IDENTIFICATION ET CONCEPTION D'UN PROJET DE
DEVELOPPEMENT INTEGRE AUTOUR DE LA MISE EN VALEUR
DES BAS FONDS EN ZONE TROPICALE HUMIDE :
LA CEINTURE PERI-
CAS DES BAS FONDS DE URBAINE DE
YAOUNDE (CAMEROUN)
MEMOIRE POUR L'OBTEN TION DE MASTER
2 EN INNOVATIONS, DEVELOPPEMENT ET SOCIETES
Présenté et soutenu publiquement le 12
octobre 2010
Par Tobias ENGUENE
Travaux dirigés par :
Ramani TRAORE Isaac N. MOUSSINGA
Enseignant permanent au 2iE
Directeur du CODEV (Yaoundé/Cameroun)
Jury d'évaluation du
mémoire :
Président : Abdoulaye DIARRA
Membres et correcteurs : Bruno Barbier
Abibou CISS Ramani TRAORE
Année académique
2009/2010
Fondation 2iE - Rue de la science, 01 BP 594
Ouagadougou - Burkina Faso Tél. : (00226) 50 49 28 00 - Fax (00226)
50 49 28 01
Web :
www.2ie-edu.org
E-mail :
2ie@2ie-edu.org
DEDICACE
A leur honneur, qu'il me soit permis de dédier ce
mémoire à tous ceux-là qui de près ou de loin, d'un
passé lointain ou rapproché, ont favorisé d'une
manière ou d'une autre la réalisation du présent
mémoire de fin d'études relatif à l'obtention d'un Master
2 Spécialisé en Innovations, Développement et
Sociétés.
Il s'agit tout particulièrement, d'une part :
· De mon épouse chérie et bien aimée
ALIMA Marthe Bernadette.
· De mes enfants bien aimés :
- BEYALA ENGUENE Audrey Justine ;
- ENGUENE Romuald Kevin ;
- ATEBA ENGUENE Gontran Christian ;
- ONGOLO Antoine Emmanuel ;
- ALIMA ENGUENE Martial Hyacinthe ;
- ABENA Divine Clémence Clara.
· De tous mes frères et soeurs.
Et d'autre part, ceux qui ont quitté cette terre ; je
pense particulièrement :
· A ma mère ABENA NGOLO Barbare ; femme
très charitable que tu étais, tu as quitté
précocement le monde des humains sans toutefois qu'on puisse savoir
pourquoi : paix à ton âme.
· A mon père ATEBA Pius ; homme dévoué
que tu étais et soucieux du devenir de ta progé- niture,
puisse dieu tout puissant faire que la terre de nos ancêtres te soit
légère à jamais.
Bien aussi, à tous mes amis sincères.
REMERCIEMENTS
La rédaction d'un mémoire de fin
d'études, à l'Institut International d'Ingénierie de l'Eau
et de l'Environnement (2iE) de Ouagadougou au Burkina Faso, est une exigence
académique qui fait suite à la formation reçue pendant au
moins six mois de cours théoriques et pratiques. Cette rédaction
requiert sans doute d'énormes ressources humaines, intellectuelles et
matérielles qu'il faille mettre ensemble pour arriver à un
résultat appréciable.
La collecte des informations s'est faite au travers des
connaissances propres de l'étudiant, des éléments de cours
reçus, de l'exploration de l'information documentaire sur le sujet, des
échanges avec les autres personnes susceptibles de mettre leur
background à notre profit. Il serait donc injuste de ne pas citer ici
certains de ces acteurs importants, à défaut d'avoir une liste
exhaustive. A cet égard, mes remerciements les plus sincères vont
à l'endroit :
- Du coordinateur de la FOAD, Monsieur TOFANGUI
KONE, pour son suivi et son enca-
drement sans faille qui sont susceptibles de favoriser notre
épanouissement ;
- Des tuteurs des différents modules d'enseignement,
lesquels ont su guidé notre apprentis-
sage à travers les échanges synchrones ou
asynchrones dans la plate-forme ;
- De Monsieur Isaac N. MOUSSINGA, Directeur du
CODEV qui a accepté de m'accueillir
dans sa structure ;
- De Monsieur OWONA MESSI Janvier
Clément, Professeur des Ecoles Normales
d'Instituteurs et Inspecteur Pédagogique dans la
Région de l'Extrême Nord au Cameroun ; - De Monsieur
RAMANI TRAORE, pour s'être porté garant de
m'encadrer en vue de la rédaction du présent mémoire
;
- De tous les étudiants de la première promotion en
Master 2 en Innovations, Développe-
ment et Sociétés du 2iE, pour leur
sincérité et la bonne collaboration entretenue tout au long de la
session.
Puisse, cette occasion me permette aussi de remercier le Dieu
tout puissant qui, en tout temps, a su me conférer l'inspiration des
anges gardiens de son royaume.
LISTE DES ABREVIATIONS
CAD : Comité d'Aide au
Développement de l'OCDE
CAMCCUL : Cameroon Cooperative Credit Union
League
CBF CIRAD
CODEV CVECA DSRP FOAD GIC/GIE
GRET ISS
MC2
: Consortium Bas fonds
: Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le
Développement
: Cabinet Conseil en Développement
: Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédit
Autogérée
: Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
: Formation Ouverte et à Distance
: Groupe d'Intérêt Commun/Economique
: Groupe de Recherche et d'Echanges Technologiques
: Interviews Semi-Structurées
: Mutuelle Communautaire de Croissance
MINADER : Ministère de l'Agriculture et
du Développement Rural
MINEPAT : Ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du Ter-
ritoire
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
OMD OPA SMIG UFP
UNC
: Objectifs du Millénaire pour le Développement
: Organisation Professionnelle Agricole
: Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti : Unité
Familiale de Production
: Unité Nationale de Coordination CBF
2iE : Institut International d'Ingénierie
de l'Eau et de l'Environnement
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Moyenne mensuelle de
pluviométrie et de température 17
Tableau 2 : Particularité des
méthodes de recherche conventionnelles et de la MARP
24
Tableau 3 : Distribution des exploitants
enquêtés par niveau d'éducation 30
Tableau 4 : Distribution des exploitants
enquêtés suivant leur statut 31
Tableau 5 : Présentation des
résultats des principales spéculations rencontrées
(plateaux et bas fonds) dans au moins 4 villages des bas
fonds où les 34
enquêtes ont été menées
Tableau 6 : Catégorisation des
effets pour l'analyse des intérêts des parties prenantes
35
Tableau 7 : Dépositaires d'enjeux
identifiés au cours des ateliers participatifs
de planification 36
Tableau 8 : Information sur la
participation des dépositaires d'enjeux 39
Tableau 9 : Résultats de
l'approfondissement des problèmes posés par les
communautés
de la zone d'étude 40
Tableau 10 : Principe de remplissage du
cadre logique 48
Tableau 11 : Cadre logique du projet
49
Tableau 12 : Capacité d'influence
des dépositaires d'enjeux du projet 52
Tableau 13 : Niveau de participation des
dépositaires d'enjeux 53
Tableau 14 : Intérêt et
enjeux des parties prenantes primaires 54
Tableau 15 : Caractéristiques de
la pauvreté dans la zone de l'étude 55
Tableau 16 : Coûts et
bénéfices sociaux pour la mise en exploitation des bas fonds
de la ceinture péri-urbaine de Yaoundé
56
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Profil simplifié et
stylise d'un bas fond 7
Figure 2 : Situation géographique
de la zone d'étude 16
Figure 3 : Courbe ombrothermique de
Yaoundé (Cameroun) 17
Figure 4 : Motivations sociales des
exploitants enquêtés pour l'activité sur les bas fonds
27 Figure 5 : Motivations
économiques des exploitants enquêtés pour
l'activité
sur les bas fonds 28
Figure 6 : Revenus mensuels
estimés par les exploitants des périmètres
enquêtés 29
Figure 7 : Distribution par sexe des
exploitants enquêtés 29
Figure 8 : Distribution des exploitants
enquêtés par classe d'âge 30
Figure 9 : Autres activités
économiques importantes auxquelles se greffe l'activité de
mise
en valeur des bas fonds 31
Figure 10 : Echelle d'influence et
d'importance des dépositaires d'enjeux identifiés
38
Figure 11 : Diagramme des
problèmes 44
Figure 12 : Diagramme des objectifs
45
Figure 13 : Diagramme pour analyse des
objectifs 46
Figure 14 : Diagramme finalisé des
objectifs 47
Figure 15 : Visualisation de la structure
et du cadre du projet 61
Dédicaces i
Remerciements ii
Liste des abréviations iii
Liste des tableaux iv
Liste des figures v
I-
|
INTRODUCTION GENERALE
1.1. Contexte du travail
1.2. Présentation des concepts clés
1.2.1. Projet et projet de développement
1.2.2. Développement et développement
intégré 1.2.3. Bas fond : définition, atout et
intérêt
|
4
4
5
5
6
|
|
1.3.
|
Revue de la littérature
|
8
|
|
|
1.3.1. Les travaux essentiels du Consortium Bas fonds
|
8
|
|
|
1.3.2. Les publications du GRET
|
9
|
|
|
1.3.3. Les communications du CIRAD
|
10
|
|
1.4.
|
Démarche suivie
|
11
|
|
|
1.4.1. Exploration de l'information existante
|
11
|
|
|
1.4.2. Collecte de données de terrain
|
11
|
|
|
1.4.3. exploitation des données de terrain
|
11
|
|
1.5.
|
Contenu et organisation du mémoire
|
12
|
II-
|
OBJECTIFS ET CADRE DU TRAVAIL
|
13
|
|
2.1.
|
Enjeux et problématique des bas fonds
|
13
|
|
2.2.
|
Objectifs du travail
|
14
|
|
|
2.2.1. Objectif global du travail
|
14
|
|
|
2.2.2. Objectifs spécifiques du travail
|
14
|
|
2.3.
|
Contexte physique de la zone d'étude
|
15
|
|
|
2.3.1. Situation géographique de la ceinture
péri-urbaine de Yaoundé
|
15
|
|
|
2.3.2. Contexte climatique
|
16
|
|
|
2.3.3. Sols, végétation, hydrogéologie,
hydrographie et relief
|
17
|
|
2.4.
|
Contexte socio-économique de la zone d'étude :
données essentielles
|
19
|
|
|
2.4.1. Contexte général de développement au
Cameroun
|
19
|
2
2.4.2. Contexte de développement particulier à la
zone d'étude 20
2.4.3. Analyse des moyens d'existence des communautés et
des ménages de 21
la zone d'étude
III- METHODE ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
23
3.1. Généralités : origine, justification
et évolution 23
3.2. Particularités sur la méthode et les outils
de l'étude 24
3.2.1. Revue des données secondaires et sources
d'information 25
3.2.2. Interviews semi-structurées (ISS)
25
3.2.3. Outils de la dynamique spatiale temporelle et
organisationnelle utilisés 25
pour les enquêtes de terrain
3.3. Enquête approfondie sur quatre bas fonds : choix des
sites, technique 26
d'enquête et échantillonnage
IV- RESULTATS DE L'ENQUETE SUR LES BAS FONDS ET
DISCUSSIONS 27
4.1. Motivations sociales des exploitants pour l'activité
sur les bas fonds 27
4.2. Motivations économiques des exploitants pour
l'activité sur les bas fonds 28
4.3. Répartition socio-démographique des
exploitants enquêtés dans les bas fonds 29
4.3.1. Distribution des exploitants enquêtés par
sexe 29
4.3.2. Distribution des exploitants enquêtés par
classe d'âge 29
4.3.3. Niveau d'éducation des exploitants
enquêtés 30
4.3.4. Statut matrimonial des exploitants enquêtés
30
4.4. Autres activités économiques auxquelles se
greffe la mise en valeur des bas 31
fonds
4.5. Conclusion partielle 32
V- IDENTIFICATION DU PROJET AUTOUR DE LA MISE EN VALEUR
DES BAS FONDS 33
5.1. Caractérisation de reconnaissance des bas fonds de la
zone d'étude 33
5.2. Identification et analyse des dépositaires d'enjeux
(parties prenantes) 34
5.2.1. Identification et intérêts
stratégiques des dépositaires d'enjeux 35
5.2.2. Influence et importance des dépositaires d'enjeux
identifiés 37
5.2.3. Identification de la participation des dépositaires
d'enjeux 39
5.3. Analyse de la situation 39
5.4. Priorité de développement des parties
prenantes 41
VI- CONCEPTION DU PROJET AUTOUR DE LA MISE EN VALEUR DES
BAS FONDS 42
6.1. Analyse des problèmes, des objectifs et des
stratégies 42
6.1.1. Généralités : matériel et/ou
méthode de construction 42
6.1.2. Diagrammes des problèmes, des objectifs et des
stratégies 43
6.2. Elaboration du cadre logique 47
6.3. Calendrier indicatif des activités
51
VII- VALIDATION ET FORMULATION DU PROJET AUTOUR DE LA
MISE EN VALEUR DES 52 BAS FONDS
7.1. Validation du projet 52
7.1.1. Validation sociale du projet 52
7.1.2. Validation économique du projet
55
7.2. Formulation du projet 57
7.2.1. Contexte, justification et cohérence avec la
stratégie sectorielle de lutte
contre la pauvreté au Cameroun 57
7.2.2. Contenu du projet 58
7.2.3. Composantes et activités du projet
59
7.2.4. Bénéficiaires du projet
64
7.2.5. Coût global et plan de financement du projet
64
7.2.6. Organisation et gouvernance du projet
65
7.2.7. Calendrier des activités au démarrage
66
VIII- CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 67
IX- BIBLIOGRAPHIE/SITES INTERNET 69
X- ANNEXES 71
Annexe 1 : Carte du Cameroun et situation de
Yaoundé 72
Annexe 2 : Fiche d'enquête rapide
sur les bas fonds 73
Annexe 3 : Revue photographique des bas
fonds visités 75
Annexe 4 : Niveau de
caractérisation de bas fonds 76
Annexe 5 : Calendrier agricole de la zone
d'étude 77
RESUME/SUMMARY 82
Annexe 6 : Plan de financement
détaillé du projet 78
I. INTRODUCTION GENERALE
1.1- Contexte du travail
A cause d'un flux important des populations rurales vers les
zones urbaines, le nombre de personnes vivant dans la ville de Yaoundé a
connu une augmentation exponentielle de 1970 (juste après la
période des indépendances) à nos jours. Cet exode
rural qui dépouille les campagnes de la majorité de ses forces
vives et actives entraîne plutôt une pression démographique
en ville, avec comme corollaire l'augmentation des besoins en nourriture, ou de
manière précise, le nombre de bouches à nourrir par des
chefs de familles qui, dans la plupart des cas, vivent déjà dans
des conditions très précaires.
Pour lever les contraintes comme celle-ci-dessus
évoquée, le DSRP (Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté, Avril 2003) décline sept
(7) grands axes principaux de stratégies dont un seul va en droite ligne
avec notre travail, à savoir : « le renforcement de la
croissance par la diversification de l'économie ». A travers
cet axe, le Gouvernement Camerounais prévoit, pour le secteur rural,
l'appuie des opérateurs afin de favoriser la production agricole,
assurer des revenus et la sécurité alimentaire aux populations.
Gage du premier objectif du millénaire pour le développement
(OMD).
En restant dans le cadrage des objectifs de la dernière
génération du DSRP (2003), la présente
étude devrait contribuer à identifier et à concevoir un
projet de développement qui vise l'appui à la modernisation de
l'appareil de production, grâce à la mise en valeur de bas fonds
dans les zones rurales de la ceinture péri-urbaine de Yaoundé. En
fait, il s'agit concrètement du montage d'un projet autour de la
valorisation (agricole ou halieutique) de ces zones considérées
depuis longtemps comme marginales. Quant à la valorisation même,
elle est simplement basée sur l'amélioration du fonctionnement
hydraulique et/ou hydrologique du bas fond, une meilleure organisation des
exploitants, la diversification agricole et une intensification des productions
susceptibles d'inonder les marchés de la périphérie et par
ricochet ceux de la ville de Yaoundé (Cameroun), afin d'y renforcer
durablement la sécurité alimentaire à toutes les couches
des populations.
1.2- Présentation des concepts
clés
Les concepts clés sont ceux qui, tirés du
thème, sont susceptibles de sous-tendre notre travail ; nous avons
retenu principalement trois à savoir : « projet/projet de
développement », «
développement/développement
intégré » et « bas fond
». Dans le souci d'harmoniser la compréhension de ces concepts dans
le cadre du présent travail, il est nécessaire de donner leur
définition contextuelle.
1.2.1. Projet et projet de développement
Nous définissons « un projet
» comme une focalisation d'actions, projetées sur l'avenir, visant
à répondre à un problème identifié ou
à une perspective d'amélioration d'une situation donnée,
actions planifiées de manière à mobiliser, sur une
période précise, des moyens matériels, financiers et
humains, selon une organisation logique de leur mise en oeuvre. S'agissant
d'atteindre un objectif et d'obtenir un produit dans un temps fixé, le
projet doit faire l'objet d'un suivi périodique et d'une
évaluation pour s'assurer de son succès. Un projet a une
naissance avec la préparation des actions, une vie avec leur
déroulement et une mort avec le terme du projet.
Combiné avec le concept de développement, on
obtient un nouveau concept « projet de
développement » qui prend un sens littéral plus ou
moins différent. Pour les auteurs PHILIPPE LAVIGNE DELVILLE, BROUILLET
A.S. et LEVY M. (2007), un projet de développement est une intervention
dans les systèmes sociaux et politiques dynamiques ; il apporte des
ressources matérielles, techniques, mais aussi intellectuelles,
politiques, symboliques, à différents groupes d'acteurs, qui vont
s'en saisir ou tenter de s'en saisir, pour modifier et améliorer leur
situation, ou au contraire neutraliser les effets potentiels de
l'opération.
1.2.2. Développement et développement
intégréLa définition du concept de «
développement » est très diversifiée
et se heurte parfois à des versions quelque peu divergentes.
Mais d'une façon générale, on peut
définir le développement comme étant « un processus
politique, social et économique cohérents et harmonieux
engendrant un état de vie, d'être et de pensées favorables
à l'amélioration durable et désirée des conditions
de vie ; et tout ceci se caractérisant et s'appréciant par
rapport à des références communément admises
»
OAKLEY ET GARFORTH (1986) cité par HAMMANI (1997),
estiment que le développement évoque une certaine forme
d'actions, ou d'interventions propres à influencer sur le processus
général de transformation sociale. C'est un concept dynamique qui
suppose que l'on modifie les données d'une situation antérieure
ou que l'on s'en éloigne. Ils ajoutent que le processus de
développement peut prendre des formes variées et tendre vers
toutes sortes d'objectifs sociaux désirables.
5
C'est dans le même sens et dans le contexte de
conception de projet de développement rural que BOUKHARI (1997) In B.
YODA (2004) estime que : « le développement est un changement de
l'environnement (aménagement et équipement) et de CAP
(connaissances, attitudes et pratiques) » (HAFID 2003).
On perçoit par ces différentes approches qu'il
n'existe pas de définition universelle communément admise qui
puisse réellement cerner tous les aspects de ce concept qui se veut
davantage dynamique et relatif à un contexte.
En effet, l'on voit de plus en plus des attributs qui se
greffent au développement afin de l'adapter aux différentes
réalités contextuelles. Nous faisons allusion à des
concepts comme le développement durable, le développement
participatif, le développement rural, ou développement
intégré. C'est ce dernier concept qui concerne notre travail.
Parlant du « développement
intégré » évoqué ci-dessus, MORIZE
(1992) avance que « c'est un développement logique et rationnel,
visant dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns
des autres, de manière à n'oublier aucune des conditions
nécessaires à ce développement ». Le
développement intégré est ainsi perçu comme une
vision globale et systémique dans les approches, contrairement à
l'approche sectorielle.
Pour une zone géographique donnée, le
développement intégré peut être
considéré comme une approche particulière qui consiste
à prendre en compte toutes les causes d'un problème dans une
réponse complète susceptible de lever les contraintes
socio-économiques y afférentes. Cela nécessite sans doute
une conjugaison de plusieurs actions d'appui et non pas seulement à
apporter une réponse sectorielle à un problème en rapport
avec les conditions de vie de l'homme dans son contexte social.
1.2.3. Bas fond : définition, atout et
intérêt
Selon le Consortium bas fonds (CBF1), les «
bas fonds » sont les parties supérieures
des systèmes de cours d'eau, dans lesquelles il n'y a plus ou
très peu de processus de sédimentation alluviale. Ils couvrent
toute l'étendue de vallée, c'est-à-dire, les fonds de
vallée qui peuvent être submergés pendant une partie de
l'année, leurs franges hydromorphes et les pentes et croutes de plateau
contigües, formant la zone qui alimente en eau les fonds de vallée
par ruissellement et suintement.
Les bas fonds qui se distinguent généralement
des marais qui, faute d'exutoire, sont engorgés en permanence, couvrent
environ 190 millions d'hectares en Afrique subsahararienne, ce qui
représente environ 8% des terres. Seule une petite fraction de ces bas
fonds, probablement moins de 15%, est exploitée actuellement,
essentiellement dans les zones subhumides et humides. Les rendements y sont
souvent faibles et leur mise en valeur est limitée par les contraintes
suivantes (Jamin et al., 1996) :
- manque de gestion appropriée de l'eau ;
- problèmes d'adventices ;
- variétés mal adaptées aux conditions
pédoclimatiques et à la demande du marché ;
1 Consortium Bas fonds (CBF) est une structure de
recherche basée en Côte d'Ivoire.
- pénibilité du travail et insuffisance de main
d'oeuvre ;
- problème de commercialisation lié à
l'état des pistes de desserte ;
- système foncier non clarifié ;
- accès limité aux marchés d'intrants et des
produits agricoles.
Figure 1 : Profil simplifié et stylise d'un bas
fond
Source : Consortium Bas Fond (CBF)
Toutefois, les bas fonds constituent un atout agricole et
hydrologique important au niveau local et national et peuvent contribuer de
manière significative à la sécurité alimentaire et
à la réduction de la pauvreté. De ce point de vue,
PHILIPPE LAVIGNE DELVILLE et al (1996) affirment que ces fonds de
vallées sont considérés comme des milieux fertiles, qui
peuvent, moyennant un aménagement approprié, et de fois sans
mouvement des terres de surface en grande masse, porter des cultures
permanentes ou abriter des étangs piscicoles.
En ce qui concerne l'intérêt pour la culture des
bas fonds, il y a lieu de noter qu'il s'inscrit dans le jeu dynamique
d'allocation du travail en fonction des objectifs de la reproduction
économique familiale. Il met certainement en jeu l'ensemble du
système économique de l'exploitation. L'analyse des dynamiques
agraires, d'un côté, celle de l'économie familiale de
l'autre (calendriers de travail, de trésorerie, alimentaires ;
Leplaideur, 1992), fournissent deux guides complémentaires pour
comprendre les logiques économiques des paysans et la place qu'ils
accordent au bas fond.
NGUEGANG P. et al. (2005, acte de conférence de la
Délégation Régionale du CIRAD à Yaoundé au
Cameroun), en conclusion d'une étude portant sur la mise en valeur des
bas fonds à Yaoundé et environs, affirme que l'activité
dans les bas fonds est dynamique ; c'est une activité compétitive
qui offre des perspectives d'emplois pour nombre de jeunes et de femmes de la
ville. Les revenus tirés de cette activité permettent aux
exploitants des marécages de faire face aux besoins
d'éducation, de santé et même de nutrition de
l'unité familiale. Bien développée, cette activité
peut s'intégrer dans une dynamique de lutte contre la
pauvreté.
Cependant, le constat pour l'Afrique Centrale, et
particulièrement au Cameroun, c'est que les bas fonds sont
généralement peu ou pas exploités ; certains voient en ces
espaces plutôt une réponse à la pression foncière
croissante sur les terres pluviales et bien plus une contribution à la
production de surplus alimentaire. Les pratiques paysannes de mise en valeur
des bas fonds s'inscrivent sans doute dans un système de production
diversifiée qui, sauf exception, sont centrés sur les cultures
pluviales, et répondent à des objectifs économiques qui ne
passent pas forcément par l'intensification.
1.3- Revue de la littérature
Pour un travail scientifique donné, il est difficile de
passer en revue l'ensemble des recherches déjà menées sur
le sujet. A cet effet, dans le souci de situer le sujet dans le contexte actuel
de la recherche nationale ou internationale, nous avons essayé de
rassembler quelques informations disponibles sur ledit sujet (bibliographie,
communications orales, etc.), de façon à avoir certains
éléments utiles dans la construction et l'organisation des
idées. Il faut noter que cela ne saurait être exhaustif.
1.3.1. Les travaux essentiels du Consortium Bas Fonds
Le Consortium Bas Fonds (CBF) pour la mise en valeur durable
des écosystèmes de bas fonds est une activité
éco-régionale à l'échelle du système,
soutenue par le GCRAI pour l'Afrique subsaharienne et présidée
par le Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO), en collaboration avec les
instituts nationaux et internationaux oeuvrant à améliorer la
productivité et la viabilité des systèmes d'exploitation
des sols des bas fonds. C'est une plate-forme de coopération
régionale pour la promotion d'un développement durable des bas
fonds, mettant à contribution le partenariat de diverses institutions
pour former une masse critique, planifier et mettre en oeuvre conjointement un
programme intégré de recherche visant des objectifs communs.
