FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT OF
FORESTRY
EVALUATION DU STATUT DE CONSERVATION DES PRIMATES
DIURNES A LA PERIPHERIE NORD-EST DU PARC NATIONAL DE KORUP, SUD-OUEST
CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts
et Chasses
Par : NDENGUE MEKONGO Laurent
Serge Matricule : 05A064
ndenguelaurent@yahoo.fr
TEL : 94386616 / 75367494
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT OF
FORESTRY
EVALUATION DU STATUT DE CONSERVATION DES PRIMATES
DIURNES A LA PERIPHERIE NORD-EST DU PARC NATIONAL DE KORUP, SUD-OUEST
CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses
Par : NDENGUE MEKONGO Laurent Serge
Matricule : 05A064
Co-Superviseur :
Dr. BOBO KADIRI Serge Assistant, Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang
SUPERVISEUR :
Pr. MPOAME MBIDA Professeur, Faculté des Sciences
Université de Dschang
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL
Je soussigne, M. NDENGUE MEKONG() Laurent Serge, certifie que
le present memoire est le fruit de mes propres travaux effectues en peripherie
Nord-Est du Parc National de Korup, sous l'initiative Acnowledge for tomorrow -
cooperative research projects in Sub-Saharan Africa» de la
Fondation Volkswagen, dans le cadre du projet: "Managing
Forest Wildlife for Human Livelihood in the Korup-Oban Hills Region",
sous la supervision du Pr.
KADIRI Serge, asistant a la Faculte d'Agronomie
et des Sciences Agricoles de l'Uniwrsite de Dschang.
FICATION DES C
Visa du Co-S
Visa du President du Jury ·
Date
Date · 25b).`
Visa du Supervi
3 0 JUIN 2 011
DEDICACE
A mes défunts grands parents NDENGUE Laurent
et MINSILI Marie Christine
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire de fin d'études
à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) est le
fruit d'un long processus qui a nécessité le soutien de certaines
personnes envers lesquelles j'exprime ma gratitude. Je pense ainsi à:
> Pr. MPOAME MBIDA, qui a bien voulu assurer la supervision de
ce travail ;
> Dr. BOBO KADIRI Serge, Coordonnateur du projet Volkswagen
« Managing Forest wildlife for Human Livelihoods in the Korup-Oban Hills
region, West-Central Africa », qui par ce canal m'a permis d'effectuer ce
stage et s'est donné le temps de suivre mes travaux, afin d'en faire un
succès, et de renforcer par la même occasion mon
intérêt pour la conservation de la biodiversité ;
> Dr TSI EVARISTUS ANGWAFO, pour ses encouragements et ses
conseils ;
> Toute l'administration de l'Université de Dschang
en général et en particulier l'administration de la FASA et le
staff technique du département de Foresterie, pour la formation
dispensée sans relâche ;
> Ma famille, pour tous les sacrifices consentis à mon
égard ;
> Mes camarades de terrain, M KAMGAING TOWA William, M
TCHANOU Steve, Mlle ETUBO Constance, Mlle NGALIM Olive, M TENE Lawrence et M
Ntumwel CHIA Bonito;
> Messieurs David ZAKAMDI et Elvis NSOH Ndam de TRC, pour
l'accueil, l'hospitalité et les nombreux conseils sur le terrain ;
> Tous mes camarades de la treizième promotion FASA
particulièrement à M. ZAMEDJO Yannick, M. AYONG A AYONG Jean
Pierre, M. VOUNSERBO Emmanuel, Mlle. MOFFO Christelle, M. MBIA NANGA William,
M. ALA ELA Georges, Mlle YAWAT Millie, Mlle Oumoul Ousmanou, Mlle KEGNE Naoussi
Merline pour l'amitié et le soutien qu'ils m'ont accordés ;
> Mlle. JUEGOUO NGONPISSIE Eugénie, M. AWOLA Roger
Gaëtan, M. NGOLEMBE Alain Marie, pour leur soutien moral ;
> Tous les habitants de la périphérie
Nord-Est du Parc National de Korup, pour l'hospitalité dont ils ont fait
preuve pendant mon séjour dans leur localité ;
Je ne saurai terminer ce propos sans évoquer tous ceux
qui de près ou de loin ont contribué de quelques manières
que ce soit à ma formation et particulièrement à la
réalisation de ce document et dont les noms ne sont pas cités
ici.
TABLE DES MATIERES
Page
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL
i
FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE
ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
TABLE DES MATIERES v
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTES DES FIGURES ix
LISTE DES ANNEXES x
LISTE DES PHOTOS x
LISTE DES ABREVIATIONS xi
RESUME xii
ABSTRACT xiii
CHAPITRE 1. INTRODUCTION 1
1.1. Contexte 1
1.2. Problématique 1
1.3. Objectifs 2
1.3.1. Objectif global 2
1.3.2. Objectifs spécifiques 2
1.4. Importance de l'étude 2
1.5. Limites de l'étude 3
CHAPITRE 2. REVUE DE LA LITTERATURE 4
2.1. Définition de quelques concepts 4
2.1.1. Aire protégée 4
2.1.2. Zone tampon 4
2.1.3. Ecosystème 4
2.1.4. Habitat 4
2.1.5. Diversité biologique 4
2.1.6. Primates 5
2.1.7. Primates diurnes 5
2.1.8. Chasse 5
2.1.9. Braconnage 5
2.1.10. Gestion durable 5
2.1.11. Statut d'une espèce 5
2.2. Classification des primates 6
2.3. Synthèse de quelques études 7
2.3.1. Espèces de primates diurnes présentes dans
la zone d'étude 7
2.3.2. Abondance des primates diurnes dans la zone de Korup 7
2.3.3. Répartition des primates diurnes 8
2.3.4. Prélèvement des primates diurnes 9
2.3.5. Statut de conservation des primates diurnes de la zone de
Korup 9
2.3.6. Quelques paramètres écologiques
observés dans la zone Nord-Est du PNK 10
2.3.7. Facteurs qui influencent la distribution des primates
11
2.3.8. Productions par espèce de primates 12
2.3.9. Menaces et perception villageoise des primates 12
2.3. 10. Méthodes d'inventaire de primates diurnes 12
CHAPITRE 3. MATERIELS ET METHODES 14
3.1. Présentation de la zone d'étude 14
3.1.1. Localisation géographique 14
3.1.2 Climat 15
3.1.3. Relief et topographie 16
3.1.4. Géologie et sol 16
3.1.5. Hydrologie 17
3.1.6. Flore 17
3.1.7. Faune 18
3.1.8. Milieu humain 19
3.1.8.1. Institutions locales 19
3.1.8.2. Activités humaines 20
3.1.9. Exploitation forestière dans la zone 21
3.2. Méthodologie 21
3.2.1. Choix du site 21
3.2.2. Données secondaires 22
3.2.3. Données primaires 22
3.2.3.1. Préparation du site 22
3.2.3.2. Collecte des données 24
3.2.3.3. Distribution spatiale des primates 25
3.2.3.4. Détermination des facteurs qui influencent la
distribution des primates diurnes dans
la zone d'étude et les menaces 25
3.2.3.5. Perception villageoise des primates diurnes dans la zone
d'étude 26
3.2.4. Analyse des données 26
3.2.4.1. Estimation de l'abondance et de la densité des
primates diurnes 26
3.2.4.2. Cartographie de la répartition des primates, des
activités humaines et des plantes en
fructification 27
3.2.4.3. Détermination des facteurs qui influencent la
distribution des primates 27
3.2.4.4. Perception villageoise sur les primates diurnes dans la
zone d'étude 27
CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION 28
4.1. Estimation de l'abondance relative des primates diurnes
28
4.1.1. Abondance relative des espèces de primates diurnes
28
4.1.2. Abondance relative des groupes de primates diurnes
rencontrés 32
4.1.3. Abondance relative des activités anthropiques 35
4.1.4. Estimation des densités de primates diurnes dans la
zone d'étude 38
4.2. Cartogrphie de la distribution spatiale de primates diurnes
45
4.3. Identification des facteurs qui influencent la distribution
des primates diurnes 47
4.3.1. Corrélation entre les IKA des activités
anthropiques et les IKA des primates diurnes 47 4.3.2.
Corrélation entre les IKA des plantes en fructification et les IKA de
primates diurnes
49
4.4. Perception villageoise et menaces sur les primates dans la
zone d'etude 51
4.4.1. Caractérisation de la population
enquêtée 51
4.4.2. Menaces 53
4.4.3. Perception villageoise sur les populations de primates
diurnes 58
CHAPITRE 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 61
5.1. Conclusions 61
5.2. Recommandations 62
ANNEXES 67
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1: Abondance des primates dans le PNK 8
Tableau 2: Répartition des primates diurnes
rencontrés à Korup 8
Tableau 3: Productions et prélèvements annuels des
primates diurnes dans le PNK 9
Tableau 4: Quelques paramètres écologiques des
primates diurnes observés dans la zone Nord-
est du PNK 10
Tableau 5: Abondance des espèces de primates diurnes dans
la zone d'étude 29
Tableau 6: Résultats des différents inventaires
dans la zone d'étude et ses environs depuis 1990
31
Tableau 7: IKA des groupes de primates diurnes rencontrés
dans la zone d'étude 33
Tableau 8: Abondance relative des activités anthropiques
rencontrées dans la zone d'étude 36
Tableau 9: Densité des primates diurnes dans la zone
d'étude 39
Tableau 10 : Densités obtenues par Edwards (1990) et
Waltert (2000) dans la zone d'étude et ses
environs 41
Tableau 11: Densité des groupes de primates diurnes dans
la zone d'étude 42
Tableau 12: Corrélations entre l'abondance des primates et
celle des activités anthropiques 47
Tableau 13: Corrélations entre la présence des
primates et celle des arbres portant des fruits 49
Tableau 14: Détection dans le temps des plantes en
fructifications dans la zone d'étude 50
Tableau 15 : Répartition des enquêtés par
tranche d'ages et par village 51
Tableau 16 : Répartition des enquêtés en
fonction du nombre d'années passée dans le village - 51
Tableau 17 : Répartition des personnes
enquêtées en fonction du niveau d'étude 52
Tableau 18 : Lieu de chasse des differents villages dans la zone
d'étude 53
Tableau 19 : Fréquence moyenne de chasse et nombre moyen
de cartouches emporté à chaque
fois 54
Tableau 20 : Répartition des personnes
enquêtées en fonction du moment de chasse 55
Tableau 21: Espèces les plus prélevées
d'après le pourcentage de personnes enquêtées 56
Tableau 22 : Restriction évoquées par les
enquêtés sur la consommation des primates 59
LISTES DES FIGURES
Page
Figure 1: Carte du cameroun montrant le PNK et les villlages
étudiés 15
Figure 2: Présentation des transect et recces dans la zone
d'étude 24
Figure 3 : IKA des primates dans les trois sites 30
Figure 4: IKA des primates pour les deux méthodes
d'inventaire 32
Figure 5 : IKA des groupes de primates diurnes rencontrés
35
Figure 6 : IKA d'activités anthropiques 38
Figure 7 : Densité des primates 40
Figure 8: Densités des groupes de primates diurnes
rencontrés 44
Figure 9: Distribution spatiale des espèces de primates
diurnes 46
LISTE DES ANNEXES
Page
Annexe 1 : Fiche d'inventaire sur transects permanents 67
Annexe 2 : Fiche de recensement (recces) 68
Annexe 3: Questionnaire 69
Annexe 4: IKA des différentes espèces des primates
pour les transects 70
Annexe 5: IKA des différentes activités
anthropiques rencontrées sur les transects 72
Annexe 6: Abondance relative des arbres en fructification dans la
zone au moment de l'étude - 74
LISTE DES PHOTOS
Page Photo 1 : Prise d'une nuit de chasse par un chasseur 55
Photo 2: Jeunes singes capturés après abattage de leur
mère (à gauche un jeune Cercopithecus
mona et à droite un jeune Cercopithecus
erythrotis) 58
LISTE DES ABREVIATIONS
ZP : Zone Périphérique du Parc
National de Korup
PNK : Parc National de Korup
IUCN : Union Mondiale pour la Conservation de la
Nature
MINFOF : Ministère des Forêts et de
la Faune
MINEP : Ministère de l'Environnement et
de la Protection de la Nature
TRC: Transformation Reef Cameroon
MAB: Man and Biosphere
IKA: Indice Kilométrique d'Abondance
GPS: Global Positioning System
WWF: World Wildlife Funds for Nature
UFA: Unité Forestière
d'Aménagement
WCS: Wildlife Conservation Society
FAO: Food and Agriculture Organisation
CITES: Convention sur le Commerce International
des Espèces de Faune et de Flore
Sauvages Menacées D'Extinction
JNCC: Joint Nature Conservation Commettee
PFNL: Produit Forestier Non Ligneux
SD: Standart Deviation
RESUME
La présente étude sur les primates diurnes
à l'exception du drill a été réalisée entre
mai et septembre 2010 dans sept villages de la périphérie
Nord-Est du Parc National de Korup (PNK) au Sud-Ouest Cameroun. L'objectif
était de contribuer à une meilleure gestion des populations de
primates diurnes à travers l'actualisation des données sur leur
abondance, les facteurs qui influencent leur distribution spatiale, les menaces
et la perception villageoise sur les primates dans la zone d'étude.
Ainsi, un inventaire a été mené sur 16 transects et 16
recces répartis dans les sept villages de la zone d'étude et dans
le PNK pour un effort total de 225,232 km. Un questionnaire à
également été administré à 38 chasseurs des
sept villages étudiés. Il ressort de ce travail que l'abondance
des primates diurnes continue à régresser comparativement aux
données antérieures récoltées dans la zone. Les
Cercopithecus nictitans (0,209 #177; 0,221), Cercopithecus
mona (0,221#177;0,213) et Cercopithecus erythrotis (0,131 #177;
0,179) sont les primates les plus représentés. La
répartition des primates est influencée par des facteurs tels que
la disponibilité des fruits et les activités anthropiques. A ce
jour, des espèces telles que les Cercocebus torquatus
(0,014#177;0,062), Pan troglodytes (0,009 #177; 0,053) et
Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029) sont rares et ont trouvé
refuge dans certaines zones reculées où elles continuent
d'être chassées. L'abondance des primates diurnes décroit
de l'interieur du PNK vers la zone périphérie. En plus
d'être perçus comme des gibiers faciles à chasser et comme
une source de revenus, les primates ne sont pas protégés par les
tabous. En effet, bien que certaines espèces de primates diurnes soient
perçues comme «animaux totems», les coutumes et traditions
locales qui commencent à perdre leurs valeurs n'ont pas d'effets
réels sur leur conservation car les rares restrictions existantes sur la
chasse et la consommation de ces animaux sont bafouées par la
quasi-totalité des villageois. Les primates dans la zone d'étude
sont menacés par des facteurs au rang desquels figurent la destruction
de l'habitat à travers l'agriculture et l'exploitation
forestière, la chasse excessive, le commerce de la viande de brousse et
des jeunes primates vivants. Le contrôle de la circulation des armes de
chasse et la lutte contre le braconnage sont fortement recommandés, tout
comme un mécanisme communautaire de gestion de la faune pour
contrecarrer la disparition des espèces de primates diurnes, d'où
la nécessité de création d'une zone de chasse à
vocation communautaire dans la zone.
Mots dles : Distribution spatiale ; Inventaires
; Menaces ; Primates diurnes ; Park National de Korup.
ABSTRACT
A study on diurnal primates was conducted between May and
September 2010 in seven villages in the North-East periphery of Korup National
Park (KNP). The objective was to contribute to a better management of diurnal
primate populations through an updated database. This study was specifically
aimed at estimating the abundance of diurnal primates, except for drills, to
determine the factors influencing the spatial distribution of primates, to map
the spatial distribution of different species of diurnal primates and to
identify threats and the village perception on primates in the study area.
Thus, a survey was conducted on 16 transects and 16 recces paths distributed in
the study area and in KNP, for a total effort of 225.232 km. A questionnaire
was also administered to 38 hunters of the seven villages prospected. It
appears that the abundance of diurnal primates continues to decline compared to
data collected from previous surveys in the area. Cercopithecus nictitans
(0,209 #177; 0,221), Cercopithecus mona (0,221#177;0,213) and
Cercopithecus erythrotis (0,131 #177; 0,179) are the most abundant
primates. The distribution of primates is influenced by the availability of
fruits and human activities. To date, species such as Cercocebus torquatus
(0,014#177;0,062), Pan troglodytes (0,009 #177; 0,053) and
Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029) have found refuge in some remote
areas where they continue to be hunted. The abundance of diurnal primates
decreases from inside to the periphery of KNP. In addition, seen as easy game
to hunt and as a source of income, primates are not really protected by taboos.
Indeed, although certain species of diurnal primates are perceived as "animal
totems», customs and traditions which are losing their values have no real
effect on their conservation because the few existing restrictions on hunting
and consumption of these animals are scorned by almost all the villagers.
Primates in the study area are threatened by factors among which the
destruction of habitat through agriculture and logging, excessive hunting,
bushmeat and young primate trade. The control of hunting weapons and the fight
against poaching are strongly recommended, as well as a community-based
wildlife management sheme to counteract the disappearance of diurnal primate
species through the creation of a community hunting area in the zone.
Keywords: Spatial distribution; Inventory;
Threats; Diurnal primates. ; Korup National Park
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
1.1. Contexte
En 2007 l'UICN, dans sa liste des 25 espèces de
primates les plus menacées au monde, avait retiré certaines
espèces, à l'instar du gorille des plaines orientales, qui y
figuraient pourtant en 2005. En effet, une certaine attention avait
été portée à leur détresse et diverses
études portant sur, la détermination de la distribution spatiale
et du statut de conservation, l'évaluation des menaces sur les
éspéces sans oublier la sensibilisation environnementale avaient
été menées. Ces études, qui par ailleurs
s'inscrivent dans le cadre de la conservation de la biodiversité, ont
souvent été menées dans la zone de Korup et ont largement
contribué à la connaissance de l'immense biodiversité de
ladite zone qui a acquis de ce fait une renommée internationale. Cela
justifie le nombre élevé de recherches effectuées dans la
zone. En effet, le Parc National de Korup (PNK) et sa Zone
Périphérique (ZP) renferment un nombre impressionnant de
formations végétales, d'espèces végétales et
animales dont le quart de toutes les espèces de primates d'Afrique
(Waltert, 2000).
Concernant les primates diurnes, on en dénombre huit
espèces dont plusieurs sont menacées et soumises à une
pression de chasse si forte que certaines de ces espèces sont devenues
rares dans certaines zones. Ainsi, Edwards (1992) et Usongo (1997) observent
sept espèces de primates diurnes dans le PNK. En référence
à la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, 75% des
primates diurnes du PNK sont menacés (Astaras, 2009). Le statut des
primates diurnes dans la zone de Korup tel que determiné par Usongo en
1997, est comme suit :
> espèces menacées : chimpanzé Pan
troglodytes et colobe bai de preuss
Piliocolobus preussi;
> espèces rares : moustac à oreilles rousses
Cercopithecus erythrotis et cercocèbe à collier blanc
cercocebus torquatus ;
> espèces non menacées : hocheur
Cercopithecus nictitans, Mone Cercopithecus mona et
Cercopithèque pogonias cercopithecus pogonias.
1.2. Problématique
La chasse et les autres activités humaines continuent
de modifier l'habitat des primates dans la zone de Korup (Edwards, 1992).
Très peu d'études ont porté sur le statut des primates
diurnes dans la zone. Ainsi, à l'exception du drill Mandrillus
loeucophaeus étudié par Astaras (2009), il existe
très peu de données récentes sur l`abondance et le statut
de conservation des espèces de primates diurnes dans la zone. La
question mise en relief par ces observations est
celle de savoir si la situation (abondance, distribution
spatiale) des différentes espèces de primates dans la zone de
Korup est telle que ces espèces puissent continuer à faire face
à l'énorme et grandissante pression humaine qui sévit dans
la zone. Ainsi, conscient du fait qu'il est nécessaire dans le cadre
d'une gestion rationnelle de bien connaître la situation actuelle et les
tendances évolutives de la ressource (primates diurnes), il est surtout
question pour la présente étude de savoir :
> Quelle est l'abondance des primates diurnes à la
périphérie Nord-Est du PNK ?
