INTRODUCTION GENERALE
I.
Présentation du sujet
L'année 1997, le 5 juin plus précisément,
constitue désormais une date charnière de l'histoire du Congo
contemporain. Elle a effectivement vu l'irruption sur la scène
politique congolaise, pour la troisième fois, de celui que les analystes
appellent Sassou Nguesso II1(*). Comment expliquer ce retour inattendu de cet acteur
politique qui, d'après ses propres termes, avait pris une
« retraite volontaire » en 19922(*) ? Le Général
Sassou Nguesso serait-il incontournable pour le Congo ?
En tout état de cause, il occupe à nouveau, les
fonctions de Chef de l'Etat de la République du Congo. Ce retour pour le
moins inattendu, a plongé le Congo dans une période de
turbulences qui s'inscrit dans la phénoménologie des guerres
civiles3(*) qui ont
émaillé la vie de la République du Congo de la
dernière décennie.
En effet, le retour et l'installation en 1997, d'un nouveau
gouvernement sans légitimité populaire dont le principal acteur
s'est autoproclamé chef de l'Etat, a suscité une guerre qui a
laissé transparaître des enjeux politiques et économiques
notamment, le contrôle et la gestion des ressources stratégiques
dont est doté la République du Congo.
L'on a pu distinguer parmi les belligérants, trois
protagonistes nucléaires, traditionnels et emblématiques de
l'échiquier politique congolais et ce, depuis près de trente ans.
Au premier rang, y figure, le Général Denis Sassou Nguesso. Il
est à la fois militaire, et homme politique. Il convient d'ajouter qu'il
est un grand chef tribal. Il a dirigé le Congo d'abord, par
intérim, de 1977 à 1979 puis, de 1979 à 1992.
Il est à ce propos, originaire de la zone
septentrionale du Congo. Il aurait accumulé plusieurs
antécédents vis-à-vis de ses adversaires actuels4(*).
Le deuxième acteur est Monsieur Pascal Lissouba :
Professeur d'Université et ancien Premier Ministre dans les
années qui ont suivi l'indépendance du Congo. Il a vécu en
exil, une vingtaine d'années durant, avant de rentrer au Congo. Il
appartient à l'ethnie Nzabi, localisée dans la zone
méridionale du Congo. Il est le président élu
démocratiquement en 1992.
Enfin, Monsieur Bernard Kolelas, originaire du Centre
Congo ; il est l'opposant mythique des différents régimes
politiques du Congo contemporain. Son comportement politique est assez
difficile à cerner, tant il est versatile. Toujours prudent et
opportuniste, il fait et défait ses alliances avec l'un ou l'autre des
deux acteurs essentiels de la vie politique congolaise en fonction des enjeux
du moment5(*).
Chacun de ces acteurs a été appuyé par
des milices internes et à côté desquelles il conviendrait
de souligner la présence des acteurs étrangers6(*). L'issue de cette guerre
d'environ cinq mois a été la prise effective et finale du pouvoir
par le Général Sassou Nguesso.
Il s'en est suivi une période de non
légitimité du nouveau gouvernement, provoquant de ce fait un
discrédit, un isolement sans précédent du
Général Sassou Nguesso par la Communauté internationale,
hormis la France.
Pendant plus de quatre ans, le nouveau gouvernement est sans
légitimité, en rupture avec les valeurs démocratiques
« chères » aux sociétés occidentales.
La Constitution adoptée en 1992 n'est plus la légitimité
de référence qui organise la vie politico-juridique interne du
Congo.
Les acteurs (étatiques) influents de la
Communauté internationale dont les Etats-Unis d'Amérique,
l'Allemagne, la Grande Bretagne et d'autres partenaires non étatiques au
développement du Congo, après une certaine indifférence,
marqueront leur désapprobation7(*).
Un observateur soutient à ce titre
« Longtemps Denis Sassou Nguesso est allé à travers
le monde à la recherche d'une crédibilité internationale
consistante. Pendant des mois en effet, la présidence de l'Union
Européenne ainsi que les Américains, lui ont fait comprendre que
les Institutions ne lui donneraient aucun sou tant qu'il n'aurait pas
réinstauré la démocratie qu'il a
guillotinée »8(*).
Cette réflexion à elle seule, rend compte de
l'illégitimité dans laquelle le nouveau gouvernement congolais
émerge et justifie de ce fait les nouvelles orientations
« réalistes » qui caractérisent dès
lors la politique étrangère du Congo post-guerres civiles.
Depuis la fin des hostilités, on assiste effectivement
à une reconfiguration des liens que ce pays entretient avec les autres
acteurs du « Vaste monde ». Son agenda de politique
étrangère est depuis, des plus actifs et pragmatiques. Les
orientations majeures de celui-ci ne sont pas neutres et cachent des
motivations politiques profondes. Quelles sont-elles et, à quelles
logiques répondent-elles ?
Étudier les paramètres, les stratégies, les
logiques et les forces qui ont présidé à
l'élaboration des choix dans l'action politique extérieure d'un
État qui a connu le discrédit et dont la principale ambition est,
depuis, de s'affirmer durablement dans un système international de plus
en plus complexe ne peut dès lors, manquer de pertinence.
Pour mener à bien une telle étude, il nous
semble indiqué de procéder tout d'abord à des
clarifications sur les objectifs poursuivis et les intérêts
qu'elle présente.
II. Objet et objectifs
de l'étude
Pour Madeleine Grawitz, définir clairement l'objet de
la recherche nous permet de savoir « où l'on va et ce
que l'on cherche »9(*). Dans cette perspective, l'objet de notre
réflexion porte à titre principal sur la politique
étrangère de la République du Congo. Mais le vocable de
politique étrangère étant assez dense, il nous faut
préciser que nous articulerons notre réflexion sur les enjeux qui
motivent les nouvelles orientations de la politique étrangère du
Congo et ce, pour la période allant de 1997 à 2007.
Deux spécialistes de la politique
étrangère, en l'occurrence, Philippe Braillard et Mohammed Reza
Djalili postulent que l'objet de celle -ci a une double dimension.
D'une part, on peut chercher à éclairer une
décision donnée en matière de politique
étrangère. D'autre part, l'objet de l'analyse peut être la
politique étrangère prise dans le sens d'un ensemble de
décisions manifestant une certaine continuité10(*).
Mais quelle que soit la perspective adoptée, l'analyse
conduit inévitablement à mettre l'accent soit sur les facteurs
déterminants de la politique étrangère, soit sur les
processus décisionnels au travers desquels s'élabore cette
politique.
La présente étude entend associer les deux
perspectives. Il s'agit en fait d'une étude dont la vocation est
d'analyser la finalité de l'action diplomatique congolaise sous Sassou
Nguesso II ainsi que le décryptage des mécanismes et
stratégies déployés pour atteindre les buts
fixés.
Il est question de nous interroger sur les significations des
décisions prises par le Congo en matière de politique
étrangère pour la période 1997-2007. Aussi, l'approche
géopolitique à l'analyse de l'action et du comportement
international de l'acteur étatique sera-t-elle
privilégiée. Tout notre devoir ici consiste à analyser ce
que nous percevons à travers les différents comportements
politiques adoptés par le nouveau Chef de l'Etat congolais en
matière de politique étrangère après son
arrivée au pouvoir.
En de termes plus simples, notre étude se veut une
analyse des motivations politiques qui ont présidé aux
orientations de l'action politique extérieure du Congo. Nous voulons
soupeser les enjeux sous-jacents de ces choix ; ce qui nous permettra de
comprendre les motivations profondes de la realpolitik qui caractérise
cette action.
Enfin, nous évaluerons l'effectivité,
l'efficacité de la realpolitik à l'aune de la nouvelle posture
internationale du Congo avant d'interroger les horizons futurs de la
structuration de ses rapports avec les autres acteurs internationaux.
III- Justification du sujet
Le choix du sujet s'explique d'abord par la complexité
de l'histoire du Congo, une histoire assez mouvementée. Ce petit Etat
d'Afrique centrale, doté de ressources naturelles importantes aussi bien
à l'échelle sous-régionale que régionale11(*) a effectivement connu trois
guerres civiles particulièrement meurtrières en l'espace d'une
dizaine d'années, opposant les acteurs emblématiques de
l'échiquier politique congolais12(*). Ces guerres se caractérisaient par une
violence jamais égalée dans l'histoire contemporaine de cet
État. Elles ont hypothèqué les espoirs de toute la
population, particulièrement les jeunes. Mais encore, elles ont
assombri l'image, les représentations que les autres peuples se font
à son égard.
Ce choix se justifie ensuite par le fait que ni le retour du
Général Sassou Nguesso sur les devants de la scène
politique congolaise, incarnant les mêmes dynamiques politiques
anciennes, ni cette longévité politique ne nous ont
laissée indifférente. Le personnage assez mystérieux du
principal acteur de la scène politique congolaise, d'aucuns (les
spécialistes, les journalistes, ses conseillers...) le disent
très attentif et peu loquace, a suscité bien des interrogations
de notre part. Comment expliquer cette longévité politique ?
Comment s'est-il toujours imposé sur la scène
politique congolaise? Comment perçoit-il le Congo ? Et
surtout, comment pense- t-il que le Congo le voit ? Ces va-et-vient
signifient-ils que Sassou Nguesso est incontournable ?
Enfin, le dernier élément justifiant le choix de
ce sujet est le fait que cet acteur a visiblement réussi en si peu de
temps, à se façonner un nouvel environnement international pour
un Etat qui a connu le discrédit et l'isolement international quatre
années durant. L'habileté de cet homme d'Etat qui a marqué
la scène africaine à travers son passage à la tête
de l'Union africaine13(*)
(janvier 2006-janvier 2007), qui a su changer et transformer une situation
contraignante en avantage, permettant le come-back du Congo donne
matière à réflexion. Ce repositionnement
stratégique a servi de prétexte immédiat au choix de ce
thème de réflexion qui, du moins aura défrayé la
chronique en Afrique subsaharienne. En effet, il s'agit de s'interroger sur le
« pourquoi » mais avant tout, sur le
« comment »du regain de la crédibilité du
Congo au près de ses partenaires au développement, de ce
repositionnement, et de la visibilité du Congo sur la scène
internationale. Comment expliquer cette réhabilitation de Sassou
Nguesso par ses pairs africains ? Cette double interrogation semble
à elle seule justifier la philosophie qui sous-tend la réflexion
que nous entamons ici. Réflexion dont la trame se tisse autour des
enjeux géopolitiques et stratégiques sous-jacents aux nouvelles
orientations de l'action politique extérieure du Congo post-guerres.
Notre travail s'intitule alors : « La politique
étrangère de la République du Congo de 1997 à
2007 : Les enjeux géopolitiques et stratégiques d'une
realpolitik ». Mais, pourquoi porter une telle question à
l'étude ?
IV. Intérêt du
sujet : une triple actualité scientifique, politique et
personnelle
L'intérêt de cette étude se situe d'abord
dans le prolongement des précédents développements sur le
champ d'étude de la politique étrangère du Congo avec, en
toile de fond, l'option de l'analyse des enjeux sous-jacents à la
« nouvelle diplomatie congolaise » depuis le retour de
Sassou Nguesso comme acteur principal de l'échiquier politique
congolais.
Mais encore, notre étude voudrait montrer que
même les Etats dits périphériques ont bel et bien une
politique étrangère. Bien plus, le Congo est un acteur de la vie
internationale au sens réaliste du terme. Il a donc une politique
étrangère.
D'un point de vue académique, la présente
étude tente de répondre aux exigences d'une formation à
l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) pour l'acquisition
du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en
Diplomatie.
Au surplus, cette étude nous interpelle
personnellement. Désireuse en effet, de participer un jour à la
construction d'une image extérieure de marque du Congo, notre pays,
la maîtrise des ressorts traditionnels et nouveaux de sa politique
extérieure est plus que jamais nécessaire, l'IRIC nous en donne
la possibilité. Mais c'est également dans le souci de pouvoir
répondre efficacement aux exigences professionnelles qui jalonneront
notre parcours.
L'intérêt politique y est perceptible. Notre
étude permet d'apprécier l'efficacité de la machine
diplomatique congolaise à un moment très critique de son
histoire. Ce faisant, elle donne la possibilité de voir qui est le
Général Sassou Nguesso. Surtout, de comprendre comment le
principal acteur de la scène politique congolaise voit le Congo
à l'heure actuelle, quelles sont ses intensions futures sur le Congo,
comment il a agi sur les forces profondes et comment celles-ci ont permis
d'accoucher de cette nouvelle posture internationale avantageuse.
V-
Délimitation du sujet
La délimitation vise à dégager les
limites temporelles (A) et spatiales (B) de notre étude.
A. Limites temporelles.
Nous limitons notre étude sur la période qui
va de l'année 1997 à 2007, soit une décennie.
L'explication que nous pouvons donner au choix de ces deux bornes temporelles
est que, l'une marque l'irruption de Sassou Nguesso sur l'échiquier
politique congolais, comme principal acteur. Un retour non approuvé
aussi bien par les Congolais que par bien des acteurs étatiques et non
étatiques influents de la Communauté internationale surtout,
lorsque le nouveau gouvernement répudie la Constitution adoptée
en 1992, qui organise la vie interne du Congo. Aussi, ce nouveau gouvernement
prend-t-il conscience qu'il doit repenser ses décisions politiques afin
de gagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux et de se
positionner avantageusement en menant une politique étrangère
réaliste qui répond au comportement hostile et aux exigences des
autres acteurs de la vie internationale à son égard.
Mais, cette première borne chronologique n'est pas
anodine. Nous avons pu établir un lien étroit entre le retour du
Général Sassou Nguesso et la nature du pouvoir en France. De
fait, en 1997, la Droite française est au pouvoir, deux années
après l'élection de Monsieur Jacques Chirac comme
Président de la République française. Or, l'on sait que la
Droite a toujours mené une politique africaine des plus
« sombres », notamment, avec l'encouragement
implicite des régimes africains qui garantissent au mieux leurs
intérêts, en renforçant la ?Françafrique?. Le
Général Sassou Nguesso a toujours été
considéré par la Droite française comme l'un des maillons
essentiels de cette boite noire (la françafrique). Son retour au pouvoir
à cette date nous paraît de ce fait, loin d'être
fortuit.
Depuis, ce dernier semble avoir pour ambition majeure
d'inscrire le Congo sur les devants de la scène internationale et
redorer son blason personnel.
Ce pari diplomatique peut-il être gagné ? En
tout état de cause, en confiant la présidence de l'Union
africaine au président congolais pour l'exercice 2006, ce dernier se
voit reconnaître par la diplomatie africaine et par ses pairs
africains, reconnaissance qui, à coup sûr n'est pas fortuite.
Serait-ce la juste récompense des efforts d'un stratège ?
Toujours est-il qu'en 2007, à l'heure du bilan de la rationalité
des choix, des décisions sur la réorientation de la politique
étrangère du Congo, tout porte à croire que celui-ci
semble avoir réussi son ?come- back? sur les devants de la scène
internationale. D'où l'année 2007 comme borne d'arrivée.
Mais c'est aussi à ce moment que nous menons notre étude.
B. Limites spatiales
Elles peuvent être étudiées suivant deux
déclinaisons : la première situe géographiquement le
Congo (1) tandis que la seconde s'intéresse aux choix de l'étude
de la politique étrangère de cet espace géographique
particulier (2).
1-La situation géographique du Congo
La République du Congo est un petit Etat de l'Afrique
centrale. Petit, car sa superficie est d'à peine 342 000 km²,
contrairement à ses voisins dont le Cameroun qui dispose d'une
superficie de 475 442 km², ou le Tchad : 1 284 000
km².
Il partage quatre frontières avec la
République centrafricaine et le Cameroun au Nord, le Gabon à
l'Ouest, la République démocratique du Congo à l'Est.
Enfin, une frontière avec l'Angola par l'enclave de Cabinda, et s'ouvre
sur l'Océan atlantique par une façade maritime de 120 km. Le
Congo est entièrement compris dans la zone équatoriale. La
forêt équatoriale dense occupe près de la moitié du
territoire.
Carte n°2 : Les frontières du
Congo
La population du Congo, actuellement estimée à
4 millions d'habitants14(*) est fortement urbanisée. Près de la
moitié de celle-ci se trouve concentrée dans les deux plus
grandes villes : Brazzaville (siège des institutions
politiques : 650.000 habitants) et Pointe Noire, (port économique,
province pétrolière majeure du Congo : 450.000
habitants).
Cette population est composée majoritairement des
peuples Kongos, lesquels sont localisés dans la zone méridionale
du Congo. Les Tékés et les Mbochis qui occupent les hauts
plateaux du Nord Congo. Les Laris quant à eux, sont localisés au
Centre Congo. Enfin, les peuples Bembés, eux-mêmes
subdivisés en plusieurs composantes. Ils cohabitent avec les Kongos dans
toute la zone méridionale du pays. Ces différents peuples se sont
toujours affrontés de manière interposée, par leurs
représentants politiques, comme en témoignent les guerres de
1992, 1997 et 1999. Les enjeux de ces crises sont toujours les
mêmes : gestion et contrôle des ressources
énergétiques que regorge le Congo.
Le sous-sol congolais est effectivement dans son ensemble
très riche. Toute la fortune du Congo y provient. Les exportations du
gaz naturel et du pétrole représentent près de 80% des
recettes du pays. Plus de 13 millions de tonnes de barils produites en 2001,
ont fait du Congo, le quatrième producteur de l'or noir au sud du
Sahara15(*),
derrière le Nigeria, l'Angola ,et la Guinée équatoriale.
En outre, le Congo produit des ressources minières telles : le
plomb, le zinc, le fer, l'or et les diamants. A cela, il faut ajouter les
ressources forestières dont l'exploitation constituait jusqu'à
une époque récente, l'essentiel des recettes du pays.
La situation économique du Congo se présente
donc de la manière suivante : sur les vingt dernières
années : l'on note trois périodes majeures: l'une
favorable, de 1967 à 1972, au cours de laquelle les ressources
nationales ont crû de 4% par an.
La seconde période forte, mais courte (1973-1974)
correspond au boom pétrolier avec un taux de croissance exceptionnel de
15% l'an16(*).
Enfin, la troisième période qui va de 1975
à 1989 avec une production réduite de pétrole (alors que
l'Etat avait accru considérablement ses charges avec le lancement du
programme triennal) qui s'est conjuguée avec la crise
économique.
Depuis 1990, l'on constate toutefois un redressement de la
situation économique dû à la reprise de la production
pétrolière et partiellement, à celle du bois. En 2005, le
taux de croissance du Congo était de 4,8%. Le pays est situé
parmi les pays en développement si l'on s'en tient au classement
opéré par la Banque mondiale17(*). Telles sont là quelques données
géographiques et économiques pouvant permettre de comprendre la
politique étrangère actuelle du Congo. Mais pourquoi
étudier la politique étrangère de la République du
Congo particulièrement ?
2-Les raisons du choix de l'étude de la politique
étrangère d'un espace particulier.
Le choix de l'étude de la politique
étrangère du Congo nous a paru intéressant à plus
d'un titre : D'abord, à cause de ce qui paraît selon notre
logique d'appréciation comme un paradoxe. Le Congo est aujourd'hui le
quatrième producteur de l'or noir au sud du Sahara. Cependant, il fait
partie des pays dits du Tiers Monde. Or, comme le soutient le Professeur
Mouelle Kombi, « tous les pays du Tiers Monde sont
confrontés à une série de défis endogènes
et exogènes qui, inhibent leurs facultés d'action et
sclérosent, pour ainsi dire, la libre expression de leur
souveraineté sur la scène internationale18(*) ».
La deuxième raison trouve son justificatif dans fait
le que le Congo est l'un des premiers pays au sud du Sahara à avoir
appliqué les décisions prises par le président
français François Mitterrand lors du Discours de la Baule dans
les années 1990. Il avait effectivement organisé pour la
première fois des élections libres et était passé
à l'ère du multipartisme. Aujourd'hui, les pratiques
observées laissent penser que ce processus démocratique tend
à être escamoté. Ceci a provoqué le malaise
international de ce petit pays de l'Afrique centrale.
Les répercussions se sont, de ce fait,
avérées paralysantes pour sa posture internationale. D'où
la révision des ressorts de cet instrument, c'est-à-dire la
politique étrangère par laquelle le Congo, comme tout Etat, tente
toujours de se façonner un nouvel environnement international.
VI. Définitions
conceptuelles
Les énoncés, les mots ou les
groupes de mots tels : politique étrangère (1) ;
puissance (2), enjeux géopolitiques (3) et realpolitik (4) ne font pas
l'unanimité en terme de contenu. Aussi, est-il nécessaire
d'apporter une précision sémantique.
1. La notion de politique étrangère
Le sens des relations internationales réside dans
l'interaction des différents acteurs étatiques ou non
étatiques. Le déploiement international de l'acteur
étatique se fait dans le cadre d'une politique assez
particulière, la politique étrangère.
Dans son acception la plus simple, elle désigne
l'action extérieure menée par un Etat et coordonnée par le
ministère des Affaires étrangères.
Si tous les analystes de la politique étrangère
admettent que l'intérêt national constitue la finalité de
cette action, il n'en demeure pas moins vrai que tous ne lui accordent pas le
même contenu.
Ainsi, pour Frédéric Charillon, la politique
étrangère est l' « instrument par lequel
l'Etat tente de façonner son environnement politique
international »19(*).
De cette définition, l'on perçoit que la
politique extérieure d'un Etat n'est pas une activité aussi
évidente ni dans son élaboration ni dans son exécution.
L'emploi du verbe « tente » nous semble à dessein
et, traduit précisément cette difficulté sur
l'élaboration, la cohérence et la mise en oeuvre de la
politique étrangère.
En la situant à l'interface entre le
« dedans » et le
« dehors », Marcel Merle remarque que la politique
étrangère est la « partie de l'activité
étatique qui est tournée vers le dehors, c'est-à-dire qui
traite, par opposition à la politique intérieure, des
problèmes qui se posent au- delà des
frontières »20(*).
Marie-Christine Kessler soutient quant à elle que la
politique étrangère est « l'activité
par laquelle un Etat définit et règle ses rapports avec les
gouvernements étrangers »21(*).
Cette thèse est discutable dans la mesure où,
bien que l'Etat conserve encore un rôle central dans la politique
internationale, il est toutefois illusoire de réduire cette
activité aux seules relations interétatiques,
particulièrement aujourd'hui où de nombreux processus
économiques et culturels, échappent, en partie au moins, au
contrôle des gouvernements. En d'autres termes, la politique
internationale n'est plus seulement la prérogative des Etats.
En effet, James Rosenau22(*) et du reste les autres analystes des nouvelles
relations internationales23(*) montrent tout au contraire que celles-ci sont, depuis
la fin de la Guerre froide marquées par l'irruption et la confirmation
d'acteurs transnationaux, libres « des contraintes liées
à la souveraineté », d'acteurs «
sans souveraineté ».
Comme le souligne Guy Mvelle, cette position n'est d'ailleurs
pas éloignée de celles des libéraux (classiques et
contemporains) et surtout, des paradigmes de l'interdépendance (Robert
Keohane et Joseph Nye) et du transnationalisme qui
« relèguent par ailleurs, au second rang le rôle de
l'Etat dans les relations internationales».24(*)
Au regard de ceci, la politique étrangère
aujourd'hui, est loin d'être une administration docile d'une machine
d'Etat à la poursuite d'un intérêt clair. Comme le
soutiennent Amélie Bloom et Frédéric
Charillon, « à l'épreuve d'une scène
internationale mondiale complexe, les paramètres de son action, tout
comme les thèmes qu'elle doit traiter, se multiplient(...) ses
interlocuteurs se diversifient et sont souvent des acteurs non étatiques
qui développent eux-mêmes de véritables politiques
étrangères privées »25(*).
Dans le cas d'espèce, la politique
étrangère de la République du Congo est comme nous le
montrerons, la combinaison de toutes les forces formelles étatiques et
des autres forces profondes informelles qui, n'agissent que pour un seul
but : l'intérêt de l'Etat congolais. Mais cet
intérêt n'est pas ici synonyme de puissance au sens de
« hard power ».
2. La Notion de puissance
Il serait pratiquement impossible de parler de politique
étrangère sans évoquer la notion de puissance, tant elle
constitue l'un des paradigmes centraux des relations internationales et du
réalisme en particulier. D'ailleurs, Bertrand Badie et Marie-Claude
Smouts affirment que « tout le discours sur les relations
internationales est un discours sur la
puissance »26(*). Par puissance, nous entendons, une posture qu'un
acteur de la scène internationale peut adopter dans une situation
précise et à un moment donné dans son commerce avec les
autres acteurs internationaux en raison de l'accumulation d'un certain nombre
de facteurs en sa faveur. Ainsi, il peut dissuader, persuader, susciter une
attention particulière ou un ralliement à sa cause. Raymond Aron
la conçoit comme « la capacité à imposer sa
volonté aux autres »27(*).
Dans le même sillage, Hans Morgenthau y voit
« l'emprise d'un acteur sur les esprits et les actions des
autres »28(*).
Les facteurs qui permettent à un Etat d'adopter cette
posture sont soit tangibles (les données naturelles : facteurs
classiques de la puissance : ressources, situation géographique
...) ; soit intangibles : la qualité de la diplomatie, la
cohésion nationale, la liberté de la presse etc.
3- Enjeux géopolitiques
Morphologiquement le mot « enjeu » est
formé à partir de deux termes :
« en » et « jeu ». Le
terme doit être compris dans le sens de
« pari » ; littéralement, ce qui est mis en
jeu. Un enjeu désigne ce que l'on peut gagner ou perdre dans un jeu, ou
dans une composition. Plus prosaïquement, c'est la chose pour la
possession de laquelle une entreprise est menée29(*).
La notion de géopolitique
Selon François THUAL, la géopolitique est une
méthode de lecture des situations. Elle permet
d « 'identifier les acteurs, analyser leurs
motivations, décrire leurs intentions, repérer les alliances en
gestation ou, au contraire, les alliances en voie de déconstruction, que
ce soit au niveau local, régional, continental ou
international»30(*).
Paul Claval le concédera en soutenant que la
géopolitique cherche à « reconstituer
l'environnement exact des décisions politiques : elle fournit
l'ensemble des informations qui éclairent les décisions prises
par des acteurs immergés dans l'événement. Elle apprend
à celui qui s'insère dans une évolution politique complexe
les intérêts, les ambitions et les représentations en
jeu »31(*).
On sait que chez l'acteur étatique rien de ce qu'il
peut entreprendre n'est gratuit. Sa conduite est déterminée en
fonction de son objectif et que, tout est calculé en fonction du
bénéficie que cela doit lui apporter. Dans cette perspective, il
nous semble plus vrai que les orientations de la politique
étrangère d'un pays qui a connu l'isolement ne sont pas neutres.
Elles sont motivées par des gains politiques que doivent rapporter les
stratégies mises en jeu.
Les résultats ,les enjeux à récolter
doivent répondre à des besoins régulateurs
précis : donner plus de crédibilité et repositionner
le Congo non seulement en tant qu'entité politique aux frontières
internationales reconnues mais également, en tant que gouvernement
politique légitime, d'où la notion même d'enjeux
géopolitiques propres à l'action politique de l'Etat congolais
tout en tenant compte non seulement des représentations sociales des
autres acteurs à son endroit, mais aussi de sa situation
géographique, et des ressources dont il dispose.
4. La notion de realpolitik
Le terme de ?Realpolitik? est d'origine allemande, (politique
réaliste). Il fut appliqué pour la première fois à
Otto Von Bismarck : chancelier Prussien qui suivait la trace de Klemens
Von Metternich dans la recherche diplomatique d'un équilibre pacifique
entre empires européens. Cependant, au détour des lectures, l'on
découvre que les origines de la Realpolitik peuvent être
recherchées chez Nicolas Machiavel (auteur classique italien du
XVIè siècle, siècle dit de la Renaissance) qui, dans son
ouvrage majeur, Le prince en 1532, établit que le seul but d'un
prince devrait être la recherche du pouvoir, indépendamment des
questions religieuses et morales. Des lectures plus fouillées
révèlent aussi que, le terme a en fait été
utilisé bien plus tôt lorsque l'on s'intéresse à
Thucydide historien grec de l'Antiquité, auteur de l'histoire de la
guerre du péloponèse.
Aujourd'hui, en Allemagne, le terme a un sens bien plus simple
de « réaliste » pour distinguer les «
politiques modestes, simples, débarrassées des utopies trop
zélées »32(*).
Dans cette étude, la realpolitik doit être
comprise comme une stratégie, une démarche politique au service
des ambitions de l'homme d'Etat. Elle se confondra alors avec la notion de
« l'intérêt national » et de la
« raison d'Etat ».
Dans une acception plus générale, elle
désigne une démarche qui s'appuie sur le possible, qui tient
compte des réalités, laissant parfois de côté
l'idéologie, négligeant les programmes abstraits et les jugements
de valeur. Le seul objectif est l'efficacité.
La realpolitik se caractérise par deux points
essentiels : D'abord, la rationalité des choix (les choix de
politique étrangère doivent être faits en terme de
coût- bénéfice).
Quelle qu'en soit la situation, le choix du décideur
doit être fait en fonction du gain que le choix effectué lui
apportera. Ensuite, l'intentionnalité des décisions, dans le
sens où l'action menée doit être coûte que
coûte une réponse pour atteindre le ou les objectifs fixés.
En somme, chez l'acteur étatique, la realpolitik est
une posture qui rend compte de son comportement rationnel dans ses choix
politiques.
Les choix dans la politique étrangère du Congo
post-guerres civiles épousent parfaitement cette philosophie où
tout est calculé, stratégiquement pensé en fonction des
objectifs précis.
VII. Revue de la littérature
La politique étrangère du Congo fût-il
une République populaire (1963-1991) alignée
idéologiquement derrière l'Union des Républiques
Socialistes Soviétiques (URSS), est une véritable
curiosité. Une question qui se pose avec beaucoup d'intérêt
comme en témoignent les travaux qui y ont été produits.
Notre étude est donc loin d'être ici un travail de pionnier. A
vrai dire, l'héritage bibliographique dans le domaine nous a même
incitée à poursuivre la réflexion sur ce sujet dont la
pertinence est avérée. Le sujet a déjà
suscité l'attention de nos devanciers qui en ont fait l'objet de leur
thèse de troisième cycle ou de travaux de réflexion.
Néanmoins, seuls ceux qui ont un rapport étroit avec la
présente étude seront cités ici.
Jacques Mavoungou33(*) a focalisé son attention sur la politique
étrangère de la République populaire du Congo sur la
période allant de l'arrivée au sommet de l'Etat une
deuxième fois du Général Sassou Nguesso en 1979,
à la chute du Mur de Berlin en 1989. Il en a fait son cadre
d'expérimentation. Il repose sa réflexion sur les
incohérences qui ont émaillé la diplomatie congolaise
empreinte de l'idéologie marxiste. Globalement l'intéressé
étudie les raisons du manque de péréquation entre
l'idéologie marxiste dans laquelle s'inscrivait théoriquement la
République populaire du Congo (R.P.C.) et la réalité des
faits. Il montre en outre que les données internes du Congo n'avaient
pas présidé véritablement à l'élaboration de
la vie internationale de la R.P.C. Mais encore, la R.P.C. ne disposait pas de
lignes directrices clairement définies pouvant guider la conduite
à tenir. Quant à sa politique étrangère, tout est
improvisé « la politique étrangère
s'adaptant alors à la conjoncture »34(*).
Dans le même sillage, Bertin Nzelomona35(*) passe au crible les
contradictions politiques internes et leurs incidences paralysantes sur la
politique étrangère du pays et ce, pour la même
période que la précédente analyse (1979-1989). A la
différence que, ce dernier étend sa réflexion
jusqu'à la fin du règne de Sassou Nguesso I, en 1991 plus
précisément. Il adopte l'approche historique et montre avec un
réalisme poussé les conséquences d'un Etat
«victime d'une double tutelle idéologique
à la descente dans l'arène infernale de la
Françafrique»36(*).
En effet, de 1979 à 1991, les ressorts de la politique
internationale de la R.P.C. sont insaisissables. La R.P.C. fait de Moscou (pays
à orientation idéologique socialiste) sa gardienne
politico-militaire et diplomatique. Par contre, dans le domaine
économique, «Son attitude tend à faire de la
France son principal alliée, son pourvoyeur d'aide
financière pour redresser sa situation
économique »37(*). Ce manque de cohérence et ces
ambiguïtés avaient pour facteur explicatif la
nécessité réelle pour la R.P.C de compter sur l'aide
multiforme de la France.
Fatalement, ces paradoxes avaient non seulement mis son
indépendance à rude épreuve mais encore, avaient-ils
sclérosé « la libre expression de sa
souveraineté sur la scène
internationale »38(*).
Adoptant une toute autre démarche, Ganga Tsila39(*) apporte quelques
éléments comme réponse aux questions soulevées par
les deux précédentes analyses. Il montre que certes, la R.P.C.
