République du Bénin
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de
la Recherche Scientifique
Université d'Abomey - Calavi
Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
(FASEG)
OPTION : Economie
THEME :
Incidence de la Fiscalité sur la Croissance
Économique au Bénin
Présenté et soutenu par :
Sous la direction
de :
Mr KPOCHEME C .A .Amour
Mr AKPO Pasteur E. Just,
Habilité à diriger des
Recherches
CO - Directeur
Mr SENOU Bathélémy
Juillet 2005
CERTIFICATION DU MEMOIRE
Je certifie que ce mémoire a été
réalisé par Amour A. C.
KPOCHEME, étudiant en fin de formation en
maîtrise es - Sciences Economiques, option Economie sous ma direction, et
qu'il est bon pour le dépôt en vue de sa soutenance.
Cotonou, le.......................................
Le Directeur du mémoire.
AKPO Pasteur E. Just
LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION, NI IMPROBATION
AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ÊTRE
CONSIDEREES COMME PROPRES À LEUR AUTEUR.
DEDICACES
Au
Ø Seigneur Jésus - Christ pour
l'amour immense dont il ne cesse de nous combler.
Ø Calvaire de la Paroisse saint - Antoine de
Padoue de Calavi pour le soutien spirituel dont j'ai
bénéficié en ce lieu pendant les moments pénibles
de la réalisation de cette oeuvre.
A
v Notre feu père, Lucien KPOCHEME
rappelé à Dieu, il y a un an. Que ce travail soit l'aboutissement
de ces voeux les plus chers. Paix à son âme.
v Notre très chère mère
Yèyinou VINANSSAGAN, pour sa tendresse et ses multiples
sacrifices qui ont toujours été pour nous une source
inépuisable d'enthousiasme et d'ardeur au travail. Que le
présent travail soit pour elle, le couronnement de ses peines et de sa
permanente sollicitude à notre égard ! Puisse le Tout -
Puissant lui donner longue vie afin qu'elle goûte le fruit de tant de
dévouement maternel.
v Notre très aimée Mariette.
Sa tendresse, sa douceur, ses conseils et propos aimables ont toujours
été pour nous de puissants stimulants tout au long de la conduite
de ce travail.
v Notre grande soeur Grâce KPOCHEME. Qu'elle
reçoive ce mémoire comme l'un des objectifs qu'elle a tant
souhaité atteindre dans sa vie et qu'il soit pour elle la gélule
nécessaire à sa guérison.
v Nos oncle tuteur Christophe et Louis
KPOCHEME. Toute notre sincère reconnaissance pour vos soutiens
indéfectibles.
v Nos frères, soeurs, oncles, tantes cousins et
cousines. Que ce mémoire soit pour eux le couronnement de leurs efforts
et le fruit perfectible du lien fraternel.
v Notre beau père, Jean BOCO, et à notre belle
mère Antoinette SOUFFON, sans oublier Eulalie
TAGAN , Jérémie GNIMADI, Paulin ZINVONOUKOUN, Mathieu
TCHANATI, pour le soutien paternel (maternel) qu'ils m'ont apporté. Que
le Tout - Puissant le leur rende au centuple !
Amour KPOCHEME
Remerciements
Le présent mémoire est le fruit d'une
conjonction d'exhortations, d'encouragements et d'assistance de la part de
certaines personnes à l'endroit desquelles nous voudrions adresser notre
sincère et profonde gratitude
Nous voudrions remercier en tout premier lieu le
Seigneur, Dieu, Père Tout - Puissant pour nous avoir
inspiré, soutenu et pour nous avoir créé les conditions
favorables à l'aboutissement de ce travail. Que son Nom soit
glorifié !
Nous voudrions ensuite dire notre
reconnaissance :
- à Mr Pasteur AKPO
pour la spontanéité avec laquelle il a accepté de
diriger ce mémoire et pour son entière disponibilité, en
dépit de ses multiples occupations. Ses précieux conseils et
remarques, sans oublier son soutien tant moral que spirituel, nous ont permis
de mener à bien ce travail de recherche.
- à Mr Barthélemy SENOU qui
nous a été d'un grand secours pour les judicieuses suggestions
qu'il nous faites et pour son entière disponibilité. Sa
générosité et son abnégation au travail nous ont
profondément édifié.
- à Mr Thierry SOMAKPO pour ses
observations et critiques qui ont contribué grandement à
améliorer la qualité de ce document.
- à Mr Jérémie GNIMADI
et sa femme pour leur soutien tant matériel que
financier.
- aux professeurs de la FASEG qui ont
oeuvré à notre formation et pour notre succès.
- à Damas HOUNSOUNON, Martin OGOUSSAN,
William BARRE, Amina BABA IBRAHIM pour leurs critiques et suggestions.
- à messieurs Ambroise TOHOUBI, Azizou
CHABI IMOROU pour le matériel informatique.
Je ne saurais terminer sans témoigner ma profonde
gratitude aux honorables membres du jury pour la patience dont ils ont fait
montre en acceptant de lire mon mémoire et surtout pour avoir
accepté de siéger dans ce jury. Je les remercie pour leurs
critiques et suggestions constructives qui, à coup sûr, me
permettront de rehausser la qualité de ce travail de recherche.
Amour KPOCHEME
Liste des sigles et abréviations
ADF : Augmented Dickey - Fuller
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest.
BIC : Bénéfice Industriel
et Commercial
BIPEN : Bilan et Perspectives de
l'Economie Nationale.
BNC : Bénéfice Non
Commercial.
BTP : Bâtiments et Travaux
Publics
CGI : Code Général des
Impôts
DGAE : Direction Générale
des Affaires Economiques
IGR : Impôt Général
sur le Revenu.
IPTS : Impôt Progressif sur
Traitements et Salaires.
IRF : Impôt sur le Revenu
Foncier
MCE : Modèle à Correction
d'Erreur.
MCO : Moindres Carrés
Ordinaires.
PAS : Programme
d'Ajustement Structurel.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PME : Petites et Moyennes
Entreprises.
PMI : Petites et Moyennes Industries
PVD : Pays en Voie de
Développement.
TEC : Tarif Extérieur Commun.
TPF : Taux de Pression Fiscale.
TVA : Taxe sur la Valeur
Ajoutée.
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine.
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
I - GRAPHIQUE
Graphique n°1 : Courbe de
Laffer....................................................14
II - Tableaux
Tableau n°1 :
Hypothèses sur les signes des coefficients des variables.........21
Tableau n°2 : Tableau
comparatif de l'évolution des recettes fiscales et du taux de
croissance, de 1991 à
1999.........................................................25
Tableau n°3 :
Résultats des tests de stationnarité à
niveau.......................43
Tableau n°4 :
Résultats des tests de stationnarité en différence
première......44
Tableau n°5 :
Résultats du test de
cointégration...................................46
Tableau n°6 :
Résultats de l'estimation du MCE.................................48
Tableau n°7 : Matrice des
élasticités des variables...............................49
SOMMAIRE
Introduction
Chapitre 1 : Cadre Théorique et
Méthodologique
Section 1 : Problématique, Objectifs et
Hypothèses de l'étude
Section 2 : Revue de la littérature
Section 3 : Méthodologie de l'Etude
Chapitre 2 : Analyse du rôle
économique de la fiscalité et exposé de la méthode
d'estimation
Section 1 : Evolution de la croissance
économique et des recettes fiscales au Bénin
Section 2 : L'environnement fiscal béninois
Section 3 : Analyse économique de
quelques impôts et exposé de la méthode d'estimation
Chapitre 3 : Analyse économétrique
de l'impact de la fiscalité sur la croissance
Section 1 : Présentation du
modèle
Section 2 : Présentation et Analyse des
résultats
Section 3 : Recommandations et suggestions de
l'Etude
Conclusion
R é s u m é :
Le Bénin est un pays en voie de
développement, qui tire sa principale source de revenu de la
fiscalité. Les recettes fiscales représentent, à elles
seules plus, de 80 % des recettes totales.
L'assiette fiscale repose surtout sur le secteur formel,
formé d'organisations tant publiques que privées.
L'idée centrale de ce travail est que l'existence
d'une pression fiscale élevée dans l'économie
béninoise a pour conséquence de décourager
l'activité productive.
A partir des études empiriques menées, nous
sommes parvenu à montrer que le taux de la pression fiscale au
bénin (autour de 14 %) agit positivement sur la croissance du
PIB.
Pour parvenir à ce résultat, l'étude
s'est basée sur un modèle explicatif de la croissance
économique reliant le PIB, aux variables explicatives comme le taux de
pression fiscale, l'investissement et le taux d'ouverture commerciale, qui sont
des variables explicatives assez ignorées dans les
développements théoriques fournissant une explication du
phénomène de la croissance.
Il ressort des résultats des tests pratiques que la
variable taux d'ouverture commerciale influence négativement la
croissance conformément à notre hypothèse.
Ce qui nous amène à conjecturer que pour
atteindre le niveau de croissance de 8%, pouvant permettre de réduire
les multiples problèmes économiques propres au Bénin, il
est important :
- de revoir les différentes taxations surtout des
échanges internationaux;
- de lutter contre la fraude et la corruption.
L'Etat béninois peut, toutefois, continuer
à élever le taux de pression fiscale par un élargissement
de la base taxable au détriment des taux d'imposition.
Introduction Générale
A la suite des travaux de Hayek (1945), un influent courant de
pensée, en s'appuyant sur les échecs du marché, souligne
le rôle et l'importance de l'Etat dans toute économie, le besoin
d'une offre de biens publics, la nécessité de réduire la
pauvreté ou les inégalités, toutes choses
nécessaires pour l'atteinte d'une croissance économique saine et
durable.
En effet, « la croissance économique est le
fait majeur qui caractérise l'histoire économique du monde depuis
les débuts de la révolution industrielle. Elle est devenue,
incontestablement, l'horizon unique que les pays industrialisés et ceux
en voie de développement, ne cessent de pointer du droit. C'est
l'élément principal d'appréciation économique dans
le temps et dans tout pays » (Yves Crozet,
1995); et pour remplir les différentes conditions pouvant y
conduire, les Etats ont, entre autres, comme moyen d'opérer un
prélèvement fiscal substantiel.
A l'image des autres pays du monde, notre pays le
Bénin, utilise le prélèvement fiscal pour faire face aux
différentes charges concourantes à sa croissance.
Mais la question aujourd'hui est de savoir si les
différents impôts que comporte le système fiscal
béninois sont de nature à favoriser l'investissement qui demeure
le moteur indéniable d'un développement socio -
économique.
Il existe déjà une importante littérature
consacrée aux effets de la fiscalité sur la croissance, mais dans
la plupart du temps les travaux appliqués existants omettent souvent de
tenir compte de certaines variables ; qui agissent pourtant
négativement sur la croissance.
Ces variables sont d'autant plus pertinentes que les travaux
de Chambas (1994) consacrés à certains pays africains et celui de
Savadogo (2001) pour le Burkina-Faso et prenant en compte ces variables en ont
dégagé un effet négatif.
Le renouvellement de l'analyse à travers un
modèle de croissance endogène et à travers la prise en
compte des variables souvent ignorées aura certainement pour effet de
renforcer le paradoxe du manque de travaux appliqués consacrés
aux effets de la fiscalité sur la croissance.
C'est ce qui justifie donc le choix de notre thème
intitulé " Incidence de la fiscalité sur la croissance
économique au Bénin " et dont l'objectif est de
voir l'impact des variables fiscales sur la croissance économique au
Bénin.
Pour atteindre cet objectif, le travail s'articulera autour
d'un plan présenté en trois chapitres. Dans le premier chapitre
nous avons montré la pertinence du sujet, puis construit une revue de
littérature critique des différentes théories qui ont
porté sur les effets de la fiscalité sur la croissance, puis
enfin défini les outils d'analyse à utiliser.
Ceci étant, nous avons abordé dans un second
chapitre, l'analyse du rôle économique de la fiscalité et
une brève présentation du système fiscal béninois
à travers les principaux impôts soupçonnés
d'affecter la croissance.
Enfin dans le chapitre III, il est examiné, grâce
à un modèle économétrique l'impact des variables
fiscales sur la croissance. Les résultats de l'analyse montrent une
influence négative pour le taux d'ouverture commerciale et un signe
positif de la pression fiscale sur la croissance. Il faut souligner que des
mesures restent à prendre pour accéder au taux de croissance de 8
% indispensable pour résoudre un temps soit peu les problèmes de
Bénin.
Chapitre I : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
Le présent chapitre expose dans une première
section le cadre théorique de l'étude à travers la
problématique, les objectifs et hypothèses de l'étude,
puis dans une seconde section esquisse la méthodologie de
l'étude.
Section 1 : Problématique ; Objectifs
et Hypothèses de l'étude
Dans cette section, nous présenterons d'abord la
problématique, les objectifs, les hypothèses puis la
justification ainsi que la délimitation du thème.
Paragraphe 1 : Problématique
Généralement on admet qu'une économie de
marché a besoin, pour fonctionner, de l'existence de la puissance
publique notamment pour la définition et le respect des droits de
propriété et autres. L'Etat dans ce contexte assume certaines
charges sociales qui ne sauraient être supportées par le
privé. On peut citer, la fourniture de l'énergie
électrique, construction des infrastructures routières,
construction des écoles, paiement des salaires, dépenses de
santé et de sécurité sociale etc...., toutes choses
indispensables pour le développement socio-économique d'un pays.
Pour financer ses dépenses, l'Etat dispose de différents moyens.
Il peut lever des impôts ; créer discrétionnairement
de la monnaie ; et emprunter sur le marché financier des
capitaux. Mais dans les pays d'Afrique en général et au sud du
Sahara en particulier, l'essentiel des ressources de l'Etat est
constitué des recettes fiscales.
Ainsi dans la plupart de ces pays en voie de
développement (P.V.D) dont le Bénin, le prélèvement
fiscal est considéré comme un moyen sûr pour l'Etat
d'assainir ses recettes budgétaires. Il apparaît donc que la
politique fiscale occupe une place de choix dans les décisions de
politique économique qui passe par une augmentation des recettes
fiscales (Silamane SAVADOGO, 2001).
A ce titre, en vue de promouvoir et d'accélérer
la croissance économique au Bénin, les ressources fiscales
intérieures seront sollicitées pour soutenir l'agriculture,
l'industrie et créer un climat incitatif aux activités du secteur
tertiaire. Dans cette logique, la croissance économique a repris au
Bénin depuis les années 90 avec une augmentation continue des
recettes fiscales annuellement (da MATHA SANT'ANNA Sêdjro, 2001).