> Quelle est la distribution spatiale des primates diurnes
à la périphérie Nord-Est du PNK ?
> Quels sont les facteurs qui influencent la distribution
spatiale des primates diurnes à la périphérie Nord-Est du
PNK ?
> Quelle est la perception villageoise sur les
différentes espèces de primates diurnes de la zone d'étude
?
1.3. Objectifs
1.3.1. Objectif global
L'objectif global de l'étude est de contribuer à
une meilleure gestion des populations de primates diurnes dans la zone de Korup
à travers la determination de leur statut de conservation.
1.3.2. Objectifs spécifiques
Spécifiquement, Il s'est agit de :
> Estimer l'abondance des primates diurnes, à
l'exception du drill, en périphérie Nord-est du PNK ;
> Cartographier la distribution spatiale des
différentes espèces de primates diurnes dans la zone
d'étude ;
> Identifier les facteurs qui influencent la distribution
spatiale des primates, ainsi que les menaces, dans la zone d'étude ;
> Documenter la perception villageoise sur les primates dans
la zone d'étude.
1.4. Importance de l'étude
La présente étude fournit de nouvelles
informations sur les populations de primates diurnes dans la
périphérie Nord-Est du PNK, notamment sur les effectifs et des
tendances. Elle permettra une meilleure gestion des ressources (primates
diurnes) à travers une meilleure orientation des priorités et des
activités de gestion. Elle constitue aussi une des études
initiées par
le projet Volkswagen devant contribuer à la mise en place
d'une zone de chasse communautaire pour enclencher une gestion durable de la
faune sauvage dans la zone.
1.5. Limites de l'étude
L'étude s'est entièrement déroulée
en saison pluvieuse. Il est impératif de poursuivre la même
étude en saison sèche pour avoir des données annueleles
celles-ci n'étant fiable qu'en saison de pluies.
Il n'était pas possible de collecter les
échantillons de lianes sur la cime des arbres, vu la hauteur de la
canopée; cela aurait pourtant permis d'avoir une identification
précise de certaines espèces consommées par les primates
dans la zone.
CHAPITRE 2. REVUE DE LA LITTERATURE 2.1.
Définition de quelques concepts
2.1.1. Aire protégée
Une aire protégée est une zone
géographiquement délimitée et gérée en vue
d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de
développement durable d'une ou de plusieurs ressources données
(MINEF, 1994).
2.1.2. Zone tampon
La zone tampon est une aire protégée
située à la périphérie de chaque parc national,
réserve naturelle ou réserve de faune destinée à
marquer une transition entre ces aires et les zones où les
activités cynégétiques, agricoles et autres sont librement
pratiquées (MINEF, 1994).
2.1.3. Ecosystème
L'écosystème est un complexe dynamique
formé de communautés de plantes, d'animaux et de micro-organismes
et de leur environnement non vivant qui par leur interaction forment une
unité fonctionnelle (MINEF, 1994).
2.1.4. Habitat
D'après Ramade (1993), l'habitat est le lieu où vit
une espèce donnée dans son environnement immédiat à
la fois biotique et abiotique.
2.1.5. Diversité biologique
Au sommet de Rio de Janeiro en 1992, la diversité
biologique a été définie comme étant la
variabilité des organismes vivants de toute origine y compris les
écosystèmes terrestres, marins, aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie. La notion de diversité est
liée à ce que les naturalistes appellent subjectivement la
richesse d'un peuplement (Ramade, 1993). La diversité peut être
divisée en trois catégories hiérarchiques : gène,
espèce et écosystème.
2.1.6. Primates
Le terme primates désigne un ordre de mammifères
placentaires euthériens. Ils se caractérisent par un
neurocrâne considérablement développé par rapport
à leur massif facial, des orbites en position facial et entourer d'un
anneau osseux complet. Le pouce de la main (pollex) est toujours opposable
tandis que celui du pied (hallux), excepté celui de l'homme
présente une pseudo-opposabilité. La main est capable d'ample
mouvement de supination et de pronation caractéristique d'une adaptation
primordiale à l'arboricolisme, l'extrémité des membres est
pentadactyle avec des ongles plats au lieu des griffes chez la plupart des
primates (Betrand, 1998).
2.1.7. Primates diurnes
L'expression «primates diurnes» est utilisée
pour désigner tous les primates actifs pendant le jour.
2.1.8. Chasse
La chasse est toute action qui consiste à
(République du Cameroun, 1995):
> Poursuivre, tuer, capturer un animal sauvage ou mener des
expéditions à cet effet ; > Photographier et filmer des
animaux sauvages à des fins commerciales.
2.1.9. Braconnage
Le braconnage est toute action de chasse sans permis, en
période de fermeture, en des endroits réservés ou avec des
engins ou des armes prohibées (MINEF, 1995).
2.1.10. Gestion durable
La gestion durable consiste à utiliser les
foréts d'une manière et à une intensité telles
qu'elles maintiennent leur diversité, leur productivité, leur
capacité de régénération et leur vitalité.
Cette gestion durable des forêts doit également permettre de
maintenir leur capacité de satisfaire actuellement et pour le futur des
fonctions écologiques économiques et sociales pertinentes au
niveau local, national et mondial (FAQ, 1994).
2.1.11. Statut d'une espèce
Le statut d'une espèce peut être défini comme
la situation particulière de cette espèce à un moment
donné.
2.2. Classification des primates
D'après Bertrand (2001), l'ordre des primates
appartient à l'embranchement des vertébrés, à la
classe des mammifères. Il se divise en deux sous-ordres : les Prosimii
ou prosimiens et les Anthroponidae.
Les prosimiens se divisent en deux infra-ordres les loriformes
qui regroupent quatre familles : lemuridae, indriidae, megalopidae et
daubentoniidae, et les losiriformes qui regroupent trois familles :
cheirogaleidae, galagidae et losiridae.
Les anthroponidae quant à eux se divisent en deux
infra-ordres les platyrrhinii ou platyrhiniens ou singes du nouveau monde
(Amérique du sud et du centre) et les catarrhinii ou catarrhiniens ou
singes de l'ancien monde (Afrique, Asie).
Les platyrrhinii se divisent en trois familles
(cébidés, Callithricidés, Atelidés) :
Les cébidés regroupent quatre genres, le genre
Cebus (singe de taille moyenne à queue préhensible); et
trois autres genres de singes à petite taille : Saïmiri
(singes écureuils) ; Aotus (douroucouli), le seul primate
supérieur nocturne ; et le Callicebus (titis).
Les Callithricidés qui regroupent : Les tamarins
(Saguinus et Leontopithecus), les marmosets (Ouistitis,
Callithrix et Cebuella) et le genre Callimico.
Les Atelidés qui incluent les Atelinés :
singes-araignés (Ateles), miriquis (Brachyteles),
singes-laineux (Lagothrix) et les hurleurs (Alouatta) ; et
les pithécinés qui incluent les Saquis (Pithecia et
Chiropotes) et les ouakaris (Cacajao).
Les catarrhinii se divisent en deux supers familles les
Cercopithecoidae et les Hominoidae. Les cercopithecidae se divisent en
Cercopithecinés et Colobinés.
Les Cercopithecinés se regroupent en deux tribus : les
cercopithecini et les papionini. Les
premiers englobent les singes forestiers, excepté le
Patas (Erythrocebus patas) et le vervet (Cercopithecus
aethiops). Elle a un seul genre qui donne le rang de sous-genres au
talapoin (Miopithecus talapoin), au singe gris-vert des marrais
(Allenopithecus nigroviridis) et au singe rouge (Erythrocebus
patas). La tribu des papionini regroupe cinq genres : Papio
(babouins), Theropithecus (geledas), Cercocebus (comprend
deux espèces : torquatus et albigena),
Lophocebus, et Macaca.
Les colobinés se divisent en quatre genres :
Colobus (strictement Africain) et trois genres asiatiques
Presbytis, Pygathrix et Nasalis.
Les hominoidae ou anthropomorphes se repartissent en quatre
familles : Hylobatidés (genres Hylobates et Nomascus
qui comprennent tous les gibbons concolor), pongidés qui comprennent le
genre Pongo, panidés (ensemble formé par les genres
Pan et Gorilla) et hominidés qui referment les genres
Homo.
2.3. Synthèse de quelques
études
2.3.1. Espèces de primates diurnes
présentes dans la zone d'étude
Le PNK a une très grande richesse spécifique,
reflétée ici par la présence en son sein de quatorze
espèces de primates parmi lesquelles neuf espèces diurnes dont le
Cercocèbe à collier blanc Cercocebus torquatus, Moustac
à oreilles rousses Cercopithecus erythrotis, Mone
Cercopithecus m. mona, Hocheur Cercopithecus n. nictitans,
Cercopithèque pogonias Cercopithecus. p. pogonias, Guenon de
Preuss Cercopithecus lhoestis preussi (présent uniquement dans
la réserve forestière de Nta-ali), Drill Mandrillus
leucophaeus, Colobe bai du Cameroun Piliocolobus preussi,
Chimpanzé Pan troglodytes (MINFOF, 2008). Toutefois, seules les
cercocébe torquatus, moustac à oreilles rousses, mone, hocheur,
cercopithèque pogonias, drill et colobe bai du Cameroun, soit sept des
neuf espèces préalablement citées ont pu être
recensées dans le secteur Nord du PNK (Edwards, 1992; Waltert et
al., 2002). Un inventaire zoologique mené dans le PNK par Usongo
(1997) a également identifié la présence de sept
espèces dont Cercocébe torquatus, moustac à oreille
rousse, mone, hocheur, cercopithèque pogonias, colobe bai du Cameroun et
chimpanzé.
En majorité, les primates diurnes sont omnivores
à tendance frugivores, avec des variations saisonnières qui les
obligent parfois à consommer plus de feuilles et de bourgeons que de
fruits lorsque ces derniers se font rares : tel est le cas du chimpanzé
(Kingdon, 1997). Toutefois, le colobe bai du Cameroun reste essentiellement
frugivore (Usongo, 1992).
2.3.2. Abondance des primates diurnes dans la zone de
Korup
Des études sur l'abondance des primates diurnes ont
été menées dans la zone de Korup et les résultats
obtenus sont consignés dans le Tableau 1.
Tableau : Abondance des primates dans le PNK
(Waltert et
al., 2002) (Usongo, 1997) (Edwards,
1992)
individus/km groupes/km groupes/km2
individus/km2
Transect Transect
|
Transect (e t)
|
Cadrat (e t)
|
Transect (e t)
|
Cadrat (e t)
|
Taille moyenne du groupe
|
Espèces
|
|
Vues
|
Entendues
|
|
|
|
|
|
Cercopithecus
|
|
|
|
|
|
|
|
|
nictitans
|
75
|
0.07
|
0.19
|
0,01 (1,91)
|
1,52 (0,79
|
16,2
|
18,5
|
16
|
C. pogonias
|
42
|
0.04
|
0.11
|
0,50 (1,11)
|
0,84 (0,50)
|
8,0
|
13,4
|
16
|
C. erythrotis
|
16
|
0.01
|
--
|
0,29 (0,88)
|
0,33 (0,49)
|
4,6
|
4,8
|
16
|
C. mona
|
47
|
--
|
0.03
|
0,86 (1,49)
|
0,96 -0,61)
|
13,8
|
14,2
|
16
|
Cercocebus torquatus
|
2
|
--
|
0.01
|
--
|
0,04 (0,18)
|
--
|
0,8
|
21
|
Piliocolobus preussi
|
26
|
0.03
|
0.04
|
0,56 (0,01)
|
0,52 (0,40)
|
28,0
|
26,0
|
50
|
Mandrillus
|
|
|
|
|
|
|
|
|
leucophaeus
|
8
|
--
|
--
|
--
|
0,16 (0,33)
|
--
|
9,6
|
60
|
Pan troglodytes
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
|
Note : e t : écart type
Waltert et al. (2002) ont montré que bien que
la plupart des primates de la communauté de primates originelle de Korup
reste présent dans la zone d'étude; le colobe bai du Cameroun, le
drill et le cercopithèque pogonias ont connu une remarquable diminution
des effectifs entre 1990 et 2000 comme le confirme les données du
Tableau 1. Ils sont allés plus loin en disant que le drill et le colobe
bai du Cameroun font probablement face à une extinction locale.
2.3.3. Répartition des primates
diurnes
Le tableau 2 résume quelques aspects de la distribution
des primates diurnes présents dans la zone d'étude.
Tableau : Répartition des primates diurnes
rencontrés à Korup
Espèces Aire de distribution à Aire de
distribution en Afrique2
Korup (ha) 1
Cercopithecus nictitans 55-80 Rivière cross
à la rivière Sanaga
Cercopithecus mona -- Rivière volta à la
rivière Sanaga
Cercopithecus pogonias 55-100 Rivière cross
à la rivière Sanaga
Cercopithecus erythrotis 30-90 Rivière cross
à la rivière Sanaga
Colobus badius 16-53 Zone de Korup
Cercocebus torquatus 247 Ouest Nigeria au Gabon
Mandrillus leucophaeus 10 km2-20
km2 Rivière cross à la rivière Sanaga
Pan troglodytes -- Est-Nigeria à
Ouest-Cameroun
Source : 1(Edwards, 1992) ; 2(Waltert
et al., 2002)
2.3.4. Prélèvement des primates
diurnes
Usongo (1996) a estimé les prélèvements
de primates diurnes en fonction du mode de chasse dans la réserve
forestière d'Ejagham près du PNK. Ses résultats ont
montré que les prélèvements des primates se font
principalement au cours de la chasse diurne avec usage des armes à feu
(97% des prises). Le tableau 3 présente les taux de
prélèvements (Infield, 1988) et les taux de productions (Edwards,
1992) des primates diurnes dans le PNK.
Tableau : Productions et prélèvements
annuels des primates diurnes dans le PNK
Espèces
|
Productions max
|
Prélèvements soutenus
|
Prélèvements
|
|
(pmax)
|
(20 % pmax)
|
observés
|
|
(animaux/km/an)
|
|
(animaux/km/an)
|
Cercopithecus nictitans
|
1,75
|
0,35
|
0,90
|
Cercopithecus pogonias
|
1,08
|
0,22
|
0,04
|
Cercopithecus erythrotis
|
0,47
|
0,09
|
0,23
|
Cercopithecus mona
|
1,41
|
0,28
|
0,67
|
Cercocebus torquatus
|
0,08
|
0,02
|
0,08
|
Piliocolobus preussi
|
4,18
|
0,84
|
1,74
|
Mandrillus leucophaeus
|
1,54
|
0,31
|
1,36
|
Source : Edwards (1992)
|
|
|
|
A l'exception du cercopithèque pogonias, les taux de
prélèvement des différentes espèces de primates
diurnes sont supérieurs aux taux de prélèvement soutenus
qui représentent pourtant le niveau maximum pouvant être
prélevé dans l'optique d'une gestion durable. Notons que les taux
de production restent malheureusement inferieurs au taux de
prélèvements pour beaucoup d'espèces. La chasse
pratiquée par les populations vivant dans et autour du PNK
représente ainsi une menace d'extinction locale pour les primates dans
la zone (Edwards, 1992).
2.3.5. Statut de conservation des primates diurnes de la
zone de Korup
le statut de primates diurnes dans la région de Korup
n'est pas des plus envieux car l'étude d'Edwards (1992) a montré
que beaucoup de ces espèces font face à une forte pression de
chasse et risquent l'extinction si les conditions actuelles continuent de
prévaloir, Les espèces telles que le hocheur, le moustac à
oreilles rousses, le cercopithèque pogonias et le mone font face
à une destruction de l'habitat assez faible et une pression de chasse
forte tandis que, le cercocèbe torquatus , le chimpanzé et le
colobe bai du Cameroun font également face à une faible
destruction de l'habitat mais à une pression de chasse très forte
(Usongo, 1997).
L'UICN (2008) montre que six des huit espèces de
primates diurnes présentes dans la zone font face à une menace
d'extinction au niveau mondial notamment, le colobe bai de Preuss est en danger
critique, le chimpanzé et le drill sont en danger tandis que le
cercocèbe torquatus, le cercopithèque pogonias et le moustac
à oreilles rousses sont vulnérables.
La CITES (2009) classe le Cercopithecus m. mona, le
Cercopithecus p. pogonias, le Cercopithecus n. nictitans, le
Cercopithecus e. cameronensis, le Cercocebus t. torquatus, le
Piliocolobus preussi en annexe II tandis que le Mandrillus
leucophaeus, et le Pan troglodytes vellorusa sont classés
en annexe I.
Dans le but de contribuer à la protection de la faune
et de la biodiversité, le gouvernement camerounais à travers le
MINFOF a regroupé les espèces animales vivant à
l'intérieur de son territoire en trois classes de protection (A, B, C)
selon les modalités fixées par l'administration en charge de la
faune. Ainsi, le drill et le chimpanzé sont en classe A et
bénéficient d'une protection intégrale tandis que tous les
autres primates de la zone d'étude sont en classe C, leur chasse
étant ainsi réglementée par l'administration en charge de
la faune (Robinson, 2008).
Astaras (2009) estime la population de drill à 950-1450
drills dans le PNK et 2500-3000 dans la zone de Korup en général.
Toutefois, il souligne que l'habitat de ces animaux est de plus en plus
fragmenté et qu'ils sont soumis à une forte pression de
chasse.
2.3.6. Quelques paramètres écologiques
observés dans la zone Nord-Est du PNK
Le tableau 4 résume quelques paramètres
écologiques des primates diurnes observés dans la zone Nord-est
du PNK.
Tableau : Quelques paramètres écologiques
des primates diurnes observés dans la zone Nord-est du PNK
Espèces
|
Poids adulte (kg)
|
Taille du groupe
|
Aire de distribution (ha)
|
Déplacement journalier
(m)
|
Strate
|
Régime alimentaire
|
Male
|
Femelle
|
|
Cercopithecus
|
|
|
|
|
|
|
|
nictitans
|
6,6
|
4,2
|
7-20
|
55-80
|
1500
|
Arboricole
|
Omni/frug
|
C. mona
|
4,5
|
2,7
|
2-35
|
--
|
--
|
Arboricole
|
Omni/frug
|
C. pogonias
|
4,5
|
3,0
|
11-20
|
55-100
|
1600
|
Arboricole
|
Omni/frug
|
C. erythrotis
|
4,1
|
2,9
|
4-29
|
30-90
|
1200
|
Arboricole
|
Omni/frug
|
Piliocolobus
|
|
|
|
|
|
|
|
preussi
|
8,3
|
8,2
|
23-67
|
16-53
|
649
|
Arboricole
|
Folivore
|
Cercocebus
|
|
|
|
|
|
Semi-
|
|
torquatus
|
11,6
|
5.1
|
14-38
|
247
|
--
|
terrestre
|
Omni/frug
|
|
|
|
|
|
|
Terrestre
|
|
Mandrillus leucophaeus
|
40
|
--
|
25-77
|
10-20km2
|
2926
|
/semi- terrestre
|
Omni/frug
|
Source : (Edwards, 1992).
Notes : Omni/frug = omnivore/frugivore
2.3.7. Facteurs qui influencent la distribution des
primates
Les primates sont des animaux qui, comme toute entité
vivante, réagissent à des perturbations dans leur environnement
immédiat ce qui transparait clairement dans les variations de leur
répartition.
