CHAPITRE IV : L'ANALYSE CRITIQUE
Section I. L'OTAN FACE AUX NOUVEAUX CONCEPTS
STRATEGIQUES
L'OTAN est appelée a s'adapter, encore mieux a
s'acclimater au regard des situations politico-sécuritaires qui
constituent des interrogations plus que manifestes. Aussi, nous évoquons
dans ce chapitre les différents rapports de collaboration entre l'OTAN,
les Nations-Unies et l'Union Européenne sur le plan sécuritaire,
sous forme schématisée, les nouvelles stratégies
sécuritaires de l'alliance dans le concept d'un monde multipolaire
actuel de l'après guerre froide en plein 21ème
siècle. Ces nouvelles stratégies identifiées d'ores et
déjà en forme des programmes militaires, a l'instar de la mise en
oeuvre du concept militaire de « Groupes des forces interarmées
multinationales [GFIM] », approuvée au sommet de l'OTAN de janvier
1994. L'initiative sur les capacités de défense de l'OTAN *DCI+
», lancée au sommet de Washington des 13 et 14 avril 1999, et en
novembre 2002 au sommet de Prague, la création de la force de
réaction de l'OTAN ou NATO response Force (NRF), s'appuyant sur les
accords dits de « Berlin plus »de mars 2003, motiver tous, par la foi
de combattre les formes diverses du terrorisme, extrémisme, piraterie
marquées par les attentats du 11 septembre 2001.
Nous évoquons aussi le programme d'adhésion des
pays de l'ex-URSS, le partenariat existant entre ces Etats d'Europe, le
programme de partenariat pour la paix pour ces mêmes Etats et y compris
la collaboration existant entre les institutions internationales comme l'Union
Européenne, car ces adaptations ou acclimatations sur le plan
défensif pour l'OTAN, dans le début de ce 21ème
siècle, sous la guerre froide ouverte, mais latente, puisque la
multipolarité imposée comme système international par les
Etats, a la forme d'un corps, dont la tête est l'unipolarité
occidentale.
1.1. Les nouveaux concepts stratégiques
Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les
missions de l'OTAN sont difficiles a l'interpréter. Elles sortent donc
du traditionnel « espace Euro-atlantique ». Cependant, l'OTAN n'a pas
vocation a se substituer aux Nations-Unies, ou de devenir un mini-ONU,
compassant aux incapacités structurelles de celle-ci, car elle (OTAN)
n'est pas une nouvelle forme de troupes casques bleus des Nations-Unies, mais
travaillant de concert, Ainsi, les stratégies de la nouvelle OTAN ont
été élaborées à partir de la fin des
années 1990, et développées après les attaques du
11 septembre 2001 sur les Etats-Unis.
