REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
(MESRS)
**********
UNIVERSITE DE PARAKOU ************
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
************
Mémoire de maîtrise
en :
OPTION : GESTION
FILIERE : FINANCE & COMPTABILITE
************
THEME :
ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA FILIERE ANACARDE DANS
LE DEPARTEMENT DES COLLINES : CAS DE LA COMMUNE DE SAVALOU.
Réalisé et Soutenu par :
Sous la direction de :
ZINMONSE Tchéhouéya Romaric Dr.
Léandre GBAGUIDI
Enseignant-chercheur à
La FASEG/UP
Mr. Louis TEKPANZO
Enseignant-chercheur à
La FASEG/UP
Septembre 2012
AVERTISSEMENT
La Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion (FASEG) de l'université de Parakou n'entend donner ni
approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées comme propres
à leur auteur.
DEDICACE
Nous dédions ce modeste travail à :
Ø Notre père Francis Lissanou ZINMONSE :
soucieux du devenir de vos enfants, vous n'aviez pas cessé de
privilégier notre éducation et notre instruction à tout
autre investissement. Veuillez accepter ce travail comme le fruit de vos
sacrifices et vos efforts bien qu'il ne soit pas encore une fin en soi mais une
étape avant l'ultime but.
Ø Notre mère génitrice ZINMONSE
Dogbé Jeanne née AMOUSSOU et à notre mère ZINMONSE
Antivi Louise née SOKPON : voyez en ce travail l'accomplissement de
votre espérance. Que cette oeuvre comme l'homme que nous sommes devenus,
vous servent de réconfort pour vos divers sacrifices, conseils et
chagrins.
Ø Notre chère amie, GODONOU
Kpèdétin Bénédicta : pour ton soutien, ta
patience et ta disponibilité à mon égard. Soit toujours
mon appui et considère ceci comme un stimulant pour ton évolution
et comme gage de mon noble amour pour toi.
Romaric Tchéhouéya ZINMONSE
REMERCIEMENTS
Ce travail a été possible grâce au
concours fort appréciable de personnes qui n'ont ménagé
aucun effort pour sa réalisation. A tous ceux qui, de près ou de
loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, nous
tenons à leur adresser nos sincères et chaleureux
remerciements.
Nous tenons à présenter exclusivement nos
sincères remerciements :
Ø Au Docteur Mouhamed PARAPE, Doyen de la FASEG et
à tous les enseignants de la FASEG/UPpour les efforts fournis pour notre
formation.
Ø Au Docteur Léandre GBAGUIDI, Vice-Doyen de la
FASEG/UP, pour avoir accepté de diriger ce travail, malgré vos
multiples occupations.
Ø A Monsieur Louis TEKPANZO, Enseignant à la
FASEG/UP, votre rigueur scientifique nous a permis d'améliorer tant la
forme que le fond.
Ø Aux Membres du jury pour avoir accepté de
juger et apprécier ce travail.
Ø Aux Messieurs Noudéouda SEGBEDE, Hervé
PEDE, Louis AFFOUDJI, Marc DEGUENON, Robert C.HOUNSA, Eugène K.HOUNKOU,
André S.ADEMIKPO, Fortuné DETONDJI, Saturnin A.KITIMAKO et Franck
SOHO, tous agents au CeCPA dans la Commune de SAVALOU, pour votre
disponibilité et vos divers conseils durant toute l'enquête de
terrain.
Ø A Monsieur Pépin GBEDJI, CA de
l'arrondissement de Savalou-Aga.
Ø Aux Messieurs Souleymane AKOGNON, Constantin MAFFON
et Madame Charlotte TAMEGNON, respectivement
Président, Facilitateur et Secrétaire de l'UCPA de Savalou,
pour votre disponibilité permanente.
Ø Aux Messieurs André SOUNLIN et Dénis
Y.TOGNISSOU, respectivement grossiste à Savalou et Président de
l'URPA Zou-Collines.
Ø A tous les producteurs et commerçants de noix
d'anacarde de Savalou.
Ø A nos frères, soeurs, cousin Sabin ZINMONSE et
cousine Murielle H.G.ADJOVI pour votre amour fraternel et vos divers
soutiens.
Ø Aux Familles FADAYERO, TOURE, YAKPON et à
tou(te)s nos ami(e)s.
SIGLES ET ACRONNYMES
ANAPAT : Association Nationale des
Acheteurs des Produits Agricoles Tropicaux
CAF : Coût Assurance Fret
CCI : Centre de Commerce
International
CCIB : Chambre du Commerce et de
l'Industrie du Bénin
CeCPA : Centre Communal de Promotion
Agricole
CNUCED : Conférence des Nations
Unies sur le Commerce les Echanges et le Développement
CVPA : Comité Villageois des
Producteurs d'Anacarde
DGCI : Direction Générale
du Commerce Intérieur
FAO : Food and Agriculture
Organization
FENaPAB : Fédération
Nationale des organisations de Producteurs d'Anacarde du Bénin
INRAB : Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin
INSAE Institut National des Statistiques et
de l'Analyse Economique
JITAP : Programme conjoint
d'assistance technique aux pays en
Développement et autres pays africains
LARES : Laboratoire d'Analyse
Régionale et d'Expertise Sociale
MAEP : Ministère de l'Agriculture
de l'Elevage et de la Pêche
MEF : Ministère de l'Economie et
des Finances
PAC : Port Autonome de Cotonou
PADEX : Programme d'Appui au
Développement des EXportations
PADSA : Programme d'Appui au
Développement du Secteur Agricole
PAPA : Programme d'Analyse de Politique
Agricole
PDC : Programme de Développement
Communal
PIB : Produit Intérieur Brut
PPAB : Programme pour la
Professionnalisation de l'Agriculture Béninoise
RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
STDF : Standards and Trade
Développement Facility
UCPA : Union Communale des Producteurs
d'Anacarde
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
URPA Z/C : Union Régionale des
Producteurs d'Anacarde des départements du Zou et Collines
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaires
d'enquête................................................i
ANNEXE 2 : Détermination des prix
économiques ou prix de référence.........vi
ANNEXE 3:Les utilisations de l'anacardier
dans la pharmacopée
traditionnelle...........................................................................viii
ANNEXE 4: Situation géographique de la commune de
Savalou...............ix
ANNEXE 5:Tableau n°11 :
Répartition des enquêtés par catégories
d'acteurs....................................................................................x
ANNEXE 6 : Tableau n°22 :
Effet des variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la
MAP de la production.............................................xi
ANNEXE 7 : Tableau n°23: Effet des
variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation...............................xii
ANNEXE 8 : Tableau
n°24 : Effet des variations du prix de vente
à l'exportation sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation............xiii
ANNEXE 9 : Méthode de fabrication
de la bouillie des graines de Neem.......ix
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : situation
géographique de la commune de Savalou..................ix
Figure n°2 :
Répartition des enquêtés selon le sexe et le
statut matrimonial des chefs de
ménages.........................................................................43
Figure n°3 : Circuits de
commercialisation des noix de cajou.....................49
Figure n°4 : Mode
d'accès à la terre dans la commune de Savalou...............56
Figure n°5 : Evolution du
prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011....62
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 :
L'anacarde..................................................................34
Photo n°2 : Noix de cajou
brutes......................................................34
Photo n°3 : Amandes
cassées de cajou................................................34
Photo n°4 : Amandes de
cajou.........................................................34
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Effectifs des
producteurs enquêtés par arrondissement............20
Tableau n°2 : Total des
enquêtés par catégories dans la commune...............21
Tableau n°3 : Tableau
synoptique de la recherche documentaire.................23
Tableau n°4 : Matrice
d'Analyse des Politiques (MAP)...........................26
Tableau n°5 : taux de
conversion des catégories de main d'oeuvre...............29
Tableau no6:
Répartition des enquêtés selon leur sexe et leurs
activités
économiques..............................................................................40
Tableau n°7: Répartition
des chefs de ménages selon le sexe, l'âge et la taille du
ménage.................................................................................42
Tableau n°8: Répartition
des enquêtés selon leur niveau d'instruction et leur
sexe.........................................................................................44
Tableau n°9: Calendrier de
l'organisation des activités pour la production
d'anacarde.................................................................................46
Tableau n°10: Degré
d'engagement aux activités de la filière anacarde et
genre.......................................................................................48
Tableau n°11 :
Répartition des enquêtés par catégories
d'acteurs................x
Tableau n°12 :
Répartition des commerçants de noix de cajou selon leur niveau
d'instruction................................................................................52
Tableau n°13 :
Classification des commerçants enquêtés par âge, et
par année d'expérience selon le
sexe...............................................................52
Tableau n°14: Répartition
de la main d'oeuvre par opération et par type........58
Tableau n°15 : Mode de
financement des activités de production................59
Tableau n°16 : Contraintes
liées à la production de l'anacarde...................61
Tableau n°17 : Compte
d'exploitation de la production d'anacarde..............63
Tableau n°18 : Indicateurs
d'analyse de la MAP pour le système de production de
l'anacarde..............................................................................64
Tableau n°19 : Contraintes
liées à la commercialisation de l'anacarde dans la zone
d'étude...............................................................................66
Tableau n°20: Compte
d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde..69
Tableau n°21: MAP de la
commercialisation de l'anacarde.......................70
Tableau n°22 : Effet des
variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la
production............................................................xi
Tableau n°23:Effet des variations
du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation......................................xii
Tableau n°24 : Effet des
variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la
MAP de la commercialisation.....................................xiii
SOMMAIRE
Introduction:...............................................................................1
CHAPITRE I: Cadre théorique et démarche
méthodologique de l'étude.........3
Section 1 : Cadre
théorique de
l'étude..................................................3
Section 2 : Démarche méthodologique
de l'étude...................................15
CHAPITRE II : Contexte,
caractéristiques socio-économiques,démographiques et
systèmes de production et de
commercialisation.................................33
Section 1 : Contexte de la production et de la
commercialisation.................33
Section 2 :
Caractéristiques socio-économiques, démographiques et
systèmes de production et de
commercialisation....................................................38
CHAPITRE III : Cadre empirique de la
recherche.................................55
Section 1 : Mesure et analyse de
la sensibilité de la rentabilité financière, de la
rentabilité économique et des
transferts...............................................55
Section 2 : Validation des hypothèses,
synthèse des résultats et suggestions...77
Conclusion:...............................................................................83
Références
bibliographiques:.........................................................84
RESUME
Au Bénin, la diversification des cultures de rente,
parallèlement à celle des sources de financement du budget
national est devenue un enjeu important pour la promotion de la croissance
économique à deux (02) chiffres et pour les politiques de lutter
contre la pauvreté. Pour se faire, la politique agricole s'est
tournée vers une valorisation des filières porteuses dont
l'anacarde. Mais une chose est de promouvoir ces filières dites
porteuses et l'autre chose est de savoir l'avantage qu'elles revêtent
pour ceux qui s'y consacrent et le reste de la communauté. C'est dans ce
cadre que la présente étude s'est intéressée
à la rentabilité de la filière anacarde dans le
département des collines et plus précisément dans la
commune de Savalou.
A cet effet, cette étude a adopté une approche
méthodologique basée essentiellement sur la recherche
documentaire, les observations directes, les enquêtes de terrain, les
interviews structurées, à partir desquelles, les données
relatives aux systèmes de production et de commercialisation, aux
acteurs, à la commune, à la méthode d'analyse et à
la filière anacarde en générale ont été
collectées. Ces données aussi bien primaires que secondaires ont
été analysées avec la Matrice d'Analyse des
Politiques(MAP). Aussi, de l'analyse, il ressort que la production et la
commercialisation de l'anacarde sont financièrement et
économiquement rentables. En effet, la production de l'anacarde
dégage des rentabilités financière et économique
respectives de 34.622,13FCFA/ha et de 65.511,149FCFA/ha. Avec un CPE=0,9936 et
un transfert net de -30.889,02FCFA/ha, les producteurs sont implicitement
taxés et ne profitent d'aucune incitation à produire. Quant
à la commercialisation, elle mobilise une rentabilité
financière de 118.031,71F CFA/tonne et une rentabilité
économique de 74.651,71FCFA/tonne. Avec un CPE =1,0987 et un transfert
net de 43.380FCFA/tonne, les grossistes sont implicitement subventionnés
et profitent d'une incitation à continuer leur activité.
Cependant, seules les mesures de politique visant à
augmenter le rendement à l'hectare et le prix de vente aux exportateurs
sont profitables aux différents acteurs de la filière anacarde.
Mais toute augmentation des prix de vente bord-champ des stocks à partir
de 519,388FCFA/kg devient une perte pour le commerçant grossiste. De
même que toute diminution du prix de vente des stocks aux exportateurs en
dessous de 456.468FCFA / tonne devient néfaste aux grossistes. Par
ailleurs, si toute augmentation du rendement de 5% par hectare (soit
377,30kg/hectare) augmente la rentabilité financière de
20,65% ; il n'en demeure pas moins que toute diminution du rendement en
dessous de 270,87kg/ha ou toute diminution du prix de vente bord-champ des
stocks en dessous de 303,135F CFA/kg deviennent des pertes pour les
producteurs.
Enfin, quand bien même la commune compte 20.000
producteurs d'anacarde et une superficie des plantations d'anacardiers
estimée à 25.000ha, deux usines semi-industrielles de
transformation des noix de cajou et que cette filière résolve un
grand problème économique et de développement qu'est le
chômage, la filière anacarde ne bénéfice d'aucun
appui de la part des autorités communales ni gouvernementales. Ce
état de chose confronte les acteurs de la filière à
diverses contraintes notamment l'insuffisance d'encadrement, la mauvaise
organisation des différentes fonctions de la filière et le manque
de financement entraînant une persistance suicidaire du
préfinancement de la commercialisation et du mode de financement "avance
sur achat" à taux de remboursement de 100%.
INTRODUCTION
Dans les pays du sud, l'agriculture occupe une place
importante dans les politiques de développement. Elle permet d'une part,
à travers les produits vivriers, d'atteindre l'autosuffisance
alimentaire et d'autre part, à travers les produits d'exportations de
rehausser le niveau de l'économie. Au Benin, le secteur agricole
participe à près de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et
constitue 50% des recettes d'exportation (MAEP, 2008). En effet, l'agriculture
béninoise utilise près de 80% de la population active et se
limite aux cultures vivrières et aux cultures d'exportation ou cultures
de rente. Pendant la période coloniale, les cultures d'exportation
Béninoises se limitaient à la monoculture du palmier à
huile et bien après l'indépendance à la monoculture du
coton. Mais depuis deux décennies, le coton Béninois comme celui
des pays de la sous-région connait des difficultés dues aux
problèmes de compétitivité sur le marché
international, à la mauvaise organisation de la filière, aux
problèmes d'approvisionnement et d'insuffisance d'intrants agricoles...
Ainsi, les crises successives de la filière coton notamment celle de la
campagne 1999-2000, ont rendu visible la fragilité de l'économie
Béninoise fondée sur ce seul produit d'exportation.
Dès lors, la diversification et l'intensification de
la production agricole sont devenues une priorité nationale, voire
régionale. C'est à cet effet que l'UEMOA, dans l'adoption de sa
politique agricole a identifié au total dix sept (17) filières
comme étant les filières prioritaires dans l'espace UEMOA et plus
précisément huit (8) filières pour le Bénin
à savoir : le riz, le maïs, le manioc, les agrumes, l'Ananas,
le piment, la tomate et l'Anacarde (noix de cajou) (UEMOA, 2008). Quant
à l'Etat béninois, il a accordé une attention
particulière à six (6) filières dont la filière
anacarde (MAEP, 2004).
L'anacarde (anacardium Occidentale) est une espèce
spontanée, utilisée pour le reboisement et de plus en plus
cultivé pour son fruit : la noix de cajou (LACROIX, 2003). Il est
prioritairement produit dans six départements à savoir : les
Collines, le Zou, l'Atacora, la Donga, le Borgou et l'Alibori.
Dans le département des Collines, région
favorable à la production de l'anacarde, et notamment dans la commune
de Savalou, l'anacarde est la première culture d'exportation.
Malgré son importance pour la commune, cette
filière est confrontée à la quasi - inexistence
d'études et donc de données fiables sur sa rentabilité.
C'est dans ce contexte que cette étude se propose d'analyser la
rentabilité de la filière anacarde dans le département des
Collines en générale et plus particulièrement dans la
commune de Savalou et de mesurer l'effet des changements de politique sur
cette rentabilité. Ce document est subdivisé en trois (03)
chapitres.
- Le premier chapitre aborde le cadre théorique et la
démarche méthodologique de l'étude.
- Quant au deuxième chapitre, il est consacré
au contexte, aux caractéristiques socio-économiques et
démographiques et aux systèmes de production et de
commercialisation de l'anacarde.
- Le troisième chapitre parle du cadre empirique de la
recherche.
CHAPITRE I :
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
L'ETUDE
Une recherche est un mélange rationnel de
théories et de données pratiques. Aussi, faut-il que la recherche
puisse avoir un fondement ou une raison d'être. C'est pour cela, que ce
premier chapitre aborde le cadre théorique de l'étude et la
démarche méthodologique suivie pour la collecte et l'analyse des
données.
SECTION I : Cadre théorique de
l'étude.
Cette partie présente en un premier lieu la
problématique, les objectifs et hypothèses d'étude et en
un second temps la revue de littérature.
Paragraphe 1 : Problématique, objectifs,
hypothèses.
Ce paragraphe expose la problématique et
justification de l'étude. Il contient également les objectifs
à atteindre, les hypothèses émises.
A- Problématique et justification :
D'un point de vue agro-écologique, l'aire
favorable de production de l'anacardier au Bénin couvre actuellement
huit (8) des douze (12) nouveaux départements du pays à savoir:
l'Atacora, la Donga, le Borgou, l'Alibori, les Collines, le Zou, le Plateau, le
Couffo et permet de résoudre à la fois, trois problèmes
de développement importants et complémentaires que sont:
l'économie, le social et l'environnement. De plus, la noix d'anacarde
est la deuxième culture d'exportation de notre pays après le
coton (Gagnon, 1998). Le Bénin occupe la sixième (6eme) place au
plan mondial en volume de noix exporté et le deuxième
(2ème) rang des pays Ouest africains (après la
Guinée-Bissau) en thème de qualité de la production (MAEP,
2003 et LARES, 2004).La compétitivité de l'anacarde
béninois n'est plus à démontrer ce qui entraine
l'évolution de la demande des noix de cajou béninoises sur le
marché international. A cet effet, les exportations des produits
anacardes se sont accrues passant de 10.000 tonnes en 1996 à 116.398
tonnes en 2008 (avec influences des flux entrants du Nigéria, du Togo,
et du Burkina Faso estimés à15%, selon les acteurs, soit 17.460
tonnes en 2008) (PAC, 2009). La dynamique observée au niveau de cette
filière a permis à l'économie locale, régionale et
nationale de tirée des revenus substantiels pour équilibrer la
balance commerciale au regard de la part de sa contribution de 8% au revenu
d'exportation nationale et de 24,87% à celui des exportations agricoles,
7% du PIB agricole et 3% du PIB national (MEF, 2008 et PAC ,2009). Aussi, 2,5
à 3% de la population dépendent-elles de la production
d'anacarde (INSAE, 2002; 2008) et 200.000 producteurs dont 95% d'hommes et 5%
de femmes (MAEP, 2008 ; Tandjiékpon et al, 2008), exploitant un
total de 190.000 hectares de terre (FAO stat rapporté par FBSPL (2008))
sachant que 78% des anacardiers ont moins de 10 ans en 2008 (Tandjiékpon
et al, 2008).
Par ailleurs, la région Zou/Collines constitue la
principale zone de production de l'anacarde avec plus de 50% des surfaces
destinées à cette production. Et le potentiel économique
de la commune de Savalou repose fondamentalement sur l'agriculture. Selon le
PDC(2005) de la commune de Savalou, les principales cultures de la commune
sont : l'igname, le manioc, le maïs, le riz, niébé,
l'anacarde et des cultures maraîchères avec au moins un groupement
villageois dans chacun des 52 villages de la commune.
Actuellement, la commune de Savalou compte 20.000 producteurs
d'anacarde dont 75% d'hommes et 25% de femmes produisant sur une superficie de
production estimée à 24.000 hectares constitués de 10.000
hectares d'anacardiers âgés de 30ans, de 9000 hectares de plantes
âgées de 20 ans et 6000 hectares d'anacardiers âgés
de 5 ans (UCPA , 2011). Avec un potentiel de 62,5% d'anacardiers
âgés de 5 à 20 ans, l'anacarde est produit dans tous les
quatorze (14) arrondissements de la commune de Savalou.
De même, la commune de Savalou compte deux usines de
transformation de l'anacarde en amandes pour l'exportation à savoir:
SITAB Sarl (ex - unité de transformation kakè 5) de
zouzonkanmè et la lumière de Tchètti. L'existence et le
développement de ces deux usines de transformation donnent un avantage
absolu à la commune de Savalou en thème d'exportation de noix
transformées. En effet, en 2000, la valeur d'une tonne de noix brute
à l'importation en Inde était de $US 694,16 contre $US 4144,24
à l'exportation de la même quantité de noix après
transformation (CNUCED, 2004), soit un accroissement de près de 600%.
Cependant, l'efficacité et l'encadrement de la
production d'une culture d'exportation dépendent de la contribution de
celle-ci à l'accroissement du PIB et donc à la croissance
économique. De même, la pérennité d'une
filière ne dépend-t-elle pas de sa rentabilité et donc de
son apport de plus-values aux différents acteurs de cette
filière ?
Malgré les atouts et opportunités de la
filière anacarde sur les plans: national, départemental et
communal, elle est confrontée à des difficultés pouvant
émousser son développement.
Au Benin, la filière anacarde est
confrontée à des contraintes telles que: la non
fonctionnalité des organisations des producteurs et acteurs ,le
vieillissement du matériel végétale existant
,l'accès difficile aux intrants spécifiques, la faible
capacité de transformation locale, la faible productivité des
plantations, la faible maîtrise des normes pour l'accès au
marché international, le manque de statistiques fiables, l'absence de
crédits adaptés ,le monopole du marché par les
exportateurs (Tandjiékpon,2010).Au niveau départemental,
notamment communal, certains facteurs entravent le développement de la
filière. Ces facteurs sont : l'insuffisance de magasins de
stockage, la mauvaise gestion dans les organisations paysannes, la
dégradation continue des ressources naturelles, le bradage des produits
agricoles, l'insuffisance de personnel d'encadrement technique, la faible
organisation de la commercialisation des noix de Cajou (CAPO-CHICHI, 2006). De
plus, chaque acteur de la filière cherche à pérenniser ses
intérêts et à maximiser ses profits au détriment des
autres acteurs.
Au vu de tout ce qui précède, à voir
l'importance de cette filière pour la nation et plus
particulièrement à la commune et dans l'optique de
pérenniser cette filière, la conduite d'une analyse de la
rentabilité devient indispensable.
En dépit des études déjà
effectuées sur la compétitive, la chaine de valeur ajoutée
et la rentabilité de la filière au niveau national, le
département des collines et plus particulièrement la commune de
Savalou, est confrontée à la rareté des études,
notamment d'étude de rentabilité sur la filière anacarde.
Cette étude se propose donc de trouver une approche de solutions aux
questions de recherche ci-après:
- Les différentes fonctions de la filière
anacarde (production et commercialisation) sont-elles rentables ?
- Quel est l'effet des changements de politiques
économiques sur les rentabilités des fonctions de production et
de commercialisation de la filière anacarde?
B- Objectifs et hypothèses de recherche:
Cette partie énonce l'objectif global, les
objectifs spécifiques et les hypothèses spécifiques de
recherche.
