09/09/2009
Remerciements
A Elyôn, pour son soutien et sa
bonté. Il a été - et restera - pour moi une
inépuisable source d'Inspiration.
Je remercie Monsieur le Professeur Désiré
Avom, sous la direction de qui ce travail a été
réalisé, pour ses nombreux conseils et remarques.
Je remercie les dirigeants, les membres, et les enseignants du
Nouveau Programme de Troisième Cycle Inter universitaire (NPTCI) pour
l'encadrement dont j'ai bénéficié ; et
spécialement, Monsieur le Professeur Henri-François
Henner, qui par ses commentaires avertis, a manifesté pour ce
travail, un intérêt particulier, et ce malgré ses multiples
occupations.
Je remercie également tout le corps enseignant de
l'Université de Yaoundé II- Soa, qui a guidé mes premiers
pas en Sciences Economiques.
Mes remerciements vont aussi à l'endroit de mes
parents, de mes frères et soeurs qui n'ont ménagé aucun
effort pour me soutenir durant toute la période de rédaction de
mon Mémoire de DEA/Master II. En particulier, Priscille,
Adriel qui m'ont aidé dans la réalisation de
quelques uns des graphiques et tableaux qui vous seront présentés
dans cet ouvrage ; et Suzanne Estelle Mbolé Efoua, épouse
Barbiéri dont les observations ont contribué à
améliorer de façon significative, la qualité de ce
travail.
Je remercie mes aînés en Thèse, notamment
Tatiana Timba pour toute l'aide qu'elle m'a apportée,
notamment dans la présentation de ce travail.
Je remercie Jimmy Randri, camarade de promotion.
A travers sa disponibilité, et ses précieux conseils, il a
singulièrement fait preuve de solidarité à mon
égard.
Je remercie par ailleurs tous ceux qui de près ou de loin,
directement ou indirectement, ont participé à la
réalisation de ce travail de recherche.
L'Auteur reste cependant seul responsable des erreurs et
omissions qui peuvent subsister dans le texte.
1
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
A la %rifle Efoua,
aver lies/Dar et la roprietiop
ulle Comprehension
plea profollile ~~
ii:CoPorrie, permettra letlificatioP trup moruie
~~~~~~~~~
Introduction générale
Le contexte de l'étude et son
intérêt
Nos travaux ont pour point de départ, deux (2) articles
respectivement intitulés : « Les
Crises Financières » et
«Les Banques Centrales et le paradoxe de la
crédibilité
»1; articles qui
pouvaient déjà être considérés à la
date de leur publication (2004) comme des mises en garde sur les risques de
résurgence des crises financières dans le monde contemporain. Ce
faisant, les auteurs de ces articles prennent le contre pied d'autres
économistes qui ont prédit que le monde ne connaîtrait plus
de crise financière grâce à la « nouvelle
économie », en référence aux progrès
réalisés dans les Nouvelles Techniques de l'Information et de la
Communication (NTIC).
En effet, si l'on admet la vision traditionnelle selon
laquelle une politique monétaire orientée vers la
stabilité des prix contribue à réduire la fréquence
et la gravité des crises
financières2, il se pose des questions quant
à son rôle central [la politique monétaire] dans
l'aggravation des déséquilibres macro financiers au cours de ces
dernières décennies.
Les deux (2) articles sus mentionnés soulignent
qu'à l'origine de la plupart des crises financières, il y a des
« prises de risque pro cycliques » par les agents
économiques en général, et le système bancaire en
particulier [Minsky, 1982]. En d'autres termes, en
période d'expansion, les agents font preuve d'un optimisme excessif qui
les pousse à s'endetter exagérément. Ce comportement est
induit par un faux sentiment de
sécurité3, lui même
suscité par un environnement économique où se combinent
stabilité (du système financier) et inflation basse
[Goodfriend, 2001] : le « paradoxe de la
crédibilité » signifie qu'une politique monétaire
crédible (stabilité des prix) a tendance à engendrer des
risques contre lesquels elle est sensée protéger les agents
(instabilité financière).
Selon Tsomocos
[2003]4, « une économie
est jugée financièrement fragile lorsqu'un nombre suffisamment
important de ménages et de banques font défaut sur des montants
substantiels sans pour autant faire nécessairement faillite (crise
de liquidité) et lorsque la
1 Boyer R., Dehove M., Plihon, D., (2004);
Mésonnier J. S. (2004).
2 Une inflation instable contribue à la fragilisation des
relations financières en augmentant l'incertitude à laquelle
prêteurs et emprunteurs sont confrontés, dans l'évaluation
du rendement réel des investissements financés par emprunt.
3 Ceci en raison de l'engagement crédible des
autorités de politique monétaire, à veiller à la
stabilité des prix, et la stabilité du système financier
dans son ensemble.
4 Tsomocos D.P. (2003): « Equilibrium
analysis, banking, contagion and financial fragility », Bank of
England Working Paper, n° 175.
3 3
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
profitabilité du système bancaire
décroît significativement (crise bancaire) ». Ceci n'est
pas sans rappeler la conjoncture économique mondiale actuelle : depuis
le déclenchement de la crise des subprimes en fin 2007, les
prévisions de croissance pour l'économie mondiale ne cessent
d'être revues à la baisse. En Avril 2008, Le Fonds
Monétaire International (FMI) a fortement abaissé sa
prévision de croissance pour la Zone Euro à 1,4%, contre 1,6%
dans ses prévisions de Janvier, en précisant que ceci constitue
« un important ralentissement après 2,6% en 2007
»1.Le FMI soulignait - dans le même
ordre d'idées- que ses prévisions de croissance dans le monde
« risquent de s'avérer trop optimistes, surtout pour 2009
». D'ailleurs, il n'est plus question actuellement [2009], de «
ralentissement de la croissance », mais bien de « récession
». Le phénomène de la globalisation financière n'est
certainement pas étranger aux effets de contagion de la crise de 2007,
vu la vague des faillites et des lourdes pertes enregistrées dans le
secteur bancaire en France, en Grande-Bretagne ou au Japon, dans le sillage des
Etats-Unis, car la crise des subprimes s'est transformée en
crise mondiale. Et en dépit des actions massives,
répétées et plus ou moins coordonnées des
autorités monétaires internationales, les places
boursières du monde entier n'en finissent pas de
plonger2.
Or si l'on admet cette définition donnée par
Stiglitz [2000]3,
la politique monétaire regroupe « l'ensemble des actions visant
à agir sur l'offre de monnaie et la disponibilité du
crédit » ; et que ses effets sur l'activité
économique passent par des canaux de transmission (taux
d'intérêt, taux de change, canal du crédit, canal du cours
des actions) [Mishkin, 1996], il paraît évident
que les mesures de politique monétaire visent donc, soit à
prévenir les crises (financières), soit à prendre des
mesures adéquates pour y faire face.