Partant de l'évolution des capacités militaires,
pendant la guerre froide, les plans de défense de l'OTAN portaient
essentiellement sur le maintien des capacités nécessaires pour
contrer une agression de l'Union Soviétique et des pays du Pacte de
Varsovie. Après la dite guerre, l'environnement sécuritaire en
Europe devient plus complexe. Les menaces viennent de crises ou conflits a la
périphérie de l'Europe, comme dans l'exYougoslavie, ou
au-delà (a l'instar de l'Afghanistan), ou du terrorisme et de la
prolifération des armes de destruction massive. En conséquence,
l'OTAN a ressenti le besoin d'être a déployer des forces
rapidement, au-delà des frontières de ses Etats membres pour
répondre à des crises, tout en étendant la capacité
de se défendre contre une agression délibérée, que
les spécialistes en la matière qualifient d'une communication
alternative.65
65 J.L KITIMA KASENDWE AMUNDALA, op cit.
Nous avons ainsi parmi les concepts stratégiques les
programmes : 1.1.1. Les groupes de forces interarmées
multinationales (GFIM)
La mise en oeuvre de ce concept militaire de l'après
guerre froide a été approuvée au sommet de l'OTAN de
janvier 1994 ; il a constitué la première étape de
l'adaptation des forces armées alliées à leur nouvel
environnement de sécurité. Destinées en premier lieu a
améliorer la capacité de l'OTAN de déployer, sur un court
préavis, des forces multinationales et interarmées
adaptées aux exigences spécifiques d'une opération
militaire donnée, les GFIM visaient à favoriser
l'intégration des participants non-OTAN, notamment dans le contexte du
développement de l'IESD (Identité Européenne de
Sécurité et Défense). Le concept de GFIM a
été mis en pratique dans le cadre des opérations de
maintien de la paix dirigées par l'OTAN dans les Balkans.
1.1.2. L'initiative sur les capacités de
défense de l'OTAN (DCI)
Ce programme ou concept à été
lancé au sommet de Washington des 13 et 14 avril 1999 ; il avait
constitué une nouvelle étape pour l'OTAN vers une nouvelle
acclimatation sécuritaire, dans le cadre de la garantie pour celle-ci
d'être en mesure de réagir efficacement, et si nécessaire,
dans la durée, aux crises comme celle du Kosovo, tout en restant capable
d'assumer des responsabilités fondamentales pour la défense des
membres. La DCI s'est concentrée essentiellement sur les
capacités de l'Alliance dans cinq (O5) domaines ;
1. La mobilité et aptitude au
déploiement : Capacité de déployer rapidement des
forces, y compris dans les zones situées en dehors du territoire des
Etats membres de l'Alliance.
2. La capacité de soutien : Capacité de
génération des forces suffisantes pour les opérations de
longue durée et capacité de maintien et d'approvisionnement des
forces hors de leurs bases habituelles.
3. L'efficacité de la prise à partie :
Capacité de prendre efficacement un adversaire à partie dans tous
les types d'opérations ;
4. La surviabilité : capacité de
protéger les forces et les infrastructures contre les menaces actuelles
et futures ;
5. L'interopérabilité des communications
: Systèmes de commandement, de contrôle et d'information
compatibles entre eux et permettant aux forces de différents pays de
coopérer efficacement.
1.1.3. L'engagement capacitaire de Prague
C'est en 2002 au mois de Novembre, au sommet de Prague, que
l'OTAN, à travers ses membres ont pris la décision de
l'adaptation de l'outil militaire la nouvelle donne internationale, autour du
concept de réaction rapide. Les dirigeants des pays membres, de l'OTAN
se sont engagés, sur la base d'objectifs individualisés et
collectifs et selon des calendriers agrées, à améliorer
les capacités opérationnelles existantes de leurs forces
armées et à en développer de nouvelles dans des domaines
spécifiques. Des dispositifs ont été mis en place afin de
faire un suivi et un bilan des progrès réalisés.
L'objectif est d'assurer la capacité de l'OTAN a
remplir, de nouvelles missions exigeant le déploiement rapide et pour
les longues périodes de forces sur les théâtres
d'opérations lointaines, pour y mener une large gamme de tâches,
tel que le cas de l'Afghanistan.
Les engagements d'amélioration de capacité des
Etats membres portent sur 400 rubriques spécifiques, regroupés en
huit domaines ;
1. La défense contre les armes chimiques, biologies,
radiologiques et nucléaires ;
2. Le renseignement, surveillance et acquisition d'objectifs
;
3. La capacité aéroportée de surveillance
terrestre ;
4. Les systèmes déployables et
protégés de commandement, contrôle et communication ;
5. L'efficacité au combat, y compris les munitions
à guidage des précisions et la neutralisation des défenses
aériennes ennemies ;
6. Le ravitaillement en vol ;
7. Les unités déployables d'appuis tactique de
soutien des forces au combat ;
8. Le transport aérien et maritime stratégique.
Une approche reposant sur la création d'unité
multinationale a été retenue pour la défense contre les
armes chimiques, biologiques et nucléaires. Une approche similaire a
été adoptée dans les domaines du transport
stratégique et du ravitaillement en vol, où des consortiums
multinationaux ont été crées pour donner a l'Alliance les
capacités requises. L'initiative est coordonnée avec les efforts
de l'union européenne pour améliorer ses propres
capacités. Un groupe OTAN-UE sur les capacités à
été créé, sur la base des arrangements dits «
Berlin plus » ou accords de Berlin plus (signés en mars 2003),
où lorsque ceux-ci sont nécessaires a la réalisation des
missions décidées par le conseil de l'Union.
