnaissent avoir fait quelque chose notamment « expliquer aux
voisins comment gérer leurs déchets, sensibilisation des
élèves et à la population, tenir propre son entourage,
assainir le milieu, etc. ». Concernant les activités ou
actions qui ont d'impacts environnementaux, sur 18 répondants à
cette question, 27,8% reconnaissent ne pas avoir des activités nuisibles
à l'environnement, par contre 72,2% reconnaissent que l'orpaillage,
l'utilisation des acides pour bruler l'or, l'exploitation de charbon de bois,
l'agriculture, la cuisine, tout travail effectué par l'homme, les
déchets produits, le déboisement, les fumées de la moto,
etc. ont un ou des impacts sur l'environnement.
v Pour finir par Kasenyi, sur 17 répondants, tous (soit
100%) ont une attitude négative se manifestant par le biais de synonyme
suivant « rien », « ce n'est pas bien ou
bon », « ça me touche », « le
pays est malade », « c'est anormal ». Le constat
révèle que dans la pratique, les 100% reconnaissent ne pas avoir
fait quelque chose en disant « je n'ai pas de pouvoir et ce n'est
pas mon problème ». par contre, concernant les
activités de répondants, sur 17 répondants toujours, 70,6%
reconnaissent ne pas avoir des activités nuisibles à
l'environnement et 29,4% trouvent que leurs activités commerciales, le
fait de pêcher dans les zones de frayères et la pêche tout
court ont des impacts sur l'environnement.
III.1.9. Perception des
stratégies pour une gestion rationnelle des ressources naturelles par la
population
La perception des stratégies pour une gestion
rationnelle des ressources naturelles par la population est liée selon
les sites. Ainsi pour Bunia, les stratégies d'une gestion durable
de l'environnement sont reprises de la manière suivante :
Ø Que les ONG environnementales ou le gouvernement
créent une politique de gestion des déchets dans les
ménages et conscientisent la population sur la gestion des
déchets (sur les cours d'eau, les rues, les avenues, etc.) en
créant des poubelles publiques et des sites d'enfouissement de ces
déchets hors la Cité de Bunia.
Ø Que les experts environnementaux créent des
ONG s'occupant de la gestion des déchets en donnant des prix aux
personnes volontaires voulant ramener les sachets ainsi que d'autres
déchets.
Ø Que la population de l'Ituri soit
conscientisée sur les pratiques saines pour l'environnement et sur les
phénomènes environnementaux.
Ø Que le gouvernement développe l'Education
Relative à l'Environnement (ERE) tant aux élèves
qu'à la population pour essayer de réduire les impacts
négatifs de l'homme sur l'environnement dans les jours à
venir.
Ø Que le gouvernement favorise et instaure la politique
de reboisement en Ituri et conscientise les exploitants des ressources
naturelles sur leurs impacts environnementaux.
Ø Il faut qu'il y ait une bonne gouvernance et que le
gouvernement instaure et applique des lois en faveur de l'environnement.
Ø Que la population favorise et développe les
travaux communautaires appelés « Salongo ».
Ø Que le gouvernement abolisse la vente de tout
emballage plastique notamment les sachets et autres.
Ø Enfin, que chacun (population et gouvernement) soit
responsable de lui-même.
Par contre, à Mongbwalu, la perception des
stratégies de gestion rationnelle et durable des ressources naturelles
en Ituri se voit de la manière suivante :
· Que le gouvernement développe l'Education
relative à l'Environnement (ERE) tant aux élèves
qu'à la population pour essayer de réduire les impacts
négatifs de l'homme sur l'environnement dans les jours à
venir.
· Que le gouvernement prenne sa responsabilité
dans la réglementation de tous les secteurs à sa disposition
(secteur forestier, minier, marine, etc.) et qu'il interdise les exploitations
forestières, minières illégales
· La conscientisation de la population de l'Ituri en
général et de Mongbwalu en particulier, est un outil durable pour
palier aux problèmes environnementaux.
· Que les chefs des quartiers encouragent les travaux
collectifs ou communautaires appelés communément
« Salongo ».
· Que le gouvernement local favorise une politique de
reboisement.
· Que les ONG environnementales ou le gouvernement
créent une politique de gestion des déchets dans les
ménages et conscientisent la population sur la gestion des
déchets (sur les cours d'eau, les rues, les avenues, etc.) en
créant des poubelles publiques et des sites d'enfouissement de ces
déchets hors la Cité de Mongbwalu.