De Thoisy et Delcourt (2004) ont montré l'influence de
la chasse et de l'exploitation forestière sur la distribution des
primates suite à une observation des populations de primates dans la
forét de Coumani en Guyane, avant et après l'exploitation. Ils
ont constaté que les grands singes plus vulnérables à la
chasse étaient plus abondants dans les foréts exemptes
d'activités de chasse ; que les singes abandonnent les sites en cours
d'exploitation pour occuper les parcelles voisines et lorsque l'exploitation
forestière se déplace vers ces sites voisins, ils les quittent
pour revenir aux anciens sites déjà exploités ; que la
diversité spécifique et même la densité
intraspécifique diminuaient après exploitation ; que sous
l'action de la chasse, les espèces chassées continuaient à
décroître longtemps après l'exploitation tandis que celles
non chassées tendaient à retrouver leur équilibre. De
façon globale, les conclusions suivantes ont pu être tirées
:
> dans les forêts récemment exploitées,
les productions de fruits deviennent très irrégulières, du
fait de la modification des paramètres microclimatiques. Les
espèces frugivores, comme l'atèle, qui ne consomment pas les
fruits des espèces pionnières, sont quasiment absentes ;
> les espèces frugivores-folivores, comme les singes
hurleurs, peuvent persister, en modifiant la composition de leur régime,
grâce à une certaine plasticité alimentaire (De Thoisy et
Richard-Hansen, 1997) ;
> les espèces à régime
insectivore-frugivore, comme les tamarins, peuvent quantitativement se
maintenir ou même augmenter, avec une part d'insectivorie croissante dans
le régime alimentaire. Ce type de régime est aussi celui des
capucins, mais dans ce cas la pression de chasse indissociable de
l'exploitation forestière sur Counami fait que cette stabilisation
attendue des effectifs ne soit pas observée. Mais, lors d'autres
inventaires dans des forêts exploitées où la chasse
était moindre ou tout au moins focalisée sur les primates, des
densités assez fortes de capucins avaient été
relevées (De Thoisy, 2001).
La répartition des primates est aussi influencée
par le type d'habitat. En effet, l'habitat doit procurer une quantité
suffisante d'aliments à toute la population animale qu'il abrite. C'est
ainsi que les primates habitent différents types de forêt en
fonction de leur régime alimentaire. Certains, à l'instar du
babouin hamadryas, fréquentent les dépôts d'ordures et
d'autres sont attirés par les plantations agricoles ; ce qui leur vaut
la qualification de nuisible (De Thoisy et Delcourt, 2004).
Il faut noter que la répartition des primates est
influencée par les activités humaines (exploitation
forestière, chasse et activités agricoles) et par les
différents types d'habitats (Magdalena, 1995) qui sont eux-mêmes
liés à différents degrés de disponibilité en
nourriture.
2.3.8. Productions par espèce de
primates
La production des primates est fonction de quelques
paramètres dont la durée et la fréquence des cycles
d'oestrus qui sont fonction des facteurs environnementaux. Ce cycle est de 25
à 40 jours chez les primates d'Afrique et d'Asie (catarrhiniens), la
durée de la gestation est grande, relativement aux poids du corps. La
production des primates diurnes dans la zone de Korup est
présentée dans le tableau 3.
2.3.9. Menaces et perception villageoise des
primates
Dans la zone d'étude comme partout ailleurs dans le
monde, les populations de primates sont soumises à de nombreuses menaces
dont les plus récurrents sont la dégradation des habitats
(Edwards, 1992; Astaras, 2009) à travers l'exploitation
forestière, la création des voies de communication, la
transformation des terres forestières en terres agricoles. La chasse non
contrôlée reste une des menaces les plus importantes (Edwards,
1992; Astaras, 2009), accentuée par l'explosion démographique qui
s'accompagne d'une augmentation de la demande en viande de brousse près
des exploitations agricoles à proximité des zones de
conservation.
En dehors des travaux d'Astaras (2009), aucune étude ne
s'est attardée sur la perception locale en ce qui concerne les primates.
Parlant du drill et dans une certaine mesure d'autres espèces de
primates, il n'existe pas de tabou ou de croyances traditionnelles qui
protègent ces espèces. De plus les villageois pensent que ce sont
des bêtes faciles à chasser, dont la viande est de bonne
qualité et résout les problèmes d'anémies. Ces
gibiers sont ainsi très prisés dans les marchés (Astaras,
2009).
2.3. 10. Méthodes d'inventaire de primates
diurnes
La méthode des transects linéaires est la plus
utilisée en forêt pour estimer l'abondance de la faune mammalienne
qui inclut les primates diurnes. Dans cette méthode, une ligne droite
appelée transect est parcourue par une équipe qui note la
distance perpendiculaire (ri) entre l'objet observé et l'axe du
transect, la distance entre le point de départ du transect et le point
d'intersection entre l'axe du transect et la ligne qui lui est perpendiculaire
et qui passe par la position de l'indice observé. Dans son concept
théorique, la méthode des transects linéaires est un
modèle probabiliste et son application exige que les conditions
suivantes soient remplies (Gaillard et al., 1993):
· Tous les objets situés sur la ligne de marche
sont détectés;
· Les objets sont détectés à leur
position initiale avant tout mouvement éventuellement düà
une réponse à la présence de l'observateur;
· Les distances mesurées sont exactes;
· Les détections sont des évènements
indépendants;
· Aucun objet n'est compté plus d'une fois sur une
même ligne de marche.
Deux avantages sont associés à la méthode
des transects linéaires (Gaillard et al.,
1993):
· Aucune condition sur la répartition spatiale des
animaux n'est nécessaire. Le grégarisme des animaux augmente la
variance de l'estimation, mais ne biaise pas les observations;
· Un animal non compté n'introduit de sous
estimation systématique de la densité s'il se trouve en dehors de
l'axe de marche de l'observateur (Burnham et al., 1993). Ceci
confère à la méthode de transect linéaire une
meilleure efficacité et moins de biais.
La méthode des transects linéaires est souvent
associée à celle de recces ou marche de reconnaissances qui lui
est semblable. La différence entre les deux méthodes est que
pendant la collecte des données, les distances perpendiculaires ne sont
pas notées et les pistes de collecte de données ne sont pas
forcément droites dans le cas des recces.
CHAPITRE 3. MATERIELS ET METHODES
3.1. Présentation de la zone
d'étude
3.1.1. Localisation géographique
Le PNK fut créé par Décret
présidentiel No 86/1283 du 30 octobre 1986. Il couvre 1260
km2 et s'étend entre 4053'-5028'N et
8042'-9016'E. Sa plus grande surface s'étale sur
le département du Ndian (arrondissement de Mundemba) tandis que le reste
de sa surface se trouve dans le département de la Manyu (arrondissement
d'Eyumojock). Sa plus grande largeur est de 46 km dans le sens Est - Ouest
tandis que sa plus grande longueur est de 66 km. Sa ZP est une bande de 3 km
autour du parc et couvre une surface de 612 km2 (MINFOF, 2008). Le
PNK est limité au Nord par la Reserve de forestier d'Ejagham, au
Nord--Est par les Monts Nkwende, à l'Est par la ville de Toko, au Sud
par la ville de Mundemba, et partage 28 km de sa bordure Sud-ouest avec le Parc
National de Cross river situé au Nigeria.
La zone d'étude se situe dans la région du
Sud-ouest, département de la Manyu, arrondissement d'Eyumedjock et plus
précisément dans la périphérie Nord-Est du PNK
où elle englobe sept villages (Bajoh, Abat, Mgbegati, Osselle, Bakut,
Bayib-ossing et Basu) comme l'indique la Figure 1.
Figure : Carte du cameroun montrant le PNK et les
villlages étudiés Source : Adama (2010)
3.1.2 Climat
Le climat de la zone de Korup est du type équatorial
du Nord de la zone côtière, caractérisé par deux
saisons une saison sèche de quatre mois (novembre à
février) et une saison pluvieuse de huit mois (mars à octobre).
La pluviométrie moyenne est de 4000 mm et les mois les plus pluvieux
sont juillet, août et septembre. La température moyenne annuelle
varie entre 23,70C et 30,20C. Les températures les
plus élevées s'enregistrent en février
(28,40C) et les plus basses en août
(25,40C). L'humidité relative moyenne annuelle est de 83%,
les extrêmes étant respectivement de 98% et 66% (MINFOF, 2008).
3.1.3. Relief et topographie
PNK repose sur une surface plane à ondulée du
refuge africain (roche mère précambrienne) et sur des hautes
terres fortement disséquées, caractérisées par de
longues pentes raides et irrégulières, des ruisseaux et
rivières fortement incisées. Le terrain est
caractérisé par des affleurements de granites, des tas de roches
granitiques et des arrêtes. Il a été estimé que 17%
du parc se situe entre le niveau de la mer et 120 m d'altitude (MINFOF,
2008).
3.1.4. Géologie et sol
> Géologie
La géologie du PNK est favorable aux objectifs de
conservation car le sous-sol ne contient aucune ressource minérale. On
n'y trouve ni charbon ni pétrole et la zone n'est pas susceptible de
fournir de l'or ou du diamant (Geze, 1943). D'après Gartlan (1986),
quatre types de roche géologique coexistent dans la zone de Korup.
· Basalte et Andésite dans
l'extrême nord-est du parc ;
· Des grés sédimentaires du
crétacé dans l'extrême sud du parc ;
· Une roche mère précambrienne:
la majorité du parc (113.000 ha) est fait de deux types proches
de roche mère précambrienne assez semblable. Ectinites,
quartzites et gneiss prédominant à l'Est; gneiss, embrechites et
une aire de granite syntectonique à l'Ouest ;
· Le basalte tertiaire constitue la plus
ancienne roche mère dans les zones de plus grande
élévation.
> Sol
D'après le MINFOF (2008) les résultats d'une
prospection pédologique menée dans le but d'évaluer la
compatibilité du sol de la région de Korup à une culture
de palmier à huile ont révélé la présence
dans cette région de quatre types de sol :
· D'anciens sols sédimentaires issus des grés
du crétacé et des plaines côtières non volcaniques,
couvrent 6.000 ha (4% du Parc) dans la partie sud du parc ;
· Le long de la bordure Nord-Est du parc se trouve une
autre zone d'ancien sol sédimentaire qui couvre environ 9.000 ha soit 7%
du parc.
· Dans le secteur extrême nord-est du parc, de
vieux sols volcaniques couvrent environ 7.000 ha soit 5% du parc.
· Le reste du parc (104.000 ha soit 84% du parc) est
couvert par des sols issus de la dégradation in situ des roches
mères précambriennes: granites, gneiss, schistes, embrechites et
ectinites.
Les sols issus de ces roches mères sont grossiers,
rugueux, fortement acides et ont un faible statut nutritionnel. De façon
générale, les sols rencontrés dans la région de
Korup tendent à être extrêmement sableux, pauvres en
éléments nutritifs et possèdent une faible capacité
de rétention en eau. Ils sont généralement très
acides et infertiles avec une faible concentration en éléments
nutritifs et en matière organique.
3.1.5. Hydrologie
Il y a trois principaux réseaux de drainage dans le
PNK. Le secteur Nord (40% du parc) est drainé par trois principaux
ruisseaux qui se jettent dans la rivière Bake-Munaya. Ce dernier coule
vers le Nord et se jette dans la Cross river. La zone centrale (41% du parc)
forme un basin drainé par la rivière Ndian qui coule vers le Sud.
Le secteur Ouest et le secteur Sud-Ouest (19% du parc) sont drainés par
les rivières Akpasang et Korup qui coulent vers le Sud (MINFOF,
2008).
3.1.6. Flore
La végétation du PNK est comprise dans la vaste
forét d'Afrique Centrale et de l'Ouest qui originellement
s'étendait de l'Est au delta du Niger, à travers Cameroun,
jusqu'en Guinée Equatoriale et au Gabon dans le Sud. Localisé au
centre de la forêt refuge guinéocongolaise (Maley et Brenac,
1998), le PNK est réputé être, en plus du meilleure exemple
encore existant de ce type de forêt, la forêt africaine la plus
riche de toutes celles dont les données sont disponibles (Richards, 1952
cité par MINFOF, 2008). Il n'y existe aucune évidence d'une
influence humaine majeure à travers les temps historiques et au moins
dans la partie Sud du parc, la forét est presque primaire. En
dépit du stress sur l'écosystème, la forêt dans ce
secteur du parc a une biomasse et une production équivalente à
celles des autres forêts africaines (Newbery et al., 1997). La
région regroupe quatre différentes associations
forestières qui ont été décrites par Letouzey
(1985) puis partiellement prospectées par Duncan (1995)
· La forêt atlantique biafréenne
: Elle se trouve dans la zone côtière humide avec une
saison humide très prolongée, caractérisée par une
dominance des espèces de césalpiniacée
large et grégaire. Cette forêt est très
importante pour la conservation dans la mesure où elle renferme des
espèces de plantes très peu connues, rares et
endémiques.
? La forêt marécageuse : Elle
apparaît sur des sols ayant une nappe phréatique
superficielle. La canopée est haute de 25-30 m et la
diversité spécifique est pauvre. Les herbes et les arbustes sont
rares et disséminés. Les espèces caractéristiques
de cette végétation incluent : Crateranthus talbotti,
Mitragyna stipulosa, Protomegabaria stapfiana, Diospyros preussi, Spondianthus
preussi, Symphonia globulifera, Amanoa strobilacea, Raphia sp.,
Liparis sp., Affrofittonia silvestris et Renealmia sp.
? La forêt de piedmont : D'après
Letouzey (1985), la forét de piedmont est semi
décidue. Elle est située entre 500 m et 800 m
d'altitude et non dominée par les Césalpiniacées. Cette
forêt sert de transition entre la forêt sempervirente de basse
altitude et la forêt submontagnarde. La forêt semi décidue
réfère à la zone de forêt secondaire
résultant certainement des pratiques culturales. La forêt de
piedmont est importante pour la conservation, car elle renferme une grande
richesse spécifique avec un grand nombre d'espèces peu connues,
rares et endémiques (Duncan, 1995).
? La forêt submontagnarde : Située
au-dessus de 800 m d'altitude sur les sommets du
PNK, des réserves forestières de Nta-Ali et
Ejagham, la forêt submontagnarde a une canopée haute de 15-20 m et
les arbres caractéristiques de cette forêt sont: Anonidium
mannii, Camptostylus sp., Zenkerella citrina, Chionanthus sp., Syzygium
staudtii, Anthocleista scandens et Garcinia sp. La forêt
sub-montagnarde est connue comme étant le hotspot de la diversité
botanique. Elle supporte des espèces de plantes d'un
intérét botanique particulier en raison de leur
répartition limitée ou discontinue.
3.1.7. Faune
La faune de Korup est très riche et diversifiée.
Elle compte 33 familles de mammifères regroupant 161 espèces
différentes. Parmi les grands mammifères, elle incluse
également le quart de tous les primates africains d'où
l'importance du site pour la conservation des primates menacés tels que
le drill et le colobe bai de Preuss. La zone renferme un grand nombre
d'espèces courantes dans la forêt guinéo-congolaise parmi
lesquelles l'éléphant de forét Loxodonta africana
cyclotis, le buffle de forêt Syncerus caffer nanus et des
espèces à distribution plus réduite incluant des
espèces endémiques donc l'angwantibo de Calabar Arctocebus
calabarensis, drill Mandrillus leucophaeus et le colobe bai de
Preuss Piliocolobus preussi (MINFOF, 2008). La présence des
hippopotames Hippopotamus amphibius a été
signalée dans la rivière Munaya
(Reid, 1989). La zone renferme également 55
espèces de chauves-souris (MINFOF, 2008), 47 espèces de rongeurs
(MINFOF, 2008), 410 espèces d'oiseaux regroupées dans 53 familles
(MINFOF, 2008) dont au moins 40 notamment le perroquet gris Psittacus
erithacus (chassé pour l'exportation) sont
considérées comme étant menacées (MINFOF, 2008). Il
a été estimé que la zone renferme 950 espèces de
papillons, dont seules 480 ont été répertoriées
à ce jour (MINFOF, 2008). Certaines espèces parmi lesquelles
Euriphene schultzei et Thermoniphans bibundana sont
considérées comme étant endémiques à la
région située entre la Cross river et la rivière Sanaga
(MINFOF, 2008). On y rencontre également 82 espèces de reptiles,
92 espèces d'amphibiens (taux d'endémisme élevé),
89 espèces de grenouilles et crâpeaux (huit ne sont pas encore
décrites), deux espèces de tortues terrestres, trois
espèces de crocodiles et 55 espèces de serpents, sans oublier les
130 espèces de poissons (MINFOF, 2008).
3.1.8. Milieu humain
La population de la zone se répartit en 28 villages,
soit 5 villages dans le parc et 23 villages dans la ZP. Linder (2008)
cité par MINFOF (2008) estime à 2700 âmes l'ensemble de la
population des 28 villages du parc et de sa zone périphérique,
avec 900 personnes pour les cinq villages situés dans le parc. Mundemba
et le camp des travailleurs de PAMOL regroupent les plus grandes concentrations
humaines près de la ZP et sont reconnues comme étant des menaces
dans la partie Sud du parc. Les cinq villages à l'intérieur du
parc sont difficiles d'accès et tendent à être moins
peuplés (moins de 200 âmes par villages) à cause notamment
des difficultés d'accès au marché (MINFOF, 2008).
D'après Vabi (1999), il existe huit groupes ethniques dans la zone
(Korup, Bakoko, Batanga, Ngolo, Ejagham, Balondo, Badiko et Balong) et une
importante population Nigériane. L'ethnie Ejagham est celle qui domine
dans la zone Nord du parc où se situe la zone d'étude.
3.1.8.1. Institutions locales
Chaque village est dirigé par un chef assisté
d'un adjoint. Le chef, dans la plupart des cas est le plus instruit et ne
réside pas souvent dans le village. La langue commune dans la
localité est le pidgin. Parmi les institutions qui influencent la prise
de décision dans les villages, on peut citer le Chef adjoint, le conseil
traditionnel, le chef de quartier, les diverses associations de
développement. Pour avoir accès aux services des institutions
gouvernementales, les populations doivent se rendre dans l'un des centres
urbains les plus proches à savoir Mamfé, Nguti, Mundemba, Ekondo
Titi ou Kumba.
3.1.8.2. Activités humaines
Les activités humaines recensées dans la zone sont
l'agriculture, la péche, le ramassage des produits forestiers non
ligneux, l'élevage, la chasse et le commerce.
La forme d'agriculture prédominante est l'agriculture
itinérante sur brülis les cultures de rentes (cacao, café,
palmier à huile) y sont cultivées tout comme les cultures
vivrières (manioc, macabo, plantain, banane). Une famille moyenne
possède 5-8 ha de terrain, Mais de façon générale,
seuls deux hectares sont cultivés et reste des terres étant mis
en jachère. La main d'oeuvre utilisée est familiale et parfois
étrangère (nigériane). Le manioc produit ici est
abondamment transformé en gari pour ravitailler les marchés
environnants. Les arbres fruitiers à l'instar des oranges sont
également cultivés dans la région.
Les poissons capturés dans les activités de
pêche sont largement consommés et représentent la plus
importante source de protéines pour les femmes et les enfants (Malleson,
2000). La péche a pris de l'importance comme activité lucrative
pour les hommes (Vabi, 1999). Mais, la pêche reste une activité de
subsistance même si le surplus de poisson est vendu (Infield, 1988). La
péche ici est une activité saisonnière avec une baisse
d'activités pendant les mois pluvieux (juillet, août, septembre).
Les techniques utilisées pour la pêche sont variables et
regroupent : la pêche à la ligne, la pêche au filet, la
pêche à la nasse et l'empoisonnement des ruisseaux et des
rivières par des toxines végétales issues de la
macération de fruits de Strychnos aculeata, Blya
supida et Massularia acuminata (Reid, 1989) et par des produits
chimique tel que le Gamaline.
La collecte des produits forestiers non ligneux
représente traditionnellement une source majeure de revenus pour les
femmes et progressivement pour les hommes et les enfants. Les produits
collectés englobent les noix de kola Cola et Garcinia spp.,
l'oignon traditionnel Afrostyrax lepidophyllus, le moabi
Baillonella toxisperma, la mangue sauvage Irvingia
gabonensis, l'eru Gnetum spp., les noisettes Poga
oleosa, le njansang Ricinodendron heudelotti, les «chewing
sticks» Garcinia mannii et Massularia acuminate, les
vins prélevés à partir du raphia Raphia
hookeriana et du palmier à huile Elaeis guineensis et
plusieurs autres plantes médicinales. La mangue sauvage, l'eru et le
njansang ont une grande valeur économique et leur collecte dans la
forêt, les champs et la jachère attire de plus en plus les hommes
et les enfants en raison de la baisse des prises et des nombreux risques
liés à la chasse (MINFOF, 2008).
