UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI RESEAU UNIVERSITAIRE
Faculté des Lettres et Sciences Humaines INTERNATIONAL
Département de Géographie DE
GENEVE (RUIG)
MEMOIRE DE MAITRISE GEOGRAPHIE
PROGRAMME DYNAMIQUE ET GESTION DES BAS-FONDS
SAHELIENS
THEME : GENESE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLE DES BAS-FONDS
SAHELIENS : CARACTERISATION DES BAS-FONDS DE BIRNIN LOKOYO, DOUTCHI ET SORMO
Annee academique 2004-2005 Presente et soutenu par ABBA
Bachir
Sous la direction de : Membres du jury :
BOUZOU MOUSSA Ibrahim, Président
: DESCROIX Luc
Maître de Conférences, Faculté des
Lettres Chargé de Recherches, Institut de
et Sciences Humaines Recherche pour le
Développement Niamey
FARAN MAIGA Oumarou, Assesseur : ADAMOU
Mahaman Moustapha
Assistant, Faculté des Lettres et Sciences
Humaines Assistant, Faculté d'Agronomie
Tout aménagiste ou agent du développement quel
qu'il soit est amené à utiliser une série d'indicateurs
pour caractériser en première approche la région, le
terroir, ou le bassin versant à aménager (MONDAIN MONVAL;
1993)
Dédicaces
Je dédie ce travail d'étude et recherche
à mes parents, à mes frères et soeurs et à mesdames
WAZIRI MATO Maman nées Marée et Marie.
Sigles et abréviations
ADRI : Action pour le développement rural
intégré
ADRAO : Association pour le développement de la
riziculture en Afrique de l'ouest AMMA : Analyse multidisciplinaire de la
mousson Africaine
BUCU : Bureau de Coopération
CES/DRS : Conservation des eaux et de Sols, défense et
restauration de Sols CIDES : Centre d'information et de documentation
économique et social CORAF : Conférence des responsables de la
recherche agronomique Africains PDGBS : Programme dynamique et gestion des
bas-fonds sahéliens
DMN : Direction de la météorologie nationale
ETP : Evapotranspiration potentielle
FA : Faculté d'agronomie
FC : Courbes de fréquences cumulées
FR : Courbes de fréquences relatives
FLSH : Faculté des lettres et sciences humaines
GEOCONSEIL : Cellule de conseil du Département de
Géographie IGA : Institut de Géographie Alpine
INRAN : Institut national de recherche agronomique du Niger IRAT
: Institut de recherche agronomie tropicale
IRD : Institut de recherche pour le développement
MDA : Ministère du développement agricole
OMM : Organisation mondiale de la météorologie
ONG : Organisation non gouvernementale
R3S : Réseau de recherche sur la résistance
à la sécheresse au Sahel RUIG : Réseau universitaire
international de Genève
TER : Travaux d'étude et de recherche
Liste des tables Tables des cartes
Carte1 : Localisation des sites étudiés
Carte 2 : Les unités géodynamiques du bassin
versant de la mare de Birnin Lokoyo (1975) Carte 3 : Les unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo (1996) Carte
4 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de
Doutchi (1975)
Carte 5 : Les unités géodynamiques du bassin
versant de la mare de Doutchi (1996) Carte 6 : Les unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Sormo (1996)
Tables des Figures
Figure 1: Courbes de variation des précipitations à
Doutchi (1923-2003)
Figure 2: Écarts à la moyenne station de Douthi
(1950-2003)
Figure 3: Courbes de variation de précipitations à
Matankari (1985-2003)
Figure 4: Écarts à la moyenne station de Matankari
(1985-2003)
Figure 5: Courbes de variation de précipitations à
Gaya (1931- 2003)
Figure 6: Écarts à la moyenne station de Gaya
(1950-2003)
Figure 7: Variation des températures à la station
de Doutchi (1996-2003)
Figure 8: Variations des températures à la station
de Gaya (1970-1997)
Figure 9: Profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Birnin Lokoyo)
Figure 10: profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Doutchi)
Figure 11: profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Sabongari2 c
a1/50000ème
Figure 12: Coupe de berges des koris latéraux
Figure 13 : Courbes des fréquences des échantillons
E1a Birnin Lokoyo et E1b Birnin Lokoyo Figure 14 : Courbes des
fréquences des échantillons E1c Birnin Lokoyo, E1d Birnin Lokoyo,
E1e Birnin Lokoyo
Figure 15 : Courbes des fréquences des échantillons
E2a Birnin Lokoyo, E2b Birnin Lokoyo et E2c Birnin Lokoyo
Figure 16: Courbes des fréquences des échantillons
E2d Birnin Lokoyo, E2e Birnin Lokoyo Figure 17: Coupe schématique de la
berge du kori principal
Figure 18 : Courbes des fréquences des échantillons
E3a Birnin Lokoyo, E3b Birnin Lokoyo et E3c Birnin Lokoyo
Figure 19 : Courbes des fréquences de l'échantillon
E4 Birnin Lokoyo
Figure 20 : Coupes schématiques des berges du kori 1
Figure 21 : Courbes des fréquences des échantillons
E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori 1)
Figure 22 : Courbes des fréquences des
échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1) Figure 23 : Courbes des
fréquences des échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1)
Figure 24: Coupes schématiques des berges des koris 2, 3 et 4
Figure 25 : Courbes des fréquences des échantillons
E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)
Figure 26 : Courbes des fréquences des échantillons
E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2) Figure 27 : Courbes des fréquences des
échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2) Figure 28 : Courbes des
fréquences des échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3)
Figure 29 : Courbes des fréquences des échantillons E6a Doutchi
E6b Doutchi (kori 4) Figure 30 : Courbes des fréquences des
échantillons E7a Doutchi E7b Doutchi et E7c Doutchi bas-fond (au niveau
de la fosse)
Figure 31 : Courbes des fréquences de l'échantillon
E8 Doutchi (mare)
Figure 32: Coupe schématique de berges de koris de deux
ravines observées sur le glacis Figure 33 : Courbes des
fréquences des échantillons glacis (berge droite de la ravine)
Figure 34 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge
gauche kori Illéla II) Figure 35: Coupe schématique de la berge
droite du kori principal de la mare de Sormo Figure 36 : Courbes des
fréquences des échantillons bas-fond (koi principal)
Figure 37 : Courbes des fréquences de l'échantillon
prélevé dans la mare
Tables des photos
Photo1 :Zone d'épandage de sable dans la dépression
(page de garde) Photo 2: Epandage de sable dans le bas-fond en amont de
Baré-beri Photo3: Seuil barrage en aval de la mare pour empêcher
le vidage Photo 4: Point de vidage de la mare de Birnin Lokoyo
Photo 5: Cône d'épandage forme par le kori Roumbouki
a l'entrée de la mare de Birnin Lokoyo Photo 6: Au premier plan la mare
de Birnin Lokoyo sèche et au second plan jardin de tomates Photo 7:
Dynamique de l'évolution d'un kori par sapement de berge en colonne
(berge droite du kori 1)
Photo 8: Mare de Tapkin Sao en cours d'ensablement en raison
d'apport des produits de l'érosion hydrique des versants et des
plateaux
Photo 9: Cône d'épandage de sable à
l'entrée de la mare de Doutchi
Photo 10: Ravinement dans la zone d'épandage
Photo 11: Ravinement à l'entrée du bas-fond
Photo 12: Digues destinées a réduire la vitesse de
l'écoulement du kori
Photo 13: Seuil en gabions pour favoriser la sédimentation
dans le kori
Photo 14: D igue de déviation du kori principal
Tables des tables
Tableau 1: Evolution des moyennes pluviométriques
Tableau 2: Résultats de l'analyse granulometrique sur le
glacis (Birnin Lokoyo)
Tableau 3: Interprétation granulométrique des
échantillons de glacis
Tableau 4: Analyse granulométrique des échantillons
prélevés sur la berge du kori principal de la mare
Tableau 5: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin
Lokoyo
Tableau 6: Niveau de potentialités et contraintes des
unités géodynamiques du BV de la mare de Birnin Lokoyo
Tableau 7: Analyse granulométrique transect 1
Tableau 8: Résultats de l'analyse granolométrique
sur les transects 2, 3 et 4
Tableau 9: Les modes des différents échantillons de
sols sur tous les transects
Tableau 10: Analyse granulométrique des
échantillons prélevés en creusant une fosse au niveau de
la dépression (profondeur 1.15 m
Tableau 11: Indices granuloméltriques des
échantillons de sols dans la dépression. Tableau 12:
Récapitulatif de contraintes du BV de la mare de Doutchi
Tableau 13: Niveau de dégradation des unités
paysagères du BV de la mare de DoutchiTableau 14: Analyse
granulométrique des échantillons prélevés sur les
glacis (Sormo)
Tableau 15: Résultats de l'analyse
granulométrique
Tableau 16: Modes des échantillons du bas-fond
Tableau 17: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du BV de la mare de Sormo
Tableau 18: Niveau de contraintes et potentialités
Table des matières Dédicaces i
Sigles et abréviations ii
Liste des tables iii
AVANT-PROPOS 11
INTRODUCTION GENERALE 13
1.PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS 15
2. HYPOTHESES DE DEPART 17
3. METHODOLOGIE 18
3. 1. Raison du choix 18
3. 2. Matériels et méthode
18
3. 2. 1. Démarche 19
3. 2. 1. 1 Recherche documentaire 19
3. 2. 1. 1 Le camp de terrain 20
3. 2. 1. 3 Le laboratoire 20
3. 2. 1. 4 Traitement de données 20
3. 2. 2. Matériels 20
4. DIFFICULTES RENCONTREES 21
CHAPITRE I : LE CONTEXTE REGIONAL DES BAS-FONDS
22
1. 1 LES ASPECTS BIOPHYSIQUES 22
1. 1. 1. La structure géologique
22
1. 1. 2 L'hydrogéologie 23
1. 1. 3 L'hydrologie 24
1. 1. 4. La géomorphologie 24
1. 1. 5. La végétation
25
1. 1. 6. Les sols 25
1. 2. LES CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
26
1. 2. 1. Les conditions pluviométriques
26
1. 2. 2 Les températures 31
1. 3 TYPOLOGIE ET ROLE DES BAS-FONDS DANS LES STRATEGIES
PAYSANNES 33
1. 3. 1 Typologie des bas-fonds 33
1. 3. 2. Rôle des bas-fonds dans les
activités 36
CHAPITRE II. CARACTERISATION ET ESSAI D'EXPLICATION DE
L'EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE 37
2. 1 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT
DE LA MARE DE BIRNIN
LOKOYO 37
2. 1. 1 Les sommets de plateaux 37
2. 1. 2. Les talus de grès argileux
39
2. 1. 3. Les glacis 40
2. 1. 4. le bas-fond 47
2. 2 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT
DE LA MARE DE
DOUTCHI 58
2. 2. 1 Les sommets de plateaux et de buttes
58
2. 2. 2. Les talus 59
2. 2. 3. Les glacis 60
2.2. 4. La dépression. 65
2. 3. Les principales unités géodynamiques
du bassin versant de la mare de Sormo 75
2. 3.1. LES SOMMETS DE PLATEAUX ET DE BUTTES
83
2. 3. 2. Les talus 84
2. 3. 3 Les glacis 85
2. 3. 4. Le bas-fond 89
CHAPITRE III: DISCUSSIONS ET PERSPECTIVES 99
3.1. DISCUSSIONS 99
3. 2 PROPOSITION D'AMENAGEMENT 102
3. 2. 1. Aménagement dans les bas-fonds
103
3. 2. 2 Traitement des autres unités
géomorphologiques 104
3. 2. 2. 1 Traitement sur les glacis 105
3. 2. 2. 2 Traitement des talus 106
3. 2. 2. 3 Sur les sommets de plateaux 106
CONCLUSION GENERALE 107
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 109
11 Avant-propos
L'opportunité de réaliser notre mémoire
de maîtrise nous a été offerte d'une part par le
réseau universitaire international de Genève (RUIG) qui a
initié un programme de recherche-développement dont la
problématique est « Négocier les conflits
d'intérêt liés à l'exploitation de l'eau ».
C'est dans ce cadre que la cellule de conseil du département de
géographie (Géoconseil) nous a octroyé une bourse. Et
d'autre part par le programme de recherche « Dynamique et Gestion de
Bas-fonds Sahéliens ». Ce programme a été
initié par une équipe de chercheurs de l'université Abdou
Moumouni de Niamey en collaboration avec l'IRD, l'IGA de l'université
Joseph Fourier de Grenoble et AMMA.
Au terme de ce travail nous tenons à exprimer nos
remerciements et notre profonde gratitude à toutes les personnes
physiques et morales qui ont d'une manière ou d'une autre
contribué à la réussite de ce travail. Nos remerciements
vont en particulier:
- à Mr. WAZIRI MATO Maman, enseignant chercheur au
département de géographie qui nous a pris en charge pendant notre
séjour, et sans l'aide de qui nous n'aurons pas la chance
d'étudier aisément. Nous exprimons notre reconnaissance et notre
profonde gratitude en vers lui et à toute sa famille pour leur soutien
inestimable;
- à Mr. Monsieur BOUZOU MOUSSA Ibrahim qui en
dépit des lourdes tâches administratives qu'il a occupées a
accepté avec patience et rigueur de diriger ce travail. Qu'il trouve ici
notre profonde gratitude;
- à Mr. FARAN MAIGA Oumarou, qui a co-encadré ce
travail malgré ses multiples occupations. Ses remarques nous ont
été très utiles tout au long de ce travail.
- à Mr. Ali Magagi qui nous a toujours facilité
la tâche et pour qui, la rigueur et les conseils nous ont servi pour
notre réussite sur le banc.
- à Mr. ABBA Halilou, qui nous a toujours aidé pour
notre formation à l'université.
- à Mr. IBRAHIM Salissou pour ses apports inestimables
dans la réalisation de ce travail et pour la formation en informatique
qu'il nous a dispensée. A l'ensemble du corps enseignant du
département de Géographie de l'université Abdou Moumouni
de Niamey pour la formation de qualité qu'ils nous ont donnée du
premier au second cycle; qu'ils trouvent notre profonde gratitude.
- à la cellule de conseil du département de
géographie (Géoconseil)
- au réseau universitaire international de Genève
(RUIG) et le programme dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens
PDGBS, nous en sommes reconnaissants.
Nous tenons aussi à remercier le Directeur
Général de l'INRAN qui nous a offert l'opportunité
de travailler dans leur salle de cartographie pour la réalisation des
cartes de situation de 1975 et 1996 de
Birnin Lokoyo et Doutchi, le responsable de la salle Mr.
HAMANI dit vieux HAMANI pour nous avoir aidé là réaliser
ces cartes; Mr. HASSAN Sani qui nous a pris en charge lors de notre
séjour à Doutchi, aux chefs de Villages de Birnin Lokoyo et de
Sormo. Et enfin nous remercions tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail. Il s'agit de
MAMANE Harouna, MANI ABDOU Amadou, Dr KOLLE Laminou MALAM ABDOU Moussa, MAMAN
Issoufou et GALADIMA Sadi, ISSA Nassirou, KONE Moustapha, MALAN HABOU
Djibrilla, etc... Nous ne terminerons pas sans remercier notre binôme
AMADOU BANA Adamou qui nous a aidé à faire une partie de nos
travaux sur le terrain.
13 Introduction générale
Le Niger est un pays sahélien situé dans la
frange semi-aride qui sert de transition entre le désert au nord et les
zones plus humides au sud. Ce pays à l'instar de bon nombre de pays
sahéliens présente une situation socio-économique
très difficile. Il a connu des épisodes de sécheresses
résultant du réchauffement du climat à l'échelle
planétaire.
On comprend aisément pourquoi la population
nigérienne est dans une situation de détresse économique.
Actuellement il traverse une situation critique ce qui d'ailleurs a
poussé le gouvernement à lancer un appel à la
solidarité internationale pour faire face à la crise alimentaire
qui secoue la population suite à la mauvaise campagne agricole 2004.
Ce constat n'est pas nouveau puisque dès le
début des années 1970 le Niger se fixe comme objectif prioritaire
de sa stratégie du développement, l'autosuffisance alimentaire.
L'enjeu est donc de taille pour l'ensemble de la zone semi-aride et le Niger en
particulier où le problème d'eau se pose avec acuité.
C'est pourquoi les milieux humides suscitent beaucoup d'intérêts,
car étant des écosystèmes productifs pouvant jouer un
rôle prépondérant dans les stratégies du
développement durable. Ainsi, la mise en valeur agricole des bas-fonds
constitue l'une des réponses possibles à la crise actuelle des
systèmes traditionnels de production (ALBERGEL & al; 1993).
Les bas-fonds ont fait l'objet de nombreuses recherches qui
ont montrée leur importance dans le système de production.
- A l'échelle régionale, à la suite de
l'atelier du réseau (R3S) de la CORAF, tenu en 1987 à
Ouagadougou, des chercheurs ont exprimé le souhait de mener une
recherche fédérative sur le thème des bas-fonds au Sahel
(ALBERGEL & al; 1993). En 1994, le consortium bas-fond a été
créé à l'issue d'un atelier sur « la recherche sur
les bas-fonds en Afrique Sub saharienne » tenu au siège de l'ADRAO
à Bouaké.
- Au plan national, on peut parler en 1963 des études
confiées à l'IRAT (l'actuelle l'INRAN) relatives à la mise
en valeur des terres irrigables notamment des besoins en eau, des
méthodes d'irrigation, des diverses cultures sur les principaux types de
sols (HABIBOU; 1989) ainsi que le programme de recherche dynamique et gestion
des bas-fonds sahéliens élaboré en 2003.
Les bas-fonds ont été définis comme des
axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des
écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques (RAUNET;
1985); des fonds plats ou concaves des parties amont des réseaux de
drainage (JOUVE; 1992), zones basses du paysage, zones humides dans les pays
secs, les bas-fonds sont des milieux complexes caractérisés par
leur hydromorphie. Ils concentrent les eaux de ruissellement et sont
inondés temporairement par les crues et par la remontée de la
nappe (ALBERGEL & al; 1993), ou encore des fonds plats ou concaves des
axes d'écoulement temporaires, qui sont inondés
pendant des périodes d'au moins plusieurs jours, et dans lesquels on
trouve des sols aux caractéristiques hydromorphes (programme de
recherche DGBS, 2003).
Ces unités qui offrent des potentialités
meilleures sont surexploitées, ce qui conduit à une
dégradation généralisée (ravinement, ensablement
ainsi que vidage des mares). Dans ces conditions, l'aménagement de ces
bas-fonds constitue une question de survie et exige de ce fait la connaissance
d'un certain nombre des paramètres tels que: la dynamique
érosive, les caractéristiques physiques afin d'en savoir plus sur
les types d'ouvrages à envisager.
La présente étude sur la genèse et
morphodynamique actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation
des bas-fonds de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo, s'inscrit dans cette logique.
En effet, elle constitue une contribution à l'amélioration de la
connaissance sur la dynamique actuelle des bas-fonds en vue de leur gestion
durable. Dans cette étude, nous sommes surtout intéressés
à la dynamique érosive notamment l'érosion hydrique, car
elle constitue un phénomène très grave qui affecte
durablement le patrimoine foncier.
Les résultats obtenus constitueront dans le cadre du
programme Dynamique et Gestion des Bas-fonds Sahéliens une base de
données à l'usage de tous ceux qui oeuvrent pour une meilleure
gestion de ces écosystèmes tant convoités et qui font
parfois l'objet de conflits.
CARTE 1 : LOCALISATION DES SITES ETUDIES
1. Problématique et objectifs
Le diagnostic de la dégradation de l'environnement
sahélien montre que les effets pervers les plus perceptibles qui
détruisent tout le potentiel de production sont ceux qui concernent les
bas-fonds,
territoires ressources de ce milieu à fortes
contraintes (PDGBS 2003). La sécheresse, la dégradation de terres
dunaires et la pression démographique ont amené les paysans
à chercher de nouvelles terres à mettre en culture notamment les
bas-fonds. Ces unités morphologiques font l'objet d'une exploitation
croissante car elles représentent une alternative économique
intéressante pour les paysans qui en tirent profit.
Jadis, les bas-fonds étaient presque exclusivement
affectés à l'utilisation sylvo-pastorale. Ils ont connu ainsi,
souvent pendant des siècles un équilibre écologique
dynamique (BENDER & OUSSEINI, 2000). Ils étaient surtout
considérés comme des zones de parcours et les mares
constituées à la faveur des seuils naturels ou
aménagés servaient à abreuver le bétail (ALBERGEL
& al; 1993).
La conséquence qui découle de leur mise en
valeur est un dysfonctionnement car les bas-fonds sont des
écosystèmes fragiles facilement dégradables. Depuis plus
de 30 ans, les bas-fonds au Niger se dégradent sous l'effet de la
péjoration climatique associée à la croissance
démographique et à la dégradation des terres qui ont
profondément altérées les conditions de mise en valeur
traditionnelles.
