République Démocratique du
Congo
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE
ISC Goma
BP. 67 Goma
Sciences commerciales et financières
TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES ET DYNAMIQUE
INFLATIONNISTE EN RDC, 2005-2010
Par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du titre de licencié en Sciences Commerciales et
Financières
Option : Comptabilité
Directeur : Seblon MPERE BOYE Mpere
Professeur
Encadreur : Espérant POLO FUETA
Chef de Travaux
Année académique 2010-2011
IN MEMORIUM
A notre regrettée grande soeur consolatrice
RHULINABO MUHIGIRWA que la mort a si vite précipité sans avoir
goûté les fruits de nos efforts ;
Elle nous avait appris l'amour du travail et du
prochain ;
Nous lui rendons encore une fois hommage et que son
âme se repose en paix pour toujours jusque dans la dernière
demeure préparée par l'Eternel Dieu ;
Sa disparition est pour nous inoubliable comme il en
est de la perte d'un être cher.
Que la terre de nos ancêtres lui soit
légère, douce et agréable.
Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
EPIGRAPHE
« Le courage est la première des
qualités humaines, car elle garantit toutes les autres »
ARISTOTE
DEDICACE
A
- notre père Abraham
MUHIGIRWA et notre très chère mère
ANNOTIATE NACHIPIMO, car
s'ils n'avaient pas voulu que nous étudions, nous n'aurions pas
couché ces lignes ;
- mes frères et soeurs aux noms de :
Justin BARAZIGE, Kerom TUOMBE et Jeanne MUHIGIRWA,
car s'ils n'avaient pas mis le bras sur la pâte, nous ne pourrions rien
seul ;
- tous ceux qui nous sont chers ;
- tous les amoureux du savoir financier et comptable ainsi
qu'aux combattants pour la Gestion.
Éphrem ALAKINI MUHIGIRWA
REMERCIEMENTS
Ce mémoire traduit la fin de notre second cycle, et se
présente sous forme d'une oeuvre personnelle, pourtant, il n'en est pas
le cas ; beaucoup de personnes ont contribué à sa
réalisation ;
Au bout de cinq années de dure labeur, des sacrifices
et des privations, il est question pour nous d'être reconnaissant envers
tous ceux qui nous portent à coeur ;
Les temps ont été difficiles, mais l'Eternel,
Maître des temps et des circonstances, nous a protégé. A
lui soit la gloire, l'honneur et la majesté à jamais ;
La disponibilité du professeur seblon
MPERE BOYE MPERE et du Chef de Travaux Espérant
POLO FUETA, respectivement directeur et encadreur, a été
très nécessaire pour que ce travail puisse être sous cette
forme. Nous leur en sommes très reconnaissants ;
Nos remerciements s'étendent au corps professoral de
l'ISC-Goma pour son dévouement à dispenser honorablement les
cours ;
Nos remerciements à toutes les familles
chères : Sylvain BAYONGWA, Kap HABAONE, Jean Déo BALUME,
Désiré BARHEBWA et Claudine BWIZA pour leurs
encouragements ;
Nous ne pouvons pas garder silence sur l'apport de nos amis
et frères : : Fiston IRAGI, Trésor CHIZA, Happy KOY,
BACHIBWIRA, Suzanne CHITO, Stéphanie CHIKURU, Christian IRENGE, Fiston
HAMADI, Olivier, Prince, PHINA EVASAY, Steven BISHIKWABO, Pasteur BIRAHEKA,
Delphin MUNGANGA, Grâce BIBENTYO et Prudence KALUME,pour leurs
encouragements aussi ;
Par la même occasion, nous remercions les camarades
étudiants : CYIZA, MASENDA, RIZIKI, KALUME, BAKAMELI, NDIMU,
Ghislain MUVALAMI LURHOMBAKA, Delphin, Dany, et MURHULA, pour leurs
soutiens ;
Nos remerciements à tous ceux dont leurs noms ne sont
pas repris et qui nous sont chers;
Nos remerciements à tous ceux qui nous lisent en
copies.
Éphrem ALAKINI MUHIGIRWA
ABREVIATIONS ET SIGLES
B : Base monétaire
B.M : Banque Mondiale
BC : Banque Centrale
BCC : Banque Centrale du Congo
BCDC : Banque Commerciale du Congo
Be : Billet en Circulation au sein de l'économie
BFCE : Banque Française du Commerce Extérieur
BFR : Besoin en Fond de Roulement
BFRG : Besoin en Fonds de Roulement Global
BIAC : Banque Internationale pour l'Afrique au Congo
BIC : Banque Internationale de Crédit
CC : Centime Congolais
CDF : Congolese Democratic Frank
COOPEC : Coopérative d'Épargne et de
Crédit
Cr : Coefficient d'encaisses
CT : Chef de Travaux
d : Taux d'inflation
Di : Dépôts dans les Institutions
Financières
Dis. Mon. : Disponibilités monétaires
Dp : Dépôts à Vue en Banques
DPI : Direction Provinciale des Impôts
DSCRP : Document de Stratégie de croissance et de
la Réduction de la pauvreté
DTS : Droit de Tirages Spéciaux
ESS : Estimated Sum of Square
FMI : Fonds Monétaire International
FPI : Fonds de Promotion de l'Industrie
FRNG : Fond de Roulement Net Global
H : Encaisse désirée
IF : Institution Financière
IFM : Institution Financière Monétaire
IFNB : Institution Financière Non Bancaire
IFNM : Institution Financière Non
Monétaire
INF : Institution Non Financière
INPP : Institut National de Prévoyance
Professionnelle
INSS : Institut National de Sécurité
Sociale
ISC : Institut Supérieur de Commerce
M : Masse monétaire
MBC : Mining Bank Congo
Mn : Monnaie nationale
N.Z : Nouveau Zaïre
N° : Numéro
N-K : Nord-Kivu
O.P : Ordre de Paiement
OEC : Organisation des Experts Comptables
P : Prix
P1 : Niveau général des prix au temps
donné
PAG : Pouvoir d'Achat Général
PEG : Programme Économique du Gouvernement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNG : Position Nette du Gouvernement
PO : Niveau général des prix au temps
zéro
Prof : Professeur
PVD : Pays en Voie de Développement
Q : Volume de transactions
R.B : Réserves Bancaires
RDC : République Démocratique du Congo
rr : Coefficient de réserves
RSS : Residual Sum of Square
S.T : Solde de Trésorerie
SOFIDE : Société Financière de
Développement
T : Transaction
Tb : Dépôt à terme dans les IFM
TBB : Taux de Base Bancaire
TMB : Trust Merchant Bank
TSS : Total Sum of Square
INTRODUCTION
Monnaie et inflation ; l'idée a de
quoi critiquer, n'est ce pas ?
Toutes les opérations économiques nous
confrontent à l'usage de la monnaie qui s'explique par ses fonctions.
Étant qu'instrument de paiement, elle fait partie de l'expérience
quotidienne de chaque Institution financière.
La détention de la monnaie permet de participer aux
échanges du marché financier national qu'international, à
condition que celle-ci présente une valeur incontestable ou
désirée. En cela, elle est un signe d'intégration de
l'institution ou de l'individu à la vie économique d'un pays.
Les signes monétaires contiennent une
référence à un territoire, ils relèvent l'origine
nationale du détenteur. L'usage d'un signe monétaire sur un
territoire unifie le règlement des échanges. D'emblée, la
monnaie est un objet social qui autorise tous les actes liés à la
création de la richesse et à l'échange ; elle est
alors l'un de fondements de l'économie du marché.
La généralisation des échanges
opérés dans le cadre capitaliste dès le
XXème siècle contrait toutes les Institutions à
l'usage de la monnaie. Les banques procurent dès lors un service
particulier de qualité mise en leur disposition notamment par le
crédit, l'épargne de conservation et de placement.
Les banques commerciales ont besoin d'une monnaie
incontestable pour régler leurs obligations réciproques.
La Banque Centrale émerge et dispose d'un monopole
d'émission de la monnaie sur un territoire national.
La dynamique inflationniste témoigne de la plus ou
moins grande efficacité de la politique monétaire. La liaison
entre son développement et l'action des institutions bancaires est
interrogée. Les erreurs des Banques Centrales sont-elles à
l'origine de son augmentation ?
La première d'une nation mal gouvernée est
l'inflation monétaire ; la seconde, c'est la guerre1(*). Toutes deux apportent une
prospérité temporaire ; toutes deux apportent une ruine
permanente, mais toutes deux sont le refuge des opportunistes politiques et
économiques.
La Banque Centrale est alors le pivot de l'organisation
monétaire d'une nation. Ses décisions ont des conséquences
sur les marchés financiers, boursiers et sur les activités
économiques dans son ensemble. L'efficacité de la Banque Centrale
est particulièrement visible lors de la gestion des crises
monétaires.
L'apparition des nouveaux moyens de paiement
accélère la dématérialisation de la monnaie. Les
paiements par billets et pièces représentent des volumes moins
importants mais non négligeables. Comme le dit Georges
SIMMEL dans philosophie de l'argent : « A mesure
que l'économie d'un pays est de plus axée sur l'argent, on voit
progresser la concentration de ses actions financières de gros noeuds de
circulation monétaire ». Cette idée met
également l'accent sur l'inflation qui touche à tout moment les
disponibilités monétaires et les crédits des banques.
0.1. Etat de la question
Les recherches antérieures ont déjà fait
l'objet d'une recherche relative à la dynamique inflationniste. C'est
pourquoi nous ne pouvons pas avoir la prétention d'être le premier
à aborder un thème relevant du domaine de l'inflation affectant
la trésorerie des banques.
A notre disposition, nous avons consulté deux
recherches antérieures :
Le travail de mémoire de MURHEBWA Abdou Louis de
GONZAGUE, le quel a porté sur l'inflation et son impact
socioéconomique dans la ville de Goma, de 2003-2006. Dans ce travail,
l'auteur avait soulevé trois principales questions ; à
savoir :
- Quelles sont les causes de l'inflation dans la ville de
Goma ?
- Quels sont les effets socio-économiques de
l'inflation dans la ville de Goma ?
- Quels sont les moyens de lutte contre l'inflation
préconisés par les agents économiques de la ville de
Goma ?
Ce travail avait abouti aux conclusions selon les quelles la
corrélation entre la masse monétaire et l'inflation est positive,
soit 0,76% c'est-à-dire plus la masse monétaire augmente, plus le
taux de l'inflation augmente et vice versa.
En suite, quand le gouvernement recourt à la
création de la monnaie, il lève un taux d'inflation.
Nous avons consulté ensuite avec grand
intérêt, le mémoire de Ernest BWABUSI MUPENDA portant sur
l'impact de l'inflation sur les recettes fiscales congolaises, cas de la
DPI/Nord-Kivu de 2006-2008.
Cette étude était construite autour des
questions suivantes :
· Quelle est l'incidence de l'inflation sur les recettes
fiscales mobilisées par la DPI/Nord-Kivu ?
· Comment améliorer le recouvrement des recettes
fiscales de la DPI Nord-Kivu ?
Après l'analyse des données, l'auteur prouve
que la pression fiscale démontre l'ampleur de prélèvements
fiscaux et cela dépend du caractère du régime politique.
Celle-ci n'a varié qu'autour de 711,4% en 2007 et 162,26% en 2008, suite
à la modicité de salaires, des prélèvements, la
faiblesse de production et les secteurs informels baignant de surcroît
dans un environnement économique inflationniste.
En ce qui nous concerne, notre recherche s'inscrit dans le
même domaine d'inflation. Cependant, pour nous démarquer des
travaux susmentionnés, qui ont emboîté les méthodes
comparative et statistique pour étudier l'incidence de l'inflation
respectivement sur les activités socio économiques dans la ville
de Goma et sur les recettes fiscales de la DPI, nous avons analysé la
trésorerie des banques commerciales et dynamique
inflationniste en RD Congo, de 2005-2010, en utilisant, non
seulement la méthode comparative mais aussi la méthode
économétrique et cela à travers les tests
d'hypothèses en appuyant celle-ci par les techniques documentaire et
d'interview .
0.2. Problématique
La problématique est entendue comme l'art
d'élaborer et de poser clairement les problèmes et les
résoudre en suivant leur transformation dans la réflexion
scientifique ou philosophique.2(*) Elle désigne les problèmes que pose un
sujet d'étude dans un contexte donné.
Dans une économie moderne, le développement
d'un pays n'est possible que lorsqu'il y a intégration et interaction de
tous les secteurs économiques ; c'est pourquoi les institutions
bancaires doivent conjuguer des efforts pour contribuer à la relance du
développement.
L'appui des sociétés des services, plus
particulièrement les institutions financières bancaires et non
bancaires, est d'une importance capitale dans les pays en développement.
Ces pays ont besoin d'une politique monétaire stable pour redynamiser
l'investissement de l'économie agricole, industrielle et commerciale.
Les banques et les institutions financières non
bancaires installées dans ces pays doivent concourir au financement des
projets initiés dans différents secteurs de l'économie
nationale, en octroyant des crédits, en stabilisant la monnaie, en
finançant les ménages, en intervenant dans les transactions
commerciales locales qu'étrangères, ainsi que sur le
marché boursier et, dans la mesure du possible en prenant des
participations dans les entreprises, pour une fin ultime, qu'est le
développement.
Les banques sont comprises comme des établissements
qui font profession habituelle de recevoir de fonds du public sous forme de
dépôts ou autrement, les fonds qu'ils emploient pour leur propre
compte en opération d'escompte, en opérations de crédit ou
en opérations financières.3(*)
Il est absurde de pouvoir parler de l'économie d'une
nation sans pour autant mettre en exergue le pouvoir d'achat de sa monnaie. Le
concept pouvoir d'achat se réfère à la quantité des
biens et services que la monnaie permet d'acquérir. La monnaie est pour
une nation, non seulement un attribut de souveraineté mais aussi un
reflet de l'économie.
C'est pourquoi un agent économique jouissant d'une
maîtrise de l'environnement pourra être inflationniste ou
déflationniste, adoptera un comportement rationnel vis-à-vis de
la conjoncture économique.
L'inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau
général des prix, mesurée par un index du coût de
différents biens et services. Une augmentation
répétée des prix, érode le pouvoir d'achat de la
monnaie et des autres actifs financiers à valeur fixe, provoquant ainsi
de grave distorsions et incertitudes économiques.
L'inflation apparaît lorsque des pressions
économiques et l'anticipation de certains évènements font
monter la demande en biens et en services au-delà de l'offre disponible
aux prix existants, ou lorsque la production disponible est réduite par
une productivité défaillante ou par les contraintes du
marché.
Dans sa forme extrême, cette hausse chronique des prix
devient de l'hyper inflation et provoque la chute du système
économique entier. Au cours d'une période d'hyper inflation, la
monnaie et le crédit s'accroissent à un rythme exponentiel,
détruisant tous les liens existant entre valeur réelle et valeur
nominale et rendant nécessaire des systèmes complexes de troc.
A l'époque du bimétallisme ou de l'étalon
d'or, une forme importante d'inflation était l'adultération de la
monnaie, qui consistait pour un souverain à réduire la
quantité de métal précieux contenue dans les pièces
de monnaie.
Ahmed SILEM dit que l'inflation est
un déséquilibre économique caractérisé par
une enflure générale, durable, cumulative et plus ou moins forte
des prix ou par l'allongement des délais de livraison et des files
d'attente pour un grand nombre de produits dans les pays.4(*)
Selon HANS TIET MEYER, la
stabilité monétaire signifie que la moyenne de prix qui existe
par millions dans une économie reste stable. Elle garantit l'acquisition
dans le temps d'une même quantité de biens pour la même
unité de monnaie.5(*)
La stabilité monétaire, telle que
définie ci-dessus, renvoie à la stabilité des prix et ne
doit pas être confondu avec la stabilité du taux de change.
Outre la stabilité des prix, l'auteur relève
l'importance de la stabilité du système financier, car, si la
confiance dans les banques et les autres établissements financiers est
ébranlée, ni la monnaie, ni le système financier ne
peuvent remplir correctement leurs fonctions.
Cependant, les banques et les institutions financières
non bancaires utilisant la monnaie comme marchandise exigent aux gestionnaires
une ouverture d'esprit, une souplesse managériale et rationnelle pour
maîtriser les rouages de ces secteurs si sensibles, car reposant sur la
confiance. Seulement, est-il à même de relever le défi dans
une économie totalement désarticulée et redonner le taux
d'inflation son image d'opérateur économique confiant ?
Depuis une décennie, le secteur informel semble gagner
de plus en plus le domaine de finances à cause des crises diverses que
traverse les pays et où l'inflation monétaire occuperait une
place prédominante.
Selon le rapport de la BCC en 2008, au moins le ¾ du
total des disponibilités monétaires échappent au circuit
bancaire, suite à l'apparition de l'instabilité financière
dont sont victimes les opérateurs économiques.
Si les exportations ne suivent plus la voie bancaire par
ouverture des crédits, seule source préférable pour le
rapatriement des devises vers les pays, il est à constater que les
importations excèdent les exportations en RDC et ceci cause la sortie de
devises au détriment de CDF avec la naissance de l'inflation.
L'inflation est l'une des questions les plus
controversées de la pratique financière en RD Congo. Elle est
à la base d'une détérioration continue du pouvoir d'achat
de la monnaie nationale.
Ainsi, nous nous sommes posé les questions
suivantes :
1) Comment évoluent les indicateurs de la
trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005-2010 ?
2) Quelle est l'incidence de l'inflation sur la
trésorerie des banques commerciales pendant la période
d'étude ?
Répondre à ces préoccupations, nous
ramène à savoir ce qu'a été la situation de la
trésorerie des banques commerciales dans la vie économique du
pays avec la situation inflationniste.
0.3. Hypothèses
Un environnement économique favorable à
l'investissement est celui qui présente un taux d'inflation faible et
prévisible, une relative stabilité de la valeur de la monnaie
locale, une certaine flexibilité des prix, une fiscalité
transparente et efficiente, une bonne architecture financière de grandes
possibilités d'échange avec le reste du monde et des
infrastructures de base en qualité et en quantité satisfaisantes.
P. RONGERE, affirme que
l'hypothèse est une proposition de réponses aux questions que
l'on pose à propos de l'objectif recherché, formulée en
terme telle que l'observation et l'analyse puissent fournir une
réponse.6(*)
Ainsi, au vu des questions soulevées ci-haut dans
notre problématique, nous émettons des réponses
suivantes :
· Les indicateurs de la Trésorerie des
banques commerciales évolueraient de façon
croissante,
· La dynamique inflationniste aurait une
influence non négligeable sur la trésorerie de ces banques
étudiées.
0.4. Choix et
intérêt du sujet
Notre économie connaît, depuis les années
quatre vingt dix, la crise d'instabilité des signes monétaires
dans le circuit économique. Tout gestionnaire d'entreprise avisé,
trouvera absurde que départ sa vocation, l'économie fonctionne
avec un cours flottant, mais à tendance progressive. Les exportateurs,
les importateurs, les salariés et les intermédiaires financiers
et commerciaux ne sauront plus opérer et être en mesure de couvrir
leur équilibre financier.
C'est ainsi que nous avons focalisé notre
réflexion sur le phénomène d'inflation monétaire,
pour essayer de faire constater aux autorités monétaires
compétentes le danger que court ces dernières et appuyer sur la
sonnette d'alarme afin qu'une thérapeutique appropriée à
la scène soit adoptée en stabilisant le marché
monétaire.
Cette réflexion nous a permis de vérifier si
réellement la dynamique inflationniste a une influence sur la
trésorerie des banques commerciales.
L'intérêt poursuivi dans cette recherche est de
pouvoir porter un jugement de valeur sur les phénomènes
d'inflation et ses implications dans la trésorerie des banques
commerciales de la RD Congo.
Ainsi, ce mémoire vise un triple
intérêt :
· Sur le plan scientifique, il
constitue une banque des données pour tout chercheur qui souhaiterait
exploiter la même orientation. Ici nous voulons connaître
l'influence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales en
RDC ;
· Sur le plan théorique,
il nous aidera à cerner les théories relatives à
l'inflation, à la monnaie ainsi qu'à la trésorerie des
banques ;
· Sur le plan pratique, il
servira comme support aux autorités monétaires à tous les
échelons de cadre de référence concernant l'influence de
l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales congolaises.
0.5. Objectif du sujet
Tout en partageant un ensemble commun de connaissances, ce
mémoire poursuit l'objectif de montrer le degré de comportement
de la trésorerie des banques commerciales en République
Démocratique du Congo en période inflationniste.
Il est encore question de savoir quel a été le
niveau de cette trésorerie pour quel degré d'inflation
monétaire observé et de faire une approche
économétrique entre ces variables, l'une endogène et
l'autre exogène.
0.6. Délimitation du
sujet
Notre thème est limité dans le temps et dans
l'espace. Dans le temps, nous avons fait une analyse sur la période
allant de 2005 à 2010, soit 6 ans. Dans le cadre spatial, il se limite
à la République Démocratique du Congo via les banques
commerciales qu'elle regorge.
0.7. Méthodologie du
travail
Cette méthodologie comprend deux volets :
- les méthodes ;
- les techniques.
0.7.1. Les méthodes
La méthode de recherche est un ensemble des
opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche
à obtenir ou à atteindre les vérités qu'elle
poursuit.7(*)
Nous nous sommes forcé de réunir une
documentation nécessaire et suffisante sur cette question de la
dynamique inflationniste et la trésorerie des banques commerciales en
République Démocratique du Congo. Cette documentation est
traitée par la méthode analytique, la méthode comparative,
la méthode statistique et économétrique.
Cette méthodologie nous a été utile et
nous a facilité le traitement des données quantifiées et
chiffrées, à travers les tableaux, la comparaison de toutes les
masses des données, en dégageant les faits différents,
l'un de l'autre et la modélisation économétrique
construite autour d'hypothèses.
0.7.2. Les techniques
La technique étant un outil qui permet au chercheur de
récolter et dans une certaine mesure, de traiter les informations
nécessaires à l'élaboration d'un travail scientifique,
nous nous sommes servi de la technique documentaire, pour consulter les
documents relatifs à ce sujet (ouvrages, mémoires, rapports,
cours,...) ainsi que la technique d'interview auprès de certaines
autorités des banques.
0.8. Canevas du travail
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comporte
trois chapitres. Le premier porte sur le cadre théorique de
l'étude, le second traite de la trésorerie des banques
commerciales en RD Congo et le troisième est consacré à
l'incidence de l'inflation sur la trésorerie des banques commerciales en
RDC.
Chapitre Premier
CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
Dans ce premier chapitre, il est question de
développer les approches théoriques de l'inflation, de la monnaie
et, en fin nous passerons à l'aperçu sur la comptabilité
de l'inflation. Chacun des points évoqués, constitue une section
relative à chaque notion développée.
SECTION 1. APPROCHE
THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE
L'Émission d'une masse monétaire doit
répondre au besoin réel de l'économie d'une nation, dans
le cas inverse, on assiste à un phénomène d'inflation
monétaire.
La politique monétaire se justifie
généralement par la menace de l'inflation,
Pour paraphraser MICHEL VOISIN, l'inflation est un
dérèglement du système des prix et se manifeste par une
hausse cumulative du niveau des prix.8(*)
1.1.
Généralités sur l'inflation
Parler de l'inflation, c'est souvent une enquête et
instruire un procès. Il y a toujours un boucle émissaire sur quoi
on pointe du doigt pour désigner le facteur d'inflation.
Selon les recherches récentes, les salariés sont
coupables de l'inflation, la monnaie augmente trop vite ou circule trop
aisément(...), la société permissive qui pousse à
vouloir toujours plus sans tenir compte des ressources disponibles engendre ce
qu'on appelle « société
d'inflation ».9(*)
Le XXème siècle a connu plusieurs
dérèglements inflationnistes. L'inflation est alors
associée à des dysfonctionnements de l'économie. Elle est
devenue une notion dont chaque individu doit prendre en compte dans son
environnement multiforme. Il doit procéder à une identification
plus étroite des stratégies de base et des mesures
adéquates plus appropriées pour faire face à cette
inflation.
Sur le plan économique, il faudra se pencher sur les
comportements des opérateurs économiques, des Banques Centrales,
des banques commerciales dans un environnement caractérisé par
une dynamique inflationniste.
L'argument monétaire a été souvent
avancé pour justifier l'accélération de l'inflation. Les
autorités monétaires n'auraient pas fait tout ce qui était
en leur pouvoir pour combattre l'inflation.
Cette thèse est défendue par le
monétariste Milton Friedman qui
considère qu'une grande part des déséquilibres
inflationnistes de l'économie s'explique par une politique
inadaptée des autorités monétaires.
Cette vision de la responsabilité de l'inflation est
controversée : les banques, sont-elles les seules responsables ou
ne font-elles que répercuter les demandes de monnaies du système
productif ? Cette discussion rejoint le débat sur les causes
exogènes ou endogènes de l'inflation.
1.2. Origines de l'inflation
La dynamique inflationniste est aussi veille que les
économies du marché. Ce phénomène tire ses origines
dans les temps anciens bien que sa nocivité soit de plus en plus
d'actualité aujourd'hui. Elle est liée à
l'événement de l'économie moderne. Celle-ci vit au rythme
de ces cycles dont certains sont caractérisés par une inflation
avérée.
Les effets négatifs de l'inflation ont
commencé à se faire sentir au début du XXe
siècle lors des guerres mondiales (1914-1918 et 1940-1945) : des
guerres de Vietnam et du Moyen-Orient qui ont notamment entraîné
la crise pétrolière et avec toutes ses conséquences pour
les jeunes États comme la République Démocratique du
Congo.
Dans le cas de l'inflation, il est fondamental de
réaliser que ce qui est important « ce n'est pas la
façon dont l'argent est dépensé, mais plutôt la
façon dont il est obtenu, c'est elle qui provoque des
conséquences que nous appelons inflation ».
C'est la création d'une monnaie qui n'a aucune
contrepartie (impôt, épargne,...) qui entraîne l'inflation.
Le Gouvernement donne un ordre, signe un décret, et la monnaie miracle
est là.
Cette création de monnaie vient donc gonfler
artificiellement la quantité d'unités monétaires et le
crédit, ce qui a, en fait, des effets indésirables.
Pour Mises et Friedman, l'inflation
est le fait du monopole d'émission des gouvernements.
Mais, à vivre dans un environnement où la baisse
lente et continue du pouvoir d'achat de l'unité monétaire est
considérée comme normale, et cela parce que certaines
opérations y ont un intérêt ; on arrive à ne
plus avoir aucun sens critique et à déléguer son pouvoir
de décision de plus en plus aux gouvernements jusqu'au jour où
même ce pouvoir de décision est monopolisé.
Par exemple, tout le monde considérant qu'une hausse
du revenu nominal ou monétaire correspond à une
amélioration du bien-être matériel. L'attention des gens
est attirée vers la hausse du taux de salaires nominaux, et vers
l'équivalent monétaire de la richesse, plutôt que vers un
accroissement de la quantité des biens disponibles.
Or, le progrès économique ne consiste-t-il pas
principalement dans le fait que les agréments de la vie deviennent plus
accessibles, plutôt que dans le fait que la quantité de monnaie
que l'individu obtient par son travail, en sacrifiant du loisir ou autre chose,
augmente alors que parallèlement la quantité de bien obtenue en
contrepartie diminue ?
Que voudrait une monnaie qui ne peut plus jouer son
rôle parce que son pouvoir d'achat se dégrade ? Qui ne
répondrait plus aux besoins monétaires des agents et donc
à leur demande ?
Comme le montre Jean BOURGET, l'inflation monétaire
est un phénomène ancien. L'Empire romain au temps de
Dioclétien, la France de Philippe de Bel et de ses successeurs avaient
connu à la suite d'abaissement du titre des monnaies métalliques
et de manipulations diverses, une multiplication excessive des pièces en
circulation.
Les premières expériences de papier monnaie au
XVIIIe siècle avaient également eu pour
conséquence un accroissement anormal de la masse monétaire et une
forte hausse des prix. Mais la première guerre mondiale (1914-1918)
déclenche une inflation monétaire générale,
à l'échelle de la planète.10(*)
1.3. Définition de
l'inflation
Le concept inflation comporte
plusieurs définitions suivant les auteurs ; les uns le
définissent par ses causes et d'autres par ses manifestations ou
conséquences.
Le Professeur KINZONZI le définit comme étant
le processus de hausse, pendant une certaine période de temps, du niveau
général des prix relatifs des biens et services offerts sur le
marché, avec comme conséquence une diminution progressive du
pouvoir d'achat de l'unité monétaire.11(*)
Selon Franck SHOSTAK, l'essence de l'inflation n'est pas une
augmentation des prix, mais une augmentation de l'offre de la monnaie qui,
à son tour met en mouvement une augmentation générale des
prix de biens et services.
Paul A. SAMUELSON dit que l'inflation est synonyme de hausse
de niveau général des prix.12(*) L'inflation est la hausse
généralisée et durable du niveau général des
prix. Elle se traduit par une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie, et
à un taux de croissance différente entre valeur nominale et
réelle.
Selon P. BEZBAKH, la facette la plus simple de l'inflation
est celle d'un processus de hausse cumulative et auto entretenue du niveau
général de prix. Elle met l'accent sur l'idée d'un
mécanisme mettant en cause des variables multiples, de longue
durée, engendrant lui-même les causes de la permanence et
s'exprimant par l'augmentation de la plus grande partie des prix13(*)
Pour Bernard et alii, l'inflation est un
phénomène général d'ajustement, pour la voie
monétaire des tensions s'exerçant dans un ensemble
socio-économique et caractérisé par la hausse
générale des prix et de la dépréciation.14(*)
Dans le même sens MULUMBA MABI dit que l'inflation est
un ensemble de déséquilibres entre les offres et les demandes des
secteurs de production et groupement de consommateurs, prônant leur
origine aussi bien dans telles ruptures d'équilibres qui accompagnent
les fluctuations de la conjoncture intérieure et extérieure, que
dans une modification des caractéristiques de l'économie.
Ces déséquilibres se propagent, s'amplifient ou
se résorbent, selon un processus cumulatif ; en raison d'une
perversion des mécanismes économiques.15(*)
Cette définition met en exergue les
éléments suivants :
Ø l'inflation résulte d'un ensemble de
déséquilibres sectoriels et non d'un déséquilibre
entre quantités globales ; ce phénomène se localise
à l'échelle des firmes et des secteurs, des particuliers et des
classes sociales ;
Ø l'inflation est de nature structurelle et les
facteurs conjoncturels ne sont que des causes immédiates d'un
déséquilibre, dont l'origine profonde provient de mauvaises
structures économiques.
Les différentes facettes évoquées
prenant les caractéristiques essentielles notamment la manifestation
d'un déséquilibre économique qui peut être durable
et caractérisé par une hausse générale des prix, le
mécanisme monétaire qui doit tenir compte à un moment
donné, de l'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie, le
processus économique avec l'ensemble de concepts qui s'y
réfère et dont le comportement n'est pas stable.
1.4. Les niveaux d'inflation
Il existe nombreux niveaux d'inflation dans une
économie aux quelles correspondent des incidences différentes.
Il s'agit de l' :
ü inflation lente ou rampante ;
Ø inflation galopante ou hyper inflation ;
Ø inflation reprisée ou freinée.
a. L'inflation lente ou rampante
L'inflation lente est un phénomène universel
qui, dans certaines mesures, affecte même les pays connus
développés. Elle est caractérisée par une
élévation lente du niveau moyen des prix, 2 ou 3% l'an mais, elle
dégénère une élévation des prix qui peut
conduire à 2 ou 3 voire même 4 chiffres.
Les agents économiques se voient obligés de
vivre sous ajustement ni fluctuation remarquable. Le seuil de cette dynamique
inflationniste rampante est arbitraire.
b. L'inflation galopante ou Hyper
inflation
Elle se manifeste pour une dépréciation de la
valeur de la monnaie pouvant conduire à l'effondrement du système
monétaire qui n'est pas un stimulant à l'investissement et
à la croissance.
Généralement, pour y palier, on indexe la plus
part des contrats sur un indice des prix ou sur une devise
étrangère telle que le dollar américain.
Il s'agit d'une situation extrême où
l'économie dépasse toutes limites en matière de
fluctuation journalière des prix. Elle conduit à une crise
souvent accompagnée des troubles sociaux. Une telle situation
décourage l'épargne et rend ainsi plus difficile le financement
des investissements. Le rythme de la croissance économique pourrait s'en
trouver ralenti.
c. L'inflation reprisée ou
freinée
Dans les pays en développement, ces contrôles ne
résistent qu'avec l'appui des institutions monétaires et des
interventions étatiques. Les signes extérieurs de l'inflation
sont peu nombreux suite aux contrôles étatiques permettant
de contenir le processus cumulatif. Ceux-ci sont assurés
grâce à l'exercice de la politique monétaire et d'un
contrôle.
d. L'interprétation inflationniste
C'est tout naturellement autour des hypothèses
retenues par les quantitativistes que les détracteurs de cette
théorie ont fait partie de leurs critiques. Il est ainsi possible de
montrer que toute augmentation de la masse monétaire M entraîne
une augmentation de la dépense des agents économiques
définie comme le produit des quantités T (la production) par les
Prix P ; si M varie, P et T peuvent donc varier, même si le postulat
de départ fait de T une variable indépendante de M.
