CONCLUSION
Parler de l'OTAN avec tant d'empressement et engagement de
notre part, voudrait faire marquer par une empreinte indélébile
que nous voulons poser comme notre point de vue dans l'ensemble et innombrables
ouvrages et monographies publiés ou inédits en cette organisation
internationale spécifiquement vouée en matières
sécuritaires dans l'arenne internationale, car l'accent que nous mettons
sur le rôle militaire de l'OTAN, depuis la guerre froide, la
période d'après guerre froide (transition 1991-2001) et son
adaptation, si pas sa transformation, qu'il s'agisse de la défense des
alliées ou de la gestion militaire de crise sous mandat du conseil de
sécurité des Nations-Unies, nous ont conduit à soutenir
les efforts de transformation et d'engagement entreprises depuis les
différents sommets de celle-ci, mais surtout celui de Prague en novembre
2002, qui a milité pour l'amélioration des capacités des
forces à agir vite et loin est un objectif auquel nous adhérons
et que nous souhaitons la mise en oeuvre dans le cadre de la lutte contre les
défis sécuritaires actuels qui sont identifiées comme des
phénomènes, menaçant l'avenir du monde.
Nous souhaitons que les maîtres du monde, dirigeants de
l'OTAN, veuillent a ce que la transformation ou l'adaptation de celle-ci face
aux défis sécuritaires évoqués, n'entraîne
pas une dérive incontrôlable de ses finances, qu'ils prennent en
compte une répartition équilibrée des charges entre
alliés, afin d'agir également d'une manière efficace dans
les coins oü émergent des foyers terroristes plus
qu'inquiétants.
Cependant notre conception de l'Alliance, centrée sur
la fonction de défense et de sécurité, est
considérée comme trop restrictive dans certains cercles
atlantiques qui préconisent une vision plus large, de celle d'une «
OTAN globale ». Ces idées trouvent un écho a Washington et
dans d'autres capitales alliées.
Dans l'esprit de ses promoteurs, une OTAN globale doit
s'entendre constamment, géographiquement et fonctionnellement. Nous
sommes bien conscient que les pays des Balkans et d'Europe orientale
brûlent d'envie de devenir membres de l'OTAN, ainsi favorisant
l'élargissement de celle-ci, chaque candidature et évaluer en
fonction des critères définis par les alliées en terme
d'intérêt géopolitique et géostratégique, non
seulement en rapport avec la Russie, mais le reste du monde, car l'alliance
continuera de renforcer les différents partenariats établis
à sa périphérie.
Mais est-il pour autant que l'intérêt de l'OTAN,
a l'échelle mondiale est de promouvoir une alliance des
démocrates ? Nous ne le pensons pas, car une telle démarche
risquerait d'accentuer les fractures qui rendent déjà le monde
actuel si dangereux. L'Alliance n'a rien a gagner a être perçue
comme un instrument d'exploitation de la démocratisation au bout du
fusil. L'ambition d'une OTAN globale s'applique aussi aux tâches que
celle-ci serait amenée à remplir, car certains de ces membres
considèrent par exemple qu'en matière de gestion de crise, l'OTAN
devrait s'affranchir de ses tâches purement militaires et prendre en
compte des fonctions dans le domaines civils comme la police, l'Etat de droit
ou la reconstruction économique, or l'Alliance n'a pas de
compétences dans ces domaines, qui sont du ressort d'autres
organisations internationales, notamment les organisations du systèmes
des Nations-Unies.
A vouloir trop étendre son rôle, l'OTAN risque de se
disperser, de porter atteinte à sa crédibilité, et, enfin
de compte, de s'affaiblir.
Pour boucler la boule, l'ancien Secrétaire
Général de l'Alliance, Jaap DE HOOP SHEFFER, affirma en l'an 2006
: « ...L'Alliance n'a plus grande chose a avoir avec celle de la guerre
froide, ainsi soyons clairs ; il ne saurait être question de jouer au
gendarme du monde, puisqu'elle n'en a ni les moyens ni la volonté
politique... ». Ce qui est vrai, car elle doit concentrer son attention et
ses efforts sur les priorités actuelles, dont les
phénomènes d'insécurité qui sont en Afghanistan, au
Sud du Pakistan, la piraterie dans le Golfe d'Aden y compris les vagues
terroristes au Nord, a l'Est et actuellement au centre de l'Afrique.
Réussir ces genres d'opérations, dans les conditions qui ne sont
pas faciles, est le meilleur service qu'elle peut rendre a la communauté
internationale.
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