République du
Sénégal
Un peuple -un But - une Foi
Ministère de
l'enseignement technique et de la formation
professionnelle
Ministère de l'éducation
nationale
Institut
Supérieur de Commerce et de Communication (ISC)
MEMOIRE DE FIN
D'ETUDES SUPERIEURES
pour
l'obtention du
DIPLOME SUPERIEUR EN JOURNALISME ET EN
COMMUNICATION
Master Professionnel
Promotion 2009
Thème :
« La maltraitance des
enfants: Esclavage modernisé ou Exploitation
déguisée ?»
Présenté par Aly Saleh
Préparé sous la direction du Dr Moussa Mbow
Mention : Bien
IN MEMORIUM
A mes regrettés, grand père ALY GAZAL et grand
mère ASTOU DIOP : ce mémoire vous est dédié en
souvenir de ce que vous avez fait et de ce que
Vous avez été pour toute la famille durant votre
existence. Que Dieu vous élève au rang de ses illustres Amis.
A judati Fatma Gazal ,pour avoir fait de moi ce que je suis
aujourd'hui et en souvenir de toutes les joies que tu m'as procurées,
de toute la détermination, la volonté de réussir que tu me
transmettais, je te dédie ce travail.
Tu m'as si bien assisté dans une période de la vie
ou l'insouciance de la jeunesse domine tout. Ta disparition a laissé en
moi un grand vide. Que Dieu t'accueille dans sa Miséricorde ,amine
ya rabal alamine
DEDICACES
A Michael Soumah, journaliste à Dakar FM RTS, tu m'as
donné trop de marque de bienveillance. Je garderais toujours un
attachement profond pour toi et te serais toujours reconnaissant pour
l'assistance que tu m'as apportée dans ma vie,tu es un ami et un
frére de la 1ére heure.
LOUIS DACOSTA, je saisis cette occasion pour t'exprimer mon
attachement et
le souvenir reconnaissant que je garde de ta bonté et de
tes conseils qui me remontent à chaque fois le moral. Tu as toujours su
trouver un moment pour discuter. Merci Loulou
Au personnel du corps administratif de l' ISC, du lycée
Maurice DELAFOSSE, en particulier son ancien proviseur feu tonton Thierno
CISSE, à sa veuve Mariéme Joher qui est plus qu'une mère
pour moi, Badiane merci d'avoir été là pour me soutenir
,à mon frère Ass NDIAYE et à Amadou GUEYE surveillants
généraux.
A tout le personnel d'EXCAF TELECOM. Je tiens
particulièrement à dédier ce travail à tous ces
hommes et ces femmes, qui du matin au soir s'activent dans des conditions pas
vraiment des meilleurs pour la bonne marche du travail.
A vous tous, si mes voeux pouvaient avoir quelques pouvoirs j'en
serais profondément heureux car je veux pour vous et vos familles toutes
les réussites et satisfactions de ce monde.
REMERCIEMENTS
Au nom d'ALLAH, le Clément et qui le manifeste, louange
à toi le Maître des mondes et des cieux..
A travers ce mémoire, je tiens à remercier du fond
du coeur certaines personnes qui ont eu à contribuer de prés ou
de loin à construire cette carrière.
Qui de leur amour m'ont donné les ressources
nécessaires pour accomplir mes rêves.
A ma mère et à mon père, votre souci
permanent à été mon bonheur et ma réussite. Que
Dieu vous donne longue vie pour que vous puissiez assister à la
réussite de Narou Mbeuleukhé.
Meilleures conditions à mes enfants Mahmoud , Mika et
Tima vous êtes ma force et ma raison de vaincre.
A Ndéye Mariama Kobar journaliste à Office pour
son éclairage indispensable à l'écriture de ce
mémoire, tu m'as poussé à croire davantage en moi et
à arriver à ce stade, toi qui a toujours été
là durant les moments difficiles,merci pour tout ya habibti !Toi
même tu sais !
Aux familles Kobar ,Tall,Dangou,Touré,Gazal,Saleh. Je ne
vous oublierais jamais
A mon oncle et grand ami Khalifa lipo Tall,ma tante Fama
tall,Tapha tall merci pour toute l'assistance que vous m'avez apportée
depuis toujours.
A ma soeur Jacqueline Assane et à son époux Moussa
Guéye à Richard Toll.
Toute une vie ne me suffirait pas pour vous dire merci du fond du
coeur.
A Assane Guéye KIROGA Hopital Principal et Tom
Guéye CTO pour avoir été là durant les
périodes difficiles.. Merci pour votre soutien infaillible.
A Bamba Faye journaliste à RDV et à El h Moussa
Kidéra,ainsi qu'à toute la rédaction de RDV pour votre
appui et vos conseils. Je ne vous oublierais jamais,
A Mr Moussa Mbow mon Directeur de mémoire,merci pour
tout
A Mr Alioune Fall Directeur Général ISC,merci pour
le soutien et la confiance
A Mr Saliou Bodian Directeur des études ISC sans votre
aide, ce travail ne pouvait être bien fait. Merci.
A tous les professeurs de l'ISC
A toute ma famille et ma belle famille
TABLE DES MATIERES
Résumé
............................................................................................
.......................1
In
mémorium...........................................................................................................2
Dédicaces..................................................................................................................3
Remerciements........................................................................................................4
Table des
matiéres...................................................................................................6
Introduction..............................................................................................................10
Premiére
partie........................................................................................................12
Chapitre1 : Cadre théorique de
référence de notre étude......13
1A.De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de maltraitance?
Quelles sont les limites du
concept?........................14
1B . Où commence la maltraitance? Quelles sont
les limites au-delà desquelles un acte, une parole, etc, relèvent
de la
maltraitance ?.................................................................15
CHAPITRE 2 : Etude du
Milieu.........................................................18
2A . Que dire de la maltraitance indirecte subie par
l'enfant témoin de violences conjugales dans sa
famille?...................19
2B . Comment s'effectuent la prise en charge et le suivi des
parents
violents?.............................................................21
2C . Comment soutenir les professionnels qui
accompagnent les enfants victimes de mauvais
traitements?......................24
2D ·Comment intervenir auprès de
jeunes violents,qu'ils soient seuls ou en bande (agressions et
racket) ?..............26
CHAPITRE 3 : Préparation de la stratégie
Segmentation des groupes
cible..............................29
3A .Comment s'organise le suivi de la situation suite
à un signalement au Service
compétent?....................................30
3B.Dans l'optique de la prévention, comment
dialoguer avec les enfants de la
maltraitance?...............................................31
2-Deuxiéme
partie..............................................................................33
2A Plan de
communication............................................................34
.TRAVAUX D'EXPLOITATION DES
ENFANTS
REPORTAGES.........................................................................................................35
. Au Sénégal, qui sont les
talibés ?