Cependant, l'économiste Laffer a remarqué que
l'augmentation de la pression fiscale n'entraîne pas toujours la
croissance économique. Pour lui, « l'augmentation de la
pression fiscale découragerait l'activité productive et
exercerait de ce fait une influence négative sur la croissance
économique. L'impôt aurait en effet une incidence
défavorable sur les facteurs d'offre (investissement ; offre de
travail) ce qui engendrerait à terme une contraction du rendement de la
fiscalité, imputable à la raréfaction de la matière
imposable. » Cette analyse a été confirmée pour
le cas du Bénin. En effet, en 2002, le Bénin a enregistré
une progression de 14,2% soit une valeur de 282,5 milliards de recettes
fiscales et une amélioration du taux de pression fiscale, passant de
14,2% en 2001 à 14,4% mais dans le même temps une baisse du taux
d'investissement de 0,8 point de pourcentage à 4,9% ; occasionnant
ainsi une baisse de la production avec ses corollaires (BCEAO, 2002).
Par ailleurs au Bénin, l'assiette fiscale repose
essentiellement sur le secteur formel. Un maintien de la pression fiscale
élevée aurait donc pour conséquence de décourager
l'investissement privé dans le secteur moderne, notamment les PME, sur
qui repose la croissance à long terme ; de décourager le
capital humain source de développement économique.
De même, la complexité du régime fiscal
sur le commerce extérieur peut amener les agents à voiler la
nature de leurs produits pour bénéficier du régime le plus
favorable. Elle est donc source de fraudes, de confusions et
d'inefficacité du mécanisme de recouvrement.
Au regard de tout ce qu'on vient d'élucider, on
pourrait se demander aujourd'hui, si le système fiscal béninois
tel qu'il se présente répond aux préoccupations
nationales, surtout celles visant à promouvoir et à
accélérer une croissance économique durable au
Bénin en ce troisième millénaire ? Faut-il simplement
compléter la législation fiscale selon les fluctuations de
l'économie ou doit- on vraiment innover en recherchant des mesures
originales propres au contexte béninois ?
Il s'en suit alors une question principale de recherche
à savoir :
Quel lien peut-on établir entre la
fiscalité et la croissance au Bénin ?
De cette question principale, découlent trois autres
interrogations spécifiques :
ü Quelle influence exerce la fiscalité sur
l'investissement privé au Bénin ?
ü Quelle politique faut-il mettre en place pour limiter
l'évasion fiscale ?
ü Existe-il un mode de prélèvement fiscal
plus simple et plus efficace ?
Pour apporter les approches de solutions à ces
différentes questions de recherche, nous nous sommes fixés des
objectifs auxquels s'appliquent des hypothèses bien définies.
Paragraphe 2 : Objectifs et Hypothèses de
l'Etude
A l'instar de tout travail de recherche, la présente
étude repose sur un certain nombre d'objectifs et d'hypothèses
qui sont de nature à faciliter la réflexion.
2-1.) Objectifs
L'étude part d'un objectif général duquel
découlent trois autres objectifs spécifiques. Ainsi on
a :
2-1-1.) Objectif général
L'objectif général de la présente
étude s'insère dans la problématique de
l'efficacité du système fiscal béninois à s'adapter
aux nouveaux rouages de l'économie moderne .Il consiste
à :
Etudier les impacts de la fiscalité sur la croissance
économique au Bénin.
2-1-2.) Objectifs spécifiques
En vue de mieux appréhender les contours de l'objectif
général, les objectifs spécifiques suivants ont
été définis :
OS1 : Analyser la
corrélation entre la pression fiscale et la croissance
économique au Bénin.
OS2 : Montrer la contribution
du niveau d'investissement à la croissance économique au
Bénin.
OS3 : Analyser la
corrélation entre le taux d'ouverture commerciale et la croissance
économique au Bénin.
2-2.) Hypothèses de l'étude
Pour pouvoir atteindre les objectifs fixés les
hypothèses suivantes sont émises :
H1 : Le taux de pression
fiscale (TPF) agit négativement sur la croissance qui est saisie ici par
la croissance du PIB.
H2 : Le niveau
d'investissement influence positivement la croissance économique au
Bénin.
H3 : Le taux
d'ouverture commerciale de l'économie béninoise ne favorise pas
la croissance.
Paragraphe 3 : Justification et Délimitation
du thème
Après avoir justifié le choix de ce thème
nous présenterons ses limites.
3 - 1.) Justification du choix du thème
La problématique des effets de la fiscalité sur
la croissance économique est une préoccupation qui a retenue
l'attention de plusieurs auteurs.
Les économistes de l'offre tels que Laffer ; les
auteurs comme Sato (1967) ; Krzyzaniak (1967) ; Feldstein
(1974) ; Easterly et Rebelo (1993) etc... ont largement abordé le
sujet, mais dans la plupart de temps, les travaux appliqués omettent
souvent de tenir compte de certaines variables pertinentes.
La prise en compte de ces variables par J. F. Brun (1998) et
al ; S. Savadogo (2001) a révélé un effet
néfaste de la fiscalité sur la croissance.
Le renouvellement de l'analyse pour le cas du Bénin
nous permettra à coup sûr de tester les effets de ces variables
sur la croissance de l'économie béninoise. L'étude aura
certainement l'avantage de tester scientifiquement les multiples plaintes des
commerçants, sociétés et entreprises béninois au
sujet de notre système fiscal.
3-2.) Délimitation thématique
Cette étude n'a pas la prétention d'aborder
tous les aspects du problème de la fiscalité et croissance, ni
de prôner la suppression d'un régime fiscal. S'inspirant des
travaux des économistes de l'offre tels que Laffer, elle se veut de
contribuer au renchérissement des multiples moyens de réduction
des taux de pression fiscale tout en faisant augmenter les recettes fiscales.
De plus elle contribue à l'analyse des effets de la fiscalité sur
la croissance économique d'un pays sous développé comme le
Bénin à l'image des économistes tels que J. F. Brun
(1998) ; Chambas (1998) ; Savadogo (2001).
Pour y aboutir il importe beaucoup de passer en revue les
différents travaux nous ayant précédé afin de mieux
orienter l'étude.
Section 2 : Revue de la littérature
Le but de cette partie est de passer en revue les
différents travaux effectués avant nous et qui ont un trait avec
notre thème. Mais avant tout il importe beaucoup, de clarifier les mots
clés de notre thème.
Paragraphe 1 : Clarification des concepts
clés
1- 1.) Notion de fiscalité
De nos jours, quelles que soient les appellations
utilisées (impôts, taxes contributions etc....), la
fiscalité s'analyse comme l'ensemble des prélèvements
effectués à titre définitif et par voie de contrainte, par
la puissance publique ; Etat ou collectivités locales, ou par des
organismes supranationaux sur des personnes physiques ou morales.
Selon le dictionnaire d'économie et de sciences
sociales dirigé par l'économiste C. D. Echaudemaison Nathan, la
fiscalité constitue la réglementation définissant les
impôts d'une collectivité locale d'un pays ou d'un organisme
international et leur perception.
Elle est encore définie comme l'ensemble des
impôts et taxes perçus par une collectivité
publique1(*).
Les différentes définitions font appel
à la notion d'impôt. L'impôt est une prestation
pécuniaire requise des membres de la collectivité (personnes
physiques et morales). Elle est perçue par voie d'autorité et
à titre définitif, sans contrepartie, en vue de la couverture des
dépenses publiques. On en distingue deux principaux types :
a.)Impôt direct
Un impôt direct est un impôt qui est
effectivement supporté par le contribuable qui le paye directement
à l'administration du trésor. Exemples : impôt
sur le revenu des personnes physiques ; impôt sur le
bénéfice.
b.) Impôt indirect
C'est un impôt qui peut être
répercuté sur un autre agent par celui qui le verse. Les
impôts indirects sont donc payés au fisc par un redevable qui ne
joue qu'un rôle d'intermédiaire.
Quant à la taxe, elle est calculée en fonction
du coût d'un service rendu par la collectivité qui la
perçoit.
L'impôt se caractérise par son caractère
obligatoire et l'absence de contrepartie. La taxe est au contraire la
contrepartie d'une prestation obtenue par le redevable. Mais de plus en plus,
de véritables impôts portent le nom de taxes et des taxes ont les
caractères des impôts. Impôts et taxes sont devenus des
synonymes dans le langage usuel.
1-2.) Notion de croissance
Pour François PEROUX2(*), au sens strict « la croissance est
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de dimension, pour une nation ; le produit global en termes
réels ». Ce n'est pas - il est important d'y insister, au
rebours d'une attitude qui se répand- l'augmentation du produit
réel par habitant.
Au sens large, la croissance est :
- Un mouvement ascendant de certaines grandeurs
économiques (hausse du PIB, du Revenu.....) ;
- Un phénomène largement
irréversible : son caractère auto- entretenu se traduit par
des modifications cumulatives des conditions de la population.
Il y ressort donc que :
La croissance s'accompagne de mutations sociales qui rendent
possibles l'accroissement durable des flux de production : accroissement
des biens de production.
La baisse temporaire de la production ne signifie pas
arrêt de la croissance, les récessions en particulier sont donc
parties intégrantes de la croissance.
« Une stratégie de croissance
économique équilibrée défendue par des auteurs
comme : R. Nurkse ; A. Lewis (prix Nobel d'économie en
1979) ; P. Rosenstein-Rodan, consiste à
provoquer une vague d'investissement en capital dans un grand nombre de
différentes industries pour que les gens qui travaillent avec des
outils meilleurs et plus abondants dans un certain nombre d'activités
deviennent les clients les uns des autres »3(*).
L'effort d'investissement doit être rapide et massif
(« big push ») et porter avant tout sur les infrastructures
économiques et sociales et sur les branches productives.
L'industrialisation simultanée de certaines branches créera des
effets d'interdépendance pour ces branches et profitera également
au reste de l'économie.
Pour da Matha SANT'ANNA (2001) , la croissance
équilibrée désigne une croissance obtenue dans les grands
équilibres macro-économiques classiques ; équilibre
du budget de l'Etat ;de la balance des paiements, sans tensions
inflationnistes et avec le plein emploi ce qui ressort le problème de la
nature de la fiscalité.
La croissance dans le cadre du présent travail est
saisie par la croissance du PIB, mais l'indicateur retenu pour les comparaisons
dans le temps et dans l'espace est le taux r dont la formule est la
suivante :
Avec n = année.
Après avoir pris connaissance de ces
différentes définitions nous passerons en revue quelques travaux
portant sur la fiscalité et la croissance.
Paragraphe 2 : Quelques approches théoriques de
la fiscalité
Pour Adam SMITH, « l'impôt peut
entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à
certaines branches de commerce ou de travail, qui fournirait de l'occupation et
des moyens de subsistance a beaucoup de monde. Ainsi, tandis que d'un
côté il oblige le peuple à payer, de l'autre
côté il diminue ou peut - être anéantit quelques -
unes des sources qui pourraient le mettre plus aisément dans le cas de
le faire »4(*).
Depuis, la plupart des économistes tentent à considérer
que la fiscalité pénalise la croissance économique (les
économistes de l'offre avec Laffer en tête.)5(*)
Les effets attendus de la fiscalité sur la
croissance varient en fonction du cadre théorique retenus (modèle
de croissance néoclassique ou de croissance endogène), du facteur
de production soumis à l'impôt (impôt sur le capital ou
impôt sur le travail), des techniques de production ou du processus
d'accumulation du capital humain.
Dans la filiation du modèle de croissance néo -
classique de Solow (1956) à taux d'épargne exogène des
auteurs comme Sato (1967), Krzyzaniak (1967) et Feldstein (1974) ont
étudié les effets de la fiscalité sur la croissance.
Chamley (1986) et Judd (1985), quant à eux, utilisent des modèles
à taux d'épargne endogène [Ramsey (1928)]. Selon ces
modèles, la fiscalité agit sur le taux de croissance dans la
phase transitoire, et sur le niveau de revenu par tête de l'état
régulier.
Ainsi, la fiscalité agit sur les revenus du capital,
assimilable à une réduction du taux d'intérêt net,
peut modifier la répartition des ressources entre consommation
présente et future. Son influence, décomposable en un effet de
substitution inter temporelle défavorable à l'épargne et
un effet de revenu favorable à l'épargne, est ambiguë. La
somme de ces effets n'est d'un signe déterminé que si
l'élasticité de substitution inter temporelle est suffisamment
élevée, ce que les analyses empiriques tentent à infirmer
[ Hall (1988) ].
Dans les nouvelles théories de la croissance, la
fiscalité agit sur l'offre de travail et le progrès technique,
facteurs endogènes de la croissance qui dépendent du comportement
des agents économiques [Romer (1986), Lucas (1988), Aghion et Howitt
(1992)] et qui déterminent le taux de croissance à l'état
régulier. La fiscalité influence non seulement le taux de
croissance transitionnel mais aussi le taux de croissance à long terme.
Ainsi, la fiscalité sur les revenus du travail affecte l'allocation du
temps entre travail et loisir. Selon Lucas et Rapping (1969), lorsque le
salaire après impôt est temporairement plus faible, la
quantité de travail offerte tend à diminuer (effet de
substitution) puisque les agents qui anticipent une hausse des salaires vont
augmenter provisoirement leur temps de loisir. Cependant un salaire plus faible
appauvrit son détenteur, d'où une réduction de la demande
de loisir (effet de revenu). Une hausse permanente des impôts induit des
effets de revenu qui stimulent l'offre de travail. La fiscalité sur
l'épargne en abaissant le taux d'intérêt après
impôt incite les ménages à offrir moins de travail ;
parce que la valeur du revenu provenant du travail actuel par rapport au
travail futur a diminué.
De même la fiscalité sur les revenus du travail
agit sur l'accumulation du capital humain. Une augmentation permanente de la
fiscalité sur les revenus du travail diminue le coût
d'opportunité du temps consacré à la formation et à
l'inverse réduit le rendement de l'investissement en capital humain.
L'effet est ambigü ; toutefois, selon Trostel (1993), l'accumulation
de capital humain dépend non seulement du temps consacré à
cette activité mais aussi d'intrants dont le coût
d'opportunité n'est pas diminué par un accroissement de la
fiscalité sur le travail. Dans ce cas, l'effet rendement pourrait
l'emporter sur l'effet coûts d'opportunité : la
fiscalité sur le travail serait un facteur de moindre accumulation du
capital humain et donc de croissance plus faible.
Dans le modèle Aghion et Howitt (1992), les
dépenses de recherche et développement constituent un facteur
essentiel du progrès technique et par-là, de la croissance. Tout
particulièrement dans les pays les plus développés, les
dépenses de recherche et développement bénéficient
d'un statut fiscal spécifique qui modifie en leur faveur la structure
des coûts relatifs.
Le modèle de Canto, Jonas et Laffer appelé
modèle CJL, a utilisé la courbe de Laffer pour montrer les
limites des recettes fiscales. Pour ce modèle, il existe un niveau
optimal de pression fiscale au- delà duquel les recettes fiscales
baissent.
COURBE DE LAFFER
recettes fiscales.
