II-2-2 : Les contraintes du maraîchage dans la CR
de Ndiob
Dans le domaine agricole, le terme « contrainte
>> peut être défini comme des handicaps, obstacles ou
limites qui favorisent dans une certaine mesure une contre performance de
l'activité. L'agriculture de l'Afrique sahélienne et du
Sénégal en particulier a de tout temps été
confronté a une diversité de contraintes justifiant son
impuissance face a la crise alimentaire qui constitue toujours un casse
tête pour l'ensemble des gouvernements africains. L'activité
maraichere considérée comme un moteur de relance de
l'économie agricole dans des pays comme le Sénégal n'est
pas épargnée par ces nombreux handicaps.
Dans la CR de Ndiob, l'activité est soumise a des
contraintes de diverses natures, liées aussi bien a la production qu'a
la commercialisation des produits.
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
11-2-2-1 : Les contraintes lives a la
production
Les contraintes de la production sont essentiellement
liees a : l'acces a la terre, au manque de moyens et au probleme de
qualification des maraichers, mais aussi et surtout le probleme d'acces a l'eau
et des contraintes physiques, telles que : les fortes temperatures au milieu de
la saison seche, la salinisation etc.
cr L'acces
di((icile a la terre :
L'acces a la terre constitue le principal goulot
d'etranglement des maraichers de Ndiob. En effet, le domaine foncier de la
vallee appartient principalement aux populations des villages riverains.
L'espace de la zone a dans son ensemble fait l'objet d'attribution, et il n'y a
plus d'espace defrichable ou d'extension, comme on le note au niveau des grands
amenagements hydro-agricoles des vallees du Senegal de l'Anambe, du Niger etc.
oil les defrichements s'etendent en fonction du developpement des
amenagements.
Ce manque de terres fait que la majorite des
maraichers n'en disposent pas et y accèdent soit par location ou
prêt et sont toujours dans l'incertitude d'une culture permanente dans la
parcelle louee ou empruntee : en effet, les modes d'acces a la terre ne
permettent pas aux producteurs de jouir d'une exploitation securisee, les
risques de perdre l'usage sont tres frequents. 31% des maraichers deplorent le
coirt de location, mais egalement la taille reduite qui n'autorise pas des
exploitations de grande envergure. De l'avis de certains d'entre eux, il leur
arrive souvent de ne pas pouvoir faire du maraichage, faute de terres a louer,
et par consequent sont obliges de partir travailler en ville comme journaliers
ou charretiers, durant la saison seche, et ne retournent au village que vers le
mois de juin pour les preparatifs de l'hivernage. Enfin ces contraintes
foncieres constituent le principal facteur expliquant la forte surexploitation
du sol avec une absence totale de la jachere, pour son repos biologique et une
regeneration de ses aptitudes agronomiques. Ainsi on assiste progressivement a
l'epuisement ou l'appauvrissement conduisant a des contre performances
importantes de l'activite maraichere.
119
Aliou NDAO, Mémoire de Master II, UGB, Section de
géographie, 2008/2009
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Ndiob (département de Fatick)
cr Le manque de moyens
:
Le probleme de moyens est un phénomene
récurant et généralisé dans l'agriculture
sénégalaise, en particulier le maraichage qui est une
activité nécessitant du matériel de qualité et
surtout beaucoup d'investissement en matière d'intrants. Ce manque de
moyen est l'une des principales préoccupations des maraichers de la CR
de Ndiob. Leur activité ne leur procure pas assez de ressources
financieres permettant de gros investissements.
La plus part des intrants nécessaires a la
production maraichere est importée. Leur coilt élevé
restreint leur utilisation par la majorité des producteurs. En
général, les maraichers utilisant des quantités
importantes d'intrants sont les groupements ou les producteurs familiaux
capables de mobiliser assez de ressources financieres soit par cotisation des
membres (groupements) et/ou l'utilisation de revenus provenant d'autres
activités comme l'élevage (producteurs familiaux). Pour les
maraichers individuels, la faiblesse de leurs revenus ne permet que
l'exploitation de faibles superficies et l'usage de petites quantités
d'intrant, surtout de produits phytosanitaires. Ainsi beaucoup de cultures sont
sujettes a l'attaque d'une large gamme de parasites, influant
négativement sur la qualité mais aussi sur la quantité de
la production.
