INTRODUCTION
0.1 À propos du sujet
C'est un fait connu que l'Homme ne peut pas vivre
isolément. Donc, dès le début, des hommes se rassemblent
et vivent en commun sous des lois, formant aussi une société.
Celle-ci est un assemblage d'individus ayant une histoire, un but et une
culture en commun. En outre, dans cette même société, il y
a souvent des conflits entre les hommes car ils différent dans leurs
caractéristiques. Ceci aboutit à la compétition pour la
survie. Par conséquent, le besoin d'assurer l'unité et
d'éviter des conflits dans la société fait appel à
la politique. Celle-ci se réfère à la pratique du
pouvoir : la science et l'art de gouverner un état, voire
l'ensemble des affaires d'une nation et les manières de les diriger.
Dès lors, s'il y a des changements constants qui entraînent le
chaos et l'anarchie dans la vie politique d'un pays, on parle de
l'instabilité politique.
De nombreux pays africains éprouvent toujours
de grandes difficultés à amorcer leur développement. La
plupart d'entre eux font face aux problèmes engendrés par la
transition d'un gouvernement à un autre. Par conséquent,
l'Afrique, qui occupe la deuxième place parmi les continents les plus
grands est considérée comme un continent en voie de
développement. À l'aube des indépendances, au cours des
années soixante, beaucoup de pays africains avaient de grands espoirs
pour leur avenir post-indépendant. Mais, malheureusement, le contraire
est ce qu'on voit dans maint pays aujourd'hui. On affronte des
problèmes tels que la corruption, la mauvaise gouvernance, entre autres.
Mais au fur et à mesure que ces problèmes augmentent, ils
engendrent de mauvaises conséquences comme des coups d'état, des
régimes militaires, des guerres tribales parmi d'autres. Par exemple, en
2010, la Côte d'Ivoire a connu une situation inédite :
Laurent Gbagbo, d'une part, « président »
controversé de la Côte d'Ivoire depuis 2002 face à Alassane
Ouattara ``elu president'' d'autre part. Le premier a refusé de
livrer le pouvoir à ce dernier (déclaré vainqueur dans
l'élection présidentielle de 2010). Tout cela a causé des
morts.
Allah n'est pas obligé est un
roman-documentaire écrit par Ahmadou Kourouma. Ce dernier est un
romancier ivoirien qui était victime des maux et des déchirures
dont souffre son pays. Par la suite, les oeuvres d'Ahmadou Kourouma sont des
oeuvres engagées. À travers ses écrits, il porte un
regard très critique sur les gouvernements africains, issus des
indépendances. Ainsi par exemple, dans Allah n'est pas
obligé, Ahmadou Kourouma met en scène un enfant d'une
dizaine d'années, Birahima, qui va à la recherche de sa tante et
qui devient enfant-soldat. Celui-ci est instrumentalisé comme tant
d'autres dans les guerres du Libéria et de la Sierra Leone. L'auteur
aborde de nombreux thèmes, dont un est le conflit politique. Donc, ce
mémoire dont le titre est « La peinture du conflit politique
en Afrique dans Allah n'est pas obligé », tente
d'examiner les différents problèmes politiques
qu'éprouvent des pays africains de la région sous-saharienne,
après l'indépendance, en l'occurrence, le Libéria et la
Sierra Leone, tels qu'ils sont présentés par notre
auteur.
Justification du choix du sujet et plan du
travail.
Ce memoire part de l'hypothèse que la
littérature africaine entreprend de faire apprendre et de
réapprendre au monde les réalités du continent en aidant
le lecteur à faire un voyage historique à travers le roman pour
en assimiler mieux. Par exemple, Les bouts de bois de Dieu de Sembene
Ousmane et Une vie de boy de Ferdinand Oyono, portent attention sur
l'Afrique coloniale.
D'abord, Allah n'est pas obligé d'Ahmadou
Kourouma est choisi comme objet d'étude. La raison est que nous voulons
faire un travail qui se rapporte à la société africaine
contemporaine. Comme nous l'avons dit ci-dessus, ce roman est une confirmation
des faits véridiques en Afrique. En effet, ce qui nous attire le plus
est que l'attention de l'auteur est portée sur les guerres civiles en
Afrique et leurs conséquences néfastes. Selon Laditan
(2001 :234), dans le roman « Kourouma résume
l'absurdité des guerres en une formule encore inouïe et
cynique».
Ainsi, avec la recherche, on note qu'il y a beaucoup
de travaux faits sur Allah n'est pas obligé. Mais la plupart
des travaux parlent du thème de l'enfant-soldat. Par conséquent,
ce thème est choisi pour contribuer au discours du conflit politique
dans le roman. Ceci fait partie des réalités existentielles de
l'Afrique Noire des décennies récentes. Ensuite, en abordant ce
thème, il nous renvoie aux autres thèmes du roman comme la
violence, l'anarchie et l'enfant-soldat. En même temps, ce thème
est choisi pour approfondir les connaissances du conflit politique qu'ont
connu le Libéria et la Sierra Leone. À cet effet nous
appliquerons des théories du conflit politique dans l'analyse des cas,
consciente aussi qu'un mémoire comme le nôtre qui pourra faire
passer aux générations futures, nos modestes pensées.
Ensuite, nous voulons connaître les causes et les conséquences
internes et globales du phénomène du conflit politique, à
travers Allah n'est pas obligé.
De surcroît, ce mémoire vise à exposer la
culture de violence et de corruption, qui est caractéristique des
leaders des pays africains qui se sont succédés après les
indépendances. Ceci est impliqué dans la guerre des deux pays,
comme le roman le dépeint. De plus, ce qui nous occupe principalement
dans le roman est la description méticuleuse de l'origine des guerres au
Libéria et en Sierra Leone. À cet effet, notre tâche est de
présenter au lecteur, surtout aux jeunes, ces faits, jusque-là
inconnus et négligés.
Ce travail est réparti en quatre chapitres. Ceux-ci a
des sous-chapitres abordant des aspects pertinents, qui nous ouvrent à
une connaissance indispensable de notre thème. Pour comprendre la vision
du monde du romancier, nous présenterons dans le premier chapitre la
vie et les oeuvres d'Ahmadou Kourouma. De plus, dans le deuxième
chapitre, nous allons présenter le roman en question : son contexte
historique et le résumé. Ensuite, le troisième et le
quatrième chapitres seront consacrés à la raison
d'être de ce mémoire. Le troisième chapitre aura affaire
à des réflexions sur le conflit : les différentes
définitions du conflit politique selon des théoriciens de la
politique et le conflit politique en Afrique. Puis, le quatrième
chapitre traitera des causes et conséquences de ce conflit dans les
deux pays : le Libéria et la Sierra Leone, comme le roman les
présente. Nous terminerons ce travail avec une conclusion. Celle-ci nous
permettra de faire un bilan de tout ce que nous aurions discuté. A ce
stade, nous ferons des réflexions personnelles en tirant des
leçons du travail et en donnant des contributions et solutions
personnelles.
Nous pensons que cette étude sera un outil
indispensable qui aidera d'autres chercheurs et lecteurs à approfondir
leurs connaissances et à agiter leurs opinions sur les
actualités politiques en Afrique. Par rapport aux contributions que
nous pensons apporter à la littérature, nous espérons
également que le présent travail suscitera l'intérêt
des générations subséquentes et de là elles
pourront y voir que le conflit politique a suscité la curiosité
de leurs prédécesseurs et elles pourront y voir les approches
adoptées pour résoudre de telles situations.
Références bibliographiques
Laditan, O. Affin.2001. Allah n'est pas obligé ou
la romance de la vérité In Neohelicon 28/2,
Dordrecht/Boston/London : Kluwer Academic Publishers; p. 233
CHAPITRE 1
AHMADOU KOUROUMA : SA VIE ET SON OEUVRE
1.1 La Biographie d'Ahmadou Kourouma
Ahmadou kourouma, Source:
Google images for babelio.com
Grâce à ses écrits, son engagement et son
utilisation de la langue française, Ahmadou kourouma est reconnu
aujourd'hui comme l'un des plus grands écrivains africains de la langue
française. Il est titulaire des prix, parmi d'autres, comme le Prix
Renaudot 2000 (un des Prix les plus importants en France), le Prix Goncourt des
lycéens 2000, le Prix Amerigo Vespucci 2000 et le Prix Inter en 1999.
Né en 1927, à Boundiali, au nord de la
Côte d'Ivoire, il est d'origine Malinké, (une ethnie
présente dans de différents pays d'Afrique de l'ouest). Son nom
signifie « guerrier » en langue malinké. Dès
l'âge de sept ans, pour pouvoir fréquenter l'école
française, il est pris en charge par son oncle infirmier et chasseur.
Son oncle était fonctionnaire de l'Administration coloniale.
Auprès de celui-ci, Kourouma a appris des secrets des maîtres
chasseurs malinkés. Ceci explique la raison d'être de son style
d'écrire et de son penchant pour la langue et culture
malinké. Selon Tijani (2004 :3), « Ahmadou
Kourouma se distingue de ses paires par son attachement à la langue et
à la culture malinké qui n'échappe pas au
lecteur. »
Dans le paysage de la littérature, Ahmadou Kourouma est
un cas atypique. Après ses brillantes études secondaires, il est
parti pour Bamako au Mali pour étudier les mathématiques à
l'École Technique supérieure. En 1949, il était
accusé d'avoir endossé le rôle de "meneur" lors d'une
manifestation estudiantine indépendantiste. Par conséquent, il a
quitté le Mali. Puis, de 1950 à 1954, il s'est mis volontiers
dans l'armée française comme tirailleur en Indochine. Ensuite, il
reprend ses études à l'École de Construction
aéronautique et navale de Nantes, en France. Finalement, il a
opté de suivre une formation de statisticien pour les assurances
à l'Institut des Actuaires de Lyon, aussi en France. Il y a
rencontré sa femme, Christiane, une lyonnaise, avec qui il a eu deux
enfants (Sophie et Julien). On peut noter ici qu'Ahmadou Kourouma est venu
à la littérature par hasard car rien de sa formation ne lui a
fourni des connaissances relatives à cette matière.
En 1960, à l'indépendance de son pays
natal, la Côte d'Ivoire, Kourouma y est rentré pour vivre. Mais,
il a très vite remarqué un dictateur au pouvoir, le
Président Félix Houphouët-Boigny. Kourouma a
été mis à l'index par le régime de
Houphouët-Boigny qui le considère comme un opposant. Ensuite, il
était l'objet de tracasseries administratives. En effet, il
était accusé de comploter contre son peuple et était
emprisonné en 1963 par le président. Pourtant, Kourouma s'est
échappé à la torture en raison de son mariage à une
française, mais il se voit privé du droit de travailler. En
outre, il a vu beaucoup de ses amis emprisonnés par la suite d'un
complot monté de toutes pièces. Quelques-uns des ses amis
n'avaient pas de chance comme lui de sortir de la prison.
