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La maltraitance des enfants: esclavage modernisé ou exploitation déguisée ?

( Télécharger le fichier original )
par Aly Saleh
Institut supérieur de commerce et de communication - Master professionnel en journalisme et communication 2009
  

Disponible en mode multipage

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République du Sénégal

Un peuple -un But - une Foi

Ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle

Ministère de l'éducation nationale

Institut Supérieur de Commerce et de Communication (ISC)

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES SUPERIEURES

pour l'obtention du

DIPLOME SUPERIEUR EN JOURNALISME ET EN COMMUNICATION

Master Professionnel

Promotion 2009

Thème :

«  La maltraitance des enfants: Esclavage modernisé ou Exploitation déguisée ?»

Présenté par Aly Saleh

Préparé sous la direction du Dr Moussa Mbow

Mention : Bien

IN MEMORIUM

A mes regrettés, grand père ALY GAZAL et grand mère ASTOU DIOP : ce mémoire vous est dédié en souvenir de ce que vous avez fait et de ce que

Vous avez été pour toute la famille durant votre existence. Que Dieu vous élève au rang de ses illustres Amis.

A judati Fatma Gazal ,pour avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui et en souvenir de toutes les joies que tu m'as procurées, de toute la détermination, la volonté de réussir que tu me transmettais, je te dédie ce travail.

Tu m'as si bien assisté dans une période de la vie ou l'insouciance de la jeunesse domine tout. Ta disparition a laissé en moi un grand vide. Que Dieu t'accueille dans sa Miséricorde ,amine ya rabal alamine 

DEDICACES

A Michael Soumah, journaliste à Dakar FM RTS, tu m'as donné trop de marque de bienveillance. Je garderais toujours un attachement profond pour toi et te serais toujours reconnaissant pour l'assistance que tu m'as apportée dans ma vie,tu es un ami et un frére de la 1ére heure.

LOUIS DACOSTA, je saisis cette occasion pour t'exprimer mon attachement et

le souvenir reconnaissant que je garde de ta bonté et de tes conseils qui me remontent à chaque fois le moral. Tu as toujours su trouver un moment pour discuter. Merci Loulou

Au personnel du corps administratif de l' ISC, du lycée Maurice DELAFOSSE, en particulier son ancien proviseur feu tonton Thierno CISSE, à sa veuve Mariéme Joher qui est plus qu'une mère pour moi, Badiane merci d'avoir été là pour me soutenir ,à mon frère Ass NDIAYE et à Amadou GUEYE surveillants généraux.

A tout le personnel d'EXCAF TELECOM. Je tiens particulièrement à dédier ce travail à tous ces hommes et ces femmes, qui du matin au soir s'activent dans des conditions pas vraiment des meilleurs pour la bonne marche du travail.

A vous tous, si mes voeux pouvaient avoir quelques pouvoirs j'en serais profondément heureux car je veux pour vous et vos familles toutes les réussites et satisfactions de ce monde.

REMERCIEMENTS

Au nom d'ALLAH, le Clément et qui le manifeste, louange à toi le Maître des mondes et des cieux..

A travers ce mémoire, je tiens à remercier du fond du coeur certaines personnes qui ont eu à contribuer de prés ou de loin à construire cette carrière.

Qui de leur amour m'ont donné les ressources nécessaires pour accomplir mes rêves.

A ma mère et à mon père, votre souci permanent à été mon bonheur et ma réussite. Que Dieu vous donne longue vie pour que vous puissiez assister à la réussite de Narou Mbeuleukhé.

Meilleures conditions à mes enfants Mahmoud , Mika et Tima vous êtes ma force et ma raison de vaincre.

A Ndéye Mariama Kobar journaliste à Office pour son éclairage indispensable à l'écriture de ce mémoire, tu m'as poussé à croire davantage en moi et à arriver à ce stade, toi qui a toujours été là durant les moments difficiles,merci pour tout ya habibti !Toi même tu sais !

Aux familles Kobar ,Tall,Dangou,Touré,Gazal,Saleh. Je ne vous oublierais jamais

A mon oncle et grand ami Khalifa lipo Tall,ma tante Fama tall,Tapha tall merci pour toute l'assistance que vous m'avez apportée depuis toujours.

A ma soeur Jacqueline Assane et à son époux Moussa Guéye à Richard Toll.

Toute une vie ne me suffirait pas pour vous dire merci du fond du coeur.

A Assane Guéye KIROGA Hopital Principal et Tom Guéye CTO pour avoir été là durant les périodes difficiles.. Merci pour votre soutien infaillible.

A Bamba Faye journaliste à RDV et à El h Moussa Kidéra,ainsi qu'à toute la rédaction de RDV pour votre appui et vos conseils. Je ne vous oublierais jamais,

A Mr Moussa Mbow mon Directeur de mémoire,merci pour tout

A Mr Alioune Fall Directeur Général ISC,merci pour le soutien et la confiance

A Mr Saliou Bodian Directeur des études ISC sans votre aide, ce travail ne pouvait être bien fait. Merci.

A tous les professeurs de l'ISC

A toute ma famille et ma belle famille

TABLE DES MATIERES

Résumé ............................................................................................ .......................1

In mémorium...........................................................................................................2

Dédicaces..................................................................................................................3

Remerciements........................................................................................................4

Table des matiéres...................................................................................................6

Introduction..............................................................................................................10

Premiére partie........................................................................................................12

Chapitre1 : Cadre théorique de référence de notre étude......13

1A.De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de maltraitance?

Quelles sont les limites du concept?........................14

1B . Où commence la maltraitance? Quelles sont les limites au-delà desquelles un acte, une parole, etc, relèvent de la maltraitance ?.................................................................15

CHAPITRE 2 : Etude du Milieu.........................................................18

2A . Que dire de la maltraitance indirecte subie par l'enfant témoin de violences conjugales dans sa famille?...................19

2B . Comment s'effectuent la prise en charge et le suivi des parents violents?.............................................................21

2C . Comment soutenir les professionnels qui accompagnent les enfants victimes de mauvais traitements?......................24

2D
·
Comment intervenir auprès de jeunes violents,qu'ils soient seuls ou en bande (agressions et racket) ?..............26

CHAPITRE 3 : Préparation de la stratégie

Segmentation des groupes cible..............................29

3A .Comment s'organise le suivi de la situation suite à un signalement au Service compétent?....................................30

3B.Dans l'optique de la prévention, comment dialoguer avec les enfants de la maltraitance?...............................................31

2-Deuxiéme partie..............................................................................33

2A Plan de communication............................................................34

.TRAVAUX D'EXPLOITATION DES ENFANTS 

REPORTAGES.........................................................................................................35

. Au Sénégal, qui sont les talibés ?

