Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
1.11. Effets de l'inflationIl y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de la masse monétaire disponible à un moment donné dans une économie. - Une politique monétaire expansive : l'un des taux d'intérêt de la part de la Banque Centrale de traduit par une diminution du coût de crédit que sa soit les particuliers (emprunts à la consommation, pour l'achat d'un logement,...) ou pour les entreprises (financement moins coûteux de investissements économiques augmentent ce qui accroît la masse monétaire dans l'économie). - Une politique budgétaire expansive : lorsque l'Etat procède à une relation économique de type Keynésienne, il accroît ses dépenses et le solde des ressources nouvelles ce qui se traduit par un accroissement de masse monétaire en circulation dans la sphère économique (une économie fermée). S + T = I + G. D'où S = Epargne T = Ressources publiques I = Investissement G = Dépenses publiques - Une balance des échanges commerciaux : (mais plus généralement des transactions courantes) excédentaires : si les comptes de la nation se traduisent par un excédent des échanges commerciaux, cela signifie que l'économie nationale a exporté plus de biens et services qu'elle n'en a importé. En conséquence, elle a dégagé des excédents de services qui vont accroître la masse monétaire en circulation dans l'économie nationale. (Une économie ouverte). S + T + M = I + G + Y. D'où S = Epargne T = Ressources publiques I = Investissement G = Dépenses publiques M = Importation X = Exportation Les raisons qui expliquent une variation du niveau général des prix sont donc multiples et renvoient à la fois à la sphère économique et à la sphère financière des facteurs psychologiques qui peuvent de plus engendrer une spirale inflationniste : Si les agents économiques anticipent une hausse des prix, ils risquent de développer un comportement de fuite face à la monnaie, ce qui se traduit par un excès de consommation immédiate qui est source d'inflation. Les anticipations rationnelles supposent que les agents économiques anticipent toutes sortes des comportements et agissent en conséquence. Par exemple si la Banque Centrale du Congo revoit toujours l'offre de monnaie à la baisse lorsque l'inflation augmente de plus de 10%, les agents économiques congolais peuvent intégrer cela dans leur comportement et agir en conséquence. Les autorités monétaires cherchent donc à prévenir les risques inflationnistes en mettant en place diverses mesures contribuant à contrôler l'évolution de la masse monétaire en circulation dans l'économie. A côté de ces feux grands catégories, il existe une inflation structurelle. Ce serait une inflation qui tiendrait à une certaine structure des marchés. Par exemple, la structure oligopolistique est jugée comme susceptible de déclencher un mouvement inflationniste surtout « lorsque les chefs de firme dominent le marché et arrivent de ce fait à faire admettre des prix forts ». Il est évident que dans un marché, si les vendeurs sont les plus forts, ils tiennent à imposer des prix fort et inversement si les acheteurs sont les plus forts, ils arrivent à imposer les prix faibles. L'inflation n'influence substantiellement l'économie que lorsque tous les prix ne changent dans la même proportion. Pourquoi la différence dans les variations de prix est-elle génératrice d'effets sur l'économie ? Essentiellement parce qu'elle n'entraîne des changements dans les prix relatifs des biens, services et faveurs de production. La position très différente des détenteurs de revenus fixes et de revenus variables en situation inflationniste se présente comme suit : les premiers sont ceux qui déterminent des obligations dont les rendements sont fixes au moment de l'émission ; en cas d'inflation de pouvoir d'achat qu'ils représentent diminue. Les détenteurs d'actions voient le montant monétaire de leurs dividendes varient avec les profits, qui varient eux-mêmes avec les prix de vente, le pouvoir d'achat de cette source de revenue est ainsi préservé. Les travailleurs indépendants, sont la rémunération est directement liée aux prix des outputs qu'ils fournissent, voient cette rémunération s'accroît en période d'inflation, au rythme même de l'évolution de ces prix, si pas davantage. Les travailleurs dépendants au contraire, et plus généralement ceux qui sont liés par des contrats spécifiant à l'avance une rémunération exprimée en un montant en numéraire voient forcement leur pouvoir d'achat diminuer si les prix se mettent à augmenter systématiquement. Ces arguments concernant la flexibilité ou la rigidité des prix et rémunération des facteurs de production peuvent être appliqués aux prix des produits : ceux qui résultent des transactions qui se nouent quotidiennement peuvent s'ajuster rapidement en période inflationniste, ceux qui figurent dans des contrats comportant livraison de produits à prix fixe pendant une certaine période ne peuvent évidemment être modifiés, sauf négociation éventuelle de ces contrats, ce qui de toute façon prend du temps. L'impact de l'inflation sur les transactions qui se font à crédit se présente comme suit : l'inflation favorise les débiteurs et défavorise les créanciers puisque le pouvoir d'achat de la monnaie baisse entre le moment où la transaction est conclue et celui où le règlement de la dette a eu lieu. Il y a une asymétrie du rythme qui caractérise les ajustements de prix à la hausse d'une part et à baisse d'autre part. les premiers sont plus rapides que les seconds (ajustement). Analysons le phénomène de la spirale inflationniste des prix et des revenus. Lorsqu'une hausse des prix s'accompagne de hausses de revenus concomitantes, le processus risque de perdre une tournure cumulative, qui s'auto entretient. Les demandes sur les marchés, qui logiquement devraient être freinées par les hausses de prix, ne le sont pas puisque la hausse subséquente des revenus prend le relais, comme ce relais est lui aussi susceptible d'entraîner de nouvelles hausses de prix, celles-ci entraîneront à leur tour des hausses de revenus, et ainsi de suite. Ce phénomène est parfois organisé lorsque les revenus de divers types sont liés à l'évolution des prix par les clauses dites « d'indexation », incluses dans les contrats et les statuts de travail ou encore les contrats de location pour les loyers. La pratique contractuelle consistant à exprimer les loyers en devises ou en équivalant matériaux de construction en est une autre illustration de ce phénomène. Notons que l'indexation n'est pas la cause de l'inflation, mais elle accélère le processus inflationniste. Il faut faire attention pour ne pas confondre un facteur d'accélération d'un phénomène avec la cause. L'inflation correspond d'abord à une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie (on peut parler, dans une certaine mesure, de dépréciation de la monnaie au niveau interne). Comme le pouvoir d'achat désigne la quantité de biens et services qu'un certain revenu permet d'obtenir, la hausse de prix peut à une diminution de la quantité de biens que permet d'acheter une certaine somme. Pour trouver l'augmentation du pouvoir d'achat, il ne faut pas faire la différence des pourcentages, mais le rapport des indices de prix de l'année considérée. L'inflation pénalise donc les détenteurs de revenus fixes (épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat diminue. Elle bénéficie alors aux agents endettés puisque la valeur réelle de leur dette diminue. L'inflation provoque ainsi des transferts de pouvoir d'achat entre les agents. Les effets de l'inflation jouent aussi sur le commerce extérieur puisqu'une inflation plus importante en République Démocratique du Congo qu'ailleurs pénalisent les exportations congolaises de même que les prix des importations sont aussi élevés par rapport aux prix des produits intérieurs. Il convient, dans ce cas, d'observer le différentiel d'inflation. C'est-à-dire l'écart entre le taux d'inflation congolais et le taux d'inflation de chacun de ses partenaires. Les conséquences de l'inflation s'avèrent différentes selon le degré et suivant les secteurs ainsi que les classes sociales considérées. a. Les effets de l'inflation sur la production Ils diffèrent selon qu'il s'agit d'une inflation galopante, douce ou rampante. L'inflation galopante, en réalisant sensiblement la valeur de la monnaie, rend plus difficile les échanges équitables et pousse les agents économiques à des activités de pure spéculation. Une inflation rampante favorise les investissements dans ce sens que les entreprises qui constatent l'augmentation de la demande sont appelées à accroître l'offre dans l'espoir d'en tirer un maximum de profit. Tandis qu'une inflation douce, peut par contre contribuer indirectement à la croissance économique. b. Les effets de l'inflation sur la richesse L'inflation transfert la richesse des ménages, créanciers aux entreprises débitrices et de même qu'elle accélère les rentrées fiscales sous forme d'impôts spontanés. c. Les effets de l'inflation sur les revenus A travers l'inflation, il s'opère une redistribution des revenus par le transfert de pouvoir d'achat de tous ceux dont les revenus s'élèvent moins que les prix en faveur de ceux dont les revenus montent plus vite que les prix. Dans les opérations à crédit, l'inflation bénéficie au débiteur qui a emprunté une monnaie à fort pouvoir d'achat et remboursable avec une monnaie à valeur plus moindre. L'inflation minimise également le pouvoir d'achat des salariés, car leurs rémunérations restant relativement fixes par rapport à l'inflation. Pour remédier à ce problème, les pays à économie stable, sur revendication des travailleurs ont réussi à indexer les salaires à l'indice de coût de la vie. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de la masse monétaire disponible à un moment donné dans une économie : d. L'inflation et décisions d'investir et de désinvestir De manière globale, l'inflation traduit une hausse des prix, cette hausse étant représentée par un indice dont le plus utilisé est celui de prix de détail. Cependant, en matière d'investissement ou de désinvestissement, on ne peut pas utiliser un indice unique d'évolution de prix. En effet, cette évolution est en évidence différente selon les produits. Par conséquent, l'inflation n'agit pas de façon unique sur toutes les composantes des flux, chaque donnée subit sa propre déformation de prix. Ajoutons que : · les amortissements ne sont pas indexés, car ils sont calculés sur des valeurs historiques d'acquisition ; · la fiscalité est appliquée à des montants exprimés en francs courants ; · les indices sont multiples (INSS, INPP,...) ; · les contrats d'emprunts ne comportent pas de clause de révision de taux. Ces différents facteurs énoncés ci-haut constituent la raison principale pour la quelle les approches en Francs courants et francs constants ne peuvent pas être équivalentes. e. L'inflation et rentabilité d'un projet21(*) L'inflation affecte trois concepts de rentabilité soit la rentabilité nominale, soit la rentabilité constante et soit la rentabilité réelle. La rentabilité nominale ou courante est obtenue en prenant en compte les éléments de revenus et de coûts d'un projet et à la valeur qu'ils auront en considération de l'inflation. Ce qui revient à les prendre à leur valeur en francs courants ou nominaux ; ici le taux d'inflation est pris en compte. La rentabilité constante est calculée en supposant une absence d'inflation, c'est-à-dire en considérant que les flux attendus ne subiront aucune déformation de valeur due à la hausse du prix ; ici il y a absence de l'inflation. La rentabilité réelle est une rentabilité obtenue en déflatant à concurrence du taux d'inflation prévu, les flux déterminés à la suite d'un calcul en francs courants. Le déséquilibre économique correspondant à un excès de l'investissement sur l'épargne, autrement dit à une demande globale supérieure à l'offre globale. A. Les effets positifs de l'inflation22(*) Le renforcement des exportations, la libération des débiteurs et la reprise de l'économie sont trois facteurs explicatifs des effets positifs de l'inflation. 1. Renforcement des exportations Sous certaines conditions d'inflation stimule les exportations. En effet, la monnaie nationale étant devenu faible par rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité d'exporter, soit pour sauvegarder le nivaux de devises, soit pour disposer d'une quantité plus importante de monnaie nationale aux fins de transactions et de spéculation et à la production et à la probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé à moyen terme. 2. Libération des débiteurs L'inflation libère les débiteurs dans le cas où les dettes ont été contractées et libellées en monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires et financiers seront remboursés dans une monnaie dont la valeur a diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids pèse lourd sur les budgets des débiteurs. 3. Reprise de l'économie L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie stagnante. Cela est possible lorsque les agents économiques, notamment l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures appropriées : Mesures visant à augmenter la quantité des biens réels pour contrebalancer l'expansion monétaire ou l'accélération de la vitesse de circulation ; Renforcement de l'offre des facteurs de production à meilleur marché ou substitution des nouveaux facteurs traditionnels ou procédés de fabrications. Accroissement des exportations et rapatriement des devises. B. Les effets négatifs de l'inflation Les effets négatifs de l'inflation comprennent à leur tour : l'instabilité des changes, le recul de l'esprit d'épargne, le cycle infernal des prix et des salaires et enfin les troubles sociaux. 1. Instabilité des changes Les oscillateurs de la valeur interne de la monnaie s'accompagnent des variations de sa valeur externe. Souvent, les détenteurs des devises retardant les opérations de changes en attendant une meilleure cours de change à courte échéance. Même pour financer les transactions commerciales habituelles avec les pays étrangers, il devient impératif de réunir des gros montants en monnaie nationale. 2. Recul de l'esprit d'épargne Les épargnes désespèrent et se réservent d'épargner une monnaie qui se déprécie. Ils se mettent aussi à spéculer en achetant des biens à revendre avec profit ou à conserver pour revendre après la tempête de l'inflation. 3. Le cycle infernal des prix et salaires Les mêmes explications portant sur les pratiques inflationnistes (supra 1. 12, chapitre premier). 4. Les troubles sociaux Les guerres peuvent être une influence de l'inflation ainsi si la monnaie n'inspire pas confiance à la communauté. Graphique n°i : Structure de l'écart inflationniste Revenu national d'équilibre Demande globale Offre globale Écart inflationniste Le niveau de l'écart inflationniste Source : Ahmed SILEM et Jean marie ALBERTINI, Lexique d'économie, 7e éd. p.385. * 21 S. MPEREBOYE Mpere, Op.cit * 22 http://.wikipédia.org/wiki/inflation-monnaie/2011 le 17 mais 2011 à 17heure 30 |
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