UNIVERSITÉ MONTPELLIER I
Unité de Formation et de Recherche
En Sciences et Techniques des Activités
Physiques et Sportives
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Master 1 Professionnel
Sciences du Mouvement Humain
Spécialité
Ingénierie et Ergonomie des Activités Physiques et
Sportives
Parcours INGENIERIE DE LA
PERFORMANCE
Option PREPARATION PHYSIQUE
Les jeux réduits avec ballon en football, comme
alternative aux exercices intermittents courses à haute intensité
et de courtes durées
Présenté par
Benjamin BARTHELEMY
Année Universitaire 2010/2011
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
3
II. METHODES ET MATERIELS
7
2.1. SUJETS:
7
2.2.1. Le test Gacon 45/15 :
8
2.2.2. Le Hoff Test:
8
2.3. PROTOCOLE EXPÉRIMENTAL:
10
2.3.1. Procédure d'entraînement:
10
2.3.2. Les différents entraînements
des groupes
11
2.3.3. Lieu d'expérimentation
13
2.4. ANALYSE STATISTIQUE
13
III. RESULTATS
14
IV. DISCUSSION
17
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVE
18
VI. LES POINTS CLES ET APPLICATIONS
PRATIQUES
19
VII. BIBLIOGRAPHIE
20
VIII. ANNEXES
21
ANNEXE 1 : CARDIOFRÉQUENCEMÈTRE
POLAR®
21
ANNEXE 2 : PLAN D'INTERVENTION
21
I. INTRODUCTION
L'analyse de l'activité physique du footballeur a
été effectuée par de nombreux auteurs.
L'intérêt de cette analyse n'est pas minime, dans la mesure ou la
quantification de l'effort physique du joueur va permettre une orientation fine
et précise de l'entraînement. Depuis de nombreuses années
l'effort produit lors d'un match a évolué avec le
professionnalisme et les tendances de jeu. Cette mutation doit être prise
en compte pour une orientation optimale de l'entraînement du footballeur
via une étude de la bibliographie spécialisée.
L'analyse de l'activité physique du footballeur
peut se faire soit de manière qualitative, soit de manière
quantitative. Les valeurs quantitatives permettent de donner une tendance
globale, alors que les valeurs qualitatives suggèrent un
entraînement spécifique selon les postes occupés (Dellal
2008). Ces résultats permettent également de différencier
l'activité des joueurs professionnels et amateurs. Des amateurs
parcourent une distance moindre, et présentent une décroissance
de la performance en sprint 2 fois plus importante à celle des
professionnels au cours de la 2ème mi temps d'un match de
football (Bangsbo 2008).
Toutefois, l'analyse de l'activité du footballeur
n'est pas une fin en soi. Elle doit être accompagnée d'une analyse
de l'activité technique et tactique au cours d'un match, ainsi que d'une
analyse fine de l'objectif premier du football : marquer un but (Dellal
2008).
L'analyse quantitative peut par exemple nous montrer
la distance totale moyenne parcourue en mètres et par joueur au cours
d'un match. Dans la littérature spécialisée, Whitehead
(1975), donne une distance de 11 700 mètres, Whiters et
al. (1982), donne une distance de 11 500 mètres, et Bangsbo
(1994), donne une distance de 10 550 mètres.
Ces données trop générales
représentent des chiffres non exploitables dans l'entraînement de
par leur globalité. Nous notons tout de même que les auteurs
trouvent une distance moyenne parcourue comprise entre 8 et 13 km par match,
à une vitesse de 7,8 km.h-1 et à une fréquence
cardiaque moyenne de 164 bpm.
Ceci ne pourra servir que de tendance à
l'entraîneur, car ces données seront inutiles dans le calibrage
des séances.
L'Analyse qualitative, nous montre, elle, la distance
totale parcourue aux différentes allures, selon le poste occupé.
Verheijen (1998), a montré les distances de course parcourue aux
différentes allures et aux différents postes pendant un match.
Ces distance s'échelonnaient de 2,2 km à 4,2 km, en marche, avec
une diminution des distances parcourues, pour l'ensemble des postes aux allures
supérieures, mais avec des variations pour chacun d'entre eux.
Rampinini et al. (2007), ont également montrés des
distances proches de celle de Verheijen (1998).
En terme de calibrage de l'entraînement, les
données qualitatives sont beaucoup plus utiles que les quantitatives.
D'une information plus précieuse, nous pouvons également noter
que Whiters et al. (1982) relevaient qu'un joueur effectuait 9,2 sauts
par match, 49,9 demi-tours et 13,1 tacles au cours d'un match. La marche
correspondait à 27% de la distance totale parcourue, la course lente
à 46%, la course rapide à 13,5%, les sprints à 0,7%, les
courses arrière à 7,8%, les courses latérales à 3%
et les courses avec ballons à 2%.