Les principaux centres d'intérêt sur lesquels se
reposent l'essentiel des travaux de recherche de cette structure sont les
suivants :
- Caractérisation des dynamiques de mise en valeur des bas
fonds ; quatre axes de recherche
ont été développés pour ce
thème à savoir (i) dynamique de l'occupation du sol dans les bas
fonds, (ii) fonctionnement hydrologique des bas fonds, (iii) évolution
de la fertilité du sol dans les bas fonds et (iv) évolution de la
biodiversité dans les bas fonds.
- Mise au point et évaluation des technologies pour des
systèmes de production améliorés et
pour la gestion des ressources naturelles. Les recherches
conduites pour ce thème visent principalement à
élaborer des systèmes peu coûteux de gestion des sols et de
l'eau pour les
bas fonds, intensifier les systèmes rizicoles de bas
fonds, intégrer la pisciculture dans les bas fonds, intégrer
l'élevage dans les bas fonds, diversifier les cultures dans les bas
fonds.
- Aspects socio-économiques et politiques pour
l'amélioration des systèmes de production dans les bas fonds.
Les deux volets principaux ci-dessous sont identifiés :
· Marchés : Commercialisation et marché des
intrants ;
· Influence des politiques sur le développement des
bas fonds.
- Méthodes de diffusion et de mesures d'impact des
technologies pour la mise en valeur des
bas fonds. Pour cette raison, il a été mis en
place avec la contribution des Unités Nationales de Coordination (UNC)
du CBF telles que le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte
d'Ivoire, le Ghana, le Guinée, le Mali, le Nigeria, la Sierra
Léone et le Togo, un système d'information (WAIVIS) sur les bas
fonds en Afrique de l'Ouest. Cet outil capitalise des bases de données
exclusives sur les agro-écosystèmes de bas fonds en Afrique de
l'Ouest. Ces données ont été collectées dans le
cadre des projets du Consortium Bas Fonds (CBF) entre 1995 et 2001.
De nombreuses publications de cette structure sont des
bulletins d'information, les actes d'ateliers et les rapports
d'activités ; ces publications ont constitué indubitablement la
base principale pour la revue de la littérature relative au sujet.
1.3.2. Les publications du GRET
Le GRET est une association professionnelle de
solidarité et de coopération internationale. Elle travaille, en
Afrique, en Asie, en Amérique latine, mais aussi en Europe, pour
contribuer à un développement durable et solidaire et lutter
contre la pauvreté et les inégalités structurelles. Ses
actions visent à accroître les revenus des populations rurales et
urbaines, réduire leur vulnérabilité, améliorer
leur accès à des infrastructures et des services de
qualité, développer leur capacité à faire entendre
leur voix.
Cette association a publié plusieurs ouvrages dans
différents domaines scientifiques. Dans le cadre de notre sujet, nous
avons tablé sur les deux ouvrages ci-dessous qui ont le plus retenu
notre attention :
- NICOLAS CAMPHUIS, PHILIPPE LAVIGNE DELVILLE, 1996 :
Aménager les bas
fonds dans les pays du Sahel - Guide d'appui à la
maîtrise d'ouvrage locale.
- PHILIPPE LAVIGNE DELVILLE, LUC BOUCHER, 1998 : Les bas fonds
en Afrique
tropicale humide - Guide de diagnostic et d'intervention.
Fondés sur les acquis les plus récents des
intervenants de développement et de la recherche, ces manuels
proposent une démarche d'intervention en aménagement de bas
fonds, en réponse à des demandes locales. Les points qui y
sont généralement abordés concernent les types
d'aménage-
ment et leur impact potentiel, le fonctionnement du bas fond,
le diagnostic concerté sur les modes d'exploitation, la
définition négociée des finalités et de la
démarche de l'intervention, l'évaluation économique des
ouvrages, le diagnostic hydrologique du bas fond, les règles de
conception, de dimensionnement et de construction des principaux types
d'ouvrages.
1.3.3. Les communications du CIRAD
Le Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement (CIRAD) est un établissement
public à caractère industriel et commercial français
créé en 1984 et spécialisé dans la recherche
agronomique appliquée aux régions chaudes. C'est un organisme
scientifique dont la mission est de contribuer au développement durable
des pays tropicaux et subtropicaux. Les différents travaux de recherche
sont réalisés dans des centres qui lui sont propres, et au sein
de structures nationales de recherche agronomique des pays partenaires.
On recense une quantité importante de communications
qui présentent surtout le contexte d'aménagement des bas fonds en
zone subtropicale : situation, problèmes rencontrés, enjeux
socio-économiques (notamment la place de la riziculture et le travail
des femmes). Les pratiques, les innovations, les expériences
régionales sont décrites. Les intervenants institutionnels sont
évoqués (organisations locales, gouvernementales...).
AHMADI N. et TEME B., (1998. Colloques :
CIRAD Montpellier), à travers les actes du séminaire portant sur
l'aménagement et la mise en valeur des bas fonds au Mali : bilan et
perspectives nationales, intérêt pour la zone de savane
ouest-africaine, retracent les actions conduites ces dernières
années, dans les zones de bas fonds, par les institutions de recherche
du Mali et d'Afrique de l'Ouest (Ier, consortium bas fonds...), par d'autres
acteurs au développement, par les bureaux d'études privés
et les organisations paysannes, en collaboration avec le CIRAD. Ils apportent
des réponses à certaines questions posées par le
développement des bas fonds comme la valorisation des cultures (riz,
pomme de terre, fruits...), la conduite de l'élevage (abreuvement), les
relations avec les autres filières agricoles, etc. Un
référentiel important de recommandations techniques et d'aide
à la décision est disponible aujourd'hui. Ils établissent
que les bas fonds peuvent jouer un grand rôle pour l'intégration
du monde rural à l'économie de marché, pour la
structuration et la professionnalisation des opérateurs.
L'évolution des politiques des pouvoirs publics, des filières de
production, des expériences de développement et des acquis de la
recherche montrent à suffisance la nécessité de poursuivre
les efforts en mettant l'accent sur le conseil agricole et l'organisation des
filières de production. Ce séminaire a permis un dialogue
approfondi entre chercheurs, acteurs au développement et
décideurs, dressant un bilan des expériences et des acquis en
matière d'aménagement et de mise en valeur des bas fonds au Mali.
Les atouts et les freins à leur
développement ont été examinés,
afin de réunir les éléments nécessaires à
l'élaboration d'une nouvelle stratégie d'action.
1.4- Démarche suivie
Les travaux se sont déroulés en trois
étapes primordiales à savoir : l'exploration de l'information
existante, la collecte des données de terrain et l'exploitation desdites
données.
1.4.1. Exploration de l'information existante
L'exploration de l'information existante s'est
réalisée en trois phases à savoir :
- Première phase : elle concerne la consultation des
personnes compétentes dans le domaine
en question, et facilement atteignables, ainsi que la recherche
sur internet ;
- Deuxième phase : il s'agit de l'organisation des
discussions et des entretiens avec des insti-
tutions en charge de l'agriculture, de l'aménagement du
territoire ainsi que des projets ayant oeuvré ou oeuvrant dans le
domaine concerné ;
- Troisième phase : elle concerne concrètement la
recherche et l'exploitation de la documen-
tation dans le domaine de notre travail ; à partir de
quelques articles récents, bien ciblés, nous avons obtenu
également de bonnes références additionnelles dans la
bibliographie citée. Pour éviter d'être
débordé par les informations, nous avons procédé
à une sélection selon des critères liés aux
objectifs du travail et à l'analyse de la documentation retenue pour
tenter de donner un sens aux multiples informations collectées.
1.4.2. Collecte des données de terrain
La collecte des données de terrain s'est fondée
sur une démarche participative :
- Principes et démarche des enquêtes ou du
diagnostic rapide ;
- Approches participatives, avec tous leurs outils, visant
à promouvoir la participation des
communautés locales dans le processus de recherche et de
développement, dans la gestion des choses qui les concernent directement
;
- Des interviews semi-structurées.
1.4.3. Exploitation des données de terrain
Cette étape a consisté à utiliser les
données de terrain pour :
- Caractériser de manière générale
les bas fonds de la zone d'étude ;
- Formaliser l'analyse de la situation et définir de
manière participative les priorités de déve-
loppement des parties prenantes ;
- Formuler la conception d'un projet autour de la mise en valeur
des bas fonds dans la zone
péri-urbaine de Yaoundé (Cameroun), y compris la
définition de son contenu.
12
1.5- Contenu et organisation du
mémoire
Le présent mémoire est consacré à
l'identification et à la conception d'un projet de développement
intégré autour de la mise en valeur des bas fonds en zone
tropicale humide : cas des bas fonds de la ceinture péri-urbaine de
Yaoundé (Cameroun).
Outre l'introduction (point I) qui comprend de
manière générale : le contexte du travail, la
présentation des concepts clés, revue de la littérature et
la démarche suivie, le présent mémoire s'articule autour
de sept autres principaux points que sont notamment :
- Le point II intitulé « objectifs
et cadre du travail » présente les enjeux et la
problématique
des bas fonds, les objectifs et les contextes physique et
socio-économique de la zone d'étude.
- Le point III quant à lui
présente la méthode et les outils de collecte des données,
ainsi que
la technique d'enquête rapide sur un échantillon de
quatre bas fonds de la zone d'étude.
- Le point IV concerne la présentation
à la fois des résultats de l'enquête ci-dessus
évoquée et les discussions qui en découlent. Cette partie
permet d'apporter une réponse à la problématique
posée au point II et de décider ou non de
l'identification et de la conception du projet autour de l'aménagement
des bas fonds.
- Les données collectées et exploitées ont
permis, au point V et au point VI de passer
respec-
tivement à l'identification et à la conception
d'un projet autour de la mise en valeur des bas fonds de la zone
péri-urbaine de Yaoundé, au Cameroun.
- Le point VII concerne la validation et la
formulation du projet. La validation consiste à
construire une discussion objective et critique en vue
d'approuver la conception du projet en termes de faisabilité sociale et
économique. Cet examen qui permet d'affiner la conception,
débouche à la formulation du projet.
- Le point VIII intitulé «
conclusion et perspectives » permet de faire simplement ressortir
l'essentiel du mémoire et d'ouvrir les perspectives de
notre travail.
* * * * * *
II. OBJECTIFS ET CADRE DU TRAVAIL
2.1. Enjeux et problématique des bas
fonds
Les bas fonds sont des écosystèmes complexes et
hétérogènes, présentant parfois de fortes
contraintes culturales souvent considérées à tort, par
certains paysans, comme des lieux répulsifs, malsains et sièges
des génies. C'est pour cette raison que ces espaces sont longtemps
restés sans intérêt agricole pour la majorité de ces
paysans.
En effet, du fait de la forte croissance démographique
observée ces derniers temps et corrélativement la forte
croissance de la demande en nourriture, le changement des systèmes
agraires et des modes d'exploitation du milieu s'impose progressivement de
lui-même en vue de constituer des zones d'extension des cultures dans des
terroirs en saturation. Ainsi, depuis une décennie environ, on constate
que l'exploitation des bas fonds dans la zone urbaine et péri-urbaine de
Yaoundé (Cameroun) est en pleine expansion et bien également dans
l'arrière pays, ceci dans le souci de répondre "aux besoins
sociaux du moment" des différents usagers, en fonction de leurs logiques
économiques et de l'ensemble des activités et des ressources dont
ils disposent.
D'un point de vue général, le besoin
d'exploitation des bas fonds vise la diversification des types
d'écosystèmes2 mis en valeur et l'élargissement
de la gamme des possibilités à mieux jouer le jeu de la
complémentarité des parcelles au sein d'un système
traditionnel de production. Au regard des conclusions des nombreuses recherches
menées dans le domaine, on remarque par ailleurs que, pour les bas fonds
:
- Des systèmes de culture spécifiques (riz
inondé, maraîchage, des bananiers et mêmes des
fruitiers) peuvent être mis en place et avec des bons
rendements ;
- Le maraîchage de contre-saison apporte des revenus
supplémentaires aux ménages ;
- La mise en culture des bas fonds étale le calendrier
agricole, et complète ainsi en milieu
paysan les "creux" du calendrier de trésorerie qui se
pose très souvent avec acuité ;
- Les calendriers de culture en zones exondées et en bas
fonds sont décalés, ce qui limite les
pointes de travail, et permet de mieux gérer le
calendrier des contraintes de travail ;
- Les conditions hydriques offrent une plus grande souplesse qui
permet de décaler le cycle
de la culture de bas fonds en fonction de la pointe de la
demande sur le marché.
Le développement des points de vue ci-dessus
évoqués nous amène à poser la problématique
sui- vante : « Comment la diversification des types
d'écosystèmes par la mise en valeur des bas fonds de la
ceinture péri-urbaine de Yaoundé peut y constituer un atout
indéniable dans la lutte
2
Le processus de diversification agricole est perçue
à travers trois unités d'analyse complémentaires à
savoir (i) les filières = réponse volontaire à
l'instabilité financière des marchés, (ii) l'espace =
introduction d'une autre manière de gérer l'espace agricole,
à tous les niveaux qui le composent et (iii) l'exploitation agricole =
réponse d'un acteur à une nouvelle situation économique
(Eric Malézieux, Paule Moustier - CIRAD, 2005)
contre la pauvreté et le renforcement de
la sécurité alimentaire ? Autrement
dit, en quoi est-ce que cette mise en valeur peut-elle être une
activité économique qui offre des perspectives d'emplois pour de
nombreux jeunes en chômage et enquête d'un emploi formel ?
»
2.2. Objectifs du travail
Au regard du contexte du présent travail (voir
paragraphe 1.1. en introduction) et de la problématique ainsi
posée, la pertinence d'une étude autour de la mise en valeur des
bas fonds se justifie au travers de la vision de la politique agricole
nationale au Cameroun, laquelle est orientée vers :
- la recherche de la sécurité alimentaire ;
- la préservation des ressources naturelles pour une
garantie de durabilité ;
- l'amélioration de la qualité et des
quantités à l'exportation ;
- la lutte contre la pauvreté et l'amélioration
des revenus des paysans.
Ainsi, les objectifs de notre travail qui sont une
émanation de cette vision de la politique agricole sont ci-dessous
définis.
2.2.1. Objectif global
L'objectif global du présent travail vise à faire
:
- D'une part, une collecte et une analyse des données
socio-économiques sur la zone de
l'étude afin d'avoir une meilleure connaissance des
besoins prioritaires des populations cibles, du potentiel agricole pour les
cultures de bas fonds et de montrer que lorsque les contraintes hydrauliques
sont fortes et l'enjeu économique le justifie, une meilleure
maîtrise de l'eau bien assurée par des aménagements en
respect des logiques paysannes, peut avoir un impact significatif sur la
productivité (agricole et/ou halieutique) desdits bas fonds en zone
tropicale humide, de manière à offrir une dynamique de lutte
contre la pauvreté tout en renforçant en même temps la
sécurité alimentaire ;
- Et d'autre part, la formulation fine d'un projet d'appui
susceptible de promouvoir
l'amélioration de la productivité et de la
viabilité des systèmes d'exploitation des bas fonds de la
ceinture péri-urbaine de Yaoundé (Cameroun), y compris les
infrastructures socioéconomiques connexes.
2.2.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques, définis selon les
points de vue non seulement de la sécurité alimentaire mais aussi
de la lutte contre la pauvreté, sont les suivants :
- Explorer le potentiel d'intensification et de diversification
des écosystèmes mis en valeur
par l'aménagement des fonds de vallées de la
ceinture péri-urbaine de Yaoundé (Cameroun) ;
- Elargir la gamme des possibilités de survie des
ménages pauvres au travers de cette diversi-
fication ;
15
- Exposer les intérêts ou mieux les enjeux
potentiels des bas fonds dans le contexte d'une
alternance d'activités génératrices de
revenus susceptibles de concourir à la sécurisation
économique des ménages qui réussissent à faire face
aux périodes de soudure grâce à la possibilité de
pouvoir étaler les périodes de revenus ;
- Mettre en évidence les effets, ou mieux les enjeux, de
l'aménagement des bas fonds sur les
bénéficiaires du point de vue social,
économique et environnemental ;
- Proposer un projet de développement basé sur la
mise en valeur des bas fonds, y compris le
renforcement des infrastructures économiques connexes
telles que : les hangars de marché,
les magasins de stockage ainsi que les pistes rurales desservant
les sites ainsi aménagés.
2.3. Contexte physique
2.3.1. Situation géographique de la ceinture
périurbaine de YaoundéLa zone d'étude dont le centre
est le département du Mfoundi, avec comme chef lieu la capitale
Yaoundé dans la Région du Centre, est
géographiquement délimitée par les départements de
la Lékié située entre le Nord-ouest et l'Ouest, de la
Mefou et Afamba située entre le Nord-est et le Sud-est et la Mefou Akono
située entre l'Ouest et le Sud de la ville de Yaoundé. Le
découpage de cette zone en municipalités se présente comme
suit :
- Le département de la
Lékié compte neuf (9) communes dont : Ebebda,
Elig-Mfomo, Evo-
doula, Monatélé, Batchenga, Obala, Okola, Lobo et
Sa'a.
- Le département de la Mefou et Akono
comprend quatre (4) communes dont : Akono, Bi-
kok, Mbankomo et Ngoumou.
- Le département de la Mefou et Afamba
est découpé en huit (8) communes dont : Afan-
loum, Awaé, Edzendouan, Esse, Mfou, Nkolafamba, Olanguina
et Soa.
- Le département du Mfoundi est
découpé en sept (7) communes de Yaoundé I à
Yaoundé
VII. Cependant, Yaoundé ville n'est pas
concerné étant donné l'urbanisation anarchique à
l'intérieur de la ville qui entraine l'occupation des bas fonds jadis
cultivés pour le maraichage.
Figure 2 : Situation géographique de la
zone d'étude
Sources : Institut national de
la statistique (Cameroun) - Annuaire statistique du Cameroun 2004
2.3.2. Contexte climatique
On rencontre généralement au Cameroun deux
grands domaines climatiques à savoir le domaine
tropical et le domaine équatorial. C'est ce
dernier domaine qu'on trouve dans la ceinture périurbaine de
Yaoundé (Cameroun) qui constitue notre zone d'étude. De type
guinéen, ce climat se caractérise par des précipitations
abondantes dont la moyenne se situe entre 1500 et 2000 mm/an, des
températures élevées et stables dont les moyennes
mensuelles varient entre 22 et 25°C et une végétation se
dégradant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de
l'équateur. Théoriquement, Il est découpé en quatre
saisons bien tranchées à savoir (i) une petite saison de pluies
(Assomblo'ô en langue locale) de près de quatre (4) mois, allant
de mars à juin, (ii) une petite saison sèche (Oyo'ôn en
langue locale) de deux (2) mois environ, allant de juillet à août,
(iii) une grande saison de pluies (Akap) de trois (3) mois, allant de septembre
à novembre et (iv) une grande saison sèche (Isep en langue
locale) de trois (3) mois, s'étalant de décembre à
février. La figure 3, ci-dessous, présente la courbe
ombrothermique de Yaoundé (Cameroun).
Concrètement, avec le phénomène de
changements climatiques observé tous ces derniers temps, on constate que
la saison sèche a tendance à s'allonger au détriment de la
saison de pluies ; en plus, le découpage du climat en quatre (4) saisons
n'est plus tellement bien tranché. Selon le rapport du PNUD sur les
changements climatiques de 2008, la température annuelle moyenne au
Cameroun a augmenté de 0,7°C de 1960 à 2007 tandis que les
précipitations annuelles moyennes
350
300
250
200
150
100
50
0
Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct.
Nov. Déc.
P [mm] C [° C]
du Cameroun ont diminué d'environ 2,9 mm chaque mois (soit
2,2%) et par décennie depuis 1960.
Tableau 1 : Moyennes mensuelles de
pluviométrie et de température
Mois Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil.
Août Sept. Oct. Nov. Déc. Total
1747
23,33
22 63 146 182 204 151 56 174 202 300 127 120
24 25 24 24 24 23 22 22 23 23 22 24
P [mm]
C [° C]
Figure 3 : Courbe ombrothermique de Yaoundé
(Cameroun)
2.3.3. Sols, végétation, hydrogéologie,
hydrographie et relief
a) Sols et végétation
La structure des sols observés dans la zone peut
être très variable ; ces sols sont caractérisés par
les trois unités pédologiques suivantes :
- Les sols peu évolués :
se rencontrent surtout sur les massifs ou les talwegs à forte pente et
ne
présentent qu'une mince couche humifère de
quelques centimètres.
- Les sols hydromorphes : se rencontrent
surtout dans les bas fonds et vallées. On distingue :
· les sols hydromorphes organiques qu'on
retrouve principalement à proximité des lits des grands cours
d'eau et certains bas fonds étendus. Leur horizon supérieur est
riche en matières organiques mais présente une faible
capacité d'échange cationique (CEC). Ils ont un potentiel certain
pour les cultures de rente ainsi que les cultures vivrières et
requièrent un aménagement important (drainage et amendements
minéraux) pour être exploités ;
· et les sols hydromorphes
minéraux qui occupent par contre les petites vallées.
Avec une structure généralement grossière, sableuse et
graveleuse, ces sols font l'objet d'une intense activité agricole
(maraîchage, cultures vivrières).
- Les sols ferralitiques : occupent
environ 80% de la zone forestière humide (ROBAIN, 1993) ; ces sols sont
plus souvent acides et de couleur :
· Soit rouge, avec une bonne structure qui convient aux
cultures arbustives ainsi qu'aux
cultures vivrières ;
· Ou jaune, présentant des horizons plus sableux
en surface et une structure massive au-
dessous. Dans ce cas, ils ont une faible teneur en
éléments nutritifs, et nécessitent
l'apport de fertilisants dans le cadre d'une intensification des
systèmes de cultures. Faiblement et moyennement désaturés,
les sols ferralitiques ont généralement un potentiel de
fertilité bien meilleur pour une agriculture intensive.
L'ensemble des formations végétales de la zone
d'étude appartient au domaine de forêt dense
caractéristique d'une zone équatoriale humide. Les peuplements
dans les bas fonds sont généralement constitués des
raphiales jouant un rôle important dans l'artisanat local et d'une
végétation herbacée constituée des espèces
très variées.
b) Hydrogéologie
L'hydrogéologie de la région est
caractérisée par l'existence d'un aquifère discontinu de
fissures ou de fractures, contenu dans le socle ancien. Il est surmonté
par un aquifère des altérites, continu, exploitable et
exploité par des puits. L'aquifère des altérites est le
premier qu'on rencontre sous la surface du sol, entre 10 à 15
mètres de profondeur. Alimenté directement par les
précipitations, il est contenu dans les massifs latéritiques qui
surplombent les bas fonds de la région. La nappe a une forme
générale en dômes dans les collines et coule des zones de
plateau vers les bas fonds qu'elle alimente et où elle affleure. Les bas
fonds où affleurent et coulent les nappes restent
généralement humides toute l'année, du fait que le niveau
statique de la nappe sur les plateaux reste toujours supérieur à
celui dans les bas fonds. En coulant dans les bas fonds vers les côtes
les plus basses, elle constitue les sources des cours d'eau de la région
et le début du chevelu hydrographique.
c) Hydrographie
La zone du projet est située sur une ligne de partage
des eaux entre les deux grands bassins hydrogéographiques des fleuves
Sanaga et Nyong. C'est un réseau qui constitue un ensemble de chenaux
drainant les nappes souterraines et les eaux de surface vers l'exutoire du
bassin versant. Les ruisseaux, les rivières, les lacs, les étangs
et les cours d'eau importants coulent toute l'année, en saison
sèche comme en saison de pluies. Le réseau hydrographique a
disséqué intensément les formations latéritiques
des plateaux donnant un paysage en plusieurs collines et plateaux que
séparent les vallées dont les fonds en « U » forment le
plus souvent des bas fonds faisant objet du présent travail. La
densité moyenne de drainage (longueur des drains par unité de
surface) est
2
d'environ 2,5 km/km.
d) Relief
La zone d'étude appartient au plateau qui occupe la
majeure partie du Cameroun méridional. Son
relief est caractérisé par une altitude moyenne
de près de 650 m et une succession de collines culminant vers 800 m
d'altitude, que dominent par endroits des mornes rocheux de 1100 m à
1300 m (Mbam Minkom : 1295 m, Nkolodom : 1221 m, Mont Eloumden : 1159 m,
etc...) séparés par des vallées des cours d'eau ou
élargies en cuvettes marécageuses (bas fonds). Ces reliefs sont
couverts par un manteau latéritique dont les faciès varient de
haut en bas.