.La part des talibés sur les 40% du budget alloué à l'éducation...37

. Maltraitance des enfants : Les « talibés » pèsent sur l`image du Sénégal, selon l'Unicef .............................................38

2B Problématique et Méthodologie Appliquée.....39

.LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS SEXUELS SUR LES ENFANTS........................................................................................................40

3-Troisiéme partie ...........................................................................42

Stratégie de communication et Elaboration de message.......43

REPORTAGE - ENQUETE

Témoignages d'enfants travailleurs domestiques au Sénégal

Conclusion..............................................................................45

« La maltraitance des enfants : Esclavage modernisé ou exploitation déguisée ? »

FIN............................................................................................50

INTRODUCTION

« Ce n'est pas d'un jugement, de sa solidité, de sa justesse qu'on se préoccupe [...] ce n'est pas non plus de l'autorité et de la compétence de l'homme qui va le prononcer. A moins pourtant que le nom de cet homme ne rende le bruit de son jugement plus grand : alors, c'est là-dessus qu'on spécule ».

Barbey d'Aurevilly dans « Lettre à M.Gregory Ganesco », Le Nain jaune (30 déc. 1865)

Que faut-il entendre par «maltraitance»?

Disons d'abord que le mot a surgi dans un contexte bien précis, celui des travaux spécialisés sur les enfants maltraités. Ce n'est que par la suite qu'il fut appliqué à l'ensemble des personnes vulnérables.

Comment la définit-on?

La plupart des études sur le sujet insistent sur la difficulté à cerner le concept. «La maltraitance est un phénomène plus difficile à définir qu'il n'y paraît de prime abord: il s'agit très souvent d'une situation complexe dans laquelle interagissent la personne qui subit la violence et ses auteurs, eux-mêmes parfois en situation de souffrance. Du reste, certaines pathologies ou états de dépendance extrême, comme les handicaps lourds ou les pathologies démentielles, peuvent favoriser l'émergence chez autrui de situations de violence».

Il est aussi difficile de la distinguer d'autres formes de violence à l'égard des personnes. Ainsi, souvent les définitions qu'on en donne sont très larges, avec le risque, en voulant trop englober, de perdre en précision. 

Dans un rapport sur la protection des adultes et enfants handicapés contre les abus(2002), un groupe de travail du Conseil de l'Europe définit ainsi la maltraitance: «Tout acte, ou omission, qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit de manière volontaire ou involontaire, aux droits fondamentaux, aux libertés civiles, à l'intégrité corporelle, à la dignité ou au bien-être général d'une personne vulnérable, y compris les relations sexuelles ou les opérations financières auxquelles elle ne consent ou ne peut consentir valablement, ou qui visent délibérément à l'exploiter». Cette définition a le mérite d'être à la fois englobante et précise.

Le même groupe de travail identifie six formes d'abus auxquelles peut se ramener la maltraitance :

-la violence physique (châtiments corporels, incarcération, surmédication, expérimentation médicale sans consentement); 
-les abus et l'exploitation sexuels (viol, agressions sexuelles, attentats à la pudeur, embrigadement dans la pornographie et la prostitution); 
-les menaces et les préjudices psychologiques (insultes, intimidation, harcèlement, humiliations, menaces de sanctions ou d'abandon, chantage affectif, infantilisation); 
-les interventions portant atteinte à l'intégrité de la personne; 
-les abus financiers, les fraudes et les vols d'effets personnels, d'argent ou de biens divers; 
-les négligences, les abandons et les privations, d'ordre matériel ou affectif (notamment le manque répété de soins de santé, les prises de risques inconsidérées, la privation de nourriture, de boissons ou d'autres produits d'usage journalier).

Certains reconnaissent l'existence d'une autre forme de maltraitance, plus subtile celle-là, la maltraitance «psychique» ou «morale»:

«Il peut être difficile de les identifier et d'en déterminer le seuil parce qu'elles sont variables d'un individu à un autre et fonction de l'histoire du sujet. Ces maltraitances peuvent être délibérées, mais plus souvent encore involontaires, voire inconscientes. Un père nous racontait récemment à quel point il était difficile de faire comprendre à son entourage amical qu'une caresse sur les cheveux de sa fillette autiste lui était insupportable, alors que l'intention, certes maladroite, reste bienveillante. Le manque de savoir-faire et le déficit de communication entrent dans cette catégorie des maltraitances insidieuses. Savoir déchiffrer une mimique, une agitation, un gémissement ou un lourd silence n'est pas donné au premier venu au contact d'un polyhandicapé, d'autant qu'il peut y avoir déplacement des sites de douleur et qu'un symptôme physique peut traduire une souffrance venue d'ailleurs ».

 

PREMIERE PARTIE

Chapitre1 :

Cadre théorique de référence de notre étude

De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de maltraitance? Quelles sont les limites du concept?

Il y a maltraitance lorsqu'une atteinte à l'intégrité physique, psychique, sexuelle, culturelle d'un mineur est imputable à une action humaine directe ou indirecte. On distingue 4 types de maltraitances : les maltraitances physiques, psychologiques, sexuelles ainsi que la négligence.

La maltraitance est directe quand elle a pour auteur un individu identifiable (adulte ou pair) et qu'elle sert à réaliser des fins personnelles telles que : rechercher ou affirmer sa domination, rétablir une autorité ressentie comme menacée, satisfaire un besoin de gratification sexuelle ou une certaine complaisance à la cruauté, sans égard pour le ressenti de l'enfant.

La maltraitance est indirecte lorsqu'elle découle du fonctionnement d'un dispositif social dont les règles auxquelles il convient de se conformer, génèrent une atteinte à l'intégrité au sens ci-dessus. Ce dispositif social peut être : une école, un hôpital, un centre de détention pour mineurs, une institution qui accueille des enfants, une communauté religieuse ou culturelle, un Etat totalitaire, une démarche judiciaire (enquête, procès), etc. On parle alors, dans de tels cas, de maltraitance institutionnelle.