.La part des talibés sur les 40% du budget alloué
à l'éducation...37
. Maltraitance des enfants : Les « talibés »
pèsent sur l`image du Sénégal, selon
l'Unicef .............................................38
2B Problématique et Méthodologie
Appliquée.....39
|
.LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS
SEXUELS SUR LES
ENFANTS........................................................................................................40
3-Troisiéme partie
...........................................................................42
Stratégie de communication et Elaboration de
message.......43
REPORTAGE - ENQUETE
Témoignages d'enfants travailleurs domestiques au
Sénégal
Conclusion..............................................................................45
« La maltraitance des enfants : Esclavage
modernisé ou exploitation
déguisée ? »
FIN............................................................................................50
INTRODUCTION
« Ce n'est pas d'un jugement, de sa
solidité, de sa justesse qu'on se préoccupe [...] ce n'est pas
non plus de l'autorité et de la compétence de l'homme qui va le
prononcer. A moins pourtant que le nom de cet homme ne rende le bruit de son
jugement plus grand : alors, c'est là-dessus qu'on spécule
».
Barbey d'Aurevilly dans « Lettre à
M.Gregory Ganesco », Le Nain jaune (30 déc. 1865)
Que faut-il entendre par «maltraitance»?
Disons d'abord que le mot a surgi dans un contexte bien
précis, celui des travaux spécialisés sur les enfants
maltraités. Ce n'est que par la suite qu'il fut appliqué à
l'ensemble des personnes vulnérables.
Comment la
définit-on?
La plupart des études sur le sujet insistent sur la
difficulté à cerner le concept. «La maltraitance est un
phénomène plus difficile à définir qu'il n'y
paraît de prime abord: il s'agit très souvent d'une situation
complexe dans laquelle interagissent la personne qui subit la violence et ses
auteurs, eux-mêmes parfois en situation de souffrance. Du reste,
certaines pathologies ou états de dépendance extrême, comme
les handicaps lourds ou les pathologies démentielles, peuvent favoriser
l'émergence chez autrui de situations de violence».
Il est
aussi difficile de la distinguer d'autres formes de violence à
l'égard des personnes. Ainsi, souvent les définitions qu'on en
donne sont très larges, avec le risque, en voulant trop englober, de
perdre en précision.
Dans un rapport sur la protection
des adultes et enfants handicapés contre les abus(2002), un groupe de
travail du Conseil de l'Europe définit ainsi la maltraitance: «Tout
acte, ou omission, qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit
de manière volontaire ou involontaire, aux droits fondamentaux, aux
libertés civiles, à l'intégrité corporelle,
à la dignité ou au bien-être général d'une
personne vulnérable, y compris les relations sexuelles ou les
opérations financières auxquelles elle ne consent ou ne peut
consentir valablement, ou qui visent délibérément à
l'exploiter». Cette définition a le mérite d'être
à la fois englobante et précise.
Le même groupe de travail identifie six formes d'abus
auxquelles peut se ramener la maltraitance :
-la violence physique (châtiments corporels,
incarcération, surmédication, expérimentation
médicale sans consentement); -les abus et l'exploitation
sexuels (viol, agressions sexuelles, attentats à la pudeur,
embrigadement dans la pornographie et la prostitution); -les menaces
et les préjudices psychologiques (insultes, intimidation,
harcèlement, humiliations, menaces de sanctions ou d'abandon, chantage
affectif, infantilisation); -les interventions portant atteinte
à l'intégrité de la personne; -les abus
financiers, les fraudes et les vols d'effets personnels, d'argent ou de biens
divers; -les négligences, les abandons et les privations,
d'ordre matériel ou affectif (notamment le manque
répété de soins de santé, les prises de risques
inconsidérées, la privation de nourriture, de boissons ou
d'autres produits d'usage journalier).
Certains reconnaissent l'existence d'une autre forme de
maltraitance, plus subtile celle-là, la maltraitance
«psychique» ou «morale»:
«Il peut être difficile de les identifier et d'en
déterminer le seuil parce qu'elles sont variables d'un individu à
un autre et fonction de l'histoire du sujet. Ces maltraitances peuvent
être délibérées, mais plus souvent encore
involontaires, voire inconscientes. Un père nous racontait
récemment à quel point il était difficile de faire
comprendre à son entourage amical qu'une caresse sur les cheveux de sa
fillette autiste lui était insupportable, alors que l'intention, certes
maladroite, reste bienveillante. Le manque de savoir-faire et le déficit
de communication entrent dans cette catégorie des maltraitances
insidieuses. Savoir déchiffrer une mimique, une agitation, un
gémissement ou un lourd silence n'est pas donné au premier venu
au contact d'un polyhandicapé, d'autant qu'il peut y avoir
déplacement des sites de douleur et qu'un symptôme physique peut
traduire une souffrance venue d'ailleurs ».
|
|
PREMIERE PARTIE
Chapitre1 :
Cadre théorique de
référence de notre étude
De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de
maltraitance? Quelles sont les limites du concept?
Il y a maltraitance lorsqu'une atteinte à
l'intégrité physique, psychique, sexuelle, culturelle d'un mineur
est imputable à une action humaine directe ou indirecte. On distingue 4
types de maltraitances : les maltraitances physiques, psychologiques, sexuelles
ainsi que la négligence.
La maltraitance est directe quand elle a pour auteur un individu
identifiable (adulte ou pair) et qu'elle sert à réaliser des fins
personnelles telles que : rechercher ou affirmer sa domination, rétablir
une autorité ressentie comme menacée, satisfaire un besoin de
gratification sexuelle ou une certaine complaisance à la cruauté,
sans égard pour le ressenti de l'enfant.
La maltraitance est indirecte lorsqu'elle découle du
fonctionnement d'un dispositif social dont les règles auxquelles il
convient de se conformer, génèrent une atteinte à
l'intégrité au sens ci-dessus. Ce dispositif social peut
être : une école, un hôpital, un centre de détention
pour mineurs, une institution qui accueille des enfants, une communauté
religieuse ou culturelle, un Etat totalitaire, une démarche judiciaire
(enquête, procès), etc. On parle alors, dans de tels cas, de
maltraitance institutionnelle.
On parle aussi de maltraitance indirecte quand un enfant est
atteint par une violence dont il n'est pas la cible. Ceci concerne
principalement les violences conjugales dont l'enfant est témoin. Il est
difficile de tracer des limites claires quand on parle de maltraitance. Par
exemple, les besoins de base d'un enfant peuvent ne pas être satisfaits
si cet enfant grandit dans une famille frappée par la pauvreté.