2.4. Contexte socio-économique de la zone
d'étude : données essentielles
2.4.1. Contexte général de développement
au Cameroun
Le développement économique du Cameroun d'une
manière générale, repose principalement, comme la plupart
des pays en développement, sur le secteur primaire. En 2005, les
statistiques sur les terres cultivées et les productions
vivrières obtenues étaient les suivantes : la production de
céréales a été de 1,5 million de tonnes pour 1,1
millions d'hectares cultivés ; celle des tubercules de 2 millions de
tonnes pour 0,7 millions d'hectares et celle des légumineuses de 0,5
millions de tonnes pour 0,6 millions d'hectares cultivés. Ces cultures
ont connu en termes de production un taux d'accroissement constant de 1% depuis
2001, aux dépens de cultures de rente qui ont subi au cours de cette
période la baisse des cours mondiaux. Les productions agricoles
vivrières (maïs, manioc, banane plantain, macabo, riz, mil, sorgho
et arachide, etc.) et de rente (cacao, café, coton, caoutchouc, banane,
ananas, etc.) font de l'agriculture camerounaise la plus riche d'Afrique
Centrale. Le secteur agricole emploie près de 70% de la population
active et représente 40% des recettes d'exportation. Il reste une part
importante de l'économie camerounaise (20% du PIB).
La population de ce pays est estimée en 2008 à
18 millions d'habitants. En janvier 2010, elle était estimée
à 19 406 100 habitants. Selon les résultats du dernier
recensement, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes (50,6%) que
d'hommes (49,4%). La moitié de la population a moins de 17,7 ans et le
poids démographique des moins de 15 ans se situe à 43,6%. Les
personnes âgées de plus de 60 ans ne représentent que 5,5 %
de la population totale.
La croissance urbaine, mal maîtrisée (occupation
anarchique de l'espace, mauvais état des voiries, problèmes
d'environnement urbain,...), constitue un frein à la croissance et
entraine une détérioration des secteurs de base tels que la
santé et l'éducation, fragilisant ainsi le capital humain. Le
taux d'urbanisation est passé de 37,8 % en 1987 à 47,2 % en 1997
(MINEFI, 1997) et le Plan National pour la Gestion de l'environnement (PNGE)
projetait qu'en 2010 deux camerounais sur trois vivront dans la ville. Une des
conséquences de cette urbanisation galopante est la demande
élevée des denrées alimentaires.
La croissance anémique et la hausse des prix de quelques
produits de base sont à l'origine des tensions sociales et surtout
des revendications de février 2008. Malgré une démographie
urbaine
en constante croissance, une majorité (de 55 à 65%
selon les estimations) de la population demeure en zone rurale.
Les progrès à accomplir au Cameroun restent
immenses et sont urgents lorsque l'on sait que les pauvres constituent encore
plus de 50% de la population. Les économistes s'accordent sur le fait
qu'il est nécessaire pour les pouvoirs publics de bâtir un
modèle de développement économique capable de créer
la richesse, la valeur ajoutée, de résorber le chômage et
de réduire les inégalités : une économie à
visage humain capable d'assurer l'équité, de sauvegarder
l'environnement et de protéger les droits des générations
futures.
2.4.2. Contexte de développement particulier à
la zone d'étude
Du constat fait lors de notre diagnostic et de la
synthèse d'un certain nombre des études sociologiques faites dans
la zone du projet, il ressort que bien que celle-ci soit la plus grande
pourvoyeuse de la capitale Yaoundé (Cameroun), tant en produits
agricoles que pastoraux, est caractérisée principalement par :
- Une insuffisance de certaines infrastructures
économiques telles que les marchés (hangars) périodiques,
des magasins communautaires, etc...;
- Un enclavement dû à un réseau routier
déficient et en état de dégradation avancée, et
rendant difficile l'accessibilité aux sites de productions ;
- La baisse de la fertilité des sols en raison d'une
part, de leur surexploitation sans apports d'intrants, et d'autre part, de
la densité élevée (moyenne de 90 hab/km2)
de la population ;
- La faiblesse des revenus monétaires ne permettant pas
aux populations d'avoir accès aux services tels que la santé,
l'éducation, l'eau potable, etc., et de participer à la
réalisation et à l'entretien des équipements de base ;
- La dégradation du pouvoir d'achat des paysans,
laquelle est exacerbée par l'accroissement régulier des prix des
produits manufacturés, face à la détérioration
constante des revenus tirés des activités agricoles ;
- La carence des structures de crédit adaptées aux
besoins socio-économiques des populations.
Toutefois, on note quand même les quelques atouts suivants
pour cette zone :
- Une demande urbaine importante et croissante en produits
agricoles ;
- La présence de nombreux GIC dynamiques, mêmes si
leurs activités restent limitées par faute de moyens financiers
;
- Une émergence de la mise en valeur des bas fonds en
matière de production agricole et halieutique ;
- Un dynamisme notable de jeunes exploitants et des groupements
féminins s'adonnant à l'agriculture vivrière et aux petits
métiers ;
- L'existence d'un réseau faible mais
opérationnel d'établissements de micro-finance, bien que
l'insuffisance de ressources financières constitue la principale
contrainte à leur développement ;
- La présence de nombreuses Associations et ONG
(interfaces) susceptibles d'apporter des ap-
puis aux producteurs et aux communautés locales ainsi que
des fournisseurs d'intrants ;
- La présence d'institutions de recherche disposant de
référentiels technico-économiques adap-
tés aux différents types d'exploitation dans la
zone d'étude, etc...
2.4.3. Analyse des moyens d'existence des communautés
et des ménages de la zone d'étude
Yaoundé, capitale politique du Cameroun, comptait en
1997 1,1 million d'habitants pour une densité de population de plus de
4.400 habitants au km2 (MINEFI, 1997). Aujourd'hui, elle abrite une
population estimée à 1.729.800 habitants, soit une densité
moyenne de 5.691 habitants au km2. La poussée
démographique y est forte avec un taux de croissance annuelle
estimé à 6,8 %. La population de la ville de Yaoundé est
cosmopolite, composée d'hommes et de femmes issues des
différentes ethnies du pays ; cependant, dans la zone d'étude on
rencontre un grand groupe socioculturel autochtone, à savoir les «
Betis » ; ce grand groupe se compose de trois groupes ethniques dont les
« manguissa (minoritaires) », les « étons » et les
« ewondo (majoritaires) ».
Selon l'avis des ménages (2003, Consultations
participatives en vue de d'élaboration du DSRP), la pauvreté est
avant tout le manque de ressources matérielles ou financières
pour satisfaire les besoins essentiels des individus ; au nombre de ces besoins
figurent naturellement l'alimentation, le logement, les soins de santé,
l'éducation, l'approvisionnement en eau potable, etc. Pour le PNUD
(1998, Rapport sur le Développement Humain portant sur la
Pauvreté au Cameroun), la pauvreté est présentée
comme un phénomène complexe qui désigne
généralement une insuffisance de ressources et une privation de
possibilités de choix et d'opportunités qui offriraient aux
individus des conditions de vie décentes. Ainsi, pour mieux
apprécier les moyens d'existence des ménages face à la
pauvreté ambiante, il est nécessaire d'exposer le contexte dans
lequel vivent respectivement les communautés et les ménages aussi
bien en ville qu'en milieu rural, dans la zone d'étude.
a) Situation des ménages vivant en milieu
urbain
D'une manière générale, les effets de la
crise économique et les restrictions budgétaires dans le secteur
public (PARROT : 1998) ont favorisé le chômage qui est allé
galopant ces dernières années ; la situation ici se traduit par
l'explosion du secteur informel qui est une voie incontournable de survie pour
des ménages sans emploi formel. Ce chômage atteint aujourd'hui
près de 35 % des jeunes, notamment des diplômés des grandes
écoles et de l'enseignement supérieur. Il est à noter
22
que les activités lucratives des secteurs formels et
informels semblent être plus ou moins en saturation, avec comme
conséquence l'augmentation des ménages ou des individus
pauvres.
On note de manière globale que 30 % des populations de
la ville de Yaoundé sont menacées et l'insécurité
alimentaire en affecte 28 %. L'indice de la pauvreté en milieu urbain de
Yaoundé est estimé à 21,4 % (PNUD : 1999 In NGUEGANG
2003). Concrètement, pour survivre ou améliorer leurs
conditions de vie, certains ménages sont obligés de s'engager
dans des activités génératrices de revenus tels que la
vente de bois, les petits commerces au bord de la route, la pratique de
l'agriculture (maraîchage), de l'élevage et de la floriculture
dans les bas fonds marécageux ou sur tout espace disponible dans le
périmètre urbain. Les marécages jouent ainsi un rôle
vital où la population pauvre de la capitale politique du Cameroun
trouve son compte car leur exploitation crée des emplois tout en
fournissant des produits alimentaires à une population urbaine qui vit
dans la majorité des cas dans des conditions précaires. Selon les
statistiques fournies par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement
(PNUE), un hectare de marécage peut créer une valeur de la
production annuelle de 14 000 dollars, soit 7 millions de francs CFA, beaucoup
plus que les forêts tropicales et les champs de cultures vivrières
ou fruitières.
b) Situation des ménages vivant en milieu
rural
Selon les projections, un peu plus de la moitié de la
population totale du pays vit en zone rurale et survit
généralement grâce aux activités agricoles,
pastorales ou forestières telles que la pratique de la chasse, de la
pêche, de la cueillette et de la vente du bois. L'analyse du profil de la
pauvreté montre que la pauvreté au Cameroun est d'abord un
phénomène rural où on compte près de 55% de
pauvres.
* * * * * *
III. METHODE ET OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
3.1. Généralités : Origine,
justification et évolution
Le constat fait par les experts était que les efforts
de développement consentis en faveur des pays en voie de
développement enregistraient beaucoup d'échecs. Des
évaluations menées par le Comité d'Aide au
Développement (CAD) de l'OCDE, à la fin des années 80,
indiquaient qu'une part importante des projets de développement
aboutissait à des résultats médiocres (CE : 2001). La
Banque Mondiale ajoute que la moitié des projets de développement
rural qu'elle a financés en Afrique sub-saharienne, se sont
soldés par un échec pur et simple (ZANA : 2003).
Globalement, les raisons de ces échecs sont imputables
aux anciennes méthodes classiques de préparation de projets de
développement ; ces derniers étaient conçus,
exécutés puis évalués par les experts en
développement sans réelle consultation des populations
concernées, ou mieux des parties prenantes, d'où leur
inadéquation à certaines réalités culturelles,
sociales, économiques, environnementales, etc. La considération
théorique de ces méthodes reposait sur le fait que
l'élaboration des projets ou des programmes de développement
relevait uniquement de la responsabilité régalienne de l'Etat dit
développeur. L'instrument d'intervention était alors le plan
à travers lequel l'État devrait agir pour améliorer les
conditions de vie des populations. A cet effet, les décisions prises, de
haut en bas, étaient unilatérales et les paysans étaient
plutôt spectateurs au lieu d'être des acteurs principaux de leur
développement. L'Etat ou les institutions financières estimaient
en plus que l'implication des populations devrait être coûteuse et
demanderait en plus beaucoup de temps. La formulation et l'exécution du
projet ou du programme étaient alors confiées aux techniciens ou
aux experts, et les objectifs étaient la diffusion de nouvelles
technologies susceptibles de contribuer à l'amélioration des
conditions de vie sus citées. Le paysan de son côté, avait
l'obligation de s'adapter à la logique du technicien et non le
contraire. Ainsi, les techniques de vulgarisation avaient une approche
plutôt diffusionniste et les techniques d'évaluation très
formalistes avec tous les impacts négatifs incombant à cent pour
cent aux bénéficiaires.
Suite à ces multiples échecs enregistrés
dans la conception et la mise en oeuvre des projets ou des programmes de
développement, de nouvelles méthodes dites participatives,
rapides et interactives ont été développées vers le
début des années 70. En ces années 70, plusieurs
chercheurs hésitaient d'écrire ou de rapporter leurs
études. Ils craignaient alors de perdre leur crédibilité,
dans la mesure où toute étude qui n'était pas basée
sur des données statistiques classiques, était
considérée comme non scientifique et donc pas digne de foi.
CHAMBERS et CONWAY (1980) ont été les premiers à braver
cette « peur », et ont publié et soutenu leurs
expériences sur ces méthodes informelles de recherche. Ils
restent en tout état de cause les pionniers de cette démarche.
A partir des années 80, les principes et la rigueur des
méthodes de recherche sont devenus évidents et acceptés
par beaucoup de chercheurs. Pour ces méthodes, la collecte des
données, leur organisation et leur analyse est faite par la population
elle-même, animée si nécessaire par une équipe
pluridisciplinaire de chercheurs. Ainsi, les populations rurales
maîtrisent mieux l'information, identifient eux-mêmes les
priorités et sont susceptibles de mettre en oeuvre et de
pérenniser les actions de développement engagées pour
elles.
3.2. Particularités sur la méthode et
les outils de l'étude
Du point de vue théorique, il existe plusieurs
méthodes participatives ; parmi toutes ces méthodes, notre
dévolu s'est porté sur la MARP (Méthode
Accélérée de Recherche Participative ou Rural Rapid
Appraisal, en anglais). Cette méthode permet aux intervenants
extérieurs d'obtenir des informations des villageois, pour ensuite les
utiliser dans l'analyse de la situation rurale. Elle apparait alors comme une
méthode « extractive » qui soutire les savoirs
indigènes pour aider les intervenants extérieurs dans leur
analyse. Notre choix se justifie (voir tableau ci-dessous) par ce qui suit :
- le temps, les moyens financiers et humains limités ne
devraient pas nous permettre d'entreprendre des études par des
méthodes conventionnelles ;
- Les enquêtes conventionnelles pourraient ne pas poser les
questions clés ou obtenir les don-
nées clés (qualitatives).
Tableau 2 : Particularités des
méthodes de recherche conventionnelles et de la MARP
TECHNIQUES EMPLOYEES
|
METHODES CONVENTIONNELLES
|
MARP
|
Analyse statistique
|
Largement utilisée
|
Très peu ou pas du tout Usage de triangulation
|
Questionnaire formel
|
Souvent utilisé
|
Usage d'un guide d'enquête
|
Interview
|
Usage d'un questionnaire ou pas du tout
|
Largement utilisé sous forme d'ISS
|
Données qualitatives et diagrammes
|
Moins importantes que les don- nées quantitatives
|
Aussi important que les données quantitatives
|
Echantillonnage
|
Échantillon représentatif ou obli- gatoire
|
Échantillons raisonnés.
Représentativité pas toujours nécessaire
|
Données secondaires
|
Utilisées
|
Utilisées
|
Discussion de groupe
|
Formelle et structurée
|
Semi structurée, brainstorming
|
25
3.2.1. Revue des données secondaires et sources
d'information
Avant la descente sur le terrain, un travail préalable a
consisté à réunir le maximum de données secondaires
qui existent dans la zone de notre étude. Ces données nous ont
permis :
- d'avoir une vue générale sur le milieu
(ressources, problèmes, opportunités, expériences pas-
sées...) ;
- d'améliorer la structuration et d'ébaucher la
réflexion en rapport avec notre travail ;
- de concevoir un premier draft de la fiche d'enquête qui a
été validée par la suite sur le terrain.
3.2.2. Interviews semi-structurées (ISS)
Ces interviews ont concerné des personnes individuelles,
des groupes des exploitants ou des organisations professionnelles agricoles
(OPA) oeuvrant dans la zone concernée.
Particulièrement, nous avons collecté les
données auprès :
- des responsables des ministères de tutelle comme le
MINADER (Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural) et
le MINEPAT (Ministère de l'Economie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire) ;
- les autorités de l'administration
déconcentrée des ministères de tutelle au niveau de la
région
du Centre, des départements et des arrondissements
concernés ;
- les exécutifs communaux de la zone d'étude ;
- les responsables des projets ayant pignon sur rue dans la zone
d'étude et aussi ceux ayant
comme volet d'activité aménagement des bas fonds
;
- des producteurs et productrices opérant ou non dans les
bas fonds, étant membre ou non des OPA de la zone d'étude.
3.2.3. Outils de la dynamique spatiale, temporelle et
organisationnelle utilisés pour les enquêtes de terrain
Les investigations ont été menées
auprès des exploitants des bas fonds déjà
exploités, les paysans ayant dans leur contré un ou plusieurs bas
fonds aménageables(s) et manifestant l'envie ou non de l'exploiter
à but agricole ou halieutique, les GIC/GIE ou des OPA. Elles ont
durées près de trois (3) mois, allant d'avril à juin 2010.
Les outils utilisés sont : (i) la carte des ressources (villages d'Akak
dans la Commune de Soa, en zone péri-urbaine et d'Emana dans la Commune
de Yaoundé 1er en zone urbaine), (ii) les cartes des
ressources autour des bas fonds ci-dessus désignés, (iii) deux
transects dans deux sites en zone rurale de notre zone d'étude, (iv) le
calendrier agricole de la zone d'étude, (v) le diagramme de Venn au
niveau communal.
3.3. Enquête approfondie sur quatre bas fonds :
choix des sites, technique d'enquête et échan-
tillonnage
Afin de trouver les éléments de réponses
à la problématique posée au paragraphe 2.1
du présent travail, à savoir « Comment la
diversification des types d'écosystèmes par la mise en valeur des
bas fonds de la ceinture péri-urbaine de Yaoundé peut constituer
un atout indéniable dans la lutte contre la pauvreté et le
renforcement de la sécurité alimentaire ? Autrement dit, en quoi
est-ce que cette mise en valeur peut-elle être une activité
économique qui offre des perspectives d'emplois pour de nombreux jeunes
en chômage et enquête d'un emploi formel ? », nous avons
réalisé une enquête approfondie au niveau de certains bas
fonds, choisis surtout parmi ceux où les investigations
mentionnées au paragraphe 3.2.3) ont été
réalisées.
Concrètement, nous retenons pour cette enquête
que quatre (04) unités d'enquête ont été choisies
par sondage aléatoire sur un ensemble de bas fonds constituant notre
échantillon dans la zone d'étude. Il s'agit
particulièrement des bas fonds d'Akak I et d'Ebang dans la Commune de
SOA et, de Nkozoa et d'Olembe dans la Commune de YAOUNDE 1er. Compte
tenu de certaines contraintes liées principalement à la
logistique mobilisée, le mode de choix de ces unités
d'enquête a été fonction de :
- la mise en culture effective du bas fond lors de la
réalisation de l'étude ;
- la proximité de la ville de Yaoundé ;
- l'accessibilité au site où doit se
dérouler l'enquête.
La technique de l'entretien3 a été
retenue pour mener l'enquête sur le terrain. C'est ainsi qu'un ensemble
de questions préformées4 a
été conçu autour de quatre rubriques (motivations
sociales et économiques des exploitants pour l'activité sur les
bas fonds, répartition socio-démographique des
exploitants des bas fonds enquêtés et autres activités
économiques auxquelles se greffe la mise en valeur des bas fonds)
essentielles comportant chacune un certain nombre de variables
enquêtées. En effet, le questionnaire a été
administré à près de 58 exploitants répartis dans
les quatre unités d'enquête définies
précédemment. Avant de l'administrer, le questionnaire a
été validé au niveau de chacun des quatre bas fonds
retenus, auprès d'un exploitant dit « personne de
contact » capable de lire, d'écrire et de s'exprimer
en langue française. Chaque personne de contact a eu pour tâche,
au niveau de son unité d'enquête, d'administrer le questionnaire
aux autres exploitants, en tenant obligatoirement compte de la non
proximité des parcelles enquêtées. Deux semaines
après la distribution de ce questionnaire, nous l'avons
récupéré pour analyse et interprétation. Les
résultats de l'enquête sont consignés au chapitre IV du
présent mémoire.
3 L'entretien est un rapport oral entre deux personnes ayant pour
but la transmission d'informations.
4 Les questions préformées sont une sorte de
compromis entre les questions fermées et les questions ouvertes : les
réponses n'étant ni fermées, ni libres, mais en quelque
sorte préparées.
IV. RESULTATS DE L'ENQUETE RAPIDE SUR LES BAS FONDS ET
DISCUSSIONS
En rappel, nous faisons savoir que les résultats du
questionnaire administré aux enquêtés se rap-portent aux
rubriques essentielles suivantes :
- Les motivations sociales et économiques des exploitants
pour l'activité sur les bas fonds ; - La répartition
socio-démographique des exploitants des bas fonds
enquêtés,
- Les autres activités économiques auxquelles se
greffe la mise en valeur des bas fonds.
4.1. Motivations sociales des exploitants pour
l'activité sur les bas fonds
En se référant aux données de la
figure 4 ci-dessous, il ya lieu de penser que la raison
essentielle qui pousse les communautés rurales ou péri-urbaines
à se lancer dans la mise en valeur des bas fonds n'est pas tellement le
souci de la diversification des écosystèmes mis en culture, car
74,14% des exploitants enquêtés restent sans
réponse à la question. Par contre, au regard des résultats
obtenus des enquêtes, il apparaît que les motivations sociales
fondamentales qui soustendent l'engouement pour la mise en valeur de ces
espaces jadis considérés comme incultes sont respectivement :
- Besoin d'élargir la gamme de possibilités de
survie de l'unité familiale de production
(UFP) : 100% des exploitants
enquêtés sont favorable à cette considération ;
- Besoin de combattre le chômage dont le taux va croissant
: 98,28% des enquêtés sont fa-
vorables à la question ;
Figure 4 : Motivations sociales des exploitants
enquêtés pour l'activité sur les bas fonds
Diversifiersifier les écosystèmes mis en
culture par les paysans
25,86%
Elargir la gamme de possibilités de survie de
l'UFP
100,00%
Combattre le chômage
98,28%
Diminuer la pauvreté
96,55%
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%
120,00%
% Réponses
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
27
- Besoin de diminuer l'incidence de la pauvreté :
96,55% des enquêtés pensent que les revenus qui
proviennent de cette activité permettent de renforcer au mieux la survie
de l'UFP.
Opportunité économique en terme
d'activité génératrice de revenus au sein de
l'UPF
Satisfaire, par l'offre des denrées
alimentaires, la demande en nourriture de la ville de Yaoundé et
autres
Niveau intéressant de revenus
générés par l'activité au sein de
l'UFP
Diminuer la probabilité d'occurrence des "creux"
du calendrier de trésorerie au cour de l'année
Figure 5 : Motivations économiques des
exploitants enquêtés pour l'activité sur les bas
fonds
90,00% 91,00% 92,00% 93,00% 94,00% 95,00% 96,00% 97,00%
98,00% 99,00%
93,10%
% Réponses
94,83%
96,55%
98,28%
4.2. Motivations économiques des exploitants
pour l'activité sur les bas fonds
Au regard des résultats de la figure 5
ci-dessous, il ya lieu de dire que les motivations économiques qui
poussent les communautés rurales ou péri-urbaines à se
lancer dans la mise en valeur des bas fonds sont essentiellement :
- Besoin de diminuer la probabilité d'occurrence des
« creux » du calendrier de trésorerie au cours de
l'année : 98,28% des exploitants enquêtés
;
- Niveau intéressant de revenus (voir figure 6)
générés par l'activité au sein du l'UFP :
96,55% des enquêtés sont favorables à la
question ;
- Besoin de satisfaire, par l'offre des denrées
alimentaires, la demande en nourriture de la
ville de Yaoundé et autre : 94,83% des
enquêtés sont favorables à la question ;
- Opportunité économique en termes
d'activité génératrice des revenus au sein de l'UFP :
94,83% des enquêtés sont favorables
à la question.
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
Concernant les revenus tirés de la mise en valeur des bas
fonds, nous retenons ce qui suit :
- Les mois de plus grandes ventes, au cours de l'année,
sont respectivement ceux de novembre, de décembre et de janvier ; cette
période correspond à la grande saison
sèche conformément au découpage saisonnier fait
au paragraphe 2.3.2- du présent mémoire. Il s'agit donc des
cultures de contre-saison ;
- La valeur moyenne arithmétique des ventes mensuelles au
cours des ces mois est de 58 879 F.CFA ;
- Les valeurs maximales et minimales estimées par les
exploitants enquêtés sont respectivement de 100 000
F.CFA/mois et de 25 000 F.CFA/mois ; la valeur modale
est de 50 000 F.CFA/mois (score de 9/58).
[75 000 à 100 000 F.CFA]
[25 000 à 50 000 F.CFA[
[50 000 à 75 000 F.CFA[
Figure 6 : Revenus mensuels estimés par les
exploitants des périmètres enquêtés
0,00% 5,00%
10,00%15,00%20,00%25,00%30,00%35,00%40,00%45,00%
% Réponses
25,86%
32,76%
41,38%
Remarque :
Au regard de la figure 6
ci-contre, on re-marque que 25,86% des
exploitants
enquêtés déclarent
avoir un revenu compris entre 75 000 et 100
000 F.CFA/mois,
41,38% entre 50 000 et 75
000
F.CFA/mois et 32,76%
entre
25 000 et 50 000 F.CFA/mois.
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
4.3. Répartition socio- démographique
des exploitants des périmètres enquêtés
4.3.1. Distribution des
exploitants enquêtés par sexe
Exploitant homme
Figure 7 : Ditribution par sexe des exploitants
enquêtés
45%
Exploitant femme
55%
Dans les périmètres où nous avons
mené les enquêtes, il ressort de la figure
7 ci-contre que 55% des exploitants sont des
hommes alors que 45% sont des femmes. Il y a lieu
de
upenser que les hommes s'intéressent
bea
coup plus à l'activité de mise en valeur
des bas fonds que les femmes, simplement parce
onc supposés
qu'ils sont chefs de famille, d
n-
être plus sollicités pour répondre
aux co traintes d'existence de l'UFP.