L'intérêt qu'ils suscitent chez les populations,
et le problème lié à leur gestion sont d'autant plus
manifestes qu'en plus des développeurs, des ONG et des politiques, les
chercheurs aussi se penchent aussi sur ce problème (MOUSSA ; 2005).
Ainsi, le programme de recherche DGBS auquel est
rattachée cette étude vise à comprendre la morphodynamique
actuelle des bas-fonds sahéliens, donc comprendre les réponses
aux processus de leur déstabilisation sous l'action couplée de la
péjoration climatique et de l'action anthropique. En effet, ces deux
composantes ont engendré une nouvelle dynamique qui s'est traduite par
une dégradation des ressources naturelles (notamment sols,
végétation...) dans ces milieux. En d'autres termes il s'agit de
faire le lien entre le changement d'usage des sols, l'évolution de la
pluviométrie et le comportement des bas-fonds en zones
sahélienne.
Notre étude concerne trois bas-fonds situés dans
la région de Dosso. Le bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo
(département de Doutchi carte 1) s'étend entre
13°45'50» et 13° 50'35» nord et entre 3°58'45» et
4°7' Est; Le bassin versant de la mare de Doutchi se situe entre
13°36' et 13°41'20» Nord et 4°1'10» et
4°5'30» Est; et enfin le bassin versant de la mare de Sormo
(département de Gaya carte1) s'étend entre 12°10' et 12. 25'
N et 3°30 et 3°45' Est et a une superficie approximative de 210
Le choix de ces bas-fonds est dû au constat de
dégradation rapide de leur environnement physique, disparition de la
couverture végétale, accélération de la dynamique
érosive, ensablement des plans d'eau entraînant ainsi leur
assèchement.
Si nous pouvons tenter d'énumérer les
problèmes spécifiques affectant ces bas-fonds, nous citons entre
autres:
> de la généralisation de la dynamique
érosive sur toutes les unités géodynamiques liée
à une dégradation de la couverture végétale. Elle
crée des griffes dont qui la tête remonte jusqu'au talus.
> l'ensablement des mares qui entraîne leur tarissement
précoce de ces mares.
> du ravinement qui provoque une énorme perte en terre
surtout dans les bassins versants des mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.
> l'érosion éolienne qui accélère
le comblement des mares constitue une menace non moins importante affectant les
mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.
Au vu de ces multiples problèmes qui affectent ces
milieux, les objectifs assignés à ce travail sont:
+ caractériser davantage ces milieux afin d'attirer
l'attention quant à leur gestion.
+ cerner les relations entre les bas-fonds et les
unités géodynamiques afin d'aboutir à un modèle de
fonctionnement et d'aménagement des bas-fonds.
+ Personnellement à travers ces travaux
d'étude et de recherche nous essayerons de joindre la théorie
à la pratique. En effet, notre discipline se veut de plus en plus
opérationnelle, et doit en tant que science de l'espace, jouer un
rôle capital dans le mécanisme du développement durable et
surtout dans un pays pauvre comme le Niger.
2. Hypothèses de départ
Afin d'orienter notre réflexion sur la dynamique actuelle
au sein de ces milieux humides à fortes contraintes nous avons
essayé de vérifier les hypothèses suivantes.
La dynamique qui affecte ces milieux humides résulterait
de l'évolution des conditions climatiques et de l'action anthropique.
Les transformations des caractéristiques
écologiques sont à l'origine de la modification des
systèmes, donc à l'origine de problèmes qui affectent ces
milieux.
3. Méthodologie
3. 1. Raison du choix
Nous devons notre connaissance sur le phénomène
d'érosion à nos enseignants BOUZOU MOUSSA I. et FARAN MAIGA O.
qui nous ont conduits sur le terrain dans le secteur de Karma où
l'érosion hydrique aussi bien qu'éolienne sont actives. C'est
là un premier pas pour cerner sur le terrain certaines
réalités des enseignements acquis théoriquement en
géomorphologie. À OUSSEINI I., qui nous a dispensé le
cours de l'UV 346 A (Analyse des milieux naturels et des paysages), au Pr.
WINISTORFER J. qui nous a appris beaucoup de chose en année de
maîtrise à travers deux sorties sur le terrain au cours desquelles
nous avons été amenés à voir diverses
réalisations en matière de CES-DRS notamment dans le secteur de
Karma et les aménagements hydroagricoles à Tillabéri et un
mini-barrage à Tondibiya gorou. Toutes ces réalisations
observées visent une meilleure protection de l'environnement physique
fragilisé par l'action conjuguée des facteurs naturels et
anthropiques. Ces facteurs ont des impacts sur les milieux humides
sahéliens, vers lesquels l'espoir est tourné après une
série de crises (sécheresses) ayant engendré des
dysfonctionnements environnementaux. C'est pourquoi, le gouvernement
nigérien a fait de la mise en valeur des bas-fonds un thème
central de sa politique d'intervention pour atténuer les effets de la
grande sécheresse de 1983-1984 (MONCHALIN; 1992).
Les milieux humides occupent une place de choix dans les
stratégies de lutte contre la pauvreté en milieu rural bien
qu'ils occupent une proportion faible dans les paysages Ouest africains 5
à 10 % (ALBERGEL & al; 1993). C'est pourquoi les paysans se sont
beaucoup intéressés aux terres des bas-fonds depuis la
sécheresse des années 1984-1985. Mais ces
écosystèmes subissent une dégradation poussée se
traduisant par une baisse de leur potentiel de production et souvent par des
conflits divers. Devant l'ampleur de ce phénomène, les actions
entreprises par les paysans se sont avérées inefficaces. C'est
pour apporter notre modeste contribution à l'étude de ces milieux
que nous avons accepté de travailler avec l'équipe du programme
de recherche Dynamique et Gestion Bas-fonds Sahéliens qui nous a
proposé le thème: Genèse et morphodynamique
actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation des bas-fonds
de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo (région de Dosso).
3. 2. Matériels et méthode
Pour aboutir aux objectifs fixés dans le cadre de ces
travaux d'étude et de recherche, nous avons opté pour l'analyse
systémique, le bas-fond est considéré comme un
système intégré dans un système plus large donc en
interrelation avec les autres unités paysagères. Le
système est défini
comme un ensemble d'éléments en interaction
dynamique, organisé en fonction d'un but (de ROSNAY 1977). L'analyse
systémique est une méthode servant à voir l'infiniment
complexe. Elle s'articule au tour de deux aspects dont : l'aspect structurel
qui permet d'identifier, de délimiter et de caractériser les
unités géodynamiques et l'aspect fonctionnel à partir
duquel on peut évaluer le flux et/ou l'échange de la
matière entre les différentes unités de la séquence
paysagère.
Pour mener à bien notre étude, nous avons
respecté la méthodologie du programme de recherche programme de
recherche DGBS qui comporte trois niveaux d'analyse.
Niveau régional: il consiste à
caractériser les bassins versants choisis dans leur contexte
régional, c'est-à-dire cerner le contexte physique dans lequel
sont créés les bas-fonds. Il s'agit de présenter le milieu
biophysique (la géologie, l'hydrogéologie, l'hydrologie, le sol,
la végétation, la morphologie, le climat et les dynamiques
érosives), l'objectif étant ici de faire l'esquisse d'une
typologie des bas-fonds.
Niveau local: ce niveau consiste à
caractériser le bas-fond et son bassin versant, les composantes
physiques à la délimitation du bassin versant et des
différentes unités morphogiques.
Et enfin le troisième et le dernier niveau d'analyse
consiste en la caractérisation des détails. Elle
s'est faite à partir des critères de lithologie, d'altitude, de
la topographie (pente), de la géomorphologie, du sol, du couvert
végétal et de la dynamique érosive.
3. 2. 1. Démarche
3. 2. 1. 1 Recherche documentaire
C'est la première étape qui a consisté
à l'étude des documents cartographiques (cartes topographiques et
géologiques) pour localiser et délimiter les bassins versants et
les caractériser du point de vue géologique, des photographies
aériennes qui nous ont donné des situations ponctuelles notamment
celles de 1975 et 1996 et le traitement des données climatiques; une
série des documents sur les sites, et ayant traité des sujets en
rapport avec le thème. Cette phase s'est déroulée à
Niamey et nous a conduit à visiter les bibliothèques de la
coopération Suisse, de l'IRD, du CIDES, au niveau des ministères,
de la FLSH et de la FA... et auprès des services techniques
déconcentrés de Doutchi, de Gaya et de Matankari.
3. 2. 1. 1 Le camp de terrain
Le camp de terrain constitue l'étape la plus
décisive. Elle a consisté en des missions pendant lesquelles ont
été faites des observations afin d'appréhender les
facteurs déterminants de la dynamique qui affecte les bassins versants.
Nous avons procédé au cours de cette étape à des
mesures des dimensions des koris (profondeurs et largeurs). Certaines coupes
ont fait l'objet d'échantillonnage en vue d'une meilleure connaissance
de la texture des sols et des conditions des dépôts des agents de
transport.
3. 2. 1. 3 Le laboratoire
Le travail au laboratoire a consisté d'une part
à l'analyse granulométrique afin de connaître la texture
des sols pour déterminer les agents de transport ainsi que le milieu de
sédimentation. Pour chaque échantillon, nous avons
prélevé 100g de sédiments qui sont soumis au tamisage
mouillé. Après séchage, la fraction de sable est soumise
au tamisage à sec. Les résultats ont servi à tracer les
courbes de fréquences relatives et cumulées. D'autre part, ce
travail a consisté en la réalisation des cartes des unités
géodynamiques et contraintes de différentes années afin de
les comparer pour mieux connaître la dynamique actuelle dans ces bassins
versants.
3. 2. 1. 4 Traitement de données
C'est une phase consacrée à l'analyse et
l'interprétation des données recueillies lors de nos observations
sur le terrain. Cette étape a consisté à faire un bilan
entre les données déjà existantes (qui tirées dans
la recherche bibliographique) et celles issues directement de nos
investigations.
3. 2. 2. Matériels Ce sont :
-les cartes topographiques utilisées pour localiser les
sites de l'étude, délimiter les bassins versants pour calculer
superficie:
*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000,
Dogondoutchi, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962
*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000, Dosso,
Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962
*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type
Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2c IGN, Paris, 1965
*Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type
Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2a IGN, Paris, 1965
-la documentation sur les sites et/ ou en rapport avec le
thème;
-les photographies aériennes pour les sites de Doutchi
et Birnin Lokoyo que nous avons trouvées à l'INRAN qui sont de
format 22.86 sur 22.86 cm en noir et blanc et à une échelle de
1/60000 et 1/50.000;
-les photographies aériennes pour le site de Sormo que
nous avons obtenus à l'IGNN; -les données climatiques
(précipitations, température) pour la caractérisation du
climat - appareil photographique marque YASHICA, mètre ruban,
marteau;
-le glossaire de géomorphologie a servi de base pour la
cartographie;
-le lexique de noms vernaculaires de plantes du Niger;
-les cartes géomorphologiques et géodynamiques et
de contraintes de la mare d'OURSI (1979). -les lunettes
stéréoscopiques pour la photo-interprétation;
-les rotring...
Pour la réalisation de cartes, nous avons
insisté sur l'identification des unités géodynamiques, les
contraintes. Nous avons complété les informations avec nos
observations sur le terrain et les cartes topographiques.
4. Difficultés rencontrées
Les difficultés dans la réalisation de ce
travail sont d'ordre technique et matériel. En effet, c'est notre
premier pas dans la recherche. Notons que nous avons eu des difficultés
pour obtenir une documentation pour les sites de Birnin Lokoyo et celui de
Doutchi.
Ce travail s'articule autour de trois chapitres
Dans le premier chapitre, nous avons caractérisé
les bassins versants étudiés dans leurs contextes
régionaux.
Le second chapitre fait cas de la caractérisation et essai
d'explication de l'évolution géomorphologique.
Chapitre I : Le contexte régional des bas-fonds 1.
1 Les aspects biophysiques
Le milieu biophysique est constitué d'un ensemble de
facteurs reliés par un réseau d'interaction (la géologie,
l'hydrogéologie, l'hydrologie, le sol, la végétation, la
géomorphologie et le climat). Ces facteurs déterminent un
système dynamique complexe dont l'évolution et le fonctionnement
sont dirigés par les interactions qui existent entre eux.
1. 1. 1. La structure géologique
L'observation de la carte géologique de la
république du Niger (GREIGERT & POUGNET; 1965) montre que les
formations présentes dans les zones de notre étude correspondent
à celles d'un bassin sédimentaire. Les sites concernés par
cette étude appartiennent plus précisément au bassin des
Iullimenden dont l'histoire géologique est marquée par des
périodes de transgressions marines et par des épisodes
continentaux.
Ce bassin peut être subdivisé en deux secteurs:
· Un secteur Nord-Est qui correspond au domaine des
formations datées du Primaire au Crétacé
inférieur.
· Un second domaine sud-ouest qui est constitué des
formations relativement récentes auquel appartiennent les sites objets
de cette étude.
L'échelle stratigraphique de la partie sud-ouest de ce
bassin se présente comme suit:
> Le Crétacé supérieur;
> L'Eocène inférieur;
> Le Continental terminal (CT) qui présente
· une série sidérolithique de l'Adar Doutchi
(CT1)
· une série argilo-sableuse à lignite
(CT2)
· une série de grès argileux du moyen Niger
(CT3)
> Les dépôts quaternaires composés des
alluvions qui s'étendent le long de la vallée du Dallol Maouri et
l'erg ancien constitué de dunes non orientées.
La région de l'Aréwa est couverte par le CT1.
série sidérolithique de l'Ader Doutchi dont la puissance est
estimée à 80 m à Dogondoutchi (GREIGERT & POUGNET;
1965), la série de grès argileux du moyen Niger (CT3),
constituée essentiellement de silt, de grès, d'argile, auxquels
s'ajoutent les graviers et le quartz. Le Continental Terminal CT probablement
d'âge Mio-pliocène est la formation la plus jeune du bassin des
Iullimenden. Il regroupe les dépôts continentaux qui recouvrent
les faciès marins. Il s'agit de grès fins à grossiers
argileux, et de niveaux oolithiques ferrugineux inter stratifiés (Bernus
et Sidikou; 1980). Le Ct dépasse les 450 m d'épaisseur à
Dogondoutchi. On note aussi la présence de l'erg ancien à dunes
non orientées témoignant une phase d'aridité dans la
région, les produits de comblement de la vallée du Dallol Maouri
(des alluvions anciennes et récentes) qui représentent les
formations quaternaires.
Quant à Sormo, la géologie est celle de la
partie sud du bassin. En dehors de ces couches du Continental terminal, on
observe des dépôts fluviatiles datant du Crétacé
supérieur et constitué de grès grossiers, de
conglomérats, silt, d'argile et de bauxite pisolithique (le Continental
Hamadien). La série sidérolithique de l'Adar Doutchi affleure
aussi dans cette partie communément appelée Dendi, ainsi que les
alluvions quaternaires le long du Dallol Foga et du Dallol Maouri.
Le substrat géologique influencera sur la
répartition de ressources naturelles notamment la
végétation, les sols dont le développement dépend
de la profondeur des réserves souterraines.
1. 1. 2 L'hydrogéologie
Ce point concerne les ressources en eaux souterraines. Les
principaux systèmes aquifères de la partie méridionale du
bassin des Iullimenden sont contenus dans les formations sédimentaires.
Pour l'ensemble de la région de Dosso, on note selon les profondeurs
trois systèmes aquifères: la nappe du Continental intercalaire,
Le système du CT comporte trois sous nappes distinctes à savoir
la nappe inférieure en charge épaisse d'une dizains de
mètres et profonde d'environ 120 m dans le Dallol Maouri, la moyenne en
charge dont l'épaisseur décroît du nord vers le sud pour
atteindre 10 m à Yélou. et enfin la nappe phréatique
alluviale subaffleurante dans les dallols. D'un niveau statique de moins de 30
m de profondeur; les eaux sont douces et contenues dans des couches
épaisses de 10 à 30 m.
Ces ressources en eau souterraines sont pour l'ensemble bonne
pour les activités socioéconomiques et jouent un rôle sur
l'importance des eaux de surfaces.
1. 1. 3 L'hydrologie
Le fleuve Niger est le seul cours d'eau permanent longeant au
sud la frontière avec le Bénin et le Nigeria. Les
précipitations atmosphériques se rassemblent sur le plateau en
mares qui disparaissent par évaporation et infiltration. Les mares
résiduelles alignées dans le lit du Dallol sont alimentées
par la remontée de la nappe phréatique, le ruissellement local et
la pluie directe. En cas d'une bonne pluviosité, les mares se
déversent les unes dans les autres pour donner un écoulement
local sporadique.
Cependant à une échelle plus petite ou locale,
les bas-fonds objets de cette étude, et se situant sur le lit du Dallol
Maouri une vallée sèche obstruée par des accumulations
sableuses, présentent des caractéristiques spécifiques.
Les bas-fonds de Birnin Lokoyo et de Sormo présentent
une fonctionnalité à l'échelle locale. En effet, la mare
de Birnin Lokoyo, une fois qu'elle atteint son plein, se déverse vers
l'aval dans une zone dépressionnaire située au nord de Matankari.
Pour le cas de Sormo, quand le plan atteint une cote, il communique avec
d'autres mares vers l'aval pour donner un écoulement sporadique.
Le bas-fond de Doutchi dont le bassin versant est
fermé est un bas-fond endoréique car l'apport des
différents koris s'estompe dans la mare qui se tarit en quelques mois
après la saison de pluies.
1. 1. 4. La géomorphologie
Le paysage morphologique actuel est celui d'un bas plateau de
grès du CT. Le sommet tabulaire avec ou sans cuirasse ferrugineuse de ce
plateau, domine de larges vallées fossiles communément
appelées Dallols. Ce plateau s'étend de l'Est de la vallée
du Niger jusqu'au méridien 4° 20' environ porte une
végétation typique « la brousse tigrée » et
constitue un immense ensemble monotone. L'altitude qui est de 250 m au Nord
descend à 210 m vers la vallée du Niger. Le fond des Dallols dont
la largeur varie de 1.5 à 15 km est une vaste plaine sableuse
entrecoupée par la présence de petites accumulations sableuses.
La dénivellation entre le sommet du plateau et le fond de Dallols varie
de 40 à plus de 80m (MINISTERE DU PLAN; 1979).
1. 1. 5. La végétation
Deux domaines bioclimatiques recouvrent la région
concernée par cette étude. Il s'agit des domaines,
sahélien et nord soudanien ou soudano-sahélien.
Dans le premier domaine, la végétation est une
steppe arbustive au nord et qui passe à une steppe arborée
vers le sud. Toutefois les variations de la densité et de la hauteur
sont accentuées par des changements du substrat et de la
présence de quelques microclimats (MINISTERE DU PLAN; 1979).
Plus au Sud dans le domaine nord soudanien, on rencontre des
savanes caractérisées par une strate herbacée continue
où dominent les graminées de grande taille. La strate ligneuse
variablement dense contient encore des arbustes et surtout de nombreux
arbres.
Dans chacun de ces domaines, les sommets de plateaux à
cuirasse ferrugineuse sont colonisés par un groupement floristique
à faciès contrasté, caractéristique et plus ou
moins conservée: la brousse tigrée. Et enfin dans la partie sud
des Dallols se différencient une steppe et une rôneraie dans les
zones dépressionnaires.
1. 1. 6. Les sols
La répartition des sols est fonction des processus
responsables de leur évolution, déterminés notamment par
le climat, la géologie, la position topographique, la
végétation et autres facteurs biologiques ainsi que la
durée de l'évolution. Ces éléments inter agissent
pour former un système complexe.
D'une manière générale, la
pédogenèse est de nos jours peu intense dans la zone semi-aride
corrélativement à l'action des processus chimiques et
biologiques. On distingue suivant les unités géodynamiques les
sols minéraux bruts d'érosion sur les plateaux recouverts d'une
couche de cuirasse ferrugineuse et les talus. Ces sols ont une valeur
agronomique médiocre et sont utilisés à des fins
sylvo-pastorales. Sur les glacis se développent des sols sableux
légèrement argileux. Pour les zones qui nous intéressent,
on rencontre des sols peu évolués et mal structurés
facilitant ainsi une érosion mécanique et
météorique.
Ainsi, on distingue
· Les sols ferrugineux tropicaux qui sont de trois
types: non évolués ou peu lessivés formés sur sable
ou grès avec des horizons supérieurs faiblement humifères
tandis que les horizons de profondeur sont fortement colorés par le fer.
Dans la vallée du Niger et dans le Dallol Bosso et le
Dallol Maouri de sols ferrugineux tropicaux se sont
formés sur les terrasses. Mais les cultures sans jachères ont
souvent épuisé ces sols.
· Le long des Dallols se localisent des sols de texture
fine qui se caractérisent par la présence constante de
l'humidité dans leur profil inférieur. Ces sols sont
classés dans la famille de sols hydromorphes.