Bangsbo (1994), relevait lui, en moyenne, 8 têtes par
match, 11 tacles par match, 1,3 minutes de possession de balle et 30 dribbles
par match, avec une moyenne de 2,9 secondes par dribble, quand Stolen et
al. (2005), relevaient qu'un joueur effectuait une nouvelle course toutes
les 4 à 6 secondes.
Concernant les distances parcourues à des allures
inférieures à celle des sprints, les différents auteurs
notent une diminution allant de 1 à 9% chez les professionnels. Cette
diminution s'accentue chez les amateurs.
L'analyse de l'activité technico-tactique du
footballeur est très explicite : les footballeurs sont très
peu en possession de la balle (Entre 30 secondes et 3 minutes par match et par
joueur selon Monbaerts, 1993), et le nombre de touche de balle moyen est
également très faible (Bangsbo 2007). Par conséquent, ils
doivent agir très rapidement tout en étant endurant, forts lors
des duels, coordonnés, adroits, mobiles dans la gestuelle tout en ayant
de la lucidité dans les prises de décision (Mourinho 2005). Leur
condition physique doit être optimale afin de retarder la fatigue et
d'être techniquement et tactiquement performant tout au long du match
(Lippi 2007).
Ainsi les analyses bibliographiques de l'activité
technico-tactique et de l'activité physique ont permis de distinguer les
différents facteurs de la performance en football. Ils regroupent
indépendamment et en interaction : L'endurance, la force, la
coordination, la vitesse, la mobilité articulaire et musculaire, la
technique et la tactique individuelle et collective (Dellal 2008).
Cazorla (2006) a lui effectué une étude
auprès de 7 sélectionneurs internationaux. Pour eux la
première qualité jugée indispensable pour pratiquer le
football au haut niveau, actuellement et dans les années futures est la
qualité athlétique. Elle devance de l'avis des experts, dans
l'ordre suivant, les qualités cognitives et mentales, techniques et
physiologiques.
L'ensemble de ces facteurs interférent directement
avec la performance technique et tactique au cours d'un match. Partant de ce
constat nous comprenons bien l'importance d'optimiser les différentes
qualités physiques et d'en avoir une connaissance approfondie (Dellal
2008).
Cependant, l'ensemble des données
citées sont issus d'analyses effectuées via le temps de jeu total
d'une rencontre. L'analyse de la distance totale parcourue lorsque
l'équipe évoluait dans une organisation de jeu de type 4-4-2
démontre qu'entre 2 611 m et 3 765 m sont effectués lors des
arrêts de jeu, soit entre 26.08% et 29.48% de la distance totale
parcourue. Quand cette même équipe évolue en 4-5-1
évolutif en 4-3-3 en phase offensive, ces proportions restent les
mêmes : entre 2 585 m et 3 342 m sont effectués durant les
arrêts de jeu, soit de 24.87% à 30.08% de la distance totale
parcourue (Dellal & Dyon, 2009). En effet, l'ensemble des analyses
précédentes ne considère pas spécifiquement le
temps de jeu effectif, c'est-à-dire la durée de jeu réelle
au cours d'un match. Jacquet et al, en 2002, avaient relevés
que ce temps de jeu effectif variait entre 49 et 68 minutes au cours des
grandes compétitions internationales entre 1994 et 2002. Par
conséquent, l'analyse de l'activité serait totalement
différente entre une analyse durant 90 minutes et une étude sur
les 60 minutes de jeu effectif.
Le football est donc une activité à dominante
aérobie, et également une activité intermittente
(Verheijen & Bangsbo, 1994)
Le travail de la puissance aérobie est donc le plus
consistant, et surtout le plus régulier au cours de la saison. Les
exercices intermittents sont ceux dont l'efficacité nous semble de loin
la meilleure (Bangsbo 1994b, Pradet 1996). Le travail dit intermittent
se définit comme étant un rapport entre le temps de travail et le
temps de récupération (W/R).
Cependant, les entraîneurs doivent préparer
les joueurs de façon complète au cours de la semaine, au niveau
tactique, physique et technique.
Dellal et al. (2007), ont démontrés
via la fréquence cardiaque que certains jeux réduits, type
conservation ou autres « Stop Ball » avaient des effets
semblables à certains exercices de types intermittents courses de
courtes durées.
Hoff et al. (2002), Impelizzerri et al.
(2005), Rampinini et al. (2007c) et Mallo & Navarro (2008), ont
également démontraient qu'un entraînement à base de
jeux réduits en football, permettait de solliciter la capacité
aérobie des joueurs et d'élever la VO2max.