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
4.3.2.
Distribution des exploitants
enquêtés par classe d'âge
Pour mieux apprécier la distribution des
exploitants enquêtés suivant leur âge (voir
figure 8 cidessous) :
, nous avons considéré trois classes. Il
ressort de l'analyse du dépouillement ce qui suit
- 13,56%
des exploitants enquêtés ont un âge
compris entre 1 5 et 30 ans (classe 1). Cette classe
est moins représentative dans les bas fonds mis en culture
; cette situation peut se
e-
justifier par le fait que cette classe correspond
à la tranche d'âge qu'on retrouve dans le s
condaire et l'enseignement supérieur.
L'intérêt de ce groupe est porté ailleurs ;
- 79,66%
des exploitants enquêtés ont un âge
compris entre 30 et 50 ans (classe 2). Cette
tranche d'âge est la plus représentative dans les
bas fonds mis en culture car elle correspond à l'âge pour lequel
on se donne la contrainte sociale de fonder une famille et de répondre
par la suite aux exigences de survie de celle-ci ;
- 6,78% des exploitants enquêtés
ont un âge compris entre 50 ans et plus (classe
3). Cette classe est aussi la moins représentative, comme la
classe 1. Cela peut se justifier par le fait qu'à
cet âge, on n'a plus assez de force pour se livrer aux activités
demandant un peut plus d'énergie.
Classe 3 : [50 ans et plus [
Classe 2 : [30 - 50 ans[
Classe 1 : [15 - 30 ans[
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00%
80,00% 90,00%
Figure 8 : Distribution des enquêtés par
classe d'âge
6,78%
13,56%
% Personnes
79,66%
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
4.3.3. Niveau d'éducation des exploitants
enquêtés
Au regard du tableau de distribution des exploitants
enquêtés par niveau d'éducation ci-dessous, il y a lieu de
constater que la plus grande majorité (74,14%) a eu à faire au
moins l'école primaire et que près de 25,86% ont atteint au plus
le niveau secondaire. Personne parmi eux n'est illettré ou n'a eu
à faire l'enseignement supérieur.
Tableau 3 : Distribution des exploitants
enquêtés par niveau d'éducation
Désignation
|
Jamais été
à l'école
|
Niveau pri- maire
|
Niveau secon- daire
|
Niveau uni- versitaire
|
Total
|
Homme
|
0
|
20
|
12
|
0
|
32
|
Femme
|
0
|
23
|
3
|
0
|
26
|
Total
|
0
|
43
|
15
|
0
|
58
|
%
|
0,00%
|
74,14%
|
25,86%
|
0,00%
|
100,00%
|
4.3.4. Statut matrimonial des exploitants
enquêtés
Au regard du tableau de distribution des exploitants
enquêtés suivant leur statut matrimonial, cidessous, il y a lieu
de constater que l'on rencontre 89,66% de femmes ou des hommes
mariés dans les bas fonds mis en exploitation et près de
10,34% de célibataires ou des divorcés.
Tableau 4 : Distribution des exploitants
enquêtés suivant leur statut matrimonial
Désignation Marié
Célibataire/Divorcé Total
|
Homme
|
31
|
1
|
32
|
Femme
|
21
|
5
|
26
|
Total
|
52
|
6
|
58
|
Pourcentage (%)
|
89,66%
|
10,34%
|
100,00%
|
4.4. Autres activités économiques
auxquelles se greffe la mise en valeur des bas fonds
Les autres activités économiques auxquelles se
greffe la mise en valeur des bas fonds sont, de façon respective et par
ordre d'importance :
v' la cacaoculture et les cultures vivrières :
44,83% des répondants. La cacaoculture est la
principale culture de rente et les cultures vivrières
principales dont se nourrissent les popu-
lations de la zone d'étude sont l'arachide, le manioc,
l'igname, le plantain et le macabo ; v' l'élevage à petite
(principalement les élevages de poulets locaux, porcin et caprin)
ou à
grande échelle (poulet de chair) : 34,48%
des répondants ;
v' les petites activités lucratives informelles
(couture, petit commerce et autres petits métiers informels) :
22,41% des répondants ;
1' l'emploi formel : 8,62% des répondants
;
v' la pêche artisanale : 6,90% des
répondants ;
v' et la petite chasse : 1,72% des
répondants.
Petites activités lucratives informelles :
couture, petit commerce, autres petits métiers informels,
etc...
Figure 9 : Autres activités
économiques importantes auxquelles se greffe la mise en valeur des
bas fonds
Autres (cacaoculture, cultures
vivrières)
Elevage (à petite ou grande
échelle)
Pêche (artisanale)
Emploi formel
Petite chasse
0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00% 30,00% 35,00%
40,00% 45,00% 50,00%
% Réponses
1,72%
6,90%
8,62%
22,41%
34,48%
44,83%
31
Source : Enquête approfondie sur les
bas-fonds
4.5. Conclusion partielle
Les bas fonds au Cameroun, jadis considérés
comme des lieux répulsifs, malsains et sièges des génies
deviennent petit à petit des espaces agricoles attractifs pour les
paysans. Les deux points de vue développés ci-dessous nous
permettent de soutenir ces propos.
(i) Point de vue social
Loin de répondre uniquement à une simple
diversification des types d'écosystèmes mis en valeur par des
paysans, l'exploitation des bas fonds répond beaucoup plus aux besoins
des communautés rurales ou péri-urbaines d'élargir la
gamme de possibilités de survie de l'UFP, de combattre le chômage
dont le taux va croissant et de diminuer certainement l'incidence et l'impact
de la pauvreté. Cette activité offre sans doute une
possibilité de complémentarité des parcelles au sein des
systèmes traditionnels de production où dominent :
- la cacaoculture qui est la principale culture de rente dans la
zone de l'étude et, - les cultures vivrières qui répondent
aux besoins alimentaires des ménages.
(ii) Point de vue économique
Du point de vue économique, nous constatons grâce
aux résultats obtenus que les communautés rurales ou
péri-urbaines s'intéressent de plus en plus à la mise en
valeur des bas fonds parce que cette activité apparaît aujourd'hui
comme une bonne opportunité économique en termes
d'activité génératrice de revenus au sein de l'UFP et
contribue à compléter sans ambages, en milieu paysan, les "creux"
du calendrier de trésorerie, lesquels se posent très souvent avec
acuité quand surtout les revenus provenant de l'exploitation
cacaoyère sont épuisés. Ces revenus renforcent d'une
manière ou d'une autre la propensité du ménage à
répondre aux besoins d'existence de l'UFP.
Des deux points de vue ci-dessus exposés, nous
concluons que la mise en valeur des bas fonds de la ceinture
péri-urbaine de Yaoundé est un moyen parmi tant d'autres qui
permettrait aux communautés rurales ou péri-urbaines de lutter
contre la pauvreté et contribue sans doute au renforcement de la
sécurité alimentaire grâce au fait qu'elle est susceptible
de satisfaire, par l'offre des denrées alimentaires, la demande en
nourriture de la ville de Yaoundé et ses environs. En terme de
rentabilité, l'intensification de l'activité pourrait offrir des
perspectives d'emplois pour de nombreux jeunes, si on s'en tient au fait que la
tranche d'âge qui y est la plus représentative est celle comprise
entre 30 et 50 ans.
Au regard de tout ce qui précède, il
apparaît opportun d'identifier et de concevoir un projet de
développement intégré autour de l'aménagement des
bas fonds de la zone péri-urbaine de Yaoundé. C'est un projet qui
est en fait supposé prendre en compte toutes les causes du
problème principal posé afin d'y apporter une réponse
complète capable de lever intégralement les contraintes
socio-économiques y corrélatives.
V. IDENTIFICATION DU PROJET
5.1. Caractérisation de reconnaissance des bas
fonds de la zone d'étude
Les bas fonds sont des espaces écologiques qui
présentent des caractéristiques très variables en fonction
de leur fonctionnement hydraulique, leurs spécificités
hydrologiques, leur morphopédologie, leur topographie et aussi de la
zone agro-écologique où ils se trouvent. Dans ce cas, comment
peut-on décider des sites, potentiellement aménageables,
où travailler avec les agriculteurs pour générer des
technologies et les évaluer ? A cet égard, la solution pour
optimiser les ressources consiste à travailler sur des sites, qui
peuvent être identifiés grâce à la
caractérisation qui permet d'inventorier les caractéristiques des
communautés et régions agricoles afin de déterminer les
similarités proches et lointaines de même que les
différences.
Pour le Consortium Bas Fonds (CBF), la caractérisation
est l'élément clé pour comprendre la dynamique du
système et identifier les technologies développées
ailleurs qui sont, ou pourraient être, adoptées par les
bénéficiaires ou adaptées à un site
spécifique. Si le site ciblé est similaire à un autre site
où des technologies ont déjà fait leurs preuves, celles-ci
amélioreront très probablement la production agricole dans la
zone ciblée. Lorsque les technologies appropriées font
défaut, la caractérisation génère toutes les
informations nécessaires pour développer des technologies qui
auront raison des contraintes dominantes. Toutefois, lorsque nous
décidons de caractériser, ne fusse qu'un champ, de nombreuses
mesures sont à prendre, tant physiques, telles que la température
journalière, les flux des éléments nutritifs et de l'eau,
que socio-économiques à savoir la disponibilité en
intrants et produits phytosanitaires, le revenu de l'exploitant, la
proximité des marchés ou des lieux d'échange. Il est ainsi
évident que recueillir toutes ces informations, prendrait beaucoup de
temps et est de toute façon irréalisable. Pour cette raison, le
Consortium a identifié une « collection de données minimum
» (cf. tableau en annexe 3).
33
Les données essentielles pour caractériser les
bas fonds sont regroupées par type à savoir : agronomique,
socio-économique, climatologique, géologique et/ou
géomorphologique, pédologique, hydrologique et/ou hydraulique,
faunique et végétal. L'importance ou le volume des données
à collecter par type de caractérisation dépend du niveau
à savoir : (i) reconnaissance, (ii) semidétaillé ou (iii)
détaillé. Les deux derniers niveaux sont importants pour
l'établissement des avants projets sommaires ou détaillés
dans le cadre d'aménagement des bas fonds. Seule la
caractérisation de reconnaissance nous concerne dans le cadre du
présent travail. Au regard des données déjà
renseignées dans les autres parties (cf. contextes physique et
socio-économique de la zone d'étude), nous nous limiterons
à l'établissement de la liste des principales cultures
exploitées tant sur les plateaux que sur les bas fonds.
Pour connaître les principales cultures
pratiquées dans la zone d'étude, nous avons mené une
enquête auprès de quatre (4) villages où les bas fonds sont
exploités. Les résultats de cette enquête sont
consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 5 : Présentation des
résultats des principales spéculations rencontrées
(plateaux et bas fonds) dans au moins 5 villages où les bas fonds sont
exploités
Catégorie Type Local Scientifique
Culture Nom de la spéculation
Importance de la superficie mise en
cul- ture
Cultures maraîchères
|
Condiments
|
Basilic Basella alba
Céleri
Poireau Allium cepa
Persil
Piment Capsicum annuum
|
4
4
4
4
4 3
|
Tomate Lycopersicum esculentum
|
|
Cucurbitacée et
|
Concombre Cucumis sativus
|
5
|
|
autres
|
Courgette
|
5
|
|
|
Laitue Lactuca sativa
|
5
|
|
Légumes
|
Ndolet Vernonia
|
3
|
|
feuilles
|
Zo'ôm Solanum nigrum
|
3
|
|
|
Folon
|
2
|
|
|
Gombo Hibiscus esculentus
|
2
|
|
|
Tegue
|
3
|
|
Céréales
|
Maïs Zea maïs
|
3
|
Cultures vivrières
|
Féculents
|
Macabo
|
3
|
|
|
Manioc Manihot esculentus
|
2
|
|
|
Igname Dioscorea spp
|
2
|
|
|
Patate douce Ipomea patata
|
3
|
|
Légumineuse et
|
Arachide Arachis hypogea
|
2
|
|
autres
|
Haricot
|
4
|
|
|
Césame Cesamum indicum
|
5
|
Cultures pérennes
|
|
Cacaoyer Theobroma cacao
Caféier Coffea
|
1
4
|
|
|
Banane Musa spp
|
3
|
|
|
Citrus
|
5
|
Arbres fruitiers
|
|
Prunier
|
5
|
|
|
Manguier Manguifera indica
|
5
|
Horticulture
|
|
Espèces non spécifiées
|
5
|
Sources : Enquête de
terrain (Remarque : l'échelle va de 1= fort à 5=faible et passant
par moyen=3)
Construit de manière participative et en correspondance
avec les contraintes agro écologiques de la zone d'étude, le
calendrier cultural de ces différentes cultures se trouve en
annexe 3 du présent document. Il faut noter que cette
agriculture souffre d'un manque d'encadrement.
5.2. Identification et analyse des
dépositaires d'enjeux (parties prenantes)
Par définition, un dépositaire d'enjeux est toute
personne qui a un intérêt dans un projet réalisé
par une organisation ou qui s'en préoccupe. Afin d'optimaliser les
bénéfices sociaux et institutionnels du projet et de limiter
ses impacts négatifs, l'analyse des parties prenantes nous a permis
d'identifier de manière participative toute partie
susceptible d'être affectée, de façon négative ou
positive, par le projet et la manière dont celle-ci en est
affectée. En l'occurrence, il a été organisé deux
ateliers participatifs de planification dans la zone de Yaoundé et dans
la zone de Soa où il existe des bas fonds aménagés par les
populations elles-mêmes. Ces ateliers ont regroupé les
représentants des parties prenantes, avec une représentation
équilibrée des intérêts des femmes et des hommes
exploitants ou non des bas fonds.
5.2.1. Identification et intérêts
stratégiques des dépositaires d'enjeux
Au cours des ateliers participatifs de planification, il a
été distingué trois types principaux des
dépositaires d'enjeux, à savoir :
- Les dépositaires d'enjeux primaires
qui sont ceux qui n'ont que peu d'opinions pour imprimer un changement à
leur situation ; vulnérables, ils sont en principe la raison
d'être du projet à concevoir ;
- Les dépositaires d'enjeux secondaires
qui comprennent toutes les autres personnes et institutions ayant un
intérêt pour le projet. Ce sont les moyens grâce auxquels
les objectifs du projet peuvent être atteints ;
- Les dépositaires d'enjeux clés
qui sont incontournables pour le processus de changement.
La liste des dépositaires d'enjeux, identifiés par
brainstorming, a été établie et validée par les
participants et consignée dans un tableau. Une fois identifiés,
nous avons procédé à l'analyse :
- des intérêts des dépositaires d'enjeux par
rapport au projet et à ses objectifs ;
- des effets et ou des influences (voir tableau 4
de catégorisation ci-dessous) probables du
projet sur les intérêts de chaque dépositaire
d'enjeux ;
- de la priorité que le projet devrait accorder
à chaque dépositaire d'enjeux dans la satisfaction de ses
intérêts ; à cet effet, une échelle allant de 1
à 5 a été utilisée et où 1 représente
la priorité la plus urgente ;
- du rôle et de la responsabilité que devrait jouer
chaque dépositaire d'enjeux pour l'atteinte des objectifs du projet.
Tableau 6 : Catégorisation des
effets pour l'analyse des intérêts des parties prenantes
CATEGORIE D'EFFET
|
SIGNIFICATION
|
+
|
Effet positif
|
L'intérêt a un effet positif sur le projet mais n'a
pas une relation spécifique avec des objectifs du projet
|
-
|
Effet négatif
|
L'intérêt a un effet négatif et agit à
l'encontre des objectifs du projet
|
+/-
|
Effet positif ou négatif
|
L'intérêt peut avoir un effet positif ou
négatif tout dépendant des conditions internes ou externes au
projet
|
Syn.
|
Synergie
|
Les intérêts se soutiennent entre les parties
prenantes et les instances du projet
|
Occ.
|
Occasionnel
|
Il existe un potentiel pour développer la synergie
|
?
|
Effet incertain
|
L'intérêt a un effet probable mais qu'il est
difficile de prévoir
|
Nous faisons savoir que les résultats de l'analyse des
parties prenantes sont consignés dans le ta-
bleau ci-dessous.
(1)
DEPOSITAIRES D'ENJEUX
|
(2)
INTERETS
|
(3)
EFFETS/INFLUENCES PROBABLES DU PROJET
|
(4)
PRIORITE
|
(5)
ROLES/RESPONSABILITES
|
PRIMAIRES
Exploitants (actifs ou potentiels) des
bas fonds/Ménages
Revendeuses (appelées au Cameroun « Bayam
sellam »)
Consommateurs de la ville de
Yaoundé (Cameroun)
Transporteurs ruraux (conducteurs des
taxi- brousse)
|
- Sécurité d'emploi agri- cole informel
- Renforcement et sécurité pour le revenu
mensuel par équivalent adulte
- Viabilité de l'outil de production
Très grande variabilité des produits dans les
marchés de collecte ou bord champ
Accessibilité facile dans les zones d'exploitation des
bas fonds
Coût de transport accep- table
Assurance d'avoir les den- rées alimentaires en quanti-
té et en qualité, en toute saison dans les marchés
locaux
- Clientèle en augmenta- tion
- Circulation aisée pour accéder aux bas fonds
|
+ +/-
+/- +/-
|
- Retards dans la mise à disposition de la contribution
- Manque d'engagement et abandon des bas fonds
aménagés
Extension de l'exploitation des bas fonds
Abondance des denrées alimentaires dans les marchés
locaux
Diminution des prix des denrées agricoles dans les
marchés locaux
Disponibilité en tout temps et diminution des prix des
denrées agricoles dans les
marchés locaux
- Recettes journalières en augmen- tation
- Coût d'entretien des véhicules en baisse
|
1
2
2 2
|
- Participation aux travaux
- Structuration en organisations de producteurs capables
d'entretenir les aménagements, de gérer efficacement l'eau ainsi
que les autres facteurs de production
Agent économique qui établit le contact entre la
demande (consommateurs) et l'offre (fournisseurs ou exploitants des bas
fonds)
Assurer la consommation des produits des bas
fonds
Rendre disponibles les denrées agricoles dans les
marchés locaux
|
SECONDAIRES
|
- Conserver les droits de propriété sur les
terres
- Garder les terres pour les générations futures
de la progéniture
- Améliorer les revenus des membres
- Accès des producteurs aux intrants
niveau des ventes des produits proposés aux ex-
ploitants des bas fonds
Améliorer les ventes du petit outillage agricole
Réaliser les objectifs du projet
- Variabilité de l'assiette de
prélèvement des taxes - Amélioration des recettes
|
|
Accaparement des terres aménagées
Pérennisation des ouvrages
Encouragement ou découragement des fournisseurs
Encouragement ou découragement des fournisseurs
Cadrage des actions du projet
Réticence pour la réalisation du projet
|
1
3
4
4
2
3
|
Cession des terres des bas fonds à aménager
Appuis institutionnels aux exploitants
Distribution des produits phytosanitaires et petits outillage
agricoles
Distribution des produits artisanaux
Appuis divers et orientation de l'action gouvernementale
- Identification et choix des bas fonds
- Information et mobili-
|
Propriétaires fonciers au niveau des bas fonds
|
Syn.
|
Organisations Profes- sionnelles
Agricoles (Coopératives, Fédéra- tions ou unions
des GIC, GIC, etc.)
|
Occ.
|
Fournisseurs des pro-Bon duits phytosanitaires et
petits outillages agri-
coles
|
?
|
Artisans locaux fabri- cant le petit outillage agricole
|
?
|
Services déconcentrés MINADER et MINEPAT
|
Syn.
|
Communes concernées
|
Syn.
|
Tableau 7 : Dépositaires d'enjeux
identifiés au cours des ateliers participatifs de planification
(1)
DEPOSITAIRES D'ENJEUX
|
(2)
INTERETS
|
(3)
EFFETS/INFLUENCES PROBABLES DU PROJET
|
(4)
PRIORITE
|
(5)
ROLES/RESPONSABILITES
|
Chambres d'Agriculture/Commer ce
Instituts de recherche
Services déconcentrés des Ministères de
la Santé/ Environnement
|
de la commune
- Maîtrise du cadre institu- tionnel sur les
périmètres aménagés
Renforcer le cadre solidaire des producteurs
- Développement de la recherche opérationnelle
- Assurance de la qualité de la santé publique dans
les aménagements
- Respect des normes environnementales
|
Occ. Occ.
Syn.
|
Organisation de la profession
Mise à disposition des variétés
culturales adaptées aux conditions morpho- pédoclimatiques et
à haut rendement
Respect des déci- sions sectorielles
|
5
4
3
|
sation des riverains
pour leur participation - Elaboration des droits
d'accès et d'utilisation
des terres aménagées Assurer la
représentation des intérêts des agriculteurs/des milieux
d'affaires dans le domaine du commerce
Publication et vulgarisation des résultats de la
recherche
Définir le cadre normatif des aménagements en
matière de santé publique et d'environnement
|
CLES (INCONTOURNABLES)
Syndicats inter- professionnels
Ministères de tutelle (MINADER
et MINEPAT)
Bailleurs de fonds
|
- Plaidoyer sur les droits et les intérêts des
produc- teurs
- Appuis institutionnels
- Réalisation des objectifs - Appuis institutionnels
- Pérennisation des acquis - Efficience et
efficacité
dans l'exécution du projet
- Réalisation des objectifs - Efficience et
efficacité
dans l'exécution du projet - Pérennisation des
acquis
|
-
+ +
|
- Représentation
des producteurs - Renforcement des
capacités des ex-
ploitants
- Respect des décisions sectorielles
- Cadrage des actions gouver- nementales
Mise en cohérence des appuis à apporter avec la
politique gouvernementale
|
5
2 2
|
Défense des droits des producteurs
Exécution des politiques gouvernementales respectivement
en matière agricole et aménagement du territoire
Utilisation efficiente et efficace des financements
octroyés
|
5.2.2. Influence et importance des dépositaires
d'enjeux identifiés
Au cours de la phase d'identification participative, il a
été constaté que certains dépositaires d'enjeux
pourraient avoir plus d'influence/importance que d'autres sur le projet. Alors
que certains seraient en position d'influencer le projet pour qu'il
réussisse, il pourrait y en avoir d'autres qui se sentent menacés
par ce projet. A cet effet, une réflexion a été
menée dans le but de cerner la façon d'approcher ceux dont les
intérêts sont affectés de manière négative,
ceci pour éviter les conflits et l'échec éventuel du
projet.
- L'influence est le pouvoir dont les
dépositaires d'enjeux sont susceptibles d'avoir sur le pro-
jet.
- L'importance est la priorité
accordée par le projet à la satisfaction des besoins et des
intérêts
de chaque dépositaire d'enjeux.
La figure 4 a été remplie en
collaboration avec les populations. Elle montre l'influence et l'importance des
dépositaires d'enjeux identifiés pour le projet.
Figure 10 : Echelle d'influence et
d'importance des dépositaires d'enjeux identifiés
DEPOSITAIRES D'ENJEUX PRIMAIRES
1 Exploitants (actifs ou
potentiels) des bas fonds/Ménages
FAIBLE IMPORTANCE
D
7
11 10
8
A
5
1
2
3
13
4
B
C
14
6
15
12
9
16
FAIBLE INFLUENCE
2 Revendeuses (vulgairement
appelées Bayam Sellam)
3 Consommateurs de la ville de
Yaoundé (Cameroun)
4 Transporteurs ruraux (conducteurs
des taxi-brousse)
DEPOSITAIRES D'ENJEUX SECONDAIRES
5 Propriétaires fonciers au
niveau des bas fonds
6 OPA (Coopératives,
Fédérations ou unions des GIC, GIC)/ONG
7 Fournisseurs des produits
phytosanitaires et petit matériel agricole
8 Artisans locaux fabricant le petit
outillage agricole
9 Services déconcentrés
MINADER et MINEPAT
10 Communes concernées
11 Chambres d'Agriculture et de
Commerce
12 Instituts de recherche
13 Services
déconcentrés/MINSANTE & MINEF
DEPOSITAIRES D'ENJEUX CLES
14 Syndicats inter-professionnels
15 Ministères de tutelle
(MINADER et MINEPAT)
16 Bailleurs de Fonds
Retenons que le classement selon l'échelle
d'influence/importance a été fait par les participants aux
différents ateliers tenus à Yaoundé et à Soa. Nous
y avons déduit lme commentaire suivant :
- Case A : Désigne les
dépositaires d'enjeux ayant une grande importance pour le projet mais
qui ont peu d'influence. Dans cette catégorie on classe tous les
dépositaires d'enjeux primaires, y compris les propriétaires
fonciers au niveau des bas fonds.
- Case B : Désigne les
dépositaires d'enjeux ayant une grande importance pour le projet et qui
peuvent également influencer son succès. Il a été
retenu de commun accord qu'il est important de développer de bonnes
relations de travail avec eux pour assurer un appui adéquat pour le
projet. Il s'agit des syndicats professionnels, des ministères de
tutelle (MINADER et MINEPAT) et les bailleurs de fonds.