· Les sols ferralithiques sur argile sableuse qu'on
rencontre sur les plateaux ensablés. Ils sont parfois associés
à des sols ferrugineux lessivés.
· Et enfin plus au sud dans la zone de Gaya on rencontre
des sols peu évolués partiellement érodés par le
ruissellement.
1. 2. Les Caractéristiques climatiques
Le climat est déterminé par l'alternance de
deux flux aériens : une masse d'air chaud et sec de direction NE-SW, qui
prend son origine dans les hautes pressions sahariennes et une autre masse
d'air humide qui est originaire des hautes pressions tropicales (Anticyclone de
Saint Hélène). Il se caractérise par la constance de la
chaleur, la saisonnalité et la fluctuation inter annuelle des
précipitations.
Pour caractériser le climat de nos sites
d'étude nous avons analysé les données des stations
météorologiques de Dogondoutchi (1923-2003), de Gaya (1931-2003)
et le poste pluviométrique de Matankari (1985-2003).
1. 2. 1. Les conditions pluviométriques
Pour l'analyse des précipitations, nous avons
utilisé les données de la station de Doutchi qui dispose des
données depuis 1923, la station de Gaya (1931) et celle de Matankari la
plus récente disposant d'un relevé à partir de 1985. Pour
l'étude des données annuelles, nous avons construit des
graphiques des écarts en pourcentage de la moyenne annuelle des
précipitations ainsi que les courbes de variation de la
pluviométrie.
De nos analyses, il ressort que la pluviométrie est
erratique; aucune régularité, ni en terme de quantité ni
en terme de distribution, ne peut être assurée d'une année
à une autre. Pour l'ensemble des stations, trois sécheresses ont
été enregistrées entre 1969 et 1973, 1984 et 1985 et enfin
1992 et 1993 après une période de précipitations
abondantes très supérieures à la moyenne de 1950 à
1967.
Le tableau 1 montre que les précipitations sont
aléatoires aussi bien dans le temps que dans l'espace.
Tableau 1: Evolution des moyennes
pluviométriques
Année
Stations
|
1931-1960
|
1940-1969
|
1970-1999
|
Doutchi-13°38'39»N
|
632.72
|
546.93
|
461.13
|
Gaya 11°52'30» N
|
860.05
|
850.05
|
814.43
|
Matankari- 13°46'N
|
-
|
-
|
459.3*1
|
|
Ce tableau montre l'importante diminution de la
pluviométrie, qui reflète la péjoration climatique qui
affecte le Sahel depuis plus de trois décennies.
Cependant pour mieux caractériser cette région,
nous avons distingué deux domaines. Le domaine sahélien
situé plus au Nord dont l'analyse a porté sur la station de
Doutchi et le poste pluviométrique de Matankari.
De l'analyse des totaux pluviométriques annuels de la
station de Doutchi, on s'aperçoit que jusqu'en 1966 les
précipitations annuelles ont été
généralement supérieures à la moyenne
(calculée sur la période de 1923-2003) et restent en
deçà de cette moyenne à partir de 1969.
Depuis 1969 les déficits sont pratiquement chroniques
et ont tendance à s'accentuer, les records ayant été
enregistrés pendant les années de grandes sécheresses. Le
déficit pluviométrique calculé sur le quinquennat
1985-1989, par comparaison à celui du quinquennat 1950-1954 est de
l'ordre de 49 %. Une tendance générale à
l'assèchement du climat s'affiche depuis le début des
années 1970 (figure 2). L'analyse de la courbe de moyennes mobiles avec
pas de cinq (5) ans montre une succession d'années sèches et
humides plus ou moins longues.
Il s'agit de la moyenne de 1985 à 2003.
Figure 1: Courbes de variation des
précipitations à Doutchi (1923-2003)
1923 1927 1931 1935 1939 1943 1947 1951 1955 1959 1963 1967
1971 1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003
Total annuel Moy Moy. Mobile
Precipitations mm
1100
1000
400
200
900
700
600
500
300
800
100
0
Source:DMN
Figure 2: Écarts à la moyenne station de
Douthi (1950-2003)
Source: DMN
Pour le poste pluviométrique de Matankari, même
si par ailleurs la durée des observations dont on dispose ne nous permet
pas de déceler la tendance puisqu'elle n'atteint pas la norme de l'OMM
(30 ans), l'analyse de l'évolution de la pluviométrie montre une
irrégularité de précipitations dont la hauteur est
variable d'une année à l'autre et révèle une
tendance à la baisse (figure 3). La moyenne
annuelle de 1985 à 2003 est de l'ordre de 459.3 mm, le
minimum (258.9 mm) et le maximum (759.7 mm) ont été
enregistrés respectivement en 1990 et 1991.
Au cours de cette période on peut distinguer deux
phases de 1985 à 1993, la pluviométrie a été
généralement en dessous de la moyenne, seule une année
(1991) a eu des précipitations supérieures à 459.3 mm,
soit un surplus de 65.4 %.
Figure 3: Courbes de variation de précipitations
à Matankari (1985-2003)
Source: DMN
De 1994 à 2003 la tendance se renverse, les hauteurs
se situent au-dessus de la moyenne à l'exception de trois années
(1997, 1998, 2001) qui ont enregistré respectivement des déficits
de l'ordre de 5.7, 8.2, et 13.4 % (figure4).
Figure 4: Écarts à la moyenne station de
Matankari (1985-2003)
L'analyse des courbes de variations de la pluviométrie
de la station de Gaya (Figure 5) montre une fluctuation inter annuelle de
précipitations (une alternance d'années sèches et
d'années d'excellente pluviométrie.) Les années ont
été le plus souvent excédentaires que déficitaires.
Cependant le déficit a parfois concerné plusieurs années
consécutives notamment (1972, 1973, de 1982 à 1984) années
de grandes sécheresses sur l'ensemble du territoire national.
Figure 5: Courbes de variation de précipitations
à Gaya (1931- 2003)
Precipitations mm
1200
1100
1000
400
200
900
800
700
600
500
300
100
0
Total annuel Moy mobile Moyenne
Source: DMN
Figure 6: Écarts à la moyenne station de
Gaya (1950-2003)
La station enregistre d'importantes précipitations
comparativement à la station de Doutchi et le poste
pluviométrique de Matankari et même au reste du pays. En effet,
avec moins de 800 mm en année de pluviométrie moyenne et plus ou
moins 1000 mm pour les années de bonne pluviométrie et une saison
de pluies de huit (8) mois, on se permet de qualifier le climat de cette
station de climat sahélo-soudanien ou nord soudanien.
Les courbes de variation des précipitations au niveau
de ces stations montrent d'une part une variabilité inter annuelle et
d'autre part une tendance à la baisse des précipitations. D'une
manière générale, ce qui caractérise les
précipitations pour l'ensemble des stations, c'est la variabilité
et la persistance de cette variabilité. On constate que depuis le
début des années 1970 la pluviométrie connaît une
baisse progressive. Ceci apparaît nettement sur les graphiques qui
expriment les écarts par rapport à la moyenne. Cependant pour
chacune de ces stations, la fin de la série laisse entrevoir une
augmentation des précipitations.
D'une manière générale, cette
région est confrontée à des graves déficits
pluviométriques, ce qui n'est pas sans conséquences sur
l'environnement et les activités socio-économiques de
populations. La signification écologique de cette variabilité
n'est pas toutefois facile à mettre en évidence, car elle touche
aussi bien l'importance de précipitations que la durée de
saisons, leur date d'apparition, le nombre de jours de pluies, la
fréquence des épisodes secs et humides au cours de la saison de
pluies. Les répercussions de ce phénomène
d'assèchement sont considérables et concernent plusieurs domaines
:
· Hydrologique: on assiste à une modification du
régime des mares.
· Morphologique: il s'agit de la reprise de
l'érosion sur les versants, le ruissellement se
généralise, on assiste donc à l'apparition des rigoles,
des ravines. Les conséquences sont assèchement des mares qui vont
voir leur profondeur se réduire et s'assèche très vite.
· Sur le plan agronomique, on enregistre le plus souvent
des déficits. C'est ce qui d'ailleurs affecte actuellement le Niger et
tant d'autres pays sahéliens.
1. 2. 2 Les températures
Pour les sites de Birnin Lokoyo et de Doutchi, nous avons
utilisé les données de la station de Doutchi. Nos analyses ont
porté sur les moyennes minimales et
maximales*. Les températures
moyennes minimales sont enregistrées en décembre
et janvier (respectivement 16.6°c et 16.7°c) qui correspondent aux
minima absolus tandis que le mois d'août enregistre le second minimum qui
est de l'ordre de 23.3 °c. Ce second minimum coïncide avec le maximum
de précipitations. Le maximum principal est atteint en avril (40.
4°c). Le second maximum est enregistré en octobre (35.°c). La
figure 7 montre que les températures sont constantes durant toute
l'année ce qui est une des caractéristiques du climat. La
constance de la chaleur aura pour conséquence une évaporation
importante qui influencera sur les ressources en eau aussi bien souterraine que
de surface.
Figure 7: Variation des températures à la
station de Doutchi (1996-2003)
Source: DMN
Pour analyser les températures pour le site de Sormo,
nous avons utilisé les données de la station de Gaya (figure 8).
Les températures moyennes sont variables suivant les saisons. On
enregistre pour la zone de Gaya 2 maxima et 2 minima. Le premier maximum est
observé en avril. Les températures moyennes minimales et
maximales sont respectivement 27.18°c et 40.31°c pour la
période 1970-1997 (DAMBO; 2000). Le second maximum est enregistré
en octobre avec des moyennes proches de 30°c. En Avril, la
température baisse progressivement avec l'arrivée de la mousson
pour atteindre une moyenne de 28.81°c. Pour le mois de janvier, il
coïncide avec le minimum absolu qui est de l'ordre de 25°c en
moyenne. L'amplitude thermique est de l'ordre de 7.25°c. Les
températures élevées ont une influence sur les eaux de
surface car elles se traduisent par une ETP élevée. Ainsi elles
entraînent le tarissement des mares. L'ETP traduit la demande
évaporatoire dans un milieu donné, c'est-à-dire l'ensemble
de facteurs qui influent sur les pertes
d'eau dans l'atmosphère. La moyenne calculée sur
une période de 20 ans est de 2001 mm pour la région des Dallols
Foga et Maouri.(BUCO et Géoconseil).
FIGURE 8: Variations des températures à la
station de Gaya (1970-1997)
Source:DMN
1. 3 Typologie et rôle des bas-fonds dans les
stratégies paysannes 1. 3. 1 Typologie des bas-fonds
Les bas-fonds occupent une place limitée au sein des
paysages africains. 5 à 10 % des surfaces étudiées par
télédétection. D'après la typologie
esquissée par ALBERGEL & al (1993) dans le cadre d'un programme de
recherche sur les bas-fonds en zone soudano-sahélienne (entre 600 et
1600 mm), quatre (4) types sont identifiés en fonction des leurs
caractéristiques climatiques notamment pluviométriques dans deux
grands domaines géologiques (les formations cristallines du vieux
bouclier pénéplané Ouest africain et les formations
sédimentaires marines du bassin sénégalomauritanien), les
bas-fonds situés au Nord de l'isohyète 600 mm, ceux compris entre
les isohyètes 600 et 1000 mm, la catégorie est constituée
des bas-fonds dont la pluviométrie est comprise entre 1000 et 1200 mm et
enfin les bas-fonds situés plus au sud précipitations
supérieures à 1200 mm.
Pour notre cas, nous classons les bas-fonds de Birnin Lokoyo
et de Doutchi dans le type appartenant à la famille des bas-fonds dont
la pluviométrie est inférieure à 600 mm. Quant au bas-fond
de Sormo, il est inclus dans la famille de bas-fonds dont la
pluviométrie est comprise entre 600 et 1000 mm.
Ces bas-fonds occupent les zones déprimées ou
inter dunaires dans le lit du Dallol Maouri, une large plaine présentant
une allure ondulée du fait de l'alternance accumulations sableuses et
dépressions. Ainsi en fonction des relations entre la nappe
phréatique subaffleurante et les plans d'eau, on distingue deux types
des bas-fonds:
Les bas-fonds à mares permanentes, situés dans
le Dendi les mares sont alimentées par la nappe phréatique
subaffleurante pendant une bonne partie de l'année (c'est l'exemple de
la mare de Sormo).
Le second type regroupe les bas-fonds qui abritent les mares
semi-permanentes. Dans ce cas les fonds de mares ne communiquent plus avec la
nappe, et elles s'assèchent par évaporation .
Spécifiquement, deux profils réalisés
(Figure 9) nous montrent que le bas-fond de Birni Lokoyo qui correspond au lit
du kori principal alimentant la mare est encaissé dans la topographie.
La pente longitudinale de ce bas-fond est forte.
En amont (la tête du bas-fond) où les pentes
transversale et longitudinale sont fortes, le ruissellement est
concentré, le bas-fond est incisé. Le profil transversal du
bas-fond concave, les sols sont colluvioalluviaux, tandis que vers l'aval le
fond devient plat par épandage de sable transporté par le kori.
le bas-fond s'élargit, et son profil transversal subhorizontal de pente
faible, les sols sont essentiellement alluviaux.
Pour le site de Doutchi, on obtient une cuvette, une
dépression fermée où tous les koris convergent. Les
profils (Figure 10) réalisés sur deux transects montrent que le
bas-fond est encaissé, ce qui explique l'importante sédimentation
dans le lit mineur qui correspond à la mare favorisant son
assèchement.
S 1 N S 2 N
P P
T G BF
Amont
T
G BF
Aval
FIGURE 9: Profils topographiques réalisés
à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Birnin Lokoyo)
Figure 10: profils topographiques réalisés
à partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Doutchi)
SW 1 T P NE
D C G
S P 2
T G C
Le bas-fond de Sormo a un fond concave et correspond au lit
mineur du Dallol Maouri. Cependant les profils montrent que ce bas-fond n'est
pas encaissé (Figure11).
BF
SW 1 D t N E
D m
T
G D allol N E
P
SW
2 T
G
FIGURE 11: profils topographiques réalisés
à partir de la carte topographique de Sabongari2 c
a1/50000ème
1. 3. 2. Rôle des bas-fonds dans les
activités
Bien que les bas-fonds n'occupent qu'une place limitée
au sein des paysages africains, ils jouent de plus en plus un rôle
fondamental dans les stratégies paysannes en milieu sahélien
où le problème de la ressource en eau se pose avec
acuité.
Le principal avantage des bas-fonds est de concentrer les
écoulements superficiels et souterrains pour favoriser leur mise en
valeur. L'existence des nappes souterraines à faible profondeur dans ces
milieux permet le développement de l'arboriculture et de la culture
maraîchère de contre-saison.
L'intérêt socio-économique est
démontré par BOUKARY (2002) à Maïné Soroa dans
la zone de Diffa. Les cuvettes jouent un rôle fondamental dans le
système de production. Elles assurent 20 % des besoins alimentaires de
la population et constituent une source importante de revenus
monétaires.
WAZIRI (1999) insiste sur l'importance des bas-fonds et de
leur mise en culture de contresaison dans l'alimentation des villes comme des
campagnes, l'amélioration qualitative par la diversification de
l'alimentation, quantitative tout en permettant de pallier le déficit
chronique de la production alimentaire des pluies.
Pour le site de Birnin Lokoyo, la mare constitue un enjeu
très important pour la communauté qui en tire l'essentiel de leur
revenu (ADRI).
Pour le cas de Sormo, les exploitants reconnaissent que les
activités des bas-fonds sont une source de revenu qui contribue de
façon significative à l'entretien de la famille (GUERO & DAN
LAMSO, 2001).
La caractérisation des bas-fonds dans leur contexte
régional nous a permis de les replacer dans leur environnement
général tant sur le plan physique qu'économique.
Cette approche permettra d'orienter les réflexions futures en
fonction des objectifs bien définis. Cependant, les bas-fonds ne sont
créés dans les mêmes contextes physiques, la
caractérisation des détails nous paraît comme un indicateur
pertinent pour l'explication de leur évolution géomorphologique.
Afin de mener à bien notre étude sur la caractérisation
des bas-fonds de Birnin Lokoyo de Doutchi et de Sormo, nous avons choisi de
procéder par une étude de cas. La caractérisation vise
à étudier le bas-fond de chacun des trois sites dans son
ensemble, y compris les unités géodynamiques amont afin de
dégager les liens de causalité entre la dynamique sur ces
unités et celle qui se manifeste dans chacun de ces trois bas-fonds.
Chapitre II. Caractérisation et essai
d'explication de l'évolution géomorphologique
Pour caractériser la dynamique actuelle, nous avons
choisi des transects que nous estimons être représentatifs pour
l'ensemble du bassin versant tant sur le plan biophysique que sur le plan de
l'utilisation. La caractérisation a été faite par
l'identification des différentes unités géodynamiques
d'une part, et d'autre part à partir des critères de lithologie,
d'altitude, topographie, de sol, du couvert végétal et de la
dynamique érosive notamment à partir des cartes topographiques,
de photographies aériennes et nos observations sur le terrain.
Les unités géodynamiques présentent des
traits dynamiques spécifiques liés aux caractéristiques
morphologiques et même génétiques. Elles peuvent être
définies comme étant les formes de relief observées dans
un milieu en rapport avec leurs processus évolutifs.
2. 1 Les principales unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo
2. 1. 1 Les sommets de plateaux
Il s'agit des lambeaux de plateaux aux bords
déchiquetés qui surplombent la vallée du Dallol Maouri
orientée nord-sud. Ces ensembles mis en place au Tertiaire sont
constitués de la série de grès argileux du CT. Ils sont de
vastes topographies tabulaires de pente faible voire nulle, dominant de
plusieurs dizaines de mètres les koris. BOUZOU (2000) précise
qu'il existe deux niveaux de plateaux étagés. Le niveau
supérieur se situe au-delà de 280 m d'altitude. Le second niveau
constitue un étage situé en dessous du premier et dont l'altitude
est comprise entre 240 et 280 m. Dans ce bassin, les altitudes sur les sommets
de plateaux varient de 280 à plus de 300. Ainsi, la dénivellation
topographique de la plus haute altitude (310 m) du sommet de plateau par
rapport à la mare (située à 230 m) est de 80 m .
Ces surfaces sont jonchées de débris provenant
de la désagrégation de formations de grès argileux du
substratum et de la cuirasse ferrugineuse. La dynamique sur les sommets de
plateaux se traduit par une érosion à travers l'action de l'eau
et du vent qui y forme des regs par transport des éléments fins.
Ces sommets peuvent êtres perçus comme des surfaces structurales
car la roche visible est compacte dure et résistante.
L'action érosive de l'eau se manifeste par le
ruissellement diffus et en nappe qui s'écoulent suivant les pentes. Ces
types de ruissellement décapent le matériel pour l'essentiel
limoneux surtout en l'absence d'une couverture végétale
protectrice, d'où l'apparition des plages indurées fonctionnant
comme des impluviums.
La déflation éolienne assure la prise en charge
et le transport des particules fines laissant un sol gravillonaire nu. Ces
particules sont parfois piégées sur le plateau par la
présence soit de blocs de cuirasse (qui ne sont pas
évacués par les eaux du ruissellement) soit par la
végétation. Ils forment alors de microformes d'accumulation
éolienne appelées nebka.
Les sommets de plateaux présentent également des
cuvettes à fond plat de dimensions variables notamment au sud de
Baré-béri: ce sont des dépressions pseudo karstiques (les
dolines). «Les dolines sont des dépressions fermées de forme
ronde voire ellipsoïde, généralement plus larges que
profondes.» (BEACHLER; 1994). Ces modelés pseudo karstiques ont une
dynamique propre. Le ruissellement linéaire peut former à leur
fond des zones inondées pendant la saison de pluies. La concentration de
ce ruissellement peut entraîner l'effondrement du talus, comme c'est le
cas du rebord de plateau ayant presque une forme d'alvéole (carte 2 et
3).
Les plateaux sont bordés par une corniche dominant un
versant plus ou moins concave. Celle-ci est échancrée par les
koris dont la tête remonte jusqu'au sommet des plateaux.
La végétation est dans un état
très dégradé et se limite à quelques espèces
d'arbustes tels Combretum micrantum, Guiera senegalensis et des
graminées. Elle se contracte surtout dans les dépressions
où les conditions édaphiques sont favorables. La formation
typique de sommet de plateau du CT est la brousse tigrée
caractérisée par l'alternance de zones couvertes et bandes nues.
Ces dernières jouent le rôle d'impluvium pour les zones
boisées situées à leur aval. Sur le plan
pédologique se développe un lithosol n'ayant aucune valeur
agronomique.
Les formations superficielles sur les sommets de plateaux sont
essentiellement les débris de la cuirasse et des accumulations
sableuses.