1-Objectifs :
Il s'agit là de l'objectif global et des objectifs
spécifiques.
Ø Objectif global
L'objectif général de l'étude est
d'analyser la rentabilité de la filière anacarde dans le
département des collines.
Ø Objectifs
spécifiques :
- Apprécier la rentabilité
financière et économique des différentes fonctions (de
production et de commercialisation) de la filière;
- Evaluer l'effet des changements de politiques
économiques sur la rentabilité des fonctions de la
filière anacarde.
2- Hypothèses spécifiques de
recherche :
L'atteinte de ces objectifs et de la problématique
énoncée ci-dessus, nous amène à formuler les
hypothèses suivantes :
Ø Hypothèse spécifique
n01 :
Les rentabilités positives obtenues des
différentes fonctions de la filière anacarde sont dues aux
revenus issus de ces dernières.
Ø Hypothèse spécifique
no2:
Les politiques visant à augmenter les prix ou le
rendement ont un effet positif sur les rentabilités de la production et
de la commercialisation de l'anacarde.
C-Stratégie de validation des hypothèses:
Au niveau de la validation, nous nous baserons sur les
résultats de la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) pour confirmer ou
infirmer les deux hypothèses émises dans le cadre de cette
étude.
Hypothèse n°1 ;
La validation de cette hypothèse dépendra des
revenus obtenus dans les lignes 1 et 2 du tableau de la MAP. Si ces revenus
sont supérieurs aux coûts des facteurs échangeables ou non
échangeables, alors les rentabilités seront positives et
l'hypothèse n°1 sera validée. Dans le cas contraire, elle
sera rejetée.
Hypothèse n°2 ;
Ici, nous simulerons différentes mesures de politiques
visant à augmenter les prix de vente aux producteurs, aux exportateurs
et le rendement à l'hectare. Si l'ensemble de ces trois mesures à
un impact positif sur les rentabilités financière et
économique de la production et de la commercialisation alors
l'hypothèse n°2 sera acceptée. Sinon, elle sera
rejetée.
Paragraphe 2: Revue de littérature.
Dans cette partie, les différents concepts
utilisés dans le cadre de cette étude vont être
explicités d'une part. Et d'autre part l'accent sera mis sur les
connaissances ou travaux antérieurs concernant cette étude.
A- Clarification des concepts.
- La filière ne fait pas l'objet
d'une définition unique dans la littérature. Cependant on observe
certaines constantes. Le concept de « filière » est
né à partie des travaux précurseurs de GOLDBERG ET DAVIS
en 1957 à l'Université d'Harvard appliqués au blé,
au soja et aux oranges (Goldberg, 1968). Pour de ROSNAY (1975), une
filière est d'abord un système, c'est-à-dire "un ensemble
d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction
d'un but". Aussi, l'appellation « filière » recouvre
des contenus forts larges et différents. Elle englobe un ensemble de
notions parfois plus précises telles celles de chaîne, de
circuit, de branche ou secteur d'activité, de marché, de
système, etc. (Lebailly et al, 2000). Selon LADENT (1986), la
filière désigne l'ensemble des actes de production,
transformation, distribution relatifs à un produit (pomme de terre,
sucres, bois, etc.) ou à un groupe de produits homogènes
(céréales, fruits et légumes, viandes de boucherie,
produits laitiers, etc.) et concourant à la satisfaction d'un même
besoin final issu de la consommation. Et pour DURUFLE (1988) repris par FABRE
(1993) « on entend par filière de production, l'ensemble des
agents (ou fraction d'agents) économiques qui contribuent directement
à la production, puis à la transformation et à
l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un même
produit agricole ». Dans son cours d'économie rurale, Henry de
FRAHAN (2004) définit la filière comme « un ensemble
d'agents économiques (producteurs, négociants, transformateurs,
grossistes, détaillants et consommateurs) qui sont engagés dans
différentes activités apportant à chaque étape une
valeur ajoutée ».
Puisque LEBAILLY (2000) fait remarquer à juste
titre : « il apparait que le concept de filière et ses
champs d'application diffèrent selon l'angle sous lequel on s'y
intéresse et les utilisations que l'on veut en faire », de
façon opérationnelle nous retiendrons que la filière est
un ensemble d'intervenants appartenant à une chaîne de production,
de transformation et de commercialisation d'un produit qui est dans notre cas
un produit agricole : l'anacarde.
- La rentabilité est définie
par le dictionnaire économique comme la
« capacité » d'un capital placé ou investi
à procurer des revenus exprimés en terme financiers. On distingue
cependant deux types de rentabilité : La rentabilité
financière et la rentabilité sociale ou économique. La
rentabilité représente alors l'évaluation de la
performance de ressources investies (FAO, 2005).
- La rentabilité
financière ou privée : c'est le profit net obtenu
sur la base des prix financiers. En d'autre terme, il s'agit du revenu net
calculé à partir des prix du marché reçus ou
payés par les différents acteurs de la filière.
- La rentabilité économique ou
sociale : il s'agit du profit net calculé lorsque les prix
du marché ne reflètent pas la vraie valeur des biens et services
de la filière. Ces prix économiques sont encore appelés
prix de référence.
- Le ratio des coûts des facteurs:
indique la part de la rémunération des facteurs dans la valeur
ajoutée aux biens échangeables ou non échangeables
calculée aux prix du marché. Ce ratio indique un profit financier
s'il est inférieur à 1 et un déficit lorsqu'il est
supérieur à 1.
- Les prix de référence :
sont des valeurs qui remplacent les prix de marché dans les calculs
théoriques lorsque l'on considère que les prix du marché
ne représentent pas la vraie valeur économique du bien on du
service. Ils sont encore appelés prix économiques, prix
comptables, prix réels voire prix « d'ombre » (FAO
,2000). (voir leur détermination dans l'annexe 2).
- Le ratio de coût en
ressources domestiques : est le pendant du ratio
du coût des facteurs, mesuré en prix de référence.
Il s'agit d'un critère essentiel, puisqu'il mesure l'efficacité
économique globale de la filière comparant le coût des
facteurs domestiques « consommés »dans le processus
de production et le gain de devises que représente la valeur
ajoutée aux biens échangeables.
- Les transferts : sont des flux
financiers sans contre partie marchande ou sans implication de consommation
réelle de valeur économique. Il s'agit essentiellement :
- des opérations de répartition menées
par l'Etat (taxes, impôts, et subventions) ;
- des frais financiers (paiement des
intérêts) ;-de certains types de loyer. Ce sont des
déplacements directs de créances sur biens et services d'un agent
à un autre qui n'ont aucun impact sur le revenu en tant que tel.
- Le Coefficient de Protection Effective
(CPE) : il est un indicateur du rapport entre la valeur
ajoutée aux biens échangeables par les différentes
fonctions de la filière aux prix du marché, d'une par et aux prix
de référence, d'autre part.
- Les facteurs échangeables :
encore appelés facteurs commerciables, ils regroupent les biens ou
produits (pesticides chimiques, engrais, semences, etc.) qui peuvent être
théoriquement importés ou exportés et
évalués aux prix du marché international. Ils
correspondent également à toutes les consommations
intermédiaires qu'il est possible de valoriser aux prix internationaux
(directement ou par décomposition en « remontée de
chaine »).
- Les facteurs non échangeables : Ce
sont les biens et services ne pouvant faire l'objet d'échanges
internationaux (exemple : la terre, la main d'oeuvre, le capital, les
salaires, etc.) qui sont évalués selon leur valeur marginale de
production s'il s'agit de facteurs de production et selon le critère de
la disposition à payer des consommateurs s'il s'agit de biens et
services finaux. Ce sont également des facteurs non commerciaux sur le
marché international et donc des facteurs locaux.
- La fonction de production : elle est
le socle de la filière. Cette fonction regroupe à la fois les
acteurs de la production, les systèmes de production et les
différentes activités ou combinaisons des facteurs de production.
La fonction de production regroupe les producteurs, les fournisseurs
d'intrants spécifiques, les encadreurs, les organisations paysannes et
unions de producteurs. Dans le cadre de cette étude, la fonction de
production est l'ensemble coordonné des activités de production
(installation des plantations, entretien, récolte, suivi de la
production, etc.) menées par des acteurs tels que les producteurs, les
encadreurs, les unions de Producteurs, la main d'oeuvre à travers un
système de production propre à la filière anacarde.
- La fonction de transformation: cette
fonction est composée essentiellement des transformateurs de noix de
cajou en amandes. Ce maillon est composé des unités
traditionnelles ou artisanales de transformation, des usines de transformation
semi-industrielles de même que les transformateurs de noix de cajou en
amandes. La transformation traditionnelle ou artisanale est la plus
développée au bénin; elle est manuelle et permet d'obtenir
des produits (amandes cassées; amandes entières non
torréfiées et amandes entières torréfiées)
essentiellement destinés au marché national. Quant à la
transformation semi-industrielle, elle utilise une technologie
semi-mécanique: la fragilisation des noix à la vapeur, le
décorticage à la pince à pédales, le
dépelliculage manuel, la classification manuelle et l'emballage manuel.
Elle produit des amandes classées en grades qui diffèrent selon
la couleur (blanche ou jaune), la forme (entière ou cassées) et
l'épaisseur (grosse, moyenne, petite) des amandes et destinées au
marché international. Dans le cadre de ce travail, cette fonction ne
fera pas objet d'analyse parce que les deux anciennes unités
traditionnelles de la commune rénovées en 2011 en usines de
transformation semi - industrielle, n'ont pas encore enregistré de
sortie de produits finis.
- La fonction de commercialisation: est
définie comme un ensemble d'activités qui permet à un
produit de passer du stade de la production primaire à celui de la
consommation. Pour BIAOU (1987), ces différentes fonctions sont de trois
natures à savoir:
- les fonctions d'échanges (collecte et distribution),
- les fonctions physiques (transformation, stockage et
transport) et
- les services rendant possible l'accomplissement des deux
premières catégories de fonctions (financement, prise de risque,
emballage). SALIFOU (2007), dans son analyse du système de
commercialisation des noix de cajou produites dans les départements de
l'Atacora et la Donga, distingue dans le système de
commercialisation:
-un circuit de vente directe, reliant les producteurs aux
exportateurs,
-un circuit de vente courte où les noix passent des
producteurs à l'exportateur par le biais des groupements de producteurs,
représentés par l'UCPA et l'URPA,
-trois circuits moyens ou nous distinguons entre les
producteurs et les exportateurs, soit les courtiers, soit les collecteurs ou
soit les grossistes et un circuit long qui concerne tous les acteurs du
système de commercialisation à savoir : les producteurs qui
vendent les noix de cajou aux collecteurs, ces derniers revendent aux
courtiers. Ensuite les courtiers font le point des achats aux grossistes. Enfin
les grossistes revendent aux exportateurs qui se chargent de convoyer les
produits à l'extérieur du pays. Mais ce circuit reste-t-il
statique d'un endroit à un autre ?
B - Les études sur les rentabilités
financière et économique :
Ø La rentabilité
financière ou privée
Elle se rapporte aux revenus et aux couts observés,
reflétant les prix du marché réel reçus par les
producteurs, les commerçants ou les transformateurs dans le
système agricole (MONKE et PEARSON ,1989 ; OLOUKOÏ, 2004).
Pour TERPEND (1997) : « La détermination des
coûts de revient de la filière, lorsqu'ils sont rapprochés
des prix de vente, permet de mieux situer la rentabilité strictement
financière de la filière .Cette rentabilité peut
être étendue à toute la filière dans son ensemble ou
bien morcelée par transaction et par fonction ». De plus,
selon HOUNDEKON (1996), la rentabilité financière nette d'une
activité est la différence entre la valeur et le coût de la
production calculée sur la base des prix observés sur le
marché ; l'estimation de cette différence
(bénéfice) indique le niveau de la rentabilité
financière nette.
Ø La rentabilité
économique ou sociale
Elle est le revenu qui revient à la
collectivité. La rentabilité économique nette
évalue la même différence que la rentabilité
financière nette mais, sur la base des prix sociaux HOUNDEKON(1996), qui
permettent de mesurer les avantages comparatifs ou l'efficacité du
système de production agricole (MONKE, 1996; MORICE, 1989; STRIKER,
1991; HOUNDEKON, 1996; OLOUKOÏ, 2004).
C- Etat des connaissances sur la filière :
Notre but à ce niveau est de faire un bilan des
différentes études qui ont été faites sur la
filière anacarde au Bénin et qui sont disponibles. Le secteur de
l'anacarde a suscité l'intérêt de bon nombre de chercheurs
et de structures.
En 1996, AÏNA en étudiant la rentabilité
de la production des noix de cajou au niveau paysan a reconnu les imperfections
liées à la commercialisation et a préconisé, entre
autres, la mise en place d'une politique adéquate de prix aux
producteurs et l'identification du rôle de tous les intermédiaires
de la filière.
GRIMAUD (1998) dans une étude d'identification des
organisations professionnelles de la filière anacarde au Bénin a
montré que très peu d'organisations professionnelles se
consacrent uniquement à la collecte des produits, malgré le
nombre relativement important d'organisation de producteurs.
En 1998, GAGNON a étudié la filière
anacarde au Bénin. Il a montré que le marché
d'écoulement de la production nationale des noix de cajou est
essentiellement orienté vers l'Inde qui importe des noix brutes
d'Afrique à un prix inférieur au prix des noix
récoltées en Inde. Il a également montré qu'il
n'existe pas d'informations précises sur les coûts des
différentes opérations, ni en ce qui concerne l'installation et
l'entretien d'une plantation, ni en ce qui concerne les frais de collecte et de
commercialisation. Selon cet auteur, il y a une grande dispersion des
données relatives aux différents intervenants de la
filière et une absence de la circulation de l'information.
SINGBO et al (2004), dans une étude sur la
filière anacarde au Bénin, ont montré que tous les agents
de la commercialisation de la noix d'anacarde gagnent plus de deux (2) fois le
montant investi dans l'activité. Environ 60% des coûts de revient
(coûts de production + coûts de transaction) de la noix d'anacarde
sont supportés par les producteurs contre 40% pour les
commerçants. Ils trouvent aussi qu'environ 70% des
bénéfices générés reviennent aux
commerçants contre seulement 30% pour les producteurs.
PAPA (2005), dans son rapport final de l'étude visant
à évaluer l'apport économique de la filière au plan
national, arrive à la conclusion que, la filière anacarde au
Bénin recèle d'énormes potentialités même si
son état actuel ne permet pas de les apprécier et de les
exploiter entièrement. Il est aussi dit dans ce rapport que les
activités de production, de commercialisation des noix d'anacarde
représentent des activités importantes dans le pays et seulement
44% de la valeur créée sont détenues par les agents
économiques nationaux au Bénin. Les 56% restant sont repartis
entre les agents étrangers (46%) et les agents nationaux hors
Bénin (10%).
ADEGBOLA et al (2006), dans une étude utilisant la
Matrice d'Analyse des Politiques et portant sur la compétitivité
de la filière anacarde au Bénin : une analyse des effets aux
prix de référence sont arrivés à la conclusion que
la filière anacarde est rentable pour tous les acteurs, avec une
rentabilité financière de 100,65F CFA/ kg.
Ces derniers peuvent donc utiliser efficacement leurs
ressources dans la filière. Ils concluent également que la
filière dispose d'un avantage comparatif avec une rentabilité
économique positive et égale à 108,75F CFA /kg, un
Coût en Ressources Intérieures (CRI) positif et inférieur
à 1, une taxe implicite de 8,09FCFA perçue sur la filière
et une très petite incitation positive pour son expansion (Coefficient
de Protection Effective CPE= 1,03). Selon les mêmes auteurs, le
système de commercialisation, dans son organisation actuelle, ne
favorise pas les producteurs.
GNIMADI(2008), dans une étude d'identification des
filières agroindustrielles prioritaires au Bénin, constate que
l'anacarde est un produit d'exportation qui procure aux propriétaires
des vergers d'anacarde un revenu de 45.000 à 120.000F CFA par hectare.
Enfin, le projet STDF 48 (2011), dans son rapport technique
final de recherche sur l'amélioration et le contrôle de
qualité des produits agricoles alimentaires au Benin, remarque que la
distribution de la valeur ajoutée de façon absolue reste
inégale.
En effet, même si la production de noix brutes de cajou
génère la valeur ajoutée la plus élevée par
kg de noix brutes, les acteurs de cette production que sont les paysans
reçoivent de façon unitaire moins de valeur ajoutée que
tous les autres acteurs de la filière avec une VA/acteur=57.211FCFA
contre des VA/acteur de 104.000FCFA, 220.000FCFA,1.095.000FCFA,5.475.000FCFA et
31.755.000FCFA pour respectivement les transformateurs, les collecteurs, les
semi-grossistes, les grossistes et les exportateurs.
SECTION 2 : Démarche méthodologique
de l'étude.
Cette section présente la zone d'étude, la
population à l'étude, la procédure
d'échantillonnage, les méthodes de collecte et d'analyse des
données. Par ailleurs, elle aborde d'autres aspects de la
méthodologie qu'il est important de souligner.
Paragraphe1 : Zone d'étude,
population à l'étude et procédure
d'échantillonnage.
Ce paragraphe est consacré à la
présentation de la zone d'étude, à la population à
l'étude et à la procédure d'échantillonnage.
A-Présentation de la zone d'étude :
Dans cette partie, l'accent est mis sur la situation
géographique, le milieu physique, les caractéristiques humaines
et socio-économiques de la commune de Savalou.
1-Situation géographique et milieu physique
de la commune de Savalou :
Située en plein centre du Bénin et au Sud-ouest
du département des Collines, la commune de Savalou est comprise entre
7°33'31'' et 8°12'25'' Latitude Nord et entre 1°37'55'' et
2°8'14'' Longitude Est. Elle est limitée au Nord par Banté,
au Sud par Djidja, à l'Est par Dassa-Zoumé et Glazoué et
à l'Ouest par la République du Togo sur environ 65km (limite
Nord-Sud). Elle s'étend sur près de 58km de l'Ouest à
l'Est et s'étend sur une superficie de 2674km2, soit 2,37% du
territoire nationale (voir figure 1, en annexe 4). Les sols
les plus répandus dans la commune de Savalou sont les sols ferrugineux
tropicaux avec par endroits des étendues de concrétion. Mais, il
existe aussi des sols hydromorphes et des vertisols. Ces types de sols sont
favorables à la culture de l'anacarde.
Quant au relief de la commune de Savalou, il repose sur du
matériel précambrien du vieux socle granito gneissique. Il est
modelé dans une pénéplaine cristalline avec des
dômes isolés, soit des inselbergs parsemés de petites
chaînes dont l'une s'étend sur près de 20km donnant
à la commune son appellation de « Pays de la chaîne des
collines ». Ce relief culmine entre 120 et 500m avec des pentes
variant entre 3 et 10% dans les agglomérations. Il est ainsi favorable
à l'agriculture et plus particulièrement à la culture de
l'anacarde.
Par ailleurs, la commune de Savalou est dans une région
soumise aux influences équatoriales et à celles du régime
alterné de type guinéen. C'est la zone où s'estompent les
influences de la mousson du Sud-ouest et de l'alizé continentale
appelé harmattan du Nord-est. Ce qui aboutit à une
répartition inégale des pluies dans la région. Ainsi, la
commune connait une grande saison pluvieuse, qui s'étend de Mars
à Novembre, marquée par la chute des tendances
pluviométriques en Août et une grande saison sèche de
Novembre à Février. La hauteur moyenne des pluies est de 1150mm
dans la commune avec des variations allant de 864 à 1637,3mm (ASSOGBA,
2011). De plus, les températures sont relativement élevées
toute l'année avec les maxima situées entre 28,1 et 36,7°C
et des minima comprise entre 20,8° et 22,5°C. Les mois secs sont
respectivement les mois de Novembre, Décembre et de Janvier (ASSOGBA,
2011).
Au total, les éléments de l'environnement
biophysique (le climat, l'hydrographie, le sol, le relief et la
température) sont favorables à l'agriculture. Aussi, les
populations de Savalou sont -elles dans un espace viable et favorable à
la culture de l'anacarde.
2-Caractéristiques humaines de la commune de
Savalou:
Avec un taux d'accroissement annuel de 3,7%, la commune de
Savalou a une population de 104.749 habitants, soit 50163 hommes et 54 586
femmes repartie dans quatorze (14) arrondissements dont quatre (04) urbains
(Savalou-Aga, Agbado, Attaké et Ouèssè), dix sept (17)
quartiers de villes et cinquante deux (52) villages (INSAE,2004). En effet, la
commune compte 21.173 ménages dont 13.593 ménages agricoles,
chaque ménage comportant en moyenne 4,9 membres. D'une façon
générale, la commune de Savalou est faiblement peuplée car
sa densité moyenne est de 39,17 habitants/km2,
inférieure à la moyenne nationale qui est de 43,5 habitants
/km2 (INSAE, 2004). Cela n'empêche que 70,67% de la population
ont des âges compris entre 6 et 59 ans. Ce qui traduit une certaine
jeunesse de la population et donc un atout pour le développement des
secteurs économiques du fait de l'existence de ressources humaines et de
mains d'oeuvre.
3 - Caractéristiques économiques de
la commune de Savalou:
Le potentiel économique de la commune de Savalou repose
fondamentalement sur l'agriculture. Il s'agit d'une agriculture extensive qui
occupe 73. 694 habitants (INSAE, 2004). Aussi, la pluviométrie est-elle
assez favorable aux travaux agricoles et de grandes superficies cultivables
sont encore disponibles : 17, 84 % du territoire de la commune sont
cultivés soit 30 % de la superficie cultivable ; ce qui correspond
à 45. 300 ha et les principales cultures sont : l'igname ,
le manioc , le mais , le riz , le niébé , l'anacarde et des
culture maraîchères (PDC ,2005) .Par ailleurs , les
populations de Savalou s'adonnent à des activités secondaires
telles que : le commerce, l'élevage, l'artisanat et la
transformation des produits agricoles.
Les activités commerciales portent sur 31,63 % de
l'ensemble du secteur des activités économiques de la commune
(PDC ,2005) .Les activités en majorité informelle,
concernent les produits agricoles tels que les tubercules, les
céréales, les légumineuses et surtout les produits
agricoles transformés. Le commerce se déroule dans cinq (05)
marchés quotidiens , treize (13) marchés périodiques,
soixante et unes (61) boutiques, trente deux (32) magasins, deux (02)
dépôts de ciment, etc. (PDC, 2005).
L'élevage est généralement domestique
et est faiblement associé à l'agriculture, ce qui freine son
développement dans la commune. Mais, on y rencontre quelques
fulbé à l'ouest de la commune qui font l'élevage extensif.
L'artisanat quand à lui, est composé d'activités
de transformation de produits alimentaires et des activités de
construction, de menuiserie, de soudure, de tissage, de poterie etc.
Les activités telles que le tourisme et
l'hôtellerie commencent par prendre de l'ampleur avec l'importance que
connaît maintenant la fête de l'igname qui
se
déroule à chaque 15 Août. Une autre activité qui
caractérise la commune de Savalou après l'agriculture est la
transformation des produits agricoles notamment le manioc et l'anacarde depuis
la rénovation des usines semi - industrielles de transformation des noix
de cajou en amandes de cajou.
B-Population à l'étude:
Tous les quatorze (14) arrondissements de la commune de
Savalou sont majoritairement ou minoritairement producteurs d'anacarde. En
effet, selon les statistiques de l'UCPA, en 2011, la commune comptait 20.000
producteurs d'anacarde. En plus des producteurs, la filière anacarde
fonctionne grâce à d'autres acteurs comme les agents des usines de
transformation de l'anacarde en amandes, les agents des structures
d'encadrement (CeCPA, ONG, etc.), les transformateurs, les commerçants,
etc.
