Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
3.5. Etude évolutive des composantes de la masse monétaire de 2005-201078(*)Ce point est consacré à l'étude évolutive de différentes composantes de la masse monétaire telles que les disponibilités monétaires et la quasi monnaie, observées durant la période de 2005 à 2010. Pour 2005-2006 A l'instar de l'année 2005, la structure de la masse monétaire est restée déséquilibrée en 2006. En effet, établie à 50,1% en 2005, les disponibilités monétaires ont représenté 48,5% de la masse monétaire à fin 2005. La pondération de la quasi-monnaie dans la masse monétaire est passée de 49,9% à 51,5% d'une année à l'autre. D'une année à l'autre, la masse monétaire s'est accrue de 57,7%, comparée à l'objet de croissance de l'agrégat tel qu'indiqué dans la programmation monétaire de la BCC ; la masse monétaire réalisée affiche un dépassement de 36,2%. Cette évolution est attribuable notamment à l'augmentation du crédit net à l'Etat au second semestre 2006. Les disponibilités monétaires ont augmenté de 52,6% à fin décembre 2006 contre 16,6% à la période correspondante de 2005. Après avoir connu un accroissement de 18,2% une année plus tôt, la progression de la circulation fiduciaire s'est accélérée pour atteindre 51,9% en 2006, en raison des pressions exercées par le retrait des espèces au cours du second semestre. Sa part dans les disponibilités monétaires a baissé de 0,8 point, se fixant à 85,9% à fin 2006 contre 86,3% une année auparavant. En ce qui concerne les dépôts à vue en monnaie nationale (MN), leur part relative s'est légèrement accrue afin décembre 2006, se situant à 14,0% contre 13,6% à fin 2005. Cette évolution s'explique par l'importance des virements effectués par le Trésor au second semestre de cette année. Afin décembre 2006, la quasi-monnaie a connu une expansion de 62,7% contre 31,4% à la période correspondante de 2005. Cet accroissement résulte essentiellement de la hausse des dépôts en devise, soit 66,4% contre 30,9% une année plus tôt. La part des dépôts en devises dans la masse monétaire s'est accrue de 2,6 points, passant de 46,2% à fin décembre 2005 à 48,8% une année après. Cette évolution indique une accentuation de la dollarisation de l'économie congolaise. La proportion des dépôts à terme en monnaie nationale dans les liquidités globales a présenté 0,1% à la fin décembre 2006, attestant une faible mobilisation de l' épargne à terme par le système bancaire de la République Démocratique du Congo. La ventilation des dépôts bancaires par province relève que l'essentiel des dépôts se trouvent concentré dans la ville de Kinshasa au 31 décembre 2006, soit 73,5%. En ce qui concerne la répartition des dépôts par catégorie des déposants, il apparaît que les entreprises privées et les particuliers sont intervenus respectivement à concurrence de 53,9% et 29,9%. La différence soit 16,2% a été absorbée par les autres catégories des déposants. Pour ce qui est des dépôts à vue par secteur d'activités, il se relève que les dépôts bancaires à vue proviennent pour l'essentiel de la rubrique « divers » (38,9%), autres services (31,6%), commerce (12%). Pour 2006-2007 L'expansion de la masse monétaire observée en 2006 a connu une décélération en 2007. En effet, cet agrégat s'est accru de 50,7% contre 57,7% en 2006. Les disponibilités monétaires ont enregistré un accroissement de 41,6% en 2007 contre 52,6% en 2006. Cette contraction s'explique essentiellement par le repli de la circulation fiduciaire. En effet, après une progression de 51,9% en 2006, cette dernière n'a augmenté que de 28% en 2007. Quant aux dépôts à vue en monnaie nationale, ils se sont accrus de 125,5% après une hausse de 56,9% en 2006. La Quasi-monnaie a progressé de 59,4% d'une année à l'autre essentiellement sous l'effet des dépôts en devises. Ces derniers ont été en hausse de 58,8% contre 66,4% en 2006. Bien que faible, les dépôts à terme ont augmenté de 58,8% contre 66,4% une année avant. L'examen de la structure de la masse monétaire renseigne une prépondérance de la quasi-monnaie sur les disponibilités monétaires. En effet, la quasi-monnaie a représenté 54,4% de la masse monétaire contre 51,5% en 2006. La part des dépôts en devises s'est située à 51,4% en 2007 contre 48,8% en 2006, attestant l'accentuation de la dollarisation de l'économie congolaise. Quant aux disponibilités monétaires, leur part s'est établie à 45,6% après avoir représenté 48,5% une année plutôt. L'importance relative de la circulation fiduciaire a connu une baisse, passant de 41,7% à 35,4% d'une année à l'autre. A l'inverse, celle des dépôts à vue en Monnaie Nationale a augmenté représentant 10,2% du total contre 6,8% une année plutôt. La ventilation des dépôts à vue par province montre également que la part la plus importante se trouve concentrée dans la ville de Kinshasa, avec 72,4% suivie par la province du Katanga 13,5%, la différence étant partagée par les autres provinces. Comme en 2006, les dépôts des entreprises privées et ceux des particuliers