En outre, on note que malgré la présence
d'ONG intervenant dans le soutient et l'encadrement des maraichers, la
majorité de ces derniers n'accèdent pas au financement et sont
obligés de compter sur leurs maigres ressources. Parmi les producteurs
interrogés, 10% seulement accèdent a l'appui des ONG sous
diverses formes : creusement de puits (pour les groupements), l'octroi de
financement ou de crédit en semences, intrants et matériels.
Cependant dans la majorité des cas le remboursement des crédits,
apres la vente des productions pose probleme a beaucoup de maraichers : selon
ces derniers les taux d'intérêts appliqués sont en
général insupportables. Ceci fait que certains ne remboursent pas
et réduisent les chances de financement pour d'autres a la prochaine
campagne.
Ces problemes de moyens sont en général a
l'origine d'une baisse de la quantité et de la qualité des
rendements. En effet le matériel utilisé par les maraichers
est essentiellement artisanal, précaire (hilaires, houes, rateaux
etc.) et le travail est en
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grande partie manuel. L'exhaure, l'arrosage, l'entretien
des cultures, toutes ces tâches se font a la main et font perdre aux
maraichers beaucoup de temps (cf. photo 25).
A ce probleme de moyens s'ajoute la non qualification
de beaucoup de maraichers : les techniques optimales de production
(fertilisation, irrigation, recolte) et les methodes de traitements
phytosanitaires ne sont pas bien connues par insuffisance
d'encadrement.
Photo 25: Désherbage à la main
Cliché : Ndao 2009
41' Les problemes lies a la
disponibilite de l'eau :
L'eau du maraichage dans la CR de Ndiob vient
essentiellement de la nappe phreatique. Elle est tiree a travers des puits
hydrauliques, des puits traditionnels, et des seanes. La nappe malgre sa faible
profondeur, connait des fluctuations du niveau de ses eaux superficielles en
fonction des annees pluviometriques. En annee de deficit, l'acces a l'eau est
difficile pour les maraichers disposant des seanes. A certaines periodes de
l'annee, les forts prelevements occasionnent des baisses momentanees au cours
de la journee et les maraichers sont obliges d'attendre une recharge des eaux
pouvant prendre beaucoup de temps (1 a 2 heures). Pour eviter ses pertes
enormes de temps les producteurs sont obliges de se reveiller chaque jour au
environ de trois heures ou quatre heures du matin, pour puiser le maximum d'eau
avant la baisse momentanee de la nappe dans la journee.
A côte de ces manques momentanes, on note
l'insuffisance d'infrastructures hydrauliques pour un acces facile a la
ressource. 45% des maraichers de la CR accèdent a l'eau difficilement a
travers les seanes. Ces ouvrages sont de veritables devoreurs d'espace : dans
certaines parcelles les seanes occupent presque le 1/3 voir
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la moitié de la superficie du champ, au
détriment des cultures (cf. photo 26). 4o% disposent des puits
traditionnels. L'exhaure de l'eau a travers ces ouvrages est essentiellement
manuelle, tres pénible et demande beaucoup de temps. Rappelons que dans
notre échantillon d'étude, seulement 15% des maraichers ont des
puits hydrauliques munis de motopompe atteignant les eaux profondes de la nappe
a une dizaine de metres.
Photo 26: L'espace occupé par un séane dans
une parcelle maraîchère
Diamètre de plus 10m : équivalant de la largeur de
7 planches au minimum
Point d'eau
Voie d'accès à l'eau mesurant environ 8m
Cliché : Ndao 2009
Il faut noter aussi que les conditions du milieu
influent dans une certaine mesure de faRon négative sur les cultures :
en période de forte chaleur (avril, mai), l'harmattan, vent chaud et sec
entraine un stress hydrique de certaines cultures, en particulier les
pépinières; la forte évaporation entraine une
concentration des sels minéraux contenus dans l'eau, au niveau du sol,
et par conséquent entraine progressivement sa salinisation.
En outre, la vallée de Ndiob constitue un
prolongement de la vallée fossile du Sine qui est une grande zone de
production de sel au niveau des tannes de Fatick. Ce sel a tendance a migrer
sous l'effet du ruissellement des eaux de pluie en hivernage et se concentre au
niveau des bas fonds. Certaines parcelles de la vallée sont
abandonnées en raison de cette salinisation (cf. photo 27).