La cuirasse est une forme héritée mise en place
au cours de la période finie tertiaire par migration verticale ou
oblique des éléments ferrugineux. C'est une couche indurée
de matériaux riches en fer qui se forme sous climat à saisons
alternées. Ces éléments ferrugineux échappés
à l'amont et dispersés vers le bas soit par le ruissellement
superficiel soit par la nappe d'eau, se concentrent par apports successifs le
long d'un segment ou au niveau d'une couche privilégiée d'un
profil: on parle d'une cuirasse d'accumulation absolue. La cuirasse peut se
former par départ de certains éléments
plus mobiles ce qui fait concentrer les éléments
moins mobiles qui deviennent proportionnellement plus abondants: c'est une
cuirasse d'accumulation relative.
Comme contraintes sur les sommets de plateaux et de buttes, on
peut noter l'aspect gravillonaire qui rend toute exploitation agricole
difficile ainsi que l'intense déflation éolienne et le
ruissellement en nappe qui décapent les maigres formations
superficielles sur les sommets. Le faible taux de recouvrement est une
contrainte sur les sommets de plateaux car il expose ces surfaces à
l'effet Splash. Ces surfaces sont imperméables ce qui entraîne le
ravinement sur les talus.
2. 1. 2. Les talus de grès argileux
Les talus sont taillés dans les formations du
Continental terminal, les grès argileux du moyen Niger. Ils ont une
forme concave et convexe aux endroits où la roche est privée de
sa couverture gravillonaire et c'est-à-dire où elle
apparaît comme un replat. Ce sont des talus d'éboulis à
pente modérée notamment dans la partie amont du bassin versant,
et raide du côté des plateaux sud du village
Baré-béri et nord de village Roumbouki.
La dynamique sur ces unités est intense et
influencée par celle qui affecte les sommets de plateaux ainsi que les
types d'écoulements qui les affectent. La formation de grès
argileux se désagrège et fournit des débris qui se
répandent sur les talus. Ce sont des éboulis dont les plus gros
ne sont mobilisés que sur de très courtes distances par
gravité tandis que ceux de tailles moyenne et les plus fins sont
entraînés vers le bas par les eaux de ruissellement et le vent et
forment des colluvions au pied de talus. Les talus sont sujets à un
ruissellement linéaire qui les festonne et les fait reculer
parallèlement à eux-mêmes par formation de grands ravins
(Cf. cartes 2 et 3). Au niveau de ces koris, la roche mère affleure
privée de sa couverture d'éboulis.
La corniche qui domine le versant est marquée par des
retouches d'érosion hydrique du fait d'une érosion remontante de
koris qui festonnent les talus.
La couverture végétale se compose
essentiellement des espèces telles que Combretum micrantum, Guiera
senegalensis et de graminées, les mêmes qu'on observe aux
sommets de plateaux. Elle se trouve le long de koris qui griffent les talus.
Les parties supérieures de glacis sont parfois recouvertes
par un pavage d'éboulis ce qui explique une instabilité des
éboulis qui protègent les talus.
2. 1. 3. Les glacis
Ce sont des glacis courts et de forte pente (BOUZOU; 2000).
Ils s'étalent du pied du talus jusqu'au bas-fond en surface
régulière et peu inclinée (environ 3 % en moyenne).
En amont se développe un glacis de dénudation de
pente très supérieure à 5 %. La roche se trouve soit en
surface soit à une faible profondeur. Ce glacis n'est plus fonctionnel
et correspond à un bad-land qui présente des entailles plus ou
moins profondes dans le fond desquelles se concentrent les
éléments grossiers descendant des versants et abandonnés
suite à la baisse de la compétence de l'écoulement
torrentiel acheminant les eaux du ruissellement de plateaux et de talus. Il
porte une végétation très clairsemée et qui se
limite généralement à quelques espèces (Guiera
senegalensis et combretacés) le long des axes d'écoulement.
En aval du glacis de dénudation s'étend le
glacis d'épandage sableux jusqu'au bas-fond. Il est constitué
d'un matériel sablo-limoneux en amont et essentiellement sableux en aval
et évolue sous l'action des processus hydriques et éoliens qui
accentuent le déséquilibre de ce milieu déjà
amorcé par l'évolution des conditions naturelles et une
surexploitation due à l'évolution de la population.
Le glacis sablo-limoneux présente une croûte
d'érosion et de dessiccation et des surfaces ondulées notamment
entre les apports latéraux au kori principal.
L'action de l'eau et de la déflation éolienne
provoque l'épandage et le décapage du matériel fin. Cette
dynamique est à l'origine de l'apparition des surfaces
encroûtées nues très vulnérables au ravinement.
L'action des gouttes d'eau ou effet Splash obstrue la partie superficielle du
sol, et le ruissellement en nappe entraîne le phénomène de
glaçage.
Les ravines convergent et donnent naissance aux koris
latéraux. Ces koris sont sinueux et évoluent par sapement de
berges et surcreusement de leur fond sur le matériel sableux. Pour le
premier kori (affluent de la berge droite), la largeur entre les berges est de
7 m en amont et les berges épaisses respectivement de 3.1m et 2.5 m
(gauche et droite). En aval, la largeur est de 19 m.
L'analyse granulométrique des échantillons des
sols prélevés sur les berges de deux kois latéraux montre
qu'ils sont essentiellement sableux comme indique le tableau 3. Ils sont
composés à plus de 70 % de sables.
TABLEAU 2: Résultats de l'analyse granulometrique
sur le glacis (Birnin Lokoyo)
Berge droite
|
|
Argile+ limon
|
S. F
|
S.G
|
E1a
|
3.95
|
69.33
|
26.67
|
E1b
|
14.25
|
59.23
|
26.52
|
E1c
|
10
|
68.64
|
31.36
|
E1d
|
10.13
|
47.13
|
37.73
|
E1e
|
11.2
|
61.46
|
27.44
|
Berge gauche
|
E2a
|
5.58
|
74.66
|
14.26
|
E2b
|
14.59
|
63.34
|
22.07
|
E2c
|
16.52
|
54.88
|
28.60
|
E2d
|
12.8
|
42.6
|
34.60
|
E2e
|
18.69
|
56.85
|
24.66
|
L'observation de ces coupes (figure 12) montre la disposition
de bancs sédimentologiques suivante. Pour le kori latéral
affluent de la rive gauche, cinq couches ont fait l'objet de
prélèvement. on note du sommet à la base:
le banc superficiel correspond à un dépôt
sableux récent de couleur jaune ocre et épais de 0.4 m. d'une
homogénéité presque parfaite (So =1.58 mm), ce banc
sédimentologique présente un très bon classement (4) =0.11
mm) et une asymétrie vers les particules fines (Ski= 0.31 mm).
le second niveau est sableux de couleur rouge et épais
de 0.74 m et d'indices granulométriques So = 1.76, Ski =0.29 et 4) =
0.13. Le troisième banc sableux et ocre d'une épaisseur de 0.42 m
et très bien classés (4)=0.12). Un banc de couleur bigarré
et épais de 0.35 m bien classé avec un indice de classement
(4)=0.38 mm). Et enfin le dernier se trouvant à la base est de texture
sablo-argileuse de couleur cendre. C'est un banc homogène (So = 1.76) et
très bien classé (4) = 0.11 mm) et épais de 1.18 m.
Dans le second kori latéral, la couche superficielle
(0.46m) est sableuse de texture fine; (So=1.41, Ski= 0.3, 4)=0.07). La
deuxième couche est sableuse compacte de couleur rouge et épaisse
de 1.14 m (So=1.58, Ski= 0.8, 4)=0.13).
Un banc sableus de couleur rouge et de texture fine (0.66 m)
(So=1.76, Ski= 0.49, 4)=0.36); un banc graveleux (0.88 m) (So=1.58, Ski= 0.27,
4)=0.13) et enfin la dernier banc est sablo-argileux épais de 0.25 m
(So=1.41, Ski= 0.3, 4)=0.07).
FIGURE 12 Coupe de berges des koris
latéraux
L'analyse des indices granulométriques montre que la
plupart de ces sédiments sont homogènes (So<2 mm) et
très bien classés (0<ö<0.30 mm) et présentent
une dissymétrie vers les particules grossières autrement dit une
asymétrie vers la granulométrie fine. Ces indices nous informent
mieux sur le milieu de sédimentation. Ainsi on peut se permettre
d'affirmer que les grains sont issus de sources variées car, sur leurs
courbes de fréquences, on identifie deux ou même plusieurs modes
(Tableau 3). Ces échantillons présentent tous des courbes de
fréquences cumulées de forme sigmoïde. Celle-ci
caractérise une accumulation sélective, une accumulation libre se
produisant du fait d'une variation banale et modérée dans la
compétence du processus de transport et correspondent à des
dépôts éoliens (Figures 13, 14, 15 et 16). Ces
sédiments correspondent à un mélange de stocks autochtones
et allochtones qui se traduit par une distribution bimodale.
Frequences %
Frequences %
100
100
40
20
90
70
60
30
80
50
10
40
20
90
80
70
60
50
30
10
0
0
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E1a Birnin Lokoyo
E1b Birnin Lokoyo
FR FC
FR FC
TABLEAU 3: Interprétation granulométrique
des échantillons de glacis
ECH
|
E1a
|
E1b
|
E1c
|
E1d
|
E1e
|
E2a
|
E2b
|
E2c
|
E2d
|
E2d
|
Modes
|
0.05
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
0.08
|
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
|
|
0.315
|
0.315
|
Figure 13 : Courbes des fréquences des
échantillons E1a Birnin Lokoyo et E1b Birnin Lokoyo
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
100
100
-10 0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
90
70
40
30
20
80
60
50
10
40
20
90
80
70
60
50
30
40
20
10
90
80
70
60
50
30
10
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E1e Birnin Lokoyo
E1d Birnin Lokoyo
E1c Birnin Lokoyo
FR FC
FR FC
Figure 14 : Courbes des fréquences des
échantillons E1c Birnin Lokoyo, E1d Birnin Lokoyo, E1e Birnin
Lokoyo
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
100
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
100
40
20
90
70
60
50
30
80
10
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre de grains mm
E2c Birnin Lokoyo
E2a Birnin Lokoyo
E2b Birnin Lokoyo
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 15 : Courbes des fréquences des
échantillons E2a Birnin Lokoyo, E2b Birnin Lokoyo et E2c Birnin
Lokoyo
Figure 16: Courbes des fréquences des
échantillons E2d Birnin Lokoyo, E2e Birnin Lokoyo
Frequences %
Frequences %
100
100
90
70
40
20
80
60
50
30
10
40
20
90
70
60
50
30
80
10
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
E2e Birnin Lokoyo
Diamétre des grains mm
E2d Birnin Lokoyo
FR FC
FR FC
Tous les échantillons présentent plusieurs modes
dont le principal se situe dans la classe comprise entre 0.02 et 0.2 (sables
fins); cette classe est potentiellement constitués par le vent.
Le vent agit sur le glacis d'épandage soit par
accumulation des microformes liées à la présence des
obstacles soit par déflation qui enlève les particules fines et
laisse des loupes d'érosion qui sont des plages nues.
couverture végétale car le taux de recouvrement
est très faible sur le glacis en particulier et même dans
l'ensemble du bassin versant.
Les contraintes sur les glacis sont le ravinement intense
surtout sur le glacis rocheux. Ils sont ravinés dans les parties amont
du fait du ruissellement concentré à compétence
torrentielle qui affecte les versants. Ainsi, les matériaux solides
transportés par ces koris s'accumulent dans le bas-fond entraînant
ainsi l'ensablement de la mare.
2. 1. 4. le bas-fond
La compréhension de la dynamique qui affecte
l'unité bas-fond nous permet d'avoir une idée sur la
stabilité ou l'instabilité en vue d'une meilleure gestion. Ce bas
bond a une forme allongée, et a un bassin versant
caractérisé par un relief à pente modérée de
dénivelée spécifique de 59.5 m (MDA; 2004)
s'étendant sur une superficie d'environ 43.7 km2. Dans
l'ensemble la végétation est peu dense et est essentiellement
composée d'espèces telles que Annona arenaria, Faidherbia
albida, Guiera senegalensis et la state herbacée principalement des
graminées.
Le bas-fond est composé de trois sous unités:
La partie amont de texture sablo-argileuse constitue une zone
d'épandage. Cette zone se caractérise par la faiblesse de la
pente et un important dépôt d'alluvions.
Le géon central qui constitue la mare de forme
circulaire et de texture argileuse couvrant une superficie d'environ 65 ha en
1975 à environ 90 ha en 1996.
Et la troisième sous unité du bas-fond est le
kori qui alimente la mare correspondant à l'entaille principale. La
prise en compte de la dynamique du kori principal qui correspond a son lit
mineur, et ses apports latéraux permettent de mieux cerner la dynamique
au niveau du bas-fond.
La dénivellation topographique du fond de la mare est
de 80 m. Cette mare est menacée par des apports d'importants koris qui
l'ensablent, ce qui accentue le vidage de la mare en direction d'une zone
d'épandage au nord de Matankari
Le kori principal alimentant la mare de Birnin Lokoyo et qui
se confond au lit mineur du bas-fond prend naissance au pied du versant. Dans
la partie amont du bassin versant où la pente est favorable, le kori
creuse son lit tandis que vers l'aval, l'écoulement est en nappe jusque
là où il recule sa tête par érosion
régressive.
Au niveau du recul de tête nous avons identifié sur
la berge droite trois couches sédimentologiques (figure 17).
La couche superficielle est sableuse récente de
structure friable épaisse de 0m 6 peu homogène et très
bien classé (So=1.26 mm, Ø=0.07 mm) et se caractérise par
une prépondérance des particules (Ski= 0.61 mm).
La deuxième couche sablo-limoneuse est épaisse
de 0m 83, d'une structure massive. Cette couche est peu homogène
(S=1.78mm), présente une dissymétrie vers les particules
grossières (Ski= 0.71 mm) et un bon classement des particules (Ø=
0.12 mm).
Et enfin un banc sableux épais de 1m 3 asymétrique
vers les particules fines avec un indice d'asymétrie skwness
supérieur à 0.3 mm (Ski= 0.42 mm).
Ces échantillons présentent des courbes de
fréquence plurimodales (figure17a, 17b et 17c). Ceci permet de dire que
ces sédiments ont une origine double (deux agents de transport et de
déposition), ou alors mis en place par un même agent de transport
avec changement de compétence. Le mode principal se trouve à la
fenêtre potentiellement constituée par le vent. Ce dernier
constitue l'agent de transport et de déposition du matériel.
Le tableau 4 montre une prépondérance de sable dans
les formations superficielles de Birnin Lokoyo car les sols constitués
de plus de 80n % de Sables.
TABLEAU 4: Analyse granulométrique des
échantillons prélevés sur la berge du kori principal de la
mare
échantillon
particules
|
Argile+ limon
|
S. F
|
S.G
|
E3a
|
4.01
|
73.74
|
22.25
|
E3b
|
21.63
|
53.72
|
24.65
|
E3c
|
14.02
|
69.38
|
16.6
|
E4
|
88.27
|
11.20
|
0. 53
|
modérée dans la compétence du processus de
transport. Elles sont caractéristiques de bancs alluviaux dans un lit de
cours, de sables dunaires, notamment dans le dallol.
FIGURE 17: Coupe schématique de la berge du kori
principal
Pour l'échantillon prélevé au niveau de
la mare, on note la prédominance des particules (argiles et limons); la
courbe de fréquences cumulées est de forme sigmoïde (figure
19). avec cette fois si une dominance de particules argiles et limons.
Le fond du kori est sableux et à une quinzaine de
mètres en aval du recul de tête, il est large de 13m 5. Il suit
son cours droit, mais d'une manière générale il est
sinueux et s'élargit latéralement par sapement de berge et par
incision verticale.
En aval dans sa partie médiane, le fond du lit est
toujours sableux avec parfois des dépôts de cailloux de cuirasse
abandonnés par la faible compétence du transport pour ces
diamètres. La pente continue à s'adoucir, et le kori forme un
épandage sableux (photo 2), où les berges disparaissent.
PHOTO 2: Epandage de sable dans le bas-fond en amont de
Baré-beri
Cet épandage de sable ou cône alluvial laisse
à penser qu'il existait une mare en amont du village de
Bari-béri. Celle-ci aurait été comblée bien avant
les années 1970 par des apports de sables charriés de l'amont par
le kori principal et ses apports latéraux. En effet, sur les
photographies aériennes de 1996 aussi bien que sur celles de 1975, on ne
voit que l'épandage de sable.
Toujours dans cette partie médiane, et à l'aval
de ce cône d'épandage ( situé en amont de
Baré-béri), l'écoulement en nappe continue; et les berges
réapparaissent avec l'épaisseur pouvant atteindre 30 cm tandis
que le lit a une largeur d'environ 40 m.
Le fait le plus spectaculaire dans le bas-fond est
l'ensablement de la mare. En effet, l'écoulement en nappe et le vent
transportent une énorme quantité de sable qui s'y dépose
au fond de la mare.
Les conséquences de l'évolution des koris se
traduisent par l'ensablement de la mare. Cette dynamique entraîne selon
les exploitants le comblement de cette mare, qui jadis était profonde.
Ces paysans expliquent cet état de fait par la naissance ou
l'amplification de nombreux « Guebés » nom local de kori,
à l'image de celui qui passe par l'Est de Roumbuki et qui se jette dans
la mare en formant un cône d'épandage sableux. Il faut aussi noter
l'approfondissement des koris latéraux qui apportent leurs eaux dans le
kori principal dans la partie amont du bassin versant.
Les contraintes liées à l'évolution de ce
bas-fond sont prononcées. Elles se traduisent par l'ensablement de la
mare par des apports importants de sédiments par le kori principal et le
kori Roumbouki et des apports éoliens toujours mobilisés sur
l'épandage sableux du kori principal.
Frequernces %
Frequences %
Frequences %
100
100
100
40
20
90
70
60
50
30
40
80
80
60
20
90
70
50
30
10
10
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0
0
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E3c Birnin Lokoyo
E3b Birnin Lokoyo
E3a Birnin Lokoyo
Diamétre des grains mm
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 18 : Courbes des fréquences des
échantillons E3a Birnin Lokoyo, E3b Birnin Lokoyo et E3c Birnin
Lokoyo
Figure 19 : Courbes des fréquences de
l'échantillon E4 Birnin Lokoyo
Frequences %
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E4 Birnin Lokoyo
FR FC
En aval, elles se traduisent par le vidage de la mare par
érosion régressive. Une fois la mare remplie, les eaux se
déversent vers une zone d'inondation située en amont de
Matankari. Si la construction d'un seuil barrage comme illustrent les photos 3
et 4 à l'endroit où se fait le vidage, n'a pas renversé la
tendance, on peut affirmer que c'est l'importante sédimentation dans le
fond de la mare qui, en l'absence de traitement des unités amont qui
accentue le vidage. Alors, on comprend aisément qu'il y a urgence d'agir
sur ce milieu à contraintes multiples subissant l'impact de
l'évolution climatique récente (déficits chroniques) et
l'action anthropique d'une population qui croît à un rythme
accéléré 3.1 % au niveau national (MFE; 2001).
PHOTO 3: Seuil barrage en aval de la mare pour
empêcher le vidage.
La situation de 1975 (carte 2) se caractérise par un
mince dépôt de sable sur les sommets de plateaux. La couverture
végétale était importante pour les protéger. Les
glacis était mis en valeur à environ 10 % de superficie avec une
jachère représentant 25 % de cette superficie tandis que le reste
était colonisé par une steppe arbustive. Le bas-fond y
était densément couvert par une steppe arborée.
L'exploitation ne dépassait pas 25 %. Le seul cône qui existait
était celui formé par le kori Roumbouki (photo 5).
Deux décennies plus tard, la tendance se renverse, on
assistait à une mise en valeur quasi-totale du bassin versant, alors que
la pluviométrie connaît une baisse drastique. Ceci a
engendré une généralisation de la dynamique
érosive. Les entailles se sont multiplient et s'enfoncent dans la partie
amont du bassin alors que vers l'aval elles s'élargissent sapement des
berges et le sable charrié se dépose au fond de la mare dans le
bas-fond.
PHOTO 4: Point de vidage de la mare de Birnin
Lokoyo
Même si en 1996 il reste et demeure le seul, les apports
ont été plus importants car, le milieu est fragilisé par
une exploitation flagrante et un déficit chronique de la
pluviométrie. Ceci peut être illustré par la disparition du
couvert végétal (la steppe arbustive) assez dense sur les
photographies aériennes de 1975, alors qu'elle était
clairsemée en 1996.
La dégradation du couvert végétal sur les
sommets de plateaux bordiers, ainsi que celle de la steppe arbustive sur les
glacis, ont accéléré le ruissellement; les koris se sont
multipliés et amplifiés accélérant la
stérilisation des superficies croissantes et l'ensablement du lit de la
mare au point où elle s'assèche très vite après la
saison de pluies sa capacité ne lui permet plus de couvrir le besoin en
eau
de cultures (photo 6). On dénombre en 1975 sur l'ensemble
du bassin versant treize (13) koris y compris le koi principal et 22 koris pour
la situation de l'année 1996.