Ceci serait donc bénéfique pour
l'entraîneur qui, via la mise en place d'un jeu réduit, pourrait
impacter sur le domaine tactique, technique et physique de ses joueurs, le tout
durant un seul exercice, et de manière moins lourde psychologiquement
pour les joueurs. Nous noterons surtout l'importance de ces données pour
le milieu amateur, domaine où l'entraîneur bénéficie
de très peu de séances hebdomadaires pour travailler technique,
tactique et physique. Les jeux réduits permettraient également
aux joueurs d'approcher les conditions de match, car le football est aussi
décrit, selon Kirkendall (2001), comme un ensemble de phase de jeu
à 4 contre 4 ou moins, sur des espaces réduits.
Néanmoins, nous sommes en droit de nous demander si
le côté physique ne serait pas
« pollué » par les deux autres domaines. En effet,
la qualité du joueur durant les jeux réduits est très
dépendante de ses qualités technico-tactique, et il est donc
possible que la précision de l'entraînement physique soit
pipé par le côté technique et tactique du jeu. Si tel est
le cas, l'interférence des trois paramètres ne nuit t'elle pas
à l'optimisation du développement des qualités physiques
du joueur ? N'est il pas dans ce cas préférable dans
certains cas de ne pas utiliser la préparation physique
intégrée pour optimiser les qualités physiques des
joueurs ?
Le but de cette étude est de comparer les
réponses cardiaques induites par le stress cardiovasculaire, lors des
jeux réduits avec ballon, et lors d'exercices de course intermittentes
de courtes durése sans ballon, chez les footballeurs amateurs.
Nous rappelons que Dellal et al. (2007), ont
démontrés via la fréquence cardiaque que certains jeux
réduits, type conservation ou autres « Stop Ball »
avaient des effets semblables à certains exercices de types
intermittents courts, chez des footballeurs de Ligue 1.
La problématique de cette étude était
de savoir si le contexte technique et tactique inhérent aux jeux
réduit, n'allait pas perturber le travail physique des joueurs, en ne
créant que très peu de corrélations entre les
réponses cardiaques des deux types d'entraînement.
Nous rendrons compte des différences entre les deux
méthodes, avec comme première hypothèse, qu'il n'y a
aucune différence significative dans certains cas bien précis,
avec cependant une variation inter sujet plus forte lors des jeux
réduits (Dellal et al. 2007), et nous essaierons
d'établir un lien entre différents exercices de type
intermittents course, et des jeux réduits avec ballon, en fonction du
nombre de joueur, du type d'exercice et de la superficie du terrain, pour
pouvoir épisodiquement substituer certains exercices intermittents
courses de courtes durées sans ballon, par des jeux réduits avec
ballon. Puis nous testerons l'hypothèse que, via l'échelle
Ratings of Perceived Exertion (RPE) de Borg (Borg 1998), les joueurs
acceptent mieux les jeux réduits avec ballon que les exercices
intermittents courses courts.
II. METHODES ET MATERIELS
2.1.
Sujets:
Cette étude a été menée sur 32
joueurs de football de niveau district, partagés en 2 groupes (n=16). Un
groupe composait le groupe d'étude (G1). L'autre groupe de 16 joueurs
composait le groupe contrôle (G2). Les joueurs composant les deux groupes
étaient des joueurs bien entraînés (6 heures par semaines,
se décomposant en séances de deux heures le lundi, le mercredi et
le vendredi) pratiquant pour tous, le football depuis plus de six ans.
L'étude a été réalisée en pleine
période compétitive.
Table 1 : Caractéristiques anthropométriques du
groupe de sujet G1
(Moyenne #177; SD)
|
Age (ans)
|
Taille (cm)
|
Masse corporelle (kg)
|
22,14 #177; 2,07
|
179 #177; 3,53
|
72,5 #177; 5,55
|
Table 2 : Caractéristiques anthropométriques du
groupe de sujet G2
(Moyenne #177; SD)
|
Age (ans)
|
Taille (cm)
|
Masse corporelle (kg)
|
22,21 #177; 3,01
|
177 #177; 3,03
|
77,5 #177; 4,32
|
2.2. Préambule du protocole
expérimental :
Les groupes G1 et G2 ont été soumis à
deux types de test visant à évaluer le potentiel aérobie
des joueurs (Gacon 45/15 et Hoff Test).
Le protocole expérimental visant à observer
l'intérêt de l'inclusion du ballon et donc de l'aspect technique
et tactique dans la préparation physique, en comparaison à une
préparation physique dissociée, il a été
décidé au préalable de l'intervention d'effectuer ces deux
tests, car un inclus le ballon durant sa pratique (Hoff Test), quand l'autre
l'exclu (Gacon 45/15).
Ces deux tests ont été effectués au
préalable et juste après la fin de l'intervention. Le but
étant d'étudier la variation du potentiel aérobie des deux
groupes, pour apporter un supplément de résultat, ou une
ouverture vers une autre étude, mais surtout d'estimer la
FCmax des sujets. La FCmax la plus haute observée
entre les deux tests pré protocole expérimental correspondait
à FCmax.