1.2 Ahmadou Kourouma : Homme politique et
Ecrivain engagé
Ahmadou Kourouma était inspiré par son
expérience en prison. Donc, ayant les voeux de témoigner de ces
faits, il a rédigé son premier roman Les Soleils des
indépendances. Ceci est une véritable satire
politique qui témoigne
du désenchantement lié aux indépendances africaines,
imprégnée de l'esprit malinké. Mais, malheureusement,
Kourouma n'a pas trouvé d'éditeur français pour ce livre
à cause de son usage audacieux de la langue française. Donc, il
a décidé de partir en Algérie où les actuaires se
recrutent en grand nombre. Il y est resté de 1964 à 1969. Son
séjour en Algérie marquait le début de ses années
d'exil. En 1967, les Lettres françaises de l'Université de
Montréal au Canada décernent un prix au manuscrit des Soleils
des indépendances. Puis, le roman a été publié
en 1968 par les
Presses
de l'Université de Montréal. Alors, son succès
outre-Atlantique était important et Le Seuil rachète, pour une
publication française, les droits du roman qui connaît un grand
retentissement en 1970. D'abord, le roman a été reçu avec
défiance par ses compatriotes, mais il devient cependant très
vite un grand classique.
En plus, de retour en Côte d'Ivoire en
1969, il a fait publier une pièce de théâtre Le Diseur
de vérité présentée en 1974. Cette
pièce était qualifiée de révolutionnaire par
Houphouët-Boigny. Pour éloigner l'écrivain du pays,
Houphouët-Boigny l'a nommé directeur de l'Institut International
des Assurances de Yaoundé, au Cameroun, où il a demeuré
dix ans (1974 à 1984). Pendant ce temps quand il s'occupait d'un poste
similaire au Togo (1984 à 1994), il a écrit Monné,
outrages et défis (publié en 1990, Le Seuil). Ce roman
traite une fois de plus des méfaits de la colonisation et des conflits
interculturels en Afrique. Après sa retraite en 1994,
accélérant beaucoup son rythme d'écriture, Kourouma a
publié, en 1998, un troisième roman En attendant le vote des
bêtes sauvages. Ceci dénonce aussi les maux de
l'Afrique postcoloniale. À l'automne 2000, il sort un quatrième
roman, Allah n'est pas obligé (Le Seuil), un roman qui traite
des guerres tribales en Afrique. Pourtant, le 18 septembre 2002, la
guerre
civile dite la crise de l'ivoirité s'éclate en
Côte d'Ivoire. Le concept de l'Ivoirité s'ajoute
à une différence de
religion ; les
Ivoiriens du nord,
musulmans sont
soupçonnés d'être de mauvais Ivoiriens ; ils sont
donc rejetés par les Ivoiriens du sud.
En effet, l'écrivain a pris position contre ce
concept, qui est selon lui, cité par Ivoire-blog (2010) « Une
absurdité qui nous a menés au désordre ». Donc,
pendant tous les mois de crises, il a été
régulièrement la cible de certains journaux ivoiriens.
Accusé de sympathie avec la rébellion qui contrôle la
moitié du nord du pays, la presse a été jusqu'à
remettre en cause sa nationalité ivoirienne. En condamnant la
guerre, il s'est retrouvé
dans le collimateur des partisans du président
Laurent Gbagbo. Puis,
Kourouma a pris part de la Coalition Pour La Patrie. Celle-ci est une
association ivoirienne d'hommes politiques qui souhaitait aider à
ramener la paix en Côte d'Ivoire. Alors qu'il se trouve entre l'enclume
du pouvoir officiel et le marteau des gens du nord, sa réponse à
cette crise était d'écrire la suite de son Allah n'est pas
obligé. Le roman, intitulé
Quand on
refuse, on dit non est sorti à la librairie en 2004,
après sa mort. Celui-ci témoigne de la crise ivoirienne du
2002.
Le
11
décembre
2003, Ahmadou Kourouma
s'éteint à
Lyon en
France. En hommage à
son oeuvre, une maison porte son nom à Lyon. Elle est située au
Jardin des Chartreux. La Maison Ahmadou Kourouma accueille des associations.
L'inauguration a eu lieu le 20 novembre 2010. De plus, un prix Kourouma a
été créé en 2004 qui est décerné
chaque année à l'occasion du Salon du livre africain de
Genève. Il récompense une oeuvre qui, par sa qualité et
son implication, offre un écho à l'engagement de
l'écrivain qui lui donne son nom.
SES OEUVRES
Les productions littéraires d'Ahmadou Kourouma vont
d'un théâtre, des romans aux livres pour des enfants.
Romans
·
Les Soleils des indépendances (1968, Presses, publié au
Seuil en
1970) : Le roman narre les mésaventures d'un prince malinké,
Fama Doumbouya. Celui-ci apprend que son cousin Lacina, le prince de
Horodougou, vient de décéder et il est appelé à lui
succéder. Fama, habitué à l'opulence, les
indépendances lui ont légué pour seul héritage
l'indigence et le malheur. Le héros tente, sans succès, de
contrecarrer la funeste prédiction faite aux temps précoloniaux
à ses ancêtres, qui annonçait la déchéance de
sa dynastie. Le roman, Les soleils des
indépendances évoque ces années où
l'Afrique décide de prendre en main son destin. La décolonisation
s'accompagne de joies, mais surtout d'un cortège de
désillusions.
·
Monnè, outrages et défis (1990, Seuil) :
Malgré les efforts du jeune souverain du royaume de Soba, Djigui Keita,
rien n'empêche cependant la prise de Soba par les Blancs, qui, dès
leur arrivée, inculquent aux habitants de nouvelles valeurs. Djigui se
laisse manipuler et influencer par les Blancs. Dans le roman, Kourouma semble
porter un regard critique sur l'époque précoloniale. Loin
d'être nostalgique, il attribue une grande part de responsabilités
des événements de cette période à l'organisation
de la société archaïque.
·
En
attendant le vote des bêtes sauvages (1994, Seuil 1999) :
En attendant le vote de bêtes sauvages (Prix du livre inter
1999) est une féroce satire des chefs de juntes militaires africaines,
largement inspirée du parcours du défunt chef d'état
togolais, le Général Gnassingbé Eyadema cf. Laditan
cité par Laditan (2006 :11). C'est la
réécriture d'un «chant de chasseur» : le
donsomana. Au cours d'une cérémonie purificatoire, le
griot
Bingo dévoile la vie du dictateur
Koyaga et de son entourage. Les nombreux
voyages du dictateur Koyaga sont d'ailleurs le prétexte à une
description précise et sans complaisance des régimes autoritaires
de l'Afrique postcoloniale. Le roman a reçu en 1999, le Prix Inter.
· '
Allah
n'est pas obligé (2000, Seuil) : Birahima, le narrateur
d'Allah n'est pas obligé, un enfant ivoirien, âgé
de dix ou douze ans, est enfant-soldat. À travers son regard, Kourouma
décrit les massacres de la guerre de la Sierra Leone et du Liberia.
Pour ce roman, Ahmadou Kourouma a obtenu le prix Renaudot 2000 (le prix le
plus important en France) et le prix Goncourt des lycéens 2000.
·
Quand on refuse, on dit non (2004, Seuil) : Dans ce roman, on
retrouve Birahima, le jeune héros d'Allah n'est pas
obligé dans sa fuite du sud vers le nord de la Côte d'Ivoire
où il tente de se rattraper sur son éducation. La guerre civile y
éclate. Mais, cette fois-ci, Birahima est aux côtés des sa
très belle cousine Fanta, qui lui raconte l'histoire de la Côte
d'Ivoire pendant le voyage.
. Théâtre
·
Tougnantigui ou le Diseur de vérité, censurée au
bout de quelques représentations à
Abidjan en
1972, reprise en
1996, puis éditée
en
1998 chez
Acoria.
Livres pour Enfants
·
Yacouba, chasseur africain (
1998,
Gallimard
Jeunesse)
·
Le
griot, homme de parole (
2000,
Édition
Grandir)
·
Le chasseur, héros africain (2000, Édition Grandir)
·
Le forgeron, homme de savoir (2000, Édition Grandir)
·
Prince, suzerain actif (2000, Édition Grandir)
Publications avec Ousmane Sow et Mathilde Voinchet
·
Paroles de Griots (2003,
Albin Michel)
Pour l'ensemble de ses oeuvres, Ahmadou Kourouma, a
reçu en 2000, le Prix Jean-Giono.
En définitive, nous pouvons dire que les
événements de la vie d'Ahmadou Kourouma ont influencé le
contenu de ses écrits. Ses expériences dans les différents
pays en Afrique ont évoqué sa passion pour l'Afrique et puis
constituent le reflet dans ses oeuvres.
Références bibliographiques
Tijani, Mufutau Adebowale « Ahmadou Kourouma, un conteur
traditionnel sous la peau du romancier », Semen [Enligne], mis en
ligne le 02 février 2007. URL:
http://semen.revues.org/1220;p.3-
consulté le 8 octobre, 2010.
AHMADOU KOUROUMA L'HOMME ET SON OEUVRE : LA LUMIÈRE
DES BELLES
LETTRES.leblogdesbelleslettres.ivoire-blog.com/.../ahmadou-kourouma-l-homme-et-son
oeuvre.htm
http://ivoireblog.org, mis/ -en -ligne le
1 mars, 2010.- consulté le 10, décembre 2010
Laditan, O. Affin. (2006) : Comprendre Allah
n'est pas obligé, Lagos : Le Département de
Littérature, Culture et Civilisation, Village français du
Nigéria.
CHAPITRE 2
PRÉSENTATION DE L'OEUVRE CHOISIE
2.1 Contexte historique de
l'écriture d'Allah n'est pas obligé
Au sens large du terme, l'ensemble des écrits sur
chaque aspect distinct de la vie d'un pays représentant des
expériences humaines peut qualifier
la « littérature ». C'est la raison pour
laquelle quelques écrivains comme Jean-Paul Sartre soutiennent la
notion de la littérature engagée. Celle-ci pose que les oeuvres
littéraires doivent refléter les événements de la
société : conscientiser le lecteur sur certaines causes
sociales. Ainsi, il n'est pas étonnant que les productions
littéraires négro-africaines soient engagées.
