La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik( Télécharger le fichier original )par Sylvie Lembe Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000 |
A-La reprise de l'aide internationale en faveur du CongoElle est amorcée dès l'année 2001. En effet, le nouveau régime de Brazzaville après les trois guerres successives a mis en place un programme intérimaire post-conflit, avec pour objectif de bénéficier de l'appui du F.M.I., au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (F.R.P.C.). C'est ainsi qu'en novembre 2001, le F.M.I. a finalement donné son feu vert au financement dudit programme.181(*). Ce programme prévoit des engagements financiers de l'ordre de 511 milliards de Fcfa soit (780 millions d'euros) sur trois années (2000-2002)182(*) et définit « clairement les priorités du Congo », commente le Ministre congolais des finances183(*). La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont, ce faisant, ouvert la voie à d'autres bailleurs de fonds pour la reprise de l'aide financière en faveur du Congo Brazzaville. A titre d'illustration, en février 2001, la France accorde au Congo une aide de 200 millions de Fcfa (300.000euros), destinée à la réouverture du Chemin de Fer Congo Océan (C.F.C.O.) reliant la capitale politique Brazzaville au port de Pointe Noire. Hormis l'aide française qui ne se limite pas à ce cas, s'ajoute l'assistance de l'U.E. qui, en 2006, correspond à un financement de 19 milliards de francs Cfa, soit 28,9 millions d'euros pour lui permettre de payer une partie de ses arriérés de dette184(*). A cela il faut ajouter qu'en janvier de la même année, la Commission de l'U.E. avait décidé d'accorder 38 millions d'Euros au Congo, pour le quatrième programme de gestion des écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale (ECOFAC). L'accord de financement de ce programme avait été signé dans la capitale congolaise par le Commissaire européen au développement et à l'action humanitaire ,Louis Michel, et les représentants des autres pays de la sous région. En outre, en février de la même année, l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a, pour sa part, accordé une aide au gouvernement congolais, estimée à 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d'euros). L'objectif ici est de relancer le secteur industriel du pays, qui a subi d'importants dégâts pendant les guerres civiles185(*). Plusieurs autres organismes, notamment ceux à caractère humanitaire, sont davantage présents au Congo, depuis la normalisation de la situation politique. L'on pourrait multiplier les cas qui montrent que le Congo est bel et bien revenu sur la scène internationale. L'on peut citer par exemple, le retour de Médecins Sans Frontière, (M.S.F.), du Comité international de la croix rouge (C.I.C.R.), les services du Fonds des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNICEF) auxquels, il convient d'ajouter le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Aujourd'hui, le Congo est réhabilité. Depuis 2006, il bénéficie de plusieurs programmes d'aides et de dons de la part de ses partenaires et des bailleurs de fonds. Plus récemment, l'atteinte du point de décision a permis au Congo de bénéficier de l'annulation d'une part de sa dette extérieure et de jouir de bien d'autres facilités dans le cadre du programme de l'initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (P.P.T.E.).Ce qui a en définitive contribué au renforcement du dialogue ainsi qu'à l'engagement avantageux et tangible de la communauté internationale au Congo, comme en témoigne le graphique ci-dessous :
Tableau 2(suite) : L'aide financière au Congo186(*) (Montants en Milliards de Francs CFA (équivalents à 10 MFF). De ce tableau, il se dégage que la France constitue la principale source d'aide au Congo. Selon des informations obtenues auprès de sources sûres, la Commission de l'U.E., la Banque africaine de développement (BAD) , l'Agence française de développement ( A.F.D.), le Programme des Nations Unies pour le Développement (P.N.U.D.), la Banque mondiale et le F.M.I. compteraient actuellement parmi les principaux donateurs du Congo. Les principaux domaines d'intervention sont : le développement urbain, les transports, la santé, l'éducation, l'environnement et les finances publiques. C'est autant de preuves tangibles qui montrent que le Congo a su regagner sa crédibilité internationale. Peut-on penser au retour éventuel de la politique de la « main tendue » ? Néanmoins, comme le montre le graphique, le Congo bénéficie des dons d'autres partenaires au développement à l'instar de la Chine. Cette assistance peut être sous forme de prêts, de dons, ou d'aide. Mais quelle qu'en soit la nature de l'action, cela prouve à suffisance que les relations entre le Congo et les partenaires internationaux au développement sont rentrées dans une phase de normalité et sont là aussi, la preuve que le Congo a réussi son entreprise de « charme » et que désormais il est de « retour sur les devants de la scène internationale », un pari réussi. B- Le ?come back? international Ce come-back peut être apprécié à l'aune de deux faits. D'abord, par le changement de posture de la première puissance mondiale face au Congo (1), ensuite, par la réintégration du Congo au sein de l'Assemblée Générale des Nations Unies (2). * 181 Ces informations émanent de l'Agence France Presse, disponible sur son site www.afp.fr, consulté le 23/04/2007, également disponibles sur le site : www.congopages.cg * 182 Voir le graphique de la page 83 de cette étude. * 183 Source : AFP. * 184 Sources : http// www.izf.net, site spécialisé sur l'Afrique centrale, consulté le 23 avril, 2007. * 185 Serge Mombouli, (ambassadeur du Congo à Washington), in les Dépêches de Brazzaville, 2007. * 186 Ce tableau a été réalisé par nous à partir des données collectées à travers différentes sources. |
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