était d'obédience socialiste, avait une idéologie
définie, et que les ressorts de son action politique extérieure
se trouvaient bel et bien fondés et légitimés
dans un espace théorique précis : celui du
marxisme- léninisme 40(*). Mais, les réalités liées
à son récent passé colonial dominé par la France,
son passé historique, sa situation géographique,
le « fardeau omniprésent et obsédant de sa dette
extérieure, et autres facteurs de sujétion », l'ont
obligée d'une part, à faire preuve d'un réalisme
poussé et, d'autre part à rechercher le compromis et les
réajustements et comme le dirait Marcel Merle
« Une idéologie n'est jamais aussi pure et dure
qu'avant d'avoir subi l'épreuve de la réalité. Dès
qu'elle franchit le seuil de l'expérience, elle est obligée
d'entrer dans la voie des compromis »41(*).
La R.P.C. étant un pays sous-développé,
économiquement dépendant de l'extérieur ne pouvait
être maître de ses décisions de politique
étrangère. L'analyste conclut sa réflexion en affirmant
que les pays nouvellement indépendants, empreints de leur
héritage colonial ne pouvaient véritablement mettre en pratique
ce dont ils étaient convaincus. D'où le fossé entre ce
que se réclamaient leurs dirigeants et la réalité des
faits. D'où la pertinence de la réflexion du Professeur Mouelle
kombi insistant à cet effet que « cela tiendrait du
miracle si les déterminants historiques, géopolitiques ou
économiques de ces nations prolétaires étaient sans
influence sur leurs activités diplomatiques »42(*).
Dans les trois études, il se dégage une
réelle divergence en ce que les deux premières dénoncent
le manque de cohérence entre la politique du
« dehors » et la politique du
« dedans ». La dernière tente de montrer
les difficultés pour un Etat sorti de la colonisation, sous
développé, se prévalant d'une idéologie mais ayant
les mains liées ; ne disposant guère de latitude
véritable pour mettre en pratique ses options de politique
étrangère. Cependant, toutes reconnaissent que la vie
internationale du Congo fut à l'image même pour le moins, assez
ambivalente dudit Etat dont dépendent la conception, l'application,
l'évaluation et le contrôle de l'action diplomatique.
Yitzhak Koula 43(*) pour sa part, s'intéresse à la
structuration des relations entre le Congo et la France au lendemain de
l'installation au pouvoir du Général Sassou Nguesso II.
Il soutient que la posture du Congo face à l'ancienne
puissance coloniale est une posture de « subordination
où dominent des arguments géopolitiques avec certains
intérêts »44(*). L'ancienne puissance coloniale s'accommode toujours
de la situation du Congo en se cloisonnant dans les limites de
la « politique de
maintenance »45(*). Ce qui lui permettrait d'assouvir ses
intérêts fondamentaux.
Il déplore que ce réalisme de la France
conduira à la totale anesthésie de l'initiative diplomatique du
pouvoir congolais.
Aussi conclut-il avec une certaine amertume que la
politique étrangère du Congo ne
saurait « indéfiniment se faire par
procuration (...) ou être confiée à une puissance
ou une entreprise étrangère fussent-elles l'Etat français,
Elf ou totalfina »46(*).
Notre réflexion, dont la philosophie est dans une
certaine mesure en phase avec les analyses sues évoquées, ne se
cantonne cependant pas sur un cas particulier. Elle se situe à une
échelle plus globale de la réflexion sur les enjeux et les
visées véritables des orientations de la politique
étrangère du Congo post guerres civiles. En mettant l'accent sur
les multiples facettes du personnage de Sassou Nguesso, notre but est
d'établir un lien entre lui, sa personnalité et les
différentes postures diplomatiques congolaises. Le décryptage des
paramètres et l'évaluation des stratégies adoptées
pour rentrer dans le giron international, constituent notre objectif.
VIII.
Problématique
La problématique est, selon Michel
Beaud « l'ensemble construit autour d'une question
principale (...) et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le sujet
choisi47(*) ».
L'école réaliste des relations internationales postule que
les Etats sont les principaux acteurs de la politique internationale et,
n'agissent sur la scène internationale qu'en vue de défendre et
promouvoir leurs intérêts.
Or, cette scène est une véritable jungle dans
laquelle les grandes entités puissantes, considérées comme
imperméables, où seules leurs interactions accaparent la
scène internationale, imposent leur loi à tout ce qu'ils
pourraient appréhender comme écart de conduite, recherchant
ainsi « quelque tranquillité dans la connivence
tacite des droits acquis et dans la surveillance des comportements
d'autrui »48(*).
Dans ce contexte, le nouveau comportement du gouvernement
congolais face à
ces « Léviathans », les
accélérations parfois brusques de son histoire diplomatique au
cours de ces dix dernières années nous situent au coeur de la
problématique d'une part, de la cohérence entre sa politique
interne et sa politique externe et, des enjeux de ses choix en politique
étrangère d'autre part.
Quelles sont effectivement les motivations et les
visées profondes des orientations de la politique
étrangère du Congo entre 1997 et 2007? Pourquoi les nouvelles
autorités politiques de Brazzaville se plient-elles aux exigences de la
communauté internationale quatre ans après le coup d'Etat de juin
1997 ? Quel est le degré d'adhésion du nouveau gouvernement
congolais au mot d'ordre de ses partenaires internationaux au
développement? Telles sont les questions centrales qui guident cette
étude.
Ces questions principales portant sur les motivations
véritables des choix politiques du Congo en matière de politique
étrangère nous amèneront à répondre à
diverses questions périphériques : Comment concilier la
réalité interne et l'aspiration à un repositionnement
international avantageux ? Quels sont les gains en jeu ? Comment le
nouveau gouvernement congolais gère- t-il sa diplomatie ? Quelles
sont les forces véritablement en jeu ?
S'interroger sur les motivations des choix de l'action
politique extérieure du Congo revient aussi à décrypter
les paramètres et les stratégies qui y ont été
déployées et s'intéresser aux principaux décideurs.
Mais encore, à évaluer l'efficacité de ces
stratégies à l'aune de la nouvelle posture internationale du
Congo. C'est enfin, interroger les horizons futurs de la structuration de ses
rapports avec les autres acteurs du « Vaste
monde ».
IX.
Hypothèses
Une hypothèse est une « proposition de
réponse à la question posée »49(*). Celle-ci pouvant être
confirmée ou infirmée au terme de l'analyse des faits sur
lesquels le chercheur a focalisé toute son attention. Pour Raymond Quivy
et Luc Van Campenhoudt, l'organisation d'une recherche autour
d'hypothèses de travail constitue « le meilleur moyen de
la mener avec ordre et rigueur (...), un travail ne peut être
considéré comme une véritable recherche s'il ne se
structure autour d'une ou de plusieurs hypothèses50(*) ».
Gordon Mace et François Petry quant à eux, la
conçoivent comme « un pont entre les deux grandes parties de la
recherche et forment la pierre angulaire de tout travail de
recherche »51(*).
Les hypothèses qui guident cette étude entendent
relever que :
1. Les orientations majeures de la politique
étrangère du Congo post-guerres sont dictées par la
realpolitik et ne sont pas neutres. Elles cachent des enjeux
géopolitiques et stratégiques.
2. Elles sont pourvues de motivations profondes qui doivent
répondre à des besoins régulateurs :
crédibilité, reconnaissance, réhabilitation,
visibilité et repositionnement internationaux du Congo.
3. Cette stratégie de la realpolitik a permis au Congo
de se repositionner avantageusement tant sur la scène internationale
qu'africaine.
X. Grilles
théoriques
Il s'agit d'un ensemble de modèles paradigmatiques
favorisant le classement des « faits sociaux
internationalisés » dans un registre théorique
bien précis.
Ainsi le recours aux grilles théoriques aura pour
objectif principal l'identification des éléments
déterminant la conduite des acteurs congolais en matière de
politique étrangère. Nous ferons appel pour cela à des
grilles complémentaires : le réalisme, la
géopolitique en tant qu'outil d'analyse, le constructivisme et le
linkage politic theory.
La grille d'analyse réaliste s'impose ici comme point
de départ pour tenter de comprendre le comportement ou l'attitude des
acteurs majeurs de la scène politique congolaise.
Inspirée de Thucydide, Machiavel, Hobbes Clausewitz,
la théorie réaliste est remise au goût du jour par des
penseurs contemporains tels Morgenthau52(*), Aron53(*), Waltz54(*), Kissinger55(*) etc.
Tous postulent que l'Etat est sinon le seul, tout au moins,
l'acteur majeur de la politique internationale. La protection et la promotion
de l'intérêt national constituent la finalité
première de l'action menée à l'extérieur de leurs
frontières.
Toutefois, et à en croire Marcel Merle
« chaque pays a ses propres préoccupations en
politique étrangère, en fonction de sa taille, de sa puissance,
de sa position géographique mais aussi, de sa tradition
historique »56(*).
Un autre postulat de la doctrine réaliste est celle de
la rationalité de l'acteur étatique : «
Ses décisions de politique étrangère correspondent au
rapport coût/bénéfice le plus satisfaisant, compte tenu du
champ des possibles ». Aussi, certaines approches telle la
théorie des jeux, estiment-elles que l'action des Etats est non
seulement explicable, mais également prévisible. Selon John
Harsanyi57(*), le jeu ne
fait sens que dans un contexte de rationalité mutuelle. L'acteur agit ou
réagit en tenant compte de ses objectifs, avec la quasi-certitude que
son vis-à-vis agira lui-même compte tenu de ses propres
intérêts.
Notre travail s'appuie largement sur ces postulats
réalistes. En effet, l'Etat y occupe une place de choix. Il concerne
directement le problème de l'intérêt national,
exprimé ici en terme de crédibilité, de visibilité,
de légitimité et de repositionnement internationaux pour le Congo
post-guerres civiles.
En nous servant de cette théorie comme principal outil
d'analyse, on espère pouvoir comprendre l'attitude des acteurs de la
politique étrangère congolaise et à en expliquer les
motivations profondes des choix effectués. Et, dans un monde où
les regroupements régionaux et sous-régionaux sont
définitivement entrés dans le champ politique, il serait opportun
d'apprécier la démarche, la contribution congolaise dans les
processus d'une Afrique économiquement intégrée.
Notre travail consistant à étudier la politique
étrangère d'un Etat, donc l'action, le comportement
destiné pour la partie située en dehors de ses frontières,
qui tient compte de sa situation géographique et des ressources dont ils
dispose, nous conduit inévitablement à convoquer l'approche
géopolitique afin de tenter de comprendre le sens, les significations,
la finalité des décisions prises et de l'action menée par
les principaux décideurs congolais.
La théorie constructiviste et celle du Linkage politics
s'avèrent ici incontournables. Le constructivisme, parce qu'il est une
façon d' « étudier les relations
internationales comme des relations sociales »58(*), à partir de
l'hypothèse « des êtres humains comme des
êtres sociaux »59(*), mettant l'accent sur le
« contexte social,
l'intersubjectivité60(*) » et la nature constructive des
règles et des normes. Le postulat majeur du Constructivisme est que
tout est construit par rapport à l'autre, à partir
« des perceptions et de l'identité de
l'autre »61(*).
Dans cette perspective, les nouvelles orientations de la
politique étrangère du Congo sont des construits sociaux
élaborés à partir des perceptions que les autres Etats ont
établis à son égard.
La théorie du Linkage politics a toute sa place dans
l'analyse de la politique étrangère du Congo qui n'est autre
chose que le reflet de la politique interne.
Mise au point par James Rosenau, la théorie du Linkage
politics postule l'articulation des systèmes nationaux et
internationaux, l'interdépendance entre politique intérieure et
pratique internationale, la co-pénétration des domaines
traditionnellement distincts des « affaires du
dehors » et des « affaires du
dedans », la confusion, l'insécabilité de l'
« externe » et de
l' «interne »62(*).
XI.
Méthodologie et plan
Il est question ici de préciser d'abord la
méthode employée pour collecter les données (A). Ensuite,
comment nous avons organisé ce travail pour tenter d'apporter des
éléments de réponse à nos questions (B).
A. 1- La collecte des données.
Deux techniques de collecte de données ont
été utilisées pour organiser le présent travail.
D'abord, la recherche empirique, laquelle a consisté en
l'observation du fait social à partir des interactions entre les acteurs
congolais impliqués dans l'élaboration, la conception, et la mise
en oeuvre de la politique étrangère et les autres acteurs
internationaux et ce, notamment au moyen des médias audio-visuels
(analyse des discours des acteurs principaux de la politique
étrangère du Congo).
La consultation des documents officiels du Ministère
congolais des Affaires étrangères par le biais de la Mission
diplomatique du Congo à Yaoundé, nous aura aidée.
En outre, les notes de conjoncture de la Direction des
affaires d'Afrique et de la coopération interafricaine (D1) du
Ministère camerounais des Relations extérieures ont
été une source non négligeable d'information.
L'accès à la documentation des centres de
recherche accordant un traitement spécial aux problèmes de la
sous région Afrique centrale, nous a été précieux,
en l'occurrence le Centre de recherche des études géopolitiques
et stratégiques (Fondation Paul Ango Ela), qui offre une abondante
littérature sur le Congo.
L'outil Internet nous aura été
bénéfique pour l'obtention de certaines données davantage
actualisées.
A. 2 -Les interviews :
Il s'est agit d'avoir la lecture des personnalités en
contact permanent avec les principaux centres congolais de décision en
matière de politique extérieure, principalement le nouveau
Ministre congolais des Affaires étrangères Monsieur Basile
IKOUEBE que nous avons rencontré ici dans le cadre du séminaire
sur la Sécurité en Afrique centrale. Ensuite, l'Ambassadeur du
Congo à Yaoundé, Monsieur EPENY Eric en tant que
représentant direct du chef de l'Etat qui met en oeuvre la politique
extérieure du Congo. Les autres personnalités congolaises
interviewées sont d'abord, le Professeur Jean Didier BOUKONGOU. Cette
dernière rencontre s'est avérée nécessaire car, il
est l'instigateur principal du Pacte contre l'agression qui, comme nous le
montrerons, a propulsé le Général Sassou Nguesso sur la
scène africaine et a réconforté la diplomatie
congolaise.
Nous avons également eu d'intéressantes et
enrichissantes conversations sur la politique étrangère du Congo
avec deux universitaires congolais, notamment le Professeur François
SITA , premier conseiller du Ministre congolais de l'Enseignement
supérieur et ,le Docteur Luc OKIO.
B- La méthode
Etant donné qu'il sera question de déterminer
les visées sous-tendant les stratégies des acteurs politiques
congolais en matière de politique étrangère,
indispensables pour connaître leurs vrais intérêts et, par
extension, les logiques souterraines qui ont présidé à la
structuration de tels desseins, nous emploierons une approche
hypothéticodéductive63(*).
Elle partira de nos hypothèses de départ en
passant par l'essai d'une critique, d'une comparaison des différentes
sources consultées, l'analyse du comportement et des visées
profondes des acteurs en question. Cela nous permettra ensuite d'établir
des conclusions.
Plan
Le présent travail se déploie en deux parties,
dont la première subdivisée en deux chapitres, analyse les enjeux
qui sous-tendent la realpolitik qui caractérise la politique
étrangère du Congo pour la période allant de 1997 à
2007.
La deuxième partie, comportant aussi deux chapitres
tente d'évaluer à partir de la posture internationale actuelle du
Congo, le bilan des stratégies déployées pour l'obtention
de gains politiques clairs et d'envisager les perspectives des
stratégies diplomatiques adoptées par le Congo post-guerres.
PREMIERE PARTIE :
Les orientations de la politique
étrangère du Congo sous le prisme de la realpolitik
Introduction
à la première partie
La politique étrangère du
Congo depuis le retour du Général Sassou Nguesso comme acteur
principal de la scène politique congolaise doit être
appréhendée dans le cadre d'une politique internationale
contraignante, et dans le contexte interne très mouvant qui est le sien
pendant toute la décennie 1990-2000.
Le Congo a effectivement connu de nombreuses turbulences et
dérives qui ont provoqué son discrédit ainsi que son
isolement par plusieurs acteurs influents de la scène internationale. Il
s'agit notamment des institutions financières internationales, de
l'Union européenne, des Etats-Unis d'Amérique, de la Grande
Bretagne, de l'Allemagne etc.
La désapprobation d'un nouveau gouvernement par ces
acteurs et partenaires internationaux au développement du Congo les
quatre années64(*)
qui ont suivi le coup d'Etat du 5 juin 1997, n'est en fait que le reflet d'une
situation interne déliquescente : intensification des
hostilités dans le conflit, lui-même généré
par le coup d'Etat, chasse aux sorcières, confiscation des
libertés individuelles, installation d'un nouveau gouvernement sans
légitimité interne et externe, vide constitutionnel etc.
Telles sont, sommairement, les tares qui ont
émaillé l'histoire du Congo des années qui ont suivi le
coup d'Etat de 1997. Ces nombreuses tares ont eu des répercussions
paralysantes sur son image internationale. Aussi, l'action politique
extérieure du pays doit-elle répondre à la
régulation des besoins précis. C'est ainsi que les nouvelles
orientations de sa politique étrangère se lisent sous le prisme
de la realpolitik car, il s'agit de prendre en compte la réalité
interne catastrophique générée par l'irruption du
Général Sassou Nguesso et désormais rendre
crédible, repositionner durablement et avantageusement le Congo sur la
scène internationale.
La réelle prise de conscience d'une situation interne
fragile (chapitre I), le souci d'une crédibilité et d'une
reconnaissance internationales et d'un repositionnement stratégique d'un
Etat discrédité pour non conformité aux exigences des
normes internationales, l'ambition de jouer un rôle central dans les
dynamiques de l'intégration africaine (chapitre II), tels sont les
enjeux qui sous-tendent les orientations de la politique
étrangère du Congo de 1997 à 2007, et qui font l'objet de
la première partie de cette étude.
Chapitre I : Les motivations profondes des choix
dans la politique étrangère du Congo entre 1997 et 2007
Il serait mal aisé d'étudier la politique
étrangère du Congo post-guerres, sous Sassou Nguesso II, sans
analyser au préalable la situation interne du Congo qui, en fait
constitue le miroir à travers lequel l'on peut lire et comprendre le
comportement international de son principal décideur en matière
de politique étrangère.
En 1997, le Congo enregistre un coup d'Etat. Quatre mois plus
tard, la guerre engendrée par ce coup d'Etat se transforme en un
véritable carnage64(*). Ce nouveau conflit oppose les trois acteurs
principaux de l'échiquier politique congolais65(*). Après cinq mois
d'hostilités actives entre ces trois belligérants, l'issue est la
prise effective du pouvoir par le Général Sassou Nguesso.
SECTION 1 : l'héritage des guerres
civiles
Quel est l'état du Congo après les guerres
civiles de 1997, 1998 et 1999 ? Comment caractériser le nouveau
régime ? Quelle est l'attitude des Congolais face à lui et
finalement qu'en pensent les autres acteurs de la scène
internationale ?
C'est dans une perspective de restitution que cette section
va dresser tour à tour, le bilan socio-économique de
l'après guerre (Paragraphe1), la difficile acceptation du nouveau
gouvernement par les Congolais (Paragraphe 2), et la réaction des
partenaires internationaux au développement du Congo (Paragraphe 3).
Paragraphe I : une situation socio-économique
peu enviable
Trois aspects seront relevés ici: les pertes en
vies humaines (A), le traumatisme moral causé par les guerres (B), et la
catastrophe économique(C).
A. Des pertes humaines
Au sortir de plus de dix années de guerres civiles,
bien que cette série de turbulences ne s'étale pas sur une
période continue, le Congo apparaît saigné, tant du point
de vue humain que matériel. Ces guerres ont fait plus de victimes que
les crises survenues dans les années qui ont suivi l'indépendance
du Congo (1963-1977). Les chiffres donnés par le nouveau gouvernement
oscillent autour de 3000 et 4000 morts66(*).
Le Professeur Pascal Lissouba, le Président
déchu, parle quant à lui de plus de 250.000 victimes67(*). Mais toujours est -il qu'il y
a des pertes en vies considérables. Celles-ci se répartissent
entre victimes militaires et, pour la plupart, civiles. L'ampleur de cette
dernière catégorie s'explique par les bombardements intenses et
des exécutions sommaires, comme le soulignent un rapport conjoint de la
Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH) et
l'Observatoire congolais des droits de l'Homme68(*). Un observateur estime que « ces
exécutions, ces crises armées ont été soigneusement
commanditées »69(*).
S'ajoutent à ceci, les déplacements des
populations. Ils ont effectivement été nombreux, plus de 300.000
déplacés durant les hostilités, fuyant les combats ou
l'avancée des forces armées non régulières
c'est-à-dire, celles du Général Sassou Nguesso. Lorsque
deux années après la guerre de 1997, Marcel Guitoukoulou dresse
un bilan de l'état du Congo post première guerre civile, son
constat est amer. Il déplore effectivement qu'« au bout de
quatre décennies d'indépendance, le Congo n'est toujours pas un
Etat de droit. Depuis le 5 juin 1997, le pays est à feu et à
sang. L'Etat s'automutile, la pauvreté explose, les morts et les
sinistrés se comptent par milliers »70(*).
B - Une catastrophe économique
Le principal théâtre où se sont
déroulées généralement les opérations est
Brazzaville, siège des institutions politiques de l'Etat. La ville est
détruite à plus de 80%. Plus de 15.000 habitations
détruites par le seul conflit de 1997, et plus de 350.000 par celui de
1999. Ce qui permet à un observateur stupéfait d'affirmer que
l'état de Brazzaville évoque Berlin en 194571(*).
Les destructions ont été d'une ampleur
énorme. Comme illustration : les axes majeurs de communication sont
coupés. La ligne du Chemin de fer Congo-océan (CFCO), reliant
Brazzaville à Pointe Noire (poumon économique du Congo) a
été la cible privilégiée des bombardements.
L'économie congolaise est détruite à moitié. Ces
guerres ont été très coûteuses.
L'Etat congolais a essuyé d'importantes pertes. Il en
ressort très endetté. Les sommes générées
par l'exploitation pétrolière ont servi à l'effort de
guerre, ou, elles avaient pris d'autres directions, douteuses ?
Ces guerres civiles ont inscrit le Congo dans le cycle des
conflits civils armés laissant ainsi des populations
traumatisées.
C- Un traumatisme moral sans précédent
Les deux dernières guerres de 1998 et 1999 peuvent
être qualifiées « d'entreprise de destruction
ethnique ». En effet, dès la proclamation de Sassou
Nguesso comme nouveau chef de l'Etat congolais, une autre guerre est
déclenchée entre ce dernier et Pascal Lissouba, président
déchu. Elle prendra une dimension nouvelle et différente.
Ces deux guerres se caractérisent par les bombardements
visant les villes du Sud Congo (région sous influence du
Président déchu). L'objectif est de « terroriser
les populations civiles et briser leur moral »72(*). C'est le cas durant la
Bataille de Dolisie ; principale ville du Sud Congo, avec des
victimes inutiles, notamment des enfants et des paysans sans défense.
Ces victimes ont marqué à jamais les esprits des Congolais, ont
ébranlé les certitudes morales et culturelles des Congolais,
créant ainsi « un véritable
choc »73(*).
Le général Sassou Nguesso, fort de ce qu'il
qualifie de « victoire », s'auto-proclame
Président de la République du Congo le 24 octobre 1997.
Dès lors, le Congo entre dans une période
d'illégitimité, car, en rupture avec les valeurs
démocratiques instituées lors de la Conférence nationale
souveraine en 1992 au moyen de la Constitution. D'où le
mécontentement des Congolais.
Paragraphe 2 : La difficile acceptation du nouveau
gouvernement
L'arrivée et la prise de pouvoir une troisième
fois par Sassou Nguesso semblent avoir sonné le glas de l'espoir de
plus de 81% des Congolais qui avaient, par les urnes, signifié leur
refus à « ce dirigeant aux méthodes
staliniennes », qui est revenu sur les devants de la
scène congolaise par des méthodes non constitutionnelles.
D'où sa difficile acceptation par les Congolais qui l'accusent de mener
une politique de « répression et de
confiscation des libertés publiques ». Toutefois, la
France ne cache pas son soutien à cet acteur. Un observateur note
à cet effet : « la classe politique congolaise
voulait disputer le pouvoir dans les urnes, tandis que le dictateur
chéri des puissances étrangères (notamment la France) se
préparait à le reconquérir par les
armes »74(*).
Pareillement, un autre observateur
constate : « le régime sanglant déjà
rejeté par le vote des Congolais en 1992, n'est pas reconnu dans sa
politique par l'ensemble de la communauté internationale, hormis les
autorités françaises »75(*). Effectivement, le 16 octobre 1997,
contrairement au processus démocratique adopté par le peuple et
les dirigeants des partis politiques congolais en 1991, les soldats tchadiens,
les mercenaires et autres génocidaires rwandais et leurs
éclaireurs du nord du Congo, les cobras, s'emparent du palais
présidentiel, du parlement et d'autres symboles de l'Etat aux moyens des
armes. Leur leader, autoproclamé Président, conforte son pouvoir.
Quelques mois après, il répudie la Constitution congolaise
adoptée en 1992 et promulgue l'Acte fondamental : nouvelle base
juridique du pays.
Il s'en suivra une longue période
« sombre » pour tous les opposants au nouveau
régime. Ceux-ci seront, soit assassinés, soit forcés
à l'exil, même ceux qui n'ont pas participé de
manière active aux hostilités sont contraints de quitter le
Congo76(*). S'ajoute
à ceci, le contrôle strict des dissidents. Avec ces
« méthodes militaires », le nouveau
gouvernement pouvait-il faire l'unanimité des Congolais ?
Ce gouvernement, avec de telles méthodes, n'est pas
seulement honni à l'intérieur. Il suscite peu à peu, des
inquiétudes de la part des pays riches industrialisés mais aussi
des partenaires internationaux au développement du Congo
Paragraphe 3 : La désapprobation de la
Communauté internationale
Afin de mieux comprendre l'attitude ambiguë de la
communauté internationale face au nouveau gouvernement, nous nous
attarderons d'abord sur son silence (A) avant d'analyser les motivations de
sa tardive réaction (B).
A-Du silence de la communauté
internationale...
Le consensus de la communauté internationale (à
l'exception de la France) autour de la condamnation du nouveau gouvernement
et de ses méthodes jugées non conformes à la gestion des
Etats modernes ne s'est pas fait au lendemain de l'auto proclamation de Sassou
Nguesso comme Chef de l'Etat congolais.
La position des Etats-Unis face a lui été bien
ambiguë ; d'abord un silence, complice ? La question nous
paraît légitime. Ensuite, une réaction, comme nous le
montrerons au fur et à mesure dans cette partie.
Selon François-Xavier Verschave77(*), la vraie raison pour laquelle
l'on n'a entendu aucune protestation contre la prise de pouvoir par Denis
Sassou Nguesso serait en fait, un « deal » qui fut
passé en automne 1996 (soit, un an avant le déclenchement des
hostilités), entre les Etats-Unis et la France.
« Deal » selon lequel, la France n'interviendrait pas au
Zaïre et insisterait pour que les troupes de l'Organisation des Nations
Unies (ONU) y arrivent tandis que les Etats-Unis laisseraient la France faire
ce qu'elle veut au Congo Brazzaville. Cet observateur ajoute que vers Juillet
1997, un mois après le début des combats, un membre du Conseil
National de Sécurité Américaine aurait confié
à l'un des conseillers de Pascal Lissouba que Sassou Nguesso ayant
beaucoup d'amis au Etats-Unis, l'emporterait sur la guerre du Congo. A la
vérité, le Président élu avait été
abandonné par ses alliés d'hier, et les Etats-Unis avaient par
leur silence, magnifié leur soutien à Sassou Nguesso du moins,
durant les deux premières années après son
arrivée au pouvoir.
Quant à l'ONU, sa position reste très floue, et
sujette à toutes les interrogations. Pour une structure dont l'une des
missions fondamentales est de veiller au respect des droits de l'Homme et les
préserver des horreurs de la guerre, son attitude est des plus
difficiles à comprendre. Son Secrétaire général en
exercice à l'époque, kofi Anan
déclare : « il ne peut rien faire pour le
Congo, le problème congolais c'est la France, membre permanent du
Conseil de Sécurité avec droit de veto »78(*).
La France officielle, avait pour sa part, montré
clairement son approbation au coup d'Etat, et à la prise de pouvoir
effective par Sassou Nguesso. Cette déclaration du Président
français Jacques Chirac à cet effet est très
claire : « je me suis réjoui de l'intervention
de l'Angola au Congo Brazzaville, pour la simple raison que ce pays
était en train de s'effondrer dans la guerre civile (...) il y avait
quelqu'un qui était capable de faire revenir l'ordre, c'était
Denis Sassou Nguesso. Il lui fallait un soutien extérieur pour un
certain nombre de raisons »79(*).
Serait-il naïf de croire à ces
arguments de surface de la France officielle dans son appui à Sassou
Nguesso ? Pour certains, la motivation véritable de ce soutien
est que ce dernier est « le garant sûr des
intérêts d'ElF au Congo »80(*).
Selon François-Xavier Verschave81(*), ce serait la compagnie
pétrolière ELF qui verserait à Sassou Nguesso de quoi
acheter des armes. Mais encore, entretiendrait-elle une situation
d'instabilité au Congo qui lui aurait permis de revenir au pouvoir au
moyen d'un coup d'Etat. Cette observation n'est pas dénuée de
sens au regard de ce qui est justement arrivé au Congo en 1997.
En somme, l'on est en droit de conclure à une
réaction pour le moins des plus timides de la Communauté
internationale. Les partenaires au développement du Congo sur
place, principalement, la délégation de l'Union
Européenne (U.E.), la représentation du Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), se sont
« efforcés »82(*) dans cet épais brouillard, de préserver
autant et aussi longtemps que possible, l'image internationale du régime
de transition de Sassou Nguesso.
Ainsi comme on peut le noter, la réaction des Etats
très influents de la scène internationale et des acteurs non
étatiques face au nouveau gouvernement est des plus discrètes.
Mais au fil du temps, avec le renforcement de la « dictature et
le retour des méthodes staliniennes »83(*) instaurées et
imposées par le nouveau gouvernement, l'on assistera à une phase
de disgrâces pour le Congo.
B ...à la tardive désapprobation de la
Communauté internationale
L'Organisation de l'Unité Africaine (O.U.A.) avait
été la première institution à désapprouver
le coup d'Etat survenu au Congo le 5 juin 1997. Quant au reste des acteurs
influents de la communauté internationale et des partenaires au
développement du Congo, leur désapprobation face au
Président auto-proclamé n'a été manifestée
que bien tardivement. Les réactions de mécontentement sont venues
de tous les Etats membres de l'U.E à l'exception de la France
officielle, des Etats-Unis, des institutions financières
internationales, dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire
international (F.M.I.). Les raisons profondes de ce retournement sont de deux
ordres.
D'abord les Etats-Unis, qui se dressent contre le nouveau
gouvernement après deux années d'observation, ils remarquent que
les méthodes de Sassou Nguesso s'érigent contre les principes de
la démocratie, valeurs chères qui, dans les faits se traduisent
entre autres, par la sélection au terme d'élections,
périodiques, transparentes honnêtes et justes, des
représentants du peuple. Or, les méthodes du nouveau gouvernement
congolais sont en totale rupture avec ces valeurs.
De plus, celui-ci est sans soutien populaire durant toute la
période 1997 à 2002. D'où cette mise à
l'écart par les Etats-Unis, qui considèrent que le
Général a « guillotiné la démocratie
congolaise »84(*).
La conséquence de ce qui apparaît visiblement
comme une non reconnaissance désormais est que, les Etats Unis
suspendent tout d'abord toutes leurs aides en faveur du Congo, tant que ses
nouveaux dirigeants n'auraient pas restauré la démocratie qu'ils
avaient « brûlée au
pétrole ».
Dans cette logique de « sanctions », les
Etats Unis interviennent auprès des institutions financières
internationales et enjoignent formellement celles-ci de ne pas accorder un seul
sou au Congo.
Les violences sont le second facteur explicatif de ce
désaveu. En effet, les différentes milices parmi lesquelles, les
Cobras du Général Sassou Nguesso se sont rendues coupables des
exactions à l'encontre de certaines représentations
diplomatiques, en particulier, le pillage des ambassades allemandes et
américaines qui avaient largement affecté l'image du nouveau
gouvernement. Les deux missions diplomatiques fermeront leurs portes, rompant
par cette occasion les relations diplomatiques bilatérales avec le
Congo.
Enfin, la présence des troupes angolaises au Congo,
bien que cela ait été « normalisée »
dans le cadre d'un accord de coopération militaire, constituait un
obstacle à une reprise des relations diplomatiques entre les Etats -Unis
et le Congo.
La Commission de l'U.E quant à elle, a marqué sa
désapprobation au fait que la crise politique a été
transformée en un conflit armé qui a apporté un
changement de gouvernement sans que le peuple congolais ait pu se prononcer
dans des élections libres85(*).
La matérialisation de ce désaveu est la fin de
toute aide financière au Congo durant plus de cinq années
successives.
Ainsi, du silence, les 15 Etats membres de l'U.E. se rendent
à l'évidence qu'en croyant coopérer à la
restauration d'un Etat, ils travaillent en réalité pour des
organisations de « délinquants sans
aveu »86(*).