2.2.1. Le test Gacon
45/15 :
Ce test progressif et maximal se réalise sur
terrain plat sous forme d'aller-retour en course avec des paliers qui se
composent d'une phase active de 45 secondes suivie d'une pause de 15 secondes,
qui en plus d'accorder une petite récupération donne le temps de
se repositionner pour le départ suivant.
Le test conserve l'incrémentation classique de 0,5
km.h-1par minute, taux de progressivité des principaux
tests aérobies. Il se réalise en course, sous forme "d'aller
retour", avec des paliers de 45 secondes suivis de 15 secondes de pause.
La vitesse initiale est de 10 km.h-1, et la
progression se traduit par 6,25 m supplémentaires lors de chaque nouveau
palier (ces 6,25 mètres correspondent à l'augmentation de 0.5
km.h-1 pendant 45 secondes). Ce test se fait sur piste ou bien sur
n'importe quel terrain à condition qu'il soit plat et avec un sol
adéquat à la course.
La vitesse réalisée lors du dernier pallier
complété doit être prise comme la vitesse de
référence. La fréquence cardiaque et la consommation
d'oxygène sont maximale lors de ce dernier pallier (Gacon 1994).
2.2.2. Le Hoff Test:
L'évaluation de l'aptitude aérobie du
footballeur revêt une importance certaine et les entraîneurs et
scientifiques du sport l'ont depuis longtemps évalué, que ce soit
par des tests de laboratoire (VO2max) ou par des tests de terrain
(navette 20 mètres, YoYo test, etc...). L'inconvénient de ces
tests est qu'ils se déroulent en l'absence du ballon, alors que la
motivation du footballeur est bien meilleure quand il conduit le ballon. Dans
ce cadre, Hoff et al. (2002) ont présenté un parcours
où le joueur doit conduire le ballon et peut donc réaliser un
entraînement aérobie intégré (Figure 1).
L'idée nouvelle a été de créer
un test de terrain avec ballon pour footballeurs. Pour ce faire, le parcours de
Hoff, utilisé traditionnellement dans le cadre de l'entraînement,
a été légèrement modifié afin de pouvoir
être utilisé en tant que test.
Figure 1 : Le Hoff Test
Matériel nécessaire : 3 haies de 30-35 cm
et 22 cônes.
Le joueur doit conduire le ballon à travers le
parcours.
12 mètres après le départ, slalom court
de 10 cônes espacés de 2 mètres.
Passage de 3 haies (ballon sous la haie et saut du joueur
au-dessus de la haie), puis slalom large des cônes 1 à 7.
Cône 7 à porte 8 en conduite arrière avec
les semelles, puis à nouveau conduite avant du ballon.
Distance totale par tour : 290 m ; de Haie
3 à Cône 1 : 30,5 m ; distance séparant
cônes 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7 : 25.5 m.
Le " Hoff test " est un test d'endurance, spécifique
au footballeur, qui consiste à conduire le ballon à travers le
parcours de Hoff modifié, pendant un temps imposé de 10 minutes.
La tâche demandée étant de parcourir la plus grande
distance possible sur plusieurs tours (Chamari et al. 2005).
Il peut être utilisé pour évaluer
l'endurance du footballeur puisque non seulement la performance à ce
test est corrélée à VO2max (Figure 2), mais il
est aussi sensible aux changements de l'aptitude aérobie
engendrés par l'entraînement.
Figure 2
Relation entre la performance au "Hoff test" et
VO2max. R = 0,68, P < 0,001.
Hoff et al. (2002)
2.3. Protocole
expérimental:
2.3.1.
Procédure d'entraînement:
Durant la phase d'intervention, l'ensemble des 32 joueurs
étaient soumis aux deux types d' exercices, après
échauffement, tous les mercredi ou jeudi (le lundi était
consacré à une séance de
« décrassage », et le vendredi ou samedi,
s'effectuait une mise en place tactique, ainsi que des exercices de vitesse et
réaction).
A la suite du passage des tests (ci avant)
établissant l'aptitude aérobie des joueurs et leur
FCmax en phase de pré intervention, le groupe G1 a
effectué pendant huit semaines, des jeux réduits avec ballons, en
remplacements des exercices intermittents courses à haute
intensité et de courtes durées, qui ont continués à
être effectués par le groupes contrôle (G2) (Figure 3).
Afin de contrôler l'effort de G1 et de G2,
l'utilisation de cardiofréquencemètres Polar® (Annexe 1) a
été présente lors des séances. Le but étant
de quantifier l'effort cardiaque lors des différents jeux réduits
et lors des différents exercices intermittents course, pour pouvoir
donner, si tel était le cas, des corrélations entre certaines
réponses cardiaques des deux types d'exercices.