On parle aussi de maltraitance indirecte quand un enfant est atteint par une violence dont il n'est pas la cible. Ceci concerne principalement les violences conjugales dont l'enfant est témoin. Il est difficile de tracer des limites claires quand on parle de maltraitance. Par exemple, les besoins de base d'un enfant peuvent ne pas être satisfaits si cet enfant grandit dans une famille frappée par la pauvreté. Si, néanmoins, les adultes

autour de lui font ce qu'ils peuvent, on ne peut les accuser de négligence. Il vaut mieux parler de carences, auxquelles la société se doit,en principe,de réagir par des aides appropriées. Cet exemple illustre le fait que la maltraitance est une action répréhensible, dont l'auteur (personne physique ou morale) porte une certaine responsabilité, et, de ce fait, peut être interpellé et sanctionné. Dans l'exemple donné, si l'on a de bonnes raisons de penser qu'une telle situation de carences est entretenue par une communuté (Etat, etc) qui pourrait améliorer la situation mais ne fait rien pour cela, on peut y voir un exemple de maltraitance institutionnelle, la communauté étant l'institution maltraitante. En revanche, on ne peut accuser de maltraitance les parents de cet enfant.

Pour ce qui est des limites au-delà desquelles un acte, une attitude ou une parole deviennent maltraitants, nous renvoyons à la question qui traite de ce sujet

Où commence la maltraitance? Quelles sont les limites au-delà desquelles un acte, une parole, etc, relèvent de la maltraitance ?

La maltraitance ne se mesure pas à l'aide d'une échelle universelle comme une longueur ou une température. Il est banal de dire que son évaluation change dans le temps (d'une époque à l'autre) et dans l'espace (d'une culture à l'autre). Pour cette raison, il nous semble essentiel de la définir de manière générale comme une atteinte à l'intégrité de l'enfant, ressentie par lui comme telle. Cette atteinte peut être ressentie au moment même où est posée l'action ou la parole en cause. Le professionnel averti peut aussi estimer qu'elle sera ressentie comme telle seulement plus tard ; cependant, par cela même, elle est préjudiciable au développement de l'enfant, et relève donc, également, de la maltraitance.

Certains actes sont jugés assez graves pour être considérés comme maltraitants même s'ils n'ont lieu qu'une seule fois (par ex. coups ayant entraîné des blessures, abus sexuels avec contact physique, menaces graves). Dans d'autres cas (corrections physiques, paroles dévalorisantes) on parle de maltraitance si les actes se répètent au point de devenir le

mode de relation et d'éducation habituel entretenu par l'adulte envers l'enfant.

Des actes graves sont de toute façon des atteintes à l'intégrité (brûlures, fractures, viols), et la loi les sanctionne comme tels. Dans d'autres cas (les plus courants), c'est leur inadéquation aux valeurs véhiculées, et souvent respectées, dans la famille ou à l'extérieur de celle-ci, qui fera sentir à l'enfant qu'il subit un traitement dégradant et hors norme. On voit par là qu'un acte, une attitude ou une parole seront considérés comme maltraitants s'ils transgressent certains codes explicites ou implicites de la culture au sein de laquelle ils ont lieu, et si cette transgression a des effets négatifs sur l'enfant.

Ce relativisme culturel complique la tâche des professionnels, comme on peut le voir lorsqu'on est confronté à des cultures issues de l'immigration. Il ne faut cependant pas oublier qu'au sein même de notre société, il existe une grande diversité culturelle liée aux classes sociales, et même aux coutumes transmises d'une génération à l'autre au sein de chaque famille. Il n'est donc pas toujours facile, en deça d'un certain degré de gravité, de taxer un acte ou une parole de maltraitant ; et pour en juger, la référence à la culture personnelle et familiale de l'intervenant n'est pas toujours suffisante à elle seule. Plusieurs personnes doivent donc évaluer ensemble de telles situations, et, le cas échéant, une connaissance de la culture d'origine peut être souhaitée.

CHAPITRE 2 : Etude du Milieu

Que dire de la maltraitance indirecte subie par l'enfant témoin de violences conjugales dans sa famille?

Les enfants qui vivent dans un contexte de violences conjugales sont dans tous les cas victimes. Qu'ils subissent eux-mêmes les coups, insultes ou négligences ou qu'ils soient témoins visuels

ou auditifs des violences infligées à un des parents, ils restent prisonniers d'un contexte qui nuit à leur développement physique, relationnel et psychosocial.

Au Sénégal, une femme sur dix a déclaré avoir déjà subi de la violence physique et/ou sexuelle de la part d'un partenaire (ancien ou actuel) au mois une fois au cours de sa vie. De nombreux enfants sont donc potentiellement touchés par la problématique. Il a été montré que les enfants témoins de la violence commise à l'encontre d'un des parents, montrent plus d'agressivité, d'hyperactivité, et de comportements délinquants que les enfants non exposés à ce type de violence. Ils manifestent également plus de troubles de l'humeur, tels que de l'anxiété et de la dépression. En outre, ils présentent moins de compétences sociales, une plus faible estime d'eux-mêmes et davantage de difficultés d'apprentissage et de concentration que les enfants non exposés.

Pour toutes ces raisons, il est impératif qu'ils bénéficient d'une prise en charge adéquate par des professionnels spécialisés, au même titre que les enfants qui subissent directement les violences parentales.

Comment s'effectuent la prise en charge et le suivi des parents violents?

En préambule, il importe de préciser qu'il existe deux grands ensembles de parents qui ont recours à la violence :

o dans la grande majorité des cas, il s'agit de travailler avec des parents qui se trouvent confrontés à des déficits de compétences parentales et qui ont recours à des comportements violents dans certaines circonstances et contextes. Cela signifie que ces parents peuvent aussi se montrer aimants et adéquats. Les expériences positives passées avec ces parents peuvent expliquer - entre autres - la force du lien d'attachement entre ces parents et leurs enfants.

o Il existe aussi une minorité de parents atteints de graves troubles qui utilisent systématiquement la violence. Ce n'est pas de cette minorité dont il sera question ici. Dans ces cas, la prise en charge vise le contrôle social des parents pour assurer la sécurité des enfants, plus que la réhabilitation des compétences parentales.

La présence de tiers lors de

o contacts entre ces parents et leurs enfants est nécessaire en vue d'assurer la sécurité tant psychique que physique des enfants.