Dès lors, le Congo est dans une période assez
critique et, désormais, les relations qu'il entretient avec les autres
acteurs du « Vaste monde » se gèlent
davantage. Les nouvelles autorités congolaises sont face à un
dilemme politique : organiser des élections libres et transparentes
où la probabilité de perdre le pouvoir est des plus
évidentes et ainsi répondre aux exigences des Etats Unis et
autres défenseurs des valeurs démocratiques ou se maintenir dans
l'illégitimité voire l'illégalité en
étant au banc de la Communauté internationale ?
Section 2: Du réalisme et du pragmatisme
dans la politique étrangère du Congo
La realpolitik comme définie
précédemment, est une stratégie que l'acteur
étatique peut faire prévaloir dans une situation donnée,
l'efficacité étant son objectif. C'est une posture, qui rend
compte du comportement réaliste de l'acteur étatique dans ses
choix en matière de politique étrangère. Vu sous cet
angle, l'action de l'acteur étatique est supposée être une
réponse délibérément calculée,
stratégiquement pensée. L'on parle dès lors de
rationalité de la décision qui, Elle-même, est le
résultat d'une analyse « utilitariste en termes de
coût- bénéfices ». Autrement dit, face
à une situation désavantageuse, de multiples options s'offrent
à l'acteur politique qui doit avoir une capacité d'anticiper les
conséquences de la décision à prendre.
Dans cette logique, le décideur
suprême dégage un choix optimal, le plus conforme à
l'intérêt national et à la raison d'Etat. A cela, il faut
ajouter l'intentionnalité de la décision. En politique
étrangère, l'action de l'acteur étatique est
supposée être une réponse délibérément
choisie en vue de réaliser un objectif précis87(*).
Le comportement des acteurs de la scène congolaise en
matière de politique étrangère peut être
appréhendé comme une stratégie relevant de la realpolitik
et du pragmatisme.
En fait, les six premières années qui ont suivi
les guerres civiles se révèlent difficiles pour le Congo :
le constat est loin d'être réjouissant.
Le Congo sort d'une guerre aux répercussions
énormes, de quoi a-t-il besoin ? Il est désormais
isolé, discrédité. Comment faire pour le relever et gagner
à nouveau la crédibilité auprès des bailleurs de
fonds internationaux ? Comment repositionner avantageusement le
Congo ? Comment gérer efficacement ses relations avec les autres
acteurs de la vie internationale ?
Le poids de plus en plus croissant de l'opinion publique
interne et internationale88(*) a contraint les acteurs de la scène politique
congolaise à une prise de conscience, il y a donc urgence d'adopter
des lignes directrices qui tiennent compte de la réalité, et
tenter de façonner un nouvel environnement international pour le Congo.
Les enjeux y sont multiples. Mais comment y procéder ?
La présente section sera consacrée à la
présentation des besoins vitaux pour la survie internationale du Congo
post-guerres civiles (paragraphe1), les stratégies
déployées sur le plan interne (paragraphe 2) et voir comment,
l'aménagement interne a fait la politique extérieure (paragraphe
3).
Paragraphe 1 : La recherche d'une
légitimité interne et d'une reconnaissance
internationale
A partir de 2002, le Congo comprend qu'une normalisation de sa
situation internationale passe impérativement par un aggiornamento
(aménagement) de sa politique intérieure. Il est
désormais impératif d'améliorer son image auprès
de ses partenaires, de paraître « correct »
aux yeux de l'opinion internationale, de sortir de l'isolement. Il faut
s'efforcer d'être transparent dans ses méthodes de gestion et
crédible sur le plan international, notamment à travers la
participation du Congo dans les grands forums internationaux. Il s'agit surtout
de faire revenir les grands bailleurs de fonds pour gagner en
crédibilité. Finalement, Sassou Nguesso est résolument
décidé à résoudre les « questions qui
fâchent ».
Pour mener à bien un tel revirement
stratégique, le Président Sassou Nguesso est désormais
conscient qu'il est fondamental de procéder à des réglages
d'abord au plan interne. Mais, cela ne se fera pas de manière
improvisée. Comme l'affirme Marie Christine Kessler , les Etats ont
généralement un programme d'action (...)exprimé dans les
déclarations des autorités officielles avant et après les
conférences internationales,dans les discours et interventions devant
les parlements lors des visites à l'étranger89(*).
Ainsi, dans l'obligation d'adhérer au mot d'ordre
international, d'accéder à plus d'ouverture et à
l'équilibre diplomatique, le Général Sassou Nguesso
déclare en 2000 que le Congo est à «
refonder, à rebâtir, à reconstruire, il est tout
simplement à développer »90(*). Et c'est ici que le
« va » et
« vient »91(*) entre l'interne et l'externe énoncé par
Marcel Merle prend toute sa valeur, en ce sens que, le Congo doit d'abord
aménager sa situation interne qui sera à son tour fonction de sa
situation externe. Le nouveau gouvernement prend effectivement conscience de
l'impératif de repenser sa politique interne, source de son malaise
international.
Comment Sassou Nguesso envisage-t-il une
décontamination de l'environnement externe du Congo ? Car il faut
à tout jamais inscrire le pays sur les devants de la scène
internationale. Il faut soigner la maladie interne du Congo car comme le
précise Marcel Merle, ce sont les « raisons du
dedans » qui inspirent le plus souvent les solutions des
« questions du dehors », d'où le linkage politic.
Ce qui n'est pas sans rappeler la définition de Charles Zorgbibe de la
politique étrangère : « l'effort d'une
société nationale de contrôler un environnement externe par
la préservation des situations défavorables en organisant son
environnement interne, en ordonnant les instruments clé :
économie, stratégie, culture etc »92(*).
Le traitement de la question nationale en politique
étrangère devient dès lors du point de vue de la Foreign
policy analysis, un véritable art du gouvernement « The
statecraft », un véritable processus décisionnel est
mis en marche. Il faut restaurer l'image internationale du Congo tout en
tenant compte de la réalité et des moyens dont il dispose,
d'où le pragmatisme et le réalisme politiques.
Le comportement de l'acteur principal du
théâtre congolais en matière de politique
étrangère peut être appréhendé dans le sens
de la realpolitik pure. De fait, les six premières années qui ont
suivi les guerres civiles se révèlent très difficiles pour
le Congo. Non seulement, il traverse une situation socio-économique peu
envieuse, mais encore, assiste-t-il à une période de turbulences
politiques. Tout ce tableau peu brillant, sera assombri davantage par les
« sanctions » et l'isolement de la
Communauté internationale. Celle-ci est de plus en plus irritée
par les actes commis par le gouvernement congolais. Ceux-ci sont contraires
aussi bien à la gestion des Etats qu'à la morale internationale.
Les pratiques du Congo post crises s'avèrent en rupture avec les
valeurs éthiques, violation des droits de l'Homme, massacres des
populations civiles, exactions93(*), pillage etc. L'irruption, le renforcement de
l'exigence internationale et le poids croissant de l'opinion publique interne
et externe94(*) ont
contraint les acteurs du marché politique congolais à repenser
et à façonner un nouvel environnement international pour le
Congo.
Paragraphe 2 : La realpolitik comme
stratégie au service de la régulation de
l'intérêt national
S'il existe une notion omniprésente en politique
étrangère, c'est bien celle « d'intérêt
national ».
De Morgenthau, affirmant qu'en politique
étrangère, il n' y a qu'un « impératif
catégorique, un seul critère de raisonnement, un seul principe
d'action : l'intérêt national »95(*), à Alexander Wendt
reconnaissant que « personne ne nie que les
Etats agissent sur la base des intérêts nationaux
tels qu'ils les perçoivent » 96(*),en passant par Raymond Aron
définissant la politique étrangère
comme l'« art de gérer le commerce avec
d'autres Etats, au mieux de l'intérêt
national »97(*), pratiquement, tous les théoriciens utilisent
cette notion dans leurs tentatives d'explication de la conduite des Etats sur
la scène internationale.
L'intérêt national est ce qui importe le plus
pour un Etat, ce qui en constitue l'enjeu par excellence pour lui. Il guide
son action politique extérieure. Celle-ci consiste à exprimer
des positions mais aussi, à entreprendre des actions. Ce faisant, la
politique étrangère du Congo sous le Général
Sassou Nguesso II est, une position réactive.
Elle est effectivement une réponse face à la
posture d'hostilité, de méfiance affichée par la plupart
des acteurs du « Vaste monde » à son
égard.
C'est une action entreprise certes, dans les conditions
d'urgence, mais semble cohérente et qu'il faut par ailleurs inscrire
dans la longue durée. Le principal décideur congolais en
matière de politique étrangère, semble avoir pris
conscience que sa survie politique dépend de l'amélioration de
l'image du Congo sur la scène internationale et qu'il est urgent
d'inscrire cet enjeu dans la durée.
Les spécialistes de l'Analyse décisionnelle
affirment volontiers que la politique étrangère se
réduit rarement à la réalisation d'un quelconque grand
dessein, celle menée par le Congo semble ne pas s'inscrire en ce sens.
Elle semble plutôt cohérente, bien qu'elle ait été
improvisée en fonction d'une conjoncture précise. A l'examen,
les orientations de l'action politique extérieure sont pourvues d'une
vision stratégique d'ensemble répondant à la logique de la
défense des intérêts indispensables.
Dès lors, l'inscription de cette action dans la
logique de la realpolitik s'avère légitime pour rendre
précisément compte du comportement rationnel du décideur
principal du Congo en matière de politique étrangère
dans les choix dictés par l'intérêt national
exprimé ici par la nécessité de
crédibilité, de reconnaissance, de légitimité, de
visibilité, de réhabilitation (retour des aides), ainsi que d'un
meilleur positionnement au niveau international.
Paragraphe 3 : L'aménagement interne fait la
politique extérieure
Ce sont les « raisons du dedans qui inspirent
le plus souvent les solutions des questions du dehors »,
déclare Marcel Merle98(*). Ainsi, le Congo dirigé par le
Général Sassou Nguesso, après avoir mené une
politique interne génératrice de contraintes, contestée
par ses partenaires internationaux au développement, décide de
faire peau neuve, afin de paraître correct. Le nouveau président
entend redorer son blason personnel. Pour ce faire, il rompt avec
les « méthodes staliniennes ». Les signes
marquant cette rupture sont perceptibles à plusieurs égards.
Sur le plan politique : vers un retour à
l'Etat de droit ?
Sassou Nguesso s'est toujours déclaré
démocrate99(*).
En effet, en tant que premier responsable du pays, il lui incombe de
défendre les valeurs inhérentes à cet idéal. Ce
faisant, il commence par doter le Congo d'une nouvelle Constitution. Nouvelle
car, après s'être autoproclamé Chef de l'Etat en 1997, il
a aussitôt répudié celle adoptée en 1992 en la
remplaçant par l'Acte fondamental du 24 octobre 1997.
Tout compte fait, le Congo sera pendant trois années
sans Constitution. L'analyste Félix Bankounda soutient que pour Denis
Sassou Nguesso, « l'exercice du pouvoir n'est nullement
lié à la constitution, il la détermine
unilatéralement et s'en délie n'importe comment, quand bon lui
semble, démontrant ainsi de façon évidente
l'inanité pour l'Afrique, des prétentions d'un Etat de droit sans
démocratie, promue par les membres du réseau qu'on appelle
aujourd'hui les Françafricains »100(*).
Il n'empêche, qu'en 2002, avec la pression de la
société civile internationale, on assiste au retour à
l' « Etat de droit » doté d'une Constitution
bien qu'il soit vrai que généralement en
Afrique, « ces textes ne sont pas justifiés par
des exigences endogènes, mais par
l'application d'une pédagogie internationale très bien
présentée »101(*).
Il s'agit en réalité, comme le fait remarquer
Félix Bankounda, de « constitution de
l'urgence »102(*) . Mais toujours est-il qu'il était
nécessaire pour le nouveau gouvernement de se doter de lois pour
réguler l'organisation de la vie du Congo et prétendre faire
partie de la société internationale d'aujourd'hui sans
constitution, ne serait-il pas un peu comme se présenter à une
soirée de gala en costume de bain ?
La nouvelle constitution est assortie de 192 articles qui
régissent officiellement l'organisation de la vie interne et externe du
Congo. Elle est aux antipodes de l'ancienne. Pour illustration, l'article 3 de
l'ancienne dispose que les « représentants du peuple sont
élus au terme d'élections ». Elle avait
été approuvée par référendum et consacrait
un régime semi-présidentiel. Inversement, l'article 2 de la
nouvelle Constitution élargit le mode d'élection du
Président du Congo : « la souveraineté
nationale appartient au peuple qui l'exerce au moyen du suffrage universel par
ses représentants élus ou par voie de referendum», sans
doute pour légitimer le pouvoir acquis via ce mode.
La nouvelle Constitution institue un régime
présidentiel qui accorde au président de la République de
larges pouvoirs. Elu pour un mandat de sept années, renouvelable une
fois, le président de la République est le chef de
l'Exécutif. Toujours dans sa dynamique de faire peau neuve, le
président va plus loin dans ses intentions d'assainir son action.
Aussi peut-on relever des signes marquants y afférents
B. La mise en place d'un cadre en faveur du
« dialogue national »
En 2001, sous la pression des bailleurs de fonds et des
partenaires internationaux au développement qui condamnaient le
gouvernement congolais pour non respect des principes démocratiques,
celui-ci réagit et organise ce qu'il a appelé un cadre
pour un dialogue sans exclusive. Il vise à
« réconcilier » tous les fils du Congo et
permettre le retour de la plupart des figures principales de l'opposition ainsi
que leur participation au processus électoral, mais aussi à la
marche du pays.
Il faut ajouter que ce cadre est toujours
d'actualité, comme l'indique le retour à Brazzaville de l'une
des figures de proue du gouvernement de Pascal Lissouba en la personne de
Victor Tamba-Tamba.
Ce dernier a été effectivement reçu le 17
janvier 2007 par le président Sassou Nguesso. Il déclare
être rentré au Congo parce que les « conditions s'y
prêtent et qu'il est disposé à contribuer à
la consolidation de la paix »103(*).
A cela, il conviendrait d'ajouter le retour le 6 août
2007 de Monsieur Yombi Opango104(*). Comment appréhender le retour de ces anciens
responsables congolais ? Constituerait-il un signe de bonne volonté
du président Sassou Nguesso résolument décidé
à se passer pour pacifiste aux yeux du monde ? Tout paraît
stratégiquement calculé, et semble répondre à la
logique du Général de maintenir un équilibre des forces
internes, de manière à laisser transparaître un jeu
politique transparent et démocratique.
Aurait-il compris que l'opposition est, non pas une force
avec pour dessein de nuire à son pouvoir, mais une force de
propositions , qui doit lui rappeler les dérives du pouvoir central
s'il venait à enfreindre la loi ? Les observations et analyses
politiques s'interrogent encore sur les intentions réelles de ce
geste.
Il conviendrait d'ajouter ici un élément
important dans la dynamique du retour à la normalité de la vie
politique interne du Congo à savoir la mise en place d'un
programme visant la tenue à terme des élections.
L'établissement d'une commission nationale
électorale
Il est permis de penser que Denis Sassou Nguesso a pris
conscience de ce que pour revenir dans les bonnes grâces des pays les
plus puissants de la scène internationale, et de ses partenaires au
développement, il lui était indispensable de garantir la tenue
d'élections libres : principe sacré de la
démocratie. Bernard Russet affirme à ce titre : «
un système politique est dit démocratique dans la mesure
où ses hauts décideurs (...) sont
sélectionnés au terme d'élections périodiques,
honnêtes et justes »105(*).
Il s'agit pour Sassou Nguesso qui voudrait endosser le
manteau de démocrate de montrer que sa responsabilité et son
devoir consistent à défendre les intérêts
congolais et à promouvoir la démocratie, tentant ainsi de gommer
le fait que cette démocratie, il l'a pourtant
« brûlée au pétrole » en provoquant la
chute de son prédécesseur par son refus d'aller aux urnes.
Ainsi, après une période dite de transition de
près de quatre ans et demi, le gouvernement en place a renoué
avec un processus électoral, dont les irrégularités seront
cependant dénoncées par l'opposition.
La mise en route de ce programme répond parfaitement
à la philosophie de la nouvelle constitution, qui de ce fait,
prévoit l'organisation d'une élection présidentielle tous
les sept ans.
Bien plus, la Constitution en son article 53 garantit
l'existence de plusieurs partis politiques tant que ces derniers ont un
« caractère national, et défendent les
idéaux de la nation congolaise »106(*). Aujourd'hui, on compte une
dizaine de formations politiques au Congo hormis le parti
présidentiel : le Parti Congolais du Travail (P.C.T.).
La Commission nationale électorale née à
la suite de revendications des forces de l'opposition permet au Congo d'avoir
un programme bien défini avec des objectifs précis pour les
différentes formations. Aussi, prévoyait-elle l'organisation des
élections législatives de juin 2007 (élections
législatives) et la présidentielle de 2009
C'est autant de signes tangibles dont Sassou NGuesso aura
fait montre dans sa recherche d'une crédibilité et d'une
reconnaissance auprès des bailleurs de fonds et de ses autres
partenaires au développement.
En définitive, il convient de dire que les guerres
civiles congolaises qui commencent en 1997 par l'avènement de Sassou
Nguesso comme acteur principal de la scène politique congolaise et qui
s'éteignent peu à peu à partir de l'année 2001, ont
fragilisé davantage ce petit Etat de l'Afrique centrale en le plongeant
dans une phase sombre aux conséquences multiples. Cette nouvelle
situation a provoqué le discrédit et l'isolement du nouveau
gouvernement, faute de légitimité politique interne et
externe.
Conscient de cette « décote
stratégique », le nouveau président congolais
repense ses options et ses méthodes de gestion, infléchit sa
position, et adopte une nouvelle posture. Il comprend qu'il lui faut
désormais adopter un nouveau comportement où il doit faire des
concessions devant l'obligation de résultats exigés par les
Etats-Unis, l'U.E. (exceptée la France officielle), les institutions
financières internationales, mais aussi face à l' O.U.A devenue
l'Union africaine.
La prise en compte du déficit démocratique, du
manque de légitimité, du discrédit, de l'isolement du
nouveau président congolaise et de son équipe gouvernementale, du
déséquilibre diplomatique dont est victime le pays dont il a pris
la charge se manifeste par un aggiornamento de sa politique interne. C'est la
condition sine qua non pour parvenir à une
réconciliation avec les autres acteurs du « vaste
monde » et partenaires au développement et de se faire
reconnaître. C'est là le réalisme qui commande que le Congo
adopte des choix qui s'imposent en vue de répondre à
l'impératif de la préservation de l'intérêt national
que l'on peut lire au travers de cette quête de légitimité,
de crédibilité, de reconnaissance et de la
réintégration du Congo au sein de la communauté
internationale.
Depuis, toute l'action politique extérieure du Congo
essaie de réconcilier la réalité interne et l'aspiration
à un repositionnement international avantageux.
Chapitre II : les enjeux sous jacents dans les
choix de la politique extérieure du Congo
L'un des postulats de la théorie de
l'insécabilité entre la politique interne et la politique externe
développée par Marcel Merle est que « la politique
extérieure n'est pas autre chose que la projection sur
l'échiquier international des pulsions de la scène
politique interne »107(*).
Cette théorie nous permettra d'expliquer le tournant
décisif qu'a connu le Congo dans l'amélioration de la
structuration de ses rapports avec les autres acteurs de la scène
internationale après l'aménagement de sa politique interne.
Après avoir aménagé sa situation
interne, le président Sassou Nguesso comprend là aussi qu'une
normalisation de ses rapports avec ses partenaires internationaux implique
aussi un aggiornamento de sa politique étrangère. Celle-ci
passera alors à une vitesse supérieure. L'objectif de ce dernier
est avant tout de repositionner avantageusement le Congo sur la scène
internationale, mais aussi, de se tailler lui-même une
« place au soleil » en redorant son blason personnel en se
faisant reconnaître par ses pairs africains ainsi que par ses homologues
internationaux.
Pour mener à bien un tel revirement, le principal
décideur de l'Etat du Congo adopte plusieurs stratégies en
fonction de ses partenaires occidentaux à la coopération
(Section I). Mais, l'Occident n'est pas le seul partenaire qui
bénéficie des nouvelles orientations de la diplomatie congolaise.
La campagne de séduction s'étend également en Afrique. Et
bien que la nouvelle action congolaise connaisse parfois des infortunes, le
but est de marquer des points. L'ambition d'une politique africaine de
recentrage vise avant tout à placer le Congo comme l'un des acteurs de
premier plan dans la dynamique de l'intégration du continent (Section
II). Telle est la charpente stratégique et idéologique qui
soutient l'action politique extérieure du Congo de 1997 à
2007.
L'articulation de ce second chapitre se décline en
ces termes : que veut le Président Sassou Nguesso ? Quelles
sont ses intentions ? Quelles sont les motivations profondes de son
action ? Que gagne-t-il à se plier aux exigences de la
communauté internationale et de ses partenaires au
développement ? Comment veut-il que le Congo soit
perçu ? Comment procède-t-il ?
Section I : La structuration des rapports entre
le Congo et l'Occident
De la méfiance à la confiance, tel pourrait
être résumée la structuration des rapports entre le Congo
et les autres acteurs étatiques de la scène internationale
hormis la France. D'ailleurs comme l'affirme Marie-Christine Kessler,
« les rapports qu'un Etat règle avec les gouvernements
étrangers peuvent être d'hostilité, de rivalité ou
d'amitié »108(*).
L'attitude d'hostilité affichée par les
Etats-Unis, l'U.E., les bailleurs de fonds et autres partenaires au
développement à l'égard des dirigeants congolais trouve
son explication dans le comportement politique de ces derniers jugé non
conforme aux règles du jeu démocratique exigées par les
pays occidentaux par rapport à l'idéal des libertés
individuelles et collectives d'une part, et de la dignité humaine
d'autre part.
Pendant près de quatre ans, le nouveau gouvernement
congolais fait face à un isolement sans précédent. Puis,
ayant fait sa toilette interne, l'environnement occidental, sensible à
des signes de bonne volonté lui accorde du crédit.
Ainsi, toute la stratégie idéologique de
l'action politique étrangère du Congo obéira à la
logique de normalisation de ses rapports tant sur le plan bilatéral que
multilatéral. Avec la France, partenaire
« paternaliste » et indéfectible du Congo
sous Sassou II, le choix d'une politique étrangère de recentrage
est privilégié. Quelles sont les motivations d'un tel choix?
(Paragraphe1). Face aux Etats-Unis et l'Allemagne, la réconciliation et
la politique de la main tendue sont de mise car des enjeux sont
énormes pour le Congo (Paragraphe 2) face à ses autres
partenaires non étatiques, le Congo à tout intérêt
à normaliser ses rapports (Paragraphe 3).
Paragraphe I : Le recentrage de la
« politique française » du Congo
De façon immédiate, au lendemain des guerres
civiles la politique étrangère du Congo face à la France
est une politique de recentrage et en discontinuité avec les
orientations prévalues par l'ancien Président (Pascal Lissouba).
Que pouvons-nous percevoir à travers ce comportement ou ce choix
politique ? Comment se configurent les relations entre ces deux
Etats ? Quelles sont les manifestations de la restructuration des rapports
franco-congolais sous Sassou Nguesso II ?
Plusieurs arguments géopolitiques
interviendront ici pour expliquer ce recentrage de la « politique
française » du Congo.
La réelle motivation de cette stratégie
diplomatique est qu'elle revêt effectivement un enjeu
géopolitique indéniable. Le recentrage est nécessaire
pour le nouveau gouvernement congolais parce que seule la France (en tant
qu'acteur étatique ) lui a conféré une première
assise et une légitimité internationales sans lesquelles le
Général Sassou Nguesso n'aurait sans doute pas survécu
politiquement .Cependant, plusieurs autres lectures pour expliquer ce
recentrage sont possibles.
La première est celle qui consisterait pour le
Congo, de maintenir des liens historiques, économiques, culturels et
amicaux « privilégiés » entretenus
jusqu'alors avec l'ancienne puissance coloniale. De fait, lorsqu'il revient
sur la scène politique congolaise comme acteur principal en 1997, le
souci de Sassou Nguesso II est de restructurer les rapports entre les deux
Etats. Il dénonce l'hostilité qui aura prévalue dans ces
rapports.
Il impute la responsabilité de la
détérioration de ces rapports à son
prédécesseur le Président Pascal Lissouba qu'il a
destitué. Visiblement le nouveau Président Sassou Nguesso accorde
plus de crédit à la France.
Le poids du passé colonial du Congo est ici
réconforté. Ce qui légitime davantage les thèses de
certains analystes tel que John Okumu qui affirme que le facteur le plus
important comme déterminant de la politique étrangère des
Etats africains, est celui de leur héritage colonial109(*).
La politique étrangère du Congo sous Sassou
Nguesso II n'échappe pas à cette règle. Pour lui, une
restructuration de ces liens est indispensable. Car, la visée
véritable est sa survie politique. Et les signes tangibles de
cette restructuration et de cette normalisation des relations entre ces deux
pays concrètement passent par un recentrage des intérêts
français au Congo. Cela représente aussi d'énormes enjeux
pour le Président Sassou Nguesso.
En effet, ce dernier serait revenu comme acteur principal de
la scène congolaise grâce à l'intervention directe et
aujourd'hui sans conteste du consortium français d'exploitation
pétrolière ELF, Air France et le soutien
« indéfectible » d'autres
« Messieurs Afrique »110(*). Faut-il voir dans
cette stratégie une redevance pour ce soutien que la France officielle
apporte au Général Président ?
Quoi qu'il en soit, et comme le note un observateur111(*), le Président sassou
Nguesso serait présenté comme le garant sûr des
intérêts français au Congo, ceux d'ELF notamment, premier
consortium dont l'un des anciens patrons, Loick Le Flock-Prigent a
rappelé les objectifs qui ont présidé à sa
création dans les années 1960. ELf, confie ce dernier, est
« la propriété de l'Etat français, dont il
constitue l'un des bras séculiers. Sa mission est de participer en tout
à l'autonomie énergétique de la France112(*). »
En tout état de cause, en Afrique noire, cette
politique est très bien servie par les « rois
nègres »113(*). Il apparaît moins étonnant que
Sassou Nguesso, une fois, le pouvoir consolidé doit mener
une « politique de remerciement ». D'ailleurs, durant
la guerre civile congolaise, la France n'aurait pas caché son souhait
de voir revenir à la tête du Congo, celui que
François-Xavier Verschave présente comme le « maillon
essentiel du réseau françafricain »114(*). Il soutient qu'à
Paris (pendant la guerre de 1997) « c'est plus limpide,
rarement un leader africain aura su s'attarder autant de soutien parmi les
décideurs français (...) on reste en tout cas stupéfait
par l'appui inconditionnel et généralisé qu'a obtenu
Sassou Nguesso »115(*). Aujourd'hui, pratiquement dix années
après son retour sur la scène politique congolaise, le
Président congolais ne demeure-t-il pas l'un des enfants africains les
plus affectionnés de la France ? Ses multiples déplacements
dans la capitale française le montrent à suffisance.
Un an après son installation au pouvoir, il pouvait se
rendre dans la capitale française et à l'Elysée alors
qu'il était persona non grata dans les autres chancelleries
occidentales. C'est ainsi, qu'il reçoit lors du dernier Sommet
France-Afrique (Cannes 2007) « tour à tour, le
directeur général de Total, celui d'Air France et bien
d'autres personnalités cherchant des niches
pétrolières »116(*). Un autre argument moins stratégique est que
les deux Chefs d'Etat français et congolais seraient très
liés. Pour certains, Le président français Jacques Chirac
a toujours été du côté des dictateurs
africains117(*). Sassou
Nguesso n'a jamais caché son admiration pour l'ancien président
français.
Aussi soutient-il : « personne ne peut
dire que Jacques Chirac n'est pas un ami sincère de l'Afrique (...)
c'est un ami personnel, nous nous tutoyons et les relations franco-
congolaises seront toujours amies (...). Les intérêts des Etats
sont une chose, les relations personnelles en sont une
autre »118(*). Un autre argument du recentrage des
intérêts français au Congo est que seule la France est
à même de faire pression auprès des bailleurs de fonds
internationaux en faveur du Congo. Elle aurait par exemple, durant les quatre
années qui ont suivi les guerres civiles congolaises
négocié régulièrement au près du Fonds
européen de développement, pour une reprise de l'aide et des
prêts financiers en faveur du Congo.
Il convient de remarquer tout de même que le Congo
appartient institutionnellement à ce que la France désigne,
depuis les reformes de sa politique de coopération de 1998, comme
étant la zone de solidarité prioritaire (Z.S.P.), laquelle a
remplacé l'expression des « pays du
champ »119(*).
Son intervention auprès des partenaires congolais au
développement n'est pas fortuite.
Sur le plan politique, le renforcement des liens
diplomatiques avec la France a été la preuve la plus visible. Le
ballet diplomatique marqué par les multiples visites à
Brazzaville tour à tour , de Monsieur De villepin ( Ministre des
affaires étrangères ) le 29 juillet 2002, de Madame Alliot-Marie
( Ministre français de la défense ) en avril 2002 et auxquelles
,il convient d'ajouter celle de Monsieur Wiltzer ( Ministre
délégué à la coopération ) en août
2002 n'est pas fortuit. Les visites du Président Sassou Nguesso
à Paris, les deux premières années à la tête
de l'Etat, alors qu'il n'est pas reconnu par les autres Etats de l'Occident,
sont autant d'arguments qui justifient le recentrage de la politique
française du Congo.
Il importe de noter que la France est pratiquement le seul
partenaire étranger dont la mission diplomatique est restée
ouverte pendant les troubles politiques congolaises.
Sur le plan économique, la France est redevenue le
premier partenaire commercial, le premier investisseur du Congo. L'attribution
et la reconsidération du pacte colonial sur l'exploitation
pétrolière par la française ELF aquitaine devenue
TotalFinaElf constituent, indéniablement, l'une des manifestations du
recentrage des intérêts français au Congo.
Toutefois, cette orientation ne constitue pas
véritablement une profonde mutation dans la structuration des rapports
économiques entre le Congo et ses partenaires étatiques au
développement. Dans le réseau de ces derniers, la France a
toujours conservé une place de choix. Le refroidissement, très
court s'est opéré et même jusque-là, en surface
lors de la présidence congolaise par le Professeur Lissouba.
Un dernier élément important et pas des
moindres qui marque aussi ce recentrage est la « forte
présence de conseillers français de souche au près du
général Sassou »120(*).
La politique étrangère du Congo semble
unilinéaire face à ses autres partenaires bilatéraux. Tel
est le cas avec l'Allemagne.
Paragraphe2 : les enjeux d'une politique de
« profil bas » face à
l'Allemagne.
La politique étrangère du Congo post-guerres
face à l'Allemagne doit être appréhendée dans le
sens d'une politique de profil bas et de réconciliation. La question
qui se pose là aussi est celle de savoir pourquoi une telle
stratégie, quels sont les enjeux sous-jacents ?
Les années qui ont suivi le coup d'Etat du 5 juin 1997
ont vu un net refroidissement des relations diplomatiques, économiques
et culturelles entretenues entre les deux Etats. L'on serait tenté de
penser que l'Allemagne n'est pas un partenaire de poids pour le Congo. Le
Congo n'a jamais été une de ses zones d'influence comme il l'a
été pour la France.
Depuis que l'Allemagne a réconforté sa
puissance économique, elle dispose de fondations politiques à
l'instar de Friedrich Ebert qui s'attèlent à transmettre dans
les pays africains le message de démocratie comme vecteur de
développement121(*). L'Allemagne a été effectivement
l'un des partenaires européens à désapprouver
l'installation d'un nouveau gouvernement dont le principal acteur
s'était autoproclamé Président de la République,
sans que les « Congolais n'aient pu s'exprimer dans les
urnes »122(*).
Bien plus, les locaux de la Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit (GTZ) ont été pillés pendant le
soulèvement militaire de 1997, et ont subi d'énormes dommages.
Mais encore, l'insécurité qui régnait ne pouvait pas jouer
en faveur du maintien de ces relations diplomatiques bilatérales. En
conséquence, celles-ci se crisperont et s'étioleront
complètement pour aboutir à la fermeture des locaux de
l'ambassade à Brazzaville à la fin de l'année 1997.
Plusieurs signes marquant cette rupture se traduisent par le
net recul des importations du bois et du gaz congolais par l'Allemagne.
De même, les échanges commerciaux entre les deux
Etats qui avaient atteint un niveau record en 2001 de 190 millions
d'euros123(*) se sont
réduits considérablement, au détriment de l'Etat
congolais. L'aide au développement a été suspendue.
L'octroi de bourses d'études aux étudiants
congolais par la Fondation Hans Siedel dans le cadre de la coopération
culturelle a tout simplement pris sa fin. Ce sont autant de signes qui ont
témoigné de la rupture des relations bilatérales entre le
Congo et la République fédérale.