Certes, on ne dispose pas de statistiques quantitatives sur
ces acteurs notamment les commerçants, mais il est de constat que ces
acteurs (commerçants) sont les moins nombreux de la filière.
Cependant, on dénombre plus de collecteurs que de courtiers et de
grossistes. Ces derniers, quelques centaines, essaient d'organiser la
commercialisation en empêchant des entrées informelles dans ce
secteur d'activité.
Ainsi donc, dans le cadre de cette étude, la
population à l'étude est un mélange
hétérogène de producteurs d'anacarde, de
commerçants de noix de cajou et des agents d'encadrement et cela sur la
base d'un échantillon défini.
C-Procédure d'échantillonnage:
L'échantillonnage de cette étude est fait
par une méthode non probabiliste à savoir :
l'échantillonnage par choix raisonné vu le degré
d'engagement des différent arrondissements et la répartition des
acteurs dans la commune.
Ø Fonction de production
Selon les agents du CeCPA et de l'UCPA de la commune de
Savalou, tous les quatorze (14) arrondissements sont producteurs d'anacarde.
La commune étant divisée en trois (03) zones à
savoir :
La zone Est qui compte quatre (04) arrondissements, la zone Centre qui
compte cinq (05) arrondissements et la zone Ouest qui en compte cinq (05)
également, nous avons choisi, pour l'enquête, deux (02)
arrondissements par zone selon leur degré d'implication dans la
filière et la taille des superficies de production. A cet effet, quinze
(15) producteurs ont été enquêtés par arrondissement
choisi à l'aide des questionnaires (voir annexe) et suivant
l'échantillon du tableau ci-dessous.
Tableau n°1 : Effectifs des
producteurs enquêtés par arrondissement.
Zones
|
Arrondissements
|
Nombre de producteurs
|
Zone Est
|
Gobada
|
15
|
Lahotan
|
15
|
Zone centre
|
Kpataba
|
15
|
Savalou Aga
|
15
|
Zone Ouest
|
Doumè
|
15
|
Tchètti
|
15
|
Total
|
|
90
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Ø Fonction de commercialisation
Après discussion avec le président de l'UCPA de
la commune et en tenant compte du fait que la période d'enquête
coïncide avec celle de la commercialisation, avec la mobilité et
l'indisponibilité des différents acteurs de la commercialisation
des noix de cajou, un échantillon de dix huit (18) acteurs intervenants
dans le système de commercialisation (collecteurs, courtiers,
grossistes) a été retenu.
Au total, 90 producteurs dans 06 arrondissements de la
commune et 18 acteurs de la commercialisation ont été
enquêtés. En plus du groupe cible huit (08) agents du CeCPA, deux
(02) responsables de l'UCPA, un (01) responsable de l'URPA Z/C et une(01)
autorité communale ont été aussi interviewés. Le
tableau n°2 présente les catégories
de personnes enquêtées dans la commune de Savalou.
Tableau n°2 : Total des
enquêtés par catégories dans la commune.
N°
|
Groupes cibles
|
Effectifs
|
1
|
Producteurs
|
90
|
2
|
Commerçants
|
18
|
3
|
Agents du CeCPA
|
08
|
4
|
Responsables de L'UCPA
|
02
|
5
|
Responsable de L'URPA Z/C
|
01
|
6
|
Autorité communale
|
01
|
Total
|
120
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Paragraphe 2 : Méthodes de
collecte, d'analyse des données et autres aspects de la méthode
d'analyse :
Ce Paragraphe présente les méthodes de
collecte et d'analyse des données et d'autres aspects de la
méthode d'analyse de cette étude.
A - Méthodes de collecte des
données :
Cette partie expose la source, la nature, les outils de
collecte et de présentation des données de même que les
phases et périodes de recherche.
1- Source et nature des
données :
Dans le cadre de cette étude, des données
primaires sont collectées respectivement auprès des personnes
faisant partie des échantillons constitués et des structures et
institutions en contact avec la filière anacarde. Quant aux
données secondaires, elles ont été collectées
à travers des entretiens, la recherche sur internet et la recherche
documentaire. En effet, les données collectées se résument
aux statistiques agricoles relatives à la production et la
commercialisation de l'anacarde disponibles au CeCPA, à l'UCPA, à
la Mairie de la commune de Savalou, sur internet et à la
bibliothèque de l'Université de Parakou. Il s'agit aussi
d'informations socio-économiques, démographiques et
géographiques dans la zone d'étude. Les caractéristiques
des systèmes de production et de commercialisation des noix de cajou
sont également recueillies. Lors de la collecte, des données
quantitatives et qualificatives pouvant permettre d'atteindre les
différents objectifs et tester les diverses hypothèses
émises ont été collectées.
2-Outils de collecte et de traitement des
données :
Pour la collecte des données primaires de
l'étude, les outils de collecte utilisés sont : les
questionnaires d'enquête, des guides d'entretien et l'observation
directe.
En effet, les données ont été
principalement collectées à partir de trois (03) questionnaires
(voir annexe 1). Le premier questionnaire a été
adressé aux producteurs. Le deuxième est allé à
l'endroit des acteurs de la commercialisation et le troisième a
été administré aux agents du CeCPA. Quant aux guides
d'entretien, ils ont permis d'avoir un entretien structuré avec le chef
d'arrondissement de Savalou- Aga et des entretiens non structurés avec
les responsables de l'UCPA, de l'URPA Z/C et du CeCPA sur la base des
questionnaires et des objectifs de la recherche.
Par ailleurs, les données secondaires ont
été recueillies à travers la recherche documentaire et la
recherche sur internet.
Enfin, les données recueillies, après
dépouillement et analyse, ont été traitées avec les
logiciels Word et Excel. La présentation des données s'est faite
à travers des tableaux, des graphiques et des diagrammes circulaires.
3-Phases et périodes de
l'étude :
Il s'agit des phases de recherche documentaire, de
l'enquête exploratoire, de la collecte de données proprement dite
et de la rédaction du mémoire.
Ø Recherche
documentaire :
Elle s'est déroulée de décembre 2011
jusqu'à la réalisation du mémoire. Elle a consisté
à faire le tour des centres de documentation des structures et
institutions intervenants directement ou indirectement dans la filière
anacarde. Aussi faut- il reconnaître que nous avons effectués
énormément de recherche sur internet. Tout ceci nous a permis non
seulement de comprendre et de compléter les données recueillies
par les enquêtes mais aussi et surtout de formuler notre
problématique, de rédiger la revue de littérature et de
mieux comprendre la méthode d'analyse de données. Cette phase est
résumée dans le tableau synoptique suivant:
Tableau n°3: Tableau synoptique
de la recherche documentaire.
Centres de documentation visités
|
Nature des documents
|
Types d'informations à recueillis
|
Bibliothèque de l'UP
|
Livres, thèses, mémoire, rapports, articles
|
-Informations propres à la filière anacarde et
-informations d'ordre général à caractère
méthodologique
|
Cyber
|
-Rapports, articles et documents en fichier PDF
-Sites web
|
-Informations propres à la filière Anacarde
-informations d'ordre général à
caractère méthodologique et conceptuel.
|
Mairie de Savalou
|
PDC, rapports d'activités monographie de la commune
|
-Données sur les aspects physiques,
socioéconomiques, démographiques
|
URPA Z/C
|
Rapport d'activités
-Documents, livres
|
-Données propres à la filière
-Données relatives aux différents acteurs de la
filière au niveau départemental
|
UCPA Savalou
|
-Rapports d'activités
-Documents
d'inventaires
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-Données propres à la filière au niveau
communal
-Données relatives aux différents acteurs de la
filière au niveau communal
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CECPA Savalou
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-Rapports d'activités
-documents
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-Données propres aux diverses politiques de promotion
de la filière
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Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Ø Phase exploratoire :
Cette phase a eu pour objectifs l'échantillonnage des
arrondissements, la rencontre des responsables des structures intervenants des
la filière et la mise en forme définitive des questionnaires
d'enquête. Elle s'est déroulée en février 2012 et a
conduit à l'élaboration du projet de recherche tout en permettant
de concilier les résultats de la recherche documentaire et de la
recherche sur internet avec ceux obtenus à l'issue de la phase
exploratoire.
Ø Phase de collecte des
données :
Au cours de cette phase qui a eu lieu du 10 Avril au 11 Mai
2012, nous sommes allés collecter des données primaires
auprès des producteurs en compagnie des agents d'encadrement du CeCPA
intervenants dans les arrondissements échantillonnés. Ces
données ont été également recueillies chez les
acteurs de la commercialisation, les responsables des organisations de
producteurs. Quant aux données secondaires telles que la taxe
municipale, les frais financiers et bancaires, le traitement phytosanitaire,
les rendements sur les (05) dernières années, les apports
économiques de la filière etc. elles ont été
collectées auprès des administrations et institutions intervenant
dans ce domaine d'activité.
Ø Phase de rédaction :
A cette étape, les informations recueillies ont
été regroupées par centre d'intérêt en tenant
compte des constantes et des relations typiques et suivant les objectifs de
recherche. Les données ainsi dépouillées ont
été traitées et analysées et les résultats
sont utilisés pour la rédaction du rapport définitif. En
effet, les données recueillies après dépouillement ont
subi un traitement manuel et informatique et ont été
présentées sous forme de tableaux, de graphiques, et de
diagrammes circulaires afin de faciliter leur interprétation et leur
analyse. Cette phase de rédaction s'est déroulée de Juin
à Août 2012.
B- Méthode d'analyse des données :
Pour atteindre les différents objectifs de cette
étude, l'outil d'analyse qui sera utilisé est la Matrice
d'Analyse des Politiques (MAP) de monke et Pearson (1989). Elle a
été utilisée dans plusieurs études en
Afrique : ReNSE (2002), dans analyse coût-bénéfice des
technologies du Niébé: une application de la Matrice d'Analyse
des Politiques; Module EASYPol 104 portant sur l'analyse de la
filière pêche au Burkina Faso (FAO, 2007); AfricaRice en
partenariat avec le Michigan State University(USA) (2010), dans
évolution des avantages comparatifs et analyse de la
compétitivité du riz et du mais en Afrique. Elle a aussi
été utilisée dans des études
réalisées au Bénin: HOUNDEKON (1996), dans l'analyse
économique des systèmes de production du riz dans le Nord
Bénin; YAO (1997), dans comparatif advantages and crop diversification;
ADESINA et COULIBALY (1997), sur les technologies agro forestières;
ADEGBOLA et al (2006), dans compétitive de la filière anacarde au
Benin : une analyse des effets aux prix de référence; FANOU
(2008), dans rentabilité financière et économique des
systèmes de production maraichers au Sud-Bénin: une application
de la MAP; ALOUKOUTOU et al (2011), dans une étude de la
compétitivité du maïs au Bénin, recommandée
par le PRESAO. L'approche MAP est un système de comptabilité en
partie double. Elle est le produit de deux identités : l'une qui
définit la rentabilité comme la différence entre les
revenus et les coûts, et l'autre qui mesure les divergences (politiques
qui déforment les stimulants économiques et défaillances
du marché) comme la différence entre les paramètres
observés et les paramètres qui existeraient si les divergences
étaient supprimées .On pourra alors évaluer l'impact des
politiques des produits et des politiques macroéconomiques en
comparaison avec la situation où ces politiques sont absentes. Dans
l'approche MAP, des données sur le budget agricole (revenu des ventes et
coûts des intrants) sont rassemblées pour les systèmes
agricoles principaux. La détermination des profits que les paysans ou
les commerçants ont effectivement obtenus est un impact initial simple
et important de l'analyse qui montre quels paysans ou commerçants sont
concurrentiels actuellement et comment leurs profits pourraient changer si les
politiques de prix étaient modifiées. Avec la méthode MAP,
les revenus et les coûts qui sont impliqués dans les budgets de la
filière sont réexaminés. Le tableau n°4 montre la
MAP ; la rentabilité est mesurée en suivant les lignes de la
matrice. Les coûts sont évalués par les
éléments des deux colonnes du centre. On calcule les profits
présentés dans la colonne de droite en soustrayant les
coûts présentés dans les deux colonnes du centre des
revenus impliqués dans la colonne de gauche.
L'objectif no1, qui vise à
apprécier les rentabilités financière et économique
des différentes fonctions de production et de commercialisation de la
filière, est le sujet de ce paragraphe. L'approche MAP a l'avantage
d'apprécier l'impact de chaque instrument de distorsion sur la
rentabilité d'une activité et permet une grande
désagrégation des éléments de calcul des deux
coefficients qui permettent d'apprécier les rentabilités
financière et économique, des différents systèmes
de production et de commercialisation. Si la rentabilité
financière est positive, alors le système est rentable pour les
paysans ou les commerçants. Les ressources peuvent alors être
utilisées efficacement dans le système.
De même, il y a rentabilité sociale ou
économique, si la rentabilité économique nette est
positive, alors l'activité est économiquement rentable.
L'activité ainsi considérée présente un avantage
comparatif statique pour la société.
L'objectif no2 qui vise à
évaluer l'effet des changements de politiques économiques sur les
rentabilités de la production et de la commercialisation de l'anacarde
est atteint par le calcul: du Coefficient de Protection Effective et des
transferts.
Tableau n°4 : Matrice
d'Analyse des Politiques (MAP)
Indicateurs
|
Revenus
|
Facteurs échangeables
|
Facteurs non échangeables
|
Profits
|
Rentabilité financière
|
A
|
B
|
C
|
D1
|
Rentabilité économique
|
E
|
F
|
G
|
H2
|
Transferts
|
I3
|
J4
|
K5
|
L6
|
Source : MONKE et PEARSON,
1989.
A, B, C et D sont des éléments du budget
financier et E, F, G et H sont ceux du budget économique.
A représente les revenus obtenus par l'acteur
(producteur ou commerçant) et reflétant les prix du
marché.
(B+C) sont les couts observés.
E est le niveau des revenus évalués au prix de
référence.
(F+G) sont les couts observés.
1 = la rentabilité privée ou
financière, D = A - (B+C)
2= la rentabilité sociale ou économique, H = E
-(F+ G)
3= les transferts de produit, I = A- E
4= les transferts de facteurs échangeables, J = B - F
5= les transferts de facteurs non échangeables K = C -
G
6= les transferts nets, L = D - H ou L= I -J -K.
- Le Coefficient de Protection Effective CPE =
(A-B)/(E-F).
Le CPE est le rapport de la valeur ajoutée en prix
financiers à la valeur ajoutée en prix économiques. Il
permet d'apprécier si une activité bénéficie ou non
d'incitation à produire.
Lorsque le CPE est supérieur à 1, alors les
acteurs bénéficient d'une incitation positive à continuer
leurs activités ; ils gagnent plus de revenus qu'ils ne gagneraient
sans distorsions de prix. Les acteurs bénéficient d'une
subvention implicite ou d'une protection des prix.
Si le CPE est égal à 1, il traduit
l'équilibre ou le niveau optimum de la compétitivité des
échanges entre le marché national et international. La structure
de protection est neutre. Les acteurs ne sont ni favorisés ni
défavorisés.
Si le CPE est inférieur à 1, le pays ne
protège pas son marché. L'activité est implicitement
taxée. Les acteurs gagneraient un meilleur revenu s'ils achètent
et vendent aux prix économiques. Ils sont donc défavorisés
sur le marché interne.
- La rentabilité
financière :
Ce calcul commence par la construction de budgets
séparés pour la production et la commercialisation des noix de
cajou. Les composantes de ces budgets sont inscrites dans la MAP en monnaie
locale par unité physique.
La rentabilité financière montre la
compétitivité de la filière agricole. Si les profits
financiers sont négatifs (D < 0), les acteurs obtiennent un taux de
rentabilité au-dessous de la normale et on peut donc prévoir
qu'ils abandonneront cette activité toutes choses égales par
ailleurs. Des profits financiers positifs indiquent des rendements au-dessus de
la normale et devraient amener à l'expansion future du système
considéré.
- la rentabilité
économique :
La deuxième ligne du tableau 2 utilise les prix
économiques ou sociaux. Ces évaluations mesurent les avantages
comparatifs ou l'efficacité du système de production agricole. Si
les profits économiques sont positifs (H>0), l'activité
considérée présente un avantage comparatif ; le pays
peut donc se consacrer à la production du bien concerné. Une
autre approche utilisée pour évaluer la rentabilité
économique d'une activité est l'analyse des Coûts en
Ressource Intérieures (CRI). Un CRI supérieur à 1 signifie
que le coût des facteurs intérieurs (domestiques) utilisés
est supérieur à la valeur créée, mesurée en
prix internationaux ; il y a donc une perte de richesse pour la
société. Plus on réduit le CRI, plus on maximise le
profit économique.
C - Autres aspects de la méthode d'analyse
Cette partie est consacrée aux unités de
quantification, à l'estimation de la main d'oeuvre, à la
détermination des prix économiques ou prix de
référence, à la détermination des valeurs des
inputs intermédiaires, aux limites de la recherche et aux limites et
avantages de la méthode d'analyse.
1-Unités de quantification et estimation de
la main d'oeuvre : Les unités de
quantification sont les unités de mesure permettant d'estimer la
superficie dans la fonction de production de l'anacarde et d'estimer les
quantités achetées ou vendues par les différents acteurs
de la fonction de commercialisation de l'anacarde. En effet, l'unité de
mesure des superficies de production de l'anacarde est l'hectare (ha). Quant
à la production, elle est vendue au kilogramme (kg) par les producteurs.
Du coté des acteurs de la commercialisation, c'est la tonne (t) qui est
utilisée pour estimer les différents coûts de la
commercialisation des noix de cajou. En ce qui concerne l'estimation de la main
d'oeuvre, elle est faite par conversion de la main d'oeuvre disponible en
équivalent - adulte (tableau n°5)
Tableau n°5 : taux de
conversion des catégories de main d'oeuvre.
Catégories
|
Tranche d'âge
|
Taux conversion
|
Enfant
|
Moins de 7ans
|
0
|
Jeune enfant
|
7 à 14ans
|
0,50
|
Femme adulte
|
15 à 60ans
|
0, 75
|
Homme adulte
|
15 à 60ans
|
1
|
Personne âgée (tout sexe)
|
Plus de 60ans
|
0,50
|
Source : ADEGBOLA et al, 2003;
OLOUKOI et al, 2005.
En partant de ce tableau, l'effectif total (ET) des
travailleurs en Equivalent-Homme est donné par la formule
suivante :
ET = (Nombre d'Hommes) + 0,75 (Nombre de Femmes) +
0,5 (Nombre d'enfant de 7 à 14ans).
Par ailleurs trois (03) types de mains d'oeuvre sont
utilisés par les producteurs de l'anacarde à savoir : la
main d'oeuvre familiale (MOF), la main d'oeuvre salariée (MOS) et
minoritairement les groupes d'entraide.
La Main d'oeuvre totale (MOT) pour une opération
donnée est égale alors à MOT=MOF +MOS (y
compris, l'entraide) l'entraide étant valorisée au prix de la
MOS. Enfin, dans les différents villages des producteurs
enquêtés, le coût de la main d'oeuvre est fixé
à l'hectare et selon l'opération effectuée.
Ø Cas des inputs
intermédiaires
A ce niveau, on dénombre aussi bien les facteurs
échangeables que des facteurs non échangeables tel que : le
petit outillage. Ce dernier comprend entre autres : les houes, les
coupe-coupes, les couteaux, les haches, les bassines, etc. pour la production
et les bascules, les pesons, etc. pour la commercialisation. Leur amortissement
a été comptabilisé. La méthode de calcul
utilisée est celle de l'amortissement constant. Le coût des outils
utilisés, de même que leur durée d'utilisation, leur
nombre, le nombre de spéculations pour lesquelles ils sont
utilisés, sont directement obtenus auprès des producteurs. Pour
la production, l'amortissement constant est obtenu en divisant l'anuité
des matériels obtenue par le nombre de spéculations et par le
nombre moyen d'hectare pour la production de l'anacarde. Pour la
commercialisation, l'annuité obtenue est divisée par la
quantité moyenne achetée par le grossiste (en tonnes). Quant aux
sacs de jute utilisés pour la commercialisation leur coût pour une
tonne a été comptabilisé entièrement parce qu'ils
sont des emballages perdus pour le commerçant.
En ce qui concerne la détermination des prix de
référence, voir l'Annexe n 2.
2-Limites de la méthode d'analyse et
Limites de la recherche :
Il s'agit ici, d'aborder les limites et avantages
inhérents à la méthode d'analyse utilisée dans
cette étude et de parler des limites de la recherche.
Ø Limites et avantages de la
MAP :
Comme tout outil d'analyse, la MAP présente des limites
et avantages sur le plan théorique ; cet outil découle
directement de la théorie du commerce internationale et donc
hérite des limites inhérentes à ce cadre de pensées
(BCEPA, 2002 ; Agazounon, 2003). Sur le plan méthodologique, la
construction de la MAP demande la détermination d'un système de
prix de référence qui nécessiterait un modèle
économique élaboré pour calculer les prix aux quels les
facteurs de production seraient évalués de façon optimale
(op, cit).
La MAP est une représentation statique du
système productif qui ne permet pas de prendre en compte des effets des
interactions entre les variations des prix relatifs et l'évolution des
techniques (ou la combinaison des facteurs de productions) du côté
de l'offre et les changements des habitudes alimentaires du côté
de la demande. Elle est une représentation incomplète d'un
système productif et de son articulation avec un environnement
économique puisqu'on raisonne en volume de production et de
consommation fixe.
La MAP est un outil qui ne présente pas de
difficultés majeures pour être maitrisée et peut donc
être utilisée par un large public dans les cadres de discussions
et de préparation des décisions de politiques économiques.
Elle doit être d'abord prise comme un outil de dialogue en s'assurant que
les hypothèses retenues dans l'élaboration des comptes sont
clairement exposées. Cette transparence des résultats est
nécessaire afin de limiter l'effet « boite noire »
qui est inhérente à l'utilisation d'outils d'analyse
nécessairement simplificateurs de la réalité pour
l'utilisation (op.cit)
Ø Limites de la recherche:
Au cours de nos recherches, nous avons rencontré
quelques difficultés. La première est liée à
l'insuffisance de la documentation écrite. Nous avons constaté un
manque crucial d'ouvrages traitant de l'anacarde en générale et
de façon particulière de la rentabilité de la
filière anacarde. Aussi, avons nous constaté l'absence de base de
données sur la production (aspect quantitatif) de l'anacarde au niveau
de la commune. Et lorsque ces données existent, elles sont en dessous de
la réalité ou des fois divergentes d'une structure à une
autre. Une autre difficulté est liée à la nature
quantitative des données collectées. En effet, les données
ont été collectées par passage unique où elles ont
nécessité un travail de mémoire intense chez les
enquêtés (ceux-ci devaient fournir des informations sur les cinq
(5) dernières années). Pour cela, elles comportent probablement
des insuffisances bien que l'enquête soit menée en compagnie de
l'agent du CeCPA en service dans chaque arrondissement concerné,
permettant ainsi de mieux structurer les interviens et de ne pas
s'éloigner de la réalité.
Par ailleurs, certains enquêtés (une
minorité) notamment les acteurs de la commercialisation ont
refusé de donner des informations sur leur prix de vente et leur revenu
exact issu de la commercialisation de l'anacarde en raison, de la concurrence.
A notre demande ils nous ont donnés des intervalles pour situer ces
données, ce qui a permis de faire des estimations pour les valeurs
manquantes de leurs fiches d'enquête. D'autres grossistes (même
s'ils ne sont pas légion) ont strictement refusé de nous
répondre.
