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La peinture du conflit politque dans Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma

( Télécharger le fichier original )
par Onyinyechi Nene ANANABA
Covenant University -  2003
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

0.1 À propos du sujet

C'est un fait connu que l'Homme ne peut pas vivre isolément. Donc, dès le début, des hommes se rassemblent et vivent en commun sous des lois, formant aussi une société. Celle-ci est un assemblage d'individus ayant une histoire, un but et une culture en commun. En outre, dans cette même société, il y a souvent des conflits entre les hommes car ils différent dans leurs caractéristiques. Ceci aboutit à la compétition pour la survie. Par conséquent, le besoin d'assurer l'unité et d'éviter des conflits dans la société fait appel à la politique. Celle-ci se réfère à la pratique du pouvoir : la science et l'art de gouverner un état, voire l'ensemble des affaires d'une nation et les manières de les diriger. Dès lors, s'il y a des changements constants qui entraînent le chaos et l'anarchie dans la vie politique d'un pays, on parle de l'instabilité politique.

De nombreux pays africains éprouvent toujours de grandes difficultés à amorcer leur développement. La plupart d'entre eux font face aux problèmes engendrés par la transition d'un gouvernement à un autre. Par conséquent, l'Afrique, qui occupe la deuxième place parmi les continents les plus grands est considérée comme un continent en voie de développement. À l'aube des indépendances, au cours des années soixante, beaucoup de pays africains avaient de grands espoirs pour leur avenir post-indépendant. Mais, malheureusement, le contraire est ce qu'on voit dans maint pays aujourd'hui. On affronte des problèmes tels que la corruption, la mauvaise gouvernance, entre autres. Mais au fur et à mesure que ces problèmes augmentent, ils engendrent de mauvaises conséquences comme des coups d'état, des régimes militaires, des guerres tribales parmi d'autres. Par exemple, en 2010, la Côte d'Ivoire a connu une situation inédite : Laurent Gbagbo, d'une part, « président » controversé de la Côte d'Ivoire depuis 2002 face à Alassane Ouattara ``elu president'' d'autre part. Le premier a refusé de livrer le pouvoir à ce dernier (déclaré vainqueur dans l'élection présidentielle de 2010). Tout cela a causé des morts.

Allah n'est pas obligé est un roman-documentaire écrit par Ahmadou Kourouma. Ce dernier est un romancier ivoirien qui était victime des maux et des déchirures dont souffre son pays. Par la suite, les oeuvres d'Ahmadou Kourouma sont des oeuvres engagées. À travers ses écrits, il porte un regard très critique sur les gouvernements africains, issus des indépendances. Ainsi par exemple, dans Allah n'est pas obligé, Ahmadou Kourouma met en scène un enfant d'une dizaine d'années, Birahima, qui va à la recherche de sa tante et qui devient enfant-soldat. Celui-ci est instrumentalisé comme tant d'autres dans les guerres du Libéria et de la Sierra Leone. L'auteur aborde de nombreux thèmes, dont un est le conflit politique. Donc, ce mémoire dont le titre est « La peinture du conflit politique en Afrique dans Allah n'est pas obligé », tente d'examiner les différents problèmes politiques qu'éprouvent des pays africains de la région sous-saharienne, après l'indépendance, en l'occurrence, le Libéria et la Sierra Leone, tels qu'ils sont présentés par notre auteur. 

Justification du choix du sujet et plan du travail.

Ce memoire part de l'hypothèse que la littérature africaine entreprend de faire apprendre et de réapprendre au monde les réalités du continent en aidant le lecteur à faire un voyage historique à travers le roman pour en assimiler mieux. Par exemple, Les bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane et Une vie de boy de Ferdinand Oyono, portent attention sur l'Afrique coloniale.

D'abord, Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma est choisi comme objet d'étude. La raison est que nous voulons faire un travail qui se rapporte à la société africaine contemporaine. Comme nous l'avons dit ci-dessus, ce roman est une confirmation des faits véridiques en Afrique. En effet, ce qui nous attire le plus est que l'attention de l'auteur est portée sur les guerres civiles en Afrique et leurs conséquences néfastes. Selon Laditan (2001 :234), dans le roman « Kourouma résume l'absurdité des guerres en une formule encore inouïe et cynique».

Ainsi, avec la recherche, on note qu'il y a beaucoup de travaux faits sur Allah n'est pas obligé. Mais la plupart des travaux parlent du thème de l'enfant-soldat. Par conséquent, ce thème est choisi pour contribuer au discours du conflit politique dans le roman. Ceci fait partie des réalités existentielles de l'Afrique Noire des décennies récentes. Ensuite, en abordant ce thème, il nous renvoie aux autres thèmes du roman comme la violence, l'anarchie et l'enfant-soldat. En même temps, ce thème est choisi pour approfondir les connaissances du conflit politique qu'ont connu le Libéria et la Sierra Leone. À cet effet nous appliquerons des théories du conflit politique dans l'analyse des cas, consciente aussi qu'un mémoire comme le nôtre qui pourra faire passer aux générations futures, nos modestes pensées. Ensuite, nous voulons connaître les causes et les conséquences internes et globales du phénomène du conflit politique, à travers Allah n'est pas obligé.

De surcroît, ce mémoire vise à exposer la culture de violence et de corruption, qui est caractéristique des leaders des pays africains qui se sont succédés après les indépendances. Ceci est impliqué dans la guerre des deux pays, comme le roman le dépeint. De plus, ce qui nous occupe principalement dans le roman est la description méticuleuse de l'origine des guerres au Libéria et en Sierra Leone. À cet effet, notre tâche est de présenter au lecteur, surtout aux jeunes, ces faits, jusque-là inconnus et négligés.

Ce travail est réparti en quatre chapitres. Ceux-ci a des sous-chapitres abordant des aspects pertinents, qui nous ouvrent à une connaissance indispensable de notre thème. Pour comprendre la vision du monde du romancier, nous présenterons dans le premier chapitre la vie et les oeuvres d'Ahmadou Kourouma. De plus, dans le deuxième chapitre, nous allons présenter le roman en question : son contexte historique et le résumé. Ensuite, le troisième et le quatrième chapitres seront consacrés à la raison d'être de ce mémoire. Le troisième chapitre aura affaire à des réflexions sur le conflit : les différentes définitions du conflit politique selon des théoriciens de la politique et le conflit politique en Afrique. Puis, le quatrième chapitre traitera des causes et conséquences de ce conflit dans les deux pays : le Libéria et la Sierra Leone, comme le roman les présente. Nous terminerons ce travail avec une conclusion. Celle-ci nous permettra de faire un bilan de tout ce que nous aurions discuté. A ce stade, nous ferons des réflexions personnelles en tirant des leçons du travail et en donnant des contributions et solutions personnelles.

Nous pensons que cette étude sera un outil indispensable qui aidera d'autres chercheurs et lecteurs à approfondir leurs connaissances et à agiter leurs opinions sur les actualités politiques en Afrique. Par rapport aux contributions que nous pensons apporter à la littérature, nous espérons également que le présent travail suscitera l'intérêt des générations subséquentes et de là elles pourront y voir que le conflit politique a suscité la curiosité de leurs prédécesseurs et elles pourront y voir les approches adoptées pour résoudre de telles situations.

Références bibliographiques

Laditan, O. Affin.2001. Allah n'est pas obligé ou la romance de la vérité In Neohelicon 28/2, Dordrecht/Boston/London : Kluwer Academic Publishers; p. 233

CHAPITRE 1

AHMADOU KOUROUMA : SA VIE ET SON OEUVRE

1.1 La Biographie d'Ahmadou Kourouma 

Ahmadou kourouma, Source: Google images for babelio.com

Grâce à ses écrits, son engagement et son utilisation de la langue française, Ahmadou kourouma est reconnu aujourd'hui comme l'un des plus grands écrivains africains de la langue française. Il est titulaire des prix, parmi d'autres, comme le Prix Renaudot 2000 (un des Prix les plus importants en France), le Prix Goncourt des lycéens 2000, le Prix Amerigo Vespucci 2000 et le Prix Inter en 1999.

Né en 1927, à Boundiali, au nord de la Côte d'Ivoire, il est d'origine Malinké, (une ethnie présente dans de différents pays d'Afrique de l'ouest). Son nom signifie « guerrier » en langue malinké. Dès l'âge de sept ans, pour pouvoir fréquenter l'école française, il est pris en charge par son oncle infirmier et chasseur. Son oncle était fonctionnaire de l'Administration coloniale. Auprès de celui-ci, Kourouma a appris des secrets des maîtres chasseurs malinkés. Ceci explique la raison d'être de son style d'écrire et de son penchant pour la langue et culture malinké. Selon Tijani (2004 :3), « Ahmadou Kourouma se distingue de ses paires par son attachement à la langue et à la culture malinké qui n'échappe pas au lecteur. » 

Dans le paysage de la littérature, Ahmadou Kourouma est un cas atypique. Après ses brillantes études secondaires, il est parti pour Bamako au Mali pour étudier les mathématiques à l'École Technique supérieure. En 1949, il était accusé d'avoir endossé le rôle de "meneur" lors d'une manifestation estudiantine indépendantiste. Par conséquent, il a quitté le Mali. Puis, de 1950 à 1954, il s'est mis volontiers dans l'armée française comme tirailleur en Indochine. Ensuite, il reprend ses études à l'École de Construction aéronautique et navale de Nantes, en France. Finalement, il a opté de suivre une formation de statisticien pour les assurances à l'Institut des Actuaires de Lyon, aussi en France. Il y a rencontré sa femme, Christiane, une lyonnaise, avec qui il a eu deux enfants (Sophie et Julien). On peut noter ici qu'Ahmadou Kourouma est venu à la littérature par hasard car rien de sa formation ne lui a fourni des connaissances relatives à cette matière.

En 1960, à l'indépendance de son pays natal, la Côte d'Ivoire, Kourouma y est rentré pour vivre. Mais, il a très vite remarqué un dictateur au pouvoir, le Président Félix Houphouët-Boigny. Kourouma a été mis à l'index par le régime de Houphouët-Boigny qui le considère comme un opposant. Ensuite, il était l'objet de tracasseries administratives. En effet, il était accusé de comploter contre son peuple et était emprisonné en 1963 par le président. Pourtant, Kourouma s'est échappé à la torture en raison de son mariage à une française, mais il se voit privé du droit de travailler. En outre, il a vu beaucoup de ses amis emprisonnés par la suite d'un complot monté de toutes pièces. Quelques-uns des ses amis n'avaient pas de chance comme lui de sortir de la prison.