A Kasenyi, les enquêtés pensent que pour arriver
à une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles, il
faut :
o Que le gouvernement dote les pêcheurs avec les
instruments de pêche qui leur permettront de ne plus pêcher dans
les zones de frayères et empêche les filets prohibés.
o Que le gouvernement local (secteur) favorise une bonne
politique de la gestion des déchets en créant des poubelles
publiques.
o Que le gouvernement mette en place un système
rationnel d'exploitation lacustre et forestière.
o La réglementation, la surveillance et le monitoring
des lois prescrites par le gouvernement sont des outils nécessaires et
durables à la protection et conservation des ressources du lac et de la
forêt.
o Que les ONG en collaboration avec le gouvernement fassent
des projets de reboisement de bassin versant du lac Albert pour sauver le
niveau de ce lac.
III.2. Discussion
III.2.1. Comparaison de
l'information et connaissance sur l'environnement et leurs problèmes
D'après l'acquisition des informations
environnementales et aussi bien la connaissance sur l'environnement, les
résultats ont démontré qu'à Bunia, plus de la
moitié des enquêtés ont accès à l'information
sur l'environnement. Par contre, à Mongbwalu et Kasenyi, la population
informée sur l'environnement est moins que celle non informée. Il
relève que ces informations environnementales sont surtout produites en
grande partie par respectivement, dans les trois sites de recherche, les
médias (Radio, télévision, journaux, et internet) et par
les études ou cours, la formation, sensibilisation, etc.
On constate aussi que Kassoum, dans son article sans date de
publication, trouve que les audio-visuels et les mairies au Côte d'Ivoire
tout précisément dans la ville d'Abidjan ainsi que par les amis
et les journaux jouent un rôle primordial sur l'information
environnementale. Ainsi, CADA (2011), dans son rapport 2011, souligne que le
droit d'accès aux informations relatives à l'environnement,
prévu par les dispositions du code de l'environnement (L. 124-1 à
L. 124-8 et R. 124-1 à R. 124-5), est encore peu connu des
administrés et les autorités administratives tardent à
remplir leur obligation d'information du public dans ce domaine, alors que les
principales dispositions ont été introduites en droit
français en 2005.
Donc, les médias (radio, télévision,
journaux et internet) seraient un outil indispensable dans la propagation des
informations environnementales. C'est une voie par excellence pour informer le
public sur l'environnement et les problèmes qui en découlent.
Mais arriver à l'accès aux informations des
problèmes environnementaux, constatons qu'à Bunia, l'information
est reçue à 48,86% contre 51,14% des non informés. A
Mongbwalu, le nombre des non informés est plus élevé avec
67,19% qu'à Bunia tandis que, enfin, à Kasenyi, il n'y a que
3,85% qui possèdent l'information sur les problèmes
environnementaux.
Le peu ayant accès aux informations liées aux
problèmes environnementaux ont leurs sources principales les
médias et les études, pour Bunia ; mais pour Mongbwalu la
première source commence par les études, etc., suivie de savoir
individuel tandis qu'à Kasenyi la source est à la fois le savoir
individuel (40%) et les études ou formation ou encore la sensibilisation
(40%), ... suivie des agents de l'Etat.
Comparant les résultats de chaque site (Bunia,
Mongbwalu et Kasenyi), on constate que la source d'information du public sur
les problèmes environnementaux reste toujours par excellence les medias
ainsi que les études, sensibilisation, la formation des formateurs, etc.
en vue d'arriver à une connaissance de l'environnement et à une
maitrise des problèmes environnementaux rencontrés dans le
milieu.
III.2.2. Comparaison de typologie
de représentation de l'environnement
A Bunia, plus de la moitié des enquêtés
(54,84%) représentent l'environnement comme étant la nature avec
le mot clé le plus récurrent la nature, tandis que une portion
moins considérable (17,74%) assimilent l'environnement aux forêts
avec comme représentation Ressource, suivi de l'eau comme ressource
(14,52%). Pour les images mentales prédominantes, la nature garde sa
première position comme étant nature, les forêts changent
la représentation et devient nature, les sols remplacent l'eau dans les
images mentales prédominantes avec comme représentation ressource
(6,45%).
Tandis qu'à Mongbwalu, l'enquête a
révélé que la grande majorité des interrogés
68,75% assimilent l'environnement à la nature avec représentation
nature, tandis que une portion importante aussi (21,88%) l'assimilent aux
arbres étant aussi une nature. Le troisième groupe (12,5%)
représente l'environnement comme une ressource avec le mot clé et
en meme temps image mentale les forêts, et enfin 6,25% des
interrogés assimilent l'environnement aux matières
premières avec comme représentation ressource.
Par contre à Kasenyi, 64,29% des interrogés
assimilent l'environnement au lac avec comme représentation ressource
pour les habitants de Kasenyi, en deuxième position vient les
forêts comme étant une ressource (35,71%), tandis qu'une portion
aussi considérable des interrogés (21,43%) considèrent
l'environnement comme etant le milieu de vie avec comme mot clé et image
mentale la maison.