RF*
0 i0 i1
i2
Taux
d'imposition (% du revenu)
Source : BIPEN 2002 - DGAE - MFE
Une même recette fiscale peut être obtenue en
appliquant deux taux différents (RF* pour i0 et
i2) . Une augmentation de i0 améliore les
recettes, tandis une augmentation de i2 diminue les recettes. Il
apparaît donc que tout taux situé au-delà de
i1 (taux de prélèvement optimal) est
prohibitif. « Trop d'impôts tue l'impôt »
est expliquée dans le modèle CJL par l'incidence négative
des prélèvements obligatoires sur l'offre de travail,
l'épargne et l'investissement.
Les analyses théoriques permettent
d'appréhender les différents effets de la fiscalité sur la
croissance mais n'en dégagent pas un sens global. Différents
auteurs ont tenté de combler cette lacune à travers des analyses
appliquées.
Paragraphe 3 : Apports des analyses
appliquées
Landeau (1986), pour expliquer la croissance des pays en
développement (1960-1980), tient compte de la part des recettes fiscales
dans le produit, mais cette variable n'est pas significative. Koester et
Kormendi (1989) conclut à partir d'une analyse sur 63 pays de 1970
à 1979 que les taux d'imposition moyens n'affectent pas la croissance si
l'on tient compte de leur nature endogène et de leur lien avec le
produit par tête, mais que les taux d'imposition marginaux
réduisent l'activité économique quand leurs effets sont
contrôlés par les taux moyens.
Levine et Renelt (1992) évaluent l'impact des taxes
sur les échanges, des impôts sur les sociétés et les
personnes ainsi que des prélèvements sociaux. Ces variables
diminuent significativement le taux de croissance si les effets du taux
d'investissement sont pris en compte. Selon Engen et Skinner (1992), le
principal effet de la fiscalité transite par une réallocation
des ressources entre les secteurs soumis à l'impôt et ceux qui ne
le sont pas. Ces derniers observent pour 107 pays de 1970 à 1985 un
effet négatif sur la croissance.
Les effets des impôts directs sur l'économie des
nations ont été les sujets qui ont préoccupé les
chercheurs des années 1980. En effet, on peut citer les travaux
menés par B. Chambas (1994), Arthus
(1997), Newbery et Stern (1987), qui ont tous conclus
aux effets néfastes des taux d'imposition sur l'activité de
production.
Pour ces auteurs, les taux d'imposition
généralement appliqués en Afrique sont sources de
désincitation à l'investissement. Les titulaires de revenus sont
amenés à fuir l'impôt en s'adonnant à des
activités frauduleuses (corruption, la non déclaration des vrais
revenus, le travail illégal). Leurs différents travaux
appliqués ont révélé que :
- Le maintien du taux d'imposition des revenus
élevé, a provoqué dans un certain nombre de pays africains
une baisse des recettes fiscales et un déséquilibre des finances
publiques ;
- Les tarifs douaniers en Afrique sont trop
élevés. Au Mali par exemple le taux de taxation douanière
s'élevait à 86,25% pour le tissu ; 98,75% pour les
chaussures ; 123% pour la bière ; 213% pour les
cigarettes6(*) ;
- Les droits d'assises instaurés pour un temps soit peu
réduire les effets externes de certains produits tels que le tabac,
l'alcool, le thé ; du fait de leurs taux ont entraîné
le délaissement des productions locales au profit des produits
frauduleusement importés et pour conséquence la perte de
compétitivité des entreprises nationales. Il faut donc les
limiter à quelques biens de consommation finale dont la demande est
assez inélastique par rapport au prix. Pour ce qui est de la TVA, elle
est un instrument important de croissance mais pour escompter des effets
positifs il est important de réduire les exonérations et les
exemptions qui sont sources d'inefficience.
Pour les appuyer, Silamane SAVADOGO (2001) affirme que l'une
des causes de la baisse de prolifération des activités de
production au Burkina Faso est liée à la manière de fixer
le montant dû par les patentables. Pour lui, la procédure de
taxation est susceptible d'amener les investisseurs à limiter leur
action, et de ce fait affecter profondément le tissu économique.
Pour amener les contribuables à exercer leurs activités de
production, les auteurs comme Mirrless (1971) ont jugé
nécessaire, de trouver des taux d'imposition qui tiennent compte des
objectifs d'équité et d'efficacité tout en gardant en
bonne santé les finances publiques de l'Etat. Mais les taux n'ont pas
été déterminés de manière
synthétique. Il demeure que ce taux se situerait en dessous du taux qui
maximiserait les recettes de l'Etat.
Dans le même sens, Richard DEGBEKO
(2004) dans son mémoire de maîtrise
intitulé Promotion des investissements privés au BENIN :
état des lieux, enjeux et perspectives souligne que le principal
frein à la promotion des investissements privés au Bénin
est la fiscalité.
De même Adam THOMAS CABOURA (2003)
montre que la fiscalité joue un rôle prépondérant
dans la disparition des Petites et Moyennes Entreprises (P M E). Dans son
mémoire intitulé Politique fiscale face à la promotion
des PME au Bénin on peut lire : « La plupart des
dirigeants des PME et des responsables d'encadrement interrogés sur
cette question sont unanimes à reconnaître que lorsqu'une
entreprise est créée au Bénin et qu'elle veut remplir
toutes les formalités ; procéder à toutes les
déclarations fiscales et sociales, elle disparaît au bout de trois
(03) ans. Lorsque nous poussons l'analyse plus loin, plusieurs entreprises qui
exerçaient leurs activités dans le secteur formel déposent
leur bilan pour plus tard se réfugier dans
l'informel. »7(*)
Parlant du secteur informel, da MATHA SANT'ANNA Sêdjro
(2001) dans son mémoire intitulé : contribution de la
fiscalité à l'accélération de la croissance
économique au Bénin, arrive à conclure que le secteur
informel est le second pourvoyeur d'emplois au Bénin du fait des
impôts. Il occupe près de 24% de la population active et contribue
pour près de 15% à la formation du PIB8(*). Loin il poursuit en disant que
les prélèvements fiscaux sont largement défavorables
à la croissance économique. Il existe une réelle
distorsion au détriment du secteur moderne plus lourdement imposé
que le secteur informel. Nous ne saurons terminer cette revue sans rappeler que
l'appartenance du Bénin à l'UEMOA et l'apparition du TEC a permis
au Bénin d'aménager ces taux d'imposition, mais ces taux
utilisés ne lui permettent pas d'attendre la croissance de 8%
nécessaire à la réduction de la pauvreté. (Qui est
cité par Sêdjro).
La conclusion commune à laquelle l'étude
empirique est arrivée est l'existence des taux d'imposition trop
élevés en Afrique notamment au Bénin, que ce soit en
matière de fiscalité intérieure comme extérieure.
Pour amorcer un décollage économique, les mesures
économiques mise en place doivent viser à la réduction des
taux. La véritable difficulté reste la détermination du
seuil rationnel du taux d'imposition.
Section 3 : Méthodologie de l'Etude
Dans cette partie, il sera question de préciser la
méthode d'analyse, la spécification du modèle que nous
allons estimer, les sources de données et la présentation de la
méthode d'estimation.
Paragraphe 1 : Méthode d'analyse
Il s'agit dans ce paragraphe d'exposer le modèle
servant de référence pour notre analyse.
Pour étudier les effets de la fiscalité sur la
croissance, les auteurs comme Sato (1967) ; Krzyzaniak (1967) et
Feldstein (1974) ont utilisé le modèle de croissance néo -
classique à taux d'épargne exogène de Solow (1956).
Chamley (1986), Judd (1985) ont utilisé quant à eux, des
modèles à taux d'épargne endogène (Ramsey, 1928).
Selon ces modèles la fiscalité agit sur le taux de croissance
dans la phase transitoire, et sur le niveau de revenu par tête de
l'état régulier. Ces différents travaux omettent souvent
de tenir compte de certaines variables susceptibles d'influencer la
croissance.
J. F. Brun (1998) et al en se plaçant dans le cadre de
Barro (1991), utilisé par la plupart des auteurs, tient compte de cet
effet dans une analyse portant sur un échantillon de 78 pays de tout
niveau de développement retenus selon la disponibilité des
données. La conclusion à laquelle l'étude a abouti est
l'influence néfaste d'une fiscalité assise principalement sur le
commerce extérieur caractéristique majeure des fiscalités
des pays en développement. Elle a aussi révélé un
effet négatif du taux de prélèvement global par rapport au
produit sur la croissance.
Dans le même sens, en étudiant l'incidence de la
fiscalité sur la croissance au Burkina - Faso, S. Savadogo (2001)
utilise un modèle de croissance d'origine Cobb- Douglas
présenté comme suit :
yt = f(xi) = Xii t
En prenant le taux de pression fiscale, l'investissement et le
taux d'épargne comme variables explicatives il conclut que la
fiscalité influence négativement la croissance de
l'économie burkinabaise.
En se référent à ces différents
travaux, la fonction de production de type Cobb- Douglas sera utilisé
dans le cadre du présent travail car elle permet d'avoir des
élasticités constantes par une linéarisation
logarithmique.
Elle se présente comme suit :
yt = AXii (1)
Avec A le niveau de la technologie au sens de
Hicks et Xi l'ensemble des variables pouvant affecter la
croissance.
En linéarisant l'équation (1), on obtient la
forme fonctionnelle (modèle générale) suivante :
lnyt = lnA + ilnXi, en prenant 0 = lnA on
a :
lnyt = 0 + ilnXi (2)
- ln représente le logarithme
népérien
- les i sont des semi -
élasticités
- t représente le temps
- Xi les variables explicatives.
Paragraphe 2 : Spécification du modèle
et choix des variables
2 - 1) Modèle économétrique
Le modèle empirique qui découle de
l'équation (2) et qui sera testé dans le cadre du présent
travail s'écrit de la façon suivante :
lnyt = 0 + 1
lnINVt + 2 lnTPFt + 3
lnTOt + Ut
Avec Ut : le terme d'erreur
(ensemble des variables omises et dont l'influence sur la croissance est non
négligeable).
Au regard de la revue de la littérature,
l'investissement a un effet positif sur la croissance dans les modèles
de croissance endogène (Romer, 1990). Les variables taux de pression
fiscale et degré d'ouverture commerciale sont sources de moindre
croissance (J. F. Brun, 1998). Le tableau n°1 résume les signes
attendus des variables.
Tableau 1 : Hypothèses sur
les signes des coefficients des variables.
Variables
|
Dénomination
|
Signes attendus
|
Investissement
|
INV
|
+
|
Taux de pression fiscale
|
TPF
|
-
|
Taux d'ouverture commerciale
|
TO
|
-
|
PIB
|
Y
|
Expliqué
|
2 - 2) Choix des variables
2 - 2 - 1) La variable expliquée :
le Produit Intérieur Brut (PIB)
Il est considéré comme l'un des meilleurs
indicateurs pour mesurer le niveau de croissance économique d'un pays.
Il mesure le comportement économique tant en terme de revenus que de
dépenses. En effet, une économie qui produit de grandes
quantités de biens et services est mieux à même de
satisfaire les demandes des ménages, des entreprises et des pouvoirs
publics.
2 - 2 - 2) Les variables explicatives
- L'investissement : INV
L'investissement est une variable très importante dans
l'explication de la croissance du PIB. Lorsqu'on constate une baisse de la
demande générale des biens et services au cours d'une
récession, une large part de celle - ci peut généralement
être imputée aux dépenses d'investissement. Les
dépenses d'investissement se justifient pour les raisons
suivantes : elles permettent aux entreprises d'accroître leur
capacité de production par l'acquisition de nouvelles machines. Ensuite,
elles permettent aux entreprises de pouvoir constituer leur stock de
matières premières et de produits finis.
- Le taux de pression fiscale :
TPF
Le TPF est le rapport de l'ensemble des recettes fiscales au
PIB (Landau, 1986). L'augmentation de la pression fiscale découragerait
l'activité productive et exercerait de ce fait une influence
négative sur la croissance et le développement. Les entreprises
étant le lieu par excellence de la production de la valeur et de
l'importance de la matière imposable, l'Etat ne peut pas les imposer
trop lourdement sans risquer de mettre en cause la croissance
ultérieure, sauf si le taux d'investissement de la puissance publique
est élevé.
- Le taux d'ouverture
commerciale : TO
Le taux d'ouverture commerciale (TO), défini comme la
somme des exportateurs et des importations rapportées au PIB, est
introduit dans le modèle, afin de saisir les effets des taxes sur la
composition et non sur le niveau des échanges, niveau qui dépend
des variables structurelles. Son introduction permet aussi de saisir son effet
sur la croissance : il entraîne une réallocation des facteurs
plus conforme aux avantages comparatifs, accroît la concurrence sur les
marchés dont il augmente la taille. Il facilite aussi l'accès des
entreprises à des biens intermédiaires ou à des techniques
de production de meilleure qualité. Elle peut également
accroître l'épargne intérieure si le taux d'épargne
privée est plus élevé dans le secteur des biens
échangeables (Guillaumont, 1985).
2 - 3) Sources des données et présentation de
la méthode d'estimation
Les données9(*) retenues vont de 1972 à 2003 pour tenir compte
de la disponibilité des données concernant toutes les variables
de l'étude.
Cette période fournit une série de 31
données annuelles (données secondaires) pour chaque variable
permettant d'assurer une bonne robustesse des tests
économétriques. Ces statistiques sont prélevées
dans les sources suivantes :
- Le « WORLD DEVELOPPEMENT INDICATOR »
édition 2003
- BIPEN 2000 DGAE - MFE
- FINANSTAT Edition 2003 du MFE.
- NIS - BCEAO
L'étude utilise l'outil économétrique
pour tester les relations entre les variables. A cet effet, la méthode
d'estimation retenue pour la relation spécifiée plus haut se fait
en quatre grandes étapes :
i.) Identification de l'ordre d'intégration des
séries à l'aide du test de racine unitaire de Dickey et
Fuller ;
ii.)Test de cointégration à la Engle-Granger et
le modèle à correction d'erreur ;
iii.) Mise en évidence des relations de
causalité entre les variables à l'aide du test de
causalité de Granger ;
iv) Test de normalité de Jarque Bera.
Toutefois il sera procédé à la
vérification de la significativité de chacune des variables et
du modèle dans son ensemble.
Après avoir analysé le rôle
économique de la fiscalité, nous exposerons la théorie qui
soutend ces différents tests dans le second chapitre de ce
mémoire.
Chapitre II : Analyse du rôle
économique de la fiscalité et exposé de la méthode
d'estimation
Ce chapitre examine l'architecture de l'économie
béninoise à travers l'évolution de sa croissance et des
recettes fiscales (section 1) puis expose l'analyse empirique du rôle
économique de la fiscalité dans la croissance et l'exposé
de la méthode d'estimation (section 3), en passant en revue
l'environnement fiscal béninois (Section 2).