1.2 Ahmadou Kourouma : Homme politique et Ecrivain engagé

Ahmadou Kourouma était inspiré par son expérience en prison. Donc, ayant les voeux de témoigner de ces faits, il a rédigé son premier roman Les Soleils des indépendances. Ceci est une véritable satire politique qui témoigne du désenchantement lié aux indépendances africaines, imprégnée de l'esprit malinké. Mais, malheureusement, Kourouma n'a pas trouvé d'éditeur français pour ce livre à cause de son usage audacieux de la langue française. Donc, il a décidé de partir en Algérie où les actuaires se recrutent en grand nombre. Il y est resté de 1964 à 1969. Son séjour en Algérie marquait le début de ses années d'exil. En 1967, les Lettres françaises de l'Université de Montréal au Canada décernent un prix au manuscrit des Soleils des indépendances. Puis, le roman a été publié en 1968 par les Presses de l'Université de Montréal. Alors, son succès outre-Atlantique était important et Le Seuil rachète, pour une publication française, les droits du roman qui connaît un grand retentissement en 1970. D'abord, le roman a été reçu avec défiance par ses compatriotes, mais il devient cependant très vite un grand classique.

En plus, de retour en Côte d'Ivoire en 1969, il a fait publier une pièce de théâtre Le Diseur de vérité présentée en 1974. Cette pièce était qualifiée de révolutionnaire par Houphouët-Boigny. Pour éloigner l'écrivain du pays, Houphouët-Boigny l'a nommé directeur de l'Institut International des Assurances de Yaoundé, au Cameroun, où il a demeuré dix ans (1974 à 1984). Pendant ce temps quand il s'occupait d'un poste similaire au Togo (1984 à 1994), il a écrit Monné, outrages et défis (publié en 1990, Le Seuil). Ce roman traite une fois de plus des méfaits de la colonisation et des conflits interculturels en Afrique. Après sa retraite en 1994, accélérant beaucoup son rythme d'écriture, Kourouma a publié, en 1998, un troisième roman En attendant le vote des bêtes sauvages. Ceci dénonce aussi les maux de l'Afrique postcoloniale. À l'automne 2000, il sort un quatrième roman, Allah n'est pas obligé (Le Seuil), un roman qui traite des guerres tribales en Afrique. Pourtant, le 18 septembre 2002, la guerre civile dite la crise de l'ivoirité s'éclate en Côte d'Ivoire. Le concept de l'Ivoirité s'ajoute à une différence de religion ; les Ivoiriens du nord, musulmans sont soupçonnés d'être de mauvais Ivoiriens ; ils sont donc rejetés par les Ivoiriens du sud.

En effet, l'écrivain a pris position contre ce concept, qui est selon lui, cité par Ivoire-blog (2010) « Une absurdité qui nous a menés au désordre ». Donc, pendant tous les mois de crises, il a été régulièrement la cible de certains journaux ivoiriens. Accusé de sympathie avec la rébellion qui contrôle la moitié du nord du pays, la presse a été jusqu'à remettre en cause sa nationalité ivoirienne. En condamnant la guerre, il s'est retrouvé dans le collimateur des partisans du président Laurent Gbagbo. Puis, Kourouma a pris part de la Coalition Pour La Patrie. Celle-ci est une association ivoirienne d'hommes politiques qui souhaitait aider à ramener la paix en Côte d'Ivoire. Alors qu'il se trouve entre l'enclume du pouvoir officiel et le marteau des gens du nord, sa réponse à cette crise était d'écrire la suite de son Allah n'est pas obligé. Le roman, intitulé Quand on refuse, on dit non est sorti à la librairie en 2004, après sa mort. Celui-ci témoigne de la crise ivoirienne du 2002.

Le 11  décembre  2003, Ahmadou Kourouma s'éteint à Lyon en France. En hommage à son oeuvre, une maison porte son nom à Lyon. Elle est située au Jardin des Chartreux. La Maison Ahmadou Kourouma accueille des associations. L'inauguration a eu lieu le 20 novembre 2010. De plus, un prix Kourouma a été créé en 2004 qui est décerné chaque année à l'occasion du Salon du livre africain de Genève. Il récompense une oeuvre qui, par sa qualité et son implication, offre un écho à l'engagement de l'écrivain qui lui donne son nom.

SES OEUVRES

Les productions littéraires d'Ahmadou Kourouma vont d'un théâtre, des romans aux livres pour des enfants.

Romans

· Les Soleils des indépendances (1968, Presses, publié au Seuil en 1970) : Le roman narre les mésaventures d'un prince malinké, Fama Doumbouya. Celui-ci apprend que son cousin Lacina, le prince de Horodougou, vient de décéder et il est appelé à lui succéder. Fama, habitué à l'opulence, les indépendances lui ont légué pour seul héritage l'indigence et le malheur. Le héros tente, sans succès, de contrecarrer la funeste prédiction faite aux temps précoloniaux à ses ancêtres, qui annonçait la déchéance de sa dynastie. Le roman, Les soleils des indépendances évoque ces années où l'Afrique décide de prendre en main son destin. La décolonisation s'accompagne de joies, mais surtout d'un cortège de désillusions.

· Monnè, outrages et défis (1990, Seuil) : Malgré les efforts du jeune souverain du royaume de Soba, Djigui Keita, rien n'empêche cependant la prise de Soba par les Blancs, qui, dès leur arrivée, inculquent aux habitants de nouvelles valeurs. Djigui se laisse manipuler et influencer par les Blancs. Dans le roman, Kourouma semble porter un regard critique sur l'époque précoloniale. Loin d'être nostalgique, il attribue une grande part de responsabilités des événements de cette période à l'organisation de la société archaïque.

· En attendant le vote des bêtes sauvages (1994, Seuil 1999) : En attendant le vote de bêtes sauvages (Prix du livre inter 1999) est une féroce satire des chefs de juntes militaires africaines, largement inspirée du parcours du défunt chef d'état togolais, le Général Gnassingbé Eyadema cf. Laditan cité par Laditan (2006 :11). C'est la réécriture d'un «chant de chasseur» : le donsomana. Au cours d'une cérémonie purificatoire, le griot  Bingo dévoile la vie du dictateur Koyaga et de son entourage. Les nombreux voyages du dictateur Koyaga sont d'ailleurs le prétexte à une description précise et sans complaisance des régimes autoritaires de l'Afrique postcoloniale. Le roman a reçu en 1999, le Prix Inter.

· ' Allah n'est pas obligé (2000, Seuil) : Birahima, le narrateur d'Allah n'est pas obligé, un enfant ivoirien, âgé de dix ou douze ans, est enfant-soldat. À travers son regard, Kourouma décrit les massacres de la guerre de la Sierra Leone et du Liberia. Pour ce roman, Ahmadou Kourouma a obtenu le prix Renaudot 2000 (le prix le plus important en France) et le prix Goncourt des lycéens 2000.

· Quand on refuse, on dit non (2004, Seuil) : Dans ce roman, on retrouve Birahima, le jeune héros d'Allah n'est pas obligé dans sa fuite du sud vers le nord de la Côte d'Ivoire où il tente de se rattraper sur son éducation. La guerre civile y éclate. Mais, cette fois-ci, Birahima est aux côtés des sa très belle cousine Fanta, qui lui raconte l'histoire de la Côte d'Ivoire pendant le voyage.

. Théâtre

· Tougnantigui ou le Diseur de vérité, censurée au bout de quelques représentations à Abidjan en 1972, reprise en 1996, puis éditée en 1998 chez Acoria.

Livres pour Enfants 

· Yacouba, chasseur africain ( 1998, Gallimard Jeunesse)

· Le griot, homme de parole ( 2000, Édition Grandir)

· Le chasseur, héros africain (2000, Édition Grandir)

· Le forgeron, homme de savoir (2000, Édition Grandir)

· Prince, suzerain actif (2000, Édition Grandir)

Publications avec Ousmane Sow et Mathilde Voinchet

· Paroles de Griots (2003, Albin Michel)

Pour l'ensemble de ses oeuvres, Ahmadou Kourouma, a reçu en 2000, le Prix Jean-Giono.

En définitive, nous pouvons dire que les événements de la vie d'Ahmadou Kourouma ont influencé le contenu de ses écrits. Ses expériences dans les différents pays en Afrique ont évoqué sa passion pour l'Afrique et puis constituent le reflet dans ses oeuvres.

Références bibliographiques

Tijani, Mufutau Adebowale « Ahmadou Kourouma, un conteur traditionnel sous la peau du romancier », Semen [Enligne], mis en ligne le 02 février 2007. URL: http://semen.revues.org/1220;p.3- consulté le 8 octobre, 2010.

AHMADOU KOUROUMA L'HOMME ET SON OEUVRE : LA LUMIÈRE DES BELLES LETTRES.leblogdesbelleslettres.ivoire-blog.com/.../ahmadou-kourouma-l-homme-et-son oeuvre.htm http://ivoireblog.org, mis/ -en -ligne le 1 mars, 2010.- consulté le 10, décembre 2010

Laditan, O. Affin. (2006) : Comprendre Allah n'est pas obligé, Lagos : Le Département de Littérature, Culture et Civilisation, Village français du Nigéria.

CHAPITRE 2

PRÉSENTATION DE L'OEUVRE CHOISIE

2.1  Contexte historique de l'écriture d'Allah n'est pas obligé

Au sens large du terme, l'ensemble des écrits sur chaque aspect distinct de la vie d'un pays représentant des expériences humaines peut qualifier la « littérature ». C'est la raison pour laquelle quelques écrivains comme Jean-Paul Sartre soutiennent la notion de la littérature engagée. Celle-ci pose que les oeuvres littéraires doivent refléter les événements de la société : conscientiser le lecteur sur certaines causes sociales. Ainsi, il n'est pas étonnant que les productions littéraires négro-africaines soient engagées.