La chasse ici est une activité à plein temps,
bien qu'elle connaisse un ralentissement des activités pendant les
périodes d'intenses travaux champêtres. La viande de brousse reste
la source de protéine la plus importante dans les villages situés
à l'intérieur et autour du parc. Les instruments de chasse les
plus utilisés sont les armes à feu (fabriquées localement
et très
rependues dans la zone) et les pièges. La chasse se
fait de jour et de nuit avec l'usage des lampes frontales. L'important commerce
qui s'est développé autour de cette activité assure
l'approvisionnement en viande des marchés de Mundemba, Tombe, Mufako
Batanga, Abat, Manyemen, Ajayuk Ndip au Cameroun et Ekongnaku au Nigeria (Vabi,
1999). La chasse procure une quantité de viande égale à
120 kg/an à chaque individu dans les villages situés à
l'intérieur du PNK (Infield, 1988). Toutefois, la chasse reste une
activité génératrice de revenues plutôt qu'une
activité de subsistance. Dans les villages situés à
l'intérieur du PNK, la quantité d'animaux prélevés
par les chasseurs est estimée à 270.000 kg / an (soit plus de
29.000 individus) (MINFOF, 2008). Les animaux les plus prélevés
sont le céphalophe bai Cephalophus dorsalis,
le céphalophe bleu Cephalophus monticola et le porc-épic
Atherurus africanus. Le colobe bai de Preuss Piliocolobus
preussi, le drill Mandrillus leucophaeus, le léopard de
forêt Panthera pardus et pangolin géant Smutsia
gigantea sont vulnérables à la chasse et dans certaines
zones, ils sont localement éteints (Infield, 1988).
En plus des activités sus citées, les
populations de Korup pratiquent du commerce à petite échelle et
l'exploitation frauduleuse du bois. Beaucoup de jeunes se sont lancés
dans la production, l'achat et la vente de l'huile de palme en raison de sa
forte consommation et de l'augmentation de son prix dans les marchés
locaux.
3.1.9. Exploitation forestière dans la
zone
Deux compagnies forestières, TRC et WIJMA, exploitent
respectivement les UFA 11- 001 (TRC) et 11-005(WIJMA) situées en
périphérie Nord-est du PNK. En plus du payement des taxes, ces
exploitants forestiers s'engagent dans leurs cahiers de charge à assurer
la
maintenance des routes, à construire des centres de
santé et des points d'eau potable.
L'administration du parc a signé avec ces
sociétés forestières des accords lui permettant de
bénéficier du soutien de ces dernieres dans la construction et la
maintenance des postes de contrôle forestier et de chasse, dans les
patrouilles anti-braconnages et d'aider les exploitants à assurer une
exploitation à faible impact (MINFOF, 2008).
3.2. Méthodologie
3.2.1. Choix du site
Le choix de ce site a été motivé par
diverses raisons:
> il abrite un Parc National ; pour les populations
riveraines;
> les sources alternatives de revenus sont insufisantes et la
faune sauvage constitue la principale source de protéines animales;
> la ZP est dotée d'une grande richesse floristique et
faunique, avec un taux d'endémisme élevé;
> ce site est convoité par de nombreuses
sociétés d'exploitation forestière qui exploitent de
nombreuses UFA;
> la chasse n'est pas contrôlée d'où le
besoin d'envisager des moyens de gestion durable de la faune.
3.2.2. Données secondaires
Les données secondaires ont été
tirées des documents relatifs à la zone d'étude et au
thème. Pour ce faire, la bibliothèque du Département de
Foresterie, la bibliothèque centrale de l'Université de Dschang
et internet ont été mis à contribution.
3.2.3. Données primaires
La collecte des données primaires s'est
focalisée sur des informations relatives à l'abondance, la
distribution spatiale, la perception et les menaces des primates diurnes dans
la zone d'étude.
3.2.3.1. Préparation du site
Le site a été divisé en trois zones en
fonction de l'éloignement du parc : le site 1 est celle comprise dans le
PNK, le site 2 regroupe les villages les plus proches du parc (Basu, Bajoh,
Bakut) et le site 3 regroupe les villages les plus éloignés du
PNK (Osselle, Mgbegati, Abat, Bayip-ossing) (voir Figure 2). Cette division du
site a permis d'observer l'évolution de l'abondance des primates et des
activités anthropiques du parc vers la zone périphérique.
Dans le but d'inventorier les primates, des activités anthropiques et
des plantes portant des fruits, deux méthodes ont été
utilisées celles de transects linéaires et celles de recces.
Seize transects permanents ont été utilisés. Ces transects
sont répartis dans les différents villages que sont Mgbegati
(site 3), de Bajoh (site 2) et dans le PNK (site 1) (voir Figure 2) et mesurent
2 km de long chacun, à l'exception de deux d'entre eux qui, à
cause des obstacles que constituaient les rivières, ne mesuraient que
1,8 et 1,95 km. Chacun de ces transects a été parcouru quatre
fois en cinq mois pour un effort de 127 km. Seize pistes préexistantes
(pistes de chasses, pistes villageoises et anciens transects), en raison de
deux pistes par village, ont également été parcourues deux
fois chacune pour un effort de 98,232 km. Pour la réalisation de ces
travaux d'inventaire, un total de 225,232 km a été parcouru.
Les deux méthodes d'inventaire ont été
combinées dans le but de maximiser leurs avantages respectifs. La
méthode de transect linéaire est celle qui fournit les
résultats les plus fiables, mais nécessite beaucoup d'efforts
pour la mise en place et l'entretien des transects tandis que les recces
permettent la collecte des données sur des pistes préexistantes
(pistes de chasse, pistes d'éléphants, pistes villageoises) ; ils
donnent de ce fait des résultats biaisés mais permettent de
collecter des données sur une grande surface en un temps réduit.
De plus, les recces ont une influence moins destructrice sur la forêt
comparée aux transects linéaires (White et Edwards, 2000).
Pour ne pas perturber les animaux et biaiser les
résultats pendant la collecte des données, une équipe,
composée d'un boussolier et de deux machetteurs, a nettoyé les
transects plusieurs jours avant la collecte des données. Les
coordonnées des points de départ et d'arrivée des
transects ont été relevées à l'aide d'un GPS.
Réserve forestiére
Zone 1
Zone 2 Zone 3
Figure : Présentation des transect et recces dans
la zone d'étude
3.2.3.2. Collecte des données
La collecte des données sur les transects s'est faite
de façon presque identique à celle sur les pistes, la seule
différence étant que les recces ne nécessitent pas le
relevé des distances perpendiculaires. Les données ont
été collectées par une équipe composée d'un
pisteur et d'un releveur. Les personnes recrutées dans les villages
étaient celles qui ont été formées et qui ont
participé au programme de »Suivi de la faune
sauvage» mené par le projet Korup de 1999 à
2003. Les recensements des animaux proprement dits commençaient entre
6h30 et 9h00 (car
l'inventaire commençait parfois après les pluies
du matin qui s'achevaient généralement après 8h) et se
terminaient vers 18h. La vitesse de progression moyenne pendant les inventaires
était d'environ 1 km/h. Lorsque le point de départ du transect
était repéré sur le terrain, les membres de
l'équipe se déplaçaient dans la direction indiquée,
parcourant le transect ou la piste (dans le cas des recces) le plus
silencieusement possible, regardant et écoutant de tous les
côtés pour détecter d'éventuels animaux. Des
arrêts étaient faits toutes les 10 minutes pour écouter les
cris des primates. Seuls les petits primates, suffisamment bruyants et
détectables permettent un suivi des populations par observations diurnes
directes (UICN, 2008). En ce qui concerne les grands singes, les techniques
basées sur les comptages directs sont difficilement applicables en
forêt dense, vu le faible taux de contact consécutif à une
faible visibilité et à la difficulté d'approcher
suffisamment la plupart des espèces (Buckland et al., 1993;
White et Edwards, 2000). Au vu des raisons sus évoquées, le
comptage des chimpanzés devait se faire via le comptage des nids et la
densité des nids devait ensuite être convertie en densité
animale (White et Edwards, 2000). Toutefois, les chimpanzés
détectés l'ont été par vocalisation. Quand un
animal, un groupe d'animaux, une activité anthropique ou un arbre
portant des fruits était vu, les informations suivantes étaient
notées sur des fiches de collecte de données
préétablies (Annexe 1) : l'heure d'observation, le signe
indicateur, l'age de l'indice, l'espèce, le nombre d'individus, la
hauteur au-dessus du sol, la distance perpendiculaire entre l'axe du transect
et l'axe passant par la position de l'animal (ou le lieu où l'animal a
été vu avant tout mouvement), la distance le long du transect ou
de la piste, le type d'habitat, la position GPS du point de rencontre avec
l'espèce, l'activité de l'animal au moment de la rencontre, les
noms ou les codes des arbres en fructification et leur position GPS.
Ont été considérées comme appartenant
à un même groupe, les formations dont les individus étaient
spatialement distants de moins de 50 m.
3.2.3.3. Distribution spatiale des primates
La distribution spatiale des primates a été
déterminée à partir des coordonnées GPS, des points
de rencontre avec les différents groupes pendant les inventaires. Ces
coordonnées ont permis de constituer une carte de distribution spatiale
de toutes les espèces de primates diurnes rencontrées pendant
l'étude.
3.2.3.4. Détermination des facteurs qui
influencent la distribution des primates diurnes dans la zone d'étude et
les menaces
Les données collectées sur les transects ont permis
de calculer les Indices Kilométriques d'Abondance (IKA) des
activités humaines, des arbres portant des fruits et des primates dans
la
zone d'étude. Les corrélations entre l'abondance
de plantes porteuses de fruits et l'abondance des primates tout comme celles
entre l'abondance des différentes activités humaines et celle des
primates diurnes ont fourni une idée sur le type de relation entre les
variables de l'étude. Les données d'inventaire associées
à celles des questionnaires ont fourni des informations sur la pression
humaine et les autres facteurs qui menacent les primates diurnes dans la zone
d'étude.
3.2.3.5. Perception villageoise des primates diurnes dans
la zone d'étude
Les données de la perception villageoise sur les
différents primates diurnes ont été collectées
à partir d'un questionnaire et des observations dans la zone
d'étude. Un exemplaire de ce questionnaire est présenté en
Annexe 3. Ce questionnaire porte sur la chasse en général, la
chasse aux singes et la vision qu'ont les chasseurs par rapport aux primates
dans la zone.
38 chasseurs ont été interviewés parmi
les 69 présents dans l'ensemble des 7 villages. Seul les chasseurs au
fusil ont été considérés dans le cadre de cette
etude car se sont eux qui chassent effectivement les singes. Ils ont
été interviewés de façon individuelle pour
éviter que les réponses des uns n'influencent celles des
autres.
3.2.4. Analyse des données
3.2.4.1. Estimation de l'abondance et de la
densité des primates diurnes
N'ayant pas obtenu les 30 groupes nécessaires pour
utiliser le programme Distance 5.0 (Laake et al., 1994), les
différentes données collectées sur les transects et les
recces ont été analysées ensemble à l'aide du
logiciel Excel pour le calcul des Indices Kilométriques d'Abondance
(IKA) en utilisant la formule suivante:
IKA = N/D avec
N = nombre d'observations ; D = distance parcourue
Les densités quant à elles ont été
calculées par la méthode King en utilisant uniquement les
données collectées sur les transects. La formule suivante est
celle utilisée pour ce calcul :
D = Z/2XY avec
Z : Nombre d'individus de l'espèce observée ;
X : Longueur totale de tous les transects ;
Y : Distance moyenne à angle droit des lignes de marche de
tous les individus de l'espèce observée.
En utilisant le logiciel Statistica 8.5, les
différences entre les moyennes d'IKA ou de densités ont
été testées grace au test d'ANOVA auquel a
été associé le test de Duncan à un seuil dans le
but d'estimer les différences statistiques entre les différents
sites de la zone d'étude.
3.2.4.2. Cartographie de la répartition des
primates, des activités humaines et des plantes en
fructification
Afin de déterminer la distribution spatiale des
différentes espèces de primates recensées, l'ensemble des
données géo-référencées collectées
pendant les inventaires ont permis grâce au logiciel Mapinfos 8.5 de
générer une carte de distribution géo-spatiale permettant
la localisation les différents points de rencontre avec les
espèces de primates.
3.2.4.3. Détermination des facteurs qui
influencent la distribution des primates
Le logiciel Statistica 8.5 a permis de calculer et de tester
les corrélations entre l'abondance de chacune des espèces de
primates et celles des différentes activités humaines. La
relation entre la présence des activités anthropiques ou celle
des plantes porteuses de fruits et la distribution des primates s'est
évaluer par l'interprétation des coefficients de
corrélation calculés par la formule de Pearson :
r = [?XY-XY/n]
/[?X2-X2/n]1/2[?Y2-Y2/n]1/2
avec :
r: le coefficient de corrélation ;
X: la valeur moyenne d'IKA des primates ;
Y: la valeur moyenne d'IKA des activités anthropiques ou
des arbres portant des fruits ; n: le nombre de paires d'observations.
3.2.4.4. Perception villageoise sur les primates diurnes
dans la zone d'étude
Les données collectées à travers les
questionnaires ont été analysées en utilisant des
statistiques descriptives du logiciel Microsoft Excel 2007. Leurs
interprétations, associées à celle des données sur
l'abondance, ont donné un aperçu sur des menaces et de la
perception villageoise sur les différentes espèces de
primates.
CHAPITRE 4: RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Estimation de l'abondance relative des primates
diurnes
4.1.1. Abondance relative des espèces de primates
diurnes
Le tableau 5 présente l'abondance des
différentes espèces de primates diurnes recensées dans la
zone d'étude (voir annexes 4 à 7 pour les données brutes
issues des transects, annexes 8 à 11 pour les données issues des
recces et l'annexe 12 pour l'abondance des plantes en fructification dans la
zone d'étude).Les groupe de primates détectés par contact
visuel et ceux détecté par vocalisation ont tous
été utilisés pour le calcul des IKA
Tableau : Abondance des espèces de primates
diurnes dans la zone d'étude
|
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
SITE 1
|
N DP (Km) IKA ET
|
21 52,146 0,4191 0,2803
|
22 52,146 0,4305 0,2499
|
14 52,146 0,2710 0,2684
|
5 52,146 0,0960 0,0999
|
3 52,146 0,0657 0,1265
|
0 52,146 0 0
|
1 52,146 0,0235 0,0626
|
66 52,146 1,3017 0,7865
|
|
N
|
16
|
14
|
6
|
0
|
0
|
|
0
|
40
|
|
DP (Km)
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
SITE 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,2152
|
0,1891
|
0,0887
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,5430
|
|
ET
|
0,1205
|
0,1963
|
0,0896
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,4150
|
|
N
|
14
|
13
|
9
|
4
|
0
|
2
|
0
|
42
|
|
DP (Km)
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
SITE 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,1332
|
0,1215
|
0,0934
|
0,0418
|
0
|
0,0202
|
0
|
0,4100
|
|
ET
|
0, 1704
|
0,1601
|
0,1461
|
0,0888
|
0
|
0,0781
|
0
|
0,5211
|
|
N
|
51
|
49
|
29
|
9
|
3
|
2
|
1
|
147
|
|
DP (Km)
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,2213
|
0,2093
|
0,1308
|
0,0406
|
0,0144
|
0,0094
|
0,0052
|
0,6467
|
|
ET
|
0,2125
|
0,2212
|
0,1778
|
0,0820
|
0,0621
|
0,0534
|
0,0293
|
0,6479
|
Notes : DP= Distance parcourue ; ET=Ecart type ; N=nombre ; IKA=
indice kilométrique d'abondance
D'après le tableau 5, le Cercopithecus
nictitans (0,431 #177; 0,250) est le primate le plus abondant dans le
site 1, suivi de Cercopithecus mana (0,419 #177;
0,280), Cercopithecus erythrotis (0,271 #177; 0,268),
Cercopithecus pogonias (0,096#177; 0,010), Cercocebus
torquatus (0,066 #177; 0,126) et enfin du Piliocolobus preussi
(0,024#177; 0,063) dans cet ordre, Pan troglodytes n'a pas
été recensé dans ce site.
Dans le site 2, le Cercopithecus
mona (0,215 #177; 0,121) est le primate le plus abondant et il est suivi
par Cercopithecus nictitans (0,189 #177; 0,196) puis par
Cercopithecus erythrotis (0,089 #177; 0,090). Ces trois primates sont
d'ailleurs les seuls à avoir été recensés dans le
site 2.
Dans le site 3, Cercopithecus mona
(0,133 #177; 0,170) est en tête, suivi de Cercopithecus
nictitans (0,122 #177; 0,160), de Cercopithecus erythrotis (0,093
#177; 0,146), de Cercopithecus pongonias (0,042 #177; 0,089) et enfin
de Pan troglodytes (0,020 #177; 0,078). Les autres primates n'ont pas
été recensés dans ce site.
Dans l'ensemble de la zone d'étude, les espèces
de primates par ordre décroissant de leur IKA sont Cercopithecus
mona (0,221 #177; 0,212), Cercopithecus nictitans (0,209 #177;
0,221), Cercopithecus erythrotis (0,131 #177; 0,179),
Cercopithecus pogonias (0,041 #177; 0,082), Cercocebus
torquatus (0,014 #177; 0,062), Pan troglodytes (0,009 #177;
0,053) et Piliocolobus preussi (0,005 #177; 0,029). Des
différences significatives sont observées entre les moyennes des
IKA des primates dans les trois sites (one way ANOVA: F 2;29 = 6,3214;
P = 0,0053). Les moyennes d'IKA des primates sont plus
élevées dans la sous zone 1 (1,302 #177; 0,787), et
décroissent sans signifiquence statistique dans le site 2 (0,543 #177;
0,415) (Duncan test : P = 0,604697) ils décroissent aussi dans
le site 3 (0,410 #177; 0,521) où la tendence est statistiquement
significative (Duncan test : P = 0,002098). Les moyennes d'IKA de
primates dans le site 3 sont significativement différentes de celles
observées le site 2 (Duncan test: P = 0,005826) (voir Figure
3).
Figure : IKA des primates dans les trois
sites
Le Drill (Mandrillus leucophaeus) bien
que n'étant pas visé par cette étude a été
aperçu dans le PNK (0,026 #177; 0,036). Son IKA global est de 0,004
#177; 0,022.
Le tableau 6 compare les résultats obtenus par la
méthode transects linéaires au cours de cette étude
à ceux obtenus par Edwards (1990) dans la zone Nord-est du PNK et
à ceux obtenues par Waltert (2000), en utilisant la même
méthode dans la zone de Korup qui englobe notre zone d'étude.
Tableau : Résultats des différents
inventaires dans la zone d'étude et ses environs depuis 1990
|
Nombre de groupe détectés
|
Taux de rencontre par kilomètre (l
KA)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Différences
|
Différences d'l KA
|
Espèces
|
19901
|
20002
|
20103
|
19901
|
20002
|
20103
|
d'l KA entre
|
entre 20002 et
|
|
|
|
|
|
|
|
19901 et 20002
|
20103
|
Cercopithecus mona
|
47
|
42
|
51
|
0,1
|
0,45
|
0,2225
|
0,35
|
-0,2275
|
Cercopithecus nictitans
|
75
|
100
|
49
|
0,15
|
1,06
|
0,2102
|
0,91
|
-0,8498
|
Cercopithecus erythrotis
|
16
|
18
|
29
|
0,03
|
0,19
|
0,1317
|
0,16
|
-0,0583
|
Cercopithecus .pogonias
|
42
|
1
|
9
|
0,08
|
0,01
|
0,0406
|
-0,07
|
0,0306
|
Cercocebus torquatus
|
2
|
4
|
3
|
0
|
0,04
|
0,0144
|
0,04
|
-0,0256
|
Piliocolobus preussi
|
26
|
2
|
1
|
0,05
|
0,02
|
0,0052
|
-0,03
|
-0,0148
|
Pan troglodytes
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0,0094
|
0
|
0,0094
|
Notes : 1 : Edwards (1992); 2 : Waltert (2002) ; 3 : La
présente étude
Du tableau 6, il ressort que les IKA de certaines
espèces telles que les Cercopithecus mona, Cercopithecus
nictitans, Cercopithecus erythrotis et Cercocebus torquatus qui
avaient augmenté entre 1990 et 2000, diminuent entre 2000 et 2010
confirmant ainsi les propos de Waltert (2002) qui stipulait que les populations
de primates diurnes sont en pleine diminution des effectifs dans la zone de
Korup. Le taux de rencontre du Cercopithecus pogonias qui était
décroissant entre 1990 et 2000 augmente entre 2000 et 2010. Les IKA de
Piliocolobus preussi garde une allure déscendante sur les deux
dernières décennies alors que Pan troglodytes, a
été recensé pour la première fois et cela symbolise
une lueur d'espoir pour sa conservation dans la zone.