Au total, ces difficultés auraient dues avoir un impact
certain sur notre recherche. Pour y remédier, nous avions
complété certaines fiches d'enquête (environ 7%
d'enquêtés) par des estimations sur la base des données
secondaires collectées.
CHAPITRE II :
CONTEXTE, CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES,
DEMOGRAPHIQUES ET SYSTEMES DE PRODUCTION ET DE COMMERCIALISATION.
Avant toute étude, il est nécessaire de savoir
dans quel contexte évolue la filière anacarde béninoise et
les caractéristiques des enquêtés. Pour ce faire, nous
aborderons dans la première section de ce chapitre le contexte de la
production de la filière anacarde. Quant à la deuxième
section de ce chapitre, elle exposera les caractéristiques
socio-économiques, démographiques des enquêtés et
les caractéristiques des systèmes de production et de
commercialisation de l'anacarde dans la commune de Savalou.
SECTION 1: Contexte de la production de l'anacarde.
Ici, il sera question d'expliciter la
situation mondiale et nationale de la production.
Paragraphe1 : Situation mondiale de la
production.
Découvert par les colons portugais dans la
région de Ceara au Nord-est du Brésil, où il est
présent en vaste peuplements naturels, l'anacardier de son nom
scientifique anacardium occidentale L a été introduit en 1578 par
les colons portugais au Mozambique puis dans le Kerala en Inde. De cette
époque jusqu'à ce jour la valeur de l'anacarde et sa production
n'ont cessé de croître au fur et à mesure que des usages
variés sont découverts pour son fruit: la noix de cajou et son
faux fruit la pomme de cajou.
Photo n°1 : L'anacarde.
Photo n°2 : Noix de cajou brutes.
Cliché : ZINMONSE R.,
avril 2012.
En effet, la noix de cajou est un fruit akène (fruit
sec au péricarpe non soudé à la graine) qui contient un
liquide visqueux brun foncé, toxique et hautement caustique. Ce liquide
visqueux est utilisé dans l'industrie pour la fabrication
d'éléments de friction de freins, d'embrayages, comme
matériau isolant et imperméable dans l'aviation ou comme input
dans des peintures, des vernis et même dans l'industrie plastique. En
Asie, il est utilisé pour la fabrication d'encre
indélébile. La noix de cajou renferme environ 47% d'huile qui
après traitement est utilisée dans les industries pharmaceutiques
et cosmétiques. Quant à l'amande de la noix de cajou de couleur
blanche, elle est utilisée, grillée et salée, en cuisine
ou en confiserie dans l'industrie chocolatière.
Photo n°3 :Amandes
cassées de cajou. Photo n°4 :Amandes
de cajou.
Cliché : ACI
Bénin.
En ce qui concerne la pomme de cajou (faux fruit de
l'anacardier), « ce fruit est également comestible, sa chair
est acidulée et sa saveur aigre-douce. Il possède de grandes
qualités antiscorbutiques en raison de sa teneur en vitamine C qui est
environ cinq fois plus élevée que celle d'une orange. On peut
aussi le transformer pour obtenir des confitures, des gelées ou des
compotes, le presser pour donner un jus sucré, parfumé dont la
macération ou la distillation permettra de tirer du vinaigre, du vin ou
de l'alcool alimentaire » (Davis, 1999 cité par Tuo, 2007)
(voir annexe 3 pour d'autres usages de l'anacardier).
Les différents usages qui sont faits de l'anacardier
et surtout des noix d'anacarde ont stimulé l'offre et la demande
mondiales de noix d'anacarde durant ces deux dernières décennies.
Ainsi, selon JITAP (2003) la demande internationale de noix d'anacarde a connu
une croissance annuelle de 5% en valeur et 8% en volume entre 1997 et 2001. En
tête des pays importateurs se retrouvaient en 2001, les Etats-Unis
d'Amérique avec 47% des importations mondiales suivis par les Pays-Bas
9%, le Royaume-Uni et l'Allemagne 5%.
Pendant cette même période, certains pays ont
connu une forte croissance en valeur de leur demande nationale de noix de
cajou. Ainsi, à titre d'exemple, l'augmentation en valeur de la demande
de noix de cajou est de 69% par an pour le Viêtnam, 62% pour la Belgique,
25% pour la Norvège (JITAP, 2003). Malgré l'augmentation sans
cesse croissante de la demande internationale de la noix d'anacarde, l'offre
sur le plan mondial reste assez restreinte. En effet, l'offre mondiale
d'anacarde est assurée par cinq pays principaux (Inde, Mozambique,
Tanzanie, Vietnam, Nigéria) qui fournissent à eux seuls environ
70% de la production mondiale jusqu'en 1999. De 1995 à 1999, la
production de l'Afrique subsaharienne est passée de 291.880.000 tonnes
à 531.731.000 tonnes (FAO, 2003). Mais depuis 2001, les tendances ont
changé au niveau des pays producteurs. A cet effet, le Bénin est
devenu le sixième (6ème) producteur sur le plan
mondial en matière de volume de noix exporté et le
deuxième (2ème) en Afrique de l'Ouest (après la
Guinée Bissau) en matière de qualité de la production
(MAEP, 2003 et LARES, 2004).En 2007, la production de noix brutes en Afrique de
l'Ouest résultait des quatre (4) principaux producteurs que sont :
la Côte d'Ivoire avec 200.000 tonnes, la Guinée Bissau 100.000
tonnes, le Nigéria avec 70.000 tonnes et le Bénin 45.000
tonnes.
Par ailleurs, s'il est vrai que la demande mondiale en noix
brutes et surtout d'amandes de cajou n'a cessé de croître, il n'en
demeure pas moins que les principaux producteurs accroissent aussi leur
production quand bien même, certains pays ont cédé leur
place. Ainsi, en 2011, l'Inde est resté premier producteur mondial
d'anacarde avec une production supérieure à 600.000 tonnes de
noix de cajou brutes. Elle est suivie par la Côte d'Ivoire et le
Viêtnam dont les productions dépassent les 350.000 tonnes. Le
Brésil, l'Indonésie, la Tanzanie, le Mozambique, la Guinée
Bissau et le Bénin sont les autres principaux pays producteurs. Et c'est
au vu de l'envergure que prend la filière anacarde sur le plan mondial
que l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans sa
politique agricole, a identifié celle-ci parmi les dix sept (17)
filières agroindustrielles prioritaires de l'espace UEMOA (PRMN, 2008).
Aussi, les différentes crises de la filière coton sur le
marché international font de la production de l'anacarde l'autre
alternative des économies africaines et particulièrement celle
béninoise.
Paragraphe 2 : Situation de la filière
anacarde au Bénin de 1960 à 2011.
Au Bénin, l'anacardier s'est retrouvé à
l'état spontané dans la région soudanienne du Littoral.
Son extension au Centre et au Nord du pays a véritablement
débuté dans les années 1960 sous forme de champs
collectifs grâce au concours du budget national appuyé dans son
action par l'aide Américaine (Aïna, 1996). Selon Gagnon (1998)
cité par Singbo et al (2003), les premières plantations
d'anacardiers à grande échelle ont été
réalisées entre 1962 et 1965.
La Commission des Communautés Européennes a
aussi appuyé un vaste programme de développement de l'anacardier.
Ce programme, réalisé en deux phases, a permis l'installation de
5322,95 ha de plantations domaniales et 4503 ha de plantations privées
(Gagnon, 1998).Il a également favorisé l'implantation de
l'usine de traitement de la noix d'anacarde à Parakou en 1974. Mais
déjà en 1987, ces plantations domaniales ont
régressé jusqu'à 2752 ha (MDR, 1994). A cette
époque, l'anacardier était planté dans un but
écologique par le gouvernement. Pour le paysan, il servait à
l'affirmation du statut foncier et de mode de transferts du capital à la
descendance.
D'une part, la filière anacarde a pris de l'importance
ces dernières années, principalement à la fin des
années 1990 avec une superficie estimée à cette date
à 10.000 ha. En 2008, les plantations d'anacardiers ont couvert plus de
190.000 ha occupant environ 200.000 producteurs dont 95% d'hommes et 5% de
femmes (MAEP, 2008 ; Tandjiékpon et al, 2008). La production
d'anacardes occupe 2,5 à 3% de la population béninoise (INSAE,
2002, 2008) et 78% des anacardiers ont moins de 10 ans en 2008
(Tandjiékpon et al, 2008). En 2009, la SONAPRA a appuyé la
filière anacarde dans le Nord-est en produisant environ 70 ha de
pépinières dans la commune de Tchaourou. De plus, même si
la zone de prédilection de la culture d'anacardiers s'étend de la
ville d'Abomey comme limite Sud à celle de Gamia dans le Borgou comme
limite Nord, il n'en demeure pas moins que les plus grandes zones de production
sont les départements de l'Atacora, du Borgou, des Collines de la Donga
et du Zou avec 97% des superficies nationales. Cependant, la région
Zou/Collines constitue la principale zone de production avec plus de 50% des
surfaces (PPAB, 2003) et deux autres départements que sont : les
Plateaux et le Couffo se sont impliqués dans la production de noix de
cajou au Bénin.
D'autre part, l'anacarde a pris une importance
économique en devenant, depuis deux (2) décennies, la
deuxième culture d'exportation du Bénin après le coton. A
cet effet, le Bénin a connu au cours du quinquennat 1997-2001 un taux de
croissance annuelle des exportations de noix de cajou de 33% en valeur et de
40% en volume (Trad. Map CCI Genève, 2002). De 36.487 tonnes en 2001,
l'exportation de noix de cajou est passée à 44.800 tonnes en
2002, 48.400 tonnes en 2003, 65.800 tonnes en 2004, 66.200 tonnes en 2005,
101.700 tonnes en 2006, 88.200 tonnes en 2007 et a atteint 116.398 tonnes (avec
influence de 15% des pays voisins) en 2008 (PAC/DECM/SESP, 2009). Elle occupe
en volume 13,5% de la part des exportations du Bénin en 2008 et 1,7% du
trafic global observé au port de Cotonou.
Quant au système de commercialisation béninois
d'anacarde, il est très complexe et mal organisé avec un nombre
important d'intermédiaires entre les producteurs et les exportateurs.
Malgré les difficultés que connait la filière, les
exportations béninoises sont positivement corrélées
à l'offre mondiale à cause de la qualité organoleptique
(arôme) des amandes de cajou et du taux de transformation en amandes
(KOR) des noix béninoises qui est légèrement au dessus de
la moyenne Ouest- africaine. Le Bénin a donc sa part de marché
à satisfaire (Adégbola et al, 2006).
En effet, le Bénin exporte 70% de sa production de
noix d'anacarde à destination de l'Inde, 25% vers le Viêtnam, le
Pakistan et le Singapour et 5% seulement sont transformées en amandes
pour l'exportation vers l'occident (Adex, 2007). De 1% de la production
mondiale de noix d'anacarde (Grimaud, 1998), le Bénin est passé
en 2011 entre 2 et 3% de cette production mondiale et espère
accroître sa production en quantité et en qualité pour
améliorer ses capacités exportatrices de noix brutes et
particulièrement de noix transformées en amandes. Ce qui se
traduit par l'agrandissement en 2011 des unités de transformation
Kakè5 et la lumière qui sont devenues les deux plus grandes
usines de transformation de noix de cajou en amandes dans les collines et
précisément dans la commune de Savalou.
SECTION2 :Caractéristiques
socio-économiques,démographiques et systèmes de production
et de commercialisation.
Cette section est consacrée à la vie
socio-économique et démographique des enquêtés. Elle
aborde également les caractéristiques des systèmes de
production et de commercialisation.
Paragraphe1 : Caractéristiques
socio-économiques, démographiques.
Pour cette étude, il est important de connaître
l'environnement de vie des enquêtés. A cet, ce paragraphe est
destiné aux caractéristiques socio-économiques et
démographiques des enquêtés.
A- Caractéristiques
socio-économiques :
L'une des questions posées lors de cette
enquête permet d'identifier l'activité principale de
l'enquêté (activité à laquelle est affectée
plus de temps et générant plus de revenu) et une autre question
est posée sur les activités secondaires du chef de ménage.
Dans l'interprétation de ces résultats, il doit être
gardé à l'esprit que le revenu des ménages est
principalement généré par le chef de ménage
(père ou mère) qui supporte généralement les autres
membres du ménage (élèves, apprentis, etc.) qui à
leur tour aident à la constitution du revenu à travers la main
d'oeuvre familiale.
Ainsi donc, les ménages enquêtés ont pour
activités principales l'agriculture, le commerce, l'artisanat. En effet,
parmi les acteurs de la filière anacarde enquêtés dans la
commune de Savalou, 88,12% d'enquêtés dont 92,22% d'hommes et
54,55% de femmes ont pour activité principale génératrice
de revenu l'Agriculture. Ce résultat est supérieur à
70,35% : proportion de la population vivant grâce aux revenus issus de
l'agriculture dans la commune de Savalou (INSAE, 2004). En ce qui concerne le
commerce, il est la principale source de revenu de 4,95% des
enquêtés dont 2,22% d'hommes et 27,27% de femmes. A ce niveau, il
s'agit essentiellement de la commercialisation des noix d'anacarde et de
produits vivriers. L'artisanat quant à lui, occupe 2,97% des
ménages avec 2,22% de ménages ayant à leur tête des
hommes et 9,09% de ménages chez les femmes. Aussi, 3,96% des
enquêtés dont 3,34% chez les hommes et 9,09%
d'enquêtés chez les femmes sont fonctionnaires,
élèves, etc.
Notons que ces derniers sont aussi des acteurs de la
commercialisation des noix d'anacarde. En outre, certains enquêtés
notamment parmi les producteurs d'anacarde ont des activités secondaires
qui leur procurent des ressources financières complémentaires
à l'exception de 85,15% des chefs de ménage dont 87,78% chez les
hommes et 54,55% chez les femmes qui tirent leur revenu exclusivement de la
seule activité principale qu'ils pratiquent.
Ainsi, 5,94% des ménages enquêtés, en
plus de leurs activités principales, sont des commerçants. Parmi
ceux- ci 4,44% sont des ménages tenus par des hommes et 27,27% par des
femmes. L'artisanat est la seconde activité de 6,93% des chefs de
ménages avec 5,56% chez les hommes et 18,18% chez les femmes 1,98%
d'entre eux sont aussi des chanteurs traditionnels, des secouristes etc.
Enfin, tous les chefs de ménages
particulièrement ceux qui ont pour activités principales :
l'agriculture et l'artisanat possèdent des plantations d'anacardiers
qu'ils considèrent d'ailleurs comme "un grand bonus salvateur" sur leurs
revenus dans la mesure où elles nécessitent peu de temps et de
capitaux tout en permettant de résoudre les besoins urgents qui
surviennent avant la vente des récoltes des cultures vivrières et
du coton.
Tableau No6 :
Répartition des enquêtés selon leur sexe et leurs
activités économiques.
Source :Enquête de terrain,
Avril 2012.
Sexes
Activités économiques
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
Activités principales
|
Agriculture
|
92,22
|
54,55
|
88,12
|
Commerce
|
2,22
|
27,27
|
4,95
|
Artisanat
|
2,22
|
9,09
|
2,97
|
Autres
|
3,34
|
9,09
|
3,96
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
Activités secondaires
|
Commerce
|
4,44
|
27,27
|
5,94
|
Artisanat
|
5,56
|
18,18
|
6,93
|
Autres
|
2,22
|
0
|
1,98
|
Néant
|
87,78
|
54,55
|
85,15
|
TOTAL
|
100
|
100
|
100
|
B-Caractéristiques
démographiques:
Cette partie est destinée à la
présentation de quelques caractéristiques démographiques
des responsables de plantations d'anacardiers.
1- Taille du ménage et statut
matrimonial :
La caractéristique la plus remarquable des
exploitations agricoles et notamment d'anacardiers au Bénin est la
taille des ménages qui s'y consacrent.
En effet, la taille moyenne des ménages des
exploitations d'anacardiers est de 12,5 (+/- 11,07) membres et de 8 membres
pour la plus grande partie des ménages. Les ménages gardés
par des femmes ont moins de membres avec 10,2 (+/- 2,40) membres et un maximum
de 13 membres que ceux tenus par des hommes avec 12,67 (+/- 11,338) membres et
un maximum de 70 membres. Ce résultat est largement supérieur
à la taille moyenne des ménages ruraux estimée par
l'enquête sur les conditions de vie des ménages de 1994-1995 (7
membres), de même qu'aux moyennes de la commune de Savalou et du
département des collines qui sont respectivement de 4,9 membres et de
5,7 membres (INSAE,2004). Cet écart s'explique par deux raisons.
La première raison est que les moyennes communales et
départementales prennent en compte les ménages urbains. Ces
derniers utilisent plus de techniques contraceptives pour la limitation des
naissances et leurs membres sont constitués généralement
du père, de la mère et des enfants contrairement aux
ménages ruraux, constitués des membres de la famille au sens
large et traditionnel du thème. Il se justifie aussi par le fait que les
ménages enquêtés sont des ménages agricoles.
Ceux-ci, à l'image de tous les ménages agricoles du Bénin,
utilisent majoritairement la main d'oeuvre familiale d'où la
nécessité et la fierté pour les chefs de ménages
d'avoir beaucoup de membres dans leur ménage.
Par ailleurs, les plantations d'anacardiers de la zone
étudiée sont généralement dirigées par les
hommes. A cet effet, 94,05% d'hommes gèrent ces plantations contre 5,95%
de femmes. Ce résultat est sensiblement semblable à la
répartition nationale des exploitants selon leur sexe. Cette
répartition est de 95% d'hommes et 5% de femmes (MAEP, 2008 ;
Tandjiekpon et al, 2008). Les exploitations d'anacardiers étant pour la
majorité, des héritages alors cette disparité entre les
sexes est due au fait que dans les milieux ruraux béninois, l'homme est
prédestiné à hériter des terres et des cultures
pérennes de ses parents contrairement à la femme qui ne peut
hériter souvent que de son mari défunt.
L'analyse du tableau n°7 montre que l'âge moyen des
chefs de ménages enquêtés est estimé à
43,40(+/- 11,79) ans. Cette moyenne voile de grandes disparités
d'âge entre les enquêtés. En effet, le plus jeune des
enquêtés n'a que 28 ans tandis que le plus âgé a 95
ans avec un grand nombre d'enquêtés ayant 35 ans. L'âge des
autres enquêtés occupe une situation intermédiaire.
Toutefois, il faut noter que l'âge moyen des femmes (50,60+/-11,02ans)
est supérieur à celui des hommes (42,95+/-11,69 ans).
Tableau n°7 :
Répartition des chefs de ménages selon le sexe, l'âge et la
taille du ménage.
Catégories
|
%
|
Taille du ménage
|
Age
|
|
|
Moyenne
|
Mode
|
Min
|
Max
|
Moyenne
|
Mode
|
Min
|
Max
|
Homme
|
94,05
|
12,67+/-11,33
|
8
|
2
|
70
|
42,95+/-11,69
|
35
|
28
|
95
|
Femme
|
5,95
|
10,2+/-2,4
|
13et9
|
7
|
13
|
50,60+/-11,02
|
40
|
40
|
70
|
Ensemble
|
100
|
12,5+/-11,07
|
8
|
2
|
70
|
43,40+/-11,79
|
35
|
28
|
95
|
Source : enquête de
terrain, Avril 2012.
Parmi les chefs de ménages de la zone d'étude,
chez les hommes 100% sont mariés tandis que chez les femmes 60% sont
mariées et 40% sont veuves comme l'indique la figure n°2.
Figure n°2 :
Répartition des enquêtés selon le sexe et le
statut matrimonial des chefs de ménages.
Source : enquête de
terrain, Avril 2012.
2-Niveau d'instruction et statut
matrimonial :
Le niveau d'instruction est un facteur affectant l'adoption et
l'application des innovations technologiques en milieu rural (Azontondé,
2004). Il est aussi un facteur déterminant dans la commercialisation du
surplus de la production (IFPRI/LARES, 2011).
A cet effet, le tableau n°8 décrit la
répartition des exploitants de plantations d'anacardiers de
l'échantillon étudié selon leur niveau d'instruction.
Après analyse de ce tableau, 41,67% des enquêtés n'ont
jamais mis pieds à l'école donc ne savent ni lire, ni
écrire. Ce taux est plus élevé chez les femmes
enquêtées (80%) que chez les hommes (39,24%). Aussi, 2,38% des
chefs de plantations d'anacardiers ont suivi des cours d'alphabétisation
en langues nationales et ont eu leur diplôme d'alphabétisation.
Parmi les chefs d'exploitants, (39,28%) ont un niveau du
cours primaire. De cet effectif, (13,10%) se sont arrêtés au
1er cycle du collège contre (3,57%) qui ont fait le
2nd cycle du collège. A ce niveau, le pourcentage de femmes
exploitantes ayant fait le 1er cycle du collège (20%) est
largement supérieur à celui des hommes (12,66%) quand bien
même aucune femme n'a dépassé le 1er cycle
contre 3,80% d'hommes ayant fait le 2nd cycle. Seulement (19,05% et
3,57%) des chefs exploitants de plantations d'anacardiers ont respectivement
leur diplôme de fin d'étude primaire (CEFEB ou CEP) et leur
diplôme d'étude du 1er cycle de l'enseignement
secondaire (BEPC). Même si 20% des femmes ont leur CEP contre 16,46% chez
les hommes, aucune femme n'a obtenu le BEPC contrairement aux hommes (3,80% ont
leur BEPC).
Au total, le taux d'instruction dans la zone d'étude
est fort (58,33%) mais reste décroissant chez les hommes du cours
primaire au 2nd cycle du cours secondaire et chez les femmes,
continu du cours primaire au 1er cycle du cours secondaire. De plus
chez les hommes enquêtés, personne n'a le BAC et chez les femmes
personne n'a le BEPC.
Par ailleurs, (97,62%) des chefs exploitants d'anacardiers
étudiés sont mariés tandis que (2,38%) sont des veufs.
Tableau n°8 :
Répartition des enquêtés selon leur niveau d'instruction et
leur sexe.
Sexe
Niveau d'instruction
|
Hommes (%)
|
Femmes (%)
|
Total (%)
|
Analphabète
|
39,24
|
80
|
41,67
|
Alphabétisation en langues nationales
|
2,53
|
0
|
2,38
|
Primaire
|
41,77
|
0
|
39,28
|
1er cycle du collège
|
12,66
|
20
|
13,10
|
2ème cycle du collège
|
3,80
|
0
|
3,57
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Paragraphe 2 : systèmes de production et de
commercialisation.
Ce paragraphe informe sur les caractéristiques du
système de production et celui de la commercialisation de l'anacarde.
A- Système de production:
Cette partie présente les opérations et le
calendrier de la production, les caractéristiques des exploitations
d'anacardiers, les aspects écologiques et genres de la production de
même que l'organisation des producteurs d'anacarde.
1- Opérations de production et calendrier de
production.
Au Bénin et particulièrement dans la zone
d'étude, aucun itinéraire agronomique de production n'est
recommandé aux producteurs d'anacarde, ni vulgarisé par les
agents des centres communales de promotion agricole (CeCPA). Ainsi, les
semences utilisées pour la plantation d'anacardier proviennent des
anciennes plantations. Selon le projet STDF 48 (2011), 95% des paysans
utilisent des semences « locales » provenant de leur champ
ou de celui des voisins. Le choix des semences se fait à partir des
critères comme : la grosseur des noix, des noix ne flottant pas sur
l'eau, des noix provenant des arbres à forte productivité etc.
Le semi direct est la méthode culturale dominante pour
l'installation des plantations. Les opérations d'installation qui se
déroulent de Juin à Août comprennent le
défrichement, le semi direct des noix d'anacarde, le piquetage pour
l'anacarde. Dans les premières années des plantations, les
exploitants y associent des cultures vivrières telles que le
Niébé, le Soja, le Piment, etc. Aussi, les autres
opérations de productions après l'installation des plantations
sont : l'entretien ou/ et alternativement le labour (pour une
minorité d'exploitants) et la récolte qui intervient 2 à
3ans plus tard. En effet, les opérations d'entretien qui se
déroulent de septembre à Décembre, sont : le
fauchage, le sarclage, le regarnissage, l'élagage, la coupe
d'éclaircie, le nettoyage, la fumure et le traitement phytosanitaire.
Quant à la récolte, elle se déroule de janvier à
Mai en même temps que la campagne de commercialisation qui se passe de
Mars à Juin.
Tableau n°9: Calendrier de
l'organisation des activités pour la production d'anacarde.
Période
Activités
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jui
|
Juil
|
Aoû
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Plantation
|
|
|
|
Entretien
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
Source : Adapté de JITAP
(2003).
2- Caractéristiques des exploitations
d'anacardiers.
La commune de Savalou se situe dans la zone favorable à
la production des noix de cajou avec une pluviométrie variant suivant
les années entre 864 et 1637,3 mm (ASSOGBA, 2011).
A cet effet, la superficie couverte par les plantations
d'anacardiers est estimée à 25.000 hectares (UCPA, 2011) soit
16,56% de la superficie cultivable de la commune : qui est de 151.00ha
(PDC, 2005). Si 60% des anacardiers possèdent entre 5ans et 20ans, il
n'en demeure pas moins que 40% des plantations ont atteint 30 ans et sont donc
moins productives car la durée moyenne du cycle végétal de
l'anacardier est de 30 ans. La taille moyenne des exploitations est de 5,23
(+/-4,95) ha avec des exploitations dont les tailles varient de 1 ha à
40 ha.
Par ailleurs, les densités des plantations tendent
vers 400 plants /ha au lieu de 100 plants/ ha recommandée. De
même, seuls 80,95% des producteurs entretiennent leurs plantations avec
seulement le fauchage et rarement l'élagage comme opérations
d'entretien.
Aussi, les producteurs enquêtés n'utilisent ni
intrants agricoles, ni produits phytosanitaires contre les maladies des
plantes, les fourmis rouges et les coléoptères foreurs de tiges
(Mécocorynus Loripes), qu'ils reconnaissent comme des menaces.
Ils ne disposent non plus de crédits agricoles formels.
Tous ces facteurs justifient la faible productivité des plantations
d'anacardiers dans la commune de Savalou, dont le rendement moyen est
357,43kg/ha. Ce rendement est compris entre 300 et 500kg/ha, intervalle des
rendements constatés au Bénin (ACI Bénin, 2010) quand bien
même, qu'il soit nettement inférieur au rendement de la Côte
d'Ivoire (1.000kg/ha) ou des pays asiatiques qui est de 1.500kg/ha.
Dans la zone d'étude, les outils utilisés pour
la production de l'anacarde sont : la houe, le coupe-coupe, les bassines
et des sacs. Les types de mains d'oeuvre sont : la main d'oeuvre familiale
(19,05% pour l'entretien et 60,71% pour la récolte), la main d'oeuvre
occasionnelle (78,57% pour l'entretien et 39,29% pour la récolte) et la
main d'oeuvre d'entraide (2,38%pour l'entretien et 0% pour la
récolte).
3- Aspects écologiques et genres de la
production.
Au Benin, la culture de l'anacarde se fait en grande partie
dans les zones agro-écologiques favorables à la culture du
coton et de l'igname .Ces dernières sont les deux principales
spéculations agricoles dévastatrices des sols du fait des
défrichements forestiers qu'elles nécessitent et de l'utilisation
massive de pesticides pour le cas de la culture du coton. L'anacardier reste
une plante idéale pour la reconstruction des terres
dégradées et pour la séquestration du carbone. En outre,
il existe un engagement très poussé des femmes pour certaines
opérations de la filière anacarde telles que: la récolte,
le transport, les activités post-récolte, la collecte primaire et
la transformation des noix en amandes contrairement aux hommes dont les
activités de prédilection sont l'installation des plantations
d'anacardiers, la gestion de l'entretien et de la commercialisation en gros des
noix brutes.
Tableau n°10: Degré
d'engagement aux activités de la filière anacarde et genre.
Activités
Genres
|
Plantation
|
Entretien
|
Récolte
|
Transport
|
Collecte primaire
|
Commerce en gros
|
Main d'oeuvre transformation
|
Hommes
|
****
|
****
|
*
|
*
|
****
|
****
|
*
|
Femmes
|
*
|
*
|
****
|
****
|
****
|
*
|
****
|
X=moins engagé et XXXX=plus engagé.
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
4-Organisation des producteurs.
Dans les années 2000, les CARDER (actuels Centres
Régionaux de la Promotion Agricole) avec l'appui de l'ONS avaient
commencé par mettre en place des organisations de producteurs au niveau
des villages (CVPA) et des communes (UCPA). En 2009, 695 Comités
Villageois des Producteurs d'Anacarde(CVPA) et 39 Unions Communales des
Producteurs d'Anacarde (UCPA) sont crées. Mais en 2001
déjà, avec l'appui du PADFA, l'organisation pyramidale a
été complétée par le regroupement des UCPA, avec
la création de trois Unions Régionales couvrant les trois (3)
principales régions de production de l'anacarde à savoir :
URPA-Zou/Collines, URPA-Borgou/Alibori et l'URPA-Atacora/Donga. Il faudra
attendre janvier 2006 pour la création de la faitière nationale
des URPA: la Fédération Nationale des Producteurs d'Anacarde du
Bénin (FeNaPAB) dotée d'un bureau de 13 membres. Cependant,
dans la commune, seulement 24,10% des enquêtés appartiennent
à l'UCPA ou à un CVPA. Les producteurs justifient cette non
appartenance massive à un CVPA par le manque de confiance, le
manque de crédibilité, le manque d'informations concernant les
CVPA et l'UCPA, la non représentativité de l'UCPA, la gestion en
vase clos de l'UCPA et des CVPA surtout, par une minorité
privilégiant leur propre intérêt.
B-Système de commercialisation.
La commercialisation étant un ensemble
d'activités qui permettent à un produit de passer du stade de la
production à celui de la consommation, elle fait alors appelle à
une chaîne d'acheminement. Ainsi, dans cette partie, nous mettrons
l'accent sur les circuits de commercialisation, et l'organisation de la
commercialisation de l'anacarde dans la commune de Savalou.
1-Circuits de
commercialisation :
Producteurs
UCPA/URPA
Collecteurs
Coutiers
Usines de transformation
Grossistes
Marché local
Exportateurs
Exportations
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Figure n°3 : Circuits de
commercialisation des noix de cajou à Savalou.
De l'analyse de la figure n°3, il ressort que la
commercialisation des noix d'anacarde se fait à travers trois (3)
circuits à savoir :
- Un circuit de vente court où les producteurs vendent
leur production aux groupements de producteurs (UCPA et URPA) qui le revendent
aux exportateurs.
- Un circuit moyen dans lequel la vente est fait
successivement aux courtiers et aux grossistes. Les grossistes à leur
tour revendent la production aux exportateurs.
- Un circuit long qui relie tous les acteurs de la
commercialisation. Dans ce circuit, les producteurs vendent leur production aux
collecteurs qui la revendent aux courtiers employés par les grossistes.
Les grossistes la revendent ou font le point des achats (selon que le mode de
financement soit sur fonds propres du grossiste ou sur préfinancement de
l'exportateur) aux exportateurs qui en générale sont des
étrangers pour l'exportation.
Par ailleurs, depuis la rénovation des deux (2)
anciennes unités de transformations de la commune en usines de
transformation d'envergure, deux nouveaux circuits ont vu le jour à
savoir :
- Un 1er circuit où les noix brutes passent
des producteurs aux usines de transformation par le biais du groupement des
producteurs (UCPA) sur la base d'un contrat préétabli.
Après la transformation des noix brutes en amandes, les usines
commercialisent les amandes sur le marché international, une petite
proportion sera néanmoins vendue sur le marché local.
- Un second circuit dans lequel les intermédiaires
entre les producteurs et les usines de transformation sont les coutiers qui
généralement travaillent pour les usines comme agents
d'approvisionnement. Les amandes suivent le même chemin qu'au niveau du
premier circuit.
2-Acteurs de la
commercialisation :
Dans la commune de Savalou, le commerce des noix de cajou est
largement dominé par les hommes. En effet, 66,67% des
enquêtés sont des hommes contre 33,33% de femmes. De même,
d'après le Tableau n°11 portant sur la
répartition des enquêtés selon la catégorie
(voir annexe 5), les hommes s'engagent plus comme courtiers
(27,78%) que les femmes avec 11,11% de courtières. Ce pendant, les
femmes s'adonnent plus à la collecte primaire avec 22,22% de
collectrices contre 16,67% de collecteurs. Mais elles sont absentes de la vente
en gros aux exportateurs. Selon elles, les grossistes prennent plus de risques
lors de la constitution du stock, du transport vers le port de Cotonou. Aussi,
elles trouvent difficiles : la recherche de contrats auprès des
exportateurs, la recherche et la gestion des fonds de préfinancement
confiés aux grossistes par les exportateurs.
Après analyse du tableau n°12, il ressort que les
acteurs de la commercialisation sont plus instruits que ceux de la
production.
En effet, seulement 11,11% des acteurs de la fonction de
commercialisation de la filière anacarde sont analphabètes contre
41,67% chez les producteurs. Aussi, 22,22% des commerçants n'ont jamais
dépassés l'école primaire et plus de la moitié
d'entre eux ont le niveau de l'enseignement secondaire. Ce pendant, parmi ces
acteurs, il y a plus de femmes analphabètes (16,67%) ou ayant le niveau
de l'enseignement primaire (33,33%) que d'hommes analphabètes (8,33%) ou
ayant un niveau primaire (16,67%). Par ailleurs, seuls 11,11% d'entre eux,
uniquement des hommes ont un niveau universitaire.
Au total, les acteurs de la commercialisation ont un niveau
d'instruction très relevé dans l'ensemble malgré la
divergence de niveau entre les femmes et les hommes. Les résultats,
selon les différentes catégories de commerçants doivent
être nuancés. Ainsi, les grossistes ont un niveau de formation
académique plus élevé que les collecteurs et les courtiers
ce qui est normal au vu de leur niveau d'engagement en amont de la
filière anacarde.
Tableau n°12 :
Répartition des commerçants de noix de cajou selon leur niveau
d'instruction.
Sexe
Niveau d'instruction
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Analphabète
|
1
|
8,33
|
1
|
16,67
|
2
|
11,11
|
Primaire
|
2
|
16,67
|
2
|
33,33
|
4
|
22,22
|
Secondaire
|
7
|
58,33
|
3
|
50
|
10
|
55,56
|
Universitaire
|
2
|
16,67
|
0
|
0
|
2
|
11,11
|
Total
|
12
|
100
|
6
|
100
|
18
|
100
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
3-Savoir faire des
commerçants.
S'il est vrai que le savoir faire des acteurs de la
commercialisation soit lié à leur expérience, il n'en
demeure pas moins que la maturité de ceux-ci soit un facteur important
dans leur responsabilisation et dans la confiance mutuelle entre acteurs d'une
part et entre acteurs et exportateurs d'autre part.
A cet effet, la moyenne d'âge des commerçants
enquêtés est de 42,33(+/-6,60) ans, compris entre 31 et 53 ans
chez les hommes contre 35(+/-8,87) ans, compris entre 20 et 45 ans chez les
femmes. L'âge des acteurs influence leur catégorie. Ainsi, les
grossistes sont plus âgés que les collecteurs et les courtiers.
Tableau n°13 :
Classification des commerçants enquêtés par âge, et
par année d'expérience selon le sexe.
Paramètres
|
Âge (année)
|
Année d'expérience
|
Hommes
|
Femmes
|
Ensemble
|
Homme
|
Femme
|
Ensemble
|
Moyenne
|
42,33
|
35
|
39,89
|
8,17
|
11
|
9,11
|
Mode
|
-
|
-
|
31 et 40
|
10
|
-
|
10
|
Ecart type
|
6,60
|
8,87
|
8,198
|
7,28
|
8,02
|
7,65
|
Minimum
|
31
|
20
|
20
|
1
|
3
|
1
|
Maximum
|
53
|
45
|
53
|
25
|
26
|
26
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
L'expérience est fondamentale dans la
pérennité des activités de commercialisation. La plus
expérimentée des commerçantes à 26 ans
d'expérience et le plus expérimenté chez les hommes en a
25ans. La moyenne d'années d'expérience est de 8,17 ans chez les
hommes et de 11ans chez les femmes. Les collecteurs et les courtiers sont les
moins expérimentés contrairement aux grossistes.
4-Organisation de la
commercialisation :
Au Bénin, la campagne de commercialisation de
l'anacarde s'ouvre officiellement au cours du mois de mars et la période
officielle de l'exportation est fixée chaque année par le
gouvernement et généralement comprise entre le 15 mars et le 15
Octobre (JITAP, 2003).
Pour ce fait, la Direction Générale du Commerce
Intérieur (DGCI) du Ministère en charge du Commerce
préside une commission secteur public et secteur privé de
fixation du prix plancher de l'achat des noix aux producteurs au début
de chaque campagne. Depuis quelques années, ce prix plancher est
fixé à 200FCFA/kg de noix de cajou chaque année. La DGCI
règlemente également l'intervention des acteurs privés
(exportateurs) dans la commercialisation primaire des noix de cajou. Ainsi,
elle accorde les agréments aux grossistes pour commercer auprès
des producteurs. Le Bénin semble être le seul pays Ouest-africain
à pratiquer encore le système de prix plancher administré
(ASSOGBA et SOGLO, 2009). Cependant, dans la commune de Savalou, la
commercialisation des noix de cajou débute dans le mois de Janvier qui
coïncide avec le début de la récolte. Le prix à cette
date, dépend de la capacité financière lors des
activités d'entretien et des besoins urgents des producteurs avant et
pendant la période de commercialisation. Les producteurs pour le
remboursement des avances sur achat prises lors de l'entretien ou pour
régler leurs besoins urgents vendent leur production à des prix
allant de 100F à 150F le kilogramme en début de campagne. Par
ailleurs, l'accès à l'information sur les prix reste difficile
aux producteurs ce qui permet aux grossistes de manipuler les prix de vente
bord champs pendant la campagne de commercialisation à travers une
concurrence déloyale entre acheteurs ou une manipulation de
l'information sur les prix de vente selon leur intérêt et
créant des distorsions sur les prix de vente bord champs. Face à
la concurrence déloyale entre acheteurs, à la mauvaise
organisation de la commercialisation, à l'entrée d'individus sans
agrément dans le secteur, etc, certains acheteurs ont
décidé de faire confiance à l'Association Nationale des
Acheteurs de Produits Agricoles Tropicaux (ANAPAT) en y intégrant. En
outre, depuis quelques années, l'URPA-Z/C de même que l'UCPA
forte de la confiance que leur accordent 24,10% des producteurs en acceptant
la vente groupée des noix de cajou se sont lancés dans la
commercialisation des noix d'anacarde. Cette commercialisation se fait à
travers des contrats avec les usines de transformation et les exportateurs.
CHAPITRE III :
CADRE EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE.
Ce chapitre est consacré à l'analyse des
données et à leur présentation. A ce effet, il aborde la
mesure et l'analyse de la sensibilité des rentabilités, la
vérification des hypothèses, la synthèse des
résultats et propose des suggestions.
SECTION 1 : Mesure et analyse de la
sensibilité de la rentabilité financière, de la
rentabilité économique et des transferts.
La première section présente les
résultats de l'analyse des rentabilités financières et
économiques des fonctions de production et de commercialisation
de la filière anacarde. Elle est aussi consacrée
à la mesure des transferts et à l'analyse de la
sensibilité des rentabilités et des transferts.
Paragraphe1 : Mesure de
la rentabilité financière, de la rentabilité
économique et des transferts de la fonction de production de la
filière anacarde.
Ce paragraphe expose les facteurs de production, les
contraintes liées à la production, l'évolution des prix de
vente bord-champ, le compte d'exploitation et la Matrice d'Analyse des
Politiques (MAP) de la production d'anacarde.
A- Facteurs de production:
Il s'agit de :
1- Propriété foncière et
acquisition :
Dans la commune de Savalou, la grande partie des terres
appartient aux collectivités familiales. Elles sont transmises aux seuls
membres de la même collectivité et ce de génération
en génération. La figure n°4 montre les différents
modes d'accès à la terre et leur proportion dans la commune.
Figure n°4 : Mode
d'accès à la terre dans la commune de Savalou.
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
L'examen de cette figure révèle que 82,15% des
terres sont acquises par les enquêtes à travers un
héritage. Aussi, ces terres sont-elles héritées avec des
plantations de tecks ou de palmiers et en grande partie d'anacardiers.
Dans la commune, comme au Bénin, les terres sont
généralement héritées par la descendance masculine
et les femmes veuves. Ce qui explique pourquoi 94,05% et 2,38% des producteurs
d'anacarde soient respectivement des hommes ou des veuves.
Ce résultat conforte la position de AÏNA (1996)
qui dans une étude de la rentabilité de la production des noix de
cajou au niveau paysan a trouvé que deux des quatre objectifs
définis par le paysan concernant l'anacardier sont : l'anacardier
comme affirmation du statut foncier et l'anacardier comme mode de transferts du
capital à la descendance.
De plus, ASSOGBA (2011), dans une étude sur la
production et la commercialisation de l'arachide dans la commune de Savalou
révèle que 80% des enquêtés ont hérité
de l'espace occupé pour cette culture.
Par ailleurs, 8,33% des terres ont été acquises
par les enquêtés sur don d'une tierce personne ou d'un autre
membre de la même collectivité.
De même, 7,14% et 2,38% des enquêtés ont
acquis l'espace utilisé pour la culture de noix de cajou respectivement
par achat et par prêt.
La taille de ces proportions peut être justifiée
par le fait que dans les zones rurales et particulièrement dans la zone
d'étude, on ne vend pas la terre et on ne pratique pas le
métayage, ni le fermage pour les cultures pérennes (ayant un
cycle de vie végétatif très long allant jusqu'à
30ans dans le cas de l'anacardier). Ainsi donc, si autre fois les terres
étaient octroyées aux demandeurs, aujourd'hui avec la forte
pression démographique et les héritages successifs au sein des
collectivités familiales la proportion d'achat augmente au
détriment de celle du don de terres. Car certains membres de
Collectivité préfèrent vendre leur terre au plus offrants
que de la léguer à leur descendance.
2-Main d'oeuvre agricole :
A Savalou, la production de l'anacarde dans son état
actuel n'utilise pas une forte main d'oeuvre. Chose qui devrait changer si les
producteurs pratiquaient toutes les opérations de l'itinéraire
agronomique de production de l'anacarde. En effet, les seules opérations
pratiquées par les producteurs sont l'entretien (1er et
2ème fauchages) et la récolte.
Le tableau n°14 révèle que
l'opération d'entretien nécessite en moyenne 4,71
(+/- 2,89) ouvriers agricoles. Tandis que
l'activité de récolte utilise en moyenne 10,41
(+/- 7,06) ouvriers agricoles. Ces moyennes sont
composées de la main d'oeuvre familiale, de la main d'oeuvre
salariée et de l'entraide. Les deux premières étant les
plus dominantes et l'entraide très peu observée. Cependant, il
est de constat dans la commune de Savalou que l'opération d'entretien
est menée principalement par la main d'oeuvre masculine contrairement
à celle de la récolte qui mobilise en grande partie la main
d'oeuvre féminine et juvénile.
Par ailleurs, 73,80% des producteurs utilisent la main
d'oeuvre familiale pour la récolte et 8,33% d'entre eux utilise le
même type de main d'oeuvre pour l'entretien. Ainsi donc, les trois types
de mains d'oeuvre sont utilisés dans la commune de Savalou. La main
d'oeuvre familiale est utilisée pour l'opération la moins
contraignante (la récolte) et la main d'oeuvre salariée
sollicitée pour l'opération la plus difficile (l'entretien).
Néanmoins, une minorité de producteurs utilisent alternativement
à l'entretien, le labour des plantations et la majorité d'entre
eux rémunère les ouvriers agricoles utilisés dans le cadre
de l'opération de récolte par le partage de la récolte
chaque ouvrier prenant les 1/3 ou les ¼ ou les
1/5 de sa récolte journalière, proportion
variant selon les arrondissements de la commune.
Tableau n°14: Répartition
de la main d'oeuvre par opération et par type.
Opérations
|
Paramètres
|
Types de main d'oeuvre en %
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Min
|
Max
|
Familiale
|
Salariée
|
Entraide
|
Total
|
Entretien
|
4,71
|
2,89
|
1
|
20
|
9,34
|
88,00
|
2,66
|
100
|
Récolte
|
10,41
|
7,06
|
2
|
27
|
73,81
|
26,19
|
0
|
100
|
Source : enquête de
terrain, Avril 2012.
3-Capital financier:
Dans la commune de Savalou, la principale source de
financement des opérations de production de l'anacarde reste le
financement sur fonds propres. En effet, les résultats de
l'enquête de terrain présentés dans le tableau n°16
indiquent que 65, 48% des producteurs financent eux-mêmes les
activités de production. Aussi, seulement 5,95% des producteurs ont fait
recourt aux institutions de micro finance (CLCAM et PROMIC) pour les
mêmes opérations. Cependant, 2,38% des producteurs ont
décidé involontairement ou volontairement selon les contraintes
(manque de financement ou faible rendement) de ne pas investir dans leur champ
d'anacardiers.
Les producteurs justifient leur
désintéressement au financement par les institutions de Micro
Finance (IMF) par les conditions d'octroi de crédits ( délai de
remboursement et garantie) qu'ils trouvent très contraignantes en
générale et plus particulièrement la quasi inexistence de
crédits pour le financement de certaines cultures dont l'anacarde. Et
pour certains responsables d'IMF, même si l'objectif premier des IMF est
d'offrir des services financiers de proximité aux populations à
la base, notamment à la population rurale, il n'en demeure pas moins
qu'elles doivent après tout assurer leur viabilité à
travers un meilleur processus de récupération des fonds qu'elles
auraient octroyés.
Cet état de chose pousse de plus en plus de
producteurs vers un mode de financement informel voire même d'usure.
En effet, 26,19% des producteurs font recourt à
"l'avance sur achat " qui est un emprunt contracté auprès d'un
commerçant ou d'un particulier en guise de préfinancement et
remboursable en produit bruit lors de la récolte à un taux
d'intérêt de 100%. Selon ACLASSATO (2006), malgré que le
taux d'intérêt au niveau des IMF soit de 26%, nettement
inférieur à celui de système informel (100%), les
producteurs préfèrent ce dernier. D'après lui, le taux
d'intérêt de 27% est déjà le seuil de l'usure et
même suicidaire.
D'un autre point de vue, AMOUSSOUGA (2002) évoquera
comme raison principale à ce désintéressement,
l'asymétrie d'informations entre les parties en présence (les
producteurs et les IMF).
Au total, dans la commune de Savalou, il se pose un
réel problème de financement des activités agricoles en
générale et plus particulièrement de la culture de
l'anacarde. Les IMF sont loin de satisfaire leur objectif premier dans ce
secteur. La raison la plus plausible à cela est l'asymétrie
d'informations puisque tous les producteurs ont émis la volonté
de rompre ce système de financement de l'avance sur l'achat qui n'est
rien d'autre que de l'usure.