- Case C : Désigne les
dépositaires d'enjeux ayant une forte influence et qui peuvent affecter
l'impact du projet mais dont les intérêts ne constituent pas la
cible du projet. Etant donné que les relations avec ces
dépositaires d'enjeux sont importantes, il est nécessaire de les
suivre soigneusement afin d'éviter les problèmes qu'ils
pourraient causer au projet. Il s'agit des OPA/ONG, des Instituts de recherche
et des services déconcentrés MINADER et MINEPAT.
- Case D : Désigne les
dépositaires d'enjeux revêtant une faible priorité mais qui
pourraient exiger un suivi et une évaluation limités pour
vérifier qu'ils ne représentent pas maintenant une forte
priorité. Dans cette catégorie on peut classer les artisans
locaux fabricant le petit outillage agricole, les Communes concernées,
les Chambre d'Agriculture et de Commerce, Services déconcentrés
MINSANTE et MINEF, les fournisseurs des produits phytosanitaires et petit
matériel agricole et les services déconcentrés du
Ministère de la Santé.
39
5.2.3. Identification de la participation des
dépositaires des enjeux
La stratégie de participation des parties prenantes a
été déterminée au cours des débats, en
plénière. Il a été indiqué à quel
stade du cycle de projet (identification, planification, mise en oeuvre et
suivi-évaluation) les différentes parties prenantes doivent
être impliquées et selon quelle intensité. Pour que les
diverses parties prenantes puissent prendre une part de contrôle sur le
processus de décision, il convient de déterminer si l'on utilise
la fourniture d'information, la concertation ou la prise conjointe de
décision et enfin le transfert de pouvoir. Les résultats sont
consignés dans le tableau suivant.
Tableau 9 : Informations sur la
participation des dépositaires d'enjeux
|
TYPE DE PARTICIPATION
|
Information
|
Consultation
|
Partenariat
|
Contrôle
|
ETAPE DANS LE PROJET
|
Identification
|
|
Les bénéficiaires primaires Les
bénéficiaires secon- daires
Les Ministères de tutelle
|
Bénéficiaires primaires Bureau d'études
|
|
Conception
|
Les Ministères de tutelle
Le Bailleur de fonds
|
Les bénéficiaires primaires Les
bénéficiaires secon- daires
|
Les bénéficiaires secondaires Les bureaux
d'études
Les Ministères de tutelle
|
Le personnel du projet
|
Exécution et suivi
|
Les Ministères de tutelle
Bailleur de fonds
|
|
Les bénéficiaires secondaires Les bureaux
d'études
Les Ministères de tutelle
|
Le personnel du projet
|
Revue
|
Les Ministères de tutelle
Le Bailleur de fonds
|
|
Les bénéficiaires primaires, secondaires et
tertiaires
|
Le personnel et les
gens extérieurs au projet
|
Evaluation
|
Les Ministères de tutelle
Le Bailleur de fonds
|
|
Les bénéficiaires primaires,
secondaires et tertiaires
|
Le personnel et les gens extérieurs au projet
|
5.3. Analyse de la situation des parties
prenantes
Il est à noter que l'analyse de la situation des
parties prenantes a déjà été amorcée au
chapitre 2 (cf. contexte socio-économique de la
zone d'étude). Dans ce paragraphe, il nous revient simplement à
présenter les besoins, les contraintes et les ressources
nécessaires.
Au cours des multiples consultations participatives, les
parties prenantes ont fait prévaloir un certains nombre de
problèmes auxquels ils sont confrontés ; les principaux qui ont
été approfondis (voir tableau 6) au cours des ateliers
participatifs sont les suivants :
1. L'insuffisance des sources de revenus pour les ménages
;
2. Les structures de micro-finances faiblement implantées
dans la zone d'étude ;
3. Insuffisance et/ou mauvais état des infrastructures
à vocation économique (pistes rurales desservant les principaux
bassins de distribution, magasins de stockage, hangars de marché,
etc...) de la zone d'étude.
PROBLEMES POSES PAR LES COMMUNAUTES DE LA
ZONE D'ETUDE
|
CAUSES
|
CONSEQUENCES
|
FORCES/POSSIBILITES DE RESOLUTION
|
FACTEURS/RESSOURCES INDISPENSABLES
|
1. Insuffisance des sources de revenus pour les
mé- nages
|
- motivation insuffisante en matière de création
d'emplois à cause de la grande envie de beaucoup de jeunes à
servir dans les bureaux de l'administration publique
- esprit entrepreneurial plus ou moins em- bryonnaire chez les
jeunes chercheurs d'emplois qui veulent avoir l'argent tout de suite
- activités lucratives des secteurs formels
et informels plus ou moins en saturation
- stagnation des systèmes agraires et de mode
d'exploitation du milieu rural
- explosion démographique - etc...
|
- faiblesse de la gamme des possibilités de survie des
ménages
- augmentation du taux de chômage
- existence des creux du calendrier de trésorerie pendant
les périodes mortes
- augmentation de la demande en nourriture
|
- forte propensité à se lancer dans de petites
activités génératrices de revenus (vente de bois, petit
commerce au bord de la route, agriculture, élevage, floriculture,
etc...)
- dynamisme des jeunes exploitants et des groupements
féminins
|
- disponibilité des terres des bas fonds
- disponibilité de la main d'oeuvre familiale
|
2. Structures de micro- finances faiblement im-
plantées dans la zone d'étude
|
- faiblesse des revenus monétaires, laquelle affecte le
niveau d'épargne domestique au niveau des ménages
- faible culture de l'épargne et de crédit au
niveau de l'UFP
- dégradation du pouvoir d'achat des mé- nages
- etc...
|
- impossibilité d'accès au
crédit rural
- incapacité de promouvoir les initiatives à la
base afin d'améliorer la situation so- cio-économique des commu-
nautés
|
- existence de la réglementation du secteur de la
micro-finance dans la sous région CEMAC (en vigueur depuis 2005)
- publication des règlements (normes prudentielles) COBAC
(avril, 2007)
|
- existence de trois réseaux (CAMCCUL, MC2 et
CVECA) des EMF qui opèrent au Cameroun
- outil de promotion des activités économiques au
sein des communautés
|
3. Insuffisance et/ou mau- vais états des
infrastruc- tures à vocation écono- mique (pistes rurales
des- servant les principaux bassins de production agricole, magasins com-
munautaires, hangars de marché, etc...)
|
- dotation insuffisante, au niveau du budget d'investissement
public (BIP), pour la mise en place des infrastructures à voca- tion
économique
- faiblesse de la politique gouvernementale en matière
de développement des infras- tructures
- etc...
|
- faible distribution des marchés de collecte
- inexistence des espaces de collecte pour ventes groupées
des récoltes
- difficultés d'accès aux bas- sins de
production
|
- existence de beaucoup de routes secondaires dans la zone de
projet
- dynamisme économique des populations
|
- prédisposition à se prendre en charge au sein des
communautés
- volonté des groupes à se lancer dans le
développement communautaire
|
|
Tableau 9 : Résultats de
l'approfondissement des problèmes posés par les
communautés de la zone d'étude
41
5.4. Priorité de développement des
parties prenantes
De l'avis des participants aux différents ateliers
participatifs, il ressort que l'amélioration des conditions de vie est
une priorité. Dans les discussions, les préoccupations des uns et
des autres sont en priorité les suivantes :
- L'élargissement de la gamme des possibilités de
survie des ménages pauvres au travers
d'une intensification et d'une diversification des
écosystèmes mis en valeur, grâce à
l'aménagement des bas fonds qui sont susceptibles d'offrir une
alternative en terme d'emplois ou d'activités génératrices
de revenus ;
- Le renforcement des capacités des communautés
dans le domaine de la gestion des revenus
agricoles ;
- Le renforcement des infrastructures à vocation
économique, de la zone d'étude, par la créa-
tion des marchés périodiques, y compris la
construction des magasins communautaires pour le stockage et où on
peut organiser des ventes groupées de la production,
l'amélioration de l'état des pistes de dessertes des grands
bassins de production agricole dans la zone d'étude ;
- La mise sur pied de centres spécialisés en
termes de production des alevins et/ou de conseils agricoles et de
distribution tant des intrants agricoles que des produits phytosanitaires.
En résumé, de toutes les préoccupations
prioritaires ci-dessus, il a été déduit l'idée
maîtresse qui sous-tend la nécessité du projet à
concevoir :
Promouvoir la mise en exploitation des bas fonds en vue
:
(i) d'améliorer durablement les conditions de
vie,
(ii) et de renforcer non seulement la lutte contre la
pauvreté mais aussi la sécurité alimentaire des
communautés bénéficiaires, dans le strict respect des
contraintes de la gestion durable des ressources naturelles.
Cette idée est née des enjeux et des
potentialités (cf. chapitre 2) que présente la mise en valeur des
bas fonds qui sont susceptibles de :
- créer les emplois pour nombre de chômeurs ;
- améliorer le seuil de pauvreté par
équivalent adulte, lequel est de 22 454 F.CFA par mois
;
- répondre à la demande urbaine en produits
alimentaires et horticoles.
* * * * * *
VI. CONCEPTION DU PROJET
6.1. Analyse des problèmes, des objectifs et
des stratégies
6.1.1. Généralités : matériel
et/ou méthode de construction
a) Diagramme des problèmes
Par l'analyse des problèmes, nous avons aidé
les dépositaires d'enjeux primaires à identifier les causes et
les effets des problèmes qu'ils affrontent. Cette analyse qui a
été effectuée dans le cadre d'un travail de groupe, avec
différents groupes de dépositaires d'enjeux (groupes
cibles5) dans le souci de voir comment leur point
de vue varie.
Le matériel utilisé se compose de cartes de
papiers, du papier conférence, des crayons simples et à bille,
des punaises et d'un tableau pour affichage des résultats (cartes
mobiles portant chacune la proposition du problème formulé).
La méthode repose sur le brainstorming. Toutes les
propositions sont d'abord reçues et consignées sur une liste que
les groupes cibles considèrent comme prioritaires ; ensuite, nous
procédons ensemble à l'élimination de celles qui sont soit
redondantes, soit répétitives et aidons à reformuler
celles qui sont mal formulées.
Au cours des consultations participatives, les parties
prenantes ont énoncé trois (3) principaux problèmes
auxquels ils sont confrontés (voir paragraphe 4.3). L'approfondissement
des relations de causes à effets a permis de choisir le problème
central grâce à ces trois problèmes. Une fois le
problème central choisi, les participants tentent ensemble
d'établir les relations de causes à effets au dit problème
central ; les problèmes qui paraissent être les causes directes
sont placés en des-sous et ceux paraissant être les effets ou les
conséquences sont placés au-dessus de ce problème central,
sur le papier conférence qui a été affiché sur un
tableau. Une fois terminé cet exercice, les problèmes sont
reliés en traçant sur le papier les flèches montrant et
clarifiant la relation de causes-effets. Le résultat de ce travail est
visualisé sur le diagramme appelé « diagramme ou arbre des
problèmes » qui résume la situation négative
actuelle des communautés concernées.
b) Diagramme des objectifs
L'arbre des objectifs permet de décrire la situation
à laquelle on souhaite parvenir une fois les problèmes
résolus ; il décrit la situation désirée dans le
futur. Le principe réside dans la conversion des «
situations négatives » de l'arbre des
problèmes en des « situations positives
». En procédant à la vérification de la logique
moyens-finalités de l'arbre, on peut réviser certaines
formulations, effacer ou ajouter de nouveaux objectifs.
5 La composition du groupe est déterminante pour
assurer la qualité de résultats. Il est crucial de disposer d'un
bon facilitateur et d'inclure dans le groupe les représentants des
parties prenantes ayant une bonne connaissance de la situation. Il faut noter
que le groupe ne doit pas inclure plus d'une vingtaine de personnes afin de
permettre une bonne discussion.
c) Analyse des stratégies
C'est l'étape ultime avant de passer à la
construction du cadre logique. Au cours des processus d'analyse des parties
prenantes, des problèmes et des objectifs, il a été
discuté des différentes voies possibles pour traiter les
problèmes et sur leur priorisation. Ainsi, nous avons proposé aux
participants une série de critères sur lesquels ils se sont
accordés pour évaluer l'intérêt des
différentes options d'intervention du projet. Parmi ces critères,
il y a :
- Une contribution attendue à des objectifs politiques
clés, comme la réduction de la pauvreté ou
l'intégration économique ;
- Le bénéfice apporté à des groupes
cibles comme les femmes et les hommes, les jeunes et les vieux, etc.
- La complémentarité avec d'autres programmes ou
projets en cours ou clôturés ;
- Les implications en termes d'investissement et de coûts
opérationnels, et la capacité des acteurs locaux à faire
face aux coûts récurrents ;
- Le rapport entre les bénéfices du projet et les
coûts financiers et économiques ; - La contribution au
renforcement des capacités institutionnelles ;
- La faisabilité technique.
L'utilisation de ces critères nous a permis de
déterminer ce qu'il faut ou ce que l'on peut inclure dans le champ du
projet et ce que l'on ne doit pas ou ce que l'on ne peut pas y inclure.
La figure 8 montre la stratégie qui a
été choisie dans le cas de notre projet. Le choix a
été fait de centrer la stratégie sur le
développement des structures de micro-finances, d'accroître les
espaces culturaux par l'aménagement des bas fonds et de renforcer les
infrastructures économiques de la zone d'étude. Il a
été décidé d'abandonner les idées suivantes
:
- Le développement des activités lucratives des
secteurs formels et informels ; cet objectif étant déjà
pris en compte dans la stratégie pour la croissance et l'emploi
développée par le gouvernement camerounais ;
- La maîtrise de la démographie et de l'urbanisation
qui sont prises en compte par d'autres actions sectorielles ;
- L'amélioration du temps de jachère ; c'est un
aspect qui relève de la technique culturale. 6.1.2. Diagrammes des
problèmes6 (voir figures 5, 6 et 7), des objectifs et des
stratégies
6
Principes et recommandations pour vérifier la
cohérence du diagramme des problèmes :
- Vérifier que l'arbre est logique en croisant les
lectures : de bas en haut et de haut en bas ; de chaque cause à tous ses
effets et inversement ;
- Vérifier que le graphe est complet, sans
présenter de répétitions ;
- Vérifier que les liens directs de cause à
effet sont clairs et évidents ; s'ils ne le sont pas, reformuler les
éléments, intercaler des problèmes
intermédiaires, ou remettre la relation en question
;
- Vérifier que les liens indirects n'expriment pas de
contradiction logique ;
- Partager la réflexion avec les partenaires et
avec des personnes ne connaissant pas la situation. Chaque fois qu'une
explication supplémentaire est nécessaire pour la
compréhension de l'arbre, demandez-vous s'il ne faut pas ajouter des
causes (rendre explicites les causes implicites) ou corriger le graphe.
Figure 11 : Diagramme des
problèmes
Structures de micro-finances faiblement implantées
Faible taux d'épargne au
niveau des ménages
Mauvaise gestion des revenus domestiques
Revenu mensuel par équivalent
adulte inférieur au SMIG
Activités lucratives des secteurs for- mels et
informels plus ou moins en saturation
Emplois extra-agricoles mal
rémunérés
Insuffisance des sources de revenus et faible
capacité financière des ménages
Forte pression démogra- phique et
urbanisation rapide
Niveau de pauvreté accru et
mauvaises conditions de vie des ménages
Services spécialisés en conseils agricoles et
en distribution d'intrants inexistants ou inopérants
Espaces culturaux plus ou moins saturés
Fertilité des sols réduits et ren- dements
agri- coles bas
Temps de jachère trop courts
Pistes de desserte des bassins de production mal
entretenues
Dotation insuffisante au niveau du
budget d'investissement public (BIP)
Insécurité alimentaire accrue
Insuffisance et mauvais état des infrastructures
économiques
pour beaucoup de ménages
Faible distribu- tion des marchés
de collecte
Insuffisance des infrastruc- tures de collecte et de
stoc- kage des produits agricoles
Inexistence des espaces pour ventes groupées
des récoltes
44
Figure 12 : Diagramme des objectifs
Structures de micro-finances implantées dans
plusieurs villages fonctionnent bien
Taux augmenté d'épargne au
Gestion des revenus do- mestiques bien assurée
niveau des ménages
Revenu mensuel par équivalent adulte
amélioré et est supérieur au SMIG
Activités lucratives des secteurs formels et
informels sont en plein essor
Offre d'emplois extra- agricoles améliorée
Sources de revenus diversifiées et capaci- té
financière des ménages améliorée
Niveau de pauvreté en baisse palpable et
meilleures condi- tions de vie assurées pour bon
nombre de ménages
Services spécialisés en conseil agricole mis
en place, fonctionnent et assurent la distribution des intrants
Evolution démogra- phique et
urbanisation maîtrisées
Ecosystème cultu- raux diversifiés
Fertilité des sols et rendements agri- coles
améliorés
Temps de jachère réduits
Dotation améliorée au niveau du
budget d'investissement public (BIP)
Pistes de desserte des bassins de production bien
entretenues
Sécurité alimentaire assurée pour
Nombre et état des infrastructures économiques
améliorés
beaucoup de ménages
truits dans bon nombre de communautés
collecte cons-
Marchés de
Infrastructures de collecte et de stockage des
produits agricoles bien développées
Espaces pour ventes groupées
des récoltes construits dans bon nombre de
communautés
Figure 13 : Diagramme pour analyse des
objectifs
Structures de micro-finances implantées dans
plusieurs villages fonctionnent bien
Taux augmenté d'épargne au niveau des acteurs
écono- miques
Gestion des revenus domes- tiques bien assurée
Revenu mensuel par équivalent-adulte
amélioré et est supérieur au SMIG
Activités lucratives des secteurs formels et
informels sont en plein essor
Offre d'emplois extra agricoles améliorée
Sources de revenus diversifiées et capaci- té
financière des ménages améliorée
Niveau de pauvreté en baisse palpable et
meilleures condi- tions de vie assurées pour bon
nombre de ménages
Evolution démogra- phique et
urbanisation maîtrisées
Services spécialisés en conseil agri- cole mis
en place, fonctionnent et assurent la distribution des intrants
Ecosystème cultu- raux diversifiés
Fertilité des sols et rendements agri- coles
améliorés
Temps de jachère augmenté
Dotation améliorée au profit de
l'entretien des pistes de desserte des bassins de pro- duction
Pistes de desserte des bassins de production bien
entretenues
Sécurité alimentaire assurée pour
Nombre et état des infrastructures économiques
améliorés
beaucoup de ménages
Marchés de
collecte et hangars cons- truits dans bon nombre de
Infrastructures de collecte et de stockage des
produits agricoles bien développées
Magasins pour ventes groupées des récoltes
construits dans bon
nombre de communautés 4
Sécurité alimentaire assurée pour
beaucoup de ménages
47
6.2. Elaboration du cadre logique
Au regard de l'analyse des stratégies faite au point 5.1.1
c), nous présentons ici l'arbre finalisé des objectifs.
Figure 14 : Diagramme finalisé des
objectifs
La matrice du cadre logique est un tableau à double
entrée qui décrit le projet et sa logique interne. Il est rempli
à partir de l'arbre finalisé des objectifs, dans l'ordre
ci-dessous.
Tableau 10 : Principe de remplissage du
cadre logique
LOGIQUE D'INTERVENTION
|
INDICATEURS
|
SOURCES DE VERIFICATION
|
HYPOTHESES IMPLICITES
|
Objectif(s) 1
global(aux)
|
8
|
9
|
|
Objectif spécifique 2
|
10
|
11
|
5
|
Résultats 3
|
12
|
13
|
6
|
Activités 4
|
|
|
7
|
(1) Les objectifs globaux : « (1)
Contribuer à l'amélioration du revenu mensuel par
équivalent-adulte et (2) Renforcer durablement la sécurité
alimentaire pour bon nombre de ménages »
(2) L'objectif spécifique : il
doit être exprimé en termes de bénéfices à
améliorer ou à accroître pour les
bénéficiaires directs du projet. Il est ainsi
énoncé : « Améliorer le niveau et les conditions
de vie de bon nombre de ménages »
(3) Les résultats : Ils doivent
être exprimés en termes de « services » ou «
produits tangibles ». Ainsi, nous avons principalement :
R1 : Structures de micro-finances,
implantées dans plusieurs villages, fonctionnent effi-
cacement et les capacités des acteurs économiques
et OPA renforcées.
R2 : Sources de revenus diversifiées et
capacité financière des ménages
améliorée.
R3 : Nombre et état des infrastructures
économiques améliorés.
R4 : La gestion du projet est assurée et
s'appuie sur un cadre opérationnel de suivi et de communication.
(4) Les activités : De
manière générale, elles doivent être
exprimées par un verbe d'action à l'infinitif et attachées
chacune à un résultat donné.
Tableau 11 : Cadre logique du projet
LOGIQUE D'INTERVENTION
|
INDICATEURS7
OBJECTIVEMENT VERIFIABLES
|
SOURCES DE VERIFICATION
|
HYPOTHESES
|
But8
|
Diminuer à long terme l'incidence et l'impact de la
pauvreté au sein des communautés
|
Dans la zone du projet :
- l'incidence de la pauvreté diminue d'au
moins de 5%
- l'intensité9 de la
pauvreté diminue d'au
moins 2%
|
- Enquête par sondage sur
les ménages
- Suivi participatif de
l'impact du projet
- Données statistiques
|
- Libre circulation des biens et des hommes
assurées par l'Etat
- Contextes politique, économique et envi-
ronnemental appropriés
|
Objectifs globaux de l'action
|
(1) Contribuer à l'amélioration du revenu
men- suel par équivalent-adulte
(2) Renforcer durablement la sécurité
alimentaire pour bon nombre de ménages
|
- Le revenu mensuel par équivalent adulte
est au moins supérieur au SMIG
- Tous les ménages ont les possibilités de
manger au moins à leur faim
|
- Rapports d'activités et/ou
de suivi
- Enquêtes et statistiques
|
- Les bénéficiaires sont favorables aux
actions ainsi que les options du développement de leur
communauté
- Les exécutifs communaux portent les
actions de développement des communautés de leur
circonscription administrative
|
Objectif spéci- fique de l'action
|
Améliorer le niveau et les conditions de vie de bon nombre
de ménages dans la zone du projet
|
- Niveau de revenus des ménages pauvres
- Au moins 2 ménages pauvres sur 3 dispo-
sent d'une épargne et ont accès aux
crédits
|
Résultats
|
R1 : Structures de micro-finances
implantées
dans plusieurs villages fonctionnent effica- cement et la
capacité des acteurs écono- mique améliorée
R2 : Sources de revenus diversifiées et
capacité
financière des ménages améliorée
R3 : Nombre et état des infrastructures
écono-
miques améliorés
|
- Au moins 10 bâtiments EMF sont cons-
truits et équipés
- Montant de l'épargne domestique des
ménages
- Au moins 500 ha de bas fonds sont amé-
nagés
- Au moins 150 ha d'étangs piscicoles sont
aménagés
- Au moins 250 km de pistes sont réhabili-
tées
- Au moins 40 hangars de marchés et 40
magasins communautaires sont construits
|
- Enquêtes
- Rapports
- Enquêtes
- Rapports d'activités
- Rapports d'évaluation
|
- Adhésion des bénéficiaires
- Facilités d'obtention de crédit
- Adhésion des bénéficiaires et
clarification
des droits fonciers
- Maîtrise des circuits de distribution des
produits
- Professionnalisme des prestataires
- Participation des bénéficiaires
Adhésion/collaboration des exécutifs communaux
|
R4 : La gestion du projet est assurée et
s'appuie
sur un cadre de suivi opérationnel
|
- Le SIG est mis en place
- Le cadre de communication est mis en
place
- Les équipements sont acquis pour le
compte du projet
|
- Budgets
- Mémoires de dépense et
tous autres extrants pal- pables
|
- Professionnalisme du personnel de l'unité
de gestion du projet
|
7 Les indicateurs doivent être SMART,
c'est-à-dire, (i) Spécifiques à l'objectif qu'ils sont
censés mesurer : les indicateurs doivent être indépendants
; chacun doit mesurer un objectif et un seul, (ii) Mesurables quantitativement
ou qualitativement, (iii) Accessibles à un coût acceptable, (iv)
en Rapport avec l'information souhaitée et (v) définis dans le
Temps : on doit savoir quand l'objectif pourra être atteint (Source :
Indaba-Académia. Construire un projet de développement -
CD009F01).
8 Le but ici n'est pas spécifique au projet ; il
s'intègre dans le cadre de la stratégie générale du
Cameroun en matière de réduction de la pauvreté.