La théorie quantitative de la monnaie offre dans ce
cadre une explication monétaire de l'inflation et détermine le
sens causal de cette relation : la croissance de la masse monétaire
engendre l'inflation. Milton Friedman, Chef de file
du courant monétariste, a exprimé cette relation en constatant
que « l'inflation est toujours et partout un phénomène
monétaire ».
En outre, l'équation de départ suppose que la
création monétaire serait le seul fait des autorités
monétaires, or ce sont les banques qui, par le mécanisme de
crédit, créent de la monnaie.
Cette création monétaire étant par
ailleurs dépendante de l'activité ainsi que des prix.
La relation causale existant entre masse monétaire et
niveau général des prix serait alors la suivante : inverse
à la théorie précitée ; l'inflation serait
à l'origine de la création monétaire.
1.5. Causes de l'inflation
Les causes de la dynamique inflationniste sont
variées, mais se focalisent toujours dans le déséquilibre
entre l'offre et la demande globale de la monnaie.
Tout processus de développement nécessite des
transformations des structures économiques et sociales.
Ces mutations sont difficiles à réaliser et
s'accompagnent de tensions et de secousses. Des activités subsistent qui
ne sont plus adaptées aux secteurs qui évoluent le plus vite,
elles absorbent en conséquence une part du revenu national excessive par
rapport à leur produit et créent un danger permanent de
déséquilibre entre revenu et produit16(*).
1.6. Analyse de l'inflation en
franc courant et en franc constant
Le sujet de l'inflation dans l'étude et dans le choix
des projets d'investissement et désinvestissement donne lieu, depuis
longtemps, à de nombreuses controverses divisant en particulier les
partisans de l'analyse en Franc constant et ceux de l'analyse en Franc courant.
Lorsqu'on observe les calculs réalisés dans
l'entreprise, on trouve autant des sociétés pratiquant la
première approche que de sociétés utilisant la seconde et
de plus en plus, d'entreprises s'orientent vers l'emploi de deux.
Les principales raisons formulées pour l'analyse en
francs courants sont fondées sur l'obligation de tenir compte des
différences de rentabilité qui provient d'indices
différents d'inflation agissant sur les revenus et les coûts sur
la nécessité d'inclure l'inflation dans la détermination
des besoins en fonds de roulement. L'exigence d'assurer une
rentabilité en francs courants s'ajoute souvent aux arguments
précédents.
Les tenants de l'approche en francs constants se fondent sur
l'inutilité d'un taux d'inflation constant applicable à la fois
aux revenus et aux coûts et sur l'irréalisme introduit dans
l'analyse des projets, du fait de l'introduction d'une variable très
prévisible.17(*)
Le taux d'inflation se mesure par la formule
suivante :18(*)
Où P0 = Niveau général de
prix au temps zéro
P1 = Niveau général de prix au temps
donné,
d = Taux d'inflation.
1.7. Tendance du marché
Les tendances du marché sont gravement
affectées par la détérioration du pouvoir d'achat en
monnaie locale. Dans le cas hyper inflationniste, les symptômes
ci-après s'observent en période prolongée de forte
inflation :
· Il y a augmentation des dépenses publiques, des
déficits fiscaux ainsi qu'une augmentation de la masse monétaire
due à l'émission de la monnaie fiduciaire ;
· Les crédits en monnaie locale sont
réduits ;
· La monnaie locale souvent remplacée dans sa
fonction de dénominateur commun des valeurs par les devises
fortes ;
· Il y a tendance à faire supporter aux clients
les conséquences des effets de l'inflation par les agents
économiques ;
· Il y a de changements continuels et significatifs des
prix des biens et services incluent le taux de change, les salaires, les taxes,
les taux d'intérêt,...
· Au sein de l'économie, se développent des
mécanismes de protection comme l'indexation et toutes les variables sont
automatiquement ajustées ;
· Il y a accroissement de l'incertitude et recherche des
profits dans la spéculation financière et la réduction
d'investissements productifs ;
· L'instabilité économique, sociale,
politique lucite le gouvernement à tenter de contrôler la
situation à travers différentes pistes offertes par la
manipulation des variables macro économiques. C'est à cette
situation que les économistes fondent leur argument en disant
« Faites-nous de la bonne politique et nous vous ferons de la
bonne économie ».
· En fin, les salaires tendent à chuter, l'on
assiste à une récession sur le marché et une baisse des
stocks de biens et services et une augmentation des coûts unitaires.
1.8. Comportement du marche
inflationniste
Dans un environnement inflationniste, le comportement du
marché se présente avec les caractéristiques
suivantes :
ü l'épargne en monnaie locale est réduite
très sensiblement ;
ü la demande et l'offre des biens se déterminent
en fonction des prévisions inflationnistes ;
ü les prix ne sont plus élastiques et les
augmentations des prix peuvent être suivies d'un accroissement de la
demande ;
ü comme les prix deviennent instables, ils cessent
d'être une référence pour les décisions d'achat des
consommateurs, etc.
1.9. Réactions et
attentes des agents économiques
En dynamique inflationniste, les réactions et les
attentes des agents économiques deviennent totalement différents
et mêmes contraires à leurs habitudes en temps normal. Dans les
conditions de l'Hyper inflation, l'on remarque que :
· l'Etat, dans son empressement d'éliminer
l'inflation et de reprendre le contrôle de la situation, intervient sur
le marché et modifie le comportement économique en imposant les
prix et le contrôle de change. Il décrète l'augmentation
généralisée des salaires, intervient dans le commerce
international ;
· l'intervention de l'Etat peut générer des
réactions du marché contraires aux attentes, par exemple la
rareté des marchandises, naissance des marchés informels ;
· l'attention des agents économiques est
tournée vers les aspects financiers des transactions, puis que les gains
ou pertes résultant de la gestion des capitaux et des engagements
exposés à l'inflation peut dépasser largement les
résultats d'exploitation ;
· les pratiques immorales deviennent courantes allant du
retardement systématique des paiements des dettes à la fraude
fiscale et provoquent en plus des irrégularités, des pratiques
déloyales ;
· les agents économiques adoptent un état
d'esprit marqué par l'inflation qui est reflété dans
chaque décision d'évaluation de projet ou transaction
économique. Toute l'économie adopte l'inflation comme mode de vie
à travers l'indexation généralisée.
1.10. L'inflation dans
l'entreprise
L'inflation fausse complètement la gestion des
entreprises en leur donnant l'illusion de réaliser des profits, alors
que ceux-ci ne sont que nominaux, en déformant les calculs de
rentabilité et en faisant asseoir les impôts sur les gains
fictifs.
Dans cet état de chose, il se pose un problème
d'évaluation du patrimoine de l'entreprise, parce que l'unité de
mesure change constamment de valeurs dans le temps. Ainsi, il faut trouver
comment mesurer les ressources, les coûts et les revenus en
période de forte inflation tant que les distorsions qu'elle provoque
sont importantes au niveau micro et macroéconomique.
Les effets néfastes de l'inflation imposent la
nécessité de procéder à des corrections des
informations comptables pour aboutir à des résultats et à
une valeur patrimoniale reflétant d'une manière plus
sincère la réalité contrairement au système
comptable classique qui comptabilise les biens non monétaires à
leurs coûts historiques d'acquisition.19(*)
Les répercussions de l'inflation sur
l'évolution du patrimoine de l'entreprise ont des effets sur la
dépréciation monétaire dont :20(*)
v la sous évaluation des valeurs immobilisées
amortissables et le calcul des amortissements à leur coût
historique ;
v La dépréciation des créances en monnaie
nationale et les pertes de change des dettes contractées en devises
étrangères ;
v La physionomie réelle du patrimoine n'est pas
reflétée suite à la comptabilisation des chiffres ou
coût historique ;
v La situation de trésorerie est faussée dans la
mesure où les liquidités obtenues des opérations
antérieures deviennent insuffisantes pour assurer le financement du
cycle d'exploitation.
1.11. Effets de l'inflation
Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de
la masse monétaire disponible à un moment donné dans une
économie.
- Une politique monétaire
expansive : l'un des taux d'intérêt de la part de la
Banque Centrale de traduit par une diminution du coût de crédit
que sa soit les particuliers (emprunts à la consommation, pour l'achat
d'un logement,...) ou pour les entreprises (financement moins coûteux de
investissements économiques augmentent ce qui accroît la masse
monétaire dans l'économie).
- Une politique budgétaire
expansive : lorsque l'Etat procède à une relation
économique de type Keynésienne, il accroît ses
dépenses et le solde des ressources nouvelles ce qui se traduit par un
accroissement de masse monétaire en circulation dans la sphère
économique (une économie fermée). S + T = I + G.
D'où
S = Epargne
T = Ressources publiques
I = Investissement
G = Dépenses publiques
- Une balance des échanges
commerciaux : (mais plus généralement des
transactions courantes) excédentaires : si les comptes de la nation
se traduisent par un excédent des échanges commerciaux, cela
signifie que l'économie nationale a exporté plus de biens et
services qu'elle n'en a importé.
En conséquence, elle a dégagé des
excédents de services qui vont accroître la masse monétaire
en circulation dans l'économie nationale. (Une économie ouverte).
S + T + M = I + G + Y.
D'où
S = Epargne
T = Ressources publiques
I = Investissement
G = Dépenses publiques
M = Importation
X = Exportation
Les raisons qui expliquent une variation du niveau
général des prix sont donc multiples et renvoient à la
fois à la sphère économique et à la sphère
financière des facteurs psychologiques qui peuvent de plus engendrer une
spirale inflationniste :
Si les agents économiques anticipent une hausse des
prix, ils risquent de développer un comportement de fuite face à
la monnaie, ce qui se traduit par un excès de consommation
immédiate qui est source d'inflation.
Les anticipations rationnelles supposent que les agents
économiques anticipent toutes sortes des comportements et agissent en
conséquence. Par exemple si la Banque Centrale du Congo revoit toujours
l'offre de monnaie à la baisse lorsque l'inflation augmente de plus de
10%, les agents économiques congolais peuvent intégrer cela dans
leur comportement et agir en conséquence.
Les autorités monétaires cherchent donc à
prévenir les risques inflationnistes en mettant en place diverses
mesures contribuant à contrôler l'évolution de la masse
monétaire en circulation dans l'économie.
A côté de ces feux grands catégories, il
existe une inflation structurelle. Ce serait une inflation qui tiendrait
à une certaine structure des marchés. Par exemple, la structure
oligopolistique est jugée comme susceptible de déclencher un
mouvement inflationniste surtout « lorsque les chefs de firme
dominent le marché et arrivent de ce fait à faire admettre des
prix forts ». Il est évident que dans un marché, si les
vendeurs sont les plus forts, ils tiennent à imposer des prix fort et
inversement si les acheteurs sont les plus forts, ils arrivent à imposer
les prix faibles.
L'inflation n'influence substantiellement l'économie
que lorsque tous les prix ne changent dans la même proportion. Pourquoi
la différence dans les variations de prix est-elle
génératrice d'effets sur l'économie ?
Essentiellement parce qu'elle n'entraîne des changements
dans les prix relatifs des biens, services et faveurs de production. La
position très différente des détenteurs de revenus fixes
et de revenus variables en situation inflationniste se présente comme
suit : les premiers sont ceux qui déterminent des obligations dont
les rendements sont fixes au moment de l'émission ; en cas
d'inflation de pouvoir d'achat qu'ils représentent diminue. Les
détenteurs d'actions voient le montant monétaire de leurs
dividendes varient avec les profits, qui varient eux-mêmes avec les prix
de vente, le pouvoir d'achat de cette source de revenue est ainsi
préservé.
Les travailleurs indépendants, sont la
rémunération est directement liée aux prix des outputs
qu'ils fournissent, voient cette rémunération s'accroît en
période d'inflation, au rythme même de l'évolution de ces
prix, si pas davantage.
Les travailleurs dépendants au contraire, et plus
généralement ceux qui sont liés par des contrats
spécifiant à l'avance une rémunération
exprimée en un montant en numéraire voient forcement leur pouvoir
d'achat diminuer si les prix se mettent à augmenter
systématiquement.
Ces arguments concernant la flexibilité ou la
rigidité des prix et rémunération des facteurs de
production peuvent être appliqués aux prix des produits :
ceux qui résultent des transactions qui se nouent quotidiennement
peuvent s'ajuster rapidement en période inflationniste, ceux qui
figurent dans des contrats comportant livraison de produits à prix fixe
pendant une certaine période ne peuvent évidemment être
modifiés, sauf négociation éventuelle de ces contrats, ce
qui de toute façon prend du temps.
L'impact de l'inflation sur les transactions qui se font
à crédit se présente comme suit : l'inflation
favorise les débiteurs et défavorise les créanciers
puisque le pouvoir d'achat de la monnaie baisse entre le moment où la
transaction est conclue et celui où le règlement de la dette a eu
lieu.
Il y a une asymétrie du rythme qui caractérise
les ajustements de prix à la hausse d'une part et à baisse
d'autre part. les premiers sont plus rapides que les seconds (ajustement).
Analysons le phénomène de la spirale inflationniste des prix et
des revenus. Lorsqu'une hausse des prix s'accompagne de hausses de revenus
concomitantes, le processus risque de perdre une tournure cumulative, qui
s'auto entretient.
Les demandes sur les marchés, qui logiquement devraient
être freinées par les hausses de prix, ne le sont pas puisque la
hausse subséquente des revenus prend le relais, comme ce relais est lui
aussi susceptible d'entraîner de nouvelles hausses de prix, celles-ci
entraîneront à leur tour des hausses de revenus, et ainsi de
suite.
Ce phénomène est parfois organisé lorsque
les revenus de divers types sont liés à l'évolution des
prix par les clauses dites
« d'indexation », incluses dans
les contrats et les statuts de travail ou encore les contrats de location pour
les loyers. La pratique contractuelle consistant à exprimer les loyers
en devises ou en équivalant matériaux de construction en est une
autre illustration de ce phénomène. Notons que l'indexation n'est
pas la cause de l'inflation, mais elle accélère le processus
inflationniste. Il faut faire attention pour ne pas confondre un facteur
d'accélération d'un phénomène avec la cause.
L'inflation correspond d'abord à une diminution du
pouvoir d'achat de la monnaie (on peut parler, dans une certaine mesure, de
dépréciation de la monnaie au niveau interne). Comme le pouvoir
d'achat désigne la quantité de biens et services qu'un certain
revenu permet d'obtenir, la hausse de prix peut à une diminution de la
quantité de biens que permet d'acheter une certaine somme. Pour trouver
l'augmentation du pouvoir d'achat, il ne faut pas faire la différence
des pourcentages, mais le rapport des indices de prix de l'année
considérée.
L'inflation pénalise donc les détenteurs de
revenus fixes (épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat
diminue. Elle bénéficie alors aux agents endettés puisque
la valeur réelle de leur dette diminue. L'inflation provoque ainsi des
transferts de pouvoir d'achat entre les agents.
Les effets de l'inflation jouent aussi sur le commerce
extérieur puisqu'une inflation plus importante en République
Démocratique du Congo qu'ailleurs pénalisent les exportations
congolaises de même que les prix des importations sont aussi
élevés par rapport aux prix des produits intérieurs. Il
convient, dans ce cas, d'observer le différentiel d'inflation.
C'est-à-dire l'écart entre le taux d'inflation congolais et le
taux d'inflation de chacun de ses partenaires.
Les conséquences de l'inflation s'avèrent
différentes selon le degré et suivant les secteurs ainsi que les
classes sociales considérées.
a. Les effets de l'inflation sur la production
Ils diffèrent selon qu'il s'agit d'une inflation
galopante, douce ou rampante.
L'inflation galopante, en réalisant sensiblement la
valeur de la monnaie, rend plus difficile les échanges équitables
et pousse les agents économiques à des activités de pure
spéculation.
Une inflation rampante favorise les investissements dans ce
sens que les entreprises qui constatent l'augmentation de la demande sont
appelées à accroître l'offre dans l'espoir d'en tirer un
maximum de profit. Tandis qu'une inflation douce, peut par contre contribuer
indirectement à la croissance économique.
b. Les effets de l'inflation sur la richesse
L'inflation transfert la richesse des ménages,
créanciers aux entreprises débitrices et de même qu'elle
accélère les rentrées fiscales sous forme d'impôts
spontanés.
c. Les effets de l'inflation sur les
revenus
A travers l'inflation, il s'opère une redistribution
des revenus par le transfert de pouvoir d'achat de tous ceux dont les revenus
s'élèvent moins que les prix en faveur de ceux dont les revenus
montent plus vite que les prix.
Dans les opérations à crédit,
l'inflation bénéficie au débiteur qui a emprunté
une monnaie à fort pouvoir d'achat et remboursable avec une monnaie
à valeur plus moindre.
L'inflation minimise également le pouvoir d'achat des
salariés, car leurs rémunérations restant relativement
fixes par rapport à l'inflation. Pour remédier à ce
problème, les pays à économie stable, sur revendication
des travailleurs ont réussi à indexer les salaires à
l'indice de coût de la vie.
Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de
la masse monétaire disponible à un moment donné dans une
économie :
d. L'inflation et décisions d'investir et de
désinvestir
De manière globale, l'inflation traduit une hausse des
prix, cette hausse étant représentée par un indice dont le
plus utilisé est celui de prix de détail. Cependant, en
matière d'investissement ou de désinvestissement, on ne peut pas
utiliser un indice unique d'évolution de prix.
En effet, cette évolution est en évidence
différente selon les produits. Par conséquent, l'inflation n'agit
pas de façon unique sur toutes les composantes des flux, chaque
donnée subit sa propre déformation de prix.
Ajoutons que :
· les amortissements ne sont pas indexés, car ils
sont calculés sur des valeurs historiques d'acquisition ;
· la fiscalité est appliquée à des
montants exprimés en francs courants ;
· les indices sont multiples (INSS, INPP,...) ;
· les contrats d'emprunts ne comportent pas de clause de
révision de taux.
Ces différents facteurs énoncés ci-haut
constituent la raison principale pour la quelle les approches en Francs
courants et francs constants ne peuvent pas être équivalentes.
e. L'inflation et rentabilité d'un
projet21(*)
L'inflation affecte trois concepts de rentabilité soit
la rentabilité nominale, soit la rentabilité constante et soit la
rentabilité réelle.
La rentabilité nominale ou courante est obtenue en
prenant en compte les éléments de revenus et de coûts d'un
projet et à la valeur qu'ils auront en considération de
l'inflation. Ce qui revient à les prendre à leur valeur en francs
courants ou nominaux ; ici le taux d'inflation est pris en compte.
La rentabilité constante est calculée en
supposant une absence d'inflation, c'est-à-dire en considérant
que les flux attendus ne subiront aucune déformation de valeur due
à la hausse du prix ; ici il y a absence de l'inflation.
La rentabilité réelle est une
rentabilité obtenue en déflatant à concurrence du taux
d'inflation prévu, les flux déterminés à la suite
d'un calcul en francs courants.
Le déséquilibre économique correspondant
à un excès de l'investissement sur l'épargne, autrement
dit à une demande globale supérieure à l'offre globale.
A. Les effets positifs de l'inflation22(*)
Le renforcement des exportations, la libération des
débiteurs et la reprise de l'économie sont trois facteurs
explicatifs des effets positifs de l'inflation.
1. Renforcement des exportations
Sous certaines conditions d'inflation stimule les
exportations. En effet, la monnaie nationale étant devenu faible par
rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité
d'exporter, soit pour sauvegarder le nivaux de devises, soit pour disposer
d'une quantité plus importante de monnaie nationale aux fins de
transactions et de spéculation et à la production et à la
probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé
à moyen terme.
2. Libération des débiteurs
L'inflation libère les débiteurs dans le cas
où les dettes ont été contractées et
libellées en monnaie nationale. Les premiers bénéficiaires
et financiers seront remboursés dans une monnaie dont la valeur a
diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids
pèse lourd sur les budgets des débiteurs.
3. Reprise de l'économie
L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie
stagnante. Cela est possible lorsque les agents économiques, notamment
l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures
appropriées :
Mesures visant à augmenter la quantité des
biens réels pour contrebalancer l'expansion monétaire ou
l'accélération de la vitesse de circulation ;
Renforcement de l'offre des facteurs de production à
meilleur marché ou substitution des nouveaux facteurs traditionnels ou
procédés de fabrications.
Accroissement des exportations et rapatriement des devises.
B. Les effets négatifs de l'inflation
Les effets négatifs de l'inflation comprennent à
leur tour : l'instabilité des changes, le recul de l'esprit
d'épargne, le cycle infernal des prix et des salaires et enfin les
troubles sociaux.
1. Instabilité des changes
Les oscillateurs de la valeur interne de la monnaie
s'accompagnent des variations de sa valeur externe. Souvent, les
détenteurs des devises retardant les opérations de changes en
attendant une meilleure cours de change à courte échéance.
Même pour financer les transactions commerciales habituelles avec les
pays étrangers, il devient impératif de réunir des
gros montants en monnaie nationale.
2. Recul de l'esprit d'épargne
Les épargnes désespèrent et se
réservent d'épargner une monnaie qui se déprécie.
Ils se mettent aussi à spéculer en achetant des biens à
revendre avec profit ou à conserver pour revendre après la
tempête de l'inflation.
3. Le cycle infernal des prix et salaires
Les mêmes explications portant sur les pratiques
inflationnistes (supra 1. 12, chapitre premier).
4. Les troubles sociaux
Les guerres peuvent être une influence de l'inflation
ainsi si la monnaie n'inspire pas confiance à la communauté.
Graphique n°i : Structure de l'écart
inflationniste
Revenu national d'équilibre
Demande globale
Offre globale
Écart inflationniste
Le niveau de l'écart inflationniste
Source : Ahmed SILEM et Jean
marie ALBERTINI, Lexique d'économie, 7e éd.
p.385.
1.12. Les pratiques
anti-inflationniste
Un solde excédentaire de la balance commerciale d'un
pays donné implique une entrée de devises, qui, convertissent en
monnaie domestique, entraîne un accroissement du stock de la monnaie dans
le pays exportateur net.
A l'inverse, tout pays importateur net voit sa masse
monétaire se réduire à la concurrence du solde
déficitaire de sa balance commerciale. Tout cela interpelle à
toute nation de veiller à une production nationale car si 90% de sa
production est exportée et que les importations sont nulles, les
revenus associés à la production vont être alloués
à l'achat des seuls 10% de biens domestiques et entraîner un
ajustement à la hausse des prix.
On peut y ajouter pour lutter contre l'inflation, la nation
peut bloquer les prix et salaires, stimuler la concurrence, diminuer ses
dépenses, augmenter les impôts, limiter la progression du
crédit et de la monnaie, mener une politique des revenus.
· Politiques de contrôle des prix et
blocage des salaires
La nation doit contrôler directement ou être
capable d'influencer certains prix du secteur public, contrôler les
traitements de la fonction publique vue l'ampleur du poids de celle-ci dans
l'emploi ainsi qu'agir de façon globale en bloquant les prix et les
salaires ou en organisant leur progression.
· Politique budgétaire
La nation devrait diminuer les dépenses publiques car
si le déficit budgétaire diminue, l'Etat emprunte moins sur les
marchés financiers ; les charges diminuent ; ce qui peut
atténuer l'inflation.
· Politique monétaire
Pour lutter contre l'inflation, l'Etat devrait limiter sa
progression de crédits et cela conduit à des dépenses qui
ne seront pas réalisées, ce qui diminue l'inflation par la
demande.
· Politique des revenus
La politique des revenus devrait partir de l'idée que
la fixation des prix et des salaires résultent beaucoup plus de rapports
sociaux que de purs mécanismes économiques.
Voici les moyens de lutter contre l'inflation à la
disposition de toute Banque Centrale :
- Le contrôle du taux d'émission de
monnaie ;
- Le contrôle du taux de change, qui est le
prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie
d'un autre pays ainsi que l'octroi des crédits.
La pratique anti-inflationniste des banques commerciales est
de veiller à la réglementation des crédits, au taux
d'intérêt ainsi que la pratique de la comptabilité
indexée.
SECTION 2. APPROCHE
THEORIQUE DE LA MONNAIE
L'Affirmation formulée par John STUART MILL au milieu
du XXe, selon la quelle il n'est dans l'économie d'une
société quelque chose de plus insignifiante en elle-même
que la monnaie pourrait décourager l'économiste prêt
à se consacrer sur les questions monétaires.
Adam Smith (1723-1790) affirme que
la monnaie qui circule peu forte peut être comparée à une
grande route qui tout en aidant à la circulation et au transport de tous
les fourrages, de toutes les graines et tous les autres biens du pays ne
produit cependant pas une muette.
Une telle affirmation n'est toutefois guère plus
encourageante pour la personne prête à s'ouvrir aux questions
monétaires.
Peut-on actuellement, étudier la monnaie sans craindre
de perdre son temps ou pire, de perdre sa tête ? La place que la
monnaie occupe désormais dans l'économie porte à croire
que oui.
La possession de la monnaie en tant que telle calme notre
inquiétude et la prime que nous exigeons pour nous séparer de la
monnaie est la mesure de notre degré d'inquiétude
déclarait Keynes. La monnaie est sans doute l'objet d'une étude
passionnante.23(*)
Pour JEVINS, un système d'échange
dépourvu de monnaie se trouverait rapidement limité par des
frictions spécifiques au troc. La monnaie éliminerait ces
frictions en réglant trois contraintes majeures : la double
coïncidence des besoins, l'absence de mesure homogène de la valeur
et l'absence d'un moyen de subdivision.
Quant à Sommers et MAUGHAM, la monnaie est comme un
sixième sens, indispensable à l'usage compte de cinq autres.
Source de liberté pour les uns, à l'origine de tous les maux pour
les autres, elle fascine autant qu'elle inquiète et attire autant
qu'elle répugne.
Il soutient qu'il n'est d'économie que monétaire
contrairement à une position trop longtemps rependue selon la quelle
elle serait détachable du reste de la théorie
étudiée à part et dans un second temps, comme si au fond,
elle n'était qu'une « voile » qu'il suffirait de
soulever pour percevoir la réalité des
phénomènes.24(*)
2.1. Origine de la monnaie
Parler de l'origine de la monnaie revient à parler du
besoin de monnaie que les hommes ont pu ressenti autours des temps.
C'est besoin de la monnaie qui fut à l'origine de
l'invention de la monnaie trouve son point de départ, dans ce que
MICHEL CHAUVALIER appelle « un des
attributs principaux de l'espèce humaine, un des mobiles les plus
féconds, les plus énergiques et les plus divers par leurs effets,
dont une de ses plus grandes forces, à savoir la
sociabilité ». Il ajoute que c'est cette
sociabilité qui se manifeste en permanence à travers
l'échange.
En réalité, dit-il, la monnaie est venue au
monde à la suite de l'échange et à cause de
l'échange.
Carl MENGER, le père
fondateur de l'école Autrichienne en sciences économiques, a
longtemps insisté sur le fait que l'apparition de la monnaie est le
produit des hommes et non l'invention d'un seul, ce qui la rend d'ailleurs
difficile à dater. La monnaie ne fut pas plus instituée par une
loi puisqu'en réalité ; elle est apparue comme les
résultats spontanés (...) d'efforts individuels et particuliers
des différents membres de la société qui stipule
que : « Ludwig VAN MISES, ajoute que les thèses des
économistes qui ont tenté d'expliquer l'origine de la monnaie par
voie de décret, ou de convention supposent que les hommes de l'Etat sont
capables de dresser le plan social d'un ordre économique
entièrement différent des conditions réelles de leur temps
et de comprendre l'importance d'un tel plan. Or ces thèses lui
apparaissent aussi fausses que celle de Menger est correcte ».
L'apparition de la monnaie sur le marché est le
résultat d'un processus de sélection par les individus qui se
livrent à l'échange et ce, sans qu'aucune intervention de l'Etat
ne soit nécessaire.
Le besoin de monnaie, dit-il, est apparu de
l'impossibilité constatée des hommes à effectuer tous les
échanges directs désirés.
En effet, l'échange direct plus communément
appelé « troc » a permis dans un premier
temps aux hommes de dégager des gains substantiels par rapport à
une situation d'autarcie et il a permis un début de division du travail
qui a entraîné un accroissement de la production.
Le troc limite de façon conséquente les
avantages de l'échange puis qu'il nécessite la coïncidence
des besoins des individus qui désirent échanger, et que si
l'échange est limité, l'accumulation de capital nécessaire
à la croissance est rendue presque impossible, le tout imposant un grave
problème d'estimation des besoins et de choix dans des investissements
ou des actions sans dénominateur commun.
Ainsi, nous dit A. SMITH, c'est
pour éviter les inconvénients de cette situation :
« La monnaie est donc un instrument d'échange et plus
particulièrement d'échange indirect ».
2.2. Définition de la
monnaie
Définir la monnaie précisément est
difficile ; faut-il s'intéresser à la forme qu'elle
revêt, aux services qu'elle rend, aux conditions de son efficacité
ou à l'administration de sa création ?
D'une manière générale, la monnaie peut
être définie comme étant un instrument légal de
payement ou encore un instrument spécialisé et accepté de
façon générale par les membres d'une communauté en
règlement d'un achat, d'une prestation ou d'une dette.
Dans son acceptation, un grand économiste
français du 15e siècle au nom de Jean Baptiste
SAY, définit la monnaie en ces termes : « c'est
une marchandise divisible au point de se proportionner à l'importance de
toutes espèces d'achats, et qui convienne infailliblement au possesseur
de la marchandise dont on a aujourd'hui besoin ».
Une marchandise qui est utilisée de manière
générale comme moyen d'échange est une monnaie, or, il est
difficile d'établir une distinction nette entre l'usage d'une
marchandise entant que moyen d'échange et son usage entant que monnaie,
donc nous disons que tout moyen d'échange est une monnaies et
inversement.
L'économiste français Pascal
SALIN, en donne une définition plus large en disant que la
monnaie est un bien complexe qui rend un exemple de services
appréciés de manière différente par des individus
différents. Mais surtout, dit-il, la monnaie est un pouvoir d'achat
généralisé, échangeable dans le temps et dans
l'espace.
2.3. Les fonctions de la
monnaie
Depuis la période d'Aristote, la monnaie est
définie par trois fonctions différentes : numéraire
(unité de compte, mesure de valeur), intermédiaire
d'échange et réserve de valeur.
En effet, pour qu'une monnaie perdure dans la
société et assumer dans la continuité ses fonctions de
moyen de paiement, d'unité de compte et de réserve de valeur, la
monnaie doit susciter la confiance des individus. La monnaie n'est jamais
définitivement institutionnalisée.
Elle repose sur un socle fiable, en grande partie
dépendant de la psychologie des agents économiques. Il est donc
important de s'intéresser aux éléments qui contribuent
à accréditer la monnaie. Ces derniers peuvent être
subdivisés en deux principaux types de confiance : la confiance
symbolique et la confiance éthique.25(*)
2.3.1. Fonction
d'unité de compte
La monnaie permet d'évaluer de façon simple les
marchandises susceptibles d'être échangées. Elle permet
donc de fixer un prix.
Cette fonction est déjà perçue par
certains auteurs néoclassiques, quand ils reconnaissent les
phénomènes de thésaurisation et de
déthésaurisation. Mais ils n'en tiennent pas compte et
aboutissent aux mêmes conclusions que les classiques.
La monnaie doit cependant pouvoir être conservée
dans l'intervalle plus ou moins long qui peut séparer deux transactions.
C'est pourquoi, on parle de la fonction de réserve de la valeur de la
monnaie.
Aujourd'hui encore, d'une année sur l'autre, une
même quantité de monnaie ne permet pas l'achat de la même
quantité d'articles. Cette instabilité dans le temps ne conduit
pas pour autant à abandonner la référence
monétaire. 26(*)
2.3.2. L'instrument des
transactions
En dehors du troc, la monnaie est présente dans
toutes les activités et opérations d'échanges, puisqu'elle
en constitue le double parfait.
Cela suppose l'existence d'une encaisse préalable pour
que les transactions se fassent. Les métaux précieux, aux quels
on peut attribuer le rôle de monnaie en raison de leurs
caractéristiques propres, ont pu y pouvoir longtemps au cours des
siècles passés.
On leur reconnaît des qualités
particulières conformes à l'usage de la monnaie : leur
abondance relative, leur divisibilité et leur résistance au
temps.
Fernand RAUDEL suggère leur
influence sur l'évolution des
sociétés : « ainsi se rythment les chapitres
de l'histoire du monde à la cadence de fabuleux
métaux ».
