2.6.5) Probabilité de non-remboursement et Montant
du crédit Octroyé
On constate que la variable MONTANT a un paramètre
associé dont le signe est positif et rès significatif (au seuil
de 0,008). Ce signe est conforme à nos attentes, car un montant de
crédit élevé diminue la probabilité pour le
créancier d'honorer son engagement, toutes choses étant
égales par ailleurs. Ce d'autant plus que les échéanciers
de remboursement appliqués par l'UMECUDEFS n'excèdent que
rarement les douze mois. Un montant élevé du principal, a par
conséquent tendance à « gonfler » les
échéances de remboursement, ajouté des
intérêts.
Le test du Khi-deux postule l'inexistence d'une
dépendance formelle entre le montant du crédit et la
probabilité de non remboursement chez les PME constitutives de notre
échantillon. En effet, la valeur de l'indicateur de Pearson vaut 6,416
à 5 degrés de liberté, mais n'est significative
qu'à 26,8%, ce qui est largement supérieur à 5%, seuil
requis pour rejeter l'hypothèse d'indépendance des variables.
Tableau 24: Test du Khi Carré
REM3MOIS & MONTANT
Source : Recherche de Fred Ntoutoume, Crefdes, 2007
2.6.6) Probabilité de non-remboursement et
sélection adverse
La variable DEMOCT
est significative et positive. L'analyse économétrique nous
révèle donc que la probabilité de non remboursement
augmente si le montant finalement octroyé par l'UMECUDEFS est
inférieur à celui initialement sollicité par le demandeur
de crédit. Ce résultat pourrait se justifier par le fait que le
montant de la demande de crédit est souvent associé à un
projet plus ou moins évalué par le client. Or, financer la
moitié ou le tiers de ce projet porte à l'évidence
atteinte au résultat dudit projet, et par conséquent à sa
viabilité.
Le principe qui pousse le microprêteur à baisser
le montant du crédit (ou à augmenter les taux
d'intérêt) sur un dossier est imputable à la notion de
sélection adverse, selon laquelle celui-ci espère réduire
le risque de contrepartie en corsant (ou
« sécurisant ») davantage l'opération. Or
cette option a pour effet de produire le strict contraire de celui
espéré : le risque de contrepartie augmente
significativement, dans la mesure où d'une part le projet amputé
d'une partie de son besoin de financement se retrouve compromis, et d'autre
part, ce sont les projets les plus risqués qui accepteraient les
conditions de crédit les plus contraignantes.
Le test du Khi-deux nous confirme avec un seuil de signification
de 0,05% que la sélection adverse est bel et bien liée à
la probabilité qu'un dirigeant de PME ne rembourse pas son
crédit. Sa valeur est de 43,190 à 1 degré de
liberté, ce qui nous permet d'accepter l'hypothèse de
dépendance entre les deux variables.
Tableau 25: Test du Khi Carré
REM3MOIS & DEMOCT
Source : Recherche de Fred Ntoutoume, Crefdes, 2007
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