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Photo 27: Parcelle abandonnée sous l'effet de la
salinisation
Cliché : Ndao 2009
11-2-2-2 : Les contraintes lives a la
commercialisation
La commercialisation des produits constitue l'ultime
étape de l'activité maraichere, selon les producteurs. Cette
phase n'est pas épargnée par les multiples contraintes qui
handicapent le développement rapide du maraichage dans la CR de Ndiob.
Les contraintes de la commercialisation sont essentiellement liées aux
problemes de stockage, de transport, et d'écoulement des
produits.
41' Probleme de transport :
Le facteur transport constitue toujours un
véritable handicap pour l'écoulement des produits maraichers.
L'insuffisance des infrastructures routières et des moyens de transport
adéquats entraine une faible exploitation des énormes
potentialités de la zone. Dans la majorité des villages de
production (Bacco Sérere, Bacco Mboytolé, Fintel etc.), le manque
de moyen de transport constitue l'un des facteurs principaux limitant
l'écoulement des produits. Le principal moyen de transport des
maraichers de Ndiob est la charrette. Cette dernière sert a
l'acheminement des produits vers les points de vente (marchés urbains
environnants et marchés ruraux), les concessions, ou a la piste
latéritique qui relie la CR a Diourbel, Diakhao et Fatick, pour une
évacuation en voiture vers les villes. Hormis la route nationale qui est
éloignée de la zone de production (environ 10 km), cette piste
est la seule praticable en voiture dans la CR. La plus part des villages de
production sont difficilement accessibles, ils sont reliés a la piste
par des chemins tortueux, sablonneux empêchant parfois toute circulation
d'automobile. Les produits récoltés sont acheminés vers la
piste a dos
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d'âne, charrette et parfois même a
tête. Ces moyens ne peuvent transporter que de faibles quantités
et nécessitent d'innombrables allers et retours pour une
évacuation complete des récoltes
qr Problerne de stockage :
Il ressort des résultats de nos enquêtes
qu'il n'existe aucune infrastructure adéquate de stockage ou de
conservation des produits maraichers, du producteur jusqu'aux petits
détaillants dans la zone. Une fois évacuées sur la piste,
ou au niveau des concessions, les productions sont pour la grande
majorité stockées de faRon circonstancielle a l'intérieur
d'entrep8ts construits en pailles ou en branches de « nguer 0 dans des
paniers ou a même le sol selon leur quantité et leur état
de miirissement (cf. photo 28).
Photo 28: Stockage de la tomate dans un entrepôt
construit avec des branches de « Nguer v
Cliché : Ndao 2008
Ces produits se conservent difficilement et
présentent une faible compétitivité par rapport aux
produits venant des Niayes et des zones de Mbacké et Bambey et aux
produits importés. Les producteurs de la vallée de Ndiob sont
aujourd'hui confrontés a d'énormes problemes de conservation et
de pourrissement qui deviennent de plus en plus aigus. Certains produits comme
la tomate et le jaxatou sont tres vulnérables au soleil et a l'attaque
des insectes (les mouches), ils pourrissent trois a quatre jours apres la
récolte. A défaut d'infrastructures de conservation ces produits
nécessitent un écoulement rapide pour éviter
d'éventuelles pertes, c'est ce qui explique leur bazardage sur le
marché en cas de surabondance.
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cr Difflculte d'ecoulement :
La premiere contrainte a l'ecoulement des produits
maraichers de la vallee de Ndiob est la concurrence d'autres produits et la
fluctuation des prix avec de fortes chutes en periode d'abondance. En effet on
note au niveau des marches urbains comme Diourbel et Bambey une forte presence
des produits venant de la region des Niayes et des zones de production de
Mbacke et de Bambey. A cela s'ajoute le manque d'organisation des maraichers de
Ndiob qui fait qu'ils cultivent en general les m8mes speculations (tomate et
aubergine surtout). Ces deux phenomenes sont les principaux facteurs de
l'abondance des produits sur le marche a certaines periodes de l'annee, se
traduisant par de fortes chutes des prix aux producteurs.