Ainsi, dans les mêmes accords dit de « Berlin Plus
», pour assurer la complémentarité des processus OTAN et UE,
il a été décidé de confier aux mêmes pays la
responsabilité des mêmes capacités dans les deux
organisations, l'Allemagne dirige a la fois le consortium OTAN et le Groupe
pour le plan d `action européen sur les capacités.
1.1.4. La création de NATO response Force *NRF+ ou
la force de réaction de l'OTAN
Le sommet de Prague tenu en novembre 2002, a également
décidé la mise en place ou la création de la Force de
réaction de l'OTAN (NATO Response Force, NRF). Le concept
stratégique qui s'y attachait fut la réponse de l'Alliance aux
changements de nature des engagements auxquels elle est susceptible
d'être confrontée. Le concept permet a l'OTAN de disposer de
forces d'un haut degré de réactivité, capables
d'être rassemblées et projetées dans les délais de 5
à 30 jours.
La NRF est constitué à partir des contributions
de forces de différents pays, soumises a un système de rotation
selon lequel elles s'entraînent jusqu'à leur certification en tant
que forces interarmées, puis sont en alerte pendant les six mois
suivants. Elle doit être capable de s'acquitter de missions dans le monde
entier en tant que force autonome pour des opérations relevant de
l'article 5 de la charte de l'OTAN (défense collective) et des
opérations de réponse aux crises hors l'article
5, telles que des opérations d'évacuation, ou l'appui a la
gestion des conséquences d'une catastrophe (notamment des incidents
chimiques, biologiques, radiologiques).
Elle a par exemple été activée pour
l'aide apportée aux Etats-Unis à la suite du cyclone Katrina en
septembre 2005 et pour l'assistance fournie au Pakistan suite au tremblement de
terre d'octobre de la même année. Actuellement, la Force (NRF)
compte 17.000 hommes. Elle a atteint sa capacité opérationnelle
finale en octobre 2006 et comptait alors quelques 25.000 hommes,
répartis en une composante terrestre, une composante navale, une
composante aérienne et un élément supplémentaire de
forces spéciales.
Enfin, le sommet de Prague avait encore décidé
une révision fondamentale de la structure de commandement de l'OTAN, en
créant deux commandements stratégiques dont :
1. Le SHAPE (quartier général de commandement des
forces de l'OTAN) basé a Mons en Belgique, chargé de l'ensemble
des opérations de l'Alliance ;
2. L'ACT (Alliés command transformation), à
Norfolk (Royaume-Uni), chargé de guider la transformation de
capacités militaires.
1.1.5. Le comité des plans de
défense
Sa mise en oeuvre a été décidée en
2006, lorsque l'Alliance devait se préparer à mener de front deux
opérations de grande envergure mobilisant 60.000 hommes chacune et six
opérations moyennes (30.000 hommes). Au total, jusqu'à 300.000
hommes entrainés et préparés devront donc être
disponibles pour intervenir dans n'importe quelle région du monde pour
maintenir la paix. L'OTAN est en 2008 très loin de tenir ces objectifs
si l'on se réfère aux difficultés chroniques de l'ASAF a
obtenir les moyens nécessaires a une stabilisation de la situation en
Afghanistan (considérée selon les critères OTAN comme une
opération de moyenne envergure). Les alliés se sont
engagés à consacrer à leur défense au moins 2 % de
leur PIB pour y parvenir, un chiffre que seul sept de vingt-six alliés
dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Turquie) parviennent
à atteindre.
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