En examinant le contexte d'écriture de Allah n'est pas Obligé, nous pouvons affirmer que l'Afrique de plusieurs décennies après les indépendances n'est plus la même. L'histoire récente de l'Afrique noire se caractérise par le débrouillement de ses pays pour la survie. Puis, les pays africains voient certains problèmes comme la violence et la désintégration des structures traditionnelles et culturelles. En réaction à ce fait, les écrivains noirs transcrivent les développements, conflits, tragédies qui constituent leurs réalités existentielles. C'est la raison pour laquelle Ahmadou Kourouma, cité par Bou-saana (2010) insiste que « Les écrivains occidentaux parlent volontiers de l'écriture comme d'une nécessité physique, vitale, organique. Pour nous, elle serait plutôt un moyen de se faire entendre. Pour nous, écrivains africains, l'écriture est aussi une question de survie. » 

Inspiré par des innombrables guerres civiles en Afrique, comme celles du Congo, du Rwanda, du Nigéria et surtout les guerres du Libéria et de la Sierra-Leone, Kourouma peint une image de l'histoire et de la vie politique de l'Afrique de l'ouest, en affichant du fatalisme et du pessimisme dans son titre « Allah n'est pas obligé d'être juste dans ses choses  » ( p.13, Allah n'est pas obligé désormais ANO ). L'objectif de cet écrivain est de mélanger l'authenticité avec la fiction pour critiquer les guerres. Ces guerres n'ont plus de tribalisme comme raison d'état. Ceci pousse Laditan (2001 :233) de dire que ce roman est « la romance de la vérité » 

L'ENFANT-SOLDAT

Dans ce roman, Kourouma se met comme un personnage-narrateur dans un enfant-soldat Birahima. Ce dernier raconte l'histoire des guerres et des enfants soldats dans la perspective d'un enfant qui est toujours innocent malgré ces actions. Un enfant soldat est un combattant âgé de moins de 18 ans.« Aux enfants de Djibouti : c'est à votre demande que ce livre a été écrit » .Telle est la dédicace de ce roman. Pour Ahmadou Kourouma, la rencontre avec les enfants de Djibouti l'a poussé à écrire le roman. Kourouma, cité par Laditan (2006 :19) raconte cet événement  dans une entrevue avec Catherine Argand : 

« En 1994, je me suis rendu à Djibouti à l'invitation du centre culturel français. Dans les écoles que j'ai visitées, j'ai rencontré énormément d'enfants chassés de Somalie par la guerre tribale. J'ai décidé d'écrire leur histoire, ou plutôt de la transposer dans deux pays plus proches de chez moi-le Libéria et la Sierra Leone. » 

En marge de la guerre, la question de l'enfance en Afrique est remise-en-cause. À cause de la hiérarchisation sociale bien visible dans le tiers monde, il y a toujours une classe qui croupit dans la pauvreté et une petite élite se réjouit des ressources des pays. Avec l'urbanisation, il y a la naissance des enfants de la rue. C'est au sein de cette population qu'il y a des mendiants et de petits criminels. Alors, c'est cet enfant qui « n'a plus personne sur terre, ni père, ni mère, ni frère ni soeur et qui est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge» (p.96, ANO) est utilisé comme un enfant aux jeux desquels les grands se sont joints, en leur prêtant leurs armes à feu. Ces enfants, aujourd'hui adultes, sont traumatisés à cause de ce qu'ils ont fait et ce qu'ils ont subi. Ils sont aussi rejetés par les membres de la société.

CAUSES LOINTAINES DU CONFLIT POLITIQUE AU LIBÉRIA : UN HÉRITAGE PESANT

Le Libéria est le seul pays en Afrique colonisé par des Africains. Il se situe à l'ouest de l'Afrique et s'ouvre sur l'océan Atlantique. Il est limité au nord par la Guinée Conakry, au nord-est par la Sierra Leone et à l'est par la Côte d'Ivoire. À l'indépendance de ce pays en 1847, les preuves anthropologiques montrent qu'il y avait toujours des habitants dès près du XVIIe siècle.

En outre, la chute des empires du Soudan de l'Ouest en 1375 et celle du Songhaï en 1591est la cause de la présence des immigrés au Libéria. Ceux-ci ont atteint les côtes du Libéria et s'y sont installés, dans des années différentes : Les Krus (de Goa et de Timbuktu), Les Vais,

les Manos (du Ghana), les Krahns, les Bassas, les Deis, les Mambas et les Gios (tous de la Côte d'Ivoire). Les Mendés et les Mandingos (du Soudan du nord).

Les causes principales de la guerre au Libéria se trouvent dans la structure divisée du pays : la violente installation des Américano-libériens et leur fusion avec les indigènes. Toutefois, malgré leur diversité, les habitants du Libéria actuel, y incluant les uns qui sont retournés de l'Amérique peuvent être qualifiés comme un peuple ayant tous l'origine en Afrique. D'ailleurs, l'expression «  indigène »  ou « natif »  veut dire un habitant qui n'est pas retourné de l'Amérique mais qui reste au Libéria sans interférence depuis des années. En 1816, est créée le « American Colonization Society », une société philanthropique anglo-saxonne, dont le but est de favoriser le retour des victimes de la traite négrière sur le sol africain. Cette institution cherchait à débarrasser les Etats-Unis d'une population d'esclaves récemment libérés et que la société américaine refusait d'accueillir parmi elle. En 1821, le « American Colonization Society » obtient des chefs locaux des terres sur le cap Mesurado, à l'embouchure du fleuve Saint-Paul. La ville, bâtie par les premiers esclaves libérés, prend le nom « Monrovia », en l'honneur de James Monroe, cinquième président des États-Unis. D'autres colonies séparées s'établissent peu à peu sur la côte. Malgré l'opposition croissante des natifs qui se sentaient exclus des affaires du pays, les esclaves libérés parviennent à rédiger une constitution inspirée de celle des États-Unis. Puis, le Libéria devient république indépendante, le 26 juillet 1847 sous le régime de Joseph Jenkins Roberts.

Pendant les années subséquentes, les esclaves libérés, se définissent par les noms «citoyens», ou «Américano-Libériens». Et les peuples autochtones étaient des «natifs», «les peuples des tribus», ou les «sauvages». Au fond, ces Américano-Libériens reproduisaient le même régime d'oppression que celui que les Occidentaux infligeaient ailleurs. Par conséquent, il y avait une hiérarchisation sociale très évidente :

Les mulâtres : Ce sont les esclaves libérés de teint clair. Ceux-qui avaient des racines mélangées des Africains et des Blancs. Ils étaient à la tête des classes. Ils se réjouissent des privilèges, niés aux autres. Ces types étaient les plus éduqués. En outre, ils étaient au pouvoir, et ne se marieraient pas avec les gens des autres classes. Lors de la fondation du pays, ils étaient immédiatement considérés comme des citoyens.

Les Américano-africains : Ce sont des esclaves libérés de teint noir et d'origine africaine, incultes et pauvres. Ils étaient des citoyens. Puisque c'était seulement les mulâtres qui avaient beaucoup de propriétés, ceux-qui étaient actifs dans la politique n'étaient pas nombreux. Il est important de noter que ces deux groupes ci-dessus se considèrent comme des Américano-Libériens.

Les Congoes : Ce sont les esclaves capturés par un marin américain. Celle-ci, les a libérés et les a amenés au Libéria. Puisqu'ils n'étaient jamais sur le sol américain, ils n'étaient pas citoyens. La discrimination et la ségrégation ont beaucoup marqué l'histoire des Congoes au Libéria.

Les Natifs : Ils étaient au bas des classes. Ils se situaient surtout dans les zones forestières à l'intérieur du pays. Pour les Américano- Libériens, ils étaient inférieurs en matière de la culture. Ils ne peuvent pas être citoyens sans le travail forcé pour l'atteindre. Ces gens souffrent de travaux forcés et étaient privés de droit de vote. Pourtant, c'est en mai 1945 que le président William Tubman accorde le droit de vote aux indigènes.

Aujourd'hui, la population du Libéria est environ 3, 955,000(estimation du Wikipédia en 2009), dont, selon Njoh (2007 :15), 2,5% sont des Américano-Libériens, 2,5% sont des Congoes et 95% sont indigènes  {notre traduction}. À la suite du régime de William V. S. Tubman (1944-1971), William Richard Tolbert a pris le pouvoir (1971-1980). Son règne était caractérisé par des conflits entre les factions Américano-Libériens et les Natifs. Ceci a crée un environnement instable et incertain. De plus, il y avait des problèmes économiques qui accroissent, le clivage entre les Américano-Libériens et les indigènes. Ceci donne naissance à un coup d'État mené par un natif Samuel Doe, le 12 avril 1980. Il instaure rapidement une dictature. Ensuite, c'était pendant le régime de Doe que la guerre civile éclate au Libéria en 1989.

LA SIERRA LEONE : CAUSES IMMEDIATES DE LA GUERRE CIVILE

Les causes immédiates de la guerre en Sierra Leone se reposent sur deux grands aspects :

i. L'Histoire Politique

La situation politique était instable car les départs et retours des différents présidents étaient très rapides. De plus, certains de ces présidents étaient corrompus, ce qui a eu une mauvaise influence sur la société sierra léonaise. La Sierra Leone a été formée par des esclaves libérés de la Grande-Bretagne. Ils y ont été transportés par un marin britannique en 1787. En 1961, le pays a gagné l'indépendance. À l'indépendance du pays, le premier ministre était Sir Milton Margaï, sous qui le pays a connu un grand essor. Mais le problème de base pendant son régime était le schisme entre les élites créoles et les politiciens du protectorat. Les créoles qui n'étaient que 2 % de la population, occupaient le plus grand nombre de sièges dans le parlement. Ceci est affirmé par la déclaration de Kilson (1966), cité par Gberie (2005 :21) « à l'indépendance, Margaï avait seulement 5 créoles dans son gouvernement. Bien qu'ils ne soient que 2 % de la population libérienne, ils étaient le groupe avec la plus grande proportion des ministres.»{Notre traduction}.Ils étaient plus éduqués que les autres groupes dans le pays.