On note egalement la difficulte de concertation des
producteurs pour la fixation des prix des produits maraichers, la
commercialisation est caracterisee par le manque d'organisation et la sous
information des producteurs. Malgre l'important developpement du maraichage, la
CR de Ndiob souffre toujours de l'absence d'un systeme de commercialisation
efficace : les maraichers de Ndiob n'ont pas de coxer urbain au niveau des
centres de commercialisation. Ils debarquent souvent sur le marche avec leurs
produits sans avoir une idee sur les prix fixes sur place. Ces derniers peuvent
dans la majorite des cas être tres bas, et le producteur est oblige de
vendre pour eviter une destruction de sa production, surtout le cas de la
tomate, tres vulnerable. L'absence de coxer explique egalement la difficulte de
trouver de bons clients : en periode d'abondance par exemple, certains
producteurs passent des journees entières au marche sans trouver le
moindre client ; ils sont alors contraints de bazarder leurs produits a la
premiere occasion, même si le prix ne permet pas de couvrir les colits de
production. Les bana-bana, premiers clients des producteurs sont conscients de
ce fait. En periode d'abondance, ils fixent leurs prix aux producteurs. La oil
les maraichers demandent 170 FCFA le kg, ils proposent loo ou no FCFA. Les
producteurs, ne pouvant tenir prefèrent vendre leur produit a perte
plutêt que de les voir pourrir. Ces problemes traduisent des pertes
importantes au niveau de la vallee de Ndiob.
L'ensemble de ces contraintes etudiees sont les
principaux facteurs handicapant le developpement de la culture maraichere
dans la CR de Ndiob. Face a ces obstacles il
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géographie, 2008/2009
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socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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est devenu necessaire de mettre en place des
strategies pour une dynamisation de cette activite, importante source de
revenus pour les populations devient une necessite
II-2-3: quelques perspectives pour le
développement du maraîchage dans la CR de Ndiob
Pour promouvoir le developpement de l'activite
maraichere dans les CR de Ndiob, les structures d'aide et d'encadrement
ceuvrant dans la CR, se sont engagees dans la recherche de solutions
susceptibles d'attenuer les contraintes de developpement du maraichage en vu
d'aider les maraichers a mieux s'en sortir.
11-2-3-1 : Sur le plan technique
La terre, support physique des cultures, constitue un
element fondamental pour toute production agricole, sa disponibilite est donc
determinante d'oii la necessite de mettre en place des amenagements au niveau
de la vallee pour permettre aux populations de Ndiob d'exploiter au maximum le
fort potentiel agricole de la zone. Dans cette optique, l'IJAVDS (Union des
Associations Villageoises pour le Developpement du Sine) en collaboration avec
w V (world Vision) envisage la mise en place d'un perimetre maraicher de 4ha
avec un systeme de goute a goute pour un coVt d'investissement de 12 millions
de francs CFA. Ce projet, une fois realise profitera aux membres des
groupements constituant l'uAVDS.
Pour promouvoir l'intensification des systemes de
production et favoriser la mobilisation de paysans dans l'activite maraichere,
w V projette de faciliter l'acces des producteurs aux equipements et intrants
agricoles de bonne qualite, a travers le renforcement de la boutique agricole
mise en place a Ndiob, mais aussi et surtout l'allegement des conditions
d'octroi de credits agricoles.
Il faut noter aussi que les campagnes de
sensibilisation dejà entreprises par l'ANCAR et Jappo doivent être
elargies et multipliees pour une bonne formation des maraichers sur les
techniques de production, de compostage, l'utilisation des produits
phytosanitaires, des engrais ; le choix des types de cultures, les
constructions des cliitures et de brise vent etc. Jappoo et ANCAR organisent
des
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voyages d'etude a Keur Moussa, sur les techniques en
horticulture et la lutte contre les insectes ravageurs a partir de produits
locaux fabriques a base de feuilles de « neem 0. Ces deux ONG envisagent
augmenter le nombre d'eleves, qui a leur retour au village vont partager leur
experience avec les maraichers, a travers l'encadrement et la supervision de
ces derniers.
Pour lutter contre les deficits hydriques et permettre
une meilleure gestion des ressources en eau, le systeme d'irrigation goutte a
goutte est mis en place par Jappoo. Ce systeme permet dans une certaine mesure
de limiter la salinisation des terres.