La monnaie apporte alors un avantage puisqu'elle permet de
surmonter la contrainte de la double coïncidence exacte des besoins du
vendeur et de l'acheteur en qualité et en quantité, sur un
même lieu. Pour jouer ce rôle de moyen d'intermédiaire
d'échange, tout bien monnaie doit revêtir les qualités
suivantes :
· il doit être divisible : afin de pouvoir
s'adapter à l'échelle des besoins variés, il doit servir
dans toutes les transactions (grandes ou petites). Souvenez-vous des nouveaux
Zaïres (NZ) qui n'avaient pas cette qualité ;
· il doit être acceptée : cette
qualité est importante, elle ne se réfère pas aux
qualités techniques, mais à la psychologie de la
collectivité et à l'opinion du public.
· il doit être durable pour accomplir sa fonction
de circulation, il doit être inaltérable et résister
à l'usure (détérioration due à l'usage).
Les Banques jouent alors ce rôle en proportionnant
leurs apports aux besoins de l'économie. Pour jouer ce rôle
d'instrument de transaction, la monnaie doit prendre une forme qui permette de
la diviser en unités élémentaires et de la transporter
facilement. Elle doit en outre être acceptée par les
coéchangistes et résister au temps.
2.3.3. L'instrument de
réserve
L'idée de réserve intervient dès que
l'on observe que les opérations d'échange sont disjointes dans le
temps.
Walras Indique seulement que parmi d'autres qualités,
la monnaie doit être caractérisée par une faculté de
conservation.
L'idée qui se pose est la suivante :
« la monnaie que j'obtiens en échange d'un bien ou d'un
service rendu, doit-elle me permettre d'effectuer, plus tard, l'achat d'un bien
ou d'un service d'une valeur équivalente ? ».
En conséquence, la monnaie doit conserver la valeur
pendant quelque temps. Celle-ci est convertible instantanément en
n'importe quel bien ou service. Cette fonction implique une définition
stable de l'unité monétaire.
Le pouvoir politique garantit ainsi la permanence de la valeur
de la monnaie. La thésaurisation représente cette volonté
de conservation de la monnaie afin de faire face à des
événements imprévus. Cette conservation par
précaution peut avoir des conséquences néfastes pour
l'activité, car la monnaie est créée pour
l'échange.
Son retrait de la circulation pénalise les vendeurs et
pour les conduire à la réduction ou à la disparition de
leur activité.
Bernard COURBIS, note que la touche de réserve peut
renvoyer à deux réalités :27(*)
· elle peut impliquer une certitude de maintien du
pouvoir d'achat de ce qu'est conservé en réserve ;
· elle peut signifier seulement une certitude de maintien
de la valeur nominale.
Après avoir définie la monnaie par ce qu'elle
fait c'est-à-dire par ses fonctions, nous pouvons définir encore
la monnaie par ce qu'elle est.
2.4. Les
propriétés fondamentales de la monnaie
Le fait de définir la monnaie par ce qu'elle est nous
renvoie à l'analyse de la propriété fondamentale de la
monnaie, celle-ci permet à la monnaie d'exercer pleinement ses fonctions
monétaires.
· La monnaie en tant que pouvoir de choix
En vertu de cette propriété, la monnaie est
immédiatement convertible en n'importe quel bien. Celui qui
détient la monnaie a le pouvoir d'acquérir le bien qu'il
désire, quand il le désire.
Cette définition plus appropriée à la
monnaie métallique en raison de son caractère universel reste
valable au niveau du territoire national.
La monnaie entant que pouvoir de choix, confère ainsi
une liberté totale à son détenteur, sa
caractéristique essentielle est l'indétermination, quant à
l'objet, au lieu et au temps ; son usage est indéterminé. Ce
concept implique celui de liberté.
La monnaie confère le pouvoir de libération, car
réaliser un payement, c'est se libérer d'une dette, dans la
mesure où une dette est considérée comme une contrainte,
l'instrument qui permet de la liquider confère la liberté, la
monnaie est en effet caractérisée par la liquidité.
· La monnaie en tant que pouvoir d'achat
Le concept de pouvoir d'achat de la monnaie se
réfère à la quantité des biens et services que la
monnaie permet d'acquérir. On considère ici sa valeur
réelle par opposition à sa valeur nominale.
Et statistiquement le pouvoir d'achat de la monnaie est
inverse du niveau général des prix.
Voici les concepts statistiques ou empiriques de la
monnaie :
M1 = Be + Db + Bi
M2 = Be+ Db + Tb + Bi
M3 = Be + Db + Tb + Di
M4 = Be + Db + Tb + Di + Titres liquides.
Où M = Masse monétaire ;
Be = Billets en circulation au sein de
l'économie ;
Db = Dépôts à vue en banques ;
Bi = Dépôts dans les IFNM (Institution
Financière non Monétaire ou billets détenus par les
intermédiaires FNM) ;
Tb = Dépôts à terme dans les IFM ou avec
préavis dépôt dans les IF.
Di = Dépôts dans les IF.
· Conséquences des fluctuations du pouvoir
d'achat de la monnaie
Une variation du niveau des prix entraîne une
variation du pouvoir d'achat de la monnaie, celle-ci affecte à son tour
le comportement des sujets économiques (en matière de
consommation, épargne, investissement,...). Si le taux de hausse des
prix reste dans les limites prévisibles, les sujets économiques
l'incorporent dans leurs calculs et adaptent leurs plans.
Ils maintiennent un certain niveau de demande d'encaisse
réelle en augmentant la demande de monnaie (quantité monnaie).
En d'autres termes, une réduction du pouvoir d'achat
provoquée par une inflation limitée et prévisible incite
les agents à augmenter l'offre des biens et services de façon
à maintenir, à rétablir le niveau de pouvoir d'achat de la
monnaie.
Si au contraire, le taux d'inflation
s'accélère, et dépasse les niveaux prévisibles, les
sujets économiques auront tendance à substituer les actifs
réels à la détention de la monnaie, le niveau d'encaisse
réelle baissera. Si tout le monde se comporte de la même
façon, la hausse de prix s'accélère et dévient
irréversible.
La monnaie perd alors en grande partie sa fonction de
réserve au profil des actifs réels ; terrains, immeubles,
or, devise forte, etc.
2.5. La Théorie
quantitative de la monnaie28(*)
Ø Les origines
Cette théorie a fait déjà l'objet de
controverses parmi les économistes mercantilistes au
XVIème siècle. Jean BIDIN
affirmait que la cherté des prix était en partie due à
l'abondance de métaux précieux résultant des grandes
découvertes. Cette conception est défendue au XIXe
siècle aussi bien par David Ricardo que par John STUART MILL.
Ces économistes considèrent en effet que les
produits s'échangent les uns contre les autres. Cette confrontation
permet de déterminer précisément le rapport de prix d'un
article contre un autre. La monnaie n'intervient alors qu'en tant que
marchandise supplémentaire contre la quelle peuvent être
échangés tous les produits.
La quantité de monnaie a ainsi une influence sur le
prix des produits exprimés en monnaie, mais non sur les prix relatifs.
La quantité de monnaie en circulation joue un
rôle crucial dans l'évaluation des prix des produits. Le niveau
des prix est déterminé par la quantité de monnaie mise en
circulation ; si la monnaie est abondante, les prix peuvent monter ;
si elle se relève insuffisante, la tendance est inverse.
Cette théorie quantitative de la monnaie nous tourne
vers la manière dont la quantité de la monnaie affecte
l'économie. A cette fin, nous devons établir les liaisons entre
la quantité de monnaie et les autres variables micro et macro
économiques.
Ø Les transactions et l'équation
quantitative
Les gens détiennent de la monnaie pour acheter des
biens et des services. Plus ils ont besoin d'argent à cette fin, plus
ils détiennent de monnaie.
La quantité de monnaie présente dans
l'économie est donc étroitement liée au nombre
d'unités monétaires échangées dans le cadre des
transactions.
L'équation suivante, dite équation quantitative
de la monnaie, exprime le lien entre les transactions et la masse
monétaire :
Où M = Monnaie ;
V = Vitesse de circulation ;
P = Prix et
T = Transactions.
Le membre de droite de l'équation quantitative de la
monnaie nous décrit les transactions effectuées au cours d'une
période donnée, le nombre de fois, en un an, que l'on
échange des biens et services contre la monnaie ainsi que le prix de
transaction moyenne soit le nombre d'unités monétaires à
échanger en moyenne au cours de cette année.
Le membre de gauche de l'équation quantitative de la
monnaie décrit la monnaie utilisée dans les transactions. V
mesure le nombre de fois par unité de temps qu'une unité de
monnaie est utilisée dans une transaction.
V est mesuré comme suit :
Alors, l'équation quantitative de la monnaie est une
identité car les définitions de ces quatre variables sont telles
qu'elle est toujours vraie.
Cette équation est utile, car elle nous montre que, si
une de variables change, une ou plusieurs des autres variables doivent varier
pour préserver l'égalité.
Ainsi, si la quantité de monnaie augmente alors que
la vitesse de circulation de cette monnaie reste inchangée ou bien le
prix ou bien le nombre de transactions doit augmenter.
2.6. Théorie explicative
de l'érosion du pouvoir d'achat29(*)
Dans tous les pays, on constate que la monnaie subit à
longue une érosion de son pouvoir d'achat. Deux courants
théoriques concourent à l'explication de mouvement des prix, et
donc de la variation du pouvoir d'achat de la monnaie. Ce sont le courant
monétariste et le courant structuraliste.
A. Le courant monétariste
Ce courant reste dans la tradition de la théorie
quantitative de la monnaie.
Cette théorie s'appuie sur l'équation suivante
d'Irving Fisher.
Où
· M = Monnaie fiduciaire (monnaie nominale :
pièces ou billets),
· M' = Monnaie scripturale (dépôt à
vue).
· V et V' = Vitesse de circulation de M et M'.
· P = Niveau général de prix.
· Q = Volume de transactions.
Il résulte de cette équation que les variations
de M entraînent les variations proportionnelles de la quantité de
monnaie en circulation. La variation de la monnaie est donc inversement
proportionnelle à sa quantité.
La théorie admet qu'une influence unilatérale
de M vers P, le mouvement de P ne rejaillit pas sur celui de M. la constance de
V reste une hypothèse, la réalité ne la confirme pas. Si
l'on écarte ces hypothèses, P devient indéterminé.
Quant à Walras, il part de l'équation des
encaisses désirées. Il situe son raisonnement dans le cadre de
l'interdépendance générale.
L'équation s'établit comme suit :
Qu. Pu = H
Où Pu = Prix du bien monnaie,
Qu = Quantité du bien monnaie,
H = Encaisse désirée, ou la demande de monnaie.
Le prix de la monnaie est inversement proportionnel à
sa quantité. Le pouvoir d'achat de la monnaie est fonction de sa
rareté. Pu augmente ou baisse selon que H est supérieur ou
inférieur à Qu.
Cette théorie monétariste explique la
détermination et les fluctuations de prix de la monnaie, H est facteur
explicatif.
B. Le courant structuraliste
Ce courant s'est développé surtout en
Amérique latine, en réaction contre les différentes
versions de la théorie quantitative de la monnaie dans l'explication du
mouvement du prix. Ce courant considère que les structures
économiques et sociales ne sont pas toujours harmonieuses.
L'harmonie naturelle du système économique, est
démentie pour les crises et récessions. Les structures
économiques dans les pays en développement, sont susceptibles
d'engendrer un élément de perturbation qui déclenche une
hausse de prix. L'Analyse structuraliste retient une série de
distorsions qui sont susceptibles d'enclencher un mouvement de hausse de prix.
2.7. La circulation de la
monnaie
L'utilisation de la monnaie permet une économie
d'information et de calcul, grâce à la simplification du
système de prix.
Elle est ensuite un bien directement échangeable
contre tous les autres biens, un instrument de paiement qui permet
d'acquérir n'importe quel bien ou service y compris le travail humain.
On dit qu'elle est un équivalent
général.
C'est en effet, un instrument admis partout et par tout le
monde, en toutes circonstances, et dont le simple transfert entraîne de
façon définitive l'extinction des dettes. Nos économies
sont monétaires dans la mesure où les produits ne
s'échangent pas contre des produits, mais contre la monnaie qui à
son tour, s'échange contre les produits.
Cela suppose évidemment qu'il existe un consensus
social et la croyance que l'on peut obtenir à tout moment n'importe quel
bien en échange de monnaie. Cette confiance peut être
renforcée par l'autorité de l'Etat et de la Banque Centrale qui
obligent l'ensemble des acteurs économiques à accepter la monnaie
en lui donnant un pouvoir libératoire et légal.30(*)
Créée par le système bancaire, la
monnaie circule entre les agents économiques en fonction de leurs
comportements de financement, de placement et de dépense. La circulation
de la monnaie dans l'économie est ainsi déterminée par les
principales opérations économiques (production, consommation et
épargne).
La création monétaire a trois principaux
correspondants ou trois catégories d'agents qui s'adressent au
système bancaire pour satisfaire leurs besoins de financement : les
Etats, les ménages et les entreprises.
L'Etat et les non résidents dont s'accroît avec
l'ouverture extérieure de l'économie. Ces comportements de
dépenses et de placements financiers des acteurs économiques se
répercutent sur l'intensité d'utilisation de la masse
monétaire : sa vitesse de circulation. L'évolution de cette
dernière dépend des comportements des agents économiques
en matière de dépense et d'épargne mais également
des habitudes de paiement et des innovations financières et
technologiques qui permettent d'accélérer la rotation des caisses
monétaires.
La monnaie circule entre les agents économiques un peu
comme le sang qui circule entre les organes du corps humain. En allant à
l'essentiel, on peut dire que la monnaie circule entre trois catégories
d'agents : les banques qui créent la monnaie, les entreprises qui
l'empruntent, et les ménages qui la dépensent ou
l'épargnent.
Graphique n°ii. Circulation de la monnaie dans
l'économie
Banques
Consommation
Salaires
Entreprises
Ménages
Moyens de paiement
Dépôt
Prêt
Remboursement
2
1
3
6
4
5
Source : D. PHINON, La monnaie et ses
mécanismes, p41
Schématiquement, notre représentation
triangulaire de la monnaie dans l'économie comprend trois pôles
(les trois agents principaux) et six flux décrivant les
opérations économiques de base qui se déroulent en deux
périodes :
- Première période (les
flèches en traits pleins). Les entreprises cherchent
à produire, pour atteindre cet objectif, elles doivent résoudre
un problème lié à un décalage inévitable
entre leurs dépenses et leurs recettes : il leur faut obtenir des
ressources pour engager la production (embaucher des travailleurs) avant de
disposer des recettes liées à la vente de leur produits. Le
rôle de Banques est de prêter aux entreprises pour leur permettre
de combler ce décalage entre recettes et dépenses, les
entreprises vont payer les salaires aux travailleurs, enfin, ces derniers
laissent leurs revenus en dépôt auprès des Banques.
- Seconde période (flèches en
pointillés) : les ménages utilisent leurs
dépôts bancaires comme moyens de paiement, pour acheter des biens
de consommation auprès des entreprises, ces dernières utilisent
ces ressources pour rembourser leurs emprunts auprès des Banques.
Le circuit monétaire est bien bouclé : la
création monétaire initiale est, nécessaire pour amorcer
le démarrage du circuit économique par la production des
entreprises, se traduit in fine forme par destruction de la monnaie
créée au dépôt.
La vitesse de la circulation de la monnaie et le taux de
liquidité de l'économie permet d'approximer le comportement de la
demande de monnaie, laquelle est observable à l'opposé de l'offre
de monnaie qui est mesurable. La vitesse de circulation de la monnaie (V) est
le rapport du produit intérieur brut (PIB) sur la vitesse
monétaire (M2).
V = PIB/M2
Elle exprime la vitesse de transformation du revenu
réel ou des actifs réels en monnaie. Plus les actifs réels
se transforment en monnaie, plus il peut être relevé que les
agents économiques marquent une préférence sur la monnaie.
Dans ce cas, la demande de la monnaie augmente et vice versa. Quand au taux de
liquidité de l'économie, il est le rapport en pourcentage de la
masse monétaire sur le Produit Intérieur Brut.
Le taux de liquidité est l'inverse de la vitesse de
circulation de la monnaie. C'est le taux de transformation de la monnaie en
revenu. En d'autre terme c'est la fraction de revenu que les agents
économiques souhaitent conserver sous forme de monnaie. Plus ce taux
augmente, plus les agents économiques sont de moins en moins
disposés à transformer leurs actifs réels en monnaie. Dans
ce cas, la demande de monnaie diminue et vice versa.31(*)
2.8. Contrôle de la
quantité de monnaie
On appelle offre de monnaie, la quantité de monnaie
disponible. Dans une économie où prévaut la monnaie
marchandise. L'offre de monnaie est égale à la quantité de
cette marchandise.
Dans une économie où prévaut la monnaie
fiduciaire, telle que nos économies contemporaines, c'est l'Etat qui
contrôle la quantité de monnaie ; il s'est légalement
réservé le monopole de l'émission des pièces de
monnaie et des billets de banque. De ce fait, il a ajouté à la
politique budgétaire, la politique monétaire, via le
contrôle de l'offre de monnaie.
Pour accroître l'offre de la monnaie, la Banque
Centrale rachète, à l'aide de la monnaie nationale les
obligations de l'Etat auprès de ceux et celles qui les
détiennent. Pour réduire l'offre de monnaie, elle vend une partie
des obligations d'Etat qu'elle détient elle-même.
Ceci a pour effet de retirer du marché la
quantité correspondante de monnaie nationale. Nous faisons
l'hypothèse que la Banque Centrale contrôle directement l'offre de
monnaie.
2.9. Valeur de la
monnaie : pouvoir d'achat
La valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat
c'est-à-dire par la faculté qu'elle offre à ces
détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et
services en échange d'unité monétaire.
Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse
de prix. Des mouvements d'ensemble affectent également la valeur de la
monnaie : théorie quantitative et autres théories :
Keynes la nouvelle école néoclassique et
monétariste.32(*)
· La valeur interne de la monnaie
La valeur de la monnaie, c'est son pouvoir d'achat, lorsque
le pouvoir d'achat diminue sa valeur diminue également tandis que
lorsque ce pouvoir d'achat augmente sa valeur augmente aussi.
Ainsi, une économie peut être exposée
à deux types de mouvements au niveau général de
prix :
Ce pouvoir d'achat de la monnaie ne dépend pas du prix
particulier d'un bien ou d'un service mais de l'ensemble de prix. C'est le
niveau général de prix qui donne le pouvoir d'achat de la
monnaie.
On distingue deux sortes de valeur de la monnaie :
- la valeur interne ;
- la valeur externe.
La valeur interne est le pouvoir d'achat défini par
rapport aux biens et services intérieurs, tandis que la valeur externe
est déterminée par rapport aux monnaies étrangères.
La valeur externe de la monnaie relève de la théorie de
change.
2.10. Le seigneuriage ou le
revenu de l'émission de la monnaie
L'Etat peut financer ses dépenses de trois
manières : en se procurant des recettes par l'impôt, en
empruntant auprès du public et en émettant du papier
monnaie.33(*) On appelle
seigneuriage, les recettes acquises par émission d'argent. Lorsque
l'Etat émet de la monnaie nouvelle pour financer ses dépenses, il
accroît l'offre de monnaie. Ceci est source de l'inflation.
C'est pourquoi on parle dans ce cas de taxe d'inflation.
Cette assimilation de l'inflation à une taxe n'est pas évidente
à première vue : personne ne reçoit
spécifiquement d'invitation à payer cet impôt. Mais alors
qui paie la « taxe d'inflation » ? Ce sont les
détenteurs de monnaie : quand les prix augmentent, la valeur
réelle de billets que vous avez dans votre portefeuille diminue.
Quant l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son
propre usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue
par les gens, l'inflation est donc un impôt prélevé sur la
détention de monnaie.
Dans les pays frappés d'hyperinflation, le
seigneuriage est souvent la principale source de revenus de l'Etat, et la
nécessité même dans laquelle se trouve celui-ci
d'émettre la monnaie pour financer ses dépenses, constitue la
première cause d'hyperinflation.
2.11. La politique
monétaire
1. Notions
L'objectif statutaire de la Banque Centrale est aujourd'hui
d'assurer la stabilité monétaire dans une perspective à
moyen terme et non d'exercer une action conjoncturelle. Ce programme a deux
aspects liés : interne et externe.
A l'intérieur d'une espace monétaire, la Banque
Centrale émet la monnaie ultime et régule d'activités de
crédit des Banques.
Elle utilise aujourd'hui l'outil des taux
d'intérêts. A l'extérieur, les autorités
monétaires congolaises ont choisi d'ancrer (immobiliser) le franc
congolais au dollar américain pour importer la stabilité de ce
dernier.
Si la Banque Centrale accroît l'offre de monnaie, le
niveau des prix étant supposé donné, cette hausse de
l'offre monétaire se traduit par un accroissement des encaisses
réelles; en conséquence, la hausse de l'offre de monnaie
accroît le revenu et diminue le taux de change. La politique
monétaire affecte donc le revenu en économie ouverte tout comme
en économie fermée, mais le mécanisme de transmission
monétaire y est différent.
La Banque Centrale doit mettre en place les
éléments de la thérapeutique destinée à
lutter contre l'inflation pour préserver la valeur interne et externe de
la monnaie. Pour ce faire, l'autorité susceptible de développer
les mécanismes de financement des investissements fondés sur
l'accroissement d'un épargne stable.
En économie fermée, la hausse de l'offre de
monnaie réduit le taux d'intérêt, ce qui stimule
l'investissement et donc la dépense totale.
En petite économie ouverte, le taux
d'intérêt est fixé au taux d'intérêt nominal.
Dès que la hausse de l'offre de monnaie pèse à la baisse
sur le taux d'intérêt intérieur, les capitaux quittent
l'économie, les investisseurs cherchant ailleurs un rendement plus
élevé. Cette sortie de capitaux empêche le taux
d'intérêt intérieur de baisser.
De surcroît, comme les sorties de capitaux alimentant
l'offre de monnaie nationale sur le marché des devises
étrangères, le taux de change se déprécie. Ceci
réduit le prix des biens intérieurs par rapport à celui
des biens étrangers ce qui stimule les exportations nettes.
La politique monétaire influence le revenu modifiant
le taux de change plutôt que le taux d'intérêt.
2. Définition
La politique monétaire est un
ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, et
notamment la Banque Centrale, visant à faire varier la quantité
de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur
la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la
consommation et l'inflation.
La politique monétaire, qui a pour objectif
de soutenir l'activité économique en fournissant des
liquidités et des crédits indispensables aux agents pour
consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop
restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance
économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle
situation favoriserait l'augmentation de l'inflation (la hausse
généralisée des prix) en injectant trop de pouvoir d'achat
dans une économie qui ne dispose pas suffisamment de biens pour
satisfaire la demande.
3. Les instruments de la politique
monétaire
Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes
pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à
leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments
privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en
désuétude. L'encadrement du
crédit, qui était au coeur de la politique
monétaire française avant les années 1980, et qui
consistait dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un
volume précis de prêts auprès des entreprises et des
particuliers, a été abandonné en 1987 : cette
technique était jugée trop directive et ne correspondait plus
à une économie ouverte sur le monde et soumise à la
concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons,
la politique de variation des réserves obligatoires
n'est plus véritablement employée par la Banque
centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle,
rarement utilisée.
Elle consiste dans une obligation imposée aux banques
de déposer sur un compte non rémunéré de la Banque
centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à
terme, qui constituent les réserves obligatoires, montant de
dépôts qu'elles ne peuvent employer librement et donc utiliser
pour augmenter les crédits dans l'économie. En modifiant le taux
de réserves obligatoires, la Banque centrale encourage le crédit
ou le pénalise.
Aujourd'hui, les instruments les plus couramment
employés sont l'intervention sur le marché
monétaire et l'opération de
réescompte : puisque les banques doivent se
refinancer auprès de la Banque Centrale (acheter de la monnaie dont
elles ne disposent pas en quantités illimitées), elles sont
obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en
fonction de la politique définie par les autorités
monétaires. En augmentant ce coût, le taux de réescompte,
celles-ci amènent les banques à augmenter leurs propres taux
d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit
l'activité de crédit (l'effet inverse est observé si l'on
abaisse ce coût).
L'intervention sur le marché monétaire,
marché financier servant aux banques à se refinancer directement,
en évitant la Banque centrale, permet à cette dernière de
contrôler le coût de la monnaie de manière indirecte. En
achetant ou en vendant des titres sur ce marché ouvert (ces
opérations sont dites d'open market), elle modifie les
conditions du crédit.
Les instruments de la politique monétaire se
synthétisent comme suit :
Ø Les interventions sur le marché
monétaire ;
Ø Les réserves obligatoires ;
Ø Le taux d'escompte.
On appelle intervention sur le marché
monétaire (open market) les achats et les ventes
d'obligations d'Etat par la Banque Centrale.
Les réserves obligatoires
désignent les réglementations par les quelles les Banques
Centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient
de réserves minimal. Toute hausse du coefficient de réserves
obligatoires, réduit le multiplicateur monétaire et donc l'offre
de monnaie.
Le taux d'escompte est le taux
d'intérêt que prélève la Banque Centrale lorsqu'elle
consent des prêts aux banques commerciales. Plus le taux d'escompte est
faible, moins il est coûteux d'emprunter auprès de la Banque
Centrale et plus les banques commerciales ont recours à cette
modalité de financement. En conséquence, toute réduction
du taux d'escompte accroît la base monétaire et donc l'offre de
monnaie.
4. les objectifs de la politique
monétaire
Les objectifs ultimes de la politique
monétaire sont la croissance économique, la maîtrise de
l'inflation et la défense de la valeur de la devise nationale par
rapport à celle des autres devises. Dans la pratique, il est
nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des objectifs
intermédiaires, directement contrôlables par l'institut
d'émission. La masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus
surveillé. La Banque centrale fixe chaque année un taux de
croissance de l'un de ses agrégats (l'agrégat choisi varie avec
les pays, en France il s'agit par exemple de M2) et utilise les instruments
à sa disposition pour que ce taux ne soit pas dépassé.
Les taux d'intérêt sont également des
éléments essentiels d'une politique monétaire. Leurs
mouvements à la hausse ou à la baisse ont des conséquences
sur l'investissement et sur la consommation, par le biais des crédits.
Grâce à la politique d'open market et
à la politique de réescompte, il est
possible d'influencer leurs mouvements pour les taux à court terme,
même si les marchés financiers restent en dernier ressort les
seuls juges des taux d'intérêt à long terme : ils
apprécient en effet la valeur des obligations et fixent eux-mêmes
leurs taux de rémunération, qui constituent en fait les taux
d'intérêt à long terme.
5. Le débat KEYNÉSIEN ET
MONÉTARISTE
Il existe une controverse entre deux
écoles de pensée pour déterminer si l'objectif le plus
important de la politique monétaire est la croissance du revenu national
ou la maîtrise de l'inflation. Pour les représentants du
monétarisme, la seule cause de l'inflation est la hausse
inconsidérée de la masse monétaire dans l'économie,
dont l'évolution, supérieure à celle du revenu national, a
pour conséquence immédiate la hausse des prix. Cet accroissement
induit de la quantité de monnaie est néfaste pour la croissance
parce qu'il oblige à lutter contre l'inflation en ralentissant
l'activité économique.
Pour les keynésiens, en revanche, la cause de
l'inflation n'est pas nécessairement monétaire et une hausse
importante de la quantité de monnaie ne produit pas automatiquement de
l'inflation. Elle peut contribuer à créer du pouvoir d'achat
supplémentaire dans une économie où les capacités
de production sont en partie inemployées pour cause de chômage et
de faible augmentation des revenus. Dans certains cas, la politique
d'accroissement de la masse monétaire peut provoquer une stimulation de
l'activité économique et être ainsi justifiée a
posteriori, sans pour autant qu'une quelconque hausse des prix ne se manifeste.
Keynes n'était pas un partisan inconditionnel de ce
type de politique, mais il estimait que les variations de la masse
monétaire et des taux d'intérêt n'étaient pas
centrales pour expliquer les comportements des entrepreneurs, qui fondent en
fait leurs choix d'investissement sur des anticipations sur l'activité
économique et non sur le coût de l'investissement.
La plupart des grandes Banques centrales des pays occidentaux,
aujourd'hui indépendantes des pouvoirs politiques (en France, aux
États-Unis, en Allemagne), privilégient une vision
monétariste en s'assignant comme objectif principal la lutte contre
l'inflation.
Fig. n°iii. Politique monétaire
expansionniste
Une politique monétaire expansionniste déplace vers
la droite de courbe LM
Ce qui réduit le taux de change
et accroît le revenu
Revenu, Production
Taux de change
e
y
Source : G.N. MANKIW,
Macroéconomie, p.33.
Une hausse de l'offre de monnaie déplace la courbe LM
vers la droite est ce qui réduit le taux de change et accroît le
revenu.
2.12. Les effets de la
création monétaire
L'injection monétaire déplace la courbe d'offre
de monnaie vers la droite de M1 à M2. Pour
équilibrer l'offre et la demande de monnaie, la valeur
d'équilibre de l'argent (axe gauche) doit diminuer et le niveau
général de prix (axe droit doit augmenter).
Autrement dit, quand le nombre de francs augmente, il en
résulte une augmentation du niveau général des prix (de 2
à 4) qui fait tomber la valeur de chaque franc (de ½ à
¼).
Cette exploitation de la formation du niveau
général des prix et de ses évolutions dans le temps
constitue ce que l'on appelle la théorie quantitative de monnaie.
Selon cette théorie, la quantité de monnaie
disponible dans l'économie détermine la valeur de l'argent, et
l'accroissance de la quantité de monnaie est la cause première de
l'inflation comme l'a fait remarquer l'économiste Milton
Friedman : « l'inflation est toujours et
partout un phénomène
monétaire ».34(*)
2.13. La régulation par
le taux
Il faut préciser les objectifs intermédiaires
de la politique monétaire. Au cours des années 80, les Banques
centrales appliquaient des politiques « cibles » sur la
masse monétaire.
En effet, puisque l'excès de création
monétaire par la Banque était rendu responsable de l'inflation,
la politique monétaire cherchait à réduire le taux de
croissance de la masse monétaire qui servait ainsi l'objectif à
court terme et de critère d'évaluation.35(*)
A partir du taux de croissance prévisionnel de
l'économie, la Banque Centre se fixait une fourchette de variation
à court terme à l'intérieur de laquelle, elle s'employait
à maintenir la croissance de la masse monétaire.36(*)
Déficit la valeur de la monnaie
Augmentation de l'offre de monnaie
Offre de monnaie
Valeur de la monnaie
Monnaie
M1
M2
MS1
MS2
A
B
¾
½
¼
Fig. IV. Augmentation de l'offre de la monnaie
Demande de la monnaie
Source : G.N. MANKIW,
macroéconomie, p.345
Si la Banque Centrale accroît la masse monétaire
la courbe d'offre se déplace vers la droite de MS1 à
MS2 la valeur de la monnaie (axe gauche) et les prix (axe droit)
s'ajustent de manière à équilibrer offre et demande. Par
conséquent la monnaie perd de la valeur et le prix augmente.
2.14. Illusion monétaire
Expression utilisée essentiellement en
macroéconomie pour caractériser le comportement de ceux qui
confondent les variations du niveau des prix réels avec celles des prix
relatifs.
Ainsi, un individu est sujet à l'illusion
monétaire si, après avoir constaté l'augmentation des prix
des biens qu'il vend (par exemple, son travail) suite à une hausse de
l'ensemble des prix, il croit que son pouvoir d'achat a augmenté, alors
qu'il n'en est rien.
Pour les économistes d'inspiration
néo-classique, qu'ils soient keynésiens ou monétaristes,
l'illusion monétaire dont seraient surtout victimes, les salariés
(qui vendent leur force de travail et sont moins bien informés) est une
des raisons pour lesquelles il y a fluctuation de l'activité et de
l'emploi.
Ce qu'ils expliquent de la façon
suivante : en augmentant plus ou moins brusquement la masse
monétaire pour des raisons électorales, par exemple, l'Etat
provoque une hausse de niveau des prix, mais aussi des changements dans les
prix relatifs, ce qui peut créer des « illusions »
dans certaines catégories sociales par exemple, les travailleurs pensent
que le salaire réel a augmenté et offrent plus de travail, le
chômage diminuant donc d'autant.
2.15. Demande de monnaie
La monnaie est un « objet » très
particulier qui est pour l'essentiel créée par le système
bancaire, lorsqu'il satisfait aux demandes de crédits qui lui adressent
les ménages et surtout les entreprises, dans le cadre de leurs
activités courantes ou projetées. Ainsi, connaître les
motifs qui sont à la base de la demande de monnaie, et de la forme de
celle-ci, est des tâches essentielles que se fixe les théoriciens
qui s'intéressent à la monnaie.
L'analyse qu'il en fait se traduit généralement
par des recommandations de politique économique, comme l'a montré
le débat à la fin des années soixante, entre
monétaristes et keynésiens sur la stabilité de la demande
de monnaie et sur la validité de la théorie quantitative de la
monnaie.37(*)
Tel n'est pas le point de vue des monétaristes, qui
insistent au contraire sur la stabilité de la demande de monnaie. Pour
eux à la base de celle-ci il y a essentiellement le motif de
transaction, comme dans la théorie quantitative de la monnaie.