Pour Kassoum (s.d.), il a trouvé que dans les quartiers
précaires de la ville d'Abidjan, la grande majorité des
ménages interrogés (44%) assimilent l'environnement au cadre de
vie, tandis qu'une autre portion relativement importante (21%) l'assimile
à leur entourage immédiat. Par contre, plus d'un tiers (35%) des
enquêtés n'appréhende pas l'environnement. Ce
résultat traduit en définitive une perception peu
diversifiée de l'environnement par les Abidjanais.
Par contre, Pauline Côté
et Mireille Picard (2003) trouvent, dans une
étude de représentation de l'environnement aux
Îles-de-la-Madeleine, au Québec, que c'est l'environnement milieu
de vie qui occupe la place la plus importante soit près de 60 % et ce,
tant dans les textes que dans les dessins des élèves. Il se
rapporte à des activités récréatives, sportives ou
sociales. L'environnement nature vient en deuxième place où la
beauté et la fragilité des îles sont
particulièrement exploitées dans les textes des
élèves. L'environnement ressource est mis en évidence
davantage dans les dessins que dans les textes. Quant à l'environnement
problème, ce sont surtout différents aspects de la pollution aux
îles qui y sont exposés. A la dernière position vient
l'environnement ressource comme représentation de l'environnement.
Lucie Sauvé (1997) conclut que l'environnement est une
réalité essentiellement contextuelle qui ne peut être
définie qu'en fonction du contexte où il est envisagé. En
définitive, La compréhension de l'environnement peut être
liée à l'appartenance à un groupe (dimension culturelle),
au niveau d'instruction de l'individu, et aussi au type de ressource qu'un
groupe ou une communauté possède.
III.2.3. Comparaison de perception
des problèmes environnementaux des interrogés de Bunia, Mongbwalu
et Kasenyi
A Bunia, la grande majorité des interrogés
pensent que les déchets (43,14%) sont à la base de
problèmes environnementaux, suivi de 33,33% des interrogés qui
disent que c'est la déforestation ou dégradation de la
forêt qui est à la base des problèmes et enfin une tendance
soutient que c'est le manque d'hygiène (27,45%). Les autres sources de
perception sont moins considérables.
Tandis qu'à Mongbwalu, c'est les déchets
toujours qui occupent la première position avec 30% interrogés,
suivi, à chacun respectivement, 25% du manque d'hygiène et
assainissement et de la déforestation.
Par contre, à Kasenyi, la perception n'est pas la
même qu'à Bunia et Mongbwalu. La perception tombe sur la
disparition ou diminution des poissons sur le lac Albert selon le contexte du
milieu. La déforestation et les déchets avec respectivement 29%
viennent à la seconde position. Les interrogés moins
considérables évoquent aux problèmes environnementaux le
rétrécissement du lac suite aux diverses causes.
Ainsi, la perception des problèmes environnementaux
diffère d'un contexte à un autre selon aussi le type de
représentation de l'environnement. Aussi bien leurs causes sont
liées aux problèmes environnementaux précités dans
les figures 20, 21 et 22.
Concernant de la responsabilité de problèmes
liés à l'environnement, les interrogés de Bunia remettent
la responsabilité au gouvernement tant national que local. Par contre
à Mongbwalu, le pourcentage élevé revient à la
population elle-même qui est responsabilité.
Mais Lucie Calvet et François Marical (2011) dit que la
prise de conscience de l'importance des comportements individuels dans les
pressions exercées par l'humanité sur l'environnement est
aujourd'hui quasi unanime. Ainsi, dans chacun des 10 pays couverts par
l'enquête, plus de 95 % de la population est d'accord avec l'idée
que chaque individu peut contribuer à une amélioration de
l'état de l'environnement.
III.2.4. Comparaison de la
sensibilité à la pratique sociale
Les résultats de cette étude relèvent que
parmi les interrogés répondants aux questions sur la
sensibilité et la pratique, la grande majorité des ces
répondants reconnait être sensible aux problèmes
environnementaux, mais au contraire la plus grande moitié ne reconnait
pas avoir une activité nuisible à l'environnement ou leurs
activités polluent à moindre coût l'environnement.
L'écart entre la sensibilité et la pratique se manifeste chez
certains interrogés par leurs activités telles qu'à Bunia,
il y a le ménage, la consommation individuelle, les produits de vente ou
commerce, l'agriculture, ... tandis qu'à Mongbwalu peu reconnaissent que
l'orpaillage, l'utilisation des acides pour bruler l'or, l'exploitation de
charbon de bois, l'agriculture, etc. Par contre, à Kasenyi, peu aussi
reconnaissent que les activités commerciales, le fait de pêcher
dans les zones de frayères et la pêche tout court ont des impacts
sur l'environnement.