Si, néanmoins, les adultes
autour de lui font ce qu'ils peuvent, on ne peut les accuser de
négligence. Il vaut mieux parler de carences, auxquelles la
société se doit,en principe,de réagir par des aides
appropriées. Cet exemple illustre le fait que la maltraitance est une
action répréhensible, dont l'auteur (personne physique ou morale)
porte une certaine responsabilité, et, de ce fait, peut être
interpellé et sanctionné. Dans l'exemple donné, si l'on a
de bonnes raisons de penser qu'une telle situation de carences est entretenue
par une communuté (Etat, etc) qui pourrait améliorer la situation
mais ne fait rien pour cela, on peut y voir un exemple de maltraitance
institutionnelle, la communauté étant l'institution maltraitante.
En revanche, on ne peut accuser de maltraitance les parents de cet enfant.
Pour ce qui est des limites au-delà desquelles un acte,
une attitude ou une parole deviennent maltraitants, nous renvoyons à la
question qui traite de ce sujet
Où commence la maltraitance? Quelles sont
les limites au-delà desquelles un acte, une parole, etc, relèvent
de la maltraitance ?
La maltraitance ne se mesure pas à l'aide d'une
échelle universelle comme une longueur ou une température. Il est
banal de dire que son évaluation change dans le temps (d'une
époque à l'autre) et dans l'espace (d'une culture à
l'autre). Pour cette raison, il nous semble essentiel de la définir de
manière générale comme une atteinte à
l'intégrité de l'enfant, ressentie par lui comme telle. Cette
atteinte peut être ressentie au moment même où est
posée l'action ou la parole en cause. Le professionnel averti peut aussi
estimer qu'elle sera ressentie comme telle seulement plus tard ; cependant, par
cela même, elle est préjudiciable au développement de
l'enfant, et relève donc, également, de la maltraitance.
Certains actes sont jugés assez graves pour être
considérés comme maltraitants même s'ils n'ont lieu qu'une
seule fois (par ex. coups ayant entraîné des blessures, abus
sexuels avec contact physique, menaces graves). Dans d'autres cas (corrections
physiques, paroles dévalorisantes) on parle de maltraitance si les actes
se répètent au point de devenir le
mode de relation et d'éducation habituel entretenu par
l'adulte envers l'enfant.
Des actes graves sont de toute façon des atteintes
à l'intégrité (brûlures, fractures, viols), et la
loi les sanctionne comme tels. Dans d'autres cas (les plus courants), c'est
leur inadéquation aux valeurs véhiculées, et souvent
respectées, dans la famille ou à l'extérieur de celle-ci,
qui fera sentir à l'enfant qu'il subit un traitement dégradant et
hors norme. On voit par là qu'un acte, une attitude ou une parole seront
considérés comme maltraitants s'ils transgressent certains codes
explicites ou implicites de la culture au sein de laquelle ils ont lieu, et si
cette transgression a des effets négatifs sur l'enfant.
Ce relativisme culturel complique la tâche des
professionnels, comme on peut le voir lorsqu'on est confronté à
des cultures issues de l'immigration. Il ne faut cependant pas oublier qu'au
sein même de notre société, il existe une grande
diversité culturelle liée aux classes sociales, et même aux
coutumes transmises d'une génération à l'autre au sein de
chaque famille. Il n'est donc pas toujours facile, en deça d'un certain
degré de gravité, de taxer un acte ou une parole de maltraitant ;
et pour en juger, la référence à la culture personnelle et
familiale de l'intervenant n'est pas toujours suffisante à elle seule.
Plusieurs personnes doivent donc évaluer ensemble de telles situations,
et, le cas échéant, une connaissance de la culture d'origine peut
être souhaitée.
CHAPITRE 2
: Etude du Milieu
Que dire de la maltraitance indirecte subie par
l'enfant témoin de violences conjugales dans sa famille?
Les enfants qui vivent dans un contexte de violences
conjugales sont dans tous les cas victimes. Qu'ils subissent eux-mêmes
les coups, insultes ou négligences ou qu'ils soient témoins
visuels
ou auditifs des violences infligées à un des
parents, ils restent prisonniers d'un contexte qui nuit à leur
développement physique, relationnel et psychosocial.
Au Sénégal, une femme sur dix a
déclaré avoir déjà subi de la violence physique
et/ou sexuelle de la part d'un partenaire (ancien ou actuel) au mois une fois
au cours de sa vie. De nombreux enfants sont donc potentiellement
touchés par la problématique. Il a été
montré que les enfants témoins de la violence commise à
l'encontre d'un des parents, montrent plus d'agressivité,
d'hyperactivité, et de comportements délinquants que les enfants
non exposés à ce type de violence. Ils manifestent
également plus de troubles de l'humeur, tels que de
l'anxiété et de la dépression. En outre, ils
présentent moins de compétences sociales, une plus faible estime
d'eux-mêmes et davantage de difficultés d'apprentissage et de
concentration que les enfants non exposés.
Pour toutes ces raisons, il est impératif qu'ils
bénéficient d'une prise en charge adéquate par des
professionnels spécialisés, au même titre que les enfants
qui subissent directement les violences parentales.
Comment s'effectuent la prise en charge et le suivi
des parents violents?
En préambule, il importe de préciser qu'il
existe deux grands ensembles de parents qui ont recours
à la violence :
o dans la grande majorité des cas, il s'agit de
travailler avec des parents qui se trouvent confrontés
à des déficits de compétences
parentales et qui ont recours à des comportements
violents dans certaines circonstances et contextes. Cela signifie que
ces parents peuvent aussi se montrer aimants et adéquats. Les
expériences positives passées avec ces parents peuvent expliquer
- entre autres - la force du lien d'attachement entre ces parents et leurs
enfants.
o Il existe aussi une minorité de parents
atteints de graves troubles qui utilisent
systématiquement la violence. Ce n'est pas de cette
minorité dont il sera question ici. Dans ces cas, la prise en charge
vise le contrôle social des parents pour assurer la
sécurité des enfants, plus que la réhabilitation des
compétences parentales.
La présence de tiers lors de
o contacts entre ces parents et leurs enfants est
nécessaire en vue d'assurer la sécurité tant psychique que
physique des enfants.
La prise en charge varie par ailleurs en
fonction des formes de violences (physiques,
psychologiques, sexuelles, économiques, etc.) et des
modalités relationnelles. Le pronostic de réussite est
généralement différent selon le type de violence :
o Violence symétrique : parents et
enfants sont conscients de l'inadéquation de leurs comportements mais ne
parviennent pas à gérer les frustrations et conflits
inhérents à la vie commune sans recourir à la violence.
Ces interactions violentes sont bidirectionnelles, réciproques et
publiques. Les protagonistes reconnaissent que la violence est
problématique. Le pronostic est positif, les séquelles
psychologiques peuvent être limitées : l'identité de chacun
est préservée car l'autre est reconnu.
o Violence complémentaire : la
relation est ici inégalitaire, dans la mesure où
l'autorité liée au statut de parent est utilisée de
manière abusive, et pas pour assurer la sécurité et la
socialisation des enfants. Cette violence est unidirectionnelle et intime. Le
pronostic est sombre, les séquelles psychologiques plus profondes, car
l'enfant intègre l'exposition à la violence comme la norme et n'a
pas droit à l'altérité. Cette modalité
relationnelle est liée à l'installation d'une forme d'emprise.
En regard de ces modalités relationnelles de la violence,
nous distinguons deux types de prises en charge : celles qui
s'effectuent sur une base
volontaire ou sur une base contrainte.
o Base volontaire : il s'agit de parents
conscients de l'inadéquation de leurs comportements (parfois suite
à l'intervention de tiers : école, pédiatre, famille,
etc.), et qui en souffrent. Ils souhaitent - malgré la honte qui les
habite - trouver des solutions pour éviter que la violence se
répète et s'aggrave. Sur la base de cette prise de conscience,
l`accompagnement va permettre à ces parents de s'approprier ou de se
réapproprier progressivement des compétences permettant de
trouver des alternatives au recours à la violence. Un suivi assurant la
consolidation de la reconstruction des compétences parentales va
être mis en place.
o Base contrainte : il s'agit de parents
dont les violences ont été repérées socialement et
dont la gravité est telle qu'une mesure contraignante - civile ou
pénale - leur est imposée. Dans un premier temps, la prise en
charge vise à ce que les parents prennent conscience du caractère
illégal et inadéquat de leurs comportements. En parallèle,
une forme de contrôle social tend à assurer la
sécurité des enfants, dans certains cas par leur placement. Pour
autant que les parents s'approprient progressivement une demande personnelle de
changement, un accompagnement proche de celui qui a été
développé pour les parents « volontaires » est
possible.
· Comment soutenir les
professionnels qui accompagnent les enfants victimes de mauvais
traitements?
Tout professionnel de l'enfance peut être confronté
au phénomène de la maltraitance, mais il n'a pas forcément
reçu de formation liée à cette
problématique. Par rapport au dépistage des mauvais
traitements, il est pourtant important que le professionnel reçoive une
formation sur:
- les symptômes fréquemment manifestés
par l'enfant maltraité, ainsi que les caractéristiques de
son fonctionnement psychologique et comportemental, - les
indicateurs évocateurs de maltraitance qui sont liés au
contexte familial.
Selon les cas, le professionnel doit faire un signalement au
service compétent, lui-même ou en passant par sa
hiérarchie. Il est donc important que l'intervenant connaisse les lois
et les procédures auxquelles il est astreint. Il convient que les
directions d'institutions (privées et publiques) donnent des
informations complètes à leurs collaborateurs afin que ceux-ci ne
se trouvent pas sans ressources en cas de besoin. Le recours aux
collègues permet aussi de ne pas rester seul et d'obtenir davantage
d'informations. Certaines institutions ont prévu des protocoles à
suivre en cas de suspicion de mauvais traitements. Cela peut constituer une
forme de soutien pour le professionnel confronté à une telle
situation. Reste que dans un tel cas, l'important est de ne pas rester seul.
Concernant les professionnels qui ont un rôle
thérapeutique ou socio-éducatif avec des familles maltraitantes,
on peut évoquer quelques aspects importants à prendre en compte
pour être soutenu: - La prise en charge de ces familles implique
souvent une approche tri-focale: d'une part la prise en charge individuelle de
l'enfant ; d'autre part la prise en charge de la famille. En troisième
lieu, il y a le contrôle social effectué par le service qui est
garant de la protection de l'enfant. Il est indispensable que ces trois
instances puissent constamment collaborer, dans la transparence totale afin que
le système encadrant (composé des divers professionnels
impliqués dans la situation) puisse à tout moment s'ajuster au
système encadré (famille et enfant). On évite ainsi les
triangulations typiques de ce type de situation. - Le professionnel doit
connaître les mécanismes de
défense présents chez l'enfant comme dans la
famille de
ce dernier ; il doit aussi savoir reconnaître ses propres
mécanismes de défense qui sont généralement
puissants dans ce type de situation (ex: suractivité, attitude à
la Zorro ou, au contraire, banalisation voire déni). - Il est
important que l'intervenant qui travaille en institution en
réfère à sa hiérarchie lorsqu'il est
confronté à un enfant victime de mauvais traitements. Il est
également nécessaire que cet intervenant bénéficie
régulièrement de séances de supervision : en effet, les
mécanismes à l'oeuvre dans ce genre de famille sont très
spécifiques et il faut pouvoir les comprendre pour les identifier et
s'en protéger. Par ailleurs, les entretiens de réseau sont
indispensables pour ne pas rester seul et pour s'accorder entre intervenants
confrontés à une même situation.
·Comment intervenir auprès de jeunes
violents, qu'ils soient seuls ou en bande (agressions, racket)?
En préambule, il convient de rappeler que la
majorité des jeunes n'ont pas de comportements violents. Il ne faut pas
oublier non plus que si quelques jeunes souffrent de troubles qui les
amènent à la violence, la majorité des jeunes qui
utilisent la violence en ont eux-mêmes été victimes,
souvent à l'intérieur de la famille. La violence subie est
donc un élément essentiel à prendre en compte au moment
où le jeune bascule de son vécu de victime à ses passages
à l'acte.
La réponse face à un jeune qui a recours à
des comportements violents doit donc être double:
· une réponse normative qui
le ramène à la Loi (autant au niveau légal que dans une
compréhension plus psychodynamique de la loi du père) ; cette
réponse doit être une conséquence directe et
immédiate à son acte.
· une réponse
éducative qui permette au jeune de
réfléchir à ses comportements et au sens qu'il y donne, en
favorisant le recours à des alternatives à la violence. Une
approche plus compréhensive (notamment dans un groupe
thérapeutique) est alors adéquate.
Cette articulation entre la sanction et le soin est
complexe, notamment en raison du rapport que chacun entretient avec la
violence et du danger auquel se confrontent potentiellement les intervenants.
Cette double réponse comporte le risque de se voir prise dans les
pièges de l'urgence, de l'émotionnel et de la simplification.
Il est essentiel que les intervenants soient
assurés de leur propre sécurité pour qu'une
réponse puisse porter ses fruits sans engendrer de nouvelles violences.
Pour ce faire, il convient de tenir compte du contexte : selon que le jeune
agit seul ou en bande, la
réponse n'est pas la même:
· avec un jeune seul, le
positionnement de l'intervenant dépend du lien entretenu avec le jeune
qui se montre violent. Une confrontation sans la création initiale d'un
lien risque de mettre en danger l'intervenant. S'il est important de se
positionner clairement face à la violence en condamnant les actes du
jeune - et non sa personne -, cette démarche
est le fruit d'un processus qui nécessite plusieurs conditions : temps,
ouverture minimale du jeune, contexte favorable, etc. Afin de permettre ce
processus, il convient de prendre toutes les mesures utiles pour assurer sa
propre sécurité et celle d'éventuels tiers. Si ces
conditions ne sont pas remplies, l'intervention portera prioritairement sur
l'aspect normatif de la réponse, quitte à utiliser le levier de
la contrainte (et des pertes qu'elle peut occasionner) pour développer
dans un deuxième temps le volet éducatif de la réponse.
· avec des jeunes en bande, les
enjeux pour chacun se trouvent dans l'appartenance à un groupe de pairs,
la reproduction de gestes connus à l'intérieur de la famille, la
recherche d'une identité forte et du respect. L'identification et la
loyauté au groupe rendent l'intervention plus complexe. Lors d'un racket
ou d'une agression, l'intervention auprès d'une bande est perçue
comme une attaque contre laquelle elle va tenter de se défendre. Il
importe donc que les intervenants ne soient pas perçus comme des «
étrangers » à la bande et/ou qu'ils en soient
respectés. Si tel n'est pas le cas, la création du lien se fera
après le rappel à la Loi et celui-ci est du ressort des forces de
l'ordre.
Dans tous les cas, il importe donc que l'intervention comporte
d'abord le rappel à la Loi qui interdit la violence. Pour ne pas devenir
dangereuse et inefficace, l'intervention - professionnelle ou citoyenne - ne
doit pas être conduite par une personne isolée. L'intervention
doit pouvoir être soutenue par une institution (service
spécialisé, police, autres témoins, etc.) qui lui assure
les conditions de sécurité et de soutien nécessaires.
· Quel accompagnement pour
l'enseignant qui accueille dans sa classe un enfant victime de mauvais
traitements ?
En ce qui concerne le soutien et l'accompagnement d'un enseignant
confronté à une situation de maltraitance, il n'existe pas de
réponse unique. La réponse dépend bien souvent du lieu
d'enseignement et du réseau existant. Les ressources à
disposition des enseignants sont de plusieurs types.
Quand il existe un service de santé, l'enseignant peut se
référer à l'infirmière de l'école qui
évaluera avec lui ses besoins et lui proposera diverses
références et ressources à l'intérieur ou à
l'extérieur de l'école. Dans certaines écoles, il
existe des procédures d'accompagnement d'intervision en et/ou lien avec
le service de psychologie scolaire et/ou le service de santé. Dans
d'autres établissements, les demandes sont à adresser à un
membre de la direction.
A signaler qu'il existe des groupes d'analyse de pratiques qui
peuvent apporter leur soutien dans ce genre de situation. Un
élément important à relever est la nécessité
de ne pas rester seul avec son inconfort et ses soucis et de pouvoir partager
ceux-ci. Parfois les collègues peuvent être de bonnes ressources
dans un premier temps.
CHAPITRE 3 : Préparation de la
stratégie
Segmentation des groupes
cible
Comment s'organise le suivi de
la situation suite à un signalement au Service
compétent?
Le service compétent doit tout d'abord apprécier
la demande d'aide ou le signalement, c'est-à-dire rassembler les
informations et les avis qui lui permettront d'évaluer le degré
de danger encouru par le mineur, et la capacité des parents à y
remédier. Cette démarche comprend au moins : un contact avec la
personne qui a effectué le signalement, un entretien avec le mineur et
ses parents (si possible à leur domicile), un contact avec un
professionnel qui connaît bien l'enfant (médecin, enseignant,
etc.), et, si nécessaire, un autre contact avec un professionnel ou une
personne de l'entourage.
L'appréciation porte sur les
difficultés et les ressources de l'enfant et de sa famille. Elle dure de
4 à 6 semaines environ.
A la fin de cette démarche, le service compétent
peut en arriver à conclure que: - L'enfant ne court aucun danger, ou
que ses parents ont montré qu'ils pouvaient remédier à la
situation. - Il peut au contraire décider de mettre en place une
action socio-éducative, autant que possible avec la
collaboration des parents.
- Sans celle-ci, un mandat judiciaire peut être requis pour
mener à bien l'action socio-éducative. On parle alors non
plus d'une appréciation, mais d'une
évaluation. Le service compétent remet ses conclusions
à l'autorité judiciaire, sous la forme d'un rapport
argumenté et de propositions de suivi.
.Dans l'optique de la
prévention, comment dialoguer avec les enfants de la
maltraitance?
Le contenu des messages de prévention des mauvais
traitements envers les enfants a évolué récemment. En
ce qui concerne les abus sexuels, certains programmes de prévention qui
tentaient d'amener les enfants à les dévoiler, ont montré
leurs limites. On a constaté que les messages qui diminuent la confiance
en l'adulte, surtout ceux qui le présentent comme un abuseur potentiel,
ont des effets néfastes sur les enfants (par ex. peur et méfiance
exagérées envers l'adulte). Actuellement, on s'oriente vers une
prévention qui renforce le sentiment des enfants qu'ils peuvent
être protégés par des adultes. L'idée est
d'augmenter leurs capacités à être critiques,
débrouillards, confiants en leurs ressources, et surtout de les inviter
à communiquer avec les adultes au sujet de ce qu'ils vivent. De plus,
étant donné que certains adolescents sont également des
abuseurs, on devrait aussi concevoir des programmes de prévention de
passage à l'acte pour cette population.
En ce qui concerne les autres types de maltraitance, le message
principal consiste à indiquer aux enfants, en termes clairs et
adaptés à leur degré de compréhension, que certains
actes ne sont ni normaux, ni tolérables, et
qu'il faut en parler sans tarder, quel que soit l'auteur de
ces actes.
L'idée est de dire à l'enfant qu'il peut parler de
ce qui lui arrive, qu'on ne gardera pas le secret s'il s'agit de le
protéger, mais que l'on va aider ses parents à ne pas
répéter les violences subies, ou à le protéger si
les maltraitances ont eu lieu en dehors du milieu familial. On lui signale
aussi l'existence du Service de Protection, qui peut intervenir si sa
protection n'est plus assurée.
De façon générale, la prévention
tend à renforcer la confiance de l'enfant en lui-même, pour lui
permettre de mobiliser ses ressources personnelles et externes (confiance en
des adultes protecteurs). Pour cela, on lui indique quels adultes peuvent
l'aider dans son entourage familial et scolaire, et on lui communique le
numéro de la ligne d'aide pour enfants. On s'assure aussi qu'il sait ce
qu'il pourrait faire s'il lui arrivait quelque chose : peut-il nommer quelqu'un
de son entourage qu'il pourrait contacter?
Idéalement, on devrait faire de la prévention plus
générale, adressée aussi bien aux enfants concernant leur
protection et leur bien-être, qu'aux parents, à la population
générale et aux professionnels de l'enfance. Une éducation
de qualité et des parents avertis et soutenants sont les
premières ressources des enfants pour se protéger de la
maltraitance. Dans cette optique, il serait bon de mettre en place des
programmes de prévention et de soutien à l'usage des parents, qui
peuvent se trouver submergés par une accumulation de difficultés
ou par un excès de sollicitations de tous ordres. Une bonne
prévention devrait se faire en favorisant activement les
habiletés sociales des enfants et des jeunes. De plus, les mots, la
façon de pouvoir exprimer ce qu'il ressent, ce qu'il veut ou non,
constituent un garde-fou important pour éviter à l'enfant de
subir certains passages à l'acte.
DEUXIEME PARTIE
Plan de communication
TRAVAUX D'EXPLOITATION DES ENFANTS
Trop d'enfants employés à des travaux domestiques
sont victimes d'exploitation. Lorsque les enfants nettoient, cuisinent,
s'occupent des enfants de leur employeur ou sont occupés à des
travaux ménagers pénibles, on les prive de leurs droits en tant
qu'enfants, tels que reconnus par le droit international - le droit de jouer;
le droit de rencontrer leur famille et des amis; le droit à un logement
décent; enfin celui à une protection contre le
harcèlement, sexuel ou physique, et contre la cruauté mentale.
Les enfants qui travaillent chez les particuliers n'ont pas
accès à la protection à laquelle ils ont droit; à
la différence des autres travailleurs, ils vivent derrière des
portes closes où personne ne peut assister aux abus commis contre eux ou
à l'oppression dont ils sont victimes.
Selon des recherches entreprises à l'échelle
mondiale, les filles de moins de 16 ans sont plus nombreuses à
être employées à des travaux domestiques qu'à toute
autre forme de travail. Partout dans le monde, on commence de plus en plus
à se préoccuper de cette forme d'exploitation des enfants.
Le 11 juin 2004, à l'occasion de la troisième
Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, l'OIT centre
son action sur le travail domestique des enfants avec la parution à
Genève d'un rapport inédit destiné à être
diffusé dans le monde entier.
REPORTAGE
Au Sénégal, qui sont les
talibés?
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Au départ, ce sont des enfants confiés à
un maître d'école coranique (Marabout) en vue de leur
apprentissage du Coran.
Depuis trente à trente-cinq ans,
une grande partie de ces enfants (mais une partie seulement) est victime du
fonctionnement des daaras (écoles coraniques). Mal logés, mal
nourris, maltraités, ils sont contraints d'aller mendier au
bénéfice du maître d'école coranique.
Un récent documentaire télévisé et
diffusé par Thalassa a provoqué une prise de conscience d'un
certain nombre de téléspectateurs et suscité un nombre
important de messages d'indignation sur le forum de Thalassa. Cette «
vague » d'indignation a été peu perçue au
Sénégal. Elle a toutefois suscitée une réaction
irritée du Président Wade. Des commentaires très
émotionnellement agressifs ont été postés suite
à ce documentaire. Celui-ci, diffusé par Thalassa, n'a
montré qu'un aspect d'un phénomène très
compliqué en méconnaissant les dispositions prises par
l'État et les efforts des dizaines d'associations oeuvrant dans le
domaine. Cependant, quelques internautes très motivés ont fait un
travail de recherche et de documentation sur le sujet.
Le 20 avril
est au Sénégal la journée nationale des talibés.
Ce jour là, plusieurs manifestations sont prévues
en soutien aux textes prévus en faveur des talibés (loi du 29
avril 2005 et Convention internationale des droits de l'enfant) pour
réclamer leur application.
Des débats sont
également organisés afin de présenter le problème
sous un angle un peu moins sommaire.
D'autres actions sur cette
journée sont prévues dans tout le Sénégal pour se
joindre à cette action .
La part des talibés sur les 40% du budget alloué
à l'éducation
La mendicité au Sénégal est un
thème très sensible qui a soulevé beaucoup de
débats et suscité beaucoup de passions. Pour une meilleure
amélioration de leurs conditions de vie, les Talibés ont
invité les autorités à traduire en actes leur prise en
charge. Ceci, ils l'ont fait savoir ce mercredi 20 avril 2011 lors de la
journée qui leur était dédiée au stade municipal
des Parcelles Assainies.
'
L'Association des Maitres Coraniques des Parcelles Assainies a
célébrée la journée nationale des talibés en
collaboration avec la Mairie de ladite localité. A cette occasion, les
talibés étaient bien habillés arborant tous des tee-shirts
prenant congé de leurs haillons.
Plus de 2000
talibés ont fait une marche jusqu'à la préfecture pour
remettre un mémorandum au Représentant de l'Etat. Parmi leurs
doléances, ils ont suggéré au Gouvernement
«d'agréer les Daaras afin qu'elles puissent
bénéficier des 40% du budget national en vue de régler
définitivement les problèmes multidimensionnels qu'elles
rencontrent. Ils ont également invité le Président de la
République à instaurer un grand prix du Chef de l'Etat pour les
élèves ayant mémorisés le Saint-Coran afin de les
encourager davantage à l'instar des pays musulmans, en sa qualité
de pays qui assure la présidence en exercice de l'Oci
».
Quant au Maire des Parcelles Assainies, M Moussa Sy, il a
octroyé « une subvention de 3 000 000 millions aux maitres
coraniques, des dons en denrées de première
nécessité dont 15 tonnes de riz, des produits pour la
désinfection et des carnets de santé qui leur permettront
désormais d'être pris en charge dans les structures sanitaires de
la Commune ».
En outre, il a exhorté les maitres
coraniques à utiliser à bon escient ces subventions
octroyées aux enfants afin de faire d'eux des citoyens modèles et
de diminuer la mendicité.
Maltraitance des enfants : Les «
talibés » pèsent sur l`image du Sénégal, selon
l'Unicef
Le phénomène des enfants de la rue continue
à renvoyer du Sénégal une image négative en
matière de protection de l'enfance, a rappelé mercredi 16 juin le
représentant-résident de l'UNICEF Mohamed Azzedine Salah. Mais
selon lui, des efforts sont cependant faits dans ce domaine.
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«C'est clair qu'au Sénégal, la question de la
maltraitance est liée au problème des enfants de la rue. Et
souvent les gens ont une tendance fâcheuse à faire le
raccourci, de lier ce phénomène à la religion»,
a-t-il souligné pour le déplorer.
Mohamed Azzedine Salah
s'exprimait sur la Radio futurs médias (RFM), dans le cadre de la
célébration de la Journée de l'enfant africain,
commémorée le 16 juin de chaque année, en souvenir du
massacre d'enfants perpétré à Soweto, en Afrique du Sud,
sous le régime de l'Apartheid.
Pour le représentant de l'UNICEF, il est
nécessaire, sur cette question, de faire la part des choses. «Les
religions, a fait observer M. Salah, n'ont jamais dit qu'il faut maltraiter les
enfants. Et là, ce qu'il faut combattre, ce n'est pas le changement
d'opinion au manque d'éducation par rapport à la religion. Mais
plutôt ce qui ce passe en terme de maltraitance des
enfants.»
Mohamed Azzedine Salah a reconnu que des efforts sont
faits en matière de droits de l'enfant. « Globalement, il ya eu des
progrès dans ce domaine, notamment avec le secteur de la santé.
Parce que depuis une décennie, les programmes de vaccination
ont fait des avancés significatives avec la réduction de la
mortalité des enfants», a-t-il noté. S'y ajoute que dans le
domaine de l'éducation, « il y'a un accès massif des enfants
à l'éducation ».
Il a par ailleurs indiqué que
le Sénégal a engrangé beaucoup de points dans le domaine
de la lutte contre l'excision, par exemple, mais a moins bien fait en
matière de protection de l'enfant.
Le 16 juin 1976 dans la
banlieue de Johannesburg, le régime de l'Apartheid a
réprimé sans ménagement des écoliers qui
manifestaient contre l'usage de l'afrikaans dans leurs écoles. À
cette occasion, Hector Petersen, 13 ans, élève à
l'école de Orlando West, a été tué d'une balle
à la poitrine. Aujourd'hui à Soweto, un musée porte son
nom.
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2B Problématique et Méthodologie
Appliquée
LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS SEXUELS SUR LES
ENFANTS
Pour lutter efficacement contre la maltraitance et les abus
sexuels sur les enfants, acteurs et décideurs politiques ont
décidé d'unir leur force, via la mise en place d'un observatoire.
C'est dans ce sens qu'un atelier a été organise, samedi 8 Aout
2009, par le Centre de guidance infantile et familial (Cegid), dirigé
par le psychologue, Sérigne Mor Mbaye, à la Mairie de Grand-Yoff
en présence de l'édile de la ville, Mamadou Mbaye ainsi que le
représentant du département de Famille, Mama Guèye.
«Toute connaissance est une libération et toute ignorance est une
prison. Alors libérez-nous Professeur !«. Ces propos sont de
Mamadou Mbaye, maire de la commune d'arrondissement de Grand-Yoff.
Une ville qui abrite l'observatoire de lutte contre la
maltraitance et les abus sexuels sur les enfants. Après avoir
rencontré le maire le 15 juin de la même année, le Cegid et
ses partenaires ont organisé un atelier samedi 4 juillet 2009 dans les
locaux de la ville.
Conscient de la gravité de la situation, Mamadou Mbaye
avertit déjà qu'il veut des recommandations concrètes.
« J'ai besoin des recommandations opérationnelles. Il ne s'agit pas
de faire un séminaire de plus. Si c'est ça, nous ne sommes pas
partants. Il faut que les populations puissent voir l'impact des travaux.
Sinon, ça n'a pas de sens. Quand on travaille pour
l'épanouissement des populations, nécessairement, on pense aux
enfants et aux vieux. Parce que les enfants c'est l'avenir ; les
protéger c'est protéger la société »,
déclare le maire de Grand-Yoff.
Quant à Sérigne Mor Mbaye, il rappelle les
recommandations sur l'observatoire de Saint-Louis et les négligences
notées çà et là. « Nous avons dormi sur nos
lauriers. Le phénomène a gagné en ampleur. Or,
estime-t-il, si on avait mis en place, sur l'ensemble du territoire national,
ces genres de projets, il y aurait eu un maillage. Mais il n'est trop tard de
bien faire. On sent un regain de tension des pouvoirs publics vers la lutte
contre les abus sexuels faits aux enfants. Nous nous inscrivons comme acteurs
leaders parce c'est notre métier qui consiste à identifier les
traumatismes et à les soigner ».
Ce projet érigé à Dakar devrait faire tache
d'huile sur l'étendue du territoire national si on en croit au
psychologue. Et contrairement au Garde des Sceaux, ministre de la Justice
qui a demandé de porter la peine à 15 ans pour les cas de viol et
d'abus sexuels, le directeur du Cegid s'inscrit dans une dynamique de
prévention. « Je suis plus préoccupé par la
prévention et la gestion du traumatisme psychique qui, selon lui, est la
problématique fondamentale. La réparation est certes judiciaire,
mais comment aider l'enfant à atténuer sa souffrance? ».
TROISIEME PARTIE
Stratégie de communication et Elaboration de
message
REPORTAGE - ENQUETE
Quelques témoignages d'enfants travailleurs
domestiques au Sénégal : Fatou Ndiaye est fière
d'elle-même
Fatou a quitté Mombaye, son village natal,
à 7 ans. Sa condition de fille de pauvres paysans l'a obligée
à quitter très tôt sa famille pour venir gagner sa vie en
ville.
Aujourd'hui, Fatou se souvient de ses débuts
difficiles à Dakar: "Je suis venue à Dakar en 1991.
J'étais toute petite. Je ne savais rien faire. Au village j'assurais la
corvée d'eau et le ramassage du bois mort. Le travail est très
différent de celui de la ville. Je gardais des bébés. Je
touchais alors 2 000 francs par mois. Parfois, je tombais sur des patronnes
gentilles. D'autres, par contre, me battaient".
A 13 ans, Fatou savait laver, balayer, repasser comme une
bonne ménagère. A 15 ans, son salaire mensuel est passé
à 10 000 F. Employée de maison, elle travaille pour une patronne
qu'elle juge gentille.
Avec son argent, elle subvient aux besoins de sa
mère et de ses deux jeunes frères. Quelque fois, elle
s'achète des vêtements. Et, une fois l'an, à l'occasion de
la Tabaski, elle retourne au village, au milieu des siens.Fatou fait aussi
partie d'une association de filles qui travaillent comme elle.Au sein de cette
association de filles travailleuses de Khadimou Rassoul, dont elle occupait le
poste de Secrétaire générale adjointe, elle a appris
à s'organiser, à s'exprimer, à formuler des
doléances et à connaître ses droits.
L'association, appuyée par l'organisation non
gouvernementale ENDA Jeunesse Action, à travers l'Organisation
internationale du Travail, forte de plus de 300 membres, compte à son
actif une caisse mutuelle alimentée par les cotisations des
membres.
Ce fonds aide les femmes qui prennent de l'âge ou
qui sont confrontées à des maternités à se
reconvertir dans des activités génératrices de revenus
(les employeurs préfèrent les jeunes filles sans enfant,
jugées plus disponibles).Toujours pour lutter contre la
précarité de leurs conditions, elles ont leur caisse de
santé, elles suivent des cours d'alphabétisation; ce qui leur
permet, entre autres, de trouver un travail mieux
rémunéré. Réaliste, l'association procède
par étape. "Nous avons travaillé, précise Fatou, toute
l'année dernière sur quatre droits: le droit à apprendre
un métier, à lire et à écrire, à s'organiser
et le droit au respect", droit qui commence à être pris en compte.
Selon Fatou, "les patrons n'osent plus nous faire certaines choses"
Autre fierté de Fatou: leur participation au
défilé du 1er mai. "Cela avait surpris tout le monde. Les gens ne
s'imaginaient pas qu'on puisse défendre nos droits, exprimer nos
doléances en mimant notre quotidien, qu'on puisse accéder aux
medias. Cette initiative était notre idée, et ENDA nous avait
soutenues". Fatou a aussi été déléguée par
ses camarades pour participer à des rencontres internationales pour
partager l'expérience d'autres Enfants et Jeunes Travailleurs d'Afrique
de l'Ouest.Et à Fatou de conclure avec un sourire: "Je suis fière
de moi".
CONCLUSION
La maltraitance des enfants : esclavage
modernisé ou exploitation déguisée ?
A la lumière de tout ce qui a été
mis en évidence dans cette étude, il se dégage quelques
recommandations et suggestions issues de nos discussions avec les enfants
victimes de maltraitances autour des aspects jugés
fondamentaux.
Ceux-ci partent de l'implication de toute la
communauté en passant par le renforcement des compétences et
capacités du personnel qui lutte contre la maltraitance, la collecte et
la dissémination de l'information .
Le tout axé autour d'un seul objectif :
l'éradication de la maltraitance sous toutes ses
formes.
De l'implication de la
communauté
Il faut faire en sorte que la communauté soit
un acteur clé et soit partie prenante dans tout le processus de
réduction de la maltraitance des enfants. C'est à dire expliquer
aux parents que la plupart des problèmes que nous avons cité
peuvent être évités moyennant le respect de quelques
règles simples.
IL faut discuter aussi avec la communauté de ce
qui peut être fait pour que les recommandations soient appliquées
par tous. Pour favoriser une approche participative préventive, il faut
organiser
des réunions avec les associations de lutte
contre la maltraitance.
Au niveau des structures de lutte, développer
chez les responsables des structures, des aptitudes en communication et en
négociation avec la communauté ainsi que des aptitudes et
démarches adaptées à une totale et bonne immersion dans la
communauté.
Sur le plan institutionnel et individuel, renforcer
les compétences de la communauté en les aidant à mettre en
place toute initiative communautaire de réduction de la maltraitance
dans la politique de développement du pays.
De l'engagement politique et du
plaidoyer
Pour cette démarche, il s'agira d'identifier
les principales causes des problèmes recensés et établir
des priorités de façon à réagir efficacement puis
initier un plaidoyer puissant en direction des
principaux acteurs que sont les décideurs, les
élus, les professionnels de la lutte contre les pires formes
d'exploitation des enfants, les communautés, les usagers, l'opinion
publique. Il faut essayer de susciter un engagement politique en faveur
d'un
équilibre entre les interventions
préventives et curatives. Ceci à travers un plaidoyer
auprès des décideurs nationaux et des partenaires au
développement.
Dans toutes les régions africaines, il faut
s'employer à organiser une journée nationale intitulée
« journée du talibé » chaque année.
Ceci pour adopter une approche globale de
résolution des problèmes de maltraitance des enfants
- en suscitant des initiatives communautaires et en
s'appuyant sur elles
- en initiant une dynamique continue et interactive
basée sur l'identification des problèmes, la définition
des priorités de manière à ce que l'émergence de
nouveaux problèmes ne remette pas en cause les acquis et
l'efficacité des interventions.
- en créant un cadre interministériel de
concertation et d'action pour collaborer avec tous les acteurs tels que la
communauté, les ong, les associations professionnelles, les
collectivités locales, le secteur privé, les
universités...
Le temps de "l'exploitation de l'homme par l'homme"
est-il révolu ?
On parle tout le temps de respect des droits de
l'homme, de justice et d'égalité alors que les droits de l'homme
sont toujours violés et que l'injustice envers certaines personnes
demeure, notamment envers le personnel de que l'on utilise à longueur de
journée
Cette situation doit cesser car il est temps d'appliquer
les règles d'égalité, de justice, d'honnêteté
sous toutes ses formes et dans toutes les sociétés du
monde.
Cela commence par respecter l'autre, respecter ses engagements et
assumer ses responsabilités, mais surtout respecter les droits de la
personne de la même manière qu'elle respecte ses devoirs et ses
engagements.
Tant de combats restent encore à être
menés, notamment une réflexion sur nos interrogations, nos
attitudes face à ce monde plein de paradoxes et d'injustices mais
nourrissant néanmoins tellement d'espoirs afin de changer ses
réalités qui ne doivent pas être des
fatalités.
Tant de combats à mener après avoir subi
bien des humiliations, tant de combats à mener pour se respecter et
accepter l'autre,
tant de combats à mener pour apprendre à
comprendre ,
tant de combat à mener pour nos enfants
,
tant de combats à mener juste pour s'aimer
vraiment ....
.
Pour un diagnostic complet et exhaustif doit aussi toujours
les facteurs familiaux et sociaux de l'enfant à être
inclus. En outre, les facteurs de stress, les changements de comportement
et le comportement des parents doit être considéré.
« Ouvrons les yeux dans nos
propres maisons. Les enfants employés à des travaux domestiques
sont - avant tout - des enfants. »
FIN
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