Tableau n°15 : Mode de
financement des activités de production.
Types de financement
|
Pourcentage (%)
|
Fonds propres
|
65,48
|
Emprunt
|
Avance sur Achat
|
26,19
|
IMF
|
5,95
|
Pas d'investissement
|
2,38
|
TOTAL
|
100
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
B- Contraintes, évolution du prix de vente
et compte d'exploitation :
Cette partie est consacrée aux différentes
contraintes liées à la production de l'anacarde, à
l'évolution des prix de vente bord-champ tout le long de l'année
2011 et au compte d'exploitation des producteurs.
1- Contraintes liées à la production
de l'anacarde :
Les producteurs d'anacarde de la commune de Savalou font face
à certaines contraintes impactant la production. Elles sont
résumées dans le tableau n°16.
En effet, pour la majorité (70,24%) des producteurs
enquêtés, le financement des activités de production et
particulièrement les opérations d'entretien des plantations
demeure l'une des plus grandes difficultés. Face à cette
contrainte et en absence de crédits appropriés, les producteurs
se tournent vers des usuriers qui leurs font des avances sur achat à des
taux d'intérêt de 100%.
L'autre difficulté majeure, selon 65,40% des
enquêtés est l'inexistence de formations et d'encadrements des
producteurs sur l'itinéraire agronomique de production à suivre
pour l'anacarde. Selon ces producteurs, les seules cultures qui
intéressent les agents du CeCPA sont le Coton et certaines cultures
vivrières comme : le maïs, l'arachide, le Soja, le Riz, etc.
De plus, l'UCPA à cause de sa mauvaise organisation, de la gestion
opaque de ses responsables, du manque de confiance des producteurs et surtout
du manque de communication entre responsables et producteurs connaît une
très faible adhésion (24,10 % des producteurs
enquêtés) ce qui ne favorise pas une synergie des producteurs sur
la résolution des problèmes ou difficultés de la
production de l'anacarde. En outre, les maladies liées aux insectes (les
fourmis rouges, les pucerons, les coléoptères foreurs des
branches, etc.) préoccupent 40,48 % des producteurs
enquêtés. A cela, s'ajoutent d'autres contraintes telles
que : les feux de brousse, la faible productivité des plantations,
l'inexistence d'intrants et de produits phytosanitaires, la rareté de la
main d'oeuvre, le vol des noix de cajou, le faible prix de vente des noix de
cajou et les aléas climatiques. Ces derniers ne sont pas une
priorité pour les producteurs (3,57% seulement) car les conditions
climatiques et pédologiques de la commune sont favorables à la
culture de l'anacarde. Par ailleurs, il découle des données et
statistiques d'autres contraintes que les producteurs n'ont pas
soulignées. Il s'agit du vieillissement poussé des
plantations et de la forte densité des plantations (plus de 100 arbres
à l'hectare).
Tableau n°16: Répartition
des producteurs selon les contraintes de la production
.
Contraintes
|
Pourcentage (%)
|
Financement de l'entretien des plantations
|
70,24
|
Formation et encadrement des producteurs
|
65,48
|
Maladies liées aux insectes
|
40,48
|
Feux de brousse
|
15,48
|
Faible productivité
|
14,29
|
Inexistence d'intrants et de produits phytosanitaires
|
14,29
|
Rareté de la main d'oeuvre
|
10,71
|
Vol des noix de cajou
|
9,52
|
Faible prix de vente
|
8,33
|
Aléas climatiques
|
3,57
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
2-Evolution du prix de vente bord-champ de
l'anacarde en 2011 :
En 2011, le prix du kilogramme de noix de cajou sur le terrain
a été largement influencé par certains paramètres
nationaux et internationaux.
En effet, au Bénin, la campagne de commercialisation
des noix de cajou a été officiellement ouverte au cours du mois
de mars sur la base d'un prix plancher fixé à 200FCFA/kg.
Figure n°5 : Evolution du
prix de vente bord-champ de l'anacarde en 2011.
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Cependant, après analyse de la figure n°5, il est
de constat que la campagne de commercialisation dans la commune de Savalou
avait débuté le 15 Janvier à 150F CFA et le prix du
kilogramme de noix de cajou en mars avait déjà atteint le double
du prix plancher.
Cet écart entre les décisions gouvernementales
et la pratique sur le terrain est justifié par le fait que les
stratégies de commercialisation de l'anacarde dépendent de la
capacité financière des producteurs. Ainsi, la commercialisation
commence souvent par le remboursement des "avances sur achat " reçu chez
les commerçants ou particuliers pour l'entretien des plantations
à un prix allant de 100F à 150F CFA le kilogramme. Aussi,
l'information commence par circuler lançant ainsi le début de la
commercialisation et le prix de départ. Mais généralement
et le reste du temps, les producteurs vendent une partie de leur production au
fur et à mesure que des besoins urgents de liquidité surviennent
et ce jusqu'à la période de stabilité des prix où
ils vendent le reste de leur stock.
D'un autre côté, dans la commune de Savalou, le
prix de vente bord champ du Kg de noix de cajou a évolué de
150FCFA à 500FCFA avec au moins deux (02) augmentations brusques par
mois à raison de 50FCFA par augmentation. En outre, la période
allant de mi-mars à fin avril a connu une stabilité du prix de
vente à 400FCFA/Kg. Ce prix correspond d'ailleurs au prix moyen de vente
des stocks de noix d'anacarde par les producteurs. Par ailleurs, selon les
producteurs, le prix de vente des stocks (400FCFA/Kg) et le prix maximum de
500FCFA/Kg, de 2011, sont des prix records atteints grâce à la
concurrence déloyale entre les différents acteurs de la
commercialisation, à la bonne circulation de l'information sur les prix
et au repli des exportateurs étrangers (indiens, pakistanais, etc.) de
la Côte d'Ivoire vers le Bénin suite à l'instabilité
politique du pays.
3-Compte d'exploitation de la production de
l'anacarde :
Pour mieux appréhender les différents
coûts consentis dans la production de l'anacarde et apporter des
données chiffrées sur la rentabilité de ce maillon de la
filière anacarde, un compte d'exploitation a été
conçu sur la base des informations collectées auprès des
producteurs de la commune de Savalou. Il est présenté dans le
tableau n°17 ci-dessous :
Tableau n°17 : compte
d'exploitation de la production d'anacarde.
Libellé
|
Unités
|
Valeurs
|
Rendement (1)
|
kg/ha
|
357,427
|
Prix de vente (2)
|
FCFA/kg
|
400
|
Production brute (3=1x2)
|
FCFA/ha
|
142.970,8
|
Main d'oeuvre par fauchage (4)
|
H/ha
|
4,71
|
Prix unitaire main d'oeuvre fauchage (5)
|
FCFA/H
|
3.770,14
|
Coût main d'oeuvre 1er fauchage (6=4x5)
|
FCFA/ha
|
17.757,35
|
Coût main d'oeuvre 2ème fauchage
(6=4x5)
|
FCFA/ha
|
17.757,35
|
Coût total main d'oeuvre entretien (8=6+7)
|
FCFA/ha
|
35.514,7
|
Main d'oeuvre récolte (9)
|
H/ha
|
10,41
|
Prix unitaire main d'oeuvre récolte (10)
|
FCFA/H
|
3.829,65
|
Coût main d'oeuvre récolte (11=9x10)
|
FCFA/ha
|
39.866,67
|
Consommation Intermédiaire (12=8+11)
|
FCFA/ha
|
75.381,37
|
Valeur Ajoutée (13=3-12)
|
FCFA/ha
|
67.589,43
|
Amortissement (14)
|
FCFA/ha
|
2.967,30
|
Marge nette (15=13-14)
|
FCFA/ha
|
64.622,13
|
Source : Calculs
réalisés sur la base des données, enquête de
terrain Avril 2012.
Il ressort de ce compte d'exploitation que les producteurs
d'anacarde supportent comme charges de production 75.381,37FCFA/ha et par an.
Ces charges sont exclusivement liées à la main d'oeuvre. Aussi,
la production, génère-t- elle dans l'année, par
ménage une valeur Ajoutée de 67.589,43FCFA/ha.
Au total, la production de l'anacarde dans la commune de
Savalou dégage une marge nette positive de 64.622,13FCFA/ha par an pour
chaque producteur. D'un autre côté, elle crée chaque
année des emplois saisonniers à environ 20 personnes par hectare
et constitue une activité rentable pour les producteurs.
C-Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) :
La MAP de la production de l'anacarde (tableau n°18)
permet d'analyser les rentabilités financière et
économique, et les transferts nets et d'approfondir les conclusions
issues du compte d'exploitation de la production de l'anacarde.
Tableau n°18 : Indicateurs
d'analyse de la MAP pour le système de production de l'anacarde.
Indicateurs
|
formules
|
Valeurs
|
Rentabilité financière FCFA /ha
|
[D=A-B-C]
|
34.622,13
|
Rentabilité économique FCFA /ha
|
[H=E-F-G]
|
65.511,149
|
Transferts nets FCFA /ha
|
[L=I-J-K]
|
-30.889,02
|
Ratio Coût Bénéfice Financier
|
[C/(A-B)]
|
0,75
|
Coûts en Ressources Intérieures (CRI)
|
[G/(E-F)]
|
0,535
|
Coefficient de Protection Effective (CPE)
|
[(A-B)/(E-F)]
|
0,9936
|
Source : Résultats des
analyses, Juillet 2012.
1- Rentabilité financière du
système de production :
L'analyse du tableau n°18 montre que la fonction de
production de la filière anacarde a une rentabilité
financière positive. Avec une rentabilité financière
égale à 34.622,13FCFA /ha, la production de l'anacarde est une
activité rentable pour les producteurs de la commune de Savalou. Aussi,
le Ratio Coût Bénéfice Financier (0,75) est -il
supérieur à 1. Et donc, les recettes tirées de
l'activité de production de l'anacarde sont largement au dessus des
dépenses consenties. Les producteurs peuvent utiliser efficacement leurs
ressources dans cette activité. Ainsi, ces chiffres indiquent que toute
intention d'investissement dans le système de la production de
l'anacarde dans la commune de Savalou doit être encouragée.
2- Rentabilité économique du
système de production :
La deuxième ligne de la MAP indique une
rentabilité économique positive égale à 65.511,149
FCFA/ha. La production de l'anacarde est bénéfique à la
communauté et donc à la commune de Savalou. On peut aussi
remarquer que le CRI est inférieur à 1 (0,535<1). Ce qui veut
dire que la production des noix de cajou fournie à la commune un
avantage comparatif et par ricochet un avantage comparatif à la nation
béninoise. Un CRI = 0,535 traduit aussi le fait que l'activité de
production engendre des coûts sociaux plus faibles que le revenu net
qu'en tire la communauté (le Bénin).
3- Evaluation des mesures de politiques
économiques :
Les politiques commerciales et fiscales peuvent impacter la
rentabilité de la production de l'anacarde. Aussi, plusieurs indicateurs
permettent de savoir si les producteurs bénéficient ou non
d'incitation à produire ou des mesures de politiques économiques.
Dans cette analyse, deux indicateurs sont utilisés à
savoir : les transferts nets et le CPE.
La dernière ligne de la MAP, indique que la production
dispose d'un CPE égal à 0,9936. Le Coefficient de Protection
Effective étant inférieur à 1 alors les producteurs sont
taxés et ils ne bénéficient d'aucune incitation à
produire. De même, le système de production présente un
transfert net négatif. Ainsi donc, les producteurs sont
défavorisés et subissent une taxe implicite de
30.889,02FCFA/ha.
Ce pendant, le CPE (0,9936) tend sensiblement vers1. Ce qui
veut dire qu'avec le temps, on entrerait dans une situation de production
neutre où les producteurs ne seraient ni favorisés ni
défavorisés ce qui traduirait un équilibre de la
compétitive des échanges de facteurs de production de l'anacarde
entre le marché national et le marché international.
Paragraphe 2 : Mesure de
la rentabilité financière, de la rentabilité
économique et des Transferts de la commercialisation de
l'anacarde.
Ce paragraphe présente les contraintes liées
à la commercialisation, à la formation des prix et le compte
d'exploitation de la commercialisation. Il comporte également la MAP de
la commercialisation et l'évaluation des rentabilités
financière et économique et des transferts.
A- Contraintes liées à la
commercialisation de l'anacarde :
Les différents acteurs de la commercialisation de
l'anacarde (collecteurs, courtiers, grossistes) de la commune de Savalou font
face à diverses difficultés. Ces difficultés sont
consignées dans le tableau n°19 ci-dessous :
Tableau n°19 : Contraintes
liées à la commercialisation de l'anacarde dans la zone
d'étude.
Contraintes
|
Pourcentage (%)
|
Fixation des prix de vente par les exportateurs
|
66,67
|
Non respect des engagements prix par les collecteurs
|
66,67
|
Insuffisance des moyens de transport des stocks
|
55,56
|
Non remboursement de `' l'avance sur achat `' par certains
producteurs
|
44,44
|
Financement de l'achat des noix de cajou
|
33,33
|
Retard dans le financement de la collecte
|
33,33
|
Insuffisance de magasins de stockage
|
33,33
|
Mauvaises conditions de collecte
|
22,22
|
Tracasseries routières
|
11,11
|
Concurrence déloyale
|
11,11
|
Source : Enquête de
terrain, Avril 2012.
Le tableau n°19 indique que la majorité (66,67%)
des acteurs de la commercialisation de l'anacarde enquêtés sont
contraints dans leur activité par : la fixation des prix de vente
(grossistes-exportateurs) par les exportateurs et le non respect des
engagements pris par les collecteurs. En effet, les exportateurs s'arrogent le
droit de fixer le prix de vente des noix de cajou pour avoir
préfinancé les grossistes ce qui impacte le prix maximum de vente
bord-champ des noix de cajou auprès des producteurs.
De même, certains collecteurs prennent l'argent chez les
grossistes mais n'arrivent pas à livrer les quantités
prévues et utilisent les fonds de la collecte pour d'autres
activités personnelles ce qui crée des impayés.
D'un autre côté, l'insuffisance de moyens de
transport et le non remboursement de " l'avance sur achat " prise par les
producteurs préoccupent respectivement 55,56% et 44,44% des acteurs de
la commercialisation de l'anacarde enquêtés. Les autres
contraintes, non moins importantes, sont : la recherche de financement
pour l'achat de l'anacarde, le retard dans le financement de la collecte,
l'insuffisance de magasins de stockage, les tracasseries routières, les
mauvaises conditions de collecte, la concurrence déloyale, la
fluctuation anarchique des prix et l'insuffisance de matériels
(bascules, sacs de jute, etc.). Mais au-delà de toutes ces contraintes
et après réflexion, il ressort que le plus grand problème
de cette fonction de la filière anacarde est la mauvaise organisation du
circuit de commercialisation.
B-Formation des prix et compte d'exploitation de
la commercialisation de l'anacarde :
Au Bénin, s'il est de constat que le gouvernement fixe
un prix plancher de vente bord-champ de l'anacarde, il s'avère aussi que
l'exportation de l'anacarde ne connaît aucune intervention
gouvernementale pour la formation des prix de vente. En effet,
bien que l'Etat béninois fixe chaque année la période
d'exportation, généralement comprise entre le 15 mars et le 15
Octobre de chaque année (JITAP, 2003), le prix à l'exportation de
l'anacarde aux dires des acteurs de la commercialisation, notamment des
grossistes, suit deux scénarios différents dépendant
chacun du mode de financement de l'activité des grossistes.
Ainsi, dans un premier scénario, les grossistes sur la
base de la confiance et du nombre d'années d'expérience dans la
commercialisation de l'anacarde, reçoivent un préfinancement
auprès des exportateurs (partenaires indo-pakistanais, opérateurs
économiques béninois, etc.). Ces derniers imposent alors une
quantité et un prix d'achat des stocks aux grossistes qu'ils ont
préfinancés.
En ce qui concerne le second scénario, les grossistes
s'autofinancent et vendent leurs stocks aux exportateurs les plus offrants avec
possibilité de négocier le prix de vente de l'anacarde à
Cotonou. Mais dans l'un ou l'autre des cas, les prix de vente de l'anacarde aux
exportateurs à Cotonou évoluent de façon croissante du
début de la campagne d'exportation Jusqu'à la fin de la dite
campagne.
Par ailleurs, environ 95 % des acteurs de la
commercialisation de l'anacarde enquêtés dans la commune de
Savalou se retrouvent dans le premier scénario basé sur le
préfinancement des grossistes et vendent leurs stocks aux exportateurs
à des prix impactant sensiblement les prix d'achat bord-champ. Aussi,
pour mieux apprécier les coûts de la commercialisation de
l'anacarde et la richesse qu'elle dégage, un compte d'exploitation de ce
maillon de la filière anacarde a été élaboré
et présenté dans le tableau n°20.
Tableau n°20: Compte
d'exploitation de la commercialisation de l'anacarde.
Libellés
|
Unité
|
Montants
|
Prix de vente moyen (1)
|
FCFA/t
|
574.500
|
Prix d'achat moyen (2)
|
FCFA/t
|
400.000
|
Coût moyen de la collecte primaire (3)
|
FCFA/t
|
17.130
|
Coût moyen de rapprochement (5)
|
FCFA/t
|
12.000
|
Coût moyen magasin (6)
|
FCFA/t
|
1767
|
Taxe communale (7)
|
FCFA/t
|
2571,43
|
Coût du chargement (8)
|
FCFA/t
|
1500
|
Coût moyen de transport (9)
|
FCFA/t
|
15.000
|
Autres frais (douane, etc.) (10)
|
FCFA/t
|
1142,86
|
Coût de revient moyen (11=2+3+4+5+6+7+8+9+10)
|
FCFA/t
|
451.111,29
|
Valeur ajoutée (12=1-11)
|
FCFA/t
|
123.388,71
|
Amortissement (13)
|
FCFA/t
|
5.357
|
Marge nette (14=12-13)
|
FCFA/t
|
118.031,71
|
Source : Calculs faits à
partir des données d'enquête, Avril 2012.
Ce tableau indique que pour un prix d'achat moyen de
400FCFA/kg, soit 400.000FCFA/t (compris entre 150FCFA/kg et 500FCFA/kg) les
grossistes ont vendu leurs stocks aux exportateurs à un prix de vente
moyen de 574,5FCFA/kg au port de Cotonou soit 574.500FCFA/tonne
(évoluant de 250FCFA/kg à 700FCFA /kg). Cependant, pour un
coût de revient moyen de 451.111,29FCFA la tonne, les grossistes de la
commune de Savalou bénéficient d'une valeur ajoutée de
123.388,71FCFA /tonne. Ce profit est souvent amplifié par la
quantité très importante des stocks (en moyenne 1000tonnes chez
les grands grossistes). Ainsi donc, la commercialisation a fourni une marge
nette positive de 118.031,71FCFA/tonne par grossiste. De même, elle
crée de la valeur ajoutée pour la communauté, occupe et
rémunère une partie de la population : des autres acteurs de
la commercialisation (collecteurs, coutiers) jusqu'aux ouvriers saisonniers
(chargeurs, couturiers, transporteurs, etc.).
C- Matrice d'Analyse des politiques de la
commercialisation :
Le tableau n°21 présente les indicateurs d'analyse
de la MAP pour la fonction de la commercialisation de la filière
anacarde dans la commune de Savalou.
Tableau n°21: MAP de la
commercialisation de l'anacarde.
Indicateurs
|
Formules
|
Valeurs
|
Rentabilité financière (FCAF/t)
|
[D=A-B-C]
|
118.031,71
|
Rentabilité économique (FCFA/t)
|
[H=E-F-G]
|
74.651,71
|
Transferts nets (F CFA /t)
|
[L=I-J-K]
|
43.380
|
Ratio Coût Bénéfice Financier
|
[C/(A-B)]
|
0,793
|
Coût en Ressources Intérieures (CRI)
|
[G/(E-F)]
|
0,856
|
Coefficient de Protection Effective (CPE)
|
(A-B)/(E-F)
|
1,0987
|
Source : Résultats de
l'analyse, Juillet 2012.
1- Rentabilité financière de la
commercialisation :
La fonction de commercialisation de la filière anacarde
est rentable aux commerçants (grossistes) de la commune de Savalou. En
effet, la rentabilité financière de la commercialisation de
l'anacarde est positive. Elle dégage une rentabilité
financière égale à 118.031,71FCFA /t. Cette valeur
est largement au-dessus de la valeur de 26.000F CFA /tonne trouvée par
ADEGBOLA et al (2006) dans la zone 5 (regroupant quelques communes des
collines et la commune de Bassila) lors d'une étude de la
compétitivité de la filière anacarde au
Bénin : une analyse des effets aux prix de
référence. Cet écart s'explique par le fait qu'en cinq
(05) ans, les prix de vente à l'exportation de l'anacarde ce sont
largement améliorés de même que sa rentabilité
financière qui a quadruplé en cinq (05) ans. Par ailleurs, la
valeur 0,793 prise par le ratio Coût Bénéfice Financier
étant inférieure à 1 vient conforter la rentabilité
financière de la commercialisation prouvant ainsi que toute
décision d'investissement dans le secteur de la commercialisation de
l'anacarde est à encourager.
En outre, le profit financier étant supérieur
au profit économique, alors la communauté (la nation)
transfère des revenus aux commerçants. Ainsi, les marges
touchées par les commerçants sont au-dessus de la
« simple » rémunération des services
apportés par ceux-ci à la communauté (la nation).
2- Rentabilité économique de la
commercialisation :
En se référant aux résultats du tableau
n°21, il s'avère que le secteur de la commercialisation de
l'anacarde est économiquement rentable. Car ce secteur dégage une
rentabilité économique positive égale à
74.657,71FCFA/tonne d'anacarde commercialisée par les grossistes de la
commune. De plus, avec un CRI<1 (CRI=0,856) le secteur de
la commercialisation de l'anacarde conforte l'avantage comparatif qu'il
confère à la communauté (la nation). Par ailleurs, quand
bien même les commerçants (grossistes) créent de la
richesse au reste de la communauté, ils s'arrogent plus de richesse
qu'ils n'en créent (rentabilité financière
supérieure à la rentabilité économique). Aussi, un
CRI proche de 1, indique que l'avantage comparatif du secteur de la
commercialisation d'anacarde n'est pas très élevé.
3- Evaluation des mesures de politiques
économiques :
Les mesures de politique économique favorables au
secteur de la commercialisation de l'anacarde se reflètent à
travers les transferts nets et le CPE positifs obtenus dans la MAP.
En effet, avec des transferts nets de 43.380F CFA /tonne, les
commerçants de gros profitent d'une subvention implicite. Cette mesure
de politique économique se confirme par un CPE légèrement
supérieur à 1. Le CPE = 1,0987 serait le résultat d'une
protection conjointe sur le prix de vente à l'exportation des noix de
cajou et sur les intrants échangeables (les pesons, les bascules, les
sacs de jute, etc.). Cela signifie également que les grossistes gagnent
plus de revenu qu'ils ne gagneraient sans distorsion de prix. Cette situation
explique en partie les gains réalisés par les gros
commerçants au dépend de la communauté. La protection
implicite proviendrait de la qualité meilleure des noix de cajou
béninoises qui profitent des meilleurs prix à l'exportation dans
toute la sous région et même en Afrique. Elle proviendrait
également du mode de financement des activités de
commercialisation de l'anacarde à savoir : le préfinancement
par les exportateurs. Ces derniers fournissent certains intrants
échangeables tels que les bascules, les pesons et les sacs aux
grossistes qui maintiennent certaines consommations intermédiaires
constantes en les rémunérant sous forme de commission.
