INTRODUCTION GENERALE
Pour la première fois, sur proposition du Programme des
Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et de l'Organisation Mondiale de la
Météorologie (OMM), la première Conférence mondiale
sur le climat de 1979 mettra en lumière les problèmes liés
aux changements climatiques. Cette conférence permet de conclure que les
émissions anthropiques de dioxyde de carbone pourraient avoir un effet
à long terme sur le climat.
Les participants adoptèrent alors une
déclaration commune qui montre que l'augmentation des concentrations de
CO2, principale cause du changement climatique, résulte de l'utilisation
des combustibles fossiles, de la déforestation et des changements
d'affectation des terres. Les participants demandent à tous les
gouvernements du monde entier de « prévoir et prévenir les
changements climatiques d'origine anthropique qui pourraient nuire au
bien-être de l'humanité »1.
La première conférence mondiale sur le climat a
donc abouti à la création d'institutions comme le Programme
Climatologique Mondial de l'Organisation Météorologique Mondiale
(OMM), le Programme Mondial de Recherche sur le Climat ainsi que le Groupe
d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) qui a
reçu le prix Nobel de la paix en 2007.
Le Sommet de la Terre, à Rio en 1992, a marqué
la prise de conscience internationale du risque de changement climatique. Les
états les plus riches, pour lesquels une baisse de croissance ne
semblait plus supportable et qui étaient en outre responsables des
émissions les plus importantes, avaient pris l'engagement de stabiliser
en 2000 leurs émissions au niveau de celles de 1990.
La convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC), mise en place lors de ce sommet marque un début de
questionnement sur l'application des mesures contraignantes, trois (03)
principes sont retenus:
? principe de précaution ;
? principe de responsabilité ;
? principe du droit au développement.
1
http://www.actualites-news-environnement.com/21729-1979-2009-histoire-trente-ans-lutte-changements-climatiques.html
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Stratégie d'optimisation des émissions de
gaz à effet de serre de la mine d'or de Taparko
au Burkina Faso
Le protocole de Kyoto adopté en 1997 a vu la mise sur
pied des mesures contraignantes pour les pays riches quant à la
quantification et à la réduction de leurs émissions de Gaz
à Effet de Serre (GES), soit une réduction de 5,2% entre 2008 et
2012 par rapport au niveau de 1990.
Le Burkina Faso fait partie des 178 pays ayant ratifiés
la Convention Cadre Nation Unies sur le Changement Climatique, pays en voie
développement il n'est soumis à aucune contrainte de
réduction de ses émissions de GES. Par contre,
conformément à l'article 4 de la CCNUCC, il s'est engagé
à la publication de ses notes de communications, qui renseigne sur ces
émissions de GES, les secteurs d'activités qui contribuent le
plus, et sur sa politique nationale de développement durable. De la note
de communication de 2003 du Burkina Faso, il ressort que le secteur du
transport émet plus de GES, suivi respectivement du secteur de
l'industrie manufacturière, et de l'industrie
énergétique.
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Stratégie d'optimisation des émissions de
gaz à effet de serre de la mine d'or de Taparko
au Burkina Faso
CONTEXTE DE L'ETUDE
Le secteur minier au Burkina Faso est en pleine croissance. En
2008, le gouvernement prévoyait des revenus fiscaux annuels de plus de
100 milliards de francs CFA à partir de 2010 avec une extraction de 10
tonnes d'or par an , bien que l'industrie de l'or soit souvent
présentée comme un «premier investissement
étranger» ayant des retombées positives dans de nombreux
pays en développement, il est clair que certaines de ses pratiques ont
des conséquences négatives pour l'environnement.
Dans le cadre de l'évaluation des impacts
environnementaux du secteur minier, le Bureau National des Evaluations
Environnementales (BUNEE) a voulu se pencher sur un aspect des impacts
environnementaux liés à l'activité minière :
l'émission des GES.
En effet la consommation d'énergie dans le secteur
minier au Burkina Faso repose essentiellement sur les énergies fossiles,
d'où une production importante de GES. Comment concilier la production
minière et la préservation de la nature à travers la
maitrise des émissions de GES ? C'est à cette question que nous
allons proposer des pistes de solutions.