On constate que l'écart entre la sensibilité et
la pratique est beaucoup plus grand du fait que les interrogés
manifestant une attitude négative envers les problèmes
environnementaux sont ceux-là dont leurs activités ont un (ou
à moindre coût) impact négatif sur l'environnement. Donc,
cela est dû du fait que la population n'est pas bien instruite en
matière de l'environnement et de problèmes environnementaux.
Une étude de l'Eurobaromètre
révèle que les Français estiment être plutôt
bien informés de l'impact environnemental des produits qu'ils
achètent ou utilisent. En effet, parmi les 27 pays de l'Union
Européenne (UE), ce sont ceux qui déclarent le plus souvent
être parfaitement informés ou connaître les principaux
impacts des produits qu'ils consomment (78 % contre 55 % en moyenne dans l'UE).
Cependant, seuls 27 % des Français jugent l'impact environnemental d'un
produit « très important » dans leur décision d'achat,
cette information passant par ordre d'importance après la qualité
du produit et son prix (Lucie Calvet & François Marical, 2011).
Conclusion et perspectives
L'environnement est devenu l'objet d'un débat politique
et scientifique intense, avec la reconnaissance, depuis une trentaine
d'années, de l'importance des risques écologiques qui menacent
notre planète. Ainsi bien à Bunia, tant de problèmes
environnementaux rencontrés notamment le problème urbanistique
lié à l'explosion démographique, la pénurie d'eau,
occupation anarchique des lits de cours d'eau entrainant les érosions,
la pollution sous toutes ses formes de l'eau, l'air et du sol, etc. A Kasenyi,
on observe le problème lié à la surpêche,
l'exploitation des zones des frayères, le rétrécissement
du lac, ... tandis qu'à Mongbwalu, avec l'exploitation minière
(Or) au détriment de la forêt, on assiste à la pollution de
cours d'eau, aux érosions énormes, à la perte du sol pour
l'agriculture ainsi qu'à la dégradation de la forêt. Suite
à tous ces problèmes menaçant l'environnement, que pensent
ou représentent réellement les individus de
« l'environnement » et des problèmes liés
à sa préservation à Bunia, Kasenyi et Mongbwalu ? Telle
est la préoccupation majeure qui a suscité cette recherche.
L'objectif principal poursuivi de ce présent et modeste
travail a consisté à dégager les perceptions de la
population de l'Ituri par rapport aux problèmes environnementaux et la
représentation de l'environnement selon cette population d'après
leur type de ressources.
Afin d'atteindre ces objectifs et bien vérifier les
hypothèses de recherche, la méthodologie a porté sur
l'analyse systémique appuyée par les techniques d'observation
directe, documentaire et par l'interview structurée.
Cette étude s'est articulée autour de trois
chapitres. Le premier chapitre a été consacré au cadre
conceptuel et théorique. Il était question de définir et
de présenter succinctement les concepts environnement,
écorégion, ressources naturelles et perception. Par la suite, il
a présenté le cadre théorique dans la tradition duquel
s'inscrit cette étude.
Le deuxième chapitre s'est appesanti sur la
présentation du champ de l'étude et la méthodologie
utilisée. Il a tour à tour présenté les trois sites
sur lesquelles ont porté cette recherche à savoir Bunia,
Mongbwalu et Kasenyi. Cette présentation a consisté à
indiquer, pour chacun de trois sites, la situation géographique, le
climat, végétation et sol, les activités principales ainsi
que la population humaine.
Quant au troisième chapitre, il a été
consacré à la présentation, analyse et discussion des
résultats. Concrètement, il s'est agi de présenter et
d'interpréter les résultats finaux. L'objectif assigné
à ce chapitre était principalement de vérifier
l'hypothèse du départ à partir des résultats de
l'analyse, c'est-à-dire confronter les résultats obtenus à
l'hypothèse. A l'issu de cette recherche, les résultats
ci-après ont été retenus :
Il est remarqué qu'à Bunia la population est
plus informée sur l'environnement que Mongbwalu moins encore Kasenyi.
56,82% ont de l'information contre 43,18% n'en ont pas. Tandis qu'à
Mongbwalu, la tendance revient aux 64,06% non informés contre 35,94%
informés. Par contre, à Kasenyi la proportion
élevée de 85,9% ne possèdent pas l'information sur
l'environnement contre 14,1%. Les deux premières sources principales de
l'information sont notamment les médias (Radio,
télévision, journaux et internet) et les études ou les
cours, la formation, sensibilisation, etc. Par rapport à la connaissance
sur l'environnement, plus de la moitié des enquêtés (55,7%)
à Bunia ont une connaissance contre 44,3% tandis qu'à Mongbwalu
59,4% n'en connaissent pas contre 40,6%. Par contre, à Kasenyi la
minorité de 24,4% a une connaissance sur l'environnement contre
75,6%.