En examinant le contexte d'écriture de
Allah n'est pas Obligé, nous pouvons affirmer que l'Afrique de
plusieurs décennies après les indépendances n'est plus la
même. L'histoire récente de l'Afrique noire se caractérise
par le débrouillement de ses pays pour la survie. Puis, les pays
africains voient certains problèmes comme la violence et la
désintégration des structures traditionnelles et culturelles. En
réaction à ce fait, les écrivains noirs transcrivent les
développements, conflits, tragédies qui constituent leurs
réalités existentielles. C'est la raison pour laquelle Ahmadou
Kourouma, cité par Bou-saana (2010) insiste que « Les
écrivains occidentaux parlent volontiers de l'écriture comme
d'une nécessité physique, vitale, organique. Pour nous, elle
serait plutôt un moyen de se faire entendre. Pour nous, écrivains
africains, l'écriture est aussi une question de
survie. »
Inspiré par des innombrables guerres civiles en
Afrique, comme celles du Congo, du Rwanda, du Nigéria et surtout les
guerres du Libéria et de la Sierra-Leone, Kourouma peint une image de
l'histoire et de la vie politique de l'Afrique de l'ouest, en affichant du
fatalisme et du pessimisme dans son titre « Allah n'est pas
obligé d'être juste dans ses choses » ( p.13,
Allah n'est pas obligé désormais ANO ).
L'objectif de cet écrivain est de mélanger l'authenticité
avec la fiction pour critiquer les guerres. Ces guerres n'ont plus de
tribalisme comme raison d'état. Ceci pousse Laditan (2001 :233) de
dire que ce roman est « la romance de la
vérité »
L'ENFANT-SOLDAT
Dans ce roman, Kourouma se met comme un personnage-narrateur
dans un enfant-soldat Birahima. Ce dernier raconte l'histoire des guerres et
des enfants soldats dans la perspective d'un enfant qui est toujours innocent
malgré ces actions. Un enfant soldat est un combattant âgé
de moins de 18 ans.« Aux enfants de Djibouti : c'est à votre
demande que ce livre a été
écrit » .Telle est la dédicace
de ce roman. Pour Ahmadou Kourouma, la rencontre avec les enfants de Djibouti
l'a poussé à écrire le roman. Kourouma, cité par
Laditan (2006 :19) raconte cet événement dans une
entrevue avec Catherine Argand :
« En 1994, je me suis rendu à Djibouti
à l'invitation du centre culturel français. Dans les
écoles que j'ai visitées, j'ai rencontré
énormément d'enfants chassés de Somalie par la guerre
tribale. J'ai décidé d'écrire leur histoire, ou
plutôt de la transposer dans deux pays plus proches de chez moi-le
Libéria et la Sierra Leone. »
En marge de la guerre, la question de l'enfance en Afrique est
remise-en-cause. À cause de la hiérarchisation sociale bien
visible dans le tiers monde, il y a toujours une classe qui croupit dans la
pauvreté et une petite élite se réjouit des ressources des
pays. Avec l'urbanisation, il y a la naissance des enfants de la rue. C'est au
sein de cette population qu'il y a des mendiants et de petits criminels.
Alors, c'est cet enfant qui « n'a plus personne sur terre, ni père,
ni mère, ni frère ni soeur et qui est petit, un petit mignon dans
un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge» (p.96,
ANO) est utilisé comme un enfant aux jeux desquels les grands se sont
joints, en leur prêtant leurs armes à feu. Ces enfants,
aujourd'hui adultes, sont traumatisés à cause de ce qu'ils ont
fait et ce qu'ils ont subi. Ils sont aussi rejetés par les membres de
la société.
CAUSES LOINTAINES DU CONFLIT POLITIQUE AU
LIBÉRIA : UN HÉRITAGE PESANT
Le Libéria est le seul pays en Afrique colonisé
par des Africains. Il se situe à l'ouest de l'Afrique et s'ouvre sur
l'océan Atlantique. Il est limité au nord par la Guinée
Conakry, au nord-est par la Sierra Leone et à l'est par la Côte
d'Ivoire. À l'indépendance de ce pays en 1847, les preuves
anthropologiques montrent qu'il y avait toujours des habitants dès
près du XVIIe siècle.
En outre, la chute des empires du Soudan de l'Ouest en 1375
et celle du Songhaï en 1591est la cause de la présence des
immigrés au Libéria. Ceux-ci ont atteint les côtes du
Libéria et s'y sont installés, dans des années
différentes : Les Krus (de Goa et de Timbuktu), Les Vais,
les Manos (du Ghana), les Krahns, les Bassas, les Deis,
les Mambas et les Gios (tous de la Côte d'Ivoire). Les Mendés et
les Mandingos (du Soudan du nord).
Les causes principales de la guerre au
Libéria se trouvent dans la structure divisée du pays : la
violente installation des Américano-libériens et leur fusion avec
les indigènes. Toutefois, malgré leur diversité, les
habitants du Libéria actuel, y incluant les uns qui sont
retournés de l'Amérique peuvent être qualifiés comme
un peuple ayant tous l'origine en Afrique. D'ailleurs,
l'expression « indigène » ou
« natif » veut dire un habitant qui n'est pas
retourné de l'Amérique mais qui reste au Libéria sans
interférence depuis des années. En 1816, est créée
le « American Colonization Society », une
société philanthropique anglo-saxonne, dont le but est de
favoriser le retour des victimes de la traite négrière sur le sol
africain. Cette institution cherchait à débarrasser les
Etats-Unis d'une population d'esclaves récemment libérés
et que la société américaine refusait d'accueillir parmi
elle. En 1821, le « American Colonization Society » obtient
des chefs locaux des terres sur le cap Mesurado, à l'embouchure du
fleuve Saint-Paul. La ville, bâtie par les premiers esclaves
libérés, prend le nom « Monrovia », en
l'honneur de James Monroe, cinquième président des
États-Unis. D'autres colonies séparées
s'établissent peu à peu sur la côte. Malgré
l'opposition croissante des natifs qui se sentaient exclus des affaires du
pays, les esclaves libérés parviennent à rédiger
une constitution inspirée de celle des États-Unis. Puis, le
Libéria devient république indépendante, le 26 juillet
1847 sous le régime de Joseph Jenkins Roberts.
Pendant les années subséquentes, les
esclaves libérés, se définissent par les noms
«citoyens», ou «Américano-Libériens». Et les
peuples autochtones étaient des «natifs», «les peuples
des tribus», ou les «sauvages». Au fond, ces
Américano-Libériens reproduisaient le même régime
d'oppression que celui que les Occidentaux infligeaient ailleurs. Par
conséquent, il y avait une hiérarchisation sociale très
évidente :
Les mulâtres : Ce sont les esclaves
libérés de teint clair. Ceux-qui avaient des racines
mélangées des Africains et des Blancs. Ils étaient
à la tête des classes. Ils se réjouissent des
privilèges, niés aux autres. Ces types étaient les plus
éduqués. En outre, ils étaient au pouvoir, et ne se
marieraient pas avec les gens des autres classes. Lors de la fondation du pays,
ils étaient immédiatement considérés comme des
citoyens.
Les Américano-africains : Ce sont des
esclaves libérés de teint noir et d'origine africaine, incultes
et pauvres. Ils étaient des citoyens. Puisque c'était seulement
les mulâtres qui avaient beaucoup de propriétés, ceux-qui
étaient actifs dans la politique n'étaient pas nombreux. Il est
important de noter que ces deux groupes ci-dessus se considèrent comme
des Américano-Libériens.
Les Congoes : Ce sont les esclaves capturés par
un marin américain. Celle-ci, les a libérés et les a
amenés au Libéria. Puisqu'ils n'étaient jamais sur le sol
américain, ils n'étaient pas citoyens. La discrimination et la
ségrégation ont beaucoup marqué l'histoire des Congoes au
Libéria.
Les Natifs : Ils étaient au bas des
classes. Ils se situaient surtout dans les zones forestières à
l'intérieur du pays. Pour les Américano- Libériens, ils
étaient inférieurs en matière de la culture. Ils ne
peuvent pas être citoyens sans le travail forcé pour
l'atteindre. Ces gens souffrent de travaux forcés et étaient
privés de droit de vote. Pourtant, c'est en mai
1945 que le président
William Tubman
accorde le droit de vote aux indigènes.
Aujourd'hui, la population du Libéria est
environ 3, 955,000(estimation du Wikipédia en 2009), dont, selon
Njoh (2007 :15), 2,5% sont des Américano-Libériens, 2,5%
sont des Congoes et 95% sont indigènes {notre traduction}.
À la suite du régime de William V. S. Tubman (1944-1971),
William Richard Tolbert a pris le pouvoir (1971-1980). Son règne
était caractérisé par des conflits entre les factions
Américano-Libériens et les Natifs. Ceci a crée un
environnement instable et incertain. De plus, il y avait des problèmes
économiques qui accroissent, le clivage entre les
Américano-Libériens et les
indigènes. Ceci
donne naissance à un coup d'État mené par un natif
Samuel Doe, le
12 avril
1980. Il instaure rapidement
une
dictature. Ensuite,
c'était pendant le régime de Doe que la guerre civile
éclate au Libéria en 1989.
LA SIERRA LEONE : CAUSES IMMEDIATES DE LA GUERRE
CIVILE
Les causes immédiates de la guerre en Sierra Leone se
reposent sur deux grands aspects :
i. L'Histoire Politique
La situation politique était instable car les
départs et retours des différents
présidents
étaient très rapides. De plus, certains de ces présidents
étaient corrompus, ce qui a eu une mauvaise influence sur la
société sierra léonaise. La Sierra Leone a
été formée par des esclaves libérés de la
Grande-Bretagne. Ils y ont été transportés par un marin
britannique en 1787. En 1961, le pays a gagné l'indépendance.
À l'indépendance du pays, le premier ministre était
Sir Milton
Margaï, sous qui le pays a connu un grand essor. Mais le
problème de base pendant son régime était le schisme entre
les élites créoles et les politiciens du protectorat. Les
créoles qui n'étaient que 2 % de la population, occupaient le
plus grand nombre de sièges dans le parlement. Ceci est affirmé
par la déclaration de Kilson (1966), cité par Gberie
(2005 :21) « à l'indépendance, Margaï avait
seulement 5 créoles dans son gouvernement. Bien qu'ils ne soient que 2 %
de la population libérienne, ils étaient le groupe avec la plus
grande proportion des ministres.»{Notre traduction}.Ils étaient
plus éduqués que les autres groupes dans le pays.