Le point de départ de leur analyse est donc la formule
quantitative, écrit sous la forme :
Md = KP. Q où K = est l'inverse de la vitesse de
circulation de la monnaie
P= un indicateur du niveau de prix
Q = un indicateur du niveau des transactions
Dans le cas de la fonction de demande de monnaie KPQ, la
stabilité se réduit à celle du coefficient K, et donc
à celle de la vitesse de circulation de la monnaie.
· Évaluation de demande de la monnaie
L'objet principal de la politique monétaire est
d'obtenir et maintenir la stabilité des prix à travers
l'ajustement de l'offre de monnaie à la demande de monnaie.
Cet ajustement suggére un niveau des liquidités
ni excessif ni insuffisant pour assurer un fonctionnement approprié de
l'économie.38(*)
A titre de rappel, la demande de monnaie est la mesure dans
laquelle une économie est prête à définir la
monnaie. La demande de monnaie varie inversement à l'inflation et
directement avec l'évolution du PIB réel mieux la croissance
économique. Elle est obtenu en divisant le prix de l'offre de monnaie
par le coefficient d'inflation et en multipliant le résultat par le
coefficient de croissance.
Par ailleurs, une approximation de la demande de la monnaie
est faite à partir de la vitesse de circulation de la monnaie.
· Le maintien des prix stables par la Banque
centrale
Pour maintenir les prix stables, la Banque Centrale doit
maintenir un contrôle strict de la masse monétaire.39(*)
Dans notre économie, tous les prix ont tendance
à grimper avec le temps. Cette élévation du niveau
général des prix est appelée
inflation.
Quand l'argent a de la valeur, le niveau des prix est faible.
La courbe d'offre de monnaie sur cette figure est une droite verticale.
Demande de monnaie
Monnaie
Niveau de prix
Offre de monnaie
Valeur d'équilibre
1
1,3
2
4
¾
½
¼
r
Fig. n°05. Maintien des prix stables
Source : G.N. MANKIW, Principe de
l'économie, p. 456
La courbe de demande présente une pente
négative, ce qui signifie que lorsque la valeur de l'argent est faible,
le public demande des grandes quantités pour acheter les biens et
services. A la valeur d'équilibre de la monnaie (et au niveau des prix
d'équilibre), la quantité de monnaie demandée est
égale à la quantité offerte.
2.16. La lutte contre
blanchiment
Le blanchiment désigne le processus consistant
à réinjecter dans l'économie légale les produits de
trafics illégaux.40(*) Le système financier, comme de système
bancaire est utilisé pour recycler l'argent
« sale ».
Ces fonds sont d'abords insérés dans les
circuits financiers « placement »
ou « prélavage » par le
biais de dépôts bancaires, d'achat de devises, de bons de caisse,
d'instruments financiers, ils sont ensuite convertis en
« lavage ». L'objectif de la manoeuvre étant
d'occulter l'origine de fonds en brouillant les pistes par une série de
transactions financières.
Ils sont enfin réintégrés
« recyclage » en investissements divers, conférant
aux fonds une apparence de légalité.
Le développement des marchés financiers, leurs
globalisations, la diversification des instruments financiers sont autant
d'évaluations mises à profit par les trafiquants.41(*)
Cette lutte a d'abord pris la forme de convention
internationale. Le système repose sur l'association des organismes
financiers à l'effort de traquer du blanchiment mené par des
structures créées à cet effet comme trafic financier.
Il résulte de ces dispositions, que les
établissements ont l'obligation de déclarer toute somme et
prévenir du trafic de stupéfiants ou de l'activité
d'organisation criminelle ainsi que toutes spéculations portant sur de
telles sommes ; qu'ils ont aussi l'obligation de déclarer les
sommes ou opérations qui, sans justifier directement ce soupçon
justifient néanmoins une déclaration dès lors qu'elles se
présentent dans des conditions inhabituelles de complexité et ne
paraissent pas avoir de justification économique et que
l'établissement, après s'être renseigné, n'a pu
déterminer leur origine ou leur destination.42(*)
En conclusion, c'est qui est important à souligner,
c'est le fait que le budget de l'Etat est souvent en
déséquilibre. Ce qui amène, l'Etat à rechercher des
moyens à l'extérieur pour ces déficits (aides, emprunts,
planches à billet).
Pour une justification comptable c'est-à-dire que le
budget est le moyen par excellent de contrôler s'il y a équilibre
entre les recettes escomptées et les dépenses projetées.
En cas d'excèdent de crédit de dépenses, ce
déséquilibre comptable ne met pas en danger l'équilibre
économique général du pays.
a) La stabilité de la demande de
monnaie selon Milton Friedman
Les déterminants de la demande de monnaie sont plus
complexes que dans la théorie de Fisher. Cette demande est sujette
à des variations à court terme en fonction
d'éléments conjoncturels.
Dans sa présentation, Milton Friedman s'appuie sur une
reformulation de la fonction de demande de monnaie.
Selon lui, cette demande dépend de différentes
variables.
1. elle évolue positivement en fonction du revenu
permanent : celle-ci représente la projection à long terme
du revenu ou richesse humaine ;
2. elle est négativement liée au coût
d'opportunité de détention de la monnaie, mesuré par les
rendements obtenus sur les placements effectués en actifs
financiers ;
3. cette demande sera d'autant plus forte que des politiques
discrétionnaires sont conduites par les pouvoirs publics et que les
agents économiques anticipent une hausse du niveau des prix.
Tout va dépendre ensuite de la réaction des
autorités monétaires en matière d'offre de monnaie.
Celles-ci peuvent répondre à la demande, valider les
anticipations à la hausse et favoriser ainsi le dérapage des
prix.
L'action discrétionnaire de la Banque Centrale est, de
la sorte, à l'origine de perturbations sur les prix. Dans ses travaux
sur l'histoire monétaire des Etats-Unis, réalisés avec
Anna SCHUETZ, il relève une forte corrélation entre les
variations de la croissance des agrégats monétaires M1
et M2 et l'indice implicite du niveau général
des prix pour la période de 1875 à 1960.
b) Les justifications du processus
inflationniste par les monétaristes
Le raisonnement de Milton Friedman
sur le déclenchement du processus inflationniste s'appuie sur plusieurs
arguments, mais, au final, c'est surtout la politique des pouvoirs publics qui
est condamnée.
Premier argument : la hausse de l'inflation
résulte tout d'abord d'une croissance des dépenses publiques
alors que le gouvernement n'est pas en mesure d'augmenter les impôts.
Friedman ajoute, dans Inflation et systèmes monétaires :
« Sa politique a consisté à financer ce surcroît
de dépenses en imprimant de plus en plus de billets ».
Le financement monétaire, donc la complicité de
la Banque Centrale, est ici dénoncée. Cette hausse des
dépenses peut être justifiée par l'objectif de plein
emploi. Le second argument incrimine directement les Banques Centrales. Leurs
dirigeants sont accusés de « prendre leurs décisions en
fonction de théories erronées ; ils ont pensé qu'ils
devaient s'occuper des taux d'intérêt alors que leur tâche
consiste en fait à contrôler la quantité de
monnaie ». Ici encore, c'est bien la quantité de monnaie et
son adéquation au volume de la demande qui est la variable
stratégique.
Milton Friedman illustre ses propos par la situation
prévalant aux Etats-Unis durant les années 1960. A cette
époque, les prix étaient stables. A la suite des politiques mises
en oeuvre par John F. Kennedy, puis par Lyndon Johnson, dans « New
Economica », la hausse des prix avait progressé, atteignant 3
à 3,5% par an. La réserve fédérale s'était
inquiétée de la situation en 1966, conduisant alors une politique
monétaire restrictive couronnée de succès puisque la
hausse des prix était revenue à 2,5%.
Le ralentissement économique qui en est
résulté s'est accompagné d'une montée du
chômage, politiquement mal vécue. L'inflation avait ensuite repris
sa hausse en raison des dépenses gouvernementales et du laxisme
monétaire de la FED. L'inflation a atteint 7% en 1969 et a
constitué, selon Friedman, l'une des causes de l'affaiblissement du
dollar, conduisant à sa dévaluation et à la suspension par
le président Nixon de la convertibilité -or de la monnaie
américaine le 15 août 1971.
2.17. L'offre de la monnaie43(*)
Le concept d'offre de monnaie est défini comme
étant la quantité d'unités monétaires
détenues par les gens et que la Banque Centrale contrôle, celle-ci
en accroissant ou en réduisant la quantité d'unités
monétaires en circulation par les opérations d'achat et de vente
sur le marché libre.
Ce paragraphe va montrer que l'offre de monnaie est
déterminée non seulement par la politique de la Banque Centrale,
mais également par le comportement des ménages qui
détiennent de la monnaie, d'une part et des banques dans lesquelles
cette monnaie est déposée, d'autre part.
Rappelons que l'offre de monnaie inclut à la fois les
pièces de monnaie et les billets de banque détenus par le public
et les dépôts que celui-ci constitue auprès des banques
pour en avoir un usage immédiat à des fins de transactions, tels
que des dépôts à vue. En appelants M l'offre de monnaie, C
les pièces et billets en circulation et D les dépôts
à vue, nous pouvons écrire :
Offre de monnaie = Pièces et billets +
dépôts à vue
M = C + D
Pour comprendre l'offre de monnaie, nous devons bien voir
l'interaction entre pièces et billets en circulation et
dépôts à vue, d'une part, et la manière dont la
Banque Centrale influence ces deux composantes de l'offre de monnaie, d'autre
part.
· Le système bancaire avec réserves
intégrales
Dans un monde sans banques, les pièces et billets en
circulation, soit l'argent liquide, constituent la totalité de la
monnaie.
On appelle réserves bancaires, la partie des
dépôts constitués auprès des banques que celles-ci
ne prêtent pas. Une fraction de ces réserves se trouve dans les
coffres forts de chaque banque, mais la majeure partie en est détenue
par la Banque Centrale.
Un tel système bancaire fonctionne avec
réserves intégrales.
· Le système bancaire avec réserves
Fractionnaires
Ce système intéresse les banques, car elles
peuvent prélever un taux d'intérêt sur les prêts
qu'elles consentent. Elles doivent pourtant conserver une partie des
dépôts, pour permettre à leurs clients de constituer
à effectuer des retraits lorsqu'ils le souhaitent. Cependant, si de
nouveaux dépôts viennent régulièrement à peu
près compenser les quantités d'argent retirées par les
clients, la banque peut ne conserver en réserve qu'une partie de la
totalité des dépôts. On parle alors d'un
système bancaire avec réserve
fractionnaire.
On voit donc que, dans un système bancaire avec
réserves fractionnaires les banques créent de la monnaie.
Cette création de monnaie ne s'arrête pas. Si
l'emprunteur dépose une somme qu'il a obtenue dans une autre banque, ou
s'il les utilise pour payer un tiers qui les dépose à son tour,
le processus de création monétaire se poursuit.
La capacité qu'a le système bancaire de
créer de la monnaie constitue la première différence entre
les banques et les autres institutions financières.
Les marchés financiers assurent un important
mécanisme du transfert des ressources de l'économie, des
ménages souhaitant épargner une partie de leur revenu courant en
vue de leur consommation future vers les ménages et entreprises
désireux d'emprunter pour acheter des biens d'investissement en vue de
leur production future.
Ce processus de transfert de fonds des épargnants avec
les emprunteurs s'appelle intermédiation financière.
Le marché boursier, le marché obligataire et le
système bancaire figurent parmi les principales
institutions qui réalisent cette fonction d'intermédiation
financière.
Parmi toutes les institutions financières qui
interviennent en ce sens, seules les banques ont le pouvoir légal
de créer des actifs constitutifs de l'offre de monnaie, tels que les
comptes à vue. C'est pourquoi les banques sont les seules institutions
financières qui ont un impact direct sur l'offre de monnaie.
La banque qui prête une partie de ses réserves
permet aux emprunteurs de réaliser des transactions et accroît
donc l'offre de monnaie. En d'autres termes, la création
monétaire par le système bancaire accroît la
liquidité de l'économie, non sa richesse.
· Un modèle de l'offre de monnaie
Sachant maintenant comment les banques créent de la
monnaie, nous pouvons étudier de manière plus
détaillée les déterminants de l'offre de monnaie. A cette
fin, nous construisons ci-dessous un modèle de l'offre de monnaie avec
réserves fractionnaires.
Le modèle comporte trois variables
exogènes :
- la base monétaire B : est la somme des
pièces et billets en circulation C, et des réserves bancaires R.
la Banque Centrale la contrôle directement ;
- le coefficient de réserves rr est la fraction des
dépôts que les banques conservent sous forme de réserves.
Elle dépend des pratiques commerciales des banques et de la
réglementation bancaire ;
- le coefficient d'encaisses Cr est la part de leurs
dépôts à vu D que les gens souhaitent détenir en
espèces C. il traduit les préférences des gens quant aux
formes de détention de la monnaie.
Notre modèle montre que l'offre de monnaie
dépend de la base monétaire, du coefficient de réserves et
du coefficient d'encaisse.
Il nous permet d'étudier comment la politique de la
Banque Centrale, et les choix de banques et des ménages affectent
l'offre de monnaie.
Cette équation nous montre comment l'offre de monnaie
dépend des trois variables exogènes.
2.18. Les formes de monnaie44(*)
À travers les époques, la
monnaie a pris différentes formes
La monnaie métallique
La plus ancienne forme de monnaie est la
monnaie métallique : ce sont les pièces de monnaie.
Les premières remontent à
l'Antiquité : elles étaient en métal précieux
(en or ou en argent), mais aussi en cuivre ou en bronze pour celles qui avaient
moins de valeur.
La monnaie fiduciaire
À partir du XVIIème siècle
apparaît la monnaie fiduciaire : ce sont les billets de banque.
Pour les États connaissant des
difficultés financières, le papier-monnaie est le moyen de
résoudre leurs soucis de trésorerie : le porteur du billet a
en effet l'assurance de pouvoir convertir son billet en or auprès d'une
banque, la valeur étant garantie par l'État.
Le billet est donc de l'argent virtuel,
qui devient concret en l'échangeant contre de l'or. En latin, le mot
fiducia signifie d'ailleurs
« confiance » : cela
explique pourquoi le pouvoir de battre la monnaie (c'est-à-dire
fabriquer des pièces et imprimer des billets) a toujours
été confié à l'État.
Autrefois privilège de la nation,
l'émission de monnaie est aujourd'hui un monopole des Banques centrales
(comme la Banque Centrale du Congo), contrôlées par le pouvoir
politique.
La monnaie scripturale
Au XXe siècle apparaît
la monnaie scripturale : ce sont les chèques, sur lesquels il
suffit d'inscrire le montant de son achat pour effectuer son paiement.
La monnaie électronique
La monnaie électronique est la forme de
monnaie très pratique utilisée également
désormais : ce sont les cartes de crédit et de
retrait. Elles possèdent plusieurs avantages : elles
ne nécessitent pas d'écriture et sont protégées du
vol par un code secret ou par la signature de leur propriétaire.
Les chèques et les cartes de
crédit sont les moyens de paiement les plus couramment utilisées
par les particuliers aujourd'hui. Avec les pièces et les billets, ils
constituent l'ensemble des moyens de paiement en circulation : c'est la
masse monétaire.
2.19. La loi de GRESHMAN
La loi de Gresham, en économie, principe selon lequel
une monnaie dépréciée ou ayant perdu de sa valeur, et
circulant conjointement avec des pièces qui ont une valeur réelle
du fait de leur teneur en métaux précieux, tend à
entraîner la disparition de ces dernières. D'après la loi
de Gresham, les bonnes pièces, celles qui ont une valeur, sont soit
exportées, soit fondues, afin qu'elles atteignent leur valeur marchande
optimale sur les marchés des changes. Après que l'utilisation de
la monnaie fiduciaire se fut généralisée, la loi de
Gresham s'appliqua de la même manière à la monnaie
métallique lorsque la monnaie fiduciaire en circulation fut
dépréciée.
Le phénomène décrit par la loi de Gresham
fut constaté par les marchands, les banquiers et les hommes
d'État bien avant le XVIème siècle.
Lorsque sir Thomas Gresham exprima l'idée que « la
mauvaise monnaie chasse la bonne », il ne formula pas
son observation de manière théorique, et ce n'est pas avant la
dernière partie du XIXème siècle que son
principe fut appelé la loi de Gresham.
2.20. Le taux de change
Le taux de Change est la valeur d'une monnaie
exprimée en devises.
C'est ce qu'exprime, par exemple, le cours qui
rend compte de la valeur de l'euro en dollar ou en toute autre monnaie qui a
cours légal.
1. Le cours de la monnaie
Il existe une variété de cours
qui expriment, à un moment donné, la valeur d'une monnaie par
rapport à une autre unité monétaire. Il y a un cours en
continu qui résulte de l'état des transactions se
déroulant sur l'ensemble des marchés financiers sur lesquels
s'échangent les monnaies. Il peut être complété par
un cours officiel (ce que l'on appelle le fixing). Une séance est alors
consacrée à la fixation d'un cours des monnaies. Lors de la
clôture de la séance boursière, les cours qui se sont
établis constituent la cote officielle : c'est ce cours qui sert de
référence pour les opérations de change de la
clientèle des banques, notamment les particuliers, qui n'interviennent
pas sur les marchés financiers en qualité de cambistes.
L'évolution du cours des monnaies peut
varier également en fonction de la réalisation effective des
transactions qui se règlent en devises : il se fixe alors un cours
au comptant et un cours à terme. Ce dernier permet de se prémunir
contre les variations des taux de change, car il autorise à fixer pour
aujourd'hui le prix d'une transaction qui sera réglée en devises
à une date ultérieure. À l'inverse, ce même
mécanisme est à la base des comportements spéculatifs que
l'on observe en matière de fixation du cours des monnaies.
2. La politique de change
v Le système de change flexible
Le taux de change d'une monnaie
évolue également selon qu'il existe ou non une politique de
change de l'État dont la monnaie est cotée. Dans un
système de change dit flexible, on dit qu'une monnaie flotte lorsque son
cours est fixé par les seules règles du marché. Plus la
monnaie est demandée, plus son cours, c'est-à-dire son taux de
change, est élevé. Rares sont toutefois les pays qui se
désintéressent de la valeur de leur monnaie. L'intervention des
Banques Centrales sur le marché monétaire agit sur le cours des
monnaies : on parle dans ce cas de flottement impur.
v Le système de change fixe
Ce système s'oppose au mécanisme
dit de change flexible. Dans ce cas, ce sont les autorités politiques
d'un pays qui déterminent le taux de change officiel de leur monnaie
respective. Elles interviennent alors sur le marché des changes afin de
maintenir ce niveau officiel. Ceci ne signifie pas que le cours de change n'est
pas affecté par les variations de marché et reste constant.
Le mécanisme d'étalon de change mis en
place à la suite des accords de Bretton Woods, qui a fonctionné
jusqu'en 1971, était un système de change fixe qui autorisait une
fluctuation limitée du cours des monnaies, autour d'une parité,
qui, elle, demeurait stable. Cette parité reposait sur la
convertibilité d'une monnaie par rapport au dollar, dollar
lui-même convertible en or. Lorsqu'un pays ne peut maintenir le taux de
change officiel de sa monnaie, il doit alors agir sur la parité
officielle de sa monnaie en dévaluant ou en réévaluant
celle-ci.
2.21. La dévaluation
monétaire
1. Définition
La
dévaluation, en économie, acte officiel de
réduction du taux de change qui permet la conversion d'une devise sur
les marchés monétaires internationaux.
Un gouvernement peut choisir la dévaluation
monétaire lorsqu'un déséquilibre chronique de sa balance
commerciale ou de sa balance des paiements existe, compromettant l'acceptation
internationale de la monnaie ayant cours légal. La diminution de la
valeur d'une monnaie par dévaluation peut se produire lorsqu'un pays a
maintenu un taux de change fixe par rapport aux principales devises
étrangères.
En revanche, quand un taux de change flexible est maintenu,
c'est-à-dire, lorsque la valeur de la devise n'est pas
prédéterminée, mais fluctue sous les effets des forces du
marché, la diminution de la valeur d'une monnaie est appelée
dépréciation.
2. Les causes
Dans un marché libre, la valeur d'une
devise nationale est déterminée par l'interaction des deux
facteurs suivants : l'offre et la demande. Si la demande de devises est
supérieure à l'offre, le pays bénéficie d'une
balance des paiements excédentaire. Si la demande de devises est
inférieure à l'offre, la balance des paiements est
déficitaire. La demande qui s'exprime par la monnaie d'un pays
dépend du volume de ses exportations, de ses investissements
intérieurs et de ses avoirs (ou réserves) détenus en
devise locale. L'offre ou la circulation de monnaie nationale sur les
marchés dépend en partie du volume des importations du pays
considéré, de ses investissements à l'étranger et
de ses avoirs détenus en monnaie étrangère. Enfin, l'offre
dépend de la politique monétaire nationale ; si un pays
émet trop de monnaie, provoquant une inflation intérieure, la
balance des paiements enregistre un déficit.
Dans un système de taux de change
fixe, un pays peut ajuster sa balance des paiements en échangeant sa
devise nationale contre des devises étrangères ou contre de l'or.
Si la balance des paiements demeure excédentaire, le gouvernement peut
décider d'acquérir davantage de devises étrangères
ou d'or pour revenir à l'équilibre. Inversement, en cas de
déficit, le gouvernement peut vendre une partie de ses réserves
en monnaie étrangère ou en or, de façon à faire
remonter la valeur de la devise nationale. Les réserves nationales en or
ou en autres devises étant limitées, le gouvernement peut choisir
de remédier à un déséquilibre en modifiant le cours
officiel de sa monnaie. Une telle dévaluation est habituellement
réalisée par loi ou par décret.
Dans un système de taux de change flexible, les
modifications du taux de change peuvent aider une nation à atteindre
l'équilibre de sa balance des paiements.
3. Les effets
La dévaluation monétaire affecte
principalement la balance commerciale d'un pays, qui représente la
différence entre la valeur de ses exportations et celle de ses
importations.
Une dévaluation diminue la valeur de la devise
nationale par rapport aux autres devises ; par conséquent, à
la suite d'une dévaluation, un pays devra changer une quantité
plus importante de sa propre devise pour obtenir la même quantité
de devises étrangères. Ce phénomène entraîne
une hausse du prix des importations et rend les produits nationaux plus
attractifs sur le marché intérieur. Dans la mesure où il
faut moins de devises étrangères pour obtenir un montant
identique exprimé en devise dévaluée, le coût des
exportations nationales baisse, ce qui rend celles-ci plus attractives pour les
consommateurs étrangers.
Une dévaluation doit diminuer le volume
d'importations arrivant dans le pays, et augmenter la demande extérieure
pour les exportations partant du pays : son efficacité
dépend de l'influence d'un changement de prix sur le consommateur et le
producteur (élasticités de l'offre et de la demande).
L'amélioration de la balance commerciale nationale devrait
entraîner un nouveau flux de monnaie étrangère dans le
pays, et finalement une amélioration de la balance globale des paiements
du pays considéré.
L'effet global d'une dévaluation
monétaire dépend des élasticités réelles de
l'offre et de la demande de produits de consommation. Plus la demande
d'importations et d'exportations de biens commerciaux est élastique,
plus grand est l'effet de la dévaluation sur le déficit
commercial du pays et, par conséquent, sur sa balance des
paiements ; moins la demande est élastique, plus l'amplitude de la
dévaluation visant à corriger le déséquilibre
constaté est importante.
La dévaluation est souvent
dénoncée comme étant une pratique monétaire
inflationniste, car elle augmente la valeur, exprimée en monnaie locale,
des importations et des exportations. La dévaluation est une politique
impopulaire, surtout dans les petits pays très dépendants de
leurs importations pour la satisfaction de besoins alimentaires ou
structurels.
4. Historique
En 1944, les plus grandes puissances
économiques participèrent à la conférence de
Bretton Woods, afin de définir un ordre
monétaire international qui apporterait des solutions à la
plupart des problèmes de change issus de la Seconde Guerre mondiale. La
création du Fonds monétaire international (FMI), fut
décidée à cette occasion, dans le dessein de promouvoir la
stabilité monétaire, de nature à favoriser l'expansion du
commerce mondial.
Les pays participants acceptèrent de lier au dollar
américain les valeurs des autres principales devises, le dollar
lui-même étant défini par rapport à l'or. L'accord
prévoyait également la fixation de plafonds, limites
inférieure et supérieure devant encadrer la variation des taux de
change sous l'effet des forces du marché.
Initialement, le FMI fixa cette limite lorsqu'un pays
décidait un ajustement de sa monnaie dépassant, il se devait de
modifier la valeur officielle de sa devise exprimée en dollars.
Initialement, les accords de Bretton Woods déterminèrent des
réévaluations monétaires ; par la suite, les
changements constatés consistèrent principalement en
dévaluation. Ce fut le cas pour la livre sterling, monnaie britannique,
dévaluée en 1949 et en 1967, ainsi que pour le franc,
dévalué à de nombreuses reprises jusqu'au milieu des
années 1980.
Dans les années qui suivirent les
accords de Bretton Woods, le dollar acquit le statut
de devise mondiale dominante. Il était utilisé, en remplacement
de l'or, pour régulariser les déséquilibres des balances
des paiements internationales. Le dollar américain devint en quelque
sorte une devise mondiale, jouant le rôle d'unité de mesure,
d'instrument d'échange et de référence monétaire.
Dans les autres nations, les réserves monétaires en devises
internationales étaient constituées d'une large proportion de
dollars.
SECTION 3. APERÇU
GENERAL SUR LA COMPTABILITE DE L'INFLATION45(*)
La comptabilité de l'inflation est née des
critiques formulées à la comptabilité entant que
système d'information économique relative à l'entreprise.
La lacune la plus apparente sur la quelle on semble tomber
d'accord est qu'en période de forte inflation, la variabilité de
l'unité monétaire employée dans les calculs entraîne
des illusions engendrées par les informations chiffrées
présentées dans les états financiers contenant des
données quantifiées en unités monétaires
historiques essentiellement hétérogènes.
Deux théories explicatives sont actuellement en
confrontation pour répondre au problème de la prise en
considération dans les comptes des effets de la
dépréciation monétaire :
· La théorie de la comptabilisation en
pouvoir d'achat constant ;
· La théorie de la comptabilisation
des coûts au cour du jour.
La comptabilisation en pouvoir d'achat constant
(méthode PAG ou pouvoir d'achat général) s'efforce de
solutionner le problème de la perte en valeur de l'unité
monétaire du fait de l'inflation. L'élément qui sert de
base de correction est l'indice général de prix pour qu'il
exprime les montants de la situation de l'entreprise en termes réels du
pouvoir d'achat à la date d'arrêt des comptes. C'est dont l'indice
global qui sert de base de correction.
La comptabilisation des coûts au cour du jour, est une
variante du système de la valeur au coût de remplacement. Elle
tient compte des changements qui intervient en fait à utiliser comme
principe de réévaluation des immobilisations et stocks, le
coût de remplacement au cour du jour. Le problème que cette
solution essaie de résoudre est celui de la perte de valeur de
l'unité monétaire du fait de l'inflation spécifique de
chaque élément.
Le traitement comptable des effets de l'inflation
intéresse les utilisateurs des États financiers pour plusieurs
raisons :
Ø les effets des variations de prix sont en partie
fonction des opérations et de la situation de l'entreprise ;
Ø attenuer les problèmes posés par les
variations de prix suppose que ces problèmes soient compris en tenant
compte des effets des variations de prix ;
Ø les déclarations des dirigeants d'entreprise
relatives aux problèmes posés par les variations des prix
gagneraient la crédibilité si les entreprises publiaient des
informations financières ayant trait à ces problèmes.
a. La méthode de comptabilité en pouvoir
d'achat général de la monnaie
1. Le principe de la méthode de
comptabilité en unités de pouvoir d'achat (PAG ou indexation
à l'indice général des prix).
L'indexation sur le niveau général des prix, ou
sur le pouvoir d'achat général, a pour objectif de
réévaluer l'actif, le passif, les recettes et les
dépenses en fonction des variations du pouvoir d'achat de la
monnaie ; ces réévaluations consistent à utiliser
pour l'unité de compte non plus des unités monétaires mais
des unités de pouvoir d'achat constant à partir d'une date de
référence déterminée.
L'indexation sur le niveau général des prix a
pour grand avantage de permettre une mesure homogène des actifs et
des bénéfices. Cette méthode facilite les
comparaisons tant synchroniques que chronologiques.
2. L'unité de mesure et les coefficients de
réévaluation
En période d'inflation, le fait fondamental est la
perte de pouvoir d'achat subie par la monnaie. L'unité monétaire
n'est plus constante au cours du temps, elle ne peut être un
étalon de mesure.
L'unité de pouvoir d'achat se mesure à partir de
l'indice général des prix, étant entendu que la
dégradation du pouvoir d'achat de la monnaie peut être mieux
appréciée par la hausse générale des prix des biens
et services que cette monnaie peut acquérir. L'idée
générale est que la monnaie n'a pas de valeur en elle-même
que c'est un signe qui n'a de valeur que par les contre parties qu'il permet
d'obtenir c'est-à-dire son pouvoir d'achat.46(*)
Ou encore coefficient de conversion = 1 + variation relative
des prix sur la période.
Le bilan exprimant une situation financière à
un moment donné, ses éléments seront traduits en
unités de fin de période, le plus logique étant en
unités du 31 décembre de l'année sous clôture.
3. La distinction entre éléments
monétaires et éléments non monétaires
Le principe de la méthode étant la conversion
des postes du bilan en unités de pouvoir d'achat courant, il importe de
relever la distinction faite entre éléments monétaires et
éléments non monétaires.
L'opération de conversion des comptes exige une
distinction entre postes monétaires et postes non monétaires.
Un poste bilantaire est dit monétaire lorsque sa valeur
de marché se trouve dépréciée par rapport à
sa valeur d'origine. Ce sont les créances et dettes non indexées
et les disponibilités monétaires.
Un poste non monétaire est celui dont la valeur de
marché n'est pas affectée par la hausse des prix. C'est par
exemple le matériel dont le coût d'origine n'est pas le même
en monnaie de l'époque d'acquisition et en monnaie actuelle, les
matières ayant en réalité une valeur courante
supérieure au coût historique.
Tableau n°1. Éléments
monétaires et éléments non monétaires
Comptes
|
Monétaires
|
Non monétaires
|
Capital appelé
Capital non appelé
Emprunts à plus d'un an
Frais d'établissement
Immobilisations
Titres de participation
Prêts à plus d'un an
Dépôts et cautionnements
Stocks
Produits perçus d'avance
Charges payées
Comptes de tiers
Provisions
Charges à payer
Produits à recevoir
Titres de placement
Disponibles
|
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
|
X
X
X
X
X
X
|
Source : N. PALUKU, Cours de Questions spéciales de
la Comptabilité, 2009 2010, p. 39.
b. La clarification des effets de l'inflation par la
méthode du coût de remplacement
La méthode du coût de remplacement voudrait que
les actifs non monétaires soient évalués en valeurs de
remplacement ou de façon pragmatique en réévaluant le
coût historique par un coefficient reflétant la hausse de prix
spécifique à l'actif. En même temps, elle veut maintenir le
capital productif et non le capital financier, ce qui veut dire que le
résultat est déterminé par la différence entre les
produits et les coûts de remplacements des charges consommées.
Chapitre
deuxième
GENERALITES SUR LA
TRESORERIE DES BANQUES
Introduction
Le rôle d'intermédiation financière des
banques qui consiste à collecter des dépôts auprès
des agents économiques en excédent de financement et à les
distribuer, sous forme de prêt, à d'autres agents en besoin de
financement constitue l'activité incontournable au développement
d'une économie et confère à celles-ci une place de choix
au sein du cadre macro économique d'une nation.
D'où la nécessité d'en connaître
la nature (définition), le fonctionnement (structure),les
particularités (classification), le rôle (activités)
qu'elles ont à jouer dans le développement économique
d'une nation. Ce rôle ne sera rendu possible que dans la mesure où
les moyens à leur disposition les leur permettront.
Ce qui nous amène à parler ainsi de la
trésorerie, des fonctions du système financier et d'autres
aspects relatifs à ce sujet.
SECTION 1 :
GENERALITES DES INSTITUTIONS BANCAIRES
1.1. Historique du
système bancaire
Les premières opérations de banque datent de
l'Antiquité romaine. A cette époque les prêtres du Temple
d'Ouroux exerçaient des activités qu'on pouvait
déjà qualifier d'opérations bancaires.
En effet, les différents dépôts faits par
les croyants en guise d'offrande au Dieu Soleil étaient
fructifiés en consentant des prêts en nature. Comme pour
paraphraser J. Rivoire, dans son livre Histoire
de la banque que « si la notion de monnaie est
relativement récente, celle des banques se perd dans le
temps »47(*)
En effet, selon ce livre les premières
opérations de banque datent de deux millions d'années avant notre
ère.