On constate dans la figure 13 que dans tous les trois sites
plus de la moitié des enquêtés ne sont pas informés
sur les problèmes environnementaux. A Bunia, 51,14% ne possèdent
pas cette information contre 48,86% tandis qu'à Mongbwalu 67,19% n'ont
pas accès contre 32,81%. Par contre, à Kasenyi la majorité
(96,15%) n'en possède pas contre qu'une minorité de 3,85% qui en
possède. Ici les sources de l'information sont variées entre les
médias, les études et le savoir individuel. Concernant la
connaissance sur les problèmes environnementaux, la minorité
connait les problèmes environnementaux à Mongbwalu et Kasenyi
tandis qu'à Bunia, plus de la moitié maitrisent les
problèmes liés à l'environnement.
Par rapport à la typologie de représentation de
l'environnement, la majorité des enquêtés (54,84%)
assimilent l'environnement à la nature, une portion aussi
considérable des interrogés l'assimile aux forêts (17,74%)
et à l'eau (14,52%). Tandis qu'à Mongbwalu, 68,75% des
répondants assimilent l'environnement à la nature, suivi des
arbres (21,88%) et une proportion faible (6,25%) représente
l'environnement comme étant les forêts. Par contre, à
Kasenyi la représentation tombe sur le lac (64,29%), suivi des
forêts (35,71%) et vient à la troisième position la maison
(21,43%) comme une représentation.
Les problèmes environnementaux à Bunia sont
perçus de la manière suivante par ordre de plus fréquent
parmi les interrogés : les déchets (43,14%), la
déforestation ou dégradation de la forêt (33,33%) et le
manque d'hygiène et assainissement (27,45%). D'autres problèmes
environnementaux perçus sont moins considérables dans la figure
20. Tandis qu'à Mongbwalu, la perception réside autour des
déchets (30%), manque d'hygiène et assainissement (25%) et 25% de
la déforestation, suivi respectivement de 15% de la pollution de l'air
et érosion. Par contre à Kasenyi, 53% des interrogés
répondants assimilent les problèmes environnementaux à la
disparition ou diminution des poissons dans le lac, ensuite vient la
déforestation et les déchets (29%). Les causes sont multiples
selon le type des problèmes liés à l'environnement.
Les interrogés de Bunia et Kasenyi reconnaissent en
grande partie que la responsabilité des problèmes
environnementaux revient au gouvernement tant national que local ; tandis
qu'à Mongbwalu la population déclare qu'elle est elle-même
à la base de ces problèmes qui guettent l'environnement. En
deuxième position, la responsabilité est partagée entre la
population et le gouvernement.
Ainsi, dans l'ensemble, les résultats
révèlent que la population de l'Ituri n'est pas tellement
sensible aux problèmes environnementaux rencontrés. Car, elle
n'identifie pas de façon succincte la présence des
problèmes environnementaux. La perception de problèmes
environnementaux par la population iturienne n'est pas entièrement
positive et/ou visible du fait que les répondants à la question 8
(annexe I) très minimes par rapport au total des interrogés.
Enfin, on observe que la population de l'Ituri n'a pas assez suffisamment de
connaissance en matière de l'environnement suite au manque
d'information.
En somme, quelques propositions pour développer
l'éducation à l'environnement pour un développement
durable : une stratégie d'action pour l'Ituri.
Pour tenir compte d'une part de l'urgence à engager des
actions ambitieuses, mais s'appuyant sur l'existant, et d'autre part de la
nécessité de prendre du recul pour définir une
stratégie adaptée d'éducation globale au
développement durable, une démarche en deux temps semble logique
pour ce modeste travail :
Ø A court terme : mettre en place un plan national
d'action pour une éducation généralisée à
l'environnement dans une perspective de développement durable
Ø A moyen terme : définir une
stratégie d'éducation globale au développement durable
pour le système éducatif.
a) A court terme : mettre en place un plan national
d'action pour une éducation généralisée à
l'environnement dans une perspective de développement durable
Ø Quelques objectifs clairs et ambitieux :
v Il ne s'agirait pas de créer une nouvelle discipline,
pas plus que de nouveaux dispositifs, mais de définir, dans le
système éducatif, un domaine « environnement » comme
on le fait pour la citoyenneté.
