CONCLUSION
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Au terme de cette étude portant sur l'impact de
l'activité d'éboueur et des risques professionnels sur la vie au
travail et la vie hors travail, chez les éboueurs de la SOVOG, nous
sommes parvenues au constat selon lequel les éboueurs quel que soit leur
statut marital ne se différencient pas significativement, quant à
la perception qu'ils ont des conditions de travail et de leur vie extra
professionnelle. On note donc que les dimensions conditions de travail et
santé physique, telles qu'elles sont perçues par les
éboueurs n'exercent aucune influence significative, quant à la
manière dont ils apprécient leurs conditions de travail.
Dans ce cadre d'idées, on note une certaine
prévalence manifeste, de l'appréciation des conditions de
travail, cette prévalence est plus ressentie chez les éboueurs
célibataires que chez les éboueurs mariés. Ce qui laisse
à penser que les éboueurs célibataires ont une
appréciation plus positive de leurs conditions de travail et de leur vie
extra professionnelle. Dans le même esprit, ces résultats
indiquent que les conditions de travail influencent donc significativement
l'appréciation qu'ont les éboueurs mariés des dimensions
de la vie extra professionnelle et de la santé physique.
Par ailleurs, l'analyse corrélationnelle
effectuée indique que, sur 9 corrélations testées sur les
conditions de travail dans chaque groupe, on note chez les éboueurs
mariés 1 corrélation qui présente des saturations
significatives et positives avec les facteurs de la vie extra professionnelle
et 3 autres corrélations qui présentent des saturations
significatives et positives avec la santé physique de cette
catégorie d'éboueurs. Alors que chez les éboueurs
célibataires les corrélations obtenues sont négatives et
ont une influence sur leur vie extra professionnelle uniquement.
Autrement dit, chez les éboueurs mariés, plus ces
facteurs sont perçus positivement, plus ils atténuent leur vie
extra professionnelle et leur santé physique.
C'est l'inverse qui se produit, chez les éboueurs
célibataires : plus ces facteurs sont perçus négativement,
plus ils ressentent une frustration au niveau de leur vie extra professionnelle
et sur leur santé physique. Du reste, la synthèse de l'analyse de
la Régression multiple, réalisée à cet
égard, confirme ce résultat.
Enfin, l'analyse en composantes principales (A.C.P.) a
révélé que le facteur conditions de travail (F1) est
corrélé significativement et positivement chez les deux
catégories d'éboueur. En ce sens que les éboueurs quel que
soit le statut matrimonial ont une appréciation plus ou moins positive
de leurs condition de travail et de leur santé physique et qui par
ricocher a une influence positive sur leur vie extra professionnelle, selon le
modèle diffusionniste de Barnett, 1994; Demerouti et al.,
2005.
Nous sommes cependant conscients des limites de cette
recherche : d'abord la faiblesse de l'échantillon, ensuite nous n'avons
pas certainement cerné toutes les contraintes liées à la
collecte des ordures et à l'organisation du travail, puisqu'ils sont
nombreux et leur influence sur la vie extra professionnelle est
pluridimensionnelle. Au regard de la complexité des facteurs sociaux
pris en compte. Ce qui limite un tant soit peu la portée de nos
résultats.
Mais l'originalité de ce travail réside dans le
fait qu'elle permet de mieux comprendre l'activité de collecte des
ordures ménagère et les risques inhérent à cette
activité, elle tente d'évaluer l'influence de cette
activité sur la vie extra professionnelle des travailleurs.
Quant aux perspectives de la recherche, nous pensons, par
exemple, qu'il serait intéressant de combler les lacunes
constatées dans cette étude, en inventoriant de manière
précise les contraintes de la collecte d'ordures ménagères
et en élargissant la taille de l'échantillon.
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