La prise en charge varie par ailleurs en fonction des formes de violences (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, etc.) et des modalités relationnelles. Le pronostic de réussite est généralement différent selon le type de violence :

o Violence symétrique : parents et enfants sont conscients de l'inadéquation de leurs comportements mais ne parviennent pas à gérer les frustrations et conflits inhérents à la vie commune sans recourir à la violence. Ces interactions violentes sont bidirectionnelles, réciproques et publiques. Les protagonistes reconnaissent que la violence est problématique. Le pronostic est positif, les séquelles psychologiques peuvent être limitées : l'identité de chacun est préservée car l'autre est reconnu.

o Violence complémentaire : la relation est ici inégalitaire, dans la mesure où l'autorité liée au statut de parent est utilisée de manière abusive, et pas pour assurer la sécurité et la socialisation des enfants. Cette violence est unidirectionnelle et intime. Le pronostic est sombre, les séquelles psychologiques plus profondes, car l'enfant intègre l'exposition à la violence comme la norme et n'a pas droit à l'altérité. Cette modalité relationnelle est liée à l'installation d'une forme d'emprise.

En regard de ces modalités relationnelles de la violence, nous distinguons deux types de prises en charge : celles qui s'effectuent sur une base volontaire ou sur une base contrainte.

o Base volontaire : il s'agit de parents conscients de l'inadéquation de leurs comportements (parfois suite à l'intervention de tiers : école, pédiatre, famille, etc.), et qui en souffrent. Ils souhaitent - malgré la honte qui les habite - trouver des solutions pour éviter que la violence se répète et s'aggrave. Sur la base de cette prise de conscience, l`accompagnement va permettre à ces parents de s'approprier ou de se réapproprier progressivement des compétences permettant de trouver des alternatives au recours à la violence. Un suivi assurant la consolidation de la reconstruction des compétences parentales va être mis en place.

o Base contrainte : il s'agit de parents dont les violences ont été repérées socialement et dont la gravité est telle qu'une mesure contraignante - civile ou pénale - leur est imposée. Dans un premier temps, la prise en charge vise à ce que les parents prennent conscience du caractère illégal et inadéquat de leurs comportements. En parallèle, une forme de contrôle social tend à assurer la sécurité des enfants, dans certains cas par leur placement. Pour autant que les parents s'approprient progressivement une demande personnelle de changement, un accompagnement proche de celui qui a été développé pour les parents « volontaires » est possible.

· Comment soutenir les professionnels qui accompagnent les enfants victimes de mauvais traitements?

Tout professionnel de l'enfance peut être confronté au phénomène de la maltraitance, mais il n'a pas forcément reçu de formation liée à cette problématique.
Par rapport au dépistage des mauvais traitements, il est pourtant important que le professionnel reçoive une formation sur:

- les symptômes fréquemment manifestés par l'enfant maltraité, ainsi que les caractéristiques de son fonctionnement psychologique et comportemental,
- les indicateurs évocateurs de maltraitance qui sont liés au contexte familial.

Selon les cas, le professionnel doit faire un signalement au service compétent, lui-même ou en passant par sa hiérarchie. Il est donc important que l'intervenant connaisse les lois et les procédures auxquelles il est astreint. Il convient que les directions d'institutions (privées et publiques) donnent des informations complètes à leurs collaborateurs afin que ceux-ci ne se trouvent pas sans ressources en cas de besoin. Le recours aux collègues permet aussi de ne pas rester seul et d'obtenir davantage d'informations. Certaines institutions ont prévu des protocoles à suivre en cas de suspicion de mauvais traitements. Cela peut constituer une forme de soutien pour le professionnel confronté à une telle situation. Reste que dans un tel cas, l'important est de ne pas rester seul.

Concernant les professionnels qui ont un rôle thérapeutique ou socio-éducatif avec des familles maltraitantes, on peut évoquer quelques aspects importants à prendre en compte pour être soutenu:
- La prise en charge de ces familles implique souvent une approche tri-focale: d'une part la prise en charge individuelle de l'enfant ; d'autre part la prise en charge de la famille. En troisième lieu, il y a le contrôle social effectué par le service qui est garant de la protection de l'enfant.
Il est indispensable que ces trois instances puissent constamment collaborer, dans la transparence totale afin que le système encadrant (composé des divers professionnels impliqués dans la situation) puisse à tout moment s'ajuster au système encadré (famille et enfant). On évite ainsi les triangulations typiques de ce type de situation.
- Le professionnel doit connaître les mécanismes de

défense présents chez l'enfant comme dans la famille de

ce dernier ; il doit aussi savoir reconnaître ses propres mécanismes de défense qui sont généralement puissants dans ce type de situation (ex: suractivité, attitude à la Zorro ou, au contraire, banalisation voire déni).
- Il est important que l'intervenant qui travaille en institution en réfère à sa hiérarchie lorsqu'il est confronté à un enfant victime de mauvais traitements. Il est également nécessaire que cet intervenant bénéficie régulièrement de séances de supervision : en effet, les mécanismes à l'oeuvre dans ce genre de famille sont très spécifiques et il faut pouvoir les comprendre pour les identifier et s'en protéger. Par ailleurs, les entretiens de réseau sont indispensables pour ne pas rester seul et pour s'accorder entre intervenants confrontés à une même situation.
 


·Comment intervenir auprès de jeunes violents, qu'ils soient seuls ou en bande (agressions, racket)?

En préambule, il convient de rappeler que la majorité des jeunes n'ont pas de comportements violents. Il ne faut pas oublier non plus que si quelques jeunes souffrent de troubles qui les amènent à la violence, la majorité des jeunes qui utilisent la violence en ont eux-mêmes été victimes, souvent à l'intérieur de la famille.
La violence subie est donc un élément essentiel à prendre en compte au moment où le jeune bascule de son vécu de victime à ses passages à l'acte.

La réponse face à un jeune qui a recours à des comportements violents doit donc être double:


· une réponse normative qui le ramène à la Loi (autant au niveau légal que dans une compréhension plus psychodynamique de la loi du père) ; cette réponse doit être une conséquence directe et immédiate à son acte.



· une réponse éducative qui permette au jeune de réfléchir à ses comportements et au sens qu'il y donne, en favorisant le recours à des alternatives à la violence. Une approche plus compréhensive (notamment dans un groupe thérapeutique) est alors adéquate.

Cette articulation entre la sanction et le soin est complexe, notamment en raison du rapport que chacun entretient avec la violence et du danger auquel se confrontent potentiellement les intervenants. Cette double réponse comporte le risque de se voir prise dans les pièges de l'urgence, de l'émotionnel et de la simplification.