v Une véritable éducation à
l'environnement devrait être :
· généralisée, ce qui implique la
redéfinition d'une politique nationale fixant des objectifs de contenu,
de méthode et de comportement en vue de l'acquisition progressive d'une
« culture de l'environnement dans la perspective d'un développement
durable » ;
· ancrée dans les territoires, afin de s'appuyer
sur les problématiques et les compétences locales ;
· transversale et interdisciplinaire, reliée
également à l'éducation à la citoyenneté,
à la santé, aux risques et à la
sécurité ;
· progressive et cohérente, à chaque niveau
d'enseignement comme sur l'ensemble de la scolarité primaire et
secondaire.
v Le nécessaire équilibre entre instruction et
éducation impliquerait :
o d'établir une cohérence interne à
chaque discipline :
o d'identifier les éléments de cohérence
entre les disciplines :
o de clarifier et de renforcer la place de l'éducation
à l'environnement dans tous les dispositifs, spécifiques ou non,
suscitant une démarche de projet.
v Il faudrait mettre en cohérence les ressources, et
développer, structurer, gérer les partenariats, tout en
préservant la liberté d'initiative.
Ø Un plan national d'action devrait reposer sur :
v la mise en place, au plus haut niveau du ministère,
d'un comité de pilotage ayant pour missions :
· de mettre en oeuvre les orientations de la politique
nationale en matière d'environnement et d'en assurer le suivi ;
· de prendre des initiatives pour refonder la politique
nationale, notamment en organisant des grands colloques scientifiques,
didactiques et pédagogiques.
Ce comité pourrait regrouper des responsables et des
acteurs environnementaux ainsi que des membres représentatifs des
différents partenariats. Il devrait aussi travailler en relation avec
les autres ministères et les structures interministérielles ;
· une relecture des programmes, pour mieux cerner et
valoriser les points de convergence entre les disciplines aux différents
niveaux d'enseignement ;
· la publication d'un nouveau texte officiel explicitant
la politique nationale ;
· la remobilisation de l'ensemble des acteurs du monde
éducatif autour de ce projet : universitaires, corps d'inspection,
structures de formation, services du ministère, réseaux
environnementaux, structures partenariales ;
· une charte nationale du partenariat rassemblant, autour
des grands objectifs éducatifs, les principaux partenaires à
l'échelon national ;
· l'organisation d'un réseau national de
coordination et de gestion des ressources susceptible de les
fédérer, de les faire connaître, et d'orienter la politique
nationale de publication ;
· la mise en place d'un plan national de formation de
personnel, volet essentiel et condition absolue de la réussite.
Ø Les plans d'action académiques, relais de la
politique nationale :
v L'échelon académique est le mieux
adapté à la mise en place d'une politique
déconcentrée. Un plan d'action académique pourrait
être défini par les universités, en concertation avec les
représentants des autres ministères et les principaux partenaires
régionaux.
v La réussite du plan d'action académique
suppose la mise en place d'une structure directement rattachée au
recteur :
· un délégué académique
à l'éducation à l'environnement et au développement
durable pourrait être chargé de la mise en oeuvre et du suivi de
la politique académique. Travaillant en liaison directe avec le
comité national de pilotage, il assurerait notamment le lien entre tous
les acteurs régionaux ;
· un observatoire ou un comité académique,
composé des principaux acteurs de l'éducation nationale et des
partenaires régionaux.
b) A moyen terme : définir une stratégie
d'éducation globale au développement durable pour le
système éducatif
Ø Le concept de développement durable, qui
associe des facteurs économiques, sociaux et environnementaux,
s'avère beaucoup plus large et complexe que celui d'environnement. C'est
un domaine que l'école a peu exploré. Le terme même
n'apparaît pratiquement pas dans les programmes ou les dispositifs,
même si un nombre appréciable de thèmes ou de questions
traitées aux différents niveaux d'enseignement relèvent
d'une logique de développement durable.
Ø Une réflexion de fond et un travail
exploratoire restent à conduire pour inscrire l'éducation au
développement durable parmi les axes transversaux majeurs de
l'éducation nationale.
Ø Cette réflexion doit conduire :
v à cerner et clarifier le concept de
développement durable dans sa richesse et sa Complexité ;
v à définir l'ensemble des composantes qui
devront être prises en compte par le système éducatif pour
les insérer dans les programmes et les dispositifs.
Ø L'objectif est d'une grande ambition car il s'inscrit
dans un véritable projet de société nécessitant une
réflexion de fond qui devrait être entamée rapidement pour
arriver à la connaissance de l'environnement, à l'identification
des problèmes environnementaux en vue d'une gestion rationnelle des
ressources naturelles en Ituri.
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Cas-Cas (département de Podor), Mémoire de Maitrise en
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sur l'éducation relative à l'environnement : Tbilissi
(Géorgie), 14-26 octobre, Rapport final, Unesco, Paris,
176 pages.
