UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DES SCIENCES
POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
BLOCAGE DU PROCESSUS DE LA DEMOCRATISATION EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (R.D.C.) LORS DE LA TRANSITION MOBUTIENNE
(Causes & Effects)
PAR: MUAMBA KABUTAKAPUA Pappy Faddy
Travail de fin de cycle présenté
en vue de l'obtention du grade de gradué en
Sciences Politiques et
Administratives.
Directeur : C.T SELEMANI
Année Académique 1998-1999
Travail actualisé
EPIGRAPHE
« Nous sommes les héritiers de
tous ceux qui sont morts, les associés de tous ceux qui vivent encore,
la providence de tous ceux qui naîtront »
Pappy Faddy Muamba Kabutakapua.
IN MEMORIAM
A vous mes
grands parents : Muamba wa
Kamuanga Bonaventure, Robert
Ntolo Ngoyi, Sabine
Tshambilu wa Ngombua,
Meta wa Ngombua Muambuyi ainsi que
les autres que le grule destin a arraché prématurément de
notre affection.
Vous êtes partis et
vous n'êtes plus revenus avec lui-même le jour de pâque.
Seuls dans l'au-delà rêvant, pleurant et aussi pensant sans doute
à notre amour enfoui pour tous, mais présent à jamais pour
nous.
Malgré le
réconfort moral, nos larmes sont encore chaudes car, vous auriez, certes
voulu jouir des fruits du diplôme qui couronne notre travail, cependant,
la mort vous a effacé sitôt de la face des hommes.
Ainsi, nous osons
certainement croire que ce modeste fruit de mes mains et de ma sueur qui est
aujourd'hui ce travail sera pour vous la dernière fleur de consolation
malgré le poids de la terre comme un béton armé que vous
supportez, la chaleur qui vous étouffe du fond de la terre et l'eau qui
s'infiltre dans le linceul ou vous êtes contraints de garder la
même position pour toujours « tshitundu muena luse, Tatu
wua bana ba nshiya ne musambi wa bakengi, anuambike muaba mulenga ne
apue enu mapanga muoyo ».
Que le vent qui souffle le
soir vous apporte écho dans le monde du silence qui devenu vos demeures
à perpétuité.
Que vos âmes par la
grâce de Dieu notre père reposent en paix et que la terre de nos
ancêtres vous soit très douce et légère.
Jean B. Muamba
Kabutakapua Pappy Faddy
DEDICACE
A l'Eternel
des armées, mon libérateur, mon bouclier et mon secours qui ne me
manque pas dans la détresse ; c'est toi la seule source de ma
sagesse, de mon intelligence, de mon bonheur, de ma vie et de ma
prospérité.
A ma très
chère épouse Laura Mujinga
Kalala qui ne cesse jamais me prodiguer des sages conseils pour
notre progression tu es toujours dans mon coeur ;
A mes très chers
enfants : Muamba Batubenge Daniel et
Muamba Kalamba Kamatadi Jean Paul Glodi avec mon
affection ;
A vous toutes mes
connaissances voici ce que l'Eternel dit : « car, je connais les
projets que j'ai formé sur vous, projets de paix et non de malheur, afin
de vous donner un avenir et de l'espérance ; ne pensez plus aux
événements passés, et ne considérez plus ce qui est
ancienne. Aujourd'hui, je vais faire une chose nouvelle, sur le point
d'arriver : je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves
dans la solitude ».
A mon très cher
père et paysan Bruno Kabutakapua Muamba pour
les sacrifices consentis juste pour bien préparer ma venue sur cette
terre des hommes et surtout pour la patience dont tu as fait preuve.
A ma mère
Muakuamba Ngoyi Anne Marie toi qui du haut du chalet
natal, d'une nuit profonde, nuit de pluies torrides. Dont la seule lueur
n'était que la lumière de lucioles ; hallucinant par ci par
là dans le tumulte et des crépitements des tam-tams ; mit
mon pied sur l'étrier, toi qui me donnas l'amour, ce don précieux
qui m'ouvrit la fenêtre du monde. Avec mon affection et ma
reconnaissance.
A mes frères,
soeurs et ami (es), pour l'amour et affection que vous éprouvez par moi
surtout pour les sacrifices consentis à mon égard, pour le
progrès de mes études qui vous profiteront pour le bien et le
bonheur de nous tous.
En tout honneur, je vous
dédie le présent fruit.
Pappy Faddy Muamba Kabutakapua
AVANT - PROPOS
A l'issue de ce travail qui
manque la fin du cycle de graduat des études universitaires à
la Faculté des Sciences Sociales
Administratives et Politiques, plus précisément au
Département des Sciences Politiques et
Administratives, et tel que l'exige la tradition
académique, nous tenons par le présent travail à
léguer aux curieux scientifiques et à la Nation Congolaise
d'autres conceptions et perspectives de voir les choses.
C'est dans
l'épreuve et dans la souffrance que l'on connait ses vrais amis dit-on.
La joie et la tendresse provoquées en moi par l'esprit bien faiteur de
certaines personnes ont engendré en mon coeur une passion
d'abnégation et un sentiment de dévouement envers la
société. C'est pourquoi, en toute simplicité et en guise
de reconnaissance, je me fais un grand plaisir de leur dédier le
présent repas intellectuel à table pour consommation, en
espérant que, par la même occasion, il vous servira de guide
pratique dans l'accomplissement de vos tâches journalières et
pourra cultiver d'avantage notre amour envers le prochain.
Ma reconnaissance et mes
remerciements vont tout droit à notre père Batubenge
Ngindu Léonard pour son aide
morale, matérielle et financière et surtout de son sacrifice
manifesté pour la réalisation de ce produit finit qui est le
travail et il me serait personnellement ingrat si je ne suis pas
reconnaissant.
A mes grands parents
morts, pour leur soutenance durant leurs séjours sur la terre depuis mon
enfance. De même, le réconfort que m'ont apporté les
visites de la famille Meta Ngombua mua
Mbuyi et aussi la famille maman
Cécile Kapinga wa Tshisekedi, mérite
toute ma gratitude pour l'amour et la sympathie dont elles témoignaient,
j'y ajoute la joie causée en moi par l'estime de Kabunda
Euphrasie Maman Leki a qui je dis
également toute ma gratitude.
Enfin, les exemples de la
famille Mamba Ntambwe John et la
famille Beya Ntambwe Rémy
et celui de monsieur le docteur Jean Paul Kalamba
Kamatadi Kally resteront toujours pour moi un modèle de
dévouement et de courage devant l'épreuve et surtout aussi pour
leurs consolations morales que matérielles, mes sincères
remerciements.
A tous ceux que la chose
intéresse ne s'étonnent pas du style apparemment décousu
de ce fascicule. Il s'agit en fait de réflexion jetée sur papier
au gré des circonstances, souvent ces pensées n'ont que peu de
liens entre elles. Mais, le but n'était pas d'élaborer une oeuvre
non didactique. Il est simplement question de partager avec les autres une
expérience profonde vécue. Aussi, bien que pratiquement homme de
sciences (étudiant), je peux dire sans pour autant m'enorgueillir que ma
vie se caractérise aujourd'hui par ce que Saint
PAUL appelle, les fruits de l'esprit saint : joie,
tendresse, amour, douceur, bonté, confiance, maîtrise de soi,
serviabilité et patience. Et si les épreuves ne manquent pas
cette situation, les preuves de fraternité et d'amour de la part des
personnes citées plus haut, ainsi que d'autre dont je parlerais,
m'amènent à dire que : mon coeur souffre, mais mon âme
éprouve un calme inaltérable du fait que Dieu m'a donné
l'amour et la joie de vivre.
Ce travail est le fruit de
la sympathie et de l'amour que ces personnes ont éprouvé envers
notre pauvre personne à travers leur assistance morale que
matérielle et leurs nombreux témoignages de sympathie et
d'encouragement. Il s'agit de : Ngoyi Mukeba
Jacky ;
Mutshipayi Kabata Richard Sipa le bon ;
docteur Badibanga Kabata Bolly ;
Nsandji Matthieu....
mes compagnons de lutte : Mbuyi Mumonayi José ;
Mulamba Vicky ; Divuanda Bukondo
Bister ; Maole Kalanda
Mao ; Kalombo Henri ; Tshipamba
Muamba Léon ; Buana Muenyi Makelele
Michel ; Mpunga Majamu Richard ;
Kasonga Wetu Nganyi Didier ; docteur Kishabongo Mulumba
Jean Louis ; Isiya2
Lucien ; Butshatsha Véronique
Ngalula ; Bitota Dibula Joséphine...et tous ceux de
près ou de loin dont leurs noms ne figurent pas ici trouvent notre
gratitude.
A mes frères et
soeurs ; cousins et cousines, trouvent aussi notre gratitude, il s'agit
bien sûr de : Lyna Nyunga Kabutakapua
Honorine ;Bakambiluila Kabutakapua
Laurent ;Kanyanga Kabutakapua ; Tshambilu
Kabutakapua Sabine ; Meta Kabutakapua ; Tshishiku
Kabutakapua ; Tshiebe Kabutakapua ; Thaddée
Jude Ngalamulume Mbuyi ; Ntumba Toto ; Mbumbu Mamba
Clarisse ; Ntambwe Mamba Strange ;
Mbombo Ntambwe Séraphine ; Kapinga Ntambwe
Miriam ; Mamba2 Johan
esse etc.
Mes remerciements
s'adressent ensuite à notre vieux sage Matala2
Marocain qui ne cessait jours et nuits me donner une
certaine ligne de conduite a travers ses sages conseils.
Enfin, mes remerciements
les plus sincères vont tout droit : à la Maison
MONA LUXE ; ETS TONTON ANDRE (combi
skin) et la boutique de luxe la
PROMESSE (chez John Mamba) dont l'assistance
matérielle et morale m'a accompagné durant toute ma
carrière d'étudiant et surtout à la réalisation de
ce travail.
En toute fraternité à tous.
Pappy Faddy Muamba
INTRODUCTION GENERALE
L'Afrique est en proie
à des difficultés qui en appellent au concours de tout le monde,
spécialisé dans tel ou tel autre domaine. Cela interpelle donc
les théoriciens et praticiens, de l'économie, des
problèmes sociaux, des questions politiques et des problèmes
culturels.
Car en fait, l'Afrique des
Nations traverse un moment difficile au cours duquel il lui est offert ou bien
de se tracer sa propre voie pour son bien être éventuel, ou bien
d'emprunter la voie à suivre par l'ancienne Europe et la partie nord du
nouveau monde qui, aujourd'hui, se réclament, toutes régions
développées, reposoir des grandes puissances mondiales.
Dans son choix à
opérer, l'Afrique est elle laissée libre ? Est-ce dans
l'imitation service des modèles sculptés en occident et par
l'occident que la politique africaine, l'économie africaine pourra
avoir le lendemain assuré ? Et pourtant, les échecs
répétés des plans et projets de développement qui
lui ont été soumis dès le lendemain des premières
heures de son accession à l'indépendance politique, sont des
faits marquant qui signifient aussi le fait qu'elle a, elle aussi l'Afrique une
expérience historique singulière et les aspirations de ses
habitants à l'image de ses spécificités culturelles dont
il faut tenir compte dans toute tentative de l'engager dans une quelconque
bataille.
Il n'en va pas autrement en
ce qui concerne les jeunes nations qui la composent. Ainsi, la
République Démocratique du Congo (R.D.C.) notre
pays, a-t-il enregistré des phénomènes de refus, de rejet,
d'insubordination vis-à-vis du pouvoir à partir de la
décision prise par le Président MOBUTU de mettre
fin au régime monopartite et d'engager le pays sur la voie de la
démocratisation et de la libéralisation des partis
politiques ; phénomène qui pour le moins, a
littéralement bloqué le passage de la dictature à la
démocratie, pourtant désiré par la majorité du
peuple Congolais, Zaïrois à l'époque. Comment expliquer ce
phénomène ? Et quels en sont ses conséquences ?
Voila deux questions auxquelles le présent travail s'efforcera de donner
réponse.
a) DELIMITATION DU SUJET
Cependant, il convient
d'entrée de jeu de nous situer dans nos propres limites ; notre
travail n'est pas le premier à avoir abordé un sujet de ce genre.
Toujours à propos de notre pays, TSHIMANGA KABALU et
GBADELA KUFAKISI se sont tour à tour apaisenti sur le domaine
politique pour parler respectivement de l' « Inconstance des
leaders politiques comme obstacle au processus de
démocratisation au Zaïre » 1(*) et du
« Comportement politique des dirigeants de la 2e
République et ses conséquences sur le fonctionnement du
système politique Zaïrois » 2(*) Pointant de doigt, en ce qui
concerne le premier, une des causes de l'obstacle à la démocratie
et le pour le second, la responsabilité des dirigeants dans la
mégestion politique du Zaïre de 1990 à 1995.
Quant à nous, nous
nous situerons certes, dans le même temps mais tenterons d'aller
largement au-delà de cette période : la transition
Mobutiène qui est allée du 24 avril 1990 au 17 mai 1997, date de
la chute de la ville de Kinshasa (Capitale de la République) entre les
mains des troupes rebelles de l'Alliance des
Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (A.F.D.L)
dirigée par Laurent Désiré KABILA, date ensuite
de la chute de la dictature trois fois décennale du régime
mpérien mobutiste.
Cependant, nous allons
tenter de poster une vue générale et synchronique sur les causes
du blocage du processus de la démocratisation dans le pays et sur les
conséquences immédiates qui en découleront.
Que notre quête se
limitera essentiellement dans le domaine politique. Cela est évident car
il est celui de notre formation. Mais cela ne pourra nous empêcher de
jeter un regard ailleurs, dans l'économique, le social ou le culturel
pour découvrir ce qui, de près ou de loin, a influencé ce
phénomène de blocage, pour découvrir ce qui de près
ou de loin, y a trouvé ses racines, son occasion de naître.
b) INTERET DU SUJET
Notre quête
va-t-elle aboutir à quelque vérité ? Telle est notre
inquiétude, tel est notre espoir. Il importe en effet, que chacun
apporte sa part de contribution dans l'édifice commun qu'est le Congo
notre pays aujourd'hui aux prises avec les agresseurs pour des raisons qui
cachent mal le souci hégémonique et la convoitise des richesses.
Mais, notre souci s'accentue d'avantage lorsqu'on se réalise que du
coté de ses agresseurs le pays compte ses propres fils qui ont pris part
à sa gestion durant la 2e République
(Zaïre) les raisons de blocage ont-elles
évoluées pour devenir causes ou justifications de la lutte
armée ? Que faire pour sortir du pétrin où nous
sommes plongés ?
Les réponses
théoriques à ces questions aideront les autres chercheurs
à voir plus juste ou à porter des corrections nombreuses ce qui
participera à l'évolution de la science, à la connaissance
de notre patrie et pourquoi pas à la bonne gouvernance :
éviter les erreurs du passé : c'est faire preuve
d'expérience et de sagesse.
c) HYPOTHESE
L'hypothèse de
recherche est définie comme « la proposition de
réponses aux questions que l'on se pose à propos de
l'objet de la recherche formulée en des termes tels que l'observation et
analyse puissent fournir une réponse » selon P.
RONGERE.3(*)
Notre hypothèse
partira du fait de la dictature et des conséquences qu'elle
imprègne dans la conscience de la classe dirigeante surtout : la
peur supposée dans le chef des gouvernés et leur réduction
à la passivité. La classe dirigeante qui, malgré sa
bipolarisation et les discours incendiaires vivrait en harmonie avec la masse
populaire qu'elle la tenait en respect parce qu'ignorante de l'étendue
de ses droits, ignorance qui ferait qu'elle se laisse conduire où l'on
voudra comme une chèvre, la corde au cou. C'est de cette bipolarisation
et cet écart d'intérêts que naîtra le blocage du
processus de démocratisation.
d) METHODE ET TECHNIQUE
1. METHODE
Notre choix a porté
sur la méthode dialectique car, elle tient comme fondamental le principe
d'interdépendance entre les faits sociaux et repose sur
l'évidence du mouvement, du changement inhérent dans la
réalité sociale qui est toujours en évolution constante et
qui va du simple au complexe, de l'inférieur au supérieur, du
quantitatif au qualificatif et cela en raison de la possibilité qu'elle
recèle, de faire coexister en son sein l'opposition des contraires.
2. TECHNIQUES DE RECHERCHE
Deux techniques nous ont
aidés dans la collecte des données : l'observation directe
et l'observation indirecte ou documentaire. L'observation directe a
porté sur les phénomènes vécus pour avoir eu lieu
ici chez nous au Congo, pas plus tard qu'il y a deux, trois, quatre ans, au
moment où nous étions déjà majeur et à
l'âge de raison. Témoin direct et parfois acteur, nous avons vu de
nos propres yeux les faits se dérouler et autre fois avons pris part
à leur réalisation. La critique au crible de laquelle nous les
passerons, nous aidera à ne point s'en douter, à en avoir des
vues justes, défaites du fanatisme ou de parti pris. Mais en second
lieu, cette observation directe a été confrontée aux
documents écrits traitant du problème qui nous préoccupe.
On se souviendra, qu'après le discours présidentiel du 24 Avril
1990, les presses orale et écrite ont recouvré leur
liberté au point de tenter, balayer toutes les cases noires dont
l'accès auparavant leur était interdit. A cela s'ajoute l'apport
des ouvrages politiques portant sur des théories, des analyses et autres
aspects qui nous ont facilités la tâche d'une manière pour
le moins considérable.
e) SUBDIVISION DU TRAVAIL
Le contenu de notre
travail se distribue en trois parties distinctes, exclusion faite de
l'introduction et la conclusion. Si le premier chapitre portera sur les
concepts clés qui tissent la texture de notre sujet et s'étendra
en effet sur la pure théorie y relative, le deuxième chapitre
sera consacré aux causes du blocage et le troisième sur les
conséquences de ce phénomène de triste mémoire.
CHAPITRE PREMIER
1.0 : CADRE
THEORIQUE
« Le savant doit d'abord définir ce dont il parle
afin que l'on sache de quoi il parle » disait EMIL DURKEIM.
Le tableau conceptuel des
données de notre travail s'article autour de trois concepts que nous
nous faisons le devoir d'analyser d'abord à savoir : le
blocage, le processus et la démocratisation ; deux sections se
partageront ce premier chapitre : la première consistera en la
définition des trois concepts de base ; la seconde traitera de la
démocratie et des conceptions qui la déterminent.
SECTION I. DEFINITION DES CONCEPTS
I.I.1. BLOCAGE
Ce terme dérive du
mot « bloc » qui signifie un
tout compact solide. De bloc est venu le verbe
« bloquer » le sens est :
immobiliser, empêcher de bouger, fermer. Le blocage, le fait et l'effet
de bloquer est donc l'impossibilité où l'on se trouve d'agir, de
réagir dans une situation donnée parce qu'on est mis dans une
position tel qu'on ne peut pas bouger.
Synonyme de fermeture,
d'empêchement, le terme blocage prend lui un sens péjoratif, une
connotation pour le moins négative. En effet, si l'on parle d'une porte
fermée, c'est que cela sous-entend qu'il y a possibilité de
l'ouvrir et cela à volonté. Mais la porte est bloquée dans
la mesure où, par une défaillance technique, on ne sait plus
l'ouvrir, elle se maintient fermée alors qu'on aimerait qu'elle s'ouvre
et que l'on sorte du logis ou qu'on y entre.
Cas fréquent lors de
la deuxième République, le blocage était
une préoccupation politique des gouvernants, un moyen, une technique
pour se faire entendre ou pour faire entendre leur
« raison ». Il consistait à paralyser
l'activité d'une journée en décrétant une
« journée morte » une grève
limitée ou non : en suspendant le comité d'une institution
ou en le révoquant purement ou simplement pour le rendre
inopérant, tirer profit de l'inactivité conséquente et
pour éviter les désagréments éventuels qui
résulteraient de son activité. Il n'y avait pas que les
dirigeants et sa classe qui se prêtaient à ce jeu de blocage. Il
faut reconnaitre aussi qu'en cautionnant les décisions que certains de
leurs dirigeants arrêtaient, la masse populaire ou une de ses parties
constituée en tendance participait à la réalisation du
blocage et l'accentuait parfois. Une grève ne reste qu'un simple mot
d'ordre si jamais la masse des travailleurs ne l'est observée. Il en va
de la grève comme il en va des actes des désobéissances
civiles : refus de payer l'impôt, refus d'accepter une coupure de
billet de banque mise officiellement en service par le pouvoir public.
I.I.2. LE PROCESSUS
Le mot
« processus » trouve sa
signification à partir du champ sémantique que nous offre la
famille des mots à laquelle il appartient. Le mot
« processus » signifie une marche
solennelle effectuée par un groupe de gens à l'occasion d'une
fête religieuse ou d'une cérémonie quelconque à
partir d'un point donné vers un autre, tous connus. La procession
renferme donc l'idée de solennité et celle de programmation. Le
concept procédé, qu'on retrouve dans la méthodologie des
sciences, signifie quant à elle une technique d'approche, le chemin, la
voie à suivre par le sujet pour saisir la réalité de
l'objet dans le but de sa connaissance. Les procédés d'analyse,
de synthèse ne se font pas n'importe comment il y a des règles
auxquelles le scientiste doit se soumettre pour que la connaissance de l'objet
qui l'intéresse soit objective ; de même qu'il y a des
étapes par lesquelles il doit passer pour atteindre son but.
« La
procédure » signifie, la
manière d'agir de traiter. Le terme processus comporte donc
l'idée toujours présente dans chacun des mots suivants
analysés précédemment. Il contient entre autre chose,
l'idée d'une marche ; une marche en avant effectuée par une
communauté de sujets dans un but bien défini. Cette marche est
faite des étapes à parcourir c'est-à-dire, des stages
qu'il faut atteindre avant d'arriver au but qu'on s'est fixé. Ce qui se
réalise dans un processus n'y va pas d'un seul trait, d'une
manière directe. De même qu'il y va de concert avec les
règles de parcours qu'il faut observer pour ne pas s'égarer et se
perdure aux contours des étapes. Aussi notamment, le processus de
développement économique signifie, comme le notait ROSTOW4(*) que chaque nation doit passer
par les étapes de la croissance économique qui sont au nombre de
cinq :
1) la société traditionnelle ;
2) les conditions préalables du démarrage ;
3) le démarrage ;
4) le progrès vers la maturité ;
5) l'ère de la consommation.
C'est cette manière
qui constitue la phase finale du processus, le point final vers lequel toutes
les sociétés engagées dans l'économie du
marché pointent leur regard et convergent leur pas ; le
modèle à suivre, c'est le chemin emprunté par l'occident
capitaliste. En sera-t-il de même pour le processus de
démocratisation dans lequel le Zaïre s'était engagé
à partir de la décision politique du Président
MOBUTU le matin du 24 avril 1990 ?
I.I.3 : DEMOCRATISATION
Le terme
« démocratisation »
renferme le concept majeur de
« démocratie » auquel on a
réservé la deuxième section de notre premier chapitre.
Cependant, le suffixe « sation »
signifie « action de » une fois
porté au terme démocratie, démocratisation signifie action
de démocratiser, action de rendre démocratique. Cette
signification porte pour elle seule le sens de toute une histoire. Car, on
démocratise ce qui n'est pas démocratique ; on rend
démocratique qui ne l'était plus pour si avoir jamais
été ou pour avoir cessé de l'être. En ce qui
concerne notre pays, cette décision de démocratisation,
d'introduire la démocratie dans les institutions et dans la vie publique
du pays a été prise par l'autorité suprême du pays
après une longue consultation populaire qui l'a mené à
travers les provinces ou directement, ladite autorité s'était
adressée à la population pour qu'elle l'informe sur la
manière de gouvernance souhaitée la meilleure au regard des
bévues enregistrées lors du parcours antérieurs.
C'était donc un
changement que cette décision apportait : il était question
de quitter le stade non-démocratique qu'était la dictature pour
s'engager vers la démocratie, au terme d'une marche ponctuée par
des changements mineurs. Les points sur lesquels reposait cette
démocratie étaient bien soulignés la libéralisation
des partis politiques mettant fin au régime du parti unique de Mouvement
Populaire de la Révolution (M.P.R.), l'instauration du
multipartisme à trois y compris le M.P.R, la
libéralisation des associations syndicales, ( pluralisme syndical qui
devrait remplacer le monopole syndical de l'Union Nationale des Travailleurs du
Zaïre ( U.N.T.Z) et l'organisation des élections
à tous les niveaux à l'issue d'une période de transition
de deux ans durant laquelle seront mises en place les institutions devant
régir la troisième République Démocratique. Cela,
nous mène à nous poser la question pour chercher à savoir
ce qu'est la démocratie ?
SECTION II. DEMOCRATIE
1.2.1. DEFINITION ET HISTORIQUE
A. DEFINITION
Le terme
« démocratie » prend son
origine chez les grecs, et cela au 5ème siècle avant
Jésus-Christ. Il est formé de deux mots :(dêmokratia,
dêmos, « peuple » ; kratein, kratos
« gouverner »), système politique dans lequel la
souveraineté procède de l'ensemble des citoyens.
La démocratie, dont
le principe fondateur « gouvernement du peuple, par le peuple et pour
le peuple » se retrouve par exemple dans la constitution
française, est dite directe, lorsque le peuple est investi d'une
responsabilité effective sur l'ensemble des décisions ayant trait
à la collectivité, ou représentative, lorsque le peuple
délègue librement le pouvoir de gouverner à des mandants.
A la fois conçue comme une valeur, constitutive d'un objectif à
atteindre (la liberté pour tous réaliser dans l'organisation
collective), et comme une technique de gouvernement, la démocratie s'est
incarnée dans de nombreux modèles et selon des formes
différentes.
Littéralement disons
en un mot que la démocratie est un pouvoir du peuple.
Généralement, la démocratie est entendue comme une forme
de gouvernement dans laquelle, le peuple est censé être l'instance
souveraine de prise des décisions d'orientation et de contrôle de
toute la société. Aussi, entend-on dire que la démocratie
est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Mais, de ces
considérations ressortent deux attitudes différentes, l'une
négative et l'autre positive.
A.1. ATTITUDE NEGATIVE
Elle tient pour une large
part au statut habituellement assigné à la masse, comme souche
sociale inférieure. Considérée comme reposoir du vulgaire,
la masse de frustre agit par passion et reste moins capable de conduire la
destinée de tout un peuple. Il faut une unité de commandement,
qui constitue l'autorité, et le reste des gouvernés ne peut que
suivre les mesures des directives arrêtées.
Or, trop souvent la masse
est aveugle. Il suffit qu'un orateur berce les passions de cette masse pour que
tout le monde se laisse traîner derrière lui, quand bien
même il le fait par « démagogie » ce qui
dénote le peu de sérieux qui le caractérise.
Enfin, le privilège
que la démocratie accorde à la discussion et à la
liberté risque de plonger le peuple dans le chaos et le libertinage. Le
dialogue comme l'a dit ANTOINE DE SAINT EXUPERI est source de
malentendu. Or, PLATON disait qu'il faut,
« préférer ce qui unit à ce qui
divise ».
A.2. ATTITUDE POSITIVE
Elle est actuelle, bien
qu'elle se soit imposée depuis le 19ème siècle
finissant, son succès tient surtout au fait qu'elle à pris en
compte les notions de représentation si bien que désormais la
démocratie signifiera gouvernement par les dirigeants élus par le
peuple qui, le représentant (délégués) de peuple
qui travaillent sous le contrôle du peuple, pour l'intérêt
du peuple.
Il ne s'agit non point
d'une démocratie radicale mais, d'une démocratie
représentative. Cette dénomination devenant bien entendu synonyme
de démocratie tout cours, basée sur des institutions
permanentes.
B. HISTORIQUE
Historiquement parlant,
ce terme « démocratie » apparut durant la guerre du
Péloponnèse de l'histoire grecque Thycyde plus ou moins 460-400
Avant Jésus-Christ les historiens de cette période
définissaient la « démocratie » comme une
gestion communautaire. Et cette gestion ne peut se faire que dans
l'intérêt de tous les citoyens contrairement à ce que l'on
observait dans d'autres communautés. C'est ce qu'on a vécu au
5ème siècle dans les Cités-Nations de la
Grèce Antique sous le siècle de Périclès :
ATHENES ET SPARTES. C'est essentiellement à
ATHENES où l'assemblée de tous les citoyens,
l' « Ecclésia » s'organisait pour discuter de
la gestion de la chose publique, élire les lois et choisir ses
dirigeants. Cette manière directe de participation du peuple à la
politique et à la gouvernance était un modèle auquel se
referaient beaucoup d'autres peuples surtout lorsqu'ils étaient en proie
à des problèmes de confiscation des libertés, la brimade
et consort.
B.1. LA NAISSANCE DE LA DEMOCRATIE MODERNE
Si le souverain n'est
plus incontestable, soit parce qu'on considère que sa qualité de
représentant de Dieu ne lui confère pas une
légitimité absolue, soit dans une optique plus concrète
prenant en compte la finalité du pouvoir, parce qu'on estime que la
monarchie telle qu'elle existe ne garantit pas à chacun le bonheur
auquel il aurait droit, la question consiste à définir le
« bon » modèle de gouvernement. La
démocratie, qui associe au pouvoir l'ensemble de la collectivité,
apparaît dès lors comme l'horizon de toute réforme
politique d'envergure. D'où :
1) La révolution anglaise
(1642-1649) : elle constitue l'une des premières tentatives de mise
en cause de la monarchie absolue. La guerre civile qui se déroule en
Angleterre de 1642 à 1644 voit l'affrontement de la petite noblesse et
de la bourgeoisie puritaine avec le Roi Charles
1er, dont l'autoritarisme finit par provoquer sa
destitution, et son exécution en 1649.