Ceci a suscité des conflits pendant le régime de Milton Margaï. Toutefois, son frère, Albert Margaï, le remplace comme premier ministre en 1964. Mais en 1968, il y avait un coup d'état dirigé par le NRC. Celui-ci a livré le pouvoir à Siaka Stevens, chef du parti politique l'APC. Puis, les problèmes politiques du pays ont augmenté sous la direction de Stevens. Il instaure une constitution où il s'est déclaré président. Le 19 avril 1971, il met-en-pratique un régime de parti unique. De plus, les élections de 1973, de 1977 et de 1988, se sont caractérisées par la falsification des résultats et de la violence. Pour avoir plus d'influence dans le parlement, il a réduit le nombre des groupes d'opposition. En outre, quand il ne pouvait pas convaincre ses opposants d'un sujet dans le parlement, il les a exécutés ou les a exilés du pays. Après 17 années, Stevens a livré le pouvoir à Joseph Momoh. Ce dernier a maintenu le statu- quo. Sous sa direction, il y avait la chute économique complète. L'État n'avait pas les moyens de payer les fonctionnaires et les enseignants. Par conséquent, le système d'éducation a connu une décadence. Ainsi, la plupart des jeunes, pendant les années 80, n'assistaient plus au cours et ils étaient frustrés.

Les Sierra léonais voulaient du changement. Ce voeu a aidé la naissance du RUF dirigé par le caporal Foday Sankoh. L'intervention de ces rebelles, soutenue par le chef- de -guerre du Libéria, Charles Taylor, désirait renverser le gouvernement Sierra léonais par la force et dégénère en un conflit armé dévastateur en 1991. Son but consiste en libérer les paysans et installer la vraie démocratie. Mais au cours de sa longue protestation, le groupe ne faisait que le contraire.

ii. Les diamants : Dès le début de l'exploitation des diamants en 1931, il existe le problème de la distribution injuste des revenus dans le pays. Ce secteur se caractérisait de l'exploitation illégitime des mines de la part du libanais surtout avec la coopération de Siaka Stevens et ses alliés. Et sous la direction de Momoh, les problèmes ne sont pas résolus.

D'ailleurs, le RUF, pillait et utilisait les diamants pour procurer des armes (avec le soutien de Charles Taylor). Ceci est devenu une motivation principale de ces rebelles après des années puisqu'il ne pouvait plus articuler une bonne raison pour le conflit armé.

2.2 Résumé et Structure de Allah n'est pas obligé

Le roman a 223 pages, divisés en six chapitres. En effet, le tout est un récit cyclique en raison du fait que la narration commence à l'endroit même où l'aventure prend fin. Au début, on retrouve le narrateur (Birahima) à l'arrière du 4x4, le ramenant à Abidjan comme à la fin du récit. Il raconte sa  «...vie de merde » (p.11, ANO) à l'aide de quatre dictionnaires : « Primo le Dictionnaire Larousse et le Petit Robert, secundo l'inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire et tertio le dictionnaire Harrap's » (p.11, ANO). Ceci est pour aider la compréhension du récit par ses lecteurs de genres différents. Né en Côte d'Ivoire, dans un petit village de Togobala, Birahima est issu de la tribu des Malinkés. Il est un enfant de la rue qui n'est pas « chic et mignon » (p.12, ANO). Il n'est âgé que d'une dizaine d'années lorsqu'il devient orphelin. Ayant perdu son père dès le bas âge, il a été élevé en Côte d'Ivoire par sa grand-mère et une mère infirme qui succomba des suites d'un mauvais sort, d'un ulcère à la jambe droite.

Après la mort de sa mère, sa vie change. Accompagné et encouragé par Yacouba, un féticheur, un marabout et « multiplicateur de billets », Birahima parcourt les routes du Libéria, puis celles des principales villes d'Afrique de l'Ouest à la recherche de sa tante Mahan, résidant au Libéria. Cette tante, à la mort de sa mère, est devenue sa tutrice. Ensuite, cet enfant se retrouve à Zorzor, au Libéria qui est déchiré par la guerre civile. Il a son premier rencontre avec les enfant-soldats et leur maître, le colonel Papa le bon (un des chefs de guerre). Sans aucun choix, le jeune garçon n'aura pas d'autre solution de devenir, comme de nombreux orphelins de son âge, un enfant-soldat au service des nombreuses factions régnant sur le pays. À cette occasion, Birahima y fera la douloureuse expérience de la vie dure et impardonnable de « Small-soldier », une vie faite de souffrances et de violence.

Dans son errance dans le continent, l'auteur, à travers le personnage de Birahima, exprime son point de vue des guerres au Libéria et en Sierra Leone. Il met en scène non seulement les vies de certains enfants-soldats qui sont morts, mais aussi en traçant l'histoire de ces deux pays et en faisant de petites présentations des chefs-de-guerre, il nous ouvre aux causes du conflit entre des chefs-de guerre et leurs factions. Ceci engendre la guerre dans les pays. C'est la raison pour laquelle il dit : « Quand il y a une guerre tribale dans un pays, ça signifie que des bandits de grand chemin (des chefs de guerre) se sont partagé le pays » (p.51, ANO). Birahima, avec sa vue pluridimensionnelle raconte son expérience avec les grands chefs de guerre du Libéria, qui sont le Colonel Papa le bon et le Lieutenant Charles Taylor du NPFL, Samuel Doe et ses dirigeants d'ULIMO, le Prince Johnson et El Hadji Koroma. De plus, il parle de la Sierra Leone, qui est «le bordel au carré » (p.163, ANO) où la situation est pire que celle au Libéria. Ce n'est pas seulement les chefs de guerres qui sont impliqués dans la guerre. Il y existe des associations, des chefs-de-guerre et même le président. 

Dans cette lutte de pouvoir qui a influencé d'autres pays de l'Afrique, il y a la participation des personnages des pays étrangers, qui est dévoilée dans le roman. Il s'agit respectivement des présidents de la Côte d'Ivoire, du Burkina-Faso, et de la Libye : Houphouët-Boigny, Campaoré, et Kadhafi, le gouvernement de la Guinée, les troupes de l'ECOMOG du Nigéria et son président d'alors Sani Abacha.D'une autre part, les enfants-soldats armés d'une kalachnikov et qui sont toujours drogués au hasch et à l'alcool tuent sans difficultés. Ils sont utilisés comme outils des factions de guerres. Birahima a tué beaucoup de villageois et pillé leurs maisons. De ce fait, dépourvu de compassion comme tant d'autres enfant-soldats, le jeune Birahima, n'éprouve aucun remord à abandonner ses camarades blessés ou morts sur le champ de bataille. Les plus chanceux, c'est-à-dire les plus connus et les plus appréciés, ont droit à une oraison funèbre, les autres, non. Sans aucun sentiment et avec la neutralité la plus totale, le jeune Birahima se pose comme le porte-parole d'une jeunesse africaine déshéritée et exploitée. À la fin du roman, Birahima trouve que sa tante est morte dans un camp en Sierra Leone. Pourtant, Birahima a rencontré son cousin Mamadou (le fils de sa tante), qui l'a ramené en Côte d'Ivoire et qui lui a demandé de raconter ses histoires. Pour ce roman, il est nécessaire de noter que Kourouma fait une rupture stylistique en adoptant un français miné par les marques de l'oralité, par la présence quasi-permanente de la langue malinké. Ceci est pour traduire les réalités existentielles de ses personnages. Ce type de français est souvent appelée le petit-nègre (un français non-soigné).

En tout, dans ce roman, l'auteur a essayé de donner une image picaresque et satirique des faits qui ont vraiment touché des milliers d'innocents. Ici, le role de la fiction est d'attirer l'attention du lecteur aux événements qui déjà présentés par des journaux, étaient peut-être d'une manière plus ordinaire. Ainsi, c'est la raison pour laquelle Laditan (2001 :241) pose une question importante concernant le roman : « Les vérités indéniables ne sont-elles pas mieux exprimées en riant ? ». Donc, c'est à nous de nous demander si Kourouma a vraiment atteint ce but ou non.

Références bibliographiques

L'auteur : Ahmadou Kourouma. www.bousaana.com/l-auteur.htm, mis-en -ligne en 2010, consulté le 10 décembre ,2010

Laditan, O. Affin. 2001. Allah n'est pas obligé ou la romance de la vérité In Neohelicon 28/2, Dordrecht/Boston/London : Kluwer Academic Publishers; p.234, 261

Kourouma, Ahmadou. (2000) : Allah n'est pas obligé, Paris : Editions de seuil.

Laditan, O. Affin. (2006) : Comprendre Allah n'est pas obligé, Lagos : Le Département de Littérature, Culture et Civilisation. Village français du Nigéria.

Njoh, Joseph. (2007): Liberia -The Path to War, Ibadan: Spectrum Books.

Gberie, Lansana. (2005): A DIRTY WAR IN WEST AFRICA: The RUF and the Destruction of Sierra Leone, Indiana: Indiana University Press.

Notes

NRC -National Reformation Council

APC-All Peoples' Congress

RUF-Revolutionary United Front

NPFL- National Patriotic Front of Liberia (traduit; le Front National Patriotique)

ULIMO-United Liberian Movement of Liberia (traduit; Le Mouvement Uni de Libération pour le Libéria)

CHAPITRE 3

RÉFLEXIONS SUR LE CONFLIT POLITIQUE

Une revue littéraire comme on la trouve dans beaucoup d'oeuvres écrites s'avère très importante sur un sujet déterminé car il s'agit des études déjà faites, ayant affaire à ledit sujet. De plus, elle donne des idées de fond avec lesquelles nous pouvons faire un bon travail.

Le conflit est une notion très large qui s'impose dans chaque sphère et niveau de la vie : chez l'individu lui-même, dans la famille, dans des entreprises, dans un pays, etc. Pourtant, il peut engendrer des conséquences positives aussi bien que des conséquences négatives, si on ne le contrôle pas très bien. Le conflit comme notion de base des guerres s'est avéré un fait important pour notre étude. Cette démarche est due au voeu de savoir des perspectives des parties du conflit au Libéria et en Sierra Leone, qui ont abouti à une lutte armée. De ce fait, nous jugeons mieux de commencer par la définition des concepts clés.

3.1 Définitions des concepts clés

LA POLITIQUE

La multitude de définitions et les domaines que la politique comprend, a donné naissance à un problème d'une définition spécifique. Pourtant, nous allons nous borner sur des vues ayant rapport à notre travail.