Il est essentiel que les intervenants soient assurés de leur propre sécurité pour qu'une réponse puisse porter ses fruits sans engendrer de nouvelles violences. Pour ce faire, il convient de tenir compte du contexte : selon que le jeune agit seul ou en bande, la réponse n'est pas la même:


· avec un jeune seul, le positionnement de l'intervenant dépend du lien entretenu avec le jeune qui se montre violent. Une confrontation sans la création initiale d'un lien risque de mettre en danger l'intervenant. S'il est important de se positionner clairement face à la violence en condamnant les actes du jeune - et non sa personne -, cette démarche est le fruit d'un processus qui nécessite plusieurs conditions : temps, ouverture minimale du jeune, contexte favorable, etc. Afin de permettre ce processus, il convient de prendre toutes les mesures utiles pour assurer sa propre sécurité et celle d'éventuels tiers. Si ces conditions ne sont pas remplies, l'intervention portera prioritairement sur l'aspect normatif de la réponse, quitte à utiliser le levier de la contrainte (et des pertes qu'elle peut occasionner) pour développer dans un deuxième temps le volet éducatif de la réponse.


· avec des jeunes en bande, les enjeux pour chacun se trouvent dans l'appartenance à un groupe de pairs, la reproduction de gestes connus à l'intérieur de la famille, la recherche d'une identité forte et du respect. L'identification et la loyauté au groupe rendent l'intervention plus complexe. Lors d'un racket ou d'une agression, l'intervention auprès d'une bande est perçue comme une attaque contre laquelle elle va tenter de se défendre. Il importe donc que les intervenants ne soient pas perçus comme des « étrangers » à la bande et/ou qu'ils en soient respectés. Si tel n'est pas le cas, la création du lien se fera après le rappel à la Loi et celui-ci est du ressort des forces de l'ordre.

Dans tous les cas, il importe donc que l'intervention comporte d'abord le rappel à la Loi qui interdit la violence. Pour ne pas devenir dangereuse et inefficace, l'intervention - professionnelle ou citoyenne - ne doit pas être conduite par une personne isolée. L'intervention doit pouvoir être soutenue par une institution (service spécialisé, police, autres témoins, etc.) qui lui assure les conditions de sécurité et de soutien nécessaires.

· Quel accompagnement pour l'enseignant qui accueille dans sa classe un enfant victime de mauvais traitements ?

En ce qui concerne le soutien et l'accompagnement d'un enseignant confronté à une situation de maltraitance, il n'existe pas de réponse unique. La réponse dépend bien souvent du lieu d'enseignement et du réseau existant.
Les ressources à disposition des enseignants sont de plusieurs types.

Quand il existe un service de santé, l'enseignant peut se référer à l'infirmière de l'école qui évaluera avec lui ses besoins et lui proposera diverses références et ressources à l'intérieur ou à l'extérieur de l'école. Dans certaines écoles, il existe des procédures d'accompagnement d'intervision en et/ou lien avec le service de psychologie scolaire et/ou le service de santé. Dans d'autres établissements, les demandes sont à adresser à un membre de la direction.

A signaler qu'il existe des groupes d'analyse de pratiques qui peuvent apporter leur soutien dans ce genre de situation. 
Un élément important à relever est la nécessité de ne pas rester seul avec son inconfort et ses soucis et de pouvoir partager ceux-ci. Parfois les collègues peuvent être de bonnes ressources dans un premier temps.

 

CHAPITRE 3 : Préparation de la stratégie

Segmentation des groupes cible

Comment s'organise le suivi de la situation suite à un signalement au Service compétent?

Le service compétent doit tout d'abord apprécier la demande d'aide ou le signalement, c'est-à-dire rassembler les informations et les avis qui lui permettront d'évaluer le degré de danger encouru par le mineur, et la capacité des parents à y remédier. Cette démarche comprend au moins : un contact avec la personne qui a effectué le signalement, un entretien avec le mineur et ses parents (si possible à leur domicile), un contact avec un professionnel qui connaît bien l'enfant (médecin, enseignant, etc.), et, si nécessaire, un autre contact avec un professionnel ou une personne de l'entourage.

L'appréciation porte sur les difficultés et les ressources de l'enfant et de sa famille. Elle dure de 4 à 6 semaines environ.

A la fin de cette démarche, le service compétent peut en arriver à conclure que:
- L'enfant ne court aucun danger, ou que ses parents ont montré qu'ils pouvaient remédier à la situation.
- Il peut au contraire décider de mettre en place une action socio-éducative, autant que possible avec la

collaboration des parents.

- Sans celle-ci, un mandat judiciaire peut être requis pour mener à bien l'action socio-éducative. On parle alors non plus d'une appréciation, mais d'une évaluation. Le service compétent remet ses conclusions à l'autorité judiciaire, sous la forme d'un rapport argumenté et de propositions de suivi.

.Dans l'optique de la prévention, comment dialoguer avec les enfants de la maltraitance?

Le contenu des messages de prévention des mauvais traitements envers les enfants a évolué récemment.
En ce qui concerne les abus sexuels, certains programmes de prévention qui tentaient d'amener les enfants à les dévoiler, ont montré leurs limites. On a constaté que les messages qui diminuent la confiance en l'adulte, surtout ceux qui le présentent comme un abuseur potentiel, ont des effets néfastes sur les enfants (par ex. peur et méfiance exagérées envers l'adulte). Actuellement, on s'oriente vers une prévention qui renforce le sentiment des enfants qu'ils peuvent être protégés par des adultes. L'idée est d'augmenter leurs capacités à être critiques, débrouillards, confiants en leurs ressources, et surtout de les inviter à communiquer avec les adultes au sujet de ce qu'ils vivent.
De plus, étant donné que certains adolescents sont également des abuseurs, on devrait aussi concevoir des programmes de prévention de passage à l'acte pour cette population.

En ce qui concerne les autres types de maltraitance, le message principal consiste à indiquer aux enfants, en termes clairs et adaptés à leur degré de compréhension, que certains actes ne sont ni normaux, ni tolérables, et

qu'il faut en parler sans tarder, quel que soit l'auteur de ces actes.