Cependant, depuis la fin des années 2002, le Congo a
repensé sa stratégie en matière de politique
étrangère à l'égard de ce partenaire en jouant
le profil bas. Depuis, son action politique face à ce partenaire de
poids, vise la réconciliation et le rétablissement de
l'amitié germano-congolaise.
La realpolitik obligeant, le Congo est allé à
la recherche du « pardon » estimant avoir soigné ses
tares internes ; source de son malaise avec l'Allemagne et pour lui
montrer que le temps des incompréhensions était bel et bien
révolu.
La visite de l'ancien ministre congolais des affaires
étrangères, Rodolphe Adada considéré comme la
cheville ouvrière de la « nouvelle
diplomatie » congolaise à Berlin en décembre
2003124(*), après
six années de silence, participe justement de cette logique. Nous
percevons là aussi le signe d'une nouvelle ère de
coopération.
L'évaluation que l'on peut faire quatre années
après le rétablissement du contact diplomatique entre les deux
Etats est que le Congo semble avoir gagné son pari diplomatique face
à ce partenaire. Les incompréhensions d'hier sont effectivement
dissipées, la coopération au développement a
été renouée. A titre d'illustration, depuis le retour des
institutions au Congo, l'Allemagne a repris ses multiples aides
financières, participe à la réinstallation des
réfugiés congolais et participera au processus, et à
l'organisation de l'élection présidentielle prévue pour
2009.
De nombreux dons en faveur du Congo témoignent
également de la reprise de l'assistance allemande au gouvernement
congolais. Ainsi, elle a accordé près de 28 millions d'euros
pour la mise en place d'un système congolais qui vise à
promouvoir les métiers artisanaux ainsi que la petite
entreprise125(*).
L'on peut retenir au terme de cette analyse que les
relations germano congolaises ont connu une période de crispation due au
retour au pourvoir par des moyens non démocratiques de Sassou
Nguesso.
Ayant pris conscience des enjeux, ce dernier a pris
l'option de renouer ses rapports avec l'Allemagne, un partenaire de poids.
C'est dans cette même logique qu'il va normaliser ses rapports avec
ses autres partenaires au développement, notamment les bailleurs de
fonds internationaux.
Paragraphe 3 : Les relations entre le Congo et ses
autres partenaires au développement : de la discorde à la
normalisation
La normalisation des relations entre le Congo sous la
présidence de Sassou Nguesso II et les autres acteurs influents de la
scène internationale ou ses partenaires au développement passe
par un retour à la coopération et la reprise du dialogue entre
l'U.E. (A), les institutions financières (B) et les Etats-Unis
d'Amérique(C).
les rapports entre le Congo et l'U.E.
Les guerres civiles congolaises à
répétition qui ont eues pour issue finale l'installation d'un
gouvernement sans légitimité ont détérioré
les relations multilatérales entre le Congo et la Commission de l'Union
européenne.
Celle-ci a affiché une méfiance claire à
son endroit. L'argument principal avancé à ce climat de
méfiance était que la crise politique congolaise s'était,
après son éclatement, transformée en un véritable
conflit armé qui a apporté un changement de gouvernement
à propos duquel, « le peuple congolais n'a pas
pu se prononcer par des élections libres »126(*). En conséquence, la
Commission de l'U.E. a pris une série de mesures à la
décharge du nouveau gouvernement. Concrètement, ce
mécontentement s'est traduit entre autres par l'interruption de toute
assistance financière en direction du Congo. Ceci s'est
avéré, comme,on peut s'en douter, un véritable manque
à gagner pour le nouveau gouvernement. Ceci a freiné
substantiellement le développement de certaines activités
économiques du Congo.
Il faut noter ici que cette posture de la Commission de l' U.E
était davantage encouragée par la mobilisation et les pressions
fréquentes des pays du Nord de l'Europe et des partis politiques des
Verts qui accusaient Sassou Nguesso d'avoir « renversé
un président élu »127(*).
Le Président autoproclamé s'aperçoit du
manque à gagner de son coup d'Etat contre la démocratie.
Pourquoi se maintiendrait-il dans cette posture
désavantageuse et désapprouvée par un partenaire de cette
envergure, et qui pourrait lui offrir tant
d'opportunités ?
Il adopte alors une attitude réaliste plutôt
que de perdre davantage. L'application de la théorie réaliste en
matière de politique étrangère signifie que l'acteur
étatique doit s'efforcer à transformer les situations
désavantageuses en situations avantageuses.
Le Congo fera sienne cette stratégie. En effet,
résolument décidé à mener une opération de
charme et montrer à ce partenaire qu'il a bien compris le message,
Sassou Nguesso entreprend la série de reformes que nous avons
étudiées plus haut.
C'est ainsi qu'à partir de l'année 2002, les
relations entre les deux partenaires amorcent une nouvelle phase et se
dégèlent. La Commission de l'U.E. est sensible aux changements
entrepris par le gouvernement congolais, et prend en compte les
évolutions de la situation interne128(*).
Au lendemain de la « victoire » du
Général Sassou Nguesso comme Président du Congo,
à l'issue des élections présidentielles (premier et second
tour) le 10 mars 2002, le président de la Commission de l'U.E marque sa
« satisfaction » en déclarant :
« l'Union européenne a pris note des résultats de
l'élection présidentielle qui s'est tenue le 10 mars en
République du Congo (Brazzaville). L'Union européenne
considère que cette élection a donné à la
population congolaise la possibilité d'exprimer son désir de
paix et le refus de la violence »129(*).
Cet apaisement était aussi exprimé par le
Commissaire européen au développement et à l'action
humanitaire Paul Nielson, qui s'était alors déclaré
« optimiste » sur le processus électoral
au Congo.
Les relations entre les deux partenaires se sont alors peu
à peu normalisées, et les signes de cette normalisation sont
perceptibles en plusieurs points.
La Commission de l'U.E. a repris ses aides et son
assistance en faveur du Congo comme nous le montrerons dans la seconde
partie de ce travail.
Par ailleurs,Brazzaville a accueilli de nombreuses
hautes personnalités de l'U.E., comme en témoignent la
présence du nouveau Commissaire européen au
développement, le belge Louis Michel le 31 janvier 2006, et six mois
plus tard, le 6 juin la visite du chef de la diplomatie Belge, Karel De Gucht.
Autant de signes qui témoignent à suffisance de la
normalisation des relations entre le Congo et la Commission de l'U.E.
B- Les relations entre le Congo et les institutions
financières internationales
Créées en 1944, les institutions de Bretton
Woods composées du groupe de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international (F.M.I), avaient pour objectifs originels
d'établir les équilibres économiques, de garantir un
nouveau système de stabilité monétaire d'une part et de
financer la reconstruction des pays détruits par la Seconde guerre
mondiale, d'autre part. Cependant, depuis la fin de la Guerre froide et
l'intensification des échanges internationaux, la
planétarisation des enjeux tels que la démocratie, le
libéralisme , les droits de l'Homme,les institutions de Bretton Woods se
sont données pour mission de diffuser à l'échelle
mondiale (surtout dans les pays en développement) ces valeurs
libérales de démocratisation, de respect des droits de l'Homme,
de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, comme vecteurs du
développement et conditions sine qua non à toute assistance.
Membre de la Banque mondiale depuis 1961, le Congo et cette
institution entretiennent des relations plus ou moins fluctuantes. Avant
l'arrivée du nouveau gouvernement en 1995, par exemple, le F.M.I. et la
Banque Mondiale intervenaient au Congo pour essayer de relever une situation
économique difficile.
Les guerres de 1997 et 1998 ont sans doute été
la cause de la crispation des relations entre le Congo et ces deux
partenaires au développement. La discorde entre ces deux partenaires est
marquée par la fin des prêts de la Banque mondiale.
Selon les rapports sur le développement dans le monde
établis sur les années 1993 à 1999, le Congo faisait
partie des quarante et un pays très endettés du monde
derrière l'Algérie, l'Irak et l'Angola130(*).
En 1997, cette dette est taxée de
« délinquante » par la Banque
mondiale131(*). En 1997,
elle était estimée à 2780 milliards de Fcfa.
Cette intervention conjointe du F.M.I. et de la Banque
mondiale avant l'installation du nouveau gouvernement montre que la
conjoncture économique du Congo n'était pas bonne.
L'Etat congolais a été accusé par ces
deux institutions et puni par la suspension des aides et assistance
financières. Celles-ci savaient pertinemment qu'en lui coupant
les « ailes », le Congo serait obligé de
respecter leurs exigences, s'arrimerait à leurs idéaux.
D'où la normalisation des rapports entre le Congo et ces deux
institutions aussitôt que le Congo aura montré qu'il a compris
les règles du jeu. Depuis 2002, avec l'encrage graduel de la paix
civile, la Banque mondiale a repris ses prêts financiers au
Congo132(*).
La politique américaine du Congo (les
nécessités de la realpolitik)
La politique américaine du Président Sassou
Nguesso entre 1997 et 2004 visait trois principaux objectifs.
Rétablir les relations diplomatiques entre les deux
Etats, rompues en 1998 par la fermeture des locaux de la Mission diplomatique
des Etats-Unis à Brazzaville qui avaient été
endommagés par les bombardements de 1997.
Bien plus, la première puissance mondiale qualifiait
Sassou Nguesso de « dictateur »133(*). N'ayant pas
d'affinités politiques avec le nouveau gouvernement congolais et,
désapprouvant la façon dont les nouvelles autorités
congolaises étaient arrivées au pouvoir, le gouvernement
américain s'oppose désormais à toute aide
financière internationale en faveur du Congo tant que Sassou Nguesso
n'aurait pas restauré la démocratie congolaise
qu'il « venait de brûler au
pétrole ». Aussi, ce dernier comprend-t-il qu'il y va
même de sa survie politique que d'adapter son comportement aux exigences
de l'hyper puissance. Il jouera à fond la carte de l'enfant
désormais « discipliné » voire
« du bon élève » afin de rentrer dans les
bonnes grâces du gouvernement américain.
Ainsi, après une rupture majeure, les relations
diplomatiques entre les deux Etats se renouent graduellement, d'abord, en
installant provisoirement les services diplomatiques à Kinshasa, puis
à Brazzaville en 2006 avec l'ouverture d'une nouvelle ambassade et
l'accréditation d'un nouvel ambassadeur américain.
Par la suite, le Président congolais a
multiplié les manoeuvres et tactiques ; toute son action politique
vis-à-vis des Etats-Unis étant de leur montrer qu'il est
disposé à s'adapter aux exigences de l'environnement
international lui-même dominé par la puissance
américaine.
Dans cet ordre d'idées, le représentant du
président congolais auprès du gouvernement américain
soutiendra plus tard qu'il « fallait d'abord, après les
guerres civiles de 1997, 1998 et 1999 rétablir l'image du Congo sur la
scène internationale en expliquant à notre partenaire le plus
puissant du monde que le Président Sassou Nguesso était une
chance pour le Congo et qu'il fallait l'aider à rétablir la paix,
la démocratie et à relever l'économie
congolaise »134(*).
Le deuxième objectif du Président a
consisté, après avoir « assaini » la
situation interne, à attirer à nouveau les investisseurs
américains, signer des accords économiques et autres protocoles
en vue de renforcer davantage les liens économiques entre les deux
pays, notamment dans le domaine des hydrocarbures.
C'est ainsi que plusieurs contrats entre l'Etat congolais
et des compagnies d'exploitation pétrolière telles Chevron et
Texaco sont devenues depuis 2004 opératrices de tout un champ
pétrolier au Congo, au même titre que la compagnie
TotalfinaElf . Ce qui ne l'était pas auparavant. Il s'agit du
champ pétrolier dit de Nkossa135(*). A ceci s'ajoute désormais la présence
du géant américain de l'agroalimentaire la Seabord Corporation,
localisée dans la ville principale du Sud Congo : Dolisie. La
présence de ces firmes, symboles de la puissance américaine, a
donné une nouvelle impulsion aux relations économiques
bilatérales entre le quatrième pays producteur de l'or noir au
sud du Sahara et l'hyper puissance mondiale. Elles ont depuis,
créé un climat favorable au développement de ces relations
qui bénéficient de la conjoncture actuelle.
Le dernier objectif découle tout naturellement des
deux précédents à savoir : maintenir le dialogue
et une confiance basée sur une vision large et partagée avec
l'hyper puissance mondiale.
Section II : Le Congo au coeur des enjeux
africains
La politique africaine du Congo de cette première
décennie du XXIè siècle peut être
appréhendée comme une action en discontinuité avec celle
qu'il a menée durant les années qui ont suivi les
indépendances jusqu'à la fin de l'ère Sassou I ( 1979
-1992). Les nouvelles orientations politiques de Sassou Nguesso dans les
dynamiques de l'intégration du Continent sont clairement
définies. Ce dernier semble accorder plus de place à l'Afrique
dans son agenda diplomatique. Le Président congolais affiche
désormais un engagement et un enthousiasme à la vaste ambition
d'une Afrique unie économiquement et politiquement.
A quelles logiques répond ce dévouement de plus
en plus affiché pour le Continent ? Quels sont les enjeux
sous-jacents à cet autre recentrage de la politique
étrangère du Congo ? Si l'on s'en tient au fait que chez
l'acteur politique aucun acte n'est gratuit, tout porte à croire que
Sassou Nguesso souhaite réconforter la place du Congo en Afrique et
accroître son influence auprès de ses pairs africains.
De ce fait, il voudrait se positionner comme l'une des
nouvelles figures de proue, l'un des portes flambeau des idéaux
panafricanistes résumés par la réflexion de
Nkrumah « Africa must unite »136(*)? Comment expliquer cette
nouvelle stratégie ? Nouvelle stratégie car en remontant
dans le temps, on s'aperçoit que toute la politique africaine du Congo a
toujours été empreinte de signes de sa préférence
ainsi que son alignement derrière la France. Cette dernière
l'avait fait capitale de ses colonies d'Afrique noire. Aussi, son engagement
vis-à-vis de l'Afrique ne pouvait être que partielle. Jouissant
effectivement d'une position stratégique avantageuse, le Congo jouait
un double jeu pendant les années qui ont suivi les indépendances,
dans la mesure où ses dirigeants de cette époque étaient
davantage en faveur de regroupements de moindre envergure, car cela
représentait des enjeux pour le Congo. Aujourd'hui, une vingtaine
d'années après, on assiste à une sorte de revirement
stratégique de la diplomatie africaine du Congo.
Afin de mesurer la portée des nouveaux choix dans la
politique africaine du Congo aujourd'hui, nous pensons opportun de remonter
dans le temps pour saisir le « comment « et
le « pourquoi » du manque d'enthousiasme dans les actes du
Congo en ce qui concerne l'ambition d'unir politiquement les entités
africaines nouvellement indépendantes (Paragraphe1)et tenter d'analyser
les motivations profondes qui sous- tendent l'option politique d'un recentrage
de la politique africaine du Congo en passant par la définition des
relations entre le Congo et ses partenaires de la Communauté
économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) (Paragraphe
2).
Paragraphe 1 : Le manque d'enthousiasme au projet des
Etats-Unis d'Afrique
« L'Afrique ne prendra conscience de son destin,
ne réalisera son unité, ne fera entendre sa voix dans le concert
des nations que lorsque les Africains penseront eux-mêmes leurs
problèmes, élaboreront eux-mêmes leurs propres
solutions »137(*).
Telle est en substance l'argument avancé par l'un des
promoteurs et idéologues d'une intégration politique des Etats
africains. S'agit t-il là d'une véritable invitation à
tout acteur africain, dont l'action peut influencer le cours de l'histoire de
ce continent ? Il faut regretter que cette initiative n'avait pas
trouvé d'écho favorable sur l'ensemble du continent et encore
moins en République Populaire du Congo (R.P.C.) qui, dans ses actes
manifesta son opposition et ce, en dépit du fait qu'elle avait pourtant
souscrit aux principes et objectifs fondamentaux contenus dans la Charte de
l'Organisation de l'unité africaine. Qu'est-ce qui justifie cette
position?
Bien avant les indépendances, le Congo, encore sous
colonisation française est considéré, comme
« l'enfant affectionné de la France »,
Sassou Nguesso le soutient encore aujourd'hui : « Nous
savons toujours ce que nous devons à Savorgnan de Brazza, les autres
(...) pour tout ce que la France a fait pour le Congo »
138(*) .
Incontestablement, cela lui confère un atout que ne
possède alors ni le Gabon, ni le Tchad, ni la R.C.A, ni le Cameroun. La
R.P.C. en fait un véritable atout stratégique en sa faveur. Elle
est la capitale des colonies françaises d'Afrique (A.E.F.) dans les
années 1940 avec des retombées énormes pour cet Etat.
Alors que la France et l'Europe sont sous la domination nazie,
le Général De gaulle à Londres, choisit Brazzaville (qui
est s'est ralliée à la France dite libre) pour abriter le
Conseil pour la défense de l'Empire français en février
1944.
Ce détail est très important pour la
R.P.C ; cela lui permet de maintenir l'illusion qu'il a acquis une
certaine influence parmi les autres entités de l'A.E.F. ayant
effectivement retourné ce facteur en sa faveur et qu'il pouvait à
coup sûr brandir à tout moment.
C'est ainsi qu'il peut à cette époque
espérer dissuader, persuader et susciter de l'attention. En outre, il
se croit capable d'imposer ses vues aux autres.
A titre d'illustration, devenue une entité politique
indépendante, à l'Assemblée générale de
l'ONU, la R.P.C. est à la tête du groupe qui porte le nom de sa
capitale politique : le groupe de Brazzaville139(*) composé de 15 Etats
tous « indépendants ». La stratégie
de la R.P.C. vise peut-être à maintenir son influence en
s'unissant à 15 plutôt qu'au sein d'un cadre plus grand.
A la vérité, l'idée que toutes les
entités politiques africaines devraient former un seul bloc
homogène constituait à coup sûr une menace pour la R.P.C.
qui, à ce moment avait accumulé bien des atouts à sa
faveur. En conséquence, elle ne voudrait en aucun cas voir se diluer
sa «puissance » dans une grande et seule entité où
elle n'aurait certainement plus
« d'autorité »140(*) . En plus, ses antécédents avec
la France ont fait que l'Afrique n'avait pas une place prioritaire dans son
agenda de politique extérieure.
Une vingtaine d'années plus tard, l'Afrique semble
désormais occuper une place de choix dans le nouvel agenda de politique
étrangère du Congo. Le Congo de la première moitié
du XXIè siècle réconforte sa position et manifeste des
signes en faveur d'une Afrique qui doit être « le sujet de
sa propre histoire et non plus l'objet des manipulations
extérieures »141(*). (Voir l'annexe 3 à la fin de cette
étude) De nouveau à la tête du Congo, Sassou Nguesso
modifie la trajectoire de la politique du Congo face à l'Afrique. Ceci
n'est pas sans susciter des interrogations de notre part. Comment expliquer ce
rôle ? Son action à la tête d'un Etat d'à
peine quatre millions d'habitants pèse-t-elle vraiment sur le devenir
du continent ? Ce recentrage vise-t-il les intérêts du
continent entier, ou répond-t-il à des besoins particuliers,
quelles sont les significations, sinon la finalité de cette
politique ?
Paragraphe 2 : Une nouvelle politique africaine aux
enjeux inavoués
La conduite humaine peut toujours être traduite en
termes de moyens et de buts, pourvu que l'acte ne soit pas un simple
réflexe et que l'acteur ne soit pas insensé142(*). Si l'on s'en tient à
ce point de vue de Raymond Aron, les nouveaux choix du Congo dans les
dynamiques de l'unité « économique et
politique » du continent africain s'y prêtent. Cette
résolution de Sassou Nguesso de jouer la carte du panafricanisme
relève du réalisme et du pragmatisme propre à tout acteur
rationnel.
Elle vise deux choses : redorer son blason
auprès de ses pairs africains et à terme, rendre le Congo
incontournable dans la diplomatie africaine143(*). D'où le recentrage de son action en faveur
du continent. Plusieurs signes de ce regain d'intérêt pour
l'Afrique sont perceptibles en bien des points. D'abord au niveau des moyens,
la part du Congo dans le budget de l'U.A à été revue
à la hausse depuis le retour du Général Sassou sur
l'échiquier politique congolais144(*) Elle est de 0.75% à ce jour. Viennent
ensuite ses initiatives, pour mettre le continent tout entier à l'abri
de tout conflit.
En effet, le Président Sassou a proposé en
2004, le « Pacte contre l'agression » au niveau de l'U.A.,
Pacte devenu depuis l'année 2006, une convention de tous les Etats
membres de la nouvelle institution panafricaine.
Il convient de souligner qu'à l'origine, l'initiative
d'établir un cadre institutionnel visant une défense commune
africaine et la résolution des conflits sur le continent a
été lancée par le guide libyen Mouammar kadhafi lors du
Sommet de l'U.A. à Maputo, en juillet 2003, bien que la
nécessité de la mise en place d'une politique de défense
commune avait été exprimée dans la charte de la
défunte O.U.A et aujourd'hui inscrite en bonne place dans les principes
de l'Acte constitutif de l'U.A.145(*). Cependant, la réactualisation de ce projet
« mort né » est attribuée au
Président congolais.
Ce projet semble avoir eu un écho favorable. Il
conviendrait même d'ajouter que sa renommée est
attribuée à la volonté de Sassou Nguesso de vouloir
structurer un système de sécurité collective en Afrique
afin que les expériences dramatiques du Rwanda, Somalie,
d'Ethiopie-Erythrée ne se reproduisent plus146(*). Son initiateur soutient
qu'il entend engager le Continent dans la conquête résolue de la
paix147(*).
Pour mieux appréhender les buts du Président
congolais à travers cette politique, il est opportun de comprendre
d'abord la signification et la quintessence de cette
« initiative » et s'interroger ensuite sur ses enjeux
éventuels.
A- La philosophie du Pacte contre l'agression
Le texte intégral et officiel du Pacte panafricain
contre l'agression et de défense commune (Annexe 4)
réactualisé par le Président congolais fut finalement
adopté le 31 janvier 2005 au Sommet d'Abuja après d'âpres
négociations diplomatiques, comme l'affirme l'un des instigateurs et
rédacteurs de cette initiative148(*). Il a été aussi pris en compte et
soutenu par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Il est ouvert
à la signature des Etats membres de l'U.A. depuis le 8 mars 2005
à Addis abéba149(*).
Il est composé d'un préambule et de vingt et
trois articles dont les trois premiers constituent le socle. Le premier article
enjoint formellement les Etats membres de l'U.A. de s'engager contre
l'agression, tout en explicitant comment ceux-ci renforceront la
sécurité du Continent en unissant leurs forces. Aussi, la
définition des notions de : agression,
sécurité humaine, non agression y est-elle
consacrée.
Le second article, mise sur les principes de prévention
des conflits. Il énonce les principes qui devront être
adoptés par tous les signataires en matière de
rétablissement ou d'imposition de la paix. Enfin, le troisième
article dudit Pacte, met l'accent sur les instruments de prévention et
de résolution des conflits. Il détaille l'ensemble des moyens
prévus par le Pacte pour empêcher toute situation conflictuelle
d'atteindre son point critique.
La philosophie du pacte contre l'agression peut se
résumer en ces termes : l'Afrique demeure la proie des conflits
civils armés intra pays. Ces conflits constituent de facto, la
première cause de la marginalisation économique du continent. Il
s'avère urgent de l'engager dans la conquête résolue de
la paix. L'objectif politique est d'adopter un cadre institutionnel militaire,
constitué d'une armée neutre qui interviendrait dans les conflits
frontaliers et autres formes d'agressions inter-Etats.
Aussi, les Etats africains membres de l'U.A. doivent-ils non
seulement promouvoir la coopération économique, source de
stabilité, mais aussi, doivent-ils favoriser la coopération en
matière de défense commune en Afrique. La promotion de la
co-existence pacifique, la prévention des conflits, la
résolution de ceux-ci par la voie pacifique, telle est la substance du
Pacte contre l'agression.
L'originalité du Pacte réside sans doute dans
le fait qu'il définit un cadre sur la base duquel l'Union pourrait
intervenir ou autoriser une intervention en vue de prévenir ou de faire
face à des situations d'agression, conformément à l'Acte
constitutif de l'Union Africaine, au Protocole du Conseil de
sécurité et de paix, et à la Politique africaine commune
de « défense et de
sécurité »150(*). C'est dire, si l'on s'en tient à ce qui
précède que toute agression ou menace d'agression dirigée
contre l'un des Etats membres, constituerait une menace ou une agression contre
l'ensemble des Etats membres.
Si tels sont, en substance les objectifs majeurs du Pacte,
celui-ci, rappelle la nécessaire intégration des économies
africaines, fondement et moteur d'une paix durable.
A la suite de la présentation des principes du Pacte
contre l'agression, on peut s'interroger sur la pertinence de doter l'U.A. de
cette « nouvelle institution » alors que,
jusqu'à ce jour, la Force africaine semble incapable de résoudre,
et même d'empêcher les exactions et autres massacres dans certains
chauds points du Continent tels le Darfour, la Somalie, la République
démocratique du Congo (R.D.C.). Quel peut être le degré
d'effectivité, du respect, de l'applicabilité des principes de
ce Pacte dans la Corne de l'Afrique par exemple ?
B. La pertinence du Pacte contre l'agression
Il convient de noter tout d'abord que le Pacte contre
l'agression est un vaste projet dont le processus d'évaluation
d'efficacité ou d'opérationnalité est à inscrire
dans la durée. Il serait bien trop tôt de dresser le bilan alors
que tous les Etats membres de l'U.A. n'ont pas jusqu'à ce jour,
souscrit au dit Pacte.
Toutefois, une défense commune revêt une
importance inéluctable sans laquelle, tout effort sur le plan
sécuritaire ne pourrait que se solder par des résultats que l'on
connaît jusqu'à ce jour.
Le développement de l'Afrique sera tributaire de la
capacité des africains à établir la paix sur le
Continent.
Ensuite, les conflits sont loin d'avoir été
évacués du continent et que bien que l'Afrique centrale et
celle des Grands Lacs ne se trouvent pratiquement plus au bord de
l'effondrement général et ne risquent plus de passer demain
pour l'épicentre d'une implosion continentale151(*) ,une défense commune
est nécessaire.
Le continent abrite encore d'autres foyers de tensions. Les
conflits au niveau de la Corne de l'Afrique, et bien d'autres latents ou
ouverts dans d'autres régions du Continent sont loin d'avoir
été complètement éteints.
Mais l'argument en faveur d'une institution pour une
défense commune pour l'Afrique est qu'à l'heure actuelle tout
comme avant, les intérêts économiques des anciennes
métropoles y sont prépondérants. Il s'agit des
« puissances d'argent » qui manifestent de moins
en moins d'intérêt vis-à-vis des problèmes
sécuritaires du continent.
Des statistiques montrent que l'effectif global des armes en
Afrique se situe à 2,2 millions pour 14 milliards de dollars par
an152(*). Or, nul
n'ignore que ces armes servent le plus souvent à la
déstabilisation du continent. Aussi la défense commune
devient-elle indispensable ne serait-ce que pour cette raison.
La présence d'une force africaine au Darfour
bien que ne disposant pas pour le moment des moyens logistiques, apparaît
comme le signe tangible de la marche vers la défense commune en
question.
L'adoption d'un cadre institutionnel, pouvant servir de base
juridique d'une armée africaine unique et supranationale qui
interviendrait dans les conflits frontaliers et autres formes d'agression
inter-Etats, s'avère donc salutaire.
La dernière question que l'on peut se poser tout
naturellement est de savoir quels sont les enjeux du Congo, mieux, les gains
recherchés par l'un des initiateurs de ce projet, le
Président Sassou Nguesso? Autrement dit, que gagne le Congo dans ce
projet ? Car il nous faut, comme le préconiserait l'analyse
géopolitique, chercher les motivations, les visées profondes
pour comprendre l'action des acteurs internationaux153(*).
C. Les enjeux du Congo dans cette initiative
Incontestablement, l'initiative prise par le
président Sassou Nguesso qui, faut-il le rappeler, avait
déjà présidé aux destinées du continent
entre 1986-1987, de mettre sur pied un cadre juridique et institutionnel
indispensable à l'U.A. présente aussi de nombreux enjeux pour cet
acteur politique.
Sa motivation véritable est qu'il voudrait se
positionner comme l'une des figures de proue dans les nouvelles dynamiques
de l'intégration africaine aux côtés du Guide libyen
Mouammar kadhafi. Pour avoir montré un intérêt
particulier pour l'adoption par plus des deux quarts des Etats membres de l'UA
et un investissement personnel et financier154(*), le Général traduit assurément
en actes son ambition de faire partie d'un ensemble géopolitique plus
grand avec peut-être, la prétention d'en être un jour, l'un
des éléments clé.
Cela ne fait aucun doute, car, il y a bel et bien des enjeux
géopolitiques dans la politique africaine du président congolais,
étant donné que la motivation politique est de placer le Congo au
coeur des enjeux africains. La mise en perspective d'un tel comportement est
possible et nous permet de postuler que l'objectif du président Sassou
Nguesso est clair : rendre le Congo incontournable dans la diplomatie
africaine.
Michel Rocard n'a pas manqué le couvrir d'éloges
à ce titre, en comparant le Pacte contre l'agression avec le Nouveau
partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Pour lui,
celui-ci est l'initiative de cinq chefs d'Etats alors que là c'est
« un seul homme qui prend sur lui le destin sécuritaire de
l'Afrique, c'est courageux de la part du président congolais, on ne
pourra plus parler de NEPAD sans parler de la Doctrine
Sassou »155(*).
Au terme de cette analyse l'on peut affirmer que les
orientations de la politique africaine du Congo sous Sassou II depuis son
retour sur la scène politique congolaise, ne sont pas neutres, mais
traduisent des motivations politiques bien précises.
L'action politique du Congo pour l'Afrique est passée
de l'hésitation à une vitesse supérieure. Cet engagement
est aussi perceptible à l'endroit des pays voisins, c'est-à-dire
face à des pays avec lesquels, il partage les mêmes
frontières.
Paragr La pertinence du Pacte contre l'agression
Il convient de noter tout d'abord que le Pacte contre
l'agression est un vaste projet dont le processus d'évaluation
d'efficacité ou d'opérationnalité est à inscrire
dans la durée. Il serait bien trop tôt de dresser le bilan alors
que tous les Etats membres de l'U.A. n'ont pas jusqu'à ce jour,
souscrit au dit Pacte.
Toutefois, une défense commune revêt une
importance inéluctable sans laquelle, tout effort sur le plan
sécuritaire ne pourrait que se solder par des résultats que l'on
connaît jusqu'à ce jour.
Le développement de l'Afrique sera tributaire de la
capacité des africains à établir la paix sur le
Continent.
Ensuite, les conflits sont loin d'avoir été
évacués du continent et que bien que l'Afrique centrale et
celle des Grands Lacs ne se trouvent pratiquement plus au bord de
l'effondrement général et ne risquent plus de passer demain
pour l'épicentre d'une implosion continentale156(*) ,une défense commune
est nécessaire.
Le continent abrite encore d'autres foyers de tensions. Les
conflits au niveau de la Corne de l'Afrique, et bien d'autres latents ou
ouverts dans d'autres régions du Continent sont loin d'avoir
été complètement éteints.
Mais l'argument en faveur d'une institution pour une
défense commune pour l'Afrique est qu'à l'heure actuelle tout
comme avant, les intérêts économiques des anciennes
métropoles y sont prépondérants. Il s'agit des
« puissances d'argent » qui manifestent de moins
en moins d'intérêt vis-à-vis des problèmes
sécuritaires du continent.
Des statistiques montrent que l'effectif global des armes en
Afrique se situe à 2,2 millions pour 14 milliards de dollars par
an157(*). Or, nul
n'ignore que ces armes servent le plus souvent à la
déstabilisation du continent. Aussi la défense commune
devient-elle indispensable ne serait-ce que pour cette raison.
La présence d'une force africaine au Darfour
bien que ne disposant pas pour le moment des moyens logistiques, apparaît
comme le signe tangible de la marche vers la défense commune en
question.
L'adoption d'un cadre institutionnel, pouvant servir de base
juridique d'une armée africaine unique et supranationale qui
interviendrait dans les conflits frontaliers et autres formes d'agression
inter-Etats, s'avère donc salutaire.
La dernière question que l'on peut se poser tout
naturellement est de savoir quels sont les enjeux du Congo, mieux, les gains
recherchés par l'un des initiateurs de ce projet, le
Président Sassou Nguesso? Autrement dit, que gagne le Congo dans ce
projet ? Car il nous faut, comme le préconiserait l'analyse
géopolitique, chercher les motivations, les visées profondes
pour comprendre l'action des acteurs internationaux158(*).
aphe 3 : La recherche de relations de bon voisinage et
d'une coexistence
pacifique
La politique étrangère du Congo
vis-à-vis de ses voisins sous le président Sassou NGuesso II se
situe dans la droite ligne de ce qui a toujours prévalu. Elle trouve ses
principes dans la première Constitution de la République
populaire du Congo (celle de 1977). Ils sont repris par celle de 2002.