Section 1 : Evolution de la croissance et des
recettes fiscales au Bénin
Cette section abordera dans un premier paragraphe,
l'évolution des recettes fiscales et de la croissance économique
dans notre pays de 1991 à 1999 avant de procéder à
l'analyse de cette évolution dans le second paragraphe.
Paragraphe 1 : Recettes fiscales et croissance
économique au Bénin de 1991 - 1999
La croissance économique du Bénin, à
l'image de celle des économies de la plupart des pays du tiers monde est
caractérisée, de 1960 à 1999 par une évolution en
dents de scie.
En effet, il est observé qu'à une année
de fort taux de croissance succède une année de taux de
croissance plus faible, voir négatif. Si cette situation a
prévalu de 1960 à 1989 ; de 1991 à 1999 les taux de
croissance annuelle de l'économie béninoise se sont
améliorés et se sont quasiment stabilisés autour de 5%.
Mais cette amélioration du taux de croissance depuis la
relance économique observée à partir de 1990, n'a
été possible que grâce à la conjugaison de plusieurs
facteurs au nombre desquels la libéralisation progressive de
l'économie et l'assainissement des finances publiques.
L'assainissement des finances publiques est d'autant plus
bénéfique pour le Bénin en ce sens que les recettes
fiscales y découlant sont d'une importance capitale dans le budget de
l'Etat du fait de la nature fiscale de l'économie.
Ainsi on a pu observer une amélioration de la
croissance favorisée par une augmentation des recettes fiscales comme
présentées dans le tableau suivant :
Tableau 2 :
tableau comparatif de l'évolution des recettes fiscales et du taux de
croissance économique de 1991 à 1999.
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
Recettes fiscales intérieures en milliards F CFA
|
21,7
|
28,9
|
32,8
|
48,7
|
62,7
|
72,3
|
76,1
|
91,3
|
94
|
Taux de croissance économique en pourcentage
|
4,7
|
4
|
3,5
|
4,4
|
4,6
|
5,5
|
5,7
|
4,4
|
5
|
Source : BIPEN (2000) DGAE - MFE
Notons que les recettes fiscales à elles seules ne
suffisent pas pour expliquer les variations du taux de croissance, mais il faut
souligner qu'elles occupent une large partie des recettes budgétaires et
cette importance qu'elles révèlent suscitent des analyses.
Paragraphe 2 : Analyse de l'évolution des
recettes fiscales et du taux de croissance économique de 1991 à
1999
L'augmentation des recettes fiscales bien qu'ayant
favorisé la croissance a aussi l'avantage de paralyser
l'économie. Les recettes fiscales sont en augmentation relative, mais le
taux de croissance économique ne varie pas de façon significative
d'une année à l'autre. Les taux de croissance économiques
mêmes positifs cachent certainement des disparités criardes au
sein de la population. Il y a donc une incidence sur l'économie. (D.
Sêdjro, 2001)
« Du point de vue leur incidence économique,
les mécanismes de prélèvement sont inefficaces lorsque les
coûts induits dépassent les gains. Ils peuvent engendrer des
distorsions sévères.
Ces distorsions sont d'autant plus sévères que
la base fiscale est étroite et les taux comparativement
élevés. Il découle de ces principes généraux
que les impôts de la fiscalité directe et indirecte sont
préférables aux divers transferts et prélèvements
ainsi qu'aux revenus implicites de "distorsion financière". Selon une
logique analogue concernant les impôts indirects, l'harmonisation et la
réduction des taux moyens ainsi que l'élargissement de l'assiette
conduisent à une plus grande efficacité du système fiscal.
Enfin, concernant les impôts sur les biens, il est
préférable de taxer la consommation interne finale plutôt
que le commerce extérieur, pour des raisons d'efficacité et de
compétitivité ». (BIPEN Edition 2000).
C'est au vu donc de cette analyse qu'on est tenté d'en
savoir plus sur le système fiscal béninois.
Section 2 : L'environnement fiscal béninois
Les activités économiques se déroulent
dans un environnement fiscal régi par les lois fiscales et les textes
qui organisent, fixent et autorisent l'assiette, la liquidation, le
recouvrement puis le contrôle de l'impôt, éléments
qui conditionnent le climat fiscal. La fiscalité n'est pas
isolée. Elle subit une forte influence des données
économiques et sociales.
Paragraphe 1 : La fiscalité et les
données économiques et sociales
Cette analyse se fera en deux étapes :
1 - 1) La fiscalité et les données
économiques
La fiscalité reste fortement dépendante des
données économiques. Le Bénin présente une
configuration économique semblable à quelques nuances
près, à celles des pays sous - développés. La
production intérieure brute y est composée des
éléments :
- le secteur primaire regroupe l'agriculture, la pêche,
l'élevage, les forêts. Plus de soixante quinze pour cent (75
%)10(*) de la population
vit de ces activités.
- L'industrie y est encore embryonnaire ; la part du
secteur secondaire dans la formation du PIB est de 13,9 % environ en 1997
(INSAE, statistique 1997). La croissance dans ce secteur est moins forte que
celle enregistrée dans le secteur primaire. Au moment où les
industries des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) sont en forte
expansion, les industries extractives réalisent une contre
performance.
- Le secteur tertiaire caractérisé par un
commerce souvent hypertrophié par rapport aux autres sous - secteurs
n'est fondé que sur une exportation et une consommation limitées.
Dans ce secteur, le commerce connaît une croissance de 5,1 % en1997
contre 3,7 % en 1996 (INSAE, statistique 1997).
On note un réel déséquilibre des secteurs
et, au point de vue fiscal, la localisation des revenus et les recettes
tirées de leur imposition restent mitigées. « La
fiscalité béninoise appréhende insuffisamment les revenus
par secteurs et les impôts sur les personnes morales (impôts BIC,
TVA) constituent l'essentiel des recettes fiscales intérieures. Pendant
longtemps, dans les secteurs économiques considérés comme
importants et exposés à l'échelle internationale, la
stratégie fiscale a consisté à maintenir au beau fixe les
taux d'imposition. En 1996 encore, la SONAPRA contribuait pour plus de douze
milliards de francs CFA aux recettes fiscales. Cependant, dans le monde
moderne, la croissance n'est plus le seul fait du secteur industriel
traditionnel de la transformation des produits de base, mais aussi celui du
secteur des services, notamment celui des nouvelles technologies et des
services financiers. Une répartition plus uniforme du fardeau fiscal par
secteur et par activité, améliorerait l'allocation des ressources
ainsi que la performance économique
béninoise »11(*).
Dans ces conditions, on pourrait penser que le régime
fiscal béninois paralyse la croissance économique. Dans un
contexte de mondialisation grandissante de l'économie, la
compétitivité de la structure fiscale revêt de plus en plus
d'importance pour la performance économique du pays. La structure
profonde des marchés et de l'économie change avec une
rapidité surprenante. La mondialisation a fait l'objet de
critiques : on l'accuse de restreindre les choix qui s'offrent aux
pays.
En réalité, les choix ne sont pas restreints,
mais les avantages des politiques d'harmonisation internationale apparaissent
avec plus d'évidence et les coûts des mauvaises décisions
se ressentent de façon immédiate et flagrante. Par exemple, des
politiques fiscales inadéquates, caractérisées par une
répartition médiocre des ressources, ont toujours eu pour
conséquences une production et des ressources plus faibles pour les pays
qui les appliquent. Il faudra à l'échelle internationale, une
gestion fiscale plus réaliste, une coopération et une
harmonisation plus poussées en matière fiscale pour pouvoir faire
face à l'accroissement des échanges commerciaux et des
investissements. « En raison de son appartenance à l'espace
UEMOA, le Bénin devra ajuster davantage sa politique fiscale pour rester
concurrentiel, à une époque où les autres pays modifient
leurs stratégies fiscales pour attirer des investissements et
créer des emplois ». (BIPEN 2000)
1 - 2) La fiscalité et les données
sociales
Il n'y a pas de développement économique sans
développement social. Sur le plan social, le CGI a prévu en
matière d'impôt sur le revenu, des exonérations, des
exemptions, des progressivités par tranches ou globales. En analysant
les mesures participant à la socialisation de l'impôt, il faut
tenir compte des avantages accordés aux citoyens ainsi que des taxes qui
sont prélevées.
Lorsque l'Etat accorde de bonnes prestations sociales dans des
domaines tels que l'éducation, la santé, l'infrastructure
sociale, le bien - être des individus s'en trouve directement
amélioré et, dans certains secteurs, la
compétitivité des entreprises en est accrue. Mais si les recettes
fiscales servent à financer des programmes sociaux ou économiques
d'une efficacité incertaine ou à couvrir les coûts
d'interventions gouvernementales mal avisées, le pays supportera mal la
comparaison au plan international et, sur le plan intérieur, une telle
situation alimenterait des tensions sociales.
Dans la structure sociale béninoise, on observe d'une
part une minorité cultivée et puissante et d'autre part une
grande masse rurale analphabète et disposant d'un revenu moyen
très insuffisant. Cette grande masse rurale engendre une économie
de subsistance s'ouvrant lentement au commerce et à la circulation
monétaire. Dans ces conditions, l'assiette et le recouvrement des
impôts sont rendus très difficiles auprès de cette
paysannerie démonétisée.
Mieux, l'inflation augmente le revenu nominal sans
accroître le revenu réel. Si les tranches d'imposition, les
exonérations et les allègements touchant les faibles revenus ne
sont pas corrigés en conséquence, les contribuables passent alors
dans des tranches d'imposition supérieures, ce qui se traduit par une
diminution de la valeur réelle de leurs exonérations.
Le revenu réel restant le même, le rendement de
l'impôt et en particulier celui de l'impôt sur les revenus est
sérieusement compromis.
A un moment où l'Etat se propose de combattre la
pauvreté et d'accroître en même temps ses recettes fiscales,
il se pose la question de savoir si la fiscalité est au service de la
cause sociale. Le contexte béninois étant
caractérisé par une prépondérance des impôts
indirects TVA, droits fiscaux, contributions indirectes, mentionnons que
l'impôt est avant tout un écrêtement du PIB et par extension
un « facteur d'appauvrissement ».
A la longue, il se peut qu'il faille envisager de mettre
davantage l'accent sur des interventions dynamiques et catégoriques dans
les domaines de la formation, de la santé, de la flexibilité du
marché du travail et des programmes incitatifs, en plus d'une
réduction progressive des taux d'imposition. Pour ce faire,
l'administration a besoin d'une législation fiscale souple et
adaptée pour asseoir ses moyens fiscaux.
Paragraphe 2 : Les moyens fiscaux : Le CGI
Etant donné que la fiscalité est au service du
développement, il lui faut une législation adaptée
à l'expansion économique ; ses modalités
d'application ne sauraient répondre à d'autres critères
qu'à ceux de rentabilité, de simplicité et
d'équité.
Le Code Général des Impôts et les lois de
finances sont les moyens fiscaux de référence.
LE CODE GENERAL DES IMPOTS BENINOIS
Le Code Général des Impôts (CGI)
définit toutes les conditions d'imposition, autorise la liquidation et
le recouvrement de l'impôt. L'évolution économique
confère désormais au CGI un caractère rétrograde.
Le CGI est modifié chaque année par les lois de finances.
La principale innovation apportée au régime
fiscal béninois en 1991 a été l'institution de la TVA par
la loi N° 91 - 005 du 22 février 1991 portant institution de la TVA
au Bénin. Cette grande réforme fut complétée par la
loi de finances de 1994 qui étant la TVA aux secteurs du détail
important.
L'introduction de la TVA dans le système fiscal
béninois a entraîné plusieurs séries de contraintes
aux entreprises individuelles ou sociétaires, privées ou
publiques à savoir :
- la première contrainte est relative au coût de
gestion car les entreprises doivent désormais tenir une
comptabilité rigoureuse ;
- la deuxième contrainte est que la TVA constitue
parfois une vraie charge pour les entreprises quand elles sont
assimilées au consommateur final ;
- la troisième contrainte est relative à la
concurrence car dans un environnement économique où le secteur
informel occupe une place de choix comme le nôtre, les entreprises
formelles sont défavorisées par rapport aux entreprises
informelles qui ne payent presque pas d'impôt.
L'objectif recherché par les autorités est
l'amélioration des recettes fiscales sans tenir compte des perturbations
existantes : le mode de collecte et de déduction de la TVA
crée d'énormes montants de crédits de TVA.
Par ailleurs, l'article 1108 du CGI fait obligation au
contribuable qui conteste le bien fondé d'une imposition de constituer
un cautionnement. Ce dernier devra être d'égal montant à
l'imposition querellée et forcément versé au Trésor
Public.
Lorsque le contribuable arrive à démontrer que
l'imposition est infondée, son cautionnement ne lui est plus
immédiatement reversé et est gardé sous l'appellation
`'crédit d'impôt'' à faire valoir sur les exercices
à venir. En analyse économique, ce cautionnement constitue une
thésaurisation de fonds qui ne profite nullement à
l'opérateur économique.
En d'autres termes, cela constitue un prêt à taux
zéro car, il n'est pas assorti d'intérêts moratoires. Les
modalités d'application de l'article 1108 au Bénin sont de nature
à décourager à long terme les investissements et à
ralentir le flux des activités économiques et pour finir à
paralyser la croissance économique.
L'existence d'un crédit d'impôt induit un trop
perçu par l'Etat et ceci pourrait alimenter des frustrations et pourquoi
pas des tensions sociales. Il est donc aisé de constater qu'aujourd'hui,
l'administration accumule beaucoup de crédits d'impôts ; par
ailleurs cette situation réduit considérablement le niveau de
collecte d'impôt futur.
Il est souhaitable que le système fiscal
béninois s'adapte aux nouvelles conditions économiques et ceci ne
peut passer que par une législation fiscale actualisée
d'où la mise à jour du CGI est vraiment salutaire.
De nos jours, un système fiscal assurant davantage la
neutralité de l'impôt, un système à la fois simple
et rentable semble seul répondre aux conditions
d'accélération de la croissance économique.
C'est ce qui justifie la section 3 dont l'objectif est
d'analyser le rôle économique de quelques impôts influents
du CGI et enfin de présenter l'exposé de la méthode
d'estimation.
Section 3 : Analyse du rôle
économique de quelques impôts et exposé de la
méthode d'estimation
Cette section abordera dans un premier paragraphe, l'analyse
du rôle économique de quelques impôts avant d'exposer la
méthode d'estimation dans le second.
Paragraphe 1 : Analyse du rôle économique
de quelques impôts
Le système fiscal béninois à l'instar de
plusieurs systèmes fiscaux des PVD, comporte plusieurs types
d'impôts et taxes. Mais dans le cadre du présent travail, nos
analyses sont portées sur quelques impôts dont la pertinence dans
l'explication de la croissance se trouve être justifiée.
1 - 1) L'Impôt sur le Bénéfice
Commercial et Industriel (BIC)
La critique fondamentale à apporter à cet
impôt est sa complexité et son taux d'imposition encore
élevé malgré les efforts de baisse tendancielle. Son champ
d'application demeure vaste, mais les innombrables exonérations
notamment, celles accordées aux entreprises nouvelles font que son
efficacité reste à désirer. L'application d'un taux moins
élevé permettrait de compenser la perte
générée par ces exonérations et, en même
temps d'attirer les investisseurs étrangers qui sont à la
recherche de profits plus élevés.
1 - 2) L'Impôt Progressif sur Traitement et Salaires
(IPTS)
L'IPTS est un impôt très sensible pour les
salariés déclarés du secteur formel. Une imposition
très élevée découragerait systématiquement
la main d'oeuvre productive et engendrerait la fuite des cerveaux vers les pays
à faible taux d'imposition ou inciterait les agents à se
réfugier dans le secteur informel afin d'échapper au paiement
total dudit impôt. Le montant élevé de l'impôt
payé par les contribuables est dû à son caractère
progressif et à son taux excessif. La conséquence qui en
découle, est qu'une diminution du taux de salaire après
impôt entraîne normalement un effet de substitution
défavorable à l'effort de travail.
1 - 3) La patente
La patente est acceptée par les contribuables comme
étant la contrepartie fiscale du droit de l'exercice de leurs
activités. Son taux est relativement faible, mais sa procédure de
mise en oeuvre reste complexe ce qui rend son application de plus en plus
difficile. La fixation des tarifs à partir des tranches de chiffres
d'affaire ne paraît pas respecter le critère
d'équité fiscale voulu par le législateur. En effet, deux
contribuables ayant respectivement des chiffres d'affaire de 9 millions et de
10 millions sont tenus de payer le même montant pour la patente. Cette
injustice peut provoquer une concurrence déloyale entre les entreprises
et entraîner l'élimination de l'entreprise réalisant le
chiffre d'affaire le plus bas.
1 - 4) L'Impôt sur le Bénéfice non
Commercial (BNC)
Les critiques et les analyses apportées en
matière de l'impôt BIC sont valables pour cet impôt.
Cependant, le fait qu'il est difficile pour l'administration de contrôler
les bénéfices générés par les contribuables
de cette cédule d'impôt, il est impératif de réviser
à la baisse les taux d'imposition afin que l'activité
intellectuelle puisse porter sa contribution au processus de
développement amorcé par notre pays.
1 - 5) L'Impôt sur le Revenu Foncier (IRF)
S'il est vrai que l'IRF procure des rentrées
budgétaires appréciables, il n'en demeure pas moins que son
application reste à désirer. Le fait qu'il existe
déjà sur le foncier d'autres impôts tels que la taxe de
résidence, les droits d'enregistrement des baux d'immeubles
stipulés par le code de l'Enregistrement et du timbre, l'IRF peut
être considéré comme un impôt de trop. Son abrogation
permettrait aux opérateurs économiques de s'investir plus dans la
construction immobilière source de croissance et indice de
développement.
1- 6) L'impôt Général sur le Revenu
(IGR)
L'IGR peut être source de désincitation
à l'investissement car le coût de la vie actuelle ne permet plus
d'investir après paiement de cet impôt. Un allègement du
poids que constitue cet impôt favoriserait l'investissement qui est une
véritable source de croissance.
Paragraphe 2 : Exposé de la méthode
d'estimation
Le présent paragraphe est consacré à
l'explication des différentes théories qui soutendent les tests
économétriques utilisés dans la méthodologie de
l'estimation. Ainsi on a :
2-1.) Test de stationnarité de Dickey Fuller
Augmented (ADF)
Une série chronologique est stationnaire si son
espérance et sa variance restent inchangées dans le temps. En
d'autres termes la série stationnaire ne comporte ni
saisonnalité, ni tendance. Dickey et Fuller
(1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de
détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la
bonne manière de stationnariser une série.
Le test de racine unitaire indique l'ordre
d'intégration des séries. Il en découle donc qu'une
série est intégrée d'ordre 1 s'il convient de la
différencier une fois avant de la stationnariser. Il est important de
préciser que le choix porté sur le Dickey Fuller Augmented se
justifie par le fait qu'il tient compte du nombre de retard. C'est le test qui
tient compte de l'hypothèse qu'il n'y a aucune raison pour que, à
priori ; l'erreur soit non corrélée. Mais les deux tests se
font de la même manière, seules les tables statistiques
diffèrent.
2-2.) Test de cointégration à la Engle
Granger et MCE
L'analyse de la cointégration permet
d'appréhender clairement la relation entre deux variables. Les
séries Xt et Yt
sont cointégrés si et seulement si :
Ces séries sont affectées d'une tendance
stochastique de même ordre d'intégration.
Une combinaison linéaire de ces séries permet de
se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur. La cointégration à la Engle - Granger est une
méthode à double étape :
Etape 1 : La relation de long
terme est estimée par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO). Le résidu de la régression est ensuite soumis
au test de Stationnarité. Le processus est intégré si le
résidu est stationnaire. Dans le cas contraire les séries ont des
trajectoires divergentes et n'admettent pas de relation de long terme.
Etape 2 : Si l'hypothèse
est retenue, on estime le Modèle à Correction d'Erreur (MCE).
Engle et Granger (1987) ont montré à travers le
théorème de la représentation de Granger que toutes les
séries cointégrées peuvent être
représentées par un MCE qui permet de corriger les écarts
afin de converger vers l'équilibre de long terme et en même temps
de connaître les comportements de court terme.
2-3.) Test de causalité de Granger
Au niveau théorique, la mise en évidence de
relations causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, « the causal Knowledge » est
nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique.
En effet, connaître le sens de la causalité est
aussi important que de mettre en évidence une liaison entre des
variables économiques.
Granger (1969) a proposé les concepts de
causalité et d'exogénéité : la variable
Xt est la cause de Yt, si la prédictibilité
de Yt est améliorée lorsque l'information relative
à Xt est incorporée dans l'analyse. Il s'en suit qu'il
est préférable de prédire Yt en connaissant
Xt que le contraire.
2-4.) Test de normalité de Jarque Bera
Il est utile de vérifier dans un travail de recherche,
la normalité des erreurs surtout pour le calcul des intervalles de
confiance et aussi pour effectuer les tests de student sur les
paramètres. Le test de Jarque et Bera (1984) fondé sur la notion
de Skewness (asymétrie) et de Kurtois (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d'une distribution statistique.
2 -5) Test de Significativité
Les variables explicatives retenues dans le cadre de
l'étude peuvent être non significatives dans l'explication de la
variable dépendante du modèle.
Ainsi à partir du modèle de long terme
estimé par les MCO, la significativité de chacune des variables
explicatives est déterminée par la lecture des
probabilités critiques qui seront inférieures à 5 % ou les
« t - Statistic » qui seront supérieurs à
1,96. Quant à la significativité globale du modèle, elle
est déterminée à travers la valeur prob (F - Statistic)
qui doit être inférieure à 5 %.
2 -6) Test d'homoscédasticité de White
Le Test d'homoscédasticité est utile dans la
mesure où il permet de détecter et de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs.
Plusieurs tests existent pour la détection de
l'hétéroscédasticité mais nous retenons celui de
White. Le test de White est fondé sur une relation significative entre
le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives en
niveau et au carré au sein d'une équation de
régression.
Le modèle est homoscédastique si
probabilité est supérieure à 5%. Dans le cas où la
probabilité est inférieure ou égale à 5% le
modèle est hétéroscédastique.
Conclusion :
L'économie du Bénin à l'instar de celle
de la plupart des PVD reste encore dépendante de la fiscalité.
L'analyse économique de quelques impôts montre les impacts de ceux
-ci sur la croissance. La réduction de ces impôts ne manquera pas
sans doute de stimuler l'investissement qui reste un déterminant
primordial de la croissance économique.
Chapitre III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L'IMPACT
DE LA FISCALITE SUR LA CROISSANCE.
Dans le chapitre I, il ressort que le niveau de croissance
économique d'un pays peut être appréhendé à
travers le Produit Intérieur Brut (PIB). Plusieurs variables peuvent
expliquer la croissance du PIB, mais nous ne retiendrons que l'incidence du
taux de pression fiscale, de l'investissement et du taux d'ouverture
commerciale.
Ainsi le présent chapitre abordera la
présentation du modèle (section 1) ; la présentation
et l'analyse des résultats (section 2) avant de passer aux
recommandations et suggestions (section 3).
Section 1 : Présentation du
modèle
Il est utile de rappeler le modèle à estimer
(paragraphe 1), la méthode d'estimation (paragraphe 2) avant de
présenter les résultats obtenus.
Paragraphe 1 : Rappel du modèle
Comme spécifié en section 3 du chapitre I, le
modèle retenu pour l'analyse de l'impact de la fiscalité sur la
croissance au Bénin dans le cadre du présent travail
est :
Ln PIBt = áo +
á1lnINVt + á2lnTPFt +
á3lnTOt +Ut (E).
Avec :
PIB = Produit Intérieur Brut (Valeur
Ajoutée en Fcfa).
INV = stock de capital (en Fcfa courant).
TO = degré d'ouverture commerciale
(X+M /PIB)
á1 ; á2 ;
á3 les paramètres à
estimer.
Paragraphe 2 : L'estimation
Comme souligné en section 3 du chapitre I,
l'étude utilise l'outil économétrique pour tester les
relations entre les variables. A cet effet, la méthode d'estimation
retenue pour la relation spécifiée plus haut se fait en quatre
grandes étapes :
i.) Identification de l'ordre d'intégration des
séries à l'aide du test de racine unitaire de Dickey et
Fuller ;
ii.)Test de cointégration à la Engle-Granger et
le modèle à correction d'erreur ;
iii.) Mise en évidence des relations de
causalité entre les variables à l'aide du test de
causalité de Granger ;
iv.) Test de normalité de Jarque Bera.
Toutefois il sera procédé à la
vérification de la significativité de chacune des variables et
du modèle dans son ensemble. Les différents tests sont
effectués grâce au logiciel Eviews (version 3.1).
Section 2 : Présentation et Analyse
des résultats
Dans cette section il sera procédé à la
présentation des résultats des estimations (paragraphe 1) puis
passer à leurs analyses (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats
Dans ce paragraphe nous allons déterminer l'ordre
d'intégration des variables ; vérifier la
cointégration et la validation des hypothèses.
1-1.) Détermination de l'ordre d'intégration
des variables
Depuis que l'économétrie a perçu, que la
validité des estimations est tributaire de la stationnarité des
variables ; il est recommandé de toujours commencer par chercher
l'ordre d'intégration des variables dans tout travail
d'économétrie.
Cela est d'autant plus important et pertinent dans la
présente étude que les variables utilisées dans le
modèle sont toutes des variables macro - économiques, qui
d'ordinaire sont non stationnaires.
1 -1- 1) Règle de décision
La détermination de l'ordre d'intégration des
variables est faite suivant les tests de racine unitaire. A ces tests,
appliqués à l'aide du logiciel Eviews
(version 3.1) sont attachés des règles de
décision précises permettant de se prononcer sur l'ordre
d'intégration des variables.
Dans les différents tests appliqués ici, le
nombre de retards retenus est celui correspondant au test pour lequel la
statistique Akaike (Akaike info criterion) est la plus faible.
Le nombre de retards étant retenu sur la base de la
statistique Akaike, la stationnarité de la variable est jugée
à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented Dickey
Fuller test statistic) et critical value (Mackinnon Critical Values for
rejection of Hypothesis of a unit root. c'est - à - dire la valeur
critique Mackinnon).
L'alternative d'hypothèses qui se présente
à l'issue du test est la suivante :
H0: racine unitaire ou non
stationnarité.
H1 : non racine unitaire ou
stationnarité.
Si |ADF| < |Valeur Critique de Mackinnon|
alors l'hypothèse H0 est acceptée.
Par conséquent la série est non stationnaire.
Si |ADF| > |Valeur Critique de Mackinnon|
alors l'hypothèse H1 est
acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série.
Les tests sont appliqués à niveau, puis en
différence, au cas où il y aurait présence de racine
unitaire à ce premier stade.
L'étude de la cointégraton se fait sur la base
du même ordre d'intégration des variables. Une fois l'ordre
d'intégration connu, la relation de long terme entre les variables est
estimée. Le résidu de cette estimation est soumis aussi au test
de racine unitaire. Si le résidu est stationnaire on est en
présence de cointégraton.
Des Modèles à Correction d'Erreur peuvent
être élaborés et estimés à partir de la
relation de long terme estimée. Les MCE fournissent les
élasticités des variables aussi bien pour le court terme que pour
le long terme, qui traduit le degré d'influence des variables
exogènes sur la variable endogène.
Si le résidu n'est pas stationnaire alors il n'y pas de
relation de cointégraton entre les variables.
L'étude considère le seuil de 5% pour la
validation des différentes hypothèses.
1-1-2 Tests de stationnarité
Par souci de synthèse et compte tenu du nombre
important des tests appliqués, le tableau n0 3 ci - dessous
résume les résultats des tests de racine unitaire
appliqués à niveau à l'ensemble des variables.
Tableau n0 3:
Résultats des tests de stationnarité à niveau.
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques 5%
|
Résultats
|
ln PIB
|
-2.636
|
-3.567
|
ln PIB n'est pas I (0)
|
ln INV
|
-4.492
|
-3.567
|
ln INV est I (0)
|
ln TPF
|
-3.442
|
-3.567
|
lnTPF n'est pas I (0)
|
Ln TO
|
-1.109
|
-3.567
|
lnTO n'est pas I (0)
|
NB I (0) = intégré d'ordre
zéro.
Les tests de racine unitaire sur toutes les variables
aboutissent aux résultats suivants :
- |ADF| < |Valeur Critique de Mackinnon| au seuil de 5%
pour les variables ln PIB ; ln TPF et ln TO.
- |ADF| > |Valeur Critique de Mackinnon| au seuil de 5%
pour la variable ln INV.
Il en découle que seule la variable ln INV est
stationnaire à niveau. Probablement les autres sont
intégrés d'ordre 1. L'examen de l'ordre d'intégration des
variables se poursuit en différence première et pour toutes les
variables dans un souci de lecture d'un même niveau
d'intégration. Les différents résultats obtenus à
l'issue de ce test se résument dans le tableau no4
suivant :
Tableau no4:
Résultats des tests de stationnarité en différence
première.
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques 5%
|
Nombre de retard
|
Résultats
|
ln PIB
|
-4.510
|
-3.573
|
2
|
ln PIB est I (1)
|
ln INV
|
-5.303
|
-3.573
|
2
|
ln INV est I (1)
|
ln TPF
|
-6.038
|
-3.573
|
2
|
ln TPF est I (1)
|
Ln TO
|
-2.745
|
-1.953
|
3
|
lnTO est I (1)
|
NB I(1) = intégré d'ordre un
Les résultats des tests de racine unitaire en
différence première montrent la stationnarité de toutes
les variables, autorisant ainsi l'étude de la cointégration
à partir de ces variables. Il y a donc présomption de
cointégration.
En effet, pour toutes les variables :
|ADF| > |Valeur Critique de Mackinnon| au seuil de 5%.
Ce qui permet d'accepter l'hypothèse alternative
H1 de stationnarité des variables correspondantes.
Ainsi, on peut procéder à la construction du
modèle à correction d'erreur (MCE) encore appelé
« modèle à correction d'équilibre »
déduit de la relation de long (E).
1 -2) Significativité,
homoscédasticité, normalité, Cointégration et
Modèle à Correction d'Erreur
Il s'agit ici de vérifier la
Significativité des variables et du modèle ;
l'homoscédasticité des erreurs ; la Cointégration des
variables et de procéder à la validation des
hypothèses.
1 -2 - 1) Test de significativité
Le test de significativité est issu de l'estimation du
modèle de long terme. Il est estimé par les MCO (voir annexe I)
et on peut tirer les conclusions qui suivent :
Test de significativité des variables
Les variables lnINV et lnTPF influencent la variable lnPIB
car les probabilités critiques qui leurs sont associées sont
inférieures à 5 %. Mais tel n'est pas le cas avec la variable
lnTO dont la probabilité critique est 0,179.
Test de significativité globale du
modèle
Le modèle est globalement significatif car prob (F -
statistic) = 0,005266 inférieure à 5 %
1 -2-2) Test d'homoscédasticiré de White
Le test d'homoscédasticité de
White est fait après avoir estimé les paramètres par
m.c.o. Les résultats12(*) du test montrent que la probabilité
(F-staistic) est 0,351753 supérieure à 5%. Le modèle est
alors homoscédastique.
1 -2- 3) Vérification de la normalité des
erreurs
La statistique de Jarque Bera est définie par :
Où S est le coefficient de dissymétrie (Skewness) et
K le coefficient d'appatissement (Kurtois).
JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi de
Khi-deux à deux degrés de liberté.
On accepte au seuil de 5%, l'hypothèse de normalité
si JB < 5,99 ou si probabilité > 0,05.
Les résultats13(*) du test effectué à l'aide du logiciel
Eview (version 3.1) montrent que toutes les valeurs de JB sont
inférieures à 5,99. Les séries PIB, INV, TPF et TO du
Bénin sont normales et Lognormales sur la période 1972 à
2003.
1-2-4.) Test de cointégration
Il est procédé au test de racine unitaire sur le
résidu issu de l'estimation de la relation de long terme.
L'hypothèse de cointégration des variables est acceptée si
le résidu est stationnaire.
Le tableau n°5 suivant rend compte des résultats
du test de racine unitaire appliqué sur le résidu.
Tableau n°5: Résultats du
test de cointégration.
Variable
|
Statistiques A D. F
|
Valeur critique
|
Résultat
|
Résidu de l'équation
|
- 3,269679
|
- 1,9526
|
Cointégration
|
Le résidu étant stationnaire, la
présomption de cointégration des variables est acceptée.
Nous pouvons alors établir le modèle à correction d'erreur
correspondant à l'équation (E).
1 -2 - 5) Modèle à Correction d'Erreur
(MCE)
Le modèle à Correction d'erreur s'obtient en
introduisant dans l'équation
(E), des différentiels (D) au niveau des variables et
des variables retardées
(R) telles que :
R (Xt) = Xt - 1
D (Xt) = Xt - Xt - 1
Le modèle à correction d'Erreur correspondant
à notre modèle s'établit ainsi:
D (ln PIB)t = á0 +
á1D (ln INV)t + á2D (ln
TPF)t + á3D (ln TO)t
+ á4R (ln PIB)t +
á5R (ln INV)t + á6R (ln
TPF)t + á7R(ln TO)t +
Ut.
La validité des MCE est liée au signe du
coefficient á4 qui doit être compris entre -
1 et 0 avec une probabilité critique
associée inférieure à 5 %. Les élasticités
de court terme sont représentées par les coefficients
á0, á1, á2,
á3 tandis que celles de long terme sont
dérivées à partir de á4,
á5, á6 et á7.
Le tableau14(*) n° 6 suivant retrace de façon
synthétique les résultats de l'estimation du MCE.
Tableau n° 6 Résultats de
l'estimation du MCE
Variables
|
Coefficients
|
Probabilités
|
D (ln INV)
|
0,210*
|
0,0045
|
D (lnTPF)
|
0,628*
|
0,0000
|
D (ln TO)
|
- 0,814***
|
0,1331
|
R (ln PIB)
|
- 0,236**
|
0,0328
|
R (ln INV)
|
0,202*
|
0,0083
|
R (TPF)
|
0,445*
|
0,0004
|
R (ln TO)
|
- 3,695***
|
0,1100
|
(*) Significatif à 1 % ; (**) significatif
à 5 % (***) Significatif à 15 %
R² = 0,82
R² ajusté = 0,76
Le but de cette étude n'étant que
d'étudier l'impact des variables fiscales sur la croissance, nous nous
sommes passés des tests de Ramsey sur les deux modèles pour
effectuer directement le test de causalité de Granger dont les
résultats sont disponibles en annexe 6.
Calcul des élasticités de long
terme
La formule de calcul des élasticités de long
terme est la suivante :
Par exemple :
Pour L INV
Elasticité de long terme = -15(*)
Pour LTPF
Elasticité de long terme = -
Pour LTO
Elasticité de long terme = -
Le tableau n° 7 donne la matrice des
élasticités des variables.
Variables
|
Elasticité de court terme
|
Elasticité de long terme
|
Probabilités
|
Ln INV
|
0,210*
(3,144)
|
0,856*
(2,887)
|
0,0045
|
0,0083
|
Ln TPF
|
0,628*
(8,214)
|
1,886*
(4,184)
|
0,0000
|
0,0004
|
Ln TO
|
- 0,236***
(- 1,557)
|
- 1,5650***
(- 1,662)
|
0,1331
|
0,1100
|
(*) Significatif à 1 % ; (**) significatif
à 5 % ; (***) significatif à 10 %
NB : les chiffres entre
parenthèses représentent les statistiques t calculées.
Paragraphe 2 : Analyse des résultats et
Validation des hypothèses
Il est question dans le présent paragraphe d'analyser
dans un premier temps les résultats de l'estimation puis de
procéder à la validation des hypothèses dans le second.
2 -1) Analyses des résultats
Les résultats présentés ci-dessus font
état de ce que l'investissement et le taux d'ouverture commerciale ont
les coefficients dont les signes sont ceux attendus. Quant au taux de pression
fiscale le signe de son coefficient est opposé à celui
escompté. Les variables peuvent donc être classées en
deux groupes. D'abord le groupe de variables qui ont des
élasticités positives à savoir le taux de pression fiscale
et l'investissement ; ensuite la variable taux d'ouverture commerciale
dont le signe est négatif.
Ø Pour le premier groupe de
variables :
L'investissement a un impact positif sur la croissance du PIB.
Cela se traduit par son coefficient tant dans le modèle de court terme
que celui de long terme. En effet une augmentation du niveau de
l'investissement de 10 % entraîne une augmentation du PIB de 2,10 %
à court terme et de 8,56 % à long terme. Cette sensibilité
du PIB à l'investissement traduit l'importance de cette variable dans le
processus du développement. Toutefois, il est important de constater que
cette sensibilité est pratiquement non signifiante du fait de
l'envergure que la littérature reconnaît à
l'investissement. Ce niveau d'investissement est d'autant plus faible que
malgré la croissance du PIB, la pauvreté n'a pas reculée.
Il urge alors donc que les politiques macro - économiques
instituées avec le programme d'ajustement structurel (PAS) auquel le
Bénin s'est engagé, mettent un accent particulier sur
l'investissement privé et public. Cela exige un tissu économique
sain et peu contraignant avec les mesures fiscales visant à stimuler
l'investissement.
Les taux de pression fiscale utilisés pour la
régression de notre modèle jouent favorablement sur la formation
du PIB.
Ce qui a tendance à mettre presque en cause les
théories économiques qui stipulent un impact négatif de
cette variable sur le développement. Mais il est important de souligner
que le taux de pression fiscale a toujours un impact négatif à
partir d'un certain seuil donné.
Comme l'atteste son coefficient, une augmentation du taux de
pression fiscale de 10 % entraîne une augmentation du PIB de 6,28 %
à court terme et de 18,86 % à long terme. Mais force est de
constater que ces différents coefficients sont très faibles quand
bien même la variable LTPF est individuellement significative dans les
deux modèles au seuil de 1 %.
De plus une lecture des résultats du test de
causalité de Granger nous permet de déduire que la croissance
aurait été meilleure si les différents taux d'imposition
en vigueur au Bénin favorisaient l'investissement qui est le socle
même de tout décollage socio économique. Faut - il encore
une fois rappeler que les différents entretiens que nous avons eu avec
les promoteurs de PME / PMI ont révélé l'impact
négatif des taux d'imposition sur leur activité et sont parfois
à la base de leur chute commerciale.
Mais le résultat obtenu dans le cadre de cette
étude trouve sa justification dans les critères de convergence
de l'UEMOA, selon lesquels la pression fiscale devrait atteindre un taux
minimum de 17 % en 2002. L'augmentation de la pression fiscale vient du fait
que, compte tenu des critiques soulevées sur les taux d'imposition
très élevés, il a été
préconisé un élargissement de la base taxable et une
amélioration des prestations de l'administration fiscale. Cela a
provoqué une augmentation des recettes fiscales depuis les quinze
dernières années jusqu' à nos jours, et du même
coup, une augmentation du PIB.
Ø Pour le deuxième groupe de
variables
Le taux d'ouverture commerciale utilisé dans la
régression du modèle a eu tant à court terme qu'à
long terme les signes attendus. Une augmentation de 10 % du taux d'ouverture
commerciale entraîne une diminution du PIB de 2,36 % à court terme
et de 16,62 % à long terme .Cette situation ne surprend guère et
vient justifier les critiques apportées au système de taxation
des échanges internationaux au Bénin. Le Bénin a en effet
une économie purement dépendante basée sur l'importation
et l'exportation. Il est vulnérable aux chocs des pays dont il
dépend. Je ne veux pour exemple, la situation de morosité qu'a
connu le Bénin du fait de son différend frontalier avec le
Nigeria en 2004. De plus la taxation interne des activités commerciales
au Bénin n'encourage guère la croissance et pour preuve le
port autonome de Cotonou à subi en 2004 une forte baisse de ses recettes
du fait de l'exorbitance des frais douaniers dans le domaine de la vente des
véhicules d'occasion au Bénin.
Il ressort de tout ce qui précède que le
système fiscal béninois bien à travers les
différents impôts que les taxes ne favorisent pas de façon
escomptée la croissance. Les impacts positifs obtenus pour certaines
variables de l'étude sont négligeables. Cela traduit certainement
le fait qu'on n'investit pas réellement dans les infrastructures de
production, toute chose explicable par la pression fiscale.
En conséquence, on pourrait conclure à une
faiblesse du potentiel productif du Bénin car la demande de produits
d'investissements se reporte en très grande partie sur les importations
et ne contribue pas forcément à accroître la production
locale.
2 - 2) Validation des hypothèses
Hypothèse 1 :
Le taux de pression fiscale contrairement à
l'hypothèse formulée en H1, agit positivement sur la
croissance économique au Bénin. L'hypothèse H1
n'est pas validée au plan empirique.
Hypothèse 2 :
L'investissement agit positivement sur la croissance au
Bénin comme formulée en hypothèse H2.
L'hypothèse H2 est vérifiée.
Hypothèse 3
Comme formulée en hypothèse H3, il
ressort de la présente étude que le taux d'ouverture commerciale
influence négativement la croissance économique au Bénin.
Cette hypothèse est donc validée au plan empirique.
La validation de ces différentes hypothèses
ouvre la voie aux recommandations et suggestions qui mettront un terme à
notre travail.
Section 3 : Recommandations et Suggestions
de l'Etude
Au terme de cette étude, il ressort que les
différentes variables explicatives considérées ont de
façon globale répondu à nos préoccupations, ouvrant
ainsi la voix aux recommandations et suggestions qui loin de se borner au cadre
de la présente étude, vont bien au - delà dans le simple
but de faire développer le Bénin; ce qui est d'ailleurs la
préoccupation finale de toute étude économique. Ainsi de
façon générale il s'agira de :
- Elargir l'assiette fiscale par une réduction des
exonérations sources d'évasion fiscale. En effet pour
bénéficier des régimes d'exonérations, certaines
entreprises sont amenées à modifier leur politique
d'investissement dans un sens contraire à celui préalablement
défini ;
- Réduire les taux d'imposition, notamment ceux
concernant les impôts directs parce qu'ils agissent négativement
sur le niveau d'investissement à travers la baisse du niveau
d'épargne des entreprises du fait de l'impôt à payer.
- Lutter énergétiquement contre la fraude qui
crée des distorsions économiques très graves entre les
entreprises ;
- Instituer pour ce qui est de la patente, un système
de taxation unique et proportionnelle en lieu et place du système
d'imposition à partir des tranches de chiffres d'affaires afin
d'éviter l'injustice fiscale ;
- Encourager l'investissement à travers l'intervention
des pouvoirs publics auprès des banques et autres institutions
financières afin qu'elles augmentent les crédits à long
terme. ;
- Procéder à une évaluation fiscale et
douanière afin d'apprécier le poids de la fiscalité sur
les PME. Ceci permettra d'alléger sensiblement la fiscalité qui
asphyxie les PME ;
- Adopter des taux de changes réalistes. La production
et les exportations souffrent de la surévaluation de la monnaie
nationale, qui fait obstacle à la diversification économique et
mine la résistance du pays à d'éventuels chocs
extérieurs ;
- Eradiquer la corruption ;
- Revoir à la baisse le système de taxation
surtout pour ce qui concerne les activités portuaires qui constituent le
vrai poumon de notre économie ;
- Promouvoir la transparence et la responsabilité dans
la gestion des derniers publics ;
- Mettre en oeuvre des politiques visant à
intégrer le secteur informel dans la fiscalité. Cela permettra
d'élargir la base taxable et aussi d'accroître les recettes
fiscales sans lesquelles l'Etat ne peut survivre. Ceci est d'autant plus
important que le délaissement du secteur informel fait que plusieurs
opérateurs évoluent pendant longtemps dans l'informel. Une
situation qui a pour conséquence de pénaliser les quelques uns
déclarés et qui sont surtaxés pas l'Etat du fait aussi de
son obligation à mobiliser des ressources pour son fonctionnement.
En somme, une politique économique s'inspirant de ces
suggestions permettra au Bénin d'assainir ses finances publiques et de
sortir des sentiers battus pour se hisser au piédestal des nations de
grande production et de croissance durable.
Conclusion
Afin de dégager les effets de la fiscalité sur
la croissance, il a été tenu compte, en utilisant le cadre
de Barro, du taux du prélèvement global, de
l'investissement et de la taxation des échanges internationaux (variable
taux d'ouverture commerciale) facteurs négligés par la
littérature. Le travail a consisté à collecter des
informations utiles auprès des services les plus indiqués et de
passer à une régression économique à l'aide du
logiciel EVIEWS (version 3.1)
L'examen du degré d'intégration des variables
notamment par le test de racine unitaire de « Dickey
- Fuller Augmented » a permis de mettre en
évidence d'une part la non stationnarité des principales
variables fiscales utilisées.
D'autre part ces tests en différence première
ont montré que les variables ont toutes le même ordre
d'intégration. Ce qui nous a permis de continuer le test pour aboutir
aux résultats ci - dessus présentés.
Les résultats auxquels l'analyse économique a
abouti sont sans contester l'existence des taux d'imposition très
élevés qui ont pour conséquence le découragement de
l'activité productive.
Ainsi, l'estimation du modèle montre que le niveau de
développement est positivement expliqué par le taux de pression
fiscale, et l'investissement, tandis que le taux d'ouverture commerciale du
Bénin ne favorise guère la croissance.
Ø Les effets du taux de pression fiscale
nécessitent une attention particulière au Bénin. Son effet
positif vient du fait que la quasi - totalité des recettes
budgétaires provient des recettes fiscales. Cette particularité
trouve son fondement dans le fait que les contribuables sont réticents
au paiement de l'impôt et se rabattent de plus en plus dans le secteur
informel.
Ø L'investissement agit également positivement
sur le niveau de croissance comme le témoigne son coefficient dans les
deux modèles (élasticité égale à 0,210
à court terme et 0,856 à long terme). Les taux de taxation
agissent négativement sur cette variable. Ceci trouve sa justification
dans le fait que les entreprises, étant le lieu de la production de la
valeur sont étouffées par les nombreux impôts auxquels
elles sont soumises. Les décisions d'investissement sont fonction des
profits retirés de l'exercice de la profession, et il devient
alors trivial de dire que sans impôt il n'y a pas de
réinvestissement.
Ø Le taux d'ouverture commerciale influence
négativement la croissance et cela dénote de la complexité
du système de taxation des échanges extérieurs.
A travers tout ce qui vient d'être
élucidé, des recommandations et suggestions ont été
formulées à l'endroit des autorités en charge de ce pays
et dont la prise en compte permettra d'amorcer le sentier de croissance tant
voulu par la Nation.
Ø Cette étude loin d'être parfaite en son
genre s'achève tout en soulignant ses limites et faiblesses en quelques
tirets :
- L'étude n'a pas pu aborder tous les aspects de la
fiscalité tels que présentés par le code
Général des Impôts du Bénin ;
- L'étude n'a pas pris en compte certaines variables
qualitatives et quantitatives qui paraissent avoir une certaine influence sur
la croissance économique. Ce sont entre autres les aléas
naturels, le risque politique, l'instabilité macro - économique,
l'inflation, l'indice de production alimentaire, le taux de croissance de la
population etc... ce qui nous a amené à ne pas faire le test
de Ramsey pour vérifier l'omission de variables
importantes.
- S'inspirant des travaux de CHAMBAS et al, le modèle
utilisé et d'origine Cobb Douglas est finalement
linéarisé. Ce qui justifie le délaissement de toutes les
variables dont les données sont affectées d'un signe
négatif. Cette situation peut paraître une faiblesse.
En ouvrant la voie aux critiques et suggestions utiles pour
son perfectionnement, cette étude s'achève en suggérant
à tout chercheur voulant travailler dans le même sens, de pousser
ses réflexions dans le domaine du secteur informel qui gangrène
l'économie béninoise du fait de sa non participation à la
fiscalité.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Alain BEITONE et al Dictionnaire des
Sciences Economiques Edition 2001
Annuaires statistiques de l'INSAE Edition
1975,1980
Banque Mondiale (2003) : World
Developpement Indicator
BCEAO : Rapport annuel sur le
développement des pays de l'UEMOA édition 2000
BIPEN : les sources de la croissance
au Bénin Edition 2000.
BIPEN : Reformes Fiscales et
financement du déficit public (deuxième
édition 1998).
BIPEN : Fiscalité et
croissance au Bénin édition 2002.
BOURBONNAIS R. (2000) :
Econométrie manuels et exercices
corrigés ; 3e édition, Dunod,
Paris.
BRUN J F ; CHAMBAS G. CAMBES J.
C: Politique fiscale et croissance
économique. Revue d'économie du
développement N°2 Juin 1998.
CHAMBAS G 1994 : Fiscalité
et développement en Afrique Sud - Sahalienne
Edition Economica.
da MATHA SANT'ANNA Sêdjro (2001) :
Contribution de la fiscalité à
l'accélération de la croissance économique au
Bénin ; Mémoire de fin de formation à l'ENA
cycle I.
DEGBOKO R (2004) : Promotion des
Investissements privés au Bénin :
Etat des lieux, enjeux et perspectives ; Mémoire de
maîtrise es - sciences économiques (FASEG).
DELSOL, J.P (1986) : Diminuer
l'Impôt par une nouvelle fiscalité.
FINANSTAT édition 2003 du MFE.
HOUNSOUNOU. D et ADIDO. K.
(2005) : les déterminants de la croissance économique
au Bénin : une étude basée sur les
nouvelles théories de la croissance ;
Mémoire de maîtrise es - sciences économiques (FASEG).
SAVADOGO Silamane (2001) :
Incidence de la fiscalité sur la croissance
économique au BURKINA - Faso ; Mémoire de DEA /
PTCI Université de Ouagadougou.
THOMAS CABOURA Adam (2003) :
Politique fiscale face à la Promotion des Petites
et Moyennes Entreprises (PME), au Bénin ; Mémoire
de maîtrise es - sciences économiques (FASEG).
Autres Ouvrages
Code des Investissements du Bénin ; Nouvelle
édition.
Code général des impôts du
Bénin ; Nouvelle édition
TABLE DES MATIERES
Certification
..................................................................... II
Dédicaces.........................................................................IV
Remerciement...................................................................
VI
Liste des sigles et
abréviations...............................................VIII
Liste des tableaux et
graphiques...............................................IX
Sommaire
.........................................................................X
Résumé
...........................................................................XI
Introduction générale
............................................................1
Chapitre I : Cadre théorique et
méthodologique .............................3
Section 1 : Problématique, objectifs et
hypothèses de l'étude ............3
Paragraphe 1 : Problématique
.................................................3
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
l'étude ..........................5
2-1) Objectifs
....................................................................6
2-1.1) Objectif général
.........................................................6
2-1.2) Objectifs spécifiques
...................................................6
2-2) Hypothèses de l'étude
....................................................6
Paragraphe 3 : Justification et délimitation du
thème .....................7
3-1) Justification du choix du thème
..........................................7
3-2) Délimitation thématique
..................................................8
Section 2 : Revue de la littérature
.............................................8
Paragraphe 1 : Clarification des concepts clés
..............................8
1-1) Notion de fiscalité
.......................................................8
a- Impôt direct
..................................................................9
b- Impôt indirect
................................................................9
1-2) Notion de croissance
......................................................10
Paragraphe 2 : Quelques approches théoriques de la
fiscalité ...............11
Paragraphe 3 : Apports des analyses appliquées
..............................15
Section 3 : Méthodologie de l'étude
............................................18
Paragraphe 1 : Méthode d'analyse
..............................................18
Paragraphe 2 : Spécification du modèle et
choix des variables .............20
2-1) Modèle économétrique
......................................................20
2-2) Choix des variables
.........................................................21
2-3) Sources des données
.......................................................23
Chapitre II : Analyse du rôle économique de
la fiscalité ...................24
Section 1 : Evolution de la croissance et des recettes
fiscales au Bénin...24
Paragraphe 1 : Recettes fiscales et croissance
économique au Bénin de 1991 à 1999
................................................................................24
Paragraphe 2 : Analyse de l'évolution des recettes
fiscales et de la croissance économique de 1991 à 1999
....................................................25
Section 2 : L'environnement fiscal
béninois..................................26
Paragraphe 1 : La fiscalité et les données
économiques et sociales .......27
1-1) La fiscalité et les données
économiques ................................27
1-2) La fiscalité et les données sociales
.......................................29
Paragraphe 2 : Les moyens fiscaux : le CGI
....................................30
Section 3 : Analyse du rôle économique de
quelques impôts ................33
3-1) L'impôt sur le bénéfice industriel et
commercial ........................33
3-2) L'impôt progressif sur traitements et salaires
............................33
3-3) La patente
.....................................................................34
3-4) L'impôt sur le bénéfice non
commercial .................................34
3-5) L'impôt sur le revenu foncier
.............................................34
3-6) Impôt général sur le revenu
................................................35
Conclusion
.........................................................................36
Chapitre III : Analyse économétrique de
l'impact de la fiscalité sur la
croissance
.........................................................................36
Section 1 : Méthode d'estimation
...............................................36
Paragraphe 1 : Rappel du modèle
...............................................36
Paragraphe 2 : Méthode d'estimation
..........................................37
2-1) Test de normalité de Jarque Bera
..........................................37
2-2) Test de stationnarité de Dickey Fuller
Augmented.......................37
2-3) Test de cointégration à la Engle Granger et
MCE.........................38
2-4) Test de
significativité.........................................................39
2-5)Test d'homoscédasticité de
White..........................................39
2-6) Test de causalité de
Granger................................................39
Section 2 : Présentation et analyse des
résultats ..............................40
Paragraphe 1 : Présentation des résultats
.......................................40
1-1) Vérification de la normalité des erreurs
.................................40
1-2) Détermination de l'ordre d'intégration des
variables ..................41
1-2.1) Règle de
décision............................................................41
1-2.2) Test de stationnarité
.........................................................42
1-3) Significativité, homoscédasticité,
cointégration et MCE..................44
1-3.1) Test de
significativité.........................................................45
1-3.2) Test d'homoscédasticité de
White...........................................45
1-3.3) Test de cointégration
.........................................................45
1-3.4) Modèle à correction d'erreur
................................................46
Paragraphe 2 : Analyse des résultats et validation
des hypothèses ..............48
2-1) Analyse des
résultats.............................................................48
2-2) Validation des
hypothèses.........................................................51
Section 3 : Recommandations et suggestions de l'étude
...........................52
Conclusion
générale.....................................................................54
Référence
bibliographique.............................................................57
Table des
matières.......................................................................59
Annexe.......................................................................................i
ANNEXES
NB : Les différents tableaux
présentés en annexe sont issus de notre propre estimation
à l'aide du logiciel Eviews (version 3.1)
Annexe 1
TEST DE STATIONNARITE A NIVEAU
LPIB
ADF Test Statistic
|
-2.636764
|
1% Critical Value*
|
-4.2949
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5670
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2169
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPIB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:42
|
Sample(adjusted): 1974 2003
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LPIB(-1)
|
-0.523323
|
0.198472
|
-2.636764
|
0.0139
|
D(LPIB(-1))
|
-0.050417
|
0.190861
|
-0.264157
|
0.7937
|
C
|
20.06051
|
7.552891
|
2.656004
|
0.0133
|
@TREND(1972)
|
-0.101988
|
0.057013
|
-1.788869
|
0.0853
|
R-squared
|
0.293775
|
Mean dependent var
|
-0.071401
|
Adjusted R-squared
|
0.212288
|
S.D. dependent var
|
2.610886
|
S.E. of regression
|
2.317244
|
Akaike info criterion
|
4.642200
|
Sum squared resid
|
139.6101
|
Schwarz criterion
|
4.829026
|
Log likelihood
|
-65.63299
|
F-statistic
|
3.605161
|
Durbin-Watson stat
|
1.959230
|
Prob(F-statistic)
|
0.026631
|
LINV
ADF Test Statistic
|
-4.492613
|
1% Critical Value*
|
-4.2949
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5670
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2169
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LINV)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:45
|
Sample(adjusted): 1974 2003
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LINV(-1)
|
-0.763556
|
0.169958
|
-4.492613
|
0.0001
|
D(LINV(-1))
|
-0.040749
|
0.154643
|
-0.263504
|
0.7942
|
C
|
29.81003
|
6.256674
|
4.764518
|
0.0001
|
@TREND(1972)
|
-0.121636
|
0.069471
|
-1.750898
|
0.0918
|
R-squared
|
0.516892
|
Mean dependent var
|
0.327775
|
Adjusted R-squared
|
0.461148
|
S.D. dependent var
|
4.408478
|
S.E. of regression
|
3.236110
|
Akaike info criterion
|
5.310187
|
Sum squared resid
|
272.2827
|
Schwarz criterion
|
5.497013
|
Log likelihood
|
-75.65280
|
F-statistic
|
9.272714
|
Durbin-Watson stat
|
1.867421
|
Prob(F-statistic)
|
0.000243
|
LTPF
ADF Test Statistic
|
-3.442790
|
1% Critical Value*
|
-4.2949
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5670
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2169
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LTPF)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:48
|
Sample(adjusted): 1974 2003
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LTPF(-1)
|
-0.953602
|
0.276985
|
-3.442790
|
0.0020
|
D(LTPF(-1))
|
-0.012354
|
0.198016
|
-0.062388
|
0.9507
|
C
|
21.16808
|
6.352015
|
3.332499
|
0.0026
|
@TREND(1972)
|
-0.062686
|
0.074123
|
-0.845691
|
0.4054
|
R-squared
|
0.477436
|
Mean dependent var
|
0.018465
|
Adjusted R-squared
|
0.417141
|
S.D. dependent var
|
4.382663
|
S.E. of regression
|
3.345954
|
Akaike info criterion
|
5.376946
|
Sum squared resid
|
291.0806
|
Schwarz criterion
|
5.563773
|
Log likelihood
|
-76.65420
|
F-statistic
|
7.918236
|
Durbin-Watson stat
|
1.974646
|
Prob(F-statistic)
|
0.000650
|
MCEFDE STATIONNARITE A NIVLTO
ADF Test Statistic
|
-1.109779
|
1% Critical Value*
|
-4.2949
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5670
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2169
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LTO)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:50
|
Sample(adjusted): 1974 2003
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LTO(-1)
|
-0.982733
|
0.885522
|
-1.109779
|
0.2773
|
D(LTO(-1))
|
-0.001598
|
0.990397
|
-0.001613
|
0.9987
|
C
|
3.699807
|
3.468015
|
1.066837
|
0.2959
|
@TREND(1972)
|
0.009961
|
0.010409
|
0.956946
|
0.3474
|
R-squared
|
0.124079
|
Mean dependent var
|
0.082431
|
Adjusted R-squared
|
0.023011
|
S.D. dependent var
|
0.465873
|
S.E. of regression
|
0.460482
|
Akaike info criterion
|
1.410481
|
Sum squared resid
|
5.513141
|
Schwarz criterion
|
1.597307
|
Log likelihood
|
-17.15721
|
F-statistic
|
1.227677
|
Durbin-Watson stat
|
1.171204
|
Prob(F-statistic)
|
0.319607
|
MCEFDE SM
Annexe 2
TEST DE STATIONARRITE EN DIFFERENCE PREMIERE
D(LPIB)
ADF Test Statistic
|
-4.510553
|
1% Critical Value*
|
-4.3082
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5731
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2203
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPIB,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:52
|
Sample(adjusted): 1975 2003
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LPIB(-1))
|
-1.434998
|
0.318142
|
-4.510553
|
0.0001
|
D(LPIB(-1),2)
|
0.108052
|
0.194678
|
0.555029
|
0.5838
|
C
|
0.052736
|
1.105432
|
0.047706
|
0.9623
|
@TREND(1972)
|
-0.014854
|
0.058523
|
-0.253822
|
0.8017
|
R-squared
|
0.657924
|
Mean dependent var
|
-0.085066
|
Adjusted R-squared
|
0.616875
|
S.D. dependent var
|
4.237966
|
S.E. of regression
|
2.623176
|
Akaike info criterion
|
4.894091
|
Sum squared resid
|
172.0264
|
Schwarz criterion
|
5.082684
|
Log likelihood
|
-66.96432
|
F-statistic
|
16.02775
|
Durbin-Watson stat
|
2.022250
|
Prob(F-statistic)
|
0.000005
|
D(LINV)
ADF Test Statistic
|
-5.303677
|
1% Critical Value*
|
-4.3082
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5731
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2203
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LINV,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:55
|
Sample(adjusted): 1975 2003
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LINV(-1))
|
-1.524124
|
0.287371
|
-5.303677
|
0.0000
|
D(LINV(-1),2)
|
0.156001
|
0.174489
|
0.894044
|
0.3798
|
C
|
1.079339
|
1.694979
|
0.636786
|
0.5301
|
@TREND(1972)
|
-0.059670
|
0.089138
|
-0.669410
|
0.5094
|
R-squared
|
0.728309
|
Mean dependent var
|
-0.347815
|
Adjusted R-squared
|
0.695706
|
S.D. dependent var
|
6.860799
|
S.E. of regression
|
3.784615
|
Akaike info criterion
|
5.627207
|
Sum squared resid
|
358.0828
|
Schwarz criterion
|
5.815800
|
Log likelihood
|
-77.59451
|
F-statistic
|
22.33871
|
Durbin-Watson stat
|
2.187327
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
(D(LTPF)
ADF Test Statistic
|
-6.038889
|
1% Critical Value*
|
-4.3082
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5731
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2203
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LTPF,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:57
|
Sample(adjusted): 1975 2003
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LTPF(-1))
|
-1.972769
|
0.326678
|
-6.038889
|
0.0000
|
D(LTPF(-1),2)
|
0.325984
|
0.189115
|
1.723737
|
0.0971
|
C
|
-0.167186
|
1.636727
|
-0.102147
|
0.9195
|
@TREND(1972)
|
0.012524
|
0.086381
|
0.144986
|
0.8859
|
R-squared
|
0.770517
|
Mean dependent var
|
0.096981
|
Adjusted R-squared
|
0.742979
|
S.D. dependent var
|
7.676067
|
S.E. of regression
|
3.891550
|
Akaike info criterion
|
5.682934
|
Sum squared resid
|
378.6041
|
Schwarz criterion
|
5.871527
|
Log likelihood
|
-78.40255
|
F-statistic
|
27.98024
|
Durbin-Watson stat
|
2.082430
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
D(LTO)
ADF Test Statistic
|
-2.745602
|
1% Critical Value*
|
-2.6453
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9530
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LTO,3)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/22/05 Time: 23:02
|
Sample(adjusted): 1975 2003
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LTO(-1),2)
|
-1.708273
|
0.622185
|
-2.745602
|
0.0104
|
R-squared
|
0.191144
|
Mean dependent var
|
0.087766
|
Adjusted R-squared
|
0.191144
|
S.D. dependent var
|
0.547438
|
S.E. of regression
|
0.492346
|
Akaike info criterion
|
1.454605
|
Sum squared resid
|
6.787332
|
Schwarz criterion
|
1.501753
|
Log likelihood
|
-20.09177
|
Durbin-Watson stat
|
1.105657
|
Annexe 3
MODELE DE LONG TERME
Dependent Variable: LPIB
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 15:38
|
Sample: 1972 2003
|
Included observations: 32
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
23.18062
|
6.178634
|
3.751739
|
0.0008
|
LINV
|
0.208486
|
0.100754
|
2.069252
|
0.0479
|
LTPF
|
0.471973
|
0.138456
|
3.408835
|
0.0020
|
LTO
|
-1.363165
|
0.989569
|
-1.377534
|
0.1793
|
R-squared
|
0.360437
|
Mean dependent var
|
35.23196
|
Adjusted R-squared
|
0.291913
|
S.D. dependent var
|
2.833215
|
S.E. of regression
|
2.384091
|
Akaike info criterion
|
4.691982
|
Sum squared resid
|
159.1489
|
Schwarz criterion
|
4.875199
|
Log likelihood
|
-71.07171
|
F-statistic
|
5.259975
|
Durbin-Watson stat
|
0.544043
|
Prob(F-statistic)
|
0.005266
|
Annexe 4
TEST DE STATIONNARITE SUR LE RESIDU
ADF Test Statistic
|
-3.269679
|
1% Critical Value*
|
-2.6423
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9526
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6216
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(R)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 16:07
|
Sample(adjusted): 1974 2003
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
R(-1)
|
-0.625100
|
0.191181
|
-3.269679
|
0.0029
|
D(R(-1))
|
0.128582
|
0.178718
|
0.719472
|
0.4778
|
R-squared
|
0.301131
|
Mean dependent var
|
0.079903
|
Adjusted R-squared
|
0.276171
|
S.D. dependent var
|
1.716059
|
S.E. of regression
|
1.459991
|
Akaike info criterion
|
3.659078
|
Sum squared resid
|
59.68407
|
Schwarz criterion
|
3.752491
|
Log likelihood
|
-52.88617
|
F-statistic
|
12.06472
|
Durbin-Watson stat
|
1.742579
|
Prob(F-statistic)
|
0.001689
|
Annexe 5
MODELE A CORRECTION D'ERREUR
A(LTPF)IONA
Dependent Variable: D(LPIB)
|
Method: Least Squares
|
Date: 04/25/05 Time: 16:09
|
Sample(adjusted): 1973 2003
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
5.770645
|
9.817901
|
0.587768
|
0.5624
|
D(LINV)
|
0.210998
|
0.067105
|
3.144320
|
0.0045
|
D(LTPF)
|
0.628156
|
0.076468
|
8.214585
|
0.0000
|
D(LTO)
|
-0.814509
|
0.523034
|
-1.557277
|
0.1331
|
LPIB(-1)
|
-0.236108
|
0.103961
|
-2.271125
|
0.0328
|
LINV(-1)
|
0.202201
|
0.070033
|
2.887234
|
0.0083
|
LTPF(-1)
|
0.445399
|
0.106429
|
4.184925
|
0.0004
|
LTO(-1)
|
-3.695188
|
2.222879
|
-1.662344
|
0.1100
|
R-squared
|
0.823146
|
Mean dependent var
|
-0.140681
|
Adjusted R-squared
|
0.769321
|
S.D. dependent var
|
2.595823
|
S.E. of regression
|
1.246748
|
Akaike info criterion
|
3.496590
|
Sum squared resid
|
35.75076
|
Schwarz criterion
|
3.866652
|
Log likelihood
|
-46.19715
|
F-statistic
|
15.29301
|
Durbin-Watson stat
|
2.421575
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Annexe 6
TEST DE CAUSALITE DE GRANGER
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 04/25/05 Time: 16:12
|
Sample: 1972 2003
|
Lags: 2
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
LINV does not Granger Cause LPIB
|
30
|
0.09193
|
0.91247
|
LPIB does not Granger Cause LINV
|
2.32885
|
0.11818
|
LTPF does not Granger Cause LPIB
|
30
|
0.15909
|
0.85378
|
LPIB does not Granger Cause LTPF
|
1.65216
|
0.21188
|
LTO does not Granger Cause LPIB
|
30
|
2.47087
|
0.10490
|
LPIB does not Granger Cause LTO
|
0.12964
|
0.87900
|
LTPF does not Granger Cause LINV
|
30
|
1.43988
|
0.25594
|
LINV does not Granger Cause LTPF
|
0.22665
|
0.79882
|
LTO does not Granger Cause LINV
|
30
|
0.28218
|
0.75651
|
LINV does not Granger Cause LTO
|
0.09403
|
0.91057
|
LTO does not Granger Cause LTPF
|
30
|
2.36840
|
0.11431
|
LTPF does not Granger Cause LTO
|
0.01365
|
0.98645
|
Annexe 7
TEST D'HOMOCEDASTICITE DE WHITE
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic
|
1.173447
|
Probability
|
0.351753
|
Obs*R-squared
|
7.031744
|
Probability
|
0.317922
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID^2
|
Method: Least Squares
|
Date: 07/16/05 Time: 22:03
|
Sample: 1972 2003
|
Included observations: 32
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
32.15508
|
83.13067
|
0.386802
|
0.7022
|
LINV
|
-2.037675
|
2.648964
|
-0.769234
|
0.4490
|
LINV^2
|
0.033751
|
0.041371
|
0.815817
|
0.4223
|
LTPF
|
2.992383
|
1.415910
|
2.113400
|
0.0447
|
LTPF^2
|
-0.098153
|
0.048016
|
-2.044165
|
0.0516
|
LTO
|
-6.069210
|
27.06037
|
-0.224284
|
0.8244
|
LTO^2
|
0.468980
|
2.741983
|
0.171037
|
0.8656
|
R-squared
|
0.219742
|
Mean dependent var
|
4.973405
|
Adjusted R-squared
|
0.032480
|
S.D. dependent var
|
3.443818
|
S.E. of regression
|
3.387429
|
Akaike info criterion
|
5.468659
|
Sum squared resid
|
286.8668
|
Schwarz criterion
|
5.789289
|
Log likelihood
|
-80.49855
|
F-statistic
|
1.173447
|
Durbin-Watson stat
|
1.697559
|
Prob(F-statistic)
|
0.351753
|
Annexe 9
LES DONNEES UTILISEES DANS L'ETUDE
ANNEES
|
PIB
|
INV
|
TPF
|
TO
|
1972
|
1,0342E+11
|
68480307097
|
9,43776699
|
41
|
1973
|
1,1242E+11
|
72840847636
|
3,85683929
|
42
|
1974
|
1,3351E+11
|
1,20609E+11
|
1,07813433
|
43
|
1975
|
1,4806E+11
|
1,38744E+11
|
8,76393103
|
48
|
1976
|
1,6889E+11
|
1,37704E+11
|
1,10373054
|
44
|
1977
|
1,8427E+11
|
1,62083E+11
|
10,3832609
|
51
|
1978
|
2,096E+11
|
1,6684E+13
|
9,68304762
|
52
|
1979
|
2,5234E+11
|
2,37848E+11
|
8,57075397
|
55
|
1980
|
2,989E+11
|
2,22982E+11
|
8,66023569
|
53
|
1981
|
3,5084E+11
|
2,72534E+11
|
10,5027635
|
60
|
1982
|
4,188E+11
|
56984336586
|
10,17506
|
58
|
1983
|
4,174E+11
|
3,56258E+11
|
8,42446043
|
46
|
1984
|
4,593E+11
|
2,90868E+11
|
6,74945534
|
51
|
1985
|
4,698E+11
|
2,08117E+11
|
8,0893617
|
51
|
1986
|
4,627E+11
|
3,08706E+11
|
5,83585313
|
50
|
1987
|
4,699E+11
|
3,00778E+11
|
10,6851064
|
46
|
1988
|
4,842E+11
|
3,08211E+11
|
9,85921325
|
46
|
1989
|
4,7924E+11
|
2,80462E+11
|
7,18162839
|
38
|
1990
|
5,0233E+11
|
3,54051E+11
|
7,88844622
|
40
|
1991
|
5,2975E+11
|
3,80522E+11
|
8,90566038
|
44
|
1992
|
5,6952E+11
|
3,88237E+11
|
10,0526316
|
44
|
1993
|
5,9641E+11
|
4,54076E+11
|
11,0402685
|
42
|
1994
|
8,3105E+11
|
6,49275E+11
|
10,9506619
|
50
|
1995
|
1E+12
|
9,73937E+12
|
1,23
|
55
|
1996
|
1,13E+12
|
9,7468E+11
|
12,619469
|
46
|
1997
|
1,25E+12
|
1,11E+12
|
13,1666667
|
45
|
1998
|
1,36E+12
|
1,2E+12
|
13,6268657
|
44
|
1999
|
1,45E+12
|
1,35E+12
|
13,9440559
|
45
|
2000
|
1,23E+12
|
1,12E+12
|
15,2019481
|
43
|
2001
|
1,28E+12
|
1,15E+12
|
14,2234238
|
43
|
2002
|
1,31E+12
|
1,97E+12
|
14,4191507
|
41
|
2003
|
1,32E+12
|
1,358E+12
|
6,71140902
|
49,8
|
SOURCES: - NIS-BCEAO
- BIPEN (2000)
- FINANSTAT 2003
- WORLD BANK DATABASE de la Banque Mondiale (2003)
* 1 Cette définition est
tirée du dictionnaire des sciences économiques de Alain
Béitone (2001).
* 2 Cette définition est
tirée du dictionnaire des sciences économiques de Alain
Béitone (2001).
* 3 Tiré du dictionnaire
des sciences économiques de Alain Béitone (2001).
* 4 Tiré de : Revue
d'économie de développement de J. F. BRUN (1998)
* 5 Tiré de : Revue
d'économie de développement de J. F. BRUN (1998)
* 6 CHAMBAS. G :
fiscalité et développement en Afrique subsaharienne
* 7 Tiré de Adam THOMAS
C. mémoire de Maîtrise Es - Science Economique option gestion.
* 8 Cité par Sêdjro
da MATHA SANT'ANNA
* 9 Voir annexe 9 pour le
tableau complet des données.
* 10 Ministère du
développement rural (statistique 1999)
* 11 tiré de D.
Sêdjro 2001
* 12 Voir annexe 7 pour le
tableau complet traduisant les résultats de ce test.
* 13 Le tableau traduisant le
résultat complet de ce test est disponible en annexe 8.
* 14 Voir annexe 6 pour le
tableau complet traduisant les résultats
* 15 les coefficients
utilisés pour ces calculs sont ceux des variables du modèle
à correction d'erreur.
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