La Figure 6 présente les IKA de primates obtenus sur
les transect d'une part et sur les recces d'autre part. Il en ressort que le
classement des espèces en fonction de la grandeur des
IKA est le méme pour les deux méthodes
d'inventaire. L'allure de la grandeur des IKA au sein de la même
espèce est également la même avec les IKA de transects plus
grands que ceux obtenus par la méthode de recces, exception faites des
cas du mone et du hocheur où la tendance est inverse.
La différence des IKA entre les méthodes peut
s'expliquer par la différence des surfaces couvertes par chaque
méthode. En effet, la méthode de recces a couvert des surfaces
plus variées, comprenant des zones telles que les «Nkwende
hills» à Bayip-ossing et le village Ekogati dans le PNK qui
n'ont pas été couvertes par la méthode de transect et qui
servent de refuges à certaines espèces telles que le
Piliocolobus preussi, le Pan troglodytes et le Cercocebus
torquatus.
Figure : IKA des primates pour les deux méthodes
d'inventaire
4.1.2. Abondance relative des groupes de primates diurnes
rencontrés
Le tableau 7 présente les IKA des différents
groupes de primates rencontrés (vus et entendus) dans la zone
d'étude.
Tableau : IKA des groupes de primates diurnes
rencontrés dans la zone d'étude
C. pogonias
/ C. torquatus/
P. preussi/ C.
nictitans /
C. mona
|
C. pogonias
/ C. nictitans /
C. mona /
C. erythrotis
|
Cercopithecus. pogonias
|
C. nictitans /
C. erythrotis
|
C. mona /
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan trglodytes
|
C. nictitans
|
C. nictitans /
C. mona
|
C. nictitans /
C. mona /
C. erythrotis
|
C. mona
|
C. mona /
C. erythrotis
|
C.
erythrotis Total
|
|
N
|
1
|
1
|
1
|
2
|
1
|
2
|
0
|
4
|
5
|
9
|
3
|
1
|
3
|
33
|
|
DP (Km)
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
52,15
|
SITE 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,0237
|
0,0179
|
0,0183
|
0,0362
|
0,0183
|
0,0652
|
0
|
0,0714
|
0,0960
|
0,1812
|
0,0642
|
0,0179
|
0,0536
|
0,6401
|
|
El
|
0,0626
|
0,0472
|
0;0484
|
0,0619
|
0,0485
|
0,1263
|
0
|
0,0668
|
0,0999
|
0,2525
|
0,0810
|
0,0472
|
0,0983
|
0,2503
|
|
N
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
8
|
4
|
3
|
1
|
2
|
21
|
|
DP (Km)
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
SITE 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,0375
|
0,0970
|
0,0637
|
0,0389
|
0,0125
|
0,0216
|
0,2712
|
|
El
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,0844
|
0,1296
|
0,0937
|
0,0627
|
0,0395
|
0,0462
|
0,1658
|
|
N
|
0
|
4
|
1
|
0
|
0
|
0
|
2
|
3
|
7
|
1
|
1
|
3
|
3
|
22
|
|
DP (Km)
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
SITE 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0
|
0,0419
|
0,0083
|
0
|
0
|
0
|
0,0101
|
0,0267
|
0,0661
|
0,0083
|
0,0083
|
0,0284
|
0,0151
|
0,02133
|
|
El
|
0
|
0,0752
|
0,0322
|
0
|
0
|
0
|
0,0390
|
0,0557
|
0,0892
|
0,0323
|
0,0323
|
0,0597
|
0,0586
|
0,1857
|
|
N
|
1
|
5
|
2
|
2
|
1
|
2
|
2
|
10
|
20
|
14
|
7
|
5
|
8
|
79
|
|
DP (Km)
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,0052
|
0,0235
|
0,0079
|
0,0079
|
0,0040
|
0,0144
|
0,0047
|
0,0399
|
0,0823
|
0,0634
|
0,0301
|
0,0211
|
0,0256
|
0,3508
|
|
El
|
0,0293
|
0,0578
|
0,0311
|
0,0311
|
0,0227
|
0,0227
|
0,028
|
0,0681
|
0,1032
|
0,1413
|
0,0583
|
0,00549
|
0,0654
|
0,2551
|
Notes : N : Nombre ; DP : Distance parcourue ; ET : Ecart type ;
IKA : indice kilométrique d'abondance
Dans le site 1, le groupe le plus abondant
est celui composé de Cercopithecus nictitans /
Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,181 #177;
0,253). Il est suivi du groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona
(0,181 #177; 0,252); ensuite viennent les groupes mono spécifique
de Cercopithecus.nictitans (0,071 #177; 0,067); Cercocebus
torquatus (0,065 #177; 0, 126); Cercopithecus mona (0,064 #177;
0,081), Cercopithecus erythrotis (0,054 #177; 0,098);
Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis (0,036 #177;
0,061), Cercopithecus pogonias /Cercocebus torquatus /Piliocolobus preussi
/ cercopithecus nictitans / cercopithecus Mona (0,024 #177; 0,063). Les
groupes les moins représentés avec un IKA de 0,018 #177; 0,047
chacun sont Cercopithecus mona / Cercopithecus pogonias; Cercopithecus
pogonias; Cercopithecus pogonias / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona
Cercopithecus erythrotis
Dans le site 2, le groupe Cercopithecus
nictitans / Cercopithecus mona (0,097 #177; 0,030) vient en
tête suivit du groupe Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona /
Cercopithecus erythrotis (0,064 #177; 0,094), puis des groupes
Cercopithecus mona (0,040#177;0,063). et Cercopithecus nictitans
(0,038#177;0,085). Vient enfin le groupe Cercopithecus erythrotis
(0,013 #177; 0,046)
Dans le site 3, le groupe mixte
Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona (0,066 #177;
0,089) est en tête suivi du groupe composé de Cercopithecus
pogonias / Cercopithecus mona / Cercopithecus nictitans
/ Cercopithecus erythrotis (0,042 #177; 0,075) ; ensuite des groupes
de Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis (0,028 #177;
0,060) ; Cercopithecus erythrotis (0,015 #177; 0,057); Pan
troglodytes (0,010 #177; 0,039). Viennent enfin les groupes
Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona /
Cercopithecus erythrotis, Cercopithecus mona et Cercopithecus
pogonias avec (0,008 #177; 0,032).
De façon globale, les groupes recensés par ordre
décroissant de leurs IKA sont les suivants : Cercopithecus
nictitans / Cercopithecus mona (0,082 #177; 0,103);
Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona /
Cercopithecus erythrotis (0,063#177; 0,141); Cercopithecus
nictitans (0,040 #177; 0,068); Cercopithecus mona (0,030 #177;
0,068); Cercopithecus erythrotis (0,026 #177; 0,065); Cercocebus
pogonias / Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona /
Cercopithecus erythrotis (0,024 #177; 0,058) ; Cercopithecus
mona / Cercopithecus erythrotis (0,021 #177; 0,005);
Cercocebus torquatus (0,014 #177; 0,023); Cercopithecus pogonias
et Cercopithecus nictitans / Cercopithecus erythrotis (0,008#177;
0,031); Cercopithecus Pogonias / Cercocebus torquatus /
Piliocolobus preussi / Cercopithecus nictitans/ Cercopithecus
mona (0,005 #177; 0,029); Pan troglodytes (0,005 #177; 0,028) et
enfin Cercopithecus mona / Cercopithecus pogonias; (0,004
#177; 0,023)
Les différences des moyennes d'IKA totaux des divers
groupes de primates rencontrés dans les différentes zones sont
significativement différentes (one way ANOVA : F2;29 =
11,9432;
P= 0,0002). Elles sont plus grandes dans le site 1
(0,640 #177; 0,250), décroissent de façon significative dans le
site 2 (0,271 #177; 0,166) (Duncan test : P = 0,000119) et dans le
site 3 (0,213 #177; 0,186) (Duncan test : P = 0,000386). La
différence des moyennes d'IKA globaux entre le site 2 et le site 3 n'est
pas significative (Duncan test : P = 0,519223) (voir Figure 5). Le PNK
en tant que aire protégée conserve un meilleur potentiel en
primates par rapport au reste des site d'étude.
Figure : IKA des groupes de primates diurnes
rencontrés
4.1.3. Abondance relative des activités
anthropiques
Le tableau 8 regroupe les IKA de toutes les activités
anthropiques rencontrées.
Tableau : Abondance relative des activités
anthropiques rencontrées dans la zone d'étude
|
|
Campements
|
Carbures
|
Cartouches
|
Champs
|
Layons forestiers
|
Piéges
|
Ramassage d'Irvingia gabonensis
|
Récolte de piquets
|
Sciage
de Diospyros crassiflora
|
TOTAL
|
SITE 1
|
N DP (Km) IKA ET
|
1 52,146 0,0179 0,0472
|
2 52,146 0,0417 0,1021
|
30
52,146 0,6286 0,9568
|
0 52,146 0 0
|
0 52,146 0 0
|
7 52,146 0,1282 0,3392
|
1 52,146 0,0179 0,0472
|
0 52,146 0 0
|
0 52,146 0 0
|
41
52,146
0,7229
0,8556
|
|
N
|
1
|
3
|
57
|
4
|
1
|
46
|
1
|
0
|
0
|
112
|
STE 2
|
DP (Km)
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
75,742
|
|
IKA
|
0,0125
|
0,0250
|
0,8008
|
0,0397
|
0,0125
|
0,6578
|
0,0156
|
0
|
0
|
1,5639
|
|
ET
|
0,0395
|
0,0791
|
0,7642
|
0,0907
|
0,0395
|
0,8172
|
0,0491
|
0
|
0
|
1,4875
|
|
N
|
0
|
6
|
59
|
23
|
6
|
79
|
5
|
1
|
4
|
183
|
STE 3
|
DP (Km)
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
|
IKA
|
0
|
0,050
|
0,6459
|
0,2068
|
0,0734
|
1,2126
|
0,0456
|
0,0100
|
0,0401
|
2,2844
|
|
ET
|
0
|
0,1320
|
0,7970
|
0,3729
|
0,1490
|
2,2742
|
0,0881
|
0,0390
|
0,0868
|
2,4108
|
|
N
|
2
|
10
|
146
|
27
|
7
|
132
|
7
|
1
|
4
|
336
|
|
DP (Km)
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
225,232
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,0078
|
0,0403
|
0,6905
|
0,1093
|
0,0383
|
0,8020
|
0,0301
|
0,0047
|
0,0188
|
1,6875
|
|
ET
|
0,0307
|
0,1089
|
0,7207
|
0,2721
|
0,1078
|
1,6561
|
0,0697
|
0,0267
|
0,0617
|
1,9312
|
Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET :
Ecart type ; IKA : indice kilométrique d'abondance
Du tableau 8, il en ressort que:
Dans le site 1, les indices d'activité
anthropique sont majoritairement constitués des indices de chasse
dominés par les douilles de cartouches (0,629 #177; 0,957), les
pièges (0,128 #177; 0,339), les traces de carbure (0,042 #177; 0,102) et
les campements (0,018 #177; 0,047). On y trouve aussi le ramassage
d'Irvingia gabonensis (0,018 #177; 0,047). Cela montre une dominance
de la chasse sur les autres activités de la zone 1.
Dans le site 2, les activités humaines
regroupent les douilles de cartouches (0,801 #177; 0,764), les pièges
(0,658 #177; 0,817), les champs (0,040 #177; 0,091), les traces de carbure
(0,025 #177; 0,079) le ramassage d'Ivingia gabonensis (0,016 #177;
0,049), et enfin les campements (0,013 #177; 0,040) et les layons forestiers
(0,013 #177; 0,040). Bien que les indices de chasse restent dominants,
l'agriculture et l'exploitation forestières montre la différence
de statut entre la zone 1 qui est protégée et la zone 2 où
les populations exercent librement leurs activités.
Dans le site 3, la gamme des activités
anthropiques est un peu plus variée. On y trouve des pièges
(1,213 #177; 2,274), des cartouches (0,646 #177; 0,797), des champs (0,207
#177; 0,373), des layons d'exploitation forestière (0,0734 #177; 0,149),
des restes de carbure (0,050 #177; 0,132), le ramassage d'Irvingia
gabonensis (0,046 #177; 0,088), le sciage d'Ebène (Diospyros
crassiflora) (0,040 #177; 0,087) et la récolte des piquets pour la
vente (0,010 #177; 0,039). Les activités de chasse restent dominantes et
la diversification des activités anthropiques traduit des besoins
nouveaux pour une population de plus en plus nombreuse, et influencée
par le milieu extérieur. En comparaison avec les autres zones, il y a
dans la zone 3 un intérét grand pour l'agriculture et l'existence
des sources de revenus nouvelles représentées par la
récolte des piquets destinés à la vente et par le sciage
bien que ce dernier soit le fait des personnes étrangères.
D'une façon globale, les IKA des activités
anthropiques augmentent du PNK vers la périphérie. Mais, les
différences des moyennes d'IKA entre les sites restent non
significatives (one way ANOVA: F 2;30 = 1,8242; P = 0,1788)
(voir Figure 6). Ces moyennes sont plus grandes dans le site 3 (2,285 #177;
2,411) puis décroissent progressivement dans le site 2 (1,564 #177;
1,488) et dans le site 1 (0,723 #177; 0,856). Malgré sa situation d'aire
protégée, les populations riveraines au PNK ne s'empêchent
pas d'y chasser vu de son plus grand potentiel en gibier. L'IKA des
activités anthropiques dans l'ensemble de la zone d'étude est de
(1,688 #177; 1,931); ce qui est inférieur à la valeur de 2,91
trouvé par Mouté (2010). La difference des valeurs d'IKA entre
les deux années s'explique par le fait que l'année 2011 a
contrairement à 2010 vu fleurir les Irvingia gabonensis et il
ya eu une ruée vers le ramassage d'irvingia au detriment de la chasse
qui, généralement produit plus d'indices anthropiques.
Figure : IKA d'activités anthropiques
4.1.4. Estimation des densités de primates diurnes
dans la zone d'étude
Les densités des différentes espèces de
primates diurnes ont été calculées et consignées
dans le tableau 9. Seules les données issues des transects ont
été utilisées pour le calcul des densités. Les
densités de Pan troglodytes et de Piliocolobus preussi
sont nulles car ces éspéces n'ont pas été
recensées pendant les inventaires sur les transects.
Tableau : Densité des primates diurnes dans la
zone d'étude
|
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
|
N
|
13
|
16
|
10
|
4
|
1
|
0
|
0
|
44
|
SITE 1
|
DENSITE
|
2,740
|
3,365
|
2,105
|
0,844
|
0,214
|
0
|
0
|
9,268
|
|
ET
|
2,226
|
2,311
|
1,978
|
0,891
|
0,478
|
0
|
0
|
7,121
|
|
N
|
5
|
6
|
2
|
0
|
0
|
0
|
|
13
|
SITE 2
|
DENSITE
|
0,868
|
1,042
|
0,347
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2,257
|
|
ET
|
1,024
|
1,318
|
0,538
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2,670
|
|
N
|
11
|
10
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
25
|
SITE 3
|
DENSITE
|
2,338
|
2,106
|
0,856
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5,301
|
|
ET
|
0,864
|
2,069
|
0,481
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2,512
|
|
N
|
29
|
32
|
16
|
4
|
1
|
0
|
0
|
82
|
TOTAL
|
DENSITE
|
1,913
|
2,101
|
1,055
|
0,264
|
0,067
|
0
|
0
|
5,399
|
|
ET
|
1,611
|
2,031
|
1,335
|
0,612
|
0,267
|
0
|
0
|
5,150
|
Notes : L : Largeur de détection moyenne ; DP : Distance
parcourue ; D : Densité ; N : nombre de détection
> Chez Cercopithecus mona, la
densité globale est de 1,913 #177; 1,611. Ces moyennes de
densités sont plus grandes dans le site 1 (2,740 #177; 2,226) puis
décroissent dans le site 3 (2,338 #177; 0,864) et dans le site 2 (0,868
#177; 1,024).
> Chez Cercopithecus nictitans,
la densité globale est de 2,101 #177; 2, 031. Les différencesdes
densités moyennes sont sont plus grandes dans le site 1 (3,365 #177;
2,311) puis, décroissent dans la zone 3 (2,106 #177; 2,069) et dans le
site 2 (1,042 #177; 0,069).
> Chez Cercopithecus erythrotis,
la densité globale est de 1,055 #177; 1,335. Les différences des
densités moyennes sont plus élévées dans le site 1
(2,105 #177; 1,978). Elles sont faibles dans le site 3 (0,856 #177; 0,481) et
encore plus faible dans le site 2 (0,347 #177; 0,538).
> Chez Cercopithecus
pogonias, la densité globale est de 0,264 #177;
0,612. Elles sont de 0,844 #177; 0,891 dans le site 1 et s'annullent dans les
autres sites.
Les densités moyennes sont plus élevées
dans le site 1 (9,268 #177; 7,121), puis décroissent dans le site 2
(5,301 #177; 2,512) et sont plus faible dans le site 3 (2,257 #177; 2,670).
Cette tendance n'est cependant pas statistiquement significative (One way
ANOVA: F2 ; 13 = 3,3063; P = 0,0691) (voir Figure 7).
Figure : Densité des primates
Les densités obtenues pendant cette étude sont
d'une manière générale plus élevées que
celles obtenues par Waltert (2000) dans des forêts non exploitées
de la zone de korup et encore plus élevées que celles obtenues
par Edwards (1990) dans le PNK. La différence entre les résultats
de cette étude et ceux des autres études peut s'expliquer par des
périodes différentes de collecte de données. En effet, les
données d'Edwards ont été collectées entre avril et
décembre et ceux de Waltert, pendant deux années entières.
Cela implique que les densités obtenues par ces
STE 1 SITE 2 SITE 3 Mean#177;SD
6
deux études incluent les données de saison
sèche où les primates sont supposés être
moins abondants à cause de la rareté des aliments (fruits) due
à la sécheresse. Notre étude ne comporte
par contre que les données de saison pluvieuse. Le tableau
10 présente les différentes densités obtenues dans la
zone.
Tableau : Densités obtenues par Edwards (1990) et
Waltert (2000) dans la zone d'étude et ses environs
|
|
Densité (groupe/km2)
|
|
Espèces
|
19901
|
2000f1
|
2000f2
|
20103
|
Cercopithecus mona
|
0,86
|
0,70
|
1,27
|
1,913
|
Cercopithecus nictitans
|
0,50
|
0,77
|
1,27
|
2,101
|
Cercopithecus erythrotis
|
0,29
|
0,87
|
1,52
|
1,335
|
Cercopithecus pogonias
|
0,56
|
0,50
|
0,91
|
0,264
|
Cercocebus torquatus
|
--
|
0,08
|
0,08
|
0,067
|
Piliocolobus preussi
|
--
|
--
|
--
|
--
|
Pan troglodytes
|
--
|
--
|
--
|
--
|
Notes : 1 : Edwards (1992); f1 : Waltert (2002) en forêt
exploitée de la zone de korup, f2 : Waltert (2002) en forêt non
exploitée de la zone de Korup ; 3 : La présente étude
Bien que les densités de Cercopithecus mona,
Cercopithecus nictitans, Cercopithecus erythrotis aient augmenté
par rapport aux résultats obtenus en 2000, celles de Cercopithecus
pogonias et Cercocebus torquatus ont diminué. Celles de
Pan troglodytes et de Piliocolobus preussi restent nulles.
