CHAPITRE 4
LE CONFLIT POLITIQUE DANS ALLAH N'EST PAS
OBLIGÉ
Préambule
Les politologues ont généralement
expliqué que le pouvoir est un instrument souvent utilisé pour
influencer et contrôler les êtres humains. Par conséquent,
dans les activités politiques, il s'agit de cet usage de pouvoir dans la
société. Alors, il nous suffit de dire que, ceux qui dispensent
le pouvoir déterminent dans une grande partie, l'avenir d'une
société. Dans Allah n'est pas obligé, le message
d'Ahmadou Kourouma est de signaler le fait que le sous-développement des
pays africains après plus de quarante ans après
l'indépendance, est basé sur l'incapacité des leaders
africains de régler les problèmes sociaux et politiques d'une
manière pacifique et ordonnée. Il nous démontre ce fait,
en utilisant les guerres du Libéria et de la Sierra Leone comme
étude de cas. Alors, la portée de notre étude dans ce
chapitre se limite dans une frise chronologique qui comprend le conflit
armé du Libéria qui a commencé en 1989 et celui de la
Sierra Leone en 1991.
Pourtant, dans ce chapitre, notre objectif est
d'examiner thématiquement les éléments du
phénomène du conflit politique tel qu'ils se trouvent dans
Allah n'est pas obligé. De plus, le thème du conflit
politique est gravement élaboré quand on considère les
effets néfastes engendrés par cette lutte de pouvoir. Donc,
notre attention va porter sur la nature des conflits en découvrant ses
causes et ses conséquences. De plus, nous allons étudier le
rôle que jouent des interventions étrangères dans ces
conflits et leurs impacts. Ces trois facteurs comprennent des
éléments qui caractérisent des conflits armés
typiques en Afrique. En d'autres termes, en appliquant les théories du
Conflit déjà discutées dans le chapitre
précédent, notre analyse va servir à prouver
l'efficacité et leur pertinence à la situation telle qu'elle est
dépeinte dans le roman.
Extrait: Dans sa manière
nonchalante, même avec une innocence enfantine, Birahima prend une
position omniprésente en racontant sa vie sur le front des guerres
d'un point de vue de première personne. Or, là où il
n'est pas présent, il nous ouvre à un monde ou les
événements prennent différentes formes entrelacées
avec le récit des personnages principaux d'un point de vue de
troisième personne.
Birahima commence son histoire avec une brève
introduction de sa vie et de la situation sociale dans laqu'elle il vit. Il
compte de la situation socio -politique de son pays qui s'applique apparemment
à la plupart des pays africains qui sont des
« république(s) foutue(s) et corrompue(s) » (p.10,
ANO), comme la Guinée, la Côte-d'Ivoire, la Gambie, la Sierra
Leone, le Sénégal. De plus, à cause de la corruption qui
existe chez les leaders qui ne soucient pas de l'épanouissement
général, mais ne pensent qu'à leurs besoins, il y existe
des problèmes sociaux. Ceci inclut la décadence des
facilités sociales comme le secteur éducatif. Ce dernier est
censé attirer plus d'entretien et surveillance du gouvernement car il
est la meilleure façon d'assurer l'avenir d'un pays et un moyen de
développement de la société. Toutefois, le contraire est
ce qu'on voit dans ces pays. Par conséquent, il est évident que
l'une des raisons pour lesquelles Birahima devienne un enfant de la rue est
dû a l'état des écoles « qui ne vaut plus rien,
même pas le pet d'une veille grand-mère » (p.9, ANO).
Donc, qu'est qu'on peut espérer d'un système scolaire où
les jeunes ne sont pas bien fondés dans leurs études et n'ont
rien à espérer de leurs carrières professionnelles ?
Ce ne sont que la paresse, la frustration et le manque de sentiments
patriotiques chez eux. De là, on peut voir que les conditions
existentielles dans ces pays suffit pour créer et entretenir des
sentiments d'exclusion, de haine , de l'insécurité, de
soupçon et de lutte de classes qui peuvent mener aux conflits
politiques de différentes formes.