PHOTO 5: Cône d'épandage forme par le kori
Roumbouki a l'entrée de la mare de Birnin Lokoyo
PHOTO 6: Au premier plan la mare de Birnin Lokoyo
sèche et au second plan jardin de
Selon une étude menée par l'ONG (ADRI) sur ce
site, cette dynamique est liée aux effets de la sécheresse
combinés à une mise en valeur irrationnelle qui ont
accéléré la dégradation à la faveur des sols
dénudés et de l'effet de la pente, la capacité
d'infiltration s'est réduite.
Les conséquences sont l'accentuation de la dynamique
érosive, c'est ce que d'ailleurs les paysans ont confirmé par
l'approfondissement du lit des koris et leur élargissement par sapement
de berge ainsi
que l'ensablement de la mare par sédimentation
d'origine hydrique et éolienne. Cette situation accentue le vidage de la
mare par érosion remontante qui même si elle existait en 1975 et
1996 n'était pas perçue comme elle l'est actuellement.
TABLEAU 5: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin
Lokoyo
Contraintes
|
Plateau
|
Talus
|
Glacis
|
Bas-fond
|
Edaphique
|
Sols gravillonaires
fragiles et imperméables
|
Sols gravillonaires
|
encroûtement
|
|
Dynamique
|
ruissellement aréolaire Déflation
éolienne
|
Forte pente Ravinement
|
Déflation ravinement
|
Comblement par
ruissellement et apport éolien , vidage de la mare de
mare par érosion régressive
|
Anthropique
|
exploitation du bois
|
exploitation du
bois
|
Surexploitation déboisement
|
Piétinement Surexploitation
|
TABLEAU 6: Niveau de potentialités et contraintes
des unités géodynamiques du BV de la mare de Birnin
Lokoyo
Segment
|
Contraintes
|
Potentialités
|
Anthropisation
|
Végétation
|
Sols
|
Eau
|
Plateaux
|
+
|
++
|
+
|
+
|
+
|
Talus
|
++
|
++
|
+
|
++
|
+
|
Glacis
|
Rocheux
|
+++
|
+
|
+
|
+
|
+++
|
sableux
|
++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
Bas-fonds
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+: Faible++: Moyenne +++: Forte à très forte
carte des unités géodynamiques BL 75
(carte2)
carte des unités géodynamiques BL 96
(carte3)
58 2. 2 Les principales unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Doutchi
Le bassin versant de la mare de Doutchi est
caractérisé par un endoréisme des écoulements de
surface qui convergent vers une dépression fermée limitée
essentiellement par des plateaux avec un dénivelé de l'ordre de
63 m environ. Les altitudes sont comprises entre 290 m sur les sommets de
plateaux et 227 m au fond de la cuvette. Les pentes s'organisent
grossièrement en formes concentriques de la mare de Tapkin Sao vers les
plateaux bordiers. Les pentes sont faibles dans la dépression et
même à l'Ouest de la mare où les formations sont
dunaires.
Dans ce bassin versant qui s'étend sur environ 40
km2, le réseau hydrographique ne présente ni une
hiérarchie, ni une organisation bien marquée. Les eaux de
ruissellement descendant des unités géomorphologiques
supérieures convergent vers la dépression soumise à une
dynamique de comblement puisqu'elle concentre toute la charge solide issue de
ces unités d'amont.
2. 2. 1 Les sommets de plateaux et de buttes
Ce sont des plateaux constitués de grès argileux
du Continental. Ces unités géodynamiques constituent les limites
topographiques du bassin versant de la mare de Doutchi, et accidentés
par les processus érosifs qui se sont succédés depuis le
Quaternaire. Ces plateaux sont fortement disséqués et des chenaux
d'écoulement s'y développent au cours des phases pluviales du
Quaternaire. La surface de ces ensembles relativement plane est composée
d'un lithosol et par endroits des accumulations sableuses.
La dynamique se caractérise par une érosion
mécanique. Sous l'action de la température, le grès
argileux et la dalle de cuirasse présentant de lignes de faiblesses se
démantèlent en éclats et blocs. Elle
donne naissance à des matériaux dont les plus fins sont
mobilisés par le ruissellement en filet et la déflation. Les
blocs dépassant la compétence de ce ruissellement restent alors
sur place et forme un pavage de reg.
L'action érosive de l'eau se limite au ruissellement
aréolaire (diffus et en nappe) entraînant le décapage de
particules déposées par déflation. Ces particules se
trouvent piéger dans de petites dépressions, et forment une
croûte de décantation pendant la saison de pluie. La
déflation est active sur cette surface sommitale et entraîne la
formation des placages sableux notamment des nebkas. Sur les photographies
aériennes de 1975 et 1996 cette surface était
légèrement couverte de sable.
Le rebord de ces sommets de plateaux est dominé par une
corniche qui se présente comme un petit abrupt d'escarpement constituant
un affleurement de formations du CT et de la cuirasse fini pliocène.
Elle est affectée par un recul par affouillement de grès argileux
et se débite en blocs de calibre variable. Quant aux buttes,
l'érosion a en effet dégagé des avant buttes et des buttes
témoins à talus présentant les mêmes
caractéristiques que les sommets de plateaux: ce sont ces buttes qui ont
données son nom à la ville de Dogondoutchi en Haoussa ou «
haute colline ». Elles peuvent ou pas porter de la
végétation. Dans le premier cas, elles jouent le même
rôle que les plateaux. Ces buttes peuvent être aussi de lieux de
cultes (BOUZOU; 2000).
La végétation était importante sur le
plateau. En effet selon un entretien que nous a accordé le service de
l'environnement de Doutchi, les plateaux étaient boisés et
couverts des essences comme Cassia sieberana, Combretum micrantum Guiera
senegalensis et Scléorocarya birrea et d'une strate herbacée
composée des graminées dans les années 1970. Aujourd'hui
elle se limite à la famille de Combretacés et Guiera
senegalensis , et est fortement exploitée à des fins
pastorales et pour les besoins en bois de la population.
Les contraintes sont multiples sur les sommets de plateaux. La
couche de cuirasse ferrugineuse très dure et compacte rend le sommet
impropre à toute exploitation. L'action du vent se fait de plus en plus
sentir du fait de l'état de dégradation très
avancée. Le coefficient du ruissellement est fort et peut avoisiner 1 du
fait de la nature imperméable du sol.
La végétation subit la pression d'une population
dont la principale source d'énergie reste et demeure le bois et la
régénération naturelle semble quasiment nulle.
2. 2. 2. Les talus
Les talus sont de forme concave et recouverts d'éboulis
assez denses. Les versants présentent des replats notamment ceux du
plateau situé au nord de la mare. Au niveau de ce replat affleurent les
grès argileux privés de leur couverture d'éboulis qui ont
été sans doute emportés par le ruissellement vers la base
du talus, on parle de l'instabilité des éboulis sur les sommets
et le versant.
La dynamique du talus reste tributaire de la dynamique
affectant les sommets de plateaux. La corniche bordant les surfaces sommitales
se débite en des éboulis qui se répandent sur la surface
du talus. Ces éléments sont entraînés vers le bas de
la pente, loin du champ du talus jusque dans le fond de koris entaillant
l'amont de glacis. Ou alors ils sont entraînés par le vent et par
la reptation s'ils sont de petites tailles. L'évolution de ces
unités est caractérisée essentiellement par de processus
hydriques
et la gravité même si par ailleurs le vent joue
un rôle en entraînant les particules fines. La corniche qui domine
le talus est échancrée par les têtes de nombreux koris
à écoulements torrentiels qui la font reculer par affouillement
des grès argileux sous-jacents et éboulement de blocs de cuirasse
qui sont entraînés vers le bas sur le talus voire au-delà
par les eaux de ruissellement et par la gravité.
Les essences floristiques se limitent au Combretum
micrantum, Combretum gluttinosum, Guiera senegalensis, Cassia
sieberana.
La contrainte majeure sur les talus est la forte pente qu'ils
présentent. Ce qui pose un problème en terme de puissance de
l'eau, en effet elle entraîne de conséquences néfastes sur
le glacis de dénudation.
2. 2. 3. Les glacis
La topographie et le matériel en place nous ont permis
de distinguer deux niveaux de glacis. Le premier niveau qui se raccorde au
talus correspond au glacis de dénudation qui se marque par
l'affleurement en surface de la roche gréseuse. Les pentes sont
relativement fortes (environ 5 %). L'évolution du glacis de
dénudation dépend de la dynamique des sommets de plateaux et
celle de talus. Les écoulements linéaires, de compétence
torrentielle en provenance de sommets de plateaux creusent des koris et y
accumulent les éboulis. Ces éboulis sont soit
piégés dans des marmites de géant ou abandonnés du
fait de la baisse de la compétence.
Le glacis de dénudation n'est plus fonctionnel et
présente un aspect de bad-lands car il est fortement raviné. Ceci
témoigne d'une érosion hydrique dans ce milieu sensible non
protégé par une couverture végétale
déficiente.
Sur les glacis de remblaiement sableux, l'érosion
éolienne provoque l'apparition des loupes d'érosion. En aval, se
développe un glacis d'épandage constitué des
matériaux d'origine colluvioéolienne, qui sont actuellement
remaniés par le vent et l'eau sur des surfaces inclinées (2
à 5 %) de la dépression vers le glacis de dénudation. Ces
glacis présentent dans leur partie amont des accumulations sableuses
(nebkas) et même des plages nues (loupes d'érosion) et des
ondulations entre les entailles. Ils sont entaillés par des koris dont
la profondeur peut varier de 2.5 à plus de 3 m.
Les koris évoluent par sapement de berges (par endroits
en colonne) (photo 7) et par des nombreuses fentes de retrait et de
dessiccation. La largeur entre les berges augmente vers aval jusqu'à la
zone d'épandage sableux où ces koris se ramifient pour devenir
anastomoser. La partie aval du glacis au
contact de la dépression est marquée par un
écoulement aréolaire et anastomosé du fait de l'importance
de la végétation et de la couverture sableuse. Tous les koris
descendant des directions nord et Nord est de la mare ont la même
dynamique dans cette partie des glacis. Leur écoulement devient en nappe
du fait de la faiblesse de la pente, ce qui entraîne d'énormes
quantités de sable dans le fond de la mare.
PHOTO 7: Dynamique de l'évolution d'un kori par
sapement de berge en colonne (berge droite du kori 1)
La couverture est dense et se compose de Combretum
micrantum, Guiera senegalensis, Combretum gluttinosum. Les espèces
dominantes sont Eucalyptus, Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum.
Aucune trace d'écoulement concentré n'a été
observée dans cette partie du glacis.
Les caractéristiques granulométriques des
sédiments révèlent qu'ils sont mis en place par des agents
d'érosion divers et ont dans leur majorité une distribution
bimodale ou même pluri-modale (courbes de fréquences relatives)
tandis que leurs courbes des fréquences cumulées sont toutes de
forme sigmoïde. Ce qui explique une accumulation sélective, une
accumulation libre qui se produit du fait d'une variation banale et
modérée dans la compétence du processus de transport. Ces
courbes sont caractéristiques des bancs alluviaux dans le lit du cours
d'eau (qui est le Dallol) et de sables dunaires. La première
hypothèse pourrait être confirmée, par l'indice
d'asymétrie skwness Ski. En effet, tous les échantillons
prélevés et analysés ont un indice compris entre les deux
premiers intervalles (1>Ski >0.3, et 0.3> Ski > 0.1) qui expriment
une asymétrie vers les petites tailles.
Des prélèvements effectués sur les berges
du kori1 montrent une disposition des bancs
sédimentologiques (Figure 20) différents les uns des autres et
les proportions de particules sont données par le tableau 7.
FIGURE 20 : Coupes schématiques des berges du kori
1
En amont de ce transect, sur la berge gauche à pente raide
de kori1, quatre couches sont identifiées. A ce niveau
la largeur entre les berges ne dépasse pas 5 m.
Une couche superficielle sableuse des grains très bien
classés, de couleur ocre et épaisse de 1m 6. Ce banc est
homogène d'une asymétrie vers la fraction fine.
Un second banc sableux rouge d'épaisseur 0m 89. Peu
homogène avec So =2, très bien classé et
dissymétrique vers les particules grossières (Ski = 0.45; et
Öi = 0.12)
Le troisième niveau est graveleux d'une épaisseur
de 0m 25. Cette couche est hétérogène et très bien
classée (So =2.23 et Öi = 0.13.)
Et enfin un banc argilo-sableux hétérogène
et épais de 0m 3 (So =2.5, S = 013). Ce banc est dissymétrique
vers la fraction grossière et très bien classé (ski = 0.5
et Öi = 0.15).
En aval de ce kori c'est-à-dire sur le glacis
d'épandage sableux la berge est taillée dans un matériel
sableux et a fait l'objet d'échantillonnage. Deux couches sableuses sont
visibles sur la coupe 20 b. Un banc superficiel est sableux de couleur noire
épaisse de 1m 6. Ce banc est caractérisé par la
prépondérance de particules fines (Ski = 0.43). C'est un
sédiment peu homogène et très bien classé (S =
0.12, So = 1.77 et Öi = 0.1), et la base un second banc de couleur ocre,
de texture sableuse et épais de 1m 24. Les indices
granulométriques confèrent les mêmes
caractéristiques que le premier banc (ski = 0.35; S0 = 1.78;S = 0.16 et
Öi = 0.14).
TABLEAU 7: Analyse granulométrique transect
1
|
Berge gauche
|
Berge droite
|
|
E1a
|
E1b
|
E1c
|
E1d
|
E1e
|
E2a
|
E2b
|
Argile + limon
|
12.64
|
18.81
|
24.94
|
25.52
|
41.19
|
8.77
|
7.3
|
Sable fin
|
51.73
|
58.93
|
50.73
|
47.62
|
38.82
|
55.11
|
57.22
|
Sable grossier
|
35.61
|
25.91
|
24.33
|
26.86
|
19.99
|
36.12
|
35.48
|
La largeur entre les berges est de 27.2 m. A ce niveau la
berge gauche se stabilise, et le sapement et l'élargissement se font sur
la berge droite (la rive concave). Ce kori dépose sa charge dans une
zone dépressionnaire sur le glacis à l'est de la mare.
L'ensemble des échantillons prélevés sur
les berges du kori 1 présentent des courbes
cumulées de type sigmoïde caractéristiques des
dépôts de sables dunaies ou des matériaux des bancs
alluviaux dans le lit du dallol Maouri (figure 21 , 22 et 23).
Sur le deuxième transect 2 qui va du plateau
situé au NE de la mare, et en amont, quatre (4) couches sont
identifiées sur la berge droite (3 m 35) du kori 2 (figure 24). Du
sommet à la base, une couche sableuse rouge (0 m 84); un autre banc de
texture sableuse épaisse de 0 m 74; un banc graveleux, épais de
0m 15, et un dernier banc sablo-argileux de couleur bigarrée 1m 24. la
largeur entre les berges est d'environ 2 m.
En aval, le fond du kori est large de 13 m 6 et les berges
présentent des fentes de retrait et de dessiccation favorisant ainsi un
élargissement par sapement de berges. Sur la berge gauche mesurant 3m 10
d'épaisseur, trois niveaux sédimentologiques sont observés
et les proportions de différentes particules sont données par le
tableau 8. Un banc superficiel ocre de texture sableuse 1m 1
Frequences %
Frequences %
Frequences %
FR FC
FR FC
FR FC
100
100
100
40
90
80
70
60
50
30
20
40
80
60
20
10
90
70
50
30
10
40
20
80
60
0
0
0
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E1c Doutchi
E1a Doutchi
E1b Doutchi
Diamétre des grains mm
Figure 21 : Courbes des fréquences des
échantillons E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori
1)
Frequences %
Frequences %
100
40
100
90
80
70
60
50
30
20
10
90
70
40
30
20
80
60
50
10
0
0,01 0,1 1 10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E1d Doutchi
E1e Doutchi
FR FC
FR FC
Figure 22 : Courbes des fréquences des
échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1)
Figure 23 : Courbes des fréquences des
échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1)
Frequences %
Frequences %
100
40
20
90
70
60
50
30
80
10
100
0
0,01 0,1 1 10
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E2b Doutchi
E2a Doutchi
FR 9,36
FR FC
d'épaisseur. Un second banc 1m 3 et sablo-argileux de
couleur bigarrée et enfin un troisième niveau argileux et
épais de 0m 7.
La berge gauche du kori 3 a fait l'objet d'échantillonnage
(figure 24C ).
FIGURE 24: Coupes schématiques des berges des
koris 2, 3 et 4
La couche superficielle est sableuse de couleur brun rouge, 2m
94 d'épaisseur, le second niveau est de texture sableuse
grossière de couleur ocre et épaisse de 0m 36. Le fond du kori
est large de moins de 2 m. Et enfin pour le quatrième transect,
l'échantillonnage est réalisé au niveau de la berge gauche
du kori 4 (Tableau 8). Le fond est large d'environ 2 m. Ce kori descend du
sommet de la butte située au Nord ouest de la mare de Tapkin Sao.
La couche superficielle de cette berge est épaisse de
3m 3 et de texture sableuse tandis que la seconde qui se trouve à la
base est sablo-limoneuse.
Le tableau 8 donne les proportions de différentes
particules, ce qui montre une dominance de sables dans la composition du sol ce
qui explique leur sensibilité aux processus érosifs tant
hydriques qu'éoliens.
TABLEAU 8: Résultats de l'analyse
granolométrique sur les transects 2, 3 et 4
|
Berge droite (K2)
|
Berge gauche (K2)
|
Berge gauche (K3)
|
Berge droite (K4)
|
|
E3a
|
E3b
|
E3c
|
E4a
|
E4b
|
E4c
|
E4d
|
E5a
|
E5b
|
E6a
|
E6b
|
Ar+l
|
8.59
|
17.62
|
24.73
|
21.31
|
21.71
|
12.89
|
21.57
|
22. 86
|
22. 08
|
12. 84
|
30. 12
|
S. M
|
53.95
|
46.92
|
52.32
|
50.69
|
45.71
|
30.17
|
52.34
|
54. 11
|
29. 38
|
61. 42
|
29. 06
|
S. G
|
37.64
|
35.44
|
22.95
|
28
|
32.58
|
56.94
|
29.09
|
23. 03
|
48. 54
|
15.74
|
40. 82
|
L'interprétation granulométrique montre que
l'essentiel de la déposition est assuré par le vent, principal
agent de la morphogenèse en milieu semi-aride. En effet, chacun des
échantillons prélevés au niveau du glacis présente
une courbe de fréquences relatives plurimodale et que le mode principal
est inférieur à 0.2 mm (tableau 9).
TABLEAU 9: Les modes des différents
échantillons de sols sur tous les transects
Echant.
|
E1a
|
E1b
|
E1c
|
E1d
|
E1e
|
E2a
|
E2b
|
Modes
|
0.08
|
|
|
0.08
|
|
|
0.08
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.315
|
0.315
|
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
Echant.
|
E3a
|
E3b
|
E3c
|
E4a
|
E4b
|
E4c
|
E4d
|
Modes
|
|
|
0.08
|
|
|
|
|
|
|
|
0.1
|
0.1
|
|
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.2
|
|
|
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
|
|
|
|
|
2
|
|
Echant.
|
E5a
|
E5b
|
E6a
|
E6b
|
|
|
|
Modes
|
|
|
0.08
|
|
|
|
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
|
|
|
|
|
0.315
|
|
0.315
|
|
|
|
Les figures (25, 26, 27, 28 et 29) montrent que Les courbes
cumulées sont de type sigmoïde caractérisant dans ce cas si
des dépôts de sables dunaies.
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
100
100
40
90
80
70
60
50
30
20
40
20
10
90
70
60
50
30
80
10
40
90
80
60
50
20
70
30
10
0
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E3c Doutchi
E3b Doutchi
E3a Doutchi
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 25 : Courbes des fréquences des
échantillons E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)
10
0
100
90
80
Frequences %
70
60
50
40
30
20
10
0
E4a Doutchi
20
100
90
80
70
Frequences %
60
50
FR FC
40
30
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E4 b Doutchi
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
FR FC
Figure 26 : Courbes des fréquences des
échantillons E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2)
E4c Doutchi
-10 0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
100
90
80
70
Frequences %
60
FR FC
50
40
30
20
10
0
E4 d Doutchi
10
0
100
90
80
Frequences %
70
60
50
FR FC
40
30
20
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Figure 27 : Courbes des fréquences des
échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2)
Frequences %
frequences %
100
100
40
20
90
80
70
60
50
30
10
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E5a Doutchi
E5b Doutchi
FR FC
FR FC
Figure 28 : Courbes des fréquences des
échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3)
Figure 29 : Courbes des fréquences des
échantillons E6a Doutchi E6b Doutchi (kori 4)
E6a Doutchi
100
90
80
Frequences %
70
60
FR FC
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E6b Doutchi
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
FR FC
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Frequences %
2.2. 4. La dépression
Le bas-fond de Doutchi peut être subdivisé en deux
sous unités. La zone d'épandage et l'unité centrale que
représente la mare.