Traditionnellement, ces principes se structurent autour de la
quête de relations de bon voisinage et de coexistence pacifique. Pour
Alfredo Varelo159(*),
ces notions de bon voisinage et de coexistence pacifique semblent synonymes
avec, toutefois des contenus différents. Ainsi, la coexistence pacifique
serait plutôt un principe qui régirait les rapports entre les
Etats à systèmes socio- politiques différents. Elle aurait
pour but principal de favoriser la détente et d'atténuer les
conflits.
Alfredo Varelo ajoute que la coexistence pacifique
signifie avant tout que les contradictions antagonistes entre les pays
socialistes et capitalistes, la confrontation des deux systèmes dont
chacun part de ses propres positions de classe, ne rendent aucunement
inévitable un conflit militaire entre eux160(*).
Appliqué à l'Etat du Congo, les relations de
bon voisinage et de coexistence pacifique excluent l'intervention de celui-ci
dans les affaires intérieures d'autres Etats, la violation de leur
intégrité territoriale et de leur souveraineté161(*).
Dès lors, il apparaît très clairement
que la notion de coexistence pacifique met l'accent sur la
sécurité et la paix, la coopération économique,
les échanges culturels etc.
Le bon voisinage par contre, implique non seulement le
maintien et le développement de bonnes relations politiques, mais aussi
et surtout, le renforcement des alliances, de la coopération. Celle-ci
doit être souhaitée, active et recherchée.
Comment se vérifient ces postulats dans la
structuration des rapports entre le Congo et ses voisins de la sous
région ?
A- la recherche d'un voisinage serein avec la R.D.C.
Les relations entre les deux Congo n'ont pas toujours
été d'amitié. Si l'on remonte dans l'histoire, on
s'apercevra que celles-ci ont été jalonnées de crises.
Mais le Congo Brazzaville semble privilégier depuis, le compromis et
les réajustements. C'est ainsi que le Manifeste du 16 juin 1970 sur la
réconciliation entre les deux Etats fut adopté, dans lequel les
présidents Mobutu et Ngouabi s'engageaient solennellement
« à tout mettre en oeuvre pour sauvegarder et consolider
la paix et la coopération entre les deux Congo, afin d'assurer la
coexistence pacifique entre leurs Etats, pour une meilleure
compréhension et pour une amitié indéfectible et
permanente des peuples frères »162(*). Trente années plus
tard, quel bilan peut-on faire de ce Manifeste ?
Les relations entre les deux Etats ont connu des
périodes de crispation jusqu'en 2001 de sorte que, à s'en tenir
aux propos d'un diplomate anonyme : « à cette
période, c'est comme si ces deux pays qui se font face, se
tournaient le dos »163(*). Brazzaville est effectivement située en
face de Kinshasa sur le Fleuve Congo. Cette proximité
géographique naturelle devrait pourtant favoriser de facto des relations
diplomatiques intenses. A l'examen cependant, l'on dresse un tableau
différent à cause du manque d'affinités politiques entre
les deux Etats.
Le président congolais de Brazzaville a toujours
soutenu Jean Pierre Mbemba, ancien vice président et leader du
Mouvement pour la Libération du Congo démocratique (M.L.C.). Or,
ce mouvement a toujours été considéré par les
autorités de Kinshasa comme un mouvement rebelle visant à
déstabiliser le pouvoir officiel.
Toutefois, le Général Sassou Nguesso ne s'est
pas impliqué dans les activités menées par le M.L.C.
D'aucuns pensent que le Congo Brazzaville ne met pas assez
à profit toutes les possibilités de coopération qui
existent avec la R.D.C.
Aujourd'hui, le Congo (Brazzaville), tente de restructurer
ses rapports avec son voisin de l'autre côté du fleuve de
manière à ce que ceux-ci lui soient avantageux.
La realpolitik conduit parfois à des accommodements
vis-à-vis des acteurs ou des partenaires dont on n'a pas la même
perception des affaires.
Ainsi, les relations entre les deux Etats semblent
renaître bien qu'il nous ait été difficile
d'établir des statistiques sur l'évolution des échanges
commerciaux entre les deux Etats par exemple164(*). Il est à noter au demeurant que la R.D.C.
est le premier fournisseur de produits alimentaires de base au Congo
Brazzaville.
Sur le plan politique, l'on a pu noter des signes d'une
reprise de dialogue, avec notamment, la visite officielle du Président
Sassou Nguesso à Kinshasa en 2004, au cours de laquelle des entretiens
cordiaux ont eu lieu et, ont porté sur la reprise d'une
coopération plus pacifique et plus visible entre les deux pays.
S'ajoute à ceci, la présence du
président Sassou Nguesso lors de la prestation de serment du nouveau
Président de la R.D.C Kabila Joseph ( Junior) sans oublier, le dernier
déplacement de Sassou Nguessu en janvier 2007 où il est
allé rendre un hommage au cardinal Frédéric Etsou
décédé.
Nous pourrons fournir davantage d'exemples qui sont des signes
d'une nouvelle impulsion des relations diplomatiques bilatérales entre
les deux Etats.
Par ailleurs, nous avons volontairement négligé
les périodes de tension aiguë entre les deux Etats pour mettre
l'accent sur les efforts déployés par le président Sassou
Nguesso en vue de coexister pacifiquement et maintenir un commerce
d'amitié avec son voisin, ce d'autant plus que le Congo semble
résolument vouloir en finir avec les relations d'hostilités avec
ses voisins. Désormais, il est question d'en finir avec les questions
qui fâchent.
Somme toute, les relations entre ces deux Etats se
déclinent en termes de tensions, de dégel, et de rapprochement,
justifiant ainsi, ce que fait valoir Marie-Christine Kessler des rapports
qu'un Etat entretient avec les gouvernements étrangers qui peuvent
être de rivalité, d'hostilité ou
d'amitié 165(*).
En outre, cette alternance dans les relations diplomatiques
bilatérales entre ces deux Etats est une caractéristique
classique des relations internationales car, comme le concède Raymond
ARON, celles-ci, ont toujours étés articulées autour de la
double option de la guerre et de la paix, incarnée par le diplomate et
le soldat166(*).
Si avec la R.D.C., le Président Sassou Nguesso tente
de façonner un nouvel environnement propice à une coexistence
pacifique, le commerce avec d'autres pays voisins s'avère plus fluide et
plus poussé dans le cadre d'une intégration
sous-régionale.
B. Le renforcement des relations de bon voisinage avec le
Cameroun
La politique extérieure du Congo post-guerres civiles
vis-à-vis de ses voisins de l'Afrique centrale est loin
d'être unilinéaire. En effet, la proximité
géographique entre le Congo et le Cameroun n'a jamais été
un facteur prépondérant dans le développement de leurs
interactions officielles.
Les relations diplomatiques entre le Congo et le Cameroun
n'ont pas toujours été intenses. Le principal facteur explicatif
de cet état de chose est que les conceptions idéologiques et
politiques dont chacun se réclamait n'ont jamais convergé. Au
lendemain de leurs accessions respectives à la souveraineté
politique, le Congo était idéologiquement d'obédience
socialiste, allié de Moscou, tandis que le Cameroun, avait choisit la
voie du Capitalisme.
Ces différences d'option idéologiques, longtemps
persistantes, n'ont guère favorisé l'intimité entre ces
deux Etats167(*). Sur le
plan diplomatique, un premier effort sera toutefois accompli par
l'accréditation du représentant du Chef de l'Etat camerounais
à Brazzaville en 1981, tandis que l'ambassadeur du Congo à
Yaoundé ne sera accrédité qu'un an après (janvier
1982).
Les liens qui prévalent entre les deux pays sont
davantage notoires sur le plan commercial et technique. Le Congo demeure le
deuxième partenaire commercial du Cameroun en Afrique centrale. Les
exportations de l'Etat camerounais vers son voisin n'ont pas cessé
d'augmenter en volume depuis de nombreuses années168(*). Toutefois, ces
échanges commerciaux sont déséquilibrés et ne
profitent véritablement qu'au Cameroun. Aussi, cette question doit-elle
constituer une priorité dans l'agenda des priorités congolaises
dans les sessions de sa commission mixte avec le Cameroun.
L'on pourrait dresser le même tableau
sur le plan technique et culturel. En effet, depuis la fin des années
1990, on assiste par exemple à un accroissement des effectifs des
étudiants congolais dans les universités et grandes écoles
de formation au Cameroun169(*). Grâce aux accords de
coopération170(*), ces derniers sont soumis au même traitement
financier que les étudiants nationaux171(*). Ceci permet, au passage, une mobilité plus
visible dans le cadre d'une intégration communautaire. En somme, les
relations diplomatiques entre le Congo et le Cameroun sont à la
lisière de l'hostilité, de la méfiance et
l'amitié.
C-le renforcement des relations traditionnelles
d'amitié avec le Gabon, l'Angola, le Tchad, la R.C.A.
Avec les autres Etats voisins dont le Gabon, la R.C.A ,
l'Angola, auxquels il convient d'ajouter le Tchad, liés historiquement,
l'action du Congo porte davantage sur le renforcement de ce que l'on pourrait
qualifier d'« alliances » traditionnelles qui ont toujours
prévalues dans ces rapports bilatéraux.
Selon le dictionnaire hachette encyclopédie, une
alliance est « un engagement formel ou informel, entre deux
Etats (ou entités politiques) où davantage, destiné
à assurer leur coopération dans le domaine de la
sécurité internationale et de la
défense »172(*). Lorsqu'ils s'allient, les dirigeants politiques des
Etats concernés, visent le plus souvent trois
objectifs :créer ou renforcer une menace dissuasive
vis-à-vis des Etats tiers, accroître leur puissance si un conflit
armé venait à éclater ,et parfois,empêcher le pays
avec lequel ils s'allient ,de rejoindre une autre alliance.
Toute l'histoire des relations internationales le montre
à suffisance, les Etats en quête de puissance, tissent des
alliances afin de renforcer celle-ci.
Mais les alliances se caractérisent par le fait
qu'elles ne sont jamais éternelles, elles se tissent en fonction
des enjeux du moment. En effet, les intérêts des Etats sont
changeants,et que celui qui est l'ami aujourd'hui, ne le sera peut-être
pas demain, la rupture éventuelle plane dès lors qu'une
alliance est scellée.
C'est dans cette logique de renforcer
sa « puissance » que le Général Sassou
Nguesso entretient des relations privilégiées avec certains
dirigeants africains francophones avec lesquels il a des affinités
politiques.
Lors de ses passages antérieurs au pouvoir, il a
également tissé un réseau de relations avec des Chefs
d'Etat des pays lusophones tel l'Angola et hispanophones telle la
Guinée équatoriale.
Avec le Gabon la coopération est encadrée par
une série de conventions bilatérales. Sur le plan politique,
Brazzaville et Libreville entretiennent des relations diplomatiques au plus
haut niveau. Ceci se manifeste par les multiples visites dans les deux sens
qu'effectuent régulièrement les deux Chefs d'Etat, mais aussi
celles des leurs ministres respectifs. De plus, les deux Etats sont liés
par l'oreiller173(*).
La coopération entre le Congo et la République
centrafricaine existe depuis 1970. Elle est renforcée davantage depuis
le retour au pouvoir du président Sassou Nguesso parce que les deux
Chefs d'Etat semblent avoir plus d'affinités politiques.
Sur le plan politique, Bangui et Brazzaville entretiennent des
relations diplomatiques certaines. L'on en veut pour preuve les nombreuses les
visites et autres échanges entre les deux pays. La coopération
porte sur la culture et l'assistance militaire.
S'agissant de l'assistance militaire, Brazzaville a
envoyé des troupes pour soutenir le Général
François Bozizé dans sa conquête du pouvoir.
Les échanges sont moins visibles sur le plan
commercial. En effet, l'économie de la R.C.A. et des autres pays
enclavés de la sous région est plus dépendante du Cameroun
où la majeure partie de leur commerce transite par le port de
Douala.
L'Angola, pays lusophone de 1 246 000 km², et
de 10 millions d'habitants, entretient d'étroites relations
diplomatiques et militaires avec le Congo. L'établissement de ces
relations remonte loin dans le temps. L'Angola a accédé à
l'indépendance bien tard.Or, le Congo sous les présidences de
Fulbert Youlou et de Massemba Débat a joué un rôle non
négligeable dans le processus qui devrait aboutir à la
décolonisation de l'Angola. Très tôt, la R.P.C s'est
prononcée en faveur de l'autodétermination de l'Angola et a
aidé largement les forces de l'Union Nationale pour
l'indépendance Totale de l'Angola (UNITA).
Ces relations ont cependant connu un certain
refroidissement, à cause de la discorde entre Pascal Lissouba et Dos
Santos. Ce dernier aspect permet de comprendre les logiques qui ont
prévalu à son intervention en faveur du Général
Sassou dans la guerre congolaise de 1997.
Aujourd'hui, les liens entre les deux pays se sont
consolidés, les deux Chefs d'Etats sont respectivement
représentés par des ambassadeurs extraordinaires et
plénipotentiaires.
Conclusion
à la première partie
Cette première partie visait à rendre compte
des enjeux sous-jacents aux nouvelles orientations de la politique
étrangère du Congo depuis le retour du président Sassou
Nguesso comme Chef de l'Etat et acteur principal de l'échiquier
politique congolais. Nous sommes partie de l'hypothèse centrale selon
laquelle ces orientations répondaient à des besoins
régulateurs précis. Il était effectivement
impératif pour le Congo d'adapter son comportement interne aux exigences
de l'environnement externe, voire international afin de sortir de l'isolement
et retrouver la crédibilité aux yeux des institutions
financières internationales, des bailleurs de fonds internationaux mais
aussi,au près des autres partenaires au développement.
Pour ce faire, nous avons subdivisé cette
première partie en deux chapitres. Il nous a paru nécessaire de
brosser dans un premier temps la situation interne du Congo, à l'issue
de l'irruption du Général Sassou Nguesso sur la scène
politique congolaise, irruption qui a été à l'origine des
problèmes que nous avons pu relever.
Ces problèmes internes ont provoqué un malaise
au niveau de la communauté internationale qui a tardé à
reconnaître ce pouvoir issu des armes, hormis la France.
Ce qui a fait en sorte que le nouveau gouvernement congolais
repense sa politique interne ainsi que sa politique extérieure ;
d'où le réalisme et le pragmatisme politiques.
Dans un second temps, nous avons mis l'accent sur les
enjeux des choix et des décisions prises par le président
Sassou Nguesso en matière de politique étrangère du
Congo, en analysant leurs motivations profondes, tout en y décelant les
tendances durables et celles liées à la conjoncture, car
après tout, la politique étrangère n'est qu'une posture.
Nous avons essayé de démontrer que ces orientations et ces
choix étaient loin d'être neutres, qu'ils cachaient des enjeux
géopolitiques et stratégiques.
Deuxième
partie :
La portée de la realpolitik dans la politique
étrangère du Congo entre 1997 et 2007 : bilan et
perspectives
Introduction à la deuxième partie
L'argument selon lequel à partir des résultats
on peut analyser les objectifs, les stratégies et les intentions des
décideurs en matière de politique étrangère est
porteur d'un sens que l'on retrouve dans l'initiative de la
réorientation de l'action politique extérieure du Congo sous
Sassou Nguesso II.
Après un éprouvant isolement et
discrédit du président congolais et de son régime par les
chancelleries occidentales notamment celles de Washington, de Londres, de
Berlin, de Bruxelles sans oublier Addis Abéba qui, par principe
condamnent l'installation des gouvernements issus de moyens
anticonstitutionnels, le Congo a pris conscience des conséquences que
pourrait entraîner cette mise au banc de touche par la communauté
internationale.
Désormais, même le soutien
des « amis » se révélait
quelquefois incertain. Dans ce labyrinthe qu'est la scène internationale
où les amitiés et les partenariats se font et se défont
selon les enjeux du moment, le Congo se trouvait dès lors face à
un cas de survie internationale.
L'articulation de notre travail réside dans le fait
qu'elle permet de montrer que la notion d'intérêt national,
chère aux grandes puissances, sera très vite comprise par les
autorités de Brazzaville et que, même si certains faits ont
parfois dépassé le nouveau pouvoir congolais,
l'intérêt national sera au coeur de son action extérieure.
Si le Congo s'accommode des exigences de ses partenaires
internationaux au développement pour la plupart des Etats
industrialisés, c'est justement dans le but de défendre
l'intérêt national menacé, intérêt congolais
qui, dans ce contexte précis, est exprimé en termes de
reconnaissance,de crédibilité,de fiabilité,de
visibilité et de réintégration.
Et si le nouveau président autoproclamé s'est
engagé véritablement dans les dynamiques de l'intégration
de l'Afrique, c'est qu'il s'agit pour lui d'une ambition de se positionner
avantageusement et être considéré comme l'un des nouveaux
promoteurs de l'unité du continent.
En initiant un Pacte de non agression à
l'échelle du continent, le Congo traduit en actes sa volonté de
faire partie d'un ensemble géopolitique plus grand et pourquoi pas, en
être un jour l'élément clé .
Quelle évaluation peut-on faire de la realpolitik
menée par Sassou Nguesso II une dizaine d'années
après son coup d'Etat du 5 juin 1997 ? Est-il possible de le
faire ? Bien plus, les décisions et les stratégies qui
l'ont accompagnée sont-elles rationnelles ? Autrement dit, les
objectifs fixés ont- ils été atteints ? Le Congo
a-t-il réussi son pari diplomatique ? Telles sont les
interrogations auxquelles nous tenterons d'apporter des éléments
de réponse dans cette deuxième partie, elle-même
subdivisée en deux chapitres.
Le premier chapitre de cette partie (le troisième de
cette étude) tente de mesurer par des exemples précis le
degré d'efficacité, d'opérationnalité de la
realpolitik dans les choix de l'action politique du Congo après sa mise
au banc de touche par les Etats les plus industrialisés de la
communauté internationale. Quant au deuxième chapitre (le
quatrième et dernier de l'étude), il interroge les horizons
futurs de la posture internationale et interne du Congo à partir des
tendances actuelles.
Chapitre III : La realpolitik, stratégie au
service de la réhabilitation du Congo ?
Par la politique étrangère, l'Etat cherche
à répondre au comportement des autres acteurs internationaux, et
d'une manière générale, d'agir sur son environnement pour
le conserver tel quel quand il lui est favorable174(*).
Ces transformations de situations désavantageuses en
situations avantageuses ne sont possibles que par la rationalité des
décisions. En d'autres termes, l'acteur étatique doit prendre des
décisions qui donnent la meilleure chance d'atteindre l'objectif
fixé. Le Congo post-guerres civiles, a fait preuve de réalisme
dans sa politique extérieure.
Cependant, l'action congolaise connaîtra bien des
infortunes, mais peu importe, l'objectif premier étant de regagner de la
crédibilité, de la reconnaissance et de marquer sa
présence dans toutes les instances mondiales. Après des
années d'isolement, il fallait que la voix du Congo fût entendue
au sein des forums internationaux.
Mais encore, il fallait relancer la coopération
bilatérale et multinationale et bénéficier à
nouveau de l'amitié et de la coopération avec les pays les plus
riches du monde.
Le premier chapitre tente d'évaluer les
résultats des stratégies diplomatiques qui ont guidé les
options de la réorientation de la politique étrangère du
Congo (section I), avant de nous interroger sur les forces, les acteurs qui ont
déterminé cette réorientation diplomatique (section II).
Section I : les acquis de la realpolitik
Il s'agit ici d'évaluer par des exemples concrets, le
degré de rationalité dans les décisions prises par le
Congo, afin de répondre positivement aux exigences de certains membres
très puissants de la communauté internationale.
En ce qui concerne la rationalité des choix ou des
décisions dans l'analyse de la politique étrangère, Samy
Cohen affirme que « ceux-ci résulteraient d'une analyse
utilitariste en termes de coûts/bénéfices. Des multiples
options qui s'offrent à lui (au décideur) et à partir
d'une information très complète et d'une capacité
d'anticiper sur les conséquences de ces
décisions »175(*). Mais encore, « le décideur
suprême dégagerait un choix optimal, le plus conforme
à l'intérêt national »176(*). Si l'on s'en tient à
cette assertion, toutes les décisions de l'acteur étatique en
politique étrangère ne sont ni neutres ni fortuites.
Tout est calculé et ne doit obéir qu'à la
défense de l'intérêt national. Corrélativement
à la rationalité des choix, se dresse l'intentionnalité
des décisions où, l'action est supposée être
« une réponse délibérément
choisie en vue de réaliser un objectif politique
précis »177(*). Les choix dans la réorientation de l'action
politique extérieure du Congo s'inscrivent à bien des
égards dans ces postulats. Quels seraient donc les instruments
susceptibles de le mesurer ?
Le contexte actuel, la nouvelle posture internationale du
Congo amorcée depuis 2004 permet de montrer que certains choix
politiques effectués ont été rationnels. Depuis, le Congo
a fait un come-back international et semble avoir retrouvé la
légitimité internationale (paragraphe I) dont on peut en saisir
les multiples signes tangibles (Paragraphe2), la présidence
congolaise de l'U.A. étant l'ultime parachèvement (paragraphes
3).
Paragraphe 1 : La légitimité politique
internationale
La notion de légitimité renvoie à «
la qualité d'un pouvoir d'être conforme aux
aspirations des gouvernés (notamment sur son origine et sa forme).Ce
qui lui vaut l'assentiment général de
l'obéissance spontanée »178(*).
Ainsi, le nouveau régime de Brazzaville (issu du coup
d'Etat de 1997) qui était loin d'être conforme aux aspirations des
Congolais a su reconquérir ces derniers par l'organisation du
référendum qui, lui a conféré de juré cette
reconnaissance. Sur le plan international, la légitimité se fait
ressentir à partir de l'année 2002.
En effet, à partir de cette date, on assiste à
un véritable renouveau sémantique dans la politique diplomatique
internationale à l'égard du Congo. C'est d'abord l'U.E. qui,
semble comprendre que « les projets réalistes du nouveau
gouvernement sont pleins de bonnes intentions ».
Deuxièmement, la France dont le Congo est d'une importance
stratégique, a toujours mis de la pression sur les Quinze179(*), pour que l'Union reprenne
ses aides financières en faveur du Congo. Mais, il faut noter au
passage qu'avant cette date, les quinze Etats membres de l'Union n'avaient
pas pu se mettre d'accord avant la régulation de la situation politique
au Congo. L'U.E. qui avait sans ambage, affiché une nette rupture avec
le nouveau gouvernement présente dès lors un nouveau visage. En
sus de cette reconnaissance par l'U.E., les Etats-Unis, les institutions
financières internationales desserrent peu à peu leur
étau et décident de lever les
« sanctions » infligées au gouvernement
congolais.
C'est ainsi que plusieurs programmes d'assistance au Congo
reprennent, et de nouveaux contrats en faveur du Congo sont signés.
Peu à peu, le Congo regagne en crédibilité, et nombre
d'acteurs internationaux comprennent que la transition vaut la peine
d'être accompagnée. L'on a pu saisir plusieurs signes tangibles de
cette légitimité internationale retrouvée en l'espace de
trois ans. Aussi, convenons-nous avec Alain Plantey que « rien
dans la conjoncture internationale n'est définitif. Dans ce monde riche
en antagonismes et risques, tout est mouvant, incertain. Les rapports entre les
Etats ne cessent de changer »180(*).
Paragraphe 2 : Les signes tangibles d'un gouvernement
reconnu à l'international
Ceux-ci sont de deux ordres. Nous allons les analyser
à l'aune de la reprise de l'aide financière internationale en
faveur du Congo d'une part (A), et de la désormais présence du
Congo dans les tribunes mondiales d'autre part. (B)
A-La reprise de l'aide internationale en faveur du
Congo
Elle est amorcée dès l'année 2001. En
effet, le nouveau régime de Brazzaville après les trois guerres
successives a mis en place un programme intérimaire post-conflit, avec
pour objectif de bénéficier de l'appui du F.M.I., au titre de la
facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(F.R.P.C.). C'est ainsi qu'en novembre 2001, le F.M.I. a finalement
donné son feu vert au financement dudit programme.181(*). Ce programme prévoit
des engagements financiers de l'ordre de 511 milliards de Fcfa soit (780
millions d'euros) sur trois années (2000-2002)182(*) et définit
« clairement les priorités du Congo », commente le
Ministre congolais des finances183(*).
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international
ont, ce faisant, ouvert la voie à d'autres bailleurs de fonds pour la
reprise de l'aide financière en faveur du Congo Brazzaville. A titre
d'illustration, en février 2001, la France accorde au Congo une aide de
200 millions de Fcfa (300.000euros), destinée à la
réouverture du Chemin de Fer Congo Océan (C.F.C.O.) reliant la
capitale politique Brazzaville au port de Pointe Noire.
Hormis l'aide française qui ne se limite pas à
ce cas, s'ajoute l'assistance de l'U.E. qui, en 2006, correspond à
un financement de 19 milliards de francs Cfa, soit 28,9 millions d'euros pour
lui permettre de payer une partie de ses arriérés de
dette184(*).
A cela il faut ajouter qu'en janvier de la même
année, la Commission de l'U.E. avait décidé d'accorder 38
millions d'Euros au Congo, pour le quatrième programme de gestion des
écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale (ECOFAC). L'accord de
financement de ce programme avait été signé dans la
capitale congolaise par le Commissaire européen au développement
et à l'action humanitaire ,Louis Michel, et les représentants des
autres pays de la sous région. En outre, en février de la
même année, l'Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI) a, pour sa part, accordé une
aide au gouvernement congolais, estimée à 3,5 milliards de francs
CFA (5,3 millions d'euros). L'objectif ici est de relancer le secteur
industriel du pays, qui a subi d'importants dégâts pendant les
guerres civiles185(*).
Plusieurs autres organismes, notamment ceux à caractère
humanitaire, sont davantage présents au Congo, depuis la normalisation
de la situation politique.
L'on pourrait multiplier les cas qui montrent que le Congo
est bel et bien revenu sur la scène internationale. L'on peut citer par
exemple, le retour de Médecins Sans Frontière, (M.S.F.), du
Comité international de la croix rouge (C.I.C.R.), les services du Fonds
des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNICEF)
auxquels, il convient d'ajouter le Programme Alimentaire Mondial (PAM).
Aujourd'hui, le Congo est réhabilité. Depuis
2006, il bénéficie de plusieurs programmes d'aides et de dons de
la part de ses partenaires et des bailleurs de fonds. Plus récemment,
l'atteinte du point de décision a permis au Congo de
bénéficier de l'annulation d'une part de sa dette
extérieure et de jouir de bien d'autres facilités dans le cadre
du programme de l'initiative en faveur des pays pauvres et très
endettés (P.P.T.E.).Ce qui a en définitive contribué au
renforcement du dialogue ainsi qu'à l'engagement avantageux et
tangible de la communauté internationale au Congo, comme en
témoigne le graphique ci-dessous :
Date
|
Bailleur
|
Montant
|
Secteur
|
Outil
financier
|
Objet
|
17 Oct.2000
|
ONU
Norvège
|
3 M
|
Réinsertion sociale
|
Don
|
Réinsertion de 5.000 anciens miliciens
|
17 Oct.2000
|
Chine
|
6.2 M
|
Média
|
Prêt
|
Construction du nouveau siège de la radio et de la
télévision congolaise
|
19 Nov.2000
|
FMI
|
511 D
|
Reconstruction
|
Divers
|
Programme triennal `intérimaire post- conflit
|
20 février
2001
|
France
|
2 MFF
|
Transports
|
Convention
|
Réouverture de cinq centres de formation du CFCO
|
21 février
|
France
|
1,07 MFF
|
Santé
|
Convention
|
Relance des activités de l'école de santé
de Dolisie
|
17mai 2001
|
UE
|
41,3 ME
|
Divers
|
Don
|
Lutte contre la pauvreté, démocratie
Promotion des droits de l'Homme, Etat de droit
|
16 juillet 2001
|
PAM
|
4,6 MFF
|
Aide alimentaire
|
Don
|
Aide d'urgence pour les réfugiés congolais au
Gabon
|
9 août 2001
|
BM
|
40 M $
|
Economie sociale
|
Prêt
|
Apurement d'arriérés de paiement et appuis
à la réinsertion d'ex-miliciens
|
28 oct.2001
|
France
|
1,5 MFF
|
Economie
|
Don
|
Mise en place d'un club d'excellence économique
|
13 nov.2001
|
France
|
1,1 ME
|
Protection civile
|
Convention
|
Re-équipement de moyens d'intervention d'un corps
opérationnel de la protection civile à Brazzaville et à
Pointe-Noire
|
17 avril 2002
|
Aide internationale
|
-
|
Aide
humanitaire
|
-
|
Mise en place de l'aide humanitaire internationale en faveur
des déplacés de guerre de la région du Pool, dans le sud
du Congo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : fusion des informations obtenues via le site de
la Banque mondiale, rubrique, BAD, et de la CEMAC.
|
27 oct.2002
|
Vietnam
|
150.000
M
|
Coopération bilatérale
|
Accord de coopération
bilatérale
|
Echanges commerciaux, scientifiques, techniques et
professionnels entre les chambres de commerce et les ministres des affaires
étrangères des deux pays
|
26 juin
2003
|
BM
|
7
|
Social
|
Don
|
Conditions de vie des populations particulièrement
celles de régions et des petites municipalités
|
26 juin
2003
|
BM
|
16M
|
Social
|
Prêt
|
Conditions de vie des populations particulièrement
celles des régions et des petites municipalités
|
11 Sept.
2003
|
BAD
ONU / SIDA
|
8,3 M$
|
Santé
|
Don
|
Lutte contre le sida dans les pays riverains des fleuves
Congo, Oubangui et Chari
|
Tableau 2(suite) : L'aide
financière au Congo186(*) (Montants en Milliards de Francs CFA
(équivalents à 10 MFF).
De ce tableau, il se dégage que la France constitue
la principale source d'aide au Congo. Selon des informations obtenues
auprès de sources sûres, la Commission de l'U.E., la Banque
africaine de développement (BAD) , l'Agence française de
développement ( A.F.D.), le Programme des Nations Unies pour le
Développement (P.N.U.D.), la Banque mondiale et le F.M.I. compteraient
actuellement parmi les principaux donateurs du Congo. Les principaux domaines
d'intervention sont : le développement urbain, les transports, la
santé, l'éducation, l'environnement et les finances publiques.
C'est autant de preuves tangibles qui montrent que le Congo
a su regagner sa crédibilité internationale. Peut-on penser au
retour éventuel de la politique de la « main
tendue » ? Néanmoins, comme le montre le graphique, le
Congo bénéficie des dons d'autres partenaires au
développement à l'instar de la Chine. Cette assistance peut
être sous forme de prêts, de dons, ou d'aide. Mais quelle qu'en
soit la nature de l'action, cela prouve à suffisance que les relations
entre le Congo et les partenaires internationaux au développement sont
rentrées dans une phase de normalité et sont là aussi, la
preuve que le Congo a réussi son entreprise de
« charme » et que désormais il est de
« retour sur les devants de la scène
internationale », un pari réussi.
B- Le ?come back?
international
Ce come-back peut être apprécié à
l'aune de deux faits. D'abord, par le changement de posture de la
première puissance mondiale face au Congo (1), ensuite, par la
réintégration du Congo au sein de l'Assemblée
Générale des Nations Unies (2).
1-Le réchauffement des relations diplomatiques entre
les Etats-Unis d'Amérique et le Congo
Les relations diplomatiques entretenues entre les Etats-Unis
d'Amérique et le Congo sont passées de l'hostilité
à l'amitié en l'espace de cinq années.
En fait, pendant près de trois ans, les relations
diplomatiques entre les deux pays étaient littéralement
gelées. Ce n'est qu'à la fin de l'année 2002 après
que le nouveau gouvernement ait aménagé sa politique interne pour
se conformer aux exigences des règles démocratiques, que ces
relations ont peu à peu été rétablies. L'occident
est très sensible aux signes de bonne volonté et de repentance du
Congo. D'où ces mots du Président américain George W.
Bush à l'adresse du Congo « la République
du Congo est dans une période de transition politique. Vous avez
commencé le long processus de démocratisation. Nous notons avec
satisfaction les progrès que la République du Congo entreprend
dans la voix de la réconciliation nationale et de la reconstruction
politique (...) Nous sommes disposés à coopérer avec vous
tant que vous continuerez à enregistrer des progrès dans la
restauration des institutions démocratiques qui sont les seuls garants
des droits de l'Homme »187(*) . Avec
la reprise du contact avec les Etats-Unis, le Congo a fait son
entrée dans la ?cour des grands?, (Annexe 1) les Etats-Unis étant
la seule puissance mondiale capable d'imposer ses vues aux autres pays,
notamment aux plus faibles, ces pays, les plus puissants, qui cherchent quelque
tranquillité dans la connivence tacite des droits acquis et dans la
surveillance des comportements d'autrui188(*). L'on constate généralement que
lorsqu'un pays est accepté par les Etats-Unis, il le sera à
quelque degré près par tous ceux qui partagent leurs
idéaux.
Ainsi, de 2005 à 2006, Sassou Nguesso a effectué
des déplacements et visites officiels à Washington. Le dernier
déplacement en date est celui du 5 juin 2006 où il a eu à
défendre la relance et la coopération bilatérale et
à « travailler sur bien d'autres sujets
d'intérêts communs »189(*). Aujourd'hui, les relations
entre les deux Etats sont qualifiées
« d'excellentes »190(*).