Ces résultats nous emmènent à conclure qu'il est possible
que Pan troglodytes, Piliocolobus preussi et Cecocebus
torquatus soient en train de faire face à une menace d'extinction
locale.
Le tableau 11 présente les densités moyennes des
groupes de primates :
C nictitans / C mona
Total
C mona
C nictitans
C mona / C erythrotis
C. pogonias / C. torquatus/ P. preussi / C.
nictitans / C mona
Cercopithecus. pogonias
C. nictitans / C. erythrotis
C erythrotis
C torquatus
Pan trglodytes
C mona / C pogonias
C nictitans / C mona / C
erythrotis
C. pogonias / C. nictitans / C. mona /
C. erythrotis
Tableau : Densité des groupes de primates diurnes
dans la zone d'étude
SITE 1
|
N DP (Km) DENSITE ET
|
0 52,15
0 0
|
1
52,15 0,208 0,466
|
1
52,15 0,214 0,478
|
2
52,15 0,422 0,578
|
1
52,15 0,214 0,478
|
1
52,15 0,208 0,466
|
0 52,15
0 0
|
4
52,15 0,833 0,466
|
4
52,15 0,844 0,891
|
5
52,15 1,058 1,502
|
1
52,15 0,208 0,466
|
1
52,15 0,208 0,466
|
3
52,15 0,625 0,932
|
24 52,15 5,043 2,451
|
|
N
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
5
|
2
|
3
|
1
|
1
|
15
|
|
DP (Km)
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
36,542
|
SITE 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DENSITE
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,625
|
1,042
|
0,440
|
0,648
|
0,208
|
0,208
|
3,171
|
|
ET
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,932
|
1,473
|
0,604
|
0,594
|
0,466
|
0,466
|
1,232
|
|
N
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
4
|
1
|
0
|
1
|
0
|
10
|
|
DP (Km)
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
97,344
|
SITE 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DENSITE
|
0
|
0,174
|
0,174
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,347
|
0,694
|
0,174
|
0
|
0,174
|
0
|
1,736
|
|
ET
|
0
|
0,425
|
0,425
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,538
|
0,851
|
0,425
|
0
|
0,425
|
0
|
1,423
|
|
N
|
0
|
2
|
2
|
2
|
1
|
1
|
0
|
9
|
13
|
8
|
4
|
3
|
4
|
49
|
|
DP (Km)
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
225,23
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DENSITE
|
0
|
0,130
|
0,132
|
0,132
|
0,067
|
0,065
|
0
|
0,586
|
0,850
|
0,533
|
0,268
|
0,195
|
0,260
|
3,218
|
|
ET
|
0
|
0,356
|
0,360
|
0,360
|
0,267
|
0,260
|
0
|
0,655
|
1,026
|
0,951
|
0,479
|
0,420
|
0,601
|
2,161
|
Notes : L: largeur de détection moyenne; DP: Distance
parcourue; D: Densité
> Le groupe Cercopithecus pogonias /
Cercopithecus nictitans / Cercopithecus mona / Cercopithecus
erythrotis a une densité globale de 0,130 #177; 0,356. Les
densités moyennes sont plus élévées dans le site 1
(0,208 #177; 0,466) et dans le site 3 (0,174 #177; 0,425) puis sont nulles dans
le site 2.
> Le groupe Cercopithecus
nictitans a une densité globale de 0,586 #177; 0,655. Les
densités moyennes sont plus importantes dans le site 1 (0,833 #177;
0,466) puis décroissent dans le site 2 (0,625 #177; 0,932) et dans le
site 2 (0,347 #177; 0,538).
> Le groupe Cercopithecus nictitans /
Cercopithecus mona a une densité globale de 0,850 #177;
1,026. Les chiffres des densités moyennes sont plus importantes dans le
site 2 (1,042 #177; 1,473) ils décroissent dans le site 1 (0,844 #177;
0,891) et dans le site 3 (0,694 #177; 0,851).
> Le groupe Cercopithecus nictitans /
Cercopithecus mona / Cercopithecus erythrotis a une
densité globale de 0,533 #177; 0,951. Les chiffres sont néamoins
plus élevés dans le site 1 (1,058 #177; 1,502). Ils sont faibles
dans le site 2 (0,440 #177; 0,604) et encore plus dans le site 3 (0,174 #177;
0,425.
> Le groupe Cercopithecus nictitans /
Cercopithecus erythrotis a une densité globale de 0,132
#177; 0,360. Les densités moyennes sont néamoins plus importantes
dans le site 1 (0,422 #177; 0,578) et s'annulles dans le site 2 et dans le site
3.
Le groupe Cercopithecus mona a une
densité globale de 0,268 #177; 0,479. Ces densités moyennes sont
plus élevées dans le site 2 (0,648 #177; 0,594). Elles
décroissent dans le site 1 (0,208 #177; 0, 466
> Le groupe Cercopithecus mona / Cercopithecus
pogonias a une densité globale de 0,067 #177; 0,267. Les
chiffres de densités moyennes sont plus importante dans le site 1 (0,214
#177; 0,478) et s'annullent dans les autres.
> Le groupe Cercopithecus mona / Cercopithecus
erythrotis a une densité globale de 0,195 #177; 0, 420.
Les densités moyennes sont plus élevées dans les sites 1
et 2 (0,208 #177; 0,466), elles sont faible à dans le site 3 (0,174
#177; 0,425).
> Le groupe Cercopithecus
erythrotis a une densité globale de 0, 260 #177; 0,601.
Ces moyennes de densités sont plus importantes dans le site 1 (0,625
#177; 0,932), diminue dans le site 2 (0,208 #177; 0,466), s'annullent dans le
site 3.
De manière globale les densités moyennes de
primates sont significativement différente entre les sites (one way
ANOVA F2;13 = 4,8206; P = 0,0272) (voir Figure 8). Elles sont
plus importantes dans le site 1 (6,974 #177; 9,988), décroissent de
façon non significative dans le site 2 (6,875 #177; 11,129) (Duncan test
: P= 0,011733), mais non significative dans le site 3 (2,729 #177; 6,963)
(Duncan test : P= 0,107262). Cette tendance est statistiquement non
significative entre les sites 2 et 3 (Duncan test : P= 0,207354).
Figure : Densités des groupes de primates diurnes
rencontrés
4.2. Cartogrphie de la distribution spatiale de primates
diurnes
La distribution spatiale des espèces de primates
diurnes telle que présentée par la Figure 9 révèle
que les espèces les plus abondantes telles que Cercopithecus
mona, Cercopithecus nictitans Cercopithecus erythrotis et
Cercopithecus pogonias sont réparties dans toutes les sites.
Pan troglodytes a uniquement été recensé dans le
Nkwende hills qui est une surface isolée (faibles
activités anthropiques) dans le site 3. Il serait toutefois
présent dans le site 1 d'après les déclarations des
chasseurs locaux. Piliocolobus preussi n'a été
recensé que dans le site 1 mais, serait également présent
dans les Nkwende hills (site 1) d'après les chasseurs de
Bayib-ossing. Les espèces confinées dans le site 1 et dans le
Nkewende hills (site 3) semblent avoir trouvé refuge dans ces
zones reculées en réponse aux pressions anthropiques de plus en
plus intenses dans les sites à forte concentration humaine. Les
espèces à l'instar de Pan troglodytes et de
Cercocebus torquatus sont très susceptibles à la chasse.
Ces éspéces sont préférentiellement chassées
à cause des grandes quantités de viande qu'elles procurent et
cela est en plus de leur faible taux de renouvellement l'une des raisons pour
lesquelles elles disparaissent rapidement des zones où la chasse est
très intense.Ceci épouse d'ailleurs le fait que les primates les
plus succeptible à la chasse disparaissent rapidement des zone à
forte activité anthropique et se retranchent dans les zone les moins
perturbée.
Site 1 Site 2
Site 3
Figure : Distribution spatiale des espèces de
primates diurnes
4.3. Identification des facteurs qui influencent la
distribution des primates diurnes
Les coefficients de corrélation ont été
calculés et testés à un seuil de 5% dans le but de savoir
quelle est l'influence des activités anthropiques ou des arbres portant
des fruits sur la présence des primates diurnes.
4.3.1. Corrélation entre les IKA des
activités anthropiques et les IKA des primates diurnes Le
tableau 12 présente les corrélations entre les IKA des
activités anthropiques et ceux des primates diurnes.
Tableau : Corrélations entre l'abondance des
primates et celle des activités anthropiques
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
Campements
|
0,04
|
0,13
|
-0,10
|
-0,13
|
-0,06
|
-0,05
|
-0,05
|
0,09
|
Carbures
|
0,12
|
0,17
|
-0,25
|
-0,04
|
0,31
|
-0,07
|
0,36 ?
|
0,05
|
Cartouches
|
-0,05
|
-0,24
|
-0,16
|
0,09
|
0,37 ?
|
0,22
|
0,46 ?
|
-0,08
|
Champs
|
-0,33
|
-0,28
|
-0,26
|
-0,20
|
-0,09
|
-0,07
|
-0,07
|
-0,33
|
Layons forestiers
|
-0,04
|
0,03
|
0,10
|
0,19
|
-0,09
|
-0,07
|
-0,07
|
0,02
|
Piéges
|
-0,22
|
-0,30
|
-0,15
|
-0,06
|
-0,08
|
-0,07
|
-0,09
|
-0,25
|
Ramassage
d'Irvingia gabonensis
|
-0,10
|
-0,02
|
-0,05
|
0,24
|
-0,10
|
0,74 ?
|
-0,07
|
0,02
|
Récolte de piquets
|
-0,06
|
-0,04
|
0,02
|
0,24
|
-0,04
|
1,00 ?
|
-0,03
|
0,07
|
Sciage de
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Diospyros crassiflora
|
-0,05
|
-0,02
|
0,07
|
0,17
|
-0,08
|
-0,06
|
-0,06
|
-0,00
|
TOTAL
|
-0,26
|
-0,40 ?
|
-0,23
|
-0,02
|
0,05
|
0,05
|
0,09
|
-0,29
|
Notes : Les coefficients de corrélations portant une
étoile sont significatifs à un seuil de 5%.
D'après le tableau 12, les corrélations entre
les IKA des primates diurnes et ceux des activités anthropiques sont
pour la plupart négatives et varient de faible à très
faible, exception faite de quelques corrélations positives
modérées observées entre:
> L'IKA de Piliocolobus preussi et celui des traces
carbure laissées par les chasseurs (r = 0,36);
> les IKA de Cercocebus torquatus, Piliocolobus
preussi et celui des douilles de cartouches (r = 0,37et r
= 0,46);
> l'IKA Pan troglodytes et celui du ramassage
d'Irvingia gabonensis (r = 0,74).
Il y'a une corrélation positive très forte entre
l'IKA du Pan troglodytes et celui de la récolte des piquets
(r = 1,00).
La corrélation très forte (r =1) entre
l'IKA de Pan troglodytes et celui de la récolte des piquets
s'explique par le fait que la récolte des piquets a été
observée dans un seul site (Bayipossing) qui s'avère être
l'un des sites refuge de l'éspéce et par ailleurs, le seul site
où ce primate a été observé.
La corrélation forte (r = 0,74) entre l'IKA de
ramassage de d'Irvingia gabonensis et celui de Pan
troglodytes résulte du fait que sur les sommets du
Nkwende-hills, il ya eu des fructifications tardives d'Irvingia
gobonensis qui aurait pu attirer à la fois les ramasseurs
d'Irvingia gabonensis et le primate.
Les corrélations positives entre les IKA des cartouches
et ceux de Piliocolobus preussi (r = 0,46), entre l'IKA
Piliocolobus preussi et celui des traces de carbures (r =
0,36) et entre les IKA des cartouches et ceux de Cercocebus torquatus
(r = 0,37) s'expliquent par le fait que les chasseurs de la zone
d'étude exercent préférentiellement leur activités
dans les endroits où abonde le gibier (primates). Ceux de la zone 1, et
plus précisément de Bakut, chassent abondamment dans le PNK et
dans l'ex village Ekogati qui sert de refuge à Cercocebus
torquatus et à Piliocolobus preussi.
La corrélation modérée, négative
et significative entre la presence des arbres en général et celle
de Cercopithécus nictitans. (r = -0,40) illustre l'effet
néfaste de la chasse sur la présence des primates.
De manière générale, la présence des
activités anthropiques a une influence faible négative sur
l'abondance des primates (r = -0,29).
4.3.2. Corrélation entre les IKA des plantes en
fructification et les IKA de primates diurnes Le tableau 13
présente les coefficients de corrélations entre les IKA des
plantes en fructification et ceux des primates diurnes.
Tableau : Corrélations entre la présence
des primates et celle des arbres portant des fruits
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
Cala sp
Dacryodes edulis
Elaeis guineensis
Inconnu 1 Inconnu 2 Inconnu 3 Inconnu 4 Inconnu 5
Inconnu 6 Inconnu 7 Inconnu 8 Inconnu 9 Inconnu 10 Inconnu 12 Inconnu 13
Inconnu 14 Inconnu 15 Inconnu 16
Irvingia gabonensis
Lophira alata Marantacae
Miryanthus arborus
Musanga cecropioides
Pignantus angolensis
TOTAL
|
-0,02 0,00 -0,30
0,37 * 0,24 0,16 -0,07 -0,02 0,24 -0,04 -0,08 -0,12 -0,24
-0,16 -0,02 0,43 * -0,09 0,49 *
-0,29 -0,25 -0,09 -0,06 -0,08 -0,30 -0,29
|
-0,18 0,02 -0,28
0,32
0,31
0,15 -0,05 -0,01 0,44 * -0,01 0,03 -0,23 -0,14 -0,14 -0,01
0,43 * -0,10 0,35 *
-0,29 -0,21 -0,08 -0,05 -0,17 -0,17 -0,25
|
-0,05 -0,06 -0,21
0,32 0,08 -0,07 -0,03 -0,13 0,46 * 0,11
-0,01 -0,10 -0,12 0,08 -0,13 0,50 * -0,10 0,52 *
-0,23 -0,26 -0,00 0,02 0,02 -0,28 -0,26
|
0,10 0,01 -0,11
0,47 * 0,24 0,22 0,03 -0,09 0,18 0,31 0,19 -0,12 -0,16 0,17
-0,09 0,62 * 0,07 -0,09
-0,09 -0,14 0,23 0,25 -0,00 -0,23 -0,01
|
0,26 -0,09 -0,07
0,21
0,30 0,42 * 0,04 -0,04 0,04 0,13 -0,04 -0,06 -0,10 -0,06 -0,04
0,29 -0,06 -0,04
-0,12 0,06 -0,05 -0,04 -0,10 -0,11 0,10
|
0,10 0,55 * 0,09
-0,05 -0,06 0,08 -0,04 -0,03 -0,06 0,65 * -0,03 -0,04 0,09
-0,05 -0,03 -0,04 -0,05 -0,03
0,40 * -0,08 0,99 * 1,00 * 0,25 -0,08 0,17
|
0,31
-0,07
-0,06
-0,05 0,10 0,43 * -0,04 -0,03 -0,06 0,18 -0,03 -0,04 -0,08
-0,05 -0,03 -0,04 -0,05 -0,03
-0,09 0,07 -0,04 -0,03 -0,10 -0,08 0,05
|
-0,03 0,09 -0,28
0,39 * 0,26 0,17 -0,05 -0,07 0,37 * 0,11 -0,01 -0,18 -0,20
-0,07 -0,07 0,52 * -0,10 0,40 *
-0,26 -0,25 0,04 0,07 -0,09 -0,29 -0,25
|
Notes : Les coefficients de corrélations portant une
étoile sont significatifs á un seuil de 5%
La plupart des corrélations entre les IKA des
espèces de plantes en fructification et les IKA des primates diurnes
varient de faibles á très faibles.
Malgré la corrélation négative mais faible
(r = -0,25) entre la totalité des arbres et la totalité
des primates diurnes, il existe de nombreuse corélations positives
modérées et surtout
significative qui montre l'influence de certaines plantes en
fructification sur la distribution des primates diurnes. Ces correlations
positives s'éxpliquent par la relation alimentaire qui lie les primates
aux fruits.
Les activités anthropiques et la disponibilité
des fruits sont ainsi des facteurs qui influencent la distribution spatiale des
primates diurnes dans la zone d'étude.
Il est important de savoir quelle est la période de
fructification de chacune de ces plantes en raison de leur influence
éventuelle sur la distribution des primates. Le tableau 14
présente les périodes de détection des plantes en
fructification.
Tableau : Détection dans le temps des plantes en
fructifications dans la zone d'étude
Espèces
|
Première détection
|
Dernière détection
|
Inconnu 1
|
06/07/2010
|
05/08/2010
|
Inconnu 2
|
21/07/2010
|
07/09/2010
|
Inconnu 3
|
06/07/2010
|
10/09/2010
|
Inconnu 4
|
06/07/2010
|
06/07/2010
|
Inconnu 5
|
27/08/2010
|
27/08/2010
|
Inconnu 6
|
06/07/2010
|
04/08/2010
|
Inconnu 7
|
22/06/2010
|
07/09/2010
|
Inconnu 8
|
22/07/2010
|
22/07/2010
|
Inconnu 9
|
31/07/2010
|
11/08/2010
|
Inconnu 10
|
19/05/2010
|
28/06/2010
|
Inconnu 13
|
31/07/2010
|
01/09/2010
|
Inconnu 14
|
11/08/2010
|
01/09/2010
|
Inconnu 15
|
11/08/2010
|
11/08/2010
|
Inconnu 16
|
01/09/2010
|
01/09/2010
|
Pygnantus angolensis
|
12/05/2010
|
17/07/2010
|
Dacryodes edulis
|
21/05/2010
|
13/07/2010
|
Miryanthus arborus
|
13/07/2010
|
17/07/2010
|
Lophira alata
|
13/07/2010
|
07/09/2010
|
Cola spp.
|
16/07/2010
|
01/09/2010
|
Musanga cecropioides
|
01/06/2010
|
07/09/2010
|
4.4. Perception villageoise et menaces sur les primates
dans la zone d'etude 4.4.1. Caractérisation de la population
enquêtée
La population enquêtée était
constituée de 38 chasseurs à 100% hommes (car la chasse dans la
zone est une affaire d'hommes) appartenant tous à l'ethnie Ngunnchang,
l'ethnie autochtone de la localité. Cette ethnie se resserve le monopole
de la chasse à l'exclusion de toute autre personne. Le tableau 15
reparti les enquêtés dans les sept villages de la zone
d'étude en fonction de l'âge et le tableau 16 les regroupe en
fonction du nombre d'années passées dans le village.
Tableau : Répartition des enquêtés
par tranche d'âges et par village
|
|
|
|
|
Tranches d'âges
|
|
|
|
|
|
Village
|
15-20
|
20-25
|
25-30
|
30-35
|
35-40 Tes
|
d
40-45
|
45-50
|
50-55
|
60-65
|
Ti
|
Et
|
Abat
|
1
|
--
|
2
|
1
|
2
|
--
|
1
|
1
|
--
|
8 (21,05%)
|
12
|
Bajoh
|
--
|
--
|
2
|
1
|
1
|
--
|
--
|
--
|
--
|
4 (10,52%)
|
8
|
Bakut
|
--
|
--
|
--
|
1
|
1
|
2
|
|
--
|
1
|
5 (13,15%)
|
21
|
Basu
|
--
|
--
|
--
|
1
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
1 (2,631%)
|
1
|
Bayip- ossing
|
--
|
3
|
--
|
1
|
1
|
2
|
--
|
--
|
--
|
7 (18,42%)
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
Mgbegati
|
--
|
--
|
1
|
3
|
2
|
1
|
--
|
--
|
--
|
|
11
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(18,421%)
|
|
Osselle
|
--
|
--
|
1
|
3
|
1
|
--
|
1
|
--
|
--
|
6 (15,78%)
|
8
|
Total
|
1
|
3
|
6
|
11
|
8
|
5
|
2
|
1
|
1
|
3 8 (100%)
|
69
|
|
(2 ,63%
|
(7,89%)
|
(15,78%)
|
(28 ,94%)
|
(21,05%)
|
(13,15%)
|
(5,26%)
|
(2,631%
|
(2,631
|
|
|
Notes : Ti : total interviewé ; Et : effectif total )
Du tableau 15, il ressort que les tranches d'ages 30-35, 35-40,
20-25 et 40-45 sont les plus représentées parmi les chasseurs.