Pour le Dictionnaire Universel, la politique est « la science ou l'art de gouverner un État ; la conduite des affaires publiques. ». De surcroît, le Wikipédia dit qu'étymologiquement le mot « politique » vient du grec ``politikè'' qui veut dire ``politikos'' : la science des affaires de la  Cité. Celle-ci est celle de l'Antiquité grecque, aujourd'hui appelée la Cité-État, du fait de la similitude de son organisation avec celle de nos États modernes. Ceci est pour dire que la politique est un outil qui unifie un peuple ou une société.

Pour Harold Lasswell, cité par Ayam (2004 : 12), «La politique signifie qu'il s'agit de qui reçoit quoi, n'importe quand et la façon dont des gens le reçoivent » (Le mode de la distribution du pouvoir n'importe quand) {Notre traduction}.

En outre, quant à William Bluhm cité par Ayam (2004 :12) « la politique est un procès social caractérisé par la rivalité et la coopération dans l'usage du pouvoir culminant à la prise de décisions pour un groupe. »  {Notre traduction}

LE CONFLIT

Le conflit est une théorie du fait social qui s'attarde sur l'univers présent dans le texte. En fait, le conflit ne s'intéresse seulement pas à ce que le texte signifie mais ce qu'il traduit dans la société. En outre, il s'inspire tant et si bien des disciplines comme la sociologie et la politique. Beaucoup d'auteurs ont postulé des idées sur le conflit en général et le conflit politique. Alors, nous nous bornerons sur des auteurs et des articles que nous jugeons pertinents à ce travail.

Selon Dictionary.com le mot « conflit » est tiré du mot latin « conflictus ».  Il est apparu entre des années de 1375 et 1425. Ce mot latin veut dire « combattre ou se battre » {notre traduction}. D'après le Dictionnaire Larousse poche 2008, le conflit est  « une opposition d'opinions ou de sentiments des individus ou des groupes ».Pour Ressources Roots de Tearfund (2003 :10) « Les conflits font partie de notre vie. Dieu nous a créés à son image mais il nous a aussi créés tous différents. Il est donc évident que certains de nos points de vue ou opinions vont être différents d'autres personnes. » 

Burton(1993), cité par Bakut Tswah Bakut (2006 :236) voit le conflit comme l'ensemble des tensions et des luttes violentes qui se produisent dans un pays et entre des pays. Toutefois, Bakut (2006 :236) ajoute que le conflit en lui-même fait partie de la nature humaine, et il n'est pas un mauvais phénomène, mais quand il y a de la violence liée à un conflit, c'est une menace à la paix. (Notre traduction}

Cependant, Faleti, Stephen Ademola (2006 :41-51) désigne certaines écoles de pensée du conflit qui donnent de différentes perspectives de ce phénomène en question. Il s'agit de la Théorie structurale du conflit (souvent appelé le Marxisme) dont le père est Karl Marx, un théoricien et activiste politique allemande. Il a défini la théorie du conflit dans son livre « Das Kapital» (traduit le capital en français) dans les années 1800. Collier (2000), cité par Faleti, Stephen Ademola (2006 : 41) dit que, pour cette école, « L'opposition des intérêts est basée sur la compétition pour des ressources, souvent rares. Ceci mène aux conflits sociaux ». De plus, le conflit s'enracine dans la structure de la société : les classes sociales. Alors, la lutte des classes du prolétariat contre la bourgeoisie pour contrôler la richesse et pour résister à la domination réfère au conflit social. Ceci contribue aux  changements sociaux comme les évolutions  politiques ou les  révolutions. Ici, l'injustice, l'exclusion économique, la pauvreté, les maladies, l'inégalité font partie des causes du conflit.

Quant à la Théorie réaliste, le conflit est un défi dans la nature de l'Homme, qui est égoïste et qui, selon Wikipédia fait que « la  société ou l'organisation fonctionne de manière  antagoniste, du fait que chaque participant et ses groupes d'individus luttent pour maximiser leurs avantages ». Ceci est pour dire que l'Homme a un besoin naturel de poursuivre son intérêt qui est le Pouvoir. Celui-ci est la compétence ou la capacité de faire quelque chose ou encore de contrôler et influencer ce que les autres font. C'est-à- dire que le pouvoir est le droit d'être à la tête des affaires d'un Etat ou de le diriger.

De plus, les théories biologiques révèlent que, puisque les ancêtres de l'Homme étaient instinctivement violents, par conséquent l'Homme devient aussi violent et méchant. La Théorie psychoculturel de conflit a centré l'identité culturelle et le tribalisme comme des racines des conflits violents. Ce genre de conflit n'est pas facile à résoudre {Notre traduction}. Ainsi, un conflit se développe dans des niveaux différents. Ceux-ci dictent le degré des conséquences qu'un conflit engendre car il n'est pas un phénomène statique. Simon Fisher et al(2000), cité par Gaya Best Shedrack (2006 :65), dégage quatre étapes de conflit :

· Le Pré-conflit : Ceci est le début et il se caractérise par la présence des buts et opinions incompatibles.

· La Confrontation : Elle se manifeste par la polarisation, des rapports tendus, des luttes occasionnelles, la mobilisation des ressources et la recherche des alliés par les factions concernées.

· La Crise : Ici, c'est le point culminant du conflit. Dans un conflit violent, il y a des luttes intenses (des guerres), des meurtres et le déplacement des populations à un plus grand niveau (il s'agit du conflit armé). Par ailleurs, Marshall et Gurr, cité par Ekekezie (2008) remarque que la violence politique doit avoir fait au moins 1000 morts avant d'être considérée comme un conflit armé.

· Le Dénouement : Ceci représente les résultats d'un conflit : soit qu'une faction gagne et l'autre perd, soit que l'une des factions se rend ou un cessez-le-feu est proclamé soit que des forces tiers d'intervention s'interposent afin d'arrêter la guerre. Ce qui prime est que la violence se réduit {Notre traduction}.

Pour ainsi dire, dans des relations humaines où se trouvent les oppositions des opinions, il est question de contrôle du pouvoir. Effectivement, le pouvoir, l'influence et l'autorité sont des préoccupations importantes de la politique.

3.2 Le conflit politique en Afrique : Généralités

Dans le monde entier, les conflits se produisent à cause de la peur collective pour l'avenir, basée sur l'échec de l'Etat dans la réalisation de certaines obligations. Nous pouvons citer certains exemples comme la Révolution Française de 1789, la Bataille de Waterloo de 1815, entre autres. Dans ces affrontements, il s'agit des résistances au gouvernement-en-place, qui ont abouti aux résultats positifs. De nos jours, on connaît des résistances en Libye, en Tunisie, en Egypte, en Syrie propagées par une grande majorité de la population, pour chasser les dirigeants qui n'ont pas tenu à leurs promesses de dispenser le pouvoir dans une manière qui bénéficie au peuple.

De surcroit, d'après Alli (2006 :332), au cours des années en Afrique, la nature des conflits de l'après la Guerre-Froide a beaucoup changé. De plus, Ibeanu, cité par Alli (2006 :332), identifie trois types de conflits de la période de l'après- la -Guerre Froide en Afrique :

· Les conflits à cause de la lutte pour la participation politique ou l'espace politique.

· Les conflits à cause de l'accès aux ressources rares.

· Les conflits à cause d'une lutte pour l'identité, aussi dit les guerres ethniques.

{Notre traduction}

Les causes principales de ces conflits restent dans la structure politique héritée des maîtres coloniales. Cette structure comprend d'un faible assemblage des groupes ethniques qui existaient indépendamment avant la colonisation. Effectivement, à cause de cela, les dirigeants africains, en essayant d'étayer ces unions, ces dirigeants utilisent parfois des moyens énergiques. Alors, la résistance à ces derniers mène au conflit souvent armé. (Odunaga 1999 :41) {Notre Traduction}

De plus, suite aux indépendances africaines, l'Afrique sous-saharienne est réputée d'être une scène des guerres constantes. Ainsi, pour aggraver la situation, il y a souvent l'intervention directe ou indirecte d'autres pays voisins ou même des puissances coloniales dans les conflits internes. En outre, il y a des arguments qui reposent sur la preuve que, dans des pays africains, certaines élites de la classe politique manipulent le peuple, en soulevant des préjugés contre d'autres groupes ethniques pour gagner le soutien du peuple et atteindre principalement leurs intérêts personnels. Donc, il est bon de souligner que, généralement, la plupart des crises économiques en Afrique sont dues à des conflits incessants. Tout revient aux dirigeants. Les conséquences des conflits politiques constants consistent en la pauvreté, l'augmentation de la mortalité humaine, l'insécurité personnelle, la dégradation de l'environnement, le manque de participation à la politique, le déplacement d'une grande partie de la population et la fuite des cerveaux, entre autres.

Au terme de ce travail, quand on parle du conflit politique, il s'agit des disputes et des désaccords concernant l'usage du pouvoir (l'intérêt de tous) dans un groupe ou un État. Ce problème engendre la formulation des lois pour maintenir l'harmonie et la paix dans la société. Le conflit est la partie des relations humaines que la politique essaie de prendre en main. Alors, nous allons utiliser dans ce cadre théorique, comme définition principale dans ce travail, celle de Stagner(1967) cité par  Ekekezie (2008 :16). Selon cette définition, le conflit politique est « une situation, qui comprend deux ou plusieurs partis dans un État qui veulent atteindre un but spécifique qu'ils perçoivent susceptible d'être atteint par l'un ou l'autre, mais pas par les deux partis ». Par conséquent, chaque parti se mobilise avec l'énergie pour l'atteindre. Ceci fait qu'ils s'aperçoivent l'un ou l'autre comme un obstacle à la réalisation de ce but (le pouvoir de l'État) » {Notre traduction}. Ainsi, les théories structurale, réaliste et psychoculturelle (déjà mentionnées ci-dessus) seront des outils importants dans la description des conditions politiques des guerres au Libéria et en Sierra Leone dans Allah n'est pas obligé. La raison est que la plupart des causes et conséquences de ces luttes armées, comme nous les avons vues au Chapitre 2, sont inhérentes à ces théories de conflit.

En définitive, la résolution du conflit se trouve vraiment dans la compréhension et la maîtrise de ce phénomène selon les contextes des pays. Cette résolution sert d'une fondation pour une meilleure façon de dispenser le pouvoir politique dans l'avenir.