Ceci a suscité des conflits pendant le
régime de Milton Margaï. Toutefois, son frère,
Albert
Margaï, le remplace comme premier ministre en
1964. Mais en 1968, il y avait
un coup d'état dirigé par le NRC. Celui-ci a livré le
pouvoir à
Siaka Stevens, chef du
parti politique l'APC. Puis, les problèmes politiques du pays ont
augmenté sous la direction de Stevens. Il instaure une constitution
où il s'est déclaré président. Le
19 avril
1971, il met-en-pratique un
régime de parti unique. De plus, les élections de 1973, de 1977
et de 1988, se sont caractérisées par la falsification des
résultats et de la violence. Pour avoir plus d'influence dans le
parlement, il a réduit le nombre des groupes d'opposition. En outre,
quand il ne pouvait pas convaincre ses opposants d'un sujet dans le parlement,
il les a exécutés ou les a exilés du pays. Après 17
années, Stevens a livré le pouvoir à Joseph Momoh. Ce
dernier a maintenu le statu- quo. Sous sa direction, il y avait la chute
économique complète. L'État n'avait pas les moyens de
payer les fonctionnaires et les enseignants. Par conséquent, le
système d'éducation a connu une décadence. Ainsi, la
plupart des jeunes, pendant les années 80, n'assistaient plus au cours
et ils étaient frustrés.
Les Sierra léonais voulaient du changement. Ce
voeu a aidé la naissance du RUF dirigé par le caporal Foday
Sankoh. L'intervention de ces rebelles, soutenue par le chef- de -guerre du
Libéria, Charles Taylor, désirait renverser le
gouvernement
Sierra léonais par la force et dégénère en un
conflit armé dévastateur en 1991. Son but consiste en
libérer les paysans et installer la vraie démocratie. Mais au
cours de sa longue protestation, le groupe ne faisait que le contraire.
ii. Les diamants : Dès le début de
l'exploitation des diamants en 1931, il existe le problème de la
distribution injuste des revenus dans le pays. Ce secteur se
caractérisait de l'exploitation illégitime des mines de la part
du libanais surtout avec la coopération de Siaka Stevens et ses
alliés. Et sous la direction de Momoh, les problèmes ne sont
pas résolus.
D'ailleurs, le RUF, pillait et utilisait les diamants pour
procurer des armes (avec le soutien de Charles Taylor). Ceci est devenu une
motivation principale de ces rebelles après des années puisqu'il
ne pouvait plus articuler une bonne raison pour le conflit armé.
2.2 Résumé et Structure de Allah
n'est pas obligé
Le roman a 223 pages, divisés en six chapitres. En
effet, le tout est un récit cyclique en raison du fait que la narration
commence à l'endroit même où l'aventure prend fin. Au
début, on retrouve le narrateur (Birahima) à l'arrière du
4x4, le ramenant à Abidjan comme à la fin du récit. Il
raconte sa «...vie de merde » (p.11, ANO) à l'aide
de quatre dictionnaires : « Primo le Dictionnaire Larousse et le
Petit Robert, secundo l'inventaire des particularités lexicales du
français en Afrique noire et tertio le dictionnaire
Harrap's » (p.11, ANO). Ceci est pour aider la
compréhension du récit par ses lecteurs de genres
différents. Né en Côte d'Ivoire, dans un petit village de
Togobala, Birahima est issu de la tribu des Malinkés. Il est un enfant
de la rue qui n'est pas « chic et mignon » (p.12,
ANO). Il n'est âgé que d'une dizaine d'années lorsqu'il
devient orphelin. Ayant perdu son père dès le bas âge, il a
été élevé en Côte d'Ivoire par sa
grand-mère et une mère infirme qui succomba des suites d'un
mauvais sort, d'un ulcère à la jambe droite.
Après la mort de sa mère, sa vie change.
Accompagné et encouragé par Yacouba, un féticheur, un
marabout et « multiplicateur de billets », Birahima parcourt les
routes du Libéria, puis celles des principales villes d'Afrique de
l'Ouest à la recherche de sa tante Mahan, résidant au
Libéria. Cette tante, à la mort de sa mère, est devenue sa
tutrice. Ensuite, cet enfant se retrouve à Zorzor, au Libéria qui
est déchiré par la guerre civile. Il a son premier rencontre
avec les enfant-soldats et leur maître, le colonel Papa le bon (un des
chefs de guerre). Sans aucun choix, le jeune garçon n'aura pas d'autre
solution de devenir, comme de nombreux orphelins de son âge, un
enfant-soldat au service des nombreuses factions régnant sur le pays.
À cette occasion, Birahima y fera la douloureuse expérience de la
vie dure et impardonnable de « Small-soldier », une vie
faite de souffrances et de violence.
Dans son errance dans le continent, l'auteur, à
travers le personnage de Birahima, exprime son point de vue des guerres au
Libéria et en Sierra Leone. Il met en scène non seulement les
vies de certains enfants-soldats qui sont morts, mais aussi en traçant
l'histoire de ces deux pays et en faisant de petites présentations des
chefs-de-guerre, il nous ouvre aux causes du conflit entre des chefs-de
guerre et leurs factions. Ceci engendre la guerre dans les pays. C'est la
raison pour laquelle il dit : « Quand il y a une guerre
tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin (des
chefs de guerre) se sont partagé le pays » (p.51, ANO).
Birahima, avec sa vue pluridimensionnelle raconte son expérience avec
les grands chefs de guerre du Libéria, qui sont le Colonel Papa le bon
et le Lieutenant Charles Taylor du NPFL, Samuel Doe et ses dirigeants d'ULIMO,
le Prince Johnson et El Hadji Koroma. De plus, il parle de la Sierra Leone,
qui est «le bordel au carré » (p.163, ANO) où la
situation est pire que celle au Libéria. Ce n'est pas seulement les
chefs de guerres qui sont impliqués dans la guerre. Il y existe des
associations, des chefs-de-guerre et même le président.
Dans cette lutte de pouvoir qui a influencé
d'autres pays de l'Afrique, il y a la participation des personnages des pays
étrangers, qui est dévoilée dans le roman. Il s'agit
respectivement des présidents de la Côte d'Ivoire, du
Burkina-Faso, et de la Libye : Houphouët-Boigny, Campaoré, et
Kadhafi, le gouvernement de la Guinée, les troupes de l'ECOMOG du
Nigéria et son président d'alors Sani Abacha.D'une autre part,
les enfants-soldats armés d'une kalachnikov et qui sont toujours
drogués au hasch et à l'alcool tuent sans difficultés.
Ils sont utilisés comme outils des factions de guerres. Birahima a
tué beaucoup de villageois et pillé leurs maisons. De ce fait,
dépourvu de compassion comme tant d'autres enfant-soldats, le jeune
Birahima, n'éprouve aucun remord à abandonner ses camarades
blessés ou morts sur le champ de bataille. Les plus chanceux,
c'est-à-dire les plus connus et les plus appréciés, ont
droit à une oraison funèbre, les autres, non. Sans aucun
sentiment et avec la neutralité la plus totale, le jeune Birahima se
pose comme le porte-parole d'une jeunesse africaine
déshéritée et exploitée. À la fin du roman,
Birahima trouve que sa tante est morte dans un camp en Sierra Leone. Pourtant,
Birahima a rencontré son cousin Mamadou (le fils de sa tante), qui l'a
ramené en Côte d'Ivoire et qui lui a demandé de raconter
ses histoires. Pour ce roman, il est nécessaire de noter que Kourouma
fait une rupture stylistique en adoptant un français miné par
les marques de l'oralité, par la présence quasi-permanente de la
langue malinké. Ceci est pour traduire les réalités
existentielles de ses personnages. Ce type de français est souvent
appelée le petit-nègre (un français
non-soigné).
En tout, dans ce roman, l'auteur a essayé de
donner une image picaresque et satirique des faits qui ont vraiment
touché des milliers d'innocents. Ici, le role de la fiction est
d'attirer l'attention du lecteur aux événements qui
déjà présentés par des journaux, étaient
peut-être d'une manière plus ordinaire. Ainsi, c'est la raison
pour laquelle Laditan (2001 :241) pose une question importante concernant
le roman : « Les vérités indéniables ne
sont-elles pas mieux exprimées en riant ? ». Donc, c'est
à nous de nous demander si Kourouma a vraiment atteint ce but ou
non.
Références
bibliographiques
L'auteur : Ahmadou Kourouma.
www.bousaana.com/l-auteur.htm,
mis-en -ligne en 2010, consulté le 10 décembre ,2010
Laditan, O. Affin. 2001. Allah n'est pas obligé ou
la romance de la vérité In Neohelicon 28/2,
Dordrecht/Boston/London : Kluwer Academic Publishers; p.234, 261
Kourouma, Ahmadou. (2000) : Allah n'est pas
obligé, Paris : Editions de seuil.
Laditan, O. Affin. (2006) : Comprendre Allah
n'est pas obligé, Lagos : Le Département de
Littérature, Culture et Civilisation. Village français du
Nigéria.
Njoh, Joseph. (2007): Liberia -The Path to War,
Ibadan: Spectrum Books.
Gberie, Lansana. (2005): A DIRTY WAR IN WEST AFRICA: The
RUF and the Destruction of Sierra Leone, Indiana: Indiana University
Press.
Notes
NRC -National Reformation Council
APC-All Peoples' Congress
RUF-Revolutionary United Front
NPFL- National Patriotic Front of Liberia (traduit; le Front
National Patriotique)
ULIMO-United Liberian Movement of Liberia (traduit; Le Mouvement
Uni de Libération pour le Libéria)
CHAPITRE 3
RÉFLEXIONS SUR LE CONFLIT POLITIQUE
Une revue littéraire comme on la trouve dans beaucoup
d'oeuvres écrites s'avère très importante sur un sujet
déterminé car il s'agit des études déjà
faites, ayant affaire à ledit sujet. De plus, elle donne des
idées de fond avec lesquelles nous pouvons faire un bon travail.
Le conflit est une notion très large qui s'impose dans
chaque sphère et niveau de la vie : chez l'individu lui-même,
dans la famille, dans des entreprises, dans un pays, etc. Pourtant, il peut
engendrer des conséquences positives aussi bien que des
conséquences négatives, si on ne le contrôle pas
très bien. Le conflit comme notion de base des guerres s'est
avéré un fait important pour notre étude. Cette
démarche est due au voeu de savoir des perspectives des parties du
conflit au Libéria et en Sierra Leone, qui ont abouti à une lutte
armée. De ce fait, nous jugeons mieux de commencer par la
définition des concepts clés.
3.1 Définitions des concepts clés
LA POLITIQUE
La multitude de définitions et les domaines que la
politique comprend, a donné naissance à un problème
d'une définition spécifique. Pourtant, nous allons nous borner
sur des vues ayant rapport à notre travail.
Pour le Dictionnaire Universel, la politique est
« la science ou l'art de gouverner un État ; la conduite
des affaires publiques. ». De surcroît, le
Wikipédia dit qu'étymologiquement le mot
« politique » vient du
grec ``politikè'' qui veut dire
``politikos'' : la science des affaires de la
Cité. Celle-ci est
celle de l'Antiquité grecque, aujourd'hui appelée la
Cité-État, du fait de la similitude de son organisation avec
celle de nos États modernes. Ceci est pour dire que la politique est un
outil qui unifie un peuple ou une société.