Tableau : Répartition des enquêtés en
fonction du nombre d'années passée dans le village
Nombre d'années passées dans le
village
Village
|
|
|
|
|
|
|
|
|
total
|
0-10
|
10- 20
|
10-20
|
20-30
|
30-35
|
35-40
|
40-45
|
40-50
|
Abat
|
3
|
--
|
--
|
2
|
1
|
1
|
1
|
--
|
8
|
Bajoh
|
2
|
--
|
2
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
4
|
Bakut
|
--
|
--
|
1
|
|
2
|
1
|
--
|
1
|
5
|
Basu
|
1
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
--
|
1
|
Bayip-ossing
|
3
|
1
|
--
|
2
|
--
|
--
|
--
|
1
|
7
|
Mgbegati
|
2
|
--
|
4
|
1
|
--
|
--
|
--
|
--
|
7
|
Osselle
|
1
|
--
|
3
|
1
|
--
|
--
|
--
|
1
|
6
|
Total
|
12
|
1
|
10
|
6
|
3
|
2
|
1
|
3
|
38
|
D'après le tableau 16, le nombre
d'enquêtés dans les villages Bajoh et Basu est relativement faible
comparé à celui des 5 autres villages. En effet, cette
répartition laisse transparaître la taille effective de
différents villages. Les villages Bajoh et Basu sont relativement plus
petits avec des populations faibles et par conséquent un faible nombre
de chasseurs. Il y a par exemple un seul chasseur dans le village Basu. Le
grand nombre de personnes ayant passé moins de 20 ans dans le village
s'explique par le fait que les jeunes ne s'installent définitivement au
village qu'après un exode qui peut durer plusieurs années
à la recherche d'une formation ou d'un travail dans les centres
urbains.
Le tableau 17 regroupe les personnes enquêtées en
fonction de leur niveau d'étude. Il en ressort que le nombre de C.E.P.E
(92,10%) domine dans le village suivi du nombre de PROBATOIRE, BEPC et de
l'analphabétisme qui ont chacun un pourcentage 2,63%. Cette sous
scolarisation résulte du manque d'écoles secondaires dans la
zone. Les élèves sont obligés de quitter la zone pour
aller poursuivre leurs études secondaires dans les villes et villages
avoisinants. Ce qui oblige ceux qui n'ont pas la possibilité de
s'instruire hors du village d'abandonner leurs études après le
l'obtention du CEPE.
Tableau : Répartition des personnes
enquêtées en fonction du niveau d'étude
VILLAGES
Niveau d'éducation Abat Bajoh Bakut Basu
Bayip-
ossin
g Mgbegati Osselle Total
ANALPHABET -- -- -- -- 1 -- -- 1
BEPC 1 -- -- -- -- -- -- 1
CEPE
|
7
|
4
|
5
|
|
6
|
7
|
6
|
35
|
PROBATOIRE
|
--
|
--
|
--
|
1
|
--
|
--
|
--
|
1
|
TOTAL
|
8
|
4
|
5
|
1
|
7
|
7
|
6
|
38
|
4.4.2. Menaces
La chasse excessive, le commerce de la viande de brousse et
l'exploitation forestiére sont les principales menaces auxquelles les
poplations fauniques font face dans la zone d'étude.
4.4.2.1. La chasse comme menace dans la zone
d'étude
La chasse villageoise constitue une menace véritable
pour la faune sauvage et pour les primates diurnes en particulier. Il suffit
d'observer des aspects tels que le lieu de chasse, la fréquence des
activités de chasse, les espèces prélevées et la
destination des produits de chasse pour s'en convaincre.
4.4.2.1. 1 Le lieu de chasse
Les populations des villages Abat, Bayip-ossing, Mgbegati et
Osselle chassent majoritairement dans les forêts villageoises (hors du
PNK). Certainement à cause de la grande distance qui les sépare
du PNK et du caractère territorial de la chasse dans la localité.
En effet, chaque individu ne peut chasser que dans les limites de son village
et les villages voisins au PNK se réservent des portions de forét
à l'intérieur de ce dernier. Les populations des villages Bajoh,
Basu et Bakut quant à elles chassent à la fois dans les
forêts villageoises et dans le PNK. Ils chassent majoritairement dans le
PNK et ne se replient dans la forêt villageoise que lorsque la
rivière Munaya est en crue et les empéche d'accéder au PNK
ou lorsque les éco-gardes sont en patrouille près des villages.
Malheureusement, ces patrouilles se font suivant un programme très bien
maitrisé par les villageois qui les contournent sans difficultés
majeures. Bien plus, les villageois, comme des sentinelles, alertent toujours
les chasseurs de l'arrivée des éco-gardes. Le tableau 18
résume la répartition de la population enquêtée en
fonction du lieu de chasse.
Tableau : Lieu de chasse des differents villages dans la
zone d'étude
Lieu de chasse
|
Abat
|
Bajoh
|
Bakut
|
Basu
|
Bayip- ossing
|
Mgbegati
|
Osselle
|
Total
|
Foret villageoise
|
8
|
--
|
--
|
--
|
7
|
7
|
6
|
28
|
Foret villageoise/
|
--
|
4
|
5
|
1
|
--
|
--
|
--
|
10
|
PNK
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
8
|
4
|
5
|
1
|
7
|
7
|
6
|
38
|
4.4.2.1. 2. Autres caractéristiques de la
chasse
Dans la zone d'étude, la fréquence de la chasse
varie entre 1 et 15 jours par mois pour une moyenne de 7,36 #177; 3,52 jours.
Ainsi la chasse, compte tenu de sa fréquence est l'une des
activités les plus importantes après l'agriculture.
Le nombre de cartouches par sortie de chasse varie entre 2 et
10, pour une moyenne générale de 6,10 #177; 2,21. Nous constatons
ainsi que ce nombre est supérieur à 5, nombre de cartouches
recommandé par le poste forestier territorialement compétent. Le
tableau 19 présente le nombre de sorties de chasse par mois et le nombre
de cartouches par sortie de chasse.
Tableau : Fréquence moyenne de chasse et nombre
moyen de cartouches emporté à
chaque fois
|
|
|
Village
|
Fréquence moyenne de
chasse (jours/mois)
|
Nombre moyen de cartouche par
expédition
|
Abat
|
4,75 #177; 2,187
|
5 #177; 1,851
|
Bayip-ossing
|
8,571 #177; 2,760
|
5,857 #177; 1,463
|
Bajoh
|
5 #177; 2
|
6,75 #177; 2,362
|
Bakut
|
8,6#177; 3,974
|
11 #177; 5,291
|
Basu
|
8
|
10
|
Mgbegeti
|
6,714 #177; 3,860
|
4,285 #177; 1,253
|
Osselle
|
10,666 #177; 2,760
|
6,5 #177; 1,643
|
Total
|
7,368 #177; 3,529
|
6,105 #177; 2,215
|
Pour justifier le nombre de cartouches par sortie de chasse,
certaines personnes estiment qu'elles ont toujours besoin d'un surplus de
cartouches pour se protéger contre les animaux féroces tels que
les potamochères et contre d'éventuels voleurs de gibier qu'ils
pourraient rencontrer dans la forêt; d'autres évoquent le nombre
d'animaux qu'ils sont susceptibles de rencontrer lors d'une sortie de chasse;
tandis que pour certains, le nombre de cartouches dépend de la somme
d'argent dont ils disposent pour l'achat des cartouches. Ils achètent
ainsi autant de cartouches que possible. D'autres estiment que le nombre de
cartouches par sortie de chasse, est fonction du poids des cartouches puisqu'il
pourrait s'il est trop important les fatiguer et réduire
leurs performances. Le nombre de cartouches par sortie de chasse
est très déterminant et peut influencer la quantité
d'animaux tués par un individu en une séance de chasse (voir
photo 1).
Photo : Prise d'une nuit de chasse par un
chasseur
La chasse villageoise peut aussi être une menace selon
qu'elle s'effectue de jour ou de nuit. En effet, la chasse effectuée la
nuit est très peu sélective des espèces et des individus
au sein d'une espèce. Dans la nuit, le chasseur ne perçoit que le
reflet de la lumière dans les yeux de l'animal. Il ne peut donc pas
aisément évaluer l'espèce, l'âge, ou le sexe d'un
animal qu'il est sur le point d'abattre. C'est pour cette raison que la chasse
de nuit est prohibée par la législation faunique.
Malheureusement, ce mode de chasse est une pratique très courante dans
la zone d'étude comme le présentent les données du tableau
21.
Tableau : Répartition des personnes
enquêtées en fonction du moment de chasse
Moment de chasse
|
Jour
|
Nuit
|
Nuit Et Jour
|
Total
|
Effectifs Pourcentage
|
5 13,158%
|
15 39,474%
|
18 47,368%
|
38 100%
|
Plusieurs raisons ont été évoquées
par les chasseurs interrogés pour justifier leur choix du moment de
chasse.
Pour la Chasse nocturne:
> Meilleure chance de rencontrer les animaux
> Journée occupée par les travaux
champêtre
> Possibilité de ramasser les pangolins et les tortues
en plus des animaux abattus Pour la chasse diurne:
> Facilité de rencontrer les animaux
> Facilité de tuer les singes
> Bonne visibilité de l'animal à abattre
> La peur d'aller en forêt seul la nuit
Pour ceux qui chassent le jour et la nuit :
> Le choix du moment dépend du temps qu'il fait par
exemple quand il pleut la nuit on chasse le jour
> La chasse commence la nuit et s'achève le matin car
les singes abondent en matinée.
4.4.2.1.4 Espèces
prélevées
Un prélèvement anarchique des espèces
relève d'une mauvaise gestion et peut aboutir á une
réduction du nombre d'espèces suite à une extermination de
certaines d'entre elles. Les espèces prélevées par la
population échantillonnée sont variées et vont des
écureuils aux potamochères. Les espèces
prélevées incluent aussi bien des espèces
protégées que celles ne bénéficiant d'aucune
protection dans le cadre de la réglementation forestière. Ainsi,
lorsqu'elles ont été interrogées sur les cinq
espèces qu'elles prélèvent le plus, 31 personnes (81,57%)
ont cité les petits singes arboricoles qui, pour la plupart
appartiennent á la classe C; 38 personnes (100%) ont cité le
céphalophe bleu qui appartient á la classe C; 25 personnes
(65,78%) ont cité le céphalophe d'Ogylbi qui appartient á
la classe B; 9 personnes (23,68%) ont cité le potamochères qui
appartient á la classe A et 35 personnes (92,10%) ont cité le
porc-épic qui est un animal prolifique, assez abondant et qui ne fait
donc l'objet d'aucune priorité de conservation. D'autres espèces
protégées telles que les éléphants de forêt
et les chimpanzés sont aussi chassées dans la zone mais, les
chasseurs refusent d'en parler par peur de représailles. Le tableau 21
présente les espèces citées comme étant les plus
prélevées.
Tableau : Espèces les plus prélevées
d'après le pourcentage de personnes enquêtées
Thryonomys swinderanus
Phataginus tricuspis
Noms communs
|
Noms scientifiques
|
Nombre de fois cité
|
Pourcentage
|
Primates
|
Cercopithecus spp.
|
31
|
81,578
|
Céphalophe bleu
|
Cephalophus monticola
|
38
|
100
|
Céphalophe d'Ogilby
|
Cephalophus ogilbyi
|
25
|
65,789
|
Porc-épic
|
Atherurus africanus
|
35
|
92,105
|
Pangolin
|
Uromanis tetradactyla
|
17
|
44,736
|
|
/Phataginus tricuspis
|
|
|
Aulacode
|
|
10
|
26,315
|
Potamochère
|
Potamocerus porcus
|
9
|
23,684
|
Rat de Gambie
|
Cricetomys gambianus
|
3
|
7,894
|
Ecureuil
|
Protoxerus stangeri
|
1
|
2,631
|
Mangouste
|
Atilax paludinosus
|
3
|
7,894
|
Civette
|
Crossarchus obscurus Herpestes naso naso
|
4
|
10,526
|
Il ressort du tableau 21 que les espèce les plus
prélevées sont en fait les plus abondantes Crossarchus
obscurus
Geneta sp
et donc les plus faciles à chasser. C'est ainsi que nous
avons le céphalophe bleu en tête suivi
duporc-épic, des singes et du céphalophe d'Ogilbyi.
4.4.2.2. Le marché du gibier
Bien que 100% des personnes déclarent que les produits
de leur chasse sont destinés à la vente et à la
consommation familiale, l'observation directe montre que ces produits sont plus
destinés à la vente qu'à la consommation familiale. En
effet, d'après la pratique courante, le chasseur et sa famille ne
consomment que la tête et les parties internes de l'animal, le reste de
viande étant réservé à la vente. La vente de viande
de brousse constitue l'une des menaces les plus graves qui pèsent sur la
faune sauvage. Les acheteurs ne sont pas des habitants du village mais
proviennent des villes environnantes (Mamfe, Kumba). Ils achètent du
gibier pour le revendre dans les grandes villes et cette pratique a
entrainé une augmentation de la demande et une hausse des prix de la
viande de brousse. Par conséquent, les chasseurs sont poussés
à tuer plus d'animaux pour satisfaire des demandes toujours croissantes.
A ce jour, la plupart des chasseurs perçoivent l'argent de la vente du
gibier avant d'aller à la chasse. Il est par ailleurs très
difficile pour un villageois ne pratiquant pas la chasse de consommer du gibier
à cause de sa raréfaction et surtout à cause de son
coût très élevé. Cela risque d'aboutir à une
augmentation du nombre de chasseurs puisque les villageois ne peuvent pas
s'offrir la viande de brousse à moindre coût et seront
obligés de chasser personnellement leur gibier.
Aux dégâts causés par la vente de viande
de brousse, s'ajoutent ceux causés par le commerce des animaux vivants,
particulièrement les jeunes singes vendus comme animaux de compagnie. En
ce qui concerne le sort que les chasseurs réservent aux jeunes singes
capturés vivants:
> 10,52% des interviewés, les gardent
chez eux comme animaux de compagnie, même s'ils
reconnaissent que ces jeunes singes survivent très
rarement;
> 21,05% ne ramènent jamais les jeunes
singes au village soit parce qu'ils peuvent
transmettre des maladies aux enfants, soit par ce qu'ils leurs
font de la peine;
> 2,63% les conduisent occasionnellement au jardin zoologique
de Limbe pour se faire
d'argent;
> 65,78% les vendent à des acheteurs qui eux
même, les revendent en ville.
Certains chasseurs reconnaissent avoir intentionnellement
abattu les mères singes dans le but de capturer et de vendre les petits.
Une telle pratique ne favorise pas le renouvellement des effectifs et peut
modifier la structure d'age de la population de primates diurnes. La photo 2
présente des petits singes dont les mères ont été
intentionnellement abattues.
Photo : Jeunes singes capturés après
abattage de leur mère (à gauche un jeune Cercopithecus
mona et à droite un jeune Cercopithecus
erythrotis)
4.4.2.3. Menaces dues à l'exploitation
forestière
L'exploitation forestière est au rang des facteurs qui
contribuent à la destruction ou à la perturbation de l'habitat
des primates diurnes et de la faune en général. En effet, la zone
d'étude chevauche l'UFA 11-005 exploitée par la TRC pour qui,
ladite zone fait partie de l'assiette de coupe devant être
exploitée au cours de l'année 2011. Cette exploitation
forestière s'accompagnera sans doute d'effets néfastes sur la
faune sauvage. Il s'agit notamment du boom démographique qui est
susceptible d'entraîner une augmentation de la demande en gibier; de
l'ouverture des zones les plus profondes de la forêt aux chasseurs
à travers les layons d'exploitation. Un inventaire d'exploitation a
d'ailleurs déjà été réalisé et les
chasseurs ont tout de suite adopté les layons comme pistes de chasse.
Les transects réalisés dans le cadre de nombreuses recherches
effectuées dans la zone sont presque tous devenus des pistes de chasse.
Au titre des effets néfastes de l'exploitation forestière sur la
faune, on peut évoquer la destruction massive de l'habitat, due à
l'abattage et au débardage des arbres.
4.4.3. Perception villageoise sur les populations de
primates diurnes
Le chimpanzé est le seul animal dont certaines parties
du corps sont particulièrement très coûteuses par rapport
aux autres. Parmi les 38 personnes interrogées, 6 ont
déclaré ne pas connaître des parties
particulièrement coûteuses en ce qui concerne le chimpanzé
et 32 ont
déclaré que la tête, les pieds et les
mains du chimpanzé sont souvent achetés par des nigérians
qui proposent des sommes variant entre 15 000 FCFA et 25 000 FCFA pour l'achat
de ces parties.
Le nombre de restriction en ce qui concerne la consommation
des primates est très restreint dans la zone d'étude et ces
restrictions et certaines de ces restrictions résultent des
enseignements transmis aux chasseurs par le global viral forecasting
initiative et non de la tradition. Le tableau 22 presente les restrictions
sur la consommation des primates.
Tableau : Restriction évoquées par les
enquêtés sur la consommation des primates
Restrictions
Espèces
|
Interdit aux enfants
Interdit aux femmes enceintes
Interdit aux enfants et aux femmes
enceintes
Aucune restriction
|
Total Raisons
|
Cercopithecus mona
|
2 1 0 35 38 La viande transmet la toux aux enfants
même dans le sein maternel
|
Cercopithecus
nictitans 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux
enfants
même dans le sein maternel
Cercocebus
torquatus 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux
enfants
même dans le sein maternel
Piliocolobus
preussi 2 1 0 35 38 La viande transmet la toux aux
enfants
même dans le sein maternel
Cercopithecus
erythrotis 9 12 8 9 38 La viande transmet la toux aux
enfants
même dans le sein maternel
Pan troglodytes 3 1 0 35 38 Animal Totem,
ressemblance avec l'homme
Cercopithecus
pogonias 1 1 0 36 38 La viande transmet la toux aux
enfants
même dans le sein maternel
Excepté le cas de Cercopithecus erythrotis, le
nombre de personnes ayant cité des restrictions sur la consomation des
primates est faible. Aucune de ces restrictions n'a d'ailleurs
été observée en pratique dans le village.
Comme animal totem, le chimpanzé est cité par
63,15% de personnes; Cercopithecus erythrotis par 10,52% de personnes
et Cercopithecus nictitans, Cercopithecus mona, Cercopithecus
torquatus par 5,26% de personnes chacun. Seul Piliocolobus
preussi n'a pas été cité comme tel. Le fait qu'un
animal soit considéré comme totem n'entraîne pas forcement
des restrictions au niveau de sa consommation. Ce qui expliquerait l'absence de
restrictions strictes
au niveau de la consommation des primates. Cela n'influence
pas non plus le niveau de prélèvement car ici, les animaux
prélevés sont plus vendus qu'autoconsommés. C'est ainsi
que 4 personnes sur 38 ont reconnu qu'ils ne consomment pas la viande de
chimpanzé mais qu'ils les tuent pour la vente.
A la question de savoir quel sont les primates ayant un
pouvoir médicinale, 15,78 % des interviewés ont cité le
chimpanzé et 2,63% ont cité le drill, cercopithèque
pogonias, cercocebus torquatus. Les primates sont ainsi des animaux très
peu utilisés dans la pharmacopée traditionnelle vue le faible
nombre de fois où ils ont été cités comme ayant des
valeurs médicinales.
De cette analyse, il ressort que les primates sont des animaux
dont certaine partie du corps peuvent être vendu à des prix
très élevés, que les quelques restrictions dans leur
consommation sont bafouées par la majorité des villageois que ces
restrictions soient issus des enseignements externes ou des traditions qui sont
en perte de valeurs au vu de leur non-respect par les villageois. Il apparait
également que les primates restent très consommés
localement et qu'ils sont très peu utilisés dans la
pharmacopée traditionnelle vu le faible nombre de fois où ils ont
été cités comme ayant des valeurs médicinales. De
ce qui précède, il en découle que les populations locales
perçoivent les primates diurnes comme des animaux faciles à
chasser, qui génèrent des revenus considérables par leurs
ventes et qui ne sont nullement protégés par les tabous et la
tradition.