Paragraphe 3 : Analyse
des sensibilités suite aux variations de rendement et des prix.
(Simulation)
Plusieurs mesures ou actions peuvent influencer les valeurs
actuelles des indicateurs des MAP de la production et de la commercialisation
de l'anacarde et donc des rentabilités. Parmi ces actions nous pouvons
citer : la variation des coûts (Consommations Intermédiaires)
de production et de commercialisation de l'anacarde, la variation des
rendements de la production, la variation du prix de vente bord-champ et la
variation du prix de vente aux exportateurs, etc.
Dans cette partie de l'analyse, trois mesures sont
utilisées pour l'analyse des sensibilités. Il s'agit de la
variation des rendements à la production, de la variation du prix de
vente bord-champ, de la variation du prix de vente aux exportateurs. Car la
mesure visant à faire varier les coûts de production ou de
commercialisation de l'anacarde n'est pas favorable unanimement à tous
les acteurs de la filière anacarde. Aux producteurs ou
commerçants grossistes, une augmentation des coûts n'est pas
envisageable et au reste des acteurs (les ouvriers, les transporteurs, les
collecteurs, les courtiers, etc.) une diminution des revenus n'est non plus
favorables.
A-Effet d'une variation du rendement de
l'anacarde :
L'utilisation d'engrais, le traitement des plantations contre
les insectes et maladies, le respect des itinéraires agronomiques de
production de l'anacarde, le rajeunissement des plantations d'anacardiers et
l'amélioration des variétés existantes sont des actions
qui permettraient aux producteurs d'augmenter leur rendement ou le diminuer
dans le cas inverse. Aussi, l'amélioration des rendements, même si
elle n'a aucune influence directe sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation, elle a un impact sur ceux de la MAP de la production.
Les résultats de la simulation de variations sur le
rendement sont présentés dans le tableau n°22(voir
annexe 6).
L'état actuel de la production de l'anacarde pourrait
entraîner aussi bien une diminution de rendement qu'une augmentation
(respect de l'itinéraire agronomique et utilisation d'engrais) comme
précédemment indiquer.
Ainsi, le tableau n°22 présente les variations du
rendement à l'hectare, toutes choses étant égales par
ailleurs, dans les proportions suivantes (simulation) : -45,82%, -24,21%,
0% et 5% de même que leurs effets sur les indicateurs de la MAP de
production de l'anacarde. Les trois premiers taux de variations indiquent
respectivement les points morts ou seuils de la rentabilité
économique (-45,82%), de la rentabilité financière
(-24,22%) et la situation actuelle (0%) de la production de l'anacarde. Mais
comment les indicateurs sont-ils impactés ? Et quelles en sont les
conséquences pour les producteurs et le reste de la
communauté ?
Ø Pour toute diminution des rendements en dessous de
193,649kg/ha
(-45,82%), la production de l'anacarde n'est plus rentable
pour la communauté (rentabilité économique
< 0), les ressources générées
ne couvriront plus les facteurs domestiques (CRI >
1) et les producteurs d'anacarde assument une perte supérieure ou
égale à 30.889,02FCFA par hectare. Dans cette situation, la main
d'oeuvre et la redevance de la terre ne sont plus payées et les ouvriers
pourront se retrouver au chômage (RCBE
>1,415). Aussi, les producteurs continuent par
être taxés (transferts nets = -30.889,02F CFA /ha) et ne profitent
d'aucune incitation à produire l'anacarde.
Ø Pour une diminution des rendements en dessous de
270,87kg/ha
(-24,21%), la production des noix de cajou ne profite pas aux
producteurs (rentabilité financière <
0) quand bien même l'activité de production de l'anacarde soit
économiquement rentable (rentabilité économique
égale à 30.889,02FCFA/ha). Ainsi, la communauté vie au
dépend des producteurs d'anacarde et ceux-ci ont intérêt
à vendre ou acheter aux prix économiques d'autant plus qu'ils
sont taxés et ne profitent d'aucune incitation à produire comme
dans la situation réelle (transferts nets égales à
-30889,02F CFA/ha et CPE = 0,991).
Ø Pour un taux de variation du rendement de 0%, nous
nous retrouvons dans la situation actuelle (situation réelle) de la
production d'anacarde et les indicateurs se comportent comme expliquer dans
les parties précédentes de l'analyse.
Ø Pour un taux d'augmentation du rendement de
l'anacarde de 5% (375,30kg/ha), la rentabilité financière
s'améliore de 20,65% tandis que la rentabilité économique
s'apprécie de 10,91% par rapport à la situation actuelle
(situation réelle) de la production de l'anacarde. Cependant, les
producteurs sont toujours implicitement taxés (transferts nets =
-30.889,02FCFA/ha) et ne bénéficient d'aucune
incitation à produire (CPE=0,99).
Au total, toutes mesures d'augmentation du rendement à
l'hectare, les paramètres de prix et de coûts restants
inchangés, par rapport à la situation actuelle est
bénéfique aux producteurs et à la communauté
(commune de Savalou). Car ces mesures font décroitre le Ratio Coût
Bénéfice Financier (RCBF) et les Coûts en Ressources
Intérieures (CRI) tout en augmentant les rentabilités. Par
ailleurs, les transferts nets et le Coefficient de Protection Effective restent
constants, chose qui pourrait changer avec un accroissement ou une utilisation
des facteurs échangeables tels que : les engrais chimiques, les
produits phytosanitaires pour le traitement, le matériel agricole,
etc.
B- Effet d'une variation du prix de vente
bord-champ :
Cette partie est consacrée aux effets des variations du
prix de vente bord-champ de l'anacarde sur les indicateurs de politiques des
producteurs et des commerçants.
En effet, les producteurs peuvent agir sur ces indicateurs en
augmentant le prix de vente bord-champ de même que les acteurs de la
commercialisation en le diminuant.
A cet effet, des réductions du prix de vente
bord-champ de l'anacarde dans les mêmes proportions que
précédemment avec le rendement induisent les mêmes effets
sur les indicateurs de la MAP de production de l'anacarde. Ainsi les prix de
vente aux producteurs de 216,71FCFA/kg (-45,82%) et de 303,135FCFA/kg (-24,22%)
sont respectivement les seuils de rentabilité économique et de
rentabilité financière en dessous desquels la production
d'anacarde n'est plus rentable. Les autres indicateurs prenant les mêmes
valeurs que précédemment avec les variations du rendement.
Ces diminutions ne profitant seulement qu'aux
commerçants (diminution des coûts d'achat) alors la suite de cette
analyse va s'appesantir sur les revenus perçus par les
commerçants de gros de l'anacarde.
Le tableau n°23(voir Annexe 7)
présente différentes situations de stimulation du prix de vente
bord-champ de l'anacarde avec des taux de 0% ; 18,66% et 29,508%.
De ces simulations, il ressort que pour des augmentations du
prix de vente bord-champ de l'anacarde dépassant 474,651 et
518,032FCFA/kg (sans augmentation préalable du prix de vente aux
exportateurs ou diminution des autres coûts de commercialisation), la
commercialisation n'est plus profitable respectivement à la
communauté (rentabilité économique
< o et CRI >1) et aux
commerçants (rentabilité financière
< o et RCBF > 1). Par
ailleurs, quelque soit le taux de variation du prix bord-champ le secteur de
commercialisation reste implicitement subventionné du même montant
de 43.380 FCFA/tonne avec un CPE constant de 1, 0987, le RCBF et le CRI qui
croissent montrant une incapacité croissante des commerçants
à couvrir les coûts des facteurs non échangeables (collecte
primaire, rapprochement, magasin, ouvriers, etc.) Malgré l'incitation
à continuer cette activité.
C- Effet des variations du prix de vente aux
exportateurs :
Excepté des causes exogènes, une augmentation du
prix de vente aux exportateurs ne pourrait provenir volontairement du grossiste
vu le mode de financement (préfinancement par les exportateurs) et la
stratégie de formation du prix de vente (décision
unilatérale de l'exportateur) qui favorisent la situation inverse :
la diminution du prix de vente.
A cet effet, le tableau n°24 (voir Annexe
8) s'est plus accentué sur les situations les plus critiques de
réduction du prix de vente aux exportateurs. Notons que ces variations
du prix de vente n'ont aucune influence directe sur les revenus des producteurs
d'anacarde.
De ce tableau, il ressort que, les autres paramètres
restant constants (prix de vente bord-champ et autres coûts de la
commercialisation), les grossistes assument des pertes pour des prix de vente
aux exportateurs en dessous de 456.480F CFA/tonne et devront aux autres acteurs
du secteur plus de 43.380F CFA/tonne quand bien même ils
bénéficieraient d'une incitation à continuer par mener
leur activité (CPE= 1,127) et une subvention indirecte de 43.380F CFA/t.
De même, les autres acteurs du secteur n'auront aucun profit si les
grossistes vendent leur stock en dessous de 499.848FCFA/tonne. Ces derniers
seront les seuls à profiter d'une telle situation. Au demeurant d'une
augmentation du prix de vente de 5% soit vendre leur stock à 603.225F
CFA/tonne pour augmenter leurs rentabilités financière de 24,336%
et économique de 38,478%, les grossistes peuvent se contenter de la
situation actuelle qui est rentable pour tout le monde. Par ailleurs, le RCBF,
le CRI et le CPE décroissent au fur et à mesure que les
rentabilités augmentent. Les grossistes sont alors de moins en moins
inciter ou encourager à mener leur activité de commercialisation
de l'anacarde parce qu'ils deviennent de plus en plus capables de couvrir tous
les coûts de la commercialisation des noix de cajou.
SECTION 2 : Validation des hypothèses,
synthèse des résultats et suggestions.
Cette section sert de cadre pour la validation des
hypothèses et pour faire des suggestions à l'endroit de tous les
acteurs intervenant ou pouvant intervenir à l'avenir dans la
filière anacarde dans la commune de Savalou et cela sur la base des
résultats synthétisés de l'étude.
Paragraphe 1 : Validation des hypothèses de
l'étude.
Dans le cadre de cette étude portant sur l'analyse de
la rentabilité de la filière anacarde dans le département
des Collines : Cas de la commune de Savalou, deux hypothèses ont
été émises. Sur la base des résultats obtenus
à l'issue de l'analyse, nous apprécierons dans ce paragraphe la
validité de ces deux hypothèses.
Ø Hypothèse spécifique
n°1 :
Les indicateurs de performances financière et
économique calculés dans les MAP des fonctions de production et
de commercialisation de la filière anacarde montrent que la production
de l'anacarde dans la commune de Savalou, dégage une rentabilité
positive égale à 34.622,13FCFA/hectare et une rentabilité
économique positive de 65.511,149FCFA/hectare. De même, la
commercialisation de la dite commune fournit une rentabilité
financière positive de 118.031,71FCFA/tonne et une rentabilité
économique positive de 74.651,71FCFA/tonne. Par ailleurs, dans une
étude sur la compétitivité de la filière anacarde
au Bénin : analyse des effets aux prix de référence,
ADEGBOLA et al (2006) avaient obtenu des rentabilités financière
et économique positives pour ces deux fonctions dans le
département des Collines.
Ainsi, l'hypothèse spécifique n°1, selon
laquelle les rentabilités obtenues des différentes fonctions de
la filière anacarde sont dues aux revenus issus de ces dernières
est donc validée.
Ø Hypothèse spécifique n°
2 :
De l'analyse précédente, il ressort que les
politiques visant à augmenter le prix de vente bord-champ ou à
augmenter le Rendement, toutes choses étant égales par ailleurs,
améliorent les rentabilités de la production de l'anacarde. De
même, celle visant à augmenter les prix de vente aux exportateurs
améliore les rentabilités de la commercialisation de l'anacarde
et celle visant à augmenter le rendement fournit de la matière
première aux grossistes et améliore implicitement, de
façon globale les rentabilités de la commercialisation de
l'anacarde en les amplifiant.
Cependant, la politique visant à augmenter le prix de
vente bord-champ, toutes choses étant égales par ailleurs,
déprécie les rentabilités de la commercialisation de
l'anacarde. Aussi, les transferts nets et les coefficients de protection
effective restent continuellement et constamment défavorables à
la production et favorables à la commercialisation de l'anacarde.
Ainsi donc, sur ces bases, la seconde hypothèse selon
laquelle l'ensemble des politiques visant à augmenter les prix ou le
rendement ont un effet positif sur les rentabilités de la production et
de la commercialisation de l'anacarde est rejetée.
Paragraphe 2 : Synthèse des
résultats.
De cette étude sur la rentabilité de la
filière anacarde dans la commune de Savalou, ayant utilisée la
MAP pour l'analyse, il ressort que la production et la commercialisation de
l'anacarde sont financièrement et économiquement rentables. En
effet, la production de l'anacarde dégage des rentabilités
financière et économique respectives de 34.622,13FCFA/ha et de
65.511,149FCFA/ha. Avec un CPE=0,9936 et un transfert net de -30.889,02FCFA/ha,
les producteurs sont implicitement taxés et ne profitent d'aucune
incitation à produire. Quant à la commercialisation, elle
mobilise une rentabilité financière de 118.031,71F CFA/tonne et
une rentabilité économique de 74.651,71FCFA/tonne. Avec un CPE
=1,0987 et un transfert net de 43.380FCFA/tonne, les grossistes sont
implicitement subventionnés et profitent d'une incitation à
continuer leur activité. Cependant, seules les mesures de politique
visant à augmenter le rendement à l'hectare et le prix de vente
aux exportateurs sont profitables aux différents acteurs de la
filière anacarde. Mais toute augmentation des prix de vente bord-champ
des stocks à partir de 519,388FCFA/kg devient une perte pour le
commerçant grossiste. De même que toute diminution du prix de
vente des stocks aux exportateurs en dessous de 456.468FCFA / tonne devient
néfaste aux grossistes. Par ailleurs, si toute augmentation du rendement
de 5% par hectare (soit 377,30kg/hectare) augmente la rentabilité
financière de 20,65% ; il n'en demeure pas moins que toute
diminution du rendement en dessous de 270,87kg/ha ou toute diminution du prix
de vente bord-champ des stocks en dessous de 303,135F CFA/kg deviennent des
pertes pour les producteurs.
Enfin, quand bien même la commune compte 20.000
producteurs d'anacarde et une superficie des plantations d'anacardiers
estimée à 25.000ha, deux usines semi-industrielles de
transformation des noix de cajou et que cette filière résolve un
grand problème économique et de développement qu'est le
chômage, la filière anacarde ne bénéfice d'aucun
appui de la part des autorités communales ni gouvernementales. Ce
état de chose confronte les acteurs de la filière à
diverses contraintes notamment l'insuffisance d'encadrement, la mauvaise
organisation des différentes fonctions de la filière et le manque
de financement entraînant une persistance suicidaire du
préfinancement de la commercialisation et du mode de financement "avance
sur achat" à taux de remboursement de 100%.
Paragraphe 3 : Suggestions.
Malgré les contraintes internes et externes, la
filière anacarde demeure une filière prometteuse. Au vue des
avantages que cette filière revêt pour ses différents
acteurs et pour le reste de la communauté, l'Etat et les
autorités communales devraient revoir leurs politiques de
développement des filières agricoles notamment la filière
anacarde. Mais dans l'immédiat, il faut penser à résorber
les différentes difficultés de la filière. Ainsi, les
diverses analyses et simulations de mesures de politiques nous permettent de
faire les suggestions suivantes à l'endroit :
Ø De l'Etat
- Dynamiser les structures d'encadrement (CeCPA) et les Unions
de producteurs d'anacarde (URPA/UCPA).
- Rendre disponibles et accessibles les semences
améliorées, les intrants agricoles et les produits
phytosanitaires spécifiques à l'anacarde.
- Former les agents d'encadrement sur l'Itinéraire
Agronomique recommandée pour la production de l'anacarde.
- Appuyer les structures d'union des producteurs et des
commerçants
- Fixer des prix planchers de vente de l'anacarde aux
exportateurs.
- Mettre en place un Fonds National de Développement et
de Financement Agricole et particulièrement de l'anacarde.
- Faciliter les investissements productifs dans la production,
la transformation et la commercialisation de l'anacarde à travers des
subventions et exonérations d'impôt ou de taxe.
- Créer des usines de transformation pour valoriser les
pommes de cajou qui jusque là sont abandonnées dans les champs
faute de possibilités d'utilisation (environ 600.000 tonnes/an).
- Fixer à temps la date de démarrage de la
campagne et faire respecter les prix planchers sur le terrain.
- Encourager les Institutions de Micro Finance (IMF) à
financer la filière anacarde tout en assouplissant les délais de
remboursement.
- Actualiser et renforcer la Stratégie de Relance de la
Filière Anacarde (SRFA) 2006-2011 en mettant l'accent sur les actions
prioritaires à développer dans la chaîne de valeur
anacarde.
Ø De la commune :
- Accompagner les différents acteurs intervenants dans
la filière anacarde en mettant en place des mesures incitatives.
- Négocier des financements pour les projets d'appuis
aux activités de production de l'anacarde.
- Construire des magasins de stockage des produits agricoles
en générale et particulièrement de l'anacarde dans les
arrondissements producteurs.
- Aménager les voies d'accès aux zones de
productions agricoles.
- Faciliter l'accès à la terre afin d'encourager
d'autres installations de plantations d'anacardiers.
- Encourager et susciter les investissements durables dans la
filière anacarde à Savalou.
- Créer des plantations communales d'anacardiers pour
améliorer le budget communal.
- Faciliter les investissements dans les unités de
transformation à travers un appui matériel et financier pour
accroitre les volumes des produits exportés.
Ø Des producteurs :
- Réorganiser et dynamiser l'Union des producteurs.
- Accorder plus de confiance aux Unions des producteurs afin
de mieux expérimenter la vente groupée de l'anacarde
- Faire plus confiance aux institutions de micro finance.
- Se regrouper en coopérative pour mieux profiter des
crédits
- Abandonner le mode de financement informel de "l'avance
sur achat" à taux de remboursement de 100% qui n'est rien d'autre que de
l'usure.
- S'informer sur l'itinéraire agronomique de production
de l'anacarde.
- Respecter l'itinéraire agronomique de production de
l'anacarde et mettre effectivement en pratique le prix planchers de vente
bord-champ généralement fixé à 200F CFA/kg.
- Renouveler les plantations existantes qui sont à 40%
vieilles tout en respectant la densité idéale de 100
plants/hectare au maximum.
- Augmenter les quantités produites en utilisant les
engrais (NPK : 500g par plant ou l'engrais organique : 2kg de fumure
ou de bouses de vache séchées par plant) et les produits
phytosanitaires (solution aqueuse de Neem voir annexe
9).
Ø Des acteurs de la
commercialisation :
- Abandonner progressivement le préfinancement par les
partenaires au profit du financement sur fonds propres.
- Mieux organiser le circuit des acteurs de la
commercialisation afin de réglementer la concurrence déloyale.
- Créer une union des acteurs de la commercialisation
de l'anacarde.
- Développer des politiques de soutien aux
producteurs.
- Appuyer matériellement et financièrement les
producteurs d'anacarde afin de bénéficier d'une augmentation des
rendements.
- Appliquer réellement les prix planchers de 200F
CFA/kg fixés par le gouvernement.
- Financer très tôt les collecteurs pour la
collecte primaire.
- Réinvestir une partie des plus-values obtenues dans
le développement de la filière anacarde.
- Créer des consortiums d'investisseurs nationaux dans
le secteur de la transformation des noix de cajou et des pommes de cajou.
CONCLUSION
Dans le cadre de la diversification agricole au Benin,
plusieurs filières porteuses ont été priorisées.
Parmi celles-ci, nous avons la filière anacarde qui est d'ailleurs la
deuxième culture d'exportation du Benin. L'anacarde est produit dans
huit des nouveaux départements dont les collines. Ce pendant, le
département des collines notamment la commune de Savalou est
confrontée à l'absence de base de données et à la
rareté des études de rentabilité sur cette filière.
De plus, la pérennité d'une filière dépend de la
valeur qu'elle crée, des avantages qu'en tirent ses différents
acteurs et le reste de la communauté. C'est pour cela que nos travaux de
recherche pour l'obtention de la maitrise se sont proposé d'analyser la
rentabilité de la filière anacarde dans le département des
collines: cas de la commune de Savalou. Ainsi, cette étude qui a
utilisé la Matrice d'Analyse de Politiques (M A P) nous a permis de
savoir que le fonctionnement des unions de producteurs, le système
d'encadrement moins dynamique, et les modes de financement actuels de la
production et de la commercialisation de l'anacarde n'encouragent pas la
prospérité de cette filière quand bien même celle-ci
soit financièrement et économiquement rentables. Aussi,
malgré les quelques limites de cette étude, ses résultats
sont généralisables dans le département des collines. Mais
l'aspect transformation et financement de l'anacarde pourrait faire l'objet de
recherches antérieures. Par ailleurs, les différentes contraintes
qui entravent l'essor de la filière anacarde, devront requérir
plus d'attention de la part de l'état, des autorités communales
et des acteurs intervenants dans la filière anacarde au Bénin en
général et dans la commune de Savalou en particulier. Enfin, dans
un contexte de décentralisation agricole et de création de
pôles agricoles de spécialisation pour des cultures de rente pour
lesquelles les zones sont favorables sur tout le territoire national, la
commune de Savalou a intérêt à revoir sa politique et ses
investissements agricoles, notamment ceux de la filière anacarde.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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09/03/2012 à 20h15.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaires d'enquête.
Fiche d'enquête
no1
Groupe cible : producteurs.
A- Identification du producteur :
Date
......................................commune.........................................
Arrondissement ......................quartier de
ville/village...........................
Nom et
prénoms.............................................................................
Age................................Sexe............................Profession............
Statut matrimonial :
Marié......................Célibataire........................Autre........................
Niveau d'instruction :
Primaire......Secondaire.....Supérieur......Analphabète..............................
Diplômes :
Aucun...............CEP...............BEPC...............BAC...............Autres.......
- 1) Combien d'épouses
avez-vous ?..............................................................
- 2) Combien d'enfants
avez-vous ?...............................................................
- 3) Combien de personnes vivent sous votre
toit ?.......................................
- 4) Quelles sont vos sources de
revenu ?......................................................
B- Identification de la production :
- 5) Avez-vous un champ
d'anacardiers ?.......................................................
- 6) Si oui, Quelle est la superficie de votre champs
d'anacardiers ?.............
- 7) Quel est le mode d'acquisition de la terre
cultivée ?
Achat................. Don...............
Héritage.................. Autres.............
- 8) Quel est l'âge des anacardiers de votre
champ ?
Moins de 5ans..............entre 5ans et
10ans.............10ans et 20 ans...........
Entre 20ans et 30ans ............entre 30 ans et
plus....................................
- 9) Quelles sont les quantités de votre production ces
dernières années ?
2011..................2010............2009...............2008..................2007
- 10) Quels sont les différents niveaux de
dépenses lors de la production ?
Réponse :.................................................................................
- 11) Quels sont les montants dépensés pour
chaque niveau de dépense (coûts) ?
Réponse :....................................................................................
- 12) Engagez-vous des ouvriers agricoles ?
Non..........Oui............
Si Oui, combien ? ...........et leur
âge :..............et leur sexe...............
- 13) Quels sont les instruments que vous utilisez pour la
production ?
Réponse :........................................................................
- 14) Cultivez-vous autres choses dans les champs
d'anacardiers ?
Réponse :
Oui....................................Non.........................
Si Oui, quelles
cultures ?.........................................................................................