Figure 3 : Représentation schématique de la
procédure expérimentale
(+Annexe 2)
|
Pré Tests VMA ? Expérimentation de 8 semaines -
Différenciation de l'entraînement pour G1 et G2 ? Comparaison,
analyse des résultats et post tests.
|
Les entraînements étaient tous
effectués à la même heure dans le but, en plus de la
question de disponibilité des joueurs, de ne pas perturber le rythme
circadien des sujets, car selon Dellal (2008) la fréquence
cardiaque est particulièrement sensible aux variations circadiennes.
Au préalable du protocole expérimental, il a
fallut relever la fréquence cardiaque de réserve de l'individu,
qui est la différence entre la fréquence cardiaque maximale et la
fréquence cardiaque de repos (Kervonen et al. 1957), dans le
but d'analyser les résultats en fonction du pourcentage de
fréquence cardiaque de réserve (%FCr), obtenu lors des
différents exercices.
En effet, sachant qu'en réponse à une charge
de travail identique, la FC varie individuellement, dans le but d'une analyse
comparative la charge circulatoire est mieux exprimée en pourcentage de
la FC de réserve du sujet (Dellal 2008). Le pourcentage de
fréquence cardiaque de réserve était calculée selon
la formule de Kervonen (Kervonen et al. 1957) : %FCres
= (FC moyenne au cours de l'exercice - FC de repos) / (FCMax - FC de
repos) * 100
2.3.2. Les différents
entraînements des groupes
· G1 a effectué des jeux sur terrains et effectifs
réduits, avec ballon.
Ces jeux se déclinaient sous les formes suivantes :
(Table 3)
|
Jeux réduits avec ballon pour G1
|
Stop Ball
|
Conservation
|
Match
|
Nombre de joueurs
Série x W/R
(Espace de jeux)
|
-2c2
7 x 1'/1'
(10m x 15m)
_________________
-3c3
3 x 3'/3'
(13m x 20m)
|
-5c5
6 x 3'/3'
(20m x 20m)
_________________
-6c6
6 x 3'/3'
(30m x 45m)
|
-4c4 avec gardien
4 x 3'/1'
(40m x 33m)
_________________
-8c8 avec gardien
4 x 3'/1'
(80m x 50m)
|
Table 3 : Exercices proposés à
G1
· G2 a effectué des exercices intermittents
courses de courtes durées à haute intensité, avec
distances de courses individualisées via la VMA obtenue au test Gacon
45/15.
Ces exercices se déclinaient sous les formes
suivantes : (Table 2)
|
Exercices Intermittents
|
Intensité de travail
% VMA
|
Nombre * Durée des séries
|
Récupération Intra
séries
|
Récupération Inter
séries
|
30/30
|
100 %
|
2 * 8'
|
Passive
|
8' (Semi act.)
|
15/15
|
105 %
|
2 * 8'
|
Passive
|
8' (Semi act.)
|
10/10
|
110 %
|
2 * 8'
|
Passive
|
8' (Semi act.)
|
5/20
|
120 %
|
2 * 7'
|
Passive
|
7' (Semi act.)
|
Table 4 : Exercices proposés à
G2
Le choix des intensités de travail a
été défini par le fait qu'un effort intermittent doit
s'établir à des intensités supérieures ou
égale à 100% de la VO2max afin d'atteindre et
maintenir un niveau de VO2max (Dupond et al. 2002 ;
Millet et al. 2003).
De plus, dés la fin des séances
dissociées pour G1 et G2, les 32 joueurs ont été
appelés à donner leur perception d'effort, en fonction de la
séance qu'ils venaient d'effectuer.
Pour cela, il a été utilisé
l'échelle Ratings of Perceived Exertion (RPE) de Borg
modifié par Foster et al (2001), pour permettre un retour sur
la sensation subjective engendré par l'application d'un exercice (Borg
1998) (Table 5). Les valeurs de RPE obtenues peuvent être
utilisées pour comparer des mesures physiologiques telles que la FC ou
la VO2max (Pollock & Willmore 1990, Borg 1998). La formule
« Comment était l'exercice ? » a
été utilisée, comme l'ont fait de nombreux auteurs, tel
Mac Guigan et al. (2004) ainsi que Dellal et al.
(2008).
Estimation
|
Description
|
0
|
Repos
|
0,5
|
Extrêmement facile
|
1
|
Très facile
|
2
|
Facile
|
3
|
Modéré
|
4
|
Quelque peu difficile
|
5
|
Difficile
|
6
|
*
|
7
|
Très difficile
|
8
|
*
|
9
|
*
|
10
|
Maximal
|
Table 5. Adaptation de l'échelle de RPE de Borg
selon Foster et al. (2001).