PROBLEMATIQUE
Les émissions de GES qu'elles soient naturelles ou
anthropiques ont un effet sur le climat. Le protocole de Kyoto issu du sommet
de la terre de Rio de 1992 prévoit une réduction de GES de 5,2%
entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990 pour les pays cités
dans son annexe B.
Les pays africains, ne sont pas concernés par cette
mesure, compte tenu de leur faible émission de GES. Aujourd'hui ils
connaissent une industrialisation donc nécessairement une augmentation
de leur émission de GES. Il s'avère crucial pour ces pays de
mettre en place une politique nationale en matière de maitrise
d'énergie, en vue d'une stabilisation et d'une réduction de leurs
émissions.
Depuis 2002 le Burkina Faso est rentré dans le cercle
des pays miniers avec l'entrée en exploitation de six (06) mines
industrielles (Taparko, Youga, Mana, Kalsaka, Inata, Essakane). Le secteur
minier constitue une source de diversification pour l'économie de
beaucoup de pays, mais il faut noter que l'activité minière peut
constituer un danger pour l'environnement avant, pendant et après
l'exploitation de la mine. Il m'a été donc donné par le
Bureau National de l'Evaluation Environnementale de traiter de la
stratégie d'optimisation des émissions de gaz à effet de
serre de la mine d'or de Taparko au Burkina Faso.
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Stratégie d'optimisation des émissions de
gaz à effet de serre de la mine d'or de Taparko
au Burkina Faso
OBJECTIF GENERAL
L'objectif général de l'étude est de
quantifier les émissions de GES liées à l'activité
de la mine d'or de Taparko en vue de proposer des solutions de
réduction.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
Pour atteindre cet objectif, il nous paraît important et
nécessaire :
> d'hiérarchiser le poids des émissions de GES
en fonction des postes d'émissions ; > de mettre en place une
stratégie de réduction des GES.
RESULTATS ATTENDUS
Les objectifs spécifiques permettrons de :
> proposer un plan d'action de réduction des
émissions de GES ;
> d'inclure un objectif de réduction dans un
système de management environnementale.
BENEFICIAIRES DE L'ETUDE
Les bénéfices de la présente étude
pourraient intéresser :
> le Ministère de l'Environnement et du
Développement Durable qui dans sa quête permanent de
préservation de la nature pourra se faire une idée de la
contribution en matière d'émission de GES de la mine de Taparko
;
> la SOMITA qui dans son engagement de préservation
de l'environnement, pourra avoir une idée de ses émissions de GES
et des mesures à mettre en place en vue d'une
optimisation de celles-ci.
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PARTIE I : ETUDE BILIOGRAPHIQUE
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Stratégie d'optimisation des émissions de
gaz à effet de serre de la mine d'or de Taparko
au Burkina Faso
Stratégie d'optimisation des émissions de
gaz à effet de serre de la mine d'or de Taparko
au Burkina Faso
CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL DE LA ZONE ETUDIEE
I.PRESENTATION DE LA MINE DE TARPARKO
I.1 Localisation du site
La mine d'or de Taparko, est située dans le
département de Yalgo, province du Namentenga, région du centre
nord à quelques 200 km au nord de Ouagadougou. Avec une extension
à Bouroum, située à 50 km au nord-est de Taparko.
L'accès au site se fait par la RN 3(Route Nationale) entre Kaya et Dori
et à partir du village de Taparko une piste en latérite
carrossable sur environ 3 km permet de rejoindre le site de la mine. Le minerai
est extrait de trois carrières à ciel ouvert (3/5,GT et 2N/2K) et
traité à l'aide de la technologie CIL (carbone In Leach) à
raison d'une moyenne de 1.000.000 de tonnes par an, soit une production totale
d'environ 91 780 onces (2600 kilogrammes ) d'or doré en moyenne par an
pendant huit ans (Roche,2003) .
Carte 1 : Localisation de la mine de Taparko
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