Pour Harold Lasswell, cité par Ayam (2004 : 12),
«La politique signifie qu'il s'agit de qui reçoit quoi, n'importe
quand et la façon dont des gens le reçoivent » (Le
mode de la distribution du pouvoir n'importe quand) {Notre
traduction}.
En outre, quant à William Bluhm cité par Ayam
(2004 :12) « la politique est un procès social
caractérisé par la rivalité et la coopération dans
l'usage du pouvoir culminant à la prise de décisions pour un
groupe. » {Notre traduction}
LE CONFLIT
Le conflit est une théorie du fait social qui s'attarde
sur l'univers présent dans le texte. En fait, le conflit ne
s'intéresse seulement pas à ce que le texte signifie mais ce
qu'il traduit dans la société. En outre, il s'inspire tant et si
bien des disciplines comme la sociologie et la politique. Beaucoup d'auteurs
ont postulé des idées sur le conflit en général et
le conflit politique. Alors, nous nous bornerons sur des auteurs et des
articles que nous jugeons pertinents à ce travail.
Selon Dictionary.com le mot
« conflit » est tiré du mot latin
« conflictus ». Il est apparu entre des
années de 1375 et 1425. Ce mot latin veut dire « combattre ou
se battre » {notre traduction}. D'après le
Dictionnaire Larousse poche 2008, le conflit est « une
opposition d'opinions ou de sentiments des individus ou des
groupes ».Pour Ressources Roots de Tearfund (2003 :10)
« Les conflits font partie de notre vie. Dieu nous a
créés à son image mais il nous a aussi créés
tous différents. Il est donc évident que certains de nos points
de vue ou opinions vont être différents d'autres
personnes. »
Burton(1993), cité par Bakut Tswah Bakut
(2006 :236) voit le conflit comme l'ensemble des tensions et des luttes
violentes qui se produisent dans un pays et entre des pays. Toutefois, Bakut
(2006 :236) ajoute que le conflit en lui-même fait partie de la
nature humaine, et il n'est pas un mauvais phénomène, mais quand
il y a de la violence liée à un conflit, c'est une menace
à la paix. (Notre traduction}
Cependant, Faleti, Stephen Ademola (2006 :41-51)
désigne certaines écoles de pensée du conflit qui donnent
de différentes perspectives de ce phénomène en question.
Il s'agit de la Théorie structurale du conflit (souvent appelé
le Marxisme) dont le père est Karl Marx, un théoricien
et activiste politique allemande. Il a défini la théorie du
conflit dans son livre « Das Kapital» (traduit le capital
en français) dans les années 1800. Collier (2000),
cité par Faleti, Stephen Ademola (2006 : 41) dit que, pour cette
école, « L'opposition des intérêts est
basée sur la compétition pour des ressources, souvent rares. Ceci
mène aux conflits sociaux ». De plus, le conflit s'enracine
dans la structure de la société : les classes sociales.
Alors, la lutte des classes du prolétariat contre la bourgeoisie pour
contrôler la richesse et pour résister à la domination
réfère au conflit social. Ceci contribue aux
changements
sociaux comme les évolutions
politiques ou
les
révolutions.
Ici, l'injustice, l'exclusion économique, la pauvreté, les
maladies, l'inégalité font partie des causes du conflit.
Quant à la Théorie réaliste, le conflit
est un défi dans la nature de l'Homme, qui est égoïste et
qui, selon Wikipédia fait que « la
société ou
l'organisation fonctionne de manière
antagoniste, du
fait que chaque participant et ses groupes d'individus luttent pour maximiser
leurs avantages ». Ceci est pour dire que l'Homme a un besoin
naturel de poursuivre son intérêt qui est le Pouvoir. Celui-ci est
la compétence ou la capacité de faire quelque chose ou encore de
contrôler et influencer ce que les autres font. C'est-à- dire que
le pouvoir est le droit d'être à la tête des affaires d'un
Etat ou de le diriger.
De plus, les théories biologiques
révèlent que, puisque les ancêtres de l'Homme
étaient instinctivement violents, par conséquent l'Homme devient
aussi violent et méchant. La Théorie psychoculturel de conflit a
centré l'identité culturelle et le tribalisme comme des racines
des conflits violents. Ce genre de conflit n'est pas facile à
résoudre {Notre traduction}. Ainsi, un conflit se développe dans
des niveaux différents. Ceux-ci dictent le degré des
conséquences qu'un conflit engendre car il n'est pas un
phénomène statique. Simon Fisher et al(2000), cité par
Gaya Best Shedrack (2006 :65), dégage quatre étapes de
conflit :
· Le Pré-conflit : Ceci est le début
et il se caractérise par la présence des buts et opinions
incompatibles.
· La Confrontation : Elle se manifeste par la
polarisation, des rapports tendus, des luttes occasionnelles, la mobilisation
des ressources et la recherche des alliés par les factions
concernées.
· La Crise : Ici, c'est le point culminant du
conflit. Dans un conflit violent, il y a des luttes intenses (des guerres), des
meurtres et le déplacement des populations à un plus grand
niveau (il s'agit du conflit armé). Par ailleurs, Marshall et Gurr,
cité par Ekekezie (2008) remarque que la violence politique doit avoir
fait au moins 1000 morts avant d'être considérée comme un
conflit armé.
· Le Dénouement : Ceci représente
les résultats d'un conflit : soit qu'une faction gagne et l'autre
perd, soit que l'une des factions se rend ou un cessez-le-feu est
proclamé soit que des forces tiers d'intervention s'interposent afin
d'arrêter la guerre. Ce qui prime est que la violence se réduit
{Notre traduction}.
Pour ainsi dire, dans des relations humaines où se
trouvent les oppositions des opinions, il est question de contrôle du
pouvoir. Effectivement, le pouvoir, l'influence et l'autorité sont des
préoccupations importantes de la politique.
3.2 Le conflit politique en Afrique :
Généralités
Dans le monde entier, les conflits se produisent à
cause de la peur collective pour l'avenir, basée sur l'échec
de l'Etat dans la réalisation de certaines obligations. Nous pouvons
citer certains exemples comme la Révolution Française de 1789, la
Bataille de Waterloo de 1815, entre autres. Dans ces affrontements, il s'agit
des résistances au gouvernement-en-place, qui ont abouti aux
résultats positifs. De nos jours, on connaît des
résistances en Libye, en Tunisie, en Egypte, en Syrie propagées
par une grande majorité de la population, pour chasser les dirigeants
qui n'ont pas tenu à leurs promesses de dispenser le pouvoir dans une
manière qui bénéficie au peuple.
De surcroit, d'après Alli (2006 :332), au cours
des années en Afrique, la nature des conflits de l'après la
Guerre-Froide a beaucoup changé. De plus, Ibeanu, cité par Alli
(2006 :332), identifie trois types de conflits de la période de
l'après- la -Guerre Froide en Afrique :
· Les conflits à cause de la lutte pour la
participation politique ou l'espace politique.
· Les conflits à cause de l'accès aux
ressources rares.
· Les conflits à cause d'une lutte pour
l'identité, aussi dit les guerres ethniques.
{Notre traduction}
Les causes principales de ces conflits restent dans la
structure politique héritée des maîtres coloniales. Cette
structure comprend d'un faible assemblage des groupes ethniques qui existaient
indépendamment avant la colonisation. Effectivement, à cause de
cela, les dirigeants africains, en essayant d'étayer ces unions, ces
dirigeants utilisent parfois des moyens énergiques. Alors, la
résistance à ces derniers mène au conflit souvent
armé. (Odunaga 1999 :41) {Notre Traduction}
De plus, suite aux indépendances africaines,
l'Afrique sous-saharienne est réputée d'être une
scène des guerres constantes. Ainsi, pour aggraver la situation, il y a
souvent l'intervention directe ou indirecte d'autres pays voisins ou même
des puissances coloniales dans les conflits internes. En outre, il y a des
arguments qui reposent sur la preuve que, dans des pays africains, certaines
élites de la classe politique manipulent le peuple, en soulevant des
préjugés contre d'autres groupes ethniques pour gagner le
soutien du peuple et atteindre principalement leurs intérêts
personnels. Donc, il est bon de souligner que, généralement, la
plupart des crises économiques en Afrique sont dues à des
conflits incessants. Tout revient aux dirigeants. Les conséquences des
conflits politiques constants consistent en la pauvreté, l'augmentation
de la mortalité humaine, l'insécurité personnelle, la
dégradation de l'environnement, le manque de participation à la
politique, le déplacement d'une grande partie de la population et la
fuite des cerveaux, entre autres.
Au terme de ce travail, quand on parle du conflit politique,
il s'agit des disputes et des désaccords concernant l'usage du pouvoir
(l'intérêt de tous) dans un groupe ou un État. Ce
problème engendre la formulation des lois pour maintenir l'harmonie et
la paix dans la société. Le conflit est la partie des relations
humaines que la politique essaie de prendre en main. Alors, nous allons
utiliser dans ce cadre théorique, comme définition principale
dans ce travail, celle de Stagner(1967) cité par Ekekezie
(2008 :16). Selon cette définition, le conflit politique est
« une situation, qui comprend deux ou plusieurs partis dans un
État qui veulent atteindre un but spécifique qu'ils
perçoivent susceptible d'être atteint par l'un ou l'autre, mais
pas par les deux partis ». Par conséquent, chaque parti se
mobilise avec l'énergie pour l'atteindre. Ceci fait qu'ils
s'aperçoivent l'un ou l'autre comme un obstacle à la
réalisation de ce but (le pouvoir de l'État) » {Notre
traduction}. Ainsi, les théories structurale, réaliste et
psychoculturelle (déjà mentionnées ci-dessus) seront des
outils importants dans la description des conditions politiques des guerres
au Libéria et en Sierra Leone dans Allah n'est pas
obligé. La raison est que la plupart des causes et
conséquences de ces luttes armées, comme nous les avons vues au
Chapitre 2, sont inhérentes à ces théories de conflit.
En définitive, la résolution du conflit se
trouve vraiment dans la compréhension et la maîtrise de ce
phénomène selon les contextes des pays. Cette résolution
sert d'une fondation pour une meilleure façon de dispenser le pouvoir
politique dans l'avenir.
Références bibliographiques
Dictionnaire Universel, Paris : Hachette Edicef,
2008
fr.wikipedia.org/wiki/politique ,
mis à jour le 3 novembre 2010 -consulté le 2 février,
2011
Ayam John(Ed.) (2004): Introduction to Politics, Ota:
Covenant University Press,
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dictionary.reference.com/browse/conflict, mis-en-ligne en 2010 -
consulté le 13 septembre, 2010.
Larousse poche 2008, Paris : Larousse, 2008.