Remarquons cependant que malgré les progrès
remarquables réalisés en termes d'Economie de l'Information et de
crédibilité des politiques monétaires
(décennie 1980), le monde en général, et les pays
développés en particulier - Etats-Unis, champions du
libéralisme en tête-, est secoué par des crises
(financières et économiques) de plus en plus récurrentes
et sévères par leur ampleur [Kindleberger,
2000]. Citons à titre d'illustration : le krach d'octobre 1987
(risque systémique) avec la baisse de 508 points de l'indice Dow
Jones (environ 600 millions de titres échangés) ; la crise
japonaise de 1989, la crise du
1 Site Internet du Quotidien Les Echos (
lesechos.fr.), visité
18/04/2008.
2 Jeudi 18 septembre 2008, les marchés asiatiques et
européens ont nettement reculé. La veille, le Dow Jones
et le Nasdaq aux Etats-Unis avaient enregistré des baisses
spectaculaires de 4,06 % et 4,94%. La crise des subprimes se
transformait ainsi en « tempête boursière »
[Le Monde, le 18/09/2008].
3 Ex économiste en chef à la BIRD, et Prix Nobel
d'Economie en 2001, conjointement avec Akerlof et Spence.
système monétaire européen des
années 1992, les crises mexicaines de 1982 et 1994, la crise asiatique
de 1997, l'éclatement de la « bulle » Internet en 2000. En
particulier, il avait déjà été dit de la crise
asiatique de 1997, qu'elle était la « crise la plus
sévère qu'ait connu le monde depuis la Grande Dépression
des années 1930 », de par son ampleur et le nombre de pays
touchés. Cependant, à propos de la crise des subprimes,
Alan Greenspan ex- Gouverneur de la FED, a
déclaré dans l'hebdomadaire The Economist
(Déc. 2008)1: « les
marchés sont étouffés par un degré de peur inconnu
depuis le début du 20ème siècle [...] ».
Les pays de l'OCDE ne sont pas les seuls concernés par
la récession actuelle, née de l'éclatement de la crise en
2007, celle des subprimes. Ce que l'on a qualifié au
départ de « crise financière » est à
présent devenu une crise économique, dont les effets se font
ressentir dans tous les secteurs d'activité (banques, assurances,
automobile...) aux quatre (4) coins de la planète y compris en
Afrique2.
En effet, les crises de surendettement (comme celle des
subprimes) se préparent lorsque « tout va bien », et
que les agents profitent de la croissance et des taux d'intérêts
bas pour emprunter parfois au-delà du raisonnable. Mais lorsque les taux
d'intérêts se retournent à la hausse, l'endettement qui
semblait soutenable vire au surendettement. C'est ce que Minsky
[1986] a appelé le « paradoxe de la
tranquillité ». A ce « paradoxe de la
tranquillité », s'ajoute un « paradoxe de la
crédibilité », né du faux sentiment de
sécurité, induit par la confiance qu'ont les agents
vis-à-vis des engagements des autorités de politique
monétaire (en matière de lutte contre l'inflation) ; et qui met
ces dernières face à un risque d'aléa de moralité,
ainsi que le souligne Goodfriend [2001].
Les remarques et mises en garde contenues dans les articles
sus cités (cf. p. 1) concernent donc l'ensemble des
économies de planète, vu l'ampleur du phénomène de
la globalisation financière, et vu les succès engrangés
par la plupart des Banques Centrales (BCs) en matière de
stabilité du système financier, et surtout de lutte contre
l'inflation, depuis une trentaine d'années. Il nous semble dès
lors, que de telles réflexions méritent une application en
Afrique Centrale en particulier, en ce qui concerne la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale (BEAC)3.
1 Voir le Site
lesechos.fr.
2 Le texte est organisé en 4 chapitres. Le lecteur pourra
faire un rapprochement logique entre : les Chap. I et III d'une part ; les
Chap. II et Chap. IV d'autre part.
3 Sauf indication contraire, nous considèrerons que la
Zone BEAC est composée des pays actuellement regroupés au sein de
la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire des Etats de
l'Afrique Centrale). La CEMAC est composée de six (6) pays ayant la BEAC
pour BC commune : le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la
Guinée Equatoriale, et le Tchad.
5 5
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
Dès lors, l'intérêt d'une telle étude
est double :
* considérant le fait que les pays de la Zone BEAC
semblent évoluer dans ce que certains économistes ont
appelé un « nouvel environnement »,
caractérisé par un système financier stable et une
inflation basse - ainsi que le verrons -, nous pouvons logiquement nous
demander si l'euphorie liée à cette situation ne peut pas induire
dans la Zone BEAC, les mêmes comportements pervers qui sont à
l'origine de la crise de 2007 dans les pays de l'OCDE. Il s'agit donc de
combler un vide théorique sur la question de la cohérence entre
la stabilité des prix et la stabilité financière dans la
Zone CEMAC. En effet, nous n'avons pas connaissance d'aucune étude ayant
été menée dans ce sens.
* Au-delà de l'enjeu théorique, l'acquisition de
connaissances sur cette question ouvre de nouvelles pistes de réflexion
sur la conduite des politiques monétaires dans les pays de la CEMAC. Par
ailleurs, les leçons tirées de la crise actuelle dans le monde
développé, peuvent éclairer les autorités
monétaires de la Zone BEAC, mettant ainsi l'Afrique au diapason de ce
qui se passe dans le monde contemporain ; et démentir ainsi les propos
selon lesquels l'Afrique Centrale en particulier évoluerait en marge du
reste du monde1
Problématique et objectifs de la
recherche
Borio et al. [2002,
2003]2, reprenant l'idée de
Goodfriend [1993]3,
intègrent un cadre descriptif traduisant un «
nouvel environnement » pour les
économies industrialisées depuis la fin des années 1980,
« caractérisé par la conjonction de 3 facteurs :
· une inflation durablement basse et stable, garantie par
l'engagement antiinflationniste crédible des BCs ;
· des marchés financiers libéralisés
susceptibles de financer facilement l'expansion ;
· des évolutions structurelles affectant
positivement l'offre (marchés de plus en plus concurrentiels). En
particulier, ces évolutions structurelles sont susceptibles
d'accroître les perspectives de profit, tout en atténuant les
conséquences inflationnistes (...) ».
1 C'est ce que semblent indiquer Penouil
[1999], puis la Banque Mondiale (BIRD) et la
Société Financière Internationale dans
Doing Business 2009.
2 Borio & Lowe (2002a);
Borio, English et Filardo
(2003).
3 Goodfriend M. (1993), « Interest
rate policy and the inflation scare problem », Economic
Quarterly, Federal Reserve Bank of Richmond, Vol. 79, Winter, p. 1-24.
6 6
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
Borio et alii
[op. cit.] relevaient déjà à l'époque
qu'il y a vraiment « paradoxe de la crédibilité » dans
la mesure où le « cercle vertueux » de l'expansion
combinée de la demande, de l'endettement, des profits, des prix des
actifs peut s'emballer ; et que « le système peut aller
au-delà de sa limite d'élasticité, car les phases
d'expansion et de fragilisation financières reposent avant tout sur des
facteurs psychologiques. Il suffit d'un retournement de tendance, et
tout s'effondre ». De tels développements rappellent assez
bien ce qui s'est produit en 2007 à propos de la crise des
subprimes, que nous évoquerons régulièrement tout
au long de notre exposé, pour illustrer la pertinence de nos travaux.
Certains économistes ont dit à propos de la
crise actuelle, qu'il ne faudrait pas trop s'alarmer. Ainsi, le
célèbre économiste Américain Delong
[2008]1 a déclaré que «
les mesures efficaces prises aujourd'hui sembleront sans doute excessives
dans quelques années, car la croissance reprendra un jour ou
l'autre (...) ». Cependant, l'ancien patron de la Federal Reserve
(FED), Alan Greenspan [2008], en élargissant les
origines de la crise actuelle, a déclaré en octobre 2007: «
quelque chose devait céder...si ce n'avait pas
été les subprimes, la crise aurait fait irruption dans un autre
secteur » ; mettant en cause le niveau de l'endettement des acteurs
économiques Américains. Niveau d'endettement qu'il avait
largement contribué à accroître, par sa politique de taux
extrêmement bas2.
Le problème nous semble donc suffisamment important
pour que nous nous y intéressions. En effet, la crise actuelle est si
aiguë que les responsables de divers Gouvernements du monde parlent de
« réformer l'architecture financière mondiale
» ; et les analystes n'hésitent plus à comparer la crise
actuelle à celle de 1929 [Artus et
al., 2008]. Celle-ci touche (presque) tous les pays de l'OCDE. Et
par le jeu d'effets de contagion, l'ensemble des pays de la planète est
menacé, y compris les pays les moins avancés. La question peut
donc être posée de savoir si le schéma observé et
décrit (cf. plus haut) dans la plupart des pays
développés, peut-il se reproduire en Afrique Centrale en
particulier ? En effet, depuis la mise en oeuvre des PAS (Programmes
d'Ajustement Structurels) du FMI-BIRD (Fonds Monétaire International-
Banque Mondiale), les autorités de politique monétaire de la
CEMAC, ont engrangé des points en matière de
crédibilité dans la lutte contre
l'inflation3: les PAS ont été
accompagnés de réformes qui ont conduit à la
création d'un marché monétaire en 1994. Les niveaux de
l'inflation au sein de la Zone
1 J. Bradford Delong (2008) [Professeur
à l'Université de Berkeley (Californie)] dans les colonnes du
Quotidien Les Echos, daté du 14 Avril (Site
Internet).
2 Quotidien français Le Figaro
(2008) : « Alan Greenspan plongé dans un grand désarroi
»,
www.lefigaro.fr, visité le
19 Septembre.
3 L'inflation est un processus durable et général
de hausse cumulative du niveau général des prix.
7 7
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
CEMAC n'ont cessé d'évoluer à la baisse
depuis lors: 9.9% en 1994, 4.4% en 1996 ; 2.4% en 1998, 1.3% en 2000 ; 4.4% en
2001, 3% en 2002 ; 2.9% en 20051. Des discussions
sont en cours pour améliorer la crédibilité de la
BEAC en lui conférant un statut d'indépendance de plus
en plus poussé vis-à-vis du Pouvoir politique
[Guillaumont P & S, (1995)]. Ceci semble
valider (en partie) l'hypothèse d'un « nouvel
environnement » pour les pays de la Zone BEAC.
Notre Question de Recherche est donc celle de savoir si
« en suscitant un sentiment exagéré de
sécurité, une inflation basse peut-elle encourager des
comportements préjudiciables pour la stabilité financière
dans la Zone CEMAC » ?
Parallèlement à cette interrogation, nous nous
proposons de répondre aux questions suivantes : peut-on parler de «
paradoxe de crédibilité » en Zone BEAC, sur ces 10 à
15 dernières années comme ce serait le cas pour les pays de
l'OCDE, i.e. « au sens de Goodfriend » ? Sinon,
quelle est la nature de ce « paradoxe » ? Est-il possible que les
pays de la Zone CEMAC subissent les effets d'une crise de l'ampleur de celle
qui frappe les « pays riches » actuellement ? Pourquoi les
institutions financières de la sous région sontelles plus
frileuses que leurs homologues des pays développés ? Quels sont
par ailleurs les risques auxquels font face les économies de la sous
région, du fait de ce « paradoxe » ? Quelles sont les
implications de l'essor d'une Bourse des Valeurs pour la politique
monétaire de la Zone, quand on sait que les marchés financiers
constituent un facteur d'aggravation des crises comme celles auxquelles le
monde fait face actuellement [Boyer et al.
(2004)] ?
Hypothèses et Méthodologie de la
Recherche
Le but de nos travaux est précisément
d'établir la corrélation (et non la
causalité) entre la stabilité des prix et l'instabilité
financière, en nous inspirant principalement des travaux de
Borio et al. [2002, 2003] et
Mésonnier [2004]. Ce travail sera enrichi de
connaissances collectées à partir de lectures diverses : Rapports
de la Zone Franc, articles de presse, Rapports du Conseil d'Analyse Economique
(CAE, France), Rapports et études menées par la Banque de France,
la BIRD et le FMI. Nous irons cependant plus loin, en mettant les conclusions
de ces travaux en adéquation avec la crise des subprimes (2007)
; et
1 Quid 2003, Robert Laffont et
wikipedia.net
(article intitulé : « L'Inflation »), font un
parallèle entre les nivaux de l'inflation dans les pays de la Zone CEMAC
et ceux observés aux Etats-Unis ou en Allemagne.
8 8
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
en voyant si elles peuvent s'appliquer au contexte africain, et
particulièrement aux économies de la Zone CEMAC.
Notre hypothèse principale selon laquelle le «
`paradoxe' de la BEAC n'est pas celuiauquel Goodfriend
[2001] fait allusion », s'appuie sur deux (2)
sous-hypothèses : les pays de la CEMAC évoluent dans ce que
certains économistes ont appelé : le « nouvel environnement
» (inflation basse, marchés de plus en plus concurrentiels, essor
des NTICs) ;
· on ne peut pas parler du « paradoxe de la
crédibilité » en ce qui concerne la BEAC, du moins, «
au sens de Goodfriend », en raison de la morosité du
climat des affaires qui prévaut dans la Zone CEMAC.
Pour faire le tour de notre Question de Recherche (QR), nous
proposons d'analyser l'évolution de l' « exubérance
(euphorie ou fragilisation) macro financière », en fonction d'un
« indicateur de la crédibilité » des
politiques monétaires dans la CEMAC ; ceci exclusivement à l'aide
de représentations graphiques, en vue de déceler
d'éventuelles corrélations entre ces variables.
La construction de l' « indicateur d'exubérance
» est inspirée des travaux de Borio et
Lowe [2002b]. Ces travaux suggèrent que des indicateurs
macroéconomiques simples comme le ratio de l'encours du crédit au
secteur privé rapporté au PIB, le cours de l'immobilier, et le
prix des actifs (en termes réels), constituent de bons indicateurs
avancés des crises financières (bancaires). Or,
exception faite de la République Sud Africaine (RSA), l'Afrique en
général est encore aux balbutiements, en matière de mise
en place des marchés financiers [Union
Africaine (2008), Hugon (1996)]. Nous excluons
donc de notre analyse (dans la Zone BEAC), les cours (réels) des actifs
des marchés boursier et immobilier. En définitive, notre
indicateur d'exubérance sur la période 1991-2007 sera
appréhendé par les crédits à l'économie.
Cette logique est conforme avec l'idée générale selon
laquelle, l'accroissement rapide (boom) du crédit est l'un des
principaux indicateurs de la prise de risque [Kindleberger
(2000), Fisher (1933)].Quant à l'«
indicateur de crédibilité », il sera directement
mesuré par le niveau de l'inflation. Ceci est justifié par
l'opinion selon laquelle une amélioration de la
crédibilité des politiques monétaires devrait se
traduire par une inflation basse, ainsi que nous le verrons tout au long de ce
travail de recherche. La mise en commun de ces 2 indicateurs dans un graphique
(exubérance en fonction de la crédibilité) est
inspirée des travaux de Mésonnier [2004].
9 9
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
L'hypothèse du « paradoxe de la
crédibilité » sera validée si nous pouvons
vérifier que, la baisse de l'inflation s'est accompagnée d'une
hausse de l'euphorie macro financière au cours des dernières
décennies dans la Zone BEAC. Le modèle est spécifié
en série
temporelle, suivant la relation :
Exubérance = f (Inflation), soit
donc : Exub= f (ð)
Cette approche nous semble cohérente avec les objectifs de
notre recherche pour plusieurs raisons :
· D'abord, le sens de la
causalité1 entre « inflation basse
» et « exubérance financière » n'est pas
clairement établi à l'heure actuelle (y compris en Zone OCDE);
· Ensuite, le lancement du marché
monétaire de la CEMAC ne date que du milieu des années 1990s,
i.e. il y a seulement une quinzaine d'années (notre
période d'étude prend fin en 2007). Il ne s'agit donc pas pour
nous d'expliquer (i.e. établir des relations de cause
à effet entre stabilité des prix et (in)stabilité
financière), mais davantage de comprendre le cadre macro
financier de la Zone BEAC.
· Enfin, notre approche présente des analogies
avec la méthode des « events
»2, qui n'exige pas de faire des
hypothèses pouvant sembler hasardeuses sur la distribution des
données. Elle a aussi l'avantage d'être simple, car les
résultats sont facilement observables grâce aux
représentations graphiques.
De la sorte, nous proposons un raisonnement basé sur
le cheminement suivant : la Première Partie est consacrée
à l'analyse des concepts de crédibilité et
d'indépendance des BCs. En confrontant la théorie aux
faits, nous verrons tour à tour, quelle lecture les BCs des pays de la
Zone OCDE [chap. I] et ceux de la Zone BEAC [chap. II] ont fait de la
littérature y relative. La Deuxième Partie mettra en
évidence, la relation inverse entre la stabilité des prix et
l'inflation financière dans le monde contemporain [chap. III]. Nous
mettrons un accent particulier sur le parallèle entre le «
nouvel environnement » qu'évoquent Borio
et alii - en OCDE -, et celui de la
CEMAC. De la sorte, nous pourrons identifier le
« paradoxe » dont il est question, en parlant de la BEAC [chap.
IV].
1 Exub' = Exubérance macro
financière, ð = niveau de l'inflation, f= fonction
comportementale dont la forme n'est pas spécifiée. Notre
étude s'intéresse essentiellement à la corrélation
(et non à la relation de cause à effet) entre ces variables.
2 Kaminsky G.L. & Reinhart C. M. (1999):
« The Twin Crises: The Causes of Banking and Balance-of-Payments Problems
», American Economic Review, n° 89, pp. 473-500.
Kaminsky G.L. & Reinhart C.M. (2000): « On Crises,
Contagion, and Confusion », Journal of International Economics,
n° 51, pp. 145-168
Conclusion générale
L'Objet de cette recherche était de savoir si
l'hypothèse de l'existence d'un « paradoxe de la
crédibilité » des Banques Centrales (BCs) constaté
dans les pays de l'OCDE, se vérifie dans les pays de la Zone BEAC ; en
établissant la corrélation (et non la causalité)
négative entre la stabilité des prix et l'instabilité
financière en Zone CEMAC. En clair, il s'agissait de savoir si la
crédibilité des politiques monétaires encourage un
comportement pro cyclique et spéculatif des banques dans la CEMAC.
Ce travail reposait sur deux hypothèses principales qu'il
fallait tester :
· les pays de la CEMAC évoluent dans ce que
certains économistes ont appelé : le « nouvel environnement
» (crédibilité des politiques monétaires,
marchés de plus en plus concurrentiels, essor des NTICs) ;
· on ne peut pas parler du « paradoxe de la
crédibilité » en ce qui concerne la BEAC, du moins, «
au sens de Goodfriend ».
En Première Partie, nous avons dressé un
parallèle entre l'amélioration de la crédibilité
des BCs dans les pays de l'OCDE [chap. I], et l'amélioration des
politiques monétaires dans la Zone BEAC ces dernières
années [chap. II]. En confrontant la théorie aux faits, nous
avons vu que la prise en compte des concepts de règle,
d'indépendance, et de transparence, permettait dans
une certaine mesure, aux autorités compétentes - i.e.
les BCs-, de résoudre le problème de l'incohérence
temporelle. En particulier, le respect d'une règle
préalablement annoncée par une BC indépendante [ou
plus autonome] du pouvoir politique, permet aux Etats de réaliser des
taux d'inflation bas, mettant ainsi les agents à l'abri de l'incertitude
liée aux variations imprévues de leur pouvoir d'achat.
Ainsi avons-nous vérifié que, la BEAC a
gagné des points importants en matière de
crédibilité dans sa conduite de la politique
monétaire de la sous région, suivant une tendance observée
dans la plupart des pays développés : en Zone BEAC, les taux
d'inflation en 1995, 1998 et 2005 ont été respectivement de 9.9%,
2.4% 2.9% ; alors que dans le monde, on enregistrait (en moyenne, et aux
mêmes dates respectivement) des taux d'inflation de 14.6%, 5.5%, 3.7%.
Quant aux pays industrialisés (dont la crédibilité des BCs
est généralement admise), ils avaient un taux d'inflation moyen
de 2.3% en 2005.
11 1
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
En Deuxième Partie, nous avons établi le conflit
d'objectif entre l'engagement antiinflationniste des BCs et la
récurrence des crises financières d'envergure dans le monde
contemporain. En effet, une inflation basse encourage un optimisme excessif qui
se transforme en comportement spéculatif. Celui-ci pousse les agents
à s'endetter massivement et de façon concomitante. Le gonflement
- puis l'éclatement - des bulles financières qui résulte
de cette « exubérance irrationnelle », débouche sur des
crises aux conséquences récessives graves, ainsi que nous l'avons
constaté dans les secteurs de la « nouvelle économie »
en 2001, et de l'immobilier » en 2007. Ainsi, sous certaines conditions,
la recherche de stabilité des prix se ferait au détriment de la
stabilité financière : c'est l'existence de ce « paradoxe de
la crédibilité » des BCs que nous avons mis en
évidence, en ce qui concerne les pays développés [chap.
III].
Le quatrième -et dernier- chapitre nous a permis
d'infirmer l'hypothèse sur l'existence de ce « paradoxe » (au
« sens de Goodfriend ») en Zone BEAC. Plus
précisément, malgré la tendance des économies de la
Zone CEMAC à évoluer dans un « nouvel environnement »,
elles [les économies de la CEMAC] semblent suivre une marche
rétrograde - comparativement à celles de l'OCDE. L'observation
graphique (plus aisée que l'estimation d'une régression) du lien
entre les variables « exubérance financière » et «
inflation », nous a donné des résultats auxquels nous nous
attentions au départ. Nous avons relevé pour la BEAC ; une «
forme de paradoxe » différente de celle à laquelle
Goodfriend [2001] fait référence, ce qui
justifie l'emploi de l'expression « le paradoxe de la BEAC » :
· la surliquidité des banques contraste largement
avec le fait que le crédit bancaire soit systématiquement
rationné dans la CEMAC. Cela est d'autant plus paradoxal que le FMI en
particulier fait état d'un risque de crédit croissant dans la
Zone, faisant planer la menace d'une crise de l'envergure de celle des
années 1980. En effet, comment peut-on parler de risque de
crédit, si les banques le rationnent systématiquement ?
· Par ailleurs, le fait que la
crédibilité de la BEAC soit « importée
», nous a même fait relativiser la validité de
l'hypothèse sur un « nouvel environnement » dans la CEMAC.
Ainsi, les prévisions font état d'un regain d'inflation dans la
Zone, en relation avec la hausse des cours mondiaux du blé et du
pétrole en particulier. L'inflation dépasserait les 7% en 2008,
ce qui
constitue un gap important par rapport au maximum de
3% qu'imposent les critères de convergence de la Zone BEAC.
L'existence d'un tel « paradoxe » fait courir
à la Zone, le risque d'être toujours taxée de «
mauvais élève » sur la scène internationale : la
CEMAC fournit les indicateurs économiques les plus médiocres, et
ce malgré l'inestimable potentiel de croissance dont elle dispose,
surtout en matière de ressources naturelles et de capital humain
(population jeune) par rapport au reste du monde.
Il nous semble donc logique d'affirmer que :
« le paradoxe de la
crédibilité » ne se vérifie pas en Zone BEAC, parce
qu'il ne se double pas d'un « paradoxe de la tranquillité
».
En l'état actuel, nos recherches nous permettent de
relever des faits pouvant servir à réduire les contrastes dans la
Zone BEAC, par rapport au reste du monde :
- il faut dire- et paradoxalement- que, l'atonie des
investissements du secteur privé (du fait que le crédit soit
rationné dans la CEMAC), est susceptible d'attirer des IDE dans la Zone:
les multinationales et grands groupes bancaires internationaux, trouveraient un
terrain fertile (puisque dénué de concurrent local
sérieux) pour leurs affaires. Mais cette situation aurait des effets
pervers : l'intégration de la sous région dans l'économie
mondiale, pourrait plutôt accroître les effets de contagion d'une
crise d'envergure née en Occident, car si l'Afrique en
général ne subit pas de plein fouet les effets de la crise
actuelle (subprimes), c'est en grande partie du fait de la quasi
inexistence des marchés financiers qui contribuent à la
dissémination et à la propagation des crises d'un pays à
l'autre à travers la planète [cf. chapitre
troisième]. En même temps, en refusant de s'ouvrir à la
mondialisation, les économies de la CEMAC se mettraient en
difficulté, car la concurrence qui en résulte est de nature
à créer une certaine émulation, non seulement de la part
des entreprises (nationales), mais aussi du secteur financier, qui serait dans
l'obligation de répondre aux demandes de crédit de la
clientèle, sous peine de la perdre et de réaliser de lourdes
pertes au plan comptable. La crise de 2007 offre donc des opportunités
à la Zone BEAC pour combler une partie de son retard sur le reste du
monde, notamment en matière d'obtention de financements pour les
investissements.
Une autre solution pour faciliter l'accès des
entreprises au crédit rationné par les banques dans la CEMAC (au
Cameroun en particulier), solution qui consiste à mettre sur
13 1
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
pied des institutions qui apporteraient des financements
complémentaires à l'économie de la Zone (les
sociétés d'assurance, de capital-risque, et de
crédit-bail), mais cette dernière recommandation n'est pas
différente de ce qui vient d'être dit à propos de l'afflux
des capitaux étrangers.
- La recommandation la plus importante à faire est sans
doute celle de l'amélioration du cadre des affaires de la Zone avec
notamment :
· la mise en place d'un système fiscal incitatif
pour encourager l'activité des entreprises. Une baisse des taux
(d'imposition) se traduirait par des recettes accrues du fait d'une moindre
prime à la fraude, d'un accroissement du nombre des assujettis suite
à la création d'entreprises, et au passage de certaines au
secteur formel. Ce serait un facteur d'accroissement de la
compétitivité, et de diversification des économies dans la
CEMAC. D'après la Banque Mondiale, la perte des parts de l'Afrique dans
le Commerce international lui a coûté plus de USD 3000 milliards
(en raison de USD 70 milliards /an depuis les années 1960). Ceci tient
du fait que les pays africains en général n'ont pas su
diversifier leurs productions ;
· une amélioration du cadre juridique, (mise en
place d'un système de garanties, des procédures de recouvrement),
afin de permettre aux banques de recouvrer leurs créances. Ceci rendrait
les banques moins frileuses, et réduirait le risque de crédit
dans la CEMAC. En effet, la surliquidité des banques semble jouer, pour
ces dernières, un rôle de garantie, étant donnée
l'incertitude liée au climat des affaires [cf. fin du chap. IV]
dans l'ensemble des pays de la Zone. Cet autre aspect du problème, qui
consisterait à considérer la surliquidité des banques de
la Zone BEAC, non plus comme un « paradoxe », mais plutôt comme
une « couverture » contre la réalisation de l'«
état défavorable de la nature » dans la Zone ; cet
aspect disions-nous, peut aussi faire l'objet de recherches plus approfondies
;
· améliorer la gestion des affaires publiques, et
éviter les conflits. Ce sont peut-être là, les conditions
les plus fondamentales de l'accélération du développement
en Afrique en général. En effet, les conflits perpétuent
la pauvreté, créant un cercle vicieux qui ne peut être
brisé que grâce à des efforts spéciaux de
développement - y compris des mesures à long terme de maintien de
la paix- et des réformes politiques. Si ces efforts aboutissent, les
pays peuvent connaître une croissance rapide et
bénéficier du retour des capitaux enfuis.
Les pays africains en général, ceux de la CEMAC
en particulier, doivent donc redoubler d'efforts pour inverser la tendance
à la marginalisation économique et à l'exclusion
constatée depuis des décennies. Cela passe par une réelle
volonté politique des dirigeants de la région, et un consensus
avec les partenaires (nationaux et internationaux) au développement.
15 15
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
Bibliographie
AGLIETTA M. (2001), « Instabilité
Financière et Régulation Monétaire : L'Europe estelle bien
protégée contre le risque systémique ? »,
Conférence du Centre Saint-Gobain pour la Recherche en
Economie, novembre.
ARTUS P., BETBEZE J. P.,
BOISSIEU (C. de) &
CAPELLE-BLANCARD G. (2008), «
La Crise des Subprimes », Rapport
du Conseil d'Analyse Economique, La Documentation Française.
ARTUS P. (2003), «
Les banques centrales doivent être préemptives si
elles veulent contrôler les prix des actifs », Flash CDC IXIS
N° 2003-303, novembre.
ARTUS P. (2002), «
La Banque centrale européenne à l'épreuve
des faits », commentaires : M. Aglietta et D.
Gros, Rapport du Conseil d'Analyse Economique, La Documentation
Française.
AVOM D. & EYEFFA M-L. (2007), « Quinze
ans de restructuration bancaire dans la CEMAC : Qu'avons-nous appris ? »,
Revue d'Economie Financière, pp 183-205.
AVOM D. (2006), « La BEAC en marche vers
son indépendance : des évolutions institutionnelles remarquables
», Economies de l'Afrique centrale, pp197-144.
BARON G. (2002), «
Politique Monétaire et Cours Boursiers
», Focus- analyse mensuelle,
Société Générale.
BANQUE DE FRANCE (2009), Déflation ou
désinflation ? Focus n° 3- 22, janvier.
BANQUE DE FRANCE (2004), « Le Paradoxe de
la Crédibilité en Question », Bulletin N° 122,
Février 2004.
BANQUE DE FRANCE (2001- 2007), «
Politique des Agrégats Monétaires dans la CEMAC
», Rapports.
BANQUE MONDIALE (2000), « L'Afrique
peut-elle revendiquer sa place dans le 21è siècle ? »,
résumé analytique, BIRD, Washington, D.C., mai.
BANQUE MONDIALE et SOCIETE FINANCIERE
INTERNATIONALE (2009), Doing Business 2009.
BEITONE A., CAZORLA A., DOLLO C., DRAI A-M.
(2000), Dictionnaire des Sciences Economiques,
éditions Armand Colin.
BEKOLO EBE B., TOUNA MAMA, FOUDA S. (2003),
« Dynamiques de Développement,
Débats Théoriques et Enjeux Politiques à l'Aube du
21e Siècle », Mélanges en
l'honneur de Georges W. Ngango, Collection Grands Colloques.
BEKOLO EBE (2001), « La Nouvelle
Politique Monétaire de la Zone Franc depuis 1990 : Evolution,
Caractéristiques et Fondements Théoriques
», communication au colloque international
Georges W. Ngango.
BERNANKE B. (2003), « Quels liens entre la
politique monétaire et la Bourse ?» Conference Widener University
Chester, USA, 2003.
BERNANKE B.S., GERTLER M. &
GILCHRIST S. (1999) : « The Financial Accelerator in a
Quantitative Business Cycle Framework », in Handbook of
Macroeconomics, Taylor et Woodford (eds), Amsterdam, North Holland.
BORDO M. & WHEELOCK D. (1998), «
Price stability and financial stability: The historical record »,
Federal Reserve Bank of St. Louis Review, Sep/Oct., 41-62.
BORIO C. et LOWE P. (2002b):
« Assessing the risk of banking crises », BIS Quarterly
Review, December 2002.
BORIO C. et LOWE P. (2002a):
« Asset prices, financial and monetary stability: Exploring the nexus
», BIS Working Papers, n° 114.
BORIO C., ENGLISH B.,
FILARDO A. (2003): « A tale of two perspectives: Old
or new challenges for monetary policy », BIS Working Papers,
n° 127.
BOYER R., DEHOVE M., PLIHON D., (2004) «
Les Crises Financières », Conseil d'Analyse Economique, La
Documentation Française.
BLANQUE P. (2004), «
Banques centrales et inflation financière : l'heure des
choix », Flash Eco- Crédit
Agricole, mai.
BLINDER A. (1999): « General
discussion: Monetary policy and asset price volatility », Federal
Reserve Bank of Kansas City Economic Review, n° 4, p. 139-140.
BRENDER A., (2002) «
Comment la Réserve fédérale
américaine a expliqué sa politique
», Complément B au Rapport du CAE sur la
Banque Centrale Européenne.
BRENDER A. & PISANI F. (1995),
« L' `Atterrissage en douceur' de
l'économie américaine : vers un nouveau mode de conduite de la
politique monétaire ? », Revue
OFCE, Volume 55, Numéro 1, pp171-209.
CALVIN J.A. (2008), «
Surliquidité des banques dans la CEMAC et rationnement du
crédit aux PME : que faire face à ce paradoxe ? »,
BEAC- Université de Ngaoundéré.
Conférence-débat, le 16 Juin.
CAPOEN F., STERDYNIAK H., VILLA P., (1994)
« Indépendance des banques centrales, politiques monétaire
et budgétaire : une approche stratégique » In: Revue de
l'OFCE. N°50, 1994. pp. 65-102.
COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE
(CEA, 2007) Les Economies de l'Afrique Centrale :
« Les liens entre croissance, pauvreté et inégalités,
Nations UniesMaisonneuve & Larose.
17 7
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
CHEVALLIER-FARAT T. (1992), «
Pourquoi les Banques ? »
(«Why do we Need Banks?»), Bilans et
Essais.
CLERC L. (2001), « Le cycle du
crédit, une revue de la littérature : intermédiation,
prime de financement externe et politique monétaire », Bulletin
de la Banque de France N°9.
CNUCED (2007), Le développement
économique en Afrique : retrouver une marge d'action : la mobilisation
des ressources intérieures et l'Etat développementiste,
Nations Unies, New York et Genève.
COBAC (2006, 2005, 2004, 2003), Rapports
annuels.
DAVANNE O. (1998), «
Instabilité du Système Financier International
», Commentaires de P. Artus, M. Aglietta et C.
de Boissieu, Conseil d'Analyse Economique, La Documentation
Française.
DEFO T. & OKAH X.E. (2007), « Les
implications macro économiques des déficits publics au Cameroun
», Revue Africaine des Sciences Economiques et de Gestion,
Vol VII Numéros 1-2, Presses Universitaires de
Yaoundé, Janvier.
DEHOVE M. (2004), «
La Détection avancée des Crises Financières
», Complément E au Rapport sur `Les
Crises Financières', Conseil d'Analyse Economique, La Documentation
Française.
DIAMOND D. (1984), «Financial
Intermediation and Delegated Monitoring», Review of Economic
Studies, LI, 393-414.
DUFOUR, J. F. (1998), Les NPI
Asiatiques, Paris, Dunod 1998.
EBOUE C. (2007), « Les coûts
réels des crises bancaires en Afrique : Quels enseignements pour l'UEMOA
» In : Revue Economique et Monétaire N° 1, pp. 39-
76.
FISHER I. (1933) : Une théorie de la
déflation par la dette, traduction française et
réédition dans la Revue Française d'Économie, vol.
III, n° 3, été.
FOUDA, S. (1996), «
Cycles Politico monétaire et Indépendance de la
Banque Centrale dans une Union Monétaire : Une Vérification
Empirique », Revue d'Economie du
Développement 4/1996.
FOUDA OWOUNDI J-P. (2005) : « La
surliquidité bancaire dans une économie d'endettement : comment
expliquer le paradoxe de la zone CEMAC », Working Papers,
Université de Yaoundé II- Soa.
FRIEDMAN M. (1968), «
Monetary Policy», The American
Economic Review Vol. LVIII, March, n°1.
GOODFRIEND M. (2001): «Financial stability,
deflation and monetary policy», Monetary and Economic Studies, Bank of
Japan, Special Edition, February.
GOURLAOUEN J-P. & PERRAUDEAU Y. (1987),
Analyses et Histoire des Economies Contemporaines- Tome II-
Problèmes Monétaires et Financiers, Vuibert.
GUERRIEN B. (1996), Dictionnaire d'Analyse
Economiques, La Découverte, 1996.
GUILLAUMONT P. et S. (1995) « De la
dépréciation nominale à la dépréciation
réelle. Les facteurs d'effectivité des dévaluations dans
les pays africains », Revue économique, vol 46,
n°3.
HENNER H-F. (1997), Commerce
International, Paris, Montchrestien, 3ème
édition.
HUGON Ph. (1997), « Les avatars de la Zone
Franc face à l'Euro », séminaire du GEMDEV, le 28 mars.
HUGON Ph. (1996), « Incertitude,
précarité et financement local : le cas des économies
africaines » In: Tiers-Monde, tome 37 n°145. pp. 13-40.
JOSEPH A. (2004), Quels Moyens mettre en
OEuvre pour faciliter l'Accès des Entreprises au Crédit Bancaire
? Le cas du Cameroun, DT, 2004.
KINDLEBERGER, C. (2000), Histoire mondiale
de la spéculation financière, traduit de l'Américain
« Manias, Panics and Crashes », Valor Editions.
KRUGMAN P., & OBSTFELD M. (1996),
Economie Internationale, 3ème édition,
Ouvertures économiques.
KYDLAND F.E & PRESCOTT E.C. (1977), «
Rules rather than discretion; the inconsistency of optimal plans »,
Journal of political economy, June.
Le GALLIC C. (1995), «
Déréglementation financière, cycle et
croissance », Revue économique,
volume 46 Numéro 2, pp255-281.
MCKINNON R.I. (1991), The Order of
Economic Liberalization, Financial Control in the Transition to a Market
Economy, John Hopkins University Press, Baltimore, 2nd edition, 1993.
MANKIW N. (2003), Macroéconomie,
3è édition, De Boeck Université S.A.
MESONNIER J. S. (2004), « Les Banques
Centrales et le paradoxe de la crédibilité »,
Problèmes Economiques, 21 Juillet.
MIOTTI L. & PLIHON D. (2001), «
Libéralisation financière, spéculation et crises bancaires
», Économie internationale 2001/1, n° 85, p. 3-36.
MINSKY H. P. (1986), « Stabilizing an
Unstable Economy », Yale University Press.
MINSKY H. P. (1982), « Can « it
» happen again: Essays on instability and finance », Armonk, ME
Sharpe.
MINSKY H.P. (1975), John Maynard
Keynes, Columbia University Press, New York. MISHKIN
F. (2007), Monnaie, banque et marchés financiers,
Nouveaux Horizons.
19 19
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
MISHKIN, F. (1996), « les canaux de
transmission monétaire : leçons pour la politique
monétaire », Bulletin de la Banque de France N° 27 -
Mars.
MOUROUGANE A. (1997), « Indépendance
de la Banque Centrale et politique monétaire : Application à la
Banque Centrale Européenne », Revue Française
d'Economie, Winter, 1997.
ORLEAN A. (2004), «
Efficience, Finance Comportementale et Convention : Une
Synthèse Théorique »-
Complément A au Rapport sur `Les Crises Financières',
Conseil d'Analyse Economique, La Documentation Française.
PENOUIL M. (1999), «
Le Développement est Histoire »,
Mélanges en l'honneur de J.P. Gern, Dialectiques
économiques, EDES.
RAPPORT DE LA ZONE FRANC (1994 - 2009),
BEAC, Secrétariat de la Zone Franc (Banque de France).
SCIALOM L. (1999), Economie
Bancaire - La Découverte.
SHINASI G. (2004), « Un Nouveau Rôle
pour les Banques Centrales ? » Bulletin du
FMI, Problèmes Economiques », février.
SHINER S. (1999) « Economie et histoire :
si loin, si proches », The South African Journal of Economics
(Pretoria, Afrique du Sud).
STIGLITZ J. (2000), Principes d'Economie
Moderne, 2ème édition, De Boeck.
STRAUSS-KAHN M. O. (2003), « Policy mix
et globalisation financière », Bulletin
de la Banque de France N° 111.
TAYLOR J.B. (2000): « Low inflation,
pass-through, and the pricing power of firms », European Economic
Review, Vol. 44.
TOUNA MAMA (2008), L'Economie camerounaise
pour un nouveau départ, Afrédit, Africaine
d'édition.
UNION AFRICAINE (2008), Le Rapport de
l'étude de faisabilité sur l'établissement de la Bourse
africaine, Addis-Abeba, Ethiopie, novembre.
WAMBA H. (2007), « En quoi la Bourse des
valeurs mobilières du Cameroun peut-elle être compétitive
en Afrique Centrale ? », Revue Africaine des Sciences Economiques et
de Gestion, Vol VII Numéros 1-2, Presses
Universitaires de Yaoundé, Janvier.
WYPLOSZ C. (2002), «
La Banque centrale européenne en quête de
maturité », Conseil d'Analyse Economique,
La Documentation Française.
Table des mada~es
Remerciements i
Glossaire des sigles et termes utilisés ii
Résumé / Abstract ..iv
Sommaire v
Liste des figures vi
Liste des tableaux vii
Introduction générale 1
Le contexte de l'étude et son intérêt 1
Problématique et objectifs de la Recherche 4
Hypothèses et Méthodologie de la Recherche 6
Première Partie : Analyse de la
crédibilité et de l'Indépendance des
Banques Centrales (BCs) : la théorie à l'épreuve des
faits 9
Chapitre premier : Les fondements théoriques de
la crédibilité et de l'indépendance des
Banques Centrales ..12
Section 1 : De la notion de crédibilité en
matière de politique monétaire 12
I- La solution de Kydland et Prescott : la politique
monétaire fondée sur la règle ..13
I.1- Les hypothèses des modèles 13
I.2- La supériorité des politiques
monétaires régies par la règle sur les politiques
monétaires discrétionnaires 14
II- Solutions alternatives au problème de
l'incohérence temporelle : les stratégies adoptées par
la
BCE et la FED
|
16
|
II.1- La nomination d'un Gouverneur conservateur et le «
ciblage » de l'inflation
|
..16
|
II.2- La politique monétaire avec un ancrage nominal
implicite
|
.19
|
|
Section 2 : II- L'Indépendance des BCs et
la mesure de la crédibilité
|
22
|
I- Les critères décisifs d'indépendance
|
23
|
I.1- L'Indépendance politique
|
23
|
I.2- L'Indépendance économique et
financière
|
25
|
|
II- La mesure de la crédibilité :
illustrations
|
29
|
Chapitre deuxième : Chapitre deuxième :
L'Evolution des politiques monétaires dans la Zone CEMAC depuis la
fin de la décennie 1980, à la lumière de la
littérature sur la
crédibilité~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
32
Section 1 : Les réformes des années 1990
sur la mise en oeuvre de la politique monétaire dans la Zone CEMAC
33
212
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
I- Les fondements des réformes de la politique
monétaire dans la Zone CEMAC 33
I.1- La situation du système bancaire de la Zone CEMAC au
sortir de la décennie 1980 34
I.2- Les caractéristiques de l'organisation et le
fonctionnement du système financier de la Zone
CEMAC : le manque de concurrence, et surtout
l'omniprésence de l'Etat 35
II- La reformulation de la politique monétaire dans la
CEMAC .40
II.1- L'amélioration du cadre institutionnel ..40
II.2- Les réformes visant à améliorer la
crédibilité des politiques monétaires .44
Section 2 : Les résultats de la BEAC en
matière de conquête de la crédibiité
.48
I- Le niveau de l'inflation en Zone BEAC 48
II- Une maîtrise croissante de la politique des taux
.50
Deuxième partie : Stabilité des prix et
stabilité financière : quelle cohérence? 54
Chapitre troisième : Quelques illustrations du
« paradoxe de la crédibilité » des BCs : cas des pays
de l'OCDE 57 Section 1 : Le « nouvel environnement » et la
résurgence des crises financières dans le monde contemporain
..59
I- La prise en compte du « nouvel environnement » : le
rôle déterminant du système bancaire
61
I.1- Le canal du crédit bancaire 61
I.2- Le mécanisme de l'«
accélérateur financier » 64
II- La prise en compte du nouvel environnement : le rôle de
l'innovation financière 70
Section 2 : Les effets de la crise des subprimes
73
I- Les effets à court terme 74
I.1- Incertitudes liées à la
vulnérabilité des systèmes financiers 76
I.2 - Conséquences sur la demande et sur l'emploi 78
II- Les effets à moyen terme 81
II.1- Les difficultés de la titrisation 81
II.2- De nouvelles « bulles » spéculatives
83
Chapitre quatrième: Quel « paradoxe »
pour la Zone BEAC ? .87
Section 1 : L'hypothèse d'un « nouvel
environnement dans la Zone BEAC 87
I- Inflation relativement stable ; marchés financiers
libéralisés et plus concurrentiels dans la Zone BEAC 88
I.1- Une inflation relativement stable, garantie par
l'engagement anti- inflationniste de la
BEAC 88
I.2- Un secteur financier relativement libéralisé
et plus concurrentiel 89
Le « Paradoxe de la Crédibilité » : Une
Application aux Pays de la Zone BEAC
Contexte/Problématique/Conclusion
|
II-Les autres facteurs structurels susceptibles d'affecter
positivement l'offre
|
.93
|
II.1- Les acquis issus de la mise en oeuvre des PAS
|
94
|
II.2- Les externalités liées à la
diffusion des NTIC
|
96
|
|
Section 2 : Le « paradoxe » de la Zone BEAC
|
.99
|
I- Surliquidité du système bancaire et rationnement
du crédit
|
100
|
I.1- Présentation du bilan paradoxal de la Zone BEAC
|
101
|
I.2- Vérification empirique
|
109
|
II- L'Augmentation de la vulnérabilité du secteur
financier dans la CEMAC
|
112
|
II.1- Le risque de crédit
|
113
|
II.2- Une crédibilité «
importée »
|
116
|
|
Conclusion générale
|
122
|
Bibliographie
|
127
|
Annexes
|
132
|
Table des matières
|
135
|
23 2
Mémoire de DEA/Master II- NPTCI Economie
présenté et soutenu par : Ntonga Efoua Fabien Clive, UY II
(2009)
|