Elles le sont notamment sur le plan économique et
témoignent du pragmatisme et de la realpolitik. Celle-ci conduit parfois
à des accommodements vis-à-vis des dictateurs191(*).
Bien d'autres signes marquant ce retour du Congo sur la
scène internationale sont perceptibles.
2- Le retour du Congo dans les forums internationaux
Dans les tribunes internationales, le Congo marque son ?come
back?. Sa voix est désormais entendue. Ainsi, le 30 mai 2006 à
New York, le chef de l'Etat congolais a participé aux travaux de
l'Assemblée Générale de l'ONU, travaux consacrés
à la lutte contre le sida. Le Congo a été entendu (Annexe
2.). Mais le fait majeur de ce ?come back? est que, non seulement le Congo
était présent à ce sommet mais aussi et surtout, il a
assuré la présidence du Conseil de
Sécurité192(*). Les nombreuses rencontres au sommet avec le
Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, rendent compte du
retour international effectif du Congo. S'ajoute à cela sa
présence au sommet de la Francophonie (Bulgarie).
En somme, une reconnaissance internationale sans conteste pour
le Congo qui semble avoir réussi à reconquérir les bonnes
grâces de la communauté internationale.
L'acteur étatique congolais avait tout
intérêt à se consacrer à transformer la situation
désavantageuse en situation meilleure, n'est-ce pas là une
application directe de la théorie réaliste en matière de
politique étrangère ?
Paragraphe 3 : la présidence congolaise de
l'Union Africaine ou le parachèvement d'une reconnaissance
internationale acquise.
Deux présidences de l'Organisation panafricaine par le
Président Denis Sassou Nguesso en l'espace de vingt années alors
que l'U.A., la nouvelle institution panafricaine née des cendres de
l'O.U.A, compte plus d'une cinquantaine d'Etats membres. Comment expliquer que
la présidence de l'U.A pour l'exercice 2006 ait échu au
Congo ? Quelles retombées pour le Congo ?
D'emblée, il y a lieu de penser que c'est le signe
d'une reconnaissance du Président congolais par ses pairs africains
qui, de facto, l'ont propulsé, lui et le Congo, au devant de la
scène africaine. Il s'agit d'un véritable rayonnement
international et d'une victoire de sa diplomatie, et d'un Congo au centre
des enjeux africains pendant un an.
Cependant, des interrogations demeurent, comment cet acteur
est-il parvenu à s'imposer sur la scène diplomatique africaine
après cinq années passées dans l'ombre ? Y aurait-il
un effet Sassou Nguesso ? Comment expliquer cette longévité
politique africaine ? Comment expliquer « ces
succès » ?
Un premier élément de réponse nous est
donné par Rémy Bazenguisa Ganga qui, s'agissant du
président Sassou Nguesso, soutient qu'il a acquis un «
parcours de légitimité [...]cumulé les prestiges
liés aux diverses positions occupés, acquis à
l'extérieur du Congo comme à l'intérieur une
notoriété qui en fait un interlocuteur
obligé»193(*).
Le 24 janvier 2006, le Congo a été
désigné pour assurer la présidence en exercice de l'Union
africaine. Plusieurs facteurs ont milité en faveur de ce choix.
Rappelons que suivant le système de la rotation géographique, la
présidence en exercice de l'Union africaine revenait au Soudan au lieu
même où s'est tenu le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernements
africains, comme le veut la tradition de la jeune institution bien que la
règle ne soit cependant pas inscrite dans les statuts de l'Union
africaine194(*). Suivant
cette logique, la présidence pour l'exercice 2006 devrait être
assurée par le soudanais Omar El Béchir. Mais, ni l'Union
européenne, ni les Nations unies et encore moins le F.M.I., ni les
puissances titulaires française, britannique ou
américaine195(*)
ne souhaitaient voir le président El Béchir en exercer la
présidence. L'argument politique à cette opposition est la
violation des droits de l'Homme au Darfour et d'autres actes imputés
aux autorités de Khartoum.
Le Soudan est effectivement en guerre à la fois
interne et externe avec quelques uns de ses voisins notamment le Tchad. De
plus, les exactions de ses milices appelées Djanjawid au Darfour ont
terni l'image du gouvernement de Khartoum. Enfin, on lui a reproché ses
« intensions expansionnistes en soutenant les rebellions
Tchadiennes ou Ougandaises »196(*). Autant de points qui ne
pouvaient que jouer en défaveur des autorités de Khartoum. C'est
dans ce contexte que la présidence de la Conférence des chefs
d'Etats et de gouvernements africains pour l'exercice 2006 a échu au
Congo une seconde fois suite à d'intenses négociations.
Toutefois, il est légitime de faire une lecture de second
degré, qui permet de penser que c'est surtout grâce à la
logique de petits arrangements entre amis que le Congo a été
désigné.
En effet, le Congo jouit de plusieurs alliances dans toute la
sous région de l'Afrique centrale. D'abord allié au Gabon par
l'oreiller, où le président congolais est le beau père du
président gabonais Omar Bongo Ondimba. Ensuite, viennent les amis
tchadien, centrafricain, équato-guinéen, et angolais.
Ces derniers ont aidé le Général à
reconquérir le pouvoir. A cette alliance hétéroclite, il
conviendrait d'ajouter le soutien indéfectible de la France. Les
Etats-Unis d'Amérique n'ont pas caché leur souhait de voir le
président Sassou diriger la Conférence des Chefs d'Etat et de
gouvernements africains pour l'exercice 2006.
Quelles retombées sur le Congo ? A
l'évidence, cela est d'abord un succès personnel pour un acteur
politique qui a réussi à s'imposer à la tête de la
nouvelle institution panafricaine.
Il ne serait pas exagéré de parler de
l'assouvissement de la soif de prestige. En tout cas, il obtient enfin la
reconnaissance de ses pairs, lui qui « n'exerçait alors
qu'une diplomatie discrète d'à peine à la hauteur
de son petit pays »197(*).
Ensuite, cela constitue indéniablement un
« bon point pour l'image du pays puisque, cette élection est
comme un hommage rendu au chef de l'Etat congolais par ses
pairs »198(*)
qui, pendant toute l'année 2006 s'est trouvé
« exposé en pleine
lumière »199(*).
Ces succès qui ont permis au Congo d'être sur
le coup des projecteurs pendant toute l'année 2006 sont rendus
possibles en partie par la supériorité des prérogatives
dont jouissent le président en exercice de l'Union africaine, provoquant
à bien des égards, un certain déclassement des autres
fonctionnaires majeurs de l'organisation, en l'occurrence le président
de la Commission200(*).
En effet comme le montre Etiennette Essono, ce qui
caractérise les trente neuf années d'existence de l'OUA c'est,
sans conteste « l'irruption au devant de la scène
politique du président en exercice qui, bien que non prévue par
la Charte, fut amené à jouer un rôle politique et
diplomatique de premier plan dans les relations internationales et
transcontinentales »201(*).
Le problème dénoncé par l'analyste est
que la mission de présider la Conférence des Chefs d'Etat et de
Gouvernements africains, la fonction de Président en exercice
s'est transformée en une « institution dont le poids est
aujourd'hui tel quelle tend à éclipser celle du Président
de la Commission qui demeure pourtant (...) la clef de voûte de
l'édifice politico- juridique bâtie en juillet 2000 à
Lomé »202(*).
Ceci s'est vérifié avec la présidence
congolaise de la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernements
africains où le président de la Commission de l'Union africaine a
été quelque peu mis à l'écart au profit du
président Sassou Nguesso qui s'est illustré comme un
véritable chantre de la défense des enjeux africains dans les
tribunes internationales.
Il s'est illustré comme un véritable
défenseur d'une Afrique responsable 203(*)(Annexe 2). La personnalité du
Président en exercice de l'Union africaine pour l'exercice 2006 semble
avoir répondu à ce que préconisait le professeur Maurice
Kamto en déclarant à propos du Secrétaire
générale de l'O.U.A qu'il : « faut à
l'organisation continentale un représentant auréolé du
prestige de Chef d'Etat pour lui servir de porte parole dans les enceintes
internationales »204(*).
Mais dans la réalité et dans le cas du Congo,
la fonction est allé bien au delà. La présidence du Congo
comportait bien des enjeux géopolitiques et stratégiques
notamment pour le Général Sassou : cela lui aura permis de
jouer un rôle plus visible, plus important, de faire entendre sa voix,
d'être consulté et sollicité plus que d'ordinaire. Tous ces
succès n'auront toutefois pas été fortuits, tout au
contraire ; ils témoignent de la combinaison d'un certain nombre de
facteurs tenant relevant tout d'abord de l'habileté d'un homme d'Etat
qui, visiblement sait d'où il vient et où il va205(*), ensuite, des autres forces
profondes qui en ont été des déterminants non
négligeables.
Section II : Les acteurs de la politique
étrangère du Congo
Une fois évaluées l'efficacité et
l'opérationnalité de la realpolitik comme stratégie
diplomatique au service de la réhabilitation internationale du Congo,
l'on est tout naturellement conduit à s'interroger sur les auteurs ou
les acteurs qui ont oeuvré pour cette réintégration du
Congo sur la scène internationale. Car, selon Marcel Merle
« si l'on veut comprendre le rôle joué par chaque Etat
dans les relations internationales, il faut démontrer cas par cas les
mécanismes et tous les ressorts qui participent au processus
décisionnel206(*).
Selon le dictionnaire hachette encyclopédique207(*), la notion d'acteur renvoie
à « toute personne qui prend une part active ou qui joue
un rôle important dans une situation donnée ». La
démarche consiste en fait, à identifier d'abord les
différentes forces formelles de la politique étrangère du
Congo pour arriver à la compréhension des postures diplomatiques
étudiées (Paragraphe1). Elle ne serait toutefois que partielle si
elle ne prenait pas en compte les autres forces profondes ainsi que leurs
logiques dans le processus décisionnel, en cherchant à savoir
comment elles ont influencé la vie internationale du Congo sur la
période étudiée (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le Président de la
République
Politique publique, la politique étrangère
est une politique régalienne c'est-à-dire, une politique de
souveraineté qui fait intervenir avant tout le chef de l'Etat. Quel que
soit le régime politique en face duquel l'on se trouve (parlementaire
ou présidentiel), la prépondérance de l'exécutif en
matière d'initiative est généralement de règle.
D'où l'affirmation d'Alain Plantey selon laquelle il appartient au Chef
politique de fixer les objectifs de son action extérieure, qui sont au
nombre des finalités supérieures de la
collectivité208(*).
L'intérêt de l'identification du
président à travers deux périodes majeures de l'histoire
du Congo dans la gestion de l'Etat congolais par cet acteur de premier plan
s'avère nécessaire tout au moins, pour tenter d'établir
dans un premier temps un lien entre sa personnalité aux multiples
facettes et ses options en matière de politique étrangère
(A). Ensuite, voir comment il perçoit le Congo, et surtout comment
pense-t-il que le Congo le voit. Enfin, comment il a influencé les
postures diplomatiques internationales du Congo (B).
A-1 Les attributions du Président de la
République en matière de politique
étrangère.
Le Président de la République du Congo est la
figure dominante en matière de politique étrangère. En
parlant des attributions du chef de l'Etat congolais, la Constitution du 20
janvier 2002 dans son article 56, dispose qu'il détermine et conduit
la politique de la nation209(*), il assure la continuité de l'Etat, est le
garant de l'unité nationale, de l'intégrité du territoire,
de la souveraineté et de l'indépendance nationales210(*). En outre, le
Président de la République a la pleine capacité de
négocier, de signer, de ratifier et de conclure des traités
internationaux211(*). Il
accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires
auprès des autres Etats, et organisations internationales. Les
ambassadeurs et les envoyés étrangers sont
accrédités auprès de lui212(*). Enfin, l'article 84 quant à lui consacre le
Président comme le garant de la sécurité interne et
externe du pays. Il s'agit là d'une fonction essentielle qui fait
finalement du Président, la première personnalité du pays,
qui peut prendre des décisions lorsque l'indépendance de la
nation est menacée.
A-2 Coup de projecteur sur Denis SASSOU NGUESSO
D'ethnie Mbochi213(*), Denis Sassou Nguesso est né en 1943 à
Edou dans le nord Congo. Il est le dernier fils d'une famille de trois enfants
dont le père aurait été au service des colons
français.
Après une formation à l'école des
instituteurs de Dolisie (Ville principale du Sud), il s'engage dans
l'armée congolaise en 1961 et suit une formation militaire de
réserviste à Cherchell (Algérie). Il intègre les
forces armées et le corps des parachutistes en 1964. Il en devient le
sous-chef de corps quelques années plus tard214(*).
En 1970, âgé de 27ans, Sassou Nguesso
adhère au Parti congolais du Travail (P.C.T.) et est nommé
ministre de la défense, de la sécurité et des milices
populaires en 1975. Il assure plus tard l'intérim de la
présidence, du 18 mars au 2 avril 1977, après l'assassinat du
président Marien Ngouabi. Il est supplanté par Joachim
Yhombi-Opango, l'officier le plus gradé à la tête du
Comité militaire du parti, qui entend assurer le contrôle du
pouvoir politique. Il est ensuite élu président du P.C.T.
à l'issue du congrès du 5 février et devient de fait le
nouveau président de la République jusqu'à sa
défaite en 1992.
A-3. Sassou Nguesso I. (1977-1979-1992)
Devenu Président de la
République, il lance le pays sur une nouvelle voie. Sur le plan
économique, il met en place un plan quinquennal et social de
reconstruction du Congo, visant notamment à la construction de routes
et de ponts. Ce plan est confronté à la baisse du cours du
pétrole, car son financement est assujetti aux avances sur production,
c'est-à-dire, des prêts gagés sur le pétrole
(principale ressource du pays). Face à ce plan, Sassou Nguesso I est
contraint de mener des négociations avec le F.M.I. qui consent à
aider le Congo sous réserve de l'adoption de mesures de transparence
financière et de démocratisation du pays215(*).
Sur le plan international, il entretient des relations avec
des mouvements de libération nationale africains, et avec le pouvoir
marxiste angolais, tout en conservant des liens étroits avec la France.
En 1986, il prend ses distances avec le marxisme pour sortir de son isolement
diplomatique dans la sous région. En 1988, il réunit à
Brazzaville des représentants de l'Angola et d'Afrique du Sud. Cette
même année, il est élevé au grade de
Général des armées (de sa propre volonté, car,
l'armée congolaise n'à aucun général à cette
époque).
Le 25 février 1991, pressé par les travailleurs
qui menacent de descendre dans la rue, il se voit obligé de tenir une
Conférence nationale au cours de laquelle, sa mauvaise gestion est mise
au grand jour. Il est rendu seul responsable du désastre
économique, en raison de sa liaison avec des milieux politico-mafieux
français. Il est également condamné à une amende de
deux milliards de francs C.F.A. A l'issue de cette conférence, un
gouvernement de transition est mis en place, et celui-ci fixe la date des
élections présidentielles. Candidat à sa propre succession
aux élections du 2 juin 1992, Sassou Nguesso arrive en troisième
position derrière Pascal Lissouba, à qui il apporte ses voix, du
fait de son expérience ministérielle.
-La traversée du désert
Après cet échec, Sassou Nguesso se retire dans
son village natal et prend une « retraite
volontaire »216(*). Cependant, tout porte à croire qu'il
préparait en fait sa revanche, en organisant ses milices appelées
Cobras. En 1995, il s'installe au Vésinet, près de
Paris, pour prendre contact avec ses futurs mentors, ceux qui vont le ramener
au pouvoir dans les bagages de l'armée angolaise, et une multinationale
de mercenaires217(*).
Dans la perspective des élections présidentielles de juin 1997,
Sassou Nguesso rentre au Congo.
Mais, dès le mois d'avril, des assassinats sont
perpétrés par ses milices à Owando (son fief) sur son
ordre pour provoquer un semblant de crise. Les miliciens Cobras
déclenchent le feu contre les forces de police, et le 05 juin 1997,
c'est le début d'une nouvelle guerre civile qui fera plus de 10.000
morts. A la mi-octobre de la même année, aidé par une
multinationale de mercenaires et génocidaires, Sassou Nguesso reprend
le contrôle du pays et s'autoproclame Président. Il suspend la
Constitution adoptée après la Conférence nationale et
approuvée par plus de 93% des Congolais. Il confisque les
libertés individuelles chèrement acquises. Il met en place une
transition à durée flexible et des mécanismes de gestion
patrimoniale des ressources naturelles comme le pétrole pour mieux
piller le pays.
A-3 Sassou Nguesso II (1997- ?)
Revenu donc au sommet de l'Etat à la faveur de ce coup
d'Etat de juin 1997, Sassou Nguesso a aussitôt fait approuver une
nouvelle constitution par référendum. Il est officiellement
élu pour un mandat de sept ans le 10 mars 2002. En 2006, la
présidence de la Conférence de Chefs d'Etat et de gouvernements
africains pour l'exercice 2006 lui est confiée.
A. Denis Sassou Nguesso : Un homme d'Etat
incontournable pour
le Congo ?
Aujourd'hui, à 63 ans, Denis Sassou Nguesso incarne
la figure emblématique aussi bien de la R.P.C. (1977-1979), (1979-1992)
que de la République du Congo
(1997- ?).
Son pragmatisme, sa longévité politique
marquée par ces va-et-vient, les controverses suscitées par le
mystère218(*),
les multiples facettes autour de son personnage , ont fini par croiser son
histoire personnelle avec celle du Congo,pays qu'il dirige depuis près
de trente années,même après une absence de cinq
années.
Il devient donc important de comprendre l'individu Sassou
Nguesso pour mieux appréhender la politique étrangère de
l'ancienne capitale de l'A.E.F. L'approche psychologique en théorie des
relations internationales édifie sur l'emprise de ce personnage sur le
processus décisionnel en matière de politique
étrangère du pays.
Le poids de l'histoire de Sassou Nguesso sur la
compréhension qu'il a des choses, et la manière dont il les
perçoit est en effet au centre de cette approche. « Il
s'agit de la compréhension des événements à
partir du référentiel cognitif du responsable qui les
provoque »219(*).Aujourd'hui, par exemple, ce qui justifie
l'attachement de Sassou Nguesso aux « milieux
français » c'est son passé, sa formation et son
initiation dans ces milieux. Aussi, veille-t-il à conserver
d'étroites relations avec ces milieux. D'où ses liens avec les
patrons d'Elf et autres Air France220(*).
Etudier la politique étrangère d'un Etat, c'est
selon T.B Milliar « sonder la pensée de ceux qui ont
pris les décisions, découvrir leur image du monde et de leur
propre système politique, déceler les faits qui ont
constitué pour eux des facteurs et de comprendre la façon dont
ils en ont tenu compte »221(*). La vision qu'il a du
monde et du Congo en particulier et qu'il considère comme une
propriété privée, aussi convaincu que les Congolais sont
malheureux en son absence222(*), le poids de l'individu Nguessien sur la politique
étrangère de son pays s'affirment comme incontournables dans
l'action internationale du Congo. Ses succès (le Général a
assuré deux fois la présidence en exercice de l'U.A. en l'espace
de 20 années, alors que l'Organisation panafricaine compte plus de
cinquante Etats membres) son pragmatisme, son habileté à
convaincre, ces va-et-vient, on viendrait à penser que le
Président Sassou Nguesso est in fine un homme d'Etat
incontournable.
Cependant, de nombreux auteurs attribuent certaines
déconvenues internationales du Congo au caractère
imprévisible et fougueux, parfois incohérent du président
Sassou Nguesso. Remy Bazenguissa-Ganga223(*), présente quant à lui,
«l'irrationalité» de Sassou Nguesso comme un obstacle à
une coopération véritable entre le Congo et certains partenaires
potentiels du monde.
Toutefois, le Président n'est pas le seul acteur de la
politique étrangère du Congo. En tant que membre
exécutant, le ministre des affaires étrangères, est
l'autre acteur déterminant et une force profonde de l'action
internationale du Congo.
Paragraphe 2 : Le Ministre des affaires
étrangères (Cheville ouvrière de la
nouvelle diplomatie
congolaise)
Se referant au contexte camerounais, Biloa Tang224(*) décrit le ministre
des Affaires étrangères comme l'agent chargé de traduire
dans les faits les orientations données par la présidence de la
République en matière de politique extérieure.
Cependant, cette haute fonction est désormais battue en
brèche sous l'effet de la diversification des acteurs de la politique
internationale et de l'intensification des échanges internationaux.
Marcel Merle soutient à juste titre que tous les
ministres ont actuellement des activités qui les mettent en rapport par
le truchement des organisations internationales avec leurs homologues
étrangers225(*).
Mais, si cet aspect semble vérifié, il n'en demeure pas
moins vrai que le Ministre des Affaires étrangères a la
prééminence sur ses collègues en ce qui concerne la
politique extérieure.
La lecture de certains textes organiques du ministère
congolais des Affaires étrangères nous a permis d'identifier
une répartition fonctionnelle faisant du chef de l'Etat le concepteur,
et du Ministère des affaires étrangères l'instance
d'exécution. Mais, il serait insuffisant de n'allouer à celui-ci
que ce rôle officiel : d'abord, à cause sa structure
(A) ensuite, à cause des personnalités qui en ont la charge
et qui ont influencé la vie internationale du Congo post-guerres
civiles (B).
A-L'organigramme
La structure du ministère congolais des Affaires
étrangères n'a jamais été uniforme. Sous le
régime du Professeur Lissouba (1992-1997) l'ossature était
dominée par deux grandes structures à savoir : le ministre
des Affaires étrangères et le ministère de la
coopération. L'appellation était en fait :
ministère des Affaires étrangères et de la
coopération. Depuis 1998, cependant, il s'agit du
Ministère des affaires étrangères et de la francophonie.
Une lourde structure composée de six secrétariats226(*) :
-Un secrétariat des affaires
générales.
-Un secrétariat de l'Union africaine.
-Un secrétariat de la coopération
bilatérale.
-Un secrétariat de la coopération
multilatérale ou des affaires politiques avec les
organisations internationales.
-Un secrétariat pour l'inspection des Missions
diplomatiques et consulaires du Congo à l'extérieur (service dans
lequel est inclus celui des Congolais de l'étranger).
-Un secrétariat de la Francophonie.
En vertu de l'organigramme, les secrétariats sus
mentionnés sont de véritables ateliers où se forgent et se
façonnent les décisions de la politique étrangère
congolaise. Et, où les maîtres forgerons sont souvent triés
sur le volet.
B- Les ressources humaines
Le discours sur la corrélation entre la fonction et la
valeur de l'individu qui l'exerce est aujourd'hui épuisé. La
personnalisation d'une fonction est un phénomène que la
sociologie des organisations explique magistralement ; plus l'individu est
bouillonnant, plus son organisation est mise en relief. Si l'individu est libre
penseur, il va de soi que dans un contexte de politique
étrangère, il ne se contentera pas du rôle marginal
d'exécutant. Il faut d'ailleurs remarquer l'impossibilité
matérielle d'une définition complète des articulations de
la politique internationale. Tout au plus peut-on définir les lignes de
force. C'est la qualité des ressources humaines qui fera alors toute la
différence.
Depuis 1998, c'est-à-dire, quelques mois après
son arrivée au pouvoir, le Général Sassou à
confié la direction du ministère des Affaires
étrangères à des hommes réputés pour leur
charisme et sérieux, et surtout, la volonté de s'impliquer corps
et âme tant dans le fonctionnement de leur département que dans
le rayonnement international du Congo. Qu'il s'agisse de Rodolphe Adada,
l'actuel représentant du Secrétaire Général de
l'ONU au Darfour qui, pendant près de dix ans, aura beaucoup
oeuvré pour la nouvelle diplomatie congolaise. Il en est devenu la
cheville ouvrière du fait de son habileté et son tact. Qu'il
s'agisse de henry Lopez (l'actuel ambassadeur du Congo en France, connu
surtout pour ses oeuvres littéraires) ou même de l'actuel
ministre des Affaires étrangères, Basile Ikouebé, (qui
aura su lui aussi, représenter son pays auprès du gouvernement
américain pendant près de cinq années), le sérieux
et le besoin d'indépendance ne se mesurent qu'à l'aune de la
confiance placée en eux par le président de la
république. Le cas de Monsieur Rodolphe Adada est parlant.
C'est en 1979 que le président Sassou Nguesso fait
pour la première fois de cet ancien mathématicien, son ministre
des Mines et de l'énergie. En 1984, il devient ministre des Mines et
Pétroles. Cinq années après, il prendra le portefeuille de
l'Enseignement secondaire et supérieur, chargé de la Recherche
scientifique.
En 1998 le président Sassou fait de Rodolphe Adada
son ministre des affaires étrangères. Son tact, sa
capacité de travail, son habileté, son expérience de
diplomate ont en fait la cheville ouvrière de la nouvelle diplomatie
congolaise. Il serait à l'origine du rétablissement des relations
diplomatiques entre l'Allemagne et son pays.
En 2006, alors que le Congo assurait la présidence du
Conseil de Sécurité, il fit un brillant exposé sur les
points chauds du Continent qui fut apprécié par tous les membres
présents. Auparavant, il aura représenté son pays
auprès des Nations Unies, et depuis avril 2007, il est le
représentant du Secrétaire général de l'ONU au
Darfour. Mais, son expérience en tant que diplomate n'aura-t-il pas
été qu'un moyen de l'outiller davantage, pour porter les
nouvelles ambitions de Sassou Nguesso à l'international ?
Son départ du Ministère des Affaires
étrangères du Congo depuis avril 2007 a
révélé au grand jour son charisme, sa forte
personnalité et son indépendance politique. Comme quoi, le
rôle du ministre des affaires étrangères ne peut se
réduire à l'exécution servile des directives
présidentielles. Celui-ci occupe une place importante dans la conduite
de la politique étrangère du Congo. Il serait plus juste de dire
qu'il s'agit d'un mélange de formel et de l'équation
personnelle. Celle-ci pouvant consister en l'ensemble des initiatives
courageuses prises par le ministre sans consulter la hiérarchie, mais
dont les conséquences peuvent avoir une influence sur la vie
internationale du Congo.
Bien d'autres acteurs informels, ont aussi contribué au
rayonnement actuel du Congo. Car, comme le fait remarquer
Frédéric Charillon : « la politique
étrangère ne se fait pas en circuit fermé, dans
la seule enceinte d'un ministère des Affaires
étrangères »227(*). Il faudrait aussi prendre en considération,
les acteurs non institutionnels, dont les interactions ont largement
influencé la politique étrangère du Congo. Parmi ceux ci,
figure le Professeur Jean Didier Boukongou228(*). Son action multiforme vient suppléer ou
renforcer celles des acteurs formels.
Bien qu'ayant choisi la discrétion,le Professeur
Boukongou fait partie des instigateurs de la politique étrangère
du Congo sous Sassou II. Il est le rédacteur, le concepteur principal du
Pacte contre l'agression qu'il aurait ensuite « remis comme
une clé en mains »au Président congolais. Or, on sait
justement que cette initiative a propulsé ce dernier et le Congo sur la
scène africaine et que désormais Sassou Nguesso peut s'en
réjouir dans la mesure où il a pu porter ses nouvelles ambitions
à l'international.
En Définitive, le Congo doit son ?come back?
international, son désormais repositionnement sur la scène
internationale grâce à un certain nombre d'acteurs. Au premier
rang desquels, le président, dont la personnalité aux multiples
facettes influencent largement les postures diplomatiques congolaises.
Les autres acteurs institutionnels et non institutionnels
sont aussi par leur tact, leur implication personnelle, la source du
rayonnement international du Congo et ce, notamment pendant l'année
2006. Le Congo semble avoir gagné son pari diplomatique, passant de
l'isolement à la réintégration dans la
société internationale.
Cependant, quels peuvent être les horizons futurs de
cette nouvelle image internationale du Congo, alors que le celui-ci semble
n'avoir pas soigné définitivement ses tares internes majeures,
source de son malaise international ?
Chapitre IV : Les perspectives des tendances
actuelles
A partir de 2004, le Congo sort pratiquement de son
isolement. Deux années plus tard, le président Sassou Nguesso
ainsi que son équipe gouvernementale qui avaient été
désavoués par leurs partenaires internationaux au
développement et les acteurs influents de la communauté
internationale sont à nouveau agrées par ces mêmes
puissances occidentales.
A l'heure actuelle, soit une dizaine d'années
après le coup de force du 5 juin 1997, le quatrième producteur
d'or noir au sud du Sahara a retrouvé sa place dans les tribunes
internationales.
Dans ce quatrième chapitre, nous nous proposons de
faire une étude prospective sur la posture internationale du Congo dans
les dix années à venir, au regard de sa situation interne
actuelle qui, du moins, semble sereine.
Et s'il ne s'agissait que d'un changement furtif et sans
effets sur la durée ou de simples mouvements de
surface ? Quelles en sont les perspectives pour l'avenir ?
L'inscription durable du Congo sur les devants de la
scène internationale est une hypothèse envisageable à
plusieurs égards (Section1). Mais, la réhabilitation
internationale du Congo, sa crédibilité auprès des acteurs
politiques et économiques de la scène internationale ne pourra
guère durer sans une assise interne véritable qui, aujourd'hui,
fait largement défaut (Section II).
Section I : Une possible inscription durable de
l'image de marque du Congo la scène internationale
Tout grand dessein est un dessein à long terme,
affirmait le général de Gaulle229(*). Cette réflexion peut s'appliquer aux
desseins du Général Sassou Nguesso. Il ne serait pas
erroné de dire que son ambition est, depuis qu'il est reconnu par la
communauté internationale, d'inscrire durablement le Congo sur la
scène internationale , de maintenir sa crédibilité
auprès des bailleurs de fonds.
Il soutient que son objectif est de faire à tout
jamais du Congo un pays dynamique, prospère et respecté
sur la scène internationale230(*).
Aujourd'hui, soit une dizaine d'années après le
5 juin 1997, le Congo est réhabilité et se positionne
favorablement. La situation interne semble sereine (Annexe 6). Le dehors et le
dedans paraissent en harmonie. Mais qu'en sera-t-il de demain ? Quelle
pourrait par exemple être la configuration future des rapports
diplomatiques ente le Congo et les grandes puissances occidentales, quand on
sait que la politique étrangère n'est qu'une posture qu'un Etat
façonne en fonction d'une conjoncture ?
Cette section pose la problématique des horizons futurs
de l'image internationale du Congo à partir des tendances actuelles et
les enjeux inhérents à cet état de fait.
Pour cela ; nous montrerons que le retour international
du Congo peut être à inscrire dans la durée (paragraphe I)
du fait d'un certain nombre d'arguments non négligeables au premier rang
desquels le pétrole congolais comme véritable facteur
logistique de puissance (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : un argument stratégique
La question qui dominera cette partie est celle de savoir si
les événements congolais d'aujourd'hui pourront expliquer
à eux seuls l'univers international congolais futur ? En effet,
aujourd'hui, le Congo a gagné la crédibilité des
bailleurs de fond. Qu'est-ce que cette certitude peut réserver comme
futur ? De manière immédiate, l'on n'hésiterait pas
à postuler aux lendemains identiques à ce que l'on observe
aujourd'hui. Plusieurs arguments peuvent être avancés pour
étayer cette hypothèse. Néanmoins, un seul sera
démontré ici. C'est l'argument pétrolier. Le Congo occupe
désormais une place non négligeable dans l'Afrique dite
utile231(*).
La problématique de l'Afrique utile resurgit depuis une
dizaine d'années avec le regain d'intérêt que les
Etats-Unis d'Amérique manifestent à l'égard de certaines
zones du continent, notamment la zone sub-saharienne232(*).
Ce qui implique que cette zone est d'un apport
précieux pour les sociétés industrielles et post
industrielles. Or, le Congo est justement situé dans cette zone
pétrolifère hautement stratégique pour l'Occident avec en
chef de file, les Etats-Unis d'Amérique. Il s'agit du Golfe de
Guinée qui, géographiquement, regroupe les pays situés
depuis l'Afrique de l'Ouest, en passant de la Côte d' Ivoire à
l'Angola.
Avec une production annuelle de près de 13 millions de
tonnes, le brut congolais attise les convoitises des pays de l'occident et de
la Chine.Il est pprécié pour sa qualité233(*). Il l'est davantage par la
localisation de ses puits, situés aux larges de l'Atlantique.
Cela constitue un atout indéniable dans l'acheminement
des approvisionnements vers les pôles de consommation. Ce qui, au final,
fait du Congo une zone privilégiée dans la pétro
stratégie mondiale. Depuis 2000, le Congo occupe la quatrième
place au sud du Sahara derrière le Nigeria, l'Angola, et la
Guinée équatoriale. Mais, quel lien peut-on établir entre
le brut congolais et son image de marque future ?