CHAPITRE 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusions
La présente étude avait pour objectif de fournir
des données pouvant contribuer à une meilleure gestion des
populations de primates diurnes dans la périphérie Nord-Est du
PNK. Plus précisément, il était question d'estimer
l'abondance des primates diurnes, à l'exception du drill, en
périphérie Nord-Est du PNK, d'identifier les facteurs qui
influencent la distribution spatiale des primates, de cartographier la
distribution spatiale des différentes espèces de primates
diurnes, de déterminer les menaces et la perception villageoise des
primates dans la zone d'étude.
Les résultats de ce travail de recherche ont permis de
constater que:
Cercocebus torquatus, Piliocolobus preussi
et Pan troglodytes sont rares et pourraient être en pleine crise
d'extinction locale tandis que Cercopithecus mona, Cercopithecus
nictitans et Cercopithecus erthrotis restent les primates les
plus abondants dans la zone. Les IKA de primates diurnes décroissent de
l'intérieur vers la périphérie du PNK.
Les activités anthropiques et la présence de
certains fruits sont des facteurs qui influencent la distribution spatiale des
primates diurnes. Les IKA d'activités anthropiques croissent de
l'intérieur vers la périphérie du PNK et sont
dominés par les activités de chasse, suivie des activités
agricoles. Ils présentent pour la plupart des corrélations
négatives avec les IKA des primates diurnes. Les IKA de certaines
plantes en fructification présentent quant à eux des
corrélations positives avec les IKA des primates diurnes.
Les primates tels que Cercopithecus mona, Cercocebus
torquatus, Cercopithécus erytrotis, Cercopithecus pogonias
sont repartis dans toute la zone d'étude. Cercocebus torquatus
et Piliocolobus Preussi n'ont été observés que
dans le PNK. Ils pourraient d'après les chasseurs locaux être
présents dans les Kwende hills à Bayip-ossing. Pan
troglodytes à été détecté au PNK et
pourrait, d'après les chasseurs locaux, être présent dans
certaines zones à l'intérieur du PNK.
Au rang des facteurs qui menacent la faune sauvage, la
destruction de l'habitat par l'agriculture et l'exploitation forestière,
la chasse villageoise qui est non sélective et excessive, le commerce de
viande de brousse, et le commerce des jeunes animaux vivants ont
été identifiés.
Les populations locales, loin de considérer les
primates comme des animaux à conserver, les perçoivent
plutôt comme des animaux dont la chasse est facile et dont la vente
procure des revenus. Certaines espèces de faune sont utilisées
dans la pharmacopée traditionnelle et l'on observe quelques restrictions
dans la consommation des primates diurnes. Toutefois, la tradition et les
coutumes perdent leur valeur et ont actuellement très peu d'influence
sur la conservation des espèces de primates diurnes.
Ces constats devraient amener les principaux acteurs de la
gestion de la faune sauvage à prendre conscience des menaces
persistantes qui pèsent sur la faune sauvage dans la zone
d'étude. Ils devraient par conséquent adopter des mesures
favorables à une meilleure gestion des primates diurnes.
5.2. Recommandations
Au terme de cette étude, Il est recommandé :
A l'administration en charge des forêts
dans le but de réduire la chasse illégale et le
prélévement des éspéces menacés
constaté dans le PNK et dans sa zone périphérique:
> De fournir un entrainement et un équipement
adéquat aux éco-gardes afin de renforcer les
opérations de surveillance du PNK et des différents
axes routiers.
> De procéder à la délivrance et à
la vérification des permis de chasse dans le but de limiter la chasse
illégale.
> De lutter contre la corruption des éco-gardes et des
agents forestiers et, procéder également à une application
effective des sanctions en vigueur.
> De réguler la circulation et la vente des armes et
des munitions dans la zone d'étude
Aux chercheurs pour réduire la pression
de chasse et mieux suivre les tendence évolutives des populations de
primates:
> De trouver des alternatives à la chasse
adaptées à la zone d'étude.
> D'étudier l'alimentation des espèces de
primates et de mettre en place un système de suivi de ces
espèces.
Aux ONGs et Organismes de développement
pour réduire la pression sur la faune à travers de
nouvelles sources de revenus :
> De développer les activités
génératrices de revenus comme alternatives à la chasse
dans la zone d'étude.
> D'appuyer les GICs d'agriculteurs pour qu'ils puissent
facilement écouler leurs produits à bon prix
A la population locale pour améliorer la
perception locale et la gestion des populations de primates :
> De s'impliquer dans les opérations de conservation de
la faune sauvage.
> De respecter la législation en matière de
faune qui leur est enseignée par les agents du parc.
> De formuler et d'appliquer des règles de
régulation de la chasse à travers des structures sociales telles
que l'EKPE qui reste l'organisation traditionnelle la plus influente dans la
zone.
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ANNEXES
Annexe : Fiche d'inventaire sir transects permanents
Date : No Transect : météo : collecteur
: heure de début : heure de fin : Coordonnées : début
fin
Coordonnées
|
Orientation
|
Distance sur transect
|
Distance perpendiculaire
|
Habitat
|
Micro- habitat (1)
|
Groupe Mono/mix
|
Espèces
|
Hauteur sur arbre
|
Type de rencontre (2)
|
Nombre d'observations
|
activité
|
heure
|
Ages indices (3)
|
remarques
|
|
|
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|
Nb :(1) colline, roché, cours d'eau, foret galerie,
marécage, peuplement mono-spécifique,...
(2) nids sur arbres, nids au sol, traces, cottes, individus,
cartouche, pièges, chasseurs, champs,...
(3) nombre de jours depuis le dépôt de l'indice
(crottes ; nids, os).
Annexe : Fiche de recensement (recces)
Date : météo : collecteur : heure de début :
heure de fin : Coordonnées : début fin
Coordonnées
|
Orientatio n
|
Distanc e sur piste
|
Habitat
|
Micro- habitat (1)
|
Groupe Mono/mix
|
Espèces
|
Hauteur Sur arbre
|
Type de rencontre (2)
|
Nombre d'observations
|
activité
|
heure
|
Ages indices (3) en jr
|
remarques
|
|
|
|
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|
|
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|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nb :(1) colline, roché, cours d'eau, foret galerie,
marécage, peuplement mono-spécifique,...
(2) nids sur arbres, nids au sol, traces, cottes, individus,
cartouche, pièges, chasseurs, champs,...
(3) nombre de jours depuis le dépôt de l'indice
(crottes ; nids, os).
Annexe : Questionnaire
No ............... Village.................. Date
I Identification of respondent
1) Ethnic group: 1.. Ngunnchang 2.. North westerner 3.. Any
South West tribe 4.. Nigerian 5.. Others
2) Sex: 1... Male 2... Female
3) Age:1... [20-25[ 2.... [25-30[ 3.... [30-35[ 4.... [35-40[
5.... [40-45[ 6 [45-50[ 7 [50-55[
8.... [55-60[ 9 [60 & above [
4) Level of education: 1... none 2~.FSLC 3~.O Level 4... A"Level
5.... More
5) Length of stay in the village: 1...[0-10[ 2...[10-20 [
3...[20-30[ 4...[40-50[ 5.. More.....................
II Generalities on hunting
5) Where do you hunt? 1..village farm land 2..inside KNP
3..periphery of KNP 4..others.
6) How often do you hunt? 1..weekly 2..monthly 3..others. and
how many
times.
7) During what periods of the day do you usually hunt? 1..Day
2..Night
And why
8) What tools do you use for hunting? 1..traps 2..guns
3..nets
4..others.
9) Do you hunt alone? if not group
size? ,
9) How many cartridges do you usually take along each time you
go hunting?
And on what
basis?
10) Name the animals you usually hunt?
11) Is there a decrease in the animals hunted, as compared to
the old days? 1..Yes 2..No
Reason,
12) What do you do with young monkeys found alive?
13)What do you do with the animal you hunt?
........................................ (eat, sell, other)
14) Are there animals which have medical values?
15) Are there animal you would shoot but not eat?
...............................................................
III Information on Monkeys
Monkey species
|
Reaction to humans?
|
Best place to find them?
|
Restrictions (taboos)?
|
Some special expensive parts?
|
Is it totem?
|
Mona
|
|
|
|
|
|
Spotted nose
|
|
|
|
|
|
Red capped
|
|
|
|
|
|
Red colobus
|
|
|
|
|
|
Red tail
|
|
|
|
|
|
Chimpanzee
|
|
|
|
|
|
Crowned monkey
|
|
|
|
|
|
Annexe : IKA des différentes espèces des
primates pour les transects
RECCES
|
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
SITE 1
|
N
DP (Km) IKA
ET
|
8 12,346 0,6627 0,2343
|
6 12,346 0,4970 0,2342
|
4 12,346 0,3313 0,4686
|
1 12,346 0,0828 0,1171
|
2 12,346 0,1658 0,2348
|
0 12,346 0 0
|
1 12,346 0,0828 0,1171
|
22
12,346
1,7756
0,4025
|
STE 2
|
N
DP (Km) IKA
ET
|
5 36,542 0,1498 0,1060
|
4 36,542 0,1255 0,1221
|
2 36,542 0,0745 0,1192
|
0 36,542 0 0
|
0 36,542 0 0
|
0 36,542 0 0
|
0 36,542 0 0
|
11 36,542 0,3499 0,3060
|
|
N
|
9
|
7
|
7
|
4
|
0
|
2
|
0
|
11
|
|
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
49,344
|
STE 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,1525
|
0,1191
|
0,1279
|
0,0697
|
0
|
0,0336
|
0
|
0,5029
|
|
ET
|
0,2009
|
0,1709
|
0,1772
|
0,1077
|
0
|
0,1008
|
0
|
0,6220
|
|
N
|
22
|
17
|
13
|
5
|
2
|
2
|
1
|
62
|
TOTAL
|
DP (Km)
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
98,232
|
|
IKA
|
0,2154
|
0,1684
|
0,1367
|
0,0496
|
0,0207
|
0,0189
|
0,0136
|
0,6855
|
|
ET
|
0,2422
|
0,1992
|
0,2037
|
0,0912
|
0,0828
|
0,0757
|
0,1657
|
0,8135
|
|
|
|
|
TRANSECT
|
|
|
|
|
|
|
C.mona
|
C. nictitans
|
C.erythritis
|
C. pogonias
|
C. torquatus
|
Pan troglodytes
|
P. preussi
|
Total
|
|
N
|
13
|
16
|
10
|
4
|
1
|
0
|
0
|
44
|
|
DP (Km)
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
39,8
|
SITE 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,3288
|
0,4038
|
0,2526
|
0,1013
|
0,0256
|
0
|
0
|
1,1122
|
|
ET
|
0,2771
|
0,2773
|
0,2373
|
0,1069
|
0,0573
|
0
|
0
|
0,8545
|
|
N
|
11
|
10
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
29
|
|
DP (Km)
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
39,2
|
STE 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,2806
|
0,2528
|
0,1028
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,7361
|
|
ET
|
0,1037
|
0,2483
|
0,0578
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,4479
|
|
N
|
5
|
6
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
|
DP (Km)
|
48
|
48
|
48
|
48
|
48
|
48
|
48
|
48
|
STE 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,1041
|
0,1250
|
0,0417
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,2708
|
|
ET
|
0,1229
|
0,1581
|
0,0646
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,3203
|
|
N
|
29
|
32
|
16
|
4
|
0
|
0
|
0
|
86
|
|
DP (Km)
|
127
|
127
|
127
|
127
|
127
|
127
|
127
|
127
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IKA
|
0,2295
|
0,2521
|
0,1267
|
0,0317
|
0
|
0
|
0
|
0,6711
|
|
ET
|
0,1933
|
0,2438
|
0,1602
|
0,0734
|
0
|
0
|
0
|
0,6194
|
Notes : DP : Distance parcourue ; ET : Ecart type ; E : Entendues
; N : nombre
IKA DES PRIMATES POUR LES TRANSECT
IKA DES PRIMATES POUR RECCES
En ce qui concerne les moyennes d'IKA de primates sur les
trasects, elles sont significativement differentes entres les sites (one way
ANOVA : F(2;13) = 5,6541; P = 0,0171). Elles sont plus grande
dans le site 1(1,7756 #177; 0,4025) puis decroisent sans difference
significative dans le site 3(0,5029 #177; 0,6220) ( et de facon significationve
dans le site 2(0,3499 #177; 0,3060) (Duncan test : P = 0,006186)
Annexe : IKA des différentes activités
anthropiques rencontrées sur les transects
|
|
|
PNK
|
|
|
DP (km)
|
N
|
IKA
|
ET
|
Campements
|
39,8
|
1
|
0,025
|
0,056
|
Carbures
|
39,8
|
14
|
0,351
|
0,298
|
Cartouches
|
39,8
|
1
|
0,026
|
0,057
|
Champs
|
39,8
|
--
|
--
|
--
|
Layons d'exploitation forestière
|
39,8
|
--
|
--
|
--
|
Pièges
|
39,8
|
1
|
0,025
|
0,056
|
Ramassage
|
39,8
|
--
|
--
|
--
|
d'Irvingia gabonensis
|
|
|
|
|
Sciage de Diospyros crassi(for
|
39,8
|
--
|
--
|
--
|
TOTAL
|
39,8
|
17
|
0,426
|
0,273
|
|
|
|
BAJOH
|
|
|
DP (km)
|
N
|
IKA
|
ET
|
Campements
|
39,2
|
1
|
0,025
|
0,056
|
Carbures
|
39,2
|
2
|
0,050
|
0,112
|
Cartouches
|
39,2
|
15
|
0,383
|
0,294
|
Champs
|
39,2
|
1
|
0,025
|
0,056
|
Layons d'exploitation forestière
|
39,2
|
1
|
0,025
|
0,056
|
Pièges
|
39,2
|
10
|
0,253
|
0,352
|
Ramassage
|
39,2
|
--
|
--
|
--
|
d'Irvingia gabonensis
|
|
|
|
|
Sciage de Diospyros crassi(for
|
39,2
|
--
|
--
|
--
|
TOTAL
|
39,2
|
30
|
0,761
|
0,560
|
|
|
|
MGBEGATI
|
|
|
DP (km)
|
N
|
IKA
|
ET
|
Campements
|
48
|
--
|
--
|
--
|
Carbures
|
48
|
8
|
0,167
|
0,129
|
Cartouches
|
48
|
4
|
0,083
|
0,151
|
Champs
|
48
|
11
|
0,229
|
0,146
|
Layons d'exploitation forestière
|
48
|
2
|
0,042
|
0,065
|
Pièges
|
48
|
13
|
0,271
|
0,503
|
Ramassage d'Irvingia gabonensis
|
48
|
1
|
0,021
|
0,051
|
Sciage de Diospyros crassi(for
|
48
|
3
|
0,063
|
0,105
|
TOTAL
|
48
|
42
|
0,875
|
0,447
|
|
|
|
TOTAL
|
|
|
DP (km)
|
N
|
IKA
|
ET
|
Campements
|
127
|
2
|
0,017
|
0,037
|
Carbures
|
127
|
24
|
0,189
|
0,180
|
Cartouches
|
127
|
20
|
0,164
|
0,167
|
Champs
|
127
|
12
|
0,085
|
0,067
|
Layons d'exploitation forestière
|
127
|
3
|
0,022
|
0,040
|
Pièges
|
127
|
24
|
0,183
|
0,304
|
Ramassage
|
127
|
1
|
0,007
|
0,017
|
d'Irvingia gabonensis
|
|
|
|
|
Sciage de Diospyros crassiffor
|
127
|
3
|
0,021
|
0,035
|
TOTAL
|
127
|
89
|
0,687
|
0,435
|
Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET :
Ecart type.
IKA des activités anthropiques pour les
transects
3
74
Annexe : Abondance relative des arbres en fructification
dans la zone au moment de l'étude
1 31
0 8
75,742 0,1317 0,2348
75,742 0,3138 0,8018
75,742 0,9799 1,2704
SITE 1
N DP (Km) IKA ET
SITE 2
N DP (Km) IKA ET
SITE 3
N DP (Km) IKA ET
TOTAL
N DP (Km) IKA ET
13 225,232 0,0685 0,1564
4 225,232 0,0164 0,0444
72 225,232 0,2907 0,9367
30 225,232 0,1224 0,4428
14 225,232 0,0569 0,1884
16 225,232 0,0760 0,01806
5 225,232 0,0196 0,0905
5 225,232 0,0122 0,0691
6 225,232 0,0235 0,0742
13 225,232 0,0577 0,1117
1 225,232 0,0039 0,0221
3 225,232 0,0164 0,0682
225,232 0,0661 0,1605
2 225,232 0,0117 0,0474
3 225,232 0,0157 0,0668
2 225,232 0,0109 0,0422
1 225,232 0,0055 0,0309
1 225,232 0,0054 0,0298
32 225,232 0,1368 0,2839
120 225,232 0,6006 0,9891
6 225,232 0,0275 0,1347
1 225,232 0,0047 0,0267
31 225,232 0,0164 0,0444
75 225,232 0,2738 0,6160
470 225,232 2,0487 2,0732
Notes : DP : Distance parcourue ; N : Nombre d'indices ; ET :
Ecart type
3
Cala sp
Dacryodes edulis
Elaeis guineensis
Inconnu 1
Inconnu 2
Inconnu 3
Inconnu 4
Inconnu 5
Inconnu 6
Inconnu 7
Inconnu 8
Inconnu 9
Inconnu 10
Inconnu 12
Inconnu 13
Inconnu 14
Inconnu 15
Inconnu 16
Irvingia gabonensis
Lophira alata
Marantacae
Miryanthus arborus
Musanga Pignantus ecropioide
TOTAL ngolensi
3 52,146 0,0652 0,1263
0 52,146 0 0
0 52,146 0 0
30 52,146 0,5421 0,8455
13 52,146 0,2402 0,3651
10 52,146 0,2012 0,2124
1 52,146 0,0183 0,0485
0 52,146 0 0
6 52,146 0,0176 0,1337
4 52,146 0,0772 0,1031
1 52,146 0,0179 0,0472
0 52,146 0 0
0 52,146 0 0
1 52,146 0,0226 0,0599
1 52,146 0,0237 0,0626
1 52,146 0,0237 0,0626
0 52,146 0 0
1 52,146 0,0237 0,0626
0 52,146 0 0
19 52,146 0,3808 0,3635
0 52,146 0
0 52,146 0 0
4 52,146 0,0815 0,1198
0 52,146 0 0
95 52,146 1,8257 0,9663
2 75,742 0,0311 0,0983
1 75,742 0,0125 0,0395
1 75,742 0,0139 0,0439
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
1 75,742 0,0091 0,0287
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
4 75,742 0,0501 0,0998
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
1 75,742 0,0141 0,0469
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
1 75,742 0,0099 0,0313
75,742 0,3922 0,4467
1
0 75,742 0 0
0 75,742 0 0
8 97,344 0,0950 0,1983
3 97,344 0,0267 0,0557
71 97,344 0,6109 1,3171
0 97,344 0 0
1 97,344 0,0122 0,0488
5 97,344 0,0622 0,2028
4 97,344 0,0333 0,1291
2 97,344 0,0261 0,1009
0 97,344 0 0
5 97,344 0,0537 0,1280
0 97,344 0 0
3 97,344 0,0349 0,0980
16 97,344 0,0151 0,0586
1 97,344 0,0151 0,0586
2 97,344 0,0234 0,0907
1 97,344 0,0115 0,0444
1 97,344 0,0115 0,0444
0 97,344 0 0
31 97,344 0,2852 0,3651
70 97,344 0,8420 1,3651
6 97,344 0,0587 0,1955
1 97,344 0,0101 0,0390
16 97,344 0,1521 0,2758
45 97,344 0,3750 0,6142
292 97,344 2,8654 2,5542
IKA DES PLANTES EN FRUITIFICATION DANS LES TROIS SITES
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