9 L'intensité (ou l'impact) de la pauvreté est
l'indicateur qui mesure le gap moyen de revenu par rapport au seuil de
pauvreté. Il est en moyenne de 12,8% au Cameroun (ECAM II)
ACTIVITES ATTACHEES A CHAQUE RESULTAT
|
|
MOYENS
|
COUTS (F.CFA)
|
|
RISQUES
|
|
|
1-
|
Activités du projet
|
|
|
|
|
A1.1 : Construire et rendre fonctionnel les
struc-
|
|
· Aménagement des bas fonds
|
1 030 000 000
|
|
|
|
tures de micro-finance dans la zone d'étude.
|
|
· Réalisation des infrastructures à but
économique
|
2 127 000 000
|
|
|
R1
de min iplant illage en et 1 ars ea
·ee
|
|
|
· Actions de visibilité, suivi/contrôle des
travaux
|
130 000 000
|
|
|
|
A1.2 : Mener les actions de formation et
d'appui-
|
|
· Appui - Conseils agricoles
|
275 000 000
|
|
|
|
conseils en faveur des acteurs écono- miques (GIC, OPA,
etc...)
|
|
· Actions de suivi - évaluation et com-
munication
|
220 000 000
|
|
|
|
|
|
Total 1 « activités du projet
»
|
3 782 000 000
|
|
|
|
Equipement du projet
|
|
|
|
|
|
|
A2.1 : Diversifier les
écosystèmes culturaux par
|
|
· Equipement en matériel roulant et di-
|
125 000 000
|
|
|
revenus et capaci es menag
|
l'aménagement des bas fonds.
A2.2 : Faciliter l'accès aux intrants
agricoles et pro duits phytosanitaires.
|
|
vers
· Equipements informatiques et autres équipement de
bureau
|
100 000 000
|
~
|
Non mobilisation à temps du personnel au
démarrage
|
|
|
|
Total 2 « équipement du projet
»
|
225 000 000
|
|
|
|
A2.3 : Promouvoir la mise en place et rendre
fonc-
|
3-
|
Frais de fonctionnement du projet
|
|
I
|
Incompétence du personnel engagé
|
|
tionnel les services spécialisés en
conseils et informations agricoles, et distribution
|
|
· Frais du personnel
· Charges locatives et fonctionnement
|
1 584 000 000
162 000 000
|
~
|
Non adhésion des groupes cibles
|
|
des intrants.
|
|
de l'unité de gestion du projet
|
|
I
|
Non clarification des droits fonciers
|
|
A3.1 : Renforcer les infrastructures de
collecte et
|
|
· Fonctionnement du matériel roulant
|
228 500 000
|
|
|
|
|
de stockage, et promouvoir les ventes grou- pées.
|
|
Total 3 « frais de fonctionnement
»
|
1 974 500 000
|
~
|
Troubles sociaux dans la zone
|
t3
et stn qu(
|
|
|
Coût total avant imprévus
|
5 981 500 000
|
|
|
|
|
|
Imprévus (5%)
|
299 075 000
|
|
|
|
A3.2 : Réhabiliter des pistes de
dessertes existant et ouvrir de nouvelles autres.
|
|
Coût total du projet
|
6 280 575 000
|
|
|
R4
La gestion du projet est assuree et
s'appuie sur un
cadre de suivi operationnel
|
A4.1 : Formuler et mettre en place du dispositif
de suivi-évaluation.
|
|
|
|
|
|
A4.2 : Mettre en place un cadre
opérationnel de communication et d'échange des acteurs
économiques et des exploitants agricoles.
|
|
|
|
|
|
|
|
CONDITIONS
|
I
|
Collaboration des administrations déconcentrées des
ministères de tutelle
|
|
|
PREALABLES
|
I
|
Politique sectorielle clairement définie
|
50
6.3. Calendrier indicatif des
activités
N°
|
Résultat et activité
indica- tive
|
Responsabilité
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Année 5
|
T1 T2 T3 T4
|
T1 T2 T3 T4
|
T1 T2 T3 T4
|
T1 T2 T3 T4
|
T1 T2 T3 T4
|
1
|
STRUCTURES DE MICRO-FINANCES IMPLANTEES DANS PLUSIEURS
VILLAGES FONCTIONNENT EFFICACEMENT ET LA CAPACITE DES ACTEURS ECONOMIQUE
AMELIOREE
|
1.1
|
Construire et rendre fonction- nel les structures de micro-
finance dans la zone de projet
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
1.2
|
Mener les actions de forma-Personnel tion et
d'appui-conseils en
faveur des acteurs écono- miques (GIC, OPA, etc...)
|
du
projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
2
|
SOURCES DE REVENUS DIVERSIFIEES ET CAPACITE FINANCIERE
DES MENAGES AMELIOREE
|
2.1
|
Diversifier les écosystèmes culturaux par
l'aménagement des bas fonds
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
2.2
|
Faciliter l'accès aux intrants agricoles et produits
phytosa- nitaires
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
2.3
|
Promouvoir la mise en place et rendre fonctionnel les services
spécialisés en con- seils agricoles et distribution des
intrants
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
3
|
NOMBRE ET ETAT DES INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES
AMELIORES
|
3.1
|
Renforcer les infrastructures de collecte et de stockage, et
promouvoir les ventes grou- pées
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
3.2
|
Réhabiliter des pistes de dessertes existant et ouvrir de
nouvelles autres
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
4
|
LA GESTION DU PROJET EST ASSUREE ET S'APPUIE SUR UN CADRE
DE SUIVI OPERATIONNEL
|
4.1
|
Formuler et mettre en place du dispositif de suivi-
évaluation
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
4.2
|
Mettre en place un cadre opérationnel de communica- tion
et d'échange des acteurs économiques et des exploi- tants
agricoles
|
Personnel du projet et con- tractants
|
|
|
|
|
|
VII. VALIDATION ET FORMULATION DU PROJET
7.1. Validation du projet
L'étape de validation de projet est un processus qui
permet d'approuver sa conception en termes de faisabilité sociale et de
faisabilité économique. En cette occurrence, il faut passer en
revue toutes les informations recueillies lors des étapes de cette
conception.
7.1.1. Validation sociale du projet
Le schéma de validation sociale proposé dans le
guide technique de gestion de cycle de projet, permet de passer en revue les
impacts éventuels du projet sur les individus, les ménages et la
communauté en fonction de leurs capacités à participer,
liées le plus souvent à de question de genre et de niveau de vie.
Le processus s'appuie concrètement sur l'appréciation (i) de la
capacité d'influence des dépositaires d'enjeux du projet, (ii)
des niveaux de participation des différents dépositaires d'enjeux
au projet, (iii) des intérêts et des enjeux des
dépositaires d'enjeux au projet et (iv) des disparités
socio-économiques entre dépositaires d'enjeux et leurs effets.
a) Capacité d'influence de chacun des
dépositaires d'enjeux sur le projet
La visualisation de la capacité d'influence de chaque
dépositaire d'enjeux permet d'apprécier comment celui-ci peut
influer ou non sur le déroulement et l'atteinte des objectifs d'un
projet. L'un des principes de la validation sociale consiste à proposer
les activités susceptibles de permettre aux dépositaires d'enjeux
influents de soutenir le projet, de développer un esprit collaboratif
avec les autres et de contribuer à l'élargissement du champ de
pouvoir des défavorisés qui constituent le groupe cible du
projet.
Parties prenantes
|
Faible capacité d'influence
|
Forte capacité d'influence
|
Dépositaires d'enjeux primaires
|
- Exploitants (actifs ou potentiels) des bas
fonds/Ménages
- Revendeuses (appelées au Cameroun « Bayam
sellam »)
- Consommateurs de la ville de Yaoundé
(Cameroun)
- Transporteurs ruraux (conducteurs des taxi-
brousse)
|
Dépositaires d'enjeux secondaires
|
- Propriétaires fonciers au niveau des bas fonds
- Fournisseurs des produits phytosanitaires et petits outillages
agricoles
- Artisans locaux fabricant le petit outillage agricole
- Communes concernées
- Chambres d'Agriculture/Commerce
- Services déconcentrés des Ministères de la
Santé/ Environnement
|
- Organisations Professionnelles Agricoles
(Coopératives, Fédérations ou unions des GIC, GIC,
etc.)
- Services déconcentrés MINADER et MINEPAT
- Instituts de recherche
|
Tableau 12 : Capacité d'influence des
dépositaires d'enjeux du projet
Parties prenantes
Forte capacité d'influence
Faible capacité d'influence
Dépositaires d'enjeux clés
- Syndicats inter-professionnels
- Ministères de tutelle (MINADER et MINEPAT)
- Bailleurs de fonds
Etape de cycle de projet
|
Information
|
Type de participation Consultation
Collaboration
|
Contrôle
|
Identification
|
- Ministères de tutelle
(MINADER et MINEPAT)
|
- Ministères de tutelle - Exploitants (actifs ou
potentiels) des bas
fonds et des ménages - Revendeuses des pro-
duits agricoles
- Consommateurs de la ville de Yaoundé
- Transporteurs ruraux (taxi brousse)
|
- Propriétaires fonciers au
niveau des bas fonds - OPA
- Fournisseurs des produits
agricoles
- Services déconcentrés
des ministères concernés - Communes
concernées
|
- Bailleur de fonds
|
Conception
|
- Ministères de tutelle
(MINADER et MINEPAT)
|
- Exploitants (actifs ou
potentiels) des bas
fonds et des ménages - Revendeuses des pro-
duits agricoles
- Consommateurs de la ville de Yaoundé
- Transporteurs ruraux (taxi brousse)
|
- Propriétaires fonciers au
niveau des bas fonds
- Fournisseurs des produits
phytosanitaires et petits
outillages agricoles
- Artisans locaux fabricant
le petit outillage agricole
- Communes concernées
- Chambres
d'Agriculture/Commerce
- Services déconcentrés des Ministères de
la San-
té/ Environnement
|
- Bailleur de fonds
|
Mise en oeuvre
|
- Ministères de tutelle
(MINADER et MINEPAT)
|
|
- Exploitants (actifs ou potentiels) des bas fonds et des
ménages
- Revendeuses des produits agricoles
- Consommateurs de la ville de Yaoundé
- Transporteurs ruraux (taxi brousse)
|
- Unité opérationnelle de gestion du projet
|
Il y a lieu de constater que le contrôle du projet est
en grande partie entre les mains des dépositaires d'enjeux clés
et certains dépositaires d'enjeux secondaires. Les dépositaires
d'enjeux primaires sont en position de faiblesse. Cette situation doit
être corrigée progressivement au cours de la mise en oeuvre du
projet. Ainsi, il est souhaitable qu'il soit revu le niveau de participation de
ces dépositaires d'enjeux.
b) Niveau de participation des parties prenantes au
projet
Pour la réussite du projet, tous les
dépositaires d'enjeux doivent participer depuis l'étape de
l'identification jusqu'à celle du suivi. Il existe 4 niveaux de
participation (information, consultation, collaboration et contrôle) qui
permettent de garantir l'implication totale des dépositaires d'enjeux,
chacun en fonction de son rôle et de son mandat.
Tableau 13 : Niveau de participation des
dépositaires d'enjeux
Evaluation
- Entité extérieure à l'unité
opérationnelle de gestion du projet
- Ministères de tutelle (MINADER et MINEPAT)
- Syndicats inter- professionnels
- Ministères de tutelle (MINADER et MINEPAT)
- Bailleurs de fonds
Contrôle
Information
Consultation
Collaboration
Suivi
- Unité opérationnelle de gestion du projet
- Entité extérieure à l'unité
opérationnelle de gestion du projet
- Ministères de tutelle (MINADER et MINEPAT)
Type de participation
Etape de cycle de projet
Pour garantir le succès du projet, il faudra :
- associer les dépositaires d'enjeux primaires à
toutes les étapes du projet afin de renforcer leur pouvoir ;
- informer régulièrement les dépositaires
d'enjeux clés et les consulter pendant les étapes
d'identification et de conception du projet ;
- instaurer la collaboration entre les dépositaires
d'enjeux clés avec ceux primaires pendant les étapes de mise en
oeuvre du projet et son suivi, sous le contrôle de l'unité de
gestion du projet ;
- vérifier régulièrement l'état de
collaboration entre les ministères de tutelle et le bailleur de
fonds.
c) Intérêts et enjeux des dépositaires
d'enjeux primaires au projet
Il est à noter que certains intérêts ne
peuvent être satisfaits à l'immédiat par le projet
lui-même ; il faut attendre à longs terme. Il est donc important
d'informer et de sensibiliser tous les dépositaires d'enjeux sur les
résultats immédiats et long terme du projet, sur leurs
responsabilités et sur leur appropriation du projet pour saisir et
valoriser toutes les potentialités.
Parties prenantes
Intérêts et enjeux
Satisfaction par le projet
Revendeuses
(appelées au Cameroun « Bayam sellam
»)
- Très grande variabilité des produits dans les
marchés de collecte ou bords champs
- Accès facilité aux revendeuses - Réduction
du coût de transport
- Augmentation de la quantité des marchandises à
proposer dans les marchés locaux
- Routes utilisables en toute saison
- Amélioration de la marge bénéficiaire des
revendeuses
54
- Opportunités d'emplois agricoles informels -
Renforcement et sécurité pour le revenu mensuel par
équivalent adulte
- Viabilité et durabilité de l'outil de production
- Développement de nouvelles compétences dans l'exploitation des
bas fonds
- Accès aux intrants et aux appuis conseils
- Amélioration des emplois agricoles informels -
Amélioration du revenu des ménages
- Diminution des périodes de soudure et étalement
des périodes de revenus
- Amélioration de la situation de l'outil de production
Exploitants (actifs ou potentiels) des bas fonds
et les ménages
Tableau 14 : Intérêt et enjeux des
parties prenantes primaires
Transporteurs ruraux (conducteurs des taxi-
brousse)
- Clientèle en augmentation
- Circulation aisée pour accéder aux bas fonds -
Frais de réparation et d'entretien réduits
- Certitude d'arriver à destination
- Amélioration des recettes journalières
- Amélioration de la qualité des pistes de desserte
de bassins de production
Parties prenantes
|
Intérêts et enjeux
|
Satisfaction par le projet
|
- Assurance d'avoir les denrées alimentaires en
quantité et en qualité, en toute saison dans les marchés
locaux
- Prix acceptables des denrées alimentaires
- Augmentation de la quantité des denrées
alimentaires dans les marchés locaux
- Diminution des prix des denrées alimentaires dans les
marchés locaux
Consommateurs de la ville de Yaoundé
(Cameroun)
d) Disparités socio-économiques des
dépositaires d'enjeux et leurs effets
Avec la presque saturation du secteur formel, les
ménages pauvres se tournent vers le secteur informel qui connaît
une forte explosion de petits métiers tels la cordonnerie, le lavage de
voitures, l'agriculture péri-urbaine, la pratique de l'horticulture dans
les bas fonds, etc. Par rapport au seuil de pauvreté
évalué à 232 547 F.CFA/an (soit 637,11 F.CFA/jr) et par
équivalent adulte, 48,2% des populations de la zone d'étude
vivent en dessous de ce seuil. On note une grande disparité entre la
zone urbaine et la zone rurale ; l'incidence de la pauvreté est
respectivement de 51,4% en zone rurale contre 13,3% en zone urbaine (ECAM
II).
Tableau 15 : Caractéristiques de la
pauvreté dans la zone de l'étude
Désignation
|
Caractéristiques
|
Exclus/ues de(s) :
|
Vulnérabilité
|
Communauté
|
- Insuffisance en termes de distribution d'infrastructures
à vocation économique (marchés, magasins communautaires,
etc.)
- Dégradation avancée des routes
- Carence des structures de crédit adaptées aux
besoins socio-économiques des communautés
- Faible esprit communautaire
|
- Processus de développe- ment de leur milieu
- Activités génératrices de revenus
|
- Faible niveau de revenu - Dégradation des conditions
de vie
- Baisse de fertilité des sols
|
Ménages
|
- Incapacité à pourvoir aux besoins du
ménage
- Faible niveau d'instruction du chef de ménage
- Logements précaires
|
- Emplois du secteur formel - Plans d'épargne
- Système éducatif
|
- Précarité des conditions d'existence des
mé-
nages
- Déperdition scolaire des enfants
|
Individus
|
- Incapacité d'avoir chaque jour la somme de 637 F.CFA
pour la survie
- Incapacité à pourvoir aux besoins so-ciaux de
base (santé, éducation, loge- ment, etc...)
- Chômage accentué
- Faible niveau d'instruction
- Femmes chefs de famille et personnes âgées
|
- Services sociaux
- Processus de décision du ménage
|
- Malnutrition et sous alimentation
- Dégradation du pouvoir d'achat
- Santé précaire
- Marginalisation
- Tabagisme et alcoo- lisme accentués
|
7.1.2. Validation économique du projet
La validation économique consiste à analyser le
degré de rentabilité du projet en termes d'amélioration
sociale de la communauté : c'est une analyse des coûts et des
bénéfices sociaux (ACB) qui facilite les décisions
d'investissement et permet de donner une idée sur la valeur
économique du projet. Elle mesure les bénéfices et les
coûts non monétaires permettant ainsi de reflé-
ter la dimension économique dans une perspective sociale,
susceptible de déterminer l'attrait relatif à
l'investissement.
Dans le cadre de notre travail, nous allons nous articuler sur 3
points à savoir :
- identification des coûts et des bénéfices
sociaux ;
- analyse coûts-avantages sociaux ;
- mesure de l'impact, viabilité/durabilité du
projet.
a) Identification des coûts et des
bénéfices sociaux
Les coûts et les bénéfices privés ont
été distingués des coûts et bénéfices
sociaux engendrés par la mise en exploitation des bas fonds de la
ceinture péri-urbaine Yaoundé.
Tableau 16 : Coûts et
bénéfices sociaux pour la mise en exploitation des bas fonds de
la ceinture péri-urbaine de Yaoundé
Coûts privés
|
Bénéfices privés
|
|
- Actions d'animation, de mobilisation et de sensibilisation des
communautés bénéficiaires
- Coûts inhérents à tous les travaux
- Actions de structuration des bénéficiaires en
organisations professionnelles
- Actions d'appuis conseils
- Fonds garantis pour intrants agricoles
|
|
- Pendant les travaux :
I retombées économiques au niveau de la main
d'oeuvre et des entrepreneurs titulaires des travaux ;
I impôts payés par les entreprises titulaires des
travaux ; I développement du petit commerce autour des sites des
travaux.
- Après les travaux :
I Mise à disposition et viabilité de l'outil de
production pour les exploitants individuels ;
I Accessibilité facile dans les bassins de production ; I
Amélioration des recettes journalières
I Entretien réduit des véhicules
I Augmentation des recettes des revendeuses
|
|
Coûts sociaux
|
Bénéfices sociaux
|
|
- Etalement du calendrier agricole avec décalage pour
les cultures des bas fonds et celles en zones exondées, entraînant
une charge de travail supplémentaire dans les ménages
- Pénibilité du travail dans les bas fonds
- Développement exagéré des adventices dans
les parcelles des bas fonds
|
|
- Accès aux capitaux et aux crédits
- Opportunité de lutte contre la pauvreté
- Renforcement de la sécurité alimentaire
- Elargissement de la gamme des possibilités de survie des
ménages
- Amélioration des revenus des ménages
- Non existence des creux de trésorerie tout au long de
l'année - Création d'emplois informels pour de jeunes en
chômage
- Satisfaction de la demande urbaine en produits agricoles
|
b) Analyse de coûts-avantages sociaux
Il s'agit de l'estimation systématique de tous les
coûts et avantages d'un projet, lesquels présentent de
l'intérêt pour les communautés bénéficiaires.
Elle prend en compte, à la fois, les externalités techniques et
les externalités pécuniaires, dans la mesure où ces
dernières ne consistent pas simplement en une redistribution de
revenus.
Nous notons qu'il est difficile de quantifier les coûts
sociaux du présent projet ; néanmoins, nous pouvons
spécifier quelques avantages sociaux du projet à savoir :
- L'incidence de la pauvreté baisse en deçà
de 51,4% en zone rurale et de 13,3% en zone urbaine ;
- Le revenu par équivalent adulte, de près de 60%
de chefs de ménages pauvres, est nettement supérieur à
valeur minimale du seuil de pauvreté.
c) Mesure de l'impact, viabilité/durabilité du
projet
Le bénéfice social le plus significatif sera
l'amélioration du revenu par équivalent adulte en dépit de
la charge de travail supplémentaire des ménages, laquelle est due
surtout à l'étalement du calendrier agricole du fait de
l'exploitation des bas fonds.
La viabilité relève à la fois de la
gouvernance, de la mise en oeuvre et du financement. Une planification
rigoureuse est essentielle : il importe de faire des choix stratégiques,
de prévoir les principales étapes de mise en oeuvre et les
ressources financières nécessaires, d'établir un processus
d'évaluation et enfin, prévoir des solutions de rechange pour
parer aux imprévus.
7.2. Formulation du projet
7.2.1. Contexte, justification et cohérence avec la
stratégie sectorielle de lutte contre la pauvreté au
Cameroun
L'urbanisation croissante avec comme corollaire
l'étalement urbain au détriment de l'espace rural
péri-urbain et la poussée démographique ont induit une
modification de la demande sociale à l'égard des espaces ruraux
cultivables ; après avoir été principalement
considérés comme espaces de production agricole, ils sont
aujourd'hui considérés comme des espaces de ressources
naturelles, de résidence et de loisirs. La question de
l'équilibre entre les usages agricoles et les autres usages de l'espace
rural est ainsi devenue une question centrale des enjeux et des
potentialités (cf. chapitre II) que présente l'aménagement
des bas-fonds qui peuvent répondre à un triple rôle :
- créer les emplois pour nombre de chômeurs ;
- améliorer le seuil de pauvreté par
équivalent-adulte qui est actuellement de 22 454 F.CFA
par mois (Source : ECAM III, 2007) ;
- satisfaire, en termes d'offre, à la demande des produits
alimentaires des populations ur-
baines en proie à la précarité des
conditions d'existence.
Au regard de ce qui précède, nous retenons que la
mise au point des stratégies de gestion de ces
écosystèmes dans la ceinture péri-urbaine
de Yaoundé vise à accroître non seulement l'accès
des producteurs à la terre mais aussi les productions en qualité
et en quantité afin de renforcer durablement la sécurité
alimentaire et la lutte contre la pauvreté (
NGUEGANG. et al., 2005).
Ainsi, monté autour de la mise en valeur des bas fonds
de la ceinture périurbaine de Yaoundé, le projet aura une
durée de 60 mois dont 6 mois pour la préparation de la mise en
oeuvre effective des activités sur le terrain - 6 mois pour la
liquidation et la clôture du projet - et 48 mois de mise en oeuvre sur le
terrain. Ce projet qui s'appuiera essentiellement sur l'approche
participative pour la réalisation de ses activités,
devra concerner quatre des circonscriptions départementales de la
Région du Centre, dont la Lékié qui compte 9 communes, la
Mefou et Akono qui compte 4 communes, la Mefou et Afamba qui compte 8 communes
et le Mfoundi qui compte 7 Communes ; soit au total de 28 communes
touchées par le projet, lesquelles s'étalent sur une superficie
de près de 7 949 km2 pour une population estimée
à plus de 3 000 000 d'habitants.
Le projet s'inscrit dans le cadre de création des
programmes prioritaires spécifiques d'appui au développement et
aux organisations professionnelles agricoles. En cette occurrence, le
Gouvernement a développé une stratégie
intégrée du secteur rural qui s'inscrit dans la logique d'appui
sans participation directe à la production. Cette stratégie vise
à améliorer la productivité et les rendements dans
l'agriculture et favoriser la croissance de la production et même de la
productivité agricole. Il s'agit de l'amélioration des conditions
de vie des communautés au travers du développement rural
intégré.
7.2.2. Contenu du projet
a) But et titre du projet
Le but (ou finalité) du projet est de «
Diminuer à long terme l'incidence et l'impact de la
pauvreté au sein des communautés bénéficiaires
».
Le titre du projet est : « Projet de
Développement des Ecosystèmes Bas Fonds (PDEBF) de
Yaoundé ».
b) Objectifs globaux du projet
Les objectifs globaux sont les suivants :
Objectif global 1 : « Contribuer
à l'amélioration du revenu mensuel par équivalent-adulte,
dans la zone de projet »
Objectif global 2 : « Renforcer
durablement la sécurité alimentaire pour bon nombre de
ménages de la zone de projet »
c) Objectif spécifique du projet
L'objectif spécifique du projet est la
résultante des différentes propositions issues des ateliers tenus
avec les différentes parties prenantes. Il est ainsi
énuméré : « Améliorer le niveau et les
conditions de vie de bon nombre de ménages »
d) Résultats attendus du projet
R1 : Structures de micro-finances,
implantées dans plusieurs villages, fonctionnent efficacement et les
capacités des acteurs économiques et OPA renforcées.
R2 : Sources de revenus diversifiées et
capacité financière des ménages
améliorée.
R3 : Nombre et état des infrastructures
économiques améliorés.
R4 : La gestion du projet est assurée et
s'appuie sur un cadre opérationnel de suivi et de communication.
e) Hypothèses et risques
Les hypothèses qui sont les éléments
externes pour la réussite du présent projet sont :
- Libre circulation des biens et des hommes assurées par
l'Etat ;
- Contextes politique, économique et environnemental
appropriés ;
- Les bénéficiaires sont favorables aux actions
ainsi que les options du développement de leur
communauté ;
- Les exécutifs communaux portent les actions de
développement des communautés de leur
circonscription administrative ;
- Facilités d'obtention de crédit rural ;
- Adhésion des bénéficiaires et non
clarification des droits fonciers ;
- Maîtrise des circuits de distribution des produits ;
- Professionnalisme des prestataires ;
- Participation des bénéficiaires ;
- Adhésion/collaboration des exécutifs communaux
;
- Professionnalisme du personnel de l'unité de gestion du
projet.