Références bibliographiques

Dictionnaire Universel, Paris : Hachette Edicef, 2008

fr.wikipedia.org/wiki/politique , mis à jour le 3 novembre 2010 -consulté le 2 février, 2011

Ayam John(Ed.) (2004): Introduction to Politics, Ota: Covenant University Press,

Definition of Conflit. dictionary.reference.com/browse/conflict, mis-en-ligne en 2010 - consulté le 13 septembre, 2010.

Larousse poche 2008, Paris : Larousse, 2008.

Qu'est-ce qu'un conflit ? tilz.tearfund.org/webdocs/Tilz/Roots/french/.../PEACE_F_1.pdf, mis-en-ligne en 2003 -consulté le 6 février, 2011.

Bakut Tswah Bakut (2006): « The environment, peace and conflict in Africa » In Introduction to peace and conflict studies in West Africa, Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006. p.236

Faleti Stephen Ademola (2006): « Theories of Social conflict » In Introduction to peace and conflict studies in West Africa, Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006.p.41-51

Théories du conflit. fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_conflit, mis à jour le 18 janvier, 2011-consulté le 4 février, 2011

Gaya Best Shedrack (2006): « Conflict Analysis » In Introduction to peace and conflict studies in West Africa, Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006, p. 65

Alli W.O. (2006): «The impact of globalization in Conflicts in Africa » In Introduction to peace and conflict studies in West Africa, Ibadan: Spectrum Books Limited, 2006, p 332

Odunaga Segun (1999): « Achieving Good Governance in Post-conflict situations: The Dialectic between Conflict and Good governance » In Comprehending and mastering African conflicts, London: Zed Books Ltd, 1999, p.41

Ekekezie Stephanie Adaora. Arab-Israel Conflicts: Prospects for a settlement, Ota: Department of Policy and Strategic Studies, International Relations, Covenant University, 2008

CHAPITRE 4

LE CONFLIT POLITIQUE DANS ALLAH N'EST PAS OBLIGÉ

Préambule

Les politologues ont généralement expliqué que le pouvoir est un instrument souvent utilisé pour influencer et contrôler les êtres humains. Par conséquent, dans les activités politiques, il s'agit de cet usage de pouvoir dans la société. Alors, il nous suffit de dire que, ceux qui dispensent le pouvoir déterminent dans une grande partie, l'avenir d'une société. Dans Allah n'est pas obligé, le message d'Ahmadou Kourouma est de signaler le fait que le sous-développement des pays africains après plus de quarante ans après l'indépendance, est basé sur l'incapacité des leaders africains de régler les problèmes sociaux et politiques d'une manière pacifique et ordonnée. Il nous démontre ce fait, en utilisant les guerres du Libéria et de la Sierra Leone comme étude de cas. Alors, la portée de notre étude dans ce chapitre se limite dans une frise chronologique qui comprend le conflit armé du Libéria qui a commencé en 1989 et celui de la Sierra Leone en 1991.

Pourtant, dans ce chapitre, notre objectif est d'examiner thématiquement les éléments du phénomène du conflit politique tel qu'ils se trouvent dans Allah n'est pas obligé. De plus, le thème du conflit politique est gravement élaboré quand on considère les effets néfastes engendrés par cette lutte de pouvoir. Donc, notre attention va porter sur la nature des conflits en découvrant ses causes et ses conséquences. De plus, nous allons étudier le rôle que jouent des interventions étrangères dans ces conflits et leurs impacts. Ces trois facteurs comprennent des éléments qui caractérisent des conflits armés typiques en Afrique. En d'autres termes, en appliquant les théories du Conflit déjà discutées dans le chapitre précédent, notre analyse va servir à prouver l'efficacité et leur pertinence à la situation telle qu'elle est dépeinte dans le roman.

Extrait:
Dans sa manière nonchalante, même avec une innocence enfantine, Birahima prend une position omniprésente en racontant sa vie sur le front des guerres d'un point de vue de première personne. Or, là où il n'est pas présent, il nous ouvre à un monde ou les événements prennent différentes formes entrelacées avec le récit des personnages principaux d'un point de vue de troisième personne.

Birahima commence son histoire avec une brève introduction de sa vie et de la situation sociale dans laqu'elle il vit. Il compte de la situation socio -politique de son pays qui s'applique apparemment à la plupart des pays africains qui sont des « république(s) foutue(s) et corrompue(s) » (p.10, ANO), comme la Guinée, la Côte-d'Ivoire, la Gambie, la Sierra Leone, le Sénégal. De plus, à cause de la corruption qui existe chez les leaders qui ne soucient pas de l'épanouissement général, mais ne pensent qu'à leurs besoins, il y existe des problèmes sociaux. Ceci inclut la décadence des facilités sociales comme le secteur éducatif. Ce dernier est censé attirer plus d'entretien et surveillance du gouvernement car il est la meilleure façon d'assurer l'avenir d'un pays et un moyen de développement de la société. Toutefois, le contraire est ce qu'on voit dans ces pays. Par conséquent, il est évident que l'une des raisons pour lesquelles Birahima devienne un enfant de la rue est dû a l'état des écoles « qui ne vaut plus rien, même pas le pet d'une veille grand-mère » (p.9, ANO). Donc, qu'est qu'on peut espérer d'un système scolaire où les jeunes ne sont pas bien fondés dans leurs études et n'ont rien à espérer de leurs carrières professionnelles ? Ce ne sont que la paresse, la frustration et le manque de sentiments patriotiques chez eux. De là, on peut voir que les conditions existentielles dans ces pays suffit pour créer et entretenir des sentiments d'exclusion, de haine , de l'insécurité, de soupçon et de lutte de classes qui peuvent mener aux conflits politiques de différentes formes.

4.1 Les situations au Libéria et en Sierra Leone

LA SITUATION AU LIBÉRIA

En guise d'un aperçu général, l'état de la guerre tribale est dévoilé. Toutefois, c'est au moment où le conflit s'aggravé à une guerre tribale ou même une guerre civile. C'est ce qu'on peut aussi appeler le niveau de crise, selon les étapes dégagés par Simon Fisher et al (voir le chapitre précédent, p.49). Il se caractérise par des guerres intenses. Au Libéria les « quatre bandits de grand chemin : Doe, Taylor, El hadji Koroma, et d'autres fretins de petits bandits. » (p. 51, ANO) prend le pays en otage. Ces bandits de grand-chemin comme le nom nous montre, sont vraiment des chefs de guerres, des voyous, qui divisent le pays, en formant des groupes selon leur philosophies et leurs ethnies, pour qu'ils puissent gérer le pays dans une manière ou l'autre. Cela nous amène à l'introduction des factions ou des groupes en opposition :

United Liberian Movement (Mouvement de l'Unité Libérienne-ULIMO)

Avant que la guerre tribale et la situation de conflit n'atteignent l'étape de crise, le premier conflit manifesté est par Samuel Doe et Thomas Quionkpa. Ces derniers qui sont des natifs, sont contre les afro-américains, qui sont à la tête des affaires de l'État. Ce groupe se réjouit de tous les droits de citoyens et relègue les natifs à la base de l'échelle sociale. Il y a l'absence de droits politiques et l'exclusion politique. Doe et Quionkpa, officiers dans l'armée libérienne, fatigués de cette condition, montent un coup d'état contre le gouvernement. Pour manifester leur détestation, ils fusillent tous les cadres afro-américains. Dans ce cas, la théorie Structuraliste du conflit s'applique car l'hiérarchisation de la société, la lutte contre la domination des afro-américains s'y présente. Toutefois, à l'installation de Doe comme chef d'Etat, il décide de se débarrasser de son collègue Quionkpa, car « on ne jouit pleinement du fruit de la rapine qu'après avoir éliminé ce second » (p.101, ANO). Doe ne veut pas partager le pouvoir avec quelqu'un d'autre, puis, il juge bien de changer la structure politique de l'Etat à celle de la démocratie, en treize semaines. Cela lui permet d'avoir plus de pouvoir pour qu'il puisse licencier Quionkpa. En réponse, celui-ci monte un coup d'état qui ne réussit pas. Après cela, la situation devient pire comme Samuel Doe change le cours des événements en transférant sa colère aux membres de groupe ethnique de Quinokpa (les Gyos), en les tuant. Donc, ces actions sont à la racine de guerre tribale au Libéria. Alors, quand la guerre tribale commence, Doe crée ce groupe avec ses loyalistes et les Krahns (son groupe ethnique). Par conséquent, dans la capitale d'ULIMO à Sanniquellie « il fallait être krahn ou guéré. Il n'y a que les Krahns et les Gueres qui étaient acceptés par ULIMO. » (p.88, ANO)

National Patriotic Front [Le Front National Patriotique du Liberia](NPFL)

C'est la faction qui appartient à Charles Taylor, un ancien fonctionnaire qui travaillait pour le gouvernement Libérien avant sa démission. Il est reconnu comme un chef de guerre « qui sème la terreur dans la région » (p. 55 ANO) en divisant le pays en parties et en prenant le contrôle des frontières et de certaines régions qui sont riches en ressources naturelles. Birahima révèle aussi que le slogan de ses partisans est « No Taylor No peace » pas de paix sans Taylor (p.69 ANO). On peut se demander pourquoi ce genre de révolution chez le peuple, dirigé par Taylor  Taylor était un fonctionnaire avide, qui voulait être riche. Donc, après avoir volé de l'argent du gouvernement, il s'est échappé aux Etats-Unis. Toutefois, il était arrêté. Puis, il s'est échappé de la prison. Au lieu de revenir à sa patrie, il recourt aux ennemis jurés de Samuel Doe (le président) : les présidents de la Libye, de la Côte d'ivoire et du Burkina-Faso, qui sont respectivement Kadhafi, Houphouët, et Compaore. Ils lui prêtent leurs aides : ils lui contribuent des techniques de la guérilla, l'encadrement de ses partisans et l'acheminement des armes. De plus, Taylor nomma au poste Colonel, Robert's (colonel Papa le Bon) que Doe a failli tuer. De là, on peut voir que lorsque Taylor mobilise ces aides, il réalise la deuxième étape du conflit recommandée par Simon Fisher et al (voir le chapitre précédent, p.49) : la confrontation. Pour classifier ces actions de Taylor, nous pouvons dire que la Théorie Antagoniste du conflit peut s'appliquer à cette situation. Taylor lutte et mobilise toutes ses ressources pour épanouir sa volonté égoïste de «prendre la Mansion House, c'est là, avant que les bandits se partagent le pays, qu'habitait le président du Libéria. »(p.68, ANO). C'est-à-dire qu'il veut le pouvoir de contrôler tout le pays et pour prendre sa vengeance pour son arrestation. Ici, le gouvernement (avec le président Samuel Doe à la tête) et Charles Taylor sont en opposition pour la direction du pays.