- 15) Utilisez-vous des intrants agricoles
spécifiques ?
Réponse :
Oui...........................Non..................
Si Oui, les quels ?
.................................................................................
Si Non,
pourquoi ?..................................................................................................
- 16) Utilisez-vous des produits phytosanitaires contre des
insectes ou maladies ?
Réponse :
Oui..........................................Non..........
Si Oui, les
quels ? :........................................................................
Si Non,
pourquoi ?.....................................................................
- 17) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans la production ?
Réponse :....................................................................................
- 18) Quelles solutions préconisez-vous face à
ces difficultés ?
Réponse :....................................................................................
C- Encadrement, Association et Vente des
produits :
- 19) Etes-vous suivi dans la production par des agents du
CeCPA ?
Réponse : Oui,
........................comment ?...............................................
Non,
...............pourquoi ?................................................
- 20) Etes-vous encadrez par d'autres institutions ou
structures ?
Réponse :
Oui...........................les
quelles.......................................
Non........................................................................
- 21) Comment financez-vous vos activités de
production ?
Fonds propres :..........Aides
financières :......Emprunts :.........Autres........
- 22) Appartenez-vous à une association ou une
union ?
Réponse : Non :
.........pourquoi ?.............................................................
Oui :
.........laquelle ?........................................................................
- 23 Que faites-vous des noix de cajou après
récolte ?
Vendues
automatiquement...........................Consommées.....................Stockés
pour être vendues
après...............................................................
- 24) Comment faites-vous la récolte ?
Ramassage ................................................
Cueillette..................
- 25) Quel type de vente faites-vous ?
Individuelle.................................................Groupée ..............
- 26) Quels sont les instruments de vente ?
Réponse :....................................................................................
- 27) Quelles sont les unités de mesure ?
Réponse :....................................................................................
- 28) Qui sont vos clients ?
Les collecteurs :......les courtiers......les
semi-grossistes :.......Les grossistes..............les
exportateurs :...............
- 29) Quels sont vos revenus relatifs à la production
ces 5 dernières années ?
2011...........2010........2009........2008........2007..............................................
- 30) Que faites-vous de vos revenus ?
Instruction de vos enfants....Dépenses familiales...
Epargne...Autre...
- 31) Quels sont les prix de vente des noix de cajou ces 5
dernières années ?
2011........2010........2009...........2008...........2007................
- 32) Quelle est votre contribution dans le
développement de la commune ? (Paiement des taxes ;
Cotisations diverses)
Réponse :.................................................................................
- 33) Que pensez-vous de l'avenir de la filière
anacarde dans votre commune ?
Réponse :..............................................................................
Fiche d'enquête
n02
Groupe cible : acteurs de la
commercialisation :
Date : .........Commune : .......
Arrondissement :...........Quartier de ville/village :...........
Nom et
Prénoms :..........................................................................................
Age ....................Sexe :..................Ethnie :.............Profession :...............
Statut matrimonial :
Marié.......................Célibataire :...........................Autre...............................
Niveau d'instruction :
Primaire :............... Secondaire :..............
Supérieur :.................. aucun :..............
Rôle dans la commercialisation :
Collecteur :............ Courtier..................
Semi-grossiste...............grossiste:..........
- 1) Depuis quand faites vous partie du circuit de
commercialisation ?
Réponse :...................................................................................................
- 2) Faites-vous cette activité en plein temps ?
Oui.....................Non...............
Réponse : Si non que faites-vous d'autre
comme activité ?
.......................................................................................................
- 3) Où faites-vous votre achat ?
Commune de Savalou :................................hors
de la commune :..........................
- 4) Comment financez-vous cette activité de
commercialisation ?
Réponse :...................................................................................................
- 5) quelles sont vos quantités achetées ces 5
dernières dans la commune de Savalou ?
2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :............
- 6) Quelles sont vos quantités achetées ces 5
dernières hors la commune de Savalou ?
2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :...............
- 7) Quels sont les prix d'achat que vous avez pratiqué
ces 5 dernières année auprès des producteurs ?
2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :............
- 8) Quels sont les prix de vente que vous avez
pratiqué ces 5 dernières années auprès des
exportateurs ?
2011 :...............2010 :...............2009 :...............2008 :...............2007 :...............
- 9) Quels sont les différents niveaux de
dépense lors de votre activité ?
Réponse :
...................................................................................................
- 10) Quels sont les montants (coûts)
dépensés à chaque niveau (par kg) ?
Réponse :
...................................................................................................
- 11) Comment sont fixés les prix d'achat des noix de
cajou ?
Réponse :................................................................................................
- 12) Comment sont fixés les prix de vente des noix de
cajou ?
Réponse :...................................................................................................
- 13) Etes vous membre d'association ou d'union de
commerçants ?
Réponse :...................................................................................................
- 14) Quelles sont les difficultés liées
à la commercialisation ?
Réponse :...................................................................................................
- 15) Quelles sont vos recommandations ou propositions de
solutions face à ces difficultés ?
Réponse :...................................................................................................
- 16) Pensez-vous que cette activité vous est
rentable ?
Oui.......................................Non........................................Dites
pourquoi ?
Réponse :...................................................................................................
- 17) Quel est le revenu généré par cette
activité ?
Réponse :
...................................................................................................
- 18) Que faites-vous de ce revenu ?
Instruction de vos
enfants...............................Dépenses
familiales.................
Epargne....................................Autre...........................................................
- 19) Quelle est votre contribution dans le
développement de la commune ? (Paiement de taxes ; cotisations
diverses)
Réponse :...................................................................................................
- 20) Que pensez-vous de l'avenir de la filière dans
votre commune ?
Réponse :.......................................................................................
Fiche d'enquête
n03
Groupe cible: Agents des structures
d'encadrement ; personnes ressources.
Date:...............Commune.........Arrondissement
:........Quartier de ville/village............
Nom et
prénoms:...........................................................................................
Age.......................Sexe......................profession:.......................................
- 1) Où intervenez -vous
Réponse:......................................................................................................
- 2) Quelle est la nature de vos actions ou interventions dans
la filière anacarde?
Réponse:...................................................................................................
- 3) Les types de sols de la commune de Savalou sont -ils
favorables à la production de l'anacarde?
Réponse:......................................................................................................
- 4) Les conditions climatiques sont-elles favorables à
la production de l'anacarde ?
Réponse:......................................................................................................
- 5) Quel est la superficie totale de production de l'anacarde
dans la commune de Savalou ?
Réponse:......................................................................................................
- 6) Quel est l'âge des plantations ?
Réponse
:...................................................................................................
- 7) Quelle sont les quantités produites ces 5
dernières années?
2011.......................2010...................2009................2008....................2007......
- 8) Quels sont les produits agricoles majeurs de la
commune?
Produits
vivriers..........................................................................................
Produits de
rente..........................................................................................
- 9) Quelle est la place de l'anacarde dans la production
agricole de la commune?
Réponse:......................................................................................................
- 10) Les producteurs utilisent -ils des intrants agricoles
pour la production de l'anacarde ?
Non:......Pourquoi
?..............................................................................................
Oui......Lesquels
?................................................................................................
- 11) Quelles sont les difficultés que connaît la
filière anacarde dans la commune de Savalou ?
Réponse:....................................................................................
- 12) Quelles recommandations faites -vous face à ces
difficultés ?
Réponse:......................................................................................................
- 13) Que pensez-vous du devenir de la filière anacarde
dans le département des collines et notamment dans la commune de Savalou
?
Réponse:......................................................................................................
ANNEXE 2 : Détermination des prix
économiques ou prix de référence :
Selon le module EASYPol 046, (FAO, 2012), les prix sociaux
reposent essentiellement sur une valorisation des facteurs de production et des
biens et services produits aux prix de parité internationaux. En dehors
du calcul des prix de parité à l'importation ou à
l'exportation, les principaux autres modes de conversion des prix du
marché en prix économiques ou prix de référence
sont basés sur le coût d'opportunité, la
productivité marginale des facteurs et la disposition à payer des
consommateurs s'il s'agit de produits finis. Pour la détermination des
prix de parité, le FAO dans le même module propose la
séquence de calculs suivante :
(i) Recherche ou calcule du taux de change de
référence de la monnaie nationale ou du coefficient de conversion
standard,
(ii) Calcul des facteurs de conversion des prix du
marché en prix de référence de parité comme
suit :
Prix de référence
Prix de marché
Facteur de conversion standard =
Ainsi, pour les éléments de valeur
ajoutée du compte d'exploitation consolidé de chaque segment on
a :
- Les coûts en main d'oeuvre qui restent
inchangés (on leur applique un facteur de conversion égale
à 1 ).
- Les transferts avec l'Etat (taxes et subventions) qui sont
omis (on leur applique un facteur de conversion égal à 0 )
- Frais financiers et assurance (facteur de conversion
égal à 0 )
- Les éléments du capital (amortissement
technique ou économique) qui restent inchangés (on leur applique
un facteur de conversion égal à 1 )
- Les frais de location (facteur de conversion égal
à 0 )
- Le transport (facteur de conversion égal à
0,85 )
- Tous les frais de services extérieures (facteur de
conversion égal à 0,94 )
- Frais divers de gestion (facteur de conversion égal
à 0,96 )
- Dépenses en outillages non amortissables (facteur de
conversion égal à 0,97 ).
(iii) Application des facteurs de conversion en prix de
parité aux postes de charges des comptes de production ainsi qu'aux
éléments de valeur ajoutée (hormis le résultat
d'exploitation). On établit le prix de parité de toutes les
consommations intermédiaires échangeables :
Prix de parité = prix de frontière +
Coût d'acheminement.
Cette formule est utilisée pour les biens
importés.
Quant aux produits ou biens exportés, leur prix de
parité est calculé comme suit :
Prix de parité = prix de frontière -
Coûts d'acheminement
Le prix de frontière est le prix des biens au point
d'entrée (importation) ou de sortie (exportation) du pays. C'est le prix
FOB pour les produits exportés et le prix CAF pour les importations
(consommations intermédiaires ou produits de substitution
d'importation).
(iv) Valorisation des autres facteurs de valeur
ajoutée : il s'agit essentiellement, pour les filières
agricoles, de la prise en compte du coût d'opportunité de la main
d'oeuvre familiale des paysans et de la terre.
(iv) Calcul de la valeur de parité du produit de chaque
segment de la filière.
(v) Etablissement de la matrice d'Analyse des Politiques
(MAP).
Dans le cadre de notre étude, le coût de la main
d'oeuvre familiale est évalué au coût d'opportunité
de la main d'oeuvre salariale et le coût financier d'un hectare de terre
est évalué à celui du coût de location d'un hectare
de terre par cycle de culture (Diagne et al, 2007 cité par AfricaRice,
2010). Le coût économique, quant à lui, a été
considéré comme nul car la terre dans la zone d'étude est
acquise par héritage. Par ailleurs, il a été
supposé que les biens échangeables provenant des pays limitrophes
ne sont entièrement taxés. Ainsi, les prix de
référence de ces biens ont été estimés en
appliquant une taxe égale à la moitié du taux de base qui
est de 18%.
ANNEXE 3 : Les utilisations de l'anacardier dans
la pharmacopée traditionnelle.
Localités- Utilisations
Afrique : Paludisme, tatouage
Brésil : Analgésique, aphrodisiaque,
asthme, bronchite, toux, diabète, diurétique, dyspepsie,
eczéma, fièvre, colique intestinale, psoriasis, syphilis,
ulcères (bouche), maladies urinaires et vénériennes,
verrue, blessures.
Haïti : Carie, diabète, stomatite, verrue
Malaisie : Constipation, dermatose, diarrhée,
tâche de rousseur, lèpre, gonflement, syphilis, ulcère,
verrue
Panama : Asthme, froid, congestion, diabète,
diarrhée, hypertension, inflammation
Pérou : Antiseptique, diarrhée, grippe,
infection de la peau
Trinidad : Asthme, toux, diarrhée, dysenterie,
dyspepsie
Venezuela : Dysenterie, lèpre, maux de gorge
Autres : Asthme, froid, colique, congestion, toux,
diabète, diurétique, dysenterie, purgatif, scorbut, verrue.
Source : Raintree Nutrition, Inc.
Cité par Tuo, G.,(2007).
ANNEXE 4 : situation géographique
de la commune de Savalou.
DEPARTEMENT DES COLLINES
COMMUNE DE DJIDJA
REPUBLIQUE DU BENIN
CARTE DE LOCALISATION DE LA COMMUNE DE SAVALOU
COMMUNE DE DASSA ZOUME
COMMUNE DE GLAZOUE
REPUBLIQUE DU TOGO
COMMUNE DE BANTE
Source : PDC 2012-2016.
Figure n°1 : Situation
géographique de la commune de Savalou.
ANNEXE 5 : Tableau n°11 :
Répartition des enquêtés par catégories
d'acteurs.
Tableau n°11: Répartition
des enquêtés par catégories d'acteurs.
Sexe
|
Catégories
|
Effectif
|
Pourcentage %
|
Masculin
|
Collecteurs
|
3
|
16,67
|
Courtiers
|
5
|
27,78
|
Grossistes
|
4
|
22,22
|
Féminin
|
Collectrices
|
4
|
22,22
|
Courtières
|
2
|
11,11
|
Total
|
|
18
|
100
|
Source: Enquête de terrain,
Avril 2012.
ANNEXE 6 ; Tableau
n°22 : Effet des variations du rendement à
l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la production.
Tableau n°22 : Effet des
variations du rendement à l'hectare sur les indicateurs de la MAP de la
production.
Indicateurs
|
Formules
|
Variations du Rendement en kg/ha
|
-45,82%
|
-24,21%
|
0%
|
5%
|
193,649
|
270,87
|
357,43
|
375,30
|
Rentabilité Financière
|
[D=A-B-C]
|
-30.889,02
|
0
|
34.622,13
|
41.771,93
|
Rentabilité Economique
|
[H=E-F-G]
|
0
|
30.889,02
|
65.511,149
|
72.660,95
|
Transferts nets
|
[L=I-J-K]
|
-30.889,02
|
-30.889,02
|
-30.889,02
|
-30.889,02
|
RCBF
|
[C/(A-B)]
|
1,415
|
1
|
0,75
|
0,716
|
CRI
|
[G/(E-F)]
|
1
|
0,709
|
0,535
|
0,509
|
CPE
|
(A-B)/(E-F)
|
0,988
|
0,991
|
0,9936
|
0,99
|
Source : Résultat des
analyses, Juillet 2012.
ANNEXE 7 : Tableau n°23: Effet des
variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation.
Tableau n°23: Effet des
variations du prix de vente bord-champ sur les indicateurs de la MAP de la
commercialisation.
Indicateurs
|
Formules
|
Variations du prix FCFA/kg
|
0%
|
18,66%
|
29,508%
|
400
|
474,651
|
518,032
|
Rentabilité financière
|
[D=A-B-C]
|
118.037,71
|
43.380
|
0
|
Rentabilité économique
|
[H=E-F-G]
|
74.691,71
|
0
|
-43.380
|
Transferts nets
|
[L=I-J-K]
|
43.380
|
43.380
|
43.380
|
RCBF
|
[C/(A-B) ]
|
0,793
|
0,92
|
1
|
CRI
|
[G/(E-F) ]
|
0,856
|
1
|
1,08
|
CPE
|
(A-B)/(E-F)
|
1,0987
|
1,0987
|
1,08
|
Source : Résultats des
analyses, Juillet 2012.
ANNEXE 8 : Tableau n°24 : Effet des
variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la
MAP de la commercialisation.
Tableau n°24 : Effet des
variations du prix de vente à l'exportation sur les indicateurs de la
MAP de la commercialisation.
Indicateurs
|
Formules
|
Variations du prix de vente aux exportateurs FCFA/tonne
|
-20,545%
|
-12,994%
|
0%
|
5%
|
456.468
|
499.848,29
|
574.500
|
603.225
|
Rentabilité financière
|
[D=A-B-C]
|
0
|
43.380
|
118.031,71
|
146.756,7
|
Rentabilité économique
|
[H=E-F-G]
|
-43.380
|
0
|
74.651,71
|
103.376,7
|
Transferts nets
|
[L=I-J-K]
|
43.380
|
43.380
|
43.380
|
43.380
|
RCBF
|
[C/(A-B)]
|
1
|
0,91
|
0,793
|
0,7545
|
CRI
|
[G/(E-F)]
|
1,108
|
1
|
0,856
|
0,81
|
CPE
|
(A-B)/(E-F)
|
1,127
|
1,115
|
1,0987
|
1,093
|
Source: Résultats des analyses,
Juillet 2012.
ANNEXE 9 : Méthode de fabrication de la
bouillie des graines de Neem.
Comment fabriquer et utiliser de la bouillie de graines de
Neem?
Que faire ? Quand le faire? Comment le
faire ?
Quand les fruits sont mûrs, collectez les graines
(juillet-novembre-février- avril : fruits mûrs) -Ramassez
les graines, séparer les graines juste après la collecte.
-Expulsez les fruits et lavez les graines
-Séchez et conservez-les dans un récipient
aéré
-Concassez les graines et séparez les amandes 1 à
7 jours avant la préparation de la pâte
-Vannez et triez les amandes de bonne qualité (couleur
brunâtre)
-Broyez finement les amandes avant la préparation de la
bouillie
-Préparez la bouillie la veille du traitement,
mélangez la pate dans 10 litres d'eau
-Prenez 500g pour 10 litres de solution et laissez-la reposer
toute la nuit
-Bien mélangez, filtrez la bouillie après 16h.
Utilisez 10 litres de solution sur 3 pieds en cas d'attaque. Appliquez la
bouillie tôt le matin, 10h au plus tard.
Source : Adaptation de la
proposition de TUO,G.(2007).
TABLE DES MATIERES
Avertissement..............................................................................I
Dédicaces...................................................................................II
Remerciements...........................................................................III
Sigles et
acronymes......................................................................IV
Liste des
annexes.........................................................................V
Liste des figures
.........................................................................VI
Liste des
photos........................................................................VII
Liste des
tableaux......................................................................VIII
Sommaire.................................................................................IX
Résumé......................................................................................X
Introduction...............................................................................1
CHAPITRE I: Cadre théorique et démarche
méthodologique de l'étude....3
SECTION 1 : Cadre théorique
l'étude.................................................3
Paragraphe 1 : Problématique,
objectifs, hypothèses et Tableau de bord de
l'étude.......................................................................................3
A- problématique et
justification.........................................................3
B- Objectifs et hypothèses de
recherche:...............................................6
1-Objectifs :.................................................................................6
2- Hypothèses spécifiques de
recherche :...............................................7
C-Stratégie de validation des
hypothèses:...............................................7
Paragraphe 2: Revue de
littérature.....................................................7
A- Clarification des
concepts............................................................8
B - les études sur la rentabilité
financière et la rentabilité
économique :.........12
C- Etat des connaissances sur la
filière................................................13
SECTION 2 : Démarche
méthodologique de l'étude...............................15
Paragraphe1 : zone d'étude,
population à l'étude et procédure
d'échantillonnage........................................................................15
A-Présentation de la zone
d'étude :....................................................16
1-Situation géographique et milieu physique de la
commune de Savalou :......16
2-Caractéristiques humaines de la commune de
Savalou :.........................17
3 - Caractéristiques économiques de la commune
de Savalou :...................17
B-Population à
l'étude :..................................................................18
C-Procédure
d'échantillonnage :.......................................................19
Paragraphe 2 : Méthodes de
collecte, d'analyse des données et autres aspects de la méthode
d'analyse.................................................................21
A - Méthodes de collecte des
données :...............................................21
1-Source et nature des
données :.......................................................21
2-Outils de collecte et de traitement des
données :..................................22
3-Phases et périodes de
l'étude :.......................................................22
B- Méthode d'analyse des
données :...................................................24
C - Autres aspects de la méthode
d'analyse...........................................28
1-Unités de quantification et estimation de la main
d'oeuvre :......................28
2-Limites de la méthode d'analyse et Limites de la
recherche :...................30
CHAPITRE II : Contexte, caractéristiques
socio-économiques, démographiques et systèmes de
production et de
commercialisation......................................................................33
SECTION 1: Contexte de la production de
l'anacarde.............................33
Paragraphe1 : Situation mondiale de la
production................................33
Paragraphe 2 : Situation de la
filière anacarde au Bénin de 1960 à 2011.......36
SECTION 2 : Caractéristiques
socio-économiques, démographiques et systèmes de
production et de
commercialisation................................................38
Paragraphe1 : Caractéristiques
socio-économiques, démographiques...........39
A-Caractéristiques
socio-économiques................................................39
B-Caractéristiques
démographiques :..................................................41
1-Taille du ménage et statut
matrimonial :............................................41
2-Niveau d'instruction et statut
matrimonial :........................................43
Paragraphe 2 : Systèmes de
production et de commercialisation................44
A-Système de
production :..............................................................45
1-Opérations de production et calendrier de
production............................45
2-Caractéristiques des exploitations
d'anacardiers..................................46
3-Aspects écologiques et genres de la
production....................................47
4-Organisation des
producteurs.........................................................48
B-Système de
commercialisation......................................................49
1-Circuits de
commercialisation :......................................................49
2-Acteurs de la
commercialisation :...................................................50
3-Savoir faire des
commerçants :......................................................52
4-Organisation de la
commercialisation:..............................................53
CHAPITRE III : Cadre empirique de la
recherche :............................55
SECTION 1 : Mesure et analyse de la
sensibilité de la rentabilité financière, de la
rentabilité économique et des
transferts............................................55
Paragraphe1 : Mesure de la
rentabilité financière, de la rentabilité
économique et des transferts de la fonction de production de la
filière anacarde...............55
C- Facteurs de
production:..............................................................55
1-Propriété foncière et
acquisition :....................................................................55
2-Main d'oeuvre
agricole :...............................................................57
3-Capital
financier:........................................................................58
D- Contraintes, évolution du prix de vente et compte
d'exploitation :............60
1-Contraintes liées à la production de
l'anacarde :...................................60
2-Evolution du prix de vente bord-champ de l'anacarde en
2011 :................61
3-Compte d'exploitation de la production de
l'anacarde :..........................63
C-Matrice d'Analyse des Politiques
(MAP) :........................................64
1-Rentabilité financière du système de
production :.................................64
2-Rentabilité économique du système de
production :...............................65
3-Evaluation des mesures de politiques
économiques :.............................65
Paragraphe 2 : Mesure de la
rentabilité financière, de la rentabilité
économique et des Transferts de la commercialisation de
l'anacarde............................66
A-Contraintes liées à la commercialisation de
l'anacarde :........................66
B-Formation des prix et compte d'exploitation de la
commercialisation de
l'anacarde :................................................................................67
C- Matrice d'Analyse des politiques de la
commercialisation :....................70
1-Rentabilité financière de la
commercialisation :...................................70
2-Rentabilité économique de la
commercialisation :................................71
3-Evaluation des mesures de politiques
économiques :.............................71
Paragraphe 3 : Analyse des
sensibilités suite aux variations de rendement et des prix.
(Simulation)........................................................................72
A-Effet d'une variation du rendement de
l'anacarde :..............................72
B- Effet d'une variation du prix de vente
bord-champ :............................75
C- Effet des variations du prix de vente aux
exportateurs : ........................76
SECTION 2 : Validation des
hypothèses, synthèse des résultats et
suggestions................................................................................77
Paragraphe 1 : Validation des
hypothèses de l'étude..............................77
Paragraphe 2 : Synthèse des
résultats................................................78
Paragraphe 3 :
Suggestions............................................................80
Conclusion :........................................................................................................83
Références
bibliographies :.............................................................84
Annexes......................................................................................i
|