L'idée est de dire à l'enfant qu'il peut parler de ce qui lui arrive, qu'on ne gardera pas le secret s'il s'agit de le protéger, mais que l'on va aider ses parents à ne pas répéter les violences subies, ou à le protéger si les maltraitances ont eu lieu en dehors du milieu familial. On lui signale aussi l'existence du Service de Protection, qui peut intervenir si sa protection n'est plus assurée.

De façon générale, la prévention tend à renforcer la confiance de l'enfant en lui-même, pour lui permettre de mobiliser ses ressources personnelles et externes (confiance en des adultes protecteurs). Pour cela, on lui indique quels adultes peuvent l'aider dans son entourage familial et scolaire, et on lui communique le numéro de la ligne d'aide pour enfants. On s'assure aussi qu'il sait ce qu'il pourrait faire s'il lui arrivait quelque chose : peut-il nommer quelqu'un de son entourage qu'il pourrait contacter?

Idéalement, on devrait faire de la prévention plus générale, adressée aussi bien aux enfants concernant leur protection et leur bien-être, qu'aux parents, à la population générale et aux professionnels de l'enfance. Une éducation de qualité et des parents avertis et soutenants sont les premières ressources des enfants pour se protéger de la maltraitance. Dans cette optique, il serait bon de mettre en place des programmes de prévention et de soutien à l'usage des parents, qui peuvent se trouver submergés par une accumulation de difficultés ou par un excès de sollicitations de tous ordres.
Une bonne prévention devrait se faire en favorisant activement les habiletés sociales des enfants et des jeunes. De plus, les mots, la façon de pouvoir exprimer ce qu'il ressent, ce qu'il veut ou non, constituent un garde-fou important pour éviter à l'enfant de subir certains passages à l'acte.

DEUXIEME PARTIE

Plan de communication

TRAVAUX D'EXPLOITATION DES ENFANTS

Trop d'enfants employés à des travaux domestiques sont victimes d'exploitation. Lorsque les enfants nettoient, cuisinent, s'occupent des enfants de leur employeur ou sont occupés à des travaux ménagers pénibles, on les prive de leurs droits en tant qu'enfants, tels que reconnus par le droit international - le droit de jouer; le droit de rencontrer leur famille et des amis; le droit à un logement décent; enfin celui à une protection contre le harcèlement, sexuel ou physique, et contre la cruauté mentale.

Les enfants qui travaillent chez les particuliers n'ont pas accès à la protection à laquelle ils ont droit; à la différence des autres travailleurs, ils vivent derrière des portes closes où personne ne peut assister aux abus commis contre eux ou à l'oppression dont ils sont victimes.

Selon des recherches entreprises à l'échelle mondiale, les filles de moins de 16 ans sont plus nombreuses à être employées à des travaux domestiques qu'à toute autre forme de travail. Partout dans le monde, on commence de plus en plus à se préoccuper de cette forme d'exploitation des enfants.

Le 11 juin 2004, à l'occasion de la troisième Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, l'OIT centre son action sur le travail domestique des enfants avec la parution à Genève d'un rapport inédit destiné à être diffusé dans le monde entier.

REPORTAGE

Au Sénégal, qui sont les talibés? 

 
 


Au départ, ce sont des enfants confiés à un maître d'école coranique (Marabout) en vue de leur apprentissage du Coran. 

Depuis trente à trente-cinq ans, une grande partie de ces enfants (mais une partie seulement) est victime du fonctionnement des daaras (écoles coraniques). Mal logés, mal nourris, maltraités, ils sont contraints d'aller mendier au bénéfice du maître d'école coranique. 

Un récent documentaire télévisé et diffusé par Thalassa a provoqué une prise de conscience d'un certain nombre de téléspectateurs et suscité un nombre important de messages d'indignation sur le forum de Thalassa. Cette « vague » d'indignation a été peu perçue au Sénégal. Elle a toutefois suscitée une réaction irritée du Président Wade. Des commentaires très émotionnellement agressifs ont été postés suite à ce documentaire. Celui-ci, diffusé par Thalassa, n'a montré qu'un aspect d'un phénomène très compliqué en méconnaissant les dispositions prises par l'État et les efforts des dizaines d'associations oeuvrant dans le domaine. Cependant, quelques internautes très motivés ont fait un travail de recherche et de documentation sur le sujet. 

Le 20 avril est au Sénégal la journée nationale des talibés.

Ce jour là, plusieurs manifestations sont prévues en soutien aux textes prévus en faveur des talibés (loi du 29 avril 2005 et Convention internationale des droits de l'enfant) pour réclamer leur application. 

Des débats sont également organisés afin de présenter le problème sous un angle un peu moins sommaire. 

D'autres actions sur cette journée sont prévues dans tout le Sénégal pour se joindre à cette action .

La part des talibés sur les 40% du budget alloué à l'éducation

La mendicité au Sénégal est un thème très sensible qui a soulevé beaucoup de débats et suscité beaucoup de passions. Pour une meilleure amélioration de leurs conditions de vie, les Talibés ont invité les autorités à traduire en actes leur prise en charge. Ceci, ils l'ont fait savoir ce mercredi 20 avril 2011 lors de la journée qui leur était dédiée au stade municipal des Parcelles Assainies.


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L'Association des Maitres Coraniques des Parcelles Assainies a célébrée la journée nationale des talibés en collaboration avec la Mairie de ladite localité. A cette occasion, les talibés étaient bien habillés arborant tous des tee-shirts prenant congé de leurs haillons. 

Plus de 2000 talibés ont fait une marche jusqu'à la préfecture pour remettre un mémorandum au Représentant de l'Etat. Parmi leurs doléances, ils ont suggéré au Gouvernement «d'agréer les Daaras afin qu'elles puissent bénéficier des 40% du budget national en vue de régler définitivement les problèmes multidimensionnels qu'elles rencontrent. Ils ont également invité le Président de la République à instaurer un grand prix du Chef de l'Etat pour les élèves ayant mémorisés le Saint-Coran afin de les encourager davantage à l'instar des pays musulmans, en sa qualité de pays qui assure la présidence en exercice de l'Oci ». 

Quant au Maire des Parcelles Assainies, M Moussa Sy, il a octroyé « une subvention de 3 000 000 millions aux maitres coraniques, des dons en denrées de première nécessité dont 15 tonnes de riz, des produits pour la désinfection et des carnets de santé qui leur permettront désormais d'être pris en charge dans les structures sanitaires de la Commune ». 

En outre, il a exhorté les maitres coraniques à utiliser à bon escient ces subventions octroyées aux enfants afin de faire d'eux des citoyens modèles et de diminuer la mendicité. 