Cependant, la République instituée par Cromwell,
qui se maintient au pouvoir de 1649 à
1658, est à peu près dépourvue
de caractère démocratique, et après le retour de la
monarchie avec Charles II
(1660-1685), il faut attendre la
« glorieuse révolution » de
1688, marquée par la formulation de la
déclaration des droits, pour que la limitation effective apportée
aux pouvoirs du souverain et la garantie des libertés individuelles
accordée aux citoyens préfigure la démocratie moderne.
L'Angleterre s'emploiera progressivement à en élaborer l'un des
principaux modèles, celui de la démocratie libérale et
représentative, au cours des
XVIIIème et
XIXe siècles.
2) L'apport du siècle des
lumières : le siècle des lumières
marque un approfondissement considérable de la réflexion sur la
démocratie. Mettant l'accent sur la valeur absolue de la liberté
individuelle, le philosophe anglais JOHN LOCKE,
auteur du traité sur le gouvernement civil
(1690), se prononce en faveur d'une monarchie
constitutionnelle, où le souverain, tenant son pouvoir du pacte social
et non plus du droit divin, peut être renversé par l'insurrection
s'il outrepasse ses prérogatives. Poursuivant cette réflexion
qui, sans remettre en cause le principe monarchique, s'interroge sur la forme
que doit revêtir le pouvoir pour qu'il soit considéré comme
légitime MONTESQUIEU fait franchir un pas
décisif à la pensée politique en formulant la
théorie de la séparation des pouvoirs, en vertu de laquelle une
limitation réciproque des prérogatives de l'exécutif, du
législatif et du judiciaire évite toute dérive vers
l'absolutisme. Rompant avec cette optique qui, si elle définit un
nouveau mode d'exercice du pouvoir, mettant l'accent sur la protection de
l'individu dans la perspective du libéralisme, refuse de s'interroger
sur l'origine du pouvoir, et refuse par exemple toute perspective de
démocratie directe, JEAN-JACQUES
ROUSSEAU fait de toute forme de collectivité
politique la résultante d'un contact social, par lequel chaque citoyen,
se soumettant à la volonté générale incarnée
par le corps social dans son ensemble, est plus libre que s'il était
isolé face au pouvoir d'un seul, et plus heureux puisque la
collectivité favorise nécessairement le bonheur du plus grand
nombre. Cette conception, qui fait primer le collectif sur l'individuel, est
l'une des sources de la conception moderne de la démocratie, mais elle
est entrée fréquemment en conflit avec le modèle de la
démocratie représentative et libérale tel qu'il a
été défini par les révolutions américaine et
française.
3) La guerre de l'indépendance
américaine : née de la volonté des
colonies américaines de s'affranchir de la domination britannique, cette
guerre est à l'origine de la création des Etats-Unis
d'Amérique. S'appuyant sur la déclaration d'indépendance
de 1776, rédigée par
THOMAS JEFFERSON, la
constitution de 1787, conciliant avec souplesse
désir d'autonomie des Etats et nécessité d'un certain
centralisme fédérateur, définit les contours d'une
démocratie représentative soucieuse de la garantie des
libertés individuelles.
4) L'extension du modèle
démocratique : l'idée démocratique
connaît une diffusion remarquable dans les sociétés
occidentales du XIXe siècle, en
proie à de profonds changements économiques et sociaux (extension
de la révolution industrielle, consolidation du capitalisme, naissance
de la classe ouvrière). Avant la fin du
XIXe siècle, toutes les grandes
monarchies d'Europe Occidentale ont adopté une constitution qui limite
ou encadre le pouvoir de la couronne et accorde une part plus ou moins
importante du pouvoir politique à des représentants élus,
sur le modèle de la Grande-Bretagne, berceau du régime
parlementaire. Dans le cadre de ce mouvement, le droit de vote connait des
extensions successives, jusqu'à devenir universel dans la plupart des
sociétés démocratiques occidentales.
5) La révolution
Française : c'est sans doute la Révolution
Française qui en raison de son caractère radical et de son
retentissement en Europe, a exercé l'influence la plus
déterminante sur la formation de l'idée démocratique
moderne. En effet, l'importance de la Révolution Française ne
réside pas tant dans un changement brutal de régime, puisque la
France connaîtra de nouveau des formes plus ou moins autoritaires de
régime monarchique au XIXe
siècle, mais dans l'affirmation d'un certain nombre de principes qui
acquièrent peu à peu une portée universelle.
Découlant de la déclaration des droits de l'homme adoptée
en 1789, la consécration des principales
libertés publiques (sécurité et sûreté
individuelles, liberté d'opinion, d'expression, de circulation) a
dessiné d'une manière définitive l'idéal d'une
société démocratique, quel que soit le type de
régime politique dans lequel elle s'incarne.
Ainsi, en France,
après un demi-siècle d'une monarchie absolue à
caractère divin le trois Etats composé de la grande bourgeoisie,
faute des financiers et des négociants, de la petite bourgeoisie
constituée par les fonctionnaires les boutiquiers et les membres des
professions libérales s'était vite décidé
d'arracher le pouvoir détenu entre les mains de la noblesse(1/5 de la
population) et le clergé (1/8%) pour se constituer en commune et
ériger le directoire où le peuple jugeait de sa destinée
politique pour s'assurer le bien-être social.
L'exemple de la
révolution française bien qu'elle ait fini par baigner dans le
sang a été suivi notamment par les pays occidentaux qui ont
« libéralisé » leur apparent gouvernemental
(pour ne pas sombrer dans la nuit à la française en observant les
« droits de l'homme » déclarés dans un
document qui contient les motifs de la lutte de la révolution
française. Ainsi, les Etats Unis d'Amérique dont les
ressortissants occidentaux avaient fui les horreurs des persécutions
religieuses et d'autres difficultés conjoncturelles, ont adopté
une constitution très souple qui garantissaient toutes les
libertés dont ses citoyens se sentaient privés et au nom
desquelles ils avaient combattu : la liberté d'annonciation, celle
d'opinion et celle de propriété.
L'idée de la
démocratie n'était plus un vain mot, sans relief, fait pour
alimenter les articles des encyclopédies et les pages des dictionnaires.
Ainsi vécue en occident, elle a commencé à servir jusqu'au
critère de développement et d'appartenance idéologique,
surtout au sortir de la seconde guerre Européenne où la
constitution de deux blocs : le bloc communiste, fidele au marxisme
léninisme d'une part, le bloc capitaliste d'autre part, fidele au
libéralisme économique qui prétendait garantir et assumer
les libertés des citoyens, et dans les affaires économiques, et
dans les affaires politiques. Deux blocs qui se sont opposés dans une
guerre froide dont le début et la fin ont été
symbolisés par l'érection et la chute de mûr de Berlin
respectivement en 1945 et en 1989.
En 1948, le texte de la
déclaration de la révolution française de 1789 a
été adopté comme déclaration universelle de
« Droit de l'Homme » par l'Assemblée des Nations
Unies et dès lors, les pays développés d'obédience
capitaliste n'ont plus cessé à réclamer que toutes ses
clauses de ce document soient mises en application non seulement par les pays
du Tiers Monde mains aussi et surtout par ceux d'obédience communiste
qu'ils accusent de ne point les observer.
Aussi, lorsqu'en 1985, le
Président GORBATCHEV de l'URSS a
décrété la PERESTROIKA et la GLASNOW
(libéralisation et transparence) les pays de l'Est (communistes) et ceux
de l'Afrique Noire ont vu leur avenir sombrer, eux qui reposaient leur
équilibre sur le régime à parti politique unique. C'est
dans ce contexte qu'en 1990, surtout avec l'assassinat de son collègue
et ami Président
Roumain « TCHESESKOU » que
MOBUTU a cru prendre le devant en
« initiant » ( comme il aimait le dire) le processus de
démocratisation au Zaïre.
1.2.2. FORME ET LIMITES DE LA DEMOCRATIE AU XXe
SIECLE
1.2.2.1 DEMOCRATIE REPRESENTATIVE, DEMOCRATIE
DIRECTE
Les démocraties
modernes mêlent, en général, des formes de
démocratie représentative et de démocratie directe. Dans
le premier modèle, le pouvoir politique est exercé par les
représentants élus au suffrage populaire par les citoyens et
responsables devant eux, ou bien, plus rarement, il est exercé
directement, notamment par le référendum, utilisé dans
certains pays, de manière large comme en SUISSE, de manière
beaucoup plus restreinte en France.
1.2.2.2 DROITS ET GARANTIES DANS LES DEMOCRATIES
MODERNES
Les démocraties
modernes entendent protéger la liberté individuelle tout en
permettant la décision majoritaire. Elles garantissent les droits
politiques individuels conformément au principe de la participation des
citoyens aux affaires publiques (droit de suffrage notamment). Elles permettent
le multipartisme, institutionnalisent la lutte pacifique pour le pouvoir
politique, et tentent de concilier les principes parfois contradictoires
d'égalité et de liberté.
1.2.3 LES LIMITES DU MODELE DEMOCRATIQUE
Néanmoins, la
démocratie n'est qu'un concept vide si tous les citoyens n'ont pas
accès à l'information ou à un niveau d'instruction qui
leur permette de participer au débat politique. Cette conception, qui
souligne que la démocratie n'a pas pour seule finalité de
garantir l'autonomie de l'individu mais aussi celle de favoriser son insertion
et sa participation dans une collectivité qui ne serait rien sans lui, a
inspiré les tentatives modérées d'inscrire dans les
constitutions certains droits sociaux, à l'image de la constitution
française de 1946. Un versant plus radical de
cette conception s'est incarné dans les pays socialistes qui, s'appuyant
sur l'analyse de MARX selon laquelle la démocratie bourgeoise n'est
qu'une démocratie formelle, entendaient promouvoir de véritables
démocraties sociales, dans lesquelles la suppression de la
propriété privée et la mise en commun des citoyens de
production, supprimant les antagonismes de classe, permettait de promouvoir une
démocratie à visée totalisante.
Ainsi, l'existence
formelle d'une constitution démocratique ne saurait garantir pour autant
le caractère réel de la démocratique, dans la mesure
où tout pouvoir peut s'affranchir par la force ou par des pratiques plus
discrètes des limites qui lui sont fixées, dès lors que
l'opinion publique ne parvient plus à faire entendre sa voix. Ainsi la
démocratie semble toujours enfermée dans le dilemme qu'a
souligné au XIXe siècle l'un
de ses plus éminents analystes,
TOCQUEVILLE : favorisant l'égalité
de tous plutôt que la liberté de chacun, la démocratie est
toujours fragile, à moins que l'action des corps intermédiaires
et la qualité du débat public évite la fragmentation du
corps social, qui laisserait le citoyen seul face au pouvoir.
1.2.4 SORTES DE DEMOCRATIE
S'il est vrai
qu'étymologiquement, la démocratie veut dire pouvoir du peuple,
l'application concrète de ce système politique dans l'histoire a
donné lieu à plusieurs sortes et formes de
démocratie : elle est libérale, populaire, majoritaire,
représentative, moderne à l'opposé à celle des
anciens bourgeois ou du prolétaire. En outre, à l'assertion
primaire (politique) du terme démocratie ce sont jointes aujourd'hui
d'autres. On parle de démocratie sociale, directe et indirecte,
économique, culturelle, industrielle et voir même la
démocratie religieuse.
1.2.4.1 LA DEMOCRATIE DIRECTE ET INDIRECTE
a) Démocratie Directe
Elle est un régime
dans lequel, les citoyens se sentent tous responsables et se dirigent
eux-mêmes, ils désignent eux-mêmes directement le chef du
gouvernement.
b) Démocratie Indirecte
Dans ce système,
le chef du gouvernement est désigné par les Etats Majors des
partis ou les leaders de groupement représenté au sein des
assemblées. Les électeurs choisissent leur représentant et
ensuite ceux-ci choisissent eux-mêmes librement et révoquent aussi
librement le chef de gouvernement.
1.2.4.2 LA DEMOCRATIE REPRESENTATIVE
C'est la démocratie
tout cours, elle est en quelque sorte une sublimation des autres formes de
démocratie. Elle associe la démocratie référendaire
sur la forme des élections à la démocratie directe et de
commission sous forme du corps législatifs.
Ici, le regard est
tourné vers le siège de l'autorité qualifiée pour
décider, de la solution à choisir parmi celles qui sont
présentées au groupe. Contrairement à la démocratie
de commission dont le pouvoir se trouve directement entre les mains des
membres, la démocratie représentative privilège la prise
des décisions en deux étapes : les électeurs
choisissent des représentants ; ces derniers sont ceux
autorisés à prendre les décisions politiques au non de la
société.
1.2.4.3 LA CONCEPTION SOCIALISTE OU MARXISTE DE LA
DEMOCRATIE
Elle se fonde sur la
théorie marxiste et constitue une critique de la conception
libérale de la démocratie ; qu'elle qualifie de bourgeoisie.
Outre le fait que la démocratie n'est pas une notion socialement neutre,
il est nécessaire de créer des conditions de libération
selon les marxistes, dans la démocratie libérale, les citoyens ne
sont égaux qu'en théorie. Mais en réalité, tous les
droits qui leurs sont reconnus ne sont que l'apanage d'une minorité qui
est la classe dirigeante. La vraie démocratie ne pourra se
réaliser que dans une société socialiste dans laquelle
auront disparu les rapports des classes et les inégalités qui
sont établies entre les individus. La propriété collective
des moyens de production instaurera pour tous ; une égalité
des chances et des moyens.
Les principes sur
lesquels se fondent la conception socialiste de la démocratie ne
différent pas de ceux qui guident la démocratie libérale.
A part la divergence sur le droit de propriété privée, les
institutions des démocraties populaires accordent à leurs
citoyens pratiquement les mêmes droits que ceux reconnus dans les
démocraties occidentales (liberté politique, de conscience, de
parole, de presse, de réunion etc.) un accent est mis cependant sur les
droits sociaux.
1.2.4.4 LA CONCEPTION TIERS-MONDISTE DE LA
DEMOCRATIE
Nous pouvons nous
référer à un extrait de l'ex-président NYERERE dans
son livre « socialisme et unité africaine » paru
aux éditions présence africaine 1970.
La démocratie d'après lui signifie de ridicule car selon
lui, la démocratie n'est impossible que dans l'île
inhabitée ou dans un asile des fous. C'est-à-dire la où
les conditions d'une vie humaine ne sont pas réunies. La
démocratie ne nous a pas été enseignée par les
occidentaux poursuit NYERERE. Dans la société traditionnelle, la
démocratie se manifestait dans les discussions libres entre les
partisans qui devraient aboutir à un accord. Ceux qui parlent de la
démocratie dans un cadre du parlementarisme font des allusions à
l'existence d'une opposition organisée.
Pour les occidentaux, il
n'y a pas de démocratie dans un système à parti unique. Il
rétorque en posant la question de savoir : comment peut-on trouver
la démocratie dans un système bipartite ? Autrement dit, on
peut avoir de démocratie dans un système à parti
unique ? Pour cela, certaines conditions doivent être
nécessairement réunies afin de parler de démocratie dans
un système à parti unique telles que : - le parti unique
devra représenter le peuple et ses intérêts. - les leaders
du parti unique ne doivent pas s'en servir pour instaurer la tyrannie.5(*)
1.2.5 INSTITUTIONS DEMOCRATIQUES
Depuis la Constitution de 1967, révisée en 1978, le
Zaïre, dirigé par MOBUTU SESE SEKO, se caractérisait par un
régime présidentiel autoritaire à parti unique.
Après les manifestations des étudiants et des opposants de 1989
et 1990, le Zaïre entre dans une transition chaotique vers la
démocratie. En avril 1990, le président annonce l'abandon du
parti unique. L'année suivante, après de nouvelles grèves
et émeutes, soixante partis sont officiellement reconnus et une
Conférence nationale est constituée, afin de doter le pays d'une
nouvelle Constitution, qui doit être soumise à
référendum.
En juin 1994, un nouvel accord entre MOBUTU et les partis
d'opposition démocratique permet d'instaurer un partage du pouvoir entre
le président et une institution législative, appelée Haut
Conseil de la république -- Parlement de transition.
Après sa prise de pouvoir, en mai 1997,
Laurent-Désiré KABILA dissout l'ensemble des institutions et
forme un gouvernement constitué de ses proches, assumant seul les
pouvoirs législatif et exécutif. Le pays plonge dans une guerre
civile sanglante, alimentée par l'intervention militaire des pays
environnants.
1.2.5.1 L'INSTITUTION ELECTIVE
C'est grâce
à elle que chaque citoyen peut, en ce qui le concerne, exprimer son
point de vue et exercer ainsi sa souveraineté. Parce qu'il lui est
donné l'occasion de se promouvoir sur l'identité soit de ses
gouvernants, soit de ses représentants ; exercer sa
souveraineté parce que par les élections, il jouit de ses droits
politiques entant que citoyen (droit d'être élu et de participer
à la gestion de la chose publique) ce qui passe ainsi pour être un
devoir du citoyen : s'acquitter de ses obligations dans l'exercice de ses
fonctions.
Institution circonstancielle, l'organisation des élections
prévues par la loi fondamentale de pays, se tient après une
échéance : celle d'un mandat accordé soit aux
gouvernants, soit aux représentants du peuple. Les représentants
du peuple peuvent être élus à tous les niveaux tenus :
quartier, collectivité et les communes pour désigner les membres
du conseil des quartiers, des collectivités, des communes (ils portent
le nom d'élection municipales); tandis que celles qui se tiennent dans
le but d'élire les représentant au niveau National ou Provincial
sont des élections législatives. On parle des élections
présidentielles lorsqu'il s'agit d'élire le président de
la République. Cependant, il n'y a pas que des individus qu'on peut
élire. Le peuple en effet, peut être amené à se
prononcer par oui ou non sur un sujet quelconque, notamment le choix qu'un
régime ou l'adoption d'un texte de loi ou d'une constitution. Dans ce
sens, on parle du REFERENDUM POPULAIRE, ces élections sont
directes et donc aux suffrages universels lorsqu'il est donné à
toute la population de participer dans la désignation d'un dirigeant ou
d'un représentant : qu'elles seront indirectes, (donc
réservées à un groupe d'électeurs mandatés
à cette fin) deux exigences sont imposées aux élections
pour qu'elles soient démocratiques : la transparence et la
liberté. La transparence pour éviter la fraude, veut que les lois
arrêtées pour l'organisation des élections et qui
régissent toutes les opérations depuis le dépôt de
la candidature jusqu'au dépouillement, soient non seulement
portées à la connaissance de tout le monde mais aussi
respectées scrupuleusement, afin que soient garanties les
libertés de chaque électeur et chaque élu. Elles doivent
être « libres » car, en ce sens que chaque
électeur doit se sentir maître de son choix quand il le porte
à tel ou tel candidat et non entraîner contre son propre
gré, soit par fraude, soit par force.
Ainsi, est ce en fonction
de ces conditions que s'instaure dans un régime démocratique la
légitimité du pouvoir de l'autorité suprême (chef de
l'Etat) d'un pays ou la légitimité du mandat d'un parlement.
1.2.5.2 LE PARLEMENT
Par parlement, il faut
entendre l'ensemble des citoyens élus ou désignés comme
tel pour représenter le peuple à l'espace d'une durée
déterminée que constitue le mandat. En principe, revêtu de
la souveraineté du peuple, le parlement parle au nom et à
l'intérêt du peuple. La mission lui dévolue est dans la
distinction classique de l'exercice du pouvoir, d'élire les lois qui
régissent la vie sociale de la population, les dépenses et les
recettes de l'Etat (la loi budgétaire) et les rapports de l'Etat avec le
monde extérieur par la ratification des accords internationaux.
Le parlement
peut-être constitué en une seule chambre, celle des
députés élus par le peuple. C'est le
monocaméralisme. Tandis qu'un parlement qui est constitué par
deux chambres, celle des députés représentants le peuple
et celle des représentants des entités administratives
(Territoires, Provinces). C'est le Sénat, cependant dans un pays
où domine la décentralisation politique, même les Provinces
peuvent avoir chacune son parlement où vont siéger les
députés provinciaux dont la mission sera de statuer sur les cas
ci-haut épinglés au niveau de la province ou d'un Etat
Fédéré.
L'importance de cette
institution est ni capitale qu'elle détermine même, de par son
fonctionnement, le type du régime politique mis en place dans un pays
donné. Ainsi donc, dans le régime parlementaire, c'est le
parlement qui élut le président de la république ou tout
au moins le chef du gouvernement qui est responsable de tous les actes de son
gouvernement devant le parlement, celui qui peut à la rigueur, le
suspendre prolonger son mandat ou décider d'en mettre fin. Dans le
régime présidentiel, comme c'est le cas des Etats Unis
d'Amérique, le président de la république est responsable
de la politique de son gouvernement devant le parlement qui à l a
limite, peut décider sa destitution comme c'était le cas avec le
président Richard NIXON en 1971 à la suite du scandale de
WATERGATE ( le siège du parti démocrate ou les
républicains avaient des microphones pour tirer des renseignements de
tous les plans arrêtés pour la réussite des
élections) et de la tentative à mener contre le Président
BILL CLINTON autour de l'affaire MONIKA LEWISKY, tentative d'étouffer
surtout par le rôle joué, qu'ont joué les sénateurs
et les membres du congrès issus de parti politique des démocrates
qui l'a hissé au pouvoir.
En France, le Parlement est une
institution formée de deux assemblées bien
distinctes, que l'on appelle aussi les « chambres » :
l'Assemblée nationale et le
Sénat. C'est au Parlement qu'appartient
le pouvoir législatif, c'est-à-dire le pouvoir
de voter les lois.
1.2.5.3 L'ASSEMBLÉE NATIONALE RASSEMBLE LES
DÉPUTÉS
L'Assemblée nationale rassemble
577 députés. Elle est également appelée la
« Chambre basse ». Les
députés sont les représentants du peuple
français au niveau national. À l'occasion des élections
des députés, les élections
législatives, la France est partagée en circonscriptions
électorales ; chacune d'elles, peuplées en moyenne de
100 000 habitants, désigne un représentant.
Pour pouvoir devenir député, il faut être
âgé de 23 ans au moins. Les députés sont
élus au suffrage universel direct pour cinq ans. La
Constitution ne fixe pas de mode de scrutin déterminé, mais c'est
le scrutin uninominal majoritaire à deux tours qui a
toujours eu la préférence du pouvoir car il favorise les grands
partis et évite le morcellement politique.
Les députés partagent leur temps entre leur
circonscription et Paris, où ils se retrouvent (on dit qu'ils
siègent) au palais Bourbon.
1.2.5.4 LE SÉNAT EST ÉLU AU SUFFRAGE UNIVERSEL
INDIRECT
La seconde chambre qui constitue le Parlement est le
Sénat. Elle est également appelée la
« Chambre haute ». Le Sénat compte un peu plus de
300 représentants âgés de 30 ans au moins.
Contrairement aux députés, les sénateurs ne sont pas
élus directement par les citoyens. Ils sont élus par des
« grands électeurs », c'est-à-dire par des
personnes elles-mêmes déjà élues (des
députés, des maires, des conseillers régionaux, etc.). On
parle de suffrage universel indirect.
Les sénateurs sont élus pour un mandat de
six ans. Ils siègent au palais du
Luxembourg, à Paris.
QUELS SONT LES POUVOIRS DU PARLEMENT ?
Le Parlement vote les
lois
À l'Assemblée, les députés discutent
des propositions de lois présentées par un ou plusieurs
députés et des projets de lois provenant du gouvernement, qui a
aussi l'initiative des lois. La loi est ensuite votée
une première fois, puis elle doit être relue par le Sénat.
Les sénateurs peuvent alors proposer des modifications (appelées
des amendements), qui sont ensuite acceptées ou non par
les députés. En cas de désaccord, ce sont en effet les
députés qui ont toujours le dernier mot car ils sont élus
directement par les citoyens.
Même s'il a un rôle secondaire par rapport
à l'Assemblée, le travail du Sénat est loin d'être
inutile. Sur près de 4 000 lois votées depuis 1958, on
constate que dans plus de 3 500 cas, l'Assemblée a tenu compte
des remarques du Sénat : le texte de loi définitivement
adopté est donc le fruit d'un accord entre les deux chambres du
Parlement.
Le Parlement contrôle
l'action du gouvernement
Le Parlement a également pour rôle de
contrôler le gouvernement, c'est-à-dire de surveiller l'action du
Premier ministre et de ses ministres. Pour cela, les députés
disposent de plusieurs possibilités.
Par le vote du budget de l'État,
ils accordent ou non à chaque ministère les moyens financiers de
mettre en oeuvre la politique que le gouvernement souhaite mener.
Le mercredi après-midi, à l'Assemblée, ils
posent des questions aux ministres venus leur rapporter les
grands axes de leur activité.
Les parlementaires peuvent aussi constituer des commissions
d'enquête afin de vérifier par exemple l'utilisation qui
est faite de l'argent public, la juste application de la loi ou encore la bonne
administration d'une Région.
Mais surtout, l'Assemblée nationale peut voter une
motion de censure, c'est-à-dire renverser le Premier
ministre. Le président de la République peut alors soit dissoudre
l'Assemblée dans l'espoir que de nouvelles élections
législatives lui apportera une majorité qui le soutiendra, soit
nommer un autre chef de gouvernement, qui aura celui-là la confiance des
députés.
Enfin le Parlement ratifie les traités internationaux
préalablement négociés par le président de la
République et le ministre des Affaires étrangères. Qu'est
ce qu'un parti politique ? Et quels sont ses rôles ?
1.2.5.6 LES PARTIS POLITIQUES
a) PRESENTATION
Partis
politiques, groupements politiques
institutionnalisés recherchant le soutien populaire pour la
conquête du pouvoir. Contemporains du développement des
régimes démocratiques, les partis politiques possèdent,
à la différence des groupements politiques antérieurs, une
organisation juridique que l'on nomme les statuts. Ceux-ci précisent les
grands principes qui structurent la vie du parti, son orientation
idéologique, les objectifs qu'il poursuit. Mais surtout, ils
définissent les fonctions de direction et déterminent les
règles qui président à la désignation et au
remplacement des dirigeants. La distinction entre influence du pouvoir et
conquête du pouvoir fonde l'opposition entre groupes de pression et
partis politiques. Un parti est une organisation qui présente des
candidats aux principales élections politiques, qui cherche donc
à obtenir le soutien populaire pour exercer le pouvoir.
b) TYPOLOGIE DES PARTIS POLITIQUES
La distinction la plus courante en sciences politiques reste
celle qui est établie par Maurice Duverger entre parti de masse et parti
de cadres, les partis communistes semblant selon cette analyse présenter
une déviation originale du modèle du parti de masse.
1.2.5.6.1 Les partis de cadres
Les premiers partis ont été historiquement des
partis de cadres. Il s'agissait initialement de groupes de parlementaires
réunis pour gagner les élections. Le rôle
prépondérant dans ces organisations est tenu par des notables qui
possèdent la notoriété, le prestige et parfois l'argent.
Tous ces partis demeurent faiblement structurés. L'autorité qui
s'exerce au sein des partis de cadres est à la fois personnelle et
décentralisée. Elle fonctionne normalement au niveau de la
circonscription et les instances nationales des partis de cadres ne sont
guère autre chose que la juxtaposition d'influences locales.
1.2.5.6.2 Les partis de masse
À la différence des partis de cadres, qui se
sont créés spontanément, les partis de masse ont
été le fruit d'une volonté consciente. Les notables des
partis de cadres sont peu enclins à défendre des thèses
extrêmes, surtout si elles sont contraires à leur
intérêt. Ces considérations expliquent l'apparition
à la fin du XIXe siècle des partis de masse et le
fait que les premiers d'entre eux aient été des partis
socialistes. Deux objectifs rendent nécessaire la création du
parti de masse : la compensation par le nombre de la faible influence
sociale des prolétaires et la finalité pédagogique. Le
fonctionnement du parti de masse applique rigoureusement les principes
démocratiques. Les adhérents y sont assimilés au corps
électoral. Ils élisent des délégués aux
congrès qui se réunissent périodiquement et prennent les
décisions les plus importantes : adoption et modification des
statuts, élection des instances dirigeantes.
Robert
Michels a noté qu'en pratique la démocratie
fonctionne très imparfaitement au sein des partis de masse. Ceux-ci sont
en proie à des tendances oligarchiques : les dirigeants en place y
jouissent d'un pouvoir considérable et difficile à remettre en
question. La lettre des statuts et les procédés
démocratiques qu'ils instituent sont formellement respectés mais
ils aboutissent le plus souvent à faire ratifier par des militants des
orientations préalablement définies au sommet.
1.2.5.6.3 PARTIS COMMUNISTES
Les partis
communistes, qui sont des partis de masse, ont finalement
évolué de manière particulière. Ils doivent leur
spécificité à l'idéologie qu'ils prétendent
mettre en oeuvre : le marxisme dans sa version léniniste. Le
centralisme démocratique est un effort pour concilier la
démocratie (à laquelle, pour des raisons de propagande
probablement, les partis n'entendent pas renoncer explicitement) et les
nécessités, tenues pour objectives du combat politique. Dans la
première phase s'appliquent les règles
démocratiques : liberté des discussions et liberté de
vote. Mais, dans la seconde, une discipline de type militaire s'impose. Les
militants qui ont adopté le point de vue minoritaire doivent recourir
à celui-ci pour adopter sans réserve l'opinion majoritaire. Toute
tentative de militants minoritaires pour se concerter est
dénoncée comme fractionniste et les intéressés sont
immédiatement exclus. La pratique va encore plus loin dans le sens de la
négation de la démocratie. L'observation externe suffit à
montrer que les décisions, tant en ce qui concerne les grandes
orientations politiques que le choix des hommes, sont prises au sommet et
seulement ratifiées par la base.
1.2.5.6.4 L'EVOLUTION DE LA TYPOLOGIE
La thèse de Maurice Duverger était porteuse
d'un pronostic plus ou moins explicite. Les partis de masse, plus puissants,
mieux adaptés, allaient éliminer les partis de cadres. Or l'on
constate la survie et même la relative prospérité des
partis de cadres. Le Parti conservateur en Grande-Bretagne et l'Union pour la
démocratie française (UDF) en France en constituent la preuve.
Les partis de masse ont par ailleurs évolué. Ils ont cessé
de s'adresser uniquement à la classe ouvrière. Ils ont
renoncé aux programmes de transformation radicale de la
société.
1.2.5.6.5 LES FONCTIONS DES PARTIS
POLITIQUES
Les partis politiques accomplissent trois
fonctions : ils clarifient les choix électoraux,
sélectionnent les candidats aux fonctions électives et sont
facteurs d'intégration sociale. L'affiliation du candidat
à un parti apporte aux électeurs des garanties certes relatives,
mais supérieures à celles qu'offrent de simples promesses. Les
partis peuvent d'ailleurs franchir un pas supplémentaire dans la
clarification des choix en élaborant de véritables programmes
politiques.
Le parti a un rôle de
sélection et de pression sur les élus. Il choisit parmi ses
militants ceux qui lui paraissent les plus aptes à le représenter
et à parler en son nom. Il choisit aussi ceux qu'il veut investir pour
chaque élection. Autour de son programme, un parti doit
aussi chercher à mobiliser les citoyens, c'est-à-dire à
faire adhérer le plus grand nombre au projet politique qu'il
défend, et inviter à voter pour les candidats qui incarnent, ce
programme dans les batailles électorales.
1.2.5.6.6 SYSTEMES DE PARTIS
On distingue en général trois types de
systèmes : les systèmes à parti unique, les
systèmes bipartites et les systèmes de pluripartisme.
Le parti
unique se rencontre essentiellement dans les pays où
la démocratie ne s'est pas développée. Le parti est au
service du pouvoir en place, il est un outil de propagande et d'imposition des
politiques. Ce système a été celui de l'Allemagne nazie.
Parti unique, parti ayant le monopole de l'activité politique. Les
régimes de parti unique s'opposent aux régimes multipartistes,
dans lesquels plusieurs partis s'affrontent lors des différentes
élections.
Entrent dans cette classification des régimes aussi
différents que le régime soviétique et autres
régimes communistes, le régime national-socialiste de l'Allemagne
du IIIe Reich, le régime fasciste de l'Italie sous
Benito Mussolini, le régime franquiste de l'Espagne sous Franco ou
encore la Turquie de 1923 à 1950.
Les travaux d'Hannah Arendt sur le totalitarisme ont permis
d'analyser plus finement le régime de parti unique ; ils ont
démontré que, malgré des différences
d'idéologie, le régime national-socialiste et le régime
communiste de l'Union des républiques socialistes soviétiques
(URSS) étaient tous deux des régimes totalitaires. Dans ce type
de régime, le parti est animé par une idéologie qui
devient la vérité officielle. L'État s'octroie le monopole
des moyens de communication et fait régner la terreur pour soumettre
l'ensemble de la société civile à cette idéologie
et au parti qui l'incarne.
Après l'effondrement du système communiste et de
l'URSS, l'ensemble des pays de la sphère d'influence soviétique
en Europe de l'Est s'orienta vers des régimes multipartistes, à
l'exception de la Yougoslavie, que les sentiments nationalistes des dirigeants
firent basculer dans la guerre.
De nombreux pays issus de la décolonisation se
dotèrent de parti unique. Il s'agissait dans la plupart des cas du parti
qui avait mené le pays à l'indépendance. Du fait de la fin
de la guerre froide, l'aide apportée à ces partis ne se
justifiait plus autant. Au début des années 1990, les pressions
des institutions internationales s'exercèrent pour qu'ils introduisent
des règles démocratiques dans le jeu politique.
Les systèmes bipartites correspondent
à la situation des pays où deux grands partis ont le
quasi-monopole de la représentation politique et alternent au pouvoir.
Ce système des partis est très fortement intégré
dans les mentalités en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Le
bipartisme, système politique caractérisé par la
domination de deux grands partis qui alternent au pouvoir.
La science politique distingue traditionnellement trois
systèmes de partis : le système de parti unique, le
système bipartite et le système multipartite. Le système
bipartite caractérise de nombreuses démocraties parlementaires,
notamment les États-Unis, où seuls le Parti
démocrate et le Parti républicain siègent au
Parlement, et le Royaume-Uni, où le Parti travailliste et
le Parti conservateur disposent l'un ou l'autre d'une majorité
suffisante pour gouverner seul, même si de petits partis ont
également des élus.
Dans la plupart des cas, si deux partis dominent
historiquement la vie politique -- en Allemagne par exemple, avec le Parti
social-démocrate et l'Union
chrétienne-démocrate --, des formations plus ou moins
minoritaires peuvent jouer un rôle de force d'appoint au sein de
coalitions gouvernementales (comme les Verts par exemple dans le cas allemand).
De manière générale, le bipartisme a pour
conséquence une forte stabilité institutionnelle, et pour origine
des raisons historiques et électorales ; en effet, le mode de
scrutin (majoritaire ou proportionnel) peut favoriser le bipartisme (voir
élection).
En France, la Ve République s'est traditionnellement
caractérisée par une « bipolarisation » de la
scène politique, avec l'opposition entre deux grandes constellations
politiques situées à droite et à gauche de
l'échiquier politique -- constituées respectivement du
Rassemblement pour la République (RPR) et de l'Union pour la
démocratie française (UDF) (centre droit), d'une part, et,
d'autre part, du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste français
(PCF). Ce phénomène de bipolarisation est apparu à la
faveur du scrutin majoritaire à deux tours aux élections
législatives, qui obligent à nouer des alliances et à
établir des regroupements entre les deux tours d'une élection, et
grâce à l'élection au suffrage universel direct du
président de la République. Il tend à s'affirmer en raison
de l'effondrement du PCF, puis du rassemblement des forces de droite au sein de
l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
Le système de pluripartisme correspond,
comme son nom l'indique, à une situation de concurrence entre de
nombreux partis : c'est le cas en France ou en Italie. Le pouvoir est
alors exercé par une coalition de forces politiques, sauf dans certains
cas de pluripartisme combiné avec un parti dominant.
Disons en un mot sur un
parti politique qui est une association des
personnes autour des idées déterminées portant sur le
pouvoir et la manière de le gérer pour le souci du bien
être dans une Nation donnée. Les idées forces d'un parti
politique constituent un projet de société qu'il se poursuit
où prétend poursuivre et défendre contre vents et
marées, si jamais il a le pouvoir entre les mains des autres qui le
soutiennent. Delà, le double rôle d'un parti politique :
canaliser le dynamisme intérieur de la masse populaire, exercer et au
besoin conquérir le pouvoir.
La canalisation du
dynamisme populaire s'organise généralement à travers la
doctrine qui anime chaque parti politique et qui est présenté
dans un projet de société à la poursuite duquel
s'ordonneront les actions des « militants » du parti pour
sa Nation, garant des intérêts individuels de ses
adhérents. Et le rôle de ce projet de société tout
comme celui des actions et des discours y afférents est avant tout de
captiver, de séduire la masse pour la mobilisation dans la poursuite des
objectifs à atteindre. Des voies et moyens autant différents que
variés sont utilisés dans cette séduction, allant de
l'analyse concrète de la situation actuelle où l'on dégage
soit les acquis positifs, soit les erreurs monstrueuses, bref, tout ce qu'il
faut pour se donner raison dans le camp où l'on se trouve : celui
du pouvoir qu'on exerce et qu'il faut maintenir, ou celui de l'opposition
où l'on se débat pour conquérir le pouvoir et
l'exercer.
L'exercice du pouvoir et
ou son maintien de même que la conquête du pouvoir sont pour un
parti politique, à la foi un moyen et une fin. Un moyen pour mettre
atteindre le but qu'on s'est décidé de poursuivre et une fin
en soi pour exercer le pouvoir pour lequel on lutte contre ceux qui en ont pas
ou ceux qui en ont et ne veulent point soit le lâcher prendre, soit ne
plus en avoir envie. C'est ce qu'explique l'acharnement des partis politiques
surtout lors des élections à travers lesquelles ils tentent avec
en angles et même à grand renfort de malice, de gagner comme dans
le jeu avec sa dernière carte.
Concluons-en pour dire
quelque chose sur le multipartisme qui est un système
politique dans lequel il existe plus d'un parti politique en lice pour le
pouvoir.
Ce système est considéré comme l'un des
piliers de la démocratie en ce qu'il donne aux électeurs la
possibilité de voter pour le parti politique qui correspond le mieux
à leurs convictions. La multiplicité de partis permet une plus
grande diversité, reflétant la variété des opinions
exprimées dans l'électorat. Chaque pays a ainsi
développé des systèmes politiques propres,
généralement classés sous trois grandes
catégories : le parti unique, le bipartisme et enfin le
multipartisme. Les politologues qui se sont penchés sur l'étude
du multipartisme ont établi ses principales caractéristiques. Ils
ont ainsi été amenés à distinguer, d'une part, le
système dit multipartite à parti dominant, d'autre part, des
systèmes multipartites purs.
Par ailleurs, Maurice
Duverger a montré l'influence des modes de scrutin sur
l'évolution des divers systèmes politiques. Ainsi, le
multipartisme serait-il favorisé par la représentation
proportionnelle. Cependant, d'autres éléments modifient
l'organisation des partis. Le politologue Douglas W. Rae a mis en
évidence le rôle de la circonscription dans la formation des
systèmes multipartites.
Le multipartisme
prolifique est un trait caractéristique des systèmes
parlementaires européens continentaux. Si le système multipartite
procure une pluralité de choix, il peut aussi être source
d'instabilité gouvernementale. Suivant le système
électoral adopté, il peut conduire à des gouvernements
où aucun parti politique ne domine clairement, empêchant de ce
fait la constitution de majorités stables et poussant à de
nombreux compromis concernant la politique à suivre. Les turbulences qui
en résultent aboutissent souvent à une reconstitution de la
coalition précédente après un certain remaniement.
1.2.5.6.7 L'INSTITUTION DE LA PRESSION OUVERTE OU
DE LA LIBERTE ACTIVE
Par cette institution, il
faut regrouper toutes les associations syndicales et indépendantes dont
le but ultime n'est pas la conquête du pouvoir politique, mais
l'assurance d'une meilleure vie. Pour les syndicats, c'est autour des
intérêts dû au travail qui lie employeurs et employés
que le jeu va se jouer. D'un côté, les employés vont se
regrouper pour défendre leurs intérêts tout en cherchant de
sauvegarder ceux des employeurs d'une part en réclamant leurs droits
soit directement, soit par l'entremise des délégués
syndicaux par ceux élus : de l'autre côté, les
employeurs vont ou non se regrouper, mais tout au moins s'arranger de
satisfaire les revendications de leurs employés, tout en exigeant deux
l'acquittement sans faille de leurs devoirs de peur que la faillite ne les
engloutisse.
La valeur
démocratique des syndicats réside ainsi donc dans celle
liberté d'associations mais aussi dans celle d'opinion que recèle
la revendication de ses droits que l'association ainsi constituée rend
possible, c'est dans ce cadre que l'on rejoint le droit à la
grève comme moyen de faire pression sur la partie adverse dans le but de
faire entendre raison. Cette pression ouverte est de plus en plus
exercée par la presse, écrite ou parlée
considérée à juste titre contre le quatrième
pouvoir en informant la population sur ce que, par raison de « secret
d'Etat » les pouvoirs publics (dont les rôles sont
d'établir les lois les faire exécuter et dire les droits en
fonction d'elles) pris au dépourvu, peuvent être obligés de
changer de fusil d'épaule dans la crainte soit du mécontentement,
soit de la révolte populaire. De même que la presse peut
influencer d'éducation de la masse populaire conformément
à l'idéal poursuivi par telle ou telle instance politique ou
sociale ou culturelle en livrant des informations nécessaires y
relatives. Ce n'est donc pas tout simplement parce que la presse est le lien
d'oppression d'opinion qu'elle est garantie par une liberté
démocratique, c'est aussi parce qu'elle participe à la gestion de
la chose politique qui est un droit parmi d'autres reconnus au citoyen dans un
système démocratique.
A condition de ne point
troubler l'ordre public, les religions, elle aussi, institutions de la pression
ouverte, sont garanties par la loi : la liberté de professer la
confession religieuse de son choix. Et de fait, la politique ne trouve-t-elle
pas en retour son compte dans les confessions religieuses qui comme c'est le
cas du christianisme, apprennent à leurs adeptes, des vertus
démocratiques comme la tolérance, le respect de la
différence et du bien commun ?
1.2.5.6.8 FONDEMENTS ET VERTUS
DEMOCRATIQUES
Les concepts valeurs sur
base desquels repose la démocratie sans pour autant qu'ils prennent part
active à sa structuration. Cependant, il existe d'autres valeurs morales
que doivent mettre en pratique l'ensemble de la population d'un pays pour que
s'instaure la démocratie. Ce sont les vertus démocratiques qui
aussi seulement permettent à la démocratie de se déployer,
mais la façonnent.
1.2.5.6.8.1 LE FONDEMENT DE LA
DEMOCRATIE
Plusieurs concepts
constituent le fondement sur le sol duquel se déplace la
démocratie du bien-être.
Sans
égalité entre citoyens vis-à-vis de la loi dans la
distribution équitable de biens dans le partage du pouvoir 6(*)on ne peut pas parler de
démocratie car, il y aura de privilégiés qui se sentiront
au dessus des autres, dont enfreindre les lois, empiéter sur le droit
des autres cet empêcher par le fait même aux autres de jouir de
leurs droits et leur ouvrir la voie à la transgression, au chaos ne
seront-ce que par le cycle infernal de vengeance, à la guerre. Or, la
guerre ne connait ni le respect de la vie humaine, ni le respect du bien
d'autrui. L'égalité entre les hommes quant à elle fait
naitre le respect mutuel et laisse à chacun de jouir de ses droits.
C'est la pleine jouissance des droits d'un chacun qui faits la
démocratie d'un peuple.
La démocratie
comme mode de gestion de la chose publique est faite pour les hommes vivants et
non ceux qui sont au cimetière. Ainsi donc, pour pouvoir se
déployer, a-t-elle besoin d'être vécue ?or il n'ya que
des vivant qui peuvent la vivre à travers la jouissance des droits
qu'elle en appelle le respect de la vie humaine rend possible la paix entre les
hommes car par lui on se refuse de tuer, d'ôter la vie à
quelqu'un, on le laisse libre de jouir du droit de la vie, de disposer de sa
propre personne : de marcher , de manger , de chanter ,de boire, bref de
faire tout ce qui entre dans le cadre de liberté de corps. Enlever
à toute une nation sa liberté de corps sans raison aucune, c'est
la priver de la réduire en prison, lui ravir une des libertés
fondamentales qui ne disparaissent que là ou il n'y a pas de
démocratie.
Sans liberté, pas
de démocratie se résume en la jouissance parle peuple de ses
libertés civiles et politiques 7(*)par liberté civile , on entent le droit de jouir
de ses besoins( den faire usage ou de les aliéner) : le droit de
fonder une famille ou non , en mariant ou non, en ayant des enfants ou non , le
droit de grever , de disposer de sa personne ,de s'associer avec des gens de
son choix de confesser une religion de son choix à condition de ne pas
troubler l'ordre public.
Les libertés
politiques constituent pour chaque citoyen d'élire, de participer
à la gestion du pays, de s'associer avec d'autres dans le but de
gérer la chose publique dans le respect du bien-être social.
Parler du bien-être
social, c'est parler aussi du bonheur et du bien-être individuel de la
paix autant individuelle que sociale. Le bien-être social par lequel
passe le bien-être individuel ne s'octroie que lorsque les besoins
individuels de membres de la société sont soit peu satisfaits.
Delà, la paix sociale qui ne signifie pas seulement absence de la
guerre, mais aussi tranquillité, la paix intérieure due à
la jouissance de la vie que nous apporte le bonheur et la joie de vivre
adversaires jurés de l'insécurité, de même que
l'absence du respect pour la vie humaine engendre la
détérioration de la paix et de la sécurité, de
même, le manque de bien être social crée
l'insécurité, menace l'unité et l'équilibre social
freine et étouffe tout élan démocratique. Comment
éviter que ces désastres ne puissent arriver si non par la
pratique des vertus démocratiques.
1.2.5.6.8.2. LES VERTUS
DEMOCRATIQUES
Ce sont du levain dont l'usage
fait hausser le niveau de la démocratie et permet ainsi à toute
la Nation concernée de s'abriter sous son ombre, de jouir de ses
faveurs.
La justice, la
tolérance, le respect de la différence d'autrui et celui du bien
commun sont pour nous les vertus les plus importantes pour une
démocratie.
1.2.5.6.8.3. LA JUSTICE
La justice désigne avant tout un idéal
d'équité et d'équilibre de la vie en
société, où les droits de tous sont
protégés. Elle désigne aussi une institution, une
autorité chargée d'assurer cet idéal, lorsqu'il
est compromis, c'est-à-dire lorsque la loi du plus fort risquerait de
s'appliquer. L'existence d'une justice est une condition de la vie
en société : en effet, l'existence d'une autorité
supérieure à celle des citoyens chargée de trancher les
litiges entre les citoyens est une nécessité pour
assurer la paix sociale et l'ordre public. Nul ne peut se
faire justice soi-même.
1.2.5.6.8.4. LES MISSIONS DE LA
JUSTICE
La justice, en tant qu'institution, remplit plusieurs
missions :
- trancher les litiges
entre les citoyens : le juge peut par exemple obliger une personne
à payer les dettes qu'il refuse de rembourser ;
- sanctionner les comportements
nuisibles à la société pour éviter
qu'ils se reproduisent : les juges peuvent infliger des amendes ou des
peines de prison pour sanctionner des actions, qui vont par exemple de
l'excès de vitesse au meurtre en passant par le vol ;
- protéger les personnes
les unes des autres si certaines sont vulnérables ou
dangereuses : les juges peuvent surveiller la gestion des biens de
personnes qui ne sont pas en état de le faire (enfants, personnes trop
âgées ou handicapées), placer des enfants hors de leur
foyer familial s'ils y sont maltraités, ou encore ordonner
l'emprisonnement des personnes qui menacent la société (comme des
criminels ou des terroristes) ;
- organiser certaines situations de
façon officielle : l'adoption d'un
enfant est consacrée par un jugement, de même qu'un divorce doit
être prononcé par un juge.
1.2.5.6.8.5. L'AUTORITÉ DE LA
JUSTICE
Pour que la paix sociale soit tout à faire
assurée, il faut que les citoyens acceptent de confier leurs
différends à une personne extérieure. Cela suppose donc
que la décision du juge soit respectée. Pour cela, plusieurs
conditions doivent être remplies :
- la justice dispose de moyens pour
faire exécuter ses décisions, même contre la
volonté des personnes impliquées dans un procès : si
la justice l'ordonne, la police peut emprisonner une personne coupable, ou des
huissiers peuvent saisir des sommes d'argent qu'une personne refuse de payer
à une autre ;
- les citoyens ont droit
à un procès
équitable : cela signifie que
chacun peut s'adresser à la justice pour qu'on lui rende justice. Cela
implique aussi que toute personne entendue puisse se faire aider d'un avocat.
Cela suppose enfin l'égalité de tous devant la justice ;
- le juge doit prend des
décisions « justes »
(on dit qu'il « rend la justice »). Comme
l'idée de justice est très abstraite, les citoyens se mettent
d'accord à l'avance sur des principes et des règles à
respecter pour la vie en société : c'est la loi, au
sens large, ou le droit. Le juge ne prend pas sa décision tout
seul, il décide en fonction de ces règles, on dit qu'il
« dit le droit ». Ces règles concernent aussi bien
l'objet du conflit (la propriété, les contrats...) que la
méthode et le déroulement du jugement, que l'on appelle la
procédure ;
- le juge ne fait pas
le droit : il applique des règles
que d'autres ont créées : en France, le Parlement vote la
loi. C'est ce qu'on appelle la séparation des pouvoirs législatif
et judiciaire ;
- le juge est compétent :
le droit est une matière complexe, et une décision ne peut se
prendre qu'en toute connaissance de cause. C'est pourquoi les juges
bénéficient d'une formation spécifique. Par ailleurs,
comme les branches du droit sont complexes, les tribunaux doivent être
spécialisés. Les juges sont formés le plus souvent au sein
de l'École nationale de la magistrature. Pourtant, il y a certaines
matières où l'Etat considère que la compétence des
juges est suffisamment assurée s'ils sont professionnels. Par exemple,
les juges des tribunaux de commerce ne sont pas des magistrats professionnels,
ce sont des commerçants.
1.2.5.6.8.6 LES BRANCHES DE LA
JUSTICE
En France, la justice est séparée en deux
branches principales : les juridictions administrative et judiciaire.
Les litiges des citoyens entre eux relèvent des tribunaux judiciaires,
alors que les citoyens qui se plaignent de l'État s'adressent aux
tribunaux administratifs.
Au sein de la justice judiciaire, on distingue la
justice civile et la justice
pénale. La justice civile tranche les
différends entre les citoyens ; un conflit concernant un divorce,
un héritage, un contrat de location, une propriété
relève de la justice civile. La justice pénale s'occupe des actes
qui troublent symboliquement toute la société ; non
seulement un crime fait des victimes, qui sont par exemple la personne
tuée et sa famille, mais la justice considère en plus que cet
acte offense gravement la société, car il est contraire
à l'ordre public. C'est pourquoi la justice pénale
recherche et punit les criminels, même si la famille refuse de
porter plainte.
En effet, c'est
ARISTOTE lui-même qui a reconnu que la justice
était la vertu primordiale des institutions sociales et politiques et
partout, démocratiques. Pratiquer la justice, lire correctement le droit
et donner droit au droit, observer les lois du pays non seulement conduit
à la paix sociale car, celle garantit avant tout, la
sécurité des biens et des personnes. C'est là le
rôle dévolu aux tribunaux bien que cela soit d'une manière
quelque peu réduite : la justice ne punit que lorsqu'une faute
avait été commise et entend par cette punition faire peur aux
autres citoyens, afin que le mauvais pas ne soit emboité. N'entant que
vertu démocratique, la justice interpelle de par son essence la
réalité du fonctionnement merveilleux de toutes les instances du
pouvoir public : l'instance d'élection de lois en tant que
nécessité d'assurer par la loi, la sécurité de
biens et des personnes ; l'instance de faire respecter les lois qui
doivent sauvegarder par le maintien de l'ordre et de la paix sociale, cette
même sécurité des biens et les personnes ; l'instance
de dire le droit qui va décourager les tentatives d'enfreindre la loi au
regard de la pression dont l'infraction antérieurement commise a fait
l'objet 8(*)Cependant, ce
n'est pas seulement la justice qui applique la justice. Cette vertu est vivable
par tout le monde dans la mesure où l'on se décide de ne point
commettre une infraction, de respecter le bien d'autrui, de se
« rendre à César ce qui est à César et
à Dieu ce qui lui appartient ». On est heureux quand on jouit
librement de ses droits, on est la sécurité quand on sent que
personne ne peut venir me déposséder de mes biens ou
m'empêcher d'en faire usage. On est en paix lorsqu'on se sent en
égalité de fait et de droit avec ses semblables. Or, c'est par la
justice qu'on acquiert toutes ces dispositions d'âme, c'est par la
justice donc qu'on ouvre la voie à la jouissance de ses droits qui est
le fondement même de la démocratie.
1.2.5.6.9 LA
TOLERANCE
La deuxième vertu
démocratique est la tolérance, le refus de ne pas rejeter l'autre
et tout ce qui vaut de lui parce qu'il n'est pas ce que je suis, parce qu'il
est différent de moi. Parmi les libertés fondamentales qui sont
les droits civils du citoyen s'ouvrent la liberté d'opinion. Chacun
à la liberté d'opinion, son opinion surtout sur la manière
de gérer le bien-être social. Cette liberté d'opinion qui
est garantie aussi dans la liberté de presse ne peut être
observée sans la tolérance : l'acceptation de l'autre comme
étant différent de moi et donc capable de dire, de penser et de
s'exprimer autrement que moi.
Le refus de cette
liberté d'opinion disait TURNER engendre non seulement l'obscurantisme
mais aussi le fanatisme qui vont de pair avec la dictature 9(*)Toute l'opposition est
muselée, réduite à néant, aucune pensée ne
peut venir que si elle est autorisée par l'opinion qui l'attend. Aucune
critique n'est permise sauf l'autocritique du maître à penser que
tout le monde doit applaudir lorsqu'il met à penser.
L'intolérance religieuse ou politique prive l'homme de tout ce qu'il
à de plus essentiel : la parole et la pensée. C'est
pourquoi, dans le cas d'une guerre où chaque camp fait de son mieux pour
gagner coûte que coûte ; l'intolérance d'une autre
pensée, d'une autre opinion ou même d'un geste qui va à
l'encontre de la politique de la guerre est souvent cultivée. Et l'Etat
de guerre tout comme l'Etat de siège fait perdre à l'homme
plusieurs de ses droits (circulation libre, réunions) et c'est une
période où ne peut fonctionner aucune démocratie.
1.2.5.7 LE RESPECT D'AUTRUI ET DU BIEN
COMMUN
L'aspect positif de la
tolérance est le respect d'autrui entend que personne différente
de soi. Autre en tant que sujet, autre en tant que possesseur : en tant
que sujet : c'est un individu, différent de tout le monde, avec ses
compétences particulières que le vécu occupe quelque
fonction sociale et en fera un rôle dans la société,
capable de penser et d'avoir des opinions singulières. Autrui, c'est la
société de possesseur : il y a quelque chose qui lui
appartient comme bien propre. Le respect, c'est aussi respecter ses objets de
possesseur, son droit de propriété. Mais autrui, c'est aussi la
société où l'on vit régie des oeuvres et des lois
dont la finalité est de la sauvegarder contre la disposition, contre son
éclatement. Le respect d'autre dans ce sens signifie l'implication
positive de l'individu dans le maintien de la société en respect
tant de tout ce qui a été établi pour rendre effective sa
conservation. Ce sont les lois sociales, les moeurs, les us et coutumes qui
portent en eux les valeurs sociales ; c'est l'ensemble aussi de la culture
matérielle de la dite société constituées par les
biens privés ou publics hérités du passé mais dont
la valeur technique aide la société à lutter contre
l'environnement naturel, social ou culturel pour parvenir à se
maintenir.
Le respect du bien commun
est donc un des pilliers de la démocratie. Un dirigeant politique qui
accepte de se plonger dans l'appareil de gestion de l'Etat doit se faire
à l'idée qu'il s'engage non pas avant tout pour ses
intérêts privés, mais par contre, pour les
intérêts supérieurs de la Nation et qu'il va militer pour
des idéaux communs. Le bien commun dont il est question signifie non
seulement des objets publics dont l'Etat est propriétaire (routes, les
forets, les eaux, les bâtiments publics etc.)Mais aussi, au dessus du
patrimoine commun, l'idée du bien-être social et de la
sécurité, de la paix et de la tranquillité sociales.
Tels sont les fondements de la démocratie,
« régimes politiques sont la nature et le gouvernement tous
pour tous » 10(*) telles sont les vertus démocratiques qui ont
ces fondements comme piliers.
Comment cette démocratie a-t-elle été
préparée et par les dirigeants et par la population et par les
institutions au pays durant la période de transition ? Quelles ont
été les chances de réussite de ce processus ? Quel
lui a-t-on laissé libre cours ?
CHAPITRE DEUXIEME : LES CAUSES DU BLOCAGE
DU PROCESSUS DE LA DEMOCRATISATION AU CONGO
Ce chapitre comporte un
bon nombre de sections : le tableau du contexte de la transition
Mobutiène où s'inscrit l'effort de démocratisation des
institutions politiques du pays d'une part ; les causes effectives du
blocage d'autre part.
Section 1. CONTEXTE DE LA TRANSITION
2.1.1 LE GOUVERNEMENT MOBUTU
Après l'échec d'un gouvernement de coalition,
Mobutu prend le pouvoir fin 1965 et, ayant déposé Kasavubu, se
proclame président. En 1966, il instaure un régime autoritaire de
type présidentiel, s'appuyant sur un parti unique, le Mouvement
populaire de la révolution (MPR), entériné par une
nouvelle Constitution l'année suivante. Les mines exploitées par
des sociétés étrangères sont nationalisées.
En 1970, MOBUTU, élu pour un mandat présidentiel de sept ans,
lance un vaste programme d'africanisation et de « retour à
l'authenticité », à l'origine d'un conflit avec
l'Église catholique, opposée à la
déchristianisation des prénoms pour une reprise des
prénoms traditionnels. En 1971, MOBUTU décide de changer le nom
du pays, qui devient le Zaïre, le nom du fleuve Congo, également
Zaïre, celui des villes et du lac Albert qui est rebaptisé MOBUTU
(la partie ougandaise du lac conservant le nom du mari de la reine
Victoria).
Les revenus du pays, toujours très dépendants
de l'exportation du cuivre, diminuent considérablement à partir
de 1974, la chute des cours provoquant une aggravation de la dette
extérieure, au moment où la crise économique
internationale consécutive au premier choc pétrolier touche le
pays. En 1976, Mobutu est contraint de réintroduire les entreprises
étrangères dans le pays.
Le président, malgré l'orientation autoritaire du
régime, maintient toujours des relations étroites avec la
Belgique et la France, qui, aux côtés du Maroc, interviennent en
1977, puis en 1978, pour contenir de nouvelles tentatives
sécessionnistes du Katanga (alors appelé Shaba), les rebelles
étant soutenus par l'Angola.
Après que le pays a abandonné, en 1986,
le programme d'austérité conditionnant les prêts du Fonds
monétaire international (FMI), le Zaïre sombre dans une crise
économique qui alimente l'opposition au régime. En 1990 se
multiplient grèves et manifestations de protestation contre la
corruption gouvernementale, le pillage des ressources du pays par le
président et son entourage, la violation permanente des droits de
l'homme et l'absence d'expression démocratique. MOBUTU, pressé
par les pays occidentaux de démocratiser le régime, accepte la
réunion d'une conférence nationale et légalise, en 1991,
les partis de l'opposition. Mais la démocratisation demeure chaotique,
le président s'opposant à la Conférence nationale
instaurée pour élaborer une nouvelle Constitution. Jusqu'en 1994,
aux coups de force du président -- révocation autoritaire du
Premier ministre Étienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, opposant
déclaré, suspension arbitraire de la Conférence
nationale -- répondent émeutes et manifestations violemment
réprimées par la garde présidentielle de Mobutu. À
partir de juin 1994, cependant, la situation s'améliore
progressivement, avec l'accord conclu pour le partage du pouvoir entre le chef
de l'État et le Haut Conseil de la république -- parlement
transitoire. Les élections programmées pour juillet 1995 sont
cependant reportées.
La situation politique et sociale demeure, en effet, incertaine, et
l'afflux, à partir de la fin de l'année 1994, de 1,5 million
de réfugiés rwandais hutu (fuyant la reprise du pouvoir par les
Tutsi du Front patriotique rwandais à Kigali en juillet 1994)
à la frontière orientale du Zaïre contribue à
aggraver les désordres internes. La situation se dégrade durant
l'été 1996, quand l'armée zaïroise et les miliciens
hutu, les Interahamwes, qui contrôlaient les camps de
réfugiés s'allient contre les Tutsi Banyamulenges. Ces pasteurs
guerriers, installés depuis les années 1930 au Kivu, ont
combattu au Rwanda dans les rangs du FPR et veulent s'opposer à
l'extension des cultures d'exportations sur leurs pâturages ; ils
repassent la frontière avec l'armée rwandaise et infligent de
sévères défaites à l'armée zaïroise.
Les chefs militaires rwandais, notamment le général Paul
Kagamé, veut régler la question des camps de
réfugiés contrôlés par les responsables du
génocide des Tutsi. À la mi-octobre 1996, les camps proches de la
région de Bukavu subissent les attaques des rebelles tutsis zaïrois
(les Banyamulenges) dirigés par un vétéran de la
rébellion muleliste : Laurent-Désiré KABILA,
reconverti dans le commerce de l'or et de l'ivoire dans les
années 1980. Durant l'automne 1996, les réfugiés
hutus refluent en masse vers le Rwanda. Face à ces déplacements
de population se déroulant dans des conditions dramatiques, et
après de multiples tergiversations, la communauté internationale
n'intervient pas. Partant de la frontière orientale, la rébellion
zaïroise, équipée et soutenue logistiquement par le Rwanda,
l'Ouganda et l'Angola, progresse rapidement vers l'ouest, prenant les
régions de Goma, Bukavu et Kisangani, ainsi qu'en direction du sud vers
les régions minières du Katanga et du Kasaï où les
compagnies minières négocient leur soutien à Kabila. Le
mouvement, structuré autour de Kabila et de l'Alliance des forces
démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) progresse
très vite, occupant des régions abandonnées par les
autorités. L'armée zaïroise, qui, à l'exception de
quelques unités d'élites, ne reçoit plus de solde depuis
des mois, se retire en pillant les villes sur son passage. Privé des
régions utiles du Zaïre, le maréchal MOBUTU ne peut
réagir.
Après la chute de Kisangani et la destitution de
KENGO Wa DONGO, le président MOBUTU annonce la constitution d'un
« comité de négociations ». Face à ce
conflit qui prend peu à peu l'allure d'une guerre civile, dix-sept pays
membres du « Mécanisme pour la prévention et la
résolution des conflits » de l'Organisation de l'unité
africaine (OUA) organisent un sommet à Lomé en mars 1997
disons un mot sur l'organisation de l'unité africaine
[OUA], organisation interafricaine fondée en 1963 pour
promouvoir l'unité et la solidarité des États africains,
harmoniser les lignes de conduite politiques, économiques, culturelles,
médicales, scientifiques et militaires, défendre
l'indépendance et l'intégrité territoriale des
États membres et éliminer le colonialisme d'Afrique.
En 2002, l'OUA est
dissoute pour être remplacée par une nouvelle structure, l'Union
africaine (UA). Union africaine
[UA], organisation réunissant l'ensemble des
pays d'Afrique et ayant succédé à l'Organisation de
l'unité africaine (OUA) en 2002. Un plan de paix reposant sur la
cessation des hostilités et sur l'ouverture d'un dialogue politique est
élaboré, mais il n'est pas appliqué. Sur le terrain, les
forces de l'AFDL continuent leur progression en direction de Kinshasa.
Parallèlement, les pressions internationales se multiplient, et devant
l'aggravation de la situation humanitaire, les médiateurs des Nations
unies, des États-Unis et de l'Afrique du Sud parviennent à
organiser une rencontre entre MOBUTU et KABILA. Elle se déroule le
4 mai 1997 à bord d'un navire sud-africain, mais les deux hommes
campent sur leur position.
2.1.2 LA PRESIDENCE DE LAURENT DESIRE KABILA ET
L'ENLISEMENT DE LA GUERRE CIVILE
En mai 1997, les troupes de l'AFDL entrent dans Kinshasa,
et KABILA s'autoproclame président de la nouvelle République
démocratique du Congo (RDC). MOBUTU quitte le pays pour se
réfugier au Maroc, où il meurt à Rabat la même
année. Concentrant tous les pouvoirs, Laurent-Désiré
KABILA se heurte à une forte contestation de la part des anciens
opposants à MOBUTU, écartés du pouvoir et dont il fait
arrêter certains (TSHISEKEDI est mis en résidence
surveillée), ainsi que des anciens mobutistes eux-mêmes. Le
régime s'appuie sur les populations de l'est du pays, en particulier le
Katanga, région natale de KABILA. Il refuse, par ailleurs, toute
enquête de la part de l'ONU sur la disparition d'au moins
200 000 Hutu dans les forêts de l'est du pays,
vraisemblablement massacrés par ses alliés rwandais d'alors. Un
rapport de l'ONU, publié en 1998, accuse pourtant la RDC et le Rwanda de
« crimes contre l'humanité ».
Le comportement hégémonique des Rwandais qui ont
aidé KABILA ne tarde pas à faire resurgir les sentiments
nationalistes et anti-tutsis au sein de la population. En juillet 1998,
KABILA renvoie plusieurs ministres, dont ceux d'origine rwandaise, et demande
aux troupes étrangères ougandaises et rwandaises de quitter le
territoire. Peu après, les Tutsi Banyamulenge, qui l'ont aidé
à prendre le pouvoir, se soulèvent et menacent de s'emparer de la
capitale et du port de Matadi, tandis que le chef de guerre rwandais James
KABARE chasse les troupes gouvernementales du Kivu et poursuit ses
opérations contre les réfugiés hutus. Kabila demande
l'aide du Zimbabwe, du Tchad, de la Namibie, du Soudan, et surtout de l'Angola
qui, en sauvant Kinshasa, prend à revers ses propres rebelles de
l'UNITA.
En février 1999, la situation se stabilise de part
et d'autre de la rive droite de la Lualaba et du Congo jusqu'à la
province de l'Équateur. Malgré une tentative de conciliation au
Zimbabwe, les belligérants restent sur leurs positions. En revanche,
Arthur Z'AHIDI NGOMA, « coordinateur de la
rébellion » depuis 1998, puis Ernest WAMBA dia WAMBA, les
principaux leaders congolais du Rassemblement congolais pour la
démocratie (RCD), le mouvement rebelle, font défection, et
l'Ouganda annonce qu'il commence à retirer ses troupes.
En juillet 1999, un cessez-le-feu est conclu à
Lusaka (Zambie) par les six États (Angola, Namibie, Zimbabwe, RDC,
Rwanda, Ouganda) impliqués dans le conflit, mais l'accord de paix n'est
réellement signé que le mois suivant par les mouvements rebelles.
Cet accord prévoit notamment le déploiement de la Mission des
Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), forte
de 5 500 Casques bleus, chargée de vérifier le
cessez-le-feu de cette guerre dans laquelle sont engagés plus de
40 000 soldats étrangers. La raison essentielle du conflit
étant le contrôle des matières premières (diamants
notamment) par groupes rebelles interposés, les belligérants
campent sur leurs positions et, bien qu'alliés, en viennent parfois
à s'affronter (combats renouvelés à Kisangani entre
Ougandais et Rwandais). Le pillage des régions occupées et le
climat de terreur que font régner les troupes d'occupation dans l'est du
pays poussent, bien souvent malgré eux, les Congolais à se
regrouper derrière le pouvoir de Kinshasa, tandis que l'ONU,
dépourvue de moyens coercitifs, hésite à s'engager.
Expliquons en, la
transition Zaïroise, tremplin de la deuxième et troisième
République a été annoncé par le Président
Mobutu dans sa communication à la population du 24 avril 1990 cependant,
son début coïncide avec la nomination du premier gouvernement de
transition dont la formation et la responsabilité ont été
confiées à monsieur LUNDA BULULU. Tandis que la fin de cette
tradition a coïncidé avec la fin du régime Mobutu le 17 mai
1997 au moment où sous le climat de la guerre menée par l'AFDL,
le General LIKULIA prônait la tête d'un gouvernement, après
la troisième éviction de Monsieur ETIENNE TSHISEKEDI wa MULUMBA.
Sur le plan politique, les trais suivants ont caractérisé cette
première transition au Congo Démocratique : les
multiplicités de formation gouvernementale, la tenue de la
Conférence Nationale Souveraine (CNS) seulement populaires, le poste du
prestige de l'Etat, l'isolement du pays dans l'échiquier international,
tandis que le marasme économique finissait par achever tout ce que le
peuple pouvait garder de crédit de confiance à l'endroit de
l'appareil gouvernemental au point que c'est avec appréhension qu'il
suivait, la progression des soldats à majorité Tusti de
l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo
(AFDL) et avec pompe qu'il avait accueilli leur entrée dans la Ville de
Kinshasa, sous la pluie des balles.
En effet, Treize
nominations des premiers Ministres ont été signées par le
Président de la République. Etienne TSHISEKEDI a
été quatre fois nommé trois fois révoqué et
une foi seulement lui-même a opposé un refus à la
nomination, tandis que Monsieur KENGO wa DONDO, membre de la famille politique
autre que celle du Président de la République ( comme tous les
autres Premiers Ministres d'ailleurs, exception faite de deux premiers
« experts » les professeurs LUNDA BULULU et MULUMBA LUKOJI
) qui a connu deux nominations successives et battu le recors de
congetivité à la Primature, la Conférence Nationale
Souveraine ( CNS ) a ouvert ses portes sous la seconde Primature de Monsieur
MULUMBA LUKOJI pour les fermer sous le deuxième Gouvernement de
Transition formé par Monsieur Etienne TSISEKEDI au moment où se
préparait déjà un conclave regroupant les membres de la
famille politique dite « Mouvance Présidentielle »
qui avait claqué la porte de la CNS et c'était sous le
Gouvernement BIRINDWA, l'un des fondateurs de l'UDPS.
L'opposition quant à
elle, jouera son jeu aussi il y a d'une part la population qui la soutenait,
décidée de faire partir à tout prix MOBUTU du pouvoir et
qui s'est versée dans les actes de violence comme le pillage, la casse,
la chasse à l'homme. Dans le cadre politique, il y a d'autre part
certains des anciens collaborateurs de MOBUTU, des jeunes gens qui n'avaient
jamais goûté au pouvoir et ceux enfin qui ont été
soit oubliés, soit laissés par Mobutu et sa gestion, tous se sont
constitués en une opposition non violente pour réclamer la tenue
de la CNS, le partage et l'exercice du pouvoir d'une manière
légale, dans le secret espoir de faire partir démocratiquement
Mobutu du pouvoir pour instaurer la démocratie.
Du côté de
pouvoir en place, la Mouvance Présidentielle regroupera les anciens
dignitaires du régime, certains tenants de l'ordre ancien. Vieux ou
jeunes, certains assoiffés du pouvoir qui luttera contre l'opposition
pour le maintien du pouvoir et de ses avantages que la force de maintien de
l'ordre sauvegardait. C'est dans ce contexte que s'est déroulé la
Transition Mobutiène sept ans durant. Devant la progression
spectaculaire des troupes de l'AFDL et la dernière coupe de force en
date du Premier Ministre récemment nommé (dissolution du
parlement de Transition d'où il tirait la légitimité de
son pouvoir) et l'insécurité dans les territoires encore sous son
contrôle, le Président Mobutu désignera le
général LIKULIA comme chef d'un gouvernement sous lequel,
entamé physiquement par la maladie, moralement par la
« défection » de ses troupes, et la trahison de
certains de ses hommes de confiances, il prendra fuite pour un exil la veille
de la tombée de la Ville de Kinshasa, la Capitale de la RDC entre les
mains des rebelles à majorité « Tutsi » que
la population Kinoise finira par ovationner malgré les premières
réticences lors du déclenchement des hostilités sept mois
au paravent dans les hautes montagnes du KIVU ; réticences qui par
un surcroit de Nationalisme ont pour la dernière fois donner à
Monsieur Mobutu les dernières sympathies du peuple Zaïrois uni
contre de l'agression dont le pays était victime par les régimes
tutsi de Kigali, Bujumbura et Kampala.
L'opinion de l'opposition
pacifique, de la lutte non-violente a échoué devant la lutte
armée menée par l'AFDL. Toutes ces institutions sous la
transition, n'ont mené le pays nulle part et ont été
toutes mises au frigo par les nouvelles autorités politiques du pays.
Les dirigeants politiques, les leaders, ont eu à choisir entre l'une ou
l'autre solution : soit rester au pays et se soumettre aux nouvelles
caprices et exigences des nouveaux dirigeants ( il y en a qui ont connu la
prison, d'autres qui se sont vus dépossédés de leurs biens
et conduits au suicide) : soit prendre le chemin de l'exil à
l'instar de monsieur Mobutu le processus de démocratisation a
été bloqué et ce n'est ni la première voie( le
statu quo) ni la deuxième (opposition radicale non-violente) ni la
troisième voie( opposition libérale, négociation avec le
pouvoir) qui à triomphé. C'est par contre la quatrième
voie qui n'était pas envisagée dans le cadre des concertations
politiques. Quelles en sont les causes ?
Section 2 CADRE
Le processus de
démocratisation devrait s'opérer tout au long de la
période de la transition dont nous venons de donner les grandes lignes.
Il comporte maintenant de saisir les motifs qui sont freiné la marche de
la démocratisation dans le pays ces raisons, ces motifs, nous les
chercheront dans les domaines politique, social, économique et culturel
qui cadre où s'inscrivent les rôles et les fonctions qui animent
la vie du pays.
2.2.1. DOMAINE POLITIQUE
Deux niveaux seront
distingués : celui des dirigeants politiques d'une part et celui
des institutions politiques de l'autre part.
2.2.1.1 LES DIRIGEANTS POLITIQUES
Deux courants se sont
disputés l'hégémonie dans la classe des dirigeants
politiques de la transition Mobutiène. Un premier, considérant
que tout était à refaire dans ce grand pays dont le régime
monopartisme, d'une centralisation à outrance et la corruption
généralisée a entrainé le progrès social
dans une marche à rebours. L'autre camp soutenait que le changement
à apporter devait respecter les acquis d'une révolution dont les
conséquences n'étaient pas que négatives et dont les
responsabilités étaient à partager. Il faut rejeter mais
ne pas tout rejeter, le deuxième camp des « Forces Politiques
de Conclave » (FPC) avec comme chef de fil, le citoyen Mobutu,
Président du M.P.R tandis que le premier, le camp d'une opposition
radicale regroupée dans l'Union Sacrée de l'Opposition Radicale (
U.S.O.R.) qui, au fil du temps engendra l'Union Sacrée Radicale et
alliés de la Société Civile et autres sous plates formes
d'une opposition libérale qui se définiront et par une opposition
déclarée au stat quo mobutiste et par une position pour ou contre
Etienne TSHISEKEDI, il apparait dès lors que la première des
causes du blocage et la conception même de l'opposition politique.
2.2.1.2. LE RADICALISME DE L'OPPOSITION
2.2.1.2.2 Radicalisme
Radicalisme, dans les pays anglo-saxons (États-Unis,
Grande-Bretagne), doctrine prônant des réformes extrêmes
dans le domaine politique et social ; en Suisse, mouvement hostile au
cléricalisme catholique et favorable à la centralisation de la
Confédération ; en France, programme du parti radical et
radical-socialiste, issu d'un courant politique né au
XIXe siècle.
2.2.1.2.3 LE RADICALISME EXTRÉMISTE DES
PAYS ANGLO-SAXONS
2.2.1.2.3.1. En Grande-Bretagne
Le mot radicalisme a été utilisé pour
la première fois en Grande-Bretagne par Charles Fox, homme politique
britannique de la fin du XVIIIe siècle. Il demande que
par une « réforme radicale » le suffrage universel
soit instauré. Inspiré par le philosophe utilitariste John Stuart
Mill, le juriste Jeremy Bentham et l'économiste David Ricardo, le
mouvement radical anglais, qui se développe surtout après 1815,
est fondé sur le principe du « plus grand bonheur pour le plus
grand nombre », menant à un idéal collectif de justice
et de fraternité compatible avec des intérêts personnels.
Lorsqu'en 1832, une loi électorale privilégiant la classe
moyenne, le Reform Bill, est adoptée sous l'action des
radicaux, d'autres radicaux plaident au Parlement pour l'extension du droit de
vote aux ouvriers. En 1867, le suffrage universel entre en application et le
radicalisme anglais acquiert une véritable audience populaire. Ainsi,
les membres des syndicats (Trade-Unions) entrés à la Chambre des
communes à la fin du XIXe siècle se
proclament-ils radicaux. Les radicaux réorganisent le parti whig en
parti libéral à la fin du XIXe siècle.
L'apparition du Parti travailliste et l'achèvement des réformes
politiques entraînent la disparition du radicalisme au début du
XXe siècle.
2.2.1.2.3.2 Aux États-Unis
Aux États-Unis, le terme radical désigne au
XIXe siècle d'abord les industriels du Nord-est,
favorables à l'émancipation des Noirs et qui jugent le
président Abraham Lincoln trop lent dans sa politique abolitionniste,
puis, par la suite, tous ceux qui dénoncent l'emprise du capitalisme sur
la société (membres des mouvements agrariens, partisans du
socialisme)
. 2.2.1.2.3.3. LE RADICALISME EN SUISSE
Né vers 1830, le radicalisme suisse s'engage dans la
lutte contre le cléricalisme catholique. Mais les mesures
anticléricales, que prennent les radicaux dans les cantons où ils
gouvernent, provoquent l'hostilité des cantons à majorité
catholique. L'aggravation des tensions débouche sur la guerre du
Sonderbund en 1847, qui voit la défaite des catholiques, l'expulsion des
jésuites de Suisse et l'adoption d'une nouvelle Constitution, à
l'instigation des radicaux partisans d'un renforcement des pouvoirs
fédéraux sur les cantons. Au pouvoir de 1848 à 1919, les
radicaux, qui se constituent en parti en 1894, sont à l'origine
également de la réforme constitutionnelle de 1874 qui
prévoit notamment la procédure du référendum par
initiative populaire, et continuent à jouer un rôle important au
sein du Conseil fédéral, se situant aujourd'hui au centre
droit.
2.2.1.2.3.4. LE RADICALISME À LA
FRANÇAISE
2.2.1.2.3.4.1 Les fondateurs
Le mot radical naît en France dans les années
1840. Ce terme inspiré de la politique anglaise désigne les
républicains hostiles à la monarchie de Juillet. Derrière
leur chef de file, Ledru-Rollin, les radicaux militent pour la réforme
électorale et l'instauration du suffrage universel. Héritiers de
la Révolution française de 1789, ils veulent instaurer par une
politique de réformes la liberté, l'égalité et la
laïcité.
Sous le second Empire, une nouvelle génération de
radicaux fait son apparition. Dynamiques et frondeurs, ils réorganisent
l'opposition républicaine au régime de Napoléon III.
Guidés par des hommes qui s'illustrent sous
l'IIIe République, tels Léon Bourgeois, Léon Gambetta
ou Georges Clemenceau, les radicaux revendiquent l'instauration d'une pratique
authentique du suffrage universel alors détourné au profit de
Napoléon III. Sur le plan social, ils restent cependant
méfiants vis-à-vis des théories socialistes et
défendent la propriété, garante, à leurs yeux, de
la liberté et de la dignité de l'Homme. Aux élections
législatives de juin 1869, Gambetta présente le programme de
Belleville, véritable charte du radicalisme : il y proclame son
attachement irréductible au suffrage universel, le droit aux
libertés publiques sans restriction, à l'instruction primaire,
obligatoire, laïque et gratuite, et réclame la séparation de
l'Église et de l'État ainsi que la suppression des armées
permanentes. Au début de la IIIe République,
après le ralliement de Gambetta aux thèses des
républicains opportunistes (résolus à fonder la
République dans les faits mais d'une manière progressive),
Clemenceau prend la tête du mouvement et, s'appuyant sur le programme de
Belleville, conduit les radicaux aux élections législatives de
1881. Les radicaux, qui obtiennent alors une quarantaine de sièges
à la Chambre des députés, se situent à
l'extrême gauche et sont soutenus par la petite bourgeoisie citadine. Les
radicaux restent éloignés du pouvoir jusqu'à l'affaire
Dreyfus, mais ils apportent leur soutien aux ministères de coalition
républicaine et aux grandes lois républicaines des années
1880, qui concrétisent une partie de leurs revendications politiques.
Le radicalisme, proche du positivisme (foi dans la raison, la science
et le progrès, croyance en une morale laïque), progresse dans
l'opinion grâce à l'influence de la franc-maçonnerie et
à la Ligue de l'enseignement. Ayant perdu de son influence à
Paris en raison du ralliement des radicaux de la capitale au boulangisme, il
conquiert les couches nouvelles de la société
républicaine, petits notables des villes de province, notamment les
médecins, les avocats, les professeurs et les commerçants.
L'affaire Dreyfus joue un rôle essentiel dans l'ascension des radicaux
vers le pouvoir. En effet, les chefs radicaux, tel Clemenceau, s'engagent
ardemment dans le combat dreyfusard et, dès 1895, des
personnalités radicales, républicaines et laïques
décident de s'associer pour former un grand comité d'action
républicaine, afin de lutter contre l'influence du cléricalisme.
En 1898, les radicaux quadruplent leurs suffrages et voient leur assise
renforcée, en particulier dans le sud-ouest du pays.
2.2.1.2.3.5 Le Parti radical et radical
2.2.1.2.3.5.1 socialistes
Le succès électoral de 1898 permet la
création du Parti radical et radical-socialiste en 1901. La structure du
parti, le premier en France, qui s'organise autour de comités locaux
composés de notables, est toutefois assez lâche. Radical par son
opposition à l'Église et au cléricalisme, le parti reste
socialiste par sa volonté de défendre les personnes modestes et
par sa lutte contre les monopoles capitalistes. Le parti propose ainsi le
rachat des chemins de fer, la nationalisation des sources d'énergie,
l'instauration de l'impôt sur le revenu et une série de lois
protégeant les ouvriers. Cependant, le radicalisme, farouchement
attaché à la propriété individuelle, affirme son
hostilité au collectivisme et marque sa différence par rapport
aux divers courants socialistes alors en plein essor. Remportant les
élections de 1902 (230 députés), les radicaux
conduits par Émile Combes réalisent enfin leur grand projet en
matière de laïcité, la séparation de l'Église
et de l'État (1905). De 1902 à 1914, très présents
à la Chambre, les radicaux, habituellement à la tête des
ministères de l'Intérieur et de l'Instruction publique, occupent
une place centrale dans toutes les combinaisons ministérielles. Le
radicalisme, confronté à l'exercice du pouvoir, hésite
cependant encore entre la droite et la gauche qu'incarnent respectivement
Clemenceau et Joseph Caillaux.
Dans l'entre-deux-guerres, le parti radical, bien qu'ayant
réalisé l'essentiel de son programme politique, reste puissant
par le charisme de ses chefs politiques (Édouard Herriot, Édouard
Daladier), par l'audience de sa presse, notamment la Dépêche
de Toulouse, et par son implantation régionale. Le Parti radical,
occupant une position charnière, figure dans de très nombreuses
coalitions gouvernementales. Représentant les
« Français moyens » (l'expression est d'Herriot),
les radicaux restent attachés aux grands principes de la
République, à la paix, à la Société des
Nations (SDN) et mettent l'accent sur la nécessaire
démocratisation de l'enseignement secondaire. Ils perdent cependant une
partie de leur électorat traditionnel, notamment les fonctionnaires,
désormais attirés par le socialisme. Ainsi, en dépit de
leur sensibilité de gauche, sont-ils rejetés vers le centre
droit. Ce paradoxe explique en fait leur comportement politique notamment en
1924 et en 1936. Vainqueurs aux élections de 1924, ils forment, sous la
conduite d'Herriot, le Cartel des gauches, puis se rallient deux ans plus tard
à la droite modérée dirigée par Raymond
Poincaré. En 1936, ils soutiennent et participent au gouvernement
socialiste du Front populaire mais, effrayés par l'audace de ses
réformes, provoquent la chute de Léon Blum en 1937. Trois
tendances dominent alors le Parti radical, un courant modéré
animé par Herriot, un courant plus ancré à gauche
représenté par Daladier et un courant moderniste, surnommé
« les jeunes-turcs », incarné par Pierre
Mendès France ou Jean Zay, prônant l'interventionnisme de
l'État dans la vie économique et l'alliance avec les socialistes.
Au lendemain de la défaite de 1940, seuls 13 députés
radicaux sur 111 votent contre l'octroi des pleins pouvoirs au maréchal
Pétain, position qui n'empêche pas les principaux dirigeants
radicaux de s'opposer par la suite au régime de Vichy.
En 1945, le discrédit frappant les institutions de
l'IIème République rejaillit naturellement sur le Parti
radical, qui connaît une grave défaite électorale. En
s'opposant au tripartisme (alliance du parti socialiste, du parti communiste et
des démocrates chrétiens) et en tirant profit de la guerre
froide, le Parti radical revient au pouvoir à la tête d'une
nouvelle coalition de socialistes, de modérés et de
démocrates chrétiens, qu'on appelle la Troisième Force, au
prix de l'abandon de certaines valeurs de gauche comme la laïcité.
Désormais, incapable de surmonter l'ambiguïté de sa position
entre la droite et la gauche, entre l'immobilisme d'un Henri Queuille, grande
figure du radicalisme parlementaire, et le jacobinisme modernisateur d'un
Mendès France, le Parti radical, en proie à de nombreuses
dissensions et exclusions, devenu proche de la droite modérée et
du Mouvement républicain populaire (MRP) est voué à jouer
les forces d'appoint.
2.2.1.2.3.5.2 Des divisions à
l'éclatement
La Ve République, en provoquant une
bipolarisation des forces politiques, marginalise davantage le Parti radical et
fait éclater ses divisions au grand jour. Ainsi, une partie des radicaux
soutient la candidature à l'élection présidentielle de
François Mitterrand en 1965, l'autre celle de Jean Lecanuet.
Après l'échec de la gauche
aux élections de 1968, Jean-Jacques Servan-Schreiber accède en
1969 au poste de secrétaire général et entraîne le
Parti radical, en perte d'identité, d'abord vers le centre en 1971, puis
à partir de 1978, au sein de l'Union pour la démocratie
française (UDF) giscardienne.
En 1972, une fraction des radicaux fait sécession, fonde
le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), sous la direction de Robert Fabre,
et se rallie au Programme commun de gouvernement, réunissant le Parti
communiste et le Parti socialiste. Soutenant les deux candidatures de
François Mitterrand (1974 et 1981), le MRG tire profit de son alliance
avec les socialistes et obtient plusieurs ministères de 1981 à
1993. Malgré un succès sans lendemain aux élections
européennes de 1994, dû à la présence à la
tête de la liste de l'ancien ministre Bernard Tapie, l'audience
électorale des radicaux de gauche, devenu Radical en 1994, puis Parti
radical socialiste (PRS) en 1996, et enfin Parti radical de gauche (PRG),
demeure modeste. Cependant, force d'appoint des socialistes, le Parti radical
de gauche est membre de la coalition de la gauche plurielle qui remporte les
élections législatives anticipées de juin 1997, ce qui lui
vaut de participer au gouvernement de Lionel Jospin. Sa candidate, Christiane
Taubira, recueille 2,32 p. 100 des voix lors de l'élection
présidentielle de 2002.
Section 3: Opposition politique
2.3.1 PRÉSENTATION
Opposition
(politique), ensemble des forces politiques qui expriment des
divergences importantes par rapport aux détenteurs du pouvoir.
Pour qu'il puisse exister une opposition, il
faut que le système politique d'un pays soit organisé et
régi par des règles précises. L'opposition est ouverte et
collective. Lorsque la lutte contre les détenteurs du pouvoir est
clandestin, il ne s'agit pas d'opposition mais de résistance. De
même, l'opposition n'est pas normalement la critique individuelle mais le
regroupement de personnes partageant des vues critiques sur la manière
dont le pays est gouverné.
2.3.2. LES MODÈLES D'OPPOSITION
La réflexion sur l'opposition est récente. Parmi
les auteurs qui se sont intéressés de près à cette
notion, il faut citer R. Dahl, qui a écrit en 1966 un ouvrage
intitulé l'Avenir de l'opposition dans les démocraties.
Dans ce livre, R. Dahl propose un essai de typologie des différents
modèles d'opposition en régime démocratique. Ainsi, il
distingue les pays dans lesquels le « consensus »
étant très élevé, les minorités d'opposition
sont peu nombreuses et les citoyens sont en général d'accord avec
l'esprit des lois qui sont édictées ; les pays dans lesquels
il y a en permanence une importante minorité qui accepte les formes et
les procédures constitutionnelles tout en étant
profondément en désaccord avec la politique suivie par le
gouvernement. Les personnes faisant partie de cette minorité
obéissent aux lois qui ont été adoptées suivant la
procédure constitutionnelle et légale reconnue légitime,
mais ont le sentiment d'être contraintes d'obéir à ces lois
bien qu'elles les trouvent mauvaises. Enfin, R. Dahl définit un
troisième type, constitué par les pays dans lesquels une
importante minorité refuse à la fois la politique gouvernementale
et la Constitution.
Il s'agit bien entendu de formes
« idéales ». Il semble que la France, après
avoir appartenu à la troisième catégorie, appartienne
désormais à la deuxième, celle où les textes
fondamentaux, la Constitution et l'esprit qui l'inspire sont à peu
près acceptés. On peut donc distinguer dans les faits les
régimes politiques à « consensus
élevé » ou de nombreux citoyens ne sont que très
modérément opposés au pouvoir et les régimes
à « consensus limité » où beaucoup de
citoyens sont fortement opposés au pouvoir. Parmi les premiers, on peut
citer la Suède, parmi les seconds, la France ou l'Italie. Un
régime de consensus limité offre plus de liberté dans
l'action politique qu'un pays de consensus élevé, mais il
entraîne des risques importants de violences politiques, d'impasses
politiques, d'instabilité constitutionnelle et, à la limite, de
destruction de la démocratie elle-même. C'est l'une des causes de
la chute de l'IVème République en France en 1958.
2.3.3. LES FONCTIONS DE L'OPPOSITION
Alfred Sauvy écrit dans la Tragédie du
pouvoir (1978) : « La démocratie ne consiste pas
à s'unir mais à savoir se diviser. L'unanimité, le plein
accord, est un mauvais signe. » L'opposition assure donc certaines
fonctions indispensables en démocratie. Elle permet d'abord une
information contradictoire des décisions et des intentions du
gouvernement du pays. Il revient à l'opposition de soulever des
questions, de critiquer les interrogations ou les orientations de telle ou
telle politique. L'opposition doit ensuite constituer pour les électeurs
un éventuel gouvernement de rechange. Cela signifie que l'opposition
doit avoir un programme réalisable. Le principe de l'alternance fait
donc de l'opposition un gouvernement en puissance.
Quant au radicalisme de
l'opposition au Congo, deux ailes se sont dominées : d'un
côté, le chef de fil de l'opposition en la personne de TSHISEKEDI
et de l'autre de clan NGOUANDI composé des
« experts » en matière politique le chef de cabinet
VUNDWAUE : le conseiller spécial en matière de
sécurité Honoré NGWANDA : l'épouse de
monsieur Mobutu, ses fils, tous les maîtres à penser du
Président de la République. Tout le jeu, tout l'avenir politique
se jouait en fonction du prothétique personnel, du sentiment que la
personne de tel ou tel chef de fil inspirait à tel autre chef de fil.
Ainsi donc pour les mobutistes, Monsieur E. TSHISEKEDI est un aventurier, un
détraqué mental qui n'avait aucun sens de la
« politique » et dont le souci n'était que de se
venger des services reçus de la police politique et de sa mise en garage
plusieurs années durant. Aucune concession pouvant l'avantager en lui
laissant libre cours à ses manoeuvres ne devrait lui être faite.
Pour le leader de l'opposition radicale, ou Mobutu était un
« monstre » un diable qui a mené le pays et
plongé tout son avenir dans le désastre. C'est quelqu'un qui,
chaque fois qu'il ouvre sa bouche, tout un chapelet de mensonges
sort » pour lui, toute concession qu'on pouvait lui accorder
était de nature à le faire partir du pouvoir d'une manière
« démocratique ».
L'avenir du pays
était donc lu à travers la haine viscérale que se
portaient les deux leaders et toutes les manoeuvres stratégiques lors
des rencontres de négociations étaient activités dans le
seul but de faire échec à l'autre et non en fonction du peuple
congolais, Zaïrois à l'époque. Ce recours à la
légitimité du pouvoir, ou soutient, à la haine ou à
l'intérêt du peuple congolais était un alibi pour couvrir
un sentiment personnel que devait partager tout fidèle sous peine
d'être exclu de la famille ou de perdre sa vie. Dans le cadre d'une
opposition de forme (qui rejetait tout ce qui venait de l'autre pour ne pas
l'avantager même si c'était utile un peuple congolais) a-t-on
assisté aux tentatives d'isolement de tel ou tel leader adversaire
tentatives dont la Mouvance Présidentielle était calée en
raison de ses possibilités financières. Elle consistait soit
à acheter en milliards d'unités monétaires ou en promesses
d'une faveur ou d'une nomination à un poste stratégique du
pouvoir soit à liquider physiquement un membre sympathisant influent,
soit à s'adonner publiquement à la sale besogne des injures et
colonies de tout genre, si on ne le soumettait pas en un passage à
tabacs réglementaire. Et pour la plupart des fois le jeu
réunissaient par manque de foi en sa propre conviction.
2.3.4.1 UNE CIVILISATION IDÉALE
MANQUE DE FOI AUX IDEAUX
Dans le Critias ou l'Atlantide, inachevé,
Platon raconte plus en détail l'histoire de l'Atlantide. Il
décrit cette nation comme une communauté à l'organisation
politique harmonieuse et exemplaire. Selon le Critias, au moment du
partage du monde, Athènes est donnée à Athéna,
déesse de la Sagesse, tandis que l'Atlantide est attribuée
à Poséidon, dieu de la Mer. Celui-ci s'éprend d'une jeune
Atlante, Clito, et s'installe avec elle dans une forteresse
érigée sur une montagne située au centre de l'île.
La jeune femme lui donne dix enfants, dont l'aîné a pour nom
Atlas. Ce dernier, après le partage par son père de l'île
en dix royaumes destinés à chacun de ses enfants, règne
à son tour sur le coeur du territoire. Il devient le suzerain de ses
frères cadets, et marque l'histoire par sa bienveillance et son sens de
l'équité. Ces qualités contribuent directement à
faire de l'île l'un des lieux les plus prospères de la Terre.
Selon le Critias, les rois de l'Atlantide et leurs
descendants sont célèbres pour leurs talents de
commerçants et de constructeurs, et s'illustrent notamment dans la
réalisation de somptueux palais. L'île renferme également
de multiples richesses minérales telles des gisements de cuivre, de fer
et d'or, qui assurent, avec la fertilité exceptionnelle des sols,
l'immense prospérité de ses habitants. Cependant, le désir
de conquête guerrière qui s'empare des Atlantes annonce leur
perte. Malgré plusieurs succès en Afrique et en Asie, ils se
heurtent à l'opposition athénienne face à laquelle ils
sont défaits. Le déclin de la civilisation de l'Atlantide
s'affirme alors et peu de temps après, l'île est engloutie par les
flots.
En République
Démocratique du Congo, deux idéaux contradictoires ont
été structurés : le changement qui devrait briser le
cadre du mobutisme d'une part, le changement qui devrait intégrer les
acquis structurels du mobutisme de l'autre. Entre ces deux idéaux,
aucune troisième voie n'était dès le départ,
envisagée. Cependant au fil du temps et sous les regnes de flots
monetaires, des promesses de bien être ou parfois sous le prétexte
d'un désaccord en famille politique, sur un point quelconque. Certains
membres influents quittaient automatiquement le camp qui était le leur
non pas pour fonder un autre camp mais pour être dans le camp
opposé et commencer à livrer à leur camp de départ
une lutte sans merci, contre les mêmes objectifs qu'on s'était
juré d'atteindre et ce, en prenant toute la population en
témoins.
Ainsi notamment, le
changement spectaculaire du Président National de l'Union Nationale des
Démocrates Fédérales (UFRI) qui, non seulement avait
été l'un des fondateurs de USOR, mais avait aussi lutté
pour la tenue d'une Conférence Nationale et influence le refus de
Monsieur E. TSHISEKEDI à l'endroit de sa première nomination par
Mobutu comme première Ministre parce que cela ne découlait pas
d'une concertation préalable de tous les membres de la famille
politique. Après sa nomination à la primature, il n'a pas fallu
plus d'un mois pour qu'il suspende lui-même la CNS qu'il se décide
de travailler désormais pour la Mouvance Présidentielle au
profit de laquelle il se chargera de mener la campagne électorale de son
chef de fil ( Mobutu) et enfin de compte, il se fera l'un des chambres de la
« géopolitique » qui organisera la chasse aux
Kasaïens de la terre natale du Katanga parce que ces derniers
étaient plus nuisibles au Katanga (une province) que Mobutu (originaire
de l'Equateur) où était d'idéal politique et social, ce
grand projet qui dépasse tout intérêt particulier
« individualiste, tribal et même nationale et qui vise le bien
commun et le progrès de tous ? » 11(*) dans l'intérêt
particulier ou nulle part.
2.3.4.2. RECHERCHE DE L'INTERET PRIVE
Une chanson revenait bien
souvent dans la bouche des dirigeants : on ne fait pas la politique pour
les beaux yeux de quelqu'un. Ce désir d'intérêt
privé a rendu la politique comme une carrière dans la conception
de plus d'un.
En effet, la plupart
d'entre les politiciens s'étaient versés dans cette
« fonction » depuis l'accession du pays à
l'indépendance et ont continué toujours à s y maintenir au
grand renfort des vertus et des trahisons qui ont couté la vie à
plusieurs autres personnalités. Et cela, en commençant par le
même chef de fil Mobutu ancien agent secret de la police Belge,
secrétaire particulier de Lumumba et Tshisekedi, membre du
collège des commissaires chargé de la justice par Mobutu
après la neutralisation de Lumumba et de Kasavubu en septembre 1960.
Quand aux nouveaux hommes
politiques qui tentaient de se tremper dans la carrière, c'était
l'arrivisme, le désir de réussir à tout prix qui les
animait. Ainsi, a-t-on vu naître des partis politiques ambitieux qui
n'avaient aucune représentation à la base, notamment dans les
provinces mains dont l'existence juridique les mettait aux mêmes pieds
d'égalité que d'autres plus représentatifs : leurs
membres en raison de leur compétence dans le parler ou dans
l'écrit étaient soit élus où haut conseil de la
République, soit nommé ministres, soit nommé haut
fonctionnaire quelque part dans l'appareil de gestion de l'Etat. Car, le temps
était au partage du pouvoir. « J y suis, j y reste »
se criait-on. Et la monnaie, à la portée de laquelle une
chalangeur politique exposait ne faisait que gonfler les comptes en banque dans
des pays étrangers au moment où le pays était en
dérive, où la population mangeait à peine une fois tous
les deux jours et s'entretuait à cause d'une haine
tribalo-régionale qu'on ravivait à son avantage
privé : distraire la population , la détourner de ses
réels problèmes restés insolubles en raison des
difficultés structurelles ou conjoncturelles, engendrées entre
autres choses par manque de compétence dans la gestion.
Une bouée de sauvetage : la démagogie et
d'aucuns savaient l'exportèrent à leur profit ;
facilités par le manque de culture politique de la population et
l'inadéquation des institutions politiques.
Section 4 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES
Trois causes sont a
enregistrées dans ce domaine : il s'agit de la bipolarisation des
institutions politiques, du blocage du circuit d'information et de la
tracasserie policière dont le peuple a été victime.
2.4.1 LA BIPOLARISATION DES INSTITUTIONS
POLITIQUES
Les institutions
politiques lors de la transition étaient :
1. Le Président de la République ;
2. Le Haut Conseil de la République-Parlement de
Transition ;
3. Le Gouvernement ;
4. Les Cours et Tribunaux.
De toutes les
institutions politiques il n'y a que les cours et tribunaux qui n'ont pas
été insérés dans la répartition
équitable du pouvoir que prenait l'acte constitutionnel de transition.
Effet, le Président de la République étant resté le
même que celui de la deuxième République, l'acte
constitutionnel de transition réclamait que le premier Ministre, chef de
Gouvernement devait être issu de la famille politique autre que celle du
chef de l'Etat. Or, cet acte avait été discuté et
signé par deux camps : celui de la Mouvance Présidentielle
et celui de l'opposition radicale qui se brisera en mil morceaux là il y
avait pourtant la société civile qui en principe n'était
pas forcement une instance politique, mais soit culturelle soit
économique, soit sociale.
Cette dernière
n'avait donc qu'un choix : ou bien se ranger du côté de la
Mouvance, ou bien du côté de l'opposition. Et cette
société civile n'était que constituée dans la
circonstance de la Conférence Nationale Souveraine où elle
trouvait sa place dans le H.C.R-P.T(Haut
Conseil de la
République-Parlement de
Transition) or le H.C.R-P.T était pour une part
élu en majorité par la CNS où se rangeai la
majorité des partisans de Monsieur E.TSHISEKEDI qu'il ont élu
premier Ministre, l'autre moitié s'étant versée dans
l'opposition parce que du côté de la Mouvance
Présidentielle en sa majorité absolue constituée par les
anciens dignitaires membres du parlement élu lors des dernières
élections législatives sous la 2ème
République. Le sort était donc joué entre les deux
camps : celui de la Mouvance et celui de l'Opposition. Toute solution qui
devrait venir d'ailleurs était anticonstitutionnelle et donc
illégitime et pourtant entre ces deux camps, le consensus
était difficile à trouver en raison du radicalisme de la
cristallisation des positions ; delà, le recours si pas à la
force, alors à la corruption qu'a fini par gagner tout l'appareil
politique de l'Etat « les gouvernants et les gouvernés
recourant les uns et les autres à la corruption » et chaque
fois qu'un membre de l'opposition se trouvait ailleurs que dans la ligné
de conduite de chef de fil, il était considéré comme
membre à part entière de la mouvance et que par
conséquent, il ne devrait plus prétendre à la
légitimité d'une fonction dont l'exercice exigeait que l'on
soit « de la famille autre que celle du chef de
l'Etat ».
Il faudra remarquer aussi que c'est en fonction de deux
familles que les postes ministériels où la hiérarchie dans
l'appareil législatif était distribuée. Il n y a que
l'administration publique, la fonction publique et le service militaire qui
n'étaient pas touchés dans cette bipolarisation à l'instar
du pouvoir judiciaire et cela, était aux yeux de la majorité de
la population ainsi qu'aux jeux des opposants, signe manifeste que leurs
membres militaient pour le maintien du statu quo et étaient membre
à part entière de la Mouvance Présidentielle dont il
fallait se méfier.
2.4.2 LA CRISTALISATION DU CIRCUIT DE
L'INFORMATION
La communication politique
est comme un échange d'informations entre les gouvernants et les
gouvernés, par des canaux de transmission, structurés ou
informels. Si, dans le pays dit démocratique, les critiques faites aux
médias lisent un éveil de la conscience des communications et
constituent un appel à la vigilance, dans les pays qui sortent des
régimes dictatoriaux, elles sont une invitation impérative
à la mise sur pied d'une nouvelle structure de communication sociale
faite d'institutions médiatiques démocratiques. Le cas du Congo
pendant la deuxième République était éloquent car,
il n'y avait que le groupe au pouvoir qui avait l'accès aux voies
officielles de l'information à savoir : la radio et la
télévision bien que la presse écrite privée ont un
minimum de liberté pour faire passer dans la plupart des cas, les avis
et considérations qui luttent pour le changement. Ce qui a posé
un problème énorme : on ne savait pas ce qui se passait au
niveau National car, la télévision ne montrait pas tout, la radio
ne disait pas tout et ce n'était pas n'importe qui pouvait se payer les
journaux encore que ces derniers, tout comme les revues faisaient l'objet d'une
censure par le pouvoir en place. Delà, le tâtonnement, les
suppositions, les incertitudes qui n'étaient avantageux qu'aux
maîtres des citoyens de communication qui canalisaient l'information au
gré de leurs attentes qui, trop souvent ne cadraient pas avec celle de
la population toute entière. Or, c'était encore une fois la
mouvance présidentielle qui maintenait le monopole de l'information
aussi le car de reportage de l'O.Z.R.T. (Office Zaïrois de Radio et
Télévision) a été ravi aux membres du H.C.R.-P.T le
jour où ils se proposaient de déballer les dossiers des
« bien mal acquis » et « des assassinats
politiques » et ces dossiers n'étaient jamais passés
car, le pouvoir, parmi lequel quelques membres de l'opposition y lisait la
menace de salir leur blouson.
Le souverain
primaire ne sachant pas à quoi s'en tenir, était réduit
à regarder faire et ne pouvait participer à la gestion de son
pays et au fonctionnement de leur histoire soit dans la passivité, soit
à contre courant : dans des actes de vandalisme aux quels il
était amené.
Section 5 : TRACASSERIE POLICIERE
2.5.1 HISTOIRE DE L'INSTITUTION
POLICIÈRE
Les origines de la police sont lointaines. Au
XIe siècle apparut la charge de prévôt de
Paris, préposé à la justice et à la police,
assisté de sergents. Au XIVe siècle, Philippe le
Bel créa l'institution des commissaires enquêteurs. À
partir du XVIe siècle, le prévôt de Paris
fut secondé par un lieutenant criminel, juge des crimes commis à
Paris et dans ses environs, ayant sous son autorité les commissaires du
Châtelet, système qui se généralisa aux grandes
villes. Mais c'est avec la lieutenance générale de police de
Paris à travers laquelle s'illustra Gabriel Nicolas de La Reynie
(1625-1708) que la première police dotée de pouvoirs importants
fit son apparition. En 1667, Louis XIV créa, pour Paris, l'office de
lieutenant de police. Les commissaires de police du Châtelet,
placés sous ses ordres, étaient assistés de sergents,
d'exempts et d'inspecteurs, ancêtres de nos agents de police
judiciaire.
Un ministère de l'Intérieur fut institué en
1791. Dans le cadre de cette nouvelle organisation, les commissaires de police
étaient élus (disposition qui fut assez rapidement
abandonnée), la police était municipalisée et la
vénalité des offices disparaissait définitivement. Une
« force publique » destinée « à
assurer l'exécution des lois et le maintien de l'ordre à
l'intérieur, sur réquisition des magistrats et officiers publics
à qui la Constitution en a attribué la fonction » fut
créée selon les termes mêmes de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen, tandis que la gendarmerie, force militaire,
affectée aux zones rurales, se distinguait définitivement de la
police. En 1800, la Préfecture de police de Paris vit le jour, et on
décida d'affecter des commissaires de police dans les villes de plus de
5 000 habitants. Le Code d'instruction criminelle, promulgué
en 1810, conféra en outre d'importants pouvoirs de police judiciaire au
corps préfectoral.
Le XIXe siècle vit le début d'un
mouvement d'étatisation des polices municipales des grandes villes, qui
se poursuivit au XXe siècle. En 1907, Georges
Clemenceau, alors président du Conseil et ministre de
l'Intérieur, inventa les Brigades mobiles. Chargées tout à
la fois de rechercher et de constater les « infractions qui, par leur
nature et leur gravité exceptionnelle, intéressent à un
haut degré la sécurité publique » et
« d'établir entre les polices le lien qui leur
manque » (à l'aide d'archives centralisées notamment),
elles furent à l'origine des services régionaux de police
judiciaire. La création de la Sûreté nationale en avril
1934, celle des Compagnies républicaines de sécurité et de
la Direction de la surveillance du territoire en 1944 marquèrent les
grandes dates de l'organisation de la police pendant la première
moitié du XXe siècle.
L'un des mérites du nouveau Code de
procédure pénale, en 1957, fut de légaliser l'existence
des collaborateurs des officiers de police judiciaire, devenus à cette
occasion les agents de police judiciaire. C'est une loi du 9 juillet 1966
qui mit en place la Police nationale, réalisant la
« fusion » de tous les services de police (hormis les
polices municipales). Ces dispositions furent complétées en 1969.
Tous les services furent désormais placés sous l'autorité
de la Direction générale de la police nationale, même si,
depuis lors, une certaine tendance a fait son apparition, qui consiste à
créer parallèlement à la police nationale des corps de
police municipale.
À partir des années 1980, la police, en
raison d'une demande sociale croissante due à la montée de la
délinquance urbaine et du sentiment d'insécurité qui
l'accompagne, a fait l'objet d'une vigoureuse politique de modernisation
s'appuyant principalement sur la formation et la territorialisation.
Le développement de la formation des
policiers constitua l'axe principal de la politique concernant la police durant
la période 1981-1993, qui fut concrétisée par la loi de
modernisation du 8 août 1985. Après la charte de la formation
(1982) inspirée par Gaston Defferre, l'effort fut poursuivi dans le
même sens avec le Projet de contrat pluriannuel. La politique de
formation avait eu pour prolongement la création, le
3 décembre 1981, d'une Direction de la formation des personnels de
police. Un Code de déontologie fut adopté le 18 mars
1986.
La politique de territorialisation de la
police, deuxième axe de cette vaste entreprise, visait à
organiser l'action administrative sur le territoire, au plus près des
administrés, projet qui supposait la création d'une police de
proximité. Les pouvoirs publics privilégièrent la
départementalisation, qui entraîna en 1990 la création de
Directions départementales de la police nationale, regroupant les
Polices urbaines, les Renseignements généraux et la Police de
l'air et des frontières. Cette politique se poursuivit avec la
création, en 1992, de la Direction centrale de la police territoriale
qui reproduisait sur le plan national les regroupements territoriaux. Cette
réforme, depuis partiellement remise en cause, aboutit à la
constitution d'un nouveau modèle d'organisation
caractérisé par la professionnalisation des agents, la
territorialisation des structures, mais également par la mise en place
d'une politique de transparence, fondée sur l'exigence d'une police
« citoyenne », faisant notamment porter son effort sur
l'îlotage, l'accueil dans les commissariats, le traitement des plaintes,
le dialogue du policier avec les habitants. De plus, dès 1989, les
politiques de sécurité ont été
intégrées dans la politique de la ville, entraînant en 1992
la création de Conseils communaux de prévention de la
délinquance. En conséquence, la police ne répond plus au
modèle classique de l'administration centralisée et
uniformisée, et tend à travailler en concertation avec d'autres
institutions.
Par la suite, la loi d'orientation et de programmation
relative à la sécurité, dite « loi
Pasqua », du 21 janvier 1995, a réintroduit le
débat sur les rapports entre la police et les libertés publiques.
Mettant l'accent sur la répression, faisant de la police la pièce
centrale du dispositif législatif, ces nouvelles dispositions ont eu
pour ambition d'enregistrer les évolutions de ces dernières
années en mettant l'accent sur plusieurs points : la
nécessité de coordonner la police nationale et la
gendarmerie ; la reconnaissance du rôle des polices municipales
(encore dans l'attente d'un statut législatif), et celui des agences
privées de sécurité. La loi Pasqua a surtout
opéré un recentrage de la sécurité non seulement au
profit de l'institution policière, mais également de
l'État, perceptible au fait que le préfet, par exemple, s'est vu
confier un pouvoir d'animation et de coordination de la prévention de la
délinquance et de l'insécurité, auquel le maire n'est
qu'associé.
La médiation pénale, déjà
expérimentée au cours des années 1990 et 1991
auprès de certains tribunaux, prit une nouvelle ampleur dans le
dispositif législatif en vigueur. Elle témoigne du souci
d'éviter l'encombrement des tribunaux et surtout d'apporter rapidement
une réponse aux situations conflictuelles, génératrices
d'un sentiment d'insécurité. Selon les cas, cette tentative
d'accord est recherchée par le magistrat lui-même ou, plus
souvent, par un tiers qui travaille sous mandat judiciaire (associations d'aide
aux victimes, organismes de contrôle judiciaire). La finalité de
ces dispositions est d'apporter une solution amiable et adaptée au
règlement de certains petits litiges, en évitant de recourir
nécessairement à la sanction. Cette réforme a
considérablement modifié l'exercice professionnel des services de
police qui ont dû la prendre en compte dans la mise en oeuvre de
l'enquête.
Dans le domaine des techniques policières, l'apport
de la recherche dans l'exploitation des preuves inspira la création
d'une sous-direction particulière dite « de la police
technique et scientifique » (1985). La Direction
générale de la police nationale décida d'adopter un
système informatisé de traitement des empreintes digitales dont
la réalisation fut confiée à la société
française Morpho systèmes (1986). Ce fichier national
automatisé devait concourir à la cohérence et à
l'efficience du système dactyloscopique français dont Bertillon
fut à l'origine.
Le péril terroriste entraîna pour
sa part la création en 1984 de l'Unité de lutte antiterroriste
(UCLAT) qui dispose d'une section spécialisée, le RAID.
En 1986, l'Inspection Générale de la Police Nationale
(IGPN) intégra l'Inspection Générale des Services (IGS),
la « police des polices ». Son rôle concerne le
contrôle et la discipline des policiers à l'occasion de fautes
d'ordre professionnel ou d'incidents liés à la vie privée
du fonctionnaire.
À partir d'octobre 1986, les
appelés du contingent ont pu effectuer leurs obligations militaires dans
la police nationale en qualité de gardiens de la paix auxiliaires.
Le monopole exercé par les forces de police
étatiques a cédé du terrain avec les interventions des
polices municipales et des agences privées. Le maire, titulaire du
pouvoir de police municipale, a le droit, avec l'agrément du procureur
de la République, de proposer à son conseil la création
d'un service de police municipale, même si sa commune est englobée
dans une circonscription de police d'État. Ces agents, recrutés
sur concours, assermentés, portant un uniforme, peuvent posséder
une arme à feu et forment l'un des corps de la fonction publique
territoriale.12(*)
Le peuple Congolais,
Zaïrois à l'époque était très victime de cette
tracasserie policière tout au long de la transition. L'oeuvre de la
police politique ou des groupes spéciaux, au solde du pouvoir en place,
la population était quotidiennement et dans la vie privée,
à domicile ou sur le chemin victime des tracasseries de tout genre.
Parfois c'est la dépossession pure et simple des siens (montre,
souliers, vêtements, argent) parfois c'est le vol organisé
à mains armées, parfois c'est l'enlèvement d'un membre de
famille, l'arrestation, l'expulsion d'une ville, d'une Province ou alors les
menaces de le faire, dans un discours dont le mérite était
d'engendrer la peur et l'insécurité pour tirer profil de la
passivité que celles-ci engendrent. La raison essentielle était
de se maintenir en place, dans la faveur d'un prince ou d'un poste
quelconque : il fallait pour cela décourager toute forme de
révolte sauf celle qu'on a préparée. Il fallait se
prémunir de dangers que suscite la peur d'autrui lorsqu'on se sent dans
une position inconfortable, delà des perquisitions plusieurs fois
organisées dans le domicile de Monsieur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA
par les hommes en uniforme : delà aussi, l'attaque au mortier du
domicile de Monsieur KIBASU MALIBA qui a coûté la vie à une
de ses progénitures le lendemain de l'élection de Monsieur
E.TSHISEKEDI à la primature dans la Conférence Nationale
Souveraine c'est à cette même date que la violence ethno
régionale s'était organisée par les instances
supérieures de la Province du Katanga.
Sous la peur, il n'y a
pas moyen de réclamer, on se courbe à la volonté du
maître qui dispose de tes biens et de ta vie comme il dispose de ses
propres biens et de la vie sa basse cour. Toute dictature fonctionne dans un
régime de terreur et c'est cette terreur, qui la nourrit et le maintien.
La population y trouve-t-elle vraiment sa part de responsabilité dans ce
cadre où elle est réduite à applaudir et non à
élever sa main ou sa voix contre ?
2.5.2 DOMAINE SOCIO-CULTUREL
Cette brimade des
libertés fondamentales du citoyen a engendré dans l'esprit de la
population la nécessité d'une série d'attitude de
comportement et de jugement qui ont contribué positivement au blocage de
l'avènement de la démocratie qu'elle en appelait de tous ces
voeux. Cependant, certaines de ses attitudes provenaient du fond culturel que
l'histoire de la Nation Congolaise n'arrive pas à dissiper. C'est ce que
nous verrons.
2.5.2.1 MEFIANCE VIS-A-VIS DE LA
POLITIQUE
En fin de compte la
majorité de la population Zaïroise déçue des longues
attentes vaines, a fini par tourner le dos à la politique pour tourner
son regard vers la satisfaction des besoins du vécu quotidien.
Delà, le recours à des activités lucratives
(boutiques : ventes des denrées alimentaires, agriculture),
delà aussi, la dévolution à Dieu dans des groupes de
prières organisées à travers des sectes et des religions
en foisonnement : de là enfin les cotisations en nature ou
numéraire organisées circonstantiellement de certains services
jugés importants dans l'assurance du meilleur lendemain de la population
mais négligé, soit bloqué par la conjoncture ou la
mauvaise foi de la politique de la gestion. Cette méfiance
vis-à-vis de la politique était essentiellement signe d'un refus
comme il était la résultante d'un jugement d'inefficacité
de la politique et de l'incompétence des politiciens eux-mêmes.
2.5.2.2 INEFFICACITE DU
POLITICIEN
En effet, contre les
exactions dont certains groupes sociaux, ethnico-régionaux ont
été, victime (que ce soit la chasse aux Kasaïens, le pillage
des biens le pouvoir a manifesté une insensibilité qui a vite
fait penser à une complicité résolue. Livrée
à son propres sort, la majorité de la population avait senti
qu'il ne fallait rien attendre de consistant de la politique encore moins des
dirigeants qui se reployaient aux postes de commandement avec le coeur soucieux
de gonfler leurs poches, sachant que leurs jours étaient comptés
inefficacités d'autant plus manifeste que la misère dont le
peuple était victime, était d'une manière ou d'une autre
orchestrée par les hommes au pouvoir ou encore par leurs partisans.
Ensuite, il y a les
discours, programmes faits chaque fois des promesses lors des entrées en
services qui ont armé la population des attentes multiples dans l'espoir
des lendemains meilleurs. Discours fait pour charmer et faire pleuvoir des
applaudissements et ovations, se sont retournées contre ceux-là
même qui les ont tenu pour n'avoir pas honoré les promesses, l'on
voit dès lors que ce désintéressement de la population
vis-à-vis de la politique est une réaction à travers
laquelle il fallait lire non pas la résignation, l'acceptation de la
situation terrible que des structures politiques et certains des ses
éléments ont fait subir à la paisible population. Il faut
plutôt lire le refus, celui dont au s'installe la politique de la chaise
vide.
Le refus d'assister aux
meetings, à l'accueil des leaders, contre l'ordre des choses existant en
ce qui se manifestait à travers les phénomènes de
rupture : ne pas respecter le mot d'ordre de « ville
morte » la manque de conscience professionnelle,
l'absentéisme, le gèle des dossiers, les grèves
répétées et prolongées ;
l'institutionnalisation de la corruption ; le vol, le pillage, la haine
ethnique à l'expulsion massive bref, c'est la lutte pour la vie
où l'autre (individu, tribu, région) est considéré
comme la base de la misère, pour avoir prêté mainforte
à la force du mal qui nous écrase, soit parce qu'il vient nous
encombrer dans notre milieux où on aurait dût être heureux
n'eût été sa présence.
Cette méfiance,
tout comme le refus à travers laquelle elle se manifeste est
essentiellement une démission. En se désintéressant de la
politique, la population a joué de ceux-là même contre
lesquels elle s'opposait, ceux-là même qui bloquaient toute
possibilité de changement. La tâche a été
facilitée au pouvoir en place qui s'est trouvé aidé dans
sa propre démission. Face au bien être de la population, le
pouvoir était bon à rien et la population, l'a aidé par sa
politique de chaise vide à se maintenir en place en s'occupant des
négociations et de la gestion de la crise. « La
politique de la chaise vide ne paie pas » dit-on. Cette attitude et
surtout la évidence envers l'autre (individu, groupe social, groupe
ethnique et régional) est en fin de compte, signe d'un manque de culture
politique.
2.5.2.3 MANQUE DE CULTURE
POLITIQUE
Ni la colonisation, ni
la lutte pour l'indépendance, ni les événements
désastreux qui ont suivi l'accession du pays à sa
souveraineté nationale, ni la mobilisation politique de la
deuxième République n'a permis l'éclosion de la conscience
nationaliste chez le congolais, Zaïrois à l'époque ;
par contre, force nous est d'affirmer que tout durant ces périodes ne
s'est déroulé que pour renforcer cette absence de culture
politique nationale Congolaise.
La véritable culture
au Congo aujourd'hui comme hier est la tribu. Ce terme tribu autrefois
utilisé pour caractériser un groupe de personnes partageant des
coutumes, un langage et un territoire, comme le peuple apache d'Amérique
du Nord. L'anthropologie insiste sur l'importance des liens de parenté
dans les tribus. Une tribu a généralement un chef, une religion
enseignant que tout le peuple descend d'un ancêtre commun (et forme ainsi
une gens ou clan unique), et possède une langue et une culture communes.
Une tribu est souvent de petite taille, assez limitée dans ses contacts
avec d'autres sociétés, et a par conséquent une vision
ethnocentrique du monde. Les experts ont souvent des opinions divergentes quant
à l'importance relative des frontières linguistiques, politiques
et géographiques dans la définition des groupes tribaux. Quelle
que soit cependant la définition choisie pour une tribu, les exceptions
abondent. La caractéristique la plus importante d'une tribu continue
d'être les ressemblances linguistiques et culturelles.
Le mot
« tribu » a longtemps été utilisé par
les anthropologues aussi bien que par le public, mais on lui a récemment
reproché d'être un terme péjoratif suggérant un mode
de vie inférieur. En outre, son usage n'est pas cohérent :
il n'est pas habituellement appliqué à des groupes
européens modernes, par exemple, qui correspondent pourtant aux
critères de la définition. Aujourd'hui, on préfère
généralement les désignations peuple ou
groupe ethnique. A travers la tribu, nous trouvons des clans, disons
en un mot un Clan (du gaélique clann,
« progéniture »), groupe de familles se
réclamant d'origines communes. Ce terme désigne à
l'origine les groupes qui se formèrent en Écosse et en Irlande
aux alentours de l'an 1000 apr. J.-C.
Généralement, les membres d'un clan écossais prennent le
même nom et adoptent un tartan particulier, un motif de tissu
écossais distinctif, répété dans les chaussettes,
les kilts et les capes. Des clans comme les Campbells jouèrent un
rôle prépondérant dans l'histoire de l'Écosse et de
l'Irlande, et des rébellions incitèrent le gouvernement
britannique à dissoudre les clans en 1747, du moins officiellement. Les
anthropologues emploient parfois le terme « clan » pour
désigner des individus qui se considèrent issus en ligne directe,
soit du côté paternel (patriclan) soit du
côté maternel (matriclan), d'un ancêtre commun plus
ou moins mythique portant le même nom (ancêtre éponyme ou
totem).
Le clan au sens
anthropologique est une extension un peu plus grande que dans le modèle
écossais et irlandais. Dans tous les cas, il se caractérise par
des comportements communs transmis par tradition et par une très forte
solidarité. Il comprend souvent des sous-clans et des lignages exogames.
Chaque sous-clan comporte généralement plusieurs familles
étendues. C'est l'appartenance au clan qui détermine la
transmission des rôles, des statuts sociaux et des biens
matériels. L'origine de cette catégorie sociale est
controversée. Le terme « clan » tend à
revêtir un sens métaphorique dans les sociétés
industrielles. Concernant notre Congo des membres des familles étendues
ou restreintes et des valeurs qu'il faut sauver et aux moyens desquels il faut
lutter pour se hisser sur les rênes du pouvoir. Ainsi donc
l'adhésion à un parti politique ne s'était pas
effectuée sur base de la consistance, son projet de
société, mais par contre en fonction de la présence de
quelqu'un à la tête de ce parti. Et les fonctions dans la
hiérarchie suivaient ainsi cette voie du clanisme, et non de la
compétence à les assurer. Et comme résultat l'entourage du
Président de la République n'était constitué en
majorité que des membres de clan NGWANDI de même que l'aile dure
de l'UDPS trouvait la majorité de ses fidèles (adhérant et
sympathisants) dans l'ethnie de monsieur E. TSHISEKEDI on doit au moins, parmi
les originaires des deux Provinces du KASAÏ, tandis que les combattant de
l'UFERI de monsieur NGUZ étaient restés dans une large
originaires de la Province du SHABA.
Le comble dans cette
tribalisassions de la vie politique nationale est non seulement que les
objectifs et les problèmes de la nation entière, ont
été vus en fonction des intérêts de la tribu ou de
la région, nous aussi que, pour chercher à se blanchir et
construire une unité autour de soi, certains leaders se sont pris aux
non-originaires en endossant sur eux, toutes la responsabilité des maux
qui songeaient leur fief, cultivant dans l'esprit de leurs
congénères les sentiments de xénophobie et de la
vengeance. Par manque de clairvoyance, la population a vite mordu à
l'hameçon et au lieu de reconnaitre que l'origine réelle des maux
se trouvait dans le système corrompu contre lequel elle était
détournée, elle s'en est prise à tous les membres d'une
tribu, d'une ethnie, d'une région. Delà, la chasse à
l'homme, les révocations intempestives et dans l'administration
publique, et dans les services publics, et dans les sociétés
privées et paraétatiques, delà aussi de nominations et des
remplacements sans tenir compte de la compétence des sujets ou de
réel besoin de la société, mais des équilibres
régionaux et de la reconnaissance d'un service rendu.
Et c'est le système
combattu qui était épargné malgré la
dégradation sensible du niveau de vie, le fanatisme
tribalo-régional et la manque de culture politique nationale et
nationaliste de la majorité du peuple Congolais n'ont pas permis
à la société de voir clair pour trouver des voies et
moyens efficaces de lutter pour leurs bien-être de matériel et
leurs droits et libertés. Ici encore, tout en cherchant à
étouffer la dictature, le peuple Zaïrois lui a servi de
réanimation qu'en est-il du domaine international ?
Section 6 : ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
Lois sur environnement
2.6.1: PRÉSENTATION
Environnement, lois
sur l', lois relatives à la protection juridique des
éléments naturels ou artificiels qui conditionnent le cadre de la
vie humaine. La protection de la nature par le droit est
longtemps restée marginale tant au niveau international qu'au niveau
national, mais des législations se sont peu à peu mises en place
et continuent d'être élaborées, parfois au gré des
accidents touchant à l'intégrité de l'environnement.
2.6.2: AU NIVEAU INTERNATIONAL
Au niveau international, la première conférence portant
sur le sujet n'a lieu qu'en 1972, sous l'égide de l'Organisation des
Nations unies (ONU), à Stockholm -- il s'agit du Sommet des
Nations unies sur l'homme et l'environnement. La deuxième
conférence mondiale, connue sous le nom de Sommet de la Terre ou de
Conférence de Rio, se tient à Rio en juin 1992. Malgré
quelques progrès notables et l'adoption de cinq textes dont deux
juridiquement contraignants (la Convention sur la diversité biologique
et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, ou
Convention de Rio -- qui a abouti au protocole de Kyoto), ses
aboutissements restent toutefois mitigés.
2.6.3: AU NIVEAU EUROPÉEN
En mai 1993, l'Union Européenne (UE)
adopte le Livre vert sur la responsabilité en matière
d'environnement ; la même année, le Conseil de l'Europe
adopte la Convention sur la responsabilité civile des dommages
résultant d'activités dangereuses pour l'environnement. Ces deux
conventions retiennent le principe d'une responsabilité, mais n'exigent
pas la preuve qu'une faute a été commise par l'auteur de la
pollution. L'existence de la pollution suffit. Ce système de
responsabilité sans faute favorise la mise en oeuvre de la
responsabilité des auteurs pour des faits nuisibles à
l'environnement, et donc la réparation par eux de ces faits.
2.6.4:EN FRANCE La loi fondatrice du
10 juillet 1976
En France, la première loi environnementale intervient le
10 juillet 1976 (loi n° 76-629) à la suite de l'accident
de Seveso en Italie (explosion du réacteur chimique d'une usine
entraînant le rejet de dioxine dans l'atmosphère) ; elle
organise un régime destiné à contrôler les dommages
à l'environnement causés par l'industrie. Les entreprises
industrielles sont classées en deux catégories : la
première regroupe les entreprises soumises à l'autorisation du
préfet avant le début des activités de l'entreprise, et la
seconde, celles qui sont soumises à une simple déclaration
auprès de l'administration. Cette loi touche environ soixante mille
entreprises, et cinq mille d'entre elles sont concernées par
l'autorisation préfectorale. Ces dernières seront ensuite
particulièrement surveillées par la Direction
Régionale de l'Industrie de la
Recherche et de l'Environnement (DRIRE).
2.6.4.1 La loi Barnier du 2 février
1995
Les débats parlementaires sur l'environnement sont
fréquents. Les discussions portant sur la loi n° 95-101
relative au renforcement de la protection de l'environnement du
2 février 1995, dite loi Barnier, suscitent de nombreuses
controverses. Cette loi est basée sur le principe pollueur-payeur selon
lequel les frais résultant des mesures de prévention, de
réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être
supportés par le pollueur. Les sommes ainsi collectées sont
destinées au Fonds de modernisation de la gestion des déchets
(FMGD) qui a été créé par la loi
n° 92-646 du 13 juillet 1992, relative à
l'élimination des déchets ainsi qu'aux installations
classées pour la protection de l'environnement. Le FMGD,
géré par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie (ADEME), a pour objet l'aide au développement de
techniques innovantes de traitement des déchets ménagers et
assimilés. Il a également pour objet la participation au
financement de la remise en état des installations de stockage collectif
de ces déchets et des sites pollués lorsque cette participation
est devenue nécessaire du fait de la défaillance de l'exploitant
ou du détenteur ou en cas d'échec des mesures de protection du
site.
2.6.4.2 : La loi réactive du
3 janvier 2002
À la suite de l'accident de l'usine AZF en septembre
2001 à Toulouse, le gouvernement français a pris conscience de la
nécessité de sécuriser les zones industrielles
considérées comme particulièrement sensibles, notamment en
raison de la proximité des populations. On assiste ainsi à
l'établissement de la loi n° 2002-3 du 3 janvier 2002,
relative à la sécurité des infrastructures et
systèmes de transport, aux enquêtes techniques après
événement de mer, accident ou incident de transport terrestre ou
aérien et au stockage souterrain de gaz naturel, d'hydrocarbures et de
produits chimiques.
Aujourd'hui, les incitations gouvernementales et
européennes portent aussi sur l'intégration de l'environnement
dans la gestion même de l'entreprise industrielle ; c'est le
management environnemental.
Désormais, les droits nationaux et le droit
communautaire de l'environnement assurent non seulement la prévention
des risques, par les systèmes d'incitation au respect de
l'environnement, mais également la réparation des dommages,
grâce à un dispositif juridique de plus en plus efficace.
2.6.5. : LE CONTEXTE
INTERNATIONAL
Le rôle de
l'environnement international n'a pas été à
négligeable dans le blocage du processus de la démocratisation au
Zaïre et cela se justifie à partir du contexte même où
ce processus a été envisagé et amorcé. La guerre
froide ayant pas fin par la dissolution de l'URSS et l'unification de deux
Allemagnes, le blocage capitaliste mis les commandes des USA et de la France
n'avait plus que faire du Zaïre qui était au paravent leur
protégé compte tenu de sa position stratégique : un
vaste Pays riche au coeur de l'Afrique.
Si auparavant, toute
dissension directe, cette fois-ci tout a changé car on n'avait plus de
crainte de voir leur protégé sombrer dans le camp communiste
étant donné que tout était fini avec l'éclatement
de l'URSS on pouvait laisser le Zaïre au Zaïrois en se refugiant
derrière le principe de « non-ingérence »dans
les affaires intérieures d'un Etat. Et c'est ce qui fut fait non sans
avoir prodigué à leurs poulains des conseils pour une bonne
leçon de démocratie, car les libertés à accorder au
peuple Zaïrois ne pourraient plus porter préjudice à
l'expansionnisme et à l'impérialisme occidentaux.
2.6.6 : LES TOTALITARISMES
Le système totalitaire est une réalité
spécifique. Le nazisme (voir National-socialisme) et le
communisme, dont Hannah Arendt a montré les profondes affinités,
ont fourni des illustrations incontestables de cette catégorie. À
la différence des régimes autoritaires, les régimes
totalitaires n'ont pas pour seule ambition d'instaurer un monolithisme purement
extérieur, c'est-à-dire un ordre public apparent, sans
discordances audibles. Il leur faut obtenir l'adhésion active et sans
réserves à leur projet de société. Comme
l'écrit Hannah Arendt : « Le totalitarisme diffère
par essence des autres formes d'oppression politique que nous connaissons, tels
le despotisme, la tyrannie et la dictature... Le régime totalitaire
transforme toujours les classes en masses, substitue au système des
partis non pas des dictatures à parti unique mais un mouvement de masse,
déplace le centre du pouvoir de l'armée à la police et met
en oeuvre une politique étrangère visant ouvertement à la
domination du monde. » Le régime totalitaire s'appuie sur
quatre éléments : le culte paroxystique du chef, le monopole
idéologique, le contrôle de tous les moyens de pouvoir et de
persuasion, le système policier et concentrationnaire. Tandis que, le
régime totalitaire du Zaïre ne voulait pas l'entendre de cette
oreille. Pour chercher à se maintenir son arme de terreur la garde
présidentielle avait perpétré un massacre des
étudiants dans le campus de LUBUMBASHI, quelques semaines seulement
après le discours présidentiel annonçant la
démocratisation des institutions nationales. Compte tenu de
l'intransigeance des autorités et de leurs refus quant à
l'organisation, une enquête internationale à ce sujet, la
communauté internationale prendra les mesures de rupture de la
coopération (avec des pays occidentaux) et du refus d'accorder au pays
toute forme de crédit à l'exception d'un site humanitaire. C'est
ce qui bloquera tous les projets sociaux, politiques et économiques.
2.6.7 : LA SUSPENSION DE TOUT
CREDIT
Le refus par l'occident de
secourir le Zaïre en lui accordent des crédits pour le
fonctionnement de son économie et de sa politique a été en
coup de hache pour le processus de démocratisation du pays car, de par
lui même, Zaïre avait mis son économie par terre. Les
crédits antérieurement accordés, loin de promouvoir la
production nationale ne gonflaient que les comptes bancaires et les fonds de
roulements de quelques privilégiés du régime. Le pays ne
bénéficiait que de l'augmentation de sa dette due à
l'étranger.
Sur le plan
économique intérieur, la production devenait de plus en plus
faible ; dans l'entre temps une politique économique
« antisociale » était amorcée surtout par le
Gouvernement KENGO en annulant presque toutes les dépenses de l'Etat
pour lui permettre de liquider les dettes extérieures. En matière
de gestion financière, le Zaïre est passé à un moment
pour un élève modèle aux yeux de l'occident mais
c'était au prix du mécontentement de la population qui a
boudé cette politique par des attitudes négatives et par
l'exploitation du secteur informel : trafic des matières
précieuses et de la mitraille (cobalt), qui n'ont pas permis la
relève de l'économie nationale. Et pourtant, le processus de
démocratisation exigeait un montant considérable pour faire face
à la tenue de la Conférence Nationale Souveraine à celle
des élections à tous les niveaux et à celle de referendum
populaire dont le préalable était le réaménagement
de l'infrastructure de base attenant aux moyens de déplacement et de la
communication. La CNS a tenu ses assises mais, elle a engendré aussi une
autre conférence nationale parallèle après la
défection de la Mouvance Présidentielle : le CONCLAVE et
pourtant ce sont les « per diem » qui étaient
attendus et empêchés. Au moment où le refus de
crédit par les bailleurs de fonds occidentaux obligeait le Gouvernement
à opérer des reformes monétaires et des recours à
la planche à billet qui n'ont donnée aucune aide dans le
processus de démocratisation. Incapable de s'en sortir, les structures
mises en place lors de la transition sont restées, malgré leur
exclusion sur le plan de la coopération internationale.
2.6.7.1 : RUPTURE DE LA COOPERATION DE
L'OCCIDENT
2.6.7.2 : LA RUPTURE
AVEC LA THÉORIE CLASSIQUE
La rupture de Sismondi avec le corpus classique professé
par ses contemporains, parmi lesquels figurent par ailleurs David Ricardo et
Jean-Baptiste Say, le conduit à renier son ouvrage de 1803 et à
opposer aux Principes d'économie politique de Ricardo (1817) un
ouvrage intitulé Nouveaux principes d'économie politique
publié en 1819. Il y critique, en premier lieu, la loi des
débouchés de Say, selon laquelle l'offre de biens et services
crée sa propre demande, affirmation qui ne saurait rendre compte des
crises de surproduction dont il a été le témoin en Italie
et en Angleterre et dont les conséquences sociales (paupérisme,
misère ouvrière) l'ont profondément marqué. Il
s'oppose ainsi au mythe de la régulation spontanée des
mécanismes économiques contenu dans la théorie smithienne
dite de la « main invisible ». Voir offre et
demande. De la même façon, Sismondi renouvelle
la vision classique du fonctionnement du marché du travail en proposant
une analyse dynamique qui prend le contre-pied du postulat selon lequel la
demande de travail résulte invariablement d'une hausse de la production.
Sismondi établit une relation inverse et démontre, au contraire,
que si la demande de travail ne précède pas la production
-- dont le niveau s'établit lui-même en fonction du niveau de
consommation attendu, lequel est fonction du niveau de revenu des agents
économiques --, alors le marché du travail s'encombre,
engendre une crise de surproduction, qui se manifeste in fine par un
fort taux de chômage. Sismondi préfigure ainsi l'analyse dynamique
de la croissance formalisée par Keynes, qui reconnaît l'influence
des observations de Sismondi sur sa propre théorie. 13(*)
Le Zaïre
avait été littéralement isolé sur le plan
diplomatique, surtout vis-à-vis de l'occident qui jadis le soutenait.
Tous les coopérants techniques étant partis à la suite des
évènements de mai 1990 et ne restaient que quelques membres dans
les ambassades de pays sur qui le régime Mobutu comptait. Or, les
évènements tels qu'ils se passaient à l'intérieur
du pays tout comme à l'extérieur, ne produisaient rien de bon.
L'occident décide d'en découdre avec Mobutu n'avait rien à
perdre et savait que le temps est au changement. Ainsi, devant
l'intransigeance du pouvoir a-t-il non seulement rompu les relations de
coopération, mais encore maintenu l'embargo d'achat des armes afin de
rendre le pouvoir beaucoup plus coopératif. Cette situation à
l'intérieur du pays était aussi un bon prétexte compte
tenu des événements qui se passait au-delà des limites du
Zaïre. Plusieurs dictatures étaient déjà
tombées des jeunes démocraties étaient mise en place. Et
tout autour, après événements des massacres des Tusti et
des Hutu modérés par la majorité Hutu au pouvoir au Rwanda
à la suite de l'assassinat des trois présidents Hutu du Rwanda
(HABYARIMANA) et de Burundi (NDADAYE et CHIBATUNGANYA) le Zaïre, avec le
pouvoir Mobutu, ami intime de feu Rwanda aidé par un danger pour le
régime Tusti qui venait de passer au pouvoir au Rwanda aidé par
les Ougandais, les Sud-Africains et les Américains.
Le Zaïre en pleine
processus de démocratisation était comme oublié et ne
devrait profiter que des conseils et des exhortations pour aide
financière, sans armes, sans aides techniques, en proie à des
violences intérieures au marasme économique, à
l'opposition interne, le Zaïre était devenu la proie facile
à n'importe quel coup de force. C'est dans ce contexte que surgira la
guerre de libération qui viendra mettre fin et au long de régime
dictatorial de Mobutu et au rêve de passer sous la conduite du même
individu, du régime trois fois décennal de dictature à un
régime démocratique qui respecterait les mêmes
libertés qu'il fallait auparavant confisquer pour se maintenir au
pouvoir. Mais quelles ont été les conséquences de cette
confiscation de la démocratie pourtant promise à tout un
peuple ?
CHAPITRE TROISIEME
LES EFFETS DU BLOCAGE DU PROCESSUS DE LA
DEMOCRATISATION
Le blocage de la
démocratisation s'est opéré sous forme d'un processus avec
des moyens aussi bien diplomatiques que diaboliques. En effet, depuis la
promesse faite quant à l'instauration de la démocratie dans le
pays jusqu'à la chute de la deuxième République des
rencontres se faisaient entre les deux camps qui ont constitué la classe
dirigeante de la transition sans qu'aucun résultat pouvant
décanter la situation sociale de la population qui ne cessait d'aller de
mal en pure Conférence Nationale Souveraine sur laquelle reposait
l'espoir de toute la majorité avait pris des résolutions
avantageuses pour la population mais aucune n'a été
d'application. Sur le plan politique, social, économique et culturel
cette situation a engendré beaucoup de conséquences qu'il nous
faut épingler.
Section 1 : DOMAINE POLITIQUE
Deux formes de conséquences les unes
immédiatement vécues, les autres apparaissant à long terme
dans ce domaine :
3.1.1 : PERMANENCE DU STATU
QUO
L'opposition a lutté
d'une manière non-évidente contre la dictature que
symboliseraient le Président MOBUTU et le Mouvement Populaire de la
Révolution (MPR) comme mode de gestion. Les luttes ont été
menées à travers beaucoup de batailles sur des fronts multiples
suivants et différents.
Dans la Conférence
Nationale Souveraine et même a travers la négociation en dehors de
ce cadre juridique, il a été convenu que la transition devrait
être non-conflictuelle et devrait intégrer toutes les tendances
politiques rangées du coté de l'opposition, de la mouvance
Présidentielle dont l'axe de notation est le Président de la
République et le Président Fondateur du Mouvement Populaire de la
Révolution (MPR).
Dans des partis politiques
qualifiés « d'alimentaires » les anciens cadres, de
l'ancien parti Etat y ont été cherché leur refuge pour
militer pour le changement en fonction du maintient du système
Mobutiste. Ce qui en dernière analyse, fut fait réaliser. Contre
le désir de la majorité populaire, monsieur Mobutu est
resté au pouvoir jusqu'à la veille de la tombée de la
Capitale de la République Démocratique du Congo Kinshasa. Et il a
participé aux grandes décisions et aux grands
événements qui ont marqué l'histoire de la Transition
qu'il croit initier. Positivement en acceptant la tenue de la Conférence
Nationale Souveraine en souscrivant en fin de compte au multipartisme
intégral en se courbant au devant de la décision de la
Conférence Nationale Souveraine dans la ratification de choix
porté sur E. TSHISEKEDI à la primature. Cependant, ce dernier n'a
pas pu travailler parce que révoqué quelques semaines plus tard
pour une simple raison de forme protocolaire. Et les dossiers des biens mal
acquis et des assassinats n'ont pas été débutés
parce que la plupart des tenants du pouvoir se sentaient tous concernés
dans les sales besognes sans oublier ce que la police politique du MPR et les
brigades spéciales des hommes en uniforme n'ont pas cessé de
terroriser la paisible population la proie déjà à des
dilapidations et des détournements des deniers publics au profit des
commandités de gents au pouvoir. Le processus de démocratisation
a été freiné au bénéfice du
« statu quo », celui du pouvoir dictatorial occupé
à jeter ses tentacules à gauche et à droite.
3.1.2 : AFFAIBLISSEMENT DE
LA DICTATURE
Le mot dictature désigne un régime
autoritaire, établi et maintenu par la violence, dans
lequel un seul homme exerce un pouvoir sans contrôle sur son
pays. En ce sens, la dictature s'oppose aujourd'hui à la
démocratie. Les origines de ce terme remontent
cependant à l'Antiquité romaine. La dictature était alors
un régime légal, exceptionnellement mis en place pour
sauver l'État en cas de danger. Même de nos jours, la Constitution
française prévoit de donner les pleins pouvoirs au
président de la République dans certaines conditions
exceptionnelles.
QU'EST-CE QUE LA DICTATURE DE SALUT
PUBLIC ?
Dans l'Antiquité romaine, au temps de la République, la
dictature est une forme légale de gouvernement, qui puise sa
légitimé dans des circonstances exceptionnelles. Le terme de
dictateur désigne à cette époque un magistrat. En cas de
crise grave, si la stabilité du régime politique est
menacée, la Constitution romaine prévoit de confier les pleins
pouvoirs à un seul homme, pour une durée limitée à
six mois, dans le but de sauver l'État. Il s'agit donc d'une
mesure de « salut public ». Cette institution est
détournée de son objectif initial par Jules César, qui
devient « dictateur à vie » en
44 avant J.-C. C'est ce même objectif de salut
public associé à la notion de dictature que Maximilien de
Robespierre invoque lorsqu'il instaure la Terreur, pendant la
Révolution française : il s'agit alors de sauver la France
(patrie des droits de l'homme, de l'égalité et de la
liberté) des attaques qui la menacent de toute part, à
l'intérieur comme à l'extérieur.
La dictature imposée par le maréchal Pétain
pendant la Seconde Guerre mondiale est le dernier régime autoritaire
qu'a connu la France. Toutefois, l'article 16 de la Constitution
de 1958, actuellement en vigueur, autorise le président de la
République française à s'emparer de tous les pouvoirs si
les circonstances l'exigent. En 1961, tandis que la guerre de
décolonisation en Algérie s'éternisait, le
général de Gaulle a eu recours à cette
procédure.
QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DES
RÉGIMES DICTATORIAUX MODERNES ?
Dans un sens plus actuel, une dictature est un
régime politique autoritaire, dans lequel le pouvoir appartient à
une personne, à un parti politique ou à un groupe d'individus.
Les dictatures modernes ont un certain nombre de points communs. La violence et
la suppression des libertés politiques ;
Les dictatures ne sont pas toujours instaurées par la
violence. Souvent, le dictateur apparaît comme un « homme
providentiel » qui sauve le pays. Toutefois, une fois que la
dictature est en place, elle se maintient toujours par la
violence et la
répression.
La population est surveillée et ceux qui ne sont pas
d'accord avec le régime, les dissidents, sont poursuivis. L'opposition
n'a pas le droit de s'exprimer, souvent le pouvoir est exercé par un
parti unique. Il n'y a pas d'élections ou bien les
élections sont truquées afin que le gouvernement en place ne soit
pas remis en cause. Un pouvoir fondé sur la propagande ;
le régime dictatorial utilise la propagande afin
d'asseoir son pouvoir et d'influencer la population. Il pratique la
censure : la publication de certains articles ou de certains
journaux est interdite. Souvent, seule la presse contrôlée par le
régime est autorisée à paraître : la population
ne dispose donc que de cette source d'information, qui rapporte toujours les
actes du régime de manière positive et élogieuse.
QU'EST-CE QU'UNE DICTATURE
TOTALITAIRE ?
Dans un État totalitaire, l'État cherche à
contrôler tous les aspects de la vie du pays et de ses habitants :
la vie politique, mais aussi la vie sociale, culturelle ou économique.
Le totalitarisme se caractérise par la volonté de modeler la
société tout entière par l'utilisation de
la terreur et l'endoctrinement de la
population. Le totalitarisme est apparu en Europe entre les
deux guerres mondiales : les dictatures instaurées par Adolf Hitler
(nazisme), Joseph Staline (stalinisme) ou Benito Mussolini (fascisme) sont
totalitaires.
COMMENT EXPLIQUER L'EXISTENCE DE DICTATURES DANS LES
PAYS EN DÉVELOPPEMENT ?
L'histoire des pays d'Amérique du Sud, d'Afrique et
d'Asie est jalonnée de dictatures.
Les conditions économiques peuvent être
à l'origine de l'émergence de régimes autoritaires :
comme les richesses sont aux mains de quelques-uns et comme le
développement du pays est faible, les gouvernements autoritaires
semblent les seuls capables de redistribuer les richesses et de planifier le
développement économique.
Dans de nombreux pays, et notamment en Afrique noire, un pouvoir
central fort peut apparaître nécessaire pour maintenir
l'unité de l'État. En effet, ces pays ont souvent
été créés artificiellement par les anciens
colonisateurs, sans que la population ait le sentiment d'appartenir à
une nation, sans qu'il y ait de cohésion
nationale.
Enfin, dans les anciens pays colonisés, le recours au
gouvernement dictatorial s'explique en grande partie par l'inexpérience
politique et l'absence de traditions
démocratiques. Depuis les années 1980, ces
pays sont entrés dans un difficile processus de
démocratisation. Cependant, il faut reconnaitre que la
dictature Mobutiène a fini par s'affaiblir, d'autant qu'il est vrai
qu'elle ne recevrait plus le soutient populaire intérieur que le
dictateur brandissait aux yeux de la communauté internationale pour que
cette dernière le soutienne. Le mariage entre Mobutu et son peuple
était rompu et il y eût, certains de ses opposant qui,
ovationnés naguère pour leur lutte contre Mobutu jusqu'au point
d'être cité comme remplaçant valable, en sont
arrivés à perdre tous les crédits populaires pour avoir
accepté de prêter main forte de la dictature. Le sabotage de la
monnaie, le refus de payer les impôts directs ou indirects, sont les
signes de la perte du prestige de l'Etat devant les yeux de la population qui
bravait tout. La peur et l'estime qu'inspiré le nom du Président
Mobutu disparaissait pour la majorité de la population à partir
de la libéralisation de la presse écrite qui visiblement et
pointait du doigt comme à la base du malheur qu'éprouvait le
peuple Zaïrois. Delà sur non, injures et moqueries de tout genre
touchant et à sa personne et à sa famille et même à
son état physique. Ainsi, notamment les billets en grosses coupures des
Nouveaux Zaïres ont été surnommés
« prostate », allusion faite à la maladie de cancer
qui le rongeait.
Cet affaiblissement
était aussi dû au manque de soutien que la dictature recevait de
l'extérieur. En effet, le Président Mobutu et tout son entourage
direct faisaient l'objet du refus de visa pour un séjour dans un pays
occidental. De même que leurs avoirs dans les pays étrangers ont
fini par être gelés en attendant disait-on l'issue de la
démocratisation réelle dans le pays. Ainsi donc, dans l'esprit du
peuple Zaïrois, l'AFDL n'est venue que porter un coup de grâce
à la vieille dictature du vieux Léopard qui se mourait. L'ombre
d'elle même, entamée de l'intérieur par l'insubordination
de la population, la crise des capitaux et autres problèmes sociaux,
secoués de l'extérieur par l'isolement diplomatique, la dictature
tirait à sa fin. Malgré le secours que certaines âmes lui
portaient par népotisme ou par clientélisme.
3.1.3 :
CLIENTELISME
Faisons un recule de la
clientèle (Rome antique) pour entrer en vif du clientélisme dont
le Zaïre notre pays a fait l'objet, dans la République romaine,
ensemble des hommes libres qui se sont placés sous la protection d'un
membre important de l'aristocratie sénatoriale, appelé
patron. À l'origine, la relation entre un client
(cliens) et son patron (patronus) revêt un
caractère sacré et est héréditaire. Le patron, issu
d'une gens patricienne, reçoit le respect et l'assistance
militaire de familles sans droit politique, comme les plébéiens
démunis, les esclaves affranchis et les étrangers ; le
patron exige de ses clients des marques de déférence
extérieure (comme l'obligation quotidienne du salut matinal,
salutatio matutina), ainsi que certaines prestations, telles que
l'organisation des campagnes électorales, conférant au client un
rôle important dans la vie politique. En retour, le patron offre à
ses clients le nom de sa gens, les protège (notamment au cours
des procès), leur donne quotidiennement un panier de nourriture
(sportula) et parfois quelques terres.
Mais lorsque les
plébéiens se constituent une clientèle, le
caractère sacré de la relation se perd, et le lien peut
dorénavant être dissous. C'est alors que les clientèles
vont évoluer au gré des largesses, chaque patron cherchant appui
électoral et pression d'une « cour ». Ainsi, lorsque
Caius Gracchus se rend au forum pour les élections, il est
accompagné d'un cortège de quelque 3 000 personnes (ses
clients). Sous l'Empire, la décadence et la disparition de cette
institution sont les résultats de l'affaiblissement de la dialectique
politique et de l'affirmation de la figure de l'empereur comme
« patron universel », l'ensemble de ses sujets formant sa
clientèle.14(*)
Le cafouillage durant la
transition avait offert à certaines personnalités une occasion de
tout faire pour réussir à tout prix et à accéder au
pouvoir à tout prix. Cette attitude arriviste occasionnée non
seulement le coup bas d'élimination physique des adversaires et parfois,
de jeux marchandages de titre de poste, en se montrant loyal prêt
à servir les intérêts du prince. Cette attitude
opportuniste qui n'avait aucune vision nationaliste ne se souciait que
d'accéder au pouvoir pour le pouvoir du patron lui même qui
assurerait la récompense.
On l'a vu dans les partis
politiques tout comme dans les institutions gouvernementales ou le Postes
était distribués en fonction de la fidélité
à l'endroit du responsable numéro un .en ce dernier se
prêtait au jeu parce que son souci était de se maintenir au
pouvoir. Ainsi, on a vu dans le cadre de l'opposition, certains postes
réservés aux hommes de confiance du formateur du gouvernement
tandis que, les discussions du camp opposé portait sur les
ministères clés*fallait attribuer à ses clients contre
lesquels ne planait aucun soupçon de trahison, mais l'assurance d'une
reconnaissance sure, de nature à assures la continuité du
régime et le maintien du pouvoir pour longtemps. Ce qui se justifiait
par le fait que les temps étaient durs, la trahison était monnaie
courante, le changement des camps une vertu presque. C'est ce qui donnait
aussi naissance au népotisme.
3.1.4 :
NEPOTISME
3.1.4.0 : NEPOTISME
ET CORRUPTION A LA TETE DE L'ETAT
Dauphin de Luis Echeverrìa Álvarez, il est
désigné comme le successeur de celui-ci par le PRI. En 1976, il
est élu président de la République, pratiquement sans
opposition. Son mandat est marqué par la découverte de gisements
de pétrole dans le Sud-est du pays, mais les ressources
financières attendues sont rapidement amoindries par la chute des cours
du pétrole. Sous son mandat, les procédures électorales de
la Chambre des députés sont modifiées : le nombre de
députés augmente pour passer à 400 et
100 sièges sont destinés aux représentants de
l'opposition élus à la proportionnelle. Désormais, les
propositions des autres partis peuvent être au moins entendues, et non
plus seulement celles du PRI, maître de la vie politique du Mexique
depuis 1929.
José Lopez Portillo poursuit la
« guerre sale » contre les mouvements armés
d'extrême gauche apparus dans les années 1970. Il revendique son
népotisme en plaçant notamment son fils, sa soeur et son amante
à des postes à responsabilité. La réputation du
gouvernement est également mise à mal du fait d'une corruption
généralisée et d'une très importante dette
extérieure (elle passe sous le mandat de José Lopez Portillo de
20 à 59 milliards de dollars) résultant d'une vaste
politique d'emprunts. Cette situation met le pays au bord de la faillite et
nécessite une dévaluation massive. Peu avant la fin de son
mandat, en 1982, José Lopez Portillo nationalise les banques, mais son
successeur les privatise à nouveau trois mois plus tard.15(*)
Le népotisme qui vient du Grec
« Nepos » signifiant neveu est un système de gestion
du pouvoir en distribuant beaucoup de prérogatives aux membres de sa
famille ou à sa parenté la plus proche. Ce qui est
recherché c'est encore une fois la fidélité, l'assurance
d'une loyauté ; ce qui est évité, c'est la
possibilité de trahison, « entre un ami et un frère
dit-on, le choix est claire ». S'il porte à un ami par
clientélisme ou par favoritisme, c'est par népotisme qui porte
à un Fère.
Le désastre dans le népotisme tient à
ceci que le pouvoir accordé s'accompagne d'un abus du pouvoir dans le
chef de la nouvelle autorité pour qui tout est permis parce qu'on agit
sous la couverture d'un arbre puissant. Et effectivement de ces abus, il
s'ensuit une impunité qui accentue les abus. La deuxième
République a couvert ces abus, la transition de même et d'ailleurs
d'avantage. D'autant plus que le pouvoir était entrain d'échapper
entre les doigts du régime Mobutu, les membres du Clan NGUADI qui
détenait le pouvoir s'organisait pour ne pas se le faire prendre en
initiant des actes de violence et de barbarie. C'est dans ce cadre qu'il faut
inscrire le « présumé » massacre des
étudiants du Campus de Lubumbashi (UNILU) qui a sonné le glas de
la lutte à la fois interne et externe contre la dictature mobutiste.
Section 2 : DOMAINE ECONOMIQUE
Quatre points sont à souligner : la gabegie
financière, le développement du secteur informel de
l'économie, la détérioration du tissu économique et
la paupérisation de la population et de la masse ouvrière.
3.2.1 : GABEGIE
FINANCIERE
3.2.2 : UN
MECANISME FINANCIER SIMPLE REMUNERATEUR
Cette pratique financière importée des
États-Unis repose sur un mécanisme simple qui consiste à
offrir en priorité à une catégorie de personnel de
l'entreprise -- les cadres de haut niveau -- la possibilité
d'acquérir, à une date donnée, des actions de leur
entreprise à un prix convenu à l'avance qui, en
général, est inférieur au cours de Bourse. Lorsque le
cadre concerné « lève l'option » qui lui est
offerte, c'est-à-dire décide d'acheter les actions
proposées, il peut simultanément les vendre en Bourse. Dès
lors que le cours boursier est supérieur au prix d'achat, le
bénéficiaire encaisse alors une plus-value, d'autant plus
substantielle que la différence entre les deux cours est importante, et
qui va croissant avec le nombre de titres acquis et revendus.
Outre la quasi-certitude pour le bénéficiaire de
réaliser un gain, ce système offre, pour l'entreprise, un moyen
d'offrir à ses cadres de haut niveau un complément de
rémunération, sans augmentation de la masse salariale (voir
salaires). L'attribution de ces options est, en effet, exempte des
cotisations sociales patronales ; cette exonération de charges
sociales explique, en partie, le recours à cette forme de
rétribution, très en vogue notamment dans les grands groupes. Les
plus-values font cependant l'objet d'une imposition qui tient compte de leur
montant, ainsi que du délai de détention des titres. Pour les
plus-values supérieures à un million de francs, le taux
d'imposition est de 40 p. 100 si le délai
d'indisponibilité est de quatre ans, de 50 p. 100 si la
cession a lieu avant le terme de quatre ans. Pour les plus-values
inférieures au seuil d'un million de francs, le taux d'imposition est de
40 p. 100 si elles sont détenues pendant quatre années
et de 26 p. 100 si leur détenteur les conserve deux ans de
plus. Si l'on s'en tient aux seules entreprises cotées au CAC 40
-- indice boursier qui concerne les 40 entreprises françaises
les plus importantes --, le volume total des stock-options
représente près de 30 milliards de francs de plus-values
potentielles.16(*)
La
généralisation de la corruption et l'institutionnalisation du
clientélisme ont pesé lourd sur les finances publiques que l'on
ne parvenait plus à contrôler à cause du recours à
la planche à billet et à la thésaurisation. Il faudra
noter aussi que la Mouvance Présidentielle faisait des dépenses
énormes pour entretenir ses troupes privées au moyen de fons
qu'on tirait directement des entreprises publiques ou des services de
l'état. Une partie non négligeable de fonds était aussi
dépensée dans l'aide que monsieur Mobutu avait portée
à son ami HABIARIMANA du Rwanda contre les rebelles Tusti dès le
début de la Transition.
Le fonctionnement et la
tenue des assises comme la Conférence Nationale Souveraine (CNS) le
conclave nécessitaient l'emploi des fonds énormes alors que les
résolutions auxquelles ces assises, l'aboutissement n'avaient aucune
importance directe sur le processus de la démocratisation auquel ils
étaient destinés. Il faudra compter enfin les dépenses
occasionnées par la série de changement des Gouvernement pour
leur installation ; leur fonctionnement mais aussi pour leur projets
éventuellement unités et qui n'ont pas pu trouver le temps
matériel de leur réalisation. Aussi, faut-il souligner que comme
durant le flétrissement de la deuxième République les
dépenses somptueuses d'une vie de prince dans les cours des hauts
dignitaires de régime étaient couvertes par le trésor
public.
3.2.3 : LE DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR INFORMEL
En économie, les trois secteurs
d'activité sont le secteur primaire, le secteur secondaire et le
secteur tertiaire. Tous les métiers, toutes les
activités professionnelles, appartiennent à l'un de ces trois
secteurs.
3.2.3.1 : LES SECTEURS
D'ACTIVITÉ : LES MÉTIERS
3.2.3.1.1 : Le secteur primaire :
il comprend l'agriculture, la viticulture (les vignes), la
sylviculture (les forêts) et la pêche.
3.2.3.1.2 : Le secteur secondaire :
il comprend les industries de transformation des produits (comme les
métiers du textile qui produisent du tissu à partir de fibres
végétales ou les activités pétrolières qui
transforment le pétrole brut en essence) et le
bâtiment (le BTP, ou bâtiment et travaux
publics).
3.2.3.1.3 : Le secteur tertiaire :
il est aussi appelé secteur des services. Il comprend toutes
les activités qui n'appartiennent ni au secteur primaire, ni au secteur
secondaire. On y inclut donc les métiers les plus divers : le
commerce, la restauration, les transports, les communications, les banques, les
assurances, les métiers de l'informatique, etc.
Les secteurs d'activité économique sont
dépendants les uns des autres. Ainsi, le pêcheur qui se
rend en haute mer pour y prendre du poisson travaille dans le secteur primaire.
L'industriel qui conditionne ce même poisson pour en faire un produit
surgelé exerce une activité industrielle classée dans le
secteur secondaire. Le commerçant qui propose à la vente ce
poisson mis en barquette exerce une activité de service classée
dans le secteur tertiaire.
3.2.3.2 : LES SECTEURS
D'ACTIVITÉ : LES STATISTIQUES
Il existe deux manières d'évaluer l'importance
d'un secteur d'activité dans l'économie d'un pays : d'une
part en mesurant la population active qui travaille dans ce
secteur ; d'autre part en prenant en compte sa contribution à
la richesse nationale.
- Le secteur primaire occupe aujourd'hui en
France 6 % de la population active et contribue pour 2 % à la
richesse nationale mesurée par le PIB (le produit intérieur
brut). C'est le secteur d'activité qui a perdu le plus de main-d'oeuvre
en 50 ans : si on comptait plus de 6 millions de personnes
travaillant dans ce secteur en 1955, on n'en dénombre plus aujourd'hui
que 1,2 million.
- Le secteur industriel occupe 29 %
des actifs et compte pour environ 28 % du PIB.
- Le secteur tertiaire est le domaine
d'activité qui occupe le plus d'emplois, soit 65 % des actifs, et
il assure environ 70 % du PIB.
3.2.3.3 : AU-DELÀ DES
CHIFFRES, UNE RÉALITÉ DIFFÉRENTE
Toutefois, ces données statistiques ne sont pas suffisantes
pour comprendre l'importance réelle d'un secteur dans l'économie
d'un pays.
Par exemple, l'espace agricole (qu'il s'agisse
d'élevage ou de terres cultivées) occupe plus de la moitié
de la superficie de la France et les échanges de produits agricoles
entre la France et le reste du monde représentent une part importante
des bénéfices commerciaux du pays.
Par ailleurs, certaines activités classées dans le
secteur primaire peuvent se combiner avec des activités des secteurs
secondaire et tertiaire. C'est le cas du vigneron, qui cultive du raisin,
fabrique du vin et vend les bouteilles : il exerce donc à la fois
une activité de culture (secteur primaire), une activité de
fabrication (secteur secondaire) et une activité de vente (secteur
tertiaire). C'est pourquoi on parle de filière agroalimentaire afin de
qualifier les activités de production, de transformation et de
commercialisation d'un seul et même produit agricole. 17(*)
Depuis la deuxième
République on a vu libéraliser certains domaines de
l'économie nationale, notamment l'exploitation et la commercialisation
des matières précieuses, le marché noir de cours de
change. Cette situation va s'aggraver d'avantage d'autant que la production
nationale brute avait lamentablement chutée à la suite des
grèves répétées et de manque des motivations de la
part des travailleurs.
L'économie
était devenue une arme politique contre la réussite du plan
conçu par un adversaire. Ainsi, a-t-il assisté trop souvent
à l'injection des billets de banque, ou retrait des devises sur le
marché, chaque fois qu'on sentait la possibilité de
relèvement de l'économie lors d'un mandat quelconque. Et ce sont
les politiciens eux-mêmes qui s'étant constituer une bourgeoisie
au moyen de détournement des deniers publics s'arrangeaient pour
fabriquer et injecter sur le marché des faux dollars Américains
ou une masse énorme des billets en monnaie nationale.
La population quant
à elle, s'adonnera à son tour au secteur informel pour ne pas
mourir de faim. Tout le monde était devenu vendeur, propriétaire
d'une boutique, d'une alimentation, d'une pharmacie et ce, la plupart de temps
au lendemain d'un pillage comme la Banque Nationale était
dépourvue des devises, il revenait aux trafiquants d'aller contacter les
« cambistes » dans le marché noir des devises pour
en acheter et se rendre dans les pays étrangers assurer l'importation de
leur marchandise ; parfois, c'était les matières
précieuses, le cobalt qui franchissaient clandestinement les
frontières nationales pour être vendu à l'étranger
exempter des procédures d'exportation. Au point que le Burundi qui n'a
pratiquement de gisement d'or en était sorti premier producteur
d'Afrique Centrale dans les années 1994.
3.2.4 : DETERIORATION DU TISSU
ECONOMIQUE
À la suite de la détérioration
des conditions économiques mondiales enregistrée à la fin
des années 1960, puis de la flambée du prix du
pétrole en 1973, l'Assemblée générale, sous
l'impulsion des pays en voie de développement, adopte en 1974 et en 1975
deux textes sur le « Nouvel Ordre Economique
International » (NOEI) visant à promouvoir la croissance des
pays en développement. La Cnuced, qui encourage l'abaissement des
mesures protectionnistes contre les produits en provenance du tiers-monde,
trouve un forum idéal au sein du GATT (Accord général sur
les tarifs douaniers et le commerce), institutionnalisé en 1995 dans le
cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ; toutefois, le
principe de réciprocité dans l'abaissement des tarifs douaniers,
en vigueur à l'OMC, désavantage presque toujours les pays en voie
de développement. Alors que ces pays pèsent peu dans
l'économie mondiale, la Cnuced ne parvient pas à défendre
efficacement leurs intérêts dans les échanges
internationaux. 18(*)
La production intérieure brute était
insignifiante et cela à partir des années 1992 quand la
Gécamines à cessé de fonctionner, c'était à
la suite de l'application à la lettre de la géopolitique qui
stipulait que les originaires de la Région devaient avant tout et en
majorité gérer les entreprises implantées chez eux.
Delà, l'épuration, la chasse aux Kasaïens
qui, nombreux occupaient les postes techniques et ceux de commande dans cette
entreprise paraétatique qui fournissait à elle seule presque la
moitié du PNB (Produit National Brute). Delà, la faillite
conséquente de la Société Nationale de Chemin de Fer qui
dépendait à 70% de cette dernière. Beaucoup d'entreprises
ont fermé boutique, les expatrier qui s'occupaient des importations ont
dû quitter le pays et retirer leur capitaux dans la crainte de
l'explosion de la violence que le pillage annonçait. Le peu de capitaux
que le secteur informel faisait entrer dans le pays n'était pas
destiné aux travaux d'intérêt communautaire.
Car en fait, les capitaux manquaient pour les grands travaux
que l'état aurait pût entreprendre pour faire face aux
difficultés. Or, la gabegie financière, le blocus
économique, l'embargo en matière de finance privaient le pays de
toute possibilité d'investissement et de financement à partir de
l'extérieur. Les institutions financières mondiales
n'étaient pas chaudes dans l'octroie des fonds aux Gouvernement de
Transition qui se succédaient rapidement. L'opposition interne
d'ailleurs allait décourager les donateurs et autres bailleurs de fond
chaque fois qu'une demande leur était agressée dans ce sens. Sans
capitaux sans experts, rengager dans les grands travaux de réfection des
routes ou d'entretien quelconque. L'infrastructure de base a été
rangée, mise en moule. Delà, le chômage et la
paupérisation de la population.
3.2.5 : LA PAUPERISATION DE LA
POPULATION
L'appauvrissement de la
population s'était fait sentir aussi bien en Ville que dans les
Campagnes. En Ville, l'arrêt de fonctionnement des grandes entreprises a
versé les travailleurs dans le chômage, que les petites et
moyennes entreprises pouvaient engloutir. Dans l'entre temps, l'inflation
monétaire galopante ruinait le pouvoir d'achat de la masse laborieuse au
moment où les fonctionnaires de l'état, victime de la politique
asociale de certains Gouvernement restaient impayés. Par voie de sortie
on se livrait dans les petits commerces, dans le pillage ou dans l'attente de
la générosité d'un prince à qui on se
dévouait.
Dans les campagnes,
c'était le recours à l'agriculture : travaux de champ,
pêche, élevage. Le problème se posera au niveau de
l'écoulement des produits parce que l'infrastructure routière et
autres moyens de transport n'étaient pas d'un accès facile. Ainsi
donc, on a commencé à travailler pour manger, rien que pour
manger. Si dans les campagnes ou pouvait manger une fois chaque jour, c'est
à peine qu'on avait à manger une fois pour les deux jours. Les
autres besoins ne comptaient plus presque plus pour la majorité de la
population qui a commencé à mener une vie de misère et
cela a produit des impacts sur le plan socioculturel.
3.3 : DOMAINE
SOCIOCULTUREL
La Transition
Mobutiène a été une période tragique pour la
majorité du peuple Congolais, Zaïrois à l'époque.
Pour s'attacher à la vie quelques manières d'agir, ont
été cultivées au point qu'elles ont fini par
caractériser toute la société et sa mentalité d'une
manière positive ou négative.
3.3.1 : LA PRISE EN CHARGE DE
SOI
En face de la
démission du pouvoir dans ses obligations de protéger la
population, de lui assurer le bien-être social, cette dernière a
cultivé deux attitudes complémentaires : l'oubli de ses
attentes vis-à-vis de l'état et la prise en charge de soi
même.
En effet, tant qu'on avait
encore la vie, l'état ne signifiait plus grand-chose pour la
majorité de la population qui n'attendait plus rien de lui. La lutte
qu'elle menait n'était plus de réclamer que l'état devrait
lui octroyer, mais plutôt de mener l'état en ne plus
réclamer devoirs. Ainsi, en justifiait les absences au travail, la
corruption, le détournement. Dans un deuxième moment, la
population s'était décidée de se prendre en charge
elle-même en comblant au vide du devoir de l'état. Cela s'entend
à travers les organisations internes à partir des foyers pour
faire fonctionner certains secteurs oubliés ou négligés
par l'état. Les cotisations de prime pour les enseignements, certains de
réfection des routes pour le passage d'un leader, entraide au sein de
l'entreprise par les associations mutuelles à coloration tribale. Toutes
ces actions sont menées par consentement du groupe dans le but de
rétablir l'équilibre perdu d'un membre. C'est dans ce même
ordre d'idée qu'il faut placer la débrouillardise des
Zaïrois qui ont investi le circuit informel de l'economie pour s'assurer
leur survie. Cependant, certains d'entre eux se sont illustrés dans un
mauvais sens dans la culture des antivaleurs.
3.3.2 : LA CULTURE DES ANTI
VALEURS
Selon André
Malraux dans ses livres qui n'ont pas pour objet l'histoire
de l'art ou l'esthétique mais bien la « signification que
prend la présence d'une éternelle réponse à
l'interrogation que l'homme pose à sa part d'éternité
lorsqu'elle surgit dans la première civilisation, consciente d'ignorer
la signification de l'homme ». Ils ne font ainsi qu'approfondir ce
que disaient déjà les romans : Malraux appelle
destin ce qui s'impose à l'Homme et le prive de valeur et de
sens ; l'aventure étant devenue impossible dans un monde
entièrement connu, le « mythe marxiste »
étant détruit, l'art seul semble pouvoir remplacer les anciennes
valeurs religieuses perdues : c'est en ce sens que, pour Malraux,
« l'art est un antidestin »19(*).
Par antivaleur, il faut
entendre le vice, les entorses portées à l'endroit de moeurs, des
valeurs morales. Nous retiendrons à ce qui nous concerne, l'esprit du
gain facile, le manque du respect pour le bien commun.
3.3.2.1 : L'ESPRIT DE GAIN
FACILE
Dès sa création, en octobre 1932,
Esprit traduit la réflexion et l'engagement d'un groupe de
jeunes intellectuels chrétiens, pour la plupart agrégés,
qui réunit, outre Emmanuel Mounier, Georges Izard, André
Déléage, Louis-Émile Galey, Jacques Madaule, Jean Lacroix
et Pierre-Aimé Touchard. Ceux-ci proposent à la gauche
chrétienne une tribune offrant un débat productif sur
« les événements et les hommes ». Chaque
mois, ils analysent la vie sociale, économique, politique et culturelle
selon une démarche qui entend réconcilier l'homme et la
politique, en évitant les ornières doctrinales. Organe d'une
pensée qui s'oppose au libéralisme, au matérialisme
dialectique, et qui se défie du parlementarisme de la
IIIème République, la revue défend le principe
de l'engagement citoyen des clercs chrétiens20(*).
La lutte
démocratique passe par le dialogue, les négociations avec
l'opposition même si elle est minoritaire car, la démocratie
signifie la loi de la majorité qui garantie la sécurité de
minorité. En ce qui concerne le Zaïre lors de la transition, toute
opposition déclarée au supposée comme telle était
considéré comme une barrière, une entrave à la
réalisation d'un projet collectif ou privé. Et la solution qui
était vite prise, était non pas de chercher à la
contourner, non pas de chercher à la concilier, mais à
l'écarter de son chemin à la briser. Delà, l'usage de la
violence meurtrière, de l'invective, du ridicule, de l'injure, de la
calomnie, bref de tout ce qui visait soit à éliminer
physiquement, soit à diaboliser.
Cet usage de la violence
pour arriver à bout de la différence, est une solution de
facilité car, elle nait de l'impossibilité où l'on se
trouve d'user des arguments pour convaincre, pour se faire comprendre de
même qu'elle signifie que la meilleure façon de triompher est
d'éliminer l'opposition et non dialoguer avec elle. Cette attitude
violente a été aussi en usage dans le domaine social ou on a
privilégié des actes de violence pour se donner raison : le
vol, la rapine, le pillage, le viol ont été tous justiés
par la conjoncture du moment : le paiement de salaire, vengeance contre
l'oppression. Ainsi donc, le cycle infernal de la violence s'est
enchaîner depuis les hautes responsabilités de la vie nationale
qui se sont livrées les premières à des combines de
contrefacteur monétaire des détournements des deniers publics,
des jongleries fiscales, des malversations financières et des
spéculations monétaires. L'impunité dont
bénéficiaient pour ces actes relevant des antivaleurs a fini par
les légitimer et les intégrer dans la mentalité de la
société Zaïroise jusque pendant la transition.
3.3.2.2 : MANQUE DU RESPECT
POUR LE BIEN COMMUN
Le bien commun :
on conçoit aussi qu'en tant que le bien est une valeur,
l'idée que l'individu s'en fait se confronte à celles des
autres : vivant en société, l'homme est forcé de
prendre en compte le bien commun. Celui-ci peut être défini comme
un ensemble de valeurs nécessairement partagées entre les
individus d'une communauté pour que celle-ci subsiste et puisse procurer
à chacun des avantages dont il ne bénéficierait pas s'il
était isolé. Ces biens communautaires conventionnels sont
normatifs pour l'expression du bien et l'action de la personne au sein de sa
société.
L'une des
conséquences de cette recherche de gain facile fût la
subordination de l'intérêt communautaire par rapport à
l'intérêt privé, individuel. La caisse de l'Etat dont la
mission essentielle est de garantir le bien être social, a
été réduite aux simples fins de sauvegarder la
réjouissance individuelle et égoïste de telle sorte que tous
les projets qui devraient être retenus au programme devraient
répondre au paravent à l'impératif de la
rentabilité immédiate aux profits d'un tiers comme l'individu
Zaïrois ne se reconnait que dans son clan, dans sa tribu et dans une autre
mesure dans sa Province d'origine, est l'intérêt clanique, tribal,
ou provincial qui par ailleurs justifiait tout acte, tout sacrifice.
La fin de la transition
Mobutiène trouve une part d'explication et non la moindre dans cette
mentalité. En effet, l'opposition de la population à l'endroit de
ce qu'elle appelait « agression du pays par ses voisins de
l'Est » s'est vite nuée en un ralliement quand elle a senti
qu'elle trouvait son intérêt garanti dans la chute de Mobutu
occasionnée ne serait ce que par une main de l'extérieur ;
tandis que, les forces armées combattantes divisées dans deux
corps opposés par l'octroie ou le manque de faveur de pouvoir,
affirmaient respectivement qu'elles trouvaient injustifiées de verser
son sang loin du territoire natal ou bien de se battre pour celui qui ne leur
avait garanti que le mépris et la vie de misère.
Il apparait donc que la
culture d'antivaleur a été pour beaucoup dans la chute de la
deuxième République et dans le blocage du processus de la
démocratisation. Si la population en est arrivée à se
prendre en charge dans les domaines clés où il a
été constatée la démission de l' Etat, il n'en
reste pas moins vrai que malgré l'affaiblissement de la dictature,
l'opposition non violente n'est pas arrivée à bout de la
dictature qui s'est maintenue à travers les attitudes trop souvent
négatives de népotisme, de clientélisme, de la gabegie
financière qui ont appauvri la population en détruisant le tissu
économique. Si ces attitudes découlent d'une mentalité qui
appartient en propre à la culture Congolaise c'est à juste titre
qu'on a à s'inquiéter sur l'avenir du pays en se posant la
question de savoir de quoi demain sera fait ?
CONCLUSION GENERALE
Nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle, la transition est un jeu où la classe
dirigeante constituée en deux familles opposées s'est
acquittée de son rôle devant le regard passif de la masse
populaire qui ne savait rien de l'étendue de ses droits. Si bien que le
blocage dans le processus de démocratisation est tout simplement
l'affaire de la classe dirigeante qui s'est perdue dans la bipolarisation des
structures et la recherche de ses intérêts propres.
En partant d'une
interrogation critique sur les événements et d'une analyse des
écrits et autres témoignages vécus, il apparait que les
causes tout comme les effets du processus de démocratisation des
structures politiques pendant la transition Mobutiène sont si
nombreuses, des natures si différentes et d'une telle complexité
qu'un même effet pouvait avoir plusieurs causes à la fois et
qu'une cause était elle aussi un effet engendré par un autre
phénomène dans un secteur de vie et terminer.
Ainsi donc, sur le plan
politique l'écart entre la Mouvance Présidentielle et
l'Opposition réside moins dans la contradiction de leur projet de
société que dans pathétique de leurs chefs de fil
respectifs. Ce qui fait l'intérêt de la population était
secondaire par rapport à la nécessité de faire
échec au projet de l'adversaire à qui on vouait une
inimité. Si l'Opposition radicale a été entamée par
la recherche de l'intérêt privé, il faut souligner que la
population elle, est restée sur ses positions du départ que la
misère a plus que renforcées : le départ de Mobutu du
pouvoir et de fin de la dictature. En prenant la résolution de ses
prendre en charge par des cotisations, des interventions ponctua ires pour
combler le vide de la démission de l' Etat, la masse populaire a
été aussi un acteur non négligeable et elle a pris part
dans le blocage du processus de démocratisation : en observant ou
non le mot d'ordre lancé par le Leader, en se livrant aux actes de
violence, en s'abandonnant à la passivité, en tournant le dos
à la politique, en excellant dans des actes qui découlent d'un
manque de culture politique nationaliste.
Les conséquences
de cette attitude ont été néfastes et dans une large
mesure, au détriment de la masse populaire des gouvernés
elle-même : la dictature a perduré les souffrances se sont
multipliées, les forces extérieures ont trouvé une
occasion de s'infiltrer et d'imposer leurs lois à l'intérieur
d'une nation qui se réclame pourtant souveraine. Bien sûr, les
ambitions personnelles trouvent leurs comptes bien réglées. Mais
ce n'est pas pour toujours et pas pour tout le monde, c'est sur ce terrain de
la recherche du profit individuel que nous trouvons nombreuses les causes de la
débâcle de la démocratisation dans notre pays. Car, le non
respect des textes juridiques que les institutions démocratiques (telle
que la Conférence Nationale Souveraine, les négociations de
Palais de Marbre I et II) ont produit, était dû à la peur
de vie s'appliquer certaines sanctions prévues.
Et les suites ont
été nombreuses : le blocage du processus de
démocratisation, la violence ethnique, la culture des antivaleurs, la
détérioration de tissu économique, la paupérisation
de la masse laborieuse, le développement du secteur informel de
l'économie, la chute rapide de régime après une
période de sept mois de guerre avec la complicité de plusieurs
instances. N'est ce pas le même esprit du gain personnel, le même
manque de culture politique qui anime en ce jour les acteurs politiques dans
l'opposition armée au présent régime porté au
pouvoir par l'AFDL qui avalisent l'agression extérieures
orchestrée par le régime Tusti au pouvoir en OUGANDA, au RWANDA
et au BURUNDI ?
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
I. OUVRAGES
1. PHILIPPE DE DORLODOT « Marche
d'espoir » non violence pour la démocratie au Zaïre,
éd Groupe Amos- l'Harmattan 1992.
2. CRYNPAS, j, la philosophie, éd. Gérard
Verviers, 1967
3. [André Malraux], les Voix du
silence, recueil d'essais sur l'art d'André Malraux,
publié en 1951.
4. Mounier, Emmanuel (1905-1950), fondateur de la revue
Esprit et du personnalisme philosophe français,
5. Jean Charles Léonard Simonde
de (1773-1842), Économiste et Sismondi, historien
suisse.
6. HOLT (R.T) et TURNER (J.E), les données
politiques du développement économique, éd. Hachette,
Paris 1970.
7. JEROME GRYNPAS, la philosophie, éd.
Gérard Verviers, 1967
8. ROSTOW, (WALT W.), the stapes of economic growth. Les
étapes de la croissance économique. Traduit par M.J. du
ROURET, édition de seuil 1970.
9. COTTERET, J, M, cité par MULUMBATI, NGASHA,
Sociologie politique, éd. Africa, Lubumbashi, 1988
10. MBEMBE, A, Les Jeunes et l'Ordre politique en Afrique
Noire, éd. Harmattan, Paris, 1985.
11. MULUMBATI, N, Sociologie politique, éd. Africa,
Lubumbashi, 1988.
12. Lopez Portillo,
José (1920-2004), homme d'État mexicain,
président du Mexique de 1976 à 1982. Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
13. RONGERE, P, cité par MULUMBATI, N, Manuel de
sociologie générale, Lubumbashi, éd, Africa, 1980.
II. COURS
1. Prof. MWAMBA SINONDA, cours de droit
constitutionnel, G2 SPA UNILU, inédit, 1997-1998.
2. NYERERE, cité par le
professeur. ISANGO, cours de civisme et développement,
inédit, UNILU, G1 SPA 1992
III. MEMOIRES
1. GBADALE KUFA KISI, H, Le comportement politique des
dirigeants de la deuxième République et ses conséquences
sur le fonctionnement du système politique
Zaïrois, (1990-1995) L2 S.P.A UNILU 1997-1998.
2. TSHIMANGA, K.K, l'incidence des Leaders politiques comme
obstacle au processus de démocratisation, L2 S.P.A, UNILU, 1994
IV. ARTICLES ET REVUES
1. AMSELLE, J.C.E, Au coeur de l'ethnie, ethnie, tribalisme
et Etat en Afrique, Paris, découverte 1985.
2. BANGA BANE, J, pourquoi la violence ?
Réflexion sur les moments douloureux de la transition
démocratique au Zaïre « in
Zaïre-Afrique » n°263, mars 1992.
3. Microsoft Encarta 2008. 1993-2007 Microsoft
Corporation.
4. Van Parys. J.M., « les africains n'ont-ils
plus d'idéaux » in renaître n°19 du 15
octobre 1993,
5. NKOMBE OLEKO, le droit et le devoir de connaitre, in
philosophie et droit de l'homme, Faculté Catholique de Kinshasa,
1982.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE..........................................................................................................................................................................................I
IN
MEMORIAM....................................................................................................................................................................................II
DEDICACE............................................................................................................................................................................................III
AVANT
PROPOS....................................................................................................................................................................................IV
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................................................................................................................V
a) DELIMITATION DU
SUJET.......................................................................................................................................................
b) INTERET DU
SUJET..................................................................................................................................................................
c)
HYPOTHESE.............................................................................................................................................................................
d) METHODE ET
TECHNIQUE........................................................................................................................................................
1)
METHODE...................................................................................................................................................................................
2) TECHNIQUES DE
RECHERCHE................................................................................................................................................
e) SUBDIVISION DU
TRAVAIL.......................................................................................................................................................
CHAPITRE
PREMIER...............................................................................................................................................................................
0 : CADRE
THEORIQUE..........................................................................................................................................................................
SECTION I. DEFINITION DES
CONCEPTS..............................................................................................................................................
I.I.1.
BLOCAGE..............................................................................................................................................................................................
I.I.2. LE
PROCESSUS....................................................................................................................................................................................
I.I.3 :
DEMOCRATISATION.........................................................................................................................................................................
SECTION II.
DEMOCRATIE...................................................................................................................................................................
1.2.1. DEFINITION ET
HISTORIQUE......................................................................................................................................................
A.
DEFINITION............................................................................................................................................................................................
A.1. ATTITUDE
NEGATIVE......................................................................................................................................................................
A.2. ATTITUDE
POSITIVE.......................................................................................................................................................................
B.
HISTORIQUE...........................................................................................................................................................................................
B.1. LA NAISSANCE DE LA DEMOCRATIE
MODERNE............................................................................................................................
1) La révolution anglaise
(1642-1649) ..................................................................................................................................................
2) L'apport du siècle des
lumières :.......................................................................................................................................................
3) La guerre de l'indépendance
américaine ..........................................................................................................................................
4) L'extension du modèle
démocratique ....................................................................................................................................................
5) La révolution
Française .........................................................................................................................................................................
1.2.2. FORME ET LIMITES DE LA DEMOCRATIE AU XXe
SIECLE........................................................................................................
1.2.2.1 DEMOCRATIE REPRESENTATIVE, DEMOCRATIE
DIRECTE...................................................................................................
1.2.2.2 DROITS ET GARANTIES DANS LES DEMOCRATIES
MODERNES...........................................................................................
1.2.3 LES LIMITES DU MODELE
DEMOCRATIQUE................................................................................................................................
1.2.4 SORTES DE
DEMOCRATIE................................................................................................................................................................
1.2.4.1 LA DEMOCRATIE DIRECTE ET
INDIRECTE..............................................................................................................................
a) Démocratie
Directe............................................................................................................................................................................
b) Démocratie
Indirecte.........................................................................................................................................................................
1.2.4.2 LA DEMOCRATIE
REPRESENTATIVE......................................................................................................................................
1.2.4.3 LA CONCEPTION SOCIALISTE OU MARXISTE DE LA
DEMOCRATIE...................................................................................
1.2.4.4 LA CONCEPTION TIERS-MONDISTE DE LA
DEMOCRATIE......................................................................................................
1.2.5 INSTITUTIONS
DEMOCRATIQUES.............................................................................................................................................
1.2.5.1 L'INSTITUTION
ELECTIVE...........................................................................................................................................................
1.2.5.2 LE
PARLEMENT............................................................................................................................................................................
1.2.5.3 L'ASSEMBLÉE NATIONALE RASSEMBLE LES
DÉPUTÉS..........................................................................................................
1.2.5.4 LE SÉNAT EST ÉLU AU SUFFRAGE
UNIVERSEL
INDIRECT...................................................................................................
1.2.5.6 LES PARTIS
POLITIQUES............................................................................................................................................................
a)
PRESENTATION..................................................................................................................................................................................
b) TYPOLOGIE DES PARTIS
POLITIQUES...........................................................................................................................................
1.2.5.6.1 Les partis de
cadres....................................................................................................................................................................
1.2.5.6.2 Les partis de
masse.......................................................................................................................................................................
1.2.5.6.3 PARTIS
COMMUNISTES...........................................................................................................................................................
1.2.5.6.4 L'EVOLUTION DE LA
TYPOLOGIE..........................................................................................................................................
1.2.5.6.5 LES FONCTIONS DES PARTIS
POLITIQUES...........................................................................................................................
1.2.5.6.6 SYSTEMES DE
PARTIS................................................................................................................................................................
1.2.5.6.7 L'INSTITUTION DE LA PRESSION OUVERTE OU DE LA
LIBERTE
ACTIVE.........................................................................
1.2.5.6.8 FONDEMENTS ET VERTUS
DEMOCRATIQUES.....................................................................................................................
1.2.5.6.8.1 LE FONDEMENT DE LA
DEMOCRATIE..............................................................................................................................
1.2.5.6.8.2. LES VERTUS DEMOCRATIQUES
.....................................................................................................................................
1.2.5.6.8.3. LA
JUSTICE..............................................................................................................................................................................
1.2.5.6.8.4. LES MISSIONS DE LA
JUSTICE.........................................................................................................................................
1.2.5.6.8.5. L'AUTORITÉ DE LA
JUSTICE.............................................................................................................................................
1.2.5.6.9 LA
TOLERANCE....................................................................................................................................................................
1.2.5.7 LE RESPECT D'AUTRUI ET DU BIEN
COMMUN.....................................................................................................................
CHAPITRE DEUXIEME : LES CAUSES DU BLOCAGE DU PROCESSUS
DE LA DEMOCRATISATION AU
Congo.............................................................................................................................................................................................................
Section 1. CONTEXTE DE LA TRANSITION
..............................................................................................................................................
2.1.1 LE GOUVERNEMENT
MOBUTU......................................................................................................................................................
2.1.2 LA PRESIDENCE DE LAURENT DESIRE KABILA ET
L'ENLISEMENT DE LA GUERRE
CIVILE...........................................................................................................................................................................................................
Section 2
CADRE.......................................................................................................................................................................................
2.2.1. DOMAINE
POLITIQUE....................................................................................................................................................................
2.2.1.1 LES DIRIGEANTS
POLITIQUES....................................................................................................................................................
2.2.1.2. LE RADICALISME DE L'OPPOSITION
..................................................................................................................................
2.2.1.2.2
Radicalisme............................................................................................................................................................................
.
2.2.1.2.3LE RADICALISME EXTRÉMISTE DES PAYS
ANGLO-SAXONS...............................................................................
2.2.1.2.3.1. En
Grande-Bretagne...................................................................................................................................................
2.2.1.2.3.2 Aux
États-Unis..................................................................
...........................................................................................
2.2.1.2.3.3. LE RADICALISME EN
SUISSE.................................................................................................................................
.2.2.1.2.3.4. LE RADICALISME À LA
FRANÇAISE...................................................................................................................
2.2.1.2.3.5 Le Parti radical et
radical...........................................................................................................................................
2.2.1.2.3.5.1
socialiste.................................................................................................................................................................
2.2.1.2.3.5.2 Des divisions à
l'éclatement....................................................................................................................................
Section 3: Opposition
politique..............................................................................................................................
2.3.1
PRÉSENTATION..................................................................................................................................................................
2.3.2. LES MODÈLES
D'OPPOSITION...............................................................................................................................................
2.3.3. LES FONCTIONS DE
L'OPPOSITION........................................................................................................................................
2.3.4. MANQUE DE FOI AUX IDEAUX
....................................................................................
2.3.4.1 UNE CIVILISATION IDÉALE
................................................................................................................
2.3.4.2. RECHERCHE DE L'INTERET
PRIVE................................................................................................................................
Section 4 : LES INSTITUTIONS
POLITIQUES.................................................................................................................................
2.4.1 LA BIPOLARISATION DES INSTITUTIONS
POLITIQUES...................................................................................................
2.4.2 LA CRISTALISATION DU CIRCUIT DE
L'INFORMATION.......................................................................................................
Section 5 : TRACASSERIE
POLICIERE.....................................................................................................................
2.5.1 HISTOIRE DE L'INSTITUTION POLICIÈRE
.......................
2.5.2 DOMAINE
SOCIOCULTUREL...............................................................................................................................................
2.5.2.1 MEFIANCE VIS-A-VIS DE LA
POLITIQUE.........................................................................................................................
2.5.2.2 INEFFICACITE DU
POLITICIEN.......................................................................................................................................
2.5.2.3 MANQUE DE CULTURE POLITIQUE
.................................................................................................................................
Section 6 : ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
.....................................................................................
2.6.1:
PRÉSENTATION.............................................................................................................................................................
2.6.2: AU NIVEAU
INTERNATIONAL...........................................................................................................................
2.6.3 AU NIVEAU EUROPÉEN
............................................................................................................................
2.6.4: EN FRANCE
..................................................................................................................................................
2.6.4.1 La loi Barnier du 2 février
1995...........................................................................................................................................
2.6.4.2 : La loi réactive du 3 janvier
2002......................................................................................................................................
2.6.5. : LE CONTEXTE
INTERNATIONAL.........................................................................................................................................
2.6.6 : LES
TOTALITARISMES..........................................................................................................................................................
2.6.7 : LA SUSPENSION DE TOUT
CREDIT.................................................................................................................................
2.6.7.1 : RUPTURE DE LA COOPERATION DE
L'OCCIDENT
...........................................................................................
2.6.7.2 : LA RUPTURE AVEC LA THÉORIE
CLASSIQUE
CHAPITRE TROISIEME : LES EFFETS DU BLOCAGE DU PROCESSUS DE
LA
DEMOCRATISATION........................................................................................................................................................................
Section 1 : DOMAINE
POLITIQUE...............................................................................................................................................
3.1.1 : PERMANENCE DU STATU
QUO...........................................................................................................................................
3.1.2 : AFFAIBLISSEMENT DE LA
DICTATURE..................................................................................................................................
QU'EST-CE QUE LA DICTATURE DE SALUT
PUBLIC ?.....................................................................................................................
QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DES
RÉGIMES DICTATORIAUX
MODERNES ?............................................................
QU'EST-CE QU'UNE DICTATURE
TOTALITAIRE .............................................................................................................................
COMMENT EXPLIQUER L'EXISTENCE DE DICTATURES DANS LES PAYS EN
DÉVELOPPEMENT ?............................................
3.1.3 :
CLIENTELISME..................................................................................................................................................................
3.1.4 :
NEPOTISME.........................................................................................................................................................................
3.1.4.0 : NEPOTISME ET CORRUPTION A LA TETE DE
L'ETAT....................................................................................................
Section 2 : DOMAINE
ECONOMIQUE.................................................................................................................................................
3.2.1 : GABEGIE FINANCIERE
.................................................................................................................................................................
3.2.2 : UN MECANISME FINANCIER SIMPLE REMUNERATEUR
.......................................................................................................
3.2.3 : LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR
INFORMEL.................................................................................................................
3.2.3.1 : LES SECTEURS D'ACTIVITÉ : LES
MÉTIERS..........................................................................................................................
3.2.3.1.1 : Le secteur primaire ..................................................................................................................................................................
3.2.3.1.2 :
Le secteur secondaire ...........................................................................................................................................................
3.2.3.1.3 : Le secteur tertiaire ................................................................................................................................................................
3.2.3.2 : LES SECTEURS D'ACTIVITÉ : LES
STATISTIQUES..............................................................................................................
3.2.3.3 : AU-DELÀ DES CHIFFRES, UNE
RÉALITÉ
DIFFÉRENTE........................................................................................................
3.2.4 : DETERIORATION DU TISSU
ECONOMIQUE.......................................................................................................................
3.2.5 : LA PAUPERISATION DE LA
POPULATION...........................................................................................................................
3.3 : DOMAINE
SOCIOCULTUREL......................................................................................................................................................
3.3.1 : LA PRISE EN CHARGE
DE
SOI.................................................................................................................................................
3.3.2 : LA CULTURE DES ANTI
VALEURS........................................................................................................................................
3.3.2.1 : L'ESPRIT DE GAIN
FACILE...................................................................................................................................................
3.3.2.2 : MANQUE DU RESPECT
POUR LE BIEN
COMMUN..............................................................................................................
CONCLUSION
GENERALE......................................................................................................................................................................
BIBLIOGRAPHIE
SOMMAIRE...................................................................................................................................................................
TABLE DES
MATIERES..............................................................................................................................................................................
BIOGRAPHIE DE
L'AUTEUR.....................................................................................................................................................................
BIOGRAPHIE
Né à l'Hôpital Général
de Référence de Kananga dans la grande Province de Luluabourg,
actuelle Kasaï Occidental en République Démocratique du
Congo ex Zaïre un certain
16/mars/1974 à 7
heures juste du matin et fils natif du territoire de Demba
toujours au Kasaï occidental, Pappy Faddy MUAMBA
KABUTAKAPUA Jean B. Prospère, est fils d'un enseignant paysan
très modeste au nom de KABUTAKAPUA MUAMBA et d'une
mère qui a grandit au milieu d'une famille nombreuse
MUAKUAMBA NGOYI Anne Marie. Alors qu'il était
encore jeune, l'unique Fils du couple Kabutakapua et Muakuamba Ngoyi, suivi
d'une fille Honorine Nyunga Lyna, Pappy Faddy
Muamba, fait ses études primaires à l'école
conventionnée Catholique Lulangu I et les études secondaires au
Séminaire chez le Catholique de Kabwe à Luluabourg où il
décrocha son diplôme d' Etat en Section Littéraire ;
Option Latin Philosophie en 1991-1992 et devin un fervent
serviteur : dirigeant de plusieurs chorales françaises Catholiques
et Acolyte dans plusieurs Missions et Paroisses Catholiques de la
République Démocratique du Congo, puis dans la souffrance il
décida de poursuivre ses études universitaires à
l'Université Officielle de l' Etat qui est l'actuelle
Université de Lubumbashi (UNILU)
où il étudie sous la direction des meilleurs professeurs de
l'époque dans la Faculté des Sciences Sociales Politiques et
Administratives, Département des Sciences Politiques et Administratives
(S.P.A) et cela lui permet de produire ce travail de fin de
cycle de graduat dans le but de défendre les intérêts
communs et réveiller la conscience du Peuple Congolais intitulé
« Blocage du processus de la démocratisation en
République Démocratique du Congo lors de la transition
Mobutiène (causes & effets) » en 1998-1999 après
cette expérience, il poursuivi ensuite le deuxième cycle de
licence toujours dans la même faculté et même
département où il décrocha sa licence en S.P.A en
défendant et publiant un travail de fin d'études
communément appelé mémoire en 2000-2001 « le
présidentialisme et la crise de légitimité du pouvoir
politique en République Démocratique du Congo »
après un long raisonnement sur que ce son pays subissait comme sort, il
a fait plusieurs stages de professionnalisations dans les entreprises de
l'État Congolais en place dont entre autres : la
Société Nationale d'Electricité (S.N.EL) au Centre de la
Capitale du cuivre Katanga/Lubumbashi et à l'Office Congolais de
Contrôle (O.C.C) dans la division de l'exploitation au Katanga/Lubumbashi
etc. il assuma plusieurs fonctions dans des entreprises privées en R.D.C
et cela lui permet de rendre service à la Nation en travaillant en 2002
dans une Régie Financière à la Direction,
Générale ,des Recettes ,Administratives ,Domaniales et
Participation (DGRAD) où il assume plusieurs fonctions dans
l'administration centrale, plusieurs fois chef des différentes cellules
et coordonnateur du secrétariat du Chef de Division chargé de
l'administration, élu par les Agents et Cadres de la DGRAD comme un
syndicaliste où il sorti au sein de la Délégation
Syndicale un Secrétaire Rapporteur National ; vice coordonnateur de
l'association des Ouest Kasaïens oeuvrant à la DGRAD en 2009
toujours très serviable jusqu'au jour d'aujourd'hui, marié
à Laura MUJINGA Kalala et père
de deux enfants : Daniel Muamba Batubenge et Glodi
Muamba Kalamba ka Matadi
L'AUTEUR.
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DES SCIENCES
POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
BLOCAGE DU PROCESSUS DE LA DEMOCRATISATION EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO (R.D.C) LORS DE LA TRANSITION MOBUTIENNE
(Causes & Effets)
PAR: MUAMBA KABUTAKAPUA Pappy Faddy
Travail de fin de cycle présenté
en vue de l'obtention du grade de gradué en
Sciences Politiques et
Administratives.
Directeur : C.T SELEMANI
Travail actualisé
Année Académique 1998-1999
* 1 TSHIMANGA, K.K,
l'incidence des Leaders politiques comme obstacle au processus de
démocratisation, L2 S.P.A, UNILU, 1994
* 2 GBADALE KUFA KISI, H, Le
comportement politique des dirigeants de la deuxième République
et ses conséquences sur le fonctionnement du
système politique Zaïrois, (1990-1995) L2 S.P.A UNILU
1997-1998.
* 3 RONGERE, P, cité par
MULUMBATI, N, Manuel de sociologie générale, Lubumbashi,
éd, Africa, 1980.
* 4 ROSTOW, (WALT W.), the
stapes of economic growth. Les étapes de la croissance
économique. Traduit par M.J. du ROURET, édition de seuil p.
56
* 5
NYERERE, cité par le professeur. ISANGO,
cours de civisme et développement, inédit, UNILU,
G1 SPA 1992
* 6 JEROME GRYNPAS, la
philosophie, éd. Gérard Verviers, 1967 p.278.
* 7 Prof. MWAMBA SINONDA,
cours de droit constitutionnel, G2 SPA UNILU, inédit, 1997-1998.
* 8 HOLT (R.T) et TURNER
(J.E), les données politiques du développement économique,
éd. Hachette, Paris 1970, p.35
* 9 HOLTetTUNER, op.cit.,
.38
* 10 GRYNPAS J. Op.cit., p.
275
* 11 Van Parys. J.M.,
« les africains n'ont-ils plus d'idéaux » in
renaître n°19 du 15 octobre 1993, p.2
* 12 Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 13 Jean Charles
Léonard Simonde de (1773-1842), Économiste et Sismondi,
historien suisse.
* 14 Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 15 Lopez Portillo,
José (1920-2004), homme d'État mexicain,
président du Mexique de 1976 à 1982. Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation
* 16 Microsoft ® Encarta
® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 17 Microsoft ®
Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 OP CIT.
* 18 Microsoft ® Encarta
® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation.
* 19 [André
Malraux], les Voix du silence, recueil d'essais sur
l'art d'André Malraux, publié en 1951.
* 20 Mounier, Emmanuel
(1905-1950), philosophe français, fondateur de la revue Esprit
et du personnalisme.
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