ont continué à représenter plus de trois quarts de l'ensemble des dépôts bancaires du pays en 2007, soit respectivement 53,8% et 29,8%. S'agissant de dépôts bancaires par secteur d'activités de commerce, soit 12%. Il importe de relever l'importance des dépôts enregistrés dans les rubriques « divers et autres » qui ont représenté respectivement 38,8% et 31,6%. Pour 2007-2008 Au cours de l'année 2008, la variation de la masse monétaire a été plus importante qu'en 2007. En effet, les moyens de paiement se sont accrus de 58,5% contre 50,8% une année auparavant. Quant à la quasi-monnaie, la progression observée en 2008 est attribuable à la croissance des dépôts en devises, le stock monétaire (billets en circulation et les dépôts à vue en monnaie nationale) a augmenté de 31,1% en 2008 contre 41,6% en 2007. L'Évolution de la masse monétaire est expliquée par l'expansion des avoirs intérieurs nets à la suite de la forte croissance de crédit au secteur privé (142,9%), des créances nettes sur l'État (40,3%) et des autres postes nets (15,9%). Pour 2008-2009 Au cours de l'année 2009, un ralentissement de l'expansion de la masse monétaire a été observé, l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2% contre 58,1% en 2008. Ce ralentissement a été plus remarquable pour la quasi-monnaie (hausse de 68,6% contre 77,7% en 2008). Le comportement de la quasi-monnaie est imputable à la baisse du rythme d'expansion des dépôts en devises, tenant aux effets de la crise financière et économique internationale. L'évolution de la masse monétaire est expliquée par l'expansion des avoirs extérieurs nets de 246,3 milliards. L'accroissement de ces derniers est essentiellement lié à l'augmentation du crédit au secteur privé de 44,4%. 1) Étude évolutive de la masse monétaire a. Les disponibilités monétaires Tableau n°12. Évolution des disponibilités monétaires en millions de CDF
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.192. Ce tableau montre comment les disponibilités monétaires ont évolué dans le temps et par branche d'activités. Les disponibilités monétaires sont passées de 138 893 CDF en 2005 à 211 983 en 2006. Par contre en 2007, les disponibilités monétaires ont atteint 300 273 CDF, soit un volume des disponibilités qui est loin de celui de 2005. Comme nous analysons la période de 2005 à 2010 et que la BCC n'a pas encore rendu officiel le volume des disponibilités monétaires en 2010, nous passons à une projection pour déterminer ce qui pourra être le volume des disponibilités monétaires en 2010. Pour y parvenir nous passerons par la méthode de moindre carrée où les disponibilités monétaires (Y) et l'année (X). Tableau n°13. Projection du volume des disponibilités monétaires en CDF 2010
Source : tableau élaboré par nous même · · D'où est la moyenne de cinq années considérées ; est la moyenne du volume des disponibilités monétaires pendant cinq ans. · · Comme nous avons la droite Yt, nous pouvons calculer le volume des disponibilités monétaires pour l'an 2010. Ce volume sera y = 86383,11. 2010 - 173065932 y = 173630051,1 - 173065932 y = 564119,1 Après projection, nous trouvons que le volume des disponibilités monétaires sera de 564119,1 CDF en 2010. Tableau n°14. Évolution des disponibilités monétaires de 2005 à 2010 (en millions de CDF)
Source : tableau élaboré par nous même Il s'observe que l'an 2010 connaîtra un accroissement positif et élevé par rapport aux autres années étudiées. Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel. Comme R2 est de 100% c'est-à-dire toutes les variations de y sont expliquées à 100% par les variations de x. Tableau n°15. Calcul de taux de croissance des disponibilités monétaires 2005-2010 (Après projection)
Source : Tableau élaboré par nous même. Il s'observe un taux de croissance plus élevé de 52,62% en 2006. b. La quasi-monnaie Tableau n°16. Évolution de la quasi-monnaie en millions de CDF)
Source : Rapport annuel de la BCC 2009, p.170 Il s'observe également une évolution normale du volume de la quasi-monnaie dont le montant est passé de 138218,5CDF en 2005 à 224938,3 CDF en 2006 ; 358861 CDF en 2007 ; 650 500 CDF en 2008. Pour l'an 2009, il s'observe une hausse relative du volume de la quasi-monnaie, soit 1063700 CDF. Tableau n°17. Projection du volume de la quasi-monnaie en 2010 (montant en millions de CDF) Nous partirons de la formule de la tendance y (le volume de la quasi-monnaie) et X (les années considérées). On aura : y = a1X + a0
· · · ·
La droite est : y = a1x + a0 L'existence de la droite nous pousse au calcul du volume de la quasi-monnaie pour 2010. La quasi-monnaie projetée pour l'an 2010 sera y = 227652,47. 2010 - 456411263,7 y = 1170201 Après avoir effectué la projection du volume de la quasi-monnaie, nous constatons qu'il sera de 1170201 CDF en 2010. Tableau N°18. Évolution de la quasi-monnaie de 2005 à 2010 après projection en millions de CDF
Source : Tableau élaboré par nous même. Il s'observe une croissance de la quasi-monnaie de 2005 (soit 138218,5 CDF) contre 1170201 CDF en 2010.
Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel. Les variations dans le temps X expliquent à 95% les variations de la quasi-monnaie et les 5% de leurs variations sont expliquées par d'autres facteurs. Il y a une forte explication entre les deux variables, l'une dépendante et l'autre indépendante. Tableau n°19. Evolution de composantes de la masse monétaire (en millions de CDF)
Source : Tableau élaboré par nous même en se référant aux tableaux n°12, 14, 16 et 18. Il s'observe une évolution positive de la masse monétaire de 277111,5 CDF en 2005 contre 436921,2 CDF en 2006. La situation monétaire a été marquée en 2007 par une accélération du rythme de création monétaire. A travers ce tableau ci-haut, nous nous rendons compte que le volume de la masse monétaire de 2009 est le plus élevé pour le montant déjà chiffré par la BCC et qu'en 2010 après projection, on assistera à un accroissement de ce volume de la masse monétaire, soit 1734320,1 en 2010. 3.6. Étude évolutive des crédits de 2005-2009 L'encours des crédits du système bancaire congolais en 2008 a été marqué par une accélération du rythme de progression de 475962950 CDF en 2009 soit un taux de croissance de 44,4%. En effet, les crédits bancaires ont enregistré une hausse de 115,0% contre 53,6% une année plutôt.
Tableau n°20. Évolution des crédits aux entreprises et aux particuliers (en millions de CDF)
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.179. Il s'observe une croissance positive des crédits aux entreprises dont le montant est passé de 123000 CDF en 2005 à 183500CDF en 2006, 278400CDF en 2007, contre 568500 CDF en 2007 et 589000 CDF en 2009. Tableau n°21. Projection du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers 2010 Nous procéderons comme signaler dans la projection du taux d'inflation projeté en 2010.
· · · · La droite est y = a1x + a0 Le volume des crédits aux entreprises et aux particuliers pour l'année 2010 sera : y = 131710. 2010 - 263993490 y = 743610 ; le volume de ces crédits sera de 743610 en 2010. Tableau n°22. Évolution des crédits aux entreprises et aux particuliers de 2005 à 2010 après projection en millions de CDF
Source : Rapport annuel de la BCC après projection. Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel. Les variations de y sont expliquées à 68% et que 32% de variations sont dues à d'autres facteurs.
Tableau n°23. Évolution du volume des crédits à l'économie
Source : Rapport annuel BCC, 2009, p. 200. Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel. Comme R2 est de 89%, cela signifie que toutes les variations de y sont expliquées par x à 89% et que 11%sont expliquées par d'autres facteurs. Tableau n°24. Tableau synthétique des crédits 2005-2009
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009, p.312. Tableau n°25. Projection du volume des crédits à l'économie en 2010
· · · · L'allure de la droite de régression est y =a1x + a0 Les crédits à l'économie projetés seront pour 2010 de : y = 160 089341,6. 2010 - 3209906303,2 y = 3185696703,8 Après projection du volume des crédits à l'économie la droite de régression montre qu'il sera de 3185696703,8 CDF en 2010. Tableau n°26. Tableau synthétique des crédits de 2005-2010
Source : Tableau élaboré par nous même à partir du tableau n°25. Il s'observera une croissance plus élevée en 2010 des crédits de 363,7% . Ce graphique a été obtenu grâce aux traitements de Microsoft Excel. Comme R2 est de 62%, c'est-à-dire x explique y à 62% et que 28% sont dues à d'autres facteurs. * 78 Rapport annuel de la BCC 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009. |
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