1.6. Les Institutions
financières non bancaires
Ce sont des établissements financiers qui ne
collectent pas des fonds du public. Ils se procurent des ressources sur le
marché financier (marché des titres) ou sur le marché
monétaire (subventions de la Banque Centrale, des institutions
financières internationales telles que le FMI, la BM, etc).
Ils peuvent aussi octroyer des crédits. C'est le cas de
la SOFIDE (Société Financière de Développement) en
République Démocratique du Congo. Il en existe d'autres qui,
créées par l'Etat, vivent des rétrocessions
étatiques ; ou encore des lignes de crédits ou des
subventions obtenues auprès des institutions internationales.
Dans d'autres cas, ils peuvent bénéficier d'une
taxe spéciale à collecter sur les importations ou
exportations : cas de FPI (Fonds de promotion de l'industrie) en
République Démocratique du Congo.
A ce deux catégories s'ajoute une troisième
gérée par une loi spéciale celle des coopératives
d'épargne et de crédit. Habilitées à collecter des
fonds du public, celles-ci ne sont pas juridiquement traitées comme
banque au vrai sens du mot. Leur domaine d'intervention est constitué
des ménages (y compris les sociétés individuelles),
c'est-à-dire des particuliers à faible revenu pendant que les
grandes entreprises font de l'apanage des banques.
Les caisses d'épargne et les coopératives
d'épargne font aussi partie de la clientèle des banques.
Il s'agit, au fait, de la micro-finance
spécialisée dans le financement des plus démunis en vue
d'éradiquer la pauvreté (ex : Crédit congolais pour
la reconstruction, Épargne et crédit pour la lutte contre la
pauvreté, etc.).
Qu'il s'agisse des institutions financières bancaires
ou non bancaires, quel est leur rôle dans le développement
économique d'un pays ?
1.7. Rôle des banques
dans le développement économique d'un pays
La banque agit en tant qu'intermédiaire entre les
offreurs et les demandeurs de capitaux. Pour ce faire, elle est amenée
à recevoir des dépôts, à accorder des
crédits, à régler les ordres de paiement à des
tiers, soit par chèque, soit par transfert électronique.
C'est un intermédiaire financier, au vrai sens du terme
dans la mesure où sa fonction principale consiste à
collecter l'épargne et octroyer des
crédits.
Elle assume cette fonction en empruntant des fonds à
long terme et en prêtant à court terme.
De ce fait, elle fournit aux déposants une assurance de
liquidité meilleure que celle pouvant être obtenue sur les
marchés. Qu'entendons-nous alors par marché dans les
activités d'une banque et quels sont les différents types de
financement auxquels on peut avoir accès sur ces
marchés ?
a) Le marché monétaire
est le marché des capitaux à court terme. Il n'est pas à
confondre avec le marché de change (c'est-à-dire le marché
de monnaies). C'est sur ce type de marché qu'est assuré le
financement direct. Le marché monétaire comprend le marché
Interbancaire dans lequel les banques (entre elles) interviennent soit comme
prêteuse, soit comme emprunteuse et le marché des titres de
créations négociables comme le certificat de dépôts
et le billet de trésorerie ;
b) Le marché financier est un
marché où s'échange les valeurs dites mobilières
(actions et obligations). Marché des capitaux à long terme, le
financement direct s'y applique par la mise en circulation des titres ;
c) On attend par financement direct,
un financement faisant appel direct à l'épargne. Cette formule
est appliquée dans une économie dite marché financier (ou
marchés de bourses très peu connus dans les pays en de
développement).
Quand bien même utilisée dans les pays pauvres
sous des formes bien spécifiées tel que prêt-emprunt entre
amis, membres de famille ou entre commerçants ou particuliers, cette
forme de financement présente quelques difficultés :
- en cas de besoin rapide de liquidité, la
réalisation d'actifs financiers détenus en portefeuille
revêt un risque de dépréciation (prix de vente
inférieur au prix d'achat) ;
- pour question de confiance, les prêts et/ou emprunts
risquent de porter sur des petits montants ;
- problème au niveau de durée (l'emprunteur
souhaiterait une durée beaucoup plus longue pendant que c'est l'inverse
pour le prêteur) ;
- problème de thésaurisation pour les
détenteurs des encaisses en vue d'éviter tous risques.
les différents problèmes liés à ce
mode de financement direct constituent un frein majeur dans le monde des
finances, que ça soit dans les pays développés que dans
les pays en développement.
d) Le financement indirect, dit
également financement intermédié est celui qui fait
intervenir un intermédiaire financier, en l'occurrence la banque, nouant
ainsi le rôle d'interposition entre les détenteurs des fonds,
c'est-à-dire les épargnants et les demandeurs des fonds,
c'est-à-dire les emprunteurs.
Par cette intermédiation, les intermédiaires
financiers assurent entre autre, une transformation des
échéances, des risques et des rendements. Cette façon de
procéder et qui semble bien s'adapter à un système de
modernisation des affaires présente beaucoup d'avantages contrairement
au mode de financement direct.
Nous pouvons en citer quelques uns :
- les dépôts bancaires protègent les
débiteurs des actifs financiers en portefeuille aux risques de
dépréciation, de dévaluation ;
- l'unicité d'interlocuteur, et pour le
détenteur des fonds (le déposant) et pour le chercheur de
financement ;
C'est cet intermédiaire commun qu'est la banque qui
collectera les fonds des épargnants et les distribuera aux agents
économiques en besoin de financement.
v la canalisation de toutes les encaisses en proie de
thésaurisation auprès des particuliers vers les banques et par
voie de conséquence les rendre disponibles pour
l'économie ;
v la réduction des risques au maximum car la banque se
porte garant et pour le prêteur et pour l'emprunteur pour les montants
mis en jeu ; Ainsi, selon que l'on est prêteur ou emprunteur on est
créancier ou débiteur vis-à-vis de la banque et non l'un
envers l'autre, surtout que l'on ne se connaît même pas.
v l'opération dite de transformation consistant pour
une banque de collecter des fonds à vue et de les prêter pour une
durée plus longue : les dépôts à vue ou
à court terme sont transformés en ressources à long
terme.
Cependant, cette opération ne devra pas absorber toutes
les collectes de la banque de peur d'être confrontée à ce
que la technique bancaire appelle ruée
bancaire. Il s'agit d'une situation où tous les
déposants ou une majorité d'entre eux demandent la conversion de
leurs dépôts en monnaie centrale ou le transfert de leurs
dépôts dans une autre banque.
De tout ce qui précède, on se rend compte du
rôle, combien capital, de la banque dans la vie économique dans la
mesure où elle met liaison les offreurs et demandeurs des capitaux,
évite la thésaurisation des fonds au moment où
l'économie en a besoin, disponibilise le financement par la
création de la monnaie à travers l'octroi de crédit,
assure la répartition des fonds entre les différents secteurs de
l'économie selon les besoins d'un chacun. C'est le cas de :
Les ménages qui, suite au
décalage entre le niveau de leurs ressources et le niveau de leurs
dépenses recourent à l'assistance des banques par une demande de
crédit, en vue de faire face à des dépenses courantes
(crédit de trésorerie), soit pour acquérir des immobiliers
(crédits immobiliers) ;
Les entreprises en vue de
compléter leurs fonds propres dans le but d'acquérir des nouveaux
équipements (question d'augmenter la capacité de production),
palier au décalage entre encaissements et décaissements
(problème de trésorerie) ou encore pour financer le besoin en
fond de roulement.
L'Etat, pour faire face à un
déficit budgétaire ou encore à un
déséquilibre dans la balance de paiement.
Si cette section a été focalisée sur la
banque en tant qu'institution financière vivante, la section qui va
suivre va porter spécialement sur l'origine de ses ressources. En
d'autres termes, nous allons aborder la trésorerie des banques.
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