Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
1.2. Origines de l'inflationLa dynamique inflationniste est aussi veille que les économies du marché. Ce phénomène tire ses origines dans les temps anciens bien que sa nocivité soit de plus en plus d'actualité aujourd'hui. Elle est liée à l'événement de l'économie moderne. Celle-ci vit au rythme de ces cycles dont certains sont caractérisés par une inflation avérée. Les effets négatifs de l'inflation ont commencé à se faire sentir au début du XXe siècle lors des guerres mondiales (1914-1918 et 1940-1945) : des guerres de Vietnam et du Moyen-Orient qui ont notamment entraîné la crise pétrolière et avec toutes ses conséquences pour les jeunes États comme la République Démocratique du Congo. Dans le cas de l'inflation, il est fondamental de réaliser que ce qui est important « ce n'est pas la façon dont l'argent est dépensé, mais plutôt la façon dont il est obtenu, c'est elle qui provoque des conséquences que nous appelons inflation ». C'est la création d'une monnaie qui n'a aucune contrepartie (impôt, épargne,...) qui entraîne l'inflation. Le Gouvernement donne un ordre, signe un décret, et la monnaie miracle est là. Cette création de monnaie vient donc gonfler artificiellement la quantité d'unités monétaires et le crédit, ce qui a, en fait, des effets indésirables. Pour Mises et Friedman, l'inflation est le fait du monopole d'émission des gouvernements. Mais, à vivre dans un environnement où la baisse lente et continue du pouvoir d'achat de l'unité monétaire est considérée comme normale, et cela parce que certaines opérations y ont un intérêt ; on arrive à ne plus avoir aucun sens critique et à déléguer son pouvoir de décision de plus en plus aux gouvernements jusqu'au jour où même ce pouvoir de décision est monopolisé. Par exemple, tout le monde considérant qu'une hausse du revenu nominal ou monétaire correspond à une amélioration du bien-être matériel. L'attention des gens est attirée vers la hausse du taux de salaires nominaux, et vers l'équivalent monétaire de la richesse, plutôt que vers un accroissement de la quantité des biens disponibles. Or, le progrès économique ne consiste-t-il pas principalement dans le fait que les agréments de la vie deviennent plus accessibles, plutôt que dans le fait que la quantité de monnaie que l'individu obtient par son travail, en sacrifiant du loisir ou autre chose, augmente alors que parallèlement la quantité de bien obtenue en contrepartie diminue ? Que voudrait une monnaie qui ne peut plus jouer son rôle parce que son pouvoir d'achat se dégrade ? Qui ne répondrait plus aux besoins monétaires des agents et donc à leur demande ? Comme le montre Jean BOURGET, l'inflation monétaire est un phénomène ancien. L'Empire romain au temps de Dioclétien, la France de Philippe de Bel et de ses successeurs avaient connu à la suite d'abaissement du titre des monnaies métalliques et de manipulations diverses, une multiplication excessive des pièces en circulation. Les premières expériences de papier monnaie au XVIIIe siècle avaient également eu pour conséquence un accroissement anormal de la masse monétaire et une forte hausse des prix. Mais la première guerre mondiale (1914-1918) déclenche une inflation monétaire générale, à l'échelle de la planète.10(*) * 10 Jean BOURGET et alii, Monnaie et systèmes monétaires, 9e éd. Bréal, Paris, 2002. p.28. |
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