Qu'est-ce qu'un conflit ?
tilz.tearfund.org/webdocs/Tilz/Roots/french/.../PEACE_F_1.pdf,
mis-en-ligne en 2003 -consulté le 6 février, 2011.
Bakut Tswah Bakut (2006): « The environment,
peace and conflict in Africa » In Introduction to peace and conflict
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Faleti Stephen Ademola (2006): « Theories of Social
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Théories du conflit.
fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_conflit,
mis à jour le 18 janvier,
2011-consulté le 4 février, 2011
Gaya Best Shedrack (2006): « Conflict Analysis
» In Introduction to peace and conflict studies in West Africa,
Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006, p. 65
Alli W.O. (2006): «The impact of globalization in
Conflicts in Africa » In Introduction to peace and conflict studies in
West Africa, Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006, p 332
Odunaga Segun (1999): « Achieving Good Governance in
Post-conflict situations: The Dialectic between Conflict and Good governance
» In Comprehending and mastering African conflicts, London: Zed
Books Ltd, 1999, p.41
Ekekezie Stephanie Adaora. Arab-Israel Conflicts:
Prospects for a settlement, Ota: Department of Policy and Strategic
Studies, International Relations, Covenant University, 2008
CHAPITRE 4
LE CONFLIT POLITIQUE DANS ALLAH N'EST PAS
OBLIGÉ
Préambule
Les politologues ont généralement
expliqué que le pouvoir est un instrument souvent utilisé pour
influencer et contrôler les êtres humains. Par conséquent,
dans les activités politiques, il s'agit de cet usage de pouvoir dans la
société. Alors, il nous suffit de dire que, ceux qui dispensent
le pouvoir déterminent dans une grande partie, l'avenir d'une
société. Dans Allah n'est pas obligé, le message
d'Ahmadou Kourouma est de signaler le fait que le sous-développement des
pays africains après plus de quarante ans après
l'indépendance, est basé sur l'incapacité des leaders
africains de régler les problèmes sociaux et politiques d'une
manière pacifique et ordonnée. Il nous démontre ce fait,
en utilisant les guerres du Libéria et de la Sierra Leone comme
étude de cas. Alors, la portée de notre étude dans ce
chapitre se limite dans une frise chronologique qui comprend le conflit
armé du Libéria qui a commencé en 1989 et celui de la
Sierra Leone en 1991.
Pourtant, dans ce chapitre, notre objectif est
d'examiner thématiquement les éléments du
phénomène du conflit politique tel qu'ils se trouvent dans
Allah n'est pas obligé. De plus, le thème du conflit
politique est gravement élaboré quand on considère les
effets néfastes engendrés par cette lutte de pouvoir. Donc,
notre attention va porter sur la nature des conflits en découvrant ses
causes et ses conséquences. De plus, nous allons étudier le
rôle que jouent des interventions étrangères dans ces
conflits et leurs impacts. Ces trois facteurs comprennent des
éléments qui caractérisent des conflits armés
typiques en Afrique. En d'autres termes, en appliquant les théories du
Conflit déjà discutées dans le chapitre
précédent, notre analyse va servir à prouver
l'efficacité et leur pertinence à la situation telle qu'elle est
dépeinte dans le roman.
Extrait: Dans sa manière
nonchalante, même avec une innocence enfantine, Birahima prend une
position omniprésente en racontant sa vie sur le front des guerres
d'un point de vue de première personne. Or, là où il
n'est pas présent, il nous ouvre à un monde ou les
événements prennent différentes formes entrelacées
avec le récit des personnages principaux d'un point de vue de
troisième personne.
Birahima commence son histoire avec une brève
introduction de sa vie et de la situation sociale dans laqu'elle il vit. Il
compte de la situation socio -politique de son pays qui s'applique apparemment
à la plupart des pays africains qui sont des
« république(s) foutue(s) et corrompue(s) » (p.10,
ANO), comme la Guinée, la Côte-d'Ivoire, la Gambie, la Sierra
Leone, le Sénégal. De plus, à cause de la corruption qui
existe chez les leaders qui ne soucient pas de l'épanouissement
général, mais ne pensent qu'à leurs besoins, il y existe
des problèmes sociaux. Ceci inclut la décadence des
facilités sociales comme le secteur éducatif. Ce dernier est
censé attirer plus d'entretien et surveillance du gouvernement car il
est la meilleure façon d'assurer l'avenir d'un pays et un moyen de
développement de la société. Toutefois, le contraire est
ce qu'on voit dans ces pays. Par conséquent, il est évident que
l'une des raisons pour lesquelles Birahima devienne un enfant de la rue est
dû a l'état des écoles « qui ne vaut plus rien,
même pas le pet d'une veille grand-mère » (p.9, ANO).
Donc, qu'est qu'on peut espérer d'un système scolaire où
les jeunes ne sont pas bien fondés dans leurs études et n'ont
rien à espérer de leurs carrières professionnelles ?
Ce ne sont que la paresse, la frustration et le manque de sentiments
patriotiques chez eux. De là, on peut voir que les conditions
existentielles dans ces pays suffit pour créer et entretenir des
sentiments d'exclusion, de haine , de l'insécurité, de
soupçon et de lutte de classes qui peuvent mener aux conflits
politiques de différentes formes.
4.1 Les situations au Libéria et en Sierra
Leone
LA SITUATION AU LIBÉRIA
En guise d'un aperçu général,
l'état de la guerre tribale est dévoilé. Toutefois, c'est
au moment où le conflit s'aggravé à une guerre tribale ou
même une guerre civile. C'est ce qu'on peut aussi appeler le niveau de
crise, selon les étapes dégagés par Simon Fisher et al
(voir le chapitre précédent, p.49). Il se caractérise par
des guerres intenses. Au Libéria les « quatre bandits de grand
chemin : Doe, Taylor, El hadji Koroma, et d'autres fretins de petits
bandits. » (p. 51, ANO) prend le pays en otage. Ces bandits de
grand-chemin comme le nom nous montre, sont vraiment des chefs de guerres, des
voyous, qui divisent le pays, en formant des groupes selon leur philosophies et
leurs ethnies, pour qu'ils puissent gérer le pays dans une
manière ou l'autre. Cela nous amène à l'introduction des
factions ou des groupes en opposition :
United Liberian Movement (Mouvement de l'Unité
Libérienne-ULIMO)
Avant que la guerre tribale et la situation de
conflit n'atteignent l'étape de crise, le premier conflit
manifesté est par Samuel Doe et Thomas Quionkpa. Ces derniers qui sont
des natifs, sont contre les afro-américains, qui sont à la
tête des affaires de l'État. Ce groupe se réjouit de tous
les droits de citoyens et relègue les natifs à la base de
l'échelle sociale. Il y a l'absence de droits politiques et l'exclusion
politique. Doe et Quionkpa, officiers dans l'armée libérienne,
fatigués de cette condition, montent un coup d'état contre le
gouvernement. Pour manifester leur détestation, ils fusillent tous les
cadres afro-américains. Dans ce cas, la théorie Structuraliste
du conflit s'applique car l'hiérarchisation de la société,
la lutte contre la domination des afro-américains s'y présente.
Toutefois, à l'installation de Doe comme chef d'Etat, il décide
de se débarrasser de son collègue Quionkpa, car « on ne
jouit pleinement du fruit de la rapine qu'après avoir
éliminé ce second » (p.101, ANO). Doe ne veut pas
partager le pouvoir avec quelqu'un d'autre, puis, il juge bien de changer la
structure politique de l'Etat à celle de la démocratie, en
treize semaines. Cela lui permet d'avoir plus de pouvoir pour qu'il puisse
licencier Quionkpa. En réponse, celui-ci monte un coup d'état
qui ne réussit pas. Après cela, la situation devient pire comme
Samuel Doe change le cours des événements en transférant
sa colère aux membres de groupe ethnique de Quinokpa (les Gyos), en les
tuant. Donc, ces actions sont à la racine de guerre tribale au
Libéria. Alors, quand la guerre tribale commence, Doe crée ce
groupe avec ses loyalistes et les Krahns (son groupe ethnique). Par
conséquent, dans la capitale d'ULIMO à Sanniquellie « il
fallait être krahn ou guéré. Il n'y a que les Krahns et les
Gueres qui étaient acceptés par ULIMO. » (p.88,
ANO)
National Patriotic Front [Le Front National Patriotique du
Liberia](NPFL)
C'est la faction qui appartient à Charles Taylor, un
ancien fonctionnaire qui travaillait pour le gouvernement Libérien avant
sa démission. Il est reconnu comme un chef de guerre « qui
sème la terreur dans la région » (p. 55 ANO) en
divisant le pays en parties et en prenant le contrôle des
frontières et de certaines régions qui sont riches en ressources
naturelles. Birahima révèle aussi que le slogan de ses partisans
est « No Taylor No peace » pas de paix sans Taylor
(p.69 ANO). On peut se demander pourquoi ce genre de révolution chez le
peuple, dirigé par Taylor Taylor était un fonctionnaire
avide, qui voulait être riche. Donc, après avoir volé de
l'argent du gouvernement, il s'est échappé aux Etats-Unis.
Toutefois, il était arrêté. Puis, il s'est
échappé de la prison. Au lieu de revenir à sa patrie, il
recourt aux ennemis jurés de Samuel Doe (le président) : les
présidents de la Libye, de la Côte d'ivoire et du Burkina-Faso,
qui sont respectivement Kadhafi, Houphouët, et Compaore. Ils lui
prêtent leurs aides : ils lui contribuent des techniques de la
guérilla, l'encadrement de ses partisans et l'acheminement des armes.
De plus, Taylor nomma au poste Colonel, Robert's (colonel Papa le Bon) que Doe
a failli tuer. De là, on peut voir que lorsque Taylor mobilise ces
aides, il réalise la deuxième étape du conflit
recommandée par Simon Fisher et al (voir le chapitre
précédent, p.49) : la confrontation. Pour classifier ces
actions de Taylor, nous pouvons dire que la Théorie Antagoniste du
conflit peut s'appliquer à cette situation. Taylor lutte et mobilise
toutes ses ressources pour épanouir sa volonté
égoïste de «prendre la Mansion House, c'est là, avant
que les bandits se partagent le pays, qu'habitait le président du
Libéria. »(p.68, ANO). C'est-à-dire qu'il veut le
pouvoir de contrôler tout le pays et pour prendre sa vengeance pour son
arrestation. Ici, le gouvernement (avec le président Samuel Doe
à la tête) et Charles Taylor sont en opposition pour la direction
du pays.
En addition, la deuxième partie des membres
du NPFL sont des Gyos. Ces derniers font partie de l'un des groupes ethniques
majeurs du Libéria. Mais, il s'agit d'une trentaine de cadres Gyos,
qui fuient leur assassin, Samuel Doe(Le président du Libéria). Ce
dernier initie une série des meurtries contre ces gens qui sont membres
du groupe ethnique de Thomas Quionkpa (le vice-président) pour que
« La République de Libéria devint un Etat Krahn
totalement Krahn. » (p.104, ANO). Samuel Doe, qui est du groupe
ethnique Krahn veut que lui et ses frères ne soient que ce qui sont
à la tête du pouvoir du pays. Puis, il élimine toute
opposition contre sa volonté y compris Thomas Quionkpa et les cadres de
son groupe ethnique. Nous pouvons remarquer la façon dont la quête
individuelle du pouvoir progresse à un conflit de groupes. Ce pendant,
Doe n'envisage pas une sorte de soulèvement de ces gens qui emploient
l'aide de Houphouët-Boigny et Kadhafi pour monter un massacre des
gardes-frontières, le 24 décembre 1989. Ceci engendre la guerre
tribale dans le pays. Par conséquent, dans le camp du NPFL à
Zorzor « Quand un Krahn ou un Guéré arrivait
à Zorzor, on le torturait avant de le tuer parce que c'est la loi de
guerres tribales qui veut ça. »(p.73 ANO). Les deux groupes se
mettent en opposition car il existe une grande haine entre les deux groupes.
Alors, ce cas répond à la théorie Psychoculturel du
conflit qui désigne le tribalisme et le besoin d'identité
culturel comme racine des guerres violentes.
La faction de Prince Johnson
« le prince eut une révélation. La
révélation qu'il avait une mission. La mission de sauver le
Libéria. De sauver le Liberia en s'opposant à la prise du pouvoir
d'un chef de guerre... » (p.143-144, ANO). Quant à
Prince Johnson, il n'est pas un chef de guerre mais un propagateur de la parole
de Dieu. Sa tâche divine est de protéger le pays contre les
autres chefs de guerre qui veulent diriger le pays. Comme serviteur de Dieu
il s'est juré d'éliminer et lutter jusqu'à la mort
« les hommes de démon » (p.137, ANO) .C'est la
raison pour laquelle il a rompu ses relations avec Charles Taylor. Auparavant,
il était un général dans la bande de Taylor, mais pour
former son groupe, il recrute les meilleurs officiers de Taylor. Malgré
le fait qu'il prétend d'être un homme de Dieu, pour pouvoir
réaliser ses buts, il prend des renforcements par force des habitants
des villages. Ceci est un acte hypocrite car tout cela ne s'accorde pas aux
règles de christianisme. Birahima affirme que le prince est un
chrétien. Mais avec cette prière « Que
Jésus-Christ et le Saint-Esprit veillent à ce que tes
fétiches restent toujours efficaces. » (p.134, ANO), nous
pouvons conclure que sa religion (le syncrétisme religieux) est
douteuse. Ainsi, si sa religion est douteuse, est-ce qu'on ne peut pas se
douter de sa révélation ? Car, il détruit et
divise en plus la patrie bien-aimée et, en même temps lutte avec
les armes comme les autres bandits de grand chemin. Alors, est-ce que cette
révélation n'est qu'une tactique de cacher ses propres intentions
d'attirer le soutien du peuple et d'être le vainqueur dans cette lutte
armée de pouvoir ? Par conséquent, il finit par tuer Samuel
Doe, en le coupant en pièces. En somme, nous pouvons dire que la cause
du conflit du Prince Johnson suit la théorie Réaliste du conflit,
car ce conflit est né des sentiments personnels.
LA SITUATION EN SIERRA LEONE
La Sierra Leone est un petit état africain qui se
trouve entre la Guinée et le Libéria (voir annexe I). Victime
d'une politique un peu hiérarchisé après son
indépendance, le 27 avril 1961 (les sujets britanniques et les
Créos à la tête, et les noirs nègres africains
à la base), son histoire politique devienne un peu compliquée.
Ainsi, les affaires politiques commencent à se gâter à la
prise de pouvoir des relégués-les nègres indigènes.
Cela se caractérise par le conflit politique non-armé, qui s'en
racine déjà comme des « coups d'état,
assassinats, pendaisons, exécutions et toute sorte de
désordres... » (p.164 ANO).
Par ailleurs, les problèmes politiques qui
existent dans le pays sont la corruption et le tribalisme. Cela commence
pendant le règne du premier président indigène, Milton
Margaï. Cette corruption consiste aussi en le pillage des ressources et
l'utilisation des bénéfices pour satisfaire les besoins
personnels des chefs d'états. Ces richesses naturelles du pays
comprennent le diamant, l'or, le café, le cacao et les palmiers d'huile.
Donc, pour avoir le contrôle de ces derniers, il faut être à
tête des affaires, c'est-à-dire qu'il faut le pouvoir et
l'autorité de diriger le pays. Toutefois, malgré tous ces
problèmes, une sorte de débrouillement et de stabilité
existe dans le pays. Mais les problèmes se culminent pendant le
régime de Joseph Momoh. À partir de ce temps-là, la Sierra
Leone ne reste pas la même « havre de paix, de
stabilité et de sécurité » (p.163 ANO).
À l'arrivée de certains personnages sur la scène, la
situation devient un conflit armé.
Revolutionary United front[le Front Révolutionnaire
uni](RUF)
Il s'agit du bandit de grand chemin, Foday Sankoh (le chef de
file) et ses loyalistes qui prétendent lutter pour la liberté et
la stabilité du pays. Au contraire de leur vision, ce groupe sème
la terreur et la menace en faisant d'une petite révolution une lutte
armée.
L'inspiration de créer ce groupe vient à Sankoh,
pendant son expérience au Congo. Il y a vu la façon dont le
président Patrick Lumumba est mort grâce aux troupes de l'ONU.
Puis, à partir de ce temps-là, il s'oppose à cette
organisation. Celle-ci, pour lui, sert à exploiter le peuple noir en
satisfaisant les Blancs. Alors, il se donne la tâche de l'éjecter
de son pays. De plus, il s'inspire de la mauvaise gouvernance qui engendre la
pauvreté et la souffrance chez son peuple. Donc, il déclenche une
révolution avec ses loyalistes le 23 mars 1991. Mais au fur et à
mesure que ces combattants de la liberté occupent les régions
plus riches du pays, ils finissent par s'approprier la richesse des dites
régions. À la prise de ces gains, ils achètent plus des
armes pour faire plus de guerre. La vision perdue dans la propagation de guerre
dans le pays entier, le groupe commence à terroriser le peuple sierra
léonais innocents qu'ils sont censés protéger.
Toutefois, au moment où le gouvernement en
place décide d'écouter leurs plaintes, Sankoh refuse toutes
sortes de négociation à moins que le représentant de l'ONU
sorte du pays. On peut penser qu'après cela, il aurait
agréé un cessez-le-feu. Mais, il dit toujours non et met la
confusion dans les négociations. Sous le régime de Manada Bio,
qui s'efforce à faire des élections, la volonté du chef
de guerre se dévoile. Il veut tenir le pouvoir, la libération ne
l'intéresse pas, seulement sa propre émancipation de la
pauvreté. Par conséquent, il décide d'amputer les bras de
votes y incluant ceux des nourrissons. Finalement, une résolution qui
met fin à la guerre est introduite. C'est la proposition à Sankoh
de devenir le vice-président, sans arracher ses contrôles sur
toutes les zones riches en ressources naturelles. Là, il accepte le
cessez-le-feu.
En tout, nous pouvons dire que la révolution
introduite par le RUF se produit selon les théories réaliste et
structuraliste du conflit. Au commencement, le groupe semble lutter pour la
population civile, privée du pouvoir aussi longtemps que les militaires
se succèdent (il y avait la répression politique). Toutefois, au
moment où leurs rêves commencent à se réaliser(les
élections), il révèle ses intentions égoïstes
de saisir le pouvoir. Cela crée une situation qu'on ne peut pas
étouffer. Après la résolution de la guerre du RUF, une
opposition entre le pouvoir élu et l'armée sierra léonaise
se présente. Le président Ahmad Tejan Kabbah recrute l'aide de
Kamajor pour le protéger contre cette armée. Donc, le pays se
divise en deux grands camps « Dans le premier camp, le pouvoir
élu démocratiquement (qui fait tout pour tenir au pouvoir),
l'armée sierra léonaise commandée par le chef
d'état-major Johnny Koroma (qui veut prendre le pouvoir)....les Kamajor
ou les chasseurs traditionnels (qui protègent le pouvoir élu). Le
deuxième camp était constitué par le RUF de Foday Sankoh
(qui tient plus que la moitié de pouvoir) » (p.181-182,
ANO). Alors, la situation de la Sierra Leone est plus complexe que celle du
Liberia. C'est la raison pour laquelle Birahima l'appelle « le
bordel au carré » (p.163, ANO).
4.2 La dénonciation des interventions
étrangères
L'une des cibles d'Ahmadou Kourouma Allah n'est pas
obligé, est d'approfondir la connaissance du lecteur des
rôles que jouent certains personnages ou pays dans les guerres de la
Sierra Leone et du Libéria. Il le fait de manière que le lecteur
ne reste pas indifférent. En outre, il semble porter un regard critique
sur les actions qui fait que ces conflits deviennent luttes armées. Ces
dernières touchent non seulement les pays mais aussi le continent et le
monde entier.
En ce qui concerne la guerre au Libéria,
Kadhafi(le président de la Libye), Houphouët Boigny
(président de la Côte d'ivoire) et Compaoré
(Président du Burkina-Faso) sont bien connus pour leurs mauvaises
contributions à la faction de Charles Taylor- le NPFL. Ces pays sont
des voisins du Libéria. Pour de différentes raisons, qui vont de
la déstabilisation de Doe (chez Kadhafi) au meurtre d'un beau fils (chez
Houphouët), ils prêtent leurs aides à Taylor pour propager
la terreur dans la région. À part de cela, Birahima creuse la
tête pour d'autres raisons pour lesquelles ils apportent les aides
importantes à cet homme méchant. La réponse est devant
nous comme Birahima donne la réponse à sa question « De
deux choses l'une : ou ils sont malhonnêtes comme Taylor ou c'est ce
qu'on appelle la grande politique dans l'Afrique des dictatures barbares et
liberticides des pères des nations.... » (p. 68, ANO).
Ces géants politiques africains qui sont censés d'être les
médiateurs et les défenseurs de la paix et de
l'unité africaine sèment leurs vendettas personnelles partout
dans le continent. Est-ce qu'ils ne savent pas que les résultats de
leurs actions vont au-delà de leurs intentions ?
