Table des illustrations
Tableau 1 - P. 21 Tableau 2
- P. 22 Tableau 3 - P. 23 Tableau 4
- P. 26 Tableau 5 - P. 27 Tableau 6
- P. 27 Tableau 7 - P. 32 Tableau 8
- P. 33 Tableau 9 - P. 34 Tableau 10
- P. 70 Tableau 11 - P. 71
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Figure 1 - P. 15 Figure 2 -
P. 20 Figure 3- P. 29 Figure 4 - P. 31
Figure 5 - P. 46 Figure 6 - P.48
Figure 7 - P. 56 Figure 8 - P. 68
Figure 9 - P. 74 Figure 10 - P. 77
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« A défaut de pouvoir annuler la montée et
la
propagation d'aspirations démocratiques
incompatibles avec la reproduction des rapports de
domination séculairement établis, il importe pour
les
dominants d'endiguer ces aspirations, de dévoyer ces
projets, de détourner ces revendications par des
leurres, de les déplacer par des faux-semblants
acceptables, en jouant savamment sur les apparences
pour entretenir la croyance au respect de la
volontémajoritaire censée s'exprimer par le
suffrage
universel »
Alain ACCARDO 1
INTRODUCTION
Afin de voir s'il existe une stratégie de
marginalisation de l'Extrême-Gauche francophone belge dans les
médias francophones belges, nous épouserons un raisonnement
principalement en deux temps.
Schématiquement, nous verrons tout d'abord si
marginalisation il y a. Si on est en mesure de parler d'une marginalisation de
l'Extrême-Gauche en particulier.
Pour cela, il s'agira d'observer deux choses.
Premièrement, qu'il y a une exposition médiatique de
l'Extrême-Gauche inférieure à sa
représentativité électorale. Deuxièmement, que
l'Extrême-Gauche fait l'objet d'un biais qualitatif, quand exposition il
y a.
Ensuite, nous analyserons si la marginalisation mise en
évidence rentre, ou non, dans le cadre d'une quelconque
stratégie, ou bien si elle n'est que la résultante du
fonctionnement d'un système.
Ce faisant, nous tenterons de voir en fait si les théories
de l'Américain Noam CHOMSKY et des Français Pierre BOURDIEU et
Serge HALIMI s'appliquent à la Belgique francophone.
I. PRÉAMBULE
1.1. Du choix du sujet
1.1.1. De la liberté d'expression
Se trouver en présence d'un Mémoire qui cherche
à voir si, oui ou non, l'Extrême-Gauche est sciemment
marginalisée médiatiquement, a des chances de soulever,
d'emblée, des interrogations dans le chef du lecteur.
Ainsi, ce dernier pourra légitimement se demander s'il
y a choix du coeur de la part du mémorant. Se demander s'il est en
possession d'un travail ayant opté, méthodologiquement parlant,
pour la démarche vérificationniste d'un DEUTSCH 1.
Or, il ne s'agit nullement ici de partager ou de rejeter les
points de vue économiques et sociétaux de l'Extrême-Gauche.
Il s'agit, ni plus ni moins, de liberté d'expression. De l'Article 11 de
la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Ainsi, lorsqu'on reprochait à Noam CHOMSKY d'avoir
<< défendu » le négationniste Robert FAURISSON, il
répliquait que : << La liberté de parole vaut pour toutes
les opinions. Goebbels y croyait seulement s'il était d'accord. Staline
aussi. Si vous y croyez vraiment, vous autorisez l'expression d'opinions
odieuses. Sinon, vous êtes contre ». Et le linguiste
émérite rajoutait que : << Je sais que tout inquisiteur
dira Vous défendez ses idées. Non. Son droit de les
exprimer. Cette distinction est capitale et comprise, sauf des fascistes,
depuis 200 ans » 2.
Mais surtout, si les idées d'un Faurisson sont sans doute
effectivement << odieuses », il y a un souci dès le moment
où on décide de minorer et de biaiser ses interventions
médiatiques.
Car alors, où placer par la suite la limite entre les
propos acceptables et ceux inacceptables ? Selon quels critères
objectifs ? D'après quel Index ? Qui se charge de délimiter les
zones ?
1 Voir MARQUES PEREIRA B., Méthodologie de
la Science politique. Préparation au mémoire, cours
académique, Faculté des Sciences sociales, politiques et
économiques, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles,
année académique 2007-2008.
2 ACHBAR M. & WINTONICK P., Manufacturing
consent. Noam Chomsky and the media, Necessary Illusions & The
National Film Board of Canada, Montréal/Ottawa, 1992, 167 minutes.
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