II.1.3. LES GROUPEMENTS ET
COMITÉS VILLAGEOIS DE SURVEILLANCE.
Les actions menées au sein et autour des zones de mise
en défens obéissent aux principes généraux du
PCGRN. Elles sont centrées sur le renforcement des capacités
locales de gestion des sociétés récipiendaires. Elles
accompagnent la structuration et le renforcement de l'ILOD dans la gestion des
ressources naturelles à travers un processus de concertation locale. Le
concept d'ILOD qui a progressivement vu le jour à travers cette
expérience de gestion locale des ressources naturelles s'appuie
essentiellement sur trois (3) actions:
- Renforcer les capacités des organisations de gestion
existantes (organisation d'usagers, autorités coutumières),
améliorer leurs capacités et leur efficacité en
évitant de susciter la création de structures nouvelles trop
dépendantes du projet ;
- Promouvoir le dialogue et la négociation entre les
différentes catégories d'usagers pour que les actions
menées conduisent au renforcement de liens entre les
communautés ;
- Favoriser un apprentissage progressif de nouvelles
modalités de fonctionnement et de prise de décision au niveau des
organisations locales existantes (processus permanent d'orientation,
décision, évaluation, révolution) ;
Un tel processus de concentration ouvert aux acteurs locaux
aboutit à l'élaboration ou l'ajustement des règles
communautaires de gestion qui peuvent être formalisées dans le
cadre de la charte communautaire permettant une vision globale des ressources
floristique, ichtyologique et faunique dans les deux Lacs. La charte
intercommunautaire confirme ou redéfinit les règles de gestion et
d'usage des ressources naturelles. Elle précise les modalités de
contrôle de médiation ou de sanction. Un projet de charte a
été élaboré par les leaders locaux, sur la base de
diagnostic issus de travaux en assemblée des instances concernés,
auxquels ont participé des agents de l'environnement.
Ce projet a été affirmé puis discuter
à la base des assemblées villageoises, des organisations
existantes, des autorités locales (chefs de cantons, sous-préfet
et Chefs de services techniques de l'administration). Le texte de la charte a
été ensuite validé et signé par les
différentes acteurs au niveau local, en présence des
autorités préfectorales qu'en reconnaissant les engagements.
Cependant, cette reconnaissance n'a pas d'implication juridique, la charte
intercommunautaire constitue donc un document de référence qui
scelle les engagements des acteurs locaux pour une gestion plus viable du
patrimoine naturel de leur terroir. Elle est reconnue par l'autorité
préfectorale et sa durée est de plusieurs années (3
à 5 ans).
Il apparaît clairement que les groupements et les
comités villageois de surveillance manifestent une volonté
d'optimiser les rendements de la pêche en protégeant les
ressources halieutiques et les habitats naturels. Cette volonté est
démontrée par le respect scrupuleux des textes en vigueur et de
la durée du temps à mettre avant d'en autoriser les
prélèvements l'ichtyo faune. Habituellement, cette durée
est prévue pour 18 mois, et permet aux groupements villageois de gagner
assez d'argent lors des prélèvements d'où la tradition de
ces fonds dans les réalisations de certaines activités telles que
les constructions des salles de classe, de centre de santé,
l'aménagement des pistes cotonnières etc.
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