D'une manière générale, l'unité de
gestion du projet devra disposer d'assez bonne compétence, d'autonomie
et de flexibilité opérationnelle pour assurer l'ajustement
continu des actions à mettre en oeuvre. Toutefois, le projet pourra
faire face à plusieurs risques, comme résumés ci-dessous
:
- Non mobilisation à temps du personnel d'exécution
au démarrage ;
- Incompétence du personnel engagé ;
- Non adhésion des groupes cibles ;
- Non clarification des droits fonciers ;
- Troubles sociaux dans la zone de projet.
7.2.3. Composantes et activités du projet
Le projet conçu autour de la mise en valeur des bas fonds
de la ceinture périurbaine de Yaoundé a trois (3) principales
composantes qui sont les suivantes :
1) La composante « Aménagements et
Infrastructures économiques » : Elle concerne
prioritairement l'intensification et la diversification de type
d'écosystèmes mis en valeur à travers
60
l'aménagement des bas fonds. Concrètement, il
s'agira d'inventorier et d'identifier les bas fonds potentiellement
aménageables, et de caractériser ces derniers, dans la zone du
projet, en vue d'une valorisation agricole et/ou halieutique. Les travaux
d'aménagement sommaire devront également inclure les dessertes
ainsi que le renforcement des autres infrastructures économiques
connexes.
La consolidation des infrastructures économiques concerne
surtout :
· la création des points de collecte ou de
marchés périodiques qui sont les lieux par excellence
d'échange où les revendeuses (ou Bayam sellam) viennent
s'approvisionner pour le compte des marchés de la ville de
Yaoundé ;
· le renforcement de l'offre de services financiers de
proximité grâce à la construction des établissements
de micro-finances (EMF) dans la zone du projet ; ces EMF devraient permettre
à la population à faible revenu, mais disposant d'un certain
nombre d'objectifs sociaux désirables (ou de micro-projets), de
développer des initiatives à la base en vue d'améliorer
leur situation socio-économique ;
· la construction des hangars de marchés et des
magasins de regroupement de productions où des ventes groupées
peuvent être organisées.
2) La composante « Appuis et conseils
agricoles » qui :
· apportera un appui en terme d'animation, de
sensibilisation, d'encadrement, de recherche développement, de
vulgarisation agricole et de commercialisation, et des conseils en terme de
crédit rural important pour supporter les activités rurales ;
· devra renforcer les capacités des acteurs
économiques ou des leaders communautaires en gestion, mobilisation des
ressources et maintenance des infrastructures construites en réponse au
souci du projet à assurer la pérennisation de ses
réalisations ;
· apportera un appui pour la mise en place des structures
spécialisées en conseils agricoles et production des alevins.
3) La composante « gestion,
suivi-évaluation et communication » avec notamment le
finan-
cement des enquêtes :
· systématiques sur des impacts du projet non
seulement sur les ménages mais aussi sur les différents acteurs
économiques engagés dans le système d'exploitation des bas
fonds, dans la zone du projet ;
· qualitatives et quantitatives sur l'évolution de
la dynamique du profil de pauvreté dans la zone de projet.
Structures de micro-finances implantées dans
plusieurs villages fonctionnent efficacement et les capacités des
acteurs économiques et OPA renforcées.
Figure 15 : Visualisation de la structure
et du cadre du projet
Coordonnateur du projet, Unité de gestion du projet,
Animation/sensibilisation, Recherche, Vulgarisation, Enquêtes, Etudes,
Formations, Transports, Construction et autres activités de mise en
oeuvre du projet
Aménagements et Infras- tructures
économiques
Contribuer à l'amélioration du revenu mensuel
par équivalent- adulte, dans la zone de projet
Améliorer le niveau et les conditions d'existence de
bon nombre de ménages
Diminuer à long terme l'incidence et l'impact de la
pauvreté au sein des communautés
bénéficiaires
Appuis et conseils agricoles
Renforcer durablement la sécurité alimentaire
pour bon nombre de ménages de la zone de projet
Gestion, suivi-évaluation et communication
Les activités dans les lignes qui suivent et lesquelles
sont spécifiques à chacune des composantes ci-dessus, sont
rattachées aux quatre (4) résultats énoncés plus
haut.
Activités liées au 1er
résultat :
Activité 1.1 : Construire et rendre
fonctionnel les structures de micro-finance dans la zone de projet
Les principales actions à mener sont :
1. recensement des mutuelles d'épargne et de
crédits existant dans la zone de projet ;
2. établissement d'une plate-forme de concertation avec
celles-ci et identifier de manière participative des zones
nécessitant l'implantation d'un établissement de micro-finance
;
3. vulgarisation auprès des acteurs économiques de
l'importance des micro-finances dans la
structure de l'économie rurale ;
But (ou finalité) du projet
Objectif spécifique
Composantes
Moyens
Objectifs globaux
4. sensibilisation/animation sur l'approche retenue pour
l'exécution des travaux et établissement participative de la
fiche de contribution des bénéficiaires ;
5. préparation du DAO, publication de l'appel d'offres et
choix des prestataires ;
6. assurance de la maîtrise d'oeuvre des marchés
engagés.
Les structures de micro-finances à mettre en place
doivent non seulement mobiliser l'épargne des ménages, des OPA et
d'autres acteurs économiques, mais aussi assurer sa redistribution au
travers d'un réseau supervisé par le projet.
Activité 1.2 : Mener les actions de
formation et d'appui-conseils en faveur des acteurs économiques (GIC,
OPA, etc...)
Les principales actions à mener sont :
1. identification des besoins en formation des OPA et des
acteurs économiques oeuvrant dans le domaine du développement
rural, dans la zone du projet ;
2. développement d'un réseau pour appui/conseil
dans le domaine de la gestion financière des OPA ;
3. renforcement des capacités des acteurs
économiques et des OPA dans le domaine de la gestion de la chose
publique.
Activités liées au 2ème
résultat :
|
Sources de revenus diversifiées et
capacité financière des ménages
améliorée.
|
Activité 2.1 : Diversifier les
écosystèmes culturaux par l'aménagement des bas
fonds
1. Exécution des enquêtes pour identification des
bas fonds dans la zone de projet ;
2. Choix des bas fonds aménageables, selon le type
d'aménagement (but piscicole ou agricole) et leur caractérisation
détaillée en collaboration avec les bénéficiaires
;
3. Sensibilisation/animation sur l'approche retenue pour
l'exécution des travaux et établissement participative de la
fiche de contribution des bénéficiaires ;
4. Préparation des DAO, publication des appels d'offres
et choix des adjudicataires ;
5. Maîtrises d'ouvrage et d'oeuvre sous le suivi et le
contrôle participatifs des bénéficiaires.
Activité 2.2 : Promouvoir la mise en place et rendre
fonctionnel les services spécialisés en
conseils et informations agricoles, distribution
d'intrants et alevinage Les principales actions à mener sur le
terrain sont :
1. identification des jeunes diplômés volontaires
pour la mise en place d'un groupe d'intérêt économique
(GIE), formés dans le domaine de la production rurale ;
2.
renforcement des capacités des jeunes ainsi
identifiés dans les domaines entrepreneurial et autres ;
3. appui desdits jeunes pour qu'ils s'organisent en GIE ;
4. appui des jeunes pour la création d'au moins deux
centres pilotes en prestations de services (CPPS), spécialisés en
conseils, information et distribution d'intrants d'un centre pilote en
production et distribution d'alevins (CPPDA) dans la zone de projet ;
5. mobilisation du fonds de roulement (investissement,
fonctionnement, équipement et intrants) nécessaire au
démarrage des activités du CPPS et du CPPDA ;
6. définition d'un cadre de gestion administrative et
financière du CPPS et du CPPDA. Activité 2.3 :
Faciliter l'accès aux intrants agricoles et produits phytosanitaires
Les principales actions à mener sur le terrain sont :
1. création et mise à jour permanente du
répertoire des exploitants des bas fonds ;
2. établissement d'un état des besoins des
exploitants des bas fonds en intrants agricoles, produits phytosanitaires ou
alevins ;
3. mise en place d'un fonds garantie auprès des
établissements de micro-finances appuyés par le projet, afin de
préfinancer l'acquisition des intrants agricoles et produits
phytosanitaires des exploitants au sein des OPA.
Activités liées au 3ème
résultat :
|
Nombre et état des infrastructures économiques
améliorés.
|
Activité 3.1 : Renforcer les
infrastructures de collecte et de stockage, et promouvoir les ventes
groupées
1. conduite d'une enquête en vue d'établir
l'état des besoins en infrastructures économiques dans la zone de
projet, en cohérence avec les plans locaux de développement des
communes concernées ;
2. programmation de la réalisation des infrastructures
susceptible de combler au moins 50% des besoins dans la zone de projet ;
3. sensibilisation/animation sur l'approche retenue pour
l'exécution des travaux et établissement participative de la
fiche de contribution des bénéficiaires ;
4. Préparation des DAO, publication des appels d'offres
et choix des adjudicataires ;
5. Maîtrises d'ouvrage et d'oeuvre sous le suivi et le
contrôle participatifs des bénéficiaires ;
6. Appuyer les actions de commercialisation.
Activité 3.2 : Réhabiliter des
pistes de dessertes existant et ouvrir de nouvelles autres Les
principales actions à mener sont :
1. Préparation de la mise en oeuvre des
réalisations de l'activité ;
2. sensibilisation/animation sur l'approche retenue pour
l'exécution des travaux et établissement participative de la
fiche de contribution des bénéficiaires ;
3.
Préparation DAO, publication appel d'offres et choix
prestataires ;
64
4. Maîtrises d'ouvrage et d'oeuvre sous le suivi et le
contrôle participatifs des bénéficiaires.
Activités liées au 4ème résultat
:
|
La gestion du projet est assurée et s'appuie
sur un cadre opérationnel de suivi et de communication.
|
Activité 4.1 : Concevoir et mettre en place
le dispositif de suivi-évaluation du projet Les principales
actions à mener sont :
1. concevoir et mettre en place une base de données dans
le cadre de suivi évaluation ;
2. mettre en place un SIG et former le personnel à
l'exploitation ;
3. assurer régulièrement la collecte de
données et la mise à jour de la base ainsi que du SIG.
Activité 4.2 : Mettre en place un cadre
opérationnel de communication et d'échange des acteurs
économiques et des exploitants agricoles
1. promouvoir la création d'une radio rurale pour
informer le monde rural de la zone de pro-jet et même au-delà ;
2. alimentation quotidienne de certaines émissions de la
radio avec des informations sur les productions des périmètres
;
3. création, au niveau de la radio, d'un espace
d'échange pour le partage d'expérience dans le monde rural ;
4. réalisation régulière des reporting
susceptibles de documenter les archives de la capitalisation du projet.
7.2.4. Bénéficiaires du projet
Le programme doit profiter aux populations des 24 communes qui
constituent la zone du projet. Les bénéficiaires directs seront
surtout les populations des villages riverains des bas fonds
aménagés ainsi que les groupements ou associations dynamiques qui
s'investissent dans le développement des productions agro-pastorales. Le
projet devra promouvoir l'accès des genres aux ressources des bas fonds.
C'est ainsi qu'une attention particulière sera portée aux groupes
défavorisés et vulnérables afin qu'ils puissent être
intégrés dans la dynamique (Femmes, jeunes ruraux,
sous-employés au chômage, personnes de bonne volonté
n'ayant pas accès aux terres fertiles, ...). Ces groupes cibles
attendent du projet la diminution à long terme de l'incidence et de
l'impact de la pauvreté en leur sein.
7.2.5. Coût global et plan de financement du
projet
Les principales rubriques d'allocation des ressources (voir
détails en annexe 4) sont les suivantes :
CHAPITRE 1 : ACTIVITES DU PROJET
|
|
|
|
1.1
|
Aménagement des bas fonds
|
|
1 030 000 000
|
F.CFA
|
1.2
|
Réalisation des infrastructures à but
économique
|
|
2 127 000 000
|
F.CFA
|
1.3
|
Actions de visibilité, suivi/contrôle des travaux
|
|
130 000 000
|
F.CFA
|
1.4
|
Appui - Conseils agricoles
|
|
275 000 000
|
F.CFA
|
1.5
|
Actions de suivi - évaluation et communication
Total chapitre 1
2 : EQUIPEMENTS DU PROJET
|
3
|
220 000 000
782 000 000
|
F.CFA F.CFA
|
|
CHAPITRE
|
2.1
|
Equipement en matériel roulant et divers
|
|
125 000 000
|
F.CFA
|
2.2
|
Equipements informatiques et autres équipement de
bureau Total chapitre 2
3 : FRAIS DE FONCTIONNEMENT DU PROJET
|
|
100 000 000
225 000 000
|
F.CFA F.CFA
|
|
CHAPITRE
|
3.1
|
Frais du personnel
|
|
1 584 000 000
|
F.CFA
|
3.2
|
Charges locatives et fonctionnement de l'unité de gestion
du pro
|
|
162 000 000
|
F.CFA
|
3.3
|
Fonctionnement du matériel roulant
Total chapitre 3 Coût avant
imprévu
|
1
|
228 500 000 974 500 000 5 981 500 000
|
F.CFA F.CFA F.CFA
|
|
|
|
Imprévus (5%)
|
299 075 000 F.CFA
|
|
|
|
|
Coût global du projet 6 280 575 000
F.CFA
|
|
|
|
|
|
Le coût global du projet est de « six
milliards deux cent quatre-vingt millions cinq cent soixante quinze
mille » francs CFA répartis comme suit :
1) Financement du projet à hauteur de 92,10% par le
bailleur de fonds, soit un montant de 5 761 665 000 F.CFA.
2) Financement du projet à hauteur de 6,41% par les fonds
de la contrepartie du MINADER, soit un montant de 400 700 000 F.CFA
provenant des fonds PPTE.
3) Financement du projet à hauteur de 1,49% par les
bénéficiaires, soit un montant de 93 500 000 F
.CFA.
7.2.6. Organisation et gouvernance du projet
La structure organisationnelle générale à
mettre en place pour le projet est la suivante : Bailleur de fonds
:
Le bailleur de fonds du PDEBF - Yaoundé est devra
être une ONG, une banque de développement ou une structure de
coopération en république du Cameroun.
Maître d'ouvrage :
La maîtrise d'ouvrage du PDEBF - Yaoundé est
assurée par le Ministre de l'Economie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire (MINEPAT).
Maître d'oeuvre :
La tutelle technique du PDEBF - Yaoundé est assurée
par le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural
(MINADER).
Représentant du Maître d'oeuvre
:
Le représentant du Maître d'oeuvre est la Direction
des Etudes, des Programmes et de la Coopération du MINADER.
Comité de Pilotage.
C'est une instance d'orientation et de supervision,
créée par décision du Maître d'ouvrage qui supervise
la stratégie et les modalités d'intervention des
différentes actions et propose le cas échéant, une
réorientation des activités. Il est responsable de l'approbation
et du contrôle de l'exécution des devis programmes (budgets). Elle
devra regrouper, au moins deux fois par an, les principaux intervenants dans le
suivi de la mise en oeuvre du projet à savoir les représentants
de toutes les parties prenantes primaires et secondaires.
Agence d'exécution :
C'est la structure qui sera en charge de la réalisation
du projet en régie. Elle sera créée par décision du
Maître d'ouvrage. Placée sous la supervision d'un comité de
pilotage, elle bénéficiera pour la réalisation des
missions qui lui sont confiées, d'une délégation de
pouvoirs sur les plans administratifs, techniques ainsi que de gestion, de la
part du Maître d'ouvrage.
La responsabilité de l'unité de gestion
incombera à un coordonnateur qui assurera la gestion des
moyens matériels, financiers et humains ainsi que les modalités
pratiques de mise en oeuvre des stratégies convenues pour les actions du
projet. Il sera assisté par un responsable administratif et financier
(comptable) et par un staff technique approprié
7.2.7. Calendrier des activités au démarrage du
projet
Experts
|
|
|
|
Mo
|
Cp
|
Co
|
Ca
|
R
R
|
|
|
|
S
|
R
|
A
|
|
S
|
R
|
R
|
|
|
R
|
A
|
R
|
S
|
R
|
A
|
R
|
S
|
R
|
A
|
R
|
S
|
R
|
R
|
R
|
S
|
R
|
R
|
A
|
|
Désignation
|
Mois (période d'établissement ou de
démarrage) 0 1 2 3 4 5 6
|
|
N°
|
Activités
|
0
|
|
Phase préparatoire
|
|
|
0.1
|
Mise en place comité de pilotage du projet
|
|
|
0.2
|
Recrutement personnel cadre
|
1
|
|
Etablissement de l'unité de gestion du
projet
|
|
|
1.1
|
Bureaux et équipements
|
|
|
1.2
|
Recrutement personnel auxiliaire
|
|
2
|
|
Actions d'information, d'animation et de sensibilisation
sur l'approche du projet
|
|
|
2.1
|
Atelier d'information générale
|
|
|
2.2
|
Campagne d'animation et de sensibilisation
|
|
|
2.3
|
Inventaire des infrastructures à vocation
économiques et des bas fonds
|
|
3
|
|
Mise en place d'un cadre opérationnel de
suiviévaluation et de communication
|
|
|
3.1
|
Cadre de suivi évaluation
|
|
|
3.2
|
Cadre opérationnel de communication
|
|
Légende : Mo = Maître
d'ouvrage ; Cp = Chef de projet ; Co = Comptable ; Ca = cadres d'appui
R = Responsable ; A = Assistance et S = Suivi
VIII. CONCLUSIONS GENERALE ET PERSPECTIVES
Le thème de notre mémoire de fin d'études
porte sur : « Identification et conception d'un projet de
développement intégré autour de la mise en valeur des bas
fonds en zone tropicale humide : cas des bas fonds de la ceinture
péri-urbaine de Yaoundé (Cameroun) ».
L'objectif global du travail a consisté :
- D'une part, à collecter et à analyser les
données socio-économiques en rapport avec la mise
en oeuvre des bas fonds sur la zone de l'étude afin
d'avoir une meilleure connaissance des besoins prioritaires des populations
cibles, du potentiel agricole pour les cultures de bas fonds et de montrer que
lorsque l'enjeu économique le justifie, une meilleure maîtrise de
l'eau bien assurée par des aménagements en respect des logiques
paysannes, peut avoir un impact significatif sur la productivité
(agricole et/ou halieutique) desdits bas fonds en zone tropicale humide, de
manière à offrir une dynamique de lutte contre la pauvreté
tout en renforçant en même temps la sécurité
alimentaire dans les villes desservies ;
- Et d'autre part, à faire une formulation fine d'un
projet d'appui susceptible de promouvoir
l'amélioration de la productivité et de la
viabilité des systèmes d'exploitation des bas fonds de la
ceinture péri-urbaine de Yaoundé (Cameroun).
Pour mener à bien ce travail, nous avons opté
pour une démarche méthodologique fondée sur l'exploration
de l'information existante et la collecte de données sur le terrain
grâce aux interviews et aux enquêtes. Il est à noter que la
collecte de données s'est faite grâce à la méthode
accélérée de recherche participative (MARP) qui vise
à promouvoir la participation des communautés locales dans le
processus de recherche et de développement, dans la gestion des choses
qui les concerne directement.
A l'issue du traitement des données ainsi
collectées, nous avons obtenu des résultats qui nous ont permis
de comprendre que de nos jours, la forte croissance démographique qui
induit l'occupation de l'espace et entraîne les fortes demandes en
nourriture en ville impose également un changement des systèmes
agraires et des modes d'exploitation du milieu en vue de palier "aux besoins
sociaux du moment". En réponse à la nécessité pour
la diversification des types d'écosystèmes mis en valeur, il est
proposé la mise en valeur des bas fonds qui sont des espaces
écologiques présentant des caractéristiques favorables
à l'agriculture en fonction de leur fonctionnement hydraulique, leurs
spécificités hydrologiques, leur morpho-pédologie, leur
topographie et aussi de la zone agroécologique où ils se
trouvent. Cette opportunité offre :
- l'élargissement de la gamme des possibilités
à mieux jouer le jeu de la complémentarité des parcelles,
entre les terres exondées et celles des bas fonds, au sein d'un
système traditionnel
de production dominé par la cacaoculture et les cultures
vivrières qui constituent la base alimentaire des populations de la zone
d'étude ;
- une alternative d'activités
génératrices de revenus susceptibles de concourir à la
sécurisation économique des ménages qui doivent
réussir à faire face aux périodes de soudure grâce
à la possibilité de pouvoir étaler les périodes de
revenus au cours de l'année.
Concrètement, il a été conçu,
validé et formulé un projet autour de la mise en valeur des bas
fonds de la ceinture péri-urbaine de Yaoundé ; ce projet de
développement intégré devra réaliser, sur une
période de 60 mois, un ensemble de trois composantes s'appuyant sur (i)
les aménagements et le développement des infrastructures à
vocation économique, (ii) les actions d'appuis et conseils agricoles et
(iii) les actions de gestion, de suivi-évaluation et communication, en
vue de :
1- contribuer à l'amélioration du revenu mensuel
par équivalent-adulte, dans la zone de projet ;
2- renforcer durablement la sécurité alimentaire
pour bon nombre de ménages, dans la zone d'intervention du projet.
L'exécution du projet a pour finalité :
- de créer les emplois pour nombre de chômeurs ;
- d'améliorer le seuil de pauvreté par
équivalent-adulte qui est actuellement de 22 454 F.CFA par mois (Source
: ECAM III, 2007) ;
- de satisfaire, en termes d'offre, à la demande des
produits alimentaires des populations urbaines
en proie à la précarité des conditions
d'existence.
68
* * * * * *
Pour finir, nous faisons savoir que le présent
mémoire est le fruit d'un travail qui permet de scruter les horizons
d'une nouvelle activité, à savoir l'exploitation des bas fonds ;
c'est une activité dynamique et compétitive qui offre des
perspectives d'emplois pour nombre de jeunes motivés. Les revenus
tirés de cette activité devraient permettre aux exploitants des
marécages de faire face aux besoins d'éducation, de santé
et même de nutrition de l'unité familiale. Bien
développée, cette activité peut s'intégrer dans une
dynamique de lutte contre la pauvreté et contribuer efficacement au
renforcement de la sécurité alimentaire dans les pays en
développement. C'est une activité qui est appelée à
se développer autour des grandes villes du Cameroun où les
demandes en nourriture sont croissantes du fait de l'urbanisation galopante, la
seule contrainte étant la spécificité
agroécologique de chaque zone.
Ouvrages et articles
Ahmadi N. (ed.), Teme Bino (1998), Aménagement et mise
en valeur des bas fonds au Mali. Bilan et perspectives nationales,
intérêt pour la zone de savane Ouest-africaine : Actes.
Montpellier : CIRAD, 498 p. (Colloques : CIRAD)
Blackman Rachel (2005), Ressources pour des organismes offrant
des opportunités pour transformer et partager (ROOTS) : Gestion du Cycle
de Projet, 77 p.
Bishop Clare (FAO, 2002), Programme d'Analyse Socio-Economique
selon le Genre (ASEG) : Guide technique Gestion du cycle de projet, 89 p.
Commission Européenne (2001), Manuel : Gestion du Cycle de
Projet, 43 p.
Fournier Jacques et Durand Jean-Maurice, Le diagnostic des bas
fonds Soudano-Sahéliens, Guide méthodologique et
technique.
Indaba-network Academia, Boîte à outils : Construire
un projet de développement, 18 p. - CD009F01
Ledant J.P. (HDE) et A. Leroi (ADG), 2005 - L'approche cadre
logique dans l'identification de projets de développement : Comment y
intégrer l'environnement ?, 48, p.
Nguegang P. et al (2005), Mise en valeur des bas fonds
à Yaoundé : Système de production, savoir-faire
traditionnel et potentialités d'une agriculture urbaine et
périurbaine en développement - Acte de conférence de la
Délégation Régionale du CIRAD à Yaoundé au
Cameroun.
Lavigne Delville Philippe (GRET), Les bas fonds en Afrique
tropicale humide : guide de diagnostic et d'intervention, Collection LE
POINT SUR, 415 p..
Lavigne Delville Philippe et Boucher L. (1995), Dynamiques
paysannes de mise en valeur des bas fonds en zones humides d'Afrique de l'Ouest
; Communication au colloque "Quel avenir pour les rizicultures de l'Afrique de
l'Ouest?" CIRAD-CA/REGARDS, Bordeaux, 4-7 avril 1995.
Lavigne Delville Philippe (GRET), Boucher L. (AFVP) et Vida L.
(1996), « Les bas fonds en Afrique tropicale humide : stratégies
paysannes, contraintes agronomiques et aménagements » in Pichot et
al eds. Fertilité du milieu et stratégie paysannes sous les
tropiques humides, actes du séminaire international, CIRAD, pp.