Les banques pouvaient recevoir des dépôts de
leurs clients qu'elles pouvaient utiliser en les prêtant moyennant
intérêt. Ces dépôts n'étaient pas
constitués de la monnaie mais des biens précieux de toute sorte.
Il pouvait parfois s'agir des biens périssables (récoltes), ce
qui, effectivement ne pouvait qu'encourager le système de
prêt ; surtout en cas de récoltes abondantes. Une mesure de
semence empruntée pouvait être remboursée après la
récolte en équivalent d'une mesure et demi.
Pour les déposants, il s'agissait de garder leurs biens
en milieu sûr, ce qui fait que l'élément clé de ces
opérations était la confiance.
Cependant, le système de transfert n'existait pas
encore étant donné qu'un déposant ne pouvait pas donner
ordre au banquier de transférer son dépôt ou une partie de
celui-ci dans un compte d'un autre.
Au VIIème siècle avant
Jésus-Christ, le développement du commerce international ayant
pour corollaire l'apparition de la monnaie provoque un engouement vers les
opérations de change à Rome et en Grèce.
A cette même période, les banques se
développent en Europe méditerranéenne avec comme
conséquence directe l'apparition des instruments de paiement tel que le
système de virement de compte à compte et le
chèque48(*).
Au XVIIème siècle, la Suède se
fait parler d'elle dans le domaine de manques par l'invention des billets au
porteur en contrepartie des dépôts. Au lieu de voyager avec des
pièces d'or et d'argent souvent encombrantes et exposées au
risque de vol et de perte pendant de longues distances, les commerçants
avaient maintenant le loisir de les déposer à la banque moyennant
reçu. Ce document ne remplaçait pas en soi, la monnaie
métallique mais représentait les pièces gardées
chez le banquier. Ces opérations, après, rudimentaires, seront
observées dans plusieurs pays par la suite.Avec le temps, les banques
finiront par émettre des billets (reçus) d'une valeur
supérieure à celle des réserves détenues car il
était rare que les déposants viennent réclamer leurs
dépôts au même moment. Il apparaît, alors, la
2ème mission principale d'une banque : l'octroi de
crédit aux clients.
Le développement de la banque tel que nous nous la
connaissons aujourd'hui va apparaître aux XIXème et
XXème siècles. Mais déjà vers les
XVème et XVIème siècles, on avait
certaines structures financières apparentées aux manques
actuelles. Cette forme classique des banques va être favorisée par
facteurs principaux, à savoir :
1. l'évolution des moyens de paiement : nous
pouvons constater que la monnaie métallique sera progressivement
remplacée par les billets, c'est-à-dire la monnaie
fiduciaire ; viendra ensuite la monnaie scripturale qui consiste à
effectuer les transactions par simple jeux d'écritures sur les comptes
bancaires des clients ;
2. le développement général de
l'économie entraînant une circulation des capitaux
importants ;
3. l'internationalisation des activités
économiques qui a favorisé le développement des
échanges.
Après cet aperçu sommaire sur l'historique de
l'évolution du système bancaire, nous pouvons maintenant revenir
sur la définition d'une banque.
1.2. Définition d'une
banque
A la lumière de la littérature parcourue,
c'est-à-dire, l'ensemble de la doctrine à laquelle nous avons eu
accès, nous avons retenu quelques définitions données au
concept « la banque qui est un organisme financier qui concentre des
moyens de paiement, assure la distribution du crédit, le change et
l'émission de billet de banque »49(*).
Selon B. ROUSI ROUBI « la
banque est une catégorie d'établissement de crédit qui,
d'une façon générale, est habilitée à
recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de
terme, et qui peut effectuer toutes les opérations de
banques ».50(*)
Rosette PAYEAD et Max PEYRAD, quant
à eux, définissent la banque comme « une
institution financière habilitée à recevoir des
dépôts à vue du public et d'effectuer toutes les
opérations »51(*).
Selon le Larousse, éd. 1995, « la banque est
une entreprise qui reçoit et avance des fonds, facilite les paiements
par des prêts »52(*).
A partir de définitions reprises ci haut, nous n'avons
qu'une idée vague sur ce qu'est une banque, ainsi que sur le type
d'opérations qu'elle a à effectuer. Ces définitions
souffrent au fait d'une certaine imprécision.
En effet, la banque semble exercer un simple rôle
d'intermédiaire entre les détenteurs des
capitaux-déposants et les demandeurs des
capitaux-emprunteurs.
E. De la Villeguerin semble plus explicite dans sa
définition. En effet, pour lui, « les banques sont des
établissements qui font profession habituelle de recevoir du public,
sous forme de dépôts ou autrement, des fonds qu'ils emploient pour
leur propre compte, en opérations d'escompte, en opérations de
crédits ou en opérations financières »53(*).
Comme on peut le constater, cette définition semble
plus explicite en ce qui concerne les attributs d'une banque :
- Une banque est une professionnelle en matière de
collecte de l'épargne du public ;
- En tant que professionnelle, les fonds déposés
à ses guichets sous forme de dépôts sont utilisés
pour son propre compte et à ses risques, en opérations de
crédits, en opérations de placements.
1.3. Classification des
banques
Il existe plusieurs classifications des banques
proposées par différents professionnels, en fonction du
rôle et des activités exercées. Selon la loi
française à laquelle se réfère le système
bancaire congolais, en plus de la Banque centrale, les banques sont
subdivisées en 3 catégories ; les banques de
dépôt, les banques de crédit à moyen et long terme
et les banques d'affaires. On attend par système bancaire l'ensemble des
toutes ces banques plus la Banque centrale.
1° La Banque Centrale
La Banque Centrale, organisme de tutelle du système
bancaire de la nation est naturellement une institution de droit public
dotée de la personnalité juridique. De ce fait elle jouit de
« la capacité de contacter, de transiger, de compromettre,
d'ester en justice, d'acquérir des biens et d'en
disposer »54(*).
Concernant les fonctions qui lui sont dévolues, nous
pouvons en retenir trois, à savoir :
Institut d'émission : La Banque
Centrale est habilitée, sur le territoire national, à
émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours
légal, libellés dans l'unité monétaire du pays.
Elle assure aussi la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale.
Banque des banques : La Banque Centrale
accepte et effectue les paiements pour le compte de l'Etat. Elle peut, à
cette fin, désigner les établissements de crédits
habilités à agir en son nom et pour son compte dans les
collectivités où elle n'est pas représentée ;
elle assure le service de la dette publique, administrative tout compte
spécial de l'Etat en accord avec le ministère
intéressé.
Conseiller de l'Etat : en sa
qualité de conseiller du gouvernement en matière
économique, monétaire et financière, la Banque peut
d'office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des
conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de
prendre.
En République Démocratique du Congo, selon la
loi N°005/2002 du 07 Mai 2002 relative à la Constitution, à
l'Organisation et au Fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, la Banque
Centrale du Congo remplit toutes les missions d'une banque centrale,
notamment :
v Assurer la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale ;
v Déterminer et gérer les réserves
officielles de la République ;
v Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de paiement ;
v Élaborer la réglementation et contrôler
les établissements de crédit, les institutions de micro-finance
et les autres intermédiaires financiers ;
v Participer à la négociation de tout accord
international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
v Promouvoir de développement des marchés
monétaires et des capitaux.
Comme nous venons de le signaler plus haut, la BC est
chargée de définir et de mettre en oeuvre la politique
monétaire du pays. L'objectif principal de cette politique
monétaire est d'assurer la stabilité du niveau
général de prix. Ainsi, elle doit contrôler
l'offre de la monnaie et les conditions de crédit en déterminant
le niveau du taux d'intérêt.
2° Les banques de
dépôts :
Ce sont des banques dont la fonction essentielle consiste
à collecter l'épargne et à octroyer des
crédits à court terme et moyen terme à l'économie
privée et à l'Etat participant ainsi à la
création de la monnaie dite scripturale (la monnaie de banque) et en
octroyant de crédits. En d'autres termes, ce sont des institutions
financières habilitées à recevoir des dépôts
à vue et à effectuer toutes opérations de banques.
Selon le Lexique d'économie : « La
Banque de dépôts est un établissement financier recevant
des dépôts à vue ou à terme,
spécialisé dans la distribution du crédit, à court
terme par l'escompte, avances en compte courant, découvert, avances sur
garanties »55(*)
Le même auteur continue en disant, « qu'en
plus de ces opérations, les banques de dépôts louent des
guichets pour les placements des émissions de valeurs mobilières,
la souscription de bons de Trésor sur formule du public. Elles assurent
la transmission des ordres d'achat et de ventes en bourse, la conservation des
titres, l'encaissement de coupons.
Elles assurent aussi les opérations de change. Elles
facilitent les règlements par la technique de virement de compte
à compte. La compensation de leurs dettes réciproques est
réalisée par la Banque centrale. Les banques de
dépôts louent des coffres-forts aux
particuliers »56(*)
3° Les banques de crédit à
moyen terme et long terme
Établissements financiers dont l'activité
principale consiste à ouvrir des crédits à moyen et long
terme.
Peuvent recevoir, à titre exceptionnel, des
dépôts pour une durée en moyen et long terme. Cas de
comptes bloqués à intérêts créditeurs. Les
banques de crédit à moyen terme et long terme qui interviennent
surtout dans les financements des matériels industriels et assistent
assez souvent les organismes de crédit immobilier.
4° Les banques d'affaires
La loi française de 1966 définit une banque
d'affaire comme « une entreprise dont l'activité principale
est, outre l'octroi de crédit, la prise et la gestion de participations
dans des affaires existantes ou en formation »57(*).
Ce qui leur confère un rôle important de
conseiller en stratégie financière, en cas de fusions et
d'acquisitions des sociétés par l'introduction des titres sur le
marché financier.
Tenant compte des activités exercées, d'autres
catégories peuvent s'ajouter à celles évoquées
ci-haut :
a) Les banques pour les affaires
extérieures :
S'occupent essentiellement du commerce extérieur en
octroyant des avantages dans le cadre des activités des crédits
documentaires. C'est le cas de la Banque française du commerce
extérieur, la BFCE. Son domaine d'intervention est la mobilisation des
crédits à moyen terme et long terme par les autres banques
souscripteuses à sa création ou en participation avec elle pour
les importations et surtout les exportations.
Elle donne son aval (conditionnel ou inconditionnel) sur les
documents matérialisant des créances sur l'étranger et son
acceptation dans certains cas.
b) Les banques de crédits fonciers ou
hypothécaires
Spécialisées dans les prêts sur garantie
immobilière. Comme nous pouvons le constater, ces banques, appartiennent
à la catégorie des banques de crédit à moyen terme
et long terme.
Bien que classifiées selon certaines
caractéristiques, tel que nous venons de le voir ci haut ; les
banques sont reliées entre elles à travers les opérations
financières de créances et d'engagements sur le marché
interbancaire. En effet, quand une banque est excédentaire, elle
prête sur ce marché interbancaire et cette opération
apparaît à son actif dans la rubrique
« Prêts interbancaire ». Si
elle est déficitaire, elle emprunte sur le marché et cette
opération est enregistrée à son passif sous la rubrique
« Dépôts
Interbancaires ».
Il s'agit du marché monétaire.
1.4. Particularités des
Institutions financières
Bien qu'entreprise comme autre de part, leur objet et leur
finalité, les banques présentent certaines particularités.
Dans le cadre de notre recherche nous en avons retenu deux.
a) Ces Institutions sont des entreprises dont
l'activité principale porte sur une marchandise pas comme les autres,
la monnaie ; ainsi que sur des titres valant
espèces, à court terme, à moyen terme ou à long
terme.
b) La structure du bilan : qu'il s'agisse de l'actif ou
du passif du bilan de la banque, les comptes obéissent à une
disposition contraire à celle des entreprises commerciales ou
industrielles.
En effet, les éléments de l'actif sont
classés par ordre de liquidité
décroissante pendant qu'au passif ils le sont par
ordre d'exigibilité décroissante.
Le haut du bilan correspond aux opérations de
trésorerie et le bas du bilan aux immobilisations de coté actif,
et aux capitaux permanents du coté du passif.
A titre illustratif, nous reprenons un bilan bancaire tel nous
présenté par Laurence SCIALOM :
Tableau N°4 : Bilan type bancaire selon
Laurence Scialom
ACTIF
|
PASSIF
|
- Encaisse de trésorerie (monnaie centrale en caisse,
réserves libres et obligations).
- Prêts interbancaires.
- Crédits aux agents non financiers.
- Portefeuille de titres
- Immobilisations
|
- Dépôts des agents non interbancaires
(dépôts de gros)
- Dépôts des agents non financières
(dépôts à vue, à terme, comptes sur livret, compte
et plan d'épargne logement, etc)
- Provisions
- Capitaux propres.
|
Source : Laurence SCIALOM, Économie,
éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.10.
1.5. La rentabilité des
banques
« Une gestion efficace de l'actif et du passif
d'une banque est tributaire de la dextérité du banquier. Celui-ci
doit rechercher des ressources suffisantes et stables. Il doit, par ailleurs,
octroyer des crédits, compte tenu de
risque-client couplé aux contraintes de la
liquidité et de taux d'intérêt.
Ce savoir-faire reposant aussi sur une transformation prudente des
échéances, devrait conduire à une amélioration des
marges bancaires »58(*).
Rentabilité n'est pas à confondre avec le
résultat d'exploitation ; encore moins avec la productivité
dans une entreprise.
Définie comme la capacité d'un capital à
obtenir un résultat, la rentabilité met en relation le
résultat et les moyens déployés pour sa
réalisation. Par contre le résultat d'exploitation est entendu
comme étant la différence entre les produits et les charges
à la fin d'une période donnée.
Par ailleurs, la productivité sert à mesurer
l'efficacité du processus productif. Il est ici question de rapprocher
le volume ou la valeur d'une production à la quantité des
facteurs mise en jeu pour sa réalisation.
Comme dans toutes les entreprises commerciales, le
résultat dans une institution bancaire s'obtient par la
différence entre produits et charges de la période
considérée. Le résultat constitue l'élément
clé quant au calcul de la rentabilité. De part la
particularité comptable des banques, son calcul présente, lui
aussi, certaines particularités par rapport aux autres entreprises
commerciales. Nous reproduisons ci-dessous des tableaux relatifs,
respectivement à la détermination de la valeur ajoutée
d'une entreprise bancaire comparée à celle d'une entreprise non
bancaire ; ainsi que compte de résultat d'une banque.
Tableau N°5 : Détermination de la
valeur ajoutée
Entreprise bancaire
|
Entreprise non bancaire
|
Intérêts et commissions reçus
- Intérêts et commission payés =
Marge d'intérêts - Consommations
intermédiaires = Valeur ajouté
|
Ventes marchandises - Stocks vendus = Marge brute -
Consommations intermédiaires = Valeur ajoutée.
|
Source : Laurence SCIALOM, Économie,
éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.13.
Tableau N°6 : Compte de résultat
d'une banque
Charges d'exploitation bancaire
- Charges de trésorerie et charges vis-à-vis des
banques : rémunération des emprunts.
- Charges vis-à-vis de la clientèle :
rémunération des dépôt
Autres charges d'exploitation
- Frais du personnel
- Impôt et taxes
- Dotation aux amortissements et provisions
- Charges diverses
|
Produits d'exploitation bancaire
- Produits de trésorerie et produits vis-à-vis
des banques : intérêts des prêts accordés.
- Intérêts sur les crédits à la
clientèle
- Produits des participations et autres placements.
Autres produits d'exploitation
- Commission sur services
|
Source : Laurence SCIALOM, Économie,
éd. La Découverte et Syros, Paris, 2004, p.17.
Les deux tableaux ci-haut sont très riches en
informations :
a) Le chiffre d'affaires des banques s'obtient à partir
des intérêts et commissions reçus en lieu et place de
ventes marchandises ou services pour les autres entreprises.
b) La marge brute, dite encore « marge
d'intérêt » est la différence entre les
intérêts plus commissions reçus et les
intérêts plus commissions payés.
c) Les intérêts et commissions font partie
intégrante de la valeur ajoutée au moment où dans les
autres entreprises, ces éléments se retrouvent dans la rubrique
« autres charges
d'exploitation » ; c'est-à-dire dans le
résultat brut d'exploitation pour les commissions et pour le
résultat net d'exploitation.
d) Pour qu'il y ait bénéfice, il faudra que la
marge d'intérêt, appelée aussi produit net bancaire, couvre
les charges d'exploitation ainsi que les pertes liées à
l'insolvabilité de certains créanciers.
Tous ces éléments ne font que renforcer la
spécificité de la comptabilité des banques.
Répétons-nous en disant qu'une banque est une
entreprise faisant le commerce d'une marchandise spéciale appelée
la monnaie.
Ensuite, nous retiendrons qu'on calcule son produit en faisant
la différence entre les intérêts et commissions
reçus et les intérêts et commissions versées sur
cette marchandise par le jeu d'opérations prêts-emprunts.
Ce produit est obtenu grâce au prix appliqué sur
les différents montants prêtés ou empruntés. On
appelle ce prix « le taux
d'intérêt », qui est soit
créditeur, soit débiteur, selon que l'on prête ou que l'on
emprunte.
Le taux d'intérêt
débiteur est le taux des crédits consentis par les
banques. Plus il est élevé, plus la marge brute est
élevée. Ce taux devra notamment être le taux interbancaire
définie comme « le taux d'intérêt
offert par les banques pour leurs prêts à des banques de premier
rang, dans une monnaie et pour une échéance
donnée »59(*).
Le taux d'intérêt débiteur peut
également varier en fonction du taux de base bancaire (TBB)
défini comme « le taux l'opérations de crédit
effectuées en faveur de leurs meilleurs clients »60(*). La fixation de ce taux
dépend de la banque elle-même ; mais en
général, il est le même pour toutes les banques. Il
dépend souvent du taux de refinancement pratiqué par la Banque
Centrale (taux de réescompte).
Le taux d'intérêt
créditeur : c'est celui accordé aux clients
pour leurs dépôts. Plus il est élevé, plus les
dépôts rémunérés sont
élevés ; en veillant bien sûr aux effets qui
affecteraient négativement la marge de la banque.
Il n'y a pas que le taux d'intérêt dont il
faudra tenir compte dans la gestion de la rentabilité d'une banque. Bien
d'autres aspects doivent retenir l'attention du gestionnaire, à
savoir :
- Le volume et qualité des dépôts :
une banque disposant suffisamment des dépôts ne peut recourir au
refinancement que dans une faible proportion. Faudra-t-il alors qu'une
proposition assez importante de ces dépôts à vue ne soit
pas rémunérée pour que la rentabilité de la banque
soit plus aisée.
- La qualité des crédits octroyés :
la qualité de l'emprunteur, la nature du crédit ainsi que le lieu
d'utilisation du crédit peuvent influer sur le taux de base bancaire.
Au fait, les mauvais crédits affectent d'une
manière sensible la rentabilité d'une banque. C'est le cas de la
prise en compte des crédits impayés et visiblement
irrécouvrables mais non provisionnés et repris normalement dans
la non reprise en compte de l'inflation, fausse la situation des comptes et par
conséquent la rentabilité de l'entreprise.
1.6. Les Institutions
financières non bancaires
Ce sont des établissements financiers qui ne
collectent pas des fonds du public. Ils se procurent des ressources sur le
marché financier (marché des titres) ou sur le marché
monétaire (subventions de la Banque Centrale, des institutions
financières internationales telles que le FMI, la BM, etc).
Ils peuvent aussi octroyer des crédits. C'est le cas de
la SOFIDE (Société Financière de Développement) en
République Démocratique du Congo. Il en existe d'autres qui,
créées par l'Etat, vivent des rétrocessions
étatiques ; ou encore des lignes de crédits ou des
subventions obtenues auprès des institutions internationales.
Dans d'autres cas, ils peuvent bénéficier d'une
taxe spéciale à collecter sur les importations ou
exportations : cas de FPI (Fonds de promotion de l'industrie) en
République Démocratique du Congo.
A ce deux catégories s'ajoute une troisième
gérée par une loi spéciale celle des coopératives
d'épargne et de crédit. Habilitées à collecter des
fonds du public, celles-ci ne sont pas juridiquement traitées comme
banque au vrai sens du mot. Leur domaine d'intervention est constitué
des ménages (y compris les sociétés individuelles),
c'est-à-dire des particuliers à faible revenu pendant que les
grandes entreprises font de l'apanage des banques.
Les caisses d'épargne et les coopératives
d'épargne font aussi partie de la clientèle des banques.
Il s'agit, au fait, de la micro-finance
spécialisée dans le financement des plus démunis en vue
d'éradiquer la pauvreté (ex : Crédit congolais pour
la reconstruction, Épargne et crédit pour la lutte contre la
pauvreté, etc.).
Qu'il s'agisse des institutions financières bancaires
ou non bancaires, quel est leur rôle dans le développement
économique d'un pays ?
1.7. Rôle des banques
dans le développement économique d'un pays
La banque agit en tant qu'intermédiaire entre les
offreurs et les demandeurs de capitaux. Pour ce faire, elle est amenée
à recevoir des dépôts, à accorder des
crédits, à régler les ordres de paiement à des
tiers, soit par chèque, soit par transfert électronique.
C'est un intermédiaire financier, au vrai sens du terme
dans la mesure où sa fonction principale consiste à
collecter l'épargne et octroyer des
crédits.
Elle assume cette fonction en empruntant des fonds à
long terme et en prêtant à court terme.
De ce fait, elle fournit aux déposants une assurance de
liquidité meilleure que celle pouvant être obtenue sur les
marchés. Qu'entendons-nous alors par marché dans les
activités d'une banque et quels sont les différents types de
financement auxquels on peut avoir accès sur ces
marchés ?
a) Le marché monétaire
est le marché des capitaux à court terme. Il n'est pas à
confondre avec le marché de change (c'est-à-dire le marché
de monnaies). C'est sur ce type de marché qu'est assuré le
financement direct. Le marché monétaire comprend le marché
Interbancaire dans lequel les banques (entre elles) interviennent soit comme
prêteuse, soit comme emprunteuse et le marché des titres de
créations négociables comme le certificat de dépôts
et le billet de trésorerie ;
b) Le marché financier est un
marché où s'échange les valeurs dites mobilières
(actions et obligations). Marché des capitaux à long terme, le
financement direct s'y applique par la mise en circulation des titres ;
c) On attend par financement direct,
un financement faisant appel direct à l'épargne. Cette formule
est appliquée dans une économie dite marché financier (ou
marchés de bourses très peu connus dans les pays en de
développement).
Quand bien même utilisée dans les pays pauvres
sous des formes bien spécifiées tel que prêt-emprunt entre
amis, membres de famille ou entre commerçants ou particuliers, cette
forme de financement présente quelques difficultés :
- en cas de besoin rapide de liquidité, la
réalisation d'actifs financiers détenus en portefeuille
revêt un risque de dépréciation (prix de vente
inférieur au prix d'achat) ;
- pour question de confiance, les prêts et/ou emprunts
risquent de porter sur des petits montants ;
- problème au niveau de durée (l'emprunteur
souhaiterait une durée beaucoup plus longue pendant que c'est l'inverse
pour le prêteur) ;
- problème de thésaurisation pour les
détenteurs des encaisses en vue d'éviter tous risques.
les différents problèmes liés à ce
mode de financement direct constituent un frein majeur dans le monde des
finances, que ça soit dans les pays développés que dans
les pays en développement.
d) Le financement indirect, dit
également financement intermédié est celui qui fait
intervenir un intermédiaire financier, en l'occurrence la banque, nouant
ainsi le rôle d'interposition entre les détenteurs des fonds,
c'est-à-dire les épargnants et les demandeurs des fonds,
c'est-à-dire les emprunteurs.
Par cette intermédiation, les intermédiaires
financiers assurent entre autre, une transformation des
échéances, des risques et des rendements. Cette façon de
procéder et qui semble bien s'adapter à un système de
modernisation des affaires présente beaucoup d'avantages contrairement
au mode de financement direct.
Nous pouvons en citer quelques uns :
- les dépôts bancaires protègent les
débiteurs des actifs financiers en portefeuille aux risques de
dépréciation, de dévaluation ;
- l'unicité d'interlocuteur, et pour le
détenteur des fonds (le déposant) et pour le chercheur de
financement ;
C'est cet intermédiaire commun qu'est la banque qui
collectera les fonds des épargnants et les distribuera aux agents
économiques en besoin de financement.
v la canalisation de toutes les encaisses en proie de
thésaurisation auprès des particuliers vers les banques et par
voie de conséquence les rendre disponibles pour
l'économie ;
v la réduction des risques au maximum car la banque se
porte garant et pour le prêteur et pour l'emprunteur pour les montants
mis en jeu ; Ainsi, selon que l'on est prêteur ou emprunteur on est
créancier ou débiteur vis-à-vis de la banque et non l'un
envers l'autre, surtout que l'on ne se connaît même pas.
v l'opération dite de transformation consistant pour
une banque de collecter des fonds à vue et de les prêter pour une
durée plus longue : les dépôts à vue ou
à court terme sont transformés en ressources à long
terme.
Cependant, cette opération ne devra pas absorber toutes
les collectes de la banque de peur d'être confrontée à ce
que la technique bancaire appelle ruée
bancaire. Il s'agit d'une situation où tous les
déposants ou une majorité d'entre eux demandent la conversion de
leurs dépôts en monnaie centrale ou le transfert de leurs
dépôts dans une autre banque.
De tout ce qui précède, on se rend compte du
rôle, combien capital, de la banque dans la vie économique dans la
mesure où elle met liaison les offreurs et demandeurs des capitaux,
évite la thésaurisation des fonds au moment où
l'économie en a besoin, disponibilise le financement par la
création de la monnaie à travers l'octroi de crédit,
assure la répartition des fonds entre les différents secteurs de
l'économie selon les besoins d'un chacun. C'est le cas de :
Les ménages qui, suite au
décalage entre le niveau de leurs ressources et le niveau de leurs
dépenses recourent à l'assistance des banques par une demande de
crédit, en vue de faire face à des dépenses courantes
(crédit de trésorerie), soit pour acquérir des immobiliers
(crédits immobiliers) ;
Les entreprises en vue de
compléter leurs fonds propres dans le but d'acquérir des nouveaux
équipements (question d'augmenter la capacité de production),
palier au décalage entre encaissements et décaissements
(problème de trésorerie) ou encore pour financer le besoin en
fond de roulement.
L'Etat, pour faire face à un
déficit budgétaire ou encore à un
déséquilibre dans la balance de paiement.
Si cette section a été focalisée sur la
banque en tant qu'institution financière vivante, la section qui va
suivre va porter spécialement sur l'origine de ses ressources. En
d'autres termes, nous allons aborder la trésorerie des banques.
Section 2 : NOTIONS
SUR LA TRESORERIE DES BANQUES
2.1. Notions
générales sur la trésorerie d'une entreprise
Toute entreprise, indépendamment de son
efficacité ou de sa structure financière
équilibrée, peut se voir souvent au problème de
trésorerie de façon conjoncturelle ou structurelle.
Ceci pourra être qu'à court terme, l'entreprise
devra, de manière permanente chercher à assurer le financement de
son actif circulant, à savoir les stocks, les crédits
accordés aux clients, les créances diverses, suite à la
désynchronisation apparaissant dans l'évolution de son cycle
d'exploitation, c'est-à-dire le décalage entre le recouvrement
des créances et le règlement des engagements financiers comme on
l'a dit précédemment.
C'est dire que les besoins de trésorerie
évoluent avec le processus de production ou le cycle d'exploitation. Ce
sont les entrées et sorties monétaires dans l'entreprise qui
constituent le fondement même de la trésorerie de l'entreprise
pourra recourir aux crédits bancaires pour palier à l'influence
de son Fonds de roulement.
D'après le Lexique économique, la
Trésorerie est définie comme « l'ensemble
des moyens de financement liquide ou à court terme dont dispose un agent
économique face à ses dépenses de toute nature, en
caisses, les crédits bancaires à court terme, obtenus par
mobilisation de créances ou par découverts, avances
(facilité de caisse) »61(*)
Pour l'OEC (Organisation des Experts Comptables), la
trésorerie d'une entreprise représente la différence entre
les actifs et les dettes dont la liquidité et l'exigibilité sont
immédiates62(*).
Pour cette organisation, les actifs ou emplois de trésorerie
correspondent aux éléments ci-dessous :
- les disponibles ;
- les valeurs mobilières de placement dont la
liquidité est immédiate ;
- les comptes courants débiteurs dont la
liquidité n'est pas soumise à des conditions.
Par ailleurs, les ressources (dettes) de trésorerie
englobent en son sein :
v les concours bancaires courants ;
v les comptes courants créditeurs dont
l'exigibilité est immédiate ;
v les obligations cautionnées ;
v les effets escomptés non échus ;
v les créances cédées.
ST = Trésorerie actif - Trésorerie passif
Tous ces éléments peuvent se résumer dans
la formule ci-dessous :
Avec ST = Solde de trésorerie
S'il est positif, situation toujours souhaitée dans une
entreprise, le ST représente l'excédent de la trésorerie
disponible, placée ou non, sur les découvertes bancaires
courantes et soldes créditeurs octroyés par les banques.
Par ailleurs, il y a lieu d'appréhender cette notion de
trésorerie à travers les éléments fondamentaux de
l'équilibre financier minimum de l'entreprise, connu encore sous
l'appellation de « règle d'orthodoxie
financière », à savoir le FRNG et le BFRG.
Selon Jean BARREAU et J. DELAHAYE, « le Fonds de
roulement net global est la partie des ressources durables qui concourent au
financement de l'actif circulant »63(*).
Quand à Philipe Rousselet et François
Vérdie, « le Fond de roulement net global représente,
s'il est positif, l'excédent des capitaux permanents sur les
immobilisations brutes »64(*).
Le besoin en fond de roulement trouve son origine dans les
cycles d'exploitation de l'entreprise et résulte ainsi des
décalages entre les flux réels (biens et services) et les flux
financiers et monétaires.
D'une façon simplifiée, le BFR est égal
à l'ensemble :
(Stock + Client) - (Fournisseurs).
Le BFR résulte du crédit entrepris,
crédit nécessaire à la vie des affaires dans la mesure
où il reste à un niveau raisonnable. Il est donc d'un
caractère Inéluctable car liée à l'activité
courante de l'entreprise, C'est -à- dire le déroulement permanent
du cycle achats / ventes.
ST =FRNG-BFRG
Ainsi, sous cet angle le solde de trésorerie (ST)
répond à la formule ci-dessous :
Avec ST : Solde de trésorerie
FRNG : Fonds de roulement net global
BFRG : Besoin en fonds de roulement global
Partant de cette formule, deux possibilités sont
envisageables :
a) S T < 0: le ST négatif: ce qui veut dire que le
FRNG est insuffisant pour couvrir le BFRG. C'est dans une telle situation que
l'entreprise recourt à la banque en vue d'assurer le complément
de financement du BFRG grâce aux concours bancaires à court terme
lui octroyés par celle-ci ; Faute de quoi, l'entreprise se
trouverait devant un risque d'illiquidité avec comme conséquence
la cessation de paiement.
b) ST>0 : le ST positif, reflet d'un FRNG suffisant
pour couvrir l'intégrité du BRNG. Ainsi l'excédent permet
d'approvisionner un solde de trésorerie positif.
C'est dans une telle condition que l'entreprise est dite
liquide.
Avant d'octroyer un crédit à une entreprise, il
va de soi que la banque puisse procéder à une analyse lui
permettant de déterminer la probabilité de défaillance de
l'entreprise et donc d'activités, voir aussi la
crédibilité des dirigeants.
A la série ci -haut s'ajoute un élément
très important dont on tient toujours compte, le niveau de
l'équilibre financier de l'entreprise qui se mesure en fonction des
trois éléments dont nous venons de parler dans cette section,
à savoir, le FRNG, le BFRG et le ST.
Bien appréhender, ces éléments permettent
au banquier de se faire une idée claire sur la liquidité, bref
sur la solvabilité de l'entreprise enquête des moyens. Elle doit
être, en elle même, liquide. Cette liquidité est fonction de
son niveau de trésorerie renflouée par différentes sources
dont nous allons parler dans la section suivante.
2.2. La trésorerie de
banques
Si l'on peut définir la trésorerie comme
étant l'ensemble des moyens de financement liquide ou
à court terme dont dispose un agent économique, on peut se
demander d'où les banques tirent leurs ressources.
Dans ce point, il sera question de passer en revue les
différentes sources de trésorerie dont disposent les banques
commerciales.
a) L'épargne
« L'épargne rend possible l'investissement,
l'investissement permet la production; cette production crée des
revenus .si les revenus sont bien utilisés, mieux être,
c'est-à-dire un développement en résulte »
Il reste donc évident que l'épargne est le
cerveau moteur de tout développement .Elle constitue la principale
source des revenus des banques commerciales. Elle est constituée des
dépôts à vue et des dépôts à terme.
Les dépôts à vue
comprennent les dépôts effectués par les clients de la
banque, particuliers, entreprises commerciales ou entreprises industrielles,
avec l'intention de pouvoir en disposer rapidement. C'est-à-dire la
restitution des sommes déposées à tout moment, sur simple
demande celui à qui elle doit être faite.
La banque est appelée déposant, tandis que le
client est appelle dépositaire. Le but des déposants à vue
n'est pas d'affecter un placement de rapport, mais mettre en
sécurité et en situation d'attente des sommes dont ils doivent
avoir usage dans un délai assez court à des fins qui leurs sont
propres. Les dépôts à vue peuvent donc être
retirés à tout moment sans avertissement préalable et de
fait ne génèrent pas d'intérêts pour la plupart des
pays dont la RDC.
«Placer son épargne, c'est déposer des
fonds avec la possibilité de les retirer à tout moment et sans
préavis, la principale qualité de l'épargne
à vue est la disponibilité, son principal défaut est sa
faible rentabilité »
Toutefois, ces derniers temps, les banques arrivent de fois
à octroyer un intérêt très peu significatif en vue
de motiver les clients.
Ces dépôts sont enregistrés dans des
comptes à vue ou des comptes chèques postaux ou encore des
comptes courants dont le solde est généralement
créditeur.
Les dépôts à
terme : constitués par des dépôts
effectués par des tiers avec l'intention de n'en disposer qu'à un
terme fixe ,c'est-à-dire pas avant une certaine date ou encore qu'
après signification d'un préavis plus ou moins long.
La banque peut donc disposer de ces fonds pendant un temps ou
moins long et en user à sa guise, ce qui donne à un taux
créditeur pour le dépositaire. Ces comptes de dépôts
à terme sont automatiquement renouvelés pour un terme identique
lorsque le dépositaire n'a pas averti la banque de sa décision de
mettre fin aux dépôts.
b) Les moyens propres
Il s'agit du capital social et des réserves
constituées par affectation dans les emplois durables de banques. Pour
question de gagner la confiance des clients ainsi que dans le cadre du
marketing, les banques sont tenues à prester dans des bâtiments
très somptueux .ainsi le client n'a aucune peur de perdre son argent.
c) Le marché interbancaire
C'est un marché réservé uniquement aux
banques. Il y est question des crédits banquiers, c'est-à-dire
des avances que les banquiers s'accordent mutuellement avec
intérêt pour une période d'un à douze mois. Le taux
d'intérêt y est déterminé par le jeu de l'offre et
de la demande.
Quand ces genres d'opérations sont ramenés
à un délai à très court terme, on parle de
«Call money». Il s'agit donc bien d'un
marché interbancaire où les banques s'octroient de ces fonds qui
peuvent être repris sur simple demande de la banque prêteuse, la
banque demandeuse peut effectuer des opérations qui, pendant peu de
temps, exigent des capitaux importants.
Ainsi toute banque commerciale sur-liquiditée (en
excédent de liquidité) mettra de l'argent à la disposition
des autres banques en besoin.
d) La Banque Centrale
La Banque Centrale est la principale prêteuse des fonds
aux banques commerciales. Cela peut se faire par plusieurs
procédés tel que65(*) :
- le réescompte des effets des banques commerciales
- l'intervention sur le marché monétaire par le
mécanisme de open Market (marché
des obligations et des bons de trésor) ;
- les avances en compte courant.
1° Le réescompte
C'est la négociation des effets de commerce
escomptés par les banques de dépôts auprès de la
Banque Centrale.
Par cette opération de réescompte, les banques
commerciales ont la latitude d'équilibrer leur niveau de
liquidité en vendant les effets à la Banque centrale au lieu
d'attendre l'échéance des effets.
Toutefois, les effets ne sont pas négociables à
l'infini auprès de la Banque centrale.
A chaque requête, cette dernière a le droit de
déterminer le volume de son intervention.
Les banques commerciales, en tant que demandeuses obtiennent
des liquidités
auprès de la Banque centrale qui joue dans ce cas
précis le rôle d'offreur.
2°Les effets publics et les bons de trésor
Notons que les obligations sont des titres d'emprunt à
plus ou moins à terme, alors que les bons de caisse sont souvent
émis pour des termes allant de deux à cinq ans.
Si une obligation représente une part de créance
sur la société émettrice et à
rémunération fixe (Intérêts fixés d'avance),
une action représente quant à elle une part du capital social de
l'entreprise, de ce fait, sa rémunération varie en fonction des
bénéfices réalisés.
3°Les avances en compte courant
Les lignes d'avances en compte courant sont fixées
trimestriellement et communiquées aux banquiers par lettres
séparées. Les taux applicables à ces opérations
d'avances en compte courant sont fixés par rapport au taux directeur de
la Banque centrale.
Le taux directeur est le taux d'intérêt
pratiqué par la Banque centrale pour ses opérations sur le
marché monétaire.(ex de taux d'appel d'offres ou de prise de
pension).
En plus de ces éléments fondamentaux,
d'où les banques tirent les ressources. On peut aussi mentionner les
opérations de portée secondaire dont le but est avant tout
d'aider la clientèle en lui facilitant le règlement des
transactions, commerciales ainsi qu'en lui rendant divers services ainsi rendus
par la banque ; semblent de peu d'intérêt dans
l'immédiat ; mais souvent bénéfiques à plus
longues échéances et d'une façon indirecte.
En effet, les clients sont plus attentifs et fidèles
à effectuer leurs dépôts de fonds dans les banques qui leur
permettent de jouir de multiples facilités dans le domaine financier.
e) Les transferts nationaux et
internationaux
Au niveau national : les opérateurs
économiques, au lieu qu'ils se déplacent avec des fonds, donnent
ordre à leurs banquiers de transférer les fonds d'un lieu
à l'autre dans le même pays.
Au niveau international : C'est lorsque
interviennent deux pays différents .ici l'opérateur
économique au pays donne ordre à son banquier de
transférer l'argent vers une banque d'un autre pays. On parle de
transfert sortant. II s'agit de transfert entrant lorsque le transfert vient
d'une banque d'un autre pays en faveur d'un processus d'utilisation des
chèques et des ordres de virement sont à la base pendant que
d'écriture de transfert entre différentes banques, qui paie
s'appauvrie pendant que pour la banque du fournisseur en faveur duquel
l'opération est effectuée s'enrichi (source de recettes).
Ces ressources sont collectées par la banque sous
forme de différentes commissions, à savoir :
o Les commissions de change :
perçues sur les mouvements de recettes et de dépenses dés
lors qu'ils sont libellés en devisés ;
o La commission de transfert (ou paiement):
perçue sur les mouvements de recettes et de dépenses dès
lors qu'ils sont libellés en devises ;
o La commission de transfert (ou
paiement) : perçue sur tous les mouvements de devises
destinées à l'étranger en cas de paiement d'une
opération d'importation, règlement des dividendes, de royalties,
remboursement sur effets de commerce et chèques appliqués sur des
flux de devises entrants ;
o Les commissions d'encaissement sur
effets de commerce et les crédits documentaires. Ces
commissions sont pratiquées de différentes manières selon
qu'il s'agisse d'exportation ou d'importation
Le crédit documentaire est une promesse
donnée par le banquier de l'importateur à un exportateur selon
laquelle, le montant de sa créance lui sera réglé pourvu
qu'il apporte,à l'aide des documentaires, présentent de gros
risques commerciaux car la garantie d'être payé dépend du
seul pouvoir de décision de l'importateur.
Par ailleurs la remise des documents populaires ne garantie
pas contre le risque politique (ex : pillage dû aux
soulèvements de la population, guerre civile, etc )
Toutes ces ressources, une fois mobilisées, ne doivent
pas rester improductives. Elles doivent être, plutôt, mises
à la disposition des agents économiques sous forme de
crédits.
f) Les autres services
a)Les services relatifs au fonctionnement des comptes
Il s'agit essentiellement de services qui permettent aux
clients de mieux connaître, suivre, en bref gérer leur solde de
trésorerie. Il s'agit :
§ Les accréditifs : donnent la
possibilité à des établissements locaux de certaines
entreprises d'effectuer des dépenses jusqu'à un certain plafond
préalablement fixé ;
§ la gestion de son compte : permet d'imputer des
opérations de même nature sur un compte particulier ;
§ la tenue de comptes fusionnés ;
échelles fusionnées d'intérêts : permet de
regrouper sur un seul compte fusionné l'ensemble des soldes
débiteurs et des soldes créditeurs au cours d'une même
période ;
§ incontournable relevé de compte adressé
au client en fin de chaque journée, chaque fois qu'une opération
venait à modifier l'avoir en compte ;
§ le traitement informatique de différents
supports ainsi que des échanges télématiques entre
banques et leurs clients.
§ on peut ajouter ici la vente des imprimés tel
que le chéquier, le carnet des ordres de payement (OP), émission
de virements bancaires, paiement d'effets et factures domiciliées ;
Section 3 : LES
FONCTIONS DU SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS66(*)
3.1 Notions
L'intermédiation financière consiste à
recevoir des dépôts d'agents à capacité de
financement (ressources supérieures aux besoins) et à accorder
des prêts à des agents à besoin de financement (ressources
inférieures aux besoins) tout ceci sous les contraintes de
confiance, de liquidité et de
solvabilité.
a) Le système financier sert d'intermédiaire
entre les agents à capacité de financement et les agents à
besoin de financement
b) Sortes d'intermédiation :
Finance directe et indirecte.
· Finance directe :
Les emprunteurs obtiennent directement des fonds de la part
des prêteurs en leur vendant des titres sur le marché
financier.
· Finance indirecte :
Les emprunteurs obtiennent des fonds en s'adressant à
des intermédiaires financiers (en particulier les banques) qui leur
consentent des prêts.
Les prêteurs quant à eux prêtent à
leur tour aux agents en besoin de financement mais aux intermédiaires
financiers, sous forme de dépôts.
c) Utilité du système financier :
· Le système financier remplit une fonction
importante dans l'économie d'un pays car il permet :
- une amélioration de l'efficacité de
l'allocation des capitaux au sein de l'économie qui améliore le
bien être et en général l'investissement et donc la
croissance économique.
d) Catégories d'intermédiaires
financiers :
On peut distinguer 2 catégories d'intermédiaires
financiers :
· Les institutions d'épargne
contractuelles :
- Compagnie d'assurance ;
- Fonds de pension, caisse retraite.
· Les entreprises d'investissement
- Société financière ;
- Institutions financières
spécialisées
- Fonds d'investissements.
3.2. Réglementation du
système financier congolais
La réglementation financière a pour objet de
protéger l'économie et les déposants en évitant
l'effondrement de l'intermédiation financière qui repose sur la
confiance.
De manière générale, on trouve les types
de réglementation ci-après :
- Les restrictions à l'entrée :
agrément préalable ;
- Les exigences de publication des comptes de
comptabilité. (soumise à des règles strictes :
inspections régulières par des contrôles
spécialisés,)
- La limitation des actifs et des activités ainsi que
les autorisations préalables pour certaines opérations et
certains actes.
Les normes prudentielles à observer
- L'assurance dépôt, protection des
déposants en cas de faillite bancaire.
En RDC, la réglementation du système financier
est ouverte par les textes de base ci-après :
· Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo ;
· Loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative
à l'activité et au contrôle des établissements de
crédit ;
· Loi n°002/2002 du 02 février 2002 portant
dispositions applicables aux Coopératives d'Épargne et de
Crédit ;
· Instruction n°14 portant normes prudentielles de
gestion ;
· Instruction n° 16 aux Banques portant
règles prudentielles relatives à la classification des
crédits ;
· Instruction n°17 aux Banques portant règles
prudentielles en matière de contrôle interne ;
· Instruction n°15 aux Banques portant normes
relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et financement
du terrorisme ;
· L'instruction administrative n°01 sur
l'activité et le contrôle des institutions de micro finance.
La restructuration bancaire est une opération qui vise
à résoudre les problèmes courants et à
prévenir leur aggravation.
3.3. Des
caractéristiques de crise bancaire en RDC
Désintermédiation financière
caractérisée par des dépôts bancaires de l'ordre de
2% par rapport à la masse monétaire et des crédits
à l'économie de 1% du produit intérieur brut (PIB).
3.4. De l'origine de la
vulnérabilité du système bancaire
1. Dégradation de l'environnement économique
- baisse des activités bancaires ;
- montée du secteur informel ;
- dégradation de la qualité du portefeuille.
2. Faiblesses dans la gestion interne des banques
caractérisées notamment par :
- Manque de rigueur dans le management ;
- Déficience du dispositif de contrôle
interne.
3. Insuffisances liées au dysfonctionnement du
système monétaire.
- Instabilité monétaire ;
- Crise des numéraires ayant engendré
l'inconvertibilité des dépôts bancaires.
4. Interventionnisme de l'Etat
- Ingérence dans la gestion des banques publiques.
5. Clientélisme politique
6. Inadéquation du cadre légal et
inefficacité de la surveillance bancaire
- Caducité de la Loi bancaire de 1972.
3.5. Des axes de la
restructuration bancaire congolaise
1. Assainissement du système bancaire
· Institution d'un régime spécial de
restructuration des établissements de crédit
· Renforcement de la surveillance des
établissements de crédit et des institutions de
Micro-finance ;
· Mise en place d'un cadre légal et
réglementaire approprié, notamment par :
- Promulgation des lois cadres des établissements de
crédit et des coopératives d'épargne et de
crédit.
2. Amélioration de la capacité de gestion
interne des établissements de crédit
- Institution obligatoire du système de contrôle
interne (instruction n°17)
- Instauration des sanctions à l'endroit des dirigeants
des banques en cas notamment d'infraction à la réglementation
bancaire (nouvelle loi bancaire).
3. Amélioration de l'environnement bancaire,
réglementaire, financier et judiciaire :
- Assainissement du cadre macro-économique et
stabilité monétaire ;
- Réaménagement de la réglementation du
change et recours aux instruments indirects de la politique
monétaire.
· Des conséquences de la restructuration bancaire
en RDC
- Amélioration de l'environnement et de la situation
financière des établissements de crédit ;
- Importantes charges de restructuration supportées par
les parties :
· Des contraintes
- Absence d'une déclaration de politique sectorielle du
gouvernement levant certaines options fondamentales notamment sur : la
bancarisation du pays.
3.6. Des conditions de
réussite
- Sauvegarde de la stabilité du cadre
macro-économique ;
- Définition des options claires par l'Etat en
matière de politique de développement du secteur
financier ;
- Accélération des réformes
initiées par la BCC en vue d'améliorer l'efficacité de la
surveillance bancaire et l'environnement structurel des établissements
de crédit ;
- Mise en oeuvre du privilège du trésor reconnu
à la Banque Centrale du Congo.
SECTION 4 : LES
PRINCIPALES BANQUES CREATRICES DE LA MONNAIE EN RDC67(*)
Comme rappel, ces banques créatrices de monnaie font
profession habituelle de collecte de fonds du public sous forme
d'épargne et l'octroi des crédits aux agents en besoin de
financement moyennant un taux d'intérêt
rémunératoire.
Toutes ces banques sont des établissements n'utilisant
qu'une marchandise spéciale, qui est la monnaie.
Les principales banques créatrices de monnaie oeuvrant
en RDC sont les suivantes :
1. La banque commerciale du Congo (BCDC)
Siège : Kinshasa
Succursales : Kinshasa, Bukavu, Buta, Butembo, Gemena,
Goma, Isiro, Kalémie, Kindu, Kisangani, Lubumbashi, Kananga, Uvira,
Matadi, Mbuji mayi, Bunia, Beni, Kalima, Kongolo et Bumba.
2. Banque congolaise
Siège : Kinshasa.
Succursales : Beni, Boma, Bukavu, Butembo, Goma, Isizi,
Uvira kisangani, Kolwezi et lubumbashi.
3. Afriland First Bank Congo Démocratique
(First Bank CD)
Siège: Kinshasa
4. La Banque internationale pour l'Afrique au Congo
(BIAC)
Siège : Kinshasa
Succursale : Lubumbashi, Goma et Matadi
5. City Group
Siège : Kinshasa
6. Stambic bank (SBC)
Siège : Kinshasa
7. Access Bank
Siège : Goma/ Nord-Kivu
8. La banque Internationale de Crédit
(BIC)
Siège : Kinshasa
Succursales : Butembo, Matadi, Muanda, Beni, Boma,
Banzangungu, Bukavu et Lubumbashi
9. Procrédit Bank Congo
Siège : Kinshasa
10. Raw Bank
Siège : Kinshasa
Succursale : Goma
11. Trust Merchant Bank (TMB)
Siège : Lubumbashi
Succursales : Kasumbalesa, Kinshasa, kolwezi, likasi et
Goma
12. Ecobank
Siège : Kinshasa
13. Solidaire Banque Internationale
Siège : Kinshasa.
14. Mining Bank Congo (MBC)
Siège : Kinshasa.
15. First international Bank
Siège : Kinshasa.
16. Invest Bank Congo
Siège : Kinshasa.
17. Sofi banque
Siège : Kinshasa.
18. La cruche Banque
Siège : Goma.
SECTION 5 :
L'EMISSION MONETAIRE CONGOLAISE
Les monnaies émises par la Banque Centrale du Congo de
1997 à 2010 sont les suivantes :
1. Un franc (1F)
2. Cinq francs (5F)
3. Dix francs (10 F)
4. Vingt francs (20 F)
5. Cinquante francs (50F)
6. Cent francs (100F)
7. Deux cents francs (200F)
8. Cinq cent francs (500F)
La différence de coloration qu'on observe sur les
billets est expliquée par la volonté du gouvernement de se mettre
à l'abri de toute éventualité d'émission
parallèle des mêmes coupures par l'administration rebelle et de
contrôler ainsi la masse monétaire en circulation.
Elle est expliquée encore par la volonté de la
BCC de pourvoir aux besoins en monnaie divisionnaire, de réduire les
coûts d'impression de ces billets et d'éviter les émissions
parallèles notamment à l'Est du pays.
SECTION 6 : LES INDICATEURS DE LA TRESORERIE DES
BANQUES COMMERCIALES EN RDC
Les indicateurs retenus pour cette trésorerie sont au
nombre de quatre :
- les disponibilités
monétaires ;
- la quasi monnaie ;
- les crédits à
l'économie ;
- les crédits aux entreprises et aux
particuliers.
Les deux premières composantes font la constitution de
la masse monétaire.
On appelle masse monétaire, l'ensemble de la monnaie en
circulation (circulation fiduciaire et les dépôts à vue
dans les banques)68(*).
Gregory N. MANKIW montre que
l'analyse macro-économique conventionnelle distingue deux
catégories d'actifs :
· ceux qui sont utilisés en tant que moyen
d'échange autant que de réserves de valeur (espèces)
comptes à vue et
· ceux qui ne sont utilisés qu'au titre de
réserves de valeur (actions, obligations, comptes d'épargne).
On appelle quasi monnaie, les actifs monétaires qui ont
progressivement acquis par une partie de la liquidité de la monnaie.
Cette apparition de la quasi-monnaie complique
singulièrement la politique monétaire déstabilisant la
demande de monnaie.
Monnaie, quasi-monnaie étant de proches substituts, il
est facile de faire passer ses avoirs de l'une à l'autre.
Chapitre
Troisième
INCIDENCE DE LA DYNAMIQUE
INFLATIONNISTE SUR LA TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES
Ce troisième chapitre constitue l'ossature de notre
recherche suite à son application économétrique qui nous a
permis de faire le test d'hypothèses.
Il est scindé en quatre sections principales, à
savoir :
- la méthodologie du travail ;
- l'explication des variables ;
- la présentation et analyse des
données ;
- traitement et l'interprétation de
résultats.
SECTION 1. APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Cette approche méthodologique nous a permis de porter
un juge de valeur sur l'analyse effectuée ayant comme base le test
d'hypothèses.
Nous avons utilisé l'approche
économétrique pour mener à bon port cette recherche.
L'Econométrie étant une approche scientifique
qui conduit à la compréhension des aspects économiques de
la conduite humaine.
Elle est dite déductive car on commence à
énoncer les hypothèses testables (spécifiques), et on les
compare aux données. L'objectif est d'aboutir à des
résultats fiables.69(*)
Bien que la mesure soit une part importante, son champ est
beaucoup plus large tel que l'illustrent les avis des économistes.
L'économétrie consiste en une application de la statistique
mathématique aux données économiques pour servir de
support empirique aux modèles construits par l'économie
mathématique et d'obtenir des résultats numériques
(d'après Gerhard TINTNER, Univ. Chicago, 1968).70(*)
Selon P.A. SAMUELSON et alii, l'économétrie est
définie comme étant une analyse quantitative des
phénomènes économiques actuels, basée sur
l'évolution de la théorie et sur l'observation à partir
des méthodes appropriées de l'inférence.71(*)
Nous avons procédé de la manière
suivante en utilisant l'outil économétrique en vue de pouvoir
infirmer ou confirmer les théories construites :
· postuler les théories économiques ou
hypothèses de base ;
· spécifier le modèle
économétrique en vue de tester les théories ;
· estimer les paramètres du modèle
choisi ;
· vérifier la validité de nos
modèles dans leur ensemble.
1.1. Théorie
économique (ou Hypothèse de base)
La théorie économique s'exprime au travers les
hypothèses auxquelles le modèle fait référence.
L'hypothèse de notre recherche est que le
taux d'inflation exercerait une influence sur le volume de la trésorerie
des banques commerciales en République Démocratique
du Congo durant la période de 2005 à 2010.
Ici c'est la variable volume de la trésorerie qui est
dépendante (Y) et le taux d'inflation est la variable
indépendante (X).
Après la formulation de notre hypothèse de
base, nous pouvons spécifier le modèle
économétrique pour tester la théorie construite.
1.2. Spécification du
modèle économétrique
La préoccupation que l'on se pose est de savoir ce
qu'est un modèle économétrique. La réponse nous
permet de connaître le rôle que joue l'économétrie
dans le développement de la théorie économique.
Le modèle économétrique est une
formalisation ou une représentation formalisée d'un
phénomène sous forme d'équations dont les variables sont
des grandeurs économiques.72(*)
Tout modèle économétrique est
inévitablement une simplification de la réalité par lequel
le modélisateur cherche à saisir les traits fondamentaux du
système qu'il cherche à styliser, en d'autres termes, le
modèle est un outil que le modélisateur utilise lorsqu'il cherche
à comprendre et à utiliser ou expliquer les
phénomènes.
Les variables qui entrent dans le modèle sont
déterminées :
· Soit par la théorie économique ;
· Soit par les études déjà
existantes qui peuvent fournir aussi des variables additionnelles ;
· Soit par l'information ad hoc.
Il faut signaler que le modèle ne doit pas inclure
toutes les variables explicatives mais seulement les variables les plus
pertinentes. L'influence des variables moins importantes non incluses dans le
modèle, est en compte dans le modèle par la variable
aléatoire.
Le modèle que nous construisons est de la forme
suivante :
Où Yt = le volume de la trésorerie des banques ;
x = le taux d'inflation ;
a0 et a1 sont des paramètres
du modèle construit.
Du fait qu'il existe une variété de facteurs
susceptibles d'expliquer la variable Y en dehors de la variable X, nous allons
y ajouter le terme ui appelé terme stochastique (ou terme
aléatoire ou terme de perturbation) qui synthétise l'ensemble de
ces informations non explicitées dans le modèle.
Le but poursuivi par la spécification du modèle
étant le test, nous procéderons de la manière
suivante ; estimation des paramètres (a0 et
a1) du modèle choisi et la vérification de la
validité du modèle dans son ensemble.
1.3. Estimation des
paramètres du modèle choisi
Un estimateur est par définition une formule ou une
méthode pour estimer un paramètre inconnu. Cependant,
l'estimation est la valeur numérique résultant de l'application
de cette formule à une réalisation d'un
échantillon.73(*)
L'estimateur étant fonction d'une variable
aléatoire ui est lui-même une variable
aléatoire.
Nous avons ici utilisé en oeuvre les formules
ci-dessous pour avoir
D'une manière générale, on doit estimer
ces paramètres à l'aide des données tirées de
l'échantillon. Lorsqu'ils sont estimés, on les note par pour dire que ce ne sont pas de vraies valeurs mais des valeurs
estimées. ui est l'erreur aléatoire associée
à la variable dépendante (Y). Cette erreur est inconnue et
restera inconnue.
On peut distinguer deux types de spécifications dans
le modèle construit :
· les modèles en série chronologique
(Série temporelle ou time series) dans les quels les variables
représentent des phénomènes observés à
l'intervalle de temps régulier (par exemple la trésorerie et le
taux d'inflation annuel de 2000 à 2010 pour une nation) ;
· les modèles dits cross section (ou
modèles en coupes instantanées), dans ce cas, les variables
représentent des phénomènes observés au même
instant mais concernant plusieurs individus (par exemple la trésorerie
et le taux d'inflation observés sur un échantillon de 30 Etats).
1.4. Vérification de la
validité du modèle dans son ensemble
Avec l'appui du modèle de régression, nous
supposons que Y dépend de X. il convient de tester cette
hypothèse en comparant avec l'hypothèse nulle (H0)
selon laquelle Y est indépendant de X, c'est-à-dire que, quelle
que soit la valeur de X (taux d'inflation), nous obtenons toujours
approximativement la même valeur de Y.
L'étude des erreurs se trouve ainsi au coeur de la
qualité de la représentation, aussi bien dans le cas des
coefficients de détermination et de corrélation que celui de
l'analyse de la variance (Test de Fisher). La loi des écarts permet de
relier ou associer à l'hypothèse nulle et l'erreur
associée à l'hypothèse alternative (Y dépend de X).
L'erreur attachée à l'hypothèse nulle est mesurée
par la dispersion totale de Yi, c'est-à-dire par la somme des
carrées des écarts de Yi par rapport à la
moyenne de Y().
Ainsi, la dispersion totale =
L'erreur attachée à l'hypothèse
alternative qu'on appelle erreur résiduelle
est donnée par la somme de carrées entre les observations Yt, et
les variables estimées par le modèle. Il s'agit de l'erreur associée au
modèle notée par .
Dispersion résiduelle =
La différence entre la dispersion totale et celle
résiduelle correspond à la dispersion expliquée par le
modèle de régression.
Dispersion expliquée =
La vérification de la validité du modèle
dans son ensemble, nous renvoie au test de Fisher. La démarche sera
celle-ci pour tester les hypothèses :
Nous aurons à rejeter H0 si et seulement si
Fcal > Fth où Fcal = F calculé
Fth = F théorique
Si non H0 est acceptée.
Le rejet de H0 (Hypothèse nulle) suppose
que le modèle est bon dans son ensemble tandis que son acceptation
suppose que le modèle construit n'est pas bon dans son ensemble.
Fcal est trouvé par la formule suivante :
· ESS = Estimated Sum of squares ou somme des
carrées expliquées (estimées) =
· RSS = Residual sum of squares =
· R² = Coefficient de determination.
On aura aussi la somme des carrés pour rapport
à la moyenne de la variable dépendante :
TSS = Total Sum of Squares
=
Le coefficient de détermination est trouvé
aussi en élevant le coefficient de corrélation au
carrée.
Cette première section était consacrée
à la démarche économétrique et dans la quelle nous
avons montré le rôle de l'économétrie comme outil
servant dans la validation de la théorie économique
établie.
Quand nous avons construit notre modèle, nous avons
retrouvé deux sortes de variables ; l'une indépendante et
l'autre dépendante.
Ces variables constituent l'essentiel de la section
suivante.
SECTION 2. EXPLICATION DES
VARIABLES
Les économistes utilisent des modèles pour
comprendre l'économie. Les modèles sont alors des théories
qui synthétisent, souvent en termes mathématiques, les relations
entre variables économiques.
Ils aident à éviter les détails non
pertinents et à centrer l'attention sur les liaisons économiques
essentielles. Les modèles utilisent deux catégories de
variables :
- Les variables exogènes (explicatives,
indépendantes) ;
- Les variables endogènes (expliquées,
dépendantes).
Comme leur nom l'indique, les variables exogènes ont
une origine extérieure au modèle. Les variables endogènes,
au contraire, sont générées par le modèle
lui-même.
En d'autres termes, les variables exogènes conservent
la valeur qu'elles ont au moment où elles sont introduites dans le
modèle, tandis que les variables endogènes sont
déterminées au sein du modèle. Comme l'illustre le
schéma ci-dessous, l'objet du modèle est de montrer comment les
variables exogènes affectent les variables endogènes.
Schéma n°01. L'objet du modèle
économétrique
Variables exogènes
Modèle
Variables endogènes
Ici le modèle est une théorie simplifiée
qui montre les relations essentielles entre variables économiques. Les
variables exogènes sont d'origine extérieure au modèle
tandis que les variables dites endogènes sont celles qu'explique le
modèle.
Le modèle montre comment les variations des variables
exogènes affectent les variations des variables endogènes.
Comme économiste utilisant l'objet ou outil
économétrique, nous avons élaboré notre
modèle de la trésorerie des banques commerciales en RDC et la
dynamique inflationniste observée.
Ici nous faisons d'abord l'hypothèse que le volume de
la trésorerie offerte par les banques commerciales Yt dépend du
taux d'inflation Xt.
Yt : La trésorerie est la variable endogène
et Xt est la variable exogène.
L'équation suivante traduit cette relation Yt = f(xt).
Ou f(.) représente la fonction d'offre des banques
commerciales en RDC.
Ceci signifierait que toute variation du taux d'inflation
affecte une variation non négligeable du volume de la trésorerie
des banques commerciales.
Quelle que soit la variation minime qu'on peut observer
à la variable exogène ; cette variation ne laisse pas
indifférent la variable endogène (volume de trésorerie) et
non l'inverse.
SECTION 3. PRESENTATION ET
ANALYSE DES DONNEES
Cette partie est consacrée à la
présentation des différentes données
récoltées pendant notre recherche. Les données fournies
ont comme source la documentation réalisée à la banque des
banques, autrement dit la Banque centrale du Congo.
Ces données ont été fournies par les
différents rapports annuels de la Banque Centrale du Congo, qui
synthétise toutes les données chiffrées de
l'économie du pays.
Les données qui sont à notre portée sont
celles relatives à la disponibilité monétaire, à la
quasi monnaie, aux crédits à l'économie et aux
crédits aux entreprises et aux particuliers, au taux d'inflation
observé sur toute notre période, du taux de croissance du PIB
réel ; après nous présenterons l'injection
monétaire durant notre période d'étude.
3.1. Évolution des
composantes de la base monétaire
La base monétaire s'est accrue de 57,9% contre 15,45%
en 2005. Cette expansion est proche de celle de la masse monétaire
établie à 57,7% en 2006.
Tableau n°07. Évolution des composantes de
la base monétaire en RDC (en millions de CDF)
Désignation
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
- Circulation financière
- Dépôt des banques commerciales
- Autres dépôts
- Base monétaire au sens strict
- Provision pour importation devise
Base monétaire au sens large
|
123794
5261
167,5
129222,5
8981
138203,5
|
185334
18415
324,0
204073
7242,0
211315
|
243800
38700
100
282600
3000
285600
|
320310
56200
190
376700
2900
379600
|
Source : Rapport annuel, BCC, 2009, p.
158.
Au vu de ce tableau nous remarquons que la base
monétaire a subi une croissance non négligeable.
Tableau n°08. Évolution en pourcentage de
la base monétaire en RDC
Années
|
Montant en CDF
|
Pourcentage (montant)
|
2005
|
138203,5
|
9,25
|
2006
|
211315
|
14,14
|
2007
|
285600
|
19,11
|
2008
|
379600
|
25,38
|
2009
|
479200
|
32,07
|
Total
|
1493918,5
|
100
|
Source : BCC, 2009, p. 184.
L'Examen de la structure de la base monétaire de 2005
à 2009. nous remarquons un accroissement parti de 9,25% en 2005 contre
14,14% en 2006.
Nous soulevons également un accroissement de la base
monétaire de 19,11% en 2007 contre 25,38% en 2008.
L'accroissement de 2009 a été le plus
supérieur aux autres avec 32,07%.
Ceci se traduit par une augmentation de la circulation
fiduciaire observée au cours de l'année 2009.
3.2. La ventilation des
émissions monétaires
Cette ventilation nous donne l'image réelle de la
quantité de monnaie émise par la Banque centrale du Congo et cela
par différents billets en circulation.
Tableau n°09. Suite ventilation des
émissions monétaires (en milliers de CDF)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
BILLETS
|
136515883
|
192931174
|
280528201
|
400128000
|
556796000
|
500FC
|
34868289
|
82739396
|
156266158
|
258866158
|
394946458
|
200FC
|
23194475
|
32084911
|
40082790
|
45882790
|
48642790
|
100FC
|
57575297
|
57163103
|
61415417
|
64917417
|
79277917
|
50FC
|
14928042
|
15576347
|
16772521
|
22072521
|
25540021
|
20FC
|
4059300
|
3680672
|
4034110
|
5758510
|
5758510
|
10FC
|
1397868
|
1199061
|
1469681
|
2143081
|
2143081
|
5FC
|
375667
|
370807
|
370652
|
370652
|
370652
|
1FC
|
41160
|
41122
|
41122
|
41122
|
41122
|
50CC
|
49373
|
49356
|
49352
|
49352
|
49352
|
20CC
|
14976
|
14970
|
14967
|
14967
|
14967
|
10CC
|
8270
|
8267
|
8266
|
8266
|
8266
|
05CC
|
3016
|
3016
|
3015
|
3015
|
3015
|
1CC
|
100
|
100
|
100
|
150
|
150
|
Total
|
136515883
|
192931174
|
280528201
|
400128000
|
556796000
|
Source : BCC, rapport annuel 2009, p. 222.