Ainsi, l'auteur s'investit dans la condamnation des
comportements des présidents africains, qui font ce qu'ils veulent en ne
s'inquiétant pas des résultats de leurs actes. Kourouma
dénonce davantage les grotesques tyrannies en Afrique. Tout cela est
considéré normal en Afrique. Kourouma raconte son histoire avec
un biais, contrairement à ce qu'on croit généralement au
sujet des troupes de l'ECOMOG dans la guerre (qu'elles sont infaillibles dans
les guerres). L'ECOMOG est l'organe de la CEDEAO (Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest) chargé d'intervenir dans des
conflits armés (dans les pays qui sont membres de la CEDEAO), qui ne
peuvent pas se résoudre après longtemps. Dans ce cas, les forces
d'ECOMOG viennent du Nigéria. Dans le roman « Ces forces ne
s'interposèrent pas; elles ne prirent aucun risque inutile. Elles
n'entrèrent pas dans le détail, elles bombardèrent en
pagaille assiégés et assaillants et les
quartiers... » (p.146, ANO). Au lieu de réaliser leurs
responsabilités d'agir comme intermédiaires, elles font plus des
morts que les chefs de guerre. Elles sont négligentes du bien-
être des citoyens innocents. Dans les incursions, elles tuent au hasard
car elles ne se rendent pas compte des vrais détails des situations. Par
conséquent, «Elles firent en un jour...plus de victimes qu'avait
faites une semaine de combats entre factions rivales. » (p.145
ANO).
Dans la guerre en Sierra Leone, l'intervention de
certains personnages sont documentée. Il s'agit des parachutistes
guinéens qui ont l'habitude d'aider la fuite de certains chefs
d'états. Ces derniers, après avoir profité des richesses
du pays, ils s'échappent en Guinée. De plus, le rôle de
Taylor qui se mêle dans les affaires du RUF se révèle. Il
l'aide à procurer des armes. En outre, dans la résolution de ce
conflit, Kourouma critique la nature de quelques apporteurs d'aide. Cela
concerne Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire et Eyadema du Togo.
Au lieu de jouer le rôle de médiateurs avec d'autres moyens plus
responsables, il nous semble qu'ils nourrissent en plus les vices de Fodah
Sankoh en l'accueillant « dans un luxe insolent » (p 171,
ANO). Enfin, l'intervention du chef d'État du Nigéria, Sani
Abacha se base sur une sorte de compétitivité existant entre
lui et Houphouët-Boigny pour la célébrité
4.3 Conséquences du conflit politique dans Allah
n'est pas obligé
La gravité des résultats du conflit politique
ne doit pas être sous-estimée. Elle touche chaque aspect de
la vie quotidienne. Cela donne lieu aux pertes qui prennent des années
et des générations à recouvrir. Nous allons
désormais étudier certaines conséquences qui sont
évidentes dans le roman.
Les problèmes économiques :
Au niveau économique, nous pouvons citer qu'il y a une
distribution des ressources vers les dépenses militaires. Cela se voit
dans l'encaissement des taxes de douanes par le NPFL du Libéria et la
domination de la Sierra Leone aurifère par le RUF. Ceux-ci utilisent les
gains pour l'acheminement de plus d'armes. Ces dépenses contribuent
à la destruction des infrastructures en place. De plus, le déclin
du standard de vie se pose. Yacouba et les exploiteurs étrangers le
jugent bon d'aller au Libéria à cause des marchandises qu'ils
trouvent « au prix cadeau » (p.52, ANO). Les citoyens
vendent leurs propriétés au frais bas pour exaucer leurs besoins
de base. Ces problèmes aboutissent à des grèves de
certaines couches sociales.
Au niveau humain, il y a la hausse de la
mortalité et le déplacement de la population en Sierra Leone et
en Libéria. Là-bas « les gens mouraient comme les
mouches » (p.48, ANO).La vie ne coute rien.
L'enfant soldat
L'exploitation de petits enfants s'avère très
évidente dans le texte. L'ampleur de la violence se trouve où
Doe, Taylor et Prince Johnson, Sankoh, Johnny Koroma les utilisent pour faire
leurs massacres car « les enfants-soldats sont bons quand tout va
mal » (p.207, ANO). Ils sont des mains d'oeuvre pas
chères. Les chefs de guerres les font croire qu'ils sont
indépendants de leurs familles. Les chefs de guerre les encouragent
à se débarrasser de toute émotion qui peut les rendent
faibles. Ils incitent les enfants à tuer les relations pour prouver leur
fidélité. Par exemple, en Sierra Leone, dans le camp du RUF
à Mile Thirty-eight, pour être initié au groupe de Lycaons,
il faut tuer les pères et mères. Ceci aboutit à une sorte
de dépendance chez les-enfants soldats sur les bandits
révolutionnaires. Pourtant, après de longues années de
guerre, certaines de ces enfants -soldat meurent et sont enterrés sans
le moindre honneur.
L'anarchie
Le terme représente un désordre et de la
confusion. Au Liberia et en Sierra Leone, les conditions existentielles ne
permettent pas la paix. Il y a la division du pays qui entrainent des
rançonnements et des l'extermination des populations sur une grande
échelle, la guerre civile et la guerre tribale, la fuite d'investisseurs
étrangères comme les patrons associes a Sanniquellie (le camp
d'ULIMO) qui ont subis des kidnappes par des autres bandits de grand chemin. De
plus, les conséquences les plus visibles sont que les villages et les
villes sont désertés pour les forets et des autres pays
africains. Dans ces types de conditions, la loi n'appartient à personne.
Cela pousse tout le monde, même la Soeur Marie- Beatrice et la Soeur
Hadja Gabrielle Aminata à s'orner des machettes et des kalachnikovs pour
se protéger. C'est la survie du plus apte.
Enfin, nous pouvons voir qu'un bon nombre de ces
chefs de guerre ou des tyrans commencent leurs révolutions comme
d'honnêtes citoyens, fatigués de l'injustice et de la corruption.
Mais la dureté et les moyens méprisables qu'ils utilisent pour
atteindre leurs objectifs mènent à la guerre. En outre, le besoin
de contrôler les ressources naturelles a fait de ces hommes les
mêmes monstres qu'ils se sont donnés tâches à
vaincre. Donc, les conséquences qui en résultent sont des
conflits politiques armés.
Références bibliographiques
Kourouma, Ahmadou.( 2000) :Allah n'est pas
obligé, Paris : Editions de seuil.
Notes
ONU- Organisation des nations unis
Kamajor- Une sorte de fraternité des chasseurs
traditionnels et professionnels
L'ECOMOG- ECOWAS monitoring group
CEDEAO Traduit en anglais ECOWAS (Economic Community of West
African States)
Mile Thirty-Eight-Une région en Sierra Leone
Lycaon-Un groupe spécial des enfants-soldats très
cruels et méchants.
CONCLUSION
Au terme de notre travail, nous pouvons dire
que dans un pays, le gouvernement en place a le devoir de protéger les
citoyens et de résoudre les problèmes sociaux tels qu'ils se
présentent. Alors, avec l'usage des outils littéraires de base
comme la fiction, la technique de retour en arrière, les personnages et
le ton, Ahmadou Kourouma a créé de main de maître, un roman
qui semble défendre cette cause sociale. Il fait un appel pour un
renouvellement dans la vie politique des pays africains. Cette recherche du
réalisme nous attire en plus, au sort des citoyens innocents
impliqués dans ces guerres. Ces citoyens sont plus ou moins
marqués par ces événements. Pourtant, de nos jours, dans
plusieurs pays du monde, surtout en Afrique (dans les récentes
révolutions en Syrie, en Libye, en Tunisie, en Egypte et en Côte
d'Ivoire) où des grandes populations luttent pour la survie, cette
étude s'avère important. Les citoyens peuvent s'inspirer des
leçons qui viennent de la nature du conflit politique et ses
conséquences, pour trouver les solutions. Cela aboutit à la
reconstruction future de la destiné de l'Afrique et du monde entier.
Recommandations
En marge du discours du sort des citoyens innocents
impliqués dans les conflits en Afrique. Nous voulons mettre en
lumière, l'importance d'utiliser des méthodes pratiques pour
créer la paix et la stabilité politique. Pour éviter des
conflits armés, il y a le besoin de plus de recherche pour
établir une sorte de théorie qui se rapporte à la nature
des conflits africains, au lieu de se baser sur ceux des pays européens.
Cela peut engendrer une vite maitrise et récupération des pays
africains dans des situations de conflit. De plus, il faut des actions et
interventions immédiates pour lutter contre les vices surtout la
corruption, des leaders en place. Il faut aussi la décentralisation de
pouvoir au base du pays, pour éviter des sentiments d'exclusion. En
outre, c'est un fait connu que les jeunes sont les plus exploités dans
les guerres. Alors, il est nécessaire que le gouvernement leur donne une
attention spéciale, en mettant en place des programmes pour
améliorer leurs capacités intellectuelles parmi d'autres.
Enfin, dans le domaine littéraire, notre
étude sert d'un appel aux jeunes écrivains africains de suivre
l'exemple d'Ahmadou Kourouma, dans la peinture de l'histoire africaine telle
qu'elle est, dans leurs oeuvres. Cela peut entraîner le
développement sociale et enfin l'essor de la littérature
africaine.
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dans Allah n'est pas obligé d'Ahmadou
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- consulté le 12 janvier octobre, 2011
ethiopiques.refer.sn
Tous
les numéros
Numéro
77 - consulté le 12 octobre, 2010
fr.wikipedia.org/wiki/politique. ,
mis à jour le 3 novembre 2010 -consulté le 2 février,
2011
fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_conflit -
consulté le 4 février, 2011
www.newdemocrat.org/other/10MayWilliamTribe.html
- consulté le 2 février, 2011
http://newsimg.bbc.co.uk/media/images/45370000/jpg/_45370611_johnson_266_rtr.jpg
- consulté le 2 février, 2011
semen.revues.org
Numéros
18
- consulté le 4 octobre 2010, 2011
tilz.tearfund.org/webdocs/Tilz/Roots/french/.../PEACE_F_1.pdf
- consulté le 6 février, 2011.
Filmographie
Blood Diamond (
2006): Directeur:
Edward Zwick ,
Écrivain:
Charles Leavitt
ANNEXE I- CARTE DE L'AFRIQUE : LA SIERRA LEONE
Carte de l'Afrique montrant les deux pays avoisinants (la
Guinée et le Libéria) de la Sierra Leone.
Source : Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007
Microsoft Corporation.
ANNEXE II- PHOTOS DES CHEFS DE GUERRE
Le prince Johnson
Samuel Doe
Source : bbc.co.uk
Source : en.wikipedia.org
Charles Taylor
Foday Sankoh et un enfant au bras amputé
Source : Microsoft ® Encarta ® 2008.
Source : kathleen-perspective.blogspot.com
(c) 1993-2007 Microsoft Corporation
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