4.1 Les situations au Libéria et en Sierra
Leone
LA SITUATION AU LIBÉRIA
En guise d'un aperçu général,
l'état de la guerre tribale est dévoilé. Toutefois, c'est
au moment où le conflit s'aggravé à une guerre tribale ou
même une guerre civile. C'est ce qu'on peut aussi appeler le niveau de
crise, selon les étapes dégagés par Simon Fisher et al
(voir le chapitre précédent, p.49). Il se caractérise par
des guerres intenses. Au Libéria les « quatre bandits de grand
chemin : Doe, Taylor, El hadji Koroma, et d'autres fretins de petits
bandits. » (p. 51, ANO) prend le pays en otage. Ces bandits de
grand-chemin comme le nom nous montre, sont vraiment des chefs de guerres, des
voyous, qui divisent le pays, en formant des groupes selon leur philosophies et
leurs ethnies, pour qu'ils puissent gérer le pays dans une
manière ou l'autre. Cela nous amène à l'introduction des
factions ou des groupes en opposition :
United Liberian Movement (Mouvement de l'Unité
Libérienne-ULIMO)
Avant que la guerre tribale et la situation de
conflit n'atteignent l'étape de crise, le premier conflit
manifesté est par Samuel Doe et Thomas Quionkpa. Ces derniers qui sont
des natifs, sont contre les afro-américains, qui sont à la
tête des affaires de l'État. Ce groupe se réjouit de tous
les droits de citoyens et relègue les natifs à la base de
l'échelle sociale. Il y a l'absence de droits politiques et l'exclusion
politique. Doe et Quionkpa, officiers dans l'armée libérienne,
fatigués de cette condition, montent un coup d'état contre le
gouvernement. Pour manifester leur détestation, ils fusillent tous les
cadres afro-américains. Dans ce cas, la théorie Structuraliste
du conflit s'applique car l'hiérarchisation de la société,
la lutte contre la domination des afro-américains s'y présente.
Toutefois, à l'installation de Doe comme chef d'Etat, il décide
de se débarrasser de son collègue Quionkpa, car « on ne
jouit pleinement du fruit de la rapine qu'après avoir
éliminé ce second » (p.101, ANO). Doe ne veut pas
partager le pouvoir avec quelqu'un d'autre, puis, il juge bien de changer la
structure politique de l'Etat à celle de la démocratie, en
treize semaines. Cela lui permet d'avoir plus de pouvoir pour qu'il puisse
licencier Quionkpa. En réponse, celui-ci monte un coup d'état
qui ne réussit pas. Après cela, la situation devient pire comme
Samuel Doe change le cours des événements en transférant
sa colère aux membres de groupe ethnique de Quinokpa (les Gyos), en les
tuant. Donc, ces actions sont à la racine de guerre tribale au
Libéria. Alors, quand la guerre tribale commence, Doe crée ce
groupe avec ses loyalistes et les Krahns (son groupe ethnique). Par
conséquent, dans la capitale d'ULIMO à Sanniquellie « il
fallait être krahn ou guéré. Il n'y a que les Krahns et les
Gueres qui étaient acceptés par ULIMO. » (p.88,
ANO)
National Patriotic Front [Le Front National Patriotique du
Liberia](NPFL)
C'est la faction qui appartient à Charles Taylor, un
ancien fonctionnaire qui travaillait pour le gouvernement Libérien avant
sa démission. Il est reconnu comme un chef de guerre « qui
sème la terreur dans la région » (p. 55 ANO) en
divisant le pays en parties et en prenant le contrôle des
frontières et de certaines régions qui sont riches en ressources
naturelles. Birahima révèle aussi que le slogan de ses partisans
est « No Taylor No peace » pas de paix sans Taylor
(p.69 ANO). On peut se demander pourquoi ce genre de révolution chez le
peuple, dirigé par Taylor Taylor était un fonctionnaire
avide, qui voulait être riche. Donc, après avoir volé de
l'argent du gouvernement, il s'est échappé aux Etats-Unis.
Toutefois, il était arrêté. Puis, il s'est
échappé de la prison. Au lieu de revenir à sa patrie, il
recourt aux ennemis jurés de Samuel Doe (le président) : les
présidents de la Libye, de la Côte d'ivoire et du Burkina-Faso,
qui sont respectivement Kadhafi, Houphouët, et Compaore. Ils lui
prêtent leurs aides : ils lui contribuent des techniques de la
guérilla, l'encadrement de ses partisans et l'acheminement des armes.
De plus, Taylor nomma au poste Colonel, Robert's (colonel Papa le Bon) que Doe
a failli tuer. De là, on peut voir que lorsque Taylor mobilise ces
aides, il réalise la deuxième étape du conflit
recommandée par Simon Fisher et al (voir le chapitre
précédent, p.49) : la confrontation. Pour classifier ces
actions de Taylor, nous pouvons dire que la Théorie Antagoniste du
conflit peut s'appliquer à cette situation. Taylor lutte et mobilise
toutes ses ressources pour épanouir sa volonté
égoïste de «prendre la Mansion House, c'est là, avant
que les bandits se partagent le pays, qu'habitait le président du
Libéria. »(p.68, ANO). C'est-à-dire qu'il veut le
pouvoir de contrôler tout le pays et pour prendre sa vengeance pour son
arrestation. Ici, le gouvernement (avec le président Samuel Doe
à la tête) et Charles Taylor sont en opposition pour la direction
du pays.