(1) CC : centime congolais.
(2) FC : franc Congolais
3.3. Taux de croissance du PIB
en RDC74(*)
La croissance économique de la RDC s'établit
à 7,8% en 2005 contre 5,6% en 2006, 6,3% en 2007, 6,2% en 2008 et de
2,8% en 2009. La croissance économique a connu une stagnation en 2008,
le taux de croissance du PIB réel s'étant situé à
6,2% contre 6,3% l'année précédente (2007).
La baisse de l'activité enregistrée au cours du
second semestre, consécutive à l'effondrement de la demande
internationale en 2008, a marqué l'entrée en récession de
l'économie congolaise, à l'instar d'autres pays.
Les facteurs de cette contre-performance sont à la
base de la baisse de l'activité du secteur minier,
particulièrement effectuée par la chute des cours des minerais et
des métaux suite à la crise financière.
Par ailleurs, l'année 2008 a été
caractérisée par la résurgence de l'inflation due
notamment à la hausse persistante des prix des produits
pétroliers et alimentaires sur les marchés international et
national ainsi qu'à la dépréciation monétaire.
En 2009, la croissance économique a sensiblement
reculé, s'établissant à 2,8% contre 6,2% une année
plutôt. Selon l'optique du produit, ce ralentissement reflète
principalement les effets de la crise économique et financière
mondiale qui a été à la base de la contre-performance
enregistrée au niveau du secteur minier entant que l'un des secteurs
moteurs de la croissance en RDC.
Tableau n°10. Taux de croissance du PIB de la RDC
de 2005 à 2009
Année
|
Taux de croissance (%)
|
2005
|
6,6
|
2006
|
5,1
|
2007
|
6,3
|
2008
|
6,2
|
2009
|
2,8
|
Source : BCC, rapport annuel 2005, 2006, 2007, 2008 et
2009
3.4. Evolution du taux
d'inflation de 2005-2010 75(*)
Comparativement à l'année 2004 dont le taux
d'inflation est de 9,2%. Il a été observé une augmentation
des tensions inflationnistes en 2005 corrélée positivement
à l'augmentation de l'expansion monétaire poursuivie des causes
et des effets socio-économiques de l'inflation dans la République
Démocratique du Congo.
Pour l'année 2006, il a été
observé une atténuation de tensions inflationnistes
corrélées positivement au ralentissement de l'expansion
monétaire. En effet, en glissement annuel, le taux d'inflation s'est
établi à 18,2% contre 21,3% en 2005, soit un recul de 3,1 de
pourcentage.
En moyenne annuelle, l'inflation s'est située à
19,2%. La déviation de l'inflation par rapport à l'objectif tient
à l'excès de l'offre de monnaie sur la demande expliquée
par la détérioration de la position nette du gouvernement (PNG).
L'analyse de l'inflation en 2006 relève de deux
périodes importantes. La première qui couvre le sept premiers
mois de l'année s'est caractérisée globalement par une
relative stabilité des prix en dépit d'une
accélération du rythme de formation de prix aux mois de mars et
avril.
Le ralentissement de l'inflation procède
essentiellement d'un bon approvisionné des biens DE consommation et
d'expansion modérée de la base monétaire. La seconde
période d'août à décembre, a été
marquée par des pressions inflationnistes à l'exception du mois
de décembre. Le taux d'inflation en moyenne mensuelle a
été de 2,1%.
L'accélération du prix intérieur, en
dépit de l'ajustement de la politique monétaire intervenue
à partir du 11 septembre, tient au relâchement de la politique
budgétaire attestée par l'expansion de la base monétaire,
au non recouvrement des stocks causé par la psychose à l'approche
des échéances électorales et au réajustement
à la hausse des prix des produits pétroliers.
Pour l'année 2007 et 2008, le taux d'inflation s'est
situé à 27,6% l'année 2008 contre un taux d'inflation de
9,96% en 2007. Au cours de cette année, le gouvernement a poursuivi
l'exécution de l'ensemble des mesures retenues dans le cadre du
programme économique du gouvernement (PEG).
Ce ralentissement se mesure par les principales mesures
d'encadrement de PEG et sur le plan budgétaire comme
suit :76(*)
· la centralisation des recettes dans le seul compte
général du Trésor à la BCC ;
· le nivellement au compte général du
Trésor de toutes les recettes perçues au titre de la
fiscalité et de la parafiscalité ;
· l'interdiction à la BCC d'exécuter les
dépenses non autorisées par le ministère des
finances ;
· la poursuite de la reforme des régies
financières ;
· l'exécution des dépenses sur base de
caisse ;
· la poursuite de la reforme des procédures de
contrôle et d'exécution budgétaire.77(*)
Ce ralentissement du taux d'inflation se caractérise
par l'évolution de la situation économique dans les
différents secteurs s'est caractérisé par :
v l'accroissement de la production ;
v la maîtrise de déficit des opérations
financières de l'Etat ;
v l'appréciation du taux de change ;
v une nouvelle décélération du rythme de
formation de liquidité monétaire.
Pour l'année 2008-2009
L'économie congolaise en 2009, s'est ressentie des
effets pervers de la crise financière internationale. Ainsi, la
croissance du PIB réel s'est repliée de 6,2% en 2008 à
2,8% en 2009, à la suite du ralentissement des activités dans les
secteurs miniers et des services. L'inflation s'est
accélérée, passant de 27,6% en 2008 à 53,4% en
2009, en dépit du ralentissement de la politique monétaire
marquée par la révision à la hausse du taux de base et du
coefficient de la réserve obligatoire, les quels sont passés
respectivement de 65,0% à 70,0% et de 5,0% à 7,0% l'an.
De même, en 2009, le franc congolais a perdu 29,2% de
sa valeur par rapport aux dollars américains contre une chute moyenne de
11,0% au cours de trois dernières années.
Le déficit des transactions courantes a
été de 10,0% du PIB en 2009 contre 8,9% en 2008, à la
suite du recul des échanges commerciaux, des services et des revenus.
Les opérations financières du secteur public se sont
soldées par un boni de 44,2 milliards de CDF.
Pour l'année 2010
Étant donné que la BCC n'a pas encore rendu
public le taux d'inflation pour l'année 2010, nous allons faire une
projection de ce que pourra être le taux d'inflation pour cette
année précitée. Deux variables seront prises en compte
entre autre l'année (X) et le taux d'inflation (Y).
Pour y arriver nous passerons par la méthode de
moindre carrée où le taux d'inflation (Y) dépend de
l'année (X).
Notre droite construite sera de la forme suivante : Yt =
a1x + a0
Tableau n°11. Projection du taux d'inflation pour
l'année 2010
Xi
|
Y
|
|
|
xiyi
|
xi2
|
yi2
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
21,3
18,2
27,6
9,96
53,4
|
-2
-1
0
1
2
|
-4,792
-7,892
1,508
-16,132
27,308
|
9,584
7,892
0
-16,132
54,616
|
4
1
0
1
4
|
22,963
62,283
2,274
32,264
745,727
|
10035
|
130,46
|
0
|
0
|
55,96
|
10
|
8651511
|
Source : Tableau construit par
nous-même
· · D'où est la moyenne de cinq années considérées
est la moyenne de l'inflation durant les cinq années.
· ·
Vue l'allure de notre droite
y = a1x + a0
y = 5,596x + (-11.205,08)
y = 5,596x - 11. 205,08
Quand nous avons déjà cette droite, on peut
calculer (ou projeter) le taux d'inflation pour l'année 2010.
Il sera de : y = 5,596. 2010 - 11.205,08
y = 11.247,96 - 11.205,08
y = 42,88
Le taux d'inflation, tel que nous venons de le montrer avec
une projection sera de 42,88% en 2010, soit une baisse par rapport à
l'année 2009.
Après les calculs effectués pour savoir ce qu'a
été le niveau de l'inflation au cours de l'année 2010.
Nous aurons alors un tableau comprenant cette variation de taux de 2005
à 2010.
Tableau n°11. Evolution du taux d'inflation en RDC
de 2005 à 2010
Années
|
Taux d'inflation
|
2005
|
21,3
|
2006
|
18,2
|
2007
|
27,6
|
2008
|
9,96
|
2009
|
53,4
|
2010
|
42,88
|
Source : Elaboré par nous
même après calcul du taux d'inflation de 2010
Ce tableau montre la tendance de différents taux
d'inflation observés en RDC depuis 2005 à 2010.
On remarque que l'année 2009 a été la
plus touchée par un taux d'inflation plus élevé par
rapport aux autres années, soit 53,4%.
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Comme R2 est de 0.41 soit 41% c'est-à-dire
que x explique à 41% la valeur de y.
3.5. Etude évolutive
des composantes de la masse monétaire de 2005-201078(*)
Ce point est consacré à l'étude
évolutive de différentes composantes de la masse monétaire
telles que les disponibilités monétaires et la quasi monnaie,
observées durant la période de 2005 à 2010.
Pour 2005-2006
A l'instar de l'année 2005, la structure de la masse
monétaire est restée déséquilibrée en 2006.
En effet, établie à 50,1% en 2005, les disponibilités
monétaires ont représenté 48,5% de la masse
monétaire à fin 2005. La pondération de la quasi-monnaie
dans la masse monétaire est passée de 49,9% à 51,5% d'une
année à l'autre.
D'une année à l'autre, la masse
monétaire s'est accrue de 57,7%, comparée à l'objet de
croissance de l'agrégat tel qu'indiqué dans la programmation
monétaire de la BCC ; la masse monétaire
réalisée affiche un dépassement de 36,2%. Cette
évolution est attribuable notamment à l'augmentation du
crédit net à l'Etat au second semestre 2006.
Les disponibilités monétaires ont
augmenté de 52,6% à fin décembre 2006 contre 16,6%
à la période correspondante de 2005. Après avoir connu un
accroissement de 18,2% une année plus tôt, la progression de la
circulation fiduciaire s'est accélérée pour atteindre
51,9% en 2006, en raison des pressions exercées par le retrait des
espèces au cours du second semestre.
Sa part dans les disponibilités monétaires a
baissé de 0,8 point, se fixant à 85,9% à fin 2006 contre
86,3% une année auparavant.
En ce qui concerne les dépôts à vue en
monnaie nationale (MN), leur part relative s'est légèrement
accrue afin décembre 2006, se situant à 14,0% contre 13,6%
à fin 2005. Cette évolution s'explique par l'importance des
virements effectués par le Trésor au second semestre de cette
année.
Afin décembre 2006, la quasi-monnaie a connu une
expansion de 62,7% contre 31,4% à la période correspondante de
2005. Cet accroissement résulte essentiellement de la hausse des
dépôts en devise, soit 66,4% contre 30,9% une année plus
tôt.
La part des dépôts en devises dans la masse
monétaire s'est accrue de 2,6 points, passant de 46,2% à fin
décembre 2005 à 48,8% une année après. Cette
évolution indique une accentuation de la dollarisation de
l'économie congolaise.
La proportion des dépôts à terme en
monnaie nationale dans les liquidités globales a présenté
0,1% à la fin décembre 2006, attestant une faible mobilisation de
l' épargne à terme par le système bancaire de la
République Démocratique du Congo.
La ventilation des dépôts bancaires par province
relève que l'essentiel des dépôts se trouvent
concentré dans la ville de Kinshasa au 31 décembre 2006, soit
73,5%.
En ce qui concerne la répartition des
dépôts par catégorie des déposants, il
apparaît que les entreprises privées et les particuliers sont
intervenus respectivement à concurrence de 53,9% et 29,9%. La
différence soit 16,2% a été absorbée par les autres
catégories des déposants.
Pour ce qui est des dépôts à vue par
secteur d'activités, il se relève que les dépôts
bancaires à vue proviennent pour l'essentiel de la rubrique
« divers » (38,9%), autres services (31,6%), commerce
(12%).
Pour 2006-2007
L'expansion de la masse monétaire observée en
2006 a connu une décélération en 2007. En effet, cet
agrégat s'est accru de 50,7% contre 57,7% en 2006. Les
disponibilités monétaires ont enregistré un accroissement
de 41,6% en 2007 contre 52,6% en 2006. Cette contraction s'explique
essentiellement par le repli de la circulation fiduciaire.
En effet, après une progression de 51,9% en 2006, cette
dernière n'a augmenté que de 28% en 2007. Quant aux
dépôts à vue en monnaie nationale, ils se sont accrus de
125,5% après une hausse de 56,9% en 2006.
La Quasi-monnaie a progressé de 59,4% d'une
année à l'autre essentiellement sous l'effet des
dépôts en devises. Ces derniers ont été en hausse de
58,8% contre 66,4% en 2006. Bien que faible, les dépôts à
terme ont augmenté de 58,8% contre 66,4% une année avant.
L'examen de la structure de la masse monétaire
renseigne une prépondérance de la quasi-monnaie sur les
disponibilités monétaires.
En effet, la quasi-monnaie a représenté 54,4% de
la masse monétaire contre 51,5% en 2006.
La part des dépôts en devises s'est située
à 51,4% en 2007 contre 48,8% en 2006, attestant l'accentuation de la
dollarisation de l'économie congolaise. Quant aux disponibilités
monétaires, leur part s'est établie à 45,6% après
avoir représenté 48,5% une année plutôt.
L'importance relative de la circulation fiduciaire a connu une baisse, passant
de 41,7% à 35,4% d'une année à l'autre. A l'inverse, celle
des dépôts à vue en Monnaie Nationale a augmenté
représentant 10,2% du total contre 6,8% une année plutôt.
La ventilation des dépôts à vue par
province montre également que la part la plus importante se trouve
concentrée dans la ville de Kinshasa, avec 72,4% suivie par la province
du Katanga 13,5%, la différence étant partagée par les
autres provinces.
Comme en 2006, les dépôts des entreprises
privées et ceux des particuliers ont continué à
représenter plus de trois quarts de l'ensemble des dépôts
bancaires du pays en 2007, soit respectivement 53,8% et 29,8%.
S'agissant de dépôts bancaires par secteur
d'activités de commerce, soit 12%. Il importe de relever l'importance
des dépôts enregistrés dans les rubriques
« divers et autres » qui ont représenté
respectivement 38,8% et 31,6%.
Pour 2007-2008
Au cours de l'année 2008, la variation de la masse
monétaire a été plus importante qu'en 2007. En effet, les
moyens de paiement se sont accrus de 58,5% contre 50,8% une année
auparavant. Quant à la quasi-monnaie, la progression observée en
2008 est attribuable à la croissance des dépôts en devises,
le stock monétaire (billets en circulation et les dépôts
à vue en monnaie nationale) a augmenté de 31,1% en 2008 contre
41,6% en 2007.
L'Évolution de la masse monétaire est
expliquée par l'expansion des avoirs intérieurs nets à la
suite de la forte croissance de crédit au secteur privé (142,9%),
des créances nettes sur l'État (40,3%) et des autres postes nets
(15,9%).
Pour 2008-2009
Au cours de l'année 2009, un ralentissement de
l'expansion de la masse monétaire a été observé,
l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2% contre 58,1%
en 2008. Ce ralentissement a été plus remarquable pour la
quasi-monnaie (hausse de 68,6% contre 77,7% en 2008).
Le comportement de la quasi-monnaie est imputable à la
baisse du rythme d'expansion des dépôts en devises, tenant aux
effets de la crise financière et économique internationale.
L'évolution de la masse monétaire est
expliquée par l'expansion des avoirs extérieurs nets de 246,3
milliards. L'accroissement de ces derniers est essentiellement lié
à l'augmentation du crédit au secteur privé de 44,4%.
1) Étude évolutive de la masse
monétaire
a. Les disponibilités monétaires
Tableau n°12. Évolution des
disponibilités monétaires en millions de CDF
Années
|
Circulation monétaire (1)
|
Dépôts à vue en MN (2)
|
Disp. Monétaires = (1) + (2)
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
119 935,0
182 233,9
233 253,0
304 300,0
381 500
|
18 958,0
29 749,1
67 020,0
89 500,0
98 400
|
138 893,0
211 983,0
300 273,0
393 800,0
479 900
|
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009,
p.192.
Ce tableau montre comment les disponibilités
monétaires ont évolué dans le temps et par branche
d'activités. Les disponibilités monétaires sont
passées de 138 893 CDF en 2005 à 211 983 en 2006. Par
contre en 2007, les disponibilités monétaires ont atteint
300 273 CDF, soit un volume des disponibilités qui est loin de
celui de 2005.
Comme nous analysons la période de 2005 à 2010
et que la BCC n'a pas encore rendu officiel le volume des disponibilités
monétaires en 2010, nous passons à une projection pour
déterminer ce qui pourra être le volume des disponibilités
monétaires en 2010. Pour y parvenir nous passerons par la méthode
de moindre carrée où les disponibilités monétaires
(Y) et l'année (X).
Tableau n°13. Projection du volume des
disponibilités monétaires en CDF 2010
X
|
Y
|
|
|
|
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
138893
211982,9
300273
393800
479900
|
-2
-1
0
1
2
|
-166076,78
-92986,88
-4696,78
88830,22
174930,22
|
332153,56
92986,88
0
88830,22
349860,44
|
4
1
0
1
4
|
10035
|
1524848,9
|
0
|
0
|
863831,1
|
10
|
Source : tableau élaboré
par nous même
· · D'où est la moyenne de cinq années considérées ;
est la moyenne du volume des disponibilités monétaires
pendant cinq ans.
· ·
Comme nous avons la droite Yt, nous pouvons calculer le
volume des disponibilités monétaires pour l'an 2010.
Ce volume sera y = 86383,11. 2010 - 173065932
y = 173630051,1 - 173065932
y = 564119,1
Après projection, nous trouvons que le volume des
disponibilités monétaires sera de 564119,1 CDF en 2010.
Tableau n°14. Évolution des
disponibilités monétaires de 2005 à 2010 (en millions de
CDF)
Années
|
Disponibilités monétaires
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
138 893
211 982,9
300 273
393 800
479 900
564 119,1
|
Source : tableau élaboré
par nous même
Il s'observe que l'an 2010 connaîtra un accroissement
positif et élevé par rapport aux autres années
étudiées.
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Comme R2 est de 100% c'est-à-dire toutes les
variations de y sont expliquées à 100% par les variations de
x.
Tableau n°15. Calcul de taux de croissance des
disponibilités monétaires 2005-2010 (Après
projection)
Années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
DM
|
138893
|
211982,9
|
300273
|
393800
|
479900
|
564119,1
|
Taux de croissance
|
-
|
52,62
|
41,64
|
31,15
|
21,86
|
17,55
|
Source : Tableau élaboré
par nous même.
Il s'observe un taux de croissance plus élevé
de 52,62% en 2006.
b. La quasi-monnaie
Tableau n°16. Évolution de la quasi-monnaie
en millions de CDF)
Années
|
Dépôts à terme MN
|
Dépôts en devises
|
Provision importation
|
Q. Monnaie
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
381,5
441,0
2500,0
1700,0
3500
|
128017,6
213074,3
338464,0
604100,0
1018500
|
9819,4
11423,0
17597,0
44700,0
41700
|
138218,5
224938,3
358861
650500
1063700
|
Source : Rapport annuel de la BCC 2009,
p.170
Il s'observe également une évolution normale du
volume de la quasi-monnaie dont le montant est passé de 138218,5CDF en
2005 à 224938,3 CDF en 2006 ; 358861 CDF en 2007 ;
650 500 CDF en 2008. Pour l'an 2009, il s'observe une hausse relative du
volume de la quasi-monnaie, soit 1063700 CDF.
Tableau n°17. Projection du volume de la
quasi-monnaie en 2010 (montant en millions de CDF)
Nous partirons de la formule de la tendance y (le
volume de la quasi-monnaie) et X (les années considérées).
On aura : y = a1X + a0
X
|
Y
|
|
|
|
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
138218,5
224938,3
358861
650500
1063700
|
-2
-1
0
1
2
|
-349025,06
-262305,26
-128382,56
163256,44
576456,44
|
698050,12
262305,26
0
163256,44
1152912,88
|
4
1
0
1
4
|
10035
|
2436217,8
|
0
|
0
|
2276524,7
|
10
|
· · · ·
La droite est : y = a1x + a0
L'existence de la droite nous pousse au calcul du volume de
la quasi-monnaie pour 2010.
La quasi-monnaie projetée pour l'an 2010 sera
y = 227652,47. 2010 - 456411263,7
y = 1170201
Après avoir effectué la projection du volume de
la quasi-monnaie, nous constatons qu'il sera de 1170201 CDF en 2010.
Tableau N°18. Évolution de la quasi-monnaie
de 2005 à 2010 après projection en millions de CDF
Années
|
Quasi-monnaie
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
138218,5
224938,3
358861
650500
1063700
1170201
|
Source : Tableau élaboré par nous
même.
Il s'observe une croissance de la quasi-monnaie de 2005 (soit
138218,5 CDF) contre 1170201 CDF en 2010.
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Les variations dans le temps X expliquent à 95% les
variations de la quasi-monnaie et les 5% de leurs variations sont
expliquées par d'autres facteurs.
Il y a une forte explication entre les deux variables, l'une
dépendante et l'autre indépendante.
Tableau n°19. Evolution de composantes de la masse
monétaire (en millions de CDF)
|
2005
|
2006
|
Variation % 2006
|
2007
|
Variation
2007
|
2008
|
Variation 2008
|
2009
|
Variation 2009
|
2010
|
Variation 2010
|
1. Dispo. Monétaires (M1)
|
138893
|
211982,9
|
52,6
|
300273
|
41,64
|
393800
|
31,15
|
479900
|
21,86
|
564119,1
|
17,55
|
Circulation fiduciaire
Dépôts à vue en MN
|
119935
18958
|
182233,9
29749
|
52
56,9
|
233253
67020
|
28
125,3
|
304300
89500
|
30,5
33,5
|
381500
98400
|
25,4
10
|
428723,1
135396
|
12,4
38
|
2. Quasi-monnaie (M2)
|
138218,5
|
224938,3
|
62,74
|
358861
|
59,5
|
650500
|
81,3
|
1063700
|
10
|
1170201
|
10
|
Dépôts à terme MN
Dépôts en devises
Provision pour importation
|
381,5
128017,6
9819,4
|
441,0
213074,3
11423,0
|
15,6
66,4
16,3
|
2500,0
338464
17597,0
|
466,9
78,5
154
|
1700,0
604100
44700
|
-32
78,4
154,0
|
3500
1018500
41700
|
105,9
68,6
-6,71
|
90229
979849
100123
|
2477,9
-3,79
140,10
|
Masse monétaire (M1 + M2)
|
2771115
|
436921,2
|
57,7
|
659134
|
51
|
1044300
|
58,4
|
1543600
|
47,8
|
1734320,1
|
12,4
|
Source : Tableau élaboré
par nous même en se référant aux tableaux n°12, 14, 16
et 18.
Il s'observe une évolution positive de la masse
monétaire de 277111,5 CDF en 2005 contre 436921,2 CDF en 2006.
La situation monétaire a été
marquée en 2007 par une accélération du rythme de
création monétaire.
A travers ce tableau ci-haut, nous nous rendons compte que le
volume de la masse monétaire de 2009 est le plus élevé
pour le montant déjà chiffré par la BCC et qu'en 2010
après projection, on assistera à un accroissement de ce volume de
la masse monétaire, soit 1734320,1 en 2010.
3.6. Étude évolutive des crédits
de 2005-2009
L'encours des crédits du système bancaire
congolais en 2008 a été marqué par une
accélération du rythme de progression de 475962950 CDF en 2009
soit un taux de croissance de 44,4%. En effet, les crédits bancaires ont
enregistré une hausse de 115,0% contre 53,6% une année
plutôt.
a. Les crédits aux entreprises et aux
particuliers
Tableau n°20. Évolution des crédits
aux entreprises et aux particuliers (en millions de CDF)
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
I. Crédit à décaissement
|
72700
|
126400
|
200800
|
490400
|
480900
|
· Crédits à CT
· Crédits à MT
|
60600
12100
|
115200
11200
|
169300
31500
|
412400
78000
|
367500
113400
|
II. Crédits d'engagement
|
50300
|
57100
|
77600
|
78100
|
108100
|
· Crédits à l'importation
· Crédits à l'exportation
· Autres crédits non ventilés
|
10800
1200
38300
|
15800
0
41300
|
38600
0
39000
|
9800
8600
59700
|
49900
100
58100
|
III. Crédits aux E/ses et aux particuliers (I+II)
|
123000
|
183500
|
278400
|
568500
|
589000
|
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009,
p.179.
Il s'observe une croissance positive des crédits aux
entreprises dont le montant est passé de 123000 CDF en 2005 à
183500CDF en 2006, 278400CDF en 2007, contre 568500 CDF en 2007 et 589000 CDF
en 2009.
Tableau n°21. Projection du volume des
crédits aux entreprises et aux particuliers 2010
Nous procéderons comme signaler dans la projection du
taux d'inflation projeté en 2010.
X
|
Y
|
|
|
|
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
123000
183500
278400
568500
589000
|
-2
-1
0
1
2
|
-225480
-164980
-70080
220020
240520
|
450960
164980
0
220020
481140
|
4
1
0
1
4
|
10035
|
1742400
|
0
|
0
|
1317100
|
10
|
· · · ·
La droite est y = a1x + a0
Le volume des crédits aux entreprises et aux
particuliers pour l'année 2010 sera :
y = 131710. 2010 - 263993490
y = 743610 ; le volume de ces crédits sera de
743610 en 2010.
Tableau n°22. Évolution des crédits
aux entreprises et aux particuliers de 2005 à 2010 après
projection en millions de CDF
Années
|
Crédits aux entreprises et aux particuliers
|
Taux de croissance
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
123000
183500
278400
568500
289000
743610
|
-
49,2
51,7
104,2
3,6
26,2
|
Source : Rapport annuel de la BCC
après projection.
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Les variations de y sont expliquées à 68% et que
32% de variations sont dues à d'autres facteurs.
b. Les crédits à l'économie
Tableau n°23. Évolution du volume des
crédits à l'économie
Années
|
Crédits à l'économie
|
Taux de croissance (%)
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
63469253
12078458
197138479
475394450
686608965
|
-
90,3
63,2
141,1
44,4
|
Source : Rapport annuel BCC, 2009, p.
200.
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Comme R2 est de 89%, cela signifie
que toutes les variations de y sont expliquées par x à 89% et que
11%sont expliquées par d'autres facteurs.
Tableau n°24. Tableau synthétique des
crédits 2005-2009
Années
|
Crédit aux Entreprises et particulier
(1)
|
Crédits à l'économie
(2)
|
Crédit général =
(1) + (2)
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
123 000
183 500
278 400
568 500
589 000
|
63469253
120780458
197138479
475394450
686608965
|
63592253
120963958
197416879
475962950
687197965
|
Source : Rapport annuel de la BCC, 2009,
p.312.
Tableau n°25. Projection du volume des
crédits à l'économie en 2010
X
|
Y
|
|
|
|
|
2005
2006
2007
2008
2009
|
63469253
120780458
197138479
475394450
686608965
|
-2
-1
0
1
2
|
-245209068
-187897863
-111539842
166716129
377930644
|
490418136
187897863
0
166716129
155861288
|
4
1
0
1
4
|
10035
|
1543391605
|
0
|
0
|
1600893416
|
10
|
· · · ·
L'allure de la droite de régression est y
=a1x + a0
Les crédits à l'économie projetés
seront pour 2010 de :
y = 160 089341,6. 2010 - 3209906303,2
y = 3185696703,8
Après projection du volume des crédits à
l'économie la droite de régression montre qu'il sera de
3185696703,8 CDF en 2010.
Tableau n°26. Tableau synthétique des
crédits de 2005-2010
Années
|
Crédits en général
|
Taux de croissance
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
63592253
120963958
197416879
475962950
687197965
3186440313
|
-
90,2
63,2
141,1
44,4
363,7
|
Source : Tableau élaboré
par nous même à partir du tableau n°25.
Il s'observera une croissance plus élevée en
2010 des crédits de 363,7% .
Ce graphique a été obtenu grâce aux
traitements de Microsoft Excel.
Comme R2 est de 62%, c'est-à-dire x explique
y à 62% et que 28% sont dues à d'autres facteurs.
SECTION 4.TRAITEMENT DES
DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Comme nous l'avons déjà signalé dans les
pages précédentes, nous procéderons de deux
manières :
- la première pour vérifier comment
évoluent les indicateurs de la trésorerie des banques
commerciales pour affirmer ou infirmer la première
hypothèse ;
- la seconde est focalisée à l'analyse
économétrique afin de dégager l'information
économétrique de l'inflation monétaire sur la
trésorerie et aussi valider le modèle construit.
Nous adoptons 5% comme seuil de signification.
4.1. Traitement des
indicateurs de la trésorerie des banques commerciales
Ces indicateurs sont au nombre de quatre, à
savoir :
· les disponibilités monétaires ;
· la quasi-monnaie ;
· les crédits aux entreprises et aux
particuliers ;
· les crédits à l'économie.
Tableau n°27. Evolution de la trésorerie
des banques commerciales en RDC après projection 2010 en millions de
CDF
Années
Indicateurs
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Disponibilités monétaires (1)
|
138893
|
211982,9
|
300273
|
393800
|
477900
|
564119,1
|
Quasi-monnaie (2)
|
138218,5
|
224938,3
|
358861
|
650500
|
1063700
|
1170201
|
Crédits aux E/ses et aux particuliers (3)
|
123000
|
183500
|
278400
|
568500
|
589000
|
743610
|
Crédits à l'économie (4)
|
63469253
|
120780458
|
197138479
|
475394450
|
686608965
|
3185696703,8
|
Total (1+2+3+4)
|
63869274,5
|
121400879,2
|
198071013
|
477007250
|
688741565
|
3188174633
|
Moyenne observée
|
15967318,63
|
30350219,8
|
49517753,25
|
119251812,5
|
172185391,3
|
797043658,3
|
Taux de croissance
|
-
|
90,1
|
63,1
|
140,8
|
44,4
|
362,5
|
Source : Tableau élaboré
par nous même
Il s'observe au vu de ce tableau une croissance de 63,7% en
2007 contre celle de 140,8% en 2008 et de 362,5 en 2010.
Comme nous l'avons évoqué dans notre
problématique de savoir comment évoluent les indicateurs de la
trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005 à 2010 ;
nous avons estimé que ces indicateurs évolueraient de
façon croissante durant la période sous étude.
Après analyse des données, nous avons obtenu
les résultats suivants :
- Ces indicateurs évoluent d'une façon
croissante car ils ont présenté une moyenne de 15967318,6 CDF en
2005 ; 30350219,8 CDF en 2006 et 49517753,25 CDF en 2007.
- Il s'est observé une moyenne de 172185391,3 CDF en
2009.
- La moyenne qui sera observée à
été estimée de 797043658,3 CDF en 2010.
Tableau n°28. Trésorerie des banques
commerciales en RDC de 2005 à 2010 (en millions de CDF)
Années
|
Montants
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
63869274,5
121400879,2
198071013
477007250
688741565
3188174633
|
Source : Tableau élaboré
par nous-même
Comme R2 est de 0,62, c'est-à-dire les
variations dans le temps expliquent les variations de la trésorerie
à 62% et que 28% est expliqué par d'autres facteurs avec une
tendance générale de y = 502928145,34x - 1008838707667,66.
Tableau n°29. Moyennes de la trésorerie des
banques
Années
|
Moyennes de la trésorerie
|
2005
2006
2007
2008
2009
2010
|
15967318,63
30350219,8
49517753,25
119251812,5
172185391,3
797043658,3
|
Source : Tableau élaboré
par nous-même
Comme R2 est de 0,62, c'est-à-dire les
variations dans le temps expliquent les variations des moyennes de la
trésorerie à 62% et que 28% est expliqué par d'autres
facteurs avec une tendance générale de y = 125732036,35x -
252209676938,36.
Ceci confirme notre première hypothèse selon la
quelle ces indicateurs évolueraient de façon croissante.
4.2. Modélisation
économétrique
Comme nous l'avons signalé dans la section 1 relative
à la méthodologie du travail, nous procédons comme
suit : théorie de base, spécification du modèle,
estimation des paramètres et en fin vérifier si les
modèles construits sont tous bons dans leur ensemble.
4.2.1. Modélisation
économétrique des indicateurs de la trésorerie des banques
commerciales
Pour faire cette analyse, nous partons de la
théorie selon laquelle le volume de la trésorerie des banques
commerciales est fonction du taux d'inflation.