En addition, la deuxième partie des membres du NPFL sont des Gyos. Ces derniers font partie de l'un des groupes ethniques majeurs du Libéria. Mais, il s'agit d'une trentaine de cadres Gyos, qui fuient leur assassin, Samuel Doe(Le président du Libéria). Ce dernier initie une série des meurtries contre ces gens qui sont membres du groupe ethnique de Thomas Quionkpa (le vice-président) pour que « La République de Libéria devint un Etat Krahn totalement Krahn. » (p.104, ANO). Samuel Doe, qui est du groupe ethnique Krahn veut que lui et ses frères ne soient que ce qui sont à la tête du pouvoir du pays. Puis, il élimine toute opposition contre sa volonté y compris Thomas Quionkpa et les cadres de son groupe ethnique. Nous pouvons remarquer la façon dont la quête individuelle du pouvoir progresse à un conflit de groupes. Ce pendant, Doe n'envisage pas une sorte de soulèvement de ces gens qui emploient l'aide de Houphouët-Boigny et Kadhafi pour monter un massacre des gardes-frontières, le 24 décembre 1989. Ceci engendre la guerre tribale dans le pays. Par conséquent, dans le camp du NPFL à Zorzor  « Quand un Krahn ou un Guéré arrivait à Zorzor, on le torturait avant de le tuer parce que c'est la loi de guerres tribales qui veut ça. »(p.73 ANO). Les deux groupes se mettent en opposition car il existe une grande haine entre les deux groupes. Alors, ce cas répond à la théorie Psychoculturel du conflit qui désigne le tribalisme et le besoin d'identité culturel comme racine des guerres violentes.

La faction de Prince Johnson

« le prince eut une révélation. La révélation qu'il avait une mission. La mission de sauver le Libéria. De sauver le Liberia en s'opposant à la prise du pouvoir d'un chef de guerre... » (p.143-144, ANO). Quant à Prince Johnson, il n'est pas un chef de guerre mais un propagateur de la parole de Dieu. Sa tâche divine est de protéger le pays contre les autres chefs de guerre qui veulent diriger le pays. Comme serviteur de Dieu il s'est juré d'éliminer et lutter jusqu'à la mort « les hommes de démon » (p.137, ANO) .C'est la raison pour laquelle il a rompu ses relations avec Charles Taylor. Auparavant, il était un général dans la bande de Taylor, mais pour former son groupe, il recrute les meilleurs officiers de Taylor. Malgré le fait qu'il prétend d'être un homme de Dieu, pour pouvoir réaliser ses buts, il prend des renforcements par force des habitants des villages. Ceci est un acte hypocrite car tout cela ne s'accorde pas aux règles de christianisme. Birahima affirme que le prince est un chrétien. Mais avec cette prière « Que Jésus-Christ et le Saint-Esprit veillent à ce que tes fétiches restent toujours efficaces. » (p.134, ANO), nous pouvons conclure que sa religion (le syncrétisme religieux) est douteuse. Ainsi, si sa religion est douteuse, est-ce qu'on ne peut pas se douter de sa révélation ? Car, il détruit et divise en plus la patrie bien-aimée et, en même temps lutte avec les armes comme les autres bandits de grand chemin. Alors, est-ce que cette révélation n'est qu'une tactique de cacher ses propres intentions d'attirer le soutien du peuple et d'être le vainqueur dans cette lutte armée de pouvoir ? Par conséquent, il finit par tuer Samuel Doe, en le coupant en pièces. En somme, nous pouvons dire que la cause du conflit du Prince Johnson suit la théorie Réaliste du conflit, car ce conflit est né des sentiments personnels.

LA SITUATION EN SIERRA LEONE

La Sierra Leone est un petit état africain qui se trouve entre la Guinée et le Libéria (voir annexe I). Victime d'une politique un peu hiérarchisé après son indépendance, le 27 avril 1961 (les sujets britanniques et les Créos à la tête, et les noirs nègres africains à la base), son histoire politique devienne un peu compliquée. Ainsi, les affaires politiques commencent à se gâter à la prise de pouvoir des relégués-les nègres indigènes. Cela se caractérise par le conflit politique non-armé, qui s'en racine déjà comme des « coups d'état, assassinats, pendaisons, exécutions et toute sorte de désordres... » (p.164 ANO).

Par ailleurs, les problèmes politiques qui existent dans le pays sont la corruption et le tribalisme. Cela commence pendant le règne du premier président indigène, Milton Margaï. Cette corruption consiste aussi en le pillage des ressources et l'utilisation des bénéfices pour satisfaire les besoins personnels des chefs d'états. Ces richesses naturelles du pays comprennent le diamant, l'or, le café, le cacao et les palmiers d'huile. Donc, pour avoir le contrôle de ces derniers, il faut être à tête des affaires, c'est-à-dire qu'il faut le pouvoir et l'autorité de diriger le pays. Toutefois, malgré tous ces problèmes, une sorte de débrouillement et de stabilité existe dans le pays. Mais les problèmes se culminent pendant le régime de Joseph Momoh. À partir de ce temps-là, la Sierra Leone ne reste pas la même  « havre de paix, de stabilité et de sécurité » (p.163 ANO). À l'arrivée de certains personnages sur la scène, la situation devient un conflit armé.

Revolutionary United front[le Front Révolutionnaire uni](RUF)

Il s'agit du bandit de grand chemin, Foday Sankoh (le chef de file) et ses loyalistes qui prétendent lutter pour la liberté et la stabilité du pays. Au contraire de leur vision, ce groupe sème la terreur et la menace en faisant d'une petite révolution une lutte armée.

L'inspiration de créer ce groupe vient à Sankoh, pendant son expérience au Congo. Il y a vu la façon dont le président Patrick Lumumba est mort grâce aux troupes de l'ONU. Puis, à partir de ce temps-là, il s'oppose à cette organisation. Celle-ci, pour lui, sert à exploiter le peuple noir en satisfaisant les Blancs. Alors, il se donne la tâche de l'éjecter de son pays. De plus, il s'inspire de la mauvaise gouvernance qui engendre la pauvreté et la souffrance chez son peuple. Donc, il déclenche une révolution avec ses loyalistes le 23 mars 1991. Mais au fur et à mesure que ces combattants de la liberté occupent les régions plus riches du pays, ils finissent par s'approprier la richesse des dites régions. À la prise de ces gains, ils achètent plus des armes pour faire plus de guerre. La vision perdue dans la propagation de guerre dans le pays entier, le groupe commence à terroriser le peuple sierra léonais innocents qu'ils sont censés protéger.

Toutefois, au moment où le gouvernement en place décide d'écouter leurs plaintes, Sankoh refuse toutes sortes de négociation à moins que le représentant de l'ONU sorte du pays. On peut penser qu'après cela, il aurait agréé un cessez-le-feu. Mais, il dit toujours non et met la confusion dans les négociations. Sous le régime de Manada Bio, qui s'efforce à faire des élections, la volonté du chef de guerre se dévoile. Il veut tenir le pouvoir, la libération ne l'intéresse pas, seulement sa propre émancipation de la pauvreté. Par conséquent, il décide d'amputer les bras de votes y incluant ceux des nourrissons. Finalement, une résolution qui met fin à la guerre est introduite. C'est la proposition à Sankoh de devenir le vice-président, sans arracher ses contrôles sur toutes les zones riches en ressources naturelles. Là, il accepte le cessez-le-feu.

En tout, nous pouvons dire que la révolution introduite par le RUF se produit selon les théories réaliste et structuraliste du conflit. Au commencement, le groupe semble lutter pour la population civile, privée du pouvoir aussi longtemps que les militaires se succèdent (il y avait la répression politique). Toutefois, au moment où leurs rêves commencent à se réaliser(les élections), il révèle ses intentions égoïstes de saisir le pouvoir. Cela crée une situation qu'on ne peut pas étouffer. Après la résolution de la guerre du RUF, une opposition entre le pouvoir élu et l'armée sierra léonaise se présente. Le président Ahmad Tejan Kabbah recrute l'aide de Kamajor pour le protéger contre cette armée. Donc, le pays se divise en deux grands camps  « Dans le premier camp, le pouvoir élu démocratiquement (qui fait tout pour tenir au pouvoir), l'armée sierra léonaise commandée par le chef d'état-major Johnny Koroma (qui veut prendre le pouvoir)....les Kamajor ou les chasseurs traditionnels (qui protègent le pouvoir élu). Le deuxième camp était constitué par le RUF de Foday Sankoh (qui tient plus que la moitié de pouvoir) » (p.181-182, ANO). Alors, la situation de la Sierra Leone est plus complexe que celle du Liberia. C'est la raison pour laquelle Birahima l'appelle  « le bordel au carré » (p.163, ANO).

4.2 La dénonciation des interventions étrangères

L'une des cibles d'Ahmadou Kourouma Allah n'est pas obligé, est d'approfondir la connaissance du lecteur des rôles que jouent certains personnages ou pays dans les guerres de la Sierra Leone et du Libéria. Il le fait de manière que le lecteur ne reste pas indifférent. En outre, il semble porter un regard critique sur les actions qui fait que ces conflits deviennent luttes armées. Ces dernières touchent non seulement les pays mais aussi le continent et le monde entier.

En ce qui concerne la guerre au Libéria, Kadhafi(le président de la Libye), Houphouët Boigny (président de la Côte d'ivoire) et Compaoré (Président du Burkina-Faso) sont bien connus pour leurs mauvaises contributions à la faction de Charles Taylor- le NPFL. Ces pays sont des voisins du Libéria. Pour de différentes raisons, qui vont de la déstabilisation de Doe (chez Kadhafi) au meurtre d'un beau fils (chez Houphouët), ils prêtent leurs aides à Taylor pour propager la terreur dans la région. À part de cela, Birahima creuse la tête pour d'autres raisons pour lesquelles ils apportent les aides importantes à cet homme méchant. La réponse est devant nous comme Birahima donne la réponse à sa question « De deux choses l'une : ou ils sont malhonnêtes comme Taylor ou c'est ce qu'on appelle la grande politique dans l'Afrique des dictatures barbares et liberticides des pères des nations.... » (p. 68, ANO). Ces géants politiques africains qui sont censés d'être les médiateurs et les défenseurs de la paix et de l'unité africaine sèment leurs vendettas personnelles partout dans le continent. Est-ce qu'ils ne savent pas que les résultats de leurs actions vont au-delà de leurs intentions ?

Ainsi, l'auteur s'investit dans la condamnation des comportements des présidents africains, qui font ce qu'ils veulent en ne s'inquiétant pas des résultats de leurs actes. Kourouma dénonce davantage les grotesques tyrannies en Afrique. Tout cela est considéré normal en Afrique. Kourouma raconte son histoire avec un biais, contrairement à ce qu'on croit généralement au sujet des troupes de l'ECOMOG dans la guerre (qu'elles sont infaillibles dans les guerres). L'ECOMOG est l'organe de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) chargé d'intervenir dans des conflits armés (dans les pays qui sont membres de la CEDEAO), qui ne peuvent pas se résoudre après longtemps. Dans ce cas, les forces d'ECOMOG viennent du Nigéria. Dans le roman « Ces forces ne s'interposèrent pas; elles ne prirent aucun risque inutile. Elles n'entrèrent pas dans le détail, elles bombardèrent en pagaille assiégés et assaillants et les quartiers... » (p.146, ANO). Au lieu de réaliser leurs responsabilités d'agir comme intermédiaires, elles font plus des morts que les chefs de guerre. Elles sont négligentes du bien- être des citoyens innocents. Dans les incursions, elles tuent au hasard car elles ne se rendent pas compte des vrais détails des situations. Par conséquent, «Elles firent en un jour...plus de victimes qu'avait faites une semaine de combats entre factions rivales. » (p.145 ANO).

Dans la guerre en Sierra Leone, l'intervention de certains personnages sont documentée. Il s'agit des parachutistes guinéens qui ont l'habitude d'aider la fuite de certains chefs d'états. Ces derniers, après avoir profité des richesses du pays, ils s'échappent en Guinée. De plus, le rôle de Taylor qui se mêle dans les affaires du RUF se révèle. Il l'aide à procurer des armes. En outre, dans la résolution de ce conflit, Kourouma critique la nature de quelques apporteurs d'aide. Cela concerne Houphouët-Boigny de la Côte d'Ivoire et Eyadema du Togo. Au lieu de jouer le rôle de médiateurs avec d'autres moyens plus responsables, il nous semble qu'ils nourrissent en plus les vices de Fodah Sankoh en l'accueillant « dans un luxe insolent » (p 171, ANO). Enfin, l'intervention du chef d'État du Nigéria, Sani Abacha se base sur une sorte de compétitivité existant entre lui et Houphouët-Boigny pour la célébrité

4.3 Conséquences du conflit politique dans Allah n'est pas obligé

La gravité des résultats du conflit politique ne doit pas être sous-estimée. Elle touche chaque aspect de la vie quotidienne. Cela donne lieu aux pertes qui prennent des années et des générations à recouvrir. Nous allons désormais étudier certaines conséquences qui sont évidentes dans le roman.

Les problèmes économiques :

Au niveau économique, nous pouvons citer qu'il y a une distribution des ressources vers les dépenses militaires. Cela se voit dans l'encaissement des taxes de douanes par le NPFL du Libéria et la domination de la Sierra Leone aurifère par le RUF. Ceux-ci utilisent les gains pour l'acheminement de plus d'armes. Ces dépenses contribuent à la destruction des infrastructures en place. De plus, le déclin du standard de vie se pose. Yacouba et les exploiteurs étrangers le jugent bon d'aller au Libéria à cause des marchandises qu'ils trouvent « au prix cadeau » (p.52, ANO). Les citoyens vendent leurs propriétés au frais bas pour exaucer leurs besoins de base. Ces problèmes aboutissent à des grèves de certaines couches sociales.

Au niveau humain, il y a la hausse de la mortalité et le déplacement de la population en Sierra Leone et en Libéria. Là-bas « les gens mouraient comme les mouches » (p.48, ANO).La vie ne coute rien.

L'enfant soldat

L'exploitation de petits enfants s'avère très évidente dans le texte. L'ampleur de la violence se trouve où Doe, Taylor et Prince Johnson, Sankoh, Johnny Koroma les utilisent pour faire leurs massacres car « les enfants-soldats sont bons quand tout va mal » (p.207, ANO). Ils sont des mains d'oeuvre pas chères. Les chefs de guerres les font croire qu'ils sont indépendants de leurs familles. Les chefs de guerre les encouragent à se débarrasser de toute émotion qui peut les rendent faibles. Ils incitent les enfants à tuer les relations pour prouver leur fidélité. Par exemple, en Sierra Leone, dans le camp du RUF à Mile Thirty-eight, pour être initié au groupe de Lycaons, il faut tuer les pères et mères. Ceci aboutit à une sorte de dépendance chez les-enfants soldats sur les bandits révolutionnaires. Pourtant, après de longues années de guerre, certaines de ces enfants -soldat meurent et sont enterrés sans le moindre honneur.

L'anarchie 

Le terme représente un désordre et de la confusion. Au Liberia et en Sierra Leone, les conditions existentielles ne permettent pas la paix. Il y a la division du pays qui entrainent des rançonnements et des l'extermination des populations sur une grande échelle, la guerre civile et la guerre tribale, la fuite d'investisseurs étrangères comme les patrons associes a Sanniquellie (le camp d'ULIMO) qui ont subis des kidnappes par des autres bandits de grand chemin. De plus, les conséquences les plus visibles sont que les villages et les villes sont désertés pour les forets et des autres pays africains. Dans ces types de conditions, la loi n'appartient à personne. Cela pousse tout le monde, même la Soeur Marie- Beatrice et la Soeur Hadja Gabrielle Aminata à s'orner des machettes et des kalachnikovs pour se protéger. C'est la survie du plus apte.

Enfin, nous pouvons voir qu'un bon nombre de ces chefs de guerre ou des tyrans commencent leurs révolutions comme d'honnêtes citoyens, fatigués de l'injustice et de la corruption. Mais la dureté et les moyens méprisables qu'ils utilisent pour atteindre leurs objectifs mènent à la guerre. En outre, le besoin de contrôler les ressources naturelles a fait de ces hommes les mêmes monstres qu'ils se sont donnés tâches à vaincre. Donc, les conséquences qui en résultent sont des conflits politiques armés.

Références bibliographiques

Kourouma, Ahmadou.( 2000) :Allah n'est pas obligé, Paris : Editions de seuil.

Notes

ONU- Organisation des nations unis

Kamajor- Une sorte de fraternité des chasseurs traditionnels et professionnels

L'ECOMOG- ECOWAS monitoring group

CEDEAO Traduit en anglais ECOWAS (Economic Community of West African States)

Mile Thirty-Eight-Une région en Sierra Leone

Lycaon-Un groupe spécial des enfants-soldats très cruels et méchants.

CONCLUSION

Au terme de notre travail, nous pouvons dire que dans un pays, le gouvernement en place a le devoir de protéger les citoyens et de résoudre les problèmes sociaux tels qu'ils se présentent. Alors, avec l'usage des outils littéraires de base comme la fiction, la technique de retour en arrière, les personnages et le ton, Ahmadou Kourouma a créé de main de maître, un roman qui semble défendre cette cause sociale. Il fait un appel pour un renouvellement dans la vie politique des pays africains. Cette recherche du réalisme nous attire en plus, au sort des citoyens innocents impliqués dans ces guerres. Ces citoyens sont plus ou moins marqués par ces événements. Pourtant, de nos jours, dans plusieurs pays du monde, surtout en Afrique (dans les récentes révolutions en Syrie, en Libye, en Tunisie, en Egypte et en Côte d'Ivoire) où des grandes populations luttent pour la survie, cette étude s'avère important. Les citoyens peuvent s'inspirer des leçons qui viennent de la nature du conflit politique et ses conséquences, pour trouver les solutions. Cela aboutit à la reconstruction future de la destiné de l'Afrique et du monde entier.

Recommandations

En marge du discours du sort des citoyens innocents impliqués dans les conflits en Afrique. Nous voulons mettre en lumière, l'importance d'utiliser des méthodes pratiques pour créer la paix et la stabilité politique. Pour éviter des conflits armés, il y a le besoin de plus de recherche pour établir une sorte de théorie qui se rapporte à la nature des conflits africains, au lieu de se baser sur ceux des pays européens. Cela peut engendrer une vite maitrise et récupération des pays africains dans des situations de conflit. De plus, il faut des actions et interventions immédiates pour lutter contre les vices surtout la corruption, des leaders en place. Il faut aussi la décentralisation de pouvoir au base du pays, pour éviter des sentiments d'exclusion. En outre, c'est un fait connu que les jeunes sont les plus exploités dans les guerres. Alors, il est nécessaire que le gouvernement leur donne une attention spéciale, en mettant en place des programmes pour améliorer leurs capacités intellectuelles parmi d'autres.

Enfin, dans le domaine littéraire, notre étude sert d'un appel aux jeunes écrivains africains de suivre l'exemple d'Ahmadou Kourouma, dans la peinture de l'histoire africaine telle qu'elle est, dans leurs oeuvres. Cela peut entraîner le développement sociale et enfin l'essor de la littérature africaine.

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Filmographie

Blood Diamond ( 2006): Directeur: Edward Zwick , Écrivain: Charles Leavitt

ANNEXE I- CARTE DE L'AFRIQUE : LA SIERRA LEONE

Carte de l'Afrique montrant les deux pays avoisinants (la Guinée et le Libéria) de la Sierra Leone. Source : Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.

ANNEXE II- PHOTOS DES CHEFS DE GUERRE

Le prince Johnson Samuel Doe

Source : bbc.co.uk Source : en.wikipedia.org

Charles Taylor Foday Sankoh et un enfant au bras amputé

Source : Microsoft ® Encarta ® 2008. Source : kathleen-perspective.blogspot.com

(c) 1993-2007 Microsoft Corporation






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