Cet outil de mesure a été utilisé dans
le but de comparer la perception de l'effort de G1 et G2, pour apporter une
précision supplémentaire à la comparaison des deux
méthodes.
2.3.3. Lieu
d'expérimentation
G1 et G2 ont tout les deux pratiqués l'ensemble des
séances du protocole expérimental, au même moment, sur un
terrain de football, avec une pelouse naturelle, et sans aucun
encouragement.
2.4. Analyse statistique
Les valeurs observées et analysées sont
notées via la moyenne et l'écart type. Le test de
Kolmogorov-Smirnov a permis de vérifier la normalité des
distributions, et une ANOVA (Avalysis Of Variance) a ensuite
été effectuée afin d'évaluer la différence
de %FCreserve atteint lors des deux modalités
d'entraînement. P=0,05 a été considéré comme
statistiquement significatif.
III. RESULTATS
Figure 4 : Comparaison du pourcentage de
FCreserve durant les exercices intermittents course 30/30 et 15/15
et durant les jeux réduits.
* : P=0,05. Différence significative entre
les efforts intermittents 30/30 et les jeux réduits. $ :
P=0,05. Différence significative entre les efforts intermittents 15/15
et les jeux réduits.
Figure 5 : Comparaison du pourcentage de
FCreserve durant les exercices intermittents course 10/10 et 5/20 et
durant les jeux réduits.
* : P=0,05. Différence significative
entre les efforts intermittents 10/10 et les jeux réduits.
$ : P=0,05. Différence significative entre les efforts
intermittents 5/20 et les jeux réduits.
210
210
190
190
170
170
150
150
130
130
110
110
90
90
70
70
50
50
30
30
10
0:00:00
0:10:00
0:20:00
0:30:00
0:40:00
0:50:00
1:00:00
1:10:00
FC / bpm
FC / bpm
Temps
Personne
Exercice
Sport
Note
Date
Heure
Durée
Sélection
FC moyenne
FC max
2
10/03/2011 12:36
Football
12:36:34
10/03/2011
1:12:05.0
0:00:00 - 1:12:05 (1:12:05.0)
151 bpm
196 bpm
151 bpm
Valeurs de curseur:
Temps : 0:00:35
FC: 111 bpm
Dépense Cal.: 256 kcal/60min
Figure 6 : Exemple de réponse cardiaque, via
un cardiofréquencemétre POLAR®, pour un joueur du
groupe G1, le jeudi 10/03/11.
De 0 à 30 minutes : Pose du
cardiofréquencemétre, détail de la séance à
venir et échauffement. De 30 à 50 minutes : Conservation 6
vs 6. De 1h à 1h15 : Stop Ball 2 vs 2.
Figure 7 : Valeurs moyennes obtenues sur
l'échelle RPE de Borg modifié par Foster et al. (2001) pour G1 et
G2.
Figure 8 : Valeurs moyennes obtenues au test Gacon pour
G1 et G2 en pré-entraînement et post-entraînement.
Figure 9 : Valeurs moyennes obtenues au Hoff-test
pour G1 et G2 en pré-entraînement et
post-entraînement.
IV. DISCUSSION
Nous notons que les deux groupes ont augmentés leur
VMA et leur FCmax, mais non de manière significative (La
courte durée du protocole doit être à l'origine de cela).
D'après les résultats obtenus il
apparaît qu'un entraînement à base de jeux réduits
(Exercices physiques intégrés, Dellal 2008) au football
aurait, sous certaines conditions, des conséquences sur la
réponse cardiaque sans différences significatives à un
entraînement de type intermittent course court à haute
intensité (A charges physiques contrôlées, Dellal 2008).
En effet, l'étude a montré que le stress
cardiovasculaire engendré par les jeux réduits avec ballon,
n'était pas significativement différent, dans certaines
conditions de jeux, au stress produit par l'impact d'un exercice à
charges physiques contrôlés. Cette étude argumente et
crédibilise les jeux avec ballon, et donc la préparation physique
intégrée, avec pour finalité un travail de puissance
aérobie, majoritaire dans l'entraînement physique du footballeur,
comme l'a démontrée la revue bibliographique introductive.
Cet aspect des résultats confirmant une des
hypothèses de départ, va dans le sens de nombreux auteurs
tels Hoff et al. (2002), Impelizzerri et al. (2005),
Dellal et al. 2007, Rampinini et al. (2007c) et Mallo &
Navarro (2008), tout en offrant la perspective à un staff technique
d'utiliser, dans des conditions bien standardisées, les jeux
réduits avec ballon, dans le but de travailler le facteurs physique,
tout en intégrant la spécificité technique et tactique
propre au football.
Néanmoins, nous notons une variabilité inter
sujet plus importante lors d'un exercice physique intégré que
lors d'un exercice à charge physique contrôlée.
L'activité des footballeurs n'étant que
très peu contrôlable lors des jeux réduits, il est
évident que certains facteurs tel que la qualité technique et
tactique, le poste du joueur, ou même son affinité de jeu plus ou
moins forte avec certains de ses partenaires d'entraînement, viennent
perturber, augmenter ou inhiber, la réponse cardiaque via une
activité ou une intensité de jeu plus ou moins forte. Ces
informations sont d'une importance capitale, et le staff technique ne devra pas
les omettre, sous peine de voir la qualité du facteur physique
initialement programmée, perturbée, et non travaillée de
manière optimale.
La taille des terrains, le nombre de joueurs ainsi que les
règles de jeu impacte également directement sur l'activité
cardiaque et physique des joueurs.
De plus, l'étude a montrée via
l'échelle Ratings of Perceived Exertion (RPE) de Borg
modifié par Foster et al (2001), que les joueurs percevaient,
de manière significative, les jeux réduits comme moins
difficiles, malgré des réponses cardiaques identiques. Ce
résultat peut être analysé de différentes
manières. La préférence des joueurs pour un exercice
physique intégré, plutôt que pour un exercice à
charge physique contrôlée, serait elle la conséquence de
l'homogénéité moindre de l'activité des joueurs
lors des exercices à charges physiques contrôlés, qui peut
être la résultante d'une activité volontairement
réduite par certains joueurs, qui ne jouent pas le jeu de manière
maximale, et effectuerait une sélection d'effort à effectuer et
à ne pas effectuer au préalable de chaque action, ou bien
seulement le fait que la présence d'un ballon, d'opposition et de
conditions de jeu non inhérentes à un exercice de puissance
aérobie classique mais plutôt d'entraînement tactique et
technique, auraient un effet de catalyseur sur la motivation des joueurs ?
Cette analyse très subjective ne peut avoir de
réponses sans un protocole de questionnement pertinent plus
approfondis.
Un autre souci de cette étude réside dans le
fait que l'impact des deux types d'exercices n'a été
mesuré que pour la composante centrale et non
périphérique. Il est possible que la caractéristique de
l'activité physique du footballeur lors des jeux réduits ne
corresponde pas à celle des exercices intermittents course de courte
durée, et donc qu'une ou l'autre des deux méthode impacte
davantage sur l'activité musculaire tout en ayant des réponses
cardiaques et des stress cardiovasculaires semblables pour certaines conditions
bien standardisées.
De plus, le rythme circadien des joueurs a
été respecté, mais étant réalisé en
milieu amateur, cette étude n'a pas tenue compte des heures pré
entraînement des joueurs et de leurs obligations professionnelles, car de
part le manque de temps et le moment avancé de la journée, aucun
pointage quotidien post première séance de la FC de repos n'a
était réalisé, tout comme la FCmax qui a dut
évoluer au fil du protocole, afin d'anticiper certains
résultats.
V. CONCLUSION ET PERSPECTIVE
La finalité de cette étude était de
vérifier l'hypothèse que certains jeux réduits avec ballon
au football, permettait de constituer un stress cardiovasculaire amenant une
réponse cardiaque semblable à certains intermittents courses de
courtes durées à haute intensité.
Le protocole expérimental vérifie cette
hypothèse en montrant que tout les jeux réduits avec ballons mis
en place ont une correspondance (pour p=0,05) avec au moins un des exercices
intermittent course de courte durée testés. Le jeu réduit
« Conservation 6 vs 6 » présente le plus de
différence non significatives (2) avec les exercices intermittents
courses de courtes durées testés. Inversement, l'intermittent
courses 5/20 présente le plus de différence non significatives
(3) avec les jeux réduits testés.
Toutefois, l'homogénéité
conséquente inter individuelle de la réponse cardiaque aux jeux
réduits avec ballon, fera que l'entraîneur désirant
calibrer de manière optimale et précise son entraînement
physique devra opter pour des intermittents courses de courtes durées
à haute intensité.
Les perspectives de prolongement de cette étude
pourrait amener à se poser la question suivante : Un
entraînement à base de jeux réduits, même si
présentant une homogénéité inter individuelle plus
importante que des exercices intermittent course de courte durée, ne
seraient-ils pas davantage profitable aux joueurs et à la dynamique de
jeu de l'équipe sur le moyen et le long terme ? Les exercices
physiques intégrés ne seraient-ils pas une solution
d'entraînement dans les centres de formation au football, en
intégrant l'aspect technique au travail physique, et constituer des
joueurs aux qualités plus adaptées aux nouvelles donnes et
orientations du football moderne, en favorisant le travail technique et
l'optimisation du multitasking (Pontal 2011) des joueurs? D'autres
études comparatives, avec d'autres outils de contrôle de la charge
et de ses effets, notamment sur le plan périphérique, seraient
nécessaires, afin de valider les jeux réduits comme alternative
aux exercices intermittents courses de courtes durées, et
répondre partiellement aux questions précédentes.
VI. LES POINTS CLES ET
APPLICATIONS PRATIQUES
· Certains jeux réduits avec ballon en football
peuvent avoir des conséquences identiques sur la réponse
cardiaque à certains exercices intermittents courses de courtes
durées à haute intensité.
· Les exercices intermittents courses de courtes
durées à haute intensité permettent néanmoins une
meilleure contrôlabilité de l'effort du joueur.
· Les deux types d'entraînement cités aux
deux points précédents améliorent la VMA et la
FCMax des joueurs.
· Tout en ayant des conséquences physiques
identiques, avec cependant une homogénéité inter
individuelle plus importante, les jeux réduits avec ballons sont plus
appréciés des joueurs.
VII. BIBLIOGRAPHIE
Ali, A., & Farrally, M. (1991). Recording Soccer Players' Heart Rates
During Matches. J Sports Sci, 9(2): 183-9.
Cazorla, G., & Farhi, A. (1998). Football: exigences physiques et
physiologiques actuelles. Revue EPS n° 273, 60-66.
Dellal A. (2007) De l'entraînement à la performance. Edition De
Boeck. 500 pages. Chapitre 5: 138-60
Dellal A. (2008) Analyse de l'activité physique du footballeur et de
ses conséquences dans l'orientation de l'entraînement :
Applications spécifiques aux exercices intermittents courses à
haute intensité et aux jeux réduits. Thèse de Doctorat
d'université, Université de Strasbourg, 260 pages.
Rampinini E., Impellizzeri FM., Castagna C., Abt G., Chamari
K., Sassi A., Marcora SM. (2007) Factors influencing physiological responses to
small-sided soccer games. J Sport Sci. 25 (6): 659-66
Stolen T., Chamari K, Castagna C, Wisloff U. (2005) Physiology of soccer: an
update. Sports Med. 35: 501-36
VIII. ANNEXES
Annexe 1 :
Cardiofréquencemètre POLAR®
Annexe
2 : Plan d'intervention
CALENDRIER D'INTERVENTION
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mer. 16 ? Pré Tests
|
Suite du protocole expérimental
|
Fin du protocole expérimental
|
Jeudi 23 ? Début du protocole
expérimental
|
Mer. 20 ? Post Tests
|
Les jeux réduits avec ballon en football, comme
alternative aux exercices intermittents course haute intensité de courte
durée
Résumé :
L'analyse de l'activité physique du footballeur au
cours d'un match, nous apprend que l'effort du joueur est essentiellement de
type aérobie. Les exercices intermittents de courtes durées sont
les plus consistants, et surtout les plus réguliers au cours de la
saison. L'objectif de cette étude est de comparer les réponses
cardiaques de certains jeux réduits avec ballon, et de certains
intermittents courses de courtes durées les plus utilisés dans le
football.
Le protocole expérimental était composé
de 32 joueurs, partagés en 2 groupes (n=16), avec un groupe (G1)
effectuant divers jeux réduits avec ballon, et un autre groupe (G2),
effectuant lui des exercices intermittents courses de courtes durées.
Les 2 groupes étaient testés 2h par semaine, durant 8 semaines,
via des cardiofréquencemètres POLAR®.
A l'issus du protocole nous pouvons noter que certains jeux
réduits avec ballon offrent des réponses cardiaques sans
différences significatives avec certains exercices intermittents courses
de courtes durées, dans des conditions bien standardisées, avec
une homogénéité inter individuelle plus
élevée.
Mots clés : Football, intermittent
courte durée, jeux réduits, aérobie, réponse
cardiaque.
The small sided-games with ball in soccer as
alternative to short intermittent running hight intensity
Abstract :
The match analyses to players soccer activity during soccer game
demonstrated that in soccer match the players' aerobic endurance is essential.
Short intermittent running are commonly used during players' training to
recreate the actual demands of match play. The purpose of the present study was
to compare HR reponses between short intermittent running and sided-games in
soccer players.
The experimental approach was constituted to 32 players, shared
in 2 groups (n=16). During the experimental period one group (G1) maked
sided-games and the other group (G2) maked short intermittent running. The two
groups was tested 2h for week, during 8 weeks, with HR monitors
POLAR®.
The result of this study show that it is possible to use
sided-games for physically integrated training approaching the intensity of the
player's activity during short intermittent running, with however a main
difficulty to control the activity of the players during the sided-games, with
an homogeniety among players more important.
Keys words : Soccer, short intermittent
running, sided-games, aérobic, HR reponses.
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