Annexes
Annexe I : Questionnaire
d'enquête
1) Sexe : Masculin ou Féminin
2) Quel âge
avez-vous ?....................................................................................................
3) Quelle profession
exercez-vous ?.................................................................................
4) Quel est votre niveau
d'étude ?...................................................................................
5) a) Etes-vous informé sur l'environnement ? Si
oui, par quel moyen ? ..................
b) Avez-vous une connaissance sur l'environnement ?
...................................
6) Qu'est-ce l'environnement selon vous ? Quand on vous
parle de l'environnement, qu'est-ce qu'il vous vient à l'esprit d'une
façon générale ?..............................
Y'a-t-il autre
chose ?............................................................................
7) a) Etes-vous informé sur les problèmes
environnementaux ? Si oui, par quel moyen ?
.....................................................................................................
b) Avez-vous des connaissances sur les problèmes
environnementaux ? ..............
8) Existe-t-il un problème environnemental dans votre
milieu ? si oui, lequel ? ......
.....................................................................................................
9) Quelles sont les causes de ces problèmes
environnementaux ? .................................
.......................................................................................................
10) Quelle est votre attitude face à ces
problèmes ?..........................................
......................................................................................................
11) Que faites-vous pour diminuer ces problèmes ?
...........................................
12) Quelles sont vos actions (activités) qui ont plus
d'impacts sur l'environnement ?
................................................................................................................
13) Comment favorisez-vous les pratiques en faveur de
l'environnement ?
............................................................................................................
14) Estce que sentez-vous responsable du
phénomène ? Ou est-ce que c'est par exemple plutôt au
gouvernement de faire quelque chose ?................................
15) Quelles stratégies pouvez-vous suggérer pour
palier à ces problèmes environnementaux en vue d'une gestion
durable et rationnelle des ressources naturelles de l'Ituri ? Ou Quelles
solutions proposeriez-vous pour palier aux problèmes de
l'environnement ?.............................................................
Annexe II :
Caractérisations des représentations-types de l'environnement
chez la population de l'Ituri (Bunia, Mongbwalu et Kasenyi) selon le
modèle de Lucie Sauvé (1997)
|
Environnement
|
Nature
|
Ressource
|
Problème
|
Système
|
Milieu de vie
|
Biosphère
|
Projet communautaire
|
à apprécier
à respecter
à préserver
|
à gérer
|
à résoudre
|
à comprendre pour décider
|
à connaitre
à aménager
|
à vivre ensemble et à long
terme
|
à s'engager
|
Mots-clés
|
Bunia
|
Nature ; Arbres ; Animaux ;
|
L'eau, l'air, le sol, ... ; Forêt (exploitation)
|
Pollution ; Erosion ; risques ;
Déchets ;
|
Ecosystème ; marécages ;
|
Maison, chambre, quartier, ville ; Tout autour de
nous ; Marché ;
|
Terre
|
Taxe ; Propriété de la ville ; Tout
projet ; Route ;
|
Mongbwalu
|
Nature ; Arbres ;
Espaces ; l'homme ;
|
Forêt (exploitation) ; matières
premières ;
|
Pollution ; Erosion ; déchets ;
|
Ecosystème ;
|
Maison ;
|
Terre
|
Taxe ;
|
Kasenyi
|
Nature ; Arbres ; Animaux ;
Espaces ; l'homme ;
|
Lac ; pâturage ; Forêt
(exploitation) ; poissons ;
|
Pollution de l'eau ; Erosion ;
Déchets ;
|
Ecosystème ;
Cour de l'école
|
Maison, chambre, quartier ;
|
Terre
|
Instrument de pêche ; taxe
|
Images mentales
|
Bunia
|
Forêt ; Montagnes ;
Végétation ; Sol ; l'homme ;
|
Marécages ; Réserve naturelle ; Source
d'eau ; poubelles (déchetteries)
|
Manque de poubelles ; Modification
d'écosystèmes ; Manque de plan urbanistique ; manque
d'eau ;
|
Développement du milieu ; Source d'eau ;
Ville ;
|
Hôpitaux ; quartier ;
|
-
|
Hygiène et assainissement ; Esthétique en
ville ; Electricité en ville ;
|
Mongbwalu
|
Forêt ; les herbes ;
Végétation ; Sol ; l'homme ;
|
L'or ; Réserve naturelle ; champ ;
poubelles (déchetteries)
|
Manque de poubelles ; toilette ; manque d'eau ;
|
Développement du milieu ;
|
-
|
Biosphère en soit
|
Hygiène et assainissement ; objets artistiques
|
Kasenyi
|
Forêt ; les herbes ;
Végétation ; Sol ; rivière ;
|
Exploitation des ressources halieutiques ; ressources
naturelles champ ; poubelles (déchetteries)
|
Manque de poubelles ; toilette ; manque d'eau ;
|
Développement du milieu ;
|
-
|
Biosphère en soit
|
Jardin
|
Problème identifié
|
L'homme s'est dissocié de la nature dont il fait pourtant
partie intégrante.