La mare de Doutchi communément appelée Tapkin
Sao a une forme rectangulaire et s'étend sur environ 1.5 km et large sur
0.7 km. Elle s'étend respectivement en 1975 et en 1996 sur une
superficie approximative de 105 et 120 ha. Cette mare est dangereusement
menacée par des apports des matériaux solides descendant des
versants. En se repérant à la typologie des systèmes
endoréiques
faite par DESCONNETS (1994), ce milieu humide se classe dans
la famille des «bassins endoréiques des vallées
sèches verrouillées.« Les sols sont argilo-sableux ou
limono-sableux. Cette mare repose sur une lentille argileuse.
Le fait le plus évident dans cette unité est
l'ensablement. D'énormes apports alluviaux générés
par des processus érosifs s'y déposent dans la mare et
dégradent son hydraulicité.
Cette mare qui autrefois était un étang
permanent s'ensable si bien qu'actuellement son niveau d'eau se réduit
et s'assèche dès le mois de février. Lors de nos
investigations sur le terrain en Février 2005, elle était presque
sèche (Photo 8).
Les koris viennent s'y jeter dans la zone d'épandage en
formant des cônes de déjection, notamment dans les parties est et
nord (cartes 4 et 5).
La seconde sous unité du bas-fond est celle de la zone
d'épandage. Cette surface se matérialise par d'importants
dépôts de sables d'origine alluviale issus de l'altération
du grés argileux constituant le
substrat. et de l'importante
érosion ravinante sur les glacis. Elle se caractérise aussi par
la densité de la couverture végétale comparativement aux
autres unités morphologiques ce qui la rend moins sensible au
ravinement.
La couverture végétale, composée pour
l'essentiel de Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Faidherbia
albida et des herbacées fait l'objet d'une exploitation
irrationnelle.. Cette dynamique du déboisement peut influer sur
l'équilibre fragile de système en accélérant
notamment la dynamique éolienne.
Ainsi, d'un point de vus de la dynamique des eaux courantes,
le réseau hydrographique en descendant s'estompe dans la zone
d'épandage et s'y forment alors des cônes. Un cône large
d'environ 52 m est formé dans la partie Nord (photo 9).
Les écoulements concentrés disparaissent vers
l'aval et deviennent aréolaires et anastomosés en se ramifiant
dans la zone d'épandage. Ces écoulements concentrés
peuvent réapparaître sous l'action de certains paramètres
tel est le cas de la ravine (photo 10) qui aurait pour origine une piste de
bétail qui vient s'abreuver au niveau de la mare. Ainsi le sable
transporté s'y dépose dans son fond.
Dans la partie Ouest de cette mare, les formations dunaires
sont perméables d'où l'absence de la dynamique hydrique. Notons
que le vent assure l'essentiel de la dynamique érosive.
Les manifestations érosives au sein de ce bassin
versant doit en avoir une double explication. D'une part une origine
génétique liée à la forme du bassin versant
à laquelle on peut associer la pente. Ce bassin a une forme compacte et
un réseau de drainage dont les apports convergent vers un seul exutoire
à la sortie des ravines.
PHOTO 8: Mare de Tapkin Sao en cours d'ensablement en
raison d'apport des produits de l'érosion hydrique des versants et des
plateaux
PHOTO 9: Cône d'épandage de sable à
l'entrée de la mare de Doutchi
La compacité d'un bassin influe sur les débits
des koris, autrement dit sur le coefficient de l'écoulement. Plus la
forme est compacte, plus le temps de concentration des eaux à l'exutoire
est court, plus l'infiltration est réduite, plus les débits sont
brefs et agressifs. Cela est à l'origine des nombreuses griffes
d'érosion en amont du bassin versant. D'autre part, elles sont
liées à la dégradation continue du bassin versant sous
l'action conjuguée de la péjoration climatique et de l'emprise
anthropique.
L'analyse granulométrique des échantillons
prélevés dans la dépression en creusant une fosse de 1. 15
m au niveau du cône de déjection dans la partie nord de la mare
montre que ces matériaux sont de texture sableuse comme illustre le
tableau 10.
TABLEAU 10: Analyse granulométrique des
échantillons prélevés en creusant une fosse au niveau de
la dépression (profondeur 1.15 m)
particules Echant
|
Argile+ limon
|
S. fin
|
S. grossier
|
E7a
|
5.4
|
29.77
|
64.83
|
E7b
|
3.9
|
42.1
|
54
|
E7c
|
19.58
|
37.15
|
43.27
|
E8
|
92.4
|
5.74
|
1.86
|
Les indices granuloméltriques (Tableau 11) montrent que
les couches prélevées caractérisent des bancs alluviaux et
sont essentiellement d'origine hydrique. Ces bancs sableux sont fragiles ce qui
explique l'apparition de la ravine au niveau du cône.
TABLEAU 11: Indices granuloméltriques des
échantillons de sols dans la dépression.
|
Ski
|
S
|
So
|
ö
|
ì
|
Mode1
|
Mode2
|
Mode3
|
E7a
|
0.58
|
0.32
|
0.39
|
1.77
|
0.48
|
0.315
|
0.08
|
|
E7b
|
0.29
|
0.13
|
1.4
|
0.18
|
0.25
|
0.4
|
0.25
|
|
E7c
|
0.51
|
0.23
|
1.98
|
0.29
|
0.27
|
0.315
|
0.08
|
2.5
|
E8
|
0.5
|
0
|
0
|
1
|
0.04
|
|
|
|
Pour l'essentiel les courbes cumulatives sont de type
sigmoïde (figure 30) et les indices granulométriques, notamment les
modes, révèlent que ces sédiments correspondent à
des bancs alluviaux. En effet, les courbes de fréquences relatives sont
plurimodales et le pic est supérieur à la valeur supposée
limite de la compétence du vent (0.2 mm). Quant à
l'échantillon prélevé dans la mare, il présente une
courbe de type sigmoïde (figure 31) et est caractérisé par
une dominance de la fraction inférieure à 0.04 um.
PHOTO 10: Ravinement dans la zone
d'épandage
La mare reçoit des apports des koris par des nombreuses
buses passant sous la route bitumée reliant Doutchi à Konni. Du
fait de la dynamique très active dans la dépression, les mesures
de protection réalisées dans les koris n'ont pas réduit le
phénomène. Les digues réalisées dans le kori n'ont
pas eu d'effets significatifs. Certains sont presque totalement
ensablés.
Cet état de fait est lié à la
dégradation de son bassin versant, due aux phases de sécheresses
qu'a connues la région durant ces dernières décennies, et
à une pression sur les ressources (pâturage, et
prélèvement par une population qui évolue rapidement).
Selon un entretien avec le responsable de la direction de l'environnement de
Doutchi, les glacis étaient couverts à environ 80 % tandis que la
mare était couverte de Mitragyna inermis avec un taux de
recouvrement de plus de 50 % (entretient avec le responsable du service de
l'environnement). L'analyse de la prise de vue aérienne de 1975 nous
montre une couverture végétale assez dense comme souligné
précédemment.
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0
100
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
40
60
20
90
80
70
50
30
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E7b Doutchi
E7c Doutchi
E7a Doutchi
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 30 : Courbes des fréquences des
échantillons E7a Doutchi E7b Doutchi et E7c Doutchi bas-fond (au niveau
de la fosse)
Figure 31 : Courbes des fréquences de
l'échantillon E8 Doutchi (mare)
Frequences %
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E8 Doutchi
FR FC
La dégradation de la couverture végétale
s'est traduite par une évolution du nombre des koris parvenant à
la mare. En effet, le nombre de koris passait de douze (12) en 1975 à
dix huit (18) koris en 1996. Ce qui explique un bilan catastrophique de
l'érosion hydrique qui se résume en ces termes :
approfondissement de lits de koris en amont leur élargissement vers
l'aval, et l'ensablement de la mare d'où son tarissement précoce
en aval.
La dégradation de la couverture végétale
sous l'action couplée de la pression et des effets de la
péjoration climatique se traduit par une érosion linéaire
(ravinement) dont les conséquences sont la perte de potentiel de
production, la vulnérabilité des sols et l'ensablement de la
mare.
L'étude géomorphologique du bas-fond de Doutchi
nous a permis de faire une esquisse des contraintes sur les différentes
unités géomorphologiques.
Ces contraintes sont multiples et multiformes ce qui explique
la dégradation avancée des unités, notamment du glacis de
dénudation qui prend l'aspect de bad-land, les talus qui sont fortement
ravinés du fait de la faiblesse de couverture végétale
déficiente, de la pente. Celle-ci est d'autant plus forte que la vitesse
du ruissellement est importante. Les sommets de plateaux subissent une
érosion mécanique et la déflation éolienne.
TABLEAU 12: Récapitulatif de contraintes du BV de
la mare de Doutchi
Contraintes
|
Plateau
|
Talus
|
Glacis
|
Bas-fond
|
Edaphique
|
Sols gravillonaires
fragiles et imperméables
|
Sols gravillonaires
|
encroûtement
|
|
Dynamique
|
ruissellement aréolaire Déflation
éolienne
|
Forte pente Ravinement
|
Déflation et
ravinement
|
Comblement, par
apport éolien et ruissellement, ravinement et
|
Anthropique
|
exploitation du bois
|
Exploitation du bois
|
Surexploitation et
déboisement
|
Surexploitation Piétinement
|
L'évolution de la dynamique dans le bas-fond
dépendra de la prise en compte de la dynamique sur les unités
amont du bas-fond. Même si l'écoulement semble être non
agressif et que la nature du sol et la pente ne sont pas favorables au
ravinement, la dynamique au niveau du bas-fond se traduit par une
sédimentation par ruissellement et par apport éolien. Avec comme
corollaire son assèchement rapide. Néanmoins d'autres
paramètres peuvent intervenir et entraîner le ravinement dans le
bas-fond. En effet la petite ravine observée dans la zone
d'épandage (photo 9) aurait pour origine un parcours de bétail
qui vient pour s'abreuver au niveau de la mare.
Le tableau 13 montre le niveau de dégradation du bas-fond
et l'ensemble de son bassin versant. TABLEAU 13: Niveau de
dégradation des unités paysagères du BV de la mare de
Doutchi
Segment
|
Contraintes
|
Potentialités
|
Anthropisation
|
Végétation
|
Sols
|
Eau
|
Plateaux
|
+
|
++
|
+
|
+
|
+
|
Talus
|
++
|
++
|
+
|
++
|
+
|
Glacis
|
Rocheux
|
+++
|
+
|
+
|
+
|
+++
|
sableux
|
++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
Bas-fonds
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+ = Faible ; ++ = Moyenne et +++ = Forte à très
forte
Carte 4 : Les unités géodynamiques du
bassin versant de la mare de Doutchi (1975)
Carte 5 : Les unités géodynamiques du
bassin versant de la mare de Doutchi (1996)
2. 3. Les principales unités géodynamiques
du bassin versant de la mare de Sormo
2. 3.1. Les sommets de plateaux et de buttes
La surface de cet ensemble est généralement
plane et connaît un recouvrement de cuirasse latéritique qui
semble être discontinu. Dans le détail, la platitude de ces
surfaces n'est qu'une impression. Les sommets sont plutôt
sub-horizontaux, formés d'une succession de monticules (qui peuvent
être des accumulations sableuses liées à des obstacles
notamment la végétation ou même des débris de
cuirasse) et des dépressions décimétriques. On note deux
niveaux de plateaux : un premier niveau d'altitude supérieure à
240 m, et un second niveau dont l'altitude est supérieure à 200 m
avec un talus court. Ce dernier niveau présente une allure
ondulée du fait d'un important dépôt de sable qui cache la
topographie initiale.
L'évolution morphologique actuelle se
caractérise par la prédominance de processus mécaniques
qui désagrègent la couche de cuirasse ferrugineuse. Sous l'action
des processus physico-chimiques (liés à l'action conjuguée
de l'eau et de la température) et biologiques, la cuirasse se
démantèle par fragmentation en blocs et éclats. Les
ruissellements diffus et en nappe tous comme le vent décapent les
particules fines tandis que le reste de la surface du plateau forme un pavage
des regs. Ce paysage est formé par des débris grossiers
dépassant la compétence du ruissellement aréolaire et
celle du vent. Ainsi, les particules fines mobilisées par le
ruissellement aréolaire et le vent s'accumulent dans les petites
dépressions et forment une croûte de décantation à
la fin de la saison pluvieuse.
Par érosion remontante, l'écoulement
concentré sur le talus provoque le recul de tête des ravines
dessinant ainsi des rentrants dans la corniche qui protège les
formations de grès argileux sur le plateau. Cette corniche recule par
affouillement des grès argileux et des éboulements des blocs de
cuirasse ferrugineuse.
Il se développe sur le sommet de plateau un sol
gravillonaire couvert par une brousse tigrée. Ce type de sol n'a aucune
valeur agronomique et est à vocation pastorale. L'essentiel des
formations superficielles sur la surface de plateaux et des buttes (buttes
témoins) est composé de cailloutis issus du
démantèlement de la cuirasse, et de la
désagrégation de la roche sousjacente et par endroits on trouve
des accumulations éoliennes sous forme de nebkas.
La végétation présente un état
très dégradé et n'assume plus son rôle protecteur du
sol contre l'action des gouttes de pluies. Elle est entrain de laisser la
place à des plages nues. Elle est
composée généralement par Combretum micrantum
Cassia seieberana et Guiera senegalensis. Les contraintes
sur les sommets de plateaux sont entre autre la couverture
gravillonaire et le ruissellement aréolaire décapant les maigres
formations sableuses.
2. 3. 2. Les talus
Les rebords de plateaux se distinguent facilement des autres
unités du paysage par la pente. Ce sont des talus d'éboulis,
à forte pente, dominés par une corniche de pente raide. Ils sont
de forme concave. Le talus est fragilisé par l'absence d'une
végétation déficiente. La roche nue des grès
argileux y subit une désagrégation granulaire. Les
éléments grossiers provenant de l'éclatement de la couche
ferrugineuse et de la roche gréseuse se répandent par
gravité pour former des éboulis. Ces éboulis sont
évacués sous l'action du ruissellement.
Cependant on note un certain tri, les éléments
de grande taille se trouvent au sommet et peuvent transiter par gravité
pour se déposer sur la base du talus: c'est le cas du talus du plateau
Mazanfari (carte 6) dont la base est jonchée par les blocs de cuirasse
provenant du démantèlement de la corniche.
Les éboulis de petites tailles sont
entraînés par le ruissellement à caractère
torrentiel provenant des sommets de plateaux. On parle d'un transit des
éboulis par colluvionnement. Les formes d'érosion les plus
spectaculaires affectant le talus sont des grands ravins de suffosion les
mêmes qui festonnent la corniche. Celle-ci se débite en des
débris qui se répandent sur le talus.
Ces ravins drainent à la fois les eaux du ruissellement
de la surface sommitale et celles du talus. Ils ont une compétence
torrentielle leur permettant d'entraîner des matériaux de toutes
dimensions, et même les plus gros loin du champ de talus. C'est pourquoi
on trouve des éboulis dans le fond des ravines qui entaillent le
glacis.
Les conditions édaphiques et hydriques sont
contraignantes, sols absents ou squelettiques, pentes fortes entraînant
un fort coefficient de ruissellement font que la couverture
végétale est extrêmement pauvre sur le talus. Elle se
limite à Combretum micrantum et Guiera senegalensis rabougris
et de graminées qui se contractent le long des koris où les
conditions édaphiques sont encore favorables. Ces maigres ressources
floristiques sont exploitées pour satisfaire le besoin en bois de la
population et servent de pâturage aux animaux. Ainsi les nombreuses
souches rencontrées montrent la dégradation que subit cette
ressource sous l'action de la péjoration climatique couplée
à la croissance démographique sans précédent.
L'érosion atteint un seuil difficilement
réversible; d'où l'urgence d'agir afin de réduire la
vitesse et le taux du ruissellement et stopper le ravinement sur le glacis.
2. 3. 3 Les glacis
Ils constituent les unités géodynamiques les
plus étendues au sein de ce bassin versant. Entre 230 et 190 m
d'altitude, les glacis s'étendent en surface plane mais
régulièrement inclinée de 4 à 2 % de la base du
versant vers le fond de la vallée. Ce sont des terrains à priori
peu favorables au ruissellement (sols sableux et profonds, pentes faibles).
Les glacis sont fragilisés par une mise en valeur sans
mesure conservatoire et du fait d'un recouvrement meuble plus sensible à
l'érosion. La surface des glacis est marquée par des
irrégularités liées à l'apparition des plages nues
et de blocs de cuirasse observés au pied du versant du plateau
Mazanfari.
La partie amont du glacis est de texture sablo-limoneuse comme
l'illustre le tableau 15 et avec une croûte d'érosion due à
la déflation éolienne et un écoulement aréolaire
décapant la mince couverture sableuse. A ce niveau, Ies glacis ne sont
plus fonctionnels car ils sont incisés par les écoulements
linéaires en provenance de sommets de plateaux et de talus. Ces
écoulements creusent des ravines du fait de la nature du sol et de la
pente (une pente >2 %).
L'efficacité de l'érosion hydrique sur les
glacis est la conséquence directe de l'accroissement du ruissellement
provoqué par la dégradation de la couverture
végétale sur la surface du plateau et le versant
gréseux.
Il apparaît alors en aval des chenaux
d'écoulement bien hiérarchisés passant de l'état de
rigoles à celui de ravines qui se regroupent par coalescence pour donner
des grands koris entaillant le glacis jusqu'à l'aval où ils
débouchent dans le bas-fond. Le kori principal et ses affluents
latéraux en sont une bonne illustration.
Les glacis sont couverts par une savane arbustive à
dominance de Guiera senegalensis qui se dégrade surtout sous
l'effet de l'extension de culture vers les versants.
L'analyse de formations superficielles sur les glacis montre une
prépondérance du sable et de limon dans la composition des sols.
Les sols sont sablo-limoneux à limono-sableux ce qui serait à
l'origine de la fragilité des glacis d'où le
phénomène intense de l'érosion
accélérée par la dégradation de la couverture
végétale.
Les échantillons respectivement prélevés
sur la berge droite d'une ravine au pied du talus de Doutchin Mazanfari et la
berge gauche d'une autre ravine située à l'est de Illéla
2, montrent une succession de bancs sédimentologiques (Figure 32).
FIGURE 32: Coupe schématique de berges de koris
de deux ravines observées sur le glacis
Pour la ravine, les échantillons sont notés E1a
limono-sableux de couleur ocre et épaisse de 0m 63. C'est un banc
homogène (So = 1.58) à sédiment très bien
classés avec un indice de classement ou sorting ou déviation
standard ö = 0.04 mm qui présente une forte asymétrie vers
les petites tailles (Ski = 1). Cette couche repose sur un banc sablo-limoneux
(E1b) épais de 0m 42. Ce banc tout comme le premier est homogène
(So = 1.76), très bien classé (ö = 0.04) présentant
une dissymétrie vers les particules de grandes tailles (Ski = 0.28
mm).
Quant à la seconde coupe, elle montre une succession de
deux bancs homogènes qui présentent une asymétrie vers
les particules de tailles petites avec respectivement de la base au sommet :
Ski= 0.6 et 0.72 mm. Un banc superficiel de texture sableuse
rubéfié épais de 0m 83 très bien classé
(ö = 0.12
Frequences %
Frequences %
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
100
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E1a Sormo
E1b Sormo
FR FC
FR FC
mm et So = 2) et un second banc sablo-limoneux de couleur ocre
d'une épaisseur de 0m 34. Ce banc est moyennement classé et
homogène (ö = 0.71 et So = 1.76).
Les courbes de fréquences cumulatives sont de type
sigmoïde caractérisant des dépôts banals dans le lit
de cours d'eaux (figure 33 et 34).
Figure 33 : Courbes des fréquences des
échantillons glacis (berge droite de la ravine)
Figure 34 : Courbes des fréquences des
échantillons glacis (berge gauche kori Illéla II)
Frequences %
Frequences %
100
100
40
60
20
90
80
70
50
30
10
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E2a Sormo
E2b Sormo
FR FC
FR FC
La granulomérie des différentes particules montre
que les sols de glacis sont limono-sableux ou sablo-limoneux comme illustre le
tableau 14.
En résumé, nous pouvons dire que les glacis sont
affectés par une généralisation de l'érosion
hydrique dont les conséquences sont manifestes dans le bas-fond et se
traduisent d'une part par le ravinement à l'entrée du bas-fond
(photo 11) et d'autre l'ensablement de la mare d'où l'étalement
des eaux et le tarissement par évaporation et infiltration.
TABLEAU 14: Analyse granulométrique des
échantillons prélevés sur les glacis (Sormo)
|
Argile+ limon
|
Sable fin
|
Sable grossier
|
Berge droite
|
E1a
|
59.77
|
36.43
|
3.8
|
E1b
|
28.96
|
67.04
|
4
|
Berge gauche
|
E2a
|
31.52
|
50.17
|
18.31
|
E2b
|
32.63
|
59.36
|
8.01
|
PHOTO 11: Ravinement à l'entrée du
bas-fond
2. 3. 4. Le bas-fond
Le bas-fond de Sormo est une zone d'accumulation des eaux de
ruissellement et des matériaux solides arrachés des versants qui
peut être subdivisé en deux faciès.