Maltraitance des enfants : Les « talibés » pèsent sur l`image du Sénégal, selon l'Unicef   


Le phénomène des enfants de la rue continue à renvoyer du Sénégal une image négative en matière de protection de l'enfance, a rappelé mercredi 16 juin le représentant-résident de l'UNICEF Mohamed Azzedine Salah. Mais selon lui, des efforts sont cependant faits dans ce domaine.

 

«C'est clair qu'au Sénégal, la question de la maltraitance est liée au problème des enfants de la rue. Et souvent les gens ont une tendance fâcheuse  à faire le raccourci, de lier ce phénomène à la religion», a-t-il souligné pour le déplorer.

Mohamed Azzedine Salah s'exprimait sur la Radio futurs médias (RFM), dans le cadre de la célébration de la Journée de l'enfant africain, commémorée le 16 juin de chaque année, en souvenir du massacre d'enfants perpétré à Soweto, en Afrique du Sud, sous le régime de l'Apartheid.

Pour le représentant de l'UNICEF, il est nécessaire, sur cette question, de faire la part des choses. «Les religions, a fait observer M. Salah, n'ont jamais dit qu'il faut maltraiter les enfants. Et là, ce qu'il faut combattre, ce n'est pas le changement d'opinion au manque d'éducation par rapport à la religion. Mais plutôt ce qui ce passe en terme de maltraitance des enfants.»

Mohamed Azzedine Salah a reconnu que des efforts sont faits en matière de droits de l'enfant. « Globalement, il ya eu des progrès dans ce domaine, notamment avec le secteur de la santé. Parce que depuis une décennie,  les programmes de vaccination  ont fait des avancés significatives avec la réduction de la mortalité des enfants», a-t-il noté. S'y ajoute que dans le domaine de l'éducation, « il y'a un accès massif des enfants à l'éducation ».

Il a par ailleurs indiqué que le Sénégal a engrangé beaucoup de points dans le domaine de la lutte contre l'excision, par exemple, mais a moins bien fait en matière de protection de l'enfant.

Le 16 juin 1976 dans la banlieue de Johannesburg, le régime de l'Apartheid a réprimé sans ménagement des écoliers qui manifestaient contre l'usage de l'afrikaans dans leurs écoles. À cette occasion, Hector Petersen, 13 ans, élève à l'école de Orlando West, a été tué d'une balle à la poitrine. Aujourd'hui à Soweto, un musée porte son nom.

2B Problématique et Méthodologie Appliquée

LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS SEXUELS SUR LES ENFANTS

Pour lutter efficacement contre la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants, acteurs et décideurs politiques ont décidé d'unir leur force, via la mise en place d'un observatoire. C'est dans ce sens qu'un atelier a été organise, samedi 8 Aout 2009, par le Centre de guidance infantile et familial (Cegid), dirigé par le psychologue, Sérigne Mor Mbaye, à la Mairie de Grand-Yoff en présence de l'édile de la ville, Mamadou Mbaye ainsi que le représentant du département de Famille, Mama Guèye. «Toute connaissance est une libération et toute ignorance est une prison. Alors libérez-nous Professeur !«. Ces propos sont de Mamadou Mbaye, maire de la commune d'arrondissement de Grand-Yoff.

Une ville qui abrite l'observatoire de lutte contre la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants. Après avoir rencontré le maire le 15 juin de la même année, le Cegid et ses partenaires ont organisé un atelier samedi 4 juillet 2009 dans les locaux de la ville.

Conscient de la gravité de la situation, Mamadou Mbaye avertit déjà qu'il veut des recommandations concrètes. « J'ai besoin des recommandations opérationnelles. Il ne s'agit pas de faire un séminaire de plus. Si c'est ça, nous ne sommes pas partants. Il faut que les populations puissent voir l'impact des travaux. Sinon, ça n'a pas de sens. Quand on travaille pour l'épanouissement des populations, nécessairement, on pense aux enfants et aux vieux. Parce que les enfants c'est l'avenir ; les protéger c'est protéger la société », déclare le maire de Grand-Yoff.

Quant à Sérigne Mor Mbaye, il rappelle les recommandations sur l'observatoire de Saint-Louis et les négligences notées çà et là. « Nous avons dormi sur nos lauriers. Le phénomène a gagné en ampleur. Or, estime-t-il, si on avait mis en place, sur l'ensemble du territoire national, ces genres de projets, il y aurait eu un maillage. Mais il n'est trop tard de bien faire. On sent un regain de tension des pouvoirs publics vers la lutte contre les abus sexuels faits aux enfants. Nous nous inscrivons comme acteurs leaders parce c'est notre métier qui consiste à identifier les traumatismes et à les soigner ».

Ce projet érigé à Dakar devrait faire tache d'huile sur l'étendue du territoire national si on en croit au psychologue. Et contrairement au Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui a demandé de porter la peine à 15 ans pour les cas de viol et d'abus sexuels, le directeur du Cegid s'inscrit dans une dynamique de prévention. « Je suis plus préoccupé par la prévention et la gestion du traumatisme psychique qui, selon lui, est la problématique fondamentale. La réparation est certes judiciaire, mais comment aider l'enfant à atténuer sa souffrance? ».

TROISIEME PARTIE

Stratégie de communication et Elaboration de message

REPORTAGE - ENQUETE

Quelques témoignages d'enfants travailleurs domestiques au Sénégal : Fatou Ndiaye est fière d'elle-même

Fatou a quitté Mombaye, son village natal, à 7 ans. Sa condition de fille de pauvres paysans l'a obligée à quitter très tôt sa famille pour venir gagner sa vie en ville.

Aujourd'hui, Fatou se souvient de ses débuts difficiles à Dakar: "Je suis venue à Dakar en 1991. J'étais toute petite. Je ne savais rien faire. Au village j'assurais la corvée d'eau et le ramassage du bois mort. Le travail est très différent de celui de la ville. Je gardais des bébés. Je touchais alors 2 000 francs par mois. Parfois, je tombais sur des patronnes gentilles. D'autres, par contre, me battaient".

A 13 ans, Fatou savait laver, balayer, repasser comme une bonne ménagère. A 15 ans, son salaire mensuel est passé à 10 000 F. Employée de maison, elle travaille pour une patronne qu'elle juge gentille.

