Introduction :
La réforme de 2004 vis-à-vis l'enseignement des
langues étrangères en général et le français
en particulier, en contexte syrien, est vue par les didacticiens syriens du FLE
comme une nouvelle page que les responsables de la politique linguistique en
Syrie ont ouvert pour l'amélioration de l'enseignement du
français, dans les écoles publiques syriennes ( AL YAZIGI,2007
:109)
Cependant, malgré tous les efforts
déployés par les responsables de la politique linguistique et
toutes les institutions concernées, les apprenants syriens souffrent
toujours dans l'apprentissage du français. Selon les résultats
des enquêtes effectuées par AL YAZIGI en 20071, 34% des
apprenants syriens trouvent de difficultés dans la compétence de
l'expression orale ; 50% des apprenants trouvent de difficultés dans la
compétence de la compréhension orale. 29% des apprenants syriens
trouvent de difficultés dans la compétence de l'expression
écrite ; 22% des apprenants trouvent de difficultés dans la
compétence de la compréhension écrite.
9.1 Questions indispensables qui se posent :
Les questions qui se posent a l'égard de cette
situation de dégradation, si la réforme de 2004 que les
didacticiens syriens défendent et font l'éloge n'a pas pu mettre
fin a la situation de dégradation dans l'enseignement du FLE dans les
écoles publiques syriennes, à quel point, on peut parler de
crédibilité réformatrice dont les décisions de 2004
sont, selon les concepteurs des manuels, dotées ?
Quelles sont les vraies raisons qui résident
derrière les problèmes que rencontrent nos apprenants dans
l'enseignement du français dans les écoles publiques syriennes ?
S'agit-il d'une mauvaise application de la méthodologie didactique,
imposée par les concepteurs des manuels scolaires, de la part des
enseignants ? Si, ce n'est pas le cas, peut-on dire que les problèmes
résident- ils dans le contenu des manuels scolaires eux-mêmes?
1 Résultats présentés dans la
partie annexes de sa thèse de doctorat p.22
9.2 Délimitation de l'analyse :
Dans l'objectif de délimiter la recherche et
étudier profondément le problème qui nous soucie depuis
longtemps, on va mettre, sous la loupe, uniquement le problème des
apprenants syriens dans les compétences de l'oral et la
méthodologie didactique adoptée par les concepteurs des manuels
pour développer ces compétences.
Pour ce faire, on délimite notre enquête aux
apprenants des écoles publiques syriennes dans trois départements
différents se situant au sud de la Syrie2. Notre analyse
prendra en compte le processus de l'enseignement des compétences de
l'oral, a l'étape de l'enseignement de base (classe de 7ème,
8ème et 9ème).
Notre échantillon prendra en compte uniquement les
apprenants de la classe de 9ème .Ceuxci seront
interrogés aussi sur la manière par laquelle ils ont appris les
compétences de l'oral dans les classes précédentes : nous
pensons que la compétence de la communication dans une classe de FLE est
une compétence qui s'acquiert graduellement pendant le cursus scolaire
c'est pourquoi , nous voyons que la mise de l'enseignement des
compétences orales dans les classes de 7ème et de
8ème, sous la loupe, est très
révélatrice de la situation qui peut être engendrée
dans la classe de 9ème ( étape du brevet).
Il convient tout d'abord de présenter les raisons pour
lesquelles, on a choisi l'étape du brevet comme champ d'application de
notre enquête ensuite de justifier notre choix de travailler sur les
compétences de l'oral, dans les écoles publiques syriennes, enfin
de présenter toutes les composantes de notre échantillon et les
informations qu'on cherche a recenser par les deux questionnaires3
.
2 Il s'agit de : Rif dimashq, Quneitra, et Darr'a.
3 Dans cette étape, on justifie le(s)
objectif(s) résidant derrière chaque question posée.
9.3 L'étape du brevet ?
Pourquoi a-t-on délimité notre
enquête a cette étape de l'enseignement (le brevet) et non pas a
d'autres étapes ?
L'enseignement du français après la
réforme de 2004 a eu un aspect particulier. Après avoir
été une langue optionnelle, le français est imposé
à tous les élèves syriens au même titre que
l'anglais, a partir de la classe de septième du deuxième cycle de
l'enseignement de base.
Selon la politique linguistique dessinée par les
responsables et les concepteurs des manuels scolaires, l'apprenant a
l'étape du brevet peut atteindre le niveau 1 du Delf scolaire,
après avoir suivi 200 heures de français (guide
pédagogique, classe de neuvième. P7).
A nos yeux, l'analyse du bagage linguistique et des
compétences acquises par les élèves après trois
années dans l'apprentissage du français, selon des
critères objectifs, est révélatrice de la
crédibilité de la méthodologie didactique
adoptée.
Par des raisons personnelles, nous pouvons aussi justifier le
choix de cette étape pour notre champ d'enquête : nous avons
enseigné les apprenants des classes de (7ème
,8ème et 9ème ) et on était dans le
bain linguistique d'un corpus qui ressemble a celui que nous envisageons de
l'adopter. Nous aurons donc un enthousiasme particulier,
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