Paragraphe 2 : Le pétrole comme facteur
logistique de puissance
L'on pourrait établir un lien étroit entre le
pétrole congolais et la possible continuation de sa désormais
affirmation internationale. D'abord, parce que, étant donné
l'importance de cette ressource pour les occidentaux dont les Etats-Unis, il y
a va de leur intérêt de sécuriser cette zone
stratégique et le Congo dans son ensemble. Bien qu'il soit connu de tous
qu'en temps de guerre (les cas de la province pétrolière
congolaise de Pointe noire et de l'Irak par exemple),les zones hautement
stratégiques sont à l'abri des bombardements, il n'empêche
que la sécurité totale du Congo préoccupe les chercheurs
d'or noir au sud du Sahara. Or, on sait que la santé internationale du
Congo est fonction de sa santé domestique (interne). Ensuite, le
président Sassou Nguesso semble avoir compris que l'Occident ne peut se
fâcher indéfiniment contre certains pays producteurs de
pétrole, du moins, pas ceux situés géographiquement dans
le Golfe de Guinée,nouvel eldorado pour les chercheurs de niches
pétrolières. Aussi, son ambition de repositionner favorablement
et à tout jamais son pays sur la scène internationale
semble-t-elle bien amorcée.
Cependant, l'on se garderait bien de se jeter dans un
angélisme total et aveugle car, la politique étrangère
n'est avant tout qu'une posture que l'on adopte en fonction d'une conjoncture
et que les intérêts des Etats sont mouvants. Surtout, rien dans la
conjoncture internationale n'est définitif. L'action politique
extérieure du Congo en l'occurrence est liée à sa
conjoncture interne, source de son bien être ou de son malaise
externe.
Section II : Avec quelques limites toutefois...
La finalité poursuivie dans cette section est de
dresser les limites des horizons futures en continuité avec les
tendances observées actuellement. En effet, il ne serait pas
exagéré d'être alarmiste. Car si tout porte à croire
que le président congolais s'est définitivement plié aux
exigences de la communauté internationale et qu'il jouit depuis 2002
d'une légitimité et d'une reconnaissance internationales, bien
des questions se posent. Comment imaginer le Congo dans les dix prochaines
années ? Le Général Sassou Nguesso jouira-t-il
définitivement du soutien de la France et des réseaux
françafricains ? Finira-t-il fini par soigner les tares internes du
Congo ?
Tout porte à croire que sur le plan interne, il
existe encore des failles qui pourraient être ravivées à
tout moment. C'est dire que la problématique de la cohérence
entre le « dedans » congolais et son son univers
extérieur soulevée en partie par cette étude n'est
soldée qu'à moitié.
En d'autres termes, aujourd'hui, en 2007, il y n'a pas de
solide et commune toile de fond entre ces deux univers (Paragraphe1),elle n'est
qu'apparence, pouvant compromettre de ce fait, une inscription durable du
Congo sur la scène internationale sans une assisse interne
véritable (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les signes d'un manque
véritable d'une toile de fond commune et réelle entre le
« dedans » et le « dehors »
Aujourd'hui, le Président congolais dispose d'une
légitimité interne et externe. Le Congo, pays dont il a repris la
charge depuis 1997, a retrouvé une crédibilité aux yeux
des nations industrialisées, notamment ceux qui dictent les
règles de conduite à tenir.
Cependant, l'on déplore le manque d'une toile de fond
commune entre cette image extérieure, voire cette embellie externe,
entre ce « joli spectacle diplomatique » affiché
durant la présidence congolaise de l'U.A. (année 2006) et les
réalités internes. Quels sont les signes susceptibles de
vérifier cette difficile conciliation entre le
« dedans » et le « dehors » ? La
permanence de certaines failles internes est révélatrice à
plus d'un titre d'une discontinuité entre le champ politique interne
congolais et son champ politique externe.
L'on peut mentionner à cet égard, l'Affaire
dite des Disparus du Beach de Brazzaville qui remonte à 1999 et
qui engage la responsabilité des autorités congolaises.
Celles-ci sont accusées par les familles des disparus, pour l'essentiel,
réfugiées en France d'avoir perpétré
délibérément des massacres et des exécutions
sommaires contre des Congolais qui, avaient fuit la guerre en se
réfugiant à Kinshasa. Ils devaient rentrer à Brazzaville
à la fin des hostilités.
Mais, ces personnes ne sont pas arrivées au Congo,
elles ont tout simplement été massacrées.
En 2002, un jugement a été prononcé
reconnaissant la responsabilité des autorités congolaises dans
ces actes. Aujourd'hui, l'Affaire n'est pas être close.
C'est dire que le gouvernement congolais n'est pas
réconcilié avec ses compatriotes. Cette Affaire est, depuis 2002,
un véritable serpent de mer, une épine dans le pied du
gouvernement. A cela ,il faut ajouter le problème de
l'insécurité qui caractérise désormais la zone dite
du Pool, fief de l'ancien opposant Bernard Kolelas aujourd'hui, allié au
Général Sassou, son ennemi d'hier..
Il n'empêche qu'en dépit de cette alliance,
cette région reste contrôlée par les milices de
Frédéric Bisangou, dit Pasteur Toumi. Officiellement, il aurait
rendu les armes. Mais, plusieurs faits attestent que la réalité
est toute autre. A titre d'illustration, le train est
régulièrement l'objet des attaques de ces milices qui pillent
et/ou tuent les passagers. L'on ne saurait oublier la mort d'une dizaine de
partisans de Toumi au début septembre où ils tenaient une
manifestation à Brazzaville qui, a tourné en un affrontement
avec les forces de l'ordre. C'est toute la problématique de la
capacité des autorités congolaises à assurer la
sécurité de leurs concitoyens qui se pose ici.
D'autres tares internes peuvent être relevées.
Il s'agit en exemple, du chaos234(*) et des problèmes observés lors du
premier tour des législatives du 25 juin 2007 qui, une fois de plus, a
montré l'incapacité du gouvernement à mener à bien
une action politique interne de cette envergure.
Bien plus, les frustrations dénoncées par
l'opposition congolaise, sa certitude ,ses suspicions que le président
Sassou n'entend pas respecter la Constitution notamment, les dispositions
relatives au mandat du Président de la République, limité
à sept ans renouvelable une fois,et que le Congo est un
système où tout est joué à l'avance, où tout
se décide aux Champs-Élysées et au
Quai d'Orsay235(*),
sont autant de signes qui ne sont pas de nature à favoriser un
climat interne serein. Ces signes sont assez révélateurs d'une
situation politique interne qui, à terme peut compromettre
l'hypothèse d'un «come back» durable du Congo sur la
scène internationale.
Paragraphe 2 : La compromission éventuelle
d'un « bel avenir congolais »
L'objectif dans cet ultime paragraphe n'est pas de contester
certains acquis du Congo, tel que la crédibilité internationale
retrouvée. Mais, de montrer tout au contraire que, ces acquis sont
fragiles et sont comparables à un feu de paille. Ce feu peut
s'éteindre aisément. L'inscription du Congo sur la scène
internationale dans la longue durée ne se fera pas sans une assise
interne véritable.
Il apparaît dès lors évident que le
Congo doit consolider ses acquis internes pour se maintenir dans les bonnes
grâces des pays développés et autres bailleurs de fonds
internationaux. Mais aussi pour le bien du Congo, et du peuple congolais. Car
à l'heure actuelle, ses dirigeants n'ont plus droit à la moindre
erreur. Car, il est du devoir d'un Président de veiller au bien
être de ses concitoyens et au rayonnement international durable de son
pays.
Dans ce sens, il s'agit ici d'une réflexion prospective
pour une prise de conscience plus grande par les acteurs congolais
chargés de l'élaboration de la politique interne et
étrangère du Congo.
CONCLUSION GENERALE
La politique étrangère du
Congo, à l'image de celle de tout autre Etat moderne, est loin
d'être monolithique. Elle est aussi bien plus nuancée que ne le
laisse supposer une approche superficielle. La compréhension de sa
logique internationale des dix dernières années est rendue
aisée grâce à un certain nombre
d'éléments.
Monsieur Sassou Nguesso accède une troisième
fois au sommet de l'Etat congolais par des méthodes non
constitutionnelles et, non conformes à la gestion des Etats
modernes. Or, la fin de la confrontation Est /Ouest a sonné depuis,
le glas de l'impunité qui permettait les allégeances aux
dictateurs.
Aussi, le principal décideur politique congolais
est-il désormais soumis à une double obligation : recourir
au moment de la décision à un revirement stratégique qui
tient compte d'abord de la conjoncture internationale et, laisser de
côté ses propres principes.
Face à la toute puissance des Etats-Unis, et aux
exigences de la Commission de l'Union européenne, des autres partenaires
internationaux au développement du Congo, les nouvelles autorités
politiques de Brazzaville ont dû repenser leur comportement politique
sous peine de sanctions qui prennent forme en 1999.
En fait, à la fin de cette année, le nouveau
gouvernement est de plus en plus isolé dans le concert des nations, y
compris africaines, en vertu des principes des chancelleries de Washington, de
Londres, de Bruxelles, voire Addis Abéba (siège de l'U.A) qui
condamnent la prise de pouvoir par la force.
Simple réalisme et pragmatisme pour le Congo que de
faire une toilette interne, de changer cette situation contraignante en
situation avantageuse.
Sur le plan politique interne un changement notoire va
s'opérer notamment, avec l'adoption d'une nouvelle Constitution et la
tenue effective de l'élection présidentielle du 20 mars 2002.
Pour prouver ses bonnes intentions, le président congolais multipliera
les exemples.
Sur le plan extérieur et diplomatique, exploitant
à fond la carte de la realpolitik, le Congo et, surtout son principal
dirigeant, réussissent leur entreprise de charme. Les projets
« réalistes » pleins de bonnes intensions
convainquent les diplomates occidentaux et les bailleurs de fonds
internationaux que la transition congolaise vaut la peine d'être
accompagnée.
Un autre facteur d'élucidation de la politique
étrangère du Congo sur la période étudiée
provient de la commune toile de fond aux différentes articulations de
son action internationale à partir de 1998. De fait, Brazzaville est
à la recherche de « puissance » que l'on peut
convertir en termes de crédibilité, de légitimité
et de reconnaissance internationales.
Devenir un jour et pourquoi pas, le porte
étendard de l'Afrique ? Pour ce faire, il joue à fond la
carte du panafricanisme. Cela doit pouvoir augmenter même si c'est pour
un temps soit peu, son prestige en Occident, contribuer à être
plus présent dans les forums internationaux et à faire parler
davantage de lui et du Congo.
Brazzaville prétend jouer un rôle important dans
les dynamiques de l'intégration politique du Continent. Mais aussi,
marquer sa présence dans toutes les instances mondiales. Après
des années d'isolement, il faut bien que la voix du quatrième
pays producteur de l'or noir au sud du Sahara soit entendue.
Pari politique gagné partiellement, comme l'atteste la
reconsidération de sa diplomatie qui aura été la
principale innovation de la politique étrangère du Congo post
guerres. Le retour des institutions financières internationales, le
rétablissement des relations diplomatiques et économiques avec
la première puissance mondiale, la présidence congolaise de la
Conférence de Chefs d'Etat et de gouvernements africains pour l'exercice
2006, laissent penser que certains objectifs ont été
atteints.
Mais à côté de ces changements parfois
spectaculaires, des permanences demeurent sur le plan interne. C'est dire
que beaucoup d'efforts sont à accomplir et que le Congo doit faire
d'avantage ses preuves.
ANNEXES
Annexe I
Annexe 2
Annexe 5
MISSION PERMANENTE DE LA REPUBLIQUE DU
CONGO
60ème SESSION ORDINAIRE
DE L'ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES
DEBAT GENERAL
INTERVENTION DE S.E.M. RODOLPHE ADADA,
MINISTRE D'ETAT, MINISTRE DES AFFAIRES
ETRANGERES ÅÒ DE LA
FRANCOPHONIE
NEW YORK, 22 SEPTEMBRE 2005
Monsieur le Président,
Je voudrais tout d'abord vous adresser mes sincères
félicitations pour votre brillante élection à la
Présidence de cette session. Cette élection est une marque de
confiance en vos qualités d'homme d'Etat et de reconnaissance à
votre pays, la Suède, qui nous rappelle un de ses illustres fils, Dag
HAMMARSKJOLD, deuxième Secrétaire général de notre
Organisation qui a sacrifié sa vie pour la cause de
l'humanité.
Je voudrais, ensuite, exprimer à votre
prédécesseur, Son Excellence Monsieur Jean PING, Ministre d'Etat,
Ministre des Affaires étrangères de la République
Gabonaise, nos vives félicitations pour la compétence et la
sagesse avec lesquelles i1 a su diriger les travaux de la 59ème Session
et faire aboutir les difficiles négociations qui ont conduit au document
que vient d'adopter le Sommet mondial de 2005.
Enfin, à Monsieur le Secrétaire
général, Kofi ANNAN, nous témoignons notre reconnaissance
pour les initiatives courageuses qu'il ne cesse de prendre pour la
rénovation et la revitalisation du Système des Nations Unies.
Monsieur le Président,
La 60ème Session de l'Assemblée
Générale intervient dans une conjoncture internationale
marquée, non seulement par les, guerres récurrentes, mais aussi
par la recrudescence d'actes terroristes qui n'épargnent aucune
région du monde, et des catastrophes naturelles qui ont endeuillé
de nombreuses familles.
Nous souhaitons présenter au gouvernement et au Peuple
des Etats-Unis d'Amérique nos plus sincères condoléances.
La lutte contre le terrorisme, tout comme la préservation de notre
environnement appellent à plus de solidarité. L'Organisation des
Nations Unies, dont nous célébrons le 60ème anniversaire,
reste l'outil indispensable par lequel nous exprimons cette solidarité.
C'est l'ONU, seule, qui nous permettra de faire face aux défis
formidables du futur.
C'est pourquoi, Monsieur le
Président,
Le Congo se félicite de l'adoption du Document final du
Débat de haut niveau qui trace les grandes lignes de l'action à
mener. Le Document final nous apporte des raisons d'espérer sur la
manière de répondre aux défis auxquels notre monde est
confronté, mais suscite en même temps quelques interrogations.
En effet, le Congo est satisfait de la réaffirmation
clairement exprimée par tous les Chefs d'Etat et de gouvernement, de
leur engagement à poursuivre les débats et la recherche des
solutions aux principales préoccupations du monde, à savoir :
- les questions de développement ;
- la paix et la sécurité collective;
- les droits de l'homme et l'état de droit ;
- lå renforcement de l'Organisation des Nations
Unies.
Nous sommes heureux du consensus sur la
nécessité de créer le Conseil de Consolidation de la paix
et le Conseil des Droits Humains. Ce dernier organe, viendra, aux
côtés de la Cour Pénale Internationale, compléter,
pour plus d'efficacité, 1å mécanisme de promotion et de
défense des Droits Humains. La réforme institutionnelle des
Nations Unies, élargie bien sûr à l'ensemble des Organes
(Assemblée Générale, Conseil de Sécurité,
Conseil Economique et Social, Secrétariat), tout comme la réforme
de la gestion interne de notre Organisation, est un impératif à
la fois politique et moral qui permettrait à l'Organisation des Nations
Unies de vivre avec son époque et de se préparer plus
efficacement à aborder les décennies à venir. Le Congo
déplore que la grave question du désarmement n'ait pu trouver la
moindre place dans le Document final faute de consensus, alors que les armes
nucléaires, les armes de destruction massive, ainsi que le commerce
illicite des armes légères et de petit calibre constituent la
plus grande menace pour l'Humanité. Le Congo entend confirmer sa pleine
et entière adhésion à l'objectif d'un désarmement
général et complet et d'une élimination totale des armes
de destruction massive.
Monsieur le Président,
L'Afrique a toujours été un sujet de
préoccupation pour les Nations Unies, 1å Conseil de
Sécurité y consacre, à juste raison, la plus grande partie
de son temps. Nous devons nous réjouir de quelques évolutions
positives observées dans certains pays.
Au Burundi, nous saluons les efforts de la
Communauté internationale qui ont permis l'aboutissement heureux, il y a
un mois, du processus électoral dans ce pays.
Après plusieurs années de crise et
d'instabilité, nous nous félicitons du retour de la
République Centrafricaine, à l'ordre
constitutionnel. Ces pays méritent une aide accrue de la
Communauté internationale pour consolider des situations encore
fragiles.
Au Soudan, nous saluons la
réconciliation entre le SPLM et le pouvoir central et souhaitons que le
processus se consolide en vue de parvenir à la fin d'un conflit qui n'a
que trop duré. Mais, que la réconciliation intervenue entre le
Nord et le Sud du Soudan ne nous fasse pas oublier le drame que vit depuis 2
ans cette autre partie de la population dans l'Ouest du pays qu'est la
région du Darfour. Nous en appelons à une plus
grande mobilisation de la Communauté internationale pour soutenir les
efforts de l'Union Africaine afin d'obtenir un arrêt sans délai
de cette crise politico- humanitaire.
En Côte d'Ivoire, suite aux divergences
des parties en conflit, et malgré les efforts que n'ont cessé de
déployer les Nations Unies et l'Union Africaine, la tenue des
élections initialement prévues en octobre 2005, est remise en
cause. Nous exhortons nos frères ivoiriens à se surpasser et pour
l'intérêt supérieur de leur pays, la paix et la
stabilité de la Sous -région.
La paix et la stabilité en République
Démocratique du Congo conditionnent la stabilité et le
développement de toute l'Afrique centrale et de la région des
Grands Lacs. Nous louons les efforts engagés par la communauté
internationale qui appuie le processus électoral en vue de l'issue
heureuse de la transition en R.D.C.
Notre Sous- région n'est pas restée en marge de
ces efforts. Ainsi, en sa qualité de Président en exercice de la
CEEAC, le Président de la République du Congo, Son Excellence
Monsieur Denis SASSOU N'GUESSO, s'est vu assigner par ses
pairs, à l'issue de la 12ème Conférence des Chefs d'Etat
et de Gouvernement tenue en juin 2005 à Brazzaville, la mission de
s'impliquer dans la réussite de cette transition. C'est dans 1å
cadre de ce mandat qu'avec mes collègues de l'Angola, du Gabon et de la
RDC, nous avons rencontré les partenaires internationaux de 1a RDC que
sont la Belgique, l'Union européenne et bien sûr, les Nations
Unies.
Concernant la région des Grands lacs,
le premier Sommet de la Conférence internationale sur les
Grands Lacs qui s'est tenue en novembre 2004 à Dar-es-Salaam, a fait
naître de grands espoirs quant à un retour de la paix, de la
stabilité et du développement dans cette sous région. Dans
quelques mois se tiendra à Nairobi le second Sommet de la
Conférence qui sera marqué par "adoption d'un Pacte de
sécurité, de stabilité et de développement par
lequel nos pays entendent mettre en oeuvre des programmes d'action et des
protocoles propres à concrétiser cette volonté d'un futur
partagé de paix, de sécurité et de développement.
Par ailleurs, cette Conférence internationale sur la région des
Grands Lacs est une expérience unique de consolidation de la paix au
niveau régional. A ce titre, nous souhaitons vivement que cette
région soit le premier terrain de mise en oeuvre des réformes
proposées par l å Secrétaire Général
concernant la consolidation de la paix. Nous saisissons "occasion que nous
offre cette tribune pour renouveler l'appel lancé par Son Excellence
Monsieur Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la
République du Congo, à la communauté internationale en
général, aux partenaires du développement en particulier,
pour que la région des Grands Lacs soit déclarée "Zone
spécifique de développement".
Monsieur le Président,
Neuf (9) des onze (11) pays qui composent
notre sous région d'Afrique centrale sont aujourd'hui en situation de
post-conflit. Cette situation a été longuement débattue
ã la 23èmå réunion du Comité Consultatif
Permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en
Afrique Centrale qui s'est tenue du 29 août au 02 septembre 2005 à
Brazzaville. Autant nous nous félicitons de l'existence et du travail de
ce Comité, dont mon pays assure actuellement la présidence,
autant nous demandons aux Nations Unies de donner suite aux conclusions de sa
mission multidisciplinaire effectuée en juin 2003 en Afrique
Centrale.
Monsieur le Président,
Au Moyen-Orient, en dépit de la
persistance du conflit israélo-palestinien, nous aimerions saluer et
encourager les efforts déployés depuis quelques mois par le
Premier Ministre israélien, Monsieur Ariel SHARON et le Président
de l'Autorité palestinienne, Monsieur Mahmoud ABBAS, qui traduisent une
volonté partagée de parvenir à une solution
équitable et durable.
Monsieur le Président,
La consolidation de la paix, le rétablissement des
équilibres macroéconomiques, la lutte contre les pandémies
telles que le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies, constituent entre
autres les principaux objectifs du Gouvernement congolais.
Notre Gouvernement qui entend élargir son champ
d'action d'autres fléaux, a organisé, en juin 2005 à
Brazzaville, les Etats Généraux de la drépanocytose au
cours desquels une résolution déclarant la drépanocytose
priorité de santé publique, au même titre que le VIH/Sida
et le paludisme, a été adoptée. Nous demandons qu'une
attention particulière soit accordée à cette maladie.
Monsieur le Président,
Soucieux de préserver l'environnement, le Congo et
d'autres pays de la sous région ont conclu, en 2002, un accord de
partenariat avec la Communauté internationale dans le cadre de
l'Initiative du Bassin du Congo". Le 2ème Sommet des Chefs d'Etat et de
Gouvernement, tenu en février 2005 à Brazzaville, sur la
conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers
d'Afrique Centrale, a adopté une stratégie à long terme
pour la préservation de la forêt, de la faune et de la
biodiversité du Grand Bassin du Congo. Que l'Union Européenne,
les Etats-Unis d'Amérique, la France et l'Allemagne trouvent ici
l'expression de nos remerciements renouvelés pour leur soutien à
cette Initiative.
Monsieur le Président,
Pour terminer, je tiens à remercier lå Groupe
africain qui a endossé La candidature du Congo pour un siège de
membre non permanent du Conseil de Sécurité pour la
période 2006-2007. Je voudrais rassurer de son entière
disponibilité à oeuvrer résolument pour la paix, la
liberté et la justice dans lå monde.
Je vous remercie.-
Annexe 6
BIBLIOGRAPHIE
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mutuelle assurée est un pilier de l'avenir africain »
entretien entre SASSOU NGUESSO, SOUSSAN, André et ZORGBIBE, Charles, in
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été -automne- octobre, 2004.
-« Congo- Brazzaville :
Cap sur la démocratie » entretien avec SASSOU NGUESSO, in
WAJMAN, Patrick, (dir.) Politique internationale, n°81, Paris, Presses
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-www.brazzaville-adiac.com
-www.congopages.cg
-www.izf.net-www.lexpress.f-www.jeuneafrique.com
TABLE
DES MATIERES
Sommaire.............................................................................................i
Dédicace..............................................................................................ii
Remerciements..............................................................................
.......iii
Liste des abréviations et sigles
utilisés....................................................... ...iv
Repères
chronologiques...........................................................................viii
Carte détaillée du
Congo............................................................................ix
Introduction
générale.................................................................................I
Première partie :Les orientations de la politique
étrangère du Congo sous le prisme de la
realpolitik.............................................................................................30
Introduction à la première
partie...............................................................31
Chapitre I : Les motivations profondes des choix
dans la politique étrangère du Congo entre 1997
et
2004........................................................................33
Section I : L'héritage des
guerres............................................................33
Paragraphe I :Une situation socio-économique peu
enviable................................34
A- Des pertes
humaines..........................................................34
B-Une catastrophe
économique.................................................35
C-Un traumatisme moral sans
précédent.......................................35
Paragraphe II : La difficile acceptation du nouveau
gouvernement........................36
ParagrapheIII : La désapprobation de la
Communauté internationale.....................37
A-Du silence de la Communauté
internationale..............................37
B-A la tardive désapprobation de
la Communauté internationale.........39
Section II : Du réalisme dans la politique
étrangère du Congo...........................41
Paragraphe I : La recherche d'une légitimité
interne et d'une reconnaissance
internationale........................................................................................42
Paragraphe II : La realpolitik comme stratégie au
service de la régulation de l'intérêt
national...............................................................................................44
Paragraphe III :L'aménagement interne fait la
politique extérieure........................46
A- Sur le plan politique : vers un
retour à l'Etat de droit ?.....................46
B-la mise en place d'un cadre en faveur
du dialogue national............47
C-L'établissement d'une commission
nationale électorale.................48
Chapitre II : Les enjeux sous jacents des choix
dans l'action politique extérieure du
Congo............................................................................................51
Section I : La structuration des rapports entre le
Congo et l'Occident..............52
Paragraphe I : Le recentrage de la « politique
française » du Congo........................52
Paragraphe II : Les enjeux d'une politique de
« profil bas » face à l'Allemagne..........56
Paragraphe III : Les relations entre le Congo et les autres
acteurs de la scène internationale :de la discorde à la
normalisation................................................59
A- Les rapports entre le Congo et
l'U.E........................................59
B-Les relations entre le Congo et les
institutions financières internationales.61
C- La politique américaine du
Congo : les nécessités de la realpolitik.......62
Section II : Le Congo au coeur des enjeux
africains........................................64
Paragraphe I : Le manque d'enthousiasme au projet des
Etats-Unis d'Afrique............65
Paragraphe II : Une nouvelle politique africaine aux enjeux
inavoués.....................67
A-La philosophie du Pacte contre
l'agression.................................68
B-La pertinence du Pacte contre
l'agression....................................70
C-Les enjeux du Congo dans cette
initiative....................................71
Paragraphe III : La recherche de relations de bon voisinage
et de coexistence
pacifique.............................................................................................73
A-La recherche d'un voisinage serein avec la
R.D.C..............................74
B-Le renforcement du bon voisinage avec le
Cameroun..........................76
C-Le renforcement des « alliances
» traditionnelles avec le Tchad, l'Angola, le Gabon.et la
R.C.A..................................................................................77
Conclusion à la première
partie................................................................80
Deuxième partie : La portée de la
realpolitik dans la politique étrangère du Congo (Bilan et
perspectives)....................................................................81
Introduction à la deuxième partie
......................................................................82
Chapitre III : La realpolitik, stratégie au
service de la réhabilitation du
Congo ?.............................................................................................................................84
Section I : Les acquis de la
realpolitik......................................................84
Paragraphe I : La légitimité politique
internationale..........................................85
Paragraphe II : Les signes tangibles d'un gouvernement
reconnu à l'international......86
A-La reprise de l'aide internationale en faveur du
Congo........................86
B-Le come back
international.........................................................90
1-Le réchauffement des relations
diplomatiques entre les Etats-Unis d'Amérique et le
Congo..........................................................................................90
2-Le retour du Congo dans les forums
internationaux..............................91
Paragraphe III : La présidence congolaise de l'U.A ou
le parachèvement d'une reconnaissance internationale
acquise...........................................................92
Section II :Les acteurs de la politique
étrangère du Congo..............................96
Paragraphe I :Le président de la
République....................................................96
A.1-Les attributions du Président en
matière de politique étrangère.........97
A.2-Coup de projecteur sur Denis Sassou
Nguesso...........................97
A.3- Sassou Nguesso II
(1997- ?)..............................................100
B-Sassou Nguesso, un homme d'Etat
incontournable ?............................100
Paragraphe II : Le Ministre des Affaires
étrangères (Cheville ouvrière de la nouvelle
diplomatie
congolaise)............................................................................102
A-L'organigramme...............................................................102
B-Les ressources
humaines.......................................................103
Chapitre IV : Les perspectives des tendances
actuelles..................................106
Section I :Une possible inscription durable du Congo sur les
devants de la scène
internationale.......................................................................................106
Paragraphe I :Un argument d'ordre
stratégique...............................................107
Paragraphe II : Le pétrole comme facteur logistique
de puissance.........................108
Section II : Avec des limites
toutefois.....................................................109
Paragraphe I : Les signes d'un manque d'une toile de fond
commune et réelle entre le dedans et le
dehors.................................................................................109
Paragraphe II : La compromission éventuelle d'un
« bel avenir congolais »............111
Conclusion
générale..............................................................................113
Annexes.............................................................................................116
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................142
TABLE DES
MATIERES................................................................................152
* 1 Il faudrait en
réalité, parler de Sassou Nguesso III, car, c'est la
troisième fois qu'il accède au sommet de l'Etat. On oublie trop
souvent l'intérim qu'il a assuré en 1977 après
l'assassinat du président Marien N'gouabi.
Cependant, nous nous plierons, pour être comprise, au
qualificatif de Sassou Nguesso II, communément adopté.
* 2 En 1992 s'est tenue
l'élection présidentielle dans laquelle Sassou Nguesso a
été éliminé dès le premier tour.
Sans aucune contestation, il a accepté le verdict des
urnes. Voir à ce propos, Sassou Nguesso ,Le manguier, le Fleuve
et la souris, Paris, édition Jean Claude Lattès, 1997, p.
1.
* 3 La guerre civile
congolaise de 1997 est loin d'être la première. Toute l'histoire
de ce pays est empreinte de plusieurs tares dues aux changements politiques qui
ont toujours procédé d'une action violente : le
départ de l'Abbé Fulbert Youlou, Premier Ministre depuis
1959 ; la démission du Président A. Massamba
Débat ; 1968, l'assassinat du Président Marien Ngouabi en
1977 ; la démission du Président J.Yombi Opango en 1979.
Enfin, la chute du Président Pascal Lissouba en 1997.
* 4 Parmi ceux-ci Pascal
Lissouba, exilé dans la capitale Britannique. Pour plus d'informations
à ce sujet, voir J.Tonda, « La guerre dans le camp
nord au Congo-Brazzaville : ethnicité et ethos de la
consommation/ consumation », in Patrick Quantin,
(dir.), Les deux Congo dans la guerre, Politique africaine,
n°72, pp. 8-12.
* 5Monsieur Bernard Kolelas
semble assez futé. Sachant que ses chances d'accéder au sommet de
l'Etat sont moindres, il a toujours joué en fonction des enjeux du
moment. Ainsi, s'est-il allié au Président Lissouba en 1997
après s'être confronté à ce dernier en 1993. En
2005, après son retour au Congo, il s'est allié à Sassou
Nguesso II, satisfaisant ainsi aux impératifs de son réalisme.
* 6 Les guerres civiles
congolaises de 1997,1998 et 1999 n'étaient pas seulement l'oeuvre des
acteurs principaux et internes de l'échiquier politique congolais. Elles
impliquaient bien d'autres acteurs étatiques (dont, le Gabon, le Tchad,
l'Angola etc.), et des acteurs non étatiques, notamment les firmes
transnationales pétrolières à l'instar d'ELF, devenue
Total.
* 7 Pendant les quatre
années qui ont suivi le coup d'État du 5 juin 1997, les
institutions financières internationales,
l'Union européenne, les États-unis, l'Allemagne
et bien d'autres partenaires du Congo avaient suspendu leurs aides et
assistance au Congo.
* 8 Jean-Pierre
Makouta-Mboukou, La destruction de Brazzaville ou la démocratie
guillotinée, Paris, L'Harmattan, 1999, p.159.
* 9 Madeleine Grawitz,
Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2000, p. 34.
* 10 Philippe Braillard et
Mohammad Reza Djalili, Les Relations internationales, Paris, Coll.
« Que sais-je ? »,
2002, p. 65.
* 11 En matière de
production pétrolière, le Congo occupe la huitième place
au niveau continental, la quatrième au sud du Sahara, derrière le
Nigeria, l'Angola et la Guinée équatoriale : R.
Césaire, « Mythes et réalités du
pétrole », in Marie-France Garaud, (dir.), Afrique
acteur ou enjeu? Géopolitique, N°63, Paris, Presses
universitaires de France, octobre, 2000, p. 118.Voir également :
Enjeux, n°28, juillet -septembre 2006 ; Les
économies d'Afrique centrale, 2006, Commission Economique des
Nations Unies pour l'Afrique, Bureau sous-régional, Afrique centrale,
Paris, Maisonneuve et Larose, 2006.
* 12 Voir supra.
* 13 Guy Mvelle, L'Union
africaine. Fondements, structure, programmes et actions, Paris,
L'harmattan, 2006, p.37.
* 14Banque mondiale, Rapport
sur le développement dans le monde : Une infrastructure pour le
développement, Washington, 1999, Abc des Nations unies, New York,
2004, p.298.
* 15Pour plus d'informations
sur le pétrole congolais et les autres ressources voir le site :
hpp : www.izf.net ; rubrique « Congo ».
* 16 Samir Amin, et
Coquery-Vidrovitch Catherine, Histoire économique du Congo 1880-1978.
Du Congo français à l'Union douanière et
économique d'Afrique centrale, Dakar, IFAN et Paris, Editions
Anthropos, 1996.
* 17Banque mondiale,
Rapport sur le développement dans le monde : Une
infrastructure pour le développement, op.cit.,p.
12.
* 18 Narcisse Mouelle Kombi,
La politique étrangère du Cameroun, Paris, L'Harmattan,
1996, p.8.
* 19 Frédéric
Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards,
Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 2002, p.
13.
* 20 Marcel Merle, La
politique étrangère, Paris, Presses universitaires de France,
1984, p. 7.
* 21 Marie-christine
Kessler, « La politique étrangère comme
politique publique », in Frédéric Charillon
(dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, ibid. pp.
163-169.
* 22 James Rosenau,
Turbulences in world Politic. A theory of change and continuity,
Princeton University Press, 1990.
* 23 Expression
familière à Marie-Claude Smouts pour indiquer les mutations
profondes survenues à la fin de la Guerre froide.Voir à ce
titre : Les nouvelles relations internationales. Pratiques et
théories, Paris, 3è éd., Presses des Sciences
Politiques, 1998.
* 24 Guy Mvelle, L'Union
africaine. Fondements, structures, programmes et actions, op. cit., pp.
102-103.
* 25 Amélie Bloom et
Frédéric Charillon, Théories et concepts des relations
internationales, Paris, Hachette, 2000, p. 36.
* 26 Bertrand Badie et
Marie-Claude Smouts, Le retournement du monde. Sociologie de la scène
internationale, Paris, 3è éd., Presse des Sciences
politiques, 1999, p .1.
* 27 Raymond Aron, Paix
et Guerre entre les Nations, Paris, Calman-Lévy, 1964, p. 43.
* 28 Hans Morgenthau,
cité par Marie-Claude Smouts et al, in Dictionnaire des relations
internationales, Paris, Dalloz, 2003, p.280.
* 29 Dictionnaire de la
langue française, le Larousse, Paris, 2004, p. 352.
* 30 François Thual,
Géopolitique au quotidien. Apprendre à déchiffrer
l'actualité, Paris, Dunod, 1993, p.4.
* 31 Paul Claval,
Géopolitique et Géostratégie, la pensée politique,
l'espace et le territoire au XXè siècle, Paris, Nathan, 1994,
p.4.
* 32 Dictionnaire
encyclopédia universalis .
* 33 Jacques Mavoungou,
La diplomatie congolaise de 1979 à 1989, Thèse de
doctorat, Sciences politiques, Université Paris I, 1989.
* 34 Jacques Mavoungou,
ibid. p. 307.
* 35 Bertin Nzelomona, La
politique étrangère du Congo Brazzaville (1979-1991) : Un
tissu de contradictions, Paris, Essai de Sciences politiques, 2004.
* 36 Bertin Nzelomona,
Bertin Nzelomona, La politique étrangère du Congo Brazzaville
(1979-1991) : Un tissu de contradictions, op.cit.,p. 92.
* 37 Bertin
Nzelomona,ibid.,p.157.
* 38 En parlant du Cameroun, le
Professeur Mouelle Kombi dénonce indirectement la face insidieuse de
l'aide des pays développés en vers ceux non
développés. Celle-ci est un véritable
fardeau « omniprésent » car, à l'examen,
elle a assujetti les pays pauvres sortis de la colonisation. La
dépendance qu'elle entraîne met à rude épreuve leur
indépendance. Mouelle Kombi, La politique
étrangère du Cameroun, Paris,L'harmattan, p.8.
* 39 Ganga Tsila,
Idéologie et réalisme en politique
étrangère : l'exemple de la République Populaire du
Congo, Mémoire pour le diplôme de 3è cycle
spécialisé en relations internationales, option :
Diplomatie, IRIC, Yaoundé, 1981.
* 40 Ganga Tsila, ibid, p.
62.
* 41Marcel Merle cité
par Ganga Tsila, ibid, p. 6.
* 42 Narcisse Mouelle Kombi,
La politique étrangère du Cameroun, op.cit., p.8.
* 43 Yitzhak koula, La
démocratie congolaise « brûlée » au
pétrole, Paris, L'Harmattan, 1999.
* 44 Yitzhak koula, ibid.,
p. 21.
* 45Yitzhak koula, ibid., p.
57.
* 46 Yitzhak koula,
ibid.,op. cit., 74.
* 47 Michel Beaud, L'art
de la thèse, Paris, La Découverte, 1999, p. 32.
* 48 Alain Plantey,
Principes de Diplomatie, Paris, A. Pedone, 2000, p. 31.
* 49 Madeleine Grawitz,
Méthodes des sciences sociales, Paris, 11è éd.,
Dalloz, 2001, p. 398.
* 50 Raymond Quivy et Luc
Van Campenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod,
1995, p. 118.
* 51Gordon Mace et
François Petry, Guide d'élaboration d'un projet de sciences
sociales, Québec, Presses de l'Université de Laval, 2000, p.
47.
* 52 Hans Morgenthau,
Politics among nations. The struggle for power and peace, New York,
Knopf, 1978.
* 53 Raymond Aron Paix
et guerre entre les Nations, op.cit.,p. 42.
* 54 Kenneth Waltz,
Theory of international Politics, Addison -Wesley, 1999.
* 55Henry Kissinger,
Diplomatie, Paris, Fayard, 1996.
* 56 Marcel Merle, La
politique étrangère, op.cit., p.24.
* 57 John
Harsanyi, « Game Theory and the analysis of international
conflicts », in Rosenau, « International
politics and Foreign Policy », New York, the free press,
1969, p. 370.
* 58 Alex MacLeod,
« L'approche constructiviste de la politique
étrangère », in Frédéric Charillon
(dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards, op.cit,
p.65-90.
* 59 Alex Macleod, ibid.
p.72.
* 60 Ibid.
* 61 Ibid.
* 62 James Rosenau, Linkage
politics. Essays on the convergence of national and international systems,
New York, Fress press, 1999.
* 63 Il s'agit d'une
méthode qui part des propositions posées comme hypothèses
et en déduit logiquement les conséquences.
* 1 Voir supra.
* 64Michel Pilemil,
Brazzaville aux carnassiers ? Mythes et élites en jeu,
Paris, karthala, 1999, p.46.
* 65 Il s'agit du
Général Denis Sassou Nguesso, du Professeur Pascal Lissouba, et
de Monsieur Bernard kolelas.
* 66Albert
Taheri, « Congo Brazzaville : Cap sur la
démocratie », Entretien avec Denis Sassou Nguesso in
Wajman, Patrick (dir.), Politique internationale, n°2, Paris,
automne, 1998, p. 325.
* 67 Pascal Lissouba,
Congo : Les fruits de la passion partagée, Paris, Odilon,
Média, 1999, p. 25.
* 68 François Xavier
Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la
Françafrique ? Paris, Les Arènes, 2000, pp. 61-62.
* 69 République du
Congo,Les Guerres civiles du Congo Brazzaville :Novembre,1993 janvier
1994 ,5 juin,1997,Tome I,sans lieu ,ni date,p. 232.
* 70 Marcel Guitoukoulou,
La crise congolaise, quelles solutions ? Paris, Coll.
« Etudes africaines, 1999, p.21.
* 71 Cité par
François-Xavier Verschave in Noir silence. Qui arrêtera la
Françafrique ?op.cit., p.65.
* 72 A partir de 1998, les
Angolais, les Tchadiens, les génocidaires rwandais et autres mercenaires
accentuent les exactions dans cette partie du Congo dont ils avaient la
charge.
* 73 Pierre Saligon et Marc
Lepape, La guerre civile congolaise : une catastrophe humaine
majeure, Paris, khartala, 2001, p.23.
* 74 Remy Bazenguissa-Ganga,
« Le Congo dans la tourmente », in Les
études du CERI, Paris, Fondation nationale des Sciences politiques,
n°30, avril, 1998, p. 13.
* 75 Yitzhk Koula,
La démocratie congolaise « brûlée au
pétrole » ,op.cit., p.11.
* 76 François-Xavier
Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique,
op.cit., p.16.
* 77 François-Xavier
Verschave, ibid., p.18.
* 78 Kofi Anan cité
par François-Xavier Verschave, Noir silence .Qui arrêtera la
Françafrique, op.cit, p.29.
* 79Jacques Chirac
cité par François-Xavier Verschave, ibid, p. 35.
* 80 Remy Bazenguissa-ganga,
« Le Congo dans la tourmente » op.cit., p.16.
* 81François-Xavier
Verschave, ibid.,p. 54.
* 82 François-Xavier
Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la
Françafrique ? op.cit., p.54.
* 83 François-Xavier
Verschave, Ibid., p.56.
* 84 Yitzhak Koula, La
démocratie congolaise « brûlée » au
pétrole op. cit., p .42.
* 85François-Xavier
Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique
op.cit., p.7.
* 86 François-Xavier
Verschave, ibid.
* 87 Philippe Braillard,
Mohammad-Reza Djalili, Les relations internationales, op.cit., p. 16.
* 88 En France, les Verts,
sous la houlette du député Noel Mamere avaient organisé
plusieurs manifestations visant à dénoncer les méthodes de
gestion de l'Etat par le nouveau gouvernement congolais, accusant par
là même, un régime qui avait chassé un
président démocratiquement choisi par le peuple.
* 89 Marie Christine
Kessler, « La politique étrangère comme
politique publique », in Frédéric Charillon (dir.)
Politique étrangère. Nouveaux regards, op.cit, p. 72.
* 90 Cf l'interview du
général Sassou in Jeune afrique l'Intelligent
du 20 févier, 2000, p.19.
* 91 Marcel Merle, La
politique étrangère, op.cit., p. 16.
* 92 Charles Zorgbibe,
Les relations internationales, Paris, Presses universitaires de France,
5è éd., 1994, p.45.
* 93 Pierre Salignon et Marc
Le pape, La guerre civile congolaise : une catastrophe humaine
majeure, op.cit., p.33.
* 94 Les verts, sous la
houlette de Noël Mamere en France ont organisé plusieurs
manifestations pour dénoncer ce qui se passaient au Congo à
partir de l'année 1998.
* 95Hans Morgenthau,
Alexander Wendt et Raymond Aron, cités par Marie-Claude Smouts et al,
Dictionnaire des relations internationales, Paris, Dalloz, 2003,
p.280.
* 96 Alexander Wendt,
cité par Marie-Claude Smouts, et al, Dictionnaire des relations
internationales, ibid.
* 97Raymond Aron,
cité par Marie-Claude Smouts, et al, ibid.
* 98 Marcel Merle, La
Politique étrangère, op.cit., p. 45.
* 99 Sassou Nguesso, Le
manguier, le fleuve, et la souris, op.cit., p.47.
* 100 Félix
Bankounda, « Congo-Brazzaville, une septième
Constitution pourquoi faire ?», in Politique africaine,
Paris, karthala, n° 81, mars, 2001, p.16.
* 101 Félix
Bankounda, bid, p.19.
* 102 Félix
Bankounda, « Congo-Brazzaville, une septième
Constitution pourquoi faire ?» op.cit., p.16.
* 103Ancien Ministre des
transports sous la présidence de Lissouba, aujourd'hui, Président
du principal parti de l'opposition au Congo, à savoir, l'Union
panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) Sources : Les
Dépêches de Brazzaville, n°182, 20 janvier,
2007.
* 104 Yombi Opango ,ancien
président du Congo ,a été en exil depuis 1999
à Paris.
* 105 Bernard Russet,
Grasping the democratic peace. Principles for a post Cold war world,
Princeton University Press, 1993, p.25.
* 106 Cf. la nouvelle
Constitution de janvier 2002.
* 107 Marcel Merle, La
politique étrangère, op.cit., p. 98.
* 108 Marie-Christine
kessler, « La politique étrangère comme
politique publique » in Frédéric Charillon (dir.),
Politique étrangère. Nouveaux regards op.cit., p. 70.
* 109 John Okumu par
exemple soutient que les relations extérieures de tout Etat africain
sont fonction de son histoire coloniale « The place of Africa in
international system », cité par Ganga Stila,
op.cit.,p.33.
* 110 Gaston Honoré,
« l'Afrique a besoin de la France », in Jeune
afrique, n° 2407, daté du 25 février au 3 mars 2007, p.
110.
* 111 Il s'agit d'Yitzhak
Koula, La démocratie congolaise « brulée au
pétrole », op, cit, p.48.
* 112 Loick Le
Flock-Prigent, « La Confession de Loick Le
Flock-Prigent » ; http://www.lexpress.fr.
* 113 Loick Le
Flock-Prigent ibid.
* 114
François-Xavier Verschave, Noir silence. Qui arrêtera la
Françafrique , « Tous pour Sassou »
op.cit., pp. 39-41.
* 115Ibid.
* 116 Stephen Smith, et
Antoine Claser, Ces Monsieurs Afrique, Paris, Village du Continent
noir, Paris Calman-lévy, 1992.
Voir également l'article de la
rubrique « Confidentiel », in Jeune afrique,
n°2407, février -mars, 2007, « Le Congo
Brazzaville : Sassou reçoit à Paris », p.
9.
* 117 Gaston Honoré,
« l'Afrique a besoin de la France », idem, p
.10.
* 118 Cf, interview du
Général Sassou Nguesso, in Jeune afrique,
n°2402, daté du 21-24 janvier, 2007, p.17.
* 119 Guy Mvelle, Aide au
développement et coopération décentralisée.
Esquisse d'une désétatisation de l'aide
française, thèse de doctorat de Science Politique, Lyon,
Université Jean Moulin, juillet, 2006 p.28.
* 120 Parmi ceux-ci
figurent Charles Zorgbibe, André Soussan avant sa mort, Jean Paul
Picasse entre autres.
* 121 Paul-Simon
handy « L'Allemagne et l'Afrique :
élément du concept de politique africaine de la nouvelle
République fédérale », in Afrique
2000, Revue africaine de politique internationale ;
trimestriel, n°26, janvier- février -mars, 1997, p. 65.
* 122 Remy
Bazenguissa-Ganga op.cit, p .19.
* 123 Sources : Les
Dépêches de Brazzaville, février 2002.
* 124 Monsieur Rodolphe,
Adada alors Ministre des Affaires étrangères s'était
rendu à Berlin dans le cadre d'une première visite diplomatique
symbolisant ainsi la reprise du dialogue diplomatique entre les deux Etats.
Cette information a pour source l'Agence France Presse,
2004. Disponible sur son site
www.afp.fr. Consulté le 10 mars
2007.
* 125 Il s'agit notamment
de promouvoir les oeuvres des artisans et autres métiers du secteur
primaire qui, étaient avant les guerres assez développés
dans les régions du Sud du Congo et dont les infrastructures avaient
été dévastées.
* 126 Remy
Bazenguissa-ganga, op.cit., p.19.
* 127Parmi les oppositions
les plus vives au soutien financier de la Commission européenne au
nouveau gouvernement sans légitimité interne ni internationale,
il faut noter celles des députés Verts, en particulier Noel
Mamere, très tôt sur la brèche avec son assistant Patrick
Farbiaz. Ils auraient réussi à organiser le 15 novembre 1999 dans
les locaux de l'Assemblée nationale française
une « Journée dialogue pour la paix au
Congo ».
* 128 Bruno Ezinga,
(Premier Conseiller, chargé d'affaires ad. i. de la Mission
diplomatique congolaise auprès de l'U.E. à Bruxelles) in Les
dépêches de Brazzaville, mensuel daté de mars 2004.
* 129 Extrait de la
Déclaration de la Présidence de la Commission de l'U.E. sur
l'élection présidentielle au Congo, rendue publique le 27 mars
2002 à Bruxelles. Sources : Agence France Presse.
* 130 Rapport de la Banque
mondiale, 2004.
* 131 Dépêche
de l'Agence France Presse, 071646 daté du 7 novembre 1997.
* 132 Voir le graphique de
la page 83 de la présente étude.
* 133 Commentaire
tiré de la revue congolaise Makubakuba datée du 4
septembre 2001, d'auteur anonyme, p. 4.
* 134 Serge Mombouli,
Ambassadeur du Congo auprès du gouvernement américain
(Washington), in Les Dépêches de Brazzaville, n°171,
18 septembre 2006, p. 6.
* 135 Nkossa est une
première mondiale dans le développement des champs
pétroliers et gazeux offshore opéré uniquement
jusqu'à très récemment par Total. Aujourd'hui, on
distingue deux firmes transnationales sur ce champ (TotalfinaElf pour la
France d'une part et, Chevron, Texaco et Murphy oil pour les Etats-Unis,
d'autre part).
* 136 Africa must
unite est le maître ouvrage de Kwame Nkrumah publié en 1963,
après les indépendances politiques des territoires coloniaux de
l'Afrique noire dans lequel il expose ses idéaux en faveur d'une
intégration politique du continent africain. Cet ouvrage est
considéré comme la bible de l'idéologie du
Panafricanisme.
* 137 Boutros-Boutros,
Ghali, L'organisation de l'Unité africaine, Paris, Armand colin,
1969, p.5.
* 138 Sassou Nguesso,
Le manguier, le fleuve et la souris, op.cit, p. 47.
* 139 Le groupe de
Brazzaville s'est constitué lors de la XVè Session de l'AGNU,
avec l'admission massive en septembre 1960 de 15 Etats africains dont 11
territoires anciennement sous colonisation française. Il s'agissait
du Congo, de la Côte d'Ivoire, du Dahomey (l'actuel Bénin),
du Gabon, de la Haute volta (l'actuel Burkina Faso) de Madagascar, du Niger,
de la R.C.A, du Sénégal, et du Tchad.
* 140 David Sinou, Le
phénomène des groupes à l'OUA : Fondements,
dynamiques et incidences (1963-1983), Thèse de 3è cycle en
Relations internationales, option : Diplomatie, IRIC, Yaoundé,
décembre, 1987, pp. 46-48.
* 141 Sassou Nguesso,
Le manguier, le fleuve et la souris, op.cit., p.57.
* 142 Raymond Aron, Paix
et guerre entre les nations, op.cit., p.65.
* 143 Sassou Nguesso, Le
manguier, le fleuve et la souris op cit, p. 62.
* 144 Etiennette Essono,
La Commission de l'Union africaine : entre ambition et
réalisme, Mémoire en cycle d'études supérieures
spécialisées en Relations internationales, option :
Diplomatie, IRIC, Yaoundé, 2007, p.75. ;
Financer l'intégration régionale en Afrique, Paris,
Maisonneuve et Larose, 2005, pp-20-21, Source : Commission
économique des Nations Unies pour l'Afrique, Bureau
sous-régional, Afrique centrale.
* 145 Bashir Sahel Bashir,
« L'Afrique, pourquoi une défense
commune ? », in La nouvelle afrique, Syrte, mars
2004, p. 9. Voir aussi le Protocole relatif à la création du
Conseil de l'Union africaine, adopté le 10 juillet 2002 à Durban
(Afrique du Sud) notamment son article 7 (h) relatif à la mise en oeuvre
de la politique de défense commune de l'Union.
* 146 Sassou Nguesso, dans
une interview accordée à l'équipe de la revue
trimestrielle Géopolitique africaine, n°22, avril, 2006,
p.25.
* 147 Discours
prononcé le 24 janvier 2006 au Sommet de Khartoum où il a
été consacré nouveau président de la
Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernements africains pour
l'exercice 2006.
* 148 Jean Didier
Boukongou, « Le projet du Pacte contre l'agression :
une négociation difficile », in
Géopolitique africaine, n°15, été-
automne, 2004, P.23.
* 149 Ces informations sont
tirées du site officiel de l'UA : www.
africa-union.org, consulté le 9 juin, 2007.
* 150 Cf, l'article 2(b) du
Pacte contre l'agression.
* 151 L'expression est de
Roland Pourtier, « L'Afrique centrale dans la
tourmente : Les enjeux de la guerre au Congo et
alentour », Tragédies africaines, Hérodote,
n°11, Paris, la Découverte, 4 è trimestre, 2003, pp. 11-39.
Cet auteur soutient qu'étant donné les crises politiques
chroniques observées dans la région des Grands Lacs, celles-ci
se transformeraient en un véritable embrassement et se
répercuteraient sur l'ensemble de l'Afrique centrale. Aujourd'hui,les
faits démontent cette thèse car on assiste depuis peu de temps
à une accalmie généralisée dans les turbulences
dans cette région symbolisée par la fin de la guerre au Congo, en
Centrafrique ,au Tchad.
* 152 Bashir Sahel
Bashir « L'Afrique, pourquoi une défense
commune ?», op.cit., p. 9.
* 153 François
Thual, Méthodes de la Géopolitique : Apprendre à
déchiffrer l'actualité, op.cit., p. 26.
* 154 Rodolphe Adada
(Ministre d'Etat,Ministre des affaires étrangère de la
République du Congo), « Un instrument
à la disposition de l'Union africaine », in
Géopolitique africaine, n° 22, avril, 2006, pp. 24-28.
* 155 Michel Rocard,
« Le Pacte contre l'agression, un système de
solidarité entre Etats », in Géopolitique
africaine, revue trimestrielle, n°12, automne, octobre, 2003, p. 9.
* 156 L'expression est de
Roland Pourtier, « L'Afrique centrale dans la
tourmente : Les enjeux de la guerre au Congo et
alentour », Tragédies africaines, Hérodote,
n°11, Paris, la Découverte, 4 è trimestre, 2003, pp. 11-39.
Cet auteur soutient qu'étant donné les crises politiques
chroniques observées dans la région des Grands Lacs, celles-ci
se transformeraient en un véritable embrassement et se
répercuteraient sur l'ensemble de l'Afrique centrale. Aujourd'hui,les
faits démontent cette thèse car on assiste depuis peu de temps
à une accalmie généralisée dans les turbulences
dans cette région symbolisée par la fin de la guerre au Congo, en
Centrafrique ,au Tchad.
* 157 Bashir Sahel
Bashir « L'Afrique, pourquoi une défense
commune ?», op.cit., p. 9.
* 158 François
Thual, Méthodes de la Géopolitique : Apprendre à
déchiffrer l'actualité, op.cit., p. 26.
* 159 Alfredo
varela « La coexistence pacifique et coopération
pacifique »,in La nouvelle revue internationale
(Problème de la paix et du socialisme) n°7,22 année, juillet
1979, p.4.
* 160 Idem.
* 161 Article 40 de la
Constitution de 1979.
* 162 Le 16 juin 1970, les
deux chefs d'Etat s'étaient rencontrés solennellement à
Kinshasa et établissaient le cadre d'une nouvelle coopération. A
cette occasion fut signé un document officiel portant le nom
de Manifeste du 16 juin 1970.
* 163 Informations
tirée d'un article intitulé « Congo Brazzaville-
Kinshasa : Le strict minimum » disponible sur le site
internet : www.congopages.cg, consulté le 7 juin 2007.
* 164 La réalisation
de ce travail a nécessité des interviews avec les
représentants de la R.D.C. au Cameroun.
Nous n'avons pas pu obtenir d'eux des données relatives
à l'évolution des échanges commerciaux entre le Congo
Brazzaville et la R.D.C.
* 165 Marie-Christine
Kessler, « La politique étrangère comme
politique publique », in Frédéric Charillon,
(dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards,
op..cit,p.75.
* 166 Raymond Aron,
Paix et guerre entre les nations, op.cit.,p. 69.
* 167 Narcisse Mouelle Kombi,
La politique étrangère du Cameroun, op.cit., p.100.
* 168 Narcisse Mouelle Kombi,
ibidem.
* 169 Sylvie Lembe, La
responsabilité de la mission diplomatique du Congo dans la gestion des
intérêts des étudiants congolais au Cameroun, Rapport
de stage de Maîtrise en Relations internationales, option :
Diplomatie, IRIC, Yaoundé, Novembre, 2006, p. 33.
* 170 Le cadre juridique de la
coopération camerouno-congolaise comporte effectivement quatre
instruments conventionnels : un protocole d'accord en matière de
personnel, un accord portant institution de la grande commission mixte,un
accord relatif aux transports aériens et un accord de coopération
culturelle,scientifique et technique.
* 171 Parmi celles-ci
citons l'Institut des Relations internationales du Cameroun, les
universités d'Etats d'enseignement général, l'Ecole
Normale Supérieure etc., où les étudiants congolais sont
soumis au même traitement financier que les nationaux.
* 172 Marie-Claude Smouts
et al in, Dictionnaire des relations internationales, op.cit., p. 13.
* 173 Le Président
Denis Sassou Nguesso a marié sa fille naturelle au Président
gabonais Omar Bongo Ondimba.
* 174 Marcel Merle,
La politique étrangère, op.cit., p.48.
* 175 Samy Cohen
« Décision, Pouvoir et Rationalité dans l'analyse
de la politique étrangère » in Marie Claude
Smouts(dir.),Les Nouvelles Relations internationales.
Pratiques et théories, op.cit., p75.
* 176 Samy Cohen
« Décision, Pouvoir et Rationalité dans l'analyse
de la politique étrangère » in Marie Claude
Smouts(dir.),Les Nouvelles Relations internationales.
Pratiques et théories, op cit.,p75.
* 177 Idem
* 178 Raymond Guillon et
Jean Vincent (dir), Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz,
13e éd., 2001, p.334.
* 179 En 2000 ,l'Union
Européenne comptait 15 Etats membres.
* 180 Alain Plantey,
Principes de diplomatie, op.cit., p. 29.
* 181 Ces informations
émanent de l'Agence France Presse, disponible sur son site
www.afp.fr, consulté le
23/04/2007, également disponibles sur le site : www.congopages.cg
* 182 Voir le graphique de
la page 83 de cette étude.
* 183 Source : AFP.
* 184 Sources : http//
www.izf.net, site
spécialisé sur l'Afrique centrale, consulté le 23 avril,
2007.
* 185 Serge Mombouli,
(ambassadeur du Congo à Washington), in les Dépêches de
Brazzaville, 2007.
* 186 Ce tableau a
été réalisé par nous à partir des
données collectées à travers différentes
sources.
* 187Extrait du discours du
président américain George W. Bush lors de la présentation
des lettres des créances de l'ambassadeur du Congo à Washington,
le 20 juillet 2004.
* 188 Alain Plantey,
Principes de diplomatie, op.cit., p. 31.
* 189 Sassou Nguesso,
discours du Président congolais du 5 juin 2006. Les
dépêches de Brazzaville , n°178, juin,2006.
* 190 Serge Mombouli, cf.
son interview accordée au correspondant du mensuel Les
Dépêches de Brazzaville à Washington, octobre, 2006,
p.8.
* 191 Philippe Hugon,
Géopolitique de l'Afrique, Paris, Armand Colin, 2006, p.104.
* 192 Cf. Les
Dépêches de Brazzaville du 8juin, ibid., pp. 1-2.
* 193 Remy
Bazenguisa-Ganga, Les voies du politique au Congo. Essai de sociologie
historique, Paris, Karthala, 1997, p. 62.
* 194Sébastien
Reinier « Toute honte bue... Ce sera Sassou » in,
Afrique éducation (Bimensuel international), daté du 23
février ,2006 p.8.
* 195 Sébastien
Reinier « Toute honte bue... Ce sera Sassou » in,
Afrique éducation (Bimensuel international), daté du 23
février ,2006 p.8.
* 196 Jeune Afrique
« Hors série » n°12, L'état de
l'Afrique, 2005, « Congo : un avenir plus
clément », p.206-207.
* 197Sébastien
Reinier , op.cit., p.8.
* 198 Mwinda
Presse, « la Françafrique à la tête de
l'Union africaine » daté du lundi 30 janvier 2006.
* 199 Norbert Dabira
« Sassou Nguesso : Sur le toit de
l'Afrique », in International Afrique Média,
n°102, octobre, 2006, pp. 16-18.
* 200 Etiennette G.
Essono, La Commission de l'Union africaine: entre ambition et
réalité, op.cit., p. 91.
* 201 Idem.
* 202 Ibid.
* 203 Cf. Interview de
Sassou Nguesso, in Géopolitique africaine, juillet - septembre
2006.
* 204 Maurice Kamto, Jean
Emmanuel Pondi et Laurent Zang, le Secrétaire général
de l'O.U.A. dans le système international cité par
Etiennette Essono in La Commission de l'Union africaine:entre ambition
et réalisme.op.cit.p.79.
* 205 Norbert
Dabira, « Sassou Nguesso : sur le toit de
l'Afrique »in, International Media, n°12, octobre,
2006 ; Jean Didier Boukongou, « Sassou Nguesso :
Président de l'Afrique », Géopolitique
africaine, n°22, avril, 2006, p.11.
* 206 Marcel Merle,
Sociologie des relations internationales, Paris, Dalloz, 2 éd.,
1978, p.306.
* 207 Dictionnaire
encyclopédique, Hachette, Paris, 2004.p.45.
* 208 Alain Plantey,
Principes de diplomatie, op.cit, p.33.
* 209 Article 56 de la
Constitution du 20 mars 2002.
* 210 Articles 102 de la
Constitution de 1979, et 55 de celle de 1973.
* 211Article 77 de la
Constitution du 20 mars 2002.
* 212 Idem.
* 213 Les Mbochis sont
localisés dans la zone septentrionale du Congo. Ils sont minoritaires et
représentent 11% de la population du Congo. Pour plus d'informations
voir Ngakosso-Oko, Géostratégie des ressources naturelles et
les conflits du Congo (1990-2002) : contrôle global de
l'énergie, op.cit., p.42.
* 214 Les informations de
cette sous section ont pour sources : Internet :
www .Google.fr : « La République populaire du
Congo », consulté le 12 Juin, 2007.
* 215 Toutes les infos de
cette section émanent des sites Internet notamment
« congopages ».
* 216 Sassou Nguesso, Le
manguier,le fleuve et la souris, op.cit.,p. 1.
* 217 NGakosso oko,
Géostratégie des ressources naturelles et les conflits du
Congo (1990-2002) : contrôle global de l'énergie,
op.cit., pp : 70-78.
* 218 Denis Sassou
Nguesso est un fils prodige d'un ordre initiatique étranger au pays et
au Continent. Il s'agit de la Confrérie franc-maçonne dite de la
Grande Loge nationale Française. Les frères de ce cercle
ésotérique l'auraient fortement aidé en 1997,in
Ngakosso-oko, Géostratégie des ressources naturelles et les
conflits du Congo (1990-2002) : contrôle global de
l'énergie, op.cit.75.
* 219 Job René Njila
Mounton, L'armée dans la politique étrangère de la
République sud-africaine, thèse de doctorat de 3è
cycle en relations internationales, IRIC, Yaoundé, 1996, p.53.
* 220Gaston Honoré,
« L'Afrique a besoin de la France », in Jeune
afrique, n° 2407, daté du 25 février au 3 mars 2007,
p.110.
* 221 Cité par felix
EBOA, La politique étrangère de la Libye : entre
Panarabisme, Panafricanisme, et Realpolitik, Mémoire en cycle
d'études supérieures spécialisées en Relations
internationales, option : Diplomatie, Iric, Yaoundé, juillet, 2005,
p .42.
* 222 Sassou Nguesso, Le
manguier, le Fleuve et la souris, op.cit., 48.
* 223 Remy Bazenguissa-Ganga,
Les voies du politique au Congo, essai de sociologie
historique,op.cit.,p. 79.
* 224 Alain Biloa Tang, Le
Ministère des Relations extérieures dans la politique
étrangère du Cameroun, Mémoire en cycle
d'études supérieures spécialisées en Relations
internationales, option :Diplomatie,IRIC,Yaoundé, juillet ,2000.
* 225 Marcel Merle,
Sociologie des relations internationales, op. cit, p.116.
* 226 Au Cameroun, on parle
plutôt de Direction.
* 227 Frédéric
Charillon (dir.), Politique étrangère. Nouveaux regards,
op.cit., p.17.
* 228 Jean Didier Boukongou
est juriste, congolais, professeur des universités. IL est l'instigateur
du Pacte panafricain contre l'agression.
* 229 Alain Plantey,
Principes de diplomatie, op.cit, p.35.
* 230 Sassou Nguesso, Le
manguier, le fleuve et la souris, op.cit., p.34.
* 231 Cette expression, nous
l'empruntons à Stephen SMITH, « France
-Afrique : la fin d'une époque », in Wajman, Patrick
(dir.), Politique internationale, n°67, Paris, printemps, 1995, p.
267.
* 232 Bruno Colson,Le tiers
monde dans la pensée stratégique américaine, Paris,
Economica,Instritut de stratégie comparée,1994 ;
Collectif « Golfe de Guinée :situation et
perspective énergétiques » in Marie-France Garaud
(dir), « L'Afrique, acteur ou
enjeux ? »,Géopolitique,n°69,Paris,
Presses universitaires de France,octobre,1998.
* 233 Le brut congolais est de
bonne qualité. Sa densité se située ente 22° et
33°. Il est peu lourd et contient très peu de souffre. Pour plus
d'informations sur le pétrole congolais, voir le mémoire de Dess
de Ngakosso-Oko : Géostratégie des ressources
naturelles et les conflits de la République du Congo Brazzaville
(1990-2002) : rivalité de puissance et contrôle global de
l'énergie, op.cit., p. 26.
* 234 Substantif
employé par Catherine Nina, Journaliste, envoyée spécial
de Radio France Internationale pour les élections législatives du
Congo Brazzaville du 25 juin 2007. Elle dénonce à la suite
d'autres analystes, les conditions non adéquates pour l'organisation
des élections législatives, pour une action d'au si grande
envergure. Beaucoup
d'électeurs n'ont pas pu voter en journée car les
bureaux de vote étaient fermés et certains n'auraient ouvert
leurs portes que tard dans l'après midi.
* 235 Ces termes sont
tirés d'un article intitulé « Peut-on
empêcher la Françafrique de nous imposer Sassou Nguesso en 2007 et
2009 ? Disponible sur le site : www.Lec.com,également
disponible in, L'étudiant congolais, daté du 10 octobre,
2006.