Avec son argent, elle subvient aux besoins de sa mère et de ses deux jeunes frères. Quelque fois, elle s'achète des vêtements. Et, une fois l'an, à l'occasion de la Tabaski, elle retourne au village, au milieu des siens.Fatou fait aussi partie d'une association de filles qui travaillent comme elle.Au sein de cette association de filles travailleuses de Khadimou Rassoul, dont elle occupait le poste de Secrétaire générale adjointe, elle a appris à s'organiser, à s'exprimer, à formuler des doléances et à connaître ses droits.

L'association, appuyée par l'organisation non gouvernementale ENDA Jeunesse Action, à travers l'Organisation internationale du Travail, forte de plus de 300 membres, compte à son actif une caisse mutuelle alimentée par les cotisations des membres.

Ce fonds aide les femmes qui prennent de l'âge ou qui sont confrontées à des maternités à se reconvertir dans des activités génératrices de revenus (les employeurs préfèrent les jeunes filles sans enfant, jugées plus disponibles).Toujours pour lutter contre la précarité de leurs conditions, elles ont leur caisse de santé, elles suivent des cours d'alphabétisation; ce qui leur permet, entre autres, de trouver un travail mieux rémunéré. Réaliste, l'association procède par étape. "Nous avons travaillé, précise Fatou, toute l'année dernière sur quatre droits: le droit à apprendre un métier, à lire et à écrire, à s'organiser et le droit au respect", droit qui commence à être pris en compte. Selon Fatou, "les patrons n'osent plus nous faire certaines choses"

Autre fierté de Fatou: leur participation au défilé du 1er mai. "Cela avait surpris tout le monde. Les gens ne s'imaginaient pas qu'on puisse défendre nos droits, exprimer nos doléances en mimant notre quotidien, qu'on puisse accéder aux medias. Cette initiative était notre idée, et ENDA nous avait soutenues". Fatou a aussi été déléguée par ses camarades pour participer à des rencontres internationales pour partager l'expérience d'autres Enfants et Jeunes Travailleurs d'Afrique de l'Ouest.Et à Fatou de conclure avec un sourire: "Je suis fière de moi".

CONCLUSION

La maltraitance des enfants : esclavage modernisé ou exploitation déguisée ?

A la lumière de tout ce qui a été mis en évidence dans cette étude, il se dégage quelques recommandations et suggestions issues de nos discussions avec les enfants victimes de maltraitances autour des aspects jugés fondamentaux.

Ceux-ci partent de l'implication de toute la communauté en passant par le renforcement des compétences et capacités du personnel qui lutte contre la maltraitance, la collecte et la dissémination de l'information .

Le tout axé autour d'un seul objectif : l'éradication de la maltraitance sous toutes ses formes.

De l'implication de la communauté

Il faut faire en sorte que la communauté soit un acteur clé et soit partie prenante dans tout le processus de réduction de la maltraitance des enfants. C'est à dire expliquer aux parents que la plupart des problèmes que nous avons cité peuvent être évités moyennant le respect de quelques règles simples.

IL faut discuter aussi avec la communauté de ce qui peut être fait pour que les recommandations soient appliquées par tous. Pour favoriser une approche participative préventive, il faut organiser

des réunions avec les associations de lutte contre la maltraitance.

Au niveau des structures de lutte, développer chez les responsables des structures, des aptitudes en communication et en négociation avec la communauté ainsi que des aptitudes et démarches adaptées à une totale et bonne immersion dans la communauté.

Sur le plan institutionnel et individuel, renforcer les compétences de la communauté en les aidant à mettre en place toute initiative communautaire de réduction de la maltraitance dans la politique de développement du pays.

De l'engagement politique et du plaidoyer

Pour cette démarche, il s'agira d'identifier les principales causes des problèmes recensés et établir des priorités de façon à réagir efficacement puis initier un plaidoyer puissant en direction des

principaux acteurs que sont les décideurs, les élus, les professionnels de la lutte contre les pires formes d'exploitation des enfants, les communautés, les usagers, l'opinion publique. Il faut essayer de susciter un engagement politique en faveur d'un

équilibre entre les interventions préventives et curatives. Ceci à travers un plaidoyer auprès des décideurs nationaux et des partenaires au développement.

Dans toutes les régions africaines, il faut s'employer à organiser une journée nationale intitulée « journée du talibé » chaque année.

Ceci pour adopter une approche globale de résolution des problèmes de maltraitance des enfants

- en suscitant des initiatives communautaires et en s'appuyant sur elles

- en initiant une dynamique continue et interactive basée sur l'identification des problèmes, la définition des priorités de manière à ce que l'émergence de nouveaux problèmes ne remette pas en cause les acquis et l'efficacité des interventions.

- en créant un cadre interministériel de concertation et d'action pour collaborer avec tous les acteurs tels que la communauté, les ong, les associations professionnelles, les collectivités locales, le secteur privé, les universités...

Le temps de "l'exploitation de l'homme par l'homme" est-il révolu ?

On parle tout le temps de respect des droits de l'homme, de justice et d'égalité alors que les droits de l'homme sont toujours violés et que l'injustice envers certaines personnes demeure, notamment envers le personnel de que l'on utilise à longueur de journée

Cette situation doit cesser car il est temps d'appliquer les règles d'égalité, de justice, d'honnêteté sous toutes ses formes et dans toutes les sociétés du monde.

Cela commence par respecter l'autre, respecter ses engagements et assumer ses responsabilités, mais surtout respecter les droits de la personne de la même manière qu'elle respecte ses devoirs et ses engagements.

Tant de combats restent encore à être menés, notamment une réflexion sur nos interrogations, nos attitudes face à ce monde plein de paradoxes et d'injustices mais nourrissant néanmoins tellement d'espoirs afin de changer ses réalités qui ne doivent pas être des fatalités.

Tant de combats à mener après avoir subi bien des humiliations, tant de combats à mener pour se respecter et accepter l'autre,

tant de combats à mener pour apprendre à comprendre ,

tant de combat à mener pour nos enfants ,

tant de combats à mener juste pour s'aimer vraiment ....

.

Pour un diagnostic complet et exhaustif doit aussi toujours les facteurs familiaux et sociaux de l'enfant à être inclus. En outre, les facteurs de stress, les changements de comportement et le comportement des parents doit être considéré.

« Ouvrons les yeux dans nos propres maisons. Les enfants employés à des travaux domestiques sont - avant tout - des enfants. »

FIN






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci