UNIVERSITE DE YAOUNDE II - SOA THE UNIVERSITY OF
YAOUNDE II - SOA
FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE
GESTION
UNITE DE FORMATION DOCTORALE
« GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE»
BP: 1365 Yaoundé - Cameroun
Tel. (237) 22 21 34 41 / Fax: (237) 22 23 79 12
www.univ-yde2.org
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT
DOCTORATE SCHOOL UNIT
«GOVERNANCE AND
ECONOMIC
DEVELOPPEMENT »
PO BOX: 1365 Yaoundé - Cameroon
Tél. :
(237) 22 06 26 98 / Fax (237) 22 23 84 28
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« ECONOMIE DU TERRITOIRE
MASTER II EN SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION
ET DE LA DECENTRALISATION
»
THEME DE RECHERCHE :
TERRITORIALE DES ENTREPRIS
GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE
VILLE DE DOUALA
ES
:
CAS DE
LA
Mémoire présenté et soutenu
publiquement en vue de l'obtention du
Diplôme de MASTER II en Sciences
Economiques
Spécialité: Economie Territoriale et de la
Décentralisation
Par :
PEGUI YANNICK FELIX
(Maître ès Sciences Economiques) Option :
Economie Publique
Sous la direction de : Pr. FAMBON
SAMUEL
Année académique
2011-2012
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques i
AVERTISSEMENT
L'Université de Yaoundé II-Soa et la Faculté
des Sciences Economiques et de Gestion
n'entendent donner aucune approbation, ni improbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions sont
considérées comme propres à son auteur.
WARNING
The University of Yaoundé II-Soa and the Faculty of
Economics and Management will not
give their approval or rejection on opinions contained in this
document. These opinions should be considered as his author owner.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
DEDICACE
A mes parents ;
A la grande famille KOMGUEM ;
A mon pays le Cameroun.
peur de
distanc
« Celui
qui
|
cherche ne saura
|
|
la marche
ni, à fortio
|
à parcourir,
»
|
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
ii
Proverbe DOUALA
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
iii
REMERCIEMENTS
« L'honnêteté envers soi-même exige
de l'Homme la reconnaissance d'un bien fait. »
Je voudrais d'abord remercier le Père Céleste,
pour la force, la santé, le courage, la bénédiction et
l'intelligence qu'il m'accorde au quotidien.
Parce que ce mémoire constitue un accomplissement, et
parce qu'il n'aurait, sans doute, jamais vu le jour sans le soutien de ceux qui
m'ont accompagné, je me dois de les remercier sincèrement.
Je souhaite tout d'abord exprimer ma profonde gratitude
à mon directeur de recherche : le professeur FAMBON Samuel qui,
nonobstant les contraintes inhérentes à ses multiples
occupations, a joué un rôle primordial dans la réalisation
de ce travail. Je le remercie pour l'honneur qu'il a fait de diriger ce
travail, pour la confiance qu'il m'a accordé, sa disponibilité,
les orientations et les conseils qu'il a su me prodiguer pour la voie que j'ai
décidé d'emprunter, quoiqu'il me reste pas mal de chemin à
parcourir dans cette direction. Qu'il trouve ici l'expression de mon profond
respect.
Je voudrais ensuite adresser ma franche gratitude au
professeur Jean Roger ESSOMBE EDIMO, coordonnateur du Master II «
Economie du Territoire et de la Décentralisation
», ainsi qu'a tous les enseignants et étudiants de la
1ère promotion de ce Master, pour leur gentillesse et leur
collaboration. Ils m'ont donné, chacun dans leur domaine, des conseils
et des encouragements aux moments opportuns. Un merci particulier aux
professeurs Claude COURLET de l'Université Pierre
Mendès-France (Grenoble II) et Gioacchino GAROFOLI de
l'Université d'Insubria (Italie) pour leurs séminaires de
formation qui nous ont été d'une importance capitale.
Ma gratitude va également à l' endroit du
Dr. DJATCHO Donald pour l'intérêt qu'il a bien voulu
porter à ce travail. Je suis reconnaissant pour toutes ses critiques et
suggestions qui m'ont permis d'avancer et d'améliorer mon travail.
Il va de soi que les membres de ma famille figurent parmi ceux
envers lesquels je suis le plus reconnaissant. Que dire de mes parents
monsieur NOUKUI Joseph, maman NOUMBISSI Elise, de mes oncles,
tantes, cousins et cousines si ce n'est qu'ils comptent
énormément pour moi et que rien de tout cela n'aurait pu voir le
jour sans eux.
Un merci particulier à Mathieu TACHENANG et Raymond
MEUDI pour leurs multiples soutiens et encouragements tout au long de ces
années d'études. Un simple « Merci » est bien trop
faible pour qualifier tout le respect et l'amour que j'ai pour eux.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Je tire la révérence à tous ceux qui de
près ou de loin m'ont apporté leur soutien ou m'ont fait part de
leurs encouragements. Plus particulièrement, mes chers amis et grand
frère Michel KUATE, Landry BIKAI, NYEMB PAGBE Rémy, avec qui j'ai
passé d'excellents moments sur le plan académique. Un clin d'oeil
particulier à tous mes frères et soeurs pour leur amour
immense.
Mon parcours a été enrichi par des rencontres
extraordinaires avec des hommes d'exception : Mr Landry NOUTCHANG directeur des
études et des projets à la Chambre de Commerce, de l'Industrie,
de Mines et de l'Artisanat (CCIMA) et Mr EKOA Mbarga Jean Marc
sous-préfet de Douala 1er, leur sens de l'écoute et
leurs conseils m'ont marqué lors de mes enquêtes à Douala,
les journées du 26 et 27 Novembre 2012 ne seront jamais oubliée.
Mon respect pour eux est profond et mes souvenirs sont gigantesques.
Je remercie les responsables des organismes publics et
privés de la ville de Douala qui n'ont pas hésité à
me fournir des éléments d'informations nécessaires pour la
réalisation de ce travail Je retiens ici : Mr. EOUSSA Leonard et Mr.
BELIBI Henri Wilde, respectivement responsable développement local et
chargé d'études et des projets à l'Agence de
Développement de Douala. Ma gratitude va également à
l'endroit de Mr. Joseph Rodolphe BIPOUPOUTH et Mr. ENUMEDI Gabriel Alexis,
respectivement délégué départementale du Wouri et
délégué régional du littorale pour le
Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et
de l'Artisanat et coordonnateur du Centre de Formalité de
Création des Entreprises.
La liste ne pouvant être exhaustive, je remercie toutes
les personnes qui, par leurs multiples conseils et soutiens, ont
été chacune une valeur supplémentaire à ce travail.
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la
réussite de ce travail, que le DIEU Tout Puissant leur apporte sa
bénédiction.
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
iv
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
V
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT / WARNING i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS .iii
SOMMAIRE v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS .ix
RESUME xi
ABSTRACT . xii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE
TERRITORIALE DES ENTREPRISES : APPROCHE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL .11
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 12
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE
TERRITORIALE....13
INTRODUCTION DU CHAPITRE I 13
SECTION I : L'ATTRACTIVITE
TERRITORIALE : FONDEMENTS THEORIQUES ET
INDICATEURS DE MESURE 14
SECTION II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE LOCALISATION
23
CONCLUSION DU CHAPITRE I 29
CHAPITRE II : ROLE DE LA
GOUVERNANCE LOCALE DANS LA
CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA
30
INTRODUCTION DU CHAPITRE II 30
SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA
GOUVERNANCE
LOCALE .31
SECTION II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE
LOCALE ET DES
AUTRES FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA 38
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
vi
CONCLUSION DU CHAPITRE II .54
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 55
DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE
L'ATTRACTIVITE
DES ENTREPRISES A DOUALA .56
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 57
CHAPITRE III :
L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA :
DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE 58
INTRODUCTION DU CHAPITRE III 58
SECTION I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS D'ENTREPRISES
A
DOUALA 59
SECTION II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES
ENTREPRISES A DOUALA :
UN ESSAIS DE MODELISATION ECONOMETRIQUE 66
CONCLUSION DU CHAPITRE III 81
CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE
DOUALA 82
INTRODUCTION DU CHAPITRE IV .82
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE 83
SECTION II : QUELQUES PERSPECTIVES ENVISAGEABLES POUR LE
RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA 89
CONCLUSION DU CHAPITRE IV 95
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE .96
CONCLUSION GENERALE ..97
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..101
TABLE DES ANNEXES 106
TABLE DES MATIERES ..119
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
vii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
A2D : Agence de Développement de
Douala
ADF : Augmented Dickey-Fuller
API : Agence de Promotion des
Investissements
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
BOT : Build, Operate and Transfer
BUCREP : Bureau Central des Recensements et
des Etudes de la Population
CCIMA : Chambre de Commerce, d'industrie, des
Mines et de l'Artisanat
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CFCE : Centre de Formalités de
Création d'Entreprise
CL : Collectivité Locale
CUD : Communauté Urbaine de Douala
DATAR : Délégation à
l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale
DEFI : Direction des Affaires Economiques et
Financières
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
ECAM : Enquête Camerounaise
Auprès des Ménages
EI : Entreprises Individuelles
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FENAP : Fédération Nationale
des Associations de PME
FNE : Fonds National de l'Emploi
GE : Grandes Entreprises
GICAM : Groupement Inter-patronal du
Cameroun
IDE : Investissement Direct Etranger
INS : Institut National de la Statistique
IPC : Indice des Perceptions de la
Corruption
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MCG : Moindres carrés
généralisés
ME : Moyennes Entreprises
NEG : Nouvelle Economie
Géographique
NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
O.S.E.E.D : Observatoire de la Statistique et
des Etudes Economiques de Douala
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
viii
PACD/PME : Programme d'Appui à la
Compétitivité des Petites et Moyennes Entreprises
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PE : Petites Entreprises
PIB : Produit Intérieur Brut
PLB : Produit Local Brut
PME : Petites et Moyennes entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PRO-PME : Projet de Renforcement
Organisés des Petites et Moyennes Entreprises
RCA : République Centrafricaine
RERU : Revue d'Economie Régionale et
Urbaine
RGE : Recensement Général des
Entreprises
RGPH : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
SA : Société Anonyme
SARL : Société à
Responsabilité Limitée
SARLU : Société à
Responsabilité Limitée Unipersonnelle
SPL : Systèmes Productifs
Localisés
SYNDUSTRICAM : Syndicat des Industriels du
Cameroun
TIC : Technologies de l'Information et de la
Communication
TPE : Très Petites Entreprises
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
ix
TABLE DES ILLUSTRATIONS
1- LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Les 10 critères
d'attractivité de la Banque Mondiale 21
Tableau 2: Quelques baromètres de
l'attractivité territoriale 22
Tableau 3 : Les interactions entre entreprise
et territoire au cours du processus de localisation 28
Tableau 4 : relations entre la CUD et les
entreprises de Douala 42
Tableau 5: relations fonctionnelles entre
l'A2D et les entreprises à Douala 43
Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs de
ménage selon le quintile de dépense du niveau de
vie à Douala
|
.52
|
Tableau 7 : Répartition des entreprises
et établissements par arrondissement
|
..64
|
Tableau 8 : indice de localisation des
activités économiques dans la ville de Douala
|
..65
|
Tableau 9 : les variables explicatives
retenues dans le modèle d'explication de l'attractivité des
entreprises à Douala, leurs abréviations, leurs
signes et leurs sources
|
75
|
Tableau 10 : résultat des tests de
stationnarité sur les variables
|
78
|
Tableau 11 : statistiques descriptives des
variables du modèle
|
79
|
Tableau 12 : résultat de l'estimation des
paramètres du modèle par les MCO
|
..83
|
Tableau 13 : résultats du test
d'hétéroscédasticité (Breusch-Pagan)
|
.84
|
Tableau 14 : test d'auto corrélation des
erreurs (Breusch-Godfrey)
|
.85
|
2- LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : entreprises et relation avec
les institutions formelles et informelles à Douala 41
Graphique 2 : évolution des
créations d'entreprises à Douala de 1994 à 2009 .50
Graphique 3: Distribution (en%) des
ménages à Douala selon l'âge et le sexe du chef de
ménage 52
Graphique 4 : répartition des
entreprises au Cameroun par région (en %) 59
Graphique 5 : Répartition des
entreprises dans la ville de Douala selon la date de création 61
Graphique 6 : Nombre d'entreprises
installées à Douala selon leur âge . 61
Graphique 7: Répartition des
entreprises de Douala par secteur d'activité .....62
Graphique 8 : typologie des entreprises
installées à Douala .63
Graphique 9: évolution annuelle des
créations d'entreprises à Douala, période 1996-2009 67
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
x
Graphique 10 : évolution des indicateurs
de la gouvernance locale, période 1996-2009 .69
Graphique 11: évolution du score du
Cameroun pour l'indicateur stabilité politique, 1996 à
2009 .70
Graphique 12: évolution du
score du Cameroun dans le rapport sur l'indice des perceptions de la
corruption, période 1996-2009 71
Graphique 13:
évolution du score du Cameroun pour l'indicateur «
qualité du cadre
réglementaire », période 1996 à 2009
.71
Graphique 14 : évolution du taux de croissance
annuel du produit local brut (PLB) de Douala,
période 1996 à 2009 72
Graphique 15: évolution du taux de
croissance du PLB/habitant/an, période 1996 à 2009 .73
Graphique 16 : évolution annuelle du taux
de croissance démographique de la ville de Douala,
période 1994 à 2009 73
Graphique 17 : évolution annuelle du taux
d'alphabétisation dans la ville de Douala .74
3- LISTE DES SCHEMAS
Schémas 1 :
Complémentarité entre trois approches de l'attractivité
territoriale ..18
Schémas 2 : le marché de
localisation des activités économiques ....23
Schéma 3: caractérisation du
rôle des collectivités locales dans l'animation économique
36
4- LISTE DES CARTES
Carte 1 : quelques axes routiers
réfectionnés à Douala depuis 2001 et nouvelles zones
d'activités
implantées 47
5- LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : les facteurs clés de
succès de la « Sillicon Valley » 94
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
xi
RESUME
Ce travail constitue une contribution aux recherches sur les
déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de
Douala. En effet, la compétition à laquelle se livrent les
territoires pour attirer et retenir les entreprises suppose de disposer d'une
organisation territoriale efficace, présentant des avantages de
localisation pour les entreprises. Ce qui soulève le problème de
la gouvernance et de l'aménagement des territoires dans le contexte de
renforcement de l'attractivité territoriale. En s'inscrivant dans le
cadre d'analyse théorique de l'économie industrielle et de
l'économie territoriale, cette étude propose une analyse de la
relation entre la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité
territoriale des entreprises. A Douala, la dynamique de la gouvernance locale
peut être perçue à travers la qualité de la
régulation publique et privée, mais aussi à travers la
présence de multiples institutions (formelles et informelles) qui
structurent le tissu économique Doualais. A partir de nos
développements théoriques et empiriques, la gouvernance locale
est mise en exergue comme un facteur déterminant de
l'attractivité des entreprises dans la ville de Douala. Bien plus,
l'estimation de notre équation des déterminants de
l'attractivité à l'aide des Moindres Carrés Ordinaires
(MCO) révèle des relations positives entre l'évolution des
créations d'entreprises dans la ville de Douala et les facteurs de la
gouvernance d'une part et certains facteurs d'ordres socioéconomiques
d'autre part au cours de la période 19962009.
Toutefois, au moment où les régions du monde se
font de plus en plus concurrence pour l'attraction des entreprises, les
autorités publiques et privées locales de la ville de Douala
devront mener des politiques adéquates allant dans le sens de
l'assainissement du climat des affaires et l'amélioration de
l'environnement des entreprises, notamment pour davantage attirer sur leur
territoire les entreprises afin de palier aux problèmes de
chômage, mais aussi afin de renforcer la croissance économique
locale. Les stratégies à déployer ici passent
nécessairement par la construction / réhabilitation des
infrastructures, l'aménagement des zones d'activités (parcs
d'entreprises, encouragement à la constitution des systèmes
productifs localisés), l'amélioration de la gouvernance urbaine
à travers le renforcement du partenariat public-privé et le
développement de la coopération intercommunale.
Mots clés : Attractivité, gouvernance
locale, territoire, Douala, entreprises.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
ABSRACT
This work constitutes a contribution to the researches on the
determinants of the attractivity
of the enterprises in Douala. Indeed, the Competition undertaken
by territories to attract and
efficient
territorial organization and presenting
maintain enterprises
supposes to have an
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
xii
advantages of localization for firms. What raises the problems of
the governance and the country
planning in the context of the territorial attractiveness
reinforcement.
|
By joining within the
|
framework of theoretical analysis of the industrial economy and
the territorial economy, this study
proposes an analysis of the relation between the dynamic of the
local governance an the territorial
attractiveness of firms. In Douala, the dynamics of the
governance can be perceived through the
quality of the public and private regulation, but also through
the presence of multiple institutions
(formal and informal) who structure the economic system. From
our theoretical and empirical developments, the local governance is put forward
like a determining factor of the attractivity of firms in the Douala city. Much
more, the econometric regression of our equation of the determinants of the
attractivity using Ordinary Least Squares (OLS) reveals positive relations
between the evolution of new business start-ups in the Douala city and the
factors of the governance and certain factors of socio-economic natures of
other share during the period 19962009.
However, at the moment or the regions of the world are made more
and more competition for
the attraction of firms, the local public and private authorities
of the Douala city will have to lead
adequate policies going in the direction of the purification of
the business climate and the
improvement of the firm's environment, in particularly to attract
more firms to their territory to
landing in the problems of unemployment and also, to strengthen
the local economic growth. The
strategies to be deployed here necessarily pass by
construction/rehabilitation of the infrastructures,
the development of business parks (parks of enterprises,
encouragement in the constitution of the
localized productive systems), the improvement of the urban
governance through the
reinforcement of the Public-Private Partnership and the
development of the inter-municipal
cooperation.
Keywords: attractivity, local governance, territory,
Douala, enterprises.
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
INTRODUCTION GENERALE
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 1
A- Contexte et justification de l'étude
La mobilité accrue des capitaux et la volatilité
des implantations des firmes entretenues par la mondialisation, conduit
aujourd'hui les territoires (pays, régions, communes...) dans un univers
fortement concurrentiel pour l'attraction des investissements. En effet, comme
les entreprises, les territoires rivalisent désormais entre eux d'une
façon de plus en plus directe, de sorte que les grandes
villes1, compte tenu de leur nature de concentration
d'externalités et de déclencheurs d'interaction et de synergies,
sont des acteurs en compétition sur la scène internationale
(Essombe Edimo, 2005).
Plongés dans cet environnement concurrentiel
prégnant, les territoires doivent en permanence travailler pour le
renouvellement de leurs avantages concurrentiels afin de distancer durablement
leurs concurrents (Pecqueur et Zimmermann, 2004). Mais aussi afin de s'inscrire
dans les « régions qui gagnent » (Benko et Lipietz,
1992), surtout au moment où la mondialisation donne un coup
d'accélérateur aux mouvements de délocalisation /
relocalisation des entreprises dans les espaces territoriaux attractifs. Pour
les territoires, c'est également une invite impérieuse à
la dynamique d'aptitude, c'est-à-dire à leur capacité
à accroitre leur potentiel de création des ressources et de
compétences organisationnelles.
L'attractivité territoriale est en effet devenue au
cours des dernières années, une question cruciale en
théorie économique et se situe aujourd'hui au coeur des
débats sur les politiques de développement. Selon Fabrice Hatem
(2004b), le concept d'attractivité se définit comme « la
capacité pour un territoire à offrir aux acteurs des conditions
qui les convainquent de localiser leurs projets sur son espace plutôt que
sur un autre ». En d'autres termes, l'attractivité territoriale se
définit comme la capacité à attirer et à retenir
les entreprises et les populations à travers l'existence de facteurs
divers qui font qu'un territoire, de par ses caractéristiques propres,
exerce un effet d'attraction plus ou moins fort sur les entreprises et les
ménages.
1 Dont on sait depuis A. Scott (2005), sont les
moteurs régionaux de la croissance mondiale.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 2
Le phénomène d'attractivité met en
situation d'un côté le territoire, et de l'autre l'entreprise. Le
premier, développant son domaine selon trois axes (économique,
social et environnemental), doit intégrer l'agent économique
final qu'est l'entreprise. Alors que le second, abordant le choix de la
localisation de ses activités, doit cerner toute «
l'épaisseur » de la donne territoriale ; cette offre territoriale,
complexe, doit rencontrer la demande (de l'entreprise) sur un marché de
projets d'implantation qui sert de révélateur pour mieux analyser
les termes de l'échange et du contrat social passé entre les deux
protagonistes. Dans un tel marché, les facteurs premiers de
l'attractivité territoriale s'analysent classiquement en facteurs
immédiatement déterminants pour l'entreprise, en
potentialité de partenariat public-privé et en capacité de
pilotage par le territoire de son développement économique.
Si les raisons poussant une entreprise à s'implanter
dans un territoire apparaissent multiples (bien qu'elles se résolvent
souvent en un « coup de coeur »), globalement, l'entreprise
recherche une offre territoriale complexe associant un site et des ressources
globales et un ensemble cohérent de services accompagnant son
implantation et ancrant cette dernière dans un principe de
durabilité. Ainsi, l'entreprise portera tout d'abord son
intérêt sur les aspects du foncier (disponibilité et prix
du terrain), la disponibilité des infrastructures de transports et de
communication, la présence d'un marché de consommation, la
disponibilité et la qualité des ressources humaines, la
disponibilité des services aux entreprises, ainsi qu'aux propositions de
« dumping fiscal ». Au rang de ces préoccupations, viennent
également les différentes externalités susceptibles
d'être mobilisées, les sous-traitances et les co-traitances
envisageables ainsi que les partenariats de production et de recherche
appliquée.
Par ailleurs, l'intérêt de l'entreprise se porte
également sur des critères moins tangibles mais qui affectent
tout aussi sûrement la durabilité de son implantation. Il s'agit
en effet de l'identité forte du territoire, la qualité de son
organisation, ses capacités sociales d'accueil, son « âme
» en quelque sorte, le climat des affaires et la capacité des
acteurs locaux à travailler ensemble (s'organiser, se coordonner,
développer des partenariats et produire des biens collectifs locaux). Ce
sont là autant de facteurs qui, dans le cadre de la dynamique de la
gouvernance économique locale, entraînent une meilleure
intégration « entreprise-territoire », gage d'une meilleure
durabilité de l'implantation des entreprises et de performance
économique pour le territoire.
En effet, les territoires sont des constructions sociales et
leurs performances dépendent
largement de la créativité et de l'innovation dans
la mise en valeur des ressources territoriales par
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 3
la société locale. Certains territoires semblent
stagner économiquement et se dépeupler tandis que d'autres plus
attractifs polarisent activités et populations. Cette divergence de
trajectoire illustre respectivement l'absence ou la présence (influence)
de dynamiques imputables aux comportements d'acteurs publics et privés
entrant ou non en synergie dans le cadre d'une gouvernance locale pour
promouvoir le développement de leur territoire commun. Il existe par la
même un lien entre la dynamique de la gouvernance locale et
l'attractivité territoriale ainsi que le montre plusieurs études
théoriques et empiriques : Sallez (1995) ; Bazin (1998) ; Guesnier
(2006).
Le concept de gouvernance locale désormais au coeur des
problématiques de développement territorial, comporte deux
dimensions proches mais distinctes. Elle s'inscrit en premier lieu, dans le
champ des sciences politiques, au renouvellement des formes et de la nature des
politiques publiques. Elle traduit également une interdépendance
entre les pouvoirs publics et les institutions associées à
l'action collective (Stoker, 1998).
En second lieu, la gouvernance locale peut se comprendre dans
une perspective plus économique, comme un système de coordination
entre des acteurs appartenant à un même territoire. En ce sens, la
gouvernance territoriale peut être définie comme « un
processus institutionnel et organisationnel de construction d'une mise en
compatibilité des différents modes de coordination entre acteurs
géographiquement proches, en vue de résoudre les problèmes
productifs des territoires » (Pecqueur, 2000). Bien plus, le rôle de
la gouvernance locale invite à passer progressivement d'une logique
concurrentielle à une logique organisationnelle des politiques locales,
ce qui s'impose de plus en plus dans le cas des politiques d'attraction des
entreprises (Bazin, 1998, op.cit).
Etant donné l'importance de l'investissement dans le
renforcement de la croissance économique et du processus de
développement, il est judicieux d'examiner dans le cadre d'un travail de
recherche en économie, les facteurs susceptibles d'expliquer
l'attractivité des territoires vis-à-vis des entreprises. C'est
dans cette perspective que nous analysons dans notre étude le lien entre
la dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises
dans la ville de Douala.
Site portuaire situé au fond du Golfe de Guinée,
Douala est la Principale porte d'entrée et premier centre
économique du Cameroun. Chef-lieu de la région du littoral et du
département du Wouri, la ville de Douala se situe en Co-capitale du
Cameroun. Elle est considérée comme le principal foyer industriel
de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 4
(CEMAC), avec sensiblement près de 65% du Produit
Intérieur Brut (PIB) national et 27,5% du Produit Intérieur Brut
sous-régional en 20052.
Avec un peu plus de 2,4 millions d'habitants en 2011, soit
environ 11% de la population du Cameroun (BUCREP, 2010), Douala concentre en
son sein une population jeune, multiculturelle, dynamique, qualifiée,
cosmopolite et indispensable au développement des entreprises. La ville
dispose également d'un tissu industriel diversifié, en expansion
et présentant un réseau permanent de sous-traitance. En outre, la
ville de Douala exerce son influence sur un périmètre de 25 000
Km2 et regorge environ 66% des entreprises du pays et près de
60% des petites et moyennes entreprises du Cameroun (INS/RGE, 2009). La ville
de Douala est par ailleurs le plus important centre décisionnel en
matière économique du pays : elle abrite la plupart des
sièges sociaux des grandes firmes nationales et multinationales et
même des entreprises publiques et parapubliques du Cameroun.
Sur le plan de la structuration spatiale des activités
économiques, la ville présente une physionomie relativement
conforme à la « théorie des places centrales3
». Avec la concentration dans ses arrondissements centraux, les
activités du tertiaire (commerces et services) notamment à Douala
I et Douala II, et la localisation des activités industrielles dans ses
arrondissements périphériques (Douala III, IV et V).
A Douala, On y retrouve de manière
générale, un contexte socioculturel propice au
développement des entreprises. Bien plus, l'ancienne ville de
Douala4 fermée au sens traditionnel a aujourd'hui disparue ;
« traduisant dans l'espace urbain actuel, l'avènement d'une
société constituée d'individus atomistiques qui
participent à sa construction à hauteur de leurs moyens (libre
entrée sur les marchés pour les consommateurs et les producteurs,
même si les marchés sont en définitive segmentés)
». Espace en équilibre, la ville de Douala est changeante, mouvante
et ses référentiels évolutifs. Et comme l'ont pensé
Lepetit et Pumain (1993), les temporalités urbaines font alors que cette
ville se trouve perpétuellement sous tension. Ses espaces centraux sont
économiquement repérables à travers les pics de rente
foncière, ou approchables par la présence des centres commerciaux
et des zones Industrielles formant l'ossature de la ville. Au regard de ces
caractéristiques, il apparaît indéniable que la ville de
Douala, dans le cadre de la globalisation, peut bénéficier de
l'interconnexion croissante des marchés en s'intégrant à
l'économie mondiale.
2 D'après les notes et statistiques de la Banque des Etats
de l'Afrique Centrale (BEAC)
3 A. Losch (1940) et W.Christaller (1933)
4 La ville de Douala il y a environs 40 ans
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 5
Mais elle devra tout de même faire face à la
concurrence des autres villes d'Afrique de l'Ouest et du Centre, même si
sa position stratégique au bord du Golfe de Guinée lui
confère des atouts certains en termes d'attraction des entreprises.
Par ailleurs, en raison de sa position historiquement
dominante dans l'économie du Cameroun, la ville de Douala a subi
très directement les effets négatifs de la fin de l'ère de
croissance du milieu des années 80, conjuguée à celle de
l'ajustement structurel de la décennie 90. Aussi, les contraintes de son
développement portuaire ou encore les dysfonctionnements et même
l'insuffisance des infrastructures et des services urbains montrent que la
ville est aujourd'hui, à une étape charnière de son
développement économique. De façon anarchique, informelle
et incontrôlée, faute de prévisions et de prospective, la
ville semble perdre la bataille de l'aménagement du territoire. Elle
devra dès lors développer de nouveaux services et de nouvelles
stratégies si elle veut demeurer attractive et tenir son rang dans la
compétitivité sous-régionale.
B- Revue de la littérature
Le phénomène d'attractivité territoriale
fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique.
Mais en réalité, il n'existe aucun cadre théorique
unifié permettant de comprendre l'ensemble des facteurs explicatifs de
l'attractivité des territoires vis-à-vis des entreprises. En
effet, la conduite des recherches sur la problématique de
l'attractivité des territoires amène les théoriciens
à soulever certains questionnements tels que : « pourquoi certaines
entreprises s'implantent-elles sur un territoire plutôt que sur un autre
? » ; « qu'est ce qui distingue un territoire d'un autre et le rend
plus attractif ? » ; « Pourquoi certains territoires
antérieurement convoités par les entreprises sont aujourd'hui en
situation de perte de leur attractivité ? » En effet, L'une des
difficultés à laquelle se trouve confrontée l'entreprise
est celle de sa localisation dans l'espace. Marshall (1890) dans ses analyses
énonce quelques approches ouvrant les voies au positionnement de
l'entreprise dans l'espace. L'auteur attribut la localisation des
activités économiques dans le temps et l'espace à trois
principaux éléments : le premier est lié aux conditions
internes de production de l'entreprise, le second tient à l'organisation
même des systèmes territoriaux de production, et le
troisième est lié aux aspects externes à l'entreprise.
Jusqu'aux années 1980, l'économie spatiale
privilégiait deux explications de la localisation
des firmes dans l'espace (Kuiper et Paelinck, 1983) : une
explication objective et une autre subjective. L'explication objective est
fondée sur les coûts (coûts de transport, coûts du
travail
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 6
et/ou du capital (terrain)), les dotations factorielles
(disponibilité du travail et de terrains), les atouts naturels du
territoire, les dotations infrastructurelles particulières, les facteurs
historiques tels qu'une concentration antérieure d'activités
productives et les incitations fiscales et financières (Meunier et
Mignolet, 2004). A ces facteurs objectifs, la théorie de
l`économie spatiale ajoute la prise en compte de critères
subjectifs liés aux comportements et à la perception de l'espace
par les investisseurs (Grewal, 1988). Depuis la fin des années 1980, on
a assisté à la multiplication des applications et à
l'utilisation de nombreux instruments d'analyse de l'attractivité
territoriale.
Ainsi, les analyses de la nouvelle économie
géographique soulignent que l'intégration internationale et le
développement des infrastructures de transport tendent à
renforcer l'importance des grandes métropoles et à intensifier
les processus de polarisation et d'attraction des activités
économiques (Krugman, 1991). Pour l'auteur, au-delà des «
avantages de première nature », les choix de localisation des
entreprises peuvent être analysés à travers le prisme de la
présence des externalités pécuniaires et les
économies d'agglomération. Par ailleurs, certaines études
empiriques portant sur l'analyse des choix de localisation des entreprises
montrent que la présence des grands marchés de consommation et la
faiblesse des coûts de production dans un territoire sont autant de
facteurs qui expliquent l'attractivité du territoire vis-à-vis
des entreprises (Mayer, Mucchielli, 1999).
Dans le même temps, on observe par ailleurs un
glissement significatif des problématiques guidant les politiques
d'attractivité. En effet, les débats théoriques tendent
à mettre davantage l'accent sur la qualité de l'organisation du
système productif local (Courlet, Pecqueur et Soulage, 1993) et la
dynamique de la régulation locale (Pépin, Grosse, Guesnier
,2002). En effet, la qualité d'organisation d'un territoire
détermine son niveau d'attractivité. Dans les analyses des
facteurs de localisation des entreprises, les théoriciens de
l'économie industrielle et territoriale prennent en compte la dimension
productive de l'ensemble des relations (marchandes et non marchandes) entre les
différents acteurs d'un territoire. Depuis, de nombreux travaux ont
essayé d'étudier les territoires en combinant logiques de
marché (avec leurs aspects économiques) et logiques territoriales
et leurs aspects extra économiques (social, culturel, politique, ...).
Influencés par les travaux de Marshall (1890) sur les "Districts
Industriels", de nombreux concepts ont ainsi fait leur apparition. Le
"District Industriel Italien" avec, Becattini (1992), Garofoli (1981)
; le "Milieu Innovateur" avec Aydalot (1985) ; la "Gouvernance
Territoriale" avec Guesnier (2006) et le "Système Productif
Localisé" avec Courlet (2001).
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ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
C- Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques 7
Problématique
Abordant la question de la qualité de l'organisation
du territoire et ses conséquences sur le développement des
activités économiques, Bazin (1998, op.cit) mettait
déjà en exergue le rôle de la gouvernance locale dans la
formulation des politiques locales d'attraction des entreprises. Dans une
contribution ultérieure, Guesnier (2006, op.cit) analysant l'influence
de la gouvernance territoriale sur la dynamique des territoires à partir
d'une étude sur 22 régions métropolitaines et 348 zones
d'emploi en France, montre en quoi la gouvernance locale alliant marketing
externe et coopération interne entre acteurs peut renforcer
l'attractivité, indispensable pour le développement durable des
territoires.
La gouvernance locale connait aujourd'hui un succès
certain sur plusieurs territoires (cas des districts industriels italiens, les
milieux innovateurs et les systèmes productifs localisés en
France...). Par ailleurs, la trajectoire de la ville de Douala ne semble-t-elle
pas dépendre d'une organisation territoriale animée par une
gouvernance mixte privée-publique partenariale ? Surtout qu'aujourd'hui,
en matière de choix des sites de localisation des entreprises, la
qualité de l'organisation territoriale est de plus en plus prise en
considération par les investisseurs. Si les facteurs
géographiques économiques et financiers ne sont pas les seuls
déterminants qui influencent les décisions d'implantation des
entreprises sur un territoire, y a-t-il pas un ensemble d'autres facteurs
territoriaux (d'ordres institutionnels, de relations sociales, de
réseaux,...) qui impactent directement le niveau d'attractivité
des entreprises dans la ville de Douala ?
Toutefois, la modélisation du phénomène
de gouvernance locale comme l'un des déterminants de
l'attractivité territoriale des entreprises reste encore un champ pas
suffisamment exploré dans la littérature économique.
Pourtant, de telles modélisations devraient permettre de chercher une
explication respectivement à la forte ou faible attractivité de
certains territoires vis-à-vis des entreprises. Ce qui nous amène
dans ce mémoire à poser la question de recherche suivante:
Dans quelle mesure la gouvernance locale influence-t-elle
l'attractivité des entreprises dans la ville Douala?
D- Objectifs de l'étude
L'objectif de cette recherche est de montrer le lien existant
entre la dynamique de la gouvernance locale et le niveau d'attractivité
des entreprises dans la ville de Douala. Il s'agit par ailleurs de montrer
qu'au delà des facteurs d'ordres économiques, financiers et
socioculturels, la gouvernance locale en instituant un cadre de
coopération et de coordination entre les acteurs
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 8
locaux, permet de créer un environnement propice au
développement des entreprises. De manière spécifique :
y' Il est question de montrer dans ce mémoire qu'un
cadre territorial favorable sur le plan institutionnel et économique est
une condition nécessaire à l'attractivité des entreprises
;
y' Aussi, ce mémoire essaye de montrer que la dynamique
de la gouvernance dans la ville de Douala explique le niveau
d'attractivité des entreprises dans cette ville.
E- Hypothèses de recherche :
Le but principal de ce travail est d'enrichir et de prolonger
les réflexions jadis proposées notamment par Essombe Edimo (2005,
2007a, 2007b.), à travers une analyse de la relation entre la
dynamique de la gouvernance locale et le niveau d'attractivité des
entreprises à Douala. Pour atteindre les objectifs suscités, nous
formulons les deux hypothèses suivantes :
+ Première hypothèse : un
cadre territorial favorable sur le plan institutionnel et économique
favorise l'attractivité des entreprises.
+ Deuxième hypothèse :
l'évolution des créations d'entreprises à Douala est
liée positivement à la dynamique de la gouvernance locale dans
cette ville.
F- Cadre méthodologique de
l'étude
La méthodologie utilisée dans ce travail fait
recours à une approche à plusieurs étapes :
> Les recherches documentaires afin d'éclairer notre
argumentaire théorique : Elles ont porté sur l'examen d'articles
et d'ouvrages sur l'économie territoriale, le développement
local, l'économie des réseaux, l'économie de
proximité, l'économie industrielle, l'économie urbaine et
la gouvernance.
> Une analyse statistique des données primaires
collectées par nous même et des données secondaires (il
s'agit des données du recensement général des
entreprises5). En effet, l'analyse statistique des données
secondaires nous a permis de capter l'évolution des créations
d'entreprises à Douala et de déduire le caractère
attractif de la ville sur la période d'étude (1996-2009). Par
contre, la perception que nous avons de l'impact des facteurs de la gouvernance
locale sur
5 Publié en 2009 par l'institut national de la
statistique (INS) du Cameroun.
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ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 9
l'attractivité des entreprises à Douala est
captée a partir des interviews6 menées auprès
de quelques responsables territoriaux (politiques, économiques et
administratifs) de la ville de Douala.
> Une estimation économétrique de la fonction
d'attractivité à partir des moindres carrés ordinaires
(MCO), à l'aide du logiciel STATA 12, pour notamment évaluer
l'influence des facteurs de la gouvernance locale sur l'évolution du
taux de création d'entreprises à Douala. Le modèle
économétrique estimé, qui établit la relation entre
l'indicateur d'attractivité (évolution annuelle du taux de
création d'entreprises à Douala de 1996 à 2009) et les
variables explicatives d'ordre institutionnelles et économiques (la
croissance économique locale, la qualité du cadre
réglementaire, la taille du marché, le taux
d'alphabétisation...), s'apparente à celui de Sallez (1995),
(Pépin, Grosse et Guesnier, 2002).
G- Intérêt de l'étude
L'intérêt de cette recherche sur le plan
scientifique est d'abord lié à sa spécificité
méthodologique, car elle inclut dans les déterminants de
l'attractivité territoriale des entreprises les facteurs de la
gouvernance, pour tenter d'expliquer l'évolution des créations
d'entreprises à Douala sur la période allant de 1996 à
2009.
Sur le plan socioéconomique, les autorités
politiques, administratives et économiques de la ville de Douala sont
les premiers types d'acteurs bénéficiant de l'avantage
stratégique que présente une étude sur les
déterminants de l'attractivité territoriale des entreprises. Dans
la mesure où les analyses développées offrent des
orientations sur les réformes managériales et
politico-économiques nécessaires à accomplir afin de
permettre à leur localité d'accroitre son potentiel
d'attractivité et de se positionner durablement sur le marché des
implantations en Afrique centrale. Aussi, une telle étude permettrait
aux entrepreneurs désireux d'investir à Douala, d'avoir une vue
suffisamment éclairée de la monographie de cette ville, ainsi que
ses potentialités socioéconomiques.
En outre, ce travail se présente comme une analyse de
l'existant et une prospection du souhaitable en matière de gouvernance
économique dans la ville de Douala. Il fournit à ce titre une
6 Voir en annexe la liste des différentes
institutions dont certains responsables ont été
interviewés. Les interviews étaient accompagnées d'un
guide d'entretien (questionnaire d'étude) préalablement
élaboré pour chaque catégorie d'acteurs.
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ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 10
base d'informations importantes pouvant servir d'outil d'aide
à la construction d'une véritable trajectoire urbaine et
industrielle de la ville de Douala.
H- Plan du mémoire
Ce mémoire s'articule en deux parties comportant
chacune deux chapitres. La première partie intitulé gouvernance
locale et attractivité territoriale des entreprises : approche
théorique et conceptuel comporte deux chapitres. Le premier chapitre est
consacré à l'analyse théorique de l'attractivité
territoriale. Le deuxième chapitre illustre le rôle de la
gouvernance locale dans la construction de l'attractivité de la ville de
Douala.
La deuxième partie intitulé évaluation
des déterminants de l'attractivité des entreprises à
Douala comporte également deux chapitres. Le troisième chapitre
est consacré au diagnostique de l'évolution des créations
d'entreprises à Douala et à la modélisation des facteurs
explicatifs de l'attractivité des entreprises. Le quatrième
chapitre est consacré à la présentation et l'analyse des
résultats de l'estimation économétrique ainsi que la
prescription de quelques recommandations de politiques économiques.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Première partie :
GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE
TERRITORIALE DES
ENTREPRISES : APPROCHE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
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sciences économiques 11
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DOUALA
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sciences économiques 12
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
La dynamique de la mondialisation génère de
profondes mutations, modifie incontestablement la configuration des territoires
et installe désormais une concurrence accrue entre ces derniers pour
l'attraction des entreprises. En effet, les entreprises sont naturellement
sensibles aux caractéristiques exogènes et endogènes des
territoires. Chaque pays, chaque région dispose de dotations en facteurs
immobiles ou d'aménités naturelles et immuables
influençant positivement ou négativement la productivité
et le profit des entreprises locales. La présence de terre arable, de
ressources naturelles, d'un accès à la mer, d'un fort
ensoleillement ou tout autre avantage relatif, permet d'expliquer certains
choix de localisation en particulier pour les entreprises utilisant
intensément ces facteurs de production. Si ces caractéristiques
territoriales jouent assurément un rôle important dans le
processus d'attraction des entreprises, elles ne peuvent pas constituer
l'essentiel de l'explication des choix de localisation des entreprises dans
l'espace. En outre, cet argument ne peut expliquer l'essor de régions
que rien ne prédisposait à devenir des centres d'attraction
économiques importants, or les exemples de développements urbains
et industriels dans des zones a priori peu favorisées par la nature sont
nombreux.
Toutefois, dans un contexte de concurrence entre les
territoires pour l'attraction des entreprises, Il devient nécessaire
aujourd'hui pour les acteurs territoriaux de développer une offre
territoriale différenciée afin de mieux positionner leur
territoire sur le marché de l'implantation. Ainsi, l'une des
stratégies de conquête des flux d'investissement réside
nécessairement dans la construction d'un environnement propice à
la production et susceptible de générer une «
atmosphère industrielle ». D'où la problématique de
la gouvernance économique locale et de l'aménagement du
territoire dans la perspective de construction de l'attractivité
territoriale.
Nous présenterons dans le chapitre premier le cadre
théorique de l'attractivité territoriale. Ensuite nous montrerons
dans le second chapitre le rôle de la gouvernance locale dans la
construction de l'attractivité économique de la ville de
Douala.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Chapitre 1 :
CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE
TERRITORIALE
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 13
INTRODUCTION
L'attractivité territoriale des entreprises
désigne la capacité d'un territoire à attirer, à
absorber et à préserver les entreprises. Cette définition
suggère que l'attraction des entreprises est un processus dynamique qui
dénote une aptitude qui doit être développée et
exercée continuellement. En outre, ce ne sont pas les territoires les
plus grands, mais ceux qui sont les « mieux adaptés »
qui accueillent le plus d'entreprises. La capacité d'attirer les
entreprises désigne par ailleurs la vigilance, l'aptitude à
réagir rapidement aux dangers et aux opportunités et la
création d'un créneau dans lequel le territoire peut survivre
face à ses concurrents.
Certains auteurs s'accordent à souligner les seuls
rôles des facteurs économiques (la croissance économique,
taille du marché, les infrastructures...), sociodémographiques
(la main d'oeuvre...) et financiers dans l'explication du
phénomène d'attractivité territoriale. Or avec la
mondialisation qui suscite désormais les vagues de
délocalisations/localisations des entreprises dans les espaces
territoriaux compétitifs, d'autres économistes à
l'égard de Krugman (1990) s'accordent à mettre en avant
l'important rôle des économies d'agglomération dans le
processus d'attraction des entreprises dans un territoire. Par contre les
théoriciens de l'économie territoriale tels que : Courlet (2004),
(Pecqueur et Zimmerman, 2004) s'attachent à expliquer
l'attractivité territoriale et la formation d'un avantage concurrentiel
territorial à partir du concept de ressource spécifique. Ces
derniers mettent également un accent particulier sur la qualité
de la régulation et l'organisation du système productif
territorial. Nous constatons ici la pluralité des cadres d'analyses
théoriques en ce qui concerne les déterminants de
l'attractivité territoriale des entreprises. Ce qui nous amène
dans ce premier chapitre à questionner d'un peu plus près le
concept d'attractivité territoriale.
L'objectif du dit chapitre est double : D'une part, il vise
à donner une clarification théorique et conceptuelle de la notion
d'attractivité territoriale. Ainsi, La première section retrace
un aperçu théorique du concept d'attractivité territoriale
: ses fondements, ses différentes approches et ses indicateurs de
mesures. La deuxième section met le point sur le fait que la notion
d'attractivité est le résultat de la confrontation d'une offre de
facteurs de localisation émanant des territoires et d'une demande de
facteurs de localisation provenant des entreprises.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 14
Section I : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE : FONDEMENTS
THEORIQUES ET INDICATEURS DE MESURE
L'attractivité d'un territoire peut se définir
comme sa capacité, sur une période donnée à attirer
et retenir diverses activités économiques et facteurs de
production mobiles (entreprises, événements professionnels,
entrepreneurs, capitaux, etc.). Dans ce sens, c'est le reflet de la performance
d'un territoire au cours d'une période donnée. La notion
d'attractivité territoriale apparaît de plus en plus souvent dans
les prises de positions des élus locaux et de leurs services de
développement pour expliciter et justifier des choix d'investissements
et d'accueil d'activités nouvelles qui visent à accentuer le
développement d'une ville ou d'une agglomération. De ce fait,
toute politique d'attractivité consiste à attirer les
investissements à la fois exogènes et endogènes sur un
territoire donné, dans l'objectif d'accroître le niveau de
l'activité économique. Le but de cette première section
est de présenter les fondements théoriques de
l'attractivité territoriale, ensuite d'illustrer ses principaux
indicateurs.
I.1- Les fondements théoriques de
l'attractivité territoriale
Afin de mieux appréhender les fondements
théoriques du concept d'attractivité territoriale, il convient de
passer d'abord en revue la notion de territoire, puis présenter les deux
cadres d'analyse théorique de l'attractivité territoriale, en
l'occurrence la nouvelle économie géographique et
l'économie industrielle et enfin illustrer ses différentes
approches théoriques.
I.1.1- Le territoire : un concept polysémique
Il y a plus de vingt ans, le concept de territoire est apparu
dans la production scientifique des économistes (Becattini, Bagnasco,
Brusco, etc.), des géographes (Raffestin, Roncayolo, Brunet,
Frémont, etc.), des sociologues (Barel, Ganne, etc.), et d'autres
auteurs en sciences sociales (Allies, Lepetit, etc.). Cette
multidisciplinarité de ce concept le rend polysémique et ses
définitions sont multiples.
Partant de la définition donnée par le
dictionnaire de géographie7, il en ressort trois
interprétations du mot territoire qui ne s'excluent pas mutuellement.
Ainsi :
- Le territoire peut désigner un espace administratif ;
- Le territoire peut être limité par des
frontières et habité par une population particulière ;
7 P. Baud, S. Bourgeat, et C. Bras, 2003,
Dictionnaire de géographie, Hatier, Collection initial, 544p,
pp. 137-138.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 15
- Le territoire peut désigner tout espace
socialisé, approprié par ses habitants, qu'elle que soit sa
taille.
Cette définition met essentiellement le point sur le
territoire en tant qu'espace limité par des frontières
(administratives, géographique...) et dans lequel un groupe d'individus
cohabite.
Or dans les définitions portées par la notion de
développement local, le territoire ne s'entend pas comme un simple
échelon spatial. Il ne peut être postulé comme un bout de
terre soumis à une administration et ayant des frontières
internes et externes.
Bien au contraire, le territoire s'impose aujourd'hui comme un
espace vécu, « un espace complexe et actif ». Mais aussi comme
un construit social permanent en constante appropriation. Dans ce sens, il peut
être apparenté à un système dynamique complexe
(Leloup et Moyart, 2003). Il se construit ainsi grâce aux relations
durables de proximité géographique développée entre
une pluralité d'acteurs ; ces relations de « voisinage »
peuvent mener à des actions concrètes voire à
l'élaboration commune de normes, de projet : on rejoint alors la notion
de proximité institutionnelle. Par ailleurs, le territoire est nourri
par les échanges et les relations, emboîté dans un ensemble
d'autres espaces qu'il influence et qui l'influencent réciproquement.
Dans ce contexte, les limites du territoire ne sont plus définies en
référence à un périmètre politico
administratif (aspect politique) ou comme un fragment d'un système
productif national (aspect économique). Elles définissent d'une
part le lieu d'intersection de réseaux et d'interdépendances
entre acteurs et d'autre part, le lieu de production, de négociation et
de partage d'un devenir commun. En définitive, Les territoires sont des
constructions sociales et leurs performances dépendent largement de la
créativité et de l'innovation dans la mise en valeur des
ressources territoriales par la société locale. Ce qui
très souvent relève d'une combinaison pertinente de
décisions et des actions d'acteurs publics et privés dans le
cadre de la gouvernance locale.
I.1.2- Cadres d'analyse théorique de
l'attractivité territoriale
Le phénomène d'attractivité territoriale
fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique.
Toutefois, dans le cadre de ce mémoire nous proposons de
présenter les deux principaux cadres d'analyse théorique de
l'attractivité que sont : la nouvelle économie
géographique (NEG) et l'économie industrielle.
I.1.2.1- La nouvelle économie géographique
(NEG)
La nouvelle économie géographique a pour
objectif l'explication des choix de localisation des activités sur un
espace. Ce courant utilise notamment l'approche par les économies
externes développée par Marshall (1919) pour expliquer les
mécanismes d'agglomérations des activités
économiques. Pour les tenants de la NEG, comme Krugman(1991), la
localisation des activités
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 16
économiques dans un espace est étroitement
liée et conditionnée par la présence des économies
d'agglomération.
En effet, la NEG cherche à rendre compte des
phénomènes de concentration des activités
économiques. Elle met en avant le rôle des externalités
dans la détermination des forces d'agglomération et de dispersion
à l'origine de l'équilibre spatial. Elle se fonde sur
l'idée que les choix d'implantation des entreprises résultent de
deux catégories de forces antagonistes :
· Les forces d'agglomération, qui encouragent les
entreprises à se concentrer géographiquement pour
bénéficier des économies d'échelle et des
externalités. Parmi celles-ci, la littérature met en avant : les
rendements croissants au niveau de l'entreprise, la concurrence pour les parts
de marché qui pousse les entreprises à se regrouper, et la
présence d'externalités de type pécuniaire ou
technologique.
· Les forces de dispersion, qui favorisent la
dissémination des activités compte tenu des contraintes de
disponibilité des ressources naturelles et de fixité de certains
facteurs de production. A titre d'exemple : l'existence des coûts de
transport, le prix de la terre qui croît avec l'augmentation de la
densité des agents économiques, l'effet de la concurrence locale
entre les firmes conduisant à une hausse du prix des intrants et une
baisse de celui du produit, et la présence d'externalités
négatives de type pollution ou congestion.
En somme, les travaux de l'école de la nouvelle
économie géographique permettent de mieux comprendre le
rôle de facteurs hors prix dans l'attractivité et la
compétitivité d'une nation. Toutefois, ils se limitent à
la prise en compte de facteurs essentiellement économiques. D'autres
approches ont été développées à partir de
l'étude des spécificités territoriales et des facteurs
d'ordres institutionnels pour expliquer le phénomène
d'agglomération des entreprises et d'attractivité des
territoires.
I.1.2.2- l'économie industrielle
L'économie industrielle regroupe plusieurs approches
théoriques8 qui expliquent les modes d'organisation et de
développement des entreprises sur un territoire. Elle apporte un
éclairage complémentaire pour comprendre les choix de
localisation, dans la mesure où les ressorts de la
compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement
aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais
dépendent également de certaines ressources dites
spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire.
8 Il s'agit des approches en terme : de milieux
innovateurs, de réseaux, d'économie des proximités et
d'économie territoriale.
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sciences économiques 17
Ce courant lie analyse industrielle et analyse spatiale pour
comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. Il étudie
par ailleurs les relations entre les entreprises et leur environnement et les
modes d'organisation qui caractérisent ces relations (Ratti, 1992). Les
analyses se centrent par conséquent sur les relations interentreprises
et l'encastrement socio économique territorial. De ce fait, cette
approche permet d'éviter un écueil possible de la nouvelle
économie géographique, qui serait une absence de l'analyse du
territoire dans l'étude du processus d'agglomération des
activités économiques.
L'analyse des liaisons interindustrielles et l'étude
des systèmes territoriaux de production (clusters, technopôles,
district industriel et pôle de compétitivité...)
constituent les apports majeurs de l'économie industrielle à
l'étude de l'attractivité territoriale.
La nouvelle économie géographique et
l'économie industrielle constituent ainsi les deux cadres d'analyse
théorique de l'attractivité territoriale. Toutefois,
l'attractivité territoriale peut être appréhendée
selon différentes approches, c'est ce que tente d'expliquer le
paragraphe suivant.
I.1.2.3- les différentes approches
théoriques de l'attractivité territoriale
A travers son travail de recensement des travaux
théoriques liés à l'attractivité, Hatem (2004)
identifie cinq grandes catégories d'approches pour appréhender le
concept d'attractivité : l'approche par l'image du territoire,
l'approche par les processus de décision, l'approche « macro »
par les indicateurs globaux, l'approche « méso » par l'offre
territoriale différenciée et l'approche « micro ».
Nous proposons de détailler les apports
théoriques de ces différentes conceptualisations de
l'attractivité territoriale pour nous focaliser plus
particulièrement sur l'approche « méso » qui constitue
notre cadre théorique de référence.
Premièrement, l'approche en termes d'image et
l'approche par les processus de décision renvoient à une vision
managériale de l'attractivité. En ce sens, l'approche en termes
d'image suppose une démarche marketing fondée sur un processus
stratégique dont résulte la valorisation du territoire dans une
perspective de différenciation afin d'accroître sa capacité
à attirer des activités ciblées (Van den Berg et Braun,
1999). Tandis que L'approche par les processus de décision se focalise
sur l'analyse des différentes étapes menant un investisseur
à formuler un choix de localisation.
L'approche « macro » vise à identifier les
déterminants globaux expliquant le degré d'attractivité du
territoire pour les investissements internationaux. Sur le plan
théorique, cette approche peut être considérée comme
une descendante de la théorie du commerce international, dans une vision
où l'hypothèse de fixité du capital productif est
levée.
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DOUALA
L'approche « méso » tente de «
comprendre pourquoi une catégorie spécifique d'activités
(secteur, fonction) sera davantage attirée par un territoire
particulier. Le fondement théorique de cette approche remonte jusqu'aux
travaux d'Alfred Marshall (1820) sur la notion d'atmosphère
industrielle. Contrairement à l'approche « macro », ce courant
ne se focalise pas sur les investissements directs étrangers, mais
plutôt sur l'analyse des dynamiques locales permettant l'émergence
endogène d'un pôle de production et de
compétitivité.
Pour l'approche « micro », il s'agit de
déterminer le meilleur site de localisation possible pour un projet
particulier. En effet, ni l'approche par les indicateurs globaux ni celle par
l'offre territoriale différenciée ne permettent en effet de
porter un jugement définitif sur la rentabilité escomptée
d'un projet d'investissement sur un site donné. Pour parvenir à
évaluer cette rentabilité, il convient de reconstituer de la
manière la plus fine les conditions concrètes de fonctionnement
du projet. Ainsi, aux approches issues de la théorie économique
(économie spatiale ou économie internationale) se substituent
alors des techniques inspirées de l'analyse financière, avec par
exemple l'utilisation des business-plans. Le schémas qui suit
résume et montre la complémentarité entre les trois
dernières approches de l'attractivité territoriale.
Schémas 1 :
Complémentarité entre trois approches de l'attractivité
territoriale
Approche «macro»: indicateurs
synthétiques
de base
(Niveau souvent national)
Illustrations et déclinaison sectorielles et/ou locales
des analyses
globales
Fournit
quelques
données
de cadrage global
Remontée
d'informations
sur
l'attractivité
pour un type
d'activité donné
Fournit quelques
Données de cadrage
global
Données sur les
ressources
disponibles
au
niveau local
Remontée
d'information sur
l'attractivité
pour un
type d'activité
donné
Approche «micro»: analyse
de
compétitivité pour un projet
donné (Niveau du site)
Approche «méso»: analyses
sectorielles
fines
(Niveau souvent régional)
Source : Fabrice Hatem,
2004
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sciences économiques 19
Notons que parmi les approches ci-dessus
développées, c'est l'approche « méso» qui nous
intéresse dans notre travail. Dans la mesure où notre objectif
est également de montrer comment les interactions entre acteurs
s'articulent autour d'un système de gouvernance locale pour construire
l'attractivité territoriale. Néanmoins, une question surgit :
comment et avec quels indicateurs mesurer l'attractivité d'un territoire
(ville, région...) ? La réponse à cette question est
l'objet du paragraphe suivant.
I.2- Les indicateurs de mesure de l'attractivité
territoriale
Nous avons défini l'attractivité d'un
territoire comme étant sa capacité à attirer des
investissements et à retenir ceux déjà existant. Cette
définition fait apparaitre un problème concret, c'est celui de la
mesure de l'attractivité. Sur quelle base peut-on dire qu'un territoire
est attractif ou qu'il est plus attractif qu'un autre ? Quels sont les
indicateurs qui permettent de classer les territoires selon leur degré
d'attractivité des entreprises ?
L'analyse de l'attractivité territoriale suppose de
rechercher les indicateurs adéquats permettant
d'analyser le dynamisme du territoire concerné.
Toutefois, il existe diverses approches pour classer les territoires selon le
degré d'attractivité.
I.2.1- Les approches économétriques
Ces approches permettent d'établir une relation entre
le principal indicateur de l'attractivité qu'est l'évolution du
taux de création d'entreprises (on peut aussi utiliser les
créations d'emplois dans les nouvelles entreprises) et les variables
explicatives constituant les différents facteurs ou critères de
localisation. Les variables explicatives sont en général des
indicateurs socioéconomiques, démographiques et même
institutionnels ; ou des indicateurs agrégés utilisés
comme proxy des variables explicatives issues des modèles
théoriques. (Nous allons développer ces différentes
approches économétriques dans la 2ème partie de notre
mémoire). Notons que l'intérêt de ces approches
économétriques est qu'elles permettent de dégager les
variables jugées significatives de l'attraction des investissements, ce
qui permet d'expliquer l'attractivité comparée des
différents territoires.
I.2.2- Les enquêtes d'opinions
Ces enquêtes d'opinion se font auprès des
investisseurs, on leur demande de classer les
critères de localisation et de donner un classement
relatif des différents territoires d'accueil potentiel par rapport
à ces critères. C'est le cas notamment du baromètre
d'attractivité de « Ernst
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Young9 ». Ce dernier est publié
annuellement. Il porte sur une enquête auprès des dirigeants
d'entreprises multinationales. En 2007 par exemple, l'enquête d'Ernst and
Young10 a interrogé 809 décideurs de firmes
multinationales, elle recense les annonces d'implantation internationales et
d'extensions d'activités. Elle exclut les investissements de
portefeuille, les fusions et acquisitions et rend compte de la
réalité des investissements engagés par les
sociétés étrangères dans les fonctions
industrielles et tertiaires. L'enquête recense le nombre d'emplois
créés, le taux de croissance des investissements direct
étrangers (IDE) reçus, la part de chaque secteur (service,
industrie,...) des IDE entrants, l'origine des IDE reçus, les secteurs
attirants les IDE.
I.2.3- Les indicateurs élaborés par des
institutions internationales
Il s'agit de l'indice « Doing Business » de la
Banque Mondiale et les baromètres d'attractivité
I.2.3.1- L'indice « Doing Business » de la
Banque Mondiale
Le classement de la Banque Mondiale repose sur 10
critères visant à déterminer la facilité qu`ont les
investisseurs pour faire des affaires11 de façon
générale. L'indice « Doing Business » de la Banque
Mondiale est publié annuellement, et classe les pays en fonction de la
qualité du climat des affaires qui y règne. Ce classement
concerne 185 pays dont le Cameroun fait partie. Le tableau suivant
détaille les 10 critères retenus par la banque mondiale et le
rang obtenu par le Cameroun durant les deux dernières années.
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sciences économiques 20
9 Ernst and Young, European attractiveness: the
opportunity of diversity, La Baule, mai 2004.
10 Ernst and Young, Baromètre de
l'attractivité Européenne, 2007.
11 Le climat des affaires est
apprécié et évalué sur la base d'une série
d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs, mesurables pour faciliter la
comparabilité. Le but recherché par cette évaluation est
de donner des informations sur l'état général et sur des
aspects spécifiques d'un environnement donné : un pays, une
région, un marché... Ces informations portent aussi bien sur des
aspects politiques qu'économiques, sociaux et réglementaires.
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Tableau 1: Les 10 critères
d'attractivité de la Banque Mondiale
Critères
|
Indicateurs
|
Rang du Cameroun en 2012
|
Rang du Cameroun en 2013
|
1
|
Création d'entreprise
|
Procédures (nombre) ; Délai (jours) ;
Coût (% du revenu par habitant) ; Capital minimum versé (% du
revenu par habitant).
|
123ème
|
125ème
|
2
|
Octroi de permis de construire
|
Procédures (nombres) ; Délai (jours) ;
Coût (% du revenue par habitant).
|
92ème
|
95ème
|
3
|
Raccordement à l'électricité
|
Procédures (nombres) ; Délai (jours) ;
Coût (% du revenue par habitant).
|
61ème
|
63ème
|
4
|
Transfert de propriété
|
Procédures (nombre) ; Délai (jours) ;
Coût (% de la valeur du bien).
|
155ème
|
158ème
|
5
|
Obtention de prêts
|
Indice de la fiabilité des droits légaux (010) ;
étendue de l'information sur le crédit (0-6) ; Couverture par les
registres publics (% des adultes) ; Couverture par les bureaux privés (%
des adultes).
|
97ème
|
104ème
|
6
|
Protection des investisseurs
|
Indice de la divulgation des informations (0-
10) ; Indice mesurant la responsabilité
des dirigeants (0-10) ; Indice de la facilité des poursuites
judiciaires par les actionnaires (010) ; Indice de protection des investisseurs
(010)
|
124ème
|
128ème
|
7
|
Paiements des impôts
|
Paiements (nombre par année) ; Délai (heures
par année) ; Impôt sur les profits (%) ; Import et charges
sociales (%) ; Autres Taxes (% profit) ; Total à payer (% du
bénéfice brut)
|
173ème
|
176ème
|
8
|
Commerce transfrontalier
|
Documents nécessaires à l'exportation
(nombre) ; Délai nécessaire à
l'exportation
(jours) ; Coûts à l'exportation (USD par
conteneur) ; Documents nécessaires
à l'importation (nombre)
|
158ème
|
157ème
|
9
|
Exécution des contrats
|
Délai (jours) ; Coût (% de la créance) ;
Procédures (nombre)
|
175ème
|
172ème
|
10
|
Règlement de l'insolvabilité
|
Délai (années) ; Coût (% de la valeur du
bien) ; Taux de recouvrement (cents par dollar)
|
150ème
|
150ème
|
|
Source :
www.doingbusiness.org
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sciences économiques 22
I.2.3.2- Les baromètres d'attractivité
D'autres institutions réalisent des baromètres
d'attractivité en se basant sur la collecte d'un très grand
nombre d'indicateurs qui permettent de réaliser un étalonnage
concurrentiel (benchmarking) entre les différents territoires. Le
tableau qui suit donne les baromètres les plus connus.
Tableau 2: Quelques baromètres de
l'attractivité territoriale
Indices
|
Méthodes
|
IMD (Global Competitiveness Index)
|
Indice composite basé sur environ 200 indicateurs
quantitatifs
de compétitivité (résultats
économiques globaux, infrastructures, technologies,
administration...)
|
AT Kearney (Confidence Index)
|
Résultats d'une enquête d'opinion auprès des
décideurs privés sur l'image du pays concerné
|
AT Kearney (Globalization Index)
|
Indice composite basé sur quelques dizaines
d'indicateurs mesurant le degré d'ouverture du pays aux flux de
différentes natures (commerce, capital, idées,
technologies...)
|
ONU (Human Development Index)
|
Indice composite basé sur quelques indicateurs
concernant la santé, l'éducation et le revenu par tête
|
World Economic Forum (Growth Competitiveness Index)
|
Indice composite basé sur quelque dizaine d'indicateurs
mesurant les
facteurs globaux de croissance (environnement
macroéconomique, politique, technologique)
|
World Economic Forum (Micro Competitiveness Index)
|
Indice composite basé sur quelques dizaines
d'indicateurs mesurant les conditions de compétitivité de la
firme (organisation de la firme, environnement d'affaires)
|
Heritage Foundation (Economic Freedom Index)
|
Indice composite basé sur quelques dizaines
d'indicateurs mesurant l'intervention de l'Etat dans l'économie
(fiscalité, dépenses publiques, interventions
réglementaires, etc.)
|
World Invest Report (FDI Potential Index)
|
Indice composite basé sur une dizaine d'indicateurs
d'attractivité du pays pour les flux d'investissements
étrangers
|
World Investment Report (FDI Performance Index)
|
Moyenne sur trois ans (1999-2001) des flux d'investissements
directs étrangers entrants rapportés au PIB
|
|
Source: élaborer à
partir de Hatem, 2004
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Les indicateurs suscités permettent de classer et
d'appréhender le degré d'attractivité des
territoires. A présent il ya lieu d'analyser la
structuration des territoires en matière d'offre de facteurs de
localisation des entreprises. Ceci constitue l'objectif de la section
suivante.
Section II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE
LOCALISATION
L'attractivité territoriale peut être conçue
comme le résultat de la confrontation sur le marché
de localisation des activités économiques,
d'une demande de caractéristiques de localisation émanant des
entreprises et d'une offre des caractéristiques territoriales
émanant des territoires.
Schémas 2 : le marché de
localisation des activités économiques
Offre des
caractéristiques
de
localisation
Territoires
Entreprises
Demande de caractéristiques de localisation
Marché de
localisation
des
activités
économiques
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 23
Source : construction de
l'auteur
De la confrontation entre l'offre des territoires et la
demande des entreprises résulte une concurrence entre les territoires
pour l'accueil des entreprises. Ainsi, au sein du marché de
localisation, chaque territoire développe une panoplie d'instrument pour
attirer les investissements. Par contre, l'investisseur choisi, pour chaque
projet, la localisation garantissant le meilleur rapport
coûts/risques/avantages au regard des objectifs recherchés par
l'entreprise. Avant d'illustrer quelques instruments de la politique
d'attraction, nous apportons un éclairage conceptuel sur les notions
d'offre territoriale et d'avantage comparatif des territoires.
II.1- L'offre territoriale et l'avantage comparatif des
territoires II.1.1- L'offre territoriale
Avec la mondialisation qui a désormais installé un
environnement concurrentiel entre les
territoires, les collectivités locales ont aujourd'hui
des défis en termes d'attraction des investissements comparables
à celle des dirigeants d'entreprises vis-à-vis de leurs
clients
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sciences économiques 24
potentiels. Ainsi à l'image de l'entreprise, le
territoire en tant que organisation se caractérise par une offre
territoriale pour son positionnement sur le marché de l'implantation.
D'après Benoît Zimmermann (1999)12,
l'offre territoriale se distingue chez certains auteurs comme la construction
de ressources spécifiques mises à la disposition des firmes par
les acteurs du territoire. Dans une approche spécifiquement marketing,
l'offre territoriale apparaît comme un concept extrêmement
ambigu13, puisqu'on distinguera une offre de territoire dans
laquelle ce dernier est vu comme simple lieu d'implantation et une offre dans
laquelle ce même territoire est le cadre d'exercice de l'activité
de l'entreprise, ce qui amène à se focaliser sur les
externalités et les caractéristiques économiques
présentes (taille du marché, fournisseurs, main-d'oeuvre...).
Fabrice Hatem (2004, op.cit) distingue entre autre deux
variantes de l'offre territoriale :
· une « offre territoriale simple » : elle est
envisagée comme « l'ensemble des ressources présentes sur le
territoire et susceptibles d'être utilisées dans le cadre des
projets d'investissement»;
· une « offre territoriale complexe » : elle
est produite notamment par les agences de développement et les chambres
consulaires qui mobilisent « l'offre territoriale simple » ou «
potentielle » pour l'adapter aux attentes de chaque projet
d'investissement.
Toutefois, cette distinction entre les deux types d'offre
territoriale n'est pas toujours très claire. Une autre définition
plus complète de l'offre territoriale, livrée par le rapport
d'études du cabinet Ernst and Young, privilégie plutôt le
premier aspect sans exclure toutefois l'existence de ressources produites avec
une certaine intention : « une offre territoriale est donc
constituée par un ensemble de caractéristiques
socio-économiques d'un territoire ayant un impact plus ou moins direct
sur l'accueil et le maintien des activités économiques. Il peut
s'agir d'éléments très hétérogènes :
caractéristiques physiques d'un territoire, infrastructures (au sens le
plus large), caractéristiques démographiques, le cadre
institutionnel local, compétences en matière grise et en
recherche, politiques fiscales et d'incitations financières,
qualité des interdépendances des acteurs locaux et
l'intensité de l'animation locale »14. Cette
définition résume l'offre territoriale en un
12 Zimmermann, J.-B. et al. 1999, «
Construction territoriale et dynamiques économiques », Sciences
de la société, n° 48, octobre 1999.
13 Texier L. 1999, « Une clarification de
l'offre d'implantation en marketing territorial : produit de ville et offre de
territoire », Revue d'économie régionale et
urbaine, no 5, p. 1021-1036.
14 Ernst and Young 2002, Étude sur la
constitution d'une offre territoriale différenciée, DATAR,
110 p.
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sciences économiques 25
ensemble d'attributs du territoire, plus ou moins
donnés et susceptibles d'influencer les décisions de localisation
des entreprises.
II.1.2- L'avantage comparatif des territoires
Chaque territoire dispose d'actifs propres non
transférables qui constituent des atouts certains pour l'attraction des
entreprises. En effet, les avantages dont disposent les territoires sont
souvent liés à la présence de ressources naturelles, mais
aussi à la maîtrise de savoirs et technologies, à
l'existence d'un capital humain particulier, au bon positionnement
géographique par rapport aux autres territoires concurrents, la
qualité de l'environnement économique et institutionnel, la
dotation en infrastructures de transport et de communication, un faible niveau
d'imposition, un climat social favorable. Par ailleurs, les efforts accomplis
par les pouvoirs publics en matière d'aménagement du territoire
(aménagement des zones d'activité, amélioration des
infrastructures et équipements publics) ou d'incitation
financière (subventions, primes à l'implantation,
exonérations fiscales) constituent également des facteurs qui
sont de nature à créer un avantage comparatif durable pour le
territoire.
Toutefois, au regard de la concurrence qui règne
désormais entre les territoires pour l'attraction des investissements,
il ya intérêt pour chaque collectivité locale de construire
des ressources spécifiques au delà des avantages «
premières natures » dont dispose le territoire, afin d'avoir une
offre territoriale différenciée sur le marché de
l'implantation. Pour cette raison, les politiques mises en oeuvre doivent
être axées sur des instruments fondamentaux pour assurer une
attractivité durable.
II.2- Quelques instruments théoriques de la
politique d'attractivité
On peut distinguer deux grands types de politiques
d'attractivité. D'une part un certain nombre de mesure, incluant les
mesures d'aménagement du territoire qui peuvent être mises en
place pour améliorer le pouvoir attractif intrinsèque du
territoire. A ces politiques peuvent s'ajouter des subventions plus directes
visant à forcer le choix de localisation des entreprises. De ce fait,
Les politiques d'attraction des entreprises s'articulent autour de deux grandes
catégories d'instruments: les aides financières et la
construction des infrastructures. Toutefois, Pour attirer les investissements,
les autorités territoriales font également recours aux
différentes techniques de promotion du territoire. Ces techniques
peuvent être regroupées sous le concept du marketing
territorial.
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sciences économiques 26
II.2.1- Les aides financières et les
infrastructures
L'objectif des incitations financières consiste
à diminuer le coût d'implantation des entreprises en contribuant
à leurs charges fixes pendant une période
déterminée par les pouvoirs publics. Ces incitations prennent
généralement la forme d'une exonération temporaire de
taxes. Par la réduction des charges fiscales des entreprises, le
territoire devient attractif sans pour autant engager des fonds publics. En se
sens, les incitations financières sont sans doute l'un des moyens les
plus utilisés par les autorités territoriales pour attirer les
investissements.
Les infrastructures constituent un levier important dans la
concurrence que se livre les territoires pour attirer les investissements. Les
infrastructures permettent d'améliorer les conditions de
réalisation des activités économiques. En se sens, elles
permettent d'améliorer la qualité des territoires en permettant
l'augmentation de leur attractivité et leur développement
économique.
L'utilisation des aides financières et la construction
des infrastructures constituent un tremplin vers une attractivité du
territoire par rapport aux concurrents. Par ailleurs, pour attirer les
entreprises, les autorités territoriales recourent aux
différentes techniques de promotion du territoire. Ces techniques
peuvent être regroupées sous le concept du marketing
territorial.
II.2.2- Le marketing territorial
Le marketing territorial est adopté depuis plusieurs
années par les autorités locales dans le but de mieux positionner
leur territoire sur le marché des implantations. Dans un environnement
devenu extrêmement global et concurrentiel, la pratique du marketing
territorial est désormais essentielle pour les responsables
territoriaux. Elle permet d'apporter des méthodes, outils et pratiques
particulièrement utiles pour contribuer à améliorer
l'attractivité territoriale. Pour Vincent Gollain15, «
Le marketing territorial est l'effort de valorisation des territoires à
des marchés concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le
comportement de leurs publics par une offre dont la valeur perçue est
durablement supérieure à celle des concurrents. Cette
activité est généralement pilotée par des agences
de développement pour le compte d'autorités publiques ou
d'acteurs privés». Il s'agit en effet d'appliquer des concepts et
des méthodes traditionnellement réservés aux secteurs
marchands (entreprises) à un espace dont on souhaite faire la
promotion.
15 GOLLAIN Vincent, Club des Développeurs
Economiques d'Ile-de-France. Réussir son marketing territorial en 9
étapes. CDEIF, 2008, 76 p.
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sciences économiques 27
Fabrice Hatem (2004, op.cit) justifie le marketing territorial
comme une réponse des territoires face à une compétition
internationale de plus en plus intense pour l'attraction des projets
d'investissement internationalement mobiles, ainsi les agences de promotion
territoriales doivent définir des "stratégies marketing"
destinées à accroître leur "part de marché" face aux
territoires concurrents.
L'objet du marketing territorial est de fournir aux acteurs
territoriaux les outils d'informations et d'analyses dont ils ont besoin pour
définir leurs priorités, déterminer la nature de leur
offre et mettre en oeuvre les politiques d'offres territoriales
adaptées. Ainsi, grâce au marketing territorial, les acteurs
locaux, notamment les agences de promotion et les collectivités locales
tentent de diffuser la meilleure image possible de leur territoire afin
d'influencer en leur faveur les décisions d'implantation des
entreprises.
En adoptant une approche marketing, l'entreprise identifie un
marché-cible en fonction de ses atouts et opportunités, et
construit une offre. De même, le territoire doit être apte à
identifier les tendances, interpréter les situations, adapter sa
stratégie, et pouvoir agir sur les acteurs que sont les entreprises. Un
diagnostic complet du territoire est donc incontournable, de même qu'un
suivi dans le temps. La formalisation marketing de l'offre territoriale met en
priorité les potentialités économiques d'un territoire et
les services pour attirer les entreprises. Ces potentialités et services
peuvent être regroupés sous le vocable de facteurs de
localisation.
En somme, Le processus d'attraction des entreprises
nécessite la réunion d'un grand nombre d'instruments :
prospection à l'étranger, techniques du marketing territorial,
ingénierie territoriale et financière, interventions directe ou
indirecte des pouvoirs publics auprès des entreprises, etc. Cette
complexité d'instrument est liée à celle du processus de
localisation des firmes et il est d'ailleurs possible de mettre en
parallèle les étapes du processus d'attraction avec le
déroulement du processus de localisation des entreprises.
Le tableau suivant montre les interactions entre entreprise et
territoire au cours du processus de localisation16.
16 Lagnel O. et Rychen F., Enjeux
économique de l'attraction, in localisation des activités
économiques : efficacité versus équité,
treizième congrès des économistes belges de langue
françaises, 1998.
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sciences économiques 28
Tableau 3 : Les interactions entre entreprises
et territoire au cours du processus de localisation.
Etapes du processus de localisation de
l'entreprise
|
Actions conduites
|
Processus d'attraction
|
1. Projet d'investissement à l'étude
|
Prise en compte du pays ou de la région comme
localisation potentielle
|
1. construction de l'image du territoire
|
2. Sélection des pays ou régions
d'implantation
|
Contact entre l'entreprise et l'agence lors d'un
séminaire Contact directe par un prospecteur de l'agence
|
2. Génération de l'investissement
|
3. Etablissement d'une short List sur la base de
critère de localisation qualitative Evaluation/comparaison
de la rentabilité de chaque site
|
Visite des sites retenus par l'entreprise ou proposé
par l'agence Recueil de données socioéconomiques,
administratives... Montage du dossier d'aides Financières
|
3. Service à l'investisseur (avant
investissement)
|
4. Implantation
|
Formalités administratives, aides diverses à
l'installation (recrutement, fournisseurs...)
|
Intervention du One-stop Shop
|
5. Entreprise en activité
|
Médiation de l'agence, entreprise et
l'administration, aide à l'intégration dans le
tissu économique local et national
|
4. Services à l'investisseur (assistance
aux entreprises après implantation)
|
|
6. Extension du site
|
Appui du dossier auprès
des administrations Obtention d'aides financières
|
|
Source : Lagnel. O et Rychen. F,
1998
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 29
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
Dans ce premier chapitre, nous avons essayé de cerner
le concept d'attractivité territoriale à travers ses fondements
et principales approches théoriques, ainsi que ses principaux
indicateurs. Il ressort de cette première analyse une conception
relativement simple de l'attractivité territoriale, à savoir :
c'est la capacité pour un territoire à attirer sur une
période donnée diverses activités économiques et
facteurs de production mobiles. Partant ainsi de cette définition, nous
avons expliqué comment dans un contexte globalisation de plus en plus
marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les
territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le
marché de localisation des activités économiques. Chacun y
développe une panoplie d'instruments et de politiques pour attirer et
retenir le maximum d'entreprises. Du fait de cette quête d'un meilleur
positionnement des territoires sur le marché de l'implantation, certains
responsables territoriaux font recours aux pratiques du marketing territoriale
(pratiques qui jusqu'ici étaient jadis réservé au monde
des entreprises) afin d'influencer en leur faveur les décisions de
localisation des entreprises. Finalement, un territoire compétitif et
attractif est un territoire qui génère une offre territoriale
différenciée et susceptible de faire face à la
concurrence.
En outre, il faut reconnaître que les politiques de
marketing territorial17 qui d'ailleurs se sont fortement
banalisées connaissent aujourd'hui un succès certains. Toutefois,
l'élément crucial pour toute stratégie d'attraction des
entreprises sur un territoire réside bien plus dans la dynamique de la
gouvernance locale. Ceci dit, qu'en est-il de la ville de Douala en
matière de stratégie d'attraction des entreprises ? Quel
rôle y joue la gouvernance locale ?
Après avoir analyser le cadre théorique de
l'attractivité territoriale dans le présent chapitre,
nous allons ensuite montrer dans le deuxième chapitre
le rôle de la gouvernance locale et bien d'autres facteurs dans la
construction de l'attractivité de la ville de Douala.
17 Les techniques du marketing territorial
permettent de promouvoir les territoires en tant que destination d'accueil des
investissements étrangers.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Chapitre 2 :
ROLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LA
CONSTRUCTION
DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE
DE DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 30
INTRODUCTION
Les thèmes d'attractivité économique et
de compétitivité sont partout perçus comme une
priorité pour les dirigeants territoriaux. A toutes les échelles,
les territoires développent des stratégies et se dotent des
instruments visant à favoriser leur redéploiement
économique. Pour sa part, Douala ville portuaire et principal centre des
affaires du Cameroun, regorge d'éléments structurants de l'espace
qui jouent un rôle essentiel dans le processus d'attraction des
entreprises. Cette situation est d'autant plus véritable qu'à
Douala, on y retrouve au-delà d'une panoplie de facteurs d'ordres
socioéconomiques, des réseaux d'acteurs18 structurels
divers et efficaces qui animent son tissu économique. Ainsi, à
Douala, le territoire n'est pas seulement un « espace donné
postulé et prédécoupé » et sur lequel se
déroulent des dynamiques spécifiques sous l'égide des
autorités publiques locales. Il est aussi le résultat d'un
processus de construction et de délimitation par les acteurs aussi bien
privés que publics. Désireux de mettre en lumière quelques
facteurs explicatifs de l'attractivité des entreprises à Douala,
Il est question pour nous dans ce deuxième chapitre, d'analyser les
causes profondes du dynamisme de la ville de Douala en accordant un plus grand
intérêt aux facteurs méso-économiques. Ici, l'accent
est mis sur la dynamique de la régulation publique et privée,
ainsi que sur les coopérations et les synergies renforcées par la
gouvernance locale.
L'objectif visé dans ce chapitre est d'une part
d'établir le lien entre la dynamique de la gouvernance et
l'attractivité économique de la ville de Douala, en partant des
caractéristiques que nous mobilisons dans les questions du construit
socio-économique de la ville et de la coordination des acteurs de la
ville. La démarche entreprise nous amène, dans la première
section à faire une analyse théorique de la gouvernance locale.
Puis dans la deuxième section nous illustrerons la dynamique de la
gouvernance économique à Douala, ainsi qu'une illustration des
autres facteurs d'attractivité de cette ville.
18 Regroupement formel ou informel des acteurs
locaux en association et clubs divers.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 31
SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA
GOUVERNANCE
LOCALE
Les prémices de réflexions sur la gouvernance
locale peuvent être restituées dans l'histoire de la recherche de
nouveaux modes d'organisation et de gestion des territoires alternatifs aux
démarches territoriales descendantes classiques19. Il s'agit
ici de faire intervenir dans le processus de formulation et d'exécution
des politiques publiques locales une pluralité d'acteurs dont la
capacité d'action collective impacte durablement le niveau de
développement. Ainsi, en matière de développement
territorial, la gouvernance est un facteur important, facilitant la
compréhension entre les acteurs (institutions publiques, entreprises,
associations...) et offrant la possibilité d'un travail en commun et la
coordination de leurs actions.
Cette section présente les fondements théoriques
de la gouvernance locale comme outils de
construction de l'attractivité territoriale et met
également en exergue le rôle des acteurs dans la gouvernance
économique locale.
I.1- Concept de gouvernance et éléments
constitutifs de la gouvernance locale
La notion de gouvernance a été utilisée
et fortement popularisée par la Banque mondiale à la fin des
années 1980. Le concept a ensuite été affiné par la
communauté des chercheurs, des consultants et des cadres des
institutions internationales. Mais en fait, la thématique de la
gouvernance a aussi été abordée dans d'autres domaines que
celui du développement :
· Etude du fonctionnement des organisations collectives
ou des entreprises privées (corporate governance) ;
· Etude des politiques publiques municipales, du
gouvernement local et de la question de la subsidiarité (multi-level
governance) ;
· Gestion des biens publics mondiaux ou de la
régulation des flux de la mondialisation
(gouvernance globale ou mondiale), etc.
Toutefois, La gouvernance demeure un concept flou, mouvant et
« attrape-tout ». Smouts
(2002) en donne la définition suivante:
y' « La gouvernance n'est ni un
système de règles, ni une activité mais un processus ;
y' La gouvernance n'est pas fondée sur la
domination mais sur l'accommodement ;
y' La gouvernance implique à la fois des
acteurs privés et des acteurs publics ;
y' La gouvernance n'est pas formalisée
et repose sur des interactions continues »
19 Vision fordiste et tayloriste du territoire
pensée et mise en oeuvre par le grands corps de l'Etat qui se voulaient
une prise en charge pyramidale du territoire.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 32
Une autre définition à la fois suffisamment
englobantes et relativement précises de la gouvernance est
proposée par le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) en 1997. Ici, La gouvernance est considérée comme
l'exercice de l'autorité politique, économique et administrative
dans le cadre de la gestion des affaires d'un pays à tous les
niveaux.
Dans sa conception normative, la gouvernance désigne
l'ensemble des interactions entre une diversité d'acteurs publics et
privés dans l'élaboration et l'exécution des politiques
publiques afin d'atteindre des objectifs communs de satisfaction de
l'intérêt général (Enjolras, 2005 ; Le Galès,
1995). Aussi, elle est acceptée comme la qualité de la gestion du
pouvoir et des ressources publiques. Et cette qualité (bonne ou
mauvaise) s'applique en termes de participation, de transparence, du pouvoir de
rendre compte, d'efficacité et d'équité.
On distingue en effet souvent gouvernance globale (où
interviendraient au côté et par dessus les Etats, les grandes
institutions et les acteurs privés transnationaux) et gouvernance locale
(où le rôle de la société civile et les entreprises
locales serait mis en avant au côté des instances
décentralisées et déconcentrées de l'Etat). En
effet, pour les théoriciens de l'école parisienne de la
régulation, avec des auteurs tels que : Boyer, Aglieta ou encore Leca,
la gouvernance locale rend compte de la recherche de nouveaux modes
d'organisation territoriale et d'une conception moderne du management local,
transcendant les politiques sectorielles. Empruntée des sciences
politiques (discipline dans laquelle la gouvernance vise les nouvelles formes
de gouvernement), cette expression souligne le caractère composite du
système d'action présidant à l'élaboration des
politiques d'aménagement du territoire et de développement
économique. La gouvernance locale ne se décrète pas, elle
est un construit dans lequel les institutions sont largement imbriquées
jouant ainsi un rôle d'intermédiation. Elle invite le territoire
à devenir la cible de l'action publique à travers la promotion
d'expériences telles que les grappes d'entreprises, les systèmes
productifs localisés ou les pôles de compétitivité
(Courlet, 2008).
I.1.1- La gouvernance locale : un processus de
coordination des acteurs et de construction de l'attractivité
territoriale
Pour qu'un territoire émerge ou devient attractif, il
faut que les acteurs se coordonnent. Sans coordination, ou ce que Fabienne
Leloup, Laurence Moyart et Bernard Pecqueur (2004), appellent «
gouvernance locale », le territoire est voué à
demeurer un espace passif qui subi les évolutions et les contraintes de
son environnement extérieur.
C'est bien par la coopération et la coordination des
stratégies publiques et privées que les
territoires peuvent améliorer leur performance. En effet,
chaque territoire recèle un ensemble
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 33
d'institutions (entreprises, administrations locales,
associations...), toutes ayant des intérêts très souvent
divergents ou parfois même convergents. De plus, ces institutions
entretiennent des relations qui s'inscrivent d'une part dans le cadre marchand
et d'autre part en dehors du cadre marchand (par exemple l'édiction des
normes, les conventions formelles et informelles...). Si bien qu'elles se
trouvent largement mobilisées dans le fonctionnement de la dynamique des
économies locales. De ce fait, la gouvernance locale va répondre
à la mise en place des conditions de régulation et de pilotage
des actions de ces différents acteurs dans la perspective d'une
organisation efficace de l'activité économique sur le territoire.
Ceci implique des jeux de négociation, de compromis, d'alliances entre
acteurs divers obéissant à leurs propres logiques
d'intérêt et/ou exerçant des responsabilités sur des
domaines de compétences tantôt partagés, tantôt
disputés (Bertrand et al. 2001). Cela suppose également
l'activation de relations et de réseaux multiples où diverses
formes de proximité tant géographiques qu'organisationnelles
pourront jouer.
Pour certains auteurs à l'égard de Gilly-Wallet
(2005), la gouvernance locale apparait comme le processus d'articulation
dynamique de l'ensemble des pratiques et des dispositifs institutionnels entre
les acteurs géographiquement proches en vue de résoudre leurs
problèmes de production. Un tel processus par essence dynamique vise la
formulation et la résolution des problèmes productifs des
territoires. Par ailleurs, la gouvernance locale participe à la
création d'un « capital relationnel » dans lequel,
les acteurs du milieu se reconnaissent. Ces derniers partagent des valeurs
(entrepreneuriales, familiales, professionnelles, etc.) qui sont à
l'origine des relations de confiance et de réciprocité, source
d'innovations et d'attractivité du territoire.
Parler de gouvernance territoriale revient donc à
mettre en exergue la construction de compromis locaux, des alliances, des
réseaux entre différentes logiques d'acteurs qui coexistent dans
une « organisation territoriale qui met en synergie d'une part, les
acteurs privés et leur organisation industrielle, et d'autre part, les
acteurs publics et leur organisation institutionnelle » (Guesnier,
2006). La gouvernance locale invite ainsi à passer progressivement d'une
logique concurrentielle à une logique organisationnelle des politiques
publiques locales, ce qui s'impose de plus en plus, dans le cas des politiques
d'attraction d'entreprises (Bazin, 1998, op.cit). A ce titre nous pensons que
La gouvernance locale implique l'engagement d'un nombre croissant d'acteurs,
aussi bien publics que privés, qui doivent être inclus dans la
conception, la construction et la mise en oeuvre des politiques
d'aménagement du territoire.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 34
I.1.2- Typologies de gouvernance locale.
L'observation empirique permet de distinguer aujourd'hui les
formes différenciées de gouvernance locale souvent vécues.
La plupart des approches développées20opèrent
une différenciation des gouvernances à partir de la nature des
acteurs engagés et dominants dans la coordination. Si bien que la
typologie fait état de quatre formes de gouvernance locale en fonction
du caractère privé ou non des objectifs et des modes
d'appropriation des ressources par les acteurs. Ainsi l'on distingue :
> La gouvernance privée : ce sont les acteurs
privés à travers leur dynamisme qui
impulsent et pilotent les dispositifs de coordination et de
création de ressources selon un but d'appropriation privée. Il en
est ainsi de la firme motrice, par exemple l'établissement d'un grand
groupe industriel qui structure l'espace productif local ;
> La gouvernance privée collective : dans ce cas,
l'acteur clé est une institution
formelle qui regroupe des
opérateurs privés et impulse une coordination de leurs
stratégies. On trouve ici les chambres de commerce, les syndicats
professionnels à l'exemple du Groupement Inter patronal du Cameroun
(GICAM) et toute forme de club regroupant des opérateurs privés
;
> La gouvernance publique : en effet, les institutions
publiques ont des modes de
gestion des ressources qui diffèrent de
l'appropriation privée, notamment à travers la production de
biens ou services collectifs qui sont donc, par définition, utilisables
par tous les acteurs, sans rivalité ni exclusion. Ce sont au premier
rang l'Etat, les collectivités territoriales
décentralisées, toutes les formes d'intercommunalité et
syndicats de communes, les institutions informelles (associations des
ressortissants..., tontines), mais aussi les institutions de formation et les
centres de recherche publique.
> La gouvernance mixte : dans la réalité,
rares sont les situations pures de
gouvernance privée ou publique ;
on trouve souvent une association de ces différentes formes mais avec
une dominante. Cela permet de caractériser chaque territoire comme un
cas particulier qui entre dans une catégorie générale
(plutôt publique ou plutôt privée) avec un dosage toutefois
spécifique et variable.
La dynamique des territoires repose sur un processus continu
de créations de ressources
nouvelles, ce qui relève d'une double démarche :
il faut se préoccuper de la structure et du
20 (GILLY, WALLET, 2001 ; LELOUP,
MOYART, PECQUEUR, 2005 ; ENJOLRAS, 2004 ; MENDEZ, RAGAZZI, 2007 ; ALBERTI,
2001)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 35
fonctionnement du système productif qui doit
évoluer dans une démarche permanente d'inventivité, ce qui
relève de la gouvernance privée. Il faut aussi se
préoccuper de l'offre de biens publics locaux et de l'adaptation du
capital public aux besoins des habitants et des entreprises, ce qui
relève de la gouvernance publique. Qu'en est-il ainsi du rôle des
acteurs dans l'animation de l'économie locale ?
I.2- Rôle des acteurs dans la gouvernance
économique locale
Comme illustré dans les paragraphes
précédents, la gouvernance locale est ce mode de management
territorial qui suscite la coopération et la coordination des acteurs
locaux (les entreprises, les collectivités locales, la
société civile...) dans une dynamique qui tend à
construire ou reconstruire l'identité territoriale afin de mieux capter
les flux d'investissement.
I.2.1- L'action décisive des collectivités
territoriales décentralisées et des services
déconcentrés de l'Etat.
Aujourd'hui avec la mondialisation qui a désormais mis
les territoires en « première ligne », et
parallèlement à l'avènement de la décentralisation,
les actions des collectivités territoriales décentralisées
en matière d'animation économique se sont accrues. L'action
économique des collectivités territoriales, de nature plus
structurelle que conjoncturelle, se manifeste de multiples façons :
interventions directes auprès des entreprises, afin que celles-ci
s'installent ou pérennisent leurs activités sur leur territoire,
aménagement de zones d'activité (technopôles, clusters,
agropoles...), soutien à la création d'entreprises et à
l'innovation, marketing territorial, « encouragement à la
constitution de districts industriels », etc. Pour juger de
l'utilité de ces initiatives, il convient d'abandonner le point de vue
général et de s'intéresser à des interventions
précises. En effet, l'action économique des collectivités
locales repose sur trois piliers complémentaires :
· le soutien aux activités existantes sur le
territoire et la valorisation de ses ressources (compétence principale
des régions, des chambres consulaires et des agences de
développement local). A cet effet, on recense une panoplie d'actions
s'exprimant sous forme d'aides financières directes (primes diverses,
construction et aménagement des zones de production...), de mise en
place d'exonérations fiscales et autres garanties des emprunts des
entreprises, ou de revalorisation du patrimoine immobilier du territoire
(Datar, 1995).
· le renforcement de l'attractivité du territoire
à travers la fourniture de services aux entreprises (conseil,
assistance, information, et autres formes de services directs) et l'accueil
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
d'activités nouvelles, en particulier des investissements
direct étrangers (compétence première des agences de
développement).
· le renforcement de la compétitivité des
entreprises et le positionnement stratégique des métropoles dans
un schéma de concurrence généralisée des
territoires pour capter les activités économiques.
Schéma 3: caractérisation du
rôle des collectivités locales dans l'animation
économique
Besoins en informations, en formation,...
Responsables
politiques locaux
ou
collectivités
territoriales
décentralisées
Entreprises ou PME
Politiques d'implantation pour aménagement du
territoire
Services aux entreprises
Pour le développement local :
Mobilisation des
institutions diverses c'est-à-dire :
V' Création en leur sein des services
chargés des affaires économiques ;
avec des missions de développement précises...
V' Mise en place des « comités d'expansion
» ou des « agences de
développement »,
V' Promotion des « pépinières et / ou
hôtels d'entreprises », V' Promotion des observatoires
économiques locaux, etc.
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Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 36
Sources : Essombe Edimo
(2005)
I.2.2- Le rôle décisif des acteurs
privés dans la gouvernance économique locale.
La participation des acteurs privés à la gestion
des territoires n'est pas nouvelle. Cela s'est d'autant plus
vérifié là où l'Etat était soit faible, soit
pauvre (soit, bien sûr, les deux). La nouveauté réside sans
doute dans les modalités de sortie de crise institutionnelle qui ont
permis l'implication croissante des acteurs privés, dans la gestion et
l'aménagement des territoires. De
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 37
fait, la définition d'acteur privé reste floue.
Les entreprises ou encore l'individu lui-même peuvent être
considéré comme les premiers actant de la sphère
privée. Certains auteurs révèlent cependant que la
société civile doit être également
considérée à ce prisme.
L'implication du secteur privé dans l'animation
économique locale ou encore à sa participation dans la
construction de nouvelles formes de gouvernance dément aujourd'hui la
vision de l'entrepreneur souvent qualifier « d'être essentiellement
passif21 ». Nous observons en effet que le rôle de ce
dernier est loin de se limiter à celui que lui impartit le traditionnel
schéma de la subsidiarité : ne laisser à l'Etat de
possibilité d'intervention que dans les secteurs où le
privé ne serait pas plus efficace. Les entreprises interviennent sur les
territoires au delà de leur champ productifs et leur apport en
matière d'animation de l'économie locale réside beaucoup
plus dans la création des richesses (production) et des emplois.
Toutefois, en matière de gouvernance économique locale, il s'agit
pour ces derniers de s'organiser efficacement pour résoudre les
problèmes communs ; d'organiser les actions collectives pour
défense d'intérêt communs ; de collaborer avec les
collectivités territoriales décentralisées pour des
solutions « Win-Win » ; de plaidoyer auprès des
services de l'Etat ; de valoriser la réussite des entrepreneurs ; de
soutenir l'action collective (pollution, sécurité,
environnement...).
Quant à la société civile, la
contribution en matière d'animation et/ou de gouvernance
économique locale réside dans son implication dans la
planification stratégique locale; faciliter des partenariats avec le
secteur privé ; contribuer au maintient et à la
réalisation des infrastructures et services ; promouvoir
l'éducation, la formation et l'entreprenariat ; agir pour la
préservation de l'environnement...
En somme, il y a lieux d'affirmer comme Courlet (2008, op.cit)
que dans le cadre de la gouvernance locale, la coordination permet d'optimiser
les services rendus aux entreprises et aux investisseurs et conduit à
mettre l'accent sur l'environnement des entreprises. Qu'en est-il ainsi de la
démarche entreprise par les acteurs de la ville de Douala en
matière de gouvernance locale ?
21 Être sans âme, uniquement
intéressé par des mobiles élémentaires, tout juste
capable de s'adapter passivement aux lois du marché (Essombe Edimo,
2005)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 38
Section II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE LOCALE
ET
DES AUTRES FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA
L'attractivité économique dont la ville de
Douala fait l'objet découle sans doute des macro-facteurs (facteurs
géographiques, économiques), mais aussi des facteurs
socio-institutionnels relevant entre autres de la dynamique de la gouvernance
locale. En effet, La gouvernance locale à Douala interpelle le processus
par lequel les différents acteurs locaux (institutionnels,
privés, associatifs, financiers,...) impactent de près ou de loin
le développement de la ville, son attractivité et sa
compétitivité. Il est question dans cette sous-section de mettre
en lumière les spécificités de cette gouvernance
perçu tant du coté des acteurs privés que des institutions
publiques de la ville. Mais également d'illustrer les autres facteurs
d'attractivité de la ville.
II.1- Cadre d'analyse empirique de la gouvernance locale
à Douala
Le territoire est une organisation spécifique où
se combinent les stratégies privées et les interventions
publiques donnant lieu à la gouvernance locale (Courlet, 2008, op.cit).
Nous remarquons, à travers les résultats de notre enquête,
l'existence d'une dynamique territoriale à la fois privée et
institutionnelle à Douala. La dynamique privée, assimilée
à la gouvernance privée, est perçue ici à travers
les relations qu'entretiennent les entreprises avec les organismes non
officiels d'aide aux entreprises, les entrepreneurs locaux et les institutions
informelles locales. Tandis que la gouvernance publique est perçue
à travers les actions impulsées par les autorités
publiques locales, mais aussi à travers les relations qu'elles
entretiennent avec les entreprises. Nous allons ainsi illustrer la gouvernance
locale à Douala premièrement du point de vue de la dynamique
privée, ensuite du point de vue de la dynamique publique.
II.1.1- Les entreprises de Douala et les réseaux de
relations institutionnelles locales
A Douala, Les entreprises sont engagées avec d'autres
partenaires dont les collectivités locales, les services
déconcentrés de l'Etat et les organismes non officiels dans un
jeu social local où les positions de chacun ne peuvent être
expliquées seulement par la nature des relations marchandes. Il importe
d'illustrer ici les liens de proximité et de coordination entre les
entrepreneurs de Douala, mais aussi les relations entre les entreprises et les
institutions publiques locales.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 39
II.1.1.1- L'existence des liens de proximité et de
coordination entre les entrepreneurs de
Douala
D'après les résultats d'une
enquête22 portant sur les itinéraires individuels des
promoteurs d'entreprises dans la ville de Douala et les mobiles qui les guident
en matière d'implantation, il apparait que ceux-ci entretiennent de
nombreux rapports entre eux mêmes et avec des institutions formelles et
informelles locales de promotion d'entreprises de leurs lieux d'implantation.
Ainsi, près de 61% d'entreprises entretiennent des relations avec les
entrepreneurs locaux, et 22% avec les organismes non officiels tels que : le
Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), le Syndicat des Industriels du
Cameroun (SYNDUSTRICAM), la Fédération Nationale des associations
de Petites et moyennes entreprises (FENAP)... Ces relations sont
généralement d'ordre professionnels (encadrement et soutien aux
entrepreneurs) ; d'affaires (partenariat) ; humains (proposition, renforcement
et /ou transfert de compétences) et parfois consistent en
l'accompagnement et en la défense des intérêts des
entreprises. Cette situation s'inscrit en droite ligne dans l'un des
principes-clés qui fonde la gouvernance sur une approche territoriale et
sur le principe de subsidiarité active entre agents privés. Ces
liens sont, par ailleurs, compris comme une sorte de coopération entre
producteurs dans la ville, prenant des formes multiples et passant quelques
fois par :
- des conventions communes portant, soit sur les pratiques de
prix (Chambre de Commerce), soit sur l'absence de conduites de type «
passager clandestin » dans laquelle une entreprise profiterait
délibérément d'une action collective sans y avoir
contribué.
- des pratiques uniformes de gestion de la force de travail
(niveau de salaires, attitudes vis-à-vis des réglementations
salariales, fiscales, etc.) ;
- des actions communes (associatives, syndicales, clubs,
etc.), en vue de défendre les intérêts de l'ensemble des
entreprises et d'arbitrer les conflits entre les producteurs
Cet ensemble d'atouts issus de la coopération
dénote de l'existence des liens de proximité et de coordination
entre les entrepreneurs de Douala.
Toutefois, plus de 21% des chefs d'entreprises de la ville de
Douala sont membres des clubs
des entrepreneurs. Ces clubs leur fournissent des informations
sur le climat des affaires, les possibilités d'octroi de crédits,
et des idées nouvelles sur les cessions d'entreprises. En marge des
22 D. Djatcho, 2012, gouvernance territoriale et
développement industriel à Douala, thèse de Doctorat,
université de Yaoundé 2.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
clubs, 46% et 40% des chefs d'entreprises sont respectivement
membres des associations de tontines et de villages. Tout comme les clubs, ces
associations contribuent aux activités des entrepreneurs. «
Cette situation nous retrace le caractère privé de la
gouvernance locale dans le développement des entreprises à Douala
». Les acteurs de cette gouvernance privée sont ainsi
situés et classés au rang des entreprises, des associations et
des clubs.
Aussi, La plupart des promoteurs d'entreprises appartiennent
à des structures et réseaux comme des «
tontines23 », et le financement de leurs unités de
production se nourrit largement du secteur financier informel. On observe dans
le graphique ci-dessous, que la majorité des entreprises de Douala
entretiennent des relations avec les institutions informelles. Ainsi, un peu
moins de 43% des entreprises sont en rapport avec les tontines, 37,5 % en
rapport avec des associations des ressortissants divers et 19,64%
côtoient les groupements des entrepreneurs. Ceci est la preuve d'un
dynamisme local entre les acteurs économiques à Douala.
Les relations entrepreneurs et tontines / associations de
village, sont sources non seulement de financements des activités, mais
également des informations sur la culture, la politique et le social. Ce
qui nous ouvre ainsi la voie au concept d'économies externes cher
à Alfred Marshall (1890). En forgeant cette notion nous disons que les
économies externes à Douala se trouvent à
l'intérieur des relations qui s'établissent entre les entreprises
et les institutions locales. Nous les définissons ici comme les
avantages que l'environnement (physique, social, culturel, politique et
économique) procure aux entreprises de Douala.
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 40
23 Certaines tontines soutiennent des
initiatives de création ou de promotions d'entreprises à Douala,
même si elles soufrent pour la plupart d'une absence de cadre juridique.
Par ailleurs Les membres des associations de tontines à Douala sont en
majorité des créateurs ou gérants d'entreprises.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
Graphique 1 : entreprises et relation avec les
institutions
|
formelles et informelles
|
à Douala
|
tontines
ass des ressort divers Groupement des
entrepreneurs
37%
20%
43%
Sources : résultats de l'enquête
auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)
Les tontines constituent par exemple, de puissants
réseaux de diffusion d'informations pour les chefs
d'entreprises (Gautrand, 1987 ; Essombe Edimo , 1990).
Ce qui leur permet de nouer des relations qui peuvent être commerciales,
de production, ou d'échanges d'informations sur les
affaires (Courlet et Tiberghien, 1986). De même, les associations
ainsi que les clubs des entrepreneurs participent au développement des
entreprises à travers la diffusion des informations quant au
climat des affaires.
II.1.1.2- Les relations entre les entreprises et les
institutions publiques locales
Outre le fait d'entretenir des relations avec les
organismes non officiels et les entrepreneurs locaux, il ressort des
enquêtes de terrain que les entreprises de
Douala entretiennent des relations avec les institutions
publiques locales telles que : la Communauté
Urbaine de Douala (CUD) soit environ 70% d'entreprises,
les mairies d'arrondissement, l'Agence de Développement de
Douala (A2D), la chambre de commerce, des organismes
de promotion d'entreprises tels que le Fonds National de
l'Emploi (FNE ) et le Centre de Formalité de Création des
Entreprises (CFCE), les institutions universitaires et bien
d'autres. Ces relations sont caractéristiques de la dynamique
institutionnelle (gouvernance publique).
Avec la CUD et les mairies d'arrondissement, les
entreprises entretiennent des relations de
type : professionnelles, fiscales,
foncières, hygiène et salubrité et
sponsoring. Toutefois, ces relations restent pour la plupart
(soit 52%) d'ordre fiscal.
41
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Tableau 4 : relations entre la CUD et les
entreprises de Douala
Types de Rapports avec la CUD
|
Effectifs
|
Fréquences (%)
|
Professionnels
|
28
|
22,22
|
Fiscaux
|
66
|
52,38
|
Consultations
|
15
|
11,90
|
Fonciers
|
3
|
2,38
|
Paiement de frais de publicité
|
4
|
3,17
|
Hygiène et Insalubrité
|
7
|
5,55
|
Sponsoring
|
1
|
0,79
|
Subordination
|
2
|
1,59
|
Total
|
126
|
100
|
Sources : résultats de
l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)
Pour sa part, L'Agence de Développement de Douala (A2D)
crée en 2002 en partenariat avec le patronat camerounais et bien
d'autres institutions24, entretien de parfaites relations avec
plusieurs entreprises de la ville. Ces relations sont pour la plupart d'ordres
professionnels (de soutien aux entreprises, et de facilitation dans les
démarches administratives auprès des autorités
locales).
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 42
24 Le Groupement Inter-patronal du Cameroun
(GICAM), basé à Douala, constitue le patronat camerounais. En
concert avec la CUD, d'autres partenaires à l'instar du Port Autonome de
Douala (PAD), la Fédération Nationale des Associations des PME
(FENAP), la Chambre des Commerce d'Industrie, des Mines et de l'Artisanat du
Cameroun (CCIMA), ainsi que certaines associations de la société
civile de Douala ont travaillé à la mise en place de l'A2D.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 43
Tableau 5: relations fonctionnelles entre
l'A2D et les entreprises à Douala
Types de Rapports avec l'A2D
|
Effectifs
|
Fréquences (%)
|
Professionnels
|
151
|
85,33
|
Idées pour améliorer les services
|
16
|
9,20
|
Collaboration de travail
|
7
|
4,05
|
Paiements de droits
|
3
|
1,42
|
Total
|
177
|
100,00
|
Sources : résultats de
l'enquête auprès des entreprises, Djatcho (2012, op.cit)
A côté de cet ensemble d'institutions qui oeuvre
pour le développement des entreprises à Douala, il y a
également la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de
l'Artisanat (CCIMA) crée en 1921 qui est un mobile facilitateur dans
l'implantation des entreprises à Douala. En plus de sa mission
représentative des intérêts des milieux d'affaires
privées dans les domaines du commerce, de l'industrie, des prestations
de services et de l'artisanat, la CCIMA, entretient un réseau de
relations avec tous les organismes intéressés par les
activités du secteur privé. Les missions de la CCIMA sont
d'intérêt professionnel (apporter assistance et encadrement aux
chefs d'entreprises notamment les PME), de promotion industrielle, commerciale
et de coopération (apporter l'information, l'appui et l'assistance aux
opérateurs économiques pour la recherche de produits, de
technologies ou de partenaire étrangers), et d'encadrement des
entreprises à travers sa plateforme du dialogue public/privé. Il
est toutefois aussi important de souligner qu'en novembre 2010, par exemple,
cet organisme a permis la mise sur place d'un « jardin d'entreprises
» à Bonabérie (route nationale n° 3).
Aussi, le dans le souci de faciliter la création des
entreprises à Douala, le gouvernement a mis en place Les Centres de
Formalités et de Créations des Entreprises (CFCE). Ce sont des
structures qui ont pour mission essentielle d'assurer les formalités de
création d'entreprises. Le gouvernement camerounais en mettant en place
les CFCE a voulu palier les nombreuses difficultés auxquelles sont
confrontés les opérateurs économiques tant nationaux
qu'étrangers dans leurs démarches de création
d'entreprises au Cameroun. Il n'est de secret pour personne aujourd'hui que,
ceux qui entamaient ces démarches devaient se préparer à
affronter un chemin long et truffé d'embuches, du fait de la
négligence et même du clientélisme de certains agents de
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 44
l'Etat. Ceci était de nature à freiner
l'élan des opérateurs économiques de tous bords
désireux d'investir dans notre pays.
En 2008, on estimait à 34 jours le temps
nécessaire à un promoteur pour créer son entreprise au
Cameroun alors que dans certains pays d'Afrique, le processus pouvait
être bouclé en trois ou quatre jours seulement. Cette
disparité seule suffit à réduire la
compétitivité du pays par rapport à d'autres en ce qui
concerne l'attrait qu'il exerce sur les investisseurs. Les CFCE ont donc
été crées pour ramener les délais de
création des entreprises à 72 heures, pour l'accompagnement
technique et managérial des entreprises à travers les Centres de
gestion Agrées et leur financement dans le cadre d'un programme d'appui
appelé PACD/PME. Mais aussi pour réduire les coûts de
création d'entreprises en limitant les déplacements des usagers
et surtout en rendant publics les tarifs pratiqués pour la
délivrance des documents tout au moins ceux qui ne sont pas gratuits.
Le caractère public de la gouvernance locale ainsi mis
en évidence, est perçu à travers les liens de
proximité et de coopération entre entreprises et organismes
officiels / institutions publiques locales. Contrairement aux prescriptions
inhérentes à la théorie néoclassique de base
où l'agent économique agit hors de l'enjeu social effectif,
à Douala de nos jours, on ne peut exclure les comportements individuels
et sociaux de toutes actions économiques. Les acteurs agissent dans un
contexte social, familial, communautaire, variant dans le temps et dans
l'espace. Les relations marchandes à Douala ne sont donc pas les seuls
repères qui guident l'action économique mais aussi les relations
sociales dont on ne pourrait s'en passé dans l'application des principes
de la gouvernance. En revanche, ces analyses viennent ainsi confirmer notre
hypothèse selon laquelle, la gouvernance locale fait intervenir un
ensemble complexe d'institutions et d'acteurs n'appartenant pas tous à
la sphère publique et qui influence l'organisation et la gestion du
territoire. Les acteurs de la gouvernance à Douala échangent des
ressources diverses et sont interdépendants. Des responsabilités
qui incombaient auparavant à l'Etat sont aujourd'hui partagées.
On relève une participation accrue du secteur privé et associatif
à la fourniture des biens et services publics et aux décisions
stratégiques.
Dans cette optique, le développement des entreprises
à Douala ou encore l'attractivité de la ville apparaît
d'une part comme le résultat d'un dialogue permanent des entrepreneurs
avec le territoire et de l'institutionnalisation du partenariat
publique-privé. Toutefois, cela est aussi la conséquence d'une
action volontariste et dynamique des collectivités locales (C.L.) dans
un rôle d'animation de l'environnement des entreprises, et dont-il
importe d'illustrer dans le paragraphe suivant.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 45
II.1.2- La démarche de la communauté
urbaine de Douala (CUD) dans l'animation économique et
l'amélioration de la « gouvernance urbaine »
Tirant les leçons à la fois des politiques
industrielles, jadis, conduites en termes de "grandes entreprises" à
Douala et de l'échec de celles de promotion des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) menées dans les années 1970 (problème de
localisation), mais aussi des conséquences de l'ajustement structurel
des années 1990 et soucieuse de reconstruire la
compétitivité et l'attractivité de la ville,
l'Exécutif Communautaire a entrepris une démarche qui le
positionne désormais comme un maillon essentiel du développement
de la ville de Douala. Cette dernière s'y emploie, notamment, par la
mobilisation (comme beaucoup d'autres Collectivité Locales)
d'institutions de plus en plus expérimentées dans la pratique du
développement local et l'adoption d'un ensemble d'actions visant
l'amélioration de la "gouvernance" urbaine. Ainsi, face à la
concurrence que la ville de Douala commençait à subir, notamment
sur la côte ouest africaine, La CUD a entrepris une démarche
volontariste de redressement de son attractivité. De façon
générale et hormis l'adoption d'une stratégie de
développement de Douala (plan directeur d'urbanisme de Douala à
l'horizon 2025), la construction de l'attractivité de la ville
s'appuiera d'abord sur la recherche de l'amélioration de l'environnement
des entreprises (à travers une intense activité de
réhabilitation / rénovation des infrastructures publiques
locales) et ensuite, la mise en place des structures d'animation du milieu
économique local (Essombe Edimo, 2005).
II.1.2.1- La réhabilitation des infrastructures
La réhabilitation et la modernisation des
infrastructures dédiées à l'environnement des entreprises
seront menées à travers des réalisations précises.
Parmi celle-ci, l'on note :
y' Le désenclavement des zones industrielles de la
ville : par la rénovation et le doublement des voies des axes routiers
qui mènent à ces aires de production.
y' La réfection de la voirie entre 2001 et 2004. Ceci
aura concerné (pour les chaussées et les drains) une quinzaine de
grandes artères réparties sur les cinq arrondissements de
Douala.
y' La rénovation de divers autres axes routiers
secondaires dans différents arrondissements de la ville, afin de
faciliter la circulation des hommes et des marchandises. De plus il est
prévu, pour 2014, la construction d'un second pont sur le Wouri : ce
dernier devra, notamment, faciliter davantage le contournement de la ville par
route, l'écoulement des produits fabriqués dans la zone
industrielle ouest, tout comme il devra amplifier les échanges entre la
ville et les différentes parties sud-ouest et ouest du pays.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 46
y' La réalisation d'un réseau de câbles
à fibres optiques irriguant toute la ville d'une infrastructure de
communication à haut débit, ce qui permet de mettre à la
disposition des entreprises des outils performants de communication, tout en
facilitant leur organisation et la vitesse de leurs transactions.
Toutefois, l'amélioration de l'environnement des
entreprises ne concernera pas seulement la rénovation des
infrastructures. Celle-ci s'est accompagnée également de la
volonté de développer une politique de l'immobilier d'entreprise
et, surtout de la promotion des projets de « parcs d'entreprises »
pour la ville de Douala. Il en est ainsi de l'aménagement, dans le cadre
des 1 000 hectares de terrain de la zone dite de "Sawa Beach", d'un parc
d'entreprises de haut niveau technologique. Située en contrebas du
centre administratif actuel et au sud du port, cette zone s'étale sur 12
km et devra permettre aux entreprises d'écouler plus facilement leurs
productions, soit par le canal du port, soit par la voie aérienne,
compte tenu de la proximité de l'aéroport de la ville (Essombe
Edimo, 2005, op.cit).
Enfin, s'il ne peut être fait un inventaire exhaustif de
toutes les actions entreprises par la CUD, on peut néanmoins aussi
retenir dans le voisinage de l'amélioration des conditions du
développement des entreprises à Douala, d'autres
réalisations en matière d'assainissement, d'habitat social, de
mise en chantier des études de réalisation de divers autres
logements, de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
(NTIC).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Carte 1 : quelques axes routiers
réfectionnés à Douala depuis 2001 et nouvelles zones
d'activités implantées.
Légende :
Axes routiers réfectionnés ou
réhabilités (axes structurants et secondaires).
Vallée de Besseke, Cité des Douanes, Cité
Charly, Sawa Beach etc., nouvelles zones d'activités implantées
dans la ville et lotissements en cours, dont celui de Mbanga-Japoma.
Sources : Essombe Edimo (2005, op.cit)
II.1.2.2- La création des structures d'animation de
l'économie locale
À Douala, l'Exécutif Communautaire semble, de
plus en plus, se donner les moyens d'être le coordinateur des synergies
de tous les acteurs du développement de la ville. Parallèlement
à ses actions de réhabilitation et de rénovation des
infrastructures publiques, afin de redynamiser l'environnement des entreprises,
la CUD va également procéder à la réalisation
d'actions
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 47
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 48
complémentaires. Celles-ci concernent pour l'essentiel, la
réorganisation de ses services et la mise en place des structures
dédiées à l'animation du tissu économique local.
II.1.2.2.1- De la réorganisation interne de la
CUD
L'organisation spécifique des services internes de la
CUD abouti à la mise en place d'une Direction des Affaires Economiques
et Financières (DEFI), dont la priorité est désormais de
mobiliser dans tous les secteurs, les opérateurs qui peuvent faciliter
le développement des industries et l'économie locale. Ce service
symbolise, pour la CUD, le passage d'une logique de gestion purement comptable
à celle d'une approche plus centrée sur le développement
industrielle de la ville. Dans cette lancée, il articule les actions
municipales dans le domaine économique et mène des actions
diverses de coordination et de réalisation des projets
spécifiques touchant au domaine économique.
Toujours dans le souci de construire l'attractivité de
la ville, la CUD a également procéder à la mise en place
des structures d'animation et de promotion économique locale que sont
l'A2D et l'Observatoire Economique Urbain. L'idée sous-jacente est celle
de la revitalisation et de l'amélioration de l'environnement des
entreprises, surtout que l'objectif de promotion de l'entreprise sans celle de
son environnement est inefficace (Pecqueur, 1992).
II.1.2.2.2- La promotion de l'Agence de
Développement de Douala (A2D)
Dans son objectif de promouvoir l'animation de
l'économie de Douala, la CUD a participé à
la mise en place de l'A2D. Cette institution crée en
2002 en partenariat avec le patronat camerounais et bien d'autres institutions
a pour missions de :
Accompagner les entreprises dans leur processus d'implantation
et promouvoir les relations territoires / entreprises.
Contribuer à la définition et à la
promotion des services concourants, directement ou indirectement, au soutien
des entreprises ;
Aider à la maitrise du foncier et de l'implantation
des entreprises à Douala, en particulier, par une organisation et une
stratégie de promotion, de prospection et d'accueil des activités
afin de participer au renforcement du tissu industriel local ;
Encourager et accompagner des actions territoriales de
développement relevant des priorités de la ville et concernant la
création d'emplois ;
Promouvoir le développement économique,
social, culturel et touristique de Douala ;
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 49
Animer la réflexion et la concertation des acteurs de
développement ;
Faire de Douala un pôle de croissance économique
et compétitif.
Toutefois, l'A2d n'a pas de spécificités
complètes dans la logique inhérente aux processus de
développement local. Elle est appelée à
jouer un rôle complémentaire avec l'observatoire économique
urbain local.
II.1.2.2.3- L'observatoire économique urbain de
Douala
Afin de consolider son action d'acteur de développement
de la ville, la CUD s'est alors engagée à construire et à
recourir à des indicateurs capables d'identifier les clés de
réussite, ainsi que les forces et faiblesses des
phénomènes socioéconomiques de la ville et, surtout,
à se donner les moyens de pouvoir analyser désormais leurs
évolutions. Il s'agissait donc de promouvoir un outil de mesure, capable
de permettre une meilleure connaissance de l'espace économique et social
de la ville de Douala. Dans cette optique, les missions assignées
à l'observatoire concernent :
- La collecte et le traitement de toutes données relatives
à l'activité économique de la ville ;
- La gestion de la base de données sur
l'économie locale, ainsi que celle d'un centre informatique
économique de la ville ;
- L'évaluation des politiques sectorielles initiés
par l'Exécutif Municipal ;
- La réalisation de toute étude de nature
à éclairer ce dernier sur la situation économique et
sociale de la ville ;
- La participation aux actions de promotion de la ville, en
rapport avec les administrations et les opérateurs concernés
(à l'instar de l'A2D).
De même, l'Observatoire assure un rôle en
matière de prospective, de veille et d'alerte. Tout
comme il permet à l'Exécutif Municipal de mieux
décliner, sur le plan local, les politiques économiques et
nationales.
Comme illustrer dans les analyses précédentes,
la construction de l'attractivité de la ville de Douala par la CUD
s'appuiera d'une part sur la recherche de l'amélioration de
l'environnement des entreprises à travers une
réhabilitation/rénovation des infrastructures, sur la mise en
place progressive des structures d'animation du milieu économique local,
mais aussi sur l'intensification du partenariat public-privé. Cette
dynamique de gouvernance économique locale aura entre autre, permis
à la ville de Douala d'accroitre considérablement son parc
d'entreprises au cours des dix dernières années, comme le montre
le graphique ci-dessus.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
50
Graphique 2 : évolution des créations
d'entreprises à Douala de 1994 à 2009
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
1994-1996
1997-2000 2001-2003 2004-2006 2007- 2009
Sources : construction de
l'auteur à partir des données du RGE (2009).
De façon générale, au vue des
analyses précédentes, nous notons que la
gouvernance locale à Douala est bien effective. C'est
le fait des acteurs institutionnels (publiques) et des acteurs
privées (entreprises, associations, clubs,
société civile...) intervenant plus spécifiquement
dans le processus de prolifération des entreprises dans la ville.
Toutefois, il ya lieu de préciser que l'attractivité de
la ville de Douala est surtout liée aux facteurs
socioéconomiques dont il convient d'illustrer
dans le paragraphe suivant.
II.2- Les déterminants d'ordre
socioéconomiques de l 'attractivité des entreprises à
Douala
Outre Le caractère social de la ville pour les
affaires qui lui confère une forte concentration des clubs et
collaborateurs des entrepreneurs dans tous les domaines, ainsi qu'une forte
proportion des associations, il convient en effet de
préciser ici les autres atouts majeurs dont
dispose la ville de Douala et qui contribuent objectivement à la
construction de son attractivité. L'on peut a ce titre citer
: la position géographique et ouverte à l'international
de la ville ; ses installations portuaires et aéroportuaires
; l'existence d'une population jeune, dynamique et qualifiée
; un important marché de consommation ; et
les spécificités structurelles de la concentration
« doualaise ».
II.2.1- Douala : Une ville à localisation enviable
et ouverte à l'international
En effet, Douala bénéficie d'une
position stratégique (le Golfe de Guinée) qui lui
confère le statut de porte d'entrer et de sortie du Cameroun.
Par temps de globalisation, cette situation lui confère
également un statut de « ville de transit »
de la sous-région CEMAC. Yaoundé (capitale politique du
pays) est à 25 minutes en avion ou à 3 heures par la route,
Libreville (Gabon) se
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 51
trouve à 45 minutes de vol, sans compter la
proximité soit par route, soit par avion des autres pays comme le Tchad,
le Congo ou la Guinée équatoriale. Aussi, son aéroport
permet de relier les principales villes Européennes (notamment Paris,
Bruxelles et Istanbul), à moins de 6 heures de vol. Tout comme son port
(infrastructure-clé) permet des transits maritimes à la fois dans
le Golfe de Guinée et le reste du monde, et ses équipements en
moyens de communication (dont l'internet à haut débit) avec des
câbles à fibres optiques qui irriguent la ville.
Quant aux infrastructures routières, le réseau
routier de la ville est constitué, en dehors de la zone urbaine
proprement dite, de deux principaux axes routiers :
- L'axe de l'Est qui commence par « l'axe lourd
», jusqu'à Yaoundé, puis se poursuit (via Bertoua et Garoua
Boulaï) vers le réseau du Nord Cameroun et les pays voisins.
- L'axe Ouest qui assez chargé de trafic,
dessert les grandes villes de l'ouest, du sud-ouest et du nord-ouest (la route
nationale N°5).
Ces deux axes sont quelques fois pénalisés en
matière de temps et de coût par les difficultés
existant dans l'agglomération de Douala (encombrement
de l'axe lourd jusqu'à la Dibamba, goulot d'étranglement du pont
sur le Wouri, et encombrement de la route Bonabéri /Bekoko).
Pour ce qui est du transport ferroviaire, deux lignes de
chemin de fer desservent l'arrière-pays de Douala. La principale relie
Douala à Yaoundé (Transcam I) puis à
Ngaoundéré (Transcam II). Entre Douala et Yaoundé la voie
a fait l'objet d'une importante modernisation à la fin des années
70. Entre Yaoundé et Ngaoundéré la faiblesse du
réseau routier et son tracé peu direct donnent une importance
capitale au chemin de fer. D'autant que la réhabilitation des
infrastructures a permis de sécuriser la voie et de rétablir une
vitesse commerciale normale dans ce contexte.
II.2.2- La présence d'une population jeune,
dynamique et qualifiée
La population de la ville est couramment estimée
à plus de 2,4 millions d'habitant. Dans l'ensemble, c'est une population
assez jeune et sur laquelle s'exerce plus particulièrement l'effet
polarisateur : l'âge moyen à Douala est de 24,3 ans (INS, 2003).
Le taux d'activité est ici le plus élevé du pays (59,5%,
contre 52,1% dans les autres centres urbains du Cameroun). En outre, il s'agit
d'une population cosmopolite et multiculturelle, où l'on y retrouve
aussi bien des nationaux, que des Européens, Asiatiques,
Américains ou des autres pays d'Afrique.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
52
Graphique 3: Distribution (en%) des ménages
à Douala selon l'âge et le sexe du chef de
ménage
40
30
20
10
0
< à30 ans
30-39 ans
40-49 ans
24,9 26,4 26,7
36,4
21,3
25,5
21,4
50ans & +
17,4
masculin féminin
Sources : construit par l'auteur à partir
des données d'ECAM3 / INS, 2007
Partant du niveau de scolarisation de la population de
Douala pour nous situer dans la compréhension du dynamisme territorial
et entrepreneurial dans la ville, nous relevons avec
ECAM325 (2007 op.cit.) que l'alphabétisation
des personnes âgées de 15 ans ou plus est en progression de 1,5
point depuis 2001 et se situe autour de 95,4% à Douala en 2007. Le
niveau d'instruction des chefs de ménage (tableau 6) va
rie nettement en fonction des revenus (naturellement plus
élevés pour les classes aisées).Toutefois les non
scolarisés sont rares même dans les classes les plus pauvres (5
à 8%).
Tableau 6: Niveau d'instruction des chefs de
ménage selon le quintile de dépense du niveau de
vie à Douala
Niveau
d'instruction
|
Q1
|
Q2
|
Q3
|
Q4
|
Q5
|
Ensemble
|
Non scolarisé
|
5,3
|
8,1
|
4,2
|
3,0
|
2,4
|
4,6
|
Primaire
|
25,9
|
28,2
|
19,6
|
23,4
|
12,8
|
22,0
|
Secondaire 1er cycle
|
43,7
|
34,0
|
35,5
|
28,5
|
26,1
|
33,6
|
Secondaire 2nd cycle
|
20,6
|
20,9
|
30,7
|
34,9
|
29,9
|
27,4
|
Supérieur
|
4,5
|
8,7
|
10,0
|
10,3
|
28,8
|
12,4
|
Ensemble
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : ECAM3 / INS, 2007
25 Il s'agit de la troisième
enquête camerounaise auprès des ménages,
effectuée en 2007 par l'Institut Nationale de la
Statistique (INS).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 53
Par ailleurs, La dépense moyenne d'éducation par
élève est de 108.149 FCFA/an, soit 52 851 FCFA dans les
ménages pauvres et 111.720 FCFA chez les non pauvres. La distance qui
sépare le logement du ménage de l'infrastructure publique
d'éducation la plus proche, est de 1,3 km pour le primaire et de 1,9 km
pour un établissement secondaire (ECAM3, 2007 op.cit.).
II.2.3- Les spécificités structurelles de la
concentration « Doualaise »
Ces spécificités se situent en effet au niveau
de la concentration de la production dont la ville est le théâtre,
tant du point de vue national que sur le plan sous-régional
CEMAC26, ou encore du mouvement assez net du processus historique de
concentration des hommes (premier centre de concentration urbaine du pays) et
des activités dans la ville (« métropolisation »). A ce
titre, il ya lieu de préciser qu'en 2005, la ville de Douala fournissait
un peut plus de 60% du Produit Intérieur Brut (PIB) national et environ
27,4% du PIB de la CEMAC. Son PIB (3092 milliards de FCFA) à cette
même période était en effet supérieur à celui
de la RCA, du Tchad et de la Guinée Equatoriale réunis (BEAC,
2005). Son PIB par habitant (soit environ 1400000FCFA/an) demeure deux à
trois fois supérieur à la moyenne des villes de la côte
ouest africaine (Essombe Edimo, 2007 b).
Aussi, la ville de Douala se caractérise par un
important degré d'influence décisionnelle en matière
économique : localisation de sièges sociaux de la plupart des
entreprises nationales et multinationales. Dans l'ensemble du PIB national, le
secteur des entreprises de la ville de Douala génèrent 46,3% de
la richesse créée par les entreprises camerounaises. Le secteur
des ménages, qui regroupent les entrepreneurs individuels et les
entreprises informelles, ont un Produit Local Brut (PLB) estimé à
26,8% du PIB national.
Enfin, La ville de Douala connaît une forte croissance
démographique. Le taux annuel moyen de croissance démographique a
été estimé à 5% sur les 30 dernières
années. Ce qui est largement au dessus du taux national estimé
à 2,8%. D'après les prévisions de l'INS, La population de
Douala pourra tripler à l'horizon 2035.
26 Communauté Economique et Monétaire
des Etats de l'Afrique Centrale. Celle-ci regroupe le Cameroun, le Congo
Brazzaville, le Tchad, le Gabon, la Guinée Equatoriale, et la
République Centrafricaine.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 54
CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE
En guise de conclusion, il y a lieu de rappeler que l'objectif
de ce chapitre a été d'établir le lien entre la dynamique
de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises à
Douala. Aussi, il a été question d'illustrer certains facteurs
qui influencent le niveau d'attractivité de la ville. Après avoir
passé en revue le cadre théorique de la gouvernance locale, nous
avons montré que l'attractivité de la ville de Douala est la
résultante d'une part d'un ensemble de facteurs d'ordres
socioéconomiques présent sur le territoire, mais également
la résultante de ce que nous qualifions de construit
socioéconomique de la ville et de coordination des acteurs : la
gouvernance locale.
En effet, la ville de Douala est engagée dans une
démarche de développement sous l'impulsion des
collectivités publiques et privées locales. Cette situation
prouve à l'évidence la coordination et la coopération qui
existe entre les acteurs publics et privés (« partenariat
public-privé ») dans le processus non seulement de
développement des entreprises mais aussi d'amélioration de
l'environnement des affaires à Douala. La force de cette coordination
traduit une gouvernance locale bien avancée dans la ville. Les relations
sociales, économiques et humaines tissées entre les acteurs
à Douala, constituent des réseaux27 dans lesquels
circulent de l'information et le savoir-faire. L'intensité et
l'imbrication de ces réseaux déterminent la cohérence du
tissu économique de Douala et sa capacité d'adaptation dans la
dynamique de la mondialisation. Même si les différentes synergies
et coopérations développées entre les différents
acteurs ont permis à la ville d'augmenter son parc d'entreprises et de
pérenniser les entreprises antérieurement implantées, il
n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour la ville de
Douala en matière de construction de son attractivité compte tenu
de son fort potentiel économique et de la concurrence des territoires
voisins.
27 Le réseau de relations entre acteurs
naît généralement lors des rencontres professionnelles ou
familiales et peut être fait d'us et coutumes informels ou bien
institutionnalisés par des organisations de type consulaire, syndical ou
patronal (ESSOMBE EDIMO, 2005). Ainsi par le biais de réseaux multiples
de communication, les territoires (arrondissements) de Douala produisent une
solidarité entre les acteurs locaux.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 55
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Il a été question pour nous dans cette
première partie de faire une analyse théorique du concept
d'attractivité territoriale et d'illustrer le lien entre la dynamique de
la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises à Douala.
A l'issus de cette partie, nous pouvons dire que l'attractivité
territoriale est un concept qui a attiré l'attention de plusieurs
auteurs, dans la mesure où ses déterminants sont aussi nombreux
que ses indicateurs de mesure. En effet, la qualité
générale et globale de l'environnement économique et
financier, la dynamique de la gouvernance, la taille du marché, la
présence des services aux entreprises, la présence d'une main
d'oeuvre qualifiée, la densité des acteurs tant du point de vue
de leur concentration que de leur essaimage sur l'ensemble du territoire, sont
autant de facteurs d'attractivité nécessaires pour les
territoires, afin d'influencer en leur faveur les décisions
d'implantation des entreprises.
Toutefois, il ressort de nos analyses que,
l'attractivité de la ville de Douala dépend d'un certains nombre
de facteurs d'ordres socioéconomiques que nous avons illustré,
mais aussi du dynamisme de la gouvernance économique dans cette ville.
Ainsi, en partant des caractéristiques que nous avons mobilisé
autour des questions de construit socio-économique de la ville et de la
coordination des acteurs situés, nous avons présenté la
ville de Douala dans une démarche qui la positionne comme un maillon
essentiel du développement des entreprises au Cameroun.
Après avoir présenté les diverses
possibilités et potentialités que présente la ville de
Douala en matière d'attraction des entreprises, il reste maintenant de
voir comment nous pouvons évaluer les facteurs d'attractivité de
la ville de Douala. En d'autre terme quels sont les déterminants de
l'attractivité des entreprises à Douala selon une démarche
économétrique? Et Quelles sont les recommandations de politique
économique nécessaire pour une attractivité durable de la
ville de Douala ? Les réponses à ces différentes questions
constituent l'objet de la deuxième partie de notre mémoire.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Deuxième partie :
L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE
L'ATTRACTIVITE
DES ENTREPRISES A DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 56
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 57
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Les analyses développées dans la première
partie de cette recherche nous ont permis d'exposer la littérature
théorique relative à l'attractivité territoriale des
entreprises. Pour ce qui est de la ville de Douala, il ressort de nos
développements que son attractivité dépend non seulement
des facteurs d'ordres économiques, géographiques, socioculturels,
mais aussi des facteurs d'ordres institutionnels tels que l'intensité et
la dynamique de la gouvernance locale.
Toutefois, malgré les atouts certains dont dispose la
ville de Douala et une amélioration réelle de l'environnement des
entreprises par le biais du dynamisme des acteurs locaux, certaines contraintes
structurelles continuent de peser sur l'économie « Doualaise »
et affecte par conséquent son potentiel d'attraction des entreprises. A
cet effet, les opérateurs économiques déplorent dans leur
grande majorité l'environnement économique peu favorable au
développement de leurs activités au triple plan administratif,
juridique et financier. Les obstacles les plus cités par les
entrepreneurs sont par ordre d'importance la fiscalité pour 58,8%, la
corruption pour 50,6%, l'accès au crédit pour 37,6%, les
formalités administratives pour 35,2%, la concurrence déloyale
pour 25,8%, les infrastructures pour 18,4% et enfin le coût de
financement crédit pour 18% (INS/RGE, 2009). Les autres obstacles qui
gênent la bonne marche des affaires se rapportent à l'insuffisance
du dialogue entre le secteur privé et les pouvoirs publics, les
pénuries de l'énergie électrique et le transport.
L'objectif de cette partie de l'étude consiste d'une
part à montrer la relation qui existe entre les facteurs de la
gouvernance et le niveau d'attractivité des entreprises à Douala
suivant une approche économétrique et d'autre part à
évaluer l'influence de certains facteurs d'ordres économiques que
nous auront retenu de la littérature théorique.
Ainsi, dans un premier temps, nous présenterons une
étude statistique et économétrique structurée sur
les variables susceptibles d'influencer les créations d'entreprises
à Douala (Chapitre 3). Puis nous clôturerons par la
présentation et l'analyse des résultats du modèle
estimé, ainsi que la prescription de quelques recommandations de
politiques économiques susceptibles de renforcer l'attractivité
de la ville de Douala pour les entreprises (Chapitre 4).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Chapitre 3 :
L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA :
DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 58
INTRODUCTION
Après une décennie de fin de croissance
économique, conjuguée à celle de l'ajustement structurel
marquée par des dégradations de situations économiques
dans plusieurs domaines (fermetures massives d'entreprises, réductions
massives d'emplois et restructuration d'une soixantaine d'entreprises
parapubliques au début des années 1990), la relance de
l'économie nationale par le biais de l'investissement constitue
aujourd'hui l'une des priorités majeures des pouvoirs publics. Ainsi,
dans le cadre de la gouvernance économique de la ville de Douala, l'on
observe une implication croissante des acteurs locaux (publics, privés
et associatifs) dans l'animation économique locale ceci dans le but
d'améliorer l'environnement des entreprises et de construire
l'attractivité de la ville.
Dans ce chapitre, nous utiliserons les différents
déterminants issus de la Littérature théorique et
empirique sur l'attractivité des entreprises à Douala, y compris
les variables de la gouvernance locale, pour notamment spécifier notre
fonction d'attractivité en nous appuyant sur le modèle de Sallez
(1995), qui met en évidence une relation économétrique
entre la dynamique des villes et un éventail de facteurs explicatifs
(dont les variables de la gouvernance locale) constituant le potentiel de
dynamique économique. Pour ce faire, nous présentons dans la
première section l'évolution et la tendance des créations
d'entreprises dans la ville de Douala. Puis dans la deuxième section,
nous présenterons une étude économétrique des
déterminants de l'attractivité des entreprises dans la ville de
Douala.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
Section I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS
D'ENTREPRISES A DOUALA
I.1- L'analyse critique de l'évolution des
créations d'entreprises à Douala
Le recensement général des entreprises
(RGE), réalisé au cours de la période
Août-Novembre 2009 par l'Institut national de la
Statistique (INS), a permis d'identifier et de localiser 93 969 entreprises et
établissements en activité au Cameroun à cette
période. L'analyse des résultats obtenus confirme la forte
représentation du secteur tertiaire avec 86,5% des entreprises
recensées. Les principales conséquences
étant le foisonnement des activités commerciales et la faible
revalorisation des ressources locales à des
fins de transformation.
En outre, la jeunesse de la plupart des entreprises
rappelle la crise économique qui a sévi au cours des
années 80 et 90 et qui a entrainé la disparition de plusieurs
unités de production, surtout dans le secteur primaire et secondaire
dont les poids ont beaucoup baissé. Nous observons
également une polarisation des activités
économiques dans les villes de Yaoundé et de Douala. En
effet, ces deux villes concentrent près de 60% des
entreprises du Cameroun (comme le montre le graphique
ci-dessus) et offrent 6 8,4% des emplois permanents et
73,8% du chiffre d'affaires total des entreprises du pays. La
faible contribution des autres villes au développement du tissu
entrepreneurial national s'explique par la forte attractivité
qu'exercent ces deux métropoles aussi bien
vis-à-vis des investisseurs nationaux que ceux de
l'étranger.
,
au Cameroun,
Toutefois, avec près de 33004 entreprises
implantées, soit 35,1% entreprises Camerounaises
la Ville de Douala occupe une place de choix dans les
créations d'entreprises comme l'illustre le graphique 4
ci-dessous.
Graphique 4 : répartition
des entreprises au Cameroun par région (en
%)
Sources : INS/RGE, 2009
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
|
59
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 60
Cette situation illustre bien la position dominante de la
ville Douala sur l'économie Camerounaise et la forte attraction qu'elle
exerce sur les créateurs de richesse. Dans l'ensemble du PIB national,
le secteur des entreprises de la ville de Douala génèrent 46,3%
de la richesse créée par les entreprises camerounaises. Son
Produit Local Brut (PLB) se chiffre à 3092 milliards de FCFA, soit 31,2%
du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Le PLB par habitant de Douala
est de l'ordre de 1,6 millions de FCFA, soit près de 2,8 fois le PIB par
habitant au niveau national. Néanmoins, il ya lieu de préciser
que le taux de création d'entreprises à Douala varie fortement
d'une année a l'autre.
I.1.1- L'évolution des créations
d'entreprises dans la ville de Douala
L'analyse des flux de créations d'entreprises à
Douala montre que ces dernières ont connu une forte progression. En
effet, l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de
Douala se fait de façon graduelle. Ceci semble être
expliqué en grande partie à la fois par l'intensité de la
gouvernance locale et les dispositifs institutionnelles mises en place pour
l'amélioration de l'environnement des affaires.
D'après la base de données du Recensement
Général des Entreprises de 2009, croisée avec
différentes autres informations documentaires, il ressort que pendant la
période des indépendances en 1960, environ 158 entreprises
étaient installées dans la ville de Douala. Grace au code des
investissements du 27 juin 1960, adopté par la loi du 16 janvier 1968,
favorable au développement des grandes entreprises, seulement 17
nouvelles entreprises seront créés en 1968. C'est à partir
des années 1980, à la faveur du code des investissements de 1984,
favorable au développement des PME, que la dynamique s'est vraiment
s'est accru. 1209 entreprises étaient ainsi dénombrées
dans la ville de Douala à cette période. En 1989, la crise
économique que va connaitre le Cameroun et qui l'obligera à
négocier l'application des plans d'ajustement structurel, aura pour
effet la baisse des créations d'entreprises à Douala. Ce n'est
que vers la fin de 1994, avec la reprise économique, que de nouvelles
dispositions seront prises par les pouvoirs publics à travers un nouveau
code des investissements portant régime de base des PME. A cette date,
Douala comptait 3774 entreprises et 9763 entreprises en 200228. En
2009, à la date du Recensement Général des Entreprises,
33004 entreprises formelles étaient identifiées dans cette
ville.
28 Date d'élaboration de la Charte des
investissements, précisément le 19 avril 2002, modifiée le
22 juillet 2004, et portant pour l'essentiel sur la promotion de
l'entreprenariat comme moteur de valorisation du potentiel de
compétitivité
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 61
Graphique 5 : Répartition des entreprises
dans la ville de Douala selon la date de création
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009
Ce graphique donne l'image d'un tissu d'entreprises
très jeunes avec près de la moitié des unités de
production crées durant les huit dernières années. Les
entreprises installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du
total, contre 0,5% pour celles créées avant 1960.
Par contre, Le graphique 6 ci-dessous montre que le nombre
d'entreprises diminue de façon régulière avec l'âge
de l'entreprise. La grande majorité des entreprises de Douala sont
jeunes. Cette situation indique aussi que l'espérance de vie de la
plupart des entreprises, surtout parmi les TPE, est courte et le taux de
renouvellement des unités de production dans la même
catégorie reste très élevé. Corrélativement,
les plus vieilles entreprises de la ville sont très peu nombreuses.
Graphique 6 : Nombre d'entreprises
installées à Douala selon leur âge
14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000
0
|
|
|
0 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 42 46 50 ans ans ans ans ans ans
ans ans ans ans ans ans ans ans
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
62
Par ailleurs, il ressort de l'analyse que seuls les
secteurs secondaires et tertiaires ont vraiment évolués
et sont fortement représentés dans la ville de Douala.
Les activités du secteur primaire sont quasiment inexistantes dans le
temps.
I.1.2- Le profil sectoriel des entreprises de la ville de
Douala
Le profil sectoriel de la ville de douala
présente une grande domination des entreprises
du secteur tertiaire, notamment avec 87,51% de l'ensemble des
entreprises implantées. Par contre, les entreprises industrielles ne
représentent que 12,28% des entreprises totales et celles du secteur
primaire, presque inexistantes, ne représentent que 0,21%.
(Graphique 7).
Graphique 7 : Répartition des entreprises de
Douala par secteur d'activité
Sources : construction de
l'auteur à partir des données du RGE/INS, 2009.
Aussi, en décomposant les entreprises de la
ville de Douala par type, il ressort que, 67,84% des entreprises
installées à Douala sont de type « TPE » (Très
Petites Entreprises) et 22,78% sont de type « PE » (Petites
Entreprises). Seulement 1,36% des entreprises sont de type « GE »
(Grandes Entreprises) et 8,02% sont de type « ME » (Moyennes
Entreprises). Cette configuration entrepreneuriale justifie, en grande
partie, la dominance de la forme juridique « Entreprises
Individuelles (EI) », représentant 88,26% des
entreprises. Les « SARLU », « SARL » et « SA »
représente respectivement 2,10%, 7,68% et 1,95% de la forme juridique
des entreprises installées à Douala.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 63
Graphique 8 : typologie des entreprises
installées à Douala.
grandes entreprises moyennes entreprises petites entreprises
très petites entreprises
80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
TPE PE ME GE
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009.
I.2- Implantation géographique et
spatialisation discriminée des entreprises dans la ville de
Douala
L'implantation des entreprises et des établissements
n'est pas uniforme dans les arrondissements de la ville de Douala. Dans
l'ensemble, les localisations des entreprises se font majoritairement dans les
arrondissements de Douala III (Bassa) et Douala IV (Bonabérie), pour les
unités industrielles, et Douala I et II, pour le tertiaire (banques,
assurance, services aux entreprises...) et le commerce.
I.2.1- L'inégale répartition des entreprises
par arrondissement dans la ville de Douala
La répartition des entreprises n'est pas
homogène dans la ville de Douala, certains arrondissements semblent
cristalliser la grande partie des activités présentes dans la
ville. Il s'agit en l'occurrence des arrondissements de Douala 1er
qui concentre près de 36,94% des entreprises et Douala
5ème, avec 21,34% des entreprises totale de la ville.
À cet effet le constat qui se dégage est que, les arrondissements
de la ville de Douala ont des degrés d'attractivité
différents. Le tableau suivant montre la matrice de répartition
des entreprises dans les arrondissements de la ville de Douala.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Tableau 7 : Répartition des entreprises
et établissements par arrondissement
Arrondissements
|
Douala 1
|
Douala 2
|
Douala 3
|
Douala 4
|
Douala 5
|
Nombre total d'entreprises
|
Activités
|
Industries manufacturières
|
927
|
429
|
840
|
174
|
839
|
3209
|
Industries alimentaire
|
57
|
19
|
43
|
27
|
44
|
190
|
Construction
|
165
|
13
|
24
|
20
|
37
|
259
|
Electricité eau et gaz
|
20
|
2
|
6
|
3
|
4
|
35
|
Extraction
|
12
|
0
|
0
|
2
|
3
|
17
|
Agriculture
|
12
|
1
|
2
|
3
|
2
|
20
|
Elevage
|
3
|
0
|
3
|
7
|
3
|
16
|
Pêche et pisciculture
|
1
|
0
|
0
|
3
|
0
|
4
|
Sylviculture
|
20
|
0
|
0
|
0
|
0
|
20
|
Banque et assurance
|
175
|
10
|
9
|
17
|
10
|
221
|
Commerce
|
5630
|
3546
|
2716
|
865
|
2871
|
15628
|
Transport
|
250
|
7
|
17
|
14
|
11
|
299
|
Autres tertiaires
|
3832
|
886
|
2099
|
734
|
2592
|
10143
|
Total entreprises
|
11104
|
4913
|
5759
|
1869
|
6416
|
30061
|
proportion (%)
|
36,94%
|
16,34%
|
19,16%
|
6,22%
|
21,34%
|
100%
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009.
L'hétérogénéité de
l'implantation des entreprises dans les arrondissements de Douala peut trouver
une explication dans les dispositions institutionnelles locales mises en place
pour encadrer la localisation des activités économiques et
industrielles ou encore dans les préférences de localisation des
agents économiques.
I.2.2- L'indice de localisation des activités
économiques dans la ville de Douala
L'indice de localisation représente le poids d'une
activité spécifique dans l'activité économique
totale d'un arrondissement par rapport au poids relatif de cette même
activité au niveau de la ville de Douala.
Pour l'étude de la répartition des entreprises
d'un secteur entre différents arrondissements, nous allons calculer les
indices de localisation. Ces indices nous permettront de mieux
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 64
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
appréhender le caractère concentré ou non
d'un secteur d'activité dans les différents arrondissements de la
ville de Douala. L'indice de localisation se calcule à partir de la
formule suivante :
ILij = (Xij / Xj) / (Mi / M) (1)
Avec : ILij = indice de localisation de
l'activité j dans l'arrondissement
i ; Xij = nombre d'entreprises de
l'activité j dans l'arrondissement
i ; Xj = nombre total d'entreprises
de l'activité j dans la ville de Douala ;
Mi = nombre total d'entreprises dans l'arrondissement
i ;
M = nombre total d'entreprises dans la ville de
Douala.
Une valeur de l'indice supérieure à 1 signifie
une concentration plus que proportionnelle d'une activité donnée
dans l'arrondissement considéré. Cette information permet
d'examiner les profils sectoriels des arrondissements et les localisations
privilégiées des secteurs d'activité.
Le tableau suivant donne l'indice de localisation des
activités économiques dans la ville de Douala.
Tableau 8 : indice de localisation des
activités économiques dans la ville de Douala
Arrondissements
|
Douala 1
|
Douala 2
|
Douala 3
|
Douala 4
|
Douala 5
|
Activités
|
Industries manufacturières
|
0,78
|
0,82
|
1,37
|
0,87
|
1,22
|
Industries alimentaire
|
0,81
|
0,61
|
1,18
|
2,29
|
1,09
|
Construction
|
1,72
|
0,31
|
0,48
|
1,24
|
0,67
|
Electricité eau et gaz
|
1,55
|
0,35
|
0,89
|
1,38
|
0,54
|
Extraction
|
1,91
|
0,00
|
0,00
|
1,89
|
0,83
|
Agriculture
|
1,62
|
0,31
|
0,52
|
2,41
|
0,47
|
Elevage
|
0,51
|
0,00
|
0,98
|
7,04
|
0,88
|
Pêche et pisciculture
|
0,68
|
0,00
|
0,00
|
12,06
|
0,00
|
Sylviculture
|
2,71
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Banque et assurance
|
2,14
|
0,28
|
0,21
|
1,24
|
0,21
|
Commerce
|
0,98
|
1,39
|
0,91
|
0,89
|
0,86
|
Transport
|
2,26
|
0,14
|
0,30
|
0,75
|
0,17
|
Autres tertiaires
|
1,02
|
0,53
|
1,08
|
1,16
|
1,20
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009.
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 65
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 66
En analysant les différents indices de localisation
contenue dans le tableau ci-dessus, il ressort que, la répartition des
entreprises par activités dans la ville de Douala confirme le poids
dominant des arrondissements centraux, avec une préférence pour
les activités de commerces (0,98 et 1,39 respectivement pour Douala
1er et Douala 2ème), des activités de
Banques et assurances (2,14 et 0,28) et les activités de transport (2,26
et 0,14). Par contre dans les arrondissements périphériques, les
activités industrielles dominent, avec comme indices localisation pour
les industries manufacturières (1,37 ; 0,87 et 1,22 respectivement pour
Douala 3ème ; Douala 4ème et Douala
5ème) et (1,18 ; 2,29 et 1,09) pour les industries
alimentaires respectivement dans les même arrondissements.
Après avoir dressé l'état de
l'évolution et la tendance des créations d'entreprises dans la
ville
de Douala, nous allons dans la section suivante
procéder à la modélisation des facteurs explicatifs de
l'attractivité des entreprises à Douala
Section II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES
ENTREPRISES A
DOUALA : UN ESSAIS DE MODELISATION
ECONOMETRIQUE
Il est question dans cette section de procéder à
une analyse des variables de notre fonction d'attractivité, pour
ensuite, spécifier notre modèle économétrique de
base. Toutefois, avant de procéder à l'estimation du
modèle, il conviendra pour nous de s'assurer de la stationnarité
des séries observées, car lorsque les variables ne sont pas
stationnaires, l'estimation des coefficients par la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO) et les tests usuels des t-Students et f-Fisher
ne sont pas valides et les coefficients estimés ne convergeront pas vers
leur vraie valeur. Les régressions sont donc fallacieuses.
II.1- La spécification du modèle de base
Dans ce paragraphe, nous procédons à la
description mathématique du phénomène
étudié, en passant par l'identification des variables
explicatives et la détermination de la forme mathématique du
modèle. La spécification du modèle explicatif de
l'attractivité des entreprises à Douala nous amène
à étaler l'étude sur la période allant de 1996
à 2009 ; soit quatorze observations.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 67
II.1.1- Présentation et définition des
différentes variables du modèle de base
La littérature théorique et les travaux
empiriques proposent une batterie de variables29 explicatives de
l'attractivité territoriale toujours plus nombreuses, mais autour
desquelles aucun consensus ne se dégage. Dans le cadre de notre
mémoire, nous retenons essentiellement et en fonction de nos
hypothèses de recherche, deux catégories de variables
explicatives de l'attractivité des entreprises à Douala: il
s'agit des variables d'ordre institutionnels et les variables d'ordre
économiques.
II.1.1.1- la variable endogène
Pour évaluer le niveau d'attractivité des
entreprises dans la ville de Douala, nous avons pris
pour variable dépendante dans notre modèle
économétrique, l'évolution annuelle du taux de
création d'entreprises sur la période 1996 à 2009
illustré dans le graphique ci-dessous.
Graphique 9: évolution annuelle du
taux de création d'entreprises à Douala (en %), période
1996-2009
45
40
50
35
30
25
20
15
10
0
5
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2007 2008 2009
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du RGE/INS, 2009.
Sur la période étudiée, on constate que
les créations d'entreprises dans la ville de Douala sont toujours en
nette progression. Ce qui explique la forte attractivité qu'exerce la
ville sur les créateurs de richesses. En outre, La forte relance des
créations d'entreprises observée à partir de 2003, peut
trouver une explication dans les dispositifs mis en place en matière
d'amélioration de
29 Il s'agit entre autre des déterminants
d'ordre industriels, économiques, politiques géographiques,
socioculturels, qu'institutionnels.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 68
l'environnement des entreprises (amélioration de la
gouvernance urbaine, Simplification des procédures de création
des entreprises avec la mise en place des guichets uniques et des centres de
formalité de création d'entreprises...), la mise en place des
agences de promotion des investissements (A2D, API, CFCE...) et
l'intensification du partenariat public-privé. Toutefois, depuis 2005 le
taux de création d'entreprises à Douala est en baisse, cela peut
s'expliquer par d'une part par les conséquences de la crise
économique mondiale qui est de nature à réduire les
investissements, et d'autre part par la perte d'attractivité de la ville
du a sa congestion et l'émergence d'autres pôles
économiques dans la sous-région CEMAC.
II.1.1.2- les variables exogènes
Comme variables exogènes, nous retenons pour notre
modèle les variables d'ordre institutionnels et les variables d'ordre
économiques
II.1.1.2.1- Les variables d'ordre institutionnels
L'attractivité territoriale des entreprises est
davantage fonction de la qualité de l'organisation territoriale et de la
bonne marche des institutions locales (publiques/privées ;
formelles/informelles). De ce fait, nous retenons ici comme variables
explicatives : certains facteurs de la gouvernance locale, la stabilité
politique, le niveau de corruption et la qualité du cadre
réglementaire.
Les facteurs de la gouvernance locale
La théorie de l'économie territoriale et les
études empiriques montrent qu'il y a une relation forte entre le niveau
d'attractivité territoriale des entreprises et la dynamique de la
gouvernance économique locale. Pour cela, notre étude
économétrique s'inspire des travaux de Sallez (1995, op.cit) et
ceux de Guesnier (2002) qui mettent en évidence une relation
économétrique entre la dynamique des villes et un éventail
de facteurs explicatifs (dont la gouvernance locale). Notons que dans ses
travaux, Sallez aboutit aux résultats selon lesquels, les écarts
entre le niveau d'attractivité effectif et le potentiel
d'attractivité des villes sont attribuables en large partie à la
qualité de la régulation et à la gouvernance locale,
c'est-à-dire la capacité de leurs dirigeants (élus locaux,
organismes de régulation comme les chambres de commerce et les agences
de développement, les syndicats patronaux...) à promouvoir
implicitement un projet de territoire.
Faute de disponibilité des indicateurs de gouvernance au
niveau local, comme variables
représentatives de la gouvernance locale dans notre
modèle, nous avons à partir des résultats de
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 69
notre enquête, opté pour une combinaison
pondérée30 (variation de 0 à 1) sans doute
discutable, de caractéristiques plus proches de ce que la gouvernance
locale entend exprimer : il s'agit de la présence dans la ville de
Douala, d'une agence de développement et autres structures de promotion
des entreprises et de l'existence d'une plateforme de partenariat
public-privé.
Ces quelques précisions étant faites, nous
illustrons dans le graphique ci-dessous l'évolution de nos deux facteurs
de gouvernance locale au cours de la période d'étude.
Graphique 10 : évolution des indicateurs
de la gouvernance locale, période 1996-2009
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1
0
|
|
|
|
|
présence d'une agence de développement et autres
structures de promotion des entreprises
existence d'une
plateforme de partenariat public-privé
|
Sources : notre enquête
compilée avec le rapport du RGE 2009.
La pente positive de ces deux courbes peut s'expliquer d'une
part, par la création de l'A2D, l'API et les autres structures de
promotion des entreprises dans la ville de Douala durant ces dix
dernières années, et d'autre part, par une nette
amélioration du partenariat entre le secteur public et le secteur
privé.
La stabilité politique
La variable « stabilité politique » est l'un des
six indicateurs synthétiques construits par
Kaufman et ses co-auteurs (2003) pour évaluer la
qualité de la gouvernance31. L'indicateur
30 Avec : 0
= absence totale des structures d'animation de l'économie
locale et inexistence d'une plateforme de partenariat public-privé dans
la ville de Douala.
1 = présence parfaite des structures
d'animation de l'économie locale et existence d'une plateforme de
partenariat public-privé dans la ville.
31 Les données sur la gouvernance de la Banque Mondiale
sont publiées tous les deux ans. Cependant ces données ont
été annualisées pour compléter nos séries.
(Pour annualiser ces données nous avons utilisé la formule
suivante :
donnée année N= donnée
année N-1 + donnée année
N+1 / 2).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 70
stabilité politique32 couplé parfois
avec « l'absence de violence » mesure l'incertitude du gouvernement
face à une éventualité d'être déstabiliser
où destitué par des moyens inconstitutionnels ou violents. La
variable stabilité politique influence positivement l'évolution
des créations d'entreprises dans un territoire. Le graphique ci-dessus
illustre l'évolution de cette variable au cours de la période
d'étude.
Graphique 11: évolution du score du
Cameroun pour l'indicateur stabilité politique, 1996 à 2009
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,2
-1
0
Sources : construction de l'auteur
à partir des données de Kaufman et al. (2010)
La corruption
La corruption est liée à la qualité de la
gestion publique et est considéré comme une menace à
l'investissement pour plusieurs raisons :
- elle déforme l'environnement économique et
financier ;
- elle décourage les investisseurs ;
- elle réduit l'efficacité du gouvernement et
des entreprises en permettant à des personnes d'accéder à
des positions de force en utilisant le parrainage plutôt que le
mérite. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de l'Indice
des Perceptions de la Corruption (IPC)33 au Cameroun sur la
période d'étude. L'IPC est publié annuellement par
Transparency International, une organisation de lutte contre la corruption.
32 L'indicateur stabilité politique peut
prendre une valeur allant de -2,5 à 2,5. Une valeur élevée
indique une bonne stabilité politique dans le pays et inversement.
33 Il s'agit d'un indice composite basé sur
des sondages reflétant la perception de la corruption par des milieux
d'affaires et des analystes-pays, résidents ou expatriés. Sa
valeur se situe entre 0 (une perception de la corruption extrêmement
élevée) et 10 (corruption quasi-inexistante).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 71
Graphique 12: évolution du score du
Cameroun dans le rapport sur l'indice des perceptions de la corruption,
période 1996-2009.
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
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|
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|
indice des perceptions ...
|
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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
|
|
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des rapports de Transparency international
Comme l'illustre le graphique ci-dessus, l'indice des
perceptions de la corruption au Cameroun reste très proche de
zéro (valeur pour laquelle la corruption est extrêmement
élevée) au cours de la période d'étude. Notons que
la corruption décourage l'investissement et a un impact négatif
sur l'évolution des créations d'entreprises.
La qualité du cadre
réglementaire
Cette variable synthétise l'incidence des mesures
« anti-marché » à l'instar des contrôles
répressifs de prix, d'une supervision inadéquate des banques, des
surcharges réglementaires dans le commerce extérieur et
l'ensemble du monde des affaires. C'est également l'un des six
indicateurs synthétiques de la gouvernance élaboré par
Kaufman et al (2003, op.cit). Il peut prendre une valeur allant de -2,5
à 2,5. Une bonne qualité du cadre réglementaire influence
positivement le niveau d'attraction des entreprises sur le territoire.
Graphique 13: évolution du score du
Cameroun pour l'indicateur « qualité du cadre réglementaire
», période 1996 à 2009.
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,2
-1
0
Sources : construction de l'auteur
à partir des données de Kaufman et al. (2010)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 72
II.1.1.2.2- Les variables d'ordre
socioéconomiques
Comme variables explicatives d'ordre économiques dans
notre étude, nous retenons : la
croissance économique de la ville de Douala, le Produit
Local Brut/tête à Douala, la taille du marché et le taux
d'alphabétisation.
La croissance économique locale
La croissance économique locale de la ville de Douala
est mesurée par le taux de croissance annuel de son Produit Local Brut
(PLB). Elle représente la variation relative d'une période
à une autre du volume du PLB34 en dollars constants d'une
année de référence. Une croissance économique
équivaut à un enrichissement du territoire, ce qui encourage
l'investissement. Le taux de croissance annuel du PLB devrait influencer
positivement l'évolution des créations d'entreprises.
Graphique 14 : évolution du taux de
croissance annuel du produit local brut (PLB) de Douala, période 1996
à 2009.
4
0
6
5
3
2
1
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du « world Development Indicators
Database 2010 », World Bank D.C
Le Produit Local Brut par habitant à
Douala
Le Produit Local Brut (PLB) par habitant est un indicateur du
développement économique
ainsi que de la richesse de l'économie locale. On
s'attend à ce que la corrélation du PLB par habitant avec
l'évolution des créations d'entreprises soit positive. Partant du
postulat selon lequel,
34 D'après nos calculs (faites sur la base
que la richesse créée par la ville de Douala représente
environ 31% du PIB national), on constate que le Produit Local Brut (PLB) de la
ville de Douala oscille en moyenne autour de 3000 milliards FCFA au cours de la
période 1996 à 2009.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 73
le PLB/habitant de Douala représente près de 2,5
fois le PIB/habitant au niveau national, l'évolution de cette variable
est représentée dans le graphique ci-dessus.
Graphique 15: évolution du taux de
croissance du PLB/habitant/an, période 1996 à 2009.
2000
1500
1000
500
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PLB par tète (en dollar constant de 2000)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des données du « World Development Indicators
Database 2010 », World Bank D.C.
La taille du marché
La taille du marché est mesurée par le taux de
croissance démographique de la population de la ville de Douala. Avec
une population d'environ 2,5 millions d'habitants, Douala apparait comme un
important marché de consommation pour les entreprises. A cet
égard, il y a une corrélation positive entre le taux de
croissance démographique et l'évolution des créations des
entreprises à Douala. La comparaison des données des
différents recensements de la population met en évidence la
persistance d'un taux d'accroissement démographique très
élevé, oscillant autour de 5%.
Graphique 16 : évolution annuelle du
taux de croissance démographique de la ville de Douala, période
1994 à 2009.
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 3 2 1 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
taux de croissance
démographique en %
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sources : construction de l'auteur
à partir du rapport du RGPH/BUCREP, 2011.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 74
Le taux d'alphabétisation
Le taux d'alphabétisation mesure la qualité de la
main-d'oeuvre ou capital humain, facteur de
motivation pour les entreprises de s'implanter dans un
territoire. Le taux d'alphabétisation à une corrélation
positive avec l'évolution des créations d'entreprises à
Douala.
Graphique 17 : évolution annuelle du taux
d'alphabétisation dans la ville de Douala
96
94
92
90
88
86
84
Sources : construction de l'auteur
à partir des données d'ECAM 1, 2 et 3.
Nous retenons ainsi une battérie de neuf variables pour
expliquer l'attractivité de la ville de
Douala vis-à-vis des entreprises. Les
abréviations et les sources des variables retenues figurent dans le
tableau suivant.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 75
Tableau 9 : les variables explicatives retenues
dans le modèle d'explication de l'attractivité des entreprises
à Douala, leurs abréviations, leurs signes et leurs sources.
Variables
|
Abréviation
|
Signe attendu
|
Sources
|
Taux annuel de création d'entreprises
|
TXCRE
|
|
Calculer d'après les données du RGE/INS,
2009
|
Présence d'une agence de
développement et autres structures de promotion des
entreprises
|
PADEV
|
+
|
Notre enquête
|
Existence d'une plateforme de
partenariat public-privée
|
E_PP
|
+
|
Notre enquête compilée avec le rapport du RGE
2009
|
Stabilité politique
|
STAB
|
+
|
Banque Mondiale/ The Worldwide governance indicators
2010.
www.govindicators.org
|
Corruption
|
CORR
|
-
|
Qualité du cadre réglementaire
|
QUAL
|
+ / -
|
|
Croissance économique locale
|
TXPLB
|
+
|
Calculer d'après les données
du « World Development
indicators Database2010 », World Bank.
|
Produit local brut par habitant
|
PLB_HAB
|
+
|
Taille du marché
|
TMAR
|
+
|
Calculé d'après les données du RGPH/BUCREP,
2011
|
Taux d'alphabétisation
|
TXALPH
|
+
|
Calculé d'après les données de ECAM 1, 2
,3
|
La définition des variables du modèle et leurs
principales sources étant faite, nous présentons dans le
paragraphe suivant la forme fonctionnelle du modèle.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 76
II.1.2- La forme fonctionnelle du modèle
L'attractivité des entreprises dans la ville de Douala
étant fonction des facteurs d'ordre
institutionnels, économiques et démographiques,
la relation qui lie les variables se présente de la manière
suivante :
TXCREt = Po + Pi?Xt + ut (2)
Avec : Po : la constante
Pi : les coefficients, avec (i = 1,2.....9)
Xt : les variables explicatives
ut : le terme d'erreur
Ce modèle s'apparente à celui de Sallez (1995,
op.cit), (Pépin, Grosse, Guesnier, 2002,
op.cit), qui est le plus utilisé dans les études
empiriques du fait de sa simplicité et de la disponibilité des
données relatives aux variables du modèle.
Toutefois, partant du postulat selon lequel les investisseurs
décident de la création de leurs entreprises en se basant sur les
performances antérieures de l'économie considérée,
les variables exogènes seront retardées d'une période (un
an). Ainsi, le modèle à estimer s'exprime par l'équation
suivante :
TXCREt = Po + P1PADEVt-1 +
P2E_PPt-1 +P3STABt-1 + P4CORRt-1 + P5QUALt-1 + P6TXPLBt-1
+ P7PLB_HABt-1 + P8TMARt-1 + P9TXALPHt-1 + ut-1
(3)
A partir de cette formalisation mathématique de la
fonction d'attractivité des entreprises à Douala, les valeurs
numériques des coefficients du modèle d'estimation seront
déterminées. Pour la réussite de cette phase, on testera
d'abord la stationnarité de toutes les séries et leur
Co-intégration.
II.2- Estimation du modèle
II.2.1- Analyse de la stationnarité
Les variables économiques étant rarement des
réalisations de processus stationnaire, et
compte tenu du fait que la non stationnarité des variables
a des conséquences sur le plan
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
économique, il convient d'abord de procéder aux
tests de stationnarité des différentes variables du
modèle.
Dans le cas des séries temporelles, cette analyse est
jugée préalable à toute régression. Le
problème principal revient à déterminer si la série
est stationnaire ou pas, en particulier lorsqu'on a affaire à des
séries chronologiques. Par définition, une série
chronologique est considérée non stationnaire lorsque sa variance
et sa moyenne se trouvent modifiées dans le temps (Bourbonnais 2005). Le
test consiste donc à vérifier si les propriétés des
séries statistiques temporelles sont indépendantes du temps
durant la période d'étude. Si cette condition n'est pas
vérifiée, les résultats sont invalides et il y a lieu de
remplacer les séries par leur différence dans l'estimation.
Le test de stationnarité utilisé est celui de
Dickey Fuller Augmenté35 (ADF) avec les hypothèses
suivantes :
· H0 : présence de racine unitaire (série non
stationnaire)
· H1 : absence de racine unitaire (série
stationnaire)
Si ADF calculé < ADF théorique alors
l'hypothèse H1 est vérifiée. La série est donc
stationnaire; sinon, alors l'hypothèse H0 est vérifiée et
la série est non stationnaire. Dans ce cas, il faut la
différencier et recommencer la procédure de test sur la
série en différence première.
Les résultats du test de Dickey-Fuller Augmenté
des variables du modèle sont résumés dans le tableau
suivant :
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 77
35 Élaboré en 1979 et en 1981 par
Dickey et Fuller. Ces tests sont les plus utilisés en raison de leur
simplicité, mais souffrent également d'un certain nombre de
critiques.
Rappelons que le test de Dickey Fuller augmenté (ADF)
considère trois modèles à la base pour une série
Xt, t = 1...T (T étant le nombre total d'observations). Nous avons ainsi
le modèle sans constance ni tendance déterministe que nous notons
(1), modèle avec constance sans tendance déterministe (2) et le
modèle avec constance et tendance déterministe noté
(3).
Il est à noter que le test de Dickey Fuller
augmenté se fait de façon séquentielle en trois grandes
étapes en allant du modèle (3) au modèle (1).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 78
Tableau 10 : résultat des tests de
stationnarité sur les variables du modèle36
Variables
|
Trend
|
Constante
|
ADF (1) En niveau
|
ADF (1) En
différence première
|
TXCRE
|
Non
|
Non
|
-1,155
|
-2,223**
|
PADEV
|
Non
|
Non
|
2,118
|
-1,512*
|
E_PP
|
Non
|
Non
|
2,894
|
-1,144*
|
STAB
|
Non
|
Non
|
-1,666*
|
|
CORR
|
Non
|
Non
|
-1,125*
|
|
QUAL
|
Non
|
Non
|
-0,492
|
-3,670***
|
TXPLB
|
Non
|
Non
|
-1,620*
|
|
PLB_HAB
|
Non
|
Non
|
0,170
|
-1,585*
|
TMAR
|
Non
|
Non
|
2,092
|
-1,198*
|
TXALPH
|
Non
|
Non
|
1,820
|
-1,053*
|
|
* = variable stationnaire au seuil de 10% ;
**= variable stationnaire au seuil de 5% ; ***=
variable stationnaire au seuil de 1%
Sources : construction de l'auteur
à partir des résultats de STATA 12.
Il ressort du test de Dickey Fuller augmenté (ADF) que
toutes les séries ne sont pas
Stationnaires en niveau. Nous les avons ainsi rendues
stationnaires en appliquant un filtre aux différences
premières.
Pour avoir des résultats valables, nous allons
remplacer dans notre modèle les séries non stationnaires en
niveau par leur différence première. Ainsi, dans l'estimation,
les variables TXCRE, PADEV, E_PP, QUAL, PLB_HAB, TMAR et TXALPH
nécessitent leur remplacement par leur différentielle d'ordre
1.
Le tableau 11 présente les statistiques descriptives des
variables du modèle
36 Voir détail des tests en Annexe
N02
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 79
Tableau 11 : statistiques descriptives des
variables du modèle
Variables
|
Nombre d'observations
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
TXCRE
|
14
|
19.28071
|
12.31548
|
3.46
|
46.66
|
PADEV
|
14
|
0,45
|
0,1850156
|
0,2
|
0,7
|
E_PP
|
14
|
0,277857
|
0,0964906
|
0,1
|
0,45
|
STAB
|
14
|
-0,579285
|
0,2487032
|
-1.06
|
-0,18
|
CORR
|
14
|
2.335714
|
0,1780542
|
2,1
|
2,6
|
QUAL
|
14
|
-0,788571
|
0,1424973
|
-1,13
|
-0,59
|
TXPLB
|
14
|
3,832143
|
0,9618187
|
2
|
5,09
|
PLB_HAB
|
14
|
1655,857
|
100,7356
|
1467
|
1770
|
TMAR
|
14
|
4,614286
|
0,491242
|
3.8
|
5.1
|
TXALPH
|
14
|
92,14286
|
2.343145
|
88
|
94.9
|
|
Sources : construction de l'auteur
à partir des résultats de STATA 12
II.2.2- Analyse de la cointégration
Le point de départ de la théorie de la
cointégration réside dans le fait que de nombreuses séries
économiques et financières sont non stationnaires. Or, si l'on
applique les méthodes habituelles d'estimation, deux principaux
problèmes surgissent: le problème des régressions
fallacieuses mis en avant par Granger et Newbold (1974) et le problème
de la non validité de certaines lois asymptotiques. Par exemple, les
statistiques des tests de Dickey-Fuller ne suivent plus une loi habituelle.
L'analyse de la cointégration permet de traiter des
séries chronologiques non stationnaires et dont une combinaison
linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des
relations stables à long terme tout en analysant conjointement la
dynamique de court terme des variables considérées.
Le test de cointégration nécessite la
réunion de deux conditions :
· Toutes les séries sont intégrées au
même ordre ;
· La combinaison linéaire des séries donne
une série d'ordre intégré inférieur ou égal
à la différence en valeur absolue de l'ordre
d'intégrité des séries à étudier.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 80
Dans notre étude, étant donné que nous
avons à la fois des variables qui sont intégrées d'ordre 1
et des variables stationnaires en niveau, on est confronté à la
violation de la première condition du test de cointégration.
Donc, l'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle il n'existe pas de relation
de cointégration entre les variables est retenue. Dans le cas contraire
l'hypothèse alternative (H1) serait retenue et la relation devait
être estimée au travers d'un modèle à correction
d'erreur (ECM).
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 81
CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE
Ce chapitre a été consacré à la
modélisation des déterminants de l'attractivité des
entreprises dans la ville de Douala.
Nous avons dans un premier temps mis le point sur l'analyse
de l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de
Douala. Il ressort de nos développements que la ville de Douala occupe
une place de choix dans la localisation des entreprises au Cameroun. Elle
concentre près de 35,1% des entreprises du pays. Cette situation
illustre bien la position dominante de cette ville sur l'économie
Camerounaise et la forte attraction qu'elle exerce sur les créateurs de
richesse. Toutefois, la grande majorité des entreprises de Douala sont
très jeunes, avec près de la moitié des unités de
production crées durant les huit dernières années. Les
entreprises installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du
total, contre 0,5% pour celles créées avant 1960. Par ailleurs,
l'indice de localisation calculé nous a permis de cerner
l'inégale répartition des entreprises et le profil sectoriel des
arrondissements de Douala. En effet, la répartition des entreprises par
activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des
arrondissements centraux (Douala 1er et Douala
2ème), avec une préférence pour les
activités de commerces, les activités de Banques et assurances et
les activités de transport. Par contre dans les arrondissements
périphériques, les activités industrielles dominent.
Après avoir dressé l'état de
l'évolution et la tendance des créations d'entreprises dans la
ville de Douala, nous avons ensuite réalisé une analyse
statistique suivie d'une analyse des données relatives aux
variables37 susceptibles d'expliquer l'attractivité de la
ville de Douala pour les entreprises.
Les tests de racines unitaires appliqués sur les
différentes variables du modèle montrent que toutes les
séries ne sont pas stationnaires en niveau. L'application d'un filtre
aux différences premières a permis de les rendre stationnaires.
Par ailleurs, L'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle il n'existe pas de
relation de cointégration entre les variables est retenue car certaines
séries sont stationnaires en niveau et d'autres intégrées
d'ordre un.
Globalement, les résultats statistiques des variables
du modèle sont satisfaisants pour que la régression par les
moindres carrés ordinaires (MCO) soit effectuée. Nous
présenterons les résultats des estimations et leurs
interprétations dans le chapitre suivant.
37 Nous avons retenu une batterie de neuf variables explicative
pour notre fonction d'attractivité
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Chapitre 4 :
ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET
RECOMMANDATIONS
DE POLITIQUES
ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 82
INTRODUCTION
Nous examinons dans ce chapitre la relation entre la
dynamique de la gouvernance locale et l'attractivité des entreprises
à Douala à partir d'une régression
économétrique. Les analyses théoriques
développées dans la première partie de cette recherche
nous permettent d'établir une relation entre la variable
dépendante (taux annuel de créations d'entreprises) et les
éléments fondamentaux constituant les déterminants de
l'attractivité et de construire à partir des séries
temporelles une équation d'attractivité. Notons que, l'estimation
de cette équation se fait par les moindres carrés ordinaires
(MCO). Toutefois, cela suppose au préalable que les variables choisies
dans la construction du modèle soient stationnaires ; ce qui a
été vérifié au chapitre précédent.
Si on suppose que l'estimation du modèle est
normalement effectuée, les résultats nous permettent-t-ils de
dire qu'il existe une relation significative entre le niveau
d'attractivité des entreprises à Douala et l'ensemble des
facteurs d'attractivité pris globalement d'une part et d'autre part
entre les flux de création d'entreprises à Douala et ces facteurs
pris individuellement ? A ces deux questions fondamentales, nous apportons non
seulement des réponses pour expliquer la significativité des
variables, mais également nous parviendrons à l'objectif de
recherche : celui d'avoir montrer qu'au delà des facteurs d'ordres
économiques, financiers et socioculturels, la gouvernance locale en
instituant un cadre de concertation et de coopération entre les acteurs
locaux, permet de créer un environnement propice au développement
des entreprises.
Nous procédons dans ce chapitre à la
présentation et à l'analyse des résultats du modèle
estimé à la première section. Puis à la
deuxième section, nous suggérerons quelques pistes de solutions
pouvant permettre à la ville de Douala de renforcer son
attractivité en vu de mieux s'adapter dans la dynamique de la
mondialisation.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 83
Section I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU
MODELE
Il s'agit en effet de présenter les résultats
de la régression économétrique de notre modèle de
base. Ces résultats sont obtenus avec le logiciel STATA 12 et concernent
les données collectées auprès de différentes
sources et compilées en un fichier Excel. Nos attentes sont que les
résultats de ces estimations corroborent nos développements
théoriques et aussi dans une moindre mesure certains résultats
des travaux antérieurs sur les déterminants de
l'attractivité territoriale des entreprises. La première partie
de cette section est ainsi consacrée à la présentation des
résultats de l'estimation et la deuxième partie à
l'interprétation des résultats de la régression.
I.1- présentation des résultats du
modèle
Les résultats de l'estimation du modèle sont
présentés dans le tableau suivant :
Tableau 12 : résultat de l'estimation
des paramètres du modèle par les MCO.
. regress Dtxcre Dpadev De_pp stab corr Dqual txplb Dplb_hab
Dtmar Dtxalph
Source
|
SS
|
df MS
|
|
Number of obs = 13
|
|
|
|
|
F( 9, 3) = 13.53
|
|
|
|
|
1865.01147
|
9 207.223497
|
|
Prob > F = 0.0275
|
Residual
|
45.9606709
|
3 15.3202236
|
|
R-squared = 0.9759
|
|
|
|
|
Adj R-squared = 0.9038
|
|
|
|
|
1910.97214
|
12 159.247678
|
|
Root MSE = 3.9141
|
Dtxcre
|
Coef.
|
Std. Err. t
|
P>|t|
|
[95% Conf. Interval]
|
Dpadev
|
337.7413
|
71.96897 4.69
|
0.018
|
108.7039 566.7786
|
De_pp
|
232.8361
|
405.9187 0.57
|
0.606
|
-1058.978 1524.651
|
stab
|
142.841
|
51.04235 2.80
|
0.068
|
-19.59849 305.2806
|
corr
|
-121.2733
|
59.28479 -2.05
|
0.133
|
-309.944 67.39734
|
Dqual
|
5.425932
|
17.61208 0.31
|
0.778
|
-50.62358 61.47544
|
txplb
|
14.08096
|
4.287126 3.28
|
0.046
|
.4374128 27.72451
|
Dplb_hab
|
-.6521578
|
.3359807 -1.94
|
0.148
|
-1.721398 .4170826
|
Dtmar
|
38.61384
|
19.74212 1.96
|
0.145
|
-24.2144 101.4421
|
Dtxalph
|
-28.37061
|
20.15485 -1.41
|
0.254
|
-92.51235 35.77113
|
_cons
|
3637.434
|
2206.869 1.65
|
0.198
|
-3385.807 10660.68
|
|
Sources : résultats obtenus
avec le logiciel STATA 12.
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DOUALA
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sciences économiques 84
Avant l'interprétation des résultats du
modèle, nous allons d'abord vérifier si les hypothèses qui
sous-tendent une régression linéaire multiple sont
vérifiées. Nous allons à cet effet vérifier les
hypothèses d'hétéroscédasticité des
perturbations et d'auto corrélation des erreurs.
I.1.1- Vérification des hypothèses de la
régression multiple
I.1.1.1- Test
d'hétéroscédasticité des résidus
L'identification de
l'hétéroscédasticité peut être faite à
l'aide de plusieurs tests, par exemple les tests de Breusch-Pagan, test de
Goldfeld, test de Gleisjer et test de White. Dans notre étude, nous
prenons le test de Breusch-Pagan pour tester
l'hétéroscédasticité, le problème du test
est le suivant:
· H0 : homoscédasticité
· H1 : hétéroscédasticité
Si la probabilité associée au test est
inférieure à á, on rejette l'hypothèse
d'homoscédasticité (H0). En revanche, si la probabilité
est supérieure à á, l'hypothèse nulle est
vérifiée et nous pouvons supposer
l'homoscédasticité des résidus. Avec á = 5% = seuil
de significativité.
Tableau 13: résultats du test
d'hétéroscédasticité (Breusch-Pagan)
Breusch-Pagan / Cook-Weisberg
|
test for
|
heteroskedasticity
|
Ho: Constant variance
|
|
|
Variable
|
chi2
|
df
|
p
|
|
Dpadev
|
0.12
|
1
|
0.7249
|
#
|
De_pp
|
0.05
|
1
|
0.8158
|
#
|
stab
|
0.02
|
1
|
0.8873
|
#
|
corr
|
0.06
|
1
|
0.8085
|
#
|
Dqual
|
1.03
|
1
|
0.3099
|
#
|
txplb
|
0.56
|
1
|
0.4539
|
#
|
Dplb_hab
|
0.05
|
1
|
0.8280
|
#
|
Dtmar
|
0.07
|
1
|
0.7910
|
#
|
Dtxalph
|
0.06
|
1
|
0.8028
|
#
|
simultaneous
|
4.22
|
9
|
0.8965
|
|
|
# unadjusted p-values
Sources : résultats obtenus
avec le logiciel STATA 12.
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DOUALA
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sciences économiques 85
Les résultats du test
d'hétéroscédasticité montrent que toutes les
probabilités associées aux coefficients sont toutes
supérieures à 0,05. Donc nous rejetons l'hypothèse H1
d'hétéroscédasticité et supposons
l'homoscédasticité des résidus.
I.1.1.2- test d'auto corrélation des erreurs
L'hypothèse de non auto corrélation des
résidus est une condition nécessaire pour la validation des
résultats de l'estimation par la méthode des MCO. Lorsque les
erreurs sont auto corrélées, on utilise un nouvel estimateur :
les moindres carrés généralisés (MCG). La
détection de la dépendance des erreurs s'effectue en analysant
les résidus. Cette analyse peut être faite par le test de
Durbin-Watson ou le test de Breusch-Godfrey. Nous utilisons le test statistique
de Breusch-Godfrey (1978)38 pour vérifier l'auto
corrélation des erreurs dans notre modèle.
Tableau 14 : test d'auto corrélation des
erreurs (Breusch-Godfrey)
Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation
lags(p) chi2 df Prob > chi2
1 6.296 1 0.0121
|
|
H0: no serial correlation
Sources : résultats obtenus
avec le logiciel STATA 12.
Avec le test de Breusch-Godfrey, nous constatons que la
probabilité associé au test est inférieure à 5%
ainsi, nous acceptons l'hypothèse de non corrélation des erreurs,
c'est-à-dire que les erreurs sont indépendantes les unes des
autres dans notre modèle.
I.1.2- Analyse de la significativité des
coefficients du modèle
L'analyse de la significativité du modèle se
fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la qualité
globale d'une part et celle de la qualité individuelle des coefficients
d'autre part. Dans un
38 Breusch T., (1978), « Testing for autocorrelation in
dynamic linear models » Australia Economic Paper, vol 17. Godfrey S.M
(1978), «testing for higher order serial correlation in regression
equation when the regressions contain lagged dependant variable»
Econometrica, vol. 46.
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 86
premier temps, nous allons nous interroger sur la
significativité globale du modèle, c'est-à-dire si
l'ensemble des variables explicatives ont une influence sur la variable
dépendante. Ce test peut être formulé de la manière
suivante : existe-t-il au moins une variable explicative significative?
L'appréciation de la qualité globale du
modèle se fait avec la statistique de Fischer, qui indique si les
variables explicatives ont une influence sur la variable dépendante.
Soit le test d'hypothèses suivant :
· H0 : tous les coefficients du modèle sont nuls
· H1 : il existe au moins un coefficient non nul
L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la
F-statistique estimée à celle tabulée par Fischer. Le
logiciel STATA12 fournit automatiquement la probabilité associée
à la F-statistique calculée, ce qui facilite grandement
l'analyse. Il suffira donc de comparer la probabilité associée
à la F-statistique au seuil de 5% retenu. Dans le cas où la
probabilité associée à F-statistique calculée est
inférieur à 5%, alors l'hypothèse H0 sera rejetée
au profit de l'hypothèse alternative selon laquelle la régression
est globalement significative.
Dans notre cas, la statistique de Fisher calculée par
le logiciel STATA 12 est F= 13,53 et la Probabilité associé est
inférieure à 5% (0,0275 < 0.05), or la statistique lue dans la
table de Fisher à 9 et 3 degrés de liberté au seuil de 5%
est de 3,85: donc l'hypothèse nulle est rejetée et le
modèle est globalement significatif. Ce résultat est conforme
à la valeur de la statistique R2 ajusté (0,9038) qui
renseignent aussi sur la qualité du modèle
économétrique (R2 tend vers l'unité).
Résultat : le modèle est
globalement significatif et de bonne qualité, il y a au moins une
variable dans le modèle permettant d'expliquer l'attractivité des
entreprises dans la ville de Douala.
Pour se prononcer sur la significativité individuelle
des variables, on utilise la statistique de Student directement fournie par
STATA 12. Lorsqu'au seuil considéré la valeur de la statistique
de Student estimée est supérieure à celle tabulée
par Student, alors on retient l'hypothèse de significativité de
la variable. Il sera ici utilisé, la probabilité de rejet que
fournit le logiciel STATA 12 au seuil retenu.
Les résultats de l'estimation montrent que seulement
trois variables sont statistiquement significatives vu la probabilité
qui leur est attribuée :
- La variable PADEV est significative au seuil de 5% ;
- La variable STAB est significative au seuil de 10% ;
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
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DOUALA
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sciences économiques 87
- La variable TXPLB est significative au seuil de 5% ;
L'étude économétrique ainsi
achevée, il convient de passer à l'analyse économique des
résultats obtenus.
I.2- Analyse économique des résultats de
l'estimation
Nous allons à présent vérifier si les
variables explicatives utilisées dans notre modèle ont les signes
attendus et faire ressortir leur importance dans le phénomène
d'attractivité des entreprises à Douala.
I.2.1- Les signes des variables explicatives
Les signes des différentes variables explicatives de
notre fonction d'attractivité sont les suivantes :
- Le signe positif de la variable PADEV est conforme à
celui attendu.
- Le signe positif de la variable E_PP est conforme,
puisqu'elle indique l'existence d'une plateforme de partenariat
public-privé dans la ville de Douala et son influence sur
l'attractivité de la ville.
- La variable stabilité politique (STAB) a un signe
positif, ce qui est conforme à celui attendu.
- La variable corruption (CORR) a un coefficient dont le
signe est négatif, ce qui est conforme à celui escompté.
La corruption décourage les investissements et influence
négativement l'attractivité territoriale des entreprises.
- Le signe positif de la variable qualité de la
réglementation (QUAL) est conforme à celui attendu.
- La variable taux de croissance du produit local brut
(TXPLB) a un signe positif, ce qui est conforme à celui attendu.
- La variable produit local brut par habitant (PLB_HAB) a un
signe négatif, ce qui est contraire à celui escompté
puisqu'on s'attend a ce que cet indice de bonne santé de
l'économie influence positivement la localisation des entreprises
à Douala.
- Le signe positif de la variable taille du marché
(TMAR) est conforme à celui attendu. En effet, plus le territoire
constitue un vaste marché de consommation, plus il attire les
entreprises.
- Le signe négatif de la variable taux
d'alphabétisation (TXALPH) est contraire à la logique, puisque
cette variable mesure le niveau de qualification capital humain présent
sur le territoire.
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 88
I.2.2- Interprétation des variables statistiquement
significatives
Les variables statistiquement significatives sont au nombre de
trois (03).
y' Les résultats de l'estimation montrent que la
variable présence d'une agence de développement et autres
structures de promotion des entreprises (PADEV) explique l'attractivité
des entreprises à Douala. L'impact positif de cet indicateur de la
gouvernance locale vient en confirmation de nos développements
théoriques et de nos hypothèses.
y' Concernant la variable STAB qui mesure la stabilité
politique du territoire, elle est corrélée significativement dans
le sens de nos attentes. Elle indique que les investisseurs décident de
localiser leurs entreprises dans les territoires qui offrent un climat
politique stable et de bonnes institutions. Ainsi les économies
bénéficiant d'une stabilité politique et à
croissance économique stable, ont plus de succès à attirer
les entreprises. C'est le cas de la ville de Douala.
y' La croissance économique locale est un facteur
unanimement cité par les études empiriques comme
déterminant de l'attractivité. Le taux de croissance du produit
local brut (TXPLB) est un bon indicateur de bonne santé d'une
économie. La plupart des études empiriques montrent une relation
positive entre le niveau des investissements et le taux de croissance
économique. La recherche d'un marché est apparue dans la plupart
des tests économétriques, comme l'une des variables les plus
significatives déterminant l'attractivité territoriale. Nos
résultats sont conformes à ceux des études
antérieures. Il y a une relation positive et significative entre la
croissance économique locale et l'attractivité des entreprises
à Douala.
A partir des résultats obtenus, nous pouvons conclure
que la ville de Douala attire les entreprises grâce à plusieurs
facteurs dont notamment : le fait de la présence d'une agence de
développement et autres structures de promotion des entreprises; la
croissance économique locale qui traduit la bonne santé de
l'économie locale ; et la stabilité politique.
A la lumière de nos développements empiriques,
il ressort que durant les des dix dernières années, les
créations d'entreprises ont nettement évoluées dans la
ville de Douala. Toutefois, cela nous permet d'envisager qu'au regard de son
énorme potentiel (économique, démographique et social) la
ville de Douala peut durablement faire face à la concurrence des
territoires voisins en matière d'attraction des entreprises à
condition qu'elle renforce son attractivité. Ceci dit, quelles
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 89
sont les pistes de solutions envisageables dans la perspective
de renforcement de l'attractivité de la ville de Douala ? Cette question
trouvera des éléments de réponses dans la section
suivante.
Section II : QUELQUES PERSPECTIVES
ENVISAGEABLES POUR LE RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE
DOUALA
A l'heure ou la globalisation a plus que jamais
installé une compétition entre les territoires pour l'attraction
des entreprises, la construction des avantages territoriaux compétitifs
devient plus qu'une réelle nécessité. « Comme la mer
qui essuie, de façon parfois saccadée mais souvent
rythmée, les coups de pagaie des concurrents d'une course de pirogues,
Douala est désormais au pied du mur. Face à son destin. Plus que
par le passé d'ailleurs, celui-ci paraît largement dépendre
d'un double choix, urgent et incontournable : Devenir une vraie
"afrocité" et accéder au rang des "cités
globales" : auquel cas la ville de Douala opterait urgemment pour
l'adoption d'une démarche stratégique de développement, en
vue de reconstruire son attractivité et sa compétitivité
territoriale »39. Dans cette perspective, les
responsabilités de la planification et de l'aménagement du
territoire « Doualais » nous paraissent s'amplifier
considérablement et, catapultent plus que par le passé, de
nouveaux défis pour les acteurs de la ville de Douala. Nous pouvons
néanmoins à cet égard suggérer des pistes de
solutions sérieuses pouvant permettre à la ville de Douala de
renforcer durablement son attractivité. Les articulations pourraient
notamment porter sur l'accroissement de l'offre en infrastructures et
l'amélioration de la gouvernance locale.
II.1- Accroître l'offre en infrastructures
locales
Dans une perspective de renforcement de l'attractivité
de la ville de Douala, l'on doit « savoir passer de la gestion du
quotidien (logique du présent) à celle consistant en la mise en
place des actions structurantes (dynamique de moyen et long termes) »
(Essombe Edimo, 2007). En effet, si les stratégies des entreprises
et leurs modalités d'organisation internes commandent désormais
leur comportement en matière de localisation, la présence des
infrastructures40 sur le territoire ne continuent pas moins à
valoir leur pesant d'or pour l'attraction de ces derniers.
39 ESSOMBE EDIMO J.R. (2007b) :
spatialité et développement économique à Douala
: entre le hasard et la nécessité, L'harmattan, Paris.
40 Il s'agit des infrastructures de transport,
d'eau, d'éducation, d'énergie, de
télécommunications, l'habitat, le sanitaire, de loisirs, etc.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 90
L'existence d'un lien entre infrastructures et
attractivité territoriale n'est plus à
démontrer41. Car les entreprises sont attirés dans les
espaces présentant les meilleures équipements publics et qui
offrent par la même la possibilité de profits accrus. Il importe
d'ailleurs d'illustrer dans cette étude quelques canaux de transmission
possibles des effets des infrastructures sur l'attractivité
territoriale.
II.1.1- Effets directs des infrastructures sur la
productivité des entreprises
L'effet de productivité sur les entreprises est le
canal le plus couramment évoqué pour montrer l'incidence positive
des infrastructures sur l'attractivité territoriale. Les
externalités spatiales engendrées par les infrastructures sont de
nature à stimuler l'activité des entreprises implantées
sur le territoire et les économies de localisation des firmes. En effet,
une augmentation du stock d'infrastrures publiques aurait tendance à
augmenter la productivité des facteurs de production des entreprises,
permettant par ailleurs la réduction de leurs coûts de production
ou l'augmentation de leurs volumes de production.
II.1.2- Effets de complémentarité des
infrastructures sur le capital des entreprises
La relation de complémentarité entre le stock
d'infrastructures et le capital privé peut être établie
à travers l'incidence des infrastructures sur le taux de
rentabilité anticipé de l'investissement privé (ainsi que
l'on montrer plusieurs études de Aschauer 1989a ; 1989b ; 1989c). En
effet, une augmentation de la productivité du capital grâce
à une meilleure offre infrastructurelle, pourra être perçue
par les investisseurs comme le signal d'un taux de rentabilité
(anticipé) élevé de l'investissement. Le taux de
rentabilité anticipé élevé étant par
ailleurs un paramètre majeur dans la décision d'investissement,
cela induirait une augmentation de l'investissement du secteur privé et
stimulerait ainsi l'attractivité du territoire. Par exemple, toutes
choses restant égales par ailleurs, le taux de rentabilité
anticipé d'une entreprise industrielle sera probablement plus
élevé dans un territoire si ce dernier a déjà
suffisamment investi dans les infrastructures de transports, de
télécommunications, la production et la distribution de
l'énergie électrique, etc.
C'est à travers son impact positif sur la
productivité des entreprises qu'une amélioration de l'offre
infrastructurelle permet d'accroître l'investissement privé selon
le principe de
41 Notons que l'absence ou même le
mauvais état des infrastructures a des impacts sur les activités
des entrepreneurs, et par ricochet sur l'attractivité du territoire.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 91
l'accélérateur (TOUNA Mama, 2008). Par ailleurs,
la Banque mondiale42 dans son rapport sur le développement
dans le monde consacré aux infrastructures, a fait de la construction
des infrastructures un défi majeur pour l'économie du
développement.
II.1.3- quelques techniques adéquates de
financement des projets d'infrastructures
Si dans le cadre des politiques d'aménagement du
territoire, le financement des infrastructures s'avère un
véritable « casse tête » pour les
autorités locales, quelques techniques et voies idoines de financement
des projets d'infrastructures pourraient être emprunté, a savoir
:
y' La création et l'utilisation d'une partie des taxes
spécifiques locales au profit du financement des projets
d'infrastructures ;
y' Le financement des projets d'infrastructures par le
marché financier domestique, par les crédits concessionnels ou
par les accords de dons ;
y' Par ailleurs l'une des techniques éprouvées
de financement des projets d' infrastructures consiste pour les
autorités locales à rentrer dans un partenariat
public-privé43. Cette technique permet de faire
réaliser par une société privée des projets
d'infrastructures ou d'équipements publics qui auraient
été réalisés et gérés par le secteur
public. La société privée bénéficie alors
d'une concession du secteur public pour financer, réaliser et assurer
l'exploitation du projet pendant une durée convenue pour la concession.
Au-delà de cette période de concession, l'opérateur
privé rétrocède les infrastructures au secteur public.
Notons que cette technique peut être bénéfique dans le
cadre de la construction des marchés, des logements, des hôpitaux,
des établissements scolaires, de l'aménagement des espaces de
loisirs...
Toutefois, nous pouvons affirmer avec Courlet (2008, op.cit)
que pour construire l'attractivité durable des grandes villes à
l'instar de Douala, les facteurs géographiques et infrastructurels bien
qu'importants ne suffisent pas à eux seul pour relever le défis.
Il conviendra également d'améliorer la gouvernance des villes.
II.2- Améliorer la gouvernance locale
Les acteurs de la ville de Douala dans leur ensemble doivent
contribuer positivement au renforcement de l'attractivité de la ville.
Dans cette perspective, leurs actions doivent résolument
42 World Bank (1994)
43 Cette technique de financement des projets
d'infrastructures est connue sous l'expression anglo-saxonne « Build,
Operate and Transfer (BOT)».
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 92
se situer dans la construction continue des « faisceaux
d'encadrement favorable » dans l'optique d'améliorer de la
gouvernance locale (Gourou, 1985). La démarche devrait consister
à : stimuler des réseaux de coopération entre les acteurs
de la ville, lutter contre la corruption et promouvoir des jardins
d'entreprises.
II.2.1- lutter contre la corruption et réduire les
tracasseries administratives
Les opérateurs économiques déplorent
dans leur grande majorité l'environnement économique peu
favorable au développement de leurs activités dans la ville de
Douala au triple plan administratif, juridique et financier. C'est pourquoi la
corruption doit être combattue avec vigueur à tous les niveaux. Il
n'est de secret pour personne que ceux qui entament une démarche de
création d'entreprise doivent parfois se préparer à
affronter un chemin long et truffé d'embuches, du fait de la
négligence et même du clientélisme de certains agents
publics. Ceci est de nature à freiner l'élan des
opérateurs économiques de tous bords désireux d'investir
dans la ville. En 2008 par exemple, on estimait à 34 jours le temps
nécessaire à un promoteur pour créer son entreprise au
Cameroun alors que dans certains pays d'Afrique, le processus pouvait
être bouclé en trois ou quatre jours seulement. Cette
disparité seule suffit à réduire la
compétitivité du pays par rapport à d'autres en ce qui
concerne l'attrait qu'il exerce sur les investisseurs.
Notons également qu'avec la globalisation, les
entreprises ne supportent plus l'accroissement de leurs coûts de
transaction au travers des pratiques de corruption et des lenteurs
administratives. De ce fait, il n'y a pas lieu de s'étonner qu'à
la faveur de l'apparition d'une offre mondiale des sites d'implantation, les
firmes se localisent dans les espaces où les tracasseries
administratives sont moins nombreuses et où la capacité de
réponse à leurs besoins est également plus rapide. Pour
faire face à ces mauvaises pratiques qui sont de nature à
dégrader l'image de la ville de Douala et de manière à
réduire son attractivité vis-à-vis des entreprises, Les
autorités publiques locales de la ville pourraient désormais
intégrer les « outils ou la culture d'entreprise » dans la
gestion quotidienne du territoire (le management par objectifs).
II.2.2- renforcer la gouvernance locale à
travers la stimulation des réseaux de coopération à la
fois territoriaux, nationaux et internationaux.
Il s'agit ici de promouvoir l'instauration d'un cadre
participatif permanent entre le secteur public et le secteur privé pour
une réflexion collective sur les objectifs et sur les moyens d'actions
pour le développement de la ville de Douala. Cette politique devrait
avoir vocation d'associer tous
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 93
les acteurs locaux et partenaires internationaux et de
créer une synergie entre les différentes actions. La
démarche peut se traduire dans les faits par la mise en place d'un
« contrat de ville ». En effet, comme le suggère Essombe Edimo
(2007, op.cit), « le développement naît du partenariat entre
les acteurs locaux réunis autour d'un projet et où le territoire,
plus qu'un cadre spatial muet est un support de relations sociales ».
C'est dire que, le développement de la ville et surtout son «
image » reposera désormais aussi sur la capacité de
tous les acteurs locaux (conscients de leur appartenance à la même
unité spatiale) à former un groupe cohérent et uni sur les
objectifs communs. Il est certain que lorsque la ville véhicule une
bonne image, les investisseurs n'hésitent pas à y localiser leurs
entreprises.
II.2.3- Promouvoir des « jardins ou parcs
d'entreprises »
Il s'agit ici d'un projet antérieurement
proposé par Essombe Edimo (2005, op.cit) dont la mise en oeuvre serait
d'une grande importance pour la structuration du système productif local
de la ville de Douala. En effet, selon l'auteur, il s'agit de favoriser le
regroupement sectoriel (ou par métier) d'un ensemble d'entreprises au
sein des aires de production bien ciblées et dans lesquelles elles
devraient bénéficier en commun à la fois des
économies d'agglomération, des effets de voisinage et de
coordination de l'ensemble de la branche. Tout comme cette concentration
spatiale des acteurs de la même filière dans une aire de
production devrait permettre aux uns et aux autres de tirer un maximum de
bénéfices de la localisation à proximité d'autres
entreprises et de la présence d'un marché de travail. Ou encore
de bénéficier à la fois des externalités de
réseaux et informationnelles ainsi que des savoir-faire
spécifiques.
La promotion des « parcs d'entreprises » rentre en
droite ligne dans la dynamique de restructuration de l'espace urbain en vue de
renforcer le foncier d'entreprises et surtout de reconstruire
l'attractivité de la ville de Douala. En même temps qu'elle permet
en effet d'avoir une maitrise des extensions périurbaines de la
ville.
Par ailleurs, à travers l'abondante littérature
sur le développement local, l'on peut retenir que de tous temps, les
collectivités territoriales décentralisées ont eu à
recourir à des interventions directes auprès des
entreprises44 afin que celles-ci s'installent ou pérennisent
leurs activités sur leur territoire. A cet égard, il s'agira
ainsi pour l'exécutif communautaire de la ville de Douala de :
44 A travers une panoplie d'actions s'exprimant
sous forme d'aides financières directes ou encore à la promotion
de « l'immobilier d'entreprises ».
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
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CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
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sciences économiques 94
y' Financer sous diverses formes une partie des
immobilisations des entreprises. Ce qui reviendrait à baisser leur
besoin en fonds de roulement. Cette politique peut bien être
adaptée pour la promotion des PME qui ont difficilement accès au
système bancaire.
y' Construire et aménager des zones d'activité
à bas loyer.
y' Mettre à la disposition, soit à faible
coût, soit gratuite des bâtiments adaptés aux entrepreneurs,
ou encore à la mise en place d'exonérations fiscales et autres
garanties d'emprunts des entreprises (Datar, 1995, op.cit).
En somme, si la stabilité économique, la
présence des ressources humaines qualifiées, la stabilité
politique, ainsi que l'Etat de droit sont des pré-requis indispensables
pour mener à bien la bataille de l'attractivité du territoire,
les recommandations ci-dessus énoncées font également
partie des conditions nécessaires pouvant permettre d'inciter les
entreprises à se localiser dans la ville de Douala.
Parallèlement, les politiques publiques doivent également
s'orienter vers une formation massive et l'éducation civique des
populations, la lutte contre l'insécurité urbaine et la
création des institutions d'appui au secteur privé.
Encadré 1 : les facteurs clés de
succès de la « Sillicon Valley »
Les facteurs clés du succès de la «
Sillicon Valley » sont les suivants :
- Un environnement favorable à l'entrepreneuriat ;
- Un niveau exceptionnel de chercheurs (150 000 dans la
région) ;
- Une main d'oeuvre de haut niveau et fortement flexible ;
- Un attracteur de talents à l'échelle mondiale
;
- Une culture du risque et de l'échec ;
- Des universités orientées vers l'industrie ;
- Une qualité de vie exceptionnelle ;
- Des réseaux de contacts nombreux et nourris ;
- Une forte infrastructure de services et d'organismes
financiers. Mais également des
crédits de recherche publics de 3% du PIB
régional, à la fois raison et conséquence de ce
dynamisme unique au monde.
Source : Madiès.T &
Prager. J-C, (2008)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 95
CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE
Dans le présent chapitre, nous avons effectué
une régression économétrique dans l'objectif de
déceler les variables influençant l'attractivité des
entreprises dans la ville de Douala. Nous avons à cet effet
utilisé une batterie de neuf variables exogènes pour estimer
notre fonction d'attractivité des entreprises dans cette ville sur la
période allant de 1996 à 2009. Notons que cette étude
économétrique a nécessité la mobilisation de
certains tests économétriques visant à respecter la
méthodologie en la matière et afin d'avoir des résultats
valables. Ainsi, il ressort des résultats de nos estimations que seules
quelques variables sont statistiquement significatives. Il s'agit des variables
présence d'une agence de développement et autres structures de
promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance économique locale
(TXPLB) qui traduit la bonne santé de l'économie locale ; et la
stabilité politique (STAB).
A la suite de nos développements, nous avons
également suggérer quelques perspectives envisageables pour le
renforcement de l'attractivité de la ville de Douala. En effet, à
l'heure ou la globalisation a plus que jamais installé une
compétition entre les territoires pour l'attraction des entreprises, la
construction des avantages territoriaux compétitifs devient plus qu'une
réelle nécessité. Dans cette perspective, les
responsabilités de la planification et de l'aménagement du
territoire « Doualais » nous paraissent s'amplifier
considérablement et, catapultent plus que par le passé, de
nouveaux défis pour les acteurs de la ville de Douala en matière
d'amélioration de l'environnement des entreprises. A cet effet, quelques
articulations à mettre en oeuvre concernent notamment l'accroissement de
l'offre en infrastructures, l'amélioration de la gouvernance urbaine, la
lutte contre la corruption, la promotion des « jardins ou parcs
d'entreprises », la réduction des tracasseries administratives et
la stimulation des synergies et des réseaux de coopération
à la fois territoriaux, nationaux et internationaux.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 96
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
L'étude menée dans cette deuxième partie
avait pour but d'évaluer les déterminants de
l'attractivité des entreprises dans la Ville de Douala suivant une
approche économétrique. Nous avons dans un premier temps mis le
point sur l'analyse de l'évolution des créations d'entreprises
dans la ville de Douala. Il ressort de nos développements que la ville
de Douala occupe une place de choix dans la localisation des entreprises au
Cameroun. Elle concentre en effet près de 35,1% des entreprises du pays.
Par ailleurs, l'indice de localisation calculé nous a permis de cerner
l'inégale répartition des entreprises et le profil sectoriel des
arrondissements de Douala. En effet, la répartition des entreprises par
activités dans la ville de Douala confirme le poids dominant des
arrondissements centraux (Douala 1er et Douala
2ème), avec une préférence pour les
activités du tertiaire (commerces, Banques et assurances et
activités de transport). Par contre dans les arrondissements
périphériques (Douala 3ème, 4ème et
5ème) les activités industrielles dominent.
Du point de vue de l'analyse économétrique
abordée dans cette deuxième partie du mémoire, nous avons
spécifié une fonction d'attractivité des entreprises dans
la ville de Douala à l'aide d'un modèle de régression
linéaire qui s'apparente à celui utiliser par Sallez (1995,
op.cit), (Pépin, Grosse, Guesnier, 2002, op.cit). Après avoir
présenté les variables susceptibles d'expliquer
l'attractivité des entreprises à Douala sur la période
1996 à 2009, nous avons ensuite testé la stationnarité de
ces variables ainsi que la spécification du modèle estimé.
Globalement, nos résultats sont satisfaisants et montrent que presque
toutes les variables présentent les signes escomptés, mais
seulement quelques unes sont statistiquement significatives. Il s'agit des
variables présence d'une agence de développement et autres
structures de promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance
économique locale (TXPLB) qui traduit la bonne santé de
l'économie locale ; et la stabilité politique (STAB). L'existence
d'un lien entre la dynamique de la gouvernance et l'attractivité
territoriale des entreprises dans la ville de Douala apparait relativement
établie ainsi que le montre les résultats de notre étude
économétrique.
Par ailleurs, dans un contexte de renforcement de
l'attractivité de la ville de Douala, les responsabilités de la
planification et de l'aménagement du territoire « Doualais
» nous paraissent s'amplifier considérablement et, catapultent
plus que par le passé, de nouveaux défis pour les acteurs de la
ville de Douala en matière d'amélioration de l'environnement des
entreprises. Nous avons à cet effet suggéré quelques
pistes de solutions nécessaires au renforcement de l'attractivité
de la ville de Douala en vue de son meilleur positionnement sur le
marché des implantations en zone CEMAC.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
CONCLUSION GENERALE
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 97
Au terme de cette étude, nous avons essayé de
montrer qu'au delà des facteurs d'ordre économiques, financiers
et socioculturels, la dynamique de la gouvernance locale apparait
également comme un facteur déterminant de l'attractivité
des entreprises dans la ville de Douala.
Dans le premier chapitre, à partir de l'analyse
théorique du concept d'attractivité territoriale, nous avons
expliqué comment dans un contexte de globalisation de plus en plus
marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les
territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le
marché de localisation des activités économiques. Chacun y
développe une panoplie d'instruments et de politiques afin d'attirer et
de retenir le maximum d'entreprises. Du fait de la quête d'un meilleur
positionnement des territoires sur le marché de l'implantation, certains
responsables territoriaux font recours aux pratiques de marketing territoriale
(pratiques qui jusqu'ici étaient jadis réservé au monde
des entreprises) afin d'influencer en leur faveur les décisions de
localisation des entreprises. Toutefois, si les politiques de marketing
territoriale et autres instruments de politiques d'attraction permettent aux
territoires de capter les flux d'investissements, l'élément
crucial pour toute stratégie d'attraction des entreprises sur un
territoire réside bien plus dans la dynamique de la gouvernance
locale.
Ainsi dans le deuxième chapitre, après avoir
passé en revue le cadre d'analyse théorique de la gouvernance
locale, nous avons montré que, l'attractivité de la ville de
Douala est la résultante non seulement d'un ensemble de facteurs
d'ordres géographiques et socioéconomiques présent sur le
territoire, mais aussi et surtout la résultante de ce que nous
qualifions de construit socioéconomique de la ville et de la
coordination des acteurs. En effet, La ville de Douala est engagée dans
une démarche de développement sous l'impulsion des
collectivités publiques et privées locales. Cette situation
prouve à l'évidence la coordination et la coopération qui
existe entre les acteurs publics et privés (« partenariat
public-privé ») dans le processus non seulement de
développement des entreprises mais aussi d'amélioration de
l'environnement des affaires à Douala. La force de cette coordination
traduit une gouvernance locale bien avancée dans la ville. Les relations
sociales, économiques et humaines tissées entre les acteurs
à Douala, constituent des réseaux dans lesquels circulent de
l'information et le savoir-faire.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 98
A l'aune des développements théoriques et
conceptuels effectué dans la première partie du mémoire,
nous avons dans le troisième chapitre mis le point sur l'analyse de
l'évolution des créations d'entreprises dans la ville de Douala.
Il ressort de nos développements que la ville de Douala occupe une place
de choix dans la localisation des entreprises au Cameroun. Elle concentre
près de 35,1% des entreprises du pays. Cette situation illustre bien la
position dominante de cette ville sur l'économie Camerounaise et la
forte attraction qu'elle exerce sur les créateurs de richesse.
Toutefois, la grande majorité des entreprises de Douala sont très
jeunes, avec près de la moitié des unités de production
crées durant les huit dernières années. Les entreprises
installées il y a moins de 10 ans représentent 81% du total des
entreprises de la ville, contre 0,5% pour celles créées avant
1960. Par ailleurs, l'indice de localisation calculé nous a permis de
cerner l'inégale répartition des entreprises et le profil
sectoriel des arrondissements de Douala. En effet, la répartition des
entreprises par secteurs d'activités dans la ville de Douala confirme le
poids dominant des arrondissements centraux (Douala 1er et Douala
2ème) avec une préférence pour les
activités de commerces, les activités de Banques et assurances et
les activités de transport. Par contre dans les arrondissements
périphériques, les activités industrielles dominent.
Par la suite, nous avons présenté un ensemble
de variables à la fois d'ordre institutionnelles et économiques
susceptibles à notre avis d'influencer l'attractivité de la ville
de Douala vis-à-vis des entreprises. Ainsi, le modèle
économétrique regroupant cet ensemble de variables a
été spécifié sur la période allant de 1996
à 2009. Après l'estimation économétrique
effectué sur notre fonction d'attractivité à partir des
moindres carrés ordinaires (MCO), y compris la mobilisation de certains
tests économétriques visant à respecter la
méthodologie en la matière et afin d'avoir des résultats
valables, trois variables se distinguent par leur effet explicatif de
l'attractivité des entreprises à Douala. Il s'agit des variables
présence d'une agence de développement et autres structures de
promotion des entreprises (PADEV) ; la croissance économique locale
(TXPLB) qui traduit la bonne santé de l'économie locale; et la
stabilité politique (STAB).
En réponse à la question posée au
début de notre travail de recherche, à savoir : « dans
quelle mesure la gouvernance locale influence-t-elle l'attractivité
territoriale des entreprises? » nos développements
théoriques et nos résultats empiriques montrent que l'existence
d'un lien entre la dynamique de la gouvernance et l'attractivité
territoriale des entreprises apparait relativement bien établie. Ces
résultats qui se rapprochent de ceux obtenues par Sallez (1995, op.cit)
et Pépin, Grosse, Guesnier (2002, op.cit), nous amène donc
à confirmer nos hypothèses de recherche selon lesquelles :
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
·
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 99
H1 : un cadre territorial favorable sur le plan institutionnel
et économique favorise l'attractivité des entreprises.
· H2 : l'évolution des créations
d'entreprises à Douala est liée positivement à la
dynamique de la gouvernance locale dans cette ville.
En effet, l'organisation territoriale est plus ou moins
favorable à la dynamique de la gouvernance d'un territoire. La
combinaison de la coordination à l'intérieure de la sphère
publique avec la coordination à l'intérieure de la sphère
privée dans un partenariat élargi, constitue vraisemblablement le
mode opératoire le plus efficace de la gouvernance locale bien comprise
pour traiter les problèmes transversaux. Il semble bien que la
trajectoire future de la ville de Douala dépend d'une organisation
territoriale animée par une gouvernance mixte privée-publique
partenariale. Et comme le rappelle Guesnier (2009)45 il n'y a pas de
territoires condamnés, il n'y a que des territoires sans projet,
c'est-à-dire sans société locale capable de se mobiliser
pour construire leur attractivité.
Par ailleurs, pour la ville de Douala, en raison de la
poursuite du processus d'assainissement de l'environnement des affaires, il y a
lieu d'espérer d'éventuelles opportunités d'implantations
des entreprises et ce, moyennant encore de nombreuses reformes
managériales et politico-économiques afin d'assurer
l'attractivité durable de cette ville. Ces reformes devraient être
rapides et centrée autours des actions de
construction/réhabilitation des infrastructures, d'amélioration
de la gouvernance urbaine, de lutte contre la corruption, de promotion des
« jardins ou parcs d'entreprises », de réduction des
tracasseries administratives, de promotion d'une politique de «
l'immobilier d'entreprise » et de renforcement des relations de
coopération et de partenariats entre les institutions publiques et
privés locales.
En somme, nous pouvons prétendre avoir exploré
sans toutefois épuiser notre champ de recherche en matière
d'analyse des déterminants de l'attractivité des entreprises dans
la ville de Douala. Nous n'avons pas également l'ambition de
présenter les conclusions de nos analyses comme des certitudes et des
vérités implacables. Dans son ensemble, la qualité de ce
travail peut être affectée par les facteurs suivants :
o L'inexpérience du chercheur que nous sommes ;
o Le défaut de données sur certaines variables n'a
pas permis une vérification empirique ;
45 Bernard GUESNIER (2009) : « Dynamiques et
gouvernance territoriale », colloque ATM 2009
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
o
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 100
Les difficultés de mesure de certains indicateurs de la
gouvernance locale ;
o Les difficultés d'obtention des données de
certaines variables sur des périodes plus longue.
Les résultats de ce travail, aussi discutables qu'ils
puissent être, sont pour autant des indicateurs de
référence pour des politiques d'attraction des entreprises.
Notons par ailleurs que ce travail n'est que le début d'un processus qui
s'annonce long. En effet plusieurs pistes de recherche sont envisageables :
V' Appliquer la même analyse au niveau des autres
métropoles du Cameroun tout en étudiant la répartition
intra régionale des entreprises dans le pays.
V' Enrichir le travail par une analyse plus ciblée des
déterminants de la localisation des entreprises dans la ville de Douala
et dans les autres villes du Cameroun.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 101
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Banque Mondiale :
www.doingbusiness.org
Banque Mondiale :
http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Encadré sur LES ENJEUX DU
DEVELOPPEMENT LOCAL A DOUALA.
ANNEXE 2 : TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES
VARIABLES.
ANNEXE 3 : LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA.
ANNEXE 4 : LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES
INSTITUTIONS RENCONTREES DANS LA VILLE DE DOUALA (à insérer).
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 106
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 107
ANNEXE 1 :
Encadré sur LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL
A
DOUALA
Les enjeux du développement local à
Douala
Le développement local est un modèle de
développement qui, dans une dynamique endogène, faite de
mobilisation des acteurs et des synergies locales, permet au territoire de
valoriser ses ressources et d'assurer sa compétitivité. Aussi,
c'est comme du "Ndolè". Chacun l'apprécie à sa
manière, selon ses moyens et ses spécificités culinaires
et gutturales propres. Avec ou sans écrevisses, sans viande mais avec du
poisson fumé, de la morue ou des crevettes, ... Certains l'aiment chaud.
D'autres le préfèrent tiède. Plus que jamais, la
clé est dans l'expérimentation et l'alchimie. Mais, surtout, pas
à la pensée unique ! Comme la mer qui essuie, de façon
parfois saccadée mais souvent rythmée, les coups de pagaie des
concurrents d'une course de pirogues, Douala est désormais au pied du
mur. Face à son destin. Plus que par le passé d'ailleurs,
celui-ci paraît largement dépendre d'un double choix, urgent et
incontournable :
- Devenir une vraie "afrocité" et accéder au
rang des "cités globales" : auquel cas la ville de Douala opterait
urgemment pour l'adoption d'une démarche stratégique de
développement, en vue de reconstruire sa compétitivité
territoriale. De ce point de vue, des opportunités et autres facteurs
porteurs existent qui, dans une dynamique d'aptitude désormais
érigée en règle ou en mode de gouvernance, devraient aider
la cité à mieux « tirer son safou du feu »,
- Ou alors opter pour la gestion par le hasard, ce que
d'autres qualifient pudiquement de "gestion par l'instinct". C'est aussi un
choix comme un autre. Mais dont, on s'en doute, les objectifs ne collent que
très difficilement avec ceux d'une grande ville du
XXIème siècle. Car, qu'on l'ait désiré
ou non, les territoires se trouvent désormais en prise directe avec la
compétitivité et, au-delà, avec la mondialisation qui fait
qu'aujourd'hui également, "le monde entier s'archipélise et
se créolise".
Source : Essombe Edimo, 2007b, PP,
196-197.
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
ANNEXE 2 :
TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES VARIABLES
|
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 108
. dfuller txcre, lags(1) trend regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
Z(t) -1.650
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for Z(t)
|
= 0.7722
|
|
|
|
|
D.txcre
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
txcre
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.7493628 .4540966
|
-1.65
|
0.138
|
-1.796511
|
|
.2977858
|
LD.
|
.2010485 .3854438
|
0.52
|
0.616
|
-.6877865
|
|
1.089883
|
_trend
|
.8515257 1.317775
|
0.65
|
0.536
|
-2.187269
|
|
3.890321
|
_cons
|
7.15599 9.867351
|
0.73
|
0.489
|
-15.59816
|
|
29.91014
|
. dfuller txcre, lags(1) regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value
|
value
|
|
value
|
Z(t) -1.606
-3.750
|
-3.000
|
|
-2.630
|
MacKinnon approximate p-value for Z(t) =
0.4806
|
|
|
|
|
D.txcre
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
txcre
L1. LD.
_cons
|
-.5862675 .3650715
.1083959 .3460112
10.18034 8.400943
|
-1.61
0.31
1.21
|
0.143
0.761
0.256
|
-1.412117
-.6743357
-8.823916
|
|
.2395816
.8911275
29.18459
|
. dfuller txcre, lags(1) noconstant
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
regress root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic
|
value
|
value
|
|
value
|
Z(t) -1.155
|
-2.660
|
-1.950
|
|
-1.600
|
D.txcre
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
txcre
L1. LD.
|
-.1881895
-.0698586
|
.1629537
.3204389
|
-1.15
-0.22
|
0.275
0.832
|
-.551273
-.7838409
|
|
.174894
.6441237
|
. dfuller D.txcre, lags(1)
Augmented Dickey-Fuller test
|
noconstant for unit
|
regress root
|
Number
|
of obs
|
=
|
11
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
Z(t) -2.223
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D2.txcre
|
Coef.
|
Std. Err. t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
txcre
LD. LD2.
|
-1.243188
.138423
|
.5592947
.3375456
|
-2.22
0.41
|
0.053
0.691
|
-2.508401
-.6251583
|
.0220241
.9020043
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
. Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques 109
dfuller p_adev, lags(1) trend regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -2.461
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.3475
|
|
|
|
|
D.p_adev
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
p_adev
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-1.258893
|
.5114429
|
-2.46
|
0.039
|
-2.438283
|
|
-.079504
|
LD.
|
.2133913
|
.3454099
|
0.62
|
0.554
|
-.5831255
|
|
1.009908
|
_trend
|
.0559815
|
.0234928
|
2.38
|
0.044
|
.0018069
|
|
.110156
|
_cons
|
.1794165
|
.0562181
|
3.19
|
0.013
|
.0497773
|
|
.3090557
|
. dfuller p_adev, lags(1)
|
regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test
|
for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
|
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -0.551
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.8817
D.p_adev
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
p_adev
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.0562948
|
.1022347
|
-0.55
|
0.595
|
-.2875656
|
.1749761
|
LD.
|
-.3449336
|
.3128757
|
-1.10
|
0.299
|
-1.052708
|
.3628404
|
_cons
|
.0813716
|
.0472275
|
1.72
|
0.119
|
-.0254644
|
.1882075
|
|
. dfuller p_adev, lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) 2.118
-2.660
-1.950
-1.600
D.p_adev Coef.
Std. Err. t
P>ItI [95% Conf.
Interval]
p_adev
L1. .1025073 .0483976
2.12 0.060 -.0053292
.2103438
LD. -.3342382 .3422225
-0.98 0.352
-1.096757 .4282809
. dfuller D.p_adev, lags(1)
noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 11
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.512
-2.660
-1.950
-1.600
D2.p_adev
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
Interval]
|
p_adev
|
|
|
|
|
|
|
LD.
|
-.629139
|
.4160431
|
-1.51
|
0.165
|
-1.570294
|
.3120158
|
LD2.
|
-.2715233
|
.3208106
|
-0.85
|
0.419
|
-.9972474
|
.4542008
|
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
. Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques 110
dfuller e_pp, lags(1) trend regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% critical 5% critical 10% critical
statistic value value value
z(t) -1.811
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.6992
|
|
|
|
|
D.e_pp
|
coef. std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% conf.
|
interval]
|
e_pp
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.8766696 .483949
|
-1.81
|
0.108
|
-1.992658
|
|
.2393187
|
LD.
|
-.0058513 .3303797
|
-0.02
|
0.986
|
-.7677082
|
|
.7560057
|
_trend
|
.0183562 .0100667
|
1.82
|
0.106
|
-.0048578
|
|
.0415701
|
_cons
|
.1314815 .0588596
|
2.23
|
0.056
|
-.004249
|
|
.267212
|
. dfuller e_pp, lags(1)
regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% critical 5% critical 10% critical
statistic value value value
z(t) -0.075
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.9519
|
|
|
|
D.e_pp
|
coef.
|
std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% conf.
|
interval]
|
e_pp
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.0068854
|
.0916648
|
-0.08
|
0.942
|
-.2142456
|
.2004749
|
LD.
|
-.3093544
|
.3201358
|
-0.97
|
0.359
|
-1.033552
|
.4148431
|
_cons
|
.0346503
|
.0284775
|
1.22
|
0.255
|
-.0297703
|
.0990708
|
|
. dfuller e_pp, lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% critical 5% critical 10% critical
statistic value value value
z(t) 2.894
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D.e_pp
|
coef.
|
std. Err. t
|
P>ItI
|
[95% conf.
|
interval]
|
e_pp L1.
LD.
|
.0972526
-.1529765
|
.0336038
.3001674
|
2.89
-0.51
|
0.016
0.621
|
.0223786
-.8217912
|
.1721265
.5158382
|
|
. dfuller D.e_pp, lags(1)
noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 11
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% critical 5% critical 10% critical
statistic value value value
z(t) -1.144
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D2.e_pp
|
coef.
|
std. Err. t
|
P>ItI
|
[95% conf.
|
interval]
|
e_pp LD.
LD2.
|
-.3170939
-.6038463
|
.2770688
.2475679
|
-1.14
-2.44
|
0.282
0.037
|
-.943867
-1.163884
|
.3096791
-.0438088
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 111
. dfuller stab, lags(1) trend regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -2.313
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.4270
|
|
|
|
|
D.stab
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
stab
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.9208897 .3982059
|
-2.31
|
0.049
|
-1.839154
|
|
-.0026252
|
LD.
|
.5074686 .4429215
|
1.15
|
0.285
|
-.5139104
|
|
1.528847
|
_trend
|
.0433971 .0277676
|
1.56
|
0.157
|
-.0206351
|
|
.1074294
|
_cons
|
-.8116734 .4330406
|
-1.87
|
0.098
|
-1.810267
|
|
.18692
|
. dfuller stab, lags(1) regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value
|
value
|
value
|
z(t) -1.854
-3.750
|
-3.000
|
-2.630
|
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.3539
|
|
|
|
D.stab
|
Coef. Std. Err.
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
stab L1. LD.
_cons
|
-.36999 .1995425
-1.85
-.0338537 .2973658
-0.11
-.1574153 .1193464
-1.32
|
0.097
0.912
0.220
|
-.8213865
-.7065418
-.4273955
|
.0814065
.6388344
.112565
|
. dfuller stab, lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
|
Number
|
of obs =
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.666
-2.660
-1.950
-1.600
D.stab
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
stab
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.124626 .0748139
|
-1.67
|
0.127
|
-.2913219
|
|
.0420698
|
LD.
|
-.0734688 .3065918
|
-0.24
|
0.815
|
-.7565979
|
|
.6096603
|
. dfuller corr, lags(1) trend regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.846
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.6823
D.corr
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
corr
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.8940888
|
.484432
|
-1.85
|
0.102
|
-2.011191
|
.2230134
|
LD.
|
-.0836537
|
.3499165
|
-0.24
|
0.817
|
-.8905626
|
.7232552
|
_trend
|
-.0330764
|
.0203481
|
-1.63
|
0.143
|
-.0799992
|
.0138465
|
_cons
|
2.306306
|
1.269209
|
1.82
|
0.107
|
-.6204946
|
5.233107
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 112
. dfuller corr, lags(1)
regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -0.824
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.8120
D.corr
|
Coef. Std. Err.
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
corr
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.2484167 .3015504
-0.82
|
0.431
|
-.9305712
|
|
.4337378
|
LD.
|
-.4036906 .3145613
-1.28
|
0.231
|
-1.115278
|
|
.3078964
|
_cons
|
.5382835 .7113096
0.76
|
0.469
|
-1.070811
|
|
2.147378
|
. dfuller corr, lags(1)
noconstant regress
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.125
-2.660
-1.950
-1.600
D.corr
|
Coef. Std. Err.
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
corr
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.0206607 .0183591
-1.13
|
0.287
|
-.0615674
|
|
.020246
|
LD.
|
-.5205269 .2681457
-1.94
|
0.081
|
-1.117993
|
|
.0769389
|
. dfuller qual, lags(1) trend
regress
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -3.801
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.0165
|
|
|
|
|
D.qual
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
qual
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.9888556 .260166
|
-3.80
|
0.005
|
-1.588799
|
|
-.3889118
|
LD.
|
.3287419 .2004475
|
1.64
|
0.140
|
-.1334908
|
|
.7909746
|
_trend
|
-.0120669 .0084845
|
-1.42
|
0.193
|
-.0316322
|
|
.0074983
|
_cons
|
-.661965 .1880986
|
-3.52
|
0.008
|
-1.095721
|
|
-.2282089
|
. dfuller qual, lags(1)
regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -3.340
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.0132
|
|
|
|
D.qual
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
qual
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.8514263
|
.2549116
|
-3.34
|
0.009
|
-1.428076
|
-.2747762
|
LD.
|
.4244065
|
.1992652
|
2.13
|
0.062
|
-.0263626
|
.8751756
|
_cons
|
-.6498049
|
.1982936
|
-3.28
|
0.010
|
-1.098376
|
-.2012336
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 113
. dfuller qual, lags(1)
noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic
|
value
|
value
|
|
value
|
z(t) -0.492
|
-2.660
|
-1.950
|
|
-1.600
|
D.qual
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
qual L1. LD.
|
-.0236016
.2200794
|
.0479353
.2658973
|
-0.49
0.83
|
0.633
0.427
|
-.1304081
-.3723768
|
|
.083205
.8125355
|
. dfuller D.qual, lags(1)
noconstant Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
regress root
|
Number
|
of obs
|
=
|
11
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value
|
value
|
|
value
|
z(t) -3.670
-2.660
|
-1.950
|
|
-1.600
|
D2.qual
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
qual LD. LD2.
|
-1.149053
.3130617
.1599033 .2384403
|
-3.67
0.67
|
0.005
0.519
|
-1.857248
-.3794862
|
|
-.4408582
.6992928
|
. dfuller txplb, lags(1) trend regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -4.337
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.0028
|
|
|
|
|
D.txplb
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
txplb
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-1.801727
.4154327
|
-4.34
|
0.002
|
-2.759717
|
|
-.843738
|
LD.
|
.6626238 .2792624
|
2.37
|
0.045
|
.0186435
|
|
1.306604
|
_trend
|
-.376992 .0880913
|
-4.28
|
0.003
|
-.5801309
|
|
-.1738531
|
_cons
|
9.7091 2.283892
|
4.25
|
0.003
|
4.442436
|
|
14.97576
|
. dfuller txplb, lags(1) regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -0.568
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.8780
|
|
|
|
D.txplb
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
interval]
|
txplb
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.1483251
|
.2611153
|
-0.57
|
0.584
|
-.7390091
|
.4423588
|
LD.
|
-.117998
|
.3615804
|
-0.33
|
0.752
|
-.9359498
|
.6999537
|
_cons
|
.302903
|
1.061313
|
0.29
|
0.782
|
-2.097954
|
2.70376
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 114
. dfuller txplb, lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
statistic value
|
value
|
|
value
|
z(t) -1.620
-2.660
|
-1.950
|
|
-1.600
|
D.txplb
|
Coef. std. Err.
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
interval]
|
txplb
L1. LD.
|
-.0751068 .0463639
-1.62
-.1638896 .3086278
-0.53
|
0.136
0.607
|
-.1784121
-.8515553
|
|
.0281985
.523776
|
. dfuller plb_hab, lags(1)
trend regress Augmented Dickey-Fuller test for unit root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
statistic value value value
z(t) -0.186
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.9918
|
|
|
|
|
D.plb_hab
|
Coef. std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
interval]
|
plb_hab
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.0286423 .1541972
|
-0.19
|
0.857
|
-.3842217
|
|
.3269372
|
LD.
|
-.0638079 .3855362
|
-0.17
|
0.873
|
-.9528559
|
|
.8252401
|
_trend
|
-2.568322
3.978424
|
-0.65
|
0.537
|
-11.74258
|
|
6.60594
|
_cons
|
90.23658 227.3981
|
0.40
|
0.702
|
-434.1445
|
|
614.6176
|
. dfuller plb_hab, lags(1)
regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
statistic value value value
z(t) -2.696
-3.750
-3.000
-2.630
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.0747
|
|
|
|
|
D.plb_hab
|
Coef. std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
interval]
|
plb_hab
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.1233829 .0457619
|
-2.70
|
0.025
|
-.2269035
|
|
-.0198624
|
LD.
|
.0287929 .3460685
|
0.08
|
0.936
|
-.7540684
|
|
.8116542
|
_cons
|
226.1265 83.19103
|
2.72
|
0.024
|
37.93534
|
|
414.3177
|
. dfuller plb_hab, lags(1)
noconstant
|
regress
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
statistic value value value
z(t) 0.170
-2.660
-1.950
-1.600
D.plb_hab
|
Coef.
|
std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Co nf.
|
interval]
|
plb_hab
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
.0006994
|
.0041048
|
0.17
|
0.868
|
-.0084466
|
.0098455
|
LD.
|
.808301
|
.2479764
|
3.26
|
0.009
|
.2557752
|
1.360827
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 115
. dfuller
D.plb_hab, lags(1)
noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 11
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.585
-2.660
|
-1.950
|
|
-1.600
|
D2.plb_hab
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
plb_hab
LD. LD2.
|
-.1920311 .1211219
-.1177407 .3192824
|
-1.59
-0.37
|
0.147
0.721
|
-.4660278
-.8400076
|
|
.0819656
.6045263
|
. dfuller t_mar, lags(1)
trend regress Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -0.607
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t)
|
= 0.9786
|
|
|
|
|
D.t_mar
|
Coef. Std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
t_mar
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.223269 .3677056
|
-0.61
|
0.561
|
-1.0712
|
|
.6246616
|
LD.
|
-.3413688 .3679714
|
-0.93
|
0.381
|
-1.189912
|
|
.5071748
|
_trend
|
.0059732 .0473719
|
0.13
|
0.903
|
-.1032666
|
|
.115213
|
_cons
|
1.128523 1.350082
|
0.84
|
0.427
|
-1.984772
|
|
4.241817
|
. dfuller t_mar, lags(1)
regress
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value
|
value
|
value
|
z(t) -1.750
-3.750
|
-3.000
|
-2.630
|
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.4053
|
|
|
|
D.t_mar
|
Coef. Std. Err.
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
t_mar
L1. LD.
_cons
|
-.1789622 .1022382
-1.75
-.3697841 .2745289
-1.35
.9707427 .478382
2.03
|
0.114
0.211
0.073
|
-.4102411
-.9908116
-.1114326
|
.0523167
.2512435
2.052918
|
. dfuller t_mar, lags(1)
noconstant regress Augmented Dickey-Fuller test for unit
root
|
Number
|
of obs =
|
12
|
interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) 2.092
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D.t_mar
|
Coef.
|
Std. Err. t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
interval]
|
t_mar
L1. LD.
|
.0272177
-.3190636
|
.0130073
.3131194
|
2.09
-1.02
|
0.063
0.332
|
-.0017643
-1.016737
|
.0561998
.3786099
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 116
. dfuller
D.t_mar, lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 11
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
statistic value value value
z(t) -1.198
-2.660
-1.950
-1.600
D2.t_mar Coef.
std. Err. t
P>ItI [95% Conf.
Interval]
t_mar
LD. -.4468624 .3730114
-1.20 0.262
-1.290673 .3969479
LD2. -.555668 .2683731
-2.07 0.068
-1.16277 .0514341
|
. dfuller txalph, lags(1) trend
regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) 0.600
-4.380
-3.600
-3.240
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.9970
D.txalph Coef. std.
Err. t P>ItI
[95% Conf. Interval]
txalph
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
.1756698
|
.2926579
|
0.60
|
0.565
|
-.4992006
|
.8505401
|
LD.
|
-.3882847
|
.3876237
|
-1.00
|
0.346
|
-1.282147
|
.5055772
|
_trend
|
-.1625492
|
.1749612
|
-0.93
|
0.380
|
-.5660105
|
.2409122
|
_cons
|
-14.27295
|
25.59999
|
-0.56
|
0.592
|
-73.30663
|
44.76073
|
. dfuller txalph, lags(1)
regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 12
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value
|
value
|
|
value
|
z(t) -2.165
-3.750
|
-3.000
|
|
-2.630
|
MacKinnon approximate p-value for z(t) =
0.2192
|
|
|
|
|
D.txalph
|
Coef. std.
Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
txalph
L1. LD.
_cons
|
-.0932218 .0430565
-.1935315 .3235634
9.203438 4.071885
|
-2.17
-0.60
2.26
|
0.059
0.565
0.050
|
-.1906223
-.9254828
-.0078066
|
|
.0041787
.5384198
18.41468
|
. dfuller txalph, lags(1)
noconstant Augmented Dickey-Fuller test for unit
|
regress root
|
Number
|
of obs
|
=
|
12
|
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) 1.820
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D.txalph
|
Coef.
|
std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
txalph
L1. LD.
|
.004006
.207228
|
.0022011
.3214859
|
1.82
0.64
|
0.099
0.534
|
-.0008983
-.5090873
|
.0089103
.9235433
|
. dfuller D.txalph,
lags(1) noconstant regress
Augmented Dickey-Fuller test for unit root
Number of obs = 11
Interpolated Dickey-Fuller
Test 1% Critical 5% Critical 10% Critical
Statistic value value value
z(t) -1.053
|
|
-2.660
|
|
-1.950
|
-1.600
|
D2.txalph
|
Coef.
|
std. Err.
|
t
|
P>ItI
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
txalph
LD. LD2.
|
-.1745697
-.378391
|
.1658051
.2767883
|
-1.05
-1.37
|
0.320
0.205
|
-.5496469
-1.00453
|
.2005075
.2477476
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA
VILLE DE DOUALA
ANNEXE 3 :
LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA
Tél. : (237) 22 06 26 98 / Fax (237) 22 23
84
UNIVERSITY OF YAOUNDE II-SOA FACULTY OF
ECONOMICS AND MANAGEMENT
P.O Box: 1365-YAOUNDE
CAMEROON
fseg@.univ-yde2.org
28
UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA
FACULTES DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION
B.P: 1365 - YAOUNDE
CAMEROUN
www.univ-yde2.org
Tél. : (237) 22 21 34 41 / Fax (237) 22 23 79
12
Par PEGUI Yannick Félix, Maître
ès sciences économiques
117
UNITE DE FORMATION
« GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE»
Master 2 « Economie du territoire et de la
Décentralisation »
Liste des institutions à enquêter
à Douala Du 05 au 29 Novembre 2012 par l'étudiant PEGUI Yannick
Félix, matricule 07E118G pour le compte des travaux de recherche et des
rencontres en milieu professionnel dans la ville de Douala.
> Les acteurs non étatiques :
- Le Gicam : groupement inter patronal du
Cameroun
- La CCIMA : chambre de commerce, de l'industrie, des
mines et de l'artisanat
- ECAM : mouvement patronal, entreprises du
Cameroun
> Les institutions d'appuis au développement de
la ville de Douala - L'A2d : agence de développement de
Douala
- l'OSEED : observatoire de la statistique et des
études économiques de Douala > Les
Collectivités territoriales Décentralisées
- La CUD : Communauté urbaine de
Douala
- les communes d'arrondissement de Douala (1, 2,
3, 5) > Les Acteurs étatiques
- la délégation régionale pour le
Littoral du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de
l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA)
- le CFC : Centre de Formalités de
Créations d'Entreprises
- la délégation départementale
pour le Wouri du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises de
l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA)
- les sous-préfectures de Douala (1, 2, 3,
5)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
ANNEXE 4 :
LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES ACTEURS DE LA
VILLE
DE DOUALA (à insérer).
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 118
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 119
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT / WARNING i
DEDICACE ..ii
REMERCIEMENTS iii
SOMMAIRE v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS .ix
1- Liste des tableaux ...ix
2- Liste des graphiques ..ix
3- Liste des schémas ...x
4- Liste des cartes ...x
5- Liste des encadrés ..x
RESUME xi
ABSTRACT ...xii
INTRODUCTION GENERALE ..1
A- Contexte et justification de l'étude 1
B- Revue de la littérature .5
C- Problématique . ..7
D- Objectifs de l'étude 7
E- Hypothèses de recherche 8
F- Cadre méthodologique de l'étude ..8
G- Intérêt de l'étude 9
H- Plan du mémoire . 10
PREMIERE PARTIE : GOUVERNANCE LOCALE ET ATTRACTIVITE
TERRITORIALE DES ENTREPRISES : APPROCHE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL .11
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ...12
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ATTRACTIVITE
TERRITORIALE .13
INTRODUCTION DU CHAPITRE I ...13
SECTION I : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE : FONDEMENTS
THEORIQUES ET
INDICATEURS DE MESURE 14
I.1- Les fondements théoriques de l'attractivité
territoriale 14
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 120
I.1.1- Le territoire : un concept polysémique
I.1.2- Cadres d'analyse théorique de l'attractivité
territoriale
|
14
15
|
I.1.2.1- La nouvelle économie géographique (NEG)
|
..15
|
I.1.2.2- l'économie industrielle
|
16
|
I.1.2.3- les différentes approches théoriques de
l'attractivité territoriale
|
..17
|
I.2- Les indicateurs de mesure de l'attractivité
territoriale
|
19
|
I.2.1- Les approches économétriques
|
19
|
I.2.2- Les enquêtes d'opinions
|
..19
|
I.2.3- Les indicateurs élaborés pas des
institutions internationales
|
..20
|
I.2.3.1- L'indice « Doing Business » de la Banque
Mondiale
|
20
|
I.2.3.2- Les baromètres d'attractivité
|
..22
|
SECTION II : TERRITOIRES ET OFFRE DE FACTEURS DE LOCALISATION
|
.23
|
II.1- L'offre territoriale et l'avantage comparatif des
territoires
|
23
|
II.1.1- L'offre territoriale
|
23
|
II.1.2- L'avantage comparatif des territoires
|
25
|
II.2- Quelques instruments théoriques de la politique
d'attractivité
|
25
|
|
II.2.1- Les aides financières et les infrastructures
|
26
|
II.2.2- Le marketing territorial
|
26
|
CONCLUSION DU CHAPITRE I .29
CHAPITRE 2 : ROLE DE LA GOUVERNANCE LOCALE DANS LA
CONSTRUCTION
DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA 30
INTRODUCTION DU CHAPITRE II . 30
SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA
GOUVERNANCE
LOCALE 31
I.1- Concept de gouvernance et éléments
constitutifs de la gouvernance locale 31
I.1.1- La gouvernance locale : un
processus de coordination des acteurs et de construction de
l'attractivité territoriale
|
32
|
I.1.2- Typologies de gouvernance locale
|
34
|
I.2- Rôle des acteurs dans la gouvernance
économique locale
|
.35
|
|
I.2.1- L'action décisive des collectivités
territoriales décentralisées et des services
déconcentrés
de l'Etat 35
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
I.2.2- Le rôle décisif des acteurs privés
dans la gouvernance économique locale ..36
SECTION II : MISE EN EVIDENCE DE LA GOUVERNANCE LOCALE
ET DES AUTRES
FACTEURS D'ATTRACTIVITE A DOUALA ..38
II.1- Cadre d'analyse empirique de la gouvernance locale
à Douala 38
II.1.1- Les entreprises de Douala et les réseaux de
relations institutionnelles locales 38
II.1.1.1- L'existence des liens de proximité et de
coordination entre les entrepreneurs de
Douala 39
II.1.1.2- Les relations entre les entreprises et les
institutions publiques locales 41
II.1.2- La démarche de la Communauté Urbaine de
Douala (CUD) dans l'animation
économique et l'amélioration de la «
gouvernance urbaine »
|
45
|
II.1.2.1- La réhabilitation des infrastructures
|
..45
|
II.1.2.2- La création des structures d'animation de
l'économie locale
|
.47
|
II.1.2.2.1- De la réorganisation interne de la CUD
|
48
|
|
II.1.2.2.2-La promotion de l'Agence de Développement de
Douala (A2D)
II.1.2.2.3- L'observatoire économique urbain de Douala
II.2- Les déterminants d'ordre socioéconomiques de
l'attractivité des
|
48
49
entreprises à
|
Douala
|
..50
|
II.2.1- Douala : Une ville à localisation enviable et
ouverte à l'international
|
..50
|
II.2.2- La Présence d'une population jeune, dynamique et
qualifiée
|
51
|
II.2.3- Les spécificités structurelles de la
concentration « doualaise »
|
53
|
CONCLUSION DU CHAPITRE II
|
.54
|
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
|
.55
|
DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DE
L'ATTRACTIVITE
DES ENTREPRISES A DOUALA 56
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE ..57
CHAPITRE III : L'ATTRACTIVITE DES ENTREPRISES A DOUALA
:
DIAGNOSTIQUE ET ETUDE ECONOMETRIQUE ..58
INTRODUCTION DU CHAPITRE III 58
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 121
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 122
SECTION I : EVOLUTION ET TENDANCE DES CREATIONS
D'ENTREPRISES A
DOUALA 59
I.1- L'analyse critique de l'évolution des
créations d'entreprises à Douala
|
59
|
I.1.1- L'évolution des créations d'entreprises
dans la ville de Douala
|
..60
|
I.1.2- Le profil sectoriel des entreprises de la ville de
Douala
|
62
|
|
I.2- Implantation géographique et spatialisation
discriminée des entreprises dans la ville de
Douala
|
63
|
I.2.1- L'inégale répartition des entreprises par
arrondissement dans la ville de Douala
|
.63
|
I.2.2- L'indice de localisation des activités
économiques dans la ville de Douala
|
64
|
SECTION II : L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES A
DOUALA : UN
ESSAIS DE MODELISATION ECONOMETRIQUE
|
66
|
II.1- La spécification du modèle de base
|
66
|
II.1.1- Présentation et définition des
différentes variables du modèle de base
|
67
|
II.1.1.1- la variable endogène
|
67
|
II.1.1.2- les variables exogènes
|
68
|
II.1.1.2.1- Les variables d'ordre institutionnels
|
68
|
II.1.1.2.2- Les variables d'ordre socioéconomiques
|
72
|
II.1.2- La forme fonctionnelle du modèle
|
76
|
II.2- Estimation du modèle
|
76
|
II.2.1- Analyse de la stationnarité
|
76
|
II.2.2- Analyse de la co-intégration
|
.79
|
CONCLUSION DU CHAPITRE III ..81
CHAPITRE 4 : ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE ET
RECOMMANDATIONS
|
DE POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA VILLE DE DOUALA
|
.82
|
INTRODUCTION DU CHAPITRE IV
|
..82
|
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU MODELE
|
..83
|
I.1- présentation des résultats du modèle
|
.83
|
I.1.1- Vérification des hypothèses de la
régression multiple
|
...84
|
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 123
I.1.1.1- Test d'hétéroscédasticité
des résidus
|
84
|
I.1.1.2- test d'auto corrélation des erreurs
|
85
|
I.1.2- Analyse de la significativité des coefficients du
modèle
|
. 85
|
I.2- Analyse économique des résultats de
l'estimation
|
87
|
I.2.1- Les signes des variables explicatives
|
.....87
|
I.2.2- Interprétation des variables statistiquement
significatives
|
.88
|
SECTION II : QUELQUES PERSPECTIVES ENVISAGEABLES POUR
RENFORCEMENT DE L'ATTRACTIVITE DE LA VILLE DE DOUALA
II.1- Accroître l'offre en infrastructures locales
|
LE 89
89
|
II.1.1- Effets directs des infrastructures sur la
productivité des entreprises
|
.90
|
II.1.2- Effets de complémentarité des
infrastructures sur le capital des entreprises
|
.90
|
II.1.3- quelques techniques adéquates de financement des
projets d'infrastructures
|
91
|
II.2- Améliorer la gouvernance locale
|
.91
|
II.2.1- lutter contre la corruption et réduire les
tracasseries administratives
|
.92
|
II.2.2- renforcer la gouvernance locale à travers la
stimulation des réseaux de coopération à
la fois territoriaux, nationaux et internationaux
II.2.3- Promouvoir des « jardins ou parcs d'entreprises
»
|
.92
93
|
CONCLUSION DU CHAPITRE IV
|
95
|
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
|
96
|
CONCLUSION GENERALE
|
.97
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
|
101
|
TABLE DES ANNEXES
|
106
|
ANNEXE 1 : Encadré sur LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT
LOCAL A DOUALA...107
ANNEXE 2 : TABLEAUX DES TESTS DE STATIONNARITE DES VARIABLES
.108
ANNEXE 3 : LES INSTITUTIONS ENQUETEES A DOUALA 117
ANNEXE 4 : LES GUIDES D'ENTRETIEN AUPRES DES ACTEURS DE LA
VILLE DE
DOUALA (à insérer) .118
TABLE DES MATIERES .119
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 124
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA