Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets)( Télécharger le fichier original )par Pappy Faddy MUAMBA KABUTAKAPUA Université de Lubumbashi - Graduat 1998 |
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES BLOCAGE DU PROCESSUS DE LA DEMOCRATISATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (R.D.C.) LORS DE LA TRANSITION MOBUTIENNE (Causes & Effects) PAR: MUAMBA KABUTAKAPUA Pappy Faddy Travail de fin de cycle présenté en vue de l'obtention du grade de gradué en Sciences Politiques et Administratives. Directeur : C.T SELEMANI Année Académique 1998-1999 Travail actualisé
EPIGRAPHE « Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts, les associés de tous ceux qui vivent encore, la providence de tous ceux qui naîtront » Pappy Faddy Muamba Kabutakapua. IN MEMORIAM A vous mes grands parents : Muamba wa Kamuanga Bonaventure, Robert Ntolo Ngoyi, Sabine Tshambilu wa Ngombua, Meta wa Ngombua Muambuyi ainsi que les autres que le grule destin a arraché prématurément de notre affection. Vous êtes partis et vous n'êtes plus revenus avec lui-même le jour de pâque. Seuls dans l'au-delà rêvant, pleurant et aussi pensant sans doute à notre amour enfoui pour tous, mais présent à jamais pour nous. Malgré le réconfort moral, nos larmes sont encore chaudes car, vous auriez, certes voulu jouir des fruits du diplôme qui couronne notre travail, cependant, la mort vous a effacé sitôt de la face des hommes. Ainsi, nous osons certainement croire que ce modeste fruit de mes mains et de ma sueur qui est aujourd'hui ce travail sera pour vous la dernière fleur de consolation malgré le poids de la terre comme un béton armé que vous supportez, la chaleur qui vous étouffe du fond de la terre et l'eau qui s'infiltre dans le linceul ou vous êtes contraints de garder la même position pour toujours « tshitundu muena luse, Tatu wua bana ba nshiya ne musambi wa bakengi, anuambike muaba mulenga ne apue enu mapanga muoyo ». Que le vent qui souffle le soir vous apporte écho dans le monde du silence qui devenu vos demeures à perpétuité. Que vos âmes par la grâce de Dieu notre père reposent en paix et que la terre de nos ancêtres vous soit très douce et légère. Jean B. Muamba Kabutakapua Pappy Faddy DEDICACE A l'Eternel des armées, mon libérateur, mon bouclier et mon secours qui ne me manque pas dans la détresse ; c'est toi la seule source de ma sagesse, de mon intelligence, de mon bonheur, de ma vie et de ma prospérité. A ma très chère épouse Laura Mujinga Kalala qui ne cesse jamais me prodiguer des sages conseils pour notre progression tu es toujours dans mon coeur ; A mes très chers enfants : Muamba Batubenge Daniel et Muamba Kalamba Kamatadi Jean Paul Glodi avec mon affection ; A vous toutes mes connaissances voici ce que l'Eternel dit : « car, je connais les projets que j'ai formé sur vous, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance ; ne pensez plus aux événements passés, et ne considérez plus ce qui est ancienne. Aujourd'hui, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude ». A mon très cher père et paysan Bruno Kabutakapua Muamba pour les sacrifices consentis juste pour bien préparer ma venue sur cette terre des hommes et surtout pour la patience dont tu as fait preuve. A ma mère Muakuamba Ngoyi Anne Marie toi qui du haut du chalet natal, d'une nuit profonde, nuit de pluies torrides. Dont la seule lueur n'était que la lumière de lucioles ; hallucinant par ci par là dans le tumulte et des crépitements des tam-tams ; mit mon pied sur l'étrier, toi qui me donnas l'amour, ce don précieux qui m'ouvrit la fenêtre du monde. Avec mon affection et ma reconnaissance. A mes frères, soeurs et ami (es), pour l'amour et affection que vous éprouvez par moi surtout pour les sacrifices consentis à mon égard, pour le progrès de mes études qui vous profiteront pour le bien et le bonheur de nous tous. En tout honneur, je vous dédie le présent fruit. Pappy Faddy Muamba Kabutakapua AVANT - PROPOS A l'issue de ce travail qui manque la fin du cycle de graduat des études universitaires à la Faculté des Sciences Sociales Administratives et Politiques, plus précisément au Département des Sciences Politiques et Administratives, et tel que l'exige la tradition académique, nous tenons par le présent travail à léguer aux curieux scientifiques et à la Nation Congolaise d'autres conceptions et perspectives de voir les choses. C'est dans l'épreuve et dans la souffrance que l'on connait ses vrais amis dit-on. La joie et la tendresse provoquées en moi par l'esprit bien faiteur de certaines personnes ont engendré en mon coeur une passion d'abnégation et un sentiment de dévouement envers la société. C'est pourquoi, en toute simplicité et en guise de reconnaissance, je me fais un grand plaisir de leur dédier le présent repas intellectuel à table pour consommation, en espérant que, par la même occasion, il vous servira de guide pratique dans l'accomplissement de vos tâches journalières et pourra cultiver d'avantage notre amour envers le prochain. Ma reconnaissance et mes remerciements vont tout droit à notre père Batubenge Ngindu Léonard pour son aide morale, matérielle et financière et surtout de son sacrifice manifesté pour la réalisation de ce produit finit qui est le travail et il me serait personnellement ingrat si je ne suis pas reconnaissant. A mes grands parents morts, pour leur soutenance durant leurs séjours sur la terre depuis mon enfance. De même, le réconfort que m'ont apporté les visites de la famille Meta Ngombua mua Mbuyi et aussi la famille maman Cécile Kapinga wa Tshisekedi, mérite toute ma gratitude pour l'amour et la sympathie dont elles témoignaient, j'y ajoute la joie causée en moi par l'estime de Kabunda Euphrasie Maman Leki a qui je dis également toute ma gratitude. Enfin, les exemples de la famille Mamba Ntambwe John et la famille Beya Ntambwe Rémy et celui de monsieur le docteur Jean Paul Kalamba Kamatadi Kally resteront toujours pour moi un modèle de dévouement et de courage devant l'épreuve et surtout aussi pour leurs consolations morales que matérielles, mes sincères remerciements. A tous ceux que la chose intéresse ne s'étonnent pas du style apparemment décousu de ce fascicule. Il s'agit en fait de réflexion jetée sur papier au gré des circonstances, souvent ces pensées n'ont que peu de liens entre elles. Mais, le but n'était pas d'élaborer une oeuvre non didactique. Il est simplement question de partager avec les autres une expérience profonde vécue. Aussi, bien que pratiquement homme de sciences (étudiant), je peux dire sans pour autant m'enorgueillir que ma vie se caractérise aujourd'hui par ce que Saint PAUL appelle, les fruits de l'esprit saint : joie, tendresse, amour, douceur, bonté, confiance, maîtrise de soi, serviabilité et patience. Et si les épreuves ne manquent pas cette situation, les preuves de fraternité et d'amour de la part des personnes citées plus haut, ainsi que d'autre dont je parlerais, m'amènent à dire que : mon coeur souffre, mais mon âme éprouve un calme inaltérable du fait que Dieu m'a donné l'amour et la joie de vivre. Ce travail est le fruit de la sympathie et de l'amour que ces personnes ont éprouvé envers notre pauvre personne à travers leur assistance morale que matérielle et leurs nombreux témoignages de sympathie et d'encouragement. Il s'agit de : Ngoyi Mukeba Jacky ; Mutshipayi Kabata Richard Sipa le bon ; docteur Badibanga Kabata Bolly ; Nsandji Matthieu.... mes compagnons de lutte : Mbuyi Mumonayi José ; Mulamba Vicky ; Divuanda Bukondo Bister ; Maole Kalanda Mao ; Kalombo Henri ; Tshipamba Muamba Léon ; Buana Muenyi Makelele Michel ; Mpunga Majamu Richard ; Kasonga Wetu Nganyi Didier ; docteur Kishabongo Mulumba Jean Louis ; Isiya2 Lucien ; Butshatsha Véronique Ngalula ; Bitota Dibula Joséphine...et tous ceux de près ou de loin dont leurs noms ne figurent pas ici trouvent notre gratitude. A mes frères et soeurs ; cousins et cousines, trouvent aussi notre gratitude, il s'agit bien sûr de : Lyna Nyunga Kabutakapua Honorine ;Bakambiluila Kabutakapua Laurent ;Kanyanga Kabutakapua ; Tshambilu Kabutakapua Sabine ; Meta Kabutakapua ; Tshishiku Kabutakapua ; Tshiebe Kabutakapua ; Thaddée Jude Ngalamulume Mbuyi ; Ntumba Toto ; Mbumbu Mamba Clarisse ; Ntambwe Mamba Strange ; Mbombo Ntambwe Séraphine ; Kapinga Ntambwe Miriam ; Mamba2 Johan esse etc. Mes remerciements s'adressent ensuite à notre vieux sage Matala2 Marocain qui ne cessait jours et nuits me donner une certaine ligne de conduite a travers ses sages conseils. Enfin, mes remerciements les plus sincères vont tout droit : à la Maison MONA LUXE ; ETS TONTON ANDRE (combi skin) et la boutique de luxe la PROMESSE (chez John Mamba) dont l'assistance matérielle et morale m'a accompagné durant toute ma carrière d'étudiant et surtout à la réalisation de ce travail. En toute fraternité à tous. Pappy Faddy Muamba INTRODUCTION GENERALEL'Afrique est en proie à des difficultés qui en appellent au concours de tout le monde, spécialisé dans tel ou tel autre domaine. Cela interpelle donc les théoriciens et praticiens, de l'économie, des problèmes sociaux, des questions politiques et des problèmes culturels. Car en fait, l'Afrique des Nations traverse un moment difficile au cours duquel il lui est offert ou bien de se tracer sa propre voie pour son bien être éventuel, ou bien d'emprunter la voie à suivre par l'ancienne Europe et la partie nord du nouveau monde qui, aujourd'hui, se réclament, toutes régions développées, reposoir des grandes puissances mondiales. Dans son choix à opérer, l'Afrique est elle laissée libre ? Est-ce dans l'imitation service des modèles sculptés en occident et par l'occident que la politique africaine, l'économie africaine pourra avoir le lendemain assuré ? Et pourtant, les échecs répétés des plans et projets de développement qui lui ont été soumis dès le lendemain des premières heures de son accession à l'indépendance politique, sont des faits marquant qui signifient aussi le fait qu'elle a, elle aussi l'Afrique une expérience historique singulière et les aspirations de ses habitants à l'image de ses spécificités culturelles dont il faut tenir compte dans toute tentative de l'engager dans une quelconque bataille. Il n'en va pas autrement en ce qui concerne les jeunes nations qui la composent. Ainsi, la République Démocratique du Congo (R.D.C.) notre pays, a-t-il enregistré des phénomènes de refus, de rejet, d'insubordination vis-à-vis du pouvoir à partir de la décision prise par le Président MOBUTU de mettre fin au régime monopartite et d'engager le pays sur la voie de la démocratisation et de la libéralisation des partis politiques ; phénomène qui pour le moins, a littéralement bloqué le passage de la dictature à la démocratie, pourtant désiré par la majorité du peuple Congolais, Zaïrois à l'époque. Comment expliquer ce phénomène ? Et quels en sont ses conséquences ? Voila deux questions auxquelles le présent travail s'efforcera de donner réponse. a) DELIMITATION DU SUJET Cependant, il convient d'entrée de jeu de nous situer dans nos propres limites ; notre travail n'est pas le premier à avoir abordé un sujet de ce genre. Toujours à propos de notre pays, TSHIMANGA KABALU et GBADELA KUFAKISI se sont tour à tour apaisenti sur le domaine politique pour parler respectivement de l' « Inconstance des leaders politiques comme obstacle au processus de démocratisation au Zaïre » 1(*) et du « Comportement politique des dirigeants de la 2e République et ses conséquences sur le fonctionnement du système politique Zaïrois » 2(*) Pointant de doigt, en ce qui concerne le premier, une des causes de l'obstacle à la démocratie et le pour le second, la responsabilité des dirigeants dans la mégestion politique du Zaïre de 1990 à 1995. Quant à nous, nous nous situerons certes, dans le même temps mais tenterons d'aller largement au-delà de cette période : la transition Mobutiène qui est allée du 24 avril 1990 au 17 mai 1997, date de la chute de la ville de Kinshasa (Capitale de la République) entre les mains des troupes rebelles de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (A.F.D.L) dirigée par Laurent Désiré KABILA, date ensuite de la chute de la dictature trois fois décennale du régime mpérien mobutiste. Cependant, nous allons tenter de poster une vue générale et synchronique sur les causes du blocage du processus de la démocratisation dans le pays et sur les conséquences immédiates qui en découleront. Que notre quête se limitera essentiellement dans le domaine politique. Cela est évident car il est celui de notre formation. Mais cela ne pourra nous empêcher de jeter un regard ailleurs, dans l'économique, le social ou le culturel pour découvrir ce qui, de près ou de loin, a influencé ce phénomène de blocage, pour découvrir ce qui de près ou de loin, y a trouvé ses racines, son occasion de naître. b) INTERET DU SUJET Notre quête va-t-elle aboutir à quelque vérité ? Telle est notre inquiétude, tel est notre espoir. Il importe en effet, que chacun apporte sa part de contribution dans l'édifice commun qu'est le Congo notre pays aujourd'hui aux prises avec les agresseurs pour des raisons qui cachent mal le souci hégémonique et la convoitise des richesses. Mais, notre souci s'accentue d'avantage lorsqu'on se réalise que du coté de ses agresseurs le pays compte ses propres fils qui ont pris part à sa gestion durant la 2e République (Zaïre) les raisons de blocage ont-elles évoluées pour devenir causes ou justifications de la lutte armée ? Que faire pour sortir du pétrin où nous sommes plongés ? Les réponses théoriques à ces questions aideront les autres chercheurs à voir plus juste ou à porter des corrections nombreuses ce qui participera à l'évolution de la science, à la connaissance de notre patrie et pourquoi pas à la bonne gouvernance : éviter les erreurs du passé : c'est faire preuve d'expérience et de sagesse. c) HYPOTHESE L'hypothèse de recherche est définie comme « la proposition de réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche formulée en des termes tels que l'observation et analyse puissent fournir une réponse » selon P. RONGERE.3(*) Notre hypothèse partira du fait de la dictature et des conséquences qu'elle imprègne dans la conscience de la classe dirigeante surtout : la peur supposée dans le chef des gouvernés et leur réduction à la passivité. La classe dirigeante qui, malgré sa bipolarisation et les discours incendiaires vivrait en harmonie avec la masse populaire qu'elle la tenait en respect parce qu'ignorante de l'étendue de ses droits, ignorance qui ferait qu'elle se laisse conduire où l'on voudra comme une chèvre, la corde au cou. C'est de cette bipolarisation et cet écart d'intérêts que naîtra le blocage du processus de démocratisation. d) METHODE ET TECHNIQUE 1. METHODE Notre choix a porté sur la méthode dialectique car, elle tient comme fondamental le principe d'interdépendance entre les faits sociaux et repose sur l'évidence du mouvement, du changement inhérent dans la réalité sociale qui est toujours en évolution constante et qui va du simple au complexe, de l'inférieur au supérieur, du quantitatif au qualificatif et cela en raison de la possibilité qu'elle recèle, de faire coexister en son sein l'opposition des contraires. 2. TECHNIQUES DE RECHERCHE Deux techniques nous ont aidés dans la collecte des données : l'observation directe et l'observation indirecte ou documentaire. L'observation directe a porté sur les phénomènes vécus pour avoir eu lieu ici chez nous au Congo, pas plus tard qu'il y a deux, trois, quatre ans, au moment où nous étions déjà majeur et à l'âge de raison. Témoin direct et parfois acteur, nous avons vu de nos propres yeux les faits se dérouler et autre fois avons pris part à leur réalisation. La critique au crible de laquelle nous les passerons, nous aidera à ne point s'en douter, à en avoir des vues justes, défaites du fanatisme ou de parti pris. Mais en second lieu, cette observation directe a été confrontée aux documents écrits traitant du problème qui nous préoccupe. On se souviendra, qu'après le discours présidentiel du 24 Avril 1990, les presses orale et écrite ont recouvré leur liberté au point de tenter, balayer toutes les cases noires dont l'accès auparavant leur était interdit. A cela s'ajoute l'apport des ouvrages politiques portant sur des théories, des analyses et autres aspects qui nous ont facilités la tâche d'une manière pour le moins considérable. e) SUBDIVISION DU TRAVAIL Le contenu de notre travail se distribue en trois parties distinctes, exclusion faite de l'introduction et la conclusion. Si le premier chapitre portera sur les concepts clés qui tissent la texture de notre sujet et s'étendra en effet sur la pure théorie y relative, le deuxième chapitre sera consacré aux causes du blocage et le troisième sur les conséquences de ce phénomène de triste mémoire. * 1 TSHIMANGA, K.K, l'incidence des Leaders politiques comme obstacle au processus de démocratisation, L2 S.P.A, UNILU, 1994 * 2 GBADALE KUFA KISI, H, Le comportement politique des dirigeants de la deuxième République et ses conséquences sur le fonctionnement du système politique Zaïrois, (1990-1995) L2 S.P.A UNILU 1997-1998. * 3 RONGERE, P, cité par MULUMBATI, N, Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, éd, Africa, 1980. |
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