Le modèle sera de la forme :
Où y1 = Symbolise le volume de la
trésorerie des banques ;
a0=L'estimation du paramètre ;
a1= L'estimation du paramètre.
Pour estimer les paramètres, on les notera :
4.2.1. Tableau n°30.
Analyse économétrique de la situation intégrée des
disponibilités monétaires par rapport au taux d'inflation
Y1
|
X1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
138,9
211,9
300,3
393,8
479,9
564,1
|
21,3
18,2
27,6
9,96
53,4
42,88
|
-7,58
-10,68
-1,28
-18,92
24,52
13,98
|
-209,25
-136,25
-47,85
45,65
131,75
13,98
|
1588,2
1456,5
61,72
-864,15
3229,2
3021,14
|
57,6
114,27
1,66
358,3
600,7
195,7
|
299,62
279,8
339,9
227,11
504,87
437,6
|
-48,53
-68,35
-8,25
-121,04
156,72
89,45
|
2355,1
4671,7
68,06
14650,7
24561,1
8001,3
|
43785,6
18564,1
2289,6
2083,9
17358,1
46634,4
|
-160,72
-67,9
-39,6
166,69
-24,97
126,5
|
25830,9
4610,41
1568,16
27785,6
623,5
16002,25
|
2088,9
|
173,3
|
0
|
0
|
8492,61
|
1328,2
|
2088,9
|
0
|
54307,96
|
130715,7
|
0
|
76420,82
|
Source : Tableau élaboré
par nous même à partir des disponibilités monétaires
(en milliards de CDF) et le taux d'inflation.
Le modèle spécifique est
· · = 348,15 - 184,72 = 163,43
Ainsi, le modèle est: Y = 163,43 + 6,394X
Pour tester les paramètres et , il faudra connaître leurs variances.
Nous avons :
Test d'hypothèse
H0 = â = 0
H1 =
Décision : Acceptation H0 si tcal
< tth où tcal = t calculé
Tth = t théorique
Si tcal < tth, nous disons que la
variation du taux d'inflation n'explique pas la variation du volume des
disponibilités monétaires.
Pour savoir si le modèle est bon dans son ensemble,
nous procéderons au test de Fisher avec 5% comme seuil de signification.
Décision : Acceptation H0 si Fcal <
Fth, Fcal = 2,842574056
Fth = 7,71, Alors Fcal < Fth C'est-à-dire
2,842574056 < 7,71
Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son
ensemble ; donc y est indépendant de x
4.2.2. Tableau n°31.
Analyse économétrique de la situation intégrée de
la quasi-monnaie par rapport au taux d'inflation
X1
|
Y1
|
x2
|
y2
|
x2y2
|
|
|
|
|
|
|
|
21,3
18,2
27,6
9,96
13,4
42,8
|
138,2
224,9
358,9
650,5
1063,7
1170,2
|
-7,58
-10,68
-1,28
-18,92
24,52
13,98
|
-462,9
-376,2
-242,2
49,4
462,6
569,1
|
3513,4
4021,6
312,4
935,1
11338,3
7961,7
|
57,6
114,27
1,66
458,3
600,7
195,7
|
214276,4
141526,4
58660,8
2440,4
213998,8
323874,8
|
440,65
375,11
573,83
200,92
1119,24
895,16
|
-160,45
-225,99
-27,27
-400,18
518,14
294,06
|
25744,20
51071,5
743,65
160144,03
268469,1
86471,3
|
-302,45
-150,21
-214,93
449,58
-55,54
275,04
|
91476,0
22563,0
46194,9
202122,2
3084,7
75647,0
|
173,3
|
3606,4
|
0
|
0
|
28082,5
|
1328,2
|
954777,6
|
3606,4
|
0
|
592643,8
ESS
|
0
|
441087,8
RSS
|
Source : Tableau élaboré par nous
même à partir de la quasi-monnaie (en milliards de CDF) et le taux
d'inflation.
Le modèle aura la forme : où Y2 = le volume de la quasi-monnaie,
X = le taux d'inflation
sont des paramètres.
· · Alors modèle est de la forme y = -9,63 +
21,14X
Pour tester les paramètres, il faudra connaître leurs variances, nous avons :
Test d'hypothèse
Décision : Acceptons H0 si tcal
< tth où
tth = t théorique
tcal =t calculé
Si tcal < tth, la variation du taux
d'inflation n'explique pas la variation du volume de la quasi-monnaie.
Pour vérifier si le modèle est bon dans son
ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de
signification.
Décision : acceptons H0 Si
Fcal < Fth
Fcal = 5,374383966 < Fth = 7,71
Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son
ensemble, donc y est indépendant de x.
4.2.3. Tableau n°32.
Analyse économétrique de la situation intégrée des
crédits à l'économie par rapport au taux d'inflation
X3
|
Y3
|
x3
|
y3
|
x3y3
|
|
|
|
|
|
|
|
63,4
120,7
197,1
475,3
686,6
3185
|
21,3
18,2
27,6
9,96
53,4
42,88
|
-7,58
-10,68
-1,28
-18,92
24,52
13,98
|
-724,62
-667,82
-590,92
-312,72
-101,42
2396,98
|
5492,62
7126,98
756,38
5916,66
2486,82
33509,78
|
525074,14
445315,98
349186,45
97793,79
10286,01
5745513,12
|
57,6
144,27
1,66
358,3
600,7
195,7
|
486,68
363,45
737,13
35,87
1762,79
1344,58
|
-301,34
-424,57
-50,89
-752,15
974,77
556,56
|
90805,8
180259,7
2589,8
565729,6
950176,6
309759,03
|
-423,28
-242,75
-540,03
439,43
-1076,19
1840,42
|
179165,96
58927,56
291632,40
193098,72
1158184,9
3387145,8
|
4728,1
|
173,3
|
0
|
0
|
52802,42
|
6700602,5
|
1328,2
|
4728,1
|
0
|
2099320,53
|
0
|
5268155,34
|
Source : Tableau élaboré
par nous même à partir des crédits à
l'économie (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.
Le modèle spécifique est de la forme :
· ·
Ainsi, le modèle est : y = -360,075+39,754X
Pour tester les paramètres, il faudra connaître d'abord leurs variances, nous avons :
Test d'hypothèse
Décision : Acceptons H0 si tcal
< tth où
tth = t théorique
tcal =t calculé
Si tcal < tth, la variation du taux
d'inflation n'explique pas la variation du volume des crédits à
l'économie.
Pour vérifier si le modèle est bon dans son
ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de
signification.
Décision : acceptons H0 si
Fcal < Fth
Fcal = 1,593970093 < Fth = 7,71
Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son
ensemble, donc y est indépendant de x.
4.2.4. Tableau n°33.
Analyse économétrique de la situation intégrée des
crédits aux entreprises et aux particuliers par rapport au taux
d'inflation
X4
|
Y4
|
x4
|
y4
|
x4y4
|
|
|
|
|
|
|
|
123
183,5
278,4
568,5
589
743,6
|
21,3
18,2
27,6
9,96
53,4
42,88
|
-292,17
-231,67
-136,77
153,33
173,83
328,43
|
-7,58
-10,68
-1,28
-18,92
24,52
13,98
|
2217,57
2476,6
176,43
-2902,53
4260,6
4594,7
|
57,6
114,27
1,66
538,3
600,7
195,7
|
353,3
328,04
404,65
260,9
614,92
529,2
|
-61,87
-87,13
-10,52
-154,27
199,75
114,03
|
3827,9
7591,6
110,7
23799,2
39900
13002,8
|
85363n3
53670,9
18706
23510n1
30216n9
107866,3
|
-230,3
-144,54
-126,25
307,6
-25,92
214,4
|
53038,09
20891,81
15939,06
94617,76
671,84
45967,36
|
2491
|
173,3
|
0
|
0
|
10823,4
|
1328,2
|
2491
|
0
|
88232,2
|
319333,5
|
0
|
231125,92
|
Source : Tableau élaboré
par nous même à partir des crédits aux entreprises et aux
particuliers (en milliards de CDF) et le taux d'inflation.
Le modèle spécifique est de la forme :
· ·
Ainsi, le modèle est : y = 179,71+8,15X
Pour tester les paramètres, il faudra connaître d'abord leurs variances, nous avons :
Test d'hypothèse
Décision : Acceptons H0 si tcal
< tth
Si tcal < tth, la variation du taux
d'inflation n'explique pas la variation du volume des crédits aux
entreprises et aux particuliers. Pour savoir si le modèle est bon dans
son ensemble, nous procédons au test de Fisher avec 5% comme seuil de
signification.
Décision : acceptons H0 si
Fcal < Fth
Fcal = 1,526997924 < Fth = 7,71
Nous disons que le modèle n'est pas bon dans son
ensemble, donc y est indépendant de x.
4.3. Calcul des coefficients
de détermination
La statistique F définie est le rapport entre la somme
des carrées expliquées par X (le taux d'inflation) et la somme
des carrées de résidus, chacune divisée par son
degré de liberté.
La somme des carrés des résidus (RSS) peut
être considérée comme une mesure de bruits (erreurs)
existant dans le modèle et l'effet de X n'est décelé que
s'il est supérieur à celui provoqué par ce bruit.
La part de la variation de la trésorerie (Y)
expliquée par la régression est donc donnée par :
R² est le coefficient de détermination, qui est
compris entre zéro et l'unité c'est-à-dire 0 = R² =
1.
Il donne le pouvoir explicatif de la variable y par rapport
à la variable X ; c'est la part des variations de y
expliquées par les variations de X.
· Calcul du coefficient de détermination du taux
d'inflation avec les disponibilités monétaires.
où TSS = ESS + RSS
Comme R² est de 0,415, nous concluons que 41,5% de
variations des disponibilités monétaires sont attribuables
à la variation du volume du taux d'inflation et que le reste de
variations de 58,5% sont attribuables à d'autres facteurs.
· Calcul du coefficient de détermination du taux
d'inflation et la quasi-monnaie.
R² = 0,573 ; c'est-à-dire que 57,3% des
variations de la quasi-monnaie sont expliquées par la variation du
volume du taux d'inflation. Par contre, 42,7% sont dues à d'autres
facteurs.
· Calcul du coefficient de détermination des
crédits à l'économie avec le taux d'inflation.
Nous concluons que 28,5% des variations des crédits
à l'économie sont expliquées par le taux d'inflation et
que 71,5% sont expliquées par d'autres facteurs.
· Calcul du coefficient de détermination des
crédits aux entreprises et aux particuliers.
Nous concluons que les variations du taux d'inflation
expliquent à 38,2% les variations du volume des crédits aux
entreprises et aux particuliers et que 61,8% sont expliquées par
d'autres facteurs.
Nous constatons qu'il y a une faible variation entre le
volume du taux d'inflation et le volume des disponibilités
monétaires, des crédits à l'économie et les
crédits aux entreprises et aux particuliers.
Par contre, la variation du volume du taux d'inflation a
expliqué à plus de 50% la variation du volume de la
quasi-monnaie, soit 57,3%.
CONCLUSION
Les caractéristiques de la RDC rendent son
économie responsable de la dynamique inflationniste qu'elle engendre.
Notre recherche a porté sur le thème
intitulé Trésorerie des banques commerciales et
dynamique inflationniste, en RDC de 2005 à 2010.
A travers cette recherche, nous nous sommes
préoccupé de savoir :
Ø Comment évoluent les indicateurs de la
trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005-2010 ?.
Ø Quelle est l'incidence de l'inflation sur la
trésorerie des banques sous étude ?
Eu égard à ce qui précède, nous
avons postulé que :
· les indicateurs de la trésorerie des banques
commerciales évolueraient de façon croissante ;
· l'inflation exercerait une importante influence sur la
trésorerie des banques commerciales sous étude.
Mise à part l'introduction et la conclusion, nous
avons, pour analyser notre sujet, subdivisé cette recherche en trois
chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons essayé de
retracer la revue de la littérature sur l'inflation, sur la monnaie et
une brève explication sur la comptabilité inflationniste.
Dans le second chapitre, nous avons présenté le
cadre théorique se rapportant aux généralités sur
la trésorerie des banques, dans le quel nous avons évoqué
les généralités des institutions bancaires, les notions
sur la trésorerie, les fonctions du système financier congolais.
Nous avons présenté également les
différentes banques créatrices de la monnaie en RDC,
l'émission monétaire congolaise et les indicateurs de la
trésorerie des banques commerciales en République
Démocratique du Congo.
Le troisième chapitre qui constitue l'ossature de
notre recherche a porté sur l'incidence de la dynamique inflationniste
sur la trésorerie des banques commerciales en RDC de 2005 à 2010.
Pour vérifier les hypothèses émises,
nous avons utilisé, non seulement les méthodes comparative,
analytique, statistique et économétrique, mais aussi les
techniques documentaire et d'interview.
Eu égard à ces analyses, nous constatons que la
première hypothèse est confirmée, car ces indicateurs ont
présenté une moyenne de 15967318,63 CDF en 2005 ; 30350219,8
CDF en 2006 ; 49517753,25 CDF en 2007 ; 119253819,5CDF en 2008 ;
172185391,3 CDF en 2009 et qu'elle serait de 707043658,3 en 2010 après
projection, une droite de tendance générale de la
trésorerie y = 502928145,34x - 1008838707667,66, R2 = 62% et
la droite de tendance générale des moyennes observées y =
502928145,34x - 1008838707667,66, R2 = 62% aussi.
Quant à ce qui est de la seconde hypothèse,
celle-ci est infirmée, car les tests économétriques
démontrent que l'hypothèse nulle, selon laquelle le volume de la
trésorerie des banques commerciales n'est pas fonction de la variation
du taux d'inflation pour tous les indicateurs retenus pour notre étude.
A l'issu de nos analyses, il ressort que concernant la second
hypothèse où pour le volume des disponibilités
monétaires, le Fcal = 2,842574056 < Fth =
7,71 ; pour la quasi-monnaie le test prouve que Fcal =
5,374383966 < Fth = 7,71 ; pour les crédits à
l'économie le Fcal =1,593970093 < Fth =7,71 et
en fin que pour les crédits aux entreprises et aux particuliers le
Fcal = 1,526997924 < Fth =7,71.
Ce qui nous permet de rejeter l'hypothèse alternative
selon la quelle le taux d'inflation exerce d'influence sur les variations du
volume de la trésorerie des banques commerciales.
Ensuite, nous avons prouvé que le coefficient de
détermination entre le taux d'inflation et le volume de
trésorerie des banques s'inscrit comme suit : Le coefficient de
détermination entre le taux d'inflation et la volume des
disponibilités monétaires est de 41,5%, ce qui signifie que les
variations des disponibilités monétaires sont expliquées
seulement à 41,5% des variations du taux d'inflation et que 58,5% sont
attribuables à l'autres facteurs.
Les variations de la quasi-monnaie sont expliquées de
57,3% par la variation du volume du taux d'inflation et que 42,7% sont dues
à d'autres facteurs.
Les variations du taux d'inflation expliquent à 38,2%
les variations du volume des crédits aux entreprises et aux particuliers
et que 61,8% sont expliquées par d'autres facteurs.
Les variations du volume des crédits à
l'économie sont expliquées par le taux d'inflation seulement
à 28,5% et que 71,5% soient expliquées par d'autres facteurs.
Le domaine étant vaste, nous ne prétendons pas
avoir parcouru tous les paramètres se rapportant à ce sujet,
d'autres chercheurs peuvent nous compléter sur les pratiques de lutte
contre l'inflation dans les banques commerciales en République
Démocratique du Congo.
Néanmoins, notre objectif a été atteint
celui de montrer le degré de comportement de la trésorerie des
banques commerciales en période inflationniste.
BIBLIOGRAPHIE
I. LES OUVRAGES
1. Ahmed SILEM, et alii, Lexique d'économie,
7e éd., Dalloz, Paris, 2002.
2. BARREAU, T et DELAHAYE, J., Gestion
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éd. PUG, Paris, 1995.
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éd. La Découverte, Paris, 2006.
6. BONNEAUT, T et alii, Droit des marchés
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1991.
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14. De la Villeguerin, M., Dictionnaire judiciaire et
financier, éd. La Villeguerin, Paris, 1998.
15. DESHANEL, J et GAILLARDOT, D., Où est-on du
blanchissement des capitaux, de sa prévention et de sa
répression, éd. Banque, Paris, 1999.
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17. Fichet STANLEY, Maintenir la stabilité des
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18. GREEN, J., Maintenir la stabilité des prix, in
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19. Gregory MANKIW, N., Macroéconomie, Nouveau
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21. KINZONZI, M, L'inflation et réévaluation
des bilans des entreprises au Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1919.
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monétaire, éd. Bréal, Paris, 2002.
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l'économie, éd, Hachettes, Paris, 2007.
26. Paul SAMUESON, A., Macroéconomie, Paris,
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27. PEYEAD, R et alii, Dictionnaire de finances,
éd, Vuibert, paris, 1983.
28. PINTO, R et GRAWITZ, M., Méthode de recherche
en sciences sociales, éd. Dunod, Paris, 1982.
29. PIPON, J. Lexique des sciences économiques
et sociales, 3e éd, la Découvertes, Paris, 1999.
30. RIVOIRE, J., Histoire de la banque, éd.
Que sais-je, PUF, 1984.
31. RONGERE, P., Méthode des sciences
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32. ROUSIROUBI, B., Lexique de banques et bourse,
éd. Dalloz, Paris, 1988.
33. ROUSSELOT, P et VERDIE, F., La gestion de
trésorerie, éd. Dunod, Paris, 1999.
34. SCIALOM, L., Economie, éd. La
Découverte, Paris, 2004.
35. SENETERRA, A., Inflation et Gestion, éd.
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36. SHEKILI, S et alii, la dimension bancaire et
financière, éd ? Libbey, Paris, 1995.
37. SILEM et ALBERTINI, Lexique économique,
éd. Dalloz, Paris, 2002.
II. COURS ET
MÉMOIRES
1. BWABUSI MUPENDA, E., Impact de l'inflation sur les recettes
fiscales congolaises, cas du DPI/N-K de 2006-2008, inédit,
mémoire, ISC, 2008-2009.
2. KISANGANI, E., Méthode de recherche en sciences
sociales, inédit, cours, UNIGOM, 2008.
3. KISONIA MUSUBAO, JP., Econométrie, inédit,
cours, ISC 2009-2010.
4. KOMBA, B., Principe d'économétrie,
inédit, Cours, UNIGOM, 2008-2009.
5. MPERE BOYE Mpere, Economie monétaire
générale, inédit, cours, ISC, 2010-2011.
6. MPERE BOYE MPERE, S., Gestion financière à
court terme, inédit, Cours, ISC, 2007-2008.
7. MURHEBWA, A., L'inflation et son impact
socio-économique dans la ville de Goma de 2003 à 2006,
inédit, moire, ISC, 2006-2007.
8. PALUKU VAGHENI Norbert, Questions spéciales de la
comptabilité, Inédit, Cours, ISC, 2009-2010.
9. PALUKU VAGHENI., Economie monétaire
générale, inédit, Cours, ISC, 2008-2009.
10. Patrick BAMBO, Economie financière, inédit,
cours, ISC, 2010-2011.
III. AUTRES SOURCES
1. BCC, Direction de supervision des intermédiaires
financiers, juin 2010.
2. BCC, Évolutions économiques récentes,
2003.
3. BCC, Rapport annuel 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009.
4. Loi n°055/2002 du 07 mai 2002 relative à la
constitution, organisation et fonctionnement de la BCC, 2002.
5. RDC, DSCRP, Juillet 2006.
IV. WEBOGRAPHIE
1. Microsoft Encarta 2010, le 17 avril 2011, 13h20.
2. http://. Wikipédia.org/wiki/inflation-monnaie/2011.
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIUM
i
EPIGRAPHE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
ABREVIATIONS ET SIGLES
v
INTRODUCTION
1
0.1. Etat de la question
2
0.2. Problématique
3
0.3. Hypothèses
6
0.4. Choix et intérêt du sujet
7
0.5. Objectif du sujet
8
0.6. Délimitation du sujet
8
0.7. Méthodologie du travail
8
0.8. Canevas du travail
9
Chapitre Premier
10
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
10
SECTION 1. APPROCHE THEORIQUE DE LA DYNAMIQUE
INFLATIONNISTE
10
1.1. Généralités sur
l'inflation
10
1.2. Origines de l'inflation
11
1.3. Définition de l'inflation
13
1.4. Les niveaux d'inflation
14
1.5. Causes de l'inflation
16
1.6. Analyse de l'inflation en franc courant et
en franc constant
16
1.7. Tendance du marché
17
1.8. Comportement du marche
inflationniste
18
1.9. Réactions et attentes des agents
économiques
18
1.10. L'inflation dans l'entreprise
19
1.11. Effets de l'inflation
19
1.12. Les pratiques
anti-inflationniste
27
SECTION 2. APPROCHE THEORIQUE DE LA MONNAIE
28
2.1. Origine de la monnaie
29
2.2. Définition de la monnaie
30
2.3. Les fonctions de la monnaie
31
2.4. Les propriétés fondamentales
de la monnaie
34
2.5. La Théorie quantitative de la
monnaie
35
2.6. Théorie explicative de
l'érosion du pouvoir d'achat
37
2.7. La circulation de la monnaie
38
2.8. Contrôle de la quantité de
monnaie
41
2.9. Valeur de la monnaie : pouvoir
d'achat
42
2.10. Le seigneuriage ou le revenu de
l'émission de la monnaie
43
2.11. La politique monétaire
43
2.12. Les effets de la création
monétaire
48
2.13. La régulation par le taux
49
2.14. Illusion monétaire
50
2.15. Demande de monnaie
51
2.16. La lutte contre blanchiment
53
a) La stabilité de la
demande de monnaie selon Milton Friedman
54
b) Les justifications du
processus inflationniste par les monétaristes
55
2.17. L'offre de la monnaie
56
2.18. Les formes de monnaie
58
2.19. La loi de GRESHAM
59
2.20. Le taux de change
60
2.21. La dévaluation
monétaire
61
SECTION 3. APERÇU GENERAL SUR LA
COMPTABILITE DE L'INFLATION
64
Chapitre deuxième
68
GENERALITES SUR LA TRESORERIE DES BANQUES
68
Introduction
68
SECTION 1 : GENERALITES DES INSTITUTIONS
BANCAIRES
68
1.1. Historique du système
bancaire
68
1.2. Définition d'une banque
70
1.3. Classification des banques
71
1.4. Particularités des Institutions
financières
74
1.5. La rentabilité des banques
75
1.6. Les Institutions financières non
bancaires
78
1.7. Rôle des banques dans le
développement économique d'un pays
79
Section 2 : NOTIONS SUR LA TRESORERIE DES
BANQUES
82
2.1. Notions générales sur la
trésorerie d'une entreprise
82
2.2. La trésorerie de banques
85
Section 3 : LES FONCTIONS DU SYSTEME FINANCIER
CONGOLAIS
89
3.1 Notions
89
3.2. Réglementation du système
financier congolais
90
3.3. Des caractéristiques de crise
bancaire en RDC
91
3.4. De l'origine de la
vulnérabilité du système bancaire
92
3.5. Des axes de la restructuration bancaire
congolaise
92
3.6. Des conditions de réussite
93
SECTION 4 : LES PRINCIPALES BANQUES CREATRICES
DE LA MONNAIE EN RDC
93
SECTION 5 : L'EMISSION MONETAIRE
CONGOLAISE
95
Chapitre Troisième :
97
INCIDENCE DE LA DYNAMIQUE INFLATIONNISTE SUR LA
TRESORERIE DES BANQUES COMMERCIALES
97
SECTION 1. APPROCHE METHODOLOGIQUE
97
1.1. Théorie économique (ou
Hypothèse de base)
98
1.2. Spécification du modèle
économétrique
98
1.3. Estimation des paramètres du
modèle choisi
99
1.4. Vérification de la validité
du modèle dans son ensemble
100
SECTION 2. EXPLICATION DES VARIABLES
102
SECTION 3. PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
103
3.1. Évolution des composantes de la
base monétaire
103
3.2. La ventilation des émissions
monétaires
105
3.3. Taux de croissance du PIB en RDC
105
3.4. Evolution du taux d'inflation de
2005-2010
106
3.5. Etude évolutive des composantes de
la masse monétaire de 2005-2010
111
SECTION 4. TRAITEMENT DES DONNEES ET INTERPRETATION
DES RESULTATS
126
4.1. Traitement des indicateurs de la
trésorerie des banques commerciales
127
4.2. Modélisation
économétrique
130
4.3. Calcul des coefficients de
détermination
129
CONCLUSION
131
BIBLIOGRAPHIE
133
I. LES OUVRAGES
133
II. COURS ET MÉMOIRES
134
III. AUTRES SOURCES
135
IV. WEBOGRAPHIE
135
TABLE DES MATIERES
136
* 1 Jean RIVOIRE,
l'inflation, éd. France - empire, Paris, 1978, p.32.
* 2 E., KISANGANI,
Méthode de recherche en sciences sociales, cours, inédit, UNIGOM,
G2 économie, 2007-2008.
* 3 E. De la Villeguerin,
M., Dictionnaire judiciaire et financier, éd. La Villeguerin,
Paris, 1998, p.72.
* 4 A. SILEM et alii,
Lexique d'économie, 7e éd., Dalloz, Paris,
2002, p. 383.
* 5 F. STANLEY, Maintenir la
stabilité des prix, in finances et développement,
FMI, décembre, 1996, p.34.
* 6 P. RONGERE,
Méthode des Sciences Sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971,
p.27
* 7 PINTO, R et GRAWITZ, M.,
Méthode de recherche en sciences sociales, éd. Dunod,
Paris, 1982. p.37.
* 8 M.VOISIN, Monnaie et
politique monétaire, éd. Bréal, 2006, p.84.
* 9 Dictionnaire
économique et social, éd. Hatier, Paris, 1981, p. 212.
* 10 Jean BOURGET et alii,
Monnaie et systèmes monétaires, 9e éd.
Bréal, Paris, 2002. p.28.
* 11 KINZONZI MVUTUKIDI NGINDU,
L'inflation et réévaluation des bilans des entreprises au
Zaïre, PUZ, Kinshasa, 1919, p. 14.
* 12 A. SAMUELSON,
Macroéconomie, 14ème éd. Paris, 1989,
p.2.
* 13 P. BEZBAKH, Inflation
et désinflation, éd. La Découverte, Paris, 2006, p.3.
* 14 COLLI et BERNARD,
Vocabulaire économique, nouvelle éd., Duseuil, 1978, p.
255.
* 15 MABI MULUMBA, Gestion
Financière à court terme, cours inédit, ISC, 2008-2009,
p.132.
* 16 S.MPERE BOYE Mpere,
Economie monétaire générale, cours inédit, L2
ISC/Goma,2011.
* 17 S. MPEREBOYE Mpere,
Gestion financière à court terme, Cours inédit,
L1 ISC/Goma, 2007-2008, p.37.
* 18 P. BAMBO, Économie
financière, Cours inédit, L2 ISC/Goma, 2010-2011.
* 19 A. SENETERRA,
Inflation et Gestion, éd Dunod, Paris, 1980, p.12
* 20 D. BOUSSARE, Inflation
comptabilité, éd. Masson, Paris, 1983, p. 38.
* 21 S. MPEREBOYE Mpere, Op.cit
* 22
http://.wikipédia.org/wiki/inflation-monnaie/2011
le 17 mais 2011 à 17heure 30
* 23 N. PALUKU VAGHENI,
Économie monétaire générale, Cours inédit,
ISC/Goma, 2008-2009.
* 24 C. OPAVI, Monnaie et
financement de l'économie, éd. Hachette, Paris, 2007, p.3.
* 25 G.OD, Analyse
hétérodoxe de la monnaie appliquée à l'Europe,
université Paris, Sorbonne, 2005-2006, p. 122.
* 26 M.VOISIN,
Op.cit, p.14
* 27 N. PALUKU VAGHENI, Op.cit
* 28 N. MANKIW,
Macroéconomie, Nouveau, Horizons, éd. de Boeck, Paris,
2003, p. 101.
* 29 N. PALUKU VAGHENI, Op.cit.
* 30 N. GREGORY MANKIW,
Op.cit, p.40
* 31 C. BORDERS,
« Variation de la vitesse et volatilité de la croissance
monétaire » in Revue Economique, Paris, Juillet, 1991, p.
744.
* 32 S. MPEREBOYE MPERE,
Op.cit
* 33 G N. MANKIW,
Op.cit, p.96
* 34 N.
MANKIW.Op.Cit, p.763.
* 35 A. BENASSY Quere et
Alii, Les taux d'intérêt, éd. La
Découverte, Paris, 2003. p.103.
* 36 L. BERSON, Monnaie et
finance, 2e éd. Revenu et augmentée, éd. PU de
grenable, Paris, 1995, p.88.
* 37 J.P. PIPIOU, Lexique
des Sciences Économiques et Sociales, 3ème
éd., La découverte, Paris, 1999, p.57.
* 38 N. Gregory MANKIW,
Op.Cit, p.785
* 39 J. GREEN, Maintenir la
stabilité des prix, in finances et développement, FMI,
Décembre 2005, p.11.
* 40 C. CUTAJAR,
Prévention et répression du blanchiment d'argent :
bien et préconisation à l'aube de la 3ème
directive, Bulletin Joly Bourse, Septembre - Octobre 2001, p. 563.
* 41 J.P. DESHANEL et D.
GAILLARDOT, où est-on du blanchiment des capitaux, de sa
prévention et de sa répression ? éd. Banque,
1999, p.159.
* 42 T. BONNEAU et alii,
Droit des marchés financiers, éd. Economica, Paris,
2002, p. 332.
* 43 G. MANKIW, Macro
économie, 3e éd. Deboeck, Paris, 2003, p. 576.
* 44 Micrisoft Encarta 2010, le
17 Avril 2011, à 13h20'.
* 45 N. PALUKU VAGHENI, Cours
de questions spéciales de comptabilité, inédit, ISC-Goma,
2009-2010, p.16.
* 46 J.C. CALLIAU, Etudes
comparées des méthodes de réévaluation des
comptes, « Economies et comptabilité » juin
1976, p.33.
* 47 J. RIVOIRE, Histoire
de la banque, éd. Que sais-je, PUF, 1984, p.5
* 48M. MORGUES, Monnaie,
Système financier et théorie monétaire, 3e
éd. Economica, Paris, 1993, p.83.
* 49 J. COLLI, Lexique
économique, DALLOZ, 7e éd, Paris, p.68.
* 50 B. ROUSI ROUBI,
Lexique de banque et bourse, éd Dalloz, Paris, 1988, p.72.
* 51 R. PAYEAD et alii,
Dictionnaire de Finance, éd. Vuibert, 2e éd.
Paris, p.25.
* 52 Dictionnaire le
Larousse, éd. 1995, p.49.
* 53 E. De la Villeguerin,
op.cit, p.49.
* 54 Loi N°005/2002 du
07mai 2002 relative à la Constitution, Organisation et Fonctionnement de
la BCC, Article 4, RDC.
* 55 SILEM et ALBERTINI,
Lexique économique, DALLOZ, 7ème éd.
Paris, 2002, p.71.
* 56 Idem
* 57 Ibidem
* 58 S.SHEKILI et S.SAIDANE,
la dimension bancaire et financière, éd, Libbey,
Paris, 1995, p.83.
* 59 R. PEYEAD et Max PAYRARD,
op.cit, p.244.
* 60 Lexique
d'Economie, op.cit, p.632
* 61 L.COLLI, op.cit, p.
654.
* 62 M. KEISER, Gestion
financière, éd, ESKA, Paris, 1998, p. 316
* 63 J. BARREAU et J. DELAHAYE,
Gestion financière, 10ème éd DUNOD,
Paris, p.144.
* 64 P. ROUSSELOT et F. VERDIE,
la Gestion de Trésorerie, éd DUNOD, Paris, 1999,
p.10.
* 65 S. MPERE BOYE Mpere ,
Economie monétaire générale, Cours inédit,
ISC-Goma, 2011.
* 66 BCC, Direction de la
supervision des intermédiaires financiers, Ministère des
Finances,RDC, juin 2010.
* 67 BCC, Rapport annuel 2009,
p.272.
* 68 BCC, Op. Cit., p.345.
* 69 B. BOFOYA KOMBA, Principe
d'économétrie, Cours inédit, UNIGOM, L1
(toutes), 2008-2009.
* 70 G.TINTNER, Cité par
JP KISONIA, Cours d'économétrie, inédit, L1
ISC, 2009-2010.
* 71 P.A. SAMUELSON,
Cité par JP KISONIA, Op.Cit, 2009-2010.
* 72 JP. KISONIA MUSUBAO, Op.
Cit.,
* 73 B. BOFOYA KOMBA, Op.Cit
* 74 Rapport annuel de la
BCC,2008 et 2009, p.234
* 75 Rapport annuel de la
BCC,2008 et 2009, p.147
* 76 RDC, DSCRP, Juillet 2006,
p.27
* 77 BCC, Evolutions
Economiques récentes, 2003, p.11.
* 78 Rapport annuel de la BCC
2005, 2006, 2007, 2008 et 2009.
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