148-161.
Westphal E. et al. (1981), L'agriculture autochtone au Cameroun :
les techniques culturales, les séquences de culture, les plantes
alimentaires et leur consommation, 175 p.
69
* * * * * *
Yoda B. (2004), Gestion participative des projets de
développement rural : Outils et Méthodes d'intervention
- Mémoire de 3ème Cycle en Agronomie, ENA,
Meknes.
70
Sites internet
-
www.gret.org/ressource/pdf/bas
fond_afrique_strat_paysanne.pdf
-
www.gret.org
-
www.cirad.fr
-
http://www.fao.org/sd/SDA_fr.htm
-
http://www.warda.org/cbf-ivc/publications.htm
-
http://www.warda.org/cbf-ivc/
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Centre_divisions.png
-
http://www.fao.org/Participation/frech_website/content/sector_doc/PNDT.french_2004.doc
- http://www.gtz.de/
-
http://www.baobab-ct.org/manuals/ppo_a3.pdf
-
http://www.worldbank.org/wbi/sourcebook
* * * * * *
71
Annexe 1 : Carte du Cameroun et situation de
Yaoundé
Annexe 2 : Fiche d'enquête rapide
sur les bas fonds Annexe 3 : Revue photographique des
bas fonds visités Annexe 4 : Niveau de
caractérisation de bas fonds Annexe 5 :
Calendrier agricole de la zone d'étude Annexe 6
: Plan de financement détaillé du projet
* * * * * *
Sources : Institut national de la
statistique (Cameroun) - Annuaire statistique du Cameroun 2004
72
Annexe 1 : Carte du Cameroun et situation de
Yaoundé
Annexe 2 : Fiche d'enquête rapide sur les bas
fonds
FICHE D'ENQUÊTE RAPIDE SUR LES BAS FONDS
Date de l'enquête : Désignation site :
Désignation enquêteur : Commune :
I- MOTIVATIONS SOCIALES DES EXPLOITANTS POUR L'ACTIVITE
SUR LES BAS FONDS
Du point de vue social, qu'est-ce qui vous a motivé
à se lancer dans l'exploitation des bas fonds ? 1.1- Diminuer la
pauvreté ambiante
1.2- Combattre le chômage 1.3- Elargir la gamme de
possibilités de survie de l'UFP10 1.4- Diversifier les
écosystèmes mis en culture par les paysans
II- MOTIVATIONS ECONOMIQUES DES EXPLOITANTS POUR
L'ACTIVITE SUR LES BAS FONDS
Du point de vue économique, qu'est-ce qui vous a
motivé à se lancer dans l'exploitation des bas fonds ? 2.1-
Opportunité économique en terme d'activité
génératrice de revenus au sein de l'UFP
2.2- Diminuer la probabilité d'occurrence des "creux" du
calendrier de trésorerie au cours de l'année
2.3- Satisfaire, par l'offre des denrées alimentaires, la
demande en nourriture de la ville de Yaoundé et autres 2.4- Niveau
intéressant de revenus générés par
l'activité au sein de l'UFP
Préciser
obligatoirement : Montant mensuel des revenus F.CFA/mois
Mois des ventes importantes
III- REPARTITION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES EXPLOITANTS DES
BAS FONDS ENQUETES
3.1- Exploitant homme Exploitant femme
Marié Célibataire ou divorcé
3.2- Age de l'exploitant enquêté
|
ans
|
|
3.3- Niveau d'éducation de l'exploitant
enquêté :
Jamais été à l'école Primaire
Secondaire Universitaire
3.4- Ethnie de l'exploitant enquêté :
Autochtone
Si non, préciser son ethnie :
10 UFP = Unité Familiale de
Production
74
IV- AUTRES ACTIVITES ECONOMIQUES IMPORTANTES AUXQUELLES
SE GREFFE LA MISE EN VALEUR DES BAS FONDS
Quelles sont les autres activités économiques
importantes que vous menées à côté de la mise en
valeur des bas fonds ? 4.1- Emploi formel (fonction publique ou
secteur privé)
4.2- Petites activités lucratives informelles (petits
commerces et autres petits métiers informels) 4.3- Elevage
(à grande ou petite échelle)
4.4- Pêche (artisanale)
4.5- Petite chasse
4.6- Autres
(A préciser)
N.B. : L'enquêté est libre de cocher
autant de réponses que possible pour les rubriques I à
IV.
Annexe 3 : Niveau de caractérisation de bas
fonds
TYPE DE DONNEE
|
NIVEAU
|
RECONNAISSANCE
|
SEMI-DETAILLE
|
DETAILLE
|
Agronomie
|
Principales cultures (plateau et bas-fonds)
% des surfaces en bas- fonds effectivement cultivées
|
Utilisation des terres, plateau et bas-fonds (accent bas-
fonds) : cultures, associations, successions, jachère, mode
d'implantation, fertilisation, protection, maîtrise de
l'eau, facteurs limitant la produc- tion, mécanisation.
Elevage (type, système de
pâturage).
|
Plateau et bas-fonds (accent bas-fond).
Cultures : description, variétés, cycle,
densité, mode d'implantation, situation dans le paysage,
itinéraire technique, successions et associations, agroforesterie,
organisation et durée des jachères, productions (grain, paille,
matière sèche), exportations minérales, facteurs limitant
le rendement, intrants, gestion technique, objectifs de production, gestion de
l'eau et des terres.
Elevage : description, productions, parcours et
pâturages, points d'eau
|
Socio-économie
|
Unités administrative,
groupes ethniques,
densité de population et répartition,
principales activités,
infrastructures et mar-
chés, agences de déve- loppement
|
Population (démographie,
activités /sexe et /ethnie,
migrations), infrastructures
(marchés, routes, écoles, santé),
régime foncier (terres, eaux, bas-fonds, sexe, ethnie, croyances),
objec- tifs /production, structures de développement (crédit,
orga- nisations, etc.)
|
Plateau et bas-fonds (accent bas-fond).
Exploitation : famille (taille, composition, ethnie), main
d'oeuvre, répartition hommes/femmes, distance des champs.
Économie : prix des intrants et des
produits, revenus agricoles et extra-agricoles, marchés et distance,
approvisionnements, achat des intrants, crédit. Organisation des
producteurs, foncier et gestion de l'eau, subventions, services de
développement, santé, éducation, perception des
technologies par les paysans.
|
Climatologie
|
Régime pluviométrique, précipitations
annuelles et ETP, durée de la
saison des pluies et
excédent pluviomé- trique durant la saison des
pluies, variabilité temporelle
|
Voir reconnaissance.
|
Données journalières sur les
précipitations, températures minimum et maximum, insolation,
vitesse moyenne du vent, pression atmosphérique, humidité
relative, évapotranspiration, évaporation bac.
|
Géologie
|
Unités morpho-
structurales (bassin
sédimentaire, socle
cristallin), géologie
|
Géologie
|
Géologie
|
Géomorphologie
|
Aspect du relief, éner- gie, modelé
|
Description des éléments du bassin versant
(crêtes, ver-
sants, franges, bas-fonds) :
pente, longueur, largeur et superficie du bas-fond, super-
ficie du bassin versant.
|
Zonage des risques d'érosion dans le paysage. Analyse des
facteurs de risque, sévérité.
Carte topographique 1/5 000 pour le bassin versant, 1/2 000 pour
le bas-fond
|
Pédologie
|
Principaux types de sols (classification nationale et FAO)
|
Description des sols de la
topo-séquence, analyses
chimiques et physiques, dégradation des sols, classifi-
cation nationale et FAO
|
Carte des sols au 1/10 000 (bassin versant) et 1/2 000
(bas-fond). Description standard jusqu'à 1,2 m. Profondeur de la couche
imperméable. Activité biologique générale,
état de surface et risques de dégradation. Analyses
physicochimiques détaillées.
|
Hydrologie
|
Densité du réseau hy- drographique
|
Caractéristiques de la crue
(fréquence, hauteur, période), débit (si
données existent), profondeur et fluctuations de la nappe,
qualité des eaux, densité du réseau hydrogra- phique
|
Eaux de surface : apports totaux, écoulement de base,
régime d'écoulement, qualité des eaux, modèle
pluie-débit. Eaux souterraines : fluctuations de la nappe
phréatique, écoulements hypodermiques, qualité des
eaux.
|
Flore
|
Type de végétation,
classification.
|
Principales formations végé- tales
caractérisant les diverses parties du paysage, classifica- tion.
|
Type de végétation selon la place dans le
paysage, structure, composition, recouvrement, espèces pérennes
caractérisant le régime de la nappe
|
Faune
|
Type, abondance, ré-
serves
|
Principales espèces
|
Type d'animaux, migrations, impact du projet sur la faune
|
Source : Consortium Bas Fonds
Annexe 4 : Revue photographique des bas fonds
visités
Basilic associée à la morelle
|
Céleri en culture pure
|
Gombo en culture pure
|
Cultures associées
|
|
(maïs, plantain, persil, céleri, etc)
|
Paquet de condiments prêt pour le
marché
|
Etang piscicole exploité en milieu bas
fonds
|
|
Annexe 5 : Calendrier agricole de la zone
d'étude
|
Culture Période de culture
|
Jan.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov
|
Déc.
|
|
Céréales
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Féculents
|
Ignames
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Macabo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Patate douce
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Légumineuses
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haricot commun
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cultures maraî- chères
|
Basilic CéleriPoireau
Persil
Piment Tomate Laitue
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cultures pé- rennes
|
Cacaoyer
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bananier plantain
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Caféier
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres cultures
|
Concombre (ngôn)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sésame
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Adapté de l'Agriculture
Autochtone au Cameroun
77
Légende : Entretien :
Récolte : Semis ou repiquage : Récolte périodique :
Annexe 6 : Plan de
financementdétailléé duprojet t
Plan de financement(F.CFA) )
Poste
|
Désignation
|
Unité
|
Qté.
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
|
Régie projet
|
Communautés bénéficiaires
|
Fonds propres
|
Serie
|
Rubrique
|
CHAPITRE 1 - ACTIVITES
|
|
|
|
|
|
3
|
182
|
000
|
000
|
3
|
118
|
500
|
000
|
63
|
500
|
000
|
0
|
11
|
Aménagements des bas fonds
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
111
|
|
Aménagement des bas fonds
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1111
|
Enquêtes pour identification et caractérisation
détaillée des bas fonds
|
Fft
|
100%
|
30
|
000
|
000
|
|
30
|
000
|
000
|
|
30
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
1112
|
Aménagement agricole des bas fonds
|
ha
|
500
|
|
500
|
000
|
|
250
|
000
|
000
|
|
237
|
500
|
000
|
12
|
500
|
000
|
|
|
1113
|
Aménagement piscicole des bas fonds
|
ha
|
150
|
1
|
000
|
000
|
|
150
|
000
|
000
|
|
142
|
500
|
000
|
7
|
500
|
000
|
|
|
|
Total 11
|
|
|
|
|
|
|
430
|
000
|
000
|
|
410
|
000
|
000
|
20
|
000
|
000
|
0
|
12
|
Réalisation des infrastructures à but
économique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
121
|
|
Développement des structures de micro-finance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1211
|
Etude pour état des lieux et mise en place d'un
réseau des EMF
|
Fft
|
100%
|
20
|
000
|
000
|
|
20
|
000
|
000
|
|
20
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
1212
|
Construction desbâtimentss pour EMF
|
Unitée
|
10
|
15
|
000
|
000
|
|
150
|
000
|
000
|
|
142
|
500
|
000
|
7
|
500
|
000 0
|
|
|
1213
|
Appuiàa l'équipement des EMF
|
Unitée
|
10
|
1
|
200
|
000
|
|
12
|
000
|
000
|
|
12
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
113
|
|
Réalisation desbâtimentssàa but
économique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1131
|
Construction hangars de marché
|
Unitée
|
40
|
8
|
000
|
000
|
|
320
|
000
|
000
|
|
304
|
000
|
000
|
16
|
000
|
000 0
|
|
|
1132
|
Construction magasins de stockage sur sites pour
ventessgroupées des productions
|
Unitée
|
40
|
10
|
000
|
000
|
|
400
|
000
|
000
|
|
380
|
000
|
000
|
20
|
000
|
000 0
|
|
114
|
|
Travaux sur pistes et ouvrages
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1141
|
Construction etréhabilitationn des ouvrages d'art
|
Fft
|
100%
|
100
|
000
|
000
|
|
100
|
000
|
000
|
|
100
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
1142
|
Entretien et réhabilitation des pistes de desserte des
bassinssdeproduction n
|
Kmm
|
250
|
4
|
500
|
000
|
1
|
125
|
000
|
000
|
1
|
125
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
|
Total 12
|
|
|
|
|
|
2
|
127
|
000
|
000
|
2
|
083
|
500
|
000
|
43
|
500
|
000
|
0 0
|
13
|
Actions de visibilité, suivi/contrôle
destravaux x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1301
|
Fabrication et fixation des plaques d'identification des
infrastructures duprojet t
|
Fft
|
100%
|
5
|
000
|
000
|
|
5
|
000
|
000
|
|
5
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
1302
|
Suivi etcontrôlee des travaux
|
h/j
|
5000
|
|
25
|
000
|
|
125
|
000
|
000
|
|
125
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Plan de financement (F.CFA)
|
Poste
|
Désignation
|
Unité
|
Qté.
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
|
Régie projet
|
Communautés bénéficiaires
|
Fonds propres
|
Serie
|
Rubrique
|
|
|
Total 13
|
|
|
|
|
|
130
|
000
|
000
|
130
|
000
|
000
|
0
|
0
|
14
|
Appui - conseils agricoles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1401
|
Mise en place du fonds de garantie auprès des EMF
appuyés par le projet
|
Fft
|
100%
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
0
|
|
|
1402
|
Mobilisation du fonds de roulement pour mise en place
des structures spécialisées (CPPS et CPPDA) en
appui-conseils
|
Fft
|
100%
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
0
|
|
|
1403
|
Actions d'animation, sensibilisation, renforcement des
capacités des partenaires et des acteurs économiques, et
pérennisa- tion des acquis
|
Fft
|
100%
|
75
|
000
|
000
|
75
|
000
|
000
|
75
|
000
|
000
|
0
|
|
|
|
Total 14
|
|
|
|
|
|
275
|
000
|
000
|
275
|
000
|
000
|
0
|
0
|
15
|
Actions de suivi - évaluation et
communication
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1501
|
Mise en place et développement du système de suivi
- évaluation
|
Fft
|
100%
|
20
|
000
|
000
|
20
|
000
|
000
|
20
|
000
|
000
|
0
|
|
|
1502
|
Mise en place du SIG et opérationnalisation du personne
à son utilisation
|
Unité
|
1
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
0
|
|
|
1503
|
Appui et mise en place et au fonctionnement d'une radio rurale
|
Fft
|
100%
|
150
|
000
|
000
|
150
|
000
|
000
|
150
|
000
|
000
|
0
|
|
|
|
Total 15
|
|
|
|
|
|
220
|
000
|
000
|
220
|
000
|
000
|
0
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CHAPITRE 2 - EQUIPEMENTS
|
|
|
|
|
|
225
|
000
|
000
|
225
|
000
|
000
|
0
|
0
|
21
|
Equipement en matériel roulant et
divers
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2111
|
Acquisition des véhicules et motos
|
Unité
|
5
|
20
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
100
|
000
|
000
|
0
|
|
|
2112
|
Acquisition des équipements divers
|
Fft
|
100%
|
25
|
000
|
000
|
25
|
000
|
000
|
25
|
000
|
000
|
0
|
|
|
|
Total 21
|
|
|
|
|
|
125
|
000
|
000
|
125
|
000
|
000
|
0
|
0
|
22
|
Equipement informatique et autres matériels de
bureau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2211
|
Equipements informatiques
|
Fft
|
100%
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
0
|
|
|
2212
|
Matériel de bureau
|
Fft
|
100%
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
50
|
000
|
000
|
0
|
|
80
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Plan de financement (F.CFA)
|
Poste
|
Désignation
|
Unité
|
Qté.
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
|
Régie projet
|
Communautés bénéficiaires
|
Fonds propres
|
Serie
|
Rubrique
|
|
|
Total 22
|
|
|
|
|
|
|
100
|
000
|
000
|
|
100
|
000
|
000
|
0
|
0
|
CHAPITRE 3 - FRAIS DE FONCTIONNEMENT
|
|
|
|
|
|
1
|
974
|
500
|
000
|
1
|
974
|
500
|
000
|
0
|
0
|
31
|
Frais du personnel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3101
|
Rémunération
|
mois
|
72
|
20
|
000
|
000
|
1
|
440
|
000
|
000
|
1
|
440
|
000
|
000
|
0
|
|
|
3102
|
Autres frais (assurances, missions, congés, ...)
|
mois
|
72
|
2
|
000
|
000
|
|
144
|
000
|
000
|
|
144
|
000
|
000
|
0
|
|
|
|
Total 31
|
|
|
|
|
|
1
|
584
|
000
|
000
|
1
|
584
|
000
|
000
|
0
|
0
|
32
|
Charges locatives et fonctionnement de l'unité de
gestion du pro-jet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
321
|
|
Charges locatives unité de gestion du projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3211
|
Loyer unité de gestion du projet
|
mois
|
72
|
|
500
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
0
|
|
|
3212
|
Autres frais unité de gestion (assurance bâtiment,
gardiennage, eau et électricité et entretien courant)
|
mois
|
72
|
|
250
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
0
|
|
322
|
|
Fonctionnement unité de gestion du projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3221
|
Affranchissement, téléphone et internet
|
mois
|
72
|
|
500
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
0
|
|
|
3222
|
Frais bancaires
|
mois
|
72
|
|
250
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
0
|
|
|
3223
|
Fournitures de bureau et documentation
|
mois
|
72
|
|
500
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
0
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Plan de financement (F.CFA)
|
Poste
|
Désignation
|
Unité
|
Qté.
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
|
Régie projet
|
Communautés bénéficiaires
|
Fonds propres
|
Serie
|
Rubrique
|
|
3224
|
Frais généraux (tenue comité de pilotage et
autres réunions, honoraires juridiques, frais d'huissier,
nécessaire pour apéritif et café, ...)
|
mois
|
72
|
|
250
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
|
18
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
|
Total 32
|
|
|
|
|
|
|
162
|
000
|
000
|
|
162
|
000
|
000
|
|
|
0
|
0
|
33
|
Fonctionnement du matériel roulant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3301
|
Carburant et lubrifiants
|
mois
|
72
|
1
|
000
|
000
|
|
72
|
000
|
000
|
|
72
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
3302
|
Assurances des véhicules
|
An
|
5
|
2
|
500
|
000
|
|
12
|
500
|
000
|
|
12
|
500
|
000
|
|
|
0
|
|
|
3303
|
Entretiens et réparations des véhicules
|
mois
|
72
|
1
|
500
|
000
|
|
108
|
000
|
000
|
|
108
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
3304
|
Frais routier (péages, vignettes, immatriculation, ...)
|
mois
|
72
|
|
500
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
|
36
|
000
|
000
|
|
|
0
|
|
|
|
Total 33
|
|
|
|
|
|
|
228
|
500
|
000
|
|
228
|
500
|
000
|
|
|
0
|
0
|
|
Total avant imprévus
|
|
|
|
|
|
5
|
381
|
500
|
000
|
5
|
318
|
000
|
000
|
63
|
500
|
000
|
0
|
Imprévus
|
|
5%
|
|
|
|
|
265
|
900
|
000
|
|
265
|
900
|
000
|
|
|
|
|
Total général
|
|
|
|
|
|
5
|
647
|
400
|
000
|
5
|
583
|
900
|
000
|
63
|
500
|
000
|
0
|
Résumé
Le présent travail, à caractère
académique, est le mémoire qui marque la fin des études en
cycle de Master 2 en Innovations, Développement et
Sociétés (MIDS) à l'Institut International
d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE) de Ouagadougou au
Burkina Faso. Fruit d'une recherche personnelle, ce travail pose d'un
côté les enjeux et la problématique des bas fonds et
contribue de l'autre à l'identification, à la conception,
à la validation et à la formulation d'un pro-jet de
développement susceptible d'apporter un appui à la modernisation
de l'appareil de production, grâce à l'exploitation des fonds de
vallées dans les zones rurales de la ceinture péri-urbaine de
Yaoundé (Cameroun).
Les investigations de terrain ont été obtenues
grâce à la Méthode Accélérée de
Recherche Participative (MARP). Le traitement des données de ces
investigations a permis de constater que les bas fonds au Cameroun, jadis
considérés comme des lieux répulsifs, malsains et
sièges des génies deviennent petit à petit aujourd'hui des
espaces agricoles attractifs pour les paysans, à cause des raisons
à la fois sociales et économiques ci-dessous.
Pour des raisons sociales, il s'agit
pour les paysans d'élargir la gamme de possibilités de survie de
l'unité familiale de production (UFP), de combattre le chômage
dont le taux est de près de 55% en zone rurale et de diminuer l'impact
et l'incidence de la pauvreté.
Concernant les raisons
économiques, il s'agit de diminuer la probabilité
d'occurrence des « creux » du calendrier de trésorerie au
cours de l'année, de diversifier les revenus du ménage, de
répondre à l'offre en denrées alimentaires, laquelle est
susceptible de satisfaire la demande en nourriture de la ville de
Yaoundé et de ses environs et trouver une alternative économique
en termes d'activité génératrice des revenus au sein de
l'UFP.
Lors de la phase d'identification, l'analyse de la situation
des parties prenantes faite au cours des multiples consultations participatives
a permis de poser les problèmes essentiels suivants, propres à la
zone d'étude :
- Insuffisance des sources de revenus pour les ménages
;
- Structures de micro-finances faiblement implantées dans
la zone malgré l'existence de trois réseaux opérationnels
au Cameroun ;
- Insuffisance et/ou mauvais état des infrastructures
à vocation économique.
L'approfondissement des relations de causes à effets de
ces trois problèmes a permis de choisir le problème central
à savoir « niveau de pauvreté accru et mauvaises
conditions de vie des ménages ». Le projet qui s'est
structuré sur ce problème s'articule sur la diversification des
types d'écosystèmes mis en valeur par l'aménagement des
bas fonds qui sont susceptibles d'offrir les possibilités de
complémentarité des parcelles au sein d'un système
traditionnel de production li-
83
mité sur les terres exondées. Il est
établi que l'exécution du projet, au travers de la promotion de
mise en exploitation des bas fonds devrait contribuer à
l'amélioration durable des conditions de vie, au renforcement non
seulement de la lutte contre la pauvreté mais aussi de la
sécurité alimentaire des communautés
bénéficiaires et des villes environnantes, dans le strict respect
des contraintes de gestion durable des ressources naturelles.
Mots-clés :
1. Bas fond
2. Développement
3. Développement intégré
4. Projet de développement
5.
* * * * * *
Caractérisation de bas fond
SUMMARY
The present work, an academic, is the memory that marks the
end of the cycle of studies in Master 2 Innovations, Development and Societies
(MIDS) at the International Institute of Water Engineering and Environment
(2iE) of Ouagadougou, Burkina Faso. Result of personal research, this work
raises the stakes on one side and the problem of low funding and contributes
for the other side to the identification, the design, the validation and the
formulation of a project development likely to provide support to the
modernization of the apparatus of production, thanks to the use of valley
bottoms in the rural areas of the peri-urban belt of Yaounde (Cameroon).
The field investigations were obtained by Participatory Rural
Appraisal (PRA) method. The processing of data from these investigations
revealed that the lowland in Cameroon, once considered as repulsive places,
unhealthy, and seats geniuses become gradually now attractive farmland to
farmers, because of reasons both social and economic below.
For social reasons, it is for farmers to expand the range of
possibilities of survival of the family unit of production (FUP), combat
unemployment, which the rate is nearly 55% in rural areas and reduce the
severity and incidence of poverty.
On economic point of view, it is to decrease the probability
of occurrence of "hollow" of the timing of cash during the year, diversifying
household income, to meet the supply of food, which is supposed to satisfy the
food demand in the city of Yaounde and its surroundings, and find a cheaper
alternative in terms of revenue generating activity within the FUP.
During the identification phase, the analyses of the situation
of stakeholders made during the numerous participatory consultations have
helped to raise the following basic problems specific to the study area :
- Lack of income sources for households ;
- Structure of micro-finance weakly established in the area
despite the existence of three networks operational in Cameroon ;
- Insufficient and / or poor economic infrastructures.
The deepening of relations of cause and effect of these three
problems allowed to choose the central problem that is « increased
level of poverty and bad living conditions of the households ».
The project structured on this issue is based on the diversification of types
of ecosystems highlighted by the development of lowlands that are likely to
offer opportunities for complementary plots within a traditional system
production limited on lands dewatered. It is established that the project,
through the promotion of the operation of the shallows should contribute to the
sustaina-
85
ble improvement of living conditions, strengthening not only
the lute against poverty, but also food security for beneficiary communities
and surrounding towns, in strict observance of the safety constraints for the
sustainable management of natural resources.
Key words :
1. Lowland
2. Development
3. Integrated development
4. Project development
5.
* * * * * *
Characterization of lowland
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