En addition, la deuxième partie des membres
du NPFL sont des Gyos. Ces derniers font partie de l'un des groupes ethniques
majeurs du Libéria. Mais, il s'agit d'une trentaine de cadres Gyos,
qui fuient leur assassin, Samuel Doe(Le président du Libéria). Ce
dernier initie une série des meurtries contre ces gens qui sont membres
du groupe ethnique de Thomas Quionkpa (le vice-président) pour que
« La République de Libéria devint un Etat Krahn
totalement Krahn. » (p.104, ANO). Samuel Doe, qui est du groupe
ethnique Krahn veut que lui et ses frères ne soient que ce qui sont
à la tête du pouvoir du pays. Puis, il élimine toute
opposition contre sa volonté y compris Thomas Quionkpa et les cadres de
son groupe ethnique. Nous pouvons remarquer la façon dont la quête
individuelle du pouvoir progresse à un conflit de groupes. Ce pendant,
Doe n'envisage pas une sorte de soulèvement de ces gens qui emploient
l'aide de Houphouët-Boigny et Kadhafi pour monter un massacre des
gardes-frontières, le 24 décembre 1989. Ceci engendre la guerre
tribale dans le pays. Par conséquent, dans le camp du NPFL à
Zorzor « Quand un Krahn ou un Guéré arrivait
à Zorzor, on le torturait avant de le tuer parce que c'est la loi de
guerres tribales qui veut ça. »(p.73 ANO). Les deux groupes se
mettent en opposition car il existe une grande haine entre les deux groupes.
Alors, ce cas répond à la théorie Psychoculturel du
conflit qui désigne le tribalisme et le besoin d'identité
culturel comme racine des guerres violentes.
La faction de Prince Johnson
« le prince eut une révélation. La
révélation qu'il avait une mission. La mission de sauver le
Libéria. De sauver le Liberia en s'opposant à la prise du pouvoir
d'un chef de guerre... » (p.143-144, ANO). Quant à
Prince Johnson, il n'est pas un chef de guerre mais un propagateur de la parole
de Dieu. Sa tâche divine est de protéger le pays contre les
autres chefs de guerre qui veulent diriger le pays. Comme serviteur de Dieu
il s'est juré d'éliminer et lutter jusqu'à la mort
« les hommes de démon » (p.137, ANO) .C'est la
raison pour laquelle il a rompu ses relations avec Charles Taylor. Auparavant,
il était un général dans la bande de Taylor, mais pour
former son groupe, il recrute les meilleurs officiers de Taylor. Malgré
le fait qu'il prétend d'être un homme de Dieu, pour pouvoir
réaliser ses buts, il prend des renforcements par force des habitants
des villages. Ceci est un acte hypocrite car tout cela ne s'accorde pas aux
règles de christianisme. Birahima affirme que le prince est un
chrétien. Mais avec cette prière « Que
Jésus-Christ et le Saint-Esprit veillent à ce que tes
fétiches restent toujours efficaces. » (p.134, ANO), nous
pouvons conclure que sa religion (le syncrétisme religieux) est
douteuse. Ainsi, si sa religion est douteuse, est-ce qu'on ne peut pas se
douter de sa révélation ? Car, il détruit et
divise en plus la patrie bien-aimée et, en même temps lutte avec
les armes comme les autres bandits de grand chemin. Alors, est-ce que cette
révélation n'est qu'une tactique de cacher ses propres intentions
d'attirer le soutien du peuple et d'être le vainqueur dans cette lutte
armée de pouvoir ? Par conséquent, il finit par tuer Samuel
Doe, en le coupant en pièces. En somme, nous pouvons dire que la cause
du conflit du Prince Johnson suit la théorie Réaliste du conflit,
car ce conflit est né des sentiments personnels.
LA SITUATION EN SIERRA LEONE
La Sierra Leone est un petit état africain qui se
trouve entre la Guinée et le Libéria (voir annexe I). Victime
d'une politique un peu hiérarchisé après son
indépendance, le 27 avril 1961 (les sujets britanniques et les
Créos à la tête, et les noirs nègres africains
à la base), son histoire politique devienne un peu compliquée.
Ainsi, les affaires politiques commencent à se gâter à la
prise de pouvoir des relégués-les nègres indigènes.