Un faciès sableux et exondé est exploité
en culture de céréales. La dynamique érosive est moindre,
cependant, cette sous unité présente par endroit de marques
d'écoulement concentré de profondeur d'ordre centimétrique
qui descendent de la latéritique pour s'estomper après quelques
mètres.
Un second faciès à texture fine correspond
à une surface déprimée légèrement
allongée. Il s'agit du tronçon de l'ancien chenal
d'écoulement du Dallol Maouri qui se localise au bord de la
vallée où se déverse l'eau descendant des versants. Le
Dallol Maouri est une vallée obstruée par
d'anciens dépôts éoliens si bien qu'il se
transforme en un chapelet des mares. On dénombre 91 mares permanentes ou
semi-permanentes qui de nos jours subissent une pression. Notons
qu'actuellement, le Dallol Maouri comme toutes les vallées sèches
affluentes du fleuve Niger a une dynamique de comblement du fait de la
dégradation de reliefs environnants qui le dominent de plusieurs
dizaines de mètres.
La mare de Sormo est située à
12°20'27»de latitude nord et 3°34'27»de longitude Est. Elle
a un régime semi-permanent. Cette mare a une forme allongée sur
plus de 1 km et large d'environ 400 m et creuse de 2 m en moyenne
(Géoconseil et Buco; 2002).
Cette mare est alimentée surtout en saison de pluies
à partir des précipitations atmosphériques locales,
d'écoulement du Dallol Maouri (en effet on assiste à un
débordement des mares au delà des seuils sableux; ce qui
entraîne une communication ou alors une fonctionnalité à
l'échelle locale) et des apports des koris latéraux dont certains
prennent leur source sur les sommets de plateaux environnants marquant la
limite avec le Nigeria.
Elle prend l'allure d'un marécage et couvre environ 5
fois sa superficie initiale reliant ainsi le village de Sormo aux hameaux de
Takassaba, Garin Albarka et Bétaoua (SAE; 2001, cité par
ALHASSANE. ; 2001). Le profil de la mare n'est pas uniforme et se
présente comme une succession des monticules de sable, ce qui donne
d'ailleurs la forme ondulée.
Le bas-fond ne présente pas de trace d'érosion;
l'écoulement concentré semble être minime et sans puissance
érosive du fait de la faiblesse de la pente. Le fait le plus important
de l'action de ces koris latéraux est surtout l'apport des
sédiments qui se déposent dans le fond de la mare, ce qui
entraîne l'étalement des eaux. Cela est la cause de
l'évolution de la superficie qui a plus que doublé passant de
104.91 ha en 1975 à plus de 213.37 ha (KEITA; 2003).
Ces koris latéraux sont la conséquence d'une
pratique culturale incontrôlée. Le kori qui alimente pour
l'essentiel la mare prend naissance sur les plateaux limitant le bassin versant
situés au Nigeria. La compréhension de la dynamique actuelle au
niveau de ce bas-fond, c'est-à-dire son instabilité ou
stabilité passe par une meilleure connaissance de la dynamique du kori
principal provenant d'une zone bioclimatique plus arrosée.
Dans sa partie supérieure, ce kori reçoit un
affluent venant toujours du Nigeria et passant par Kambouzey (carte 6). Le fond
est sablo-argileux et est large de plus de 40 mètres. Cette situation
permet de pratiquer le jardinage notamment la culture de manioc et de
l'arboriculture que nous avons observée entre Kambouzey et Illéla
2. Dans cette parie amont le kori est large du fait de la nature du terrain et
les berges sont quasiment inexistantes. Les incisions sont observées
seulement pour les
petites ravines (descendant de glacis supérieur) dont la
profondeur dépasse rarement les deux mètres et que la largeur
entre les berges n'atteint pas trois (3) m.
Dans la partie médiane confluent des apports issus du
sommet de plateaux environnants de la direction de Toranki. La dynamique de ce
kori reste la même. Sur ce tronçon sont réalisés des
ouvrages destinés à réduire la vitesse de
l'écoulement facteur déterminant de l'érosion. Deux digues
ont été construites en 2004 par le PIDM de 46 m sur le lit de ce
kori et prolongées respectivement à gauche et à droite de
34 et 24 m (photo12).
PHOTO 12: Digues destinées a réduire la
vitesse de l'écoulement du kori
Chacune de ces digues est doublée d'une autre digue et
séparée d'elle de 4 m et dont l'espace entre celles-ci est rempli
de graviers. Ces digues ont une dénivellation topographique de 1m 5 par
rapport à la base du kori.
Cette nouvelle dynamique crée une chute d'où
l'accélération de flux d'eau vers l'aval. Ceci n'est pas sans
conséquence en aval à l'entrée du bas-fond puisque ce kori
recule sa tête vers l'amont entraînant ainsi l'effondrement de la
latérite à l'aval de Takassaba.
En aval de cette piste latéritique, un
prélèvement a été effectué sur la berge
droite de ce kori. Sur cette coupe (figure 35) sont identifiées
respectivement trois couches de sols qui sont du sommet à la base:
Couche superficielle de texture sablo-limoneuse épaisse
de 0m 62. Les indices granulométriques révèlent que ce
banc sédimentologique est assez homogène et très bien
classé (So = 2.23 et ö = 0.12 mm) et une
prépondérance des particules fines Ski = 0.5 mm.
la seconde couche est sableuse de couleur bigarrée et
épaisse de 2m. Cette couche présente une asymétrie vers
les fractions fines Ski = 0.2 mm; le Sorting index So montre que ce banc est
homogène So inférieur à 2 mm tandis que le sorting ou
déviation standard révèle qu'il constitué des
sédiments très bien classés ö = 0.09 mm.
Et enfin le troisième niveau sédimentologique
est sablo-graveleux de 0m 23 d'épaisseur. Ce banc tout comme les deux
autres est homogène très bien classé et a un Ski indiquant
une dissymétrie vers les particules grossières. À ce
niveau le fond du kori large de 17 m est sableux avec un important
dépôt de graviers issus sans doute de la destruction de la
latérite.
Les résultats de l'analyse granulométrique sont
donnés par le tableau 15.
TABLEAU 15: Résultats de l'analyse
granulométrique
|
|
Argile+ limon
|
S. F
|
S. G
|
Berge droite
|
E3a
|
24.63
|
49.89
|
25.48
|
E3b
|
3.12
|
47.99
|
38.89
|
E3c
|
31.88
|
53.8
|
14.32
|
mare
|
E4
|
56.51
|
23.56
|
19.93
|
L'interprétation des courbes granulométriques
confirme que l'eau est bien le principal agent de la dynamique de transport et
de dépôt. En effet tous les échantillons
prélevés sur la berge du kori principal à l'entrée
du bas-fond présentent plusieurs modes (Tableau 16) dont le principal se
situe entre 0.2 et 2 mm c'est-à-dire la classe de sables grossiers. Les
courbes de fréquences cumulatives des ces sédiments
prélevés dans le bas-fond (kori principal et mare) , sont de type
en s étiré (figure 36 et 37). Elles caractérisent des
bancs alluviaux dans un lit de cours d'eau banal
FIGURE 35: Coupe schématique de la berge droite du
kori principal de la mare de Sormo
TABLEAU 16: Modes des échantillons du
bas-fond
Echantillons
|
E3a
|
E3b
|
E3c
|
Modes
|
0.16
|
0.2
|
0.08
|
0.25
|
0.315
|
0.125
|
|
|
0.315
|
Cette dynamique est liée à l'évolution de
conditions naturelles et la croissance démographique. KEITA en 2003 a
montré les effets de la dégradation du couvert
végétal sur la mare. Cette dégradation se traduit par une
généralisation de la dynamique érosive sur toutes les
unités géodynamiques et l'ensablement de la mare. La
granulométrie du sédiment prélevé au niveau de la
mare confirme bien l'importance de la dynamique érosive dans ce bassin.
En effet, 43.49 % du sédiment constituent la proportion du sable (cf.
figure 37) déposé au fond de la mare essentiellement par l'eau
car dans le Dendi le vent est relativement faible.
Pour le bas-fond, l'embourbement d'un camion qui a
nécessité l'utilisation de gros engins a entraîné
l'ouverture d'une brèche et toute l'eau est déviée vers la
mare, alors qu'auparavant elle était distribuée dans trois
chenaux qui déversaient dans les bas-fonds de Sormo et de Boula
(à environ 2 km au sud de la mare).
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
100
40
80
60
20
90
70
50
30
10
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
40
20
90
70
60
50
30
80
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E3a Sormo
E3c Sormo
E4 Sormo
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 36 : Courbes des fréquences des
échantillons bas-fond (koi principal)
Figure 37 : Courbes des fréquences de
l'échantillon prélevé dans la mare
Frequences %
100
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E4 Sormo
FR FC
Selon une étude de Géo-conseil, c'est le
surcreusement du lit qui a fragilisé le sol sous l'effet de la pression
démographique. Ce surcreusement entraîne alors un appel d'eau ce
qui est à l'origine de l'apparition des griffes d'érosion sur le
glacis et au niveau du bas-fond. Cette situation a pour conséquence la
descente du niveau local qui est le lit du kori principal dont la tête
remonte jusqu'au niveau de la piste latéritique. Ceci est la
conséquence de l'extension des cultures dans la zone de la savane
arbustive. Actuellement, les paysans sont en train de défricher ces
ressources végétales pour le besoin de culture.
En 1975, les sommets de plateaux étaient
colonisés par une brousse tigrée typique tandis que les glacis en
dehors de quelques espaces mis en culture sont occupés par la savane
arbustive. En 1996 la tendance est à la dégradation de la
couverture végétale et à une généralisation
de l'érosion hydrique. Les zones de cultures augmentent au
détriment de la savane.
EN 2004 , le kori principal de la mare de Sormo a
été dévié par le PIDM qui a construit une digue
perpendiculairement au lit du kori. Trois seuils en gabions et
étagés ont été réalisés sur la berge
droite. Ces réalisations faites au besoin des exploitants, ont permis de
réduire la vitesse de l'écoulement en favorisant la
sédimentation en amont des seuils et la déviation des apports du
kori en aval. (photos 13 et 14).
De 1975 à aujourd'hui, la dynamique dans le bassin
versant de Sormo est marquée par dégradation de la couverture
végétale sur les sommets de plateaux et leur talus se traduisant
par l'ensablement de la mare par apports des produits de l'altération de
roches gréseuse du CT.
PHOTO 13: Seuil en gabions pour favoriser la
sédimentation dans le kori
PHOTO 14: D igue de déviation du kori
principal
TABLEAU 17: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du BV de la mare de Sormo
contraintes
|
Plateau
|
Talus
|
Glacis
|
bas-fond
|
Edaphiques
|
sols gravillonaires
fragiles et
imperméables
|
Sols gravillonaires
|
encroûtement
|
salinité2
|
Dynamiques
|
ruissellement aréolaire et
|
Forte pente
ravinement
|
ravinement
|
ensablement et
vidage de la Mare
|
Anthropique
|
Exploitation du
bois
|
Exploitation du
bois
|
Surexploitation Déboisement
|
piétinement surexploitation
|
La caractérisation de la morphodynamique actuelle du
bas-fond de Sormo révèle que toutes les unités
géodynamiques sont touchées par le problème de
dégradation. Les manifestations de la dynamique érosive sont bien
visibles dans le paysage mais à des degrés différents
selon les unités.
Les sommets de plateaux et les talus présentent un
bilan érosif catastrophique. Ils sont les plus fragiles, les plus
sensibles et les plus instables et ne présentant plus des ressources
substantielles. Même si ces secteurs ne sont pas à vocation
agricole, leur protection doit être envisagée afin de freiner le
processus de dégradation en aval.
Les glacis sableux et la vallée où se trouve le
bas-fond restent encore stables en dehors de la partie supérieure de
glacis où les sols sont encroûtés donc plus favorables au
ravinement. Mais la stabilité ne perdure que si l'on préserve les
unités de plateaux et leurs talus dune part et d'autre part si
arrête le processus de déforestation avec l'évolution
récente de la population. Ce qui n'est pas du tout facile car la
population croit à un rythme accéléré alors les
ressources ne font que se dégrader. Le niveau de contraintes et
potentialités des unités géodynamiques peu se
résumer dans le tableau 18.
TABLEAU 18: Niveau de contraintes et
potentialités
Segment
|
Contraintes
|
Potentialités
|
Anthropisation
|
|
|
Végétation
|
Sols
|
Eau
|
|
Plateaux
|
+
|
++
|
+
|
+
|
+
|
Talus
|
++
|
++
|
+
|
++
|
+
|
Glacis
|
Encroûté
|
+++
|
++
|
++
|
++
|
+++
|
Sableux
|
++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
Bas-fonds
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+++
|
+: Faible ++: Moyenne +++: Forte à
très forte
Carte 6 Unités géodynamiques Sormo
75
Chapitre III: Discussions et perspectives
3.1. Discussions
Dans un pays semi-aride comme le Niger, où le
problème d'eau se pose avec acuité, la question de la
dégradation des milieux humides est au centre de réflexion et
constitue l'un des axes de la recherche en vue d'un développement
durable. En effet, ces milieux (territoires ressources refuges à fortes
contraintes) sont instables et présentent une dynamique de
dégradation. Cette situation est tributaire de l'évolution des
facteurs naturels (conditions climatiques et la nature des matériaux en
place). La péjoration climatique se traduit par une baisse de pluies
l'ordre de plus de 25 % en moyenne annuelle à partir des années
1970 (figures 4, 6 et 8). Certains auteurs parlent même d'une crise
climatique. Cette évolution est à l'origine de la fragilisation
de ces milieux, faible résistance de la flore aux pressions anthropiques
et aux modifications de la dynamique de l'eau sur les versants. Le climat
devenu de plus en plus aride, en effet toutes les études récentes
ont montré la baisse progressive de la pluviométrie avec pour
conséquence une diminution de la richesse floristique et une reprise de
la dynamique érosive. Sous l'action conjonction de la péjoration
climatique et de la pression anthropique, on assiste à un
dysfonctionnement de ces milieux refuges (bas-fonds) à fortes
potentialités (sols épais, végétation dense,
humidité plus ou moins permanente.)
Cependant, la rupture des grands équilibres
écologiques va de pair avec la pression démographique (DIFUMIER;
1994 cité par FOURNIER & DURAND; 2002). En quelques années,
on est passé des systèmes de cultures traditionnels utilisant des
mises en valeur de jachères à un système d'exploitation
quasi continue des parcelles. Ainsi la caractérisation de la
morphodynamique actuelle de ces trois bas-fonds à partir de l'analyse
diachronique montre que la dégradation de leurs milieux environnants se
répercute sur eux. Ils subissent alors une forte dégradation du
fait de la péjoration climatique qui influe sur leur fonctionnement
hydrogéomorphologique, tout en considérant que les années
humides sont celles qui sont capables de transformer le paysages.
L'écoulement permanent a été obstrué par la
formation de cônes d'épandage ou des édifices
éoliens (ablation et sédimentation) qui en obstruant les lits
créent des mares. L'évolution de la pluviométrie a
entraîné la concentration du ruissellement ce qui se traduit par
l'enfoncement des lits de koris et l'apparition des nouvelles ravines en amont
sur les glacis encroûtés. Cette dynamique se trouve
accélérée par une mise en valeur sans mesure
conservatoire.
Pour le site de Birnin Lokoyo l'on assiste à
l'approfondissement des koris latéraux dont la conséquence au
niveau du bas-fond se traduit par un épandage de sable en amont de
Baré-béri et une remobilisation pendant la saison sèche.
Ainsi les matériaux solides déplacés par l'érosion
hydrique
par an sont estimés en moyenne à 670 m3/ha/an
(ADRI). Une étude menée par une ONG (ADRI) sur ce site a
lié cette dynamique à l'extension de la culture avec la
croissance démographique et les effets de sécheresses. Le vidage
constitue une contrainte pour la pérennité de la mare car il est
accentué par l'importante sédimentation.
De 1975 à 1996 pour Birnin Lokoyo et Doutchi, l'on est
passé d'une mise en valeur sur 10 % de la superficie des glacis avec 25
% de jachères à une mise en valeur de plus en plus
généralisée des glacis. Cela a conduit à la
destruction de la steppe arbustive; ce qui a provoqué une multiplication
des entailles qui évoluent par enfoncement et sapement de berges
entraînant ainsi en aval l'ensablement de mares d'une part du vidage
d'autre part.
Pour le site de Sormo on assiste à une
généralisation de la dynamique érosive principalement
hydrique se traduisant en aval par l'ensablement de la mare et
l'étalement des eaux; ce qui engendre son tarissement.
En somme, à travers cette étude, l'on note une
certaine ressemblance dans le processus de dégradation des bas-fonds. La
réactivation et/ ou la naissance des nouvelles ravines, l'amenuisement
de la couverture végétale, l'ensablement des mares dans les
bas-fonds, le vidage des mares vers l'aval par érosion
régressive, dont la prise en compte est un facteur déterminant
dans le choix et la réussite des actions à entreprendre.
Des études similaires dans d'autres régions ou
même sur ces sites ont montré la tendance évolutive
relative du fait de la péjoration climatique ainsi qu'à l'action
anthropique qui accentue le déséquilibre.
En 2003, KEITA en parlant de l'impact de la dégradation
du bassin versant sur la mare de Sormo, insiste sur la mise en culture de zone
de savane ayant pour conséquence à la fragilisation de
l'environnement physique d'où une généralisation de la
dynamique érosive sur toutes les unités géodynamiques.
Une étude faite par Géo-conseil (2003) a
lié cette dynamique la fragilisation du sol et un surcreusement du fond
du kori principal suite à l'embourbement d'un camion. Ceci a
entraîné un appel d'eau qui s'est traduit par l'apparition des
ravines sur le glacis. Cette action est accentuée par la
dégradation de la couverture végétale à des fins
culturales.
hydrologiques. Ils correspondent d'une part aux bassins
versants endoréiques situés sur les sommets de plateaux à
cuirasse ferrugineuse qui sont hérités de la transformation
ancienne du paysage déconnectés du reste du paysage par leur
position topographique. Et d'autre part aux bassins versant endoréiques
situés dans les vallées sableuses dont l'origine est liée
à la dégradation du réseau hydrographique.
Pour ce second ensemble DESCONNET souligne deux niveaux. Le
premier niveau concerne les petits bassins versants (plusieurs dizaines de
kilomètres carrés) dont la dégradation du réseau a
pour conséquence la division de cette entité en plusieurs
réseaux de drainage déconnectés les uns par rapports aux
autres. Le second niveau correspond à la dégradation partielle de
l'ancien réseau hydrographique régional.(drainant des superficies
des plusieurs centaines de kilomètres carrés). Cette
dégradation schématisée par l'ensablement localisé
ou/et généralisé rend inefficace la fonction de
transfert.
D'autres auteurs ayant traité la question de la
dégradation des bas-fonds soulignent qu'en plus de l'action du climat,
le rôle de l'action anthropique dans le processus de la
dégradation.
Selon ABDOU (1993), la dégradation du bas-fond de Wi-Wi
dans le canton de Gouchi est liée à une anthropisation
incontrolée conjuguée à la dégradation
générale des conditions climatiques. Selon lui l'intense
activité éolienne entraîne l'ensablement du bas-fond d'une
part et d'autre part la pression animale et les méthodes culturales et
le besoin en bois de la population entraînant la diminution de la
couverture végétale.
MAMADOU (2001) a lié l'évolution actuelle du lac
Madarounfa et de son bassin d'alimentation à l'évolution
récente du climat et aux actions anthropiques: ancienneté de mise
en valeur de terres, effets de concentration des eaux du barrage en amont.
MOUSSA (2005) parlant de la morphodynamique actuelle du
bas-fond Goubé a souligné la péjoration climatique qui se
caractérise par le déficit chronique des précipitations
capable de provoquer des modifications dans le comportement hydromorphologique
des réseaux hydrographiques. La conséquence au niveau du bas-fond
Goubé est la nouvelle forme de stockage et de distribution des eaux
d'écoulement dans son lit.
MAKAOU (2005) après avoir évoqué l'impact
de la nature dans l'évolution du Gombi de Maradi a expliqué la
transformation du paysage par les effets de la croissance démographique.
En effet, en l'absence d'une technique capable d'accroître le rendement,
la satisfaction des besoins d'une population de plus en plus nombreuse passe
par l'extension des surfaces cultivées.
D'autres études ont montré un
phénomène similaire. BOUZOU et al (1996) ont montré que la
dégradation d'un environnement physique se marque sur trois de ces
composantes la végétation les sols et les formes
d'érosion. Le sol se dégrade et donne naissance à des
formes d'érosion qui peuvent
être de grande ampleur. Cette dégradation se
traduit par un accroissement de la dynamique érosive. Les sols
étant d'une part, moins protégés par une
végétation déficiente et d'autre part fragilisés
par leur destruction physique et/ou chimique, les écoulements se
concentrent, les ravins qui emportent les fractions importantes de sol se
forment, les koris s'approfondissent. Cette évolution se traduit par la
dégradation de la couverture végétale (disparition des
arbres et même de graminées pérennes), dénudation,
encroûtement puis décapage des sols, augmentation du
ruissellement, ravinement des versants, changement du régime des
rivières baisse du niveau de nappe et finalement aridification du
microclimat régional (ROOSE; 1988, cité par BOUZOU; 1998).
Eu égard à tous ces indicateurs, des mesures
urgentes doivent être prise le plus vite possible en vus de
préserver ces potentialités sur lesquels porte l'avenir d'un
monde rural frappé par une série de crises environnementales
depuis plus de trois décennies et dont les séquelles sont encore
présentes et persistent pour certains cas.
3. 2 Proposition d'aménagement
À l'issue de cette étude sur la genèse et
morphodynamique actuelle des bas-fonds, il aura donc été
identifié les processus dont la prise en compte est un facteur dans le
choix et la réussite des aménagements. Il s'agit:
u de la dégradation des milieux environnants quand on
sait que « les bas-fonds subissent l'influence directe des versants et des
sommets essentiellement par le biais des transports liquides et solides.»
(BERTON; 1988).
u la dynamique de l'eau sur les versants u et enfin la dynamique
foncière.
La dynamique érosive montre que les bas-fonds sont
sujets à de grands déséquilibres, les mares sont
menacées par le phénomène d'ensablement et risquent de
disparaître à long terme si rien n'est entrepris dans ce sens.
Vu l'ampleur de la situation, l'aménagement de ces
bas-fonds s'avère plus que nécessaire. Cependant,
l'aménagement doit être intégré, donc tenir compte
de la dynamique générale de l'environnement de bas-fonds et non
pas les considérer comme des entités isolées. Toute action
d'aménagement cherchera à maîtriser les eaux du
ruissellement au sein de bassin versant.
rapport aux habitudes socioculturelles de la population et au
milieu physique, et le rétablissement des surfaces
aménagées dans leur utilisation originelle à moins que des
exigences alimentaires ne laissent d'autres choix que l'extension de l'espace
cultivé.
Étant entendu qu'il existe plusieurs types
d'aménagement, il importe de procéder à un choix judicieux
en fonction bien sûr du rôle qu'il doit assurer et des
unités géodynamiques.
3. 2. 1. Aménagement dans les bas-fonds
Lorsque, en zone soudano-sahélienne, on cherche
à participer au développement d'un groupe de villages ou d'une
petite région par la mise en valeur des bas-fonds, on se heurte
d'emblée à un problème de maîtrise des eaux des
écoulements tant superficiels que souterrains (ALBERGEL et al; 1993,
LIDON et al; 1996)
L'utilisation efficace des bas-fonds implique l'installation
des ouvrages destinés à la maîtrise de l'eau pour mettre
les terres à l'abri de crues. Cependant ces ouvrages doivent être
techniquement fiables et gérables par les bénéficiaires,
en effet les bas-fonds sont des écosystèmes fragiles et
facilement dégradables.
Pour le bas-fond de Birnin Lokoyo, nous proposons la
réalisation de seuils d'épandage pour l'aménager en amont
où il est incisé. Les seuils d'épandage sont des mesures
« logiques » pour réhabiliter les bas-fonds
dégradés sans perturber tout le système hydrique en
équilibre relatif antérieur à la dégradation. Ce
type d'aménagement doit être accompagné par des mesures
biologiques car c'est seulement de cette manière qu'une mise en valeur
des eaux et des sols sera possible de manière durable (BENDER et
OUSSEINI; 2000). Des digues filtrantes sont envisageables au niveau des
bas-fonds où l'écoulement est en nappe pour favoriser la
sédimentation et même temps accroître l'infiltration.
Pour les berges la stabilisation par des mesures biologiques pour
empêcher l'élargissement par sapement de berges.
La revégétalisation est une mesure efficace pour
freiner la vitesse du ruissellement sur le lit mineur du bas-fond. La mise en
place du brise-vent permet de lutter efficacement contre la
sédimentation du fond de la mare par apport éolien.
Tout aménagement dans le bas-fond de Doutchi vise
à rendre pérenne la mare de Tapkin Sao. Pour stabiliser la zone
d'épandage et empêcher le développement de ravines à
lexemple de celles observées à Doutchi, Nous préconisons
un traitement par des mesures biologiques quand on sait
qu'en amont, où la végétation est assez
fournie, l'écoulement devient en nappe et les koris ont plutôt
tendance à déposer leur charge du fait de la faible pente. Cette
mesure pourrait empêcher le ravinement, et par là freiner la
vitesse de comblement de la mare. Cependant, les diguettes de pierre libres ou
encore en terre, les bandes d'herbes en touffes sont aussi des mesures
appropriées.
Pour le cas de Sormo, l'aménagement visera à
renverser la dynamique du kori principal comme le souhaitent les exploitants
qui se plaignent de l'inondation qui endommage les cultures lors de la crue. Le
seuil d'épandage accompagné des mesures biologiques permettra de
stabiliser ce kori et de réduire l'écoulement.
Le surcreusement de la mare afin d'augmenter sa capacité de
stockage et les protéger de l'ensablement par la mise en place d'une
levée de terre produit de déblai des mares.
Cependant la déviation dont nous avons
évoqué plus haut, peut à la longue jouer un rôle
dans la baisse de la nappe phréatique surtout avec la tendance
générale à la baisse de la pluviométrie (figure 8)
donc l'existence de cette mare à l'avenir.
Eu égard à cette dynamique nous pensons que la
déviation du kori n'est pas une solution comme pensent les exploitants,
car ils évoquent le problème de la salinité (GEURO &
DAN LAMSO; 2003). Il serait la intéressant de songer à faire
aménagement ouverts car les inondations réduisent les risque de
salinisation toujours élevés dans ces milieux (GEURO &
EVEQUOZ ; cités par BENDER ET OUSSEINI ; 2000)
Pour les mares, qui se trouvent au sein de ces bas-fonds le
curage est une technique qui permettra d'augmenter la capacité de
stockage à condition qu'il soit adapté à la dynamique
générale du bassin versant. En effet il peut entraîner le
ravinement en amont et accroître la sédimentation.
Souvent les aménagements proprement dits sont
implantés dans les bas-fonds, l'étude doit s'étendre aux
versants dont la mise en valeur et la protection (anti-érosive
notamment) sont essentielles à la réussite de l'ensemble.
L'aménagement de bas-fonds est donc abordé ici comme un
élément de gestion rationnelle de ressources naturelles, devant
être intégré dans un cadre plus vaste de gestion de
terroir. C'est pourquoi l'aménagement des unités
géodynamiques amont est une condition sine qua non pour la
réussite de toute action d'aménagement dans le bas-fond.
3. 2. 2 Traitement des autres unités
géomorphologiques
L'aménagement sur ces unités visera à lutter
contre l'érosion sur les versants. L'objectif est de réduire le
ruissellement qui est la principale cause de dégradation de ces
versants.
3. 2. 2. 1 Traitement sur les glacis
Sur les glacis de dénudation où
l'écoulement torrentiel taille des griffes multiformes, nous proposons
la mise en place de diguettes filtrantes en pierre sèches, ce type
d'ouvrage suffirait pour freiner les crues et stabiliser le profil des koris.
Ou encore de songer à la réalisation des ouvrages de plus grande
taille, de barrages-seuils en gabion. Cependant l'ancrage doit être
renforcé sur les berges parce que les koris sont taillés dans le
CT.
En aval nous proposons de construire de seuils
d'épandage afin d'empêcher le sapement de berges et le
développement de koris latéraux. Ces ouvrages favorisent
l'infiltration et facilitent les comblement de koris donc l'étalement
des eaux.
Les aléas climatiques et la pression
démographique croissante ont réduit la fertilité de ces
unités qui sont les plus étendues pour l'ensemble des bassins
versants. L'induration est un problème majeur de sols au niveau de
glacis notamment en amont. Et en aval des quantités importantes d'eau et
d'énormes superficies sont perdues par ravinement.
Nos propositions portent sur la réalisation de cordons
de pierre accompagnés de traitement biologique notamment la plantation
d'arbres en amont. Ce qui permet en même temps de lutter contre la
dynamique éolienne et réduire le ruissellement.
Dans les zones qui se trouvent entre les griffes
d'érosion situées en amont de glacis, nous préconisons la
réalisation de demi-lunes et de Tassa ou Zaï. En matière de
la gestion conservatoire des eaux et des sols, l'analyse des critères
d'efficacité des mesures de CES-DRS utilisés pour
réhabiliter les terres dégradées montre que la
concentration des eaux de pluies créées par les dispositifs
physiques notamment, est une condition essentielle au déclenchement de
processus de régénération. En effet, l'évaluation
de l'impact de ces ouvrages sur la collecte et la productivité de l'eau
est encore qualitative. (GUNT WINCHLER et al; 1995 cité par GUERO;
2000).
La fragilisation de sols les expose inévitablement aux
dynamiques érosives dans ce cas principalement par le vent. La
protection des sols contre l'érosion éolienne vise d'une part
à diminuer la vitesse du vent et d'autre part à augmenter la
rugosité de la surface du sol.
Les brises-vent sont des mesures adaptées pour la lutte
anti-éolienne car ils exercent une action mécanique en
réduisant la vitesse du vent, modifient de microclimats et influent de
ce fait sur la production végétale.
Une méthode simple de protection des sols contre le vent
consiste à abandonner ou à épandre sur les champs,
après la récolte, des résidus végétaux, tels
que chaumes, pailles, fanes etc...
Les cultures couvrantes constituent une bonne protection du sol
contre l'érosion éolienne, surtout si les lignes de culture sont
tracées dans une direction perpendiculaire aux vents dominants.
Dans la partie aval des glacis les aménagements
toucheront de koris latéraux. L'aménagement de koris
latéraux aura pour but de stabiliser les berges et empêcher leur
élargissement par sapement de berges et enfin favoriser la
sédimentation dans leurs lits afin de réduire le risque de
comblement de plans d'eau situés en aval. Autrement dit, cet
aménagement visera d'une part de freiner le ruissellement en favorisant
l'infiltration.
Réalisation des cordons de pierre qui constituent de
pièges à eau et aux sédiments. Ces types d'ouvrages sont
d'une importance particulière sur les sols encroûtés et
ravinés se trouvant dans les parties amont des glacis.
Dans les koris, nous préconisons la mise en place de
seuils en gabions pour la protection des berges afin de limiter
l'élargissement des koris par sapement. Ce qui entraînera un
dépôt des matériaux solides transportés par ces
koris en amont de ces seuils. Ceci permettra d'arrêter l'ensablement de
mares. Toutefois les mesures biologiques permettront à leur tour de
stabiliser les berges du collecteur principal pour empêcher son
élargissement par sapement de berges.
3. 2. 2. 2 Traitement des talus
Même si les talus présentent de pentes
très fortes et qu'ils sont utilisées a des fins sylvo-pastorales,
il convient de les traiter avec des tranchées de reboisement. Celles-ci
doivent être accompagnées des micro-barrages filtrants en
tête des entailles afin de retarder les écoulements. Ces ouvrages
sont essentiellement conçus pour de freiner le ruissellement afin de
réduire les dégâts sur les glacis. par ailleurs des
diguettes filtrantes, de murets peuvent être envisagés.
3. 2. 2. 3 Sur les sommets de plateaux
Ce sont des unités de pente très faible dont
l'aménagement est une condition sine qua non pour maintenir
l'équilibre du système; c'est pourquoi il est important de le
récupérer.
La revégétalisation du plateaux est une
technique d'aménagement car l'écoulement concentré au
niveau de glacis et l'ensablement de mares fait suite à la
dégradation de la couverture végétale sur les sommets de
plateaux et les talus. Il convient de les aménager en banquettes de
pâturage et de reboisement puisque ces unités sont pour
l'essentiel utilisées pour le sylvo-pastoralisme.
Le scarifiage avec impluvium est aussi envisageable sur le
plateau. C'est un ouvrage destiner à collecter un maximum d'eau sur des
surfaces complètement dénudées et stériles,
nécessitant un apport hydrique bien plus important que celui fourni par
les précipitations.
La sensibilisation de la population aux dangers d'une
exploitation abusive pourrait être une mesure pour la conservation du
recouvrement actuel.
Conclusion générale
Tout au long de ce travail nous avons essayé de garder
au centre de la réflexion la question posée dès au
départ c'est-à-dire: « les bas-fonds subissent une
dégradation sous l'action couplée de la péjoration
climatique et des actions anthropiques ». Après une
caractérisation des bassins versants étudiés dans leur
contexte régional, nous avons essayé de caractériser et
d'expliquer l'évolution géomorphologique des bas-fonds à
travers une étude de cas. Ces bas-fonds se situent sur le lit de Dallol
Maouri, une vallée dont la dynamique actuelle est une dynamique de
comblement. La géomorphologie actuelle au sein de ces paysages est
liée à leur genèse.
L'analyse granulométrique des échantillons montre
que les sols sont sableux, ce qui détermine un bilan catastrophique des
processus érosifs. Il s'établit alors un constat de
dégradation.
> Une dégradation continue des conditions naturelles
(conditions climatiques) qui déterminent la mise en valeur.
> Une forte pression anthropique altérant les
conditions de mise en valeur traditionnelles de ces des
écosystèmes.
L'ensemble des systèmes bas-fonds et leurs bassins
versants sont affectés par une dynamique de dégradation. Cette
dynamique se caractérise par une dégradation de ressources
naturelles du fait de la dynamique érosive tant hydrique
qu'éolienne et par une surexploitation sans gestion conservatoire. C'est
sur les sommets de plateaux et les talus d'éboulis
(caractérisés par une faible couverture végétal)
que les processus érosifs présentent un bilan catastrophique. Ces
deux unités sont les plus dégradés car ils sont les plus
fragiles et les plus sensibles à la dynamique. Cependant même si
ces unités sont à vocation pastorale, la restauration de leur
équilibre morphodynamique par la régénération de la
couverture végétale et la réduction du coefficient du
ruissellement par ouvrages anti-érosifs appropriés est un
impératif pour éviter la généralisation de
l'érosion sur l'ensemble du bassin versant.
Quant aux glacis, ils présentent des griffes
d'érosion plus ou moins profondes du fait de pentes relativement fortes
(notamment sur le glacis de dénudation) pour les bassins versants
situés dans la zone sahélienne et de l'amont des glacis
sablo-limoneux.
Les glacis d'épandage sableux sont plus ou moins
stables. Cependant cet équilibre écologique n'est que
précaire et dépend de l'évolution des sommets et des
talus. Il serait plus intéressant de tenir compte de la dynamique sur
ces unités amont afin de préserver celles des glacis et de
bas-fonds qui sont jusque là stables du fait de la couverture
végétale relativement importante.
Néanmoins, même si ces bas-fonds sont en
équilibre relatif, les mares sont menacées par l'ensablement
entraînant leur assèchement dès la fin de la saison
pluvieuse en effet, lors de notre passage sur le terrain toutes les mares
étaient presque sèches.
Pour le bas-fond de Birnin Lokoyo, on assiste à
l'apparition d'une griffe d'érosion par érosion remontante en
amont, et un élargissement vers l'aval (photo 2). Quant aux koris
latéraux, ils s'approfondissent ce qui entraîne un transit de
sables vers la mare. Cette situation va de pair avec la dynamique
éolienne. En effet, ce bassin versant est faiblement couvert par une
végétation. Le vidage s'accentue par érosion
régressive en aval de la mare.
Pour le bas-fond de Doutchi, la dynamique se résume
à l'importante sédimentation dans la dépression si bien
que cette mare, quasi permanente dans les années 1970 n'est plus
citée parmi les plans d'eau permanents. Dans le contexte actuel,
l'extension de la ville de Dogondoutchi vers la mare, doit être prise en
compte pour mieux cerner les facteurs déstabilisant l'évolution
de son bassin versant. En effet, ce bas-fond péri urbain est
touché par l'emprise foncière car une importante portion de sa
superficie est occupée par des constructions.
Et enfin pour le cas de Sormo, la dégradation de la
végétation sur les sommets de plateaux et les versants a comme
corollaire la généralisation de la dynamique érosive qui
se traduit par l'ensablement de la mare qui en dépit de son extension
spatiale s'assèche.
Il y a donc urgence d'agir afin de contrecarrer le
phénomène de la dégradation de ces ressources sur
lesquelles l'espoir des paysans est tourné et qui font aujourd'hui
l'objet de nombreuses recherches. Toutefois il serait naïf de croire que
l'aménagement passe uniquement par la prise en compte de la dynamique
que nous avons présentée ici. Il faudrait penser d'abord à
résoudre la question foncière qui est une des contraintes
humaines pour la mise en valeur des bas-fonds au Niger.
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- recensement général de la population et de l'habitat
résultats provisoire 25 pages. + Annexes
MINISTERE de l'hydraulique et de l'environnement
département de Dosso. Atlas pour la planification:
arrondissement de Dogondouchi.
MONDAIN MONVAL J. F. (1993) - Diagnostic rapide
pour le développement agricole. Coopération Française,
ACCT, GRET, IRAM. Coll. Le point sur les technologies, 128 p.
MONCHALIN G. (1992) - « Politique de l'eau
en Afrique Soudano-sahélienne » in L'aridité une contrainte
au développement, Paris édition ORSTOM. PP 565-583
MOUSSA Mahamadou S. (2005) - Morphodynamique
actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation du bas-fond
Goubé. Mémoire de maîtrise; département de
géographie, Faculté de lettres et sciences humaines, UAM de
Niamey, 80 pages.
OUSMANE, O. (1989) - Importance
socio-économique de la culture de voandzou dans l'arrondissement de
Doutchi.
PDGBS . (2003) - Protocole de recherche
dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens, 19 pages.
PEMONTESI.. N, CANTOREGGI N. (1994)
- Milieu rural et projet d'aide: quelle collaboration pour un
développement viable au Sahel. Etude de cas: le terroir de Toudou
(Niger) mémoire de maîtrise Université de Lausane 203
pages.
PEYRE DE FABREGUES. B (1979) - Lexique de noms
vernaculaires de plantes du Niger (2ème édition
provisoire) 156 pages.
RAUNET M. (1985) - Bas-fond et riziculture en
Afrique: approche structurale comparative agronomie tropicale 403 pages.
RAYNAUT C. (1997) - Sahels. Diversité et
dynamique des relations sociétés-Nature, édition KARTHALA,
Paris, 432 pages.
ROCHETTE, R. M. et al (1989) - Le Sahel en lutte
contre la désertification, leçon d'expériences. CILSS.
PAC. MARGRAF 592 Pages.
ROSNAY DE J. (1975) - Le macroscope, vers une
vision globale, Paris, édition du seuil, collection points, 305
pages.
THEVOZ C. OUSSEINI I., BERGOEING J. P.
(1994) - « Aspects géomorphologiques de
la vallée du Niger au sud de Niamey (secteur Saga Gourma-Gourou kirey)
» in Au contact Sahara Sahel, milieux et sociétés RGA, vol
1, N° hors série, pp 65-85
WAZIRI MATO M. (1999) - Les cultures de
contre-saison dans le sud de la région de Zinder (Niger). Thèse
de doctorat présentée à la faculté de lettres de
l'université de Lausanne pour l'obtention du grade du docteur ès
lettres. IGUL Travaux de recherche N°15. 358 Pages.
Documents cartographiques
> Carte géologique
Carte géologique de la république du Niger au
1/500000 ème. > Cartes topographiques
+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000,
Dogondoutchi, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962
+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/200.000,
Dosso, Feuille ND-31-XI, IGN, Paris, 1962
+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type
Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2c IGN, Paris, 1965
+ Carte topographique de l'Afrique de l'Ouest au 1/50.000 (Type
Outre-Mer) SABONGARI 2c Feuille ND-31-IV-2a IGN, Paris, 1965
> Photographies aériennes
+ Mission 75. NIG 40/600 S36 N°2794 à 2796 et
N°4229 à 4231 et de 4774 à 4782 pour Birni Lokoyo et
Doutchi
+ 5035, 5036, 5037 et 5095, 5095 et 5097 pour Sormo
+ Mission 96. NIG N°199 à 201 et de 247 à 253
pour Birni Lokoyo et Doutchi > Notes de cours
+ BOUZOU MOUSSA I. (2002) -
Géomorphologie climatique (UV 241)
+ BOUZOU MOUSSA I. (2003) -
Techniques et méthodes en géographie physique (UV 348A)
+ OUSSEINI I. (2003) -
Hydrologie Continentale (UV 342)
+ OUSSEINI I. (2003) - Analyse
des milieux naturels et des paysages (UV 346A) + OUSSEINI I.
(2004) - Hydrologie (UV 444)
+ WINISTÔRFER J. (2004 ) -
Géomorphologie appliquée (UV 441)
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