|
Les ressources sont limitées et se dégradent ;
l'homme fait l'usage abusif des ressources.
|
L'activité humaine a des impacts sur
l'environnement ; la santé et même la survie sont
menacées.
|
La réalité est appréhendée de
façon morcelée, sans prendre en compte le réseau des
relations entre les éléments de l'environnement et sans vision
d'ensemble des problématiques.
|
Les gens utilisent le milieu de vie comme des résidents et
non comme des habitants ; il n'y a pas de sentiment d'appartenance au
milieu de vie
|
Il y a un manque de vision macroscopique des
réalités environnementales ; les hommes ne sont pas
solidaires entre eux dans l'exploitation des ressources planétaires.
|
Les gens sont individualistes ; il y a un manque
d'engagement dans la communauté.
|
Valeurs privilégiées
|
Valeur intrinsèque de la nature ;
appréciation, amour, respect.
|
Conservation, rationalité (usage rationnel),
économie, développement durable, partage équitable.
|
Responsabilité, autonomie, créativité et
pragmatisme.
|
La diversité et la complexité, l'équilibre
dynamique, la rigueur de l'analyse
|
L'appartenance, l'esthétique, le confort, la
convivialité.
|
La conscience planétaire, la globalité et la
solidarité
|
L'engagement, le collectif, l'esprit critique, l'autonomie et la
coopération.
|
composantes de l'environnement explicitées
|
L'éthique est biocentrique
|
L'éthique est anthropocentri-que
|
L'éthique est généralement
anthropocentri-que
|
Il s'agit de l'éthique scientifique
|
L'éthique est généralement
anthropocentri-que
|
L'éthique est souvent ecocentrique
|
L'éthique est ecosociocentri-que
|
Visée ERE
|
Renouer des liens avec la nature, dont nous sommes partie
intégrante ; développer une sensibilité, un sentiment
d'appartenance au milieu naturel
|
Apprendre à gérer l'environnement vers un
développement durable, le partage équitable pour un avenir
viable.
|
Développer des compétences en matière de
résolution de problèmes ; adopter des comportements
responsables.
|
Développer la pensée systémique, pour une
pensée globale vers des prises de décisions
éclairées.
|
Redécouvrir son
milieu de vie ; développer un
sentiment
d'appartenance à ce
milieu
|
Développer une
vision macro-
environnementale ; développer une
conscience plané-
taire, de type
développemental
ou cosmique
|
Développer la
praxis (action/
réflexion) ; stimuler l'esprit
critique ; valoriser
l'exercice de la
démocratie et
le travail
coopératif
|
Stratégies ERE
|
Pour une nature-cathédrale, qu'on admire, respecte :
visite
d'interprétation ; Pour une nature-
utérus, dans
laquelle il faut
entrer, par laquelle
il faut renaître :
l'immersion en
milieu naturel
|
Campagnes
d'économie ; incitation à la
récupération et au
recyclage ; audit environnemental du milieu
de vie.
|
Démarche de
résolution de
problèmes ; études de cas.
|
Analyse de
situations environnementales avec une approche
systémique ; exercice de prise
de décision
|
Etude de milieu ; itinéraire-
interprétation
environnementale
|
Discussion de
groupe sur un
problème macro-écologique ; audit des produits
de consommation quant à leur provenance, leur
transport et l'implication sociale de leur production ;
|
la recherche-action ; la pédagogie de
projets ; le forum
environnemental
|
Actions
|
· Réintégration de la nature dans son
milieu:
plantation d'arbres,
verdissement de
la cour d'école,
aménagement
des parcs
urbains, etc.
· adoption ou
promotion du
loisir plein air et
de l'écotourisme
à impact minimal
· préservation des sites naturels
|
· contrôle des
prélèvements
· économie des
ressources
· réduction,
récupération,
réutilisation,
recyclage
· mise au point de
technologies
appropriées
|
· projet de
résolution de
problème
· nettoyage des
berges, restauration
d'écosystèmes
· lobbying
|
· étude des
systèmes environnementaux
(ou socio-environnementaux)
|
· campagnes de
propreté,
d'embellissement
· jardinage
écologique
· projets
d'aménagement
|
· coopération
internationale
· mouvements de
solidarité internationale
· lobby ou boycott
international
· événements
visant à valoriser l'interculturalisme
environnemental
|
· projet
communautaire
· enquête
collective
· débat
démocratique
|
|