Cela se caractérise par le conflit politique non-armé, qui s'en
racine déjà comme des « coups d'état,
assassinats, pendaisons, exécutions et toute sorte de
désordres... » (p.164 ANO).
Par ailleurs, les problèmes politiques qui
existent dans le pays sont la corruption et le tribalisme. Cela commence
pendant le règne du premier président indigène, Milton
Margaï. Cette corruption consiste aussi en le pillage des ressources et
l'utilisation des bénéfices pour satisfaire les besoins
personnels des chefs d'états. Ces richesses naturelles du pays
comprennent le diamant, l'or, le café, le cacao et les palmiers d'huile.
Donc, pour avoir le contrôle de ces derniers, il faut être à
tête des affaires, c'est-à-dire qu'il faut le pouvoir et
l'autorité de diriger le pays. Toutefois, malgré tous ces
problèmes, une sorte de débrouillement et de stabilité
existe dans le pays. Mais les problèmes se culminent pendant le
régime de Joseph Momoh. À partir de ce temps-là, la Sierra
Leone ne reste pas la même « havre de paix, de
stabilité et de sécurité » (p.163 ANO).
À l'arrivée de certains personnages sur la scène, la
situation devient un conflit armé.
Revolutionary United front[le Front Révolutionnaire
uni](RUF)
Il s'agit du bandit de grand chemin, Foday Sankoh (le chef de
file) et ses loyalistes qui prétendent lutter pour la liberté et
la stabilité du pays. Au contraire de leur vision, ce groupe sème
la terreur et la menace en faisant d'une petite révolution une lutte
armée.
L'inspiration de créer ce groupe vient à Sankoh,
pendant son expérience au Congo. Il y a vu la façon dont le
président Patrick Lumumba est mort grâce aux troupes de l'ONU.
Puis, à partir de ce temps-là, il s'oppose à cette
organisation. Celle-ci, pour lui, sert à exploiter le peuple noir en
satisfaisant les Blancs. Alors, il se donne la tâche de l'éjecter
de son pays. De plus, il s'inspire de la mauvaise gouvernance qui engendre la
pauvreté et la souffrance chez son peuple. Donc, il déclenche une
révolution avec ses loyalistes le 23 mars 1991. Mais au fur et à
mesure que ces combattants de la liberté occupent les régions
plus riches du pays, ils finissent par s'approprier la richesse des dites
régions. À la prise de ces gains, ils achètent plus des
armes pour faire plus de guerre. La vision perdue dans la propagation de guerre
dans le pays entier, le groupe commence à terroriser le peuple sierra
léonais innocents qu'ils sont censés protéger.
Toutefois, au moment où le gouvernement en
place décide d'écouter leurs plaintes, Sankoh refuse toutes
sortes de négociation à moins que le représentant de l'ONU
sorte du pays. On peut penser qu'après cela, il aurait
agréé un cessez-le-feu. Mais, il dit toujours non et met la
confusion dans les négociations. Sous le régime de Manada Bio,
qui s'efforce à faire des élections, la volonté du chef
de guerre se dévoile. Il veut tenir le pouvoir, la libération ne
l'intéresse pas, seulement sa propre émancipation de la
pauvreté. Par conséquent, il décide d'amputer les bras de
votes y incluant ceux des nourrissons. Finalement, une résolution qui
met fin à la guerre est introduite. C'est la proposition à Sankoh
de devenir le vice-président, sans arracher ses contrôles sur
toutes les zones riches en ressources naturelles. Là, il accepte le
cessez-le-feu.
En tout, nous pouvons dire que la révolution
introduite par le RUF se produit selon les théories réaliste et
structuraliste du conflit. Au commencement, le groupe semble lutter pour la
population civile, privée du pouvoir aussi longtemps que les militaires
se succèdent (il y avait la répression politique). Toutefois, au
moment où leurs rêves commencent à se réaliser(les
élections), il révèle ses intentions égoïstes
de saisir le pouvoir. Cela crée une situation qu'on ne peut pas
étouffer. Après la résolution de la guerre du RUF, une
opposition entre le pouvoir élu et l'armée sierra léonaise
se présente. Le président Ahmad Tejan Kabbah recrute l'aide de
Kamajor pour le protéger contre cette armée. Donc, le pays se
divise en deux grands camps « Dans le premier camp, le pouvoir
élu démocratiquement (qui fait tout pour tenir au pouvoir),
l'armée sierra léonaise commandée par le chef
d'état-major Johnny Koroma (qui veut prendre le pouvoir)....les Kamajor
ou les chasseurs traditionnels (qui protègent le pouvoir élu). Le
deuxième camp était constitué par le RUF de Foday Sankoh
(qui tient plus que la moitié de pouvoir) » (p.181-182,
ANO). Alors, la situation de la Sierra Leone est plus complexe que celle du
Liberia. C'est la raison pour laquelle Birahima l'appelle « le
bordel au carré » (p.163, ANO).