D'autre part, l'accroissement du nombre de puits
hydrauliques avec motopompes est envisage pour permettre la reduction de la
penibilite de l'exhaure manuelle et des pertes enormes de temps. Le tableau
n°21 presente un resume des contraintes au developpement de l'activite et
les alternatives envisagees par les structures d'aide et
d'encadrement.
Par ailleurs, la mise en place de bassins de
retentions dans certains axes de drainage et des mares temporaires comme le
« Soul 0 et le « Sambam 0, situees hors de la vallee serait un apport
important pour le developpement elargie du maraichage dans la CR de Ndiob. Les
bassins de retention, a travers le stockage des quantites importantes d'eau de
ruissellement en hivernage, permettraient une disponibilite de l'eau et une
accessibilite facile pour une bonne partie de la contre saison (2 a 3 mois,
duree suffisante pour une campagne maraichere).
En outre, ces infrastructures permettraient une extension
de l'activite maraichere aux villages eloignes de la vallee pour un
renforcement de leur economie.
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Tableau 21: Difficultés et alternatives de la
production maraîchère dans le CR de Ndiob
Contraintes
|
Alternatives
|
Probleme d'acces au foncier Appauvrissement des
sols
|
Amenagement de perimetres
maraichers avec systeme goutte a goutte
Techniques de compostage
|
Probleme de moyens financiers
|
Mise en place de boutique agricole, octroi de credits
agricoles (intrants et equipement)
|
Non qualification des maraichers
|
Campagne de sensibilisation et de
formation, voyages d'etude
|
Problemes d'eau
|
Mise en place de systemes goutte a goutte,
accroissement des puits hydrauliques
|
Source : enquêtes 2009
111-2-3-2 : Sur le plan de la rentabilite
Pour faciliter l'ecoulement des produits maraichers,
quelques alternatives ont ete envisagees au niveau de la communaute rurale. Ces
alternatives sont essentiellement les suivantes :
qr Facilitation de l'information des producteurs sur la
situation des marches locaux et surtout des grands marches urbains
;
cr Organisation des producteurs en cooperatives de
distribution des produits ; la federation des maraichers de Ndiob, initiee par
l'ANCAR s'inscrit dans cette optique.
qr Facilitation des remboursements des credits en
augmentant le differe, perspective de w v : une des causes principales du
retard observe dans les remboursements est le fort taux d'interet s'elevant a
15%.
qr La recherche de debouches pouvant faciliter
l'ecoulement des produits, surtout pour les producteurs associes (groupements)
;
qr Augmentation du nombre de materiel de conservation,
notamment les casiers
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pour faciliter l'acheminement des produits vers les
marches avec moins de risques ;
41' La mise en place de
structures de conservation, notamment des chambres de sechage pour l'oignon ;
la mise en place de chambres froides permettrait egalement une conservation
durable des produits vulnerables comme la tomate, et une reduction des risques
lies aux pertes.
cr Pour regler le probleme
du transport, la population de Ndiob, en collaboration avec le conseil rural,
propose la realisation des pistes de production. Les axes prioritaires sont les
suivants :
Ndiob - Patar Sine 13 km, Ndiob Patar Lia io km, Ndiob -
Darou Salam io km, et Ndiourbel Sine - Darou Salam 8 km. (cf. carte
7)
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Carte 7: Carte des pistes envisagées par la
CR
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Ces pistes de production devront permettre un
desenclavement de certains villages de production et un acheminement rapide des
produits en direction des centres de commercialisations urbains.
L'ensemble de ces perspectives vise a mettre les
maraichers de Ndiob a l'abri de l'insecurite alimentaire et a rehausser leurs
revenus a travers une exploitation optimale des potentialites de la zone et une
bonne organisation de la filiere.
Les contraintes liees a la production et a la
commercialisation qui affectent l'activite maraichere dans la CR de Ndiob se
traduisent d'une part par une contre performance de l'activite, marquee par une
baisse de la quantite, mais aussi de la qualite des productions, et d'autre
part par des problemes de commercialisation resultant en grande partie du
manque de competitivite, lie principalement aux problemes de conservation et
transport.
Cependant les perspectives engagées sur les
plans technique et de la rentabilité de l'activité au niveau de
la CR devront permettre sa redynamisation et une mobilisation d'une partie
importante de la population.
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