4.2 La dénonciation des interventions
étrangères
L'une des cibles d'Ahmadou Kourouma Allah n'est pas
obligé, est d'approfondir la connaissance du lecteur des
rôles que jouent certains personnages ou pays dans les guerres de la
Sierra Leone et du Libéria. Il le fait de manière que le lecteur
ne reste pas indifférent. En outre, il semble porter un regard critique
sur les actions qui fait que ces conflits deviennent luttes armées. Ces
dernières touchent non seulement les pays mais aussi le continent et le
monde entier.
En ce qui concerne la guerre au Libéria,
Kadhafi(le président de la Libye), Houphouët Boigny
(président de la Côte d'ivoire) et Compaoré
(Président du Burkina-Faso) sont bien connus pour leurs mauvaises
contributions à la faction de Charles Taylor- le NPFL. Ces pays sont
des voisins du Libéria. Pour de différentes raisons, qui vont de
la déstabilisation de Doe (chez Kadhafi) au meurtre d'un beau fils (chez
Houphouët), ils prêtent leurs aides à Taylor pour propager
la terreur dans la région. À part de cela, Birahima creuse la
tête pour d'autres raisons pour lesquelles ils apportent les aides
importantes à cet homme méchant. La réponse est devant
nous comme Birahima donne la réponse à sa question « De
deux choses l'une : ou ils sont malhonnêtes comme Taylor ou c'est ce
qu'on appelle la grande politique dans l'Afrique des dictatures barbares et
liberticides des pères des nations.... » (p. 68, ANO).
Ces géants politiques africains qui sont censés d'être les
médiateurs et les défenseurs de la paix et de
l'unité africaine sèment leurs vendettas personnelles partout
dans le continent. Est-ce qu'ils ne savent pas que les résultats de
leurs actions vont au-delà de leurs intentions ?
Ainsi, l'auteur s'investit dans la condamnation des
comportements des présidents africains, qui font ce qu'ils veulent en ne
s'inquiétant pas des résultats de leurs actes. Kourouma
dénonce davantage les grotesques tyrannies en Afrique. Tout cela est
considéré normal en Afrique. Kourouma raconte son histoire avec
un biais, contrairement à ce qu'on croit généralement au
sujet des troupes de l'ECOMOG dans la guerre (qu'elles sont infaillibles dans
les guerres). L'ECOMOG est l'organe de la CEDEAO (Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest) chargé d'intervenir dans des
conflits armés (dans les pays qui sont membres de la CEDEAO), qui ne
peuvent pas se résoudre après longtemps. Dans ce cas, les forces
d'ECOMOG viennent du Nigéria. Dans le roman « Ces forces ne
s'interposèrent pas; elles ne prirent aucun risque inutile. Elles
n'entrèrent pas dans le détail, elles bombardèrent en
pagaille assiégés et assaillants et les
quartiers... » (p.146, ANO). Au lieu de réaliser leurs
responsabilités d'agir comme intermédiaires, elles font plus des
morts que les chefs de guerre. Elles sont négligentes du bien-
être des citoyens innocents. Dans les incursions, elles tuent au hasard
car elles ne se rendent pas compte des vrais détails des situations. Par
conséquent, «Elles firent en un jour...plus de victimes qu'avait
faites une semaine de combats entre factions rivales. » (p.145
ANO).
Dans la guerre en Sierra Leone, l'intervention de
certains personnages sont documentée. Il s'agit des parachutistes
guinéens qui ont l'habitude d'aider la fuite de certains chefs
d'états. Ces derniers, après avoir profité des richesses
du pays, ils s'échappent en Guinée. De plus, le rôle de
Taylor qui se mêle dans les affaires du RUF se révèle. Il
l'aide à procurer des armes. En outre, dans la résolution de ce
conflit, Kourouma critique la nature de quelques apporteurs d'aide. Cela
concerne Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire et Eyadema du Togo.
Au lieu de jouer le rôle de médiateurs avec d'autres moyens plus
responsables, il nous semble qu'ils nourrissent en plus les vices de Fodah
Sankoh en l'accueillant « dans un luxe insolent » (p 171,
ANO). Enfin, l'intervention du chef d'État du Nigéria, Sani
Abacha se base sur une sorte de compétitivité existant entre
lui et Houphouët-Boigny pour la célébrité
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